infections urinaires chez la femme non hospitalise

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JAONASY Gitano INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE : INCIDENCE ET SENSIBILITE AUX ANTIBIOTIQUES Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

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Page 1: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

JAONASY Gitano

INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE :

INCIDENCE ET SENSIBILITE AUX ANTIBIOTIQUES

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE MEDECINE

Année : 2016 N° :8809

INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE :

INCIDENCE ET SENSIBILITE AUX ANTIBIOTIQUES.

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 01 février 2016

à Antananarivo

Par

Monsieur JAONASY Gitano

Né le 29 octobre 1988 à Antalaha

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE (Diplôme d’Etat)

Directeur de thèse : Professeur RASAMINDRAKOTROKA Andry

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur RASAMINDRAKOTROKA Andry

Juges : Professeur RAKOTO ALSON Olivat

Professeur RAKOTOTIANA Auberlin

Rapporteur : Docteur ANDRIANARIVELO Andry Maharo

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DEDICACES

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DEDICACES :

Je dédie cette thèse :

A DIEU :

Merci Dieu miséricorde et miséricordieux, <<

Quand je t’ai appelé, tu m’as

répondu, tu m’as rempli de courage et de force.>>

Psaume.138:13.

A mes parents :

Merci pour votre présence, votre soutien, et votre amour tout au long de mes

études et de ma vie. En ce jour, je vous témoigne toute ma gratitude et mes affections.

Je vous aime.

A ma sœur Frida :

Merci pour tes conseils, ton soutien. Merci d’être toujours là pour moi.

A tous mes amis :

Merci pour votre amitié sincère, ce fut un plaisir de partager tous ces bons

moments avec vous, et ceux à venir!

A ma famille, A toutes personnes qui de près ou de loin m’ont aidé par leurs

encouragements, je vous remercie.

Page 11: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

A NOTRE MAITRE DIRECTEUR ET PRESIDENT DE THESE

Monsieur le Docteur RASAMINDRAKOTROKA Andry

Professeur Titulaire d’Enseignements Supérieur et de Recherche en Immunologie à la

Faculté de Médecine d’Antananarivo.

Ancien Ministre de la Santé.

«Vous nous avez bien reçu ; Vous nous faites un grand honneur en acceptant la

présidence de cette thèse.

Veuillez recevoir ici l’expression de nos profonds respects avec nos admirations».

Page 12: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE

Madame le Professeur RAKOTO ALSON Olivat

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Hématologie à la

Faculté de Médecine d’Antananarivo.

Chef de l’UPFR d’Hématologie au CHU-JRA d’Antananarivo.

Chef de département de biologie à la Faculté de médecine d’Antananarivo.

Monsieur le Professeur Rakototiana Auberlin

Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Urologie Andrologie à la

Faculté de Médecine d’Antananarivo.

«Veillez trouver ici nos remerciements les plus sincères pour avoir accepter de juger

notre travail et d’avoir consacrer une part de votre temps précieux, malgré toutes vos

responsabilités»

A NOTRE RAPPORTEUR DE THESE

Monsieur le Docteur ANDRIANARIVELO Andry Maharo

Médecin Biologiste

Ancien chef de travaux en Bactério Virologie

«Nous vous remercions infiniment d’avoir accepté de rapporter et de défendre cette

thèse. Vous n’avez pas ménagé vos temps ni vos efforts malgré vos lourdes tâches et

vos occupations. Veuillez trouver ici notre reconnaissance et notre profond respect».

Page 13: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

Monsieur le Professeur ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatiana

«Nos hautes considérations et profonds respects».

A TOUS NOS MAITRES DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO.

A TOUS LES MEDECINS ET ENCADREURS DE STAGES HOSPITALIERS

«Pour les précieux enseignements et encadrements. Toutes nos gratitudes et nos

profonds respects».

A TOUS LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA

FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO.

«Nos profonds remerciements».

Page 14: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

SOMMAIRE

Page 15: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION…………………………………………………………………... 1

Première partie : RAPPELS

1. RAPPELS SUR L’INFECTION URINAIRE…………………………………... 3

1. DEFINITION………………………………………………………………... 3

2. EPIDEMIOLOGIE………………………………………………………...... 3

3. RAPPEL ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE………………………………... 3

3.1. Appareil urinaire…………………………………………………....... 3

3.2. Germes responsables………………………………........................... 6

4. PHYSIOPATHOLOGIE…………………………………………….............. 6

4.1. Mode de contamination…………………………………………….... 6

4.2. Facteur pathogène…………………………………………………..... 6

4.3. Facteur favorisants et facteurs de risques……………........................ 7

5. CLINIQUE………………………………………………………………….. 7

5.1. Présentation générale……………………………………………….... 7

5.2. Particularités………………………………………………………..... 8

6. MOYEN DIAGNOSTIC…………………………………………………..... 10

6.1. La BU (bandelette urinaire)………………………………………...... 10

6.2. L’ECBU (examen cytobactériologique des urines)………………….. 10

Deuxième partie : METHODES ET RESULTATS

II.METHODES ET RESULTATS…………………………………………………. 17

Page 16: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

1. METHODES……………………………………………………………….... 17

1.1. Cadre de travail……………………………………………………..... 17

1.2. Type d’étude………………………………………………………..... 18

1.3. Période d’étude……………………………………………………..... 18

1.4. population étudiée………………………………………………........ 18

1.5. Echantillonnage et taille d’échantillonnage………………………..... 19

1.6. Méthode de recueil de dossier………………………………….......... 19

1.7. Traitement des échantillons………………………………………...... 19

1.8. Variables………………………………………………………........... 23

1.9. Analyse statistique…………………………………………………… 23

1.10. Limites…………………………………………………………….... 23

1.11. Considération éthique…………………………………………......... 24

2. RESULTATS…………………………………………………….................. 25

2.1. Les demandes d’examen cytobactériologique des urines…………..... 25

2.2. Répartition des prélèvements reçus selon l’âge…………………….... 26

2.3. Données concernant les renseignements cliniques………………..... 28

2.4. Répartition des données selon les germes isolés…………………...... 30

2.5. Répartition des données concernant les résultats des antibiogrammes 32

Troisième partie : DISCUSSION

III.DISCUSSION………………………………………………............................... 37

1. Les examens cytobactériologiques des urines……………………………..... 38

2. Répartition des ECBU selon l’âge…………………………………………... 41

3. Répartition des cas selon les renseignements cliniques…………………...... 42

4. Répartition des cas selon les germes isolés……………………………….... 43

Page 17: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

5. Répartition des cas selon les résultats des antibiogrammes………………… 45

CONCLUSION……………………………………………………………………… 50

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Page 18: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I : Distribution des échantillons reçus selon l’âge ……………...... 26

Tableau II : Répartition des échantillons reçus selon les renseignements

cliniques ……………………………………………………….

28

Tableau III : Répartition des cas d’infections urinaires selon les

renseignements cliniques ……………………………………...

29

Tableau IV : Répartition des souches isolées ……………………………….. 30

Tableau V : Répartition des souches isolées selon l’âge …………………... 31

Tableau VI : Répartition des germes testés …………………………………. 32

Tableau VII : Profil de sensibilité des souches d’Escherichia coli ………….. 33

Tableau VIII : Profil de sensibilité des autres souches d’entérobactéries

isolées ………………………………………………………….

34

Tableau IX : Profil de sensibilité des Staphylococcus aureus isolées ……… 35

Tableau X : Profil de sensibilité de souche de Streptococcus sp isolée …… 36

Page 19: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1 : Appareil génito-urinaire féminin……………………………………… 5

Figure 2 : Processus simplifié d’identification des bactéries…………………….. 22

Figure 3 : Répartition des cas d’infection urinaire selon l’âge…………………… 27

Page 20: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

LISTE DES ABREVIATIONS

BAAR : Bacille Acido-Alcoolo-Résistant

BU : Bandelette Urinaire

CASFM : Comité de l’Antibiogramme-Société Française de Microbiologie

CHU-JRA : Centre Hospitalier Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona

CHU-JRB : Centre Hospitalier Universitaire Joseph Raseta Befelatanana

CHUMET : Centre Hospitalier Universitaire Mère-Enfant Tsaralalàna

CIVD : Coagulopathie Intra-Veineuse Disséminée

CLED : Cystine Lactose Electrolysis Defficient

CMI : Concentration Minimale Inhibitrice

C1G : Céphalosporine de 1ère

Génération

C2G : Céphalosporine de 2ème

Génération

C3G : Céphalosporine de 3ème

Génération

DGU : Dénombrement des Germes dans les Urines

ECBU : Examen Cyto-Bactériologique des Urines

EML : Expertise Médico-Légale

IU : Infection Urinaire

LCR : Liquide Céphalo-Rachidien

PLP : Protéine Liant la Pénicilline

SARM : Staphylococcus aureus Méticillino-Résistant

SCN : Staphylocoque à Coagulase Négative

UFC : Unité Formant Colonies

UPFR : Unité Para clinique de Formation et de Recherche

UPFRM : Unité Para clinique et de Formation et de Recherche en Microbiologie

Page 21: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

INTRODUCTION

Page 22: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

1

INTRODUCTION

L’infection urinaire est l’infection bactérienne la plus fréquente, tant en milieu

hospitalier qu’en milieu extrahospitalier. Elle est retrouvée plus souvent chez la femme

que chez l’homme avec un ratio de 8/1, 50 à 60% des femmes auront au moins un

épisode d’infection urinaire (IU) dans sa vie, 1/3 auront au moins un symptôme d’IU

nécessitant un traitement antibiotique avant l’âge de 24 ans [1].

L’infection urinaire peut toucher n’importe qu’elle partie de l’arbre urinaire. En

dehors des signes cliniques présents lors de l’infection, la confirmation du diagnostic

repose sur l’examen cytobactériologique des urines dans les conditions rigoureuses de

sa réalisation, mais le test de dépistage à la bandelette urinaire (BU) reste un examen de

choix, vu la réalisation et le coût de l’ECBU que la majorité des patients n’arrivent pas à

y accéder.

L’antibiothérapie est la base du traitement de cette infection, et son

administration de manière empirique est le plus souvent adoptée par les médecins. Ces

dernières années, les échecs des traitements probabilistes et la résistance bactérienne

aux antibiotiques ne cessent de s’accroitre. Cette situation complique la prise en charge

des infections urinaires mais aussi augmente la possibilité de propagation des souches

multirésistantes. La connaissance de ces mécanismes de résistance est nécessaire et

permet de réévaluer les protocoles de traitement probabiliste. La molécule prescrite doit

cibler l’E coli puisque c’est l’espèce bactérienne le plus fréquemment isoler jusqu’à ce

jour (plus de 80%) [2,3].

Cette population représente toujours une partie importante des ECBU réalisés

dans les laboratoires. Ces ECBU concernent donc le plus souvent des cystites

compliquées ou survenant chez des femmes présentant un terrain particulier.

Les infections urinaires communautaires de la femme représentent plus de la

moitié des infections urinaires communautaires diagnostiquées en pratique de ville

devant celles des hommes et des enfants qui constituent le quart restant [4].

Afin d’actualiser les connaissances concernant les infections urinaires

communautaires chez la femme ainsi que la sensibilité des germes retrouvés aux

antibiotiques, nous avons mené une étude rétrospective s’étalant sur 2 ans.

Page 23: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

2

Ce travail se propose comme objectifs de décrire l’incidence des infections

urinaires chez la femme non hospitalisée, d’étudier la répartition des bactéries

responsables de ces infections urinaires et enfin, d’évaluer la sensibilité des germes

retrouvés aux antibiotiques rencontrées à l’UPFR Microbiologie du CHU-JRA

Antananarivo afin de permettre une meilleure approche thérapeutique.

Notre étude se divise en trois parties :

- la première partie se rapporte aux rappels théoriques sur l’infection urinaire,

- la deuxième partie développe les matériels et méthode,

- et la troisième partie est réservée aux discussions

Page 24: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

I. PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES

Page 25: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

3

I. RAPPELS SUR L’INFECTION URINAIRE

1. DEFINITION

L'infection urinaire est une prolifération microbienne accompagnée d'une

réaction inflammatoire touchant n'importe quel point de l'appareil urinaire : le rein, la

vessie, l'urètre ou prostate chez l'homme. Dans la pratique, elle est caractérisée par la

présence d’une bactérie en grand nombre supérieure à 105 germes/ml dans les voies

urinaires ou dans le parenchyme rénal ou prostatique et qui sont détectées dans les

urines [2, 5,6].

L'infection urinaire peut toucher le haut appareil urinaire (pyélonéphrite), et le

bas appareil urinaire (cystite, urétrite, prostatite chez l’homme) mais l'infection urinaire

asymptomatique est fréquente, et on parle de bactériurie asymptomatique.

2. EPIDEMIOLOGIE

L'infection des voies urinaires est une pathologie très fréquente, elle constitue la

première cause d'infection bactérienne aigue dans le monde, motivant 10% de

consultation par an, et dans les pays développés, c’est la première cause de sepsis à

Gram négatif [7]. On estime que près de 50% des femmes auront au moins une infection

urinaire dans leur vie, surtout au début du période d'activité sexuelle, pendant la

grossesse et après la ménopause, dont la tranche d’âge la plus touchée est de 20 à 30

ans. Par contre, elle est beaucoup plus rare chez l'homme et relativement rare chez les

enfants [8].

3. RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE

3.1. Appareil urinaire

L'appareil urinaire est constitué par : le rein, la vessie et les canaux excréteurs

(calices, bassinets, uretères, urètre).

Le rein

Page 26: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

4

C'est un organe pair, situé de part et d’autre de la colonne vertébrale, en arrière

du péritoine, à la hauteur des dernières cotes. Chacun mesure 12 cm de long, 6 cm de

large et 3 cm d'épaisseur, pèse 150 grammes et a la forme d'un haricot. Ils sont reliés

aux gros vaisseaux (aorte abdominale et veine cave inferieur) par une artère et une

veine, qui forment les pédicules rénaux. Les voies d’excrétions du rein commencent

dans le sinus rénal par les petits calices, qui se réunissent pour former les grands calices,

à leur tour aboutissent à la formation du bassinet.

Son rôle principal est l'élaboration de l'urine et permet de maintenir l’équilibre

intérieur de l'organisme en équilibrant les entrées et les sorties d'eau, des électrolytes

(chlore, potassium, sodium, bicarbonate,...), de l'azote et permet d'éliminer de multiples

autres substances toxiques ou médicamenteuses [9].

L'uretère

Ce sont les deux conduits qui transportent l'urine des bassinets vers la vessie.

Les uretères sont des tubes musculaires qui poussent l'urine par des mouvements

péristaltiques. Chez l’adulte, ils mesurent habituellement entre 25 à 35 cm de long [9].

La vessie

La vessie est l'organe du système urinaire dont la fonction est de recevoir l'urine

terminale produite par les reins puis de la conserver avant son évacuation au cours de la

miction. L'urine arrive dans la vessie par les uretères, et émise via l'urètre.

Chez la femme, elle est placée au-dessus du plancher pelvien, en avant de

l’utérus et du vagin (figure 1) [9].

L'urètre

L'urètre est le canal de sortie de la vessie.

Chez la femme, l'urètre est court environ 3,7cm, pour un diamètre environ 6 mm

et débouche sur la vulve entre le clitoris et l'ouverture du vagin par le méat urinaire [9].

Page 27: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

5

Figure 1: Appareil génito-urinaire féminin

Source : Larousse Médicale: appareil urinaire

Page 28: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

6

3.2. Germes responsables

De nombreux micro-organismes peuvent être responsables de l’infection

urinaire, mais les bacilles à Gram négatif sont de loin les plus courants. Et le réservoir

bactérien des infections urinaires est le tube digestif du fait de la proximité entre

l'appareil digestif et l'appareil urinaire.

Par ordre de fréquence, ces microorganismes sont : Escherichia coli (75-85%),

Proteus mirabilis (5-10%), Staphylococcus saprophyticus (10-15%), Klebsiella spp,

Pseudomonas, et les Entérocoques [10].

4. PHYSIOPATHOLOGIE

4.1. Mode de contamination

L'urine est physiologiquement stérile mais constitue un bon milieu de culture des

bactéries après sa colonisation. Il existe trois modes de contamination des urines :

rétrograde, hématogène, et iatrogène.

Le mode de contamination rétrograde est le plus fréquent, il est lié à la

colonisation de l'urètre par des bactéries normalement présentes dans le colon et le

périnée.

Le mode de contamination hématogène est beaucoup plus rare, il est susceptible

de survenir lors de bactériémie à staphylocoque responsable d’abcès rénaux multiples,

de candidose généralisée, ou dans le cadre de la tuberculose.

Le mode de contamination iatrogène est lié à toute manœuvre urologique

(cystoscopie, sondage, chirurgie,…) susceptible d'introduire des germes dans les urines.

Ce sont généralement des bactéries hospitalières [11].

4.2. Facteur pathogène

L'arbre urinaire est normalement stérile hormis les derniers centimètres de

l'urètre contaminés par la flore digestive, la flore cutanée, la flore génitale chez la

femme. Le flux permanent de l'urine et le sphincter vésico-urétéral protège le rein

Page 29: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

7

contre l'invasion des bactéries. Le tube digestif est le réservoir habituel des germes

retrouvés dans les infections urinaires. L'infection urinaire survient en cas d'anomalie

fonctionnelle ou organique de l'appareil urinaire, de stase urinaire ou de reflux vers

l'amont ainsi qu’à la virulence de certains germes.

L'infection urinaire commence par la colonisation du tube digestif par une

souche uropathogène, puis elle gagne l'aire periurétral, remonte le long de la vessie, le

long de l'uretère vers le rein [12-13].

4.3. Facteurs favorisants et facteurs de risque

Chez la femme, d’une part, le méat urinaire et l’anus sont très proches, et d’autre

part, l’urètre est très court : les germes intestinaux remontent facilement dans la vessie

et s’y développent.

Les facteurs hygiéno-diététiques (le coït, constipation, insuffisance de

diurèse,…), les facteurs généraux (immunodépression, diabète, ménopause,

grossesse,…), les facteurs locaux (les obstacles organiques ou fonctionnels sur les voies

excrétrices responsable de stase, les reflux vésico-urétéraux, les uropathies obstructive

ou malformative) sont également à l'origine d'une infection urinaire [11,14].

5. CLINIQUE

5.1. Présentation générale

On distingue classiquement :

Selon sa localisation, une infection urinaire basse témoigne une atteinte

vésicale (cystite), souvent d'origine bactérienne et le mode de contamination est

toujours ascendant. Et une infection haute témoignant l'atteinte du parenchyme rénal,

qui est potentiellement grave (pyélonéphrite, abcès rénal,…)[15].

Selon sa gravité, une infection urinaire simple est une infection urinaire

haute ou basse survenant chez une femme pré-ménopausée, sans facteur de risque, non

Page 30: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

8

enceinte. Une infection urinaire compliquée est une infection urinaire survenant en

présence de facteur de risque, qui peut être physiologique, pathologique, ou mécanique

(âge avancé, grossesse, immunodépression, diabète, anomalie des voies excrétrices,

calcul, sondage vésical à demeure,…), et une infection urinaire récidivante ou

récurrente se traduit par 4 épisodes par année, généralement c'est une nouvelle infection

avec un germe différent [11].

5.1.1. Signes en faveur d'une cystite :

Ces signes comprennent : une douleur sus-pubienne, une pollakiurie, des urines

troubles, des brûlures mictionnelles, une hématurie, une sensation de dysurie quelque

fois, avec une fièvre qui ne dépasse 38°C [11].

5.1.2. Signes en faveur d'une atteinte parenchymateuse et d'une pyélonéphrite

Ces signes associent : une fièvre supérieure à 38,5°C, avec frissons, une douleur

lombaire vive (irradiant vers le bas, spontanée ou provoquée par la palpation et la

percussion de la fosse lombaire), des signes de cystite et parfois accompagné de trouble

digestif (nausée, vomissement, diarrhée) [11].

5.2. Particularités

5.2.1. Infection urinaire chez la femme

a- La cystite

La cystite est une infection fréquente, c’est l’apanage de la femme jeune et âgée,

car chez l’homme, elle est pratiquement toujours associée à une prostatite.

Le signe positif comprend : une douleur sus pubienne, une brulure mictionnelle,

une pollakiurie, une hématurie, et les signes négatifs sont très importants pour le

diagnostic : il n'y a pas de fièvre supérieure à 38°C, et absence de douleur lombaire. Il

est important de distinguer une cystite unique de la cystite récidivante qui est

Page 31: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

9

caractérisée par la survenue de plus de 4 cystites par an et la dernière inférieure à 3

mois, souvent due à un traitement mal adapté, à un foyer méconnu de pyélonéphrite, ou

une malformation de l'appareil urinaire [11].

b- La pyélonéphrite aigue

La pyélonéphrite est une inflammation microbienne du bassinet associée à

l'envahissement de l’interstitium par des trainées suppuratives. Cependant il est

important de distinguer, d'une part une pyélonéphrite simple ou primitive, sans lésion

urologique, sans facteur favorisant et sans signe de gravité. Et d'autre part une

pyélonéphrite compliquée ou secondaire, consécutive à une uropathie ou obstacle, avec

signe de gravité (hypotension, AEG, hypothermie), et facteur favorisant (grossesse,

infection urinaire datant de moins de 3 mois, diabète, immunodépression,…).

Le tableau clinique peut cependant être très voisin, qui est caractérisé par

l'apparition brutale de fièvre supérieure à 38,5°C, violentes frissons, et douleur lombo-

abdominale vive unilatérale accompagnée de nausée et vomissement.

L'évolution d'une pyélonéphrite aigue simple est bénigne sous antibiothérapie

bien adaptée, avec disparition de la fièvre et de la douleur en 3 à 4 jours, les urines sont

stériles en quelques heures, par contre une pyélonéphrite aigue compliquée peut aboutir

à : un abcès rénal, un phlegmon péri-rénale, un pyonéphrose, une septicémie à germes

Gram négatifs, avec risque de choc, de CIVD, et d'anurie [11, 16-18].

5.2.2. Infections urinaires et grossesse

La grossesse est un état physiologique d'immunodépression acquise, ce qui

favorise l'infection urinaire.

Elles sont caractérisées par la fréquence de la bactériurie asymptomatique. Cette

affection est potentiellement grave car elle favorise l'apparition de la pyélonéphrite

Page 32: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

10

gravidique qui s'accompagne d'un risque d'accouchement prématuré (l'infection et la

fièvre entraine la contraction utérine) [8, 17].

6. MOYENS DE DIAGNOSTIC :

Il existe deux examens essentiels pour affirmer une infection urinaire.

6.1. La bandelette urinaire (BU)

La BU permet de détecter les infections urinaires asymptomatiques, et surtout

d'orienter le diagnostic d'infection urinaire. Ces bandelettes réactives détectent l'estérase

leucocytaire qui témoigne la présence de leucocyte et les nitrites qui témoignent de la

présence de bactérie capable de transformer le nitrate en nitrite (pourvue de nitrite

réductase), essentiellement l’entérobactérie. En revanche les cocci à Gram positif et les

bactéries à Gram négatif aérobies strictes n'en possèdent pas.

Le test de BU peut être pris en défaut en cas d'urine acide, d'urine ayant séjourné

moins de 4 heures dans la vessie, une infection urinaire sans leucocyte (diabétique), une

protéinurie supérieure à 3g par ml, ou d'urine trop diluée, en cas de faible inoculum

bactérien et en cas de bactérie dépourvue de nitrite réductase.

Les bandelettes réactives ont une sensibilité de 90% et une spécificité de 70%.

Un résultat négatif est habituellement suffisant pour exclure une infection urinaire, sauf

si les symptômes cliniques sont très évocateurs. Par contre un résultat de bandelette

positif doit être confirmé par un ECBU, sauf en cas de cystite aigue simple chez la

femme. La bandelette urinaire est un test de dépistage mais pas de diagnostic [19,20].

6.2. L’examen cytobactériologique des urines (ECBU)

L'ECBU est indiqué dans toutes les situations d'infection urinaire, à l' exception

des cystites aigues simples d'évolution favorable. Il autorise le diagnostic de certitude

d’une infection urinaire, isole le microorganisme responsable et permet de déterminer la

sensibilité de la ou des bactéries aux antibiotiques à l’antibiogramme [21,22]

Page 33: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

11

La réalisation et l'interprétation de cet examen est difficile. Elle se repose sur

quelques étapes et principes simples mais fondamentaux, ceci depuis la condition de

prélèvement des urines jusqu' à son interprétation.

6.2.1. Prélèvement d’urine

C’est une étape primordiale qui conditionne la qualité des résultats. Il peut se

dérouler au laboratoire ou à domicile, l’essentiel étant de bien expliquer aux patients les

conditions à respecter.

Le recueil d’urine doit se faire dans des conditions d’asepsie rigoureuse, car

l’urine vésicale et sus vésicale sont stériles en absence d’infection, il n’en est pas de

même pour la portion distale de l’urètre, le méat urinaire et le périnée, où l’on retrouve

des flores commensales pouvant contaminer les urines lors du recueil.

Prélèvement d’urine chez un adulte non sondé coopératif : l’urine est

recueillie aux mieux le matin, avant toute antibiothérapie ou 48 heures après l’arrêt de

celle-ci, et après toilette soigneuse à l’eau et au savon ou à un antiseptique comme le

dakin, suivie d’un rinçage au sérum physiologique ou à l’eau afin que des traces de

savon ou d’antiseptiques ne soient pas entrainées par le jet d’urine.

- Chez la femme

Le recueille d’urine se fait après avoir nettoyé les petites lèvres, les grandes

lèvres et la vulve, en cas de pertes vaginales, même banales, mettre une protection

vaginale. Ensuite, la patiente élimine le premier jet urinaire (10 à 50 ml) afin de laver

l’urètre antérieur et de le débarrasser de sa flore commensale; et elle recueille le milieu

de la miction (2ème

jet) dans un pot stérile.

- Chez la femme (si miction impossible)

Le sondage vésical doit demeurer exceptionnel (handicap neurologique,

articulaire).

Geste particulier : La ponction sus-pubienne est alternative peu utilisée (en cas

de miction impossible).

Page 34: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

12

Le prélèvement par cathétérisme permet de séparer l’urine du rein droite et du

rein gauche [21,22].

6.2.2. Conservation et transport des urines

Les urines recueillies dans un récipient stérile doivent être ensemencées dans les

20 minutes. Elles ne doivent jamais être conservées plus de 2 heures à température

ambiante ou à défaut conservées à +4°C pour une durée maximale de 24 heures. Des

milieux de transport contenant de l’acide borique permettent de conserver les urines

pendant 48 heures

. Ces délais maxima et ces températures incluent les conditions de transport du

prélèvement qu’il est donc important de bien contrôler; Il faut donc noter l’heure du

prélèvement [23].

6.2.3. Examen de l’urine

Il doit être immédiat et commence par l’aspect macroscopique.

Aspect macroscopique : l’urine normale est claire, d’aspect jaune citrin, tandis

que l’urine infectée peut être trouble, ictérique, hématique, d’odeur nauséabonde. Et on

note parfois la présence de sédiments : blanchâtres (phosphates), rouge brique (acide

urique), rose (urates) [22].

Examen microscopique à l’état frais : après avoir bien homogénéisé

l’échantillon, on dénombre les leucocytes et les hématies en rapportant au ml.

A l’état normal, l’urine est très pauvre en éléments cellulaires : environ 103

hématies et

moins de 104

leucocytes/ml, quelques cellules de desquamation de la muqueuse. On

peut aussi trouver des cylindres hyalins et des cristaux.

- La leucocyturie : en cas d’infection urinaire, les leucocytes sont

pratiquement toujours rencontrés en grand nombre (≥104

leucocytes/ml), car dans ce

type d’infection, la multiplication bactérienne s’accompagne d’une mise en œuvre des

Page 35: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

13

défenses immunitaires, d’où une réaction cellulaire, qui dans son aspect le plus intense,

se traduit par une leucocyturie très importante, la pyurie. Il convient d’interpréter

prudemment une leucocyturie négative (< 103 leucocyte/ml) ou faiblement positive,

notamment chez les patients dont les défenses immunitaires sont affaiblies (femme

enceinte, nouveau-né moins de 3 mois) [22].

- Les micro-organismes : on notera la présence de bactéries, de levures, de

Trichomonas. Un œil exercé voit des bactéries à partir d’une numération comprise entre

20000 et 30000 bactéries/ml.

On réalise alors une coloration de Gram sur un culot de centrifugation et on

précise la morphologie et le Gram de la bactérie.

Examen direct après la coloration de Gram : c’est une étape capitale pour le

diagnostic rapide. Il permet de retrouver et de quantifier une leucocyturie éventuelle et

de reconnaître une bactériurie. L’examen direct doit être fait systématiquement et réalisé

en moins d’une heure [24].

Présence de bactérie à la coloration Gram : en pratique, la présence de

bactéries à l’examen direct après coloration de Gram dans les urines homogénéisées non

centrifugée et examinée au fort grossissement (fois 100) correspond à une bactériurie

supérieure à 105

UFC (unité formant colonie) par millilitre. La coloration de Gram a un

intérêt majeur car elle peut orienter d’emblée le traitement antibiotique en montrant par

exemple des cocci à Gram positif en chaînette, suggérant la possibilité d’une infection

urinaire à entérocoque. La coloration de Gram permet en plus d’objectiver la présence

de cellules épithéliales qui lorsqu’elles sont présentes en grande quantité signifient un

prélèvement de mauvaise qualité et qui a été contaminé par la flore péri urétrale [25].

Lorsque les bactéries sont observées de façon abondante à l’examen direct sans

que la culture ne pousse pas en 24 heures, on peut évoquer la présence de bactéries qui

ne pousse pas sur les milieux usuels comme les Corynébactéries, les Lactobacilles,

Haemophilus ou une infection urinaire décapitée par une prise préalable d’antibiotique

[24].

Culture de l’urine : elle comporte simultanément la numération du germe et de

son isolement.

Page 36: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

14

Ensemencement : l’urine est ensemencée sur un milieu(x) solide(s) que l’on

incube en atmosphère aérobie. En routine il n’y a pas de recherche de bactérie anaérobie

dans les urines. Les géloses sont observées après 18 heures à 24 heures d’incubation,

puis jetées.

Dénombrement des bactéries : l’évaluation de la bactérie peut s’opérer.

- Soit par culture : un volume défini d’urine est ensemencé sur des milieux

de culture appropriés. Après incubation à +37°C, les microorganismes forment des

colonies qui sont dénombrées et leurs quantités sont ramenées en ml d’urine.

- Soit par ensemencement d’un dispositif particulier appelé «lame

immergée» ou Uricult®. Il s’agit en fait d’une lame de plastique revêtue sur chaque

face de milieu de culture, en général, un milieu «tout germe» et un milieu sélectif des

bacilles à Gram négatif. La quantité des microorganismes présents dans l’urine est

estimée visuellement par comparaison du nombre de colonie obtenue à une gamme

schématique de concentration microbienne (<103 à > 10

7 germes/ml) [22].

Résultat des cultures : Les germes responsables de l’infection urinaire sont

dominés par les entérobactéries (les bacilles à Gram négatif du tube digestif) dont

l’Escherichia coli occupe le premier rang dans les infections urinaires d’origine

communautaire ainsi qu’hospitalière. Viennent ensuite, en ville : Klebsiella et Protéus

mirabilis ; à l’hôpital : Entérobacter, Serratia, Citrobacter et quelques bacilles à Gram

négatif provenant de l’environnement [22].

Parmi les cocci à Gram positif, on retrouve surtout Staphylococcus

saprophyticus, Staphylocoque à coagulase négative reconnu comme le deuxième agent

responsable d’infection urinaire chez la femme jeune. Fait remarquable, Staphylococcus

aureus est assez rarement isolé et toujours dans un contexte de bactériémie. Les

entérocoques et le streptocoque du groupe B (commensal des voies genito-urinaires)

peuvent aussi être à l’origine d’infections urinaires du fait de leur rôle commensale et de

leur présence fréquente dans les urines contaminées.

Interprétation de l’ECBU : les résultats de l’ECBU doivent être interprétés

dans chaque cas en fonction du patient, des renseignements cliniques, de l’examen

Page 37: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

15

direct de l’urine, du caractère mono- ou polymicrobienne des cultures et de la nature du

germe.

- Leucocyturie >104 et bactériurie >10

5 :

. Une bactérie isolée est égale à une infection urinaire.

. Deux bactéries isolées en quantités égales sans prédominance : s’assurer

des conditions de recueil et de transport, le patient est-il sondé? Existe-t-il une fistule

colo-vésicale? Si doute, refaire l’ECBU et si on obtient des résultats identiques, alors,

c’est une infection urinaire à deux germes.

- Leucocyturie >104 et bactériurie 10

4-10

5 :

Une bactérie isolée : la bactériurie peut être faible en cas de prostatite, de cystite

débutante, d’infection à Pseudomonas aeroginosa ou à Staphylococcus dont les colonies

s’agglomèrent et sont sous estimées en nombre, de prélèvement effectué moins de 3

heures après la miction (chez les nourrissons surtout), de diurèse abondant ou présence

d’une sonde urinaire (écoulement continue d’urine), dans tous ces cas, c’est une

infection urinaire probable.

Et deux bactéries isolées sans prédominance, refaire l’ECBU.

- Leucocyturie >104et bactériurie ≤10

3 :

Si le patient a pris des antibiotiques : éradication de la bactérie et disparition

lente des leucocytes.

Si les patients n’ont pas pris des antibiotiques : mauvais recueil, diurèse

abondante, infections génitales, anomalie urologique, néphrite interstitielle aigue ou

chronique, infection à germes de culture difficile en particulier tuberculose.

- Leucocyturie <104 et bactériurie ≤10

3 : pas d’infection urinaire.

- Leucocyturie < 104 et bactériurie ≥ 10

5 :

S’interroger sur les conditions de recueil (délai de 3 heures) et de transport :

quand la bactériurie est ≥ 105, que l’on isole plus d’une bactérie, et surtout s’il n’y a pas

leucocyturie associée, il faut considérer que le recueil et/ou le transport ont été

Page 38: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

16

défectueux et refaire l’ECBU. Il faut suspecter une IU sur sonde, plus rarement une

fistule colo-vésicale, si les résultats restent identiques.

Il faut considérer les signes ou les données cliniques (IU débutante, patient

transplanté ou immunodéprimé, fièvre, diabète, grossesse).

Il se voit dans 20% des ECBU (cystites et pyélonéphrites) : l’absence d’obstacle

à l’écoulement d’urine et la multiplication prépondérante du germe dans l’urine [22].

Antibiogramme :

L’antibiogramme est un test qui permet de déterminer le profil de sensibilité

d’une bactérie vis-à-vis des différentes molécules d’antibiotiques. Il existe plusieurs

techniques pour le réaliser, mais elles ont toutes un objectif d’évaluer la concentration

minimale inhibitrice (CMI : concentration de l’antibiotique la plus faible pour laquelle

la croissance bactérienne est inhibée) de divers antibiotiques sur une souche isolée.

La mesure de la CMI permet de déterminer si une souche est sensible ou

résistante à l’antibiotique testé.

Définition des catégories cliniques selon la CASFM 2008 : trois catégories

cliniques ont été retenues pour l'interprétation des tests de sensibilité in vitro : Sensible

(S), Résistant (R) et Intermédiaire (I).

• Les souches catégorisées S sont celles pour lesquelles la probabilité de succès

thérapeutique est forte.

• Les souches catégorisées R sont celles pour lesquelles il existe une forte

probabilité d'échec thérapeutique quels que soient le type de traitement et la dose

d'antibiotique utilisée.

• Les souches catégorisées I sont celles pour lesquelles le succès thérapeutique

est imprévisible. Ces souches forment un ensemble hétérogène pour lequel les résultats

obtenus in vitro ne sont pas prédictifs d'un succès thérapeutique [26,27].

Page 39: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

II. DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS

Page 40: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

17

II. METHODES ET RESULTATS

1. METHODES

Notre travail consiste en l’étude des résultats des examens cytobactériologiques

des urines chez la femme non hospitalisé effectués à l’Unité Paraclinique de Formation

et de Recherche (UPFR) en Microbiologie du Centre Hospitalier Universitaire Joseph

Ravoahangy Andrianavalona (CHU-JRA) Antananarivo.

1.1. Cadre de travail :

Notre étude a été réalisée à l’UPFR Microbiologie, qui compte parmi les 6

UPFR (Microbiologie, Biochimie, Immunologie, Hématologie, Parasitologie-Cytologie,

Anatomo-pathologie) du département laboratoire CHU-JRA.

Les activités de l’UPFRM concernent :

- L’examen cytobactériologique des urines (ECBU),

- L’examen cytobactériologique du LCR,

- L’examen cytobactériologique du crachat (ECBC),

- L’examen bactériologique des frottis cervico-vaginal et urétral,

- L’examen bactériologique de liquide de ponction (pleurale, ascite, articulaire,

douglas, ou autres),

- L’examen bactériologique de pus,

- L’hémoculture,

- La coproculture,

- L’examen bactériologique des matériels,

- L’antibiogramme et,

- La recherche de BAAR,

- Et des activités pédagogiques et de recherche :

Formation des étudiants en Médecine et des élèves de l’Institut de Formation

des Paramédicaux (Filières Généraliste et Technicien de Laboratoire),

Réalisation de thèse de Doctorat en Médecine ou de Mémoire de Spécialité.

Page 41: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

18

L’UPFRM reçoit des demandes d’analyses provenant des services cliniques : du

CHU-JRA, du CHU-JRB, du CHUMET, et des centres hospitaliers des environs

d’Antananarivo, ainsi que des demandes d’analyses à titre externe émanant des

praticiens publics et privés, et des cas référés des autres régions de Madagascar.

La fiche de demande d’analyse et le flacon pour le recueil des échantillons sont

fournis et mis à la disposition uniquement par l’UPFRM aux différents services

hospitaliers et extrahospitaliers.

Le prélèvement des patients est effectué au centre de prélèvement du laboratoire

destiné à les recevoir, sous respect des conditions préalables indiquées la veille.

1.2. Type d’étude

Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive.

1.3. Période d’étude

Notre étude a été effectuée pendant une période de 2 ans allant de Novembre

2012 à Octobre 2014.

1.4. Population étudiée

1.4.1. Critères d’inclusion

Toutes les demandes d’analyse cytobactériologique des urines des patientes non

hospitalisées ont été incluses (Femme ≥18ans).

1.4.2. Critères d’exclusion

Les dossiers incomplets ont été exclus (identité incomplet, absence de

renseignement clinique, antibiogramme incomplet).

Page 42: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

19

1.5.Échantillonnage et taille d’échantillonnage

Notre mode d’échantillonnage était de type exhaustif.

1.6. Méthode de recueil des dossiers

Nous avons fait le dépouillement à partir du registre de l’UPFRM. Le médecin

prescripteur envoie une demande d’examens cytobactériologiques des urines au

laboratoire.

Cette demande d’examen comporte :

- identité du malade,

- renseignement clinique,

- date et heure de prélèvement,

- date et heure d’arrivée au laboratoire,

- provenance,

- le traitement éventuel entrepris et la date de dernière prise de médicament.

1.7. Traitement des échantillons

Concernant le prélèvement, l’objectif est de recueillir l’urine vésicale,

normalement stérile, en évitant sa contamination lors de la miction par la flore

commensale qui colonise l’urètre et la région périnéale.

La famille du malade vient au laboratoire pour récupérer le tube de prélèvement

et c’est à lui de récupérer la quantité d’urine nécessaire à l’examen, cependant c’est plus

difficile de l’obtenir chez l’enfant par rapport à l’adulte.

Pour les petites filles, on recueille les urines à l’aide d’un collecteur stérile

(poche à urine). Le prélèvement utilisant une poche à urine est la technique la plus

utilisée chez les enfants qui ne peuvent pas uriner à la demande. Il expose à une

contamination par la flore commensale du tube digestif (les entérobactéries) qui est

présente de façon habituelle sur la vulve. La poche adhésive doit être enlevée dès

l’émission des urines, et ne doit pas rester en place plus d’une heure. Une technique

Page 43: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

20

rigoureuse de désinfection et un temps de pose bref réduisent le risque de contamination

mais ne l’excluent pas, si bien que l’intérêt de ce type de prélèvement soit remis en

cause.

Le prélèvement d’urine en milieu de jet est une technique non invasive. La

désinfection soigneuse de la vulve réduit considérablement le risque de contamination

par la flore péri-urétrale lors de la miction. C’est la technique à utiliser chez les

patientes ayant une miction à la demande.

Pour la conservation des urines : l’idéal, est de recueillir les urines dans un

récipient stérile et doivent être ensemencées dans les 20 minutes. Elles ne doivent

jamais être conservées plus de 3 heures à température ambiante ou, à défaut, conservées

à +4°C pour une durée maximale de 24 heures. Des milieux de transport contenant de

l’acide borique permettent de conserver les urines à température ambiante pendant 48

heures. Ces délais maximaux et ces températures incluent les conditions de transport du

prélèvement qui est donc important de bien contrôler. Il faut donc noter l’heure du

recueil.

Quand l’échantillon arrive au laboratoire, on vérifie sa conformité : la fiche de

renseignement doit être bien remplie et l’échantillon bien conditionné.

Ensuite on procède à l’enregistrement, dans le cahier de palliasse, des

paramètres suivants :

- l’identité du malade,

- flacon de prélèvement conforme ou non,

- date et heure de prélèvement,

- date et heure d’arrivée au laboratoire,

- examen demandé,

- provenance (nom du service hospitalier ou externe),

- renseignement clinique.

Pour la manipulation, l’UPFRM effectue l’analyse bactériologique, aérobie et/ou

anaérobie, de tous les échantillons conformes arrivés au laboratoire. Concernant

l’examen cytobactériologique des urines proprement dit, les différentes étapes sont

détaillées comme suit :

Premier jour

Page 44: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

21

- Pour éviter toute souillure, l’ensemencement (ou culture) est effectué en premier

lieu, maximum 3 heures après le recueil de l’échantillon. Au-delà l’échantillon doit être

conservé au réfrigérateur à + 4°C. Le milieu utilisé est un milieu à double face de type

URILINE® (la première est composée de milieu de type CLED servant au

dénombrement des germes dans les urines, et l’autre milieu Mac Conkey servant à

l’isolement des bactéries) ou le milieu CLED seulement ou le milieu BCP (Bromocrésol

Pourpre). La technique utilisée est l’immersion.

L’incubation se fait à 37°C pendant 18 à 24 heures.

- L’examen macroscopique précise l’aspect de l’urine.

- Dix millilitres d’urines sont ensuite centrifugés à 2500 tours/minutes pendant 10

minutes. Il faut rejeter le surnageant et il faut analyser le culot dans une cellule

énumératrice à usage unique type KOVA Slide®. On a aussi utilisé la cellule de

Malassez. Ceci permet de :

*compter le nombre de leucocytes et hématies dans l’urine,

*détecter la présence de cellules rénales, de cellules épithéliales vésicales, de

cylindres, de cristaux, de parasites et d’éléments lévuriformes.

*mettre en évidence la présence de bactéries mobiles.

- sur une lame porte objet, on confectionne un frottis qui sera coloré par la

coloration de Gram avec les réactifs RAL®. L’examen microscopique à l’objectif

x100 permet de mettre en évidence le type de flore présente: monomorphe ou

polymorphe.

- Puis, il faut noter tous les résultats dans le cahier de paillasse.

Deuxième jour :

- On procède à la lecture de l’urine ensemencée le jour précédent. On lit d’abord la

face CLED pour le dénombrement des germes, la méthode consiste à comparer la

densité des colonies sur une échelle préétablie.

Ensuite, on examine la morphologie des différentes colonies et on note si c’est

monomorphe ou non.

- Puis on lance le processus d’identification de la bactérie à partir des colonies qui

ont poussé sur milieu de Mac Conkey, selon l’arbre décisionnelle montré par la

figure 2.

Page 45: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

22

COLORATION DE GRAM

Bacille à Gram négatif Cocci à Gram positif

Test oxydase Test catalase

Négatif Positif Négatif Positif

Entérobactérie Non entérobactérie Streptocoque Staphylocoque

Galerie

d’identification

Pasteur

Si besoin API®

Pseudomonas Test esculine

Négatif Positif

Groupage Entérocoque

au latex

PastorexStrep®

Typage au latex

PastorexStap-Plus®

pour Staphylococcus

aureus

Figure 2: Processus simplifié d’identification des bactéries.

Troisième jour

- On procède à la lecture des résultats de l’identification (identification d’espèce)

montrée par la figure 2.

Page 46: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

23

- Puis on lance l’antibiogramme sur gélose Mueller Hinton, Selon la méthode de

Kirby Bauer, c’est-à-dire méthode de diffusion sur gélose avec des disques

d’antibiogramme de 6 millimètres de diamètre.

L’antibiogramme est réalisé uniquement sur demande du Médecin prescripteur.

Les antibiotiques testés sont l’amoxicilline, l’association amoxicilline + acide

clavulanique, l’oxacilline, la ticarcilline, l’association ticarcilline + acide clavulanique,

la gentamicine, l’érythromycine, la pristinamycine, le chloramphénicol, la tétracycline,

les céphalosporines de première, deuxième et troisième génération (C1G, C2G, C3G),

l’acide fusidique, le cotrimoxazole, la nitrofurane, la colistine, et l’amikacine.

1.8. Variables

Les variables retenus et étudiés ont été :

Variables cliniques :

- L’âge des patientes,

- Les renseignements cliniques,

Variables biologiques :

- Les souches retrouvées après culture bactériologique,

- Les résultats de l’antibiogramme.

1.9. Analyse statistique

L’analyse et la gestion des données ont été faites avec le logiciel epi info 6.04.

Pour la comparaison des pourcentages, le test de chi2

de Fisher a été utilisé avec

un seuil de signification de 0.05.

1.10. Limites

Notre étude présente des limites. D’abord, son caractère monocentrique rend

difficile l’extrapolation des résultats. Ensuite, la taille de l’échantillon est très limitée

rendant l’interprétation des résultats difficile. Enfin, il ressort de notre étude

Page 47: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

24

l’insuffisance des disques d’antibiotiques pour la réalisation des antibiogrammes

concernant certaines classes d’antibiotiques. Ce qui handicape sérieusement

l’interprétation des sensibilités des antibiotiques.

1.11. Considération étique

La confidentialité des patientes a été respectée et aucune information révélant leur

identité n’a été presente dans cette étude.

Les informations recueillies ont été utilisées dans un but purement scientifique et

dans l’intérêt des patientes et n’ont pas servis à d’autres fins.

Page 48: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

25

2. RESULTATS

2.1. Les demandes d’examen cytobactériologiques des urines

Durant ces 2 ans mois, l’UPFRM a reçu 313 demandes d’examens

cytobactériologiques des urines des femmes provenant de l’extérieur (non

hospitalisées).

Tous les dossiers ont été retenus.

Parmi ces patientes, 45 (14,37%) faisaient une infection urinaire avec une

leucocyturie et une bactériurie significatives.

Dans notre étude, nous avions observé aussi 15 cas de leucocyturie significative

sans bactériurie et 23 cas de bactériurie significative sans leucocyturie.

Page 49: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

26

2.2. Répartition des prélèvements reçus selon l'âge :

Tableau I : Distribution des échantillons reçus selon l’âge

Age Effectif Fréquence(%)

[18-25[ 20 6,38

[26-30[ 6 1,91

[31-35[ 30 9,58

[36-40[ 13 4,15

[41-45[ 26 8,30

[46-50[ 22 7,02

[51-55[ 34 10,86

[56-60[ 79 25,23

[61-65[ 67 21,40

[66 et plus[ 16 5,11

Total 313 100

Le Tableau I montre la répartition des prélèvements selon les différentes

catégories d’âge.

L’âge médian de nos patientes était de 61.5 ans avec des extrêmes de 18 à 87

ans.

La demande d’ECBU concerne surtout les patientes de 56 à 60 ans (25,23%).

Page 50: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

27

Figure 3 : Répartition des cas d’infection urinaire selon l’âge

La figure 3 montre la répartition des cas d’infections urinaires selon les

différentes catégories d’âge.

Sur les 45 patientes infectées, l’âge médian des patientes infectées étaient de 50

ans.

Il n’y avait pas de différence significative entre l’âge et les patientes infectées

(p>0.05).

La tranche d’âge de 61 à 65 ans constituait le plus grand nombre de patientes

atteintes d’infections urinaires (31,11%).

4

3

2

5

3

2 2

3

14

7

0

2

4

6

8

10

12

14

16

REPARTITION DES CAS D'INFECTIONS

URINAIRES SELON L'AGE Frequence

Age

Page 51: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

28

2.3. Données concernant les renseignements cliniques.

Tableau II : Répartition des échantillons reçus selon les renseignements cliniques

Signes cliniques Effectifs des

Echantillons Fréquences(%)

Bilan de santé 52 16,61

Suivi de grossesse 37 11,82

Dysurie 36 11,50

Douleur abdominale 36 11,50

Infection urinaire 34 10,86

Douleur pelvienne 23 7,34

Leucorrhée 22 7,02

Brûlure mictionnelle 21 6,70

Fièvre 20 6,38

Pollakiurie 18 5,75

EML 13 4,15

Hématurie 12 3,83

Contrôle 11 3,51

Colique néphrétique 8 2,55

Leucocyturie 8 2,55

Calcul rénale 5 1,59

HTA 5 1,59

Stagnation pondérale 4 1,27

Visite d'embauche 2 0,63

TOTAL 313 100

Page 52: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

29

Le tableau II montre la répartition des échantillons reçus selon les

renseignements cliniques.

La plupart des médecins prescrivaient l’ECBU pour un bilan de santé (16,61%),

puis le suivi de grossesse (11,82%) et la dysurie (11,50%).

Tableau III : Répartition des cas d’infections urinaires selon les renseignements

cliniques.

Signes cliniques Effectif des

infections urinaires Fréquence(%)

Dysurie 8 17,77

Hématurie 7 15,55

Bilan de santé 6 13,33

Infection Urinaire 4 8,88

Contrôle 3 6,66

Douleur pelvienne 3 6,66

Fièvre 3 6,66

Leucorrhée 3 6,66

Pollakiurie 2 4,44

Suivi de grossesse 2 4,44

Brûlure mictionnelle 1 2,22

Calcul rénale 1 2,22

Colique néphrétique 1 2,22

Douleur abdominale 1 2,22

Total 45 100

Le tableau III nous montre la répartition des infections urinaires selon les

renseignements cliniques, dont la plupart des patientes infectées présentaient des

dysuries et des hématuries.

Parmi les 45 patientes infectées, 53,33% présentaient des signes urinaires et

46,66% d’autres signes.

Page 53: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

30

Il n’y avait pas de différence significative entre les signes présentés et les

patientes infectées (p>0,05).

2.4. Répartition des données selon les germes isolés

Tableau IV : Répartition des souches isolées

Germes Effectifs Fréquences (%)

Escherichia coli 23 51,11

Klebsiella pneumoniae 5 11,11

SCN* 5 11,11

Enterobacter gergoviae 2 4,44

Enterobacter aerogenes 2 4,44

Staphylococcus aureus 2 4,44

Streptococcus spp 2 4,44

Trichomonas vaginalis 2 4,44

Candida albicans 1 2.44

Klebsiella oxytoca 1 2.44

TOTAL 45 100

SCN* : Staphylocoque à coagulase négative

Le tableau IV nous montre la répartition des souches isolées responsables des 45

cas d’infections urinaires.

Parmi ces germes, Escherichia coli était le plus fréquemment isolé (51,11%)

suivi du Klebsiella pneumoniae (11,11) et du SCN (11,11%). (Une nette prédominance

d’entérobactérie (Eschrichia coli, Enterobacter aerogenes, Enterobacter gergoviae,

Klebsiella oxytoca, Klebsiella pneumoniae) soit 73,54 %)

Nous avions retrouvé un cas d’infection urinaire à Candida albicans et 2

patientes infectées par Trichomonas vaginalis.

Nous n’avions pas retrouvé une association de germe.

Page 54: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

31

Il n’y avait pas de différence significative entre les cas d’infections urinaires et

les germes retrouvés (p>0,05).

Tableau V : Répartition des souches isolées selon l’âge

Age

Germes [18-23 [ [24-29[ [30-35 [ [36-41[

[42et

plus

Candida albicans 0 0 0 1 0

Escherichia coli 0 1 0 5 17

Enterobacter aerogenes 0 0 0 1 1

Enterobacter gergoviae 0 0 0 0 2

Klebsiella oxytoca 0 0 0 0 1

Klebsiella pneumoniae 0 1 0 1 3

SCN* 1 1 0 1 2

Staphylococcus aureus 0 0 0 1 1

Streptococcus pyogenes 0 0 0 0 1

Trichomonas vaginalis 0 0 0 1 1

Le tableau V nous montre la répartition des germes isolés selon l’âge.

Escherichia coli se voyait surtout chez les femmes de plus de 35 ans.

Il n’y avait pas de différence significative entre l’âge des patientes infectées et

les microorganismes retrouvés.

Page 55: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

32

2.5. Répartition des données concernant les résultats des antibiogrammes

Parmi les 45 cas positifs d’examens cytobactériologiques des urines chez les

femmes non hospitalisées, 34 ont fait l’objet d’une demande d’antibiogramme (Tableau

VI).

Tableau VI : Répartition des germes testés

Tous Escherichia coli retrouvés ont été testées.

Germes Effectifs testés Effectifs total

Candida albicans 0 1

Escherichia coli 23 23

Enterobacter aerogenes 2 2

Enterobacter gergoviae 2 2

Klebsiella oxytoca 1 1

Klebsiella pneumoniae 3 5

SCN 0 5

Staphylococcus aureus 2 2

Streptococcus sp 1 2

Trichomonas vaginalis 0 2

Total 34 45

Page 56: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

33

Tableau VII : Profil de sensibilité des souches d’Escherichia coli

Le tableau VII montre le profil de sensibilité des souches d’Escherichia coli

isolées aux antibiotiques.

Presque toutes les souches ont été résistantes à l’amoxicilline, à la tétracycline et

à la cotrimoxazole.

Quelques antibiotiques comme la colistine et les aminosides conservaient une

sensibilité élevée vis-à-vis des Escherichia coli testées.

Antibiotiques Sensibles Intermédiaires Résistants

Amoxicilline - 1 22

Amoxicilline + acide clavulanique 2 1 20

C1G 2 - 21

C2G 22 - 1

C3G 22 - 1

Ciprofloxacine 7 - 16

Nitrofurane 21 - 2

Cotrimoxazole 1 1 21

Colistine 23 - -

Ticarcilline 7 - 16

Ticarcilline + Acide clavulanique 10 - 13

Amikacine 23 - -

Gentamicine 21 - 2

Tétracycline 2 - 21

Page 57: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

34

TableauxVIII : Profil de sensibilité des autres souches d’entérobactéries isolées

Antibiotiques Sensibles Intermédiaires Résistants

Amoxicilline 0 0 7

Amoxicilline + acide clavulanique 2 0 5

C1G 2 0 5

C2G 5 0 2

C3G 6 0 1

Ciprofloxacine 7 0 0

Nitrofurane 2 0 5

Cotrimoxazole 1 0 6

Colistine 7 0 0

Ticarcilline 5 0 2

Ticarcilline + Acide clavulanique 6 0 1

Amikacine 2 0 5

Gentamicine 6 1 0

Tétracycline 0 0 7

Le tableau VIII montre le profil de sensibilité des autres souches

d’entérobactéries isolées aux antibiotiques (Enterobacter aerogenes, Enterobacter

gergoviae, Klebsiella oxytoca, Klebsiella pneumoniae).

Presque toutes les souches ont été résistantes à l’amoxicilline, à la tétracycline et

à la cotrimoxazole.

La colistine, les aminosides, la ciprofloxacine, et le C3G conservaient une

sensibilité remarquable vis-à-vis des souches des autres entérobactéries testées.

Page 58: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

35

Tableau IX : Profil de sensibilité des Staphylococcus aureus isolées

Antibiotiques Sensibles Intermédiaires Résistants

Amoxicilline 0 0 2

Amoxicilline + acide clavulanique 1 0 1

C1G 0 0 2

C2G 2 0 0

C3G 2 0 0

Oxacilline 2 0 0

Lincomycine 2 0 0

Pristinamycine 2 0 0

Ciprofloxacine 2 0 0

Nitrofurane 2 0 0

Erythromycine 1 1 0

Cotrimoxazole 0 0 2

Acide fusidique 2 0 0

Ticarcilline 2 0 0

Ticarcilline +Acide clavulanique 2 0 0

Gentamicine 2 0 0

Tétracycline 0 0 2

Le tableau IX montre le profil de sensibilité des souches de Staphylococcus

aureus isolées aux antibiotiques.

Presque toutes les souches ont été résistantes à l’amoxicilline, à la tétracycline,

aux cotrimoxazoles et aux C1G.

Les autres antibiotiques marchaient encore très bien contre les souches de

Staphylococcus aureus d’origine communautaire.

Page 59: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

36

Tableau X : Profil de sensibilité de souche de Streptococcus sp isolée

Antibiotiques Sensibles Intermédiaires Résistants

Amoxicilline 0 0 1

Amox + acide clavulanique 1 0 0

C1G 1 0 0

C2G 1 0 0

C3G 1 0 0

Oxacilline 1 0 0

Lincomycine 1 0 0

Pristinamycine 1 0 0

Ciprofloxacine 1 0 0

Cotrimoxazole 0 0 1

Erythromycine 0 0 1

Acide fusidique 1 0 0

Gentamicine 1 0 0

Tétracycline 0 0 1

Le tableau X montre le profil de sensibilité de souche de Streptococccus sp

isolée aux antibiotiques.

La souche de Streptococccus sp testée a été résistante à l’amoxicilline, à la

tétracycline et à la cotrimoxazole et à l’érythromycine.

Page 60: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

III. TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

Page 61: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

37

III. DISCUSSION

Notre étude consiste à décrire et à analyser les infections urinaires chez la

femme non hospitalisée observées à l’UPFR Microbiologies CHU-JRA.

Elle nous a permis de mettre en exergue l’importance des examens cliniques et

des investigations paracliniques pour la prise en charge des patientes présentant une

infection urinaire et la valeur de cet examen pour les cliniciens dans la prise en charge

diagnostique et thérapeutique de leurs patientes.

L’ECBU est un examen courant et pratiqué quotidiennement par les cliniciens

car il représente le tiers des demandes d’examens bactériologiques reçues à l’UPFRM.

Cela pourrait refléter la prévalence des infections urinaires au cours des divers

syndromes infectieux auxquels les cliniciens ont à faire face.

L’étude des infections urinaires communautaires chez la femme s’avère être

d’une nécessité indéniable car elle est très fréquente puisqu’on estime que 50% des

femmes auraient au moins une infection urinaire dans leur vie [8].

Dans notre étude, seul 45 examens sur 313 s’avèrent positif, soit 14,37% de tous

les examens, autrement dit un examen sur cinq est positif.

Vu le faible nombre des cas d’infections urinaires confirmés dans notre étude et

la prévalence basse constatée par d’autres études antérieures, il sera avantageux pour les

patients et les médecins praticiens d’utiliser d’abord le test rapide à la bandelette

urinaire. Ce test est avantageux sur deux points essentiels: coût et rapidité d’obtention

des résultats.

Bien que l’ECBU constitue l’unique preuve d’une infection urinaire, des auteurs

ont montré dans leurs travaux l’intérêt de l’emploi de la bandelette urinaire dans le

diagnostic d’infection urinaire [28,29].

Néanmoins, l’utilisation de ce test rapide à la bandelette réactive doit tenir

compte que seulement quelques espèces bactériennes réduisent le nitrate en nitrite.

Devant une infection urinaire probable, c'est-à-dire une leucocyturie et présence

de nitrite à la bandelette, un ECBU doit être réalisé pour mettre en évidence une

éventuelle existence de bactérie dans les urines à l’examen direct, la coloration de

Gram, la culture et l’identification de germe.

Page 62: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

38

La culture permet aussi en même temps de compter le nombre de bactéries dans

les urines : le dénombrement des germes dans les urines ou DGU qui constitue un

critère de définition d’une infection urinaire.

La symptomatologie atypique et les complications redoutables de l’infection

urinaire imposent aux patientes et aux praticiens de respecter et de faire respecter les

mesures suivantes :

- nettoyage de la région génitale avant et après le rapport sexuel pendant 5

minutes

- éviter les partenaires sexuels multiples,

- éviter les crèmes et huile vaginal, déodorant spray et savon (altère la flore

vaginal)

- choix d’une alternative de contraception autre qu’un spermicide

- vidange vésicale post-coïtale

- pour avoir de mictions régulières, il faut boire suffisamment de boisson

- éviter les sous-vêtements synthétiques

- organiser des séances d’information, d’éducation et de communication (IEC) à

l’endroit de la population sur l’existence de l’infection urinaire comme affection

de santé publique fréquente, surtout pour toute femme en âge de procréer.

1. Les examens cytobactériologiques des urines

A la lumière de cette étude, nous avons dégagé quelques lignes de conduite à

adopter concernant les infections urinaires communautaires chez la femme.

L’étude des cas observés au laboratoire revêt une très grande importance en vue

de l’amélioration de la prise en charge diagnostique et thérapeutique des patientes.

En pathologie uro-génitale, l’examen cytobactériologique des urines constitue

l’unique preuve d’une infection urinaire, nous avons mis en exergue quelques lignes de

conduite à adopter.

Durant ces 24 mois, l’UPFR Microbiologies du CHU-JRA a reçu 313 demandes

d’examens cytobactériologiques des urines des femmes non hospitalisées.

Sur ces 313 patientes qui ont fait un ECBU, 45 faisaient une infection urinaire

avec leucocyturie et bactériurie significatives, et dans cette population d’étude, le

Page 63: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

39

pourcentage des patientes qui présentaient une infection urinaire était de l’ordre de

14,37%.

Les bactéries et les cellules de l’inflammation se retrouvent dans les urines qui

sont normalement stériles et témoignent alors d’un processus infectieux.

On peut dire que les médecins prescrivent l’ECBU d’une manière abusive, et

cela pourrait nuire à toute la population du fait du coût de l’analyse, vu la faiblesse du

pouvoir d’achat des malgaches.

Dans notre étude, nous avions observé aussi 15 cas de leucocyturie significative

sans bactériurie et 23 cas de bactériurie significative sans leucocyturie.

Ces deux faits ne sont pas du tout négligeable ni imputable aux cas d’infections

urinaires observées.

La leucocyturie sans bactériurie se présente dans le cas où la patiente a pris de

l’antibiotique dans les 48 heures avant le prélèvement. Dans cette condition, les

bactéries ont du mal à se multiplier lors de la culture donnant un résultat négatif.

Ce cas peut aussi s’observer au cours de la tuberculose ou d’une infection urinaire à

Mycobactérium tuberculosis [30].

Dans notre étude, la cause de cette leucocyturie sans bactériurie n’est pas

connue. La recherche de bacille acido-alcoolo-résistant n’est effectuée dans le

laboratoire que sur demande formulée par le médecin traitant.

Etant donné qu’il y a une très forte liaison entre la leucocyturie et la bactériurie,

il serait préférable d’effectuer la recherche de bacille acido-alcoolo-résistant devant

toute situation où la leucocyturie est significative.

Une cystite avec leucocyturie significative sans bactériurie peut être aussi due à

une cause virale. La présentation clinique est bruyante et le diagnostic repose sur la

notion d’une leucocyturie aseptique et d’un épaississement de la paroi vésicale.

L’évolution est spontanément favorable en quelques jours mais une échographie de

contrôle à distance reste indispensable pour ne pas négliger une autre pathologie [31].

Concernant la bactériurie, la quantité de bactéries présentes dans les urines est

largement dépendante des méthodes de prélèvement et de conservation des urines, le

recueil par collecteur d'urines (poche à urine) expose à un nombre important de fausses

bactériuries pouvant dépasser les seuils de bactériurie habituellement considérés comme

significatifs.

Page 64: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

40

La leucocyturie peut être retardée de 24 heures ou absente au cours

d’authentique infection urinaire quand l’ECBU est effectué précocement (la

leucocyturie pouvant être retardé de quelques heures), chez certaines patientes

neutropéniques.

Si les urines ne sont pas traitées, les leucocytes peuvent s’altérer et se lyser [30].

Une pyurie même importante n’est pas spécifique d’une infection urinaire, en

effet il existe de nombreuses autres causes pouvant être à l’origine d’une leucocyturie

(vulvo-vaginite, tuberculose). Elle peut aussi traduire une infection urinaire décapitée.

Une bactériurie sans leucocyturie doit faire évoquer par ordre de fréquence une

souillure, une colonisation urinaire, et une infection urinaire débutante [32].

Un deuxième ECBU pratiqué le lendemain dans des conditions techniques rigoureuses

permet le plus souvent de trancher.

L’absence de leucocyturie et bactériurie à l’examen direct des urines a une

excellente valeur prédictive négative, proche de 100% pour exclure une infection

urinaire [33].

Cette difficulté d’interprétation des résultats des ECBU expose à deux types de

conséquences : un diagnostic par excès, erreur la plus fréquente souvent liée à des

conditions de prélèvement inadéquates ou à une mauvaise interprétation des résultats, et

entraîne la prescription de traitement antibiotique superflue ainsi que la demande

d'examen d'imagerie inutile parfois invasif et douloureux.

L'examen cytobactériologique des urines impose des techniques de prélèvement

rigoureux, des conditions de conservation et de réalisation précises ainsi qu'une

interprétation critique des résultats [2].

Ainsi, la réalisation et l'interprétation de l’ECBU est difficile, elle se repose sur

quelques étapes et principes simples mais fondamentaux, ceci depuis la condition de

prélèvement des urines jusqu' à son interprétation. Il autorise le diagnostic de certitude

d’une infection urinaire, isole le microorganisme responsable et permet de déterminer la

sensibilité de la ou des bactéries aux antibiotique à l’antibiogramme [22].

Nous pouvons aussi suggérer à tous les médecins et délégués médicaux, qui

collaborent étroitement avec ces médecins en matière de santé, la vulgarisation et

l’utilisation des tests rapides biochimiques à la bandelette dans la prise en charge

diagnostique des patients dans leur cabinet médical. L’utilisation de cette bandelette

Page 65: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

41

permet d’exclure une infection urinaire, à condition d’avoir bien respecté tous les

précautions à prendre : prélèvements aseptiques, respect des délais de péremption et des

conditions de conservation, exécution à la lettre du mode d’emploi indiqué par le

fabriquant.

2. Répartition des ECBU selon l’âge

Concernant la répartition des prélèvements reçus par rapport à l’âge, nos

échantillons venaient des patientes âgées de 18 ans à 87 ans.

Dans notre étude, 21,40 % des patientes appartenaient à la tranche d’âge 61 à 65

ans. La fréquence des infections urinaires est très importante à cette catégorie d’âge

(34,04%), elles faisaient deux fois voire 7 fois plus d’infections urinaires que les autres.

L’infection urinaire communautaire constitue l’infection la plus fréquente chez

la femme dans cette catégorie d’âge. Cette prévalence élevée est liée aux conditions de

vie comme l’alitement (surtout femme âgée) et aux pathologies intriquées se comportant

comme un facteur de comorbidité. D’autres facteurs comme la diminution du pH de la

muqueuse vésicale, l’état de trophicité vaginale, la ménopause, la constipation fréquente

jouent un rôle important dans la survenue de ces infections urinaires [34].

Dans notre étude, l’âge moyen des patientes infectées étaient de 50 ans, il a

légèrement augmenté comparer aux études antérieures effectuées par Emilisoa N et

Randrianasolo B, puis celle Raeliarisoa S 10 ans auparavant, qui avaient trouvé

respectivement 42,50 ans, 39,92 ans et 38,08 ans [29, 35, 36].

Cette tendance peut s’expliquer par la fragilité et l’instabilité de la condition de

vie des Malgaches, à ne citer que l’insuffisance de prise en charge diagnostique et

thérapeutique des maladies pouvant être à l’origine des infections urinaires, mais aussi

la méconnaissance des infections urinaires surtout sur la prévention, vue que l’infection

urinaire touche volontairement les femmes.

En association avec les arguments cités ci-dessus, cette prévalence viendrait

aussi des conditions anatomiques dont la contamination par les germes intestinaux ou

génitaux de voisinage peut se faire facilement. La contiguïté du tube digestif terminal et

de l’appareil urogénital dans l’aire périnéale et la brièveté de l’urètre féminin, ont été

Page 66: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

42

toujours notées dans beaucoup de publications pour justifier la forte prédominance de

l’infection urinaire chez la femme [18].

Cette variation de la distribution des cas d’infection urinaire selon l’âge n’est pas

significative (p>0,05). Elle suit la distribution des échantillons reçus dans leur totalité.

3. Répartition de cas selon les renseignements cliniques

Concernant les renseignements cliniques, les indications de demande d’ECBU

ont été dominées par les signes urinaires malgré la multiplicité des signes présentés par

les patientes.

Parmi les patientes ayant eu une infection urinaire, 53,33% ont présenté des

signes urinaires, et 46,66% ont présenté d’autres signes. Ce qui ont amené peut être les

praticiens à appuyer leur hypothèse diagnostique, vu le nombre élevé du demande

d’analyse.

Cette étude nous permet de mettre en évidence l’importance de l’ECBU

systématique devant les signes urinaires, mais aussi devant les autres signes (dont les

syndromes infectieux, le suivi de grossesse) qui sont des signes révélateurs d’infections

urinaires et qui ne sont pas négligeables pour la prise en charge diagnostique de ces

patientes.

Il n’y a pas de différence significative entre les signes présentés et les patientes

infectées (p >0,05).

Il est à noter que l’infection urinaire peut être asymptomatique, atypique ou

polymorphe.

Néanmoins, dans la pratique quotidienne des praticiens malgaches, comme

d’autre pays en développement, ils rencontrent de nombreuses difficultés, ne serait ce

que l’accès au test rapide à la bandelette urinaire pour le dépistage rapide et efficace des

infections urinaires. En outre, devant un syndrome infectieux, en Afrique où le

paludisme est endémique, les praticiens perdent le réflexe de réaliser en premier le test

de dépistage rapide ou l’ECBU au profit de la goutte épaisse. Tous ceci vont retarder la

prise en charge thérapeutique d’une infection urinaire aboutissant ainsi à des éventuelles

complications.

Page 67: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

43

Des auteurs ont même affirmé que 40 % des infections urinaires sont

asymptomatiques ou méconnues et traitées comme des infections respiratoires, ou

digestives [19, 28].

Cette pauvreté sémiologique s’explique par la faible virulence des germes en

cause, ces germes n’étant virulents ni pour l’arbre urinaire ni pour le parenchyme rénal.

Les circonstances de découverte de l’infection urinaire asymptomatique ou

atypique sont variables. Elle peut être diagnostiquée par un examen cytobactériologique

des urines prescrit pour des signes cliniques extrêmement frustes, souvent sans rapport

avec l’infection elle-même.

La présence de fièvre n’est pas constante, son absence n’exclut donc pas le

diagnostic d’une infection urinaire.

En effet, outre devant les signes urinaires proprement dit, devant les signes

infectieux sans foyer d’appel, tout médecin doit faire effectuer un bilan infectieux

complet pour orienter le diagnostic et pour mieux prendre en charge le patient.

4. Répartition des cas selon les germes isolés

Le recours au laboratoire de Microbiologie est toujours nécessaire devant toute

suspicion d’infection urinaire. Les résultats de la culture sont indispensables pour

l’identification des espèces responsables de la maladie.

L’arbre urinaire est normalement stérile, hormis l’urètre distal qui est contaminé

par la flore génitale (Lactobacilles chez la femme), la flore digestive (entérobactéries,

streptocoques, anaérobies, entérocoques), la flore cutanée (Staphylocoques à coagulase

négative, corynébactéries) [37].

Chez tous les sujets en bonne santé, une flore saprophyte, à faible pouvoir

pathogène, est présente à des concentrations importantes dans certains sites. Cet

équilibre écologique représente un des maillons essentiels de la défense antibactérienne,

en empêchant le développement de germes à haut niveau pathogène.

Une modification de flore provient d’une exposition inhabituelle à des germes

pathogènes et du déficit immunitaire du patient. L’infection est le résultat de

l’interaction entre l’hôte et son agent [25].

Page 68: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

44

D’après le tableau VI, les 45 souches isolées ayant provoquées les infections

urinaires appartiennent à 10 espèces, les entérobactéries représentaient 73,54% de ces

dernieres.

Selon la littérature, les bacilles à Gram négatif sont responsables des infections

urinaires quelque soit son origine communautaire ou nosocomiale, avec une

prépondérance significative des entérobactéries. Cela est en rapport avec la

physiopathologie des infections urinaires par la contamination via la voie ascendante

après la colonisation de la région périnéale, la cavité vaginale et la partie distale de

l’urètre par la flore digestive.

Les résultats de notre étude concordent aux études faites par plusieurs auteurs,

dont l’équipe de Ben Arab, Talibi Y et Randriamanantany ZA avec respectivement

94%, 88.20% et 80% [38-41].

E. coli était le germe le plus fréquemment rencontré (51,11%), suivi de K.

pneumoniae (11,11%), et des SCN (11,11%).

Dans le cas des Malgaches en particulier, cette fréquence d’isolement

d’Escherichia coli a légèrement changé depuis l’étude de Johannès H. Son étude a

donné comme fréquence 27,5% d’Escherichia coli qui suit la tendance observée dans la

littérature [42-44].

Il est important de relever que Escherichia coli, Enterobacter gergoviae et

Proteus mirabilis sont parmi les espèces les plus fréquemment isolées, et qui sont

réputées plus contagieuses dans le tractus urinaire selon la littérature. Ceci est en rapport

avec la physiopathologie de l’infection urinaire [38].

Il est important de noter que le mode de contamination au cours de l’infection

urinaire est en général ascendant, en outre il existe une forte colonisation du périnée par

les entérobactéries d’origine digestive, surtout l’Escherichia coli. A cela s’ajoutent des

facteurs spécifiques d’uropathogénicité.

E. coli possède des adhésines (adh. P1S, adh. Afa M), capables de lier la bactérie

à l’épithélium urinaire et d’empêcher son élimination par les vidanges vésicales. Et il

possède plusieurs sérotypes, jouant ainsi un rôle important dans le pouvoir pathogène de

cette bactérie.

Page 69: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

45

La virulence bactérienne est également un facteur important car certaines

souches d’E. Coli possèdent des facteurs spécifiques de virulence, leur conférant en

particulier une capacité d’adhésion urothéliale.

La fréquence d’E. Coli isolée dans notre étude soit 51,11% a légèrement

augmenté comparer aux études antérieures, dont celui d’Emilisoa N. et Randrianasolo B

qui ont trouvé respectivement 45,78% et 26,37% [35, 36].

Escherichia coli possède aussi plusieurs sérotypes. Cette sérotypie joue un rôle

important dans le pouvoir pathogène de cette bactérie en matière d’infection urinaire,

plus particulièrement dans les cystites et pyélonéphrites de l’adulte.

D’autres familles de bactéries méritent aussi d’être notées :

- K. pneumoniae : nous les avions isolés 5 fois, ce qui représente une

fréquence de 11,11%. Elle a augmenté comparer à des études antérieures dont celui de

Raeliarisoa S (3,92%) et Randrianasolo B. (2,19%) [29,36].

- Les SCN ont été isolées 5 fois qui représentent une fréquence de

11,11%. Parmi les SCN, Staphylococcus saprophyticus est responsable d’infection

urinaire et il est le plus souvent isolé chez la jeune femme [4], qui a été retrouvé dans

notre étude chez les patientes de 18 à 42 ans. Une étude multicentrique européenne de

grande ampleur (240 centres) sur les infections urinaires communautaires de la femme

retrouve S. saprophyticus dans 4,6 % des cas chez les femmes de 18 à 50 ans contre 1%

dans la tranche d’âge 51–65 ans [45].

- S. aureus sont rarement impliqués dans les infections urinaires

communautaires dans notre étude (4,44%).

- T. vaginalis est aussi retrouvé avec une fréquence de 4,44%. Ils sont

rarement impliqués dans les infections urinaires.

Il n’y avait pas de différence significative entre les germes retrouvés et la

présence d’infection urinaire.

5. Répartition de cas selon les résultats des antibiogrammes

Il est à noter que la réalisation de l’antibiogramme n’est pas systématique au

laboratoire, mais elle dépend d’une éventuelle prescription du médecin traitant.

Page 70: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

46

Sur les 45 demandes d’ECBU reçu au laboratoire, nous avons constaté que seuls

34 ont fait l’objet d’une demande d’antibiogramme, soit 73,91%.

Nous pensons que ce chiffre est très faible. Cela pourrait venir du fait que les

médecins traitants veulent épargner le cout élevé de l’analyse, vu la faiblesse du pouvoir

d’achat des malgaches en ce moment, mais elle pourrait aussi être due à la négligence

de la part des médecins. Car tout ECBU positif doit bénéficier d’un antibiogramme.

Nous avons testé 23 souches d’Escherichia coli, 7 souches d’Entérobactéries, 2

souches de S. aureus et une souche de Streptococcus sp.

Les différentes familles d’antibiotiques ne sont pas utilisées de la même façon

pour chaque souche testée. Cela du fait de la sensibilité ou de la résistance naturelle de

chaque espèce bactérienne.

Concernant les souches d’Escherichia coli testées (tableau IX), nous avons

constaté que presque dans tous les cas (22 cas), ce germe a acquis une résistance à

l’amoxicilline. Le mécanisme de résistance est de type production de bêta lactamase.

Cette résistance est acquise après une prescription de bêtalactamine d’une manière

inadéquate c’est-à-dire dose inadéquate ou insuffisamment longtemps et aussi du fait de

la vente libre de ces médicaments même à l’épicerie.

Les taux de résistance relativement élevés au cotrimoxazole et aux

aminopénicillines limitent fortement leur intérêt en traitement probabiliste des

infections urinaires communautaires.

Même l’association amoxicilline + acide clavulanique ne marche plus (20 cas).

Contrairement aux études effectuées auparavant, celle de Randrianasolo B et celle

d’Emilisoa H, qui ont trouvé que l’association amoxicilline + acide clavulanique

marchait encore très bien [35, 36].

Nous avons noté aussi une résistance dans plus de la moitié des cas à

la ciprofloxacine, à la ticarcilline et à la ticarcilline + acide clavulanique. L’évolution

des résistances aux fluoroquinolones (ciprofloxacines) doit donc être particulièrement

surveillée car bon nombre de médecin prescrit les fluoroquinolones en première

intention en cas d’infection urinaire.

Le C1G, le cotrimoxazole et la tétracycline ne sont plus actif contre E. coli.

Les autres molécules : C2G, C3G, nitrofurane, colistine, gentamicine et

amikacine restent encore sensibles à ce germe dans la plupart des cas.

Page 71: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

47

Concernant les autres souches d’entérobactérie testées (tableau X), nous avons

constaté qu’ils sont presque résistants à l’amoxicilline, même associé à l’acide

clavulanique, au cotrimoxazole, au C1G et aux cyclines tandis que la céphalosporine du

deuxième et troisième génération, la ciprofloxacine, la colistine, et la gentamicine

restent encore sensibles.

Concernant les souches de Staphylococcus aureus testées (tableau XI), nous

avons constaté que parmi ces deux souches, les molécules telles que l’oxacilline, la

lincomycine, la pristinamycine, le ciprofloxacine, l’acide fusidique et la gentamicine

marchent encore.

Les souches sensibles à l’oxacilline sont appelées des souches métiS ou SASM

(S. aureus sensible à la méticilline) qu’on voit surtout chez les souches d’origine

communautaire.

Alors que chez les souches d’origine nosocomiale, l’oxacilline pourrait ne plus

marcher. Le mécanisme de résistance dans ce cas est la modification de la cible par

élaboration d’une protéine liant la pénicilline (PLP) mutée (PLP2) qui induit une

résistance à la méticilline (SARM : Staphylococcus Aureus Méticillino-Resistant), à

toute les bêta lactamines et fréquemment aux autres familles d’antibiotiques [19].

Tandis que l’amoxicilline, le C1G, la tétracycline et le cotrimoxazole ne

marchent plus contre S. aureus.

S. aureus a acquis une résistance à l’amoxicilline. Dans ce cas, le mécanisme de

résistance est la sécrétion de bêta lactamases qui induit une résistance aux pénicillines

G, A, et aux carbopénicillines [19].

Quant à la souche de Streptococcus sp testée (tableau XII), elle est résistante à

l’amoxicilline, aucotrimoxazole, et à la tétracycline et à l’érythromycine.

Mais elle reste sensible à l’association amoxicilline + acide clavulanique, aux

céphalosporines de la première, deuxième et troisième génération, à l’oxacilline, à

l’acide fusidique, à la ciprofloxacine, à la pristinamycine et au lincomycine.

Presque la totalité des souches testées sont résistantes aux tétracyclines. Ces

résistances sont acquises après une prescription de cycline d’une manière inadéquate

c'est-à-dire dose insuffisante et insuffisamment longtemps.

L’examen cytobactériologique des urines incluant l’antibiogramme permet la

surveillance épidémiologique d’une éventuelle résistance acquise des différentes

Page 72: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

48

souches existantes. Nous pensons que l’antibiogramme devrait être demandé et pratiqué

systématiquement. Pour que cela soit possible, vu le pouvoir d’achat de la masse

populaire malgache actuellement, une mesure particulière devrait être prise comme la

création d’une caisse d’allocation subventionnée par l’état qui prendra en charge, en

totalité ou tout au moins en partie, la réalisation des examens complémentaires qui

serviront à une surveillance épidémiologique.

Néanmoins pour l’antibiogramme, il faut inciter les praticiens à prescrire un

antibiogramme après échec du traitement antibiotique, malgré les problèmes qu’on a

cité ci-dessus, au lieu de prescrire d’autres familles d’antibiotiques qui exposent à des

effets néfastes (récidive, résistance bactérienne, complications) plutôt qu’à la guérison

escompté, entrainant ainsi une dépense considérable à la prise en charge thérapeutique

de nos patientes. Même si cela reste superflu vu notre situation économique

actuellement.

Une subvention du Ministère de la Santé sur le coût des examens réalisés a tous

les laboratoires publiques (CHU-JRA Antananarivo) pourra mener à une meilleure prise

en charge de toute la population et à la surveillance de la résistance des souches aux

antibiotiques qui doivent être continue et systématique. Cette surveillance sera basée sur

une politique consensuelle de prescription des antibiotiques, et des études prospectives

plus élargies des infections urinaires chez la femme.

En perspective, des études élargies sur la prévalence des infections urinaires

communautaires chez la femme dans tout Madagascar doivent être effectuées pour

permettre d’avoir des données épidémiologique.

Nous proposons quelques suggestions concernant la prise en charge

thérapeutique des patientes. Nous pensons que la pratique de l’antibiothérapie

probabiliste est d’autant plus dangereuse quand on utilise des antibiotiques à large

spectre, puisque si la molécule utilisée n’est pas bien adaptée, on aura une sélection de

bactéries multi résistantes.

Mais pour le traitement d’une infection urinaire simple de l’adulte, le

fosfomycine trométamol (MONURIL Adulte 3g) en dose unique est la molécule la plus

intéressante en théorie en raison de : sa bonne tolérance, très peu de résistance acquise,

bon coefficient d’efficacité clinique et microbiologique, bonne observance, effet

négligeable sur le microbiote [1].

Page 73: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

49

Pour le traitement d’attaque, du fait de l’évolution permanente de la résistance

bactérienne, dans notre étude deux familles d’antibiotiques peuvent être utilisées en

première intention, avant les résultats de l’antibiogramme : les céphalosporines de la

troisième génération, la gentamicine.

Ces antibiotiques restent encore actifs sur la quasi-totalité des germes qu’on a

isolés, dont la durée du traitement est de 10 à 14 jours.

L’antibioprophylaxie est principalement indiquée dans les infections urinaires

récidivantes chez la femme. Elle ne doit être proposée qu’aux femmes ayant au moins

un épisode par mois, et après constatation d’un ECBU prè-thérapeutique négatif, ou

après 3 épisodes d’infection urinaire durant les 12 mois précédant [43, 46].

Concernant les principes de cette antibioprophylaxie, idéalement, les

antibiotiques proposés devraient être actifs sur E.coli, principale bactérie causant

d’infections urinaires récidivantes, être administrables par voie orale et bien tolérés,

avoir une élimination prédominante par voie urinaire, être différents de ceux qui sont

proposés en traitement curatif (risque de résistance), avoir un effet écologique minimal

sur la flore digestive.

Différents antibiotiques ont été proposés pour l’antibioprophylaxie des

infections urinaires : la nitrofurantoïne, différentes bêtalactamines, l’acide nalidixique.

La nitrofurantoïne est la molécule la plus étudiée et probablement la plus

intéressante en théorie pour les raisons suivantes : fortes concentrations urinaires,

faibles concentrations fécales, non utilisée en curatif [47].

En effet, la flore digestive est le principal réservoir des bactéries cause

d’infection urinaire, elle est quantitativement très importante et c’est sur elle que

s’exerce essentiellement la pression de sélection des antibiotiques.

L’antibioprophylaxie réduit la fréquence des épisodes de cystite récidivante en

complément du traitement des facteurs de risque de l’infection: le rapport sexuel,

utilisation de diaphragme, contraception orale, spermicide (pour les femmes pré-

ménopause); Les facteurs urodynamiques d’incontinence, urine résiduelle, cystocèle,

carence oestrogénique (pour les femmes post ménopause) [1].

Page 74: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

CONCLUSION

Page 75: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

50

CONCLUSION

Associés à la clinique, les examens de laboratoire constituent un outil

indispensable à la prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients. Ces

examens pourront nous fournir de précieuses données dont l’exploitation constitue déjà

une contribution à une éventuelle amélioration du système de santé.

Notre travail consiste en l’étude rétrospective descriptive et analytique de 313

résultats d’examens cytobactériologiques des urines effectués à l’Unité Paraclinique de

Formations et de Recherches en Microbiologie, du CHU-JRA Antananarivo

de Novembre 2012 à Décembre 2014.

Quarante-cinq patientes (14%) font une infection urinaire communautaire.

L’infection urinaire communautaire touche toutes les catégories d’âge mais plus

fréquente chez les femmes plus de 42 ans.

Concernant les germes, E. Coli est le germe le plus fréquemment rencontré, suivi

de K. pneumoniae, et de SCN. Ces espèces ont acquis une certaine résistance face aux

plusieurs molécules, notamment les béta-lactamines, le cotrimoxazole et la tétracycline.

Ceci du fait de l’automédication des patients, de la disponibilité très facile des

antibiotiques auprès de la pharmacie, et d’une éventuelle prescription inadéquate des

médecins traitants, le plus souvent par faute de donnée microbiologique.

L’augmentation de la résistance aux antibiotiques doit conduire à renforcer la

surveillance dans notre pays et les bonnes pratiques en matière d’antibiothérapie dans la

communauté. Les études épidémiologiques menées dans les laboratoires dans toute l’île

sont ainsi susceptible de contribuer à l’adaptation des stratégies thérapeutiques en

pratique de ville dans le cadre de l’infection urinaire communautaire.

Tout le sens critique et la collaboration clinicien-bactériologiste sont nécessaires

pour aboutir au diagnostic microbiologique des infections urinaires, afin d’améliorer la

prise en charge, d’approfondir notre connaissance et d’apporter aux patients les soins les

plus adaptés.

Page 76: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Page 77: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

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Page 82: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

VELIRANO

« Eto anatrehan’Andriamanitra Andriananahary, eto anoloan’ireo mpampianatra

ahy, sy ireo mpiara-mianatra tamiko eto amin’ity toeram-pianarana ity, ary eo

anoloan’ny sarin’i HYPOCRATE,

Dia manome toky sy mianiana aho, fa hanaja lalandava ny fitsipika hitandrovana

ny voninahitra sy ny fahamarinana eo am-panantotosana ny raharaham-pitsaboana.

Hotsaboiko maimaimpoana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatra noho ny

rariny aho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’iza na amin’iza aho

mba ahazoana mizara aminy ny karama mety ho azo.

Raha tafiditra an-tranon’olona aho dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny masoko

ka tànako ho ahy samirery ireo tsiambaratelo aboraka amiko ary ny asako tsy avelako

hatao fitaovana hanatontosana zavatra mamoafady na hanamorana famitan-keloka.

Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olona tsaboiko ny anton-

javatra ara-pinoana,ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehana ary ara-tsaranga.

Hajaiko tanteraka ny ain’olombelona na dia vao notorontoronina aza, ary tsy

hahazo mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny lalàn’ny maha-olona aho na dia

vozonana aza.

Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho ka hampita amin’ny

taranany ny fahaizana noraisiko tamin’izy ireo.

Ho toavin’ny mpiara-belona anie aho raha mahatanteraka ny velirano nataoko.

Ho rakotry ny henatra sy ho rabirabian’ireo mpitsabo namako kosa aho raha mivadika

amin’izany »

Page 83: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVE

Le Directeur de thèse

Signé : Professeur RASAMINDRAKOTROKA Andry

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Signé : Professeur ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatiana

Page 84: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

Name and first Name : JAONASY Gitano

Title of thesis : « URINARY INFECTIONS IN WOMEN NOT HOSPITALIZED :

IMPACT AND SENSITIVITY TO ANTIBIOTICS»

Heading : Biology

Number of pages : 50 Number of tables : 10

Number of figures : 3 Number of bibliographical references : 47

SUMMARY

Introduction : Urinary tract infections in the hospitalized woman not represent more

than half of Community urinary infections diagnosed in general practice. This work

proposes as objectives to describe the frequency of urinary tract infections in the

hospitalized woman not to study the distribution of bacteria and to evaluate the

sensitivity of germs found antibiotic encountered in UPFR Microbiology CHU - JRA to

Antananarivo allow a better therapeutic approach.

Methods : This is a retrospective descriptive study carried out for a period of 24

months from November 2012 to October 2014. The selected variables studied were age

, clinical information, found strains, and results susceptibility testing.

Results : During these 24 months , the UPFRM received 313 requests

cytobacteriological urinalysis non hospitalized women. 45 patients ( 14.37% ) were

urinary tract infection with leucocyturia and significant bacteriuria . The age group 61 to

65 is the largest number of violations of UTI patients ( 34.04 %). Most infected patients

have dysuria and hematuria . Escherichia coli is the most frequently isolated germ (

51.06 %) followed by Klebsiella pneumoniae ( 11.11% ) and SNA ( 11.11% ) .

Conclusions : Almost all strains of Escherichia coli were resistant to amoxicillin ,

tetracycline and cotrimoxazoles while colistin , amikacin , and gentamicin retain a

remarkable sensitivity .

Keywords : CHU-JRA - Community UTI - impact - sensitivity – woman.

Director of thesis : Professor RASAMINDRAKOTROKA Andry

Reporter of thesis : Docteur ANDRIANARIVELO Andry Maharo

Address of author : CU bloc 71 C1 Ambohipo Antananarivo 101

Page 85: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE
Page 86: INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON HOSPITALISE

Nom et Prénom : JAONASY Gitano

Titre de la thèse : « INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME NON

HOSPITALISE : INCIDENCE ET SENSIBILITE AUX ANTIBIOTIQUES»

Rubrique : Biologie

Nombre de pages : 50 Nombre de tableaux : 10

Nombre de figures : 3 Nombre de références bibliographiques : 47

RESUME

Introduction : Les infections urinaires chez la femme non hospitalisé représentent plus

de la moitié des infections urinaires communautaire diagnostiquées en pratique de ville.

Ce travail se propose comme objectifs de décrire la fréquence des infections urinaires

chez la femme non hospitalisé, d’étudier la répartition des bactéries responsables et

d’évaluer la sensibilité des germes retrouvés aux antibiotiques rencontrées à l’UPFR

Microbiologie du CHU-JRA Antananarivo afin de permettre une meilleure approche

thérapeutique.

Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive effectuée pendant une

période de 24 mois allant de Novembre 2012 à Octobre 2014. Les variables retenus et

étudiés ont été l’âge, les renseignements cliniques, les souches retrouvées, et les

résultats de l’antibiogramme.

Résultat : Durant ces 24 Mois, l’UPFRM a reçu 313 demandes d’examens

cytobactériologiques des urines des femmes non hospitalisées. 45 patientes (14,37%)

faisaient une infection urinaire avec une leucocyturie et une bactériurie significatives.

La tranche d’âge de 61 à 65 ans constitue le plus grand nombre de patientes atteintes

d’infections urinaires (34,04%). La plupart des patientes infectées présentent des

dysuries et des hématuries. Escherichia coli est le germe le plus fréquemment isolé

(51,06%) suivi du Klebsiella pneumoniae (11,11%) et du SCN (11,11%).

Conclusion : Presque toutes les souches d’Escherichia coli ont été résistantes à

l’amoxicilline, à la tétracycline et aux cotrimoxazoles alors que la colistine, l’amikacine

et la gentamicine conservent une sensibilité remarquable.

Mots clé : CHU-JRA- femme- incidence- infection urinaire communautaire- sensibilité.

Directeur de thèse : Professeur RASAMINDRAKOTROKA Andry.

Rapporteur de thèse : Docteur ANDRIANARIVELO Andry Maharo.

Adresse de l’auteur : CU bloc 71 C1 Ambohipo Antananarivo 101.