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15/21 AOUT 12Hebdomadaire Paris

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Eléments de recherche : LOVE INTELLIGENCE : société et service en ligne spécialisés dans le coaching amoureux, toutes citations

EN COUVERTURE COUPLE

L'amouren six solutions

durablesContre la routine et le temps, quels sont les moyensd'entretenir la flamme ? Réponses de spécialistes.

La distanceDans les annees 1930, Jean-PaulSartre et Simone de Beauvoir avaientdéjà fait du modele séparation-retrouvailles le moteur de leur tandem amoureux Plus pi es de nous,en 2002, Maryse Wolinski racon-tait, dans Chambre a part (AlbinMichel), comment elle et son dessmateur de man avaient donne unsouffle nouveau a leur couple enpartageant leur appartement endeux, Js avaient réappris a se séduireapres trente ans de vie commune

Soucieux, comme eux, de se preserver des pesanteurs du quotidieu et de se menager un jardinsecret, 8 % des 18-79 ans ~ solt

un peu plus de 3,8 millions de trançais - vivent aujourd'hui une rela-tion stable « non cohabitante »« Ce choix de vie se democralise, il est de plus en plus reconnuet valorise, car il permet de conjuguer affirmation de soi et sentiment amoureux, assure le socio-logue Serge Chaumicr, auteur dcL'Amourfissionnel (Fayard) Cescouples-la communiquent davantage et ont en general plus confiancel'un en l'autre » Qu'ils soientmaries, pacses, concubins, avecou sans enfant, les amoureux « fissionnels » expliquent avoir inventeun schema moderne et durablequi fait la part belle a trois histoires celle de la femme, cellede l'homme et celle du couple

Maîs est-on véritablement un duoquand on ne partage que les bonsmoments et jamais les mauvais,s'interrogent les thérapeutes? « IIv a des cas ou une separation ponc-tuelle peut raviver la flamme, reconnaissent Chantal et Antoine d'Audiffret, auteurs dc L'Art de vivre adeux (ed de l'Atelier) Maîs Pauue doit être la pour nous aider aussia affronter les difficultés Sinon,on peut se sentir tres seul »

La fusionMiser sur le « nous » avant le «je »?

Nombreux sont les couples quiestiment que s'aimer vraiment,c'est vivre colles vingt-quatre heuressur vingt quatre et tout parta-ger « L'amour fusion peut êtreenvoûtant, maîs, en réalité, c'estun doux poison, souligne SergeChaumier On s'y adonne avecvolupte, puis cet amour vousétouffe Pour les cas extrêmes,qui vivent sans aucun tiers, ça finittoujours mal car le couple est dansl'auto devoration II v a un côtepathologique qui favonse des comportements toxiques tels que lajalousie, la volonté de posséderl'autre, au point que celui-cidisparaît en tant que personnel'autre parle et choisit pour lui »

« Le couple nécessite la mauirite des individus, renchéritPhilippe Brenot, psychiatre etthérapeute de couple En revanche,

des duos a la fois autonomes eterotiquement fusionnels peuventêtre tres perennes »

Le sexeA longueur d'année, les magazinesféminins exhortent les amoureuxa faire la revoluDon sous la couettepour casser la routine, ce repoussoir absolu synonyme de mort dudésir « La pipe, ciment du couple ' »assurait il y a quèlques semaines lemagazine Elle, tandis que ManeClaire s'interrogeait « L'mfidelite est elle a la mode? » Pas lomselon un sondage Ifop de mars 2012,30 % dcs personnes ayant ete encouple déclaraient avoir eteinfidèles « Pour que la sexualitédure, il faut de l'excitation, doncpourquoi ne pas s'amuser en mettant au point des scénarios ou enregardant des films erotiques?

concède Philippe Brenot Maîs lasexualité au long cours nécessiteune forme d'autonomie qui nedépend pas uniquement du partenaire C'est pourquoi la mastur-bation cst indispensable ' »

« Si l'on part du postulat que laroutine tue le désir, il suffirait detrouver le moyen de rompre avecelle pour le ressusciter », relevéle Dr Ghislaine Pans, sexologue(Faire l'amour pour eviter la guerredans le couple, Albin Michel)Se menager des escapades (week-ends, vacances, restaurant),



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« Le divorce ?Inimaginable ! »Jacqueline et Jean Olivier,77 et 78 ans, cinquante-deux ansde mariage, quatre enfants.

> « La premiere fois que nous noussommes rencontres, c'était pendantnos études de médecine et,bizarrement, nous n'avons pasvraiment flashé l'un sur l'autre. Puis,par hasard, nous nous sommes revusl'année d'après, au Club Med,en Sardaigne. Au début, aucunde nous ne pensait que cette histoireirait très loin. On s'est fréquentéspendant deux ans et on s'est mariésle 1er juillet 1960. Même sinos familles étaient très différentes- Jacqueline est issue du pur terroirauvergnat, moi j'ai des racinesen Europe dc l'Est -, celles-ci ontété très compréhensives ettrès présentes. C'est grâce à ellesque nous avons pu nous fairedes week-ends en amoureux, sansnos quatre enfants...Ces "rendez-vous couple" ont sansdoute participé à notre longévité,tout comme nos goûts communspour la littérature et les voyages.Malgré nos milieux opposés,nous nous sommes bien trouvés :pudiques - nos enfants ne nousont jamais vus nous embrasser-,complémentaires - chacun son rôle -et complices.On discute beaucoup et on anos rituels, comme marcher tousles matins au jardin du Luxembourget parler de tout et de rien... Noussommes bien tous les deux, au pointque nous fuyons dc plus en plusles mondanités. Quant au divorceou à la séparation, nous n'y avonsjamais pensé ! Dans notregénération, c'était inimaginable.Une fois, l'un de nous a été blessé.Mais il a passé l'éponge.Etre un couple, c'est aussifaire des efforts. » •

PROPOS RECUEILLIS PAR

NATACHA CZERWINSKI



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« Nous sommes restésindépendants »Florence Puybareau, 47 ans, et Pierrick Busson,53 ans, vingt-trois ans de vie commune, trois enfants.

> Florence : « Nous sommes assez différents :Pierrick est plutôt un matheux, adepte de sport etde bricolage. Moi, je suis une littéraire, très active,tandis que mon mari apprécie de passer touteune journée à ne rien faire au bord de la piscine !Mais je pense que ces dissemblances nous ont unis.Nous sommes restés indépendants : chacuna ses secrets, ses amis, son compte en banqueet nous nous faisons confiance. Nous vivonségalement tous deux des expériences de notre côté-j'aime par exemple partir seule en vacances avecune copine - et cela nous enrichit.Bien sûr, ce n'est plus l'amour fou comme à 25 ans !Nous sommes devenus parents et nous avonseu d'autres responsabilités. Mais cela a étéune pierre de plus à la construction denotre relation. Il y a eu des moments difficiles, maisje n'ai jamais songé à partir. Parce que je suis bienavec lui. Et qu'il est toujours présent pour moi. »> Pierrick : « Comment j'explique notre longévité?On s'aime ! Nous n'avons pas les mêmes opinionssur tout, mais sur l'essentiel - le mode de vie,l'éducation des enfants, la politique - nous sommestrès proches. Nous avons également appris à ne pasêtre dans Pexplosivité : quand quelque chose ne vapas, on fait le dos rond et on attend un moment plusfavorable pour mettre le sujet sur la table. Cequi compte, c'est que l'envie d'être ensemble esttoujours là. » • PROPOS RECUEILLIS PAR N. e.

pourquoi pas ? « Leur limitevient du fait qu'elles sont horsdu quotidien, justement ! » tem-père la spécialiste : les contraintesde la vie reprenant toujours ledessus, il ne sert à rien de vouloir« recréer la magie de la passion ».En revanche, « prendre le tempsd'imaginer sa vie, anticiper posi-tivement le moment de retrou-ver l'autre, se voir en train de fairel'amour avec lui sont autant depensées qui relancent le désir defaçon très efficace, ajoute Ghis-laine Paris. Au moins autant - eten tout cas plus souvent et defaçon moins coûteuse ! - quel'escapade dans un hôtel decharme. Oui, il existe une actionà mener, non contre la routine,mais avec elle ! »

Le romantismeFaites le test, vous ne serez pasdéçus : les couples heureux onttous, dans leur besace, des histoiresde déclaration les yeux dans lesyeux au soleil couchant, de week-end surprise à Venise, voire, plussimplement, de SMS envoyés aubon moment... Bref, toutes cespetites attentions qui cimententune aventure à deux. « Un soir,mon fiancé, à qui j'avais fait partde mes doutes au sujet de notrehistoire, a loué un petit orches-tre pour venir jouer chez nous, rienque pour moi... J'ai été conquise ! »raconte ainsi Cynthia, une infir-mière de 24 ans. En 2012, le roman-tisme est loin d'être désuet et, auxdires des spécialistes, il prend mêmetout son sens. « Bien sûr qu'ilfaut cultiver tout ce qui va ren-dre la vie du couple plus passion-nante, plus magique, plus exaltée !s'enthousiasme le psychanalysteet psychologue Claude-Marc Aubry,animateur de groupes de déve-loppement personnel depuis plusde vingt ans (Heureux en amour,Flammarion). Mais ce n'est pasla panacée. Quand la crise est tropimportante, l'histoire du couple nepeut pas être relancée uniquementpar des petites attentions. Il fautcreuser en profondeur pour décou-vrir ce qui ne va pas. »

La foiPendant des siècles et des siècles,le mariage a scellé le destin amou-reux des couples : la réponse àla longévité était toute trouvée,elle tenait dans l'obéissance ausacrement du mariage. Mainte-nant que celui-ci ne constitue plusun passage obligé, les religionsrestent toutefois pour de nom-breux couples un moyen d'en-tretenir leur amour. Selon uneétude Ipsos-Marie-Claire réali-sée en 2010, les Français se disaientencore nombreux à vouloir célé-brer leur union à l'église : 51 %déclaraient vouloir le faire « parceque c'est un moment fondamental,symbolique dans la vie », 48 %« parce que c'est la tradition, lemariage classique ». Et 37 % « parconviction religieuse ». PourRaphaëlle, jeune mariée de 44 ans,la méditation bouddhiste pourraaider son couple à « s'apaiser età se recentrer ». En cas de pro-blème, « nous pourrons identi-fier les raisons de nos angoisseset les calmer », assure cette pro-fesseure de piano. Le jour de leurunion, elle et son compagnonn'ont pas fait les choses à moitié :ils se sont lu, mutuellement, unelettre « d'amour et de promesses »qu'ils avaient mis une semaineà rédiger. Un texte d'engagementqui leur fera aussi office de via-tique. « Nous devrons la relirechaque nuit de pleine lune jusqu'àla fin de notre vie, explique,souriante, la jeune femme. Ellepeut également nous servir dansles moments difficiles. Chaquefois que je la lis, je me rappellepourquoi je l'ai choisi. Et pour-quoi je l'aime. »

« La foi n'est pas une recettemagique, mais quand on sait queDieu s'engage avec nous et qu'onpourra ressourcer notre amour decouple dans un amour plus grand,cela aide... C'est une vraie force desavoir qu'on n'est pas seul danscette aventure ! » note Anne Ceste,de l'association chrétienne AlphaFrance, qui organise depuis 2007des « parcours Alpha couple » -une série de dîners en tête à tête



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«Nous nous sommesconstruits ensemble »Stéphanie Baudin, 28 ans, en couple depuis douze ansavec Norbert Lemoine, 30 ans.

> Stéphanie : « Om, cela fait douze ans que nous sommesensemble maîs je n'en retire aucune fierté. Pour moi, c'estquelque chose dè banal II faut dire que nos parents formenttoujours des couples unis, donc on voit bien que c'est possible 'Nous nous sommes connus au lycee. Au coursde nos études, nous nous sommes éloignésgéographiquement : maîs même quand nous étions loml'un de l'autre, nous passions des heures au telephone.On se sentait bien ensemble et on ne s'est jamais demande .maîs est-ce que ça va durer? Norbert est mon meilleur amien même temps que mon chenL'écoute est la base de notre relation. C'est importantde se dire les choses, quitte à se rentrer dans le lard Son côte"M Propre" m'agace, tandis que moi, je suis trop bordeliquepour lui.. On le sait, alors on fait des efforts. Si on restedans le même état d'espnt, il n'y a pas de raison pourque notre couple ne dure pas.. D'ailleurs, nous projetons

de nous marier1 Maîs je suis lucide : nen n'est jamais gagné. »> Norbert : « J'ai tendance a croire que nous sommes uncouple solide Le fait de s'être connus jeunes nous a permisde bien nous comprendre et de nous construire ensemble.Je sais que certaines personnes ressentent justementle besoin, a un moment, de vivre d'autres choses. Maîs notretoupie est tellement accompli que je ne vois pas l'intérêt. » •

PROPOS RECUEILLIS PAR N C.

destines aux menages, croyants ounon, qui souhaitent prendre dutemps pour consolider leur rela-tion. « On peut également deman-der a la communaute de nous sou-tenir lorsque ça va mal. L'Eglisenous apprend la sagesse et lapatience dans les épreuves. »Même chez les amoureux sans

enracinement religieux précis, onpeut croire « en une forme de trans-cendance du couple qui induitun certain type de valeurs et decomportement, analyse la psy-chothérapeute et psychanalysteMartine Teillac. Si l'on est attirépar un autre, par exemple, on met-tra en balance la qualite du lien, lebonheur et tout ce que notreconjoint nous apporte »

L'écouteIci, aucun doute : c'est la pre-mière chose a faire, selon tousles spécialistes consultés. « Com-bien de couples se disent : si c'estdifficile, c'est que c'est le momentde divorcer ou d'aller voir ail-leurs. . Nous, nous affirmons que,si c'est difficile, c'est le début del'aventure. » Pour Chantal etAntoine d'Audiffret, qui orga-

nisent régulièrement des «jour-nees couple » ou des « cafes cou-ple », le secret de la longévité,c'est de «jardiner la relation ».D'accord. Maîs, concrètement,ça veut dire quoi? D'abord,apprendre comment l'autre fonc-tionne et, notamment, quel estson « langage de l'amour ». « Cha-cun se sent aime a travers despreuves particulières », expliquela conseillère conjugale. Celles-ci sont au nombre de cinq. « lesparoles gentilles, les momentsde qualite, les cadeaux, les ser-vices rendus et le toucher Sion identifie ses propres méca-nismes et ceux de son partenaire,on s'évite bien des crises » Onpeut même découvrir que le sim-ple fait de descendre les poubellespeut constituer, aux yeux de cer-taines personnes, une preuved'amour cent fois superieure aun sejour au bout du monde-

Les deux intervenants invitentaussi les menages a mettre enplace un « projet de couple » :l'occasion de prendre le tempsde parler calmement et de s'ac-corder sur l'essentiel - son rap-port aux autres, a la sexualité oua l'argent - maîs aussi sur des

ÊTES-VOUSFAIT POUR

L'AMOUR ETERNEL :NOTRE QUIZ SUR

détails du quotidien (se dire bon-jour le matin, merci, etc.) « Ceprojet de couple peut évoluer enfonction des âges de la vie, fontremarquer Chantal et Antoined'Audiffret. Nous-mêmes, nousen avons mis un nouveau en placeau moment de la retraite. »Accepter que l'autre soit, par

essence, dissemblable, qu'il estlom de penser et de fonctionnertoujours comme vous, c'est éga-lement la gageure - et la clef- descouples heureux : « Nous devonsapprendre a nous respecter commedeux individus différents, confirmeMartine Teillac (J'ai mal a moncouple ' First editions) Tant quechacun des deux veut essayer decomprendre l'autre, en partanttoujours de ce qu'il ressent, lui, lecouple va durer » Anne, dix ansde vie commune avec Serge, s'yemploie . « Un homme et unefemme ne ressentent pas les mêmeschoses, donc nous essayons d'êtreprécis. Je fais en sorte d'exprimerclairement ce que je veux ou pas,car Serge ne peut pas devinermes besoins. » •

NATACHA CZERWINSKI, AVECALEXANDRA BOCQUILLON, CHLOE

HENRI ET JULIEN SARTRE



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Les bonnesaffairesdu cœurAprès le sport, le travail et la nutrition,les coachs se sont trouvé une nouvelle mission:aider les couples à réussir leur parcoursdu tendre. Mais gare aux apprentis sorciers.

I l y a ceux qui proposent, sousde savoureuses terminologies,de vous aider à « harmoniser

vos archétypes » ou de « découvrirla topologie de votre carte amou-reuse ». Ceux qui disposent d'unebatterie d'« experts » prêts à vousguider, par webcam, pour vous per-mettre de « connaître le succèsdans votre vie amoureuse ». D'autresqui vendent tout un package- recommandations sentimentales,stylistiques et diététiques - ou seprésentent, en toute simplicité,sous l'étiquette de « love coachmédium »... Un petit tour sur Inter-net suffit à se rendre compte duphénomène : ces dernières années,le coaching du coeur est devenu unavatar de l'accompagnement indi-vidualisé, et les sites aux noms évo-cateurs (Aide séduction, Le coa-ching amoureux, Mon amour decoach) ont fleuri sur le Web.

Pour 120 euros, elle posele «diagnostic amoureux»

Le credo de ces précepteurs sen-timentaux 2.0 ? Une approche« pragmatique » et « concrète ».Voire rentre-dedans. « Mon but,c'est d'aller vite, confirme la lovecoach Bénédicte Ann (Autodia-gnostic amoureux, Ed. de l'Homme).Je reçois des gens qui ont passédes années en thérapie et meconfient : "Tu m'en as plus diten deux heures que mon psy encinq ans !" Je réponds : "C'est nor-mal. Je ne suis pas là pour que tudevines". » Pour 120 euros, la jeune

femme - qui organise aussi, régu-lièrement, des « cafés de l'amour »gratuits - pose le « diagnostic amou-reux » de ses clients et les orienteensuite vers des stages ad hoc.« Quand les gens achètent toutessortes de méthodes pour maigrir,on trouve ça normal, alors quele love coaching passe forcémentpour une arnaque, s'agace-t-elle.Je ne nie pas que certains se fontdu fric sur le dos du mal-être ducouple. Mais il y a aussi de bonslove coachs qui ont une expériencedu terrain et de l'amour. »

Même si tous les conseillers nesont pas à jeter avec l'eau du Net- certains sont par exemple d'an-ciens psys -, mieux vaut tout demême se renseigner avant de dé-gainer sa carte bancaire. Car, pourpeu que leurs amis encensent leurscapacités d'écoute et leurs recom-mandations pleines de bon sens,d'aucuns se lancent dans l'aven-ture la fleur au fusil, flairant l'au-baine. « Je reçois plus d'une cen-taine de demandes par an, confirmeFlorence Escaravage, qui a misen place dans son agence de coa-ching, Love Intelligence, un sys-tème de certification pour futursconseillers. Il y a quelque temps,j'ai rencontre un homme, pèrede quatre enfants de trois femmesdifférentes, qui désirait devenircoach... Il avait le sentiment de trèsbien comprendre les femmes ! Or,à mon sens, avoir cherché à fairedurer son propre couple est quandmême un bon point de départ. »

EXPERTSLe «love coaching»est devenu un avatarde l'accompagnementindividualisé.

«Tu m'en as

en deux heuresque mon psyen cinq ans!»

Les autres critères pour séparerle bon coach de l'ivraie ? La trans-parence du site - il faut pouvoiravoir facilement accès au nom, auxréférences et au parcours duprofessionnel - et la qualité dela formation. « Le coaching est unprocessus de travail très rigou-reux, rappelle Dominique Jaillon,sociologue et président de l'Asso-ciation française de l'accompa-gnement professionnel person-nalisé (Afapp). Il faut savoir entreren empathie avec quelqu'un,développer un questionnementcritique pour en tirer des principesd'action. » « On touche à la partiela plus vulnérable de la personne,prévient Colette Braem, psycha-nalyste et thérapeute de couple.Sans compter que la notion mêmede couple est d'une complexitéextrême. » Le risque? « Tombersur quelqu'un qui vous dirait : 'Vousn'êtes pas faits l'un pour l'autre"sans avoir analyse la relation... »,pointe Chantal d'Audiifret, conseil-lère conjugale. Le « divorce coa-ching », ça existe aussi, mais c'estune autre histoire. • N. e.



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T'as de beaux gènes,tu sais...Il n'y a pas que l'amour ! Le choix du conjoint serait aussiinfluence par des facteurs biologiques : système immunitaire,pigmentation, morphologie...

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hez l'animal, l'affaire nefait aucun doute : le fac-teur biologique est pré-

pondérant dans le « choix » dupartenaire de reproduction. Leschercheurs savent en effet depuislongtemps que les animauxcomme la souris, le lézard ou lesaumon tendent à se reproduireavec un acolyte dont certainsgènes impliqués dans le systèmeimmunitaire sont très dissem-blables. Leur descendance setrouve ainsi dotée d'un bagagegénétique très diversifié qui luioffre une meilleure résistancecontre les bactéries et les virus.Un gage de survie, en somme.Afin de repérer le bon partenaire,ces animaux se fient avant toutà leur flair, car l'odeur corporelleet celle de l'urine sont en par-tie le reflet de ces gènes d'im-munité. Mais qu'en est-il cheznous, les humains ?

L'odeur de l'argentsur les sites de rencontre

Pour le savoir, Claus Wedekind,de l'université de Berne, s'étaitlivré dans les années 1990 à unedrôle d'expérience. Il avait sug-géré à des femmes de sentir destee-shirts portes par des hommestrois jours durant et leur avaitensuite demande leur préférence.Puis le biologiste avait comparécertains gènes liés aux systèmesimmunitaires des « couples »ainsi constitués. Son étude,controversée, semble confirmerce que les spécialistes observentchez la souris : les femmes cher-cheraient un partenaire aux gènesd'immunité dissemblables. Lesentrepreneurs, eux, ont senti

ADN Un couplene se forme pasque pour des raisonssociales... Ici, JeanGabin et MichèleMorgan dans Quaides brumes (1938).

On retrouvedes motifsgénétiquessemblables-oudissemblables -chez les deuxépoux d'uncouple marié

l'odeur de l'argent : ils propo-sent désormais - souvent asso-ciés à des sites de rencontres -des tests d'ADN censés vérifierune prétendue compatibilitébiologique avec un futur parte-naire, voire une probabilité degrossesse réussie !

« II n'y a pas de gène du conjoint,balaie Romain Laurent, docto-rant au laboratoire de génétiquedes populations du Muséumnational d'histoire naturelle(MNHN) et coauteur d'une étudegénétique sur des couplesmariés parue en février dernierdans Molecular Ecology. Ce sontdes facteurs sociaux et culturelsqui guident avant tout le choixdu futur époux. » Mais ses

travaux, en collaborationavec Raphaëlle Chaix et BrunoToupance au Muséum, montrentque l'on retrouve des motifsgénétiques semblables - oudissemblables - chez les deuxépoux d'un couple marie. Cetteabsence de hasard laisse penserque des facteurs biologiquesjoueraient aussi un rôle chez leshumains. Le trio a analyse desgénomes de trois populationstirés d'une banque internatio-nale de marqueurs génétiques :des Américains d'origine euro-péenne, des Californiens d'ori-gine mexicaine et des couplesnigérians. Au sein des couplesd'origine européenne, les gènesliés à la pigmentation et à l'ap-parence de la peau sont simi-laires. A l'inverse, chez les Mexi-cains étudiés, ces gènes sontdissemblables, tandis qu'au Nige-ria les chercheurs n'observentrien de particulier. Dans cettepopulation africaine, le « signal »prédominant semble être uneconcordance des gènes jouantun rôle dans la morphologie etla taille.

Le facteur immunitairevariable selon les populationsEn matière de système immuni-taire, les comparaisons de gènessont, chez les Mexicains, le fruitdu hasard. Chez les Nigérians,elles montrent une similitude.Alors que tel n'est pas le cas chezles Américains d'origine euro-péenne. Le facteur immunitairejouerait donc un rôle dans le choixdu partenaire, mais un rôle varia-ble d'une population à l'autre.« L'explication réside peut-êtredans les conditions de vie trèsdifférentes », avance RomainLaurent, qui insiste sur le carac-tère préliminaire de ces résultats.« Ces études n'ont d'autre butque de montrer ce qui se passe àl'échelle d'une population. Rienà voir avec une recherche deprétendus gènes de choix duconjoint. » La génétique des popu-lations nous éclaire sur notrepassé et pas sur l'avenir, et c'esttant mieux. • DENIS DELBECQ

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