marie fleury - "l’imaginaire dans la construction d’une gastronomie créole en guyane"

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Colloque international « Imaginaires de la gastronomie: Productions, diffusions, valeurs, enjeux » Bibliothèque et Archives nationales du Québec Montréal, 6-7 octobre 2014 L’imaginaire dans la construction d’une gastronomie créole en Guyane. Marie Fleury La cuisine guyanaise est bien souvent synonyme de cuisine créole dans l’imaginaire collectif ; Pourtant de nombreuses minorités ethniques sont présentes sur le territoire : Amérindiens, Noirs marrons, Hmong, Chinois, Indonésiens… ont leur propre cuisine très appréciées localement : les spécialités indonésiennes (« javanaises ») sont les plus souvent commercialisées dans les camions pris d’assaut le soir par les personnes en recherche de nourriture rapide et bon marché. Les restaurants chinois sont plus nombreux que les restaurants créoles. La cuisine Hmong est dégustée le dimanche midi par des centaines de personnes qui se déplacent dans les villages Hmong de Cacao et de Javouhey spécialement pour y déjeuner au marché dominical. Les restaurants de la commune kali’na d’Awala Yalimapo proposent aux touristes le kasilipo, spécialité amérindienne à base de cours bouillon de poisson, de jus de manioc et de piments, et les restaurants du village marron de la Charbonnière sont recherchés pour leurs menus bon marché à St Laurent du Maroni. En revanche, si on fait est le tour de la littérature sur la gastronomie guyanaise, on ne trouve quasiment que des ouvrages de « cuisine créole ». Entre mémoire et identité, nous étudierons la place de l’imaginaire dans la construction de cette gastronomie créole à partir d’apports des minorités autochtones et locales, dont le sens prend une valeur symbolique à travers son métissage. MOTS-CLES

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Colloque international « Imaginaires de la gastronomie: Productions, diffusions, valeurs, enjeux », Montréal, 6-7 octobre 2014 L’imaginaire dans la construction d’une gastronomie créole en Guyane (Marie Fleury)

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Colloque international

« Imaginaires de la gastronomie: Productions, diffusions, valeurs, enjeux »Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Montréal, 6-7 octobre 2014

L’imaginaire dans la construction d’une gastronomie créole en Guyane.

Marie Fleury

La cuisine guyanaise est bien souvent synonyme de cuisine créole dans l’imaginaire collectif ; Pourtant de nombreuses minorités ethniques sont présentes sur le territoire : Amérindiens, Noirs marrons, Hmong, Chinois, Indonésiens… ont leur propre cuisine très appréciées localement : les spécialités indonésiennes (« javanaises ») sont les plus souvent commercialisées dans les camions pris d’assaut le soir par les personnes en recherche de nourriture rapide et bon marché. Les restaurants chinois sont plus nombreux que les restaurants créoles. La cuisine Hmong est dégustée le dimanche midi par des centaines de personnes qui se déplacent dans les villages Hmong de Cacao et de Javouhey spécialement pour y déjeuner au marché dominical. Les restaurants de la commune kali’na d’Awala Yalimapo proposent aux touristes le kasilipo, spécialité amérindienne à base de cours bouillon de poisson, de jus de manioc et de piments, et les restaurants du village marron de la Charbonnière sont recherchés pour leurs menus bon marché à St Laurent du Maroni.En revanche, si on fait est le tour de la littérature sur la gastronomie guyanaise, on ne trouve quasiment que des ouvrages de « cuisine créole ». Entre mémoire et identité, nous étudierons la place de l’imaginaire dans la construction de cette gastronomie créole à partir d’apports des minorités autochtones et locales, dont le sens prend une valeur symbolique à travers son métissage.

MOTS-CLESGuyane, gastronomie créole, patrimoine alimentaire, mémoire, identité.

BiographieMarie Fleury, 53 ans, est ethnobotaniste et maître de conférence au Muséum National d’Histoire Naturelle depuis 1992. Diplômée en pharmacie, ethnologie et botanique tropicale, elle s’est spécialisée sur l’étude des relations entre l’homme et le milieu naturel en Guyane, en particulier sur le haut Maroni ou elle poursuit ses recherches chez les Noirs marrons aluku et les Amérindiens Wayana depuis 1986. Auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles, elle est impliquée localement dans la valorisation des savoir-faire traditionnels à travers la mise en place d’un circuit d’économie sociale et solidaire via une association loi 1901 (GADEPAM) regroupant plus de 300 artisans sur l’ensemble du territoire guyanais. Depuis 2007, elle dirige l’antenne du Muséum National d’Histoire Naturelle en Guyane.