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DOSSIERmaRché

Le chat SuR tOutES lES gammES !

le chat d’intérieur a besoin de se défouler (Petsafe).

le jouet pour chat se sophistique (Ferplast).

Davantage De racesIl est difficile d’évaluer avec précision la proportion de chats de race par rapport à l’ensemble de la population féline fran-çaise. Selon les différentes sources, elle varie de 5 % à 15 %. la tendance est en tout cas à une progression désormais constante pour les races félines. c’est le cas du bengal et du maine coon, dont les inscriptions au livre officiel des ori-gines félines (loof) ont progressé respectivement de +118 % et de +97 % en cinq ans, entre 2011 et 2015. En France, envi-ron 80 expositions félines par an permettent au grand public d’admirer toutes ces races de chats.

Parce qu’il sait nous prendre de haut, nous intriguer, mais aussi nous attendrir et nous apaiser, le chat est devenu l’animal de compagnie préféré des Français. Répondant aux besoins de plus de 12 millions de têtes, les ventes de produits félins suivent. Elles rivalisent avec celles de l’univers canin, à plus de 2 milliards d’euros. territoire de la grande distribution alimentaire pour l’alimentation et la litière, et du circuit vétérinaire pour la prescription, le marché chat n’a pas encore toute la valeur qu’il mérite dans les magasins spécialisés. Réalisé par éric leforestier

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DOSSIER

Le chat SuR tOutES lES gammES !

si les Français devaient élire leur animal de compagnie préféré, ils voteraient à coup sûr pour le chat. Déjà

forte de près de 13 millions d’indi-vidus, la population féline hexago-nale ne cesse de croître d’année en année, confirmant l’intérêt pour le félin domestique. C’est en tout cas ce que souligne l’institut GFK, ar-gumentant en faveur de cette ten-dance en évoquant le nombre de nouveaux livres consacrés aux animaux de compagnie parus en

2016. Selon les données fournies par les différents éditeurs à l’insti-tut, le nombre de livres consacrés aux chats a progressé de 32 % en 2016, avec 83 nouvelles parutions pour cette même année, contre 63 un an plus tôt. Le chien a lui aussi inspiré de nombreux nouveaux titres « mais il fait tout de même moins bien que son compère fé-lin avec +11 % de livres parus en un an, soit 49, contre 44 en 2015 », précise Édouard Lefeuvre, consul-tant marketing senior chez GFK.

Les Français n’ont pas tourné la page canine, loin de là, mais le chat semble les concerner davantage désormais.

Une image positiveCette prise de pouvoir du « ma-tou » symbolise le nouveau rôle en-dossé par les animaux de compa-gnie au sein des foyers français. La vocation utilitaire du chat est bien moindre que celle que l’on a long-temps prêtée au chien. Le chat n’est pas là pour garder la maison. S’il chasse à l’occasion, les souris en l’occurrence, c’est assurément de façon moins systématique que le chien. Les Français, comme la plu-part de leurs voisins européens, ap-précient les chats pour leur simple compagnie. L’animal bénéficie au-jourd’hui d’une image très positive. Une étude réalisée par Harris Inte-ractive pour la marque d’aliments Purina One montrait, il y a quelque temps déjà, que le chat est d’abord

apprécié pour son indépendance, un trait de caractère souvent cité par les plus âgés de ses possesseurs. Le chat vit sa vie. Il peut être éduqué mais pas en groupe, comme peut l’être un chien dans un club canin. Si monsieur chat à des états d’âme, il ira voir un comportementaliste. Le chat est aussi apprécié pour son côté affectueux, atout cité le plus souvent par ses plus jeunes posses-seurs. Les mêmes sont aussi friands des milliers de « cat videos » qui les font craquer sur Internet. Cette dua-lité de son caractère fait incontesta-blement du chat l’animal du nou-veau siècle. Mais la séduction et le mystère ne font pas tout. Les Fran-çais apprécient également le chat pour sa propreté, sa capâcité à gé-rer tout seul, comme un grand, son hygiène au quotidien. Ils l’aiment aussi parce qu’il est « agréable à caresser », « apaisant », et « intelli-gent ». L’élu des cœurs en a profité pour s’installer discrètement dans nos appartements et devenir chat d’intérieur, laissant son côté bo-hème au passé ou encore aux com-munes rurales.

Un animal actif Même s’il vit aujourd’hui davan-tage à l’intérieur des appartements ou des maisons, le chat est souvent considéré comme un animal ac-tif qui a besoin de bouger. Ce sen-timent est davantage partagé par

entre maître et animal, notamment de jeu, le client du marché félin a aujourd’hui les mêmes attentes qu’un possesseur de chien. Il veut partager avec son animal tout en le divertissant. Les fabricants l’ont bien compris, c’est pourquoi les jouets pour chats se sophistiquent. Ils deviennent, pour certains, de véritables stations de jeux, sol-licitant et stimulant tous les sens de l’animal. Des jeux spécifiques

attention à l’« hypertype » !les Français, comme leurs voisins européens, veulent des chats de plus en plus typés. certains veulent l’animal le plus gros, le plus poilu ou encore le plus nu… cette recherche de l’hypertype ne doit pas tomber dans l’excès car elle peut pro-voquer des problèmes de santé chez les animaux, comme on a pu le voir chez certaines races de chiens.

la population de chats de race est en augmentation (Feline Breed

Nutrition de Royal canin).

une main féminine protectrice pour le chat et son alimentation (Pure complicity de caticaf, Néodis).

les chats ont aussi droit à leurs friandises (laboratoire agecom).

les plus jeunes possesseurs, qui jouent régulièrement avec leur ani-mal pour lui donner l’occasion de faire de l’exercice physique. Avec ce désir d’activités communes

le nombre de livres consacrés aux chats a progressé de 32 % en 2016, avec 83 nouvelles parutions cette année-là, contre 63 un an plus tôt.

un aliment humide destiné aux chats juniors. (Nutri Savour de Purina Pro Plan).

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le chat est d’abord apprécié pour son indépendance, un

trait de caractère souvent cité par les

plus âgés de ses possesseurs.

le chat bénéficie désormais, avec les aliments industriels, d’une nourriture spécifique à la fois complète, équilibrée et adaptée.

à la gent féline, comme les lasers, ont fait leur apparition, et dévelop-pent leurs gammes aujourd’hui. C’est aussi le cas des arbres à chat, dont les formes, les tailles et les ma-tières se multiplient. Des fabricants se consacrent désormais exclusive-ment à la conception et à la produc-tion de ce type d’accessoires. Le possesseur de chat fait aussi jouer son animal tout en le récompensant, en cachant des friandises dans ses jeux. La récompense a été pendant

longtemps une exclusivité canine, mais les temps ont changé.

Alimentation et soinCe comportement du possesseur de chat, de plus en plus proche de celui du propriétaire de chien, s’illustre aussi, désormais, à travers l’alimentation de son animal. Si le chat s’est contenté pendant long-temps de ce qu’il trouvait dans la

nature ou de restes de table, quand le chien était repu, ce tableau ap-partient aujourd’hui à la préhis-toire. Comme le chien, le chat bénéficie désormais, avec les ali-ments industriels, d’une nourri-ture spécifique à la fois complète, équilibrée et adaptée. Le chat est-il sédentaire ou vit-il à l’extérieur ? Est-il stérilisé ? Est-il junior ou se-nior ? De quelle race est-il ? Est-il

Moins assurés que les chiensSelon le 1er observatoire national « les Français et leurs ani-maux de compagnie » (1) proposé par le spécialiste de l’assu-rance santé animale SantéVet, les Français possesseurs de chats ont effectué 1,2 visite chez le vétérinaire au cours des douze derniers mois (1,9 pour les possesseurs de chiens). les possesseurs de chats sont 2 % à souscrire une assurance mala-die pour leur animal (8 % pour les possesseurs de chiens). (1) Enquête nationale réalisée du16/08/2016 au 19/08/2016 par l’institut de sondage Ipsos à lyon auprès d’un échantillon de 1 000 propriétaires (non clients de SantéVet) de chiens (500) et de chats (500).

la dimension affective liant le maître à l’animal se retrouve aussi dans l’alimentation (Poésie de Vitakraft).

Du choix de saveurs pour des recettes de plus en plus raffinées (Whiskas, mars Petcare).

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où bon lui semblait, est révolue, sauf peut-être pour les matous qui vivent à la campagne. Monsieur chat, urbanisé et vivant à la ver-ticale, fait désormais ses besoins dans son bac. Dès lors, la litière pour chat appartient à l’univers des produits de grande consom-mation, générant un marché de près de 240 millions d’euros pour plus de 300 000 tonnes écoulées annuellement. Le chat est aussi beaucoup plus médicalisé qu’au-paravant. Il voit le vétérinaire no-tamment pour la stérilisation, qui concerne aujourd’hui plus de 80 % des chats français, mais aussi pour des visites de routine, plus sollici-tées par les plus jeunes possesseurs lorsqu’ils souhaitent savoir si tout se passe bien pour leur protégé. Sur le marché félin, le vétérinaire est un prescripteur dont les conseils sont très suivis.

discount et du drive. Historique-ment fort sur l’aliment humide pour chat, le circuit alimentaire français a su étoffer son offre de produits secs, collant ainsi à l’évolution du marché. Son rayon pet food chat s’est équilibré. Ses ventes d’ali-ments humides (633 millions d’eu-ros en 2016/source Iri) sont valo-risées par les multiples recettes en portions individuelles (pochons, barquettes, sachets fraîcheur…) aux formats de plus en plus petits, à partir de 50 grammes. Quant aux aliments secs (563 millions d’euros en 2016/source Iri), ils sont parve-nus à monter en gamme. Derrière le circuit alimentaire, les vétéri-naires sont le deuxième circuit de vente d’aliments pour chats en va-leur. Bénéficiant de leur rôle de prescripteurs auprès des posses-seurs de chats, ils se positionnent sur le segment haut de gamme,

un distributeur de croquettes dédié à la gent féline (Eyenimal, Num’axes)

les phéromones aident les multi-possesseurs à réduire l’intensité des conflits félins (Feliway Friends, ceva Santé animale).

les possesseurs de chats aiment avoir un maximum d’informations

sur la litière (Sanicat, tolsa).

le chat est à la mode, sous toutes les coutures (téo Jasmin).

les distractions du chat sont multiples. Ici, un jouet laser (Kong).

super premium, en produits secs comme en produits humides.Les différents types de commerces qui constituent le circuit spécia-lisé, jardineries, animaleries ou libres-services agricoles, affichent un retard difficile à combler en ce qui concerne les ventes d’aliments pour chats. Positionnés depuis longtemps sur les aliments pour chiens, et plus particulièrement les produits secs, ils ne négocient pas aisément le virage félin pris par le marché, en particulier sur le seg-ment humide qui ne représente aujourd’hui qu’une part infime de leurs ventes. « Aujourd’hui, les ventes d’aliments pour chats dans les magasins spécialisés ne repré-sentent que 12 % de l’ensemble des ventes d’aliments pour chiens et

les chats sont beaucoup plus médicalisés qu’auparavant, notamment pour la stérilisation,

qui concerne, en France, 80 % d’entre eux.

en surpoids ? Est-il sensible ? Au-tant de questions qui structurent aujourd’hui les rayons de l’alimen-tation féline. Les maîtres soignent l’alimentation de leur chat et aussi son hygiène quotidienne. Car là aussi, l’époque où le chat pouvait faire ses besoins dans la nature, là

La patte de l’alimentaireEstimées aujourd’hui à 1,7 mil-liard d’euros par les industriels, les ventes d’aliments pour chats s’effectuent à près de 80 % au sein du circuit alimentaire, composé des hypermarchés, des supermarchés, des magasins de proximité, du hard

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Estimées à 1,7 milliard d’euros, les ventes

d’aliments pour chats s’effectuent à près de

80 % dans le circuit alimentaire.

le chat peut se distraire tout en se faisant plaisir (catisfactions, mars Petcare)

chats », soulignait récemment dans nos colonnes Jean-Lin Pelatan, Pré-sident de Royal Canin France. Dans ce panier félin du circuit spécialiste, l’aliment humide ne dépasse pas lui-même 12 % des ventes ».

Une carte à jouer Pour rattraper son retard sur le rayon chat, le circuit spécialiste doit aujourd’hui créer un véritable univers félin, comme il a su le faire pour le chien. À commencer par son offre d’aliments, longtemps pré-sentée comme un simple segment du linéaire pet food chien. Les deux rayons doivent aujourd’hui béné-ficier du même investissement, en termes de largeur comme de profondeur de gammes. Le cir-cuit spécialiste doit en particulier concentrer ses efforts sur l’offre d’aliments humides qu’il doit

chats chiens

2004 9,94 8,50

2006 10,04 8,80

2008 10,70 7,80

2010 10,96 7,59

2012 11,4 7,42

2014 12,7 7,3

évoLution des popuLations féLine et canine sur dix ans en miLLions d’animaux

(Source : Facco/tNS Sofres)

davantage valoriser avec des pro-duits qui se différencient du tout-venant. Il peut aussi développer son offre avec de gros condition-nements d’aliments secs pour les besoins des multi-possesseurs de chats, de plus en plus nombreux. Les magasins spécialisés doivent aussi faire porter leurs efforts sur les produits d’hygiène et les dif-férents accessoires félins. Le seg-ment de la litière leur laisse de mul-tiples possibilités de se différencier de l’offre du circuit alimentaire, sur le segment des litières végétales en particulier, en y proposant de nou-velles marques que le consom-mateur ne connaît pas. L’offre d’arbres à chat et de griffoirs doit également permettre aux magasins spécialisés de donner de l’ampleur à leur rayon félin. En effet, ils bé-néficient de plus de place que les

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ralenti dans les dernières années de cette période (+2 % en 2015 par rapport à 2014). Le marché félin a-t-il vécu ses plus beaux jours ? Pourra-t-il encore mieux faire dans les années à venir ? Il sera sans doute difficile pour lui de maintenir ce rythme de progression. Le mar-ché félin a pourtant encore de nom-breux atouts pour nous surprendre. Il bénéficiera sûrement, dans les années à venir, de l’urbanisation de la population française, favorable à la possession de chats, même si

l’animal reste toujours bien présent dans les milieux rural et périurbain. La vente de produits pour chats pourrait se déplacer plus encore vers le e-commerce, qui représente déjà 6 % de ses ventes (source : en-quête annuelle Prom’animal 2016). Très visible sur Internet, le chat y génère aussi de nombreuses ventes, dans les domaines de l’alimentation et des accessoires. n

la POPulatION DE chatS EN EuROPE

(en millions d’animaux)

Russie21,7

France12,7

allemagne11,8Italie7,4

Royaume-uni7,4

Pologne5,8

Roumanie4,1

Espagne3,8

Pays-Bas 3,7

turquie3,1

(Source : Fediaf 2014)

Les circuits de distribution du marché chat

parts de marché en valeur en 2015 ttc consommateur

GSA 67 %

E-commErcE (EStimAtion) 6 %

VétérinAirES (EStimAtion) 14 %

ProfESSionnElS(élEVEurS, toilEttEurS… – EStimAtion) 1 %

AnimAlEriES 3 %JArdinEriES 5 %

liSA 2 %GSB 1 %

PhArmAciES (EStimAtion) 1 %

(Source: enquête annuelle Prom’animal 2015)

l’accessoire de confort pour chat est aussi un objet de décoration (gamme Scandy, Zolux).

un spray à base de valériane pour calmer et apaiser son chat (Beaphar).

magasins alimentaires pour pré-senter des produits de grande taille qui vont, là aussi, surprendre leur clientèle. Par ailleurs, le positionnement du circuit spécialisé sur le marché fé-lin doit s’accompagner d’un conseil proportionnel à l’élargissement de l’offre. Connaître, par exemple, les spécificités et les avantages res-pectifs, pour le chat, des aliments secs d’un côté et des aliments hu-mides de l’autre est un atout supplé-mentaire pour la bonne marche du rayon. Une bonne connaissance des différents types de litières permet également de booster les ventes. Les possesseurs de chats sont en attente de conseils concernant ce type de produits, conseils qu’ils ne trouveront pas forcément dans les grandes surfaces alimentaires.

Bien botté pour l’avenirSelon les données fournies par l’enquête annuelle Prom’animal, les ventes de produits pour chats ont progressé de +30 % entre 2009 et 2015 ! Cependant, ce rythme de progression annuel s’est un peu

un aliment complémentaire destiné aux chats stérilisés (Francodex Santé animale).

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les possesseurs de chats sont en attente de conseils qu’ils ne

trouveront pas forcément dans les

grandes surfaces.