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______________________________________________________________________________________________________ © Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative > www.education.gouv.fr Page 1 sur 14 CAPES externe - CAFEP Section langues régionales : occitan-langue d’oc Session 2011 Epreuves d’admission Exemples de sujets Epreuve d’admission n°1 Leçon portant sur les programmes des classes de collège et de lycée Durée de la préparation : trois heures Durée de l'épreuve : une heure L'épreuve prend appui sur un ou des documents proposés par le jury se rapportant à une des notions culturelles des programmes de collège ou de lycée. Ces documents peuvent être des textes, des documents iconographiques, des enregistrements audio ou vidéo. L'épreuve comporte deux parties : - PREMIERE PARTIE : exposé : vingt minutes ; entretien : dix minutes. (une première partie en langue régionale consistant en la présentation, l'étude et, le cas échéant, la mise en relation des documents, suivie d'un entretien en langue régionale) - SECONDE PARTIE : exposé : vingt minutes ; entretien : dix minutes. (une seconde partie en langue française , consistant en la proposition de pistes d'exploitation didactiques et pédagogiques de ces documents, en fonction des compétences linguistiques (lexicales, grammaticales, phonologiques) qu'ils mobilisent et des activités langagières qu'ils permettent de mettre en pratique, suivie d'un entretien en français au cours duquel le candidat est amené à justifier ses choix.) Chaque partie compte pour moitié dans la notation. La qualité de la langue employée est prise en compte dans l'évaluation de chaque partie de l'épreuve. Coefficient 3 Le candidat doit traiter l’ensemble des questions.

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CAPES externe - CAFEP Section langues régionales : occitan-langue d’oc

Session 2011

Epreuves d’admission

Exemples de sujets

Epreuve d’admission n°1 Leçon portant sur les programmes des classes de collège et de lycée

Durée de la préparation : trois heures Durée de l'épreuve : une heure L'épreuve prend appui sur un ou des documents proposés par le jury se rapportant à une des notions culturelles des programmes de collège ou de lycée. Ces documents peuvent être des textes, des documents iconographiques, des enregistrements audio ou vidéo. L'épreuve comporte deux parties :

- PREMIERE PARTIE : exposé : vingt minutes ; entretien : dix minutes. (une première partie en langue régionale consistant en la présentation, l'étude et, le cas échéant, la mise en relation des documents, suivie d'un entretien en langue régionale)

- SECONDE PARTIE : exposé : vingt minutes ; entretien : dix minutes. (une seconde partie en langue française, consistant en la proposition de pistes d'exploitation didactiques et pédagogiques de ces documents, en fonction des compétences linguistiques (lexicales, grammaticales, phonologiques) qu'ils mobilisent et des activités langagières qu'ils permettent de mettre en pratique, suivie d'un entretien en français au cours duquel le candidat est amené à justifier ses choix.) Chaque partie compte pour moitié dans la notation. La qualité de la langue employée est prise en compte dans l'évaluation de chaque partie de l'épreuve. Coefficient 3

Le candidat doit traiter l’ensemble des questions.

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PREMIERE PARTIE

Question : Presentaretz e estudiaretz lo tèxt seguent (partie notée sur 10 points)

Document n°1 : BONO ANNADO […] Ansin festavon lou jour de l’an, nòsti paire. Oh ! lou bèu tèms ! Vese encaro lou vièi Russian, emé lou paure Golot, li dous tambourdié dóu païs, que s’en van, vèsto e braio de cadis nòu, lou nas rouge coume un courau, jouga lou rigaudoun davans la porto de moussu lou Maire !... - Bono annado ! ié fan en quitant si casqueto de pèu de reinard — que vous aguen enca longtèms pèr maire ! Que vosti tinau s’empligon de gros rasin e que vosti chato grandigon forto e poulido coume la maire. Ah ! double-Diéu ! coume moussu Larioun ié fai bouqueto ! Ié vai cerca dóu bon, li fai béure e pièi ié leisso toumba dins la man un bèl escut blanc que fai gau. E ram-pa-ta-plan ! ram-pa-ta-plan ! e ram ! e ram ! E lis ajoun, e li conse, lou capelan, lou noutàri, tóuti li gros dóu païs soun ensuca de ram-pa-ta-plan ! E tóuti, tant que soun, fan béure e chima li dous tambourdaire qu’an pres man pequeto e qu’en remaumiant lou conte dis escut que i’an douna, picon autant sus l’arescle que sus lou tambour. Ah ! tron-de-Diéune ! la Bello glèiso, aquest an l’annado sara bono Li drole, que de coustumo jogon i galo emé la blodo, soun eilai abiha de nòu que. conton li peceto e fan dinda li sòu. Soulet, Brisquimi, tèsto basso, esclop trauca, braieto au quiéu, la mecho au nas, passo, pecaire ! tristamen davans lis àutris enfant en fasènt tres-tres em’uno bèbo : uno bèbo que vòu dire : d’amelo, de nose emé de passeriho, acò’s pas grand causeto ! E pamens èron bèn bono lis amelo de sa maire ! E li nose de sa tanto ! E lí passeriho de sa grand ! èron bèn goustouso, bèn melicouso ; pèr-de-que fougnavo ? Boudiéu que sarié urous, iuei, lou paure ome, s’entre éli tres n’i’en baiavon uno pougnado.

Batisto Bounet, Vido d’enfant (p. 324-328).

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SECONDE PARTIE  

Document n°2

Document n°3

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Document n°4

Document n°5

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Document n°6

Document n°7

Document n°8 : Au jorn de l’An Dins lo molon dels tradicions qu’avèm en Provença (ò puslèu qu’aviam, d’abòrd qu’au contrari d’aquelei de Novè, n’avèm gaire gardadas dau promier de l’an), parlarai encuei de ce que fau manjar aqueu jorn d’aquí. Una qu’avèm totjorn facha a l’ostau – e sabo de gents que la fan encara – èra de manjar de rasim blanc. Ne’n gardaviam per aquò faire (de pansas mai que mai) penjats au pesaut, de còps après de n’aguer saussat lo pecolh dins de ciera rotja. Ben entendut citaviam alora lo provèrbi : « Cu manja de rasims lo jorn de l’an, aurà d’argent tot l’an. » Una autra tradicion èra de manjar un gau, lo pus gròs possible, farcit de carn a saussissa, de fetges de galinas, de castanhas e de rabassas (qu’autre temps n’i aviá pron…). Lei richàs, l’òm ditz que l’acompanhavon jusque de 12 perdigaus, 30 uous e 30 rabassas… Quand lo metiam sus taula, les pichòts ne’n refasián lo crit, ambé de formulas coma aqueles : « Cacaracà ! m’acabaretz pas ! », « Cacaracà ! porrem pas pagar ! » ; « Cacaraca vòlo de pan ! » disiá lo gau vièlh, « Quiquiriquí, vòlo de vin ! » respondiá lo jove. E totei de bramar a la fin, en batent dei braç, coides plegats : « De qu’es aquò ? De qu’es aquò ? De qu’es aquò ? »… E manjaviam lo gau que, pecaire, eu disiá plus ren...

Jean-Yves Royer, Au jorn de l’An - Cronica de l’agachaire, dissabta 1 de genoier dau 2011. http://ieo06.free.fr/ (20.01.2011)

 

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Questions - Seconde partie de l’épreuve (partie notée sur 10 points) Question n°1 : Comment pensez-vous exploiter le document principal de votre séquence (Batisto Bonnet, Vido d’enfant, 1894), intitulé BONO ANNADO (document n°1) ? Dites aussi quels autres documents proposés dans le sujet (documents 2 à 8) vous utiliseriez, et de quelle façon ? En précisant la série et le niveau choisis, mais aussi le thème culturel du programme correspondant, vous présenterez les objectifs visés par le projet dans lequel vous souhaitez engager vos élèves. Vous donnerez un titre à votre séquence. (2,5 points) Question n°2 : Vous détaillerez une séance de votre choix en prenant le soin de préciser, en suivant les préconisations du Cadre Européen Commun de Référence pour les langues (C.E.C.R.), les actions/tâches langagières que vous proposerez aux élèves, ainsi que les activités langagières travaillées. (2,5 points) Question n°3 : Grammaire : Vous commenterez les formes et l’emploi du subjonctif dans le passage souligné dans le texte. Vous exposerez à la fois ce point grammatical pour lui-même et la manière dont vous entendez l’enseigner à vos élèves. (2,5 points) Question n°4 : Quel type d’évaluation proposerez-vous pour mesurer la performance des élèves ? (2,5 points)

  

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Epreuve d’admission n°2

Partie 1 : « Etude de dossier » (14 points)

Partie 2 : « Agir en fonctionnaire de l’Etat et de façon éthique et responsable » (6 points)

Durée de préparation totale par le candidat : 2 heures

Coeficient : 3

Partie 1 Étude de dossier

« Contar per convéncer, contar per pensar : actualitat del conte filosofic. »

Présentation de la partie « Etude de dossier » : 20 minutes (maximum) Entretien avec le jury : 20 minutes (maximum) Langue de présentation de la partie « Etudes de dossier » : langue régionale.

Lo candidat presentarà un analisi del tèma de l’Iscla coma supòrt de narracion e d’utopia en s’apiejant suls documents 1,2,3 e 4 e discutarà dins quina mesura aquel tèma pòt menar a una reflexion sus un projècte politic. Lo candidat completarà sa presentacion en prepausant una(s) possiblas expleitaçion(s) del tèma (o partida(s) del tèma) cap a un public escolar de licèu, en relacion eventuala amb maites ensenhaments.

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DOCUMENT 1 : Robert Lafont, Insularas, Puèglaurenç, Institut d’Estudis Occitans « A Tots », 1996, 128-129.

Tornarián jamai qu’un d’una vegada. Avián establit per primiera convencion que prendrián l’un tre

l’endeman non pas un quart, mai una mieja de gacha sus l’aresta, mentre que l’autre s’afasendariá a recampar tot çò que l’ostau e seis entorns podián fornir de viures, beure, matèrias e aisinas, idea d’adobar lo barquet e de li donar leis alas de dos rems e d’una vela, e mai a móuser lei cabras, arribar l’ase, pecaire ! e tirar d’aiga de la cisterna. Coma passavan tornarmai a ras d’aquela serva buteron la porteta. Dins l’escur 5 endevineron una fonsor d’aiga abondosa, que la tempesta aviá polidament creissuda. Ausigueron un gorgolh : un sorgent deviá apondre sa tirada au relogatge deis aigas de plueja. Un oire pelut era penjat d’una cavilha a la paret, l’empligueron per la nuech e se metegueron a caminar redde sus lo pendís. Amielh clinat sota la carga de l’apalhatge, Pau la bota sus l’espatla. S’entanchavan a perdre l’alen d’abòrd que lo vespre s’avançava. Mai entre doas bofejadas, oblidavan pas de filosofar sus l’avenir. Avián perdut la 10 moneda e lei plans per l’entrepresa bèla que leis aviá botats sus la Colombina a l’azard de la mar. Mai reconquistavan sus terra ferma lo desir de la menar a terme. Escaparián pron a l’iscla e a l’amenaça dei piratas esclavatgistas, abordarián en Epira ont trobarián per sei discors de libertat l’escota brava d’una populacion ellena. I fondarián sa Republica. E benlèu, perqué pas ? un jorn tornarián per lo colonizar a aquest pedaç rocassós cerclat de mar. Ara perdonaires tant coma ideós, se fasián la pintura d’una 15 comunitat d’òmes liures e verturós que montariá aicí la gàrdia fàcia ai perilhs que podián venir dei Barbars eslaus, de l’infamia romana ò de l’intriga veneciana. Començavan d’aquela mòda a se prene quasi d’amistat per la terra de son confinament.

Quand agueron trobat sus la cresinada una ròca salhenta e pendenta en forma de cubert e qu’agueron apalhat aqueu nisau, se consentigueron la contemplacion deis orizonts. A vista d’uelh ponhent 20 ges de vela, ges de nau, ges de còsta ò d’iscla ni mai. Un cercle d’aiga vueja a Levant veniá violet e a Ponent s’enfuocava dau pausemadís de l’enòrma bòla cremesina. Aurián vougut agantar la clartat verda que, lo temps d’un batedís de parpela, çò que dison lei viatjaires, asonda lo ceu a l’instant que lo soleu s’enintra. Una brumeta li raubèt aquel espectacle divin. Intreron dins la nuech que son estre trastejava entre l’angoissa de la solesa e la remiracion de l’univers. Pau aviá agut lo tic de donar a l’iscla un nom segon son 25 eime : estent qu’era aprimada entre doas còstas oscadas caduna d’una ansa ò calanca, li meteguèt Amfícolpos.

DOCUMENT 2 : Catinchi Philippe-Jean, « Robert Lafont, linguiste, écrivain occitan », LE MONDE, Article publicat lo 01 Juillet 2009.

Pour défendre sa conception d'une citoyenneté occitane ouverte, résolument européenne, ce régionaliste passionné avait même tenté, en vain, faute d'un nombre suffisant de signatures de parrainage, de participer à l'élection présidentielle de 1974. Linguiste, poète et écrivain occitan, Robert Lafont est mort à Florence, dans sa résidence toscane, le 24 juin, à l'âge de 86 ans. Si puissante que soit son oeuvre de fiction, c'est son oeuvre d'essayiste, initialement et essentiellement composée en français, qui l'imposa à un large public.

Ce Nîmois engagé, au seuil de l'âge adulte, dans la Résistance, entend, dès la fin de la seconde guerre mondiale, se consacrer à la lutte en faveur de la langue occitane. Il renonce à la carrière préfectorale qui s'ouvre à lui pour enseigner, non seulement les lettres, mais aussi cet occitan accusé alors de complaisance collaborationniste.

Si le Félibrige ou la Société d'études occitanes ont, de fait, profité des options vichystes pour pousser leurs revendications, Robert Lafont entend décaper l'image d'une culture folklorisée, et joue la revendication politico-linguistique, qui passe par la création d'un Institut d'études occitanes (IEO), que préside l'écrivain Jean Cassou.

CITOYEN IDÉALISTE

L'appui de la part de l'intelligentsia qui s'était retrouvée unie durant l'Occupation à ces résistants de tempérament (Paul Eluard, Louis Aragon, Tristan Tzara côtoient ainsi Joë Bousquet et Max Rouquette) est déterminant pour dénoncer le "scandale" d'une centralisation hautaine. Robert Lafont lie son parcours à celui du nouvel organisme. Au sein de l'IEO, il prend en charge la question de l'enseignement. Devenu secrétaire général de l'Institut en 1950, il s'efforce d'imposer le concept d'une pédagogie occitane. Stages, édition scolaire : le succès est au rendez-vous.

Penseur, théoricien autant qu'encyclopédiste, Robert Lafont milite sans cesse pour faire reconnaître l'occitan, jusqu'à l'université de Montpellier, où ce professeur de langue et littératures

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occitanes, qui passe avec brio de la linguistique à la poésie, de la sociologie à l'histoire littéraire, enseignera jusqu'à sa retraite.

Avec le Breton Armand Keravel, Lafont lance, en 1958, le Mouvement laïque des cultures régionales (MLCR). Les fruits de ce mouvement neuf semblent d'abord minces. Mais l'élan permet un front uni des langues minorées, dont la reconnaissance, tardive mais spectaculaire dans les années 1980, doit beaucoup à l'activisme de Robert Lafont.

L'homme est toujours plus politique, citoyen idéaliste qui prône La Révolution régionaliste (1967), s'interroge Sur la France (1968) et rêve de Décoloniser la France (1971). En 1981, il quitte l'IEO, et participe à la naissance de l'Association internationale d'études occitanes (AIEO), recentrée sur les sciences sociales et humaines. Il en assure la vice-présidence entre 1984 et 1990. Il publie encore Nous, Peuple européen (1991), La Nation, l'Etat, les régions (1993) et tout récemment L'Etat et la Langue (2008).

C'est cependant son oeuvre de fiction, menée dès 1946 en parallèle, qui occupe l'essentiel des trois dernières décennies : une dizaine de recueils de poésie, de Paraulas au vièlh silènci (IEO, 1946) à Cosmographia monspessulanensis (Jorn, 2000), autant de pièces de théâtre, de Lo Pescar de la Sépia (IEO, 1958) à La Croisade (1983), et une quinzaine de romans et recueils de contes, de la Vida de Joan Larsinhac (IEO, 1951) à L'Eroi talhat (éd. Trabucaïre, 2001, éditeur catalan qui vient de faire paraître, en 2008, la traduction française du savoureux Decameronet, sorti en occitan chez Vent Terral dès 1983). Soit plus de la moitié de la centaine de titres signés par Robert Lafont. DOCUMENT 3 :

Si une cité d'hommes bons venait à l'existence, il semble qu'on y lutterait pour échapper au pouvoir comme maintenant on lutte pour l'obtenir, et là il deviendrait clair que le véritable gouvernant n'est point fait, en réalité, pour chercher son propre avantage, mais celui du gouverné ; de sorte que tout homme sensé choisirait plutôt d'être obligé par un autre que de se donner peine à obliger autrui.

Platon, La République, trad. du grec en français. [Utopians] Son ensenhats dins lor lengatge natiu. Perque es a l’encòp abondós en mots, e

tanben plasent a l’aurelha e, per l’expression de l’esperit d’un homme, perfièch e segur. La màger part d’aquel costat del mond utiliza lo meteis lengatge, levat que en cò dels Utopians es lo mai polit e pur, e segon la diversitat del airals es variablament cambiat.

Thomas More, Utopia, trad. en occitan del tèxt anglés revirat del latin.

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DOCUMENT 4 :

http://belcikowski.org/la_dormeuse/robinson.php

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Partie 2

Agir en fonctionnnaire de l’Etat et de façon éthique et responsable (10 mn de présentation + 10 mn d’entretien)

Dans certains établissements, malgré les textes qui régissent cet enseignement, l’option LVR n’est pas une filière complète. Comment vous y prendriez-vous pour obtenir un cursus complet ? A qui vous adresseriez-vous ? Quels arguments utiliseriez-vous ? Documents-supports : Début de la Circulaire du 5 septembre 2001 relative au Développement de l’enseignement des Langues et cultures régionales à l’école, au collège et au lycée. Un tel sujet permettra au candidat de mettre en évidence à la fois sa connaissance du cadre institutionnel, mais aussi de se placer en situation concrète. Ainsi, il lui sera possible d’aborder le sujet en envisageant le collège comme le lycée : Présentation au chef d’établissement d’un élargissement des possibilités d’enseignement ; discussion en réunion avec les collègues pour répartition des moyens. Appui sur les membres du Conseil d’Administration (collègues, représentants des collectivités locales – mairies, conseillers généraux pour le collège et régionaux pour le lycée et parents d’élèves) pour informer dans un premier temps des possibilités offertes par les textes officiels qui régissent cet enseignement. Faire que cette demande soit publique, connue et diffusée. Arguments : Au-delà des éléments fournis dans la circulaire permettant de rappeler ses orientations générales, on peut attendre du candidat qu’il évoque les éléments suivants : - souci d’égalité de traitement avec les autres établissements de l’académie, du département ; - offre aux élèves de possibilités de cursus originaux, différents et adaptés aux demandes diverses dans certains secteurs d’activité (animations culturelle et commerciale, bibliothèques, librairies, enseignement aux enfants et aux adultes, ouverture à la création dans différents domaines) ; - inscription de l’établissement dans une dynamique de valorisation de l’occitan, en tant que fondement à un élargissement culturel mais aussi linguistique (base latine et synergies avec l’enseignement de l’italien et de l’espagnol par exemple) ; - réponse aux demandes des élèves et des familles, à faire connaître publiquement (en conseil de classe, par les professeurs principaux) ; - si l’occitan n’est enseigné qu’en 4e et 3e, faire valoir qu’il faut commencer plus tôt pour développer les compétences langagière et les installer plus précocément ; si l’enseignement n’existe qu’en 6e et 5e, faire valoir les bienfaits de poursuivre pour mieux maîtriser la pratique de la langue écrite et orale, pour des exploitations futures dans les études et les activités professionnelles ; - participation à la vie culturelle internationale (régions frontalières : Espagne, Italie) - etc.

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Circulaire n° 2001-166 du 5 septembre 2001, relative au Développement de l’enseignement des Langues et cultures régionales à l’école, au collège et au lycée. L'article L. 312-10 du code de l'éducation a réaffirmé la possibilité de dispenser un enseignement des langues et cultures régionales tout au long de la scolarité dans les régions où celles-ci sont en usage. L'éducation nationale se doit de faire vivre ce patrimoine culturel, de veiller au développement des langues régionales et de contribuer à leur transmission. Oublier cette responsabilité ne serait pas un signe de modernité. Ce serait au contraire une perte de substance de l'héritage culturel national. L'enseignement des langues et cultures régionales favorise la continuité entre l'environnement familial et social et le système éducatif, contribuant à l'intégration de chacun dans le tissu social de proximité. Cet enseignement s'applique actuellement au basque, au breton, au catalan, au corse, au créole, au gallo, à l'occitan-langue d'oc, aux langues régionales d'Alsace, aux langues régionales des pays mosellans, au tahitien, ainsi qu'aux langues mélanésiennes (drehu, nengone, païci, aïje). Les précédents textes concernant l'enseignement des langues et cultures régionales, et notamment la circulaire n°95-086 du 7 avril 1995, ont largement contribué au progrès de cet enseignement qui doit être consolidé. À cette fin, s'engage une nouvelle étape dans le développement des langues et cultures régionales au moment où est mis en œuvre, de l'école à l'université, un plan d'ensemble pour l'enseignement des langues vivantes. L'enseignement des langues régionales constitue l'une des composantes de ce plan et à ce titre répond à ses principaux objectifs et orientations : contribution à la diversification linguistique, inscription dans la continuité des parcours des élèves, cohérence entre les différents niveaux d'enseignement. Cette nouvelle étape doit être aussi l'occasion de concevoir et de mettre en œuvre l'enseignement des langues et cultures régionales dans une perspective d'ouverture à d'autres voisinages culturels et linguistiques. Ces orientations prévalent également pour le développement de l'enseignement bilingue qui, compte tenu de ses particularités et quelles qu'en soient les modalités de mise en œuvre, fait l'objet de dispositions propres qui sont abordées dans deux circulaires complémentaires. I - ORIENTATIONS GÉNÉRALES 1 - Les objectifs S'inscrivant dans le plan général de développement des langues dans le système éducatif, l'enseignement des langues régionales répond plus particulièrement aux objectifs suivants : - préservation et transmission d'un élément de la richesse du patrimoine national ; - contribution à la reconnaissance de la diversité culturelle au sein de la communauté nationale ; - ouverture aux communautés linguistiques proches par le développement des relations créées par ces voisinages. Cette perspective, déjà présente dans certaines zones géographiques transfrontalières, s'inscrit également dans la volonté de faire de cet enseignement un élément de la construction de l'identité européenne à laquelle le système éducatif a pour mission de préparer les élèves ; - construction par les élèves de compétences de communication dans la langue régionale étudiée, tant en compréhension qu'en production, à l'oral et à l'écrit ; structuration d'acquisitions sur la langue ; - acquisitions culturelles liées au patrimoine dans lequel s'inscrit la langue (histoire, géographie, littérature, arts, etc.). La garantie, pour l'enseignement de la langue régionale commencée à l'école, de sa continuité sur l'ensemble des cycles de la scolarité du collège et du lycée, est un des principes fondamentaux de son organisation. Pour cette raison, sa mise en place s'effectue en cohérence avec les autres enseignements de langue vivante présents dans l'académie, au sein de la carte académique des langues élaborée sous la responsabilité du recteur. 2 - Le plan pluriannuel de développement En l'absence de dispositions particulières, sur la base des orientations retenues par le recteur en concertation avec les inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'éducation nationale concernés, ce plan s'appliquera à définir les mesures nécessaires au développement de l'ensemble des formes d'enseignement à l'école maternelle et élémentaire puis au collège et au lycée,

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et évaluera les moyens correspondants à mettre en œuvre, tant au niveau des emplois que des ressources dans le domaine de la formation initiale et continue. Les décisions relatives à ce plan sont arrêtées après consultation des CTPA, CTPD, CAE et CDEN et leur sont soumises lors de la réunion de ces instances. Ce plan doit permettre la mise en place d'un développement cohérent et maîtrisé de ces enseignements et favoriser des prévisions plus rigoureuses en matière de formation et des moyens destinés à assurer les enseignements correspondants. Une articulation étroite sera impérativement ménagée entre le plan pluriannuel de développement de l'enseignement des langues et cultures régionales et la carte qui doit être mise en place dans l'académie pour l'organisation de l'enseignement des langues vivantes. Cette préoccupation visera à améliorer la cohérence et la continuité des enseignements de langue régionale au sein de chaque bassin d'établissements en tenant compte de leurs caractéristiques géographiques. Enfin ce plan pluriannuel de développement des langues et cultures régionales doit contribuer à la création d'un environnement favorable à la revalorisation de cet enseignement et à une efficacité accrue. Pour ce faire, il fonde un dispositif académique et départemental avec les relais que constituent les établissements scolaires ; il s'appuie également sur le concours apporté par les collectivités territoriales et différents partenaires dans le cadre d'actions culturelles. Instrument de cette politique de développement, le plan pluriannuel fera l'objet d'une publication officielle au niveau de l'académie. Il sera assorti d'une évaluation de sa mise en œuvre, par exemple à mi-parcours.

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Remarque sur les sujets zéro

Les sujets zéros ont été choisis de manière à être, autant que faire se peut, proches des sujets qui seront réellement proposés, mais de manière aussi à ne pas induire de distorsion positive ou négative dans la préparation de ces épreuves.

Pour cette raison, le premier sujet a été appuyé sur un texte qui figure bien dans une œuvre du programme limitatif, mais hors de la sélection de ce programme. Je rappelle que le jury a décidé que le programme limitatif vaut non seulement pour la seconde épreuve d’admission, mais aussi pour l’épreuve écrite d’occitan-langue d’oc (commentaire suivi) et pour la première épreuve d’admission (leçon). Le texte retenu est donc très proche de ceux qui seront effectivement proposés, mais ne pourra pas être lui-même effectivement proposé.

Le sujet de l’épreuve sur dossier (deuxième épreuve d’admission, première partie) a délibérément été appuyé (entre autres, mais de manière centrale) sur le texte qui a servi pour l’épreuve écrite et qui donc ne sera pas proposé à l’oral. Ce texte aurait néanmoins (s’il n’avait pas été retenu comme support de l’épreuve écrite) tout à fait pu être proposé dans cette épreuve d’admission et il en constitue donc une préfiguration tout à fait réaliste.

Patrick Sauzet

Président du jury de CAPES d’occitan-langue d’oc