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DESIGN YOUR CAREER WEBSOURCING, POUSSIÈRE DE TALENTS / ET SI C’ÉTAIT À REFAI- RE / LE SECRET DES SECRÉTAI- RES / ISABELLE TRUC, UNE PRO DE LA PROD/ ISABELLE TRUC PHOTO MIREILLE ROOBAERT

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Références Journal

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Page 1: Références Journal

Design your career

websourcing, poussière de talents / et si c’était à refai-re / le secret des secrétai-res / isabelle truc, une pro de la prod/

isabelle trucPHOTO MIREILLE ROOBAERT

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- C’est complètement dingue : on s’est rencontrés il y a une minute et j’ai l’impression qu’on se connaît déjà depuis 1 minute 30.

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Référencé par Voutch

Mon preMier eMploi Mon parcours scolaire a été marqué par de nombreux changements d’école, liés au travail de mon père comptable qui s’est vu contraint pour maintenir son emploi d’aller travailler à Bruges en 1960. J’ai entamé des humanités en néerlandais sans avoir jamais entendu un seul mot de cette langue. Après mes humanités, je suis entrée en conflit avec mon père qui a décidé qu’il fallait que je cherche du travail. J’ai débuté ma vie active fin 1967 à 19 ans, comme secrétaire dactylo dans une PME d’importation de matériel photo ciné. Je me suis mariée quelques mois plus tard et à la naissance de mon premier fils, en 1969, j’ai arrêté de tra-

vailler et suis restée « au foyer » jusqu’en 1978. Mon preMier salaire Je m’en souviens très bien, je touchais 6.000 FB (150 euros) par mois et je remettais mon salaire à mes parents. C’est bien plus tard que « gagner sa vie » est devenu une réelle nécessité et le prix à payer pour assumer mes choix de vie.Mes preMiers acquis profes-sionnels Le contenu de ce premier travail ne demandait guère de créativité : il suffisait d’avoir de l’orthographe, d’être bilingue, de donner des renseignements par téléphone et de savoir taper à la machine. Cela étant, la « patronne » était insupportable et tout le monde courbait l’échine. Un jour elle s’en est prise à moi :

« ça suffit Irène vous m’énervez ! » Je lui ai répondu : « Vous n’avez pas besoin qu’on vous énerve, vous faites bien cela toute seule. » Elle est restée bouche bée et est sortie en claquant la porte. Il n’y a pas eu de représailles, au contraire, elle m’a laissée en paix. J’y ai sans doute reçu la confirmation que ne pas accepter de subir est une règle d’or. Mais ce que je considère comme le réel début de ma vie professionnelle c’est mon entrée à la CSC de Nivelles comme secrétaire administrative du secrétaire fédéral de l’époque, Raymond Coumont, devenu plus tard permanent principal à la CNE de Bruxelles/BW, puis secrétaire général en 2001 et aujourd’hui pensionné depuis

huit mois. Pourquoi le syndicalisme ? Je suis le produit de multiples influences. Ma grand-mère paternelle d’abord. À 12 ans, j’étais incollable sur les grandes grè-ves de 1932 et 1936. À 5 ans, j’ai vu mon grand-père nourri au biberon de bouillon parce que souffrant de silicose, son organisme n’acceptait plus de nourriture solide. Ma fin de carrière rêvée Pensionnée en août 2013, je « vis » ma fin de carrière. Nous sommes confrontés dans le secteur de la distribution chez Carrefour à un conflit emblématique de l’évolution d’une logique de projet com-mercial vers une logique de capitalisme financier. L’enjeu dépasse de loin cette entreprise.

Mes conseils aux plus jeunes Plutôt globalement autodidacte, j’estime qu’on ne retient que ce qu’on apprend par soi-même. Ce que j’ai appris, c’est que la liberté suppose de ne pas sacrifier son autonomie financière. Pour les jeunes, je leur souhaite de faire coïncider leur(s) passion (s) avec leur emploi, de ne jamais écraser les autres pour le garder, de lui accorder une juste place de manière à vivre plein de désirs et de rêves personnels, mais aussi de faire les rencontres qui les construiront dans la solidarité interpersonnelle. Le collectif n’est pas l’ennemi de l’individu : il lui per-met d’exister avec et parmi les autres.propos recueillis par nathalie cobbaut

En ce Premier mai, les syndicats ont fort à faire pour défendre les droits sociaux des travailleurs, malmenés par la crise économique. Irène Pêtre en sait quelque chose, alors qu’elle négocie e.a. le plan de restructuration annoncé en février par Carrefour. Au service de la CSC depuis les années 80, elle a débuté sa vie professionnelle à 19 ans.

Mon premier emploi IRènE PêTRE, SECRétAIRE NAtIoNALE dE LA CNE-CoMMERCE

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J’ai changé ma vieJeanne Cunill

Souriez, vous êtes formés« Le monde du travail est synonyme de sérieux et le rire y est hors jeu. Je sais que je pourrais être considérée par certains comme une douce dingue, mais ce n’est pas cela qui va me déstabiliser », confie Jeanne Cunill avec le sourire. « Si l’on fait l’historique du rire, on voit qu’il est alourdi de jugements et d’a priori. » Si Jeanne Cunill a choisi le Yoga du rire, il y a cinq ans, ce n’est pas parce qu’elle a ce côté espiègle qui fait qu’elle aurait aimé, dans une autre vie, être clown. Mais elle est « intimement convaincue qu’il s’agit d’un des meilleurs outils que l’on puisse proposer dans le monde du travail pour gérer le stress. » Les bénéfices de cette méthode ont été mis en avant par un médecin indien, le Docteur Madan Kataria, fondateur du Yoga du rire. La liste est longue. Le rire semble augmenter la capacité pulmonaire, stimuler le cœur et agir sur la régulation du rythme cardiaque et de la circulation sanguine. Il diminue la pression artérielle, stimule les défenses immunitaires. Il diminue les hormones de stress et stimule la production des hormones dites « de plaisir ». Citons enfin qu’il développe un meilleur état d’esprit, accroît la confiance en soi, et développe les relations interpersonnelles ainsi que l’esprit créatif… « Cela en fait un outil de management très puissant, assure la formatrice. À condition de surmonter, d’abord, cette peur du ridicule et de la familiarité inhérente au fait de rire avec d’autres.

Provoquer le rire paraît artificiel au départ, mais à un moment donné, on se rend compte que l’on rit naturellement. »Pour Jeanne Cunill, le rire est l’aboutissement (ou une nouvelle étape ?) d’une sensibilité de longue date pour tout ce qui touche aux médecines naturelles, à la philosophie, à la psychologie. « À douze ans, je ramassais des pétales de rose pour en faire des lotions et préparais des salades de pissenlit. » Ses études seront cependant bien éloignées : les arts plastiques. Après une série de petits boulots, elle entre dans une société de télémarketing, où elle va prendre du galon en tant qu’assistante commerciale. Elle se débrouille pas mal dans la vente – « qui n’est finalement qu’un mode de communication » –, si bien qu’après quelque temps, elle signe un CDI chez Sodexho. « Je me voyais bien évoluer dans cette entreprise qui bougeait à une vitesse incroyable. J’appréciais la philosophie de l’entreprise, les collègues. Et surtout les nombreux contacts avec l’extérieur. » Elle va y rester cinq ans. Dont deux à Bruxelles.C’est là que les choses commencent à changer. Elle se rend compte que les trajets l’épuisent. L’environnement, plus sombre et plus bruyant, la diminution des contacts avec les clients… tout cela génère beaucoup de stress. « Heureusement que je pratiquais déjà le yoga et la méditation. Cela m’a beaucoup aidée. » Puis, elle commence

à avoir des problèmes de santé inexpliqués. « Ce fut ma première prise de conscience par rapport au stress. Je me suis rendu compte que je n’étais pas plus forte que les autres. » Elle décide donc de quitter Sodexho, et Bruxelles, et de prendre le temps de se former pour lancer sa propre activité. « J’allais avoir 35 ans et je me suis dit qu’à cet âge-là, il était encore temps de changer de boulot. » La suite (logique) se devine. Après la sophrologie, la PNL, l’analyse systémique… Jeanne Cunill découvre le rire. « À travers mes différentes formations, j’ai pu souvent constater que l’élément qui fait le plus défaut dans notre bilan de santé émotionnel, c’est la joie. Or, le fait de rire vous permet de changer votre regard sur la vie. » Aujourd’hui, outre le Club du Rire de Liège et ses formations en entreprises, elle est devenue expert APM (Association Progrès du Management) en Belgique et en France. « Je suis consciente que tout le monde ne va pas adhérer, mais je suis très confiante. Je pense que les entreprises qui sont prêtes à introduire le rire sont celles qui ont vraiment envie d’innover. » liliane fanello Le premier week-end de mai a été choisi pour la « Journée mondiale du Rire » par les quelques 6.000 Clubs de Rire à travers le monde. Jeanne Cunill anime une séance collective (gratuite) à l’Hôtel de Ville de Liège ce 2 mai à 16 heures.www.clubsderire.net

Depuis qu’elle a pris la décision de consacrer son travail à une méthode dont elle est profondément convaincue, Jeanne Cunill ne s’encombre plus du « qu’en dira-t-on ». Avec ses ateliers de rire en entreprise, elle est consciente de bousculer le monde des convenances et du pince-sans-rire.

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Carte blancheLe groupe Securex : un large éventail de services sous une seule enseigneCe qui nouS diStingue de noS ConCurrentS Securex propose un savoir-faire, des conseils et des solutions novatrices relatives à tout ce qui concerne l’humain dans les entreprises. Le lancement de son affaire, les assurances contre la perte de revenus, l’épargne-pension, le bien-être au travail, la gestion des talents au sein de l’entreprise, la problématique de l’absentéisme… Securex couvre tous ses domaines et bien d’autres. nous sommes le seul acteur sur le marché belge à proposer un tel éventail de services, et ce sous une seule enseigne. nos services sont répartis dans six centres de compétences : HR Services, Health & Safety, HR Insurance, HR Consulting, Social Admin et HR Research. Des spécialistes dans des domaines spécifiques des ressources humaines collaborent et se concertent dans chacun de ces centres de compétences. Chaque client peut donc compter sur une approche intégrée de son dossier ou de son problème. Les clients de Securex sont de jeunes entreprises, des particuliers, des indépendants, des PME et de grandes entreprises qui collaborent étroitement avec des comptables, des assureurs et des courtiers.en quoi nouS déSironS d’abord progreSSer notre devise : « Human Capital Matters ». notre philosophie pour tout ce qui concerne la gestion du personnel d’une entreprise se traduit dans notre devise : Human Capital Matters. Ces trois mots définissent ce en quoi nous tenons et croyons. « Matters » renvoie à « matières ». Le sens de « Human Capital Matters » ? Chacun peut s’adresser à Securex pour tout ce qui concerne les RH.« Matters » a aussi une autre signification : « avoir de l’importance ». Textuellement, cette deuxième interprétation signifie que « le capital humain est essentiel ». nous rappelons ainsi notre plus intime conviction : les individus sont la clé de la réussite de toute entreprise.Ce que nouS apportonS à noS CoLLaborateurS« Je suis là. Pour le client, pour mon équipe et pour les résultats, mais aussi pour moi. »En tant que collaborateur Securex orienté client, vous et votre équipe avez pour objectif le résultat. Dans ce cadre, le développement de vos compétences est primordial. Vous travaillez dans un environnement sain et sûr dans lequel on respecte ce que vous considérez comme important, y compris en dehors du travail. Dès lors, vous vous sentez complètement impliqué dès le début. Tout cela dans un groupe belge garantissant un environnement professionnel stable, informel et intègre. En tant que collaborateur Securex, vous constituez toujours un atout essentiel. rendez-vous sur www.jesuisla.be

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Talent Se réaliser, quand on choisit le cinéma, ce n’est pas nécessairement réaliser. Pour Isabelle Truc, c’est produire. Un métier dans lequel on voyait plutôt des hommes jusqu’ici.

Des rigoles d’écoulement, vides, qui suivent tous les couloirs, c’est un peu bizarre. Mais tout s’explique. Heureusement, on n’est pas dans un décor de film gore. On a vu tant de cinémas de quartier devenir des supermarchés, ou des magasins de bricolage, qu’il y a comme un retour des choses presque logique à voir une société de production de films s’installer dans un ancien centre de thalassothérapie. D’où les rigoles. A Forest, à deux pas de l’église Saint Augustin qui marque l’Altitude 100 à Bruxelles, dans les bureaux où Isabelle Truc a logé sa société, Iota Productions, rien n’indique à première vue que l’activité a un rapport avec le cinéma. S’il n’y avait des affiches de film, n’importe quel univers créatif se sentirait à l’aise entre ces murs blancs où rien ne vient contaminer l’imagination. Isabelle, à 44 ans, est pourtant 100 % cinéma, mais tout autant multimédia. Au four et au moulin, comme elle l’a toujours été depuis que, après des études sociales, une licence en communication et de journalisme, à l’UCL, l’a mise en contact professionnel avec l’audiovisuel. « J’avais déjà ça en moi : comme beaucoup de cinéphiles liégeoises, j’ai été contaminée dès l’adolescence par le cinéma Le Parc, à Droixhe. Une ASBL, chapeautant un formidable ciné d’art et d’essai dans un quartier défavorisé, et qui a essaimé dans sept salles aujourd’hui. C’est là que j’ai contracté le virus… » Après ça, il a suffi d’une piqûre de rappel lors de son stage étudiant au service de presse et audiovisuel de la Commission européenne pour rendre la contamination irréversible. « On n’y parlait que de cinéma belge, de documentaires. Et ça m’a vraiment donné envie de me… documenter. Après mes études, j’ai encore fait un an en élève libre à L’ULB, en scénario et analyse de films (ELICIT). Ensuite, je me suis proposée comme stagiaire à plusieurs sociétés de production belges. J’ai insisté et ça a marché chez Saga Films, dont le film Marie, avec Marie Gillain venait de sortir en salle. Puis, j’ai été assistante de production, je préparais des dossiers, je faisais le maillon entre réalisateur, directeur de production, régisseur mais aussi de la recherche d’archives… et des tas de missions insolites comme pour un documentaire de Claude François où j’avais dû trouver un petit cochon. Mais, après le tournage, il

a fallu aussi chercher une famille qui veuille bien l’adopter, ce porcelet… » Du documentaire, elle a migré vers la fiction, en assistant la directrice de production Françoise Vercheval, qui tournait au Luxembourg un film avec Philippe Léotard. Puis elle a un peu butiné sur d’autres tournages, découvrant tout en s’amusant beaucoup qu’elle n’avait pas d’aptitudes particulières pour la technique ou la mise en scène. Et pas trop envie de se spécialiser non plus. De là à passer au niveau supérieur, celui de productrice, il n’y avait au fond qu’un pas. « J’avais travaillé avec des producteurs de ma génération, comme Arnaud Demuynck et Denis Delcampe. Et puis on m’a proposé de revenir à Liège, chez Latitudes qui, malheureusement, vivait ses derniers mois. J’ai assisté à sa fin, qui a été très marquante pour moi. Après avoir vu, en gros, tout ce qu’il ne faut pas faire, j’ai décidé de créer ma propre société. » C’était il y a tout juste dix ans. Elle a manifestement bien intégré tout ce qu’il ne fallait pas faire. Aujourd’hui, Iota Productions a une dizaine de films en cours de fabrication et est en phase de post-production de son premier long-métrage, Elle ne pleure pas, elle chante, un film de Philippe De Pierpont qui sortira début 2011. L’histoire d’une jeune femme dont le père est dans le coma, un père qui a abusé d’elle alors qu’elle était enfant. Cette fille se libère de ce traumatisme par la parole et renoue de manière positive avec sa famille. Les acteurs : Erika Saintes, une révélation belge, la flamande Marijke Lepinnoy, Laurent Capelluto, un acteur belge qui a le vent en poupe en France et le Luxembourgeois Jules Werner. Le film est une production internationale, le premier gros budget géré par la jeune société de production : 2,2 millions d’euros. « Je me suis dit qu’un montant pareil, pour un premier long-métrage, j’étais capable d’aller le chercher. » Et pas facile à mettre en œuvre, dans cette Communauté française en état de sous-financement chronique. Pour l’aider dans ce type de challenge, les formations européennes qu’elle a suivies ont été un atout. Arista (analyse de scénario),

Eurodoc (production documentaire européenne) et EAVE (réseau de producteurs européens), dont le but est outre la formation, de créer des réseaux européens de production cinéma, avec des gens formés à ce qui reste quand même un métier très particulier… Mais passionnant : « Être producteur, c’est être le premier témoin des intentions d’un réalisateur. On est le premier regard, autre que le leur, qui est souvent sans recul, porté sur ce film qui est comme leur enfant. Le premier à pouvoir donner un avis extérieur, à évaluer le potentiel et, quand on s’engage, on va rester le témoin de leurs intentions durant tout le processus. Il faut ensuite accompagner le réalisateur jusqu’à l’accomplissement. Et puis, il y a tout le côté financier, le montage de l’aventure. Il faut donner les moyens au réalisateur de pouvoir réaliser son film, engager les techniciens (entre 30 et 50 personnes pour un long-métrage) et attention, il ne faut pas oublier qu’en tant que producteur, on est responsable de la bonne fin du film auprès de tous ceux qui investissent dans le projet. »

un petit payS où on n’a paS peur de CroiSer LeS diSCipLineSElle fait désormais partie intégrante du petit vivier du cinéma belge : « En Belgique, il y a plein de gens qui ont envie de se lancer dans le cinéma, mais ceux qui y tiennent le coup sont déjà beaucoup moins nombreux ! C’est un milieu qui fonctionne un peu avec des « familles » de scénaristes, de techniciens, d’acteurs, etc. On peut monter de belles équipes, avec les talents qu’on a ici ! Ce milieu est resté artisanal dans un secteur qui s’est indéniablement professionnalisé et internationalisé, mais ce côté artisanal, précisément, permet un véritable fourmillement créatif qui est plutôt bénéfique. Ici, on n’a pas peur de croiser les disciplines, au contraire d’autres pays, comme de la France où les choses sont plus compartimentées. C’est ce qui les attire chez nous, d’ailleurs, ils se rendent compte qu’il y a des fous à côté, qui secouent le cocotier… » Le fait que presque tous les films belges aient besoin d’un financement étranger et que cela entraîne une réciprocité (acteurs, techniciens, tournages à l’étranger, etc.) favorise évidemment les échanges.

La législation belge sur le Tax Shelter, elle aussi, est un adjuvant au cinéma Made in Belgium. Dans une certaine mesure : « Pour autant que l’esprit de la loi, qui est de soutenir notre cinéma, ne soit pas détourné au profit d’une primeur donnée au placement financier… » Croiser les disciplines, c’est quelque chose qu’Isabelle fait très naturellement. D’autant plus que la technique se simplifie, s’allège de plus en plus et que cela ne lui fait pas peur. Alors, elle zappe avec bonheur entre des choses très différentes. « Faire mon propre film ? J’y ai pensé, bien sûr, j’avais développé un projet où j’aurais pu être réalisatrice, mais je ne me vois pas vivant, obsédée par le même projet pendant quatre ans environ. Me plonger dans les univers forts des réalisateurs, la gestion d’une société, la polyvalence des tâches, le plaisir d’apprendre, me plaisent aussi. » C’est si vrai qu’elle a créé, avec un autre producteur et un studio d’animation, The Big Farm, une société de production de films d’animation. Au niveau international, aussi, elle a créé Perspective Films, une structure de production basée à Paris qui regroupe des partenaires suisse, belge et français. Au sein de Iota Production, elle a produit une trentaine de films documentaires environ et la liste s’allonge. Tout en maintenant cette activité, elle s’est ouverte à la fiction en produisant sept courts métrages. Un film pour la télévision est en production, deux longs métrages cinéma sont actuellement en postproduction et plusieurs autres en cours d’écriture. Elle y apporte le même soin, le même savoir-faire. « De plus en plus, le côté évolutif de l’aventure prime : aujourd’hui pour que les films que nous produisons soient vus, on doit se poser très tôt les questions de cible, de marché, d’audience, etc. Et, avant même le premier jour de tournage, on peut créer un site web qui fera exister le projet pour le public, les professionnels et les médias. » Son premier long-métrage en production a ainsi le sien, www.ellenepleurepasellechante.be. Taper l’adresse est déjà en soi une aventure mais le résultat est très professionnel. Normal, tout est dans l’image. stève polus

Isabelle TrucLa septième artisane

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Isabelle Truc

DossierFédératrices d’une nouvelle « classe créative », les technologies collaboratives, telles que les Wikis, les blogs et les plates-formes de gestion d’idées pénètrent aujourd’hui tous les secteurs, les produits et les services. Et refaçonnent les rapports au travail, à la hiérarchie, au management. Bienvenue dans l’ère du « crowdsourcing » et de l’intelligence collective…

Web stormingune mutation annoncée

C’est l’histoire de la montagne qui accouche d’une souris. La montagne, c’est l’avènement du Web 2.0 et le milliard d’individus dans le monde qui utilisent Internet et ses fonctionnalités 2.0 (réseaux sociaux, tags, flux RSS, blogs, etc.). Dans le rôle de la souris, les organisations qui intègrent, avec retard et réticences, les technologies collaboratives au management. Bien qu’elles soient encore loin d’avoir fait leurs preuves, toutes ces initiatives participent à la promotion d’un nouveau modèle d’organisation dérivé du Web 2.0, le « management collaboratif ».« Le nouveau vivier de main-d’œuvre à bon marché, ce sont les gens ordinaires qui utilisent leur temps libre pour créer du contenu, résoudre des problèmes et même faire de la R&D institutionnelle». La citation date de juin 2006. Son auteur, Jeff Howe, journaliste à l’hebdo Wired, ne s’en doute pas, mais en créant le néologisme de « crowdsourcing» sur le modèle de l’outsourcing, il jette les bases d’un changement majeur dans le monde du travail. L’idée ? Le « crowdsourcing», ou « mise en commun de l’intelligence collective», repose sur deux constats : les entreprises ont pris l’habitude d’externaliser certaines fonctions ou prestations habituellement fournies par un professionnel ou par un salarié, et l’open source a montré que des collaborateurs bénévoles et dispersés pouvaient collaborer fructueusement sur des projets communs.En 2006, le concept pouvait paraître osé. Depuis, il a fait son chemin. L’effet Wikipédia sans doute. Mais pas seulement. Sur Internet une masse d’utilisateurs produit des informations que les entreprises peuvent utiliser. Aux Etats-Unis, InnoCentive se lance dès 2001 dans cette aventure un peu folle qui consiste à ouvrir l’innovation à tous. Le site attire d’un côté des « seekers» (des organisations qui ont un problème à résoudre) et de l’autre des « solvers» (des scientifiques, des ingénieurs, des inventeurs de toute sorte).Les seekers publient sur le site des défis techniques ou théoriques. Les solvers, aujourd’hui au nombre de 200 000 à travers le monde, proposent des solutions. Mais attention, ils ne se remuent pas les méninges uniquement pour la gloire : des récompenses sont attribuées, qui peuvent aller jusqu’à un million de dollars. Le site couvre des domaines comme les sciences de la vie, la chimie et l’informatique.

réSeaux de SavoirS« Le crowdsourcing organise le savoir des foules pour le rendre intelligible. Avec le crowdsourcing, il s’agit d’appliquer les mêmes principes à la recherche, afin d’accélérer la découverte de solutions ou la conception de produits répondant mieux aux besoins des consommateurs», observe Olivier Zara, consultant et auteur du « Management de l’intelligence collective» (M2 Editions). Des acteurs se positionnent sur ce nouveau marché. Outre-Atlantique, le site TripAdvisor a fait fortune en agrégeant les avis des voyageurs disponibles sur

Internet. La plateforme de conseils aux voyageurs par les voyageurs attire des dizaines de millions de visiteurs par mois. Une audience qu’elle valorise bien sûr grâce à la publicité. « En appeler au crowdsourcing peut aussi être très utilisé en B to B en matière de veille-produit, de relation clients ou de partage des connaissances», estime Olivier Zara.Bien loin de l’effet de mode, les initiatives se multiplient. Ces plateformes s’appellent Crowdspirit, Yet2.com, Ideacrossing, Ninesigma ou YourEncore.com, entre autres. Et les entreprises sont de plus en plus nombreuses à faire appel au crowdsourcing dans le champ du marketing ou dans celui de l’innovation. De grands donneurs d’ordres, parmi les plus innovants, font appel à ces réseaux virtuels d’innovation ouverte : Procter & Gamble, Boeing, Eli Lilly, General Mills, Kimberley Clark. Une manière d’économiser les coûts ? Ce serait un mauvais calcul. « Même si certaines entreprises, comme WhP international, ont réussi à systématiser le recours à la communauté de leurs clients pour traduire leurs jeux vidéo, la prestation produite par la foule n’est en général pas d’assez bonne qualité pour être exploitée en tant que telle», souligne le consultant Olivier Zara.Ce système permet en revanche de trouver de nouvelles sources de créativité et, surtout, de favoriser l’expression des clients potentiels. Les plus avancées, comme Dell avec sa plate-forme de suggestions en ligne Idea Storm, gèrent la relation en direct. Mais la majorité fait appel, au coup par coup, aux services des nombreuses agences qui se chargent désormais d’assurer l’intermédiation.« La force de tels réseaux provient de la diversité des profils intellectuels qu’ils recrutent, affirme

Karim Lakhani, professeur à Harvard, qui a étudié le phénomène. Les réseaux les plus efficaces sont ceux qui tissent la plus large gamme d’informations, de connaissances et d’expériences. « Selon ce dernier, le mécanisme permet d’intégrer « l’expertise qui se trouve à la périphérie. On assiste à la naissance d’un nouveau type de compétition, le savoir « qualifié « de la foule contre celui de l’expert et du professionnel « . Ce phénomène, en train de s’organiser en véritable marché, pourrait progressivement concurrencer l’économie traditionnelle. Quand on sait que plus d’un milliard d’individus utilisent aujourd’hui le réseau en ligne, impossible de passer à côté du potentiel que représente cette « foule solitaire» pour l’avenir du commerce et des échanges. D’ici

à 2015, pratiquement tous les réseaux fixes de communication et de diffusion seront fédérés sur la Toile. Pour les directions de marketing, cela ressemble à un avenir radieux. « Le libre-échange des idées sera la grande idée du siècle», souligne Denis Ettighoffer, auteur de Netbrain (Editions Dunod).À l’exemple de YouTube dont les ressources (des vidéos) sont produites par une foule virtuelle d’amateurs non rémunérés, de nombreuses start-up de la nouvelle économie reposent sur l’exploitation du bénévolat de millions d’internautes. « Ce phénomène qu’on pourrait, dans un futur proche, qualifier d’« intérim 2.0», tend à se généraliser. Il concurrence progressivement l’économie dite traditionnelle», fait observer Denis Ettighoffer. Ce dernier montre que ce qui était un épiphénomène, cantonné dans le monde du logiciel libre (open source), est en train de conquérir l’attention du monde des affaires. Du coup, certains pronostiquent la disparition des experts et artisans à plus ou moins court terme. Un avant-goût du côté de l’image : on peut acheter une photo d’amateur chez le crowdsourcer iStockphoto pour le dixième du prix d’une photo fournie par une agence ou un photographe professionnel. Les « photo-internautes» ne gagnent même pas de quoi financer leurs appareils photo ou les licences de mise à jour des logiciels, alors que les revenus d’iStockphoto augmentent de 14 % par mois.

au-deLà du travaiL 2.0Le phénomène provoquera-t-il l’appauvrissement généralisé des idées individuelles, la créativité personnelle ayant le plus grand mal à rivaliser avec la masse des tendances, résultats de goûts collectifs qui sont dans l’air du temps ? L’existence de ces réseaux virtuels ouvre la voie à des changements majeurs. Premièrement, les entreprises ont maintenant l’option de ne payer que pour des solutions, au lieu de maintenir en poste des équipes à temps plein. Deuxièmement, le travail peut être découpé en plusieurs projets : des étapes de recherches faites à l’interne, suivies d’étapes menées à l’externe, et ainsi de suite.La banalisation des technologies intelligentes, numériques et en réseau, manipulables par tous, a donné à cette idée les moyens de se déployer à grande échelle. Et dans les entreprises, elle connait déjà sa variante managériale. « La masse n’a pas toujours raison, surtout s’il s’agit d’une masse moutonnière et conformiste qui ne remet rien en question. C’est pourquoi le projet de l’intelligence collective consiste précisément à valoriser toute la diversité des connaissances, des compétences et des idées qui se trouvent dans une collectivité et à organiser cette diversité en un dialogue créatif et productif. La culture de l’intelligence collective travaille à établir de manière douce et pacifique un « multilogue » ouvert, qui est préférable aussi bien au cloisonnement et à l’isolement des intelligences, qu’à l’uniformité bien pensante», soutient Pierre Levy, philosophe français qui se penche depuis 20 ans sur les impacts culturels de la révolution numérique.« Les réseaux permettent de mettre en commun nos mémoires, nos compétences, nos imaginations, nos projets, nos idées, et de faire en sorte que toutes les différences, les singularités se relancent les unes les autres, entrent en complémentarité, en synergie»,

explique Pierre Lévy. La Toile a changé nos vies. Elle modifie aussi le rapport au travail. Internet est devenu un instrument de recherche coopérative, utilisé par la communauté scientifique, les experts, les cadres, les équipes opérationnelles.Pour cet expert, pas de doute : nous sommes en train de changer d’ère. Parce qu’ils favorisent l’interactivité, les outils collaboratifs renforcent la participation et le poids des individus dans les processus de décision. « Les sociétés réduisent ainsi les niveaux de hiérarchie, donnent plus d’autonomie à leurs salariés», observe Pierre Lévy. Dans l’entreprise de demain, les maîtres mots seront donc « vision partagée», « intelligence collective» et « cocréation». Fantasme ou réalité ? Alors que la décennie 90 avait vu l’arrivée en masse des PC et de Windows, les dix prochaines années ne feront que confirmer l’inéluctable omniprésence du digital dans nos quotidiens et dans celui des organisations. Tournée vers le futur, la génération Y, dont la moyenne d’âge ne dépasse guère la trentaine, a découvert la micro-informatique et les jeux vidéo dès la petite enfance, puis Internet, le mobile et le PC portable à l’adolescence. Impatients, multi-connectés, allergiques à toute forme de hiérarchie et adeptes du travail nomade, les futurs cadres s’apprêtent à faire tomber les murs du cloisonnement professionnel.

CLaSSe CréativePortée par l’incroyable accélérateur de l’Internet, la révolution numérique concerne tous les secteurs de l’économie. À nouveaux produits et services, nouveaux usages mais aussi évolution de la performance, de la productivité et de l’organisation des entreprises. L’innovation va continuer non seulement à modifier les relations des individus entre eux et avec l’entreprise, mais le phénomène est déjà porteur de changements radicaux pour certains business-models.Car aussi imperceptiblement qu’un battement d’aile peut provoquer une tornade, on vient de passer de l’économie industrielle qui produit en masse, à celle de la connaissance avec des entreprises emblématiques comme IBM et Google. Et on entre dans l’économie de la créativité, si bien décrite dans le livre culte de Richard Florida « The rise of the creative class», qui augurait, dès 2002, l’émergence d’une nouvelle classe. Qu’on les appelle la classe créative, la génération renaissance ou les culturels créatifs, ils forment une population urbaine, mobile, qualifiée et connectée. Une population qui façonne l’économie du savoir.Dans une économie de la production, la création de valeur est fondée sur le territoire, le travail et le capital. Dans une économie du savoir, la création de valeur dépend principalement des idées et de l’innovation qui se trouvent dans la tête des gens. On ne peut pas la leur prendre par la force. On peut seulement mobiliser l’intelligence collective et les connaissances. L’entreprise intelligente implique un changement par rupture qui provoquera naturellement beaucoup de résistances. Mais il s’agit d’une innovation sociale. Car l’on tend vers une économie où le travail est fondé, non plus sur des entreprises, mais sur des projets, où les équipes se forment et se défont au gré des expertises. Et où les meilleurs gagnent. rafal naczyk

“collaborer : bien plus qu’un objectif d’efficacité”dougLaS green benelux Lotus (ibM)

Associer travail collaboratif aux notions d’efficacité et de rationalisation est une évidence pour un nombre croissant d’entreprises. Mais regarder ce « New Way of Working » avec les seules lunettes de la productivité et de l’économie des coûts est une erreur. En tout cas, c’est ce qu’il ressort d’une enquête publiée en avril par la société IBM.

« Dans ce contexte de crise, les entreprises particulièrement performantes sont bien moins repliées que les autres sur des préoccupations de diminution des coûts, constate Douglas Green, responsable Benelux Lotus, chez IBM. Mais elles font de la croissance leur priorité, en mettant leur énergie dans l’innovation, l’introduction de nouveaux produits et services, ainsi que le développement de nouveaux marchés. Les technologies sont clairement un facilitateur important pour arriver à cet objectif. » IBM

utilise clairement les mots comme slogan commercial de ses différentes solutions d’informatique sociale d’entreprise. « L’intelligence d’une entreprise, c’est-à-dire sa capacité à innover, est déterminée par trois éléments », poursuit Douglas Green. D’abord, l’entreprise a besoin de collaboration entre les personnes. Cela paraît une évidence. Et pourtant, les barrières à la communication entre collaborateurs sont souvent nombreuses, qu’elles soient culturelles, interpersonnelles, ou liées à l’environnement de travail. « Or, les nouvelles organisations du travail permettent de casser toutes les barrières, et de mieux cibler les personnes compétentes sur certains sujets à certains moments. Bref, de trouver les bonnes personnes au bon moment. » Ensuite, l’entreprise doit faire preuve d’agilité et d’adaptabilité.

À quoi servent les bonnes idées s’il faut des mois pour prendre des décisions stratégiques puis pour les mettre en œuvre ? « Aujourd’hui les décisions ne se prennent plus obligatoirement derrière un bureau, entre quatre murs. Votre collègue le plus proche peut très bien se trouver à 8.000 km de distance. » Pour terminer, prendre les bonnes décisions nécessite d’avoir accès aux bonnes informations. La mise en réseau des collaborateurs permet d’avoir accès quasi en permanence aux meilleurs experts dans leur domaine. Avec ses outils de collaboration IBM Lotus, la société américaine est en tout cas convaincue de proposer un « élément vital » à toute entreprise qui veut avancer. « Je craignais l’impact de la crise. Pourtant, notre produit social IBM Lotus Connections a obtenu le meilleur résultat en termes de ventes, début 2009 », se réjouit Douglas Green. l.f.

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Jeff Howe,journaliste de Wired

Karim Lakhani, professeur à Harvard.

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Page 5: Références Journal

Si c’était à refaire

Ingénieur commercial, Gordon Blackman, 56 ans, a débuté sa carrière dans le trading de matières premières (produits pétroliers et aluminium). Il se lance comme indépendant en 1991 en rachetant Realco, une société spécialisée dans la biotechnologie environnementale qui, employant aujourd’hui une quarantaine de personnes à Louvain-la-Neuve, produit et commercialise des produits enzymatiques appliqués au nettoyage et au traitement des eaux : une activité qui lui a permis de passer la crise sans trop de difficultés puisque ses ventes ont augmenté de 13,5 % l’an dernier (6,1 millions d’euros). Mon Meilleur souvenir Il remonte à une quinzaine d’années avec le premier aboutissement de nos recherches et la découverte de propriétés majeures des enzymes

naturels, ces protéines naturelles qui peuvent « casser » les matières pour les réduire. C’est sur cette base que repose le développement de Realco qui propose des solutions de nettoyage et de traitement des eaux exploitant les ressources respectueuses de l’environnement de la biotechnologie plutôt que celles de la chimie.Mon Moins bon souvenir. Le krach boursier de 1987 que j’ai connu en tant que trader en matières premières chez Sogem à Lausanne, une société qui appartenait alors au groupe Société Générale des Minerais/Union Minière. du jour au lendemain, j’ai perdu des sommes très importantes à la suite de l’écroulement des prix de l’aluminium qui a torpillé mes positions. Quand je compare cet épisode à la situation actuelle, je constate que rien n’a

changé, que les mêmes erreurs sont commises : certains managers poussent indubitablement à la spéculation, dans l’espoir de gains qui sont sans commune mesure avec les risques qu’ils font prendre à la société.Ma rencontre décisive. Il s’agit de mon premier patron, Philippe dijon, qui fut le seul parmi les cinq avec lesquels j’ai travaillé à être motivé par le souci de tirer les jeunes vers le haut. trop de patrons, à mes yeux, ne sont motivés que par leur propre carrière. Ils jouent alors des jeux « politiques », abusent de leur autorité et se nourrissent du travail de leurs collaborateurs en faisant preuve d’opportunisme plutôt que de sens des responsabilités. Philippe dijon m’a appris au contraire que l’essence de management consistait à rechercher l’épanouissement de

chacun, au bénéfice de l’ensemble de la société.Mon choix décisif. Quitter la Sogem pour me lancer comme indépendant en 1991. C’est à cette époque que j’ai racheté Realco, une petite société située alors à Gembloux et dont le patron souhaitait se retirer. toutes mes économies personnelles y sont passées mais je voulais prendre ce risque : les biotechnologies m’attiraient et, surtout, j’avais envie de m’investir à fond dans un projet et de vivre cette aventure avec une équipe. C’est évidemment moins confortable qu’une carrière dans une grande société mais c’est à mes yeux autrement gratifiant. Je conseille vraiment aux plus jeunes, quand ils ont commencé à acquérir une certaine expérience, à réfléchir à un tel choix de vie.

Mon tuyau Grh. Quand j’engage du personnel, les qualités primordiales que je recherche sont la loyauté et la fiabilité, qui ne signifient pas un « engagement à vie » car chacun mène sa carrière à sa guise, mais plutôt une attitude teintée de part et d’autre de franchise et de transparence. Il faut que chacun s’engage sur des bases saines et respectueuses d’autrui. Réactivité, créativité et transparence sont des piliers de notre culture d’entreprise. propos recueillis par benoît july

Gordon Blackmanadministrateur-délégué de Realco

À l’exception notable de la pharmacie, les sciences du vivant ont subi la crise l’an dernier. Les ventes ont chuté et l’emploi a baissé de 3 %. Mais le poids du secteur augmente depuis dix ans dans l’économie belge et, surtout, les dépenses en R&D sont toujours en croissance.

Pour les plus jeunes qui se cherchent une carrière, les sciences de la vie sont généralement considérées comme un bon choix. La chimie a la réputation d’offrir, en sus de bons salaires, des emplois intéressants et plusieurs entreprises du secteur pharmaceutique, comme GSK Biologicals, ont vu leurs effectifs croître de manière significative, non seulement au bénéfice de profils de haut vol comme des scientifiques pur jus mais aussi au profit d’emplois plus techniques, dans la production notamment.

Fondamentalement, le constat reste vrai même si la crise est passée par-là. Les ventes globales du secteur ont en effet chuté de 17 % l’an dernier à 45 milliards d’euros, selon la fédération professionnelle Essenscia, mais le constat doit cependant être relativisé : les ventes des entreprises pharmaceutiques ont par exemple bondi de 23 %. Du reste, le secteur demeure un champion à l’exportation puisqu’il pèse 35 % des exportations belges de biens (contre 23 % il y a dix ans). S’agissant de l’emploi, le secteur a certes enregistré un « creux conjoncturel »,

les effectifs globaux ayant baissé de 3 % l’an dernier à 91.500 personnes, mais il se confirme que sa part dans l’emploi industriel augmente d’année en année : de 15 % en 1999, elle est en effet passée à 17,4 % l’an dernier. « De plus, les dépenses en recherche et développement, de l’ordre de 2,3 milliards d’euros en 2009, se maintiennent malgré la crise, souligne-t-on chez Essenscia. Ceci constitue, en dépit des incertitudes globales auxquelles nous sommes confrontés comme tout autre secteur, un indubitable signe positif pour l’avenir. » benoît july

Les ventes de la pharma ont bondi de 23 % l’an dernier

Une enquête d’OfficeTeam

A priori, les choses paraissent simples. Les pa-trons disposent, pour la plupart, des services d’une secrétaire et, selon leur personnalité, leur rendent la vie impossible ou au contraire leur offrent des fleurs à l’occasion. Mais encore ? « Il semblerait que les managers et leurs assistantes aient des personnalités très différentes, et tardent donc à identifier leurs signaux de stress respectifs, quand ils y arrivent », dit-on chez OfficeTeam où l’on a mené l’enquête à ce sujet sous la forme d’une analyse de la personnalité des assistantes de direction, réalisée en Belgique, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne en collaboration avec Insights, un bureau de conseils spécialisé dans l’efficacité des ressources humaines.Le stress est en effet, à l’évidence, un élément im-portant de la réalité quotidienne des assistantes de direction. Elles peuvent apparemment bien le gérer à condition, pour deux tiers d’entre elles, que s’établisse une communication ouverte et transparente avec leur patron. Or, pour y parvenir, il paraît indispensable que les deux parties apprennent à mieux connaître leurs personnalités respectives au travail.Qu’en est-il, dans les faits ? L’enquête distingue deux personnalités dominantes, présentant chacune des traits de caractère très spécifiques. La majo-rité (52,5 %) des secrétaires ont une personnalité dévouée, orientée vers le relationnel, et dont les fondements sont tranquillité, confiance et profondeur. En revanche, le profil dominant des managers (48 %) repose sur le leadership et l’action assertive.« La moitié des managers et des assistantes ont donc des personnalités totalement opposées. Ce n’est pas un problème en soi, car c’est précisément parce qu’elles constituent deux pôles opposés que ces personnalités s’attirent. Dans une relation efficace, elles s’avèrent donc très complémentaires », estime-t-on chez OfficeTeam. « Mais si ce n’est pas le cas, patrons et secrétaires inter-prètent mal leurs signaux de stress respectifs, ce qui nuit à la communication. »Certaines assistantes peuvent par exemple antici-per le stress négatif du manager, lequel se traduira souvent par le sentiment de perdre le contrôle, de ne pas pouvoir décider, ou de ne plus arriver à prendre un recul suffisant. Le patron stressé réagira en se

montrant impatient, facilement irritable et inutile-ment exigeant. La réaction-type d’une secrétaire à la personnalité dévouée sera de demander au manager comment il se sent et de prendre position de manière très personnelle. Or, « c’est précisément ce dont le ma-nager n’a pas besoin à ce moment-là. Il veut être aidé » dans sa propre langue », avec des faits et des chiffres, des actions claires et concrètes et une communication basée sur la tâche », dit-on chez OfficeTeam. La meilleure réaction à adopter par les secrétaires consisterait au contraire à prendre elles-mêmes rapidement un certain nombre de décisions, ou de tenter d’aménager une espèce de « temps mort », afin de permettre au manager de reprendre la situation en main.« Cela fait plusieurs années déjà que nous pointons du doigt un problème croissant de stress au travail parmi les assistantes de direction. Notre enquête montre que c’est parfaitement évitable, à condition d’apprendre le « lan-gage » de l’autre, pour mieux détecter le stress et pouvoir ainsi le contrôler, au lieu de l’aggraver. Au-delà d’un bouquet de fleurs pour leurs assistantes, nous conseillons aux managers de lancer une bonne discussion », souligne Véronique Bruliau, « associate director » d’Office-Team. « Le manager qui est attentif et tient compte de la personnalité de son assistante sera récompensé par plus d’efficacité et de loyauté. La relation professionnelle s’en trouvera renforcée, la collaboration sera plus efficace et ce, pour de meilleurs résultats. » benoît july

10 ConSeiLS pour une reLation effiCaCe aveC votre SeCrétairen Réduisez de temps en temps la pressionn Dégagez plus de chaleur et d’empathien Apportez votre soutien à votre secrétairen Maintenez des rapports détendusn Faites aussi preuve de diplomatien Focalisez-vous moins sur la rapidité, et plus sur l’efficacitén Regardez au-delà du résultat à court termen n’affichez pas uniquement votre aspirationà réussirn Renforcez l’esprit d’équipen Osez être informel

“Patrons, apprenez à…comprendre votre secrétaire”

Si les managers consacraient 5 % de leur temps à un contact personnel avec leurs assistantes, les 95 % restants, consacrés aux tâches à réaliser, seraient apparemment « bien plus efficaces et moins stressants ».

Les « sciences de la vie » gardent confiance en l’avenir

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