table des matières - unaids · a l’échelle planétaire, le vih/sida se situe parmi les 10...

71
Table des matières 6 Estimations mondiales de l’épidémie de VIH/SIDA fin 1997 7 Le VIH et le SIDA: situation mondiale 9 Orphelins 10 Evolution de l’épidémie, région par région 10 Afrique subsaharienne: l’épidémie se déplace vers le sud 12 Asie: des taux d’infection bas, mais une propagation rapide 14 Amérique latine et Caraïbes: la plupart des cas d’infection à VIH sont recensés dans les groupes marginalisés 15 Europe orientale: la consommation de drogues par injection, moteur de l’infection à VIH 18 Le SIDA recule dans les pays industrialisés 19 Afrique du Nord et Moyen-Orient: la grande inconnue 20 Comprendre l’épidémie 20 Il n’y a pas d’explication simple 23 Comprendre les comportements 24 Mieux suivre l’épidémie 26 La prévention est efficace 31 Prévention de la transmission du VIH par voie sexuelle parmi les jeunes 34 Consommation de drogues par injection et VIH 36 Rendre la prise de drogues plus sûre 40 Connaissance de son statut sérologique vis-à-vis du VIH 42 Le VIH et la mortalité 44 Espérance de vie 46 Les traitements réduisent les décès dus au SIDA dans les pays qui en ont les moyens 48 Transmission de la mère à l’enfant 48 Le dilemme de l’allaitement maternel 49 Des progrès encourageants en matière de prévention 51 Améliorer les estimations 51 Les estimations de 1994 52 1997: davantage de données produisent de meilleures estimations 55 Estimation du VIH et du SIDA à l’ère du traitement 56 Une image fluctuante 57 Utilisation des Fiches épidémiologiques afin d’améliorer la collecte de données 59 Annexe: Estimations et indicateurs relatifs à l’infection à VIH/SIDA, fin 1997 59 A propos des indicateurs spécifiques utilisés dans les tableaux 63 Tableaux Carte Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998 3

Upload: others

Post on 12-Aug-2020

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Table des matières

6 Estimations mondiales de l’épidémie de VIH/SIDA fin 1997

7 Le VIH et le SIDA: situation mondiale9 Orphelins

10 Evolution de l’épidémie, région par région10 Afrique subsaharienne: l’épidémie se déplace vers le sud12 Asie: des taux d’infection bas, mais une propagation rapide14 Amérique latine et Caraïbes: la plupart des cas d’infection à VIH

sont recensés dans les groupes marginalisés15 Europe orientale: la consommation de drogues par injection,

moteur de l’infection à VIH18 Le SIDA recule dans les pays industrialisés19 Afrique du Nord et Moyen-Orient: la grande inconnue

20 Comprendre l’épidémie20 Il n’y a pas d’explication simple23 Comprendre les comportements24 Mieux suivre l’épidémie

26 La prévention est efficace

31 Prévention de la transmission du VIH par voie sexuelle parmi les jeunes

34 Consommation de drogues par injection et VIH36 Rendre la prise de drogues plus sûre

40 Connaissance de son statut sérologique vis-à-vis du VIH

42 Le VIH et la mortalité44 Espérance de vie

46 Les traitements réduisent les décès dus au SIDA dans les pays qui en ont les moyens

48 Transmission de la mère à l’enfant48 Le dilemme de l’allaitement maternel49 Des progrès encourageants en matière de prévention

51 Améliorer les estimations51 Les estimations de 199452 1997: davantage de données produisent de meilleures estimations55 Estimation du VIH et du SIDA à l’ère du traitement56 Une image fluctuante57 Utilisation des Fiches épidémiologiques afin d’améliorer

la collecte de données

59 Annexe: Estimations et indicateurs relatifs à l’infection àVIH/SIDA, fin 1997

59 A propos des indicateurs spécifiques utilisés dans les tableaux63 Tableaux

Carte

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

3

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

5

Remerciements

La surveillance de l’épidémie mondiale d’infection à VIH, du SIDA et des MST est une activité menéeconjointement par l’ONUSIDA et l’OMS. La rédaction de ce rapport n’aurait pas été possible sans lesoutien et la contribution précieuse de nos collègues des programmes nationaux de lutte contre leSIDA partout dans le monde, et d’un grand nombre d’individus et d’organisations. Les personnescitées ci-après sont parmi celles qui ont soutenu ce travail depuis le début, et nous tenons à leurexprimer tout particulièrement notre gratitude:

Carlos Avila, Veronique Batter, Beena Varghese, Tim Brown, Laurence Charton,Pedro Chequer, Jim Chin, Monina Klevens, Karl Dehne, Paul Denning, GeoffGarnett, Simon Gregson, Françoise Hamers, Osamah Hamouda, Irena Klavs,Ryuichi Komatsu, Peter Lamptey, Lalit Nath, Denis Pigot, Karen Stanecki, SilviaTitan, Peter Way, Elizabeth Pisani, Lone Simonsen, John Stover, Daniel Tarantola,Tom Zhuwau

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

6

Nouveaux cas d’infection à VIH en 1997 Total 5,8 millionsAdultes 5,2 millions

Femmes 2,1 millionsEnfants de moins de 15 ans 590 000

Nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA Total 30,6 millionsAdultes 29,4 millions

Femmes 12,2 millionsEnfants de moins de 15 ans 1,1 million

Décès dus au SIDA en 1997 Total 2,3 millionsAdultes 1,8 million

Femmes 800 000Enfants de moins de 15 ans 460 000

Total des décès dus au SIDA Total 11,7 millionsdepuis le début de l’épidémie Adultes 9,0 millions

Femmes 3,9 millionsEnfants de moins de 15 ans 2,7 millions

Nombre total d’orphelins du SIDA depuis le début de l’épidémie* 8,2 millions

*Enfants qui, avant l'âge de 15 ans, ont perdu leur mère, ou leurs deux parents, à cause du SIDA.

Amérique du Sud& centrale1,3 million

Caraïbes310 000

Amérique du Nord860 000

Europeoccidentale

480 000Afrique du Nord& Moyen-Orient

210 000

Afriquesubsaharienne

21 millions

Asie du Sud& du Sud-Est5,8 millions

Asie de l’Est & Pacifique420 000

Europe orientale& Asie centrale

190 000

Australie& Nouvelle-Zélande

12 000

Adultes et enfants vivant avec le VIH/SIDA – total: 30,6 millions

Estimations mondiales de l’épidémie d’infection à VIH/SIDA, fin 1997

Le VIH et le SIDA: situation mondiale

Le VIH et le SIDA:situation mondiale

7

L e virus de l’immunodéficience humaine (VIH) gagne encore et toujours duterrain partout dans le monde. Il s’insinue dans des communautés jusqu’ici peu

touchées par l’épidémie et resserre son étau sur des régions où le SIDA est déjà laprincipale cause de mortalité chez l’adulte (on entend ici par adultes les personnesde 15 à 49 ans).

Selon les estimations du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA(ONUSIDA) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), une des organisationscoparrainant le programme commun, le nombre total de personnes infectées parle VIH – virus responsable du SIDA – était supérieur à 30 millions au début del’année 1998. De même 11,7 millions de personnes dans le monde avaient déjà étéemportées par la maladie à cette date. A moins d’un remède efficace ou d’unélargissement de l’accès aux traitements qui prolongent la vie, la plupart de ceuxqui vivent actuellement avec le VIH seront morts dans les 10 ans.

Ces morts ne seront pas les dernières. La situation s’aggravera encore. Le viruscontinue de se propager, et cause près de 16 000 nouveaux cas d’infection chaquejour. Rien qu’en 1997, cette progression s’est traduite par 5,8 millions de nouveauxcas d’infection; et pourtant on n’a jamais été aussi bien informé sur ce qui permeteffectivement de prévenir la propagation de l’épidémie.

Il se peut que l’action de prévention aille en s’intensifiant, à mesure que l’épidémieapparaîtra dans sa véritable gravité. Actuellement, alors même que dans la tranched’âge la plus sexuellement active (15 à 49 ans), 1 adulte sur 100 vit avec le VIH, ilsne sont que très peu à être au courant de leur séropositivité. Du fait que lespersonnes infectées peuvent vivre de nombreuses années sans présenter lemoindre symptôme, le virus peut se propager à bas bruit pendant longtemps. Dansplusieurs régions du monde, l’importance de l’épidémie a pu assez facilementéchapper aux dirigeants politiques, aux chefs religieux et communautaires,confrontés à d’autres problèmes pressants. Mais les cas de SIDA, et les décès dusau SIDA, sont en augmentation partout, et il y a peu de pays où il est encorepossible d’ignorer l’ampleur de la maladie. Quelque 2,3 millions de personnes sontmortes du SIDA en 1997. Un nombre à peu près égal de personnes infectées parle VIH ont développé un SIDA clinique. Dans certains endroits, le nombre desdécès chez l’adulte a plus que doublé à cause du SIDA, et dans beaucoupd’autres, le SIDA représente, pour ce groupe d’âge, la cause unique la plus impor-tante de décès (voir page 43). A l’échelle planétaire, le VIH/SIDA se situe parmi les 10 causes principales de mortalité, et, vu les taux actuels d’infection à VIH, ilpourrait bientôt venir se placer parmi les 5 premières, dépassant des causes aussibien établies que les maladies diarrhéiques.

Près de 600 000 enfants ont contracté l’infection à VIH en 1997; ils ont en majoritéété contaminés par leur mère avant ou pendant l’accouchement, ou par le biais del’allaitement au sein. A compter du début de l’épidémie, c’est-à-dire vers la fin desannées 70, le nombre d’enfants de moins de 15 ans qui ont vécu ou vivent avec leVIH atteint environ 3,8 millions – dont 2,7 millions sont déjà morts. Cependant,

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

8

grâce aux découvertes récentes qui permettent de mieux comprendre la trans-mission mère-enfant, et grâce également à la recherche pharmaceutique, on peutespérer voir diminuer le nombre de cas d’infection à VIH chez l’enfant, au moins làoù les femmes enceintes peuvent choisir de faire le test VIH (voir page 49).

Comme le montre l’encart placé à la fin du présent rapport, les cas d’infection àVIH sont concentrés dans les pays en développement, principalement dans lespays qui sont le moins en mesure d’offrir des soins aux personnes infectées. A direvrai, 89% des personnes séropositives vivent en Afrique subsaharienne et dans lespays en développement de l’Asie, zones qui ensemble représentent moins de 10%du Produit national brut (PNB) mondial.

L’encart en question reflète la progression de l’épidémie jusqu’à nos jours. Ce qu’ilne montre pas, ce sont les changements intervenus dans les schémas de propa-gation. Alors que certains pays enregistrent à peu près les mêmes taux (bas)d’infection à VIH depuis plusieurs années, d’autres, où la prévalence est du mêmeordre de grandeur à l’heure actuelle, connaissent une propagation rapide du virus.Ce sont ces derniers pays qui pourront le mieux envisager de prévenir la propa-gation de l’épidémie en agissant rapidement.

Figure 1: Pourcentage de hausse de la prévalence du VIHau niveau des pays entre 1994 et 1997

La Figure 1 montre la hausse de la prévalence exprimée en pourcentage, indépen-damment du nombre absolu de cas d’infection à VIH. Il est clair que les tauxd’infection augmentent rapidement dans la plupart des pays d’Asie, d’Europeorientale et d’Afrique australe. En Amérique latine, le tableau est plus nuancé, avecun accroissement rapide de la prévalence dans certains pays. Dans d’autresparties de l’Amérique latine et dans nombre de pays industrialisés, l’épidémierecule ou tend à se stabiliser. Tel est également le cas en Ouganda, l’un des toutpremiers pays à avoir connu une croissance épidémique de l’infection à VIH, en

Augmentation proportionnelleplus de 100% (27)de 10% à 100% (47)de 0,01% à 10% (18)sans augmentation (44)données nondisponibles en 1997 (36)

Le VIH et le SIDA: situation mondiale

9

Thaïlande, où des programmes actifs de prévention ont contenu la propagationrapide du virus, et dans certains pays d’Afrique de l’Ouest. Les nouveaux casd’infection sont néanmoins encore nombreux chaque année dans ces pays, mêmesi la situation s’y améliore dans bien des groupes.

Orphelins

Le VIH est souvent la cause d’une augmentation importante des décès chez lesadultes jeunes – à l’âge où l’on fonde une famille (voir page 64). Cela entraîne inévi-tablement une augmentation du nombre des orphelins. Dans les régions ruralesd’Afrique de l’Est, 4 de ces enfants sur 10 ont, à moins de 15 ans, perdu leur pèreou leur mère à cause du VIH/SIDA.

Comme l’indiquent les tableaux annexés à ce rapport (voir page 64), entre le débutde l’épidémie et le début de 1998, quelque 8,2 millions d’enfants de par le mondeont perdu leur mère, emportée par le SIDA. Beaucoup d’entre eux ont égalementperdu leur père. Plus de 90% de ces orphelins vivent en Afrique subsaharienne.Pour la seule année 1997, le VIH a fait environ 1,6 million d’orphelins.

Dans de nombreux pays les structures de la famille élargie ont permis jusqu’àprésent de gérer en partie la situation de crise générée par le nombre croissantd’orphelins. Cependant, l’urbanisation et les migrations de main-d’oeuvre, souventau-delà des frontières nationales, érodent ces structures. A mesure que le nombredes orphelins augmente et que le nombre de personnes qui peuvent s’en occupers’amenuise, les mécanismes traditionnels qui permettent de gérer la situationarrivent au point de rupture. Certains pays risquent d’atteindre beaucoup plusrapidement ce point de rupture; c’est le cas de la Thaïlande, où la famille nucléaireest de plus en plus la norme, et du Cambodge, où des décennies de guerre etd’agitation sociale ont déjà fait payer un lourd tribut aux structures familiales et auxmécanismes sociaux qui permettent de gérer les situations de crise. Ces deuxpays ont déjà la plus forte proportion d’orphelins du SIDA en Asie.

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

10

Afrique subsaharienne: l’épidémie se déplace vers le sud

Plus des deux tiers de toutes les personnes dans le monde qui sont infectéespar le VIH à l’heure actuelle – soit près de 21 millions d’hommes, de femmes etd’enfants – vivent en Afrique au sud du Sahara, et 83% au moins du total mondialdes décès dus au SIDA sont survenus dans cette région. Depuis le tout début del’épidémie, le VIH s’est principalement propagé en Afrique subsaharienne à traversles rapports sexuels entre hommes et femmes. En conséquence, les femmes sontplus durement touchées en Afrique, comme le montrent les tableaux en annexe,que dans les autres régions où, au départ, le virus s’est d’abord très rapidementpropagé chez les hommes par le biais des rapports homosexuels ou par le biais del’utilisation de drogues par injection. Quatre femmes séropositives sur cinq dans lemonde vivent en Afrique.

Une proportion encore plus élevée (environ 87%) du total mondial des enfantsvivant avec le VIH concerne l’Afrique. Il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement,le nombre de femmes en âge de procréer qui sont infectées par le VIH est plusélevé en Afrique qu’ailleurs. Deuxièmement, les femmes africaines ont en moyenneplus d’enfants que celles des autres continents; donc une seule mère infectée peuttransmettre le virus à un nombre d’enfants supérieur à la moyenne. Troisièmement,en Afrique, presque tous les enfants sont nourris au sein, et l’on estime qu’entre untiers et la moitié de tous les cas de transmission mère-enfant sont imputables àl’allaitement au sein. Enfin, dans les pays en développement, et notamment dansles pays d’Afrique, l’accès aux nouveaux médicaments qui réduisent le risque detransmission mère-enfant durant la période prénatale et périnatale est infinimentplus réduit que dans les pays industrialisés.

Dès le début des années 80, la présence du VIH a été constatée dans une bandegéographique s’étendant de l’Afrique de l’Ouest à l’Océan Indien. Les pays au norddu Sahara et les pays situés tout au sud du continent semblaient épargnés. En1987, l’épidémie apparaissait plus concentrée dans les régions où elle avaitd’abord éclaté, puis elle a progressivement gagné le sud. Dix ans après, en 1997,des cas d’infection à VIH avaient été enregistrés sur tout le continent.

En général, l’Afrique de l’Ouest a vu ses taux d’infection se stabiliser à des niveauxbeaucoup plus bas que ceux de l’Afrique australe et orientale, comme le montrentles tableaux en annexe. Toutefois, certains des pays les plus peuplés d’Afrique del’Ouest font exception à cette règle. En Côte d’Ivoire, troisième pays le plus peupléd’Afrique de l’Ouest, 1 adulte sur 10 vivrait déjà avec le VIH. Au Nigéria, la préva-lence estimée chez l’adulte est de 4,1%; ce pourcentage est relativement bas parrapport à ceux habituellement observés sur le continent, mais il touche unepopulation totale de 118 millions d’habitants (un cinquième de la populationd’Afrique subsaharienne), ce qui correspond à environ 2,2 millions de cas

L’évolution del’épidémie, région

par région

L’évolution de l’épidémie, région par région

11

d’infection chez les adultes. Et rien n’indique que les taux d’infection se soientstabilisés. Si la prévalence du VIH au Nigéria devait approcher les 20%, taux partrop couramment observé dans les pays d’Afrique australe, les chiffres devien-draient catastrophiques.

Aujourd’hui, c’est dans les pays du sud de l’Afrique que l’épidémie mondialed’infection à VIH sévit le plus durement. Le virus continue de s’y propager en dépitde taux d’infection déjà élevés. La Figure 2 illustre la montée récente des tauxd’infection dans la population générale en Afrique du Sud. Le scénario est le mêmedans les régions à haute prévalence et à prévalence relativement basse – unemontée en flèche en quatre ans seulement. On pense qu’au début de l’année 1998,il y avait 2,9 millions de Sud-Africains vivant avec le VIH, dont plus de 700 000auraient été infectés pendant la seule année 1997.

Figure 2: Prévalence du VIH chez les femmes enceintes danscertaines provinces d’Afrique du Sud, 1990-1997

Source: Department of Health, Afrique du Sud

D’autres pays de l’Afrique australe connaissent des taux d’infection encore plusélevés. Au Botswana, la proportion de la population adulte vivant avec le VIH adoublé au cours des cinq dernières années; en 1997, dans la grande agglomérationde Francistown, 43% des femmes enceintes présentaient un test VIH positif. Au Zimbabwe, 1 adulte sur 4 vivrait avec le VIH en 1997. A Harare, en 1995, le tauxde femmes enceintes infectées était déjà de 32%. A Beit Bridge, important pôlecommercial agricole, la prévalence du VIH chez les femmes enceintes, qui était de32% en 1995, atteignait 59% en 1996. Les taux d’infection étaient légèrement plusélevés dans les villes du Zimbabwe qu’en zone rurale, mais la différence n’était pasgrande. Dans un centre proche de la frontière sud-africaine, avec une fortepopulation de travailleurs migrants, 7 femmes sur 10 venant aux consultationsprénatales étaient positives au test VIH en 1995.

0

5

10

15

20

25

30

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997

Pré

vale

nce

du

VIH

(%)

Le Cap orientalEtat LibreGautengKwaZulu Natal

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

12

L’Ouganda a été le premier pays d’Afrique à réagir activement face à l’impactmassif du VIH/SIDA au niveau national. Le gouvernement a fait participer les chefsreligieux et traditionnels ainsi que d’autres secteurs de la société à un débaténergique qui a rassemblé les participants sur la nécessité de s’attaquer auproblème du VIH. Des programmes de prévention actifs ont été mis en place dansles écoles, avec pour objectif de contribuer à retarder le moment des premiersrapports sexuels et d’apprendre à négocier le recours à des pratiques sexuelles àmoindre risque. Des groupes communautaires ont été créés pour conseiller lespersonnes et les familles vivant avec le virus. Les efforts des pouvoirs publics et dupeuple ougandais semblent porter leurs fruits. Aux sites de surveillance, tant rurauxqu’urbains, les taux d’infection baissent. L’amélioration est particulièrement nettechez les plus jeunes, ce qui coïncide avec les résultats d’études du comportementmontrant que les jeunes adoptent aujourd’hui un comportement sexuel plus sûrque dix ans auparavant – premières expériences sexuelles plus tardives, moins departenaires, utilisation accrue du préservatif. Dans un pays voisin, la Tanzanie, onobserve également les premiers signes d’une baisse des taux d’infection chez lesjeunes dans les régions dotées de programmes de prévention actifs. Chez lesfemmes ayant entre 15 et 24 ans dans l’agglomération de Bukoba, la prévalence,qui était de 28% en 1987, n’était plus que de 11% en 1993. Dans les zones ruralesavoisinantes, la prévalence chez les femmes de ce même groupe d’âge, prochedes 10% en 1987, était descendue à 3% en 1996.

Asie: des taux d’infection bas, mais une propagation rapide

Le VIH est arrivé tard en Asie, mais il s’est propagé rapidement. Jusqu’à la fin des années 80, aucun pays de ce continent ne connaissait d’épidémiemajeure – l’Asie semblait pratiquement épargnée. Pourtant, dès 1992, bon nombrede pays – la Thaïlande en tête – se sont retrouvés confrontés à un nombre croissantde cas d’infection. En général, ces cas étaient essentiellement observés dans desgroupes tels que les usagers de drogues par injection et les professionnel(le)s dusexe, groupes dont on savait que leurs comportements les exposaient au risque.Aucun pays d’Asie n’a encore atteint les taux de prévalence courammentrencontrés en Afrique subsaharienne; toutefois, dès 1997, le VIH était solidementinstallé dans tout le continent asiatique. Les pays d’Asie du Sud-Est, sauf l’Indo-nésie, le Laos et les Philippines, sont comparativement les plus touchés, toutcomme l’Inde. Si la prévalence reste basse en Chine, ce pays enregistre lui aussiun nombre croissant de cas.

Seuls quelques pays de la région ont mis au point des systèmes perfectionnéspour suivre la propagation du virus. Par rapport à d’autres régions, les estimationsconcernant l’Asie doivent donc souvent être établies d’après des informationslimitées. Comme cette région regroupe plus de la moitié de la population mondiale,de faibles différences dans les taux peuvent correspondre à d’énormes différencesen ce qui concerne les chiffres absolus de personnes infectées.

En Chine, le gouvernement avait estimé qu’à la fin de l’année 1996 le nombre depersonnes vivant avec le VIH/SIDA atteignait les 200 000. On estime aujourd’hui

L’évolution de l’épidémie, région par région

13

que, début 1998, ce chiffre avait sans doute doublé. Deux épidémies majeures sonten marche actuellement dans le pays: l’une touche les usagers de drogues parinjection, dans les régions montagneuses du sud-ouest du pays. L’autre, plusrécente, fait actuellement surface au sein de la population hétérosexuelle, en parti-culier sur la côte Est, plus prospère, où la prostitution réapparaît à mesure que lefossé se creuse entre les riches et les pauvres. Les signes indicateurs de l’exis-tence de comportements à haut risque sont évidents: les taux de maladies sexuel-lement transmissibles (MST) ont monté en flèche ces dernières années, et rien nelaisse supposer que cette tendance va s’arrêter.

En Inde, les taux d’infection à VIH, inférieurs à 1% pour l’ensemble de la populationadulte, sont encore bas par rapport à ceux que l’on observe habituellement dansbon nombre de pays, bien qu’ils soient 10 fois supérieurs aux taux de la Chine. Lasurveillance est fragmentaire, mais à l’heure actuelle on estime à environ 4 millionsle nombre de personnes qui vivent avec le VIH en Inde; cela fait de l’Inde le paysau monde qui compte le plus grand nombre de personnes infectées par le VIH.

Les tests récemment effectués chez les femmes enceintes à Pondicherry montrentdes taux d’infection de l’ordre de 4%. Chez les chauffeurs routiers à Madras, enInde du Sud, la prévalence de l’infection à VIH a quadruplé entre 1995 et 1996,passant de 1,5% à 6,2% en un an. A Manipur, dans le nord-est du pays, l’épidémies’est rapidement propagée chez les hommes qui s’injectent de la drogue; certainsdispensaires spécialisés ont enregistré en 1996 des taux atteignant 73%.

Dans le reste de l’Asie du Sud, les informations sur l’infection à VIH sont limitées,mais il est clair que de nombreuses personnes ont des rapports sexuels nonprotégés avec des partenaires qui ne sont pas monogames. Une étude récenteportant sur les professionnel(le)s du sexe au Bangladesh a montré que 95%avaient contracté un herpès génital et que 60% avaient la syphilis.

Les taux d’infection à VIH restent bas dans plusieurs nations d’Asie du Sud et duSud-Est. Au Bangladesh, en Indonésie, au Laos, au Pakistan, aux Philippines et àSri Lanka, l’infection touche à ce jour moins d’un adulte sur 1000. Toutefois,d’autres pays de la région – notamment le Cambodge, le Myanmar, la Thaïlande etle Viet Nam – présentent des taux d’infection à VIH beaucoup plus élevés. Lesraisons de ces différences ne sont pas totalement élucidées. Rien ne garantit nonplus que la prévalence restera basse dans ces régions, où le virus ne s’est quemodestement propagé jusqu’à présent mais où les comportements à risque sontlargement répandus, notamment dans le cadre de la prostitution et, dans certainsendroits, de la consommation de drogues par injection.

La Thaïlande, où l’épidémie est sans doute la mieux documentée dans le mondeen développement, semble connaître une baisse des nouveaux cas d’infection, enparticulier chez les professionnelles du sexe et leurs clients (voir page 29).

Jusqu’à présent, la plupart des quelque 800 000 personnes vivant avec le VIH et leSIDA en Thaïlande, soit environ 2,3 % de la population adulte, font partie de l’unau moins de ces deux groupes, ou sont des usagers de drogues par injection. Labaisse des nouveaux cas d’infection est le résultat d’efforts de préventionsoutenus, visant à accroître l’usage du préservatif chez les hétérosexuels, à

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

14

dissuader les hommes d’avoir recours à des professionnelles du sexe, et à offriraux jeunes femmes une éducation plus poussée et de meilleures perspectives pourl’avenir, afin de leur éviter la prostitution. Le VIH semble encore se propager parmid’autres groupes dont le comportement les expose au risque d’infection, maisauxquels on a porté moins d’attention au cours des campagnes de prévention. Lestaux d’infection à VIH chez les usagers de drogues par injection se sont stabilisésà un niveau relativement élevé (autour de 40%), et une enquête dans le nord de laThaïlande auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommesa révélé une faible sensibilisation au SIDA et une utilisation peu fréquente dupréservatif.

Ailleurs en Asie du Sud-Est, le tableau est nuancé. C’est au Cambodge qu’il estle plus sombre: 1 femme enceinte sur 30, 1 soldat ou 1 policier sur 16 et près de 1 professionnelle du sexe sur 2 ont eu un résultat positif au test VIH dans le cadrede programmes de surveillance sentinelle. Si l’usage du préservatif s’est accrutrès rapidement (en moins de trois ans, les ventes mensuelles, parties de prati-quement zéro, ont atteint environ un million d’unités), le recours aux profession-nelles du sexe reste très courant: dans le cadre d’une enquête récente, troisquarts des personnes appartenant à l’armée ou à la police et deux cinquièmesdes étudiants masculins parmi les sujets interrogés ont déclaré avoir eu recours àdes prostituées au cours de l’année écoulée. On observe également une propa-gation rapide au Viet Nam et au Myanmar. Au Myanmar, le taux d’infection à VIHchez les professionnelles du sexe, qui était de 4% en 1992, dépassait 20% en1996, et près des deux tiers des consommateurs de drogues par injection sontinfectés. Dans six régions urbaines, on estime que 2,2% des femmes enceintessont infectées.

Comme le montrent les tableaux annexes, 6,4 millions de personnes environvivraient avec le VIH en Asie et dans le Pacifique – soit un peu plus du cinquièmedu total mondial. On s’attend à ce que cette proportion atteigne le quart du totalmondial d’ici la fin de l’an 2000. Environ 94 000 enfants vivent actuellement avecle VIH en Asie.

Amérique latine et Caraïbes: la plupart des casd’infection à VIH sont recensés dans les groupesmarginalisés

En Amérique latine, la situation est variable; en tout état de cause, presque tousles pays de ce continent notifient désormais des cas d’infection à VIH. Le schémade propagation du virus en Amérique latine est très similaire au schéma observédans les pays industrialisés. Les hommes qui ont des rapports sexuels nonprotégés avec d’autres hommes, et les usagers de drogues qui échangent desaiguilles ou des seringues, sont les foyers principaux de l’infection à VIH dansnombre de pays de la région. Des études effectuées au Mexique font penser quele taux d’infection à VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avecd’autres hommes atteindrait 30%. Entre 3% et 11% des usagers de drogues parinjection au Mexique sont infectés par le VIH; en Argentine et au Brésil, cepourcentage avoisinerait 50%.

L’évolution de l’épidémie, région par région

15

L’augmentation des taux d’infection chez les femmes montre que la transmissionhétérosexuelle prend néanmoins de l’importance. En 1986, au Brésil, 1 cas deSIDA sur 17 était une femme; aujourd’hui la proportion est de 1 sur 4 et un quartdes 550 000 adultes qui vivent actuellement avec le VIH dans ce pays sont desfemmes. Dans l’ensemble de la région, la proportion est d’environ 1 sur 5.

Dans certains endroits, il est manifeste que les cas d’infection augmentent au seindes couches les plus pauvres et les moins instruites de la population. Au Brésil, parexemple, les premiers cas de SIDA sont apparus surtout chez des personnes ayantsuivi des études secondaires ou universitaires; aujourd’hui, 60% des personnesvivant avec le SIDA n’ont jamais dépassé l’enseignement primaire.

On pense qu’au total 1,3 million de personnes environ vivent avec le VIH enAmérique latine et aux Caraïbes. La prévalence estimée du VIH est inférieure à 1 adulte sur 100 dans la presque totalité des 44 pays et territoires de la région.

La surveillance systématique est limitée. Du fait que le recours aux moyens decontraception est beaucoup plus fréquent en Amérique latine qu’en Afrique ouqu’en Asie, et que la proportion des femmes sexuellement actives qui tombentenceintes y est donc moindre, la prévalence du VIH chez les femmes enceintes estprobablement moins représentative des taux pour l’ensemble des femmes sexuel-lement actives que dans d’autres régions du monde en développement. Toutefois,ces taux de prévalence restent parmi les meilleurs indicateurs relatifs au VIH dansla population générale. Au Honduras, le taux d’infection à VIH chez les femmesenceintes a atteint 1%, et ce taux est supérieur à 3% à Porto Alegre, au Brésil. Lestaux sont nettement plus élevés aux Caraïbes. Dès 1993, en Haïti, 8% des femmesenceintes étaient infectées par le virus, et en 1996, un site de surveillance enRépublique dominicaine signalait la même prévalence.

Plusieurs pays d’Amérique latine s’efforcent de garantir des soins aux personnesvivant avec le VIH et le SIDA, en fournissant notamment des médicaments anti-rétroviraux qui prolongent la survie. L’accès aux soins, s’il est meilleur que dansd’autres régions du monde en développement, reste dans l’ensemble inégal.

Europe orientale: la consommation de droguespar injection, moteur de l’infection à VIH

Jusque vers le milieu des années 90, le plus grave de l’épidémie semblait avoirépargné la plupart des pays d’Europe orientale. Le dépistage de masse sur deséchantillons de sang prélevés chez des personnes adoptant des comportementsà risque révélait des taux d’infection très bas jusqu’en 1994. Au début de l’année1995, l’Europe orientale tout entière comptait environ 30 000 cas d’infection surune population totale de 450 millions de personnes. A l’époque, les casd’infection en Europe occidentale étaient plus de 15 fois plus nombreux, et ceuxde l’Afrique subsaharienne plus de 400 fois. Mais ces dernières années, le nombrede cas d’infection à VIH a été multiplié par 6 dans les anciens pays socialistesd’Europe orientale et d’Asie centrale. A la fin de l’année 1997, quelque 190 000adultes de la région vivaient avec une infection à VIH.

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

16

C’est en 1995 que les taux de prévalence régulièrement bas ont commencé àchanger dans plusieurs des pays de l’ancienne Union Soviétique. Le Bélarus, laFédération de Russie, la République de Moldova et l’Ukraine ont enregistré aucours des trois dernières années un accroissement sidérant de leurs tauxd’infection à VIH, imputable la plupart du temps à des pratiques à risque lorsd’injection de drogues. Il y a peut-être aujourd’hui, rien qu’en Ukraine, près dequatre fois plus de cas d’infection qu’il n’y en avait dans toute la régiond’Europe orientale ne fût-ce que trois ans auparavant.

L’Ukraine est le pays de la région le plus durement touché. Les cas d’infectionà VIH confirmés augmentent de façon inimaginable. En 1994, l’Ukraine nerecensait que 44 cas de séropositivité, à peu près comme en 1992 et 1993. Maisle nombre des cas diagnostiqués fut plus de 30 fois supérieur en 1995, et en1996 il dépassait 12 000. En 1997, 15 000 nouveaux cas d’infection ont étéenregistrés. Il ne s’agit là que des cas diagnostiqués au moyen du test VIH – lapartie émergée de l’iceberg. Le nombre réel de cas d’infection en 1994 étaitprobablement de l’ordre de 1500. Aujourd’hui, on estime le nombre depersonnes vivant avec le VIH (quelque 110 000) à plus de 70 fois ce qu’il était ily a seulement quatre ans.

La Fédération de Russie connaît une situation semblable. En 1994, 158personnes étaient positives au test VIH. Bon nombre d’hommes infectés àl’époque déclaraient avoir contracté leur infection par le biais de rapportssexuels avec d’autres hommes; deux cas seulement étaient recensés chez lesusagers de drogues par injection. A la fin de l’année 1997, on a constaté quel’épidémie avait véritablement explosé dans la Fédération de Russie, comme lemontre la Figure 3. Près de 4400 personnes étaient positives au test VIH en1997, presque 3 fois plus que l’année précédente.

Figure 3: Cas d’infection à VIH nouvellement diagnostiquésdans la Fédération de Russie, 1987-1997

Source: Centre russe sur le SIDA

24 47268

103 82 86 108 158 196

1546

4399

No

mb

re d

e no

uvel

les

infe

ctio

ns à

VIH

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

4000

4500

1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997

L’évolution de l’épidémie, région par région

17

Le VIH s’est principalement propagé chez les usagers de drogues par injection (voirpages 34-36). Quatre cas nouveaux d’infection sur cinq sont diagnostiqués dans cegroupe. Là encore, le nombre réel de cas est de loin plus élevé que ces chiffres ne lelaissent supposer. Selon les estimations, sur six personnes vivant avec le VIH dans laFédération de Russie, une seule aurait effectivement fait le test VIH confirmant saséropositivité; ce qui signifie qu’environ 40 000 personnes peut-être vivraient actuel-lement avec le VIH.

C’est par le biais des partenaires sexuels des consommateurs de drogues par injectionque le virus risque d’être transmis à la population générale. Dans certaines régionsd’Europe orientale, il semble que la communauté des usagers de drogues par injectioncompte également beaucoup de professionnelles du sexe, lesquelles auront égalementdes clients à l’extérieur de cette communauté. Sur un petit échantillon de 103 prosti-tuées arrêtées par la police dans les rues de la ville russe de Kaliningrad, par exemple,un tiers étaient connues comme usagères de drogues par injection vivant avec le VIH.La ville a signalé que sur cinq femmes soignées au centre régional de lutte contre leSIDA pour une maladie associée au VIH, quatre gagnaient leur vie en se prostituant.

Indubitablement, les signes avertisseurs d’une propagation massive du VIH par voiesexuelle sont présents dans nombre de régions d’Europe orientale. Si les tauxd’infection à VIH dans la population générale restent très bas, les résultats des testspratiqués sur les femmes enceintes, sur les donneurs de sang et sur d’autrespersonnes portent à croire que le virus s’installe de plus en plus au sein de la sociétédans son ensemble. Et les cas de maladies sexuellement transmissibles, en particulierla syphilis, ont considérablement augmenté, comme le montre la Figure 4. A la fin desannées 80, on n’enregistrait guère que 10 cas de syphilis chaque année pour 100 000personnes, environ; aujourd’hui, les taux correspondants se comptent en centaines. LaFédération de Russie, qui en 1987 connaissait des taux annuels inférieurs à 10 pour100 000, enregistrait dix ans plus tard plus de 260 cas pour 100 000 personnes.

Figure 4: Taux d’incidence annuelle des cas de syphilisnotifiés, au Bélarus, dans la Fédération de Russie,en République de Moldova, en Ukraine, 1976-1997

Source: Bureau régional OMS de l’Europe

0

50

100

150

200

250

300

1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997

Fédérationde Russie

BélarusRépubliquede Moldova

Ukraine

No

mb

re d

e ca

s p

our

100

000

hab

itan

ts

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

18

La hausse de nouveaux cas de maladies sexuellement transmissibles peut refléterune forte augmentation des rapports sexuels non protégés, une dégradation desservices anti-MST, ou les deux. Quoi qu’il en soit, cette hausse est indicatrice d’unrisque très réel de propagation rapide du VIH au sein de la population générale enEurope orientale.

Le SIDA recule dans les pays industrialisés

En général, les taux d’infection à VIH semblent baisser en Europe occidentale. Lesnouveaux cas d’infection apparaissent surtout chez les usagers de drogues parinjection dans les pays du sud du continent, en particulier en Grèce et au Portugal.Selon les estimations, 30 000 Européens occidentaux auraient contracté l’infectionà VIH en 1997. Les médicaments antirétroviraux donnés aux femmes pendant lagrossesse ainsi que les solutions sûres offertes pour remplacer l’allaitement au sein(voir page 49) ont permis de maintenir un taux faible de transmission mère-enfant– on estime le nombre d’enfants de moins de 15 ans infectés par le VIH en 1997 àmoins de 500.

L’Amérique du Nord a estimé à environ 44 000 le nombre de nouveaux casd’infection en 1997, dont près de la moitié chez les usagers de drogues parinjection. Comme en Europe occidentale, les cas de transmission mère-enfant ontété rares (moins de 500 nouveaux cas).

En général, les pays industrialisés se concentrent sur le suivi des cas de SIDAplutôt que sur la surveillance du VIH. Alors que les cas d’infection à VIH continuentd’augmenter dans les pays en développement, les cas de SIDA dans nombre depays industrialisés diminuent, comme l’indique la Figure 5, qui présente desdonnées provenant d’Europe occidentale.

Figure 5: Nouveaux cas de SIDA en Europe occidentale,1986-1997

Source: Centre européen de surveillance épidémiologique du SIDA (CESES), France

0

5000

10 000

15 000

20 000

25 000

1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997

L’évolution de l’épidémie, région par région

19

En Europe occidentale, le nombre des nouveaux cas de SIDA (corrigé pour desretards de notification) a chuté de 23 954 en 1995 à 14 874 en 1997 – soit unebaisse de 38%. Cette baisse des cas de SIDA s’explique en partie par les mesuresde prévention prises depuis la fin des années 80 par les communautéshomosexuelles, et par une hausse régulière de la proportion de jeunes utilisant lepréservatif, d’où une baisse du nombre de personnes infectées par le VIH. Enraison du temps assez long qui s’écoule entre l’infection par le VIH et l’apparitiondes symptômes du SIDA, le changement de comportement instauré à la fin desannées 80 ne se reflète qu’à l’heure actuelle dans une réduction des nouveaux casde SIDA. Mais ce retournement de situation est probablement dû surtout auxnouveaux traitements antirétroviraux qui retardent l’évolution vers le SIDA et quiprolongent la vie des personnes vivant avec le VIH (voir page 46).

Aux Etats-Unis, les rapports sur les cas de SIDA indiquent que la toute premièrebaisse du nombre annuel de nouveaux cas – 6% – est apparue en 1996; uneréduction encore plus importante était attendue en 1997. L’amélioration la plusimportante – une baisse de 11% – a été observée chez les homosexuelsmasculins. Toutefois, dans certaines couches défavorisées de la société, le nombredes cas de SIDA continue d’augmenter. Dans la communauté hispanique, il y a euen une année chez les hommes et chez les femmes un accroissement du nombrede cas de respectivement 13% et 5%. Chez les Afro-Américains, on a constaté en1996 une augmentation des nouveaux cas de SIDA de 19% chez les hommeshétérosexuels et de 12% chez les femmes hétérosexuelles. Ces augmentationssont en partie dues au fait que ces communautés peuvent avoir du mal à accéderaux nouveaux – et coûteux – médicaments qui retardent l’apparition du SIDA. Uneautre explication est qu’au sein de ces minorités, où la transmission du VIH estsouvent imputable aux rapports hétérosexuels et à l’injection de drogues, les initia-tives de prévention ont eu moins d’effet que dans la communauté homosexuelle,laquelle est généralement bien organisée et a un niveau d’instruction plutôt élevé.

Afrique du Nord et Moyen-Orient:la grande inconnue

On en sait moins sur les taux d’infection à VIH en Afrique du Nord ou au Moyen-Orientque pour les autres parties du monde. Certains pays, en particulier ceux qui ont unnombre important de travailleurs immigrés, procèdent à des opérations massives dedépistage du virus, mais aucun n’estime à plus d’un adulte sur 100 la proportion depersonnes infectées. Dans ces pays, l’estimation du nombre de personnes vivant avecle VIH serait légèrement supérieure à 200 000, soit moins de 1% du total mondial.

Les comportements à risque existent pourtant. Au moins un pays de cette régiona mis en route un programme destiné à réduire les pratiques à risque d’injection dedrogues. Les attitudes généralement conservatrices au Moyen-Orient et en Afriquedu Nord – tant au niveau social qu’au niveau politique – empêchent souvent lespouvoirs publics de s’attaquer de façon directe à la question des comportementsà risque. Toutefois, dans certains pays de la région, les pouvoirs publics ontaccordé une marge de manoeuvre aux organisations communautaires et non-gouvernementales, afin qu’elles aident les prostitué(e)s (et d’autres personnesadoptant un comportement à risque) à se protéger contre le VIH.

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

Comprendrel’épidémie

20

Il n’y a pas d’explication simple

Depuis que le VIH a commencé à envahir le monde, on a tenté d’expliquerpourquoi certains pays paient à ce virus un tribut plus lourd que d’autres. Voyantque la plupart des pays du monde les plus durement touchés sont parmi les pluspauvres, on a été tenté de dire, par exemple, que «le SIDA est une maladie de lapauvreté». Et comme bon nombre des populations les plus durement touchéessont également parmi les moins instruites, on a été tenté de dire que «le SIDA estune maladie de l’ignorance».

Au niveau mondial, ce sont certainement les plus pauvres et les moins instruits quisont le plus touchés par l’épidémie; mais le VIH s’est propagé dans diversesparties du monde de différentes manières et par l’intermédiaire de groupes depopulation différents. Dans des pays pourtant voisins, l’épidémie a souvent unephysionomie différente. Et, même au sein d’une nation, le VIH peut s’attaquer à desgroupes de population différents ou à des zones géographiques différentes, selondes modalités dissemblables, modalités qui peuvent elles-mêmes évoluer au fil dutemps.

Une analyse poussée du lien entre instruction et VIH illustre les dangers que peutentraîner le recours à des conclusions simplistes sur les déterminants de l’épi-démie. Des liens qui peuvent apparaître clairement au niveau mondial prendrontune allure tout autre au niveau régional, et deviendront encore plus complexes aucours du temps si on les analyse en un seul et même endroit.

On peut raisonnablement avancer que les gens ayant un certain niveau d’ins-truction ont un meilleur accès à l’information sur le VIH, sur ses modes de trans-mission, et sur les moyens de prévention. Ces mêmes individus ont plus dechances d’avoir un travail mieux rémunéré, et peuvent s’offrir les biens et servicesqui leur permettront de mettre en application ce qu’ils savent sur le SIDA. Si nousprenons le taux d’alphabétisation comme indicateur du niveau d’instruction d’unpays, nous pouvons nous attendre à constater que les pays où le pourcentage degens alphabétisés est élevé ont un faible taux d’infection à VIH. Et de fait, si nouscomparons taux d’alphabétisation et taux d’infection à VIH pour les 161 pays oùces deux types de données existent, on observera précisément une corrélationstatistiquement significative de ce type (voir Figure 6).

Mais si nous prenons la région du monde la plus durement touchée par le VIH –l’Afrique subsaharienne – on observera tout autre chose. Dans les 44 pays de larégion pour lesquels les chiffres existent, l’analyse révèle également un lien entre VIHet alphabétisation, mais cette fois en sens inverse: comme le montre la Figure 7, lespays de la région qui ont les taux d’infection à VIH les plus élevés sont égalementceux où les hommes et les femmes sont les plus instruits.

Comprendre l’épidémie

21

Dans cette région comme dans toutes les autres, les individus qui ont atteint uncertain niveau d’instruction sont probablement mieux informés des dangers du VIHet ont des revenus disponibles supérieurs à ceux des illettrés. Pourquoi les chiffresdonnent-ils alors à penser que ces mêmes individus sont plus susceptibles d’êtreinfectés par le VIH? Il y a plusieurs explications possibles. Il se peut que leschangements sociaux qui accompagnent une scolarité plus poussée soientassociés à des comportements de nature à accroître le risque d’infection à VIH.Cela est peut-être tout particulièrement vrai dans le cas des femmes: celle qui n’apas d’instruction aura peut-être beaucoup moins de mobilité sociale et seraexposée à un éventail de contacts sociaux et sexuels beaucoup plus restreint.

Une autre explication plausible est que les personnes instruites, qui peuventgagner plus, emploieront leurs ressources à financer des comportements qui lesexposent au risque d’infection. S’il est vrai qu’un homme riche a davantage qu’un

0

5

10

15

20

25

30

0 20 40 60 80 100Taux d’alphabétisation (%)

Pré

vale

nce

du

VIH

(%)

0

5

10

15

20

25

30

0 10 20 30 40 50Taux d’alphabétisation (%)

Pré

vale

nce

du

VIH

(%)

Figure 6: Lien entre VIH et alphabétisation, ensemble des pays

Figure 7: Lien entre VIH et alphabétisation, Afrique subsaharienne

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

22

pauvre les moyens de s’acheter un préservatif, il a également davantage lesmoyens d’inviter un(e) éventuel(le) partenaire dans une boîte de nuit, d’entretenir uncertain nombre d’épouses ou de fréquenter les prostituées. Et là où les hommesont tendance à avoir au moins quelques partenaires d’un niveau social et d’ins-truction similaire au leur, des taux plus élevés d’infection à VIH chez les hommesinstruits entraîneront une prévalence du VIH plus élevée chez les femmes instruites.Ainsi, durant les premiers stades de l’épidémie, lorsque l’information sur lesdangers du rapport sexuel non protégé est rare, l’instruction peut conférer undésavantage plutôt qu’une protection.

Il ne s’agit pas pour un instant de laisser entendre ici que diminuer les ressourcesconsacrées à l’instruction contribuerait à réduire la transmission du VIH. En réalité,si nous répartissons les chiffres par âge, nous obtenons un scénario très différent.Des études portant sur un nombre important de femmes enceintes dans diverscentres urbains en Zambie montrent qu’en règle générale les citadines qui ont suiviune scolarité plus longue risquent davantage d’être infectées par le VIH que cellesqui n’ont guère fait d’études ou n’en ont pas fait du tout. Mais si nous étudions lesdifférents groupes d’âge, nous constaterons que ce schéma est bien plus marquéchez les femmes d’un certain âge que chez les femmes plus jeunes. Comme lemontre la Figure 8, aux approches de la trentaine, les femmes les plus instruitessont deux fois plus susceptibles d’être infectées que les moins instruites. Maischez les femmes de dix ans leurs cadettes, cette différence est négligeable.

Pourquoi ce changement au cours du temps ? Les femmes d’un certain âge aurontplus probablement été infectées dans les premières années de l’épidémie,lorsqu’on savait peu de choses sur le VIH. Et là où il n’y a pas d’informationconcernant le VIH, une scolarité plus poussée ne change rien. Toutefois, aumoment où les plus jeunes sont devenues sexuellement actives, on disposait debeaucoup plus de renseignements. Il est bien sûr possible que dans le groupe desplus jeunes, le fait d’avoir plus d’instruction ne se soit pas encore converti en cesavantages matériels qui donnent aux gens les moyens nécessaires à l’adoption decomportements plus risqués. Mais les données de la Figure 8 confirment lescénario observé dans d’autres pays, à savoir que les plus jeunes se protègentmieux.

Plus nous acquérons de connaissances sur la façon dont le VIH s’infiltre dans lescommunautés, plus nous comprenons que les liens entre le VIH et les autresphénomènes sociaux et économiques sont rarement simples. Les analyses quipermettent de tirer des conclusions générales sur les liens observés à l’échellemondiale peuvent servir à attirer l’attention sur des facteurs généraux – tels quel’instruction, la croissance économique ou l’égalité entre les hommes et lesfemmes – qui ont beaucoup d’influence sur la propagation du VIH. Mais il ne fautpas perdre de vue que les analyses au niveau mondial peuvent masquer des diffé-rences importantes entre régions, pays et communautés, différences qui confèrentà l’épidémie sa physionomie morcelée.

Comprendre l’épidémie

23

Figure 8: Taux d’infection à VIH chez les femmes enceintes,par âge et par années de scolarité, Zambie, 1994

Source: K. Fylkesnes et al. AIDS 1997, 11: 339-345

Comprendre les comportements

Il est évident que l’épidémie de VIH progresse différemment dans des situationsdifférentes. Elle est soumise à des comportements individuels qui mettent lespersonnes en danger d’être infectées, et ces comportements peuvent, à leur tour,être influencés par la pauvreté, par des relations inégalitaires entre les hommes etles femmes ou entre les personnes âgées et les personnes plus jeunes, ou par desnormes culturelles et religieuses qui laissent peu de possibilités aux individus decontrôler leur exposition au virus. Les situations sociales, économiques et cultu-relles qui créent ce genre de vulnérabilité à l’infection à VIH n’ont pas été suffi-samment étudiées ni expliquées. Le plus surprenant, c’est que dans de nombreuxpays il n’y a pratiquement aucune information sur les comportements fonda-mentaux relatifs au sexe ou à la consommation de drogues, ni sur les modèles deréseaux sexuels qui déterminent la diffusion du virus à travers une population.

De nombreux pays ont établi des systèmes de surveillance afin de suivre la propa-gation du VIH au sein de leur population – systèmes que les pays de l’Afrique subsa-harienne ont été parmi les premiers à développer. Mais beaucoup moins nombreuxsont ceux qui ont collecté des informations sur les comportements relatifs au sexeet à la consommation de drogues, éléments qui sont au coeur de la propagation duVIH. Etant donné que ces comportements précèdent l’infection, les informations àleur sujet peuvent constituer un système d’alerte précoce. Des données de ce genresur les comportements peuvent indiquer le degré de vulnérabilité d’une commu-nauté au VIH; ces informations permettent d’identifier les groupes particulièrementvulnérables et peuvent identifier avec précision les comportements à risque quimenacent d’accélérer la propagation du virus. Collectées au cours du temps, ellespeuvent également indiquer l’évolution des comportements à risque et de la

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

0-4 7 8+Durée de la scolarisation (années)

Pré

vale

nce

du

VIH

(%)

De 25 à 29 ansDe 15 à 19 ans

5-6

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

24

vulnérabilité, validant ainsi les approches préventives existantes, ou suggérant leschangements qui devraient survenir pour assurer un meilleur impact.

Les données relatives aux comportements peuvent être particulièrement crucialeslors des premières étapes de l’épidémie, lorsque le virus se répand surtout parmiles individus qui ont des conduites bien définies, telles qu’injection de drogues oucommerce du sexe. Seules des informations sur les comportements peuventidentifier les liens entre ces individus et la population en général, liens qui, s’ils sontidentifiés suffisamment tôt, peuvent suggérer des façons pratiques de prévenir unepropagation générale de l’épidémie.

Mieux suivre l’épidémie

Une meilleure surveillance des comportements représente une composante impor-tante du suivi de l’épidémie, en contribuant à prévoir les tendances, à planifier lesmodifications nécessaires et à enregistrer les succès et les échecs. Mais c’est enconjonction avec une meilleure surveillance de la propagation du virus lui-mêmeque la surveillance des comportements sera la plus efficace.

Les systèmes de surveillance actuellement utilisés deviennent parfois inadaptés àl’évolution de l’épidémie et incapables de fournir les données dont les pays ontbesoin. Cela est dû en partie à la nature particulière de l’infection à VIH, qui met enmoyenne plusieurs années pour entraîner une maladie symptomatique, mais quipeut tuer les individus à n’importe quel moment, que ce soit quelques années àpeine ou plus de dix ans après l’infection. Le pourcentage de la population vivantavec le VIH à un moment donné – le taux de prévalence – reflète donc aussi bienles individus qui viennent d’être infectés que ceux qui ont été infectés à un momentquelconque dans les dix dernières années ou même avant.

Les données relatives aux comportements peuvent aider à expliquer ce genre dedonnées de sérosurveillance, ainsi que l’illustrent les informations présentéespages 27-29. Mais il n’empêche que de tels taux de prévalence sont difficiles àinterpréter et sont lents à refléter les changements dans le schéma des nouvellesinfections. Lors des premières étapes de l’infection, lorsque les infections danschaque groupe d’âge augmentent simultanément et que peu de gens infectés parle VIH sont déjà décédés, les informations sur la prévalence «tous âges confondus»sont utiles pour suivre l’épidémie. Mais quand l’épidémie évolue et que le nombrede gens rejoignant la population des personnes infectées par le VIH (en attrapantle virus) est de plus en plus contrebalancé par le nombre de personnes qui sortentde cette population (en mourant du SIDA), la prévalence «tous âges confondus»devient un indicateur moins utile.

A cause de ces difficultés inhérentes, il est utile d’effectuer des changements dansla façon dont les données sur la sérosurveillance sont collectées, particulièrementlorsque l’on suit une épidémie déjà avancée. Par exemple, concentrer lesressources sur une meilleure surveillance des adolescents et des jeunes au débutde la vingtaine (qui, s’ils sont séropositifs, risquent d’avoir été infectés récemment),peut donner une meilleure image des tendances de l’incidence du VIH. En outre,

Comprendre l’épidémie

25

au lieu d’éparpiller des ressources limitées (par exemple en testant régulièrementet anonymement des échantillons de sang prélevés chez toutes les femmesenceintes, même quand l’infection de la population en général est à peinedécelable), il serait plus utile pour les pays de se concentrer sur la recherche duvirus dans les groupes à plus grand risque ou plus vulnérables vis-à-vis du VIH. Letype de surveillance nécessaire sera évidemment dicté par le scénario général del’infection dans le pays. Des données sur les comportements aideront à identifierces groupes, à signaler les changements possibles à l’intérieur de ces groupes, età mettre en lumière les liens potentiels entre ces groupes et les autres segmentsde la population.

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

26

Pendant de nombreuses années, l’infection par le VIH est restée uneépidémie silencieuse. Même si des millions de personnes étaient infectées par levirus, peu d’entre elles montraient des signes extérieurs de maladie. Mais à mesureque l’épidémie avance dans de nombreuses parties du monde, ses effetsdeviennent plus visibles. Les individus développent des maladies associées auSIDA en nombre toujours plus grand. Pour cette raison, les communautéss’inquiètent de plus en plus des soins à fournir aux personnes touchées par lamaladie. Mais au fur et à mesure que les horribles conséquences de l’épidémiedeviennent visibles, un mouvement croissant se développe également pourempêcher qu’elle ne s’étende davantage.

Même dans les endroits où l’épidémie est moins visible, des campagnes deprévention bien conçues et soigneusement axées ont réussi à arrêter ou renverserles tendances du VIH. Les meilleures campagnes de prévention agissent àplusieurs niveaux à la fois: meilleure connaissance du VIH et des façons de l’éviter;création d’un environnement dans lequel il est possible de discuter de comporte-ments sexuels ou de consommation de drogues à moindre risque et d’agir enconséquence; prestation de services tels que tests de dépistage du VIH, traitementdes autres maladies sexuellement transmissibles (qui, si elles ne sont passoignées, augmentent considérablement le risque de transmission du VIH), accèsà des préservatifs peu coûteux et à du matériel d’injection de drogues propre;soutien enfin à l’acquisition des compétences requises pour se protéger etprotéger ses partenaires. Des changements structurels peuvent également aider enresponsabilisant les personnes et en réduisant leur vulnérabilité. Des changementsdans les lois, dans les pratiques d’emploi et même dans les politiques écono-miques peuvent créer un environnement dans lequel les personnes pourront plusfacilement réduire ou contrôler leur exposition au VIH, bien qu’il soit difficile dedémontrer l’existence d’un lien direct entre de tels changements et les tauxd’infection par le VIH.

Les programmes destinés à prévenir la propagation du VIH sont plus efficaces en tantqu’ensemble de mesures, chaque initiative renforçant les autres. Il est presque impos-sible, en conséquence, d’attribuer un changement de comportement ou des tauxfaibles ou réduits d’infection par le VIH et d’atteinte par d’autres maladies sexuellementtransmissibles à un élément isolé d’une campagne de prévention. Une surveillanceattentive à la fois de la prévalence du VIH et des comportements qui favorisent sapropagation peut cependant indiquer si de telles campagnes ont eu un impact collectif.

Effectivement, les preuves disponibles démontrent que la prévention est efficace.En Afrique de l’Ouest, au Sénégal par exemple, la réponse à la menace du VIH aété rapide, bien organisée et complète. Les dirigeants politiques ont pris l’initiative,dès le début, de discuter des dangers que le VIH présentait pour le pays et ontcherché le soutien des groupes religieux ou autres dans la communauté pour lesactivités de prévention. L’éducation sexuelle a été intégrée aux programmes desécoles primaires et secondaires; le traitement des maladies sexuellement trans-missibles a été largement facilité; l’utilisation de préservatifs a été activement et

La prévention estefficace

La prévention est efficace

27

largement encouragée de toutes les façons. L’effet net de cette action précoce aété de maintenir la prévalence du VIH à un taux constamment bas. Alors quel’infection à VIH augmentait rapidement dans d’autres sites urbains d’Afrique del’Ouest, le taux d’infection dans la capitale sénégalaise, Dakar, semble être restéinferieur à 2%, comme le montre la Figure 9.

Figure 9: Prévalence du VIH chez les femmes enceintes,Dakar, Sénégal, 1989-1996

Source: Programme national de lutte contre le SIDA, Sénégal

Les enquêtes sur les comportements ont démontré que ce faible taux d’infectionpar le VIH n’est pas le produit d’une société abstinente – 43% des hommes entre15 et 24 ans ont déclaré avoir eu des partenaires sexuels occasionnels pendant les12 derniers mois, ainsi que 15% des femmes du même groupe d’âge. Il reflèteplutôt un taux élevé d’utilisation des préservatifs. Dans les mêmes groupes d’âge,plus de 60% des hommes et 40% des femmes ont dit avoir utilisé un préservatifavec leur dernier partenaire sexuel occasionnel. Cela est légèrement inférieur autaux rapporté dans une récente enquête urbaine en Ouganda, mais peut êtrecomparé aux 15% observés chez les hommes au Mexique et aux 21% observésau Zimbabwe, par exemple.

Ainsi, selon leurs propres dires, les jeunes du Sénégal n’ont pas moins derapports sexuels, il ont seulement des rapports sexuels plus sûrs. Mais peut-êtredisent-ils utiliser beaucoup de préservatifs parce qu’ils savent que c’est ce quel’on attend d’eux? Les chiffres de distribution des préservatifs infirment cettehypothèse: la distribution est passée de 800 000 en 1988 à plus de 7 millions en1997. Une utilisation plus importante des préservatifs devrait avoir un impactrapide sur les maladies sexuelles transmissibles autres que le SIDA (l’impact surla transmission du VIH est plus long à survenir, parce que les taux de prévalencedu VIH continuent de refléter les infections contractées pendant les dix dernièresannées). La Figure 10 reflète ce type de baisse des MST chez les professionnellesdu sexe à Dakar.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996

Pré

vale

nce

du

VIH

(%)

VIH-1VIH-2

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

28

Figure 10: Prévalence des maladies sexuellement transmissibles parmi les professionnelles du sexe, Dakar, Sénégal, 1991 et 1996

Source: Programme national de lutte contre le SIDA, Sénégal

Le Sénégal, en agissant rapidement et de façon étendue, a pu contenir le VIH dèsle début. Un mot d’avertissement s’impose cependant: des études récentesmontrent que les comportements à risque parmi les professionnelles du sexepourraient être en augmentation. Il faut toujours rester vigilant face au VIH. Pourréussir, les efforts de prévention doivent être soutenus à long terme.

Le travail de prévention peut-il être efficace une fois que l’épidémie est dans unephase de croissance rapide? Le témoignage de la Thaïlande suggère que c’estpossible. Le VIH est arrivé en Thaïlande plus tard que dans de nombreuses nationsafricaines, mais lorsqu’il est arrivé, il a commencé à se propager à une vitesseexplosive. En 1988, les taux d’infection parmi les consommateurs de drogues parinjection de Bangkok sont passés de presque rien à 30% en six mois. Le Ministèrede la santé publique a rapidement mis en place un système sentinelle national desérosurveillance du VIH. Ce système a également révélé un accroissement drama-tique du VIH chez les professionnelles du sexe, en particulier dans le nord relati-vement pauvre du pays. En 1989, 44% des professionnelles du sexe dans la villede Chiang Mai, au nord du pays, étaient infectées.

Alarmées, les autorités thaïlandaises ont effectué une enquête nationale portant surles comportements sexuels et ont constaté que de nombreux hommes avaient desrelations sexuelles hors mariage, principalement avec des professionnelles dusexe. Les résultats de cette enquête ont été largement diffusés; les fonctionnaireset le public ont été sensibilisés au fait que la Thaïlande pourrait bien se trouverconfrontée à une dramatique épidémie de SIDA. Bien que la prostitution soitofficiellement illégale en Thaïlande, l’Etat a travaillé afin d’établir des partenariatsavec les propriétaires de maisons de passe pour traiter le problème. Avec lesoutien du gouvernement, les propriétaires de ces maisons et les professionnellesdu sexe ont commencé à mettre en vigueur une politique visant à utiliser lespréservatifs à 100% dans les maisons de passe – à l’évidence, un foyer d’infectionpour la Thaïlande – en espérant y réduire la transmission du VIH. Parallèlement, les

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

Trichomonas vaginalis Chlamydia trachomatis Neisseria gonorrhoeae Syphilis

Pré

vale

nce

des

MS

T (%

)

19911996

La prévention est efficace

29

campagnes des médias ont valorisé le respect des femmes et dissuadé leshommes d’avoir recours à des professionnelles du sexe, et de meilleures opportu-nités en matière d’éducation et de formation ont été offertes aux jeunes femmesafin d’empêcher leur entrée dans le commerce du sexe.

Des campagnes d’information et de prévention énergiques, combinées à lapolitique du préservatif à 100%, semblent avoir eu un effet tant sur les compor-tements à risque que sur la propagation du virus. Chaque année, des hommesde 21 ans provenant de la Thaïlande entière sont tirés au sort pour s’engagerdans l’armée. Depuis plusieurs années ils ont été testés anonymement afin desavoir s’ils étaient porteurs du VIH et ont participé à des enquêtes sur lescomportements sexuels et les comportements à risque. Les changements decomportement rapportés ces dernières années par des groupes successifsd’hommes jeunes suggèrent que les campagnes de prévention réussissent, aumoins pour ce groupe d’âge sexuellement très actif. Ainsi que le montre laFigure 11, en 1995 moins d’hommes jeunes fréquentaient les maisons depasse, et beaucoup plus utilisaient des préservatifs avec les professionnellesdu sexe que quatre ans plus tôt. Ces changements de comportement se sonttraduits par une diminution marquée des MST. Etant donné que les hommesthaïlandais deviennent sexuellement actifs vers 18 ans en moyenne, l’infectionpar le VIH peut refléter un comportement à risque survenu trois ou quatre ansavant l’enquête. On peut donc s’attendre à ce qu’une chute de la prévalence duVIH ne survienne que quelques années après la diminution des conduites àrisque.

Figure 11: Comportement sexuel, MST et VIH chez leshommes de 21 ans, au nord de la Thaïlande,1991-1995

Source: Nelson et al, New England Journal of Medicine, 1996:297-303.

0

10

20

30

40

50

60

1991 1993 1995

Po

urce

ntag

e

fréquentation d’une professionnelledu sexe dans le courant de l'année écouléepas d’utilisation du préservatif lors du derniercontact de ce typeantécédents de MSTprésence du VIH

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

30

En Thaïlande et au Sénégal, des campagnes massives d’information et deprévention destinées à l’ensemble de la population ont contribué à maîtriser lapropagation du VIH. Ailleurs, des campagnes de prévention axées sur les change-ments de pratiques sexuelles au sein de communautés dont le comportement lesprédisposaient particulièrement à contracter ou à transmettre le VIH ont fait lapreuve de leur efficacité.

Au Népal, par exemple, une vigoureuse campagne destinée à informer les chauf-feurs de camions et les professionnelles du sexe sur les risques que présentent lesrapports non protégés, campagne jointe à la distribution de préservatifs à despoints bien choisis le long des routes, a permis de limiter les comportements àrisque chez les prostituées et chez les transporteurs qui constituaient le plus clairde leur clientèle. Dans les zones où la campagne de prévention a été déclenchée,l’utilisation de préservatifs par les professionnelles du sexe et leurs clients àpresque doublé, pour atteindre 61%, entre 1994 et 1996. Parmi les profession-nelles du sexe dans les zones sans campagne de prévention, l’utilisation dupréservatif a en fait diminué pendant la même période.

Dans de nombreux pays industrialisés, les activités de prévention destinées auxhommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes ont égalementréussi. Une étude sur les hommes bisexuels et homosexuels de la capitaleanglaise, Londres, a enregistré que vers le milieu des années 90, près de 9 hommes sur 10 utilisaient un préservatif la première fois qu’ils avaient un rapportanal avec un autre homme, ce chiffre étant de moins de 1 sur 10 dans la décennieprécédente.

En Suisse, les hommes et les femmes n’ont pas diminué le nombre de leurs parte-naires sexuels en réponse au VIH. Mais une campagne à grande visibilité intitulée«Stop SIDA» a contribué à convaincre les individus d’avoir des relations sexuellesà moindre risque. L’utilisation de préservatifs a considérablement augmenté, etcela est particulièrement vrai pour les groupes d’âge les plus jeunes. Parmi lespersonnes de moins de 30 ans, l’usage régulier d’un préservatif avec les parte-naires occasionnels est passé de 8% avant le début de la campagne à 56% aumilieu des années 90. Les jeunes ont également retardé l’âge du premier rapportsexuel.

Prévention de la transmission du VIH par voie sexuelleparmi les jeunes

31

Dans les pays où la prévalence du VIH est élevée, les jeunes deviennent vulné-rables à une transmission du VIH par voie sexuelle dès qu’ils commencent à avoirdes relations sexuelles, parce que le réservoir de partenaires potentiels est souventdéjà largement infecté. Cela est vrai aussi bien pour les jeunes hommes – qui dansde nombreux pays ont tendance à avoir leur premier rapport sexuel avec une profes-sionnelle du sexe – que pour les jeunes femmes – qui ont tendance à avoir desrapports sexuels avec des hommes plus âgés qu’elles. Au fur et à mesure que l’épi-démie évoluera, il est donc probable qu’il y aura un décalage vers le bas dans ladistribution par âge des nouvelles infections, au moins jusqu’à ce que des compor-tements plus sûrs deviennent la norme dans les groupes d’âge les plus jeunes.

Il donc évident que le fait de mettre des informations et des services à la dispo-sition des jeunes se révèle d’une importance croissante dans la lutte contre lapropagation du virus. Même si les adultes responsables ont parfois quelque diffi-culté à l’admettre, les preuves que les adolescents représentent un groupe sexuel-lement très actif ne manquent pas. Dans une étude au sein de la communauté àLusaka, en Zambie, 6% des jeunes de 15 et 16 ans étaient déjà infectés par le VIH.La Figure 12 montre le pourcentage de femmes enceintes ou qui avaient déjà euleur premier enfant avant 20 ans dans un certain nombre de pays où des enquêtesde fertilité ont été menées.

Figure 12: Pourcentage de femmes enceintes ou déjà mèresavant d’avoir eu 20 ans, 1990-1996

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Po

urce

ntag

e

Bén

in

Bur

kina

Fas

o

Cam

erou

n

Côt

e d

'Ivoi

re

Gui

née

Ken

ya

Mal

i

Nam

ibie

Nig

éria

Sén

égal

Oug

and

a

Tanz

anie

Zam

bie

Zim

bab

we

Source: Enquêtes démographiques et sanitaires, divers pays

Prévention de latransmission duVIH par voiesexuelle parmiles jeunes

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

32

Ces jeunes femmes ont toutes eu des rapports non protégés et peuvent donc avoirété exposées au risque d’une infection par le VIH. Et pourtant, il se peut qu’ellesne soient pas au courant des risques, qu’elles n’aient pas les compétences néces-saires pour se protéger, ou qu’elles aient des difficultés à accéder aux servicesdont elles ont besoin pour éviter les grossesses, les MST et le VIH.

Sur un plan plus positif, on sait que là où les informations, la formation aux compé-tences et les services sont rendus accessibles aux jeunes, ces derniers sontsouvent plus susceptibles de les utiliser que leurs aînés. Les Figures 13 et 14montrent, pour un certain nombre de pays africains, la proportion de femmes etd’hommes qui ont utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel. Laplupart montrent un scénario assez régulier: l’utilisation des préservatifs est plusélevée dans les groupes d’âge jeunes que dans les groupes plus âgés. Cependant,le sommet n’est pas atteint avant le début de la vingtaine, peut-être parce que lesadolescents ont davantage de difficultés à obtenir des préservatifs et n’ont pasencore appris à insister pour les utiliser. Etant donné que l’activité sexuelle estélevée dans ce groupe, s’assurer que les adolescents peuvent effectivement userde leur droit à se protéger contre une sexualité à risque devrait constituer l’une despréoccupations majeures des programmes de prévention.

Il est encourageant de voir, comme le montre la Figure 14, que même si leniveau d’utilisation des préservatifs avec des partenaires réguliers reste faibleparmi les jeunes femmes, il est sensiblement plus élevé avec les partenairesoccasionnels (non réguliers) – qui représentent souvent un risque plus élevéd’infection. Ici également, le message que le préservatif signifie des rapportssexuels plus sûrs semble avoir été mieux intégré par les jeunes que par lesgroupes plus âgés.

Figure 13: Pourcentage d’hommes sexuellement actifs ayantutilisé un préservatif lors du dernier rapport sexuel,par groupe d’âge et type de partenaire, 1996

Source: Enquêtes démographiques et sanitaires, divers pays

0

10

20

30

40

50

60

15-19 20-24 25-29 30-39 40-49 50-64Groupes d’âge

Po

urce

ntag

e

Tanzanie(tous types de partenaires, 1996)Tanzanie(partenaires occasionnels, 1996)Malawi(tous types de partenaires, 1996)

Prévention de la transmission du VIH par voie sexuelleparmi les jeunes

33

Figure 14: Pourcentage de femmes sexuellement activesayant utilisé un préservatif lors du dernier rapportsexuel, par groupe d’âge et type de partenaire,1994 et 1996

Source: Enquêtes démographiques et sanitaires, divers pays

Alors que la prestation de soins adéquats aux personnes ayant une infection à VIHest essentielle, empêcher en premier lieu la propagation du virus constitue la façonla plus efficace de réduire l’impact de l’épidémie sur les familles, les communautéset la société. La prévention fonctionne réellement. Afin d’être crédible et la plusefficace possible, elle doit s’accompagner de soins. Et la prévention marche parti-culièrement bien quand elle est centrée sur les besoins des jeunes. Ces derniers,parce qu’ils n’ont pas encore développé d’habitudes rigides dans leur compor-tement sexuel, peuvent être plus disposés à adopter des comportements àmoindre risque dès le début de leur vie sexuelle. Il faut mettre chaque occasion àprofit – en commençant dès l’école primaire – afin d’aider les jeunes à acquérir lesinformations et les compétences pratiques dont ils auront besoin pour se frayer unchemin moins dangereux à travers la vie à l’ère du VIH/SIDA. Conjointement, lesjeunes ont aussi besoin d’avoir accès à des outils de prévention et à des servicesaccueillants où il pourront obtenir des conseils et des soins en matière de santéreproductive, y compris un traitement contre les MST. Meilleure sera la protectionde leurs droits que les pays pourront garantir – y compris le droit à des informa-tions et à des services qui pourront leur sauver la vie – moins ils seront vulnérablesau VIH. Néanmoins, dans de nombreux endroits du monde, les services néces-saires ne sont tout simplement pas disponibles, ou ne sont pas accessibles à ceuxqui en ont le plus besoin. En Zambie, par exemple, les jeunes de moins de 18 ansne peuvent pas décider de faire un test de dépistage du VIH sans l’accord de leursparents; cependant, presque la moitié des jeunes femmes ont eu leurs premiersrapports sexuels à l’âge de 16 ans, et de nombreux adolescents sont infectés parle VIH.

15-19 20-24 25-29 30-39 40-49Groupes d’âge

Tanzanie (tous types de partenaires, 1996)Tanzanie (partenaires occasionnels, 1996)Malawi (partenaires occasionnels, 1996)Malawi (mari, 1996)Zimbabwe (partenaires occasionnels, 1994)

0

10

20

30

40

50

60

Po

urce

ntag

e

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

34

La plupart des pays du monde ont fourni des rapports sur la consommationde drogues par injection. Ainsi que le montre la Figure 15, une grande majoritéd’entre eux rapportent une transmission du VIH liée à une consommation dedrogues de ce type. Pour les autres pays, il s’agit probablement d’une question detemps avant que le virus ne se fraie un chemin parmi la population des consom-mateurs de drogues par injection.

Figure 15: Le VIH et l’utilisation de drogues par injection (UDI),1997

Source: Programme OMS de Lutte contre les Toxicomanies

Dans de nombreux pays, l’injection de drogues provoque davantage d’infectionsque les rapports sexuels. Les trois quarts des cas enregistrés en Chine du Sud-Ouest, en Inde du Nord-Est, en Malaisie, au Myanmar et au Viet Nam le sont parmiles consommateurs de drogues par injection. Bien que cela reflète jusqu’à uncertain point le fait que les toxicomanes connus sont plus systématiquement testésque les autres groupes dans certains de ces pays, cet état de choses souligne quel’injection de drogues est une voie majeure d’infection par le VIH. En Europeoccidentale, si l’on compte les infections transmises à leurs partenaires sexuels età leurs enfants par les consommateurs de drogues par injection, l’injection dedrogues est responsable de 44% des cas de SIDA. Dans le cône Sud des paysd’Amérique latine, elle est responsable de presque un tiers des cas.

En Europe de l’Est, le tableau est encore plus alarmant. Environ 87% des infectionsà VIH au Bélarus se rencontrent chez des consommateurs de drogues parinjection. Dans la Fédération de Russie, la plupart des infections ont été transmises

Consommationde drogues parinjection et VIH

Pas de notification UDI (55 pays) Notification UDI(sans transmission de VIH associée)(20 pays)

Notification UDI(avec transmission de VIH associée)(96 pays)

Consommation de drogues par injection et VIH

35

par voie sexuelle jusqu’en 1995, et on n’entendait pratiquement pas parler detransmission par injection de drogues. Mais, ainsi que le montre la Figure 16, unchangement radical est survenu. En 1996 et 1997, les infections confirmées chez lesconsommateurs de drogues par injection ont grimpé jusqu’à plusieurs milliers, et repré-sentent les quatre cinquièmes des nouveaux cas d’infections à VIH diagnostiquées.

Figure 16: Nouvelles infections à VIH diagnostiquées, par voiede transmission, Fédération de Russie, 1987-1997

Source: Centre russe sur le SIDA

Le VIH s’est davantage développé dans les populations de consommateurs dedrogues par injection que dans n’importe quelle autre communauté. A Bangkok, lacapitale thaïlandaise, la prévalence a grimpé de 2% à 40% en moins de deux ans.Dans la ville ukrainienne de Mykolayev, la prévalence parmi les utilisateurs dedrogues par injection était estimée à 57% en 1996, contre 2% l’année précédente.

Le VIH se propage rapidement parmi les usagers de drogues par injection parcebeaucoup d’entre eux partagent le même équipement. Une aiguille portant du sanginfecté peut catapulter le virus directement dans le flot sanguin d’une personnesaine; le partage des aiguilles et des autres instruments nécessaires à l’injectionavec une personne infectée est une façon terriblement efficace de transmettre levirus. Ainsi, la vitesse à laquelle le virus se déplace parmi une population d’usagersde drogues par injection dépend grandement des pratiques de partage du matérield’injection et de nettoyage de l’équipement dans la communauté.

Au Viet Nam, de nombreux toxicomanes vont dans des «galeries d’injection» pourleurs piqûres: il s’agit de pièces, ou de cabanes, souvent situées dans les bidon-villes, sans installations de base telles que l’eau courante, où le vendeur préparela solution d’opium ou d’héroïne et la distribue aux clients. Les clients paient pourune injection de la solution, tirée d’un pot commun et administrée à l’usager par

500 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500

1996-19971987-1995

Inconnue

Injection de drogues

Mère-enfant

Nosocomiale

Voie sanguine

Hétérosexuelle

Homosexuelle

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

36

le vendeur. Un même pot de solution peut être partagé entre 50 clients, utilisanttous la même seringue et la même aiguille, sans aucun nettoyage entre les injec-tions. Jusqu’en 1997, plus de 70% des infections à VIH diagnostiquées officiel-lement au Viet Nam survenaient chez les usagers de drogues par injection; cechiffre surestime sans doute leur vraie contribution au total national, étant donnéqu’ils sont rassemblés et soumis au dépistage plus souvent que les autresindividus ayant des comportements à risque.

Un système similaire de consommation de drogues par injection est courant auMyanmar. Dans ces deux pays, même les «galeries d’injection» utilisent souvent dumatériel «maison» consistant en une aiguille attachée à un flacon de collyre ou à untube de polyéthylène. Le système est ainsi pratiquement impossible à stériliser, faitqui contribue certainement à des taux d’infection extraordinairement élevés. LeProgramme national de lutte contre le SIDA du Myanmar, qui travaille conjoin-tement avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), unorganisme coparrainant d’ONUSIDA, estime que plus de 90% des consommateursde drogues par injection dans l’état septentrional de Kachin sont infectés par leVIH, alors que dans l’état du Shan du Nord, la proportion est de 82%. Quatre surcinq des personnes qui commencent un programme de désintoxication ont déclaréavoir partagé leur matériel d’injection.

En Europe de l’Est, il existe des témoignages anecdotiques selon lesquels, danscertaines régions, ceux qui préparent la drogue laissent tomber quelques gouttesde sang dans la solution, ce qui précipite les contaminants trouvés habituel-lement dans les drogues «maison». Si le sang est infecté par le VIH, tous ceuxqui se serviront de ce lot pourront être infectés, même ceux qui utilisent dumatériel stérilisé pour procéder aux injections. Par ailleurs, les gros vendeursutilisent communément des «esclaves» afin de tester la drogue. Ceux-ci prennentune dose du mélange, se l’injectent, et donnent leur avis sur sa qualité. Enpaiement pour ce test, on leur permet de reprendre une dose entière, habituel-lement en utilisant la même seringue non stérilisée. Cette pratique peut, elleaussi, introduire le virus dans la drogue qui est partagée entre de nombreusespersonnes.

Mais ces facteurs spéciaux ne sont pas des conditions préalables pour une propa-gation explosive du VIH, ainsi que nous pouvons le voir dans de nombreux pays oùni les «galeries d’injection» ni les pratiques dangereuses de préparation de ladrogue ne sont monnaie courante. Dans la ville de New York, aux Etats-Unis, laprévalence du VIH parmi les consommateurs de drogues par injection est passéede 10% à 50% en trois ans, alors qu’à Edimbourg, capitale de l’Ecosse, la préva-lence passait de 1% à 40% en une année.

Rendre la prise de drogue plus sûre

La consommation de drogues comme l’héroïne est mal vue par toutes les sociétés;dans presque tous les pays, sauf une petite poignée où les consommateurs quisuivent un traitement peuvent obtenir de la drogue sur ordonnance, elle estcomplètement illégale. Les utilisateurs de drogues par injection – souvent des

Consommation de drogues par injection et VIH

37

jeunes à une étape vulnérable de leur vie – sont par conséquent amenés à laclandestinité et ne viennent pas demander aide ou information, même quandcelles-ci sont disponibles.

Sur la base des données mondiales pour 1992, l’OMS estime que plus de 5 millionsde personnes s’injectent des drogues; que 150 000 à 200 000 d’entre elles meurentchaque année, et que la moitié au moins de ces décès sont associés au VIH. Ces chiffres sous-estiment vraisemblablement l’ampleur actuelle du problème.

Tout le monde est d’accord aujourd’hui sur l’urgence qu’il y a à réduire les risquesde VIH associés à l’injection de drogues – risques pour les usagers eux-mêmes,pour leurs partenaires sexuels et leurs enfants, ainsi que pour la société. Celapourra se faire grâce à un programme de prévention complet basé sur le principede la «réduction des risques». Comme dans le cas de la transmission du VIH parvoie sexuelle, la prévention de la transmission par l’injection de drogues demandeun ensemble de composantes agissant simultanément. Pour avoir un maximumd’impact, cet ensemble devra comprendre les éléments suivants:

• éducation des consommateurs de drogues (et de leurs partenaires sexuels) surle VIH et les autres maladies qui peuvent être transmises par le sang

• formation aux compétences (par exemple, comment prendre une décision surla consommation de drogues, comment négocier une consommation à moindrerisque)

• accès à du matériel d’injection stérile, ou accès à l’eau de Javel ou autresmoyens de désinfecter le matériel

• accès aux préservatifs• programmes curatifs pour aider les toxicomanes à diminuer ou arrêter les

injections• information et éducation afin de réduire la demande de drogues par injection.

Une comparaison récemment effectuée entre des villes où la prévalence du VIHchez les consommateurs de drogues par injection est élevée et d’autres où cetteprévalence est faible a montré que les villes qui avaient réussi à éviter une telleépidémie possédaient trois éléments en commun. Premièrement, elles ont utilisé lavulgarisation dans les communautés ou l’éducation par les pairs afin d’atteindre etd’éduquer les consommateurs de drogues, y compris ceux qui autrement n’auraientpas bénéficié d’éducation/formation sur le VIH/SIDA, ou n’auraient pas participé àdes activités de traitement et de prévention. Deuxièmement, elles se sont assuréesque les consommateurs de drogues pouvaient facilement et à faible coût avoiraccès à des seringues stériles auprès des pharmacies ou des programmesd’échange d’aiguilles. Enfin, elles ont toutes commencé leurs programmes deprévention très tôt, avant que la prévalence du VIH n’ait atteint un point critique. Lerecours à des modèles mathématiques le démontre: dès que plus de 10% de lapopulation des toxicomanes est infectée par le VIH, la prévalence augmenterapresque inéluctablement à 40% ou 50% en quelques années. De nombreuses villesont enregistré des augmentations beaucoup plus rapides. Néanmoins, des villestelles que Glasgow, Toronto et Tacoma, qui ont commencé leurs activités deprévention avant que 5% des usagers de drogues par injection n’aient été infectéspar le VIH, ont été récompensées par la persistance de faibles taux de transmissiondu VIH.

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

38

La façon la plus sûre pour un individu d’éviter l’infection par le VIH à traversl’injection de drogues est d’arrêter de se piquer. De nombreux pays ont répondu àl’épidémie de VIH chez les toxicomanes en fournissant des programmes destinés àdiminuer l’utilisation de drogues. Certaines personnes, cependant, ne désirent pasou ne peuvent pas renoncer aux injections. Pour elles, le fait de ne pas partager lesaiguilles et de mieux stériliser le matériel d’injection peut réduire de façon signifi-cative le danger lié à la consommation de drogues. Des programmes quiapprennent aux membres des communautés de toxicomanes comment éviter departager leur matériel d’injection et comment stériliser ce matériel facilement et àbon marché ont contribué à supprimer les pratiques dangereuses en de nombreuxendroits. Dans une zone d’enquête aux Etats-Unis, 54% de ceux qui consommaientdes drogues par injection se partageaient un matériel non stérilisé avant que lesprogrammes de vulgarisation n’aient porté leurs fruits. Six ans plus tard, cetteproportion était tombée à 14%. Les nouvelles infections par le VIH sont tombées depresque trois quarts pendant la même période, passant de 8,4 à 2,4 infections pour 100 personnes-années d’observation.

Les programmes intitulés «échanges d’aiguilles», quand ils font partie d’une approcheglobale de réduction des risques, représentent une autre façon de combattre lepartage de l’équipement d’injection. Ces programmes fournissent des aiguilles et desseringues propres aux utilisateurs de drogues par injection, en échange d’aiguilles etseringues déjà utilisées. Diverses études ont démontré que les taux d’infection par leVIH étaient trois fois moins élevés chez les toxicomanes qui participaient à cesprogrammes d’échange que chez ceux qui n’y participaient pas. L’analyse de sangprélevé sur les aiguilles ramenées suggère que ces programmes peuvent réduire latransmission d’environ un tiers.

Les programmes d’échange d’aiguilles bénéficient aussi d’autre façon aux consom-mateurs de drogues par injection et à la communauté. Ils réduisent la propagation desautres maladies transmises par voie sanguine. Dans une étude, la transmission del’hépatite B était de cinq fois et demi plus élevée chez les non-participants auprogramme d’échange d’aiguilles que chez ceux qui y participaient, et de sept foispour l’hépatite C. Les programmes ont également fourni l’occasion de mettre lesconsommateurs de drogues par injection en contact avec des conseillers, avec lestests VIH, des programmes de traitement et d’autres services sanitaires et sociaux debase. Dans de nombreuses villes, les programmes d’échange d’aiguilles constituentla seule source importante qui permette de référer les consommateurs de drogues parinjection à des services de traitement. Certaines villes enregistrent un triplement de lademande pour de tels services dans les six mois suivant l’établissement d’unprogramme.

Dans quelques endroits, y compris ceux où les pratiques spécifiques décrites ci-dessusont cours dans la communauté, les programmes conventionnels d’échange d’aiguillespeuvent ne pas être très utiles. Des aiguilles et des seringues propres ne sont pas d’unegrande aide si, par exemple, le VIH est transmis par la solution de drogue elle-même.Dans ces communautés, on peut avoir besoin de programmes qui fonctionnent en colla-boration avec les vendeurs et avec ceux qui préparent et distribuent la drogue.

Le succès des programmes d’échange d’aiguilles n’est aucunement limité aux paysindustrialisés. Il existe des programmes dans les villes de Santos et de Salvador au

Consommation de drogues par injection et VIH

39

Brésil, dans la capitale népalaise de Katmandou, chez la tribu Akha dans les collinesde la Thaïlande du Nord, pour n’en citer que quelques-uns. La plupart de cesprogrammes restent cependant à petite échelle. Seuls quelques pays, dont l’Australieet quelques nations d’Europe du Nord, arrivent à peu près à répondre à la demande.

Les stratégies de prévention sont particulièrement efficaces là où l’on fournitactivement l’information et les services aux consommateurs de drogues, plutôt qued’attendre que les consommateurs prennent l’initiative de venir les chercher. Lesprogrammes de vulgarisation destinés aux communautés augmentent considéra-blement la couverture des programmes conçus pour promouvoir un comportement àmoindre risque. Dans la ville de Churechandput au nord-est de l’Inde, par exemple, unprogramme destiné à encourager l’arrêt de la prise de drogues chez les consomma-teurs, mis pendant plusieurs années à la disposition de ces derniers par l’intermédiairedes institutions sanitaires, religieuses, de réforme légale ou de police, n’avait jamaisatteint plus de la moitié des toxicomanes. Quand le programme de vulgarisation dansles rues de la communauté a commencé avec un programme de distribution d’eau deJavel, la participation a grimpé à 80% en six mois.

La consommation de drogues, et en fin de compte la consommation de drogues parinjection, tend à suivre les chemins du trafic de la drogue. Les routes d’approvision-nement à travers le monde changent constamment de nos jours. La saisie dedrogues illicites a récemment fait un bond dans certaines parties de l’Asie du Sud-Est et dans plusieurs zones des côtes Est et Ouest de l’Afrique. Les paysd’Europe de l’Est sont devenus des points de transit importants pour les droguesillicites, et une augmentation importante de la consommation de drogues parinjection a suivi de près l’apparition des trafiquants dans ces pays. Dans les endroitsoù la consommation de drogues par injection existe déjà, diminuer l’approvision-nement en drogues illicites ne suffit pas nécessairement en soi. En fait, cela peutmême augmenter les comportements à risque. Quand il y a beaucoup de drogue, denombreux consommateurs choisissent de la fumer plutôt que de se l’injecter.Cependant, l’injection «fait planer» avec une dose plus faible que celle qui devrait êtrefumée pour atteindre le même résultat, ce qui signifie que, si les livraisons diminuent,il se peut que les toxicomanes passent à l’injection de drogues au lieu de les fumer. Une étude menée à Calcutta a montré que de grandes saisies d’héroïne dans la villeétaient suivies par une augmentation abrupte du nombre de consommateurs ayantrecours à l’injection.

Pour de nombreuses villes où le VIH a déjà atteint les proportions d’une épidémie dansles communautés consommant de la drogue par injection, des efforts acharnésdevront être entrepris pour faciliter les comportements à moindre risque, tant parmiceux qui sont infectés que parmi les autres consommateurs de drogues. Ce soutienest essentiel tant pour les communautés qui consomment de la drogue que pourcelles qui n’en consomment pas: le risque de propagation du virus chez les parte-naires sexuels des consommateurs de drogues par injection, chez leurs enfants, etchez d’autres encore n’est que trop réel dans de nombreux pays.

Dans d’autres villes où l’injection de drogues existe à l’évidence et où la prévalencedu VIH est relativement faible, il peut être crucial de lancer dès maintenant desprogrammes complets de prévention, afin d’éviter que le virus ne continue à sediffuser dans la communauté des utilisateurs et au-delà.

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

40

Dans les pays industrialisés, les services de conseil et de test de dépistagepour le VIH sont largement disponibles. Le test VIH semble être de plus en plusrecherché par les personnes ayant des comportements à haut risque, maintenantque des traitements sont disponibles pour ceux et celles qui connaissent leurséropositivité. Dans une étude sur les nouveaux cas de SIDA en Allemagne, laproportion de personnes qui ne se savaient pas infectées avant d’avoir reçu undiagnostic de SIDA déclaré est restée constante jusqu’en 1996. En 1997, aprèsqu’un large accès à des thérapies antirétrovirales eut encouragé le recours audépistage, la proportion de personnes n’apprenant leur séropositivité qu’aumoment du diagnostic de SIDA a chuté de moitié.

Il existe des raisons valables d’accroître l’accès au test et au conseil librementconsentis, même dans les pays où un traitement antirétroviral coûteux n’est paslargement disponible. Les personnes infectées peuvent maintenir un meilleur étatde santé en se nourrissant de façon appropriée et en cherchant une prophylaxie etun traitement abordables contre les infections opportunistes et les autres maladies.Ils peuvent choisir d’utiliser des préservatifs afin de protéger de l’infection leurspartenaires sexuels et leurs enfants. Ils peuvent faire des choix en connaissance decause afin de décider d’une grossesse, et peuvent demander conseil sur lessolutions de remplacement à l’allaitement maternel afin de protéger leurs enfants.Ils peuvent prévoir en fonction de leurs besoins futurs et de ceux de leur famille. Ilspeuvent choisir de se joindre à d’autres pour augmenter le soutien aux personnestouchées par le VIH au sein de leur communauté, et ainsi progressivement réduirela stigmatisation qui peut annihiler les efforts de prévention et de soins. Et ilspeuvent accroître la pression sur les autorités locales ou nationales afin d’améliorerle niveau de soins et de services pour les personnes, les familles et les commu-nautés touchées par le virus.

Il est difficile d’attribuer un changement de comportement au seul conseil, parrapport au test de dépistage assorti de conseil. Même sans dépistage, le conseilaide les individus à évaluer leur risque d’être infectés et leur offre des informationsqui permettent de réduire le risque d’être infecté par le VIH et de le transmettre. Le conseil est également essentiel pour renforcer les comportements sans dangerparmi ceux qui sont séronégatifs; il aide en outre ceux dont le résultat au test estpositif à mieux faire face. C’est néanmoins le conseil assorti d’un test VIH qui estsans doute le plus bénéfique. Un ensemble croissant de preuves suggère que lesgens qui ont été conseillés et qui connaissent leur statut sérologique sont plussusceptibles d’adopter ou de garder des comportements à moindre risque, soitpour se protéger davantage eux-mêmes d’une future infection s’ils ne sont pasinfectés, soit, s’ils sont séropositifs, pour protéger de l’infection leurs partenaires.Une étude sur les hommes homosexuels infectés par le VIH en Norvège aenregistré une chute du nombre de partenaires sexuels après dépistage. Les hommes de cette étude avaient en moyenne 4,3 partenaires par an avant de

Connaissance de son statut

sérologique vis-à-vis du VIH

Connaissance de son statut sérologique vis-à-vis du VIH

41

connaître leur séropositivité. Après dépistage et conseil, cette moyenne est tombéeà 1,6.

Les résultats préliminaires d’une étude menée dans des pays en développement –Botswana, Côte d’Ivoire, Kenya, Ouganda, Rwanda, Tanzanie, Thaïlande, Trinité-et-Tobago et Zambie – ont montré que le test et le conseil librement consentis neréduisaient pas toujours le nombre de partenaires occasionnels, mais qu’ilspouvaient contribuer à une utilisation accrue du préservatif avec ces partenaires.Après dépistage et conseil, la plupart des groupes ont rapporté une réduction desrapports sexuels non protégés d’entre 40% et 46%.

Des études récentes suggèrent que le conseil et le test VIH sont une façon rentablede soutenir les efforts de prévention et de réduire le nombre des nouvellesinfections. De nouvelles études au Kenya et en Tanzanie – ces deux pays ont destaux relativement élevés d’infection à VIH dans la population adulte mais l’accès audépistage et au conseil y est limité – suggèrent que de tels services ne coûteraientque 30 dollars US par personne conseillée et testée. Les études ont calculé que cecoût équivaut à 251 dollars US par infection évitée en Tanzanie, et à 241 dollars USau Kenya. Ces sommes sont comparables à un montant de 253 dollars US parinfection évitée dans une zone de prévalence moyenne, montant enregistré enTanzanie par un autre programme majeur sur le traitement amélioré des autresMST. Alors qu’un traitement amélioré des MST est considéré comme un boninvestissement pour réduire la propagation du VIH, il serait certainement encoreplus efficace que ce traitement s’accompagnât de conseil et de test pouvant menerà des changements de comportement et pouvant donc s’attaquer aux causesfondamentales de la transmission du VIH.

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

42

Dans de nombreux pays, on sait que le VIH a contribué à une augmentationimportante des taux de mortalité chez les adultes, même si la mesure de cetteaugmentation représente un défi, en particulier dans les pays en développement.Différents types d’études peuvent néanmoins chacun fournir une pièce du puzzle.L’assemblage de ces pièces donne une image alarmante qui montre que le VIH estresponsable d’une augmentation massive de la mortalité chez les hommes et lesfemmes dans leurs années les plus productives.

Une analyse récente de la survie dans les fratries, rapportée dans les Enquêtesdémographiques et sanitaires menées dans un certain nombre de pays africainsmontre que, dans certains pays, les taux de mortalité chez les adultes de 15 à 60ans ont plus que doublé à la fin des années 80 et au début des années 90. Ainsique le montre la Figure 17, le Zimbabwe, qui avait des taux de mortalité adulterelativement bas avant l’attaque du SIDA, a vu la mortalité adulte chez les hommesquasiment tripler entre 1988 et 1994. Pour les femmes, la probabilité de mourirentre 15 et 60 ans a plus que doublé pendant la même période. En Zambie, lamortalité des hommes a presque doublé, comme le montre la Figure 17, et pour lesfemmes elle a augmenté des deux tiers.

Figure 17: Accroissement de la mortalité chez les hommesde 15 à 60 ans, selon des études de fratries dansla communauté, pays africains sélectionnés,1986-1997

Le VIH et lamortalité

0

10

20

30

40

50

60

70

Zimbabwe Tanzanie Malawi Ouganda Zambie

Pays

Pro

bab

ilité

de

déc

ès (t

out

es c

ause

s, e

n %

)

Source: I. Timaeus, London School of Hygiene and Tropical Medicine,données d’Enquêtes démographiques et sanitaires

Le VIH et la mortalité

43

Il est important de garder présent à l’esprit que l’intervalle de temps assez longentre l’infection par le VIH et le décès aura pour conséquence que toute augmen-tation de la mortalité due au SIDA ne reflétera que les taux d’infection qui existaientplusieurs années auparavant.

Les données d’enquêtes n’enregistrent pas qui meurt de quoi. Mais si noussupposons que l’augmentation de la mortalité adulte au Zimbabwe, par exemple,est au moins en partie due à l’infection à VIH, nous devons nous attendre à ce quela situation s’aggrave encore. Les données de l’enquête menée en 1994 suggèrentque les taux de mortalité adulte sont montés en flèche entre 1988 et 1994. Pourautant que ces décès soient liés au VIH, ils reflètent très probablement des infec-tions survenues plusieurs années auparavant, vers le milieu des années 80. A cetteépoque, le pays était juste au début d’une montée rapide de l’infection; en 1985,on estimait que moins de 10% de la population adulte du Zimbabwe était infectéepar le VIH. A l’heure actuelle, on estime qu’un cinquième à un quart des adultes duZimbabwe sont séropositifs.

Les données nationales indiquent également que le gros de l’augmentation desmorts adultes se situe dans les âges les plus jeunes – un scénario commun entemps de guerre, devenu la signature de l’épidémie de SIDA et que l’on observerarement par ailleurs. Il se peut bien sûr que cette augmentation de la mortalité desadultes provienne de causes autres que le VIH. L’examen d’études moins impor-tantes en nombre, conduites au niveau de la communauté, qui fournissent desinformations sur le statut vis-à-vis du VIH et qui enregistrent les causes de mortalitépeut aider à donner un aperçu du nombre de morts supplémentaires dont le VIHpeut être tenu responsable.

0 5 10 15 20 25 30 35

Décès pour 1000 personnes-années

Surmortalité due au VIHTaux de mortalité chez les séronégatifs

Tanzanie, milieu rural(prévalence HIV : 4%)

Petite ville de Tanzanie(prévalence HIV : 7%)

Ouganda, milieu rural(prévalence HIV : 8%)

Petite ville d’Ouganda(prévalence HIV : 21%)

Figure 18: Proportion de la mortalité adulte imputable auVIH, diverses études de communautés en Afrique,1990-1996

Source: Boerma T. et al. In: The Socio-Demographic Impact of AIDS in Africa, IUSSP, 1997

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

44

Des études menées dans des régions rurales de l’Afrique orientale confirmentqu’une proportion énorme des morts d’adultes peut être imputée au VIH, ainsi quele montre la Figure 18. Dans les zones où seulement 4% des adultes sont infectéspar le VIH, le virus est responsable de 35% de l’ensemble des morts adultes. Auxalentours de 10%, prévalence observée dans de nombreuses régions de l’Afriqueorientale, la présence du virus dans une population fait plus que doubler la proba-bilité de mourir dans la tranche d’âge active. Lorsque 1 adulte sur 5 est infecté,75% des morts sont attribuables au VIH.

Dans certaines tranches d’âge, le VIH est responsable d’une proportion encoreplus grande des décès: dans une zone où la prévalence globale est de 8%, leVIH est responsable de 4 décès sur 5 pour les 25-34 ans – âge auquel laplupart des individus construisent une famille et posent les bases de leur vieprofessionnelle.

Espérance de vie

Il est clair que les taux de mortalité infantile et adulte sont plus élevés enraison du VIH/SIDA qu’ils ne le seraient sans la maladie. Comment cela affecte-t-ill’espérance de vie à la naissance, la mesure de l’état de santé la plus généralementutilisée par les décideurs politiques pour évaluer les progrès en développementhumain?

0 10 20 30 40 50 60 70

Population totale

Populationséronégative

Age (en années)

TotalFemmesHommes

Figure 19: Espérance de vie dans une communauté ruraleougandaise, population totale et populationséronégative, 1994-1995

Source: Nunn et al.: British Medical Journal, Sept. 27, 1997: 315(7111): 767-771

Le VIH et la mortalité

45

La Figure 19 compare l’espérance de vie de la communauté dans son ensembleavec l’espérance de vie pour les adultes séronégatifs, dans le cadre d’une étudeougandaise où 8% des adultes étaient infectés par le VIH. La présence du virusdans la population, même à des niveaux faibles, a balayé 16 ans d’espérance devie pour la communauté entière.

Les projections effectuées par les Nations Unies, illustrées par la Figure 20,suggèrent qu’il faudra plusieurs décennies à de nombreux pays pour rattraper laperte d’espérance de vie provoquée par le VIH. Le Botswana, où l’espérance devie avait augmenté à grands pas, sera confronté à une chute particulièrementdramatique. Bien que l’épidémie y soit arrivée plus tard que dans les pays d’Afriqueorientale, la croissance en a été explosive. Le gouvernement estime actuellementqu’un quart de la population âgée de 15 à 49 ans pourrait être infecté. L’impact surle développement se fait déjà sentir. Entre 1996 et 1997, le pays a reculé de 26places dans l’Index de développement humain, un classement des pays qui tientcompte de la richesse, de l’alphabétisation et de l’espérance de vie.

Figure 20: Changements projetés dans l’espérance de vie àla naissance de pays d’Afrique sélectionnés ayantune forte prévalence du VIH, 1955-2000

Source: Division de la Population des Nations Unies, 1996

30

35

40

45

50

55

60

65

1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

Esp

éran

ce d

e vi

e à

la n

aiss

ance

, en

anné

es

BotswanaZimbabweZambieOugandaMalawi

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

46

Dans les nations industrialisées, dans un petit nombre de pays d’Amériquelatine, et en Thaïlande, de nombreuses personnes séropositives ont accès à untraitement combiné d’antirétroviraux qui réduit la quantité de VIH dans le corps etretarde le déclenchement du SIDA. Dans d’autres pays, le traitement combinéd’antirétroviraux est également utilisé, mais seulement par une très petiteproportion des personnes infectées par le VIH. Ces traitements coûtent cher, sontdifficiles à administrer, et demandent une surveillance médicale régulière.

Le traitement combiné associant au moins trois médicaments antirétroviraux (tri- ou multithérapies) a été introduit en 1995 et s’est largement répandu en 1996.Alors qu’on ne sait pas encore de combien de temps ces traitements vontprolonger la vie, et alors qu’ils ne sont manifestement pas efficaces pour tout lemonde, leur utilisation a déjà un impact visible sur l’incidence du SIDA et sur lamortalité causée par le SIDA (voir pages 18-19).

Figure 21: Mortalité chez les patients avec moins de 100 CD4,et sous traitement antirétroviral (ARV) comprenant un inhibiteur de protéase, Etats-Unis d’Amérique

Source: Pallela et al., New England Journal of Medicine, 26 mars 1998: 338-360

19940

5

10

15

20

25

30

35

40

Déc

ès p

ar 1

00 p

erso

nnes

-ann

ées

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90Tr

aite

men

ts A

RV

ave

c in

hib

iteu

r d

e p

roté

ase

(% d

e jo

urné

es-p

atie

nts)

1995 1996 1997�

décèsARV

Les traitementsréduisent lesdécès dus auSIDA dans les

pays qui en ontles moyens

Les traitements réduisent les décès dus au SIDA dans les paysqui en ont les moyens

47

La surveillance des patients traités et non traités en Allemagne et en France confirmeque les nouveaux traitements peuvent expliquer une partie au moins de la chute dela mortalité due au SIDA: alors que les décès parmi les cas de SIDA non traitésrestent plus ou moins constants, le nombre de décès parmi ceux qui se savaientséropositifs et qui ont cherché un traitement a baissé de façon spectaculaire.

Aux Etats-Unis, les nouveaux traitements ont considérablement réduit le nombrede décès et le développement des infections opportunistes symptomatiques duSIDA chez les patients au système immunitaire très endommagé. Une étude aexaminé uniquement les personnes dont le compte de cellules sanguines CD4,compte qui reflète l’importance de la déficience du système immunitaire, étaitinférieur à 100 (la valeur normale se situant entre 600 et 1000). Cette étude acomparé la maladie et les décès chez les patients qui suivaient différents traite-ments – allant de l’absence de médicaments à un mélange d’inhibiteurs deprotéase et d’inhibiteurs de transcriptase inverse (en d’autres termes un mélangede deux types de médicaments antirétroviraux qui agissent en synergie enattaquant le virus à deux stades différents de son cycle de réplication). L’étude atrouvé que les patients qui ne prenaient pas de médicaments antirétroviraux étaientquatre fois et demi plus susceptibles de développer une maladie symptomatiquedu SIDA ou de mourir que les patients qui prenaient une combinaison d’antirétro-viraux des deux catégories (voir Figure 21).

Cette étude a noté que l’utilisation d’une combinaison d’antirétroviraux aaugmenté de façon astronomique pendant la période étudiée. En 1994, un quartde tous les patients utilisaient un traitement combiné. En juin 1997, cetteproportion avait atteint 94%. Cependant, les patients ayant une assurancemédicale privée étaient plus susceptibles d’être mis sous inhibiteurs de protéase(en plus d’autres antirétroviraux) que les patients dont les médicaments étaientfournis par des programmes financés sur fonds publics. En conséquence, lespatients qui avaient une assurance médicale privée étaient moins susceptibles detomber malades ou de mourir que les autres. Cette disparité, même dans un paysaussi riche que les Etats-Unis, illustre la difficulté de garantir une distributionéquitable de médicaments qui sont chers à l’achat et difficiles à administrer et àcontrôler de façon adéquate.

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

48

En tout, 2,7 millions d’enfants sont morts du SIDA depuis le début de l’épi-démie. On estime qu’à la fin de 1997 un autre million vivait avec la maladie, dont lamoitié avait été infectée au cours de l’année écoulée.

Pour la majorité écrasante de ces enfants, l’infection provient de leur mère, avantou vers l’époque de la naissance, ou du lait maternel. Une majorité aussi impor-tante vivent dans le tiers monde.

En termes de transmission du VIH de la mère à l’enfant, le fossé entre pays richeset pays pauvres s’est creusé. En France et aux Etats-Unis, par exemple, moins de5% des enfants nés de mères séropositives en 1997 étaient infectés par le virus.Dans les pays en développement, la moyenne est de 25% à 35%. Deux raisonsmajeures expliquent cette différence: les pratiques d’allaitement et l’accès auxmédicaments permettant de réduire la transmission de la mère à l’enfant.

Le dilemme de l’allaitement maternel

Depuis qu’il est devenu évident que le VIH pouvait se transmettre par le laitmaternel, peu de femmes infectées des pays industrialisés ont choisi d’allaiterleurs enfants, et la transmission de l’infection par l'allaitement est négligeable.Dans les pays en développement cependant, entre le tiers et la moitié de toutes lesinfections par le VIH chez le jeune enfant sont contractées par le lait maternel.

Il existe de nombreuses raisons à cela. En premier lieu, plus de 9 femmes séropo-sitives sur 10 dans les pays en développement ignorent complètement qu’elles sontinfectées. Elles ne peuvent donc pas faire un choix éclairé sur la façon de nourrir leurenfant. En second lieu, une femme peut choisir d’allaiter même si elle est au courantde son infection, et sait qu’elle peut transmettre le virus à travers son lait. L’allai-tement maternel protège le nourrisson contre toute une gamme d’infections. C’estun procédé pratique, approuvé par la plupart des cultures, et gratuit. En choisissantl’allaitement artificiel, une femme peut éviter de transmettre le VIH; mais là oùl’approvisionnement en eau n’est pas de bonne qualité, elle risque d'exposer sonenfant à d’autres maladies mortelles. L’allaitement au sein prolongé procure unecontraception naturelle, et le recours à l'allaitement artificiel peut aussi exposer lamère au risque d'une nouvelle grossesse, renouvelant ainsi le dilemme. Dans laplupart des pays en développement, l’achat de lait mettra à mal le budget familial.Le seul coût du lait pour l'allaitement artificiel pendant une année représente pourune famille vietnamienne plus que le PNB par habitant de ce pays, et cela est vraiailleurs dans le monde en développement. Et si le fait de nourrir les enfants aubiberon devient un signe témoignant d'une infection par le VIH, une femme pourrase retrouver en butte à la stigmatisation et au rejet par la société.

De plus en plus, les pays en développement fournissent aux femmes infectées parle VIH et qui sont enceintes des informations sur la façon d’alimenter les enfants

Transmission dela mère à l’enfant

Transmission de la mère à l’enfant

49

sans danger. Quelques gouvernements comme la Thaïlande fournissent à cesfemmes du lait gratuit ou subventionné. Mais dans de nombreux pays, le premierpas reste à faire – s’assurer que toutes les femmes envisageant d’avoir un enfant oudéjà enceintes puissent accéder au conseil et au test VIH librement consentis ainsiqu’aux informations sur la façon la plus sûre de nourrir l’enfant.

Des progrès encourageants en matière deprévention

On a montré, en 1994, que le fait de donner des médicaments antirétroviraux à desfemmes pendant leur grossesse et leur accouchement, ainsi qu'au nourrisson aprèsla naissance, pouvait entraîner jusqu'à une réduction des deux tiers du risque detransmission du VIH de la mère à l’enfant. Cette approche est vite devenue monnaiecourante dans les pays industrialisés, mais il est difficile d’imaginer qu’elle deviennela norme dans les pays où les femmes ne disposent même pas de soins prénatals.Le protocole est difficile à administrer, il requiert la prise régulière de médicamentspendant de nombreux mois et une perfusion intraveineuse pendant l’accou-chement. Et il est cher – à l'heure actuelle, environ 1000 dollars US par grossesse.Un pays tel que la Côte d’Ivoire, où les taux de fertilité et de prévalence du VIH sontélevés, devrait dépenser 70% de l'ensemble de son budget actuel en médicamentspour offrir ce protocole à toutes les femmes qui risquent de transmettre le VIH àleurs enfants, à quoi devront s'ajouter les coûts de conseil et de dépistage.

Le protocole utilisé dans le monde industrialisé étant clairement hors de portée pourla plupart des gens dans les pays où on en a le plus besoin, de nouveaux essais ontété lancés afin d’identifier des solutions de remplacement pratiques et abordables.Un essai qui vient de se terminer en Thaïlande montre qu’un protocole court à basede pilules antirétrovirales donné à la femme enceinte, pendant les dernièressemaines de la grossesse ainsi que pendant le travail, réduit de moitié le taux detransmission verticale pendant la grossesse et l’accouchement. Comme les femmesthaïlandaises ont également pu recourir à des alternatives sûres à l’allaitementmaternel et n’ont pas allaité, le protocole court a pu réduire le taux global de trans-mission de la mère à l’enfant à 9% dans la population étudiée, taux à comparer àune moyenne qui peut aller jusqu'à 35% dans les pays en développement.

Le coût d’un protocole court aux antirétroviraux en fin de grossesse et vers l’époquede l’accouchement chez les femmes séropositives se compare favorablement aucoût d’autres interventions de santé. La rentabilité varie en fonction du niveaud’infection dans un pays donné. Une étude suggère qu’en Tanzanie, le conseil, letest et l’application de ce protocole chez les femmes enceintes coûteraient moinsde 600 dollars US par infection à VIH évitée. Cela correspond à environ 30 dollarsUS par année de vie en bonne santé gagnée – moins de la moitié du coût d’unealimentation complémentaire aux enfants de maternelle destinée à prévenir lamalnutrition, et environ le prix d’une année de vie sauvée par la vaccinationcombinée contre poliomyélite, diphtérie, coqueluche et tétanos. Dans les zones àforte prévalence de la Thaïlande, le coût par infection évitée est d’environ 2800dollars US, soit un peu plus de deux fois le coût des soins nécessaires à un enfantayant un SIDA.

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

50

Le VIH contribue de façon substantielle à l’augmentation des taux de mortalitéinfantile dans de nombreuses régions de l’Afrique subsaharienne. Dans la capitaledu Zimbabwe, Harare, par exemple, la mortalité infantile a doublé pour atteindre 60 pour 1000 en 1996, contre 30 pour 1000 seulement six années auparavant. La mortalité parmi les enfants de un à cinq ans, le groupe où surviennent la plupartdes morts d’enfants dues au SIDA, montre un accroissement relatif encore plusimportant, passant pendant la même période de 8 pour 1000 à 20 pour 1000.Proposer aux femmes enceintes dans les pays en développement des solutions deremplacement à l’allaitement maternel et un protocole court aux antirétrovirauxpourrait aider à endiguer l’augmentation des décès d’enfants si des objectifsraisonnables en matière de conseil, de dépistage et d’accès aux soins peuvent êtreatteints.

Améliorer les estimations

51

A la fin de 1997, l’ONUSIDA et l’OMS ont publié de nouvelles estimationsrégionales et mondiales sur l’infection à VIH. En collaboration avec les gouverne-ments nationaux et les institutions de recherche, elles ont récolté des donnéesprovenant de nombreuses sources. Ces informations ont été utilisées pour recalculer les chiffres probables d’adultes et d’enfants vivant avec le VIH et le SIDA,ainsi que le nombre de décès et d’orphelins du SIDA dans chaque pays. Le résultaten est une estimation de l’infection à VIH nettement plus élevée que ce que l’onpensait jusqu'alors.

C’est la première fois qu’un tel exercice avait lieu depuis 1995, quand leProgramme mondial de lutte contre le SIDA de l’OMS avait estimé les taux deprévalence du VIH pour tous les pays à la fin de 1994. Les estimations régionaleset mondiales ont été effectuées chaque année depuis lors en projetant les donnéesde prévalence de 1994 sur la base de modèles régionaux que l’on pensait valablespour chacune des principales régions touchées par l’épidémie.

Les estimations de 1994

Les estimations de 1994 étaient fondées sur les données disponibles à cette époquesur les taux d'infection – données souvent vieilles de plusieurs années et n’offrant aumieux qu’une idée sommaire de ce qui se passait dans la population. Les informa-tions sur nombre de populations testées pour le VIH – professionnelles du sexe,chauffeurs de camions ou consommateurs de drogues par injection, par exemple –donnaient peu d’indications sur ce qui se passait dans le reste de la population. Dessystèmes de surveillance sentinelle qui testaient de façon anonyme les échantillonsde sang provenant de femmes enceintes dans les cliniques prénatales offraient unemeilleure indication des tendances dans l'ensemble de la population. Mais à cetteépoque, ces informations n'étaient généralement disponibles que pour les villes, etne fournissaient aucune image de l’infection dans les zones rurales où vit le gros dela population dans de nombreux pays en développement.

Lors de l’exercice de 1994, différents taux d’infection avaient été appliqués à diffé-rentes populations dans un même pays. Pour prendre un exemple simplifié: le tauxde prévalence chez les professionnelles du sexe était appliqué au nombre estiméde professionnelles du sexe, alors que le taux de prévalence observé chez lesfemmes en consultations prénatales était appliqué à la population urbaine et quecelui des militaires recrutés dans les centres et les villages en dehors des grandesvilles était appliqué à la population des zones rurales. Des ajustements étaient faits,si nécessaire, afin de refléter les écarts entre les sexes en matière d'infection.Toutes ces estimations étaient ensuite combinées afin de fournir un total pondérépour le pays dans son entier.

Pour estimer l’incidence passée et présente du SIDA et des décès dus auSIDA chez les adultes et les enfants, on a utilisé un logiciel informatique

Améliorer lesestimations

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

52

nommé Epimodel. Mis au point en 1987 par le Programme mondial de lutte contrele SIDA de l’OMS, Epimodel commence par fournir une courbe de l’épidémie – unecourbe qui reflète le début de l’épidémie dans une zone, la vitesse à laquelle ellegrandit, et le niveau auquel la prévalence se stabilise ou est susceptible de se stabi-liser. Le programme permet d'entrer des données sur l’histoire naturelle de l’infectionà VIH, y compris les taux de progression de l’infection à VIH vers le SIDA et du SIDAvers la mort, ainsi que les taux de transmission de la mère à l’enfant. Epimodelcombine ces informations avec la structure par âge de la population et les taux defertilité spécifiques aux divers groupes d’âge afin de calculer le nombre d’adultes etd’enfants vivant actuellement avec le VIH, le nombre des cas de SIDA, et d'autresaspects de l’épidémie.

Cette méthode s’est révélée très fiable, mais elle implique l’obtention d'un nombrede données ponctuelles suffisant pour pouvoir tracer une courbe raisonnable del’épidémie. En 1994-95, il n’y avait pas suffisamment de données disponibles pourpermettre la production des courbes pour chaque pays; les infections ont donc ététotalisées sur une base régionale et 10 modèles régionaux ont été construits. Pourchaque région, les courbes d’épidémie ont été adaptées aux scénarios observésdans les pays ayant des systèmes de surveillance relativement bons. Le modèledérivé de la courbe a ensuite été appliqué aux chiffres de la population et auxdonnées pondérées sur la prévalence afin d’obtenir des estimations sur l’incidencedu VIH, sur les cas de SIDA et sur les décès pour la région dans son ensemble.

1997: Davantage de données produisent demeilleures estimations

Depuis lors, les sources d’information sur l’infection à VIH se sont considéra-blement améliorées dans de nombreux pays, même si tel n’est pas le cas partout.On en sait davantage sur l’histoire naturelle de l’infection, et on peut donc faire demeilleures suppositions afin de combler les lacunes dues au manque de données.Les enquêtes sérologiques menées dans les communautés, principalement dansles zones rurales, ont également fourni de meilleures indications sur la relationprobable entre les scénarios d’infection dans les villes et les campagnes, même siles informations dans ce domaine sont encore très insuffisantes. En 1997, lesdonnées sont disponibles pour davantage de points dans le temps, ce qui a renduplus facile qu’auparavant d’estimer la forme de la courbe épidémiologique et dejuger où en était un pays donné face à l’épidémie: la prévalence commence-t-ellejuste à augmenter, se trouve-t-elle dans la phase d’accélération brutale, oucommence-t-elle à se stabiliser?

Lorsque l’ONUSIDA et l’OMS ont préparé leurs estimations pour la fin de l'année1997 avec un certain nombre de partenaires, y compris les institutions derecherche et les experts dans les pays, ils ont utilisé la même méthodologie fonda-mentale que trois ans auparavant. Cependant, vu la meilleure qualité des informa-tions disponibles, ils ont pu améliorer la précision des estimations. Les estimationsde 1994 ont été recalculées. Dans les zones où les données disponibles en 1994n’avaient pas permis une évaluation précise de la situation, les chiffres révisés pour1994 ont quelquefois différé significativement des estimations originelles. Dans ces

Améliorer les estimations

53

cas – et il y en eut relativement peu – le chiffre révisé a été utilisé avec l’estimationde 1997 pour tracer la courbe de l’épidémie dans le pays.

Des révisions ont été nécessaires principalement pour les pays d’Afrique australeoù l’épidémie entrait tout juste dans sa phase de croissance exponentielle en 1994et où elle s’est développée ces dernières années d’une façon que l’on pensaitjusqu’ici impossible.

En Afrique du Sud, par exemple, la prévalence du VIH parmi les femmes enceintesest restée faible de façon constante jusqu’en 1992, dernière année pour laquelle lesdonnées sur la prévalence étaient disponibles quand les estimations de 1994 ontété établies. Ces estimations supposaient une hausse de 3,2% en 1994. En fait,nous savons maintenant que le début des années 90 correspondait au décollage del’épidémie en Afrique du Sud. Le vrai chiffre pour 1994 pourrait donc bien avoir étépresque le double de l’estimation originale. Cependant, étant donné qu’on sait peude choses sur les taux d’infection à VIH dans les zones rurales à cette époque, lesestimations de 1994 n'ont été révisées que légèrement, et ont été portées à 4,5%.La courbe de l’épidémie qui a été tracée à partir de ce point et ajustée selon lestendances détectées par surveillance jusqu’à l’année 1997 (à laquelle correspondun taux d’infection estimé à 12,6% dans la population adulte) montre clairement quele pays est encore dans une phase où la prévalence croît rapidement.

La surveillance améliorée a souligné le fait que des pays contigus peuvent avoirdes épidémies très différentes. Puisque les données, et donc les estimations, sesont améliorées, il est maintenant devenu possible, pour la première fois, deconstruire des modèles non pas sur une base régionale comme en 1994, mais enutilisant les estimations des taux et des tendances pour la transmission du VIH,pour le SIDA et pour les décès dans 90 pays individuels. Ces estimations ont étédiscutées avec les programmes nationaux de lutte contre le SIDA de ces pays, etadaptées là où des estimations nationales basées sur une meilleure connaissancede la situation locale étaient disponibles. Les principaux indicateurs dérivés de cesmodèles, tels que la prévalence de l’infection à VIH et les décès dus au SIDA en1997, sont publiés dans les tableaux annexés au présent rapport.

La plupart des populations sentinelles parmi lesquelles les données sur la préva-lence sont mesurées ne comprennent pas les personnes qui ont déclaré un SIDAsymptomatique. En effet, les personnes atteintes du SIDA peuvent être tropmalades pour se rendre aux sites de surveillance, et une femme avec un SIDAdéclaré est, par exemple, peu susceptible d’être enceinte et d’aller demander dessoins dans une consultation prénatale. Les estimations de prévalence du VIHtendent donc actuellement à ne pas prendre en compte la prévalence du SIDA.Pour cette raison, quelques organisations publient séparément les chiffres relatifsaux personnes vivant avec le SIDA et les chiffres relatifs aux personnes vivant avecle VIH. Etant donné que par définition toute personne vivant avec le SIDA vit aussiavec le VIH, les estimations de l’OMS/ONUSIDA relatives aux personnes vivantavec le VIH incluent également les personnes qui présentent les symptômes duSIDA. Les estimations du présent rapport peuvent en conséquence apparaîtrelégèrement plus élevées que celles publiées par d’autres organisations qui utilisentdes modèles similaires mais n’incluent pas les patients atteints du SIDA dans letotal de ceux qui vivent avec l’infection à VIH.

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

54

Il est clair que les modèles individuels de pays ne peuvent être mis au point que sisuffisamment de données sont disponibles pour préparer une courbe de l’épidémiespécifique pour le pays, courbe qui peut alors être utilisée comme base pour lescalculs d’Epimodel. Pour les pays où aucune nouvelle information n’est disponible,on n’a pas pu construire de modèles ni produire de nouvelles estimations à fin1997. Dans la plupart de ces cas, les taux de prévalence de 1994 calculés etpubliés par l’OMS en 1995 ont été appliqués à la population de 1997 afin de fournirune estimation prudente des infections à VIH actuelles. Ces pays sont indiqués parun astérisque dans les tableaux annexés à ce rapport.

Les modèles de pays individuels sont plus sensibles que les modèles régionauxaux circonstances changeantes qui affectent des paramètres importants tels quela durée de survie et la transmission de la mère à l’enfant. Même si les donnéessont encore peu nombreuses, des recherches récentes suggèrent que les taux deprogression des infections à VIH vers le SIDA et le décès diffèrent entre le mondeindustrialisé et les pays en développement et que tel était le cas même avant queles traitements antirétroviraux combinés qui prolongent la vie ne fussent devenusdisponibles dans certains pays. L’importance de cette différence est mal connue.Les études menées dans la population afin de mesurer la durée de survie peuventêtre biaisées pour un certain nombre de raisons. D’un point de vue éthique, ilconvient que tout essai basé dans une communauté opère avec le consentementéclairé des participants, fournisse des informations sur les comportements sansdanger, et assure des soins pour les maladies ordinaires, voire des traitements pourles infections opportunistes de base. Même un minimum de soins peut représenterplus que ce qui est généralement disponible dans les pays en développement. Lespersonnes séropositives impliquées dans des études au niveau de la communautépeuvent donc survivre plus longtemps que ne le feraient des personnes dans deszones où même les services de base essentiels ne sont ni disponibles, niabordables.

Les taux de transmission de la mère à l’enfant peuvent également varier en relationavec les normes d’allaitement, les pratiques d’accouchement, et d’autres facteursliés aux soins maternels et à la prestation de services de santé. L’allaitement, enparticulier, sera à son tour influencé par l’accès au conseil et au dépistage, et parl’accès à des solutions abordables et sûres de remplacement du lait maternel.

La durée de survie chez les adultes est l’un des facteurs importants pour estimerles taux de VIH, car c’est elle qui détermine non seulement combien de temps ilsvivront avec le virus mais également combien de temps ils pourront le transmettre.Les facteurs les plus importants lors de la détermination de la prévalence pour lesenfants sont les taux de prévalence parmi les femmes enceintes et les taux detransmission de la mère à l’enfant. Le temps de survie des enfants affectera lesestimations relatives aux enfants vivant avec le VIH, mais n’aura pas d’impact surl’estimation des nouvelles infections.

En consultation avec une large gamme de partenaires et après une revue extensivede la littérature, l’ONUSIDA et ses partenaires ont modifié les paramètres d’entréede l’exercice d’estimation de 1997 afin de refléter les différences régionales. Dans les zones avec des systèmes de santé relativement bien développés commel’Amérique latine et les pays les plus riches de l’Asie, on estime que 50% des

Améliorer les estimations

55

adultes vivent avec le VIH pendant 10 ans avant que le SIDA ne se déclare. Cechiffre est fondé en grande partie sur des études menées dans les pays industria-lisés avant l’arrivée des traitements antirétroviraux combinés. On estime que letemps médian entre la déclaration d'un SIDA et le décès est d’un an.

Dans les pays plus pauvres où l’accès aux services de santé est moins développé,l’intervalle médian entre l’infection par le VIH et la déclaration d’un SIDA sympto-matique est estimé à 8 ans, avec la même distribution autour de la médiane quecelle qui prévaut dans les pays plus riches. La durée de survie entre le SIDA et ledécès est identique, avec une valeur médiane d’un an.

Les taux de transmission de la mère à l’enfant ont été estimés sur la base d’étudesmenées dans divers pays. En Afrique et dans d’autres zones où le statut sérolo-gique vis-à-vis du VIH est rarement connu et où l’allaitement maternel est la règlegénérale, un taux de transmission verticale de 35% a été utilisé. Sur la based’études brésiliennes, un taux de 25% a été utilisé pour l’Amérique latine, oùl’accès au dépistage et au conseil est en augmentation et où des solutionsadéquates de substitution à l’allaitement maternel sont largement disponibles. EnAsie, les taux varient entre les deux, selon la structure du système de santé, l’accèsà l’information et les modèles d’allaitement maternel.

Estimation du VIH et du SIDA à l'ère du traitement

L’arrivée des traitements qui prolongent la vie modifiera également les futuresestimations. La relation entre les nouvelles infections, la prévalence du VIH, leSIDA et les décès – relation relativement prévisible au cours de ces dernièresannées – changera d’une façon que l’on ne peut encore prédire. Et ces change-ments dépendront de l’étendue et de la disponibilité des soins de santé dans lapopulation, y compris la prise en charge des infections opportunistes. On estégalement loin de connaître les effets qu'auront les traitements antirétrovirauxcombinés sur les scénarios d’infection. La réduction des charges virales chezles patients qui prennent ces médicaments pourra diminuer les risquesd’infection qu'ils présentent pour autrui; néanmoins, la promesse d’une prolon-gation de la vie pour ceux qui sont infectés peut saper les efforts de préventionet se traduire par des comportements plus dangereux et une augmentation dela transmission.

Quels que soient les effets du traitement, ils seront vraisemblablement plus impor-tants dans les pays industrialisés, où les antirétroviraux et les médicaments contreles infections opportunistes sont largement disponibles. Il se passera un certaintemps avant que des effets significatifs de ces traitements ne soient perceptiblesau niveau de la population dans la plupart des pays en développement, où lagrande majorité des individus n’ont même pas accès aux services de conseil et detest VIH qui pourraient leur permettre de déterminer s’ils sont infectés et s’ilsdoivent recourir à des soins.

Les taux de transmission de la mère à l’enfant peuvent chuter radicalement si lesfemmes ont un meilleur accès au dépistage et au conseil, à un protocole court aux

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

56

antirétroviraux, et à des solutions adéquates de substitution à l’allaitementmaternel.

Epimodel ne permet pas actuellement de prendre en compte des modifications dutaux de progression de l’infection vers le SIDA ou de la transmission de la mère àl’enfant au cours du temps. Pour cette raison, le modèle n’a pas été utilisé pourobtenir des estimations pour le monde industrialisé, où les progrès constantsd'accès, y compris l’accès aux traitements des infections opportunistes et auxtraitements antirétroviraux, ont transformé de façon complexe le scénario de l'épi-démie au cours des dix dernières années. Les données publiées pour les paysindustrialisés dans les tableaux en annexe sont fournies par les programmesnationaux de lutte contre le SIDA, qui utilisent toute une gamme de techniquesélaborées de modélisation et d'estimation.

Une image fluctuante

Les estimations actuelles ne prétendent pas donner un compte exact des infec-tions. Elles sont plutôt issues d’une méthode – qui jusqu’à présent s’estmontrée fiable – destinée à fournir une bonne indication de l'importance del’épidémie dans des pays individuels. Et ces estimations ne sont pas figées.Elles sont constamment révisées, tant à la hausse qu’à la baisse, au fur et àmesure que les pays améliorent leur système de surveillance et récoltentdavantage d’informations. Celles-ci comprennent les informations sur les tauxd’infection dans des populations différentes, et sur les comportements quimènent à l’infection ou protègent contre elle.

Les estimations changeront aussi quand nous comprendrons mieux le VIH etses conséquences démographiques. Il devient de plus en plus clair, parexemple, que les femmes séropositives sont moins susceptibles d’avoir desenfants que celles qui ne sont pas infectées. La relation entre le VIH et lafécondité est complexe et mal comprise. Jusqu’à présent, elle n’a pas été priseen compte dans les estimations de prévalence ou dans les modèles de trans-mission, même si elle affecte probablement les unes et les autres. A mesure quenous en saurons davantage, nous devrons considérer plus attentivement leseffets du VIH sur la fécondité. Différents modèles de soins de santé devront êtreégalement pris en compte dans les futures estimations quand nous en sauronsplus sur la manière dont ils affectent la survie des malades et les taux de trans-mission du VIH.

Malgré leurs imperfections persistantes, les techniques d’estimation permettentindubitablement de jauger l'importance et les tendances de l’épidémie dansdifférents pays. Les estimations de prévalence devraient servir à alerter les genset leurs gouvernements sur les menaces que pose le VIH à l'encontre dudéveloppement social et économique. Elles peuvent servir de guides aux initia-tives destinées à réduire l’ampleur de la propagation future et aider les pays àplanifier les soins et le soutien qui doivent être garantis aux personnes vivantavec le VIH, à leurs familles et à leurs communautés.

Améliorer les estimations

57

Utilisation des Fiches épidémiologiques afind’améliorer la collecte de données

Reconnaissant que davantage d’informations sont requises pour mieux comprendrel’épidémie et pour mieux y répondre, l’ONUSIDA et l’OMS ont lancé une initiative departenariat avec les gouvernements nationaux afin d'améliorer la surveillance et lacollecte de données sur le VIH et les comportements connexes. Ces activitéscomprendront des consultations régionales avec des experts chargés de lasurveillance, et la préparation de directives pour améliorer cette surveillance. Lesdocuments publiés dans la Collection ONUSIDA sur les meilleures pratiquesexaminent les approches actuelles et suggèrent des possibilités novatrices.

Concrètement, cette initiative est centrée sur la préparation de Fiches épidémiolo-giques rassemblant des données sur la prévalence du VIH et du SIDA et sur leurincidence, ainsi que des informations sur les comportements (par exemple, rapportssexuels avec des partenaires occasionnels, utilisation du préservatif) qui peuventaccélérer ou ralentir la propagation du VIH. Les Fiches comprennent des indicateursde prévention élaborés par le Programme mondial de lutte contre le SIDA de l’OMS,dont l’objectif est de mesurer les tendances des connaissances sur le SIDA, lescomportements pertinents et d’autres facteurs qui influencent l’épidémie.

Pour le premier cycle de préparation de ces Fiches, l’ONUSIDA, avec l’OMS et ungroupe d’organisations et d’experts internationaux, a essayé d'assembler toutes lesdonnées existantes sur les taux de VIH et les comportements connexes danschaque pays. Ces données ont été envoyées aux programmes nationaux de luttecontre le SIDA ou aux autres autorités nationales, aux fins de vérification ou decomplément. Plus de 140 pays ont répondu à ce premier cycle de collecte dedonnées en fournissant des informations provenant de la sérosurveillance,d’enquêtes sur les comportements et d’autres études. Les résultats ont été utiliséspour réviser les modèles spécifiques par pays et pour établir des estimationsrelatives à la population séropositive ou à d’autres aspects de l’épidémie, ainsi qu’ilest décrit à partir de la page 51. Finalement, ces données ont été compilées dansla Fiche épidémiologique de chaque pays. Les Fiches comprennent également desinformations pertinentes sur les pays, informations qui proviennent d’une base dedonnées que maintient le Bureau du recensement des Etats-Unis, afin de donnerune idée de la prévalence du VIH dans diverses populations dont les comporte-ments peuvent les exposer particulièrement à l’infection, ou dans des groupes telsque celui des femmes enceintes, qui représente d’une façon plus immédiate lapopulation générale.

Les données des Fiches épidémiologiques 1997 sont résumées dans l’annexe auprésent rapport.

L’ONUSIDA et l’OMS espèrent travailler étroitement avec les programmes nationauxde lutte contre le SIDA et d’autres partenaires afin de mettre à jour chaque année cesFiches épidémiologiques. Les Fiches seront rendues publiques, et seront ensuiteaccessibles sur Internet dans les pages d’accueil de l’ONUSIDA et de l’OMS. Selonles circonstances, de nouvelles informations telles que les indicateurs de soins et desoutien seront ajoutées aux données collectées par l’intermédiaire des Fiches.

Annexe: Estimations et indicateurs relatifs à l’infection àVIH/SIDA, fin 1997

59

Les données fournies dans les tableaux ci-après récapitulent les Fiches épidémiolo-giques 1997 sur chaque pays (voir page 57). Sauf indications contraires, les données et lesestimations se rapportent à fin 1997.

Chaque fois que possible, on a présenté séparément les données concernant les popula-tions urbaines et les populations rurales. En pratique, «r» se réfère souvent à de petites villesen dehors des grandes agglomérations. Les zones véritablement rurales n’ont souvent pasde site sentinelle du tout. Presque tous les taux concernant des groupes (tels que lesconsommateurs de drogues par injection et les prostituées) dont le comportement entraîneun risque élevé d’infection à VIH proviennent d’études réalisées dans des zones urbaines.Les tableaux donnent la fourchette de la prévalence du VIH entre les différentes études etles différents sites d’étude; souvent assez large, cette fourchette illustre la diversité de l’épi-démie dans un pays donné.

Toutes les estimations de ce rapport sont données en chiffres ronds. Toutefois, on a utilisédes chiffres non arrondis pour le calcul des taux et des totaux régionaux; en conséquence,dans certains des tableaux récapitulatifs, les chiffres peuvent ne pas concorder exactement.

A propos des indicateurs spécifiques utilisésdans les tableaux

1. Population 1997

Population totale (milliers)

Population totale en 1997 (Division de la Population, Département des Affaires écono-miques et sociales, Secrétariat des Nations Unies).

Population adulte de 15 à 49 ans (milliers)

Personnes âgées de 15 à 49 ans en 1997 (Division de la Population, Département desAffaires économiques et sociales, Secrétariat des Nations Unies).

Dans ce rapport, on entend par «adultes» les hommes et les femmes qui ont entre 15 et 49ans. Cette tranche d’âge englobe ceux qui sont dans les années de vie où l’activité sexuelleest maximale. Le risque d’infection perdure évidemment après 50 ans; toutefois, la vastemajorité de ceux qui ont un comportement à haut risque sont susceptibles d’avoir contractél’infection avant cet âge. La structure par âge de la population étant très variable d’un paysà l’autre, en particulier en ce qui concerne les enfants et les adultes les plus âgés, le fait dese restreindre aux 15-49 ans pour désigner les adultes a l’avantage de rendre plus compa-rables des populations différentes. Cette tranche d’âge a été prise comme dénominateurpour le calcul de la prévalence du VIH chez l’adulte.

2. Estimation du nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA, fin 1997

Ces estimations englobent toutes les personnes infectées par le VIH en vie à la fin de 1997,qu’elles aient ou non développé un SIDA.

Annexe: Estima-tions et indica-teurs relatifs àl’infection àVIH/SIDA, fin 1997

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

60

En ce qui concerne les pays marqués d’un astérisque, les données disponibles n’étaientpas suffisantes pour établir une estimation de la prévalence du VIH à fin 1997. Pour chacunde ces pays, on a appliqué les chiffres de 1994 relatifs à la prévalence publiés parl’OMS/GPA (Relevé épidémiologique hebdomadaire, 1995; 70: 353-360) à la populationadulte (15-49 ans) du pays en 1997, afin d’obtenir les estimations qui figurent sur cetableau.

Adultes et enfants

Estimation du nombre d’adultes et d’enfants vivant avec le VIH/SIDA à la fin de 1997. Onentend par «enfants» les personnes de moins de 15 ans.

Adultes (15-49)

Estimation du nombre d’adultes vivant avec le VIH/SIDA à la fin de 1997.

Taux chez l’adulte (%)

Estimation du nombre d’adultes vivant avec le VIH/SIDA à la fin de 1997, divisé par le chiffre1997 pour la population adulte.

Femmes (15-49)

Estimation du nombre de femmes (entre 15 et 49 ans) vivant avec le VIH/SIDA à la fin de1997.

Enfants (0-14)

Estimation du nombre d’enfants de moins de 15 ans vivant avec le VIH/SIDA à la fin de1997.

3. Estimation des décès dus au SIDA

Adultes et enfants, 1997

Estimation du nombre d’adultes et d’enfants qui sont morts du SIDA en 1997. Les estimationsmarquées d’un «d» ont été établies d’après le nombre de cas de SIDA notifiés, corrigé pour desraisons de sous-notification, multiplié par le taux de létalité calculé sur le nombre cumulé dedécès notifiés par pays. En raison de la sous-notification des décès, ces taux de létalité, et parconséquent les chiffres relatifs aux décès estimés, sont inférieurs aux valeurs réelles.

Adultes et enfants, total cumulé

Estimation du nombre d’adultes et d’enfants qui sont morts du SIDA depuis le début del’épidémie.

4. Orphelins

Orphelins, total cumulé

Estimation du nombre d’enfants qui, avant l’âge de 15 ans, ont perdu leur mère ou leursdeux parents à cause du SIDA, depuis le début de l’épidémie.

5. Estimation des cas de SIDA

Adultes et enfants, total cumulé

Estimation du nombre de cas de SIDA chez l’adulte et l’enfant depuis le début de l’épidémie.

Annexe: Estimations et indicateurs relatifs à l’infection àVIH/SIDA, fin 1997

61

6. Cas de SIDA notifiés

Première notification de cas d’infection à VIH ou de SIDA

Année où le premier cas d’infection à VIH ou de SIDA a été signalé par un pays.

Adultes et enfants, total cumulé

Total des cas de SIDA chez l’adulte et l’enfant officiellement notifiés par le pays depuis ledébut de l’épidémie.

Date de la dernière notification

Date de la notification la plus récente des cas de SIDA par le pays.

Répartition par sexe (%)

Proportion notifiée de cas de SIDA chez les hommes, en pourcentage, pour les pays ayantsignalé 25 cas ou plus. Du fait que cette répartition exclut les cas de SIDA pour lesquels iln’y a pas d’information disponible concernant le sexe des patients, il se peut qu’elle ne soitpas représentative de l’ensemble des cas de SIDA dans le pays.

• hommesPourcentage de cas de SIDA notifiés correspondant à des personnes de sexe masculin,calculé sur la période décrite dans l’indicateur ci-après.

• période de notificationPériode considérée pour le calcul de la répartition par sexe des cas de SIDA notifiés. Dans la mesure où la distribution selon le sexe a, dans certains pays, changé de façonmarquée au fil de l’épidémie, le pourcentage de cas de SIDA chez les hommes a étécalculé, chaque fois que possible, pour la période (triennale) la plus récente de notifi-cation des données. Pour certains pays, il n’a pas été possible de procéder ainsi, enraison de différences dans les structures de notification.

Mode de transmission (%)

Cas de SIDA notifiés par mode supposé de transmission, en pourcentage, pour les paysayant notifié 25 cas ou plus. Du fait que cette répartition exclut les cas de SIDA pourlesquels il n’y a pas d’information disponible concernant le mode de transmission, il se peutqu’elle ne soit pas représentative de l’ensemble des cas de SIDA dans le pays.

• hétéroContacts hétérosexuels.

• homoContacts homosexuels entre hommes.

• UDIUtilisation de drogues par injection. Cette catégorie de transmission englobe égalementles cas pour lesquels on a signalé l’existence d’un autre comportement à risque en plusde l’injection de drogues.

• sangSang et produits sanguins.

• mère-enfantTransmission verticale pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement au sein.

• période de notificationPériode considérée pour le calcul de la répartition des cas de SIDA notifiés selon lemode supposé de transmission. Dans la mesure où cette répartition a, dans certainspays, changé de façon marquée au fil de l’épidémie, les pourcentages ont été calculés,

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

62

chaque fois que possible, pour la période (triennale) la plus récente de notification desdonnées. Pour certains pays, il n’a pas été possible de procéder ainsi, en raison dedifférences dans les structures de notification.

7. Prévalence du VIH (%), populations choisies

Pourcentage de personnes ayant eu un résultat positif au test VIH parmi les individus testésdans chaque groupe. La plupart de ces données proviennent de la surveillance sentinellerégulière. Pour chacun de ces groupes, le tableau donne l’année de la toute dernière notifi-cation, la valeur médiane pour tous les sites de surveillance, le minimum et le maximum. Un«n» indique qu’il s’agit d’un nombre à l’échelle de la nation; un «r», qu’il s’agit d’échantillonsruraux uniquement. L’année indique la date de la toute dernière notification.

Femmes en consultations prénatales – principales zones urbaines

Femmes en consultations prénatales – en dehors des principales zones urbaines

Hommes soignés pour MST – principales zones urbaines

Professionnelles du sexe – principales zones urbaines

Usagers de drogues par injection – principales zones urbaines

8. Indicateurs relatifs à la prévention

Disponibilité de préservatifs

• préservatifs disponibles par habitantNombre total de préservatifs disponibles pour distribution, au cours des 12 derniersmois, par adulte (15-49 ans). Ce nombre englobe les importations, la production locale,le secteur privé et le marketing social du préservatif. L’année indique la date de l’infor-mation la plus récente.

• accès au préservatif (%)Pourcentage d’adultes (15-49 ans) ayant accès aux préservatifs. L’année indique la datede l’enquête la plus récente.

Partenaires sexuels occasionnels déclarés (%)

Pourcentage d’adultes déclarant avoir eu au moins un(e) partenaire sexuel(le) autre que leurpartenaire habituel(le) dans les 12 mois précédant la rédaction de ce rapport. Un «a» indiquequ’il s’agit de la proportion pour les deux sexes combinés; un «u», qu’il s’agit d’échantillonsde citadins uniquement. Un «y» indique qu’il s’agit de la proportion de ceux qui vivent avecun conjoint ou autre partenaire stable. L’année indique la date de l’enquête la plus récente.

Utilisation déclarée du préservatif avec un partenaire sexuel occasionnel (%)

Pourcentage d’adultes déclarant avoir utilisé un préservatif pendant leur tout dernier rapportavec un partenaire sexuel occasionnel. Un «a» indique qu’il s’agit de la proportion pour lesdeux sexes combinés; un «u», qu’il s’agit d’échantillons de citadins uniquement. L’annéeindique la date de la notification la plus récente. La fourchette d’âge indique le groupe d’âgede la population incluse dans l’étude.

La Yougoslavie se réfère aux états/régions de l’ancienne République fédérale socialiste deYougoslavie, sauf la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, l’Ex-République yougoslave deMacédoine et la Slovénie.

Annexe: Estimations et indicateurs relatifs à l’infection àVIH/SIDA, fin 1997

63

Tableauxpages

64-66 Population 1997; estimation du nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA à fin 1997; estimation du nombre de décès dus au SIDA; orphelins

67-69 Cas de SIDA, estimations; cas de SIDA notifiés

70-72 Prévalence du VIH, populations sélectionnées

73-75 Prévalence du VIH, populations sélectionnées (suite) ; indicateurs de prévention

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

64

Estimation du nombre de personnes vivant Estimation du nombre Population 1997 avec le VIH/SIDA à fin 1997 de décès dus au SIDA Orphelins

PaysTotal

(milliers)Adultes 15-49

(milliers)Adultes et

enfantsAdultes (15-49)

Taux chezl’adulte(%)

Femmes(15-49)

Enfants(8-14)

Adultes etenfants1997

Adultes etenfants, total

cumuléOrphelins,

total cumulé

Europe occidentale 400,181 201,131 480,000 480,000 0.23 100,000 5,000 15,000 190,000 8,700

Albanie 3,422 1,815 <100 <100 0.01 … … … <100d …Allemagne 82,190 41,035 35,000 35,000 0.08 6,800 500 … 13,000d …Autriche 8,161 4,203 7,500 7,500 0.18 1,400 <100 … 1,500d …Belgique 10,188 5,091 7,500 7,200 0.14 2,600 300 … 1,700d …Danemark 5,248 2,604 3,100 3,100 0.12 770 <100 … 1,800d …

Espagne 39,717 20,893 120,000 120,000 0.57 25,000 … … 33,000d …Ex-Rép. youg. de Macédoine 2,190 1,171 <100 <100 0.01 … … … <100d …Finlande 5,142 2,560 500 500 0.02 100 … … 210d …France 58,542 29,347 110,000 110,000 0.37 … 1,500 … 35,000d …Grèce 10,522 5,222 7,500 7,500 0.14 … … … 1,300d …

Irlande 3,559 1,855 1,700 1,700 0.09 … … … 360d …Islande 274 142 200 200 0.14 … … … <100d …Italie 57,241 28,939 90,000 90,000 0.31 27,000 500 … 31,000d …Luxembourg 417 215 300 300 0.14 <100 … … <100d …Malte 371 189 200 200 0.11 … … … <100d …

Norvège 4,364 2,172 1,300 1,300 0.06 … <100 … 500d …Pays-Bas 15,661 8,189 14,000 14,000 0.17 … … … 4,700d …Portugal 9,802 4,993 35,000 35,000 0.69 6,800 500 … 3,900d …Royaume-Uni 58,200 28,223 25,000 25,000 0.09 … … … 13,000d …Slovénie 1,922 1,004 <100 <100 0.01 … … … <100d …

Suède 8,844 4,127 3,000 3,000 0.07 730 <100 … 990d …Suisse 7,276 3,722 12,000 12,000 0.32 4,100 <100 … 5,100d …Yougoslavie 10,350 5,235 … 5,000* 0.1* … … … … …

Afrique du Nord & Moyen-Orient 322,211 164,259 210,000 200,000 0.13 40,000 7,000 13,000 42,000 14,000

Algérie 29,473 15,197 … 11,000* 0.07* … … … … …Arabie saoudite 19,494 9,535 … 1,100* 0.01* … … … … …Bahreïn 582 344 … 500* 0.15* … … … … …Chypre 766 382 … 1,000* 0.26* … … … … …Egypte 64,465 32,675 … 8,100 0.03 850 110 930 5,400 750

Emirats arabes unis 2,308 1,329 … 2,400* 0.18* … … … … …Iraq 21,177 10,154 … 300* <0.005* … … … … …Israël 5,781 2,933 … 2,100* 0.07* … … … … …Jamahiriya arabe libyenne 5,784 2,600 … 1,400* 0.05* … … … … …Jordanie 5,774 2,746 … 660* 0.02* … … … … …

Koweït 1,731 938 … 1,100* 0.12* … … … … …Liban 3,144 1,646 … 1,500* 0.09* … … … … …Maroc 27,518 14,583 … 5,000* 0.03* … … … … …Oman 2,401 1,051 … 1,200* 0.11* … … … … …Qatar 569 341 … 300* 0.09* … … … … …

République arabe syrienne 14,951 7,181 … 800* 0.01* … … … … …Soudan 27,899 13,787 … 140,000* 0.99* … … … … …Tunisie 9,326 5,001 … 2,200* 0.04* … … … … …Turquie 62,774 34,593 … 2,000 0.01 … … … … …Yémen 16,294 7,243 … 900* 0.01* … … … … …

Afrique subsaharienne 593,027 268,439 21,000,000 20,000,000 7.41 9,900,000 960,000 1,800,000 9,600,000 7,800,000

Afrique du Sud 43,336 21,717 2,900,000 2,800,000 12.91 1,400,000 80,000 140,000 360,000 200,000Angola 11,569 4,955 110,000 100,000 2.12 52,000 5,200 7,200 25,000 19,000Bénin 5,720 2,503 54,000 52,000 2.06 26,000 2,400 3,900 15,000 11,000Botswana 1,518 743 190,000 190,000 25.1 93,000 7,300 15,000 43,000 28,000Burkina Faso 11,087 4,843 370,000 350,000 7.17 170,000 22,000 42,000 250,000 200,000

Burundi 6,398 2,914 260,000 240,000 8.30 120,000 15,000 30,000 200,000 160,000Cameroun 13,937 6,306 320,000 310,000 4.89 150,000 13,000 24,000 100,000 74,000Comores 651 296 … 400* 0.14* … … … … …Congo 2,745 1,219 100,000 95,000 7.78 47,000 5,300 11,000 80,000 64,000Côte d’Ivoire 14,300 6,611 700,000 670,000 10.06 330,000 32,000 72,000 420,000 320,000

Djibouti 634 306 33,000 32,000 10.3 16,000 1,300 2,200 7,000 3,900Erythrée 3,409 1,559 … 49,000* 3.17* … … … … …Ethiopie 60,148 26,447 2,600,000 2,500,000 9.31 1,200,000 140,000 250,000 1,000,000 840,000Gabon 1,138 512 23,000 22,000 4.25 11,000 800 1,700 7,100 4,800

Annexe: Estimations et indicateurs relatifs à l’infection àVIH/SIDA, fin 1997

65

Estimation du nombre de personnes vivant Estimation du nombre Population 1997 avec le VIH/SIDA à fin 1997 de décès dus au SIDA Orphelins

PaysTotal

(milliers)Adultes 15-49

(milliers)Adultes et

enfantsAdultes (15-49)

Taux chezl’adulte(%)

Femmes(15-49)

Enfants(8-14)

Adultes etenfants1997

Adultes etenfants, total

cumuléOrphelins,

total cumulé

Gambie 1,169 559 13,000 13,000 2.24 6,300 620 1,500 11,000 8,400Ghana 18,338 8,418 210,000 200,000 2.38 100,000 10,000 24,000 170,000 130,000Guinée 7,614 3,357 74,000 70,000 2.09 35,000 3,600 5,700 23,000 18,000Guinée-Bissau 1,112 503 12,000 11,000 2.25 5,700 420 580 1,600 990Guinée équatoriale 420 188 2,400 2,300 1.21 1,100 120 280 2,000 1,600

Kenya 28,414 13,381 1,600,000 1,600,000 11.64 780,000 66,000 140,000 600,000 440,000Lesotho 2,131 985 85,000 82,000 8.35 41,000 3,100 5,200 15,000 9,500Libéria 2,467 1,152 44,000 42,000 3.65 21,000 2,300 4,600 24,000 21,000Madagascar 15,845 7,121 8,600 8,200 0.12 4,100 370 600 1,900 1,300Malawi 10,086 4,474 710,000 670,000 14.92 330,000 42,000 80,000 450,000 360,000

Mali 11,480 5,057 89,000 84,000 1.67 42,000 4,800 8,300 40,000 33,000Maurice 1,141 649 … 500* 0.08* … … … … …Mauritanie 2,392 1,135 6,100 5,900 0.52 2,900 250 480 1,900 1,400Mozambique 18,265 8,178 1,200,000 1,200,000 14.17 580,000 54,000 83,000 250,000 170,000Namibie 1,613 752 150,000 150,000 19.94 75,000 5,000 6,400 14,000 7,800

Niger 9,788 4,216 65,000 61,000 1.45 31,000 3,500 5,800 25,000 20,000Nigéria 118,369 53,188 2,300,000 2,200,000 4.12 1,100,000 99,000 150,000 530,000 410,000Ouganda 20,791 9,099 930,000 870,000 9.51 430,000 67,000 160,000 1,800,000 1,700,000République centrafricaine 3,416 1,582 180,000 170,000 10.77 85,000 7,300 17,000 92,000 65,000Rép. démocratique du Congo 48,040 20,774 950,000 900,000 4.35 450,000 49,000 93,000 470,000 410,000

Rép.-Unie de Tanzanie 31,507 14,347 1,400,000 1,400,000 9.42 680,000 68,000 150,000 940,000 730,000Réunion 664 365 … 160* 0.04* … … … … …Rwanda 5,883 2,710 370,000 350,000 12.75 170,000 22,000 36,000 170,000 120,000Sénégal 8,762 4,042 75,000 72,000 1.77 36,000 3,800 … … 49,000Sierra Leone 4,428 2,025 68,000 64,000 3.17 32,000 3,700 8,400 54,000 47,000

Somalie 10,217 4,454 … 11,000* 0.25* … … … …Swaziland 906 439 84,000 81,000 18.5 41,000 2,800 5,000 14,000 8,000Tchad 6,702 3,051 87,000 83,000 2.72 42,000 4,200 10,000 70,000 55,000Togo 4,317 1,915 170,000 160,000 8.52 82,000 9,600 20,000 130,000 110,000Zambie 8,478 3,832 770,000 730,000 19.07 370,000 41,000 97,000 590,000 470,000Zimbabwe 11,682 5,560 1,500,000 1,400,000 25.84 720,000 57,000 130,000 590,000 450,000

Asie du Sud & Sud-Est 1,859,821 954,510 5,800,000 5,700,000 0.61 1,500,000 81,000 250,000 730,000 200,000

Afghanistan 22,132 10,777 … <100* <0.005* … … … … …Bangladesh 122,013 61,360 21,000 21,000 0.03 3,100 270 1,300 4,200 810Bhoutan 1,862 860 … <100* <0.005* … … … … …Brunéi Darussalam 307 173 … 300* 0.2* … … … … …Cambodge 10,516 4,994 130,000 120,000 2.4 60,000 5,400 6,300 15,000 7,300

Inde 960,178 494,756 4,100,000 4,100,000 0.82 1,000,000 48,000 140,000 350,000 120,000Indonésie 203,480 109,979 52,000 51,000 0.05 13,000 960 1,600 3,900 1,000Iran (Rép. islamique d’) 71,518 32,664 … 1,000* <0.005* … … … … …Malaisie 21,018 10,624 68,000 66,000 0.62 13,000 1,400 2,300 5,700 1,500Maldives 273 120 … <100* 0.05* … … … … …

Myanmar 46,765 24,361 440,000 440,000 1.79 92,000 7,100 29,000 86,000 14,000Népal 22,591 10,404 26,000 25,000 0.24 10,000 580 840 1,700 750Pakistan 143,831 68,870 64,000 62,000 0.09 12,000 1,800 4,500 15,000 5,000Philippines 70,724 36,034 24,000 23,000 0.06 7,000 620 630 1,300 480Rép. dém. populaire lao 5,194 2,324 1,100 1,000 0.04 520 <100 <100 210 150

Singapour 3,439 2,030 3,100 3,100 0.15 610 <100 <100 <500 <100 Sri Lanka 18,273 10,025 6,900 6,700 0.07 2,000 190 400 1,700 450Thaïlande 59,159 34,433 780,000 770,000 2.23 290,000 14,000 60,000 230,000 48,000Viet Nam 76,548 39,722 88,000 86,000 0.22 17,000 1,100 2,700 7,200 1,900

Europe orientale & Asie centrale 373,424 193,385 190,000 180,000 0.09 38,000 4,700 <1000 5,400 <100

Arménie 3,642 1,951 <100 <100 0.01 … … … … …Azerbaïdjan 7,655 4,054 <100 <100 <0.005 … … … <100d …Bélarus 10,339 5,262 9,000 9,000 0.17 … … … <100d …Bosnie-Herzégovine 3,784 2,122 … 750* 0.04* … … … … …Bulgarie 8,427 4,157 … 300* 0.01* … … … … …

Croatie 4,498 2,262 … 300* 0.01* … … … <100d …Estonie 1,455 733 <100 <100 0.01 … … … <100d …Fédération de Russie 147,708 77,477 40,000 40,000 0.05 … … … 190d …

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

66

Estimation du nombre de personnes vivant Estimation du nombre Population 1997 avec le VIH/SIDA à fin 1997 de décès dus au SIDA Orphelins

PaysTotal

(milliers)Adultes 15-49

(milliers)Adultes et

enfantsAdultes (15-49)

Taux chezl’adulte(%)

Femmes(15-49)

Enfants(8-14)

Adultes etenfants1997

Adultes etenfants, total

cumuléOrphelins,

total cumulé

Géorgie 5,434 2,726 <100 <100 <0.005 … … … <100d …Hongrie 9,990 5,102 2,000 2,000 0.04 … … … 200d …Kazakstan 16,832 8,930 2,500 2,500 0.03 … … … <100d …Kirghizistan 4,481 2,236 <100 <100 <0.005 … … … … …Lettonie 2,474 1,210 <100 <100 0.01 … … … <100d …

Lituanie 3,719 1,865 <100 <100 0.01 … … … <100d …Ouzbékistan 23,656 11,752 <100 <100 <0.005 … … … <100d …Pologne 38,635 20,473 12,000 12,000 0.06 … … … 490d …Rép. de Moldova 4,448 2,315 2,500 2,500 0.11 … … … <100d …République tchèque 10,237 5,371 2,000 2,000 0.04 … … … <200d …

Roumanie 22,606 11,772 5,000 1,000 0.01 … … … 4,100d …Slovaquie 5,355 2,880 <100 <100 <0.005 … … … <100d …Tadjikistan 6,046 2,894 <100 <100 <0.005 … … … … …Turkménistan 4,235 2,132 <100 <100 0.01 … … … … …Ukraine 51,424 25,461 110,000 110,000 0.43 … … … 240d …

Asie de l’Est et Pacifique 1,451,707 814,557 420,000 420,000 0.05 53,000 1,800 5,000 11,000 2,200

Chine 1,243,738 704,949 400,000 400,000 0.06 48,000 1,400 4,000 6,400 720Fidji 809 430 260 260 0.06 <100 <100 <100 <100 <100 Hong Kong 5,900 3,647 3,100 3,100 0.08 1,200 <100 140 490 110Japon 125,638 61,733 6,800 6,800 0.01 380 <100 260 1,700 <100 Mongolie 2,568 1,322 <100 <100 0.01 … … … … …

Papouasie-Nouvelle-Guinée 4,500 2,260 4,500 4,200 0.19 2,100 300 440 2,200 1,300République de Corée 45,717 26,925 3,100 3,100 0.01 400 <100 100 250 <100 Rép. pop. dém. de Corée 22,837 13,291 … <100* <0.005* … … … … …

Australie & Nouvelle-Zélande 21,891 11,450 12,000 12,000 0.11 700 <100 700 7,000 <500

Australie 18,250 9,566 11,000 11,000 0.14 550 <100 610 6,000 …Nouvelle-Zélande 3,641 1,884 1,300 1,300 0.07 190 <100 <100 530 120

Amérique du Nord 301,591 156,277 860,000 850,000 0.55 170,000 8,600 29,000 420,000 70,000

Canada 29,943 15,923 44,000 43,000 0.33 5,600 430 660 11,000 1,000Etats-Unis d’Amérique 271,648 140,354 820,000 810,000 0.76 160,000 8,100 28,000 410,000 70,000

Caraïbes 30,932 16,368 310,000 300,000 1.82 98,000 9,000 18,000 110,000 46,000

Bahamas 288 165 6,300 6,200 3.77 2,100 <100 440 2,900 760Barbade 262 144 4,300 4,200 2.89 1,400 140 330 2,100 470Cuba 11,068 6,104 1,400 1,400 0.02 450 <100 100 640 160Haïti 7,395 3,561 190,000 180,000 5.17 61,000 7,100 13,000 85,000 40,000Jamaïque 2,515 1,367 14,000 14,000 0.99 4,400 240 990 5,200 180République dominicaine 8,097 4,312 83,000 81,000 1.89 27,000 1,400 2,900 9,300 3,700Trinité-et-Tobago 1,307 715 6,800 6,700 0.94 2,200 110 480 2,500 760

Amérique du Sud et centrale 451,751 236,587 1,190,000 1,150,000 0.52 240,000 13,400 23,000 169,000 75,000

Argentine 35,671 17,682 120,000 120,000 0.69 22,000 980 4,300 12,000 2,400Belize 224 110 2,100 2,100 1.89 520 <100 160 880 340Bolivie 7,774 3,730 2,600 2,600 0.07 370 <100 180 850 150Brésil 159,636 85,405 470,000 420,000 0.95 130,000 6,000 ... 80,000 …Chili 14,625 7,749 16,000 15,000 0.2 2,700 150 740 2,900 530

Colombie 37,068 19,922 72,000 72,000 0.36 11,000 530 3,000 10,000 1,500Costa Rica 3,575 1,873 10,000 10,000 0.55 2,600 170 630 3,100 940El Salvador 5,928 3,045 18,000 18,000 0.58 4,400 340 1,100 6,300 2,200Equateur 11,937 6,227 18,000 18,000 0.28 2,500 200 1,200 7,700 1,100Guatemala 11,241 5,173 27,000 27,000 0.52 6,700 750 1,700 8,300 3,600

Guyana 847 481 10,000 10,000 2.13 3,300 <100 490 2,100 660Honduras 5,981 2,839 43,000 41,000 1.46 10,000 1,200 3,100 15,000 6,100Mexique 94,281 49,974 180,000 180,000 0.35 21,000 1,700 ... ... ... Nicaragua 4,351 2,113 4,100 4,100 0.19 1,000 <100 120 320 120Panama 2,722 1,438 9,000 8,800 0.61 2,200 160 650 3,700 1,000

Paraguay 5,088 2,491 3,200 3,100 0.13 550 <100 240 1,300 340Pérou 24,367 12,654 72,000 71,000 0.56 11,000 510 2,200 6,000 990Suriname 437 230 2,800 2,700 1.17 890 <100 210 1,100 390Uruguay 3,221 1,581 5,200 5,200 0.33 900 <100 390 2,200 340Venezuela 22,777 11,870 82,000 81,000 0.69 12,000 580 2,500 6,600 1,200

Total: 5,837,110 3,035,425 30,600,000 29,400,000 0.97 12,200,000 1,100,000 2,300,000 11,700,000 8,200,000

67

Annexe: Estimations et indicateurs relatifs à l’infection àVIH/SIDA, fin 1997

Répartition par sexe(%) Mode de transmission (%)

Pays

Adultes etenfants,

total cumulé

Cas de SIDAEstimations Cas de SIDA notifiés

VIH ou SIDA,première

notification

Adultes etenfants,

total cumulé

Dernièrenotifi-cation

Hommes(%)

Périodede notifi-

cation Hétéro Homo UDI SangMère –enfant

Périodede notifi-

cation

230,000

<100 1994 10 12/97 … … … … … … … …21,000 1980 17,048 12/97 85 95-97 8 70 16 5 1 81-972,300 1983 1,767 12/97 77 95-97 15 46 30 7 2 83-972,900 1984 2,412 12/97 70 95-97 44 40 7 5 4 80-972,200 1978 2,102 12/97 84 95-97 17 70 9 3 1 81-97

60,000 1981 48,989 12/97 80 95-97 11 17 68 2 2 81-97<100 1989 23 12/97 … … … … … … … …280 1985 268 12/97 91 95-97 23 69 4 4 1 82-97

57,000 1982 47,407 12/97 80 95-97 19 48 26 5 1 80-972,100 1984 1,740 12/97 86 95-97 18 65 5 12 1 82-97700 1983 609 12/97 83 95-97 13 35 44 5 3 83-97<100 1985 43 9/97 … … 7 83 5 5 0 85-97

46,000 1982 40,950 12/97 76 95-97 14 15 68 2 2 82-97130 1984 122 9/97 87 95-97 19 56 17 7 1 84-97<100 1984 43 12/97 … … 12 51 2 32 2 86-97620 1982 599 12/97 84 95-97 20 58 17 4 1 83-97

5,600 1982 4,630 12/97 84 95-97 13 72 12 3 1 82-976,300 1983 4,701 12/97 83 95-97 27 24 44 4 1 83-97

18,000 1982 15,081 12/97 84 95-97 15 70 8 5 2 81-97<100 1986 62 12/97 84 95-97 23 59 7 7 4 86-971,600 1983 1,557 12/97 80 95-97 21 60 12 6 1 82-976,900 1983 6,099 12/97 74 95-97 17 39 41 2 1 80-97690 1985 683 12/97 72 95-97 17 15 53 14 1 85-97

49,000

… 1985 326 9/97 75 85-97 63 9 5 18 5 85-97… 1986 334 9/97 58 95-96 69 2 2 21 5 95-97… … 37 3/97 … … … … … … … …… 1986 54 12/96 … … … … … … … …

5,800 1986 153 6/97 93 95-97 67 14 6 14 0 95-97

… … 8 12/90 … … … … … … … …… 1991 104 6/97 … … … … … … … …… 1981 466 12/97 72 95 31 36 17 13 2 80-97… 1986 17 12/95 … … … … … … … …… 1986 51 6/97 … … … … … … … …

… 1984 24 3/97 … … … … … … … …… 1984 97 12/96 … … … … … … … …… 1986 390 3/97 67 95-96 72 16 9 3 1 95-97… … 135 6/97 … … … … … … … …… … 85 6/97 … … … … … … … …

… 1986 49 6/97 … … … … … … … …… 1986 1,649 6/97 78 95-97 98 0 0 0 1 95-97… 1985 338 3/97 82 95-96 45 7 28 11 8 95-97… 1985 254 12/97 84 95-97 51 19 17 12 2 85-97… 1989 82 12/96 60 95-96 91 2 0 7 0 95-96

10,500,000

420,000 … 12,825 10/96 48 82-96 79 7 0 1 13 82-9728,000 1985 1,296 10/96 48 85-96 59 1 9 24 8 85-9716,000 1985 2,275 9/97 64 85-97 92 0 0 2 6 85-9750,000 1985 5,337 3/97 51 88-97 94 0 0 0 6 88-95270,000 1986 10,108 8/96 57 94-96 … … … … … …220,000 1983 9,119 9/97 … … … … … … … …110,000 1985 9,626 5/97 50 95 … … … … … …

… 1988 18 11/97 … … … … … … … …85,000 1986 10,223 9/96 … … … … … … … …450,000 1985 37,963 6/96 62 85-95 … … … … … …7,900 1986 1,672 2/98 48 95-96 98 0 0 0 2 95-97

… … 3,464 6/97 … … … … … … … …1,100,000 1984 21,569 10/97 61 86-97 97 0 0 2 2 86-96

7,900 1986 1,376 11/96 … … 96 0 0 0 4 87-9611,000 1986 504 6/97 62 89-96 94 0 0 0 6 89-96

Europe occidentale

AlbanieAllemagne Autriche Belgique Danemark

EspagneEx-Rép. youg. de Macédoine Finlande FranceGrèce

IrlandeIslandeItalieLuxembourgMalte

NorvègePays-BasPortugalRoyaume-UniSlovénie

SuèdeSuisseYougoslavie

Afrique du Nord & Moyen-Orient

AlgérieArabie saouditeBahreïnChypreEgypte

Emirats arabes unis IraqIsraëlJamahiriya arabe libyenneJordanie

KoweïtLibanMarocOmanQatar

République arabe syrienneSoudanTunisieTurquieYémen

Afrique subsaharienne

Afrique du SudAngolaBéninBotswanaBurkina Faso

BurundiCamerounComoresCongoCôte d’Ivoire

DjiboutiErythréeEthiopieGabonGambie

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

68

Répartition par sexe(%) Mode de transmission (%)

Pays

Cas de SIDAEstimations Cas de SIDA notifiés

180,000 1986 18,730 6/96 67 86-96 … … … … … …25,000 … 3,352 6/97 … … 98 0 0 0 2 87-961,800 1989 823 10/96 54 89-96 100 0 0 0 0 89-932,100 1988 231 11/96 42 88-96 98 0 0 0 2 88-96

660,000 1980 74,754 7/97 54 86-96 … … … … … …

17,000 1986 2,436 6/97 44 86-96 90 0 0 6 4 86-9326,000 … 176 12/97 61 95-97 … … … … … …2,200 1987 32 7/97 … … … … … … … …

480,000 1985 50,970 6/97 50 95-97 89 0 0 2 9 95-9644,000 … 4,028 6/97 … … … … … … … …

… 1987 43 12/97 83 87-97 84 0 16 0 0 87-972,100 … 161 6/96 … … 93 2 1 1 2 88-95

290,000 1986 6,126 8/97 52 86-96 84 0 0 10 6 86-9716,000 1986 6,784 3/97 … … … … … … … …27,000 1987 3,002 12/96 … … 99 0 0 0 1 87-95

590,000 1986 17,066 9/97 … … 95 0 0 4 1 86-951,900,000 1983 51,779 5/97 … … … … … … … …100,000 1984 7,016 5/97 45 87-97 … … … … … …510,000 1985 38,426 1/98 … … 92 0 0 3 4 86-95

1,000,000 1983 88,667 12/96 … … 96 0 0 0 3 83-95

… … 166 12/95 … … 17 35 35 8 4 87-90180,000 1983 12,056 6/93 … … … … … … … …60,000 1986 1,982 6/96 … … 97 1 0 1 0 86-9457,000 1987 205 6/96 59 87-96 97 1 0 0 3 87-96

… … 13 12/90 … … … … … … … …

16,000 1986 2,449 6/97 50 91-97 86 0 0 0 14 91-9575,000 … 7,354 1/98 … … 98 0 0 0 2 86-97140,000 1987 7,993 3/97 57 87-97 91 0 0 2 7 87-97630,000 1985 44,942 7/97 48 84-97 94 0 1 5 0 84-90650,000 1985 65,939 4/97 56 87-97 86 0 0 0 14 87-97

850,000

… … … … … … … … … … … …4,900 1989 10 3/97 … … 52 45 2 0 1 …

… … 0 10/97 … … … … … … … …… 1986 10 7/97 … … … … … … … …

18,000 1991 617 9/97 … … 80 1 0 0 19 93-97

430,000 1986 4,980 11/97 … … … … … … … …4,800 1987 153 12/97 78 95-97 72 24 3 0 1 87-97

… 1987 154 12/96 93 95-96 48 0 10 43 0 95-966,900 1986 1,110 8/97 94 87-96 16 3 68 12 2 87-97

… 1991 5 4/97 … … … … … … … …

100,000 1988 1,822 4/97 81 95-97 … … … … … …2,100 1988 183 1/98 58 95-96 … … … … … …

17,000 1987 147 12/97 87 87-97 92 0 0 0 8 95-971,600 1985 310 9/97 65 85-96 56 39 1 3 2 84-97240 … 69 1/98 60 91-96 78 0 0 18 4 91-97

290 … 314 9/97 94 86-96 46 31 2 20 0 86-971,900 1986 77 12/97 69 86-97 … … … … … …

260,000 1985 59,782 4/97 81 85-97 … … … … … …8,700 1990 1,020 8/97 88 93-96 18 0 81 1 0 93-97

<10,000

… 1992 8 9/96 … … … … … … … …<100 1987 9 12/97 … … … … … … … …<100 1991 17 12/97 … … … … … … … …… … 6 12/97 … … … … … … … …… 1987 53 12/97 … … 77 19 0 4 0 87-97

… 1986 119 12/97 77 95-97 36 50 8 6 1 86-97<100 1992 17 12/97 … … … … … … … …290 1986 268 9/97 79 95-97 32 64 1 2 2 86-97<100 1988 22 12/97 … … … … … … … …300 1985 277 12/97 90 94-97 10 77 0 12 0 86-97

GhanaGuinéeGuinée-BissauGuinée équatorialeKenya

LesothoLibériaMadagascarMalawiMali

MauriceMauritanieMozambiqueNamibieNiger

NigériaOugandaRépublique centrafricaineRép. démocratique du CongoRép.-Unie de Tanzanie

RéunionRwandaSénégalSierra LeoneSomalie

SwazilandTchadTogoZambieZimbabwe

Asie du Sud & Sud-Est

AfghanistanBangladeshBhoutanBrunéi DarussalamCambodge

IndeIndonésieIran (Rép. islamique d’)MalaisieMaldives

MyanmarNépalPakistanPhilippinesRép. dém. populaire lao

SingapourSri LankaThaïlandeViet Nam

Europe orientale & Asie centrale

ArménieAzerbaïdjanBélarusBosnie-HerzégovineBulgarie

CroatieEstonieFédération de RussieGéorgieHongrie

Adultes etenfants,

total cumulé

VIH ou SIDA,première

notification

Adultes etenfants,

total cumulé

Dernièrenotifi-cation

Hommes(%)

Périodede notifi-

cation Hétéro Homo UDI SangMère –enfant

Périodede notifi-

cation

69

Annexe: Estimations et indicateurs relatifs à l’infection àVIH/SIDA, fin 1997

Répartition par sexe(%) Mode de transmission (%)

Pays

Adultes etenfants,

total cumulé

Cas de SIDAEstimations Cas de SIDA notifiés

VIH ou SIDA,première

notification

Adultes etenfants,

total cumulé

Dernièrenotifi-cation

Hommes(%)

Périodede notifi-

cation Hétéro Homo UDI SangMère –enfant

Périodede notifi-

cation

<100 1989 14 6/97 … … … … … … … …… 1990 0 9/97 … … … … … … … …

<100 1987 20 12/97 … … … … … … … …<100 1988 12 9/97 … … … … … … … …<100 1992 4 6/97 … … … … … … … …

840 1986 594 12/97 82 95-97 14 33 51 2 1 86-97<100 1986 17 12/97 … … … … … … … …110 1985 111 12/97 95 95-97 16 68 2 13 0 86-97… 1985 5,147 12/97 56 95 20 2 0 63 16 85-97

<100 1985 18 12/97 … … … … … … … …

… … 0 3/97 … … … … … … … …… 1985 1 12/97 … … … … … … … …590 1987 357 9/97 74 95-97 24 6 64 1 5 88-97

14,000

9,000 1985 155 7/97 94 85-96 17 5 59 20 0 85-97<100 1989 8 9/97 … … … … … … … …560 1984 274 8/97 91 85-96 57 35 2 6 1 85-97

1,900 1985 1,447 10/97 87 85-96 39 27 1 33 1 85-97… … 0 8/97 … … … … … … … …

2,400 1987 306 8/97 50 87-97 87 4 0 0 10 84-97310 … 83 6/97 89 86-96 84 12 0 4 0 87-97… … 0 11/96 … … … … … … … …

<10,000

8,300 1985 7,386 10/97 96 85-97 5 89 3 4 0 82-97640 1984 621 8/97 95 84-97 8 87 2 3 0 84-97

690,000

20,000 1982 15,101 6/97 91 94-96 13 71 13 2 1 93-96670,000 1981 612,078 6/97 85 94-97 13 52 33 2 0 93-95

120,000

3,100 1983 2,567 3/97 61 94-97 92 2 0 0 6 93-962,300 1984 762 12/96 92 94-96 79 16 0 0 6 93-96690 … 599 6/97 74 94-97 45 54 0 1 1 93-96

91,000 … 4,967 12/92 … … … … … … … …5,700 1982 2,184 3/97 59 94-97 84 8 0 0 8 93-9611,000 1983 3,940 6/97 65 94-97 81 6 4 6 3 93-962,700 1983 2,613 3/97 66 94-96 83 13 0 0 4 93-96

464,000

15,000 1982 10,669 6/97 71 94-97 21 31 42 1 4 93-96960 1985 198 12/96 68 94-96 65 30 1 0 4 93-96940 1985 157 6/97 74 94-97 60 29 4 0 7 93-96

310,000 1980 110,845 5/97 75 94-97 34 34 25 4 4 93-963,200 1984 1,967 6/97 90 94-97 25 67 6 1 2 93-96

12,000 1983 7,953 3/97 91 94-97 16 83 0 1 1 93-963,400 1983 1,173 3/97 89 94-97 22 73 2 1 2 93-966,900 1988 2,019 6/97 74 94-97 84 9 2 0 5 93-968,300 … 625 3/97 84 94.97 42 56 0 0 1 93-969,100 1984 2,011 7/97 78 94-96 77 16 1 2 3 93-96

2,300 … 842 12/96 59 94-97 86 7 1 3 3 93-9616,000 1985 6,406 6/97 42 94-97 80 11 0 0 8 93-9652,000 … 32,339 9/97 87 94-97 34 55 1 8 2 93-96

380 … 157 6/97 89 94-97 49 41 7 2 2 93-964,000 1984 1,430 6/97 76 94-97 57 36 1 0 5 93-96

1,500 1986 283 6/97 75 94.97 50 28 12 4 6 93-967,200 … 5,958 3/97 80 94-97 47 48 0 2 3 93-961,200 … 211 12/96 64 94-96 86 5 0 0 9 93-962,400 1983 924 6/97 76 94-97 24 38 30 2 7 93-967,900 1982 6,916 6/97 89 94-96 36 54 4 3 3 93-96

13,000,000

KazakstanKirghizistanLettonieLituanieOuzbékistan

PologneRép. de Moldova République tchèqueRoumanieSlovaquie

TadjikistanTurkménistanUkraine

Asie de l’Est et Pacifique

ChineFidjiHong KongJaponMongolie

Papouasie-Nouvelle-GuinéeRépublique de CoréeRép. pop. dém. de Corée

Australie & Nouvelle-Zélande

AustralieNouvelle-Zélande

Amérique du Nord

CanadaEtats-Unis d’Amérique

Caraïbes

BahamasBarbadeCubaHaïtiJamaïqueRépublique dominicaineTrinité-et-Tobago

Amérique du Sud et centrale

ArgentineBelizeBolivieBrésilChili

ColombieCosta RicaEl SalvadorEquateurGuatemala

GuyanaHondurasMexiqueNicaraguaPanama

ParaguayPérouSurinameUruguayVenezuela

Total

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

70

Prévalence du VIH (%), populations sélectionnées

Femmes en consultations prénatales - Femmes en consultations prénatales - Hommes soignés pour MST- Professionnelles du sexe -principales zones urbaines en dehors des zones urbaines principales zones urbaines principales zones urbaines

Année MédianeMin. Max. Année Médiane Min. Max. Année Médiane Min. Max. Année Médiane Min. Max.Pays

… … … … … … … … … … … … … … … … 1995 0.043 … … 1995 0.01 0.007 0.016 … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

1995 0.31 … … 1996 0.15n … … 1995 5.8n 0.7 7.8 1995 2n … …… … … … … … … … … … … … … … … …

1994 0 … … 1996 0.008n … … 1996 0.049 … … … … … … 1994 0.42 … … … … … … 1993 4.2 3.7 8 1991 2.3 … … … … … … … … … … … … … … 1991 0 … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

1992 0.152 … … 1993 0.096n … … 1992 11n … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … 1996 0.008n … … 1992 0.067 … … … … … …1996 0.33 … … … … … … 1996 3.3 … … 1991 1.5 1.5 2.3… … … … … … … … 1992 5.78 … … 1991 3.9 … …

1996 0.33 0.19 0.64 1996 0.017 0.007 0.03 1996 5.6 1.09 10.19 1991 0 … …… … … … 1995 0n … … 1996 0n … … … … … …

… … … … 1995 0.009n … … 1991 0.17n … … … … … …… … … … … … … … 1996 1.2n … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … 1988 1.2 0.4 1.9… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …

1994 0 0 0 1993 0 0 0 1993 0.17 0 0.33 1993 0 0 0

… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … 1990 0 0 0 … … … …

1994 0n 0 0 … … … … 1994 0 0 0 1994 0 0 0

… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … 1993 0 0 0 1993 0.09 0.09 0.09

1996 0.02n 0.02 0.02 … … … … 1996 1.4 1.4 1.4 … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …

1994 0 0 0 … … … … 1994 1 1 1 1994 0 0 01996 4.5 4.5 4.5 1995 3 3 3 1994 6.6 6.6 6.6 … … … …1991 0 0 0 … … … … … … … … 1990 0 0 0… … … … … … … … 1992 0.126 … … 1995 0n … …… … … … … … … … … … … … … … … …

1997 14.9 6.3 26.9 1997 18.1 8.2 22.6 1994 18.8 18.8 18.8 … … … …1995 1.2 1.2 1.2 1995 0.5 0.5 0.5 1988 12.7 12.7 12.7 … … … …1994 0.9 0.8 1 1994 1.1 0 2.3 1990 14.3 14.3 14.3 1994 50.8 50.8 50.81997 38.5 34 42.9 1997 33.7 28.2 38.3 1997 49.9 39.8 60 … … … …1996 9.6 9.6 9.6 1994 6.1 5.1 10 1992 42 42 42 1994 57.2 57.2 57.2

1993 23.2 23.2 23.2 1993 5.7 1.2 17.2 … … … … … … … …1996 4.5 4.5 4.5 1996 6.3 3.3 11.2 1993 5 5 5 1995 16.5 15.2 17.71994 0n 0 0 … … … … 1994 0 0 0 … … … …1994 7.5 6 8 1993 4 2 13.6 1990 16.4 16.4 16.4 1987 49.2 34.3 64.11997 9.1 9.1 9.1 1997 9.5 5.9 13.3 1992 18.4 18.4 18.4 1995 69.2 69.2 69.2

1993 4 4 4 … … … … 1993 14.4 14.4 14.4 1993 37.7 37.7 37.7… … … … 1994 3 3 3 … … … … 1994 25r 25 25

1996 18.2 9 26 1991 4.8 2.8 6.9 1989 17.1 17.1 17.1 1991 67.5r 65.6 69.41995 4 2.1 5.4 1993 1.2 1.2 1.2 … … … … … … … …1994 0.6 0.6 0.6 … … … … 1996 5.6 5.6 5.6 1993 13.6 13.6 13.6

Europe occidentale

AlbanieAllemagne Autriche Belgique Danemark

EspagneEx-Rép. youg. de Macédoine Finlande FranceGrèce

IrlandeIslandeItalieLuxembourgMalte

NorvègePays-BasPortugalRoyaume-UniSlovénie

SuèdeSuisseYougoslavie

Afrique du Nord & Moyen-Orient

AlgérieArabie saouditeBahreïnChypreEgypte

Emirats arabes unis IraqIsraëlJamahiriya arabe libyenneJordanie

KoweïtLibanMarocOmanQatar

République arabe syrienneSoudanTunisieTurquieYémen

Afrique subsaharienne

Afrique du SudAngolaBéninBotswanaBurkina Faso

BurundiCamerounComoresCongoCôte d’Ivoire

DjiboutiErythréeEthiopieGabonGambie

71

Annexe: Estimations et indicateurs relatifs à l’infection àVIH/SIDA, fin 1997

Prévalence du VIH (%), populations sélectionnées

Femmes en consultations prénatales - Femmes en consultations prénatales - Hommes soignés pour MST- Professionnelles du sexe -principales zones urbaines en dehors des zones urbaines principales zones urbaines principales zones urbaines

Année MédianeMin. Max. Année Médiane Min. Max. Année Médiane Min. Max. Année Médiane Min. Max.Pays

1996 2.2 1.6 3.6 1996 2.2 0.4 12.8 1991 8.6 8.6 8.6 1991 37.5 37.5 37.51996 1.5 1.5 1.5 1996 1.4 1.3 1.8 … … … … 1996 27 17 381995 2.7 2.7 2.7 … … … … … … … … … … … …1992 1.8 1.8 1.8 1995 0.3 0.3 0.3 … … … … … … … …1997 15.9 15.9 15.9 1997 13.3 5.9 34.9 1996 14 14 14 1995 55.2 55.2 55.2

1994 31.3 31.3 31.3 1994 8.9 5 10.8 1994 30.5r 21 48.3 … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …

1996 0 0 0 1996 0 0 1 1996 0 0 0 1996 0 0 11996 30.5 27 34 1996 15.9 2.6 28.4 1993 52.9 52.9 52.9 1994 70 70 701994 4.4 4.4 4.4 1994 2.9 2.9 4.5 … … … … 1995 55.5 55.5 55.5

… … … … … … … … … … … … … … … …1994 0.5 0.5 0.5 1988 0 0 0 1994 0.9 0.9 0.9 … … … …1996 5.8 5.8 5.8 1996 19.2 16.5 23.2 1996 5.7 5.7 5.7 … … … …1996 16 16 16 1996 17.4 3.7 24.2 … … … … … … … …1993 1.3 1.3 1.3 1994 1.2 1.2 1.2 … … … … 1993 12.6 12.6 12.6

1994 6.7 6.7 6.7 1993 2.4 0.2 8.2 … … … … 1994 29.1 29.1 29.11997 14.7 14.6 14.8 1997 8.8 1.6 14.5 1995 33.9 33.9 33.9 … … … …1995 10 6 14 1995 14 8 20 1995 25.5 22 29 1989 18.9 18.9 18.91995 4.3 3.9 4.7 1993 4 4 4 … … … … 1993 11.3r 8.5 12.71996 13.7 13.7 13.7 1995 9.6 0 32.5 1992 14.4 14.4 14.4 1993 49.5 49.5 49.5

… … … … … … … … … … … … … … … …1996 27.6 22.4 32.7 1996 9.9 3.5 22.6 1996 41.8 29.1 54.5 … … … …1994 0 0 0 1994 0.3 0 0.6 1994 2.2 2.2 2.2 1994 10.1 10.1 10.11992 2 2 2 … … … … … … … … 1995 26.7 26.7 26.7… … … … … … … … … … … … 1990 2.4 2.4 2.4

1996 26.3 26.3 26.3 1996 26.5 23.9 27.7 1996 35.2 35.2 35.2 … … … …… … … … 1992 4.1 0.3 9.1 … … … … … … … …

1996 7.6 6.8 8.4 1996 4.1 3.5 5.6 … … … … 1992 78.9 78.9 78.91994 26.5 21.7 35.3 1994 13.8 1.6 31.9 1991 59.7 59.7 59.7 … … … …1995 31 30 32 1996 46.7 36.5 59 1995 71.2 71.2 71.2 1995 86 86 86

… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … 1989 0 0 0 … … … … 1996 0.2 0.2 0.2… … … … 1993 0 0 0 … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …

1997 0.8 0 2.9 1997 3.5 0.5 19.5 … … … … 1997 39.3 39.3 39.3

1997 4.3 4.3 4.3 1997 3.4 3.4 3.4 1997 33 33 33 1995 27.3 4.6 49.9… … … … 1996 0 0 0 … … … … 1996 0r 0 0

1993 0 0 0 1994 0 0 0 … … … … 1994 0r 0 0… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …

1996 0.8 0.8 0.8 1996 1 0 8 1996 7.0n 0 21.6 1996 21 15.5 26.5… … … … 1992 0 0 0 1997 1.42r 0 2.8 1993 0.9 0.9 0.9

1995 0 0 0 1995 0 0 0 1995 1.9 0 3.9 … … … …… … … … … … … … 1994 0 0 0 1994 0.3 0.3 0.3… … … … … … … … … … … … 1992 1.2 1.2 1.2

… … … … … … … … 1986 0 0 0 1994 1.8 0.1 3.71993 0 0 0 1993 0 0 0 1991 0 0 0 1993 0.3 0 0.51997 1.3 1.3 1.3 1997 1.7 0 5.5 1997 6.8 6.8 6.8 1997 13 13 131996 0 0 0.2 1996 0 0 0.2 … … … … 1996 0.5 0 2.7

… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … 1995 0n … … … … … …… … … … 1996 0.038n … … 1996 0.037n … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … 1997 0.01n … … 1997 0.09n … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … 1996 0.03n … … … … … …… … … … 1996 <0.001n … … 1996 0.007n … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … 1996 0n … … … … … … … … … …

GhanaGuinéeGuinée-BissauGuinée équatorialeKenya

LesothoLibériaMadagascarMalawiMali

MauriceMauritanieMozambiqueNamibieNiger

NigériaOugandaRépublique centrafricaineRép. démocratique du CongoRép.-Unie de Tanzanie

RéunionRwandaSénégalSierra LeoneSomalie

SwazilandTchadTogoZambieZimbabwe

Asie du Sud & Sud-Est

AfghanistanBangladeshBhoutanBrunéi DarussalamCambodge

IndeIndonésieIran (Rép. islamique d’)MalaisieMaldives

MyanmarNépalPakistanPhilippinesRép. dém. populaire lao

SingapourSri LankaThaïlandeViet Nam

Europe orientale & Asie centrale

ArménieAzerbaïdjanBélarusBosnie-HerzégovineBulgarie

CroatieEstonieFédération de RussieGéorgieHongrie

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

72

Prévalence du VIH (%), populations sélectionnées

Femmes en consultations prénatales - Femmes en consultations prénatales - Hommes soignés pour MST- Professionne(le)s du sexe -principales zones urbaines en dehors des zones urbaines principales zones urbaines principales zones urbaines

Année Médiane Min. Max. Année Médiane Min. Max. Année Médiane Min. Max. Année Médiane Min. Max.Pays

… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … 1996 0.06n … … 1996 0.05n … … 1997 0n … …

1996 0 … … 1993 0n … … 1996 0.007n … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … 1995 0n … … 1996 0.039n … … … … … …… … … … 1996 0.005n … … 1996 0n … … … … … …… … … … … … … … 1996 0.49n … … … … … …… … … … 1995 0n … … 1996 0n … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …

1996 0.15 0 0.24 1996 0.052n … … 1996 13.3 0.5 22.7 1995 0n … …

… … … … … … … … … … … … 1993 0.3r 0.3 0.3… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … 1991 0 0 0 1988 0 0 0… … … … 1996 0.01 0.01 0.01 … … … … 1992 0 0 0… … … … … … … … 1990 0 0 0 1990 0 0 0

1995 0.2 0.2 0.2 1992 0 0 0 1993 0.3 0.3 0.3 … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … 1996 0.6 0.5 0.7 … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … … …

1993 3.6 3.6 3.6 … … … … … … … … … … … …1993 0 0 0 … … … … … … … … … … … …1996 0 0 0 … … … … … … … … … … … …1993 8.4 8.4 8.4 1990 4 4 4 1992 25.4 25.4 25.4 1989 41.9 41.9 41.91992 0.4 0.4 0.4 … … … … 1991 3.7 3.7 3.7 1995 24.6 24.6 24.61995 2 2 2 1995 2.3 1.2 4.1 1989 4 4 4 1995 5.8 0 101990 0.3 0.3 0.3 … … … … 1991 14.2 14.2 14.2 1988 13 13 13

1995 1.8 0.8 2.8 … … … … 1987 19.7 19.7 19.7 1992 8.3r 8.3 8.3… … … … … … … … … … … … … … … …

1988 0 0 0 … … … … … … … … 1989 0 0 0… … … … … … … … 1995 18 18 18 1994 6.3 6.3 6.3

1994 0.1 0.1 0.1 1993 0.1 0.1 0.1 … … … … … … … …

1994 0.5 0.1 1.1 1994 0.4 0.4 0.4 1986 14.6 14.6 14.6 1994 1.1 1.1 1.11996 0.2n 0.2 0.2 1997 0.2 0.2 0.2 1994 3.2 3.2 3.2 1992 0.6 0.6 0.61995 0 0 0 … … … … … … … … 1991 2.2 2.2 2.21992 0.3 0.3 0.3 … … … … … … … … 1993 0r 0 01991 0 0 0 … … … … … … … … 1996 1.1 1.1 1.1

1992 6.9 6.9 6.9 … … … … … … … … 1993 25 25 251996 1 1 1 1994 1.4 1.4 1.4 … … … … 1995 20.5 20.5 20.51996 0 0 0 … … … … … … … … 1996 0.1 0 2.6… … … … … … … … … … … … 1991 1.6 1.6 1.6

1994 0.3 0.3 0.3 1994 0.6 0.2 0.9 … … … … 1986 0 0 0

1992 0 0 0 … … … … … … … … 1989 0.1 0.1 0.1… … … … … … … … … … … … 1990 0.7 0.7 0.7

1991 0.8 0.8 0.8 … … … … … … … … 1990 2.6 2.6 2.61991 0 0 0 1991 0 0 0 … … … … 1996 0.3 0.3 0.3… … … … … … … … … … … … 1994 1.9r 0 3.8

KazakstanKirghizistanLettonieLituanieOuzbékistan

PologneRép. de Moldova République tchèqueRoumanieSlovaquie

TadjikistanTurkménistanUkraine

Asie de l’Est et Pacifique

ChineFidjiHong KongJaponMongolie

Papouasie-Nouvelle-GuinéeRépublique de CoréeRép. pop. dém. de Corée

Australie & Nouvelle-Zélande

AustralieNouvelle-Zélande

Amérique du Nord

CanadaEtats-Unis d’Amérique

Caraïbes

BahamasBarbadeCubaHaïtiJamaïqueRépublique dominicaineTrinité-et-Tobago

Amérique du Sud et centrale

ArgentineBelizeBolivieBrésilChili

ColombieCosta RicaEl SalvadorEquateurGuatemala

GuyanaHondurasMexiqueNicaraguaPanama

ParaguayPérouSurinameUruguayVenezuela

73

Annexe: Estimations et indicateurs relatifs à l’infection àVIH/SIDA, fin 1997

Pays Année

Usagers de drogues par injection -

principales zones urbaines

Prévalence du VIH (%), (suite) Indicateurs de prévention

Disponibilité de préservatifsPartenaires sexuels

occasionnels déclarés (%)Utilisation du préservatif avec un partenaire occasionnel (%)

Médiane Min. Max.

Préservatifsdisponiblespar habitant Année

Accès aupréservatif

(%) Année Hommes Femmes AnnéeHommes Femmes AnnéeTranched’âge

… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … 100 1997 12 5 1990 … … … 16-74

1990 13.5 27 44 … … … … … … … 38a … 1992 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1996 45 … … 8.16 1996 … … 18 4.8 1995 49.4 33 1995 15-49… … … … … … … … … … … … … … …

1995 0.14n … … … … … … … … … … … … …1990 3 … … 5.11 1996 … … 13.3 5.6 1990 64.7 50.2 1993 18-691995 0.39 … … … … … … 22.1 5.8 1990 … … … 15+… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1993 23n … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … 4.19 1995 100 1997 14.5 8.8 1992 8.4 5.3 1992 15-49

1996 5.1 … … … … … … 18 7 1989 … … … 18-50… … … … … … … … … … … … … … …

1996 1.7 1.05 4.3 5.31 1995 100 1997 26.9 6.8 1991 23.2 17.5 1991 16-491996 0.56 … … … … … … 12.4 6.2 1996 16.9 17.9 1996 15-451995 5.3 … … … … … … 13 7 1989 … … … 16-441996 3.3 0 7.4 … … … … 15.9 8.1 1994 56.7 36.9 1994 17-45

… … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1994 7.6 7.6 7.6 … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … 0.24 1996 … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1993 0 0 0 … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1993 2.2 2.2 2.2 1.72 1996 90 1996 22.4a … 1996 69.3a … 1996 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1994 0.14 0.14 0.14 … … … … … … … … … … …… … … … … … … … 3 1 1995 20 16.7 1995 15-49… … … … … … … … … … … … … … …

1992 0 … … 0.61 1996 … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … 33.7y 11.9y 1996 … … … 15-49… … … … … … … … … … … 85a … 1996 18-25… … … … … … … … 61.3 31.4 1992 … … … 15-24… … … … 1.80 1997 … … 8.9 3.1 1990 … … … 15-50… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … 1 1997 … … 15 8.6 1989 … … … 15-49… … … … … … … … 15 3 1995 71.7 67.4 1995 15-49… … … … 3 1996 … … 29 9 1995 … … … 15-49… … … … 0.95 1994 80 1994 18.2 5.2 1994 47.9 47.1 1994 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

Europe occidentale

AlbanieAllemagneAutriche Belgique Danemark EspagneEx-Rép. youg. de Macédoine Finlande FranceGrèceIrlandeIslandeItalieLuxembourgMalteNorvègePays-BasPortugalRoyaume-UniSlovénieSuèdeSuisseYougoslavieAfrique du Nord & Moyen-OrientAlgérieArabie saouditeBahreïnChypreEgypteEmirats arabes unis IraqIsraëlJamahiriya arabe libyenneJordanieKoweïtLibanMarocOmanQatarRépublique arabe syrienneSoudanTunisieTurquieYémenAfrique subsaharienneAfrique du SudAngolaBéninBotswanaBurkina FasoBurundiCamerounComoresCongoCôte d’IvoireDjiboutiErythréeEthiopieGabonGambie

Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA – juin 1998

74

Pays Année

Usagers de drogues par injection -

principales zones urbaines

Prévalence du VIH (%), (suite) Indicateurs de prévention

Disponibilité de préservatifsPartenaires sexuels

occasionnels déclarés (%)Utilisation du préservatif avec un partenaire occasionnel (%)

Médiane Min. Max.

Préservatifsdisponiblespar habitant Année

Accès aupréservatif

(%) Année Hommes Femmes AnnéeHommes Femmes AnnéeTranched’âge

… … … … … … … … … … … … … … …… … … … 1 1996 1 1996 … … … 28 15 1992 15-49… … … … … … … … 50.3 29.5 1990 … … … 15+… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … 31.8 13.8 1990 … … … 15+… … … … … … … … 52.6 28.4 1989 … … … 15+… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1990 0 0 0 … … … … 1.4a … 1996 27.8a … 1996 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … 3 1997 … … 37 14 1997 31 19 1997 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … 15.3 1.8 1991 … … … 15-54… … … … 1.5 1994 … … 18a … 1990 7.5a … 1994 15+… … … … 6 1997 50 1995 25.2 12.6 1995 64 49 1995 15-49… … … … … … … … 13.9 5.5 1989 … … … 15-50… … … … 9 1996 3 1996 … … … … … … …… … … … 3 1996 3 1996 29.1 13 1996 34.8 17.2 1996 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … 0.13 1997 … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … 19.2 6.1 1991 … … … 14+… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … 19.3 1.8 1989 … … … 15+… … … … … … … … 27 5 1995 46u 23u 1996 15-49… … … … 15 1996 … … 21 12 1994 60 38 1994 15-49

… … … … … … … … … … … … … … …1989 0r 0 0 … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1996 55.7 16.5 73.2 … … … … … … … … … … …… … … … 5 1997 … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1996 72.2 34.7 86.6 … … … … … … … … … … …1994 0 0 0 2 1997 80 1997 … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … …1994 0 0 0 … … … … 16.1 1.3 1990 … … … 15-49

… … … … … … … … … … … … … … …1994 0.2 0.2 0.2 … … … … 16.2 1 1991 … … … 15-49

… … … … 1 1997 … … 7.4 3.6 1990 … … … 15-491996 33.1 33.1 33.1 … … … … 7.4 3.1 1990 … … … 15-491996 1.4 0 39.5 … … … … 12a … 1995 30a … 1995 15-49

… … … … … … … … … … … … … … …1995 0n … … … … … … … … … … … … …1996 6.7n … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1996 0n … … … … 100 1997 … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1996 0.42n … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

GhanaGuinéeGuinée-BissauGuinée équatorialeKenyaLesothoLibériaMadagascarMalawiMaliMauriceMauritanieMozambiqueNamibieNigerNigériaOugandaRépublique centrafricaineRép. démocratique du CongoRép.-Unie de TanzanieRéunionRwandaSénégalSierra LeoneSomalieSwazilandTchadTogoZambieZimbabweAsie du Sud & Sud-Est

AfghanistanBangladeshBhoutanBrunéi DarussalamCambodgeIndeIndonésieIran (Rép. islamique d’)MalaisieMaldivesMyanmarNépalPakistanPhilippinesRép. dém. populaire laoSingapourSri LankaThaïlandeViet NamEurope orientale & Asie centraleArménieAzerbaïdjanBélarusBosnie-HerzégovineBulgarieCroatieEstonieFédération de RussieGéorgieHongrie

75

Annexe: Estimations et indicateurs relatifs à l’infection àVIH/SIDA, fin 1997

Pays Année

Usagers de drogues par injection -

principales zones urbaines

Prévalence du VIH (%), (suite) Indicateurs de prévention

Disponibilité de préservatifsPartenaires sexuels

occasionnels déclarés (%)Utilisation du préservatif avec un partenaire occasionnel (%)

Médiane Min. Max.

Préservatifsdisponiblespar habitant Année

Accès aupréservatif

(%) Année Hommes Femmes AnnéeHommes Femmes AnnéeTranched’âge

… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1997 0n … … … … … … 20 10 1997 69 66.3 1997 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1996 4.96n … … 0.39 1996 … … … … … … … … …1996 1.09n … … … … … … … … … … … … …1996 0n … … 5.1 1997 … … 30.5 21.7 1994 41.3 35 1994 15+

… … … … … … … … … … … … … … …1996 0n … … … … 100 1996 … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1996 7.01n … … … … … … … … … … … … …

1995 9.1r 0.4 73.2 … … 13u 1995 … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1989 0 0 0 … … … … … … … … … … …1993 0 0 0 … … … … … … … … … … …

… … … … 1 1996 … … … … … … … … …… … … … … … … … 15 12 1994 38 12 1994 15-49… … … … … … 100 1996 … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1996 1.7 1.7 1.7 … … 100 1997 … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

… …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … …… … … … 8.19 1997 … … 48.6 14.4 1996 … … … 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … 47.5a … 1997 15-49… … … … … … … … … … … … … … …

1996 41.4r 41.4 41.4 … … … … … … … <55a … 1995 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … 0.11 1994 … … … … … 65.1 33.4 1994 15-49

1996 29 29 29 2.45 1996 … … … 7.5 1996 14.7 4.3 1996 15-49… … … … … … 83 1997 28 6 1997 33 18 1997 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … 96 1995 21.4 12.5 1995 55.3 42 1995 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1996 2.2 1.3 5.5 1.1 1997 … … 15.4 … 1997 62.8a … 1997 15-49… … … … … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …… … … … 0.6 1995 … … … … … … 79.1 1996 15-49

1990 28.1 28.1 28.1 … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

1996 10.6 10.6 10.6 … … … … … … … … … … …… … … … … … … … … … … … … … …

KazakstanKirghizistanLettonieLituanieOuzbékistanPologneRép. de MoldovaRépublique tchèqueRoumanieSlovaquieTadjikistanTurkménistanUkraineAsie de l’Est et PacifiqueChineFidjiHong KongJaponMongoliePapouasie-Nouvelle-GuinéeRépublique de CoréeRép. pop. dém. de CoréeAustralie & Nouvelle-ZélandeAustralieNouvelle-ZélandeAmérique du NordCanadaEtats-Unis d’AmériqueCaraïbesBahamasBarbadeCubaHaïtiJamaïqueRépublique dominicaineTrinité-et-TobagoAmérique du Sud et centraleArgentineBelizeBolivieBrésilChiliColombieCosta RicaEl SalvadorEquateurGuatemalaGuyanaHondurasMexiqueNicaraguaPanamaParaguayPérouSurinameUruguayVenezuela