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1 1595, Avenue Charles de Gaulle 01 BP 1919 Ouagadougou 01 Burkina Faso Tél. : (226) 50 36 96 14 / 15 / 32 Fax : (226) 50 6 96 33 E-mail : [email protected] Site Web : www.capes.bf SÉRIE DOCUMENT DE TRAVAIL DT-CAPES N°2007-35 Efficience technique de la production rizicole sur les périmètres aménagés du Burkina Faso Par Dr. Daniel P. KABORE Economiste [email protected] OCTOBRE 2007 CAPES

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1595, Avenue Charles de Gaulle

01 BP 1919 Ouagadougou 01 Burkina Faso

Tél. : (226) 50 36 96 14 / 15 / 32 Fax : (226) 50 6 96 33

E-mail : [email protected] Site Web : www.capes.bf

SÉRIE DOCUMENT DE TRAVAIL

DT-CAPES N°2007-35

Efficience technique de la production rizicole sur les périmètres

aménagés du Burkina Faso

Par

Dr. Daniel P. KABORE

Economiste

[email protected]

OCTOBRE 2007

CAPES

2

AVERTISSEMENT

Le Document de Travail du Centre d‘Analyse des Politiques Economiques et Sociales

(CAPES) est constitué des travaux de recherche (travaux semi-finis, drafts d‘articles,

communications diverses,…) des experts du Centre, qui les soumettent de la sorte au débat

scientifique.

Les auteurs des travaux publiés dans la Série Document de Travail sont entièrement

responsables de leur contenu.

Le Document de Travail paraît chaque fois que les travaux sont reçus à la Direction du Centre.

3

SIGLES ET ABBREVIATIONS

ADRAO : Association pour le Développement de la riziculture en Afrique de l‘Ouest

ANTRIZ : L‘Association Nationale des Transformateurs de Riz du Burkina Faso

CGP : Caisse Générale de Péréquation

DEA : Data Envelopment Analysis

DGPSA: Direction Générale des Prévisions et des Statistiques Agricoles

FAO STAT : Statistiques en ligne de la FAO (Food and Agriculture Organization)

FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

INERA : Institut de l‘Environnement et de Recherches Agricoles

MAHRH : Ministère de l‘Agriculture, de l‘Hydraulique et des Ressources Halieutiques

PIB : Produit Intérieur Brut

SONACOR : Société Nationale de Collecte, de Traitement et de Commercialisation du

Riz

SOPROFA : Société de Promotion des Filières Agricoles

UNPR-B : Union Nationale des Producteurs de Riz du Burkina

USDA: United States Department of Agriculture

4

I. INTRODUCTION

L‘agriculture est un secteur important de l‘économie burkinabè ; elle contribue pour 35 à 40%

au PIB, occupe plus de 80% de la population, constitue une source de devises et contribue

substantiellement à la satisfaction des besoins alimentaires de la population. Malgré son

importance, le secteur agricole burkinabè n‘a pas connu de développement conséquent depuis

les indépendances. La sécurité alimentaire n‘est pas régulièrement assurée d‘une année à

l‘autre et l‘incidence de pauvreté demeure élevée dans les zones rurales où l‘agriculture est le

plus pratiquée. De telles contre-performances sont imputables à des contraintes de diverses

natures comme (i) l‘insuffisance et la mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies (ii) les

systèmes extensifs d‘exploitation conduisant à une dégradation des ressources naturelles, (iii)

le faible niveau d‘équipements techniques (iv) le manque ou l‘insuffisance d‘innovations

techniques,… Au regard de ces contraintes de l‘agriculture pluviale, le gouvernement

burkinabè a entrepris des aménagements de périmètres en vue de développer les cultures

irriguées comme le riz dont la demande n‘a cessé de croître au fil du temps.

La maîtrise totale de l‘eau qui caractérise les périmètres irrigués, a permis d‘accroître la

production de riz. Toutefois les rendements moyens sont demeurés en deçà des rendements

potentiels. Ces écarts de rendements s‘expliquent par diverses raisons dont la non-application

des techniques, la non-maîtrise des pratiques culturales et diverses contraintes socio-

économiques. De par cette faible productivité, le volume de la production nationale est

largement inférieur à l‘offre potentielle de riz local (Drabo, 2005). Face à l‘importance que le

riz a prise au fil des années pour devenir une denrée « politique » de haute portée stratégique1,

le Gouvernement a adopté une politique nationale sectorielle rizicole dont la stratégie de mise

en œuvre inclut (MAHRH, 2006) :

l‘application de mesures de réformes ayant visé le retrait de l‘Etat des activités de

production et de transformation,

la libéralisation du marché,

la poursuite de l‘aménagement de périmètres, plaines et bas-fonds à vocation rizicole ;

et,

l‘exécution d‘un plan d‘actions pour le développement de la filière riz.

L‘aménagement seul des périmètres—effectué à grands frais—pour une maîtrise de l‘eau

dans l‘objectif d‘accroître la production de riz ne saurait garantir une viabilité à long terme de

1 Les enjeux liés à cette denrée seront de plus en plus importants à cause de la hausse de son prix au niveau

mondial

5

la riziculture au Burkina Faso. Il est indispensable de mener des actions d‘amélioration des

performances des producteurs pour accroître les rendements et l‘offre de riz pour satisfaire

une demande en croissance soutenue. En particulier, il s‘agit entre autres d‘améliorer

l‘efficience technique des producteurs rizicoles.

La présente étude examine l‘efficience technique des producteurs sur trois types

d‘aménagement du Burkina Faso où la riziculture est pratiquée (au fil de l‘eau, en aval de

barrage et par pompage). Elle a pour objectif de faire des recommandations de politiques

visant à accroître l‘efficience des riziculteurs sur ces périmètres et partant améliorer les

rendements du riz. Plus spécifiquement, elle analyse les déterminants de la production du riz,

calcule l‘efficience technique de la riziculture et explique l‘inefficience qui y est associée.

La section 2 présente l‘importance du riz au Burkina Faso ainsi que les enjeux et le cadre

institutionnel de développement de cette spéculation ; la section 3 expose la méthodologie

utilisée tant pour la collecte des données que pour l‘analyse ; la section 4 présente les résultats

et discussions qui en découlent. Les conclusions et recommandations de politiques seront

formulées dans la dernière section.

II. IMPORTANCE DU RIZ AU BURKINA FASO : ENJEUX ET CADRE INSTITUTIONNEL DE

DEVELOPPEMENT

Le riz revêt une importance particulière au Burkina Faso tant du point de vue de sa

consommation, de sa production que de sa commercialisation. De par son importance

croissante au fil du temps, cette denrée a des enjeux socio-économiques de premier ordre.

2.1. Consommation

Le riz est la quatrième céréale cultivée au Burkina Faso, tant du point de vue des superficies

et de la production que de la consommation annuelle per capita (Séré, 1991). La demande du

riz était insignifiante dans les années 1960 ; de nos jours elle a dépassé les 200.000 tonnes

au rythme d‘accroissement annuel de 5,6%2 essentiellement dû au taux d‘accroissement

démographique proche de 3%/an combiné à l‘urbanisation croissante. De 4,5 kg en 1960, la

consommation annuelle per capita du riz est passée à 14,8 kg en 1992 et à 20 kg en 2003.

Elle atteindrait même les 50 kg/personne/an en milieu urbain (Ouagadougou et Bobo-

Dioulasso) (MAHRH, 2006, op. cit.). Les estimations prévoient une consommation annuelle

de riz de 30 kg/tête à l‘horizon 2010 pour une population de 15 millions.

2 Pour une production locale dont l‘évolution se fait en dents de scie avec un taux d‘accroissement souvent

négatif une année sur deux (Drabo, 2005).

6

2.2. Production, rendements et superficies rizicoles

La production nationale de riz est encore modeste mais a connu une évolution favorable

depuis les années 1960 (voir Figure 1). Au cours de la décennie passée, la moyenne de la

production était de 90 000 tonnes de paddy, soit moins de 60 000 tonnes de riz blanc ; ce qui

représente 1/3 des besoins. Pourtant, le pays jouit d‘un important potentiel de production

rizicole : plus de 800.000 ha de bas-fonds aménageables pour riziculture3 et des variétés

performantes de riz.

Source : Données de USDA de la DGPSA

Figure 1 : Evolution des superficies, des rendements et de la production de riz au

Burkina Faso de 1960 à 2005.

Les superficies annuelles exploitées comprises entre 40.000 et 60.000 ha sont réparties sur

l‘ensemble des treize (13) régions du pays. Les rendements moyens annuels fluctuent entre 2

et 3 tonnes/ha et la culture s‘effectue sur deux campagnes (hivernale et saison sèche). Le

Tableau 1 indique les principales zones de production de riz au Burkina Faso. Sur les 45

provinces du pays, on en dénombre seulement une dizaine où le riz est produit : le Boulgou, le

Houët et la Comoé concentrent plus de 40% des superficies cultivées.

On distingue trois grands types de riziculture à savoir (i) la riziculture pluviale, (ii) la

riziculture de bas-fond et (iii) celle irriguée (INERA, 2003). L‘importance relative de ces

types de riziculture est présentée au Tableau 2.

3 Dont seulement moins de 12% sont annuellement exploités selon (LAMOUSSA, 2004).

-

20,000

40,000

60,000

80,000

100,000

120,000

140,000

1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

3.0

Production en T Superficie en Ha Rendements en T/ha

7

Tableau 1 : Principales zones de production rizicole du Burkina Faso

Zones de production

Superficies

estimées (%

superficies totales)

Boulgou 15,01%

Houët 13,78%

Comoé 13,74%

Sourou 9,80%

Bougouriba 5,91%

Zoundwéogo 5,59%

Nahouri 5,44%

Poni 3,98%

Tapoa 3,56%

Bazèga 2,63%

Source : FAO STAT (2001)

La riziculture pluviale

Appelée aussi riziculture de plateau, elle est essentiellement présente dans le Sud-Ouest et

l‘Ouest du pays (au sud de l‘isohyète 800 mm) et contribue pour 9% à la production nationale.

Pratiquée sur plus de 7.500 ha (16% des superficies), elle exige une pluviométrie abondante et

bien répartie, des terres où l‘alimentation hydrique du riz est exclusivement assurée par les eaux

de pluies, sans influence de la nappe phréatique.

Tableau 2 : Importance des types de riziculture au Burkina Faso

Types de

riziculture

Production

Superficies

Rendements

T/ha

Tonnes % Hectares %

Pluvial 9.020 9 7.517 16 1,2

Bas-fond 42.718 45 29.353 61 1,2-2,2

Irrigué 44.056 46 10.885 23 3,8-4,5

Total 95.974 100 47.755 100 --- Source : DGPSA et MAHRH (2006)

Au regard de son faible coût d‘investissement (besoins en eau limités, pas d‘aménagement

particulier), ce type de riziculture revêt une importance certaine pour l‘augmentation de la

production du riz et mériterait d‘être encouragé et amélioré étant donné le faible niveau de

8

rendement (1,2 kg/ha). Des efforts sont déjà déployés dans ce sens mais devraient être

renouvelés et intensifiés4.

La riziculture de bas-fond

Elle occupe 61% des superficies cultivées et assure 45% de la production rizicole du pays.

Cependant, la mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies et la forte pression parasitaire

notamment la pyriculariose et la virose contraignent les populations rurales à abandonner

progressivement certains bas-fonds (Sié 1999). Malgré toute l‘importance qu‘elle revêt, la

riziculture de bas-fond enregistre bien souvent des rendements faibles et n‘a pas réellement

bénéficié de recherche à la hauteur des attentes que peut avoir ce type de riziculture. Les

rendements varient de 1,2 à 2,2 t/ha. Elle se pratique généralement le long des rivières et des

bas-fonds et se caractérise par la montée brusque ou temporaire de la nappe phréatique au

milieu de la saison pluvieuse suivi d‘un abaissement lent et régulier dès la fin des pluies. Selon

leur niveau d‘aménagement, on distingue les bas-fonds non aménagés (13. 477 ha) et les bas-

fonds aménagés ou améliorés (11.241 ha). Les bas-fonds aménagés sont légèrement nivelés et

bénéficient de la présence de diguettes permettant une meilleure rétention de l‘eau. Les bas-

fonds améliorés possèdent en plus des diguettes, une retenue d‘eau de faible capacité permettant

une irrigation d‘appoint.

La riziculture irriguée en maîtrise totale d’eau

Elle a été introduite en 1966 par les Chinois. Dès lors sa superficie ne cesse de s‘accroître avec

l‘aménagement de nouvelles plaines (Aouba, 1993). Sa superficie est estimée à environ 8.000

ha sur les grands périmètres irrigués et près de 3.000 ha sur les petits périmètres irrigués. C‘est

le type de riziculture le plus performant (12% des superficies pour 43% de la production

nationale); toutefois, elle demeure handicapée par son fort coût d‘investissement ; en effet, le

coût d‘aménagement d‘un hectare atteint les 7 à 10 millions de FCFA/ha sans compter les

charges récurrentes. Selon les situations, on distingue les types suivants:

- Les périmètres par déviation au fil de l‘eau (cas de la Vallée du Kou)

- Les périmètres en aval de barrage (cas de Bagré)

- Les périmètres par pompage (cas du Sourou)

Les principaux périmètres sont la Vallée du Kou, Banzon, Sourou, Bagré, Douna, Karfiguèla

(Tableau 3).

4 Le projet ‗Riz Pluvial‘ a été financé à hauteur de 12 milliards de FCFA pour cinq ans (2001-2006) par Taiwan ;

6.000 hectares ont été aménagés et une production de 13.000 t de paddy obtenue en 2005.

9

Tableau 3 : Principaux périmètres irrigués au Burkina Faso

Périmètres Superficies (ha) Type d’irrigation

Bagré* 1885 Aval de barrage

Banzon 585 Fil de l‘eau

Douna 450 Aval de barrage

Karfiguéla 375 Aval de barrage

Kou* 1400 Fil de l‘eau

Sourou* 3200 Pompage/gravitaire * Grands périmètres, représentant 22,5% des superficies avec contrôle de l‘eau en 2001.

Source Siteweb Aquastat (2001)

Une tendance générale à l‘accroissement de l‘ordre de 2,64%, de 3,02% et de 5,66% en moyenne

par an pendant la période de 1981 à 2000 a été observée, respectivement pour les superficies, les

rendements et les productions. L‘augmentation de la production ainsi enregistrée s‘expliquerait

pour 53,36% par l‘accroissement des rendements malgré les mauvaises conditions pluviométriques

vécues ces dernières années et, seulement pour 46,64% par celui des superficies. Cela traduit

l‘impact de la recherche en matière d‘amélioration des rendements (Ouédraogo et al, 2002 ;

INERA, 2003).

La riziculture irriguée connaît des contraintes qui sont rencontrées à trois niveaux : au stade de

la production, en amont et en aval de celui-ci. Au stade de la production, les riziculteurs

connaissent des difficultés de préparation du sol, d‘application des itinéraires techniques et les

attaques parasitaires. En amont, le coût élevé, la non disponibilité et la mauvaise qualité des

intrants (engrais et semences), le coût élevé de la redevance d‘eau et les difficultés de gestion

des infrastructures par les producteurs sont fréquents sur les périmètres irrigués. En aval,

l‘insuffisance d‘équipements de battage, de vannage et de décorticage ainsi que les problèmes

d‘enlèvement du paddy sont les principales contraintes des producteurs rizicoles.

2.3. Commercialisation du riz

La politique de libéralisation du commerce interne du riz est intervenue en 1996 et s‘est

traduite par :

- la suppression du monopole de la collecte et de la transformation du paddy par la Société

Nationale de Collecte de Traitement et de Commercialisation du Riz (SONACOR) financé

par la Caisse Générale de Péréquation (CGP) qui en était le principal actionnaire ;

- la suppression du monopole dont jouissait la CGP pour l‘importation et la

commercialisation du riz (importé ou produit au niveau national) ;

- la privatisation de la SONACOR : il convient de souligner que l‘arrêt du financement de

la collecte du paddy par la CGP (via la SONACOR) a entraîné d‘énormes difficultés au

niveau des producteurs qui n‘arrivaient plus à écouler leur production de paddy se

10

retrouvaient avec des impayés auprès des banques et des fournisseurs d‘intrants agricoles

(engrais et pesticides). La reprise de la SONACOR par la SOPROFA (Société de

Promotion des Filières Agricoles) a eu le mérite de contribuer à un début de solution à ces

problèmes. Malheureusement, la SOPROFA n‘a pas tardé à connaître des problèmes

depuis 2004 et a fini par être liquidée.

La filière du riz local est caractérisée par la faiblesse des circuits de commercialisation, de

transformation et de distribution et les importations du riz sont libres au Burkina Faso sans

contingentement au regard de l‘offre locale. En outre, elle est confrontée dans sa structuration à

un déficit d‘organisation et de professionnalisation des opérateurs ; en dépit de la mise en place

d‘une interprofession depuis 2000, deux (2) organisations professionnelles des producteurs

(UNPR-B, depuis 2005) et des transformateurs (ANTRIZ, depuis 2006), la part de produit

échangé entre ces deux (2) principaux acteurs ne dépasse guère les 10% (seulement une dizaine

d‘unités de transformation opèrent dans la filière). Tout le reste de la production nationale de

paddy emprunte des circuits informels et parallèles, limitant ainsi la visibilité du riz local auprès

des consommateurs urbains et ruraux. Cette situation favorise les importations de plus en plus

massives de riz par une dizaine de gros importateurs basés dans la capitale.

2.4. Les enjeux de la filière riz

Il existe pour la riziculture au Burkina Faso d‘importants enjeux d‘ordre social et économique

qui justifient l‘intervention publique avec une meilleure implication des acteurs. Ces enjeux

sont relatifs à la sécurité alimentaire, à la réduction de la pauvreté et à la balance commerciale

sans oublier la souveraineté nationale5 puisqu‘il s‘agit de nourrir une population en forte

croissance par une offre essentiellement d‘origine extérieure.

Sécurité alimentaire

Avec les céréales sèches, le développement de la riziculture constitue un élément fort de la

stratégie de sécurité alimentaire du pays : ces céréales restent plus consommées que le riz6,

même si on assiste à une forte croissance des villes s‘accompagnant d‘une inversion des

tendances de consommation en glucides en faveur du riz. Au rythme actuel de l‘urbanisation7, il

est à prévoir une croissance encore plus forte de la consommation du riz. Cette tendance a été

5 La souveraineté alimentaire, définie comme le droit des populations de leurs pays ou unions à définir leur

politique agricole et alimentaire sans dumping vis-à-vis des pays tiers, malgré son importance dans le débat sur

les politiques alimentaires, dépasse les objectifs de la présente étude. 6 Le riz constitue 5 % de la consommation globale de glucides.

7 Le taux d‘urbanisation est de l‘ordre de 18% au Burkina Faso.

11

renforcée par le faible niveau du prix relatif du riz importé par rapport à celui du riz local et la

fluctuation de l‘offre de céréales traditionnelles8.

Réduction de la pauvreté

Une analyse de la filière rizicole montre que le revenu par personne s‘élève à 16.616 FCFA/an.

Sachant que le seuil absolu de pauvreté monétaire au Burkina Faso en 2003 comme équivalent à

un niveau de dépense est de 82.6721 FCFA par adulte et par an (soit 51.670 FCFA par

personne en considérant le rapport de dépendance de 1,6), il vient que le revenu tiré de la

riziculture procure aux membres des ménages qui la pratiquent, un revenu équivalent à 32,2%

du revenu, seuil qu‘il faut dépasser pour sortir de la pauvreté. Sur une échelle de mesure de 100,

l‘activité contribue pour près de 32 (MAHRH, 2006). En outre, si on considère l‘activité de

production de riz comme étant une activité de génération et de diversification des revenus, elle

fait partie de la panoplie des actions à promouvoir pour lutter contre la pauvreté, notamment en

milieu rural. Elle est un moyen (i) de valorisation de la journée de travail tant pour les 112.000

producteurs, les 9.000-15.000 femmes collectrices/transformatrices et les 6.000 salariés de la

filière et (ii) de réduction de la pauvreté, notamment pour les plus pauvres acteurs de la filière :

72% du revenu de la filière vont aux plus pauvres. La filière a donc une grande capacité à

distribuer des revenus aux pauvres. Cela signifie aussi que les améliorations de production, de

productivité dans la filière bénéficieraient à hauteur de 72% aux agents qui sont les plus

pauvres. Ceci confirme que la filière nationale dominée par le secteur informel concerne des

agents pauvres voire très pauvres (MAHRH, 2006, op. cit.).

Balance commerciale

La production nationale de riz paddy d‘environ 100 000 t couvre 30 à 40 % de la demande

nationale, la différence étant importée. Les importations étaient évaluées en moyenne à plus de

80.000 t/an (en 1986-1996) pour 11,5 milliards de F CFA (INERA, 2003). Entre 1995 et 1998,

c‘est en moyenne près de 92 000 t de riz qui étaient importées au Burkina Faso, soit une contre

valeur moyenne de 17,3 milliards de F CFA par an. L‘évolution prévisionnelle de l‘offre et de la

demande annuelles, basée sur un diagnostic réalisé en 1996 par le ministère de l‘agriculture,

indique qu‘à l‘horizon 2015, le disponible ne sera que de 208.015 t pour des besoins de 355.460

t; le déficit devra être comblé par les importations qui atteindront alors les 70 milliards de

FCFA9.

8 En 2005 le riz importé, plus disponible et moins cher, a fortement contribué à résoudre les problèmes

d‘alimentation en se substituant aux céréales traditionnelles, même, semble-t-il, dans la préparation du tô. 9 La tendance serait même à la hausse à cause de l‘augmentation des prix du riz sur le marché international.

12

III. METHODOLOGIE

3.1. La collecte des données

Des enquêtes10

ont été conduites de novembre 2005 à mi-janvier 2006 sur la saison sèche 2005

dans trois zones du pays sur les sites suivants (cf. carte de localisation) :

la vallée du Kou à l‘ouest : l‘irrigation y est faite au fil de l‘eau sur un cours d‘eau du même

nom ;

le Sourou au nord-ouest où l‘irrigation est faite par pompage à partir du fleuve Sourou ;

Bagré au centre-est avec un système d‘irrigation en aval d‘un barrage sur le fleuve Nakanbé.

Le choix de ces sites est basé sur l‘importance de la culture du riz. Quinze (15) villages ou

quartiers ont été choisis, soit huit (8) dans la vallée du Kou, quatre (4) au Sourou et trois (3) à

Bagré. Dix (10) ménages par quartier ont été enquêtés, soit un total de 150 ménages.

10

Elles ont été menées par l‘auteur dans le cadre de la collaboration entre l‘ADRAO et l‘INERA.

13

KM

100 50 0

GHANA TOGO BENIN

NIGER MALI

COTE D'IVOIRE

OUAGADOUGOU

Source: IGB Réalisation: CTIG / INERA - 2005

Limite de province

Site d‘étude

N

LEGENDE

Vallée

du Kou

Bagré

Sourou

Carte 1 : Situation géographique des sites d’étude

14

3.2. Méthode d’analyse

3.2.1. Le concept d’efficience

Farrell (1957) à partir de la définition formelle de Koopmans11

et de la mesure de l‘efficience

technique proposée par Debreu (1951) a opéré une avancée importante dans l‘analyse des

frontières par l‘outil économétrique. L‘innovation de Farrell a consisté à modéliser les

processus de production en vue d‘expliquer l‘efficience et d‘illustrer du même coup l‘idée de

frontière de production. Une frontière de production définit la quantité maximale d‘output

(d‘extrant) pouvant être produite pour une technologie et un vecteur d‘intrants donnés; elle

matérialise les meilleures pratiques. Farrell (1957, op.cit.) propose une décomposition de

l‘efficience économique en deux composantes : technique et allocative. L‘inefficience

technique correspond à une production insuffisante par rapport à ce qui est techniquement

possible avec un niveau d‘intrants donné et s‘évalue par l‘écart à la frontière formée par les

producteurs les plus performants. Quant à l‘inefficience allocative, elle rend compte de

l‘utilisation des intrants dans des proportions non-optimales au regard des prix relatifs des

intrants (voir Kaboré, 2007 pour un exposé illustratif).

3.2.2. Spécification et estimation des fonctions de production stochastique et d’inefficience

technique

Soit la fonction de production suivante :

Yi= f (Xi,) (1)

où Yi est la production de l‘unité de décision i (i=1,2,…. I), f la fonction de production qui

dépend des vecteurs Xi des N intrants et du vecteur des paramètres techniques. Les approches

paramétriques comme réponse économétrique à celles dites non économétriques (comme la

méthode Data Envelopment Analysis, voir Coelli, 1996 pour détails sur la méthode)

développent les techniques d‘estimation prenant en compte l‘inefficience technique en incluant

le terme TEi= Yi /f(Xi,) dans la fonction (1) qui n‘est que le ratio entre l‘output observé et

l‘output maximum pouvant être obtenu.

La fonction de production (1) devient alors :

Yi = f (Xi, ) TEi (2)

Initialement, l‘inefficience technique a été modélisée par une variable d‘erreur asymétrique

(Aigner et al. 1968). Dans le cas d‘une technologie de type Cobb-.Douglas, l‘équation (2)

devient :

11

―A feasible input-output vector is said to be technically efficient if it is technologically impossible to increase any

output and/or reduce any input without simultaneously reducing another output and/or one other input”

(Koopmans, 1951).

15

ln Yi = 0 +

N

i 1

n ln Xni - ui (3) avec ui 0 c‘est-à-dire TEi = exp (-ui )

Face aux limites de cette spécification de la frontière qui ne prend pas en compte des

variations aléatoires inhérentes aux mesures et qui suppose que tous les écarts à la frontière

sont imputables à l‘inefficience technique, Aigner et al (1977), Battese et al. (1997) et

Meussen et al. (1977) ont développé des modèles de frontières stochastiques. Ces modèles

incluent un terme d‘erreur positif comme les modèles précédents mais permettent également

de considérer ce qui relève des erreurs de mesure. L‘équation (3) devient alors:

ln Yi = 0 +

N

i 1

n ln Xni + vi-ui (4)

Le terme d‘erreur est ainsi composé de l‘inefficience technique u et d‘un bruit blanc v

identiquement et indépendamment distribué. En ce qui concerne le terme asymétrique u, on

doit faire une hypothèse sur sa distribution même s‘il n‘existe pas de modèle théorique

permettant de choisir a priori une distribution particulière. Les distributions fréquemment

retenues sont la loi semi-normale, la loi exponentielle ou la loi normale tronquée. Cette

dernière ayant des propriétés plus réalistes est souvent préférée aux autres (Chaffai, 1997).

La Figure 2 illustre la décomposition du terme d‘erreur dans le cas de deux observations C1

C2.

Source : Lévêque et al. (2004)

Figure 2 : Illustration de la décomposition du terme d’erreur dans le cas de deux

observations

16

L‘observation C1 représente un producteur dont l‘inefficience (u1) est compensée par les effets

d‘un choc exogène favorable (v1). Par contre, l‘observation C2 représente le producteur dont

l‘inefficience (u2) est aggravée par un choc exogène défavorable (v2).

La fonction de production stochastique estimée est de type transcendantal logarithmique

(translog):

ii

i

uvXXXXXXXX

XXXXXXXY

339328227316

2151143322110

lnlnlnlnlnlnlnln

lnlnlnlnlnlnlnln

(5)

Yi = la production du riz en quantités (kg)

X1= les intrants (engrais chimiques) utilisés en quantité (kg)

X2= les équipements utilisés en valeur (FCFA)

X3= la main-d‘œuvre utilisée en hommes/jours

vi est le terme d‘erreur et ui l‘inefficience technique.

est un vecteur (1xn) de paramètres à estimer.

L‘effet attendu des facteurs de producteurs est positif. En effet, les engrais tendent à accroitre

les rendements en améliorant la fertilité du sol. Quant aux équipements, ils permettent aux

producteurs de conduire les opérations culturales à temps et de façon appropriée ; ceci

contribue à accroitre les rendements du riz. La main-d‘œuvre est déterminante dans la

conduite des opérations et la plus ou moins grande qualification de ce facteur dans la

production du riz est source d‘accroissement du rendement. Outre ces effets individuels des

facteurs, il y a ceux résultant des combinaisons ; positifs en cas de synergie ou de

complémentarité entre facteurs, ils sont à l‘inverse, négatifs en cas de conflits entre facteurs.

C‘est dire que si les signes des coefficients ( ) relatifs aux facteurs individuels sont positifs,

ceux relatifs aux combinaisons ne sont pas connus d‘avance.

Quant à l‘estimation de la fonction d‘inefficience, on considère que les termes d‘inefficience

dépendent d‘un certain nombre de paramètres spécifiques aux unités de décision, ce qui

implique qu‘ils ne sont pas identiquement distribués.

L‘inefficience technique peut s‘écrire comme suit :

iii wzu (6)

17

où iw est supposée suivre une distribution normale de moyenne 0 et de variance 2 avec

comme point de troncature - iz i.e iw ≥ - iz ; δ est un vecteur (1xk) de paramètres à

estimer.

En fait, les iz sont les caractéristiques des producteurs qui sont au nombre de six dans le

modèle d‘inefficience, à savoir :

le type de ménage (nucléaire=0, large=1);

l‘utilisation de la fumure organique (Non=0, oui=1) ;

l‘âge du chef de ménage (en années) ;

le niveau d‘éducation du chef de ménage (en années)12

;

le nombre d‘années de pratique de la riziculture par le chef de ménage sur le site

(expérience) ;

le taux de dépendance dans l‘exploitation (ratio du nombre d‘enfants de moins de 10

ans sur le nombre des membres du ménage ayant plus de 10 ans).

Il est également fait l‘hypothèse que iw est indépendant de iv . Les termes d‘erreur étant

supposés indépendants les uns des autres et des inputs, la fonction est estimée par la Méthode

de Maximum de Vraisemblance et les paramètres associés à vi et ui sont ²= ²u + ²v et = ²u

/ (²u + ²v). L‘estimation simultanée proposée par Battese et Coelli (1995) et mise en œuvre

dans le logiciel FRONTIER 4.1 (Coelli 1996) permet de limiter la portée de la critique à

l‘égard de la méthode en deux étapes. Ce logiciel a été utilisé dans la présente étude.

L‘efficience technique calculée du producteur est définie comme suit :

)exp()exp( iiii wzuET (7)

IV. RESULTATS ET DISCUSSIONS

En vue de caractériser les périmètres étudiés quelques indicateurs de performance tels les

rendements, les revenus bruts, les coûts et les profits sont présentés avant d‘analyser

l‘inefficience technique de la production rizicole et ses déterminants.

4.1. Indicateurs de performance

Rendements moyens

Les superficies moyennes cultivées lors de la saison sèche de 2005 étaient de 0,95 ha à Bagré

et de 0,96 au Sourou et à Kou pour des rendements moyens respectifs de 3,140 ; 2,978 et

12

Le type d‘instruction (en française ou en arabe) n‘a pas distingué.

18

2,961 tonnes/ha. Les rendements pourraient être améliorés et le maximum de plus de cinq

tonnes/ha obtenu sur les sites confirme l‘important potentiel des variétés cultivées.

Revenus bruts

Les résultats des enquêtes indiquent que la valeur moyenne du revenu brut d‘exploitation est

de 408.845 FCFA/ha sur l‘ensemble des trois périmètres étudiés. Il est le plus élevé dans la

vallée du Sourou (450.842 FCFA/ha) contre 444.778 FCFA/ha dans la vallée du Kou et

293.020 FCFA/ha à Bagré. Toutefois, les rendements ont connu le coefficient de variation le

plus élevé au Sourou (65%), traduisant la grande variation de production entre producteurs

sur ce périmètre.

Structure des coûts et marges

Le Tableau 4 donne la structure des coûts selon le système d‘irrigation. Il ressort que le

capital d‘exploitation moyen par ha est de 200.897 FCFA contre 105.967 FCFA de salaire

payé en moyenne par ha pour la main-d‘œuvre. La main-d‘œuvre salariée à Bagré est le poste

le plus important relativement aux deux autres périmètres : 137.333 FCFA/ha contre 100.796

FCFA/ha et 92.525 FCFA respectivement à Kou et au Sourou. A l‘inverse, le capital

d‘exploitation est plus faible à Kou : 188.234 FCFA/ha contre plus de 200.000 FCFA au

Sourou et à Bagré. Le coût d‘exploitation suit cette dernière tendance : 222.984FCFA/ha à

Kou contre 318.316 FCFA à Bagré et 315.858 au Sourou où la redevance payée pour l‘eau à

hauteur de 100.000 FCFA par campagne constitue une contrainte majeure pour la rentabilité

de la riziculture sur ce périmètre.

Marge brute et Profits

Les marges brutes/ha varient de 74.704 FCFA (plus faible à Bagré) à 256.544 FCFA à Kou

(plus élevée) (Tableau 4). Il en découle un profit/ha négatif (-25.296 FCFA) à Bagré, 134.984

FCFA au Sourou et 221.794 FCFA à Kou).

Tableau 4 : Valeurs moyennes de variables d’exploitation par ha sur trois systèmes

d’irrigation, Burkina Faso, 2005

Périmètres

Système

d’irrigation

MO

salariée

FCFA

Capital

d'expl.

FCFA

Total

coût

d'expl.

FCFA

Rdt

moy.

(t)

Rev.

brut

FCFA

Marge Brute

FCFA

Profit

FCFA

Bagré Aval Barrage 137.333 218.316 318.316 2,978 293.020 74.704 -25.296

Kou Fil de l‘eau 100.796 188.234 222.984 3,140 444.778 256.544 221.794

Sourou Pompage 92.525 212.525 315.858 2,591 450.842 238.317 134.984

Moyenne -- 105.967 200.897 267.409 2,961 408.845 210.199 150.813

19

Il est important de mentionner que cette situation reflète le niveau des prix d‘achat au

producteur : en effet, les calculs montrent que si le prix du paddy à Bagré était de 141

FCFA/kg comme à Kou (au lieu de 98 FCFA le kg), la marge brute serait de 201.582 FCFA et

le profit positif de 101.582 FCFA.

Marge brute et Profits par kg de riz paddy produit

En considérant les valeurs par kilogramme de paddy produit, il ressort que les producteurs de

la vallée du Kou ont une meilleure performance ; le profit d‘exploitation se situe à 80 FCFA

contre 36 FCFA au Sourou et -8 FCFA à Bagré (Tableau 5). Il coûte également moins cher

de produire un kilogramme de paddy sur ce périmètre au fil de l‘eau (80 FCFA) que sur les

eux autres.

Tableau 5 : Revenu, marge brute et profit par unité de kg de paddy produit sur trois

périmètres du Burkina Faso, 2005

Sites

Coût Exploitation

FCFA/kg Revenu brut FCFA/kg

Marge Brute

FCFA/kg

Profit

FCFA/kg

Bagré 106 98 25 -8

Kou 80 159 92 80

Sourou 83 119 63 36

En termes de ratios relativement au coût d‘exploitation, la même tendance est observée : les

ratios (Revenu brut/coût, marge brute /coût et profit/coût) sont tous plus élevés à la vallée du

Kou. Pour 100 FCFA dépensés pour la production d‘un kilogramme de paddy, le producteur

du Kou en retire 200 FCFA en termes de revenu brut, 115 FCFA sous forme de marge brute et

100 FCFA de profit. La situation est la moins favorable à Bagré où une perte est même

enregistrée par kilogramme produit (Tableau 6).

Tableau 6 : Ratios revenu/coût de production d’un kilogramme de paddy sur trois

périmètres du Burkina Faso, 2005

Sites

En % du coût d‘exploitation

Revenu brut

FCFA/kg

Marge Brute

FCFA/kg

Profit Expl.

FCFA/kg

Bagré 92 23 -8

Kou 200 115 100

Sourou 143 75 43

4.2. Résultats de la régression stochastique et l’inefficience technique

4.2.1. Les facteurs déterminants de la fonction stochastique de production

20

De nombreux auteurs ont estimé dans divers domaines la fonction de production stochastique

et les facteurs d‘inefficience technique dans différentes régions du monde, en utilisant des

formes fonctionnelles identiques ou proches de celles présentées dans cette étude dans divers

domaines. Dans le domaine agricole par exemple Battese et al. (1995) ont développé un

modèle pour estimer les effets d‘inefficience technique sur la production de riz paddy en

utilisant les données panel des villages d‘études de l‘ICRISAT en Inde. Tijani (2006) a

analysé la fonction stochastique de production et les facteurs socio-économiques de

l‘inefficience des producteurs de riz dans l‘Etat d‘Osun au Nigéria. Ojo (2003) a conduit des

recherches sur l‘efficience de la production des œufs au Nigéria tandis que Idiong (2007) a

plus récemment estimé les facteurs de production stochastique du riz et les déterminants

d‘inefficience technique des riziculteurs dans l‘Etat Cross River du Nigeria.

Le Tableau 7 présente les résultats de la régression qui renseignent sur les facteurs

déterminants tant de la fonction de production stochastique de riz que de l‘inefficience

technique sur les trois périmètres. Ces facteurs sont analysés à travers l‘utilisation de l‘engrais

chimique, des équipements et de la main-d‘œuvre.

Le paramètre = ²u / (²u + ²v) est élevé (=0,88 à Kou, 0,98 au Sourou et 0,95 à Bagré) et

étant significatif au seuil de 1% implique que les effets de l‘inefficience sont significatifs

dans l‘analyse de la valeur de la production du riz sur les périmètres étudiés. En d‘autres

termes, la quasi-totalité de la variation de la production du riz est imputable à l‘inefficience

technique des producteurs. Idiong a trouvé une valeur de 0,77 pour des petits producteurs

rizicoles dans des bas-fonds non irrigués dans l‘état Cross River du Nigéria ; Battesse et al.

op. cit. (1995), ont obtenu une valeur de 0,95 pour les producteurs de riz d‘un village

indien avec des données panel sur 10 ans, collectées par l‘ICRISAT. Myint et al. (2005) ont

montré que était de 0,99 pour les producteurs rizicoles du Myanmar dans le sud-est

asiatique.

Les coefficients relatifs aux facteurs individuels ont un signe qui varie selon le site. Ainsi, à

Kou, on observe que les signes relatifs à l‘engrais (X1) et aux équipements (X2) sont négatifs

et significatifs : en augmentant les doses moyennes d‘engrais de 1% on enregistre un baisse de

la production de près de 4%. De même l‘augmentation du coût de l‘équipement de 1%

entrainerait près de 3% de baisse dans la quantité de riz produite.

A Bagré où l‘efficience technique est la plus faible, on observe une constante négative et

significative ; ceci suggère que la production n‘est pas possible à des niveaux très faibles de

facteurs de production. Les résultats indiquent la prédominance du facteur travail (main-

21

d‘œuvre) et des équipements sur ce site. En augmentant le nombre d‘hommes/jours moyens

de 1%, on accroitrait la production de plus de 180%. L‘augmentation de l‘engrais de 1%

entrainerait une baisse de la production de 5% environ.

Au Sourou, c‘est plutôt l‘effet de l‘engrais chimique qui domine : l‘augmentation de 1% de la

quantité d‘engrais utilisé accroît la quantité de riz produite de près de 8% alors qu‘une

tendance inverse est observée en ce qui concerne les équipements et la main-d‘œuvre.

L‘effet des différents facteurs pourrait s‘expliquer par l‘adéquation des pratiques des

producteurs ainsi que leur expérience dans la riziculture face à des éléments bio-physiques

comme le type de sol et l‘eau qu‘il faut combiner. L‘effet négatif de l‘engrais chimique (à

Kou et à Bagré) pourrait s‘expliquer par la non-utilisation de fumure organique pour amender

le sol. Ce constat est d‘autant plus vrai à Kou où la riziculture sur le même périmètre date de

la fin des années 1960. L‘analyse des facteurs de l‘inefficience technique a d‘ailleurs révélé

cette réalité à Kou (voir section 4.2.3 infra). L‘effet négatif des équipements (Kou et Sourou)

et celui relatif à la main-d‘œuvre pourraient être imputables à l‘exécution inopportune des

opérations culturales et/ou à la qualité de ces opérations car la culture du riz est relativement

complexe et exigeante en timing. Une main-d‘œuvre apportée selon un calendrier inapproprié

joue gravement sur le niveau de rendement et tend à dévaloriser non seulement le temps de

travail mais aussi l‘équipement utilisé. Ce dernier schéma semble être celui rencontré au

Sourou.

22

Tableau 7: Résultats de l’estimation par la méthode du Maximum de Vraisemblance sur trois

périmètres du Burkina Faso

Variable Para-

mètres

Kou Bagré Sourou

Modèle stochastique

Constante 00 13,849(1,242) -402,950(-580,234) *** 28,410(26,541)***

Ln X1 1 -3,679 (-2,287) ** -5,315(-4,604) *** 7,740(8,864) ***

LnX2 2 -2,926(-2,420) *** 1,274(1,885) *** -3,574(-3,615) ***

LX3 3 8,299(1,449)* 183,671(180,064) *** -9,404(-4,051) ***

(Ln X1)2

4 0,298(1,878) ** 1,470(6,175) *** -0,424(-1,588)*

(Ln X2)2 5 0,306(3,944) *** -0,017(-1,182) -0,306(-1,676)*

(Ln X3)2 6 0,016(2,284) ** -17,496(-17,459) *** -1,708(-3,988)***

LnX1*LnX2 7 0,074(0,633) 0,245(2,306) ** -0,395(-1,148)

LnX1*LnX3 8 -0,031(-7,012) *** -2,947(-8,904) *** 0,306(0,388)

LnX2 *LnX3 9 -0,818(-3,621) *** -0,518(-10,814) *** 2,395(23,392) ***

Modèle

d’inefficience

Constante 0 0,124(0,450) 1,331(2,740) *** 0,154(0,348)

Type de ménage 1 -0,197(-1,605)* 0,364(1,393)* 0,249(1,274)

Fumure organique 2 -0,276(-1,592)* -0,077(-0,511) -0,218(-1,045)

Age du CM 3 0,003(0,648) -0,008(-0,410) -0,012(-0,761)

Niveau d‘instruction 4 0,002(0,296) -0,240(-1,299)* -0,097(-2,384)**

Expérience 5 0,001(0,246) -0,017(-0,576) 0,036(1,562)*

Taux de dépendance 6 -0,083(-0,906) 0,012(0,111) 0,024(0,220)

Statistiques de

diagnostic

Sigma carré (²) 0,051(1,693) ** 0,098(1,201) 0,0503(1,964) ***

Gamma ( ) 0,88 (12,144) *** 0,97(15,260) *** 0,98(20,613) ***

Ln fonction MV 36,877 9,354 19,997

ET moyen 0,83 0,76 0,83 CM : Chef de Ménage

Entre parenthèses sont indiqués les ratios t

* : significatif au seuil de 10% ;

** : significatif au seuil de 5% ;

*** : significatif au seuil de 1%.

ET : efficience technique

4.2.2. Scores d’efficience technique

L‘estimation de la fonction de production stochastique a permis de calculer des scores

d‘efficience techniques par site. Le score minimal (27%) a été enregistré à Bagré et le

maximum de 98% à Bagré et Kou; le Sourou et Kou connaissent le score moyen le plus élevé

(83%) contre 76% à Bagré. La Figure 3 illustre la répartition des producteurs selon le niveau

d‘efficience sur les trois sites. On s‘aperçoit qu‘au Sourou et à la Vallée du Kou plus de 35%

des producteurs ont un score d‘efficience compris entre 0,90 et 1 ; 97% des producteurs du

Sourou et de Kou ont un score d‘efficience d‘au moins 0,60 contre 80% à Bagré.

23

Figure 3 : Répartition des producteurs rizicoles selon le niveau d’efficience technique

calculé sur trois périmètres du Burkina Faso, saison sèche 2005.

En tout étant de cause, il ressort que des améliorations sont nécessaires et possibles pour

relever le niveau d‘efficience de l‘ordre de 17% à Kou et au Sourou et de 24% à Bagré. En

maximisant l‘efficience technique des producteurs sur les trois sites, on augmente leur

production de près de 20%. En rapprochant rentabilité et efficience technique des producteurs,

il ressort que les producteurs les plus efficients sont également ceux qui connaissent la plus

forte rentabilité (Kou et Sourou). Toutefois, la rentabilité est encore plus forte à Kou où

l‘irrigation se fait au fil de l‘eau contre une irrigation par pompage au Sourou. La différence

de rentabilité tiendrait au type d‘irrigation plus onéreux au Sourou à cause de la redevance eau

(.le profit est de 134.984 FCFA/ha contre 221.794 FCFA à Kou). A Bagré, ce profit est

même négatif mais pourrait être améliorée en augmentant concomitamment l‘efficience

technique des producteurs et le prix au producteur qui sont les plus bas des trois sites.

Assurément, l‘efficience technique est une condition nécessaire pour une plus grande

rentabilité.mais pas suffisante au regard du niveau de prix non suffisamment rémunérateur.

4.2.3.Déterminants de l’inefficience technique

Les résultats de l‘estimation de l‘inefficience technique par la méthode du Maximum de

Vraisemblance montrent que :

24

A la vallée du Kou : le signe des coefficients relatifs au type de ménage, à la fumure

organique et au taux de dépendance est négatif13

même si seul ; les coefficients relatifs à

la fumure organique et au type de menage sont significatifs. Ceci indique que l‘inefficence

technique des producteurs rizicoles se trouve réduite avec ces facteurs. En particulier, les

riziculteurs qui appliquent la fumure organique enregistre un effet plus important tendant

à réduire leur inefficience technique relativement à ceux qui ne l‘utilisent pas. La fumure

organique joue un rôle important dans l‘amendement des sols sur ce vieux périmètre. En

outre l‘inefficience tend à se réduire avec la taille du ménage ; lorsque celui-ci est élargi,

l‘inefficience baisse par rapport au ménage mononucléaire. Ce constat reévèle le rôle

prépondérant de la famille élargie en tant que source de main-d‘œuvre exigée par la

riziculture.

A Bagré: on observe que les coefficients sont négatifs sauf ceux relatifs au type de ménage

et au taux de dépendance. Les coefficients significatifs au seuil de 10% sont du type de

ménage et le niveau d‘instruction. Sur ce site, l‘inefficence technique est aggravée au sein

des ménages élargis. Par contre elle tend à se réduire avec le nombre d‘années d‘éducation

du chef de ménage. Plus le chef de ménage est instruit, plus l‘inefficience se réduit.

Au Sourou, les facteurs les plus significatifs sont le niveau d‘instruction et le nombre

d‘années de présence du chef de ménage sur le site. En effet, les résultats montrent que le

niveau d‘instruction est un facteur réducteur de l‘ineffecience technique: plus le chef de

ménage est instruit moins il est inefficient c‘est-à-dire plus efficient. A contrario, le

nombre d‘années de pratique de la riziculture semble être un facteur qui augmente

l‘inefficience. Une explication possible est que les producteurs ayant commencé à

pratiquer la riziculture développent des stratégies d‘adaptation au regard des difficultés de

production d‘une saison sèche à l‘autre comme le témoigne le coefficient de variation du

rendement de 65%. Ces stratégies d‘adaptation se matérialiseraient par la diversification

des cultures (maraîchage, maїs) au détriment du riz, toutes choses qui tendent à ràduire

l‘efficience des riziculteurs.

13

Le signe négatif implique que l‘inefficience technique baisse avec le facteur associé (l‘efficience augmente).

25

V. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES

5.1. Principaux résultats de l’étude

La présente étude avait pour objectifs d‘analyser l‘efficience technique des riziculteurs sur

trois périmètres irrigués du Burkina Faso en vue de dégager des recommandations de

politiques. Elle a permis d‘obtenir les résultats relatifs aux points saillants, à savoir :(i) les

facteurs déterminant de la production de riz, (ii) l‘efficience technique et (iii) et les facteurs

socio-économiques de l‘inefficience technique.

Les facteurs déterminant de la fonction stochastique de production: l‘analyse montre

qu‘il est pertinent de considérer que la production de riz sur les périmètres étudiés connaît une

variation en grand partie imputable à des facteurs d‘inefficience des producteurs ( variant de

0,88 à Kou à 0,98 au Sourou). L‘analyse a révélé le problème d‘utilisation des facteurs de

production : effets négatifs de l‘engrais chimique (à Kou et à Bagré) des équipements (à Kou

et au Sourou) et de la main-d‘œuvre (Sourou).

Scores d’efficience technique : les producteurs ont des scores d‘efficience de 83% à Kou et

au Sourou et 76% à Bagré. Des améliorations sont donc possibles pour une augmentation de

la production de riz allant de 17% à Kou et au Sourou à 24% à Bagré. Lorsque l‘efficience

technique est maximisée, la production rizicole sur les trois périmètres s‘accroîtrait de près de

20%. Le site du Sourou a un bon score d‘efficience comme celui de Kou, mais connaît des

indicateurs de rentabilité plus faibles. Ce qui signifie qu‘il pourrait être encore plus rentable si

son efficience était accrue. C‘est dire que certains facteurs entrant dans la détermination de la

rentabilité influencent négativement les indicateurs. Il s‘agit notamment de la redevance d‘eau

élevée de 100.000 FCFA/ha que doivent payer les producteurs du Sourou. Le site de Bagré est

non seulement moins efficient mais aussi moins rentable. Il est possible qu‘en améliorant

l‘efficience technique des producteurs, on augmente la rentabilité du site. Toutefois le faible

niveau du prix au producteur (98 FCFA/kg) tend à réduire la rentabilité de l‘activité. Il

apparaît qu‘en améliorant l‘efficience technique et en augmentant le prix au producteur, le site

de Bagré pourrait connaître de meilleures performances. L‘irrigation au fil de l‘eau se révèle

être plus favorable que les deux autres.

Facteurs socio-économiques de l’inefficience technique: les résultats de l‘analyse montrent

que l‘utilisation de la fumure organique contribue à réduire l‘inefficience technique sur le

vieux périmètre du Kou. Le type de ménage (élargi ou non) a un effet variable en fonction du

site : facteur réducteur de l‘inefficience technique sur le site de Kou il tend à l‘accroître à

Bagré. Quant au niveau d‘instruction, il a un effet favorable sur l‘efficience technique

26

puisqu‘il tend à réduire l‘inefficience à Bagré et au Sourou. Le nombre d‘années de présence

sur le site a tendance à accroître l‘inefficience technique au Sourou.

5.2. Recommandations de politiques

La politique gouvernementale semble plus visible en aval de la filière (commercialisation) ou

couvre les aspects organisationnels mais pas assez au niveau de la production. En effet, avec

le désengagement de l‘Etat, on a assisté à la disparition des services techniques étatiques. La

maîtrise totale de l‘eau est essentielle pour la production rizicole mais la synergie de certains

facteurs est capable d‘augmenter l‘efficience technique. Les résultats de l‘étude confirment

que l‘augmentation de la production rizicole se trouve non pas seulement dans la maîtrise de

l‘eau – qui est une condition nécessaire--mais aussi et surtout dans celle d‘autres facteurs.

Pour relever le défi du riz, la politique gouvernementale devrait inclure les actions suivantes :

Formation et l’encadrement techniques : l‘utilisation des engrais chimiques dans la

production du riz généralement intensive (deux saisons par an) présente des risques pour la

fertilité des sols. Aussi, pour maintenir la fertilité du sol, est-il impératif que la fumure

organique soit associée aux engrais chimiques. La formation et l‘encadrement techniques

ainsi qu‘un appui-conseil sont à apporter aux riziculteurs pour la fabrication de la fumure

organique sur tous les sites rizicoles, gage de la durabilité de la riziculture. En outre, cet

encadrement technique permettra aux producteurs d‘avoir une plus grande maîtrise des

techniques de production afin de mieux valoriser les facteurs de production.

L’alphabétisation : le niveau d‘instruction s‘est révélé être un facteur réducteur de

l‘inefficience technique. La

Encouragement de l’installation des jeunes :

Revalorisation du prix du riz pour rendre plus attrayante la production du riz :

- Maîtrise des conditions de production

- Meilleur prix pour le riz

- Politique fiscale en matière d‘importation

-

27

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efficience technique dans le bassin versant du Nakanbé », DT-CAPES N°2007-30 14. Lévêque, J. ; Roy, W. (2004) : « Quelles avancées permettent les techniques de

frontière dans la mesure de l‘efficience des exploitants des transports urbains ? » XIVe

journées du SESAME, 23-25 septembre 2004

15. Lamoussa, M.Z. (2004) : Etude sur la commercialisation du riz local au Burkina

Faso-Six Engagements Nationaux/MAHRH 16. MAHRH (2006) : « Analyse économique et financière de la filière riz au Burkina

Faso », Agrer en collaboration avec Statistika 17. Meusen W. ; van den Brock, J. (1997) : ―Efficiency estimation from Cobb-Douglas

production functions with composed error‖, International Economic Review N°18

28

pp.435-444 Myint, T.; Kyi, T.:Analysisof technical efficiency of irrigated rice

production system in Myanmar

18. Ojo, S.O. (2003) : ―Productivity and Technical Efficiency of Poultry egg Production in

Nigeria‖ International Journal of Poultry Science, Vol. 2, No.6, pp.459-464

19. Ouédraogo, S.; Ouédraogo, M. (2002) : Evaluation économique de l‘impact la

recherche et de la vulgarisation du riz au Burkina Faso

20. Séré Y. (1991) : Phytopathologie du riz -Synthèse des activités 1990, pp. 72-97. In

Rapport d‘activités du Programme Riz. Doc. Ronéot. INERA, Ouagadougou

21. Sié M. (1999) : « Caractérisation des hybrides interspécifiques (O.glaberrima×O.

sativa) pour leur adaptabilité à la riziculture de bas-fond » Formulaire de requête d‘un

financement spécial pour un projet d‘un groupe d‘action. 6 p (non publié).

22. Siteweb www.fao.org/ag/agl/aglw/aquastat/countries/burkina_faso/indexfra.stm

23. Tijani, A.A. (2006): ―Analysis of the technical efficiency of rice farms in Ijesha Land

of Osun State, Nigeria‖ Agrekon, Vol. 45, No. 2, pp.126-135

29

SOMMAIRE

Page

AVERTISSEMENT ................................................................................................................. 2 SIGLES ET ABBREVIATIONS ............................................................................................. 3

I. INTRODUCTION ............................................................................................................ 4 II. Importance du riz au Burkina Faso : enjeux et cadre institutionnel de développement ........ 5

2.1. Consommation ................................................................................................................ 5 2.2. Production, rendements et superficies rizicoles .............................................................. 6

La riziculture pluviale ........................................................................................................ 7

La riziculture de bas-fond .................................................................................................. 8

La riziculture irriguée en maîtrise totale d’eau ................................................................. 8

2.3. Commercialisation du riz ............................................................................................. 9 2.4. Les enjeux de la filière riz ............................................................................................. 10

Sécurité alimentaire ........................................................................................................ 10 Réduction de la pauvreté ................................................................................................. 11 Balance commerciale ...................................................................................................... 11

III. METHODOLOGIE ......................................................................................................... 12

3.1. La collecte des données ............................................................................................... 12 3.2. Méthode d’analyse ....................................................................................................... 14

3.2.1. Le concept d’efficience ........................................................................................ 14

3.2.2. Spécification et estimation des fonctions de production stochastique et

d’inefficience technique ................................................................................................. 14

IV. RESULTATS ET DISCUSSIONS .................................................................................. 17 4.1. Indicateurs de performance ........................................................................................... 17

Rendements moyens ........................................................................................................ 17 Revenus bruts .................................................................................................................. 18 Structure des coûts et marges ......................................................................................... 18

Marge brute et Profits ..................................................................................................... 18 Marge brute et Profits par kg de riz paddy produit ........................................................ 19

4.2. Résultats de la régression stochastique et l’inefficience technique ......................... 19 4.2.1. Les facteurs déterminants de la fonction stochastique de production ........... 19 4.2.2. Scores d’efficience technique ............................................................................... 22 4.2.3.Déterminants de l’inefficience technique ............................................................ 23

V. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ............................. 25

5.1. Principaux résultats de l‘étude ...................................................................................... 25

5.2. Recommandations de politiques .................................................................................... 26 26Formation technique : fosse fumière (intensification de la formation des producteurs

sur la fabrication de fumure organique sur les sites) ............................................................ 26 L’alphabétisation : ......................................................................................................... 26 Encouragement de l’installation des jeunes : .............................................................. 26

Revalorisation du prix du riz pour rendre plus attrayante la production du riz : 26 - Maîtrise des conditions de production ............................................................................. 26 - Meilleur prix pour le riz ................................................................................................... 26 - Politique fiscale en matière d‘importation ....................................................................... 26 Références bibliographiques ................................................................................................. 27

30

Liste des Tableaux

Tableau 1 : Principales zones de production rizicole du Burkina Faso ................................... 7

Tableau 2 : Importance des types de riziculture au Burkina Faso ........................................... 7

Tableau 3 : Principaux périmètres irrigués au Burkina Faso ................................................... 9

Tableau 4 : Valeurs moyennes de variables d‘exploitation par ha sur trois systèmes

d‘irrigation, Burkina Faso, 2005 ............................................................................................. 18

Tableau 5 : Revenu, marge brute et profit par unité de kg de paddy produit sur trois

périmètres du Burkina Faso, 2005 ............................................................................................ 19

Tableau 6 : Ratios revenu/coût de production d‘un kilogramme de paddy sur trois

périmètres du Burkina Faso, 2005 ............................................................................................ 19

Tableau 7 : Résultats de l‘estimation par la méthode du Maximum de Vraisemblance sur trois

périmètres du Burkina Faso ...................................................................................................... 22

Liste des Figures

Figure 1 : Evolution des superficies, des rendements et de la production de riz au Burkina

Faso de 1960 à 2005…………………………………………………………………………. 6

Figure 2:Illustration de la décomposition du terme d‘erreur dans le ………………………. 15

Figure 3 : Répartition des producteurs rizicoles selon le niveau d‘efficience technique

calculée sur trois périmètres du Burkina Faso, saison sèche 2005……………………...........22

Carte

Carte 1 : Situation géographique des sites d‘étude…………………………………………..13