trajectoire n°99, le 7ème art et le luxe

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Cameron Diaz Is Watching YOU LE 7 ème ART et LE LUXE Trajectoire goes to Hollywood... Scène 1 : Hypnotique Jude Law Scène 5 : J’adore... Charlize Theron Ruée vers le Design californien 9 771662 619008 99 Été 2012 n° 99 – CHF 10.-

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Des rencontres, des opinions, de l'élégance TRAJECTOIRE est devenu, ces dernières années, le magazine ayant le plus d’abonnés payants en Suisse romande… Ce qui nous pousse à l’excellence. A la fois élitiste, qualitatif et indépendant, il s’adresse principalement aux leaders d’opinion.

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Cameron DiazIs Watching YOU

LE 7ème ART et LE LUXETrajectoire goes to Hollywood... Scène 1 : Hypnotique Jude LawScène 5 : J’adore... Charlize TheronRuée vers le Design californien

9 771662 6 19008

99

Été 2012n° 99 – CHF 10.-

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© benny-t.com

PrÉParer les vacances… Ce qui est follement excitant dans le début d’une relation amoureuse, c’est l’attente, puis les préparatifs. Cette fébrilité qui vous coupe du monde, et qui vous rend tour à tour excessive puis mélancolique… Quand vais-je le (la) voir ? Comment est-il (elle) vraiment ?Comment va-t-il (elle) me trouver ? Que vais-je porter ?De quoi va-t-on parler (ou ne pas parler…) ? Etc...Alors, transposez. Là, maintenant, tout de suite. En lisant ces quelques lignes, vous trouverez les réponses dans les pages à suivre.Oui, ce qui est follement excitant en organisant les vacances, ce sont en effet les préparatifs…Vous êtes assis à votre bureau, vous fermez les yeux un instant, vous oubliez vos collègues, vos objectifs et votre chef et… et… elle est là, la mer, chaude, belle, sensuelle, elle vous ouvre les bras et n’attend plus que vous... C’est dans quelques semaines.Vous continuez à rêver. Vous vous l’ imaginez. Ah ce corps, cet esprit… Bon, d’accord, ce n’est pas Eva Mendes, Jude Law ou Vincent Cassel, mais vous allez pouvoir parler d’eux et peut-être même essayer de les imiter. Ils nous ont accordé leurs interviews (Désolée Mesdames, oubliez George Clooney, il ne donne aucune interview en Suisse et ne se montrera près de chez nous qu’au mariage de Brad et Angelina cet été, en tant que très probable témoin). Messieurs, vous trouverez alors votre chérie sexy et sublimée. Elle portera l’un des maillots en vogue cet été et arborera à son poignet l’une des dernières complications horlogères… car oui, vous le savez mieux que personne, elle s’y connaît en matière de haute complication !Vous l’épaterez alors en parlant des dernières nouveautés en matière de design, d’art et de spectacles, vous l’ inviterez à découvrir le dernier road trip en Californie… bref… Quand je vous disais que ce serait excitant… Il vous reste encore quelques jours avant la cohue estivale, fermez les yeux… vous y êtes !Quant à moi, je continuerai à stresser pour mon aîné à l’ idée qu’il ne réussisse pas son examen de piano, je m’inquièterai pour le passage plus que réservé de ma fille au lycée et réaliserai alors, la veille des congés que je dois encore préparer ma valise…Bonnes vacances et bonne lecture !

Siphra M.

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E DI-TO

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n Si vous considérez que la gestion d’un portefeuille doit reposer sur un concept simple et stable,

n Si vous pensez que la performance d’un portefeuille se crée dans l’économie réelle, grâce à ses meilleures entreprises,

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n Alors nous devrions en parler.

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SOMMAIREÉté 2012

1Repérer...

30 Cover Nouvelle égérie de la marque TAG Heuer et actrice confirmée, rencontre avec la sublime Cameron Diaz.

34 Jean-ChriStophe BaBin Montée d’adrénaline avec le CEO de la célèbre marque horlogère TAG Heuer.

74 Jude Law Rencontre avec un acteur au charme très “british”.

78 Keira KnightLey Zoom sur la carrière explosive de la jeune actrice.

82 vinCent CaSSeL Gueule sacrée du cinéma français.

90 CharLize theron Sur les traces de l’une des stars les plus glamour d’Hollywood.

102 Lang Lang Pianiste surdoué.

14 newS froM CaLvin’S City Quelques adresses sélectionnées pour vous.

16 next in the City Dernières nouvelles du luxe à Genève.

20 next in the worLd Le tour du monde en 80 secondes.

42 MuSique Sélection des meilleurs moments des festivals de l’été.

108 deSign CaLifornien A la découverte du design avant-gardiste de la West Coast. 2Rencontrer...

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Satellite Galileo: 33°10’03.91”N – 31°21’34.23”E – 23’222 km

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SOMMAIRE Été 2012

3(s’)Offrir...

4Découvrir...

22 LivreS Nos 3 coups de cœur littéraires.

50 horLogerie Les femmes aiment les grandes complications.

56 piaget Célébre la rose.

62 Mode DSQUARED2 s’ invite au festival de Glastonbury.

114 autoMoBiLe Avec la nouvelle Bentley Continental GT Cabriolet, laissez-vous pousser des ailes !

122 deSign Quand le design décroche le rôle principal !

132 Beauté Les cils de Twiggy, les lèvres d’Angelina Jolie ou le teint de Julianne Moore. 24 pSyChoLogie

Quand la fan attitude devient une névrose.

48 aCtion ou SuSpenSe ? Découvrez nos coups de cæur cinéma de l’été.

104 24 heureS aveC... Fawaz Gruosi’s extravaganza night.

118 intérieur Plus qu’un manoir dans les Hamptons, un véritable musée d’art moderne.

146 évaSion 10 bonnes raisons d’aller à Londres.

150 deStination Road trip de San Francisco à Los Angeles.

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SoinS EsthétiquEs à la Pointe de la tEchnologiEGrande nouveauté dans la Cité de Calvin, la marque de cosmétiques australienne Aesop ouvre enfin une boutique ! Les Genevois auront ainsi les produits à portée de main, et pourront profiter de tous leurs bienfaits. Soins de la peau, du corps, des cheveux, mais aussi des fragrances aux senteurs dé-licieuses, chaque cosmétique est unisexe et a été créé grâce à l’active recherche scienti-fique de chimistes. Dans ce nouvel espace, la décoration mise sur des matières mo-destes et pratiques, en mettant l’accent sur le cuivre, mélangé avec goût au liège et au bois. Aussi, un large évier en cuivre trône au centre de la boutique et se replie dans le comptoir de démonstration. Une déco-ration qui se veut à l’image des produits, c’est-à-dire simple, mais recherchée à la fois. A noter que, cette année, la marque fête ses 25 ans et a sorti une toute nouvelle gamme de soins pour cheveux qui fait un carton ! —

Aesop

Rue de la Fontaine 15 – 1204 Genève

T. +41 22 311 87 00 – www.aesop.com

un Jardin à la rue rhônE

Pour la saison estivale, le Swissôtel Métropole ouvre une nouvelle terrasse sur la place des Florentins, située entre la rue du Rhône et le Jardin Anglais. En effet, le restaurant de l’hôtel Le Grand Quai cède cette année la place à un coin « nature », un jardin secret recréé par l’architecte zurichois Enzo Enea. Business lunch, pause ensoleillée durant l’après-midi ou dîner d’été, ce petit oasis de verdure en plein centre-ville est le nouveau lieu de rendez-vous pour déguster une cuisine estivale. Le chef Pascal Lavenu concocte des incontour-nables classiques, comme la salade César revisitée ou les perches du lac en pissaladière. Comme dans un jardin, le bois, la pierre, la toile naturelle, de nombreuses plantes et même deux fontaines en pierre ornent la nouvelle ter-rasse… Et donnent ainsi l’impression de s’évader des tourments de la ville le temps d’un repas ! —

TerrAsse plAce MéTropole

Place des Florentins – 1204 Genève – T. +41 22 318 34 78 – www.swissotel.com/geneva

l’été Sera glacé !La chaleur de l’été pointe son nez, et quoi de plus désaltérant qu’une coupe de champagne au bord du lac ? Rien, excepté qu’il faut trouver l’endroit idéal pour apprécier ce doux breuvage. Pour la première fois à Genève, Moët & Chandon ouvre un bar-lounge éphémère pour l’été, nommé Moët Ice Floating Bar. Situé en plein cœur de la ville, le Moët Ice Floating Bar est « the new place to be », un lieu magique doté d’une vue imprenable sur le jet d’eau. Un bar absolument unique, puisqu’il s’agit en réalité d’une ancienne barge d’approvisionnement des navires, entièrement revue et corrigée sur plus de 150 m2. Vous passerez alors des afterworks dans une ambiance dé-contractée, chic et festive, avec une coupe à la main du tout dernier Moët Ice Impérial, le seul champagne imaginé et créé pour être consommé sur glace… pour un été glamour et glacé ! —

MoëT Ice FloATIng BAr

Quai Gustave-Ador 11 – 1207 Genève – www.moet.com – A partir de 18h00 et jusqu’à fin juillet

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NEWS FROM CALVIN’S CITYTexte | Nathalie Raneda

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DUOMÈTRE À QUANTIÈME LUNAIRE. Calibre Jaeger-LeCoultre 381.Véritable révolution horlogère, le concept Dual-Wing offre deux mécanismes distincts synchronisés par un seul organe réglant. Le stop seconde foudroyante breveté permet une mise à l’heure au 1/6e de seconde.

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PSYCHO

B oom des tabloïds, fo-rums internet dédiés, jeunes filles hystériques aux portes des concerts,

ventes aux enchères de dressings de people : la vie des stars fascine. Et pas de discrimination, la groupie-attitude touche toutes les franges de la population, de l’ado-lescente pré-pubère postée des heures à l’entrée d’un palace pour entrapercevoir le boys band, au vieux briscard collectionneur de posters dédicacés de Johnny Hally-day, ou encore à l’étudiant vouant un culte quasi mystique à Lady Gaga. Si le phéno-mène n’est pas récent (dans les années 60, les Beatles déchaînaient déjà les foules), il prend désormais une autre ampleur, no-tamment grâce au développement des nou-velles technologies. Difficile néanmoins de mettre sur le même plan l’admiration béate du jeune fan pour son chanteur préféré et l’inquiétante obsession de l’érotomane. Du comportement anodin à la pathologie, ex-plications.

Un processUs de développement normalOn a tous un jour sollicité un autographe, rêvé secrètement à son acteur favori ou traîné backstage dans l’espoir de croiser la vedette du jour. La fan-attitude version light est un mal universellement répandu. Rien de préoccupant à cela. L’être humain a intrinsè-quement besoin de repères et donc d’idoles pour se construire. Une identification qui, pendant l’enfance, touche les parents ou l’instituteur et qui, à l’adolescence, se dirige vers des personnalités publiques. Le phé-nomène, favorisé par l’explosion d’Internet et des réseaux sociaux qui permettent de dialoguer en direct avec les stars (merci Twitter) ou de clamer au monde entier son adoration via YouTube, tient donc du déve-loppement normal de l’individu. S’égosiller en criant son amour à un jeune éphèbe qui s’agite sur scène, pleurer à chaudes larmes parce que l’élu de son cœur s’affiche avec une rivale ou encore ne pas laver, trois jours durant, la main qui a effleuré celle de l’idole

Groupies    en furie « Si j’existe, c’est d’être fan. Sans répit, jour et nuit », chante Pascal Obispo. Un phénomène en expansion, érigeant les stars au rang de demi-dieux. Du chasseur d’autographes au sosie, décryptage de la fan-attitude. Texte Gaëlle Sinnassamy | Photos Carine Bovey

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Groupies    en furie 

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COVERCameron Diaz

Cameron Après Steve McQueen, Leonardo DiCaprio, Maria Sharapova ou encore Lewis

Hamilton, Cameron Diaz, la superbe actrice californienne a été intronisée

récemment à Baselworld 2012 par TAG Heuer pour véhiculer de par le monde les valeurs de la prestigieuse

marque suisse. Si la nouvelle ambassadrice glamour précise qu’elle

n’a pas l’habitude de prêter son image à des marques, elle avoue cependant se retrouver dans les

codes et les engagements de l’horloger de la Chaux-de-Fonds.

Très engagée, Cameron Diaz affi rme avoir été séduite par

l’appartenance de TAG Heuer au « Responsible Jeweller

Council » qui respecte l’éthique, les droits humains et l’environnement. Portrait

d’une drôle de dame.Texte Patrick Galan

Photos @ TAG Heuer

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A tout prix !

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COVER Cameron Diaz

E n mars dernier, Bâle avait des allures de Cannes et l’on se pressait dans les allées afi n d’entrevoir

les nombreuses célébrités invitées par les luxueuses enseignes mondiales de haute horlogerie. Sur le stand de TAG Heuer, l’ar-rivée majestueuse de Cameron Diaz, vêtue d’une petite robe noire lui laissant l’épaule nue, fut sur le point de déclencher une émeute. Devant la collection Link Lady, dont la Diamond Star sertie de 192 diamants dis-posés en constellation d’étoiles, l’actrice s’est exclamée : « C’est plus qu’une simple montre, c’est un véritable bijou ! ».

ÉPOUSTOUFLANTE ET SURPRENANTEActuellement, la jolie blonde illumine les pré-sentations européennes de « What to expect when you’re expecting » (« Ce qui vous attend si vous attendez un enfant ») de Kirk Jones, une comédie déjantée librement adaptée du best-seller de Heidi Murkoff sur la grossesse, les difficultés d’assumer son rôle de parent et de femme enceinte. Cameron Diaz est époustouflante dans ce film qui suit plusieurs couples affrontant la maternité, ainsi que dans une scène où elle se déchaîne en bikini rouge pailleté très sexy en compagnie d’un Mat-thew Morrisson survolté. Future mariée hys-térique et psychopathe (« Very bad things »), zoophile aux cheveux gras (« Dans la peau de John Malkovich »), aveugle intellectuelle (« Ce que je sais d’elle... d’un simple regard » de Rodrigo Garcia), fille à papa carriériste (« L’enfer du dimanche » d’Oliver Stone, avec Al Pacino), action woman sexy (« Charlies et ses drôles de dames » de McG), vedette de l’ambitieux thriller « Vanilla Sky » aux côtés de Tom Cruise ou professeur de lycée (« Bad Teacher » avec son ancien compagnon Jus-tin Timberlake), Cameron Diaz a été tout et n’importe quoi sur le grand écran. Mais après vingt ans de carrière, elle nous surprend en-core en endossant le rôle du fantasme de la femme enceinte sexy perchée sur ses talons hauts, au milieu d’un casting quatre étoiles : Jennifer Lopez, Elizabeth Banks ou Brooklyn Decker.

UNE ACTRICE PLUTÔT COOL…Après ses débuts comme mannequin de la célèbre agence Elite, Cameron Diaz se lance

dans le cinéma où elle côtoie l’extravagant Jim Carey et affole les salles obscures avec sa robe rouge dans « The Mask ». Aussi à l’aise dans les grosses productions que dans les films plus intimistes, la plus pétillante des actrices américaines, qui affiche en perma-nence un sourire ravageur et se comporte d’une façon plutôt cool, explique souvent qu’elle ne veut pas vivre à l’hollywoodienne comme les autres stars : « Je fais du cinéma et alors ? Cela ne me rend pas différente d’une autre personne ». Pas différente, peut-être, mais en grande sportive qu’elle est, Cameron Diaz a toujours été en très bonne forme et c’est grâce à cela qu’elle possède à bientôt quarante ans (elle est née le 30 août 1972 à San Diego), l’un des plus beaux corps du cinéma. On pourrait pourtant imaginer que son agenda ne laisse que peu de loisirs à « Zéro cellulite », comme elle est parfois sur-nommée avec envie. Après un week-end de Pâques à surfer sur les rouleaux de Hawaii, l’ex-compagne du joueur de baseball Alex Rodriguez, assistait le 25 avril à la conven-tion CinemaCon de Las Vegas pour la remise du prix « Pioneer of the Year ». Lèvres rouge passion façon pin-up, vêtue d’une robe noire asymétrique et de chaussures à talons dorés, look chic et sobre, elle était absolument su-blime dans la salle de bal du Caesars Palace. Une nouvelle fois, Cameron Diaz brillait par son élégance. L’actrice posait ensuite pour la couverture du numéro de mai du maga-zine InStyle, puis répondait aux questions du Figaro Madame et du Vanity Fair italien. Quand ce dernier évoqua la quête absolue de la jeunesse, règle d’or à Hollywood, la nou-velle égérie de Tag Heuer remit les pendules à l’heure avec humour : « Je suis très enthou-siaste à l’idée de franchir le cap des 40 ans ! Quand j’avais 20 ans, je rêvais d’en avoir 30 et quand j’en ai eu 30, je rêvais d’arriver à 40… De toute façon, je n’aurais plus jamais 25 ans. C’est donc vraiment idiot de souhaiter ce genre de choses. Non, non, avoir 40 ans ne me fait pas peur du tout ! ».

… MAIS UN PEU « GARÇON MANQUÉ » !Cameron Diaz n’a ni la grosse tête ni sa lan-gue dans sa poche, et c’est certainement pour cela que ses fans l’adorent : « J’ai dé-cidé de vivre ma vie exactement comme je voulais, sans m’imposer de contraintes so-

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ciales ni cinématographiques. Je suis mon instinct en toute liberté et je fuis la rigidité ». Si on la voit souvent en jeans, c’est parce que « la mode ne m’intéresse pas beaucoup. Je ne me fie pas aux tendances et je déteste faire du shopping ». L’actrice la mieux payée d’Hollywood n’a jamais hésité à prendre des risques et à écorner son image glamour dans des registres surprenants, en prêtant sa voix à la Princesse Fiona dans la série Shrek, par exemple, ou en interprétant certains rôles de bimbo nunuche et délurée. Elle sait s’enlaidir, tout en faisant vibrer les cordes sensibles. Se définissant comme un garçon manqué, elle n’hésite pas à siffler entre ses doigts ou à participer à des concours de… rots. « J’ai toujours fait ça ! dit-elle. Toute petite déjà, j’ai-mais bien me bagarrer, grimper aux arbres… En grandissant, j’ai conservé ces manières masculines et d’ailleurs, je reste le meilleur copain de beaucoup d’hommes. Parfois, cela déstabilise les médias qui me prêtent des aventures avec certains d’entre eux ». Et elle avoue : « Je suis tout le contraire de la femme idéale. Mes amis disent de moi que je bois comme un marin, j’aime la viande sai-gnante, je jure comme un charretier et que j’adore faire la fête... », ajoutant avec humour : « Aujourd’hui encore, certains s’imaginent que parce que je suis une ex-mannequin, je suis complètement idiote. J’essaie donc de ne pas les décevoir ! ». Quand on lui fait re-marquer que ce style de vie ne s’accommode pas vraiment avec une silhouette idéale, la ré-ponse fuse : « Bien sûr, quand je me lève le matin, je ne me trouve pas particulièrement sexy et j’ai passé l’âge de m’autoriser tous les excès. Alors je fais de la gym, j’ai toujours une bouteille d’eau sous la main, et je mange des légumes. D’ailleurs, n’oubliez pas que j’ai des origines cubaines par mon père, donc je suis une spécialiste de la cuisine cubaine ! Et regardez mes mains ! Pas très sexy ! Je ne les ménage pas en cuisinant. Je me brûle, je me coupe… Tant pis, j’ai appris à m’accepter telle que je suis, même si j’adorerais avoir plus de formes… plus de fesses, plus de seins… ». Par pitié, ne changez rien Cameron ! Nous, on vous aime comme ça ! —

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« Cameron Diaz que moi sur a plus d’influence TAG Heuer ! »

RENCONTREHorlogerie

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« Cameron Diaz que moi sur a plus d’influence TAG Heuer ! »

I l agace ou irrite les uns, fascine ou subjugue les autres. Dans les deux cas, Jean-Christophe Babin ne laisse pas indifférent. Etran-

gement, loin d’intimider, son assurance et sa facilité d’expression apaisent ses interlo-cuteurs. Une force qui prend racine dans sa propension à considérer l’autre comme son égal. « J’ai appris ça aux côtés de l’Amiral de Gaulle », aime-t-il raconter. A 21 ans, après des hautes études de commerce à Paris, Jean-Christophe Babin effectue en effet son service militaire comme aide de camp du fi ls de Charles de Gaulle, alors N° 1 de la marine française. Il voyage dans le monde entier, cô-toie le ministre de la défense et le président, participe à la célébration du bicentenaire des Etats-Unis. Une expérience qui va non seulement le marquer, mais aussi le former : « J’ai découvert que tous les hommes étaient guidés par le bon sens, même à ce niveau de compétences. C’est une façon humble mais décomplexée d’aborder la vie profes-sionnelle. Si vous avez compris ça, le patron de Procter & Gamble ne vous impressionne pas. »

Procter & Gamble : c’est là que le jeune Babin va commencer sa carrière. « A la dure », pré-cise-t-il : « J’allais à 4 heures du matin à l’ou-verture du supermarché pour étiqueter les

savons et prendre le plus de place possible ! » Puis il sera consultant chez Boston Consul-ting Group, une activité qui le poussera au-delà de ses limites : « Chez un nouveau client, j’avais trois mois pour tout comprendre et al-ler à l’essentiel. Ça m’a appris à mettre des priorités. » Envoyé à Milan pour participer à la création d’un bureau local, il tombe amou-reux de l’Italie. Et d’une Italienne. Aujourd’hui son épouse, elle était à l’époque directrice marketing pour l’Italie des champagnes et cognacs du groupe LVMH.

Mais Jean-Christophe Babin est encore loin de l’univers du luxe. S’il goûte aux soirées organisées par Moët & Chandon, il revient après deux ans à ses premières armes : la grande distribution. Il intègre une petite so-ciété de détergents et produits de nettoyage comme directeur commercial et des ventes. Très vite, il se fait remarquer par le géant du secteur, l’allemand Henkel. En 1994, il en de-vient le directeur général de la fi liale italienne, puis senior vice-président et membre du co-mité exécutif. Il a alors 39 ans. « J’adorais ce job, sourit-il. Je ne suis ni passionné par le marketing, ni par l’industrie. Ce qui me plait, c’est le rôle de chef d’orchestre : une demi-heure à parler d’une campagne de publicité, deux heures dans les ateliers, une matinée avec un client… »

Texte Fabrice Eschmann > BIPH | Photos Fred Merz > Rezo.ch

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SÉLECTIONHorlogère

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La montre n’est plus la parure de toute une vie, elle est l’objet d’un désir assumé et le symbole d’une émancipation à la force du poignet. Depuis toujours la femme aime porter les grandes complications horlogères. Petit tour d’horizon. Texte Siphra Moine-Woerlen

La femme est l’avenir de l’horloger...

tures sportives, la montre-bracelet devint…utile.En 1927, Mercedes Gleitze traverse la Manche avec une Rolex Oyster étanche au poignet… la 1ère ambassadrice était née.Dans les années 30, ce sont les joailliers qui s’en donnent à cœur joie en miniaturisant à l’extrême leurs modèles (Jaeger-LeCoultre invente le calibre 101) et en sertissant de plus en plus leurs créations, telles Piaget, Chau-met ou Chopard.C’est en 1982, avec l’arrivée de la montre uni-sexe Swatch, que la montre devient l’acces-soire hype et pop de la femme qui la change au gré de ses tenues.Cependant, souvent cantonnées à la montre bijou ou à quartz, les femmes devront at-tendre les années 2000 pour se voir proposer de vraies montres mécaniques.Les horlogers dédient désormais aux

femmes autre chose que des réductions de modèles masculins, aux lunettes serties de diamants. A commencer par le succès de la J12 de Chanel en céramique high-tech, aussi bien portée par Catherine Deneuve que par la chanteuse Pop Rihanna. Omega continue en 2010 avec sa Ladymatic, une montre mixant l’esprit haute couture des années 1950 et son design tout en courbes avec un mouvement ultraperformant (le tout servi par une ambas-sadrice de choix : Nicole Kidman). Du coup, cette année, TAG Heuer, marque de chro-nos de sport, féminise à son tour son offre et vient de lancer à la foire de Bâle sa nouvelle ligne Link Lady, incarnée cette fois-ci par... Cameron Diaz. Pendant que Patek Philippe lance son premier quantième perpétuel pour dames. —

P assionnée de garde-temps, Marie-Antoinette n’eut pas la joie de découvrir le der-nier modèle que son hor-

loger favori, Abraham Louis Breguet avait conçu pour elle : la plus grande complication de l’Histoire, rassemblant toutes les innova-tions de l’époque (répétition minute, quan-tième perpétuel complet, système de remon-tage automatique à indicateur de réserve de marche…).

Les femmes, dès le XVIe siècle, portaient, à l’égal des hommes, des montres richement ouvragées, des gardes-temps plutôt bijoux qui, par leur rareté et leur utilité, indiquaient le prestige social et intellectuel de leur proprié-taire féminine.Après la Première Guerre mondiale, obligée de travailler et/ou se lançant dans des aven-

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BulgariSerpenti jewellery

Bracelet en or rose poli, écailles

serties de 346 diamants taille brillant

émaillées blanc ivoire. Mouvement

suisse à quartz, calibre B031. Cadran

en nacre blanc avec index serti de 33

diamants taille brillant. Boîte galbée et

polie en or rose sertie de 6 diamants.

ChanelMontre Première Tourbillon Volant

Véritable prouesse technique pour ce

mouvement mécanique à remontage

manuel conçu exclusivement pour

Chanel par Renaud & Papi. Réserve de

marche de 40 heures. Tourbillon Volant

accomplissant une rotation par minute,

les pétales indiquent l’écoulement des

secondes. Boîtier en or gris serti de

diamants. Edition limitée.

Patek Philippe7071R « Ladies First

Chronograph »Boîtier en or rose 18 ct, 136 diamants

sertis sur le réhaut entourant le cadran

rond noir opalin guilloché « fl amme ».

Mouvement chronographe, calibre CH

29-535 PS, mécanique à remontage

manuel.

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SCÈNE 1

Jude, nous nous trouvons aujourd’hui dans cette magnifi que suite à l’écart des agitations de Londres. Que représente cette ville pour vous ?Londres reste la ville dans laquelle je me sens vraiment chez moi, une sorte de refuge. Il est vrai qu’avec mon métier, je voyage énormé-ment… Ici, je me repose plus facilement, je peux faire le point pour mieux repartir !

Vous serez prochainement à l’affi che du fi lm « Anna Karénine », une nouvelle adaptation du roman de Léon Tolstoï, dans lequel vous donnez la réplique à Keira Knightley. Vous jouez le rôle d’Alexei Karénine, qu’est-ce qui vous a plu chez lui ?Je n’avais jamais lu de livre de Tolstoï, mais le script était une adaptation de Tom Stop-pard, un écrivain incroyable. Le scénario

est extraordinaire, il parle d’amour, des rela-tions humaines et de la manière dont nous les gérons. Je ne m’étais pas rendu compte qu’Alexei K. avait toujours été représenté comme un personnage vieux jeu et en-nuyeux. Ce qui est intéressant, c’est que Tom Stoppard a choisi de montrer qu’il est celui qui, dans un sens, aimait le plus Anna K. Il la laisse faire ce qu’elle veut et ne la

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Rencontré une première fois l’an passé au Festival de Cannes, je m’étais promis de recroiser un jour sa route, de prendre le

temps d’en apprendre un peu plus sur cet esthète « so british ». Car (oui Mesdames)

s’ il est beau comme une affi che de cinéma et que l’on voudrait toutes (oui, Mesdames) l’avoir à son bras, je voulais savoir si son visage, tellement sexy et craquant (Dior lui a demandé d’être son égérie pour un

de ses parfums, c’est dire…), est aussi captivant que ne l’est son beau regard.

Retour sur une conversation joyeuse, simple et délicate, dans un palace

de Londres.Texte Siphra Moine-Woerlen

Photo Eric Nehr for Christian Dior Parfums

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SCÈNE 5

DE CHAIR ET D’ORLe Château de Versailles by night… Le pas pressé, rythmé par les crépitements des fl ashs des photographes, Charlize Theron, égérie du parfum J’adore de la Maison Dior fait face aux stars de l’âge d’or du cinéma hollywoodien – Kelly, Dietrich, Marilyn – dans un jeu de miroirs troublant. Mais Charlize Theron n’est pas qu’un visage. Brillante, l’actrice brouille les cartes pour éviter de tomber dans les affres de la poupée muette. Lumière... Texte Paul-Henry Bizon | Photos Mark Liddell

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RENCONTREJazz

Melody Gardot,LA VIE EN ROSEFine et talentueuse, cette belle musicienne se joue des frontières stylistiques et propose un mélange subtil de jazz, de folk et de bossa. Avec douceur et humour, elle parle de son nouvel album, de sa musique et de ses passions. Texte Saskia Galitch

Votre nouvel album, « The Absence », est produit par le guitariste-com-positeur Heitor Pereira – qui a notamment co-écrit les bandes-son des fi lms « Madagascar », « Les Simpson » ou « Shrek II ». Comment vous êtes-vous rencontrés ?C’était à Los Angeles, il y a longtemps, par l’entremise de mon grand ami et mentor Phil Roy. Et, très spontanément, nous nous sommes mis tous les trois à la guitare… et avons passé une partie de la nuit à jouer au coin du feu ! Plusieurs années se sont écou-lées, mais quand je suis retournée à L.A., je l’ai retrouvé et lui ai demandé s’il voulait participer à mon prochain disque. Et, bien qu’il soit très occupé à composer pour le cinéma, il a accepté immédiatement. Votre disque sonne très brésilien… Quel rapport entretenez-vous avec ce pays ?J’adore le Brésil et les Brésiliens. Pour moi, ils chantent même quand ils parlent ! En l’occurrence, on est allé là-bas pour tourner le clip de « Mira ». Ma vie a été transformée à tout jamais après avoir visité des favelas. Le regard des gens – et celui des enfants en particulier – dégage une intensité que je n’avais jamais vue... J’en ai été émue aux larmes. D’où vient votre inspiration ?De l’amour ! Que je vois comme la vie suprême, avec ses hauts et ses bas, et le désir irrépressible de créer de la beauté dans ce monde.©

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En plus de vos propres chansons, vous interpré-tez régulièrement des standards comme « Fe-ver », « Blue Motel Room » ou même « La Chanson des Vieux Amants ». Ces titres ont-ils une signifi -cation particulière ?Eh bien… Peggy Lee est la reine pour resti-tuer la vérité de la chanson, tandis que Joni Mitchell vous apprend la vie et vous accom-pagne au fi l de vos expériences. Quant à Brel… Il est l’homme qui connaissait les se-crets de mon coeur mais qui s’en est allé avant de pouvoir me les révéler ! Ces chansons (et ces chanteurs) sont éternels. Et importants pour nous tous : ils écrivent, chantent et par-lent vrai. C’est précieux et incomparable ! Dans votre manière de phraser, on sent parfois une référence à la lenteur et à l’élégance de Shirley Horn...J’adore Shirley… Mais aussi n’importe quelle chanteuse – ou chanteur – qui n’a pas peur de prendre son temps pour exposer une mé-lodie ! Moi, je prends mon temps... Bon, cela provient peut-être du fait que je marche si lentement... (rires) Vous allez passer une partie de votre été sur scène (notamment à Montreux et Lucerne). Un bonheur ou un passage obligé ? Les concerts sont plus généreux, plus ou-verts. Et, sur scène, l’orchestre peut donner la pleine mesure de son swing. Quant à moi… C’est sur scène que je suis libre et vivante ! Sur scène, justement, vous vous donnez sans jamais vous économiser. Où puisez-vous votre incroyable énergie ?Je passe des heures dans mon bain rempli d’huiles essentielles, de sels marins et, natu-rellement, de roses quand il y en a tout près ! Blague à part, c’est facile d’offrir son cœur au public quand il vous reçoit aussi magnifi que-ment que c’est le cas pour nous... En fait, cela donne juste envie d’offrir encore plus !

Depuis quelques mois, vous êtes ambassadrice pour la Maison Piaget. Quelles valeurs partagez-vous avec avec cette maison ?La Maison Piaget mise sur la qualité, privilé-gie l’excellence dans la manufacture et met magnifi quement les femmes en valeur. Et puis elle se donne le temps pour élaborer ses pièces. Or, on travaille comme ça aussi, dans la musique : on essaie de faire les choses avec soin et délicatesse car on rêve de créer

quelque chose de superbe et de défi nitif. Of-frir du beau… c’est ma seule aspiration ! Et je sais que Piaget est animé du même esprit… C’est donc un honneur de travailler avec une équipe aussi extraordinaire. Et surtout pour la collection « Piaget Rose » inspirée par la plus belle des fl eurs, une fl eur qui symbolise aussi ce que je ressens pour la guitare et traduit le sentiment que la musique a changé ma vie, l’a transformée en « Vie en rose » ! —

© Universal Music

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ÉVASION

bonnes raisons d’aller à Londres10001 > BIG BENBig Ben est le surnom de la grande cloche de la Clock Tower qui surplombe le Palais de Westminster, siège du parlement britan-nique. Créée par Benjamin Hall, un homme assez gros (big) que l’on surnommait Ben. La Tour, achevée en 1859, culmine à 96 mètres et l’horloge se compose de quatre cadrans de 7 mètres de diamètre, et d’une cloche pesant 13,5 tonnes. Chaque année, Big Ben est réglée avec précision en posant une pièce de un penny sur le mécanisme si l’hor-loge prend de l’avance, ou en en enlevant une si elle retarde. A avoir qu’il faut gravir 334 marches pour atteindre le beffroi… !

002> FISH AND CHIPS (À ÉVITER!)Londres est réputée aujourd’hui pour sa révolution culinaire, opérée il y a une vingtaine d’années. Terminée l’époque où la restauration rimait avec désert gastronomique. Ceux qui pensent encore que la cuisine bri-tannique se résume au « fi sh & chips » ou autres « baked beans » ont un « tube » de retard ! Les gourmets sont maintenant convertis aux bienfaits de la cuisson à la vapeur, des petites présentations succulentes, des recettes inventives et des sauces légères. On fait la queue chez Ladurée, et même le très british Fortnum & Mason, célèbre depuis 1707 pour ses thés à la bergamote et ses puddings de Noël, abrite un bar à vins. Et je ne vous parle pas du nombre de tables étoilées…

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Texte Patrick Galan | Photos Siphra Moine-Woerlen

bonnes raisons d’aller à Londres

004 > PUB !Le pub enfumé est au Cockney ce que le club est au Britannique des classes riches. Certains pubs, centenaires, sont même devenus des institutions, comme Ye Olde Cheshire Cheese, situé dans Fleet Street. Fréquenté par le Tout-Londres, il l’était déjà par Charles Dickens, alors jeune journaliste au « Daily News ». Le long de la Tamise, le choix est immense, mais mon préféré est le Dove, une taverne histo-rique où le poète James Thomson a composé « Rule Britannia » voici deux siècles. Aujourd’hui, c’est le quartier général des équipages de l’University Boat Race. On peut y admirer l’entraînement de leurs kayaks depuis la terrasse en brique, une bière London Pride à la main.

003 > NOTTING HILLA l’ouest de Londres, le charme et l’atmosphère de ce quartier convainquent tou-jours les amateurs de design peu fortunés du Portobello Road Market, l’un des marchés les plus connus du monde (mais un peu trop touristique), ou des puces de Petticoat Lane. Antiquités ou babioles, les stands succèdent aux pubs, les pâtisse-ries aux galeries d’art exhibant leurs façades déjantées. Il faut fouiller sans relâche sur les étals et dans les nombreuses boutiques (certaines installées depuis 1870) pour dénicher une éventuelle pièce rare. Un véritable paradis pour les chineurs.

006 > THE SHOPPINGOutre les quartiers bobos de South Bank, Shoreditch ou de Whitechapel, votre goût guidera vos pas vers le non moins turbu-lent quartier de SoHo. Vers Carneby Street, de nouveau à la mode, le look revival façon Beatles côtoie les créateurs du moment. Pour l’élégance et l’ambiance chic et calme, diri-gez-vous vers Kingly Court : cette très belle cour à ciel ouvert concentre une trentaine de belles enseignes pour décliner à souhait les décennies cultes. Vers Regent’s Street, un shopping plus traditionnel vous attend. Les boutiques sont si élégantes que l’on n’y ré-siste pas ! Ainsi, Liberty qui, dans de somp-tueuses boiseries, déploie ses mille petites fl eurs mondialement connues.

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005 > J.O. 2012 Nous ne sommes plus qu’à quelques semaines de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2012 (27 juillet-12 août), et des Jeux paralympiques (29 août-9 septembre), et la fi èvre monte au bord de la Tamise. Même si l’explosion du budget d’organisation en période d’austérité fait grincer les dents de certains Londoniens, l’excitation submerge le cœur de millions de Britanniques devant cet événement planétaire envié par tous les continents.