quelques notes sur la chapelle et la commanderie de sainte...

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Au profit de l'église du Val-de-la-Haye. QUELQUES NOTES SUR LA CHAPELLE ET LA COMMANDERIE .. SAINTE-VAUBOURG AU \'AL-DE-LA-I-IAYE, PRIS ROUEN, PAR L'abbé A. TOUGARD. Professeur au PetitS,n de Rot4e ROUEN IMPRIMERIE E. CAGNIARD, Rues Jeanncd'Arc, 88, et des Basuage, 5. 1873. / ( t3LiCTHÈQU —/

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Au profit de l'église du Val-de-la-Haye.

QUELQUES NOTESSUR LA

CHAPELLE ET LA COMMANDERIE ..

SAINTE-VAUBOURGAU \'AL-DE-LA-I-IAYE, PRIS ROUEN,

PAR

L'abbé A. TOUGARD.

Professeur au PetitS,nde Rot4e

ROUEN

IMPRIMERIE E. CAGNIARD,

Rues Jeanncd'Arc, 88, et des Basuage, 5.

1873.

/( t3LiCTHÈQU

—/

?Pr

SAIN TE-VAUBOURG.

1.

Au frontispice (les Actes des Saints, on voit un petit Géniequi s'efforce d'arracher un document des mains du Temps, tran-quillement occupé à dEvorer des manuscrits. Cette gracieusefiction est bien souvent parmi nous une réalité, car nous admi-rons dans notre pays un grand nombre de ces génies bienfaisants.On v trouve en effet une foule (le personnes qui s'ingénient demille facons diverses à conserver pour l'enseignement des sièclesà venir, les documents, les couturries, les monuments du passé.Ne pourrions-nous pas citer par exemple M. Billard, simple cul-tivateur du Petit-Couronne, qui, pour attacher davantage sesenfants i leur pa y s et leur faire n imer les moeurs simples de leurspères, n'a pas reculé devant quinze années de recherches pourcomposer l'histoire de ce village, et la rédigeait à nouveau au fortrie l'occupation prussienne?

Nous voulons raconter aujourd'hui un autre fait relatif à l'é-glise du Val-de-la-lia e. M. Fizeaux de la Martel, maire de lacoruniune, après s'être concerté avec M. le curé, vient do faireplacer dans le choeur (le l'église une pierre tombale exposée de-puis longtemps à la pluie et aux injures de l'air. Cette pierre esten marbre noir, et mesure 1 métre 96 de hauteur sur 97 cent.de largeur. Elle porte, au sommet, (les armoiries malheureuse-ment effacées qui sont, à n'en pas douter, celles des d'Averncs.

On voit au-dessous la belle inscriplion qu'on va lire: (1)

(1) NuistOus c4e ri ut la Ni. ui ai, e 'eliqieutsc la p riuteur de uett.0 iuusuiuu-lionlwLii t112 «y a las ëte itéree.

• Document

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-4-

POUR MÉMOIRE A LA POSTÉRITÉ.

F. GILLES DE BERNART DE COURMESNIL, REÇU

CHEVALIER DE L'ORDRE DE S. JEAN DE JÉRU-

S.&LEM EN MDCVII, COMMANDA LA GALÈRE S.-

PAUL EN MDCXXXIII, FUT RECEVEUR ET PROCU-

REUR GÉNÉRAL DE SON ORDRE, ET MOURUT

EN MDCL, COMMANDEUR DE S3URS ET ARVILLE

ET DE S-VAUBOUIIG.

F. EUSTACIIE DE BERNART D 'AVEPNES SON

NEVEU, REÇU EN MDCXXXX, COMMANDA UNE GALÈ-

RE ET UN VAISSEAU, FIT BEAUCOUP DE PRISES

SUR LES TURCS, FUT AUSSI RECEVEUR ET PRO-

CUREUR-GÉNÉRAT, DE SON ORDRE, ET MOURUT

EN MDCLXXXXII , COMMANDEUR. DE MOISY, DE

FONTAINE-SOUS-MONDIDTER ET DE SR_VAUBOURG.

F. EUSTACHE ])E TIERNART D 'AVBRNES, NEVEU

DU PRÉCÉDENT, REÇU EN MDCLXIX, EUT LA

COMMANDERIE DE SR._VAUBOURG EN MDCLXXXIX

CELLE DE MAUPAS EN MDCCXV, ET LE GRAND

PRIEURÉ DE CHAMPAGNE EN MDCCXXXIII!, POS-

SÉDA CETTE

DIGNITÉ PENDANT XIII! ANS, ET LA

RÉTABLIT AVEC BEAUCOUP DE TRAVAIL ET DE nÉ-

PENsE; II. MOURUT LE XXXI DÉC. MDCCXXXXVII ET EST

ENTERRÉ SOUS CE MARBRE.

PRIEZ DIEU POUR LEURS ÂMES.

POSÉ PAR LES SOINS DE FRANÇOIS DE BERNART

DAVERNES , NEVEU DU GRAND-PRIEUR REÇU

EN MDCCV, CY-I)EVANT CAPITAINE DE CAVALERIE,

ENSUITE CAPITAINE DE GALÈRE, ET MAINTENANT

COMMANDEUR DE FONTAINE - SOUS MONDIDIER

DE CI-lAND. MDCCXXXXVILI.

u-dessus, sur une plaque de marbre blanc Posée lai . J. Icuré, on lit

D&ie t n ttt u la irede l'aneieane chapelle de Se. Vaobourqencastrée dais le èurs dc cette qliepar 1s soins de M. Fi:eaej de la .!ar(el,

prop-eit aire de la Co,, i7 ai? derie.7 norenibre 1972.

Cette dalle est le souvenir le p1uspr"cieux comme le plus intactde la chapelle de Sainte-Vauliourg, charmante construction duXIIIe siècle, renversée à la Hvolu tion. A l'approche des mauvaisjours, on en avait fait retirer les ittagnifiques vitraux; mais ilsfurent peur lors si bien cachés qu'il a été impossible de les décou-vri r.

Aujourd'hui, la muraille du côté nord de la chapelle, soutenuede ses contreforts, est seule demeurée debout. On voit encore dansle parc quelques débris (le colonnettes. Tout cela a été fi(lèli'men Lreproduit par notre ami, M. A. Sarrazin, dans son A utO7ap/lf!1Vo)fla21 (n° 3). Ily a pareillement dossné une statue de sainteYaubourg, sculptée en bois. Nous voudrions pouvoir dire avecM. Joanne que cette image est l'objet d'une grande vénération.Malhe Lire us( ment il n'en est rien; ou si cette dévotion a existé.elle est tombée peu à peu dans l'oubli. Cette statue est placée dansl'église et M. le curé se propose de la faire restaurer : puisse-t-ilfaire refleurir en même temps la piété des fidèles envers la sainteabbesse

Les restes de la chapelle do Sainte-Vaubourg ont récemmentoffert un curieux exemple de la précision avec laquelle l'archéolo-gie peut déterminer l'âge des monuments. On sait quelle admira-tion l'illustre Cuvier excita en reconstruisant à l'aide d'un seul osle squelette d'un animal jusqu'alors inconnu. Eh bien! l'archéo-logue obtient des découvertes non moins merveilleuses. Il y aquelques années, uumolesteecclésiastique du diocèse(1), M. labb:

(I Auourd'hi j no v ice h }abbaye bnidicie de Solesmes.'

- (î -

Coipel, traversait le pare de Sainte-Vaubourg. Un vieil ais ver-moulu l'invitait h se reposer sous de frais lilas. II allait s'y asseoir,quand il s'aperçoit que ce siège rustique est soutenu par une pierresculptèe. Il écarte les lierres qui enlaçaient gracieusement cettepierre, reconnaît aussitôt une retombée de colonne, l'examineattentivement et n'hésite pas à l'attribuer à la meilleure époque

du XIlIe siècle. Les autres débris inspectés à leur tour ne firent queconfirmer ce sentiment. Or, voici que l'histoire a fourni aussi sontémoignage et elle confirme en tout points les données de lascience archéologique. 0 11 lit en effet dans le Rcgisfre (les Vi-sites d'Eude Rigaud, archevêque de Rouen, au temps de saint

Louis:« 1264, 28 octobre. Nous avons logé it Sainte-Vaubourg aux

frais des Templiers.« - , 29 octobre. Avec l'aide de Dieu, nous avons dédié la

chapelle dudit lieu. »

II.

La commanderie de Sainte-Vaulourg mériterait une notice dé-taillée qui ne manquerait pas d'intérêt. Mais nous n'avons pas en-core en main les matériaux nécessaires. Nos rares loisirs sontconsacrés à les recueillir ; et quelque jour peut-être, s'il plaît îiDieu, nous essaierons de la rédiger. M. L. Delisle annonce qu'il ya là « les éléments d'un travail fort curieux. »

On ne trouvera ici que les points principaux de cette histoire.Le nom seul de Sainte-Vaubourg marque une antiquité à la-

quelle peu de villages pourraient prétendre. Il rappelle le passageau Val-de-la-1-laye do toute une famille de saints. En 721, saintRichard, roi de l'un des peuples qui se partageaient alors l'Angle-terre, fit nu voyage en Italie. 11 remonta la Seine, se dirigeant versRouen, et débarqua non loin de la ville, au Val-de-la-llaye,suivant les Bollandistes. Il était accompagné de ses deux filssaint Guillehaud et saint Gombaud et de sa fille sainte Van-

—I -bourg (1). Guillebaud et Gombaud moururent en Allumagn*,l'un abbé, l'autre évêque. Sainte Vaubourg fut vingt-cinq ans ab-besse du monastère de fleidenheim, en Wurtemberg, et y mourutle 25 février 779.

Au xii siècle, la terre de Sainte-Vaubourg y était un manoir

royal. En 1124, ilenri I, roi d'Angleterre et duc de Normandie,y vint passer quelques jours pour se délasser. Peu d'almées après,vers 1130, ce prince fit présent de ce domaine aux Templiers,remplacés au commencement du xi-v 5 siècle par les chevaliers deMalte qui l'occupèrent jusqu'à la Révolution. A cette époque,Sainte-Vaubourg était, au dire de l'Inventaii'c des titres de

cette Commanderie (Introduction, page xiv), « l'un des plus

beaux bénéfices (le l'ordre do Malte. »

Parmi les Templiers qui résidèrent à Sainte-Vauhourg durantprès do deux siècles, trois noms seulement nous sont connus:

Frère Raoul (titre de juillet 1240).- Alvèrède (mars 1255), probablement Espagnol de nation.- Aubin (novembre 1297).

Peut-étre faut-il espérer que de nouvelles recherches révéle-ront d'autres noms.

1.1 n'y a rien à souhaiter pour les Commandeurs de MalLe. Uneliste en a été dressée en tête de l'inventaire cité plus haut (2).

En voici la transcription exacte:1315. 1 Fr. Thomas de Laon.1319. 2 - MicheJ. di, Bosc.1322. 3 - Regnault Cliquet.1339. 4 - Thomas Mouton.

(1) La présence de sainte Vaubourg â ce voyage souffre des diiEcultés ; mais sila science, armée des docume,us écrits, refuse de l'admettre, les traditions localeset le nom de la Commanderie semblent l'affirmer.

(2) Une autre liste, surmontée dune croix de Malte coloriée, existe au Val.rle-la-I-laye, chez Mme veuve ('rroult, tille du garde forestier des derniers Comman-

deurs.

-s----

1341. 5 Fr. Jean Mouton.1342. 6 - ( fl 1. 1..Gaultier conventuel uc i église

de Rhodes.- Matthieu (10 Ra inclieyal- Jean jeRit.- Robert Piel.

Guillaume Duchesuc,- Robert Siguiel.- Jean de Pitres.

Jean le Caron.- Nii1 Lautequin.- David de Sarcus.- Jean de Sainte-Maure,- Nicole de Mon Lniiret.- Robert 1)acflé.

Etienne de Vieupont.- Jean de Gaillarbois.- Oudai'd de Saint-Blyrriorit.- Louis des Mailloc (le Saquenville.- Pierre de Piedefer, dit Beaudarrienu.- Claude du Roux de Sigy.- Charles (le Gaillarbojs.- Guillaume (le la Rivière.- Dreux Courtin de Rosay.- Charles de Clinchamps Caudecotte.- Louis Bauldry de Piancourt.- Francois de Ropièi'e.- Gilles de Bernart de Courmesrijl.- Pierre de Chaniisson I)audevannes.- Eustache de Berriart I)avcrnes,- Eustache de Bernart Daverues dula Châtel-

lenie.- Jacques-Frariçois (le Chanibra y , dèc1é à Malte

le S avril 1736.

1346. 71352. 81354. 91362. 101388. 111404. 121410. 131431. 141457. 151488. 1(31503. 171514. 181528. 191558. 201564, 211565. 221575. 231588, 241598. 251610. 261623. 271630. 281643. 21)1644. 301645. 311631. 321667. 331703. 34

1749. 35

-9-

1757. 36 Fr. Charles-Casimir de Rogres de Champignelles.1768. 37 - Charles-Gabriel-Dominique de Cardevac d'Ha-

vrincour.1778. 38 - Louis-Alexandre du Mottet.1782. 39 - Pierre-Antoine-Cliarles de Mesgrigny de Ville-

ber ta in1789. 40 - Le chevalier d'Alsace.

M.

Après avoir évoqué ces antiques et glorieux souvenirs, con-vient-il de mentionner la modeste église (lu village (laquelle neremonte qu'au xvi0 siècle), et son joli baptistère en pierre qui estdu même temps? On nous permettra toutefois de saluer le vieil ifdont la cime majestueuse ombrage l'église, que peut-étre il a vubàtir. Disons aussi que le joli calvaire en pierre est un eo-ro10 deM. le baron Lézurier de la Martel, maire de la ville de Rouen sousle premier Empire. Sa mémoire est restée chère à la cité, pour 5Cm

attitude noble et ferme pendant le séjour des Prussiens cii 1815.Si quelque artiste visite l'église, ses regards seront attirés sur

l'un des plus humbles accessoires du culte, que nos églises les plusfortunées pourraient envier. Il verra en effet briller sur l'autel demagnifiques canons, avec splendides enluminures et lettres d'orenrelief, qu'on prendrait volontiers pour nue belle page arrachée àquelque précieux manuscrit. Ces canons ont ét donnés parM mû Fizeaux de la Martel; niais ce qui rehausse encore cetteoffrande, c'est que la donatrice est elle-même l'auteur de ces mi-niatures (1), où d'habiles connaisseurs ont admiré le fini du dessinet la perfection du coloris (2).

(1) On voit des canons semblables dans les églises de Monville et de Hautot.sur.Seine mais ils sont l'oeuvre de la même main.

2) L'Eglise na jamais failli à la reconnaissance. Quelques jours après avoirreçu cc joli préseiit, M. le curé offrait le saint sacrifice pour les parents défunts deM. et Mme F'izcaux. Aprés la messe, une assistance nombreuse est allée prierdans le cimetiére au pied de la Croit donnée par l'aïeul de M. Fiscaux.

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La sacristie, qui était insuffisante, vient d'ètre coniplètententreconstruite et agrandie sous l'habile direction de M. Dauphiné,architecte à Rouen. Une autre oeuvre, autrement dispendieuse,restait à exécuter: l'agrandissement du presbytère, dont l'urgenceétait avouée de tous, Son Eminence Mgr le Cardinal Archevêquede )Rouen, dont l'active sollicitude s'étend aux moindres pa-roisses, était venu visiter le presbytère, au mois d'août 1871. Enl'absence du maire, M. 1 adjoint reçut le prélat qui reconnut aussitôten lui « le brave marin » qui lui avait été présenté quelques joursauparavant. Monseigneur déclara que le presbytère était insufil-saut; mais qu'il laissait 1 la 1)01111e volonté des habitants le soind'entreprendre les travaux nécessaires.

Jaiuiais confiance ne fut mieux placée. Et cependant la communeest sans ressources; bien plus, elle se trouve obérée par des dé-penses extraordinaires, pour la mairie, pour l'école des filles etsurtout par ces impèts, fruit de nos désastres, qui viennent rap-peler énergiquement à tous que la Frauce na guère l'habitude derester sous le coup d'une défaite, encore moins d'une humiliation.Malgré tant d'obstacles, le Conseil municipal était décidé à tousles sacrifices. La Providence vint à son aide et vèrifia une fois deplus le vieil adage : Aide-toi, le ciel t'oideo . Diverses combi-naisons financières aplanirent d'abord la voie; puis un généreuxanonyme vint prévenir la lourde charge d'un emprunt, de façonque pasteur et paroissiens sont également heureux et satisfaits.Ils le doivent surtout à l'administration prudente et habile deM. le maire.

Entraîné par un si noble élan, nous avons voulu fournir aussinoire appoint à l'église dont le mobilier présente encore d'impor-tantes lacunes. Nous nous sommes rappelé fort à propos qu'il y adéjà plusieurs années, M. G. Gouellain nous conseillait de publierquelques notes que nous résumions devant lui sur le Val-de-la-i-la ye, et de prendre, pour ainsi dire, possession du terrain. Nousespérons que des amateurs (le l'histoire normande accueillerontces pages avec bienveillance, et contribueront ainsi à une bonne

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oeuvre. Cette offrande leur sera le plus sûr garant des faveurs etdes miséricordes célestes : « Mon Dieu, disent nus saints livres,J'ai chéri la beauté de votre maison, ..... ne perciez point monâme avec les impies! »

Rappelons, en terminant, qu'une colonne a été inaugurée auVal-de-la-Have, le 15 août 1844, eu souvenir du passage desrestes de Napoléon I, le 9 décembre 1840 ; nous en tirerons deuxrapprochements instructifs.

C'est sur une parcelle du terrain de l'ancien domaine, du roianglais Henri l qu'a été élevé ce monument h la mémoire luplus formidable ennemi de l'Angleterre et de sa politique astu-cieuse.

Depuis la conclusion du traité de Francfort jusqu'à l'évacuationde notre département, cette colonne a été pour lès Prussiensl'objet d'une vive curiosité. Pendant que ces Paridens, qui avaienttant de fais crié /;'o/ison ! en se proclamant les seuls vrais pa-triotes, trahissaient la gloire de la France eu jetant à terre la co-lonne Vendôme (aidés dans cette noble besogne par les conseils etFor do Bismarck), nos ennemis venaient en grand nombre con-templer le petit monument du Val-de-la-have. Chaque jour enamenait plusieurs, surtout des officiers d'état-major ; le 26 avril1871 notamment, ce fut une file presque continue de cavaliers etd'équipages. Ils s'arrêtaient au pied du modeste édifice et en fai-saient le tour après l'avoir respectueusement considéré.

Quelles réflexions leur inspirait-il? Nous ne saurions le dire.Mais ceux qui étaient instruits et de bonne foi devaient cesemble songer alors à la fragilité de la puissance militaire ; quel-ques-uns même se demandèrent, sans doute, si, clans cette guerrede 1871, plus désastreuse peut-être à la France que ne le furentpoul' l'Allemagne les campagnes du premier Empire, les Prus-siens ai-aient moissonné autant de lauriers que nos pères dans les

r

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divers champs de bataille inscrits sur la colonne. Le nom qu'ils ylisaient le premier et le plus en évidence, c'étai t: 1ENA.

Mont—au-Ma1ade, 25 fêviier 183,

fête de sainte Vanlourg.

Rouen. - Imprimerie E Cagniard.

il

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