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Université de Dschang
(Cameroun) …………………………………………………….
Méthodologie générale
de la Recherche
(Doctorat/Ph.D)
Niveau 1
Année académique 2017-2018
SYLLABUS
Par Jacques Chatué
(Pr.)
Contact de l’enseignant
Email : [email protected]
Site : www.jacqueschatue.wordpress.com
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OBJET DU COURS
- Objectif général
La méthodologie représente à la fois cela qui conditionne la
scientificité des recherches de type académique et un facteur
d’accélération desdites recherches. Toute méthodologie particulière,
c’est-à-dire propre à chaque domaine académique particulier, reste
implicitement tributaire d’une Méthodologie générale et commune, qui
concerne la caractérisation descriptive et épistémologique de
l’exercice, le travail documentaire, ainsi que la logique de la
construction de projets de recherche, assorti d’un chronogramme
d’étapes. Un cours de Méthodologie générale de la Thèse doit à tout
le moins offrir une plate-forme d’échanges et d’enrichissement
méthodologiques transversales.
- Contenu
Nature de l’exercice
Stratégies de la Recherche documentaire
La confection des projets de recherche en trois
phases
Le Chronogramme d’étapes
Les Outils auxiliaires universels
L’épistémologie de l’interdisciplinarité
- Objectif pédagogique opérationnel final
À la fin du cours, l’étudiant sera capable :
D’articuler les caractéristiques distinctives de la
thèse de Doctorat comparée notamment au Mémoire
de Master,
D’expliquer la typologie des recherches de type
académiques,
D’énumérer les éléments constitutifs d’un projet de
recherche dit « avancé ».
De confectionner un chronogramme de recherche
personnalisé.
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PLAN DU COURS
Introduction : I. Nature de l’exercice : caractérisation d’une thèse de
Doctorat/Ph.D
I.1. Définition institutionnelle
I.2. Comparaison entre la Thèse de doctorat et le
Mémoire de Master
I.3. Déterminants d’une contribution significative
II. Recherche documentaire
II.1. Documentation : aspects notamment numériques
II.2. Quelques contraintes à la collecte des données, à l’
échantillonnage, et à l’expérimentation
II.3. Travaux sur textes usuels
III. Confection de projets de recherche en trois phases
III.1. Le projet de recherche à l’inscription
III.2.Le projet de recherche reconstruit
III.3.Le projet de recherche avancé assorti du
chronogramme de recherche
IV. Ethique de la recherche (par le Professeur TSALA
MBANI André Liboire)
III.1. Déblayage conceptuel et outils principiels normatifs
III.2. Plagiats, délits connexes et collaborations en
recherche
III.3. Orthodoxie relationnelle avec le Directeur et social
de la recherche
Conclusion : L’inscription potentielle de la recherche doctorale dans
la politique de recherche nationale et institutionnelle
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SÉQUENCES et MODE D’ÉVALUATION Durée du cours : 3 jours, du 07 au 09 décembre 2017
J.1. Éthique de la recherche
J.2. Méthodologie générale de la recherche
Syllabus, Introduction, première et deuxième
parties
J.3. Méthodologie de la recherche et exercice
sur table
Suite de la Deuxième partie, Troisième partie,
Conclusion, et exercice sur table
Mode d’évaluation
- Présence au cours et exercice travaux sur table
(30%)
- Examen semestriel
(70%)
- Travaux d’étudiants sur des thèmes à indiquer
par facultés
(BONUS : 5 à 10 Points sur 100)
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ÉLÉMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
1. BASCHWITZ (Bertrand), KETELE (Jean-Marie), et al., Comment
me documenter ? Formateurs, enseignants, étudiants, Bruxelles, De
Boeck, 2010, 185 p.
2. BAIN (Ken), Les secrets des meilleurs professeurs (2004), traduit de
l’anglais par Bernard Vincent, Paris, Nouveaux horizons, 2011, 210 p.
3. BEAUD (Michel), L’art de la thèse. Comment préparer et rédiger une
thèse de doctorat, un mémoire de DEA ou une maîtrise ou tout autre
travail universitaire, Paris, Éditions La découverte, 1990, 156 p.
4. DRILLON (J.), Traité de la ponctuation, Paris, Gallimard, 1991, 490
p.
5. FEDRY (Jacques), Le travail intellectuel. Méthodologie et techniques
d’expression écrite et orale, Yaoundé, Presses de l’Université
catholique d’Afrique centrale, 7ème
édition révisée, 2013, 192 p.
6. FRAGNIERE (Jean-Pierre), Comment réussir un mémoire.
Comment présenter une thèse, comment rédiger un rapport, Paris,
Dunod, 1986, 117 p.
7. GUIDERE (Mathieu), Guide du jeune chercheur en Lettres, Langues,
Sciences humaines et sociales, Maîtrise, DEA, Master, Doctorat, Paris,
Ellipses, 2004, 182 p.
8. KOUAM (Michel), MBONDA (Ernest-Marie), Éléments de
méthodologie philosophique, Yaoundé, Presses de l’Université
catholique d’Afrique centrale, 2008, 119 p.
9. MENDO ZE (Gervais), Guide méthodologique de la recherche en
lettres, Yaoundé, Presses Universitaires d’Afriques, 2008, 182 p.
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10. MESNARD (Jean), SELLIER (Philippe), et al., (dir.), Méthodes
chez Pascal, Actes du Colloque tenu à Clermont-Ferrand, 10-13 juin
1976, Paris PUF, 1979, 544 p.
11. POCHET (Bernard), CHEVILLOTE (Sylvie), et al., Méthodologie
documentaire : rechercher, consulter, rédiger à l’heure d’internet,
Bruxelles, De Boeck, 2005, 202 p.
12. TRASK (R.L.), The Penguin Guide to Punctuation, London, The
Penguin Group, 1997, 162 p.
13. VANOYE (Francis), Expression communication, Paris, Armand
Colin, 1990, 252 p.
14. ELSEVIER (la plus grande source
documentaire)
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0. Introduction Du grec « Methodos », qui signifie « Chemin », la méthodologie
est m’explication et la discussion au sujet de la voie à suivre pour
mener à bien une recherche académique, de son début jusqu’à son
terme. Chaque domaine du savoir obéit à ses propres techniques,
outils, approches ou protocoles méthodologiques. Cependant, toutes
ces méthodologies particulières reposent sur les mêmes principes
logiques, admettent les mêmes exigences interdisciplinaires, et
visent un même objectif de base : faire progresser le savoir
académique en tant que forme de connaissance très exceptionnel.
En effet, le savoir académique est une forme de connaissance
très exceptionnelle, en raison de son caractère vérifiable, universel,
stratégique, et surtout progressif. Rien dans la société ne progresse
comme le savoir académique, et rien ne fait progresser la société
comme le savoir académique. C’est y réfléchissant que Jean-de
Bourbon, penseur français du XXème siècle, a pu dire :
« l’intelligence sera dans l’avenir la denrée la plus
recherchée. Les nations se classeront en fonction du
degré d’importance qu’elles auront reconnue à
l’intelligence »
Précisément, le Doctorat/Ph.D, Doctorat camerounais qui
rapproche les avantages respectifs des systèmes français et anglo-
saxon, est la preuve institutionnelle et universelle de l’accès de son
détenteur au plus haut niveau du savoir académique dans une
spécialité reconnue. Valorisé dans toutes les sociétés du monde, il
fait l’objet d’un lourd financement des États, et représente une plus-
value sur le marché de l’emploi. Dans notre contexte, la possibilité
d’accès au doctorat/Ph.D est certainement l’un des cadeaux les plus
coûteux de l’État à la jeunesse. Il se pose alors un problème de
redevabilité qui, pour ceux qui, ayant migré pour une raison ou pour
une autre, prend la forme de la « conscience de retour ».
La réalisation effective d’une thèse de Doctorat bute sur deux
difficultés universellement reconnues : une difficulté psychologique,
et une difficulté méthodologique. La difficulté psychologique
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concerne la tristesse face à l’effort à l’ampleur présumée de la tâche
qui peut paraître herculéenne, difficulté redoublée de l’impatience
financière et de la dévalorisation ambiante du travail intellectuelle et
même du travail, tout court. La difficulté méthodologique traduit
l’insuffisance des efforts institutionnels pour articuler les méthodes
de recherche et les libérer de la simple routine.
1.Nature de l’exercice : caractérisation
d’une thèse de Doctorat/Ph.D
- Définition institutionnelle : étape terminale du système LMD et
étape initiale du système intellectuel proprement dit.
Schéma N°1
La thèse a un environnement et prévoit divers intervenants,
toutes choses qui appellent l’idée d’un travail en synergie.
[INTERVENANTS de la recherche : école doctorale,
« Dschang school », unité de recherche, laboratoire,
directeur, corps enseignant, bibliothécaire, aînés
académiques, pairs chercheurs, autres personnalités
ressources, sans oublier les familles.]
- Comparaison du Doctorat/Ph.D et du Mémoire de Master
Proximité : satisfaction formelle des exigences
méthodologiques et conventionnelles fixées par la spécialité
académique
Différence : apport d’une contribution, c’est-à-dire d’un
résultat neuf, significatif sur chacun des trois types de
recherche homologuées par l’université : la recherche
fondamentale, la recherche appliquée, et la recherche
opérationnelle
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Schéma N° 2 et Notion de profil épistémologique d’une
recherche
- Déterminants d’une contribution significative
Le rapport quantitatif et qualitatif aux faits : observation
empirique, observation instrumentée, niveau d’équipement des
laboratoires, effectivité et durée des séjours sur le terrain
d’étude, effectivité et durée de la fréquentation des corpus
d’étude. [La consultation des faits découle d’un principe de
recherche mis en place par le philosophe John Locke : le
principe de faillibilité. Nos concepts et nos raisonnements
peuvent porter sur des fictions logiques, sur des entités et des
situations qui semblent décrire des réalités, mais qui ne le font
pas. Pour s’assurer de l’objectivité de la connaissance, il ne
suffit pas que les concepts, les propositions et les
raisonnements soient rigoureux, il faut s’assurer qu’ils
s’appuient sur des faits dûment établis. Autrement dit, même
enrobée de mathématiques, la réflexion humaine est limitée et
incapable de nous mener à des connaissances objectives. Il
faudra à cet effet éviter d’être minimaliste avec les faits,
éviter de les masquer par des généralités et par nos convictions
qui constituent des biais, quoiqu’on ne puisse jamais s’en
débarrasser totalement. Comme le relève Jean Copans, dans un
livre intitulé Un demi-siècle d’africanisme africain. Terrains,
acteurs et enjeux des sciences sociales en Afrique
indépendante (Paris, Karthala, 2010), la recherche africaine
souffre d’un rapport déficitaire aux faits : séjour insuffisant
sur le terrain, « perdiémisation » des séjours, maîtrise
insuffisante des outils de collecte, tendance à confier la
collecte des données à des tiers, laboratoires vétustes et sous-
équipés, inexistence ou absence de personnels de laboratoire
dûment formés, capables d’aider le chercheur à imaginer et
monter des situations contrôlables à partir de la discipline
concernée : situations physiques : mécanique, électronique,
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mécatronique, électromagnétique, chimique, biochimique,
anatomique, zootechnique, physiologique, clinique,
psychométrique, etc.]
Le rapport réflexif et critique aux théories : les théories sont
des cadres explicatifs. La qualité de la recherche dépend de
l’importance que l’on reconnaît à la théorie, de l’idée que l’on s’en
fait, du choix justifié d’une ou plusieurs théories à utiliser. [Il
faut éviter la tendance au dénigrement général de la
théorie. Sans doute existe-t-il de bonnes et de mauvaises
théories. D’où la nécessité de discriminer en considérant
celles qui sont acceptables dans la discipline où la recherche
est menée. La théorisation manifeste la capacité de parler
du général. D’où le rôle de l’algèbre dans les théories
physiques, partie difficile des mathématiques qui traite
d’objets généraux représentés par des symboles, de leurs
propriétés, des lois auxquelles il sont soumis, tout cela en
vue de décrire toutes les formes possibles que les faits
peuvent avoir.]
Le rapport à l’interdisciplinarité : aucune discipline académique
n’est absolument ni définitivement coupée des autres
disciplines. Les disciplines tendent à l’émiettement et à
dispersion, et cela contribue à amenuiser toute capacité de
recul et d’emprunt aux autres disciplines. Mais si chaque
science se définit par son objet, sa méthode et son champ
d’application, en revanche, ces objets ne sont qu’artificiellement
découpés, car la plupart du temps ils forment un continuum
indissociable. La culture interdisciplinaire permet de prendre
conscience des possibilités d’emprunts factuels, théoriques,
conceptuels et méthodologique. Bravant la division des « deux
cultures » (Snow », l’épistémologie de l’interdisciplinarité pose
le problème de savoir comment maintenir la spécialisation tout
en connectant les disciplines. D’après Thomas Kuhn il faut de
plus en plus ouvrir les disciplines scientifiques non seulement
entre elles, mais aussi avec les disciplines dites littéraires. Les
sciences ne sont classifiées en types que pour mieux se
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convoquer et s’enchevêtrer. Les grecs admettaient une division
sociale du travail entre travail manuel et travail intellectuel,
mais non une division du travail intellectuel lui-même. C’est
pourquoi au départ toutes les sciences étaient cultivées
simultanément par kes mêmes esprits. D’où le souvenir maintenu
de leur dépendance et de leur interdépendance historique,
méthodologique, conceptuelle et théorique. Il faut donc
surmonter la guerre des disciplines, ce que Kant appelait le
conflit des facultés, mais tout en se gardant de méconnaître
l’originalité de chaque discipline. Claude Bernard a dû œuvrer
contre la réduction de la physiologie, dont le point de vue est
dynamique, à l’anatomie dont le point de vue est statique, tout
en évitant en même temps la réduction de cette même
physiologie à la physico-chimiste, dont le point de vue méconnaît
l’originalité de la vie et, partant, des sciences du vivant. On ne
devrait donc pas transférer mécaniquement les méthodes d’une
science sur une autre, même dans le but de sauver cette
dernière de ses incertitudes. Une science n’en prolonge pas une
autre, et il faut que chaque science trouve sa propre voie, en
vue d’envisager ses propres lois. (Rapport sur les progrès et la
marche de la physiologie générale en France (1867). C’est en
assumant son originalité qu’une science construit sa rationalité.
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2.Recherche documentaire
II.1. Documentation : aspects notamment numériques
Présentation par Mr DJIDERE Valère,
Responsable de la Bibliothèque centrale de l’UDs.
Suivi d’échanges avec les étudiants
II.2. Quelques contraintes à la collecte des données, à l’
échantillonnage, et à l’expérimentation
Présentation par Mr MEUTCHIEYE Félix, Chargé de cours,
Responsable du Laboratoire de Biologie moléculaire de l’UDs.
Suivi d’échanges avec les étudiants
II.3. Travaux sur textes usuels
II.3. Travaux sur textes usuels
3.La confection de Projets de recherche en
trois phases
Le projet de recherche est l’information structuré sur
l’intention du chercheur. Elle est provisoire et donc susceptible
d’être modifiée après pré-enquête et discussion avec d’autres
chercheurs, et avec divers acteurs concernés. Il s’organise autour
des questions auxquelles on veut répondre et s’accompagne des
concepts dont le but est de clarifier ces questions. Le plus important
est donc la question de départ, ce qui la justifie dans la pratique
(problématique pratique, et ce qui la justifie dans la théorie
(problématique théorique). Tout projet de recherche est un projet à
défendre, car leur pertinence doit être attestée par le directeur de
recherche, par un jury antérieurement à la poursuite de la recherche.
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Le projet de recherche s’élabore généralement en trois phases :
avant l’inscription, après la confirmation de l’inscription, et après la
maîtrise de tous les paramètres de la recherche. L’enjeu est de
défendre leur pertinence.
III.1. Le projet de recherche à l’inscription
Il contient :
-en entête : l’identité de l’institution (Université, école doctorale, Dschang
school, l’unité de recherche, le laboratoire, puis l’identité du candidat :
noms et prénoms, contacts divers.
- en titre : la formulation du sujet ele directeur ou les directeurs sollicités
- en-dessous : la spécialité et la sous-spécialité ou option
-en contenu :
a. la justification pratique
C’est-à-dire le contexte, la zone d’étude délimitée ou selon le cas, le
corpus de textes d’auteurs ou des normes, sur lesquelles portera
l’étude. Il doit en ressortir l’intérêt pratique à partir des constats
de départ.
b. Le cadre théorique
C’est ce qui donne un sens scientifique au travail de recherche.
Le cadre théorique orient le choix des méthodes. Il s’élabore en
fonction des cinq (05) questions suivantes : Quels sont mes
concepts ou les variables et quels sont leurs indicateurs [Bertrand
Russell (1903) est l’auteur d’une distinction entre concept dénotatif,
qui fixe le sens général, e tle concept dénoté, qui décrit les
indicateurs] Dans quel champs scientifique ou sous-discipline
s’inscrit ma recherche ? Quels sont les moyens d’explication :
paradigmes, auteurs, ou modèles que je vais solliciter ? Où en sont
les recherches qui ont précédé la mienne ?
c. La formulation finale de la question de recherche, des
objectifs, des hypothèses principales et secondaires
d. Le cadre méthodologique
Le choix et la justification de la méthode, des outils de
recherche et d’interprétation ou de traitement des données
e. la bibliographie sommaire
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III.2.Le projet de recherche reconstruit
Il contient les mêmes éléments que le projet de recherche à l’inscription, mais il
s’en distingue par les points suivants
- Le projet de recherche reconstruit après l’inscription s’effectue en
collaboration avec le directeur e recherches ;
- Le projet de recherche reconstruit après l’inscription s’accompagne d’un
chronogramme d’étapes
- Le projet de recherche reconstruit s’accompagne aussi d’une
budgétisation même approximative de la recherche
III.3.Le projet de recherche avancé assorti du
chronogramme de recherche
En plus des éléments qui précèdent le projet de recherche avancé se distingue
par les éléments suivants :
- Il doit bénéficier du regard de personnalités ressources divers choisies
par le candidat et en accord avec le directeur ou les directeurs ?
- Il doit être défendu devant un jury institutionnel à l’occasion d’au moins un
séminaire ; ce jury doit évaluer la précision des concepts, la délimitation
précise de la zone d’études, la nouveauté de la contribution attendue, et la
faisabilité de la recherche dans les délais impartis par l’institution et avec
les moyens y compris financiers et infrastructurels auxquels le candidat
peut avoir accès.
- Il doit s’accompagner d’un plan de rédaction du travail final.
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Conclusion Rappelons que la thèse de Doctorat n’est pas seulement un point
d’arrivée. Après sa défense doivent suivre des efforts pour la
valorisation (publication) et l’extension (vulgarisation). Mais aussi des
efforts de formulation de nouveaux projets de recherche dans la
perspecgtive d’une véritableentrée dans le système intellectuel
proprement dit, au-delà du seul système académique.
Rappelons en outre que la Thèse de Doctorat se distingue par
une contribution significative qui devrait se vouloir entière, c’est-à-
dire relative aux trois grands types de recherche distingués selon
leurs objectifs : les recherches fondamentales, les recherches
appliquées, les recherches opérationnelles.
D’abord les recherches fondamentales :
Elles visent à faire avancer le savoir et la réflexion,
indépendamment de l’usage qu’on voudrait en faire. On pourrait dire
qu’elles visent le savoir pour le savoir ; ce qui n’empêche pas qu’elles
puissent s’avérer formidablement utiles, après coup. (par exemple les
recherches ayant mené à la théories de la relativité eurent l’air
spécialement abstraites, mais les résultats se sont avérés
terriblement concrètes ! de même on n’a pas su au départ à quoi
pouvait servir les recherches sur les nombres irrationnels, et 25 ans
plus tard elles ont permis de calculer les ondes hertziennes... Tout
ceci montre que l’obstination de l’utilité immédiate des recherches
peut induire de la précipitation.
Ensuite les recherches appliquées :
Elles visent à résoudre des problèmes d’ordre technologique, à
apporter des solutions dont ont besoin divers ingénieurs, les
médecins, les pharmaciens, les pédagogues, etc. Ici, la finalité
technique de la recherche est la raison d’être première de la
discipline, selon le vœu des positivistes (sous l’influence de Auguste
Comte en France, Herbert Spencer en Angleterre, Hans Haeckel en
Allemagne), pour qui la science n’a de valeur que par rapport à son
utilité technologique. C’est aussi le cas des diverses « studies » :
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« Gender studies », « Development studies », « Postcolonial
studies », « Local action studies », « Cultural studies », etc.
Enfin les recherches opérationnelles :
D’origine militaire, elles visent à fournir une aide à la décision
en situation d’incertitude. Ces recherches, le plus souvent secrètes,
ne s’adressent donc qu’aux décideurs stratégiques, notamment dans
les secteurs industriels, militaires et politiques. Analysant des
situations complexes, elles permettent aux décideurs d’apprécier les
enjeux, d’arbitrer entre plusieurs possibilités en vue d’opérer des
choix les plus efficaces ou les plus efficients possibles. C’est le cas
par exemple de l’ingénierie des systèmes, du management des
systèmes d’information, de la programmation dynamique, des
processus stochastiques, etc.
L’idéal est que toute recherche comporte un souci même très
réduit de ces trois orientations du savoir académique. On peut ainsi
parler du profil épistémologique d’une recherche, c’est-à-dire se
demander pour chaque recherche envisagée : dans quelle mesure
augmentera-t-elle le savoir dans mon domaine ? Dans quelle mesure
sera-t-elle utilisable sur le plan pratique ? Dans quelle mesure
pourrait-elle éclairer les décideurs en situation d’urgence ? On parle
alors du « profil épistémologique d’une recherche » (PER) pour
désigner, pour chaque recherche le poids relatif de chaque sorte
d’objectif, selon qu’il se veut fondamental, appliqué ou opérationnel.
Schéma illustrant le profil épistémologique d’une recherche
Tous nos souhaits de
Bonnes recherches !!