sp03 toy camera
DESCRIPTION
Special issue of Square Magazine in association with Rayko Photo CenterTRANSCRIPT
Thomas Michael Alleman - Stéphane Biéganski - Rayko Photo Center - Annette Fournet - Best in show
M A G A Z I N E S P 0 3
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THOMAS MICHAEL ALLEMAN 4
STÉPHANE BIÉGANSKI 16
RAYKO’S BEST IN SHOW 28
ANNETTE FOURNET 40
SP 03 BEST IN SHOW 51
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Bienvenidos a este número especial, elaborado
en colaboración con el Centro de Fotografía
Rayko, San Francisco.
Seleccionar el trabajo entre todas las propuestas reci-
bidas (y recibimos tantas que nuestro correo electró-
nico colapsó un par de veces) no fue tarea fácil. Esto
se debe, al simple hecho que: algunas personas utili-
zan su cámara de juguete como un juguete, mientras
que otras, la usan como una cámara. Es por eso, que
nuestro método habitual de selección de una serie
coherente, no funcionó. Cuando juegas con una cá-
mara, no necesariamente terminas creando un cuer-
po de obra: lo mas probable es que crees una serie de
estupendas imágenes, pero inconexas.
Así que decidimos publicar todos (o casi todos), es-
cogiendo la mejor imagen de cada participante. De
esta manera, toda la tarea se convierte en una cele-
bración, una despilfarro de colores, temas y sensibi-
lidades. Más el trabajo de artistas invitados: Alleman
y Stéphane Bieganski y a dejar que la magia suceda!
Welcome to this special toy camera issue,
prepared in collaboration with Rayko
PhotoCenter, San Francisco.
Selecting work from all the submissions we received
(and we received so much we clogged the mail box a
couple of times) hasn’t been an easy task. This is due
to a simple thing: some people use their toy camera
as a toy, while others use it as a camera. This means
that our usual method of selecting an entire coherent
series didn’t quite work. When you play with a came-
ra, you don’t necessarily end up creating a body of
work: you are more likely to create a series of great
–but disjointed- images.
So we decided to publish everyone (or nearly eve-
ryone), by picking the best image from their entry.
This way, the whole exercise becomes a celebration,
a riot of colours, themes and sensibilities. To this we
added the work of guest artists Thomas Michael Al-
leman and Stéphane Biéganski and then we let the
magic operate.
Christophe Dillinger, 03/13
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Thomas Michael Alleman
Sunshine and Noir
Comencé fotografiando “paisajes urbanos” con
una Holga de medio formato – una cámara
de juguete de 30 dólares- en septiembre
del 2001, inmediatamente después de los ataques
terroristas del 9/11. Mi corazón estaba destrozado y
mi carrera estaba momentáneamente arruinada. En
esos momentos caóticos, yo no tenia nada mejor que
hacer que andar todo el día, todos los días, por los nu-
merosos y extraños barrios de Los Ángeles, disparan-
do con una cámara a través la cual no podía ver bien.
Las ridículas fallas de la Holga son famosas: el en-
foque, la exposición y el paralaje son efectivamente
incontrolables y la lente plástica es siempre aberrante,
nublada y viñetada. Sin embargo, para mi sorpresa,
los extraños resultados de esta disfunción técnica se
parecían exactamente al tipo de imágenes que había
estado soñando en aquellos días de pesadilla.
Enturbiando la híper-detallada, especificidad docu-
mental que los modernos lentes con revestimientos
múltiples han hecho habitual, las estrafalarias ópticas
de la Holga me han dado acceso al terreno, ricamente
texturizado de la sugerencia, la impresión y la alusión
que no pude lograr en mis anteriores aproximaciones
al paisaje lírico, y que ahora parecen, en comparación,
banales y psicológicamente estériles.
He andado por los amplios y extraños parajes de Los
Ángeles y Nueva York – y Las Vegas, Nueva Orleans,
San Francisco, Paris, Praga, Viena y los remotos rin-
cones del interior de Mongolia, en China. Preocupado
por ciertas preguntas cruciales: ¿cómo es realmente
vivir aquí, y por qué las imágenes que el mundo nos
muestra de estas ciudades no se asemejan a las que
yo camino todos los días? ¿Cuál es el significado o
el valor de la historia y autenticidad en este entorno
transitorio, y qué dice sobre nosotros, la «autentici-
dad» que fabricamos ?
¿Cuáles son los códigos ocultos y los mensajes que
nacen en la arquitectura y la disposición del entorno
construido? Finalmente, y por encima de todo: ¿cuál
es mi visión personal de los trillados mitos locales?
Creo que este cuerpo de obra comienza a abordar to-
dos estos interrogantes y responde al último de ellos
con cierta convicción: esta serie de fotografías, usan-
do técnicas insuficientemente exploradas en otra
parte, es un sinuoso y critico poema sinfónico de los
espacios públicos de América del Norte y el mundo.
I Thomas Michael Alleman
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Aline Smithson
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Bryce Lankard
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Thomas Michael Alleman
Sunshine and Noir
J’ai commencé la série “Urban landscapes” avec
un Holga, un appareil de moyen format à 30
dollars, en septembre 2001, juste après l’acte de
terrorisme de 9/11. J’étais brisé, et ma carrière était
momentanément en ruine. Durant cette période
sans dessus dessous, je n’avais littéralement rien de
mieux à faire qu’à marcher pendant des heures, tous
les jours, dans les quartiers plutôt étranges de Los An-
geles, à faire des photos avec un appareil qui louche.
Les defaults ridicules du Holga sont bien connus : la
mise au point, l’exposition et la parallaxe sont effec-
tivement incontrôlable, et l’objectif en plastique est
toujours aberrant, nuageux et vignetté. A ma grande
surprise, cependant, les résultats bizarres de ces dys-
fonctionnements techniques correspondaient exac-
tement aux images que je rêvais de faire en ces jours
de cauchemar.
En effaçant l’hyper-détaillée, cette spécificité docu-
mentaire que les objectifs à plusieurs éléments mo-
dernes ont rendu banal, l’optiques bizarres du Holga
m’a donné accès à un domaine visuel basé sur la sug-
gestion richement texturée, l’impression et l’allusion,
un paysage lyrique que je ne pouvais pas atteindre au
travers de mes tentatives antérieures, qui semblent
désormais banales et psychologiquement stériles en
comparaison.
J’ai erré dans les quartiers chauds de Los Angeles et
aussi à New York et Las Vegas, New Orléans, San Fran-
cisco, Paris, Prague, Vienne et dans les coins perdus
de la Mongolie intérieure et de Chine. J’ai me suis
souvent senti concerné par certaines questions cru-
ciales : ca ressemble à quoi vraiment, cet endroit ou je
me trouve, et pourquoi aucune des images que nous
montrons au monde ne ressemble à ces villes dans
lesquelles je déambule ? Quel est le sens ou la valeur
de concepts tels qu’histoire et d’authenticité dans cet
environnement transitoire, et qu’est ce qu’elle révèle
de nous-mêmes cette «authenticité» que nous fabri-
quons ? Quels sont les codes cachés et les messages
qui se logent dans l’architecture et l’agencement de
l’environnement urbain ? Enfin, et par-dessus tout:
quelle est ma vision personnelle, alternative, du
mythe éculé local ?
Je crois que ce cette série commence à poser toutes
ces questions, et répond à la dernière avec une cer-
taine conviction: cette série de photographies, en
utilisant des techniques rarement explorées, est un
poème tonal sur l’espace public dans le mode en gé-
néral et les grandes villes Américaines en particulier.
I Thomas Michael Alleman
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Stéphane Biéganski
Un hiver Sarkozien
Pour ne rien vous cacher, Holga et moi sommes
ancrés bien à gauche. Aussi, alors que l’hiver
sarkozien s’abattait sur un pays presque en
ruine (mais pas tout à fait) et que les réformes impo-
pulaires du futur président déchu commençaient à
mobiliser contre elles la populace, nous avons décidé
de nous mêler à la foule des mécontents. Histoire de
gueuler un coup, de balancer quelques cailloux, de ne
pas plier le genou.
Perdue dans la masse, Holga n’avait qu’un seul objectif
: capturer cet instant de révolte, cette marche joyeuse
vers l’insoumission, cette grande kermesse intergéné-
rationnelle animée par un esprit de révolte transcen-
dant les origines, la hiérarchie sociale et les convic-
tions politiques. Bien sûr, peu de banquiers, peu de
patrons, peu de gens de droite… mais quelques-uns
quand même.
Alors que la foule des appareils numériques nous
encerclait et immortalisait de loin, à coup de télé-
objectifs, le cortège des mécontents, Holga et son
60mm m’imposaient de rester au cœur de l’action
pour capturer ces instants de joie, de rires, d’humour
et de colère. Parfois aériens, parfois lourds de sens. Et
de tisser des liens étroits avec certains des acteurs de
ce spectacle de rue.
C’était fin 2010. Que reste-t-il de cet hiver sarkozien ?
Les espoirs se sont aujourd’hui envolés. Les images et
les souvenirs, quant à eux, sont restés.
N1H5 flickr
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Stéphane Biéganski
Sarkozi winter
I’ll be perfectly honest with you and confess that
my Holga and I are pretty much on the left. This
means that when a Sarkozi winter fell on a country
nearly –but not quite- in ruins, and that the soon-to-
be unseated president’s unpopular reforms started to
go head to head with protesters, we decided Holga
and I, to mix with the crowds. Just, you know, to shout
for a bit, to throw a stone or two, to show we’d never
bend a knee.
Lost on the throng, Holga had only one goal: to cap-
ture this moment of revolt, this joyous march toward
insubordination, this great inter-generational fun-
fair ride stirred by a revolutionary spirit that trans-
cended ethnic origins, social hierarchy and political
convictions. Of course, there weren’t a lot of bankers,
business leaders and right wing people around... but
there were a few.
While the bulk of digital cameras surrounded us and
immortalised the demonstration from afar, via tele-
photo lenses, Holga and its 60mm lens remained at
the heart of it all, capturing moments of joy, laugh-
ter and anger, sometimes quite light and sometimes
heavy with meaning. And always weaving strong
links with the real actors of this street play.
That was in 2010. That is left of this? Our hopes are
now gone. The images and the memories did remain
though.
N1H5 flickr
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Rayko Photo Center
Best in show
RayKo’s 6th Annual Plastic Camera Show fea-
tures the best images from the worst cameras.
These are stunning and sometimes surprising
images made by the crappy camera-toting winners of
this competition (often the cameras themselves are
more tape than plastic. Not just being held together
with bits of electrical tape and black gaffers tape, but
the tape also makes these cheap cameras light tight…
not that the light leaks don’t often make the resulting
pictures even more interesting). Photographers from
all over the San Francisco Bay Area as well as national
and international artists are featured in this dynamic
exhibit. Each year we receive thousands of entries
and this year was another challenge to select only 90
compelling pieces. Why does the plastic camera conti-
nue to be so popular? Is it because the toy camera
is a backlash to this digital age of photography? It
could be nostalgia for the soft, square pictures with
vignetted edges. It could just be nostalgia for film
and the latent image - you actually have to wait to see
what you shot! Or it could be love of the creak of the
cheap plastic dial as you wind it, wondering if it will
break off. (Forget Instagram and the rest of them, this
is the real deal). It could be too that we all missed the
simple freedom of making pictures that aren’t perfect,
that don’t have to be sharp or real or saturated or ta-
ken with a camera that costs thousands of dollars. All
you need is $35 (or less) and a roll of film, and you’re in
business. After seeing the exhibit, you may be inspired
to start shooting one of these beauties yourself.
LORI BELL - CAROL DASS - PETRA DAVIS - AMY FICHTER - GABRIELLE FINE - RO-BERT HOLMGREEN - STELLA LEE - FIONA ANNIS - JOHN FOXE - MORGAN TYREE
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LORI BELL - ERNIE BUTTON - CAROL DASS - PETRA DAVIS - AMY FICHTER - GABRIELLE FINE - TONEE HARBERT - ROBERT HOLMGREEN - STELLA LEE - FIONA ANNIS - JOHN FOXE - MORGAN TYREE
Rayko Photo Center
Best in showLORI BELL - CAROL DASS - PETRA DAVIS - AMY FICHTER - GABRIELLE FINE - RO-BERT HOLMGREEN - STELLA LEE - FIONA ANNIS - JOHN FOXE - MORGAN TYREE
RayKo’s 6th Annual Plastic Camera Show pré-
sente les meilleures photos venant des pires
appareils. Ces images magnifiques et par-
fois surprenantes sont faites grâce à de vieux bou-
zins contenant bien souvent plus de scotch que de
plastique, les empêchant de tomber en morceaux
et permettant une meilleure étanchéité à la lumière
(quoique les fuites de lumière rendent souvent les
images encore plus intéressantes).
Des photographes venant de toute la région de San
Francisco Bay, ainsi que des artistes nationaux et in-
ternationaux, sont en vedette dans cette exposition
dynamique. Chaque année, nous recevons des milliers
de visiteurs et, cette année encore, ne sélectionner
que 90 travaux fut un véritable défi.
Pourquoi les appareils en plastique persistent-ils à être
à ce point populaire ? Est-ce parce que l’appareil-jouet
est à l’opposé de l’ère de la photographie numérique
? Est-ce une certaine nostalgie pour la douceur de ces
photos carrées aux bords vignettées ? Ou peut-être
est-ce juste la nostalgie de la pellicule, de l’image la-
tente (il faut littéralement attendre pour voir le résul-
tat !) ? Ou peut-être est-ce l’amour du grincement de
la molette en plastique à deux sous quand vous en-
roulez le film, vous demandant s’il ne va pas se casser ?
Oubliez Instagram et compagnie. Il se pourrait aussi
que la simple liberté de faire des photos imparfaites
nous manque, des photos floues, irréelles ou saturées,
et pas prises avec un appareil qui coûte des milliers de
dollars. Tout ce que dont avez besoin c’est de 35 $ (ou
même moins), une péloche et le tour est joué. En visi-
tant cette exposition, vous y trouverez peut-être assez
d’inspiration pour attraper une de ces beautés et aller
faire de la photo.
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Annette Fournet
My Diana collectionAltic
Anny
Anny Flash
Arrow 2
Asiana
Avis
Banier
Banner
Barri-Shelli
Binaflex
Black Bird
Codeg
Conforama
Debonair/style 1
Debonair/style 2
Debonair Flash
Debutante
Diana Flash 2
Diana 120 Flash
Diana/Black Diana no B
Diana squirt gun
Diana Deluxe
Dana 120 Flash
Diana F+
A E Fournet +2
Diana F= Valentine Edition
Diana F+ Blackjack
Diana F+ Chromiac
Diana F+ CMYK
Diana F+ Collette 2
Diana F+ Dreamer
Diana F+ El Toro
Diana F+ Glow
Diana F+ Hong Kong Meow
Diana F+ Snowcat
Diana F+ Mini
Diana F+ Qing Hua
Diana F+ MoMA
Diana F+ Nightcap
Diana F+ Pinhole
Diana F+ Qing
Diana F+ Scarecrow 2
Diana F+ Tokyo Rising
Diana F+ KIRAMEKI
Diana F+ Cai Guo-Qiang
Diana F+ Tori Amos LTD
Diana+ Gold Edition
Diana+
Diana+ Wrangler
Diana+ Meg 2
Diana + Mini
Diana + Alice Mini
Diana Hello Kitty Mini
Diana+ World Congress
Dories/hot shoe
Dories push button 2
Eikow
Flash King
Flocon RF
GE
Globe
Harrow 2
Hi-Flash F
Hollywood Park
Justen
Knips
Lina
Lina S black
Lina S
Linda
Mark L
Mego 2
Megomatic
Merit
North American Champ
Panax
Pioneer
Playtime Candid Camera
Quelle
Raleigh
Rand 3
Readers Digest
Revue
Rosko 2
Rover 2
Saltz
Samtoy
See
Shakeys
Sinomax
Snappy 2
Stellar 2
True-View
Valiant
Valiant 620
Windsor variant
Windsor 3
Windsor F
Zip Instant Load
Zip Instant Load F
Zodiac
Zodiac 620
Sunpet
Agfa Isoly & Diana Lens
Holga & Diana Lens
Fujipet & Diana Lens
124 Diana & Clones
142 Total Cameras
A. fournet
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This year’s Award has been attributed to Michele Palazzi, for his series Black Gold Hotel. It can be viewed at Format International Photography Festival in Derby, UK until April 7th. The work will then be moved to Wolverhampton University, sponsors of the Award.
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SP03 Best in show
ERIN MALONE - ROSE INDELEBILE - SCARLETT COTEN - JM GOLDING - GORDON STETTINIUS - CODY SWANSON - FABIENNE COLLARD - MICHAEL KIRCHOFF - CAROLINE SAUVAGE - ANDREAS LAUER-MANN - KARI SMITH - VALERY RIZZO - ALAIN GRELOUD - ALEXANDRE BRISSON - CHARLES BINNS - BRYCE LANKARD - PASCAL BODIN -CATHLEEN GUTHMANN - FRÉDÉRIQUE LARDEMER - STÉ-PHANE VENDRAN - KY LEWIS - GAETAN CHEVRIER - ENRICO REMIGI - MARC VON MARTIAL - PHI-LIPPE GOMONT - JANICE PARSLEY - MATTHIEU GRYMONPREZ - ALINE SMITHSON - THOMAS MOORE - PHIL BEBBINGTON - SUZANNE REVY - VINCENT DESCOTIL - PETRA DAVIS - ERNIE BUTTON - MARC CAMALLONGA - MARIYA USTYMENKO - JOHN BRIDGES - PAMELA FANTINATO - RANDALL TOSH - CAROLL DASS - DAVID KING - GEORGINA CAMPBELL - HABI GIRGIS - TONEE HARBERT -KAMI-LA KULIK - KONRAD KLOCH - LUIS BORBA - RAMEY NEWELL - STACEY TURNER - THOMAS MOORE -
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Gordon Stettinius
Holgaddiction
The year was 1990 and I was a mere pup, still
wet behind the ears. Back then, I spent most of
my days, skipping innocently around, making
photos of cacti or stoner friends or reflected light and
shadows that felt, to me, like poetry, which I would
then accompany – of course! - with mindblowing
poetry. Very questionable mindblowing poetry.
These were my salad days… living in Tucson, a geo-
graphic misanthrope of a town in which I landed
bright eyed and by accident. A town with a history
of lawlessness, desperate characters, a place danced
upon by shimmering visions riding upon throat clen-
ching heat and dust and spelled by the fleeting relief
of monsoons and mescal, a place of high desert and
mountains and dealers and thieves and siestas and
All Souls and cultural renegades… at the foot of the
black hill, a dormant volcano… But the place was
then, and remains, a very generous homeland to pho-
tographers. A beautiful place really. There has always
been there a healthy subpopulation of image makers,
and many institutions and galleries of the town still
genuflect before the silver altar of fixed imagery.
My gear, then, in the year of my random relocation,
consisted of a Nikon FM2 with a couple of lenses and
an old Rolleiflex TLR I had bought the year before in
San Francisco, from a time when I had been busy kic-
king the training wheels off my fresh and spanking
liberal ideology. I still have and use these old cameras
today but I was newly open to any kind of sugges-
tions because I enjoyed mixed media work – painting,
drawing, printmaking - and wasn’t really averse to
new experiences. As Vonnegut said, “Peculiar travel
suggestions are dancing lessons from God.” And road
trips and photography were my church so to speak.
The actual moment of my discovering toy camera
photography was a fairly prosaic one. I saw a hand
written flyer, made a phone call, met a man on the
north side of town who claimed to be holding and we
made the exchange beneath a purple sky in a Circle K
parking lot. It was a small cardboard package, plastic
wrapped goods, smelling slightly of laudanum and
black earth. Cost me ten dollars. A dime bag. And it
was pretty addictive. A Holga. I have probably pur-
chased 200 or more of these since that first night, so
many of these cameras I have used myself or have gi-
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ven out to students and friends… I usually loan them
out so as to give someone a taste. But I know that a
black plastic passion will infect some of them… and
that they in turn will spread the word about a good
buzz… and I am twisted up inside with pleasure at
the thought.
The Holga immediately required a great deal of at-
tention. I found that I wanted to use it daily. I tried
other cameras around this time as well. Somehow,
something had been cut loose inside of me and if
something like the Holga could be out there, then
there might be other cameras, better cameras even,
out there and waiting to be used, waiting to lend their
own distorted ripple upon the waters of recorded
imagery. I tried a few of the bakelite Brownies and
they tasted pretty good and mushed up my reality for
days at a time. A friend of mine was pushing home-
made pinhole cameras pretty hard about then and
this too had a nice drunken pictorial undertone… I
was quick to try anything really. But the Holga was
the first toy, cheap, easy camera that had any real sus-
tained effect. I was loaned a Diana, soon after, by a
friend and there was a camera that also had a kick, a
soft and subtle claret note… this one, I knew, would
be an interesting fix.
Finding a Diana of my own was going to be a trick
though. They were not common, there was not yet an
internet or ebay or any big box corporate markup re-
fab retail store. I had to deal with another somewhat
shady character to get my first one but Mr. Bubbles
was good for several others after that. Bubbles ran an
antique outfit on Congress called Used Cars. Mostly
this guy would troll the southwest looking for neon
signage to resell to the Japanese for extraordinary
profit. But he was a photographer in his own right
and tended to pick up all the photographic whatnot
he encountered as he traveled around in his pickup
plus trailer. One day, I was hanging out in the shop,
surrounded by missile casings and bumper cars and
gramophones and all manner of disheveled temporal
castoffs talking up my ten dollar Holga while making
a portrait of Victor, Bubbles’ real name, when he broke
out with a box of recent acquisitions to see if I might
have any interest. And there it was. A Diana. I had
only just learned of the camera a few weeks earlier.
Five dollars was all he asked for the first one and
probably thought he was screwing me pretty. Once
Victor realized I would buy any Diana or knock off he
could find, he marked them up pretty quickly. But the
damage was done and I had a small stable of about
six or so Dianas, a couple of Holgas plus my old gear. I
was using pretty much all the time by then.
Ironically, when I managed a trip back east to see my
family later that year… I discovered in my parent’s
upstairs closet… a minty Windsor clone. My parents
were users! It was a pretty delicious moment for me.
Grounding even, to realize that my own subversive
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tendencies came from somewhere else. I am free to
blame my parents for fuck sakes! And that is pretty
much the American dream I sometimes think. And
so, that very Windsor became the lead camera for a
while, at least until I melted it in a regrettable Volk-
swagen camper episode. And then others took its
place.
And now, almost twenty years later, life goes on but I
still thrill to see all these new converts to the old siren
song and it warms my black plastic heart to see it. It
is funny, really, that the experiments with other photo
substances continue for me but the hook of the cheap
stuff still appeals.
Gordon Stettinius
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Gordon Stettinius
Holgaddiction
C’était en 1990. Je n’étais encore qu’un bambin
accroché aux jupes de sa mère. A l’époque, je
passais la plupart de mes jours, cabriolant de-
ci de-là, à faire des photos de cactus ou d’amis défon-
cés ou encore de jeux de lumières et d’ombres, que je
prenais pour de la poésie et que j’accompagnais, bien
entendu, de mes sublimes vers. De très discutables
sublimes vers. Ce furent mes années de jeunesse... Je
vivais à Tucson, une ville telle un misanthrope géo-
graphique dans laquelle j’avais atterri par accident,
les yeux pleins de lumière. Une ville dont l’histoire se
ponctuait de périodes d’anarchie et de personnages
désespérés, un lieu sur lequel dansent des visions cha-
toyantes portées par la chaleur et la poussière, un lieu
défini par le soulagement fugace de la mousson et du
mescal, un lieu de haut désert et de montagnes, de
dealers, de voleurs, de siestes, de All Saints et de rené-
gats culturels ... au pied de la colline noire, un volcan
en sommeil ... Mais aussi un endroit qui était alors, et
demeure, une région très généreuse envers les pho-
tographes, et qui le demeure encore à présent. Un bel
endroit vraiment. Il a toujours été là une saine sous-
population de créateurs d’images, et de nombreuses
institutions et galeries de la ville prient encore devant
l’autel argenté de l’imagerie fixe.
Mon matos, l’année de mon déménagement non
prépare, se composait d’un Nikon FM2 avec une paire
d’objectifs et un vieux Rolleiflex TLR que j’avais acheté
l’année précédente à San Francisco, à une époque où
j’avais balancé les béquilles de ma nouvelle idéologie
libérale toute rutilantes. J’ai encore ces vieux appa-
reils, et je les utilise toujours à ce jour, mais je m’étais
récemment ouvert à tout type de suggestions à
l’époque, parce que j’aimais les médias mixtes - pein-
ture, dessin, gravure - et j’étais plutôt intéressé par
toute nouvelles expériences. Comme Vonnegut a dit:
« Toute suggestion de voyage est une leçon de danse
de Dieu ». Et voyages et photographie étaient mon
église, pour ainsi dire.
Le moment précis ou je découvris la photographie
au toy camera fut assez prosaïque. Je lu un dépliant
écrit à la main, je passai un coup de fil, je rencontrai
un type quelque part au nord de la ville qui préten-
dait « en avoir » et nous avons fait l’échange, sous un
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ciel violet, dans le parking du Shopi du coin. C’était
un petit emballage en carton, de la matière plastique
en boite, qui sentait un peu de laudanum et le ter-
reau. Ca m’a coûté dix dollars. Un sac à cent balles. Et
sacrement addictif. Un Holga. J’en ai probablement
acheté plus de 200 depuis cette première nuit, pour
mon usage personnel ou pour donner à mes élèves et
mes amis ... J’ai l’habitude de les prêter, pour donner
un avant gout au chalant. Mais je sais que la passion
du plastique noir va infecter certains d’entre eux ...
et qu’à leur tour ils vont faire passer le mot... et mon
estomac se noue de plaisir à cette pensée.
Le Holga a immédiatement exigé beaucoup d’atten-
tion. Je me rendis vite compte que je voulais l’utiliser
quotidiennement. J’essayais aussi d’autres appareils
à cette époque. D’une certaine manière, quelque
chose avait été en moi avait ete libéré et si quelque
chose comme le Holga pouvait exister, alors il pour-
rait y avoir d’autres appareils photo, peut être même
meilleurs, n’attendant qu’à ce que je les prenne en
main, n’attendant que moi pour apporter aux flots
des images leurs propres déformations ondulatoires.
Je prenais des Brownies en bakélite, de la bonne, et
je me déglinguais la réalité durant des jours. Un de
mes amis etait à fond dans des délires sténopé mai-
son à l’époque et ca avait son petit cachet pictural à
pas cracher dessus... J’etais pret à gouter à tout en fait.
Mais le Holga est le premier appareil jouet, facile et
pas cher, qui a eu un effet réel durable. Un ami m’a
prêté un Diana par la suite, peu de temps après, et ce
truc tapait bien, il avait un gout de Bordeaux doux et
subtil... celui-ci, je le savais, deviendrait une addiction
interessante.
Me trouver mon propre Diana ne fut pourtant pas
chose facile. Ils étaient plutôt rares, et l’internet, ebay
et les grosses corporations qui recyclent le « vintage
», tout cela n’existait pas encore. J’ai dû faire appel
à un autre personnage un peu louche pour obtenir
mon premier Diana mais Mr Bubbles rendit service à
beaucoup par la suite. Mr Bubbles avait un magasin
d’antiquités qui s’appelait « Used Cars » La plupart du
temps il parcourait le sud ouest du pays à la recherche
de signes en néon pour les refourguer à des Japonais
pour un bénéfice outrageux. Mais c’était un photo-
graphe de plein droit et avait tendance à ramasser
tous les machins photographiques sur lesquels il pou-
vait mettre la main, lors de ses pérégrinations avec
son 4x4 et sa remorque.
Un jour, je traînassais dans la boutique, entouré par
des carters de missiles, des voitures à pédales, des
gramophones et toutes sortes de rebuts sans queue
ni tete, à parler à mon Holga dix dollars tout en tirant
le portrait de Victor, le vrai nom de Mr Bubbles, quand
il sortit une boîte de récentes acquisitions pour voir
s’il y avait quelque chose qui pourrait m’intéresser
dans le tas. Et il était là. Un Diana. J’avais tout juste
d’apprendre l’existence de cet appareil quelques
semaines plus tôt. Il m’en demanda que cinq dollars
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la première et sans doute pensait-il m’entuber grave.
Une fois qu’il réalisa que j’étais preneur pour tous
les Diana qu’il pourrait trouver, il augmenta ses prix
rapidos. Mais le mal était fait et j’avais maintenant
une collection d’environ six ou sept Dianas, une paire
de Holgas plus mon matos d’avant. A ce moment là,
j’étais déjà bien accro.
Ironiquement, quand j’ai réussi à voyager dans l’Est
pour voir ma famille plus tard cette année-là ... j’ai
découvert dans le placard à l’étage chez mes parents
... Une réplique d’un appareil Windsor en parfait état.
Mes parents étaient accro eux aussi! Ce fut un mo-
ment assez délicieux, voire meme formateur, de se
rendre compte que mes propres tendances subver-
sives puissent venir d’ailleurs. Je suis libre de blâmer
mes parents nom d’un chien! Et c’est à peu près le rêve
américain en fait, je me dis parfois. Et donc ce Windsor
devint le chef de file de ma collection pendant un cer-
tain temps, tout du moins moins jusqu’à ce qu’il fonde
dans le regrettable épisode du camping-car Volkswa-
gen. D’autres prirent sa place.
Et maintenant, presque vingt ans plus tard, la vie
continue, mais frissonne toujours de voir ces nou-
veaux convertis au chant des vieilles sirènes. Ca ré-
chauffe mon cœur de plastique noir de voir ca. C’est
drôle, vraiment, que malgre que mes expériences
avec d’autres substances photographiques conti-
nuent pour moi, l’appel de l’appareil à dix balles sé-
duise encore.
Gordon Stettinius
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I live in Brooklyn, NY. All of these images were
taken with a Holga. It goes everywhere with
me, bouncing around in the bottom of my
bag. The old fashioned look of the camera
makes
people curious. I have to get close to them to
make a great portrait. The Holga is an amazing
tool for getting an intimate image and actually
learning about the people who I am
photographing. And in New York City, the
people are from all over the world, so even
though I
cannot afford to travel everywhere I long to go,
I can still meet the people.
J ’habite Brooklin, à New York. Ces photos
ont été prises avec un Holga. Il m’accom-
pagne partout, toujours au fond de mon
sac. Son aspect ancien attise la curiosité des
gens. Pour réaliser leur portrait, je dois me rap-
procher d’eux et le Holga est un outil fantastique
qui me permet d’obtenir une image intime et qui
m’aide à apprendre à connaître et comprendre
les gens que je photographie. A New York, les
gens viennent de partout dans le monde, alors
même si je ne peux pas me permettre de voya-
ger partout où j’ai envie d’aller, je peux néan-
moins rencontre des gens du monde entier.
Kari Smith (p.69)
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The two toy cameras I used for these images
were the Holga and the DianaF+. I love
both of these and the strong vignettes they
provide are perfect for giving moody shots on the
beach of my childhood. I wanted to capture the
figures passing through the landscape as much
as the passing of the tides. The isolation and the
transience of our time on the beach.
Les deux appareils photo jouets que j’ai
utilisés pour ces photos sont le Holga et le
Diana F+. Ce sont mes appareils préférés
pour le vignettage prononcé des clichés réalisés,
et qui est parfait pour reproduire l’atmosphère des
plages de mon enfance. Je voulais capturer les sil-
houettes passant au travers du paysage autant que
le passage des marées. L’isolement et le caractère
éphémère du temps passé sur la plage.
Ky Lewis (p.81)
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