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JUIN 2020 Contact: Andrew Clark Regional program manager Search for Common Ground Tél : +243 810 546 740 Email:[email protected] Sedera Rajoelison Conflict research advisor Search for Common Ground Email: [email protected]

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JUIN 2020

Contact:

Andrew Clark

Regional program manager Search for Common Ground

Tél : +243 810 546 740

Email:[email protected]

Sedera Rajoelison

Conflict research advisor Search for Common Ground Email: [email protected]

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Scan de Conflits | Juin 2020

Search for Common Ground |DRC

Table Des Matières

1. Résumé Exécutif 2

Principaux résultats 2

2. Évolutions récentes 4

2.1. Facteurs de résistance à la réponse contre la MVE 4

Rumeurs liées à l’origine de la MVE 4

Rumeurs sur les enterrements dignes et sécurisés 4

Rumeurs sur les moyens de prévention: la vaccination 5

Rumeurs sur les Centres de Traitement Ebola (CTE) 5

Pandémie Coronavirus 19, une autre alternative post Ebola pour gagner de l’argent 6

Tensions liées aux impacts des recrutements locaux 6

Attitude de la communauté face aux équipes de la réponse 7

Attitude de la communauté face aux guéris de la MVE 7

Relations entre les acteurs étatiques et la communauté. 8

2.2. Connecteurs et diviseurs pouvant influencer les activités de la riposte 8

2.3. Principales sources d’information sur la MVE 9

2.4. Intégration du principe « Ne pas nuire » dans les activités de la réponse 9

Conclusion 11

ANNEXES 12

Annexe 1: Difficulté rencontrée 12

Annexe 2: Méthodologie 12

Annexe 3: Termes de référence 12

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Scan de Conflits | Juin 2020

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1. Résumé Exécutif

Search for Common Ground a entamé la deuxième phase du projet Tupone Wote Pamoja1 II, pour

une durée de 7 mois, financé par USAID/OFDA depuis Mars 2020, dont l’objectif est de réduire

les barrières sociales et conflictuelles au traitement et à l'orientation des patients atteints de la

maladie du virus Ebola (MVE) dans les zones de santé de Beni, Butembo, Mabalako et de Katwa

au Nord-Kivu.

En Juin 2020, Search a mené le premier conflict scan de cette phase II dont les principaux

objectifs étaient de comprendre les dynamiques de conflits et les facteurs de résistance qui posent

des barrières à la riposte de la MVE afin de fournir des recommandations pour la programmation

concernant l’intégration du principe de « Ne pas nuire ». Des groupes de discussions et des

entretiens individuels ont été organisés avec plusieurs catégories d’acteurs prenantes dans ces

localités afin de collecter les informations relatives aux objectifs susmentionnés.

Principaux résultats

Globalement, certaines rumeurs persistent sur la MVE, surtout depuis la nouvelle vague de la MVE

dans l’Equateur et la pandémie du coronavirus (COVID-19). D’un côté, certains membres de la

communauté croient toujours que l'épidémie du Nord Kivu est un moyen d’éradiquer certaines

ethnies ou de gagner de l’argent. Dans ce sens, la déclaration de la fin de la MVE récemment a

suscité beaucoup de discussions car des cas positifs ont été déclarés après, ce qui a augmenté les

suspicions qu'il s’agit d’une maladie “fabriquée”. D’ailleurs, l'annonce de l’arrivée de la pandémie

du Covid 19 a renforcé cette rumeur, y inclut celui selon lequel la réponse veut à tout prix rester

dans les zones pour gagner de l’argent. Les rumeurs sur l’enterrement digne et sécurisé persistent,

surtout celle liée à l’utilisation du sac mortuaire pour la sécurisation du corps pose encore des

obstacles aux activités de la riposte surtout dans les nouvelles zones (Mabalako, Butembo et Beni).

Quant à la vaccination pour prévenir la MVE, les rumeurs sur les effets secondaires se propagent

dans la communauté comme la stérilité ou les malformations congénitales qui pourraient survenir

après une certaine période. La stigmatisation persiste envers les guéris, notamment on enregistre

la circulation des rumeurs sur le fait que la MVE reste incubées dans le corps pour une période

illimitée.

Dans les zones de santé, le recrutement des agents de la réponse issus de la communauté a abouti

à des tensions, liées à plusieurs rumeurs et craintes venantes des membres de la communauté,

notamment sur l’impact des recrutements ou de la collaboration avec des personnes dangereuses

comme des suspects d’acte de banditisme pour accéder à des zones inaccessibles durant la réponse.

Certains membres de la communauté accusent la réponse de ne pas avoir anticipé la réintégration

1 Guérissons Ensemble dans l’Est de RDC

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de ces anciens staffs perçus issus de groupes dangereux, en les habituant à recevoir de l’argent

durant la réponse; mais qui n’auront plus de sources de revenu pérenne et vont vouloir vaquer à

leurs anciennes occupations. Ce recrutement a aussi divisé les anciens staffs issus des structures

sanitaires recrutés par la réponse et les staffs actuels, la réintégration professionnelle de ces anciens

staffs est source de tension à cause de la jalousie envers les uns et les autres, due à la perception

sur les gains financiers obtenus par ceux recrutés dans la réponse.

Globalement, les équipes de la réponse collaborent avec les acteurs étatiques dans cette réponse

afin d’atténuer ces tensions et contrer les rumeurs; néanmoins certains membres de la communauté

perçoivent que certains acteurs étatiques privilégient leur implication dans la réponse au détriment

de leurs rôles administratives, car ils gagneraient plus d’argent en étant impliqués dans la réponse.

La gestion de l’après Ebola doit être abordée en toute transparence et avec l’implication des

communautés, combinée avec une stratégie claire de la réintégration des personnels locaux

impliqués durant la réponse ainsi que de la réintégration sociale et professionnelle des survivants.

L’analyse issue de ce conflict scan nous relate que la population a encore besoin d’être informée

sur les activités de la réponse, afin d’éviter toutes sortes de tensions envers les équipes et les

survivants.

Ainsi, les recommandations suivantes sont suggérées visant:

● le renforcement de la confiance de la communauté envers l’équipe de la réponse à travers

une stratégie de communication claire sur les actions de la réponse afin d’assurer que les

buts de ces actions soient comprises à tous les niveaux, combinés avec des consultations

communautaires sur les choix stratégiques adoptées par la réponse;

● l’amélioration de l’acceptation sociale des survivants à travers la promotion des messages

favorisant leur réintégration et l’atténuation des rumeurs sur la transmission de la MVE par

les survivants, la prévention de la MVE, la différence entre la MVE et le coronavirus;

● le renforcement de la cohésion sociale entre les survivants, les familles des survivants, les

communautés, les anciens agents locaux impliqués dans la réponse et les autorités à travers

l’organisation d’évènements de solidarité favorisant la compréhension et la confiance

mutuelle.

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2. Évolutions récentes

Ce conflict scan nous a permis d'analyser l’évolution des facteurs de résistance à la réponse contre la

MVE. L’analyse nous a permis de constater que les rumeurs constituent encore un facteur principal

induisant à la résistance de la lutte contre la MVE. Les rumeurs liées à l’origine de la MVE, à

l’utilisation du sac mortuaire, les Centres de traitement de l’Ebola et à la vaccination identifiés dans

le scan précédent2 persistent encore, avec des manifestations évolutives tenant compte de la

dynamique contextuelle dans les zones. Notre analyse relate également que les actions de la réponse

à la MVE ont induit à des tensions liées à la gestion des personnels locaux impliqués dans la réponse:

tensions entre la communauté et les équipes de la réponse, tensions entre les staffs locaux impliqués

dans la réponse et la communauté. Ces rumeurs et tensions identifiées influencent les attitudes de la

communauté envers les équipes de la réponse à la MVE et les survivants de la MVE.

2.1. Facteurs de résistance à la réponse contre la MVE

Rumeurs liées à l’origine de la MVE

Cette rumeur semblait s’être atténuée dans la zone Katwa dans le dernier scan de Mars 2020 grâce

aux sensibilisations de la riposte, mais récemment s’est amplifiée depuis une résurgence des cas

de la MVE à Mbandaka/Equateur. A Katwa

d’après les participants, l’un des grands

symptômes connu de la MVE et présent chez les

malades de Mbandaka est l’hémorragie, raison

pour laquelle la MVE est appelée «fièvre

hémorragique». La manque de ce symptôme près

des malades au Nord-Kivu renforce davantage la

thèse que la MVE au Nord Kivu ait été créée afin

d’exterminer les Nande.

Rumeurs sur les enterrements dignes et sécurisés

Les rumeurs sur l’utilisation du sac mortuaire ont été atténuées à Katwa et Butembo, même si les

testaments écrits par les victimes contiennent encore des instructions à ne pas l’utiliser. Par contre,

pour ce qui concerne les villes de Beni et Mabalako, les rumeurs sur l’esprit du défunt enfermé

dans ce sac qui empêche d’entrer en communion avec les ancêtres persistent. Selon ces rumeurs

les défunts reviennent pour demander à leurs proches pourquoi ils les ont enterrées dans un sac

2 le rapport de conflict scan de Mars 2020 https://www.sfcg.org/wp-content/uploads/2020/04/OFDA_Conflict.pdf

« Comme ils ont échoué avec les NALU pour

balkaniser la partie de l’Est, ils ont créé

Ebola…nous avons vu avant les images des

malades d’Ebola de Guinée et celles que nous

voyons actuellement de Mbandaka, c’est très

différent de l’Ebola d’ici. », Un participant au

FGD à Butembo.

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mortuaire. Ainsi, les membres de la communauté se rendent au cimetière pour dépouiller le corps

du défunt de ce sac.

Rumeurs sur les moyens de prévention: la vaccination

La vaccination est l’un des moyens de prévention contre la MVE. Bien qu’un engouement se soit

observé pour réclamer le vaccin, des rumeurs sur les effets néfastes de la vaccination demeurent

dans toutes les zones. A Katwa, le

scan de Mars 2020 semblait

montrer que le vaccin avait été

accepté comme étant déjà

homologué, maintenant ce sont les

personnes vaccinées qui sont

victimes des rumeurs et font face à la stigmatisation des autres membres de la communauté qui

n’avaient pas été vaccinés. En effet, les rumeurs font croire que ceux qui avaient été vaccinés

mourront après un certain temps, qu’ils

mettront au monde des bébés avec des

problèmes mentaux ou physiques, ou

qu’ils deviendront stériles, comme ont

affirmé les participants aux groupes de

discussion à Beni, Butembo, Katwa et

Mabalako.

La rumeur sur le lavage des mains avec

l’eau chlorée résiste encore dans les

zones de santé de Katwa. Selon cette rumeur se laver régulièrement les mains avec l’eau chlorée

est dangereux pour la santé, car les doigts vont gonfler après deux ans et le chlore entraîne des

vomissements.

Rumeurs sur les Centres de Traitement Ebola (CTE)

L’évasion d’un des cas positifs enregistrés au mois d’avril 2020 et la résurgence des cas positifs à

Beni suscitent de questionnements sur le traitement de la MVE. Le cas positif évadé du CTE de

Beni où il était traité, a été revu quelques semaines après totalement guéri, ce qui suscite des

questions auxquelles la communauté attend des réponses: est-ce qu’on peut guérir d’Ebola en

dehors du CTE? Était-il vraiment un cas positif ? D’ailleurs, cette rumeur sur la pertinence des

CTE pour se faire soigner, a été exacerbée par la déclaration de la fin de l’épidémie et en parallèle

la résurgence des cas positifs à Beni à deux jours de cette proclamation.

Nous sommes contre ce sac parce qu’il a une tirette et un

numéro qui sont en contact avec le satellite pour que le défunt

soit comptabilisé parmi les personnes décédées de la MVE.

Nous ne voyons plus l’importance de son usage comme il n’ y a

plus de nouveaux cas. Déclare un jeune garçon à Mabalako.

« Ma voisine est mère de 4 enfants mais elle a accouché

d’un enfant qui a une malformation physique, c’est

l’effet du vaccin contre la MVE qu’elle avait accepté de

prendre. Elle a de sérieux problème avec son mari parce

que même l’un de leurs enfants qu’elle avait aussi fait

vacciner est devenu malade ». Déclare un jeune homme

de Katwa.

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Pandémie Coronavirus 19, une autre alternative post Ebola pour gagner de l’argent

La maladie Coronavirus 19 est retenue par les répondants comme une maladie des “blancs”.

Toutefois, certains membres de la communauté pensent que les équipes de la riposte amplifient la

présence de la “COVID 19” pour bénéficier encore des fonds des bailleurs étrangers et rester dans

les zones. Une autre rumeur qui circule autour du COVID19 est que cette pandémie soit une

création de Satan, d’après les religieux

participants à nos groupes de discussion,

se référant à la Bible et avançant les

arguments selon lesquels pendant la

recrudescence de la MVE les églises

n’étaient pas fermées comme

actuellement.

Tensions liées aux impacts des recrutements locaux

Les équipes de la réponse ont adopté une stratégie de recrutement local parmi les membres des

structures et communautés locales, afin d’assurer la durabilité de l’action et la participation des

populations cibles pour lutter ensemble contre la propagation de la MVE et pouvoir accéder à des

zones et des groupes foyer de la résistance à la réponse de la MVE. Cette approche a créé une

division entre la communauté et certains acteurs

recrutés dans la réponse, à cause de la perception

que ceux qui sont recrutés gagnent beaucoup

d’argent au détriment de la communauté.

Tout d’abord, les équipes de la réponse ont recruté

parmi les RECO3 et les FOSA4, ce qui a induit à des

tensions entre les staffs de ces structures et ceux qui

ont été recrutés dans la réponse. En effet, les

premiers accusent les anciens staffs recrutés dans la

réponse de favoritisme, ce qui fait que certains

staffs de ces structures ne veulent pas que les staffs

engagés dans la riposte rejoignent leurs structures une fois l'épidémie terminée. La réintégration

de ces agents locaux, après la réponse, dans leur structure respective représente des difficultés, de

même que la relation de ces staffs locaux de la réponse avec la communauté, qui sont accusés de

profiter de la MVE pour gagner de l’argent au dépend de la communauté.

3 Relais communautaire

4 Formation sanitaire

« La situation actuelle avec le Corona marque la fin du

monde comme se dit dans le livre de l’Apocalypse. Nous

avons vécu avec Ebola ici mais jamais les églises n’ont

pas été fermées alors que les marchés sont ouverts. »

Déclare un Pasteur participant au FGD des hommes à

Mabalako.

« La riposte a tendu la main à tout le monde

sans avoir l’idée de l’après Ebola. En faisant

recours aux groupes armés en leur donnant

de l’argent c’est un achat d’armes qu’elle a

facilité à ces derniers pour qu’ils les utilisent

contre la communauté. Il en est de même de

bandits et kidnappeurs qui sont désœuvrés

et qui s’abattent actuellement à la

population », Acteur de la Société Civile de

Butembo.

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Des rumeurs circulent aussi sur le fait que la réponse ait recruté parmi les groupes de pression ou

collaboré avec des “bandits ou acteurs de l'insécurité” pour accéder à des zones inaccessibles et

briser quelques foyers de résistance. Les membres de la communauté interviewés redoutent que

maintenant que suite à la déclaration de la fin de la MVE, ces agents recrutés n’auront plus de

sources de revenu et reviendront à leur occupation d’avant la réponse, en faisant des vols ou des

kidnappings ou en rejoignant les manifestations troublant la cohésion sociale.

Les membres des groupes de pression, principalement des jeunes selon les personnes interviewées,

ont manifestés contre la présence des ONG dans les zones, accusées de privilégier le recrutement

de personnels “étrangers”. Par exemple, les jeunes de Butembo affirment avoir adressé une lettre

au gouverneur de la province du Nord Kivu pour dénoncer ce fait. Les membres de la communauté

affirment que les attitudes de ces staffs perçus étrangers nuisent à la cohésion sociale dans la

communauté, car ils s’enrichissent au dépend de la communauté et ne respecte pas les valeurs

locaux.

Attitude de la communauté face aux équipes de la réponse

La perception selon laquelle les équipes de la réponse sont venues s’enrichir et non pour aider les

communautés locales demeurent. Si à Katwa, cette attitude semble s’améliorer grâce au transfert

des compétences au niveau des zones de santé, à Butembo, Beni et Mabalako cette attitude est

encore virulente face aux équipes de la réponse. Cette perception négative face aux équipes de la

réponse s’est accentuée avec la dernière résurgence de cas positifs à Beni en Avril 2020. Selon

tous les participants à nos groupes de discussion, certains membres de la communauté accusent les

équipes de la riposte d'être auteurs de la résurgence de cas positifs par peur de chômage. Aussi,

l’assassinat du Docteur de l’OMS l’année dernière, et le retard dans l’organisation du procès,

sèment le doute dans la communauté que les personnes arrêtées par la justice soient des innocents

et les vrais commanditaires soient les équipes de la réponse. En fait, selon les personnes

interviewées, cet épidémiologiste camerounais était déterminé à éradiquer cette épidémie avec la

communauté, ce qui n’aurait pas plu aux autres membres de la riposte, qui voudraient que la riposte

continue pour gagner de l’argent.

Attitude de la communauté face aux guéris de la MVE

L’attitude de la communauté envers les guéris demeurent virulente à cause de certaines

incompréhensions sur la réintégration sociale de ces guéris par la réponse. En effet, ces guéris

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sont souvent regroupés dans une association ou bien recrutés par la réponse pour sensibiliser la

communauté, entraînant des tensions avec

les autres membres de la communauté.

De plus, l'apparition des cas positifs à Beni

sont attribués à ces guéris comme ayant

contaminés les autres, induisant à une

demande de la communauté que les guéris

soient isolés dans un camp pour éviter des

contaminations. Cette stigmatisation se renforce davantage par le fait que les communautés

pensent que les guéris de la MVE gardent le virus dans certains de leurs organes plus de 500 jours

après la guérison ou le déchargement. Les

guéris interviewés de Katwa, Beni et

Butembo accusent la riposte d’être à

l’origine de cette stigmatisation car elle a

répandu l’information de cette incubation du

virus dans le corps même après le décès, qui

a été interprété par certains membres de la

communauté comme impliquant aussi les

personnes guéries.

Relations entre les acteurs étatiques et la communauté.

La relation entre les acteurs étatiques et la communauté est assez mauvaise car les membres de la

communauté pensent que ces acteurs étatiques soient engagés dans les activités de la riposte, car

ils reçoivent une rémunération, au dépend de leur rôles primaires de la gestion administrative et

sécurité communautaire. Toute autorité ou service qui appuie les activités de la riposte est perçu

comme complice de celle-ci, d’où l’expression en swahili, « Alisha Meza » pour dire « il a déjà

avalé », « il est déjà corrompu ».

2.2. Connecteurs et diviseurs pouvant influencer les activités de la riposte Les espaces publics jouent un rôle important dans la réponse. En effet, les églises et les écoles

essaient de sensibiliser les communautés sur les mesures préventives contre la propagation de la

MVE, comme le lavage des mains ou la diffusion d’information concernant la MVE. Par contre

les marchés deviennent un lieu des divisions: on dénote une inflation des prix à cause de la

présence de la riposte, laquelle a créé une hausse de la demande en termes de besoins primaires,

ce qui a créé une division entre les membres de la communauté et les staffs ou communautés

impliqués dans la réponse, lesquels sont perçus gagner plus d’argent que les autres.

De même, les attitudes des membres de la communauté face à l'existence et la réponse de la MVE

divergent. Des factions se sont créés dans la communauté, entre: ceux qui croient en l'existence de

« Nous étions déjà très bien avec les autres membres

de la communauté bien que ce n’était pas encore

comme avant. Nous sommes faussement accusés

d’être auteurs de la résurgence des cas à Beni. Nous

avons mené des enquêtes avec les guéris mais nul de

nous n’est auteur. Il y a des extrémistes qui veulent

que nous soyons cantonnés » Un guéri de Beni

« J’étais Pasteur avant la riposte et tous les chrétiens

venaient chez moi du matin au soir pour que je prie

pour eux. Mais quand j’étais attend de la MVE et

après ma sortie au CTE tous ces chrétiens ont

disparu » un ancien pasteur guéri de la MVE

participant au FGD des guéris à Beni

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la maladie et ceux qui n’y croient pas; les communautés recrutés comme agents de la riposte et

ceux qui n’ont pas été recrutés; les soignés et le reste de la population. Les positions et les intérêts

de ces diverses catégories d’acteurs semblent influencer leurs attitudes face à la MVE, ce qui

affecte la cohésion sociale.

Les mesures de prévention durant les cérémonies de deuil, constituent un élément de division,

comme les veillés funèbres ou l’utilisation des sacs mortuaires. Celle-ci a été renforcée davantage

avec l’apparition de la pandémie Coronavirus. Les cultes autour du mort sont très importantes pour

les communautés, selon les focus groupes menés, et la privation de cette culte par soucis de

propagation de la Covid 19, divise jusqu’à maintenant les familles des victimes et les équipes de

la réponse.

Ces divisions sont accentuées par les partis politiques, voulant acquérir l'adhésion de la population

à leurs causes, qui utilisent la communauté pour véhiculer des messages sur l’inexistence de la

MVE ou des faiblesses sur les actions de la réponse. Les groupes de pressions sont les principaux

acteurs de résonance pour ces hommes politiques, selon les personnes interviewées, car ils ont

beaucoup d’influence dans la communauté, surtout les jeunes, représentant un allié très fort pour

les politiciens.

Enfin, les groupes armés se manifestent beaucoup plus par les incendies de certaines structures

sanitaires ou des menaces sur les membres de la communauté qui travaillent avec la réponse.

2.3. Principales sources d’information sur la MVE La radio reste la source d’information la plus fiable dans les zones de santé de Katwa, Butembo et

Beni à condition que les informations soient en langue locale. A Mabalako, les sources

d’informations sont le CAC5 et les relais communautaires6, sauf que certains personnes

interviewées affirment que des doutes demeurent sur l’information venue de ces canaux parce

qu’ils se contredisent, ce qui donne place aux informations transmises de bouche-à-oreille comme

source principale. La société civile est aussi un canal pour s’informer, étant impliquée dès le début

de l’épidémie et ayant pris l’engagement de sensibiliser la population, d’après les répondants de

Katwa et Butembo.

2.4. Intégration du principe « Ne pas nuire » dans les activités de la

réponse

L’importance pour la population d’être informée sur les activités de la réponse, afin d’éviter toutes

sortes de tensions envers les équipes de la réponse, demeure. La communication à temps réel est

primordiale afin d’éviter la création d’autres barrières risquant l’incompréhension. La réponse

5 CAC = cellule d’animation communautaire

6 Les relais communautaires et les membres des CAC sont aussi l’une des sources pour s’informer auxquelles les

communautés font confiance car ils sont élus par la communauté, ils sont formés et vivent avec les populations

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devrait tenir compte des leçons apprises identifiées antérieurement dans la zone de Katwa7 pour

atténuer et prévenir les risques dans les nouvelles zones de Mabalako, Butembo et Beni, car c’est

le manque de communication et de partage des informations sur la MVE qui induit au manque de

confiance envers les équipes de la réponse. A cet effet, la riposte doit capitaliser sur les principales

sources d’information utilisée par la communauté, pour transmettre les messages: la radio, les

relais communautaires et les espaces publics. Ces sources constituent un vecteur fiable selon la

communauté.

La gestion de l’après Ebola doit être abordée en toute transparence et avec l’implication des

communautés pour ne pas exacerber les risques de conflits communautaires. D’ailleurs, la

réintégration des personnels locaux impliqués durant la réponse devrait se faire pour éviter les

stigmatisations, de même que le développement d’une stratégie de réintégration sociale et

professionnelle des survivants demeure impératif.

Les interventions de la réponse devraient se focaliser sur la réintégration des survivants, des

anciens staffs locaux après la déclaration de la fin de la MVE, en démarrant une consultation

publique sur la manière dont la communauté interprète le potentiel fin de la MVE et la présence

de la nouvelle pandémie de coronavirus 19.

Recommandations

● renforcement de la confiance de la communauté envers l’équipe de la réponse à travers

une stratégie de communication claire sur les actions de la réponse afin d’assurer que les

buts de ces actions soient comprises à tous les niveaux. L’équipe de la réponse doit assurer

le devoir de redevabilité auprès des communautés touchées et à risque en informant et en

consultant la communauté et les structures locales sur les choix stratégiques adoptées par

la réponse;

● amélioration de l’acceptation sociale des survivants à travers la promotion des messages

favorisant leur réintégration à travers les canaux de communication locaux comme la radio,

la mise en place de point d’écoute dans les espaces publics ou l’organisation des théâtres

participatifs utilisant la langue locale pour la transmission des informations afin de

d'atténuer la propagation des rumeurs sur la transmission de la MVE par les survivants, la

différence entre la MVE et le coronavirus;

● renforcement de la cohésion sociale entre les survivants, les familles des survivants, les

communautés, les anciens agents locaux impliqués dans la réponse et les autorités à travers

l’organisation travers l’organisation d’évènements de solidarité favorisant la

compréhension et la confiance mutuelle.

7 Rapport conflict scan de Mars 2020 https://www.sfcg.org/wp-content/uploads/2020/04/OFDA_Conflict.pdf

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Conclusion

Cette analyse nous a permis de constater que certaines tensions pouvant constituer un obstacle aux

activités de la réponse se démarquent surtout entre ceux-qui ont travaillé dans la riposte et ceux

qui n’ont pas travaillé, induisant à une difficulté de réintégration de ces anciens staffs dans la

communauté. La crainte des personnes recrutées localement et les inquiétudes de la communauté

sur la réintégration de ces personnels locaux après la réponse sont ressenties dans notre analyse.

Les actions de la réponse doivent encore être renforcé sur la réintégration sociale et professionnelle

des personnes ayant travaillé localement dans la riposte, ainsi que des survivants surtout pendant

la période suivant la fin de la MVE.

La réponse est accusée par la communauté de ne pas avoir anticipé la réintégration professionnelles

de ces locaux issus de plusieurs groupes perçus dangereux la plupart, risquant de contribuer à la

recrudescence de l’insécurité.

Ces tensions sont d’autant plus exacerbées par les rumeurs liées à l’origine de la MVE, à

l’utilisation du sac mortuaire, à la vaccination, à la résurgence de la nouvelle pandémie Covid 19.

Les perceptions à l'égard des guéris sont toujours négatives et leur réinsertion dans la communauté

demeure difficile car les rumeurs sur la présence du virus dans le corps après la guérison s’est

accentué, de même que les effets secondaires des personnes qui ont reçus le vaccin. Même si la

réponse a mis en place des stratégies de réintégration de ces guéris, l'incompréhension de la

communauté persiste sur cette stratégie, induisant aux différentes rumeurs sur les guérisons ou sur

la complicité des guéris avec la réponse.

En effet, l’analyse issue de ce conflict scan nous relate que la population a encore besoin d’être

informée sur les activités de la réponse, afin d’éviter toutes sortes de tensions envers les équipes

durant cette période d’annonce de la fin de la MVE pour justifier et informer la communauté sur

la présence de la riposte. La communication et l’amélioration des relations sociales entre la

communauté et les staffs de la réponse sont primordiales afin d’éviter la création d’autres barrières

risquant l’incompréhension.

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ANNEXES

Annexe 1: Difficulté rencontrée

On n’a pas pu atteindre tous nos répondants de KII parce que la plupart des cibles comme les

personnels de santé conditionnent la participation à ces entretiens par le payement, les autres

étaient très occupés par les activités de la riposte comme on tendait vers la déclaration de la fin de

la riposte et d’autres ; surtout les humanitaires voudraient avoir l’autorisation de leur hiérarchie

pour répondre à nos questions.

Annexe 2: Méthodologie

La récolte des données pour ce Conflict scan s’est basée sur une approche qualitative, notamment

sur deux sources d’informations principales : les focus groups (FGD) et les entretiens clés. Au

total, 186 personnes ont été consultées pour cette étude dont 91 femmes. Ce document présente les

éléments tels qu’ils ont été vécus et rapportés par certains membres de la population locale. Search

n’endosse ni ne confirme les commentaires de la population par rapport aux conflits dans la zone.

Equipe de recherche : Gaspard Mufungizi (Assistant analyste aux conflits), et un consultant

énumérateur.

La révision du rapport a été faite par Sedera Rajoelison, conflict research advisor et Carlotta

Fassiotti, la régional DM&E specialist pour la région Afrique centrale

Période de mission : Du 01 au 15 Juin 2020

Zones de collecte : Butembo, Katwa, Beni et Mabalako.

Annexe 3: Termes de référence

1. Contexte

À propos de Search For Common Ground

Search for Common Ground (Search) est une organisation internationale à but non lucratif qui

promeut la résolution pacifique des conflits. Avec un siège social à Washington, DC et un bureau

européen à Bruxelles, en Belgique, la mission de Search est de transformer la façon dont les

individus, les organismes et les gouvernements se comportent face aux conflits - loin des approches

de confrontation vers des solutions coopératives. Search est actif dans 36 pays dont 21 pays en

Afrique à commencer par la République Démocratique du Congo (RDC) où nous travaillons

depuis 2001.

Search vise à aider les parties en conflit à comprendre leurs différences et à agir sur leurs points

communs. Présent en RDC depuis 2001, Search a ses bureaux à Kinshasa, Bukavu, Goma et

Kalemie, avec un sous-bureau à Bunia. Les activités de transformation de conflits de Search

incluent l’utilisation de divers outils tels que la production des émissions radiophoniques et

télévisées, le théâtre participatif, le cinéma mobile et d’autres outils de communication et de

dialogue. Search travaille avec divers partenaires à tous les niveaux, y compris la société civile,

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les médias, les forces de sécurité, et le gouvernement. Le programme RDC est le plus large

programme pays de Search, avec des financements des plusieurs bailleurs incluant DFID, le

gouvernement néerlandais, USAID, et les agences des Nations unies.

Contexte du projet

Le projet Tupone Wote Pamoja II (Guérissant Ensemble dans l’est de RDC) entame une nouvelle

phase de 7 mois financé par USAID/OFDA et mis en œuvre par Search, dont l’objectif est “réduire

les barrières sociales et conflictuelles au traitement et à l'orientation des patients atteints de la

maladie du virus Ebola” dans les nouvelles zones de santé de Beni, Butembo, Mabalako et de

l'ancienne zone de santé de Katwa de la phase I au Nord-Kivu.

Cette nouvelle phase s’inscrit dans le contexte d’une spirale de conflit et de résistance contre les

acteurs de la réponse, Ebola s'étant empêtré dans des dynamiques locales complexes liées à des

griefs historiques, mais aussi une méfiance et une suspicion généralisées du public à l'égard des

équipes officielles de lutte contre la MVE au Nord-Kivu, en particulier dans les communautés

touchées par le conflit. Les anciens conflict scan mené en 2019 et début 2020 par Search à Katwa,

Kayna, Karisimbi et Nyiragongo et la zone à risque de Rutshuru montrent que les rumeurs sur

l’origine de la MVE, l’EDS, les CTE et l’utilisation de l’eau chlorée demeurent les facteurs de

résistance majeurs à la riposte.

Dans ces zones susmentionnés, les conflicts scan menés par Search montrent une atténuation des

manifestations des rumeurs grâce aux sensibilisation des partenaires de la riposte les mesures de

prévention contre la MVE et sur les pratiques des mesures d’hygiène, le nombre élevé des guéris,

l’homologation du vaccin, la mise en place des cellules d’animation communautaire et la formation

de ces membres et le transfert des compétences aux autochtones à s’impliquer aux activités de la

riposte.

Toutefois, dans les autres nouvelles zones dans le Nord-est de la RDC, Beni, Butembo, Mabalako,

on continue à faire face à un certain nombre de défis pour gérer et prévenir la propagation de la

maladie dans les provinces. Au cours des derniers mois, de nouveaux cas de la MVE continuent

d'être confirmés dans diverses zones sanitaires du Nord-Kivu, notamment dans les deux zones de

santé actives, Beni et Mabalako (source : document de projet, Search Mars 2020). Dans le même

temps, les croyances traditionnelles et les malentendus autour de la MVE à cause des rumeurs et

de sa transmission, associés au manque de capacité des médias locaux à rendre compte avec

précision de l'épidémie, ont entravé les efforts initiaux d'éducation du public et continuent de

soulever de graves problèmes de sécurité pour les personnes impliquées dans la réponse à

l'épidémie. Cette situation s’est beaucoup plus empirée en ce mois d’Avril avec la résurgence de

nouveaux cas positifs de la maladie à virus Ebola dans la zone de Beni à deux jours de la

proclamation de la fin de cette maladie.

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Ce malentendu et cette lacune d'informations fiables et précises continuent d'être exploités

politiquement pour mobiliser la jeunesse contre les réponses d'urgence internationales et

gouvernementales à la crise d'Ebola. Les jeunes, en particulier les jeunes hommes, ont joué un rôle

important dans la résistance à la maladie d'Ebola. Certains groupes de jeunes se sont mobilisés

contre la riposte à la MVE et de nombreux jeunes ont des difficultés à faire confiance aux

messages sur l'Ebola. Leur scepticisme à l'égard des équipes de réponse est très influent au niveau

communautaire. Ces jeunes sont souvent plus exposés aux rumeurs et à la désinformation, ce qui

alimente les comportements à haut risque et accroît la stigmatisation des personnes infectées et de

leurs familles. Ce problème est aggravé par leur marginalisation dans les processus décisionnels

et par le taux de chômage élevé des jeunes dans la région (source : document de projet, Search

Mars 2020)

En raison de ces complexités, Search va procéder à un diagnostic de conflits dans les nouvelles

zones du projet afin que les équipes d'intervention d'urgence continuent puissent comprendre

pleinement l’évolution des dynamiques concernant la riposte au niveau des zones de santé afin de

permettre au programme et aux partenaires d'adresser les barrières et de s’assurer qu’ils ne nuisent

pas.

2. Objectifs de l’étude

Afin d’avoir une compréhension des dynamiques des conflits dans la zone d’intervention de la

riposte et celles directement liées à la riposte de la MVE.

Les constants de cette analyse, permettront à Search et aux partenaires de la riposte d’adapter le

programme au contexte des conflits et s'assurer que l’intervention soit sensible aux conflits et

qu’il respecte le principe de ne pas nuire.

Plus spécifiquement, cette étude vise à :

● Comprendre les dynamiques de conflits, y compris les connecteurs et les diviseurs dans les

zones;

● Identifier les facteurs de résistances qui posent des barrières à la riposte à la MVE;

● Fournir des recommandations pour la programmation concernant l’intégration du principe

de «Ne pas nuire».

3. Questions principales de l’étude

Plus précisément, cette étude devra apporter des informations et une analyse rapide sur les

éléments suivants en relation avec les objectifs spécifiques de l’étude:

Objectif 1: comprendre les dynamiques de conflits, y compris les connecteurs et les diviseurs,

dans les zones

❏ Quels sont les conflits récurrents dans les zones pouvant faire obstacle à la riposte

de la MVE, y compris les acteurs impliqués dans ces conflits et leur niveau

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d’influence? Y-a-t-il des évolutions par rapport au scan précedent en qui concerne

la zone de Katwa?

❏ Qu’est ce qui unifie ou divise les communautés dans le contexte de mise en oeuvre

de la riposte à la MVE? pour Katwa, est-ce que les connecteurs et diviseurs

identifiés dans le scan précedent ont évolué

❏ En quoi ces connecteurs ou ces diviseurs influencent sur les activités de la riposte?

Objectif 2 : Identifier les facteurs de résistances face à la riposte à la MVE qui posent des

barrières à la riposte à la MVE

❏ Quelles sont les facteurs de résistance de la communauté face à la riposte à la

MVE ? y compris les attitudes de la population (jeunes, hommes, femmes)? Y-a-

t-il des évolutions pour Katwa?

❏ Quelles sont les attitudes de la communauté face aux staffs de la riposte, aux

malades et aux guéris de la maladie, y compris les relations entre les communautés

et les acteurs étatiques non médicaux, tels que les FARDC, la PNC, les autorités

étatiques, les mouvements de la population, et les rumeurs? Comment ont-elles

évolué pour Katwa?

❏ Quels sont les canaux de diffusion des informations sur la MVE dans les zones ?

Pour Katwa, sont ils restés les mêmes ou y-a-t-il des évolutions?

Objectif 3: Fournir des recommandations pour la programmation concernant l’intégration du

principe de «Ne pas nuire».

❏ Quelles sont les risques et les opportunités à considérer pour la riposte à la MVE

n’exacerbent pas les tensions et les facteurs de résistance à la riposte de la MVE?

❏ Quelles sont les recommandations pour faciliter le bon déroulement des activités

du projet ? comment les recommandations venantes du scan précédent ont été

intégrées?

4. Méthodologie

Cette étude prévoit d’utiliser une approche purement qualitative. L’approche qualitative envisage

des focus groupes (FG) et des entretiens avec des personnes clés (KII).

A. Approche qualitative

Entretien avec Informateurs Clés:

Les entretiens semi-structurées seront réalisés au niveau de:

● Les guérisseurs traditionnels;

● Leaders de la Société Civile (OSC);

● Médecins chefs de zones;

● Humanitaires travaillant dans la riposte ;

● Coordination de la réponse contre la MVE : Responsable de la commission

communication et engagement communautaire

● Les groupes de pression ;

● Les autorités étatiques : Bourgmestres et administrateurs de territoire;

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● Personnel soignant et non soignant travaillant dans la réponse contre la MVE

Spécifiquement, le tableau ci-dessus nous montre la cible prévue par site pour les entretiens clés:

Type de personne Nombre Total

Butemb

o

Katwa Beni Mabalak

o

Les guérisseurs traditionnels 3 0 1 1 1

Leaders de la Société Civile 3 1 1 1 0

Médecins chefs de zones 4 1 1 1 1

Humanitaires travaillant dans la

riposte

3 1 0 1 1

Responsable de la commission

communication

4 1 1 1 1

Les groupes de pression 3 1 1 1 0

Les autorités étatiques : Maire de

la ville, bourgmestres et

administrateurs de territoire;

4 1 1 1 1

Personnel soignant travaillant a

dans la riposte

4 1 1 1 1

Personnel non soignant

travaillant dans la riposte

4 1 1 1 1

TOTAL 32 8 8 19 7

Au total, 32 entretiens clés seront organisés.

Focus Groupes:

Les focus groupes ciblent entre 8 et 12 personnes par focus groupe. Le profil des participants aux

FG se basera sur 4 critères principaux :

1. Communautés des zones ciblées (les jeunes filles, jeunes garçons, les hommes

et les femmes) ;

2. Le personnel soignant travaillant dans la riposte ;

3. Le personnel non soignant travaillant dans la riposte

4. Le personnel humanitaire non soignant travaillant dans la riposte ;

5. Les survivants/guéris de la MVE.

Tableau : Répartition des FG

Type de personnes Nombr

e Total

BUTEMBO KATWA BENI MABALAK

O

H F H F H F H F

Les jeunes 6 1 0 0 1 1 1 1 1

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Les adultes 6 1 1 0 1 1 0 1 1

Le personnel soignant impliqué

dans la riposte

2 1 0 0 1 0 0

Le personnel humanitaire non

soignant impliqué dans la riposte

3 1 0 0 1 0 1

Les survivants 3 1 0 0 1 0 1 0 0

TOTAL 20 6 3 6 5

L’équipe de collecte, identifiera à travers des mini-interviews rapides les membres de la

communauté à participer aux focus groupes avec l’aide des assistants au projet, des leaders des

OSC. Le groupe participant aux FG sera homogène selon l’âge et le sexe. Au total, on vise 6 FG à

Butembo, 3 à Katwa, 6 à Beni et 5 à Mabalako.

5. Collecte et Analyse des données

La collecte des données sera effectuée par l’Assistant analyste conflit, lequel sera appuyé par

l’assistant du projet et deux consultants locaux et vont travailler en binôme (un comme modérateur

et l’autre comme preneur des notes). L'analyste conflit tiendra compte de la représentation

homme-femme au sein de l’équipe de collecte afin d’assurer la sensibilité au genre. Ceci permettra

à l’équipe d’organiser les groupes de discussion selon la cible. C’est-à-dire le responsable de

l’étude doit s’assurer que les groupes de discussion des femmes soient organisés par les femmes

et ceux des hommes par les hommes. Cette étude est sous la supervision directe de l’Assistant

analyste conflit avec le support du Conflict Research Advisor

Les données issues des entretiens clé et FGD seront transcrites dans la matrice Excel et une analyse

verticale et horizontale par question sera faite par l’Assistant analyste conflit. L’analyse des

données et la rédaction du rapport sera faite par l’Assistant analyste des conflits avec l’appui du

Conflict Research Advisor.

6. Zones géographiques

Les zones géographiques ciblées incluent les zones de santé de Butembo, Katwa, Beni et

Mabalako. Toutes ces zones sont concernées par les FGDs et KII car jugées pertinentes au vue des

dynamiques des obstacles sociaux et rumeurs existantes liées à la riposte du virus d’Ebola.

7. Budget

Le budget disponible est de 3500 USD pour ces quatre zones.

8. Livrables

Les livrables suivants sont attendus:

● Un plan initial de l'étude détaillant la méthodologie proposée, le calendrier et les outils de

collecte des données;

● La matrice de transcription de toutes les données issues des FGD et des entretiens clefs

● L’analyse des données et la production d’un premier draft du rapport en français;

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● La production d’un rapport final en français (12 pages maximum, plus les annexes)

comprenant les sections suivantes:

o Un résumé exécutif reprenant les résultats clés, et les recommandations;

o Une table des matières;

o La méthodologie et les limites de l’étude;

o Les résultats clés et recommandations

o Les annexes, y compris les outils de recherche, la liste des informateurs clés et des

focus groups et les termes de référence

● Une présentation Powerpoint du rapport et une remise des résultats à l’équipe de la riposte

et à la communauté locale.

9. Éthique dans la recherche et respect de la sensibilité au conflit et genre

Search collectera les données de manière à respecter la dignité humaine. Ainsi donc, Search a

développé des outils qui permettent à l’équipe de recherche de recueillir le consentement éclairé

de tous les répondants et de s'assurer que les questions développées soient sensibles au contexte.

Des considérations éthiques seront également prises en compte, notamment pour assurer la

confidentialité et la sécurité des répondants, pour accroître l'acceptation de ceux-ci et garantir que

les participants à l'étude ne soient exposés à aucune forme de préjudice ou de violence. Par

conséquent, lors du recrutement des participants, l'équipe a pris en compte les aspects suivants:

● Si vous pensez que cette discussion est dangereuse ou qu'elle peut entraîner des risques

pour le personnel ou les participants, ne continuez pas.

● Avant de mobiliser les participants, rencontrez les dirigeants de la communauté et / ou les

autorités locales pour leur expliquer le but de la visite du conflict scan afin de mieux

comprendre les problèmes qui affecteraient les participants et la présence de l'équipe de

recherche dans la communauté.

● Dans la mesure du possible, établissez des liens avec un éventail de leaders clés locaux -

formels et informels - lors de la mobilisation des participants. Les dirigeants ne doivent pas

être présents dans les groupes de discussion pour s'assurer que les participants se sentent

libres de parler ouvertement

● L'équipe de recherche a veillé à ce que les enquêteurs soient formés aux principes d'éthique

fondamentale de la recherche.

● Lors de la formation, l'équipe de recherche doit s'assurer que les outils ont été testés avant

l'étude et adaptés au contexte.

Une formation théorique et pratique sera organisée avec l'équipe de collecte de données avant la

collecte de données. Cette formation consistera également à traduire le questionnaire dans la

langue locale respective et à convenir du libellé exact qui décrit le mieux la signification de chaque

question. Afin de ne pas compromettre la sécurité des participants, une formation sur les principes

Do No Harm et sur la manière de collecter des données en tenant compte du contexte. La formation

comprendra également une session sur le rôle, l’importance et les différentes manières d’obtenir

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le consentement éclairé de chaque participant, en s’assurant qu’il comprend parfaitement ce qu’il

accepte lorsqu’il répond au questionnaire.

10. Support logistique et planification du terrain

La collecte des données sur terrain se fera comme suit :

● Les visites de courtoisies et l’identification des enquêteurs seront effectuées par l’Analyste

de conflit avant les descentes sur terrain;

● La formation des enquêteurs sera faite par l’Analyste conflit; ainsi que la supervision de la

collecte des données par KII sera effectuée par l’assistant analyste conflit avec les

consultants et l’assistant du projet

Le bureau de Butembo et Beni fournira les supports logistiques suivants :

- Véhicules et carburant pour la collecte;

- Chauffeurs ;

- Frais d’hébergement et restauration de l’équipe durant la collecte;

- Fournitures du bureau pour la collecte (cahier, bic, flipchart, etc);

- Salles de formation.

- Salles des groupes de discussion

- Frais de transport pour les participants aux groupes de discussion

- Etc.

11. Calendrier

L’étude sera menée dans la période du 1er au 15 juin 2020. Un premier draft du rapport sera remis

le 19 juin 2020. La version finale du rapport est attendue pour 1 Juillet 2020 également. Le tableau

suivant détaille les différentes phases de l’analyse y inclues les dates prévues :

Période Activités Responsable Site

Du 20 au 23 Avril Elaboration des TdRs et outils Gaspard/ Sedera Butembo/

Madagascar

Du 24 au 28 Avril Inputs et commentaires David, Goma

29 Avril au 4 mai Processus de validation des TdR Gaspard et Sedera

et Carlotta

Butembo/Madaga

scar et Rwanda

08 Mai Révision des outils Sedera Madagascar

Du 1er au 15 juin Collecte des données Gaspard et

Assistant Projet

Butembo, Katwa,

Beni et Mabalako

Du 16 au 19 juin Rédaction du rapport et soumission du draft Gaspard Butembo

Le 20 au 25 juin Révision du draft Sedera Madagascar

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26 au 29 Juin Intégration des commentaires Gaspard Butembo

1 au 10 Juillet 2020 Soumission pour validation et revue pour livraison

version finale

Carlotta

Sedera

Rwanda

Madagascar

13 Juillet Livraison du rapport final David Goma