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Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport National de la République Libanaise Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques Février 2001

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Page 1: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Bureau International d'Education

Evolution de l'Education

Rapport National de la République Libanaise

Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques

Février 2001

Page 2: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Ce rapport a été élaboré par un comité d'experts:

- Docteur Nemer FRAYHA (Président)

- Docteur Assaad YOUNES (Membre)

- Docteur Hassan JOUMAA (Membre)

- Monsieur Joseph ABI RACHED (Membre)

Page 3: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

TABLE DES MATIERES

Avant-Propos

Introduction

Chapitre 1Aperçu du système éducatif au Liban à la fin du 20e siècle

Ce chapitre comporte 4 parties:

1.1 – Principales étapes de la réforme et de la rénovation du système éducatif

durant la dernière décennie du 20e siècle.

1.1.1 – Le cadre législatif: La politique éducative, ses principes et ses objectifs

1.1.1.1 – Dans l'enseignement général

1.1.1.2 – Dans l'enseignement technique et professionnel

1.1.1.3 – Dans l'enseignement supérieur

1.1.2 – La structure du système éducatif, son organisation et sa gestion.

1.1.2.1– La structure du système éducatif selon les différents cycles, les

différents niveaux et les différentes branches.

1.1.2.2 – L'organisation administrative de l'enseignement au Liban

1.1.3 – Evaluation de l'efficacité du système éducatif et de son rendement

1.1.3.1 – Les organismes responsables de l'évaluation

1.1.3.2 – Les méthodes adoptées dans l'évaluation

1.1.3.3 – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation

1.1.3.4 – Les points forts relatifs à l'efficacité et au rendement du

système éducatif

1.1.3.5 – Les perspectives d'avenir dans le domaine de l'évaluation

1.1.4 – Les réformes éducatives actuelles, ses points forts et ses objectifs

1.2 – Principales réalisations quantitatives et qualitatives durant la dernière

décennie

1.2.1 – Dans le domaine de l'enseignement général pré-universitaire

1.2.2 – Dans le domaine de l'enseignement technique et professionnel

1.2.3 – Dans le domaine de l'enseignement supérieur

1.3 – Les leçons tirées de la réforme éducative.

1.4 – Les problèmes et les défis auxquels l'éducation est confrontée au seuil du

21e siècle

Page 4: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Chapitre 2Les contenus de l'éducation: les principes, les hypothèses et les mécanismes de

changement et de modification.

2.1 – Les programmes d'enseignement: leur évolution, leurs principes et les hypothèses

sur lesquels ils étaient fondés..

2.1.1 – Processus de la prise des décisions propres à l'élaboration des programmes

d'enseignement, leur application et leur évaluation

2.1.2 – Les objectifs généraux et les principales hypothèses sur lesquelles étaient

fondés les programmes d'enseignement

2.1.3 – Les stratégies de l'enseignement et de l'apprentissage (méthodes, formation

et recyclage des enseignants)

2.1.4 – Les contenus de l'éducation et les mécanismes de changement et de

modification.

2.2 – Principales réalisations quantitatives et qualitatives durant la dernière

décennie

2.2.1 – Les facteurs incitatifs de la réforme des programmes d'enseignement

2.2.2 – Les organismes et les institutions qui ont contribué à l'opération de

changement et de modification

2.2.3 – Les domaines affectés par le changement: les nouvelles disciplines, le

contenu des matières d'enseignement et ses thèmes (enseignement

général, enseignement technique et professionnel, enseignement

supérieur, éducation formelle et non-formelle

2.2.4 – Les stratégies adoptées dans l'évaluation de la réforme des programmes

(planification, application et suivi)

2.2.5 – Les points forts, les points faibles et les solutions adoptées

- Bibliographie

AVANT-PROPOS

Ce rapport traitant de l'évolution de l'éducation dans la RépubliqueLibanaise constitue un impérieux besoin national, enrichissant,

Page 5: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

d'une part, la mémoire éducative des libanais et contribuant, d'autrepart, et de manière efficace, aux efforts que fournit le bureaumondial de l'éducation en vue de préparer la 46ème session ducomité international de l'Education qui se tiendra à Genève entre le5 et le 7 septembre de l'année en cours. Cette conférence traite:"Contenu de l'Education et stratégies d'enseignement adoptées au21e siècle: Problèmes et solutions.

Il est à noter, par ailleurs, que ce rapport vise à fournir des informationssur l'état de l'éducation au Liban ainsi que ses évolutionspermettant de tenir au courant, les participants au congrès sur lesdonnées de cette situation et de tirer profit des solutions apportées,abstraction faite des diverses possibilités offertes pour établir descomparaisons utiles au monde entier. A ce titre le réseau Internetjoue un rôle primordial.

Il y a lieu de signaler dans ce contexte que les disparités sociales etculturelles ainsi que les efforts fournis par les spécialistes à la findu 20e siècle, la restructuration du secteur éducatif font de cerapport un document de haute importance.

De même, les expériences qu'il comporte, viennent soutenir, d'une part,les efforts de nombreux pays qui se préoccupent de réformer leursinstitutions et permettre, d'autre part, de consolider le principe devivre ensemble ou de coexistence auquel aspirent toutes les nationsdu monde à travers une génération nouvelle de compétencespropres à affronter les évolutions accélérées et les défis des tempsmodernes. En se fondant sur ce qui précède le présent rapport a étépréparé prenant en compte le modèle que le bureau international àGenève avait proposé.

Ce dernier étant constitué d'un préambule et de 2 chapitresessentiels.

Page 6: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Le préambule comprend des informations générales sur le LibanLe premier chapitre un aperçu du système éducatif au Liban à la findu 20e siècle insistant sur les principales étapes de la réforme de cesystème et sa rénovation ainsi que sur les principales réalisations dansles divers domaines de l'enseignement durant la dernière décennie du20e siècle, viennent s'y ajouter les leçons tirées de la réforme éducative,les problèmes et les défis auxquels, l'éducation au Liban est confrontéeà l'aube du 3ème millénaire.Quant au deuxième chapitre, il comprend les contenus et les principessur lesquels se fonde l'éducation, tout en déterminant les mécanismesde changement et de modification, notamment pour ce qui est desprogrammes de l'enseignement, leur évolution dans leurs diversescomposantes. Dans ce rapport sont définis aussi les organismes ettoutes les forces vives de l'Education Nationale, ainsi que lesorganisations internationales concernées qui ont contribuéefficacement à l'opération de réforme. Il est fait état de même desprocessus de prise de décision et des stratégies visées en mettant enlumière les points faibles et les solutions adoptées.

INTRODUCTION

Ayant la ferme conviction qu'on ne saurait créer un système éducatif de"rien" mais toujours à partir d'une réalité démographique, politique,économique et sociale dont il serait l'image et le reflet.Le Liban se situe au Sud Ouest de l'Asie sur le littoral Est de la

Méditerranée. Il s'étend sur 10452 km2 où vivent 4 millions d'habitants

dont 3 millions deux cent mille, de nationalité libanaise atteignant une

moyenne de croissance démographique de 1,2 %. Bien que petit, le Liban

demeure de par ses spécificités un pays privilégié et par sa situation

géographique il est l'ouverture de l'Orient arabe sur le monde, constituant

ainsi un pont culturel, confessionnel, social, commercial entre plusieurs

mondes et plusieurs civilisations arabes et occidentales (notamment

francophones et anglophones) et un lieu favori de rencontre de diverses

Page 7: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

cultures renforcé par l'existence de plusieurs grandes communautés

libanaises à travers le monde.

Depuis son indépendance en 1943, le Liban a adopté le système

économique libéral basé sur l'ouverture aux divers pays du monde. Cette

économie a été vivement marquée par sa situation et sa nature

géographique et démographique de sorte que le secteur tertiaire accapare

65,1% des forces actives contre 25,9% dans les secteurs industriel et celui

de la construction et 9% dans le secteur de l'agriculture.

Quant au PNB, le secteur tertiaire s'en empare de 75% contre 15%

à l'industrie et 10% à l'agriculture alors que le PNI par personne s'élève à

2660 dollars par an.

Page 8: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Pour ce qui est de la réalité éducative au Liban, on constate que

presque le tiers de ses habitants fréquentent les écoles, les instituts et les

universités conformément aux statistiques parues au CRDP. En 1999 le

nombre d'étudiants et élèves, tous secteurs et cycles d'enseignement

confondus, ont atteint 146545. Les salariés dans différents secteurs et

cycles de l'enseignement sont estimés à 97 000, ce qui représente 7,1% du

total de la main-d'œuvre libanaise. Cela signifie que, ceux qui sont

concernés directement par le système éducatif au Liban constituent 35,7%

du nombre total des habitants. Sachant que ce pourcentage ne concerne

pas les parents d'étudiants ne faisant pas partie de ce secteur. Comme ce

pourcentage ne prend pas en compte les employés et fonctionnaires des

entreprises économiques, commerciales et immobilières en contact direct

avec le secteur éducatif bien que subissant ses données et ses fluctuations.

Pour ce qui est des données spécifiques du système éducatif au

Liban, elles feront l'objet d'une étude détaillée dans les deux chapitres

suivants de ce rapport avec un aperçu explicatif de l'évolution de ce

système à travers l'histoire.

CHAPITRE 1

Aperçu du système éducatif au Liban à la fin du 20e siècle

Ce chapitre comporte 4 parties:

1.1 – Principales étapes de la réforme et de la rénovation du système éducatif

durant la dernière décennie du 20e siècle.

1.1.1 – Le cadre législatif: La politique éducative, ses principes et ses objectifs

1.1.1.1 – Dans l'enseignement général

1.1.1.2 – Dans l'enseignement technique et professionnel

Page 9: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

1.1.1.3 – Dans l'enseignement supérieur

1.1.2 – La structure du système éducatif, son organisation et sa gestion.

1.1.2.1– La structure du système éducatif selon les différents cycles, les

différents niveaux et les différentes branches.

1.1.2.2 – L'organisation administrative de l'enseignement au Liban

1.1.3 – Evaluation de l'efficacité du système éducatif et de son rendement

1.1.3.1 – Les organismes responsables de l'évaluation

1.1.3.2 – Les méthodes adoptées dans l'évaluation

1.1.3.3 – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation

1.1.3.4 – Les points forts relatifs à l'efficacité et au rendement du

système éducatif

1.1.3.5 – Les perspectives d'avenir dans le domaine de l'évaluation

1.1.4 – Les réformes éducatives actuelles, ses points forts et ses objectifs

1.2 – Principales réalisations quantitatives et qualitatives durant la dernière

décennie

1.2.1 – Dans le domaine de l'enseignement général pré-universitaire

1.2.2 – Dans le domaine de l'enseignement technique et professionnel

1.2.3 – Dans le domaine de l'enseignement supérieur

1.3 – Les leçons tirées de la réforme éducative.

1.4 – Les problèmes et les défis auxquels l'éducation est confrontée au seuil du

21e siècle

Page 10: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Etude préliminaire

On sait que les divers aspects de l'essor culturel au Liban ont vu le

jour au début du 18e s. notamment suite à la réunion du Concile de

Louaïzé en 1736 qui a déclenché la création de diverses écoles d'autant

plus qu'il était le 1er congrès appelant à la scolarisation obligatoire et

gratuite pour tous les enfants du Liban. (S'il a faim donnons-lui à

manger).

Le 19è s. a vu le nombre des écoles dépasser largement celui des

siècles précédents grâce, d'une part, à l'arrivée des missionnaires et des

congrégations et, à l'installation en 1846, par l'Etat ottoman d'un conseil

d'éducation générale s'occupant de l'enseignement public dans tout

l'Empire, d'autre part. Les écoles privées étaient exclues de ce système.

Lors du Mandat Français la politique éducative a privilégié

l'enseignement de la langue et de la culture françaises et a insisté sur

l'uniformisation des programmes et des examens officiels ainsi que sur

l'installation d'un système administratif central, tout en gardant la

collaboration du secteur privé, pour opter finalement à accorder à l'arabe

et au français la même importance dans les programmes de

l'enseignement. Cette manifestation éducative s'est poursuivie sous

l'Indépendance et la constitution a maintenu la sauvegarde de la liberté de

l'enseignement tout en adoptant l'arabe comme langue officielle. Ainsi

l'année 1946 a vu paraître le programme officiel et la réglementation des

examens, que les gouvernements qui se sont succédé ont continué à

renforcer en y effectuant quelques modifications de base en 1968 dans

l'objectif de les actualiser et prendre en compte les besoins sociaux de

l'enfant de manière plus judicieuse.

Ces remaniements, furent loin d'augmenter les effectifs dans les

écoles officielles par rapport aux écoles privées dont le taux au début des

années 70 s'élève à 56% du total des effectifs au Liban pour atteindre

Page 11: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

environ 70% dans les années 93-94. Ceci est dû à plusieurs facteurs dont,

notamment la guerre civile libanaise commencée en 1975 et qui a duré 25

ans environ, balayant tout sur son passage et causant une dégradation

générale et des déficiences, que ce soit sur le plan éducatif, en particulier

dans le secteur public, ou sur le plan humain.

C'est l'accord de Taëf qui au début des années 90, a mis fin aux

conflits et aux actions militaires et a mis en place un vaste plan de

redressement social et économique suivi d'un plan de redressement

pédagogique (approuvé par le gouvernement en 1994), fixant des

objectifs d'union et d'unification dans les domaines pédagogique et

éducatif. Cet accord est considéré comme un changement qualitatif et une

étape importante dans l'histoire de l'éducation au Liban. En effet, c'est à

partir de ce moment qu'on pourra dire qu'un nouveau système unifié dans

ses objectifs, son contenu et ses orientations, a été établi sans porter

atteinte à la liberté de l'enseignement privé, sans toutefois omettre de

soutenir l'école publique.

De ce plan est née la restructuration du système éducatif en 1995 et

les Nouveaux Programmes en 1997, mis en application progressivement

conformément à un calendrier élaboré en début de l'année scolaire 2000-

2001.

Par ailleurs, il serait bon de noter que dans la dernière décennie, le

taux des affiliations dans le secteur public a accusé une augmentation

appréciable, il en est de même dans le secteur technique et professionnel.

Si la totalité des élèves et des étudiants, tous secteurs et niveaux

confondus, a atteint dans le courant de l'année scolaire 91-92, 843 974

(85,9% dans l'enseignement général, 4% dans l'enseignement technique et

professionnel et 10,1% dans l'enseignement supérieur), ces données ont

accusé un changement (en 1998-1999) où le nombre d'élèves et étudiants

a atteint 1 046 545 dont 83,3% dans l'enseignement général (répartis dans

Page 12: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

une proportion de 37% dans le public, 63% dans le privé, 7% dans

l'enseignement technique et professionnel et 9,7% dans l'enseignement

supérieur).

1.1 – Etapes principales de la réforme du système d'enseignement et

son renouvellement dans la 2ème moitié du 20e s.

Le cadre législatif: la politique éducative, ses principes et ses objectifs.

La politique éducative est basée au Liban sur le principe de la

liberté de l'enseignement stipulée par la Constitution Libanaise.

Au Liban, l'enseignement est libre "tant qu'il ne trouble pas l'ordre

public, n'enfreint pas la morale et ne lèse pas la dignité des religions et

des sectes, le droit des différentes communautés à fonder leurs propres

écoles reste inaliénable tant qu'elles respectent les directions officielles

dans le domaine de l'Education Nationale".

Cette politique éducative de restructuration à partir de laquelle

seront élaborés les programmes scolaires, s'inspire des principes

mentionnés dans l'introduction de notre nouvelle constitution émanant de

l'accord de Taëf et comporte une réforme importante dans le domaine

éducatif.

- Assurer l'enseignement pour tous et le rendre obligatoire pour tous les

citoyens, au moins pour le cycle primaire qui peut être considéré

comme la 1ère phase de la scolarisation obligatoire.

- Insister sur la liberté de l'enseignement conformément aux lois

définies dans la constitution.

- Garantir l'enseignement privé et assurer le contrôle des écoles privées

et du livre scolaire par l'Etat.

- Effectuer une réforme de l'enseignement officiel technique et

professionnel, le consolider et l'améliorer en fonction des besoins du

développement du pays, et la restructuration de l'Université Libanaise

Page 13: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

en lui fournissant le soutien nécessaire, notamment dans ses facultés

expérimentales.

- Réviser les programmes et les améliorer dans l'optique de

l'appartenance et de l'union nationales, l'ouverture spirituelle et

culturelle et l'uniformisation du livre d'histoire et d'instruction civique

et ce, sur le plan de la législation constitutionnelle.

Quant aux lois et décrets relatifs à l'éducation, c'était le Ministère

de l'Education Nationale qui assumait les responsabilités définies par le

décret no 2869 du 16/12/1959 dans tous les domaines et à tous les niveaux

de l'éducation par le biais de la Direction Générale de l'Education, celle

de la Jeunesse et des Sports et celle de l'Enseignement Technique et

Professionnel avec la collaboration étroite du CRDP, l'université libanaise

et le conservatoire national.

Cette situation a duré jusqu'en 1993 l'année qui a vu se former 3

ministères indépendants, celui de l'Education Nationale de la Jeunesse et

des Sports, celui de l'enseignement Technique et Professionnel et celui de

la Culture et de l'Enseignement Supérieur.

La dernière décennie du 20e s. a connu des évolutions importantes

dans le domaine des législations sur le plan pédagogique et en ce qui

concerne l'amélioration du secteur de l'Education au Liban, notamment

pour ce qui est de l'adoption d'une philosophie éducative dont les

principes et les objectifs se caractérisent par la clarté et la précision. C'est

de cette philosophie qu'ont paru des textes législatifs officiels en accord

avec la nouvelle constitution, le document de Taëf.

Ajoutons à cela les retombées positives des congrès mondiaux,

notamment celui de Jom-Tein (1990) dans ce cadre, que nous allons

éclaircir par rapport à la politique éducative dans l'enseignement général,

l'enseignement technique et professionnel et l'enseignement supérieur.

Page 14: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

1.1.1.1 – Dans l'enseignement général

Avant 1994 (date du projet d'un nouveau système éducatif au

Liban), les finalités et les objectifs de la politique éducative définis dans

les textes officiels en vigueur n'ont pas changé avec les gouvernements

successifs. Ils étaient fondés sur la:

- Nécessité d'assurer une véritable éducation nationale, de continuer la

mission culturelle du Liban en sauvegardant sa particularité dans ce

domaine, de relier l'éducation à la vie économique, d'étendre

l'enseignement, le diversifier et le généraliser.

- Nécessité de remettre en question la politique d'enseignement et de

planification, les programmes, les examens, le livre scolaire, les

bâtiments scolaires, la relation entre l'Etat et les écoles privées, les

recherches pédagogiques.

C'est dans le décret no 2869 du 16/12/59 que le Ministère

s'occupant de l'Education devient désormais, le Ministère de l'Education

Nationale et des beaux-arts jusqu'en 1993 où il fut converti en Ministère

de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports par suite de la

création du ministère de la Culture et de l'enseignement supérieur et du

ministère de l'enseignement technique et professionnel.

Ses fonctions se sont alors réduites à l'éducation et à

l'enseignement général pré-universitaire et à l'éducation sportive. De

même, les décrets no 9099 et 3100 en date du 8/1/1968 et les décrets 2150

et 2151 en date du 6/11/1971 en vigueur, n'ont pas déterminé les finalités

et les objectifs généraux de l'éducation. On s'est contenté de déterminer

des objectifs spécifiques pour chacun des cycles d'enseignement et la

réalité sur le terrain s'écarte, la plupart du temps, du contenu des textes

parus dans ces décrets.

Page 15: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Le projet d'un nouveau système éducatif au Liban émane du "plan

de redressement pédagogique" approuvé en conseil des ministres en date

du 17/8/1994 et s'appliquant sur neuf ans. Il prône entre autres objectifs,

l'amélioration "des structures du système éducatif" et l'élaboration d'un

système éducatif "conçu dans une optique résolument moderne".

C'est une nouvelle philosophie éducative pour le Liban avec ses

dimensions intellectuelle, humaine, nationale et sociale qui a déterminé

les objectifs pédagogiques et la politique éducative dans laquelle

s'inscrivent les finalités et les objectifs généraux du redressement

éducatif.

A – Les objectifs principaux du plan:

Ces programmes se proposent les principes suivants:

- Consolider l'esprit d'appartenance et de fusion nationales et

l'ouverture spirituelle et culturelle et ce, en révisant les programmes et

en les améliorant.

- Munir la nouvelle génération d'un ensemble de valeurs, de savoirs, de

compétences et de connaissances modernes en insistant sur l'Education

Nationale et les valeurs libanaises telles la liberté, la démocratie, la

tolérance et la non-violence et en insistant également sur les activités

sportives et artistiques.

- Améliorer les niveaux d'enseignement et d'aptitude dans toutes les

étapes pré-universitaires.

- Ménager une souplesse et une complémentarité plus grandes entre

l'enseignement général académique et l'enseignement professionnel et

technique et consolider leur relation avec l'Enseignement Supérieur.

- Réaliser les liens et la complémentarité entre l'éducation et

l'enseignement, d'une part, et les besoins de la société et du marché du

travail au Liban et dans le monde arabe, d'autre part.

Page 16: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Accompagner l'évolution scientifique et technologique et renforcer

l'ouverture aux autres cultures et la participation active à ces cultures

constituant une source de développement et d'enrichissement mutuels.

B – Les objectifs généraux

Ces objectifs se basent sur la formation d'un citoyen

- Fier de son pays et de son appartenance à ce pays, engagé dans la

défense de sa cause.

- Fier de son appartenance et de son identité arabes.

- Conscient de son héritage spirituel issu des religions célestes et

attaché aux valeurs et à l'éthique humaines.

- Puisant dans la conscience de son patrimoine national, de quoi

développer le présent et préparer l'avenir.

- Imprégné de son histoire nationale commune, loin de tout sectarisme

étroit et aspirant à une société homogène et ouverte.

- Conscient de l'importance de la coexistence car "est illégitime toute

autorité qui enfreint le pacte de coexistence nationale", afin que

l'expérience libanaise reste un modèle pour les autres pays de la région

et du monde.

- Respectueux des libertés individuelles et publiques encourageant les

initiatives productives individuelles ou collectives, défendant les droits

et la propriété d'autrui.

- Attaché à l'arabe, sa langue maternelle et sachant s'en servir

correctement et efficacement.

- Connaissant parfaitement une langue étrangère au moins, ce qui doit

lui permettre de s'ouvrir à toutes les cultures du monde, s'enrichissant

ainsi à leur contact et les enrichissant à son tour.

- Participant activement avec ses concitoyens à l'instauration d'une

société démocratique qui incite à l'émulation constructive, assure la

Page 17: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

justice et le bien-être social et soit capable d'assimiler le progrès dans

les divers domaines de la connaissance.

- S'efforçant d'instaurer l'esprit de paix en lui-même, dans ses relations

individuelles ainsi que dans les relations sociales et nationales.

- Pratiquant les règles d'hygiène menant à une croissance physique,

psychique et morale saine.

- Soucieux de développer sa culture et ses connaissances, sa sensibilité

artistique, d'exercer sa créativité et d'affiner son goût esthétique.

- Capable, à travers tout son itinéraire scolaire et avec l'orientation

pédagogique adéquate, de choisir en toute liberté une carrière et de

poursuivre, de manière autonome, son ascension sur la voie de la

connaissance et du développement professionnel.

- Conscient de l'importance de la technologie, capable de s'en servir, de

la développer et de réagir avec elle à bon escient et en toute maîtrise.

- Respectueux des ressources du Liban et de son environnement

naturel, travaillant sans cesse à leur défense et à leur protection pour le

développement matériel et moral de la société.

- Comprenant son milieu social tel qu'il est, agissant et réagissant avec

les multiples aspects de ce milieu et œuvrant pour y développer toutes

sortes de savoir-faire et notamment l'artisanat local.

C – Le cadre de la politique éducative

La politique éducative s'inspire des principes suivants;

- L'éducation des enfants est une responsabilité partagée entre la

famille, la société et l'Etat.

- L'enseignement public doit être optimisé; dans cette perspective,

diverses mesures s'imposent:

- Mettre en place, dans le secteur éducatif, une administration

dynamique et souple, chargée à travers les ministères concernés

Page 18: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

(Ministères de l'Education Nationale, de la jeunesse et des Sports, de

l'Enseignement technique et Professionnel: de la planification et du

suivi centralisés, et laissant à chacun des ministères, séparément, les

tâches d'exécution et d'évaluation.

- Inciter les citoyens à apporter activement leur soutien à

l'enseignement public et, au besoin, à assurer eux-mêmes les

conditions indispensables à sa mise en place.

• Assurer les moyens nécessaires au relèvement du niveau de

l'enseignement public sur tout le territoire et, plus spécialement, dans les

zones périphériques.

- Réaliser le projet de regroupement scolaire

- Préserver l'enseignement privé tout en renforçant le contrôle de l'Etat

sur les écoles de ce secteur.

- Souligner l'importance de la complémentarité entre l'enseignement

général et l'enseignement technique et professionnel en liaison étroite

avec l'enseignement supérieur.

- Développer les programmes scolaires avec, pour objectif de:

٠ Edifier une société libanaise unifiée et homogène capable de jouer un

rôle prépondérant au niveau international comme au sein de son

environnement arabe en apportant sa contribution à la civilisation des

hommes.

٠ Fournir à l'apprenant un ensemble de valeurs, de connaissances et de

savoir-faire à travers l'enseignement de la technologie en tant que

discipline scolaire au programme.

٠ Soigner l'enseignement de l'arabe, notre langue maternelle et outil de

communication historique, social, culturel et scientifique et accorder

beaucoup de soin aux langues étrangères, moyen privilégié d'accès

aux cultures et aux civilisations du monde et à de solides relations

économiques.

Page 19: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ Moderniser le livre scolaire en vue d'assurer une éducation scolaire

formative adaptée aux impératifs du progrès des sciences et de la

technologie.

٠ Développer la notion d'évaluation pédagogique aussi bien dans les

examens scolaires que dans les épreuves nationales et l'adapter aux

impératifs de l'enseignement supérieur et du marché de l'emploi.

- Unifier les manuels d'histoire et d'éducation civique et imposer leur

usage dans les écoles publiques et privées en vue de développer les

sentiments d'appartenance et d'union nationales.

- Améliorer la situation professionnelle des enseignants, matériellement

et moralement, ainsi que les structures de contrôle et d'orientation

pédagogique de sorte à relever le niveau de leurs prestations.

- Relever la rentabilité de l'enseignement, dans tous les cycles par

l'élaboration de programmes adaptés de formation à tous les niveaux et

dans toutes les disciplines et recycler les enseignants en exercice dans

les deux secteurs public et privé.

- Améliorer les méthodes de formation des directeurs des écoles

publiques, prévoir périodiquement des sessions de recyclage à leur

intention et leur accorder des prérogatives administratives et

financières élargies.

- Aménager un certain nombre de locaux scolaires en "Ecoles globales"

pour l'accueil des différents types d'enseignement spécialisé.

- Elaborer des programmes spéciaux destinés aux élèves surdoués dans

tous les cycles d'enseignement.

- Elaborer des programmes spécifiques pour les handicapés en adaptant

le milieu scolaire à leurs besoins du point de vue architectural et

pédagogique.

- Etendre l'usage des laboratoires ambulants (Sciences, mathématiques,

langues) et équiper convenablement les écoles et les écoles normales.

Page 20: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Tirer profit de la télévision, de la radio et de l'informatique et les

mettre au service de l'enseignement.

- Accorder aux écoles maternelles l'intérêt et le soin nécessaires:

٠ les équiper convenablement

٠ relever le niveau d'instruction et de compétence professionnelle des

puéricultrices

٠ déterminer les normes architecturales, pédagogiques et sanitaires

pour l'école maternelle et les appliquer systématiquement.

- Fixer les normes architecturales, pédagogiques et sanitaires pour tous

les bâtiments scolaires.

- Développer le rôle de l'information dans le secteur éducatif en tant

que facteur déterminant de la réforme de l'éducation, dans le but de

consolider l'unité du pays, l'union des libanais et d'apporter aux élèves

et à leurs parents une information appropriée sur les plans civique,

culturel, professionnel et scientifique.

- Œuvrer, en collaboration avec des associations bénévoles, à

l'éducation des adultes et à l'alphabétisation.

- Développer les activités artistiques et sportives destinées aux jeunes

dans les écoles et au dehors et encourager l'ouverture de l'école à son

environnement et la coordination fructueuse entre l'administration

scolaire et les comités des parents.

Les domaines d'application du plan

Considérant les Fondements du Plan de Restructuration du

Système éducatif, ses objectifs et ses dimensions politique et sociale, on

peut dégager les priorités suivantes:

- L'administration de l'éducation et la direction scolaire

- Les programmes scolaires

- Les manuels

Page 21: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Le matériel pédagogique

- L'enseignant

- Les bâtiments scolaires

- L'enseignement spécialisé

- Les activités de jeunesse et sportives

- Les prestations éducatives – orientation et Information

Il importe de savoir qu'un nouveau système éducatif pour le Liban

a été conçu en 1995, de Nouveaux programmes pour l'enseignement

général en 1997 et des mesures pour l'amélioration de l'enseignement

ainsi que des conditions adhérentes à cette opération éducative et la

réalisation d'une scolarisation obligatoire jusqu'à l'âge de 12 ans en 1ère

étape et 15 ans en 2ème étape (fin de l'éducation de base).

1.1.1.2 – Dans l'enseignement technique et professionnel

Avant 1993 date de la création du ministère de l'enseignement

technique et professionnel arrêtée par la loi 211 en date du 2/4/1993, le

ministère de l'Education Nationale et des beaux-arts était responsable des

affaires de cet enseignement à travers la direction de l'enseignement

technique et professionnel, devenue le 14/4/1971 la direction générale

"responsable des affaires des écoles techniques officielles et du contrôle

des institutions privées de l'enseignement et de la formation technique et

professionnelle, ainsi que des programmes d'enseignement dans ces

écoles"1. Toutefois la politique éducative de cet enseignement n'était pas

claire bien que la direction sus-mentionnée ait établi un plan de 6 ans en

vue de l'amélioration de ce type d'enseignement, que l'éclatement de la

guerre a entravé.

Il a fallu attendre l'accord de Taëf en 1989 qui a insisté sur la

réforme de l'enseignement officiel technique et professionnel et son

Page 22: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

amélioration en fonction des besoins de développement et de construction

du pays.

En 1993 a été créé le ministère de l'enseignement technique et

professionnel par la loi no 211 paru le 2/4/93 qui a défini les fonctions

assignées à la direction générale de l'enseignement technique et

professionnel en lui ajoutant la mission "du développement global du

secteur technique et professionnel, son amélioration et sa

modernisation en fonction des besoins du marché du travail et de la

structure économique dans l'avenir"2. C'est ce qui a donné une

dimension importante de développement à la politique de l'Etat dans ce

domaine. Dans la même année, un plan de redressement de

l'enseignement technique et professionnel a suivi, définissant ses

principaux objectifs de redressement de cet enseignement, de

l'amélioration de sa qualité et de l'exercice de ceux qui travaillent dans

l'enseignement formel et non formel que la coordination entre cet

enseignement et les besoins du marché du travail et les exigences futures

de développement et de construction au Liban, tout en accompagnant la

marche du progrès scientifique et l'évolution technologique.

Quant à la politique éducative de ce plan, elle fut basée sur les

principes suivants:

- L'enseignement technique et la formation aux métiers est un droit dû à

tous les citoyens que l'Etat garantit de sorte qu'il ne soit pas restreint

aux élèves scolarisés et aux étudiants mais qu'il s'adresse aussi à

l'ensemble des citoyens quel que soit leur âge ou leur appartenance

sociale et professionnelle.

1 Textes législatifs, Les lois du Liban, Maison de la Presse juridique, Imprimerie Sader, Beyrouth.2 Textes législatifs, Les lois du Liban, Maison de la Presse juridique, Imprimerie Sader, Beyrouth.

Page 23: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Le souci de relier organiquement l'enseignement général et

académique à l'enseignement technique et professionnel de sorte que

l'élève puisse bénéficier en vue d'y créer des branches d'enseignement

technique. (Para–Technical Education)

- Insister à effacer complètement un ancien préjugé qui subsiste dans

les esprits à savoir que la plupart des élèves appartenant à

l'enseignement technique et professionnel ne se sont pas vu offrir les

chances d'adhérer à l'enseignement général à un moment ou à un autre

de leur cursus.

- Former un citoyen capable à travers tout son itinéraire scolaire et avec

l'orientation pédagogique adéquate de choisir en toute liberté une

carrière et de poursuivre de manière autonome une ascension sur la

voie de la connaissance et du développement professionnel et ce, à

partir du cycle moyen.

- Insister sur les objectifs pédagogiques pour former le citoyen

capable de:

٠ comprendre l'importance de la productivité, de la bonne organisation

des services et de la rationalisation de la consommation dans la

société

٠ s'intéresser aux ressources du Liban et de son environnement naturel,

travaillant sans cesse à leur défense et à leur protection

٠ développer le patrimoine culturel et technologique et aussi la

conscience professionnelle

٠ se perfectionner dans son métier d'enseignant par l'auto-formation et

tout autre moyen disponible ainsi que dans sa fonction par la

formation continue et l'acquisition de nouvelles capacités

- Consolider l'enseignement technique et professionnel à travers le

fait de:

Page 24: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ mettre en place une administration moderne, dynamique et souple,

chargée, à travers les ministères concernés de la planification et du

suivi centralisés, les tâches d'exécution et d'évaluation décentralisées.

٠ assurer les bâtiments scolaires et les instituts techniques convenables

répondant aux conditions pédagogiques de l'apprentissage

٠ renforcer les projets productifs à l'école technique officielle et offrir

la chance au stagiaire de participer à ces projets pour être efficace

dans la production et bénéficier du gain correspondant.

٠ organiser des sessions de formation en vue d'assurer les techniciens

chargés des laboratoires et des ateliers

٠ assurer le support d'enseignement fiable et le matériel pédagogique

national en vue de consolider l'enseignement et la formation, formels

et non formels.

- Protection de l'enseignement privé et renforcement du contrôle de

l'Etat sur les écoles de ce secteur3 en vue de consolider les liens entre

ce secteur et le secteur public afin d'unifier les orientations dans le

cadre des lois et des réglementations.

- Amélioration des programmes de l'enseignement et leur

diversification afin qu'ils soient adaptés, d'un côté, aux aspirations et

aux possibilités du citoyen et, d'un autre côté, aux besoins actuels et à

venir de la société et aux exigences du marché de l'emploi dans

l'objectif de:

٠ édifier une société libanaise unie, homogène, capable d'assumer son

rôle dans la civilisation mondiale en général, et arabe, en particulier.

٠ concrétiser la notion de l'éducation scolaire formative basée sur le fait

de fournir à l'apprenant un ensemble de valeurs, de savoirs, de

compétences à travers l'enseignement de la technologie introduite

dans toutes les disciplines scolaires afin qu'il soit capable de s'en

Page 25: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

servir, de la développer et de réagir avec elle à bon escient et en toute

maîtrise.

٠ s'occuper de la langue arabe et des langues étrangères de manière à

maîtriser une langue étrangère, au moins, pour une meilleure

ouverture aux cultures du monde et à la technologie.

- Développer la notion d'évaluation pédagogique aussi bien dans les

examens scolaires que dans les concours d'entrée aux écoles

techniques et dans les épreuves nationales et les diplômes en vigueur,

et l'adapter aux impératifs de l'enseignement supérieur et du marché de

l'emploi.

- Améliorer les programmes de l'enseignement non-formel

- Mettre l'accent sur la formation des cadres techniques ainsi que les

cadres artistiques et l'amélioration du système de formation précédant

l'affectation des professeurs du technique et des maîtres professionnels

ainsi que la formation des enseignants en fonction, dans les 2 secteurs,

public et privé.

- Recycler périodiquement les directeurs des écoles techniques et

élargir leurs attributions.

- Inciter la société civile, sur tout le territoire à participer plus

activement au relèvement de l'enseignement public et poursuivre les

programmes de formation technique et professionnelle.

- Œuvrer en collaboration avec des associations bénévoles à

l'éducation des adultes et à l'alphabétisation.

- Développer le rôle de l'information dans le secteur éducatif, en tant

que facteur déterminant de la réforme de l'éducation.

- S'occuper des diplômés de l'enseignement technique et professionnel

et poursuivre leur situation professionnelle et sociale et leur présenter

3 Document de l'Entente Nationale, paragraphe E, l'Education et l'Enseignement, article 3.

Page 26: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

les conseils et le soutien dans le but de les aider pédagogiquement et

techniquement.

- Améliorer sans cesse les méthodes de formation des techniciens à

travers l'enseignement technique et professionnel, public et privé, dans

le cadre de la collaboration continue avec tous les cadres de

développement locaux régionaux et internationaux.

Considérant les Fondements du Plan de restructuration du Système

éducatif de l'enseignement technique et professionnel, on peut dégager

les priorités suivantes:

- L'administration de l'éducation et la direction scolaire

- Restructuration de l'enseignement professionnel et de ses programmes

scolaires.

- Les manuels scolaires techniques et le matériel pédagogique.

- Le maître technicien et le formateur technique.

- Les bâtiments scolaires et leurs équipements.

- L'orientation technique et l'information pédagogique.

C'est en 1994 que ce plan a été complété par celui du redressement

pédagogique précité dont l'objectif fondamental est d'instaurer un

équilibre entre l'enseignement général et l'enseignement technique et

professionnel tout en les reliant à l'enseignement supérieur, ménageant

une certaine harmonie et complémentarité entre éducation et

enseignement, d'un coté, et les besoins des marchés et de la société, d'un

autre.

Ces objectifs se sont concrétisés dans le Nouveau système de

l'enseignement approuvé en 95 et complété par le plan de restructuration

du système éducatif technique et professionnel en 2000, qui a insisté sur

le système de l'exercice pratique du métier sur le terrain et la possibilité

d'accès à l'enseignement supérieur des titulaires du bac technique leur

Page 27: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

permettant de poursuivre leurs études supérieures dans le but d'obtenir un

diplôme de technicien supérieur (TS) ou un LT (licence technique) ou

encore un L.E.T.

1.1.1.3 – Dans l'enseignement supérieur

L'enseignement supérieur au Liban a été établi à travers 2 grandes

institutions: l'université américaine et l'université Saint-Joseph fondées

au 19e siècle, puis il s'est étendu dans la 2ème moitié du 20e siècle, pour

atteindre en septembre 2000 39 établissements d'enseignement supérieur

et le nombre d'étudiants affiliés à cet enseignement, 101440 en 1999 dont

58,88% à l'université libanaise.

Sur ce, et avant 1993 c'était le ministère de l'Education Nationale

et des Beaux-Arts qui s'occupait de tous les degrés et niveaux de

l'enseignement, notamment, de l'enseignement supérieur du fait que

l'université libanaise et le conservatoire national soient mis sous sa tutelle

et à travers la participation de ce ministère au conseil de l'enseignement

supérieur, qui émet son avis à propos des demandes de permis

d'enseignement supérieur des institutions privées, ainsi qu'à travers

l'équivalence des diplômes que délivre cet enseignement et le conseil

consultatif supérieur des universités du Liban, que le ministère a défini

ses fonctions, consistant à être au courant du fonctionnement des

universités, de leurs projets et de leurs grands problèmes sans porter

atteinte à leur autonomie interne.

Pour cette raison nous constatons que la politique éducative de

l'enseignement supérieur, définie dans les lois et décrets s'y rapportant

n'était pas claire, excepté, ce que les institutions d'enseignement

supérieur habilitées, elles-mêmes se sont fixé les fonctions, telles,

"donner les chances d'études universitaires, répandre l'enseignement

Page 28: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

spécialisé, participer au développement de la connaissance, assurer les

besoins de la société et former l'élite". Il est à noter que:4

- La réglementation de l'université libanaise a défini sa mission, à

savoir, qu'il s'agit "d'une institution publique, son rôle est de

dispenser un enseignement supérieur à tous les degrés et dans

toutes les sections, munie de centres de recherche scientifique et

littéraire de haut niveau, tout cela dans le but d'incruster les

valeurs humaines dans les esprits des citoyens, son rôle consiste

aussi à s'occuper des examens et à délivrer les diplômes et les

grades universitaires". 5

- L'université américaine de Beyrouth AUB vise "à former des êtres,

non seulement compétents techniquement dans leur domaine de

spécialisation, mais aussi dotés d'un esprit large, conscients des

responsabilités civiques et morales et attachés aux valeurs

fondamentales de la vie".

- L'université Saint-Joseph U.S.J. entend remplir une double mission.

D'une part, "offrir aux étudiants, une formation universitaire dans

une discipline précise débouchant sur une profession et, d'autre

part, les aider à aborder leur vie d'adulte et les problèmes de leur

profession dans une perspective plus large, celle d'une promotion

humaine totale, accueillante aux valeurs spirituelles".

- L'université Saint-Esprit de Kaslik U.S.E.K. vise non seulement "à

dispenser un enseignement supérieur spécialisé mais aussi

d'assurer en même temps: la promotion des valeurs humaines

universelles et le maintien et le développement des traditions et du

patrimoine spirituels et culturels propres au Liban".

4 Dr. Nemer Frayha "Les Programmes et les Curricula, l'Enseignement Supérieur au Liban,l'Association Libanaise des Sciences éducatives, Beyrouth, Janvier 19975 Textes législatifs, Les lois du Liban, Maison de la Presse juridique, Imprimerie Sader, Beyrouth. Cesextraits figurent dans l'Introduction des programmes du guide de chaque université.

Page 29: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- L'université arabe de Beyrouth B.A.U. s'occupe de "tout ce qui a

trait à l'enseignement universitaire et les recherches scientifiques

dans un but précis: servir la société et assurer l'accès à la culture

dans le but de fournir au Liban et aux pays arabes islamiques des

spécialistes, des techniciens et des experts dans les différents

domaines".

- L'université de Balamand A.L.B.A. s'est donnée pour objectif de

"délivrer son enseignement avec le souci de se particulariser par

des programmes originaux et d'avant-garde pour ne point répéter

les formations déjà en cours au Liban. Ses différents programmes

sont ainsi axés sur ce qui rend l'enseignement universitaire plus

efficace dans ses relations avec le monde en permettant de mettre

la connaissance au service du peuple".

- L'université Notre-Dame de Louaïzé N.D.U. a pour mission de

"promouvoir les valeurs humaines, spirituelles et morales,

renforcer la recherche intellectuelle et prendre conscience de la

dignité humaine".

- L'université américaine libanaise vise, entre autre, "à assurer à ses

étudiants les moyens techniques les plus modernes afin de leur

permettre la meilleure formation possible afin de contribuer,

efficacement, au développement du Liban et du Moyen-Orient et

de travailler pour la paix, la justice et la sauvegarde des droits de

l'homme".

Cet aperçu des diverses philosophies pédagogiques et des objectifs

des plus importantes institutions d'enseignement supérieur au Liban

figure dans l'introduction de leurs guides et programmes pour refléter les

missions qu'elles assument pour ce qui est de leur conviction en la valeur

de l'homme, en l'importance de l'enseignement dans la formation d'un

Page 30: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

citoyen productif, croyant aux valeurs morales et pour ce qui est aussi de

la participation au développement de la société libanaise.

En 1993 a été créé le ministère de la Culture et de l'Enseignement

Supérieur par la loi no 215 du 2/4/1993 pour s'occuper des activités

culturelles et des affaires de l'enseignement supérieur en prenant à sa

charge les missions suivantes:

- Pour ce qui est de la culture

٠ Renforcer et activer le mouvement culturel, encourager l'esprit

créatif, apporter le soutien aux associations culturelles dans les

domaines intellectuel, littéraire et artistique.

٠ Prendre soin et améliorer la bibliothèque nationale, créer et diriger

des bibliothèques publiques.

٠ Procéder à des fouilles, protéger les sites de vestiges archéologiques

et des aspects de la civilisation, construire des musées et les diriger.

٠ Prendre soin des affaires et des activités culturelles, des sites

historiques et des activités artistiques.

- Pour ce qui est de l'enseignement supérieur

٠ Prendre en charge l'enseignement supérieur, public et privé, dans le

cadre d'une politique nationale générale en tenant compte de

l'autonomie de l'U.L. et le principe de la liberté de l'enseignement

privé selon des lois en vigueur.

٠ Exercer le tutorat sur l'U.L. et sur le conservatoire national.

٠ Harmoniser entre les diverses universités au Liban à travers le

Conseil Supérieur Consultatif des universités.6

Ce conseil a été transféré à ce ministère sans aucune modification

de ses autorités et fonctions.

On attend de la création de ce ministère une politique plus claire de

l'enseignement supérieur, notamment si l'on tient compte des facultés et

Page 31: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

des instituts d'expérimentation, crées dans cette dernière décade. Tout

cela illustrant les principes parus dans le document de l'Entente Nationale

pour ce qui est de la réforme de l'enseignement dans l'objectif de

"répondre aux besoins de développement et de construction du pays

et le redressement du statut de l'U.L., lui présenter le soutien

nécessaire, notamment, dans ses facultés d'application".7

Tout cela s'est éclairci dans "le plan de redressement pédagogique"

approuvé en 1994 dont l'un de ses objectifs fondamentaux est de

consolider la relation entre l'enseignement général et l'enseignement

technique et professionnel d'une part, et l'enseignement supérieur, d'autre

part, et "de réaliser harmonie et complémentarité entre éducation et

enseignement d'un côté, et les besoins de la société et les exigences du

marché de l'emploi8, de l'autre, afin de suivre l'évolution scientifique

et le développement technologique" 9.

6 Textes législatifs, Les lois du Liban - Maison de la Presse juridique - Imprimerie Sader – Beyrouth.7 Le document de l'Entente Nationale – Article des autres réformes.8 Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports, le C.R.D.P. – Plan du redressementdu système éducatif – Beyrouth.9 Idem.

Page 32: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Il est important de mentionner ici le décret no 247 du 14/08/2000

arrêtant la fusion, la suppression ou la création de ministères et de

conseils, faisant de l'enseignement dans tous ses niveaux la responsabilité

d'un seul ministère appelé le ministère de l'Education et de

l'Enseignement Supérieur, sans aucune modification des fonctions et des

textes en vigueur; à l'exception des affaires culturelles, confiées au

ministère de la Culture, et les affaires de Sport et de Jeunesse, au

ministère de la Jeunesse et des Sports.

Evolution des appellations des ministères s'occupant de l'Education

depuis les années antérieures à 1993 jusqu'à nos jours

avant 1993 entre 1993 et octobre 2000 à partir d'octobre 2000Ministère de

l'Education Nationale

et des Beaux-Arts

- Ministère de l'Education

Nationale de la Jeunesse et

des Sports

- Ministère de l'Enseignement

Technique et Professionnel

- Ministère de la Culture et de

l'Enseignement Supérieur

- Ministère de l'Education

et de l'Enseignement

Supérieur

- Ministère de la Culture

- Ministère de la Jeunesse

et des Sports

Les principes et les objectifs de la politique éducative se résument ainsi:

- Les principes

٠ Prendre, comme point de départ, le situation actuelle et œuvrer à

l'améliorer suivant un système qu'on puisse exécuter

٠ Prendre en considération les moyens disponibles pour des exécutions

réalisables progressivement selon les priorités à la lumière des

résultats positifs de ce qui a été accompli.

٠ Diminuer au maximum le gaspillage en éducation en améliorant

l'efficacité et la productivité.

Page 33: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Croire à la responsabilité de tous dans le redressement éducatif et

au fait que le succès dans ce domaine dépend de la transparence, de la

collaboration et du dialogue constructif.

- Les objectifs

٠ La nouvelle stratégie éducative se propose d'assurer aux jeunes les

connaissances, les expériences et les compétences nécessaires tout

en portant une attention particulière à l'instruction civique et

aux valeurs typiquement libanaises de liberté, de démocratie, de

tolérance et de non-violence – comme elle se propose d'optimiser

la qualité de l'enseignement et de la formation dans les cycles

pré-universitaires, de réaliser l'équilibre entre l'enseignement

académique général et l'enseignement technique et professionnel

tout en maintenant un équilibre judicieux entre les acquisitions

théoriques et les applications pratiques. Elle a pour objectif aussi

de répercuter les progrès scientifiques ainsi que l'évolution des

technologies.

٠ Ouvrir l'école et l'université à la vie et à la société en vue de rendre

l'enseignement plus efficace et plus actif et de réduire le gaspillage

résultant du taux important d'échecs et de fuites dans l'objectif

d'optimiser la qualité de l'enseignement pour permettre aux étudiants

de participer au plan de développement social et économique tout en

insistant sur l'orientation psychique, scolaire et professionnelle.

٠ Les objectifs généraux des programmes d'enseignement se proposent

de développer la personnalité du libanais en tant qu'individu, en tant

qu'élément productif d'une société libre et démocratique, en tant que

citoyen obéissant aux lois et attaché aux principes qui fondent

l'existence de la patrie, ouvert à son environnement et au monde.

٠ Réalisation de la scolarisation obligatoire et de l'enseignement pour

tous en améliorant la qualité de cet enseignement et en favorisant les

Page 34: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

conditions matérielles et humaines nécessaires en accord avec les

moyens de l'Etat avec l'idée de la nécessité de renforcer

l'enseignement public.

٠ Inciter la société civile, municipalités et comités de parents à

participer plus activement au relèvement de l'enseignement public.

٠ Accorder une importance primordiale à la culture parce qu'elle

constitue une partie fondamentale de la richesse du Liban.

1.1.2 – La structure du système éducatif, son organisation et son

administration:

Ce rapport traite 2 sujets importants: la structure du système

éducatif (les filières de l'enseignement) et son organisation administrative

à tous les niveaux. Cette étude comporte l'enseignement général pré-

universitaire, l'enseignement technique et professionnel et l'enseignement

supérieur et ce, notamment durant ces 10 dernières années.

1.1.2.1 – La structure du système éducatif dans toutes les étapes, tous

ses niveaux et toutes ses filières:

I – Structure de l'enseignement jusqu'en 1995

- L'enseignement général pré-universitaire: on peut considérer que

l'année scolaire 2000-2001 est celle où ont été complétés le système

éducatif et les Nouveaux Programmes issus du plan de restructuration

pédagogique mentionné plus haut. Mais avant d'aborder ce système, il

s'avère nécessaire de mentionner celui qui lui a précédé.

Ceci a commencé au début des années 70. Les décrets no 9099 et 9100

en date du 8/1/1968 et les décrets 2150 et 2151 en date du 6/11/1971 qui

sont en vigueur ne font pas état des finalités de l'enseignement. Le décret

no 9099 en date du 8/1/68 a délimité les cycles d'enseignement pré-

universitaire à 4:

Page 35: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Le jardin d'enfant. Cette étape s'étend sur 2 ans, l'âge requis de la

scolarisation est de 3 ans au moins, modifié pour être 4 ans par le

décret ministériel no 295 en date du 8/4/1974.

- Le cycle primaire s'étend sur 5 ans. Pour y être admis il faut avoir 5

ans, au moins. L'âge requis a été modifié aussi par ledit décret no 295

à 6 ans au lieu de 5.

- Le cycle complémentaire s'étend sur 4 ans, est admis celui qui a 10

ans révolus

- Le cycle secondaire s'étend sur 3 ans, on y est admis à l'âge de 14 ans

au moins et ayant poursuivi le cycle complémentaire.

Mais au Liban, la réalité sur le terrain s'écarte, la plupart du temps, du

contenu des textes parus dans le décret no 9099. Nous constatons du point

de vue de la structure et des objectifs beaucoup de lacunes:

- Au niveau de la répartition des cycles: (à propos du cycle

complémentaire).

Les écoles privées et publiques continuent à avoir des divergences à

propos du cycle complémentaire. Les unes le rattachent au cycle

primaire, les autres au cycle secondaire. Ce qui prouve l'inexistence

d'une conception unique de l'enseignement au Liban.

- Au niveau de la détermination de l'âge requis pour une classe donnée.

On peut dire que la situation actuelle dans le secteur de l'éducation

diffère complètement des textes sus-mentionnés parus en 1968. Depuis

un certain temps, un certain nombre d'écoles a pris coutume de

considérer que l'année préparatoire (ou 2ème jardin) fait partie du cycle

primaire pour un enfant qui a 5 ans révolus, ce qui donne une durée de

6 ans au lieu de 5 pour le cycle primaire, auquel cas l'enseignement

pré-universitaire comporterait 13 années au lieu de 12 (5+4+3) pour le

primaire, le complémentaire et le secondaire ceci entraîne un

déséquilibre au niveau des équivalences entre les écoles.

Page 36: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Au niveau de l'échelle scolaire de l'enseignement au Liban:

L'échelle scolaire en vigueur accuse les lacunes suivantes:

- Il y a des divergences dans la dénomination des classes car les écoles

privées optent pour des dénominations différentes pour une même

classe et ceci à cause de la diversité des programmes adoptés.

- On observe une certaine ambiguïté dans la distinction entre les divers

cycles d'enseignement car on trouve parfois une difficulté à distinguer

entre le cycle complémentaire toujours rattaché au cycle secondaire et

ce même cycle complémentaire rattaché au cycle primaire.

On constate une certaine difficulté de passer d'une filière à l'autre ou

d'une branche à l'autre, et quand cela arrive c'est de manière arbitraire

- L'enseignement technique et professionnel.

Après examen du décret no 7880 du 25/07/1967 amendé par le décret10

no 2872 du 21/04/1980 relatif à l'organisation de l'enseignement

technique et professionnel, de ses cycles et de ses diplômes, il

convient de noter ce qui suit:

Les principes de base

٠ Il faut définir des cadres souples pour les cycles de formation en

accord avec les diverses situations professionnelles.

٠ Il est nécessaire de ménager des passerelles entre les divers cycles

de formation et les différents cycles de l'enseignement général en vue

d'offrir aux jeunes de multiples chances d'orientation vers un

enseignement spécialisé.

٠ Il faut donner à l'élève doué des possibilités de promotion

scientifique et technique en lui permettant de passer d'un cycle à

l'autre.

10 En date du 21/4/1980, le décret no 2872 a paru modifiant les appellations des diplômes. Un seuldiplôme le BT a remplacé le bac technique 1ère et 2ème partie préparé en 3 ans au lieu de 4 ans.

Page 37: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ Il est important de revaloriser le travail manuel et de réactiver la

conscience professionnelle chez l'ouvrier en l'encourageant au travail

de groupe et à l'assimilation des concepts relatifs à la productivité.

٠ Il est en outre nécessaire de chercher à améliorer les moyens de

formation initiale et continue.

- Les domaines de la formation technique et professionnelle, ses

cycles et ses diplômes

٠ La formation professionnelle qui comprend 3 cycles:

1er- Le cycle qui mène au certificat d'aptitude professionnelle (CAP)

2e- Le cycle complémentaire qui mène au brevet professionnel (BP)

3e- Le cycle qui mène au certificat de formation professionnelle de

maîtrise (FPM)

٠ L'enseignement technique qui comprend:

1er- Le niveau de maîtrise qui mène au baccalauréat supérieur.

2e- Le niveau des cadres moyens qui mène au certificat technique

supérieur (TS)

3e- Le niveau des cadres supérieurs qui mène à la licence technique (LT)

Page 38: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

1er- Au niveau de CAP qui mène au certificat d'Aptitude

Professionnelle s'étend sur 2 ans, prépare à des spécialisations

d'ordre manuel, dans des écoles techniques ou par la formation

dans l'exercice du métier. L'âge requis du candidat est entre 12 et

16 ans ayant poursuivi le cycle primaire.

2e- Au niveau du cycle complémentaire.

Ce cycle mène au Brevet professionnel et s'étend sur 2 ans. Il

prépare un ouvrier compétent. L'âge requis du candidat est entre 12

et 18 ans ayant achevé avec succès la 2ème année complémentaire.

3e- Au niveau de la formation professionnelle supérieure.

Ce niveau débouche sur l'obtention du diplôme de Formation

Professionnelle de Maîtrise (FPM). On se prépare pour être maître-

ouvrier ou chef de chantier. Cette formation s'étend sur 3 ans. L'âge

requis du candidat est entre 15 et 20 ans ayant terminé le cycle

complémentaire de l'enseignement général ou titulaire du brevet

technique.

II – Le domaine de l'enseignement technique

Ce domaine est composé de 3 niveaux:

1er- Au niveau de l'exécution

A ce niveau il mène à l'obtention du baccalauréat technique (BT).

Le bac technique permet à son titulaire, en premier lieu, de

pratiquer le métier pour lequel il a été formé (et qui est déterminé à

l'origine par le marché du travail) ou bien de poursuivre des études

supérieures. Les études s'étendent sur 3 années et l'âge requis du

Page 39: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

candidat est entre 15 et 20 ans. L'obtention du brevet de

l'enseignement général ou le brevet technique est une condition

nécessaire pour accéder à ce cycle.

2e- Au niveau des cadres moyens

Ce cycle mène au diplôme de technicien supérieur (TS). Ce cycle

prépare des cadres pour le secteur industriel.

Le bac technique ou celui de l'enseignement général est une

condition nécessaire pour accéder à ce cycle. Quant à l'âge requis, il

est entre 16 et 23 ans.

3e- Au niveau des cadres supérieurs

Les études se poursuivent dans ce domaine sur 4 années. Le bac

général ou le bac technique est une condition nécessaire pour

accéder à ce cycle au terme duquel il est titulaire soit:

- de la licence technique (LT) (Instituts techniques)

- de la licence d'enseignement technique (LET) (Institut technique

officiel uniquement)

Il est à noter qu'il existe plusieurs instituts et associations privés qui

assurent la formation technique d'urgence à des adultes. Les programmes

de cette formation ne se soumettent pas aux programmes officiels, sa

durée est inférieure à une année et délivre au stagiaire une attestation

certifiée par les associations officielles concernées.

Page 40: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- L'enseignement supérieur

Le Liban compte jusqu'en 1995-1996 23 universités et instituts:

l'université libanaise, l'université arabe de Beyrouth, l'université Saint-

Joseph, l'université américaine de Beyrouth, l'université Saint Esprit de

Kaslik, l'université libanaise américaine, le collège Haigazian, l'université

de Notre-Dame de Louïzé , la faculté islamique, le collège Supérieur de

droit de la Sagesse, l'université islamique, la faculté du Moyen-Orient,

l'Institut Supérieur des études islamiques, l'institut de Saint Paul de

philosophie et de théologie, le collège national supérieur des sciences

infirmières, l'université de Balamand, l'académie libanaise des Beaux-

Arts, la faculté de Théologie du Proche-Orient, la faculté de Shariaa

islamique, l'université de Jenane, l'institut universitaire de Tripoli pour les

études islamiques, l'école normale supérieure, l'université islamique au

Liban. Ces universités accueillent 87 957 étudiants dont 49755 à

l'université libanaise (l'université officielle) c'est-à-dire 56,5% du total

des effectifs de l'enseignement supérieur et cette université comprenait

jusqu'en 1996 13 facultés et 2 instituts répartis dans la région: faculté des

Lettres et des Sciences Humaines, faculté de Droit et des Sciences

Politiques et Administratives, faculté des Sciences, institut des Sciences

Sociales, institut des Beaux-Arts, faculté d'Enseignement et de

Pédagogie, faculté d'Information et de Documentation, faculté des

Sciences Economiques et de Gestion, faculté de Génie. faculté

d'Agronomie, faculté de Santé Publique, faculté de Médecine, faculté de

Pharmacie, institut des Sciences Expérimentales et Economiques,

l'institut Universitaire de Technologie.

Comme nous l'avons déjà signalé, cette université est mise sous la

tutelle du ministère de la culture et de l'enseignement supérieur qui

Page 41: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

détient le pouvoir de délivrer des permis aux universités et instituts

privés.

En résumé, la structure de l'enseignement supérieur au Liban

abonde de diplômes et de spécialisations connues à l'échelle mondiale

dont le tableau ci-dessous nous donne les principaux

Tableau no 1

Les diplômes de l'enseignement supérieur au Liban 11

Niveau Diplôme Nombred'années

Nombred'années(après le

bac)

Etud

esun

iver

sita

ires

- Bachelor- Licence- Maîtrise- C.A.P.E.S.- Diplôme d'ingénieur- Diplôme universitaire de technologie- Diplôme

33 – 412523 – 5

33 – 446523 – 5

Etud

essu

périe

ures - D.E.A.

- D.E.S.- D.E.S.S.

11 – 1

55 – 66

Doc

tora

t - Diplôme de spécialisation (après leDoctorat médecine)

- Doctorat- Doctorat d'exercice (pharmacie)- Doctorat en médecine

55

9

857

11 Dr. Nemer Frayha "Les Programmes et les Curricula, l'Enseignement Supérieur au Liban,l'Association Libanaise des Sciences éducatives – Beyrouth - Janvier 1997

Page 42: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

On constate qu'en ce qui concerne les spécialisations dans ces

établissements, la gestion, la pédagogie et les sciences religieuses

l'emportent car il existe 11 institutions qui en ont la charge, vient en

second lieu, l'architecture dispensée dans 8 institutions et enfin la

comptabilité, la langue anglaise et la psychologie, sont assurées par 7

universités et instituts. Par contre, le choix est limité pour les autres

spécialisations telles les études arméniennes offertes uniquement par le

collège Haigazian, l'urbanisme par l'université de Balamand, la musique

par l'université Saint-Joseph.

Quant aux études pétrolières, géologiques, santé environnementale,

sciences alimentaires et nutritives, économie agricole, médecine

vétérinaire, ingénierie, elles sont délivrées par l'université américaine.

L'université libanaise américaine offre un éventail de spécialisations dont

le génie industriel. Les études d'orthophonie et de tourisme à l'université

Saint-Joseph.

Cependant, il est à noter que les étudiants ne sont pas

proportionnellement répartis dans ces spécialisations, on ne trouve, par

exemple, qu'1,6% des étudiants dans le domaine de la pédagogie et

1,89% dans celui des sciences religieuses. Ces universités décernent des

diplômes, la licence, le Bachelor, la maîtrise, le diplôme, les "Masters"

(Mastère) ou le "Doctorat", le diplôme d'études approfondies (DEA), le

diplôme d'études supérieures (DES), diplôme d'études supérieures

spécialisées (DESS), doctorat 3ème cycle et doctorat d'Etat.

Enfin, notons tout de même que quelques-unes des appellations des

diplômes prêtent quelquefois à confusion:

- La licence s'étend sur 3 ou 4 ans selon le système de chacune des

universités mais il est nécessaire de distinguer la licence

d'enseignement préparée en 4 ans en une discipline enseignée dans les

écoles telles que les maths ou les lettres, des autres licences comme

Page 43: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

une licence en droit ou en gestion qui ne sont pas des licences

d'enseignement parce que ces 2 disciplines ne sont pas enseignées au

cycle pré-universitaire et la licence en lettres correspondant à 3 ans

n'est pas considérée comme une licence d'enseignement, sauf si

l'étudiant poursuit ses études et obtient la maîtrise, diplôme équivalent

à la licence d'enseignement délivrée par toutes les universités et

institutions au Liban, excepté dans le système américain où elle a une

autre appellation.

- Le Bachelor

Le collège américain est une école post-secondaire.

A terme, les étudiants peuvent recevoir le diplôme "Bachelor of

Arts" (BA) ou "Bachelor of Sciences" (BS) appelés ainsi par toutes les

institutions américaines au Liban. Le Bachelor est l'équivalent d'une

simple licence et non d'une licence d'enseignement, correspondant à 3

années d'études au moins. Pour cela, ces institutions offrent un

programme supplémentaire d'une année, en vue d'obtenir un diplôme

d'enseignement (TD) concernant une des disciplines classées par le

ministère ou l'université libanaise dans cette perspective. Ainsi ce

diplôme avec le Bachelor sont équivalents à la licence d'enseignement.

L'université arabe, elle, adopte la même appellation pour le Bachelor,

mais la durée d'études est de 4 ans en général; la même appellation

s'applique aussi à la spécialisation en architecture correspondant au moins

à 5 ans d'études, ainsi il est impossible d'estimer la valeur académique

(pour ce qui est de nombre des années d'études et des unités de valeur) de

n'importe quel Bachelor sans que l'on puisse précisément être informé sur

le programme particulier de chacun.

Page 44: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- La Maîtrise: Elle existe à l'U.L. (institut des sciences sociales) à

l'université Saint-Joseph et à l'université Saint-Esprit de Kaslik, elle est

décernée au terme de la 4ème année c'est-à-dire l'année qui suit la licence

correspondant à 3 ans de spécialisation. Dans ce cas elle est équivalente

à la licence d'enseignement c'est-à-dire si un étudiant a obtenu en 3 ans

une licence en histoire et une maîtrise en 4ème année, il peut par

conséquent, obtenir une attestation d'équivalence à la licence

d'enseignement.

- Le certificat d'aptitude professionnel à l'enseignement supérieur

(C.A.P.E.S.) décerné par la faculté de pédagogie à l'U.L. Son

programme exige 2 ans d'études à l'issue de la licence d'enseignement.

Son objectif est la formation au professorat de l'enseignement

secondaire (actuellement) ou à n'importe quelle autre étape d'études

(plus tard) conformément à ce que le gouvernement libanais exige. Le

contenu des programmes de ce diplôme comprend des cours dans le

domaine pédagogique telles que la méthodologie, l'observation des

classes, la pratique de l'enseignement, les techniques de l'éducation et

autres. Mais 2 conditions sont nécessaires pour que ce diplôme soit

reconnu: une condition académique (réussir au concours d'admission

organisé par le conseil de la fonction publique et une condition

administrative relevant de la volonté du ministère de l'éducation de

former des professeurs secondaires). Pour cette raison l'élaboration des

programmes de ce diplôme est suspendu quelquefois si le ministère n'a

pas besoin de nouveaux professeurs dans l'enseignement secondaire.

- Le diplôme: Le mot diplôme est un peu vague car une école

technique pourrait délivrer à ses étudiants un diplôme ou encore, une

institution formant des personnes inscrites afin d'acquérir une

compétence déterminée, pourrait aussi en délivrer un. En général on

peut parler de 2 types de diplômes: celui délivré au niveau des études

Page 45: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

universitaires, et celui délivré au niveau des études supérieures. Pour ce

qui est des études universitaires, nous mentionnons:

٠ Le diplôme d'études universitaires générales (DEUG) délivré par

l'USJ et l'université Saint Esprit, c'est le premier cycle, de 2 ans, des

études universitaires.

٠ Le diplôme en architecture, en pharmacie ou en sciences infirmières

et en art dentaire de 5 ans appelé diplôme d'exercice par analogie

aux facultés d'expérimentation où il est délivré.

Pour ce qui est des études supérieures, nous mentionnons:

٠ Le diplôme d'études approfondies DEA, une expression française

utilisée par l'UL. l'institut des sciences sociales, à titre d'exemple.

٠ Le diplôme d'études supérieures spécialisées DESS adopté aussi

dans les institutions qui adoptent le système français.

Ces 2 diplômes sont équivalents par leur importance (au terme des

études universitaires) et par leur valeur (nombre des UV) au "Master"

(Mastère) donnant accès au doctorat.

- Le Mastère délivré par l'UL, l'université américaine, l'université

libanaise américaine, l'université de Balamand et la faculté de l'Imam

Ouzaï. Comme il existe aussi d'autres institutions délivrant ce diplôme

dans une de ses branches comme l'université Saint-Joseph (branche des

lettres arabes qui a repris l'appellation de l'institut des lettres orientales)

ou dans une seule spécialisation comme l'université arabe (pharmacie)

et la faculté de théologie du Moyen-Orient (éducation chrétienne). Ce

niveau d'enseignement se situe à l'issue de la licence ou de la maîtrise et

sa durée est d'1 ou 2 ans avec une thèse-recherche exigée de toutes les

institutions excepté quelques cas.

- Le doctorat: Le 3ème cycle adopté en France jusqu'en 1990. Les

études s'étendent sur, au moins 2 ans. Il est décerné par l'USJ.

Page 46: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Il existe aussi le doctorat d'Etat ou doctorat 1ère catégorie équivalent à

"Ph. D" dans le système américain décerné par 5 institutions au Liban:

l'UL qui décerne "le doctorat libanais", l'USJ, le Saint-Esprit,

l'université arabe, la faculté de l'Imam Ouzaï pour les études

islamiques. La durée de la préparation de ce doctorat n'est pas moins de

2 ans à l'université arabe et de 3 ans dans les autres institutions et il ne

comporte pas de programmes d'études mais quelques séminaires qui ne

sont pas obligatoires et la thèse qui y est incluse.

- Cette diversité des diplômes et de leurs appellations indique que

l'enseignement supérieur au Liban est l'un des rares systèmes

d'enseignement au monde comportant un tel nombre de degrés

d'enseignement universitaire. Cela est dû à la liberté d'enseignement

notamment dans le secteur privé et garantie par la constitution.

Les conditions d'admission dans les institutions de l'enseignement

supérieur:

- L'étudiant doit être titulaire du baccalauréat libanais 2ème partie ou

d'une équivalence officielle.

- Pour être admis en architecture à l'USJ, le candidat ne doit pas avoir

plus de 23 ans, et 30 ans s'il désire s'inscrire en traduction. Pour ce qui

est des sciences infirmières, il ne doit pas avoir moins que 18 ans. De

même l'âge du candidat à l'institut supérieur de la formation des

maîtres, ne doit pas dépasser 22 ans.

- Le concours d'admission diffère d'une université à l'autre ou d'une

spécialisation à l'autre à l'intérieur de la même institution. D'autre part,

l'admission aux institutions adoptant le système américain est

conditionnée par 2 examens: l'examen d'Anglais (maîtrise de la langue)

et l'examen à l'admission aux institutions adoptant le système français,

elle est conditionnée par 2 tests aussi: un test d'aptitude en langue

française et un test relatif à chaque spécialisation.

Page 47: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Quant à l'UL, certaines de ses facultés exigent un test en langue arabe

et un en langue française, ou, se contentent d'un, en langue arabe

uniquement, alors que d'autres n'exigent aucun examen d'entrée. Pour

l'université arabe la condition d'admission est un 1er test d'aptitude en

langue anglaise et un deuxième portant sur les disciplines scientifiques

ou les compétences techniques, la comptabilité selon les facultés

choisies12.

En fin de compte, il est à noter que le test d'aptitude en langue est un test

presque commun à toutes les institutions de l'enseignement supérieur au

Liban.

2 – Le nouveau système d'enseignement à partir de 1995:

En accord avec le plan de redressement pédagogique, un Nouveau

système éducatif a été approuvé en 1995 au Liban. Il prône entre autres

objectifs l'amélioration des structures du système d'enseignement conçu

dans une optique moderne et de Nouveaux programmes. On entend par

système éducatif le cadre général permettant de délimiter les principaux

itinéraires de formation, les différentes filières possibles, la relation de

l'enseignement général avec l'enseignement technique et professionnel, la

relation de l'enseignement pré-universitaire avec l'enseignement supérieur

et, enfin de l'enseignement formel et non-formel sous toutes ses formes et

à tous ses niveaux avec le marché du travail et de la production ainsi

qu'avec les besoins et les aspirations de la société libanaise. L'éducation

formelle commence au jardin d'enfants, les cycles primaire et

complémentaire constituent l'éducation de base et s'étendent sur 9 ans.

12 Docteur Nemr Freiha: Les programmes et les Curricula - , l'Enseignement Supérieur au Liban, LeComité Libanais des Sciences Educatives - Beyrouth - janvier 1997.

Page 48: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Au terme de ce cycle les élèves sont soumis à un examen officiel

permettant d'obtenir le diplôme du brevet qui permet à son titulaire de

choisir son orientation au niveau du cycle secondaire en optant soit pour

l'enseignement professionnel et technique, soit pour l'enseignement

général. A la fin du cycle secondaire, toutes séries confondues, l'élève est

soumis à un examen officiel aboutissant au diplôme de l'enseignement

secondaire (le baccalauréat) dans la série désirée. Ce diplôme permet à

son titulaire d'avoir accès au marché du travail ou de poursuivre ses

études supérieures.

Au niveau de l'éducation non-formelle le nouveau système éducatif

présente un itinéraire assurant une formation permettant de pratiquer

n'importe quelle profession reconnue sur le marché du travail à l'intention

d'apprenants titulaires d'une attestation de fin d'études primaires et

désirant faire, de manière précoce, l'apprentissage d'un métier. Sont

concernés également les techniciens et professionnels qui travaillent déjà.

Ils reçoivent une formation professionnelle de façon à ce que la formation

s'effectue à l'intérieur de modules d'apprentissage autonomes, leur

donnant des possibilités de passer d'un module d'apprentissage déterminé

à un autre de niveau supérieur ou bien à un autre métier du même niveau

à l'intérieur d'une même série de métiers.

Les caractéristiques du nouveau système éducatif:

- Le nouveau système couvre le même nombre d'années que le système

actuel (12 ans)

- Dans le nouveau système éducatif l'enseignement primaire s'étend sur

6 ans au lieu de 5 ans, en 2 modules de 3 ans chacun et le cycle

complémentaire s'étend sur 3 autres années au lieu de 4 dans l'ancien,

ce qui fait 9 années pour l'éducation de base.

Page 49: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- La première année secondaire considérée comme un tronc commun.

Deux options sont offertes à partir de la deuxième année secondaire:

٠ Humanités

٠ Sciences

Quatre autres options s'ajoutent à partir de la troisième année:

٠ Lettres et Humanités

٠ Sociologie et Economie

٠ Sciences Générales

٠ Sciences de la Vie

- Adopter la scolarisation obligatoire jusqu'à l'âge de douze ans d'abord,

puis progressivement mise en place jusqu'à l'âge de quinze ans et il est

fait en sorte que l'élève libanais ne puisse passer à l'enseignement

technique formel avant l'âge de 12 ans l'âge limite de la scolarisation

obligatoire.

- Relier organiquement l'enseignement général à l'enseignement

technique et professionnel de sorte que l'élève puisse passer d'une

filière à l'autre dans les deux directions et non pas en sens unique en

accordant une place de choix à la technologie et à l'acquisition des

compétences selon les besoins du marché du travail local et arabe.

- Mettre en relief le rôle de l'Agence Nationale Pour l'Emploi pour ce

qui est de la coordination entre l'enseignement, la formation continue

et les besoins du marché du travail, notamment dans le domaine de

l'enseignement technique et professionnel non formel.

- Imposer l'année scolaire de 36 semaines et ajouter 4 heures

supplémentaires à l'emploi du temps hebdomadaire dans les cycles

complémentaire et secondaire.

- Il importe de savoir que le nouveau système éducatif pour le Liban a

été conçu compte tenu des perspectives économiques, sociales et

nationales:

Page 50: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Un- l'organisation des cycles d'enseignement et l'augmentation de leur

rentabilité se reflètent positivement sur l'organisation de la

pyramide des métiers et sur le choix d'une typologie unifiée des

carrières dans tous les secteurs de production. Ainsi les liens entre

l'enseignement et le marché du travail seront consolidés.

Deux- cette restructuration comporte des dimensions de développement

du point de vue national, économique et social à travers

l'organisation des cycles d'enseignement et sa relation avec le

marché du travail.

Page 51: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport
Page 52: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

C'est dans le cadre de cette restructuration que le conseil des ministres a

approuvé le 16/08/2000 le nouveau système de l'enseignement technique

et professionnel avec les modifications suivantes:

- Au niveau de la formation professionnelle: (CAP) (le certificat

d'aptitude)

٠ Adoption du système de formation continue au métier dans les

centres de formation professionnelle modulaire. Le stagiaire reçoit

plusieurs modules, au terme du 3ème module d'apprentissage, il

obtient le CAP qui lui permet de travailler dans les établissements de

production et dans les chantiers. Comme il peut obtenir après avoir

réussi chaque module, une attestation officielle de travail lui

permettant de pratiquer le métier pour lequel il a été formé.

٠ Echange de la qualification "d'ouvrier expert" mentionnée dans

l'échelle des qualifications et dans la structure du système

d'enseignement par la qualification "d'ouvrier compétent" afin

d'éviter toute confusion.

- Au niveau de l'enseignement technique et professionnel

secondaire:

٠ Traiter de la même façon les titulaires du bac technique et ceux du

bac professionnel – système d'alternance en ce qui concerne la

qualification dans la pyramide des métiers ou la poursuite des études

supérieures.

٠ Donner la qualification "d'ouvrier qualifié" au titulaire du bac

technique ou du bac professionnel et ce, en accord avec les

appellations internationales adoptées.

٠ Maintenir les possibilités d'accès aux études supérieures aux

titulaires d'un de ces 2 diplômes dans les limites des conditions

spécifiques exigés par ces universités.

Page 53: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Au niveau de l'enseignement technique et professionnel

supérieur:

٠ Répartir l'enseignement technique et professionnel supérieur en deux

niveaux: niveau des cadres moyens qui s'étend sur 3 années et mène

à l'obtention du TS et le niveau des cadres supérieurs qui s'étend sur

deux années et permet d'obtenir une LT ou une LET (licence

d'enseignement technique)

٠ Considérer le niveau des cadres moyens comme un parcours

commun à tous les étudiants leur permettant une formation dans les

diverses spécialisations selon le système des programmes

d'enseignement adoptés pour l'obtention du travail ou leur permet de

poursuivre les études supérieures.

٠ Définir les programmes principaux que l'étudiant est censé

poursuivre pour obtenir un des diplômes de cadre supérieur.

٠ Permettre aux élèves admis au cycle de cadre moyen de poursuivre

des programmes d'enseignement, comportant, en plus des principaux

cours scolaires, des cours de rattrapage qu'il doit poursuivre pour

obtenir le diplôme de la spécialisation qu'il a choisie.

٠ Fournir les conditions principales suivantes, pour que l'étudiant

puisse poursuivre ses études techniques supérieures.

- Obtention du TS avec succès, la moyenne étant déterminée à l'avance

avec la possibilité d'une modification par l'administration, toutes les

fois que cela s'avère nécessaire en début de chaque année scolaire.

- Faire passer des concours d'admission afin de déterminer le nombre

des admis aux diverses spécialisations en fonction des besoins du

marché du travail et de production et de ses aspirations.

- L'étudiant doit poursuivre la spécialisation technique supérieure en

accord avec les unités d'apprentissage déjà acquises, autrement dit,

dans des spécialisations en rapport les unes aux autres pour la

Page 54: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

préparation à un des diplômes de ces cadres: la licence technique (LT),

la LET ou le génie-technique, et ce, conformément aux orientations

principales du nouveau système d'enseignement technique et

professionnel.

- Accorder une place de choix à l'enseignement technique et

professionnel et le relier à l'enseignement général de sorte que l'élève

puisse passer d'une filière à l'autre dans les deux directions.

- Permettre à l'élève de choisir sa future profession en toute liberté

grâce à un programme d'orientation commençant par l'initiation aux

métiers et à l'introduction de la technologie dans les programmes

relatifs à l'enseignement général.

- Instaurer un système de recyclage permanent en vue de

l'augmentation des possibilités de promotion grâce à un

perfectionnement des connaissances relatives au métier pratiqué.

- Inciter la société civile et les secteurs de production et de

développement à participer à l'amélioration de l'enseignement

technique et professionnel.

Page 55: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport
Page 56: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Développer et diversifier les programmes d'enseignement pour les

adapter aux besoins de la société et aux exigences du marché de

l'emploi, compte tenu des évolutions technologiques et scientifiques

rapides accélérées.

- Adopter des méthodes modernes pour un enseignement meilleur et

plus efficace.

- Instaurer les programmes d'enseignement et de formation non-formels

et leur assurer tous les moyens évolués en vue de leur permettre

d'accueillir tous les cas, dont l'enseignement spécialisé.

- Etablir un système d'évaluation adoptant des principes et des critères

clairs et précis et basé sur les compétences et la capacité, à mettre en

application, des connaissances acquises.

- Accorder de l'importance aux applications pratiques et insister sur les

compétences techniques conformes aux conditions et aux critères

mondialement adoptés.

Pour ce qui est de l'enseignement supérieur, il est à noter son extension

ces derniers temps car le nombre des étudiants affiliés à cet

enseignement a atteint 101440 conformément aux statistiques de 1998-

1999 et ce par le biais des permis accordés à de nouvelles universités

et facultés, et à de nouveaux instituts:

Les universités

- l'université Saint-Joseph

- l'université américaine de Beyrouth

- l'université Saint-Esprit de Kaslik

- l'université arabe de Beyrouth

- l'université libanaise américaine

- le collège Haigazian

Page 57: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- le collège de la Sagesse

- l'université de Balamand

- l'université de Notre-Dame de Louïzé

- l'université de Makassed

- l'université islamique de Beyrouth

- l'université islamique au Liban

- l'université Manar – Tripoli

- l'université des Pères Antonins

- l'université Jenane – Tripoli

- l'université internationale - Beyrouth

Les instituts et facultés

- l'institut de Saint Paul de philosophie et de théologie – Harissa

- la faculté de Théologie du Proche-Orient – Beyrouth – Hamra

- la faculté du Moyen-Orient – Sabtié

- la faculté de l'Imam Ouzaï des Etudes Islamiques

- la faculté de la gestion islamique – Ouzaï

- l'institut universitaire de Tripoli des études islamiques

- l'institut supérieur des affaires – Beyrouth – Hamra

- le centre universitaire de la technologie à Tripoli

- l'institut universitaire des études islamiques – près de l'ambassade

de Koweit

- l'institut universitaire de technologie du Maten – Maten

- centre canadien universitaire Hariri des Sciences et de la

technologie– Mouchref

- l'institut d'enseignement supérieur de physiothérapie – Jounieh

- l'institut de l'éducation technologique au Nord – Arfa

- l'institut universitaire de la technologie et l'institut universitaire de

pédagogie – Kafaat

Page 58: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- l'institut universitaire de technologie de Jouaya – Jouaya

- l'institut de l'université américaine de technologie

- l'institut de gestion et d'informatique universitaire

- l'institut C et E de l'université américaine

- l'institut supérieur mondial de gestion

- l'institut universitaire de l'administration et des sciences

- l'institut de technologie et des sciences de l'université américaine

- l'institut supérieur de sciences infirmières et de physiothérapie de la

Sainte-Famille

- l'institut universitaire Beydoun

Il est utile de mentionner la mise en place, actuellement, d'une

évaluation de la situation de l'enseignement supérieur à la lumière du plan

de redressement éducatif et du document de l'entente nationale,

notamment pour ce qui est de la revalorisation de l'Université Libanaise.

1.1.2.2. – L'organisation administrative de l'enseignement au Liban

A partir de 1993, trois ministères se sont partagé l'éducation. Le

ministère de l'éducation nationale de la Jeunesse et des Sports (qui

s'appelait avant le ministère de l'éducation nationale et des Beaux-Arts) a

gardé la responsabilité de l'enseignement général pré-universitaire, alors

qu'ont été créés 2 autres ministères: le ministère de l'enseignement

technique et professionnel et le ministère de la culture et de

l'enseignement supérieur. Chacun des ministères est dirigé par un

ministre, qui occupe le sommet de l'échelle administrative, et assure

l'exécution de la politique du gouvernement par les services qui lui sont

rattachés. Il va sans dire que l'administration éducative au Liban souffre

d'une grande divergence entre le secteur public et le secteur privé du

point de vue organisation, objectif et pouvoirs, ainsi qu'en ce qui

concerne l'efficacité et la productivité. Il en va de même pour toutes les

Page 59: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

administrations du secteur privé qui souffrent également de la même

divergence à cause de la diversité de ceux qui dirigent des institutions

éducatives, qu'il s'agisse d'individus ou d'associations civiles et

religieuses ainsi que de congrégations étrangères religieuses ou laïques.

Ils sont tous à l'origine de ces divergences de systèmes et des problèmes

auxquels est confrontée chacune des administrations et des institutions.

Comme il est nécessaire de mentionner ici que les 3 ministères sus-

mentionnés comptent 43000 fonctionnaires entre personnel administratif

et corps enseignant, ce qui représente 44,3% du total des travailleurs dans

le domaine éducatif au Liban. Signalons que le nombre du personnel

administratif permanent ne dépasse pas 400 membres, auquel s'ajoutent

autant de contractuels et d'employés.

Quant aux écoles, on en compte 3084, dont 1379 écoles publiques

dans les secteurs de l'enseignement général et de l'enseignement

technique; ce qui représente 44,7%, à cela s'ajoutent 24 universités et

instituts de l'enseignement supérieur. Ce nombre s'est élevé en l'an 2000 à

39.

Il serait utile, avant d'aborder l'organisation administrative de

l'enseignement au Liban, d'attirer l'attention sur les changements

intervenus en ce qui concerne la politique éducative, notamment au cours

de la dernière décennie, que ce soit au niveau de la détermination des

finalités, des objectifs, des structures d'enseignement et des Nouveaux

Programmes ou au niveau des efforts fournis dans le cadre des études et

recherches, de l'évaluation, des bâtiments scolaires et les équipements

nécessaires. Ces changements sur le plan éducatif n'ont pas été

accompagnés malheureusement, par d'autres sur le plan administratif

dans les trois ministères permettant l'application et l'exécution des plans

élaborés car on s'est contenté, la plupart du temps, de former des comités,

des commissions et des conseils temporaires pour l'exécution des travaux

Page 60: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

demandés en attendant qu'ils soient confirmés par des textes législatifs.

Sont exceptés, de cet état de fait, la direction de l'enseignement technique

convertie en ministère, et le ministère de l'enseignement supérieur et de la

culture qui n'existait pas auparavant.

A – L'organisation administrative de l'enseignement général pré-

universitaire

A partir de 1993 et jusqu'au dixième mois de l'an 2000, on a

considéré le ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des

Sports, responsable de l'enseignement général pré-universitaire des

activités sportives et de celles relatives aux jeunes. Le ministre est le plus

haut fonctionnaire, le CRDP est sous sa tutelle. Le service administratif

conjoint qui harmonise avec les diverses directions, dépend de lui. Ce

ministère comprend: Le service des affaires juridiques, le service de la

comptabilité, le service du personnel, le service administratif conjoint, le

service des fournitures. Il comporte la Direction générale de l'éducation

nationale, le CRDP et la Direction Générale de la Jeunesse et des Sports

ainsi que la direction administrative des services conjoints. Ces directions

comptent environ 35700 enseignants et membres du personnel

administratif, ce qui représente 45,7% du total des enseignants du secteur

public et privé affectés dans 1343 écoles publiques, ce qui représente

49,3% du total des institutions de l'enseignement public pré-universitaire

qui comptent 2719 institutions publiques et privées.

Signalons qu'à partir du 10e mois de l'an 2000 les appellations des

ministères ont été modifiées et on n'en compte aujourd'hui qu'un seul

s'occupa des affaires de l'éducation et de l'enseignement: général,

technique et professionnel et supérieur.

Page 61: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport
Page 62: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Dans ce qui suit nous allons détailler la structure administrative de

la direction générale de l'éducation nationale et du CRDP.

- La Direction Générale de l'éducation nationale

Elle comporte:

Le service du greffe: assume les missions qui lui sont assignées par

les lois et les règlements. Le bureau des examens qui lui est rattaché

prépare les formalités administratives relatives aux examens du diplôme

officiel, élabore les documents, les attestations et les légalisations comme

il s'occupe de tous les examens que le ministère organise.

٠ La direction de l'enseignement primaire: elle se charge des

conditions et des affaires des écoles officielles primaire et

complémentaire.

٠ La direction de l'enseignement secondaire: elle se charge des affaires

des écoles secondaires officielles.

٠ La direction de l'enseignement privé: elle se charge principalement

du contrôle des écoles privées au Liban, un organisme d'orientation,

un bureau de l'enseignement privé et un bureau de l'enseignement

primaire lui sont rattachés.

٠ Les régions de l'éducation: ces régions ont été créées au ministère de

l'éducation nationale par le texte de loi no 3252 en date du

17/05/1972, elles effectuent leur travail dans la région (Mouhafaza)

sous le contrôle du directeur régional (Mouhafez). Elles ont pour

fonctions:

- La représentation des diverses administrations rattachées au

ministère de l'éducation nationale et le contrôle des écoles

officielles et des enseignants ainsi que le contrôle et la surveillance

des écoles privées.

Page 63: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Assurer la relation entre les administrations centrales spécialisées

et les administrations des écoles.

- Assurer les bâtiments scolaires, leurs équipements, leurs

fournitures et assurer aussi leur entretien.

- Etudier les demandes d'ouverture des écoles privées et la

modification de leur situation.

- Collecter les bulletins et les statistiques propres aux écoles et ce, en

coopérant avec le service des statistiques de l'administration

centrale.

- Collaborer à assurer les centres d'examens et le nombre suffisant de

surveillants conformément aux instructions du service des

examens.

- Accomplir les différentes missions que les administrations

centrales lui confient conformément aux lois et aux

réglementations.

- Préparer les programmes des conseillers d'orientation techniques et

le contrôle de leurs travaux.

Le chef de la région de l'éducation est rattaché administrativement

au directeur général de l'éducation nationale et aux directeurs de

l'enseignement secondaire et primaire, il est aussi le président direct des

fonctionnaires administratifs et techniciens. Ajoutons que la direction de

l'orientation pédagogique ainsi que la direction des affaires culturelles et

des Beaux-Arts sont, elles aussi, rattachées à la direction générale de

l'éducation nationale.

Le Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques - CRDP

Le CRDP fut créé au ministère de l'éducation nationale en 1971 par

le décret no 2356 comme un établissement public jouissant d'une

personnalité morale et d'une autonomie administrative et financière, sous

Page 64: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

la tutelle du ministre de l'Education Nationale de la Jeunesse et des

Sports.

Il représente une réponse à la nécessité d'avoir dans le domaine de

l'éducation un organisme central qui puisse prendre en charge les aspects

pédagogiques et technologiques relatifs à ce domaine. L'objectif de sa

création relève des principes suivants:

- Nécessité d'un organisme officiel centralisateur, en charge des affaires

pédagogiques, capable de faire converger vers lui les meilleures

compétences scientifiques en vue d'améliorer la qualité de

l'enseignement au Liban.

- Nécessité de suivre de très près le progrès scientifique et le

développement technologique et culturel dans le monde.

- Nécessité d'avoir un organisme officiel jouant le rôle de système de

référence éducative, pouvant coopérer avec des institutions

équivalentes dans d'autres pays.

Fonctions principales

Le CRDP a pour mission principale de:

- Concevoir les projets relatifs aux plans éducatifs à tous les niveaux de

l'enseignement pré-universitaire et la surveillance de leur exécution

après leur approbation par les services concernés.

- Etudier les programmes d'enseignement, proposer tout ce qui convient

à cet égard et poursuivre leur application dans les écoles.

- Décider les livres scolaires, les publications et les auxiliaires

pédagogiques.

- Produire des livres scolaires, des publications et des auxiliaires

pédagogiques.

- Former les enseignants de l'enseignement secondaire.

- Former les enseignants de l'enseignement pré-universitaire dans les

écoles normales et les centres de formation.

Page 65: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Concevoir le type des questions des examens officiels et leur

élaboration et participer aux commissions d'examens.

- Entreprendre des recherches pédagogiques de tout ordre et diffuser les

résultats par les moyens appropriés.

- Prendre en charge des statistiques éducatives et diffuser des bulletins

périodiques à cet effet.

- Faire des propositions en ce qui concerne les conditions d'exécution

des bâtiments scolaires et de l'équipement correspondant, aux niveaux

technique et sanitaire.

- Conseiller le ministre de l'éducation nationale pour les projets de

création, de développement, de modification ou d'annulation d'une

institution d'enseignement dans le cadre des plans éducatifs adoptés ou

en voie d'élaboration.

L'organisation du centre

Le centre assume ses fonctions par l'intermédiaire de divers organismes

administratifs et techniques. Citons dans l'ordre:

٠ Le bureau de la présidence du centre

Il comprend le Président du centre, qui est le directeur général, la

direction administrative, les unités techniques, le conseil académique

groupant tous les spécialistes et les spécialistes-adjoints et dont les

fonctions sont les suivantes:

- L'élaboration de nouveaux programmes, leur expérimentation dans un

effort continu de rénovation de ces derniers.

- La rénovation des séries du livre scolaire national, leur

expérimentation et leur modernisation de façon régulière.

- L'élaboration de nouveaux programmes de formation, leur

expérimentation et leur révision.

Page 66: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ Le conseil des spécialistes

Il se compose:

- Du Président du Centre

- De quatre spécialistes élus parmi les spécialistes et spécialistes-

adjoints. Il décide le budget du centre, du règlement intérieur, du plan

de travail annuel, de tous les projets relatifs à l'éducation et au

développement qui sont à exécuter par les organismes responsables. il

nomme différentes commissions de travail et décide également des

engagements contractés avec des particuliers et des institutions dans le

cadre des attributions du Centre.

٠ Le bureau de Recherche Pédagogique

Il a pour fonctions de:

- Réaliser des recherches pédagogiques de tout ordre d'en diffuser les

résultats par les moyens appropriés.

- Concevoir des projets relatifs aux plans éducatifs à tous les niveaux

de l'enseignement pré-universitaire, veiller à l'exécution de ces plans et

les réviser.

- Réaliser les études préparatoires aux opérations de réforme des

programmes d'enseignement.

- Prendre en charge les statistiques relatives à l'éducation et faire

paraître des bulletins périodiques.

- Concevoir le système et les services suivants: la planification, les

projets, les programmes, les statistiques, ainsi que d'une unité

récemment créée, en cours d'être approuvée par les textes officiels.

٠ Le bureau d'équipement et d'outils pédagogiques

Il a pour fonctions de:

Page 67: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Produire des manuels scolaires, des publications et des outils

pédagogiques divers.

- Etablir les conditions d'exécution des équipements pédagogiques sur

le triple plan, technique, éducatif et sanitaire.

- Etudier les normes d'exécution des bâtiments scolaires.

٠ Le bureau de formation initiale et permanente

Il a pour fonctions principales:

- La formation des enseignants au niveau de tous les cycles de

l'enseignement pré-secondaire.

- La formation des membres du corps enseignant et des autres agents

du système éducatif au niveau de tous les cycles de l'enseignement

pré-universitaire. Les Ecoles Normales dans toutes les régions

libanaises sont rattachées à ce bureau.

٠ Unités techniques et unités de Production

- L'unité informatique: celle-ci assure l'information des statistiques, desétudes, des recherches diverses, des examens officiels et des autrestravaux administratifs.

- L'imprimerie: Elle assure l'impression du Livre Scolaire National, desbulletins statistiques des revues et des ouvrages pédagogiques produitspar le Centre.

- L'unité de radio-télévision éducative: Cette unité conçoit et produitdes émissions radio et télé-diffusées à caractère éducatif et scolaire.

- L'unité des bâtiments et de maintenance: Elle est responsable desbâtiments du centre et des Ecoles Normales.

- L'unité des relations et services éducatifs: Elle s'attache à promouvoirles échanges à caractère éducatif en assurant l'information nécessaire.

Page 68: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport
Page 69: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

L'analyse des domaines législatif et organisationnel de l'administration

éducative au ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des

sports fait ressortir les remarques suivantes:

- La forte centralisation et concentration des pouvoirs qui augmentent

les responsabilités des services éducatifs centraux dans la capitale

alors qu'elles diminuent dans les autres régions.

- La bureaucratie administrative déclenchant la routine du travail à tous

les niveaux de l'administration éducative.

- Les méthodes de travail traditionnelles adoptées ne suivent pas

l'évolution scientifique et technologique au niveau de toutes les

informations et de leur traitement et de l'accomplissement des

formalités administratives.

- La dispersion des pouvoirs et la faible harmonisation entre les

différentes unités administratives à l'intérieur du ministère et entre le

ministère et les administrations chargées de quelques affaires

matérielles comme par exemple, le conseil du développement et de

construction et le ministère des travaux publics.

- Les divergences entre l'administration du secteur public et celle du

secteur privé en ce qui concerne l'organisation et le contrôle technique,

la formation et l'échange des expériences pédagogiques car les

institutions privées jouissent d'une autonomie leur permettant de

s'adapter rapidement aux changements et aux transformations

demandés.

- La participation insuffisante de la société civile dans l'organisation

des affaires scolaires et dans la planification du travail à l'intérieur de

l'école.

- Le fait de ne pas donner à la réforme pédagogique touchant les

finalités, les objectifs et les structures de l'enseignement un caractère

institutionnel légal confirmé par des décrets, bien que des efforts

Page 70: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

soient fournis à cet effet et continuent de l'être par la coopération entre

les institutions de l'enseignement public et celles de l'enseignement

privé et par le biais du programme de développement des Nations-

Unies et les organismes de l'Unesco et de L'Unicef ainsi que celui de

la Banque Mondiale, pour le redressement du secteur éducatif que

nous allons détaillé plus loin.

B – L'organisation administrative de l'enseignement technique et

professionnel

Une direction générale de l'enseignement technique et

professionnel a été créée en 1971 au ministère de l'Education Nationale et

des Beaux-Arts, elle fut rattachée par la suite au ministère de

l'enseignement technique et professionnel à l'issue de sa création en1993.

Ce ministère se charge des affaires de l'enseignement technique et

professionnel public et privé et de la gestion des affaires des écoles et des

instituts techniques et professionnels officiels, ainsi que du contrôle et la

surveillance des institutions privées de l'enseignement et de la formation

technique et professionnelle et des programmes scolaires. Tout en

œuvrant à un développement global de cet enseignement en accord avec

les besoins et les exigences du marché de l'emploi dans l'avenir et avec la

structure économique.

Dans cette organisation le ministre, à qui est rattaché un secrétariatgénéral, est au sommet de la pyramide administrative. Ce ministèrecompte selon les statistiques de 1998, 3500 enseignants et fonctionnairesadministratifs, ce qui représente 34,8% de l'ensemble des travailleursdans l'enseignement technique et professionnel dans les deux secteurspublic et privé. Ils sont affectés dans 36 écoles techniques officielles (cenombre s'est élevé à 43 en 1999), ce qui représente 10% du total desinstitutions de l'enseignement technique et professionnel au Liban qui encompte, au total, 365.

Page 71: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport
Page 72: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- La direction de l'enseignement technique et professionnel

Elle comprend 5 départements et services d'informatique et de statistiques

en plus des bureaux de l'éducation dans les régions (Mouhafazat)

auxquels sont rattachés les instituts, les écoles et les centres de formation

officiels.

٠ Département d'administration et d'exécution

Il comprend 5 services: le service administratif, le service du personnel,

le service des affaires juridiques, le service des fournitures et le service

des relations publiques et des publications.

٠ Le département technique

Il se compose de 4 services: les études, la recherche et l'évolution, la

coopération technique et la maintenance, les programmes et les

techniques de l'enseignement.

٠ Le département de la comptabilité et du contrôle

Il comprend le service de comptabilité et celui du contrôle ou de la

vérification.

٠ Le département de la formation technique

Il comprend le service des programmes de la formation et celui des

niveaux de formation.

٠ Le département du contrôle et des examens

Il comprend le service du contrôle et de l'orientation pédagogiques de

l'enseignement public et privé, le service des examens et le secrétariat

général de la commission des équivalences.

٠ Le département d'informatique et de statistiques:

Il se charge de l'élaboration, de l'organisation et de l'exécution de

systèmes informatiques en vue d'informatiser toutes les unités du

ministère avec l'instauration d'un réseau de communications

informatiques entre les différentes unités, en plus de l'élaboration des

bulletins statistiques périodiques concernant l'enseignement.

Page 73: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ Les départements de l'éducation dans les régions (mouhafazat):

Ils représentent toutes les unités du ministère de l'enseignement technique

et professionnel dans les régions et ce, sous le contrôle du directeur

général de la région (le Mouhafez) comme il assure le lien entre

l'administration Centrale, les instituts et les écoles et les différentes

formalités et fonctions dont l'administration centrale la charge.

- Le conseil supérieur de l'enseignement technique et professionnel:

C'est un conseil consultatif dont la fonction consiste à émettre son

avis à propos des projets de loi et des décrets ainsi qu'à propos du projet

de budget et les projets de loi concernant la création de nouvelles écoles

techniques privées.

Ce conseil se compose du ministre de l'enseignement technique et

professionnel (Président), du directeur général (rapporteur) avec onze

membres représentant les diverses administrations et institutions

publiques (4 membres), les organismes et les associations syndicales (4

membres), un d'une école technique officielle et un deuxième d'une école

privée ainsi qu'un représentant des comités techniques consultatifs qu'il

est possible qu'ils soient créés en vue d'un métier déterminé ou d'un

groupe de métiers ou l'un des domaines techniques et professionnels.

- La caisse "Privée" de l'enseignement technique et professionnel

Elle est approvisionnée par les frais des inscriptions annuelles et

les frais d'examens officiels et la vente de la production des écoles

techniques officielles en plus de l'aide du gouvernement et des diverses

donations. Cette caisse est dirigée par un conseil d'administration

groupant le directeur général du ministère (Président) (Ce texte a été

modifié en 1996 et la caisse est, depuis, sous la direction du ministère),

un fonctionnaire du ministère et un directeur d'une des écoles techniques

et professionnelle, ainsi qu'un contrôleur financier délégué par le ministre

des finances. Cette caisse participe au financement de l'exécution des

Page 74: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

projets conjoints du ministère et des associations publiques et privées

d'un côté, et aux dépenses résultant des frais de fonctionnement des

écoles techniques et professionnelles, de l'autre.

Après avoir pris connaissance de la structure organique et

administrative du ministère de l'enseignement technique et professionnel,

nous pouvons, à la lumière de l'innovation de la structure de

l'enseignement, de ses finalités, de ses objectifs pédagogiques que le

redressement éducatif avait fixés, faire les remarques suivantes:

- La centralisation de la prise des décisions et le fait que les méthodesde travail dans l'administration n'aient pas suivi, suffisammentl'évolution scientifique et technique, que ce soit au niveau de la collecteet du traitement des informations ou à celui de l'accomplissement desformalités administratives.

- L'inexistence d'une harmonisation suffisante entre le secteurtechnique et les secteurs de l'enseignement général et supérieur.

- Les divergences dans l'administration des institutions et institutstechniques et professionnels dans chacun des 2 secteurs public et privéet dans la capacité de l'adaptation aux transformations et changementsdemandés.

- Le fait de ne pas donner à la réforme pédagogique et au plan deredressement de l'enseignement, un caractère institutionnel légalconfirmé par des décrets et ce, à l'exception de la conversion de ladirection de l'enseignement technique et professionnel en un ministèreaccordant une plus grande importance à cet enseignement d'autant plusque les changements et les modifications survenus aux programmesd'enseignement au niveau du baccalauréat technique ont été effectuéspar des commissions temporaires. De même, il est utile de signaler lesgrands espoirs de pouvoir renforcer l'enseignement technique etaméliorer la structure administrative de façon plus adaptée auxexigences d'un tel enseignement et ce, grâce aux accords de prêts signésavec la banque mondiale et d'autres organismes.

C – L'organisation administrative de l'enseignement supérieur

Page 75: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

A partir de 1993 et jusqu'au 10e mois de l'an 2000, l'enseignement

supérieur au Liban dépendait du ministère de la Culture et de

l'enseignement supérieur, un ministère autonome chargé des affaires de la

culture et de l'enseignement supérieur par le biais des permis accordés

aux universités privées, du droit de tutelle sur l'université libanaise et le

conservatoire national, aussi par les activités culturelles, les arts

folkloriques, les fouilles archéologiques, et leur maintenance et par son

patronage et son entretien des bibliothèques nationales et des musées.

Le ministre est à la tête de ce ministère qui compte selon les

statistiques de 1998, 5705 enseignants et fonctionnaires administratifs

(36,5% parmi le personnel administratif) ce qui représente 63,2% de

l'ensemble du personnel de l'enseignement supérieur. Pour ce qui est du

nombre des travailleurs dans le secteur de l'enseignement supérieur,

l'Université Libanaise accapare le plus grand nombre. Quant aux

étudiants affiliés à cet enseignement, elle en monopolise aussi la majorité

et, est la détentrice d'un record dans ce domaine.

Le ministère de la culture et de l'enseignement supérieur est

constitué de 3 Directions qui sont: La Direction Générale de la Culture et

de l'Enseignement Supérieur, la Direction Générale de l'archéologie, la

Direction des affaires du cinéma, du théâtre et des expositions,

l'Université Libanaise, le Conservatoire National auxquels s'ajoutent le

conseil de l'enseignement supérieur et un conseil national de culture, sont

rattachés au ministère qui est représenté ipso facto dans le conseil

d'administration du conseil national de recherche scientifique . Dans ce

qui suit nous allons prendre connaissance de la structure administrative de

la direction générale de la culture et de l'enseignement supérieur, du

conseil de l'enseignement supérieur, du conseil consultatif supérieur des

universités et de l'institut national supérieur de musique, de l'université

libanaise ainsi que des plus importantes universités et instituts privés.

Page 76: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Le Conseil d'Enseignement Supérieur

Il groupe le ministre de la culture et de l'enseignement supérieur,

Président, le directeur général du ministère de la culture et de

l'enseignement supérieur, Vice-président, le directeur général du Palais de

la Justice, le président de l'Université Libanaise, le Président du Syndicat

ou les Présidents des Syndicats concernés, membres. Ce conseil étudie les

demandes de permis qui lui parviennent pour la création de nouvelles

institutions d'enseignement ou l'extension des activités d'une institution

déjà existante par la création de nouvelles branches et ce, après

consultation des institutions déjà existantes.

- Le Conseil Consultatif Supérieur des Universités

Il est composé du ministre de la culture et de l'enseignement

supérieur, Président, des présidents des universités établies au Liban,

membres. Sa fonction se limite à trouver un système évolué de

coopération entre les diverses universités au Liban et de fournir à ces

universités les orientations et les conseils efficaces notamment pour ce

qui est des affaires conjointes.

- Le Conservatoire National Supérieur

C'est une institution publique connue avant 1995 sous le nom du

conservatoire national, il est rattaché directement au ministre et est sous

sa tutelle, il est dirigé par un conseil d'administration. Cet institut assure

l'enseignement de la musique, l'organisation des concerts musicaux et

leur animation.

- L'Université Libanaise

L'Université Libanaise a débuté par une "Ecole Normale

Supérieure" et l'institut des statistiques, elle a été fondée en 1951, elle n'a

pas arrêté d'évoluer successivement et l'année 1959 est l'année de la

promulgation du décret qui lui est relatif, notamment le décret de son

organisation no 2883 du 16/12/1959 qui a arrêté dans son 1er article que

Page 77: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

"L'Université Libanaise est une institution accomplissant la mission de

l'enseignement supérieur public dans ses diverses branches et à ses divers

degrés...". Mais c'est la loi fondamentale de l'organisation de l'université

no 67/75 du 16/12/1967 qui a consacré son autonomie académique,

administrative et financière. C'est après que fut organisé le corps

enseignant à l'université par la loi no 6/70, ainsi que la situation financière

de l'université par le décret no 14246 du 14/04/1970, et la participation

des étudiants à l'administration de l'université et à celle de ses facultés et

instituts a été définie par la loi mise en application par le décret no 2963

du 16/03/1972.

Et dès le commencement de l'université, les décrets des facultés et

instituts ont commencé à paraître successivement permettant une

évolution et une rapide extension de cette université qui comprend

aujourd'hui 17 facultés et instituts répartis comme suit: Faculté des

Lettres et des Sciences Humaines, Faculté de Droit et des Sciences

Politiques et Administratives, Faculté des Sciences, Institut des Sciences

Sociales, Institut des Beaux-Arts, Faculté de Pédagogie (remplaçant

l'Ecole Normale Supérieure), faculté d'Information et de Documentation,

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Faculté de Génie,

Faculté d'Agronomie, Faculté de Santé Publique, Faculté du Tourisme et

d'Hôtellerie. A l'université sont aussi rattachés l'institut des Sciences

appliquées et économiques ainsi que l'institut universitaire de

technologie.

Ces facultés et instituts sont répartis dans toutes les régions.

Cette répartition n'a commencé qu'en 1976, suite aux événements

qui secouèrent le pays à partir d'avril 1975. Ainsi donc, 2 décennies de

regroupement des facultés à Beyrouth et ses banlieues faisaient place à

une implantation de 48 sections dans les 5 mohafazats: Beyrouth, Le

Mont Liban, Le Liban Nord, Le Liban Sud et la Békaa.

Page 78: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Il faut dire que les difficultés de transport et le manque de sécurité

sont la cause essentielle de cette décision. Les programmes et les

diplômes, quant à eux, restèrent les mêmes dans toutes les sections ainsi

que l'administration centrale qui, elle aussi est restée la même avec tous

ses organismes à Beyrouth.

L'université Libanaise est considérée comme l'unique institution

officielle au Liban qui se charge de l'enseignement supérieur public dans

ses divers spécialisations et degrés, de la recherche, de la formation

continue, jouant ainsi son rôle national, humain de développement pour

tous les secteurs et régions.

Cette université comprend, selon les statistiques de 1998-1999,

5972813 étudiants, ce qui représente 58,8% de l'ensemble des étudiants de

l'enseignement supérieur au Liban.

Elle est dirigée par un Président, un conseil d'université, des

conseils de facultés des conseils de sections. Le corps enseignant exerce

ses activités syndicales par l'intermédiaire de l'amicale des professeurs à

temps plein.

L'université Libanaise jouit de l'autonomie académique

(scientifique), administrative et financière, elle est sous la tutelle du

ministre de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur et ce,

conformément aux lois, sachant bien que c'est le conseil des ministres qui

y opère les nominations principales et prend les décisions, que ce soient

celles qui se transforment en décrets émis par le Président de la

République, ou celles transmises comme projets de lois. Le président de

l'université est nommé par décret sur proposition du ministre de la culture

et de l'enseignement supérieur. Le conseil de l'université propose 3

candidatures pour ce poste parmi les professeurs titulaires à l'université.

Le président est élu pour 5 ans renouvelables. C'est un fonctionnaire de

Page 79: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

1ère catégorie, il exerce les mêmes pouvoirs administratifs et financiers

que le ministre.

Quant au conseil de l'université: il est composé du Président de

l'université, Président, des Doyens des unités. C'est-à-dire les facultés et

instituts (13 facultés actuellement)14 et un seul représentant de chacune

des unités universitaires, élu par les membres du corps enseignant, de 4

étudiants représentant l'union nationale des étudiants de l'université

libanaise et de 2 personnalités disposant d'une compétence reconnue15.

C'est le secrétaire général de l'université qui est, en même temps, le

secrétaire général du conseil. Ainsi le conseil compte en tout, y compris

le président, 34 personnes. Quant aux 2 personnalités, elles seront

nommées pour 2 ans par décret arrêté par le conseil des ministres sur

proposition du ministre de l'Education et de l'enseignement supérieur. Ces

2 personnes ne peuvent être nommées qu'à condition d'avoir enseigné, au

moins, 10 ans et qu'elles aient des publications scientifiques connues.

Le secrétaire de l'université est nommé par décret suite à un avis

favorable du président de l'université, il est à la tête du corps administratif

de l'université.

13 CRDP - Statistiques 1998-1999 – Beyrouth 2000.14 Elles sont successivement selon leur fondation: (1- faculté de Pédagogie, 2- Faculté des Lettres et desSciences Humaine, 3- Faculté Sciences, 4- Faculté de Droit et des Sciences Politiques etAdministratives, 5- Institut des Sciences Sociales, 6- Institut des Beaux-Arts, 7-Faculté del'Information et de la Documentation, 8- Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, 9- Facultéde Génie, 10- Faculté d'Agronomie, 11- Faculté de la Santé Publique, 12- Faculté de Médecine, 13-Faculté de Pharmacie.15 décret no 1658 du 15 septembre 1991 (organisation du Conseil de l'Université libanaise).

Page 80: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Quant au Doyen, il est nommé pour 3 ans renouvelables, comme il peut

être nommé 3 ans après son 2ème mandat par un décret du conseil des

ministres sur proposition du ministre de la culture et de l'enseignement

supérieur fondée sur une liste de candidatures de 3 noms, au moins,

choisis par le conseil de l'université s'appuyant, à son tour, sur la

recommandation du conseil de la faculté ou de l'institut. Le conseil peut,

s'il n'est pas favorable à la recommandation, présenter une liste

supplémentaire, indépendante et justifiée. Quant au renvoi du Doyen de

son poste, cela se fait aussi par décret, sur proposition du ministre de la

culture et de l'enseignement supérieur, et après consultation du conseil

d'université ou sur une recommandation de ce dernier.

Pour ce qui est du conseil des facultés, il est composé du Doyen,

nommé président, de représentants du corps enseignant et des étudiants

dont le nombre et les conditions de participation aux travaux du conseil

sont fixés par décret arrêté en conseil des ministres (article 7). Ce décret

n'a pas vu le jour, mais le Président de l'université a promulgué une

circulaire (no 44 du 25 avril 1995) par laquelle il appelle les facultés à

former leur conseil comme suit: Le Doyen, Président, les directeurs des

facultés et les représentants du corps enseignant aux conseils des

Sections, membres, en plus du président du centre de recherche s'il était

présent et déjà membre du conseil de la section. La durée de ce conseil

est d'un an car le mandat des représentants des professeurs est d'un an

seulement.

Page 81: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Le Directeur de la Section: C'est un poste créé par le décret no 81016 suite

à la parution des décrets relatifs à la création des diverses sections de

l'université. Il est nommé pour 3 ans renouvelables, sur décision du

président de l'université après consultation du Doyen de l'unité et, selon

ce même décret chacune des sections a désormais son budget (article 10),

le Directeur gère la section financièrement et administrativement (article

6) alors que le Doyen s'occupe des affaires académiques dans toutes les

sections, il contrôle aussi les affaires administratives et financières

(article 8) comme il détient le pouvoir de décider des dépenses.

Et comme il n'existe pas de texte officiel organisant la composition

du conseil de l'unité et de son travail, il n'existe pas, non plus, un texte

déterminant la composition du conseil de la section. Mais du point de vue

pratique le conseil de la section ressemble au conseil de la faculté.

Le chef du département, il est élu par les membres du corps enseignant de

sa section pour une année scolaire renouvelable, alors que le secrétaire de

la section lui, est nommé par le Président de l'université.

La structure administrative des plus importantes universités et

instituts privés au Liban17

L'analyse de la structure administrative des plus importantes

universités au Liban y compris celle de l'université libanaise montre bien

que cette structure se répartit selon 4 modèles: le modèle gouvernemental,

le modèle arabe, le modèle français et le modèle américain.

16 En date du 5/01/1978 (définir les conditions de nomination des directeurs des branches des unitésuniversitaires à l'université libanaise ainsi que leurs pouvoirs et ceux des doyens des unités.17 D – El Amine Adnane, Les Structures organiques des universités. L'enseignement Supérieur auLiban, Association Libanaise des Sciences de l'Education.

Page 82: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Structure des 4 modèles

Modèle américain Modèle français Modèle arabe Modèlegouvernemental

Le Synode Le ministre del'éducation en Egypte

Conseils desministres

Conseil de tutelle Conseil Supérieur del'université

Le ministre detutelle

Le Recteur Le Président /recteur Le recteur Le 1er ministre

Vice-président Vice-président

Le Sénat Conseil d'université Le conseild'université

Le conseild'université

Le secrétairegénéral Le secrétaire général Le secrétaire

général

Le 2ème conseil

Le Doyen Le Doyen / ledirecteur Le Doyen Le Doyen

Le conseil defaculté / de l'institut

Le conseil de lafaculté

Le conseil d'unité(de la faulté)

Le Directeur

Conseil de lasection

Le chef de service Le chef dudépartement

Chef dedépartement

Le chef de service Secrétaire

Le secrétaire

Page 83: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Le modèle américain comprend les universités américaines de

Beyrouth, l'université libanaise américaine de Balamand, de Notre-Dame

de Louaizé. Ce modèle se caractérise par la présence d'un conseil de

tutelle, plus haut placé que le Président, de vice-présidents, notamment

son vice-président pour les affaires académiques.

De même, le Président, le Doyen et le directeur de bureau jouissent

d'importants pouvoirs, chacun selon sa place dans la pyramide des postes,

Le conseil de l'université a un pouvoir presque législatif.

Le modèle français comprend 2 universités: l'université Saint-

Joseph et l'université Saint Esprit. Ce type fonctionne dans une

perspective religieuse car c'est la congrégation "Les Autorités de

Compagnie de Jésus" au Liban, qui définit sa politique de l'université,

nomme ou participe à la nomination du Président. Elle comprend aussi le

poste d'un secrétaire général et de Vice-Président des affaires de la

Recherche Scientifique, récemment créé. Ces 2 universités classées dans

ce type, se distinguent au niveau des pouvoirs du conseil de l'université,

et des Doyens, qui sont beaucoup plus importants à l'université Saint-

Joseph. Quant à l'université arabe de Beyrouth, le 3ème modèle , c'est le

ministre de l'enseignement supérieur égyptien qui est `a la tête de son

corps administratif ainsi que le conseil suprême de l'université

d'Alexandrie à laquelle elle est académiquement affiliée, c'est ce qui rend

les autorités académiques dans cette université plus faibles que dans les 2

modèles précédents. Finalement, pour ce qui est de l'université libanaise,

elle est sous la tutelle du ministre de l'éducation et c'est lui, avec le

gouvernement, qui définissent la politique de l'université, mais c'est la

guerre qui a conduit à la création d'un poste de directeur. Ainsi la

reconstitution d'un conseil de l'université selon ce qui a été prévu et

décidé dans ce sens, avant la guerre, a fait en sorte que les pouvoirs

académiques soient monopolisés par les administrations des diverses

Page 84: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

sections et le conseil de l'université, au détriment de l'autorité académique

classique: Le Doyen et le Président.

L'analyse de la structure organisationnelle et administrative du

ministère de la culture et de l'enseignement supérieur montre qu'on a

donné une plus grande importance à cet enseignement en lui consacrant

un ministère indépendant en 1993, tout en sachant que cette modification

n'a pas été accompagnée de changements fondamentaux dans la structure

administrative de l'enseignement supérieur, qui est restée la même que

lorsqu'elle était rattachée au ministère de l'éducation nationale et des

Beaux-Arts. Ainsi, jusqu'à ce jour, nous ne pouvons pas considérer que ce

ministère soit une référence, ni d'information et de documentation relative

à ce secteur, ni en ce qui concerne les programmes, les diplômes, les

bâtiments, les équipements ou les aptitudes des enseignants, ni encore en

ce qui concerne l'existence de départements pour la recherche, la

planification et la recherche scientifique, où il est possible, par exemple,

de trouver des critères unifiés relatifs aux diplômes, et des signes de

développement auxquels seront reliés la délivrance des permis pour les

universités et les instituts privés et l'extension des branches ou sections de

l'universités libanaise de façon à ce que, ces universités et ces instituts,

répondent aux exigences du développement et de l'évolution économique

et sociale par le biais d'une structure administrative apte à accompagner

ces exigences et ces innovations dans les domaines de l'évolution

scientifique et technique.

Signalons au passage que le ministère de la culture et de

l'enseignement supérieur avait entamé depuis 1995 à exécuter des projets

en vue de renforcer l'enseignement supérieur et d'établir une structure

administrative en accord avec l'évolution technique demandée, avec

l'archivage des dossiers des équivalences de l'enseignement supérieur.

Mais ces efforts ont toujours besoin d'être aussi, améliorés.

Page 85: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

1.1.3 – Evaluation de l'efficacité du système éducatif:

L'évaluation dans son sens actuel est une opération vaste et

complexe car elle comprend la système éducatif dans sa totalité et ses

divers éléments, à savoir, élèves, enseignants, programmes et

équipements, à cela s'ajoutent les conditions dans lesquelles s'effectue la

pédagogique de l'enseignement, en un mot l'évaluation est une opération

continue et globale. Il est à signaler ici, que malgré les efforts fournis au

cours de cette dernière décennie dans le domaine de la restructuration du

secteur éducatif, notamment dans le domaine de l'évaluation, on n'a pas

pu instituer l'évaluation dans sa large conception, cela dit, nous allons

essayer dans cette partie du rapport, de traiter les points suivants:

- Les organismes responsables de l'évaluation- Les méthodes adoptées en évaluation- Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation- Les principaux aspects de l'efficacité du système éducatif.

1.1.3.1 – Les organismes responsables de l'évaluation

Un grand nombre d'organismes et d'administrations au Liban se

charge de l'évaluation dans sa conception traditionnelle et sous toutes ses

formes conformément aux textes officiels.

A – L'inspection générale de l'éducation

Elle fait partie de l'Inspection Centrale rattachée à la présidence du

ministère. on définit ses fonctions comme suit "L'inspection générale de

l'éducation accomplit sa mission dans le domaine éducatif et inspecte

tous les instituts de l'enseignement officiel, elle contrôle, en particulier:

- Le travail dans les écoles- La compétence des enseignants- La mise en œuvre effective des systèmes de l'enseignement et des

programmes- La mise en œuvre effective des systèmes des examens officiels.18

18 Kobeissi Hassan: L'Etat et l'enseignement public au Liban. L'Etat et l'enseignement au Liban,L'Association Libanaise des Sciences de l'Education, Beyrouth, Août, 1999.

Page 86: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Les services de l'inspection se chargent du contrôle et de

l'orientation au niveau des fonctionnaires administratifs et des

enseignants. Ce secteur compte 80 inspecteurs d'éducation qui se

déplacent d'une école ou d'un service administratif à l'autre, transmettent

régulièrement des rapports. Un rapport annuel, comportant les travaux

pédagogiques réalisés, est présenté par l'inspecteur général en précisant

les défauts et les points forts, tout en mentionnant les décisions qu'ils ont prises.

Il est nécessaire de noter ici que les professeurs universitaires ne

sont pas soumis au contrôle de l'Inspection mais à celui des services dont

ils dépendent, à savoir, les directeurs, les doyens et les conseils des

facultés et de l'université.

B – Les services des examens et de l'évaluation: Ils en sont 3:

- Le service des examens au ministère de l'Education Nationale de la

Jeunesse et des Sports: chargé de préparer et de surveiller les épreuves

sanctionnées par des diplômes officiels dans l'enseignement général.

- Direction du contrôle et des examens de l'enseignement technique et

professionnel: qui comprend le service du contrôle pédagogique et de

l'orientation et le service des examens. le service du contrôle et

d'orientation est chargé de contrôler et de surveiller le bon

fonctionnement de l'enseignement professionnel et public,

l'élaboration de rapports relatifs au corps enseignant, ses besoins de

formation, son orientation et la rectification de sa pratique. Ce service

a aussi la tâche d'organiser des programmes de travail pour les

contrôleurs techniques de l'éducation, et pour les conseillers

d'orientation professionnels. De même, il étudie les demandes de

permis d'ouverture d'instituts et d'écoles techniques privés, oriente

leurs enseignants et légalise les attestations délivrées par ces instituts

et écoles. Quant au travail du service des examens, il porte sur

Page 87: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

l'organisation des formalités administratives se rapportant aux

diplômes officiels et sur la proposition des mesures nécessaires à son

exécution, ce service surveille et contrôle également les examens

annuels dans les écoles professionnelles et techniques et organise leur

concours d'entrée.

- L'unité d'évaluation au CRDP: elle est rattachée au bureau de la

recherche pédagogique et est chargée d'étudier les principes généraux

des modalités des questions d'examen comme elle s'occupe de toutes

les études et recherches relatives à l'évaluation pédagogique.

C - L'orientation et le conseil pédagogique sont restés confiés à

l'Inspection de l'éducation jusqu'à la parution du décret no 3252 du

17/05/1972 qui a arrêté la création d'un organisme de conseillers

pédagogiques au Ministère de l'Education Nationale ainsi que la création

de régions d'éducation dans les divers départements libanais (ou

mouhafazat), mais cet organisme n'a pas vu le jour. Il a fallu attendre

jusqu'au 15/02/1995, date du décret no 6352, qui a arrêté la nomination

d'un Directeur pour ce qu'on a appelé "bureau de l'Orientation et des

conseils" en vue que soit créée, plus tard, une Direction spécifique

d'orientation et de conseils. Mais le fait de se disputer les pouvoirs, au

sein du Ministère de l'éducation et avec l'Inspection de l'éducation, a

voué à l'échec la constitution de cet organisme.

A l'issue de cet échec, le Directeur du bureau a choisi 2 adjoints

parmi les enseignants du secondaire, du complémentaire et du primaire

de diverses spécialisations, pour assurer la coordination entre les

enseignants des disciplines de spécialisation dans les écoles publiques,

dans l'objectif d'améliorer les méthodes de l'enseignement. Ces

directeurs-adjoints organisent, également, de temps à autre, des

journées pédagogiques dans certaines écoles. De là, il s'avère que la

Page 88: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

question de l'orientation n'est pas encore mise en place comme il faut

dans le système de l'enseignement libanais, car, elle n'est, à plusieurs

égards, pas inscrite dans un fonctionnement institutionnel pleinement

satisfaisant, comme aucun dispositif n'a jusqu'ici fait totalement ses

preuves, qu'il s'agisse, de réglementations officielles à ce sujet ou

d'instances pour les promulguer ou même du côté théorique

académique. Pour toutes ces raisons réunies, l'orientation perd de son

efficacité et parce qu'on se soucie peu d'offrir des services dans ce sens,

dans les écoles publiques et privées, sauf ponctuellement et pour un

nombre de cas limité, l'élève libanais est obligé, pour décider de son

avenir scolaire et professionnel de compter, la plupart du temps, sur des

facteurs personnels.

1.1.3.2 – Les méthodes d'évaluation adoptées

Les méthodes adoptées en évaluation, notamment l'évaluation de

l'efficacité du système éducatif se résument ainsi:

- Les examens sanctionnés par les diplômes de fin de cursus, dans

toutes ses ramifications et à tous les niveaux, sont considérés comme

des indicateurs importants dans le domaine de l'évaluation.

- Les rapports de l'Inspection de l'éducation, notamment, le rapport

annuel

- Les publications statistiques qui indiquent le nombre d'élèves et

d'étudiants, les taux de pourcentage, la répartition des comités

d'administration et d'enseignement, les écoles et leurs équipements

- Les études et les recherches qui abordent le système d'enseignement,

notamment celles menées par le bureau de la recherche éducative dans

ses différentes unités et, particulièrement, celle de la planification en

collaboration avec des organismes locaux, régionaux ou

internationaux.

Page 89: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Les études et recherches menées par les institutions de l'enseignement

supérieur, public et privé, et quelques organismes et associations,

notamment, l'Association libanaise des Sciences éducatives.

- Les rapports rédigés par des experts locaux et internationaux dans le

cadre du Projet de développement des Nations-Unies pour consolider

et renforcer le projet de restructuration du secteur éducatif.

1.1.3.3 – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation

Dans le cadre des efforts fournis pour la restructuration du système

éducatif et le plan de redressement pédagogique, approuvé en 1994, la

nouvelle structure de l'enseignement au Liban, qui y émane, approuvée

en 1995 et complétée en 2000 par la nouvelle structure de l'enseignement

technique et professionnel, le courant de réforme touche également le

système d'évaluation dans son sens large, et on met tout en œuvre, pour

son amélioration et celle de l'enseignement général et l'enseignement

technique et professionnel. Cette nouvelle structure de l'enseignement a,

d'ailleurs, confirmé la nécessité d'adopter un système d'évaluation

pédagogique évolué fondé sur un système d'orientation pédagogique et

professionnelle, à condition qu'il soit appliqué au niveau de toutes les

étapes de l'enseignement, compte tenu, au moment de l'évaluation des

spécialisations professionnelles et techniques, des capacités de la

pratique du métier.

A – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation dans

l'enseignement général:

La nouvelle structure de l'enseignement au Liban confirme que les

méthodes d'évaluation étaient fondées sur les compétences de

mémorisation et de reproduction des informations, sans tenir compte de

la capacité à mettre en application, les connaissances acquises, ni d'autres

Page 90: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

compétences de type intellectuel ou en rapport avec la créativité

(Aptitude à résoudre des problèmes – analyser – créer – produire –

inventer). Par ailleurs, ce système était dominé par l'obsession des

examens officiels. Pour cette raison, cette structure insiste sur un système

d'évaluation qui porte, d'un côté, sur l'apprenant et d'un autre coté, sur

tout le processus d'apprentissage. Touchant l'apprenant, l'évaluation a

pour but de déterminer, dans quelle mesure il atteint les objectifs fixés

par les programmes, quelles sont les lacunes de son apprentissage et ses

échecs, en vue de trouver les solutions adéquates.

Touchant l'apprentissage lui-même, l'évaluation porte sur le

programme, l'enseignant et sa performance, le contexte dans lequel se

déroule l'apprentissage, les moyens utilisés ainsi que le concours de tous

ces éléments réunis pour atteindre les objectifs prévus.

Ainsi, des efforts ont été fournis afin d'améliorer le système

d'évaluation et d'examens par le biais des études menées autour du

système de l'enseignement sous tous ces aspects, l'instauration des

fondements et des principes de l'évaluation dans les divers cycles de

l'enseignement pré-universitaire et la proposition d'un système propre

aux examens officiels.

- Les Etudes et recherche pédagogiques

Elles comportent les divers aspects de l'enseignement, citons,

spécialement, les études menées par le bureau des recherches

pédagogiques et de ses diverses unités notamment, l'unité de la

planification en collaboration avec des organismes locaux, régionaux et

internationaux.

Les plus importantes études sont les suivantes:

٠ Les études de "l'Evaluation des acquis" qui ont porté en 1994-95

sur la classe de la 4ème année de base, en 1995-1996 sur la classe de la

9ème année de base et entrepris en 1997-98 la classe de seconde, ont

Page 91: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

permis de renforcer les capacités nationales par le biais de l'évaluation

des acquis et les facteurs qui jouent, dans ce domaine dans les

diverses disciplines et étapes de l'enseignement général. Ces études

ont valeur d'évaluation qualitative pour certains aspects de l'opération

éducative et les facteurs qui y jouent, en vue de cerner les problèmes

et y apporter les remèdes ou les solutions nécessaires et faire en sorte

de prévoir tout dysfonctionnement pour pouvoir l'éviter dans l'avenir.

D'ailleurs, les études menées sur l'évaluation des acquis, ont révélé

des divergences dans la qualité de l'enseignement à tous les niveaux

et, notamment dans le secteur public et les régions rurales, ainsi

qu'une claire faiblesse dans l'acquisition des savoir-faire dans les

domaines de la Santé, de l'hygiène de l'environnement et de méthodes

de travail permettant de résoudre les problèmes. De même au niveau

du raisonnement, citons, à titre d'exemple, quelques pourcentages de

retard dans ce domaine: 33% en 4ème année primaire, 44,4% au terme

du cycle complémentaire et 77,3% des élèves de seconde.

٠ Etudes des "Indicateurs du Système éducatif au Niveau de l'E.B",

ces études ont participé à faciliter l'élaboration du rapport de la

République Libanaise autour de "l'Education pour Tous:

Evaluation de l'an 2000". La première partie de cette étude a visé de

fixer des indicateurs objectifs et des conceptions pratiques pour

évaluer l'efficacité du système de l'enseignement et vérifier si ce

système a atteint ses objectifs, notamment pour ce qui concerne

l'éducation de base et ce, pour bénéficier de ces indicateurs et les

investir dans le bon fonctionnement du plan de redressement

pédagogique et dans la structure, les programmes, les plans de

formation et l'évaluation qui en découlent. Quant au rapport, son

principal objectif était de déterminer le stade d'évolution que le Liban

Page 92: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

a atteint dans les domaines de l'éducation pour tous, depuis le congrès

de Jom-Tein en 1990 et de proposer des plans pour l'avenir.

٠ Etudes de "L'évaluation des programmes au Liban par les

institutions éducatives, économiques et syndicales" (1996) qui vise

à bénéficier de l'expérience des institutions concernées par l'éducation

dans l'objectif de veiller à l'application et au bon fonctionnement des

Nouveaux Programmes. D'ailleurs cette étude a révélé que la majorité

de ces institutions étaient favorables aux objectifs généraux: exception

faite, à ceux des disciplines artistiques (Arts Plastiques, théâtre) de

sociologie et d'économie où 50% des institutions ont réclamé la

nécessité de modifier les objectifs généraux: Signalons de même que

le dépouillement des réponses aux questionnaires a révélé une certaine

inquiétude provenant du déséquilibre entre les contenus conçus de

chacune des disciplines et le cadre horaire qui leur est imparti, de la

difficulté dans le recrutement d'enseignants, particulièrement en

technologie et en informatique d'autant plus que les équipements dans

ces domaines font souvent défaut.

٠ Etude du "Système des examens officiels au Liban: Réalités et

perspectives" (1997), cette étude vise à examiner les modalités des

examens officiels au Liban en effectuant des ajustements pour qu'elles

correspondent aux Nouveaux programmes et ce, à travers une

conception préliminaire du système des examens officiels.

٠ Etude des "Réalités de l'école publique et de l'administration

éducative", (1998) elle vise à définir la réalité de l'école publique et

les problèmes dont elle souffre, particulièrement, pour ce qui concerne

l'administration éducative, à tous les niveaux, et partant, à renforcer

l'école publique et à améliorer l'administration éducative à tous les

niveaux, car il est apparu, à titre d'exemple, que plus que la moitié des

directeurs d'écoles publiques (51,5% se trouvent obligés de changer à

Page 93: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

plusieurs reprises les emplois du temps en cours de l'année scolaire à

cause de la mutation des enseignants.

٠ Etude de "L'orientation scolaire et professionnelle et les élèves de

l'enseignement secondaire au Liban" (1999), elle vise à examiner la

situation de l'élève libanais de première (2ème année secondaire) de

l'année scolaire 1997-1998 pour ce qui est de la façon dont il envisage

son avenir scolaire et professionnel correspondant aux facteurs

pédagogiques, sociaux et économiques qui l'entourent, Et partant,

cette étude a révélé que dans tous les types d'enseignement et à tous

les cycles, les programmes ne prévoient pas de structure spécifique

pour l'orientation pédagogique et professionnelle. Les programmes de

l'enseignement général en particulier, souffrent de l'absence d'activités

servant à informer et à orienter l'élève dans le choix de son avenir

professionnel, et les services offerts dans ce domaine font souvent

défaut, car 58% des élèves de première (2ème année secondaire)

ignorent presque tout des études spécialisées qu'ils comptent

poursuivre, et 12% seulement se basent sur leurs résultats et leur

niveau scolaire pour choisir leur branche de spécialisation. De même

cette étude souligne les divergences entre les choix des élèves et les

exigences du marché de l'emploi car 65,4% ont choisi des professions

intellectuelles et scientifiques ainsi que des professions de cadres

supérieurs, alors que ces catégories professionnelles ne représentent

que 20%, à peu près, des besoins du marché de l'emploi.

٠ L'étude sur "La scolarité obligatoire au Liban: le besoin de

l'enseignement public" (1999), cette étude a pour objectif de détecter

les réalités de l'enseignement général au Liban en 1998 à propos de

l'adhésion aux établissements d'enseignement, de l'abandon et du

retard scolaire. Cette étude prend aussi en considération, la capacité

d'assimilation des écoles existantes ainsi que le statut et la situation du

Page 94: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

corps enseignant auxquels s'ajoute le coût de l'enseignement dans les

secteurs public et rivé.

٠ Etude des "Difficultés et des problèmes dont souffrent les élèves

du cycle primaire dans l'enseignement public" (2000), cette étude

vise à examiner les cas des élèves qui souffrent de difficultés

d'apprentissage en déterminant la nature de ces difficultés en vue d'y

remédier.

٠ Etude "Diagnostique de l'analphabétisme pour les tranches d'âge

de 15 à 25 ans" (2000), cette étude a pour objectif de déterminer les

besoins des analphabètes et la nature des programmes qu'ils

aimeraient suivre pour se former, soit dans le domaine de

l'enseignement, soit dans les domaines professionnel et technique.

٠ Etude de "La relation de l'administration scolaire avec les

parents et la société civile" (2000), cette étude vise à établir une

coopération étroite entre l'administration scolaire et la société à

travers les comités de parents d'élèves, les œuvres caritatives et les

municipalités, dans l'opération éducative, en vue de renforcer le rôle

de l'école et de resserrer ses liens avec l'environnement, ce qui est

susceptible d'accroître l'efficacité de l'opération d'apprentissage.

Comme il était possible par le biais de ces études, d'éclaircir et de

faire le point sur les divers aspects du système éducatif, de former un

certain nombre de cadres nationaux, d'établir des tests et de dresser

des inventaires dans toutes les étapes de l'enseignement pré-

universitaire. mais jusqu'à ce jour, la structure de l'évaluation du

système éducatif n'est pas encore institutionnalisée, de façon à ce

qu'on puisse suivre régulièrement ces démarches.

Page 95: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Instauration des concepts fondamentaux et des principes de l'évaluation

dans toutes les étapes de l'enseignement pré-universitaire:

Ces concepts ont été établis en octobre 1999, ils comportent une

définition des concepts et des critères d'évaluation, des compétences

d'apprentissage et de leurs domaines ainsi que les outils d'évaluation par

le biais de 3 sortes de documents: bases de l'évaluation des acquis des

élèves, détermination des disciplines (ou matières) complétée par la

méthode de pondération, le principe de passage de classe et le système de

soutien scolaire.

Quant au livret scolaire, il fait l'objet du 3ème document. Une

vingtaine de guides d'évaluation ont suivi, utilisés par l'enseignant à

raison d'un guide ou 2 par matière, un pour l'éducation de base, un 2ème

pour l'enseignement secondaire. Le CRDP a établi plus tard des types de

questions d'examen correspondant au nouveau système d'évaluation,

comme il a publié huit Annales Zéro comprenant 14 matières de

l'enseignement secondaire et 2 pour la 9ème année de l'E.B. (Brevet). Ces

guides sont considérés comme les premiers du genre dans l'histoire de

l'éducation au Liban, voire dans toute la région. Cette initiative est sans

doute un saut qualitatif considérable dans l'élaboration d'un système

d'évaluation scolaire efficace, à même d'atteindre les objectifs définis

dans le plan de redressement éducatif et la nouvelle structure de

l'enseignement au Liban, notamment en ce qui concerne la scolarisation

obligatoire jusqu'à l'âge de 12 ans comme première phase, qui sera

progressivement mise en place jusqu'à l'âge de 15 ans c'est-à-dire au

terme de la période de la scolarisation obligatoire ce qui représente 9 ans

d'enseignement primaire et complémentaire, c'est-à-dire ce qu'on a

convenu d'appeler: l'Education de base et ce, par le biais du passage

"facilité", dans le premier module de cet enseignement.

Page 96: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Proposition du système des examens officiels:

On attend prochainement l'instauration d'une organisation des

examens officiels pour le diplôme de l'éducation de base et celui des

études secondaires dans ses 4 branches. Cette organisation se caractérise

par l'adoption d'épreuves écrites et d'épreuves pratiques comme pour

l'informatique, la technologie, les arts et le sport. Les épreuves pratiques

seront notées par les écoles, alors que les épreuves écrites, elles seront

sanctionnées par un examen national selon les modèles élaborés des

épreuves relatives à chaque matière de sorte que les questions soient

diversifiées et globales.

B – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation dans

l'enseignement professionnel et technique:

L'évolution qu'a connue le secteur éducatif par le biais de la

restructuration de l'enseignement a touché également l'enseignement

technique et professionnel et a eu d'importants effets, notamment dans le

domaine de l'évaluation car cette structure prescrit un système

d'évaluation évolué et fiable basé sur des concepts et des critères clairs et

précis, assorti d'un système d'orientation et d'information avec des

modalités d'évaluation diversifiées en accord avec les diverses

spécialisations, tout en se centrant sur les savoir-faire.

Quelques études et rapports qui ont abordé l'enseignement professionnel

et technique y ont cerné les défauts suivants:

- L'absence de souplesse permettant de se déplacer de l'enseignement

général à l'enseignement technique, soit dans le sens contraire, à cela

s'ajoute l'absence de système de modules qui aide à l'installation d'un

système d'enseignement souple.

Page 97: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Absence de structure spécifique pour l'orientation professionnelle

servant à informer et à orienter l'élève dans le choix de son avenir

professionnel

- Facilité d'avoir des permis d'installation d'écoles techniques privées

insuffisamment contrôlées par les organismes publics officiels

- manque des équipements techniques modernes dans la majorité des

écoles privées (et publiques)

- Absence de coordination entre les écoles techniques et les entreprises

de production (le marché de l'emploi)

- Absence de méthodologie et de stratégies pédagogiques et

professionnelles dans les programmes.

- Absence de statistiques précises pour les besoins du marché de

l'emploi.

- Insuffisance des spécialisations disponibles dans les instituts (les

mêmes spécialisations sont enseignées dans la plupart des institutions

éducatives)

- Monopolisation des décisions et des orientations par le secteur public

bien que le secteur privé abonde de compétences dont on peut

bénéficier pour consolider les bases d'enseignement technique et

professionnel pouvant combler les besoins du Liban à l'aube du 3ème

millénaire.

- Déséquilibre entre l'enseignement technique et professionnel et

l'enseignement général au niveau de l'affiliation malgré son

amélioration les 5 dernières années. Tandis que le nombre d'élèves qui

se sont orientés vers l'enseignement technique et professionnel formel

dans les 2 cycles complémentaire et secondaire ne dépasse pas les 8,9%

du nombre total d'élèves en 1994, il s'est élevé à 13 % en 1998-1999.

Page 98: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Absence d'un dispositif permanent pour assurer le suivi de l'opération

éducative et de son évaluation sous ses divers aspects dans ce type

d'enseignement.

Eu égard aux remarques et critiques précédentes, une modification

et une amélioration se sont produites au cours des 5 dernières années dans

les programmes de l'enseignement professionnel et technique sanctionnés

par les diplômes du cycle secondaire. La structure de cet enseignement

fut complétée par l'adoption du système modulaire et le principe

d'alternance: 2 périodes/matières par rotation toutes les 2 semaines.

Ces structures permettent de consolider les liens entre

l'apprentissage et la production effective puisqu'elles permettent de mieux

adapter les savoir-faire de l'apprenant et ses pratiques aux caractéristiques

du marché du travail et de ses besoins, en insistant surtout sur les travaux

pratiques: 75% de travaux pratiques du total des heures de formation (600

à 900 heures), 40% en 2ème année (bac technique et bac professionnel) et

50% en BTS et en licence.

Après avoir réussi chaque module d'apprentissage, chaque élève

reçoit une attestation officielle lui permettant de pratiquer le métier pour

lequel il a été formé ainsi que la possibilité de poursuivre sa formation

dans le module d'apprentissage suivant l'échelle des qualifications

adoptées au Liban.

Les efforts fournis dans le domaine de la modernisation de

l'évaluation dans son sens large sont insuffisants jusqu'à ce jour, que ce

soit au niveau de l'évaluation du système de l'enseignement technique et

professionnel, sous tous ses aspects ou de l'évaluation des élèves en vue

de leur délivrer des attestations ou des diplômes officiels.

Page 99: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

C – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation dans

l'enseignement supérieur:

On ne peut pas parler d'un système d'évaluation unifié pour

l'enseignement supérieur au Liban, ou de l'existence d'un organisme

public auquel cette mission est confiée, mais d'études et recherches

abordant quelques aspects de cet enseignement. Il serait utile de signaler

ici, qu'une préparation s'élabore dans ce sens, concernant l'université

libanaise en collaboration avec des organismes internationaux, en effet,

un accord fut signé dernièrement avec le "programme de développement

des Nations-Unies" pour le redressement de cette université qui compte

59%, à peu près, des étudiants de l'enseignement supérieur au Liban.

D'autant plus que "Les orientations stratégiques de l'éducation

et de l'enseignement au Liban pour l'an 2015", émises récemment par

le Ministère de l'Education Nationale et de l'Enseignement Supérieur,

mentionnent que les éléments de qualité sont faibles ou l'on s'en sert mal

dans l'enseignement supérieur et ils se restreignent à un nombre limité

d'universités et de facultés. Le milieu d'enseignement n'est pas souvent

convenable, comme il n'existe pas de référence unifiée pour les

programmes et la délivrance des diplômes, les appellations de ces

diplômes ou le nombre d'années d'études nécessaires pour leur obtention,

comme il convient.

Quant à la recherche scientifique, elle n'a pas les attributions qu'il

faut du budget accordé. Et pour ce qui est de l'évaluation des étudiants il

n'existe pas non plus, de système unifié. Elle diffère suivant l'université

ou la faculté ou encore selon les spécialisations et la durée de ces

spécialisations.

On passe les examens à l'écrit, seules les thèses sont soutenues

oralement. Mais la majorité des institutions adoptent plus qu'un seul

examen ou qu'une seule activité pour évaluer la façon de faire ou le

Page 100: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

savoir-faire de l'étudiant pendant le cours. C'est ce qu'on appelle

l'évaluation continue où l'échec ou la réussite d'un étudiant ne dépend pas

d'un seul examen ou d'une seule épreuve.

Quant aux examens de fin d'année ou l'examen final, il s'effectue

sous plusieurs formes. Certaines universités et certains instituts font

passer les examens en 2 sessions, au profit des étudiants qui échouent à la

1ère session ils peuvent alors se présenter à la 2ème ce qui leur épargne de

reprendre la même U.V., on leur donne donc une 2ème chance.

Ce type d'examen est adopté par les systèmes libanais, égyptien et

français mais l'étudiant n'est pas considéré admis s'il échoue dans 3 unités

de valeur (U.V.) par contre il peut "porter" 2 unités de valeur pour la 2ème

année ou le 2ème trimestre, s'il a réussi aux autres.

Quant à l'U.S.J., on applique le système de groupement, c'est-à-dire

plusieurs matières ou disciplines sont groupées ensemble. En cas

d'obtention d'une moyenne inférieure à celle requise ou d'une note

éliminatoire, ne serai-ce qu'en une seule matière du groupement,

l'étudiant échoue, il peut se présenter à la 2ème session si le système de

l'université en autorise 2, sinon, il rate une année puisqu'il est obligé de

redoubler, il n'en a le droit qu'une seule fois (la 1ère année ou la 2ème).

Quant aux institutions adoptant le modèle américain, elles

n'autorisent pas 2 sessions mais l'étudiant peut recommencer l'U.V. qu'il

n'a pas eue. Et puisque ces institutions imposent l'évaluation continue,

l'examen de fin de trimestre ne constitue qu'une partie ne dépassant pas

habituellement 40% de la note.

De même la procédure de correction diffère d'une institution à

l'autre. A l'université libanaise la correction de l'examen final est confiée

à 2 correcteurs au moins. L'harmonisation entre correcteurs, suit la

correction. Les correcteurs comparent leurs moyennes et discutent les

écarts. Cette délibération peut se faire en jury spécifiques qui se

Page 101: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

réunissent et examinent les notes avant de les émettre officiellement au

nom de la faculté ou de la section, alors que dans les autres universités la

correction est confiée directement au professeur concerné mais des

commissions sont formes de jury spécifiques pour évaluer le projet.

En dernier lieu, il s'agit de la note dans le travail d'évaluation. il est

de coutume dans les institutions adoptant le système américain que la

note de passage est 60/100 pour chacune des matières mais elle n'est pas

la même dans toutes les spécialisations, parce que la moyenne générale

doit être 70/100 ou plus, sinon l'étudiant est tenu sous probation, et s'il

continue à avoir une moyenne inférieure à 2 ou 3 reprises, il est exclu et

renvoyé de l'université. Par contre, dans les institutions adoptant d'autres

systèmes, la moyenne exigée est 50/100 ou qui pourrait devenir

progressive en gravissant l'échelle scolaire comme dans certaines facultés

de l'U.S.J.

Rappelons que d'autres institutions adoptent une moyenne de

60/100 pour que l'étudiant puisse réussir ou pour suivre ses études au-delà

de la licence.

Bien que la note soit un facteur essentiel en évaluation, l'obtention

du diplôme doit obéir à d'autres conditions comme la résidence

(présence), dans certaines institutions, notamment celles qui adoptent le

système américain, l'obtention du diplôme est conditionnée par une

présence au cours obligatoire, déterminée par 6 semestres pour un

étudiant en Bachelor qui doit être détenteur de 12 unités de valeur par

semestre en temps scolaire normal et un peu moins, en période d'été.

Nous citons ci-dessous les conditions de réussite:

- Inscription à temps plein de 6 semestres en temps scolaire normal et

de 2 en période d'été, au moins

- Réussir le minimum d'U.V. fixées par le programme

Page 102: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Avoir une moyenne générale de 70/100 sachant que c'est la moyenne

requise dans les disciplines relevant directement de la spécialisation.

Autrement dit il existe 2 moyennes: une pour la spécialisation et une

autre pour les autres matières y compris la culture générale.

Ces 2 moyennes sont indépendantes l'une de l'autre et ne se

compensent pas. L'étudiant ne peut pas se servir de la haute moyenne en

culture générale et en disciplines facultatives pour élever sa moyenne en

matière de spécialisation si celle-ci est au-dessous de 70/100.

Ces institutions adoptent, d'autre part, le système Cross

Registration permettant à l'étudiant de s'inscrire dans le domaine de sa

spécialisation, à une discipline, dans une autre institution que la sienne si

cette dernière ne dispense pas cette même matière à cette période et il est

tenu compte de la note reçue, dans la moyenne générale des autres

matières.

Dans le système de ces universités il existe un conseiller dès la 1ère

année, nommé par l'université, pour chaque groupe d'étudiants. Ce

conseiller est en même temps un professeur de la section à laquelle ces

étudiants sont affiliés. Il a pour mission d'aider les étudiants dans leurs

études et de les orienter dans leurs travaux et activités académiques. il

représente pour eux une référence à divers sujets.

Les universités adoptant le système américain suivent le même

système jusqu'à la licence mais au-delà l'université nomme un conseiller

pour chaque étudiant.

Quant à d'autres systèmes il est à noter que l'université du Moyen-

Orient est la seule université de l'enseignement supérieur au Liban qui

exige une spécialisation mineure ou secondaire à coté de la spécialisation

majeure ou principale dès les premières années universitaires, de la 1ère

année jusqu'à la licence, alors que la plupart des autres institutions

obéissant aux mêmes conditions ne l'exigent qu'à partir de la licence.

Page 103: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Malgré tout ceci, nous espérons qu'on mettra tout en œuvre dans les

années à venir, en vue de renforcer cet enseignement en détaillant la

partie de la nouvelle structure de l'enseignement au Liban, qui se rapporte

à l'enseignement supérieur.

1.1.3.4– Les plus importants aspects de l'efficacité du système éducatif:

Les efforts fournis au cours de la dernière décennie du siècle dans

le domaine de l'évaluation des divers éléments du système de

l'enseignement au Liban à tous ses niveaux, a révélé les faits suivants:

- Le grand écart entre le pourcentage d'adhésion globale et celui de

l'adhésion effective au cycle primaire qui a atteint 21,77% en 1998, ce

qui indique les pourcentages élevés de retard et d'échec car 47,7% des

élèves ont redoublé une année, au moins, au cours de leurs études

primaires.

- Incapacité d'un grand nombre d'élèves, dans les divers secteurs et

cycles de l'enseignement, d'atteindre le pourcentage acceptable des

compétences nécessaires (33% en 4ème année primaire19, 44,4% au

terme du cycle complémentaire20, et 77,3% des élèves de seconde21)

- Des divergences au niveau des acquis dans les différents cycles et un

niveau faible dans l'acquisition des compétences de type intellectuel et

de raisonnement: 86,4% contre 15,6% dans le domaine de l'analyse.

- 13,6% du total des habitants de 15 ans et au-delà souffrent encore de

l'analphabétisme, particulièrement dans la tranche d'âge de 40 ans et au-

delà et chez les filles.

19 CRDP, Mesure des acquis d'apprentissage au Liban pour la 4ème année primaire de l'année scolaire1994-1995, Beyrouth - 1996.20 CRDP, Mesure des acquis d'apprentissage au Liban pour la 4ème année complémentaire de l'annéescolaire 1995-1996, Beyrouth - 1997.21 CRDP, Mesure des acquis d'apprentissage au Liban des élèves pour la première de l'année scolaire1997-1998, Beyrouth - 1998.

Page 104: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- L'enseignement est d'un faible apport pour ce qui est de l'orientation et

de l'information. Les programmes souffrent de l'absence d'activités

servant à informer et à orienter l'élève dans le choix de son avenir

professionnel, car 58% des élèves de seconde ne possèdent pas les

renseignements nécessaires relatifs aux spécialisations qu'ils comptent

poursuivre et ne connaissent pas exactement leurs capacités car 12%

seulement des élèves choisissent leur spécialisation correspondant au

niveau réel de leurs acquis d'apprentissage et de connaissances.

- Le gaspillage en éducation qui apparaît nettement au niveau de la

faible rentabilité du système de l'enseignement, pour ce qui est de sa

relation avec le marché de l'emploi.

Car une divergence existe entre les choix des élèves de première et les

besoins du marché de travail puisque 65,4% d'entre eux ont choisi les

professions intellectuelles et scientifiques ainsi que les cadres

supérieurs alors que ces catégories professionnelles présentent 20% des

besoins du marché de l'emploi. Et 9% ont choisi les métiers de services

et de commerce, sachant que ces métiers constituent 59,5% des besoins

du marché de l'emploi.

- La centralisation de l'administration et la routine administrative ainsi

que le cumul d'emplois dans le travail de certains organismes.

- Manque d'harmonisation entre les divers partis participant à la prise

des décisions et à leur exécution.

- Absence d'un système permanent permettant le suivi de l'évaluation de

l'opération éducative sous tous ses aspects.

- Manque de cadres formés et, souffrant lorsqu'ils existent, de la

dispersion des efforts et du gaspillage des capacités.

- Faible participation de la société locale dans l'opération éducative.

- Prédominance de l'enseignement général sur l'enseignement

professionnel et technique.

Page 105: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Faiblesse des liens du système éducatif aux divers niveaux et branches

avec la société et les besoins du marché de l'emploi.

- Défaillance qualitative des formations des enseignants et mauvaise

répartition dans certaines régions.

- Insuffisance des bâtiments scolaires

- Inexistence de services sanitaires, médicaux et sociaux suffisants,

offerts aux élèves.

En résumé, ceci montre que le système souffre d'une certaine

faiblesse au niveau de son efficacité et de sa rentabilité et, c'est en partant

de là qu'on a commencé à l'aube des années 90 à mettre tout en œuvre et à

déployer tous les efforts avec le plan de redressement pédagogique afin

d'élaborer un système éducatif "conçu dans une optique résolument

moderne" permettant de remédier aux déficiences.

1.1.3.5 – Les nouvelles perspectives dans le domaine de l'évaluation

Les perspectives d'avenir visent à améliorer l'évaluation aux divers

niveaux par le biais d'un plan de travail élaboré par le CRDP en

collaboration avec la Banque Mondiale en l'an 2000. Ce plan vise à

renforcer les organismes s'occupant de l'évaluation et des examens ainsi

que l'instauration d'un système de gestion des informations pédagogiques

en vue d'en dégager les indicateurs permettant d'évaluer régulièrement

notre système éducatif à tous les niveaux et conformément aux finalités et

aux objectifs fixés. Ainsi "l'Education pour Tous: évaluation de l'an

2000" et les études ou ateliers de travail qui l'ont précédée constituent une

étape élaborée dans la bonne direction.

1.1.4 – La réforme pédagogique actuelle: ses aspects et ses objectifs

Il n'est pas difficile de déterminer les aspects de la rénovation

pédagogique et de ses objectifs en cette fin de siècle car nous pouvons les

Page 106: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

dégager des travaux réalisés dans le domaine de la restructuration du

secteur éducatif. Ces rénovations se caractérisent par:

- Dirigisme des dépenses et diminution au maximum du gaspillage.

- Unification des efforts et des capacités ainsi que de tous les

organismes s'occupant des mêmes domaines et travaillant dans le même

sens.

- Le redressement pédagogique est considéré comme une responsabilité

collective dont le succès dépend de la transparence et de la

collaboration de tous.

- Prise en compte des moyens disponibles par le biais de projets réalisés

successivement et selon une échelle de priorités, tenant compte des

éléments positifs des projets déjà exécutés.

- L'ouverture aux cultures internationales et aux connaissances

technologiques par le biais du renforcement de la culture technologique

moderne et les réseaux de communication avec le monde (Internet)

- Mise en œuvre de tous les moyens pour obtenir des financements de

l'étranger en collaborant avec les organisations arabes concernées ainsi

qu'avec celles des Nations-Unies s'occupant des affaires éducatives et

aussi, par le biais des prêts accordés par la Banque Mondiale et la

Banque Islamique pour le développement et autres.

Il en va de même des accords d'aide culturelle avec certains pays

comme la France et l'Allemagne, et ce, en vue de satisfaire aux exigences

du redressement pédagogique.

Page 107: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Quant aux objectifs des réformes pédagogiques exécutées, ils sont

mis en application conformément à ce qu'a fixé le plan de redressement

pédagogique comme finalités et objectifs, la structure d'enseignement et

les nouveaux programmes qui y émanent et peuvent se résumer comme

suit:

- Adopter la scolarisation obligatoire jusqu'à l'âge de 12 ans comme

première phase.

- Un effort de modernisation qui permet d'être au fait des derniers

développements scientifiques et technologiques et de se mettre à jour

par rapport aux plus récentes tendances scientifiques et éducatives avec

la prise en compte des dimensions humaine, éthique et civique qui sont

attachées à tout programme national, qui permet aussi à l'élève de

s'imprégner de la culture nationale et d'assimiler les principes d'hygiène

publique, les pratiquer et protéger l'environnement et ce, dans le cadre

de l'égalité des sexes.

- Amélioration de la qualité de l'enseignement de façon à effacer les

inégalités entre les régions, les secteurs et les sexes, dans

l'apprentissage et les conditions où se déroule l'opération

d'apprentissage.

- Améliorer les capacités du corps enseignant et du corps administratif

en fixant des critères de recrutement des directeurs d'écoles et en

procédant à une répartition juste et équitable des enseignants dans les

écoles. L'amélioration doit se réaliser aussi en organisant des sessions

de formation et de recyclage pour les nouveaux enseignants et pour

ceux qui sont déjà en service, en vue de relever le niveau de

l'enseignement.

- Assurer les bâtiments scolaires nécessaires à l'assimilation des élèves

en construisant de nouvelles écoles et en réhabilitant les écoles

publiques en mauvais état.

Page 108: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Unification des bâtiments des Ministères de l'Education en les

regroupant et en les fusionnant avec le Ministère de l'Education et de

l'Enseignement Supérieur. Cette unification s'effectue aussi par le biais

d'une structure d'enseignement unifiée permettant une plus grande

souplesse dans le passage d'une filière à l'autre, si bien que chaque

individu voit s'ouvrir devant lui de multiples horizons dans les

domaines de l'éducation formelle (enseignement général et

professionnel) aussi bien qu'au niveau de l'éducation non formelle, liées

au marché de l'emploi.

- L'ouverture aux cultures internationales par l'introduction d'une 2ème

langue étrangère à partir de la 7ème année de l'E.B. (langues française,

anglaise, espagnole, italienne, allemande, arménienne) et par

l'institution du baccalauréat international.

- Faire promulguer des textes législatifs garantissant l'accès de l'école

aux personnes ayant des besoins particuliers et élaborer à leur égard des

programmes adaptés.

- Introduction de la technologie dans l'enseignement général permettant

à l'apprenant de s'en servir, de la développer afin de le préparer à

choisir à bon escient et judicieusement le métier qu'il exercera plus tard.

- Ramification de l'enseignement général et diversification des

spécialisations dans l'enseignement professionnel et technique et

instauration d'un enseignement technique supérieur.

- Faire en sorte que toutes les spécialisations débouchent sur un métier

même celles qui paraissent très loin du marché de l'emploi et de la

production.

- Renforcer l'enseignement technique et professionnel en ouvrant de

nouvelles écoles dans les diverses régions libanaises.

Page 109: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Trouver un équilibre entre les branches d'enseignement théorique et

les branches d'enseignement pratique par le biais de création d'instituts

et de facultés d'application.

- Amélioration des conditions matérielles dans lesquelles s'effectue

l'opération éducative particulièrement à l'université libanaise en

assurant les bâtiments convenables et en les regroupant.

- Amélioration de l'administration du système éducatif et son évaluation

périodiquement par le biais de l'administration des informations

éducatives et ce, en utilisant les moyens les plus modernisés afin de

dégager les indicateurs convenables.

- Renforcer l'harmonisation entre les secteurs public et privé, en vue

d'assurer leur complémentarité.

- Renforcer le rôle de la société civile comprenant les municipalités, les

comités de parents d'élèves, les associations et des organismes locaux.

Comme il est nécessaire de renforcer aussi l'harmonisation avec les

secteurs de production et de développement constituant

l'environnement de l'école afin d'améliorer l'opération éducative et la

pratique des enseignants.

- Augmentation des possibilités de promotion grâce à un

perfectionnement des connaissances relatives au métier pratiqué en

donnant une chance aux ouvriers et aux techniciens qui aimeraient

suivre le programme modulaire ou celui de formation continue.

- L'enseignement technique et professionnel est pour l'apprenant un

choix primordial car les liens entre cet enseignement et le marché du

travail étant consolidés, ce qui garantit des opportunités

professionnelles pour ceux qui le désirent et comme il est aussi relié à

l'enseignement général. L'élève peut passer d'une filière à l'autre dans

les 2 directions.

Page 110: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

1.2 – Les travaux qualitatifs et quantitatifs exécutés au cours de la

dernière décennie

Les études et les publications statistiques et les rapports relatifs au

système d'enseignement au Liban ont montré qu'au cours de ces 10

dernières années de ce siècle le pourcentage d'adhésion à l'enseignement,

à tous ses niveaux et dans toutes ses filières a augmenté. Mais bien que

ces statistiques mettent en évidence des pourcentages élevés et montrent

bien à quel point le Libanais s'intéresse à l'enseignement, et qu'il est un

grand consommateur des services offerts par les établissements

d'enseignement, il dissimule des divergences, pour ce qui est de la qualité

de cet enseignement et au niveau de son adaptation aux besoins de la

société. L'inégalité apparaît nettement au niveau des conditions

pédagogiques et sociales accompagnant l'opération d'apprentissage et ceci

est doublement sensible, pour ce qui est de l'efficacité et la rentabilité de

cet enseignement. Ainsi nous constatons que le pourcentage d'adhésion

scolaire est de 78,3% du total des habitants âgés entre 3 et 22 ans22 et

selon les statistiques du CRDP le nombre des élèves et étudiants a

augmenté 24% en moyenne entre les 2 années scolaires 1991-1992 et

1998-1999 où le nombre a atteint 10 46 545 élèves et étudiants. 83,3%

d'entre eux à l'enseignement général pré-universitaire dont les élèves sont

répartis en moyenne de 37% dans les écoles publiques, 63% dans les

écoles privées, 7% à l'enseignement technique et professionnel et 9,7% à

l'enseignement supérieur. En parallèle on compte 843974 élèves et

étudiants en 1991-1992 dont 85,8% d'entre eux à l'enseignement général

pré-universitaire dont les élèves sont répartis en moyenne de 32,5% dans

les écoles publiques, 67,5% dans les écoles privées, 4,8% à 22 CRDP et l'Institution de la Recherche et de Consultations. La scolarisation obligatoire au Liban,CRDP, Beyrouth, mars 1999.

Page 111: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

l'enseignement professionnel et technique et 10,1% à l'enseignement

supérieur.

Ces chiffres montrent clairement 2 faits: l'augmentation des

pourcentages d'adhésion à l'enseignement technique et professionnel

d'une part, et les pourcentages d'adhésion aux écoles officielles dans

l'enseignement général, d'autre part.

Cette partie du rapport comporte les travaux achevés au cours de la

dernière décennie du 20ème siècle portant sur l'affiliation, l'égalité, la

qualité de l'enseignement et la participation de la société et ce, dans

chacun des enseignements général, technique et professionnel et

supérieur en insistant sur le fait qu'en l'absence de statistiques

démographiques globales et précises et en cas de l'existence d'un système

d'administration des informations éducatives, incomplet et d'une

évaluation des travaux élaborés dans le cadre du plan de redressement

éducatif, inachevée, il nous est difficile de mesurer exactement le progrès

réalisé au cours des 5 dernière années dans le domaine de l'adhésion

scolaire ainsi qu'au niveau des égalités des chances. Cela nous conduit à

dire tout simplement que ce n'est pas encore le moment d'en parler. Nous

allons tout de même, à la lumière des études accompagnant le plan de

redressement pédagogique, de la structure qui a suivi, des Nouveaux

Programmes aussi et des rapports élaborés, nous contenter de dégager

quelques données statistiques et préciser les points faibles détectés, allant

jusqu'à mentionner les travaux exécutés et ceux en voie d'exécution dans

tous les domaines de l'enseignement.

Il est important de noter que les élèves de l'enseignement technique et professionnel représentent 18%du total des élèves des 2 cycles complémentaire et secondaire et 27% à peu près des élèves du cyclesecondaire.

Page 112: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

1.2.1 – Dans le domaine de l'enseignement général pré-universitaire

Cet enseignement comporte l'étape qui précède l'Education de Base

(elle s'étend sur 3 années), l'étape de l'E.B. (9 années), l'étape de

l'enseignement secondaire (3 années). Les élèves de ces étapes sont

répartis selon le tableau ci-dessous:

Tableau no 2

Répartition des élèves de l'enseignement général

pré-universitaire selon le secteur,

l'étape et le sexe au cours de la dernière décennie du 20e siècle.1991 – 1992 1998 - 1999 L'année scolaire

Variable effectifs % effectifs %

public 236253 32, 5 320936 36, 82

privé gratuit 119014 16, 6 95501 10, 96Secteur de

l'enseignementprivé payant 369566 50, 9 455144 52, 22

pré-scolaire 131074 18, 1 142991 16, 4

E.B. 530588 73, 2 638019 73, 2Cycle de

l'enseignementsecondaire 63171 8, 7 90571 10, 4

garçons 362167 49, 9 436794 50, 3Sexe

filles 362666 50, 1 434787 49, 7

Total 724833 100 871581 100

Ce tableau met en évidence une augmentation du nombre des

élèves de l'enseignement général pré-universitaire de 20% en moyenne

entre les 2 années 1991-1992 et 1997-1998 et une augmentation du

pourcentage des élèves affiliés à l'E.B., encore une augmentation du

nombre des affiliés à l'enseignement secondaire et à l'enseignement

public au détriment de l'enseignement privé gratuit. ce constat n'a pas

changé grand chose pour ce qui est de la monopolisation de

l'enseignement privé payant du grand nombre des élèves de cette étape.

Page 113: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

1.2.1.1 – L'étape qui précède l'éducation de base

Malgré l'extension qu'a connue cette étape au niveau des

opportunités d'apprentissage au cours des dernières années, puisque le

pourcentage d'adhésion globale est passé de 67,81% en 1991-1992, à

71,36% en 1997-1998 et, malgré aussi l'élaboration de Nouveaux

Programmes pour les jardins d'enfants au Liban en 1997 et les sessions de

formation des jardinières ainsi que la formation de nouvelles d'entre elles

et en dépit de la formation du conseil supérieur de l'Enfance présidé par le

ministre des affaires sociales et dirigé aussi par les membres représentant

les divers ministères et le secteur civil, il nous reste beaucoup à faire pour

assurer ce genre d'éducation à nos jeunes enfants, les Nouveaux

Programmes ont besoin d'être évalués et le secteur public n'accapare que

22% seulement des affiliés à cette étape. D'autre part, les données

indiquent des divergences dans la qualité de l'enseignement entre les

secteurs, dues, la plupart du temps, à l'insuffisance des équipements et à

la formation des jardinières et leurs compétences, ceci est surtout

remarquable dans le secteur public. Cette étape de l'enseignement

demande une évaluation globale de sa situation qui ne va plus tarder,

comme nous l'espérons.

1.2.1.2 – L'étape ou cycle de l'Education de Base

Cette étape a connu au cours de la dernière décennie une extension

des opportunités d'apprentissage bien que le pourcentage net d'adhésion

soit passé de 88,67% en 1995-1996 à 91,23% en 1997-1998 et ce par

rapport aux 5 dernières années de l'enseignement de base alors que le

pourcentage global d'adhésion a baissé, et il est passé de 117,33% à 113%

à la même période. Les orientations stratégiques publiées dernièrement

par le Ministère de l'Education Nationale et de l'enseignement supérieur a

mentionné que le pourcentage des inscrits de 6 à 10 ans a atteint 97,8%

Page 114: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

ce qui est, à peu de chose près, un pourcentage de saturation puisqu'elles

estiment le nombre d'enfants non scolarisés appartenant à la tranche d'âge

sus-mentionnés, à 7000 en 1999. Quant aux 4 dernières années de l'E.B.

(Cycle moyen) le pourcentage brut d'adhésion a atteint 88,29% et le

pourcentage net 63,56% en 1995-199623 et conformément aux

"Orientations stratégiques sus-mentionnées, le pourcentage d'adhésion

globale a atteint à cette période 95,1%. Ces pourcentages sont un peu plus

élevés au terme de l'E.B. (55,3% chez les filles contre 44,7% chez les

garçons selon les statistiques de 1997-1998).

Quant aux égalités des chances d'apprentissage et la qualité de

l'enseignement, elles ne sont pas disponibles de la même façon et au

même niveau pour tout le monde car un important gaspillage apparaît

nettement à travers les pourcentages de retard scolaire, d'échec et

d'abandon si bien que le retard a atteint en 1995-1996 33% à peu près, des

élèves du primaire (les premières 5 classes de l'éducation de base) et 45%

des élèves du complémentaire (les 4 dernières classes de l'E.B.), comme

47,7% des élèves ont redoublé une classe ou plus, au cours de leurs

études primaires. Par ailleurs l'abandon affecte 33% des élèves du

complémentaire et le pourcentage de réussite au terme de l'éducation de

base (les examens officiels), a atteint 61% en 199824. Ces pourcentages

diffèrent selon le sexe, la qualité de l'enseignement et les régions, mais il

est difficile de fournir de nouvelles données à cause des mesures qu'on a

adoptées au cours de ces 2 dernières années pour ce qui est de

l'abaissement des moyennes de passage et de réussite aux examens

scolaires et officiels et ce, en raison de l'application des Nouveaux

Programmes.

23 Docteur Hassane Joumaa – Docteur Youssef Sader, Docteur Suzane Abed El Reda et autres; LaRéalité de l'enseignement au Liban et des substituts futurs, Beyrouth - 199724 Dr Gaby Saliba, Dr Hassane Joumaa, Dr. Youssef Sader, Mme Amale Shérara: L'Education pourTous: Evaluation de l'an 2000, le Rapport National de la République libanaise, Beyrouth, 2000.

Page 115: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

De même, les 2 études mesurant les acquis de la classe de 4ème

année de l'Education de Base (primaire)25 et de la classe de 9ème année

(complémentaire) ont laissé paraître des divergences selon les matières,

les thèmes qu'elles abordent et les compétences relatives aux

connaissances et selon aussi les régions (Mouhafazat), le secteur

d'enseignement et le lieu de résidence (campagne-ville). Ces divergences

sont les suivantes:

- Mesure (ou évaluation) des acquis de 4ème année primaire de l'année

1995-1996:

L'échantillon, objet de l'enquête, compte 200 écoles (représentant

10% des écoles primaires). Ces écoles renferment tous les effectifs de

la 4ème année primaire, elles comptent 7662 élèves, 221 enseignants et

200 directeurs.

- Résultats des tests des connaissances au niveau national:

Environ les 2 tiers des élèves (65,4%) ont acquis le pourcentage

acceptable en compétences cognitives, autrement dit, les niveaux de

leurs acquis ont dépassé le seuil de la maîtrise fixé à 55%, et 34,6% des

élèves se sont montrés incapables. Ci-dessous nous avons un tableau

représentant les niveaux des acquis d'apprentissage dans toutes les

matières et leur répartition suivant les secteurs de l'enseignement.

25 Le Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques, Evaluation des acquis au Liban pour la4ème année primaire de l'année 1994-1995, Beyrouth, 1996.

Page 116: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Tableau no 3

Les niveaux des acquis scolaires pour les élèves

de la 4ème année primaire selon les matières et le secteur

d'enseignement 1994 - 1995Secteur de l'enseignement

Discipline

Secteur public

%

Privé gratuit

%

Privé Payant

%

Tous secteurs

confondus

%

Arabe 56 72 82 71, 4

Français 32, 1 70, 5 94, 6 65, 4

Anglais 3, 2 7, 9 57, 1 36, 6

Maths 46, 9 67, 6 70, 2 60, 6

Sciences 82 68, 7 49, 9 64, 4

Compétences transversales 46, 2 54 53, 3 52, 9

Niveau global des acquis 50, 4 64, 8 77, 1 65, 4

Ce tableau met en évidence qu'environ les 2 tiers des élèves ont

acquis le pourcentage acceptable des compétences d'apprentissage mais il

existe un écart clair au niveau de l'acquisition des matières.

Le meilleur niveau a été atteint en langues arabes, 71,4%, puis les

langues françaises, 65,4% auxquelles font suite la biologie, 64,4% et les

mathématiques, 60,6%.

Alors que, pour ce qui est des savoir-faire comportementaux nous

constatons que la moitié des élèves n'ont pas atteint le niveau requis,

52,9% quant à l'anglais, un tiers seulement des élèves l'ont atteint.

Page 117: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ Les niveaux des acquis selon le type de l'institution, son secteur et la

région où elle se situe:

Il est apparu que les niveaux des acquis diffèrent selon le type de

l'institution, son secteur d'enseignement et sa situation géographique et

démographique et le sexe des élèves.

- Les résultats des statistiques nous ont conduits aux remarques

suivantes: Les plus bas niveaux des acquis d'apprentissage ont été

enregistrés dans la région (Mouhafaza) de la Békaa 57,5%, du Nord

57,9% et au Liban Sud 58,6% et parmi les élèves de la campagne 63%

pour 68% des élèves des villes (exception faite des sciences) et 63,8%

pour les garçons, 69,1% pour les filles (exception faite des

mathématiques).

Et, à propos des divers secteurs de l'enseignement, les élèves du

secteur privé payant ont atteint le meilleur niveau car plus que 77% ont

pu atteindre le niveau de l'acquisition totale. Le secteur privé gratuit vient

tout de suite après, avec 67,8%, alors que ce niveau n'a pu être atteint que

par 50,4% des élèves du secteur public.

- Mesure des acquis d'apprentissage pour la 4ème année

complémentaire de l'année 1995-1996:

132 écoles ont été prises en échantillon (10% des écoles

complémentaires) ainsi que 132 directeurs, 792 enseignants et 4400

élèves avec leurs parents, parmi les élèves de la 4ème année

complémentaire.

٠ Les niveaux des acquis d'apprentissage globaux dans toutes les

matières.

55,6% des élèves ont atteint le pourcentage acceptable dans

l'acquisition des compétences d'apprentissage, ce qui signifie que le

Page 118: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

niveau de leurs acquis a égalisé ou dépassé le degré de performance fixé à

60%, et 16% se sont montré incapables d'atteindre le pourcentage

acceptable de réussite, c'est-à-dire 50%.

٠ Mesure des niveaux selon le secteur de l'enseignement:

D'importantes divergences ont apparu dans les niveaux de

l'acquisition des matières dans l'un et l'autre des 2 secteurs de

l'enseignement, particulièrement dans les 2 langues, française et anglaise

et en mathématiques mais beaucoup plus dans le secteur public que dans

le secteur privé, et partant, de mauvais résultats ont été obtenus par les

élèves du secteur public parce que 28% seulement des élèves ont atteint le

niveau d'apprentissage global. Exception faite en langue arabe où 86%

des élèves ont atteint le niveau de performance et, en savoir-faire

comportementaux où 61% des élèves l'ont atteint aussi, nous constatons

que les déficiences et les lacunes sont au niveau de toutes les autres

matières et les difficultés existent en orthographe, en grammaire et en

expression française, ainsi qu'en géométrie, en physique, en sciences. Le

problème se pose de même au niveau des savoir-faire techniques, du

raisonnement et de la solidarité pour ce qui savoir-faire

comportementaux.

En ce qui concerne le domaine des savoir-faire cognitifs, les

capacités d'application, d'analyse et de syntaxe dans les diverses matières

n'échappent pas à ces difficultés.

Quant aux sujets secondaires et les savoir-faire cognitifs des

matières, les mêmes difficultés ont été cernées dans les 3 secteurs et dans

tous les domaines: au niveau de l'application et de l'analyse dans toutes

les matières et en grammaire et orthographe en langues ainsi qu'au niveau

de la résolution des problèmes en mathématiques et dans les sujets relatifs

à l'environnement, l'hygiène et la nutrition. il en va de même pour les

sciences et les savoir-être.

Page 119: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport
Page 120: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport
Page 121: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Tableau no 8Pourcentage des élèves de la 4ème année complémentaire qui ont

atteint le niveau global des acquis selon les matières enseignées et lesecteur de l'enseignement, de l'année 1995-1996

Secteur

DisciplinePublic Privé payant Tous les secteurs

Langue arabe 86, 3 91, 64 90

Langue française 11, 5 56, 5 42

Langue anglaise 16, 54 60, 11 49, 7

Mathématiques 21, 65 58, 3 44, 8

Sciences 53, 62 73, 8 72, 7

Savoir-être 61, 22 60, 72 60, 9

Total 27, 8 71, 8 55, 6

Tableau no 9Niveaux des acquis et leurs divergences selon l'endroit de l'école et lesexe des élèves de la 4ème année complémentaire de l'année scolaire

1995-1996Pourcentage des élèves qui ont atteint

le degré de maîtriseVariables

Beyrouth 76 %

Mont-Liban 49, 7 %

Nord 58, 5 %

Bekaa 39 %

Sud 68, 6 %

Mouhafazat

Nabatieh 34, 5 %

Garçons 51, 5 %Sexe

Filles 58, 4 %

Campagne 51, 3 %Lieu de résidence

Villes 58, 6 %

Page 122: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Les divergences apparaissent clairement entre les régions

(Mouhafazat) au niveau des acquis d'apprentissage. Beyrouth atteint un

pourcentage record dans ce domaine, s'élevant à 76%, alors que la région

de Nabatieh enregistre le pourcentage le plus bas, 34,5% et 39%, quant à

la Békaa. Comme il va de soi que ces divergences soient encore plus

accentuées entre les régions rurales où le pourcentage est de 51,3% et les

régions urbaines où il atteint 58,6% ainsi qu'entre les garçons et les filles

mais au profit des filles cette fois-ci.

Ces 2 études ont laissé également paraître des divergences dans les

conditions sociales et pédagogiques où se déroule l'opération éducative,

dues à l'insuffisance de bâtiments scolaires convenables et adaptés et à un

manque dans les équipements et la formation de certains éléments des

corps administratif et enseignant.

Quant au secteur privé, il monopolise les 2 tiers des affiliés à

l'enseignement de l'Education de base (61,4%) et le reste, dans le secteur

public selon les statistiques de 1998-1999.

Cela signifie que les familles au Liban assument de lourdes

dépenses dans cet enseignement, ces dépenses pourraient être réparties

entre les élèves du secteur public en moyenne de 10%, de 4,5% entre

ceux de l'enseignement gratuit et 58,5% de l'enseignement privé payant

selon les études "Coût de l'enseignement"26. Comme il est à noter que ces

familles assument 67,2% environ du total des dépenses de l'enseignement

selon les données de 1998.

26 Le Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques: Coût de l'enseignement et dépenses desparents sur les élèves des écoles privées payantes 1992-1993, Beyrouth 1995.

Page 123: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

1.2.1.3 – Dans le cycle secondaire

Conformément aux données citées dans les orientations

stratégiques27 sus-mentionnées, le pourcentage d'adhésion global à

l'enseignement secondaire au Liban a atteint 60% en 1999 et le

pourcentage d'adhésion brut 82% conformément aux publications de

l'Unesco. Ce qui reflète une progression des pourcentages d'adhésion à ce

type d'enseignement, et un pourcentage plus élevé au profit des filles et

des écarts entre les régions.

Ces publications montrent aussi que les pourcentages de réussite au

baccalauréat étaient 51% en sciences expérimentales en 1997 de 57% en

mathématiques et de 65% en philosophie. De même ces taux de réussite

ne sont pas communs à toutes les régions ni à tous les secteurs de

l'enseignement, c'est ce qu'a confirmé, d'ailleurs l'Etude des Acquis

d'Apprentissage pour la classe de seconde dont les résultats ont permis de

faire les remarques et les constatations suivantes:

- Les niveaux de l'acquisition selon les changements fondamentaux:

Les objectifs de l'apprentissage ne sont pas, pour le mieux, atteints

par les élèves de seconde.

Les résultats de l'acquisition ont montré qu'une minorité d'entre eux

22,7% ont pu atteindre la perfection au niveau de l'acquisition totale et

globale et très peu nombreux 0,2% sont ceux qui sont arrivés à des

niveaux supérieurs alors que 74,8% ont pu dépasser la moyenne de

réussite fixée à 50% et adoptée actuellement en évaluation et aux

examens officiels. Il est à noter ici qu'environ 60% des élèves sont restés

au niveau de (40 à 60%) du test.

27 Le Centre de Recherche et de développement Pédagogiques: Les frais de l'enseignement et lesdépenses des parents sur les élèves de l'enseignement général de l'année 1994-1995, Beyrouth 1997.

Page 124: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Il en va de même pour chacune des matières d'apprentissage, un

très faible pourcentage d'élèves a atteint la maîtrise dans le domaine:

En Littérature et Langue arabes 13,3%

En Littérature et Langue anglaises 44,3%

En Sciences 4,6%

En Comportementaux 27,2%

Les mathématiques et la Littérature et la Langue françaises se sont

distinguées par le fait d'avoir atteint le niveau de la maîtrise avec 61,2%

dans la première (Maths) et 69,7% dans la seconde (Langue et Littérature

françaises). Ces résultats étant estimés les meilleurs des disciplines

enseignées.

Comme il était possible de noter des divergences et des écarts dans

les acquis de l'apprentissage total et global entre les 2 branches de

l'enseignement (littérature et scientifique) dans toutes les disciplines car

le niveau d'acquisition des élèves littéraires a baissé et n'ont atteint la

maîtrise que 5.6% des élèves contre 31,2% dans la branche scientifique.

- Les niveaux des acquis d'apprentissage divergent donc selon les

écoles, leur situation géographique, le lieu de résidence, le sexe de

l'élève et la branche de l'enseignement. Les résultats ont confirmé la

présence d'écarts aigus au niveau des acquis d'apprentissage dus aux

changements fondamentaux suivants:

٠ Le type de l'école

Les écoles privées et publiques continuent à avoir des divergences,

selon les variables dans le secteur de l'enseignement. En ce qui concerne

le fait d'atteindre la maîtrise, les écoles privées l'emportent car elles ont

des pourcentages beaucoup plus élevés dans ce domaine que le secteur

public. Comme c'est le cas aussi au niveau de l'acquisition totale et

globale et au niveau de toutes les matières d'enseignement.

Page 125: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Secteur

NiveauPrivé Public

Niveau global des acquis 32, 7 % 13, 3 %

Langue et Littérature arabes 27, 4 % 19, 4 %

Langue et Littérature françaises 84, 1 % 57, 1 %

Langue et Littérature anglaises 60, 8 % 26, 7 %

Maths 56, 2 % 49, 4 %

Sciences 9, 1 % 50, 3 %

Quant aux résultats du test des savoir-faire qui ne sont pas des

matières d'enseignement nous remarquons, en les analysant que ce

variable ne les a pas affectés vraiment.

٠ La situation géographique

Des écarts aigus ont apparu dans les résultats des élèves des diverses

régions (Mouhafazat) au niveau de l'acquisition totale et globale. Les

élèves ont pu atteindre le niveau de maîtrise dans l'acquisition globale

mais à différents degrés 11,3% à Beyrouth, 35% mont-Liban,14,8% au

Nord, 12,7% à la Bekaa, 10,9% au Liban Sud 28,9% à Nabatieh.

De même des écarts au niveau de l'acquisition dans chacune des

matières de l'enseignement, relativement à chacune des régions

(mouhafazat) ont été cernés. les pourcentages s'ordonnent comme suit:.

En Langue et Littérature arabes

La Békaa 10,6% ; Le Nord 12,7%

Beyrouth 16,9% ; Le Sud 17,6%

En Langue et Littérature anglaises

Le Sud 19,3% ; Le Mont-Liban 33,5%

Page 126: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

En Langue et Littérature françaises

La Békaa 31,4%; Nabatieh 44,9%

En Mathématiques:

La Békaa 38,9% ; Beyrouth 39,4%

En Sciences: Les résultats ont baissé dans toutes les régions

(Mouhafazat), les taux de maîtrise ont varié entre 0,4% au Sud et 15,7% à

Nabatieh.

Quant aux savoir-être les résultats ont varié entre 22,8% au Nord et

38,4% à Nabatieh.

٠ Le lieu de résidence

Les résultats de l'acquisition globale ont baissé dans les écoles des

régions rurales où 20,5% des élèves ont atteint le niveau de maîtrise

contre 23,7% dans les villes. Il va de soi que les plus grosses difficultés

soient ressenties dans les régions rurales: les langue et littérature

françaises, les mathématiques et les sciences, exception faite de la langue

anglaise dont les résultats étaient meilleurs que ceux des élèves des villes.

٠ Le sexe de l'élève

Les résultats des filles et des garçons se rapprochent, sauf les écarts

qu'on remarque au niveau des matières en arabe et des mathématiques,

qui sont au profit des garçons alors que ces écarts sont en faveur des filles

dans les langues et littérature françaises et anglaises.

Page 127: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ La branche de l'enseignement

Les résultats de l'acquisition et de ses différents niveaux ont été plus

profondément affectés par ce changement que par le reste des

changements. Des écarts aigus sont apparus dans les taux de maîtrise

entre les branches scientifique et littéraire dans l'acquisition globale

comme dans la plupart des matières. Et les niveaux ont baissé dans la

branche littéraire, de façon très sensible suivant le tableau ci-dessous:

Secteur

NiveauScientifique Littéraire

Niveau global des acquis 31, 2 % 5, 9 %

Langue et Littérature arabes 30, 1 % 9, 6 %

Maths 63 % 31, 8 %

Sciences 6, 8 % Zéro

Savoir-faire et savoir-être 29, 6 % 22, 3 %

En langues étrangères les notes dans les 2 filières se sont

rapprochées.

٠ La Langue de l'enseignement

Ces variables reflètent des écarts moins accusés que d'autres dans la

réalisation du perfectionnement sur le plan des acquis comme pour les

matières d'apprentissage. Les résultats de ces acquis ont été à l'avantage

des écoles françaises en math et langue étrangère et des écoles anglaises

en matières scientifiques. On remarque toutefois que le rapprochement

était très sensible pour ce qui est des savoir-faire comme pour les autres

variables.

Page 128: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Des écarts également ont été perceptibles pour ce qui est des

niveaux de production et des capacités d'exercice ou de pratique tant sur

le plan des matières et des thèmes afférents que sur celui des

connaissances cognitives.

Cette étude a confirmé, de même, que les conditions sociales et

pédagogiques déterminant l'opération éducative n'étaient pas adéquates

pour plusieurs raisons, dont l'insuffisance des équipements matériels et

pédagogiques, insuffisance aussi de la formation pédagogique et scolaire

pour une partie du personnel travaillant au niveau de cette étape de

l'enseignement.

Il est nécessaire de signaler ici que les secteurs public et privé se

partagent, à peu de chose près, les effectifs dans ce type d'enseignement

(47,6% dans le secteur public contre 52,4% dans le secteur privé) et ce,

selon les statistiques de 1998-1999 mais cet état de fait connaît de grands

changements, en raison de l'affiliation d'un grand nombre d'élèves ces 2

dernières années aux écoles publiques.

A ces données s'ajoutent des efforts fournis au cours de ces dernières

années, par le biais du plan de redressement pédagogique, de la structure

d'enseignement, des Nouveaux Programmes, des sessions et des stages de

formation du corps enseignant ainsi que des bâtiments et des équipements

mis en place progressivement, conformément à des textes de loi fixant et

définissant les critères techniques des équipements et du matériel

pédagogique nécessaire aux nouvelles disciplines et matières introduites

dans les Nouveaux Programmes. Il en va de même pour les bâtiments

scolaires adaptés aux exigences de la nouvelle structure et de ses

programmes. Ainsi nous pouvons résumer les travaux et les services que

le Ministère a offerts, à travers le CRDP et autres directions générales,

par les points suivants:

Page 129: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Procéder à des études statistiques éducatives globales et unifiées dans

le cadre d'un système pour l'administration de l'information permettant

de rendre compte objectivement des réalités des écoles sous tous leurs

aspects.

- Faire l'inventaire des bien-fonds en possession du Ministère de

l'Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports (660 bien-fonds,

comme premier chiffre)

- Promulgation du décret no 1620 du 08/11/1999 modifié par le décret no

3801 du 06/09/2000 les critères et les normes architecturales,

pédagogiques et sanitaires des bâtiments scolaires publics de

l'enseignement général pré-universitaire, en accord avec les exigences

de la nouvelle structure et des Nouveaux Programmes pour ce qui

concerne le nombre des salles de classes, les espaces extérieurs destinés

aux jeux, aux pauses et aux récréations sportives, à la circulation et aux

parkings. Ainsi que des normes et des critères ont été fixés pour les

espaces verts et les surfaces intérieures réservées à l'administration et

aux services conjoints pour chacune des étapes et pour l'école en

général (une infirmerie, un appartement de concierge, une salle à tous

usages…)

- Adoption des techniques scientifiques en vigueur permettant d'établir

la carte scolaire avant de passer à l'exécution, sera portée sur cette carte

la répartition des bâtiments qui ne doit pas être laissée au hasard mais

exécutée selon des critères tenant compte des priorités suivantes:

٠ Le nombre des écoles et des élèves dans tous les secteurs de

l'enseignement (public, privé gratuit et privé payant)

٠ Répartition des élèves du secteur public dans les diverses étapes de

l'enseignement et dans les sections.

٠ La mesure de l'écart entre le nombre des sections actuelles et celui

des sections prévues selon les critères fixés (24 élèves au jardin

Page 130: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

d'enfants, 36 élèves en primaire et en complémentaire, 30 élèves en

secondaire)

٠ Prévoir l'évolution et les mutations futures afin de former les élèves

dans les diverses étapes de l'enseignement et ce, dans les années à

venir.

٠ Prévoir le besoin en sections correspondant aux futurs effectifs.

٠ Divergence entre le nombre actuel des sections ou classes

(conformément aux normes fixées) et les besoins prévus dans

l'avenir.

٠ Dénombrer les écoles au régime de double vacation dans le

département.

٠ Prendre en compte le lieu de résidence des élèves et l'endroit où se

situe l'école.

٠ Propriété du bâtiment scolaire

٠ Etablir la relation entre les effectifs du secteur public et ceux du

secteur privé.

٠ Production d'un guide des équipements scolaires fixant les

caractéristiques des produits, des instruments scientifiques et de

matériels pédagogiques.

Page 131: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ Procéder à la construction de 33 bâtiments scolaires financée par les

prêts extérieurs selon le calendrier suivant:

. 9 écoles équipées, de la banque européenne de développement

. 24 écoles pour les régions qui en manquent, de la banque mondiale

- Destination d'une somme de 18 millions de dollars pour l'achat

d'équipements et de mobilier aux écoles publiques.

- Procéder à des appels d'offres pour l'achat de 1200 ordinateurs financé

par les caisses des écoles et destinés à équiper 100 écoles publiques au

Liban, comme première étape.

- Connecter 24 écoles secondaires au Liban avec les réseaux Internet

mondiaux.

- Renforcer les structures administratives et techniques nécessaires

relatives aux unités spécialisées chargées de l'informatisation, de la

carte d'implantation, des bâtiments scolaires et de leurs équipements en

insistant sur l'informatisation des organismes du Ministère de

l'Education nationale de la Jeunesse et des Sports.

A tout ceci s'ajoutent les travaux et les projets que le Centre de Rechercheet de Développement Pédagogiques a réalisés et exécutés portantsur le nouveau système d'évaluation, le passage "facilité" pour lesélèves du 1er module de l'Education de Base, le système de soutienscolaire pour les élèves qui en ont besoin. Outre les travaux sus-mentionnés, le CRDP a mené des études et des recherchesconcernant les difficultés d'apprentissage des élèves, sans toutefoisoublier de mentionner les études et les inventaires pédagogiquesélaborés en collaboration avec des organisations internationalestelles l'Unesco et l'Unicef afin d'améliorer le systèmed'enseignement et permettre l'accès de l'école aux enfants ayantbesoin d'une éducation spécialisée. (handicapés)Quant au secteur privé et la société civile, nombre d'organismes

participent et œuvrent à mettre en application la scolarisation obligatoire

et l'amélioration de sa qualité en impliquant les municipalités dans le

développement des écoles par le biais de nouvelles constructions, de

réhabilitation des écoles en mauvais état et l'élaboration des

Page 132: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

aménagements nécessaires. De même ces organismes s'impliquent pour

instaurer le système du prêt, à de bas prix, du livre scolaire en

collaboration avec le CRDP, l'Unesco et l'Unicef. Il est utile de noter que

des travaux continuent et d'autres mesures sont en voie d'application mais

sur lesquelles il est un peu tôt de porter un jugement, en tous cas, tous ces

travaux visent à améliorer le système de l'enseignement, à le rendre plus

rentable et plus efficace pour tous nos enfants.

1.2.2 – Dans l'enseignement technique et professionnel

Ces dernières années ont vu une remarquable extension de l'enseignementprofessionnel et technique. Cette extension est représentée par lespoints suivants:

- Augmentation du nombre des élèves affiliés à cet enseignement de

79% entre les années 1991 et 1998 dans les divers cycles

d'enseignement et de formation où il est passé de 41097 à 73524 élèves.

- Le pourcentage des élèves affiliés à l'enseignement technique et

professionnel a atteint 18,03% du total des élèves du complémentaire

et du secondaire en 1998-1999, contre 14,2% en 1991-1992.

- Augmentation du nombre des institutions d'enseignement

professionnel et technique de 354 à 365 institutions officielles et

privées entre 1991 et 1998.

- Le pourcentage des élèves affiliés à l'enseignement professionnel et

technique a atteint 27% environ du total des élèves du secondaire

seulement.

٠ Cette extension ou cet élargissement de l'enseignement professionnel

n'a pas été accompagnée de grands changements au cours des années

précédentes en ce qui concerne le pourcentage d'affiliation par

rapport au sexe, car ce pourcentage d'affiliation des garçons était de

53,5% en 1991, il s'est très peu élevé pour atteindre 54,7% en 1998

comme le montre le tableau no 10 qui indique aussi que le plus grand

Page 133: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

nombre des élèves concernés par ce genre d'enseignement fréquentent

le secteur public.

Tableau no 10Répartition des élèves et étudiants de l'enseignement technique selon

le secteur, le sexe, des années 1991 – 1992 et 1998 – 1999

1991 – 1992 1998 - 1999Année scolaire

Variableeffectifs % effectifs %

Public 7451 18, 1 17569 23, 9

Privé 33646 81, 9 55955 76, 1

Total 41097 100 73524 100

Garçons 22013 53, 5 40218 54, 7

Filles 19084 46, 5 33306 54, 3

Total 41097 100 73024 100

٠ La répartition des élèves de l'enseignement technique et

professionnel par rapport aux diplômes n'a pas changé au cours de ces

dernières années car les élèves du baccalauréat technique représentent

les deux tiers environ de ce genre d'enseignement, comme le montre

le tableau suivant:

Page 134: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport
Page 135: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ La répartition des diplômes de l'enseignement technique et

professionnel dans le secteur public met en évidence de grands

pourcentages d'échec, 50% environ au niveau de la licence

d'enseignement technique et de la licence technique ainsi qu'au

niveau du BTS et du bac technique, comme le montre le tableau

suivant:

Tableau no 12Répartition des diplômes de l'année scolaire1997 – 1998 (1ère et 2ème session)Enseignement Technique et Professionnel

Connaissancesgénérales

Les diplômes officiels

Candidats Absents Echec Diplômés(reçus)

Pourcentagede réussite

CAP 576 22 15 539 93, 18 %

BP 1722 71 293 1358 78, 86 %

BT 8258 345 3248 4665 56, 97 %

TS 2329 182 934 1213 52, 08 %

LET 173 10 58 105 60, 69 %

LT 70 3 31 36 51, 43 %

Total 13128 633 4579 7916 60, 3 %

La révision des chiffres statistiques et des rapports montrent qu'on a encorebeaucoup à faire pour pouvoir réaliser plus d'égalité dans l'enseignement, comme il

s'avère nécessaire de tout mettre en œuvre pour adapter cet enseignement auxexigences de l'évolution et aux besoins des élèves, et d'améliorer surtout sa qualité,

car les données de ces rapports ont révélé les points suivants:- L'accord de tous les responsables dans les secteurs de l'industrie que

les compétences des diplômés de l'enseignement technique et

professionnel ne correspondent pas aux exigences de l'industrie

libanaise, que l'aspect théorique domine le contenu des programmes et

prend le pas sur l'aspect pratique/expérimental et que les instruments et

les machines utilisés en formation sont très anciens.

Page 136: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Que les diplômés dans ce type d'enseignement n'ont pas acquis des

compétences qui soient en rapport direct avec certains secteurs

industriels principaux telles l'impression et la plastique, l'industrie du

tissu et les industries alimentaires. C'est ce qu'ont confirmé d'ailleurs les

représentants des secteurs hôteliers, de l'informatique, du génie civil et

des services.

- Que les éléments nécessaires (personnels et matériel) ne sont pas

toujours suffisamment disponibles pour assurer un enseignement

technique et professionnel de qualité.

- L'extension de l'enseignement technique et professionnel n'a pas réussi

à colmater le fossé entre les 2 sexes puisque le pourcentage total des

garçons affiliés à cet enseignement est toujours supérieur à celui des

filles, en proportion de 54,7% contre 45,3%.

- La proportion des élèves qui se contentent d'obtenir une attestation

dans l'enseignement technique privé est en augmentation (de 27,4% en

1995 à 32,1% en 1998) et ces attestations touchent les filles plus que les

garçons.

- Les pourcentages d'échec aux diplômes officiels de l'enseignement

technique et professionnel est toujours élevé car il touche 50% environ

des candidats au baccalauréat technique, au TS et à la licence (Voir

tableau no 12).

- La plupart des institutions de l'enseignement technique sont encore

centralisées à Beyrouth et sa banlieue où elles s'accaparent de 62% des

élèves de cet enseignement au Liban selon les statistiques de 1996.

- Les proportions d'adhésion à l'enseignement technique et

professionnel sont encore au-dessous du niveau requis, comparées à

celles des affiliés à l'enseignement général (40%).

Face à cet état de fait et ces constats, le Ministère de l'Education et

de l'enseignement supérieur a entamé des mesures destinées à combler les

Page 137: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

lacunes. Ces mesures consistent à achever l'exécution de la nouvelle

structure de l'enseignement technique et professionnel et la ratifier en

conseil des Ministres. Remédier à cette situation nécessite aussi

l'amélioration des programmes de l'enseignement technique et

professionnel en collaboration avec les Allemands ainsi que le

relancement et la réactivation du Protocole français suspendu depuis 1996

et dont la valeur remonte à 18 millions de francs destinés à l'instauration

et aux équipements de 3 laboratoires modèles, la réactivation du rôle du

conseil supérieur de l'enseignement technique et professionnel.

Ces mesures ne sont pas sans toucher au problème financier

comme la ratification de l'accord de prêt de la banque mondiale qui

remonte à 63 millions de dollars, destiné à renforcer le secteur de

l'enseignement technique et professionnel, ainsi que la ratification de

construire 42 écoles ou instituts ou encore un centre de formation

professionnel dans les diverses régions libanaises en ratifiant 3 prêts pour

participer à leur financement. A cela s'ajoutent la réorganisation de

l'institut technique de l'éducation et l'obtention d'une donation de 10

millions de dollars destinés à construire un ensemble professionnel à

Damour, signature d'un accord d'aide avec les industries alimentaires, le

syndicat de l'impression dans l'objectif d'installer 2 écoles techniques

modèles dirigées par des industriels en coopération avec l'enseignement

technique et professionnel public, soutenu par l'Union Européenne, la

création d'un diplôme d'ingénieur technique. Enfin, il s'agit d'encourager

la formation de conseils consultatifs dans les écoles et les instituts de

l'enseignement technique et professionnel public.

A cela s'ajoute la bonne volonté des chefs d'entreprises

industrielles d'ouvrir leurs portes à la formation d'autant plus qu'il est

nécessaire de promouvoir une certaine participation entre les

établissements d'enseignement professionnel et les entreprises afin que

Page 138: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

ces dernières participent à la formation continue des apprenants dans le

cadre de leurs établissements, de leurs chantiers et de leurs usines. Ceci

est connu sous le non "de système dual" (appelé également "formation

par alternance).

On attend que cette multitude de mesures et de travaux aboutisse à

la modernisation de l'enseignement technique et professionnel et

l'accroissement de son efficacité et de sa productivité jusqu'à la résolution

des problèmes épineux, permettant ainsi un enseignement de bonne

qualité apte à réaliser l'équilibre dans le choix des spécialisations et ses

adaptations aux besoins effectifs du marché de l'emploi et des institutions

de production.

1.2.3 – Dans le domaine de l'enseignement supérieur28

L'enseignement supérieur a connu au cours de la dernière décennie

une remarquable extension se manifestant entre les années 1991-1992 et

1998-1999 par les faits suivants:

- accroissement du nombre des étudiants de l'enseignement supérieur

pour chaque 100 000 habitants, de 3053 à 3283.

- Augmentation du nombre des institutions de l'enseignement supérieur

de 18 au début de cette décennie à 24 institutions en 1999. Cette

extension s'est manifestée à travers l'ouverture de nouvelles facultés

d'application.

- Accroissement des effectifs de 85 495 à 10 1440, ce qui veut dire une

proportion de 19%.

- Hausse du pourcentage des étudiants affiliés à l'université libanaise de

44,6% à 58,88%, ce qui signifie que le secteur public a une plus grande

part que le secteur privé.

28 Les chiffres mentionnés sont pris des publications statistiques menées par le CRDP.

Page 139: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Hausse du pourcentage des filles affiliées à l'enseignement supérieur

de 47,8% à 51,64%.

Les points sus-mentionnés résument les efforts fournis dans le

cadre du renforcement de l'enseignement supérieur se caractérisant

essentiellement par l'ouverture d'un plus grand nombre de facultés et

d'instituts universitaires avec des modifications dans les programmes

d'enseignement et les diverses spécialisations relatives à chacune des

institutions universitaires. Ces réalités nécessitent une évaluation globale

des réalités et de la situation de l'enseignement supérieur ainsi que de

leurs liens avec le marché de l'emploi et les besoins du développement

économique et social.

A la lumière de tout cela, il est possible de résumer la réalité de

l'enseignement supérieur en ce qui concerne l'égalité, la qualité,

l'adaptation et la participation de la société, par les points suivants:

- On ne peut pas dire que toutes les institutions de l'enseignement

supérieur au Liban jouissent des mêmes critères de qualité. La chose

diffère d'une université à l'autre, d'une faculté à l'autre, voire dans la

même université suivant les conditions d'affiliation (concours

d'admission ou affiliation ouverte et libre), et suivant évidemment les

éléments humains et matériels disponibles.

- L'ambiance et l'environnement d'enseignement avec les bâtiments et

les équipements dont ils sont composés ne disposent pas toujours

d'éléments de qualité, vu que certaines institutions de l'enseignement

supérieur ou ses branches soient installées dans des bâtiments normaux

souvent dispersés où les bibliothèques et les ordinateurs ne sont pas

toujours disponibles selon les critères.

- A leur tour, les programmes d'enseignement manquent de cohérence et

de continuité et reflètent des divergences car il n'existe pas de référence

commune ou des textes imposant des critères d'évaluation déterminés.

Page 140: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Beaucoup d'universités ont comme références une université ou un

ensemble d'universités à l'étranger et la réputation de certaines d'entre

elles ne dépend pas uniquement des compétences de ses diplômés mais

aussi de la maîtrise d'une langue étrangère,.

- Il existe des écarts dans le niveau des professeurs qui sont en majorité

des contractuels c'est-à-dire qu'ils ne jouissent pas de la stabilité

nécessaire à tout enseignement et toute recherche.

- La recherche scientifique dans l'enseignement supérieur au Liban est

toujours au-dessous du niveau souhaité et souffre de la pénurie des

budgets et du petit nombre des compétences, comme elle souffre de

l'insuffisance de coopération, d'un côté, entre les institutions s'occupant

de ce domaine, et les besoins de développement économique et social,

de l'autre.

- Si le pourcentage d'affiliation, à l'enseignement supérieur des filles

dépasse celui des garçons, en revanche nous ne pouvons pas encore

parler d'égalité des chances d'apprentissage dans ce domaine parce que

cette affiliation diffère selon le type de l'université et selon le type de

spécialisation. Les chances des filles atteignent le maximum aux

universités: Le Saint-Esprit (60,3%) l'université Saint-Joseph vient à la

suite puis l'université libanaise et l'université de Balamand (49%). Alors

qu'elles représentent 44% et 46,5% dans les 2 universités les plus

chères: l'université américaine à Beyrouth et l'université américaine

libanaise, comme ce pourcentage s'élève dans les spécialisations en

langues et lettres, en sciences sociales, en pédagogie en sciences de la

santé, en publicité et documentation où le pourcentage des filles grimpe

jusqu'à 70% du total des inscrits. Quant aux garçons, leurs chances

dépassent 70% en génie et 60% en sciences pures et en droit, elles sont

de 50% en gestion, en médecine et en agriculture (1994 -1995). De

même l'écart entre les 2 sexes apparaît lors de la comparaison entres les

Page 141: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

étudiants et les professeurs, au niveau des étudiants, les filles

constituent la moitié et au niveau du corps enseignant le quart

seulement. A l'intérieur de ce corps, la proportion diminue tout en se

dirigeant vers les facultés d'application ou vers les diplômes supérieurs

ou encore vers les hauts titres, particulièrement le titre de professeur.

- La répartition actuelle des universités et des instituts de l'enseignement

supérieur au Liban souffre d'un déséquilibre entre les régions et ne

s'effectue pas selon nos besoins de développement et leurs critères.

- Les débouchés de l'enseignement supérieur ne correspondent pas aux

besoins du marché de l'emploi. La preuve en est qu'il existe un surplus

de médecins, d'ingénieurs et d'architectes, avocats au chômage. Ce

problème nous pousse à réagir et à dire qu'il est nécessaire d'instaurer

un système d'orientation scolaire et professionnelle permettant

l'économie des efforts et le dirigisme des dépenses.

- La faible participation des puissances sociales et économiques à la

structure des universités et instituts supérieurs.

- Les lourdes dépenses des parents à la scolarité de leurs enfants car les

frais de scolarisation dans certaines spécialisations dépassent de loin

ceux de l'étranger.

La situation mentionnée plus haut demande de déployer beaucoup

d'efforts en vue de l'améliorer. Rien de plus éloquent peut-être, de ce

point de vue que ce que l'accord de Taëf a prescrit en 1989, concernant le

redressement de la situation de l'université libanaise et le soutien et le

renforcement qu'il faut lui accorder, particulièrement, dans ses facultés

d'application. Ainsi que l'accord signé avec le programme de

développement des Nations-Unies en l'an 2000 et autres accords. Cela

constituerait un premier pas sur le chemin de la réforme.

Page 142: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

1.3 – Les leçons tirées de la réforme pédagogique: les points forts et

les points faibles

Il s'avère difficile, au stade où l'on est actuellement, de dégager les

leçons des efforts fournis et qui sont toujours à l'œuvre pour la

restructuration de notre secteur éducatif et ce, parce que les projets prévus

et mis à exécution n'ont pas dépassé jusqu'à présent les délais dans

beaucoup de cas. De là, il serait peut-être tôt de porter un jugement

définitif sur ce sujet, mais quand même, nous ne pouvons que signaler les

points forts et les points faibles, vu que l'évaluation est une opération

permanente et continue.

Les points forts

- Fixation de finalités et des objectifs à l'éducation et à des programmes

d'enseignement unifiés et, les mêmes, pour tous les libanais et ce pour

la 1ère fois au Liban.

- Ratification d'une structure d'enseignement se caractérisant par la

souplesse et la complémentarité, en outre on constate au niveau de ce

projet le souci de relier les unes aux autres, les diverses ramifications

de l'enseignement comme elle prévoit un itinéraire pour l'éducation

formelle et un, pour l'éducation non-formelle.

- Ratification de la scolarisation obligatoire jusqu'à l'âge de 12 ans, en

1ère phase et repoussée jusqu'à 15 ans en 2ème phase.

- Modernisation des programmes d'enseignement fondée sur la nécessité

de fournir à l'apprenant un ensemble de valeurs, de savoirs, de

compétences et de comportements relatifs à l'environnement, à la santé

et à l'égalité entre les sexes. Cette modernisation se réalise aussi et

surtout par l'introduction de la technologie et de l'ordinateur en reliant

certaines écoles aux réseaux internationaux de l'Internet.

Page 143: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Faire de l'apprenant l'agent principal de l'opération éducative en

insistant sur l'utilisation de méthodes actives, particulièrement le

travail de groupe et en groupe.

- Instaurer un système d'évaluation fondé sur le développement des

capacités de l'apprenant et ses compétences, ainsi que la production de

guides pédagogiques et des cahiers d'évaluation adaptés.

- Intégrer les conceptions de l'éducation moderne aux textes législatifs

relatifs à l'enseignement

- Adoption de programmes d'enseignement détaillés pour ce qui est des

finalités, des objectifs et des contenus dans toutes les matières. A cela

s'ajoute le fait que le livre d'histoire, d'instruction civique et

d'éducation nationale soient obligatoires pour toutes les écoles

publiques et privées.

- Mener des études et recherches portant sur les différents éléments et

aspects du système éducatif, notamment les études concernant les

acquis.

- Formation d'un grand nombre de cadres libanais dans les domaines de

l'évaluation, de la production de livres etc.

- Mettre en place un mécanisme d'harmonisation et d'aide entre les

diverses institutions publiques et privées concernées par l'opération

éducative.

- Créer des liens solides au niveau accords d'aide avec certaines

organisations arabes et mondiales en tirant profit des expériences

mondiales, multiples, par le biais des projets de renforcement de

structuration du secteur éducatif et la signature d'un nombre de prêts

avec les banques et les institutions financières arabes et mondiales

(comme la banque mondiale et la banque islamique).

- Mise en place d'un système d'administration de l'information

pédagogique de façon globale.

Page 144: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Accroître l'efficacité du système d'enseignement en réduisant le taux

d'échec et d'abandon qui relèvent de l'existence dans le système

d'enseignement de déficiences auxquelles il faudra remédier.

- Accroître l'efficacité du système d'enseignement en augmentant la

proportion de l'affiliation scolaire et en consolidant l'unité et la

cohésion nationales entre les citoyens de la même patrie, par le biais

aussi de la concordance entre les débouchés du système

d'enseignement et les besoins du marché de l'emploi en augmentant les

proportions d'adhésion à l'enseignement professionnel et en

diversifiant ses spécialisations et ses branches ainsi que les branches de

l'enseignement général. Il en va de même pour ce qui est de

l'augmentation de la proportion d'adhésion à l'enseignement supérieur.

- Œuvrer au dirigisme des dépenses là où cela est possible comme le

regroupement des écoles dont le nombre des élèves est moins de 50,

avec d'autres écoles à proximité.

- Baisse de la proportion de l'analphabétisme.

- Définir pour les écoles une "architecture normalisée" économique et

prévoyant l'accès des personnes handicapées.

- Fixer des critères objectifs pour le choix des directeurs d'écoles.

- Faire en sorte de pouvoir accueillir les élèves qui affluent aux écoles

publiques.

- Rendre efficace le système d'enseignement non formel par la

formation professionnelle.

- Œuvrer à ouvrir de nouvelles écoles techniques au Liban.

- Elaborer des études et faire des recherches portant sur les difficultés

d'apprentissage des élèves, l'administration éducative, le système

d'orientation et d'information etc.

- Recycler le corps enseignant et arrêter le plan quinquennal pour la

formation de 6200 enseignants à l'école normale.

Page 145: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Faire construire 33 bâtiments scolaires financés par les prêts de

l'étranger et les équiper en laboratoires fixes, en ordinateurs, ainsi que

des équipements pour les matières artistiques; de technologie et

d'éducation sportive de sorte que ces équipements soient complétés

dans les années à venir.

- Faire promulguer un décret autorisant au secteur privé, s'il en est

besoin, la construction d'écoles qui seront louées par l'Etat, pour une

durée déterminée, au terme de laquelle le Ministère de l'Education en

devient le propriétaire.

Les points faibles, les plus importants

- Ne pas mettre en place un plan d'exécution accompagnant le plan de

redressement pédagogique, prenant en compte les besoins des écoles,

lors de l'application des Nouveaux Programmes, en enseignants pour

les nouvelles matières introduites au programme, en bâtiments et en

équipements et matériel pédagogique.

- Hypertrophie du nombre des enseignants jointe à une baisse de leur

niveau de compétence professionnelle imputable principalement, à

l'interruption du processus de recyclage. En bref, on peut dire qu'il

s'agit d'un manque qualitatif et d'un surplus quantitatif.

- Déséquilibre au niveau de la remédiation dans les divers domaines et

composantes du plan de redressement pédagogique, l'amélioration des

programmes n'a pas été accompagnée d'une amélioration au niveau des

services éducatifs tels les conseils et le suivi psychologique ou encore

l'orientation scolaire et professionnelle.

- Le cumul d'emplois dans le travail de certains organismes éducatifs

comme conséquence normale de l'absence d'une nouvelle structure

administrative du Ministère de l'Education et de l'Enseignement

Supérieur.

Page 146: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Insuffisance de la durée déterminée destinée à l'exécution du plan

éducatif.

- Insuffisance de la formation des enseignants, particulièrement des

enseignants des matières nouvellement introduites ou innovées, en

qualité et en temps.

- Omission d'institutionnaliser les unités et les structures administratives

nécessaires au plan de redressement éducatif et l'élaboration des

Nouveaux Programmes. L'unité de la carte scolaire, par exemple,

attend toujours les textes législatifs nécessaires, ainsi que l'organisme

de l'orientation et des conseils qui est toujours en situation illégale du

fait que son fonctionnement empiète sur celui de l'inspection et vice-

versa. D'où résulte une situation conflictuelle. De même pour l'unité

de l'évaluation au Centre de Recherche et de Développement

Pédagogiques et qui a besoin d'être développée et modernisée.

- Inadéquation des désignations aux postes vacants dans nombre

d'administrations du Ministère de l'éducation aux compétences

requises. Et, faut-il le rappeler, les cadres formés ne font pas toujours

partie des titulaires de ces ministères, ainsi beaucoup de commissions

et de comités, particulièrement, le comité chargé de la planification,

étaient temporaires et ponctuels + ce qui a affaibli la politique

éducative, sachant que l'unité à qui est confiée la planification est une

unité intégrante au Centre de Recherche et de Développement

Pédagogiques et qui a été plus tard consolidée et renforcée par le biais

d'un programme conjoint avec la banque mondiale.

Page 147: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Insuffisance d'harmonisation dans le travail des administrations et

celui de certains services destinés à renforcer le secteur éducatif.

- Insuffisance de l'évolution des structures et des cadres administratifs

en vue de répondre plus efficacement aux exigences du redressement

éducatif.

- La grosse quantité de livres scolaires prévus et ses conséquences

négatives sur la constitution physique de l'élève est une des raisons

invitant à repenser ces livres et à remettre en question les modalités de

leur élaboration afin d'y remédier, notamment dans le 1er module de

l'Education de Base. Aujourd'hui certaines écoles expérimentent

l'éducation globale.

- Malgré tous les efforts fournis, nombreux sont les enfants qui n'entrent

pas au jardin d'enfants et l'écart entre le pourcentage d'adhésion brut et

le pourcentage net est toujours élevé dans le cycle primaire. Comme il

est difficile à beaucoup d'élèves d'acquérir le minimum acceptable des

compétences d'apprentissage dans les divers cycles de l'enseignement.

Comme faut-il rappeler qu'une grande partie des bâtiments scolaires et

des équipements sont encore en-dessous du niveau requis.

- Absence de recensement global. L'échantillon constitue la seule source

de renseignements.

- Absence de plan de développement social et économique globale et

cohérent, ce qui rend difficile la concordance des débouchés avec le

marché de l'emploi et aboutit au gaspillage apparaissant dans

l'incompatibilité entre les choix des élèves et des étudiants et les

besoins du marché de l'emploi 65,4%29 en effet des élèves de seconde

ont choisi les professions intellectuelles et scientifiques et celles des

cadres supérieurs alors que ces catégories professionnelles ne

29 Dr. Hassane Joumaa, Dr. Fawzi Ayoub et autres: L'orientation scolaire et professionnelle pour lesétudiants du secondaire au Liban, CRDP, Beyrouth, 1999.

Page 148: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

représentent que 20% des besoins du marché de l'emploi et 9% ont

choisi leur profession dans le secteur tertiaire, sachant que ces

professions représentent 59,5% des besoins du marché de l'emploi.

- Retard des labeurs dépensés pour le regroupement des bâtiments de

l'université libanaise et sa modernisation.

- Malgré le fait d'avoir commencé à œuvrer pour la mise en place de

l'éducation non formelle dans l'enseignement professionnel, il reste

beaucoup à faire au niveau de son amélioration et sa généralisation.

- Lenteur de la remise en question de l'enseignement supérieur à la

lumière de la rénovation des programmes, par les responsables

concernés.

- Nous nous arrêtons là, sachant que nous avons encore besoin de

fournir beaucoup d'efforts pour faire évoluer les concepts de

l'éducation moderne dans la mentalité et l'esprit de tous ceux qui

travaillent dans ce domaine, car, comme on le sait, les évolutions en

matière d'éducation sont lentes, qu'elles ne tiennent pas, loin s'en faut,

au seul changement des structures et des textes mais mettent en jeu

l'évolution des esprits.

1.4 – Les problèmes et les défis auxquels l'éducation est confrontée à

l'aube du 21e siècle

Déterminer les problèmes auxquels l'éducation est confrontée et les défisqu'elle doit relever à l'aube du 21ème siècle, nous épargne l'effortde chercher, car le livret spécial des "orientations stratégiques del'éducation et de l'enseignement au Liban pour l'an 2015, publié parle ministère de l'éducation et de l'enseignement supérieur en datedu 12/10/2000 par le biais du comité de détermination des aspectsstratégiques de l'éducation et de l'enseignement et le suivi de lamise en application du plan de redressement pédagogique" présidépar M. Le Ministre, a résumé ces problèmes et ces défis commesuit:

Page 149: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Le premier défi: Assurer les mêmes chances d'apprentissage pour tous

les libanais et éliminer les foyers de privation, en effet, on accuse une

insuffisance relative des chances d'apprentissage, notamment en ce qui

touche, d'une part, l'enseignement des enfants dans le pré-scolaire et

les adolescents qui ont abandonné l'école à un âge avancé et, d'autre

part, les jeunes qui ont opté pour l'enseignement secondaire et

l'enseignement supérieur, et les adultes en vue d'abolir

l'analphabétisme car malgré l'extension des chances d'apprentissage

dans le courant des 3 dernières décennies 30% des enfants entre 3 et 5

ans n'ont pas pu encore avoir accès au pré-scolaire ainsi, le taux total

de l'adhésion à l'enseignement secondaire a atteint 60% en 1999 et

13,6% sont toujours analphabètes. A cela s'ajoute les foyers de

défavorisés dans certaines régions libanaises (les banlieues de

Beyrouth, certaines régions du Nord, de la Bekaa et du Sud) et dans

certaines catégories sociales défavorisées, abstraction faite, le besoin

d'assurer des chances d'apprentissage à ceux qui doivent suivre un

enseignement spécialisé (handicapés, surdoués…). En bref, ces

orientations stratégiques estiment que le défi dans ce domaine consiste

à accroître le potentiel d'apprentissage des habitants et à le promouvoir

au rang des pays développés.

- Le second défi: Assurer la qualité de l'enseignement à la lumière des

conditions humaines et matérielles conformes à tous les étudiants

libanais de sorte qu'il n'y ait plus de divergence dans la qualité de

l'enseignement, que ce soit au niveau du secteur d'enseignement

(public et privé) ou de celui de l'emplacement géographique

(Mouhafazat) ou enfin du lieu de résidence (région rurale ou région

urbaine), tant sur le plan des matières et des thèmes d'enseignement,

que sur le plan des connaissances intellectuelles. A cela viennent

s'ajouter les problèmes de qualité que pose l'enseignement technique et

Page 150: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

professionnel en ce qui concerne l'inadaptation des compétences

acquises par les diplômés dans cet enseignement, la plupart des cas,

aux exigences des secteurs de productivité libanaise et notamment le

fait que les spécialisations disponibles ne soient pas à même de

répondre aux besoins du marché de travail, à la main-d'œuvre, sans

compter, bien sûr, les carences dans les conditions matérielles et

humaines adéquates, propres `a assurer un enseignement technique et

professionnel perfectionné. Quant à l'enseignement supérieur, les

éléments de qualité font souvent défaut et ce, dans ses différentes

institutions où les proportions varient d'une université à l'autre pour ce

qui est du cadre de l'apprentissage, des programmes adoptés, des

conditions de recherche scientifique et des éléments humains

travaillant dans ces institutions.

- Le 3ème défi: Assurer la fusion sociale et nationale car une grande part

de la dislocation de la société libanaise, notamment, durant les derniers

événements que le pays a connus, de 1975 à 1990, a porté atteinte en

partie au système d'enseignement au Liban, vu que ces institutions

comptent parmi les plus importants partis responsables de l'éducation

nationale et du développement des capacités de dialogue, de

l'acceptation de l'Autre et la reconnaissance du fait que la diversité

culturelle constitue une richesse, tant au pays qu'aux citoyens, cela

suppose la mise en place d'un programme d'enseignement souple

propre à créer une dynamique sociale et nationale par le biais

d'institutions ouvertes, les unes aux autres, et par le biais d'un

enseignement qualitatif correct.

- Le 4ème défi: La contribution de l'enseignement à la satisfaction des

besoins du marché de l'emploi et à l'amélioration sectorielle. Le Liban

affronte de sérieux problèmes au sujet de la contribution du système de

l'enseignement au développement économique et social, notamment à

Page 151: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

l'heure de l'accélération du progrès technique et tous les changements

intervenus dans le monde. Ces transformations imposent une nouvelle

optique et de nouvelles approches, permettant de faire face à la

concurrence dans tous les domaines, ce qui impose d'assurer des forces

actives ayant les compétences et les spécialisations dont a besoin le

marché de l'emploi et capables d'affronter la concurrence car, il existe

un terrible dysfonctionnement entre les débouchés du système de

l'enseignement et les besoins du marché de l'emploi, ceci apparaît

clairement à travers le chômage des médecins, des avocats et des

ingénieurs, il existe, en effet 7000 ingénieurs affiliés au syndicat et qui

sont au chômage, 3 médecins contre une infirmière et un médecin pour

chaque 325 citoyens contre un pour 446 aux Etats-Unies.

- Le 5ème défi: Les subventions versées à l'enseignement et les

ressources nécessaires au financement. Sous le poids de l'augmentation

de la dette publique au Liban qui atteint 23 milliards de dollars, ce qui

équivaut en effet à 135% du produit national brut et d'un budget en

déficit, ce qui va sans doute augmenter les problèmes et compliquer les

possibilités de solutions. En effet, les subventions versées pour

l'enseignement a atteint 2011 milliards de livres libanaises (ce qui

équivaut à 1 674000000 dollars) en 1998 c'est-à-dire 10,2% du PNB et

qui représente un pourcentage élevé, comparé à d'autres pays plus

développés que le Liban. D'autre part le lot des parents dans les frais

de scolarité est de 67% environ, mais le problème réside dans le fait

que cet excédent de dépenses ne correspond pas aux services offerts,

dont la quantité et la qualité font défaut. de même les dépenses

assumées par les familles dans l'enseignement privé payant sont

considérées comme excessives.

- Le 6ème défi: Il traite de la question de l'administration du système

éducatif. Relever les défis sus-mentionnés a besoin de ressources

Page 152: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

humaines et matérielles comme d'une bonne gestion ainsi qu'une bonne

gérance concernant le rôle de l'Etat dans l'enseignement en ses 2

secteurs public et privé, les modalités de la prise des décisions, la

structure de l'administration éducative, les méthodes de travail, les

ressources humaines et administratives et ce, en incitant tous les

secteurs publics et privés à participer effectivement à l'opération de

redressement pédagogique de façon à pouvoir réaliser la justice et

l'égalité des chances d'apprentissage et à prendre les décisions basées

sur des informations et des études, selon une structure englobant tous

les responsables du plus bas de l'échelle administrative au plus haut.

Tout cela exige une réforme globale de l'administration éducative

fondée sur les principes de la procédure de réforme, rendue publique

dans toutes les administrations de l'Etat. Comme il exige une bonne

relation avec les administrations dans les autres secteurs de sorte qu'il y

ait une harmonisation et une coopération à tous les niveaux et dans tous

les domaines.

Page 153: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Chapitre 2Les contenus de l'éducation: les principes, les hypothèses et les mécanismes de

changement et de modification.2.2.1 – Les programmes d'enseignement: leur évolution, leurs principes et les

hypothèses sur lesquels ils étaient fondés..2.1.1 – Processus de la prise des décisions propres à l'élaboration des programmes

d'enseignement, leur application et leur évaluation

2.1.2 – Les objectifs généraux et les principales hypothèses sur lesquelles étaient

fondés les programmes d'enseignement

2.1.3 – Les stratégies de l'enseignement et de l'apprentissage (méthodes, formation

et recyclage des enseignants)

2.1.4 – Les contenus de l'éducation et les mécanismes de changement et de

modification.

2.2 – Principales réalisations quantitatives et qualitatives durant la dernière

décennie

2.2.1 – Les facteurs incitatifs de la réforme des programmes d'enseignement

2.2.2 – Les organismes et les institutions qui ont contribué à l'opération de

changement et de modification

2.2.3 – Les domaines affectés par le changement: les nouvelles disciplines, le

contenu des matières d'enseignement et ses thèmes (enseignement

général, enseignement technique et professionnel, enseignement

supérieur, éducation formelle et non-formelle

2.2.4 – Les stratégies adoptées dans l'évaluation de la réforme des programmes

(planification, application et suivi)

2.2.5 – Les points forts, les points faibles et les solutions adoptées

Page 154: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

2 – Les contenus de l'éducation: les objectifs, les hypothèses et les

mécanismes de changement et de modification

Cette partie du rapport traite des contenus de l'éducation et des

objectifs sur lesquels ils ont reposé en déterminant les mécanismes du

changement et de modification, notamment pour ce qui est des

programmes de l'enseignement et son évolution dans ses différentes

composantes, en déterminant aussi les organismes et les institutions qui

ont collaboré à l'opération du changement et de modification, à la prise

des décisions et des stratégies adoptées tout en rendant compte des points

forts et des points faibles ainsi que des solutions adoptées. Il est à signaler

dans ce domaine que les changements intervenus au cours des dernières

années ont touché fondamentalement les programmes dans les étapes de

l'enseignement général pré-universitaire et un peu moins les programmes

de l'enseignement technique et professionnel. Quant aux changements

dans les programmes de l'enseignement supérieur, ils ne font que

commencer. ces différents degrés au niveau du changement sont dus au

fait que le plan de redressement pédagogique et tout ce qui y a émané a

imposé un changement global dans le système de l'enseignement et sa

structure. Il est donc normal que ce changement commence du plus bas

point de l'échelle scolaire pour atteindre progressivement le plus haut

degré de l'enseignement supérieur.

7 ans ont passé jusqu'à ce jour sur le plan de redressement, ce qui

nous conduit à dire qu'on peut admettre qu'il ne soit pas encore complété

puisque le délai qu'on lui a accordé est de 9 ans et ce délai n'a pas encore

expiré. De là, nous allons essayer dans cette partie du rapport de traiter

les différents points qu'il englobe mais dans les limites des données

disponibles et dans les limites de ce qui a été possible d'atteindre dans les

étapes du changement déterminé par le plan de redressement

pédagogique.

Page 155: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

2.1– Les programmes de l'enseignement: leur amélioration, les

objectifs et les hypothèses sur lesquels ils se sont basés

Tous ceux qui s'occupent de pédagogie au Liban sont désormais

convaincus que les programmes d'enseignement doivent être revus et

réformés de manière radicale. Les programmes n'ont pas été révisés

depuis leur entrée en application il y a déjà un quart de siècle, car ils

datent de 1968–1970 et 1971. Donc leur remise en question s'impose dans

l'enseignement général pré-universitaire, ce qui a été fait en approuvant et

ratifiant les Nouveaux Programmes de l'enseignement général, de ses

finalités, ses objectifs généraux et spécifiques dans chacune des matières

et chacune des étapes ou cycle scolaire y compris les contenus, et ce, par

le décret no 10227 en date du 8 mai 1997 du conseil des ministres et par

le décret no 3175 en date du 22/06/2000 pour la matière d'histoire. Quant

aux programmes de l'enseignement technique et professionnel, ils

remontent aux années 1967 et 1970 avec quelques modifications en 1983.

Aucun changement radical n'a eu lieu au niveau de cet enseignement

qu'au début de 1997 et qui a paru en 1999 dans les programmes du

baccalauréat technique (BT) et le diplôme de technicien supérieur (TS)

comme il est attendu que ces changements se poursuivent une fois

terminée la nouvelle structure de cet enseignement, et en l'an 2000.

L'enseignement supérieur, quant à lui, se distingue en ce que les

changements intervenus dans les programmes diffèrent d'une institution à

l'autre et d'une faculté `a l'autre à l'intérieur d'une même institution. Les

nouveaux programmes de certaines facultés sont étroitement liés à leur

récente création, sachant que les facultés déjà existantes effectuent de

temps à autre des modifications à leurs programmes, il reste difficile, en

effet, de parler d'un changement global dans ce domaine.

Page 156: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

2.1.1 – L'orientation de la prise des décisions relatives à l'élaboration

des programmes de l'enseignement, leur application et leur

évaluation

Il est nécessaire de rappeler que les programmes nationaux

résultent d'un processus placé sous la responsabilité des organismes

officiels représentés par le Ministère de l'Education, ses Directions et ses

départements. Ces programmes sont fixés et déterminés par des décrets et

des décisions élaborés par les responsables concernés.

Ceci ne veut pas dire que ce processus s'effectue automatiquement

et par roulement car en dépit de la forte centralisation et l'exclusivité du

pouvoir en ce qui concerne les décisions dans ce domaine, nous

constatons que tous ceux qui sont concernés par l'éducation, que ce soit

sur le plan individuel ou sur celui des institutions, et malgré les

événements qui ont affecté tous les libanais, ont été tous mobilisés et ont

efficacement participé à préparer le terrain pour que ces changements

interviennent dans le système éducatif au Liban et par conséquent dans

les programmes de l'enseignement. Ceci est dénoté par les points

suivants:

- L'accord de Taëf en 1989 eu égard à la nécessité de réformer

l'enseignement et de remettre en question les programmes, les améliorer

et en opérer une refonte de manière à renforcer l'unité et la cohésion

nationales et à appliquer l'enseignement obligatoire jusqu'à la fin du

cycle primaire au moins.

Cet accord fut conclu suite à un diagnostic des députés des réalités de la

situation au Liban et leur concordance à considérer qu'une des clés de la

réforme générale est celle des programmes.

- Le projet d'un nouveau système éducatif au Liban émane du "plan de

redressement pédagogique" approuvé en conseil des ministres en date

du 17/08/1994. Il prône, entre autres objectifs, l'amélioration "des

Page 157: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

structures du système éducatif" et l'élaboration d'un système éducatif"

conçu dans une optique résolument moderne. La nouvelle structure a

été ratifiée en 1995 et les Nouveaux Programmes en 1997.

Pour un dossier aussi délicat qu'important le Centre de Recherche

et de Développement Pédagogiques a eu le souci de consacrer tout le

temps nécessaire à l'étude de la question et de faire participer à

l'élaboration du projet le plus grand nombre possible de responsables 400

à peu près, des secteurs privé et public ainsi que des experts en éducation

libanais ou délégués par les instances internationales, les Nations-unies,

l'Unesco et l'Unicef.

En d'autres termes, la restructuration du système éducatif proposée

par le Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques ne

représente pas uniquement le point de vue de cette institution, il résulte

d'une participation de très large envergure de tous les responsables

pédagogiques, le Centre de Recherche et de Développement

Pédagogiques ne jouant en l'occurrence qu'un rôle de catalyseur de toutes

les forces vives en matière d'éducation à l'échelle nationale. Ces

responsables sont répartis en commissions relatives à chaque matière,

supervisées à leur tour par un comité de planification et de suivi et par un

comité consultatif dirigé par le Président du Centre de Recherche et de

Développement Pédagogiques, coordonnateur général.

Un organisme technique, des coordonnateurs, un comité de

l'évaluation et des examens ainsi qu'un comité responsable de la

formation, sont associés à ce travail, épaulés d'experts de tous les pays,

particulièrement, la France.

Finalement, après de longues consultations et de nombreuses

discussions la 4ème version du projet a été ratifiée au cours d'une réunion

au bureau du Ministre de l'Education Nationale de Jeunesse et des Sports

et le conseil des ministres promulguant les décrets nécessaires, laissant

Page 158: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

une marge importante au Ministre de l'Education permettant de

promulguer, au besoin, des instructions relatives aux modifications ou à

l'éclaircissement de certains détails contenus des programmes, des

objectifs d'apprentissage pour chaque matière et des méthodes

correspondantes et ce, sur propositions du conseil des spécialistes au

Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques.

- La mise en application des programmes parue dans les textes du même

décret, par lequel ont été déterminés et fixés les programmes de

l'enseignement général pré-universitaire et ses objectifs en 1997, par le

biais d'un calendrier fixant 4 ans pour cette mise en application,

expirant en 2000-2001. Ce calendrier est réparti comme suit:

Le jardin d'enfants: en 1997-1998, les programmes des 1ère, 4ème et

7ème année de l'Education de Base ainsi que ceux de la seconde en 1998-

1999. Les programmes de la 2ème année, 5ème et 8ème année de l'Education

de Base ainsi que ceux de la classe de Première qui ont suivi en 1999-

2000, et cette année 2000-2001 c'est le tour des classes de 3ème, 6ème et

9ème année de l'Education de Base ainsi que de ceux de la 3ème année

secondaire (Terminale).

- Pour ce qui est de l'évaluation: Le décret 10277 a considéré que les

programmes étaient en état de révision continue de la part du Centre de

Recherche et de Développement Pédagogiques à raison d'une révision,

au moins, tous les quatre ans, donnant lieu à des modifications

conformément aux normes adoptées en principe, dans l'évaluation des

programmes. Il est, en effet, à signaler que ces programmes parus en

mai 1997 n'englobaient pas un système d'évaluation. En fait, ce système

n'a pas été mis en place que plus tard. Il a paru en 2 étapes: la 1ère en

1999 consistant en l'évaluation du travail quotidien des élèves et la 2ème

en 2000 portant sur les examens officiels, qu'un décret s'y rattachant,

sera promulgué ultérieurement, alors que les modalités des questions

Page 159: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

d'examen sont fixées par une décision et des instructions ministérielles

sur propositions présentées par le CRDP qui a constitué un comité pour

ce faire ayant déjà exécuté le travail qui lui a été confié.

Il est à noter que le plan de redressement pédagogique a été

accompagné d'études et de recherches dont la plus importante est celle de

la mesure, estimation des acquis d'apprentissage qui témoigne de la

divergence suivant le secteur de l'enseignement, la situation géographique

et démographique, selon les matières d'enseignement, les thèmes et les

compétences qui s'y rapportent. A cela s'ajoutent les conditions dans

lesquelles se déroule l'opération d'apprentissage. D'autres études ont été

menées sur le système d'apprentissage. Signalons que toutes ces études

ont contribué à l'orientation des décisions prises dans le domaine de la

restructuration du secteur de l'éducation et les modifications des

programmes.

Cet état de fait sus-mentionné, s'applique non seulement à

l'enseignement général pré-universitaire mais aussi sur l'enseignement

technique et professionnel pour lequel un plan de redressement a été mis

en place aussi.

A fait suivre les programmes du bac technique et du TS par le

Ministère de l'enseignement technique et professionnel et de ses divers

organismes qui associent de nombreux comités de professionnels et de

spécialistes, épaulés par un bureau technique de planification.

L'élaboration de ces programmes étant achevée, fut approuvée par un

décret promulgué par le conseil des ministres. Et l'an 2000 voit paraître la

nouvelle structure de l'enseignement technique et professionnel dans le

cadre d'une nouvelle structure de l'enseignement au Liban par l'arrêté no

31 en date du 16/08/2000. Cette structure a été élaborée par un comité

d'experts libanais, que le ministre de l'éducation a constitué à ce sujet.

Page 160: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Quant à l'enseignement supérieur, l'élaboration des programmes de

l'UL qui est l'université officielle, se fait par décrets arrêtés par le conseil

des ministres sur proposition des conseils de la faculté et de l'université,

allant jusqu'au ministre concerné.

Pour ce qui est du système des universités privées, ceci relève des

conseils de ces universités sous la surveillance indirecte du conseil

supérieur de l'enseignement supérieur par le biais des suggestions

d'attributions de permis et de l'équivalence des diplômes.

Quant à l'évaluation de programmes, conformément aux normes

adoptées, il est très rare qu'elle se fasse dans les institutions de

l'enseignement supérieur au Liban, la preuve réside dans le fait qu'il

n'existe pas d'études évaluatives, exception faite, d'une étude30 présentée

par Docteur Nemer Frayha lors d'un congrès au sujet de l'UL publiée

ultérieurement comme une première approche ou une première initiative

dans cette perspective.

De ce qui précède, la lumière est faite sur la procédure de la prisedes décisions relatives aux programmes, à leur mise en application et àleur exécution, et l'on peut comprendre qu'elle est en fait sous laresponsabilité des organismes officiels en collaboration avec lesassociations de la société et de ses institutions éducatives à des degrésdifférents et sans que cette collaboration ou cette coopération prennent uncaractère institutionnel, lui conférant éternellement cette tâche et cesfonctions. Il s'avère utile de citer, à titre d'exemple, le comité deplanification et le comité consultatif au Centre de Recherche et deDéveloppement pédagogiques auxquels l'élaboration des programmes del'enseignement général pré-universitaire était confiée et dont le rôle estterminé avec l'achèvement de l'élaboration des programmes.

30 Docteur Nemer Frayha "Introduction à l'évaluation des Programmes de l'université libanaise aucongrès du rôle de l'université dans une société diversifiée, Liban, 1998.

Page 161: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

2.1.2 – Les objectifs généraux et les hypothèses sur lesquels sont

fondés les programmes

2.1.2.1 – L'enseignement général pré-universitaire

Le changement des programmes est engendré par les hypothèses

suivantes:

- Existence de failles et de déficiences dans les programmes en vigueur,

avant 1997 (du début de l'application des Nouveaux Programmes). Les

différentes études élaborées, soit au Centre de Recherche et de

Développement Pédagogiques, soit au dehors ont montré que le

système de l'enseignement et par conséquent les programmes, souffrent

de déficiences rendant difficile de parler d'un système unifié

d'éducation et d'enseignement au Liban. Et ce, pour les raisons

suivantes:

٠ Divergences et diversification des systèmes de l'enseignement et de

ses procédés par rapport au type d'école, à la situation géographique

et démographique. En effet, 2 tiers des élèves sont affiliés à

l'enseignement public et le reste fréquente les écoles privées. Comme

on constate des divergences dans les niveaux d'enseignement du côté

des objectifs, des matières, des thèmes et des compétences cognitives

ou de celui des conditions sociales et pédagogiques où se déroule

l'opération éducative faisant ainsi des pourcentages élevés

d'affiliation scolaire au primaire une sorte d'égalité purement

formelle.

٠ L'enseignement se réduit souvent à de simples connaissances et des

compétences de mémorisation et de reproduction des informations

sans tenir compte de la capacité à mettre en application les

connaissances acquises ni d'autres compétences de type intellectuel

ou en rapport avec la créativité (résoudre des problèmes – analyser –

créer – produire – inventer). A titre d'exemple, l'étude de la mesure

Page 162: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

des acquis menée par le Centre de Recherche et de Développement

Pédagogiques en collaboration avec l'Unesco et l'Unicef nous

apprend que 86,4% des élèves ont atteint le niveau de maîtrise dans

le domaine de la connaissance contre 15,6% seulement dans le

domaine de l'analyse et ce, en 4ème année primaire31.

٠ Absence d'objectifs généraux et de planification de l'éducation: Les

décrets no 9099 et 9100 en date du 08/01/1968 et les décrets 2150 et

2151 en date du 06/11/1971 qui sont en vigueur ne font pas état des

finalités de l'enseignement. On s'est contenté de déterminer des

objectifs spécifiques pour chacun des cycles d'enseignement.

٠ Existence de déficiences dans le système scolaire. En effet, un grand

nombre d'enfants quittent l'école avant même d'acquérir le minimum

des compétences d'apprentissage. Ceci apparaît clairement dans le

pourcentage élevé de retard scolaire touchant un tiers environ des

élèves du primaire et 45% des élèves du complémentaire ainsi que

l'abandon qui touche 31,7% des élèves de cette même étape.

٠ Faiblesse externe du système de l'enseignement y compris les

programmes du fait de leur manque de contribution à la cohésion

nationale et au développement économique et social.

٠ Adoption d'une méthodologie d'enseignement s'appuyant sur la

méthode magistrale dont l'élément central est l'enseignant. Cette

méthode est également fondée sur le travail individuel et néglige les

techniques de travail en groupe et l'apprentissage de type coopératif.

٠ Adoption du système classique d'évaluation axé sur la note et les

examens ne tenant pas compte d'un système d'orientation et de

conseils pédagogiques.

31 Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques (CRDP): Mesure des acquis au Liban pourla 4ème année primaire de l'année scolaire 1994-1995, Beyrouth 1996.

Page 163: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ Faiblesse de l'enseignement technique et professionnel relativement

à l'enseignement général, les élèves de l'enseignement professionnel

représentent, en effet, au cycle complémentaire, 1,25% des élèves du

même cycle, et 27% des élèves du cycle secondaire.

٠ Minceur de l'harmonisation entre les différents partis de l'opération

éducative à tous les niveaux.

٠ Il y a des divergences dans la dénomination des classes car les écoles

privées optent pour des dénominations différentes pour une même

classe et ceci à cause de la diversité des programmes adoptés, comme

on observe une certaine ambiguïté dans la distinction entre les divers

cycles d'enseignement et une certaine difficulté de passer d'un filière

à l'autre ou d'une branche à l'autre et quand cela arrive, c'est de

manière arbitraire.

٠ l'impuissance à accompagner le progrès scientifique et l'évolution

technologique caractéristiques de notre temps.

٠ Absence de programmes pédagogiques spécifiques pour les enfants

ayant des besoins particuliers.

Quant aux principes sur lesquels sont fondés les Nouveaux

Programmes de l'enseignement général pré-universitaire, ils se reflètent

dans les finalités du plan de redressement pédagogique, dans ses cadres

et dans les objectifs généraux des programmes tels qu'ils ont paru dans

la nouvelle structure de l'enseignement et dans les programmes. Ici,

faut-il insister sur les points suivants:

Page 164: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Les objectifs généraux et les finalités

٠ Fixer des finalités et des objectifs pour les programmes de

l'enseignement, unifiés et unissant tous les libanais cette

restructuration à partir de laquelle seront élaborés les programmes

scolaires s'inspire des principes du plan de redressement

pédagogique et de ceux, mentionnés dans l'introduction de notre

nouvelle constitution émanant de l'accord de Taëf "Ces programmes

se proposent de développer la personnalité du libanais en tant

qu'individu, en tant qu'élément productif d'une société libre et

démocratique, en tant que citoyen obéissant aux lois et attaché aux

principes qui fondent l'existence de la patrie, ces programmes

satisfont également aux impératifs dictés par la volonté d'édifier une

société évoluée, cohérente où les citoyens vivent unis dans un

climat de liberté, de justice, de démocratie et d'égalité.

٠ La formation de l'individu doit être conçue de telle sorte qu'il puisse

se réaliser lui-même, assumer ses responsabilités, adopter un

comportement moral, traiter avec autrui dans un esprit de

citoyenneté responsable et de fraternité humaine dans les domaines

suivants:

- intellectuel et cognitif (savoirs et compétences)

- affectif moral (prise de position, valeurs)

- dynamique (comportement)

Cette capacité est renforcée par la pratique des activités culturelles,

sociales, artistiques et sportives dans la limites des moyens de

l'individu et de ses désirs.

Elle est également renforcée par l'introduction de l'éducation civique

(et morale), écologique (démographie et urbanisme compris),

Page 165: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

sanitaire (et familiale) dans les cursus correspondants aux divers

cycles de l'enseignement.

- Formation du citoyen: ces programmes visent à l'édification d'une

société libanaise unie, homogène, capable d'assumer son rôle dans la

civilisation mondiale en général et arabe en particulier.

Ces programmes visent à former un citoyen:

٠ Fier de son pays et de son appartenance à ce pays, engagé dans la

défense de sa cause.

٠ Fier de son appartenance et de son identité arabes.

٠ Conscient de son héritage spirituel issu des religions célestes et

attaché aux valeurs et à l'éthique humaines.

٠ Imprégné de son histoire nationale collective, rejetant tout sectarisme

étroit et aspirant à une société unifiée et ouverte à toute l'humanité.

٠ Œuvrant pour l'intérêt public et soumis aux lois dans le cadre du

pacte de coexistence nationale.

٠ Attaché à la langue arabe, sa langue nationale officielle et capable de

s'en servir en toute maîtrise et efficacement dans tous les domaines.

٠ S'efforçant d'instaurer l'esprit de paix, en lui-même, dans ses

relations individuelles ainsi que dans les relations sociales et

nationales.

٠ Pratiquant les règles d'hygiène menant à une croissance physique

psychique et morale saine.

٠ Soucieux de développer sa culture et ses connaissances, sa sensibilité

artistique, d'exercer sa créativité et d'affiner son goût esthétique.

٠ Capable, à travers tout son itinéraire scolaire et avec l'orientation

pédagogique adéquate de choisir en toute liberté une carrière et de

poursuivre de manière autonome, son ascension sur la voie de la

connaissance et du développement professionnel.

Page 166: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ Au fait de l'importance de la technologie, capable de s'en servir, de la

développer et de réagir avec elle à bon escient et en toute maîtrise.

٠ Respectueux des ressources du Liban et de son environnement

naturel, travaillant sans cesse à leur défense et à leur protection.

Le contenu

- Elaboration d'un contenu détaillé de façon à ce qu'il succède aux

objectifs fixés et élaborés de manière détaillée, aussi et ce, à travers:

٠ Elaborer non seulement des programmes unifiés d'instruction

civique, d'éducation nationale et d'histoire mais aussi des livres

unifiés pour toutes les écoles au Liban, dans ces 2 matières.

٠ Introduction de la technologie, des activités et de l'informatique dans

les Nouveaux Programmes.

٠ Elaboration d'un contenu permettant de développer les capacités de

l'apprenant et ses compétences intellectuelles et scientifiques en

approfondissant sa connaissance de la langue arabe et en améliorant

ses capacités de communication par le canal de cette langue. De

même la langue arabe doit apprendre à l’apprenant à goûter la

littérature et à s’exprimer de manière originale et créative. Aussi il

faut avoir de bonnes compétences de communication dans les

langues étrangères considérées comme outils de communication et

d’interaction culturelle. Ces contenus se proposent aussi de permettre

à l’apprenant d’assimiler les concepts et les théories dans les

domaines de la culture, des sciences des mathématiques et de la

technique, ce qui lui facilite de cerner les difficultés et les problèmes,

les analyser dans le cadre d’une démarche scientifique en raisonnant

de manière méthodique. D’assimiler aussi les principes d’hygiène

publique, les pratiquer et protéger l’environnement. Inciter aussi

l’apprenant à acquérir des concepts de base relatifs au régime social,

Page 167: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

économique et politique du Liban. Ainsi, en lui offrant ces

compétences et ces connaissances, on le motive et on lui permet de

s’orienter vers le monde de l’emploi ou vers l’enseignement

supérieur en étant en possession de concepts de base et de

connaissances théoriques et pratiques dans les domaines de la

culture, des sciences et de la technologie moderne.

٠ Enseignement de 2 langues étrangères avec la langue arabe. Le

français, l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol ou l’arménien ou

d’autres encore: une, au cycle primaire, une deuxième en

complémentaire.

٠ Offrir le minimum suffisant et nécessaire de connaissances, de

compétences et de valeurs au terme de l’Education de base c’est-à-

dire au terme du cycle complémentaire.

٠ Faire acquérir par l’apprenant des connaissances et des compétences,

le former aux valeurs civiques, à l’identité nationale et humaine et à

la culture civique qui en découlent dans les diverses matières de

l’enseignement.

٠ Détailler les programmes, leurs objectifs et leur contenu de manière

à concevoir catégoriquement des livres scolaires unifiés pour tous les

libanais en dépit de la diversité des auteurs.

La méthodologie et le matériel pédagogique

Adopter des méthodes d’enseignement diversifiées, avec une

préférence pour les méthodes modernes comme le travail en groupe, à la

lumière de la situation des apprenants, des possibilités de l’école et de la

nature de la matière enseignée. Réserver une place importante aux

activités pédagogiques expérimentales. Se pencher, en priorité, sur

l’amélioration du livre scolaire national de sorte qu’il présente des textes

et pose, pour l’étude et l’analyse, des problèmes suscitant la réflexion de

l’apprenant, liés à sa vie et à ses préoccupations quotidiennes et aux faits

Page 168: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

touchant au milieu où il vit, abordant les développements les plus récents

de la science et des techniques afin de se familiariser avec la technologie

et son utilisation, l’audio-visuel, la télévision pédagogique et l’ordinateur,

en particulier comme un auxiliaire pédagogique comme une source ou un

outil de traitement de l’information.

Dans le domaine de l’évaluation

- Adopter un système d’évaluation souple, global, basé sur le contrôle

continu utilisant divers types de procédés aussi bien précis

qu’estimatifs correspondant à la variété des objectifs d’apprentissage,

des compétences prévues dans la leçon ou plus globalement au niveau

de la discipline, allant même jusqu’à l’examen de certaines conduites

relatives aux situations. Cela signifie l’utilisation de procédés dans les

domaines oral ou écrit ou l’exécution de certaines tâches, ou le cas

échéant, les 3 ensemble. A cela s’ajoute les domaines de l’évaluation

basés sur des activités à long terme (dossier de l’élève, ses activités).

Dans ce domaine on insiste sur le fait de:

٠ Inciter les différents partis de l’opération éducative à participer à

l’évaluation (l’enseignant, l’élève et les parents).

٠ Faire usage de l’évaluation dans les différentes étapes

d’apprentissage, à commencer par l’évaluation diagnostique passant

par la formative pour terminer par la sommative destinée à prendre les

décisions relatives à l’avenir de l’élève.

٠ Adopter un système d’évaluation basé sur l’évaluation des capacités

et des compétences à développer chez l’élève, ce qui signifie,

déterminer les capacités et les compétences requises au terme de

chaque module d’apprentissage ou année, ou cycle ou étape scolaire

puis fixer les critères et les indicateurs particuliers à chacune des

compétences.

Page 169: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ Concordance avec les objectifs de l’évaluation dans les différentes

étapes de l’enseignement tels qu’ils ont paru dans la nouvelle

structure éducative. Au jardin d’enfants et dans le 1er module du cycle

primaire, l’évaluation consiste à donner une appréciation générale et

globale pour chacun des élèves en adoptant le passage “facilité”. Au

second module le passage dépend des notes de l’élève. Quant au cycle

moyen, l’évaluation se base sur l’orientation de l’élève, préparé, soit à

accéder aux écoles techniques, soit à l’enseignement général après

avoir réussi aux examens officiels et obtenu son brevet, au terme des

études complémentaires. Pour ce qui est du cycle secondaire,

l’évaluation aide l’élève à prendre des décisions concernant son avenir

scolaire et professionnel pour l’orienter en fin de seconde (tronc

commun) vers une option ou une spécialisation, cette option peut être,

soit la série Humanités, soit la série Sciences et au terme de la 2ème

année (la classe de Première) vers l’une des 4 branches : Lettres, Arts,

Humanités, les Sciences Sociales et Economiques, les Mathématiques,

la Biologie et les Sciences de la vie.

Il est important de signaler que l’évaluation porte sur l’apprenant et

sur les programmes. Elle n’est pas seulement, partie des programmes

pour déterminer dans quelle mesure l’apprenant atteint les objectifs fixés

mais aussi le programme lui-même, dans le but de l’améliorer en faisant

participer tous les partis concernés.

Page 170: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

2.1.2.2 – L’enseignement technique et professionnel

Le changement et la rénovation des programmes de l’enseignement

technique et professionnel s’est basé sur les hypothèses suivantes:

- Les modifications de structures (nouvelles voies de formation) les

évolutions dans la définition des emplois, les progrès de la

connaissance (particulièrement dans le domaine scientifique) les

transformations des objets d’étude, imposent des changements de

programme et l’intégration des nouveaux savoirs, surtout que les

programmes n’ont pas été révisés, depuis leur entrée en application, il

y a déjà un quart de siècle. Et durant cette même période des

développements importants sont intervenus dans différents domaines,

autant dans celui des sciences que dans celui des arts. Nul ne s’étonne

plus que l’élève puise à la télévision et dans l’ordinateur les

connaissances et les informations les plus actualisées. On est forcé

d’admettre que ce qu’on apprend à l’école risque dorénavant d’être

dépassé ou plutôt d’appartenir désormais à un autre monde.

- Lacunes et déficiences dans la conception des programmes, des

objectifs, des méthodes d’enseignement, des procédés d’évaluation et

des examens officiels par rapport aux principes éducatifs modernes et

leurs critères.

- Incompatibilité entre les contenus des programmes dans les écoles et

l’environnement familial et social.

- L’échec et le retard scolaire et comme conséquence inévitable:

l’abandon ainsi que le gaspillage financier et humain qui en résulte.

- Faiblesse des liens et déséquilibre patent entre l’enseignement

général et l’enseignement technique et professionnel.

- Les programmes sont inadaptés et ne répondent pas aux exigences

des différentes spécialisations de l’enseignement supérieur. Ils

n’offrent pas de véritable formation de base permettant de préparer

Page 171: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

l’apprenant dans les cycles pré-universitaires, d’où l’absence de

complémentarité entre l’enseignement pré-universitaire et

l’enseignement supérieur.

- Force est de constater l’absence totale de cours d’initiation à la

technologie ce qui fait perdre à l’apprenant ses chances d’ouverture au

monde de la technique. De même les programmes souffrent de

l’absence de cours d’initiation aux Beaux-Arts, à la connaissance

professionnelle, à l’ordinateur, aux sciences sociales et économiques.

- L’aspect théorique domine le contenu des programmes et prend le

pas sur l’aspect pratique consistant en une formation sur le terrain,

dans des usines et des chantiers, des ateliers de l’établissement

scolaire, auquel on consacre très peu de périodes scolaires (27% dans

les spécialisations industrielles contre 73% pour les matières

théoriques et celles de la spécialisation).

- Insuffisance du nombre de périodes hebdomadaires dont le total ne

dépasse pas 24 semaines d’enseignement effectif durant l’année

scolaire.

- L’ancien contenu des programmes élaborés dans les années quatre

vingts a besoin d’une amélioration permanente et continue d’autant

plus que nombre de ces programmes n’a pas été modifié depuis les

années soixante.

- Blocage des spécialisations correspondant aux besoins du marché de

l’emploi, ce qui impose la participation de représentants du monde de

l’économie à l’élaboration des programmes.

- On ne fait pas état officiellement de l’éducation non formelle ou

d’une filière de formation et par conséquent les itinéraires de formation

pour les ouvriers et ceux qui ont abandonné l’enseignement général,

sont inexistants.

- Absence de formation dans l’éducation formelle.

Page 172: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- L’enseignement supérieur professionnel n’est pas suffisamment

disponible.

Quant aux principes sur lesquels sont fondés les Nouveaux

Programmes de l’enseignement technique et professionnel, ils sont

inspirés des finalités du plan de redressement pédagogique et de la

nouvelle structure de l’enseignement technique et professionnel ainsi que

de la stratégie générale du plan de redressement de l’enseignement

technique et professionnel. Cette stratégie a, en effet, fixé les objectifs

suivants:

- Redressement de l’enseignement technique et professionnel et

amélioration de sa qualité dans tous les domaines de formation

professionnelle et à divers niveaux.

- Amélioration de la pratique de toutes les forces actives libanaises et

le relèvement de la proportion de la main-d’œuvre compétente

nationale par le biais de l’enseignement professionnel formel et non

formel.

- Consolider les liens et particulièrement la complémentarité entre

l’enseignement technique et professionnel et les besoins du marché de

l’emploi, d’une part, et les exigences du mouvement de développement

et de construction au Liban, de l’autre.

- Un effort de modernisation qui permet d’être au fait des derniers

développements scientifiques et technologiques et de se mettre à jour

par rapport aux plus récentes tendances scientifiques et éducatives.

- Assurer les ressources “financières personnelles” par le biais du

programme “la production en cours de formation”.

- Revaloriser le travail manuel et réactiver la conscience

professionnelle chez l’ouvrier en l’encourageant au travail de groupe,

et lui fournir un ensemble de valeurs, notamment les valeurs

typiquement libanaises.

Page 173: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Quant à la nouvelle structure de l’enseignement technique et

professionnel elle a défini les orientations de cet enseignement comme

suit:

- Il ménage une souplesse et une complémentarité plus grandes entre

l’enseignement général et l’enseignement technique et professionnel en

créant des passerelles et des cursus communs entre les 2. Le passage

d’un enseignement à l’autre pourrait ainsi se faire beaucoup plus

facilement tout au long de l’échelle scolaire.

- Permettre à chaque élève de choisir en toute liberté sa profession

d’avenir par le biais d’un système d’orientation, lui permettant de se

familiariser avec la technologie et son utilisation de l’ordinateur au

cours du tronc commun.

- Introduction de la technologie dans l’enseignement général afin de

permettre à l’élève de connaître les métiers et renforcer ses capacités à

choisir librement son projet d’avenir.

- L’augmentation des possibilités de promotion grâce à un

perfectionnement des connaissances relatives au métier pratiqué.

Le nouvel organigramme de l’enseignement donne plusieurs

occasions aux techniciens et aux professionnels intégrés au marché du

travail d’avoir une formation technique continue afin de les remettre à

jour en les initiant à toutes les innovations technologiques aux fins de

réaliser le principe de l’éducation permanente de manière que le

technicien ou le professionnel stagiaire puisse obtenir à la fin de chaque

stage de formation une attestation de spécialisation dans son domaine de

formation.

- Inciter la société civile et les secteurs de production et de

développement ainsi que les secteurs spécialisés à contribuer de façon

Page 174: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

permanente à l’amélioration de l’enseignement technique et

professionnel et à la détermination de ses orientations et de ses

itinéraires.

- Amélioration et diversification des programmes de façon à répondre

aux exigences de la société d’une part, et aux besoins actuels et

envisagés du marché de l’emploi d’autre part, en tenant compte des

évolutions technologiques et scientifiques accélérées.

- Adopter un système et des méthodes d’enseignement modernes

permettant un enseignement de qualité.

- Multiplier les possibilités de programmes de formation et d’éducation

non-formelle offrant des facilités qui autorisent les citoyens à profiter

d’une occasion de formation, et leur fournir les moyens nécessaires

leur permettant d’assimiler toutes les catégories socio-professionnelles

y compris celles ayant besoin d’un enseignement spécialisé.

- Mettre en place un système d’évaluation fiable adoptant des critères

clairs et précis, basé sur les compétences de pratique acquises quelque

soit son origine.

- Donner aux travaux pratiques un rôle prépondérant et insister sur les

compétences techniques conformément aux conditions et aux critères

adoptés mondialement.

2.1.2.3 – L’enseignement supérieurIl est difficile de parler des hypothèses et des principes qui sont à l’origine des

changements dans les programmes de l’enseignement supérieur en raison de la grandediversification des systèmes des institutions de cet enseignement et des propositionsacadémiques soumises, mais à la lumière des données concrètes et des études, nouspouvons dégager les hypothèses qui sont derrière les réclamations et les appels auxchangements des programmes et à leur remise en question: - Incompatibilité entre les diplômés des institutions de l’enseignement

supérieur et les besoins du marché de l’emploi libanais et arabe.

Page 175: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Fragilité des liens entre l’enseignement général et l’enseignement

technique et professionnel d’une part, et l’enseignement supérieur

d’autre part. Le CRDP a, en effet, pris conscience de cette situation et a

fait appel à un chantier de travail intitulé “Harmonisation des

spécialisations universitaires avec les Nouveaux Programmes de

l’enseignement général” auquel se sont associées des institutions de

l’enseignement supérieur privé et public au Liban.

- Le besoin de moderniser certains programmes et matières afin qu’ils

puissent accompagner le progrès scientifique et l’évolution

technologique.

- Adoption de certaines universités et certains instituts de programmes

fixes ne permettant pas à l’étudiant d’opérer un choix ni au niveau des

cours et disciplines, ni au niveau des horaires.

- Divergence à propos des appellations des spécialisations entre

certaines universités au Liban.

- Absence de souplesse facilitant à l’étudiant le transfert d’une

institution à l’autre, sans perdre couramment quelque temps sur son

établissement d’origine.

Quant aux principes sur lesquels on espère que la réforme de

l’enseignement supérieur se base dans l’avenir, ils sont résumés par le

plan de redressement pédagogique comme suit:

- Consolider les liens entre l’enseignement et les besoins du marché de

l’emploi libanais et arabe.

- Accompagner le progrès scientifique et l’évolution technologique et

renforcer l’interaction avec les cultures internationales.

- Œuvrer pour atteindre l’équilibre entre l’enseignement général

académique et l’enseignement technique et professionnel et renforcer

leurs liens avec l’enseignement supérieur.

Page 176: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Quant aux “Orientations stratégiques de l’éducation et de

l’enseignement au Liban pour l’an 2015”32, elle a fixé ce qui suit:

- Classer les programmes de l’enseignement supérieur et procéder à

les rendre plus souples et mieux adaptés aux exigences des

changements dans le monde de l’économie et des métiers

(programmes à court et à long terme, professionnels et non

professionnels).

- Organisation des programmes de l’enseignement supérieur de

façon à permettre le déplacement académique entre ses institutions

ainsi que le passage de l'enseignement au monde de travail et vice-

versa.

- Organisation de l'enseignement supérieur de manière à ce que tous

les types d'enseignement post-universitaire obéissent à un système

unique.

- Mettre en place des procédures et des mécanismes pour diminuer

les proportions de redoublement en 1ère année à l'U.L. et mettre fin

au gaspillage qui en résulte.

- Instaurer une procédure complète pour l'enseignement continu à

vie, ceci consiste à:

- Instituer l'université ouverte

- Instituer des cours du soir

- Suivre les cours et les terminer sans obtenir nécessairement un

diplôme

- Organiser des séminaires et des conférences sur lieu de travail.

- Extension de l'éducation non formelle

- Exploiter les moyens de communication et de la technologie.

32 Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignemnt Supérieur: Orientations stratégiques del’éducation et de l’enseignement au Liban pour l’an 2015 – Beyrouth - 2000.

Page 177: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Mettre en place des programmes spécifiques aux catégories et

aux régions défavorisées. Ceci englobe:

- Organisation de campagnes pour enrayer l'analphabétisme.

- Instaurer des programmes complets de développement englobant

l'enseignement, le travail, les services sanitaires et sociaux.

- Resserrer les camps de privation et les classer en priorité dans

l'exécution de la carte scolaire et les plans de développement.

- Révision de la conception du programme de formation et ses

spécialisations dans les 2 cycles, secondaire et supérieur de

manière à assurer au système d'enseignement les conditions de

rigueur et de souplesse à la fois, et ce par le souci de:

- Assurer l'équilibre entre les capacités générales et la spécialisation

précise, ce qui garantit aux diplômés les chances d'adaptation aux

changements produits dans le monde des métiers.

- Assurer un noyau obligatoire et une marge facultative des matières

et des cours scolaires, permettant ainsi de répondre aux orientations

d'études des étudiants qui tiennent compte, à leur tour de leurs

capacités individuelles et des perspectives professionnelles dans la

société.

- Assurer les chances de transfert académique entre les

spécialisations dispensées par les diverses universités et leurs

facultés, et les instituts.

2.1.3 – Les stratégies de l'enseignement et de l'apprentissage (méthodes deformation des enseignants):

2.1.3.1 – Dans l'enseignement général pré-universitaireLes études et les données statistiques ont montré que

l'enseignement adopte, au Liban, des méthodes magistrales dont

l'élément central est l'enseignant. Cette méthode est également fondée

sur le travail individuel et néglige les techniques de travail en groupe et

Page 178: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

l'apprentissage de type coopératif. Et une grande partie du corps

enseignant a besoin de formation. Ces statistiques mentionnent que 16%

seulement du total du corps enseignant dans les 2 secteurs public et privé

ont bénéficié d'une formation, soit à l'école normale, soit à la faculté de

pédagogie, comme 17,5% d'entre eux dans le secteur public ont déjà 50

ans révolus. Ajoutons que la nouvelle structure et les Nouveaux

Programmes ont imposé la formation des enseignants, en service ainsi

que la formation de nouveaux enseignants particulièrement pour les

matières nouvellement introduites.

Cela dit, le plan de redressement pédagogique a mentionné dans

ses objectifs de relever le niveau de l'enseignement par le biais de

l'amélioration du système de formation des enseignants et sa

modernisation de manière à ce qu'il corresponde à ces objectifs.

Comme on peut atteindre cet objectif en réalisant l'équilibre entre laformation des enseignants et les besoins des écoles publiques.

A cela s'ajoute le souci de renforcer le métier de l'enseignant et lanécessité de le former, de l'assister et de le conseiller. Les mesurespratiques que le plan a proposées englobent la formation desenseignants aux Nouveaux Programmes et à l'adoption deméthodes modernes d'estimation et d'évaluation et la révision desinstructions pédagogiques relatives au système de formation et derecyclage par le biais de la modification des conditions d'admissiondes étudiants aux écoles normales et les spécialisations demandées,la durée de la formation avec le lancement d'un projet de formationcontinue.

De nouveaux programmes ont été élaborés en l'an 2000 pour les écolesnormales primaires et complémentaires, donnant lieu,effectivement, à un concours d'entrée imposant comme conditiond'admission une année universitaire au moins pour avoir accès àces écoles normales.

Ajoutons la remise en question des cadres et des statuts del'enseignement, l'échelle des salaires en vue de constituer un cadreunifié en réhabilitant les enseignants, détenteurs d'une licence,revoir le système des sanctions et des récompenses en vue dedonner une motivation matérielle et morale supplémentaire àl'enseignant qui réussit, sans omettre de revoir la carte

Page 179: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

d'implantation des écoles normales à la lumière de leur rôleprimordial dans l'éducation mais aussi pour le développement.

Quant à la nouvelle structure de l'enseignement, elle a bien suivi lesnouvelles orientations de l'éducation au Liban et ce, comme suit:

Pour atteindre les finalités et les objectifs des Nouveaux Programmesd'enseignement, une nouvelle stratégie éducative est adoptée auLiban. Cette stratégie se propose d'assurer à l'apprenant unensemble de valeurs, de savoirs, de compétences et deconnaissances scientifiques modernes, d'attitudes. Cette stratégieprend en compte d'un côté, l'assimilation, par l'apprenant, desconnaissances, des définitions, des applications, de l'analyse et dela synthèse, dans les limites autorisées par la discipline en question,et par les capacités physiques, intellectuelles et linguistiques del'apprenant, et de l'autre, les besoins actuels et futurs des marchéslocal et arabe du travail.

Cette stratégie se développe dans 4 domaines: 1- Les contenus des programmes

2- La méthodologie

3- La formation initiale et la formation continue des directeurs, des

enseignants et des conseillers d'orientation.

4- Les procédés d'évaluation.

1- Les programmes d'enseignement: contenu et cadre généralIls comprennent:

- Les connaissances relatives à une discipline donnée, un équilibre judicieux doitêtre maintenu entre les acquisitions théoriques et les acquisitions pratiques.

- Les cultures nationale et civique (morale comprise), l'écologie (démographie eturbanisme compris), la santé (la famille aussi), les arts et les sports, qui doiventêtre offerts à l'apprenant dans le cadre des cursus adoptés et des activités(scolaires et parascolaires) qui les accompagnent.

- Les connaissances et les compétences techniques qui doivent permettre de relierles programmes scolaires aux impératifs du développement socio-économique,d'informer l'apprenant, de manière concrète et directe sur les matières en relationavec le monde de la technique, ses caractéristiques, ses outils et ses contraintes etde l'exercer à accomplir un travail manuel ou automatisé soigné.

- Les connaissances technologiques dans les domaines qui les autorisent.L'introduction de la technologie et de son enseignement dans le cadre del'enseignement général n'étant pas un objectif en soi, mais plutôt l'acquisition d'unmode de travail et de pensée menant au renforcement des mécanismes mettant enjeu les connaissances et les concepts scientifiques, dans leur contexte général, entant que compétences pratiques.

- Prendre soin – dans toutes les disciplines et les connaissances prévues par lesprogrammes, ainsi que dans toutes les activités afférentes – de:

Page 180: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

٠ Former l'esprit critique de l'apprenant, son initiative et sa créativité, l'exercer àla recherche scientifique, seul ou en groupe, en vue de faciliter sonadaptation à l'évolution rapide de la science et des techniques.

٠ Accentuer dans les programmes, la portée humaine, l'engagement moral, laresponsabilité et l'esprit de modernité.

٠ Eduquer le goût artistique et le sens esthétique à travers spécialement, leprogramme des disciplines artistiques.

2- La méthodologie

- Adopter des méthodes d'enseignement diversifiées avec une

préférence pour les méthodes modernes, à la lumière de la situation

des apprenants, des possibilités de l'école et de la nature de la matière

enseignée. Réserver une place importante aux activités pédagogiques

expérimentales.

- Se pencher en priorité sur l'amélioration du livre scolaire national de

sorte qu'il présente des textes et pose, pour l'étude et l'analyse, des

problèmes suscitant la réflexion de l'apprenant, liés à sa vie et à ses

préoccupations quotidiennes et aux faits touchant au milieu où il vit,

aiguisant son sens de la responsabilité, abordant les développements

les plus récents de la science et des techniques.

3- La formation et le recyclage continu des directeurs, des

enseignants et des conseillers d'orientation:Dans ce domaine l'effort portera surtout sur:

- Les méthodes modernes de gestion qui assurent l'efficacité, augmentent laproductivité et renforcent les relations humaines.

- Les méthodes modernes d'enseignement qui mettent l'accent sur lamobilisation des capacités de l'apprenant, sur la diversification des moyensd'acquisition des connaissances nouvelles ainsi que sur les compétences decommunication sociale.

- L'observation attentive des développements des sciences, des connaissancesdes méthodes et outils de travail pour les besoins de la formation continue.

- Les meilleurs procédés d'orientation qui doivent aider l'apprenant à résoudreles problèmes auxquels il pourrait être confronté et à faire un choix judicieux desa future profession.

4- Les procédés d'évaluation

L'évaluation porte, d'un côté, sur l'apprenant, et, d'un autre côté

sur tout le processus d'apprentissage. Touchant à l'apprenant, l'évaluation

a pour but de déterminer dans quelle mesure il atteint les objectifs fixés

Page 181: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

par les programmes, quelles sont les lacunes de son apprentissage et ses

échecs en vue de trouver les solutions adéquates.

Touchant l'apprentissage lui-même, l'évaluation porte sur les

programmes, l'enseignant et sa performance, le contexte dans lequel se

déroule l'apprentissage, les moyens utilisés, ainsi que le concours de tous

ces éléments réunis pour atteindre les objectifs prévus.

Page 182: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

5- Le nombre de journées de classe

En vue d'atteindre ces objectifs et spécialement de pouvoir

achever les cursus imposés par les Nouveaux Programmes. Pour une

plus grande régularité du travail scolaire et pour être sûr d'atteindre les

objectifs prévus.

La durée de l'année scolaire est fixée à 36 semaines de travail, ce

qui est la norme moyenne dans le monde.

En harmonie avec ce qui précède, les mesures suivantes ont été

établies au cours des dernières années:

- Les sessions de formation ont commencé depuis 1997. 60 000

enseignants sont concernés assistés par nombre de formateurs. Un

tableau statistique élaboré par l'unité de formation au Centre de

Recherche et de Développement Pédagogiques montre que la

moyenne des formateurs de 1998 à 2000 est 800 annuellement.

Quant au nombre des stagiaires pour la même période, il a atteint 45

829 stagiaires, les matières de formation sont: langue arabe, langue

française, langue anglaise, science de la vie, chimie, physique,

instruction civique, maths, géographie, socio-économie, technologie

et toutes les matières du 1er module du cycle primaire.

Le programme de formation des formateurs

- Les matières pédagogiques générales qui englobent les matières

suivantes:

٠ La philosophie des programmes à la lumière de la nouvelle

structure

٠ Approche globalisante (1er module)

٠ Des méthodes d'enseignement actives

٠ Les techniques d'apprentissage axées autour de l'amélioration des

capacités cognitives du formateur, renforcement de ses

Page 183: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

compétences du côté de la gestion de classe, préparation de la

leçon et l'utilisation des moyens d'apprentissage et autres.

- Les matières pédagogiques spécifiques axées sur les contenus des

Nouveaux Programmes relatifs à chaque discipline pour ce qui est

des objectifs, des activités, des travaux d'application, la

méthodologie et les techniques d'évaluation afférentes.

Le programme de formation des enseignants

- Les matières pédagogiques générales:

٠ La philosophie des programmes à la lumière de la nouvelle

structure

٠ Les méthodes d'enseignement actives

٠ les techniques d'apprentissage

- Les matières pédagogiques spécifiques:

٠ Les objectifs afférents

٠ Le contenuComme toutes les autres sessions de formation sur les programmes, la

session de formation n'est pas isolée de la complexité de la réalité éducative. De là,on ne peut pas dire qu'elle soit exempte de failles et de défauts mais le Centre deRecherche et de Développement Pédagogiques a essayé pour ce qui le concerne, desurmonter les difficultés entravant cette opération. En effet le bureau de formation semobilise et travaille assidûment et d'affilée du 1er octobre jusqu'à fin décembre dechaque année, sans discontinuer, à la préparation de ses stages par des réunionsintensives tenues entre le comité de formation et les formateurs choisis enharmonisation et après consultation des chefs de département.

Page 184: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Un organisme de formation a été formé pour la 1ère étape (1998-2001); Lesprincipes suivants ont présidé à sa formation:

- Formateurs choisis parmi les membres des comités d'auteurs, de professeursuniversitaires à base de la compétence et de l'expérience.

- Formateurs choisis parmi les coordonateurs des disciplines dans les écolespubliques et privées, des professeurs de l'école normale, des professeurs del'enseignement secondaire. Comme on fait quelquefois appel à des enseignantspour les étapes d'application.

- Les stagiaires sont les enseignants des écoles publiques et ceux, qui le désirent,des écoles privées.

Pour ce qui est de la 2ème étape et comme la politique du Centre de Rechercheet de Développement Pédagogiques considère que la formation est une activitécontinue qui ne doit en aucun cas s'arrêter, un plan quinquennal a été élaboré avec lacollaboration de la banque mondiale pour la formation d'un organisme professionnelde formation travaillant avec le CRDP, mettant l'accent sur une formation qualitativedes enseignants sur les méthodes d'enseignement et les activités.

Dans le cadre de ce plan, en vue de former les enseignants et de les recycler,citons ce qui a été réalisé:

- Formation de 400 enseignants environ en art et sport pour satisfaire les besoinsdes écoles

- Elaboration de Nouveaux Programmes pour la formation des enseignants enaccord avec les Nouveaux Programmes de l'enseignement général.

L'accent est mis dans ce domaine sur les éléments suivants:٠ Etablir des liens et une complémentarité entre les disciplines: principe de la

discipline décloisonnée, ouverte sur les autres disciplines, ancrée dans lesréalités quotidiennes, expérimentales, authentiques.

٠ Correspondance et équilibre entre la théorie et la pratique. Aucune ne doitprédominer

٠ Bénéficier des évolutions les plus récentes en technologie, informatique,sciences éducatives et académiques, méthodes d'enseignement et procédésd'évaluation.

٠ Répondre aux exigences des nouveaux programmes et partant, aux besoins desécoles publiques au Liban, en enseignants compétents, dans le présent et dansl'avenir

Pour cette raison et conformément aux pouvoirs assignés au CRDP, desprogrammes de formation ont été élaborés portant sur:٠ Les matières théoriques académiques: langues, sciences, pédagogie générale et

les programmes.٠ Les matières technologiques: technologie, informatique, ateliers pédagogiques.٠ Les techniques d'apprentissage/enseignement en méthodologie de

l'enseignement et gestion de classe.٠ Les travaux pratiques d'application: observation de classe, stages et pratiques

d'enseignement.٠ Les orientations pédagogiques internationales en éducation globale et

l'éducation relative à l'environnement, à la santé et à l'évaluation.٠ Conceptions et problèmes internationaux comme la démocratie, la solidarité,

éducation et sensibilisation aux problèmes et aux notions de la paix, del'environnement, de la pollution, des droits et des libertés et du sens dupatriotisme.

Page 185: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Quant à la durée de la scolarité dans les écoles normales, elle a été fixéeconformément aux règlements et aux lois:٠ Une année, pour les enseignants du complémentaire dans les spécialisations sus-

mentionnées. Les conditions d'admission: bac + 2 (2 années universitairespassées avec succès) dans les disciplines de leur spécialisation et il est à signalerque cette année s'étale sur 3 trimestres (42 semaines) et ce en vue de profiterpleinement de la durée fixée à cette fin.

٠ 2 années scolaires pour les enseignants du primaire et de la maternelle: Lesconditions d'admission: - le baccalauréat libanais – et réussir le concours d'entréeorganisé par le CRDP, à cette fin, exception faite des enseignants optant pour laspécialisation en langues étrangères ils doivent alors remplir, en plus desconditions sus-mentionnées, celle d'avoir à leur actif une année universitaire(dans la langue correspondant à leur spécialisation).

Quant à la formation les spécialisations sont ainsi ramifiées:- Spécialisation jardinière- Spécialisation 1er et 2ème cycle de l'enseignement fondamental- Générale: (Langue arabe / sociologie)- Générale: (Science / maths)- Langue étrangère (anglais ou français)- Education artistique (Arts plastiques ou éducation musicale)- Education sportive- Spécialisation 3ème cycle de l'Education de Base (précédemment appelé

complémentaire)- Sciences- Maths- Langue étrangère (anglais / français)

Les conditions d'admission à ces spécialisations ont été modifiées en particulier, lalangue arabe et les langues étrangères (une année universitaire de plus correspondantà la spécialisation pour laquelle on a opté) dans l'intention de relever le niveau descandidats.

Page 186: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

2.1.3.2 – L'enseignement technique et professionnelLe plan de redressement de l'enseignement technique et professionnel

et la nouvelle structure de cet enseignement avec ce qu'ils renferment commeobjectifs s'y rattachant et le souci de la réalisation d'une correspondance et d'unecomplémentarité avec les besoins du marché de l'emploi, ainsi que l'amélioration desprogrammes d'enseignement et leur modernisation… Toutes ces innovations ontimposé des changements au niveau des méthodes de travail et de la formation desenseignants parce qu'en réalité cette formation s'avère insuffisante d'autant plus quela guerre au Liban à déclenché l'émigration d'un grand nombre de professeurs del'enseignement technique et professionnel.Par ailleurs, pour être à même des évolutions technologiques, les

diplômés de l'institut pédagogique technique ont vivementéprouvé le besoin de se recycler, chacun dans son domaine. A celas'ajoute l'extension que l'enseignement technique et professionnela connue, ces dernières années, pour ce qui est des spécialisationset l'adoption des modules de formation et du système d'alternancedans l'enseignement (Dual System).

Sur ce, ont été entreprises ces dernières années, les mesures suivantes:- La mise en application de nouvelles stratégies éducatives fondées

sur la nécessité de fournir à l'apprenant un ensemble de savoirs et decompétences, faisant de celui-ci l'agent principal de l'apprentissage.A ce moment-là, l'apprenant ne se contenterait pas de donner unedéfinition du savoir, mais il procéderait à son analyse critique, usantpour cela d'une approche globalisante et se basant sur le concept dela technologie, celle-ci étant entendue comme une démarchescientifique du raisonnement.

- Renforcer le rôle des travaux d'application et de la pratique eninsistant sur les compétences techniques afin de les acquérir selon lescritères adoptés mondialement.

- Amélioration de l'enseignement supérieur technique etprofessionnel par la création du diplôme d'ingénieur technique(décret no 3571 en date du 04/08/2000) que l'étudiant obtient auterme de 2 années d'études après le TS.

L'enseignement est fondé au cours de ces 2 ans sur la pratique etl'application directe dans les usines, sur les chantiers et dans lesateliers au terme desquelles l'étudiant obtient un diplômed'ingénieur technique dans les spécialisations industrielles (il est àsignaler ici que les diplômés peuvent s'affilier à un syndicat quileur est propre, autre que celui des ingénieurs).

Comme on espère améliorer dans les années à venir cet enseignement,pour ce qui concerne la formation de cadres scientifiquescompétents par le biais des prêts et des donations précités.

2.1.3.3 – l'enseignement supérieur

Page 187: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Vu que le plan de redressement pédagogique spécifique à l'enseignementsupérieur au Liban et la diversité des institutions d'enseignementsupérieur, il s'avère difficile de parler d'une stratégie unifiéespécifique visant la formation des enseignants et leur recyclageainsi que les méthodes d'enseignement adoptées. En effet, desdivergences existent au niveau des conditions de nomination desenseignants entre les universités tel que l'affirme "les stratégies del'éducation et de l'enseignement au Liban en 2015". Ainsi l'U.L. estla seule qui recrute ses professeurs à plein-temps, `a base dudoctorat. ils représentent 77,5% contre 47,8% dans les universitésprivées dont le reste sont détenteurs d'un diplôme de travauxpratiques comme, à titre d'exemple, le génie civil ou le dessinarchitectural. Comme dans nombre d'institutions, il n'existe pas desystème d'évaluation ni de promotion réglementée. D'autres encore,imposent aux professeurs des emplois du temps ne leur permettantaucune disponibilité pour mener des recherches ou accomplird'autres tâches.

Mais, ce qu'il faut dire et reconnaître, c'est que les conditions del'enseignement dans les institutions de l'enseignement supérieursont maintenant plus exigeantes pour ce qui est de l'obtention dudoctorat, de l'ancienneté ou des années d'expériences, desrecherches et des publications comme conditions d'échelonnementet d'avancement. C'est ce qu'a affirmé l'étude de l'enseignementsupérieur au Liban33, mentionnant que les 2/3 des professeursuniversitaires au Liban (63,6%) sont détenteurs de diplômessupérieurs dans leur spécialisation. ce pourcentage est le signerévélateur du haut niveau académique de ces professeurs, comme ilindique la possibilité d'aller encore plus loin et atteindre un niveausupérieur, d'autant plus que 42% de ces professeurs ont moins que45 ans et jouissent donc de l'enthousiasme et de toutes lesqualifications académiques nécessaires à la promotion. En effet, cesont ces professeurs qui travailleront à l'amélioration desprogrammes de l'enseignement supérieur. Les titulaires d'undoctorat représentent les 2/3 des détenteurs de diplômes supérieurs,ce qui équivaut à 41,5% du total des professeurs.

Recensés, indépendamment des contractuels, le pourcentage desprofesseurs à plein-temps titulaires d'un doctorat, augmente de88,3% et plus. Ce sont des professeurs du 3ème grade (à l'universitélibanaise, assistant, à l'université américaine de Beyrouth).

33 Dr. Nemer Frayha, Les Programmes et les Curricula, L'enseignement supérieur au Liban,l'association libanais des Sciences éducatives, Beyrouth, Janvier 1997.

Page 188: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

En regardant de près la situation de l'U.L., nous constatons qu'elle estmeilleure de ce côté là (qualités du corps enseignant) que la plupartdes autres institutions de l'enseignement supérieur.

En effet, le pourcentage de ses professeurs titulaires d'un doctorat (plein-temps ou non) est de 77,5% (contre 47,8% de ceux dans lesinstitutions privées et 63,6% comme moyenne générale) et ceuxayant obtenu un doctorat de l'Europe occidentale est de 51,4%(contre 26,3% dans les universités privées). Le nombre desdiplômes délivrés au Liban est inférieur (34% contre 50,6% dansles universités privées). Il est à noter aussi qu'il n'existe pas à l'U.L.des professeurs à plein-temps du 4ème grade (formateur ou maître-assistant) et du 5ème grade (divers). Pour cette raison la proportiondes professeurs des 1er et 2ème grade (professeur-assistant et du 3ème

(Répétiteur) augmente pour former 89,6% contre 67,7% dans latotalité de l'enseignement supérieur. Enfin, si l'on procède à unecomparaison entre l'U.L. et l'université américaine, nous pourronsconstater que les 2 universités sont sur le même pied d'égalité pource qui est du profil du corps enseignant tandis que l'U.L. resteremarquablement supérieure quant au pourcentage des professeurstitulaires d'un doctorat: 77,5 contre 68% à l'université américaine.10,4% des professeurs de 1er grade – Professeur (contre 16,9% àl'AUB), et 42,3% des professeurs de 2ème grade (contre 18,1%) et47,4% du 3ème grade (contre 24,8%) sachant que les membres ducorps enseignant à plein-temps (titulaires) représentent le tiers ducorps enseignant (32,3%) contre un dixième seulement (3,6%) àl'AUB.

Page 189: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

2.1.4 – L'évolution de l'élève ou de l'étudiant: les outils utilisés et lesprogrammes de soutien

2.1.4.1 – Dans l'enseignement général pré-universitaire:La promulgation du plan de redressement, la nouvelle structure et les

Nouveaux Programmes qui y émanent sont considérés comme unchangement radical dans la conception de l'évaluation et desexamens. Au début des années 90, le système d'évaluation seconfondait avec le système d'examens elle était basée surl'évolution des compétences de mémorisation et reproduction desinformations sans tenir compte de la capacité à mettre enapplication les connaissances acquises ni d'autres compétences detype intellectuel ou en rapport avec la créativité.

Sur ce, nous pouvons résumer les réalités de l'enseignement et desexamens comme suit:L'évaluation scolaire

Les programmes de l'enseignement général pré-universitaire en vigueuravant 1999-2000 ne prenaient pas en compte les critèresd'évaluation moderne et à valeur scientifique, on s'est contenté dedéterminer les objectifs généraux que l'enseignant et l'élève doiventatteindre, ce qui laisse une large place aux interprétationsdivergentes dans ce domaine, or s'il existe dans ce domaine unorganisme chargé du contrôle dans toutes les institutionséducatives publiques, et tenu à orienter les itinéraires del'évaluation dans le bon sens, cela n'est pas le cas pour ce quiconcerne les écoles privées où les systèmes d'évaluation sediversifient selon la politique éducative de chaque école, et lesdivergences avec les écoles publiques sont dues à leur soumission àun règlement intérieur donnant des orientations déterminées en cequi concerne les acquis des apprenants et les conditions de réussite.

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Néanmoins, nombre de dénominateurs communs font que toutes lesécoles se rejoignent dans ce domaine:

- Des examens mensuels (basés sur des devoirs écrits, récitation enclasse) et des examens trimestriels (2 ou 3 par an) dont le plusimportant est celui de fin d'année.

- Participation, quelquefois, du conseil de classe aux décisions depassage de classe, notamment pour les cas particuliers. Quant auxparents et conseillers d'éducation, ils ne participent pas effectivementdans ce genre de décision.

- Adoption des notes chiffrées et des appréciations personnelles del'enseignant comme critères de base dans l'évaluation des acquis del'apprenant.

- Utilisation de procédés traditionnels dans l'élaboration desquestions des tests et leur correction. Manque de prise en compte descritères d'évaluation moderne et de tests techniques et adoption d'uneévaluation compétitive comparant l'apprenant aux autres et l'évaluantrelativement à ses camarades, ce qui risque de développer chez luides sentiments d'agressivité, écartent tout esprit de solidarité et decollaboration.

- Prédominance du principe de l'évaluation finale de la situationscolaire de l'élève au détriment de l'évaluation formative comme onne se soucie guère de faire correspondre les capacités et les besoinsdes élèves aux objectifs et aux procédés de l'enseignement.

- Le fait de ne pas prendre suffisamment en considération lesrésultats des examens dans l'objectif d'élaborer des programmes deremédiation aux problèmes et aux lacunes des élèves d'un côté, etassurer l'orientation scolaire, psychologique et professionnellenécessaire aux élèves, de l'autre.

- Insuffisance des cours d'évaluation aux stages de formation et qui yont d'ailleurs été introduits et intégrés récemment, à partir de l'an2000.

- Manque de confiance de l'école à l'égard des procédés et des critèresde l'évaluation adoptés et des critères de l'évaluation adoptés par lesautres écoles, ce qui affecte le parcours scolaire de l'élève dans le casde transfert de l'établissement d'origine à un autre.

Comme on signale que le pourcentage de retard est très élevé. En effet, lepourcentage de retard atteint les 33,3% dans le cycle primaire et44% dans le cycle complémentaire. Quant à l'échec, il atteint37,5% dans le cycle primaire et 32% dans le cycle complémentaire,le pourcentage d'abandon lui, atteint 40% dans le cyclecomplémentaire. Ces pourcentages diffèrent et divergent selon lesrégions et les secteurs de l'enseignement. Par exemple, lepourcentage d'échec atteint 40% dans le cycle complémentaire des

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écoles publiques contre 16% dans l'enseignement privé. Ainsi quele pourcentage d'abandon dans ce même cycle, il atteint 50% dansl'enseignement public contre 35% dans l'enseignement privé. Ceschiffres et données sont extraits des 2 études sur la mesure desacquis élaborées par le CRDP en collaboration avec l'UNICEF etl'UNESCO. De même faut-il le rappeler, que l'apprentissage estlimité, la plupart du temps, au niveau cognitif inférieur où laconnaissance n'est que la reproduction et la mémorisation desinformations sans procéder à l'utilisation et à l'exploitation de cesconnaissances et de cette acquisition dans le but de construire lesavoir et d'atteindre les compétences requises. Citons à titred'exemple, que 15,6% des élèves du cycle primaire ont été capablesd'atteindre le niveau de perfectionnement de la compétenced'analyse en mathématiques contre 86,4% en la compétenced'analyse en langue française contre 72,6% en la compétence desconnaissances.

Les examens officiels:Les décrets no 9010 en date du 8/12/1968 et le no 145129 en date du

13/5/1970 ont organisé les examens de chacun des diplômes dubac et du brevet, et le décret no 2796 en date du 23/02/1972 aannulé le diplôme des études primaires supérieures.

Quant au bac libanais 1ère partie il a été annulé par le décret no 2385 endate du 23/4/1992 qui a été remplacé par l'épreuve anticipée dubac en langue arabe et étrangère et après examen de la structured'organisation et de réglementation des examens dans cetteperspective nous remarquons que:

- La décision de la réussite dans les classes à diplôme est prise selonles résultats des examens officiels, uniquement, sans prendre enconsidération les résultats de l'évaluation scolaire.

- Exigences de condition d'âge et d'études pour pouvoir se présenterà ces examens.

- Adoption du principe de la note éliminatoire (zéro) et d'une 2ème

session et absence d'examens oraux et de Travaux pratiques ainsi quecertaines disciplines se trouvent écartées.

- Absence d'orientation, de conseils pratiques détaillés et deconsignes claires dans le but d'orienter les commissions d'examen etde lever toute ambiguïté pour ce qui est de la formulation desquestions, de la pondération (coefficients) ainsi que des critères decorrection et ce, dans toutes les matières, ce qui entraîne desdivergences et des écarts dans les formes et les types des procédésd'évaluation utilisés.

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- Adoption de formules et de consignes traditionnelles dans lesquestions d'examen, rarement soumises à des modifications d'uneannée à l'autre.

- Existence de lacunes organisationnelles (différence dans la qualitédu contrôle d'un centre à l'autre, temps insuffisant à l'élaboration desquestions d'examen et à la correction) manque de compétences decertains membres des commissions d'examen, compte tenu du faitque ces commissions sont rarement renouvelées et renforcées tout enécartant les spécialistes éducatifs et en les éloignant de toutes cesopérations d'organisation. Comme il est à signaler l'absence quasitotale des études critiques autour de ce système (exception faite desinitiatives engendrées par le secteur privé d'un côté, et le CRDP del'autre dans le but de proposer un nouveau système.

- Incomptabilité d'une partie des tests avec les objectifs desprogrammes du fait qu'ils ne couvrent pas la totalité du programmede l'année scolaire et qu'ils mettent l'accent sur les connaissances demémorisation et d'information.

- Inexistence des tests aidant à connaître les penchants et lestendances scolaires des élèves en vue de les orienter vers lesspécialisations les mieux adaptées à leur personnalité et aux besoinsdu pays.

Cette situation a évolué avec l'instauration du plan de redressementpédagogique qui a stipulé l'urgence de la conception de l'évaluationpédagogique ainsi que des examens officiels relatifs au brevet et aubac sans omettre la formation du corps enseignant sur laméthodologie moderne de la mesure et de l'évaluation. De même lanouvelle structuration de l'enseignement a permis le principe depassage "automatique" dans le 1er module et le passage "facilité"dans le 2ème module en mettant l'accent que l'évaluation porte surl'apprenant et l'opération éducation en détectant les retards et leséchecs en vue d'établir les solutions adéquates en corrélation avecun système d'orientation. Un décret du ministre de l'éducation datéde 1999 a paru en ce sens fixant avec précision les critères, lesprincipes, les procédés, la pondération des différentes disciplines,les principes de passage de classe, le système de soutien scolairecomme suit:

- Le nouveau système d'évaluation tiendra compte du parcoursscolaire spécifique à chaque élève et de l'aide lui permettant àdévelopper ses compétences parallèlement à la mesure des acquistraduite par une note. Le rôle de l'évaluation ne consiste pas à unemesure quantitative des connaissances que l'élève a mémoriséesmais à prendre en compte l'exploitation de ses connaissances et leurréinvestissement dans des situations analogues faisant ainsi de

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l'évaluation une partie inhérente à l'opération d'apprentissage,procédant ainsi à un diagnostic des difficultés des apprenants ytrouvant les moyens d'y remédier.

De là, les fonctions de l'évaluation ont été fixées à 3 principales:l'évaluation diagnostique, formative et sommative.

- Adoption du principe de l'acquisition des compétences et desdomaines afférents de façon à préparer l'apprenant à affronter lessituations de la vie et cherchant à s'y adapter.

- Adoption du guide de l'enseignant pour l'évaluation qui élucide lesprincipes d'évaluation dans une matière donnée tous cyclesconfondus en déterminant les limites des compétences de chacune, endéveloppant les composantes et les illustrant par des exemples.

- L'adoption du livret scolaire révèle la progression des acquis del'apprenant horizontalement et verticalement.

Des signes conventionnels seront adoptés au 1er cycle simplifiant ainsi lepassage "facilité" et une note chiffrée dans les autres cycles.Passera à un niveau supérieur tout élève qui aura obtenu 50% encontrôle continu et 50% à l'examen trimestriel.

- Faire en sorte que l'échelle d'évaluation au 1er cycle de l'E.B. soitconstitué de 6 niveaux (A,B,C,D,E,F) évaluant les acquis del'apprenant, toutes disciplines confondues, conformément aux grillesrelatives à chacune des disciplines. Le redoublement ne toucheradans ce cycle que celui qui sera classé au bas de l'échelle (F)autrement dit celui qui n'aura pas acquis les compétences requises.

- Cette évaluation prend en compte les programmes de soutien àl'élève qui aura montré des difficultés dans l'acquisition etl'application de certaines compétences.

- Dans les 2ème et 3ème cycles a été adopté le système d'évaluationcorrespondant aux acquis des apprenants conformément auxdomaines des compétences dans toutes les disciplines. La moyennede réussite étant de 10/20 celui qui aura obtenu entre 9,5 et 10 nepassera pas de classe sauf sur décision justifiée du conseil de classe.Par ailleurs, ces programmes ont pris en compte les programmes desoutien.

- Dans le cycle secondaire, l'évaluation a adopté le principe depondération des notes conformément à la répartition des périodesdans les années scolaires que comprend ce cycle. le même principe aété adopté dans le passage de classe mentionné déjà dans les 2ème et3ème cycles tout en prévoyant un programme de soutien pour ceux quien ont besoin. Le système d'évaluation a prévu enfin l'existence d'unconseiller jouant le rôle d'intermédiaire entre l'apprenant et sa familled'une part, et l'apprenant et l'équipe pédagogique scolaire d'autre part.

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Quant au système des examens officiels du brevet et dubaccalauréat il n'a pas encore paru, à cette date, dans sa versiondéfinitive. Toutefois et pour la 1ère fois dans l'histoire des examensau Liban il sera tenu compte de la note scolaire pour ce qui est desmatières pratiques: informatique, technologie, art et éducationphysique, et les matières de spécialisation seront comptées dansune proportion de 50% du total général dans les 4 branches dubaccalauréat et 45% pour les autres matières. Une session derattrapage sera conçue à l'intention de ceux qui ne se seront pasprésentés aux examens à la 1ère session ou ceux qui auraient échouéavec une moyenne générale dépassant 8/20. Il y a lieu de signalerque les modifications portant sur l'évaluation scolaire ainsi que lesexamens scolaires ont fait l'objet de diverses consultations au coursd'ateliers de travail auxquels étaient convoqués des représentantsde la plupart des institutions privées et publiques.

2.1.4.2 – Dans l'enseignement professionnel techniqueLa modernisation de la conception de l'évaluation et des examens telle

que le plan de redressement pédagogique et la nouvellestructuration de l'enseignement ont déterminée avec lespropositions de formation du corps enseignant et son recyclage envue d'adopter les procédés modernes de la mesure et de l'évaluationorientés vers l'établissement d'un système d'évaluation crédible estune chose dont l'enseignement technique et professionnel a besoin,ainsi que l'enseignement général, sachant que les examens scolaireset officiels dans l'enseignement technique et professionnel sont deniveaux divers, chacun des diplômes englobe un ensemble despécialisations et chacune des spécialisations est formée deplusieurs disciplines, ce qui fait de ces examens une missionépineuse et complexe requérant une recherche approfondie desprocédés et des moyens qu'il faut suivre en vue d'améliorerl'opération d'évaluation et de mesure, de l'alléger en l'étalant surune plus longue durée conformément à un système souple etmalléable pour évaluer les acquis pratiques et académiques desétudiants. La réalité de l'évaluation dans ce type d'enseignementrepose dans sa conception traditionnelle sur le contrôle, lesélectionnement de sorte que tout candidat qui n'aura pas obtenu60% du total des notes ne soit pas admis aux examens officiels. Cetétat de fait ne concorde pas avec les conceptions modernes que lanouvelle structuration de l'enseignement avait prêchées et qui avaitadopté un système d'apprentissage par alternance et des modules deformation professionnelle, d'où les changements qui commencent àsurgir dans ce domaine et qui se résument ainsi:

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- Adoption du système de modules de formation dans le cadre destages professionnels répartis en crédits et au terme de chacun desmodules, une attestation officielle d'emploi sera délivrée au stagiairelui permettant d'exercer un métier et de poursuivre sa formation dansle module qui suit.

- Une part importante de la note sera accordée aux activités deformation et aux applications pratiques permettant au stagiaired'obtenir au terme du 3ème module le CAP.

- Accorder une importance capitale à la formation pratique, et sur leterrain, notamment en vue d'obtenir le bac professionnel.

- Ajout d'un 3ème groupe de matières renfermant des activitésphysiques et diverses.

- Offrir l'occasion et donner la chance à chaque élève de passer d'unniveau à l'autre ou d'une filière à l'autre de façon souple.

- Accorder une part importante dans l'enseignement techniquesupérieur aux travaux pratiques atteignant 50%.

Ces mesures représentent un progrès appréciable vers la réalisation desobjectifs que les plans de structuration visant à bénéficier descapacités des élèves au maximum, ont déterminés.

Quant aux procédures du changement et de modification des texteslégislatifs relatifs à l'évaluation scolaire et aux examens officiels,elles demeurent pareilles à celles suivies dans l'enseignementgénéral, autrement dit les examens et les procédures adoptées sontpromulgués par des décrets.

Quant aux détails et mécanismes de l'évaluation ainsi que les examensofficiels, ils paraissent sur décision du ministre conformément auxpropositions des services officiels concernés.

2.1.4.3 – Dans l'enseignement supérieurIl est connu qu'il n'existe pas dans les institutions d'enseignement

supérieur au Liban des conditions convenues sur les composantesgénérales des programmes et les principes d'octroi des diplômes etleur appellation ainsi que des années d'études. Le mécanisme dutravail du conseil de l'enseignement supérieur et ses fonctionsn'aboutit pas à l'adoption d'un cadre unifié de ces programmes etleurs éléments constitutifs. Les conditions de la délivrance desdiplômes et le fonctionnement du système d'évaluation changentd'une institution à l'autre, comme il a été explicité dans la premièrepartie de ce rapport. Mais le besoin demeure, quant à lagénéralisation de la culture de l'évaluation et l'instauration d'unestructure définitive stable et souple spécifique à ce domaine et ce,en harmonie avec ce qui a paru dans le plan de redressement

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pédagogique et ce qui a été exécuté dans ce sens dans les étapes del'enseignement général pré-universitaire.

Quant aux procédures de remaniements des examens, des évaluations etdes changements des programmes, elles varient d'une faculté àl'autre. A l'U.L. (université officielle) les changements dans ledomaine de l'évaluation trimestrielle et secondaire serontdéterminés par l'intermédiaire du département concerné et duconseil de faculté. Pour ce qui est des examens ils requièrentl'approbation du conseil d'université et l'aval du ministre, sachantque l'organisation des facultés et de ses spécialisations paraîtrontpar décrets adoptés en conseil des ministres.

2.2. – Les contenus de l'éducation et les mécanismes de changementset remaniements

Tout comme le cadre des efforts fournis pour la restructuration du secteuréducatif, le contenu de l'éducation a connu des changements etremaniements portant sur les aspects académiques et pédagogiques.

La proportion de ce changement a varié selon les disciplines, la classe, lecycle, la branche et le niveau d'apprentissage. Sur ce, nousaborderons dans ce cadre les facteurs incitant à la réforme desprogrammes d'enseignement en citant les organismes qui ontcontribué aux changements, tout en déterminant avec précision ceschangements, leurs sujets ainsi que les stratégies adoptées dansl'évaluation jusqu'à en dégager les aspects positifs et négatifs et lessolutions adoptées dans ce domaine.

2.2.1. Les facteurs incitant à la réforme des programmes d'enseignementIl n'est pas difficile de déterminer les facteurs motivant la réforme des

programmes de l'enseignement au Liban si on prend en compte lespoints déjà mentionnés dans ce rapport qui a signalé dans plusieursendroits ces facteurs et qu'on pourra résumer comme suit:

- L'accord de Taëf en 1989 qui a posé dans l'un de ses articles laquestion de renforcement de l'enseignement et la réalisation de lafusion et de la coexistence nationales:

- Les réclamations réitérées des comités estudiantins et syndicaux envue de remanier les programmes d'enseignement et suite auxévénements que le Liban a connus quinze ans d'affiliée et quebeaucoup ont attribué au système d'enseignement une part importantede responsabilité dans ce domaine, vu que les programmesd'enseignement adoptés en ce temps-là posent différentes conceptionset une vaste marge d'interprétations quelque fois, concernant certainesquestions importantes telles l'identité et l'histoire du pays.

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- L'influence des congrès internationaux notamment celui de Jom-Tein tenu en Thaïlande en 1990 et qui a recommandé le droit àl'enseignement pour tous, abstraction faite de la couleur, de la race, dusexe et de la religion.

- Prise de conscience de l'importance des ressources humaines et lanécessité de les développer au maximum possible, étant donné que lanature de notre siècle avec les problèmes et les défis qu'il pose exigequ'on profite des ressources humaines au maximum ainsi que destechniques évaluées dans les divers domaines comme celui del'Internet et de l'informatique.

- Les efforts fournis par les organisations arabes et internationales etles organismes locaux par le biais des ateliers et des colloquesréclamant ainsi une modification des programmes d'enseignementvisant à y introduire de nouveaux concepts portant sur la santé etl'hygiène ainsi que sur l'éducation dans les domaines de ladémographie et de l'urbanisme.

- Les données résultant des études et recherches et qui ont mis enévidence le besoin urgent d'améliorer et de moderniser le système del'enseignement et ses programmes dans toutes leurs composantesnotamment si l'on prend en compte les pourcentages élevés du retardscolaire ainsi que de l'échec et de l'abandon.

- Structure figée de l'enseignement et des programmes en vigueur etson impuissance à accompagner le progrès scientifique et l'évolutiontechnologique caractéristiques de notre temps.

- Impuissance des anciens programmes à la réalisation d'undéveloppement global de la personnalité de l'élève, étant donné laprédominance de l'aspect théorique qui prend le pas sur l'aspectpratique/expérimental, les défauts se situent aussi au niveau del'accumulation quantitative du savoir au détriment du choix qualitatif.

- Les divergences dans les niveaux d'enseignement suivant les régionset les disciplines et leurs thèmes.

- L'inégalité des conditions et des circonstances matérielles ethumaines dans lesquelles se déroule l'opération éducative.

- Le besoin de réaliser une concordance avec les exigences du marchéde l'emploi et celles du développement économique et social.

- Promulgation du plan de redressement éducatif et ce qui l'a suiviainsi que du plan de redressement de l'enseignement technique etprofessionnel et ce qu'il en a résulté.

Comme il ne faut pas oublier l'influence prépondérante des cadres hautplacés et jouissant d'un remarquable niveau de culture et dediplômes, dans les pays développés, ainsi que leur rôle consistant àaccélérer les choses et à œuvrer en vue d'améliorer les programmesde façon à ce qu'ils soient adaptés aux exigences du siècle et cela

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sans parler de l'influence de l'information, de la médiatisation etdes communications en vue de motiver les forces vives de lasociété, individus et institutions, dans le sens de l'amélioration deleurs programmes et de leurs stratégies éducatives.

2.2.2 – Les organismes et les institutions contribuant à l'opérationdu changement et de la modification

L'amélioration du secteur éducatif au Liban et le plan de redressementpédagogique qui en a résulté ainsi que la restructuration del'enseignement et les Nouveaux Programmes qui y émanent sont lerésultat de grands efforts, d'une étude approfondie de la question etde la participation à leur élaboration du plus grand nombre possiblede responsables des secteurs privés et publics ainsi que des expertsen éducation libanais ou délégués par les instances internationales,l'Unesco notamment. Ajoutons à tous ceux-là les fonctionnaires de1ère catégorie concernés par les affaires de l'éducation et del'enseignement.

En d'autres termes la restructuration du système éducatif proposée par leCRDP ne représente pas uniquement le point de vue de cetteinstitution.

Cette réforme résulte d'une participation de très large envergure de tousles responsables pédagogiques, qui ne se limite pas au plan deredressement, à la structure et aux programmes mais elle s'élargitpour englober les études, les ateliers et les activités qui ont préparéles Nouveaux Programmes.

Dans ce domaine, nous citons les ateliers de travail et les commissionsspécifiques au projet de la mesure des acquis d'apprentissage etcelles spécifiques de la restructuration du secteur éducatif au Libanou relatives à l'éducation, à la démocratie et aux Droits de l'Hommeou l'éducation à la prévention du Sida, l'édification des capacitésnationales en y dégageant les indicateurs qualitatifs.

A cela s'ajoutent les ateliers de travail et les congrès spécifiques à l'imagede la femme dans les programmes éducatifs et les manuelsscolaires ainsi que l'enseignement spécialisé (handicapés, surdoués)et l'éducation globale.

On peut donc parler d'une très large participation à laquelle n'ont pasmanqué les plus importantes organisations dont, comme nousl'avons mentionné plus haut, l'Unseco et l'Unicef ainsi quel'organisation de la santé mondiale, le programme dedéveloppement des Nations Unies en plus des organismes officielsdu ministère de l'éducation nationale au niveau de directeursgénéraux, chefs administratifs des régions….

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Quant à la hiérarchie pyramidale des commissions et comités qui ontcontribué et participé effectivement à l'exécution des programmesd'enseignement elle s'échelonne comme suit:

- L'organisme de la planification et du suivi, il englobe desreprésentants de:٠ CRDP٠ La Direction Générale de l'éducation٠ La Direction Générale de l'enseignement technique et

professionnel٠ L'U.L.٠ Secrétariat Général des écoles catholiques٠ L'Association Islamique caritative de Makassed٠ L'A.U.B٠ International Collège (I.C.)٠ Un représentant de l'Unesco٠ Un représentant du Projet de la restructuration du secteur

éducatif- L'organisme consultatif, il comprend:

٠ Le CRDP٠ L'Inspection Générale٠ L'U.S.J.٠ L'Université Américaine٠ Le conseiller du ministre de l'éducation

- La commission de la formation et du recyclage, elle comprend:٠ Le bureau de formation et de recyclage٠ Le Directeur de l'enseignement secondaire٠ Le Directeur de l'enseignement primaire٠ L'Inspection Générale

A ceux-là s'ajoutent des éléments représentant des institutions éducativesdu secteur privé.

- Le comité de l'évaluation et des examens, il comprend:٠ Le CRDP٠ Le département des examens au ministère de l'éducation٠ L'Inspection Générale

A ceux-là s'ajoutent des éléments représentant des institutionséducatives du secteur privé.- Les comités d'auteurs des programmes, ils comprennent:

٠ Les chefs des départements académiques au CRDP et desreprésentants des 2 secteurs public et privé. A ceux-là s'ajoutentdes coordonnateurs verticaux et horizontaux

- Les comités d'auteurs du livre scolaire national, formés ainsi:

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٠ Un coordonnateur général et un rapporteur général chargés desurveiller et de superviser les travaux des auteurs des livresrelatifs à une matière dans tous les cycles et les années.

٠ Les comités d'auteurs ont été formés à raison d'un seul comitépar matière au niveau des années du cycle en vue d'assurer lasuccession et la progressivité des savoirs et informations sur lesannées du même cycle.

٠ Le nombre des membres des comités de composition d'un livrepour une année (élève / maître / exercices)varie entre 3 et 5auteurs et ce, selon le cadre horaire particulier à la matière, auniveau de l'année et du cycle.

٠ Les membres des comités d'auteurs ont été choisis parmi lesspécialistes des disciplines et les professeurs pratiquantl'enseignement au niveau du cycle de façon à prendre en comptela réalité de l'enseignement de la matière et les nécessités duchangement et de l'amélioration.

٠ Des commissions et des comités spécialisés où étaientreprésentés les ministères et les directions éducatives officiellesainsi que l'Unesco et les grandes institutions éducativespubliques et privées ont suivi les travaux d'élaboration et deproduction au CRDP et ce, dans l'objectif d'unifier le travail, derenforcer l'esprit de collaboration et de solidarité et d'enrichir lesprogrammes au niveau de la pédagogie, des connaissances dessavoirs, savoir-faire et savoir-être.

٠ Réalisation d'une coordination et d'une harmonisation verticaleset horizontales entre les comités et commissions au niveaudisciplinaire et interdisciplinaire dans le but d'assurer laprogression au niveau du contenu d'une même matière et lesactivités transversales par le principe de décloisonnement, visantaussi par là à éviter les répétitions, les redondances et le superflu.

Il est aussi à signaler que cette vaste collaboration a abordé égalementl'évaluation des programmes au niveau des institutions suivantes:

- Le CRDP- L'inspection Générale- La Direction Générale de l'éducation- L'A.U.B.- L'U.S.J.- L'U.L.- L'Université de Balamand- L'Université Saint-Esprit de kaslik- Le syndicat des enseignants- La Banque Centrale du Liban- Le secrétariat général des écoles catholiques

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- L'Association caritative islamique de Makassed- Les écoles de l'association de "Amlieh"- Les associations éducatives "Amal"- L'école arménienne catholique- Les écoles de "Moustafa"- Les écoles de "Irfan"- Les écoles orthodoxes- International Collège (I.C.)- L'institution islamique de l'éducation et de l'enseignement- L'Association de l'instruction religieuse islamique- L'Université Notre Dame de Louaïzé- L'école de la communauté américaine- L'école secondaire évangéliste française- L'école secondaire de Rawda

Ainsi nous constatons que la participation était d'une large envergure etles efforts fournis dans ce sens étaient sans égal, ce projet a pris, eneffet, plus de 9 mois de travail, sans compter que 2 colloques ontété consacrés, mais bien que la participation soit aussi importanteet bien que des représentants de diverses institutions et organismesaient participé et collaboré. Ce travail acharné a fait l'objet dequelques objections et critiques.

Par contre, pour ce qui est de l'enseignement technique et professionnel,et de l'élaboration d'une nouvelle structure spécifique à cetenseignement, la participation était moindre.

Elle s'est en fait limitée aux agents concernés directement par cetenseignement, à savoir, le ministre de l'éducation et del'enseignement supérieur, du président du CRDP, le directeurgénéral de l'Agence Nationale de l'emploi, le directeur général del'industrie, le directeur général de la santé, le président del'association des industriels, le représentant de la chambre ducommerce, le président du syndicat des hôpitaux privés, lereprésentant du syndicat des hôteliers, le directeur de l'instituttechnique industriel, le directeur de l'institution technique de"Amlieh", le directeur général de l'enseignement technique etprofessionnel.

A cela s'ajoute une participation à l'échelle mondiale qui s'est manifestéepar le biais des accords d'aide entre le Liban et la France,l'Allemagne, la Banque Mondiale et les Programmes dedéveloppement des Nations-Unies.

Quant à l'enseignement supérieur, l'image qu'on a n'est pas aussi nette quecelle de l'enseignement général et l'enseignement technique etprofessionnel, vu la diversification et les multiples ramifications

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de cet enseignement, étant donné aussi que les changements et lesmodifications n'ont pas, à ce jour, les dimensions globales dignesd'attention, dans ce domaine, exception faite des changements ouremaniements effectués au niveau des programmes de certainesfacultés, de quelques colloques et congrès tenus aux pays arabesauxquels ont participé les universités et les ministres del'enseignement supérieur. Mais on espère que cet état de fait etcette situation changent et s'améliorent. D'ailleurs, ce qui se passemaintenant au niveau de l'U.L. pour ce qui est des initiativesentreprises en collaboration avec le programme de développementdes Nations-Unies et l'Unesco par le biais des accords d'aide signésrécemment, permet d'espérer.

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2.2.3 – Les domaines concernés par le changement pour ce qui est descycles de l'enseignement, leurs fonctions, leurs objectifs et leurscaractéristiques ainsi qu'au niveau des programmes et desmatières ou disciplines nouvellement introduites

Les changements les plus importants effectant l'enseignement généralpré-universitaire et l'enseignement technique et professionnel auniveau de ses 2 itinéraires formel et non-formel, de tous sescycles, des objectifs inhérents à chacune des étapes, leurscaractéristiques et les matières nouvellement introduites, ont étéabordés dans la nouvelle structure.

2.2.3.1 – L'enseignement général pré-universitaireIl s'étend sur quinze ans, de 3 à 18 ans et comporte 3 étapes:

- Le jardin d'enfants- Le primaire- Le moyen

l'éducation de base

- Le secondaire avec ses 2 filières: l'enseignement général etl'enseignement technique et professionnel

Le jardin d'enfantsFonctions et objectifs- Habituer progressivement les enfants à passer de l'ambiance de la

maison à celle de l'école.- Assurer l'équilibre entre les impératifs de la croissance de l'enfant

sur les plans physiologique, dynamique, moral et intellectuel.- Créer un climat propice apte à encourager l'enfant à communiquer

avec autrui et à s'exprimer.- Développer les capacités physiques de l'enfant, la maîtrise de ses

membres, la coordination de ses gestes et l'éducation de ses sens.- Encourager l'acquisition spontanée par l'enfant, des compétences

linguistiques qui se manifestent par la compréhension, l'expression,l'habileté gestuelle, qui préparent à la lecture et l'écriture.

- Aider l'enfant à avoir confiance en lui-même, à exprimer sessentiments, à devenir autonome et responsable.

- Aider l'enfant à raisonner, comprendre et apprendre à travers sessens, par des procédés et des méthodes scientifiques et en interactionavec son environnement.

- Développer chez l'enfant, l'esprit de coopération et de discipline,l'éduquer à la morale et lui donner des habitudes comportementalescorrectes (savoir-être)

- Habituer l'enfant à vivre en société, l'aider à établir des relationsfamiliales et sociales, et lui apprendre grâce à des manifestationsélémentaires, l'amour de la patrie.

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- Développer, chez l'enfant, un comportement positif vis-à-vis destravaux manuels

Caractéristiques- Cette étape s'étend sur 2 ans, de l'âge de 4 à 6 ans.- Ses classes: le premier et le deuxième jardin- Accède au premier jardin l'enfant qui a 4 ans révolus avant le 31

décembre de l'année d'inscription au jardin.- Répartition quotidienne des activités

L'enfant passe au jardin 4 heures quotidiennes au minimum et 5 jourspar semaine au moins. Cette période quotidienne est suffisantepour des activités variées dont nous citons à titre indicatif:٠ Les activités individuelles libres:On y accueille l'enfant, on contrôle son état de santé, on donne àchacun l'occasion de s'exprimer pour le préparer à participeractivement aux activités du jour.٠ Les activités collectives:Activités gestuelles et rythmiques diverses effectuées par toute laclasse à l'intérieur ou dans la cour.٠ Les activités dirigées:L'enfant acquiert au cours de ces activités des expériencescohérentes et complémentaires.٠ Les activités ludiques libres:Elles ont lieu en présence des jardinières sous le contrôle dupsychosociologue et sont interrompues par des pauses réservées àla nutrition et au repos.

Le cycle primaireDans le nouveau système, le cycle primaire s'étend sur 6 ans au lieu des

5 ans prévus dans l'ancien. Il commence à l'âge de 6 ans et serépartit en 2 modules de 3 années chacun. Le nombre de périodesquotidiennes et hebdomadaires est resté inchangé (six périodesquotidiennes et 30 hebdomadaires).

Quant à sa fonction, rien, dans l'ancienne structure, ne permet deprocéder à une comparaison. Ce que nous en disons plus bas estune plate-forme consensuelle pour une multitude de systèmesd'enseignement modernes qui considèrent ce cycle comme uneétape préparatoire aux autres cycles et à l'insertion sociale, commeà tout autre type d'enseignement académique ou non-académique.

Le renouvellement, on le trouve au niveau des objectifs, du contenu, dela durée du cycle et de sa partition en 2 modules.

Les nouveaux objectifs, par leurs détails et leurs nouvelles orientationsportent sur les dimensions de l'enseignement de base dans lasociété libanaise: maîtrise de la langue et de la communication

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avec autrui, compréhension des éléments scientifiques etmathématiques de base, connaissance scientifique del'environnement social, attachement à l'identité nationale, à lapatrie, à la morale, développement du goût et pratiques desactivités artistiques, sportives et manuelles.

Les modifications ont, en outre, porté sur la répartition des coursreflétant ainsi la part plus importante accordée par les nouveauxobjectifs au renforcement des activités artistiques, descompétences manuelles, des sports et des autres activités prévuesau programme.

Cette tendance est représentée dans la nouvelle organisation des cyclesqui exige:

- La subdivision du cycle primaire en 2 modules de 3 ans chacun.- La modernisation des contenus d'apprentissage en y intégrant les

développements les plus récents.- La modernisation de la démarche pédagogique et de l'évaluation sur

la base des conclusions des recherches pédagogiques dans le mondeet des expériences innovatrices dans l'enseignement primaire.

Fonctions et objectifs- Assurer le minimum nécessaire de connaissances, de compétences et

de valeurs, indispensables pour l'intégration de l'enfant dans unesociété policée, en accord avec les critères de croissance à cet âge etpermettant à l'enfant de participer efficacement à l'opérationd'apprentissage.

- Faire que l'enfant s'approprie les compétences fondamentales decommunication: compréhension, lecture, expression orale et écrite, etencourager en lui, le goût de la lecture.

- Donner à l'enfant les compétences scientifiques et arithmétiques debase, lui fournir les connaissances scientifiques, écologiques,hygiéniques de base et la terminologie scientifique élémentairenécessaires à la compréhension, même partielle, de ce qui se passeautour de lui et utiles pour la suite de ses études.

- Faire acquérir par l'enfant un ensemble de connaissances, decompétences et de valeurs relatives à la société où il vit, du point devue de la géographie, de l'histoire, de la civilisation et de ladémographie. Ceci vaut pour son environnement direct, pour leLiban, sa patrie, pour son milieu arabe et pour quelques aspects dumonde et de l'univers afin de développer en lui les notions de temps,de lieu et d'identité.

- Lui donner une attitude appréciative à l'égard de la connaissance, dutravail, de l'environnement, du progrès, des bonnes mœurs, de lacivilisation et d'autrui, que cet autre soit un individu, une collectivitéou une nation.

Page 206: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Développer chez l'enfant ses capacités artistiques, sportives etgestuelles ainsi que son goût du beau.

- Stimuler chez l'enfant, la confiance en soi, l'autonomie, une pratiquecomportementale civilisée, le travail coopératif aussi bien à l'écolequ'à l'extérieur.

CaractéristiquesLe cycle primaire s'étend sur six ans, entre l'âge de 6 et 12 ans. Il est

obligatoire pour tous les citoyens et peut être considéré comme lapremière phase de la scolarisation obligatoire qui seraprogressivement mise en place jusqu'à l'âge de 15 ans.

Ce cycle se subdivise en 2 modules comprenant, le premier: la 1ère, la2ème et la 3ème année; le deuxième: la 4ème, la 5ème et la 6ème année.Est admis en 1ère année l'élève qui a 6 ans révolus au 31 décembrede l'année d'inscription à l'école.

Répartition hebdomadaire des matières et des périodesLe nombre de périodes dans chacune des années du cycle primaire est de

30 par semaine au moins, à raison de 6 périodes par jour. La duréede la période est de 45 minutes au moins, dans le premier module,et pourrait être augmentée dans le second, les matières et lespériodes qui y sont consacrées se répartissent selon le tableau no

13.

Tableau no 13Répartition hebdomadaire des matières et des périodes

Page 207: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

matière

s

année

Françaisou

anglais

InstructionciviqueHist.Géo.

Sciences34

Maths

Artsetactivitésdivers35

Educationphysique

Totaldespériodes

1ère 7 3 2 5 4 2 30

2ème 7 3 2 5 4 2 30

3ème 7 3 3 5 3 2 30

Nombre depériode

s

42 9 22 17 90

Pourcentage

46,6%10%

24,4% 19%

100%

4ème 6 3 4 5 4 2 30

5ème 6 3 4 5 4 2 30

1er m

odul

e

6ème 6 3 5 5 3 2 30

*L'instruction religieuse sera assurée dans les écoles publiques de manière facultative lesVendredi et dimanche et ce, pour une durée de 2 heures. Toutefois, en date du 6/12/99 ledécret ministériel no 1847 stipule qu'une période entière (hebdomadaire) sera consacrée àl'instruction religieuse conformément à l'arrêté no 112 du conseil des ministres en date du28/10/2000. Cet enseignement se fera exclusivement à partir des manuels émis par le CRDP, àcompter de l'année scolaire prochaine (2001-2002)34 Certaines matières peuvent être combinées (sciences, hygiène, environnement pour lesbesoins méthodologiques d'une approche globalisante.

35 Ces activités comprennent les beaux-Arts et les activités diverses, nous citons, à titre indicatif: ledessin, la photographie, la sculpture, l'écriture, le chant, la musique, la danse, le théâtre, les travauxmanuels, l'agriculture, les arts ménagers, l'informative, les jeux gestuels

Page 208: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Nombre depériode

s

36 9 28 17 90

Pourcentage

40%10%

31% 19%

100%

Page 209: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Le cycle moyenLe nouveau système attribue au cycle moyen de nouveaux objectifs qui

prennent en compte les besoins des apprenants ainsi que ladidactique des différentes disciplines à cet âge. De plus cesobjectifs mettent l'accent sur le raisonnement et les compétencesautant que sur l'acquisition des connaissances, les problèmes, lesvaleurs et les activités.

Signalons dans ce contexte que les nouveaux objectifs imposent lacréation d'un poste d'orientation scolaire et professionnelle dans lecycle moyen, ainsi que des postes d'animateurs, pour les différentesactivités, pouvant être confiés, soit à des spécialistes, soit à desenseignants ayant reçu des formations spécialisées.

Par ailleurs, les changements ont porté sur les différentes disciplines et larépartition des matières pour les adapter aux nouveaux objectifs età la durée du cycle:

- Introduction de la technologie et de l'informatique.- Enseignement d'une 2ème langue étrangère.- Augmentation du temps alloué aux sciences.- Elargissement de l'éventail des activités diverses: manuelles,

sportives et artistiques.- Activités de familiarisation professionnelle.Sur le plan des contenus du programme, de la méthodologie et del'évaluation, le nouveau système suppose:- Que soit ménagée entre la 7ème année (la 1ère année moyenne) d'un

côté, et la 8ème et la 9ème année, de l'autre, une progression interne quipose d'abord les connaissances de base en vue de les approfondirultérieurement.

- L'actualisation de la matière d'apprentissage.- La concordance entre les impératifs des différents domaines

cognitifs, les besoins sociaux et ceux des apprenants à cet âge.- L'adoption d'un système moderne d'évaluation.

Fonctions et objectifsOffrir le minimum suffisant et nécessaire de connaissances, de

compétences et de valeurs en vue de:- Former un citoyen cultivé et civilisé.- Permettre à chacun de découvrir ses capacités individuellement et ses

goûts, de poursuivre des études académiques ou de s'intégrer à la vieactive et au circuit économique.

- Faire acquérir par l'apprenant, des connaissances et des compétences,le former aux valeurs physiques, à l'identité nationale et humaine et àla culture civique qui en découlent.

- Approfondir la culture de l'apprenant dans les domaines de l'hygiène,des relations sociales, de l'environnement, de la civilisation, lui offrir

Page 210: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

des occasions de débat sur certaines problématiques contemporainesen vue de l'habituer à des prises de position objectives et rationnelles.

- Développer les compétences fondamentales de la communicationlinguistique jusqu'à amener l'apprenant à goûter la langue et lalittérature et à s'exprimer de manière originale et créative.

- Donner à l'apprenant les connaissances et les compétencesnécessaires, développer l'esprit scientifique et les valeurs qui s'yrattachent, enrichir ses connaissances terminologiques et élargir lesconnaissances et les principes scientifiques et mathématiques.

- Le familiariser avec la technologie et son utilisation, l'ordinateur enparticulier, comme un auxiliaire pédagogique, comme une source ouun outil de traitement de l'information.

- Familiariser l'apprenant avec les activités manuelles et le monde desmétiers en vue, d'abord de susciter en lui une attitude positive à leurégard, pour le former à certains de ces métiers, ensuite afin dedévelopper ses dons et le préparer à choisir à bon escient, etjudicieusement, le métier qu'il exercera plus tard.

- Développer la confiance de l'apprenant en lui-même en tant quepersonne libre d'esprit, apte à la coopération et à l'insertion sociale,également libre et responsable.

Avec le cycle primaire, l'enseignement moyen constitue ce qu'on appellel'enseignement de base.

La durée de ce cycle est de 3 ans, il comprend, à la suite du cycleprimaire, la 7ème, la 8ème et la 9ème.Répartition hebdomadaire des matières et des périodes

Le nombre de périodes hebdomadaires pour toutes les classes du cycle estde 34 périodes de 50 minutes au moins chacune, réparties sur 5jours.

Les matières et les périodes sont réparties tout au long des 3 annéescomme indiqué sur le tableau ci-dessous:

Tableau no 14Répartition hebdomadaire des matières et des périodes

Cycle moyenmatières

anné

Ara

be

1ère

lang

ue é

trang

ère

2ème

lang

ue é

trang

ère

Inst

ruct

ion

civi

que

His

t.

Géo

.

Mat

hs

Scie

nces

tech

nolo

gie

Info

rmat

ique

Arts

et a

ctiv

ités

dive

rses

Educ

atio

n ph

ysiq

ue

7ème

8ème

9ème

Page 211: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Nombre depériode

s

42 12 36 15

Pourcentage

40% 11,4% 34,2% 14,3%

*L'instruction religieuse sera assurée dans les écoles publiques de manière facultative lesVendredi et dimanche et ce, pour une durée de 2 heures. Toutefois, en date du 6/12/99 ledécret ministériel no 1847 stipule qu'une période entière (hebdomadaire) sera consacrée àl'instruction religieuse conformément à l'arrêté no 112 du conseil des ministres en date du28/10/2000. Cet enseignement se fera exclusivement à partir des manuels émis par le CRDP, àcompter de l'année scolaire prochaine (2001-2002).

Page 212: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Le cycle secondaire de l'enseignement généralSi le secondaire suscite un si grand intérêt parmi tous les autres cycles

d'enseignement au Liban, c'est parce que ce cycle est crucial pourparachever le développement du citoyen, lui permettre de faire unchoix judicieux quant à son avenir, après lui avoir offert lesdifférentes connaissances et les compétences indispensables.

Que la structure de l'enseignement au Liban et les programmes n'aientreçu aucun amendement pendant près d'un quart de siècle, a creuséun fossé profond entre la fonction, les cycles, les objectifs et lescaractéristiques de la structure actuelle (surtout pour le secondairequi devrait en principe coller de plus près à la réalité de la vie) etentre les changements survenus dans la société sur le marché del'emploi, dans les sciences, les techniques, la pédagogie, la vie engénéral et aux différents niveaux de l'enseignement supérieur.

Le nombre d'années du cycle tel que dans la structure actuelle reste lemême pour le nouveau système. La fonction que nous assignons ci-dessous à cette nouvelle structure ne peut être comparée à lafonction actuelle passée sous silence. La nouveauté principale, onla trouve dans le nombre d'options et de spécialités, dans les limitestemporelles de ces options, qui donnent à l'apprenant une annéesupplémentaire pour fixer son choix quant à sa spécialisation, etune plus grande souplesse dans le passage d'une filière à l'autre,pour mieux s'adapter aux différents domaines de spécialisation del'enseignement supérieur et aux exigences du marché de l'emploilibanais et arabe. Ceci est visible dans les objectifs du cycle et lescontenus du programme qui permettent aux apprenants d'être aufait des derniers développements scientifiques, technologiques etculturels, de déterminer leurs choix quant à l'insertion socio-professionnelle immédiate ou à la poursuite d'études supérieures.

Fonctions et objectifsL'enseignement général, tant général que technique, se propose de resserrer les

liens entre l'école et la vie en offrant les connaissances et les compétences qui

permettent à l'apprenant de s'orienter vers le monde de l'emploi ou vers

l'enseignement supérieur en étant en possession de concepts de base et de

connaissances théoriques et pratiques dans les domaines de la culture des sciences et

de la technologie moderne.

L'enseignement secondaire se propose de donner à l'apprenant les capacités

suivantes:

Page 213: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Comprendre les fondements des religions et leur rôle dans l'accomplissement de

la personnalité aux niveaux spirituel, moral et humain.

- Prendre conscience de l'importance des valeurs morales et humaines et de leur

pratique, du respect d'autrui et du renforcement du principe de coexistence.

- Comprendre la signification des droits, des devoirs, des lois et les pratiquer en

toute responsabilité, exprimer son opinion dans les limites autorisées par la loi.

- Etre attaché au Liban, pays de liberté, de démocratie et de justice et en être fier.

- Comprendre la place du Liban dans la civilisation mondiale et accorder de

l'importance au fait de s'imprégner de la culture nationale, héritière d'un triple

patrimoine libanais, arabe et international.

- Etre au fait du rôle assumé par le Liban au sein des organismes arabes et

internationaux, de sa participation à leur fondation, à la rédaction de leurs chartes

auxquelles il est attaché, et notamment celles qui défendent les Droits de

l'homme.

- Acquérir les concepts de base relatifs au régime social, économique et politique

du Liban et y jouer son rôle en tant que citoyen responsable.

- Assimiler les concepts et les théories dans les domaines de la culture, des

sciences et de la technique et s'en servir à bon escient.

- Cerner les difficultés et les problèmes, les analyser dans le cadre d'une démarche

scientifique en raisonnant de manière méthodique.

- S'adonner à des activités sportives, culturelles et artistiques pour un meilleur

équilibre physique, moral, intellectuel et affectif.

- Assimiler les principes d'hygiène publique, les pratiquer et protéger

l'environnement.

- Etre créatif et inventif, avoir le sens du beau, réagir aux créations artistiques,

scientifiques et technologiques sur ce plan.

- Respecter le travail productif et le tenir pour une valeur importante tant dans sa

vie personnelle que dans celle de la société.

- Comprendre l'importance de la productivité, de la bonne organisation des

services et de la rationalisation de la consommation dans la société.

- Comprendre l'importance de la famille pour le développement de la société et la

nécessité de la planifier.

Page 214: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Approfondir sa connaissance de la banque arabe, améliorer ses capacités de

communication par le canal de cette langue, apprendre à goûter la littérature et à

s'exprimer de manière originale et créative.

- Avoir de bonnes compétences de communication dans les langues étrangères

considérées comme outils de communication et d'interaction culturelle.

Page 215: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

CaractéristiquesPour accéder à ce cycle, il faut être titulaire du brevet. Les études d'une durée

de 3 ans, sont sanctionnées par un examen officiel menant aux différentes options du

baccalauréat offert par les 2 filières d'enseignement secondaire, l'enseignement

général et l'enseignement technique. Ce diplôme habilite le titulaire à s'inscrire aux

facultés, aux instituts techniques ou artistiques supérieurs pour y poursuivre les

spécialités pour lesquelles il a été formé. Tout changement de spécialité est soumis à

des conditions fixées par la faculté ou l'institut concerné.

- Répartition hebdomadaire des contenus et des périodes

Deux filières distinctes sont disponibles dans le cycle secondaire: lafilière générale et la filière technique.1ère filière: Enseignement général – Cycle secondaire général.

Il comprend 3 classes: 1ère année secondaire

2ème année secondaire

3ème année secondaire

Il est sanctionné par le baccalauréat général:

- Humanités

-Sciences

Quatre autres options s'ajoutent à partir de la 3ème année:

- Lettres et Humanités

- Sociologie et Economie

- Sciences Générales

- Sciences de la Vie

Les disciplines sont réparties en modules d'apprentissage prenant en compte

pour ce qui est du nombre d'heures hebdomadaires consacrées à chaque discipline, le

pourcentage qui revient à chaque module dans la répartition générale des périodes

hebdomadaires.

Le nombre de périodes hebdomadaires est fixé à 35 au moins, 7 périodes de 50

minutes au moins, par jour en moyenne.

Les tableaux 15-16-17-18-19-20- 21 donnent la répartition hebdomadaire des

disciplines, des périodes, des modules ainsi que le pourcentage du temps

hebdomadaire alloué.

Tableau no 15

Page 216: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Répartition hebdomadaire des matières et des périodes1ère année secondaire

Module

Matière / activité

Nombrede

périodeshebdoma

-daire

s

%Observation

s

1èr

e

- Langue et littérature arabes- Langue et littératures étrangères- 2ème langue étrangère

Total

55212

34,30%

m

e

- Sociologie, économie et gestion- Education civique- Histoire- Géographie

Total

21126

17,10%

m

e

- Mathématiques- Physique- Chimie- Sciences- Technologie

Total

5322112

37,10%

m

e

- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses

Total

1214

11,50%

Total général

35 100%

Page 217: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Tableau no 16Répartition hebdomadaire des matières et des périodes

2ème année secondaire – Série Humanités

Module

Matière / activité

Nombrede

périodeshebdoma

-daire

s

% Observations

1èr

e

- Langue arabe et thème- Langue étrangère et traduction- 2ème langue étrangère

Total

66214

40%

m

e

- Philosophie et civilisations- Sociologie et économie- Education civique- Histoire- Géographie

Total

3311210

28,60%

m

e

- Mathématiques- Culture scientifique- Technologie

Total

4318

22,80%

m

e

- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses

Total

1223

8,60%

2périodes/ matièreparrotationtoutes les2semaines

Total général

35 100%

Page 218: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Tableau no 17Répartition hebdomadaire des matières et des périodes

2ème année secondaire – Série Sciences

Module

Matière / activité

Nombrede

périodeshebdoma

-daire

s

%Observation

s

1èr

e

- Langue et littérature arabes- Langue étrangère et traduction- 2ème langue étrangère

Total

3328

22,80%

m

e

- Philosophie et civilisations- Sociologie et économie- Education civique- Histoire- Géographie

Total

221117

20%

m

e

- Mathématiques- Physique- Chimie- Sciences- Technologie

Total

6532117

48,60%

m

e

- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses

Total

1223

8,60%

2périodes /matièreparrotationtoutesles 2semaines

Total général

35 100%

Page 219: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Tableau no 18Répartition hebdomadaire des matières et des périodes

3ème année secondaire – Série Lettres et Humanités

Module

Matière / activité

Nombrede

périodeshebdoma

-daire

s

%Observation

s

1èr

e

- Langue arabe et thème- Langue étrangère et version- 2ème langue étrangère

Total

66214

40%

m

e

- Philosophie et civilisations- Education civique- Histoire- Géographie

Total

911213

37,10%

m

e

- Mathématiques- Culture scientifique

Total

235

14,30%

m

e

- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses

Total

1223

8,60%

2périodes /matièreparrotationtoutesles 2semaines

Total général

35 100%

Page 220: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Tableau no 19Répartition hebdomadaire des matières et des périodes

3ème année secondaire – Série Socio-Economie

Module

Matière / activité

Nombrede

périodeshebdoma

-daire

s

%Observation

s

1èr

e

- Langue arabe et thème- Langue étrangère et traduction- 2ème langue étrangère

Total

44210

28,60%

m

e

- Philosophie et civilisations- Sociologie et économie- Education civique- Histoire- Géographie

Total

3811114

40%

m

e

- Mathématiques- Culture scientifique

Total

448

22,80%

m

e

- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses

Total

1223

8,60%

2périodes /matièreparrotationtoutesles 2semaines

Total général

35 100%

Page 221: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Tableau no 20Répartition hebdomadaire des matières et des périodes

3ème année secondaire – Série Sciences générales

Module

Matière / activité

Nombrede

périodeshebdoma

-daire

s

%Observation

s

1èr

e

- Langue arabe et thème- Langue étrangère et traduction- 2ème langue étrangère

Total

2226

17,10%

m

e

- Philosophie et civilisations- Education civique- Histoire- Géographie

Total

21115

14,30%

m

e

- Mathématiques- Physique- Chimie

Total

107421

60%

m

e

- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses

Total

1223

8,60%

2périodes /matièreparrotationtoutesles 2semaines

Total général

35 100%

Page 222: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Tableau no 21Répartition hebdomadaire des matières et des périodes

3ème année secondaire – Série Sciences de la Vie

Module

Matière / activité

Nombrede

périodeshebdoma

-daire

s

%Observation

s

1èr

e

- Langue arabe et thème- Langue étrangère et traduction- 2ème langue étrangère

Total

2226

17,10%

m

e

- Philosophie et civilisations- Education civique- Histoire- Géographie

Total

21115

14,30%

m

e

- Mathématiques- Physique- Chimie- Sciences de la vie

Total

555621

60%

m

e

- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses

Total

1223

8,60%

2périodes /matièreparrotationtoutesles 2semaines

Total général

35 100%

Page 223: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

2.2.3.2 – L'enseignement technique et professionnel

Nous allons ici aborder 2 points importants: Il s'agit d'abord de ladiversification des domaines de spécialisations de l'enseignement technique etprofessionnel, ensuite nous abordons les modifications effectuées dans ce type

d'enseignement en accord avec la nouvelle structure.La diversification des domaines et des spécialisations de l'enseignement technique et

professionnel avant que la nouvelle structure ne soit approuvée en conseil des

ministres en l'an 2000:

Tableau no 22Répartition des domaines et spécialisations de l'enseignement

technique et professionnel et leurs niveauxDomaine

del'enseigne

mentprofession

nel

Spécialisation

Niveaudes cadressupérieurs

(LT –LET)

- Génie civil - Mácanique - Electricité

- Electronique - Gestion

- Expertise

Cadresmoyens(TSP –

TS)TSP TS

- Mécanique - Electricité - Electronique - Génie civil - Gestion et informatique - Expertise

- Secrétaire de direction - Expertise–comptabilité - Sciences bancaires - Assurance - Gestion et organisation - Génie civil - Climatisation - Topographie - Hôtellerie - Sciences touristiques - Chimie industrielle

- Mécanique - Mécanique d'aviation - Soins infirmiers - Electricité - Electronique - Optométrie - Education pré-

scolaire et primaire - Education spécialisée - Assistance sociale - Gestion informatique - Statistiques - Analyses médicales

BT

- Secrétariat - Sciences commerciales - Documentation - Travaux publics - Climatisation - Dessin architectural - Architecture d'intérieur - Hôtellerie (vente) - Hôtellerie (production)

- Imprimerie - Chimie industrielle - Mécanique automobile - Mécanique maritime - Mécanique d'aviation - Construction métallique - Fonderie - Dessin industriel

- Soins infirmiers - Electricité - Electronique - ]Musique - Education pré-

scolaire et primaire - Informatique - Publicité - Laboratoires

Page 224: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Tableau no 23Répartition des domaines et spécialisations

de l'enseignement techniqueDomaine

de laformationprofession

nel

Spécialisation

Niveaucompléme

ntaireBT

- Employé de banque - Employé d'assurance - Aide-comptable - Vendeur - Mainteneur - Plombier - Aide typographe - Serveur de restaurant - Cuisinier - Pâtissier - Imprimeur

- Imprimeur - Ebéniste - Couturier - Mécanicien automobile - Mécanicien agricole - Forgeron - Horloger

- Esthéticien - Electricien de bâtiments - Réparateur Radio et T.V. - Dessinateur publicitaire - Tanneur

CAP

- Maçon - Aide-plombier - Ouvrier peintre - Aide-cuisinier - Aide-pâtissier - Couvreur - Relieur - Peintre (bâtiment)

- Boucher - Boulanger - Menuisier - Aide-couturière - Tisseur

- Limeur - Fraiseur - Ouvrier Fraiseur - Soudeur - Forgeron - coiffeur - Manucure - Electricien - Cordonnier

Niveau deformationprofession

nelleFPA

- Maçon - Soudeur - Dactylographe - Spécialiste électronique - Electricien de voiture - Comptable

- Dessin architectural - Electricien - Chef-comptable

- Maçon - Décorateur - Dépanneur radio-T.V. - Mécanicien automobile - Costumier styliste

Page 225: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Le diplôme de BP se distingue du diplôme d'études secondaires techniquespour ce qui est des conditions d'admission des élèves car on n'exige qu'une attestation

de fin d'études complémentaires (E.B.). les cours théoriques sont dispensés parl'établissement, alors que les travaux pratiques ont lieu dans les usines, les chantiersles entreprises de production et de développement comme la proportion des travaux

pratiques est naturellement supérieure à celle des études théoriques.- Les changements survenus dans l'enseignement technique et professionnel tels

qu'ils ont été annoncés dans la nouvelle structure:

- Le bac technique (BT) qui permet à son titulaire, en premier lieu, de pratiquer le

métier pour lequel il a été formé (et qui est déterminé à l'origine par le marché du

travail) ou bien de poursuivre des études supérieures.

- Le bac professionnel (BP) système d'alternance, créé par le décret no 1384 en date

du 04/10/99 et qui permet à son titulaire, en premier lieu d'exercer le métier pour

lequel il a été formé, et qui est déterminé à l'origine par le marché du travail.

Le cycle secondaire technique – Système d'alternance s'étend sur 3 années: 1ère

année2ème année3ème année

L'obtention du diplôme du brevet est une condition nécessaire pour accéder à

ce cycle. Nous le considérons comme une étape d'initiation à l'enseignement

technique et professionnel formel. Durant ce cycle, l'enseignement et la formation

continue se diversifient en 3 domaines ou options:

- L'agronomie

- L'industrie

- Les sciences / finance / commerce / gestion / tourisme /

informatique / hôtellerie / santé etc.

Pour le secteur des services, la diversification commence à partir de la 2ème

année. La première année est considérée comme un tronc commun.

En ce qui concerne les autres domaines (l'agronomie ou l'industrie). C'est à

partir de la 1ère année que la diversification commence tout en conservant des

modules d'apprentissages communs.

Le total général des périodes scolaires et de formation continue

concernant une seule spécialisation, dans ce domaine des services varie

entre 2800 périodes et 3000 ce qui équivaut en moyenne à 950 périodes

par an. Ainsi la moyenne des périodes concernant l'un des domaines

Page 226: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

(l'agronomie ou l'industrie) varie entre 3000 et 33000 périodes équivalant

à 1050 par an.Ces périodes sont réparties à peu près sur 30 semaines effectives par an (compte

non tenu des vacances scolaires, des jours fériés ou des séances consacrées aux

examens) à raison de 35 périodes par semaine, la durée de chaque période étant de 50

minutes minimum.

Les périodes d'enseignement et de formation continue dans toutes

les spécialisations se répartissent en 4 modules (A,B, C et D) et il

convient de noter ce qui suit:Premier module: Matières générales

(A) - Langue arabe

- Première langue étrangère

- Deuxième langue étrangère

- Mathématiques

- Sciences

- Sociologie

On consacre à ce module entre 40 et 45% du total général des périodes dans

les premières années et dans toutes les spécialisations. Cette proportion se réduit

progressivement à 35 ou 40% en 2ème et 3ème année.Deuxième module: Les domaines des spécialisations

(B) - Matières de spécialisation

- Disciplines scientifiques associées à la spécialisation (sciences etmathématiques appliquées etc.)On consacre à ce module entre 45 et 50% du total général des périodes dans les

premières années et dans toutes les spécialisations. Et cette proportion pourrait

s'élever progressivement à 55 ou 60% du total général des périodes en 2ème et 3ème

année.Troisième module: Activités

(C) - Sport

- Autres activitésOn consacre à ce module 10% du total général des périodes dans les premières

années. Et cette proportion se réduit à 5% dans les années suivantes en fonction du

principe d'alternance: 2 périodes / matières par rotation toutes les 2 semaines.

Page 227: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Quatrième module: Formation continue

(D) - Sur le terrain, dans des usines et des chantiers relevant d'établissements de

production ou dans les ateliers de l'établissement scolaire au cas où il s'avère

impossible d'organiser des stages en usine.

On consacre à ce module 35 à 40% du total général des périodes dans les

premières années et cela pourrait s'élever progressivement à 40 ou 50% du total

général des périodes en 2ème et 3ème année.

L'établissement d'enseignement technique, reconnu officiellement prend à sa

charge d'assurer la formation pratique continue indispensable aux étudiants qui

postulent pour le baccalauréat technique et ceci dans ses usines et ses ateliers ou dans

ceux des établissements de production et de services coopérant avec cet établissement

suivant les principes du système dual.

Est titulaire du baccalauréat technique celui qui termine avec succès les unités

d'apprentissage et les applications pratiques des matières à l'intérieur des modules (A),

(B) et (C) sus-mentionnées.

Est titulaire du baccalauréat professionnel (BP). Système d'alternance, celui

qui termine avec succès toutes les unités d'apprentissage / de formation des matières à

l'intérieur des modules (B), (C) et (D) sus-mentionnées.

La formation initiale et continue dans le cycle technique et professionnel

Il est possible de préparer les étudiants au Bac technique et au BacProfessionnel selon le programme du système dual qui comprenddes modules de formation s'étendant sur 3 ans à raison d'un seulmodule de formation par an.L'étudiant qui aura terminé avec succès les 3 modules pourra avoir le droit de

se présenter aux examens officiels pour le baccalauréat technique ou pour le

baccalauréat professionnel dans les limites des conditions spécifiques de chacun de

ces 2 diplômes. De même l'étudiant qui aura terminé avec succès chaque module de

formation, obtiendra une attestation officielle, à toutes fins utiles.

Les structures du système dual dans le cycle secondaire technique notamment

en formation professionnelle supérieure, constituent une approche efficace et

opérationnelle pour la formation initiale et la formation continue.

De même, elles permettent de consolider les liens entre l'apprentissage et la

production effective puisqu'elles permettent de mieux adapter les savoir-faire de

Page 228: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

l'apprenant et ses pratiques avec les caractéristiques du marché du travail et de ses

besoins.

Par ailleurs, ce système est à l'avantage des établissements de production car le

système leur permet de recruter du personnel qui n'a besoin ni de formation ni de

recyclage au moment où il est embauché.Changement de parcours

La répartition des périodes d'apprentissage suivant les séries et les modules

d'enseignement, soit dans l'enseignement secondaire général soit dans l'enseignement

technique permet à l'apprenant inscrit à l'une des séries d'opérer un changement de

parcours et de profiter ainsi d'unités d'apprentissage déjà acquises et correspondant à

la nouvelle orientation des études.La formation technique continue

Le nouvel organigramme d'enseignement donne plusieurs occasions aux

techniciens et aux professionnels intégrés au marché du travail, d'avoir une formation

technique continue afin de les remettre à jour en les initiant à toutes les innovations

technologiques aux fins de réaliser le principe de l'éducation permanente de manière

que le technicien ou le professionnel stagiaire puisse obtenir à la fin de chaque stage

de formation une attestation de spécialisation dans son domaine de formation.La formation professionnelle modulaire

Du point de vue de l'éducation non formelle, le nouveau système fait état d'une

filière de formation aux métiers décrits dans le marché du travail notamment pour les

apprenants qui ont déjà terminé le cycle primaire et souhaiteraient acquérir

immédiatement un métier.

Dans les centres de formation professionnelle modulaire, l'apprenant reçoit

une formation professionnelle à 3 niveaux de façon à ce que la formation initiale

s'effectue à l'intérieur de modules d'apprentissage autonomes, donnant à l'apprenant

des possibilités de passer verticalement (C'est-à-dire, d'un module d'apprentissage

déterminé, à un autre de niveau supérieur) ou bien horizontalement à un autre métier

du même niveau à l'intérieur d'une même série de métiers.

Après avoir réussi chaque module d'apprentissage, chaque stagiaire reçoit une

attestation officielle de travail lui permettant de pratiquer le métier pour lequel il a été

formé ainsi que la possibilité de poursuivre sa formation dans le module

d'apprentissage, suivant l'échelle des qualifications adoptée au Liban.

Page 229: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Dans chaque module de formation, le stagiaire reçoit de 600 à 900 heures de

formation: 25% de théorie et 75% de travaux pratiques.

Au terme du 3ème module d'apprentissage, le stagiaire obtient le CAP qui lui

permet de travailler dans les établissements de production et dans les chantiers ainsi

que dans le domaine des services à titre d'ouvrir spécialisé, il peut, s'il le désire,

poursuivre sa formation au niveau technique supérieur formel et non formel suivant la

procédure propre à l'établissement fréquenté en coordination avec la direction

officielle concernée.

Un apprenant qui a abandonné la filière correspondant à l'éducation debase ou toute autre filière de formation peut suivre les coursdispensés dans le cadre de l'apprentissage modulaire. Ces courssont également ouverts aux adultes qui souhaiteraient profiter deces programmes dans le but de se recycler dans une autreprofession ou par désir de promotion tout en restant dans le mêmedomaine professionnel. Ces programmes ouvrent des horizons trèsdivers devant chaque individu et préparent à la pratique des métiersen cours sur le marché du travail.Quant aux conditions d'admission aux divers modules d'apprentissage, elles

sont liées aux exigences de chaque spécialisation, et seront précisées régulièrement

toutes les fois que cela s'avère nécessaire par le ministère de l'enseignement technique

et professionnel en collaboration avec le ministère du travail, par le biais de l'Agence

Nationale pour l'Emploi, compte tenu des missions qui sont assignées à cette

institution en vertu de l'article 3 du décret-loi no 80 en date du 27/06/1977 et ce que

l'article 5 exige du point de vue de la consolidation des liens entre les activités de

formation et les besoins du marché du travail (en ce qui concerne les besoins actuels

et futurs),. La direction générale de l'enseignement technique et professionnel est

responsable de la conception et de l'organisation des stages relatifs aux modules

d'apprentissage signalés plus haut.

Il est à signaler que le nouvel organigramme ou la nouvelle structure de

l'enseignement technique et professionnel, approuvé en l'an 2000 a suspendu les

programmes donnant accès au CAP et BP en leur substituant le système dual ou

système d'alternance de formation sanctionné par le BP – Système dual. Donc le

brevet professionnel a été remplacé par le baccalauréat professionnel, et ce, en

adoptant le système des modules de formation.

Dans le domaine de l'enseignement technique supérieur, on a défini et

déterminé les diplômes suivants:

Page 230: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- La licence technique (LT) pour les spécialisations adoptées dans le secteur

tertiaire.

- Le génie technique pour les spécialisations adoptées en industrie et en agronomie.

- La licence d'enseignement technique (LET) pour les spécialisations adoptées pour

la formation des enseignants dans les divers secteurs.

Ces cadres moyens et supérieurs répondent, pour ce qui est de leur

administration, leurs programmes d'enseignement, leurs spécialisations, leurs objectifs

généraux et spécifiques, leurs contenus, les procédés de leur enseignement ainsi que

de leur système d'évaluation et leurs examens, aux besoins du marché de l'emploi.

La formation aux spécialisations prévues dans ces cadres est dispensée dans

les instituts techniques rattachés à la direction générale de l'enseignement technique et

professionnel. Les permis permettant à ces instituts d'exercer obéissent à une

législation et des réglementations spécifiques, ainsi que leurs activités et leur

concordance avec les besoins des secteurs de l'emploi et de production, enfin tout ce

qui relève de la relation entre ces instituts et les entreprises (formation, recyclage des

ouvriers…), obéit à des réglementations et est régi par des textes législatifs,

organisant cette relation.

Quant à l'admission et l'organisation des études et cours dans ces instituts

techniques, en vue d'obtenir le diplôme de TS, la licence technique (LT) et la licence

d'enseignement technique (LET) et autres des diplômes de l'enseignement technique

et professionnel supérieur, ils exigent de l'étudiant de fournir les documents suivants:

- Le bac libanais (ou équivalent)

- Le bac technique (ou équivalent)

- Le bac professionnel – Système d'alternance (ou équivalent)

L'étudiant doit réussir au concours d'entrée. Les candidats sont choisis suite à

une entrevue testant le niveau de connaissances, le caractère, le tempérament et les

capacités personnelles du candidat, compte tenu aussi des besoins du marché de

l'emploi.

Pour ce qui est des détenteurs d'un TS et qui aimeraient poursuivre leurs

études supérieures ils sont choisis selon les mêmes critères, autrement dit, le concours

d'entrée, l'entrevue et le niveau des acquis dans leur spécialisation. Les instituts

techniques adoptent le système des modules d'apprentissage. Il est possible que

certains cours s'étendent sur la totalité de l'année scolaire comme il est possible que le

reste des cours soit dispensé en un trimestre.

Page 231: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

Dans les instituts techniques les cours se répartissent ainsi: Le diplôme de TS

La durée d'études pour les cadres moyens est de 3 ans à condition que les

périodes de leçons théoriques, pratiques et d'orientation ne soient pas inférieures à

2400 au cours des 3 années et en moyenne de 50 minutes la période.

La répartition des cours est la suivante:

- de 20% à 25% des cours théoriques

- de 30% à 40% de travaux dirigés par groupe de 24 étudiants tout au plus

- de 40% à 50% de travaux pratiques par petits groupes de 12 étudiants tout

au plus.A cela s'ajoutent des stages dans les entreprises de production d'une durée de 20 semaines au

moins au cours des 3 années au terme desquelles l'étudiant se présente à un examen officiel en

vue d'obtenir le TS.

Le diplôme des cadres supérieurs

La durée d'études est de 2 ans, l'étudiant doit suivre au moins 1800 périodes

scolaires de cours théoriques, travaux dirigés et travaux pratiques, la durée de chaque

période étant de 50 minutes.

Ces périodes scolaires se rapportant aux spécialisations dans les différents

secteurs de développement et de production, se répartissent comme suit:

- de 20% à 25% des cours théoriques

- de 30% à 40% de travaux dirigés (groupe de 24 étudiants au plus)

- de 40% à 50% de travaux pratiques (petit groupe de 12 étudiants

maximum).

Dans tous les cas le total des pourcentages doit atteindre 100%.

Le système suivi est celui de l'alternance, les étudiants suivent des stages de

formation dans les entreprises à raison de 14 semaines au cours des 2 années. Au

terme du parcours, l'étudiant présente un projet (Projet de diplôme) et s'il termine avec

succès, il obtient un des diplômes des cadres supérieurs sus-mentionnés.

Il est utile de rappeler que les Nouveaux Programmes renferment les points

forts suivants:

- Une complémentarité au niveau des 4 composantes: les objectifs, le contenu, la

méthode d'enseignement, le système d'évaluation.

Page 232: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- La clarté, la précision et une plus grande transparence au niveau des finalités et

des objectifs généraux aussi bien que particuliers, traduisibles sans difficulté en

objectifs pédagogiques terminaux (habiletés, comportements, habitudes…)

- La mise en application de nouvelles stratégies éducatives sur la nécessité de

fournir à l'apprenant un ensemble de valeurs, de savoirs, de compétences et de

comportements faisant de celui-ci l'agent principal de l'apprentissage,.

- A ce moment-là, l'apprenant ne se contenterait pas de chercher à comprendre et à

donner une définition du savoir mais il procéderait à son analyse critique et à son

évaluation, usant pour cela d'une approche globalisante et se basant sur le concept

de la technologie, celle-ci étant entendue comme une démarche spécifique de

raisonnement.

- Un effort de modernisation qui permet d'être au fait des derniers développements

scientifiques et technologiques et de se mettre à jour par rapport aux plus récentes

tendances scientifiques et éducatives avec la prise en compte des dimensions

humaines, éthique et civique qui sont attachées à tout programme national.

- Le souci d'adaptation constante aux besoins et aux conditions du marché du travail

en tenant compte des capacités de l'individu, des besoins de la société et des

attentes futures de la société en contexte local et arabe.

- La souplesse et la diversité de sorte qu'elles établissent un équilibre entre les

différents savoirs, entre la théorie et la pratique, tout en tenant compte des

particularités des apprenants.

Descriptif des matières nouvellement introduites dans l'enseignement général pré-

universitaire:

- La technologie

L'enseignement de cette discipline vise à familiariser l'apprenant avec les

réalisations scientifiques (machines et instruments) inventées grâce à l'application de

principes et de savoirs acquis dans les différentes branches de la science. En effet la

technologie, en ce qu'elle est l'application ingénieuse des acquis des sciences pures,

vise à initier l'apprenant au travail sur le terrain, à ses outils et à ses règles en vue de

l'habiliter à faire un meilleur choix professionnel.

Dans ce qui suit, nous signalons à titre purement indicatif quelques thèmes d'étude en

technologie:

- Historique et évolution des sciences et des technologies, importance du rôle de la

recherche scientifique dans le perfectionnement des équipements, des outils et des

Page 233: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

instruments, ainsi que dans les modifications apportées à leur usage, en mettant en

relief les conséquences de tout cela sur les communautés humaines et leur

développement.

- Observation pratique des applications concrètes de la technologie avec insistance

sur les techniques de maintenance, les moyens de prévention contre les accidents.

- Observation de spécimens d'équipements et outillages anciens et récents dans les

secteurs: agricole, industriel et des services.

- Réalisation de travaux à caractère manuel, technique et mécanique conçus pour

donner à l'apprenant une expérience personnelle des outils et des matériaux et

l'habituer à concrétiser ses idées et à les traduire en actes précis et soignés.

- Prise de contact avec le monde des métiers, et, notamment, ceux qui privilégient la

technologie et ses moyens d'action.

L'informatique (l'ordinateur)

Par l'initiation à l'informatique, on se propose d'analyser le fonctionnement etles caractéristiques de l'ordinateur à l'intérieur des systèmes informatiques.

L'apprenant sera appelé plus particulièrement à:

- Découvrir les composantes internes de l'ordinateur.

- Connaître les fonctions des diverses composantes de l'ordinateur et de la

configuration: l'unité centrale, la mémoire, les disquettes etc.

- Avoir une notion des concepts de connexion, d'interface et de comptabilité.

- Dialoguer avec l'ordinateur au niveau des codes et des programmes.

- Etre au fait des concepts et des principaux termes techniques relatifs à

l'informatique afin que l'apprenant puisse l'utiliser comme moyen d'apprentissage

et comme outil auxiliaire dans les travaux de gestion et de bureau.

- Savoir l'exploiter comme un outil de sauvegarde et de traitement de l'information.Education artistique et activités diverses

Cet ensemble comprend: la musique, le chant, le théâtre, le dessin, la peinture,la sculpture, la danse folklorique, la calligraphie, l'économie domestique, la conduite

automobile, des enquêtes sur le monde du travail et ses caractéristiques,l'informatique, la protection de l'environnement, la participation à des enquêtes

locales. Ces activités seront organisées au sein de clubs scolaires. L'école sélectionneparmi ces activités celles qui conviennent le mieux à l'environnement local, de

manière à donner à l'apprenant, à travers les clubs scolaires, l'occasion de s'exprimerpersonnellement, et par conséquent de développer ses compétences propres et de

pouvoir se réaliser pleinement.Cultures et civilisations

Cette discipline comprend, à titre indicatif:- Les différents concepts de civilisation et de culture

Page 234: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Le rapport entre la culture, la civilisation et l'avenir

- L'évolution de l'homme en tant qu'être civilisé

- Les inventions de l'esprit humain: les courants de pensée et les théories de la

connaissance

- Les découvertes scientifiques / techniques

- Les doctrines religieuses

- Les courants philosophiques les plus importants avec leurs principaux promoteurs

- Les principaux courants en psychologie

- La mythologie et la culture populaire

- Les principaux régimes politiques et systèmes économiques

- La morale et la vie en société

- Les aspects de la vie sociale (folklore, alimentation, mariage…)

- Les institutions, les systèmes, les traites et les pactes dans la civilisation moderne

- L'étude des civilisations pour que l'homme accède à un niveau supérieur de prise

de conscience de lui-même, de son environnement et de l'humanité toute entière, ce

qui lui permettrait d'atteindre un niveau culturel tel qu'il puisse avoir les moyens de

contribuer à préserver le patrimoine culturel de l'humanité.Gestion, études économiques et sociales

Les justificatifs de l'introduction de ces disciplines, le développement trèsrapide de la technologie a entraîné des transformations radicales dans les structures du

marché et dans les rapports de productivité. La séparation traditionnelle en activitémanuelle et activité intellectuelle a été abolie ainsi que le cloisonnement entre gestion

et production.La connaissance des sciences économiques et sociales de la gestion et de

l'informatique est devenue un prérequis pour la plupart des métiers répertoriés sur le

marché du travail et dans les secteurs de la production.

Les connaissances acquises en gestion et sciences économiques aident à

organiser les informations disponibles en fonction du marché du travail et des

services; le savoir acquis dans le domaine des sciences sociales fournit des éléments

mettant en relief les composantes d'ordre sociologique dans lesquelles se développe

telle ou telle profession.

Afin de répondre de façon positive, aux mutations signalées plus haut, il est

nécessaire de réserver, au sein des Nouveaux Programmes une place de choix aux

disciplines sus-mentionnées, à savoir les sciences économiques et sociales, la gestion

et la technologie.

Page 235: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

La sociologieCette discipline est concernée par tout ce qui touche aux collectivités

humaines, à tout ce qui résulte du fait d'un rassemblement humain en un lieu donné:

attitudes, comportements, mœurs et coutumes, traditions et réglementations,

institutions et services destinés à assurer les besoins essentiels de chacun, comme

garantie de stabilité, de sécurité et de paix.

Page 236: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

A titre purement indicatif, nous proposons de traiter les domaines suivants:

- L'individu et la société- La socialisation (formes et localisations)- Les différents modes de vie- Les divers aspects de la vie communautaire- Démographie et services sociaux- La société civile: la société libanaise- Les systèmes sociaux: l'éducation, la famille, l'économie, la politique.

Il faudrait, par ailleurs, porter l'apprenant à s'intéresser aux grandsproblèmes sociaux qui agitent toutes les communautés en vue delui faire prendre conscience des moyens à mettre en œuvre afin d'yfaire face. Entre autres problèmes, une prise de conscience s'avèrenécessaire pour les problèmes relatifs au chômage, à la pauvreté,au mariage et à la fonction d'une cellule familiale, etc.

EconomieIl s'agit de donner à l'apprenant les moyens de comprendre les priorités

économiques de la vie moderne et ce, de façon simple, à partir de quelques notions

élémentaires d'économie.

On trouvera ci-après quelques suggestions relatives aux principaux thèmes à

traiter:

- Les problèmes liés à la tarification des produits commercialisés sur le marché (loi

de l'offre et de la demande)

- Les principes fondamentaux de la comptabilité nationale; notions essentielles

relatives aux forces actives, aux groupements économiques

- La gestion du budget de l'Etat à partir des concepts de consommation, d'épargne et

d'investissement.

- Les relations économiques entretenues avec l'extérieur à partir de l'analyse de la

balance des paiements.

- Les relations économiques d'Etat à Etat.

- Le budget familial

Il faudrait également prévoir au programme l'étude des étapes les plus

importantes de l'évolution de l'économie dans le monde afin que l'apprenant puisse

connaître les bases qui ont fondé les principaux régimes économiques que le monde a

connus à travers l'histoire.

Page 237: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

La gestionIl s'agit de l'étude des moyens pratiques à mettre en œuvre en vue d'organiser

le travail d'un ensemble d'individus engagés dans un même projet, afin d'en réaliser

les objectifs déclarés.

De façon plus pratique, cela suppose une connaissance à la fois générale et

détaillée des principes qui régissent les activités suivantes:

- La planification: élaboration d'un plan à court, moyen ou long terme pour la

réalisation du projet.

- La répartition des tâches entre les membres du même groupe de travail.

- La coordination d'activités parallèles.

- L'élaboration du calendrier de réalisation du projet.

- Le financement du projet: notions et comptabilité.

- Le suivi des travaux et le contrôle des activités en voie de réalisation.

- La prise de décisions.

- Sanctions et récompenses.

A ceci il convient d'ajouter:- Les principes de l'animation de groupe

- Esprit d'initiative et esprit critique

- Technique de communication: prise de contact, confirmation de rendez-vous,

ponctualité.

- Evaluation de performance en liaison avec des objectifs fixés au départ.

- Applications pratiques sur la société libanaise.

2.2.3.3 – Dans l'enseignement supérieur

Il est difficile d'aborder en détail les changements survenus dans les

programmes de l'enseignement supérieur, vu la grande diversification des systèmes de

ses institutions, ses programmes, les unités de valeur, les crédits, les cours et les

disciplines adoptés dans chacune des spécialisations.

Pour ces raisons nous allons nous contenter de signaler la grande extension

que les facultés et les instituts ainsi que les spécialisations de cet enseignement ont

connue ces dernières années, notamment, les sciences infirmières, la physiothérapie,

l'art dentaire, la technologie et les sciences, l'informatique, la gestion, le tourisme,

l'hôtellerie, et la traduction.

Comme il est important de mentionner qu'il existe des cours communs à 2

spécialisations ou plus comme, par exemple, en maths, physique, chimie et biologie

Page 238: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

qui existent dans les programmes de plusieurs spécialités. Il en va de même pour les

matières ou les cours des langues, de l'économie et de l'histoire.

Quant à la culture générale, elle est partie intégrante des programmes de

chacune des spécialisations, notamment dans les institutions adoptant le système

américain où ces cours de culture générale représentent entre 15 et 28% du total des

cours requis pour obtenir le B.A. ou le B.S. par exemple.36

Ces cours portent sur la philosophie, les questions culturelles, la psychologie,

la sociologie, les sciences politiques, les lettres, des compétences dans le domaine de

la comptabilité. Il est nécessaire ici, de souligner que les orientations générales de

l'enseignement supérieur insistent sur le fait de fournir aux étudiants, quelle que soit

leur spécialisation, quelques connaissances générales, des notions et des compétences

qui ne se rapportent pas nécessairement à leur spécialisation, allant même jusqu'à les

influencer dans leur système de valeurs en intégrant des matières et discours portant

sur l'histoire des civilisations, l'évolution des sociétés, les relations sociales, les

principes des sciences politiques, la musique…. Ainsi le rôle de l'université ne

consiste pas seulement à assurer la spécialisation de l'étudiant et à lui fournir des

connaissances dans son domaine mais d'aller bien au-delà et beaucoup plus loin en

visant à former sa personnalité en tant qu'élément actif dans la société où il vit et au

sein de l'humanité toute entière. Cela ne signifie en aucun sens que les autres

institutions qui ne dispensent pas autant de cours et de matières de culture générale,

soient contre ce principe mais, du moins apparemment, ces cours ne font pas partie

des programmes qui portent uniquement sur la spécialisation, notamment en gestion,

droit, sciences, génie, et si jamais, ces programmes renferment des cours de culture

générale, ce sera dans les 2 premières années, pour disparaître complètement après

c'est-à-dire en 3ème et 4ème année.

Il n'y a que le cours de langue étrangère qui reste associé à tous lesprogrammes et au niveau de toutes les années, particulièrement lalangue anglaise considérée aujourd'hui beaucoup plus qu'unelangue de culture mais plutôt, un besoin. Vu que la plupart deslivres, des études et des circulaires sont publiés en anglais et c'estjustement pour cette raison que l'étudiant est censé la maîtriser envue d'enrichir sa culture dans d'autres domaines. Quant à la

36 Dr. Nemer Frayha: Les programmes et les curricula, l'enseignement supérieur au Liban. L'associationlibanaise des sciences éducatives, Beyrouth, Janvier 1997.

Page 239: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

répartition des programmes, entre théoriques et pratiques oud'application, cela dépend de chacune des spécialisations.

Ici, 2 remarques sont à noter:- Bien que les programmes renferment une assez bonne quantité de travaux

d'application, pratiques, de travaux dirigés et de travaux d'application relatifs

aux spécialisations basées sur la pratique et l'expérimentation telles la médecine,

les sciences infirmières, le génie, l'architecture, l'agronomie et l'éducation,

l'aspect théorique reste souvent prédominant en 1er et 2ème année mais nous

constatons que la proportion des travaux pratiques augmente à chaque fois que

l'étudiant passe à un niveau supérieur.

- Les programmes des autres spécialisations manquent complètement de cours ou

de disciplines dans ce sens comme dans les domaines de la gestion, des lettres et

sciences sociales où les matières et les cours abondent mais au moment où on

les consulte et regarde de près, on voit que ces cours sont dispensés

théoriquement, en général.

Il existe pourtant des cours dans la plupart des programmes desinstitutions, intitulés "des cours de perfectionnement" ou des "coursde remédiation" dans les domaines des langues et desmathématiques mais ces cours ne font pas l'objet d'un examenofficiel.

2.2.4 – Les stratégies adoptées dans l'évaluation de la réforme des programmes

(la planification, l'application et le suivi)

Avec la réforme des programmes l'évaluation a pris une dimension importante,

se manifestant dans une stratégie considérant l'évaluation une opération globale,

devant englober tous les éléments du système éducatif, et, notamment les programmes

et leurs composantes. Cette conception n'était pas claire chez tous ceux qui ont

participé à l'élaboration des Nouveaux Programmes mais au fur et à mesure de la

progression dans les plans d'études et l'application, il était illogique d'adopter le

système classique d'évaluation. Ainsi, et à la suite des problèmes que cette situation a

suscités, les discussions, les rapports élaborés par les experts libanais et étrangers et à

la lumière des données et des résultats obtenus par les études menées à propos des

acquis d'apprentissage particulièrement la 1ère étude réalisée en collaboration du

CRDP et de l'Unicef et l'Unesco, une stratégie est donc adoptée dans cette perspective

qu'on peut résumer par les points suivants:

Page 240: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- La participation et le diagnostique, concrétisés par:

٠ Participation du plus grand nombre possible des forces et des institutions

publiques et privées concernées par l'opération éducative, soit dans les études

d'évaluation des acquis et l'élaboration de tests, soit dans l'élaboration d'une

nouvelle structure et de nouveaux programmes. 400 spécialistes ont participé à

cette opération venus de divers secteurs. Formant ainsi une équipe nationale

appelée comité de planification devant accompagner l'élaboration des

programmes, discuter et débattre les travaux exécutés. Un comité consultatif fut

aussi créé, formé d'experts auxquels sont transmis les problèmes et les litiges, ce

comité se conformera pour toutes les décisions relatives à l'exécution, aux textes

et règlements au CRDP et dans les administrations concernées.

٠ Ajoutons que le comité de planification était épaulé par l'Unesco dont personne

n'ignore l'efficacité de sa participation.

٠ Distribution des premières copies des programmes de l'enseignement général

aux institutions éducatives, syndicales et économiques avec des questionnaires à

remplir ou à cocher de façon à faire remarquer les défauts tout en avançant les

propositions adéquates, dont il a été tenu compte et après examen des réponses,

les modifications nécessaires furent introduites aux programmes avant même

l'élaboration de leur version définitive.

٠ Le fait de tirer profit et de bénéficier des accords d'aide et de collaboration avec

certains pays dans les domaines de la formation, du recyclage et des experts

envoyés.

٠ Les colloques organisés dans cet objectif en présence d'experts arabes et

étrangers afin de bénéficier de leurs compétences et expériences dans le domaine

de l'élaboration des programmes. Signalons en particulier l'apport du Royaume

Jordanien Hachimite.

L'expérimentation se résume ainsi:

Expérimenter les Nouveaux Programmes sur un échantillon d'élèves est une

chose nécessaire qui nous épargne des sauts qualitatifs imprévus.

En fait, cette expérimentation n'a pas eu lieu dans le sens étroit du terme mais

a considéré l'application des programmes dans toutes les écoles comme une étape

d'expérimentation en attendant d'effectuer des modifications à la lumière des

problèmes posés, cette révision permettra d'éviter tout facteur susceptible de

compromettre leur application. On procédera donc rapidement à faire le nécessaire de

Page 241: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

peur d'entraver l'opération du redressement pédagogique un laps de temps au bout

duquel les circonstances politiques ne seraient plus propices à l'exécution d'un travail

d'une telle dimension.Accompagnement de l'évaluation à l'élaboration des programmes

Cet accompagnement s'est effectué soit par des études et des enquêtes sur le

terrain, soit par le biais des rencontres avec les enseignants et les directeurs d'école,

soit aussi par des colloques tenus en présence d'experts locaux et étrangers, cet

accompagnement a englobé les programmes (et leurs différents éléments notamment

l'évaluation des manuels scolaires afin d'autoriser l'usage) et la formation parle biais

de la distribution de questionnaires et fiches aux stagiaires pour rendre compte de

leurs opinions et de leurs propositions, on procède actuellement à un suivi à cette

évaluation à travers des études et des visites dans les écoles pour évaluer les acquis

des élèves et les conditions dans lesquelles se déroule l'opération éducative.

Page 242: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

L'opération de l'évaluation se poursuit par le biais d'un projet global

d'évaluation en voie d'exécution en collaboration entre le CRDP et l'Unesco. Ce projet

comporte 7 composantes:

1- Les objectifs et la répartition de matières

2- Evaluation des programmes des matières

3- Evaluation des manuels scolaires et des guides des enseignants

4- Evaluation des programmes des cycles

5- Evaluation du système d'évaluation

6- Evaluation des acquis

7- Evaluation des programmes de formation

Dans ce cadre a été entamée la 1ère étude du projet portant sur la 6ème

composante relative aux acquis des étudiants qui sera revue en 2ème session à la 2ème

étape de l'exécution du projet de l'évaluation des programmes, l'étape qui comporte 3

autres composantes secondaires: les objectifs, l'échelle de l'enseignement et la

répartition des leçons, le système d'évaluation et le programme de formation des

enseignants.L'évaluation en vue d'une rectification

Il est attendu, à la lumière des remarques recueillies et des résultats desétudes en voie d'exécution, qu'on remette en question lesprogrammes en vue de mener l'enseignement sur la bonne voie etd'effectuer les rectifications, les remaniements et la remédiationnécessaires afin de combler toutes les lacunes.

Tirer parti des expériences locales, arabes et mondiales

Il est très important et bénéfique de tirer parti des expériences car on compte

beaucoup sur ces collaborations et ces aides. En effet, la présence d'experts et de

personnes compétentes au sein de l'opération éducative ne peut être que bénéfique

permettant ainsi d'entretenir un contact au plus haut niveau avec le savoir, dans une

vision d'ensemble des programmes.

Nous avons ainsi abordé les points les plus importants susceptibles d'éclaircir

la stratégie adoptée dans le domaine de l'élaboration des programmes d'enseignement,

dans les différentes branches et à tous les niveaux, et même si cela se fait à des degrés

différents suivant la progression réalisée dans l'opération de la réforme éducative et

cette innovation fut la plus importante dans l'enseignement général pré-universitaire

Page 243: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

tout en espérant qu'elle soit prochainement instaurée dans toutes les filières de

l'enseignement.

2.2.5 – Les positifs, le négatifs et les solutions adoptées

Le processus de restructuration du secteur éducatif qui a pris en considérationet de manière fondamentale l'enseignement général pré-universitaire puis

l'enseignement technique et professionnel et en partie l'enseignement supérieur, avaitses points forts mais aussi ses imperfections et des défauts auxquels on a cherché des

solutions afin d'y faire face, et ce, au niveau des 3 filières.2.2.5.1 – Dans l'enseignement général pré-universitaire

Les points positifs, les plus importants:

Conception et promulgation de programmes unifiés pour tous les libanaisdepuis 1994, date de la ratification du plan de redressement pédagogique et c'est àpartir de ce moment qu'il est devenu possible de parler d'un système éducatif unifiédans ses orientations, ses objectifs et ses contenus. Un système évolué, faisant de

l'élève l'agent principal du processus d'apprentissage, fondé sur un systèmed'évaluation moderne et global et comme nous le savons déjà, ce système a fait

émaner une nouvelle structure d'enseignement évoluée ayant le souci de relier, entreelles, les différentes filières de l'enseignement.

- Intégration d'objectifs généraux et spécifiques aux programmes donnant ainsi

une nouvelle conception aux contenus, axés d'ores et déjà sur l'atteinte de ces

objectifs.

- Lancement d'un énorme, mieux, gigantesque chantier éducatif en un temps

relativement court et limité, ce qui a renforcé la mobilisation et la motivation de

s'occuper des affaires de l'éducation au Liban.

- Association, à la conception et à l'élaboration des programmes tous les partis

concernés collaborant ensemble dans le cadre de l'amélioration du système

éducatif libanais, renforcés et épaulés par la participation des organisations

mondiales telles, l'Unesco et l'Unicef.

- Mise en place d'un nouveau processus d'évaluation fondé sur le développement

des capacités de l'apprenant et ses compétences, aboutissant progressivement à

l'enseignement obligatoire jusqu'à l'âge de 15 ans.

- Elaboration pour tous les cycles pré-universitaires 2 collections-type de manuels

d'histoire et d'éducation civique et ce, dans les 2 secteurs public et privé.

- Ouverture des programmes sur les technologies modernes permettant de les

accompagner afin d'être au fait des derniers développements scientifiques et

technologiques en introduisant les nouvelles matières et disciplines dans le

programme telles la technologie, l'informatique, la sociologie etc. en introduisant

de même une 2ème langue étrangère.

Page 244: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Réservation d'une place aux programmes relatifs à la santé, l'environnement, la

démographie dans leur conception moderne afin de répondre aux besoins de notre

temps.

- L'afflux des enseignants du public et du privé, aux stages de formation dans le

but de se familiariser avec les Nouveaux Programmes et pouvoir les

accompagner.

- Recyclage de certains cadres dans certains domaines spécifiques à l'élaboration

des programmes et leurs divers éléments.

- Le projet tiré des études et recherches en vue de comprendre et d'examiner la

réalité du système de l'enseignement et les problèmes qu'il pose.

- La réaction positive des élèves et des parents vis-à-vis des Nouveaux

Programmes favorisant ainsi l'autonomie de l'apprentissage (l'autodidactisme) et

l'exercice des procédés techniques.

Les imperfections et les défauts- La lenteur de la mise en application des programmes pratiques, c'est-à-dire des

modalités d'exécution accompagnant le plan de redressement pédagogique qui

prend en considération les besoins des écoles, notamment, en enseignants pour

certaines disciplines nouvellement introduites et aussi le besoin de bâtiments

scolaires, d'équipements et autres.

- La difficulté de modifier le planning des vacances scolaires a créé une certaine

discordance entre les contenus des manuels et le cadre horaire qui leur est imparti.

- Ramification d'une même matière en plusieurs manuels ce qui a alourdi le

cartable scolaire de l'élève, relativement à son jeune âge, notamment dans les 2

premiers cycles de l'E.B.

- La difficulté d'adopter les méthodes actives dans l'enseignement, notamment le

travail de groupe dans certaines écoles publiques et privées et ce, à cause d'un

manque dans les bâtiments scolaires convenables, les moyens, les outils et le

matériel pédagogiques en plus des équipements adéquats.

- La difficulté de consacrer et de réserver le temps nécessaire aux stages de

formation des enseignants ainsi que la difficulté d'assurer le nombre nécessaire de

formateurs et d'animateurs compétents.

- Déséquilibre pratique et fonctionnel entre le nombre des enseignants et les

besoins réels de l'enseignement public.

Page 245: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Déséquilibre au niveau des solutions de remédiation dans les divers domaines et

cadres du plan de redressement pédagogique. L'évolution et la transformation ne

doivent pas toucher un domaine sans l'autre, c'est l'ensemble de l'édifice qui est

transformé. Le Domaine des services pédagogiques de conseils psychologiques et

d'orientation scolaire et professionnelle ne s'est pas amélioré parallèlement à celui

des programmes. Il en va de même pour ce qui est de l'administration éducative à

tous ses niveaux.

- Insuffisance d'harmonisation entre les divers organismes concernés par

l'opération éducative.

- Absence d'une perspective claire et nette spécifique aux services de conseils et

d'orientation des enseignants ce qui impose le fait de clarifier les rôles réciproques

de l'inspection pédagogique et des conseillers.

- Insuffisance d'harmonisation pour ce qui est du fait de tirer parti et bénéficier au

maximum des aides extérieures offertes et des accords d'aide signés.

Les solutionsFace aux problèmes et aux aspects négatifs déjà mentionnés, compromettant le

processus de redressement pédagogique, des solutions ont été adoptées afin d'atténuer

et de minimiser ces déficiences et ces écueils. Citons-en les plus évidentes:

- Adoption d'un système d'évaluation fondé sur le développement des compétences

de l'apprenant précisant les compétences à maîtriser ou à acquérir par année

scolaire et par cycle, faisant ainsi de l'apprenant l'agent conscient de l'opération

d'apprentissage.

- Suspension du travail dans certains domaines et disciplines en vue d'alléger les

contenus de façon à ce qu'on puisse finir le programme au cours de l'année étant

donné qu'on n'a pas réussi à imposer l'année scolaire de 36 semaines.

- Attirer l'attention des enseignants et convaincre les directeurs de la possibilité

d'adopter les méthodes actives et le travail de groupe suivant les moyens

disponibles.

- Assurer une partie des équipements et du matériel de base nécessaires à

l'application des Nouveaux Programmes, pour chaque école dans les limites des

moyens financiers disponibles et travailler sérieusement à assurer

progressivement le reste.

Page 246: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Mener une série d'études et de recherches en vue de renforcer les liens entre

l'école et la société locale et détecter les élèves souffrant de difficultés

d'apprentissage.

Sur ce, ont eu lieu les démarches suivantes:

- Le recensement général du secteur de l'éducation: cette étude se propose de

collecter toutes les informations concernant les élèves et les enseignants ainsi que

les locaux, les manuels, les équipements etc.

L'étude est confiée au département des statistiques du CRDP en collaboration

avec l'unité d'informatique.

- Enquête et inventaire exhaustif des bien-fonds que possède le ministère de

l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, sur l'ensemble du territoire

libanais (660 bien-fonds comme premier chiffre)

- Promulgation du décret no 3801 fixant les critères et les normes des bâtiments

scolaires publics de l'enseignement général pré-universitaire.

- Adoption des techniques scientifiques conformément aux Nouveaux Programmes

dans l'élaboration de la carte scolaire pour l'implantation et la répartition des

bâtiments afin de ne pas laisser au hasard la construction des écoles et leurs

réaménagements.

- Production d'un dossier pédagogique et technique sur le mobilier scolaire et

administratif (le guide du mobilier scolaire et administratif)

- La construction de 33 écoles financée des prêts provenant de l'étranger, comme

suit:

٠ 9 écoles équipées de la banque européenne de développement

٠ 24 écoles pour les zones périphériques de la banque mondiale

- Réservation de 18 millions de dollars pour l'achat d'équipements et de mobilier

pour les écoles publiques

- Des appels d'offre en vue d'acheter 1200 ordinateurs servant à équiper 100 écoles

publiques au Liban comme première phase, alimentés par la caisse des écoles.

- Projet de relier 24 écoles secondaires au Liban au réseau Internet international.

- Œuvrer à renforcer ou à instaurer les structures administratives et techniques

nécessaires pour ce qui est des unités spécialisées chargées de la carte, des

bâtiments scolaires et de leurs équipements en insistant sur l'informatisation des

organismes du ministère de l'éducation Nationale et de l'enseignement supérieur.

Page 247: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Passer à l'exécution de l'évaluation des Nouveaux Programmes dans tous leurs

éléments et toutes leurs constituantes en envisageant la possibilité de combiner les

disciplines dans le 1er cycle de l'E.B. (Projet en collaboration entre le CRDP et

l'Unicef).

- Formation de nouveaux enseignants afin de répondre aux besoins des écoles

notamment pour les matières nouvellement introduites dans le programme. Des

contractuels ont été recrutés en attendant que le plan de formation soit complété.

- Location de nouveaux bâtiments scolaires ou réhabilitation des anciens en vue de

satisfaire l'afflux des élèves aux écoles publiques.

- Organisation de journées pédagogiques au cours de l'année scolaire dans

l'objectif de développer les capacités des enseignants et améliorer leur

méthodologie et leurs pratiques, et ce, pour pallier l'insuffisance des sessions de

formation et de recyclage dans ce domaine.

- Création d'un groupe de travail provisoire, répondant aux besoins et émettant les

décisions relatives à l'exécution du plan et ce, en raison de l'absence d'un conseil

supérieur d'enseignement ou un comité supérieur de planification ou encore un

système d'évaluation.

- Résolution des problèmes financiers des élèves incapables de payer les frais

d'inscription et ce, en les exonérant. Ces mesures ont été prises aussi au niveau

des écoles privées concernant les élèves dont les parents ont des difficultés

pécuniaires. Cette procédure a l'avantage de permettre l'affiliation d'un plus grand

nombre aux écoles. A cela s'ajoute le fait d'assurer des livres à bas prix dans

certaines régions, en collaboration entre les organismes publics, les municipalités

et l'organisation de l'Unicef.

- Afin de trouver facilement des solutions. Des projets et des programmes

conjoints ont été signés avec certains organismes et organisations dans l'objectif

de développer le secteur éducatif. Nous en citons:

٠ Projet du soutien de la restructuration du secteur éducatif lancé en 1996 soutenu

par le programme de développement des Nations-Unies pour l'amélioration du

système éducatif libanais, ses principaux objectifs se résument en un travail de

consolidation, de collaboration d'harmonisation et de planification entre les

partis libanais et non-libanais. Ainsi que le développement des diverses

compétences organisationnelles de tous ceux qui travaillent dans le secteur

éducatif, notamment les décideurs, les comités administratifs, ainsi que

Page 248: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

l'amélioration des capacités de gestion des institutions éducatives par le biais de

l'amélioration de leurs programmes d'enseignement, de leurs manuels scolaires,

leur système d'évaluation et la formation des enseignants qui constitue à coup

sûr un facteur essentiel. Ce projet prend aussi en considération le côté financier

et cherche à fournir ou à assurer les financements nécessaires en vue d'améliorer

le secteur éducatif, notamment le système des conseils et de l'orientation dans

les écoles des zones périphériques défavorisées. A cela s'ajoute le souci de se

préoccuper des enfants ayant besoin d'un enseignement spécialisé adapté à leurs

besoins. Le réaménagement et la construction de bâtiments scolaires

n'échappent pas à ce souci d'amélioration et de rénovation, en effet, le projet

prend en compte la nécessité d'élaborer un plan architectural d'exécution

commun à tous les bâtiments scolaires.

٠ Le projet d'éducation générale, entamé en 1997 par le CRDP avec le soutien de

la banque mondiale et une donation du gouvernement japonais en vue

d'effectuer les travaux préparatoires qui ont d'ailleurs abouti à avoir un prêt de la

banque précitée en l'an 2000 dont le montant s'élève à 56 millions et 570 mille

dollars en vue de construire de nouvelles écoles, réhabiliter celles en mauvais

état, ajouter des extensions à d'autres, assurer les équipements nécessaires

consolider et renforcer les moyens de formation, de recyclage et d'évaluation

tout en assurant les outils pédagogiques et les techniques modernes et couronner

tout cela par l'installation d'un système d'informatique relatif à l'administration

éducative. A cela s'ajoute la mise en place d'écoles pilotes. Par ailleurs, le PEG

vise à promouvoir une utilisation rationnelle des ressources financières.

2.2.5.2 – Dans l'enseignement technique et professionnelLes réalisations: Nous en citons les plus évidentes:

- Ratification du plan de redressement pédagogique avec le souci de relier

organiquement l'enseignement général et académique à l'enseignement technique

et professionnel et la consolidation des liens entre ces 2 enseignements et

l'enseignement supérieur.

- Ratification de la nouvelle structure de l'enseignement technique et professionnel

qui a adopté le système de formation professionnelle modulaire et l'instauration

du système d'alternance. Le nouvelle structure donne plusieurs occasions aux

techniciens et aux professionnels d'avoir une formation technique continue afin de

les mettre à jour en les initiant à toutes les innovations technologiques.

Page 249: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

A cela s'ajoute l'extension de l'enseignement supérieur et sa diversification tout en

déterminant les domaines des matières à tous les niveaux et en renforçant les

travaux pratiques.

- Modernisation des programmes de l'enseignement technique et professionnel au

niveau du cycle secondaire (BT) et au niveau des cadres moyens (TS) dans 22

spécialisations. Il est en train de s'élaborer actuellement une évaluation globale de

ces programmes par l'organisation allemande G.T.Z.

- Identifier l'enseignement technique et professionnel supérieur, sa fonction et sa

relation avec l'enseignement général académique.

- Commencer par ouvrir de nouvelles écoles professionnelles et des centres de

formation et de recyclage intensif.

- Formation d'un nombre d'enseignants et réorganisation de l'institut technique

éducatif.

Les faiblesses: en voici les plus évidentes:

- Le processus de la modernisation des programmes qui a touché le BT et le TS

dans 22 spécialisations ne s'est pas élaboré dans la perspective annoncée par le

plan de redressement pédagogique. En effet, on a omis certaines matières

communes entre les 2 filières générale et professionnelle comme l'instruction

civique par exemple, ainsi que ces programmes n'ont pas pris en considération les

modifications affectant les mathématiques, les sciences, les langues et

l'informatique dans les Nouveaux Programmes de l'enseignement général. Il est

nécessaire d'ajouter que cette modernisation et ces innovations n'étaient pas dans

le cadre d'un diagnostic précis des besoins du marché de l'emploi.

- Les plans visant l'extension dans l'enseignement technique et professionnel ont

besoin d'être renforcés par des études sur le terrain qui reflètent nos besoins réels

et déterminent l'amélioration effective comme il est encore un peu tôt pour porter

un jugement sur la conformité de cette extension aux besoins des régions.

- Il est toujours d'urgence de former les cadres techniques nécessaires ainsi que les

enseignants.

- L'application du système d'alternance soutenu par le GTZ a toujours besoin de

l'harmonisation de ses programmes avec les programmes de l'enseignement

technique et professionnel qui lui sont parallèles. Ajoutons que cette expérience

n'est pas encore généralisée mais se réduit à quelques spécialisations et est

adoptée par très peu d'écoles.

Page 250: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Insuffisance d'équipement notamment, les modernes d'entre eux, et d'écoles

adéquates aux nouvelles spécialisations.

Les solutions:

- Achever l'élaboration de la nouvelle structure de l'enseignement technique et

professionnel et la ratifier afin d'assurer la complémentarité entre les programmes

d'enseignement, dans tous les domaines.

- Signer une série d'accords de prêts et de coopération dont le montant s'élève à

200 millions de dollars en vue de construire 42 écoles ou instituts de formation

technique ainsi que l'ensemble professionnel de Damour (La Banque Mondiale) et

2 écoles techniques pilotes dirigées par les industriels et le ministère et soutenues

par l'Union Européenne. Ces aides serviront aussi à équiper 3 laboratoires (accord

avec la France).

- Faire réactiver le conseil supérieur de l'enseignement technique et créer des

conseils consultatifs dans chacune des écoles techniques.

- remettre en question les programmes d'enseignement dans l'objectif de les

améliorer et recycler les membres du corps enseignant (accord avec la Banque

Mondiale).

2.2.5.3 – Dans l'enseignement supérieur

Les points forts, dont:

- Multiplication des chances à l'enseignement supérieur par le biais de la création

de nouvelles branches, facultés.

- Création de facultés d'application et d'expérimentation telles, le génie civil, la

médecine et la pharmacie.

- Modernisation et amélioration des programmes dans certaines facultés et

universités en adoptant quelquefois le système de modules.

- Adoption de l'évaluation des activités de l'étudiant et de certains de ses projets

ainsi que des examens en vue d'améliorer et d'orienter cet état de fait vers un

système d'évaluation continu et souple.

Les faiblesses et les failles:

- L'extension dans l'enseignement supérieur ne s'effectue pas dans une perspective

claire, tenant compte des besoins du marché de l'emploi, augmentant ainsi les

chômeurs parmi des diplômés qualifiés.

Page 251: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

- Divergences dans les appellations des diplômes et des spécialisations et manque

de souplesse entravant le transfert de l'étudiant d'une université à l'autre ou d'une

spécialisation à l'autre au sein de la même université sans, pour autant, perdre

quelque temps sur l'établissement d'origine.

- Absence de conditions matérielles et humaines favorables à un enseignement de

qualité dans la plupart des sections universitaires déjà existantes ou nouvellement

introduites.

- Inadéquation des tests et des examens, la plupart du temps, aux capacités des

étudiants et aux besoins du marché de l'emploi, ceci ne peut être autrement, en

l'absence d'un système d'orientation scolaire et professionnelle.

- Absence d'accompagnement de l'enseignement académique supérieur, des

innovations et évolutions survenues dans les cycles de l'enseignement pré-

universitaire.

- Poursuivre le travail afin de compléter le plan de redressement pédagogique et la

nouvelle structure de l'enseignement pour ce qui est de l'enseignement supérieur.

- Effectuer une évaluation globale diagnostiquant l'état actuel de l'enseignement

supérieur jusqu'à proposer des solutions adéquates, notamment par le biais de

l'accord d'aide signé avec la programmation des Nations-Unies.

- Faire en sorte d'assurer les conditions matérielles favorables aux facultés de l'U.L

par le biais des exécutions en cours de la construction de nouveaux ensembles

pour les facultés de cette université.

- Prendre en compte les orientations édictées par la stratégie proposée pour l'année

2015, où les efforts qui sont fournis convergent vers la réalisation du minimum de

ce qui a paru dans cette stratégie du coté de la réhabilitation des 3 fonctions

principales de l'enseignement supérieur (l'enseignement, la recherche et

l'assistance sociale) ainsi que l'amélioration des statuts et des réglementations en

vue d'assurer un enseignement supérieur de qualité à l'intérieur de services

d'orientation et de conseils adéquats).

Face à cette situation et cet état de fait, la meilleure solution serait, de pouvoir

s'approprier les savoir-faire et les savoir-être du siècle basés sur la coopération et la

solidarité, le dialogue, la participation des diverses forces actives de la société à

l'opération de redressement éducatif ainsi qu'en appuyant et encourageant les

compétences tout en permettant à chaque individu de s'affirmer et de se réaliser soi-

même. Tout cela doit être possible et aisé parce qu'on croit que tout individu sera

Page 252: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

capable de réussir et d'exceller dans un domaine si les circonstances et les conditions

lui sont favorables. L'expérience force à dire que les évolutions en matière d'éducation

sont lentes et qu'il n'existe pas de solution miracle ni de solution idéale. Il est

vivement recommandé, dans ce domaine, de ne pas brûler les étapes mais d'aller

progressivement et suivant un processus scientifique, vers le but et sans toutefois

oublier de prendre en considération les moyens disponibles et de procéder selon

l'échelle des priorités.

En tout cas et quelles que soient les conditions et les circonstances, la qualité

de l'enseignement reste la plus importante, constituant la base de toutes les activités et

des efforts fournis dans ce sens de tous ceux qui sont concernés par l'opération

éducative et l'enseignement au Liban de demain parce que sans la bonne qualité de

l'enseignement et la maîtrise dans l'application, le développement aura du mal et ne

saura atteindre ses objectifs, dans un temps où tout le monde sait, très bien,

professionnaliser les spécialisations, mieux, toutes les spécialisations même celles

paraissant les plus éloignées du marché de l'emploi.

Bibliographie

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6 - L'Université Libanaise, Guide de l'Université libanaise, Beyrouth 1998

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8 - Dr Hassane Joumaa, Mesure des acquis d'apprentissage au Liban pour la 4ème

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9 - Dr Hassane Joumaa, Mesure des acquis d'apprentissage au Liban pour la 4ème

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Page 253: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

10 - Dr Hassane Joumaa, Najah Mansour, Mesure des acquis d'apprentissage auLiban pour la 2ème année secondaire de l'année 1997-1998, CRDP, 1998

11 - Dr Hassane Joumaa, Dr Youssef Sader, Dr Suzane Abed Réda et autres,Système des examens officiels au Liban: réalités et possibilité d' amélioration,CRDP, octobre, 1997.

12 - Dr Hassane Joumaa, Dr Youssef Sader, Dr Thérès El Hachem, Dr SuzaneAdeb El Réda, Réalités de l'enseignement au Liban, et ses perspectivesd'avenir, CRDP, 1997

13 - Dr Hassane Joumaa, Dr Fawzi Ayoub et autres, L'Orientation scolaire etprofessionnelle des élèves du cycle secondaire, CRDP, 1999

14 - Dr Hassane Joumaa, Dr Fawzi Ayoub, Dr Youssef Sader, Evaluation desinstitutions éducatives, économiques et syndicales des nouveaux programmesau Liban, CRDP, octobre 1996

15 - Dr Hassane Joumaa, Dr Abed El Hakim Ghazawi et autres, Réalités de l'écolepublique à travers l'administration éducative, CRDP, 1998

16 - La ligue des professeurs de l'enseignement secondaire au Liban, Le congrèséducatif pour un enseignement public évolué, Le Palais de l'Unesco, 24-25mars, 2000

17 - Dr Saliba Gaby, Dr Hassanne Joumaa, Dr Youssef Sader, Mme Amale Chérara,L'Enseignement pour Tous: Evaluation de l'an 2000, le rapport national de laRépublique libanaise, Beyrouth, 2000

18 - Dr Frayha Nemer, Introduction à l'évaluation des programmes de l'universitélibanaise, congrès, du rôle de l'université libanaise dans une société hétérogène– La situation du Liban, Beyrouth, 1998

19 - Dr Kaafarani Selmane, Dr Hassane Joumaa, Les difficultés et les problèmesdont souffrent les élèves du cycle primaire des écoles publiques (échantillondes élèves de la 3ème année de l'E.B.) CRDP, novembre 2000

20 - CRDP, Cahier des charges spécifiques à l'élaboration des séries du livre

21 - CRDP, Bulletins pédagogiques, no 1, 15 octobre 2000

22 - CRDP, Etude statistique comparative de l'évolution éducative en 20 ans 1973-1974 / 1994-1995, CRDP 1996

23 - Le CRDP avec l'institution de recherche et de consultation, la scolarisationobligatoire au Liban: le besoin de l'enseignement public, CRDP, mars 1999

24 - CRDP, Coût de l'enseignement et frais des parents dans l'enseignement privépayant, 1992-1993, CRDP 1995

25 - CRDP, Coût de l'enseignement et frais des parents des écoles del'enseignement général, 1994-1995, CRDP

Page 254: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

26 - CRDP, Statistique et extraits des études spécifiques aux comitésd'enseignement et d'administration, Beyrouth, novembre 1999

27 - CRDP, Rapports et conférences

28 - CRDP, Système des examens et de l'évaluation et ses outils

29 - CRDP, Formation des enseignants et programmes

30 - CRDP, La structure administrative du CRDP

31 - CRDP, Bureau des statistiques, Publications statistiques entre 1991-1992 et1998-1999. CRDP

32 - Organisation arabe de l'éducation, de la culture et des sciences, Atelier detravail sur l'amélioration de la recherche pédagogique dans l'éducation formelleet abolition de l'analphabétisation et l'enseignement des adultes dans la NationArabe, Tunisie du 6 au 10 mars 2000

33 - Textes législatifs, Les Lois du Liban, Maison d'édition des publicationsjuridiques, Maison de Presse Juridique.

34 - Conférences du Ministre de l'Education et de l'enseignement supérieur.

- La politique éducative au Liban

- La perspective pédagogique de la politique de l'enseignement au Liban

- La carte scolaire à la lumière des Nouveaux programmes

- L'E.B. et les efforts en vue de restructurer le secteur éducatif au Liban

- L'évaluation et les Nouveaux programmes d'enseignement: Réalités et souhaits

- Rapport de la visite de l'inspecteur de l'Académie Alain Bollon, délégué del'Unesco du 26 août au 6 septembre 1996

35 - Décret no 10227 édicté le 8 mai 1997, Détermination des programmes del'enseignement général pré-universitaire et ses objectifs.

36 - Décret no 3801 édicté en l'an 2000, Détermination des normes architecturalesdes bâtiments scolaires de l'enseignement général pré-universitaire.

37 - La Banque du Liban, Rapport annuel de la Banque du Liban. 1998

38 - Association libanaise des sciences de l'éducation, L'enseignement supérieur auLiban, janvier 1997

39 - L'association libanaise des sciences de l'éducation, Les étudiants universitairesau Liban et leurs orientations, novembre 1998

Page 255: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

40 - L'association libanaise des sciences de l'éducation, L'Etat et l'Enseignement auLiban, août 1999

41 - Ministère de l'Enseignement Professionnel et Technique, direction générale del'enseignement technique et professionnel, Tableau des noms des instituts etécoles privés de l'année scolaire 1999-2000, Beyrouth 2000

42 - Ministère de l'Education et de l'Enseignement Supérieur, Les Orientationsstratégiques de l'éducation et de l'enseignement au Liban de l'année 2015,Beyrouth, 2000

43 - Ministère de l'Education et de l'Enseignement Supérieur, CRDP, La DirectionGénérale de l'enseignement professionnel et technique, La Nouvelle Structurede l'enseignement professionnel et technique dans le cadre de la nouvellestructure de l'enseignement au Liban, juin, 2000

44 - Ministère de l'Education et de l'Enseignement Supérieur, CRDP,Développement de l'enseignement technologique dans le secondaire, Rapportsde la délégation libanaise participant au séminaire régional à Amman entre le19 et le 23 novembre 2000

45 - Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports, CRDP, Leplan de redressement pédagogique au Liban, Beyrouth, 1994

46 - Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports, CRDP, LaNouvelle Structure de l'enseignement au Liban, Beyrouth, 2000

47 - Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports, CRDP, Lesprogrammes de l'enseignement général et leurs objectifs, Beyrouth, 1997

48 - Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports, CRDP, Guidede l'enseignant pour l'évaluation, octobre 1999

49 - Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports, CRDP, Lescritères de l'évaluation et ses principes, octobre 1999

50 - Ministère de l'Education et de l'Enseignement Supérieur, CRDP, Lesamendements du système du Conseil des parents, Beyrouth 2000

51 - Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports, CRDP, Lastructure administrative du Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesseet des Sports

52 - Ministère de l'Enseignement Professionnel et Technique, La structureadministrative du ministère de l'enseignement technique et professionnel

53 - Ministère de l'Enseignement Professionnel et Technique, Panorama del'enseignement technique et professionnel au Liban, Beyrouth 1997

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Page 256: Bureau International d'Education Evolution de l'Education Rapport

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