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Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture Première évaluation de la structure et de l’importance du secteur avicole commercial et familial en Afrique de l’Ouest Rapport Togo BADJE Yawo Biova Consultant National [email protected]

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Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

Première évaluation de la structure et de l’importance du secteur avicole commercial et familial en Afrique de

l’Ouest

Rapport Togo

BADJE Yawo Biova Consultant National

[email protected]

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Badjé Yawo – Consultant national

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Remerciements

Le consultant remercie Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ainsi que ses services pour la disponibilité et l’intérêt qu’ils ont pour la réalisation de cette étude.

Il remercie également la Représentation de la FAO au Togo pour toute l’attention et l’appui qu’elle a observée à son égard au cours de la présente mission.

Enfin, le consultant remercie très sincèrement les éleveurs – particulièrement l’ANPAT – et l’ensemble des acteurs de la filière notamment les Docteurs Mabalo, Kliko, Pato, Monsieur Aklobessi, l’ONG française Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières pour leur précieuse contribution.

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Résumé

Depuis février 2006, la menace de la grippe aviaire s’est précisée en Afrique, particulièrement dans la sous-région Afrique de l’Ouest avec les foyers déclarés au Nigeria, au Niger, au Burkina et en Côte d’Ivoire. Avec l’aide des partenaires en développement dont la FAO, diverses initiatives avaient déjà été entreprises bien avant cette menace au Togo et dans la sous-région, elles se sont accélérées depuis le début de l’année en cours. Depuis quelques décennies, plusieurs facteurs ont tour à tour favorisé (croissance démographique, urbanisation, changements des habitudes alimentaires, mise en place en place de programmes d’assistance…) puis rendu difficile (érosion du pouvoir d’achat des populations, concurrence des produits importés, renchérissement du prix des céréales…) le développement de l’aviculture tant villageoise que moderne dans ces pays.

Au Togo, l’aviculture tient une place prépondérante en termes de productions de protéines animales mais également dans la lutte contre la pauvreté et le renforcement de la sécurité alimentaire. Malgré cela, l’importance et la structure de cette filière ne sont pas connues. Cependant, le pays a développé deux types d’aviculture ; l’une traditionnelle plus ou moins améliorée s’appuyant sur l’exploitation des races locales relativement métissées, l’autre sur l’exploitation des races importées avec des degrés d’intensification différents.

L’aviculture villageoise togolaise a connu un remarquable développement depuis une vingtaine d’années grâce aux nombreux programmes d’assistance dont les paysans ont été bénéficiaires. Même si la majorité des paysans togolais pratiquent cet élevage de façon traditionnelle, les résultats de ces programmes permettent de voir aujourd’hui l’émergence réelle d’une catégorie d’éleveurs irréversiblement adeptes de pratiques traditionnelles améliorées (vaccination, logement, alimentation améliorée…).

L’aviculture commerciale est essentiellement tournée vers la production des oeufs de consommation. Les fermes sont principalement situées en région Maritime. Cette aviculture est très dépendante des intrants pour la plupart importés dont les prix sont répercutés sur les coûts de production. Malgré des performances zootechniques convenables, l’aviculture togolaise des années 2000 a perdu sa compétitivité des années 80, notamment en ce qui concerne la production de poulet de chair. La concurrence des viandes d’origine européenne reste forte malgré les restrictions d’importation dont le pays ne peut totalement se passer en raison de l’insuffisance de sa production nationale.

Face à ces difficultés, des acteurs tentent de s’organiser. Le pays ne dispose pas d’unités de production de poussins et les organisations professionnelles dans le domaine avicole se résument à une seule. C’est d’ailleurs le secteur privé qui semble être celui par lequel le développement de la filière serait assuré.

Enfin, la menace de la grippe aviaire a suscité diverses mesures de la part des autorités togolaises. Celles-ci ont été élaborées dans le cadre des recommandations internationales et sont en attente de financement pour leur mise en œuvre.

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Sommaire

Liste des sigles………………………………………………………………………………………………….5

Présentation sommaire du pays et rappel du contexte de l’étude…………………………………….6

Chapitre I - Systèmes de production et analyse économique

1.1 Description des ressources génétiques……………………………………………………...……………6 1.2 Inventaire des espèces aviaires …………………………………………………………...………………7 1.3 Localisation et nombre d’exploitations …………………………………………………...……………….8 1.4 Nombre total de têtes et répartition …………………………………………………...…………………..9 1.5 Description détaillée des systèmes de production ……….……………………...…………………….101.6 Production annuelle ces cinq dernières années …..……………………………..…………………….12 1.7 Coûts estimatifs de production unitaire …………………………………………..…..…………………13 1.8 Description des systèmes de commercialisation …………………………………..…………………..13 1.9 Description de la demande et de son évolution………………………………….……………………..15 1.10 Prix moyen de vente unitaire ……………………………………………………………………………16 1.11 Importance des importations…………………………………………………………………………….16 1.12 Description des plans à moyen/long terme ……………………………………………………………17

Chapitre II – Organisation de la filière

2.1 Nombre d’intervenants dans la filière…………………………………………………………………….18 2.2 Niveau de qualification des personnels techniques ……………………………………………………18 2.3 Inventaire et localisation géographique des organisations professionnelles ……………..…………19 2.4 Revue des dispositions légales/réglementaires………………………………………………………...20 2.5 Présentation des plates formes institutionnelles ……………………………………………………….20 2.6 Inventaire des programmes d’assistance en aviculture ……………………………………………….21

Chapitre III – mesures ad hoc et impacts de la grippe aviaire

3.1 Statut actuel du pays………………………………………………………………………………………23 3.2 Revue des mesures officielles ……………………………………………………………………………23 3.3 Impacts immédiats de la menace de la grippe aviaire ………………………………………………...23

Conclusion

Bibliographie complète

Annexes

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Liste des sigles

ACSA : Agent Communautaire de Santé Animale

ANPAT : Association Nationale des Producteurs Avicoles du Togo

AVSF : Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières

DEP : Direction de l’Elevage et de la Pêche

DSID : Direction des Statistiques et

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

ICAT : Institut de Conseil et d’Appui Technique

INFA : Institut National de Formation Agricole

ITRA : Institut Togolais de la Recherche Agronomique

OIC : Opportunities Industrialization Centers

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PAEF : Projet d’Appui à l’Elevage Familial

PARAT : Projet d’Amélioration du Revenu de l’Agriculteur Togolais

PDPE : Projet de Développement du Petit Elevage

PNPE : Programme National Petit Elevage

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PPMR : Programme Pluriannuel de Micro Réalisations

PRODEPEKA : Projet de Développement du Petit Elevage dans la région de la Kara

PROMAT : Promotion de l’Aviculture Togolaise

PSSA (D) : Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire – volet Diversification

TEC : Tarif Extérieur Commun

UE : Union Européenne

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Présentation sommaire du pays et rappel du contexte de l’étude

Le Togo est un pays de l’Afrique de l’Ouest dont la superficie est de 56 000 Km2. Il est délimité au Nord par le Burkina, au Sud par l’Océan Atlantique, à l’Est par la République du Bénin et à l’Ouest par le Ghana. 70% des 5 millions d’habitants que compte le pays vivent de l’agriculture. Le pays est subdivisé en cinq régions administratives qui sont du Nord au Sud la Région des Savanes, la Région de la Kara, la Région Centrale, la Région des Plateaux et enfin, la Région Maritime. Le Togo est situé dans la zone intertropicale et présente trois zones climatiques :

- une zone subéquatoriale (de la côte au 8ème parallèle Nord) avec deux saisons de pluies d’avril à juillet puis d’octobre à novembre ;

- une zone de transition guinéo-soudanienne située entre le 8ème au 10ème parallèle Nord au sein de laquelle le caractère bimodal du régime pluviométrique de la pluie s’estompe pour laisser place à une saison de pluies étalée entre avril et octobre ;

- une zone soudanienne de type semi-aride avec une seule saison de pluies entre mai et octobre.

La population togolaise est essentiellement rurale et agricole (80%). Les principales productions agricoles de rente sont le coton, le café, l’huile de palme. Les cultures vivrières les plus pratiquées sont les céréales (mais, mil, sorgho…) et les tubercules (igname, manioc et taro…). La pression foncière est très forte dans plusieurs régions. La dégradation et l’infertilité des sols qui en sont les conséquences sont déjà fortement perceptibles dans l’Est de la région Maritime, le Centre-Est de la région de la Kara et l’Ouest de la région des Savanes et menacent gravement les ressources naturelles.

La volaille et les petits ruminants sont les principales productions animales. Le pays importe encore 40% de sa consommation en viande. La production avicole est principalement réalisée en milieu rural par l’exploitation familiale de races de volailles locales à petite échelle et parfois métissées. Il existe cependant une aviculture de type commerciale et moderne, notamment dans les périphéries des grandes villes du pays.

L’agriculture représente 40% du PIB. Les productions animales contribuent pour 14% au PIB agricole. L’évaluation des productions animales est plus difficile, à cause de la faible fiabilité des statistiques. Néanmoins, face aux incertitudes des revenus des cultures de rente et notamment celles liées au coton, le petit élevage, tout en permettant un apport protéinique peu coûteux à la famille représente le « porte-monnaie » du paysan, lui permettant de subvenir aux besoins urgents (santé, éducation, savon, pétrole…).

Le présent document décrit la structure et l’importance de l’aviculture togolaise au moment où la menace de la grippe aviaire se précise dans la sous-région. Les données ont été récoltées à partir de sources d’informations diverses : pouvoirs publics, institutions d’études, organisations professionnels agricoles, ONG…le recul de 5 ans demandé par la FAO n’a pas semblé suffisant, il a fallu parfois remonter à 10 ans afin de pouvoir renseigner certaines rubriques d’informations. Cette exigence montre le caractère urgent et impérieux d’un travail qui s’impose sur l’aviculture du pays.

Chapitre I - Systèmes de production et analyse économique de la filière avicole

1.1 Description des ressources génétiques aviaires locales

Les ressources génétiques aviaires locales sont principalement selon Adomefa K. et Bonfo B. (mars 2003) représentées par la poule (Gallus gallus) et la pintade (Numida meleagris). Les paramètres zootechniques de la poule locale indiquent que celle-ci peut avoir 4 couvées/poule/an avec une moyenne de 10/12 œufs par couvée. Pour la pintade dont la production d’œufs est comprise entre 80 et 100 par an principalement en saisons de pluies (mars/octobre).

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Les poules sont issues de croisements incontrôlés entre les races locales. Néanmoins, on y trouve des gènes de « coqs améliorateurs » grâce aux initiatives des projets avicoles ou des paysans eux-mêmes. Il est donc très difficile de décrire avec précision les races locales. On peut néanmoins remarquer l’existence des races particulières telles que la poule au cou nu et la poule au plumage frisé.

La pintade domestiquée est la pintade commune reconnaissable à ses barbillons rouges.

Le canard le plus rencontré est Anas platyrhyncos (Aklobessi 2003). Néanmoins, il existe quelques élevages de canards de barbarie (Cairina moschata).

Enfin, les espèces dinde (Meleagris gallopovo), pigeon (plusieurs races) dont le pigeon à plumage blanc sont également présentes au Togo. Il existe de nombreuses espèces aviaires importées pour le compte des exploitations avicoles commerciales. Il s’agit :

- Poulets : Isabrown, Lohman, Derko, Leghorn pour les races ponte et Hubbard, Lohman, Starbro, Redbro, Vedette pour les races chair ;

- des autruches ; - des canards ; - des dindons - des cailles.

1.2 Inventaire des espèces aviaires exploitées dans le pays selon les unités administratives

Les espèces aviaires exploitée au Togo sont essentiellement, dans des proportions très différentes, les poules, les pintades, les canards, les dindes, les cailles, les pigeons et les autruches (Aklobessi, 2003). Toutes ces espèces sont globalement exploitées dans des systèmes différents et ce, dans toutes les régions du Togo, à l’exception des autruches dont quelques élevages sont signalés dans la région Centrale (Aklobessi, 2003) et dans la région Kara.

Tableau 1 : importance relative des espèces aviaires élevées selon les régions administratives

Savanes Kara Centrale Plateau Maritime Poules xxxx xxx xx xx xxxx Pintades xxx xx x x x Canards x x x xx xx Dindes x x x x x Cailles x Autruches x x Pigeons x x x x x

Source : estimation Badjé, avril 2006

xxxx : effectif très important xxx effectif important xx effectif moyen x effectif très faible

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1.3 Localisation et nombre d’exploitations selon la typologie FAO

Le tableau suivant donne une indication de la localisation et du nombre d’exploitations avicoles au Togo selon une enquête que nous avons menée en avril/mai 2006. Pour cela, nous nous sommes adressé à l’ANPAT, à la DEP, à l’ICAT, aux ONG et à quelques vétérinaires privés. On peut être surpris du faible nombre d’exploitants. En réalité, le Togo devrait compter bien plus (1,5 à 2 fois) d’exploitants mais leur recensement (jamais réalisé) n’a pas été possible dans les délais impartis et ceci pour deux raisons :

- le caractère très dispersé de leur localisation géographique ;

- pour ceux qui n’ont pas été « recensés » ici, il s’agit principalement de petits exploitants installés avec l’appui de certaines ONG locales ou grâce à leurs fonds propres. Il s’agit souvent d’effectifs de faible taille (moins de 500) dont l’activité est très irrégulière, parfois limitée à une bande.

Tableau 2 : Nombre d’éleveurs réguliers de volailles (système 2 et 3)

2001 2002 2003 2004 2005Savanes 2Kara 5 5 5 5 7Centrale 12 12 12 12 20Plateaux 8 8 8 8 17Maritime 42 47 57 62 109Total 67 72 82 87 155

Source : enquête Badjé, 2006

La classification des élevages avicoles selon la typologie FAO montre qu’il n’existe pas à notre sens, d’élevage de type système 1 au Togo en dehors de la ferme avicole de Pya (région Kara). En effet, ce système intégré correspond généralement aux élevages de parentaux et/ou aux producteurs de poussins. Dans le cas de la ferme de Pya, il s’agit d’un élevage de parentaux dont le niveau et la régularité de la production peuvent laisser penser que celle-ci est marginale.

Le système 2 regroupe les grands producteurs1 (toutes proportions gardées et ramenées à la dimension de la production avicole togolaise). Il s’agit d’élevages intensifs modernes essentiellement concentrés en région Maritime. On peut considérer que tous les éleveurs de volailles de chair. D’une manière générale, il est très difficile de connaître avec précision le nombre exact de producteurs appartenant aux différents systèmes.

Le système 3 regroupe des éleveurs occasionnels qui ciblent des périodes de fêtes et/ou alors des promoteurs dont l’activité principale n’est pas l’élevage. Généralement, les effectifs élevés sont inférieurs à 5 000 et dans la plupart des cas, il s’agit d’élevages de pondeuses.

Globalement, on peut retenir que la structure de l’aviculture par rapport à l’appartenance des élevages aux différents systèmes n’a pas réellement changé. Il existe toujours une très grande prédominance des éleveurs traditionnels suivi des élevages appartenant aux systèmes 2 et 3. Ainsi, les effectifs des élevages modernes peuvent-ils être considérés comme appartenant essentiellement aux systèmes 2 et 3.

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1.4 Nombre total de têtes et répartition

Tableau 3 : Effectif de volailles de race améliorée « pondeuses » exploitées au Togo

Région 2001 2002 2003 2004 2005

Capacité2 ----- ------ ------- ------- 400 Savanes Effectif ------- ------- ------ -------- 400 Capacité 2 900 2 900 2 900 2 900 2 900 Kara Effectif 1 660 1 400 1 000 750 1 450 Capacité 18 700 14 800 18 200 18 200 18 200 Centrale Effectif 12 400 12 100 11 500 13 000 13 900 Capacité 19 300 20 300 20 800 22 800 24 830 PlateauxEffectif 10 634 13 758 18 875 13 917 19 218 Capacité 88 050 90 100 127 100 132 450 136 750 Maritime Effectif 64 598 62 227 79 065 93 555 115 557

Total Capacité 129 050 128 100 169 000 176 350 223 280

Poules pondeuses

Effectif 89 292 89 485 110 440 121 222 150 525 Source : enquête Badjé, 2006

Le tableau ci-dessus montre que les capacités d’occupation des poulaillers sont régulièrement stables et situent autour de 72%. La région Maritime reste la principale zone de production de volailles commerciales avec environ 70% des effectifs recensés. Globalement, on note une augmentation importante des effectifs de pondeuses (+ 66%) durant les cinq dernières années.

Tableau 4 : Effectif de volailles de race améliorée « chair » exploitées au Togo

Région 2001 2002 2003 2004 2005 Capacité ---------- ---------- ---------- ---------- ---------- Savanes Effectif ---------- ---------- ---------- ---------- ---------- Capacité 1 400 1 400 1 400 1 400 1 400 Kara Effectif 250 200 200 200 300 Capacité ---------- -------- ---------- --------- -------- Centrale Effectif ---------- -------- ---------- --------- --------- Capacité 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 PlateauxEffectif 6 475 5 275 5 255 3 150 1 951 Capacité 33 950 35 950 44 050 45 450 49 350 Maritime Effectif 27 450 28 950 37 350 23 550 23 496

Total Capacité 40 350 42 350 50 450 51 850 55 750

Poulets de chair

Effectif 34 175 34 425 42 805 26 900 25 747 Source : Badjé, 2006

D’une manière générale, le taux d’occupation des infrastructures « chair » baisse régulièrement depuis 2003. On peut considérer que la flambée des prix de maïs y largement contribué. Ce tableau confirme que la production de poulets de chair se fait essentiellement en région Maritime, l’intérieur du pays assurant son approvisionnement en volailles villageoises.

2 D’accueils des poulaillers en effectifs de volailles

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Tableau 5 : effectifs de volailles autres que les poulets

2001 2002 2003 2004 2005

Canards 186 110 0 0 0

Dindons 273 330 280 380 380

Oies 85 100 88 100 0

Kara

Cailles 1 000 210 450 200 0

Centrale Dindons 400 400 400 400 400

Canards 13 200 13 200 13 200 13 200 13 200Maritime

Dindons 15 30 50 70 125

Source : enquête Badjé, 2006

Par ailleurs, les effectifs de toutes les volailles au Togo (tout système confondu) fournis par la DSID (après sondage) sont les suivants.

Tableau 6 : Effectifs de volailles élevées au Togo (toutes espèces confondues)

2001 2002 2003 2004 2005 Savanes 1 787 763 1 483 160 1 618 357 1 634 819Kara 77 414 815 922 870 215 874 870Centrale 1 328 433 1 080 891 1 126 143 854 240Plateaux 1 543 406 1 833 259 1 887 142 1 829 897Maritime 914 010 890 101 854 111 550 932Total 6 347 027 6 103 333 6 355 968 5 744 754 10 000 000*Source : DSID et DEP*

L’importante différence observée entre le total 2004 de la DSID et le total 2005 de la DEP illustre toute les difficultés qui accompagnent la détermination des effectifs de volailles au Togo.

1.5 Description détaillée des systèmes de production

1.5.1 Alimentation

Elevages modernes

L’usage d’un aliment élaboré est courant chez les éleveurs modernes. Certains fabriquent eux-mêmes leur aliment tandis que d’autres l’achète auprès des fabricants locaux. Les composants de ces aliments sont essentiellement le maïs et le soja acquis pour l’essentiel localement, la drêche de bière, le tourteau de coton, le son cubé, le leuceana, la farine de poisson et les premix. Néanmoins, la production nationale de maïs ne suffit et les éleveurs ont régulièrement recours aux importations. L’année 2005 restera une référence sur cette question.

D’une manière générale, l’observation des normes préconisées par les professionnels n’est pas toujours respectée soit par ignorance soit par souci de minimiser les coûts d’analyses. On peut noter que d’un éleveur à un autre (ou d’un fabricant à un autre), la qualité de l’aliment est très variable, ce qui a des conséquences graves sur les performances des animaux.

Elevages traditionnels

Traditionnellement, la poule en élevage traditionnel recherche elle-même, l’élevage étant essentiellement de type extensif et la divagation de rigueur. Les compléments de ration apportés par

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l’éleveur sont dérisoires et souvent limités aux poussins. L’amélioration des systèmes d’élevage avec l’aide des programmes d’assistance sur l’aviculture villageoise ont fait évoluer ces pratiques chez la majorité des paysans aujourd’hui. Ainsi, les rations alimentaires sont-elles constituées de céréales (maïs, sorgho, mil, brisures de riz….), de termites et petits poissons, coquilles d’huîtres…les programmes de développement en aviculture villageoise ont élaboré des formules alimentaires simples et accessibles aux paysans. Cependant, leur usage n’est pas encore systématique.

1.5.2 Reproduction

Dans les élevages exploitant exclusivement les races améliorées, la reproduction ne fait pas l’objet d’une préoccupation particulière en raison même du système d’élevage qui importe les poussins. Il n’existe pas de fermes de parentaux au Togo en dehors de la production sporadique rapportée par la ferme avicoles de Pya (Région Kara).

En élevage traditionnel, la reproduction est très souvent incontrôlée. Des expériences d’amélioration des performances ponte et chair ont été conduites dans toutes les régions. Il faut cependant signaler que dans le cadre de leur programme de coopération sur l’aviculture villageoise, les ONG encouragent les paysans à introduire de plus en plus souvent un nouveau coq (souvent métis) dans la basse-cour ; plus de 90% des paysans formés par ces programmes respectent ce choix (AVSF, ICAT avril 2006). Leurs produits ont proliféré et sont aujourd’hui présents dans quasiment tous les villages togolais, la recherche de nouveau géniteurs ayant été perpétuée par les paysans eux-mêmes.

1.5.3 Gestion d’exploitation

Dans les exploitations commerciales, la conduite en bandes est régulièrement la règle mais les éleveurs élèvent plusieurs bandes à la fois sur le même site. Ce choix permet de fidéliser la clientèle car la production est alors étalée dans le temps. Par contre, la proximité des poulaillers (et des différents stades physiologiques du poussin à l’adulte) contribue à la fragilisation des bandes de jeunes animaux à cause de la dissémination des germes pathogènes. Enfin, les éleveurs ont tendance à se limiter à un type de production (souvent pondeuses). Il est rare de rencontrer un éleveur ne faisant que le poulet de chair. Très souvent ce type d’élevage s’ajoute à l’élevage de pondeuses pour satisfaire une clientèle ciblée à des périodes précises.

Malgré les programmes d’amélioration de l’aviculture villageoise mis en œuvre dans le pays depuis une vingtaine d’années, la majorité des élevages avicoles traditionnels (système 4) ne disposent pas de poulaillers et les volailles de plusieurs espèces se côtoient. Les soins vétérinaires (vaccination contre la maladie de Newcastle et déparasitage interne et externe) sont néanmoins pratiqués chez les éleveurs bénéficiant de l’appui de ces programmes d’assistance. Ces élevages ne sont pas dans une logique de spéculation absolue ; ainsi, le ratio nombre d’animaux vendus/nombre d’animaux en âge de l’être est-il très bas (moins de 20%3, VSF-2004). Les animaux sont variablement exploités pour la vente, les dons, la consommation familiale et les rites culturels locaux. Les œufs (à l’exception des œufs de pintades) sont rarement vendus, ils sont plutôt conservés pour la reproduction. Les ventes sont très saisonnalisées.

1.5.4 Santé animale

Les maladies en élevage avicole commercial au Togo sont dans l’ordre d’importance (à la fois fréquence et impact négatif sur les résultats) : la maladie de Newcastle, la gumboro, la bronchite infectieuse, les coccidioses dont l’apparition est constatée dès les premiers mois. Cette apparition est liée au fait que les aliments pour la plupart localement fabriqués ne contiennent pas ou peu de coccidiostatiques.

D’une manière générale, les programmes de vaccination proposés tiennent compte de ces pathologies. Cependant, les valences de ces vaccins sont beaucoup chargées voire exagérément répétées (en particulier en élevage de pondeuses), ceci témoigne du fait que les éleveurs privilégient

3 Sauf chez les paysans pratiquant l’aviculture traditionnelle améliorée chez lesquels ce taux peut atteindre 70% (Charles-E. BEBAY, 2003)

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la voie médicamenteuse au détriment de la qualité de l’environnement4 pour se préserver des maladies aviaires. Cette observation est valable pour tous les systèmes de production avicoles présents au Togo.

En élevage familial traditionnel (système 4), les pathologies aviaires les plus courantes sont dans l’ordre d’importance la maladie de Newcastle, la variole aviaire et les parasitoses internes. Les programmes de développement de l’aviculture villageoise menés par l’ONG française Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières et le programme PSSA (D) de la FAO ont apporté des débuts de solution à la maîtrise de la Newcastle à travers le réseau des ACSA avec l’usage d’un vaccin thermostable. Environ 15% du cheptel national serait vacciné chaque année contre cette maladie (AVSF, 2004). La vaccination contre la variole pose plus de difficultés car le vaccin utilisé, outre un conditionnement inadapté (flacon de 1 000 doses), exige une chaîne de froid stricte difficilement observable en milieu rural. Les pathologies aviaires sont relativement combattues par l’usage de comprimés antiparasitaires (AVSF /ICAT, 2006).

1.6 Production annuelle pendant les cinq dernières années (systèmes 2 et 3)

Les résultats présentés ici ont été obtenus à partir d’une enquête auprès des personnes et institutions proches des producteurs. Il s’agit d’une indication car la production réelle est probablement supérieure car de nombreux éleveurs reconnaissent qu’ils n’enregistrent pas régulièrement ces informations.

Tableau 7 : Productions d’œufs de consommation au Togo depuis 2001

Région 2001 2002 2003 2004 2005

Savanes ------ -------- -------- -------- ---------

Kara 529 500(240 000)5

259 300 394 800(225 000)

134 700 171 130(69 750)

Centrale 1 135 350 1 561 120 1 567 400 1 458 450 1 771 800

Plateaux 1 935 477 3 361 916 3 068 280 3 423 419 3 589 326

Maritime 14 576 615 13 991 315 18 502 935 18 883 744 25 206 366

Œufs

Total 17 936 942 19 173 651 23 308 415 23 900 313 30 668 872

On peut noter une forte augmentation de la production d’œufs de consommation (+ 54%) en cinq ans. Cependant, cette évolution est moins importante que celles des pondeuses (+ 66%) ce qui traduit une baisse des performances pendant la même période.

4 Conséquence de la conduite de plusieurs bandes à la fois et de l’observation limitée du vide sanitaire entre deux bandes. 5 Dont œufs à couver

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Tableau 8 : Production d’aliments pour volailles (en tonnes, toutes catégories confondues)

Région 2001 2002 2003 2004 2005 Capacité ------ ------ ------- ------ ------Savanes production ------ ------- ------- ------ -------Capacité 180 180 180 180 180Kara Production 180 64 148 50 84Capacité 400 400 400 400 400Centrale Production 247 250 276 296 305Capacité 900 900 1 000 1 000 1 000PlateauxProduction 395 592 615 744 711Capacité 4 117 4 442 5 017 5 111 5 037Maritime Production 1 208 1 615 2 095 2 150 2 305

Total Capacité 5 597 5 922 6 597 6 691 6 617Production 2 030 2 521 3 134 3 240 3 405

La prépondérance de la production en aliments de volailles dans la région Maritime confirme la place qu’occupe cette région dans le secteur avicole togolais (68% de la production nationale en 2005). Néanmoins, il faut noter que le potentiel de fabrication d’aliments n’est pas utilisé à son maximum (51% en 2005). Cette sous-utilisation n’est pas uniquement imputable au déficit en maïs. Les besoins en aliments sont complétés par des importations (souvent en provenance du Ghana) ou par une production d’aliments artisanale non comptabilisée ici. Cette situation montre que les acteurs de la filière ne sont pas suffisamment spécialisés.

1.7 Coûts estimatifs de production unitaire et évolution depuis cinq ans

Tableau 9: coût moyen de production unitaire et variation (FCFA)

Moyenne 2001 -2004 2005 Variation Aliment (kg) 150 200 33% Œufs de consommation (unité) 40 50 25% Poulet de chair (kg) 1 000 1 700 70%

Source : enquête Badjé, 2006

L’année 2005 est incontestablement une année importante pour l’aviculture togolaise car durant celle-ci, les coûts de production de l’aliment, de l’œuf et du poulet de chair ont considérablement augmenté.

1.8 Description des systèmes de commercialisation de la volaille et impact potentiel de chaque système dans la propagation des maladies aviaires

1.8.1 Système de commercialisation des volailles villageoises (système 4)

Ce marché est très actif entre la campagne (essentiellement productrice) et la ville (essentiellement consommatrice). Les animaux sont mis dans des cages tressées et transportées sur les places de marché où les vendeurs de volailles occupent une aire rarement aménagée à cet effet. L’occupation de cette place fait néanmoins l’objet d’un accord avec les services de la mairie. Il existe au Togo des marchés reconnus comme étant spécialisés dans le commerce de la volaille.

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Tableau 10 : les principaux marchés de volailles villageoises au Togo

Savanes Kara Centrale Plateaux Maritime Dapaong, Cinkassé, Gando, Korbonghou, Kondjouaré, Barkoissi

Niamtougou, Guerin Kouka, Bassar, Kétao, Kanté, Kara

Tchamba, Sotouboua, Sokodé, Blitta,

Anié, Atakpamé, Tohoun, Notsé, Agou, Elavagnon, Badou

Lomé/Gbossimé, Vogan, Tsévié, Aklakou, Agoenyivé, Tabligbo

Source : DEP/AVSF – 2002

En fonction de leur taille, du nombre d’opérations marchandes subies, du caractère élevé ou non de la spéculation, du type de vendeurs ou d’acheteurs et de la fréquence d’animation hebdomadaire, Braillon A. (1999) a classé les marchés de volailles villageoises au Togo en :

- marché de collecte, de taille modeste dans lesquels les collecteurs locaux et les paysans viennent vendre leurs animaux. A ce stade, l’animal n’a généralement « subi » aucune opération marchande depuis le lieu de production. Les acheteurs sont essentiellement ici des collecteurs régionaux et il est rare que ce marché s’anime plus d’une fois par semaine. La spéculation y est très souvent faible ;

- marchés de regroupement qui sont des marchés de taille plus importante avec une fréquence d’animation au minimum hebdomadaire. Les volailles qui y sont vendues proviennent essentiellement des collecteurs régionaux ; elles ont « subi » à ce stade au moins une opération marchande. Dans cette catégorie se rencontrent les marchés frontaliers et les marchés des villes importantes (capitales de région et de préfectures). La spéculation y est moyennement élevée ;

- marchés de débouché final dans lesquels se réalise généralement la dernière opération marchande. Ils sont animés tous les jours et il y règne une très forte spéculation.

Tableau 11 : Typologie des marchés de volailles villageoises au Togo

Typologie des marchés

Savanes Kara Centrale Plateaux Maritime

Capitales régionales

Dapaong Kara Sokodé, Atakpamé, Lomé/Gbossimé

Marchés frontaliers

Gando, Cinkassé,

Guerin Kouka, Kétao, Kanté

Tchamba Badou, Tohoun, Elavagnon

Vogan, Tabligbo

Marchés de collecte

Gando, Korbonghou, Kondjouaré, Barkoissi

Niamtougou, Kétao

Tchamba, Sotouboua, Blitta,

Anié, Tohoun, Notsé, Agou, Elavagnon, Badou

Vogan, Tsévié, Aklakou, Tabligbo

Marchés de regroupement

Dapaong, Cinkassé, Gando, Barkoissi

Niamtougou, Guerin Kouka, Bassar, Kétao, Kanté

Tchamba, Sotouboua, Blitta,

Anié, Tohoun, Notsé, Agou, Elavagnon, Badou

Lomé/Gbossimé, Vogan, Tsévié, Aklakou, Agoenyivé, Tabligbo

Marché de débouché final

Dapaong Kara Sokodé Atakpamé Lomé, Tsévié

Source : Braillon A. (1999) modifié par Badjé Y (2006)

Dans la ville de Lomé, il est courant de voir des femmes ou des jeunes transportant sur la tête une bassine remplie de poulets. Il s’agit souvent de volailles villageoises arrivées de l’intérieur du pays ou alors de pondeuses reformées.

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1.8.2 Commercialisation des volailles de type moderne

La commercialisation des volailles de type moderne concerne essentiellement trois types de produits : les poules de réforme, le poulet de chair et les coqs de sexage « engraissés ». Les premiers sont vendus sur les places des marchés des villes importantes6 dans les mêmes conditions que la volaille villageoise. Les deux autres sont souvent vendus à travers des circuits plus formels, au profit d’une clientèle souvent identifiée à l’avance (particuliers, hôtels/restaurants, rôtisseurs…). Les animaux revendus par les collecteurs sont regroupés et revendus pendant plusieurs jours, ce qui amène souvent le commerçant à les déplacer sur plusieurs marchés. Dans ce système de commercialisation se côtoient plusieurs espèces de volailles. Ainsi, le mode de commercialisation de la volaille produite localement est en lui-même potentiellement propagateur de maladies aviaires.

D’une manière générale, il faut retenir que c’est le circuit vif qui domine pour la production nationale (moderne et villageoise) tandis que les animaux importés sont vendus abattus et congelés7.

1.9 Description de la demande et de son évolution ; place de la production avicole commerciale dans la sécurité alimentaire en zone urbaine et périurbaine

La demande en poules et pintades (les plus consommées) obéit à des motivations à la fois alimentaires (recherche de protéines), financières (choix du produit en fonction des moyens disponibles) et culturelles (refus ou choix d’une espèce ou d’une couleur en fonction des croyances ou du type de cérémonie culture traditionnelle envisagée). Tableau 12 : destination de la production avicole villageoise dans quelques régions du Togo

Taux d’exploitation8 Dont consommation Dont ventes Dont dons Savanes 60% 22% 32% 6%Kara 70% 22,4% 34,3% 13%Centrale 43% 16% 24% 3%

Source : (Charles-E. BEBAY, 2003)

La demande est très forte en saison sèche (octobre/novembre à mars/avril selon les saisons) avec un pic en fin d’année pendant les fêtes. Par contre, elle baisse avec la survenue des pluies à partir de mai jusqu’en septembre (Braillon A.1999). Pour satisfaire cette demande, le pays a recours aux importations.

La contribution de la volaille commerciale à la sécurité alimentaire en zone urbaine et périurbaine n’a pas fait l’objet d’une recherche particulière. On constate qu’avec l’urbanisation (également étendue aux villes moyennes situées à l’intérieur du pays) s’est développée une restauration rapide qui propose aisément de la viande de poulet ou de pintade vendue en sauce ou grillée. Il faut à cela ajouter la forte consommation d’œufs durs et d’omelettes dans les débits de boisson pour les premiers et pour les seconds, dans les « cafétérias » qui proposent des petits déjeuners le long des bords de route. Tableau 13 : consommation relative de viande et de poissons en milieux urbain et

rural

Milieu rural Milieu urbain Volailles 42% 21%Autres viandes 30% 33%Poissons 28% 46%

Source : Braillon 1999 modifié par Badjé (2006)

6 En raison de la localisation périurbaine des élevages de pondeuses 7 A l’exception des volailles villageoises entrant par les marchés frontaliers 8 Selon Bebay, il s’agit empiriquement du rapport entre le nombre d’animaux exploités (vendus, consommés, donnés) sur le nombre d’animaux en âge de l’être sur une année

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La consommation élevée de la viande de volaille en milieu rural est importante grâce à la production locale. Par contre, même en ville, la volaille (importée et locale) contribue pour 21% à la fourniture des protéines animales.

1.10 Prix moyen de vente unitaire et évolution depuis cinq ans

Tableau 14 : Prix moyen de vente unitaire et variation (FCFA)

Moyenne 2001 -2004 2005 Variation Aliment (kg) 170 200/250 18 à 47% Œufs de consommation (unité) 65 75 15%Poulet de chair (kg) 1 600 1 800/2 000 13 à 25%

Source : enquête Badjé, 2006

L’aliment a également connu une forte augmentation à la vente n’a pas entièrement pris en compte l’augmentation des coûts de production. Cela traduit la morosité du marché de l’aliment en 2005 et par conséquent celle de la filière.

1.11 Importance des importations

1.11.1 Importation de viande

Il existe au Togo une dizaine d’acheteurs importateurs de viandes de volailles. L’ouverture du marché togolais aux importations compense la production nationale insuffisante pour couvrir les besoins nationaux (taux de couverture de 73% en 1996 selon la Banque Mondiale en 1999) tandis qu’elle contribue aux recettes de l’Etat. Les pays exportateurs vers le Togo en 2003 étaient en volume, principalement la France (69%), l’Espagne, (13%), l’Allemagne (7%), l’Italie, le Royaume-Uni et le Danemark avec 3% chacun et enfin les Pays-Bas et l’Islande avec 1% (SOS faim Belgique, 2004).

Tableau 15 : Importations de viandes et d’animaux vivants au Togo

2001 2002 2003 2004 2005 Quantité (kg)

8 158 753 8 377 497 8 088 758 5 248 878 3 764 610 Viande de volailles

Valeur (FCFA)

2 655 749 979

2 798 974 496

2 427 860 433

1 450 476 587

993 618 991

Quantité (kg)

33 934 21 837 13 498 5 917 1 454 Poussins

Valeur (FCFA)

19 403 252

10 574 120 13 868 236 9 933 044 2 539 864

Quantité (kg)

--------- ------------ ---------------- ---------------- 834 Dont Poussins reproducteurs

Valeur (FCFA)

------------ -------------- --------------- ----------------- 1 912 864

Source : Direction générale de la statistique et de la comptabilité nationale

1.11.2 Importation d’animaux vivants

Si l’importation des viandes est exclusivement destinée à la consommation, celles des animaux vivants est à la fois destinée à la production (poussins, coquelets pour engraissement…) et à la consommation. Dans ce dernier cas, il s’agit essentiellement d’importations de volailles sur pied en provenance des pays voisins à partir des marchés frontaliers.

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1.12 Description des plans à moyen/long terme pour la restructuration du secteur

Depuis la fin de l’expérience SATAL, le développement de la filière avicole commerciale est entièrement réalisée sous l’impulsion du secteur privé. Les conclusions d’une mission réalisée par la DEP (MAEP/DEP, 2004) en avril 2004 recommandent l’installation au Togo d’unités de :

- d’unité(s) de production de poussins d’un jour ; - d’unité(s) de fabrication d’aliments ; - d’abattoir(s) frigorifique(s) ; - de laboratoire de diagnostic de maladies aviaires.

Ces recommandations rejoignent les préoccupations de l’ANPAT, la principale association de professionnels de l’aviculture moderne au Togo.

Entre 2006 et 2007, l’ANPAT envisage, grâce à l’appui financier de l’Union Européenne et technique de l’ONG française VSF-CICDA, de quintupler le nombre d’adhérents, de former des jeunes professionnels, de se doter d’un bureau exécutif et de participer activement (à l’intérieur comme à l’extérieur du pays) à divers forums traitant du développement de la filière.

L’aviculture villageoise fait l’objet d’une plus grande implication des pouvoirs publics et des ONG. Les résultats obtenus à l’occasion des programmes d’assistance antérieurs ont alimenté une réflexion sur les modalités de renforcement des acquis de ces programmes. Ainsi, le MAEP a-t-il élaboré un projet de développement du petit élevage (PDPE) dans le cadre du PDDAA-NEPAD pour un montant d’environ 7 milliards FCFA pour 5 ans. Le projet prévoit (i) l’amélioration de la productivité des unités d’élevage ainsi que (ii) la mise en place d’un système de commercialisation du bétail9 contrôlé par les éleveurs et leur faîtière. A ce jour, le PDPE n’a reçu aucun écho favorable de la part des donateurs.

VSF-CICDA envisage de consolider et d’étendre les résultats de ses programmes d’assistance en (i) organisant mieux les paysans autour des questions d’accès aux moyens permettant d’améliorer significativement la productivité du cheptel et du système céréalier (ii), faciliter l’accès au marché et au crédit.

9 Les espèces ciblées sont la volaille villageoise, les ovins, les caprins et les porcins

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Chapitre II – Organisation de la filière

2.1 Nombre d’intervenants dans la filière

Tableau 16 : Répartition régionale des intervenants de la filière avicole au Togo

Savanes Kara Centrale Plateaux Maritime Total Eleveurs (total) ------------ ------- --------- ------- ------------ -------

Dont système 1 0 1 0 0 0 1Dont Type 2 et 3 2 6 20 17 99 144

Producteurs poussins (prod. + reprod) 1 1Importateurs mat. 1ères --------- ------- ---------- --------- 7 ------- Importateurs intrants vétérinaires 1 3 4Importateurs de viandes et d’œufs -------- ------- ------- ---------- 10 10Abattoirs 0 0 0 0 0 0Associations professionnelles 1 1Source : enquête Badjé, 2006

2.2 Niveau de qualification des personnels techniques directement employés par les intervenants du secteur

La plupart des ouvriers travaillant dans les fermes avicoles ont été formées sur le terrain. Par exemple dans le cas du PPMR ou des projets téléfood, des groupements bénéficiaires de subventions mettant en place de petites unités de pondeuses ont été formés à cette occasion. Il est très courant que les petits promoteurs soient ainsi formés. Cette « improvisation » se traduit par des résultats moyens, expliquant ainsi l’abandon de nombre d’éleveurs après une première expérience.

Des « centres de formations » tels que OIC et INFA de Tové forment à des niveaux divers, des jeunes aux métiers de l’aviculture moderne. Sortis de ces « écoles », ces jeunes se voient confier des fermes appartenant à un membre de la famille promoteur d’un élevage avicole ou très rarement, ils se mettent à leur compte. On remarque la présence accrue de techniciens compétents dans le cadre de l’appui conseil au profit d’élevage de taille importante (zootechnicien, agronomes, vétérinaires).

En aviculture villageoise, il faut noter le remarquable travail réalisé par les projets PRODEPEKA, PNPE, PAEF et PSSA (D) dans la formation des ACSA, des techniciens et conseillers agricoles et enfin des paysans sur la conduite d’élevage (vaccination, logement, reproduction et alimentation). Ces formations ont été réussies grâce au concours de cadres compétents mais parfois insuffisamment mobilisés.

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2.3 Inventaire et localisation géographique des organisations professionnelles intervenant dans le secteur avicole

Tableau 17 : Liste des organisations professionnelles

Date de création

Nature Localisation Nombre d’adhérents

Objectifs Résultats obtenus réseaux

ANPAT Octobre 1999

Interprofession Nationale avec une forte concentration en région Maritime

80 Etre l’interlocuteur des professionnels auprès des pouvoirs publics et des partenaires en développement Fournir à ses membres une information technique et économique actualisée Mettre en place un mécanisme d’achat de matières premières Rechercher des financements au profit des petits producteurs Négocier et obtenir des réductions fiscales et autres facilités lors de l’acquisition des matières premières utilisées par la filière

Création d’un journal de l’association ‘ANAPT- INFOS ‘

Obtention de subventions au profit de quelques membres

Bénéficiaire d’une subvention de l’UE pour le renforcement des capacités de l’association (projet PROMAT)

CTOP/ROPPA

Source : ANPAT

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2.4 Revue des dispositions légales/réglementaires nationales, régionales ou internationales en relation avec la filière avicole

Il n’existe pas de mesures spécifiques fiscales ou douanières propres aux produits avicoles. Ils sont considérés comme les autres produits agricoles et font l’objet d’une politique de taxation telle que celle prévue par le TEC (outil qui détermine le degré d’ouverture/fermeture des filières). Ce dernier prévoit une taxe conjoncturelle d’importation permettant de compenser les baisses importantes de protection tarifaire liées à la variation erratique des cours mondiaux. Depuis le 12 janvier 2006, le TEC a été élargi à la CEDEAO.

2.5 Présentation des plates formes institutionnelles et relevé des conclusions majeures des plates formes ces cinq dernières années

La seule rencontre importante tenue au Togo ces dernières années sur l’aviculture a eu lieu en septembre 2004 à Nosté (région des Plateaux). Organisé par le réseau danois pour l’aviculture à petite échelle et AVSF sur le thème « quelle stratégie pour assurer la durabilité des projets de développement de l’aviculture villageoise ? », cet atelier a permis de réunir des participants venus de plusieurs pays de la sous-région (Togo, Bénin, Burkina, Ghana, Sénégal, Gambie) et du Danemark. L’atelier a permis aux participants de confronter leur expérience en gestion de projet avicole traditionnel et de définir les éléments clé utiles à pérennité des actions de développement de l’aviculture villageoise.

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2.6 Inventaire des programmes d’assistance en aviculture en cours ou clôturés durant les cinq dernières années

Tableau 18 : Programmes d’assistance en aviculture au Togo

Objectifs principaux Durée Localisation Bénéficiaires Principaux acquis (volet aviculture pour des projets nos spécifiquement avicoles)

Donateurs et montants

PRODEPEKA (volet aviculture)

Sensibiliser les paysans éleveurs aux nouvelles technologies de l’élevage avicole Augmenter leurs revenus Réduire les importations de viande Augmenter la consommation de viande de volaille villageoise en milieu rural

36 mois, (87/88) Région Kara Familles rurales pauvres

Premiers essais de vaccination contre la maladie de Newcastle en milieu rural (46 857 animaux vaccinés), formation d’une centaine d’ACSA

PNUD : 353 millions FCFA Etat Togolais : 264 millions soit un total de 617 millions FCFA

PNPE (Volet aviculture)

Accroître la production nationale en viande ainsi que les revenus des producteurs, Accroître l’accès des populations rurales aux protéines animales Atténuer les disparités régionales

72 mois Tout le pays Familles rurales, groupements

10% du cheptel aviaire vacciné contre la maladie de Newcastle Formation de plus de 300 ACSA

FIDA : 5,34 millions dollars PNUD/FAO : 1,33 million dollar FAC (VSF) : 0,45 million dollars Bénéficiaires : 0,15 million de dollars

SATAL (Société parapublique)

Production de poulets de chair et d’œufs de consommation

Créée en 1980 et non fonctionnelle depuis la fin des années 90

Promoteurs du projet (Etat togolais et investisseurs Libyens)

Mise en place d’une unité de production moderne de volailles de chair et d’œufs de consommation

Capital social départ : 1,4 milliard FCFA

PPMR (volet AGR)

Tout le pays UE

PAEF • Augmenter le revenu des producteurs

• Améliorer l’approvisionnement des villes en viande de volaille

42 mois Tout le pays Familles rurales • Formation de 2 000 paysans • Formation et réglementation

de l’activité de 750 ACSA • Mise en place de 2 000 PTA • Formation d’un personnel

technique de soutien à l’amélioration de l’aviculture

AFD : VSF 76 000 € € 1,306 million

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villageoise PARAT

Améliorer le revenu de l’agriculteur togolais Assurer la sécurité alimentaire.

84 mois (1999 à 2006)

Région des plateaux et Région Maritime

Fonçage des puits, formation de paysans, mise en place de 80 groupements

USDA ; 1,7 milliard FCFA

PSSA (D) Contribuer à contribuer à l’amélioration durable de la sécurité alimentaire

24 mois Tout le pays Familles rurales pauvres

Mise en place de 71 unités de volailles, formation de 87 ACSA

FAO : 344 000 dollars

PROMAT • Restituer la compétitivité de la filière avicole togolaise

• Renforcer les capacités de l’ANPAT

24 mois

(en cours depuis mars 06)

Tout le pays ANPAT Résultats attendus• Réorganisation interne de

l’ANPAT • Réalisation d’une étude sur

la compétitivité de la filière togolaise

• Formation de 35 jeunes professionnel(le)s

• Mise en place d’un mécanisme de collecte et de diffusion de l’information technico-commercial

• Organisation à Lomé d’un atelier sous-régional sur la compétitivité de la filière

UE et ANPAT pour un montant de 110 000 €

TELEFOOD Mise en place d’élevages avicoles à but commercial

Plusieurs projets en 2000, 2001, 2003, 2004.

Régions Kara, Plateaux, Maritime

Groupements de producteurs, associations

Production d’œufs de consommation, de pintades

FAO Montant cumulé : 39 127 US dollars

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Chapitre III – mesures ad hoc et impacts de la grippe aviaire sur la filière

3.1 Statut actuel du pays

Le Togo est indemne de grippe aviaire à ce jour.

3.2 Revue des mesures officielles prévues dans le cadre de la lutte contre la grippe

3.2.1 Contrôles, biosécurité et outils administratifs déployés

Plusieurs mesures ont été prises au Togo afin de protéger le pays contre la grippe aviaire. Ainsi, dès octobre 2005, un arrêté interministériel interdisait l’importation, la distribution et la commercialisation de volailles, de produits aviaires et de leurs dérivés d’origine ou en provenance de pays infectés par la maladie a été pris. Par la suite, le pays a renforcé les contrôles aux frontières et l’Influenza aviaire hautement pathogène a été inscrite sur la liste des maladies prioritaires du REMATO. Un comité interministériel de prévention contre la maladie a été crée par le Premier Ministre en février 2006. Enfin, un comité technique composé de représentants des ministères impliqués dans la prévention de la maladie a été mis en place.

3.2.2 Plan de lutte et politique d’indemnisation

Un plan stratégique national de prévention et de lutte contre la grippe aviaire est en cours d’adoption, il comporte les volets surveillance, prévention, riposte contre la maladie, formation et communication. D’un coût estimé à environ 3 milliards FCFA10, le plan prévoit l’indemnisation du propriétaire des animaux abattus. A ce jour, ce plan n’a pas encore été présenté à la communauté des donateurs.

3.3 Impacts immédiats de la menace de la grippe aviaire

L’appréciation chiffrée des résultats de la filière ne peut pas se faire qu’à travers la menace de la grippe aviaire car à celle-ci s’ajoute les effets liés à la forte inflation qu’a connu le maïs en 2005. Enfin, l’inexistence d’un système national de statistiques sur la filière rend impossible la quantification et la variation de la production entre deux périodes. Dès lors, l’appréciation de la menace de la grippe aviaire est fondamentalement qualitative ; les chiffres énoncés ici que sont qu’indicatifs. Ils sont été fournis par quelques éleveurs rencontrés au cours de la mission.

10 Incluant à la fois les aspects santé animale et santé humaine

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Conclusion

La menace de la grippe aviaire a renforcé les difficultés de la filière avicole togolaise après les tensions sur le maïs en 2005. Pourtant, malgré un environnement concurrentiel important dans un contexte socio-économique difficile, le choix des producteurs togolais s’est préférentiellement porté sur la production des œufs de consommation. Les autres productions sont très marginales et s’adressent à une clientèle très ciblée. Le développement du secteur moderne dépendra de sa capacité à rester compétitif en produisant sur place les poussins d’un jour, en réussissant à maîtriser le coût de l’aliment et en assurant la formation des producteurs. Ce sont autant d’enjeux que semble bien avoir perçu l’ANPAT dont le récent soutien obtenu de l’UE devrait lui permettre de réellement jouer son rôle.

En ce qui concerne l’aviculture villageoise, les efforts consentis par le Gouvernement et ses partenaires en développement depuis une vingtaine d’années ont abouti à un réel savoir-faire du producteur au vulgarisateur. Les résultats obtenus dans le cadre de ces programmes permettent aujourd’hui à des milliers de familles d’augmenter à la fois leurs revenus et leur consommation en protéines animales. Il s’agit maintenant d’étendre ces résultats à un plus grand nombre de paysans.

Toutefois, l’absence d’informations fiables sur le cheptel, les exploitations et leur localisation ainsi que celles relatives aux données économiques sur la filière ne permettent pas l’élaboration d’une vision à moyen/long terme de la filière. Nous avons l’espoir que le présent document a contribué à actualiser ces informations.

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Bibliographie complète

1. Etat des ressources génétiques animales au Togo (ADOMEFA K. et BONFOH B. MAEP, mars 2003)

2. Compte rendu final de la composante diversification du PSSA (FAO, TCP/TOG/2902 (D), 2006

3. Rapport du consultant national en aviculture (FAO TCP/TOG/2902, AKLOBESSI, 2003)

4. Rapport de la mission de collecte d’informations sur l’état de l’aviculture moderne au Togo (GBEDJANGNI K. et LEMOU T., MAEP/DEP, 2004)

5. Projet bancable du PDDAA-NEPAD, projet de développement du petit élevage (MAEP, 2004)

6. Les importations de poulets de chair au Togo en provenance de l’UE (de COSTER T. et TCHALA M. SOS Faim Belgique, 2004)

7. Délivrance de services vétérinaires de proximité au Togo (Charles-E. BEBAY, AVSF, 2003)

8. Dix années d’expérience en aviculture villageoise au Togo (Charles-E. BEBAY, AVSF, 2003)

9. Evaluation du PAEF, rapport final (TCHAYIZA D. et TCHABODE A., 2005)

10. Mise en place du TEC, quel cheminement et quelles implications pour l’agriculture ? (lettre AFDI n° 116, avril 2004)

11. Liste des projets téléfood (FAOR – Lomé, mai 2006)

12. Elaboration d’un plan de développement de l’élevage au Togo, rapport du consultant national en zootechnie (TCP/TOG/4452, 1995)

13. Rapport bilan du PRODEPEKA (Ministère du développement rural, 1990)

14. Projet de développement de l’aviculture Togolaise (ANPAT/UE, septembre 2005)

15. Enquête de capitalisation des acquis du PAEF (AVSF/ICAT, avril 2006)

16. Elaboration d’un plan de développement de l’élevage au Togo (FAO, avril 1995)

17. Le marché de la volaille traditionnelle au Togo (Braillon, AVSF, 1999)

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ANNEXES

Annexe 1 : termes de référence du consultant

Première évaluation du secteur avicole au Togo : Structure et l’importance du secteur avicole commercial et familial, pour une meilleure compréhension de l’enjeu de l’influenza aviaire.

Description des tâches

Sous la supervision technique du Chef du Service de la Production Animale (AGAP) et la supervision opérationnelle de TCEO, le consultant national en collaboration avec le consultant international (annexe 1) devra préparer une étude du secteur de la volaille au Togo qui sera utilisée notamment en vue de la compréhension des mécanismes épidémiologiques qui régissent le maintien et la diffusion de l’influenza aviaire (IA) et/ou pour approfondir les aspects de l’impact socio-économique.

En se basant sur des données statistiques, des rapports techniques et autres sources de littérature (et électroniques), et si nécessaire, sur des entrevues avec des personnes du secteur, le rapport devra présenter une vue d’ensemble du développement des cinq dernières années du secteur avicole au Togo. Le rapport devra inclure la description des différents systèmes de production (selon la définition de la FAO, secteur 1 à 4), l’évolution des marchés, le rôle de la volaille dans le milieu rural et dans les ménages, les aspects de sécurité alimentaire liés au secteur avicole, les facteurs économiques et de politique de l’élevage qui ont contribué à l’évolution de ce secteur.

Les rapports nationaux seront élaborés en fonction des données qui sont disponibles au niveau de chaque pays afin de formuler une première évaluation du secteur avicole des pays concernés. Cette série de rapports permettra d’identifier où sont les lacunes dans les informations disponibles ce qui permettra dans un deuxième temps de lancer des études plus spécifiques pour dresser une vision complète du secteur avicole (aspects socio-économiques, étude en profondeur des marchés commerciaux, etc.).

Le rapport ne devra dépasser une longueur de 5000-5500 mots et le contenu devra être en accord avec les responsables FAO (AGAH/AGAP/AGAL), et dans un format qui puisse être publié par la FAO. Le rapport sera remis sous une forme électronique (MS Word).

Un consultant international devra compiler et harmoniser tout les rapports nationaux dans une revue régionale. Pour cela le consultant international devra fournir aux consultants nationaux un squelette de rapport avec les titres des chapitres et sous titres afin de faciliter l’harmonisation des rapports nationaux. Les consultants nationaux seront en contact pour toutes questions éventuelles avec le consultant international.

Titre de l’étude: La structure et l’importance du secteur avicole commercial et familial au Togo.

Lignes directrices du contenu des rapports nationaux (pour les consultants nationaux)

Les consultants nationaux fourniront les données qui sont disponibles dans chaque pays sur ces différents thèmes. Il s’agit d’une première évaluation du secteur avicole qui sera complétée par la suite par des études supplémentaires faisant intervenir des spécialistes en socio-économie et autres spécialités en fonction des lacunes dans l’information identifiées.

1. Description et évolution, effectifs et niveau de production pour toutes les espèces de volaille (depuis cinq ans). Analyses de l’information des effectifs et des types de production dans les différentes structures administratives (Provinces) et districts si possible (selon la définition de la FAO, secteur de productions avicoles de 1 à 4). Les informations devront contenir les localisations et les types de production, taille des exploitations et des fermes commerciales et par différentes espèces de volaille. Des cartes et des tableaux devront être fournis qui

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permettront de cerner la densité des volailles. Si les cartes ne sont pas disponibles, des tableaux permettront de réaliser ces cartes au siège de la FAO, dans un deuxième temps. Il est essentiel de fournir alors les chiffres par système de production et espèces par district sous forme de simples tableaux.

2. Information sur le nombre d’exploitations avicoles pour les différents secteurs concernés, ainsi que le nombre de personnes concernées par ces exploitations.

3. Description des caractéristiques principales de ces exploitations (chaque secteur 1 à 4) sur les aspects des pratiques et conduite de l’élevage (alimentation, reproduction, gestion), sur les aspects de santé animales et de mise sur le marché (filières commerciales, intervenants, revendeurs, etc.).

4. Le rôle que la production de volailles joue dans les aspects de sécurité alimentaire doit être analysé et les données compilées depuis des études nationales faites sur les dépenses et les revenus des ménages en milieu rural.

5. Description des programmes d’assistance existants au Togo (ou ayant existés dans ces cinq dernières années); soit gouvernementaux d’appui aux secteur avicoles, ou de programmes communautaires appuyés par exemple par des ONGs en appui aux secteurs de production avicole 3 et 4, et également les programmes de développement appuyés par des organismes et bailleurs internationaux.

6. Une vue d’ensemble complète doit être présentée sur la structure de la filière commerciale des productions avicoles; les fournisseurs existants au Togo et à l’extérieur qui se sont implantés et développés en fonction de la demande croissante de produits avicoles dans les centres urbains; décrire précisément le rôle des différents intervenants; les lieux et les capacités des principaux marchés de la filière et des abattoirs officiels; la description des modes de transports et du rôle des différents intervenants, revendeurs, intermédiaires, etc.; description du rôle du secteur informel dans la distribution et la mise sur le marché des produits avicoles. Une étude des prix et de la tendance sur les cinq dernières années.

7. Fournir une première évaluation informelle de la réponse des consommateurs et des producteurs face aux récentes épidémies de grippe aviaire.

8. Etudier et décrire les législations officielles des interventions qui pourraient être mise en place dans le cadre de la menace de la grippe aviaire au niveau des producteurs et de la filière commerciale.

9. Préparation d’une liste de documents bibliographiques comprenant toutes les publications importantes et les rapports qui décrivent le niveau et le type de système de productions avicoles.

Durée du mandat: Quatre semaines dès la signature du contrat mais devra nécessairement se terminer en avril 2006. L’étude sera faite depuis le lieu de travail du consultant.

Qualifications essentielles : Expert en production animale ou en sciences vétérinaires ayant au moins cinq ans d'expérience dans les domaines de l’aviculture commerciale et familiale, des systèmes d’élevage et des projets de développement. L’expert doit également avoir des aptitudes à respecter les échéanciers établis.

Lieu d’affectation : au Togo

Langue : Français.

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Annexe 2 : Revue de quelques textes réglementant le secteur élevage

- Loi N° 99- 002 du 12 février 1999 relative à la police sanitaire des animaux sur le territoire de la république togolaise

- Loi N° 98 – 019 du 23 décembre 1998 relative à l’exercice de la profession vétérinaire

- Décret N° 2001- 132/ PR du 22 mai 2001 portant attributions et organisation du Ministère du Commerce, de l’industries, des transports et du développement de la zone franche

- Arrêté N° 21/ MAEP/ SG/ DFP portant création, attributions, organisation et fonctionnement d’un réseau d’épidémiosurveillance des maladies animales au Togo (REMATO)

- Arrêté N° 22/ MAEP/ SG/ DEP portant création, attributions, composition, organisation et fonctionnement de la commission technique nationale du médicament vétérinaire (CTNMV)

- Arrêté N° 23/ MAEP/ SG/ DEP fixant les conditions d’exercice de la profession vétérinaire

- Arrêté interministériel N° 78/ MAEP/ MCIA du 25 octobre 2005 portant interdiction d’importation de volailles vivantes et de viandes de volailles

- Arrêté N° 28/ MAEP/ SG/ DEP fixant les conditions d’exercice de la profession de grossiste, répartiteur des produits vétérinaires

- L’Arrêté N° 2006-005/ PMRT du 15 février 2006 portant création du comité interministériel de prévention et de lutte contre la grippe aviaire ;

- Projet de décret relatif au mandat sanitaire