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HAL Id: hal-00889792 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00889792 Submitted on 1 Jan 1999 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Intérêt zootechnique de l’utilisation de la pulpe de betterave ensilée dans l’alimentation du porc lourd Giovanna Martelli, Paolo Parisini, Luca Sardi, Rosanna Scipioni, Giorgio Vignola, Andrea Panciroli, Archimede Mordenti To cite this version: Giovanna Martelli, Paolo Parisini, Luca Sardi, Rosanna Scipioni, Giorgio Vignola, et al.. Intérêt zootechnique de l’utilisation de la pulpe de betterave ensilée dans l’alimentation du porc lourd. Annales de zootechnie, INRA/EDP Sciences, 1999, 48 (3), pp.173-188. hal-00889792

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HAL Id: hal-00889792https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00889792

Submitted on 1 Jan 1999

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

Intérêt zootechnique de l’utilisation de la pulpe debetterave ensilée dans l’alimentation du porc lourd

Giovanna Martelli, Paolo Parisini, Luca Sardi, Rosanna Scipioni, GiorgioVignola, Andrea Panciroli, Archimede Mordenti

To cite this version:Giovanna Martelli, Paolo Parisini, Luca Sardi, Rosanna Scipioni, Giorgio Vignola, et al.. Intérêtzootechnique de l’utilisation de la pulpe de betterave ensilée dans l’alimentation du porc lourd. Annalesde zootechnie, INRA/EDP Sciences, 1999, 48 (3), pp.173-188. �hal-00889792�

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Article original

Intérêt zootechnique de l’utilisation de la pulpede betterave ensilée dans l’alimentation du porc lourd

Giovanna Martelli Paolo Parisini Luca Sardi Rosanna ScipioniGiorgio Vignola, Andrea Panciroli Archimede Mordenti

Dipartimento di Morfofisiología veterinaria e Produzioni animali, Université de Bologne,Via Tolara di Sopra, 50, 40064 Ozzano Emilía, Bologne, Italie

(Reçu 1e 17 avril 1998 ; accepté Ic 28 octobre 1998)

Abstract - The effects of sugar beet pulp silage in the diets for heavy pigs. Sixty Landrace x LargeWhite pigs (30 females and 30 castrated males), ranging in live weight from 35-160 kg, were homo-geneously divided into three groups fed as follows: Tl, control group, in which animals received a’traditional’ diet based on cereals and soybean meal; T2, in which plain pressed beet pulp silage(PPBPS) partially replaced barley (for 15 % on a dry matter basis); and T3, in which molassedpressed beet pulp silage (MPBPS) substituted barley at the same rate as in group T2. The animals werefed at the rate of 9 % of their metabolic live weight up to a maximum of 3.2 kg-pig-’d-’. Pigs were indi-vidually weighed at 0, 35, 105 and 182 d of trial. Feed intake was recorded to calculate the feedconversion rate (FCR). Pigs on the PPBPS diet showed a significant (P < 0.05) improvement ofdaily weight gain. No differences (P > 0.05) concerning FCR were observed between groups, althoughenergy conversion was improved for pigs receiving both types of the by-product. Pigs were slaugh-tered at around 160 kg live weight. The main qualitative parameters of carcasses, meat (pH andcolour) and fat (fatty acid composition) were collected. Pigs receiving pressed beet pulp showed a sig-nificant (P < 0.05) improvement of the weight of the gastrointestinal tract, inducing a slight reduc-tion of the dressing out percentage in comparison with control animals. Back fat thickness and mus-cle percentage did not differ depending on the diet; these parameters were significantly (P < 0.01 )affected only by the sex of the animals. Similarly, the yield of the lean and fatty cuts was not affectedby the diets, the significant differences (P < 0.01) being exclusively related to the different hor-monal status of the entire females and castrated males. Meat colour and pH were not affected bythe diet as well as ham fat acidic composition. Raw hams were cured over a 13-month period. No dif-ferences between the groups were observed with regard to ham weight loss. Our data indicate thatpressed beet pulp silage, either molassed or plain, can be profitably used in the diets for heavy pigs.The high energy supply of beet pulp, which is related to its non-starch fermentable polysaccharidescontent, can induce a reduction of feed cost due to cereals such as barley sparing. (&copy; Elsevier / Inra)

pig / beet pulp silage / growth / carcass quality / ham

* Correspondance et tirés à part.E-mail : [email protected]

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Résumé &mdash; L’étude porte sur l’influence de la substitution partielle (15 % de la MS du régime) del’orge par un pourcentage identique de matière sèche fournie par la pulpe de betterave surpressée ensi-lée ou bien la pulpe de betterave mélassée ensilée sur les performances de croissance-finition duporc lourd (poids à l’abattage 160 kg environ). La réponse de croissance a été globalement et signi-ficativement (p < 0,05) en faveur du groupe qui recevait la pulpe non mélassée. À l’abattage, lesanimaux ayant reçu l’aliment sans pulpe ont eu un rendement de carcasse légèrement supérieur en rai-son d’un poids inférieur (p < 0,05) du tube digestif plein et vidé. Les animaux alimentés avec lerégime contenant la pulpe mélassée ont présenté une épaisseur du lard dorsal légèrement supérieure.Les carcasses des femelles étaient significativement moins grasses avec un pourcentage de muscle plusélevé ainsi qu’un pourcentage de pièces maigres supérieur (p < 0,01). Aucune différence relativeaux paramètres de qualité (pH, couleur de la viande et composition en acides gras) n’a été relevée entreles différents régimes. Il en va de même pour les données relatives au poids des jambons et auxpertes de poids relevées au moment des phases les plus importantes de la production. (&copy; Elsevier /Inra)

porc / pulpe de betterave ensilée / croissance / qualité carcasse / jambon

1. INTRODUCTION

L’emploi de résidus de l’industrie agro-alimentaire dans l’alimentation porcine estune pratique qui a toujours accompagnél’élevage de cette espèce en Italie [34]. Enparticulier, le binôme élevage porcin/résidus de l’industrie fromagère (lactosé-rum en l’occurrence) a longtemps été consi-déré comme essentiel pour une bonne réus-site économique de ce type d’élevage, etaujourd’hui encore les règlements pour laproduction des jambons typiques de « Parma »et de « San Daniele » incluent cette spécifi-cité.

De nos jours, l’emploi dans l’alimentationanimale de matières qui seraient autrementdétruites trouve sa justification pour des rai-sons d’ordre non seulement économiquemais aussi social et de sauvegarde de l’envi-ronnement. Cette utilisation ne doit com-

porter aucun risque pour la santé de l’animalet du consommateur, et permettre d’obtenirde bonnes performances d’élevage et unequalité élevée des carcasses et des produitsdérivés. C’est donc dans cette optique quel’emploi de la pulpe de betterave a trouvésa raison d’être, non seulement dans l’ali-mentation des ruminants mais aussi danscelle du porc, espèce dont les capacités de

digestion d’aliments fibreux ont été claire-ment mises en évidence au cours de ces der-nières années [ 11 ].

La conservation par ensilage de la pulpede betterave surpressée est une techniqueassez récente qui a l’avantage de réduire lescoûts par rapport à la déshydratation, touten obtenant un produit dont les qualitésnutritives et la digestibilité sont bien pré-servées, voire améliorées.

À ce jour, les travaux sur l’emploi de lapulpe de betterave ensilée ont déjà mis enévidence les effets de ce produit dans l’ali-mentation du porc. En particulier l’additionde fibres en provenance de la pulpe de bet-terave ensilée a permis de constater une cer-taine réduction des pathologies gastriques[22] ainsi que, du point de vue comporte-mental, une diminution sensible des agres-sions chez les truies en gestation [11]. Danscette étude spécifique aucune réduction desperformances de reproduction n’a été notée.En revanche, la consommation d’eau, levolume d’urine produit et le taux d’urée desurines ont été réduits de même que la quan-tité de phosphore fécal et urinaire. Lors d’unessai de digestibilité [29] effectué sur desporcs qui recevaient des quantités crois-santes (de 0 à 24 % de la MS de la ration) depulpe de betterave ensilée, une améliora-

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tion du bilan azoté a entraîné une réductionsubstantielle de l’excrétion d’urée dans lesurines. Ces résultats seraient donc à consi-

dérer avec attention en vue d’une réductionde la pollution azotée provoquée par leslisiers porcins [19].

En ce qui concerne les performancesd’élevage, l’emploi de régimes riches enfibres en période de croissance-finition pro-voque normalement une réduction de la

croissance, comme conséquence de la réduc-tion de la teneur en énergie digestible et,surtout, en énergie nette de la ration avectoutefois une variabilité très dépendante descaractéristiques des parois végétales.

Le travail présenté ici s’intègre donc dansle cadre des recherches sur les possibilitésd’utilisation de la pulpe de betterave dansl’alimentation du porc. En particulier l’objec-tif a été d’étudier l’influence de la substitu-tion partielle d’une céréale, l’orge en l’occur-rence, par un pourcentage identique de pulpede betterave surpressée ensilée ou bien depulpe de betterave mélassée ensilée. Lesperformances d’élevage et la compositioncorporelle à l’abattage du porc lourd (poidsà l’abattage 160 kg, environ), ainsi que lescaractéristiques des jambons produits ontété considérés.

2. MATÉRIEL ET MÉTHODES

Pour la réalisation de cet essai, 60 porcs Lan-drace x Large White, mâles castrés et femelles eneffectif équivalent ont été utilisés. Les animauxont été répartis de façon homogène en fonction dupoids et du sexe en trois groupes (T1, T2, T3)correspondant aux trois régimes alimentaires àtester. Les 20 porcs de chaque groupe étaientlogés dans quatre box comprenant cinq animauxdu même sexe, situés dans un bâtiment àambiance contrôlée. L’essai prévoyait troisphases (de 35 à 60 kg, de 60 à 100 kg et de 100à 160 kg) durant lesquelles ont été testés les troisrégimes suivants :

- les animaux du groupe T (contrôle) rece-vaient un aliment traditionnel formulé pour les

phases de croissance-finition en accord avec lesrecommandations prévues par l’Inra [121 ;

- les animaux des autres groupes recevaient lemême aliment dans lequel 15 % de la MS de lafarine d’orge étaient remplacés respectivementpar une quantité identique de MS fournie par dela pulpe de betterave surpressée ensilée (T2) etsurpressée ensilée et mélassée (T3) ; le pour-centage de mélasse était de 5 % du volume totalde la pulpe fraîche.

La composition des régimes expérimentauxest présentée dans le tableau / et les donnéesanalytiques dans le tableau II. Ces différents ali-ments étaient offerts à raison de 9 % du poidsvif métabolique (p. v .o.7S), avec des augmenta-tions graduelles jusqu’à un maximum de 3,2 kgpar animal et par jour. La distribution était sousforme liquide suivant un rapport matièresèche/eau de 1/4. À cet effet, un système auto-matique de distribution a été employé. Il pré-voyait le mélange en quantité contrôlée des dif-férents aliments auxquels était ajoutée la pulpe debetterave. La distribution aux différents box aété faite deux fois par jour.

Afin de calculer le gain de poids et l’indice deconsommation, les animaux ont été pesés indi-viduellement à 0, 35, 105 et 182 j d’élevage.L’essai strict d’élevage (enregistrement des poidsvifs et calcul des indices de consommation) s’estterminé à cette dernière date, quand au moins untiers des animaux avait atteint le poids d’abat-tage (160 kg). L’effectif resté alors en élevagea naturellement continué à recevoir les régimesexpérimentaux jusqu’au départ à l’abattoir.

À l’abattage, effectué après un jeûne de 24 h,le poids de la carcasse chaude, du foie et desorganes digestifs pleins et vidés, comprenantl’appareil génital chez les femelles, a été mesurésur dix porcs de chaque groupe.

On a ensuite procédé, selon les DirectivesEuropéennes [4] et avec un appareil optique Fat-O-Meater (FOM, SFK, Copenhague, DK), auxmesures de l’épaisseur de la bardière (points X!et X4) et du muscle Gatissimus dorsi (point X5) ; 1les mesures ont servi à calculer le pourcentage demuscle de la carcasse. L’épaisseur de la bardièrea été déterminée avec le système Intrascope auniveau du point X&dquo; situé entre la 3e et la 4e côte,à 8 cm de la ligne moyenne de fente de la car-casse. Une détermination du pH au moyen d’unpH-mètre portatif a été effectuée à 45 min et à24 h de l’abattage au niveau des muscles Gatis-sinaus dor.si et Semimembranosus.

La découpe de la demi carcasse droite a étéréalisée 24 h après l’abattage ; les pièces maigres(jambon, longe et épaule) et grasses (panne, bar-dière, poitrine et gorge) ainsi obtenues ont permis

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de calculer leur pourcentage par rapport à la demicarcasse ainsi que le rapport pièces maigres/pièces grasses. Enfin la couleur de la viande auniveau des muscles Semimembranosus et Bicep,sfemoris du jambon (après l’élimination de lagraisse en excès) a été mesurée selon le systèmeHunter L.a.b. au moyen d’un colorimètre porta-tif Minolta Chroma meter CR200.

Au laboratoire, la composition en acides grasde la couche adipeuse du jambon a été détermi-née par chromatographie en phase gazeuse ; cecia permis de calculer le coefficient d’insaturation[20].

Les analyses classiques (teneur en matièresèche, cendres, protéine brute, amidon, fibrebrute) des différents régimes et des deux types depulpe ont aussi été effectuées selon les méthodescourantes [1 ]. Les fractions NDF et ADF ont étédéterminées selon la méthode de Van Soest etal. [32]. La teneur en lysine et acides aminés sou-frés totaux a été calculée à partir de la teneurmoyenne des matières premières incorporéesdans les régimes. La teneur en énergie digestibleet nette des aliments a été calculée à partir deséquations de régression proposées par Noblet etal. [23 (tableau Il).

Enfin, la maturation (effectuée selon lesnormes prévues pour le jambon de Parme) de48 jambons, répartis de façon équivalente selonle sexe de l’animal et le type d’aliment distribuépendant la période de croissance-finition a étésuivie pendant I mois. La production des jam-bons typiques italiens prévoit différentes phasesde salaison (qui durent, au total, de trois à quatresemaines), de repos (75-85 j) et de maturation(neuf mois), qui se déroulent en conditions detempérature et hygrométrie contrôlées. Les pertesde poids des jambons ont été relevées après cha-cune de ces différentes phases.

Toutes les données ont été traitées statisti-

quement par analyse de la variance (ANOVA)en utilisant le logiciel SPSS/PC+ [30]. Pour lesdifférentes variables mesurées, les effets retenusont été les régimes et le sexe des animaux. L’inter-action sexe x régime a été retirée du modèle carelle n’était pas significative. Le modèle mathé-matique à effets fixés retenu s’écrit :

avec XiI = mesure faite d’un paramètre pour le k‘animal recevant le i’ régime appartenant au fsexe ; p = moyenne générale du paramètreobscrvé ; a,, = effet du régime (i = 1 à 3) ;!/ = effet du sexe (j = 1 à 2) ; cijk = erreur expé-rimentale.

3. RÉSULTATS

3.1. Performances zootechniques

3.1.1. Croissance et durée de l’élevage

La réponse de croissance (tableau lll) aété globalement et significativement(p < 0,05) en faveur du groupe qui recevaitla pulpe non mélassée (T2). En revanche,aucune différence n’a été observée entre lacroissance des mâles castrés et celle desfemelles : celles-ci, partant d’un poids viflégèrement supérieur ont réalisé un gainmoyen journalier sensiblement identiqueaux mâles.

La durée d’engraissement effective, c’est-à-dire jusqu’au poids final d’abattage d’envi-ron 160 kg, a été inférieure de 10 j pour lesanimaux alimentés avec la pulpe non mélas-sée : conséquence directe du gain de poidsplus élevé par rapport aux autres régimes.Cette différence n’a toutefois pas été signi-ficative dans l’analyse statistique.

3.1.2. Consommation alimentaire

L’ingestion journalière d’aliment qui,rappelons le, a été rationnée pendant toute laphase d’élevage, a été identique pour tous lesrégimes et dans toutes les phases d’élevage(tableau I!. Ceci a conduit, dans la pre-mière période d’élevage (1 à 35 j), à unecertaine amélioration non significative del’indice de consommation alimentaire enfaveur des animaux recevant la pulpe ensi-lée non mélassée.

Durant cette même période, l’indice deconsommation exprimé en énergie a mis enévidence de façon significative (p < 0,05)la bonne utilisation de l’aliment par les ani-maux dont les régimes contenaient la pulpeensilée. Cette tendance s’est confirmée pen-dant la totalité de la durée de l’essai, mais defaçon non significative.

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3.2. Caractéristiques de la carcasse

À l’abattage (tableau V), le poids de lacarcasse chaude et le rendement en carcassene différaient pas de manière significativeentre les différents régimes. Les animauxayant reçu l’aliment sans pulpe présentaientun rendement légèrement supérieur à ceuxdes deux autres groupes, en raison d’un

poids nettement inférieur (p < 0,05) du tubedigestif plein (estomac, intestin grêle et grosintestin, et appareil génital chez les femel-les), du tube digestif vide et du contenu vis-céral. Le rendement en carcasse a été enfaveur des mâles castrés par suite de l’inci-dence du poids des viscères, notamment del’appareil génital chez les femelles.

L’épaisseur du lard dorsal mesurée avecl’appareil Intrascope a été légèrement supé-rieure chez les animaux alimentés avec le

régime contenant la pulpe mélassée. Celas’est traduit par une réduction d’environ un

point de pourcentage de muscle de la car-casse par rapport aux animaux recevant lesdeux autres régimes. L’effet du sexe sur cesdeux paramètres a été très significatif(p < 0,01) ; les femelles, comme dans la plu-part des cas, présentaient une carcasse moinsgrasse et un pourcentage de muscle plusélevé.

3.3. Découpe

À la découpe (tableau V!, le poids de lademi carcasse, ainsi que le pourcentage desdifférentes pièces, ont été semblables entreles différents régimes. Toutefois les don-nées relatives aux animaux alimentés avec la

pulpe mélassée ont confirmé la tendance àl’accumulation de graisse déjà observée auxmesures Intrascope et FOM.

De même, les femelles ont présenté unpourcentage de pièces maigres (notammentde jambon et de longe) significativementsupérieur aux mâles castrés (p < 0,01). Labardière était en revanche plus lourde chezles mâles (p < 0,01).

3.4. Qualité de la viandeet maturation des jambons

Nous n’avons pas constaté de différences

significatives entre les animaux recevant lesdifférents régimes en ce qui concerne lesparamètres de qualité mesurés par le pH, lacouleur de la viande (tableau VII) et la com-position en acides gras d’échantillons degraisse prélevés au niveau du jambon(tableau VIII). En ce qui concerne ce der-nier paramètre, il faut souligner la tendance(même si les différences ne sont pas signi-ficatives) à la réduction des acides gras insa-turés ainsi que de l’indice d’insaturationchez les animaux qui recevaient la pulpe,en particulier lorsque celle-ci est mélassée.

Le poids des jambons et les pertes depoids en pourcentage relevés au momentdes phases les plus importantes de la pro-duction n’ont pas mis en évidence de diffé-rences substantielles entre les différents

régimes (tableau IX). Par ailleurs, on aconstaté une diminution de la perte de poidspour les jambons provenant des mâles cas-trés (p < 0,05) en raison du degré plus élevéd’adiposité de ceux-ci.

4. DISCUSSION

L’ensemble des données enregistréespermet avant tout d’affirmer que l’emploialimentaire d’un sous-produit tel que lapulpe de betterave conservée par ensilagene détériore pas les performances du porcélevé jusqu’à 160 kg. L’ensilage, s’il estbien réalisé s’avère donc une méthode deconservation économique permettant d’obte-nir un aliment apprécié par le porc.

4.1. Effets sur les performanceszootechniques

Le gain moyen quotidien des animauxrecevant les régimes à base de pulpe nonmélassée a été plus élevé que celui des ani-maux alimentés de façon traditionnelle, ce

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qui s’est traduit par une réduction globalede la durée d’élevage. Si l’on tient comptedu fait que la quantité d’aliment ingéré étaitsensiblement identique pour les troisrégimes, on peut en déduire que la réduc-tion apparente de l’apport d’énergie due àl’incorporation de la pulpe n’a pas influencéde façon négative la croissance. Cette don-née pourrait trouver sa justification dans labonne utilisation des polysaccharides nonamylacés (PNA) par le porc en croissance-finition. Plusieurs chercheurs ont en effetmontré que les PNA subissent déjà unedégradation partielle au niveau de l’intes-tin grêle [3, 13] mais qu’ils sont surtout uti-lisés sous forme d’AGV (acides gras vola-tils) au niveau du gros intestin, grâce à uneimportante population bactérienne et à untemps de séjour important de l’aliment [6, 8,10]. Ainsi, la réduction théorique de lateneur en énergie des régimes riches en fibredevrait probablement être revue en tenantcompte de l’utilisation possible de certainspolysaccharides, particulièrement fermen-tescibles et présents en grande quantité dansdes aliments comme la pulpe de betterave[26]. À cet égard Haaskma [ 11 ] a proposé dereconsidérer l’évaluation énergétique desaliment riches en PNA. Les données de

digestibilité mesurées directement sur leporcelet [17] ainsi que sur le porc en crois-sance [9] semblent confirmer une bonne uti-lisation des constituants pariétaux de lapulpe pour la production d’AGV. Celasemble d’autant plus vrai chez le porc adulte[71 recevant ce type d’aliment à long terme[2], en favorisant un bon développement dela flore bactérienne. Ainsi s’expliqueraientnon seulement l’absence d’effets négatifsdes régimes contenant la pulpe [16] maisaussi la tendance à l’amélioration des per-formances de croissance constatée chez le

porc comme chez le porcelet.

L’adjonction de mélasse ne semble pasinfluencer de façon positive les perfor-mances d’élevage qui ont été globalementinférieures à celles des animaux recevant la

pulpe ensilée seule et semblables à cellesobservées avec le régime traditionnel. Cela

pourrait être dû à une utilisation moins effi-cace de l’aliment, peut être liée à la pré-sence d’environ 1 % en plus de cendresbrutes dans la pulpe mélassée et à l’aug-mentation de la vitesse de transit des ingesta.On peut par ailleurs souligner que le porclourd, comme la truie, est capable de valo-riser un régime riche en PNA, car sa capacitédigestive vis-à-vis de ces substances estsupérieure à celle du porcelet et du porc de100 kg [7, 24, 25].

4.2. Effets sur les caractéristiquesde la carcasse

Les animaux recevant les régimes conte-nant la pulpe ont présenté un rendementlégèrement inférieur, en raison du poids net-tement plus élevé de leurs organes digestifspleins. Ce résultat confirme ceux de Zhu etal. [33] et doit être attribué au poids plusélevé du contenu intestinal conséquenced’une rétention d’eau plus élevée [14, 16,18] ainsi que d’une augmentation du poidsdes organes digestifs eux mêmes [21, 28].

La présence d’un pourcentage élevé defibre fermentescible peut aussi entraîner uneaugmentation de la profondeur des cryptesdu caecum et, par conséquence, améliorerla capacité d’absorption des acides gras vola-tils qui, à ce niveau, représentent les pro-duits les plus importants de la fermentationdes glucides, notamment des pectines [21].

L’introduction de la pulpe non mélasséen’a pas déterminé, contrairement à ce qu’ontobservé Kay et al. [15] et Lizardo et al. [16],une réduction significative de l’épaisseurde la bardière ni une augmentation consé-quente du pourcentage de muscle de la car-casse. Au contraire, les animaux recevantla pulpe mélassée ont eu tendance à déposerplus de graisse et ont présenté un pourcen-tage en muscle inférieur à celui des animauxrecevant les autres régimes. Les donnéesrelatives au rapport pièces maigres/piècesgrasses reflètent cette tendance. Toutes lesmesures effectuées sur les carcasses se

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situent toutefois parfaitement dans la gammede variations normale pour le porc lourd.Les différences de réponse à l’emploi de lapulpe par rapport aux porcins élevés dansd’autres pays pourraient être attribuées auxdifférentes durées d’élevage ainsi qu’à l’ori-gine génétique des animaux. Thielmans etBodart [31 avaient déjà constaté quel’emploi de régimes dans lesquels 18 °7o dela MS étaient constitués de pulpe ensiléeprovoquait un ralentissement de la vitessede croissance, sans toutefois entraîner desmodifications importantes au niveau de lacarcasse des animaux. Nous avions déjàobtenu des performances semblables augroupe de contrôle chez des porcs qui rece-vaient de la pulpe de betterave ensilée à rai-son de 17 % de la MS de la ration [27 [ lescaractéristiques des carcasses et de la viandede ces animaux ne différant pas de cellesde porcs alimentés de façon traditionnelle.

Il est intéressant de remarquer quel’emploi des deux types de pulpe n’a pro-voqué aucune modification du coefficientd’insaturation du gras du jambon.

Bien plus évidentes les différences decaractéristiques liées à l’effet du sexe ; lesfemelles sont, en accord avec les résultatsde Lizardo et al. [16], toujours plus maigresque les mâles, avec une proportion de jam-bon et de longe nettement plus élevée. Cerésultat, à mettre en relation avec les diffé-rences hormonales entre les deux sexes [5],s’est traduit par une réduction significativede la perte de poids à la maturation pour lesjambons provenant des sujets mâles castrésdont l’épaisse couverture en graisse pro-voque une réduction substantielle de la perted’eau.

4. CONCLUSIONS

La substitution de 15 % de la MS de lafarine d’orge par une quantité équivalentede pulpe de betterave ensilée ne pénalise enaucun cas les performances zootechniques etles caractéristiques de la carcasse du porclourd. Ceci entraîne une économie substan-

tielle d’aliment chez le porc qui doit êtreconduit à un poids élevé. L’addition demélasse détermine des performances glo-balement moins favorables et, par consé-

quent, ne représente pas un avantage. Cetessai confirme enfin les capacités du porcà utiliser favorablement certains alimentsdont le contenu en polysaccharides non amy-lacés (type pectines) est élevé.

REMERCIEMENTS

Les auteurs remercient Eridania SpA (Gênes,Italie) pour le soutien financier, ainsi que V. Bal-duini, M. Dall’Olio et Mlle Paola Parazza pourleur collaboration technique.

RÉFÉRENCES

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