diagnostic d’une station d’épuration en centre hospitalier
TRANSCRIPT
Diagnostic d’une station d’épuration en centre
hospitalier : Cas de la ville de Koudougou
(Burkina Faso)
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU
MASTER EN EAU ET ASSAINISSEMENT
------------------------------------------------------------------
Présenté et soutenu publiquement le 30 juin 2017 par :
Ardjouma PAGABELEM
Dr. Mariam DAKOURE / SOU,
Enseignant - Chercheur à 2iE
Ing. Jean OUEDRAOGO, Chef du service de
l’exploitation de l’assainissement collectif à l’ONEA
Ing. Armel Stéphane COMPAORE, Service de
l’exploitation de l’assainissement collectif à l’ONEA
Promotion 2015/ 2016
Dr. Anderson ANDRIANISA
Dr. Yacouba KONATE
Dr. Mariam DAKOURE / SOU
Travaux dirigés par : Jury d’évaluation du stage
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Faso)
Master en ingénierie de l’eau et de l’assainissement/ PAGABELEM Ardjouma i
DEDICACE
Je dédie ce mémoire de fin de cycle à :
Mon épouse Alice KANFIRNI LOMPO
Nos enfants Esther, Rebecca et Samuel
Que ce mémoire soit la récompense du sacrifice que vous avez consenti pour me soutenir, le
fruit de vos efforts.
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REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, je voudrais être reconnaissant à l’Eternel Dieu tout Puissant pour sa
protection, son assistance à mon égard. Que toute la gloire lui revienne au nom de notre
Seigneur Jésus.
Je tiens à témoigner toute ma reconnaissance et adresser mes remerciements à :
Madame DAKOURE /SOU, ma directrice de mémoire sans qui ce travail n’aurait pu
aboutir. Malgré ses responsabilités, elle a toujours été disponible, patiente pour
m’encadrer et m’encourager dans le travail.
Monsieur Jean OUEDRAOGO et Monsieur Stéphane Armel COMPAORE pour
leur encadrement, leurs conseils pour la réalisation de ce travail ;
Monsieur Pascal OUEDRAOGO, chef de service d’hygiène et d’assainissement du
Centre Hospitalier Régional de Koudougou pour son soutien et la bonne collaboration
tout au long du travail ;
Monsieur Robert BOUDA qui m’a encadré dans les travaux de laboratoire ;
Issouf OUEDRAOGO, Serges OGOU et Jérôme DIWA, mes camarades de classe
et compagnons d’études.
Monsieur Zacharia TOPAN qui a été une aide considérable pour l’obtention du
stage à l’ONEA ;
Messieurs Norègma OUEDRAOGO, Hilaire POODA et Olivier KEISTEIN de la
Belgique qui m’ont donné un coup de main pour la relecture du mémoire.
Aux amis du quartier Somgandé de Ouagadougou ;
Aux frères et sœurs de l’Eglise Yahvé Rapha et de l’Eglise des Assemblées de Dieu
de Gaoua pour leurs soutiens moral et spirituel ;
A tous ceux dont les noms n’ont pu être cités.
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Résumé
La qualité du traitement des eaux usées du Centre Hospitalier Régional de Koudougou
au Burkina Faso est tributaire de l’état des infrastructures et des équipements du système de
collecte et de traitement. La présente étude se propose de faire un diagnostic global sur le
système de collecte et de traitement des eaux usées hospitalières afin de proposer des
solutions appropriées pour leur gestion efficace. Pour ce faire, des échantillons d’eaux ont été
prélevés à l’entrée et à la sortie de la station d’épuration en vue de caractériser les eaux usées
et d’apprécier la performance épuratoire de la station. Des concentrations moyennes de 330
mg/l de DCO, 226 mg/l de DBO5 et 169 mg/l de MES ont été trouvées dans les influents de la
station d’épuration contre 93,18mg/l de DCO, 59,1 mg/l de DBO5 et 29,62 mg/l de MES dans
les effluents de la station. Une concentration en coliformes fécaux de 9,48 x103
UFC/100 ml,
supérieure à la norme burkinabè relative au déversement des eaux usées dans les milieux
récepteurs, fixée à 2x 103 UFC/100 ml a été décompté dans les eaux usées traitées.
Un diagnostic sur les équipements et les infrastructures de la station et du réseau de
collecte des eaux usées a été ensuite réalisé à travers des inspections et des vérifications. Les
résultats montrent une détérioration avancée des ouvrages et de nombreuses pannes au niveau
des équipements.
Enfin, l’étude propose une réhabilitation du réseau de collecte et d’évacuation des
eaux usées ainsi qu’un traitement par lagunage à microphytes dans le but d’avoir une
meilleure qualité de traitement des effluents liquides du Centre Hospitalier Régional de
Koudougou
Mots Clés :
1 - Eaux usées Hospitalières
2 - Diagnostic
3 – Réseau de collecte
4 – Station d’épuration
5 – Lagunage à microphytes
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Abstract
The quality of waste water treatment at the Regional Hospital of Koudougou in
Burkina Faso depends on the state of the infrastructures and equipments of the collection and
treatment system. The present study aims to make an overall diagnosis on the wastewater
collection and treatment system in order to propose appropriate solutions for an efficient
management of the structure’s wastewater. To do this, water samples were first taken at the
inlet and outlet of the wastewater treatment plant in order to characterize the wastewater and
to assess the removal efficience of the wastewater treatment plant. Mean concentrations of
330 mg / l COD, 226 mg / l BOD5 and 169 mg / l of Suspended Solids Detected were found in
sewage plant influents versus 93.18 mg / l COD, 59.1 mg / l BOD5 and 29.62 mg / l of
Suspended Solids Detected in the effluent from the station. A concentration of faecal
coliforms of 9.48 × 10 3 CFU / 100 ml, higher than the Burkinabe whichone set at 2 x 10
3
CFU / 100 ml was counted in the treated wastewater
A diagnosis of the equipments and infrastructures of the station and the wastewater
collection network was then carried out through inspections and audits. The results show an
advanced deterioration of the structures and numerous equipment failures.
Finally, the study proposes a rehabilitation of the network for the collection and
disposal of wastewater and a treatment by waste stabilization pond in order to have a better
quality of liquid effluent treatment of Koudougou’s Regional Hospital.
Key Words:
1- Hospital wastewater
2- Diagnosis
3- Collection network
4- Wastewater treatment plant
5- waste stabilization pond
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Liste des abréviations
C.CLIN : Centre de Coordination de la Lutte contre les Infections
Nosocomiales
CHR : Centre Hospitalier Régional
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
COT : Carbone Organique Total
CP : Coefficient de pointe
DBO5 : Demande biochimique en Oxygène de cinq jours
DCO : Demande Chimique en Oxygène
E. coli : Escherichia coli
ECU : Effluents Classiques Urbains
EH : Effluents Hospitaliers
EPS : Etablissement Public de Santé
MES : Matières En Suspension
MEST : Matières En Suspension Totales
NH4+: Ammoniac
NTK: Azote Total Kjeldahl
ODD : Objectifs du Développement Durable
ONEA : Office National de l’Eau et de l’Assainissement
pH : Potentiel d’Hydrogène
PVC : Polychlorure de vinyle
PEHD:
SFHH
Polyéthylène Haute Densité
Société Française d’Hygiène Hospitalière
STEP: Station d’Epuration
US EPA: United States Environmental Protection Agency
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Table des matières
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................. 3
I. Généralités sur les effluents liquides hospitaliers ........................................................... 3
1.1. Origines des effluents liquides hospitaliers ............................................................. 3
1.2. Caractéristiques des eaux usées hospitalières .......................................................... 4
1.3. Risques sanitaires, environnementaux et normes de rejets des effluents liquides
hospitaliers .......................................................................................................................... 5
II. Réseaux de collecte et d’évacuation des eaux usées ....................................................... 7
III. Traitement des eaux usées hospitalières ...................................................................... 9
3.1. Traitement primaire................................................................................................ 10
3.2. Traitement secondaire des eaux usées ................................................................... 11
3.3. Traitement tertiaire ................................................................................................. 12
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES .................................................................... 14
I. Site de l’étude ................................................................................................................ 14
1.1. Présentation du site de l’étude ............................................................................... 14
1.2. Description du système de collecte et de traitement des eaux usées du CHR ....... 15
II. Méthodologie générale de l’étude ................................................................................. 16
2.1. Echantillonnage ...................................................................................................... 16
2.2. Analyse des échantillons ........................................................................................ 17
2.3. Détermination des performances épuratoires ......................................................... 18
2.4. Diagnostic du réseau, des équipements et des infrastructures de la station ........... 18
III. Choix et dimensionnement d’un système optimisé de traitement des eaux usées du
CHR 18
3.1. Evaluation de la production des eaux usées du CHR. ........................................... 19
3.2. Démarche méthodologique pour le dimensionnement des bassins de lagunage ... 20
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................. 22
I. Etat des lieux du procédé de traitement des eaux usées ................................................ 22
1.1. Production des eaux usées du CHR. ...................................................................... 22
1.2. Paramètres de pollution des eaux usées de la STEP .............................................. 22
1.3. Infrastructures et équipements de la station de traitement des eaux usées ............ 26
II. Etat des lieux du réseau de collecte des eaux usées ...................................................... 29
CHAPITRE IV: PROPOSITIONS DE SOLUTIONS ............................................................. 33
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I. Réseau de collecte des eaux usées ................................................................................. 33
II. Procédé de traitement des eaux usées............................................................................ 34
III. Dimensionnement des ouvrages et estimation des coûts pour la mise en œuvre des
actions proposées. ................................................................................................................. 35
3.1. Dimensionnement des lagunes ............................................................................... 35
3.2. Estimation des coûts pour la mise en œuvre des actions proposées ...................... 37
CONCLUSION ........................................................................................................................ 39
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 40
ANNEXES ............................................................................................................................... 44
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Liste des tableaux
Tableau I: Normes de rejet des eaux usées dans le milieu naturel au Burkina Faso .................. 6
Tableau II: Comparaison entre assainissement par mini-égout décanté, mini-égout simplifié et
réseau conventionnel .................................................................................................................. 9
Tableau III: Paramètres et méthodes utilisés pour l'analyse .................................................... 17
Tableau IV: Quantité d'eau pour les différents usages dans une structure de soin .................. 19
Tableau V: démarche pour la détermination de la production d'eaux usées ............................ 19
Tableau VI: Démarche de dimensionnement du bassin facultatif ............................................ 20
Tableau VII: Démarche de dimensionnement du bassin de maturation ................................... 21
Tableau VIII: Estimation du débit d’eaux usées produites par le CHR de Koudougou .......... 22
Tableau IX: Caractéristiques des eaux usées entrant dans la STEP ......................................... 23
Tableau X: Caractéristiques des eaux usées traitée de la STEP ............................................... 25
Tableau XI: performances épuratoires de la STEP .................................................................. 26
Tableau XII. Synthèse des caractéristiques géométrique du dégrilleur ................................... 36
Tableau XIII. Synthèse du dimensionnement des bassins ....................................................... 36
Tableau XIV. Synthèse des caractéristiques géométriques des bassins de stabilisation .......... 36
Tableau XV: Evaluation des coûts des travaux de réhabilitation du réseau et de construction
d’une nouvelle STEP ................................................................................................................ 37
Tableau XVI: Budget du suivi du réseau et de la STEP .......................................................... 38
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Liste des figures
Figure 1: fosse septique ........................................................................................................... 10
Figure 2: Cartographie de la commune de Koudougou ........................................................... 14
Figure 3: Schéma du principe de fonctionnement du système de traitement des eaux usées du
CHR. ......................................................................................................................................... 15
Figure 4: Station d’épuration des eaux et entretien du filtre anaérobie................................. 16
Figure 5: Dépôt de boues sur les dalles. ................................................................................... 27
Figure 6: Situation des boues après un an de curage du filtre anaérobie ................................. 27
Figure 7: L’agitateur et sa boite de commande électrique en panne. ....................................... 28
Figure 8: pompe de refoulement en panne. .............................................................................. 29
Figure 9: Regard de visite du point de rencontre des collecteurs ............................................. 31
Figure 10: Des racines de plantes bouchant les conduites ....................................................... 31
Figure 11: Conduite d’évacuation sous l’effet de la corrosion ................................................ 32
Figure 12: Schéma synoptique du système envisagé ............................................................... 35
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INTRODUCTION
La cible six (06) des Objectifs du Développement Durable (ODD) consacrée à l’accès
universel à l’eau et à l’assainissement constitue un défi majeur pour les pays en
développement notamment ceux de l’Afrique subsaharienne dont le Burkina Faso. Selon les
statistiques du Ministère en charge de l’eau et de l’assainissement, seulement 12% des
ménages ont accès à l’assainissement en milieu rural (MEA, 2016). La situation est plus
préoccupante en ce qui concerne la gestion des effluents liquides en milieu hospitalier
d’autant plus que le constat actuel est que les établissements de santé sont partiellement
mobilisés sur la gestion environnementale. Les déchets solides sont majoritairement ceux qui
font l’objet d’une gestion de flux et d’un suivi jusqu’à leur destruction. Selon Diallo (2011)
sur 206 formations sanitaires que compte la ville de Ouagadougou, le Centre Hospitalier
Universitaire National Yalgado Ouédraogo est l’unique hôpital où une partie des eaux usées
est traitée, ce qui signifie que la plupart des effluents hospitaliers sont évacués dans la nature
avec les conséquences sanitaires éventuelles que cela engendre pour la population.
Des études déjà réalisées aboutissent pourtant à la conclusion que les hôpitaux sont de
grands producteurs d’eaux usées. L’Hôpital National de Niamey ainsi que l’Hôpital National
de Lamordé au Niger rejettent en moyenne respectivement 480m3/j et 178m3/j (Amadou, et
al., 2011). Le Centre Hospitalier Universitaire National Yalgado Ouédraogo quant à lui rejette
un volume d’effluent estimé selon Zongo et al., (2012) à 100 000m3/an soit 275m³/j. Il est
donc nécessaire que les établissements sanitaires cherchent à maîtriser leurs rejets liquides car
les hôpitaux pourraient être à l’origine d’une pollution dont il faut absolument tenir compte
dans une démarche générale d’évaluation du risque sanitaire et environnemental.
Cependant, force est de noter que s’il est nécessaire de disposer des infrastructures et
des équipements de collecte et de traitement des eaux usées, il est aussi requis que ces
ouvrages fassent l’objet d’un suivi et d’un entretien rigoureux afin d’assurer la qualité de
traitement souhaité. Le Centre hospitalier Régional (CHR) de Koudougou, l’un des neuf (9)
centres hospitaliers régionaux du Burkina Faso, possède un système de collecte et de
traitement des eaux usées depuis sa création en 1988. Suite à près de deux décennies de
fonctionnement, le système semble connaître des dysfonctionnements. Cela a amené les
responsables du CHR à solliciter un appui technique auprès de l’ONEA. C’est pour répondre
à cette demande que la présente étude a été proposée par l’ONEA. Elle a pour objectif général
de faire un diagnostic global du système de collecte et de traitement des eaux usées du CHR
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de Koudougou afin de proposer des solutions d’amélioration du réseau de collecte et des
performances épuratoires de la station de traitement. Plus spécifiquement il s’agira :
de faire un diagnostic de l’état des infrastructures et du fonctionnement du réseau de
collecte et d’évacuation des eaux usées ;
d’évaluer les performances épuratoires de la pollution organique et microbienne de la
station d’épuration;
de proposer des solutions techniques et économiques pour une amélioration du
système de collecte et de traitement des eaux usées.
La présente étude s’articule autour de quatre chapitres :
le premier chapitre passe en revue la littérature relative aux résultats et expériences
acquis dans le monde sur la caractérisation, le transport et le traitement des eaux usées
en milieu hospitalier ;
le deuxième chapitre traite des matériels et méthodes utilisés dans le but d’atteindre les
objectifs de l’étude ;
le troisième chapitre aborde les résultats et discussion ;
le quatrième chapitre présente des solutions permettant de résoudre les problèmes
identifiés à l’issue du diagnostic.
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CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
La synthèse bibliographique a pour objectif de faire le point sur les différents résultats,
notions, concepts et méthodes issus de la littérature concernant la gestion des eaux usées de
façon générale et en particulier les effluents liquides hospitaliers. Cette partie aborde les
généralités sur les effluents liquides hospitaliers, les réseaux de collecte de ces effluents ainsi
que leur traitement.
I. Généralités sur les effluents liquides hospitaliers
1.1. Origines des effluents liquides hospitaliers
Les origines des effluents liquides hospitaliers sont analysées sous deux aspects à savoir
l’aspect qualitatif et l’aspect quantitatif. D’un point de vue qualitatif, les eaux usées des
formations sanitaires peuvent être classées en trois grandes catégories (Deloffre-Bonnamour
1995, Emmanuel 2004):
les rejets d’origine domestique qui regroupent les eaux provenant des cuisines, les
rejets résultant de l’hygiène des patients non contagieux et du personnel ;
les rejets assimilables à des effluents industriels qui sont générés par certains
équipements spécifiques (blanchisseries, climatisations, ateliers, garages) ;
les effluents spécifiques aux établissements de santé qui sont générés par les activités
de soins, d’analyse et de recherche. Cette dernière catégorie, responsable de la
singularité des effluents hospitaliers contient principalement les produits désinfectants
et antiseptiques, les germes pathogènes, les médicaments et les métaux lourds tels que
le mercure et l’argent.
Les désinfectants et les antiseptiques sont utilisés en masse dans un hôpital pour la
désinfection des surfaces et celle du matériel médico-chirurgical. Les produits les plus utilisés
sont principalement des dérivés chlorés (eau de Javel…), la Bétadine (composé iodé).
L’hôpital rejette également des germes pathogènes issus des personnes malades
(Pseudomonas aeruginosa…) qui peuvent se retrouver dans les eaux vannes (Darsy et al.
2002, Boillot 2008)
En ce qui concerne l’aspect quantitatif, les hôpitaux consommeraient 400 à 1 200 litres
d'eau par jour et par lit (Deloffre-Bonnamour 1995, CCLIN 1999). La consommation d’eau
par lit serait ainsi approximativement deux fois supérieure de celle attendue sur la base de «
l’Équivalent-Habitant» estimé à 200litres par habitant et par jour dans les pays développés
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(Mansotte 2000). Cette importante consommation d’eau génère une production très
conséquente d’eaux usées. De ces spécificités qualitatives et quantitatives découlent des
caractéristiques physico-chimiques, microbiologiques et écotoxicologiques.
1.2. Caractéristiques des eaux usées hospitalières
Les activités spécifiques des centres hospitaliers génèrent des effluents liquides
chargés de micro-organismes (certains multi-résistants aux antibiotiques), des produits
chimiques toxiques (tels des résidus médicamenteux), des réactifs antiseptiques et des
détergents. Les travaux réalisés sur la microbiologie des effluents hospitaliers mettent en
évidence de façon systématique la présence de germes ayant acquis des caractères de
résistance aux antibiotiques (Leprat 1998). Cependant par comparaison à certains rejets
domestiques, les eaux usées hospitalières ont en général une charge microbiologique plus
faible. Les concentrations en coliformes fécaux sont évaluées en moyenne entre 104 et 10
6
UFC /100 ml selon Darcy et al. (2002) alors que la concentration moyenne est de 108 UFC /
100 ml dans les effluents urbains (Metcalf et Eddy, 1991; Barkay et al. 1995). Ces faibles
concentrations serraient le résultat de l’utilisation régulière de désinfectants. Ces bactéricides
peuvent avoir une influence négative sur le rendement des processus biologiques des stations
d’épuration (Evens et al. 2001, Darcy et al. 2002, Leprat 1998, Bernet and Fine 2000).
S’agissant de la pollution organique, plusieurs auteurs s’accordent à dire que les
effluents hospitaliers sont plus chargés que les eaux usées urbaines. (Evens et al. 2001,
Mansotte 2000). A titre d’exemple, Jehannin, (1999) a démontré que les effluents du CH de
Hyères avaient des concentrations importantes en DCO (1 900 mg/l) et en DBO5 (700 mg/l).
D’autres auteurs ne sont pas de cet avis. Pour Darcy et al., (2002), les effluents hospitaliers
présentent des caractéristiques globalement très proches de celles des eaux usées domestiques.
Selon US EPA (1989) cité par Boillot, (2008) « les eaux usées provenant des hôpitaux sont
essentiellement domestiques et peuvent être caractérisées par la mesure des paramètres
globaux dans les limites suivantes : DBO5 : 50 à 400 mg/l, DCO : 150 à 800 mg/l, MEST : 60
à 200 mg/l et COT : 50 à 300 mg/l ». Aussi, les polluants contenus dans les effluents de
certains centres hospitaliers présentent-ils un caractère faiblement biodégradable. Evens et al.
(2001) ont trouvé un rapport DCO /DBO5 égale à 2,02 au niveau des eaux usées d’un hôpital
français. Pour l’hôpital d’Hyères d’après les résultats trouvés par Jehannin (1999), le rapport
varie entre 2 et 3 dans la journée et entre 3 et 5 dans la nuit. Cela traduit une faible
biodégradabilité des polluants contenu dans les effluents surtout pendant la nuit. Il en est de
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même des eaux usées du Centre Hospitalier Universitaire National Yalgado Ouédraogo
d’après les résultats trouvés par Zongo et al., (2012).
A ces pollutions microbiologiques et organiques s’ajoutent aussi celles des métaux
lourds tels que le mercure et l’argent issus, pour l’un des thermomètres à mercure (qui tendent
à disparaître) et pour l’autre du service de radiologie. Les effluents liquides hospitaliers
présentent donc des caractéristiques très spécifiques et comportent de ce fait des risques
sanitaires et environnementaux certains.
1.3. Risques sanitaires, environnementaux et normes de rejets des effluents
liquides hospitaliers
Les effluents générés par l’activité hospitalière peuvent présenter un danger potentiel
pour l’homme et son environnement compte tenu de la nature et de l’importance des
substances spécifiques qu’ils contiennent (Darsy et al., 2002). On peut distinguer deux types
de risques provenant des effluents hospitaliers à savoir un risque biologique et un risque
chimique. Le risque biologique concerne le personnel, ceux qui fréquentent l’hôpital (risque
infectieux et de contamination) et l’environnement (risque de contamination du milieu
récepteur par des bactéries ou virus). Le risque chimique (ou toxique) concerne également la
santé publique et l’environnement ainsi que la flore biologique de la station d’épuration.
1.3.1. Risque infectieux
Le risque infectieux résiderait plus dans la présence de certaines bactéries multi
résistantes aux antibiotiques (Proteus vulgaris, Mycobactéries) et de certaines souches
typiquement hospitalières (Enterobacter sakazakii) (SFHH, 1993; Leprat, 1998; Emmanuel et
al., 2005). Les agents infectieux strictement pathogènes proviennent des patients atteints de
tuberculose, de la varicelle, d’infections à méningocoques, de salmonelloses … Certaines
bactéries telles que Pseudomonas aeruginosa et des staphylocoques pathogènes ont été
identifiés comme étant plus concentrées dans les eaux hospitalières (Schlosser, 1999).
Les fèces ainsi que les effluents biologiques des malades (sang…) provenant des blocs
opératoires, des maternités et des laboratoires d’analyse, présentent un risque infectieux non
négligeable. Ces effluents sont en effet chargés de matières organiques, de microorganismes,
d’antiseptiques, de détergents et de désinfectants ainsi que de solutions chlorées générant ainsi
un risque infectieux pour le personnel hospitalier ( Darcy et al., 2002).
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1.3.2. Risque toxique
Le risque toxique concerne à la fois l’environnement et la santé publique. Les eaux
hospitalières peuvent être contaminées par des métaux lourds (mercure, argent, chrome,
nickel, cobalt…) et par des molécules organiques (solvants, antibiotiques, désinfectants,
détergents, médicaments…). Une étude réalisée en 1994 par la Société Française d’Hygiène
Hospitalière (SFHH) a permis de confirmer la toxicité élevée des effluents hospitaliers et
d’émettre des hypothèses quant à son origine (Deloffre-Bonnamour, 1995) . Une de ces
hypothèses porte sur la présence de rejets contenant des produits détergents et des
désinfectants. Les principes actifs des médicaments présentent aussi plusieurs risques pour
l’homme et pour l’environnement. En effet, le contact direct avec ces principes actifs
provoque des risques d’ordre mutagène, tératogène et cancérigène ( Darcy et al., 2002).
En ce qui concerne les métaux lourds, leur rejet accidentel dans le réseau d’eau usée
contribue à la contamination diffuse de l’atmosphère et du milieu aquatique. Le mercure
métal par exemple est transformé en mercure organique par les bactéries dans les sédiments
des rivières où il est stocké. Il est alors absorbé par le plancton puis s’accumule dans les
poissons. Ce phénomène de bioaccumulation dans la chaîne alimentaire peut provoquer des
désordres neurologiques graves lorsqu’il y a une consommation régulière de poissons
fortement contaminés.
1.3.3. Normes de rejet des eaux usées
Pour minimiser les impacts liés à ces différents risques, la règlementation impose des
normes de rejet des eaux usées. Le décret N°2015- 1205/PRES- TRANS/PM/MERH/
MEF/MARHASA/MS/MRA/MICA/MME/MIDT/MATD portant normes et conditions de
déversements des eaux usées au Burkina Faso en son article 10 stipule que les normes de
déversement des eaux usées dans les eaux de surface sont fixées pour les MES, DBO5, DCO,
pH, Température et coliformes fécaux conformément au tableau I
Tableau I: Normes de rejet des eaux usées dans le milieu naturel au Burkina Faso
N° Paramètres Valeurs maximales admissibles
01 MES 60mg /l ou 150mg/l pour les déversements
provenant de procédés d’épuration par
lagunage
02 DBO5 40 mg/l
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03 DCO 150mg/l
04 pH 6,5 - 9
05 Température (°C) 40 °C
07 Coliformes fécaux 2000 UFC/100ml
Source : Extrait du décret N°2015- 1205
II. Réseaux de collecte et d’évacuation des eaux usées
La collecte et le transport des eaux usées dans l’assainissement collectif se fait à
travers un réseau d’égout. Par définition, un réseau d’égout est une technologie dont le rôle
est de convoyer les eaux usées des lieux de production (habitations, unités industrielles,
administrations…) vers un site de traitement ou de rejet approprié. On distingue généralement
deux types de réseau d’évacuation des eaux usées qui sont le réseau conventionnel et le réseau
non conventionnel. Les égouts conventionnels sont de grands réseaux de conduites souterrains
transportant les eaux vannes, les eaux grises et les eaux de drainage des ménages à une station
de traitement centralisé. Le réseau d’égout non conventionnel quant à lui, est une technologie
dont la particularité est l’évacuation des eaux usées par mini-égout. Il s’affranchit de certaines
contraintes des égouts conventionnels (diamètre des tuyaux réduit, mode de raccordement
simplifié, profondeur d’enfouissement réduite, etc.). Comparés aux égouts conventionnels,
ces particularités techniques réduisent le coût d’investissement (Ily et al. 2014).
Dans le contexte des pays en développement où les réseaux d’égout conventionnels
sont rares pour des raisons économiques, les petites et moyennes installations industrielles et/
ou administratives et les petites agglomérations font recours au réseau d’égout non
conventionnel qui convoient les eaux usées vers des systèmes de traitement décentralisé. Cette
option est une solution mise en œuvre depuis plusieurs décennies et qui fait l’objet d’un
intérêt croissant des acteurs de l’assainissement du continent africain (Ily et al. 2014). Il y a
deux types de réseau d’égout non conventionnel :
le réseau simplifié ;
le réseau décanté.
Le réseau d’égout simplifié sert à évacuer directement l’ensemble des eaux usées
(eaux noires et grises). Ses composantes et sa mise en œuvre s’appuient sur une faible pente,
une faible profondeur de pose ainsi que sur de petits diamètres des conduites ( Hamouni et
al. 2015).
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Le réseau décanté encore appelé réseau d’égout simplifié sans matières solides est un
réseau de petit diamètre transportant des eaux usées prétraitées (effluent d’une fosse septique
ou d’un bassin de décantation) à une station de traitement ou à un point de rejet au milieu
naturel. Une condition préalable pour les réseaux décantés est le traitement primaire efficace
au niveau des lieux de production des eaux usées (ménages, services). L’intercepteur, la fosse
septique ou le bassin de décantation enlève les particules décantables qui pourraient colmater
les petites conduites (Tilley et al. 2008). Comme il y a peu de risque de colmatage, les égouts
ne doivent pas être autonettoyants, c'est-à-dire qu’on n’a pas besoin d’exiger une vitesse
minimale d’écoulement et peuvent donc être réalisés à de faibles profondeurs. Cependant,
cette technologie exige un entretien régulier de la part des utilisateurs. La fosse septique doit
être régulièrement entretenue et vidangée pour assurer une performance optimale du réseau
décanté. Si le traitement primaire est efficace, le risque de colmatage dans les conduites est
bas, mais un entretien périodique sera exigé. Les égouts devraient être purgés une fois par an
en tant qu'élément d'entretien régulier indépendamment de leur performance. (Tilley et al.
2008, Ily et al. 2014). Le tableau II donne une comparaison des trois types de réseau
disponibles tout en mettant en exergue les particularités techniques du réseau d’égout non
conventionnel permettant de réduire les coûts d’investissement par rapport au réseau
conventionnel.
Pour le cas spécifique des eaux usées hospitalières, compte tenu de leurs
caractéristiques, la nature des canalisations est d’une importance capitale pour une bonne
évacuation des effluents. Les tuyaux en PVC et en PEHD sont majoritairement utilisés
aujourd’hui en raison de leur bonne résistance aux produits chimiques corrosifs. Tandis que
les tuyaux en acier ou en fonte sont de moins en moins préconisés à cause de leur sensibilité
aux produits corrosifs. (Breton, 2014) La corrosion est en effet causée par les effluents ayant
un faible niveau de pH ou par des fermentations septiques résultant d’une stagnation des
effluents dans le réseau pouvant conduire à des attaques acides (H2SO4).
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Tableau II: Comparaison entre assainissement par mini-égout décanté, mini-égout simplifié
et réseau conventionnel
Mini-égout décanté Mini-égout
simplifié
Réseau d’égout
conventionnel
Solution de prétraitement
au niveau du maillon amont
Décanteur domiciliaire
ou partagé
Pas de
prétraitement
Pas de
prétraitement
Diamètre des canalisations
du réseau tertiaire
40 à 100 mm 100 à 150 mm 150 mm
Diamètre des canalisations
du réseau secondaire
40 à 100 mm 100 à 150 mm 250 mm
Diamètre des canalisations
du réseau primaire
Un réseau de mini-égout ne dispose pas de
réseau primaire, mais il peut être raccordé
à un égout conventionnel
Jusqu’à 600 mm pour un
réseau séparatif,
plusieurs mètres pour un
réseau unitaire
Gradient de pente minimal 0,5 % 1 % 0,5 - 1 %
Profondeur
d’enfouissement
minimale
30cm (hors voies carrossables) 1 m (sous voies
carrossables)
Tracé du réseau En majorité dans l’espace privé ou sous les
trottoirs
En majorité sous les
routes
Mode de traitement Station de traitement décentralisée ou rejet
dans le réseau conventionnel
Station de traitement
centralisée
Source : (Ily et al. 2014)
Le tableau II fait ressortir les particularités techniques du réseau décanté (faibles diamètres,
faibles pentes, faibles profondeurs d’enfouissement) offrant un avantage particulier en terme
de coût d’investissement par rapport au réseau conventionnel.
III. Traitement des eaux usées hospitalières
La problématique de la pollution de l’environnement par les eaux usées est de plus en
plus préoccupante de nos jours notamment dans les pays en développement. La prise de
conscience des populations de la nécessité de protéger l’environnement, d’assainir le cadre de
vie, de même que l’existence des dispositions règlementaires obligent les grands producteurs
d’eaux usées comme les formations sanitaires à se tourner vers des systèmes de traitement des
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eaux usées. Dans les zones urbaines où la densité de la population est importante et les
ressources financières et humaines plus disponibles, les eaux usées sont canalisées vers des
ouvrages de traitement collectifs dont l’opération est encadrée par des exigences de rejet et un
suivi des performances en vue de maintenir le rendement attendu. Dans les villes moyennes,
par contre les unités de production d’eaux usées devront avoir recours à des systèmes de
collecte et de traitement décentralisés. D’une manière générale, les systèmes de traitement
sont basés sur des procédés physiques, biologiques et sont parfois complétés par un procédé
chimique. Les filières de traitement sont constituées de traitement primaire, de traitement
secondaire et de traitement tertiaire.
3.1. Traitement primaire
Le traitement primaire consiste à clarifier les eaux usées par la décantation des
matières en suspension et la digestion partielle des matières organiques décantées. Au niveau
des formations sanitaires de moyenne capacité des pays en développement à l’instar du CHR
de Koudougou, le traitement primaire est assuré par la fosse septique. Selon Boutin et al.,
(2003) la fosse septique et le bassin anaérobie assurent l’abattement de la DBO5 et des MES.
La fosse septique est la forme de station d'épuration décentralisée à petite échelle la plus
répandue dans le monde (Sasse, 1998). C’est une fosse imperméable comportant deux
compartiments (figure 1) et destinée à recevoir les eaux grises et les eaux vannes.
Figure 1: fosse septique (Tilley et al. 2008)
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Le premier compartiment assure la décantation et la digestion anaérobie de la matière
organique décantée tandis que le surnageant transite par le second compartiment. En terme de
performance épuratoire, on sait grâce aux travaux de Tilley et al., (2008), que la fosse
septique permet un abattement en MES de 50% et un abattement de 40% en DBO5.
Cependant, le taux d’élimination des MES est considérablement réduit lorsque les boues
accumulées occupent plus de 2/3 de la fosse (Sasse 1998). Cette situation doit être évitée
surtout lorsque la fosse septique est suivie d’un ouvrage de traitement secondaire comme le
filtre anaérobie à cause des risques de colmatage du filtre.
3.2. Traitement secondaire des eaux usées
Le traitement secondaire des eaux usées est un traitement biologique qui consiste à
mettre en contact les matières organiques dissoutes avec des micro-organismes présents
naturellement dans les eaux usées. Cette étape se déroule généralement dans le bassin
d’aération pour les stations à boues activées, dans les bassins facultatifs pour le lagunage à
microphytes et dans le lit bactérien, disque biologique ou les lits filtrants en ce qui concerne
les systèmes de traitement sur culture fixée.
3.2.1. Procédé à culture fixée
Dans le cas de petites installations où le traitement primaire est réalisé par des fosses
septiques, le traitement secondaire peut se faire à travers un filtre anaérobie. Dans le filtre, la
matière dissoute, non décantable, est mise en contact avec les bactéries actives qui assurent la
digestion car la pollution représente une source de nourriture pour les bactéries. Les filtres
anaérobies peuvent fonctionner en flux descendant ou ascendant. Le système ascendant est le
plus fréquent, parce qu'on réduit ainsi le risque de lessiver les bactéries actives. Par contre, le
nettoyage du filtre est plus aisé en flux descendant (Sasse 1998). Lorsque le bio film bactérien
devient trop important, il faut l’éliminer. Ceci peut être réalisé par lessivage ou en enlevant la
masse filtrante pour la laver ailleurs.
Le filtre anaérobie est particulièrement adapté au traitement des eaux usées
domestiques et industrielles ayant un faible taux de matière en suspension. C’est pourquoi un
bon traitement primaire dans un décanteur ou dans une fosse septique est indispensable. La
qualité épuratoire d’un filtre anaérobie bien entretenu varie entre 70% à 90% de réduction de
la DBO5 (Sasse 1998).
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3.2.2. Système de lagunage à microphytes
Les bassins de lagunage sont de grands plans d’eau artificiels. Les bassins sont remplis
d'eau usée qui est alors traitée par des processus naturels. L’épuration des eaux usées dans les
bassins se fait par des processus naturels avec des temps de séjours assez longs. Les bassins
de lagunage fonctionnent dans la plupart des climats, mais sont les plus efficaces dans les
climats chauds et ensoleillés (Tilley et al. 2008). Les effluents des formations sanitaires étant
proches des eaux usées domestiques, le lagunage peut être utilisé pour le traitement de ces
effluents. A titre d’exemple, le Centre Hospitalier Universitaire Blaise Compaoré et le CHR
de Dori au Burkina Faso utilisent des procédés par lagunage pour le traitement de leurs
effluents.
De manière classique, il y a trois types de bassins à savoir le bassin anaérobie, le
bassin facultatif et le bassin de maturation mais le traitement secondaire se réalise surtout
dans le bassin facultatif mais aussi dans le bassin de maturation. Le bassin facultatif est moins
profond (1 à 2,5m) que le bassin anaérobie et des processus aérobies et anaérobies s’y
produisent. La couche inférieure est privée d’oxygène et devient anoxique ou anaérobie. Les
solides décantables s’accumulent et sont digérés au fond du bassin. Les organismes aérobies
et anaérobies travaillent ensemble pour atteindre des réductions de DBO5 jusqu’à 75% (Tilley
et al., 2008). Après les bassins facultatifs peuvent être reliés à autant de bassins de maturation
que nécessaire pour un traitement de finition.
3.3. Traitement tertiaire
Pour des effluents des formations sanitaires, il y a un risque potentiel que les eaux
traitées par un filtre anaérobie contiennent toujours des agents pathogènes et surtout ayant
développé une résistance aux antibiotiques. Dans ces conditions, il est nécessaire d’avoir une
étape de désinfection. Plusieurs procédés de désinfection existent mais la plus ancienne
demeure la chloration. Le chlore est injecté directement dans les eaux usées. Il peut être utilisé
sous forme de chlore gazeux, d’hypochlorite de sodium et d’hypochlorite de calcium. Cet
oxydant très puissant permet l’élimination de la plupart des micro-organismes pathogènes
même à faible dose. Toutefois, la désinfection des eaux usées par chloration peut avoir un
impact négatif sur la faune et la flore aquatique à cause de la toxicité du chlore résiduel. De
plus, les réactions entre le chlore et les matières organiques restantes dans les eaux peuvent
former des sous-produits organochlorés, parfois cancérigènes (Bourbon et al., 2015).
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Dans le cas du lagunage à microphytes, les bassins de maturation jouent le rôle de
désinfection des eaux usées dans le traitement. Ils sont de faibles profondeurs (entre 0,8 m et
1,2 m) et permettent une désinfection des eaux. En effet, grâce à une faible profondeur, le
rayonnement solaire contribue à la désinfection. La durée de temps de séjour est un facteur
très important. Plus le temps de séjour est long, plus l’élimination des microorganisme est
notable (Boutin et al., 2009). Les bactéries pathogènes sont éliminées de 90 à 99 %. Par
contre, l’élimination des virus est moins efficace (Bourbon et al. 2015).
L’infiltration-percolation peut également être utilisée comme traitement de finition
(Boutin et al., 2009, Diallo, 2011). Dans certains cas, le traitement tertiaire visera aussi
l’élimination des nutriments comme le phosphore et l’azote.
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CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
L’objet de cette partie est de présenter la démarche méthodologique ainsi que les
moyens matériels utilisés dans le cadre de ce travail de mémoire. Ce chapitre présente tout
d’abord le site de l’étude, ensuite la méthodologie générale de l’étude et enfin la démarche
méthodologique pour le choix et le dimensionnement d’un système optimisé de traitement des
eaux usées du CHR de Koudougou.
I. Site de l’étude
1.1. Présentation du site de l’étude
La ville de Koudougou, dans laquelle se trouve le CHR, est située au centre-ouest du
Burkina Faso, à 100 Km de la capitale Ouagadougou. Elle est reliée à Ouagadougou par une
bretelle de 36 Km sur la route nationale N°1 et par le chemin de fer Abidjan-Niger. Le climat
est de type soudano - sahélien, caractérisé par deux saisons. Une saison sèche et une saison
pluvieuse. La figure 2 présente la cartographie de la commune de Koudougou.
Le Centre Hospitalier Régional de Koudougou baptisé “ Hôpital de l’Amitié”, a été
construit grâce à la coopération entre la République Populaire de Chine et le Burkina Faso. Il
est implanté au secteur n°1 de la ville de Koudougou et a une superficie de 10,78 ha.
L’hôpital est fonctionnel depuis juillet 1988 et sa capacité d’accueil actuelle est de 200 lits.
C’est un établissement Public de Santé (EPS) et de ce fait, il assure une mission de service
public de santé. Il est aussi un hôpital de référence de sept districts sanitaires que sont les
districts sanitaires de Koudougou, de Réo, de Nanoro, de Sapouy, de Léo, de Sabou et de
Ténado.
Figure 2: Cartographie de la commune de Koudougou
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1.2. Description du système de collecte et de traitement des eaux usées du CHR
La collecte et le traitement des eaux usées sont réalisés au sein de la structure. Les
eaux usées sont produites au niveau des différents services et évacuées dans des fosses
septiques pour un traitement primaire. Un système d’égout non conventionnel de type réseau
décanté évacue les effluents des fosses septiques vers la station de traitement. Il est constitué
de collecteurs tertiaires reliés à un collecteur secondaire qui évacue l’eau dans la station de
traitement. La station est composée
- d’un dégrilleur pour le prétraitement ;
- d’un lit filtrant anaérobie supplanté d’un bassin aérobie apparent ;
- d’un bassin de chloration comportant un agitateur mécanique permettant
d’homogénéiser le produit de désinfection dans l’eau traitée ;
- de deux puits d’infiltration. Un trop-plein placé à l’entrée de chaque puits d’infiltration
permet d’évacuer les eaux traitées dans un canal qui les véhicule jusqu’à l’exutoire qui
est une mare situé à environ sept kilomètres de la ville ;
- d’une pompe de refoulement placée à la sortie de la station qui permet de refouler
l’eau traitée dans les deux puits d’infiltration. La pompe est menue d’un flotteur et
fonctionne de manière automatique ;
- d’un bâtiment abritant la boite de commande électrique de l’agitateur et les bacs de
préparation des produits de désinfection.
La station est dimensionnée pour une capacité d’accueil de 150 lits et un débit d’eaux usées
de 30m3/j
Figure 3: Schéma du principe de fonctionnement du système de traitement des eaux usées du
CHR.
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L’essentiel du traitement biologique a lieu dans le filtre anaérobie dont le massif
filtrant est constitué de pierres concassées et des gravillons de 5 à 10 mm de diamètre. Le
filtre mesure 12 m de longueur sur 6 m de largeur et une profondeur de 0,6m. Le massif
filtrant est recouvert par des dalles. La figure 4 donne un aperçu de la STEP.
Figure 4: Station d’épuration des eaux et entretien du filtre anaérobie
L’image de gauche présente le bassin aérobie contenant les eaux usées et le local
abritant les équipements électriques et les bacs de préparation des produits de désinfection.
L’image de droite présente le filtre anaérobie en entretien. On peut remarquer la présence des
dalles recouvrant le massif filtrant. D’autres images des ouvrages de la STEP sont en annexe
1.
II. Méthodologie générale de l’étude
2.1. Echantillonnage
Pour apprécier la qualité du traitement des eaux usées par la STEP, des échantillons
ont été prélevés deux fois par semaine sur une période allant du 14 octobre au 25 novembre.
Un premier prélèvement a porté sur les effluents issus des fosses septiques à l’entrée de la
STEP et un deuxième s’est effectué à la sortie de la STEP. Un échantillonnage composite a
été réalisé à l’entrée de la STEP à raison de cinq prélèvements d’un litre chacun espacé d’une
heure. Les cinq litres sont ensuite mélangés afin de prélever un échantillon d’un litre. Un
prélèvement manuel instantané a été effectué pour les eaux usées traitée à la sortie de la
STEP. Les prélèvements sont effectués dans des flacons en plastique pour l’analyse des
paramètres globaux et dans des flacons en verre stériles pour les analyses bactériologiques.
Les récipients sont rincés au moment de l’emploi avec l’eau à examiner. Ils sont
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soigneusement étiquetés, placés dans une glacière puis transportés jusqu’au Laboratoire
d’analyse de l’ONEA et conservés à 4 °C pour être analysés le lendemain.
2.2. Analyse des échantillons
Les paramètres physiques tels que la température, le potentiel hydrogène et la
conductivité ont été mesurés in situ au moyen d’un pH-mètre WTW et d’un
conductimètre Suber Scan PC 300.
La Demande Chimique en Oxygène (DCO) exprimée en mg/l a été déterminée par
oxydation des matières organiques au dichromate de potassium à chaud en milieu acide et en
présence de sulfate d’argent comme catalyseur. La lecture de la valeur de l’absorbance a été
faite par spectrophotométrie à la longueur d’onde de 600nm.
La Demande Biochimique en Oxygène en 5 jours (DBO5) a été évaluée par la méthode
des oxitops.
Pour les Matières En Suspension (MES), la méthode de mesure adoptée est celle de la
pesée différentielle par filtration sur filtre GFC et séchage à 105°C jusqu’à poids constant, ce
qui correspond à environ deux heures.
La recherche des Coliformes fécaux et E. coli a été faite par ensemencement de
l’échantillon au ChromoCult Agar ES à 44,5°C
Le tableau IV présente les paramètres évalués et les méthodes utilisées pour l’analyse.
Tableau III: Paramètres et méthodes utilisés pour l'analyse
Paramètres Unités Méthodes
PH AFNOR 90-008
Température °C AFNOR 90-008
Conductivité μs/cm AFNOR T 90-031
Matière En Suspension mg/L AFNOR T90-105
Demande Chimique en Oxygène (DCO) mgO2/L Standard méthode
Demande Biologique en Oxygène (DBO5) mgO2/L Méthode aux Oxitop
Coliformes fécaux UFC/100m
Etalement sur gélose spécifique Chromocult
Agar ES pour coliforme
Escherichia coli UFC/100m
Etalement sur gélose spécifique Chromocult
Agar ES pour coliforme
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2.3. Détermination des performances épuratoires
A partir des résultats d’analyse, les performances épuratoires peuvent être déterminées
à travers la formule suivante.
Rendement épuratoire en % = 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑜𝑙𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑛𝑡𝑟 é𝑒−𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑜𝑙𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑜𝑙𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑛𝑡𝑟 é𝑒∗ 100
Quant à l’abattement microbien, il s’obtient à travers l’application de la formule :
A (ULOG) = −𝐿𝑜𝑔10 1−
𝑅
100 avec R = rendement épuratoire en %
2.4. Diagnostic du réseau, des équipements et des infrastructures de la station
Les travaux de diagnostic du réseau de collecte des eaux usées, des équipements et des
infrastructures de la station se sont réalisés à travers les visites de terrain. Il s’est agi de faire :
une inspection du réseau de collecte des eaux usées en vue de comprendre son
fonctionnement et déceler des dysfonctionnements éventuels ;
une inspection des regards de branchement ;
une vérification de l’arrivée de l’eau au niveau de la station et sa sortie de la station ;
une évaluation des pentes et des diamètres des conduites sur la base du
dimensionnement existant, les débits d’eaux usées actuels et par rapport aux données
de la littérature sur les réseaux similaires.
une vérification du fonctionnement des équipements de la station de traitement des
eaux usées ;
une inspection des infrastructures de la station de traitement des eaux usées.
Ces travaux ont permis de faire l’état des lieux du réseau de collecte des eaux usées ainsi que
les équipements et infrastructures de la station.
III. Choix et dimensionnement d’un système optimisé de traitement
des eaux usées du CHR
Le CHR de Koudougou dispose de 20 fosses septiques assurant le traitement primaire des
eaux usées. La station de traitement dispose des équipements qui fonctionnent avec de l’énergie
électriques et des pannes sont fréquemment constatées. Sur la base de la caractérisation des effluents
issus des fosses septiques qui présente des polluants fortement biodégradables et la disponibilité de
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l’espace dans la zone de l’actuelle STEP, nous proposons de réaliser un système de traitement par
lagunage à microphytes qui offre un meilleur rendement et dont l’entretien est plus aisé.
3.1. Evaluation de la production des eaux usées du CHR.
Le CHR de Koudougou est alimenté par deux sources d’eau potable à savoir l’ONEA
et un forage. Les eaux usées proviennent essentiellement des activités menées dans les
services médico-techniques, dans les services administratifs, la cuisine, la morgue et les eaux
vannes provenant des latrines à chasse utilisées par le personnel. En l’absence de données sur
l’indice de consommation de l’eau en milieu hospitalier au Burkina Faso, nous avons
considéré les directives de l’Organisation Mondiale de la Santé relatives à la quantité
minimale d’eau qui doit être mise à disposition pour les différents usages dans une structure
de soins. Le tableau V indique la quantité d’eau nécessaire pour la réalisation des activités
dans une formation sanitaire. Sur la base de la consommation d’eau potable, la production
d’eaux usées peut être estimée en appliquant un coefficient de rejet de 0,80.
Tableau IV: Quantité d'eau pour les différents usages dans une structure de soin
Désignation Quantité minimale d’eau nécessaire
Patients ambulatoires 5 litres par consultation
Patients hospitalisés 400 litres par patient et par jour
Salle d’opération ou service de maternité 100 litres par intervention
Centre d’alimentation thérapeutique pour des
patients hospitalisés
30 litres par patient par jour
Source : extrait directives OMS (2008, 2010)
Les démarches pour la détermination de la quantité journalière d’eaux usées produites sont
résumées dans le tableau V.
𝐶𝑝 = 1,5 +2,5
𝑄𝑚
Avec 𝐶𝑝 = Coefficient de pointe
𝑄𝑚 =Débit moyen exprimé en l/s
Tableau V: démarche pour la détermination de la production d'eaux usées
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Désignation nombres Débits eau de
consommation
Facteur de
rejet
Débits eaux usées Débits max
eaux usées
Patients en
consultation
n1 5 × 𝑛1 0,80 5 × 𝑛1 × 0,8 5 × 𝑛1 × 0,8
× 𝐶𝑝
Interventions
chirurgicales
n2 100 × 𝑛2 0,80 100 × 𝑛2 × 0,8 100 × 𝑛2 × 0,8
× 𝐶𝑝
Patients
hospitalisés
n3 400 × 𝑛3 0,80 400 × 𝑛3 × 0,8 400 × 𝑛3 × 0,8
× 𝐶𝑝
Alimentation
des patients
hospitalisés
n4 30 × 𝑛4 0,80 30 × 𝑛4 × 0,8 30 × 𝑛4 × 0,8
× 𝐶𝑝
Total ∑
3.2. Démarche méthodologique pour le dimensionnement des bassins de
lagunage
Les bassins de stabilisation sont dimensionnés de forme trapézoïdale. La formule de
Mara (1987) a été utilisée pour la détermination de la charge admissible de DBO5 par unité de
surface. Les eaux usées à la sortie des fosses septiques sont facilement biodégradables et
peuvent être traité par lagunage à microphytes.
Les démarches de dimensionnement des bassins sont résumées dans les tableaux VI et VII :
Tableau VI: Démarche de dimensionnement du bassin facultatif
Paramètres Unités Formules
Charge admissible de DBO5 Kg/ha/j λs = 350(1,107 − 0,002T)T−25
Volume journalier m3/j A estimer
Concentration en DBO5 g/m3 Déterminée par la caractérisation
des eaux
Charge totale en DBO5 Kg/j 𝐶𝐷𝐵𝑂5 =
𝑉𝑜𝑙 . 𝐽𝑜𝑢𝑟 𝑥 𝐷𝐵𝑂5
1000
Surface du bassin m² 𝑆 =
10 000𝑥𝐶𝐷𝐵𝑂5
λs
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Profondeur fixée m 𝐻 = Valeur fixée à 1.5
Volume du bassin m3 𝑉 = 𝑆𝑥𝐻
Temps de séjours jours 𝑇𝑟 =
𝑉
𝑉𝑗
Tableau VII: Démarche de dimensionnement du bassin de maturation
Paramètres Unités Formules
Constante de vitesse du premier ordre
pour l'élimination des bactéries
J-1
Kb = 2,6 (1,19)T−20
Nombre moyenne de coliformes
fécaux à la sortie
UFC/100ml Fixé par la norme à 1000
UFC/100ml
Volume du bassin m3 𝑉 = 𝑇𝑥𝑉𝑗
Hauteur moyenne considérée m 𝐻 = 𝑓𝑖𝑥é𝑒 à 1
Surface du bassin m² 𝑆 =
𝑉
𝐻
Temps de rétention du nième bassin jrs 𝑇𝑟 =
𝑁𝑒
𝑁𝑠 1 + Kb ∗ Tbf
1/𝑛
− 1 /Kb
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CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
Ce chapitre est consacré à la présentation des résultats auxquels l’étude a permis
d’aboutir. Les résultats suivis de discussion se présentent en deux parties. Une première partie
qui traite des résultats du diagnostic du système de traitement des effluents liquides
hospitaliers et une deuxième partie qui aborde les résultats du diagnostic du réseau de collecte
des eaux usées.
I. Etat des lieux du procédé de traitement des eaux usées
1.1. Production des eaux usées du CHR.
Selon les statistiques rapportées dans le plan d’action 2016 du CHR de Koudougou, le
nombre de consultants en 2014 était de 35 951, celui des hospitalisés était de 14 467 avec un
taux d’occupation moyen des lits de 75%. Ce qui correspond à une occupation moyenne de
150 lits par jour. Mais dans le cadre de cette étude, la capacité d’accueil du CHR qui est de
200 lits sera considérée. Le nombre d’interventions chirurgicales (chirurgie générale et
gynéco-obstétrique) était de 1824. En appliquant les directives de l’OMS relatives à la
quantité d’eau pour les activités dans les centres de santé, les quantités d’eaux usées produites
peuvent être estimées comme l’indique le tableau VIII.
Tableau VIII: Estimation du débit d’eaux usées produites par le CHR de Koudougou
Désignation Nombre Directives OMS débit d'éau
(m3/jr) débit d'eaux usées
(m3/jr)
Patients en consultation 35 951 5 L/patient 0,49 0,39
Patients hospitalisés 200 400 L/Patient/Jr 80 64
Interventions chirurgicales 1824 100 L/intervention 0,50 0,40 Alimentation des patients hospitalisés 200 30 L/Patient/Jr 6 4,80
Total 86,99 69,59
1.2. Paramètres de pollution des eaux usées de la STEP
1.2.1. Caractéristiques des eaux usées entrant dans la STEP
La caractérisation des eaux usées entrants dans la STEP s’est effectuée au travers des
analyses sur les échantillons prélevés à l’entrée de la station. La synthèse des résultats issus de
ces analyses est consigné dans le tableau IX. Les détailles sont en annexe 2
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Tableau IX: Caractéristiques des eaux usées entrant dans la STEP
Paramètres (n=16) Unités Moyennes Minima Maxima
Température °C 30,4 30,1 31,2
Conductivité (μS/cm) 428 334 608
pH
6,56 6,46 6,77
MES mg/l 169 75 260
DBO5 mg/l 226 184 282
DCO mg/l 330 286 398
DCO / DBO5 1,46 1,55 1,41
Coliformes fécaux (n=8) (UFC/100ml) 9,45 E+05 1,4 E+05 50 E+05
E. Coli (n=8) (UFC/100ml) 1,84 E+04
0,1 E+04 2 E+04
n= nombre d’échantillons
Les résultats des analyses permettent de constater que les eaux usées du CHR de
Koudougou présentent en terme de pollution chimique organique des concentrations
moyennes de 226 mg/l de DBO5 et 330 mg/l de DCO. Le rapport DCO/DBO5 qui est de 1,46
traduit une pollution facilement biodégradable. La faible concentration des polluants peut
s’expliquer par un bon fonctionnement des fosses septiques consécutif au curage réalisé deux
mois avant les prélèvements d’échantillons. En effet, les fosses septiques et la STEP font
l’objet d’un curage une fois par an et cela a été réalisé deux mois avant le prélèvement des
échantillons. Nonobstant ces résultats, la charge polluante évaluée à 15,73 kg/j de DBO5 est
largement supérieure à la charge nominale qui est de 6,78 kg/j de DBO5 si l’on considère le
débit nominal de 30 m3/j. Cette charge polluante qui est environ deux fois plus élevée que la
charge nominale indique que la station est actuellement sous-dimensionnée pour assurer un
bon traitement des effluents.
S’agissant de la pollution physique, l’analyse des paramètres physico-chimiques
permet de constater que les eaux usées issues des fosses septiques présentent des pH variant
entre 6,56 et 6,77 avec un PH moyen de 6,46. Ces valeurs de pH attestent que les eaux usées
sont légèrement acides. La valeur moyenne du pH est très proche des valeurs de pH de
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l’Hôpital National de Niamey (pH = 6,8) et de l’Hôpital Lamordé (pH = 6,5) mesuré par
Amadou et al., (2011) ainsi que celui du Centre Hospitalier Universitaire National Yalgado
Ouédraogo d’après Zongo et al., (2012) qi est de 7,3.
La conductivité, quant à elle, varie entre 334 μS/cm et 608 μS/cm avec une valeur
moyenne de 428 μS/cm. Cette valeur est inférieure à celle des eaux usées du Centre
Hospitalier Universitaire National Yalgado Ouédraogo qui est de 786 μS/cm d’après Zongo et
al. (2012) mais proche de la conductivité des eaux usées du CHR de Dori qui est en moyenne
de 564,4 μS/cm. La conductivité d’une eau exprime le degré de minéralisation de l’eau. On
pourrait ainsi dire que les eaux usées du CHR de Koudougou présentent une faible
minéralisation. Les valeurs mesurées des MES varient entre 75 mg/l et 260mg /l avec une
valeur moyenne de 160mg /l et la température moyenne est de 30,4 °C.
De manière générale, les eaux usées du CHR de Koudougou présentent des
caractéristiques proches des eaux usées de l’hôpital Lamordé au Niger et du CHR de Dori
qu’il s’agisse des paramètres organiques (DCO, DBO5) ou physico-chimiques (MES,
Température et pH). Ces établissements présentant des similitudes comme la taille et les
plateaux techniques, on pourrait dire que la pollution des eaux est fonction de la taille et des
activités des structures sanitaires.
Sur le plan bactériologique, les eaux usées provenant des fosses septiques présentent
des résultats variant entre 1,4 E+05 et 50 E +05 UFC/100ml pour les Coliformes fécaux et
entre 0,1 E+04 et 2 E+04 UFC/100ml pour E. coli. Comparativement aux eaux usées
urbaines, ces eaux usées sont faiblement chargées en microorganismes comme l’ont démontré
plusieurs auteurs (Darcy et al. 2002 ; Metcalf et Eddy, 1991 ; Barkey et al. 1995). Cette faible
charge s’expliquerait par l’emploi de l’hypochlorite de sodium dans les activités hospitalières
pour assurer principalement la désinfection du matériel médico-technique et des locaux.
1.2.2. Caractéristiques des eaux usées issues de la STEP
Comme dans le cas des influents de la STEP, La caractérisation des effluents de la
STEP s’est effectuée à travers les analyses des échantillons prélevés à la sortie de la station.
Les résultats issus de ces analyses sont consignés dans le tableau X.
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Tableau X: Caractéristiques des eaux usées traitée de la STEP
Paramètres
(n=16) Unités Moyennes Minima
Maxima
Normes de
rejet
Température °C 29,7 28,9 30,5
40
Conductivité (μS/cm) 500 482 511
-
pH
6,81 6,49 7,12
6,5 - 9
MES mg/l 29,62 19 40
60 ou150
DBO5 mg/l 59,1 33,8 82,5
40
DCO mg/l 93,18 67 124
150
Coliformes
fécaux (n=8) (UFC/100ml) 8,49 E+03 2 E+03 18 E+03
2 E+03
E. coli (n=8) (UFC/100ml) 2,79 E+03 0,6 E+03 6,8 E+03
-
n = nombre d’échantillons
Les résultats des analyses permettent de constater que les eaux usées issues du processus
de traitement présentent des concentrations moyennes de 29,62 mg/l, 59,1 mg/l et 93,18 mg/l
respectivement en MES, DBO5 et DCO. Ces résultats sont globalement conformes aux
normes de rejet édictées par le Burkina Faso excepté la DBO5 qui est un peu au-dessus des
normes. Ce n’est pas le cas pour la charge bactériologique (8,49 E+03 UFC/100ml de
Coliformes fécaux) qui est supérieure à la norme nationale de rejet qui est fixée à
2000UFC/100 ml. Ce résultat traduit la nécessité de procéder à une désinfection à la sortie de
la STEP. La panne de l’aérateur mécanique associée souvent à des ruptures de stocks de
produits ne favorise pas une bonne désinfection. La température (29,7 °C) et le pH (6,81) sont
aussi conformes aux normes de rejet.
1.2.3. Performances épuratoires de la STEP
Les résultats des analyses permettent d’évaluer les performances épuratoires de la
STEP. Elles sont résumées dans le tableau XI.
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Tableau XI: performances épuratoires de la STEP
paramètres Moyenne entrée
(mg/l)
Moyenne sortie
(mg/l)
Rendement
(%)
Abattement
(ULOG)
DBO5 226 59,1 73,84 -
DCO 330 93,18 71,76 -
MES 169 mg/l 29,62 82,47 -
Coliformes fécaux 9,45 E+05 8,49 E+03 99,1015 2,046
Les performances épuratoires sont estimées à 71,76% pour la DCO, 73,84% pour la
DBO5 et 82,47% pour les MES. Ces performances apparemment satisfaisantes restent
trompeuses car les temps de séjour de l’eau dans les bassins sont largement dépassés et
l’arrivée de l’eau brute est par moment impossible à cause de la panne de la pompe de
refoulement. Il en résulte donc une décantation de l’eau occasionnant ainsi un dépôt important
de boues. Les performances du filtre anaérobie dépendent aussi d’un bon entretien des fosses
septiques. Le curage des fosses septiques et du filtre anaérobie qui a été réalisé deux mois
seulement avant les prélèvements des échantillons a contribué à l’obtention de ces résultats.
Le rendement épuratoire en microbiologie est de 99,1015% et un abattement de 2,046 ULOG
pour les Coliformes fécaux.
1.3. Infrastructures et équipements de la station de traitement des eaux usées
L’investigation sur les infrastructures de la STEP, notamment celle du filtre anaérobie, a
révélé un dépôt énorme de boues sur le massif filtrant en dessous des dalles mais aussi dans le
fond du bassin d’aération (figures 5 et 6). Ce dépôt important de boue représente une
accumulation des boues d’une année seulement car le curage de la station se fait chaque année
selon le responsable du service d’hygiène du CHR. Or en général, un filtre anaérobie qui
fonctionne normalement doit faire l’objet d’un curage une fois tous les trois ans (Sasse, 1998).
La présence d’une grande quantité de boues sur le massif filtrant et sur les dalles pourrait
s’expliquer d’une part par le fait qu’il y a une décantation des matières consécutives à une
stagnation prolongée de l’eau. La hauteur d’eau au niveau du bassin d’aération atteint un(1)
mètre et prouve de ce fait que l’eau stagne dans ce bassin. D’autre part, cela peut être dû à la
charge polluante élevée par rapport à la charge nominale et une mauvaise décantation dans les
fosses septiques à un moment donné de l’année. En effet, lorsque les boues accumulées
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occupent plus de 2/3 de la fosse, l’élimination des MES est considérablement réduite, surtout
que la vidange des fosses septiques se fait seulement une fois par an.
Figure 5: Dépôt de boues sur les dalles.
Figure 6: Situation des boues après un an de curage du filtre anaérobie
Au niveau du bassin de chloration, il y a un agitateur mécanique (figure 7) dont le rôle
est de permettre une homogénéisation du produit de désinfection (hypochlorite de calcium)
dans l’eau à désinfecter. Cet agitateur est en panne depuis plus de trois ans. Il est vrai qu’avec
l’utilisation des produits chlorés au niveau des hôpitaux, la flore bactérienne au niveau des
eaux usées hospitalières est réduite par rapport aux eaux usées domestiques mais il est aussi
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prouvé qu’il y a souvent une présence de bactéries résistantes aux antibiotiques, donc plus
virulentes, dans les eaux usées hospitalières. Ces bactéries peuvent passer à travers la
filtration mais la chloration permet de les détruire ou du moins, de réduire considérablement
leur nombre de sorte que la contamination ne peut plus être effective. La désinfection est
d’autant plus nécessaire dans le cas du CHR de Koudougou que les eaux usées traitées sont
évacuées dans des puits d’infiltration de 12 mètres de profondeur, compte tenu du risque de
contamination de la nappe phréatique qui est élevé. La panne de l’agitateur associée aux
ruptures souvent des désinfectants ont mis fin au processus de désinfection. Cette situation
explique la forte charge en coliformes fécaux dans l’eau traitées qui est de 8,45 E+03
UFC/100ml par rapport à la norme nationale fixé à 2 E+3 UFC/100ml ; ce qui constitue un
risque potentiel pour la population et l’environnement.
Figure 7: L’agitateur et sa boite de commande électrique en panne.
La pompe de refoulement joue un rôle très important dans le fonctionnement de la
station. Le fonctionnement automatique de la pompe permet d’évacuer l’eau de manière
périodique en fonction de la quantité d’eau traitée. Cela permet d’éviter la stagnation
prolongée de l’eau car le temps de séjour de l’eau est plus ou moins respecté. Le constat
révèle que cette pompe est aussi en arrêt pour raison de panne, ce qui explique la stagnation
de l’eau dans le bassin d’aération. Pour pallier à la panne de la pompe, une motopompe est de
temps en temps utilisée pour évacuer l’eau mais cela se fait de façon arbitraire. L’évacuation
s’effectue lorsque l’on constate une grande quantité d’eau dans le bassin d’aération et aussi
quand il y a un fort dégagement d’odeurs.
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Figure 8: pompe de refoulement en panne.
II. Etat des lieux du réseau de collecte des eaux usées
Le réseau de collecte des eaux usées comporte des canalisations d’alimentation en
acier galvanisé et des canalisations d’évacuation en fonte. Sa mise en service date de 1988,
année d’ouverture du CHR. Les effluent partent des fosses septiques et sont évacués à travers
des collecteurs de diamètre 200 mm et 150 mm. C’est un mini réseau décanté qui ne nécessite
pas de vitesse minimale assurant l’auto-nettoyage car les risques de colmatage sont en
principes minimes. Pourtant, le réseau rencontre d’énormes problèmes de fonctionnement se
caractérisant par un débordement des eaux usées au niveau de certains regards de visites.
Cette situation pourrait s’expliquer soit par un manque d’entretien du réseau, soit par une
défaillance de certaines caractéristiques du réseau (pentes minimales, diamètres de
conduite…). En se référant au dimensionnement du réseau (annexe 3), il ressort que les pentes
des canalisations varient de façon générale entre 0,5% et 1% avec une majorité comprise entre
0,7% et 1%. Plusieurs auteurs préconisent une pente minimale de 0,5% suffisante dans le cas
des réseau d’égout décanté (Tilley et al., 2008 ; PS Eau, 2014, Hamouni et al., 2015). Les
pentes du réseau d’égout du CHR de Koudougou sont en principe suffisantes pour assurer une
bonne évacuation des eaux usées de la structure.
En ce qui concerne les diamètres, une des caractéristiques du réseau décanté est
l’utilisation des conduites de faibles diamètres. En général, les réseaux décantés ont des
diamètres compris entre 100 mm et 200 mm pour des eaux usées des structures similaire au
CHR de Koudougou. A titre d’exemple, le réseau de collecte des eaux usées du Centre
National Hospitalier Hubert Koutoukou Maga de Cotonou (Bénin) est constitué de collecteurs
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de diamètre 100 mm ; 150mm et 200mm pour l’évacuation d’environ 774 m3/j (O. Touré,
1989). Celui du CHR de Dori au Burkina Faso est de 100 mm pour une eau usée estimée à
55m3/j (Wéthé et al., 2004) Au Maroc, le réseau d’égout décanté du village de Toug El Khir,
Commune de l’Ouneine, Haut Atlas, pour un débit d’eau usée de 0,25l/s, utilise des
collecteurs de diamètre 110.
Au regard de ces expériences réussies, les collecteurs du réseau du CHR de
Koudougou sont largement suffisants pour évacuer les 69,59 m3 d’eau usées journalier. Ces
diamètres assez grands peuvent se justifier par un souci de lutter contre d’éventuelles
obstructions par des intrusions des eaux pluviales ou autres déchets solides comme c’est le cas
aussi à Salvador de Bahia (Brésil), où le diamètre des canalisations a été porté de 100 à 150
mm dans le but de réduire le risque de bouchons dus aux déchets solides et non pas pour des
raisons de capacité hydraulique. (Ily et al. 2014).
De la vérification des pentes minimales et des diamètres des conduites, il ressort
clairement que le dimensionnement du mini réseau décanté permet toujours d’assurer une
bonne évacuation des eaux usées. Les problèmes rencontrés pourraient trouver leurs causes
dans l’état même des ouvrages consécutif à un problème de maintenance
En effet, un réseau d’égout comporte des ouvrages qui doivent faire l’objet d’un
entretien régulier. Le réseau d’égout du CHR de Koudougou comporte des regards de visite
qui doivent servir de points d’inspection et de maintenance. L’état actuel de ces regards
présente plusieurs défectuosités. Ces détériorations dénotent d’un manque d’entretien. Selon
le responsable du service d’hygiène de la structure, les rares travaux de maintenance se
résument à la vidange des fosses septiques et au curage des bassins de traitement des eaux
usées qui se font une fois par an.
Plusieurs regards, par leur détérioration sont devenus des points d’intrusion des eaux
de pluies, des matières solides qui occasionnent des obstructions des canalisations, ce qui
justifie que les regards et les fosses septiques se remplissent de fois d’eaux et débordent. A
titre illustratif, le regard situé au bout des tronçons 113-141 ; 135-141 et 75-141(cf annexe 3)
où les trois collecteurs convergent est à moitié couvert par une dalle de fortune comme le
montre la figure 9.
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Figure 9: Regard de visite du point de rencontre des collecteurs
A certains endroits, les canalisations traversent des espaces verts où se trouvent des
arbres. L’inspection des regards placés en ces endroits a révélé que les racines des plantes ont
envahi ces regards et bouchent une grande partie des conduites. Cette situation réduit
également l’évacuation des eaux et la conséquence qui en découle est le remplissage des
regards en amont et le déversement des eaux usées dans la cour du CHR avec pour corollaire,
un risque élevé d’infections nosocomiales et une pollution de l’environnement. La figure 10
montre l’intérieur de deux regards où l’on peut remarquer la présence des racines bouchant les
conduites des canalisations. Cette situation s’explique par le fait que les regards ne sont pas
construits en béton armé mais une simple maçonnerie à partir des agglos.
Figure 10: des racines de plantes bouchant les conduites
Aussi, la nature même des canalisations constitue- t- elle un problème. Avec le temps,
le phénomène de la corrosion a eu raison des tuyaux en acier galvanisé et en fonte constituant
un handicap de plus pour l’évacuation correcte des effluents. La figure 11 montre une
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conduite d’évacuation dans un état de corrosion avancée et cela traduit la situation de
l’ensemble des canalisations.
Figure 11: conduite d’évacuation sous l’effet de la corrosion
Un autre problème non moins important a été constaté au niveau de la station
d’épuration. Si la pompe de refoulement de l’eau traitée ne fonctionne pas correctement, l’eau
stagne en quantité dans la station et est refoulée dans la canalisation d’amenée de l’eau. En ce
moment, les eaux usées issues des fosses septiques sont bloquées dans la canalisation et
logiquement des déversements à travers les regards sont constatés.
Pour conclure sur les résultats du diagnostic du réseau de collecte des eaux usées, il
faut retenir que les caractéristiques techniques du réseau (pentes et diamètres) permettent
toujours d’assurer une évacuation des eaux usées du CHR. Les problèmes constatés résultent
d’un manque de suivi et d’entretien des ouvrages qui sont plus que nécessaires. De nombreux
regards sont cependant placés pour faciliter l’entretien du réseau.
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CHAPITRE IV: PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
Le quatrième chapitre a pour objet de présenter des propositions de solutions pour
résoudre les problèmes identifiés par l’étude. Il se base donc sur les résultats obtenus et les
propositions de solutions concernent le réseau de collecte des eaux usées ainsi que le système
de traitement de ces eaux usées.
I. Réseau de collecte des eaux usées
Le diagnostic du réseau a révélé des problèmes mécaniques marqués par la
détérioration des regards de visites et des conduites d’eaux usées mais aussi des problèmes
hydrauliques à travers des bouchons fréquents. Plusieurs actions peuvent être entreprises pour
résoudre ces problèmes.
la réhabilitation du réseau
La réhabilitation consiste à rétablir dans son état ou dans sa condition un égout
détérioré afin qu’il puisse à nouveau remplir sa fonction, c'est-à-dire véhiculer des eaux usées
dans certaines conditions d’écoulement sans qu’il y ait de fuites ou d’infiltrations. Plusieurs
méthodes de réhabilitation existent mais la plus utilisée est la reconstruction en lieu et place
du réseau existant. Pour prévenir l’effet de la corrosion, les tuyaux des canalisations seront en
PVC. Les PVC font partie des thermoplastiques qui ont la propriété de ne pas subir de
transformations chimiques sous l’effet de la chaleur, mais plutôt des transformations
physiques réversibles. Ils ont l’avantage de résister à la corrosion et d’avoir une densité faible.
l’entretien du réseau
L’entretien du réseau est d’une importance capitale. Un curage complet du réseau est
nécessaire. Pour éviter des problèmes futurs, le réseau doit être curé une fois par an (Tilley et
al. 2008). Il peut se faire par système à chasse d'eau dans les tuyaux. Cette technique consiste
à créer dans le tuyau un flux d'eau important et une variation instantanée de la vitesse d'eau
qui favorise l'auto-curage. Le débouchage des canalisations peut se faire avec un câble
électrique rigide. Le câble sera introduit dans la conduite au niveau du regard de départ et
servira à repousser les obstacles éventuels dans le regard d’arrivée.
Le renforcement des capacités des acteurs
La gestion des eaux usées au CHR est une activité dévolue au service d’Hygiène et
d’Assainissement. Pour bien suivre les performances du réseau, il faut que les techniciens et
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les plombiers aient des compétences à même de détecter à temps les dysfonctionnements qui
surviendraient. Il faut donc renforcer leurs capacités en surveillance du réseau
d’assainissement et en gestion de station de traitement des eaux usées.
II. Procédé de traitement des eaux usées
Le diagnostic du procédé de traitement a montré que la station actuelle, bien que les
résultats paraissent satisfaisants, est sous-dimensionnée par rapport au volume d’eaux usées
produites et aussi par rapport à la charge polluante. Il faut donc envisager soit
l’agrandissement de la STEP soit procéder à son remplacement par un autre système de
traitement. Il faut cependant noter qu’une des difficultés majeure qu’a connue le
fonctionnement de la STEP a non seulement été les pannes fréquentes et les arrêts prolongés
des équipements mais aussi une insuffisance d’entretien des ouvrages. Les équipements
utilisent de l’énergie électrique pour leur fonctionnement et la ville de Koudougou comme
partout ailleurs dans le pays connaît d’énormes déficits énergétiques et les coupures
fréquentes peuvent les endommager facilement.
Les systèmes extensifs et plus spécifiquement le lagunage à microphytes sont les
mieux adaptés dans le contexte des pays en développement comme l’ont démontré plusieurs
auteurs ( Koné, 2002 ;Wéthé et al., 2003). Le lagunage naturel est un procédé qui ne nécessite
pas de consommation énergétique. Les coûts d’investissement et d’exploitation sont très
réduits comparativement à ceux du système à boues activées. La difficulté majeure réside
dans le fait que le lagunage à microphytes occupe une grande superficie. Dans le cas du CHR
de Koudougou, ce problème peut trouver une solution car il existe toujours suffisamment
d’espace dans la zone de la STEP actuelle pouvant abriter des bassins de stabilisation. Le
traitement primaire se réalisant déjà au niveau des fosses septiques, et compte tenu de la faible
charge des effluents à la sortie des fosses septiques associée au caractère biodégradable des
polluants (DCO/DBO5 = 1,46), il serait nécessaire de construire un bassin facultatif et un
bassin de maturation. La figure 12 présente le schéma synoptique du système envisagé .
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Figure 12: Schéma synoptique du système envisagé
III. Dimensionnement des ouvrages et estimation des coûts pour la mise en
œuvre des actions proposées.
3.1. Dimensionnement des lagunes
Les bassins de stabilisation sont dimensionnés de forme trapézoïdale. La formule de
Mara (1987) a été utilisée pour la détermination de la charge admissible de DBO5 par unité de
surface. Les hypothèses et les données de base suivantes ont été considérées :
- le volume journalier est de 69,59 m3
;
- la température moyenne mensuelle du mois le plus froid est de 20°C ; selon les
données de Koné (2002), la température minimale moyenne mensuelle pour la ville de
Ouagadougou est de 23 ±4 °C. sur cette base et par comparaison aussi au
dimensionnement de la Step du CHR de Dori où la température a été prise à 20°C
d’après Wéthé et al., (2004), nous avons choisi de prendre la température moyenne
mensuelle du mois le plus froid à 20°C.
- les profondeurs du bassin facultatif et des bassins de maturation seront respectivement
de 1,5 m et 1 m ;
- l’évaporation a été supposée nulle au passage des effluents dans les lagunes ;
- la concentration en DBO5 est prise égale à la moyenne obtenue par la caractérisation
des influents de la STEP actuelle (226mg/l) ;
- la revanche est égale à 0.5m ;
- la pente I = 1/2 ;
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- la charge en coliformes fécaux est de 9,45*105 UFC/100 ml tandis que la norme de
rejet dans le milieu naturel est de 103 UFC/100 ml.
Le détail des calculs sont en annexe 4 et les plans en annexe 5
Tableau XII. Synthèse des caractéristiques géométrique du dégrilleur
Su Sm L0 l H e b
0,0057m2 0,082m
2 23,55Cm 40, 50Cm 20,25 Cm 3 mm 10 mm
Su = Section utile ; L0 = Longueur oblique immergée de la barre ; l = largeur du canal ;
H = tirant d’eau
Sm = Section mouillée ; e = écart des barreaux ; b = épaisseur des barres
Tableau XIII. Synthèse du dimensionnement des bassins
Bassin Facultatif
Charge totale en DBO5 (kg/j)
15,73
Temps de rétention Tr (jours) 13,39
Charge admissible de DBO5 (kg /ha/j) 253,07
Bassin de maturation
Constante de vitesse du premier ordre pour
l’élimination des bactéries en J-1
2.6
Temps de rétention Tr (jours) 9.76
Nombre de bassin de maturation 1
Tableau XIV. Synthèse des caractéristiques géométriques des bassins de stabilisation
Désignation Dimension (Longueur x largeur) profondeur
Fond Plan d’eau crête Bassin Eau
Bassin
facultatif
33m x15m 39m x21m 41m x23m 2m 1,5
Bassin de
maturation
36m x17m 40m x21m 42m x23m 1,5 1
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3.2. Estimation des coûts pour la mise en œuvre des actions proposées
Pour permettre une bonne gestion des eaux usées du CHR de Koudougou qui prendra en
compte la protection de la santé publique et de l’environnement il est impératif que les actions
de réhabilitation du réseau et les travaux de construction d’une station de lagunage à
microphytes soient réalisées. L’estimation des coûts de réalisation de ces travaux est résumée
dans le tableau XV. Les détails sont en annexe 6. Le tableau XVI donne le budget du suivi du
réseau et de la STEP.
Tableau XV: Evaluation des coûts des travaux de réhabilitation du réseau et de construction
d’une nouvelle STEP
N° Désignation Montant %
Réhabilitation du réseau
I Terrassement 5 642 000 25,71
II Fourniture de canalisations et accessoire de raccordement 15 255 000 69,52
III Divers et imprévus 1 044 850 4,76
TOTAL RESEAU 21 941 850 100
Bassins de stabilisation
IV Installation de chantier 1 050 000 4,64
V Terrassement 11 990 600 52,97
VI Eléments en béton arme et en maçonnerie 8 520 000 37,63
VII Divers et imprévus 1 078 030 4,76
TOTAL BASSINS DE STABILISATION 22 638 630 100
Degrilleur
VIII TOTAL DEGRILLEUR 80 400
TOTAL GENERAL 44 660 880
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Tableau XVI: Budget du suivi du réseau et de la STEP
Désignation Unités Quantités
Prix
unitaires Coût total
INVESTISSEMENT (pour 3ans)
Câble électrique 50 m m 50 2000 100000
Paires de gants U 4 1250 5000
Paires de bottes U 2 7500 15000
Masques U 4 2500 10000
2 blouses (combinaisons) pour l'exploitant U 2 15000 30000
3 vêtements à fermeture boutonnée U 3 10000 30000
Glacière U 1 20000 20000
Brouettes U 1 20000 20000
Multimètre U 1 1000000 1000000
Frigo U 1 200000 200000
Formation des agents U 1 1300000
Total investissement 2730000
COÛT D'EXPLOITATION ANNUELLE
Flacon d'échantillonnage en PET transparent U 20 300 6000
Bouteilles d'échantillonnage d’1 litre U 20 300 6000
transport des échantillons sur Ouaga U 6 40000 240000
Analyse au laboratoire U 6 47500 285000
Total exploitation 537000
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CONCLUSION
Notre étude dont l’objet est de faire un diagnostic du système de collecte et de
traitement des eaux usées du CHR de Koudougou a révélé des dysfonctionnements tant au
niveau du réseau de collecte des eaux usées qu’au niveau de la station d’épuration. Les
canalisations en acier galvanisé et en fonte sont dans un état de corrosion très avancé et il y a
un dépôt de matières dans ces canalisations consécutif à une insuffisance d’entretien du
réseau.
La station de traitement des eaux usées, quant à elle, est actuellement sous-
dimensionnée par rapport aux flux d’eau qui y pénètrent et par rapport à la charge polluante.
Les différents équipements de la station sont en arrêt pour des raisons de panne.
Au regard de toutes ces difficultés, des solutions ont été proposées et leur mise en
œuvre contribuera à résoudre les problèmes que rencontrent les acteurs du CHR de
Koudougou dans la gestion des eaux usées. Le traitement par lagunages à microphytes permet
d’avoir un bon résultat en terme de performance épuratoire, et des perspectives de valorisation
des eaux traitées peuvent être envisagées. Toutefois, compte tenu du caractère spécifique des
eaux usées hospitalières, il est important que d’autres études portant notamment sur
l’évaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques liés aux rejets des eaux usées du CHR
de Koudougou soient réalisées.
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ANNEXES
Annexe 1 : Images de quelques ouvrages et équipement du réseau et de la STEP………......I
Annexe 2 : Résultats de la caractérisation des eaux usées du CHR de Koudougou…………II
Annexe 3 : Dimensionnement du réseau d’évacuation des eaux usées …………………… III
Annexe 4 : Résultats du dimensionnement des bassins de stabilisation……………………...IV
Annexe 5 : Vue en coupe des bassins………………………………………………………V
Annexe 6 : Devis estimatif des travaux de réhabilitation du réseau et de construction d’une
STEP………………………………………………………………………………………….VI
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Annexe 1 : Images de quelques ouvrages et équipement du réseau et de la STEP
1. Station d’épuration 2. opération de nettoyage des dalles et du gravier
3. Fond de regard encombré par des morceaux 4. Canal d’évacuation des eaux usées traitées
de pierres
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5. Massif filtrant grossier 6. Opération de curage des boues du bassin
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Annexe 2 : Résultats de la caractérisation des eaux usées du CHR de Koudougou
Résultats des caractéristiques physico-chimiques des eaux usées entrant dans la STEP
N° échantillon DCO
(mg/L)
DBO5
(mg/L)
MES
(mg/L)
Cond
(μS/cm) PH T° (°C)
01 305 212 140 608 6,57 30,1
02 398 282 260 485 6,46 30,2
03 301 184 140 389 6,53 30,2
04 298 143 75 356 6,61 30,8
05 354 270 258 357 6,6 30,9
06 311 221 140 459 6,53 31,2
07 317 229 260 482 6,65 30,9
08 375 267 152 334 6,59 29,5
09 380 278 255 395 6,67 30,1
10 303 214 145 378 6,68 29,7
11 345 235 192 457 6,24 30,2
12 299 195 101 434 6,65 30
13 286 198 140 412 6,53 30,1
14 321 219 137 451 6,59 31
15 357 243 140 423 6,63 31,1
Valeurs
moyennes 330 226 169 428 6,56 30,4
Résultats des caractéristiques physico-chimiques des eaux usées traitées
N° échantillon DCO
(mg/L)
DBO5
(mg/L)
MES
(mg/L)
Cond
(μS/cm) PH T° (°C)
01 115 59,1 19 511 6,68 30,5
02 84 61,9 30 508 6,49 30,1
03 87 56,3 26 482 6,79 30
04 112 33,8 40 483 6,65 29,3
05 98 82,5 10 493 6,66 30,4
06 83 50,9 40 505 7,12 29,3
07 67 72,5 30 504 6,91 29,3
08 92 45,2 40 505 7,06 28,9
09 77 54 30 505 6,87 30,1
10 104 76,5 20 504 6,89 30
11 124 60 25 500 6,82 29,2
12 87 57 38 509 6,58 30,3
13 95 68,7 29 490 6,87 29,4
14 101 59,1 30 486 6,76 28,9
15 79 63,2 27 507 6,95 30,1
16 86 44,9 40 503 6,89 29,7
Valeurs
moyennes 93,18 59,1 29,62 499,68 6,81 29,71
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Résultats des paramètres microbiologiques
Entrée STEP Sortie STEP
N°
échantillon
Coliformes
fécaux
(UFC/100ml)
E. coli
(UFC/100ml)
N°
échantillon
Coliformes
fécaux
(UFC/100ml)
E. coli
(UFC/100ml)
01 1,40E+05 2,30E+03 01 1,20E+04 6,80E+03
02 2,00E+05 5,00E+03 02 5,80E+03 3,40E+03
03 1,20E+06 1,00E+03 03 3,70E+03 1,40E+03
04 5,00E+06 1,00E+04 04 1,10E+04 1,30E+03
05 3,50E+05 1,00E+05 05 1,80E+04 5,00E+03
06 1,60E+05 6,00E+03 06 2,00E+03 8,00E+02
07 3,30E+05 2,00E+04 07 1,30E+04 3,00E+03
08 1,80E+05 2,50E+03 08 2,40E+03 6,00E+02
Valeurs
moyennes 9,45E+05 1,84E+04
Valeurs
moyennes 8,49E+03 2,79E+03
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Annexe 3 : Dimensionnement du réseau d’évacuation des eaux usées
Tronçon
Longueur
tube(m)
diamètre
tube(mm) Cote TN(m) Cote canalisation (m)
Pente
canalisation
(m/m)
Profondeur canalisation
(m)
Du AU Amont Aval Amont Aval Amont Aval
1 2 1 150 307,4 307,4 306,55 306,54 0,01 0,85 0,86
2 3 40 150 307,4 307,4 306,54 306,26 0,007 0,86 1,14
3 4 39 150 307,4 307,5 306,26 305,99 0,0365 1,14 1,51
4 6 40 150 307,5 305,5 305,99 304,53 0,01 1,51 0,97
5 6 12 150 305,5 305,5 304,65 304,53 0,007 0,85 0,97
6 8 27 150 305,5 305,5 304,53 304,34 0,007 0,97 1,16
8 36 10 150 305,5 305,5 304,34 304,27 0,01 1,16 1,23
9 36 4 150 305,5 305,5 304,65 304,61 0,01 0,85 0,89
10 11 13 150 305,5 305,5 304,7 304,57 0,008 0,8 0,93
11 12 12 150 305,5 305,5 304,47 304,37 0,007 1,03 1,13
12 15 46 150 305,5 305,5 304,37 304,05 0,007 1,13 1,45
15 30 22 150 305,5 305,2 304,05 303,9 0,007 1,45 1,3
16 17 11 150 305,2 305,2 304,35 304,27 0,007 0,85 0,93
17 21 14 150 305,2 305,2 304,27 304,17 0,007 0,93 1,03
19 21 18 150 305,2 305,2 304,3 304,17 0,007 0,9 1,03
21 30 19 150 305,2 305,2 304,17 304,04 0,007 1,03 1,16
22 23 3 150 305,5 305,5 304,65 304,63 0,026 0,85 0,87
23 30 23 150 305,5 305,2 304,63 304,04 0,007 0,87 1,16
24 28 16 150 305,5 305,5 304,65 304,54 0,028 0,85 0,96
28 31 23 150 305,5 305,2 304,54 303,89 0,007 0,96 1,31
31 37 14 150 305,2 305,2 303,89 303,79 0,007 1,31 1,41
32 33 10 150 306,5 306,5 305,65 305,58 0,007 0,85 0,92
33 35 42 150 306,5 306,3 305,58 305,29 0,007 0,92 1,01
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34 35 21 150 307 306,3 306,2 305,29 0,043 0,8 1,01
35 36 34 150 306,5 305,5 305,29 304,27 0,03 1,21 1,23
37 38 7 150 305,2 305,2 303,79 303,74 0,007 1,41 1,46
38 55 30 150 305,2 305,2 303,74 303,53 0,007 1,46 1,67
42 46 22 150 306,5 306,5 305,75 305,53 0,01 0,75 0,97
46 47 6 150 306,5 306,5 305,53 305,47 0,01 0,97 1,03
47 50 9 150 306,5 306,5 305,47 305,28 0,01 1,03 1,22
50 51 9 150 306,5 306,5 305,28 305,19 0,01 1,22 1,31
51 53 12 150 306,5 306,5 305,09 304,97 0,01 1,41 1,53
52 53 13 150 306,5 306,5 305,6 305,34 0,02 0,9 1,16
53 54 41 150 306,5 306 304,97 304,56 0,01 1,53 1,44
54 55 40 150 306 305,2 304,56 303,53 0,0258 1,44 1,67
55 56 21 150 305,2 305,2 303,53 303,38 0,007 1,67 1,82
56 59 21 150 305,2 305,2 303,38 303,23 0,007 1,82 1,97
57 58 13 150 305,2 305,2 304,35 304,22 0,01 0,85 0,98
58 59 2 150 305,2 305,2 304,12 304,02 0,05 1,08 1,18
59 61 13 150 305,2 305,2 303,23 303,14 0,007 1,97 2,06
60 61 6 150 305,2 305,2 304,35 304,05 0,05 0,85 1,15
61 63 23 150 305,2 305,2 303,14 302,98 0,007 2,06 2,22
62 63 6 150 305,2 305,2 304,35 303,75 0,1 0,85 1,45
63 66 7 150 305,2 305,2 302,98 302,93 0,007 2,22 2,27
64 66 32 150 305,2 305,2 304,35 303,39 0,03 0,85 1,81
66 73 33 150 305,2 304,4 302,93 302,7 0,007 2,27 1,7
71 72 5 150 304,4 304,4 303,55 303,5 0,01 0,85 0,9
72 73 19 150 304,4 304,4 303,5 303,31 0,01 0,9 1,09
70 73 7 150 304,4 304,4 303,4 303,33 0,01 1 1,07
69 73 13 150 304,4 304,4 303,4 303,27 0,01 1 1,13
67 68 42 150 304,75 304,25 303,75 303,33 0,01 1 0,92
68 73 45 150 304,25 304,4 303,33 302,88 0,01 0,92 1,52
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73 75 18 150 304,4 304,4 302,7 302,57 0,007 1,7 1,83
74 75 19 150 304,4 304,4 303,4 303,21 0,01 1 1,19
75 141 27 150 304,4 303,8 302,57 302,38 0,007 1,83 1,42
76 77 19 150 305,8 305,8 304,95 304,76 0,01 0,85 1,04
77 82 50 150 305,8 304,7 304,76 303,56 0,024 1,04 1,14
78 79 22 150 304,7 304,7 303,85 303,7 0,007 0,85 1
79 82 20 150 304,7 304,7 303,7 303,56 0,007 1 1,14
82 83 22 200 304,7 304,7 303,51 303,4 0,005 1,19 1,3
83 85 16 200 304,7 304,7 303,4 303,32 0,005 1,3 1,38
84 85 13 150 304,7 304,7 303,85 303,72 0,01 0,85 0,98
85 100 64 200 304,7 304,2 303,32 303,06 0,004 1,38 1,14
93 99 58 150 304,7 304,3 303,95 303,54 0,007 0,75 0,76
99 100 48 150 304,3 304,2 303,54 303,2 0,007 0,76 1
100 109 72 200 304,2 303,8 303,06 302,77 0,004 1,14 1,03
102 103 7 150 303,8 303,8 303 302,93 0,01 0,8 0,87
103 109 44 200 303,8 303,8 302,77 302,59 0,004 1,03 1,21
110 112 12 150 303,8 303,8 302,95 302,87 0,007 0,85 0,93
111 112 15 150 303,8 303,8 302,95 302,84 0,007 0,85 0,96
112 113 20 150 303,79 303,8 302,84 302,7 0,007 0,95 1,1
109 113 18 200 303,8 303,8 302,59 302,52 0,004 1,21 1,28
113 141 45 200 303,8 303,8 302,52 302,34 0,004 1,28 1,46
114 115 5 150 304,3 304,3 303,45 303,41 0,007 0,85 0,89
115 133 49 150 304,3 304,3 303,41 303,07 0,007 0,89 1,23
120 133 8 150 304,3 304,3 303,45 303,37 0,01 0,85 0,93
128 131 51 150 304,85 304,85 304 303,49 0,01 0,85 1,36
129 130 14 150 304,4 304,4 303,55 303,45 0,007 0,85 0,95
130 131 17 150 304,4 304,85 303,45 303,33 0,007 0,95 1,52
131 133 25 150 304,85 304,4 303,33 303,14 0,0076 1,52 1,26
133 135 24 150 304,4 304,4 303,14 302,97 0,007 1,26 1,43
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132 133 10 150 304,4 304,3 303,55 303,45 0,01 0,85 0,85
134 135 17 150 303,8 304,4 303,02 302,9 0,007 0,78 1,5
135 141 50 150 304,4 303,8 302,9 302,4 0,01 1,5 1,4
141 143 64 200 303,8 302,9 302,34 301,96 0,006 1,46 0,94
143 144 5 200 302,9 302,9 301,96 301,91 0,01 0,94 0,99
Source : extrait dimensionnement réseau Hôpital de l’Amitié (1984)
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Annexe 4 : Résultats du dimensionnement des bassins de stabilisation
Dimensionnement des bassins de stabilisation
Bassin facultatif
Charge admissible de DBO5 :
𝜆 = 350 1,107 − 0,002T T−25 = 350 1,107 − 0,002 ∗ 20 20−25
𝜆 = 253,07 Kg/ha/j
Charge total en DBO5
𝐶𝐷𝐵𝑂5 = 𝑉𝑜𝑙 .𝐽𝑜𝑢𝑟 𝑥 𝐷𝐵𝑂5
1000=
69,59∗226
1000= 15, 73 (kg/j)
Surface du bassin
𝑆 =10 000𝑥𝐶𝐷𝐵𝑂5
λs=
10 000𝑥15,73
253,07
𝑆 = 621,57 𝑚2
Volume
𝑉 = 𝑆𝑥𝐻 = 621,57 ∗ 1.5 = 932,35 m3
L/l = 2
Largeur
𝑙 = 𝑆
2= 17,63 ⋍ 18 m
Longueur 𝐿 = 2 ∗ 𝑙 = 18 ∗ 2 = 36 𝑚
Temps de séjour
𝑇𝑟 =𝑉
𝑉𝑗=
932,35
69,59= 13,39 𝑗𝑟𝑠
Dimensions constructives du bassin (forme trapézoïdale)
La pente est de ½
Longueur au fond
𝐿𝑓 = 𝐿 − 2 𝑑 ∗𝐻
2= 36 − (2 ∗ 1,5) = 33 m
Longueur niveau plan d’eau
𝐿𝐸 = 𝐿 + 2 𝑑 ∗𝐻
2= 36 + (2 ∗ 1,5) = 39 m
Longueur niveau crête
𝐿𝐶 = 𝐿𝐸 + 2 𝑑 ∗ 𝑅 = 39 + (2 ∗ 2 ∗ 0,5) = 41 𝑚
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Largeur au fond
𝑙𝑓 = 𝑙 − 2 𝑑 ∗𝐻
2= 18 − (2 ∗ 1,5) = 15 𝑚
Largeur au niveau plan d’eau
𝑙𝐸 = 𝑙 + 2 𝑑 ∗𝐻
2= 18 + (2 ∗ 1,5) = 21 𝑚
Largeur au niveau Crête
𝑙𝐶 = 𝑙𝐸 + 2 𝑑 ∗ 𝑅 = 21 + (2 ∗ 2 ∗ 0,5) = 23 𝑚
Bassin de maturation
Constante de vitesse du premier ordre pour l'élimination des bactéries
Kb = 2,6 1,19 T−20 = 2,6 J-1
Temps de rétention du nième bassin
Pour n=1
𝑇𝑟 = 𝑁𝑒
𝑁𝑠 1+Kb ∗Tbf 1/n −1 /Kb =
9,45𝐸+05
1𝐸+03 1+2,6∗13,39 −1 /2,6 = 9,76 jrs
Pour n =2, 𝑇𝑟 = 1,55 𝑗𝑟𝑠
Le nombre de bassins à considérer est d’un bassin de maturation
Volume du bassin
𝑉 = 𝑇𝑟𝑥𝑉𝑗 = 9,76 ∗ 69,59 = 679,20 𝑚3
Surface
𝑆 = 𝑉
𝐻= 679,20 m
2
Largeur
𝑙 = 𝑆
2= 18,43 ⋍ 19 m
Longueur
𝐿 = 2 ∗ 𝑙 = 19 ∗ 2 = 38 m
Dimensions constructives du bassin (forme trapézoïdale)
La pente est de ½
Longueur au fond
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𝐿𝑓 = 𝐿 − 2 𝑑 ∗𝐻
2= 38 − (2 ∗ 1) = 36m
Longueur niveau plan d’eau
𝐿𝐸 = 𝐿 + 2 𝑑 ∗𝐻
2= 38 + (2 ∗ 1) = 40 m
Longueur niveau crête
𝐿𝐶 = 𝐿𝐸 + 2 𝑑 ∗ 𝑅 = 40 + (2 ∗ 2 ∗ 0,5) = 42 𝑚
Largeur au fond
𝑙𝑓 = 𝑙 − 2 𝑑 ∗𝐻
2= 19 − (2 ∗ 1) = 17𝑚
Largeur au niveau plan d’eau
𝑙𝐸 = 𝑙 + 2 𝑑 ∗𝐻
2= 19 + (2 ∗ 1) = 21𝑚
Largeur au niveau Crête
𝑙𝐶 = 𝑙𝐸 + 2 𝑑 ∗ 𝑅 = 21 + (2 ∗ 2 ∗ 0,5) = 23 m
Récapitulatif
Désignation Dimension (Longueur x largeur) profondeur
Fond Plan d’eau crête Bassin Eau
Bassin
facultatif
33m x15m 39m x21m 41m x23m 2m 1,5
Bassin de
maturation
36m x17m 40m x21m 42m x23m 1,5 1
Dimensionnement du dégrilleur
Hypothèses :
La vitesse de passage de l’eau entre les barreaux est de 0,6 m/s ;
L’écartement des barreaux est 𝑒 = 3𝑚𝑚 car il s’agit d’une grille fine ;
Epaisseur des barres est 𝑏 = 10𝑚𝑚
L’angle d’inclinaison de la grille est de 60° car nettoyage manuel ;
Le Coefficient de colmatage dû aux eaux usées est 𝐶 = 0,7;
La largeur du canal est égale à 2 fois le tirant d’eau : 𝑙 = 2𝐻
Le débit d’eaux usées considéré est le débit de pointe évalué à 0,0034m3/s soit 3,4l/s
Détermination du coefficient de colmatage dû à l’encombrement des barres :
𝜃 =𝑒
𝑒+𝑏=
3
3+10= 0,23
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Détermination de la section mouillée
𝑆𝑚 =𝑄
𝑉 ∗ 𝜃 ∗ (1 − 𝐶)=
0,0034
0,6 ∗ 0,23 ∗ (1 − 0,7)= 0,082 𝑚2
Détermination de la section utile
𝑆𝑢 = 𝑆𝑚 ∗ 𝜃 ∗ 1 − 𝐶 = 0,082 ∗ 0,23 ∗ 0,3 = 0,0057 𝑚2
Détermination du tirant d’eau et de la largeur du canal
𝑆𝑚 = 𝐻 ∗ 𝑙 ↔ 𝐻 = 𝑆𝑚
2=
0,082
2= 20,25 𝐶𝑚
𝑙 = 2 ∗ 𝐻 = 2 ∗ 20,25 = 40,50 𝐶𝑚
Détermination de la longueur oblique immergée de la barre de la grille
sin 𝛼 =𝐻
𝐿0 ↔ 𝐿0 =
𝐻
sin 𝛼 =
20,25
0,86= 23,55 𝐶𝑚
Récapitulatif
Su Sm L0 l H e b
0,0057m2 0,082m
2 23,55Cm 40, 50Cm 20,25 Cm 3 mm 10 mm
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Annexe 5 : Vues en coupe des bassins
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Annexe 6 : Devis quantitatif et estimatif des travaux de réhabilitation du réseau et de
construction d’une STEP
Devis quantitatif pour la construction des bassins de stabilisation
bassin
facultatif
Désignation dimensions
surface
latérale surface radier volume
crête 41x23x0,5
224
495
1886
plan d'eau 39x21x1,5
fond 33x15
Bassin de
maturation
Désignation dimensions
surface
latérale surface radier volume
crête 42x23x0,5
177 612 1449
plan d'eau 40x21x1
fond 36x17
TOTAL 401 1107 3335
DEVIS ESTIMATIF
N° DESIGNATION DES TRAVAUX UNITE QUANTITE PRIX MONTANT
UNITAIRE
RESEAU
I TERRASSEMENTS
I-1 Installation du chantier ff 1 200 000 200 000
I-2 Déblais pour tranchée de canalisation m3 1633,000 2 000 3 266 000
I-3 Remblais des fouilles m3 1088,000 2 000 2 176 000
Sous total I 5 642 000
II Fourniture de canalisations et accessoire de raccordement
II-1 Fourniture et pose de conduite 200 mm ml 548,000 7 500 4 110 000
Fourniture et pode de conduite de 150 mm ml 1629,000 5 000 8 145 000
II-2 Regard de visite et accessoires u 20 150 000 3 000 000
Sous total II 15 255 000
III DIVERS ETIMPREVUS
III-1 Imprévus et divers % 5% 20 897
000 1 044 850
Sous total III 1 044 850
Total Réseau 21 941 850
BASSINS DE STABILISATION
IV INSTALLATION DE CHANTIER
IV-1 Aménagement des zones de stockage des
matériaux Ensemble 1,000 200 000 200 000
IV-2 Décapage de l'emprise du site Ensemble 1,000 650 000 650 000
IV-3 Amené et replis des matériaux Ensemble 1,000 200 000 200 000
Sous total IV 1 050 000
V TERRASSEMENT
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Faso)
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V-1 Déblais pour la réalisation des bassins de
stabilisation m3 3335 2 500 8 337 500
V-2 Couche de la fondation (20cm) en latérite
compacté m3 221,4 7 500 1 660 500
V-3 Couche de base en argile compactée
(20cm) m3 221,4 9 000 1 992 600
Sous total V 11 990 600
VI ELEMENTS EN BETON ARME ET EN
MACONNERIE
VI-1 Perrés maçonnerie pour les bassins m2 401 20 000 8 020 000
VI-2
Fourniture et pose des joints bitumineux dans les bassins de stabilisation tous les 5m le long de la circonférence jusqu'au radier Ensemble 1,000 500 000 500 000
Sous total VI 8 520 000
VII DIVERS ETIMPREVUS
VII-1 Imprévus et divers % 0,050
21 560 600 1 078 030
Sous total VII 1 078 030
Total bassins de stabilisation 22 638 630
VIII Dégrilleur
VIII-1 grille pour le dégrilleur Ensemble 1,000 50 000 50 000
VIII-2 fouille pour le dégrilleur m3 2,000 5 000 10 000
VIII-3 béton de propreté dosé à 150kg/m3 m3 0,020 60 000 1 200
VIII-4 béton armé dosé à 350Kg/m3 m3 0,16 120000 19200
Sous total VIII 80 400
TOTAL GENERAL 44 660 880
RECAPUTILATIF
N° Désignation Montant %
Réhabilitation du réseau
I Terrassement 5 642 000 25,71
II Fourniture de canalisations et accessoire de raccordement 15 255 000 69,52
III Divers et imprévus 1 044 850 4,76
TOTAL RESEAU 21 941 850 100
Bassins de stabilisation
IV Installation de chantier 1 050 000 4,64
V Terrassement 11 990 600 52,97
VI Eléments en béton arme et en maçonnerie 8 520 000 37,63
VII Divers et imprévus 1 078 030 4,76
TOTAL BASSINS DE STABILISATION 22 638 630 100
Degrilleur
VIII TOTAL DEGRILLEUR 80 400
TOTAL GENERAL 44 660 880