l’apprentissage de la dimension interculturelle À …

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO -------------------------- ECOLE NORMALE D’ANTANANARIVO -------------------------- DEPARTEMENT DE LA FORMATION INITIALE LITTERAIRE -------------------------- C.E.R Langue et Lettres Françaises Mémoire en vue de l’obtention du Certificat d’Aptitude de l’Ecole Normale (C.A.P.E.N.) L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À TRAVERS DES SUPPORTS NUMÉRIQUES : cas des étudiants EPS 1 ère année niveau B1 Présenté par RASOLOHERILALA Mirana Harivelo Vatosoa Encadreur : Madame RANAIVO Velomihanta 21 Décembre 2016

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

--------------------------

ECOLE NORMALE D’ANTANANARIVO

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DEPARTEMENT DE LA FORMATION INITIALE LITTERAIRE

--------------------------

C.E.R Langue et Lettres Françaises

Mémoire en vue de l’obtention du

Certificat d’Aptitude de l’Ecole Normale

(C.A.P.E.N.)

L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION

INTERCULTURELLE

À TRAVERS DES SUPPORTS NUMÉRIQUES :

cas des étudiants EPS 1ère année niveau B1

Présenté par

RASOLOHERILALA Mirana Harivelo Vatosoa

Encadreur :

Madame RANAIVO Velomihanta

21 Décembre 2016

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

--------------------------

ECOLE NORMALE D’ANTANANARIVO

--------------------------

DEPARTEMENT DE LA FORMATION INITIALE LITTERAIRE

--------------------------

C.E.R Langue et Lettres Françaises

Mémoire en vue de l’obtention du

Certificat d’Aptitude de l’Ecole Normale

(C.A.P.E.N.)

L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION

INTERCULTURELLE

À TRAVERS DES SUPPORTS NUMÉRIQUES :

cas des étudiants EPS 1ère année niveau B1

Présenté par

RASOLOHERILALA Mirana Harivelo Vatosoa

Membre du Jury :

Président: Madame RAZAKAMAHEFA Odile Edith

Juge: Monsieur RANOELISON Rivo

Encadreur : Madame RANAIVO Velomihanta

21 Décembre 2016

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4

REMERCIEMENTS

Ce travail a pu être réalisé grâce à la franche collaboration de plusieurs personnes à qui je témoigne ici toute ma gratitude.

Je tiens à exprimer mes plus vifs remerciements à Madame RANAIVO Velomihanta, rapporteur et directeur de notre mémoire, qui nous a confié ce sujet et nous a ouvert les portes du CREF. Elle était toujours attentive et disponible malgré ses nombreuses charges.

J’exprime tous mes remerciements à :

- Madame RAZAKAMAHEFA Odile Edith qui nous a fait l’honneur de présider le jury de ce mémoire malgré ses responsabilités et ses tâches.

- Monsieur RANOELISON Rivo qui, malgré son emploi du temps très chargé, a voulu accepter de juger ce travail.

Je remercie le Département ENS/APSA de l’ENS et les étudiants EPS 1ère année de l’année universitaire (2012-2013) pour leur collaboration.

J’exprime ma profonde gratitude à tous mes professeurs durant mon cursus à l’Ecole Normale Supérieure ; et à mes confrères de la promotion ZENITH.

Un grand merci à mon époux qui a cru en moi et qui m’a permis d’arriver au bout de cette recherche.

Ma reconnaissance va à ma famille qui a plus particulièrement assuré le soutien affectif de ce travail.

Enfin, mes sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail.

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5

à ma fille Harena,

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6

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION________________________________________________________________9

PREMIERE PARTIE : CADRAGE THEORIQUE_____________________________________________11

1 Chapitre 1 : De la légitimité de la civilisation dans l’apprentissage des langues_____________11

1.1 Essai de définition___________________________________________________________11

1.2 La didactique de la matière de civilisation________________________________________12

2 Chapitre 2 : La dimension interculturelle dans l’E/A du français__________________________13

2.1 Essai de définition___________________________________________________________14

2.1.1 Le concept de « culture »____________________________________________14

2.1.1.1 L’évolution du sens de « culture »______________________________14

2.1.1.2 La culture selon Defays_______________________________________15

2.1.2 De l’interculturel aux relations interculturelles____________________________16

2.1.2.1 Le concept d’interculturel / interculturalité_______________________16

2.1.2.2 Les relations interculturelles__________________________________17

2.2 La compétence interculturelle comme moyen d’apprentissage du français_____________18

2.2.1 L’enrichissement culturel selon le Cadre Européen________________________18

2.2.2 La compétence communicative : une compétence interculturelle____________19

2.2.3 La compétence communicative interculturelle___________________________20

3 Chapitre 3 : La Didactique des langues-cultures_______________________________________21

3.1 La didactique des langues-cultures_____________________________________________21

3.1.1 Didactique des langues-cultures versus linguistique________________________21

3.1.2 La langue en tant qu’objet d’enseignement______________________________23

3.1.3 L’aspect culturel dans la didactique des langues-cultures___________________24

3.2 La perspective actionnelle____________________________________________________25

3.2.1 Aspect définitionnel_________________________________________________25

3.2.2 L’impact didactique pour l’E/A du français_______________________________28

3.3 L’échelle de niveau le CECRL__________________________________________________28

3.3.1 Une échelle de niveau de compétences de visé positive____________________28

3.3.2 Les niveaux de compétences et les activités langagières____________________29

3.3.2.1 L’origine des six niveaux de compétence en langue________________29

3.3.2.2 Les activités langagières dans l’échelle__________________________30

4 Chapitre 4 : Les TICE pour l’E/A du français____________________________________________31

4.1 Le concept de TICE__________________________________________________________31

4.1.1 La technologie de l’éducation et les TICE_________________________________31

4.1.2 Apports des TICE pour l’enseignement__________________________________32

Page 7: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

7

4.2 Les TICE et la didactique des langues____________________________________________33

4.2.1 Historique d’utilisation des TIC dans l’E/A des langues______________________34

4.2.2 Une approche culturelle à travers les dispositifs des TICE___________________34

4.3 Les TIC et le triangle didactique traditionnel______________________________________36

4.3.1 Le pôle apprenant___________________________________________________37

4.3.2 Le pôle enseignant__________________________________________________37

DEUXIEME PARTIE : APPROCHE DE TERRAIN___________________________________________39

5 Chapitre 1 : Le cadre de la recherche_________________________________________________39

5.1 Le CREF comme champ de l’expérimentation_____________________________________40

5.1.1 Objet_____________________________________________________________40

5.1.2 Mission___________________________________________________________41

5.1.3 Ressources matérielles_______________________________________________41

5.2 Le public de l’expérimentation_________________________________________________43

5.2.1 La biographie langagière_____________________________________________44

5.2.1.1 Définition_________________________________________________44

5.2.1.2 Informations sur les enquêtes_________________________________45

5.2.2 Analyse des résultats par rapport au profil_______________________________46

5.2.2.1 Le profil général____________________________________________46

5.2.2.2 Profil technologique pour l’usage du français_____________________47

5.2.2.3 Profil langagier_____________________________________________48

6 Chapitre 2 : L’expérimentation______________________________________________________61

6.1 Les ressources didactiques____________________________________________________61

6.1.1 L’arborescence « Tout En Clic »________________________________________61

6.1.2 La méthode Echo B1_________________________________________________61

6.2 Les étapes de l’expérimentation_______________________________________________67

6.2.1 Les TPE encadrés et non encadrés______________________________________67

6.2.1.1 Le déroulement des TPE______________________________________67

6.2.1.2 Analyse des résultats de TPE__________________________________68

6.2.2 Les exercices de renforcement_________________________________________76

6.2.2.1 Le déroulement des exercices de renforcement__________________76

6.2.2.2 Analyse des résultats des exercices de renforcement______________77

TROISIEME PARTIE : RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS____________________________82

7 Chapitre 1 : Les recommandations___________________________________________________82

7.1 Les recommandations des séances au sein du CREF________________________________82

7.2 Les limites de la méthode Echo B1 _____________________________________________82

8 Chapitre 2 : Suggestion de quelques repères didactiques pour l’usage des outils numériques

(l’audiovisuel)______________________________________________________________________83

8.1 Les raisons pour utiliser les documents audiovisuels en cours________________________84

Page 8: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

8

8.2 Les critères de sélection d’un document audiovisuel_______________________________84

8.3 Les étapes à suivre pour créer des cours fondés sur l’audiovisuel pédagogique__________85

CONCLUSION_______________________________________________________________________86

LISTE DES ACRONYMES______________________________________________________________87

LISTE DES TABLEAUX________________________________________________________________88

LISTE DES FIGURES ET PHOTOS________________________________________________________89

ANNEXES____________________________________________________________________90

Annexe 1 : Niveaux communs de compétences – Echelle globale (CECR, page 25)_________________91

Annexe 2 : Niveaux communs de compétences – Grille pour l’auto-évaluation (CECR, page 26 et

27)________________________________________________________________________________92

Annexe 3 : Matrice de l’entretien préliminaire______________________________________________93

Annexe 4 : Expérimentation Séances du 21/08/13, 11/09/13 et 13/09/13 Synthèse et

perspectives_________________________________________________________________________94

Annexe 5 : La matrice de l’entretien via biographie langagière_________________________________99

Annexe 6 : Matrice du questionnaire via biographie langagière_______________________________101

Annexe 7 : La présentation des contenus de l’arborescence « Tout En Clic » pour le niveau B1______106

Annexe 8 : La structure du livre de l’élève________________________________________________109

Annexe 9 : Fiche d’intervention de simulation des TPE______________________________________112

Annexe 10 : Matrice de grille d’évaluation________________________________________________113

Annexe 11 : Matrice des exercices de renforcement________________________________________115

Annexe 12 : Matrice de la grille d’évaluation finale_________________________________________117

BIBLIOGRAPHIE______________________________________________________________118

SITOGRAPHIE________________________________________________________________122

Page 9: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

9

INTRODUCTION

Suite aux mutations des sociétés, nous vivons une époque où d’une part, une nouvelle perspective se dessine vers une société interculturelle qui affirme la nécessité des normes communes et du langage commun. Une société fondée sur la reconnaissance de différences culturelles, sur l’ouverture de différents ensembles culturels et sur l’acceptation du changement. D’autre part, où les technologies de l’information et de la communication ont pris une place déterminante dans l’acquisition de la langue française comme étant une langue seconde (L2), et en particulier dans le domaine de l’apprentissage de l’interculturalité. Cette dernière qui est définie par Clanet comme étant «l’ensemble de processus par lesquels les individus et les groupes interagissent lorsqu’ils appartiennent à deux ou plusieurs ensembles réclamant de cultures différentes, ou pouvant être référés à des cultures distinctes»1, est une notionrelativement récente dans le domaine des sciences humaines et son intégration en classe de langue révèle un défi.

Désormais, l’usage des TIC est devenu une activité parmi les plus ordinaires dans la mesure où elles s’intègrent davantage au quotidien des individus surtout dans la vie des jeunes étudiants malgaches qui font l’objet de notre étude. Egalement, cet usage (des TIC) est devenu un puissant mobile au service des apprentissages fondamentaux. En effet, ces technologies peuvent servir de support aux enseignants tout en permettant de mieux individualiser l’enseignement et de faciliter le travail autonome des apprenants. D’ailleurs des centres de ressources et de dispositifs ont été mis en place par l’Université d’Antananarivo et le MADES au service des enseignants et étudiants malgaches afin d’acquérir des compétences de la langue et culture française.

Ce qui nous amène à notre problématique de recherche : « Les supports numériques sont-ils adaptés aux étudiants malgaches de première année pour l’apprentissage de la dimension interculturelle ? »

En réponse à cette problématique, nous avons émis les deux hypothèses suivantes : • Les outils numériques facilitent l’apprentissage du français (langue-culture) si les

dispositifs répondent aux besoins des apprenants. • Les ressources numériques aident les apprenants dans l’apprentissage de la

dimension interculturelle, par le biais des notions de culture qu’elles véhiculent.

1Clanet C. :1993, p.70.

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10

A partir de ces hypothèses, nous avons quelques perspectives de résultats. A travers les outils numériques, nous pouvons percevoir chez les apprenants une autonomie, une motivation et une efficacité dans l’apprentissage interculturel.

Pour y parvenir, nous avons passé par plusieurs démarches. Nous avons en premier lieu procédé à la documentation et à l’enquête auprès de quelques étudiants EPS1 niveau B1. En second lieu, nous avons mené une expérimentation de certains dispositifs disponibles au sein du CREF-UA.

Pour l’élaboration de notre recherche, notre travail comportera trois parties dont, le cadrage théorique, l’expérimentation et les investigations, et les recommandations et suggestions sur l’utilisation des TICE dans l’apprentissage du français (langue-culture).

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11

PREMIERE PARTIE : CADRAGE THEORIQUE

1 Chapitre 1 : De la légitimité de la civilisation dans l’apprentissage des langues

L'enseignement de la civilisation, au sein de la didactique des langues, bien qu'il soit

considéré par tous comme indispensable, n'a pas encore conquis ses lettres de noblesse

méthodologique. Il reste encore trop souvent indéfini, et est considéré ornemental

qu'instrumental. Il tend encore à demeurer ce qu'il a été longtemps, une sorte de « supplément

d’âme pour un enseignement strictement linguistico-linguistique » comme le dit Louis Porcher.

Mais l'inscription del'anthropologie culturelle comme composante obligatoiredes filières

nationales (licence, maîtrise,D.E.A., D.E.S.S.) de didactique du français langueétrangère, à partir

de 1983, a cependant conféréune légitimité nouvelle à cet enseignement qui,désormais, tient

toute sa place.2

Pour comprendre cette légitimité de l’enseignement de la civilisation, nous devrons commencer

par la notion de « civilisation » et ensuite déduire ce qui en découle didactiquement.

1.1 Essai de définition :

Le terme civilisation - dérivé indirectement du latin civis signifiant « citoyen » par

l'intermédiaire de « civil » et « civiliser » - a été utilisé de différentes manières au cours de

l'histoire.

L’histoire du motmontre que, conformément à son étymologie, ce terme a d’abord

désigné la différence entre les peuples les plus « évolués » et les autres3.C’est ce qu’atteste la

première annotation du dictionnaire Le Petit Robert : « La civilisation : ensemble des caractères

communs aux vastes sociétés les plus évoluées; ensemble des acquisitions des sociétés

humaines.4 »

2 Porcher L. : 1980, pp.5-12 3Voir à ce propos l’analyse de De Carlo : 1998, p.13 4Le Petit Robert, édition 2008

Page 12: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

12

Mais aujourd'hui,le terme désigne davantage un état de fait historique et social à valeur

constante qu'un processus de transformation des sociétés depuis qu’il a été opposé à nature

etbarbarie.

Alors, une civilisation,toujours d’après Le Petit Robert, est l’ « ensemble de phénomènes

sociaux(religieux, moraux, esthétiques, scientifiques, techniques) communs à une grande société

ou à un groupe de sociétés ». Aussi, une école de pensée définit la civilisation comme une

identité culturelle associée pour chaque individu à « la plus grande subdivision de l'humanité à

laquelle il peut s’identifier » comme l’affirme Claude Hourdel5.

Ainsi,la civilisation, comprise dans cette deuxième acception, est étroitement liée à la

langue. Ces deux concepts se définissent et s’expliquent mutuellement, comme l’explique Louis

Porcher : «La langue esttoute entière marquée de civilisation, d’une part parce qu’elle est un

produit sociohistorique,d’autre part, dans la mesure où elle est toujours d’abord une

pratiquesociale. Réciproquement, aucun trait de civilisation n’existe indépendamment de

lalangue, et celle-ci, en elle-même et pour elle-même, est par ailleurs l’un des objetsessentiels de

la civilisation.»6

En plus, dans l’apprentissage des langues étrangères, on constate aisément que les

difficultés ne viennent pas seulement de la langue elle-même, mais aussi (et surtout) des

différences existantes entre la culture de l’apprenant et celle de la langue-cible : sans des

connaissances sur la culture du pays dont il étudie la langue, l’apprenant peut se trouver dans la

situation de mal employer son bagage linguistique au contexte communicatif.

Donc, la civilisation doit faire partie intégrante de l’enseignement des langues.

1.2 La didactique de la matière de civilisation :

Redire que l'apprentissage d'une langue qui repose sur l'acquisition des trois

compétences: linguistique, communicativeet culturelle semble une évidence, mais il faut rappeler

que pendant de nombreuses années, l'accent a été mis sur la compétence linguistique puis

communicative au détrimentde la troisième. Mais comme l'affirme Louis Porcher dans

5inDe Gaulle et ses hôtes à Champs-sur-Marne : au temps des indépendances, la décolonisation 6Porcher L. : 1980, p. 40.

Page 13: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

13

l'introduction d'un numérospécial du Français dans le Monde intitulé précisément Cultures,

culture de janvier 1996,un changement se dessine:

« Nous assistons depuis quelques années, sur la planète de l'enseignement des langues, à

une montée forte des enjeux culturels, qu’une certaine didactique classique prétendraitlaisser au

rancart. Devant la pression des usagers, on s'aperçoit, à marches forcées, que la communication

en langue étrangère ne se réduit nullement à une quelconque maîtrise linguistico-linguistique

étroite, et que celle-ci ne sert presque à rien si elle ne s'accompagne pas de compétences

culturelles et interculturelles.»7

L'enseignement de la culture/civilisation est donc primordial dans la mesure où tout groupe

social s'exprime aussi bien par la langue que par la culture qui sont indissociables.Car elles

constituent l'essence de la vie en société et de la communication et font partieintégrantes des

échanges sociaux car la réactualisation des notions culturelles utilise lelangage. Alors qu’en est-il

de cette compétence interculturelle dans l’E/A du français ?

2 Chapitre 2 : La dimension interculturelle dans l’E/A du français

La conscience interculturelle fait partie des compétences générales que l’apprenant d’une

langue étrangère doit acquérir, telles qu’elles sont définies par le Cadre européen commun de

référence pour les langues. La prise en compte de la culture dans l’enseignement des langues

étrangères est indispensable, car en matière d’enseignement des langues, cettedimension est

contenue dans le concept de « capacité de communication » :ils’agit en effet de souligner qu’un

élève de langues vivantes ne doit pas secontenter de la compétence grammaticale ; il doit

également connaître le« langage adéquat »8.

Par conséquent, un enseignement des langues par rapport à la dimensioninterculturelle doit,

d’une part, continuer à permettre à l’apprenant d’acquérir lacompétence linguistiquenécessaire à

toute communication orale ou écrite, maisselon des codes linguistiques établis. D’autre part, ce

type d’enseignementdéveloppe également la compétence interculturelle chez l’apprenant : il

s’agit,en d’autres termes, de permettre des interactions entre des personnes ayant des identités

sociales différentes.

7FDLM, Cultures, culture, janvier 1996, p. 4 8Conseil de l’Europe : 2001, p. 9

Page 14: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

14

Alors, avant toute analyse de l’enseignement de la compétence interculturelle, nous

allons partir de quelques notions de base : ce que nous entendons par « culture » pour en aboutir

à ce qu’est l’ « interculturel/interculturalité ».

2.1 Essai de définition

2.1.1 Le concept de « culture »

L’homme est un être social. De par les caractéristiques, comportements et habitudes, il a eu

toujours conscience de la présence des différences des groupes qui l’entourent. Même si nous

n’avons pas vraiment apporté d’études sur la culture, nous connaissons son existence du fait que

l’être humain appartient toujours à un groupe et se sait étranger aux individus des autres groupes.

Alors qu’est-ce que la culture ?

La notion de culture se heurte d’entrée de jeu à un problème de définition. Il y a plus de

160 définitions trouvées pour le mot « culture » mais dans le cadre de ce travail, celle qui est la

plus adéquate est celle développée par Jean-Marc Defays.

Mais avant le développement de Defays, nous pensons que pour montrer cette complexité

de la notion de culture, nous estimons nécessaire d’aborder un peu l’évolution du sens de ce mot.

2.1.1.1 L’évolution du sens de « culture »

Même en se référant seulement au dictionnaire Le Petit Robert de la langue française

édition 2008, au fil du tempsle sens du mot culture a trouvé une forte évolution.

D’après ce dictionnaire, au XIIème siècle, dans l’ancien français, culture signifiait

« couture ». Jusqu’au XVIème siècle, vers 1509, on a pris le mot culture dans son acception

latinecultura qui signifie« l’action de cultiver la terre ». Mais après, elle a pris une autre

acceptioncomme étant « l’ensemble des aspects intellectuels propres à une civilisation, une

nation », ce qui rejoint celle développée par Defays.

Page 15: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

15

2.1.1.2 La culture selon Defays

Defays définit la culture « comme un ensemble – diffus ou cohérent selon le cas- de

connaissances, de valeurs, de jugement, de représentations, de sentiments, de mythes, mais aussi

d’attitudes, de comportements, de faits et gestes, d’objets symboliques… que partagent – plus ou

moins consciemment, unanimement, selon le cas – les membres d’une même communauté et qui

les distinguent d’une autre communauté »9.

Il a aussi précisé que « la civilisation représenterait l’aspect concret, les formes explicites, les

productions tangibles de la culture », ce qui confirme ce que nous avons avancé, avec celui de

Porcher, que la culture est un trait de la civilisation et qu’elle coexiste avec la langue10, aussi

comme l’atteste Pierre Bourdieu qu’ « une langue est …un produit culturel marqué de part en

part de culture et enseigner l’une sans l’autre serait les rendre infirmes »11.

Ainsi, si nous nous référons à ces quelques définitions de la culture et de sa coexistence avec la

langue, nous pouvons dire que la culture relève de l’action, des échanges, de la communication

et s’inscrit dans un réseau d’intersubjectivités. Elle est mobilisée pour signifier, dire et agir. Elle

ne peut pas être considérée uniquement comme un système avec des fonctions structurales car

elle assure aussi des fonctions pragmatiques. Alors, l’individu n’est pas seulement le produit de

sa culture, mais il la modifie et la travaille selon ses besoins et ses stratégies, dans un

environnement lui-même pluriel donnant lieu à de multiples références. Il va donc sélectionner et

utiliser les traits culturels selon ses intérêts et les contraintes des situations :

« La culture, comme la langue, est bien un lieu de mise en scène de soi et des autres12. »

9Defays J.-M. & Delfour S. : 2003, p. 68 10Porcher L. : 1980, p. 40 11in Porcher L. : 2004, p. 55 12Abdallah-Pretceille: 1999, p. 17

Page 16: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

16

2.1.2 De l’interculturel aux relations interculturelles

2.1.2.1 Le concept d’interculturel / interculturalité

Le mot « interculturel » comprend « inter » et « culturel » qui signifient « entre » et

« culture », ce que développe Leclercq13 dans sa définition de ce concept « l’ensemble des

processus destinés à établir des relations entre des cultures différentes ».

Parmi les instances représentatives de l’Europe, c’est le Conseil de l’Europe qui

s’intéresse le premier au terme « interculturel », notamment à partir des années 1980 :

« L’emploi du mot « interculturel » implique nécessairement, si on attribue au préfixe « inter »

sa pleine signification, interaction, échange, élimination des barrières, réciprocité et véritable

solidarité. Si au terme « culture » on reconnaît toute sa valeur, cela implique reconnaissance des

valeurs, des modes de vie et des représentations symboliques auxquels les êtres humains, tant les

individus que les sociétés, se réfèrent dans les relations avec les autres et dans la conception du

monde14 ».

Selon Claude Clanet, le terme interculturel introduit les notions de réciprocité dans les

échanges et de complexité dans les relations entre cultures15.

D’après ces quelques acceptions, nous pouvons dire alors que l'interculturalité est

l'ensemble des relations et interactions entre des cultures différentes, générées par des rencontres

ou des confrontations, qualifiées d'interculturelles. Ainsi, impliquant des échanges réciproques,

elle est fondée sur le dialogue, le respect mutuel et le souci de préserver l'identité culturelle de

chacun. Mais comment peut être exactement cette rencontre de cultures différentes et

qu’apporte-t-elle pour chaque apprenant d’une langue ?

13Leclerq G.: 2010, p. 9 14Conseil de l’Europe, 1986 15in Introduction aux approches interculturelles et en sciences humaines,1993,p. 21

Page 17: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

17

2.1.2.2 Les relations interculturelles

D’aprèsDefays, « lorsque deux personnes ou deux groupes se rencontrent, ils confrontent

leurs différentes références culturelles en quête d’affinités et d’identité, ils cherchent la sphère

commune où ils pourront établir un dialogue, que ce soit pour sympathiser ou s’affronter, de la

même manière qu’ils cherche une langue commune »16.Galisson démontre aussi celaen contexte

européen : « L’interculturel oblige à penser autrement le problème de l’Autre. Il ne s’agit plus de

le reconnaître comme différent, respectable, et de s’enrichir, sans arrière-pensée, de ses

différences, mais d’approfondir, en les conscientisant, les analogies (déjà patentes) avec Lui »17.

Mais Defays apporte une précision dans son analyse, le contact avec une autre culture

étrangère provoque en outre trois phénomènes plus intéressants que la simple comparaison.

Premièrement, les deux personnes ou les deux groupes, à la recherchent de points communs, sont

naturellement obligés de « prendre du recul vis-à-vis de leur environnement culturel immédiat

pour s’associer à la faveur de valeurs mieux partagées ».

Deuxièmement, quand les cultures semblent fort éloignées les unes des autres, cette distance va

amener chacun à faire « un travail réflexif sur sa propre culture ».

Troisièmement, dans les relations interculturelles, quand ce n’est que l’une des parties qui a

adopté la culture de l’autre (nous parlons alors d’acculturation), la langue ne permet l’échange

que s’il y a développement de « nouvelles perspectives enrichies des cultures » des uns et des

autres.

Ce quiamène chaque locuteur interculturel à avoir certaines connaissances sur sa propre identité

culturelle autant que sur celle de l’autre, afin qu’il puisse le comprendre et l’accepter.

16Defays : 2003, p. 72 17Galisson R. : 1997, p. 144

Page 18: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

18

2.2 La compétence interculturelle comme moyen d’apprentissage du français

Dans le milieu de l’enseignement des langues, on reconnaît généralement que les

apprenants n’ont pas seulement besoin de connaissances et de compétences grammaticales (en ce

qui concerne la langue étudiée), mais doivent aussi avoir la capacité d’utiliser la langue en

question dans des situations sociales et culturelles données. D’après ce qu’affirme Byram,cela a

été la grande idée novatrice à la base du concept d’ «enseignement des langues fondé sur la

communication ». Mais cette approche dite «de communication » a également contribué à

modifier les méthodes d’enseignement, le matériel utilisé, la définition du contenu des

connaissances nécessaires et l’évaluation de l’apprentissage18.

Mais les enseignants se trouvent parfois démunis pour adapter leur méthode d’enseignement à la

prise en compte de la culture.Donc, quelle démarche à mettre en oeuvre ?

2.2.1 L’enrichissement culturel selon le Cadre Européen

Les rencontres interculturelles, que nous avons développées auparavant, pourraient

aboutirà un enrichissement autant culturel que linguistique pour chacun.

D’après le Cadre européen, l’enseignant peut enrichir la compétence culturelle de l’apprenant

suivant 2 démarches :

Apprendre aux apprenants à s’enrichir au contact d’individus de culture différente

Le Cadre européen souligne ainsi un des objectifs de l’acquisition d’une compétence

interculturelle pour les apprenants : « Dans une approche interculturelle, un objectif essentiel de

l’enseignement des langues est de favoriser le développement harmonieux de la personnalité de

l’apprenant et de son identité en réponse à l’expérience enrichissante de l’altérité en matière de

langue et de culture.19 » L’acquisition d’une compétence interculturelle permettra notamment

aux apprenants de développer leur capacité à se préparer à des séjours dans des régions d’autres

cultures et à en tirer profit.

18Byram M.: 2002, p. 7 19 Conseil de l’Europe : 2001, Introduction

Page 19: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

19

Permettre aux apprenants d’accroître leur capacité à apprendre d’autres langues

étrangères

« L’apprenant d’une deuxième langue (ou langue étrangère) et d’une deuxième culture (ou

culture étrangère) ne perd pas la compétence qu’il a dans sa langue et sa culture maternelles. Et

la nouvelle compétence en cours d’acquisition n’est pas non plus totalement indépendante de la

précédente. L’apprenant n’acquiert pas deux façons étrangères d’agir et de communiquer. Il

devient plurilingue et apprend l’interculturalité. Les compétences linguistiques et culturelles

relatives à chaque langue sont modifiées par la connaissance de l’autre et contribuent à la prise

de conscience, aux habiletés et aux savoir-faire interculturels. Elles permettent à l’individu de

développer une personnalité plus riche et plus complexe et d’accroître sa capacité à apprendre

d’autres langues étrangères et à s’ouvrir à des expériences culturelles nouvelles. »20

2.2.2 La compétence communicative : une compétence interculturelle

Si le Cadre Européen démontre fermement cette nécessité de l’aspect culturel dans

l’apprentissage d’une langue étrangère afin qu’il puisse avoir une vraie communication entre les

locuteurs de deux langues différentes, nous pouvons dire que l’atteinte de la compétence

communicative est la démarche la plus adaptée car celle-ci constitue l’objectif premier de

l’apprentissage d’une langue étrangère.

Or, il est désormais admis que la seule compétence linguistique, si elle est nécessaire,

n’est pas suffisante dans une perspective de communication. Du point de vue de l’expression, les

apprenants devront apprendre à utiliser les formes et adopter les comportements et attitudes

langagières reconnus de manière à être compris par leur interlocuteur. Du point de vue de la

compréhension, ils devront pouvoir identifier, reconnaître, et interpréter correctement les

attitudes et comportements mis en jeu par leur interlocuteur dans les actes de communication,

qu’il s’agisse de la gestuelle ou de références historiques et culturelles.

Les langues ne sont pas de simples outils qui permettraient de faire passer des informations de

manière factuelle. Elles sont avant tout les vecteurs de communication des cultures dont elles

sont issues. L’histoire du pays, les normes sociales et les fondements historiques de la société

20Conseil de l’Europe : 2001, Introduction

Page 20: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

20

sont autant de facteurs nécessaires pour comprendre la culture, mais aussi et surtout pour

permettre aux apprenants de faire un usage approprié de cette langue.

Il est donc nécessaire que les enseignants intègrent l’apprentissage de la culture dans

l’apprentissage des langues, en dépassant le niveau de civilisation pour aborder des éléments

plus profonds tels que les systèmes de valeurs ou de croyance et la vision du monde. Il ne s’agit

cependant pas, comme nous le verrons, de transmettre aux apprenants uniquement des

connaissances culturelles. Dans la perspective interculturelle, la compétence communicationnelle

reposera sur la capacité des interlocuteurs à repérer le culturel dans les échanges langagiers.

Apprendre une langue, comme le résume Louis Porcher, c’est être capable « de percevoir les

systèmes de classement à l’aide desquels fonctionne une communauté sociale et, par conséquent,

d’anticiper, dans une situation donnée, ce qui va se passer (c’est-à-dire quels comportements il

convient d’avoir pour entretenir une relation adéquate avec les protagonistes de la situation) 21».

2.2.3 La compétence communicative interculturelle

Si nous nous référons à notre développement précédent, nous pouvons alors le résumer à

ce qu’on appelle « compétence communicative interculturelle ».

La CCI, implicitement, engage à une autre démarche en ne distinguant pas les

compétences culturelles et interculturelles (générales) et les compétences communicatives

langagières: elle intègre les deux. Elle suggère ainsi que l’approche interculturelle crée plutôt

une vision plus globale de la communication en ne se limitant pas aux aspects strictement

linguistiques.

Nous pouvons dire, et c’est l’idée qui sous-tend l’emploi même du terme un peu long «

compétence communicative interculturelle», d’après Byram que la compétence interculturelle

prolonge et complète la compétence communicative, en dépassant les aspects strictement

linguistiques auxquels on l’a réduite. La compétence interculturelle est alors définie comme la

capacité à être acteur de sa propre culture en interaction avec d’autres22.

21inÉtudes de linguistique appliquée n° 69, 1988 22Byram M., 1997

Page 21: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

21

Si nous pouvons définir alors la CCI comme la «capacité à communiquer efficacement

dans des situations interculturelles et à établir des relations appropriées dans des contextes

culturels divers»23, comment l’établir dans une approche didactique des langues-cultures ?

3 Chapitre 3 : La Didactique des langues-cultures

Puisque ce qui nous concerne dans ce travail est l’apprentissage de la dimension

interculturelle, notre recherche touche spécifiquement la didactique des langues-cultures. Dans la

section suivante, nous proposons d’adapter un éclairage à cette notion en la distinguant

notamment de la langue. Ensuite, nous évoquons l’aspect « langue-culture » qui constitue donc

l’objet de la didactique des langues-cultures, ainsi que l’approche recommandée par cette

dernière.

3.1 La didactique des langues- cultures

La didactique des langues- cultures (DDLC) est une des branches des Sciences du

Langage. La dénomination Sciences du Langage est un titre générique qui couvre tout ce qui

concerne la langue (langage, parole) et ses usages. Elle englobe entre autres la linguistique, la

didactique des langues et la sociolinguistique. Nous proposons d’éclairer la DDLC qui est

certes, marquée par la linguistique.

3.1.1 Didactique des langues - cultures versus linguistique

La place de la linguistique dans la didactique des langues étrangères (et

notamment du Français Langue Etrangère) reste un sujet à controverse depuis une

quarantaine d’années.

Linguistes et didacticiens des langues s’opposent, en l’occurrence sur le terrain

méthodologique, “cette divergence méthodologique pose la linguistique et la didactique des

langues comme deux des sous-ensembles des sciences du langage, distincts mais

éventuellement interactifs au gré des nécessités ”24.

23Bennett & Bennett, 2004 24Cuq J.-P.: 1996, p. 36

Page 22: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

22

La linguistique s’intéresse à l’étude synchronique de la langue ou de son évolution

temporelle, elle est une discipline qui observe la langue. Il s’agit pour le linguiste de décrire la

langue et ses fonctionnements. L’objectif est “ d’arriver à une description fine d’une langue

particulière par le biais d’une théorie scientifique qui rend compte du fonctionnement des

langues et / ou du langage ”25. Donc, observation, analyse et description de la langue ou

des données linguistiques caractérisent la linguistique.

Or, en DDLC, il ne s’agit pas pour l’enseignant de rendre l’apprenant spécialiste

en lexicologie ou en sémantique. La tâche du didacticien ne se situe pas dans la

description ou dans l’étude du fonctionnement de la langue. Sa finalité est plutôt de faire

acquérir la langue.

Qu’est- ce que faire acquérir une langue - culture ? Il s’agit pour le didacticien des

langues -cultures d’“ enseigner une langue pour son maniement correct”26, de “faciliter sa

compréhension et son utilisation par des apprenants dont ce n’est pas la langue maternelle ”27.

Mais, les recherches en linguistique peuvent servir de matériaux pour la DDLC.

Comme le remarque Pothier28, il s’agit d’“impliquer la linguistique qui a tendance à rester

dans les sphères éthérées de la théorie, de la confronter au défi d'une utilisation par des

apprenants sur le terrain ”.

Comme Pothier 29, des chercheurs tels que Girard30, Galisson et Puren31 préfèrent utiliser

le terme “impliquée” à la place d’“appliquée”. Ils voient dans la linguistique appliquée

“une simple application (et souvent comme une dégradation) de la théorie” à la pratique

tandis qu’une “linguistique impliquée” est considérée comme une démarche qui

impliquerait la linguistique comme discipline contributoire à la résolution de problèmes

rencontrés en didactique des langues.

Nous retenons aussi de cette remarque, l’action d’ ”impliquer” la linguistique, opposée souvent

à “appliquer ”, qui constitue un sujet de débat au sein de la communauté de chercheurs.

25Pothier M.: 2003, p. 13 26Girard D. : 1972, p. 15 27Pothier M., 2003 28Pothier M.: 2003, pp. 12, 13 29Pothier M., 2003 30Girard D. ,1972 31Gallison R. et Puren C. : 2000, p120

Page 23: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

23

En DDLC, il s’agit d’aider l’apprenant à mieux s’approprier l’objet langue. Dans ce

dessein, elle se nourrit des apports des autres disciplines, telles que la linguistique, la

psychologie, la sociologie, etc. Par ailleurs, en DDLC, la langue (qui est indissociable de

la culture) constitue donc l’objet d’enseignement et d’apprentissage. Nous voulons saisir la

conception de cet objet d’une part par les enseignants, et d’autre part, par les apprenants.

3.1.2 La langue en tant qu’objet d’enseignement

La langue en tant qu’objet d’enseignement passe par une série de processus de

transformations ou de “reconfigurations ”32. Il s’agit de transformer la langue en tant que

système en objet d’enseignement. Concevoir la langue en tant qu’objet d’enseignement

nécessite de répondre à des questions posées au préalable telles que : quel contenu

enseigner ? À qui l’enseigner ? En vue de quoi ? etc. Pour la DDLC, cette opération se passe en

deux étapes. D’abord, il faut délimiter l’objet à enseigner, en définissant :

- les objectifs généraux qui peuvent être des objectifs à dominante pratique,

culturelle ou formelle,

- les contenus linguistiques et culturels, c’est - à- dire déterminer le niveau de

langue, le type de langue (écrite ou orale), etc.,

- les théories de référence pour les descriptions linguistiques et culturelles (quel type de

grammaire, quel type de progression, etc.).

Ensuite, ces objets prennent forme dans les programmes officiels et référentiels dans les

manuels. Une fois l’objet d’enseignement délimité, la seconde étape consiste en la

transformation de l’objet à enseigner en objet d’enseignement. Cette partie relève de la tâche

attribuée à l’enseignant. Il s’agit pour lui d’élaborer les unités d’apprentissage, d’établir

des séquences de phases d’apprentissage (la découverte, l’assimilation, la fixation, le transfert)

et de mettre en place des procédés et techniques pour assurer le processus d’acquisition33

toujours dans l’optique de rendre l’appropriation de la langue efficace.

32Vargas: 2004, p. 27 33Schlemminger: 1995, p. 2

Page 24: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

24

L’objet langue est inséparable de l’objet culture. En effet, la dimension culturelle est

indissociable de la langue dans la mesure où la culture est inscrite dans la langue

même34. Chaque langue est considérée comme vecteur de culture de l’individu, du groupe ou

de la société qui la parle.

3.1.3 L’aspect culturel dans la didactique des langues - cultures

Une langue est considérée comme “une manifestation de l’identité culturelle. Tous les

apprenants par la langue qu’ils parlent, portent en eux les éléments visibles et invisibles

d’une culture donnée ” 35. Par la même occasion, l’apprentissage d’une langue est une fenêtre

pour s’ouvrir aux autres cultures par le contact avec l’Autre.

En DDLC, selon les remarques de Blondel36 , les apprenants de langues étrangères

s’attendent surtout à pouvoir “ comprendre les natifs de la langue dans leur vie quotidienne et

d’être compris par eux, de pouvoir en d’autres termes communiquer avec eux à part entière”.

Cette remarque suppose donc qu’il faut donner aux apprenants de la langue les moyens

d’accéder à la culture des natifs. Et réciproquement, il est important d’inciter les natifs à

s’intéresser aux autres cultures.

En effet, la notion de culture a évolué. De la connaissance culturelle, acquise d’une manière

volontaire ou inconsciente, on est passé à l’interculturel et à la construction co-

culturelle37. Il s’agit de mettre l’accent sur la réciprocité et le partage avec l’Autre.

Dans l’apprentissage, on agit avec l’Autre en partageant des conceptions communes.

En résumé, cette partie sur la DDLC a permis de cerner la place de la langue en tant qu’objet

d’enseignement et en tant qu’objet d’apprentissage. Ainsi, l’enseignement/apprentissage de la

langue- culture peut viser l’appropriation d’un savoir, d’un savoir- faire ou d’un savoir-

être. Cependant, l’apprentissage d’une langue peut aller aussi au- delà de ces objectifs. En effet,

le choix d’apprendre une langue- cible est rarement neutre et montre implicitement une certaine

34Beacco, 2000 ; Zarate, 2003; Martinez, 2004 35Zarate : 2003, p. 57 36Blondel A. : 1998, p. 7 37Puren C., 2002

Page 25: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

25

identification de soi “en choisissant d’apprendre une langue plutôt qu’une autre, en

utilisant une langue plutôt qu’une autre ”38.

3.2 La perspective actionnelle

La perspective actionnelle constitue l’approche prônée actuellement dans la

didactique des langues- cultures et par le Conseil de l’Europe dans l’élaboration du Cadre

Européen Commun de Référence pour les Langues (2001). La perspective actionnelle met

l’accent sur la centration sur l’apprenant et le considère comme un acteur social.

L’expression “action” constitue la notion- clé autour de laquelle s’articulent les objectifs et

les contenus d’apprentissage.

Dans cette action sociale, on n’agit plus sur l’autre tel que l’on constate par exemple

dans l’approche communicative, désormais on établit des relations avec les autres, on est et on

agit avec les autres. Les apprentissages collaboratifs et coopératifs prennent ici leur sens.

De même, la perspective actionnelle est associée étroitement à la notion de “tâche” et à la

théorie de l’activité (que nous abordons dans le chapitre suivant). Pour la perspective

actionnelle, l’apprenant est considéré comme un sujet actif. Cette action se manifeste par

la réalisation d’une tâche ou d’une mission proposée à l’apprenant.

Dans le développement suivant, nous commençons par cerner ce que l’on entend

par “perspective actionnelle” et ce qu’elle peut apporter dans la didactique des langues-

cultures.

3.2.1 Aspect définitionnel

Nous reprenons la définition contenue dans le CECR qui donne les caractéristiques

suivantes.

La perspective actionnelle : considère avant tout l’usager et l’apprenant d’une langue

comme des acteurs sociaux ayant à accomplir des tâches (qui ne sont pas seulement

langagières) dans des circonstances et un environnement donnés, à l’intérieur d’un domaine

d’action particulier. Si les actes de parole se réalisent dans des activités langagières, celles

-ci s’inscrivent elles -mêmes à l’intérieur d’actions en contexte social qui seules leur donnent

38Cuq J.-P. : 2000, p. 53

Page 26: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

26

leur pleine signification. Il y a “tâche “dans la mesure où l’action est le fait d’un (ou de

plusieurs) sujet(s) qui y mobilise(nt) stratégiquement les compétences dont il(s) dispose(nt) en

vue de parvenir à un résultat déterminé39.

On remarque dans cette définition l’apparition à plusieurs reprises du champ sémantique qui se

rapporte à l’“agir” (acteur, action, activité, acte) qui souligne alors son importance. Il

apparaît ainsi que la perspective actionnelle repose sur la théorie de l’“agir”. Nous

relevons également les termes comme “tâche”, “stratégie”, “compétence” qui sont reliés à cet

“agir”.

Selon toujours les concepteurs du CECR, la compétence est vue comme

“l’ensemble des connaissances, des habiletés et des dispositions qui permettent d’ agir ” tandis

que la stratégie est définie comme “tout agencement organisé, finalisé et réglé d’opérations

choisies par un individu pour accomplir une tâche qu’il se donne ou qui se présente à lui”.

La tâche est considérée comme “toute visée actionnelle que l’acteur se représente comme

devant parvenir à un résultat donné en fonction d’un problème à résoudre, d’une

obligation à remplir, d’un but qu’on s’est fixé ”, mais apparentée aux actions de la vie

quotidienne : « Les tâches ou activités sont l’un des faits courants de la vie quotidienne dans les

domaines personnel, public, éducationnel et professionnel. »

Nous pouvons classifier les tâches en sept types selon la classification adaptée des

Willis40, pour pouvoir aider à concevoir une série de tâches en classe.

39Conseil de l’Europe : 2001, p. 15

40adaptée de Willis D. et Willis J. : 2007, p.167

Page 27: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

27

Lister

Ordonner et classer

(Séquencer, mettre en ordre, classifier)

Relier Comparer

Résoudre des problèmes

(émettre des hypothèses, affirmer, vrai/faux, quiz)

Partager opinions et expériences

personnelles

Faire des projets et exécuter des tâches

créatives

Tableau 1 : Les sept types de tâches en classe de FLE

Ainsi, la tâche peut combiner action et langage et pour sa réalisation nécessite d’activer

avec discernement des compétences plurielles dont l’ensemble aboutit à la compétence à

communiquer langagièrement.

Alors, cette compétence peut être considérée comme présentant plusieurs composantes

d’où trois compétences (linguistique /sociolinguistique /pragmatique) qui, elles-mêmes,

comprennent des sous-compétences (par exemple : la compétence linguistique intègre des

compétences lexicale, grammaticale, discursive, fonctionnelle…)41

Pour la perspective actionnelle, l’apprenant est considéré comme un acteur social

autonome. On dépasse le contexte scolaire où l’apprenant est vu en tant que simple apprenant de

langue, il est aussi un usager de la langue inscrit dans des contextes sociaux dans lesquels

il va servir de médiateur. Il est le médiateur de la langue et de la culture dans le

contexte social où il se trouve. Ce contexte social “ renvoie à la multitude des

événements et des paramètres de la situation (physiques et autres), propres à la personne

mais aussi extérieurs à elle, dans laquelle s’inscrivent les actes de communication ”42.

41Conseil de l’Europe: 2001, p.81 42Conseil de l’Europe: 2001, p. 15

Page 28: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

28

On passe alors de la notion d’“actes de parole”, expression - clé de l’approche communicative à

la notion d’“action sociale”. On assiste ainsi à un changement de perspective dans la

didactique des langues - cultures. La langue n’est plus appréhendée comme un simple

instrument de communication.

3.2.2 L’impact didactique pour l’E/A du français

Concernant l’impact didactique, l’objectif social de référence de la méthodologie

ou “l’ensemble des actions que l’on veut que les apprenants soient capables de réaliser dans la

société en langue et culture étrangères à la fin de leur cursus”43 est donc de former les

apprenants à communiquer en langue étrangère (L2), non plus dans le cadre d’une

rencontre ponctuelle telle qu’on le voit dans l’approche communicative, au travers des

interactions et échanges d’informations. Il s’agit, dorénavant, pour les formateurs de

prendre en compte dans la préparation des apprenants, que ces derniers devront pouvoir faire

une partie de leurs études en français en France, à l’étranger ou dans leur pays, et/ou travailler

une partie de leur carrière professionnelle en français en France ou à l’étranger, etc.

3.3 L’échelle de niveaux selon le CECRL

Par ce fait de prévision d’études en français ou de carrière professionnelle à l’étranger, le

Conseil de l’Europe a établi une échelle de niveaux pour pouvoir classer et évaluer les

compétences acquises et afin d’avoir une possibilité de mobilité internationale.

3.3.1 Une échelle de niveaux de compétences de visé positive

L’élaboration de cette échelle de niveaux du Conseil de l’Europe n’a été conçue que pour

définir des degrés de réussite dont un élève est en mesure d’effectuer certaines tâches

communicatives grâce aux compétences acquises dans la langue apprise, et pour « les défis de la

mobilité internationale ».

Selon Francis Goullier44, « l’échelle de niveaux proposée marque une rupture avec la

tradition dont s’inspire encore la pratique majoritaire dans les évaluations et qui consiste à

43Puren C., 2002 44Goullier F. : 2006, p48

Page 29: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

29

évaluer le niveau de compétences des élèves dans une langue, en comparaison avec l’idéal que

représente le modèle du locuteur natif de cette langue. Cela serait éventuellement pertinent si

cette comparaison s’opérait sur les tâches communicatives qu’on peut ou que l’on ne peut pas

effectuer avec la langue. »

3.3.2 Les niveaux de compétences et les activités langagières

Selon l’échelle de niveaux du CECRL, il existe trois niveaux généraux répartis en six

niveaux de compétence qui sont définis pour chaque activité langagière.

3.3.2.1 L’origine des six niveaux de compétence en langue

Notons que la lecture de l’ouvrage de Christine Tagliante, L’évaluation et le Cadre européen

commun, Techniques et pratiques de classes, CLE international, Paris, 2005, et du CECR du

Conseil de l’Europe nous ont aidés pour le développement de cette section.

Le premier niveau défini était le niveau seuil (le niveau B1). Il a été défini en 1975 par le

professeur John Trim pour l’apprentissage de l’anglais, étant le ThresholdLevel45en français un

Niveau seuil46. A ce niveau, l’apprenant devrait parvenir à un « seuil » de communication.

Cependant, le « seuil » défini nécessitait des apprentissages antérieurs à son acquisition.

Il s’est avéré être un niveau assez élevé. Un niveau inférieur (WaystageLevel), puis un niveau

supérieur (VantageLevel) ont été réalisés47.

Le niveau de compétences pour les débutants a ensuite été réalisé, toujours pour l’anglais,

le Breakthroughlevel ou le niveau « découverte ».

Les deux derniers niveaux concernent une maîtrise efficace de la langue, qui permet de

communiquer aisément et spontanément : « efficiency/autonome) et (mastery/maîtrise).

45 D’aprèsTrim J.L.M., 1976 46D’après D.Coste, 1976 47D’après Trim J.L.M., 1991 et2000

Page 30: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

30

BreakthroughLevel,

Découverte

WaystageLevel,

1991

Survie

ThresholdLevel,

1975

Niveau seuil,

1976

VantageLevel,

2000

Avancé

Efficiency

Autonome

Mastery

Maîtrise

Pour des raisons de commodité et pour éviter les difficultés de traductions en différentes

langues, les niveaux du Conseil de l’Europe portent désormais des chiffres et des lettres.

A1 A2 B1 B2 C1 C2

Utilisateur élémentaire Utilisateur indépendant Utilisateur expérimenté

Tableau 2 : Arborescence en 3 niveaux généraux (CECR, page 24)

3.3.2.2 Les activités langagières dans l’échelle

Par connaissance de la différence de réussite des élèves en compréhension ou en

expression, à l’écrit ou à l’oral, le CECR a décomposé l’échelle de niveaux selon différentes

activités langagières : écouter – lire – écrire – prendre part à une conversation – s’exprimer

oralement en continu. Il dispose aussi d’une grille pour l’auto-évaluation. Pour chacune des cases

de la grille, le CECR propose une définition qui se distingue du contenu des autres cases sur un

axe vertical le type d’activité langagière mise en œuvre et sur un axe horizontal le niveau de

compétences atteint. Par conséquent, le niveau de compétences d’un élève peut être défini de

façon distincte selon ses aptitudes dans chacune des activités langagières.

Annexe 1 : Niveaux communs de compétences – Echelle globale (CECR, page 25)

Annexe 2 : Niveaux communs de compétences – Grille pour l’auto-évaluation (CECR, pages

26 et 27)

En résumé, la recherche montre qu’en didactique des langues, il s’agit

actuellement de demander à l’apprenant d’être capable d’agir socialement avec un autre.

L’objectif du CECR va dans ce sens : il consiste en la formation d’acteur social, ses mots - clés

s’articulent autour de “diversité”, “variété linguistique”, “variété culturelle”.

Page 31: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

31

Mais pour compléter cette ingénierie pédagogique de formation à l’immersion dans l’action sociale et afin d’accélérer le processus d’automatisation (étant« acteur social autonome »), l’intégration des TICE pourrait y apporter sa contribution.

4 Chapitre 4 : Les TICE pour l’E/A du français (langue-culture)

La révolution numérique et le développement des nouvelles technologies transforment de

façon importante les pratiques de communication comme les pratiques d’enseignement et

d’apprentissage des langues, ce que nous désignons par « TICE ». Cette orientation de l’E/A via

les nouvelles technologies détermine donc la nécessite d’aborder de nouvelles perspectives

(d’E/A) didactiques, et en ce qui concerne les langues. Ce qui nous amène à développer dans ce

chapitre le concept TICE et son intégration voire les changements qu’elles apportent dans la

didactique des langues.

4.1 Le concept de TICE

L’intégration des TICE dans l’enseignement identifient deux courants majeurs. Le

premier, de type pragmatique, considère les TICE comme de simples outils comparables avec un

enseignement traditionnel. Le deuxième, « fondé sur une épistémologie socioconstructiviste

analyse l’intégration comme vitale et favorable à la modification des pratiques

d’enseignement»48.

4.1.1 La technologie de l’éducation et les TICE

Actuellement, les TIC sont présentées comme porteuses de progrès social et pédagogique

pour toutes nations, et leur intégration dans le monde de l’éducation considère les TICE comme

un domaine des technologies de l’éducation.

Nous entendons par les technologies de l’éducation un ensemble d’outils ou de techniques

contribuant à assurer ou à faciliter un apprentissage par la recherche, l’élaboration, l’application

et l’organisation de moyens matériels et humains, de techniques ou méthodes qui incluent

généralement ( mais pas forcément) le recours à des outils matériels49.

48Guir : 2002, p. 23 49Quintin J.-J., 2011

Page 32: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

32

Cette définition de la technologie de l’éducation nous amène alors à aussi considérer les

TICE comme un « outil ». Dans ce cas, il est cependant important aussi de souligner que pour de

nombreux auteurs et praticiens le T (de Technologie) du sigle TIC est associé aux seuls "outils"

(informatiques), comme en témoigne l'extrait suivant50:

« Au cours des dernières décennies, une quantité phénoménale de matériels, de logiciels

et de services s’appuyant sur l’informatique, la microélectronique, les télécommunications

(notamment les réseaux), le multimédia et l’audiovisuel de toutes sortes ont été développés. On

les regroupe aujourd’hui généralement sous le vocable de technologies de l’information et de la

communication (TIC). Ces technologies, lorsqu’elles sont combinées et interconnectées,

permettent de rechercher, de stocker, de traiter et de transmettre des informations, sous forme de

données de divers types (texte, son, images fixes, images animées, etc.), et permettent

l’interactivité entre des personnes, et entre des personnes et des machines"51. »

Il en va de même pour l'usage courant du sigle TICE (Technologies de l'Information et de

la Communication pour l'Enseignement). Ainsi, la définition proposée dans Wikipédia envisage,

tout comme les auteurs précités, les TICE comme un regroupement d'outils (numériques) conçus

et utilisés à des fins d'enseignement-apprentissage : les TICE regroupent un ensemble d’outils

conçus et utilisés pour produire, traiter, entreposer, échanger, classer, retrouver et lire des

documents numériques à des fins d'enseignement et d'apprentissage.

4.1.2 Apports des TICE pour l’enseignement

Les TIC fournissent des moyens novateurs, non seulement pour la diffusion des

connaissances mais aussi pour l’exploration de stratégies d’apprentissage qui favorisent la

construction des compétences: accessibilité de l’information, échange de courriels, consultation

de sources documentaires, communication et échange en temps réel ou différé avec des

communautés d’apprentissage, interactivité, multimédia.52

Les apprenants manifestent une motivation plus élevée pour une activité d’apprentissage

qui fait appel aux TIC que pour les approches coutumières en classe. Cet intérêt vient du fait que

50Basque et Lundgren-Cayrol, 2003 51Basque et Lundren-Cayrol : 2002, p. 10 52Le mot multimédia, du latin medium, désigne les applications qui, grâce à la mémoire stockée sur le CD et aux capacités de l’ordinateur, peuvent utiliser différents médias simultanément : son, image, musique et vidéo

Page 33: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

33

les TIC permettent de diversifier les objectifs, les méthodes, les supports, les projets et les

résultats d’apprentissage.

A côté de l’aspect formatif et informatif, de l’utilisation des TICE il ne faut pas, non plus,

oublier un aspect considéré comme étant important par les pédagogies actuelles, à savoir, celui

de l’attractivité dictée par les informations de type iconique, sonore et audiovisuel.Celles –ci

augmentent d’une manière significative l’attractivité du processus éducationnel. Il y a pourtant

une limitation principale des possibilités dans l’utilisation des TICE qui ne peut pas être

dépassée que par le maintien d’un rôle important du professeur dans l’acquisition, la

transformation et l’utilisation des informations.

Les TICE est un outil très utile pour la classe de FLE. Il permet de travailler les quatre

compétences langagières grâce au document impliquant le son, l’image et le texte. Parfois ces

éléments sont simultanés. Par exemple, lorsqu’on trouve une chanson, on peut facilement trouver

les paroles de cette chanson. Ou encore, parfois des émissions de radio sont retranscrites,

permettant d’allier le son et le texte. Il en est de même pour des émissions vidéo, même si

l’image permet une compréhension plus directe.

Cette variété de documents apporte une diversité dans l’enseignement. On suscite constamment

l’attention des étudiants face à de nouveaux documents. Cette variété doit provoquer un intérêt et

une motivation par rapport aux sujets exploités.

En considérant les TICE comme des outils innovateurs pour les pratiques

d’enseignement, nous allons maintenant focaliser sur leur place dans la DDL.

4.2 Les TICE et la didactique des langues

Aujourd’hui, la DDL peut se caractériser, d’après Martinez53, comme une discipline

« intégrative » du fait qu’elle convoque ou emprunte des concepts et des outils à d’autres

disciplines comme et récemment l’informatique. Nous remarquons que la DDL s’intéresse de

très près à l’évolution induite par l’entrée des TIC dans les pratiques d’E/A.

53 Martinez, 2002

Page 34: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

34

4.2.1 Historique d’utilisation des TIC dans l’E/A des langues

« De nos jours, les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont

une histoire de plus de 30 ans en éducation. En ce qui concerne la didactique des langues, c’est à

partir des années 80 que ces nouvelles technologies et en particulier l’ordinateur trouvent leur

place dans les cours de langues.

Ces nouveaux outils sont utilisés comme les « auxiliaires » techniques, permettant à la fois de

faciliter le travail de l’enseignant et d’aider les apprenants à travailler à leur rythme

(l’autonomie) »54, ce qui est toujours leur rôle aujourd’hui.

Les ordinateurs de l’époque (des années 1980) permettent des activités d’interaction sonore- par

la synthèse vocale-avec l’écrit, de manipulation d’images et de textes, de production d’écrit. A

cette époque-là, on parle d’ « EAO des langues ».

Pendant les années 90, les logiciels multimédias naissent et se généralisent très vite sur

supports cédérom qui permettent de « garantir plusieurs heures d’exposition à la langue ». Ils

permettent aussi d’intégrer pour la première fois dans les cours de langues étrangères, une

approche linguistique et une approche communicative et culturelle de la langue.

Avec l’arrivée de millénaire, le laboratoire de langue est devenu une salle informatique

équipée d’ordinateurs et d’accès Internet. On y fait travailler les apprenants en autonomie :

entraînement à la compréhension et l’expression orale et écrite.

Comme nous avons constaté, on est passé d’un usage à la marge du cours de langue de

l’ordinateur et par une intégration progressive des supports numériques dans les laboratoires de

langues, à l’extériorisation de la classe de langues par la voie des technologies numériques.

Nous avons parlé un peu de l’histoire de l’utilisation des TIC dans l’E/A des langues, mais quel

rapport existe-t-il entre la langue comme un objet culturel et ces nouvelles technologies ?

4.2.2 Une approche culturelle à travers les dispositifs des TICE

Selon Lancien55, « l'utilisation des TIC procure de nouvelles alternatives à l'enseignement

/ apprentissage en général, mais également dans le domaine de la culture – civilisation. » car la

54Naymark, 1999

Page 35: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

35

langue est un vecteur d’accès à la culture56. Une mosaïque de documents est désormais

disponible tant pour le formateur que pour l'apprenant : supports d'actualité, cinématographiques,

publicitaires, artistiques, littéraires, événementiels, etc…et qui pousse à la variété des approches

culturelles.

Parfois les étudiants seront sûrement confrontés à un problème lexical, mais ils pourront

comprendre le sens de l’ensemble du document. Les documents iconographiques peuvent

permettre d’apporter une aide à la compréhension.

Les documents authentiques sont créés par des francophones pour des francophones.

Ainsi, avec cela, on a une représentation de la culture francophone, peu importe où l’on se

trouve. L’ensemble des documents procurés par les TICE permet une approche de la culture d’un

pays.

Les images sont pourvues de données diverses, sociales et culturelles, et transmettent des

contenus contextuels facilitant et étendant l'accès à la situation de communication et son

assimilation par l'apprenant.

Par ailleurs, le codage de l’image audiovisuelle s’améliore, les signifiants étant mieux

visualisés. Comme l’affirme Gerald Schlemminger, « L’image - réplique est remplacée par

l’image situationnelle ne représentant plus un seul énoncé-phrase, mais la situation globale dans

laquelle se trouve la réplique. Cette diversification est renforcée par les nouvelles compositions

potentielles entre les images, le son et les textes. L’élève se voit ainsi offrir une plus grande

interprétation ce qui sous- tend une plus grande implication de sa part »57.

Nous avons essayé de rapprocher les TICE et les cultures, s’inscrivant ainsi dans ce que

Maigret et Macé58, désignent comme « médiacultures », c’est-à-dire les « points d’intersection

des pratiques de construction du sens, pour décloisonner les études des médias, de la culture et

des représentations », ceux qui nous permettent de montrer le lien culturel des technologies avec

la langue. Donc, la langue (et sa culture) et la technologie semblent être étroitement associées

55Lancien : 2004, p.8 56Gerbault, 2002 57Schlemminger G., 1995 58Maigret et Macé : 2005, p.10

Page 36: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

36

dans le processus d’enseignement/apprentissage médiatisé.Mais quels changementsles TICE

pourraient-elles provoquer dans l’enseignement/apprentissage des langues ?

4.3 Les TIC et le triangle didactique traditionnel

Avec l’arrivée des nouvelles technologies dans une classe traditionnelle dont la structure

est héritière d’une époque où les technologies éducatives étaient limitées au tableau noir et à un

maître avec un manuel, des changements de pratiques d’enseignement sont donc nécessaires. Ces

modifications se situent au niveau des relations dans le cadre du triangle pédagogique. C’est

ainsi, nous cherchons à préciser les changements principaux intervenus sur les relations des

acteurs dans un cours traditionnel de langue.

D’après Gerbault59, d’une part les TIC donnent de nouvelles possibilités de relation entre

les trois pôles constitutifs de ce que l’on appelle « le triangle didactique », c’est-à-dire

l’apprenant, le contenu et l’enseignant ; autre part, causent la transformation de la nature de ces

éléments (pôles) c’est-à-dire l’enseignant devient un tuteur réel ou virtuel, l’apprenant devient

autonome, les contenus peuvent être à la carte. Mais selon Brodin60, le modèle du triangle

pédagogique (Houssaye) « ne fait pas place aux ressources, pas plus qu’aux médias. On peut

introduire les ressources en ajoutant un pôle » pour prendre en compte les contextes d’utilisation

des TIC.

Savoirs

Enseignant Médias Apprenant

Instruments (Ressources)

59Gerbault, 2002 60Brodin : 2004, p.30

Page 37: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

37

Figure 1: Le triangle pédagogique et les instruments

Dans ce triangle pédagogique, selon la figure, nous remarquons que les ressources

(instruments) sont intégrées ou assimilées aux savoirs (langue étrangère). Au moyen des

instruments (médias), les savoirs sont transmis par l’enseignant aux apprenants.

Nous allons maintenant analyser ces changements des rôles (apprenant et enseignant).

4.3.1 Le pôle apprenant

Le but de l’enseignement est d’améliorer les habilités cognitifs des apprenants de langue

étrangère. Dans ce contexte d’apprentissage médiatisé par les TIC, l’apprenant doit interagir et

communiquer avec : le tuteur, les autres apprenants, le matériel d’apprentissage, les sources

d’information (livres ou bases de données) et les outils (ordinateur, logiciel, etc.).

4.3.2 Le pôle enseignant

Dans les situations d’enseignement classiques, l’enseignant est le « transmetteur du

savoir et évaluateur, puis animateur, voire facilitateur »61. Alors l’utilisation des TICE dans les

cours traditionnels des langues nécessite une redéfinition de la fonction de l’enseignant. Parce

qu’il doit jouer de nouveaux rôles, ceux « de conseiller, d’accompagnateur, d’animateur, de

concepteur »62. Il devrait donc inventer de nouvelles manières d’exploiter ces ressources

numériques favorisant l’accès à la langue étrangère, c’est ce que Dessus63 désigne par

« enseignant-tuteur ».

Donc, les enseignants des langues doivent assumer de nouveaux rôles et maîtriser de

nouvelles compétences pour travailler avec les TICE, comme savoir choisir les supports

didactiques plus interactifs pour attirer et motiver les apprenants, de privilégier certains objectifs

et de donner plus d’autonomie aux apprenants et ainsi sortir de leurs rôles classiques.

61Pothier, 2003 62Gerbault, 2002 63Dessus, 2010

Page 38: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

38

Bref, il n’existe pas de définition exhaustive des notions présentées dans cette partie, mais

nous pouvons en conclure que la dimension interculturelle est indissociable de la langue, puisque

la culture est inscrite dans la langue de la société qui la parle. Comme il s’agit de pouvoir

interagir en société, il faut donc bien mettre en place une perspective qui met l’accent sur

l’apprenant et le considère comme acteur social. A part les manuels, les TICE peuvent aider à

l’apprentissage interculturel car l’outil informatique nous offre une représentation de la société

francophone avec son authenticité. Mais cette nouvelle approche entraîne des changements de

pratiques de l’enseignement, ce qui démontre l’importance du rôle de l’enseignant.

Page 39: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

39

DEUXIEME PARTIE : APPROCHE DE TERRAIN

Cette partie présente une recherche-action, menée au Centre de Ressources pour

l’Enseignement du et en Français (CREF) d’Antananarivo, qui a pour but de collecter des

données afin de pouvoir vérifier les potentialités des TICE en classe de françaislors de

l'apprentissage de la culture et / ou civilisation à un public spécialiste d'autres disciplines. Nous

allons présenter l'expérimentation réalisée en deux chapitres : le cadre de la recherche et les

moyens d’investigations avec les résultats obtenus.

5 Chapitre 1 : Le cadre de la recherche

La démarche a été menée auprès de trois étudiants en première année de l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo dans le parcours Education Physique et Sportive, actuellement prénommé Activités Physiques, Sportives et Artistiques, suivants des cours de français au sein du CREF, dans le but de perfectionner leurs compétences linguistiques et culturelles, puis de remédier aux lacunes qu’ils rencontrent au cours de leur cursus universitaire par rapport à l’utilisation de la langue française. Ce travail a eu lieu entre le 18 Septembre 2013 et le 17 Décembre 2013. Le public concerné se composait de trois étudiants malgaches de niveau B1 du CECR, le niveau que devront atteindre les étudiants entrant en première année à l’Université

Le travaila été mené en quatre étapes dont chaque séance est d’une durée de 2 heures 30:

les TPE encadrés et non encadrés, la biographie langagière et les exercices de renforcement avec

la grille d’évaluation.

Il est à savoir qu’ultérieurement une fiche d’entretien préliminaire a été remplie sous la

direction de Mme RANAIVO Velomihanta, la première responsable du CREF Tana, dont

l’objectif était de pouvoir déterminer le profil de chaque étudiant, notamment les pratiques du

français dans des situations de communication (non) professionnelles, le type de lecture, les

difficultés rencontrées/ attentes

Annexe 3: Matrice de l’entretien préliminaire

Page 40: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

40

Les résultats de cet entretien ont fait l’objet de synthèse et de perspectives rédigées par

Mme RANAIVO.

Annexe 4: Expérimentation Séances du 21/08/13, 11/09/13 et 13/09/13 Synthèse et

perspectives

5.1 Le CREF comme champ de l’expérimentation

Le CREF de l’Université d’Antananarivo est un projet né de la coopération franco-

malgache entre l’université elle-même et le projet MADES de l’Ambassade de France à

Madagascar. Il vise à mettre à disposition des enseignants et des étudiants de S1 pour lesquels

une UE de français est désormais obligatoire, des outils audiovisuels de pratique du français en

autonomie regroupés en une arborescence baptisée « ToutEnClic ».

5.1.1 Objet

Née du constat qu’une partie non négligeable de l’enseignement à l’université se fait en

français, alors même que l’on estime à plus de 50% le nombre des étudiants qui en ont une

maîtrise insuffisante, une Unité d’Enseignement de français est désormais obligatoire pour les

étudiants de S1, en même temps que tous les étudiants bénéficient d’un renforcement de leurs

compétences en français pour finaliser un parcours académique ouvert à l’international.

C’est ainsi qu’une demande d’appui émanant du MESupReS en faveur de la mise en

place d’une politique concertée de renforcement des compétences linguistiques au profit des

étudiants malgaches a été formulée auprès du SCAC de l’Ambassade de France via le projet de

coopération MADES.

En réponse, ont été créés les CREF (Centres de Ressources pour l’Enseignement du et en

Français), qui visent à mettre à disposition des enseignants des outils technologiques et des

ressources. Ces centres ont été développés, sur 5 sites universitaires : Antananarivo, Ambositra,

Antsirabe, Fianarantsoa et Toamasina, les autres sites ont bénéficié de l’appui de la coopération

franco-malgache avec l’installation d’Espaces Numériques de Travail (ENT). Un CREF, comme

tout ENT, participe donc à la notion d’ « enseigner autrement » promue dans le cadre du passage

au système LMD, en mettant, entre autres, les étudiants en capacité de s’auto-former. Il fait, par

ailleurs, partie du projet de déploiement du numérique dans les universités malgaches à travers

une offre de ressources pédagogiques multimédias mutualisées.

Page 41: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

41

A Antananarivo, le CREF a vu le jour grâce à la mise à disposition par l’Université d’un

bâtiment avec une double affectation : CREF et Campus Numérique Francophone (CNF) de

l’AUF. Actuellement, le responsable du centre est Madame Velomihanta RANAIVO.

Photo 1 : Façade du bâtiment de CREF et CNF

5.1.2 Mission :

Il a pour mission de permettre aux étudiants de multiplier les possibilités de pratiquer le

français en autonomie ; ceci au profit d’un renforcement des capacités linguistiques favorable à

la réussite au niveau universitaire.

5.1.3 Ressources matérielles :

Le centre dispose actuellement de deux salles équipées chacune : de 11 PC de type

Pentium II multimédia et d'une connexion Internet depuis le réseau de l’A.U.F qui est

primordiale pour accéder à l’arborescence « ToutEnClic ».

Page 42: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

42

Photo 2: Deux salles informatiques et serveur au CREF

De plus, pour le renforcement de la compétence linguistique à l’Université, le

représentant de l’Ambassade de France a remis à l’Université, à l’occasion dela cérémonie de

clôture de la formation à la mobilisation des ressources multimédias pour l’enseignement du

français, un don de trois ensembles composés de CD, DVD, de lecteurs et de livrets

pédagogiques (comme la méthode Echo, …), d’où le CREF en était aussi bénéficiaire pour

remplir sa mission.

Photo 3: Donation de l’Ambassade de France – Ressources pédagogiques

Page 43: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

43

5.2 Le public de l’expérimentation

Le public avec qui nous avons travaillé est constitué par des étudiants de première année

en EPS de l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo lors de l’année universitaire 2012-

2013. Il est composé de trois étudiants dont deux garçons et une fille. Cette réduction d’effectif

est due par un manque de disponibilité de la part de la majorité des étudiants et pourrait du fait

que l’expérimentation ne faisait pas partie de leur cursus, même si le CREF est rattaché à

l’Université et est conçu pour le renforcement des compétences en français des étudiants.

Photo 4 : Les étudiants EPS 1ère année au CREF

Une analyse du profil de nos trois étudiants s’avère nécessaire par le biais de

l’exploitation de leur biographie langagière.

5.2.1 La biographie langagière

5.2.1.1 Définition

Cette première partie définitoire doit beaucoup au travail synthétique de Simon et

Thamin64.

64Simon D.L. et Thamin N., Réflexions épistémologiques sur la notion de biographies langagières, 2009, https://www.u-picardie.fr/LESCLaP/IMG/pdf/D--L-_Simon_et_N-_Thamin-Reflexions_epistemologiques_sur_la_notion_de_biographies_langagieres_cle0126fa.pdf (consulté le 29 Juin 2015)

Page 44: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

44

Le terme de «biographie langagière» apparaît comme une création récente, émanant du

Conseil del’Europe et issu de la didactique des langues, nommé aussi le « Portfolio des langues »

(PEL). Ce PEL requiert les qualités de valoriser les compétences linguistiques acquises hors des

structures d’apprentissage traditionnel, ainsi que les compétences partielles et les expériences

interculturelles, et de constituer un outil individualisé qui permet aux usagers de s’auto-évaluer, à

toutes les étapes de la formation.

Comme le démontre Simon et Thamin : « Dans une perspective de recherche, les

biographies langagières se prêtent à une double exploitation puisque si elles constituent un outil

heuristique pour le chercheur, elles sont également, pour le sujet lui-même, l’occasion d’un

retour réflexif sur sa vie plurilingue et sur son apprentissage des langues. Les biographies

langagières permettent au chercheur de cerner les lieux de processus réflexifs, de saisir

certaines traces des influences mutuelles des langues en contact et d’entrevoir certaines

manifestations de la conscience plurilingue à travers les pratiques langagières déclarées, qui

sont nécessairement passées par le filtre de représentations et attitudes.»

Les biographies langagières peuvent être recueillies par le chercheur sous forme écrite ou

orale, en une ou plusieurs fois, à partir d’une seule consigne ouverte: «Racontez-moi (ou écrivez)

les langues que vous avez rencontrées dans votre vie et la façon dont vous les avez rencontrées.»

ou d’un guide souple d’entretien semi-directif.Dans notre cas, il s’agit d’entretiens semi-

directifs.

La définition récente, présentée dans Le dictionnaire de didactique dufrançais langue

étrangère coordonné par Cuq, met l’accent sur un autre aspect qui est celui de laconstitution

d’un capital langagierdynamique et évolutif :

«La biographie langagière d’une personne est l’ensemble des chemins linguistiques, plusou

moins longs et plus ou moins nombreux, qu’elle a parcourus et qui forment désormais soncapital

langagier; elle est un être historique ayant traversé une ou plusieurs langues,maternelles ou

étrangères, qui constituent un capital langagier sans cesse changeant. Cesont,au total, les

expériences linguistiques vécues et accumulées dans un ordre aléatoire, quidifférencient chacun

de chacun.»65

65Cuq J.-P. : 2003, pp.36-37.

Page 45: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

45

5.2.1.2 Informations sur les enquêtes

• Objectifs :

Ce type d’enquête nous permet d’analyser le profil du public de l’expérimentation afin

d’avoir connaissance et conscience de leur parcours scolaire, social et interculturel, de leur

intérêt et pratique des nouvelles technologies, mais surtout leur relation avec la langue et la

culture française et de son apprentissage.

• Contenus :

L’enquête à partir de la biographie langagière a été menée en deux étapes :

- L’entretien qui consiste en une biographie linguistique des étudiants, c’est-à-dire

leursexpériences scolaires et les circonstances d’apprentissage et d’utilisation du français dans le

cadre scolaire et social, ainsi que la valeur de la langue française pour eux. Notons que pour que

les étudiants puissent répondre aux questions en étant à l’abri de tout blocage linguistique, nous

leur avons permis au début de s’exprimer en malgache, puis ils ont été encouragés très

progressivement à s’exprimer en français.

Annexe 5:La matrice de l’entretien via biographie langagière.

- Le questionnaire qui a pour but de compléter et d’apporter plus de précision aux

premières données obtenues lors de l’entretien sur la biographie langagière des étudiants. Pour

éviter les difficultés, le questionnaire comprenait des questions reposant sur des critères de

qualité, de fréquence et de priorité, des questions fermées en répondant par oui ou non, mais

aussi des questions ouvertes pour leur permettre d’apporter des remarques, des précisions et des

justifications à leurs réponses ou encore d’émettre des suggestions. Le questionnaire repose sur

des informations par rapport aux langues utilisées par l’apprenant, les contacts et l’utilisation du

français dans le cadre scolaire, social et sur internet, les circonstances d’apprentissage de cette

langue et les raisons d’apprentissage.

Annexe 6:Matrice du questionnaire via biographie langagière(tirée de celle proposée dans la

méthodeEcho B)

Page 46: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

46

5.2.2 Analyse des résultats par rapport au profil

Pour élaborer le profil des étudiants, nous avons procédé par l’analyse complémentaire de

l’entretien et du questionnaire. D’abord, nous exposons leur profil général. Ensuite, nous

parlons de leur profil technologique pour l’utilisation du français. Le profil technologique

est intéressant à cerner dans la mesure où cette situation aurait un impact dans l’ usage

du dispositif, c’est-à-dire l’usage de l’ordinateur . Enfin, nous présentons le profil langagier des

étudiants. Ceci permet notamment d’appréhender le niveau de français de ces étudiants et la

place qu’ils accordent à la langue française en général.

5.2.2.1 Le profil général

La moyenne d’âge des étudiants est de vingt-cinq ans. Leurs années d’obtention du

baccalauréat sont variées : en 2002 (un étudiant), en 2009 (un étudiant) et en 2012 (une

étudiante).

De même, les étudiants sont issus de différentes filières et de différentes régions

avant de venir et intégrer l’EPS ENS d’Antananarivo : deux étudiants ont un baccalauréat de

l’enseignement général dont l’un d’eux a suivi des études en Médecine, et un a un baccalauréat

technique. Nous synthétisons ces informations dans le tableau suivant.

Etudiants Âge Sexe Etablissement fréquenté avant EPS Lieu

Et1Flo 21 Féminin Lycée privé, enseignement général Mahajanga

Et2Léo 23 Masculin Lycée privé, enseignement général ;

Faculté de Médecine

SoanieranaIvongo ;

Toamasina(1an)

Tanà (1an)

Et3Eri 32 Masculin Lycée technique professionnel, public Mahajanga

Tableau 3 : Le profil général des étudiants

Page 47: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

47

Remarquons d’après ce tableau qu’ils proviennent tous des provinces avant de venir

étudier dans la capitale, ce qui démontre leur motivation de poursuivre des études universitaires,

mais de plus l’existence d’infrastructure propice à l’éducation comme le développement

technologique, culturel et médiatique. Cette motivation pourrait être due aussi à l’estimation du

niveau élevé des études à Antananarivo.

5.2.2.2 Profil technologique pour l’usage du français

Pour pouvoir évaluer leur utilisation de l’ordinateur et leur usage du français via cet outil,

des questions ont été élaborées concernant Internet. La totalité des étudiants ont déjà navigué sur

Internet, mais la fréquence et les usages sont diversifiés.

a- Fréquence de dialogue en français via Internet

Au niveau de la fréquence d’utilisation, un étudiant sur trois dialogue souvent en français

sur Internet et les deux rarement.

b- Profil technologique des étudiants pour l’usage du français

Au niveau des usages :

-C’est la discussion en ligne sur les réseaux sociaux (Facebook, Skype) qui est la plus

fréquentée par les étudiants, la totalité y accède.

-Se documenterpar rapport aux informations qui se rapportent aux études (pour compléter les

cours, pour faire des exercices) : deux des étudiants s’y intéressent,

-Un consulte sa boîte électronique, cela veut dire que seulement un d’entre eux a une adresse

mail.

Nous déduisons de cette enquête que l’usage des étudiants d’Internet par l’ordinateur ne

s’avère pas une priorité mais reste occasionnel, ce qui déduit qu’ils n’excluent pas l’usage

d’Internet et de l’ordinateur.Cependant, une utilisation avec l’usage du français qui porte intérêt

sur la communication amicale et la documentation consacrée aux études démontre leur

Page 48: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

48

environnement estudiantin et leur conscience des avantages apportés par les nouvelles

technologies tant sur la communication (en première position) que sur leurs études (en deuxième

position).

5.2.2.3 Profil langagier

Rappelons que le rôle du CREF consiste à proposer un renforcement de la compétence

linguistique (concrètement langagière) des étudiants. Il est donc intéressant de cerner la place de

la langue et de la culture française pour les apprenants, par rapport aux langues utilisées, aux

différents contacts avec la langue que ce soit son apprentissage ou son utilisation, les contacts

avec la culture française ou francophone, les raisons de son apprentissage et la perception de la

langue française.

a- Les langues utilisées

L’analyse des langues que les apprenants utilisent permet de saisir les traces des langues

en contact et leur capital langagier ou expérience linguistique. De plus, cela permet aussi de

constater leur maîtrise des langues étrangères en contact et surtout la place de la langue française

parmi les autres.

malgache français anglais espagnol arabe

langue maternelle 3

première langue étrangère 3

deuxième langue étrangère 3

troisième langue étrangère 1 1

Tableau 4: Les langues utilisées par les apprenants

Page 49: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

49

Vu ce tableau, trois langues sont principalement utilisées par tous les apprenants. Le

malgache en est leur langue maternelle ; par rapport aux langues étrangères, le français étant leur

première langue étrangère et l’anglais étant la deuxième. Pour la troisième langue, un a

mentionné l’espagnol, un autre l’arabe plus précisément la langue juive, langue de sa religion, et

un n’a pas donné de réponse.

Cet usage de ces deux principales langues dites étrangères pourrait s’expliquer par leur

apprentissage dans le système scolaire malgache. Certes, l’espagnol est enseigné au Lycée mais

reste facultatif, présenté comme langue vivante 2 avec l’allemand ; de plus, cela n’est pas présent

dans tous les établissements. Auparavant, l’anglais a été aussi parmi les langues officielles à

Madagascar entre 2007 et 201066, mais ce n’est plus le cas depuisla nouvelle Constitution de

novembre 201067. Le contact et l’usage de l’anglais, à part le français, seraient aussi appréciés

par l’avènement de la mondialisation notamment l’usage des nouvelles technologies dont

l’informatique.

Mais, ce fait n’exclus pas la place du français restant la langue officielle à Madagascar et

la première langue étrangère apparemment des apprenants.

Très bien Bien Un peu

Français comprendre 0 2 1

parler 0 1 2

lire 1 2 0

écrire 0 3 0

Anglais comprendre 0 1 2

parler 0 0 3

66Loi constitutionnelle no 2007-001 du 27 avril 2007 portant révision de la Constitution, http://www.wipo.int/edocs/lexdocs/laws/fr/mg/mg009fr.pdf 67 La nouvelle Constitution de novembre 2010,http://www.ceni-madagascar.mg/dossier/constitution.pdf

Page 50: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

50

lire 1 1 1

écrire 0 2 1

Espagnol comprendre 0 0 1

parler 0 0 1

lire 0 0 1

écrire 0 0 1

Arabe comprendre 0 1 0

parler 0 0 1

lire 0 1 0

écrire 0 1 0

Tableau 5: La maîtrise des langues étrangères

Par rapport à ces langues étrangères, le français est la langue qu’ils maîtrisent le plus et

vient ensuite l’anglais.

Pour l’utilisation du français, un seul pense avoir une très bonne compétence en lecture

(compréhension de l’écrit). La totalité estime maîtriser l’écrit, c’est-à-dire l’expression écrite,

mais en moyenne ils se sentent faible à l’oral, notamment par rapport à la compréhension

(comprendre) et à l’expression (parler).

A la deuxième position, l’anglais, tous les apprenants estiment être faibles par rapport à

l’expression orale. Une faiblesse aussi se présente au niveau de la compréhension, deux se

sentent faible à l’oral et un à l’écrit. Un seul note avoir une très bonne maîtrise en lecture.

Pour les troisièmes langues, celui qui utilise l’espagnol, ne le maîtrise que peu dans toutes

les compétences ; celui qui emploie l’arabe, le maîtrise généralement bien.

Page 51: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

51

Remarquons, suite à cette analyse, qu’en général les problèmes des apprenants par

rapport aux langues étrangères se situent au niveau de l’oral que ce soit en compréhension ou en

expression. Ce qui justifie et motive l’usage des supports sonores ou audiovisuels notamment

pour la compréhension.

b- L’apprentissage et l’utilisation de la langue française

Il s’agit de situer la place de la langue française pour les apprenants du point de vue de

l’apprentissage et de l’utilisation que ce soit dans le cadre institutionnel ou social. Nous

synthétisons les réponses des étudiants par les tableaux suivants :

Non Oui

Préscolaire/Maternelle 2 1

Primaire 0 3

Collège 0 3

Lycée 0 3

Cours de langue 3 0

Tableau 6: Les milieux d’apprentissage du français

Pour les réponses à la question en quelles occasions ils avaient appris ou avaient

commencé à apprendre le français, le graphique ci-dessus nous démontre que la totalité des

étudiants ont appris cette langue à l’école primaire et à l’école secondaire (au Collège et au

Lycée). Cela paraît logique par le fait que le français fait partie des matières enseignées dans le

système scolaire malgache depuis l’enseignement primaire68.

68« … le malagasy est utilisé comme langue d’enseignement de la première à la cinquième année d’études primaires pour assurer que tous les enfants puissent développer leurs compétences dans tous les domaines. Le français est enseigné comme discipline dès la première année et utilisé progressivement comme langue d’enseignement de certaines disciplines à partir de la sixième année pour assurer une transition vers l’utilisation de la langue française comme langue d’enseignement un peu plus tard. », in Données mondiales de l’éducation. 7 e édition, 11/2010, p.8,http://www.ibe.unesco.org/fileadmin/user_upload/Publications/WDE/2010/pdf-versions/Madagascar.pdf.

Page 52: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

52

Pour l’enseignement préscolaire, seul un étudiant sur trois y a appris la langue française,

et les deux étudiants n’ont pas fait de préscolaire, cela pourrait s’expliquer du fait qu’avant le

préscolaire n’était pas très fréquenté69 faute de moyen ou par désintéressement de ce niveau

d’enseignement par les parents. Leur ensemble n’ont jamais fait de cours de français peut-être

faute de moyen ou faute de temps. Cette pratique n’a aussi commencé à s’étendre que plus tard.

Cadre Domaine d'utilisation

institutionnel à l'école (toutes les matières sauf le malagasy) 3

à l'université (tous les modules) 3

social sphère familiale 1

sphère communautaire (amis, quartier, église, lieux publics, …) 3

dans un bureau administratif 2

Tableau 7: Les cadres d’utilisation de la langue française par les apprenants

Retenons quela langue d'enseignement dans le système scolaire à Madagascar estle

français au secondaire70 et aussi à l’université71, ce qui explique sa forte utilisation dans le cadre

institutionnel. (cf. Tableau 7)

Comme le français est la deuxième langue officielle à Madagascar après la langue

nationale qui est le malgache72, il devient donc la deuxième langue de communication à

69« … A partir de 1976, des garderies d’enfants et des centres d’activités préscolaires ont été créées par l’Etat. Malgré les efforts consentis, 3 % seulement d’enfants d’âge préscolaire (3-5 ans) ont fréquenté les établissements publics et privés d’éducation pour jeunes enfants. »,inDonnées mondiales de l’éducation. 7e édition, 11/2010, pp.9-10, http://www.ibe.unesco.org/fileadmin/user_upload/Publications/WDE/2010/pdf-versions/Madagascar.pdf. 70 Ibid. la nouvelle Constitution de novembre 2010 71ibid. Données mondiales de l’éducation. 7 e édition, 2010 72« Les langues officielles de Madagascar sont le malgache (ou malagasy) et le français. Le malgache est la langue nationale de Madagascar. Le français est la deuxième langue officielle, parlée par environ 20 % des Malgaches (maîtrisée essentiellement par les lettrés). Selon les statistiques de l'académie malgache, dans tout Madagascar, 0,57 % du peuple malgache parlent uniquement le français, 15,87 % le pratiquent occasionnellement et 83,61 % ne savent que le malgache… », in « Langues à Madagascar », https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_%C3%A0_Madagascar

Page 53: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

53

Madagascar mais plutôt la première langue de communication avec les étrangers. C’est le cas de

nos étudiants, dans le cadre social, d’après ce graphe, la totalité l’utilise dans la sphère

communautaire. D’après l’entretien, ils discutent en français avec leurs amis malgaches et

surtoutles étrangers.

Toujours étant une langue officielle, il est utilisé dans le domaine administratif surtout au

niveau des lettres à rédiger ou des formulaires à remplir. Ce fait pourrait démontrer l’usage du

français par deux étudiants dans un bureau administratif. De même, l’un d’eux a mentionné que

c’est tout le temps pour lui.

D’après les statistiques, dans tout Madagascar il n’y a que 15,87% qui le pratiquent

occasionnellement et que 83,61% ne parlent et ne savent que le malgache73. Ce qui démontrerait

que la langue française n’est utilisée que par ceux qui l’ont apprise et qui l’appliquent. Ce fait

pourrait donc expliquer les réponses de nos étudiants par rapport à la faible utilisation du français

dans la sphère familiale (c’est-à-dire un étudiant sur trois), cela pourrait dire que la majorité des

familles malgaches ne parlent entre eux qu’en malgache.

c- Les contacts avec la culture française ou francophone

Pour situer les contacts des apprenants avec la culture française ou francophone et leur

intérêt pour cette dernière, nous abordons par les graphiques suivants les points où ils accèdent à

cette culture : dans leurs relations avec des parents ou amis français ou francophones dans le

monde, aussi par rapport à leurs voyages, leurs goûts, leurs activités et à leurs connaissances sur

cette culture.

73 Ibid. « Langues à Madagascar »

Page 54: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

54

Tableau 8: Le contact avec la culture française par lesrelationsaffectives

Oui Non

des parents/amis habitant en France 2 1

des parents/amis habitant dans des pays francophones européens 2 1

des parents/amis habitant dans des pays francophones du reste du monde 0 3

des parents/amis habitant à Madagascar 3 0

D’après ce tableau, la plupart des étudiants ont des relations avec des francophones,

surtout avec des familles habitant en France ou en Europe. La totalité sont en contact avec des

francophones qui habitent à Madagascar, mais ils n’ont aucun contact avec ceux qui sont dans

les pays du reste du monde. Nous pouvons dire que, dans le cadre de relation familiale, leur

majorité n’a l’occasion d’être en contact avec la culture francophone qu’en contexte à

Madagascar.

Page 55: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

55

Tableau 9: Le contact avec la culture françaiseparles voyages, goûts et activités

Oui Non

Voyages Voyage(s) en France et/ou dans des pays francophones 1 2

Séjour(s) linguistique(s) en France et/ou dans des pays

francophones

1 2

Vécu en France ou dans des pays francophones 1 2

Goûts Aimer et manger des plats français ou de pays francophones 2 1

Utiliser des produits et des objets typiquement français ou de

pays francophones

2 1

Aimer le cinéma et la littérature francophone 3

Aimer partir en voyage dans des pays francophones 3

Activités Connaître des histoires traditionnelles et des contes

francophones

2 1

Lire des BD francophones 2 1

Lire ou feuilleter des revues en français 3

Vu ce tableau, nous constatons que la majorité des étudiants n’ont jamais été sortis de

Madagascar, ils n’ont jamais côtoyé le monde francophone, seulement un sur trois a déjà été à

l’étranger. Cela démontre que la plupart n’ont pas eu de contact réel avec le monde français ou

francophone.

Page 56: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

56

Par contre, par rapport à leurs goûts et leurs activités, ils sont plus en contact avec la

culture francophone et ils y présentent aussi beaucoup d’intérêt. Pour leurs goûts, la plupart aime

la gastronomie et utilise des produits français ou de pays francophones ; mais ils aiment tous le

cinéma et la littérature francophone, surtout les romans.De plus, ils aiment partir voyager dans

des pays francophones. Pour leurs activités, la plupart connait des histoires traditionnelles et des

contes francophones et lit des BD francophones ; mais ils s’intéressent tous aux revues, films et

télévisions en français et aux chansons françaises ou francophones.

Bref, les résultats montrés dans le tableau 7 confortent le fait selon lequel le

français constitue une langue privilégiée pour se cultiver, s’ouvrir sur le monde et

accéder aux savoirs sous toutes ses formes (livres, mass- média, etc.).

Tableau 10: Les connaissances sur la culture française ou francophone

Connaissance : Oui Non

des artistes français ou francophones 3 0

des sportif (ve)s français(es) ou francophones 3 0

des écrivains français ou francophones 2 1

des scientifiques français(es) ou francophones 2 1

des hommes/femmes politiques 3 0

les 5 plus grandes villes françaises et les situer sur une carte 2 1

des territoires francophones 2 1

des manifestations sportives françaises ou de pays

francophones

2 1

Page 57: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

57

Concernant leurs connaissances sur les points culturels du monde français ou

francophones, notamment par rapport aux personnages célèbres, aux localités géographiques et

aux manifestations sportives, leur totalitéconnait des personnages dans le domaine de l’art, du

sport et de la politique. Deux sur troisestiment être capables de citer dans l’immédiat des

écrivains et scientifiques français ou francophones, les 5 plus grandes villes françaises ainsi que

de les situer sur une carte, et préciser des manifestations sportives françaises ou de pays

francophones.

Ces résultats nous montrent que les étudiants malgaches, même sans contact réel avec le

monde français ou francophone, ont plus de connaissances sur la culture de ce monde et prêtent

beaucoup d’intérêt pour cette culture.

d- Les raisons d’apprentissage de la langue française

Il est aussi nécessaire, à part de savoir la place de la langue française pour les étudiants,

de connaître les raisons pour lesquelles ils apprennent le français. Pour analyser cela, ces raisons

sont catégorisées en deux, l’une selon l’ordre de priorité par rapport aux compétences

langagières : comprendre et s’exprimer à l’oral et à l’écrit, et l’autre selon la motivation pour des

objectifs personnels ou professionnels.

Tableau 11: Les raisons d’apprentissage du français selon les compétences langagières

1er rang 2e rang 3e rang 4e rang

Parler 1 1 1

Comprendre à l'oral 1 2

Ecrire 1 1 1

Lire 2 1

Page 58: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

58

Par rapport aux compétences langagières, la plupart des étudiants priorisent

l’apprentissage du français pour savoirlire (en première position), et en dernière position se

place, pour cette majorité, la raison pour la compréhension de l’oral. Seul un des étudiants, c’est-

à-dire un étudiant sur trois priorise le savoir parler et met en dernier rang le savoir écrire.

Cela pourrait dire donc que cette majorité des étudiants accordent plus d’importance pour

la compréhension de l’écrit par le fait qu’à Madagascar, au niveau administratif, nous utilisons le

français, plutôt pour la correspondance écrite, et ils éprouvent alors plus de besoin de

comprendre à l’écrit afin de réussir une bonne communication.Mais il y a aussi ce qui priorise

l’expression orale, cela pourrait démontrer l’importance de discuter avec des francophones et la

possibilité d’occasion de beaucoup parler en français.

Tableau 12: Les raisons d’apprentissage du français selon les objectifs personnels ou

professionnels

0 (sans

motivation)

1 2 3 4 5 (très

motivé)

Mon travail 1 1 1

Trouver plus facilement du travail 2 1

Lire la presse francophone 2 1

Aller sur des sites Internet en

français

1 1

Dialoguer sur Internet avec des

francophones

1 2

Comprendre des films, des

chansons, des livres en français

1 1 1

Page 59: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

59

Chanter des chansons en français 2 1

Rencontrer des francophones 2 1

Mes voyages de loisir 1 1 1

Amour de la langue française 1 2

Vu ce tableau, la majorité des étudiants sont très motivés à apprendre le français par

amour de la langue, cela démontre la grande place du français pour eux. Il y a aussi ceux qui

apportent de l’intérêt pour tout ce qui est compréhension de documents en français ; mais sans

oublier qu’apprendre le français pour d’autre s’avère un outil pour la réussite professionnelle.

Par contre, quelques-uns parmi eux ne trouvent pas l’intérêt d’apprendre le français pour chanter

et surtout pas pour dialoguer sur Internet.

e- La perception et valeur de la langue française pour les apprenants

Pour pouvoir analyser le profil langagier des apprenants, nous voulons aussi connaître

leur perception de la langue française que ce soit sa place et son utilité pour eux, aussi ce qu’ils

en savent sur ce qu’est la francophonie afin de savoir sa valeur pour eux. Les résultats sont

représentés dans le tableau suivant :

Page 60: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

60

Place -2ème langue après le malgache (langue maternelle)

Utilité De son

apprentissage

-moyen de communication

-langue internationale

Universitaire (EPS) -outil pour réussir les études universitaires

-langue d’enseignement

-base des recherches

La francophonie -ensemble des personnes qui pratiquent ou parlent la

langue française

-ensemble des personnes qui aiment le Français

Tableau 13: La valeur de la langue française pour les apprenants

Au cours de l’analyse du profil des étudiants avec qui nous avons effectué notre

expérimentation, nous pouvons affirmer que les étudiants de première année universitaire de

niveau B1 fréquentent les TIC pour communiquer surtout via les réseaux sociaux et pour se

documenter. Concernant la partie linguistique, ils sont tous plurilingues. Ils utilisent surtout la

langue française dans les domaines institutionnel et communautaire, et même sans avoir eu

l’occasion d’être en contact réel avec le monde francophone ils en possèdent quelques bagages

culturels et y présentent beaucoup d’intérêt. Les raisons de leur forte motivation à apprendre le

français sont la compréhension surtout écrite et la communication.

Si nous avons présenté le centre où nous avons effectué notre expérimentation et après avoir

étudié les différents profils de nos étudiants par l’analyse de leur biographie langagière,

aboutissons à la présentation et l’analyse de notre expérimentation.

Page 61: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

61

6 Chapitre 2 : L’expérimentation

Nous rappelons au début de ce second chapitre que notre expérimentation a été aboutie à

partir de l’utilisation de deux ressources didactiques à la disposition du CREF afin de vérifier

notre hypothèse sur l’exploitation de ressources multimédias dans l’apprentissage de la

dimension interculturelle du français.

6.1 Les ressources didactiques

6.1.1 L’Arborescence « ToutEnClic »

Rappelons que l’arborescence « ToutEnClic » regroupe des outils audiovisuels pour le

renforcement de la pratique du français en autonomie. Produite localement, elle a permis de

mettre à la disposition des étudiants des documents authentiques dans le cadre d’une organisation

pédagogique axée sur le niveau des étudiants. Ceci grâce à un auto-positionnement réalisé à

partir du Cadre Européen de Référence pour les Langues (CECRL).

Les documents mis à disposition par niveau permettent aux étudiants de pratiquer le

français (compréhension orale) en autonomie : écoute et visionnage du document (discrimination

auditive et apport d’informations), prise de notes, vérification de la bonne compréhension grâce

aux sous-titres et approfondissement de la compréhension par l’accès à la transcription du

contenu en format PDF. Ce sont aussi des documents de sujets d’actualité et de spécialité pour

les étudiants qui leur offrent des connaissances utiles à l’université tout en apportant un

enrichissement du niveau culturel, avec une pratique plutôt ludique du français.

Annexe7:La présentation des contenus de l’arborescence « ToutEnClic » pour le niveau B1.

6.1.2 La méthode Echo B1

Echo est une méthode de français langue étrangère, pour un public de grands adolescents

et d’adultes de niveau débutant ou faux débutant, conçue par J. Girardet et J. Pécheur. Elle

privilégie la compétence de communication en mettant l’apprenant dans une situation de

communication contextualisée dans l’actualité et en le considérant comme acteur social. Ce qui

démontre sa démarche qui estl’approche actionnelle et qui opte des objectifs et une méthodologie

Page 62: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

62

qui s’inscrivent dans le CECR. Elle existe pour les 4 premiers niveaux du CECR : A1, A2, B1,

B2.

Le cadre de notre travail est le niveau B1. La méthode Echo B1 paraît en 2 volumes, mais

ce qui nous intéresse est le premier volume. Elle est composée du livre de l’élève avec un CD-

mp3 inclus, du livre du professeur, du cahier personnel d’apprentissage et du Portfolio. Notons

que le cahier personnel d’apprentissage est accompagné d’un CD audio et que cette méthode est

aussi consultable en ligne74, ce qui permet à l’apprenant de travailler en autonomie.

Photo 6 : Les ressources de l’Echo B1

Le livre de l’élève, le manuel qui a fait l’objet de l’expérimentation, se subdivise en trois

unités dont chacune est adaptée à un contexte et représente entre 30 à 40 heures d’apprentissage.

Soulignons aussi que chaque unité comprend quatre leçons dont chacune comporte des points

Interactions, Ressources, Simulations, Ecrits et Civilisation. A la fin de chaque unité surviennent

4 pages Bilan pour évaluer les savoir-faire acquis par l’apprenant et 3 pages Evasion et Projet

permettant aux apprenants de s’évader de la méthode en produisant un projet de réalisation

concrète (rédaction, échange, dialogue,…).

Annexe8:La structure du livre de l’élève. (Source : Girardet J., Pécheur J., Echo B1 « méthode

de français », Clé International, Paris, 2010, pp 2-4)

74sur le site http://www.cle-inter.com/echo/consulté en 2014

Page 63: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

63

Les caractéristiques de chaque point de leçon de chaque unité du livre de l’élève sont

récapitulés dans le tableau ci-dessous suivi de la grille d’analyse du manuel, une grille

permettant déjà d’avoir une vue sur la qualité de l’outil et de son contenu.

Tableau 14: Tableau récapitulatif des points d’une leçon du livre de l’élève Echo B1

Points d’une leçon/

Nombre de pages

Caractéristiques

Interactions

(2 pages)

Compréhension de documents écrits, échange d’informations,

travail d’expression en groupe ; introduction des éléments lexicaux

et grammaticaux adaptés au contexte.

Ressources

(2 pages)

Traitement de point grammatical de l’étape d’observation à la

systématisation.

Simulations

(Unités 1/ 2 : 2 pages,

Unité 3: 4 pages)

Compréhension de l’oral, contextualisation des éléments

linguistiques dans des dialogues ; exercices de prononciation.

Ecrits

(1 page)

Acquisition des stratégies de compréhension et d’expression écrite

à partir d’un document écrit.

Civilisation

(1 page)

Traitement de sujet de civilisation à partir de documents.

Page 64: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

64

Tableau 15 :Grille d’analyse du livre de l’élève Echo B1

Pour élaborer cette grille, nous nous sommes inspirés de celle conçue par Javier Suso López75 .

1. Fiche signalétique Titre : Echo B1 Méthode de français Volume 1

Auteur(s) : J. Girard, J. Pécheur

Éditeur : CLE International

Date de parution : 2010

2. Descriptif du matériel didactique

-Type des matériaux: léger

-Contenu iconographique : illustrations, photos, documents authentiques...

Pour l’apprenant

Niveaux : B1

3. Public visé Grands adolescents et adultes

Utilisateur indépendant

4. Structure du manuel/de l’ensemble pédagogique Nombre de leçons : 12

Plan d’ensemble :

3 Unités de 4 leçons chacune

Détail d’une leçon :

- Chaque Unité comportant 1 double page Interactions et 1 double page Ressources

- Unités 1 et 2 : plus 1 double page Simulations, 1 page Ecrits et 1 page Civilisation

-Unité 3 : plus 4 pages Simulations ou 4 pages Projet

Récapitulations : à la fin de chaque Unité : 4 pages Bilan

Annexes : Aide-mémoire/ Transcriptions/ Cartes et plans

5. Durée et rythme d’apprentissage Nº d’heures : 30 à 40 heures par Unité

75López J.S. (2001), Grille d'analyse des manuels/ensembles pédagogiques de FLE, consulté le 13/07/2015 sur le site http://www.ugr.es/~jsuso

Page 65: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

65

6. Objectifs Compétence de communication

Compétence écrite

Culture

Autonomie dans l’apprentissage

7. Contenus Linguistiques type(s) de langue

lexique

actes de parole

grammaire (détailler)

Socio-culturels (décrire, puis caractériser en fonction des critères adjacents)

situations stéréotypées (tourisme) ou pas

découverte de la vie française/

francophonie (civilisation, société, etc.)

la culture traditionnelle (littérature, histoire, géographie...)

problématique interculturelle (jeunes, santé, droit, histoire, patrimoine, rapports entre les gens...)

Progression

(regroupement des éléments lexicaux, morpho-syntaxiques, actes de parole, savoirs discursifs, socio-culturels; savoir-faire, etc.)

Structurante:

-ouverte, fixée à postériori:

à partir des textes-documents

(grammaire “textuelle”: extraite des textes)...; construisant un parcours d’apprentissage adapté aux situations/demandes

8. Types d’activités/procédés

oral Compréhension (questions-réponses, lecture à voix basse, exercices de repérage, Q vrai-faux...)

Expression (questions-réponses, dramatisation, jeu de rôles...)

phonétique écoute, repérage, distinction

écrit Compréhension (stratégie globale; stratégie analytique...)

Page 66: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

66

Expression (exercices de substitution, de transformation, de transposition, phrases à compléter, exercices avec contrainte grammaticale ou lexicale, rédaction, dissertation, argumentation, récit...

9. Dynamique interne des activités d’enseignement /apprentissage (mise en ordre significative)

existence d’un guide de présentation/exploitation

typologie générale des activités d’enseignement

Schéma classique : Ressources (présentation/repérage/conceptualisation/ systématisation)

schéma dynamique

typologie générale des activités d’apprentissage

sollicitation/stimulation d’une plus grande créativité/imagination (à partir d’un canevas plus ouvert: BD muette, récit à compléter, schéma + général...)

débouchant sur une autonomie de l’élève

Démarche pour saisir le sens (compréhension)

explication: déduction

Démarche pour enseigner/

apprendre la grammaire

explicite déductive: formulation de règles; explications préalables, pratique postérieure

Démarche pour enseigner/ apprendre le lexique

par une mise en situation de pratique créative

Instauration de rapports actifs, réflexifs, responsabilisants, motivants, de prise en charge par l’élève de sa formation

10. Évaluation Évaluation initiale Bilan

Autoévaluation dans le cahier personnel d’apprentissage (avec corrigé)

Page 67: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

67

6.2 Les étapes de l’expérimentation

L’expérimentation a été menée en quatre grandes étapes pour chaque groupe de niveaux

(A1, A2 et B1 - niveaux présumés des étudiants). Mais ce qui concerne notre travail est

l’expérimentation faite auprès des étudiants de niveau B1.

6.2.1 Les TPE encadrés et non encadrés

Avant les travaux, une séance de présentation a été faite, c’est-à-dire de l’équipe

formatricedu CREF, les matériels et les salles, les documents et supports à la disposition du

centre, et quelques minutes de reconnaissance pour les étudiants des possibles activités

proposées par ces dispositifs. Exemple, une activité sur support CD sur les voix active et passive,

dans la méthodeEcho B1.

6.2.1.1 Le déroulement des TPE

Pour expérimenter l’utilisation des documents dits de TICE pour l’apprentissage de la

dimension interculturelle du français, des séances de simulation à partir de documents sonore et

audiovisuel en français de niveau B1 proposés par l’Arborescence « ToutEnClic » ont été

élaborées.

Chaque séance de simulation comporte des TPE encadrés d’environ une heure, des TPE

non encadrés d’environ une heure aussi et 30 minutes d’évaluation par chaque étudiant des

supports didactiques et (auto-)apprentissages par le remplissage d’une grille d’évaluation.

Pour de raison qualitative du travail, nous n’allons présenter et analyser que celle à partir du

document audiovisuel. En plus, ce genre de support a été constaté plus attrayant et motivant pour

les étudiants.

• Objet :

Il est question d’appréhender une séance de simulation à partir de document audiovisuel

tiré dans « ToutEnClic ».

Page 68: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

68

• Objectifs :

Cette séance de simulation ou de TPE est faite pour vérifier les hypothèses émises sur

l’adaptation de l’utilisation des TICE pour l’apprentissagedu français et de sa dimension

interculturelle, et aussi pour élaborer des corpus afin de tirer les points forts et de trouver les

failles à améliorer ou à remédier.

6.2.1.2 Analyse des résultats de TPE

La simulation est menée en trois étapes :

a) La compréhension globale

D’abord une présentation du document tiré dans l’arborescence « ToutEnClic » a été fait

suivi de son visionnageavec possibilité de lecture de la transcription (« Classe de l’air » in

Regards VI, op.cit., pp145-148), puis une question par rapport au thème a été posée.

Pour nos trois étudiants, ils ont tous répondu correctement à la question de

compréhension globale du thème du reportage en étant « Une sortie pédagogique pour apprendre

à piloter un avion ». Seul un n’a pas donné précisément le thème rapportant au monde de

l’aviation.

Cela démontre déjà qu’ils ont su bien décoder globalement les informations apportées par

l’image.

b) Le TPE encadré

Le TPE encadréconsiste en une activité qui demande une certaine connaissance culturelle du

domaine de l’aviation venant des apprenants, ce qui présente une activité visant autant un

objectif lexical que culturel.. Pour notre cas, cela consistait à la différenciation entre une langue

de spécialité de l’aviation (utilisée par le professeur) et la langue quotidienne (utilisée par le

journaliste) d’après le document.

Le résultat présenté dans le tableau ci-dessous montre que nos étudiants connaissent

suffisamment le lexique de ce domaine, même avec des explications un peu vagues. De plus,

Page 69: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

69

cela pourrait nous révéler que l’image et le texte leur auraient apportés des informations sur

certains vocabulaires.

Etudiants Nombre total de

mots trouvés

Réponses correctes

se référant à

l’aviation

Observation

Et1Flo 07 07 Des explications un peu générales avec

une certaine faute de formulation.

Et2Léo 06 07 Des significations trop intuitives (se

référant juste au terme « aéro »)

Et3Eri 13 22 Présentant plus de connaissance

culturelle sur l’aviation, mais pour le

reste des termes non spécifiques à

l’aviation.

c) Le TPE non encadré

Les TPE non encadré consiste en des activités de production écrite en rapport avec le

thème du document et de leur environnement personnel, mais qui relèvent des objectifs

communicatifs : la description en faisant une brève description des matières de leur discipline

actuelle, l’argumentation en donnant sur Facebook l’avis des jeunes malgaches sur la place et le

rôle de la science aujourd’hui, et la méthodologie du résumé en faisant un résumé de 50 mots du

reportage. Des activités qui en font partie intégrante des fondamentaux de la langue universitaire

(le résumé, l’argumentation, …).

Les étudiants ont eu le choix de traiter deux activités au moins sur les trois proposées

individuellement ou en tandem, mais en justifiant leur choix d’activités à la fin.

Page 70: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

70

• Activité 1 : Décrire les matières dans le cadre de sa discipline actuelle.

Pour cette activité, ce que l’on attend des étudiants c’est une description de ce qu’ils font

dans leur discipline et en quoi cela consiste.

Etudiants Eléments de réponse donnés Observation

Et1Flo Plus de description des

matières enseignées en EPS.

Consigne comprise et réponse

complète

Et2Léo Plus de description des

matières enseignées en EPS.

Consigne comprise et réponse

complète

Et3Eri Moins de description des

matières enseignées en EPS,

juste celles en rapport avec

l’aviation.

Consigne mal comprise et

réponse incomplète

Nous pouvons constater que la majorité des apprenants maîtrise l’outil description, mais

c’est au niveau de la bonne compréhension de la consigne qui posait problème pour certain.

• Activité 2 : Donner sur Facebook l’avis des jeunes malgaches sur la place et le rôle

de la science aujourd’hui.

Rappelons que pour les activités du TPE non encadré, les étudiants ont eu le choix de

traiter au moins deux parmi les trois activités. D’où, deux apprenants ont traité celle-ci.

Ce que l’on attend d’eux c’est de présenter la thématique, donner les ou leurs avis en

avançant certains arguments appuyés par des exemples, avec une certaine articulation pour la

cohérence et la cohésion de leur production.

Page 71: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

71

Etudiants Eléments de réponse donnés Observation

Et2Léo -Présentation du sujet

-3 arguments avancés (1 point

positif/ 2 points négatifs)

-Avec des exemples

-Usage des articulateurs et

connecteurs

Présente une maîtrise des

compétences pour

l’argumentation.

Et3Eri -Présentation du sujet

-2 arguments avancés (point

positif)

-Sans exemples

-Usage juste d’articulateur de

base (et), sans connecteur

Une production avec des

arguments vagues et sans

articulation.

D’après ces résultats, les étudiants savent argumenter mais pour un d’entre eux il y a un

manque de coordination et de précision dans sa production.

• Activité 3 : Résumer le reportage en 50 mots.

Deux étudiants ont traité cette activité qui a pour objectif d’évaluer la compréhension du

document audiovisuel et les règles primordiales pour faire un résumé (fidélité, reformulation,

idées essentielles, respect de nombre de mots demandé).

Page 72: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

72

Etudiants Eléments de réponse donnés Observation

Et1Flo -Fidélité au document

-Avec une certaine

reformulation

-Idées essentielles présentées

-Non-respect du nombre de

mots (77 mots)

Les éléments pour résumer

sont acquis, mais avec une

production plutôt narrative et

des éléments d’illustration

(explication), ce qui pourrait

expliquer la longueur

excessive du résumé.

Et3Eri -Fidélité au document

-Avec une certaine

reformulation

-Manque d’idées essentielles

-Respect du nombre de mots

(55 mots)

Les éléments pour résumer

acquis, mais avec des

contenus incomplets.

En s’appuyant sur ces résultats, les apprenants ont une connaissance des techniques du

résumé mais avec quelques difficultés au niveau de la présentation des idées essentielles (trop

explicatif ou incomplet).

Annexe 9: Fiche d’intervention de simulation des TPE

• Justification du choix des activités :

D’entre les trois étudiants, seule une (Et1Flo) a répondu à cette consigne. Son choix s’est

orienté sur les activités 1 et 3, du fait que cela concerne sa discipline actuelle, son domaine

personnel, et que le résumé se porte sur un texte qu’elle a déjà exploité dans le TPE encadré.

Page 73: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

73

Les deux autres n’ont pas justifié leur choix. L’un (Et2Léo) a traité deux activités (1 et 2) et

l’autre (Et3Eri) les a traités toutes les trois, ce qui pourrait expliquer le fait qu’il n’a pas eu le

besoin de justifier.

• Observations et remarques:

Au niveau matériel, faute de nombre d’ordinateurs, les étudiants étaient contraints de se

mettre par deux pour un poste, mais qui permettait pourtant plus d’interaction entre eux. Pour le

visionnage, la perturbation au niveau de la connexion ne permettait pas un visionnage continu et

sans coupure du document, ce qui les avait un peu forcés à avoir recours à la transcription

directement.

Pour l’application du TPE encadré, ils ont demandé plus de temps que prévu, une

demande qui pourrait être expliquée par la perturbation de la connexion et qui demandait plus de

temps pour le visionnage du document. Ils ont aussi demandé à avoir recours à un dictionnaire,

peut-être dû à l’incompréhension ou à l’inexistence de certains vocabulaires spécifiques de leur

lexique. Mais l’usage du dictionnaire n’a pas été autorisé afin de mieux évaluer leur compétence

lexicale.

Au cours du TPE non encadré, les difficultés se situaient plutôt au niveau de la compréhension

des consignes, ce qui explique le besoin d’explication des consignes

c) Grille d’évaluation

La grille d’évaluation permet aux étudiants d’évaluer l’utilisation de tel support

didactique et l’application des TPE.

Notons d’abord qu’à chaque question correspondait une traduction en malgache pour

qu’il n’y ait pas de fausses interprétations de la part des étudiants, ensuite des réponses même en

malgache étaient acceptées pour leur permettre de s’exprimer librement. Précisons que les

questions étaient de type fermé pour faciliter les réponses, mais tout en laissant un espace de

développement des réponses en guise de précision.

Page 74: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

74

Dans un premier point, la grille consiste sur des questions par rapport au support. Des

questions sur leur antérieur apprentissage du français via documents audiovisuels, leur

préférence par rapport à l’usage de tel document, leurs difficultés durant les activités au niveau

de l’écoute face à la prononciation du locuteur francophone et leurs suggestions.

Par rapport aux TPE, pour chaque TPE que ce soit encadré ou non, les questions se portaient sur

la répartition du temps, la compréhension de la consigne, l’aspect motivant des activités,

l’aisance à propos de la manipulation de l’ordinateur et des remarques et suggestions de leur

part.

Annexe 10 : Matrice de grille d’évaluation

Les résultats émanant de la grille d’évaluation venant des apprenants seront présentés

dans les graphes suivants, visant à présenter leurs appréhensions par rapport à l’utilisation de tel

support et au traitement de telles activités, mais qui permettraient aussi de comprendre leur

difficulté.

• Evaluation au niveau du support

Oui Non

Apprentissage du français via document audiovisuel 2 1

Intérêt d’apprendre le français via ce genre de document 3

Difficultés Rythme (prononciation) 3

Volume (prononciation) 3

Thème traité 3

Elément de la langue française 3

Elément de la civilisation française 3

Tableau 16 : Evaluation au niveau du support

Page 75: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

75

- Développement de la réponse sur le point « Intérêt d’apprendre le français via

document audiovisuel » :

Pour cette partie, deux apprenants sur trois ont donné un développement de sa réponse.

Pour eux, ce genre de document leur apporte plus d’aide pour la compréhension orale, et comme

a précisé un étudiant « aide à comprendre la prononciation ». Ce qui pourrait confirmer que

l’image notamment la vidéo apporte une précision sur la situation globale dans laquelle se

trouve la réplique, tel affirmé par Schlemminger76 avec « l’image situationnelle ». De l’aide qui

démontre la présence d’aucune difficulté lors des activités.

- Suggestions venant des apprenants pour une meilleure utilisation du document :

Ils ont sollicité de poursuivre cette démarche et l’utilisation de ce genre de document.

Une réponse qui serait confirmée par les résultats dans le tableau qui démontre leur intérêt et leur

motivation.

• Evaluation au niveau des TPE

Pour cette évaluation, chaque grille du TPE encadré et non encadré comprend les critères

suivants : - Temps suffisant

- Consigne claire

- Activité motivante

- Manipulation de l’ordinateur aisée

- Remarques et suggestions

Pour les quatre premiers critères, les apprenants ont répondu OUI à l’unanimité, cela veut

dire donc qu’ils n’ont rencontré aucune difficulté lors des TPE qui suscitent plutôt motivation,

aisance et qui sont adaptés à leur niveau.

76Shlemminger G., 1995

Page 76: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

76

- Remarques et suggestions :

TPE Développement de réponses

TPE encadré -Explication claire mais concentration tardive

-Sollicitation de continuer de telle activité

TPE non encadré -Demande de plus de temps d’exécution (peut-être dû à la

concentration tardive)

-Sollicitation de continuer de telle activité

6.2.2 Les exercices de renforcement

6.2.2.1 Le déroulement des exercices de renforcement

• Objet :

Les dits « exercices de renforcement » sont des exercices et activités tirés dans la méthode Echo B1,plus précisément du livre de l’élève, qui s’orientent par rapport aux compétences linguistique, pragmatique et (inter)culturelle tout en respectant le niveau défini par le CECR.

• Objectif :

Cette expérimentation est faite pour vérifier l’efficacité de la méthode Echo pour l’apprentissage du français tout en exploitant la dimension interculturelle présente que ce soit à partir des supports écrits que sonores, afin aussi d’exploiter d’autres méthodes pédagogiques qui peuvent s’orienter vers l’apprentissage interculturel. Telle démarche a été aussi élaborée pour renforcer en même temps la compétence langagière des apprenants.

• Contenus :

Parmi les larges exercices et activités présents dans le manuel, nous avons dû procéder à une sélection des activités intégrant différentes compétences et ayant un contenu interculturel, du moins culturel.

Pour une analyse plus qualitative que quantitative, nous allons analyser trois activités parmi celles que nous avons effectuées, d’une séance d’une heure et demie environ, correction et remédiation intégrées, visant différentes compétences.

Page 77: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

77

Annexe 11: Matrice des exercices de renforcement

6.2.2.2 Analyse des résultats des exercices de renforcement

a) Activité 1 :Echo B1, page 93, Exercice 7 (piste 35)

C’est une activité qui consiste en une compréhension de l’oral à partir d’un document sonore, notamment d’un reportage sur la culture française qui est la pratique des rollers. Il s’agit de sept questions de compréhension globale et détaillée du document.

Notons que c’est une activité de type QCM. Des choix de réponse sur le type de document, le sujet traité, le nombre de pratiquants, la valeur actuelle du roller, les risques, les enquêtés et le résultat de l’enquête sur les risques. Soulignons qu’il ne s’agit non seulement de compréhension orale ou de viser une compétence culturelle, mais aussi une compétence lexicale, notamment différencier les termes du champ lexical rapportant au type de document d’une émission radio et au type d’accident. Questions Etudiants Réponses données Réponses

attendues Observation

a. Type de document

Et1Flo Un flash d’information

Un reportage Problème de confusion lexicale par la similitude de sens entre les termes.

Et2Léo Un reportage Et3Eri Un flash

d’information

b. Le sujet traité

Et1Flo La traversée de Paris par les rollers

La traversée de Paris par les rollers

acquis Et2Léo Et3Eri

c. Nombre des pratiquants

Et1Flo 2,5 millions 2,5 millions acquis Et2Léo Et3Eri

d. La valeur actuelle du roller

Et1Flo Un mode de vie Un mode de vie Problème de compréhension du document

Et2Léo Un sport Et3Eri Un mode de vie

e. Les risques Et1Flo chute chute Problème de confusion lexicale par la similitude de sens entre les termes

Et2Léo chute Et3Eri collision et chute

f. Les enquêtés Et1Flo 180 enfants 180 enfants acquis Et2Léo Et3Eri

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78

g. Le résultat de l’enquête sur les risques

Et1Flo 40 enfants portaient des protections aux coudes et aux genoux

40 enfants portaient des protections aux coudes et aux genoux

acquis Et2Léo Et3Eri

D’après les résultats ci-dessus, chaque apprenant a commis une ou deux faute(s), cela démontre que le document sonore est compris. Cependant, les difficultés se manifestent au niveau du choix de réponse qui comporte des termes dont le sens présente une similarité, et ce qui pourrait engendrer une confusion. Dans ce cas, l’origine des fautes ici c’est l’interférence intralinguale.

b) Activité 2 : Echo B1, page 27, Exercice 3 (Texte page 33)

Il s’agit d’une activité de compréhension écrite à partir de synopsis de six films historiques sur l’Histoire de France. C’est une activité,avec un contenu culturel, qui consiste à trouver, pour chaque événement historique de chaque film, l’époque et le personnage principal.

C’est une activité qui permet de mobiliser la compétence de compréhension écrite et culturelle. Précisons que cette activité permettra aussi aux apprenants d’amplifier leurs connaissances générales sur les différents événements, époques et personnages célèbres de l’Histoire de France.

Epoque / Personnage principal

Evénements

Etudiants

a b c d e f

Et1Flo NR C F NR C / NR C

Et2Léo C C C C NR NR

Et3Eri C / NR C F / C F C / F C

Notations : C (Correct) – F (Faux) – NR (Non répondu)

En se référant à ces résultats, nous pouvons constater que les étudiants ont rencontré beaucoup de difficultés au niveau de la compréhension du document. En plus, cela démontre le manque par rapport à leurs connaissances générales, ce qui justifie la présence de plusieurs éléments non répondus.

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79

c) Activité 3 : Echo B1, page 22, Exercice 5

Ayant pour objectif linguistique, plus précisément de point grammatical sur les locutions prépositives de lieu, cette activité consiste à compléter cinq phrases avec les mots d’une liste proposée pour se situer. Précisons que ces phrases sont dans de contexte français, des lieux en France. Ce qui veut dire que cette activité n’a non seulement une visée de compétence linguistique mais aussi culturelle.

Réponses données

Etudiants Réponses attendues

Et1Flo Et2Léo Et3Eri

1. en bordure de au large de Correct Correct

2. à proximité de Correct Correct Correct

3. au large de Correct aux abords de Correct

4. les environs de Correct Correct Correct

5. aux abords de en bordure de au large de Correct

Ces résultats démontrent que les apprenants n’ont rencontré aucune difficulté sérieuse au

niveau de l’utilisation des locutions prépositives de lieu, sauf pour quelques expressions. Les fautes lexicales constatées sont d’origine d’interférence interlinguale, c’est-à-dire

qu’il y a influence de la langue maternelle qui peut engendrer des fautes sémantiques. Ici, en malgache les locutions « aux abords », « au large » et « en bordure » veulent tous dire « amorona » ; « les environs » et « à proximité » veulent dire « manodidina ». Il n’y a qu’une signification en malgache pour deux ou trois mots en français, ce qui pourrait induire à une confusion des termes.

• Observations et remarques :

Parmi ces trois activités, nous avons constaté que les étudiants ont rencontré plus de difficultés avec l’activité 2, de plus ils ont demandé plus de temps. Cela pourrait être dû au fait que cette activité demande plus de culture générale à part la compréhension des textes. Mais soulignons qu’elle leur a apporté beaucoup de connaissances culturelles sur l’Histoire de France.

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80

d) Grille d’évaluation finale :

Comme à chaque étape de l’expérimentation, nous avons proposé aux apprenants de répondre aux questions d’une grille qui a pour objectif d’évaluer en globalité les séances durant l’expérimentation. Il s’agit de questions qui concernent l’apport des exercices de renforcement, l’adaptation des matériels et supports technologiques utilisés dans leur apprentissage, les difficultés rencontrées et leurs suggestions ou remarques.

Annexe 12 : Matrice de la grille d’évaluation finale

Les résultats de cette grille seront présentés dans le tableau suivant.

Questions Réponses Développement de réponses

Apports des exercices de renforcement

OUI -Aide par rapport au vocabulaire, à la grammaire et à l’expression.

-Moyen de rappel des acquis antérieurs.

Adaptabilité des matériels et supports TICE utilisés

OUI -Moyen de faciliter la compréhension orale.

-Gain de temps.

Difficultés rencontrés NON Sauf :

-Concentration tardive.

-Problème au niveau de la compréhension écrite sur le sujet de culture française.

Suggestions :

Remarques :

-Continuité de telle activité et de la formation durant tout le cursus universitaire.

-Possibilité de certification pour des nécessités professionnelles.

-NTIC : utile pour l’apprentissage.

-Sujets d’actualité.

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Nous pouvons dire, d’après ces résultats, que la formation et les activités présentent énormément d’intérêt pour eux malgré quelques difficultés liées à leur culture générale, précisément sur la culture historique française. Ils constatent le grand rôle de l’outil TICE dans leur apprentissage.

Les dispositifs mis en notre disposition notamment l’arborescence Tout En Clic et la méthode Echo B1, de par leurs contenus sont axés sur le niveau des étudiants tout en apportant un enrichissement culturel. Ce qui fait la différence entre les deux, c’est que Tout En Clic permet d’accéder à des connaissances sur le milieu universitaire et qu’Echo B1 développe en plus des compétences linguistiques. Les résultats de l’expérimentation de ces dispositifs démontrent que l’apprentissage du français (langue-culture) est efficace dans la mesure où les documents du support numérique intègrent des sujets d’actualité et facilite la compréhension, l’une des difficultés des apprenants, ce qui représente leur source de motivation et leur désir de certification.

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TROISIEME PARTIE : RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS

Après analyse des résultats de l’expérimentation, nous ne pouvons pas affirmer qu’il n’y avait aucune lacune et que nous n’avions rencontré aucun problème. Nous présentons dans cette troisième et dernière partie les recommandations et les suggestions pour pouvoir atteindre l’objectif d’un apprentissage interculturel via des supports numériques afin de faciliter et de rendre efficace l’apprentissage du français (langue-culture).

7 Chapitre 1 : Les recommandations

Même si nous avons fait de notre mieux pour notre expérimentation, elle a bien ses lacunes. Certaines recommandations sont à présenter pour apporter une amélioration au niveau des séances d’activités faites au CREF et par rapport à l’exploitation de la méthode Echo B1.

7.1 Les recommandations des séances au sein du CREF

Certes, le CREF acquiert tous les dispositifs nécessaires pour l’apprentissage du français (langue-culture) à travers les outils numériques, mes quelques conseils sont à recommander suite aux difficultés rencontrées lors de l’expérimentation.

Nous constatons une faille au niveau des matériels comme le nombre d’ordinateur qui ne favorise pas assez le travail en autonomie des apprenants, l’absence de dictionnaire et la plus problématique la connexion lente qui engendre une perturbation pour la compréhension orale et une perte de temps lors des écoutes , comme nous avons déjà présenté dans le chapitre 2 de la partie précédente.

Il est à préciser aussi que la présence d’un tableau blanc est primordiale surtout pour les remédiations. Le nombre du personnel aussi devrait être étoffé notamment l’équipe pédagogique.

7.2 Les limites de la méthode Echo B1

Bien que la méthode Echo B1 présente toutes les acquisitions utiles pour un apprentissage interculturel par la présence des contenus culturels dans les documents, des limites ont été constatées.

Au niveau des exercices d’écoute, il manque l’aspect culturel pour certains documents sonores, ce qui nécessite un travail préalable pour la sélection du point culturel.

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Nous avons remarqué que cette démarche sélection n’entraîne que confusion et discontinuité pour l’unité des activités proposées, non seulement pour les activités de compréhension orale mais aussi pour toutes les autres activités langagières, car cela présente une variation que ce soit seulement au niveau du thème pour une unité didactique, ce qui n’est pas conseillé pour une approche actionnelle (l’approche adoptée par Echo même) et l’apprentissage du FLE.

Pour ce faire, il est donc recommandé d’exploiter la méthode dossier par dossier, ce qui nécessite un volume horaire plus large. Cependant, nous n’en disposions pas avec le problème de disponibilité des étudiants qui poursuivaient en même temps leurs cours à l’ENS.

Aussi cette contrainte de temps ne nous a pas permis d’exploiter tous les manuels de la méthode (le livre de l’élève, le livre du professeur et le cahier personnel d’apprentissage) qui représentent une unité que nous estimons une meilleure pratique pour rendre efficace l’E/A du français.

Le problème de temps a entraîné des lacunes dans l’organisation et la sélection des activités, d’où l’absence d’activités mettant en place les compétences langagières. Par exemple, nous n’avons pas exploité l’expression orale alors que c’est une compétence que nous constatons, malheureusement tardive, être très importante dans la partie interculturelle de l’apprentissage du français, de plus c’est une compétence qui est à renforcer chez nos étudiants.

Précisons que dans cette méthode, les documents ne restent que sonores alors que durant l’étude des résultats de l’expérimentation, nous remarquons que le type de document privilégié par les apprenants est l’audiovisuel. Cela est expliqué par le fait que les images illustrent les propos, ce qui facilite la compréhension et met l’apprenant en contact direct avec la culture.

8 Chapitre 2 : Suggestions de quelques repères didactiques pour l’usage des outils numériques (l’audiovisuel)

Nous avons constaté précédemment que l’outil numérique le plus privilégié pour un apprentissage interculturel est l’audiovisuel. Mais pour l’exploiter, il est utile de suivre quelques repères didactiques afin de mieux réussir son cours de FLE via les documents audiovisuels.

Pour cela il faut définir pourquoiles utiliser et comment les sélectionner. De plus, il faut aussi bien préparer la démarche didactique de son exploitation.

Précisons que nous avons pu proposer ces quelques repères avec l’aide du guide et kit pédagogique élaboré par TV5Monde, RFI et du Ministère des Affaires étrangères et européennes77.

77 Sur le site http://enseigner.tv5monde.com/sites/enseigner.tv5monde.com/files/asset/document/kit_integral.pdf, consulté le 04/11/2016

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8.1 Les raisons pour utiliser les documents audiovisuels en cours

Il est bien nécessaire de connaître les points positifs de l’utilisation des documents audiovisuels. En voici quelques raisons qui ne sont pas exhaustives :

Raison 1 : Sujets variés (proches des centres d’intérêt des apprenants)

Raison 2 : Bains sonore et visuel (pour exposer les apprenants au français tel qu’il est parlé)

Raison 3 : Langue authentique (dans son contexte social et culturel)

Raison 4 : Mobilisation de toute lescompétences (comprendre, parler, écrire, lire et

interagir)

Raison 5 : Activités pédagogiques pour tous les niveaux (ce n’est pas le document mais l’activité qui a un niveau)

8.2 Les critères de sélection d’un document audiovisuel

Pour pouvoir mieux sélectionner le document à utiliser en tant que support de cours, il faut porter réflexion sur quelques paramètres afin que le ou les objectifs soient atteints. En voici quelques critères à considérer :

Critère 1 : Le sujet peut-il intéresser mes apprenants ? (âge, centre d’intérêt, activités professionnelles…)

Critère 2 : Le sujet traité est-il accessible à mes apprenants ?(prérequis socio-culturels etlinguistiques)

Critère 3 : Le document ou l’extrait est-ilsuffisamment court ?(3 minutes maximum)

Critère 4 : Les images ou le paysage sonorefacilitent-ils l’accès au sens ?(informations importantes à exploiter)

Critère 5 : Le document est-il compréhensiblepar mes apprenants?(accents, débit)

Critère 6 : Le document est-il d’une bonnequalité technique?(son, voix, images)

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8.3 Les étapes à suivre pour créer des cours fondés sur l’audiovisuelpédagogique

Il ne s’agit que de proposition pour un scénario pédagogique en 6 étapes, allant de la découverte du document à la production orale et écrite, mais c’est à chaque enseignant de les adapter selon l’objectif de son cours et le niveau à atteindre.

Étape 1 : Mise en route Avant le visionnage ou l’écoute Préparer au visionnage ou à l’écoute en réactivant les connaissances factuelles,culturelles et lexicales liées au thème abordé dansle document.

Étape 2 : Découverte du document

Visionnage sans le son ou écoute en s’appuyant sur les indices sonores Faire déterminer le genre de document pour émettre des hypothèses sur la situationde communication et sur le contenu. Étape 3 :Compréhension globale Pendant le visionnage ou l’écoute Amener les apprenants à définir la situation de communication (qui, où, quand) et à cerner les idéesessentielles du document (quoi).

Étape 4 :Compréhension affinée Pendant le visionnage ou l’écoute Orienter les apprenants vers une compréhension approfondie de certains aspects du document. Étape 5 :Travail sur la langue Pendant ou après le visionnage ou l’écoute du document Faire réviser (repérer, conceptualiser et systématiser) des connaissances linguistiques(lexicales, grammaticales ou phonétiques)et des compétences pragmatiques(discursives et fonctionnelles) en contexte.

Étape 6 :Production Après le visionnage ou l’écoute du document Proposer des tâches pour réutiliser et s’approprier les nouveaux acquis à l’écrit ou à l’oral.

Cette dernière partie nous a permis, après avoir présenté les limites et difficultés rencontrées lors de notre expérimentation, de proposer quelques pistes didactiques, notamment l’usage de l’audiovisuel, pour réussir l’apprentissage de la dimension interculturelle. Mais cela ne sont que des suggestions théoriques. Reste l’élaboration d’outil à partir de ces démarches didactiques et de sa mise en œuvre pratique sur terrain.

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86

CONCLUSION

A l’issu de notre recherche, nous avons étudié la pertinence de l’apprentissage interculturel d’une langue étrangère via les outils numériques. Sur ce point, nous sommes partis des hypothèses suivantes :

a) Les outils numériques facilitent l’apprentissage du français (langue-culture).

b) Les ressources numériques aident les apprenants dans l’apprentissage de la dimension interculturelle, par le biais des notions de culture qu’elles véhiculent.

La vérification de ces hypothèses a organisé notre réflexion en trois parties.

La première partie de ce travail est consacrée au cadrage théorique développant des théories et concepts qui nous ont servi durant notre recherche. Parmi eux figurent la valeur de la matière civilisation, la dimension interculturelle dans l’E/A du français, la didactique des langues-cultures et les TICE. Nous y étudierons la pertinence de l’utilisation des TICE dans la mise en œuvre de l’apprentissage de la dimension interculturelle.

Ce qui nous a permis de comprendre que l’enseignement de la langue par rapport à sa dimension interculturelle permet à l’apprenant d’acquérir la compétence linguistique pour communiquer et développe la compétence interculturelle permettant d’interagir avec le langage adéquat. Aussi nous avons compris que l’apprentissage d’une langue s’accompagne toujours de la culture qu’elle véhicule et le fait de considérer l’apprenant comme étant un acteur social développe une autonomie au cours de son apprentissage.

La deuxième partie porte sur le cadre de notre recherche, entre autre le champ et le profil du public de l‘expérimentation suivi de l’exploitation des dispositifs tels que l’arborescence Tout En Clic et la méthode Echo B1 afin de pouvoir vérifier nos hypothèses.

Au cours de notre investigation, nous avons constaté que les difficultés des étudiants reposent sur leur connaissance de la culture historique française et les activités de compréhension orale en rapport avec le lexique. Toutefois, ils ont constaté les avantages des TICE qui leur apportent aide pour ce problème de compréhension, ce qui leur suscite une grande motivation.

Les résultats de cette expérimentation nous ont permis de constater quelques limites. Par conséquent,quelques repères pédagogiques sont suggérés pour l’utilisation des ressources numériques dans l’apprentissage du français (langue-culture), précisément les documents audiovisuels, ce qui consiste en l’objet de la dernière partie.

Bref, le recours aux ressources numériques facilite et aide les apprenants pour l’apprentissage non seulement de la dimension linguistique mais aussi de la dimension (inter)culturelle ; ainsi notre hypothèse a pu être vérifiée. Une autre perspective est proposée : il s’agit de travailler avec les outils interactifs comme les TBN ou TBI afin de créer plus d’autonomie et de motivation pour l’apprentissage du français (langue-culture).

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LISTE DES ACRONYMES

AUF APSA

Agence Universitaire Francophone Activités Physiques, Sportives et Artistiques

CCI Compétence Communicative Interculturelle CECR Cadre Européen Commun de Référence CECRL Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues CNF Campus Numérique Francophone CREF Centre de Ressources pour l’Enseignement du et en Français D.E.A. Diplôme d'Etude Approfondie D.E.S.S. Diplôme d'Etude Supérieure Spécialisée DDL Didactique Des Langues DDLC Didactique Des Langues - Cultures E/A Enseignement/Apprentissage EAO Enseignement Assisté par Ordinateur ENT EPS

Espaces Numériques de Travail Education Physique et Sportive

FLE Français Langue Etrangère MADES MADagascar Enseignement Supérieur MESupReS Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique SCAC TBI TBN

Service de Coopération et d’Action Culturelle Tableau Blanc Interactif Tableau Blanc Numérique

TIC Technologie de l’Information et de la Communication

TICE Technologie de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement

UE Unité d’Enseignement

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Les sept types de tâches en classe de FLE

Tableau 2 : Arborescence en 3 niveaux généraux

Tableau 3 : Le profil général des étudiants

Tableau 4: Les langues utilisées par les apprenants

Tableau 5: La maîtrise des langues étrangères

Tableau 6: Les milieux d’apprentissage du français

Tableau 7: Les cadres d’utilisation de la langue française par les apprenants

Tableau 8: Le contact avec la culture française par les relations affectives

Tableau 9: Le contact avec la culture française par les voyages, goûts et activités

Tableau 10: Les connaissances sur la culture française ou francophone

Tableau 11: Les raisons d’apprentissage du français selon les compétences langagières

Tableau 12: Les raisons d’apprentissage du français selon les objectifs personnels ou professionnels

Tableau 13: La valeur de la langue française pour les apprenants

Tableau 14: Tableau récapitulatif des points d’une leçon du livre de l’élève Echo B1

Tableau 15 : Grille d’analyse du livre de l’élève Echo B1

Tableau 16 : Evaluation au niveau du support

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LISTE DES FIGURES ET PHOTOS

Figure 1: Le triangle pédagogique et les instruments

Photo 1 : Façade du bâtiment de CREF et CNF

Photo 2 : Deux salles informatiques et serveur au CREF

Photo 3 : Donation de l’Ambassade de France – Ressources pédagogiques

Photo 4 : Les étudiants EPS 1ère année au CREF

Photo 5 : Les ressources de l’Echo B1

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ANNEXES

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Annexe 1 : Niveaux communs de compétences – Echelle globale (CECR, page 25)

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Annexe 2 : Niveaux communs de compétences – Grille pour l’auto-évaluation (CECR, pages 26 et 27)

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Annexe 3: Matrice de l’entretien préliminaire

1- Profil (âge, sexe, série du baccalauréat)

2- Pratiques du français actuelles :

-Avez-vous déjà écrit une carte postale en français à un ami, parent? une lettre à un ami, un parent (réponses acceptées sur Facebook)? une lettre administrative?

-Avez-vous déjà participé à une conversation familière en français?

-Avez-vous déjà participé à un débat télévisé?

-Que lisez-vous régulièrement en français?

3- Attentes et besoins

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Annexe 4: Expérimentation Séances du 21/08/13, 11/09/13 et 13/09/13

Synthèse et perspectives

SYNTHESE ET PERSPECTIVES

1/ SYNTHESE

Dans le cadre de la contextualisation des ressources numériques offertes par la coopération française à

l’ENS, à la FLSH et au CREF d’Antananarivo le 29 août dernier, et en vue de la simulation, la semaine

prochaine, de l’UE Initiation aux outils universitaires (français/TICE) en S1, grade Licence, 3 séances

consacrées à la présentation du matériel et de l’équipement didactique ainsi qu’aux échanges avec les

étudiants d’EPS1 (groupe expérimental) ont eu lieu au CREF les 21 août, 11 septembre et 13 septembre

2013.

Il s’agissait de préparer le testing de faisabilité de l’UE et de collecter quelques indices permettant,

d’ores et déjà, de mieux situer le niveau de chacun des étudiants par rapport au niveau optimal B1 du

CECR, niveau requis à la fin du S1 de toutes les offres de formation, grade Licence.

Lors de ces 3 séances d’une durée de 2heures chacune, 18 fiches d’entretien ont été remplies pour le

sous-groupe A et 10 fiches pour le groupe B, soit 28 fiches remplies. Il reste à recueillir les données

provenant des 16 étudiants absents.

A ce propos, il convient de faire remarquer ceci : si l’on s’en tient à leurs propres réponses au

questionnaire que Mr Jean-Clément Rakotomanga a fait remplir en amont à tous les étudiants d’EPS1

(dont rubriques relatives au choix de l’ENS, au choix de l’EPS et les difficultés rencontrées en français), il

semble que pour 9 étudiants absents lors des séances au CREF, ils aient déjà atteint le niveau B1.

Cet état de fait valide en grande partie l’hypothèse didactique retenue par les 2 conceptrices de cette

UE en août 2012, pour le volet Renforcement de la pratique du français78

, à savoir que les étudiants dont

les compétences correspondent au niveau B1 lors du test de positionnement à l’entrée de l’UE sont

78 2 conceptrices membres à l’époque du COPILMD : Dominique Razafindratsimba, FLSH et VelomihantaRanaivo, ENS.

Page 95: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

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dispensés de suivre les activités de cette UE et surtout de l’EC relatif au français. L’absence des 9

étudiants pourrait s’expliquer par le fait qu’ils estiment être déjà autonomes en français : après

vérification, l’un d’eux, par exemple, est diplômé du DELF et du DALF, et ce, depuis le secondaire.

Il n’empêche que l’entretien avec ces étudiants déjà théoriquement en B1 serait d’un apport précieux

pour la contextualisation des ressources : que pensent-ils de ces ressources ? Comment expliquent-ils

leur propre réussite ? Sont-ils en mesure de préciser les types d’adaptation culturelle à fournir à ces

supports multimédia pour aider leurs condisciples en difficulté ?

En synthèse, voici les grandes tendances qui se dégagent des entretiens avec les 28 étudiants d’EPS1

pendant ces 3 séances. Ces tendances concernent le profil des étudiants entrant en 1ère

année, leurs

pratiques déclarées en français, la typologie des documents qu’ils lisent, et pour terminer l’identification

des difficultés en lien avec leurs attentes.

Les paramètres identitaires sont d’une importance majeure dans la maîtrise d’une langue, censée être

une langue permettant la construction des connaissances scientifiques et professionnelles requises.

3 variables pertinentes retenues provisoirement : âge, sexe, baccalauréat (série)

Variables Groupes A et B confondus

Age Tranche d’âge 25-35 ans : 4 étudiants

Tranche d’âge 20-25 ans : 13 étudiants

(il manque une fiche d’étudiant)

Sexe Sexe féminin : 2

Sexe masculin : 15

(il manque une fiche d’étudiant)

Série du baccalauréat Série D : 10

Série A2 : 14

Série A1 : 1

Bac technique : 1

2 sans réponses

Page 96: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

96

Première image susceptible d’être affinée, par la confrontation avec les données issues d’enquêtes

auprès des 16 étudiants absents (dont plus d’un est diplômé d’un baccalauréat, série C.

Le CECR part d’une prise en compte de variables sociodidactiques parmi lesquelles la connaissance de la

situation de communication à traiter.

Or, comme le reflètent les faits suivants, certaines situations courantes, à caractère professionnel ou

non, ne sont pas familières à l’étudiant et/ou le recours au français dans de telles situations n’est pas

automatique :

. Rédaction d’une carte postale destinée à des amis ou à la famille : 7 étudiants sur 28

. Rédaction d’une lettre familiale/amicale : 14/28

. Rédaction d’une lettre administrative : 12/28

. Participation à un débat radiophonique ou télévisé : 04/28.

Les acquis et les habitudes antérieures peuvent constituer des repères facilitateurs dans le choix des

activités à poursuivre en vue de l’obtention du niveau visé : B1.

Or, dans les hypothèses d’élaboration de l’UE/EC français/TICE, S1, la première étape est formée des

apprentissages en matière de français standard (équivalent de 10h), et la deuxième étape par des

notions et démarches relatives au français langue universitaire (10h dans l’absolu).

Ce que montrent les pratiques de lecture des 28 étudiants d’EPS1 interrogés, un à un, qu’il s’agisse du

premier volet (langue standard) ou du deuxième (langue de spécialité), on constate des carences

avérées :

� soit en matière de motivation (plus d’un étudiant déclare ne pas être motivé par la lecture) ;

� soit relativement à la fréquence (des réponses quelque peu évasives) ;

� soit en ce qui concerne la typologie des documents abordés, puisque ce qui prédomine c’est la

presse (et encore sur 6 étudiants concernés, certains affirment que c’est juste les titres de

journaux qu’ils lisent ou quelques rubriques) ou la paralittérature (B. D. : 4 étudiants). La

Page 97: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

97

paralittérature joue un rôle assez important dans leur culture : romans d’aventure, romans

d’amour, romans policiers.

2 étudiants seulement se réfèrent à la littérature, au sens plein du terme : Les Misérables et

Robinson Crusoe. Quant au genre scientifique, quelques-uns se disent familiers de ce domaine (6

sur 28). Une assez grande hétérogénéité79

s’observe à ce sujet puisque l’un d’entre eux cite

spontanément l’ouvrage Evolution scientifique et enseignement, ouvrage que l’étudiant a trouvé

dans la bibliothèque familiale et qui lui a permis de préparer un exposé en début d’année.

L’itinéraire didactique que vont tenter de déployer les 2 axes de l’EC Renforcement de la pratique

français est donc presque déjà tout tracé, compte tenu de tous ces jalons socio- linguistiques et

culturels.

En dernier lieu, le corpus à investir dans le cadre de ce programme préparatoire à la migration en LMD

provient également des difficultés déclarées lors de l’enquête :

� les domaines, presque tous cités, à savoir l’orthographe des mots, la conjugaison, le vocabulaire

et surtout la prononciation ;

� les raisons connues des étudiants sont pointées : des bases lacunaires (parfois 2h de français

seulement sur les 6h prévues au programme, en série D) ; le peu d’intérêt manifesté par des

élèves perturbateurs dans les classes du secondaire ; l’enseignant peu francophone en zone

rurale, etc., et surtout des phénomènes d’inhibition suscités par un environnement enclavé :

timidité, honte, manque d’habitude de parler en français.

De sorte que les attentes sont clairement identifiées par ces étudiants:

� un bain linguistique approprié afin d’éviter le varyamin’anana,

� une méthode qui permette de mieux comprendre le français en situation,

� une démarche d’appropriation de l’oral,

� l’aide à la construction de phrases, à la rédaction des textes requis.

En conclusion, le grand intérêt manifesté par chacun des 2 groupes quand on est passé, avec l’aide des

3 étudiantes de LF580

à la présentation des méthodes de niveau A1, A2 et B1 (supports traditionnels et

CD-DVD) montre que, malgré les obstacles qu’ils rencontrent, ces étudiants sont très désireux de bien

79 Pour les autres types de documents lus fréquemment : la Bible en français (1/28) et le dictionnaire usuel (2/28). 80 Mémoires en cours sur L’apprentissage de l’interculturalité chez des étudiants de niveau A1, A2 et B1 via des supports multimédia.

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98

faire. La contextualisation et la simulation de l’UE se placent donc dans un contexte socio-didactique

plutôt favorable, à les en croire.

II/ PERSPECTIVES

Sur la base de ce qui précède, la préparation de la simulation suppose :

� Le traitement des carences et autres insuffisances détectées chez les étudiants, autant que faire

se peut ;

� Les caractéristiques des supports à tester : 1° volet, les documents sonores, 2° volet, les

documents audiovisuels ;

� Le profilage de l’UE et surtout de l’EC en question, décliné en TPE encadrés et TPE non encadrés.

Les contraintes de temps et les problèmes d’organisation81

font que la simulation se concentrera

uniquement sur un à deux aspects essentiels des variables cités qui viennent d’être exposées

succinctement :

� TPE encadrés : une heure par étudiant et par groupe ;

� TPE non encadrés : 1 heure par étudiant et par groupe) ;

� une grille d’évaluation par l’étudiant sera distribuée lors de chaque séance de simulation

(documents sonores/documents audiovisuels), et ce, afin d’apprécier la compréhension des

aspects linguistiques, culturels (français langue courante et langue de spécialité universitaire) et

didactiques (didactique des TICE), mais aussi le fonctionnement des TPE encadrés et des TPE

non encadrés.

Les résultats seront communiqués à qui de droit en temps utile.

Fait à Antananarivo, le 14 septembre 2013

VelomihantaRanaivo, UA-DF-CREF

81 Une partie du personnel du CREF est en poste dans l’enseignement supérieur, et à ce titre, doit remplir les obligations de service à ce titre.

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99

Annexe 5: La matrice de l’entretien via biographie langagière.

BIOGRAPHIE LANGAGIERE

Nom :

Prénoms :

I- CADRE SCOLAIRE

Etude préscolaire – maternelle :

Etudes primaire et secondaire

Où avez-vous fait votre étude primaire ? :

Où avez-vous fait votre étude secondaire ? : � Collège ? � Lycée ?

En quelles occasions avez-vous :

1- appris ou commencé à apprendre le français ? (à la maison, dans un établissement préscolaire ou dans un cours de langue)

Quand ? Où ? Comment ?

2- utilisé le français ? (en dehors des cours de français)

Situation Quand ? Où ? Avec qui ? Ce que vous en pensez

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100

Etudes universitaires

En quelles occasions utilisez-vous la langue française ?

Cours Quand ? Où ? Avec qui ? Ce que vous en pensez

II- CADRE SOCIAL

En quelles occasions avez-vous :

1- appris ou commencé à apprendre le français ? (voyages, échanges, rencontres, …)

2- utilisé le français ?

a- Au cours d’une discussion - Dans la famille : - Dans le quartier : - A l’église : - Dans les lieux publics : - Dans un bureau administratif : - Dans vos loisirs :

b- A la télé ou dans les médias

c- Dans vos lectures a- Sur internet

A. Que représente la langue française pour vous ?

B. L’apprentissage de la langue française est-il bénéfique ? Pourquoi ?

C. Avez-vous besoin de la langue française dans votre cursus EPS ? Pourquoi ?

D. Que savez-vous de la francophonie ?

E. Confirmation individuelle des difficultés rencontrées lors de la séance de testing des documents sonores.Suggestions

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Annexe 6: Matrice du questionnaire via biographie langagière (tirée de celle proposée dans

la méthode Echo B)

Ma biographie linguistique

MES LANGUES

• Ma langue maternelle : …………………..

• Ma première langue étrangère :

Un peu Bien Très bien

Je la comprends

Je la parle

Je la lis

Je l’écris

• Ma deuxième langue étrangère :

Un peu Bien Très bien

Je la comprends

Je la parle

Je la lis

Je l’écris

• Ma troisième mangue étrangère :

Un peu Bien Très bien

Je la comprends

Je la parle

Je la lis

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102

Je l’écris

MES CONTACTS AVEC LE FRANÇAIS

Relations affectives Oui Non J’ai des parents/amis qui habitent en France J’ai des parents/amis qui habitent dans des pays francophones européens J’ai des parents/amis qui habitent dans des pays francophones du reste du monde J’ai des parents/amis francophones qui habitent dans mon pays Autres (à préciser)

Voyages et séjours Oui Non J’ai fait un/des voyages en France et/ou dans des pays francophones J’ai fait un/des séjours(s) linguistique(s) en France et/ou dans des pays francophones J’ai vécu en France ou dans un pays francophone Autres (à préciser)

Etudes Oui Non J’ai étudié le français récemment, à l’école ou au lycée J’ai étudié le français pendant plusieurs années, il y a longtemps, à l’école ou au lycée J’étudie le français en ce moment à l’école ou au lycée Autres (à préciser)

Goûts Oui Non J’aime et je mange des plats français ou de pays francophones J’utilise des produits et des objets typiquement français ou de pays francophones J’aime le cinéma et la littérature francophone J’aime partir en voyage dans des pays francophones Autres (à préciser)

Activités Oui Non Je connais des histoires et des contes francophones Je lis des BD francophones Je lis ou feuillette des revues en français J’écoute des chansons françaises ou francophones Je regarde la télévision en français Je vais voir des films en français Autres (à préciser)

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103

Je peux immédiatement citer : Oui Non des artistes français ou francophones des sportif(ve)s français(es) ou francophones des écrivains français ou francophones des scientifiques français(es) ou francophones des hommes/femmes politiques français(es) ou francophones les 5 plus grandes villes françaises et les situer sur une carte des territoires francophones des manifestations sportives françaises ou des pays francophones Autres (à préciser)

J’ai déjà commencé l’apprentissage du français :

Date et durée Etablissement Type de cours

Préscolaire/ Maternelle

Primaire

Collège

Lycée

Dans une école de langues

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104

J’ai eu l’occasion d’utiliser le français durant mes études universitaires :

Cours Quand ? Où ? Avec qui ? Ce que j’en pense

J’ai dialogué (participé à des t’chats ou à des forums) en français sur Internet :

Souvent – Rarement - Jamais

POURQUOI J’APPRENDS LE FRANÇAIS : • Indiquez votre degré de priorité :

Parler

Comprendre l’oral

Ecrire

Lire

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105

• Indiquez votre degré de motivation pour chaque objectif (de 0 à 5) :

0 1 2 3 4 5

Pour mon travail

Pour trouver plus facilement du travail

Pour lire la presse francophone

Pour aller sur des sites Internet en français

Pour dialoguer sur Internet avec des francophones

Pour comprendre des films, des chansons, des livres en français

Pour chanter des chansons en français

Pour rencontrer des francophones

Pour mes voyages de loisir

Parce que j’aime la langue française

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Annexe 7: La présentation des contenus de l’arborescence « Tout En Clic »

pour le niveau B1.

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Annexe 8: La structure du livre de l’élève. (Source : Girardet J., Pécheur J., Echo

B1 « méthode de français », Clé International, Paris, 2010, p 03)

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Annexe 9: Fiche d’intervention de simulation des TPE

Niveaux du CECR

Atomes/Etapes Documents audiovisuels B1

EC2 Fondamentaux du français

langue universitaire

Mise en route = 15 mn

� Introduction

� Présentation du document (« Classe de l’air »

in Regards VI, op.cit., pp. 145-148

Quelques repérages essentiels :

Quel type de document s’agit-il ?

De quoi parle la vidéo ?

EC2 TPE encadrés

Relevez les mots et expression qui appartiennent au

langage scientifique de l’aviation.

Donner leur signification en français quotidien.

EC2 TPE non encadrés = 45 mn

2 exercices au moins sur les 3 qui sont proposés ci-

après, à faire individuellement ou en tandem :

. Langue/discours :

En vous inspirant des exemples de discipline

scientifique donnés par le texte et de la construction

de phrase utilisé (« On fait de la géo… parce qu’on

regarde les nuages…De la géo, de l’histoire, parce que

l’histoire de l’aéronautique commence réellement au

XIXe siècle »), écrivez un court paragraphe pour

décrire ce que l’on fait dans le cadre de votre

discipline actuelle.

. Culture : Rédigez un message sur Facebook

concernant l’avis des jeunes malgaches sur la place et

le rôle de la science aujourd’hui . Méthode :

Résumez ce reportage en 50 mots (à saisir en format

word sur bureau).

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Annexe 10 : Matrice de grille d’évaluation

I/ LES SUPPORTS

Réponse bienvenues en malgache et en français

DOCUMENTS AUDIOVISUELS

Avez-vous déjà appris le

français avec des documents

audiovisuels en classe ?

Traduction en malgache

Oui Non

Aimez-vous apprendre le

français avec ce genre de

documents ?

Traduction en malgache

Précisez brièvement votre

réponse

Oui Non

Développement de la réponse

ici,

Quelles sont les difficultés que

vous avez rencontrées dans les

activités qui viennent de se

faire ?

Prononciation par le locuteur

francophone…………..

Rythme…………………..Oui Non

Volume…………………..Oui Non

Thème traité………….Oui Non Elément de la langue

française…………………Oui Non

Elément de la civilisation

française…………………Oui Non

Autres,

précisez…………………………........

Oui Non

Oui Non

Oui Non

Oui Non

Oui Non

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114

Traduction en malgache

Développement de la réponse

ici,

Vos suggestions pour une

meilleure utilisation des

documents

sonores/audiovisuels pour

appendre le français

Traduction en malgache

Suggestions

II/Travaux personnels de l’étudiant (TPE) encadrés ou non : (traduction en malgache à faire)

1-TPE encadrés

Temps suffisant ? Oui Non

Consigne claire ? Oui Non

Activité motivante ? Oui Non

Manipulation de l’ordinateur aisée ? Oui Non

Autres remarques…………………………………………………………………………………………………………………………

Vos suggestions…………………………………………………………………………………………………………………………..

2-TPE non encadrés

Temps suffisant ? Oui Non

Consigne claire ? Oui Non

Activité motivante ? Oui Non

Manipulation de l’ordinateur aisée ? Oui Non

Autres remarques…………………………………………………………………………………………………………………………

Vos suggestions………………………………………………………………………………………………………………

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Annexe 11: Matrice des exercices de renforcement Activité 1 : Paris en rollers

Ecoutez le document sonore et répondez aux questions suivantes en soulignant la bonne la

réponse.

a) De quel type de document s’agit-il ?

une interview- un flash d’information- un reportage

b) Le document porte sur :

La traversée de Paris par les rollers - les risques d’accidents – la sécurité des rollers

c) Combien sont-ils à pratiquer le roller ?

2,5 millions – 13% de la population française – 10.000

d) Aujourd’hui, le roller est plutôt considéré comme :

Un sport – un passe-temps – un mode de vie

e) Le roller comporte des risques de :

collision – chute – accident mortel

f) L’enquête a été faite auprès de :

40 enfants – 20 enfants – 180 enfants

g) L’enquête sur le risques a révélé que :

- 40 enfants portaient des protections aux poignets

- 40 enfants ne portaient pas de protections

- 40 enfants portaient des protections aux coudes et aux genoux

Activité 2 : Lisez le texte de chaque film historique.

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Voici les évènements : retrouvez l’époque et le personnage principal.

a- Libération de la France de la domination anglaise :

b- Invasion de la Gaule :

c- Massacre de la Saint-Barthélemy :

d- Prise de pouvoir par un jeune général :

e- L’assassinat d’une reine de France :

f- Révolte ouvrière :

Activité 3 : Pour se situer. Complétez avec les mots de la liste : aux abords de, en bordure de, à

proximité de, au large de,les environs de.

1- La nouvelle bibliothèque nationale a été construite ………………….…………….. la Seine.

2- J’ai trouvé à me loger ……………………………..…… une station de métro.

3- L’îlot du Château d’If se trouve …………………………………… port de Marseille.

4- Dans ………………………….……. Paris, il y a beaucoup de forêts.

5- La zone industrielle a été créée ………………………..………… la ville.

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Annexe 12 : Matrice de la grille d’évaluation finale

Grille d’évaluation

1- Est-ce que les exercices de renforcement vous ont aidés ?

2- Pensez-vous que les matériels utilisés et la nouvelle technologie sont adaptés à votre

apprentissage ?

3- Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lors des séances de

renforcement ?

Compréhension écrite : oui – non. Lesquelles ?

Compréhension orale : oui – non. Lesquelles ?

Expression écrite : oui – non. Lesquelles ?

Expression orale : oui – non. Lesquelles ?

4- Suggestions et remarques

Page 118: L’APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE À …

118

BIBLIOGRAPHIE

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http://enseigner.tv5monde.com/sites/enseigner.tv5monde.com/files/asset/document/kit_integral.pdf, consulté le 04/11/2016

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Auteur : RASOLOHERILALA Mirana Harivelo Vatosoa Mail : [email protected] Titre : L’apprentissage de la dimension interculturelle à travers des supports numériques : cas des étudiants EPS 1ère année niveau B1 Nombre de pages :123 Nombre de tableaux : 16 Nombre de figures : 01 Nombre de photos : 05 Résumé du livre : Bien qu’elle soit considérée comme facultatif, la dimension interculturelle ne peut se détacher de tout apprentissage de la langue car dire apprendre une langue inclus apprendre sa culture. Toutefois, pour que ce soit efficace, la mise en œuvre de la perspective actionnelle et l’utilisation des TICE semblent de meilleure pratique pédagogique. Tel est le cas de la langue française, qui fait l’objet de ce présent mémoire en étudiant les dispositifs : l’arborescence Tout En Clic et la méthode Echo B1 au sein du CREF-UA. Pour se faire, nous avons expérimenté le cas des étudiants EPS1 niveau B1, en définissant leur profil, leurs représentations et difficultés par rapport à la langue française. Ainsi, sont analysées des activités dont l’issu fait l’objet d’une proposition de remédiation. Mots clés : interculturalité,apprentissage interculturel, TICE, perspective actionnelle