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Bodyboard art fanzine issue 2

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SLAB issue 2: "La Tempête"

www.slabmagazine.netBodyboard Art Fanzine Mars 2010

Madeira, Lenaïc Gouirriec, Mauvais temps,Shooting Gallery, Parallèlisme, People of Sydney.

Contact: [email protected]

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Vous ouvrez Slab #2.La tempête approche.

allano shoot/

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Allez, c’est parti. Take-of-barrel-bowl./knone.

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EDITO.

- SDS -

Quel est le poids des mots sur un support papier aujourd’hui?

Les lecteurs de la Revue Philosophique de la France et de l’étranger nous répon-draient certainement que les mots sont et font «Tout». Les journalistes de chez Vogue nous diraient que les mots ont autant de place que les images alors que les fans de Graffiti nous rétorqueraient que les images font l’intérêt principal du support.

A l’heure de la rédaction de SLAB Issue II, la question s’est posée à nous comme une évidence : doit-on forcément privilégier les images parfaites pour faire rêver?Après mûre réflexion, il nous a fallu l’admettre, le poids des mots a toujours été inférieur au poids des images dans notre culture boogie. Cette différence de traite-ment d’égards ne concerne pas uniquement l’espace occupé par les photos mais aussi la quantité de travail fournie au profit de l’image et au détriment des lettres. Pendant longtemps utilisés à la manière de l’adjudent-chef Morales, du 3ème RIMA de Meucon, les mots ne servaient qu’à la rédaction d’un rapport synthétique relatant des faits et seulement des faits, ne servant qu’à mettre en avant la sacro-sainte image.

En partant de ce constat, c’est à notre tour de vous poser une question : si nous proposions quelque chose de différent, si nous mettions sur un pied d’égalité les mots et les images, serions-nous perdants?

Les yeux rougis, autant par les heures passées devant l’écran d’ordinateur que devant la feuille de papier, nous en arrivons à la conclu-sion suivante : l’imaginaire a besoin de mots. Qu’ils soient français ou anglais, tel que SLAB, certains restent gravés dans nos mémoires autant que des images.

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som-maire

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SOMMAIRESLAB issue 2 / Mars 2010

La Tempête

Page 12, Madeira.

Page 52,People of Sydney.

Page 36,Shooting Gallery.

Page 22,Lenaïc Gouirriec.

Page 50,Parrallèlisme.

Page 32,Mauvais Temps.

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- SDS -

Qu’est-ce qui définit un bon voyage? La qualité du surf, le soleil éclatant et la vie locale bon marché? Définitivement non. Ouaaaiiis, bon d’accord, ça compte quand même un peu. Mais un bon voyage c’est aussi des rencontres, organisées ou fortuites, avec les Hommes et la terre qui vous accueillent. Entre confidences et non-dits, voilà les rencontres que nous avons faites le temps d’une pause à Madère durant l’Hiver 2009.

Jardim do Mar. Pied à terre de notre séjour sur l’île. Niché au pied des falaises, ce village abrite tout au plus une centaine d’âmes. Tout ici, laisse à penser que le silence est une denrée abondante. Faux! Jardim do Mar est une véritable pipelette. Son réseau de canaux, levadas en portugais, distille ses chuchotements au-dessus des azulejos en un flot constant. Son humeur est peu changeante, elle est donc

agréable à vivre, que ça soit tôt le matin ou tard le soir.

Cecilia. C’est un peu l’ange qui t’ac-cueille au paradis. Comment je le sais? Quand la première phrase que l’on te dit c’est «installez-vous sur la ter-rasse du premier, regardez la mer», tout en te tendant un cake orange-banane et un jus d’orangebanane (non, ce n’est pas un nouveau fruit local de là-bas, et, oui ils aiment bien le mélange orange-banane) fraîchement pressé. Là tu te dis que tu es vraiment proched’Eden, et que le douanier un peu trop zélé de l’aéroport d’Orly n’est plus qu’un mau-vais souvenir.

Ponta Pequena. Les premiers mots qui me vien-nent à l’esprit lorsque je pense àcette vague c’est «the girl next door». Vous savez cette voisine, qui habite juste devant chez vous, terriblement timide mais qui sous ses lunettes et ses faux airs de ne pas y toucher, pourrait nous envoyer tout

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droit en enfer, pour les plus pieux d’entre nous, ou bien au septième ciel, pour ceux à qui le pêché de la chair est déjà commun. Capricieuse et espiègle, elle se montre à tout le monde, mais ne parle qu’aux plus téméraires d’entre nous, ceux qui ont la motivation nécessaire pour faire sa connaissance. Une heure (aller/retour) incompréssible de marche sur les blocs, le long d’une falaise abrupte, au pied de laquelle on trouve toujours un caillou qui n’était pas là la veille..., plus une dizaine de minutes de rame pour arriver au pic, du 3ème bowl... Les échanges peuvent être cordiaux, tubes et vitesse, comme hostiles.Le surfeur australien à la clavicule cassée, bon rétablissement l’ami, pourra en témoigner.

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Cote nord / barlog.

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Full glass Paul do mar./barlog.

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Lover’s Wall. Paul do mar / barlog.

Il nous gratifiera d’un gentil «funny» en revenant au pic le sourire aux lèvres, sans la moindre égratignure. Propre.

Costa norte.C’est la rencontre avec une autre île. Hyper luxuriante, brumeuse et toujours accompagnée d’une fine pluie intermittente. Bien que la houle n’eût pas étécomplètement au rendez-vous durant notre séjour, les vagues ne sont jamais descendues en-dessous du mètre vingt. Et au vu de la côte et de ses rivages, elles attei-gnent souvent plus de deux mètres.

BlueBottle. Cousine germaine, mais cousine quand même. Sa connaissancem’aura coûté une session et un «aller simple» vers le centre de santé le plus proche pour le classique «double injection bras droit - fesse gauche» en passant par la case pharmacie. Conseil de survie n°14 (que même Bears Grilz de Man vs Wild ne vous montrera jamais à la TV) : uriner sur la zone atteinte. Cela ne fera pas disparaître la douleur mais provoquera une sensation d’apaisement provoqué par la temperature chaude du liquide jaune.

Papy Boyington. Australien de corps et d’esprit, la cinquantaine passée. La peau ravagée par le sel, le soleil et des années de surf un peu partout sur notre bonne vieille terre, c’est de tous les riders croisés durant ce périple, celui quim’impressionnera le plus. Equipés, de véritbales guns, nous croiserons ces vieuxbandidos plusieurs fois autour de l’île, que ce soit aux portes de Bruxas, sur leponton en bois de Sao Vicente ou encore au bar de Jardim, en train de boire une bière en attendant patiemment l’heure de la grande cavalcade.L’entretien où il sera le plus éloquent aura lieu lors de la meilleure session à Ponta Pe-quena, alors que des sets de 2 mètres bien en chair, s’abat-taient successivement sur les 5 ou 6 sections que compte le spot. Pour moi, c’est lui qui aura la Palme de la manoeuvre la plus aérienne et la périlleuse qui soit.Traçant à toute berzingue de-puis la 3ème section sur une vague de série, tout ensachant qu’il ne passera pas la 4ème, alors que la vague se referme derrière lui, il se retourne vers nous et BAM! Il part en salto arrière dangereusement proche du bord.

Si vous ne sentez pas d’apaisement, c’est tout simplement que vous êtes déjà mort. Non je déconne! C’est juste qu’il est grand temps de vous bouger le cul et d’aller vers l’hôpital le plus proche afin de recevoir une bonne dose d’anti-staminique... Conseil 14 bis : rouler pleine balle avec la main à l’exté-rieur afin que le vent vous apaise la sensation de brûlure est complétement idiot...

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Last Bowl Punta Pequena/ DR.

Bruxas.C’est après la première session, qu’on a appris le nom de ce coin paumé de la côte nord de l’Ile. En français, bruxas signifie sorcière, et bizarrement lorsque je regarde en arrière je trouve que cette pointe isolée n’au-rait pas pu porter un meilleur nom au vu de l’ambiance qui y règne. Elle est sale, moche et glauque. En d’autres termes elle est «‘Slab». A la façon de la Méduse, elle vous glace le sang si vous avez le malheur de croiser son oeil, bleu profond et tourbillonnant. Elle est provocante, elle joue avec vos nerfs et manque de me provoquer une crise cardiaque, lorsque les vagues passent du simple au double en l’espace d’1/4 d’heures, barrant ce qui une seconde avant, nous servait de passe.

Bref derrière mon clavier, ces évocations de rencontres, peu importe les formes qu’elles aient revêtues, ont chacune d’elle participé à faire de ce voyage, autre chose.

Quelque chose de différent, qui me laisse à penser que si ce n’est nos rencontres, dansun voyage, qu’aurions nous d’autre à raconter à notre retour.

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Pastels / Madère/ Breluzeau.

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gérant un investissement per-sonnel de proximité. Bref, en ne laissant pas à la nouvelle génération, un bordel innom-mable, esclave de l’industrie du surf. La génération précédente, quand à elle, «née» pendant cette crise et dans une dyna-mique à «tout envoyer chier», a formé de jeunes riders, à l’esprit bien trempé et fier de leur sport.A la question «tu fais quoi comme sport?» l’ancienne géné-ration répondait : « Euh, tu sais, du bodyboard, le truc en mousse comme le surf mais allongé.» Cette phrase énon-cée devant quelqu’un qui ne connaissait en rien le monde du bodyboard m’a toujours pro-fondément rempli de frustra-tion. Non justement, pas «comme le surf...» Aujourd’hui, les mentalités bougent. A cette question, pourquoi ne pas répondre comme les gamins : «Du bodyboard.» Point barre.Aux chiottes les pseudo expli-cations. Nourris de l’esprit Jackass Sadomaso, le petit gars est plus attiré par les gros reefs shallow et autres shorebreaks massifs, avec les «grands», que des sessions moisis sur

- JB -

Non, ne vous inquiétez pas, cet article n’est pas une éloge laborieuse sur la vie du chanteur guimauve Patrick Bruel. Ne riez pas non plus, nous allons parler de choses sérieuses. Ne sentez vous pas depuis quelques mois maintenant, le souffle d’une nouvelle ère planer sur le microcosme «bodyboard»? Les signes avant coureurs d’une nouvelle mentalité autour de «Nous»?

Cette réflexion m’est venue, il y a de ça quelques jours en lisant l’avis de photographes professionnels sur les bodyboarders.Ceux - ci, sans froisser la main surfeuse qui les nourrit, af-firmaient à demi-mots ( mais mots quand même!) qu’ils prenaient vraiment plus de plaisir à shooter du bodyboard sur du gros slab velu, que de photographier la caravane du WCT à l’US open dans un mètre onshore entre 2 piers... Ouh la belle vérité que voilà! Resituons nous : 10 ans auparavant, le bodyboard atteignait l’apogée de sa plus belle crise. Frère pestiféré du surf, mis à la porte d’une entreprise familiale pourtant fleurissante. « Monsieur, nous sommes désolé. Nous allons vous licencier. Nous avons exploité et pillé vos ressources durant une petite 20aine d’années mais aujourd’hui, vous ne nous rapportez plus rien. Prenez donc la porte.»

Voilà. La claque. Fin d’une époque. Les stratèges marketing de l’industrie du surf lourd avait sû-rement planifié ce sacrifice depuis bien longtemps. Ce qu’ils n’avaient sûrement pas prévu, c’est la tournure que prendrait l’évolution, que dis-je la révolution du Boogie. Vexé, recroquevillé sur lui-même, le bodyboard fait son auto-critique et tranche dans le vif. Exit l’image nian nian du jeu de plage à la cool, exit les compétitions «360 to the beach», exit aussi la relation Dominant - Dominé avec le surf. Le cordon est coupé. Depuis 10 ans maintenant, chaque génération de riders fait évo-luer le sport dans le bon sens. Les 25/35 ans, en montant des boites «core», en créant des sections body dans les clubs, en

10 ANSPLUS TARD.

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des beach tout mou. Le temps fait bien les choses. 10 ans de maturité à ces idées et nous voici en 2010. Le phoenix renaît petit à petit de ses cendres et la reconnaissance extérieure se fait sentir. Du photographe de surf pro à la copine zellée en transe devant une vidéo de body, tous ont ces quelques mots : «Putain ces mecs sont barges, le body c’est vraiment trop fou.»Petit rictus en coin pour nous. Jouissance.Des marques boogie 100% «core», des bodyboardshops, des compets sur des reefs de débiles. Voilà où nous en sommes, jusqu’où nous avons fait évoluer notre sport. Tout seul comme des grands, décomplexés, pauvres mais bien dans nos palmes! Le bodyboard aurait -il enfin trouver sa véritable identité? La où il y a quelques années notre sport avait un rôle de suiveur, l’abandon de l’in-dustrie «surf» résonne encore

comme un électrochoc dans nos consciences. Et si le boogie devenait précurseur. Dans les formats de compets, l’utilisation de nouveaux médias, la création artistique. Bref une dynamique positive de plus en plus présente, qui fleure bon comme une retour de printemps. Honnêtement, il nous reste encore pas mal de boulot, et amener notre sport tout en haut sans l’aide du surf reste pour le moins utopique. Mais maintenant que nous savons qui nous sommes, le jour où les boss vieillissant des marques de surf partiront à la retraite avec leurs idées préconçues sur le body, de nouvelles têtes émer-gentes reconsidérons peut être notre cas et traiteront le body-board avec le respect qu’il se doit, sur un pied d’égalité.

Freedom. / shoot: Hemon.

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LENA ÏCGOUIRR IEC.

L’indispensable. Le matériel qui est de toutes les sor-ties (Tu peux rentrer dans les détails techniques, même pas peur)?

Je suis un éternel indécis au niveau de mon matos, alors dans le doute je prends mon sac rempli avec moi. Dans ce sac il y a : un 100-300 f/4 monté sur mon boitier numérique, un 50mm f/1,8, un 18-50mm f/2,8. Ces 3 objectifs sont d’assez bonnes factures et ont un assez bon piqué. Je viens de rajouter un fisheye 8mm f/3,5 tout manuel, et je crains qu’il ne reparte d’où il vient très vite car il est plus que médiocre. Un flash externe avec module de déclenchement à distance, divers accus pour l’appareil et le flash, quelques filtres UV, un posemètre/flash mètre et un mini monopod. Il y a en plus un vieux reflex argentique équipé d’un 50mm f/1,7. Tout ça de chez « chutchut pas de marque ». Le sac est assez lourd mais j’ai toujours peur de manquer de l’objectif adéquat à la situation.

La claque technologique. Certains produits, ont chan-gé radicalement l’approche de notre passion. Quel est le dernier produit qui a changé radicalement ta façon de tra-vailler?

Ayant à peine connu l’argen-tique, je dirais que pour moi les choses n’ont pas changé. J’ai commencé la photo, le numérique était déjà bien développé et on trouvait de bons boitiers à des prix rai-sonnables, même pour des amateurs. La claque technolo-gique est bien évidemment le numérique, elle n’a pas chan-gé ma manière de travailler mais elle m’a tout simplement permis d’en profiter et de me lancer sans pour autant consacrer un budget lourd tous les mois comme pouvaient le faire les professionnels pour tirer leurs péloches.

La C.B. Tant qu’on est dans le bain niveau matos, as-tu des achats de prévu et si oui, quelles nouveautés pour quelles utilisations et quelles améliorations?

Mes prochains achats risquent d’être un nouveau zoom puisque le mien vient de rendre l’âme et est au SAV... sinon un deuxième flash pour faire du portrait et je dépense beau-coup de mon énergie à me faire un caisson étanche avec toutes les commandes de l’appareil utilisable, et pourquoi pas un caisson pour le flash. En tout cas beaucoup de projets traversent mon esprit mais la C.B. crie famine et me stoppe net!

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- SDS -

On pourrait intituler cet interview «un garçon plein d’avenir» tant ce photographe représente la nouvelle scène française émergente. Des motivés, fanatiques de l’objectif, qui ont sombré du côté de la force obscure. Demandez-lui ce qu’il fait lorsqu’il ne shoote pas, il vous répondra «je photographie» ou encore «je filme»! Créatif et passionné par le boogie depuis petit, c’est en passant derrière l’objo qu’il a pu réconcilier les deux. Place aux mots

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A. Journade - Rerversair./ LG.

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Thomas Goyenetch - invert/LG.

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L’oeil du tigre. Avec la qualité des appareils comme des ordinateurs, et la démo-cratisation (entraînée par une importante baisse des prix) des reflex numérique désormais un simple amateur pourrait nous sortir une photo de surf. Selon toi un bon photographe, au-delà d’être au bon moment, au bon endroit, avec les bons riders (ou pas), qu’apporte-t-il de plus?

Il est clair que n’importe qui possédant un reflex numérique peut pondre de bons clichés. A mon avis un bon photographe de surf se doit de connaître l’océan, ça lui facilitera le placement sur le spot pour obtenir le meilleur angle de prise de vue possible. Ensuite il doit maitriser parfaitement les réglages de son appareil suivant l’effet voulu, ce n’est pas au mode sport qu’on reconnaît un bon photographe! Certes avec un grand ciel bleu et une eau turquoise l’auto-matisme s’en sortira à coup sûr, mais le photographe n’a aucun contrôle sur l’image si ce n’est le cadrage. Un bon photographe de surf, doit maîtriser la photographie en général pour gérer entièrement ses prises de vues. Les ordinateurs permettent de retoucher ses images à souhait, enfin presque, car la prise de vue en jpeg est vite limitée. Mais une photo mauvaise à la prise de vue restera malgré tous les efforts du monde, mauvaise. Beaucoup de gens abusent de logiciels de retouches sans vraiment comprendre leurs fonctionnement, et ne se rendent pas compte qu’ils dé-gradent leurs images. L’évolution du matériel a considérablement changé le monde professionnel, mais sans oeil entrainé, le simple ama-teur se noie dans la multitude de possibilités et ne sor-tira finalement que des images moyennes en général. Je dirais qu’un bon photographe apporte une maitrise totale de son sujet, de la prise de vue au post traitement.

Victime de la mode. Y a-t-il une mode dans la photo, un courant «du moment»? Si oui, essayes-tu de suivre la ten-dance, de donner au public ce qu’il veut voir ou bien est-ce que tu proposes ton travail indépendamment des goûts et des couleurs à la mode?

La seule mode que je vois c’est le fait d’avoir un appa-reil photo, après chacun a une manière différente de l’utiliser. J’essaye pour ma part de ne pas me cantonner à un style de photos mais de m’exercer dans tous les domaines, aussi bien dans le portait que dans le macro en passant par le paysage. La diversité me fait progresser car je peux ensuite utiliser des petites choses apprises dans un domaine et l’appli-quer à un autre style de photo. J’ai toujours fait de la photo pour moi et non pour les autres si elles plaisent tant mieux, sinon je me les garde. Mes photos préférées ne sont jamais les plus ap-préciées. Pour répondre à la question je propose mes photos sans contrainte et il arrive qu’elles tombent dans le bon créneau, si il en existe vraiment un.

Ton avis. Quel est le photo-graphe qui sort vraiment du lot et pourquoi? Sans hésitation, Clark Little! Il fait exactement ce que j’attends de la photo, il joint performance sportive, prise de vue et technique parfaitement, sans oublier le post traitement.Le résultat étant des photos magnifiques jamais vues. Il gère une prise de vue dans un shorebreak à se faire dégommer les cervicales, mieux vaut avoir confiance en soi et en son matos!

In Process. Comment tra-vailles-tu avec les riders?

Je ne travaille pas vraiment avec eux, les riders

doivent être motivés et le fait d’avoir une bonne move immortalisée suffit généra-lement à cela. Avant la mise à l’eau je leurs explique brièvement quel serait le meilleur angle pour moi et où je vais me placer, je prends en compte le cadre et la lu-mière. Ensuite libre cours à leurs imaginations pour les manoeuvres. Rentre ensuite le facteur chance/vagues qui fait le reste.

Les Experts. A la manière de la police scientifique, tu prévois tout de manière ma-thématique et laisse le moins d’espace au hasard ou bien tu prends ta bite et ton objo, et tu vois ce qui se passe au gré de tes ballades?

Je dirais plus avec ma bite et mon objo! Mon sac sur le dos je me promène et si ce que je vois me plait ou m’inspire je peux sortir mon reflex avec l’ accessoire adéquat.

9/ Régionalismes. Tout comme les habitudes alimentaires proviennent de l’environnement que nous fréquentons au quo-tidien, nous adaptons notre façon de vivre le boogie à notre environnement immédiat. Du coup, c’est quoi la photo-graphie au Pays Basque?

La photographie au Pays basque est hyper polyvalente, je peux aussi bien faire des photos dans les rues de nos villes, tracer à la plage faire des photos de boogie et finir en campagne voire en montagne pour des photos de paysages et tout ça dans la même journée.

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yvon martinez - back./LG.

Il n’y a aucun doute nous sommes privilégiés. Pour la photo de surf ce qui est marrant c’est qu’on peut se retrouver à plusieurs photographes au même endroit, là c’est celui qui est arrivé en premier qui est le mieux placé et on essaye de respec-ter ça, tout ça dans une bonne ambiance, on échange nos avis, c’est très convivial.

Inspiration. Pour notre part, on considère les photographes comme des artistes à part entière. As-tu une muse, une source d’inspiration dans ton travail (à part la Mer et la Bière)?

Les vagues et le rhum! Il est clair que l’océan joue un très grand rôle dans notre vie quand on habite tout prêt, et j’ai pu me rendre compte du manque en partant habiter à Paris. J’essaye de m’inspirer des photos de sports extremes comme le skate et le BMX ou même le snow, dont les pho-tographes ont l’avantage de pouvoir construire l’atmos-phère de leurs photos avec de l’éclairage additionnel et le rider de recommencer la figure jusqu’à la rentrer, enfin si il ne s’est pas pété les dents entre temps. Retransmettre ou créer l’atmosphère ambiante est ce qui me motive le plus dans mes photos.

Like a bird. Pour toi, c ‘est quoi la liberté dans le milieu de la photographie de sport?

Alors là... tu me colles! Je ne vois pas trop de liberté car pour beaucoup de sports il faut des accréditations, au niveau professionnel bien sûr, le surf et bodyboard échappent

le plus souvent à ces accréditations qui sont un frein car elles ne sont pas faciles à dénicher.

Perfect day. La journée photo parfaite pour toi?

Levé aux aurores, direction les spots landais avec mes potes, 1m50-2m offshore peak ultra défini, je me place bien de biais pendant que mes potes courent en gueulant dans la flotte tout le monde est sur-motivé, le sable est encore froid le soleil sort à peine des dunes, et vient éclairer les barrels landais. Le studio photo naturel est en place, mes potes déchirent le spot jusqu’à la nuit. Visionnage des photos le soir avec une bonne blanche citron en atten-dant le lendemain pour la même chose.

Eureka! Le dernier éclair de génie, soudain, qui t’as per-mis d’obtenir le résultat de dingue?

Quand j’ai enfin compris les subtilités de l’exposition, à partir de là j’ai enfin pu gérer le rendu des atmosphères en plus du cadre.

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yvon martinez - invert./LG.

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J.Arnoux - Invert./LG.

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Jo Jay - kickout/LG.

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Attention à la marche. A combien estimes-tu le pourcentage de chance dans ton travail?

Je dirais 30%, car le placement et le choix du ma-tériel, même si la C.B. gère ce facteur, sont à l’actif du photographe ainsi que la tech-nique de prise de vue. Ensuite rentrent en jeu les riders, pas de facteur chance là dessus, généralement on connait les riders et on sait vers qui pointer notre objectif. Le facteur chance rentre en compte dans la qualité de vagues prises par un bon rider,un bon rider sur une bonne vague et c’est la bonne photo assurée! Comme dans le sport nous dépendons finalement de la nature, et encore là si on connait les conditions et l’état des spots on peut encore s’assurer d’une bonne session.

L’agence tous risques. Racontes nous le plus gros risque que tu ais pris pour obtenir un cliché?

Mettre mon reflex dans un caisson pseudo étanche, un test vite fait dans ma baignoire et je cours dans l’eau le lendemain. Résultat le joint trop petit ne supporte pas la pression des vagues et je me retrouve au bout de 20 min avec de l’eau dans le caisson! Je commence à peine les photos en aqua et je n’ai pas encore pris de risques, mais ça ne saurait tarder...

10 000 euros Baby. Prépares toi, voilà la question qui réconcilie rêve et réalité. Je mets entre tes mains 10 000 euros de budget et 1 mois de temps, à compter d’au-jourd’hui, pour me sortir un projet photo - boogie. Que fais-tu?

J’ achète un fisheye, un caisson digne de ce nom et

un 500mm de ouf, je prends ensuite un billet pour l’Aus-tralie et te propose un re-portage des young aussies sur leur spot!!! J’espère mettre en place ce projet un jour et pourquoi pas à la fin de mes études.

And the winner is. J’ ai envie de revenir sur un événement qui n’a pas été mediatisé à sa juste valeur dans notre «petit» univers boogie. Lors du Spécial Nazaré Edition 2008, le photographe Miguel Barreira a shooté un énorme air. Cette photo a remporté la 3ème place du célèbre World Press Photo. Pensais-tu que le boogie pouvait avoir sa place dans une telle compétition? Penses-tu que l’événement ait été traité à sa juste valeur par le média boogie?

Evidemment que le boogie a sa place dans un tel concours, autant que le curling, du moment que la photo est belle. C’est le cas, cette photo est sublime, très originale dans le cadrage pour une photo de bodyboard, ce qui je pense, a valu sa nomination. Il est vrai que cette compétition n’est pas assez médiatisée, on en entend à peine parler dans le milieu bodyboard alors qu’elle mérite d’être diffusée dans un JT! Paradoxalement un prix photo prestigieux lui est décerné, tout n’est pas perdu. Ces compétitions sont vitales pour la survie de notre sport et la reconnaissance des athlètes, qui pour cette compétition risquent leurs vies, mais si même la presse spécialisée n’en parle pas, notre sport restera au statut de divertis-sement de plage longtemps.

Paru vendu. Comme tout le monde le sait, on peut se faire des cXXXXX en or dans notre milieu. Comment s’orga-nise la survie dans la photo professionnelle?

C’est pas au prix des piges qu’un photographe peut vivre, il faut prendre en compte l’investissement du matos et je connais peu de photographes qui rentrent dans leur frais, alors pour ce qui est de manger... Il y a très peu de photographes professionnels de surf qui vivent à 100% de la photo, beaucoup sont obligés de travailler à côté ce qui engendre des contraintes de temps qui nuisent à leurs photos, c’est dommage. Le mot survie convient tout à fait à ces photographes mais pour ma part la photo reste une passion avant d’être un gagne pain.

This is the end. La question que nous zavons zappée et que tu aurais souhaité que l’on te pose.

J’aurais aimé avoir à faire des remerciements alors je le fais : merci à slab pour l’interview très pertinente, merci à mon frère qui m’a fait partager sa passion, merci à tous mes potes qui sont sur-motivés dans l’eau et ceux qui n’ont rien à voir avec le bodyboard, merci à tous les photographes qui m’ont un jour donnés des conseils et pour finir merci à tous mes proches qui m’encouragent et qui sont les premiers fans de mon travail.

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MAUVAISTEMPS.

- FH -

Je me souviens d’une époque ou les choses n’étaient pas si simples, si accessibles et finalement si «légères ». Les prévisions, la localisation des spots étaient le résul-tat d’un apprentissage ingrat et laborieux du fameux « sens marin ».Nous compilions, recoupions, malaxions diverses sources d’informations. La presse écrite et sa carte isobarique nous laissaient voir l’atlan-tique nord ; cette zone entre l’Irlande et Terre Neuve, cette maternité ou « Dame Nature » accouche de ses jolies dépressions, 980, 970 hectopascals… Mais parfois, la nature vêlait d’une bête immonde qui faisait trembler les pêcheurs d’Islande si chers à Pierre Loti. Une bête au souffle humide faisait hurler à la mort les haubans de ces coques de noix témé-raires que la houle malmenait.Chaque jour nous suivions sa croissance, son évolution, les courbes isobares nous indi-quaient le sens du vent ; la pression et le resserrement de

accoudés au zinc. Encore une tournée, Coreff et shooters pour tout le monde, la semaine a été dure, ça fait du bien de décompresser. Mais ne pas oublier, ne pas abuser, il faut se tenir, pour demain...

2 heures du mat’.Ça sent le vieux pneu cramé dans la tire. «Smells like teen spirit » dans les oreilles, mes yeux myxomato-sés scrutent laborieusement la bave du Léviathan, éclai-rée par le clair de lune, qui écume à la commissure de ses lèvres d’où sortent de vilains crocs de granites, prêts à engloutir le moindre Popeye qui s’en approcherait… Il est plus que l’heure de rentrer se coucher.

Biip biip biip!7H00 déjà. Je referme les yeux…Juste deux secondes… deux toutes petites secondes…

Biip Biip Biip!8H00, merde ! Il commence à faire jour. Le velux tambourine pareil à une caisse claire dans un bagad local, je jette un coup d’œil à travers. Les nuages filent pleine balle, la mort aux trousses. Le paysage gris dégouline. Je me fais couler un café que j’arrive à peine à avaler, putain d’envie de gerber… Je démarre ma caisse, allume le poste et lui enfonce « Rum, Sodomy and the Lash » dans la gueule qu’il garde bêtement ouverte. Je sens les vapeurs de whiskey de la voix éraillée de Shane Mac Gowan que vomissent mes hauts-parleurs pourris.

ces dernières nous informaient sur la puissance et la taille des vagues. Pas de Windguru, de Surf Report, de Previsurf, nous n’avions aucune infor-mation sur la période de la houle, juste une connaissance approximative et empirique. La veille au soir, France Inter diffusait le bulletin météo marine : «Manche ouest, mer très forte à énorme, houle d’ouest à nord-ouest de 7 à 8 mètres. Vent sud ouest force 5 à 6 virant sud et fraichissant 7 à 8 beaufort en rafales… Casquet, Ouessant, Sole, Shannon, Pazenn, Froise, Yeu, Fastnet…»

On est vendredi soir, la bête est proche. Son souffle secoue ma caisse et arrose mon pare-brise trop gras de ses postillons que mes essuies-glace à l’agonie peinent à écarter de mon champ de vision. Demain s’annonce bien. Je repasse en mode CD et pousse le volume à fond, « I’m so happy cause today I’ve found my friend…»J’ai retrouvé les collègues

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Checkpoint 1.Ça sature, un gros 2.50 désor-donné balaye le spot de part en part. Comme d’hab’, ce spot est invariablement foireux. Toutes les conditions sont là et ça foire! Pourtant on en a eu des bonnes sessions ici ?! Oui, on en a eu… enfin, je ne sais plus si j’y crois vraiment ou si je cherche à m’en convaincre. Je continue à m’attacher à l’espoir d’y resurfer ces bowls califor-niens sur lesquels on croisait rarement un surfer… fini de rêvasser, je me casse de là !

Checkpoint 2.Ici, la houle ne passe pas. Enfin, pas assez. J’ai tou-jours ce petit mal de crâne lancinant, un petit korrigan s’amuse à me tirer les cheveux de l’intérieur. Ça me saoule, les prev’ étaient bonnes !? Et tout part en vrille. Journée de merde, Bretagne nord de merde! Entre râteaux et frustrations, pour aimer surfer ici faut être maso, un peu comme ces bonnes femmes qui accouchent sans anes-thésie… tarées ! Les bières d’hier soir compriment ma vessie, et vont finir par la faire exploser si je ne la vidange pas rapidement. Je me tourne vite fait contre un talus, dos au vent. Quelques gouttes chaudes me remontent au visage. Je hais cette journée !Je commence à broyer du noir, ça pue le plan foireux ce swell, ça ne serait pas la première fois. Pour ne pas dire c’est comme ça tout le temps… Je vire pessimiste.Ça me gonfle. J’ai les boules. J’ai envie de surfer. Il fait un temps de chiotte. Il faut que je surfe!

Il me reste une dernière chance. La marée n’est plus au top, comme mon moral. La pluie recommence à tomber et redouble même de violence.Je traverse un bourg. Ces bourgs se ressemblent tous : une église austère pointe vers le ciel sa flèche en dentelle de roche, et écrase de sa

morale catholique les quelques badots qui osent braver la météo la tête rentrée entre les épaules, le dos vouté, la démarche d’un zombie à la recherche d’on ne sait quel morceau de bidoche. Un bar, où quelques poivrots effacent leurs désillusions à coup de gomme éthylique et finissent de les achever à coup de rapido. Une boutique de frin-gues has-been, vide. Une banque, ou son conseiller financier, en costard Kiabi mal taillé, attend. Et un supermarché. Surdimensionné pour les jours pluvieux, son parking accueille 4 voitures abandonnées, qui attendent sagement le retour de mémère. Le Supermarché, notre nou-veau veau d’or, la société de consommation. Parfois, cette Bretagne je la déteste, molle, sans ambition, à l’identité bafouée, attendant bêtement que la pluie cesse… Noir, tout est noir dans ma tête, il faut que je surfe!

Checkpoint 3.Le vent a fraichi. Les branches ploient sous le râle de la bête. Je cours sur la dune, je n’en peux plus, le verdict doit tomber.Le vent dans le dos, la pluie battante dégouline de mon K-Way sur l’arrière de mes cuisses, c’est désagréable, c’est froid.Dans mon coffre ma combi humide, pleine de sable et aux effluves d’ammoniaque m’at-tend, froide, dans sa bassine qu’elle partage avec les ca-davres des bières vides de la veille.MAIS JE M’EN FOUS. Je souris.Devant moi, un beachbreak vert de gris qui vire au gris bei-geâtre dans la zone d’impact. Des vagues d’1 mètre 50 se dressent difficilement face au souffle de la bête et finis-sent par jeter un tube plus large que haut quand elles buttent enfin sur le banc de sable.Personne à l’eau. J’ai bien fait de capituler en premier hier soir.La plage est magnifique,

sables blancs. La mer ondule entre de gros blocs de granites si typiques du coin, qui comme les nuages, pren-nent, quand on laisse courir son imagination, des figures de monstres ou de souris. Le vent siffle dans mes oreilles.Je redescends la dune vers la voiture plus vite que mes jambes ne peuvent courir, une joie immense monte en moi, l’impatience me rend dingue, c’est trop bon !!!!!J’enfile ma combi’ en 2-2 et retourne aussi vite d’où je viens, saute sur la plage et cavale comme un forcené, vite, plus vite , il faut que je surfe!Je m’apprête à passer la barre, une série lève. Il y a pas loin de 2 mètres en fait. Elles ferment et balayent le spot; ça va être sportif.Tant bien que mal, je bataille, recule, avance, je ne suis pas très à l’aise mais je finis par passer cette satanée barre. C’est gras et vicieux aujourd’hui. Je n’aime pas surfer seul dans ces conditions, je suis un chicken… mais il va falloir se lancer. Sur la dune, des silhouettes se dessinent, ils arrivent. Elles aussi, elles aussi.Elles sont 2, l’une derrière l’autre. La plus petite, plus lente, se fait rattraper par la grosse. Elle va doubler sur le banc de sable. Mon cœur bat la chamade. Je me retourne, palme aussi tranquillement que possible, aussi lentement que possible et attend que la plus grosse vague phagocyte la première.Je suis au fond du bowl, il courbe, se creuse, s’assombrit…

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SHOOTINGGALLERY .

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The French Connection.Trêve de palabres, place aux images. Pour ce numéro #2 de Slab, l’équipe vous a concocté une sélection de superbes clichés, tous shootés par des photographes semi-pro ou amateurs français, preuve que notre territoire recèle de talent de niveau professionnel d’une scène internationnal du boogie...

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Cloud 9 christalisation.Une des droites les plus parfaites du monde aussi capricieuse que magnifique./ shoot: Allano

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HARDCORE BZH. Ce cliché d’Annaëlle illustre parfaitement l’engagement de la nouvelle génération boogie francaise inspirée depuis le biberon par la scène Ozzie. Du reef, du gros, du débile.

Mike Merrien de la Forward team / shoot : jeremy landrein.

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DK PADANG: Déjà chaude en prone, rider padang en DK relève de l’exploit.

Alex Coulon fait corps avec le barrel indonésien./ Shoot : Allano

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Un des français les plus stylé de la nouvelle génération, le Basque Maxime Ausina paye

son back./ Shoot: Hemon.

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ANNAËLLE. Sur le très fameux reef breton, le take off se fait dans le tube, faut s’y faire, et Erwan Genre l’a plutôt

bien compris depuis le temps./ Shoot : Hemidy

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17/85: Quand le «rightman» Vendéen, Jul Bourseguin rencontre une grosse section charentaise, ça frappe fort.

/ Shoot: Breluzeau.

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Au détour d’une ballade, pendant une tempête, on espère toujours tombé sur une perle rare. J’ai trouvé la mienne ce

jour là. Nord de la France./ Shoot : DR

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BUD VS MAX : M. Annonier connait bien Bud et ça se voit. La série de clichés dont cette photo est tirée nous montre l’intimité qu’il peut y

avoir entre le photographe et la vague./ Shoot: Knone.

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La notion du «beau» est souvent subjective, surtoutquand l’océan est aux manettes.

/ Shoot : Hemon.

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A force de bouffer de l’ «ozzie» matin, midi et soir, on finit par envoir partout. Mais non, là c’est juste Baptiste Tellechea qui paye

son invert à Anglet. Bam. / Shoot: Gouirriec.

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Alexis Allano nous donne sa version de «The inside» avec ce shoot. La chambre verte landaise.

/ Shoot : Allano

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N’essayez pas de compter les lignes, vous allez vous fatiguer les yeux.Le swell rentre./ Shoot: Hemon.

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PARALLELISM#02.

houle : 2.5 mètres/période: 13 secondes/vent quasi nul, offshore/

La ruée, demain matin.

La session magique est là. Ca s’agite dans les campings- cars amassés le long du spot. Tout le monde veut en être, la nuit s’annonce courte. Pour avoir sa place au pic et profiter d’une session avec le moins de monde possible, il va falloir se lever tôt et sur-tout jouer des coudes. A moins que...La Chine, les sessions tendues où ça gueule dans tous les sens, siffle pour réclamer sa priorité, peste contre le type qui se vautre alors qu’on vient de la lui laisser. Sortir frustré au bout de 4 heures dans l’eau, dans des conditions pourtant parfaites. Tout cela, certains s’en passent volontiers.«Les renards». Surfeurs au nez creux, dénicheurs de perles. La recette est pourtant simple : beaucoup de marche, par-fois pour rien. Des heures de caisse aussi, à sillonner la côte à la recherche d’un reef exploitable ou du banc de sable que personne n’attend. Du temps, à essayer de comprendre le littoral,

appréhender les conditions qui feront d’une dalle anodine le parfait «secret spot». Un peu de relations,de discussions, et d’échanges. Parce qu’il faut savoir don-ner un peu, pour recevoir. Une petite dose de chance aussi, qui nous fait parfois tourner la tête au bon moment et nous dévoile une vague inconnue, que personne ne reverra mar-cher avant un an peut-être.Enfin et surtout, beaucoup de curiosité, de motivation et d’envie. La curiosité d’es-sayer de surfer hors des sentiers battus. Se mettre à l’eau à pleine basse, sur un spot réputé pour ne marcher qu’à marée haute. Savoir s’ar-rêter et couper le moteur pour voir si la mousse aperçue au large n’était due qu’au hasard.Savoir prendre le temps d’étu-dier les cartes, de parler aux anciens et d’extirper, dans leurs récits de vieux loups, les éléments intéressants. Et curiosité d’aller voir plus loin, tout simplement... Juste au cas où.De la motivation. Il en faut pour risquer de passer à côté de la session facile etgrasse annoncée depuis une semaine. Se taper une demi- heure de marche, puis

parfois autant de rame, en sachant qu’à quelques kilomètres ils sont des dizaines à se gaver sur une plage avec parking, douche et camion-bar. Il en faut aussi pour trouver le courage d’avancer de deux heures le moment du réveil, pour sortir sous un temps dégueulasse, par dix degrés à peine, en faisant confiance à MonsieurMétéo France. «D’ici deux heures, ça va se calmer.» Difficile d’y croire quand les essuie-glace, à vitesse max, peinent à dégager le pare brise des seaux d’eaubalancés par Zeus. Mais on y croit.On y croit car souvent, au bout de ces efforts, il y a la session parfaite. Le réveil aux aurores, avec les routes vides. La lon-gue marche, qui attise les sens, et échauffe gentiment le corps. L’occasion aussi de profiter de paysages uniques, éclairés parles premiers rayons de soleil. Celle enfin, de se ra-conter les sessions passées, épiques mémoires de bodyboarders; comme pour y inscrire d’avance celle à venir. Et puis l’excitation, quand après tout cela, et

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- AP -

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quelques doutes, se dessine le line-up parfait. Savoir que LA session, celle à 4 potes sur un spot, celle que l’on a bien mérité et qu’on espé-rait depuis la dernière mise à l’eau, est là. Savoir qu’au pic, l’ambiance sera folle. La saine émulsion du groupe soudé, les encouragements et sifflets des gars, les barres de rires, et

les ruelles de porcs parta-gées. «Ah t’as bien bouffé sur celle-là mon con!». Et pouvoir se sécher et déguster son thé chaud devant une vague vierge une fois la session finie, quand les crampes auront pris le dessus, avec dans le ventre une seule envie qui nous re-tient quelques secondes de plus au moment de faire demi tour : celle de remettre ça, mais en mieux encore...

Le checkage. / barlog.

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PEOPLE OSYDNEY .

Ben.

Sydney, mars 2009, 5:20 du matin. Il pleut depuis une semaine et les Southern Beaches au sud de l’entrée du port ont com-plètement changé d’aspect avec la pluie. Toute la flotte qui s’écoule à travers les quartiers de la côte se déverse dans la mer sans retenue. Résultat : une eau sale, qui te colle facile-ment de bonnes otites.Connor appelle, j’suis pas prêt, m#rde.Il pleut toujours, le vent souffle et on se demande si on est les seuls tarés à croire en cette matinée de surf. Les bouées sont à 2.70 et la période est assez longue, mais le doute plane parce qu’hier encore le vent était on-shore toute la journée, et la mer déchainée. Dans ces moments là, quand tu arrives sur la falaise qui sépare Bronte de Tamarama, tu sais tout de suite si tu t’es levé pour rien. On voit qu’il y a du swell, ça il y a pas de problème, mais le vent est encore légèrement dedans et les bancs capricieux de Tama et Bronte ne pardonnent pas à la houle désordonnée, et la marée est trop basse pour Tama Reef et Bronte Reef. Ici, presque chaque plage a son beach break et un reef en point break, ce qui fait du coin un paradis du surf, mais aujourd’hui c’est mal parti.

The Bombie.Le soleil est à peine levé lorsqu’ on arrive sur le spot de la dernière chance The Bombie, et il est déchaîné. La vague est monstre, l’environnement hostile. Clovelly est une petite baie sans plage, entourée par une falaise très haute au sud et assez basse au nord pour se mettre à l’eau. L’eau est profonde avec au milieu une plaque rocheuse située à 10 minutes de rame... sans doute plus aujourd’hui. Sur le parking, aucune voiture et personne à l’eau, ce qui ennuie un peu pour une fois. La veille, la sirène d’alerte au requin a sonné à Coogee, la plage voisine. Il est pile l’heure où ils chassent, et le spot est connu pour être très poissonneux... Tout ça n’est pas super en-courageant jusqu’à l’arrivée d’un petit jeune à pied, combi sur l’épaule et board sous le bras, qui disparait en descendant la falaise sans hésitation. Et nous voila comme deux gamins soula-gés par la présence d’un adulte dans un moment dangereux. Cet “adulte“ c’est Ben, 22 ans.

Ben habite à Tama, chez son beau-père. Quand The Bombie marche, il traverse le cime-tière de Bronte tôt le matin, et se met à l’eau à Clovelly avant que le jour se lève. Les requins ? “What about them?“ Euh, Ok. Il est un peu bi-zarre, sa combi est pleine de trous, une de ses palmes est déchirée et sa board est bonne pour un musée mais sûrement pas pour surfer, il va couler c’est sûr. Mais Ben s’en fout, il a déjà sauté dans l’eau par dessus une vague, et nous, on lui colle aux fesses.Il lui faut juste 5 minutes pour disparaître devant nous, dans des creux assez impres-sionnants pour qu’on se de-mande si c’était vraiment une bonne idée de sortir du lit. Il est déjà au peak alors qu’on avait même pas fait la moitié du chemin. C’est à se demander si une board pleine d’eau ne va pas plus vite ! On arrive enfin assez près pour voir ce qu’il en est : le reef est complètement à sec, mais ça n’empêche pas la grosse droite de s’enrouler violem-ment sur la dalle, et Ben de se lancer dans des gros tubes pas du tout accueillants. C’est la première fois que je vois le spot marcher comme on me l’a souvent raconté et Ben est un véritable mode d’emploi : il s’engage dans le petit creux formé par l’eau qui se retire du reef alors que la vague est toujours à quelques mètres, et lorsque l’énorme masse d’eau le rattrape il est propulsé sous une lèvre aussi épaisse que haute et s’offre de magnifiques barrels !

- XDT -

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La session est mythique : wipe-outs coup sur coup tan-dis que le kid envoie du lourd et enchaîne les vols sans se soucier des rocs, découverts sur chaque vague. J’y aurai vécu un moment inoubliable : un bottom mal géré, une masse d’eau insupportable qui me traine sur le reef, puis c’est la fin de la dalle, la pression me pousse au fond et mon leash claque. Je panique, la combinaison est déchirée, j’ai mal, je ne sais pas si je suis profond ni où est la surface mais finalement je sors la tête et ma board est là, miracle ! Je l’enfourche et aperçois Connor, au peak, qui me fait de grands signes. Entre nous et la côte, plu-sieurs centaines de goélands et des poissons qui sautent frénétiquement, comme pris en chasse par un gros maillon de la chaine alimentaire. Pendant que je saigne, pleure, fuis les requins et crie Maman, Ben apparait à ma droite en souriant, il calle un monstre de backflip, perd une palme (celle en bon état) en le re-collant , et remonte au line up en chantant.

Il maitrise tout ce qu’il fait, son visage transpire à la fois le bonheur et la concentration. Impossible de dire s’il surfe cette vague pour la première fois : son sourire jusqu’aux oreilles laisse penser que oui, son placement et ses mouvements au millimètre nous laissent à penser qu’il est ici tous les matins.

Aucune médiatisation, pourtant ce kid est un concentré de talent et un des meilleurs bodyboarders que j’ai rencontré. Ça sera la seule session que je partagerai avec Ben de tout mon séjour mais je tenais absolument à écrire quelques lignes sur lui et l’environnement hostile dans lequel il évolue sans crainte. C’est maintenant chose faite, Thanks Ben!

Take off sur la dalle / XDT

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Madeira, Lenaïc Gouirriec, Mauvais temps,Shooting Gallery, Parallèlisme, People of Sydney.

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