magazine downdays - decembre 2014 - franÇais

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DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE 01 DÉCEMBRE FREESKI CULTURE – GRATUITEMENT ! Hommage à JP Auclair La Poudreuse de Nuit La Familia en Slovénie

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Contenu: Hommage à JP Auclair, La Poudresse de Nuit, La Familia en Slovenie

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Hommage à JP AuclairLa Poudreuse de Nuit

La Familia en Slovénie

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THE A2COLLECTION

Taking integration to a new level, the A2 Collection represents the industry’s most elite goggle and helmet combinations. anonoptics.com/A2 Featuring:

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U L T I M A T E S T R E T C H & b R E A T H A b L E M O U N T A I N W E A R

I S E V E R Y T H I N G

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le principe même s’épaissit aux frontières

l’impatience et l’audace amènent encore plus loinet intégrent l’éssence des instants extrêmes

ces initiatives n’ont pas de fin   1 1 Escaladant un couloir sur la péninsule Troll en Islande avec son compagnon

d’aventures Mark Abma, Andreas Fransson était en recherche incessante de moments uniques et remplis de sens. Jamais effrayé par l’aventure suivante, Andreas avait une soif intarissable d’expérience. Il faudrait plusieurs vies à la plupart d’entre nous pour s’intégrer sur Terre autant qu’Andreas le fut.

Merci Andreas d’avoir partagé des moments si forts avec nous.

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Il est parfois presque impossible d’éviter les truismes. C’est souvent le cas dans les mo-ments de grande émotion qui remplissent notre passe-temps favori. Dans la plupart des cas, les émotions sont positives, et c’est pourquoi nous skions: avoir cette sensation de bien-être, de se sentir vivants (c’est parti pour un truisme). Ce sont les moments d’exalta-tion après une descente remplie de poudreuse ou après avoir appris un nouveau trick ; et l’on s’exclame alors «c’était de la pure folie!». Vous devez savourer ces moments.

Mais le ski n’exalte pas que des émotions positives ; il y a malheureusement un autre aboutissement possible au spectre émotif. Quelques fois les choses finissent mal: accidents, blessures, douleur. Et quand elles finissent terriblement mal, c’est à la mort que nous de-vons faire face. La mort d’un compagnon skieur, ami, héro, légende, provoque des sensa-tions que l’on ne peut pas décrire. Quand la nouvelle de la fin tragique de JP Auclair et Andreas Fransson arriva, il n’y avait pas de mot adéquat pour décrire ce sentiment de perte. Ils étaient des skieurs exceptionnellement talentueux, des pionniers et des êtres ai-més, des personnes remarquables qui profitaient de la vie.

Nous leur rendons hommage dans ce magazine, bien que les pages manquent pour rendre compte des vies de JP et Andreas. Ils étaient des êtres fantastiques, des légendes dont l’in-fluence sur le monde du ski vivra pour les décennies à venir. Durant une minute d’applau-dissements à l’IF3 d’Innsbruck pour célébrer les vies de JP et Andreas, un mélange d’émo-tions flottait dans l’air. De la tristesse, mais aussi du respect et de la gratitude pour ce qu’ils ont accompli. Notre communauté s’en souviendra toujours et les honorera eux, et d’autres qui nous ont quittés - leur vie nous inspirera.

Les freeskieurs s’inspirent dans de nombreuses choses, certains dans un rail en street, d’autres dans un couloir à 50°. Cela participe à nous rendre spéciaux, nous sommes tous liés par cette passion de moments palpitants. Chez Downdays nous collectons ces mo-ments pour les partager avec vous et vous les faire vivre par procuration. Nous espérons qu’ils vous guident, que ce soient des escapades en street en terre étrangère ou une nuit dans un paradis de poudreuse. Nous présentons aussi des personnes intéressantes pour ex-pliquer des concepts essentiels et induire, nous espérons, une certaine contemplation. Les pages qui suivent sont remplies de mots, d’images et d’histoires qui devraient vous inspirer.

Profitez et restez en sécurité, la neige vous attend!Le Team Downdays

«Le monde est vide si l’on pense juste aux montagnes, villes et rivières; mais connaître quelqu’un qui pense et ressent les mêmes choses que nous, qui nous est

proche malgré la distance, voilà ce qui fait de la Terre un jardin habité.»

Johann Wolfgang von GOETHE

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SCOTT-SPORTS.COM© SCOTT SPORTS SA 2014 | Photorights: www.freerideworldtour.com, Photo by Dom Daher* pas de compromis

Vous n’avez pas fait tout ce chemin jusqu’en haut de ce versant pour simplement le redescendre à ski. Vous avez visualisé et imaginé votre ligne toute la journée. C’était la seule chose que vous aviez à l’esprit. Vous n’êtes pas venu jusqu’ici pour faire simplement ami-ami avec la montagne. Vous êtes ici pour la conquérir.

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Freeride_200x280_Advertisement_2015_NS_WINTER_SCOTTSports_FR.pdf 1 22.09.14 16:59

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Vous n’avez pas fait tout ce chemin jusqu’en haut de ce versant pour simplement le redescendre à ski. Vous avez visualisé et imaginé votre ligne toute la journée. C’était la seule chose que vous aviez à l’esprit. Vous n’êtes pas venu jusqu’ici pour faire simplement ami-ami avec la montagne. Vous êtes ici pour la conquérir.

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Rider: Eric HJORLEIFSON

Spot:Sentry Lodge, B.C.

Photo: Oskar ENANDER

18 Dialogue Markus Eder

22 Freshies

24 Gallery

36 Brains Première Réponse

38 Gear La Classe en Station Derrière les Cordes

42 Essentials

44 Creative Les Mots d’Andreas Fransson

46 Thought Les Dangers du Freeski

48 Talent Sig Tveit Raphael Webhofer

78 Spray L’Aventure du Jugement Olympique

80 History Skiboarding

82 Science Contrôle Qualité

84 Crew The Bunch

86 Insider Sécurité au FWT

88 Destination Kitzsteinhorn Lofoten

92 Portrait Jesper Tjäder

96 Vibes Nipwitz

54 Lumière Dans le Noir: Afterglow – Le Projet de Sweetgrass

62 Territoire Inconnu: Mission Street en Slovénie

70 Hommage à une Légende: JP Auclair

Numéro DécembreDÉCEMBRE

CONTENU

Couverture

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Oskar EnanderPassant en grande partie l’hiver dans les montagnes Suisses, Oskar voyage aussi à travers le globe pour photographier des skieurs dans leur élément. Ses talents lui ont valu d’innom-brables reconnaissances en Suède. Son plus grand challenge fut le shooting de nuit avec les LED pour le projet Afterglow.

Chris O’ConnellUn voyage improvisé à Riksgransen pour photographier JP Auclair et JF Cusson en 1998 créa sa passion pour la photo de freeski, une amitié forte avec JP et une influence incalcu-lable dans le freeski. OC est un des fondateurs d’Armada. Il contribue à des publications majeures en tant que photo-graphe et écrivain depuis plus de dix ans.

Elina SirparantaSon approche philosophique de la capture d’images fait d’Eli-na une photographe à part. Originaire d’un village de Fin-lande, elle vit maintenant en France la plupart de l’année. Eli-na joue avec les ombres et les tons. Elle donne à ses photos une vraie personnalité, les rendant magnifiques et profondes.

Ethan StoneDepuis que Johnny Mosley a grabé en mute en 1998, Ethan a été épris de ski. Écrivain, photographe, caméraman, shaper, organisateur d’événements, il a influencé le monde du freeski à travers son implication dans Newschoolers, Freeskier, Nine Knights, The West Coast Sessions et plus récemment, Downdays.

Mentions légales

MAISON D’ÉDITIONDistillery Concept & Creation GmbHInnsbruck, Autriche RÉDACTEUR EN CHEFMark von Roy | [email protected] DIRECTEUR DE PRODUCTION & ÉDITEUR PHOTOKlaus Polzer | [email protected] PHOTOGRAPHESJeremy Bernard, Adam Clark, Damien Deschamps, Oskar Enander, Mattias Fredriksson, Stéphane Godin, Grant Gunderson, Sverre Hjørnevik, Blake Jorgenson, Pally Learmond, Jason Levinthal, Ville-Petteri Määttä, David Malacrida, Kyle Meyr, Chris O’Connell, Klaus Polzer, Erik Seo, Elina Sirparanta, Ethan Stone AUTEURSMicah Abrams, Phil Casabon, Bruno Compagnet, JF Cusson, Johnny Decesare, Oskar Enander, Alexandra Engels, Andreas Fransson, Pep Fujas, Torkel Karoliussen, Ville-Petteri Määttä, David Malacrida, Kyle Meyr, Iselin Næss, Chris O’Connell, Glen Plake, Klaus Polzer, Daron Rahlves, Stefan Skrobar, Ethan Stone, Mark von Roy, Nick Waggoner, Jacob Wester

ÉQUIPE ÉDITORIALEAlexandra Engels | [email protected] Meyr | [email protected] Malacrida | [email protected] TRADUCTION FRANÇAISE & CORRECTIONPierre Brun

MAGAZINE LAYOUT & DESIGNFloyd E. Schulze | [email protected] IMAGE PROCESSING & DESKTOP PUBLISHINGKlaus Polzer MAISON D’IMPRESSIONMayr Miesbach | www.mayrmiesbach.de PUBLICITÉ & MARKETINGSimon Kegler | [email protected]

CHEF DE DISTRIBUTIONBen Burnett | [email protected] Si vous voulez le Magazine Downdays dans votre shop, chalet ou bar, envoyez-nous s’il vous plaît un e-mail!

MAISON D’ÉDITION & ADRESSE ÉDITORIALEDistillery Concept & Creation GmbHLeopoldstrasse 96020 InnsbruckAutricheTel.: +43 (0)512-307 811Fax: +43 (0)512-307 [email protected] Downdays Magazine est publié en Anglais, Français et Allemand. Downdays est aussi un site web:www.downdays.eu Downdays social media:www.facebook.com/downdayswww.instagram.com/downdays_euwww.downdays-eu.tumblr.com Le magazine et toutes ses contributions sont sujets au copyright. La duplication, publication ou toute autre reproduction, en intégralité ou en partie, sont autorisées uniquement avec le consentement préa-lable écrit de l’Éditeur. L’Éditeur et l’équipe éditoriale n’acceptent aucune responsabilité pour les textes ou images soumis à évaluation.

CollaborateursCOLOPHON

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Témérité rime avec sécurité.Complètement déconnecté? Ressaisissez-vous! Car une belle performance se prépare d’abord dans la tête: les conditions extérieures sont-elles bonnes? L’équipement est-il sûr et fi able? Tout est OK? C’est seulement après ces vérifi cations que nos athlètes du Pro Team vont goûter à la poudreuse du Val Acletta! Avec la nouvelle collection Freeride de Mammut, adoptez le style inimitable de nos riders. Jugez par vous-même! www.mammut.ch

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Touche-à-tout d’exceptionDes lignes incroyables en Alaska aux runs ahurissants sur le slopestyle gigantesque des JO, Markus Eder a eu une année bien chargée. Nous avons réussi à coincer ce gars timide devant les médias pour une discussion afin d’en savoir plus sur cet Européen aux multi-ples talents.

Interview: Mark von ROY

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NÉ LE : 30 Novembre 1990VIT À : Luttach, Tyrol du Sud, ItalieSTATION DE SKI : Klausberg, Süd Tirol

SPONSORS: Völkl, The North Face, Red Bull, Smith, Swatch, Marker, Dalbello, Jeep, F-Tech SnowparksSKIEUR PRÉFÉRÉ : Candide Thovex

SON NÉCESSAIRE EN MONTAGNE : La neigeNOURRITURE PRÉFÉRÉE : Sucreries

Salut Markus ! La saison dernière tu es allé en Alaska pour la deu-xième fois, nous voudrions tous y aller. C’était comment ?Oui j’y étais pour filmer avec MSP. Ma première fois en Alaska a été à la fois chanceuse et malchanceuse. Les condi-tions de neige étaient parfaites et nous n’avons attendu le beau temps que cinq jours. Malheureusement, les deux autres skieurs se sont blessés au début du voyage. Cette année a été complète-ment différente. Généralement il faut toujours prendre en considération le « temps d’attente » en Alaska, où l’on at-

tend que la météo se dégage. Mais cette année ce fut bien différent. Du beau temps permanent, et nous avons dû at-tendre la neige. Totalement inhabituel pour la saison. Pendant presque quatre semaines nous n’avons vu que le ciel bleu et il n’a jamais neigé. La neige était pourrie de partout. J’étais là-bas avec Richie (Permin), Cody (Townsend) et toute l’équipe de MSP: 4 caméramen, Grant (Gunderson) le photographe et deux pilotes d’hélico. Nous avons atten-du au chalet pendant près d’un mois. Nous n’étions pas dans village, où nous aurions au moins pu trouver quelque chose à faire. Nous avions volé une heure et demi dans la nature sauvage avec un petit avion puis atterri dans un chalet au milieu de nulle part, où nous sommes restés coincés pendant un mois sans vraiment skier.

Aïe, ce n’est pas vraiment l’idéal.

Qu’as-tu fait dans un refuge au mi-lieu de nulle part en Alaska ?Le premier jour nous sommes partis en hélico pour trouver de bons spots et voir les conditions de neige. Nous avons vite compris qu’elles étaient loin d’être parfaites. Nous savions que nous devrions attendre la prochaine chute de neige avant de voler à nou-veau. Les prévisions annonçaient beau temps toute la semaine. On s’est donc rabattu sur les bières et les shooters, le lendemain fut difficile. Après quoi nous avons décidé de laisser tomber l’alcool.

Haha, on verra si on imprime cette histoire. Qu’est-ce que tu as fait d’autre, à part avoir la gueule de bois ?On a beaucoup glandé. On n’avait qu’une radio internet, lente et qui ne marchait pas super bien. J’étais assez content d’être coupé du reste du monde pour faire quelque chose de différent. Le propriétaire du chalet avait plus de vingt chiens de traineau, nous avons donc fait quelques tours de traineau avant de le crasher contre un arbre. On a donc aussi laissé tomber ça. On a eu assez de temps pour devenir des pros du Ping Pong et on a coupé des tonnes de bois pour les années à venir. Nous avons construit un mini snowpark devant la maison avec une piste et des sauts. On s’est vraiment amusé avec et ce furent les seules images au début. Tous les soirs après le dîner nous prenions une bière devant la TV jusqu’à ce que nous

ayons fini toutes les saisons de Game of Thrones. Mais après la première soirée, je n’ai plus touché une bière pendant deux semaines. On occupait le temps, et au bout de deux semaines il commença à neiger.

En tant qu’enfant de la génération internet, ça a dû être difficile d’être coupé du web, mais aussi rafraî-chissant d’une certaine manière ?Je ne suis pas drogué d’internet. Nous pouvions tout de même écrire sur Face-book et envoyer des messages, mais c’était reposant de ne pas être connecté toute la journée. Après un mois j’étais quand même content de retrouver la civilisation.

Aujourd’hui internet et les réseaux sociaux jouent un grand rôle pour les skieurs professionnels. Être actif et avoir des abonnés a presque au-tant d’importance que le niveau en ski pour certains sponsors…Oui, j’imagine que c’est sensé du point de vue des sponsors. Mais cela existait déjà avant les réseaux sociaux. Il y a tou-jours eu des skieurs qui brillaient par leur talent sur les skis, et d’autres par leur manière de se promouvoir. J’espère pouvoir continuer à skier fort parce que mes talents sur les réseaux sociaux ne sont pas au top.

Sur les skis tu envoies dans tous les domaines. Tu es presque le seul skieur qui fait des compétitions et filme aussi bien en park qu’en backcountry au plus haut niveau. Tu n’as pas vraiment besoin d’au-to-promotion. Tu as toujours voulu toucher à tous les aspects du freeski, ou ça a été un hasard ?C’est arrivé comme ça. Dès qu’il nei-geait, nous allions skier la poudreuse, et quand il n’y en avait pas, nous skiions dans le snowpark. Au début je faisais tous les contests de park, mais dès que je rentrais je voulais faire du freeride. Et quand je rentrais d’un voyage de free-ride je voulais skier dans le snowpark. J’ai toujours fait ce que j’avais envie, c’est comme ça que ça a marché, et c’est comme ça que je fais aujourd’hui encore.

L’un amène l’autre pour ainsi dire. C’est parfait. Pourquoi as-tu voulu aller aux Jeux Olympiques ?En fait je ne suis pas si content que ça des JO, du CIO et de la FIS. Beaucoup d’autres sports sont passés à la trappe

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dans le passé à cause de ce système, et je me suis vraiment rendu compte en phase pré-olympique que les fédérations et le CIO ne s’intéressent pas au sport mais au profit qu’ils peuvent en tirer. Ils n’ont aucune idée de notre culture et ne veulent rien en savoir. Ils veulent nous mettre dans leur moule préconçu, mais nous sommes assez forts pour ne pas être influencés par eux et continuer sur notre propre chemin. Le freeski est plus vaste et diversifié que les autres sports. C’était important pour moi de partici-per aux premiers JO de notre sport, faire ma part du travail pour que le sport aille dans la bonne direction. C’était évidemment cool comme expé-rience, voir en direct tous les autres sports, sans parler du fait d’avoir skié ce slopestyle incroyable. Au final, j’ai même posé un run dont je suis très fier, et que je risque de ne pas réitérer pen-dant un bon bout de temps.

Même si tu as manqué de peu ta place en finale, tu as sûrement ren-du fier tout le monde chez toi. C’est comment le ski là où tu as grandi ?

J’ai grandi dans un petit village en Ahrntal dans le Tyrol du Sud. C’est à cinq minutes d’une station de ski et dix minutes d’une autre. Klausberg est là où j’ai commencé le freestyle parce qu’il y a toujours un bon park, mais en de-hors du milieu du freeski, personne ne s’y intéressait avant les JO. Mais depuis, même des anciens coureurs viennent me parler. J’ai grandi en skiant la poudreuse à Klausberg, et quand je compare cette montagne à Revelstoke par exemple, je trouve sincèrement que Klausberg est mieux. Beaucoup de per-sonnes en Europe pensent que le Cana-da et l’Alaska sont des hauts lieux de poudreuse, mais sans hélico ou moto-neige ce n’est pas si bien que ça. Telle-ment de gens font du freeride là-bas que tout est immédiatement tracé. En Eu-rope tu peux encore trouver des lignes vierges même s’il n’a pas neigé depuis une semaine, il faut juste savoir où cher-cher. Je préfère skier la poudreuse chez moi plus que nulle part ailleurs.

En parlant de poudreuse, que s’est-il passé à la fin de ton voyage en

Alaska ? Tu as enfin trouvé de la bonne neige ?Oui on a finalement eu de la neige fraîche. Nous avons dû chercher un mo-ment pour trouver les bons spots proté-gés du soleil. C’était pas mal, mais la bonne neige était toujours à l’ombre, et ce n’est pas l’idéal pour filmer. On a quelques images, mais j’espère vraiment que l’année prochaine sera meilleure!

En regardant les photos on a vrai-ment l’impression que tu as su en tirer le meilleur! Mec, je dois vrai-ment aller pisser maintenant, on s’arrête ici. Merci beaucoup pour l’interview Markus et la prochaine fois que tu es à Innsbruck c’est moi qui offre les bières.Merci à toi Mark, et c’est moi qui offre !

SEGMENTS VIDÉO : 2011 : « Life Long » - Aestivation2012 : « In Space » - Junkies on a Budget2013 : « Satori » - Junkies on a Budget2014 : « Days of my Youth » - MSP

RÉSULTATS :2010 : 1er Nine Knights Big Air2011 : 2eme Red Bull Linecatcher 2011 : Vainqueur de Swatch Skiers Cup2011 : 1er SFR Tour Slopestyle in La Clusaz2012 : 1er World Heli Challenge 2013 : 1er FWT in Courmayeur2013 : Vainqueur de Swatch Skiers Cup

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S22 Mammut Freeride Film Contest

À tous les freeriders qui capturent leurs escapades avec des images qui bougent, nous avons trouvé le contest pour vous! Prenez votre caméra embarquée, mettez un DSLR dans les mains de vos potes, dépoussiérez la super8 de votre père et soyez créatifs en montagne. Filmez-vous en pleine action et tentez votre chance de gagner un des quatre équipements free-ride complets de Mammut qui incluent un sac à dos freeride Avalanche Airbag! Et c’est sans parler d’un weekend entier avec la Mammut Alpine School en Arl-berg. Comment ça marche: allez sur

www.mammut-freeride.ch et uploadez votre chef d’œuvre, puis amassez les votes. La communauté et un panel de juges experts choisiront les gagnants, et

la vidéo avec le plus de votes de la com-munauté gagnera aussi un weekend avec les athlètes du Mammut Pro Team et les légendes du freeride Loris et Nicolas Falquet. Et il n’y a pas de perdants dans ce contest, chaque personne qui envoie une vidéo gagne un bonnet Mammut et chaque personne qui vote est en liste pour gagner une veste Mammut. Soyez créatifs, déchirez tout mais restez en sécurité!

Concours ouvert aux skieurs de Suisse, Allemagne et Autriche. Pour plus d’infos allez sur www.mammut-freeride.ch.

Les Downdays Freeride Missions

Faire l’Amour en Sécurité est Sexy

Deux jours d’excursions en poudreuse avec guide attitré dans les montagnes d’Autriche, des paires de skis neufs pour rider, tous les derniers équipements de sécurité, de la bonne bouffe et des soi-rées animées, sans parler du fait de skier avec deux des meilleurs freeriders: Eric Hjorleifson et Matt Sterbenz. Ça ne res-semble pas à un weekend parfait? Lais-sez-nous vous présenter les Downdays

Vous avez bien lu! C’est peut-être une des choses les plus importantes que vous

Freeride Missions, du 13 au 15 Février 2015 dans l’Eldorado secret du freeride: Kappl, Tyrol. Avec des étapes du Free-ride World Tour et des itinéraires encore plus longs, des faces abordables pour ceux qui goûtent pour la première fois au freeride, Kappl –niché dans la vallée Paznaun, juste avant Ischgl– est l’endroit idéal pour un weekend de freeride. Les skieurs présents seront répartis en groupes en fonction de leur niveau et de leur ambition, ils auront leur propre guide et les conseils d’Eric Hjorleifson et Matt Sterbenz. Grâce au soutien d’Arc’teryx, ABS, Ortovox et Sport Bittl,

lirez aujourd’hui. GummiLove, une orga-nisation à but non-lucratif, qui a pour

tous les participants de les Downdays Freeride Missions seront équipés avec les tous les derniers équipements de sécuri-té pour le weekend, et auront pleins de bâtons de freeride 4FRNT à essayer. Nous avons tout organisé pour vous, vous devez juste vous inscrire rapide-ment, il n’y a que 24 places. Plus d’infos sur www.downdays.eu/missions, votre week-end de freeride parfait vous attend.

but de promouvoir le sexe en toute sécu-rité pour nous les passionnés de sport ex-trême, croit que chacun d’entre nous a le droit d’exprimer sa sexualité et sa pas-sion comme il l’entend. L’important est d’être en sécurité. Récemment, le phé-nomène du freeski Suisse Elias Ambühl a rejoint la cause en tant qu’ambassadeur de GummiLove pour aider à passer le mot. Si prendre des risques incalculables est un peu inévitable dans notre sport, ce n’est cependant pas le cas quand on fait l’amour. Un sentiment partagé par Elias «Le risque peut être un facteur occasion-nel en montagne, mais il ne doit jamais l’être sous les couettes.» Pour être clair: Mettez un préservatif! Plus d’infos sur www.gummilove.com et faites passer le message. Faire l’amour en toute sécurité est sexy.

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rider CHRIS RUBENS spot NISEKO photo GRANT GUNDERSON

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rider CAM BOLL spot LEWISTON, ME photo ERIK SEO

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spot MADESIMO photo OSKAR ENANDER | spot SAN MARTINO photo MATTIAS FREDRIKSSON

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rider DANE TUDOR spot REVELSTOKE, B.C. photo ADAM CLARK

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rider BEAU-JAMES WELLS spot ABSOLUT PARK FLACHAUWINKL photo KLAUS POLZER

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Texte : Stephan SKROBAR

Quand les Choses Vont MalNous sommes enviés pour les choses géniales que nous faisons dans un environnement

magnifique, le tout étant amplifié par les réseaux sociaux. Ce style de vie est super, mais

parlons de ses risques inhérents et des problèmes qui peuvent surgir durant cette activité

que nous partageons.

Au fond, nous savons que les avertissements incessants

de nos parents et les scénarios de désastres hauts en couleur

décrits par les médias sont théoriquement plausibles. Alors

pensons-y un instant. Rationnellement.

Premièrement, parlons de ce que l’on peut faire avant

que les choses n’aillent mal. Beaucoup de ce qui suit semblera

évident, mais un ou deux concepts sont souvent négligés, ré-

pétons-les ensemble.

Instruisez-vous et renseignez-vous sur le risque d’ava-

lanche, les conditions météo, l’itinéraire et les couches de

neige avant de sortir. Prenez tout l’équipement nécessaire, ce

qui inclut une trousse de premiers soins. Ensuite vérifiez bien

que tout fonctionne. Prenez votre téléphone avec une

bonne carte géographique (par exemple: Apemap), et sa-

chez utiliser le GPS de votre téléphone. Sachez le numéro

Européen d’urgences (112), et enregistrez le numéro de

l’équipe des secours en montagne locale et celui d’une

compagnie de taxis locale. Ayez connaissance de l’autono-

mie de votre batterie en montagne et sachez comment la

préserver pour qu’elle dure jusqu’à votre retour. Certains

téléphones comme l’iPhone s’éteignent avec le froid, pen-

sez alors à acheter une batterie de secours. (Astuce de pro

: Éteignez votre téléphone ou mettez-le en mode avion

pour accélérer la recharge une fois au refuge.)

Informez quelqu’un qui ne vient pas avec vous de

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votre programme, votre itinéraire, et l’heure à laquelle

vous pensez être de retour. Emportez de la nourriture,

de l’eau et des vêtements chauds parce que vous ne savez

pas combien de temps vous pouvez rester bloqué en

montagne en cas de pépin. De toutes les pires choses qui

peuvent arriver, deux sont statistiquement les plus fré-

quentes pendant une excursion de freeride : Les ava-

lanches et les blessures.

Avalanche :

C’est le drame. Une avalanche a enseveli votre ami.

(Afin d’être concis, nous ignorerons la situation où vous

êtes enseveli, puisque vous serez plus que probablement un

sujet inerte, avec une chance de fêter un nouvel anniver-

saire qui dépendra uniquement de vos amis.)

Évaluez la situation : Données GPS exactes, qui et

combien de personnes sont ensevelies (et si possible, où) et

le nombre total de personnes du groupe. Ce sont les infor-

mations dont les secours en montagne ont besoin quand

vous les appelez.

Restez calmes !

Appelez alors les secours et répondez à leurs questions

de la manière la plus précise possible. Gardez votre téléphone

à portée de main au cas où ils vous rappellent. Évaluez le

risque de nouvelles avalanches. Commencez à chercher et si

possible à sortir vos amis. Si vous êtes maintenant en train de

vous dire « et comment je peux faire tout ça ? », alors il est

temps d’organiser une simulation de recherches en cas

d’avalanche.

Blessures :

Votre ami vient de se blesser douloureusement.

De nouveau, restez calme !

Si c’est possible, essayez de rejoindre votre ami sans ris-

quer votre vie ou de vous blesser vous-même ou encore de

perdre du temps. Si ce n’est pas possible, restez en contact

avec la personne blessée par téléphone ou encore simplement

en criant. Rester en communication permanente avec toutes

les personnes impliquées et ne pas paniquer vous permettra

de prendre des décisions plus avisées.

Alertez les pisteurs ou les secours le plus tôt possible.

Soyez le plus précis possible quand vous indiquez le lieu. Les

secours vous questionneront sur les blessures, essayez de don-

ner quelques infos. En toute vraisemblance, il y a peu de

chances que vous soyez médecin, donc aider un ami blessé fe-

ra appel à votre formation et à votre bon sens. Généralement,

si les blessures ne sont visiblement pas un danger de mort, es-

sayez alors de tenir la personne au chaud de manière confor-

table jusqu’à ce que les secours arrivent.

Si vous êtes formés aux premiers secours, n’hésitez pas

à demander pourquoi certaines opérations sont effectuées

comme dans le cas (heureusement rare) d’un évident manque

de préparation d’un pisteur/secouriste et tout spécialement

s’il emploie les termes « on a toujours fait comme ça »

(comme ce fut le cas quand un pisteur trop zélé essaya de

mettre une atèle gonflable sur un genou clairement blessé,

causant ainsi beaucoup de douleur et de stress).

Cependant, si vous n’êtes pas encore formés, pensez à

prendre des cours de premiers secours.

Dans tous les cas, que le blessé soit un ami ou un étran-

ger, parlez-lui. Il est en situation de stress extrême physique et

psychologique, et son esprit s’emballe. Il aura besoin de vous

pour le réconforter et lui dire que tout se passera bien. C’est

important. Soyez positif. Lui parler pourra également aider à

mieux identifier la nature de la blessure et trouver une posi-

tion plus confortable avec une douleur moindre. Si la per-

sonne est inconsciente, contrôlez sa respiration et vérifiez que

les voies respiratoires soient dégagées. Tentez d’obtenir une

réponse en parlant fort, en lui tapant sur la joue. Ne bougez

pas le corps brusquement.

Quand les secours seront là, pensez à l’organisation.

Demandez aux secouristes où sera emmené votre ami. Don-

nez votre numéro de téléphone et notez celui où vous pourrez

le joindre, payez les frais si nécessaire. Informez la famille, et

rappelez-vous de rester calme en leur parlant.

Ces recommandations générales s’appliquent sur les

domaines skiables et en-dehors des pistes à proximité d’une

station. Lorsque vous partez pour plusieurs jours d’aventures

en montagne, il vous faudra des scénarios plus détaillés, qui

nécessitent une plus grande préparation et un équipement

adapté. Plus vous imaginerez de scénarios différents, plus

vous serez préparé et plus vous aurez d’expérience en cas

d’urgence, et plus vous garderez votre calme pour prendre les

bonnes décisions.

RESSOURCES UTILES :www.firstaidinaction.net www.diebergstation.at

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Il y a un certain plaisir à trouver une ligne de jib et de petits kicks cachés en station. Les joindre en un seul run et ensuite partager votre ligne secrète vous rendra célèbre, tout comme vous habiller comme un boss…

O’NEILL | INTEL JACKETDavid Wise Pro Model JacketIsolation 3M Thinsulate Firewall Jupe pare-neige & Système de connexion au pantalonCoutures étanches et Ventilations

UVEX | DOWNHILL 2000Construction Oversized Frameless Protection 100% UVA, UVB, UVC Écran Double SphériqueVentilation Direct Frame

FULL TILT | DROP KICKLargeur 99 mm & Flex Medium Shock Absorber & Talon en CaoutchoucChausson Performer Wide-Toe Boucles à cliquet & Canting Réglable

O’NEILL | STEREO PANTSlim fit avec 10k/10k Étanchéité/RespirabilitéPare-neige & Système de connexion à la vesteArticulations & Coutures étanchesRenforcements et Système pour ajuster la taille

BERN | WATTS WUTANGLogo Wutang pour un bonus de steezeConstruction Certifiée Thin Shell Mousse EPS et Coque Ultra Thin ABS Compatible Outdoor Tech Wireless Audio

FACTION | CANDIDE 2.0Dimensions: 132-102-132 mmLongueur: 166/172/178/184 cmGros Tip Rocker & moyen Tail RockerShape symétrique avec renforcement du carbon

La Classe en StationDÉ

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CLIMB TO SKI CAMPSan Martino di Castrozza, March 2015

Applications startsin December:

climbtoskicamp.salewa.com

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Il y a beaucoup de choses à prendre en considération quand on s’aventure en-dehors du domaine skiable. En plus des précautions habituelles, la sécurité, la fonctionnalité, le confort et bien-sûr le côté ludique de votre équipement sont des points importants…

PLANKS | YETI HUNTERLigne Nouveau Planks Outerwear Fabrication Ride Dry 20 – Durable et Légère20k/20k Étanchéité/RespirabilitéGrandes poches frontales et Jupe pare-neige amovible

MAMMUT | ALYESK A GTX PRO REALISATION PANTSHarnais intégré Certifié Climbing Matériel Robuste 3 Couches GORE-TEX Pro Boucles de Sécurité Cachées Élastiques de Salopette amoviblesPantalon Parfait pour Randonnée et Alpinisme

DAKINE | ABS SIGNALTechnologie ABS TwinBag Système Rétractable Ski Carry Volume 25L avec Poche Outils et Pelle3,65 kg Unité de Déclenchement Inclue

ANON | M2 Technologie Integral Clarity Écran Transmission de Lumière Visible Système de changement d’écran Magna Tech Monture Low Profile Wall-to-Wall

LINE | MAGNUM OPUSDimensions: 148-124-146 mmLongueur 188 cmSuper-léger et noyau Nimble Cloud CoreEarly Rise Nose et TailFlex Symétrique et Sidecut 5-Cut

Derrière les cordes

ANON | RODANCoque Polycarbonate In Molded Système de taille fit BOA Powered Boucle Magnétique Fidlock SNAP Son compatible Skullcandy Audio

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La Kingpin, la nouvelle fixation PinTech de randonnée de Marker est l’innovation phare de la saison.

La Kingpin est une fixation solide avec du répondant. Des tueurs de Big Mountain comme Stian Hagen lui font confiance pour des lignes engagées et techniques, et elle pèse moins de 700grammes (poids avec/sans freins: 730g/650g) ! C’est la première fixation PinTech de randonnée qui allie les mêmes performances et la même sécurité que les fixations traditionnelles. C’est aussi la première fixation PinTech à avoir la certification Iso 13992:2007 TÜV.

Deux versions sont disponibles: une Din10 et une Din 13. La talonnière rappelle une fixation alpine avec une trans-mission de puissance directe et des points de contacts larges. La butée a six ressorts, au lieu de quatre, et tient la chaussure fermement en place avec des points guide ajustables et facile-ment atteignables. On passe de la position ‘montée’ à ‘des-cente’ en actionnant le levier central, et on ajuste les cales de montée avec la pointe du bâton. Avec une gamme de freins et de couteaux de différentes tailles, des trous de montage larges et des parties dorées anodisées solides, vous avez une fixation de randonnée qui comble tous les besoins.

La Kingpin est la fixation de choix pour les skieurs qui veulent de la facilité d’utilisation et un faible poids en montée, mais avec un contrôle du maintien et de la performance pour la descente. Avec plus de 60 ans d’expérience et de nom-breuses innovations à son actif, la marque Marker sait ce qu’elle fait et vient de lancer un petit bijou.

Ortovox: FREE RIDER ABSUn sac à dos solide et fiable est tout aussi important pour la sécurité en freeride qu’un DVA, une pelle ou une sonde. Des études récentes1 ont confirmé que les systèmes airbag d’avalanches sont des dispositifs d’urgence très efficaces.

Le Free Rider ABS de Ortovox est LE sac à dos de backcountry. Une fois endossé, la première chose que vous no-tez est le confort. Le sac est super léger et s’adapte parfaitement au corps. Après

une plus grande inspection, vous trouve-rez une protection dorsale amovible SPS PRO intégrée qui se modèle à votre dos. Il y a une version 24L et une 26L; les deux sont modulables.

L’airbag ABS Twinbags, est testé et approuvé, et les poches pour pelle et sonde assurent votre sécurité. L’airbag ABS Twinbags est amovible, il a été soi-gneusement testé et conçu avec des stan-dards de sécurité stricts. Les nombreuses

sangles, velcros et fermetures garan-tissent à vos skis, bâtons, casques et autres équipements une bonne attache modulable. On comprend pourquoi ce sac à dos certifié TÜV a gagné l’Or aux ISPO Awards, les concepteurs et fabri-cants de chez Ortovox savent ce qu’est le freeride.

1 www.slf.ch « L’efficacité de l’airbag d’avalanche »

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Andreas Fransson * 15 Avril 1983; † 29 Septembre 2014

La Beauté du Choix et la Profondeur de l’Instant Présent

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Mot après mot, situation après situation et sentiment après sentiment – la vie continue comme une vague perpétuelle que l’on peut chevaucher, qui peut nous dépasser ou en-core nous noyer. M’éloigner des distractions semble être le meilleur remède pour mon âme, laisser les mots sortir et les événements se produire répare ces pièces indéfinies de mon âme qui se sont brisées cet Automne…

Je ne cherche pas à enseigner. J’ai juste quelques concepts que j’ai appris ces derniers mois. Ils ont grandi dans un coin de mon esprit comme la mousse pousse sur les troncs d’arbres. Notre vie continue quoi qu’il se passe. Quelques fois nous voulons respecter les autres en choisissant de se sentir mal, mais c’est notre décision, ni plus ni moins. Dans différents moments de ma vie, j’ai été meurtri, et même si je hurlais comme un nou-veau-né, j’ai dû traverser ces instants. Il n’y a nulle part où se cacher, et après tous ces hurlements la douleur semble disparaître, loin de l’attention, faisant ainsi place à un es-pace paisible de néant. C’est comme une nouvelle couche qui se pose sur l’ancienne. Ce que j’ai appris, c’est que quoi qu’il se passe, nous le traversons. Et la manière que nous employons, ce que nous ressentons et ce que nous pensons sont un choix que nous appre-nons à faire (bien que la cause et l’effet soient inversés).

La deuxième chose que j’ai apprise est que l’endroit où nous sommes en cet instant est le plus profond et sophistiqué, le plus beau et incroyable où nous puissions être. Nous pou-vons tenter de nous échapper, et c’est possible en rêvant, mais là où nous sommes mainte-nant est magnifique. Et si ça ne l’est pas, alors changeons de point de vue ou de situation – les deux étant très faisables. On peut choisir de voir la mort d’un ami comme tragique ou magnifique. On peut choisir de croire ce que l’on veut de l’au-delà. On peut décider de la réalité que l’on préfère, alors créons celle que nous aimons !

Nous sommes libres de créer tout ce que nous voulons. Vous êtes libres de croire et penser ce que vous voulez de ce court texte. Mais il serait drôlement stupide si vous en créiez des pensées négatives. Une chose intéressante à laquelle réfléchir: si le cas se présente – de créer notre propre réalité – alors la personne qui y croit et celle qui n’y croit pas ont cha-cune raison.

Des cristaux de vie se brisent durant une expérience traumatisante, mais nous en avons besoin pour guérir. Les mots utilisés sont des lueurs pour éclairer le chemin, mais le mes-sage est subjectivement vrai. Nous devons nous reposer, nous avons besoin d’amis et d’amour. Puis vient le moment de penser et de créer, et c’est là que se présente le choix, le croisement entre l’ombre et la lumière.

J’ai appris plusieurs choses les mois passés, la vie continue – le chemin que nous voulons qu’elle empreinte est un choix même si nous voulons nous échapper, il n’y a nulle part où s’échapper. Nous ferions donc mieux de rendre l’instant présent magnifique.

Le 3 Novembre 2013, Andreas Fransson perdit son bon ami Magnus Kastengren alors qu’ils skiaient à Mt.Cook en Nouvelle-Zélande. Andreas décéda tragiquement dans une avalanche au Chili dix mois plus tard. Ses réflexions philosophiques, écrites sur son blog quelques mois après la mort de son ami, peuvent nous être utiles…

Andreas FRANSSON – 13 Février 2014

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Risque et RécompensePeu de sports comptent autant de héros tombés au combat que le freeski. Notre sport est-il trop dangereux? Qu’y a-t-il derrière ce triste constat? Klaus Polzer, partie intégrante du freeski depuis sa création, en parle.

Texte : Klaus POLZER

La nouvelle choqua tout le monde au plus profond. JP Auclair et Andreas Fransson, deux légendes de notre sport, perdirent la vie dans une avalanche. Les circonstances exactes sont en-core incertaines, mais c’est évidemment un accident tragique. Le fait que tous deux étaient des freeriders à l’expérience et aux connaissances immenses -qu’ils savaient ce qu’ils faisaient- rend cette tragédie encore plus incompréhensible et déprimante.

Doug Coombs, Shane McConkey, CR Johnson, Sarah Burke… Ce ne sont que quelques-uns des noms les plus connus, parmi tant d’autres, qui ont perdu la vie à travers leur passion pour le freeski. Beaucoup ne furent jamais célèbres, mais la plupart étaient talentueux et expérimentés dans leur domaine. La faute fut souvent des avalanches, mais les dangers du freeski sont nombreux. Des accidents mortels se produisent même dans le monde du freestyle, bien que les risques et le nombre d’accidents en freeride soient bien plus grands. Le freeski est-il trop dangereux ?

On sait que le freeski n’est pas des plus sûrs. Les chiffres parlent, surtout ceux des accidents sérieux voire mortels; le freeride est comparable à l’alpinisme. Pas si surprenant,

puisque les deux se déroulent en montagne, un endroit avec de nombreux dangers. On peut apprendre à les évaluer et à les évi-ter autant que possible, mais on ne peut pas les éliminer com-plètement. Le freestyle se trouve dans une situation similaire, bien que les dangers y soient plus prévisibles et moins influen-cés par des facteurs incontrôlables. Ne pas pratiquer ces sports élimine tous les dangers, mais ce n’est pas franchement une option viable. Certains skieurs sont conscients des consé-quences, mais beaucoup d’autres refoulent ces pensées.

Il est évident que le freeski est dangereux, alors pourquoi compte-t-il autant de pratiquants, tout comme l’escalade, le snowboard, le mountain bike, le skateboard ou encore le surf ? Les plus jeunes, qui ont tendance à être un peu trop téméraires, ne sont pourtant pas les seuls à être attirés par ces sports soi-di-sant extrêmes. La raison pour laquelle ces sports sont si attrac-tifs pour les personnes de tout âge est simple: ils offrent des défis constants et variés, et cela quel que soit le niveau. Sur-monter les obstacles, souvent extrêmement dangereux, pro-cure un sentiment que d’autres sports ne transmettent qu’à travers la compétition. La plupart des freeskieurs n’ont pas be-soin de compétitions pour se sentir réalisés. Faire face aux élé-ments, à la gravité et aux buts personnels suffit pour une vie entière de défis. Le freeski n’est jamais ennuyeux, les challen-ges sont en constante évolution et s’adaptent aux compétences. On peut toujours trouver la juste mesure entre le trop difficile et le trop simple, entre être ennuyé et être frustré. Ressentir le « flux » ou l’essence-même du sport sont les buts ultimes de ces sports.

La difficulté –là où le préjudice physique entre en jeu- ré-side dans le juste équilibre. C’est difficile au début, mais les conséquences en tant que débutant sont moindres. Au fil du temps on gagne en compétences et en expérience et on devient capable de juger chaque situation avec une meilleure expertise. Alors il devient plus simple de trouver la juste mesure, mais les dangers augmentent. C’est ici le paradoxe de ces sports. Les experts sont rarement en réel danger. Cependant, si les choses tournent mal, le sort peut être fatal. En particulier avec le free-ride où les variables externes –comme les avalanches- qui ne peuvent jamais être à 100% déjouées, entrent en jeu.

Mais le freeski n’est pas aussi dangereux que beaucoup le pensent, il ne faut pas perdre la foi. En regardant les statis-tiques, beaucoup des sports ‘traditionnels’ sont autant sinon plus accidentogènes. Et la plupart d’entre nous n’atteindra probablement jamais le niveau où les satisfactions personnelles ne peuvent être atteintes qu’à travers des situations potentiel-lement mortelles. On peut trouver un plaisir immense dans le ski, indépendamment de ses capacités ou de la difficulté de ses objectifs. Mais n’oubliez jamais les dangers, surtout ceux in-contrôlables comme les avalanches.

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Sig Tveit: Du Style venu de Norvège

Quand fut le grand tournant de ta carrière?Haha. Je ne sais pas si j’ai vraiment eu un grand tournant, mais la chose la plus proche serait le Jon Olsson Super Ses-sions en 2010. Le Superunknown de Lev-el 1 a aussi été une porte d’entrée pour filmer avec la production vidéo dont je rêvais.

C’est comment de filmer avec The Trashparty par rapport à Level 1?The Trashparty est bien moins organisé. En fait c’est vraiment difficile de tout synchroniser quand on est tous dispersé à travers la ville et que personne n’a de voiture. Tout est mieux planifié pour fil-mer avec Level 1, mais on y met aussi plus d’argent.

Quel est ton spot idéal pour filmer?C’est sans aucun doute le street. J’aime-rais aussi filmer des sauts naturels en backcountry, mais c’est plutôt difficile à organiser d’une manière sérieuse à moins de trouver quelqu’un prêt à tenir

une caméra sur une journée de poudreuse. Je vois le snowpark plus comme un terrain d’entraînement. Film-er en park est inutile selon moi. C’est le street ou le backcountry qui compte.

Est-ce que tu laisses ton style de ski refléter ton goût diversifié pour la musique ?Je ne sais pas comment je pourrais faire ça, et je ne sais même pas comment je voudrais le refléter. Mais je pense que le ski, le snowboard et le skate sont très liés à la musique ou à l’art en général de par la manière avec laquelle on les perçoit et apprécie. Il y a bien plus dans le sport que ce que jugent les formules même les plus compliquées de la FIS.

Quand et pourquoi tes tailles de vêtements ont diminué?Haha, je ne sais pas. J’ai porté pendant un bon moment des fringues larges. À un moment je ne portais plus du tout le même type de vêtements pour skier et pour aller en ville, et je me sentais idiot

de me ‘déguiser’ pour skier ahah. J’ai donc réduit un peu les tailles. À ce mo-ment- là j’étais à fond dans le snow-board. Je crois que ce qui me définit en tant que skieur sont mes tricks et la manière dont je les fais grâce au snowboard.

Tu as un plan sur 5ans?Je gère mes saisons au fur et à mesure. Tant de choses évoluent et passent hors-contrôle, qu’il est difficile rester au top. Je ne pourrais jamais suivre un plan de ce genre, j’y perdrais tout amuse-ment.

NÉ LE : 6 Septembre 1992 à Voss, Norvège

VIT À : Voss, vit actuellement à OsloSTATION DE SKI : Voss Resort

JOB D’ÉTÉ : Coach de Ski aux What! Summer Camps

HOBBIES : Skateboarding et MusiqueSPONSORS : Line Skis, Jiberish, Full Tilt

Interview : Kyle MEYR

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RRaphael Webhofer: Un Freerider Voyageur

Même si tu es encore assez jeune, tu as déjà une carrière impression-nante. Qu’es-ce qui te fascine dans le freeride?J’aime simplement passer du temps en montagne, et en tant que tyrolien j’ai grandi sur les skis. J’aime le freeride parce qu’on peut y être créatif et chaque ligne est différente. On doit adapter son ski au terrain et pas l’inverse.

J’ai su que tu t’es cassé le bassin en Avril. Comment c’est arrivé?Je n’étais pas concentré. J’ai mal jugé la qualité de neige et j’ai fait un virage trop engagé. S’en sont suivis des tête-pieds dans une zone où on ne souhaite vrai-ment pas tomber. Un rocher a croisé ma route et cassé mon bassin. Par chance j’ai récupéré assez vite et 6-7 semaines après la chirurgie je faisais à nouveau tout ce que je voulais.

Un des tes hobbies est le Skydiving. Comment tes parents font face à ces sports à hauts risques?Pour mes parents ça n’a pas été facile avec moi depuis mon plus jeune âge. J’ai

toujours été sauvage et j’ai toujours tout essayé. Donc maintenant ils s’y sont ha-bitués. Ils me font confiance dans ce que je fais et savent que je prends soin de moi, et je les en remercie.

Ton plus grand succès jusqu’ici a été au FWQ d’Andorre en 2013. Que penses-tu de l’étape du FWT qui se tiendra là-bas cet hiver?C’est génial. Andorre est un endroit in-croyable, et les gens y sont adorables. Les Pyrénées sont très différentes des Alpes, et c’est une bonne chose que les étapes du FWT soient dans des montagnes va-riées. Avec les étapes d’Alaska, des Alpes et des Pyrénées, la manière de skier changera continuellement. En plus on ne peut pas se plaindre des bières sans tva, non ?

Tu as récemment débuté de filmer avec Legs Of Steel, comment c’était?J’étais en Nouvelle-Zélande en Août pour un mois avec les LOS. Le projet principal du voyage était un glacier dans la zone de Mt. Cook, où nous avons fil-

mé avec Sam Smoothy et Fraser Mc-Dougall. On a passé pas mal de jours sur le glacier et dormi dans des sortes de re-fuges. C’était notre camp de base pour rejoindre les lignes et filmer. C’est un en-droit incroyable, la Nouvelle-Zélande a tout à offrir, passant des glaciers aux fo-rêts tropicales.

Où te vois-tu dans dix ans?Je serai encore dans les montagnes avec mes skis, et j’aurai un paquet de tampons dans mon passeport. Je ne vivrai proba-blement plus chez mes parents mais avec une jolie fille dans les Alpes.

NÉ LE : 2 Août 1994 à Innsbruck, AutricheVIT À : Innsbruck, Tyrol

STATION DE SKI : Là où la neige est la meilleure dans le Tyrol

HOBBIES : Escalade, Alpinisme, Skydi-ving, Voyager, Surf JOB D’ÉTÉ : Cuisinier ou serveur

SPONSORS : Völkl, Marker, Mons Royale, Douchebags, Komperdell, Chillhouse, Pieps, Obergurgl

Interview : Alexandra ENGELS

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illuminer le

noir

Du rêve à la réalité- La création éphémère d’un paysage magique de montagne. Avec de l’inspiration et de l’audace, le projet Afterglow de Sweetgrass a scotché tout le monde, mettant en vedette en pleine nuit Pep Fujas, Eric Hjorleifson, Daron Rahlves et Chris Benchetler dans le backcountry de la Colombie Britannique et sur les pentes de l’Alaska. Le génie créatif de l’équipe de Sweetgrass n’a apparemment aucune limite, tout comme son amour d’illuminer le ski. Leur dernière création en est la preuve.

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.Nick Waggoner

Producteur & Réalisateur

« Ce fut une expérience surréelle. Après des mois à imaginer les lumières, à lire les diagrammes photométriques pour connaître la puissance des faisceaux, à se demander si ça fonctionnerait entre caméras et skieurs et si les générateurs seraient assez puissants, c’est devenu une réalité. Un monde étrange de cou-leurs et d’ombres mêlées au charme de l’hiver profond. Des

vallées illuminées en bleu, rose et vert; la silhouette des arbres, de la pure magie. Voir Hoji, Pep, Chris et Daron skier des lignes folles dans cette ambiance a rendu tout cela encore plus sur-réel. Je suis chanceux d’avoir vu ces faces illuminées en pleine nuit. Je crois que peu de monde aura un jour la chance de voir ce genre de joyaux. »

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Daron Rahlves Skieur en AK

Pep Fujas Skieur en B.C.

« J’ai rêvé une fois de skier de nuit. Mais ce n’était pas comme cette expérience. Il a fallu beaucoup de matériel pour skier les spines d’Alaska dans le noir. On est parti en hélico à 18h, on a skié vers 2h30 du matin et on est resté dehors jusqu’à 8h. Nous n’avons pas skié les lignes classiques de tous les films, mais elles étaient tout autant engagées vu l’obscurité dans laquelle nous

« Skier dans le noir relève toujours du surréel, vos sens doivent être plus éveillés pour comprendre là où vous êtes. Cela ajouté aux projecteurs éblouissants, aux pillows et aux tonnes de poudreuse a rendu le ski assez difficile. Nous étions aveuglés par la lumière des projecteurs se réfléchissant sur les cristaux de neige à chaque fois que la neige explosait sous nos skis.

étions. Nous devions gérer les problèmes de couches de neige et de crevasses. J’avais peur. Skier des spines dans le noir rele-vait plus de l’instinct que de la vue. Avant de skier nous avons creusé une grotte de neige pour rester au chaud au sommet et enfiler nos combinaisons. Il faisait froid! Une fois tout le monde prêt, ils nous ont dit de nous changer et l’anxiété grimpa. »

Quand ce voile disparaissait, les yeux devaient se réajuster à la lumière ou au noir. Ça a été un des shootings les plus intenses de ma vie. Bien que difficile et exténuante, je n’oublierai jamais cette expérience. Il y a eu tant de moments de joie qui ont laissé des souvenirs impérissables! »

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Oskar Enander Photographe

« Ma plus grande préoccupation dans ce projet était d’avoir as-sez de lumière pour photographier sans utiliser des flashs. Sans devenir trop technique, les photographes ont généralement be-soin de plus de lumière que les caméramen. La première nuit, quand nous sommes arrivés et que les lumières se sont allu-mées, je suis resté complètement ébahi. C’était comme allumer

un soleil au milieu de la nuit, et on pouvait choisir la couleur que l’on voulait pour illuminer la neige. Ce fut mon shooting le plus ambitieux, et j’ai dû repousser les limites de mon appareil photo chaque nuit pour immortaliser ces moments. Mais en regardant le résultat sur mon ordinateur chaque matin, c’était Noël tous les jours. »

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Texte & Photos : Ethan STONE

La Slovénie. Peu de gens peuvent la placer sur une carte et encore moins peuvent vous dire quelque chose sur ce pays. Le nom lui-même comporte une part de mystère pour les oreilles Occidentales. L’hiver dernier, Ahmet Dadali et le crew vidéo La Familia s’y sont rendus pendant trois semaines, après l’invitation d’un freeskieur local et la promesse de spots urbains inexploités. Ils ont trouvé un pays si amical que ce fut le coup de foudre, avec des montagnes fantastiques et des tonnes de spots de street…

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« Pourquoi est-ce que je vis encore aux USA? » se demande Ahmet tandis que la vapeur de sa tasse de thé s’enroule autour de sa main.

Nous sommes huit sur le toit –Ahmet, ses quatre compa-gnons de crew, nos deux guides locaux et moi- préparant un closeout quelque part dans la périphérie de la ville de mon-tagne Slovène Jesenice. Et nous buvons tous une tasse de thé chaud.

Ahmet se pose cette question car aux USA une scène si-milaire ne pourrait pas arriver. Notre pote Slovène Agron est en train de mettre de la neige sur le toit pour la prise d’élan, je pose des planches dans le jardin de quelqu’un pour en faire une réception, et un pote d’Agron, Androz, s’active à la pon-ceuse sur le rail rouillé depuis dix minutes ; quand une voisine soucieuse observant la scène décide d’agir.

Aux USA cette action aurait été d’appeler la police, ayant comme résultat de se faire jeter du spot. Mais ici en Slo-vénie, cette femme décida plutôt de nous servir du thé sur un plateau, avec des tranches de citron, des morceaux de sucre et des tasses pour tout le monde. Cette gentillesse, couplée au potentiel impressionnant en street et en backcountry de ce pays, suffit à susciter l’émigration chez ce freeskieur Américain.

***

Nichée entre l’Autriche, l’Italie, la Croatie et la Hongrie dans l’arc Alpin Sud-Est, il est dur de dire si la Slovénie se trouve en Europe Centrale, de l’Est ou du Sud. Faisant autrefois partie de la Yougoslavie et du bloc de l’Est, la Slovénie assura son in-

dépendance en 1992 avec une guerre de dix jours rapide et as-sez « indolore ». Alors que le reste des Balkans s’engouffrait dans une guerre ethnique, la Slovénie joignait l’Union Euro-péenne et l’ONU se dissociant ainsi des voisins déchirés par la guerre de l’ex-Yougoslavie.

Vingt ans plus tard, d’autres pays de la région subissent encore les reliques de cette période. Les procès pour crimes de guerre, les champs de mines et l’économie précaire sont encore les choses qui viennent communément à l’esprit à l’évocation des Balkans.

Pourtant, la Slovénie a réussi à se dissocier entièrement de ce triste héritage. Elle avait certes une longueur d’avance sur le reste de la Yougoslavie, étant géographiquement et culturellement proche de l’Occident. Son indépendance fut rapidement acceptée par le reste de l’Europe, son économie ayant toujours été plus forte et occidentalisée que le reste de la région. Les différences sont si grandes que beaucoup d’ob-servateurs modernes ne considèrent pas la Slovénie comme un pays des Balkans, mais plutôt comme une partie de l’Eu-rope centrale avec l’Allemagne, l’Autriche et la République Tchèque.

Pas vraiment balkanique, mais pas entièrement Occi-dentale non plus, la Slovénie est encore sur une zone indéfinie de la carte. Alors que ses voisins ont développé des réputations spécifiques, que ce soit pour les belles plages de l’Adriatique ou pour les champs de mines antipersonnel, la Slovénie demeure un terrain obscur.

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65C’est en partie cette obscurité qui attira La Familia, en prove-nance du Colorado et du Midwest, en Slovénie. Les Alpes, la Scandinavie, et les pays Baltes sont des destinations désormais insipides pour des skieurs à la recherche d’aventure. Donc quand Agron Emeri, un freeskieur Slovène et fan de La Fami-lia, commença à envoyer des photos de spots urbains de son pays à Ahmet Dadali, les choses sérieuses débutèrent.

« Agron me contacta sur facebook pour me dire qu’il y avait des tonnes de choses en Slovénie pour notre style de ride que nous devrions prendre en considération, » dit Ahmet. « C’était une idée géniale d’aller dans un pays où je n’avais encore entendu personne aller. »

Nous sommes assis à table pour le dîner dans l’apparte-ment qu’Agron partage avec sa copine Sara dans la banlieue de Ljubljana, la petite capitale de Slovénie. L’appartement est ac-tuellement rempli de skieurs et de leur matériel. À l’invitation d’Agron, Ahmet a fait le voyage avec quatre amis pour décou-vrir le milieu Slovène.

Le caméraman Kevin Perron est ici pour filmer les nou-veaux webisodes solo de Ahmet, nommés Flip The Script. En plus de Kevin, Ahmet a enrôlé un petit groupe d’amis de La Familia pour ce voyage, un crew avec un penchant pour la culture hip-hop et le ski urbain. Il y a les frères Mike et Frank King, deux robustes Américains du Michigan, et le frère d’Ahmet Giray. C’est en effet La Familia, il ne manque que le frère de Kevin, Brady, pour avoir trois paires de frères.

Agron a loué un appartement pour le groupe dans le même immeuble, mais comme il y a plus de personnes que pré-vu et que l’appartement est plus petit que prévu, il a gentiment offert à ces visiteurs de loger chez lui. Tandis que Sara s’active en cuisine, préparant un énorme repas traditionnel Slovène pour les invités, la foule de skieurs autour de la table sillonne les alentours sur Google Street View à la recherche de spots.

Notre timing est malchanceux. Un mois plus tôt une grosse tempête remplit de neige les Alpes du Sud. Comme le dit Agron, même les spots urbains de basse altitude de Ljubljana étaient bons à skier. Mais tandis que l’Italie voisine profitait des plus grosses chutes de neige de la décennie, la Slovénie était frappée par une tempête de glace plus féroce encore que la tem-pête de neige précédente. La plupart de la neige en ville était de-venue inskiable à cause d’une épaisse couche de glace noire. Plus d’un quart du pays était sans électricité à cause des branches d’arbres glacées qui avaient provoqué la chute des lignes élec-triques. Voilà ce qui en est pour nos espoirs de street, mais aussi de backcountry puisque les montagnes alentours avaient ainsi vu leurs couches de neige complètement massacrées.

***

Au lieu de skier à Ljubljana, nous devons désormais rouler une heure au nord vers la ville de Jesenice, ville dans laquelle nous a été servi le thé dès le premier jour, nous faisant ainsi com-prendre qu’on était libre de skier tous les spots qu’on voulait sans risque de se faire dégager.

Après s’être arrêtés prendre un burek –une version Slo-vène du fastfood avec viande, fromage et pommes de terre- nous avons débuté la journée avec un rail en descente qui finis-

sait avec un saut, par-dessus une haie, dans le jardin de quelqu’un. Le fils du propriétaire parla brièvement avec Agron et Androz, et vit ensuite des skieurs se crasher dans son jardin sans aucun commentaire. Ahmet n’eut besoin que de quelques essais pour poser un lipslide to lincoln loop handdrag au-des-sus de la haie.

Le spot suivant est un closeout sur un toit, où une femme servit à toute l’équipe du thé pendant que nous préparions les lieux. La gentillesse des habitants et leur ouverture à nos égards sont de plus en plus évidents.

La dangerosité de cette activité devient également plus évidente. Le rail accroche, il y a un escalier en bêton d’un côté, et un gros drop en sortie. Agron est proche de le replaquer mais plante le nose dans le closeout et vole par-dessus la théière en sortie de rail, pour atterrir cinq mètres plus bas sur une maigre couche de neige couvrant le bêton.

Il reste immobile pendant une minute alors que nous courons vers lui, laissant présager le pire. Mais il se relève, se remuant, les yeux écarquillés. Il mesure plus d’1.80m et a réus-si à s’étirer en l’air avant de se plier pour amortir l’impact de la chute. C’est de la physique.

Malheureusement les grosses chutes commencèrent à devenir le thème de ce voyage. Il ne reste déjà plus que trois skieurs sur pied. Giray et Mike sont arrivés en Slovénie avec une entorse à la cheville. Mike insiste sur le fait qu’il pourra skier dans quelques jours, mais pour l’instant les seuls à mettre les skis sont Agron, Androz et Ahmet qui grimace de douleur à cause de ses côtes et du crash d’il y a quelques semaines.

Le corps endommagé, mais la motivation au top, nous nous préparons le jour suivant pour un rail triple kink bien en pente en face de la poste. Je pense que le spot est trop dur, ce n’est pas possible que nous y fassions quelque chose. Mais Ahmet est déterminé à le skier, même si nous n’avons pas de projecteurs et que la nuit approche. En quelques minutes il passe les kinks et prend de l’air en sortie pour poser sur une transition qui est un muret en bas des escaliers.

Incroyablement, personne n’a encore appelé la police. Des mères avec leur poussette donnent un coup d’œil tandis qu’un petit vieux nous regarde mal en passant, mais revient en-suite avec une bière pour assister au spectacle.

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Avec le feu vert donné de manière non-officielle par la communauté, nous continuons sur les différents spots autour de Jesenice les jours suivants. Le troisième jour on prépare un saut au-dessus d’un panneau de basket près d’un gymnase et Agron sort mal du kicker et se plante brutalement contre le panneau. Une fois à l’hôpital, il n’a heureusement aucun os de cassé, et le directeur du gymnase, qui assistait à la scène, hausse les épaules et dit à Ahmet que s’il veut tenter le spot il est le bienvenu.

***

Avec plus de six ans à filmer avec Level 1, Ahmet a accumulé de l’expérience en voyage et est devenu un nom respecté du milieu du freeski. Mais ce voyage est différent, c’est le premier qu’il a organisé lui-même, avec son propre budget et son crew.

Ahmet a pris un nouveau chemin dans sa carrière de skieur d’images cette saison. Comme beaucoup de ses contem-porains –y compris Tom Wallisch, Parker White et Chris Lo-gan- il ne filme plus de segments avec Level 1, ayant opté pour ses propres webisodes qu’il a justement surnommés Flip The Script. « Je change mon monde entier, en laissant de côté ce que j’ai fait pendant des années, et en faisant évoluer mon ski comme je l’entends au lieu de me reposer sur les autres. »

Il a embauché un caméraman et produit ses webisodes lui-même, sans requérir d’intermédiaire, Frank Lucas serait fier. Et puisqu’il est Ahmet, il ne se contente pas de réaliser ses Flip The Script dans son camp de base confortable à Summit County, Colorado. Il planifie plutôt des voyages de plus en plus

loin, d’abord dans les Alpes Françaises, et maintenant dans un pays dont la plupart des Américains n’ont jamais entendu par-ler. Il a l’esprit pionnier, il n’y a aucun doute.

Cela devient plus évident chaque jour que nous passons à chercher de nouveaux spots. Beaucoup me semblent promet-teurs, des double kinks classiques par exemple, mais il y passe devant sans s’arrêter et personne dans la voiture ne dit quoi que ce soit. Je commence à réaliser que ce n’est pas un voyage de street classique.

Ahmet arrive chaque jour avec pour but de skier un pay-sage urbain d’une manière qui n’a jamais été faite. Les tricks habituels, et surtout les spots habituels que l’on retrouve dans tous les médias n’ont que peu d’intérêt pour lui et son crew. Nous recherchons le jamais-vu.

« Je ne cherche pas des rails sur lesquels je peux faire des tricks » explique Ahmet pendant qu’on roule dans Jesenice. Le rail lui-même doit être le trick: le but est de faire quelque chose que personne n’a même jamais imaginé avant, ou bien de trou-ver un spot si unique et difficile que le simple fait de le repla-quer indemne en vaut la peine.

***

À quelques kilomètres de la frontière Slovène, la petite ville Ita-lienne de Tarvisio offre encore plus de spots urbains et de neige. Mais elle attire aussi plus l’attention, et nous nous retrouvons en compétition avec deux crews de snowboard pour préparer les spots au milieu de ces bâtiments délabrés de cette région en régression de l’Italie.

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« On a tout déchiré » s’exclame Mike King. C’est presque vrai — si les conditions avaient été meilleures, ça aurait été de la folie ici. J’ai pris

quelques photos, mais aujourd’hui c’était plus une journée relax, après des semaines de lutte urbaine, le groupe entier était prêt à skier fort et

vite. C’est une fin parfaite pour notre excursion Slovène.

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Les gens du coin sont toujours sympas et on dirait que notre ‘permis de jibber’ est valide ici aussi. On prépare un étrange gap to gazon, puis un gros rail en A derrière le marché de la ville. Une grosse foule est là pour regarder, et un mec du coin, Marco, se lie d’amitié avec Ahmet et commence à lui montrer les spot locaux avec un pack de bières pour le crew.

Après deux semaines de libre-entrées, on se fait enfin dé-gagé d’un spot. Un vieil homme en avait plus qu’assez de voir son jardin devenir le théâtre d’acrobaties et a appelé la police. Quand nous sommes revenus tôt le lendemain matin pour réessayer, il versa un seau de cendres sur la prise d’élan.

Nous nous sommes alors repliés sur un autre spot avec plus d’options. La cheville soigneusement emballée, Mike King grimace pendant qu’il enfile sa chaussure de ski et rejoint Ahmet pour un descente-plat-descente tandis que Frank et moi escaladons un immeuble abandonné pour avoir une bonne prise de vue.

Aujourd’hui notre pote Italien Marco se surpasse, et amène un grill de taille industrielle à l’arrière de sa voiture. Juste à côté du rail, Marco commence à faire griller des steaks, du poulet, du bacon et des saucisses Italiennes. C’est une hos-pitalité d’un niveau de fou. « j’aime mon chez-moi » dit-il avec son anglais approximatif, montrant son vieux village entouré par des sommets enneigés. « Je veux que d’autres personnes aussi aiment cet endroit ».

Notre dernière mission à Tarvisio se trouve derrière l’église, où Ahmet veut faire un wallride sur une tour cente-naire. À mi-chemin, la police arrive. L’un d’eux est en colère « c’est sacré » dit-il enervé. Nous expliquons que nous avons

l’autorisation du prêtre, mais en vain. Alors que le groupe fait profil bas, je fais le tour de l’église et réalise qu’il y a des funé-railles à l’intérieur: des bancs pleins de personnes en deuil, un cercueil ouvert et un prêtre en tenue violette. À l’arrière, der-rière les vitraux, nous étions prêts à droper –Oups. Une fois l’enterrement terminé, les policiers s’en vont et on se dépêche de mettre la séquence en images.

On décida pour notre dernier jour de ski en Slovénie de skier dans les montagnes spectaculaires que nous traversions tous les jours, pas de street. Androz nous guida à Vogel, une des meilleures stations de Slovénie, et le potentiel du lieu nous a choqué: grand ouvert, des pistes avec des spots de sauts de par-tout autour.

« On a tout déchiré » s’exclame Mike King. C’est presque vrai –si les conditions avaient été meilleures, ça aurait été de la folie ici. En l’état, nous avons dû chercher dans toute la station pour trouver des endroits sans plaques de glace ou neige croû-teuse, pour trouver finalement quelques runs où la neige était étrangement encore bonne. J’ai pris quelques photos, mais au-jourd’hui c’était plus une journée relax, après des semaines de lutte urbaine, le groupe entier était prêt à skier fort et vite. C’est une fin parfaite pour notre excursion Slovène.

La prochaine fois que vous serez jetés d’un spot de street, ou que vous serez dans la file d’attente des remontées, rappe-lez-vous qu’il existe un endroit sur le bord de la carte où le ski est dingue, où les gens sont amicaux, et si vous êtes prêts pour l’aventure vous pourriez aussi avoir un service de thé et un bar-becue de fou durant vos exploits urbains…

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« On pourrait dire un million de choses à propos de JP en tant que skieur – un pionnier qui a transcendé les genres et laissé une marque indélébile sur le sport. Mais il y a bien plus encore. Il était une vraie bonne personne. C’était un réel plaisir d’être avec lui, il était hilarant et gentil. » – Chris O’Connell

Chris O’Connell

« Le ski comme nous le connaissons n’exis-terait pas sans la contribution de JP Auclair. Il fut un homme du renouveau avec une des plus longues et importantes carrières du sport. Ses talents loin de la neige étaient aussi forts que ceux sur ses skis. Il était un skieur brillant qui se réinventait continuel-lement. Une de ces personnes qui touchait à tout et le faisait très bien. Généralement on a un peu de ressentiment envers une per-sonne aussi parfaite. Mais à la place, on l’ai-mait tant il était humble, simple et agréable. Il vous faisait mourir de rire tout le temps. Il avait créé une organisation à but non-lucra-tif pour construire des orphelinats au Kenya. Y a-t-il quelqu’un de meilleur sur la planète? Quand on dit que rien de mal n’a jamais été dit à propos de JP, ce n’est pas un cliché, c’est la vérité. »

* 22 Août 1977 † 29 Septembre 2014

Photos: Chris O’CONNELL & Elina SIRPARANTA

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Jacob Wester

« Je m’en rappelle comme si c’était hier. C’était en Décembre 98, et j’avais à peine 11ans. Je faisais du snowboard depuis deux ans, et je n’avais pas franchement envie de remettre les skis. Le jour de Noël, mon meilleur ami m’appelle et me dit de venir voir son nouveau cadeau. C’était le film Degenerates de Poorboyz. On a mis la VHS et j’ai su que ma vie était changée pour toujours. Je ne me rappelle vraiment bien que du segment de JP, et après 2’20’’ de backflips et mute grabs je savais que je ne remettrai pas de snowboard aux pieds, et tout ce que je vou-lais était une paire de skis jaunes twintip, des t-shirts aloha et un billet d’avion pour Whistler. Je n’ai aucune idée de ce que j’aurais fait aujourd’hui sans JP. »

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Phil Casabon

« Je suis hyper chanceux d’avoir vécu, créé des liens et appris avec JP. Il était pour moi le plus novateur, spirituel, créatif, intellectuel, attentionné, réfléchi, aimant et joyeux genre de personne que l’on ne peut qu’aspirer à devenir. Ayant plus de dix ans que moi, il était plus avisé, il a utilisé sa grande expérience pour m’ap-prendre des valeurs de la vie qui resteront gravées dans mon esprit. Il était mon mentor et je suis extrêmement reconnaissant pour sa présence édifiante dans ma vie. On se souviendra de son passage sur Terre plein de positivité. »

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Julien Regnier

« J’ai rencontré JP sur une Coupe du Monde de bosses à Mt.Tremblant en 1997. Les bosses étaient notre pre-mier amour, et on voulait vraiment changer le style des sauts de l’époque; JP, JF et moi avons fait un pacte pour ne jamais arrêter les bosses, et bien-sûr ça n’a pas tenu. Pendant l’été 98 on a réalisé qu’on prenait part à quelque chose de plus grand. On a beaucoup parlé de nos plans–comment on voulait évoluer. En 2001 on a loué un appartement à Whistler pour 3 ou 4 saisons, acheté une camionnette et des motoneiges. C’est là que tout commença. On a filmé nos segments ensemble, on a lancé Armada avec les autres et développé les skis – c’était une période super excitante et JP était toujours prêt à s’investir dans tous les aspects. »

Glen Plake

« La New Canadian Air Force a ravivé les cendres fumantes de la révolution Hotdogger qui brûlait dans les années 80. Chaque bon groupe a ses membres, JP, avec son charisme, était le pre-mier d’entre eux. On se téléphonait souvent. Voyager, travailler, skier et prendre du temps étaient des moments constamment modifiés afin que l’on passe du temps ensemble; une rencontre accidentelle à l’aéroport se transformait en des journées de ski inattendues. La diversité de ma carrière semblait parallèle à celle de JP, moi qui skiait en switch pour redécouvrir les bases du freestyle et lui qui skiait en avant pour découvrir ses vraies capa-cités à skier en dehors des pistes. Il m’a influencé et je l’ai in-fluencé. Cette diversité dans notre ski nous a permis d’obtenir cette rare longévité dans nos carrières. »

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Glen Plake

« Un de mes souvenirs de JP est un album photo de 2001 qu’il a fait pour moi; pas un lien dans un email vers une photo sur internet, mais un vrai album photo, fait à la main, d’un voyage passé ensemble. Cette attention et cette cure du détail étaient des traits de JP, ils lui permettaient de skier comme il le faisait, et d’être la personne qu’il était. »

Julien Regnier

« JP voulait faire au plus haut niveau possible tout ce qu’il entreprenait. Il avait un sens de l’esthétique très spécial, que ce soit pour le montage de ses segments, le design des pro-duits ou son ski. Au-delà de ses capacités athlétiques, c’étaient ses prédispositions esthétiques et sa perspective qui le rendaient unique. JP avait une vision particulière de la vie qui rendait spécial chaque instant passé avec lui. »

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JF Cusson

« Avec tout ce que JP a accompli dans sa vie, vous pen-serez qu’il était un businessman et un drogué du tra-vail. C’est le cas, mais il conservait aussi son côté en-fant. Tout était un jeu pour lui, un défi et une compétition. Il utilisa sa créativité et son esprit artis-tique pour tout transformer en jeu. Tout ce que JP tou-chait se transformait en or. Que ce soit le ski, la fête, la création, le jeu ou juste une discussion, tous étaient des moments inoubliables… »

Johnny Decesare

« Parfois JP faisait les choses les plus improbables et leur don-nait un sens. Il y a plusieurs années, JP est venu chez moi avec un gros sac de surf. Quand il l’a ouvert, il y avait un seul surf. Le reste était rempli de coussins et de draps. Ce sac était plus un lit qu’un sac de voyage. C’était dingue et hilarant, mais pra-tique pour lui. Il dormit dedans, dans ma cuisine, pendant plus d’un mois pour faire du montage vidéo. Il est très vite devenu super talentueux, il s’investissait tellement pour avoir un seg-ment parfait qu’il travaillait souvent toute la nuit et allait surfer le matin. C’est ça le dévouement. »

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Bruno Compagnet

« Je suis un vieux skieur de pentes raides, et le segment en street de JP dans All I Can m’a impressionné plus que tous les autres. Tout le monde dit que JP était intelligent et brillant dans ce qu’il faisait, une personne bonne, et c’est vrai. Il était un vrai skieur, avec une attraction iné-branlable vers la montagne. Il avait une approche très humble des pentes raides, il n’y avait pas de prétention dans son ski. Il skiait bien et de manière calculée, il était incroyable à voir. Il était totalement investi dans sa pas-sion. Le temps d’un dîner il pouvait aussi parler avec passion d’autres aspects de la vie: le cinéma, l’art ou en-core le graphisme. »

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7 7Micah Abrams

« Des gens avec des idées et des capacités aussi grandes que celles de JP ne se voient pas sou-vent, et quand on les trouve, ce sont générale-ment des artistes ou des entrepreneurs de haute volée. JP aurait pu quitter le ski après juste quelques années, et ses contributions au freeski –les tricks, l’esthétique et l’innovation que fut le twintip Salomon Teneighty- auraient fait de lui une légende. Qu’il ait choisi de rester concentré sur le ski, en exprimant sa créativité de tant de manières différentes au fil des années, a été plus que remarquable. C’était un cadeau qu’il faisait à chaque skieur, et nous ne serons jamais en me-sure de le remercier assez. »

Chris O’Connell

« JP avait développé ses compétences pour monter et descendre des pentes raides avec les meilleurs mondiaux en juste quelques années. Beaucoup ne sa-vaient pas à quel point JP était devenu bon en alpinisme, il faut du temps pour être reconnu dans ce domaine. Après un mois à Chamonix, JP déclara ‘Tout est calculé et on skie un virage à la fois, c’est un genre de ski différent, mais c’est pal-pitant.’ Ce genre de ski est le pinacle du sport, et il est ouvert à peu d’élus. »

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Un groupe d’amis qui, avec d’autres personnes partageant la même vision, amena le freeski aux JO. Un Néo-zélandais barbu, un Français bruyant, un freerider Suisse, un rocker Suédois, une légende Américaine et une autre Canadienne. Le panel de juges de freeski aux JO aurait difficilement pu être meilleur pour cette mission. Les trois premiers jours des JO ils eurent l’occasion de fêter l’événement. Des flots de shooters la première nuit – Vodka! What Else? – Le ton était donné. Les choses s’intensifièrent pour la cérémonie d’ou-verture la troisième nuit. L’open-bar fut une erreur. Avec tous les officiels de la FIS et le monde entier à observer la cérémonie, le bar était vide et prêt pour une razzia, et quelques juges lancèrent l’offensive. La zone était silen-cieuse durant la cérémonie. Chacun acclamait justement un peu plus sa propre nation, mais quand l’équipe Jamaïcaine entra dans le stade, il y eut une éruption d’acclamations pro-venant de la zone des juges, rendant ainsi les précédentes insignifiantes. Le show continua et on avait l’impression d’assister à un concert sans fin des Pink Floyd, les juges des-séchés retournèrent donc au bar. Alors qu’ils remplissaient leurs poches de bières, des hommes de l’armée Russe re-prirent d’une horrible manière une chanson des Daft Punk, on ne voit ça qu’en Russie.

Comme c’est souvent le cas avec l’alcool gratuit, cer-tains exagérèrent. En tant que future victime de l’alcool, quelqu’un pria le chauffeur de bus de s’arrêter durant le re-tour au Village Olympique, et eut la réponse Russe la plus commune «Niet» comme piètre consolation. Il n’eut d’autre choix que de libérer son estomac dans le bus, le reste des juges pleurant de rire, tandis que les officiels quadragénaires de la FIS dormaient, ignorant ainsi l’odeur de vomi. Ils ne ré-alisèrent que quelque chose allait mal qu’une fois arrivés, tout comme les juges de freeski qui notèrent qu’un d’entre eux avait disparu! Cette autre victime de l’open-bar ne réapparut que le lendemain, sans chaussures, après avoir payé un gentil Russe pour le ramener à l’hôtel à 75km de là. Le juge en chef rendit peu après visite aux coupables, leur demandant poli-ment une accalmie en vue des journées de compétitions à ve-nir. Cette accalmie fut de courte durée avec leur « célébration de la culture freeski ».

Le compte-rendu à l’hôtel après les incroyables finales du Slopestyle se fit comme il se doit bière à la main. L’exulta-tion de l’issue générale de la compétition fut brièvement in-terrompue par une discussion pour savoir si Henrik Harlaut aurait pu obtenir la note parfaite. Si sa main n’avait pas traîné sur la réception du dernier saut de son run extraordinaire, alors oui cela aurait pu arriver. Laissons le passé être le passé, ils ont trinqué à Henrik et à Joss. Puis quelqu’un prit un vase et le brisa sur le sol d’entrée de l’hôtel. S’en suivit une autre nuit de débauche et la perte d’un autre juge. Il fut retrouvé le matin suivant, ronflant sur un canapé au milieu de la salle de petit-déjeuner de l’hôtel. Encore endormi, le manager de l’hôtel et ses assistants, devant des officiels de la FIS glous-sant, le portèrent directement dans sa chambre d’hôtel. Au moment où il se réveilla, il regarda hagard tout le monde, leva ses pouces au ciel et s’exclama «Wunderbar» avant de retour-ner dormir. Ce fut à ce moment que les juges de freeski de-vinrent amis avec le manager de l’hôtel, se faisant convier en tant qu’invités pour l’année suivante par ce dernier, qui n’était d’ailleurs pas le plus grand fan des vieux officiels coin-cés de la FIS.

Être un juge de freeski n’est pas l’activité la plus lucra-tive ni la plus appréciée, mais il y a toujours ces petites choses qui font que ça en vaut la peine. Tandis qu’aucun des juges des bosses ne fut autorisé à amener ses skis à Sotchi, les juges freeski, entre les épreuves, passèrent leur temps à se gaver de poudreuse sur les faces incroyables de Rosa Khutor. Oui, ils eurent aussi leur dose de spiritualité Russe (vodka), mais ils accomplirent un travail remarquable sous une pression im-mense et firent les bons choix pour notre sport. Merci les juges !

Être juge est un travail ingrat. Le salaire est maigre et il y a toujours quelqu’un qui se plaint. Imperturbables, les juges Olympiques de Sotchi trouvent leur satisfaction ailleurs.

Texte : Mark von ROY

D’AUTRES RÉCOMPENSESL’A

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Avec la progression actuelle du style, des matériaux et de l’industrie, nombreux sont ceux qui vantent des aspects de l’histoire de notre sport, mais qui ignorent complètement d’autres réalités plus embarrassantes de notre passé.

Il est indéniable que le freeski tel que nous le connaissons a été influencé par le skiboarding (snowblading), un ancêtre que beaucoup moquent et méprisent. Le skiboard fut conçu par Jason Levinthal, skieur passionné qui aime tous les sports d’ac-tion et qui a grandi en skiant sur la côte Est des USA. Il y avait un seul problème, alors que tous les autres sports extrêmes semblaient évoluer dans les années 90, le ski restait figé sans innovation. La manière dont les skis étaient construits datait des années 60: ils étaient longs, fins et avec un nose pointu, et comparé au snowboard en progression continue, le ski n’était pas cool du tout. Mais cela prit fin quand Levinthal fit bon usage de son diplôme de de-signer industriel.

Utilisant son snow-board comme modèle, il des-sina une paire de skis courte avec une hauteur égale en nose et tail, un bon flex et des lignes de cotes échancrées. Alors que de nombreux grands freeskieurs actuels n’étaient pas nés ou por-taient encore des couches, il a produit le premier ski qui servirait à autre chose qu’à des daffy, cosack et autres tricks du ski freestyle des années 90. Bien qu’il n’ait pas été le premier à construire un ski bispatulé –des camé-ramen de 1920 étaient connus pour utiliser des skis avec un tail relevé afin de skier en arrière pour garder le sujet cadré–, il eut cependant une vision nouvelle du ski.

Pendant l’hiver 1996, Jason crée une usine de skis où il travaille seul et qui deviendra plus tard célèbre: Line Skis. Après qu’il ait testé son prototype en rentrant des tricks auxquels per-sonne n’avait encore pensé, il s’est rendu au plus grand salon des USA: le SIA. Alors que dans un premier temps personne ne semblait intéressé par son invention, il reçu deux semaines plus tard un fax pour une commande de 1000 paires de ses nou-veaux skis de la part d’une société Japonaise. Levinthal et ses amis passèrent de une à quinze paires produites par jour. Au salon suivant, ils n’étaient plus les seuls illuminés, Salomon et d’autres grandes sociétés étaient là avec leurs propres modèles. –même cette création bizarre le Big Foot vivait une résurrec-tion– Comme pour chaque invention, personne ne savait com-ment nommer ce nouveau genre de skis et s’y référait en tant que Skiboards.

Deux ans plus tard, aux X Games 1998, le Skiboard Slopestyle était la première apparition du ski slopestyle au

programme. Tandis que skier avec des skis «normaux» suivait son cours avec les courses et les bosses, des pionniers comme l’ami de Jason: Mike Nick, envoyaient des cork900, des misty7 et faisaient du rail. Cette année-là, Jason et Mike finirent sur le podium des X Games, tandis que Eric Pollard finissait 13ème. Les magazines grand public parlaient de l’événement et des skieurs devenus célèbres. Le skiboard était à la mode. Même en Europe, de gros contests furent organisés, et des noms comme

Nico Zacek eurent leurs premiers sponsors sur des skiboards. Freeze Magazine publia sa première couverture avec un skieur sur un rail en Décembre 1998, c’était Levinthal sur des skiboards. Ensuite, Line s’associa à Kris Ostness et développa ses premiers skis twintips longs de 193cm, ce qui lui valu la première couverture avec des twintips sur Powder Magazine en 2000.

L’année 2000 marqua aussi le déclin des skiboards. Line, ainsi que d’autres so-ciétés, adaptèrent le concept

twintip à des skis longs. En 2001 le skiboard disparaissait des X Games, et alors que les skiboarders pro avaient perdu leur au-dience, ils devinrent presque tous des skieurs pro et conti-nuèrent de participer aux X Games en ski slopestyle. Même si Line continua à produire des skiboards, la demande chuta et la production s’arrêta en 2007.

Même si aujourd’hui personne n’imagine parler de ski-boards, cette ère est indéniablement une part de notre histoire. Ce fut sur des skiboards que les premiers rails furent slidés et que furent rentrés les premiers cork9 et rotations en switch. Pensez-y en tant que phase de pré-adolescence de notre sport, où nous découvrions notre identité. Et ce n’est pas grave d’avoir un petit sourire gêné en y pensant.

Texte : Alexandra ENGELS

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Le département R/D d’une entreprise sportive évoque un côté ludique: conception, amélioration et test des nouveaux pro-duits. Le contrôle qualité est tout aussi important, bien que moins séduisant. Il est extrêmement important car il peut faire la différence entre la vie et la mort. Pourquoi privilégier une grande fonctionnalité si elle ne résiste pas dans le temps, en particulier dans des situations critiques?

Éviter les défaillances est un défi énorme. Souvent la faute ne vient pas du produit lui-même, mais des matières pre-mières. Les tests doivent être diversifiés et réfléchis, allant plus loin que le simple essai de prototype. Un bon exemple de ges-tion de la qualité se trouve au quartier général de Gore. La marque Gore-Tex est devenue synonyme de vêtements fonc-tionnels, bien qu’ils ne produisent eux-mêmes qu’une quantité restreinte de produits. Mais se concentrer sur la fonctionnalité du matériel ne rend pas les garanties de qualité plus simples. La fiabilité d’une veste provient aussi de sa conception et de sa méthode de production.

Un brevet méticuleux utilisé par Gore assure que seules les marques qui utilisent des matériaux et méthodes (zips et fermetures par exemple) certifiés Gore et qui testent soigneu-sement le produit fini sont autorisées à utiliser l’appellation Gore-Tex. La tour de pluie Gore est spécifiquement conçue pour simuler une pluie intense avec diverses conditions de vent. Une veste qui vous garde au sec sous cette tour, le fera fa-cilement dans tous les environnements. Mais un produit passe aussi une centaine d’autres tests, dont certain sont étalés sur une longue période, pour avoir la certification Gore. Il est fon-damental que les fonctions des matériaux Gore-Tex résistent au temps dans toutes les conditions. Des échantillons sont mis dans des machines à laver abrasives pendant des jours puis ils sont étirés à des températures glaciales, avant de subir les tests de fonctionnalité habituels.

Les facteurs les plus importants d’un matériau fonction-nel –coupe-vent, imperméabilité et respirabilité– sont testés dans les conditions les plus intenses, mais les chiffres semblent compliqués. Un matériau est considéré imperméable quand il résiste à la pression d’une colonne d’eau d’1,3m sur une super-ficie de 100cm2. Une colonne d’eau de 10m au-dessus de cette surface équivaut à 1bar, ou à 100kg, et un matériau certifié à cette pression obtient le label de 10.000mm de résistance à l’eau. Les matériaux Gore-Tex doivent résister à des pressions équivalentes à des hauteurs de 23-28m, ils restent imper-méables sous la pluie et sous une haute pression et vous garde-ront facilement au sec durant une longue remontée sur un té-lésiège mouillé. Les pressions que les matériaux endurent durant le Sutertest sont mises en évidence quand on perce la membrane avec une aiguille et qu’un jet d’eau sort vigoureusement.

Les caractéristiques de base ne sont pas les seules à être analysées durant un contrôle qualité, si le matériau fonctionnel n’est pas correctement appliqué, la couche externe peut alors se mouiller et successivement les autres couches. Tandis que la peau humaine n’a pas de récepteurs pour l’humidité, le froid est pourtant perçu comme humidité, bien que le matériau soit 100% imperméable. Le matériau fonctionnel parfait doit avoir des caractéristiques de répulsion de l’eau sur la couche exté-rieure tout en étant imperméable.

Le contrôle qualité est une tâche complexe, et nous l’avons juste effleuré. Il est évident que des bons matériaux ont un prix justifié. Au final, le corps humain est le meilleur testeur pour ressentir les différences. En conséquence, des yeux hu-mains inspectent chaque centimètre de matériau Gore-Tex avant qu’il ne quitte l’usine.

Tester les LimitesLa différence entre un bon produit et un autre exceptionnel est souvent due à sa fiabilité plutôt qu’à ses fonctionnalités. Et lorsque la fonctionnalité est garantie dans des condi-tions extrêmes, alors un produit peut atteindre l’échelon supérieur du succès.

Texte : Klaus POLZER

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MEMBRES : Magnus Granér, Jens Nilson, Maximilliam Smith, Tobias Sedlacek, Nils Gunnarsson, Leo Björklund, Pär Hägglund, Erik Pousette, Kieran McVeigh, Lucas Stål Madison

PROVENANCE : de toute la Suède CRÉATION : quelque 2011TERRAIN : Urban, Park et BackcountrySECTION : 1000 Crew – Douglas Källsbo, Erik Pousette,

Sakarias MajanderVIDÉOS : 2013: « Far Out » 2014: « Finess »

Photos & Texte : David MALACRIDA

Une crew avec autant d’interprétations variées du ski est une rareté, un joyau hardcore du monde du ski qui garde notre esprit éveillé. Le mot « crew » est limitatif pour The Bunch qui préfère le terme de famille. Ils peuvent s’appeler de la manière qu’ils veulent, tant qu’ils continuent à produire des vidéos qui apaisent l’âme de notre sport.

Comme certains mouvements politiques underground des années 70, The Bunch ne se définit pas par ses membres principaux, mais par la vision collective qu’ils donnent ensemble. Ils filment avec quiconque croise leur route et partage cette vue commune, rassemblant ainsi de nombreux associés sur leur chemin. La sortie de Far Out en Automne 2013 a vu leur message se transmettre au-delà des frontières Européennes. Le fort choix musical éclectique et parfois étrange accompagne parfaitement leur interprétation remarquable et variée du ski qu’ils affichent.

Mais qui sont-ils ? Six d’entre eux se sont rencontrés à l’école il y a trois ans, leur approche similaire du ski et de la vie en général les faisant se rejoindre. En peu de temps d’autres personnes s’ajoutèrent et tout démarra comme ça, rien n’était organisé. Ils skient, vivent, voyagent et font la fête ensemble, rassemblant des images et gagnant le respect de skieurs de renom comme Liam Downey et Parker White qui dirent que Far Out était leur film préféré de la saison dernière. Il est dur de déterminer exactement ce qui les rend si différents des autres crews et si attrayants à regarder. Réunis sur un spot de street, on se rend compte que le ski lui-même est l’élément le plus important de leur message, et non pas les images. C’est peut-être cette attitude radicale et cette grande variété de styles de ride qui les distinguent.

En Décembre, beaucoup d’entre eux se réunissent pour fêter la fin d’année, et skient simplement ensemble. Après avoir rencontré Magnus, vainqueur du Superunkonwn un peu plus tôt dans la saison, j’ai pu infiltrer le groupe bien que je sois le seul à ne pas avoir la couleur de peau typiquement

Scandinave, ressemblant ainsi à un raver à un concert de métal. Le chalet dans lequel nous accueille Jens est somptueux. Assez grand pour nous abriter tous les dix et même avec un sauna: c’est le parfait camp de base pour se détendre et se gaver de nourriture une fois la journée de ski terminée. Ils sont comme une grande famille. Après avoir cuisiné ensemble, ils s’assoient tous autour de la table pour dîner et rigoler. Gérer dix personnes n’est pas facile, mais ils s’en sortent pourtant bien, sans vraiment organiser quoi que ce soit. En général, ils skient des spots de street, partageant la charge de travail, et chacun a autant d’essais qu’il le souhaite avant de changer de spot. Témoin de toutes leurs interprétations sur chaque spot, j’ai commencé à saisir la profondeur de leur créativité, ils se motivent l’un l’autre, et chacun amène sa touche personnelle.

Ils n’ont pas vraiment de caméraman officiel, ils se passent la caméra de main en main. Mais obtenir une séquence n’est pas leur but premier, c’est juste un plus associé à leur exploration des différentes voies du ski. Si l’un d’eux veut le bungee d’une certaine manière, alors ils s’activent pour lui procurer la possibilité de skier le spot de la manière dont il l’imagine. À trois pour tirer le bungee encore et encore jusqu’à ce que le trick soit plaqué, sans que personne ne se plaigne. Parce que quand il est finalement replaqué, c’est une victoire pour eux tous. Si The Bunch était vraiment un parti politique, il serait un mouvement progressiste socialiste pour le bien de l’ensemble du groupe. Si ce n’est pas fait ensemble, ce n’est pas aussi savoureux.

Faisant cela, ils obtiennent tout un tas d’images dingues que j’ai le plaisir de documenter. Que ce soit Pär qui déchire tout avec ses jambes incroyablement flexibles, Magnus qui trouve des lignes improbables sur un spot, Maximilliam qui se fait une ligne de butters sur chaque obstacle ou encore Léo qui fait tourner ses skis de partout, ils trouvent tous l’inspiration au sein du groupe et dans les choses les plus diverses qui les entourent. Ces facteurs stimulant leur créativité, associés à leurs propres sensations, ont abouti à une inventivité peu commune et difficilement égalable par d’autres crews. Leur nouveau projet Finess expose leur point de vue unique sur l’essence du ski.

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«La sécurité d’abord» dit Markus ‘Kogs’ Kogler, en charge de la sécurité sur le FWT à Fieberbrunn. Voilà les mots sur les-quels les organisateurs du FWT, et spécialement les skieurs, doivent se concentrer. Outre sa connaissance exceptionnelle de l’endroit, étant guide certifié de haute-montagne il est la personne parfaite pour ce travail difficile!

Son travail démarre avec les premières chutes de neige. À partir de là, lui et son équipe contrôlent en permanence les nouvelles chutes de neige en collaboration avec les commis-sions locales de prévention des avalanches. Sur la base de ces données, ils évaluent les risques d’avalanches et choisissent la face de la compétition. Les organisateurs, les riders et les juges ont évidemment leur mot à dire dans cette décision cru-ciale. Même si le choix est généralement unanime selon Kogs, il est arrivé dans le passé que des riders contestent le choix de face. «Cette année-là, quelques riders n’étaient pas satisfaits de l’emplacement de la porte de départ, nous l’avons donc déplacée en contrebas.» La règle de base est: la sécurité passe avant les conditions de neige et ces dernières avant encore le coté spectaculaire de la face. Chaque groupe doit donc faire des compromis de temps en temps.

Le fait que les pentes de compétition soient raides pro-cure l’avantage que les avalanches partent généralement d’elles-mêmes, et donc que des détonations contrôlées ne sont que rarement nécessaires ce qui est un avantage pour les couches de neige. Deux jours avant la compétition, Kogs et un collègue parcourent la face pour éliminer d’éventuels dan-gers. Cette opération consiste surtout à déclencher des cou-lées avec leurs skis tandis qu’ils sont assurés avec une corde, pour éviter une avalanche le jour de la compétition.

Héros silencieuxLes compétitions de freeride sont par essence dangereuses. Et si les choses se passent si bien sur le Freeride World Tour, c’est grâce aux connaissances et à la préparation des gou-rous de la montagne en coulisses.

Il est impératif pour Kogs que tous les coureurs portent un casque, des protections, des harnais et DVA-pelle-sonde. Il ne transige pas non plus sur la présence obligatoire des cou-reurs au Riders Meeting sur les FWQ de moins de 4 étoiles.

Les guides de haute montagne comme Kogs connaissent parfaitement les montagnes et donnent des conseils précieux sur les dangers cachés. Ensembles, ils scrutent la face, ob-servent les réceptions, les rochers et les plaques de glace.

Au FWT Kogs a une équipe de 4 guides, 20 pisteurs et environ 10 Ski-Dudes1. De plus, pour les étapes à 4 étoiles ou plus, il y a toujours un hélicoptère des secours en stand-by pour évacuer rapidement un coureur blessé. Dans les compéti-tions mineures, comme les étapes Open Faces, Kogs fournit des cartes et des coordonnées GPS aux bases d’hélicoptères les plus proches afin qu’ils puissent intervenir en moins de dix minutes.

Une bonne préparation et des décisions réfléchies sont les raisons pour lesquelles Kogs n’a pas rencontré d’accidents majeurs, comme une grosse avalanche, durant sa longue car-rière de chef de la compétition. Les quelques os cassés et épaules luxées sont souvent dus à des riders un peu trop zélés dans leur course au podium. Vous les responsables de la sécu-rité du FWT, vous êtes de vrais héros silencieux. Merci!

1 nom des skieurs qui récupèrent les skis perdus après la chute d’un coureur

Texte : Alexandra ENGELS

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La neige fraîche scintille sous le soleil. Je me trouve en plein milieu d’une poudreuse profonde de printemps, au-dessus d’une mer de nuage impressionnante qui cache la vallée en-dessous. Une journée magnifique; c’était la première fois que j’entrais véritablement dans un paradis blanc aux alen-tours de Pâques au début des années 2000. C’était aussi ma première rencontre avec Kitzsteinhorn, un endroit qui a désor-mais une place spéciale dans mon cœur.

Faisant partie du domaine de Zell am See à Kaprun, Kitzsteinhorn est un Eldorado du freeride des Alpes Autri-chiennes. Le sommet de Kitzsteinhorn atteint les 3203m, of-frant le premier domaine skiable sur glacier en Autriche depuis 1965. Outre l’ultra-moderne Base d’Infos Freeride avec un point de contrôle DVA et de nombreuses informations dispo-nibles, il y a aussi une zone d’entraînement pour la recherche de victimes d’avalanche. Un autre service offert par la station est le Lundi Freeride où les Pros offrent des descentes de free-ride guidées. Ceux qui prennent part à cette expérience ne re-çoivent pas seulement des conseils sur le freeride et la tech-nique, mais ils profitent aussi des connaissances d’un guide lo-cal. Ça nous a bien servi pour trouver de belles lignes vierges avant les autres.

Si vous connaissez le domaine de Kitzsteinhorn, vous pouvez alors explorer vous-même les cinq itinéraires recensés. Une gâterie pour les plus paresseux est que chacun de ces iti-néraires est proche des remontées mécaniques. L’itinéraire le plus long et le plus difficile est le West Side Story. Là, vous pas-serez à travers un terrain rocheux et joueur, bien loin des pistes. L’itinéraire Jump Run est très populaire chez les locaux, et uti-lisé durant les compétitions du FWQ. Comme le nom le sug-gère, vous y trouverez pleins de sauts naturels et de lignes créatives.

En parlant de sauts, Kitzsteinhorn ne s’adresse pas uni-quement aux freeriders, les freestylers de tous niveaux seront également satisfaits. Des quatre snowparks, trois sont sur le glacier, et un dernier park de jib plus petit se trouve dans la val-lée- avec un accès direct aux fêtes toujours plus nombreuses de Kaprun. Le Glacier Park à 2900m ouvre déjà ses portes après la mi-octobre avec de nombreux modules. Un superpipe de 160m de long et de 6,6m de haut s’est récemment ajouté à une liste de kickers parfaits et de jibs épiques du Central Park. L’équipe du snowpark mérite bien plus qu’une poignée de main mouillée pour ses compétences! Kitzsteinhorn est l’en-droit où aller pour ceux qui ont un penchant pour le freeski.

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Liberté de ChoixQue vous préfériez choisir des lignes de freeride, skier le snowpark ou devenir créatif sur des reliefs naturels, Kitzsteinhorn offre beaucoup de choix géniaux. Voici pourquoi !

Texte : Alexandra ENGELS

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Les îles aux montagnes Faces skiables à perte de vue, lignes de freeride qui plongent vers une eau turquoise. En gros, si vous abaissez la vallée de Chamonix à 2000m, vous trouverez une ressemblance avec les îles Lofoten dans le Nord de la Norvège.

Texte : Iselin NÆSS & Torkel KAROLIUSSEN

mettre les peaux de phoque avant de profiter des plus belles descentes. L’effort en vaut la peine: faces vierges et vues saisis-santes. L’héliski est interdit en Norvège, donc les premiers le-vés sont les premiers en haut des faces, et le choix ne manque pas. Les conditions de neige varient beaucoup d’une montagne à une autre, il est donc sage de faire appel aux connaissances des locaux avant de décider la face à skier.

Il est tard dans l’après-midi quand nous arrivons en bas après une journée à profiter des Lofoten. Nous avons passé un des meilleurs jours de ski de notre vie ainsi qu’un des plus durs. Nous avons à peine eu le temps de faire une pause sauna et un plongeon dans l’Océan Arctique avant qu’un autre dîner ty-pique fantastique ne soit servi au Lofoten Ski Lodge. Ça res-semble à un chalet d’héliski, plein de skieurs hardcore, mais avec une odeur de poisson et de sel marin à la place de celle du carburant pour hélicoptère.

Pour une vue plus profonde du ski aux îles Lofoten, regardez la vidéo Colors Completely Coordinated sur www.norrona.com!

ÎLES LOFOTEN : un archipel au large de la côte Nord-Ouest de la Norvège, au nord du cercle polaire Arctique

CAMP DE BASE : Lofoten Ski Lodge avec des guides de montagnes, des logements et une nourriture au top

WWW.LOFOTEN.INFOWWW.LOFOTENSKILODGE.COM

Vous ne trouverez dans aucun autre endroit autant de faces al-pines enneigées aussi proches de l’océan. La vue peut y être époustouflante. Une image idyllique du ciel rencontrant l’océan, océan percé par les montagnes aux sommets escarpés couverts d’une couche blanche éblouissante; un regard sur la virginité. Je dis « peut » car, de la même manière que les îles Lo-foten sont stupéfiantes dans la lumière du soleil, elles peuvent aussi êtres rudes et inébranlables avec des vents du Nord souf-flant impitoyablement et des nuages de basse altitude effaçant la vue des sommets merveilleux.

La météo changeante des Lofoten est bien connue. Vous ne savez jamais à quoi vous attendre, même au cours de la même journée. En un instant vous êtes dans un igloo avec un canon à neige pointé sur vous, et l’instant d’après vous tracez des lignes avec une vue sur l’eau turquoise.

Nous sommes aux Lofoten avec la championne FWT Suédoise Christine Hargin et le skieur freestyle Autrichien To-bi Tritscher pour un shooting Norrøna avec Field Productions. Voir les Lofoten pour la première fois, à travers leurs yeux et les objectifs des cinéastes, nous fait tous prendre un moment de-vant cette splendeur qu’elles ont à offrir.

Il y a deux petites stations de ski aux Lofoten, mais si vous voulez une véritable expérience backcountry, vous devez

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Courage et Talent

Passant des switch triple frontflips aux transferts inhumains en double backflip et à des tricks improbables en street, ce gamin Suédois ne voit pas les choses comme tout le monde. Bénéficiant peut-être de la plus grosse paire de c******* du freeski, Jesper Tjäder est un vrai monstre…

Texte : Kyle MEYR

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NÉ LE : 22 Mai 1994 à Östersund, SuèdeSTATION DE SKI : Östersund, Suède

TAILLE: 1,67 m POIDS: 53 kg

DÉTAIL MARRANT : Utilise des Skis Junior 161 cm SPONSORS: Red Bull, Yniq, Kombi, Head, Sweet Protection

Les acclamations, les speakers hurlants et la musique tonitruante ne sont rien en comparaison au chaos qui règne dans sa tête avant de dropper. Jesper Tjäder part tête baissée sur la prise d’élan vers le gap gigantesque du Nine Knights qui mettrait fin à toute carrière en cas d’erreur. Cela requiert un courage et un talent au-delà du réel de poser un trick qui abasourdit le monde entier du freeski… Le double backflip de 55 mètres de Jesper eut pour-tant cet effet là. Une semaine après, Jes-per recommença en posant le premier switch triple frontflip du Jon Olsson Invitational.

Ayant grandi à Östersund en Suède, Jesper débuta le ski à 3ans. À l’époque, le milieu légendaire du freeski Suédois commençait à se développer. «En grandissant je ne l’ai jamais vu en tant que sport, je le faisais c’est tout» dit Jesper. «Je faisais des tricks pour le fun, et le sport grandissait en même temps que moi.» C’est une joie débridée et inalté-rée qui le motive à repousser ses propres limites.

Même s’il voulait des snowblades étant jeune, un âge quelque peu naïf, il

se retrouva avec de vrais skis twintips. La mode du freeski s’enflammait alors en Suède. Jon Olsson, Jacob Wester et bien d’autres avaient un niveau in-croyable et inspiraient une toute nou-velle génération de skieurs comme Jes-per, plein d’admiration, qui les regardait redéfinir le sport et sa passion pour le ski.

En 2003, à 9ans, Jesper alla à Stockholm pour assister au contest ur-bain de hip King of the Globe, et voir les yeux grands ouverts comment serait son futur. Un show dans une arène im-mense qui captiva l’attention des mé-dias nationaux et attira de grands noms internationaux, donnant à Jesper un avant-goût des possibilités infinies de sa passion. Il assista à la 2ème place du hé-ros local Jon Olsson (derrière Simon Dumont), ignorant alors que Jon de-viendrait plus tard son billet d’entrée pour le succès.

Cela arriva quand, en 2010, Jon invita Jesper pour filmer avec Field Por-ductions pour leur film Side By Side. Ce film eut pour destin de devenir un vrai succès aussi bien pour Field que pour

Jesper, le mettant ainsi dans la position étrange d’avoir 16 ans et de signer des contrats de sponsoring et des auto-graphes aux fans; ces derniers le regar-dant comme lui regardait Jon sept ans auparavant.

La mise en ligne successive de sa vidéo de fin de saison 2011/2012 fut un succès incroyable. Les skieurs du monde entier la partagèrent sur inter-net, elle était phénoménale. Elle mettait en avant son talent unique sur les rails, avec un underflip 540 switch-up, et comportait des doubles rotations natu-ral et unnatural ainsi qu’un switch double frontflip. La vidéo eut des cen-taines de milliers de vues, et conforta sa position sur la scène internationale.

Jesper devint un élément incondi-tionnel des films de Field Productions et continua de s’améliorer sur pellicule comme sur les compétitions. Rempor-tant le titre de iF3 Rookie Of The Year en 2011 pour sa performance dans Being There, 5ème au classement général AFP la saison dernière, et 2ème au classement big air, une place dans l’équipe Sué-doise de Sotchi, Jesper est inarrêtable.

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Sa saison a été remplie de podiums et de reconnaissance pour ses performances dans le dernier film de Field Produc-tions Supervention, dans lequel il se dé-marque en tant qu’un des meilleurs skieurs de street au monde.

Le mélange d’os en caoutchouc et d’esprit illogique fait qu’il semble n’avoir jamais connu la peur. Là où d’autres se raisonnent pour ne pas dé-fier la mort en double backflip, Jesper montre un sens inné opposé à ces tech-niques de survie. «Si tu peux encore skier, alors continue jusqu’à ce que tu replaques» dit-il. Il est appliqué et se donne à fond.

Il stupéfie le monde entier avec un style bien à lui, construit autour du courage et du talent. Rien n’a changé pour lui. Toujours guidé par cette joie incessante, il semble imperturbable de-vant le succès, toujours motivé et mo-

deste malgré l’audace qu’il démontre sur ses skis.

Mais Jesper est encore jeune, «J’ai encore beaucoup à apprendre» admet-il. Tjäder a construit sa carrière lui-même, signant et négociant ses contrats. Et ce-la semble lui convenir, fonctionnant bien avec son approche du ski. «Je fais juste mon truc à moi, j’essaye de ne pas être trop sérieux, je veux décider les choses moi-même.» Il est peut-être lé-gèrement immature, mais c’est quelque chose qui manquait à l’industrie du ski. Sa manière de skier est aussi joueuse et expérimentale qu’à ses débuts; trop grandir serait dommage.

Ses acrobaties sont un vrai show, une perfection plus ou moins calculée qui a pour but de ne satisfaire que lui-même. En un sens, le jeune Suédois est un flashback de l’époque à laquelle per-sonne ne se souciait de notre jeune

sport, un retour à l’époque où Mike Wilson sautait par-dessus un halfpipe en double cork en 2005…

Tjäder est une version nouvelle et améliorée de ce qui a rendu en premier lieu notre sport si génial. Il est le passé, le présent et le futur du freeski.

RÉSULTATS: 2009 : 6ème Swedish Championships Big Air2010 : 3ème Jib Academy Europe2011 : 2ème Kumi Yama2012 : 2ème TNF NZ Freeski Open2013 : 4ème NZ Winter Games

2014 : 2ème US Grand Prix Breckenridge2014 : 1er Frostgun Invitational2014 : 1er FIS World Cup Silvaplana2014 : 1er European Freeski Open2014 : 2ème Jon Olsson Invitational2014 : Ruler Of The Week, Nine Knights

SEGMENTS VIDÉO :2010 : « Side By Side » - Field Productions2011 : « Being There » - Field Productions2011 : « Anima » - Winter Project2013 : « Supervention » - Field Productions

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PHOTO: SVERRE HJØRNEVIK

LOCATION: LOFOTEN, NORWAY

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K« La première fois que nous sommes allés en Russie, c’était pour explorer les pays autour de la Finlande. Nous savions que la Russie serait parfaite pour un webisode. Ce fut le cas, et le voyage fut génial- excepté pour le fait que nous mourrions de faim et que nous n’avons connu presque personne.

Cette année nous sommes retournés en Russie parce que nous n’avions pas d’autre choix. La Finlande manquait de neige et le film Brain Massage de Nipwitz avait vraiment besoin de séquences. Cette fois nous étions mieux préparés et sa-vions à quoi nous attendre. Ou du moins nous le pensions. Ce voyage fut à l’opposé du précédent. Nous avons bien mangé, rencontré des tonnes de personnes qui nous ont aidé à trouver les spots et la vodka, et bien-sûr nous avons skié de superbes structures comme ce vieux bâtiment abandonné. Murmansk est un vrai terrain de jeu pour le street. Ce n’est pas le plus facile, mais l’aventure en vaut la peine. Des carcasses de voitures au milieu de la Tundra Russe sont quelque chose que l’on n’oublie pas. » Allez sur nipwitz.com pour voir leur film tourné sur deux ans « Brain Massage »!

Photo & Texte : Ville-Petteri MÄÄTTÄ

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pour avoir du plaisir.

La poudreuse est idéale, mais pas nécessaire.Une montagne est géniale, mais pas obligatoire.

Même le manque de structures n’abat pas un esprit inventif.

La créativité est la clé.

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