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Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires N° 31 MARS/AVRIL 2007 MULTIPLEX HORIZON 14 CINEMAS ALPHA DOG De Nick Cassavetes Le 21 mars (page 12) ANGEL De François Ozon Le 14 mars (page 6) GOLDEN DOOR De Emmanuelle Crialese Le 21 mars (page 7) LE JOURNAL DE LACTUALITÉ ART ET ESSAI DU CINÉMA LE LIDO ET DU MULTIPLEX GRAND ÉCRAN

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Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires N° 31 MARS/AVRIL 2007

MULTIPLEX HORIZON

14 CINEMAS

ALPHA DOGDe Nick CassavetesLe 21 mars (page 12)

ANGELDe François OzonLe 14 mars (page 6)

GOLDEN DOORDe Emmanuelle CrialeseLe 21 mars (page 7)

LE JOURNAL DE L’ACTUALITÉ ART ET ESSAI DU CINÉMA LE LIDOET DU MULTIPLEX GRAND ÉCRAN

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

Lundi 26 mars 2007 à 20 hprésentation de 4 courts-métrages

en présence du réalisateur Guillaume Anglard

Tarif unique 4 €

FENÊTRE SUR COURTS

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Au cours de cette soirée, vous pourrez découvrir un fi lm tourné en région par un réalisateur limousin Guillaume Anglard qui viendra d’ailleurs nous le dévoiler en avant-première. Les trois autres courts de ce programme sont des fi lms multi-sélectionnés dans de nombreux festivals internationaux, un gage de qualité.

FONDUE EN LARMESFiction expérimentale. 12’De Guillaume AnglardAvec Vincent Desprat, Cyrielle Voguet.Un être androgyne demeure inanimé au sol d’une vaste pièce utérine. Une femme apparaît et se présente à lui pour y pleurer toutes les larmes de son corps. Peu à peu, les larmes envahissent l’autre corps.Ce fi lm a bénéfi cié du soutien fi nancier de la Région Limousin et du soutien de la Commission Régionale du Film en Limousin. Des techniciens régionaux ont participé au tournage qui s’est déroulé du 19 au 26 février 2006 à Guéret.

LE BAL DU MINOTAUREDe Lorenzo RecioFrance 1997, animation, 10’.

Un minotaure buveur et ascète erre dans son labyrinthe. Ses rêves nocturnes l’entraîneront hors de son antre, à la quête d’une femme d’or froid.

FAST FILMDe Virgil WidrichAutriche 2003, animation, 14’Un baiser, un couple heureux. Mais soudain la femme est victime d’un enlèvement. L’homme se lance dans l’aventure pour tenter de la libérer. Alors commence le récit d’un sauvetage dramatique, truffé de courses-poursuites effrénées. Un récit qui nous conduira dans les profondeurs de la terre et dans l’empire du mal.

9 - 11, place Denis-Dussoubs - 87000 Limoges

Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires. Parution toutes les 7 à 8 semaines entre septembre et juin.

Entièrement conçu et réalisé pour les cinémas Multiplex GRAND ECRAN et LIDO par Bruno PENIN

Régie publicitaire : Leslie HEGON 05 55 77 40 79

Pour nous contacter : par courrier à l’adresse ci-dessus, par téléphone au 05 55 77 40 79, par e-mail : [email protected]

Cette revue est imprimée par Rivet Presse Edition - Limoges.

A L’OMBRE DES GRANDS BAOBABSDe Rémi Tamalet; France 1998, fi ction, 28’.

C’est l’été à la campagne, à la fi n des vacances. Grégoire et Lili ont 20 ans tous les deux. L’amour sans crier gare les rattrape au galop.

Ce fi lm a été nominé aux Césars en 2000

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ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

L’éditoCESARS OBLIGENTAlors que ce numéro était quasiment prêt à passer en machines, les

résultats de la 32ème cérémonie des Césars sont tombés. Et là, une évidence s’est imposée, comment ne pas changer en dernière minute cet édito et ne pas revenir sur ce formidable succès obtenu par le plus Limousin des fi lms de l’année 2006 ? LADY CHATTERLEY. Rarement, une aussi petite production, un vrai fi lm d’auteur, a priori assez confi dentiel, malgré ce jour quelque 200 000 entrées/France, n’aura été à pareille fête : 5 Césars dont deux parmi les plus prestigieux, Meilleur Film, Meilleure Actrice.

Quand, le 21 octobre dernier, nous vous avons proposé, en collaboration avec le Conseil Régional du Limousin, la projection en avant-première de cette œuvre en grande partie tournée sur nos terres, nous étions loin de penser que 4 mois plus tard elle triompherait dans une cérémonie aussi prestigieuse et populaire. Prestigieuse en effet, car c’est le «grattin» de la profession qui a voté et populaire car, grâce à cette retransmission en clair, sur une chaîne d’habitude cryptée, ce sont d’un seul coup des millions de Français (des cinéphiles potentiels) qui ont eu cette révélation. Eh oui, le fi lm de l’année est bel et bien cette nouvelle version de LADY CHATTERLEY, signée Pascale Ferran !!

Lorsque nous avons découvert ce fi lm, quelques heures avant cette fameuse avant-première, nous étions moins d’une dizaine dans la grande salle du Lido. Quand le générique de fi n est apparu après deux heures quarante de bonheur, une évidence s’imposait à nous, nous étions sous le charme. Mais ce fi lm saurait-il rencontrer son public ? Indéniablement il a connu un vrai succès critique et a conquis les plus cinéphiles des spectateurs français, espérons maintenant que ce triomphe saura lui redonner un second souffl e.

Comme l’a évoqué Pasacle Ferran, lors de la remise de son prix, il y avait tellement peu d’argent à la fi n du tournage, que l’équipe n’avait pu, comme c’est de tradition dans le cinéma, faire une fête. Eh bien oui, qu’elle soit grande et belle maintenant, vous l’avez tous bien mérité. Et moi, qui n’en serai pas, je me consolerais en repensant à cette délicieuse soirée passée à Limoges en compagnie de l’équipe : Pascale Ferran, Jean-Louis Coulloch, Grégory leur distributeur, sans oublier bien sur Marina Hands dont il était diffi cile de ne pas tomber sous le charme. Visiblement les résultats de ces Césars 2006 me l’ont confi rmé, je ne suis, et c’est heureux, pas le seul à y avoir succombé.

Encore bravo, merci pour votre venue au Lido. Et vive ce cinéma-là !!!

B.PENIN

INFOS LIDO• Prix des places : 5 € séances de 15 h et 18 h

6 € le mercredi pour tous et étudiants tous les jours.

6,3 € tarif unique pour les autres séances 2,5 € pour le cinéma des enfants

Carte “Cinéphile” 6 places valables60 jours pour 26 €Carte “Cinévore” 10 places valables90 jours pour 33 €

INFOS GRAND ECRAN• Prix des places : 5 € chaque jour à la première séance

6,3 € Tarif réduit - le mercredi pour tous - pour les étudiants1* à

toutes les séances - familles nombreuses1*

8,3 € Tarif normal 2,5 € pour le cinéma des enfants

Cartes d’abonnement :

- abonnement GRAND ECRAN

6 places pour 32,5 € valables 60 jours (soit 5,25 € la place + 1 € de frais de gestion)

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Toutes ces informations sont données à titre indicatif, sous réserve

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ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

mon fi ls

A MOIUn fi lm de Martial FougeronAvec Nathalie Baye, Victor Sevaux, Olivier Gourmet.France 2006. Durée : 1 h 30.

Festival de San Sebastian 2006Meilleur Film - Meilleure Actrice

SynopsisUne famille de classe moyenne dans une petite ville de province.Le père est professeur à l’université, la mère s’occupe avec soin de sa maison, la fi lle aînée s’apprête à quitter le foyer, et le fi ls cadet est au collège et prend des cours de piano.On découvre très vite que la mère entretien avec son fi ls une relation ambiguë d’amour et de haine, insupportable pour l’enfant.L’apparente normalité de cette famille va se fi ssurer, jusqu’au drame.

Entretien avec Nathalie BayeVous choisissez régulièrement de tourner dans un premier fi lm, de soutenir un nouveau réalisateur. Comment avez-vous choisi martial Fougeron ?

Quand on tourne beaucoup, c’est bien d’aller vers de nouvelles routes, des personnages qu’on n’a jamais eu l’occasion de jouer. Et, là il y a eu aussi la personnalité de Martial Fougeron qui m’a touchée. Il a quelque chose de secret, d’habité. J’ai aimé l’écriture du scénario. Je me suis décidé rapidement.Quand on a ainsi un désir pour un fi lm, pour un rôle, quand on croît à l’histoire, on s’imbibe du scénario et du personnage tout naturellement. Puis on voit le personnage physiquement, on le met en place, son physique, ses gestes. Après, je me fonds dans le personnage. La clé est le désir. Et, quand on a envie de faire un fi lm et qu’en plus ce désir aide le fi lm à se faire, c’est bien. Cela donne encore plus de sens.

Il est rare de vous voir dans un rôle sombre. Est-ce pour cela que le rôle vous a attirée ?

On ne choisit pas uniquement un rôle. On tient compte des autres éléments qui l’entourent. On se décide pour un fi lm, un projet, la qualité d’une histoire, du scénario. Il y a souvent des rôles forts dans un scénario moyen, ce qui ne m’intéresse pas.Déjà l’histoire me touchait beaucoup. J’ai eu l’occasion une année de faire partie d’une association sur la protection de l’enfance ou j’ai rencontré des pédopsychiatres qui m’avaient parlé de ce comportement de mères, de cet amour-là, excessif jusqu’à être destructeur pour l’enfant. Ce que raconte le fi lm est donc tout à fait plausible, cette histoire sonne vraie. Le fait d’y croire m’a plu.Tout le monde a une part de violence, qu’on arrive heureusement à maîtriser. Mais certaines mères n’arrivent pas à contrôler cette violence. Elles sont tellement convaincues de leur sentiment, du bien fondé de leur amour pour leur enfant qu’elles ne voient pas, ne soupçonnent pas le mal qu’elles peuvent faire. Je n’avais jamais joué jusqu’à ce jour quelque chose d’aussi violent, d’aussi sombre et noir.

« Alors que la première vague des baby-boomers atteint la soixantaine, notre époque se montre de plus en plus répulsive à la vieillesse physique, mais heureusement, il en va du charme comme des bons vins. » Viviane Candas

SuzanneVotre dernier amour sera le plus beau…Un fi lm de Viviane CandasAvec Patrick Bauchau, Jean-Pierre Kalfon, Christine Citti.France 2006.Durée : 1 h 32

Sortie nationale le 7 mars 2007SynopsisFrank et Madeleine sont un vieux couple heureux alors que leur ami Max court les maîtresses. Après la mort soudaine de Madeleine, Frank se sent perdu. D’autant que ce deuil réveille celui-ci bien plus inacceptable, de leur petit garçon tué pendant la guerre d’Algérie.

Sa fi lle et Max l’accueillent successivement chez eux, mais c’est sa rencontre avec Suzanne qui va lui redonner goût à la vie. Elle n’est pas de son monde, ni de son age, mais sera son dernier amourPage 4

ZOOM n° 16 - JANVIER-FEVRIER 2004ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

lestémoins

Un fi lm de André TéchinéAvec Emmanuelle Béart, Michel Blanc, Sami Bouajila, Julie Depardieu, Johan Libereau.France 2007. Durée : 1 h 52.

Sortie le 7 mars 2007

André Téchiné passe une partie de son adolescence provinciale à hanter les salles de cinéma. Monté à Paris à 20 ans, il échoue au concours

d’entrée à l’IDHEC, mais intègre la rédaction des Cahiers du Cinéma -sa première critique portant sur La Peau douce de Truffaut. En 1965, il tourne son premier court métrage Les Oiseaux anglais. Passionné de théâtre, il fréquente la bande de Marc’O, travaillant comme assistant sur le fi lm-culte Les Idoles en 1967.

André Téchine choisit tout naturellement l’égérie Bulle Ogier pour être l’héroïne de son premier long-métrage, Paulina s’en va. Présentée à Venise en 1969, cette oeuvre onirique déconcerte les

spectateurs lors de sa sortie en salles... six ans plus tard. De facture plus classique, son deuxième opus Souvenirs d’en France (1975) avec Jeanne Moreau, reçoit en revanche un accueil chaleureux, tout comme, un an plus tard, Barocco, polar à l’esthétique expressionniste qui réunit les stars Adjani et Depardieu. Il peut alors s’atteler à un projet qui lui tient à coeur depuis longtemps, Les Sœurs Bronte. Mais malgré un gros budget et un casting prestigieux - dont fait partie le débutant Pascal Greggory -, cet austère fi lm d’époque ne convainc guère.

Sorti en 1981, le mélancolique Hôtel des Amériques marque un tournant dans la carrière de Téchiné, qui ancre désormais son goût du romanesque dans un univers plus réaliste. Il dirige aussi pour la première fois Catherine Deneuve, sa comédienne-fétiche, à qui il offrira de beaux personnages de femmes à la fois volontaires et vulnérables (Le Lieu du crime). Après un détour par la télévision (La Matiouette), il revient au premier plan en 1985 grâce à Rendez-vous (Prix de la mise en scène à Cannes), récit initiatique qui révèle une frémissante Juliette Binoche. Après J’embrasse pas, nouveau portrait d’un jeune provincial tourmenté, il décroche l’un de ses plus grands succès critiques et publics avec Ma saison préférée, présenté sur la Croisette en 1993.

Avec Les Roseaux sauvages en 1994, un vent de liberté souffl e sur le cinéma de Téchiné : répondant à une commande d’Arte, le réalisateur se replonge dans son adolescence et livre une oeuvre limpide et sensuelle, baignée par la lumière du sud-ouest. Fidèle à certaines thématiques (les liens familiaux, l’homosexualité, l’exil), Téchiné est partagé entre la volonté d’échafauder des récits complexes (le fi lm-puzzle Les Voleurs en 1996) et une recherche d’authenticité (Loin, touné au Maroc en caméra DV). Découvreur de talents (Elodie Bouchez, Lubna Azabal), il fait aussi tourner de grandes pointures : Emmanuelle Béart traverse la France occupée dans Les Egarés et, en 2004, Les Temps qui changent réunit, à Tanger, le couple mythique Deneuve-Depardieu. Deux ans et demi plus tard il nous revient avec, encore une fois, une distribution haut de gamme au service d’une histoire comme on pense en avoir déjà vu beaucoup au cinéma, mais cette fois imaginée et fi lmée par Téchiné…

SynopsisManu a une vingtaine d’années, n’a connu jusque là que la vie provinciale dans l’Ariège, mais s’installe à Paris dans l’hôtel de passe, où sa sœur aînée Julie a trouvé l’asile, en attendant que ses cachets de chanteuse lyrique lui permettent de se loger de façon moins précaire.

Adrien est un quinquagénaire plutôt à l’aise dans la vie, médecin, bourgeois, cultivé. Sa vie amoureuse est un peu asséchée. Il traîne la nuit dans les parcs, à la recherche de coups rapides ou de l’âme frère. Il y rencontre Manu, tombe amoureux fou de lui, veut l’installer chez lui. Manu se refuse sexuellement à lui, devient son compagnon. Jusqu’au moment, où, sans qu’Adrien ne comprenne très bien pourquoi, il disparaît.

Sarah et Mehdi sont mariés, viennent d’avoir leur premier enfant. Sarah est d’origine bourgeoise, elle écrit des romans. Sa maternité l’encombre. Elle la vit comme un poids, qui freine la réalisation de ses ambitions personnelles. Elle est aussi la meilleure amie d’Adrien. Mehdi est inspecteur de police. Régulièrement, il organise des descentes dans l’hôtel de passe où campent Manu et Julie.

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ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

Un fi lm de Francois Ozon Avec Romola Garai, Sam Neil, Charlotte Rampling, Lucy Russel, Michael Fassbender.France/G-B/Belgique 2006. Durée : 2 h 14

Sortie le 14 mars 2007

SynopsisCe fi lm adapté du roman d’Elisabeth Taylor (pas celle aux yeux violets) nous raconte l’histoire de Angel Deverell, jeune écrivain prodige qui connaît une ascension fulgurante et réalise ainsi le rêve de toute jeune fi lle : succès, gloire et amour. Mais n’est-ce pas trop pour une seule femme ?

CHINELa mémoire d'un peuple

Du 18 au 20 mars au Multiplex GRAND ECRAN

Dimanche 18 à 15 h et 17 h 30Lun 19, mar 20 à 14 h 30, 17 h 30 et 20 h.Les rites secrets des grands maîtres taoïstes. La plus belle montagne de Chine, le Huangshan. Notre-Dame de Pékin. Les forteresses Hakka, un exemple d'architecture unique au monde. Les plus hauts pâturages du monde. L'homme et la nature. Les arcannes de la philosophie et de la pensée chinoise.

Un fi lm réaliséet commenté par

Patrice FAVA

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François Ozon est né en novembre 1967, il reçoit une éducation catholique. S’il prend, adolescent, quelques cours de comédie, il s’oriente très tôt vers la mise en scène. Titulaire d’une maîtrise de cinéma à Paris I (il a pour professeurs Rohmer et Joseph Morder), il tourne parallèlement à ses études des dizaines de fi lms avec la caméra super-8 de son père. Intégrant le département réalisation de la Femis en 1990, il rédige une maîtrise sur Pialat et signe de nombreux courts-métrages. C’est d’ailleurs grâce à ses courts qu’Ozon se fera un nom au sein du jeune cinéma français. Parmi ces oeuvres se distingue Une robe d’été (1996), vision décomplexée de l’homosexualité, primée à Locarno et présentée à Cannes.

Poursuivant sa collaboration avec la maison de production Fidélité (créée par des amis de la Femis), il réalise en 1997 un moyen métrage, le dérangeant Regarde la

mer, avant de passer au long un an plus tard avec Sitcom, un jeu de massacre insolent et cruel qui se situe dans la droite ligne de ses courts-métrages. Prolifi que (il tourne un fi lm par an), Ozon impose rapidement un univers très personnel, fl irtant avec le fantastique (Les Amants criminels, 1999), et ne craignant pas la théâtralité - Gouttes d’eau sur pierres brûlantes, adaptation d’une pièce de Fassbinder avec Bernard Giraudeau et Ludivine Sagnier, alors inconnue.

Si ses précédents longs métrages avaient été diversement accueillis, l’audacieux Ozon fait l’unanimité, auprès de la critique et du public, avec Sous le sable en 2001. Portrait d’une femme désemparée après la disparition de son mari, le fi lm, qui marque le come-back éclatant de Charlotte Rampling, témoigne d’une science du casting qui ne se démentira pas. Fort de ce succès, Ozon réunit le gratin du cinéma français (Deneuve, Huppert, Ardant, Béart) dans 8 femmes. On retrouve son goût pour la manipulation et la stylisation dans Swimming pool, thriller présenté à Cannes en 2003, comme dans 5x2, récit, à rebours, de la désagrégation d’un couple. Mais celui qui a longtemps misé sur l’artifi ce ose le dépouillement avec son huitième opus, Le Temps qui reste, nouvelle réfl exion sur le deuil, centrée, pour la première fois dans l’oeuvre du cinéaste, sur un personnage masculin. Angel son 9éme long est aussi son premier fi lm tourné en anglais.

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

GoldenDOOR

Un fi lm de Emmanuelle CrialeseAvec Charlotte Gainsbourg, Vincenzo.Italie 2006. Durée : 1 h 58.

Sortie nationale le 21 mars

SynopsisSicile, début du vingtième siècle. La famille Mancuso abandonne son pays natal et embarque pour un voyage vers une terre revue et jamais vue. Le Nouveau Monde. Une jeune anglaise aux origines mystérieuses, Lucy, se joint à eux pour ce long périple mais tous n’auront pas le privilège de franchir les portes

Entretien avec Emmanuelle CrialeseComment est née l’idée de ce projet, de parler de ce rapport à l’histoire ?

Je crois que Golden Door est né de ma propre expérience d’immigré aux Etas-Unis. Je suis parti, il y a 16 ans pour vivre à New York. J’ai quitté ma patrie pour aller faire des choses ailleurs. J’ai changé. Mon identité a été un peu bouleversée je n’étais plus en Italie mais pas non plus sur mes terres, alors j’ai du me réinventer : changer quelque chose de radical dans ma vie, partir pour un rêve, un espoir. C’est cet espoir, ce rêve, que j’ai décidé de raconter.

Vous parlez de rêve et d’identité.

Je crois que l’identité, c’est la force d’un homme. Dans le fi lm, les protagonistes se rendent compte qu’ils sont italiens au moment même où ils quittent leur patrie. Nous croyons que c’est quelque chose d’établit d’être français ou italien quand on vit dans son propre pays, alors que l’on commence vraiment à se sentir français ou italien justement quand on s’éloigne de sa patrie.

Moi-même, je n’avais pas vraiment conscience de ma culture, jusqu’au jour où je me suis confronté à d’autres cultures. C’est la différence qui forme l’identité, et non le conformisme, et ça,

je trouve que c’est un phénomène magique. Je tenais à l’évoquer dans mon fi lm.

Le personnage de Lucy, joué par Charlotte Gainsbourg, est très mystérieux. On ne sait pas d’où elle vient, pourquoi elle est en Sicile… est-elle là comme un miroir ?Lucy Reed est le nom du personnage. Notre héros l’appelle immédiatement « Luce », la lumière. Symboliquement, elle représente la femme du Nouveau Monde, l’espoir, la lumière. J’ai choisi Charlotte, car d’une part j’adore sa façon minimaliste d’aborder les personnages, d’autre part parce qu’elle est réservée, elle a un

détachement dont j’avais besoin pour pouvoir mieux m’approcher d’elle et être aussi repoussé par elle. Pour moi une femme dans un fi lm doit toujours être mystérieuse, elle ne doit pas révéler ses secrets, elle doit avoir une apparence « giacomettienne » c’est-à-dire être comme les statues de Giacommetti : toutes en longueur, très blanches. Quand on la voit à côté des autres personnages qui, eux, sont un peu lourds, imposants, vêtus d’habits sombres, elle est comme un somnambule, éthérée, aérienne, et c’est quelque chose qui m’a donné beaucoup d’inspiration. Et j’avais besoin de cette étrangeté.

Né à Rome en 1965 et d’origine sicilienne, Crialese part vivre aux Etats-Unis en 1991. Après plusieurs courts-métrages, il réalise en 1997 son premier fi lm, en anglais, Once We Were Strangers. En 2002, il tourne cette fois son deuxième fi lm en Italie, ce sera le très remarqué Respiro, obtenant le Grand Prix et le Prix du public à Cannes.

Avant première jeudi 15 mars à 20 h au LIDO

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ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

EXTRAIT CRITIQUE :«Jean-Henri Meunier avait déjà brossé le portrait de ses voisins de Najac, le petit village de l’Aveyron où il s’est installé en 1995, dans La vie comme elle va (2004). Nous retrouvons ici ces ruraux burlesques et sympathiques, toujours aussi hostiles à la mondialisation. Un chef de gare paresseux et facétieux qui se prend pour un personnage de Jacques Tati. Un retraité écolo qui fait des leçons de morale. Un boulanger philosophe, un maire qui ne sait plus comment contenter à la fois les citadins venus s’installer là pour être au calme et les autochtones en mal de distractions. Surtout, ce pittoresque vieillard qui accumule les carcasses de voitures sur son terrain et n’en fi nit pas de remettre de l’ordre dans son atelier de mécanique en transbahutant des machines inutiles. Tous défendent leur environnement, leur statut d’artisan, une conception de la vie et de la communauté que le «progrès» voudrait nous faire considérer comme obsolète. Un témoignage attachant sur une certaine façon d’être «citoyen».»

Jean-Luc Drouin - Le Monde 07/06/06

Le jeudi 22 mars à 20 h 30Jean-Henri Meunier viendra présenter son fi lm

ICI NAJAC, A VOUS LA TERRETarif unique 4,5 €uros

Photographe de formation, Jean-Henri Meunier réalise son premier fi lm en 1975 (L’adieu Nu) grâce à l’amitié d’Henri Langlois, fondateur de la Cinémathèque Française.En 1976, il enchaîne avec Aurais dû faire gaffe le choc est terrible. La Bande du Rex avec Jacques Higelin sort en 1980. Ensuite, il produit Pochette surprise, le 1er album de Charlélie Couture sur Island Records.A la fi n des années 80, la rencontre avec l’outil vidéo et avec Maurice Cullaz, délicieux octogénaire ami de toute la planète jazz, lui permet de concilier ses deux passions : le cinéma et la musique, en réalisant des documentaires musicaux : Smoothie, pour et avec Maurice Cullaz, tourné de 1988 à 1992, Tout partout partager avec Ray Lema, L.Subramaniam, un violon au cœur.Son Long métrage documentaire, La vie comme elle va, est sorti en salle en mars 2004, s’est vu décerner le Grand prix Scam du meilleur documentaire de création cette même année. Jean-Henri Meunier avait alors entrepris une grande tournée (130 villes) pour la présentation de son fi lm. Le LIDO avait été parmi les premières d’entre elles. Avec la suite, Ici Najac, a vous la terre, il a été sélectionné à Cannes, et il revient aujourd’hui à Limoges à l’invitation de l’association «cinécritique» pour rencontrer à nouveau le public de Limoges et répondre aux spectateurs et bien sur évoquer les thèmes sensibles présents dans son œuvre.

Documentaire de Jean-henri Meunier. France 2006. Durée : 1 h 37.

Sélection Offi cielle Hors CompétitionCannes 2006

SynopsisQuelques habitants d’un petit village aveyronnais résistent avec bon sens citoyen, humour et poésie, au rouleau compresseur de la mondialisation.Ici Najac, à vous la TerreC’est une bouteille lancée à la merUn battement d’aile de papillonDédié à l’humanité toute entièreC’est un acte de résistancePour la paix dans le mondeLe respect de la planèteL’amour de la belle ouvrageLa transmission des savoir-faireC’est un message de vieDonné par des humains de toutes les humeursQui ont choisi de vivre de leurs utopies

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ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

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Du 14 au 27 mars nous mettrons enfi n à l’affi che les deux volets ELECTION, que beaucoup d’entre vous attendent impatiemment. Présentés en alternance, avec une prédominance du n°1 la première semaine et inversement la deuxième, vous pourrez donc les voir en fonction de vos disponibilités. Mais, si vous êtes libre le 16 mars au soir et que vous appréciez ce maître du cinéma Hongkongais ne loupez pas la nuit spéciale avec ses 3 fi lms !

1– Quand la plus ancienne triade de Hong-Kong se choisit un nouveau chef, les deux clans mafi eux qui tiennent la ville s’affrontent. Tous les coups sont permis : machinations, trahisons, violence.

2 – Lok a été élu, son pouvoir est absolu, Jimmy, un dissident de la triade, veut devenir un homme d’affaires honnête. Les Chinois lui font une offre : s’il prend le contrôle de la triade, le commerce avec la Chine lui sera ouvert en toute légalité…

ELECTION 1 & 2 (2006)Avec Simon Yam, Tony Leung Ka-Fai, Louis Koo, Nick Cheung Siu Fai.

« Le style - tant visuel que narratif -, le rythme tout en ruptures ou encore la lumière contrastée constituent une partition dont chaque note compte (...) C’est une expérience viscérale et sensorielle à laquelle le spectateur est ici confronté . »

Thomas Baurez - Studio Magazine

Vendredi 16 mars à partir de 20 h : Nuit Johnnie TO3 fi lms en V.O. : Election 1, Election 2 et PTU

Tarif unique 10 € Au cours de cette nuit vous pourrez découvrir à la suite les 2 volets de la saga ELECTION et, cerise sur le gâteau, le remarquable PTU, encensé par la critique et inédit à ce jour au cinéma à Limoges. Pour vous donner l’envie de partager avec nous cette soirée de qualité : un prix attractif de 10 €uros seulement pour les 3 fi lms avec en plus le café offert entre les séances. Cela ressemble bien sur aux défuntes soirées du Film Culte qui ont fait le bonheur de tant de cinéphiles il y a une bonne dizaine d’années. Une bonne idée à remettre au goût du jour ? Votre participation nous donnera un élément de réponse.

PTU (Police Tactical Unit) 1 h 28. 2003 (sortie France en 2005)Avec Simon Yam,Suet Lam et Ruby Wong.Le sergent Lo se fait voler son arme un soir. Un offi cier de la Police Tactical Unit, une unité spéciale de Hong Kong, promet de la lui rapporter avant la fi n de la nuit, et part à sa recherche avec son équipe. En parallèle, Ponytail, le fi ls du chef d’une des triades, se fait assassiner et ce dernier croit que l’assassin de son fi ls n’est autre qu’un membre d’une triade rivale. Il est plus de minuit et la nuit ne fait que commencer pour tout le monde, fl ics et voyous. Dans un Hong Kong vide de ses habitants, la chasse est ouverte...

PTU se pare des oripeaux séduisants du fi lm de genre mais, comme The Mission, excède les règles du polar pour offrir aux spectateurs une brillante leçon de cinéma mâtinée d’une promenade poétique dans les rues de Hong-Kong.

Olivier Père - les Inrockuptibles

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

PEROUDes Andes au Pacifi que

Du 1er au 3 avril Multiplex GRAND ECRAN

Dimanche 1er à 15 h et 17 h 30Lun 2, mar 3 à 14 h 30, 17 h 30 et 20 h.Nasca : des lignes mystérieuses tracées en plein désert il y a plus de 200 ans. La Cordillière Blanche. le réchauffement de la planète et le retrait des glaciers qui entraînent des transformations importantes dans la nature. Paysages, vie quotidienne.

Un fi lm réalisé et commenté par

Jean PICHON

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J’ATTENDSQUELQU’UN

Un fi lm écrit et réalisé par Jérôme BonnellAvec Jean-Pierre Darroussin, Emmanuelle Devos,Éric Caravaca, Florence Loiret-Caille, Sylvain Dieuaide,France 2006. Durée 1 h 36.

Biographiede Jérôme BonnellNé en 1977, Jérôme Bonnell suit des études de cinéma à Paris VIII. Il est l’auteur et le réalisateur de quatre courts métrages :« Fidèle »(1999), « Pour une fois », « Liste rouge »(2000) et « Nous nous plûmes » (2003). Il signe un premier long-métrage « Le chignon d’Olga », sorti en 2002, puis obtient le Prix Jean Vigo 2005 avec « Les Yeux clairs ».

Propos de Jean- Pierre DarroussinJe ne sais pas pourquoi Jérôme Bonnell a pensé à moi pour Louis mais j’ai lu le scénario rapidement et j’ai beaucoup aimé la sensibilité de Jérôme, ce qu’il voit chez les gens, l’honnêteté de sa démarche, la construction de son travail... Il n’y a pas de poudre aux yeux dans son écriture, et c’est toujours très émouvant. La scène où Stéphane découvre sa fi lle est vraiment forte. On sentait la charge émotionnelle de ce personnage dans le scénario et elle est très bien

rendue dans le fi lm. Pour moi Jérôme se pose comme un Cartier-Bresson ou un Doisneau dans le paysage contemporain. Il arrive à se faire oublier comme observateur et donne une photographie très juste et très sensible de notre époque. Je pense que Jérôme pourrait se mettre dans un coin du square en bas de chez moi et observer les gens, leur inventer des histoires, ces histoires deviendraient ses histoires, et rendraient compte vraiment de ce qu’on ressent des gens lorsqu’on les croise, dans leur solitude, dans leur tragédie momentanée, tragédie qui peut être comique aussi...Jérôme a l’art de saisir les petits ridicules de ses personnages, en les fi lmant toujours avec tendresse, voire noblesse...

SYNOPSISUne petite ville...Père divorcé, patron de café, Louis éprouve pour Sabine plus que de l’affection. Ils se retrouvent souvent à l’hôtel, l’après-midi. Mais pour cela, il la paye. Elle a d’ailleurs d’autres clients...Secret, il ne confi e sa peine à personne, même pas à sa soeur Agnès dont il est pourtant très proche.Celle-ci, institutrice, est mariée avec Jean-Philippe depuis longtemps. L’amour, la complicité et les années n’empêchent pas les mélancolies passagères. Un jour, Agnès croise Stéphane, un jeune homme qu’elle a connu enfant.Lui aussi transporte un lourd secret...

SORTIE21 MARS

2007

multivision

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

JACQUES RIVETTE, PASCAL BONITZER ( scénaristes ) & MARTINE MARIGNAC (productrice) S’ENTRETIENNENT…

JACQUES RIVETTE : Notre première décision a été d’être fi dèles non seulement à l’esprit, mais aussi à la lettre du texte de Balzac. Ce qui se passe entre la duchesse et le général Armand de Montriveau est une illustration des fautes commises par ce petit clan du faubourg Saint-Germain, à ce moment de la Restauration. On a donc très vite choisi de garder aussi précis que possible le contexte de cette histoire.PASCAL BONITZER : Essayer de rester le plus fi dèle à la lettre de Balzac, contrairement à ce que Giraudoux avait fait pour le fi lm de Jacques de Baroncelli (NB : en 1941, avec Edwige Feuillère et Pierre-Richard Willm), dont l’adaptation racontait en fi n de compte une toute autre histoire que celle écrite par Balzac...MM : Il faut dire que tous les arguments qu’avance la duchesse pour se refuser à Armand sont inadaptables à une époque plus contemporaine, indépendamment de leur contexte politique...JR : Oui, c’est une évidence. Dès le départ, ce qui nous intéressait,

même si cela peut paraître chimérique, était de transposer en termes cinématographiques l’écriture de Balzac. Cette écriture joue sur des forces contradictoires, qui génèrent comme un système d’explosion contenue : les longues phrases coupées par des incidentes, les changements de vitesse surprenants, cette façon de dire presque en passant les choses les plus importantes. Voilà pourquoi il faut effectivement lire Balzac mot à mot. C’est une écriture à trois dimensions.MM :Venons-en au couple Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu...JR : Contrairement à l’habitude, nous ne sommes pas partis à la recherche de comédiens aptes à interpréter les deux personnages principaux, mais d’un projet de fi lm avec Jeanne et Guillaume dont nous n’avions pas trouvé le fi nancement. Le désir de faire un fi lm fondé sur leur face à face subsistait. Et, après avoir passé en revue l’ensemble de la littérature occidentale, une fois de plus Balzac s’est imposé, en ne mettant d’autre condition à ce choix que notre respect de son récit, comme nous l’avons déjà dit tout à l’heure.MM : Quant au titre «Ne touchez pas la hache».JR : C’est en fait le titre initial de la nouvelle. Ce n’est que dixans plus tard que Balzac l’a modifi é, dans la perspective d’ensemble de la “Comédie humaine”,où ce récit, entre “Ferragus” et “La Fille aux yeux d’or”, reste au centre de l’histoire des Treize.PB : En effet, toutes ces nouvelles parlent de la société occultedes Treize, mais de manière elliptique. Ils sont dans le secret etn’apparaissent jamais au premier plan, comme il se doit pour une société occulte. De temps en temps, ils émergent de cette clandestinité par une action d’éclat. Parfois, au contraire, ils arrivent trop tard comme dans “La Fille aux yeux d’or”. Cette idée du “trop tard” est déjà sous-jacente dans “Ne touchez pas la hache”. Le rôle du temps reste l’un des éléments essentiels du récit…

Réalisé par Jacques Rivette Avec Jeanne Balibar, Guillaume Depardieu, Bulle OgierFrance 2006. Durée : 2 h 17 min.

SYNOPSISArmand de Montriveau, général français, débarque dans une île espagnole lors de l’expédition française pour rétablir l’autorité de Ferdinand VII. Depuis cinq ans, il recherche dans tous les couvents d’Europe et d’Amérique une femme dont il était éperdument amoureux et dont il a perdu toute trace. C’est dans le monastère qu’abrite cette île qu’il découvre que sœur Thérèse est celle qu’il recherche. Il obtient l’autorisation de la voir en présence de la mère supérieure…

5 ANS PLUS TÔT.L’histoire se passe sous la Restauration, période où les valeurs dominantessont celles de l’hypocrisie, de l’importance des apparences et de l’argent. C’est cette société qui a formé Antoinette de Navarreins, coquette parisienne et épouse du duc de Langeais.Le général Armand de Montriveau, dès leur première rencontre, tombe follement amoureux d’elle et lui voue un culte absolu, culte encouragé par la duchesse. Cette dernière, fl attée d’être à ce point désirée et toute à ses calculs mondains, s’amuse à le séduire mais se refuse à lui. Quelle plus belle preuve d’amour que de seulement s’aimer sans se donner !Montriveau essaie en vain d’obtenir des preuves d’amour irréfutables mais Antoinette lui oppose, hypocritement, des arguments religieux. Lors d’un bal, Montriveau, tout en regardant le cou d’Antoinette, lui raconte le souvenir qui l’avait le plus marqué à Westminster. “Ne touchez pas à la hache” aurait dit le gardien montrant la hache qui avait servi à trancher la tête à Charles Ier. Comprenant que la duchesse manoeuvre et ne cédera jamais, Montriveau décide d’ignorer son aimée et d’organiser sa vengeance…

SORTIE28 MARS

2007

d’après “LA DUCHESSE DE LANGEAIS” D’HONORÉ DE BALZAC

NE TOUCHEZ PAS A LA HACHE

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ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

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Réalisé par Nick Cassavetes Avec Emile Hirsch, Justin Timberlake, Sharon Stone, Bruce WillisU.S.A 2005. Durée : 1 h 56 min.

Pour s’assurer que Jake lui remboursera bien tout l’argent qu’il lui doit, Johnny et sa bande kidnappent son petit frère, Zack. Sous la bienveillante garde deFrankie, Zack va alors se mêler au groupe au cours d’une virée de trois jours riche d’alcool, de fi lles et de nouvelles expériences. D’heure en heure, son statut d’otage devient de plus en plus fl ou pour tout le monde. Pourtant, la réalité de la situation ne va pas tarder à ressurgir. Pressé par son père, pourchassé par la police, Johnny a le choix entre une prise de conscience et une fuite en avant. La situation va lui échapper, bien au-delà du pire…

Dans une banlieue riche de L.A., Johnny et sa petite bande jouent aux durs et trafi quent un peu. Livrés à eux-mêmes, leur vie n’est qu’une quête permanente d’émotions fortes.

DOGALPHA

NOTES DE PRODUCTIONIls sont jeunes, ils rêvent d’argent facile et d’une vie de luxe. Trois jours vont suffi re à faire complètement basculer leur existence. Inspirée de faits réels, voici l’incroyable histoire de Johnny, un petit dealer qui, pour être sûr d’être payé, va embarquer le jeune frère d’un de ses clients dans une aventure qui va mal tourner…Nick Cassavetes a entendu parler de cette histoire par sa fi lle, Gina. Dans son collège, un fait-divers du même genre était arrivé et elle connaissait presque tous les protagonistes. L’un d’eux a même été inscrit sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI. Il est le plus jeune à avoir jamais été pourchassé ainsi…Pour raconter cette errance, cette cavale et cette aventure, le réalisateur s’est entouré d’un casting exceptionnel : Ben Foster, Emile Hirsch, Justin Timberlake, Bruce Willis, Sharon Stone, et bien d’autres.Avec le sens visuel qui le caractérise et sa compréhension instinctive des personnages, Cassavetes nous entraîne au coeur d’un groupe, au plus profond

d’un engrenage où, de maladresses en décisions désastreuses, la situation va complètement échapper à ceux qui pensaient tout contrôler. Un fi lm d’auteur, un fi lm d’acteurs, un fi lm choc.

JEUNES, SANS REPERES, MAIS PAS SANS AMBITION…C’est durant l’été 2000, avant même la réalisation de JOHN Q et de N’OUBLIE JAMAIS, que Nick Cassavetes décide d’écrire une histoire inspirée de l’affaire Jesse James Hollywood, jeune dealer de 20 ans alors en cavale et qui sera fi nalement arrêté au Brésil en mars 2005 après quatre ans et demi de poursuite.Nick Cassavetes raconte : « J’ai cherché à comprendre comment un groupe d’adolescents pouvait aller si loin, jusqu’à dépasser le point de non-retour. Durant mes recherches, j’ai été très surpris de constater que ces jeunes n’étaient pas des enfants trop gâtés ayant grandi dans une banlieue riche et ennuyeuse. La situation était bien plus complexe et échappait aux a priori. De nos jours, les deux parents d’une même famille sont souvent accaparés par leur vie professionnelle et n’ont que très peu de temps à consacrer à leurs enfants. Ils se contentent alors de vérifi er qu’ils vont bien, de regarder vaguement les notes sur leur bulletin et ce qu’ils deviennent et de leur donner de l’argent quand ils en ont besoin… Je dois avouer que je n’échappe pas à ce constat. Personne n’est vraiment coupable et c’est une chose que tous les parents partagent malgré eux. Au fi nal, le problème vient du fait que les enfants grandissent entre eux, en meute, sans aucune infl uence ou cadre parental, ce qui les laisse sans repères et peut même les conduire à se retrouver dans des situations extrêmes… »Le réalisateur ajoute : « Je ne crois pas non plus que tous les enfants soient simplement les victimes d’un contexte. Certains sont réellement diffi ciles, et c’est ce que j’ai cherché à montrer en utilisant leur langage, très cru et agressif, qui marque leur différence par rapport au monde qui les entoure. »Le producteur Sidney Kimmel commente : «Le projet m’a tout de suite séduit. Nick est une des personnalités les plus intéressantes d’Hollywood, en tant qu’acteur et réalisateur. Je savais qu’il saurait parfaitement passer du romantisme émouvant de N’OUBLIE JAMAIS au réalisme brutal d’ALPHA DOG. Avec lui, ce fi lm s’annonçait comme un témoignage sans complaisance et un puissant avertissement sans moralisme sur les travers de notre société contemporaine .

SORTIE21 MARS

2007

3,50 €la séanceDIMANCHE 18

LUNDI 19MARDI 20

et MERCREDI 21

MARS 2007

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

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Cinéma LE LIDO vendredi 30 mars à 20 hEn partenariat avec l'association “mémoire à vif”et en hommage à la REVOLUTION ESPAGNOLE

Tarif unique Film et spectacle15 €

Jours d’aoûtUn fi lm de Marc Récha avec Marc et David Récha.Espagne 2006. Durée 1 h 33. Catalan sous titré français

Synopsis

David propose à son frère jumeau Marc, de partir en van, un peu au hasard, sur les traces d’un journaliste catalan disparu.

« Chronique de l’errance de deux frères, en un été brulant de Catalogne… Placée sous le signe de l’histoire, la plus brûlante aussi, de ce pays, celle de la Guerre civile : pas seulement parce que l’un des deux frères travaille sur cette époque dont parlait Ramon* - un homme dont il a recueilli les souvenirs - mais parce que, sur ces terres arides, les arbres même, qu’ont ne peut abattre, trop chargés qu’ils sont de la mitraille de cette guerre, évoquent, branches mortes nouées, des corps suppliciés. Et, de même que se chevauchent les temps, la vidéo, la photo d’archives nouent leurs fi ls à la trame tendue de la pellicule.»

Emile Breton l’Humanité Août 2006

*Ramon Barnils, journaliste catalan, mort en 2001, qui a longtemps dirigé le journal de la CNT Solidaridad Obrera

Serge UTGE-ROYO chante la révolution espagnole.

« Coup de cœur. Une voix unique : révoltez-vous en chantant. Ce n’est pas seulement un talent rare, c’est aussi une des plus belles voix de la chanson d’aujourd’hui. Mais voilà, Serge Utgé-Royo, catalan de timbre et de cœur, est anar et ne fait aucune concession aux lois du marketing. »

Jean-François Kahn - Mariane

Places en vente à partir du mercredi 28 marsau LIDO de 17 h 30 à 22 h

Renseignements auprès de l'association “mémoire à vif ” : 05 55 30 85 25

«Je pense à vous, vieux compagnonsDont la jeunesse est à la douane…Et pardonnez si ma chansonVous refait mal à votre Espagne…

Donne-moi ta main, camarade.Prête-moi ton cœur, compagnon.Nous referons les barricadesComme hier… la Confédération...»

Serge Utgé-Royo

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

LE GRAND SILENCE

Film documentaire de Philip GröningAllemagne 2006. Durée : 2 h 42.

SynopsisSynopsisAux regards de l’érudit ou du simple curieux, du croyant ou de l’indifférent, le monachisme est un fait exceptionnel d’adéquation et de distancement, de fascination et d’interpellation dont la force calme ébranle.Son actualité éclate à la manière d’une inaltérabilité que les changements ne défi gurent pas, que les rides ne touchent guère. La surface de l’océan est étale, épanouie, tandis que les profondeurs bouillonnent.Certes, l’histoire l’a marqué, voire ébranlé, comme toute autre manière d’être et de vivre. Pourtant il donne l’impression de transcender le temps, de se situer à un niveau où les hommes de tous les temps reconnaissent la meilleure part d’eux-mêmes, leur intériorité...

HISTORIQUEBruno fonde en 1084 un ermitage dans le massif de la Grande Chartreuse, dans les Alpes grenobloises. La Grande Chartreuse reste la seule fondation pendant trente ans. La seconde fondation que réalise Bruno est celle de Sainte-Marie de La-Torre, en Calabre. A sa mort, Saint Bruno ne laisse aucune règle rédigée.Il n’a pas voulu fonder un nouvel Ordre. Huit nouveaux ermitages sont cependant créés sur le modèle de la Grande Chartreuse à partir de 1115. C’est à la demande des supérieurs de ces nouvelles maisons que le cinquième prieur de la Grande Chartreuse, Guigues (1109-1136), met par écrit les coutumes (Consuetudines) qui servent dès lors de règle commune à tous. Achevé en 1127, ce texte de base devait par la suite faire l’objet d’un certain nombre de refontes.Cinq ans plus tard, une avalanche détruit la Grande Chartreuse, qui est reconstruite 1800 mètres plus bas. Le premier chapitre général réunit tous les prieurs des ermitages en 1140, sous le priorat de Saint Anthelme (1139-1151). L’approbation défi nitive du nouvel Ordre des Ermites chartreux par le Saint-Siège survient en 1133. Entre cette date et 1371, l’Ordre chartreux comptait 150 maisons réparties dans tous les territoires de l’Europe.Le Grand Schisme (1378-1414) sépare l’Ordre en deux parties : celui du Pape de Rome et celui du Pape d’Avignon. Les guerres de religions constituent une épreuve pour l’Ordre. Les 126 Chartreuses qui subsistent à la veille de la révolution disparaissent presque toutes dans la tempête révolutionnaire. L’Ordre renaît en 1816, et l’on dénombre une trentaine de Chartreuses. En 1901, les Chartreux sont expulsés de France. Ceux de la Grande Chartreuse se réfugient dans la Chartreuse toscane de Farneta (Lucques). La Grande Chartreuse ne sera pas recouvrée par l’Ordre avant 1940. On peut noter qu’il y a des moniales chartreuses depuis le XIIème siècle.

ORGANISATION DE L’ORDREL’Ordre est divisé en provinces sans qu’il existe de gouvernements

provinciaux. A l’origine, chaque maison était indépendante et se trouvait placée sous la juridiction de l’évêque.A partir de 1140, c’est le chapitre général qui détient Page 14

l’autorité supérieure. Il comprend tous les prieurs de l’Ordre - le supérieur de chaque Chartreuse porte en effet le titre de prieur. Le chapitre général se réunit chaque année jusqu’à la révolution.A la tête de l’Ordre il y a un ministre général, fonction détenue par le prieur de la Grande Chartreuse. Il agit en rendant compte au chapitre général.

FORMES DE VIE DES CHARTREUXOrdre voué à la contemplation, les Chartreux vivent dans des celles groupées dans l’enceinte du monastère. La clôture est extrêmement rigoureuse. Chacun des pères chartreux vit et prie dans sa cellule : il y prend ses repas, y travaille et y dort. Chaque jour, cependant, il en sort pour la messe, à l’église. Le dimanche et les jours de grande fête sont marqués par une vie communautaire plus développée. A côté des pères, il convient de distinguer la catégorie des frères, qui correspondent dans une certaine mesure aux convers cisterciens. Eux aussi habitent dans des celles à quelque distance du monastère, auprès des granges-ateliers avec une église. Ces frères partagent l’idéal de vie des Chartreux : ils ont opté pour la vie de solitaires en quête perpétuelle de Dieu. Ils ont cependant en charge les tâches matérielles indispensables à la subsistance de la Chartreuse. Ces modes de vie originaux traduisent l’esprit cartésien qui consiste à “vivre pour le seul Bien suprême, c’est-à-dire pour ton Dieu”. Selon ces vues, le solitaire isolé de tous est en même temps uni à tous, intercédant par sa prière en faveur de tous les humains ; le principe étant que le rejet de toute activité par les solitaires chartreux ouvre sur une forme éminente d’apostolat mystique.

COSTUMELes pères chartreux ont la tête, la barbe et la moustache rasées. Ils portent une longue robe de laine blanche, et par-dessus une cuculle, sorte de chape serrée à la taille par une ceinture de cuir blanc, où un chapelet pend du côté gauche. Les frères ont des robes de couleur brune ou blanche*.

* Les Ordres Religieux, de Gaston Duchet-Suchaux et Monique Duchet-Suchaux, Paris, 2006, Editions Flammarion,Collection Tout l’art.

Séances publiques :Jeudi 5/4 à 20h

Samedi 7/4 à 15hDimanche 8/4 à 15h

Lundi 9/4 à 15h et 20h

Possibilité de séances supplémentaires (écoles, groupes, associations,...) entre le jeudi 5 et le mardi 10 avril (nombre minimum de personnes requis). Renseignements 05.55.77.40.79 H.B.

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

Réalisé par Bille August Avec Joseph Fiennes, Dennis Haysbert, Diane KrugerFilm français, américain. 2007. Durée 2 h 03

SYNOPSISLa vie de James Gregory, un Sud-Africain blanc, gardien de prison en charge de Nelson Mandela, de l’incarcération de ce dernier dans les années 60 à sa libération en 1990.Pendant 25 ans, Gregory s’est occupé de Mandela jour après jour. Il a été son géôlier, son censeur mais aussi son confi dent, de Robben Island à Pollsmoor, et enfi n jusqu’à Victor Verster d’où il fut libéré en 1990.GOODBYE BAFANA raconte la relation aussi surprenante que profonde qui se noue entre ces deux hommes et à travers leur amitié unique, on découvre l’éveil d’une conscience.

AFRIQUE DU SUD REPERES HISTORIQUES

1944 : Fondation de la ligue de jeunesse de l’ANC par Nelson Mandela, Walter Sisulu et Oliver Tambo.

1945 : L’Afrique du Sud est membre fondateur des Nations Unies.1948 : Victoire du Parti National de Daniel Malan.1955 : Rédaction de la Charte de la liberté par les mouvements anti-apartheid1959 : Fondation du Congrès Pan Africain par des dissidents de l’ANC.1960 : Massacre de Sharpeville et interdiction de l’ANC, du PAC et des mouvements

nationalistes africains.1961 : Fondation de la république d’Afrique du Sud. Début de la lutte armée de l’ANC.1963 : Nelson Mandela est condamné à perpétuité pour terrorisme et les autres chefs de

l’ANC, emprisonnés ou en exil.1949-1954 : Mise en place des principales lois de l’apartheid avec la systématisation de

la suprématie blanche.1974 : Exclusion de l’Assemblée Générale des Nations Unies.1976 : Emeutes dans le township de Soweto contre l’enseignement obligatoire en

afrikaans. Celles-ci sont férocement réprimées.1985 : Révolte des townships.1989 : Arrivée au pouvoir de Frederik De Klerk1990 : Légalisation de l’ANC, du Parti Communiste et de tous les mouvements noirs.

Libération de Nelson Mandela.1991 : Abolition offi cielle de l’apartheid.1992 : Référendum par lequel 68% des blancs approuvent les négociations

constitutionnelles avec l’ANC.1994 : Premières élections multiraciales au suffrage universel remportées par l’ANC.

Nelson Mandela devient le premier président noir de l’Afrique du Sud.

NELSON MANDELAFils d’un chef thembu, Mandela est né en 1918 dans la province sud africaine de l’Umtata. Il étudie à FortHare, d’où il est renvoyé pour avoir participé à une manifestation d’étudiants, et à l’université de Witwatersrand, où il obtient un diplôme en droit en 1942.En 1944, Mandela adhère au Congrès national africain (ANC). Lorsque le Parti national arrive au pouvoir, en 1948, et introduit l’apartheid, Mandela et l’ANC résistent à la politique raciste du gouvernement. En 1956, Mandela est arrêté et jugé pour trahison, mais il sera acquitté.En 1961. Après le massacre de Sharpeville en 1960, l’ANC et le Congrés panafricain (PAC) sont interdits. Mandela abandonne alors la stratégie non violente de l’ANC et fonde une organisation militaire, Umkhontowe Sizwe.En 1962, il est condamné à 5 ans de travaux forcés et,en 1963, il est inculpé avec d’autres leaders de sabotage, trahison et complot. Pour ces faits, il est condamné en 1964, avec 6 autres militants, à la prison à vie.

En 1990, après vingt-sept ans de détention pour raisons politiques ( ce qui est un record), le président Frederik de Klerk supprime l’interdiction de l’ANC et libère Mandela, qui est élu président de l’ANC en 1991.Les deux hommes conduisent alors les négociations qui mettent fi n à l’apartheid, ce qui leur vaudra de recevoir le prix Nobel de la paix en 1993.Un an plus tard, à l’occasion des premières élections libres de l’histoire de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela est élu président de “la nation de l’arc en ciel”, siège qu’il occupera de 1994 à 1999.

Sortie le 11 avril 2007

« Mandela était en short et en sandales.Je l’ai tout de suite reconnu à son allure,

à son regard direct. Son corps tout entierme signifi ait qu’il était le chef et que jamais

je ne pourrais l’intimider ».James Gregory

(Le regard de l’antilope,Éditions Robert Laffont)

« Aujourd’hui prennent fi n lesmerveilleuses heures que nousavons passées ensemble pendantces deux dernières décennies.Mais vous resterez toujoursdans mes pensées.»Nelson Mandela à James Gregory,le 11 février 1990, jour de sa sortie de prison

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D’après les mémoires du geôlier de Nelson MANDELA

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

Mardi 10 avril à 20 h 30 au LIDOTarif unique 4,5 €uros

NOTE D’INTENTION DU REALISATEURCe fi lm est un récit, à plusieurs voix: celles des leaders de la grève des usines Lip à Besançon, qui au début des années 70, a bouleversé la France avec son slogan «C’est possible: on fabrique, on vend, on se paie».

Ils se nomment Charles Piaget, Roland Vittot, Raymond Burgy et Jean Raguenès. Ils ont plus de 70 ans aujourd’hui. Trois d’entre eux habitent toujours Besançon. On retrouvera le quatrième au Brésil où il est parti lutter aux côtés des paysans sans terre.

Ils ont mené un mouvement de lutte incroyable qui a duré plusieurs années, a mobilisé des foules entières en France et en Europe, a poussé l’imagination et le souci de démocratie à des niveaux jusque-là jamais atteints, et multiplié les actions illégales sans céder à la tentation de la violence.

Comme les mousquetaires, ils se complètent : Charles, l’épine dorsale, la référence, le leader naturel. Roland le fonceur, l’homme des coups de main et des coups de gueule. Raymond l’organisateur, le clandestin, le banquier. Jean la mouche du coche, l’empêcheur de tourner en rond parfois tenté par la violence, l’indispensable emmerdeur. A leurs côtés, d’autres ouvriers de LIP s’insèrent dans le récit, apportent le regard des militants de l’ombre, et des femmes, qui ont joué un rôle de premier plan dans le confl it.

Ce sont des personnages de cinéma parce que leur visage, leur corps, leurs gestes d’aujourd’hui, les situations qu’ils revivent devant nous, font surgir des images infi niment fortes et

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chargées d’émoi. C’est de l’action pure, une suite d’évènements imprévisibles dans lesquels ils sont embarqués, parfois à leur corps défendant, et où ils vont se révéler à eux-mêmes et aux autres.Le temps qu’ils prennent pour le dire, l’espace qu’occupe leur silhouette, leurs mains qui s’agitent pour convaincre, nous embarquent dans la ferveur brouillonne des AG, dans la clandestinité des cachettes de montres, dans l’affrontement physique, dans l’émotion des grands meetings, dans les négociations interminables et les éclairs de génie, dans les

enthousiasmes et les trahisons, les colères et les admirations, les exaltations et les déceptions amères.Raconter LIP c’est aussi raconter une mutation industrielle fondamentale, qui préfi gure les évolutions actuelles: La fi n des patrons-entrepreneurs, géniaux et fous (comme Fred Lip), et l’irrésistible ascension des actionnaires obsédés de rentabilités immédiates.En 1974, l’offensive libérale commence, qui se concrétise en France par la victoire de Giscard D’Estaing sur Chaban-Delmas et se traduit, pour LIP, par la condamnation délibérée d’une entreprise parfaitement viable sur le plan industriel, mais qui doit disparaître pour avoir contesté le primat de l’économique sur l’humain, et même sur le politique.LIP, c’est enfi n une tragédie, dans laquelle ces mutations industrielles et ces choix politiques, sur lesquels les travailleurs n’ont aucune prise, ont le visage grimaçant du Destin, qui les accable et contre lequel ils entrent en révolte, certains que la Justice, portée par une lutte collective obstinée, ne peut que triompher.De nouveaux personnages apparaissent à l’heure du dénouement: les décideurs « assassins », un patron, Claude Neuschwander, qui s’affi rme de gauche et qui prend les travailleurs à contre-pied, un « traître » parmi les mousquetaires... Les certitudes volent en éclat.Si le confl it LIP a tant marqué les mémoires, c’est sans doute parce qu’il a cherché à prolonger le mot d’ordre étudiant de mai 68 qui proposait de «mettre l’imagination au pouvoir» et de joindre l’utopie à l’agréable.Les acteurs de cette épopée n’étaient pas des héros. Ils ouvraient simplement des brèches dans le possible, ils montraient une voie. Ils inventaient au jour le jour une nouvelle façon de vivre ensemble, radicale, limpide. En même temps que du rêve, ils créaient de l’émotion. A leur insu, évidemment, tout occupés qu’ils étaient à se battre. C’est ce mystère-là que le fi lm voudrait approcher.Peut-on parler de rêverie politique? J’aimerais que cette incongruité traverse le fi lm. LIP c’est la poursuite d’un rêve collectif. Une histoire emportée à la fois par un souffl e humain et le désir de mettre en acte des idées, après les avoir malaxées ensemble, avec l’évident plaisir d’inventer.

Film documentaire de Christian Rouaud.France 2006. Durée : 1 h 58.

SynopsisLe fi lm donne à voir et à entendre les hommes et les femmes qui ont mené la grève ouvrière la plus emblématique de l’après 68, celle des usines LIP à Besançon.Un mouvement de lutte incroyable, qui a duré plusieurs années, mobilisé des foules entières en France et en Europe, multiplié les actions illégales sans céder à la tentation de la violence, porté la démocratie directe et l’imagination à incandescence.Des récits entrecroisés, des portraits, une histoire collective, pour essayer de comprendre pourquoi cette grève porta l’espoir et les rêves de toute une génération. C’est possible, les Lip l’ont fait.

Les LIP

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

Jeudi 12 avril à 20 h

DANS LES CHAMPS DE BATAILLEGrand Prix IMA du cinéma arabe 2004

De Danielle Arbib avec Marianne Feghali, Rawia Elchab.2003. Durée : 1 h 30.

Dans le cadre de Un autre Liban manifestation se déroulant à Limoges du 27 mars au 2 mai 2007, en collaboration avec la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges

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La Bfm a donné carte blanche à Wadih Saffi eddine, de l’association « Né à Beyrouth », organisateur du Festival de fi lm de Beyrouth pour concocter et venir présenter à Limoges une semaine du cinéma libanais ou alternerons documentaire et fi ctions.Dans ce cadre, deux fi lms seront présentés au Lido. Accès libre, dans la limite des places disponibles.

Les autres fi lms programmé à la Bfm :

Mercredi 11 avril de 13H30 à 18h30Le Liban à l’aube du XXIème siècle5 programmes de court-métrages (fi ctions, documentaires et essais)Samedi 14 avril à 15hLe cerf-volantLong métrage de Randa Chabal SabbagLion d’argent Venise 2003

Cette manifestation bénéfi cie du soutien de la Ville de Limoges, du Ministère libanais à la culture, du service culturel de l’ambassade de France à Beyrouth, de la « maison du livre » à Beyrouth, de l’association « Né à Beyrouth », de la fondation Cédrona.

SynopsisBeyrouth, 1983. La vie secrète de Lina, douze ans, tourne autour de Siham, la bonne de sa tante, de six ans son aînée. La petite cautionne les amours clandestins de la grande et défend ses intérêts. Mais elle passe inaperçue aux yeux de la bonne et d’ailleurs aux yeux de sa famille, notamment du père : destructeur, aventurier et fl ambeur.Dans un quotidien incertain, celui de la guerre, des passions et des frustrations, Lina accède au monde des adultes, sans conscience du bien et du mal….

Semaine du cinéma Libanais

SynopsisLes déambulations nocturnes de Toufi c, un jeune libanais en fi n d’adolescence qui essaie de croquer la vie et de vivre normalement dans le Beyrouth d’aujourd’hui. Toufi c va découvrir que, dans ce pays, vivre normalement est un luxe hors de sa portée. Après 20 ans de guerre, à chaque coin de la rue sommeille un volcan, une nappe de gaz prête à exploser. Cette nuit de la vie de Toufi c sera initiatique et décisive.Michel Kammoun est né en 1969. Après des études supérieurs de mathémathique au Liban, il intègre l’ESEC (Ecole Supérieure d’Etudes Cinématographiques) à Paris.Dès lors, il réalise plusieurs court métrages dont « douche » en 1999 qui sera sélectionné dans de nombreux festivals et diffusé dans plus de dix pays. Ses deux derniers courts-métrages « The vanishing rabbits» et «Clowning around» ont été produits par Universal Studio Channel (USA/UK).Il réalise également des publicités et donne des cours de scénario à l’Université Saint-Esprit de Beyrouth. Il vit aujourd’hui entre Beyrouth et Paris.« Fafavel» est son premier long-métrage.

Vendredi 13 avril à 20 h

FALAFELGrand prix du fi lm francophone de Namur 2006.Inédit en salles en France

De Michel Kammoun avec Elie Mitri, Issam Boukhaled, Michel Hourani, Gabrielle Bou Rached.2005. Durée : 1 h 23.

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Il y a parfois des fi lms que nous avons plaisir à revoir tel que Nemo, Chicken little, à faire découvrir à nos enfants (Monte la dessus ) ; et il y a les fi lms qui nous enmènent dans un monde de douceur, de poésie tout en distillant par ci par là des messages pour les plus jeunes (Azur et Asmar, la Balade des éléphants, U, la Montagne aux bijoux).Comme d’habitude cette programmtion est très riche et elle est de qualité. De plus elle est suivie sur nos 3 autres sites GRAND ECRAN Bergerac, Libourne et La Teste et son succès nous encourage à redoubler d’effort pour vous proposer le meilleur programme possible.

LA CITADELLE ASSIEGEERéalisé par Philippe Calderon Avec Benoît AllemaneFilm français 2005. Durée : 1 h 22 min.

Tourné avec de vrais animaux, ce documentaire met aux prises, d’un côté, les termites et, de l’autre, les fourmis magnans, insectes aux mandibules acérées, guerrières agressives, créatures qui semblent tout droit sorties d’un fi lm

d’épouvante.Une idée de docu-fi ction forcément ingénieuse et économique (...)

Philippe Calderon offre une belle réfl exion sur la vie et les mécanismes complexes de la nature. Un fi lm pour tous

Au Lido le samedi 3 mars à 15 h et au Multiplex Grand Ecran le dimanche 4 mars à 10 h 30.

2,5 €

POUR TOUS

AZUR ET ASMAR

Réalisé par Michel Ocelot Avec Cyril Mourali,

Karim M’Riba, Hiam Abbass

Film français.2004. Durée : 1 h 39 minIl y a bien longtemps, deux enfants étaient bercés par la

même femme. Azur, blond aux yeux bleus, fi ls du châtelain, et Asmar, brun aux yeux noirs, fi ls de la nourrice. Elevés

comme deux frères, les enfants sont séparés brutalement.Mais Azur, marqué par la légende de la Fée des Djins que lui racontait sa

nourrice, n’aura de cesse de la retrouver, au-delà des mers. Les deux frères de lait devenus grands partent chacun à la recherche de la Fée. Rivalisant d’audace, ils iront à la découverte de terres magiques, recelant autant de dangers que de merveilles…Intelligence du propos, féerie visuelle: l’orfèvre Michel Ocelot persiste et signe dans l’excellence avec ce nouveau joyau.

CHICKEN LITTLERéalisé par Mark Dindal

Avec Zach Braff, Joan Cusack, Garry MarshallFilm américain.2004. Durée : 1h 17 min.

A Oakey Oaks, un village peuplé d’animaux, Chicken Little est un petit poulet dont la ténacité dépasse de loin sa

taille minuscule. Il essaie désespérément de faire oublier à la population du village sa grande humiliation : il y a deux ans, un gland lui est tombé dessus et, persuadé qu’il s’agissait d’un morceau de ciel, Chicken Little a couru donner l’alerte dans toute la ville en hurlant “Le ciel s’écroule ! Le ciel s’écroule !” La panique s’est emparée des habitants et leur affolement a failli détruire le village, attirant l’attention des médias...Quand tout le monde a réalisé qu’il ne s’agissait que d’un gland, Chicken Little est devenu la

risée de toute la ville. Pourtant, un jour, le jeune poulet reçoit effectivement un vrai morceau de ciel sur la tête. Mais cette fois, qui le croira ? Avec sa petite taille, pourra t-il sauver sa

ville toute entière ? Si les personnages séduiront les plus jeunes, l’humour absurde sera convaincre leurs parents.

Au Lido le samedi 10 mars à 15 h et au Multiplex Grand Ecran le dimanche 11 mars à 10 h 30.

Saison2006/2007

3e partie

Au Lido le samedi 17 mars à 15 h et au Multiplex Grand Ecran le dimanche 18 mars à 10 h 30.

LA BALADE DES ELEPHANTSRéalisé par Mario Andreacchio Avec Richard Bohringer, Jean-François Balmer, Hubert BenhamdineFilm français, australien. 2005. Durée : 1 h 34 min.Tout commence par un drame : l’enlèvement et le massacre d’éléphants par des braconniers, les «maléfi ques»... Seuls survivants, et désormais orphelins, deux frères éléphanteaux, Zef et Boogie, n’ont d’autre choix que de retrouver une nouvelle famille.Pour protéger son jeune frère de cette dure réalité, Zef invente une fable : leur mère aurait été enlevée par un arc-en-ciel. Boogie, le jeune rêveur, se jette alors à la poursuite de cet arc-en-ciel aussi mystérieux qu’insaisissable.

Dans les plaines sauvages et magiques d’Afrique, à la

recherche de leur mère et d’une nouvelle famille d’éléphants, les deux jeunes frères rencontrent d’autres orphelins : Cham, un chimpanzé perturbé, Natty, une jeune girafe myope, et un futur grand fauve, P’tit Lion, fi ls de roi, naturellement…Le fi lm devrait surtout enchanter les plus jeunes, car tout est fait pour capter leur attention et faciliter leur adhésion aux « messages « du fi lm.

Au Lido le samedi 24 mars à 15 h et au Multiplex Grand Ecran le dimanche 25 mars à 10 h 30.

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LA MONTAGNE AUX BIJOUX

Réalisé par Mohammad-Reza Abedi, Abdollah Alimorad Film iranien. 2005. urée : 1h 1min.

Trois fi lms d’animation : Une histoire douce de Mohamed Reza Abedi, Les Oiseaux blancs et La Montagne aux bijoux de Abdellah Almorad.Dans les sombres rues du bazar, un jeune garçon travaille dur. Rêvant à une autre vie, il découvre sur son

chemin une étrange boutique remplie de pierres précieuses. Mais qu’ y a t-il derrière les vitraux de cette magnifi que bijouterie ? Et qui est donc ce mystérieux vieil homme qui lui ouvre discrètement la porte ?

Toute la magie des fi lms de marionnettes réussis se retrouve dans la réalisation : excellente caractérisation des personnages, souplesse

des mouvements de caméra, naïveté enchantée des décors et des couleurs.

Au Lido le samedi 21 avril à 15 h et au Multiplex Grand Ecran

le dimanche 22 avril à 10 h 30.

U Réalisé par Serge Elissalde Avec Vahina Giocante, Isild Le Besco, Marie-Christine OrryFilm français. 2005. Durée : 1h 15 min.

Une licorne prénommée U vient au secours de Mona, une petite fi lle désespérée par la cruauté de ses parents adoptifs.Le temps passe, Mona grandit et se transforme en une jolie adolescente rêveuse et très préoccupée par son aspect physique.Un jour débarquent dans ce pays imaginaire les membres d’une famille de bruyants et loufoques musiciens et, parmi eux, le charmeur Kulka…U est un mélange particulièrement enlevé, et donc particulièrement rare, d’intelligence, de sensibilité et de drôlerie.

Au Lido le samedi 14 avril à 15 h et au Multiplex Grand Ecran le dimanche 15 avril à 10 h 30.

MONTE LA-DESSUSRéalisé par Sam Taylor, Fred

Newmeyer Avec Harold Lloyd, Mildred Davis, Bill StrothersFilm américain. 1923.Durée 1 h 10.

Harold est venu à Los Angeles pour faire fortune. Mais il stagne dans

son job de petit vendeur. Il a une idée : proposer à son patron de faire

de la publicité au magasin en faisant escalader la façade par un ami acrobate. Sauf que voilà : c’est lui qui va

devoir s’y coller !Réputé pour son agilité et son art des cascades, Harold Lloyd impulse

un rythme trépidant à “Monte là-dessus”, petit bijou du muet qui mérite d’être (re)découvert.

Au Lido le samedi 7 avril à 15 h et au Multiplex Grand Ecran le dimanche 8 avril à 10 h 30.

LE MONDE DE NEMORéalisé par Andrew Stanton, Lee Unkrich Avec Samy Naceri, David Ginola, Kevin SommierFilm américain. Durée : 1 h 41 min.

Dans les eaux tropicales de la Grande Barrière de corail, un poisson-clown du nom de Marin mène une existence paisible avec son fi ls unique, Nemo. Redoutant l’océan et ses risques imprévisibles, il fait de son mieux pour protéger son fi ls. Comme tous les petits poissons de son âge, celui-ci rêve pourtant

d’explorer les mystérieux récifs.Lorsque Nemo disparaît, Marin devient malgré lui le héros d’une quête unique

et palpitante.

Au Lido le samedi 31 mars à 15 h et au Multiplex Grand Ecran le dimanche 1er avril à

10 h 30.

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

REPERES HISTORIQUES

26 octobre 1979 - assassinat du président Park Chung-hee.12 décembre 1979 - Coup d’état du Général Chun Doo-hwan qui s’empare du pouvoir en contrôlant l’armée17 mai 1980 - l’extension à la province de Kwangju de l’état de siège, en vigueur à Séoul, se traduit par des arrestations d’hommes politiques dans ce bastion de l’opposition et la fermeture d’universités.18 mai 1980 - Un grand nombre des 5 000 manifestants civils et étudiants venus protester contre la fermeture de l’université Jônnam sont abattus par l’armée.20 mai - L’hôtel de ville est pris par les manifestants. Alors que le soulèvement s’étend à d’autres villes de la région le 21, Kwangju est isolée le 22 mai et les assiégés commencent à s’armer. Une manifestation réunit 150 000 participants le 23 mai. Les insurgés forment des milices civiles armées.23 mai - Le président américain Jimmy Carter apporte sonsoutien au gouvernement sud-coréen en appelant à unrétablissement de l’ordre.27 mai - L’armée sud-coréenne entre dans la ville et déclenche une répression ayant causé offi ciellement deux cents morts, et jusqu’à plusieurs milliers selon les organisations de défense des droits de l’homme. Les soldats reprennent la ville. Kwangju sera surnommée : « le mémorial de la démocratie coréenne ».

Réalisé par Im Sang-soo Film sud-coréen.2006 Durée : 1 h 45 min.

SYNOPSISMai 1980, fuyant une manifestation réprimée par l’armée, Hyun-woo, jeune militant socialiste, trouve refuge dans la montagne auprès de Yoon-hee.Après avoir vécu une histoire d’amour passionnée, Hyun-woo fait le choix de retourner à ses activités politiques.Incarcéré dès son retour en ville, il sortira de prison 17 ans plus tard. Il redécouvre alors son pays et se souvient de son passé avec Yoon-hee.

IM SANG SOONé en 1962 et fi ls d’un critique de cinéma, IM Sang-soo étudie la sociologie avantde s’orienter à son tour vers le 7e art en intégrant la Korean Film Academy en 1989. Il passe de la théorie à la pratique par la voie de l’assistanat, notamment auprès d’IM Kwon-taek sur Kim’s War au début des années 90.En 1998, IM Sang-soo réalise son premier fi lm, Girls’ Night Out, dans lequel trois femmes célibataires parlent crûment de sexualité. Après ce premier essai couronné de succès, le cinéaste continue d’ausculter la société coréenne avec Tears, qui conte la dérive d’une bande d’adolescents à Séoul.Il accède à la reconnaissance internationale grâce à Une Femme Coréenne, audacieuse étude de moeurs présentée en compétition à la Mostra de Venise en 2003.Deux ans plus tard, IM Sang-soo fait sensation sur la Croisette avec The President’s Last Bang, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, un fi lm qui le voit s’attaquer à un autre sujet tabou : l’assassinat en 1979 du président Park Chung-hee.Si l’action du Vieux Jardin, démarre là où s’arrêtait celle de The President’s Last Bang, IM Sang-soo se confronte aussi à un nouveau genre pour lui en donnant naissance à un drame sur fond historique, en prenant le risque d’adapter le roman à succès de HWANG Sok-yong*.

Avant d’être adapté par IM Sang-soo, le roman de HWANG Sok-yong a connu un véritable succès en

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Corée du Sud. Lors de sa parution en 2000, il s’est vendu plus de 80.000 exemplaires en seulement vingt jours. La critique n’est pas en reste et le roman reçoit de prestigieux prix littéraires. Après ce succès local, la réputation du livre franchit les frontières. « Le Monde des Livres » le nomme ainsi en 2005 dans sa sélection des meilleurs livres du moment.*paru en France aux Éditions Zulma

FILMOGRAPHIE

2006 Le Vieux Jardin 2005 The President’s Last Bang 2003 Une Femme Coréenne 2000 Tears 1998 Girls’ Night Out

Le Vieux JardinSORTIE

11 AVRIL2007

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DANS LES CORDES★★

Un fi lm de Magaly Richard-SerranoAvec Richard Anconina, Maria De Medeiros, Louise Szpindel, Stéphanie Sokolinski.France 2007. Durée : 1 h 30

Sortie le 4 avril 2007

SynopsisJoseph s’occupe d’un club de Boxe Française où il entraîne sa fi lle et sa nièce. Pour ce trio, la boxe c’est la vie. Ils ne savent respirer qu’à son rythme. Un rythme que Térésa, la femme de Joseph, a fi ni par détester.Le soir de la fi nale des Championnats de France, la défaite d’une des deux fi lles va mettre en péril la survie du club, et briser l’équilibre familial.Entre Angie et Sandra, autrefois complices, élevées comme deux sœurs, une dangereuse rivalité s’installe. Et elle va bien au-delà du ring.

Magaly Richard-SerranoDeux titres de championne de France de boxe, un bac A3 cinéma et une licence d’histoire de l’art en poche, elle réalise trois courts-métrages entre 1993 et 2000 «Papa a Tué un Ange», «Va Voir Ici, Viens Voir Ailleurs» et «Romantique ta Mère !». Anime en parallèle des ateliers d’écriture et

réalisation avec des jeunes en diffi cultés au sein de l’APCVL (Atelier de Production du Centre Val de Loire). Elle intègre l’Atelier Scénario de la Femis en 2000, devient scéanriste pour la télévision et commence l’écriture de son premier long métrage DANS LES CORDES. Elle travaille actuellement à l’écriture de son prochain fi lm EN MILLE MORCEAUX.

★★★★

A CASANOSTRAUn fi lm de Francesca ComenciniAvec Valéria Golino, Luca Zingaretti, Guiseppe Battiston.Italie 2006. Durée : 1 h 41.

Sortie le 18 avril 2007SynopsisDe nos jours à Milan, le destin de plusieurs personnes, liées d’une manière consciente ou inconsciente à l’argent, s’entremêle. Parmi elles, Ugo, un banquier peu scrupuleux, et Rita, une femme offi cier de la police fi nancière qui est chargée de l’arrêter.

Francesca CommenciniFille de Luigi Comencini,Francesca s’installe en France en 1982 pour se diriger vers l’écriture, mais se lance rapidement dans la réalisation en adaptant un récit autobiographique, Pianoforte, en 1984. Ce premier fi lm lui vaut de remporter au Festival de Venise le Prix De Sica. Elle ne signe le scénario et la mise en scène de son second long métrage, La Lumière du lac, que quatre ans plus tard, puis devient le temps d’un

fi lm assistante réalisatrice de son père Luigi Comencini sur le drame Marcellino (1991), un remake d’une oeuvre espagnole de Ladislao Vajda.Après l’échec d’Annabelle partagée en 1991, elle travaille pour la

télévision en dirigeant deux documentaires, dont un portrait de l’écrivain Elsa Morante en 1995. En 2001, elle fait son retour au cinéma avec le drame Zeno le parole di mio padre, où elle raconte l’histoire d’un homme malheureux qui trouve un sens à sa vie le jour où il tombe amoureux.Francesca Comencini change ensuite de cap, témoignant sur la mort du jeune manifestant italien Carlo Giuliani, Ragazzo lors du G8 à Gênes. La réalisatrice récidive dans le social en tournant de nouveau dans l’urgence, et avec très peu de moyens, J’aime travailler (2004), résultat d’une longue recherche sur le harcèlement menée auprès du plus important syndicat italien.

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Bernard Werber

Né en 1961, à Toulouse, Bernard Werber écrit sa première nouvelle dès l’âge de sept ans. Curieux de tout, il commence la rédaction des Fourmis l’année de son bac, en 1978. Après des études de journalisme à l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris, il reçoit en 1983 le Prix de la fondation News du meilleur jeune reporter qui lui attribue une bourse pour un voyage en Côte d’Ivoire (Centre écotrope de Lamto) pour suivre les fourmis Magnans. Il devient journaliste localier à Cambrai, puis pigiste à l’ Evénement du Jeudi, Le Point, Libé. De 1984 à 1990, il travaille au Nouvel Observateur où il traite de tous sujets scientifi ques. Les Fourmis sont publiées par Albin Michel en 1991. Suivent Le jour des fourmis en 1992 et les Thanatonautes en 1996. Le troisième tome de la saga des Fourmis, La Révolution des fourmis, paraît en 1997.Après des recherches documentaires en paléontologie, il rédige Le Père de nos pères qui paraît en 1998. En 1999, il réalise son premier court métrage: La Reine de Nacre, un polar fantastique avec de nombreux effets spéciaux autour du thème des échecs. 1999 Sortie de la bande dessiné EXIT. 2000 Termine après 2 ans de travail «L’Empire des Anges» (la suite des Thanatonautes, mais qui peut se lire indépendamment).2001 Sortie de «l’Ultime Secret».

2002 Réunion des meilleures nouvelles pour le livre «L’arbre des possibles».2003 Sortie du livre «Nos amis les Humains» et réalisation d’un court-métrage sur le thème des humains vus par les extraterrestres.

2004 Adaptation de «Nos amis les Humains» au théâtre.Sortie du premier volume de «Nous les Dieux» en octobre 2004.2005 Sortie de la suite de «Nous les Dieux», «Le souffl e des Dieux».Tournage du long-métrage: «Nos amis les Terriens».

Plus de 5 millions d’exemplaires vendues en France. Le double à travers le monde, des traductions dans plus de 30 langues : c’est un véritable phénomène de librairie… un travail de fourmi…

Bernard Werber est l’un des écrivains contemporains les plus prolifi ques et originaux de la scène littéraire française et internationale. Cet ancien journaliste scientifi que a inauguré un genre longtemps ignoré en France : le roman scientifi que. Avec esprit et humour, Bernard Werber y distille des considérations philosophiques portant sur l’organisation de nos sociétés humaines.

Après avoir observé la vie humaine sous l’angle de l’infi niment petit dans sa trilogie des Fourmis, Bernard Werber se tourne vers l’infi niment grand dans le cycle des Dieux, avec toujours cette volonté de comprendre l’humain.Bernard Werber, c’est aussi des livres expérimentaux comme l’encyclopédie du savoir relatif et absolu, des thrillers scientifi ques, des bandes dessinées, des nouvelles comme l’Arbre des possibles, des courts métrages, et une pièce de théâtre.

Réalisé par Bernard WerberAvec Annelise Hesme, Audrey Dana, Boris Ventura DiazFRANCE.

SYNOPSISQue pourraient bien penser les extra-terrestres s’ils pouvaient nous observer ?

NOS AMIS LES TERRIENS est précisément un fi lm extra-terrestre sur l’étude de nos cités et de nos comportements.Deux couples« tests» sont tout particulièrement étudiés...

SORTIE LE 18 AVRIL 2007

ZOOM n° 31 - MARS-AVRIL 2007

Un fi lm de Michel SpinosaAvec Isabelle Carré, Gilbert Melki, Anne Consigny.France 2007. Durée : 1 h 46.

Sélection offi cielle Festival de Berlin 2007

Sortie nationale le 11 avril 2007

SynopsisAtteinte de l’illusion délirante d’être aimée, Anna, jeune femme douce et réservée, se persuade que le docteur Zanevsky est amoureux d’elle.Dès lors, rien, jamais, n’entamera sa conviction.Mais après l’espoir, viendra le dépit, puis la haine...

ANNA M.

Entretien avec Michel SPINOSAQuelle est la genèse d’Anna M. ?J’avais envie d’écrire un fi lm sur la jalousie et, très vite, j’ai lu La Jalousie amoureuse de Daniel Lagache, un livre qui collecte des cas cliniques sur des jaloux pathologiques mais aussi, parfois, des érotomanes. J’ai découvert cette psychose très grave à ce moment-là.

Cela vous a immédiatement inspiré ?Oui, ce type d’histoires réelles est un peu un cadeau pour un scénariste. Les psychiatres divisent le développement de cette pathologie en trois actes : un début rapide intitulé Illumination, suivi de trois phases : Espoir, Dépit, Haine. Et puis les érotomanes sont souvent des femmes et comme j’ai plutôt l’habitude, le goût et l’envie de raconter des histoires dont les personnages principaux sont des amoureuses, cela tombait très bien. J’ai donc tout de suite voulu livrer un récit du point de vue d’une femme érotomane. A partir de là, j’ai passé beaucoup de temps à la bibliothèque de la Faculté de Médecine à Odéon, pour lire ce qui a été écrit sur le sujet.

Il y a de nombreux documents sur ce thème ?Énormément. Des livres, des thèses, des articles… et ce, depuis les débuts de la psychiatrie jusqu’à très récemment. Et plus j’en lisais, plus cela me passionnait.

Qu’est-il ressorti de ces lectures ?D’abord que ce sont des cas extrêmement fréquents ! Et que les comportements des érotomanes sont tous très ressemblants. Des événements majeurs dans leur attitude se retrouvent d’un cas à l’autre : l’envoi de lettres et de cadeaux à l’être aimé, le harcèlement téléphonique, les fi latures, et la façon dont les érotomanes, comme tous les paranoïaques, se montrent pour la plupart extrêmement imaginatifs et inventifs. Mais surtout j’ai été fasciné par l‘énergie folle qui se dégage de ces passions amoureuses. Et le fait que ces passions, en un sens, nous soient si proches : quand on tombe amoureux, on est tous un peu érotomanes : on est fébriles, on guette et on interprète la moindre parole, le moindre signe.

Comment avez-vous exploité cela cinématographiquement ? L’aspect haletant et imprévisible de toutes ces trajectoires, leur côté inquiétant aussi, dangereux, m’ont très vite donné envie d’un récit à suspense, très tendu, où le personnage aurait toujours un temps d’avance sur nous. J’ai commencé par écrire la biographie d’Anna, un récit d’une cinquantaine de pages dont j’ai ensuite tiré un scénario.

Y’a-t-il une particularité à écrire un scénario sur l’érotomanie, comme les dialogues à double sens par exemple ?Les dialogues à double sens, susceptibles d’être interprétés par Anna, sont indispensables pour servir de déclencheur à ce délire, cette «illusion délirante d’être aimée». Ce qu’Anna croit entendre de la part du personnage joué par Gilbert Melki devait donc être donné dès le début du fi lm. Mais il suffi sait de peu de mots, d’expressions apparemment très anodines. Des répliques comme : «Appuyez-vous sur moi, n’ayez pas peur», ou encore «Bien sûr il faut qu’on se revoie»… sont aussi simples que dangereuses quand elles sont adressées à quelqu’un comme Anna. Il n’était surtout pas nécessaire d’écrire des dialogues ouvertement ambigus, car une phrase banale suffi t pour faire signe et faire sens de façon exagérée pour une érotomane et donc pour mon héroïne.

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AVEC ANNE CONSIGNY, GENEVIÈVE MNICH, GAËLLE BONA, SAMIR GUESMI, FRANCIS RENAUD, ÉRIC SAVIN, PASCAL BONGARD, FRANÇOIS LORIQUET

GILBERT MELKI

IMAGE ALAIN DUPLANTIER / SON PIERRE MERTENS, VALÉRIE DELOOF, STÉPHANE THIÉBAUT / DÉCORS THIERRY FRANÇOIS / COSTUMES NATHALIE RAOUL / MONTAGE CHANTAL HYMANS / CASTING ANTOINETTE BOULAT / ASSISTANT RÉALISATEUR CHRISTOPHE MARILLIERDIRECTION DE PRODUCTION MARIE-FRÉDÉRIQUE LAURIOT-DIT-PRÉVOST / ÉCRIT ET RÉALISÉ PAR MICHEL SPINOSA / UNE PRODUCTION EX NIHILO (PATRICK SOBELMAN) / EN COPRODUCTION AVEC RHÔNE-ALPES CINÉMA, AVEC LA PARTICIPATION DE LA RÉGION RHÔNE-ALPES ET DU CENTRE NATIONALDE LA CINÉMATOGRAPHIE, DE CANAL+ ET DE CINÉCINÉMA, EN ASSOCIATION AVEC COFINOVA 3, BANQUE POPULAIRE IMAGES 7, UNI ETOILE 4, SOFICINÉMA 2 / SCÉNARIO DÉVELOPPÉ AVEC L’AIDE DE MOONSTONE INTERNATIONAL. / VENTES INTERNATIONALES FILMS DISTRIBUTION

SÉLECTION OFFICIELLE - FESTIVAL DE BERLIN 2007

ISABELLE CARRÉ

EX NIHILO PRÉSENTE

UN FILM DE MICHEL SPINOSA

©PIE

RREC

OLLIE

R07-

VISAN

°17.8

49

Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires N° 31 MARS/AVRIL 2007

LE JOURNAL DE L'ACTUALITÉ ART ET ESSAI DU CINÉMA LE LIDOET DU MULTIPLEX GRAND ÉCRAN

SORTIE LE11 AVRIL