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LE MAGAZINE DES DECIDEURS DU SUDTRANSCRIPT
IMAGAZINE PDF N° 12
[ Mars 2012
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EDITORIAL
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Les ressources mondiales en eau menacées
ECONOMIE Pages 17/22 Transferts Financiers Dogad DOGOUI, AFRICAGORA Leila BENHACEM BAD SENEGAL BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT Appui du premier fonds Carlyle en Afrique sub-saharienne Coopération Chine/Afrique Afrique du Sud : Un développement majeur Gabon : Une croissance du PIB de 5,7% pour 2012 ACP Group: Intra-Africa trade may ease stalled EPA negotiations SOCIAL-BUSINESS Pages 3/8 Fondation CHIRAC Le Conseil exécutif de l’UNESCO approuve un programme
renforcé et la poursuite des réformes Approbation du Prix OBIANG-NGUEMA Le Journalisme dans un Monde Numérique Sécurité et Droits Trophées de l’Accessibilité
BUSINESS Pages 8/14
Le Club des Leaders Michel Soyer Président AGME DROIT Mireille Gillet le Turnier Présidente Pure Digital Medias Pascal Dasseux
DIPLOMATIE Pages 14/17
STEPHANE BOMPERZT Ancien Directeur Afrique et Océan Indien du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes
ENVIRONNEMENT Pages 22/24
Fondation Chirac Jacques Bertrand Président d’AquaOrbi et Délégué Général
EDUCATION Page 24
Burkina Faso KOUMBA BOLY BARRY Ministre de l’Education et de l’Alphabétisation GEOPOLITIQUE PAGE 25/26 EUROPE : LE JOUR OU LA GRECE A EVITE LA FAILLITE : SOLUTION OU REPIT ?
INTERNATIONAL ENVORONMANT HOUSE CITES Secretary-General expresses grave concern over reports of mass elephant killings in Cameroon
PAIX & SECURITE pages 26/27 Union Africaine Réunion d'Experts sur la situation dans le Sahel Lutte contre la LRA l’Union Africaine et l’ONU pour la mise au point rapide d`une stratégie régionale globale
CULTURE & SOCIETE Pages 28/33 Journée Internationale de la Femme Le Cameroun fête à Paris
Message de l’union Africaine Statistiques ONU
APPEL AUX DONS Haut Conseil des Ressortissants d'Afrique Centrale
Livre Une compagnie pétrolière chinoise face à l'enjeu environnemental au Tchad
Union Européenne ATLAS Permanent Jean-Dominique GIULIANI et Pascale JOANNIN OHADA La protection du créancier (…) : droit de l'OHADA et pratiques européennes Rapport Lafarge 2010 sur le développement durable
Directeur de publication : Nicolas ABENA
Rédactrice en chef déléguée : Marie CORNET-ASHBY
Dossiers Pays Nguéma Thérèse
Chargée de Missions Ndinga Patricia
Rédacteur en chef Technique : Oussouf DIAGOLA
Rédaction générale : N chaise, N Ndong, S Abba, M. Cornet- Ashby , B ANANI Collaboration Onana Sylvestre
Henri Spitezki Expert : Francis Dooh Collins RCS : 510710262 Siret 510 710 265 00013 Siren 510 710 265
Cameroun BP 14018 Aéroport international de Douala La Table Royale
Dépôt légal à parution
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Editorial
Les ressources mondiales en eau menacées par la hausse de la demande et le changement climatique d’après le Rapport des Nations Unies sur l’évaluation des ressources en eau
La croissance sans précédent de la demande menace tous les objectifs majeurs de développement, met en garde le Rapport mondial des Nations Unies sur l’évaluation des ressources en eau, « Gérer l’eau dans des conditions d’incertitude et de risque ». L’augmentation des besoins alimentaires, l’urbanisation rapide et le changement climatique exercent une pression croissante sur cette ressource. Face à cette situation, la gestion de l’eau doit être entièrement repensée, conclut le Rapport qui sera lancé le 12 mars par la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, et le président de l’ONU-Eau, Michel Jarraud, lors du Forum mondial de l’eau qui se tient à Marseille.
« L’eau douce n’est pas utilisée de manière durable compte tenu des besoins et des demandes, assure Irina Bokova dans la préface du Rapport. L’information reste disparate et la gestion est fragmentée. Dans ce contexte, l’avenir est de plus en plus incertain et les risques susceptibles d’augmenter »,
« Les défis, les risques et les incertitudes qui se dressent face au développement durable et aux Objectifs de développement du Millénaire des Nations Unies exigent une réponse collective de la communauté internationale », déclare Michel Jarraud. « L’ONU Eau relaiera les importants messages de ce Rapport sur l’eau lors du Sommet de Rio+20 en juin 2012 ».
D’après le Rapport, de nombreuses personnes dans le monde bénéficient désormais d’un accès à l’eau potable -86% de la population des régions en développement y auront accès d’ici 2015. Mais aujourd’hui encore, un milliard de personnes ne disposent pas d’un tel accès et dans les villes leur nombre est en hausse. Les infrastructures sanitaires ne suivent pas le rythme de l’évolution urbaine mondiale, dont la population devrait pratiquement doubler d’ici 2050 pour atteindre 6,3 milliards de personnes. Aujourd’hui, plus de 80% des eaux usées dans le monde ne sont ni collectées ni traitées.
Dans le même temps, le Rapport estime que les besoins alimentaires devraient augmenter de 70% d’ici à 2050, avec une demande grandissante pour les produits d’origine animale. De fait, cette hausse de la demande alimentaire devrait se traduire par une augmentation de 19% de l’eau utilisée par le secteur agricole, qui représente déjà 70% de la consommation globale de l’eau. Mais les auteurs soulignent que ces chiffres pourraient être plus élevés encore si les rendements agricoles ne s’améliorent pas de manière significative dans les années à venir.
Pour répondre à l’augmentation continue de la demande, les eaux souterraines ont été largement mises à contribution. Résultat de cette « révolution silencieuse » : les prélèvements ont triplé au cours des 50 dernières années. Certains de ces bassins souterrains, non renouvelables, ont dores-et-déjà atteint un seuil critique. Face aux besoins agricoles croissants, de nombreux pays se tournent aujourd’hui vers d’autres pays disposant de terres fertiles, notamment en Afrique. On estime ainsi que l’achat transnational de terres est passé de 15-20 millions d’hectares en 2009 à plus de 70 millions aujourd’hui. Dans les accords
signés entre pays, l’eau n’est jamais explicitement mentionnée.
Dans les années qui viennent, la pression croissante qui s’exerce sur l’eau devrait encore s’exacerber. Le changement climatique devrait en effet affecter cette ressource en modifiant la pluviosité, l’humidité des sols, la fonte des glaciers et l’écoulement des rivières et des eaux souterraines. Les risques liés à l’eau représentent 90% des risques naturels et leur fréquence et leur intensité s’accentue. Les auteurs du Rapport estiment que la production agricole de l’Asie du Sud et de l’Afrique australe sera la plus exposée au changement climatique d’ici 2030. Le stress hydrique devrait également augmenter dans le centre et le sud de l’Europe d’ici 2070, affectant près de 44 millions de personnes.
D’après le Rapport, ces pressions sur l’eau vont exacerber les disparités économiques entre les pays, mais aussi entre les différents secteurs et régions à l’intérieur des pays. Et cette évolution se fera au détriment des plus pauvres. Le sous-financement chronique n’a pas permis aux gestionnaires de l’eau de réaliser les adaptations qui sont nécessaires. Si l’eau ne tient pas une place plus importante dans les projets de développement, des milliards de personnes, notamment dans les pays en développement pourraient être confrontées à une réduction de leurs moyens de subsistance et de leurs chances de réussite.
Une meilleure gouvernance des ressources en eau est nécessaire, notamment des investissements des secteurs privés et publics dans les infrastructures.
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SOCIAL-BUSINESS
Fondation CHIRAC
A la fin de ses mandats en 2007, le Président Jacques Chirac déclarait son intention de « servir autrement ».
A la différence des organisations non gouvernementales, auxquelles elle n’entend pas se substituer mais qu’elle souhaite au contraire accompagner dans leurs projets de terrain, la fondation Chirac consacre la plus grande part de ses ressources en plaidoyers et à l’élaboration de programmes fédérateurs. Fondation d’un ancien Président de la République française, son rôle est de donner toute la visibilité et la résonance nécessaires aux actions efficaces déjà entreprises et qui pourraient être des solutions à une plus grande échelle. Protection de la biodiversité, dialogue des cultures, respect de l’environnement : parce que les réponses à ces nouveaux défis sont plurielles, la fondation Chirac agit sous des formes multiples.
Elle rassemble des femmes et des hommes de tous les continents, décidés à agir aux côtés du président Chirac et au service de la paix. Elle poursuit son action grâce à la générosité de ses donateurs et mécènes. Le Conseil d’administration répartit les ressources à raison de 200 000 euros par an et par programme. Chaque action de la Fondation se construit grâce à des partenariats qui prennent différentes formes : partenariat institutionnel, partenariat de conseil, partenariat financier ou partenariat de terrain.
Rencontre avec le Bâtonnier Bernard Vatier
Membre fondateur de la fondation Chirac, est Délégué général pour la prévention des conflits. Il dirige le Comité d’experts du Prix pour la prévention des conflits. Avocat, ancien Bâtonnier de Paris, il a également été président du Conseil des Barreaux de l’Union européenne de 2003 à 2005. Il a acquis son expertise au sein d’un cabinet de conseils juridiques devenu cabinet d’avocat spécialisé dans les transactions commerciales et le droit de l’entreprise. Enseignant, très actif dans la défense des valeurs que représente la profession d’avocat, il
est internationalement reconnu pour ses compétences dans le domaine de l’arbitrage
Comment a eu lieu votre rencontre
avec la Fondation Chirac ?
J’ai eu la chance de travailler, dès son
origine, au service de la Fondation. En
tant que membre fondateur, j’ai, avec
Jean-Pierre Lafon, René Ricol, Valérie
Terranova et bien sûr le Président
Jacques Chirac, contribué à mettre en
œuvre les programmes qui y sont
développés. Ceux-ci ne sont autres
que la traduction et la poursuite des
idées maitresses que le Président a
défendues tout au long de sa vie, en
faveur du développement et de la paix.
J’assume aux côtés de jean Pierre
Lafon les fonctions de vice-président
de la Fondation et je préside
également le Comité d’experts qui
sélectionne les dossiers soumis au
jury du Prix pour la prévention des
conflits. Ce prix est attribué chaque
année par la Fondation par le jury
présidé par le Président Chirac
entouré de personnalités
prestigieuses.
A quand remonte la création de la
Fondation Chirac ?
La fondation Chirac a été créée en
2008. Sa création a donné lieu à une
cérémonie au musée du quai Branly le
8 juin 2008, reconnue d’utilité publique
par décret du 7 mars 2008. Ce musée
est un peu un symbole de l’action du
Président Chirac. Il abrite les
richesses des civilisations et témoigne
de leur histoire. Il est un symbole de
ce dialogue des cultures auquel le
Président, à travers la Fondation, est
très attaché. Voilà donc maintenant
trois ans et demi que les cinq
programmes sont mis en œuvre.
Par le Président lui même ? Une
idée pour la paix... Une absolue
nécessité ?
Oui et personne ne peut vouloir le
contraire. Mais en plus de proclamer la
nécessité de la paix, il faut le vouloir.
C’est cette volonté dont le Président
Jacques Chirac a porté témoignage
lorsqu’il assumait des responsabilités
politiques, qui est à l’origine de la
Fondation.
Son objectif est en effet d’agir au
service de la paix en rassemblant
les énergies pour renforcer la lutte
contre les principales causes
d’instabilité : l’intolérance, la
pauvreté, l’injustice que connaissent
les populations les plus fragiles face
au partage des ressources
naturelles et l’absence de dialogue
au sein de certaines communautés.
Nous ne pouvons plus l’ignorer, la
paix, que ce soit à un niveau local
ou régional, passe inévitablement
par le bien-être des populations et
par une gouvernance saine. Il faut
veiller à ce que chaque être humain
ait accès à une eau potable, à un
service de santé de qualité et que
les ressources que prodigue la terre
soient exploitées de façon équitable
et durable. Mais, en travaillant avec
des femmes et des hommes qui
font de leur vie un combat
« Oui et personne ne
peut vouloir le contraire.
Mais en plus de
proclamer la nécessité
de la paix, il faut le
vouloir »
Bâtonnier Bernard Vatier, Vice-Président Conseiller juridique de la Fondation Chirac
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quotidien pour défendre ces droits
fondamentaux, il est impossible de
nier qu’œuvrer en sens est une
absolue nécessité.
Quel message, le Président Chirac
souhaite faire passer, au delà des
mots par la création de sa fondation
?
Je pense que le message est simple. Il
s’agit de sensibiliser et de mobiliser
tous les acteurs ayant le pouvoir de
faire avancer les sujets traités par la
Fondation. Des responsables
politiques à la société civile en passant
par les experts du développement et
les représentants du secteur privé, la
capacité de mobilisation de la
Fondation est inouïe. Elle travaille
donc à rassembler toutes les parties
prenantes afin qu’elles s’engagent
communément au service de la
prévention des conflits, de l’accès aux
ressources naturelles, à la santé et de
la diversité culturelle.
Quels en sont les programmes ?
Les partenaires ?
La Fondation développe cinq
programmes : la mise en valeur de
ceux qui dans l’ombre et avec courage
et générosité contribuent à la
prévention des conflits, sous la forme
du prix, la mise en valeur des
programmes d’accès à l’eau et à
l’assainissement, d’accès à une santé
et aux médicaments de qualité,
d’accès aux ressources de la terre et
la défense de la diversité culturelle.
Chacune de ces lignes d’action sont
mises en place avec des partenaires
de terrain. Ainsi, l’association
AquaOrbi, l’Organisation Panafricaine
de Lutte pour la Santé (OPALS),
l’association Sorosoro ou The Forest
Trust (TFT), accompagnent la
Fondation dans la mise en œuvre
d’actions de plaidoyer et de terrain.
la Fondation travaille en concertation
notamment avec le Ministère des
Affaires étrangères et européennes, le
Forum Mondial de l’Eau, l’Agence
Française de Développement, la
Fondation AFP, la Caisse des Dépôts
et Consignations, le musée du Quai
Branly, la Fondation Pierre Fabre,
l’Institut Mérieux, le Conseil supérieur
du notariat.
Pour quelles ambitions ? Avec
quels moyens ?
La Fondation a pour ambition de faire
avancer des sujets qui ne figurent pas
forcement parmi les priorités des
responsables politiques ou de la
communauté internationale. Comme je
l’explique la Fondation a l’avantage de
pouvoir réunir des acteurs à tous les
niveaux. Nous le voyons en Afrique, le
Président Jacques Chirac a cette
incroyable faculté de mobiliser un
public considérable et à tous les
niveaux. Ce qui est très important car
aucune des actions engagées par la
Fondation ne peut véritablement
évoluer sans une interpellation de la
conscience internationale.
« La Fondation soutient
également des actions de
terrain s’inscrivant bien sûr
dans le droit fil des
plaidoyers qu’elle mène »
Un exemple est l’Appel de Cotonou
contre les faux médicaments, que le
Président a lancé en 2009. Sept chefs
d’Etat, trois anciens chefs d’Etat et
onze Ministres ou représentants de
gouvernement ont signé l’Appel le 12
octobre 2009. Aujourd’hui plus d’une
cinquantaine de chefs d’Etat ou de
responsables d’Organisations
Internationales sont signataires de
l’Appel.
La Fondation soutient également des
actions de terrain s’inscrivant bien sûr
dans le droit fil des plaidoyers qu’elle
mène. Concernant la lutte contre les
faux médicaments, elle accompagne
depuis trois ans et avec la Fondation
Pierre Fabre, le développement du
Laboratoire de Contrôle de la Qualité
des Médicaments de Cotonou.
Quelles régions selon vous,
méritent le plus d'attention
concernant l'accès à l'eau ...
De nombreuses régions du monde
nécessitent encore d’être équipées en
infrastructures permettant aux
populations d’accéder à une eau
saine. Souvent la ressource est
présente mais les services d’eau et
d’assainissement en mauvais état de
fonctionnement, mal gérés voire
totalement absents. La Fondation
mobilise les volontés et suggère des
programmes en faisant intervenir des
opérateurs de disciplines différentes.
Ainsi pour l’accès à l’eau, les
entreprises des ONG peuvent se
combiner avec des travaux de
géomètres et l’appui des notaires et
des juristes.
En revanche, beaucoup de pays
d’Afrique souffrent du manque d’eau et
l’Afrique de l’ouest fait aujourd’hui face
à un problème majeur d’accès à la
ressource. Les grandes nappes
phréatiques et fleuves qui la
parsèment sont surexploités, de plus
en plus pollués. Les retards en termes
de politiques publiques d’eau et
d’assainissement sont gigantesques.
Le fleuve Niger en est un parfait
exemple. Mais ce qui fait de cette
région une priorité est le double enjeu
qui l’attend. D’abord, elle sera l’une
des plus durement touchée par le
changement climatique. Ensuite,
l’explosion démographique et
l’urbanisation croissante décuplent les
besoins de la population et les
transforment.
Les volontés existent à tous les
niveaux : c’est ce qu’a prouvé le
Forum « Solidarité pour l’eau dans
les pays du bassin du Niger ». La
Fondation a organisé ce Forum en
partenariat avec la République du
Mali précisément pour mobiliser les
volontés et organiser leurs actions.
Plus d’un millier de participants de
toute la région se sont rassemblés
les 17 et 18 octobre 2011 à Bamako.
Cette mobilisation massive a
débouché sur des engagements et
recommandations qu’il convient
désormais de faire entendre et de
mettre en œuvre concrètement. La
fondation Chirac accompagnera les
pays du bassin du Niger au 6ème
Forum Mondial de l’Eau, qui se
« En revanche, beaucoup
de pays d’Afrique souffrent
du manque d’eau et
l’Afrique de l’ouest fait
aujourd’hui face à un
problème majeur d’accès à
la ressource «
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tiendra à Marseille en mars
prochain, afin que les solutions
qu’ils mettront en avant aient la
plus forte résonnance possible.
En quelle année a été créé le prix de
la prévention des conflits ?
La volonté de distinguer des
personnes œuvrant pour la prévention
des conflits a pris naissance dès la
création de la fondation. Elle a été le
sujet principal des échanges qu'ont eu
les hautes personnalités membres du
Comité d'honneur, venues
spécialement à Paris le 8 juin 2008,
pour le lancement de la fondation
Chirac. Ce Prix est ainsi le dessein de
Kofi Annan, Boutros, Diouf, Wangari
Maathai, Federico Mayor, Rigoberta
Menchu Tum, Muhammad Yunus, etc.
Il est en quelque sorte le symbole des
engagements et des projets menés
par la Fondation. Comme je l’ai
expliqué, la ligne directrice pour
chaque programme est la paix, le
retour à la stabilité.
Chaque année, la Fondation décerne
le Prix pour la prévention des conflits à
des personnes œuvrant
quotidiennement pour apaiser des
tensions. Conflits entre différentes
communautés, guerre de religions,
partage de la terre et de ses
ressources, absence de dialogue sont
autant de facteurs pouvant conduire à
des situations de rupture.
Cette distinction permet, outre de
récompenser ces efforts, de faire
connaître et d’encourager toute
initiative, qu’elle soit personnelle ou
encadrée par les grands organismes
internationaux que nous connaissons,
permettant un chemin vers la
réconciliation.
Etes vous satisfait du choix de cette
année, pourquoi ?
Les deux lauréates du Prix de cette
année sont deux femmes
exceptionnelles. Marguerite
Barankitse, lauréate du Prix pour la
prévention des conflits, est une
burundaise qui a recueilli depuis 1994
des dizaines de milliers d’orphelins
hutus, tutsis et twas, victimes de la
guerre civile. Elle leur a offert accès à
l’éducation, à la culture, aux soins, et
leur a appris à vivre
ensemble. La
canadienne Louise
Arbour a remporté le
Prix spécial du Jury
pour son action en
tant que procureur
des Tribunaux
Pénaux
Internationaux pour
le Rwanda et l’ex-
Yougoslavie.
Un trait d’union
entre ces deux
dossiers retenus par
le jury est l’originalité de leur
démarche en faveur de la paix et de la
prévention des conflits. D’un côté,
c’est par l’éducation et l’apprentissage
dès le plus jeune âge du respect de
l’autre et de la vie en société.
De l’autre, c’est par l’instauration d’une
justice internationale plus forte et
légitime. Certes, en punissant les
coupables d’exactions, elle n’intervient
de manière visible qu’après les
conflits, mais cette justice joue un rôle
de dissuasion de plus en plus
important en faisant progressivement
disparaître la voie de l’impunité. Cette
justice internationale est une forme
nouvelle d’expression des valeurs
universelles et des droits
fondamentaux.
Le choix d'un jury composé
d'experts ? Qui interviennent dans
quels domaines ?
Le processus de sélection est assez
simple. Un comité d’experts est en
charge d’identifier les zones de
tensions et de recenser les actions en
faveur de la prévention des conflits. Il
se réunit trois fois par an et
sélectionne les dossiers qui seront
ensuite présentés aux membres du
jury, composé de personnalités ayant
œuvré pour la paix. Le Jury distingue
les deux lauréats, pour l’exemplarité
de leur action et remet :
Le Prix de la fondation Chirac, doté de 100 000 euros, à des personnes de la société civile. Le Prix Spécial du Jury, à une ou des personnalités publiques.
Composition du Jury :
Boutros Boutros-Ghali, ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies Michel Camdessus, ancien Directeur général du Fonds Monétaire International Jacques Chirac, Président de la fondation Chirac Joaquim Alberto Chissano, ancien Président de la République du Mozambique Federico Mayor, ancien Directeur de l’UNESCO Jorge Sampaio, ancien Président de la République du Portugal Ismaïl Serageldin, Directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie Simone Veil, Ancien Ministre d’Etat, membre de l’Académie Française. Vaira Vike-Freiberga, Ancienne Présidente de Lettonie Jean-Pierre Landau, sous-gouverneur de la Banque de France
Les membres du comité d’experts :
Aldo Ajello / Représentant spécial de l’Union européenne pour la région des Grands lacs africains jusqu’en 2007 Catherinne Colonna / Ancien Ministre, Managing partner du bureau de Paris de Brunswick Peter Harling / Directeur Projet Irak, Syrie, Liban de l’International Crisis Group (ICG) Robert Holloway / Directeur de la Fondation AFP Jean-Pierre Lafon /Ambassadeur de France, membre fondateur et Vice-Président de la fondation Chirac Olivier Lafourcade / Directeur pourle Mexique de 1996 à 2002 à la Banque Mondiale, Spécialiste de l’Amérique latine Marie Mendras / Politologue au CERI et au CNRS, professeur à Sciences Po Paris Besnik Mustafaj / Homme politique albanais et homme de Lettres, Professeur de littérature étrangère à l’Université de Tirana
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Omar Saghi / Essayiste, Professeur et chercheur à Sciences Po Paris Valérie Terranova / Conseil en stratégie, Membre fondateur et Secrétaire général du Conseil d’Administration de la fondation Chirac Georges Tsaï / Ambassadeur spécial du Recteur de l’Université pour la Paix (Costa Rica) Yannis Valinakis / Professeur, Président du Centre d'Excellence Jean Monnet, Ancien Ministre délégué aux Affaires Européennes (Grèce) Pierre-André Wiltzer / Ancien Ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie Moi-même, ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats au Barreau de Paris de 1996 à 1997, ancien président du Conseil des barreaux Européens et Membre fondateur de la fondation Chirac
Concernant la préservation de
l'environnement, est-ce selon vous
une nécessaire évidence, un
enjeu...urgent ?
Bien sûr, l’environnement est source
de la vie. Notre présent et notre futur
dépendent de lui et nous sommes tous
responsables de son équilibre. Si nous
ne faisons pas de l’environnement une
priorité et si nous ne prenons pas
conscience de la nécessité de sa
protection, nous en serons les
principales victimes. Des drames,
comme nous en avons été les témoins
ces derniers mois dans la corne de
l’Afrique, nous le rappellent. Ils nous
prouvent qu’il y a urgence et qu’il est
souvent trop tard encore aujourd’hui
pour inverser la tendance.
Outre les conséquences climatiques et
les enjeux humains intimement liés à
la préservation de l’environnement, il
ne faut pas oublier que de très
nombreuses économies reposent sur
l’exploitation des matières premières
tirées de la terre.
La priorité n’est plus à démontrer et la
communauté internationale a pris
conscience des enjeux liés à la
préservation de l’environnement. Les
rendez-vous internationaux comme le
Forum Mondial de l’Eau ou les
Sommets de la Terre sont désormais
incontournables mais nous devons
agir de manière commune et à tous
les niveaux.
Quels sont les prochaines dates
clefs de la Fondation ?
Bien sûr, la Fondation participera au
6ème
Forum Mondial de l’Eau qui se
tient du 12 au 17 mars à Marseille.
Son rôle majeur sera d’y accompagner
les pays du bassin du Niger et d’y
porter les solutions, notamment
concernant le financement de l’eau,
permettant de répondre aux besoins
cruciaux des populations de cette
région.
Nous préparons également Rio + 20
qui se tiendra du 20 au 22 juin 2012,
où nous lancerons une mobilisation en
faveur de la responsabilité sociale et
environnementale des investisseurs et
pour un accès équitable aux
ressources de la terre. Dans ce cadre,
nous travaillons avec le Ministère des
Affaires étrangères et européennes, le
Ministère de l’Ecologie et du
Développement durable, la Caisse des
Dépôts et Consignations, le Conseil
supérieur du Notariat, Sciences Po et
le CIRAD (Centre de recherche
agronomique pour le développement).
Par ailleurs, nous travaillerons tout au
long de l’année sur les dossiers des
nominés au Prix de la fondation Chirac
pour la prévention des conflits qui sera
décerné, comme de coutume, en
novembre au musée du quai Branly.
Enfin, nous poursuivons nos efforts
sur le sujet de la santé. Nous
continuons à plaider en faveur de la
ratification de la Convention
MEDICRIME, premier outil juridique
international de lutte contre les faux
médicaments. La Fondation veut
également sensibiliser le plus possible
les opinions publiques sur ce fléau et
travaille notamment avec Interpol sur
la communication autour des risques
qu’engendrent la consommation de
médicaments falsifiés.
Le Conseil exécutif de l’UNESCO approuve un programme renforcé et la poursuite des réformes malgré les difficultés de financement
Les 58 Etats membres du Conseil exécutif de l’UNESCO ont approuvé
aujourd’hui la nouvelle « feuille de route » qui permet à l’Organisation de mener à bien son programme pour 2012-2013 en dépit des graves difficultés de financement.
La stratégie, présentée au Conseil exécutif par la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, met l’accent sur les programmes, la réduction des coûts et renforce la mobilisation de fonds extrabudgétaires. Ces réformes sont devenues impératives après la suspension de la contribution des Etats-Unis en octobre dernier, qui a fait passer le budget 2012-2013 de 653 à 465 millions de dollars.
La « feuille de route » met en avant les priorités de l’UNESCO, notamment l’Afrique et l’égalité des genres, tout en optimisant les méthodes de travail et en réduisant les coûts. Avec ces réformes, l’UNESCO pourra continuer à servir ses Etats membres avec des programmes visant les jeunes, les pays les moins développés, les Etats insulaires en développement et les pays en situation de post-conflit ou de post-catastrophe. L’Organisation se prépare à une année très active marquée par le Forum mondial de l’eau à Marseille, le Congrès sur l’enseignement et la formation technique à Shanghai, la Journée mondiale de la liberté de la presse à Tunis, le sommet Rio+20 au Brésil et le 40
e anniversaire de la Convention
du patrimoine mondial à Saint Petersbourg.
« La feuille de route fournit à l’Organisation une orientation claire et fixe des objectifs définis à atteindre pour aller de l’avant », a déclaré la Directrice générale lors de la session de clôture du Conseil. « Je suis déterminée à atteindre les objectifs que nous avons fixés dans tous les domaines –notamment la maîtrise des coûts, la restructuration et la gestion des ressources humaines. Mon engagement à réformer l’Organisation est indéfectible. La réforme que nous avons initiée est irréversible ».
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Au cours de cette session, le Conseil exécutif a également voté la mise en œuvre du Prix international UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche en sciences de la vie. Les Etats membres ont exhorté la Directrice générale de mettre en œuvre le Prix par un vote de 33 voix contre 18. Ils ont également approuvé une modification du nom du Prix qui s’appelle désormais le Prix international UNESCO-Guinée équatoriale pour la recherche en sciences de la vie.
Plus tôt dans la semaine, le conseiller juridique de l’UNESCO avait indiqué que la source de financement du prix n’était pas claire et qu’il n’était « plus possible de le mettre en œuvre ». La Directrice générale a déclaré qu’elle allait solliciter d’autres avis juridiques sur la manière de procéder.
Le Conseil exécutif a également abordé le conflit civil en Syrie. Les Etats membres ont exprimé leur grande inquiétude à propos de « la détérioration continue de la situation en Syrie avec la répression violente qui affecte les civils, notamment les enfants, les étudiants et les journalistes ».
Le Conseil exécutif a également condamné la violation systématique des droits de l’homme et des libertés fondamentales par les autorités syriennes et invité l’UNESCO « lorsque la situation sur le terrain le permettra, à prendre toutes les mesures possibles […] pour reprendre son rôle essentiel dans les domaines de l’éducation, de la liberté d’expression, de la communication et de la protection du patrimoine ».
Le Journalisme dans une Monde Numérique, Sécurité et Droits
En 2011, le nombre d’utilisateurs d’Internet atteignait deux milliards en 2011 et l'on recensait près de 156 millions de blogs publics. Le monde s'accorde à constater qu'une nouvelle forme de communications est née...
Lors d’une conférence au siège de l’UNESCO les 16 et 17 février se sont retrouvés : professionnels, responsables de médias
mondialement connus, universitaires, experts du droit des médias et représentants des organisations de défense de la liberté de la presse pour débattre sur l’avenir du journalisme dans un environnement de plus en plus numérisé. Organisée conjointement par l’UNESCO et l’ONG Comité mondial pour la liberté de la presse, la conférence se voulait mesurer l’impact sur le journalisme professionnel des approches et des acteurs nouveaux désormais à l’oeuvre dans le monde numérique. Pratiques, normes établies ou traditions...
Ont été abordées, de nombreuses problématiques dont celles de la diffusion de câbles diplomatiques par le site Wikileaks et des écoutes téléphoniques par le journal britannique News of the World. La Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, évoqua en ouverture de cette conférence l’objectif de l’UNESCO ( inscrit dans son Acte constitutif) : promouvoir « la libre circulation des idées par les mots et par l’image », tout en déclarant dans un message aux participants : « La réalisation de cet objectif nécessite une constante réactualisation de la réponse aux événements, aux développements politiques et au nouvel environnement des médias […] Cela soulève d’importantes questions – des questions à propos de la régulation et de la sécurité, à propos de l’équilibre entre expression et responsabilité, entre la nécessité de rendre des comptes et la crédibilité Sur deux journées, avec six débats, l’occasion était donnée d’envisager comment les professionnels des médias abordent l’environnement numérique ; le professionnalisme et l’éthique dans le nouvel environnement médiatique après Wikileaks et News of the World ; la liberté d’expression sur Internet. Les intervenants venus de toutes les régions du monde ont dressé des pistes pour réconcilier liberté d’expression et normes professionnelles et éthiques dans un environnement numérique.
Il s’agit de la deuxième conférence de l’UNESCO sur les
défis posés par les médias numériques au journalisme. La première, intitulée "Les nouveaux médias et la liberté de la presse", s’était tenue il y a cinq ans. Deux événements qui s’inscrivent dans le cadre des activités de l’UNESCO dans le domaine de la communication et de l’information pour promouvoir la liberté d’expression, la liberté de la presse et l’accès à l’information.
La conférence était coparrainée par l’Association mondiale des journaux, le World Editors Forum et l’Institut international de presse, avec le soutien du groupe éditorial JP-Politiken (Copenhague, Danemark) ; le Programme média de la Fondation Open Society (Londres, Royaume-Uni) et la Fondation Nicholas B.Ottaway (New York, Etats-Unis).
Trophées de l’Accessibilité
La cérémonie de remise des Trophées de l’Accessibilité, organisée par le Conseil National du Handicap et l'association Accès pour Tous, a eu lieu le lundi 6 février au théâtre de la Porte Saint Martin. Tadeo était pour la 2e fois partenaire (transcription et interprétation en langue des signes en simultanées et à distance) de cet événement, placé sous le haut parrainage du Premier Ministre, monsieur François FILLON. Cette cérémonie a réuni de nombreuses personnalités (plus de 700 invités), dont celles de Mme Roselyne Bachelot, Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Mme Monique Pelletier, Présidente du
[ Mars 2012
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Conseil National du Handicap, Mme Marie-Prost Coletta Déléguée Ministérielle à l’Accessibilité et les réalisateurs du film « Les Intouchables », messieurs Eric Toledano et Olivier Nakache.
(De gauche à droite : Paul Joly, architecte DPLG, Eric Toledano et Olivier Nakache, réalisateurs du film « Intouchables », Mme Roselyne Bachelot, Mme Monique Pelletier et Xavier Gallin, fondateur des Trophées de l’Accessibilité) Les Trophées décernés L’objectif est de faire découvrir des attitudes, des bonnes pratiques et des réalisations exemplaires au niveau national. Au final, plus de 100 dossiers ont été reçus et 8 trophées décernés + une mention spéciale et un trophée coup de cœur: - Mention spéciale : le Trophée « Changer de Regard », attribué à l’Equipe du film « Intouchables ». - Trophée Conseil d'enfants et de jeunes : Conseil Municipal d'enfants de la ville d'ECHIROLLES (38). - Trophée Communication et Sensibilisation : « Les Pros de l’Accessibilité » Fédération Française du Bâtiment - Trophée Accessibilité & Emploi : Dispositif régional CAP VAE du centre de la Gabrielle - Trophée ERP : Mise en accessibilité du palais du Tau (Reims) - Trophée Intégration, Mixité et Citoyenneté : la base de loisirs de Cergy-Pontoise - Trophée Produit accessible à tous : Banque d'accueil adaptée, association des Aveugles et Amblyopes d'Alsace-Lorraine - Trophée Collectivités Territoriales (petites communes) : la Ville de FOMPERRON (79) - une petite commune accessible à tous - Trophée Collectivités Territoriales (plus de 5000h) : Un canal accessible à tous, Syndicat Mixte d'Aménagement Touristique de l'Aulne et de l'Hyères (SMATAH). - Trophée Coup de Cœur : Euromed Management et Ethik Investment Trophées de l’Accessibilité 2013 : Objectif pour l'édition 2013 : réalisation de la plus grande fresque jamais produite pour l'accessibilité pour tous : la chaîne des compétences. Le projet sera piloté par un artiste de renommée internationale.
BUSINESS LE CLUB DES LEADERS officie en France sous la présidence de Michel Soyer Crée à Genève il y a un an, le Club des Leaders, puissant réseau dans le monde des affaires et le luxe étend son développement en France... Rencontre avec Michel Soyer Par Marie Cornet-Ashby A quand remonte la création Club des Leaders ?
Le Club des Leaders a été créé par Jean-Sébastien Robine à Genève, il y a un an. Il réunit des hommes d’affaires anti-mondains et axés sur une typologie de sociétés : des grandes PME. Jean-Sébastien Robine m’a demandé de monter et de présider le club à Paris. Je suis donc le Président du Club des Leaders en France qui regroupe des managers que nous sélectionnons. Nous accueillons aussi de façon ponctuelle “des visiteurs” qui peuvent participer à trois événements du club à l’année. Notre politique est de rester sur un format assez restreint d’une quarantaine d'hommes d'affaires au maximum et afin de faciliter les échanges privilégiés et le dialogue de proximité. Comment se retrouvent vos adhérents ? Nos membres se retrouvent lors de déjeuners mensuels. Et, nous accordons une grande importance aux fonctions et aux personnes, elles doivent être actives et présentes dans une sphère professionnelle. Nous avons organisé déjà quatre déjeuners à Paris et précisément au Polo de Paris, situé à l’intérieur du bois de Boulogne, qui est un cadre magnifique à ces rencontres axées sur le partage
des expertises et la création de passerelles entrepreneuriales. Et notre formule évolue puisque nous accueillons désormais des speakers lors de ces déjeuners. En février, j’ai accueilli mon homologue de Shangaï. Nous allons d’ailleurs commencer à accueillir des hommes politiques et des grands patrons. Nous venons, à cet effet, de sceller des partenariats avec par exemple, les groupes : Entreprendre, HEC International. Je précise que la qualité morale de nos membres est essentielle et je pense très sincèrement que la base des affaires réside dans la confiance. Des échanges de cartes de visites certes, mais surtout le partage de points de vue, d’expériences et de qualités de valeurs communes. L’idée de se retrouver lors de déjeuners est conviviale au départ. Et... les liens se créent, les gens se présentent, l’alchimie devient alors naturelle. Le nombre de participants aux déjeuners est limité pour faciliter les dialogues, et ces rendez-vous sont mensuels pour l’instant. Dans nos membres nous retrouvons des banquiers, des avocats, des gens des médias, des patrons de grandes PME. Il s’agit pour les membres de rencontrer de nouvelles personnes et de faire grandir un réseau de qualité. Et je suis persuadé qu’il faut dans la vie, toujours continuer à apprendre des autres et par les autres. Je suis très heureux de contribuer à cet élan d’énergie vitale. Comment définissez-vous l’atmosphère de ces rencontres ? Elle est conviviale, agréable peut être un peu familiale... Et les clubs de Londres et Shangaï viennent d’ouvrir avec les mêmes bases que ceux du club de Paris et celui de Genève qui reste la référence et “le pilote” de l’ensemble des clubs à travers la gestion des banques des données et des photos. Si vous êtes membre, par exemple du Club les Leaders en France, vous êtes naturellement admis dans les autres clubs. Nos membres sont toujours très heureux de se retrouver, c’est une vraie réussite !
AGME DROIT Mireille Gillet le Turnier Présidente AGME
Mireille GILLET LE TURNIER a une carrière de près de trente cinq ans au sein d’une entreprise du BTP, de taille internationale et en tant que
[ Mars 2012
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Directeur Juridique. A l’âge de la retraite, elle décide de mettre son expérience professionnelle en particulier au profit des entreprises et elle s'intéresse alors naturellement à la médiation. Aujourd'hui elle préside d’AGME....
Eclairages
A quand remonte la création de L'AGME, quels en sont les objectifs ?
L’AGENCE DE MEDIATION D’ENTREPRISES (AGME) a été constituée le 28 septembre 2009, sous la forme d’une association régie par la loi du 1
er Juillet 1901. AGME a
été enregistrée auprès des services compétents de la Sous-préfecture de Boulogne Billancourt (92). L’objet de l’association est de promouvoir, développer et gérer toutes activités en lien direct ou indirect avec la médiation et plus généralement toute forme alternative de résolution des conflits.
Les membres fondateurs d’AGME sont tous des médiateurs formés, ce qui est une obligation pour pouvoir adhérer à AGME. Ses membres ont tous été formés par des organismes habilités et reconnus par l’Association Nationale des Médiateurs ou la Fédération Nationale des Centres de Médiation. Les médiateurs se sont engagés à respecter le Code de Déontologie (2009) établi par un grand nombre d’organisations de médiation sous l’égide de l’Association Nationale des Médiateurs.
« Les membres fondateurs d’AGME sont tous des
médiateurs formés, ce qui est une obligation pour
pouvoir adhérer à AGME ».
De plus, les médiateurs d’AGME sont tous issus de secteurs variés et complémentaires (construction, industrie, juridique, médias, judiciaire, psychologie…) ; ils ont exercé une activité professionnelle durant de nombreuses années, ce qui leur confère une expérience probante dans le monde de l’entreprise. Les Médiateurs d’AGME s’intéressent à tous domaines connaissant des situations difficiles ou conflictuelles
comme les problèmes de voisinage, de succession, de partage de biens suite à un divorce, les restructurations d’entreprises, les conflits salariaux, les conflits contractuels avec les clients, les fournisseurs, les prestataires de service, l’environnement, le développement durable, les assurances, etc…
Très simplement, AGME c’est la rencontre de personnes convaincues de l’efficacité de la médiation pour apaiser des situations conflictuelles mais aussi de personnes qui, de par leurs expériences professionnelles, peuvent mettre au service des entreprises et des particuliers leur pragmatisme.
En quoi consistent les missions d'un médiateur de votre association ?
Le rôle d’un médiateur d’AGME est de permettre le rétablissement d’un dialogue entre des personnes physiques ou morales en conflit et de les aider à explorer des solutions mutuellement satisfaisantes. Il n’a pas à donner de conseils, c’est à l’avocat des parties de le faire. Le médiateur n’est pas plus un juge qu’ un arbitre.
Les réunions avec le médiateur sont confidentielles, ce qui permet aux parties en difficulté d’exposer librement leur point de vue.
Il est utile de rappeler que la médiation est un processus volontaire qui peut être interrompu à tout moment par l’une ou l’autre des parties ou par le médiateur.
L’accord conclu en fin de médiation a force de loi entre les parties et peut être homologué par le juge si les parties le souhaitent.
En deux mots, un bon médiateur pour vous ?
Pour être un bon médiateur il faut savoir écouter, agir dans le respect des personnes, maintenir sa position de tiers et veiller à ce que les règles de droit, en particulier les règles d’ordre public soient respectées.
PURE DIGITAL MEDIAS Pascal Dasseux Havas Media est l’entité media du
Groupe Havas, 6ème
groupe de
communication au monde. Havas
Media est la division media du
Groupe Havas. Havas Media est
présent dans plus de cent pays
avec 3200 collaborateurs.
Quelles sont les principales
branches d'activités de Havas
Media ?
Havas Media France regroupe MPG et
Euromedia, les réseaux d’agences
conseil média, Havas Digital, le réseau
international de marketing interactif,
Havas Sports & Entertainment, le
réseau d’agences dédié à l’association
d’une marque et d’un contenu
(stratégie, production et diffusion
nationale et internationale).
Havas Media France propose
également via des entités
spécifiquement dédiées des solutions
de communication sur-mesure
répondant aux différentes
problématiques des annonceurs : le
luxe avec MPG LUXE, la santé avec
MPG LIFE, la communication locale et
en région avec HAVAS MEDIA
REGIONS, les réponses innovantes et
émergentes en matière de stratégies
et de solutions
interactives (partenariat, product
placement, programming, branded
content, social media, experientiel…)
avec HAVAS CROSS MEDIA, le Hub
de communication international avec
HAVAS MEDIA INTERNATIONAL….
Comment s'est structuré le groupe
durant les dix dernières années ?
En France à l'international ?
[ Mars 2012
10
Fin 2009, Havas Media France a lancé
– en joint-venture avec Bolloré Africa
Logistics - Havas Media Africa, sur les
principaux marchés de l'Afrique
subsaharienne francophone. Avec 9
filiales sur les principaux marchés
(Sénégal, Côte d'Ivoire, Cameroun,
Burkina Faso, Togo, Gabon, Kenya,
Nigeria et République Démocratique
du Congo), Havas Media Africa se
distingue de l'ensemble de ses
concurrents en Afrique en étant
propriétaire de son réseau d'agences.
Havas Media Africa, a, après deux ans
et quelques, atteint l'équilibre, en
terme de résultat, fin 2011.
Pour vous Havas Media en chiffres,
c'est ...?
Havas Media France c’est plus de 400
clients, avec plus de 90% de
renouvellement des contrats depuis
2004. Havas Media France compte
plus de 800 collaborateurs en France.
La productivité média étant notre cœur
de métiers, 300 experts sont formés
aux innovations d’aujourd’hui et de
demain.
Le Groupe Havas Media France
(regroupant les réseaux d’agences
médias MPG et Euromédia) est depuis
2011 le Groupe Media leader en
France avec un billings estimé à 2802
millions d’Euros (en progression de
3%). La part du Digital et du hors-
média du Groupe Havas Media est
estimé à 31% par le Recma.
Cette première place confirme les
excellents résultats du Groupe et
valide les stratégies de
développement et d’intégration
menées par Havas Media France
depuis 5 ans.
Le monde numérique a t-il
révolutionné les tendances des
annonceurs, comment ?
L’arrivée de l’internet a bousculé les
annonceurs dans leur prise de parole.
Le web a offert aux consommateurs
les moyens de s’exprimer et de
prendre la parole à la place des
marques. Les marques ont ainsi été
dépossédées d’une partie de la
maîtrise de leur communication. Les
blogs, les forums et réseaux sociaux
ont permis d’une part aux
consommateurs de s’exprimer
librement, d’y trouver une
écoute et ont agi d’autre part
comme une véritable caisse de
résonnance en raison de la
vitesse de diffusion et de
propagation des infos sur le
net. D’une communication
unilatérale, elles ont dû
repenser leur stratégie vers
davantage d’interaction, qui
offre l’opportunité d’améliorer
substantiellement la
connaissance de leur clientèle
via notamment la constitution
de bases de données,
véritables mines d’or. Par
ailleurs d’une communication
de masse, celle-ci a glissé en
une communication one to one.
Le numérique a également
permis d’élargir le contenu des
messages. Autrefois, les
messages se limitaient à un
slogan, désormais, les marques
disposent de multiplient
supports (sites web, plateformes de
diffusion, réseaux sociaux…) qui leur
offrent des prises de parole plus
diversifiées à travers notamment le
brand content (la marque devient
média), l’entertainment (jeux-
concours, vidéos virales…) et
l’engagement consommateur (recueil
d’avis, participation et co-création…).
Qui sont les grands acteurs
internationaux du numérique ?
Concernant la téléphonie mobile,
Internet, les tablettes, les
applications ? Et leurs parts de
marché ?
Google, Microsoft, Apple, Facebook
sont les principaux acteurs du monde
numérique qui donnent le ton et
impulsent les innovations / mutations
des habitudes de consommation.
Sur le marché de la téléphonie,
l’iPhone est à l’origine d’une profonde
révolution en faisant évoluer le
téléphone de simple outil de
communication vers un véritable
support d’information, de
divertissement, de contenus
audiovisuels, un vrai couteau-suisse.
Ainsi sur le marché des smartphones,
Apple détient une part de marché
relativement élevée, toutefois,
Samsung et Nokia avec le système
d’exploitation Android ont devancé
Apple au niveau mondial.
En revanche, sur le marché des
tablettes, l’iPad d’Apple maintient son
avancée. De nombreux constructeurs
ont été contraints sur ce marché à
l’arrêt ou enregistrés des contre-
performances de plusieurs modèles
(TouchPad de Hewlett-Packard, retiré
sept semaines seulement après son
lancement, Blackberry PlayBook de
RIM, le Streak 7 de Dell…) ou encore
les démêlés judiciaires entre Apple et
Samsung (la première accusant la
firme coréenne de violation de
brevet)… Sans compter la Kindle Fire
d’Amazon, lancée en grande pompe
aux USA le 15 novembre 2011, qui fait
aussi des remous… Vendue à perte
par la marque (qui mise sur la vente
de contenus) et disponible à 199$
(contre un minimum de 499$ pour
un iPad), elle figure déjà parmi les
meilleures ventes outre-Atlantique !
Pour l’instant, aucune date de sortie
pour l’Europe n’a été
communiquée. En France côté
chiffres, les analystes ont revu
leurs estimations à la hausse et
évaluent à 1,5 million de tablettes
vendues fin 2011 (contre 1 million
initialement prévu) ! Côté
annonceurs, l’essor des tablettes
Pascal Dasseux
[ Mars 2012
11
est synonyme de nouvelles
opportunités ! L’enjeu pour les
marques sera de profiter du succès
de ces nouveaux écrans pour
prolonger l’expérience avec leurs
consommateurs. Les applications
spécifiquement dédiées aux
tablettes voient d’ailleurs le jour :
140 000 sont déjà disponibles sur
l’iPad et Apple a lancé iAd en
France et retenu Havas Media pour
les accompagner (premier bilan
d’ici fin 2012).
Concernant Internet, les usages des
internautes définissent le poids des
intervenants, ainsi la recherche fait de
Google le leader du web, la
communication à travers l’emailing, les
messageries instantanées et les
réseaux sociaux font de Microsoft et
de Facebook des acteurs
incontournables, enfin, la
consommation de contenus
audiovisuels (vidéos, musique, radio)
place YouTube comme le leader
incontesté.
Au niveau des applications mobiles,
on retrouve le même classement avec
Google, Youtube, iTunes et Facebook
en tête des audiences en France.
Quelle est pour vous, la principale
révolution technologique ou
analogique de ces dernières années
?
La révolution technologique a
profondément affecté les
consommateurs, les marques et les
médias. Je vois deux principales
innovations à l’origine de ces
évolutions :
Le phénomène de l’ATAWAD et de la
mobilité connectée à travers la
200technologie (Wifi, 3G…) et les
supports (netbooks, smartphones,
tablettes). Les individus sont donc
connectés en permanence à leurs
réseaux d’amis et ont la possibilité
de consulter des contenus quelque
soit l’endroit où ils se trouvent
impliquant une profonde révolution
au sein des éditeurs et diffuseurs
de contenus pour satisfaire les
demandes de délinéarisation.
L’ATAWAD permet aux individus de
se libérer de contraintes spatio-
temporelles. Les marques doivent
également prendre en compte cette
évolution en profitant des
opportunités de dispositifs autour
du Digital OOH.
Les réseaux sociaux, ou autant dire
Facebook, constituent l’autre évolution
majeure de cette première décennie.
De simples sites de mise en relation
entre individus, les médias sociaux se
sont transformés en véritables
plateformes d’édition, de diffusion et
de recommandation des contenus.
Pour rencontrer et renforcer les liens
avec sa clientèle ou son audience, les
marques et les médias doivent intégrer
cette nouvelle donne dans leur
stratégie de développement. Autrefois
porte d’entrée du web, Facebook
commence à faire de l’ombre à Google
et phagocyte le web en mettant à
disposition des internautes tous les
outils nécessaires à leurs principaux
usages numériques : communication,
divertissement, achat, recherche… On
parle désormais de Social TV, de
Social Commerce, de Facebook
Money…
Les réseaux sociaux, font-ils partie
intégrante du nouveau paysage
audiovisuel ? Quel rôle pour vous
vont-ils jouer ? Peuvent-ils être
intégrés à des campagnes
publicitaires ? Comment, dans
quelles proportions ? Pour quel
usage ?
A ce titre, oui, nous pouvons affirmer
que les médias sociaux font partie
intégrante du paysage média
audiovisuel. Ils permettent aux médias
d’étendre leur empreinte média,
d’exploiter les outils de
recommandation et de diffusion pour
favoriser le « buzz » et élargir son
audience, d’apporter une valeur
ajoutée et de valoriser son audience,
de créer des communautés, d’interagir
avec elles et de les engager pour
doper les audiences et peuvent
constituer une source de revenus
supplémentaires. Les réseaux sociaux
(Facebook, Twitter…) ont reconfiguré
le paysage audiovisuel et ont obligé
les médias à repenser leur modèle
éditorial et économique.
Ils jouent également un rôle essentiel
et capital pour les annonceurs qui
disposent d’un nouvel espace de
communication et de mise en relation
avec leur clientèle. De nombreuses
marques sont présentes au sein des
réseaux que ce soit à travers de
classiques campagnes de
communication ou de dispositifs plus
élaborés avec la création de pages et
d’espaces dédiés pour les
consommateurs. Les usages sont
nombreux : diffuser des informations,
recruter de nouveaux clients, proposer
des expériences produits (show
rooms, défilés en live…), développer
des applications, installer des
boutiques. Les réseaux sociaux sont
désormais au cœur des stratégies
globales de communication des
annonceurs et constituent
ponctuellement des bons supports
pour des prises de paroles. Toutefois,
une présence au sein de ces
nouveaux médias doit être réfléchie et
conçue très en amont pour rencontrer
une large audience. Le but n’est pas
de créer une page Facebook pour
avoir une page Facebook mais
d’identifier le type de contenus et les
moyens d’interagir avec son audience
pour émerger et bénéficier de tous les
atouts que ces derniers apportent.
Si le marché publicitaire s'est
déplacé ? Comment, vers quels
supports ? A quel moment
précisément ? Dans quelles
proportions ?
Au départ, les investissements on line
représentaient peu, Internet
représentait à peine 4% des
investissements médias en 2006 selon
l‘IREP. Les principaux annonceurs
web étaient de nouveaux acteurs
ayant une activité fortement liée à ce
média (e commerce, produits high-
tech, e-voyagistes…). Jusqu’à 2008-
2009, on n’a pas assisté à un
bouleversement du marché
publicitaire, les annonceurs ne
consacrant qu’une faible partie de
leurs investissements sur ce nouveau
support dont ils n’étaient pas
convaincus de l’efficacité. C’est à
partir de 2009 qu’on a assisté à une
véritable reconfiguration du marché en
termes de montants investis et de
prise en compte du média comme un
support à part entière.
[ Mars 2012
12
Plusieurs phénomènes expliquent ce
basculement : la démocratisation du
média, l’efficacité avérée du search et
l’avènement de la vidéo et de formats
impactants et qualitatifs. En 2009, les
internautes représentent plus de 60%
de la population française et leur profil,
jusqu’alors très typé CSP+ jeunes
urbains, s’homogénéise. Internet est
désormais devenu un média de
masse, du quotidien sur lequel les
individus consacrent plus d’une heure
de leur temps à son usage. En
communiquant sur ce média, les
annonceurs sont assurés de toucher
leur cible en exploitant d’ailleurs des
techniques de ciblage très élaborées
(ciblage comportemental,
retargeting…), un des avantages
comparatifs d’Internet par rapport aux
autres supports.
Le search représente également un
élément important de la croissance du
média. Avec plus d’un milliard d’euros
nets investis, le search reste le
segment le plus investi par les
annonceurs et représente 42% du
marché total en 2011 selon
l’Observatoire de l’e-pub SRI – Cap
Gemini- Udecam. .Parallèlement, ce
sont développés des formats
impactants qui améliorent
substantiellement l’efficacité des
campagnes en termes de branding et
de performance. L’avènement de la
vidéo permise notamment grâce au
développement du haut débit permet
aux annonceurs de mettre en place
des dispositifs tv/web très fructueux en
termes d’apport de couverture.
A partir de cette date, les
investissements publicitaires
dépassent ceux de l’affichage et de la
radio (lorsque l’on prend en compte le
search) et représentent entre 12 et
15% des budgets médias en
moyenne. Les annonceurs TV sont
d’ailleurs les plus actifs sur ce support
et génèrent près de 71% des recettes
publicitaires on line. Toutefois, les
dépenses publicitaires ne sont pas
extensibles, surtout en temps de crise
et l’augmentation des parts de budget
consacrés au web s’est probablement
fait au détriment d’autres supports.
La réduction des investissements
consacrés aux autres médias sont à la
fois le fait d’une réorientation des
budgets vers les supports interactifs
ainsi qu’une conséquence de la crise
économique. Il est donc impossible
d’estimer dans quelle proportion les
investissements média se sont
détournés vers Internet.
Croyez-vous en la télévision
connectée ?
En 2011, 2,65 millions de TV
connectées ont été vendues selon
GfK, représentant 30% des ventes sur
un marché de 9 millions de
téléviseurs. D'après le Simavelec
(Syndicat des industries de matériels
audiovisuels électroniques), 75% des
téléviseurs vendus en 2013 seront
connectables. Ainsi, 43% du parc des
TV installés sera connectable à
Internet. Toutefois, à l'heure actuelle
seulement 30 à 40 % des télévisions
connectables sont réellement
connectées.
La télévision connectée ne va pas
remplacer la télévision ou plus
précisément la diffusion télévisuelle,
elle va plutôt venir enrichir les usages
audiovisuels à travers des applications
web qui vont confirmer des tendances
de consommation média :
délinéarisation à travers la télévision
de rattrapage, la VOD et la SVOD,
social TV à travers des dispositifs sur
les réseaux sociaux (Facebook,
Twitter) autour des émissions et des
programmes proposés, t-commerce et
publicité interactive. Ainsi, la télévision
connectée reste de la télévision, c’est
une mutation, une évolution mais pas
une rupture ou un enterrement de la
télévision.
On peut donc envisager que l’arrivée
des télévisions connectées va faire
évoluer à terme les habitudes de
consommation médias. Si les usages
du téléviseur seront logiquement plus
impactés que ceux de l’internet, le
temps consacré à la télévision va
augmenter sans se faire au détriment
du temps passé sur le web. Dans ce
contexte, le téléviseur ne doit plus être
considéré uniquement comme un
moyen de diffuser la télévision ou une
vidéo mais devient la tour de contrôle
du réseau domestique en intégrant de
nouveaux services et de nouveaux
contenus. Mais qui seront les grands
gagnants : les acteurs actuels ou les
nouveaux entrants ?
Ainsi, une chose est sûre, cette
évolution risque d’entraîner une
profonde reconfiguration du paysage
numérique dans lequel les fabricants,
les fournisseurs d’accès, les éditeurs
de contenus, les diffuseurs et les sites
web vont avoir chacun leur carte à
jouer. La confrontation risque d’être
intense, chacun manifestant une
volonté profonde de se tailler la part
du lion et d’attaquer le gâteau
publicitaire télévisuel ! De notre point
de vue, nous misons sur un scénario
innovant dans lequel le téléviseur
reste un écran audiovisuel mais se
dote de nouveaux services, via des
appli, toujours dans un cadre convivial
et sur un mode plus participatif.
Dans ce scénario, une véritable
concurrence s’établirait entre les
différents acteurs et redessinerait ainsi
le paysage audiovisuel actuel. Il serait
aussi l’occasion de développer de
nouveaux services à valeur ajoutée,
avec ou sans lien avec les contenus
audiovisuels. Pour le consommateur,
la consommation de contenus
audiovisuels quelque soit l’éditeur ou
le diffuseur représentera l’essentiel du
temps média télé. Toutefois, les
services proposés sous forme
d’applications qu’ils soient liés ou non
à de la vidéo devraient connaître un
véritable engouement. On observera
des usages plus élaborés de l’écran
télé grâce aux appli à valeur ajoutée :
infos complémentaires sur les
programmes, les produits, services
pratiques : météo, cours de bourse, …
services annonceurs : T-commerce,
publicité interactive, placements de
produits… Et des comportements plus
participatifs envers les contenus via
les social media: Twitter, Facebook…
pourraient se développer. Dans ce
contexte, le multitasking (l’utilisation
de plusieurs écrans instantanément)
devrait progresser, de réelles
interactions entre smartphones,
tablettes et écrans télé devraient
enrichir l’expérience télévisuelle. Les
annonceurs, quant à eux,
bénéficieraient de prises de parole
enrichies par de nouveaux formats
[ Mars 2012
13
(publicitaires, développement
d’applications dédiées, …) et de
nouveaux contenus (création de
chaîne, de programmes,…) et y
trouver de nouvelles sources de
revenus: le T-commerce, la publicité
interactive,…
Les groupes de presse, peuvent-ils
exister sans adaptation au
numérique ? Quelle place pour la
radio dans ce nouveau paysage ?
Le secteur de la presse tente de
s’adapter à une crise structurelle
entamée il y a plusieurs années, les
ventes de journaux s’érodent
confrontés au vieillissement de leurs
lecteurs et à la rupture des modes de
consommation.
Certains pensent que la diffusion du
papier devrait se stabiliser, convaincus
que le papier n’est pas mort et « que
le quotidien papier reste et restera
encore pour quelques temps le navire
amiral de la flotte et la principale
source de recettes », (E. Izraelewicz).
D’autres tablent sur une disparition du
papier d’ici 2040 remplacé par des
supports numériques (François Gurry
– OMPI), remettant ainsi en cause le
principe du quotidien national. De
notre point de vue, l’adaptation du
monde de la presse au numérique
permet de maintenir une diffusion
papier. Profusion de l’information,
gratuité apparente, les conditions de
production, de diffusion et de
réception de l’information sont
chamboulées et notre relation à la
presse s’en trouve bouleversée.
La digitalisation permet une solution à
des problèmes de diffusion et s’adapte
aux nouveaux usages des
consommateurs et de leur
consommation média. En phase avec
la notion « d’accélération du temps »
que connaît notre époque, la
consommation de la presse sur
supports numériques – dont
l’équipement ne cesse de croître -
répond aux exigences d’immédiateté
et d’accessibilité rapide à l’information
et les nouvelles générations, qui
feront le lecteur et le journaliste de
demain, sont immergées dans ces
nouvelles technologies. Aujourd’hui,
La presse 2.0 poursuit son
développement à travers les kiosques
numériques. La présence de la presse
sur ces nouveaux supports est vitale
pour conserver son lectorat et ses
revenus, d’autant plus que les
consommateurs ont tendance à
privilégier les acteurs traditionnels de
l’information ayant une marque forte.
Toutefois, face à la profusion
d’applications et à la fragmentation de
l’audience, l’alliance entre titres est
nécessaire pour aider les usagers à se
repérer ainsi qu’une campagne de
communication auprès d’une
éventuelle nouvelle clientèle.
Envisager le devenir de la presse
uniquement au travers du prisme du
support, ne serait ce pas réducteur ? Il
convient donc plutôt de s’interroger sur
le rôle de la presse écrite d’information
- un rôle crucial dans la préservation
du pluralisme démocratique si elle
permet de garantir la rigueur du
traitement de l’information, d’apporter
du sens à l’évènement, de garder une
distance par rapport à l’émotion
immédiate et de jouer un rôle
d’investigation. Ainsi la problématique
on/off s’estompe. Au final, ce sont les
lecteurs qui décideront quand,
comment et sur quel support ils liront
la presse. A ce prix, c’est la qualité
des contenus, éternel défi de la
presse, qui attirera les lecteurs et donc
les annonceurs.
En ce qui concerne la radio, la radio
numérique est déjà une réalité depuis
plusieurs années : 40% des français
ont déjà écoute la radio sur Internet.
Un taux qui atteint même les 65%
chez les 15-24 ans, plus fortement
équipés en numérique. Cette écoute
en convergence a été en grande partie
stimulée par le développement de
l’Internet fixe et mobile, la
démocratisation des smartphones
mais aussi par une offre de contenus
riche et gratuite en ligne. En effet, 74%
des Français peuvent se connecter à
Internet et 49.7% disposent d’un
téléphone mobile équipé de la fonction
Internet et 18% des équipés mobiles y
ont écouté la radio selon l’étude
Téléphonie et Services Mobiles de
Médiamétrie, décembre 2011. Quant à
l’offre, la radio a été l’un des premiers
médias à investir la sphère numérique
en créant, dès 2005, des podcasts
puis des webradios et plus récemment
des applications IPhone. Pour la radio,
la digitalisation offre de véritables
opportunités au niveau de l’offre de
contenus et de fonctionnalités.
Les stations de radio étaient jusqu’à
présent limitées par une diffusion
unique (une bande hertzienne),
parcellaire (certaines stations ne sont
pas présentes sur l’ensemble du
territoire) et une programmation
respectant des quotas de chansons
d’expression française. Avec une
diffusion on line, elles peuvent
désormais toucher l’ensemble des
individus au-delà des frontières et
décliner leur offre sur plusieurs
thématiques. Au début des années
2000, l’ensemble des stations FM
lancent des webradios musicales,
présence essentielle on line pour
contrer la baisse d’audience et toucher
un public complémentaire.
Le groupe NRJ propose sur son site
plus de 35 webradios thématiques
(NRJ R&B, NRJ Pop, NRJ Rock…),
idem pour les radios du groupe
Lagardère. Certaines proposent
également des webTV sur lesquelles
sont diffusés des clips par thématique,
à l’image de MTV. Du côté des
auditeurs, la digitalisation de la radio
représente un réel bénéfice pour
l’écoute de ce média qui a
profondément modifié la façon de
consommer la radio. Tout d’abord,
l’accès à la radio s’est largement
développé : les supports d’écoute se
sont multipliés (ordinateur, téléphone
mobile, baladeurs MP3, télévision,
consoles, GPS…) ainsi que les
moments d’écoute, essentiellement en
situation de mobilité. Ensuite, la radio
se «déportalise», c'est-à-dire que les
internautes peuvent installer leur
player dans leur espace personnel
(blogs, sites persos), leur page sur les
réseaux sociaux…
Les audinautes n’ont plus à se
connecter aux sites de leurs stations
musicales, c’est le flux audio qui vient
à eux, à l’image des flux RSS. La
[ Mars 2012
14
multiplication des supports d’écoute a
permis aux stations de radio de
reconquérir un public jeune par
essence mobile et nomade.
Le développement des applications sur les téléphones portables s’inscrit également dans cette tendance. Au-délà de la simple écoute d’un flux en situation de mobilité, les différents acteurs ont développé des applications qui permettent une véritable interactivité entre les auditeurs et la programmation de la station. Du téléchargement de podcasts au visionnage de webTV, les stations de radio proposent de nouvelles expériences à leur public (commenter en direct, devenir reporter, proposer des bons plans via la géolocalisation) qui rencontrent un véritable succès au vu du nombre de téléchargements enregistrés. Pour résumer, "… le monde fermé de la radio passe de l'aquarium à l'océan", dixit Pierre Bellanger, les océans sont vastes et loin d’être silencieux, il reste donc une multitude d’espaces à explorer pour ce média en perpétuel mouvement…
Quelles tendances voyez-vous d’ici 2015 ?
Les principales tendances identifiées précédemment à savoir le phénomène de l’ATAWAD ainsi que les réseaux sociaux vont s’intensifier et se densifier pour devenir de véritables phénomènes de masse. La généralisation des smartphones et des tablettes qui démultiplient les points de contact vont s’accompagner du renforcement et / ou du développement de nouveaux usages comme le paiement mobile grâce à la technologie NFC, la consultation de contenus audiovisuels en live ou en rattrapage, l’amplification du multi-tasking. Dans le même temps, l’intensification des réseaux sociaux se développe à tous les niveaux : consommateurs, marques, médias, entreprises.
De simples sites de mise en relation entre individus, les médias sociaux se transforment en véritables plateformes d’édition, de diffusion et de recommandation des contenus. Pour rencontrer et renforcer les liens, les différents acteurs doivent intégrer cette nouvelle donne dans leur stratégie de développement. Ainsi, le mariage entre des supports (écrans) connectés et des usages digitaux de masse permet la naissance des objets
connectés (voitures connectées à Facebook ou Spotify, cafetière reliée grâce à une carte SIM, réfrigérateur gestionnaire des listes de courses, réalité augmentée, technologie RFID…), synonyme de convergence du physique et du numérique. On assiste à l’essor de technologies qui permettent de lier des objets réels à des services virtuels.
Dans ce contexte, la multi-connexion et la digitalisation de pans entiers de nos vie (numérisation des contenus, multiplication des terminaux, apparition de nouveaux services qui bouleversent nos façons de consommer, travailler, communiquer …) va générer des déluges de données anonymes. Nous changeons d’ordre de grandeur et le petaoctet (1015 octets, un million de Go) devient maintenant l’unité de base. Ce phénomène, qu’on appelle Big Data, et qui porte à la fois sur le volume d’informations et leur gestion, ne sera pas sans poser de problèmes pour la capture, le stockage, la recherche, le partage et l’analyse de ces données.
De nouveaux outils sont donc apparus pour traiter ces data en parallèle (Hadoop, logiciel de calcul distribué inventé par Google), stockées dans des milliers de serveurs interconnectés (cloud computing), mais aussi de nouvelles techniques d’analyse reposant sur des méthodologies mathématiques avancées à même d’en extraire des règles de décision opérationnelles.
Toutefois, la collecte de toutes ces données personnelles ne va pas sans poser des questions d’ordre éthique et légal. Si les principaux réseaux et acteurs (Facebook, Twitter, Google) renforcent leur politique de confidentialité, la capacité à reconstituer tout un historique de navigation (quelque soit le support utilisé), à usurper des identités, à tirer profit de données personnelles et à couper les accès numériques ne sont pas à exclure incitant les législations nationales et supra-nationales à se pencher sur ces questions. Si l’accès à Internet est désormais un droit humain fondamental selon l’ONU, le respect de la vie privée et des données pourraient bientôt faire partie du droit international, il faudra alors identifier quels en seront les impacts à tous les niveaux notamment à celui de la communication.
DIPLOMATIE
STEPHANE BOMPERZT, Ancien
Directeur Afrique et Océan Indien
du Ministère des Affaires
Etrangères et Européennes.
Il est actuellement en poste comme
Ambassadeur de France en
Autriche et remplacé par Mme
Elisabeth BARBIER, Ambassadrice
chargée du suivi de la
renégociation des accords de
défense franco-africains.
A quelques jours de son départ du
Quai d’Orsay, il a livré à IMAGAZINE
un bilan exhaustif de son passage
au département Afrique, de la
gestion des crises en Afrique, de la
place de la France en Afrique et
celle de l’Afrique en France.
Comment avez-vous vécu l’année
2011 à la direction Afrique et Océan
Indien au Quai d’Orsay ?
Je l’ai vécue comme une passion,
ensuite comme un travail collectif.
Passion parce qu’il est difficile
de travailler avec l’Afrique, pour
l’Afrique sans y mettre de la passion.
L’Afrique est un continent qui bouge,
qui se développe très vite, qui connait
naturellement des crises,
mais qui est le continent de demain. Et
donc nous, mes collègues et moi qui
avons la chance de
travailler sur les affaires africaines
nous nous engageons
personnellement. Travail collectif
parce que naturellement nous
travaillons avec la Présidence, le
Ministère de la Défense, avec le
Trésor, les
entreprises, avec les ONG. Tout cela
est un travail collectif. Je crois que
dans l’ensemble nous avons
fait du bon travail. Il y a eu des crises
très dures à gérer, la crise ivoirienne,
libyenne et il y en a d’autres qui
durent. La RDC n’est pas totalement
sortie des incertitudes où elle se
débattait, les soudanais sont en état
de crise plus ou moins larvée, plus ou
moins ouverte. La Somalie, il va y
avoir la conférence à Londres dans
quelques jours. Il y a encore
[ Mars 2012
15
beaucoup de pain sur la planche. Mais
globalement, le sentiment que je retire
sur ce travail, c’est que l’Afrique
comme on le dit familièrement tient le
bon bout.
L’Afrique se développe, les crises ont
tendances à s’estomper, l’Afrique va
dans la bonne direction.
Vous parliez toute à l’heure de
passion, est ce que la passion
permet de se dire que la
situation est grave,.... on va y
arriver ?
Bien sûr, la passion n’empêche pas le
réalisme. Il ne faut pas être naïf, il ne
suffit pas de nier les
problèmes qui subsistent, qui
surgissent et l’Afrique n’est pas le seul
continent dans ce cas. Sans parler
naturellement de toutes les questions
globales, le réchauffement climatique,
la surpopulation, les crises
alimentaires. La passion n’empêche
pas d’être lucide, mais je crois qu’elle
donne quand même une certaine
direction. Nous faisons notre travail
parce que nous croyons à ce que nous
faisons. Bien sûr la France et nous
avons le privilège de travailler pour la
France, mais nous avons aussi le
privilège de travailler aux relations
entre la France et l’Afrique et nous
croyons beaucoup à l’Afrique. Il n’y a
pas d’incompatibilité bien au contraire.
La passion nous oriente, mais ça
n’empêche pas d’être réaliste.
Vous avez évoqué deux cas qui
sont des pics de crises, notamment
la Côte d’Ivoire et la Libye.
La Côte d’Ivoire en premier où il y a
eu des interventions assez dures,
est-ce que vous
avez l’impression que les relations
avec le continent africain et
l’Afrique de l’ouest en particulier
ont changé de visage ?
Oui et non, elles n’ont pas changé
dans la mesure où la crise ivoirienne,
n’est pas la première du
genre. Il y a eu beaucoup de violence
et c’est peut-être ce qui nous a le plus
inquiété. C’était parfois
une obsession, ces violences qui se
déroulaient. Quand on a vu des
hommes à la solde de BGAGBO
tirer sur des
femmes
désarmées
qui
manifestaient
dans les rues
d’Abidjan,
c’était
l’horreur. Ce
n’est
pas le seul
pays ou il y a
eu des
horreurs, il y
en a eu en
France aussi,
mais là, c’était
très dur. On
se disait comment arriver à conjurer
ces violences, comment arriver à
résoudre la crise le plus
rapidement possible…
C’était nouveau de voir la Côte d’Ivoire
dans c’est état-là, c’était nouveau
aussi parce
que la France s’est imposée dans
cette crise comme dans bien d’autres
une règle de conduite qui est
relativement nouvelle. Pas question de
mener cette crise d'une façon
unilatérale. Le Président Sarkozy l’a
dit très clairement dans son discours
du Cape en février 2008. Il inaugure
une nouvelle attitude de la France vis-
à-vis du continent africain « nous
interviendrons, mais il n’y aura plus
d’intervention automatique au bénéfice
d’un gouvernement, nous
n’interviendrons plus dans les crises
intérieures, sauf naturellement si nous
avons un mandat international donné
par les Nations Unies. Ce qui a été le
cas en Côte d’Ivoire.
Mais, même dans le cas de ce
mandat donné par le Conseil de
sécurité, nous sommes intervenus soit
à la demande des Nations Unies,
notamment de l’ONUCI, soit lorsqu' il y
avait une urgence, il fallait aller
secourir des gens dont la vie était en
danger. C’était le cas notamment à la
fin de la bataille d’Abidjan, si je puis
dire, lorsque certains ambassadeurs
ont été assiégés par des miliciens.
Nous sommes intervenus, sans casse
heureusement. Nos interventions de
même que la résolution du conseil de
Sécurité ont été dictées par le primat
humanitaire. C’était quelque chose de
nouveau, le calcul que nous avons fait
a été payant puisque finalement, la
légalité a été rétablie en Côte d’Ivoire,
grâce à l’action de la Communauté
Internationale, à l’action des ivoiriens
aussi. Mais, naturellement notre
satisfaction ne peut être sans mélange
puisqu’il y a eu d’après les estimations
officielles 3000 morts, sans parler des
blessés, des gens qui n’ont pas pu
recevoir des soins médicaux, du coût
économique et social, de tous ces
jeunes qui ont été déboussolés.
(La conférence de Londres allie aides
et pressions pour aider la Somalie)
LONDRES (AFP) - (AFP) - Les
participants à la conférence sur la
Somalie jeudi à Londres ont loué les
récents progrès politique et militaire
enregistrés dans le pays dévasté par
20 ans de guerre civile, en alliant
aides et pressions pour éliminer les
fléaux de la corruption, la piraterie et
"la menace terroriste". Le Premier
ministre britannique David Cameron a
ainsi ouvert la rencontre internationale
en évoquant "une occasion sans
précédent de changer" la situation
dans ce pays de la Corne de l'Afrique
que le chef de la diplomatie de
Londres, William Hague, a qualifié de
"pire Etat de non-droit au monde".
"Il s'agit d'une opportunité que nous ne
pouvons pas nous permettre de rater",
a renchéri le secrétaire général de
l'ONU Ban Ki-moon. "Il est plus que
temps que (la) transition intervienne et
que la Somalie soit dotée d'un
gouvernement stable", a ajouté la
M STEPHANE BOMPERZT
[ Mars 2012
16
secrétaire d'Etat américaine Hillary
Clinton, en annonçant une aide
américaine supplémentaire de 64
millions de dollars (48 millions d'euros)
pour les pays de la Corne de
l'Afrique.)…
Vous disiez tout à l’heure, que le
Président Sarkozy inaugure une
nouvelle aire dans les
relations avec le continent africain,
il y a l’Afrique du Sud, le Nigeria,
l’Angola. Aujourd’hui, par
la visite d’Etat du Président
OUATTARA, la Côte d’Ivoire. Est-ce
le nouvel axe ?
Il n’y a pas d’axes, il y a des
partenaires et des relations
diversifiées. Mais il est exact que
certains
pays, par leur taille, par la puissance,
par l’importance de la population, par
leur puissance
économique, par leur poids politique
exercent une influence particulière.
Pourquoi avoir fait de la visite du
Président OUATTARA une véritable
exception ?
A cause de l’importance de la Côte
d’Ivoire, c’est une façon pour la France
de montrer un attachement à la
démocratie, au respect des règles du
jeu. Nous avons fait le pari du suffrage
universel, du respect du choix des
électeurs, du respect de la démocratie.
Et la France comme ses partenaires,
comme la CEDAO, l’Union Africaine à
soutenu le vainqueur légitime de cette
élection. C’est vrai que nous sommes
contents que la démocratie l’ait
emporté. Et cette visite d’Etat est une
façon de dire « La Côte d’Ivoire
revient, reprend sa place parmi les
nations légitimes. La Côte d’Ivoire est
en train de redécoller malgré les
problèmes immenses, et la démocratie
l’a emporté. C’est tout cela que la
France a entendu faire l’éloge à
travers cette visite d’Etat, aussi et
d’abord une visite d’amitié.
Vous disiez que c’était difficile au
plus fort de la crise, on a du mal à
imaginer vous ici, dans
votre bureau en train de tourner en
rond ?
Ah non, c’était du travail collectif avec
les amis de l’Elysée, le ministère de la
Coopération, le ministère de la
Défense, avec les entreprises, les
ONG et ceux avec lesquels nous
étions en contact (Human Wrigth R,
Amnesty International,)
Une prise de conscience collective
?
Bien sûr, le gouvernent français a pris
cette décision collectivement mais en
tant que gouvernement,
cela a été du travail collectif. Il nous
est souvent arrivé de quitter le bureau
vers 22h ou minuit. Nous
avons toujours eu pour but de faire
triompher la légalité…de limiter le plus
possible les dégâts, les
conséquences pour les populations…
L’intervention en Libye c’est
toujours avec le mandat de la
communauté internationale,
comment vous l’avez vécue ?
Comme une urgence, la situation était
simple. Il y avait une révolte populaire,
il y avait des blindés au
début qui s’approchaient de la ville de
Bengazi, deuxième ville du pays et qui
allaient rentrer dedans
comme dans du beurre et massacrer
la population. Donc il y avait urgence,
il fallait qu’on intervienne.
On avait fait voter une résolution par le
Conseil de Sécurité qui autorisait
l’usage de tous les moyens
pour sauver la population civile. Nous
avons certainement sauvé des
dizaines de milliers de vies.
C’était l’urgence n °1.
Les enjeux français en Afrique
francophone sont multiples. Sur place,
il y a un
multilatéralisme au niveau des
partenaires, la Chine, l’Inde, le Brésil
et qui amène sur le terrain
une concurrence féroce, ce qui amène
des pertes de parts de marchés
français en Afrique.
Vous pouvez dire que les acquis
français en Afrique francophone
sont solidement encrés ?
Oui, ils sont solidement encrés, mais
ils ne sont pas à l’abri de toutes
épreuves ou à l’abri de tous
risques. Rien ne serait plus dangereux
pour nous comme pour nos
entreprises de dire nous avons des
positions qui sont acquises. Il y a une
vraie concurrence, et je dirais que
cette concurrence est une bonne
chose. Le président Sarkozy l’a dit
publiquement, il l’a dit à propos de la
Chine, on pourrait le dire à propos de
l’Inde, le Brésil, de la Turquie.. la
Corée.
Le fait que l’Afrique s’ouvre au comme
international, aux investissements des
puissances
émergentes est une bonne chose, à
nous de nous défendre. La seule
demande que nous faisons
c’est que chacun joue les règles du
jeu, c'est-à-dire qu’il n’y ait pas
d’opacité dans les contrats,
que les nouveaux venus adoptent un
comportement transparent et
respectent la Responsabilité
Environnementale et Sociale(RES).
Cela a été l'un des messages du
Sommet de Nice. Il y a eu toute une
partie dédiée au dialogue entre
gouvernement et entreprises, et les
entreprises présentes ont
adopté une charte, dans laquelle les
entreprises s’engagent à respecter ces
règles.
C’est aussi nouveau dans les
rencontres ?
Oui, il y a eu un volet politique et un
volet économique (commerciale,
entreprises), les deux ont été
extrêmement intéressants…
… Avec ces nouveaux entrants,
vous vous dites que l’Afrique sera
bien avec nous, ou alors
nous d’une façon définitive nous
devons nous affranchir de l’Afrique
pour qu’elle puisse
économiquement avoir de
véritables embellies ?
Il ne s’agit pas de s’affranchir l’un de
l’autre. L’Afrique doit être
indépendante comme l’Europe,
comme la France. Les pays africains
doivent être indépendants. Mais
indépendance ne veut pas dire vivre
en cercle fermé. On dépend toujours
un peu des autres. L’Afrique, de plus
en plus, s’ouvre au commerce
[ Mars 2012
17
international, l’Afrique dépend des
investissements mais nous aussi.
Comme vous le savez, nous avons en
France une agence, l’Agence pour les
investissements
internationaux et qui va prospecter à
gauche et à droite pour que les gens
viennent investir chez nous.
C’est pareil pour l’Afrique.
Il ne s’agit pas d’être à la remorque de
l’un ou de l’autre, l’Afrique ne doit pas
de l’Europe, de la
France, des Etats Unis, et de même
l’Europe, la France ne doivent pas être
à la remorque de
l’Afrique, ni de la Chine. Mais en
même temps, nous vivons dans un
monde ouvert, où les relations
que nous pouvons avoir les uns avec
les autres sont de plus en plus
importantes, cela ne nous
empêche pas d’être indépendant…
Au moment où vous allez quitter
Paris pour l’Autriche, quels sont
vos plus grands regrets ?
Question difficile, je n’ai pas vraiment
de regrets. Je suis triste de quitter les
affaires africaines et je
garderai toujours une partie de mon
cœur en Afrique et j'y retournerai
certainement à titre privé puis j’aime
beaucoup les pays africains…
J’aurais aimé quitter l’Afrique après la
résolution de la crise somalienne, la
résolution de l’hostilité
entre les deux soudans, j’aurais aimé
que les élections en RDC eu été
parfaites… mais, en même
temps, beaucoup de progrès ont été
accomplis. Il faut être modeste, il faut
regarder vers l’avenir.
Quels sont vos plus grandes fiertés
?
De deux ordres, d’une part avoir
œuvré à la politique de la France pour
essayer de faire évoluer notre
relation avec l’Afrique et de contribuer
aussi à la résolution d’un certains
nombre de crises…
Il n’y a pas que la grande politique, il y
a aussi les gens. Pouvoir aider les
gens individuellement, pour
nous diplomates... est une grande
satisfaction.
L’intégralité de cet échange est à
trouver sur WWW.IMAGAZINE.PRO
ECONOMIE
Transferts Financiers
A l’initiative du Ministère français de l’économie et des Finances, de la Banque Africaine de Développement, de l’Agence Française de Développement, du Trésor français, du Ministère de l’Intérieur, une réunion sur la réduction des coûts des transferts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement s’est tenue au Ministère de Finances et de l’Economie. Les envois d’argent des migrants en direction de la zone franc se sont établis en 2008 à près de 3 milliards de $ américains, soit 2 % du PIB. En moyenne annuelle, la zone franc a, entre 2003 et 2008, reçu 334 millions de $ avec un taux d’accroissement annuel de 28 %. Les pays du Maghreb central ont enregistré des soldes d’envoi positifs sur la période considérée. Le présent rapport est le résultat d’études et recherches menées par une équipe d’experts sous la direction d’Épargne Sans Frontière, au Maroc et en Tunisie, deux pays du Maghreb central, au Sénégal, membre de l’Union économique et monétaire (UEMOA) et siège de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest, au Cameroun, membre de la Communauté économique d’Afrique centrale (CEMAC) et siège de la Banque centrale des États d’Afrique centrale ainsi qu’aux Comores, membre de la Zone franc tout comme ceux de l’UEMOA et de la CEMAC. L’étude a été conduite sous la supervision d’un Comité de pilotage mis en place en janvier 2008 pour assurer la mise en œuvre des recommandations de l’étude « Migrations, un enjeu de développement »
de la BAD sur financement de la France. Le Comité de pilotage est co-présidé par les représentants du Ministère français de l’économie et des finances et de la Banque africaine de développement, respectivement MM Laurent Weill et Patrick Giraud. En sont également membres Stéphane Gallet et Frédéric Bard, représentant le Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration – Secrétariat général à l’immigration et à l’intégration, Virginie Lucas, Sarah Lahmani et Cécile Berriet (Agence française de développement), Suzanne de Bellescize représentant le Ministère des affaires étrangères et européennes, Luc Jacolin,
représentant la
Banque de France. Les idées et opinions exprimées dans ce rapport ne reflètent pas forcément les points de vue de la Banque africaine de développement et de la France et n’engagent que les consultants. Du fait de leur importance pour les populations destinataires, les flux d’argent des migrants tendent à rester stables et sont peu sensibles aux évolutions de la conjoncture. Les envois d’argent des migrants constituent une importante source de financement des économies des pays en développement et des populations récipiendaires. Ils bénéficient en particulier à de larges couches de la société qui, sans ces ressources, vivraient dans une pauvreté extrême. De ce fait, même en situation de crise économique et financière des pays de résidence des migrants, les flux d’argent de ces derniers tendent à rester stables et à être moins liés à la conjoncture économique que l’aide
Les conférenciers
[ Mars 2012
18
publique au développement et les investissements directs étrangers. C’est le cas pour les pays du Maghreb et de la Zone franc, notamment ceux qui ont fait plus précisément l’objet de cette étude (Maroc, Tunisie, Sénégal, Cameroun, Comores). Les envois d’argent des migrants constituent une importante source de financement des économies des pays en développement et des populations récipiendaires. Ils bénéficient en particulier à des couches pauvres de la société qui grâce à ces ressources voient leur niveau de vie augmenter. De ce fait, même en situation de crise économique et financière des pays de résidence, les flux d’argent des migrants tendent à rester stables et à être moins liés à la conjoncture que les investissements directs étrangers. C’est le cas pour la Tunisie et le Maroc au Maghreb et pour le Cameroun, les Comores et le Sénégal au sein de la Zone franc6, pays objets de cette étude. Les envois d’argent des migrants jouent partout un rôle contra-cyclique et permettent d’amortir les effets induits des crises économiques, du fait même de leur finalité première. En effet, les envois d’argent contribuent à plus de 75 % à financer les besoins 0de base de populations vivant à la limite du seuil de pauvreté. _ Ce rapport analyse les moyens de réduire les coûts des envois d’argent des migrants et d’optimiser leur contribution au codéveloppement par des innovations financières et réglementaires adaptées, en conformité avec les objectifs du G20 (notamment à travers le GPFI8) et du CICID9. Il fait suite à d’autres travaux et activités initiés par la Banque africaine de développement (BAfD) avec l’appui de la France : ● Conduite de l’étude Migrations, un enjeu de développement (publiée en 2008), Création d’un fonds fiduciaire multilatéral « Initiative migration et développement »placé auprès de la BAfD, ● Lancement et organisation d’un programme de renforcement des capacités des opérateurs de ce secteur dans les pays du Maghreb central et de la zone franc (2009). Les envois d’argent des migrants en direction de la zone franc se sont établis en 2008 à près de 3 milliards de $ américains, soit 2 % du PIB. En moyenne annuelle, la zone franc a, entre 2003 et 2008, reçu 334 millions
de $ avec un taux d’accroissement annuel de 28 %. La zone franc comprend deux sous-régions, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) ainsi que les Comores. Selon les données statistiques disponibles, les envois d’argent de l’étranger représentent 4 % du PIB de l’UEMOA, contre moins de 0,5 % pour la CEMAC. Les envois d’argent des migrants ne semblent, en effet, pas avoir partout la même importance11. Certains pays s’inscrivent davantage dans des migrations intra-régionales (comme le Burkina Faso) qu’internationales. Les envois d’argent à l’intérieur de la même union économique et monétaire sont appréhendés de façon très imparfaite et approximative par les statistiques internationales. C’est le cas du Burkina Faso où les envois d’argent internationaux représenteraient selon ces sources moins d’1 % du PIB. Ainsi, pour l’UEMOA et les Comores le solde est positif alors qu’il est négatif dans le cas de la CEMAC. En fait, seul le Cameroun se différencie au sein de cette Communauté par un solde positif. U MAGHREB CENTRAL Les pays du Maghreb central ont enregistré des soldes d’envoi positifs sur la période considérée. Au Maghreb central, les envois d’argent sont variables d’un pays à l’autre. En 2008, le Maroc a reçu 7 milliards de $ américains, la Tunisie 2 milliards et l’Algérie le même volume. Rapportés au PIB, ces transferts représentent respectivement 8 % pour le Maroc, 5 % pour la Tunisie et un peu plus d’1 % pour l’Algérie. Dans les trois pays, les envois d’argent ont suivi une tendance ascendante. Leur accroissement annuel a été
en moyenne de 90 millions de $ pour l’Algérie, 145 pour la Tunisie et 656 pour le Maroc. Ces différences, de même que leur poids relatif dans la balance des paiements, comme dans le fonctionnement des systèmes financiers nationaux et de l’économie, expliquent les différences de politiques suivies par les pays et les stratégies développés par les opérateurs financiers pour mobiliser ces ressources. Tout comme c’est le cas de la zone franc et comme le montrent les graphiques ci-dessous l’importance des envois d’argent est indéniable en comparaison avec les IDE et l’APD, y compris pour l’Algérie. Les graphiques ci-dessous rendent compte de l’évolution des envois d’argent (EA). Ils font ressortir l’importance et la stabilité de cette ressource en comparaison avec les IDE et l’APD.
Rencontre avec :
DOGAD DOGOUI, AFRICAGORA
Que faut-il retenir de cette
conférence ?
Deux choses : Pour une fois, la France
en pointe au sein de l’OCDE, du G20,
de l’AFD cherche des solutions pour
encadrer les transferts. C’est une
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19
manne qui échappe aux grands flux.
Il faudrait penser à l’optimiser. Je
pense qu’à force de dire que les 10
milliards d’euros transférés de façon
visible sans compter ce qui n’est pas
visible informel. C’est une manière
aussi d’envoyer un message aux pays
du nord sur la faiblesse de l’Aide
Publique au développement. Soit on
considère que l’APD doit s’arrêter et
l’Afrique, avec sa diaspora et son
développement endogène prendra son
émergence et la partie intermédiaire
en main, soit on considère que l’aide
est très faible et que il ya pas de
raison que les états fassent moins
bien que les ressortissants travailleurs
de ces pays là.
Pourquoi vouloir mettre l’accent
sur l’APD dès lors que l’on sait que
les transferts des immigrants sont
largement supérieurs, est-ce une
façon de vouloir tout mettre dans
l’APD?
Je pense qu’aujourd’hui il ya un
soucie, ces 30 milliards d’euros
transféré ne sont pas profitable au
développement. Ils le sont à la
consommation. Il ya pas encor
suffisamment de transfert vers la
micro-finance, vers le développement
local. C’est la famille et la
communauté villageoise régionale. On
n’est pas encor dans le secteur
productif d’où l’émergence de fonds
diaspora pour accompagner,
rémunérer du transfert qui est une
mise à disposition, mises à
participation au capital.
Ce ne serait pas un danger que se
soit les institutions qui veuillent
mettre en place ce fonds diaspora ?
« Vous avez raison sur une
chose, ce n’est pas aux
institutions de le mettre en
place, mais il faut qu’elles
créées un cadre et de laisser le
secteur privé s’en charger ».
Les acteurs de transfert d’argent et les
nouveaux acteurs de transfert de
services devraient être en pointe dans
la manière de rendre productif,
efficient pour le développement des
pays africains cette contribution de la
diaspora. Le seul soucie est que très
peux d’acteurs arrivent à émerger
pour drainé et transformer. Les
questions de confiance, de lisibilité.
Une grande partie des migrants
travailleur, non intellectuel, la
première résolution pour eux c’est
d’aider le village et la famille, et il n’ya
pas de réflexion sur la création de
richesse, sur la création de valeurs,
sur la plu value des entreprises. Tout
ceci est une éducation à apporter.
Leila BENHACEM, BAD SENEGAL
Il ya une coopération étroite entre la
BAD, L’AFD, le trésor français, le
ministère de l’économie et aussi le
département sur l’immigration et le
développement du ministère de
l’intérieur français pour étudier cette
problématique et sortir avec un plan
d’action, des recommandations qui
vont permettre de voir comment
utiliser les flux des migrants pour
financer le développement dans les
pays du Sud, et notamment en Afrique
de l’ouest et en Afrique centrale.
C’est détourner l’objectif premier
de ces transferts financiers, ils sont
fait pour les familles, c’est le rôle
des gouvernements de leurs pays,
les familles c’est pour apporter un
soutien !
Ce qu’on a vu dans ces études c’est
aussi de part nos projets. Il y a deux
phénomènes :
Le premier est que le gouvernement
fait face à de nombreux défis et que
les gaps financiers pour le
développement sont immenses et
important. Le gouvernement ne peut
le faire seul, il a besoin du secteur
privé, mais il à besoin aussi des fonds
des migrants qui eux de plus en plus
s’appropries le développement
communautaire au sein de leur région,
au sein de leur village. Et je pense
qu’un des enseignements tirés du
développement en général et du
financement du développement quand
les communautés s’appropries leurs
développement ça marche mieux et
c’est plus efficace parce qu’elles
évoluent dans leur environnement et
savent qu’elles sont les solutions
appropriés.
La Banque africaine de
Développement vient pour étudier,
sortir avec des recommandations
mais aussi proposer des instruments
financiers et une organisation autour
du système financier qui va faire ce
programme de développement
communautaire par la diaspora.
Leila BENHACEM, BAD SENEGAL
La suite des ces interviews en
intégralités sur IMAGAZINE.PRO
BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
Appui du premier fonds Carlyle en Afrique sub-saharienne
Le conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé une prise de participation de 50 millions de dollars EU à Carlyle Sub-Saharan Africa Fund.
Ce fonds est le premier outil de capital-investissement mis en place par le Groupe Carlyle, société américaine de fonds d’investissement, pour poursuivre sa percée géographique en Afrique sub-saharienne.
L'un des meilleurs opérateurs dans le monde des fonds de capital-investissement privés, le Groupe Carlyle a constaté l’amélioration de la stabilité politique et la croissance rapide de pays comme le Ghana, la
[ Mars 2012
20
Tanzanie, le Botswana et le Bénin. La firme a décrit ces pays comme des lieux attractifs pour les capitaux, en plus de l'Afrique du Sud, du Nigeria et du Kenya, les premiers pays phares des investissements du Fonds. Carlyle prévoit que le portefeuille de Carlyle Sub-Saharan African Fund à la sortie sera une combinaison de rachat d’actions et de dépenses d’investissement pour assurer la croissance dans 15 pays de la région.
Le Fonds prévoit d'investir au total 500 millions de dollars, avec la possibilité de doubler ce montant par le biais d’investissements conjoints avec d’autres fonds mondiaux du Groupe Carlyle. Carlyle Sub-Saharan African Fund cherchera à investir dans les grandes entreprises nationales qui veulent développer leur marché au sein de la région et réaliser une intégration verticale avec les pays voisins. Conformément à ce qu’il a réalisé dans d'autres marchés émergents, il espère aboutir à transformer des entreprises uniquement nationales en plateformes d’entreprises régionales. L'équipe d'investissement du Fonds a examiné les marchés d’un large éventail de pays de la région, y compris l'Angola, le Botswana, le Ghana, la Côte d'Ivoire, Maurice, le Mozambique, la Namibie et la Zambie.
Comme le président de la BAD, Donald Kaberuka, l’a déclaré, «La Banque africaine de développement est la mieux placée pour accueillir les opérateurs mondiaux qui investissent pour la première fois en Afrique. En tant que première institution de financement de l’Afrique, c'est notre rôle d’offrir notre expertise sur le marché, de partager notre connaissance des risques et notre savoir-faire sur la façon d'investir en Afrique d’une manière qui soit écologiquement et socialement responsable.
Aucune autre institution de financement du développement ne saurait mieux que la BAD jouer le rôle d'accueil des grands investisseurs sur le continent. » Conformément à cette déclaration, la BAD a aidé Carlyle à créer un système de gestion environnementale et sociale à part entière et un système de mesure des résultats du développement, pour suivre la création d'emplois, les recettes fiscales et les flux de capitaux supplémentaires pour les entreprises du portefeuille.
La BAD et Carlyle lanceront conjointement “In-the-Board-Room”, programme audio conçu spécialement pour les étudiants africains en entrepreneuriat. Le programme présentera à plus d’un millier d’étudiants africains le leadership stimulant, le sens du commandement stratégique dans la gestion des situations de crise.
« Du point de vue de la diversification et de l’équilibre du portefeuille», a indiqué Tim Turner, directeur des opérations du secteur privé de la BAD, «le Fonds Carlyle permettra d'équilibrer notre portefeuille d'actions pour nous permettre de faire des investissements supplémentaires dans les segments de marché les plus risqués.
Avec Carlyle, nous avons rencontré un promoteur à la responsabilité sociale réelle, bien conscient de sa capacité à façonner l'avenir des sociétés du portefeuille ainsi que le bien-être de centaines de salariés, des ménages et des consommateurs. Nous pensons que l'Afrique est prête à accueillir ces investisseurs et nous espérons que l’exemple de Carlyle fera des émules parmi les autres sociétés mondiales de capital-investissement.»
Un haut fonctionnaire japonais en visite à la BAD réaffirme le soutien de son pays à la croissance de l'Afrique
(Japan’s vice-minister of finance for international affairs, Mr Takehiko Nakao, visited the African Development Bank (AfDB) on 8 March 2012, and held talks with the AfDB president, Donald Kaberuka, on various issues related to
development in Africa.
He noted the fact that the African economy was growing and affirmed Japan’s confidence in the continent’s future. Mr Nakao said: “Africa is currently growing again with better policies and it is high time for Japan to refocus on the continent.”
The talks touched upon private sector promotion, infrastructure, education and progress in medical care in Africa. Mr Kaberuka and Mr Nakao also discussed the best way forward in partnering to promote development in Africa through targeted support for poorer populations.
Both of them noted that domestic demand had improved on the continent, and confirmed the need for stronger support for both the Fund for African Private Sector Assistance (FAPA) and Enhanced Private Sector Assistance for Africa (EPSA).
The minister and his delegation expressed their appreciation for the support of the AfDB and its staff on the occasion of the earthquake in northeast Japan on 11 March 2011.
Japan began its cooperation with the AfDB Group in 1973 with the African Development Fund and then with the African Development Bank in 1982.
Referring to the latest phase in this cooperation between the AfDB and Japan, Mr Nakao said: "We appreciate the opening of the Bank’s office in Tokyo and we will make the best use of it to promote Africa’s development.”
Mr Nakao pronounced it was ‘excellent’ that AfDB reports
[ Mars 2012
21
indicated that the first phase of the EPSA (2005-2010) had provided USD 1 billion in concessional finance, and that the target had been reached on time and on budget.
The Third Non-Sovereign Loan for Private Sector Assistance for USD 110 million was signed in October 2011. Japanese Cooperation (JICA) and the AfDB have started working on co-financing activities under revised sovereign co-financing guidelines signed in February 2012.
For its part, FAPA provides grant funding for technical assistance and capacity building for the AfDB’s public and private sector clients.
The discussions with Mr Kaberuka were held in the presence of the Executive Director for Japan, Masahiro Kan and the Japanese ambassador to Tunisia, Toshiyuki Taga.
Afrique du Sud : Un développement majeur
Air Liquide vient de signer un
important contrat à long terme avec
le producteur d'acier deuxième en
Afrique du Sud. Pays aux vastes
ressources naturelles et d'une
infrastructure de plus en plus.Air
Liquide a été un partenaire
industriel de ce pays depuis plus de
50 ans.
Air Liquide vient de signer un
important contrat à long terme avec
l'entreprise Evraz Highveld Steel
and Vanadium, le producteur d'acier
deuxième en Afrique du Sud.
L'investissement dans une unité de
séparation de l'air nouvelle (ASU)
d'une capacité de 770 tonnes
d'oxygène par jour, devrait être
commandé à la fin de 2013, sera
d'assurer l'approvisionnement de
l'oxygène. L'utilisation de ce gaz
contribue à améliorer la productivité et
la performance énergétique des
aciéries tout en réduisant les
émissions atmosphériques.
Cette nouvelle ASU produira aussi
l'oxygène liquide, azote, argon et à
répondre à la demande croissante de
la part de marché en Afrique du Sud
Industriel Marchand.
L'installation sera conçue et fabriquée
par les équipes d'Air Liquide Ingénierie
et Construction en utilisant le groupe
dernières technologies, qui offrent des
niveaux élevés d'efficacité énergétique
et la fiabilité.
L'investissement global s'élève à
environ 40 M €. Cet investissement
fait suite investissements dans une
nouvelle ASU dans le KwaZulu-Natal
en Afrique et l'unité de production la
plus grande argon, à la fois mis en
service en 2011.
Pierre Dufour, Directeur Général Vice-
Président du Groupe Air Liquide
superviser l'Afrique et du Moyen-
Orient une zone, a déclaré: «Ce
contrat est une étape importante
pour le Groupe une autre en Afrique
du Sud, car il représente une
amélioration majeure dans notre
position dans un marché en pleine
croissance. Air Liquide est le joueur
le plus rapide de plus en plus en
Afrique australe et ce sera aussi
nous permettre d'étendre notre
présence dans la zone sub-
saharienne. Les économies en
développement sont un des
moteurs de la croissance du
Groupe. "
Mike Garcia, chef de la direction
d'Evraz Highveld Steel and Vanadium,
a commenté: "Nous sommes ravis de
collaborer avec Air Liquide pour la
fourniture d'oxygène et d'autres gaz,
qui sont essentiels à nos
processus. Air Liquide apporte son
expérience dans le monde entier et
nous sommes convaincus qu'il livrera
la fiabilité dont nous avons besoin. "
Gabon-Economie-PIB
Une croissance du PIB de 5,7% pour 2012
Les perspectives de croissance sont positives pour 2012 et font entrevoir un taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 5,7% en 2012 contre 6% en 2011.
Ces prévisions proviennent d’un rapport réalisé par le Comité monétaire et financier. La situation macroéconomique est très bonne à
tous les niveaux. L’excédent budgétaire et l’endettement seront maîtrisés dans les prochains mois, rapporte le quotidien.
La production de minerai de manganèse s’est amélioré de +11,3% tandis que la production de pétrole a baissé de -2,1%. Ce qui s’explique par les arrêts dus aux avaries sur les installations pétrolières. Le taux d’inflation en 2011 par rapport à 2010 a été de +1,3% et le taux d’endettement pour la même période de 9% du PIB.
D’autre part, le crédit intérieur net a évolué à +38,3%, soit 979 milliards de francs CFA et les avoirs extérieurs nets ont atteint +16,8%, soit 1046,5 milliards de francs CFA.
Quant à la masse monétaire en 2011 comparée à celle de 2010, elle s’élevait à +29,9%, soit 1822,7 milliards de francs CFA.
FIN/INFOSPLUSGABON/NBV/ GABON 2012
La livre sterling et le dollar américain en baisse par rapport au franc CFA de la BEAC Les taux de change de la livre sterling et du dollar américain sont en baisse par rapport au franc CFA de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), indique le bulletin des cours de change du jour des principales devises publié vendredi par l’institution financière à Libreville.
Voici les cours :
Monnaie Achat Vente Euro 629,71 ; 655,95/ Dollar américain 489,43 ; 509,22 / Livre sterling 774,90 ; 806,32/ Dollar Canadien 494,66 ; 514,74 / Yen 6,03 ; 6,28 / Franc suisse 539,45 ; 561,37 / Rand sud-africain 65,34 ; 68,05 /Yuan 77,45 ; 80,71/ Dir 58,11 ; 60,82/ Naïra 3,11 ; 3,23 / Livre égyptienne 81,01 ; 84,85.
Intra-Africa trade may ease stalled EPA negotiations, says ACP Group
Les 79 membres des Caraïbes et du
Pacifique, le Groupe des États a
montré son appui aux efforts vers
[ Mars 2012
22
une zone à l'échelle africaine de
libre-échange - l'élément clé du
sommet de l'Union africaine récente
des chefs d'État, lieu du 23 au 30
Janvier dernier à Addis-Abeba,
capitale Ethiopienne.
Secrétaire général du Groupe ACP,
Dr Mohamed Ibn Chambas a assisté
à la conférence, exhortant les
dirigeants et les intervenants pour
renforcer les approches
interrégionales au commerce en
vue d'approfondir les échanges
commerciaux et renforcer leur
participation dans l'économie
mondiale.
"Stimuler le commerce interrégional
pour l'Afrique sera également
l'occasion pour les membres africains
du Groupe ACP à renforcer leurs
processus d'intégration régionale et à
approfondir leurs échanges
commerciaux. Une zone de libre
échange pour l'Afrique pourrait être
considéré comme un bloc de
construction pour l'avenir de tous les
pays ACP zone de libre échange et
une «porte de sortie» de l'impasse
actuelle des négociations des APE, "a
déclaré le Dr Mohamed Ibn Chambas.
Presque tous les Communautés
économiques régionales africaines
sont membres de l'ACP mécanisme de
coordination inter-régionale. Ils ont été
la négociation d'accords de partenariat
économique avec l'Union européenne
depuis 2002.
Au cours des délibérations, le sommet
a approuvé la position commune ACP
/ UA / CEA / Université d'Oxford
Proposition pour le système de
préférences commerciales améliorée
et renforcée pour les pays les moins
avancés et les pays à faible revenu.
Selon le Groupe ACP, le régime sera
en mesure de fournir des flexibilités
pour permettre une finalisation
harmonieuse des négociations des
APE au point mort.
Les dirigeants africains ont convenu
de continuer à discuter de ce thème
lors du prochain sommet qui se tiendra
à Lilongwe, au Malawi en Juin 2012 et
rendre la Commission de l'UA à
explorer des solutions pratiques qui
mèneront à la création d'une zone de
libre-échange continental.
Lors de sa visite, le Secrétaire général
des ACP a été reçue par le Président
du Ghana John Evans Atta-Mills, le
président de la Guinée équatoriale
Teodoro Obiang Nguema et d'autres
dirigeants et dignitaires clés
d'organisations internationales telles
que l'Organisation des Nations Unies.
La Guinée équatoriale a accepté
d'accueillir les chefs 7e Sommet ACP
de l'Etat en Décembre.
(Photos: Sommet de l'UA (Photo par
The Guardian); Secrétaire général des
ACP Dr Mohamed Ibn Chambas salue
le Président de la Tanzanie Jakaya
Kikwete; Chambas Dr avec les
dirigeants africains, dont le président
du Bénin Yayi Boni (à gauche plus).
ENVIRONNEMENT
AquaOrbi Jacques Bertrand - Président d’AquaOrbi et Délégué Général de la Fondation Chirac Ancien élève de l’École Polytechnique et ingénieur du Génie Rural des Eaux et des Forêts, Jacques Bertrand débute sa carrière professionnelle en 1982 chez Coyne et Bellier, bureau d’Ingénieur Conseils référence mondiale dans le domaine des grands barrages. Son parcours le conduit à diriger des grandes entreprises liées à l’eau et l’assainissement, à piloter des études et projets complexes et à apporter son expertise à diverses grandes autorités publiques de l’eau et de l’assainissement. Après 30 ans d’expérience internationale dans les différents secteurs liés à l’eau et à
l’environnement, dont 20 années dans différents postes de direction générale du Groupe SUEZ-ENVIRONNEMENT, il s’établit en 2010 comme expert indépendant et fonde l’association AquaOrbi partenaire de Fondation CHIRAC dont il est le Délégué Général pour l’eau et en préside le comité scientifique. Jacques Bertrand est à l’initiative de la création de la Chaire « Suez Environnement - Eau pour tous » de Paris Tech, dont il préside le Comité d’Orientation Stratégique. Membre de l’Académie de l’Eau, il est aussi administrateur du Pôle de Compétitivité Mondial de l’Eau, créé à Montpellier en 2010, dont l’objectif est de favoriser l’éclosion de programmes de recherche unissant entreprises et laboratoires, et de leur accorder son label. AquaOrbi : Pour la transmission de l’expérience et du savoir à des entreprises de l’eau des pays en croissance afin de leur permettre de développer une offre locale et durable.
(Jacques Bertrand, Président Fondateur de l’Association AquaOrbi) Par Marie Cornet-Ashby Quels sont les statuts de l’Association AquaOrbi ? Aquaorbi est une association de loi 1901, qui œuvre pour l’accès à l’eau et à l’assainissement. Elle a été créée en 2010. Le constat est simple, le problème de l’accès à l’eau et à l’assainissement dans le monde est un problème très complexe et devenu encore plus complexe à cause de l’urbanisation. En effet, aujourd’hui le monde est devenu plus urbain que rural et cette course vers l’urbanisation s’est accélérée. Et pour gérer ce
[ Mars 2012
23
problème d’accès à l’eau, il est absolument nécessaire de compter sur les forces locales. Les grands groupes internationaux qui œuvrent dans ce domaine ne peuvent s’occuper des villes de taille intermédiaire qui ont besoin d’un tissu de professionnels locaux pour mettre en œuvre et gérer les dispositifs d’accès à l’eau et l’assainissement. Or, ce tissu de professionnels n’existe pas en général. L’objectif d’AquaOrbi est donc de montrer par l’exemple que l’on peut identifier des acteurs potentiels capables de devenir ces professionnels nécessaires à la fourniture du service, et de les aider à le devenir. Les compétences à créer sont de divers type : gestion globale du service public avec ses milliers de clients, pose et maintenance des réseaux de distribution, traitement de l’eau et pompage, systèmes d’informations… Donc le problème est beaucoup plus complexe que la gestion d’un simple point d’eau, il intègre les acteurs de toute la chaîne de l’accès à l’eau dont chacun constitue une entreprise à part entière avec sa propre spécificité. Par ailleurs, AquaOrbi considérer qu’il ne peut y avoir de durabilité si la gestion de l’ensemble n’est pas intégrée dans une économie réelle du service, c'est-à-dire où l’existence de chaque acteur repose sur des circuits de paiement locaux, sans recours au don. Combien de fournisseurs dans ce process ? Il n’y a en général qu’un seul fournisseur de service public pour l’accès à l’eau, et de même pour l’assainissement, mais il travaille avec des prestataires. Et ce fournisseur ne peut travailler que s’il est entouré de sociétés capables d’installer et de réparer, par exemple, des installations électriques, des pompes, ou des logiciels spécifiques. Et le professionnalisme des prestataires est indispensable pour l’opérateur pour qu’il puisse rendre de manière durable le service public de l’eau. Je souligne ici que parler d’eau sans parler d’assainissement est une omission grave. L’hygiène et l’assainissement sont les fondamentaux à toute la problématique de l’eau, et la première cause de maladie, avant l’eau de consommation elle même.
Dans quelles régions se situe l’activité AquaOrbi ? Aujourd’hui, essentiellement en Haïti. Et pour une raison simple : la création d’un tissu d’entreprises travaillant de façon régulière les unes avec les autres demande une action géographiquement ciblée. Le but est de créer un réseau qui fonctionne durablement et qui puisse être dupliqué de façon naturelle dans d’autres régions. Notre objectif étant d’aider à la crédibilité et la notoriété des entreprises avec l’indispensable professionnalisme nécessaire au bon fonctionnement du réseau dans son ensemble. Et nous souhaitons développer d’autres réseaux d’accès à l’eau en Haïti. Je tiens à signaler que AquaOrbi n’intervient que dans le cadre et le respect d’une politique nationale, d’une législation, des normes existantes, et en lien avec les administrations en charge. Conforter l’autorité du cadre public national est indispensable pour éviter la confusion, et permettre le progrès à l’échelle d’un pays. C’est bien cette autorité nationale en effet qui assure in fine la responsabilité du service public devant les citoyens, et, adhérant au projet d’AquaOrbi, se l’appropriera pour faciliter sa réplication. Vous intervenez donc, avec l’appui des autorités sur place ? Je pense que dans ce cadre de projets, il ne faut pas agir si l’on n’est pas au service d’une autorité publique d’eau et d’assainissement. Et il faut inscrire ces projets dans l’économie de la société sur place et en utilisant aussi sa main d’oeuvre. AquaOrbi travaille avec Haïti et des haïtiens, et surtout dans une perspective de durabilité. S‘il est nécessaire de construire, il faut donc intégrer immédiatement le réseau professionnel et humain qui permettra d’entretenir l’ensemble sinon l’action pourrait rester ponctuelle et condamnée à l’inefficacité. Et la vocation d’AquaOrbi est de créer des acteurs autonomes. Nous souhaitons aussi rester en relation avec eux, non pour les maintenir sous assistance mais pour faciliter leur mettre en relation, créer et développer ce réseau entre elles. Aujourd’hui vous collaborez avec la Fondation Chirac ? Oui, et il est important de souligner que la Fondation Chirac a été la première à soutenir notre projet. C’est
à l’issue de ce premier partenariat que la Fondation Chirac a demandé à AquaOrbi d’être son association partenaire de référence pour son programme d’accès à l’eau et à l’assainissement. Au travers de la Fondation Chirac et dans le cadre de ce partenariat, nous sommes acteurs d’autres collaborations internationales pour transmettre de l’expertise, porter des plaidoyers, et mettre en relation des acteurs de l’accès à l’eau et à l’assainissement. C’était par exemple le cas lors du Forum « Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du Niger » qui s’est tenu à Bamako (Mali) en octobre 2011 à l’initiative de la Fondation Chirac, avec la République du Mali et l’Autorité du bassin du Niger, et dont les conclusions seront portées au Forum Mondial de l’eau qui se tient en mars 2012 à Marseille. Le 6ème Forum Mondial de l'Eau est en mars...un rendez-vous essentiel pour vous ? Ce forum est un moment essentiel durant lequel absolument tous les acteurs de l’eau seront présents. Des administrations, entreprises, ministres et chefs d’états, associations internationales, associations locales, collectivités locales… viendront échanger autour de la problématique de l’eau et de l’assainissement. Des foules d’expériences et d’initiatives seront apportées et échangées sur place entre les participants, et celles-ci, je le souhaite, resterons à l’issue de ce forum comme des panoplies de solutions à disposition du monde entier. D’ailleurs, ce forum s’est intitulé le « Forum des solutions ». Il faut qu’il amène à des propositions pragmatiques, sans idéologie. Il faut regarder ce qui fonctionne et encourager les initiatives vers des réalisations fiables et concrètes, qui peuvent d’ailleurs répondre à des principes différents en fonction des pays ou régions. Il n’y a pas une solution, mais des solutions. Pour ma part, je dirais qu’il est important de faciliter le développement d’entreprises locales s’intégrant dans un réseau complet de savoir faire, en un tissu durable. Je participerai bien sûr au Forum de Marseille, et serai présent avec la Fondation Chirac qui y présentera les conclusions du Forum de Bamako, avec des chefs d’états et ministres de la région du Niger. Quelles sont vos ambitions pour AquaOrbi ?
[ Mars 2012
24
Notre première ambition est de consolider le travail réalisé en Haïti, et ensuite, de reproduire ce processus en un modèle qui puisse être adapté à d’autres pays, afin d’être copiés pour une diffusion large... En un mot, apporter notre petite contribution, au côté de toutes les autres, à ce problème majeur que la croissance démographique et urbaine, et maintenant le changement climatique rendent de plus en plus complexe. Car l’eau et son assainissement sont bien des enjeux parmi les plus fondamentaux pour le monde qui s’annonce, ses pays, leurs populations, leur progrès économique, leur bien être, et la paix entre les hommes.
EDUCATION
Burkina Faso : Mme KOUMBA
BOLY BARRY, Ministre de
l’Education Nationale et de
l’Alphabétisation
De passage à Paris pour la
promotion de l’éducation pour tous
au Burkina, Mme KOUMBA
BOLY BARRY s’est livrée à
IMAGAZINE
Quels sont les grands axes
développés pour une éducation
pour tous au Burkina ?
Je voudrais vous dire merci pour
l’opportunité donnée pour exprimer
notre vision de l’éducation au
Burkina Faso.
Il y a trois axes essentiellement :
Le premier est basé sur l’accès, il faut
élargir l’offre éducative pour
l’ensemble des Burkinabès si l' on
veut que l’effectivité du droit à
l’éducation soit une réalité dans ce
pays. Pour cela, il faut commencer
par la petite enfance et passer d’un
taux de scolarisation de 2 à 10 % dans
les cinq prochaines
années. L’étude primaire pour les
garçons et les petites filles doit avoir
un taux d’achèvement de 75%
dans les cinq ans.
Si, l'on prend exemple sur les
adolescents et les adultes, le taux
d’alphabétisation est de 30%, on
devrait aller, si l'on veut
construire l’émergence,
plus loin. Pour nous,
l’accent est mis sur les
jeunes, les adolescents et
les adultes.
Il y a la dimension qualité
fondamentalement
importante. Les
enseignants doivent être
bien formés
et compétents, motivés.
Nous avons augmenté la
formation des enseignants
à deux années, les
thèmes émergents comme la
responsabilité citoyenne seront pris en
compte dans les modules de
formation sans oublier celles des
NTIC, véritable médium de l’éducation.
L’Afrique, comme le Burkina doivent
aller de l’avant, l’anglais tout comme
les langues africaines
doivent être prises en considération et
l’interrogation doit être faite sur le rôle
de ses langues dans
le système éducatif du Burkina. Nous
sommes en train de faire des choix au
niveau des communes et
régions pour voir quelles sont les
langues africaines qui doivent être
enseignées. La décision revient à
la communauté, à la population et aux
acteurs du système éducatif dans leur
ensemble.
Entre la ville et le milieu urbain, il y
a toujours une grande barrière,
quelles sont les actions menées
pour que le monde rural soit aussi
formé que le milieu urbain ?
Il faut déjà savoir ce que le milieu rural
souhaite pour ses
enfants, ses
adolescents et même
les
adultes. C’est ce
système éducatif que
doit proposer l’Etat...
Le redéploiement de
l’Etat …
Absolument, sa
capacité à répondre à
la demande et non
d’imposer des
pacquages. Le système
éducatif doit être porté par les élus
locaux sur la base d’un curriculum
commun, c’est ce qui répond
à la demande des individus, des
collectivités. Cette démarche doit être
enclenchée en terme de
réflexion et de perspective.
GEOPOLITIQUE
LE JOUR OU LA GRECE A EVITE
LA FAILLITE : SOLUTION OU REPIT
? PAR Henri Spitezki
Le vendredi 9 mars 2012, tôt le matin, le gouvernement grec a pu annoncer l’accord passé avec ses créanciers pour réaliser une énorme opération de réduction de la dette du pays. Le pire a été évité, et le monde peut reprendre son souffle. Mais tout danger est-il définitivement écarté ?
A l’issue de difficiles négociations qui ont duré près de neuf mois, la Grèce a finalement obtenu la garantie d’effacer
[ Mars 2012
25
au moins 100 milliards d’euros de la dette qu’elle a contractée envers le secteur privé.
Ceci constitue la plus grosse restructuration de dette jamais réalisée dans l’histoire. Athènes a obtenu un concours de ses créanciers représentant 95,7% de la dette détenue par le secteur privé, qui s’élève à 206 milliards d’euros (sur une dette totale de plus de 350 milliards). L’échange des titres doit avoir lieu lundi pour les obligations de droit grec, et au plus tard le 23 mars pour les détenteurs de titres non soumis à cette juridiction.
D’après les projections officielles, la dette de l’État grec, qui représente actuellement 160 % de son PIB, devrait redescendre à 120 % en 2020. Un chiffre jugé supportable par les créanciers, même si, en pure analyse économique, ce montant reste encore beaucoup trop élevé. Sans l’opération qui vient d’être annoncée, la Grèce risquait de se trouver dans une situation de défaut de paiement totalement incontrôlée. Ce qui aurait eu pour effet de déclencher une crise financière dramatique au Portugal et en Espagne, d’abord, et dans le reste de la zone euro, ensuite, menaçant celle-ci d’éclatement.
Le plan de sauvetage de la Grèce peut être, dorénavant, mis en œuvre.
De cet accord découle, comme conséquence directe, un déblocage de la participation des pays de la zone euro et du Fonds Monétaire International au gigantesque plan de soutien financier promis à la Grèce depuis plusieurs mois.
« C’est quelque chose qui nous permet à la fois de rester sur une base volontaire qui évite le défaut, donc le risque de faillite pour la Grèce, et qui nous permet d’atteindre tous les objectifs que nous nous étions fixés », a déclaré vendredi le ministre français de l’Économie, François Baroin.
Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker a indiqué, pour sa part : « Je salue les progrès importants accomplis dans la préparation du second programme d’ajustement grec. » (…) « Je considère que les conditions nécessaires sont en place pour lancer les procédures nationales appropriées, requises pour l’approbation de la
contribution de la zone euro au financement du second programme d’ajustement grec ».
Forts de ce constat, les pays membres de la zone euro vont pouvoir verser à la Grèce, de manière échelonnée, l’aide de 130 milliards d’euros qu’ils lui avaient promise antérieurement. Dans les faits, cette somme sera allouée en plusieurs étapes. D’ores et déjà, la zone euro a débloqué, dès vendredi, un chèque global de 35,5 milliards d’euros d’aides pour les banques qui ont consenti à échanger leurs titres de dette, a indiqué M. Schäuble, le ministre allemand des Finances. Le reste du paquet (94,5 milliards d’euros, sous forme de prêts, principalement) sera, selon toute vraisemblance, dispensé la semaine prochaine.
De son côté, le FMI, par la voix de sa directrice générale, Christine Lagarde, a annoncé que le montant qu’il envisageait de verser, au titre de son aide, s’élèverait à 28 milliards d’euros sur quatre ans, soit davantage que les 23 milliards envisagés jusque-là. Ce concours prendra la forme d’un prêt remboursable sur une durée maximale de dix ans.
La solution financière actuelle pourra-t-elle suffire ?
Notons, tout d’abord, que les souffrances financières de l’Europe ne sont pas encore terminées, malgré les injections de liquidités réalisées par la BCE. Le système financier et bancaire du continent reste encore bien fragile.
Si la bonne nouvelle de vendredi est une source d’espoir pour l’Europe entière, les économistes ne se font
guère d’illusions : la situation de la Grèce (et donc de l’Europe) est loin d’être rétablie. Pourquoi ? Parce que l’économie grecque persiste à s’enfoncer dans une terrible récession, avec un PIB qui a chuté de 7,5% sur un an au quatrième trimestre, selon les derniers chiffres officiels publiés vendredi à Athènes.
On le comprend fort bien, la République hellène traverse une terrible crise économique et sociale qui risque de durer encore longtemps. Et ce n’est pas l’euro, qui caracole toujours à des niveaux élevés, ni l’activité économique du reste de l’Union Européenne, qui apporteront l’oxygène indispensable à ce pays pour se sortir définitivement de cette dramatique impasse.
La Banque Centrale Européenne n’a-t-elle pas annoncé vendredi qu’elle revoyait à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro, en tablant sur un recul de 0,1 % du PIB en 2012 ?
On le voit, la journée de vendredi a apporté son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles. Il serait donc imprudent de crier victoire trop tôt. Si la Grèce et la zone euro viennent de remporter une grande bataille, la solution de la crise économique européenne reste encore bien lointaine. L’Europe ne marche, actuellement, que sur une seule jambe, celle de la résolution des problèmes financiers. Par contre, l’indispensable pilier de la croissance continue de lui faire cruellement défaut, ce qui hypothèque sérieusement son avenir.
Henri Spitezki est économiste.
[ Mars 2012
26
Docteur en Sciences de gestion et titulaire d’un D.E.S.S. de Sciences économiques. Il a enseigné à l’Université Paris-Dauphine et intervient en tant que conseiller auprès de grandes entreprises et de la Commission Européenne. Son dernier livre traite de la crise : « L’économie du chaos, chronique d’une faillite annoncée », éditions Unicomm, juillet 2011.
PAIX & SECURITE
UNION AFRICAINE Réunion d'Experts sur la situation
dans le Sahel L’Union Africaine et les Nations unies ont entrepris, du 7 au 23 décembre 2011, une mission pluridisciplinaire conjointe dans les pays de la région pour évaluer la situation. Le rapport de cette mission a été soumis à l’examen du Conseil de sécurité des Nations unies, le 26 janvier 2012, ainsi qu’à celui d’une réunion consultative ministérielle des pays de la région tenue le 29 janvier 2012, à Addis Abéba, en marge de la 18èmesession ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement. Les conséquences de la crise qui a secoué la Libye tout au long de l’année 2011 se font durement ressentir sur les pays de la bande
sahélo‐saharienne. Crise ayant
accentuée la prolifération d’armes de toutes sortes, une criminalité transnationale organisée, de nombreux conflits latents sur des populations fragilisés. Les défis auxquels la région du Sahel est confrontée sont multiples, ils ne pourront être relevés avec succès que dans le cadre d’une approche holistique et coordonnée, pour les saisir dans leur globalité et pour appliquer des traitements différenciés aux phénomènes en présence. Le retour précipité, dans leurs pays d’origine, de dizaines de milliers de travailleurs migrants constitue une pression supplémentaire. Ce phénomène s’est en effet traduit par des pertes de revenus substantiels, dans un contexte caractérisé par une très grande pauvreté et une insécurité alimentaire aigue
résultant de la sécheresse qui affecte les pays du Sahel. L’absence de perspectives de réintégration
socio‐économique crée un risque de
tensions sociales susceptibles de dégénérer en crises politiques. Les attaques perpétrées depuis la
mi‐janvier par des rebelles armés
de retour de Libye, au Nord du Mali, constituent un facteur de complication supplémentaire. Non seulement parce qu’elles portent en elles le danger d’une plus grande déstabilisation de la région, mais aussi parce qu’elles ont induit des déplacements significatifs de populations, y compris en direction des pays voisins du Mali que je tiens à remercier, au nom de l’UA, pour leur accueil de ces milliers de Maliens en détresse. Il est tout aussi évident que le rôle principal revient aux pays de la région, qui, au cours de ces dernières années, ont déployé des efforts soutenus pour s’attaquer aux défis auxquels ils sont confrontés. L’Union Africaine entend jouer pleinement son rôle de la lutte antiterroriste et contribuer, à travers le CAERT, au développement d’une coopération régionale renforcée au Sahel et à travers tout le continent. Cinq objectifs majeurs sont fixés pour cette réunion: I- Faire le point des efforts et initiatives en cours pour faire face aux défis auxquels la région est confrontée II- Examiner les recommandations de la Mission d'évaluation conjointe et à convenir des modalités d’une action qui soit complémentaire aux efforts déployés par la région et renforce les programmes de soutien existants; III- Convenir d'actions prioritaires dans les trois domaines suivants: (a) aspects sécuritaires et
diplomatiques (b) questions humanitaires et réintégration des travailleurs migrants, et (c) développement à long terme IV- Formuler les grandes lignes d'un cadre d'action et d’accompagnement, fondé sur les plans existants, qui renforcera les efforts déployés dans la région et permettra un appui coordonné par la communauté internationale tant en matière de sécurité que de développement ; V- Convenir d’un cadre éventuel et des modalités d'une meilleure coordination entre tous les parties prenantes compte dûment tenu de leurs rôles respectifs, et d’un suivi efficace des recommandations qui résulteront de la réunion. Les conclusions contribueront à informer les délibérations de la réunion de haut niveau du Conseil de paix et de sécurité de l’UA sur la situation dans la région du Sahel, prévue à Bamako le 20 mars 2012.
Lutte contre la LRA : l’UA et l’ONU pour la mise au point rapide d`une
stratégie régionale globale
L’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont décidé mercredi 29 février 2012 à Addis-Abeba (Ethiopie), de renforcer leurs partenariats dans le cadre du combat contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), un «groupe terroriste » dont les activités affectent le développement de la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Soudan du Sud et l`Ouganda. A l`issue de la réunion conjointe co-présidée par l’Envoyé spécial de l’Union africaine pour la question de la LRA, M. Francisco Madeira, et le Représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), M. Abou Moussa, les participants ont insisté sur la nécessité de prendre des mesures concrètes pour mettre rapidement au point une stratégie régionale globale. Ils ont aussi encouragé les actions en faveur des défections au sein des combattants de la LRA. Dans ce sens, ils ont apprécié les efforts que déploient déjà les institutions des Nations Unies sur le terrain,
[ Mars 2012
27
notamment à travers les programmes de Démobilisation, Désarmement, Réinsertion, Réintégration et Réhabilitation (DDRRR). De plus, les participants ont vivement recommandé d`accompagner l`UA dans la mise en place de son Initiative de coopération régionale pour l’élimination de la LRA. A cet égard, l`UA a été invitée à faire un état des lieux précis de ses besoins logistiques et financiers afin de présenter une demande formelle d`assistance aux partenaires. Par ailleurs, les débats et les échanges ont permis d’envisager des mesures qui devraient permettre, entre autres, d`avoir plus de visibilité dans la coordination entre les forces de sécurité intervenant dans les pays affectés par la LRA, de développer les échanges d`information et de renforcer les mécanismes d`alerte précoce. Les recommandations de la réunion du 29 février mettent un accent sur cet aspect, ainsi que sur l`importance des concertations régulières entre les militaires et les civils impliqués dans le combat contre la LRA. Les représentants de la RDC et de
l’Ouganda ont pris part à la réunion.
D’autres acteurs et partenaires
impliqués dans la lutte contre la LRA
ou préoccupés par ce problème,
notamment l’Union européenne, les
Etats unis d’Amérique (USA), la
France, la Suède, la Norvège, le
Danemark, l’Allemagne, le Royaume
Uni, l’Afrique du Sud, étaient
également présents.
International Environment House Cameroun
CITES Secretary-General expresses
grave concern over reports of mass
elephant killings in Cameroon
The Secretary-General of the
Convention on International Trade
in Endangered Species of Wild
Fauna and Flora (CITES), John E.
Scanlon, has expressed grave
concern over recent reports of the
poaching of close to 450 elephants
in Bouba Ndjida National Park in
northern Cameroon.
Governments of the region are
being offered support to find, and
bring to justice, the criminals
responsible and to locate and seize
the poached ivory. Potential transit
and final destination countries have
also been urged to remain
extremely vigilant and to cooperate.
“This most recent incident of
poaching elephants is on a massive
scale but it reflects a new trend we
are detecting across many range
States, where well-armed poachers
with sophisticated weapons
decimate elephant populations,
often with impunity. The CITES
programs for Monitoring Illegal
Killing of Elephants (MIKE) has
revealed increasing levels of
poaching in 2011. This spike in
elephant poaching is of grave
concern not only to Cameroon, a
member State to CITES, but to all 38
range States of the African
elephant, as well as the
Secretariat”, said Mr Scanlon.
It is reported that elephants have
been slaughtered by groups from
Chad and the Sudan during the last
weeks, taking advantage of the dry
season. The poached ivory is
believed to be exchanged against
money, weapons and ammunition
to support conflicts in neighbouring
countries. A collaborative and
coordinated enforcement response
is needed.
The Secretariat is contacting the
Ministers for Forests and Wildlife
from Cameroon, Chad, the Central
African Republic, the Democratic
Republic of the Congo and the
Sudan offering support to help
galvanize enforcement efforts and
transboundary anti-poaching
mechanisms in Africa.
Mr Scanlon has designated Mr Ben
Janse Van Rensburg, CITES Chief
Enforcement Support, as the CITES
Secretariat’s focal point for
coordinating support in responding to
major elephant poaching incidents. Mr
Rensburg is engaging with the
countries concerned as well as with
partners in the International
Consortium on Combating Wildlife
Crime (ICCWC), namely Interpol, the
World Customs Organization, the
United Nations Office on Drugs and
Crime (UNODC), and the World
Bank, to share intelligence that
could be used to help bring the
perpetrators to justice, to locate
and confiscate the poached ivory,
and to help prevent future
incidents. Innovative tools such as
wildlife forensics, DNA profiling and
community-based anti-poaching are
also being explored as
complementary tools to support the
enforcement efforts from the
governments.
In his briefing to the United Nations
Security Council on Emerging
Challenges to International Peace and
Security last November, UNODC
Executive Director, Mr Yuri Fedotov,
raised the issue of wildlife crime.
Interpol and the United Nations
Commission on Crime Prevention
and Criminal Justice, have also
recently passed strong resolutions
concerning the involvement of
organized crime in illegal wildlife
trafficking.
The MIKE programme will report the
latest trends in the illegal killing of
elephants across Africa at the 62nd
meeting of the CITES Standing
Committee in July this year, and will
provide a comprehensive analysis
of poaching data at the 16th
meeting of the Conference of the
Parties to CITES, to be held in
Bangkok in March 2013.
The spike in poaching that has been
detected is affecting African
elephants across much of their
range. Illegal ivory seized overseas
has been shipped from East, West,
Central and southern Africa. CITES
authorities have not been able to
identify the actual origin of this
seized ivory, save for a few cases
where it was possible to make DNA
profiling analysis. Therefore, a
national, regional and international
approach to manage and conserve
elephants is essential
[ Mars 2012
28
This most recent mass killing
demonstrates the need for
effectively implementing the Action
Plan for the control of trade in
elephant ivory that was created
under the auspices of CITES. The
African Elephant Fund was
launched last August at the 61st
meeting of the CITES Standing
Committee and has collected
USD 250,000 in its first few months
of operation. Contributions have
been received from France,
Germany, the Netherlands and the
United Kingdom, and more are
expected from additional donors
such as South Africa.
CULTURE & SOCIETE
Journée Internationale de la Femme
« Autonomiser les femmes rurales pour éradiquer la faim et la
pauvreté »
ONU FEMME Commission de la condition de la femme 2012
La 56ème
session de la Commission de la condition de la femme (CSW56) rassemble à New York les responsables gouvernementaux, les femmes rurales, les représentants des Nations Unies et de la société civile, les médias et le secteur privé.
Tous se sont réunis au Siège des Nations Unies en vue d’examiner les progrès accomplis, d’échanger leurs expériences et bonnes pratiques, d’analyser les lacunes et les défis à relever, et de convenir d’actions prioritaires à prendre pour accélérer la mise en application du Programme d’action de Beijing et la réalisation de l’égalité des sexes.
La Commission s’est focalisera sur l’autonomisation des femmes rurales
et leur rôle dans l’élimination de la pauvreté et de la faim, le développement et le règlement des problèmes actuels.
Pourquoi ce thème est-il important ?
Les femmes rurales constituent un quart de la population mondiale. Ce sont des dirigeantes, des décideuses politiques, des productrices, des travailleuses, des entrepreneuses et des fournisseuses de services. Leurs contributions sont cruciales pour le bien-être de leurs familles et de leurs communautés, et pour les économies locales et nationales.
Et pourtant, les droits, contributions et priorités des femmes ont été largement ignorés. Les femmes rurales ont été durement frappées par la crise économique et financière, la volatilité des prix alimentaires et le fait que l’agriculture soit centrée sur les exportations. Il convient de leur donner l’opportunité de participer pleinement aux initiatives visant à répondre à ces crises étroitement liées entre elles et à être associées à la prise de décisions à tous les niveaux.
Libérer le potentiel des femmes rurales contribuera grandement à mettre fin à la pauvreté et à la faim, à accélérer la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à parvenir au développement durable.
Défilé des femmes camerounaises en France, rue d’Auteuil à Paris.
Le moment d’agir est venu
Les femmes rurales sont des agents essentiels du changement. Leur leadership et leur participation sont essentiels pour élaborer des réponses aux problèmes de développement actuels et aux crises récentes.
Les femmes sont essentielles au développement des zones rurales : elles constituent une forte proportion de la main-d’œuvre agricole, produisent la majeure partie des cultures vivrières, notamment dans le cadre de l’agriculture de subsistance, et effectuent la plus grande part des
travaux domestiques non rémunérés dans les zones rurales. Il est crucial de reconnaître leurs contributions et de faire entendre leurs voix dans les processus de prise de décisions à tous les niveaux gouvernementaux et au sein des organisations rurales.
Les approches participatives, les consultations des parties prenantes et l’appui apporté aux organisations rurales et de femmes peuvent contribuer à assurer la prise en compte des priorités des femmes rurales dans les politiques macroéconomiques et dans les programmes de développement rural et agricole. Des mesures temporaires spéciales, telles que l’instauration de quotas ou de seuils de référence, peuvent souvent permettre d’accroître rapidement le nombre de femmes rurales impliquées dans la gouvernance nationale et locale, et contribuer à renforcer leurs capacités à participer effectivement aux processus pertinents.
Une étude récente couvrant 17 pays d’Asie et du Pacifique a montré que la proportion de femmes représentantes élues au sein des conseils ruraux varie de 0,6% à 37%. Les pays dotés du plus grand nombre de femmes au sein de ces conseils ont tendance à être ceux qui ont mis en place des mesures de discrimination positive telles que les quotas. Le pourcentage de femmes élues comme responsables ou présidentes de ces conseils ruraux est toutefois resté constamment inférieur à 10%. Il convient donc de prendre des mesures courageuses afin d’assurer que les femmes rurales se voient offrir des postes de direction au sein des institutions de gouvernance locale.
L’autonomisation économique des femmes rurales est essentielle. Si les femmes rurales bénéficiaient d’un accès égal aux ressources productives, les rendements
[ Mars 2012
29
agricoles s’en trouveraient augmentés, et on compterait de 100 à 150 millions de personnes en moins souffrant de la faim dans le monde.
Les femmes bénéficient de l’égalité des droits de propriété dans 115 pays et des droits à l’héritage dans 93 pays. Les disparités entre les sexes en matière de propriété foncière sont observables dans toutes les régions, ce qui illustre les écarts importants qui existent au niveau de l’application de ces lois. Les femmes rurales ont également un accès restreint aux autres ressources productives telles que les intrants agricoles, les services de vulgarisation et la technologie, ce qui a pour conséquence de limiter la production agricole. 5% seulement des services de vulgarisation agricoles bénéficient aux agricultrices. En Afrique sub-saharienne, les femmes détiennent moins de 10% du crédit alloué aux petits exploitants agricoles. Ces désavantages ont des conséquences négatives non seulement sur les femmes elles-mêmes, mais aussi sur les familles et les communautés des zones rurales.
Les femmes rurales sont confrontées à davantage de difficultés que les hommes au niveau de l’accès aux services publics, à la protection sociale, aux opportunités d’emploi, et aux marchés et institutions locaux et nationaux, en raison des stéréotypes culturels, des préoccupations de sécurité et du manque de documents d’identification. Les recherches récemment réalisées par ONU Femmes montrent que la proportion de femmes dénuées de carte d’identification s’élève à 80% dans certains villages d’Egypte rurale. Cette situation entrave leur accès à la santé, à l’éducation et aux pensions, et les empêche de demander des titres ou actes de propriété, de bénéficier d’autres services sociaux ou même de voter.
Le travail domestique non rémunéré limite la capacité des femmes rurales à tirer avantage de l’emploi dans ou à l’extérieur de l’exploitation agricole, ainsi que des nouvelles opportunités de marché du secteur agricole. A titre d’exemple, huit personnes sur dix ne bénéficiant pas de l’accès à des
sources d’eau potable améliorées vivent dans les zones rurales, et ce sont souvent les femmes et les filles qui ont la tâche d’aller collecter l’eau. Les femmes rurales pauvres peuvent travailler jusqu’à 16 à 18 heures par jour, assurant les travaux des champs tout en devant assumer toutes leurs responsabilités domestiques. Le fardeau du travail domestique non rémunéré des femmes et des filles doit urgemment être réduit en assurant des infrastructures améliorées, des technologies permettant d’économiser du travail et des services de soins dans les zones rurales.
Il est nécessaire de mettre en place des stratégies, des politiques et des réponses programmatiques efficaces afin de construire la base d’actifs nécessaire aux femmes des petites exploitations agricoles, d’améliorer leur accès aux ressources et aux services, d’élargir leurs possibilités de diversifier leur production, d’augmenter leur productivité, et de faciliter leur accès aux marchés des produits de valeur.
Le financement du développement rural, de l’agriculture et de la lutte contre les changements climatiques doit donner la priorité aux femmes et aux filles rurales.
La communauté internationale a versé une somme de 7,5 milliards de dollars américains sous forme d’aide publique au développement en faveur du développement rural et du secteur agricole en 2008-2009. Toutefois, seulement 3% de cette somme ont été alloués à des programmes ayant pour objectif principal l’égalité des sexes, et seulement 32% à des programmes où celle-ci constituait un objectif secondaire.
Des ressources financières plus importantes sont nécessaires pour le développement rural, et de tels investissements doivent répondre à la situation et aux priorités des femmes et des filles. Les gouvernements doivent donner la priorité aux projets en matière d’infrastructures, tels que les routes et les transports vers les marchés locaux, les systèmes d’approvisionnement en eau communautaires, et les sources d’énergie renouvelable, et investir
dans les initiatives des femmes rurales favorisant l’agriculture durable et la diversité biologique. Il est crucial d’assurer que les femmes rurales bénéficient sur un pied d’égalité des financements actuels et futurs visant à soutenir le développement rural, l’agriculture et l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.
Il convient également d’assurer que les responsables gouvernementaux et les fournisseurs de services ont la capacité d’utiliser les outils disponibles, dont la budgétisation tenant compte des questions de genre, pour élaborer, mettre en œuvre, contrôler et évaluer les politiques et programmes tenant compte des questions de genre en matière de développement rural et d’agriculture, ainsi que le développement des infrastructures et la fourniture de services.
Les interventions ponctuelles ne sont pas suffisantes : l’environnement politique général doit répondre aux droits et aux besoins des femmes et des filles rurales.
La situation des femmes rurales n’a pas bénéficié d’une attention suffisante, et les réponses politiques ont eu tendance à être sporadiques et à avoir une portée limitée. L’autonomisation des femmes rurales exige des stratégies d’ensemble qui traitent des nombreux obstacles auxquels elles sont confrontées. Les décideurs politiques doivent donc adopter une approche systématique pour autonomiser les femmes rurales. Ils doivent également assurer que les priorités des femmes rurales sont prises en compte dans tous les processus de gouvernance aux niveaux international, national et local, y compris dans l’élaboration des politiques, l’administration publique, la fourniture de services, et les mécanismes de financement et de responsabilité.
[ Mars 2012
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Il convient de donner la priorité aux femmes et aux filles rurales dans les politiques et programmes en matière de développement rural et d’agriculture, les plans nationaux de développement et les stratégies de réduction de la pauvreté si l’on veut assurer aux femmes un accès égal aux ressources productives, aux services essentiels, aux opportunités d’emploi et aux technologies économisant du travail. Les Etats doivent abolir les lois et changer les politiques qui favorisent la discrimination à l’égard des femmes et des filles, telles que celles qui limitent les droits des femmes aux terres, à la propriété et à l’héritage, ou qui restreignent leurs capacités sur le plan juridique.
Des actions et une responsabilité fortes sont nécessaires pour promouvoir les droits, les opportunités et la participation des femmes rurales.
Les partenariats mondiaux doivent être renforcés pour honorer les engagements pris au niveau international en vue de promouvoir les moyens d’existence et les droits des femmes rurales. La 56
ème session de
la Commission de la condition de la femme est une occasion de solidifier le consensus au sein des gouvernements et de la société civile sur les actions urgentes à prendre pour changer véritablement la vie de millions de femmes rurales. Les recommandations politiques qui seront adoptées par la Commission doivent être pleinement mises en œuvre au niveau national. Elles doivent être promues dans les autres principaux forums politiques, tels que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20).
L’engagement sur le plan international doit être suivi de mesures générales sur le terrain. Des mécanismes de responsabilité efficaces doivent être mis en place ; les femmes et les filles rurales ne peuvent plus attendre, et les gouvernements ne sauraient les décevoir. Les organisations de femmes non gouvernementales et locales sont cruciales pour sensibiliser les femmes et les filles rurales sur leurs droits et sur les responsabilités et obligations des gouvernements nationaux et locaux pour ce qui est de respecter, protéger et promouvoir ces droits.
Statistiques Mondiales
70% des 1,4 milliard de personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde en développement vivent dans des zones rurales. L’Afrique sub-saharienne abrite près d’un tiers de ceux-ci, tandis que l’Asie du Sud en accueille aujourd’hui environ la moitié. En 2010, 925 millions de personnes, dont 60% de femmes, souffraient chroniquement de la faim. L’agriculture assure des moyens d’existence à 86% des femmes et des hommes ruraux, et un emploi à environ 1,3 milliard de petits exploitants agricoles et travailleurs sans terre, dont 43% sont des femmes. On estime qu’environ deux tiers des 400 millions de gardiens d’élevage pauvres dans le monde sont des femmes. Le fardeau du travail domestique non rémunéré est important. Au niveau mondial, on compte 884 millions de pauvres sans eau potable saine, 1,6 milliard de personnes sans sources fiables d’énergie, 1 milliard de personnes sans accès aux routes, 2,6 milliards de personnes sans installations d’assainissement satisfaisantes, et 2,7 milliards de personnes qui dépendent des feux ouverts et des fourneaux traditionnels pour subsister. Les femmes rurales assument la plus grande partie du fardeau du travail non rémunéré en raison du manque d’infrastructures et de services. Dans les zones rurales du monde en développement, à l’exception de la Chine, 45% des femmes âgées entre 20 et 24 ans ont été mariées ou unies avant l’âge de 18 ans, contre 22% chez les femmes urbaines.
PARIS : AMBASSADE DU
CAMEROUN
LA DIASPORA CAMEROUNAISE
INVITEE A INVESTIR DANS LES
PROJETS DE LA FEMME RURALE
La 27ème
Edition de la Journée
Internationale de la Femme, s’est
célébrée cette année, par la
communauté camerounaise de
France, dans un impressionnant
mouvement d’ensemble, rythmé de
retrouvailles et de liesse
communautaires. Et, cerise sur le
gâteau, les camerounaises ont fêté, en
présence de deux membres du
gouvernement, venues spécialement
de Yaoundé, pour la circonstance.
Il s’agit de mesdames Marie-thérèse
ABENA ONDOA, Ministre de la
Promotion de la Femme et de la
Famille, et présidente du comité
national de l’organisation de la
Journée Internationale de la Femme,
et de Clémentine Antoinette ANANGA
MESSINA, Ministre délégué, auprès
du Ministre de l’Agriculture et du
Développement Rural. Le tout,
orchestré par Mme Marguerite
MBELLA MBELLA, Présidente du
comité d’organisation de la Journée
Internationale de la Femme à Paris. Le
coup valait vraiment la chandelle, car
la femme camerounaise installée en
France, dans sa diversité
professionnelle sait bien se distinguer,
et mériter l’attention de ses
congénères du monde entier. En fait,
la Journée Internationale du 08 mars
2012, s’est célébrée le samedi 10
mars, mettant ainsi un terme à un
programme commencé le 03 mars
avec les activités sportives,
[ Mars 2012
31
comprenant deux matchs, dont un de
volley-ball masculin en lever de rideau
et l’autre en football dames, qui a vu
les lionnes indomptables de
l’Ambassade, venir à bout de leur
adversaire française de l’association
Femme d’abord, une ONG constituée
de dames amies du Cameroun.
« Autonomiser les femmes rurales
pour éradiquer la faim et la
pauvreté. » le thème de cette année,
constituait une plate-forme idoine pour
les autorités de l’ambassade, de
formuler des problématiques
interpellatrices en direction des
camerounais installés en France, pour
les amener à s’intéresser à l’activité de
la femme rurale, et à considérer son
espace de déploiement, comme un
milieu riche en ressources et en
potentiel, et qui ne demande qu’un
peu d’attention et d’ investissement,
de la part des nationaux en quête
d’opportunités d’affaires prometteuses.
Au cours de la table ronde, les
panélistes ont abordé l’autonomisation
des femmes rurales, pour éradiquer la
faim et la pauvreté, sous cinq angles,
afin d’élucider les enjeux :
1-Sous-thème 1 : « Femme rurale et droits humains : expériences françaises (Me Marie Christine GIALOMBARDO, avocat) ; 2- Sous-thème 2 : « Femmes rurales et accès aux moyens de production/femmes rurales et techniques de transformation et de conservation des aliments.(Mme Odette TEDGA, chef d’entreprise) ; 3- Sous-thème 3 : « Femmes rurales
et sécurité alimentaire/femmes rurales
et lutte contre la faim et la pauvreté.
(Mme Jeanne-Louise DJANGA,
écrivaine) ; Un public attentif
4- Rural Women and Sustainable Environmental Management/ Femme rurale et gestion de l’environnement (Mme MANGA BESSEM, diplomat) ; 5- Femmes rurales et accès à la terre,
aux crédits et à l’éducation (Me
Ginette TCHIENGUE, avocat).
Les deux membres du gouvernement,
ont pris la parole juste avant la table
ronde, pour restituer à l’auditoire (
plus de 400 personnes- camerounais
et amis du Cameroun confondus),
l’essentiel de la politique du
gouvernement, en ce qui concerne la
promotion de la femme en général et
de la femme rurale en particulier. Le
point d’orgue de leur intervention a été
leur posture en V.R.P des productions
agricoles des femmes camerounaises,
ramenées du pays, et qu’elles
présentaient alors derrière un
comptoir. Des produits frais et bien
conditionnés, prêts à l’exportation
issus de plusieurs associations
féminines qui essaiment nos contrées.
Cette attitude des Ministres Marie-
thérèse ONDOA ABENA et
Clémentine Antoinette ANANGA
MESSINA, a suscité un fort intérêt de
l’assemblée, et comme une vague de
curiosité émotive.
En tout cas, entre production,
conservation et commercialisation, les
membres de la diaspora ont été
invités, chacun selon ses
compétences, ses moyens et ses
ambitions à s’insérer
dans le circuit, pour
apporter une plus value
dans l’amélioration des
conditions de vie des
femmes rurales.
Tout aussi éloquent et
révélateur, a constitué le
défilé de mode baptisé
« la croisière » et « les
fils du soleil », de
Doceline et de Mme
EPESSE, deux créatrices
Camerounaise de la place Parisienne.
Un passage qui a démontré que les
Camerounaises, n’étaient en reste
dans l’univers de la haute couture, et
que celle-ci, s’adaptait facilement à
nos modèles de pagnes. Cette
séquence du charme et de l’élégance,
a été bien égayée par les airs d’un
Makossa bien enlevé de l’artiste de
renom Dina BELL alias « bazor »
La journée du 10 mars a commencé
avec le défilé des femmes, organisé à
proximité de la représentation
diplomatique du Cameroun. En fait, la
forte affluence, n’est que la traduction
visible de la politique qualifiée de
« diplomatie de proximité », mise en
œuvre, avec beaucoup de tact et de
perspicacité, par S.EM. MBELLA
MBELLA, Ambassadeur du
Cameroun en France, et qui, depuis
quelque temps, transforme depuis son
arrivée, le 73, Rue d’Auteuil, en point
de convergence privilégié de
rencontres, de débats et de
résolutions des problèmes de nos
compatriotes de l’hexagone, en
conformité avec la feuille de route
édictée par le Président de la
république S.E.M Paul BIYA .
ONANA (AMBACAM Paris)
Livres
Une compagnie pétrolière chinoise face à l'enjeu
environnemental au Tchad
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L’essor des investissements chinois en Afrique s’accompagne d’inquiétudes, qui concernent notamment leurs impacts écologiques dans les pays hôtes. Mais les principes et la mise en œuvre de la gestion environnementale par les entreprises chinoises demeurent largement méconnus.
Cet ouvrage, issu d’un partenariat original entre des chercheurs européens, tchadiens et chinois, propose d’éclairer cette question à partir d’une étude de cas réalisée au Tchad sur un projet initié depuis 2009 par la première entreprise pétrolière chinoise, la CNPC. Pour comprendre la manière dont l’entreprise gère les enjeux environnementaux dans ce pays, l’ouvrage détaille les progrès récents de la régulation environnementale en Chine, puis décrit les actions menées par l’entreprise dans le domaine, au Tchad, durant la période de construction.
Une analyse de l'influence du projet mené par Exxon avec l'appui de la Banque mondiale permet de comprendre les interactions entre conceptions chinoise, tchadienne et occidentale des enjeux environnementaux.
Union Européenne
ATLAS Permanent
Sous la direction de Jean-
Dominique GIULIANI et Pascale
JOANNIN
L'Union européenne est présente dans
la vie de chacun de ses citoyens.
Pourtant sa complexité et sa diversité
en font un objet difficile à comprendre.
L'Europe et ses Etats membres sont
largement méconnus. Qui peut
évoquer en quelques lignes la riche
histoire de l'Espagne, de l'Italie ou de
la France, la formation de l'Allemagne
où les épopées polonaises?
Et en même temps avoir une image
actualisée et fiable de l'économie
estonienne, des finances grecques ou
du commerce extérieur portugais ? Ou
savoir d'un coup d'œil le nom du
Premier ministre finlandais ou la
composition du Parlement suédois ?
Comment vote-t-on à la BCE ? Quel
est le poids économique de l'Europe
dans le monde ? Quel est le
monument qui incarne l'indépendance
de la Slovénie, le passé glorieux de la
Lituanie, ce dont les Bulgares sont le
plus fiers ?
L’équipe de la Fondation Robert
Schuman, l'un des tout premiers
laboratoires d'idées consacrés à la
construction européenne, a décidé
d'offrir au public le plus large des
réponses à toutes ces questions dans
cet Atlas permanent de l'Union
européenne. Grâce à 50 cartes et des
textes composés spécialement,
chaque pays de l'Union est ici
présenté pour la première fois sous
cette forme, avec son histoire, sa
vision de l'Europe et du monde, ses
particularités.
Avec des statistiques pour chaque
pays, pour l'Union et pour la zone
Euro en tant que telle, cet ouvrage
offre un tableau européen complet et
inédit. Facile à consulter, agréable à
lire et accessible à tous, ce voyage à
travers l'Europe est aussi un outil de
travail unique et une référence utile
aux décideurs, aux commentateurs,
aux enseignants, et à tous ceux qui
souhaitent s'informer sur l'Europe,
rapidement et aux meilleures sources.
Facile à consulter, agréable à lire et
accessible à tous, ce voyage à travers
l'Europe est aussi un outil de travail
unique et une référence utile aux
décideurs, aux commentateurs, aux
enseignants, et à tous ceux qui
souhaitent s'informer sur l'Europe,
rapidement et aux meilleures sources.
OHADA
A. de Saba intitulé La protection du
créancier (…) : droit de l'OHADA et
pratiques européennes.
La protection du créancier dans la
procédure simplifiée de
recouvrement des créances civiles
et commerciales : droit de l'OHADA
et pratiques européennes.
Présentation de l'ouvrage :
Dans un contexte économique
caractérisé par le raidissement du
crédit, le recouvrement des créances
civiles et commerciales constitue un
précieux moyen de refinancement des
entreprises et des Etats. Le législateur
de l'OHADA ne semble pas avoir pris
la mesure de ces enjeux si bien que
les créanciers qui utilisent son
principal instrument de recouvrement
des créances qu'est l'injonction de
paiement, s'exposent à des risques
processuels qui hypothèquent souvent
les chances de recouvrement de la
créance.
Ces risques sont aggravés par la crise
financière actuelle. La pratique
économique enseigne qu'en période
de crise économique et financière, la
morale des paiements est fortement
détériorée et les débiteurs procèdent à
une politique sélective des paiements.
L'injonction de paiement dans son
architecture actuelle est inadaptée à
ces circonstances nouvelles.
L'ouvrage fait non seulement
l'inventaire de ces difficultés mais
aussi des propositions de réforme
pour les circonscrire. Ces
recommandations s'appuient sur les
Best Pratices observés dans les pays
européens notamment, l'Allemagne,
l'Italie, la Suède, la Finlande,
l'Espagne... Le Règlement (CE) n°
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1896 du Parlement européen et du
Conseil du 12 déc. 2006 instituant une
procédure européenne d'injonction de
payer a constitué aussi un champ
d'investigation car, ce texte aborde
des problèmes qui ont échappé au
législateur de l'OHADA, notamment
ceux qui touchent au besoin de
déjudiciarisation, de simplification de
la procédure et à la libre circulation
des titres exécutoires dans les Etats
de l'OHADA.
Apollinaire de Saba, est directeur
associé du cabinet GFS et membre du
Fonds scientifique Jean Bastin. Expert
en management des risques, l'auteur
conseille les entreprises dans la
maîtrise des risques et assiste les
Etats dans l'élaboration d'un cadre
légal favorable aux investissements et
aux entreprises. L'auteur a éprouvé
son expertise dans plusieurs sociétés
à Genève, notamment à
ECODIAGNOSTIC où il a conduit le
Rapport du département fédéral
suisse de l'économie (SECO) sur le
thème : Retards de paiements,
défaillances et faillites : état du droit
suisse et ses effets sur les entreprises.
Il collabore également avec Dalloz,
LGDJ et publie dans des revues
économiques comme celle de
l'Observatoire de la finance.
Rapport Lafarge 2010 sur le
développement durable
En 2010, Lafarge a poursuivi ses efforts et ses progrès en matière de développement durable. Le Groupe a encore réduit ses émissions de CO2 et amélioré la sécurité sur ses sites, tout en renforçant le dialogue avec les communautés locales. Cette
démarche de progrès se prolongera par la définition de nouvelles ambitions en 2011-2012.
Cette 10ème édition privilégie une approche factuelle et chiffrée. Le Rapport développement durable permet ainsi au Groupe de donner à ses parties prenantes une vision précise et mesurable de son engagement. Une démarche de reporting transparent qui fonde les ambitions de développement durable de Lafarge depuis 2001. Le rapport 2010 reprend : Les avancées enregistrées au cours de l'année dans les domaines suivants : avancées sociales, santé et sécurité, relations avec les communautés locales, changement climatique, biodiversité, empreinte hydrique, construction durable ... ; Des exemples de réussites concrétisées par le Groupe sur le terrain ; Les positions publiques du Groupe et les principaux enjeux qui mobilisent le Groupe ; La méthodologie de reporting utilisée par Lafarge pour calculer ses performances ; Les commentaires du panel de parties prenantes.
Haut Conseil des Ressortissants d'Afrique
Centrale
Appel aux dons Mobilisons-nous !
Le Hcrac, en soutien au Réseau international des Congolais de l’Extérieur(RICE) mobilise la diaspora d’Afrique Centrale pour aider les blessés et sinistrés à Brazzaville
Le 4 mars 2002, Brazzaville est surprise par une série d’explosions accidentelles qui a fait des centaines de morts et encore plus de blessés et de sinistrés. Afin de porter secours à nos frères et sœurs victimes de cette catastrophe à Brazzaville, le Hcrac s’associe à la diaspora congolaise, rassemblés autour du réseau international des Congolais de l’extérieur (Rice), appellent à une action commune, coordonnée et efficace de tous les amis et frères du Congo.
Pour répondre à cet appel, la diaspora issue de l’Afrique centrale et réunie autour du Haut conseil des ressortissants d’Afrique centrale vous adresse cet appel aux dons (médicaments, nécessaire de toilette, vêtements, produits de première nécessité, etc.) afin de porter secours aux victimes du 4 mars à Brazzaville.
Lieux de dépôt de dons matériels :
1/Siège du Hcrac, Hotel de ville de Vincennes
(MDA), 41-43 rue Raymond du temple, 94300 Vincennes
2/Ambassade du Congo, 37bis, rue Paul Valéry 75016 Paris,
entre 10h et 17h
Les personnalités qui ont déjà répondu: Son Excellence l’Ambassadeur Henri Lopes, Joe Wilfried Ntsonga, Manu Dibango, Passi, Groupe Biso na Biso, Singuila, Fally Ipupa, Kaysha, etc.
Associations et fondations : Urgence Congo, Fondation Ebina, Fondation Génération Avenir, Issap Productions, Association Ayhupedela, l’association des pharmaciens africains de France, la Maaf, Ambulanciers sans frontière, Afrique sans frontière, Fédération des associations africaines et créoles et bien d’autres encore.
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