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117=EurasiaInfo=mai2019 Début de mai 2019 Nicolas Bárdos-Féltoronyi : Géopolitique de l’UE face à l’Eurasie et face aux pays proches 1 Désormais et à partir de ceux publiés depuis 1999, tous les numéros bimestriels d’EurasiaInfo peuvent être consultés sur mon site internet : www.bardosfeltoronyi.eu ! Voici quelques thèmes, selon moi majeurs, qui figurent dans le numéro présent de l’EurasiaInfo : 1. Le questionnement sur la solidarité atlantique se poursuit en Europe autant qu’aux EUA. Nonobstant, l’armée américaine s’installe de plus en plus au centre de l’Europe et en Belgique ainsi qu’en Afrique (Niger). 2. La Chine et les EUA sont en compétition pour modifier l’attitude européenne envers la première. L’UE se méfierait cependant de la Chine au point de vue commercial. 3. La concentration du capital en RFA se poursuit dans le secteur bancaire avec l’appui plus ou moins tacite des pouvoir publics. Les « Goldman-Sach boys » s’y activent aussi. 4. Dans certains PECO, la démocratie tend à disparaître. Les régimes semblent mettre en place un nouveau modèle politique arbitraire tout en respectant en apparence les règles de la démocratie dite libérale. Il est, autoritaire, corrompu, répressif, pénétrant dans tous les domaines. 5. Le rapport des forces se développe entre la Turquie et les EUA en raison d’une attitude turque plus indépendante. 6. Le conflit autours du statut du Chypre divisé provoque des remous entre les Etats et les multinationales concernés à 1 Voir, comme d’habitude, les remarques méthodologiques et les abréviations dans la NOTA BENE en fin du texte. Les textes en gras sont les miens. 1

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117=EurasiaInfo=mai2019 Début de mai 2019

Nicolas Bárdos-Féltoronyi :

Géopolitique de l’UE face à l’Eurasie et face aux pays proches1

Désormais et à partir de ceux publiés depuis 1999, tous les numéros bimestriels d’EurasiaInfo peuvent être consultés sur mon site internet : www.bardosfeltoronyi.eu !

Voici quelques thèmes, selon moi majeurs, qui figurent dans le numéro présent de l’EurasiaInfo :

1. Le questionnement sur la solidarité atlantique se poursuit en Europe autant qu’aux EUA. Nonobstant, l’armée américaine s’installe de plus en plus au centre de l’Europe et en Belgique ainsi qu’en Afrique (Niger).

2. La Chine et les EUA sont en compétition pour modifier l’attitude européenne envers la première. L’UE se méfierait cependant de la Chine au point de vue commercial.

3. La concentration du capital en RFA se poursuit dans le secteur bancaire avec l’appui plus ou moins tacite des pouvoir publics. Les « Goldman-Sach boys » s’y activent aussi.

4. Dans certains PECO, la démocratie tend à disparaître. Les régimes semblent mettre en place un nouveau modèle politique arbitraire tout en respectant en apparence les règles de la démocratie dite libérale. Il est, autoritaire, corrompu, répressif, pénétrant dans tous les domaines.

5. Le rapport des forces se développe entre la Turquie et les EUA en raison d’une attitude turque plus indépendante.

6. Le conflit autours du statut du Chypre divisé provoque des remous entre les Etats et les multinationales concernés à propos de l’approvisionnement en gaz naturel dans le bassin oriental de la Méditerranée,

7. La Mongolie fait parler d’elle en raison des méfaits du néo-libéralisme qui s’est imposé dans le pays : la pauvreté, l’exploitation et la décomposition de la démocratie en raison de ses richesses naturelles exploitées par des multinationales.

8. La mer d'Aral, cette gigantesque mer intérieure que se partagent l'Ouzbékistan et le Kazakhstan, avait perdu 75% de sa superficie, au siècle dernier. Grâce à un barrage, l'eau revient !

Table des matièresQue se passe-t-il dans le concert des grandes nations ou puissances?..........................................1

L’OTAN et la supériorité technologique américaine : un risque pour la solidarité euro-atlantique,. 1

La première agression de l’OTAN a 20 ans !.....................................................................................4

L'OTAN confirme prévoir une installation pour l'armée américaine en Pologne,..............................5

Le fondateur de Blackwater a voulu envoyer des mercenaires au Venezuela.....................................6

China tells Italy to stick to Belt and Road decision,...........................................................................6

In der EU wächst das Unbehagen gegenüber China,.........................................................................7

1 Voir, comme d’habitude, les remarques méthodologiques et les abréviations dans la NOTA BENE en fin du texte. Les textes en gras sont les miens.

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Brüssel will 5G-Sicherheit koordinieren............................................................................................8

Dumping verhindern...........................................................................................................................8

AOUN, Elena & KELLNER Thierry, La Chine et l'Égypte après le "Printemps arabe" - Combler le vide?...................................................................................................................................................9

Que se passe-t-il dans « l’étranger proche » » de l’UE ?.............................................................10

Ein schillernder Warlord mit mächtigen Freunden,.........................................................................10

Kontakte zur CIA.............................................................................................................................10

Frankreich mischt mit.......................................................................................................................11

Auch Trump ist begeistert................................................................................................................11

A.Les pays d’Europe adhérés ou en adhésion à l’UE..................................................................11

In Osteuropa versucht die Politik private Medien mundtot zu machen.............................................11

Das System Orban federt seine skandalöse Doppelmoral mit Lügen ab,..........................................14

Die Anleitung zum Illiberalismus,....................................................................................................15

Flüchtlingskrise als Vorwand...............................................................................................16

B. L’Ukraine, le Bélarus et la République moldave.....................................................................17

Une remarque importante : plus de base juridique pour revendiquer des frontières intangibles face à la Russie et des projets américains................................................................................................17

Ukraine: à peine élu, Zelensky pris entre deux feux.........................................................................18

L'Ukraine, une histoire entre deux destins de Pierre Lorrain,.........................................................18

Un comédien contre le « roi du chocolat » au second tour de la présidentielle en Ukraine.............20

UKRAINE: DE L'INGERENCE RUSSE AU DOIGT ETATS-UNIEN DANS LE POT DE CONFITURE,...................................................................................................................................20

Les raisons d’émigration de la Macédoine du Nord.........................................................................21

C. La Turquie.................................................................................................................................22

Les menaces américaines continuent contre la Turquie...................................................................22

Un entretien in : Atlantico du 4.4.2019: En se rapprochant de Vladimir Poutine, la Turquie, partenaire majeur de l'OTAN qui fête ce jour son 70e anniversaire, est-elle en train de devenir un caillou dans la botte de l'organisation ?.................................................................................23

Cet arrêt des livraisons du F35 est-il susceptible de faire rentrer la Turquie "dans le rang" ?...24

D. La région de l’Asie du Sud-Ouest (Caucasie méridionale, l’Asie centrale, le Proche-Orient et les pays voisins…).......................................................................................................................26

Après la Géorgie, L’OTAN/EUA courtise maintenant l’Arménie.....................................................26

Etre fille de chef d'Etat en Asie centrale, une hérédité souvent bien placée,....................................27

Bagarres autours de la fourniture du gaz naturel iranien................................................................27

Échauffourées à la frontière Tadjikistan-Kirghizstan : deux morts..................................................28

Une base militaire chinoise secrète trouvée au Tadjikistan,.............................................................29

Die Mongolen ringen nach Atem,.....................................................................................................30

Die Mongolen tragen ihre Demokratie zu Grabe,............................................................................31

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E. Iran.............................................................................................................................................32

Les groupes oligarchiques iraniens se mesurent à nouveau.............................................................32

The Ministry of Crisis or the Art of Governing in Iran,....................................................................33

Entre faiblesses domestiques et superpuissance régionale, où va l’Iran?........................................34

Le port de Chabahar, bouffée d'oxygène pour un Iran sous sanctions,............................................36

F. Dimensions géoéconomiques.....................................................................................................36

Endettement dangereux des pays centre-asiatiques face à la Chine.................................................36

Les sanctions américaines et mêmes européennes contre l’Iran ou la Russie servent, avant tout, les intérêts américains...........................................................................................................................37

Deutsche Bank und Bankkreise: Deutsche Bank und Commerzbank nehmen Fusionsgespräche auf,

Pour une géopolitique de l’euro,......................................................................................................39

An opportunity for natural gas in the eastern Mediterranean,.........................................................40

La Turquie importe du gaz depuis l’Azerbaïdjan dernier.................................................................42

QUELLE JUSTICE FISCALE POUR LE SUD ?..............................................................................42

La confirmation de la position dominante de Gazprom en Europe...................................................43

G. Ma „liste noire”.........................................................................................................................44

H. Calendrier électoral...................................................................................................................44

I. Publications récentes..................................................................................................................46

Annexes: textes, extraits et articles complets................................................................................48

1.The other side of Chinese investment in Africa..............................................................................48

2. Perception of Inter-Ethnic Relations of Slovaks, Hungarians and Roma 2004 – 2017.................51

Que se passe-t-il dans le concert des grandes nations ou puissances?

L’OTAN et la supériorité technologique américaine : un risque pour la solidarité euro-atlantique ?, in : e-Note 26/Centre d’études de sécurité et de défense de l’Institut Royal de défense, Alain De Neve, Bruxelles, 18.3.2019 (+IRSD-COM <[email protected])

Les extraits de cet article de grnde importance sont choisis en fonction de leurs pertinences géopolitiques et c’est nous qui mettons certains passages en gras. La mise en question de l’existence de l’OTAN n’est plus l’option des pacifistes mais celle de certains milieux de Washington, probablement majoritaires.

…/L/a question de l’avenir de l’Alliance atlantique, de la définition de son statut et de ses missions n’a jamais été aussi évidente. Le point sur lequel nous nous attarderons plus précisément dans le cadre de cet article a trait à l’impact de la Third Offset Strategy américaine sur le régime de sécurité

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de l’Alliance atlantique. La Third Offset Strategy (TOS) peut être considérée comme une stratégie technologique globale destinée à surclasser les adversaires de manière déterminante… Ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis promulguent une stratégie technologique globale destinée à surclasser leur adversaire de plusieurs générations. Les facteurs du succès… La première relève de la théorie des organisations et suggère que la survie d’une organisation découle avant tout du coût économique prohibitif qu’impliquerait sa disparition… Un second élément explicatif découle de la théorie de la « boîte à ordure ». Normalement, pour chaque tâche devant être relevée, une organisation spécifique et dédiée doit être créée. Cette règle ne vaut pas dans le cas des organisations internationales. Bien souvent, ces dernières assurent des missions polyvalentes. Et la survie d’une organisation dépend avant toute chose de la capacité qu’ont les membres de cette organisation à réinventer sans cesse des missions nouvelles…

/Néanmoins/, la question peut donc être posée de savoir si l’Alliance atlantique et l’OTAN constituent encore des outils à la mesure des défis qui se présenteront, demain, à la sécurité européenne… L’un des principaux périls qui se présente à l’Alliance atlantique est le risque qu’elle puisse être supplantée par un type nouveau de coopération fondé sur la communalité technique militaire… Compte tenu de l’avancée de plusieurs générations de l’arsenal technologique américain, il pourrait apparaître aux yeux de Washington qu’une alliance du modèle de l’OTAN ne constitue plus la structure la plus appropriée pour le maintien de son influence à l’égard des pays partenaires et amis… En adoptant leur Third Offset Strategy articulée autour de l’intégration des technologies émergentes et convergentes au sein de leur arsenal, les États-Unis n’entendent pas seulement répondre à la prolifération croissante des armes guidées de précision et autres moyens de déni d’accès développés par des États tels que la Chine ou la Russie. L’objectif est de parvenir à distancer tout acteur international (qu’il soit ennemi, ami, allié ou partenaire) sur le plan technologique et ce, sur plusieurs générations.

/L/’ambition qu’expriment les États-Unis n’est pas seulement de maintenir une supériorité militaire technologique mais bien de parvenir à s’assurer une suprématie incontestée dans l’ensemble des domaines critiques de la guerre moderne et du futur…Le recours à des partenariats public-privé se révèle essentiel. Ce qui, en retour, conduit à accroître un peu plus le rôle des acteurs civilo-commercial et, donc, la prolifération horizontale des technologies militaires. Dans un tel contexte, des voix s’élèvent outre-Atlantique pour questionner la plus-value d’une organisation telle que l’OTAN. Si les alliés européens ne sont plus en mesure de tenir le rythme de l’innovation tandis que des acteurs hors-OTAN engagent des programmes militaires de rupture technologique (Russie, Chine), certains dénoncent les alliés européens comme la cinquième roue d’un carrosse technologique qui n’arrive plus à se maintenir dans la course nouvelle aux armements…

L’objectif des États-Unis réside donc dans un investissement d’envergure en faveur de technologies qui devront assurer non seulement la sauvegarde du personnel militaire mais plus encore préserver les moyens d’action dans tout type de configuration de crise… Le niveau d’alerte auxquels seront soumis de tels systèmes risquent de se révéler incompatibles avec le temps que nécessite la consultation des alliés et partenaires. Surtout, et contrairement à la raison d’être d’une alliance essentiellement préoccupée par la sécurité régionale (celle de l’Europe), les États-Unis veulent être en mesure de pouvoir prioriser plusieurs théâtres d’intervention de manière simultanée. Au-delà donc de l’incapacité financière des Européens à soutenir un rythme et niveau de développement technologique militaire similaire ou proche de ceux des États-Unis, les États membres de l’Alliance atlantique ne perçoivent pas l’environnement géostratégique avec la même « grammaire » des événements…

La politique européenne de sécurité et de défense (PESD) relançait ainsi un processus de génération de forces au sein de l’UE. Au-delà du constat d’insuffisance en termes de moyens, de préparation et de planification, fallait-il encore échafauder un catalogue de mesures susceptibles de combler les

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lacunes observées. Les diverses initiatives entreprises au sein de l’Union européenne ne tardèrent pas à susciter des préoccupations du côté des États-Unis ; la crainte d’une autonomisation des organisations militaires européennes par rapport au cadre atlantique conduisit à l’élaboration, au sein de l’OTAN, de structures ayant pour mission d’accompagner la transformation des forces armées européennes selon les standards doctrinaux et technologiques US… Les tensions croissantes apparues avec la Chine « émergente » et la Russie « résurgente »… posent désormais la question de la vulnérabilité des dispositifs de forces des États de l’Alliance atlantique. Une nouvelle fois, les Européens pourraient se retrouver piégés par la transformation en cours de l’équilibre militaire global et, par conséquent, confrontés à la question du choix des technologies de rupture qui les prépareront au mieux aux contingences de crise futures tout en répondant à leurs objectifs stratégiques…

Ce fut une telle démarche qu’entreprit en 2016 l’Union européenne au travers de la parution d’une Stratégie Globale dont la finalité était alors de permettre à l’UE d’atteindre un plus haut niveau d’autonomie stratégique. La réaction américaine à cet « aggiornamento » européen en matière d’ambition stratégique ne tarda pas et emprunta, sans surprise, les mêmes codes que ceux qui furent chaque fois mobilisés par les États-Unis pour commenter par le passé – parfois à tort, parfois à raison – les tentatives européennes en vue de rehausser leur niveau d’ambition stratégique…

La maîtrise de l’information dans le cadre d’opérations coalisées s’inscrit au cœur de la stratégie des États-Unis. La promotion qui fut faite du vecteur aérien F-35 Lightening II valorisait, à titre d’illustration, le nouveau système de communication de toute dernière génération Multifunction Advanced Data Link (MADL). En équipant les F-35 avec le système MADL, les États-Unis adressaient un message clair à toutes les nations qui, bien que désireuses de poursuivre des opérations en coalition avec les États-Unis, hésitent à opter pour le F-35 pour le remplacement de leurs appareils de combat : le F-35 est le seul système de combat aérien disposant du niveau requis par les États-Unis en matière de communications tactiques avancées.

Le Fonds européen de la défense comme réponse à la Third Offset Strategy ? La méfiance – quelque peu désuète – des États-Unis à l’endroit du projet d’autonomie stratégique de l’Union européenne (mais dont on ignore encore la forme qu’elle doit prendre) semble avoir confirmé les autorités de Bruxelles dans leur volonté d’émettre une réponse programmatique construite dans le domaine de la défense à la Third Offset Strategy. Cette réponse a pris en 2017 la forme d’un Fonds européen pour la défense structuré… Il est à craindre que le Fonds européen de la défense ne constitue essentiellement une réponse frontale à la Third Off Strategy américaine et non une forme de contribution de l’Union européenne à une dynamique de recherche technologique transatlantique… Plus concrètement, cette évolution signifierait que la possession de certains systèmes d’armes constituerait le ticket d’entrée des États à certaines coalitions pour la conduite de missions définies. La solidarité politique, fondée sur une communauté de valeurs s’effacerait donc au profit de l’établissement de métasystèmes techniques conçus sur une base participative restreinte…

La coopération scientifique et technologique au sein de l’OTAN a représenté un volet fondamental du lien transatlantique, et ce depuis le début des années 1960… Aujourd’hui, l’Organisation pour la Science et la Technologie supervise un réseau de quelques 5.000 scientifiques et ingénieurs et mène plus de 250 activités par an… On notera encore que l’OST a noué une relation stratégique avec l’Union européenne en encourageant la collaboration entre son personnel et celui de l’Agence européenne de défense (AED). On peut toutefois s’interroger sur les limites des efforts qui ont été engagés et qui, comme souvent, découlent des rivalités institutionnelles entre partenaires pourtant confrontés aux mêmes réalités stratégiques…

En guise de conclusion, il pourrait être affirmé que des doutes importants pèsent désormais sur la survie des régimes de coopération tels qu’ils furent conçus dans le contexte de la guerre froide. S’il

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ne s’agit pas pour autant de prédire la disparition d’une organisation telle que l’OTAN (nombre de commentateurs s’y sont risqués avec quelques périls), il convient d’observer que ce qui constitua au lendemain de la chute du mur la qualité essentielle de l’Alliance atlantique – une aptitude à se transformer au gré des contingences – pourrait demain se révéler une faille et faire d’elle non plus le creuset d’une solidarité politique mais la boîte à outils de coalitions à géométrie variable entre membres appartenant à des niveaux d’investissements techniques différenciés. L’évolution du contexte stratégique, plutôt que de favoriser le renforcement d’un cadre collaboratif commun entre alliés sur le plan de la science et de la technologie, semble conduire les alliés – et plus particulièrement les États-Unis – à adopter une posture de distanciation… À l’avenir, l’ampleur de l’allonge technologique que souhaitent opérer les États-Unis pourrait altérer plus gravement encore la résistance du lien entre les alliés.

La première agression de l’OTAN a 20 ans !

Il y a vingt ans, l’OTAN commença à bombarder la Serbie en toute illégalité comme l’article de NZZ ci-dessous le rappelle. Quelle en était la raison ? De cette manière d’agir, Washington a fait admettre aux alliés européens un certain nombre de choses :

1. intervenir hors du territoire couvert par l’OTAN selon ses propres statuts, s’agissant donc de les habituer de ne pas respecter ces statuts et ainsi

2. de ne pas respecter leurs propres parlements qui avaient approuvé ces statuts ;3. la décision de bombarder un pays qui n’a nullement attaqué quelque pays membre que ce

soit de l’OTAN et ce, 4. bombarder dans une « perspective « humanitaire », humanitaire qui n’avait strictement

rien à voir en l’occurrence car la violence à Kosovo a nettement diminué précisément à l’époque (grâce aux actions des « casques blancs » de l’UE, dirigés par le général belge Pioge à partir de QG à Szeged en Hongrie);

5. opérer sans l’autorisation quelconque du Conseil de Sécurité de l’ONU, c’est-à-dire habituer les alliés européens d’agir illégalement et sans but précis !

Depuis, la « jurisprudence » ainsi créée sert d’innombrable fois pour entrainer les alliés européens dans les aventures absurdes, illégales, inefficaces et meurtrières, du moins du point de vue européen et surtout belge ! C’est le cas pour l’Afghanistan, la Somalie, l’Irak, la Syrie, etc.

Die «humanitäre Intervention», die ein Krieg war, in: NZZ, Andreas Ernst, 24.3.2019 (extraits): Am 24. März 1999 griff die Nato Jugoslawien (Serbien und Montenegro) an. Die Intervention war ein Meilenstein in der Geschichte des Bündnisses – und jener Kosovos und Serbiens. Am 24. März 1999 um 20 Uhr begann die Operation «Allied Force», der Angriff der Nato auf die «Bundesrepublik Jugoslawien». Kriegsschiffe im Mittelmeer feuerten Cruise-Missiles ab, und im italienischen Aviano stiegen spanische F/A-18 in den Nachthimmel. Der 78-tägige Krieg ist ein Meilenstein in mehrfacher Hinsicht. Es war, erstens, die Feuertaufe der Allianz. Sie führte ihren ersten Waffengang ausserhalb des Bündnisgebietes und ohne rechtliche Absicherung durch den Uno-Sicherheitsrat durch. Als Kriegsgrund wurden nicht geostrategische Interessen angegeben, sondern die Notwendigkeit einer «humanitären Intervention»…

* * *Washington a avancé un nouveau lot d’accusations contre l’Iran. Il affirme que Téhéran est responsable de la mort de plus de 600 militaires américains en Irak, huit ans après leur retrait du pays. L’Iran n’a pour l’instant pas réagi à ces déclarations. L'Iran n'a pour l'instant pas réagi à ces déclarations. Washington a retiré ses troupes d'Irak en 2011 avant de revenir en août 2014 suite à la conquête de vastes territoires par Daech. En décembre 2017, le Premier

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ministre irakien a proclamé la victoire sur le groupe djihadiste. Début février 2018, le chef du gouvernement irakien a déclaré que Bagdad avait adopté un projet visant à diminuer progressivement la présence de la coalition internationale dirigée par les EUA.Quoi qu’il en soit, la question se pose selon moi en vertu de quel droit ces militaires se sont trouvés en Irak. Les Iraniens pouvaient au moins se référer à une demande d’aide du gouvernement de Damas.

L'OTAN confirme prévoir une installation pour l'armée américaine en Pologne,in : Agence Belga, le 23 mars 2019.

Grâce à ce communiqué, on peut observer deux choses. D’une part, la confusion entretenue est constante entre l’OTAN et l’armée américaine en Europe afin de dissimuler la « satellisation » de cette dernière. D’autre part, l’implantation de Washington apparaît croissante au centre de l’Europe au plus grand risque pour ces pays en cas de guerre. Comme en Belgique, toute base américaine est sous le commandement américain et est contrôlée par des soldats américains, en l’occurrence par 5000. Cette fois, l’installation est de type lourd car sa construction dure deux ans.

Pour le faire, Washington utilise n’importe quel prétexte. Le « coup d’Etatparlementaire » en 2014 à Kiev fut manifestement une opération antirusse des EUA. Or, la propagande de ces derniers prétend que c’est la Russie qui est agressive. Orwell même n’aurait pas mieux inventé pour démontrer cette inversion des responsabilités. L’OTAN évoque par ailleurs une « incursion » éventuelle sans préciser de qui et où pour laisser l’imagination vagabonder dans la direction voulue ! Enfin, tout ceci est à charge de la population polonaise dont presque la moitié vit en-dessous du seuil de pauvreté. Il s’agit de plus de € 4 milliards, soit € 100 par habitant polonais, sans parler les frais d’exploitations annuels qui s’y ajoutent.

(Belga) L'OTAN a confirmé samedi prévoir l'établissement d'une installation de stockage pour l'équipement militaire américain en Pologne, alors que l'Alliance atlantique renforce sa présence sur son flanc oriental depuis l'annexion de la Crimée par Moscou et la crise ukrainienne. Selon le Wall Street Journal, cette installation, d'une valeur de 260 millions de dollars, se trouvera à Powidz, à quelque 200 km à l'ouest de Varsovie, et abritera des véhicules blindés, des munitions et des armes pour une brigade. Les travaux doivent commencer cette année, et devraient prendre deux ans, a déclaré le chef de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, au journal. Un responsable de l'OTAN a confirmé l'information à l'AFP. L'OTAN a accru ses capacités de défense le long de son flanc oriental après l'annexion de la Crimée par la Russie et le rôle qu'elle impute à Moscou dans le conflit en Ukraine.

Des groupements tactiques ont été déployés dans les trois Etats baltes ainsi qu'en Pologne et l'OTAN prend des mesures pour améliorer sa capacité de réaction en cas d'incursion. La pratique consistant à "pré-positionner" des équipements dans des endroits stratégiques vise également à rendre le déploiement des ressources plus efficace en cas de crise. M. Stoltenberg a expliqué au Wall Street journal que la nouvelle installation viendrait "en soutien de la présence américaine accrue en Pologne".

Le gouvernement polonais a renforcé ses liens militaires avec les Etats-Unis, en signant le mois dernier un contrat sur vingt lance-roquettes mobiles HIMARS américains, pour 414 millions de dollars, alors qu'en mars 2018, la Pologne a acheté pour 4,75 milliards de dollars (3,8 mds EUR), le système antimissile américain Patriot, visant à renforcer sa défense anti-

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aérienne. Le gouvernement conservateur de Varsovie multiplie les efforts auprès de Washington pour qu'une base américaine soit installée sur le sol polonais, où près de 5.000 soldats américains sont déjà stationnés par rotations dans le cadre des opérations de l'Otan.

Le fondateur de Blackwater a voulu envoyer des mercenaires au VenezuelaREUTERS, 30/04/2019, par Aram Roston et Matt Spetalnick (extraits)

Erik Prince, fondateur de la société de sécurité Blackwater et ardent partisan de DonaldTrump, a échafaudé un plan pour envoyer une armée privée au Venezuela afin de renverser le président socialiste Nicolas Maduro, ont déclaré à Reuters quatre sources informées duprojet. Au cours des derniers mois, précisent ces sources, Prince a cherché à obtenir des financements et des soutiens politiques auprès de proches de Trump ou de riches exilés vénézuéliens en vue de monter une telle opération.

Lors de rencontres privées aux Etats-Unis et en Europe, qui se sont étalées jusqu'à la mi-avril selon l'une des sources, il a présenté un plan consistant à déployer jusqu'à 5.000 mercenaires pour le compte du chef de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido, qui s'est autoproclamé président en janvier 2019… Selon deux des sources interrogées par Reuters, le scénariovendu par Erik Prince consistait à monter des opérations clandestines puis à déployer 4.000 à 5.000 mercenaires recrutés en Colombie et dans d'autres pays d'Amérique latine pour menerdes actions de combat. Il demandait 40 millions de dollars pour son projet. Fils d'un riche homme d'affaires ayant fait fortune dans le commerce de pièces détachées automobiles, Erik Prince a développé le commerce de la sécurité privée dans de nombreuseszones de conflit à travers le monde, de l'Asie centrale à l'Afrique et au Moyen-Orient. Son ancienne société Blackwater a été recrutée par le gouvernement américain pendant la guerre d'Irak des années 2000 afin d'assurer la sécurité des opérations menées dans le payspar le département d'Etat. En 2007, des employés de Blackwater ont abattu 17 civilsirakiens sur la place Nissour à Bagdad, ce qui a suscité un tollé international. Prince a changé le nom de la société avant de la revendre en 2010…

China tells Italy to stick to Belt and Road decision, in: FT, 10.3.2019, Lucy Hornby in Beijing (extraits)

Il est intéressant d’observer comment la Chine encourage les pays membres de l’UE à se rendre autonomes par rapport aux décisions de Washington. Ce dernier tente par tous les moyens d’empêcher ces pays de coopérer avec Beijing.

Statement comes after White House makes sharp warning on Rome’s reported BRI plan. Italy should stick to its decision to endorse China’s Belt and Road Initiative, the Chinese foreign minister said on Friday, appealing to European and Italian independence in a dig at the US. Italy is preparing to become the first G7 country to sign a memorandum of understanding endorsing the infrastructure initiative, the Financial Times reported this week, a move that drew an immediate sharp response from Washington. A White House spokesman criticized BRI on Wednesday as a “made by China, for China” initiative and said the US was “skeptical that the Italian government’s endorsement will bring any sustained economic benefits to the Italian people”.

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The US has been seeking to dissuade countries from endorsing the initiative for some time over concerns that it can be a prelude to support China’s other foreign policy goals. Over the past two years, China has secured the endorsement of dozens of developing countries hoping to unlock Chinese investment. “We welcome Italy and other European countries to take an active part in the Belt and Road Initiative,” foreign minister Wang Yi told reporters in Beijing on Friday. “Italy is an independent country. We trust you’ll stick to the decision you have independently made.” The issue of the MOU, scheduled to be signed during a visit by Chinese president Xi Jinping in late March, has exacerbated divisions within its coalition government. Italy’s two populist parties are already squaring off over the unrelated question of building a fast train to France. 

The Belt and Road program is a signature foreign policy for Mr Xi, but has become controversial as many countries find themselves struggling to pay for the projects they have undertaken. In late April, Mr Xi will welcome foreign leaders, including Russian president Vladimir Putin, to his second Belt and Road forum in Beijing, involving “more heads of state than the first time” and “thousands of delegates”, Mr Wang said. Italy’s final decision over BRI will come as the European Union remains split over how to handle Chinese investment, and, more broadly, the diplomatic tug of war between Beijing and Washington. 

The wealthier economies of northern Europe view China as a valuable commercial partner and hope for Chinese support in salvaging institutions such as the World Trade Organization, which are under pressure from Washington. At the same time, Brussels resents China’s use of investment as a carrot to support pro-Russian politicians in eastern Europe, and peel the region away from the EU. Mr Wang, who repeated China’s support for a “united and strong EU”, also spoke of an “upgraded” relationship with Russia. And, he warned Europe against being overly influenced by the US….

In der EU wächst das Unbehagen gegenüber China, in: NZZ, Christoph G. Schmutz, Brüssel, 12.3.2019,

Die EU-Kommission will China künftig selbstbewusster entgegentreten, Regeln konsequenter durchsetzen und stärker für Gegenseitigkeit in den wirtschaftlichen Beziehungen sorgen. Zudem sollen Sicherheitsfragen beim Mobilfunkstandard 5G in der EU koordiniert werden. Das steht in einem am Dienstag präsentierten Zehn-Punkte-Plan zu den Beziehungen mit China. Die Europäische Union will künftig selbstbewusster gegenüber China auftreten. Das geht aus einem Strategiepapier hervor, das die EU-Kommission am Dienstag in Strassburg vorgestellt hat. Sie schlägt darin zehn Massnahmen vor, welche die Staats- und Regierungschefs anlässlich des nächsten Gipfeltreffens in Brüssel am 21. März diskutieren und gutheissen sollen.

Unstimmigkeiten in vielen DossiersChina hat jüngst in der EU verschiedentlich für Aufsehen gesorgt. So ärgerten sich die Regierungen in Berlin und Paris über das Nein der Wettbewerbsbehörde aus Brüssel zur Fusion der Bahnsparten von Siemens und Alstom. Dieses Zusammengehen war explizit vorgesehen, um dem weltweit mit Abstand grössten Konkurrenten künftig besser die Stirn zu bieten. Dabei handelt es sich um den chinesischen Konzern CRRC. Ferner kündigte mit Italien vor wenigen Tagen das erste grössere EU-Mitglied an, eine Absichtserklärung zur chinesischen Initiative für eine neue Seidenstrasse («belt and road initiative») zu unterzeichnen.

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China ist in diesem Zusammenhang auch im Osten Europas und auf dem Balkan mit grosszügigen Kreditzusagen unterwegs und erhöht so seinen Einfluss in Europa.Es wirkt, als dämmerte es der EU, dass man das Reich der Mitte lange Zeit unterschätzt hat. «China kann nicht mehr länger als Entwicklungsland betrachtet werden», heisst es in dem Papier. Man habe es vielmehr mit einer führenden Technologie-Macht zu tun. Das zeigt sich auch in der Debatte um Huawei. Der chinesische Technologiekonzern ist der Vorreiter der zukunftsweisenden Netzwerklösung 5G. Die USA werfen dem Konzern jedoch vor, über diese Ausrüstung Spionage zu betreiben und letztlich die Kontrolle über eine für die nationale Sicherheit zentrale Infrastruktur übernehmen zu wollen.

Die Amerikaner versuchen deshalb, auch ihre Alliierten von Huawei-Infrastruktur abzubringen. Jüngst drohte man gar, künftig keine Geheimdienstinformationen mehr mit Deutschland zu teilen, sollte die chinesische Firma beim Aufbau des 5G-Netzes zum Zuge kommen. Für die Vorwürfe liegen allerdings keine eindeutigen Beweise vor. Huawei sagt, man sei offen und wolle mit den europäischen Institutionen einen gemeinsamen europäischen Cyber-Security-Ansatz entwickeln und für die Sicherheit der 5G-Netzwerke sorgen. Die Firma hat zu diesem Zweck vor wenigen Tagen in Brüssel ein Cyber-Security-Transparenz-Zentrum eröffnet.

Brüssel will 5G-Sicherheit koordinierenDie EU-Kommission kündigt nun an, sich in der Frage der Sicherheit der 5G-Netze in Europa stärker einzumischen. Sie will nach dem EU-Gipfel im März eine entsprechende Empfehlung zuhanden der Mitgliedstaaten verabschieden. Es geht darum, Risikoabschätzung und notwendige Gegenmassnahmen zu koordinieren, eine effiziente Kooperation zu gewährleisten und eine Struktur für den Informationsaustausch zu schaffen. Das dürfte auch im Sinne des EU-Parlaments sein, das ebenfalls am Dienstag eine unverbindliche Resolution dazu beschlossen hat. Darin werden Kommission und Mitgliedstaaten aufgefordert, gegen die «IT-Bedrohung aus China» vorzugehen und für Sicherheit im 5G-Netzwerk zu sorgen.

Im Gegensatz etwa zu den USA und Australien würde es aber überraschen, wenn die EU Huawei komplett vom 5G-Aufbau ausschliessen würde. Es sei kein Verbot geplant, sagte im Februar ein Kabinettsmitglied des zuständigen Kommissars Julian King an einer Podiumsdiskussion in Brüssel. In der Vergangenheit hatte die Kommission stets betont, dass man die Entwicklung beobachte. Nur die Mitgliedstaaten könnten aufgrund von Bedenken der nationalen Sicherheit Anbieter ausschliessen. Ferner wies Brüssel wiederholt darauf hin, dass man einen offenen Markt habe. Wer sich an die Regeln halte, könne mitmachen.

Dumping verhindernHier deutet sich nun eine Verlagerung der Schwerpunkte an. So will die Kommission verstärkt dafür sorgen, dass Regeln durchgesetzt werden und Gegenrecht in den wirtschaftlichen Beziehungen herrscht.Chinesische Firmen sollen sich in Europa nicht mehr nur deshalb durchsetzen können, weil ihnen staatliche Subventionen deutlich niedrigere Angebotspreise ermöglichen. Das soll auch unter Nachbarn so sein. Mit einer gezielteren Anwendung von existierenden bilateralen Verträgen und Finanzinstrumenten sollen EU-Standards durchgesetzt werden. Man hofft so auch zu verhindern, dass durch China finanzierte Projekte in den betroffenen Ländern zu hohen Schulden führen und zur Tilgung der Ausstände dann strategisch wichtige Infrastrukturen an chinesische Eigentümer übergehen.

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Auch in Bezug auf die schon lange bemängelte fehlende Gegenseitigkeit soll mehr unternommen werden. China schirmt nämlich viele Bereiche des Marktes für ausländische Firmen vollständig ab. So könnten sich beispielsweise chinesische Banken und Versicherungen in Europa niederlassen und Geschäfte betreiben, doch die europäischen Anbieter seien im Reich der Mitte nicht zugelassen, schreibt die Kommission. Dazu soll etwa das Investitionsabkommen 2019 entscheidend vorangebracht werden, über das allerdings bereits seit 2013 verhandelt wird. Insgesamt, so erhofft sich Brüssel, soll damit die Beziehung zu Peking realistischer, selbstbewusster und facettenreicher werden.

* * *Mr Orban’s clash with Brussels and the EPP escalated when his government sponsored a billboard campaign criticising Mr Juncker, an EPP member. Mr Orban did not refer to the commission president on Friday (FT, 16.3.2019). Meanwhile, the Council of Europe’s legal advisory arm criticised Hungary’s new administrative court system under the control of the justice minister, saying on Friday that it concentrated “very extensive powers” in a small number of hands and that there were “no effective checks and balances to counteract those powers”. The Venice Commission’s opinion acknowledged that, while judicial reorganisation is a sovereign right of member states, the broad powers given to the justice minister to appoint and promote judicial personnel “raise questions over the lack of real review procedures”.

AOUN, Elena & KELLNER Thierry, La Chine et l'Égypte après le "Printemps arabe" - Combler le vide? 27 Février 2019, in : Les rapports di GRIP, 2018/7

Un texte géopolitique intéressant mais peu synthétique. En voici le 4e page :

Depuis le début de la décennie 2010, les pays du Moyen-Orient (MO) se trouvent confrontés à une série de crises qui tendent à se régionaliser et s’internationaliser. Pour y faire face, les acteurs locaux cherchent à diversifier, voire à réviser leurs alliances internationales traditionnelles. Coïncidant avec un activisme diplomatique et économique plus affirmé de la part de pays émergents, cette évolution ouvre des opportunités croisées nouvelles. C’est le cas pour la Chine qui a significativement accru sa présence partout au MO depuis près d’une décennie, et singulièrement en Égypte.

Si jusque dans les années 1990, le MO ne faisait pas partie des priorités chinoises, Pékin n’en était cependant pas absent. De fait, dès les années 1950, la République populaire de Chine a développé des intérêts et des liens avec certains acteurs, parmi lesquels, un des plus importants, l’Égypte. Initialement fort dépendantes des aléas de la Guerre froide, ces relations ont connu une évolution substantielle à partir de la fin de la décennie 1970 avant de s’intensifier sous la présidence d’Hosni Moubarak. 

Le « printemps égyptien » de 2011, loin de remettre en cause les rapports établis entre Pékin et Le Caire, a au contraire permis une nouvelle accélération et un approfondissement de leurs relations. Sous la présidence d’Abdel Fattah al-Sissi, alors que Pékin a mis en avant dans sa politique étrangère l’initiative Belt and Road dont l’Égypte est partie prenante, les deux pays ont conclu un « partenariat stratégique complet », lequel ouvre la voie à de nouvelles perspectives tout azimut.

Ce rapport offre pour la première fois une analyse détaillée de l’évolution des relations complexes entre la Chine et l’Égypte des années 1950 à aujourd’hui, avec une attention particulière portée sur l’évolution des rapports bilatéraux depuis 2011. Au-delà, l’analyse permet d’appréhender comment cette évolution participe d’une plus grande multipolarisation de la scène internationale.

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Que se passe-t-il dans « l’étranger proche »2 » de l’UE ?

Ein schillernder Warlord mit mächtigen Freunden, in: NZZ, Ulrich Schmid, Jerusalem, 29.4.2019 (extraits)

Sur l’offensive d’un général et l’appui dont il bénéficie en Lybie !

Seit bald einem Monat steht der libysche General Khalifa Haftar mit seiner Nationalarmee vor Tripolis. Viele sehen ihn bereits als Verlierer. Doch Achtung: Dieser Mann hat Geduld.Am 4. April hat der selbsternannte Feldmarschall Khalifa Haftar seine Offensive gegen Tripolis ausgerufen, drei Wochen später steht er mit leeren Händen da. Seine Luftwaffe hat immer wieder Stellungen der verteidigenden Milizen angegriffen, ohne dass sich die Front nennenswert verschoben hätte. Zeugen, welche die Nachrichtenagentur Reuters zitiert, sagen, Haftars Einheiten seien an diversen Frontabschnitten zurückgedrängt worden.Man darf vermuten, dass der Marschall ein etwas anderes Szenario im Kopf hatte, als er seiner Nationalarmee den Befehl zum Angriff gab. Selbstverständlich wäre ihm ein schneller Sieg, bewirkt durch einen raschen Zusammenbruch der gegnerischen Stellungen und den Lagerwechsel einiger wichtiger Milizen, lieber gewesen. Doch schnell wird Haftar dennoch nicht aufgeben.Dass er Geduld hat, bewies er in Benghasi, als er die Jihadisten des Islamischen Staats und der Terrorgruppe Ansar al-Sharia, die in der Stadt eine Schreckensherrschaft errichtet hatten, drei volle Jahre belagerte, ehe er zum entscheidenden Schlag ausholte. Und blickt man zurück auf seine abenteuerliche Karriere mit Höhen und Tiefen, kann man ihm eines nicht absprechen: Stehvermögen. Wer ist der Mann, der erst dem Diktator Ghadhafi diente und dann alles tat, um ihn zu stürzen?...

Kontakte zur CIADass Haftar gute Kontakte zum amerikanischen Geheimdienst pflegte, gilt als sicher. Für Präsident Reagan war Ghadhafi damals «der verrückte Hund des Nahen Ostens», ein irrlichternder Politiker mit vorzüglichen Verbindungen zu Terroristen und zur Sowjetunion. So nahm die CIA angeblich bereits im Tschad-Konflikt Kontakt zu Haftar auf.Dass der Ghadhafi-Rivale später in der Nähe des CIA-Hauptquartiers in Langley, Virginia, wohnte, befeuerte die Mutmassungen. Als sich die Libyer 2011 im Zuge der «Arabellion» gegen Ghadhafi erhoben, kehrte Haftar sofort zurück, konnte aber weder den Nationalen Übergangsrat im Osten noch die Rebellen im Westen von seinem Wert als Militärkommandant überzeugen. Frustriert kehrte er nach Virginia zurück, um sich, wie der «New Yorker» schrieb, seiner Grosskinder zu erfreuen.Umso verblüffter war die Welt, als Haftar 2014 plötzlich wieder in Libyen auftauchte und der Regierung in einer Videobotschaft Unfähigkeit im Kampf gegen islamistische Gruppen vorwarf. Haftar meinte mit Letzteren wohl primär Ansar al-Sharia – eine Gruppe, die gute Beziehungen zum IS pflegt und die von den Amerikanern für den Überfall auf das amerikanische Konsulat in Benghasi am 11. September 2012 verantwortlich gemacht wird….

Frankreich mischt mitIm Spätsommer 2017 besiegte Haftar nach langem und verlustreichem Kampf die Jihadisten in Benghasi, was ihn bei den Feinden des islamistischen Extremismus, auch in Europa, 2 L’expression est utilisée ici par analogie au fait que, dans les années 1990, la diplomatie russe a traité ses anciennes républiques ou les pays voisins de la Russie comme « étranger proche », sauf les Etats baltes.

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schlagartig zu einer interessanten Figur werden liess. Wladimir Putin, der seine Macht im Maghreb unauffällig, aber systematisch ausbaut, begann sich für ihn zu interessieren. Auch zum ägyptischen Despoten Abdelfatah al-Sisi pflegte Haftar gute Kontakte, natürlich halfen ihm dabei die Beziehungen aus den Studienaufenthalten in Moskau und Kairo. Die Vereinigten Arabischen Emirate, unerbittliche Gegner der Muslimbrüder, halfen dem Marschall ebenfalls.Der Westen war schon vor langem auf Haftar aufmerksam geworden, vor allem Frankreich. Nie sind die Berichte über ein westliches Kommandozentrum in Benghasi, in dem Spezialkräfte aus Frankreich, Italien, Grossbritannien und Jordanien operierten, dementiert worden, und nach dem Abschuss eines Helikopters, dem französische Geheimsoldaten zum Opfer fielen, räumte der damalige Präsident Hollande ein, dass Paris Haftar im Kampf gegen den islamistischen Terror beistand. Die Franzosen hatten auch bei der Eroberung der Erdölhäfen in der Sirte-Bucht die Finger im Spiel…Rein militärisch war das wohl etwas mehr als nur kühn. Haftar hat Geduld, gewiss, aber Benghasi lag gleichsam vor der Haustür. In Tripolis kämpft er Tausende Kilometer von seiner Heimatbasis entfernt, die Logistik ist schwierig, und längst nicht alle Anwohner der Westens geraten in Begeisterung, wenn sie den Namen Haftar hören…

Auch Trump ist begeistertWarum aber sollte einer, der Macron, Putin, Trump und Sisi im Rücken weiss, vorschnell kapitulieren? Der Westen hat sich mit seiner heuchlerischen Politik der Unentschiedenheit und Doppelspurigkeit in ein unfassbares Schlamassel geritten in Libyen… Diese Haltung scheint nun passé. Die Frage ist, ob sich der verbale Sukkurs in reale Militärhilfe verwandelt. Geschieht das und wird Haftar weiter aufgerüstet, könnte sich seine legendäre Geduld dereinst auch in Tripolis bezahlt machen. 

A.Les pays d’Europe adhérés ou en adhésion à l’UE3

Dans certains PECO, la démocratie tend à disparaître. Les régimes semblent mettre en place un nouveau modèle politique, ni démocratique, ni oligarchique ou dictatorial mais entre eux. Les articles qui suivent détaillent cette tendance : comment limiter des médias indépendants par répressions qui n’en ont pas l’air ou par des mensonges systématiques.

In Osteuropa versucht die Politik private Medien mundtot zu machenin: NZZ, Markus Ziener ; 16.3.2019

Un article qui analyse les difficultés de multinationales de presses non locales aux PECO. Dans certain nombre de cas, les groupes étrangers s’inclinent devant le gouvernement ou abandonnent leur effort. Ainsi, même un semblant de liberté des médias (mêmes privés) disparaît quasi complètement comme c’est le cas de la Hongrie.

Private Medien in Osteuropa stehen zunehmend im Visier der Politik. Mit fatalen Folgen. Denn, wenn es den Investoren nicht unbedingt um gesellschaftliche Demokratisierung geht, so könnten sie doch zu ökonomischer Stabilität und zu mehr Unabhängigkeit gegenüber den staatlichen Apparaten beitragen. Es waren vor allem die privaten Medien, die vor dreißig Jahren die politische Wende in Mittel- und Osteuropa forcierten und begleiteten. Zeitungen wie die «Gazeta Wyborcza» in Polen, «Lidové Noviny» in der ehemaligen Tschechoslowakei oder «Népszabadság» in Ungarn waren vor und nach dem Sturz der kommunistischen Regime 3 Sauf la Turquie qui figure dans un chapitre spécifique ci-dessous.

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die Plattformen der demokratischen Opposition. Drei Jahrzehnte später finden sich liberale Medien wieder in der Opposition – nur diesmal gegen autoritäre Regierungen von rechts.

Die ungarische Tageszeitung «Népszabadság» wurde bereits im Jahr 2016 das wohl prominenteste Opfer der Tatsache, dass der politische Wind in Budapest gedreht hatte. 2014 hatte der Schweizer Ringier-Verlag seine Anteile an die Vienna Capital Partners (VCP) des Österreichers Heinrich Pecina verkauft. 2016 wurde die Zeitung schliesslich über Nacht geschlossen, danach wurde das Portfolio an ein der ungarischen Regierung nahestehendes Unternehmen veräussert. «Lidové Noviny», in deren erster Ausgabe 1988 einst der tschechische Dissident und spätere Präsident des Landes Vaclav Havel das Vorwort schrieb, gehört heute zur Agrofert-Holding des rechtspopulistischen tschechischen Ministerpräsidenten Andrej Babiš. Als einziges der drei Flaggschiffe konnte sich die polnische «Gazeta Wyborcza» bis heute ihre Unabhängigkeit erhalten, wenngleich auch sie gegen massive Widerstände zu kämpfen hat.

«Die ausländischen Investoren verlassen den Markt, und lokale Oligarchen kaufen alles, was sie in die Hand bekommen», so erklärt Krisztián Simon die Entwicklungen in Osteuropa. «Damit errichten Interessengruppen ein Quasi-Informationsmonopol.» Simon analysiert die dortigen Medienmärkte im Rahmen seiner Dissertation an der Freien Universität Berlin. Für die den Grünen nahestehende Heinrich-Böll-Stiftung hat er kürzlich seine Ergebnisse zusammengefasst. Private unabhängige Medien bekommen den Druck aber auch auf andere Weise zu spüren, etwa, wenn der Staat als wichtiger Werbekunde auftritt…

Auf Basis der Daten von Kantar Media Hungary, die zum britischen Medienunternehmen WPP gehört und kontinuierlich Anzeigenströme misst, zeigt sich, dass die Rolle des Staates als Anzeigenkunde seit dem Beginn der dritten Regierungszeit von Ministerpräsident Viktor Orbán im Jahr 2014 signifikant gewachsen ist. Die zwanzig grössten Empfänger von Aufträgen aus der Staatskasse sind Medien, die in der einen oder anderen Form entweder mit der Regierung Orbán oder mit der Regierungspartei Fidesz verbunden sind… Mertek und andere haben sich nun an die Europäische Kommission gewandt mit der Bitte, die Verletzungen des Wettbewerbsrechts zu untersuchen. Der Vorwurf: Die Regierung in Budapest verteile unerlaubte staatliche Beihilfen.

Doch warum haben sich viele der ausländischen Medienhäuser aus den mittel- und osteuropäischen Märkten zurückgezogen? Zum einen, weil der politische Druck gestiegen ist. So wird den Medienhäusern regelmässig vorgeworfen, sie «kolonisierten» ihre Länder. Zum anderen, weil Investoren, die kritische Medien besitzen, direkte ökonomische Nachteile drohen. «Dabei werden auch die Wettbewerbsbehörden als verlängerter Arm der Regierung eingesetzt», sagt Simon. So hatte etwa das ungarische Kartellamt den Häusern Ringier und Springer eine Kooperation nur unter der Auflage erlaubt, dass diese sich von einem Teil ihres Portfolios trennten. Das Kartellamt folgte dabei einer bindenden Empfehlung des neu geschaffenen Medienrates. In diesem Zuge wurde «Népszabadság» verkauft und de facto dem Untergang geweiht.

Zwar wollten die ausländischen Medienhäuser mit ihren Engagements in den lukrativen Märkten Mittel- und Osteuropas vor allem eines: Geld verdienen. Und tatsächlich befanden sich Anfang der 2000er Jahre rund 85 Prozent der Medien dort unter ausländischer, hauptsächlich deutscher Kontrolle. Doch auch wenn es den Investoren nicht unbedingt um gesellschaftliche Demokratisierung gegangen sei, so habe dies doch zu einer Professionalisierung der journalistischen Arbeit, zu ökonomischer Stabilität und zu mehr

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Unabhängigkeit gegenüber den staatlichen Apparaten geführt. Mit dem Aufkommen rechtsautoritärer Regierungen gerieten diese Medien indes immer mehr ins Visier der Politik. «Heute denken viele Journalisten mit Nostalgie an die Zeiten zurück, als ausländische Eigentümer den Markt dominierten», sagt Simon.

Ähnliche Entwicklungen gibt es auch in Russland. Dort darf seit 2016 per Gesetz ein ausländisches Unternehmen nicht mehr als 20 Prozent an einem russischen Medienhaus halten, was ein Engagement weitgehend unattraktiv macht... In Polen ist die Situation noch weniger restriktiv, zum einen weil die rechtspopulistische PiS-Partei erst seit 2015 die Regierung stellt und ihre Angriffe auf die Presse zunächst auf den öffentlichen Rundfunk konzentrierte. Zum anderen konnte sich die «Gazeta Wyborcza» unter der Führung der Solidarnosc-Ikone Adam Michnik bis heute ihre wirtschaftliche Unabhängigkeit bewahren – und noch sind genügend ausländische Investoren im Land.

Immer wieder aber unternimmt die Regierung in Warschau Vorstösse, um die verhassten Ausländer aus dem Markt zu drängen, etwa indem sie eine Obergrenze für Beteiligungen von 30 Prozent einführen will. Die Regierungspartei PiS stört schon lange, dass gerade die deutschen Medienhäuser Springer, Burda, Bauer und Passauer Neue Presse einen Grossteil der polnischen Medien besitzen. Bis jetzt zwar gibt es ein solches Gesetz, das die Beteiligungen kappt, noch nicht. Doch mit einem nächsten Versuch in dieser Richtung dürfte nach den Parlamentswahlen im Herbst dieses Jahres zu rechnen sein.

Unterstützung für private Medienhäuser gibt es in Polen seit einer Reihe von Jahren auch durch den Media Development Investment Fund (MDIF), der von der Open Society Foundation des aus Ungarn stammenden US-Milliardärs George Soros unterstützt wird. In Russland allerdings wurde der MDIF bereits 2016 zur «unerwünschten Organisation» erklärt. In Ungarn wurde Soros selbst gerade erst Ziel einer staatlichen Kampagne, die sich gegen ihn und die EU unter Kommissionspräsident Jean-Claude Juncker richtete.

Anschauungsmaterial über den Umgang mit kritischen Medien in Ungarn liefert der Fall des Nachrichtenportals «Origo». «Origo», einst ein Nachrichtenmedium, das in vielen investigativen Recherchen Machtmissbrauch nachspürte, ist heute ein Sprachrohr der Orbán-Regierung. «‹Origo› war das erste Ziel im Kampf der Regierung gegen die privaten Medien», sagt András Pethö, der frühere Managing Editor von «Origo». Auslöser war im Jahr 2014 ein Report darüber, wie ein Spitzenberater von Viktor Orbán auf Reisen ungewöhnlich hohe Summen für Hotelaufenthalte ausgegeben hatte. «Es war eine gute, aber keine wirklich grosse Story», erinnert sich Pethö heute. Doch für Orbán ärgerlich genug, um «Origo» mundtot zu machen.

Auf das Portal, das seinerzeit der Magyar Telekom gehörte, einer Tochter der Deutschen Telekom, wurde offenbar so viel politischer Druck ausgeübt, dass es verkauft wurde – an ein Mitglied der Familie von Orbáns früherem Finanzminister. Bis heute halten sich hartnäckig Spekulationen, dass die Telekom dies vor allem deshalb tat, weil sie sich Vorteile bei der Vergabe von Mobilfunkfrequenzen und beim Breitbandinternet-Ausbau erhoffte. In der Konsequenz verschwand «Origo» als Investigativmedium und mutierte zu einer «Jubelveranstaltung der Regierung», wie die «New York Times» letztes Jahr schrieb. Während das alte «Origo» mangels Anzeigen um sein finanzielles Überleben kämpfen musste, ist das neue, Orbán-hörige «Origo» übervoll mit Werbung.

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Das System Orban federt seine skandalöse Doppelmoral mit Lügen ab,in: NZZ, Mark Joób*, 13.3.2019.

Gäbe es in Ungarn noch nennenswerte oppositionelle Medien, sie könnten das System Orban leicht demontieren. Allenorten gibt es eklatante Widersprüche zwischen den pathetisch verkündeten christlich-nationalen Werten und dem eigenen unzimperlichen politischen Handeln. Die Propaganda vernebelt alles. «Innenministerium» heisst auf Ungarisch «belügyminiszterium» – wenn man davon zwei Buchstaben weglässt, bekommt man das deutsche Wort «Belügministerium», das die derzeitige Situation in Ungarn treffend beschreibt. Das Belügen der eigenen Bevölkerung ist in den letzten Jahren nämlich zum festen Bestandteil, ja zur Grundlage der Regierungspolitik von Ministerpräsident Viktor Orban geworden.

Während Orban in der Öffentlichkeit gegen Brüssel hetzt und die EU-Führung der Ungarn-Feindlichkeit beschuldigt, hängt die ungarische Wirtschaft mitsamt den regierungsnahen Oligarchen am Tropf der EU. Während Orban öffentlich jede Form der Migration als existenzielle Bedrohung des christlichen Abendlandes darstellt und kategorisch ablehnt, hat seine Regierung über vier Jahre hinweg als Gegenleistung für den Kauf ungarischer Staatsanleihen rund zwanzigtausend Personen – vorwiegend Chinesen und Russen, unter ihnen etliche dubiose Gestalten – eine ungarische und zugleich EU-weite Aufenthaltsbewilligung gegeben.

Reihe eklatanter WidersprücheWährend Orban christlich-nationale Werte beschwört und sich als fürsorglicher Vater des Volkes präsentiert, lässt er überteuerte Prestigebauten errichten, obwohl im Gesundheitssystem wegen extremer Unterfinanzierung prekäre Verhältnisse herrschen – mit der Folge, dass die Lebenserwartung in Ungarn um fünf Jahre unter dem EU-Durchschnitt liegt. Die Reihe der eklatanten Widersprüche zwischen den Fakten und den Äusserungen Orbans liesse sich lange fortsetzen. Solche Widersprüche hätten in einer funktionierenden Demokratie mit einer einigermassen ausgewogenen Medienlandschaft das Potenzial, die amtierende Regierung zu stürzen, in Orbans Ungarn werden sie jedoch durch eine zentral gesteuerte Propagandamaschinerie verdeckt, die häufig handfeste Lügen verbreitet.

Es ist zum fundamentalen Redaktionsprinzip des staatlichen Fernsehens geworden, jede Kritik am System Orbans zu verschweigen. So wurden zum Beispiel unlängst die Proteste gegen die Lockerung des Arbeitsrechts in den regierungsnahen Medien als von globalistisch-liberalen Kräften organisierte «Christenschändung» dargestellt, weil der Weihnachtsbaum vor dem Parlament bei den Protesten leicht beschädigt wurde. Man beachte: Die Gegner der Liberalisierung des Arbeitsrechts wurden als christenfeindliche Liberale abgestempelt. Seit Jahren arbeitet Orban hartnäckig daran, die Kontrolle über die Medien des Landes zu übernehmen. 2016 wurde die grösste Tageszeitung Ungarns, die einen regierungskritischen Kurs verfolgt hatte, geschlossen. Ihren vorläufigen Höhepunkt erreichte die Gleichschaltung der Medien am 28. November letzten Jahres, als ein Dutzend Oligarchen, wie auf einen geheimen Befehl hin, die in ihrem Besitz befindlichen Print- und Online-Medien, Radio- und Fernsehsender – insgesamt über vierhundert an der Zahl – einer regierungsnahen Stiftung schenkten.

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Bezeichnend ist, dass der Präsident des Stiftungsrates, kaum im Amt, kürzlich schon wieder seinen Hut nehmen musste, weil er in einer Fernsehsendung zugegeben hatte, dass sich guter Journalismus und Propaganda schlecht vertragen und Ersterer bei den wenigen noch übrig gebliebenen regierungskritischen Medien zu finden ist. So viel Ehrlichkeit war unverzeihlich, schliesslich hatte Orban diese kritischen Medien wiederholt der Verbreitung von Fake-News beschuldigt.

Bei Bedarf plumpe ManipulationVor diesem Hintergrund überrascht nicht, dass das ungarische Staatsfernsehen unter Orban zunehmend zum Sprachrohr der Regierung geworden ist. Vor den Parlamentswahlen im letzten Jahr hatten die Oppositionsparteien gerade einmal je fünf Minuten Zeit, um ihr politisches Programm im Gespräch mit einem Moderator der Öffentlichkeit vorzustellen, darüber hinaus wurden sie in keine einzige Sendung eingeladen. Es ist zum fundamentalen Redaktionsprinzip des staatlichen Fernsehens geworden, jede Kritik am System Orbans zu verschweigen und die Richtigkeit der Regierungspolitik – bei Bedarf mit plumper Manipulation – zu bestätigen. Nicht ohne Grund hat ein ungarisches Gericht 2015 rechtskräftig entschieden, dass der gegenwärtige Generaldirektor des Staatsfernsehens, Daniel Papp, als «Nachrichtenfälscher» bezeichnet werden kann und seine diesbezügliche Verleumdungsklage gegen ein Nachrichtenportal dementsprechend abgewiesen wird.

Die mediale Unterdrückung hat jüngst zu einem bisher unvorstellbar einheitlichen Auftreten der Opposition geführt: Oppositionelle Parlamentarier haben gemeinsam die Zentrale des staatlichen Fernsehens aufgesucht, um dem Publikum ihre Forderungen nach mehr Demokratie und Rechtsstaatlichkeit präsentieren zu können. Daraus wurde aber nichts. Nach einer durchwachten Nacht wurden sie – parlamentarische Immunität hin oder her – durch Wachleute mit Gewalt aus dem Gebäude des Staatsfernsehens gezerrt. Durch Wachleute, die unmittelbar dem Innenministerium unterstellt sind. Ja, genau: dem Belügministerium.

Mark Joób ist Titularprofessor an der Universität Sopron in Ungarn.

Die Anleitung zum Illiberalismus, in: NZZ, Meret Baumann, Wien, 16.3.2019 (extraits)

Viktor Orban hat in Ungarn ein Regime errichtet, in dem seine Partei alles durchdringt und ein demokratischer Machtwechsel nur noch schwer möglich ist. Die Regierung in Polen eifert dem Vorbild nach. Man kann Viktor Orban nicht vorwerfen, er hätte seine Absichten nicht klar benannt. Im Sommer 2014, wenige Monate nachdem seine Partei Fidesz bei der Wahl zum zweiten Mal in Folge eine Zweidrittelmehrheit im Parlament erzielt hatte, beschrieb er in einer Grundsatzrede in Tusnadfürdö (Baile Tusnad, Siebenbürgen) den Umbau, den er in den vier Jahren zuvor eingeleitet hatte. «Der neue Staat, den wir in Ungarn bauen, ist kein liberaler Staat, sondern ein illiberaler Staat», sagte der Regierungschef. Die ungarische Nation sei keine Ansammlung von Individuen, sondern eine Gemeinschaft, die organisiert, gestärkt und aufgebaut werden müsse. Dieses Kollektiv repräsentiert nach Orbans Meinung seine Partei allein, damals legitimiert durch zwei überdeutliche Wahlsiege, denen er im letzten Jahr einen weiteren Triumph hinzufügte. Er leitet aus dieser «Revolution in den Wahlkabinen» eine umfassende Ermächtigung ab.

Auf dem Weg zur Errichtung dieses illiberalen Staats ist Orban inzwischen weit vorangeschritten. Die amerikanische Nichtregierungsorganisation (NGO) Freedom House stufte Ungarn in ihrem jährlichen Demokratie-Bericht «Freedom in the World»kürzlich auf «teilweise frei» herab – erstmals seit der Wende 1989 und als einziges EU-Mitglied erhält das Land damit nicht den Status «frei». Die Organisation begründet dies mit anhaltenden Attacken der Regierungspartei auf die demokratischen

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Institutionen und der Kontrolle, die sie über fast alle Bereiche des öffentlichen Lebens ausübt. Die Organisation für Sicherheit und Zusammenarbeit in Europa (OSZE) qualifizierte zudem die beiden letzten Parlamentswahlen in Ungarn zwar als frei, aber nicht fair wegen eines nur noch eingeschränkt funktionierenden Wettbewerbs. Auch dies ist für ein EU-Land bemerkenswert.

Flüchtlingskrise als VorwandViktor Orban zog die Lehren aus seiner überraschenden Abwahl 2002 und machte nach der Rückkehr an die Macht deren Erhalt zum obersten Ziel. In der ersten Legislaturperiode ab 2010 legte er dafür die Grundlagen, vor allem mit einer neuen Verfassung, welche die Regierung dank ihrer Zweidrittelmehrheit im Parlament ohne breiten parteipolitischen Konsens oder Referendum verabschieden konnte. Das Grundgesetz atmet mit dem umstrittenen «nationalen Glaubensbekenntnis» am Anfang einen nationalkonservativen Geist, vor allem aber beschränkte es die Kompetenzen des Verfassungsgerichts drastisch. Ebenfalls unmittelbar nach dem Amtsantritt widmete sich der Fidesz den öffentlichrechtlichen Medien, die er mithilfe neuer Aufsichtsgremien unter die Kontrolle der Regierung stellte. Eine dritte, entscheidende Reform war schliesslich jene des Wahlrechts. Neben einer Stärkung des Majorzsystems enthielt sie weitere den Fidesz begünstigende Elemente – und jedes erwies sich als nötig, um der Partei trotz Stimmenverlusten 2014 mit 45 Prozent Wähleranteil erneut eine Zweidrittelmehrheit zu sichern.

In der folgenden Legislaturperiode legte Orban den Fokus nicht mehr primär darauf, Schlüsselstellen im Staatsapparat mit ihm gegenüber loyalen Anhängern zu besetzen, sondern er begann auch, die Handlungsfreiheit von kritischen zivilgesellschaftlichen Akteuren systematisch einzuschränken. Nach russischem Vorbild müssen sich aus dem Ausland unterstützte NGO kennzeichnen, und wer Migranten in organisierter Form unterstützt, muss sogar Haft befürchten. Die Flüchtlingskrise 2015 diente der Regierung als Vorwand für ihr Vorgehen. Diese stellte sie als Plan zur Zerstörung Ungarns dar, hinter dem der ungarischstämmige Investor George Soros stecke. Diese groteske Verschwörungstheorie wurde zur Staatsdoktrin erhoben und mit unzähligen Millionen Franken an Steuergeldern verbreitet. Hilfreich war dabei die Veränderung in der Medienlandschaft, in der mittlerweile alle massentauglichen Kanäle und Titel von Orban-Getreuen geführt werden. Die zwei renommiertesten Blätter des Landes, die linke «Nepszabadsag» und die konservative «Magyar Nemzet», existieren in ihrer einstigen Form nicht mehr.

Nach der Parlamentswahl 2018 hat die Regierung die Kultur und die Wissenschaft ins Visier genommen. Die bekannteste Universität des Landes, die Central European University, wurde ein Opfer des Kampfs gegen Soros. Nach fast 30 Jahren in Budapest verlegte sie den  grössten Teil ihrer Tätigkeit nach Wien . Auch die Akademie der Wissenschaften, seit bald 200 Jahren der Stolz der ungarischen Forschungslandschaft, kämpft derzeit gegen die Zerschlagung.

Die Opposition ist nicht nur wegen selbstverschuldeter Probleme machtlos gegen die Entwicklung des Landes. Orban diffamiert sie als «Soros-Söldner» und verweigert seit Jahren jede Debatte mit politischen Mitbewerbern. Weitgehend unbeachtet von der internationalen Öffentlichkeit blieb bisher, dass das Überleben der Partei Jobbik ungewiss ist. Der von einem ehemaligen Fidesz-Politiker geführte Rechnungshof verhängte gegen die stärkste Oppositionskraft mit willkürlich anmutender Begründung eine Busse von umgerechnet rund 3,5 Millionen Franken, was zu ihrer Auflösung führen könnte. Die extrem rechte Partei geniesst keinerlei Wertschätzung im Ausland. Eine derartige Situation in einem anderen EU-Staat würde aber einen Aufschrei verursachen.

Die institutionellen Reformen und die systematische Besetzung aller wichtigen Funktionen mit Fidesz-Loyalisten haben dazu geführt, dass die Regierungspartei in Ungarn alles durchdringt. Dies geht einher mit spektakulärer Bereicherung von Vertrauten Orbans und Korruptionsskandalen bis in seine Familie – ohne Folgen, weil die Generalstaatsanwaltschaft ebenfalls von der Regierung kontrolliert wird…

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Orban verfasste auf diese Weise das Drehbuch für einen autoritären Umbau mitten in Europa. Die Regierung in Rumänien versucht die Justiz in ähnlicher Weise zu kontrollieren, jene in der Slowakei kopiert die Klientel- und Vetternwirtschaft. Keine aber ging so gezielt vor wie die nationalkonservative Partei Recht und Gerechtigkeit (PiS) nach dem Machtwechsel in Polen 2015. Ihr Chef Jaroslaw Kaczynski verhehlte diese Absichten auch nicht, sagte er doch schon im Jahr 2011, der Tag werde kommen, «an dem wir Budapest in Warschau haben». Es ist deshalb kein Zufall, dass die PiS gleich nach dem Amtsantritt ihren Fokus auf das Verfassungsgericht und die Medien richtete – wie Orban 2010. Nur gut einen Monat nach ihrer Vereidigung unterstellte die PiS-Alleinregierung die öffentlichrechtlichen Medien dem Kulturministerium und tauschte das Führungspersonal aus. Wie in Ungarn sind inzwischen auch in Polen die staatlichen Kanäle derart einseitige Sprachrohre der Regierung, dass selbst deren Anhänger umschalten.

Das Verfassungsgericht legte die PiS mit einer Reform der Verfahrensvorschriften faktisch lahm, zudem verweigerte der einst der PiS angehörende Staatspräsident Andrzej Duda die Vereidigung dreier von der liberalen Vorgängerregierung rechtmässig ernannter Richter. Das Höchstgericht selbst beurteilte beides als verfassungswidrig – Entscheide, die von der Regierung schlicht ignoriert wurden. Im Unterschied zum Fidesz verfügt die PiS über keine verfassungsändernde Mehrheit, was sie zu diesem weit radikaleren Vorgehen zwang. Dies rief in Polen die grössten Proteste seit der Wende hervor. Gleichwohl trieb die Regierung die Justizreform voran, indem die Staatsanwaltschaften wie zur Zeit des Kommunismus dem Justizminister unterstellt wurden, dieser umfangreiche Kompetenzen zur Entlassung der Präsidenten ordentlicher Gerichte erhielt und die Zusammensetzung des Obersten Gerichts durch eine Aufstockung der Richterstellen zugunsten der Regierung verändert wurde.Polen ist darob in ein juristisches Chaos gestürzt.

Das Verfassungsgericht ist seit drei Jahren illegitim zusammengesetzt, was die Gültigkeit seiner Urteile infrage stellt. Es wird deshalb von unteren Instanzen viel weniger angerufen – und entschied nie mehr gegen die Interessen der Regierung. Auch in Ungarn gingen die Einwände gegen dem Verfassungsgericht vorgelegte Gesetzesvorhaben in den letzten Jahren um zwei Drittel zurück. In beiden Ländern fallen die Höchstgerichte als wichtigste Kontrollinstanz der übrigen Gewalten aus.Eine sie selbst begünstigende Wahlrechtsreform gelang der PiS nicht, sie scheiterte überraschend am Veto des Präsidenten. Doch die Diskreditierung der Opposition, die Kaczynski auch schon als «Polen übelster Sorte» und «Verräterfressen» bezeichnete, gleicht jener in Ungarn. Kritische NGO sind ebenso unter Druck geraten wie Kulturinstitutionen oder Wissenschafter, die das Geschichtsbild der PiS hinterfragen. Auch Warschau kultiviert eine Verschwörungstheorie, jene um den Flugzeugabsturz von Smolensk 2010, der kein Unfall, sondern ein Anschlag auf den damaligen Präsidenten Lech Kaczynski gewesen sein soll. Sie dient ebenfalls der Verfolgung politischer Gegner. Der ehemalige Regierungschef und Erzfeind Kaczynskis, Donald Tusk, wurde deswegen vor Gericht zitiert…

Mittlerweile läuft gegen beide Länder ein Sanktionsverfahren nach Artikel 7 der EU-Verträge, oft als «nukleare Option» bezeichnet. Es zeigt sich aber, dass dieser politische Prozess zahnlos ist – zumal sich Warschau und Budapest gegenseitig vor einstimmig zu beschliessenden Sanktionen schützen können. Erfolgreicher waren bisher juristische Schritte wie die Vertragsverletzungsverfahren. Ein solches hatte etwa zur Folge, dass Warschau ein wichtiges Element seiner Justizreform zurücknehmen musste. Immerhin ist es unter anderem der Einbindung in die EU zu verdanken, dass die individuellen Bürgerrechte in Polen und Ungarn weiterhin gelten, im Unterschied zu autoritären Systemen wie Russland oder die Türkei. Allerdings ist fraglich, ob die beiden Länder in ihrer derzeitigen Verfassung noch als Mitgliedstaaten aufgenommen würden. Der Fidesz wie die PiS definieren Demokratie als schrankenlose Herrschaft der Mehrheit. So verkommt diese jedoch zum Instrument für die willkürliche Durchsetzung von Machtinteressen.

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B. L’Ukraine, le Bélarus et la République moldave

Une remarque importante : plus de base juridique pour revendiquer des frontières intangibles face à la Russie et des projets américains

En 2018, Petro Porochenko a décidé unilatéralement de mettre fin au Traité d'amitié et de coopération avec la Russie. Or, l’accord signé en 1997 régissait la question de l’inviolabilité des frontières existant entre les deux pays au moment de la signature.En d’autres termes, Kiev s’est non seulement personnellement privé du levier de la pression juridique sur la question de Crimée, mais a également donné lieu à des tendances dangereuses dans le pays. Du point de vue de la législation ukrainienne, cette mesure pourrait être considérée comme une atteinte à l’intégrité territoriale.

Par ailleurs, devant la dégradation de l’Etat ukrainien avant les élections et probable dans l’avenir, Washington aurait de nouveaux projets pour l'Ukraine, qui se résument au principe du « diviser pour régner ». Pourquoi investir dans l’État, si une partie peut être confiée à la Hongrie ? Budapest revendique depuis longtemps la Transcarpatie. La Pologne, à son tour, regarde Lviv. Et ceci, il faut le comprendre, ce sont les pays de l’OTAN, ce qui signifie qu’ils utiliseront à leurs frais les nouveaux territoires dans l’intérêt de l’alliance. Ironiquement, il est vrai que le facteur le plus restrictif pour eux tout ce temps était la Russie, car si l'Ukraine occidentale était divisée entre pays voisins, les revendications concernant la Crimée auraient disparu de Moscou.

Ukraine: à peine élu, Zelensky pris entre deux feuxin : L'Obs avec AFP, 25 avril 2019 (extraits)

Avant même d'entrer en fonction, le président élu ukrainien Volodymyr Zelensky est confronté à une montée de tensions autour du conflit dans l'est, exacerbée jeudi par l'adoption d'une loi renforçant l'usage de la langue ukrainienne. La veille, le président russe Vladimir Poutine avait signé un décret facilitant l'octroi de la nationalité russe aux habitants des territoires séparatistes de l'est de l'Ukraine, une mesure dénoncée d'une même voix par Kiev et ses alliés occidentaux car elle complique l'application des accords de paix dans cette région ravagée par la guerre. Alors que M. Zelensky… disait vouloir tendre la main aux habitants des régions séparatistes, prorusses et largement russophones, le Parlement ukrainien a adopté quelques jours après son élection une loi renforçant l'usage de l'ukrainien, notamment à l'aide de mesures punitives.

La loi élargit les quotas sur l'usage de l'ukrainien dans les médias audiovisuels et stipule la primauté de l'ukrainien dans les services, y compris dans le secteur privé, tout en introduisant des examens de maîtrise de l'ukrainien pour les fonctionnaires. M. Zelensky, qui doit être investi d'ici début juin 2019, a aussitôt critiqué une loi "adoptée sans une vaste discussion publique". Dans un communiqué, il a promis de vérifier qu'elle ne viole pas les droits des minorités… Le président sortant Petro Porochenko, partisan d'une ligne dure avec Moscou et qui a mené une politique d'ukrainisation, a lui salué une décision "historique" promettant de promulguer la loi dans les plus brefs délais.

La protection des russophones a été un des motifs officiels de la Russie pour annexer il y a cinq ans la péninsule ukrainienne de Crimée et soutenir les séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine, où le conflit a fait près de 13.000 morts depuis son déclenchement… /L/e décret

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russe, vu par beaucoup comme une tentative de "tester la résistance" de M. Zelensky, a été fermement condamné par Kiev et ses alliés. Volodymyr Zelensky a appelé au renforcement des sanctions contre Moscou et l'UE a accusé Moscou "d'exacerber" le conflit armé… Faisant la sourde oreille aux critiques, M. Poutine s'est dit prêt jeudi à "rétablir complètement" les relations avec Kiev à condition que cela ne se fasse pas "unilatéralement".

L'Ukraine, une histoire entre deux destins de Pierre Lorrain,Édition burlat, 2019, lieu ?

Compte-rendu et critique par Débézed, le 5 mars 2019 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 71 ans) : Près de trente ans après son indépendance, l’Ukraine n’a toujours pas trouvé la paix, la stabilité et la prospérité qui devrait faire de ce pays, l’un de plus étendus et des plus riches d’Europe, une nation moderne, prospère et puissante. Il est resté le chaudron en perpétuelle ébullition qu’il est depuis plus de mille ans au cœur de l’Europe là où se sont rencontré toutes les grandes puissances qui s’affrontent depuis plus de deux millénaires : Scythes, Sarmates, Grecs, Romains, Byzantins, Tatars, Cosaques, Ottomans, Varègues, Russes, Polonais, Suédois, Lituaniens, Austro-hongrois… Aucun de ses peuples n’a pu imposer sa loi avec sa paix, comme l’ont fait les anglophones aux Etats-Unis et au Canada ou les Russes en Russie ou d’autres ailleurs encore… En parcourant l’histoire de cette région depuis le néolithique, Pierre Lorrain veut nous faire comprendre pourquoi cette immense étendue n’est jamais réellement devenue une nation et reste encore aujourd’hui dans un équilibre instable entre l’Union européenne et le la Russie héritière de l’Union soviétique.

Dans cette vaste étude de plus de six cents pages comportant glossaire, notes, index, chronologie, bibliographie, tous : lecteurs passionnés, historiens amateurs, érudits, étudiants, universitaires et même simples curieux trouveront des réponses à toutes les questions qu’ils se posent sur l’histoire et le devenir de ce vaste territoire où se jouent depuis des millénaires, et pour longtemps encore, des enjeux stratégiques pour l’Europe et même pour le monde entier. Pour écrire cette étude, Jean Lorrain a accompli un phénoménal travail de recherche bibliographique et un énorme travail d’analyse avec une vision la plus objective possible. Il y a tellement d’intérêts divergents qui se sont exprimés, et qui s’expriment encore, sur ce territoire qu’il est bien difficile de savoir où placer le curseur de l’objectivité, il m’a semblé cependant que Pierre Lorrain a toujours été attentif à ne pas se laisser influencer par un quelconque mouvement de pensée, une quelconque religion ou idéologie, un quelconque intérêt…

L’auteur consacre une partie très importante de son propos à l’histoire récente de l’Ukraine, celle qui a formaté l’Etat que nous connaissons aujourd’hui, incapable de se structurer en une nation cohérente et unie ou plus simplement en un peuple rassemblé autour d’un projet national commun. La fameuse ligne matérialisée par le Dniepr qui séparait déjà les Cosaques à la fin du Moyen-Age entre ceux qui devaient composer avec les puissances occidentales et ceux qui devaient résister aux pressions venues de l’Est, est toujours très concrète dans les urnes. « Pendant plus de vingt ans, depuis l’effondrement cataclysmique de l’Union soviétique et son indépendance, en 1991, l’Ukraine a été un tel volcan. Les signes indiquant qu’une éruption majeure allait se produire se sont accumulés au fil du temps devenant de plus en plus importants, plus rapprochés. ».

La division l’ayant emporté sur l’unité, l’émiettement politique a provoqué la naissance de multiples forces qui se sont opposées pour ravir le pouvoir et les intérêts qui y sont attachés. Comme aucune force politique ne pouvait durablement imposer une quelconque loi, des

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individus peu scrupuleux en ont profité pour accaparer les richesses du pays, et elles sont énormes, avec en prime les aides très conséquentes accordées par des organismes internationaux, d’autres nations, de généreux donateurs plus ou moins intéressés et d’autres encore… Ainsi est née une caste d’oligarques et de ploutocrates qui n’ont aucun intérêt à ce que le pays s’organise autour d’un projet cohérent et juste. Ils ont fait de l’Ukraine leur jungle où ils s’ébattent, et se battent, comme des grands fauves à coup de milliard de dollars en une joute monumentale que l’auteur décrit avec grande précision.

Pierre Lombard a parcouru tous les chemins qui ont constitué l’histoire de l’Ukraine, il a montré l’hétérogénéité de ce peuple aujourd’hui écartelé entre deux grandes forces, il a mis en évidence tous les intérêts concurrents ou antagonistes qui dressent les populations les unes contre les autres. A la fin du mois, l’Ukraine devra procéder à une nouvelle élection, celle de son président de la république, gageons qu’une nouvelle fois, les urnes mettront en évidence la large fracture qui sépare le pays en deux parties que tout oppose. L’auteur laisse peu d’espoir, l’histoire pourra se répéter encore longtemps si un changement radical n’intervient pas et il est bien difficile de savoir qui pourrait provoquer ce changement et qui y aurait intérêt. Je laisserai ma conclusion à l’auteur : « Ne faudrait-il pas plutôt parler de tentations entre deux destins opposés et même, pour l’heure, antagonistes, chacun dicté par une vision idéalisée d’intérêts particuliers plutôt que du bien commun ? ».

* * *

Un comédien contre le « roi du chocolat » au second tour de la présidentielle en Ukraine

Bien entendu américain, le commandant suprême des forces de l’OTAN en Europe, le général Curtis Scaparrotti, avant son remplacement par un autre général américain, veut renforcer la défense ukrainienne face aux "activités agressives" de la Russie dans l'est de l'Ukraine et dans la mer Noire. Hébergeant une importante minorité ukrainienne, le Canada s’avère tout à fait complice dans ce domaine. Certes, évoquer des activités dites agressives correspond à ignorer le « coup d’Etat parlementaire » exécuté sous la direction de Vitoria Nuland, Sous-Secrétaire d’Etat américain en avril 2014. C’est ce coup qui a réalisé un changement de régime stratégique véritable. Ce coup a permis aux avions d’observation AWACS de Washington de voler quelque 500 kilomètres de plus près de Moscou et d’écouter mieux toutes les communications moscovites et d’environs. La guéguerre à l’est de l’Ukraine et les incidents dans la mer Noire ne sont que des réponses maladroites russes aux provocations américaines. La guerre de propagande de Washington continue donc par ailleurs et le gouvernement américain intervient directement dans les élections présidentielles.

Kurt Volker, le représentant spécial du département d'État américain pour l'Ukraine, qui avait précédemment déclaré ne soutenir aucun candidat concret à la présidence ukrainienne, a changé de position au début avril 2019 et avant le second tour des élections et a expliqué aux Ukrainiens pourquoi il fallait voter pour le Président sortant. Dans une interview accordée au réseau de télévision public PBS, le représentant spécial du département d'État américain pour l'Ukraine, Kurt Volker, a expliqué quels étaient les avantages du Président ukrainien sortant, Piotr Porochenko, par rapport à son rival Vladimir Zelenski.

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Au même moment, le croiseur lance-missiles Pryluky des forces navales ukrainiennes et le HMCS Toronto de la Marine royale canadienne ont organisé des exercices conjoints en mer Noire. Au cours de l'exercice, les deux navires ont effectué des manœuvres tactiques communes, des exercices de tir d'artillerie et une série d'entraînements avec l'aéronavale ukrainienne. Les manoeuvres visaient à renforcer la stabilité et la sécurité dans la région de la mer Noire. Le HMCS Toronto, une frégate de la classe Halifax, est entré dans la mer Noire dans le cadre du Groupe maritime permanent 2 (SNMG2) de l'OTAN et est arrivé le 1er avril dans le port ukrainien d'Odessa, sur la mer Noire. Les navires du SNMG2 devraient participer à de grands exercices conjoints avec les navires de la marine ukrainienne et de la marine géorgienne, nommés "Sea Shield 2019", toujours en mer Noire.

UKRAINE: DE L'INGERENCE RUSSE AU DOIGT ETATS-UNIEN DANS LE POT DE CONFITURE, in: Médiapart, 24 mars 2019, par Jean-Pierre Kayemba (extraits)

… Dans une interview pour le média américain The Hill, le Procureur général ukrainien, Yuri Lutsenko, a déclaré que lors de son entrée en fonction en 2016, l'ambassadrice américaine Marie Yovanovitch, s'est entretenue avec lui, afin de lui remettre une liste de citoyens ukrainiens (des députés, des business men ...) intouchables, contre lesquels aucune poursuite pénale ne pouvait être engagée. Il aurait refusé et l'ambassade américaine aurait alors différemment réparti les 4 millions $, qui devaient être attribué à la Procuratura générale pour la lutte contre la corruption.

Si le Département d'Etat dément ces accusations, en revanche, ils confirment bien que les fonds furent "réattribués" ... D'autres éléments soulèvent de nombreuses questions quant à l'indépendance du Procureur général, au minimum parce que Poroshenko est allé aux Etats-Unis confirmer sa candidature avant de le nommer ... et Lutsenko était alors vu comme un potentiel "grand réformateur" de la Procuratura, bref l'individu qui aurait pu enterrer cette institution qui dérange dans l'espace post-soviétique. Il semblerait que ces pratiques aient eu lieu auparavant et un cas d'ingérence américaine dans la lutte contre la corruption en Ukraine est déjà documenté.

…Rappelons, que Marie Yovanovitch connaît bien l'Ukraine, puisque juste avant la Révolution Orange de 2004, selon le site du Département d'Etat, elle était chef de mission adjointe à l'ambassade US à Kiev. Elle a quand même le don de se trouver au bon endroit au bon moment, puisqu'elle était également en poste au Kirghizistan (ambassadrice, 2005-2008) lors de la Révolution des Tulipes de 2005, qui a ouvert la voie à cette longue période de déstabilisation dont le pays a toujours du mal à sortir.

Dans cette situation, forcément, quelqu'un ment. Soit le Procureur général, soit l'ambassadrice. La logique d'un Etat souverain serait de convoquer Marie Yovanovitch pour demander des explications. Et si Lutsenko a menti, de le démettre de ses fonctions. Au lieu de cela, Poroshenko s'étale de tout son long devant les Etats-Unis, dans un salut digne des protocoles orientaux d'autrefois. Trump est notre ami, les Etats-Unis, avec l'UE et l'OTAN, sont nos partenaires stratégiques. Je n'y suis pour rien, surtout ne me tapez pas ... Il attend les ordres, qui seront certainement donnés à son successeur.

Si dans ce contexte la résistance affirmée de Lutsenko reste dubitative, en revanche, il est difficile de comprendre quel jeu joue le Procureur général, pourquoi il a lancé un scandale de

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cette taille ... Tenter de sauver l'honneur de ces organes d'Etat continuellement accusés, à raison, de ne pas réussir à mener la lutte contre une corruption, qui ne s'est jamais portée aussi bien ? S'il agit seul, cela revient à un suicide politique. Fait-il partie du jeu politique intérieur américain ? Possible ... Le rapport spécial sur l'ingérence russe vient d'être remis, il ne sera surtout pas publié ... Les accusations seraient déjà tombées si elles n'avaient pas été tellement nécessaires aux Démocrates, pour digérer une défaite dont ils ne se remettent pas et qu'ils veulent toujours ou encore rejouer.

…Dans tous les cas, cette affaire est très intéressante quant à la propagande atlantiste sur le culte affiché de l'indépendance de la justice et de la lutte contre la corruption. Moralité de l'histoire : seul un Etat réellement souverain peut se permettre une justice indépendante et avoir intérêt à lutter objectivement contre la corruption ; or, ils sont de plus en plus rares ...

Les raisons d’émigration de la Macédoine du Nord

Il ne s’agit ici qu’un exemple au pourquoi de l’exode de beaucoup des PECO. Le capitalisme même libéral à l’Américaine n’est pas favorable au grand nombre. Pourtant c’est ce qui sévit dans ces pays sous sa forme sauvage.

Corruption et népotisme, mauvais fonctionnement de toutes les institutions, abus de pouvoir... Voici les raisons mises en avant par les jeunes qui sont toujours aussi nombreux à vouloir quitter la Macédoine. Selon une récente enquête, 83,7% des étudiants rêvent de partir à l’étranger. Ces chiffres ne font que croître d’année en année et ne présagent rien de bon dans une Macédoine du nord qui continue à se vider de sa jeunesse. Alors que le Premier ministre Zoran Zaev s’était engagé, lors de son investiture, à « trouver les solutions pour permettre aux jeunes de rester au pays et faire revenir ceux qui sont partis », le constat, deux ans plus tard, est que ces jeunes sont de plus en plus déçus de ne rien voir changer.

Cette enquête en ligne demandait aussi aux jeunes les raisons les poussant à quitter le pays. À côté de la formule traditionnelle « pour une vie meilleure », on trouve des commentaires comme : « Je suis prêt à partir n’importe où, pourvu que je quitte la Macédoine », « le plus loin possible d’ici », « pour sauver ma peau et arrêter de m’asphyxier à Skopje », « dans un pays où règne l’État de droit, où il y a un système de santé normal et un enseignement non politisé ». En effet, ajoutent les jeunes interrogés, « ici il n’existe pas de système fonctionnel (politique, éducatif, de santé, etc.), sans parler des comportements désastreux des gens ».En quelques lignes, l’un des répondants a résumé le sentiment général. « Mauvais fonctionnement de toutes les institutions. Corruption et népotisme. Abus de pouvoir des fonctionnaires d’État. Mauvaises infrastructures, mauvaise organisation dans le fonctionnement de toutes les institutions.

Ceux qui sont responsables d’organiser le travail et le fonctionnement des institutions sont incapables, corrompus et avides de gagner beaucoup en peu de temps. Il n’y a pas de plan à long terme pour le développement et le progrès. Police corrompue, système judiciaire défectueux. Le système de santé est très mal organisé, dysfonctionnel. Le système éducatif est également corrompu. Les facultés en compétition donneront (vendront) plus de diplômes à des cadres incompétents. Ceux qui sont capables, assidus, consciencieux et silencieux sont laissés de côté et doivent se débrouiller comme ils peuvent ». Si les autorités ne prennent pas rapidement conscience de l’ampleur de cette colère et ne se mettent pas enfin au travail, l’exode va encore plus s’accélérer.

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C. La Turquie

Les menaces américaines continuent contre la Turquie

L’affaire des avions chasseurs F 35 américaines et celle du système des S-400 russes énervent Washington qui menace. A ces menaces s’ajoutent des sanctions américaines contre l’Iran qui pèsent lourdement sur l’économie turque.

«L'acquisition par la Turquie de systèmes de défense aérienne russes S-400 aura de graves conséquences sur les relations de défense entre les États-Unis et la Turquie», a indiqué le 5 mars 2019 au portail d'information turc Ahval le porte-parole du Pentagone Eric Pahon dans une déclaration écrite. Eric Pahon a ajouté que les EUA «œuvrent pour aider la Turquie à trouver de meilleures solutions pour répondre à ses besoins en matière de défense» tout en mettant en garde contre les implications plus larges de l'achat de S-400 russes. Fin 2017, Ankara a signé avec Moscou un contrat estimé à 2,1 milliards d'euros pour la livraison de S-400, prévue en juillet 2019. Washington a prévenu Ankara que le contrat conclu avec Moscou pourrait remettre en cause l'achat d'avions de chasse furtifs F-35 à Lockheed Martin et entraîner l'instauration de sanctions américaines. Le Président Erdogan est resté insensible à ces menaces, déclarant que la Turquie ne reviendrait pas sur sa décision d'acheter des missiles sol-air S-400 à la Russie, en dépit des pressions des États-Unis.

Peu de jours plus tard, le Président turc est resté ferme, expliquant qu'il n'y avait aucun lien entre l'acquisition de missiles russes et la sécurité de l'OTAN ou les contrats de livraison des chasseurs américains de cinquième génération F-35 et des missiles Patriot. Selon lui, les conditions d'exploitation des S-400 par les militaires turcs restaient ouvertes aux membres de l'Otan. Les EUA craignent que les militaires turcs, une fois les F-35 et les S-400 en leur possession, puissent dévoiler à leurs collègues russes les possibilités des chasseurs américains. Erdogan a rappelé que la transaction sur les S-400 était terminée et qu'il n'était pas question de faire marche arrière. Qui plus est, le chef d'État turc a également admis la possibilité d'un achat de systèmes de missiles sol-air russes S-500. Récemment, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a annoncé que la Turquie commencerait à déployer les S-400 sur son territoire en octobre 2019.

* *¨ *Un entretien in : Atlantico du 4.4.2019: En se rapprochant de Vladimir Poutine, la Turquie, partenaire majeur de l'OTAN qui fête ce jour son 70e anniversaire, est-elle en train de devenir un caillou dans la botte de l'organisation ? Ardavan Amir-Aslani : Le sujet de la livraison des avions de chasse F-35 est la partie visible de l’iceberg par rapport aux nombreux contentieux qui opposent ces deux pays. Depuis au moins cinq ans, les Etats-Unis et la Turquie s’opposent sur des questions aussi variées que la manière d’affronter le régime de Béchar Assad et les Kurdes en Syrie, la demande d’extradition de Fetullah Gülen des Etats-Unis vers Ankara et les sanctions américaines imposées sur l’Iran à la suite du retrait de Washington de l’accord nucléaire du 14 juillet 2015.

L’arrêt de livraison des chasseurs F-35 n’est donc que le symbole d’une opposition véritable sur des questions essentielles de politique étrangère. Par ailleurs, par le biais de ce blocage dans la livraison de ses avions, les Etats-Unis essaient d’empêcher le succès commercial du système de missile S-400 russe, particulièrement efficace et apprécié en matière de défense

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anti-aérienne. On se souvient ainsi des inquiétudes exprimées par Israël à l’occasion de la livraison d’un système similaire moins sophistiqué, le S-300 à Damas ou encore à l’Iran. Ils déploient ainsi leur diplomatie qui illustre leur patriotisme économique en la matière. Washington essaie par tous moyens de garder captifs ses clients dans le domaine d’armement en empêchant que des équipements concurrents puissent pénétrer les marchés traditionnels des Etats-Unis. C’est ainsi que l’administration américaine avait proposé en échange de l’abandon de la volonté turque d’acquérir les S-400, son propre système concurrent de missiles Patriot fabriqué par le géant de l’armement américain Raytheon avec un rabais conséquent.

Or la Turquie, depuis l’avènement d’Erdogan, a davantage tendance à regarder vers l’est que vers l’ouest en affirmant ses racines ottomanes et en marquant son désir de souveraineté de plus en plus affirmé. Le clash avec Washington ne cesse de se manifester. Le bombardement des Kurdes alliés des Etats-Unis en Syrie, notamment à Kobané, ou encore le soutien apporté par Ankara dans le contournement des sanctions américaines à l’égard de l’Iran sont des sujets particulièrement polémiques. Le sujet iranien est spécialement une source de tension compte tenu de la volonté affirmée de Washington de changer de régime en Iran.

Le refus de Washington d’extrader Fetullah Gülen l’ennemi islamiste historique d’Erdogan à qui Ankara reproche le coup d’Etat d’il y a quelques années contre le pouvoir d’Erdogan est aussi un sujet polémique entre les deux pays et qui continue d’exacerber les craintes complotistes de la Turquie à l’égard de Washington. La présence de la Turquie au sein de l’Otan est davantage aujourd’hui une présence sur le papier qu’une participation active. Le refus de la Turquie d’autoriser l’usage de la base américaine d’Incirlik en Turquie pour que les américains puissent effectuer librement des bombardements en Syrie en est la parfaite illustration.

Cet arrêt des livraisons du F35 est-il susceptible de faire rentrer la Turquie "dans le rang" ?Non. La Turquie est en train de faire une question de principe de son droit d’acheter le système russe des S-400 et ce malgré une situation économique en Turquie qui se détériore de jours en jours. Après avoir cédé sur le sort d’Andrew Brunson, le Pasteur américain emprisonné pour faits allégués d’espionnage en Turquie, Erdogan ne peut se permettre de céder une nouvelle fois face aux sanctions américaines.

Même s’il est vrai que la question des F-35 va au-delà d’une simple opération commerciale de vente d’armement compte tenu du partenariat industriel existant entre la société Lockheed Martin, fabriquant de ses avions, et la Turquie, l’enjeu n’est pas suffisant pour contraindre la Turquie à la soumission. La livraison de ses avions prévus pour juillet connait déjà un report avec la nouvelle date retenue en novembre. Ankara n’adhère pas aux craintes américaines que la coexistence entre le système S-400 et les F-35 rendra plus aisé l‘identification de ses avions furtifs. La Turquie ne voit dans cet arrêt de livraison que la volonté de Washington de réduire la souveraineté de la Turquie en l’empêchant de procéder librement aux choix de ses équipements de défense tout en gardant le pays dans une situation de dépendance envers Washington. La Turquie a également comme perception que l’administration de Donald Trump veut faire céder Ankara sur son soutien à l’Iran et sa volonté de réduire les Kurdes en Syrie. L’affaire est donc beaucoup plus complexe qu’il ‘y parait.

Alors que Recep Tayyip Erdoğan sort fragilisé des dernières élections municipales, comment pourrait-on anticiper la politique "otanienne" d'une potentielle Turquie post-Erdogan ?

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La perte des élections municipales en Turquie est une sérieuse gifle pour Erdogan qui subit là sa première défaite électorale véritable en plusieurs décennies et ce malgré la concentration de tous les pouvoirs entre ses mains et une presse muselée. Malgré ça, le retour du temps des empires et des régimes forts avec une Russie émergeante, une Turquie Ottomane et une chine dominatrice fait qu’au lieu d’adopter une solution de souplesse face à Washington, la tendance d’Ankara va être de se raidir et de davantage affirmer son indépendance. Après l’abandon du projet d’adhésion à l’Europe de la Turquie, il ne serait pas étonnant que l’armée la plus importante au sein de l’OTAN, celle de la Turquie, se retire de l’OTAN et de fait consacre la fin d’une adhésion qui est plus une chimère qu’une réalité.

* * *L’utilisation par la Turquie d’avions de chasse américains F-35 aux côtés des systèmes antiaériens russes S-400 pourrait compromettre la technologie secrète de ces avions furtifs.Si la Turquie acquérait le S-400 russe et, concurremment, le F-35 américain, la technologie qui rend cet aéronef meurtrier pourrait être potentiellement compromise, a annoncé le journal américain Air Force Times. Selon le média, les systèmes S-400 pourraient être utilisés pour recueillir des informations sur le fonctionnement du F-35, et peut-être d'autres avions américains. Cette information pourrait alors se retrouver entre les mains des Russes.

Le journal voit également d'autres menaces dans l'utilisation par la Turquie des F-35 aux côtés des S-400. Ainsi les États de l'Otan utilisent une liaison de données tactique, appelée Link 16, qui permet aux avions militaires et même aux navires et aux troupes au sol de partager leurs images tactiques en temps quasi réel. Les avions de l'Otan utilisent également les systèmes d'identification Friend or Foe (IFF) pour identifier les avions amis dans le ciel. Les deux systèmes, IFF et Link 16, devraient être intégrés au système S-400 pour permettre au F-35 turc, par le biais du transpondeur, de voler dans les zones du S-400. Signé fin 2017, le contrat russo-turc sur les S-400 prévoit la livraison de ces systèmes pour juillet 2019. Le ministre turc de la Défense nationale, Hulusi Akar, a récemment annoncé que la Turquie commencerait à déployer les S-400 sur son territoire en octobre 2019.

* * *En Turquie, c’est le panique chez les oligarques turcs après l'échec électoral d'Erdogan à Istanbul. Certains d’entr’eux subiraient des arrestations. La crise économique et la perte électorale d'Istanbul noircissent l'horizon de la "bourgeoisie verte" pro-Erdogan. Celui-ci risquerait de procéder à la répression de ces oligarches (D’après Le jpurnal du Dimanche du 1er mai 2019 par Zafer Orhan Sivrikaya, correspondant à Istanbul).

* * *Die amerikanischen Sanktionen gegen Iran bereiten Ankara Kopfschmerzen (in: NZZ, 4.5.2019). Tatsächlich war Iran in jüngster Vergangenheit einer der wichtigsten Ölproduzenten für die Türkei, die 94% ihres Bedarfs an diesem Brennstoff über Importe deckt. Dass sich die krisengeplagte Türkei einen weiteren Streitpunkt im Verhältnis zu den USA leisten wird, das wegen des geplanten Kaufs des russischen Waffensystems S-400 zurzeit ohnehin stark angespannt ist, halten die meisten Beobachter dennoch für unwahrscheinlich – ganz abgesehen davon, dass sich das Land amerikanische Strafmassnahmen, die bei einem Verstoss drohten, kaum leisten kann.

Die Emirate und Saudiarabien haben zwar angekündigt, ihre Produktion entsprechend zu erhöhen, doch will Ankara aus politischen Gründen eine stärkere Abhängigkeit von den regionalen Gegenspielern vermeiden. Auch beim Handel mit dem kurdischen Nordirak, dessen Ölqualität der iranischen am ähnlichsten ist, gibt es politische Erwägungen.

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Das dortige Unabhängigkeitsreferendum von 2017, das die Türkei als möglichen Präzedenzfall für die eigene kurdische Bevölkerung kategorisch verurteilte, war ein Grund für die Verringerung der Ölimporte aus dem Irak. 2016 lag der Anteil noch bei 46%. Am schwerwiegendsten für die Türkei sind laut Pamir aber die finanziellen Aspekte. Die Landeswährung ist wieder verstärkt unter Abwertungsdruck und könnte bald die Grenze von 6 Lir. pro Dollar durchbrechen.

Zu alledem komme die Frage des Gases, erklärt der Energiefachmann Pamir. Die türkische Abhängigkeit von Importen liegt hier praktisch bei 100%, noch höher als beim Öl. Iran ist mit 18% nach Russland der zweitwichtigste Gaslieferant des Landes. Weil der Kreis von Handelspartnern und somit von Alternativen kleiner ist, würde ein Wegfall der iranischen Importe zu weit grösseren Verwerfungen führen als beim Öl. Zudem sei die Türkei an langfristige Abnahmeverträge gebunden, die bei Nichteinhaltung hohe Strafzahlungen vorsehen.

D. La région de l’Asie du Sud-Ouest (Caucasie méridionale, l’Asie centrale, le Proche-Orient et les pays voisins…)

Après la Géorgie, L’OTAN/EUA courtise maintenant l’ArménieLa pénétration directe ou indirecte de la diplomatie américaine dans la Caucasie rencontre des succès. Au même moment, elle prouve la qualité et l’efficacité de cette diplomatie dans cette sphère d’influence fragilisée de la Russie.

James Appathurai, le représentant spécial du secrétaire géneral de l’OTAN/EUA pour le Caucase et l’Asie centrale, est arrivé à Erevan le lundi 11 mars 2019 pour participer à la Semaine annuelle de l’Otan, qui se tiendra cette année en Arménie du 11 au 15 mars. Il a mis à profit sa visite en Arménie pour y rencontrer plusieurs responsables arméniens, à commencer par le président de la République Armen Sarkissian, devant qui il a désigné l’Arménie comme un “partenaire stable et digne de confiance”. MM.Appathurai et Sarkissian ont aussi souligné, lors de leur rencontre, la participation de l’Arménie à différents programmes de l’OTAN, dont des missions internationales de maintien de la paix, a fait savoir le service de presse de la présidence arménienne, qui fait également état des sujets régionaux et internationaux à l’ordre du jour de la discussion.

Durant sa visite à Erevan, le représentant de l’OTAN/EUA a aussi rencontré le ministre arménien de la défense David Tonoyan et celui des affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanian. La coopération entre l’Arménie et l’OTAN/EUA, en particulier dans le cadre du Plan d’action de partenariat individuel (IPAP) Arménie-OTAN/EUA, et du Processus de partenariat, qui doit donner lieu à plusieurs projets communs dans les années à venir, a été largement évoquée lors de la rencontre entre le représentant de l’OTAN/EUA et le ministre arménien de la défense, dont le site web officiel souligne que l’accent a été mis sur l’importance de la participation de l’Arménie aux opérations de paix au Kosovo et en Afghanistan comme une contribution majeure à la sécurité internationale, la sécurité régionale figurant aussi en bonne place dans la discussion.

Avec le chef de la diplomatie arménienne Z. Mnatsakanian, qu’il rencontrait peu après, M.Appathurai a davantage évoqué les perspectives d’un dialogue continu entre l’Arménie et l’OTAN/EUA, dans le cadre de l’IPAP, ainsi que le processus de réformes en cours dans les domaines de la défense et de la sécurité, la coopération dans les situations d’urgence, la science et la recherche et dans d’autres domaines d’intérêt mutuel.

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* * *La Russie accuse les EUA de tenter d'acheter des alliés contre elle (in : French.china.org.cn, 13-03-2019). Les EUA tentent d'acheter des alliés en Europe et ailleurs et de les retourner contre la Russie, a affirmé mardi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. "Je ne sais pas à quel point les pays bénéficiaires de cette initiative aimeront cette idée d'être achetés", a dit M. Lavrov lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien avec son homologue autrichienne, Karin Kneissl.

En mi-mars, la Maison Blanche a publié un plan budgétaire du gouvernement américain pour 2020, demandant plus de 500 millions de dollars pour l'assistance aux pays d'Europe, d'Eurasie et d'Asie centrale afin de lutter contre "l'influence perverse de la Russie". Moscou voit dans cette demande un exemple de "la diplomatie américaine moderne, qui consiste soit en menaces, soit en sanctions, soit, comme on le voit, en tentatives d'acheter des alliés", a déclaré M. Lavrov. M. Lavrov a ajouté qu'étant donné l'attitude qui prévalait à Washington, un pays ne peut pas exclure la possibilité de faire face à des sanctions si jamais il refusait l'aide.

Etre fille de chef d'Etat en Asie centrale, une hérédité souvent bien placée,in : RFI, Régis Genté, 6-5-2019 (extraits)

En Asie centrale, les filles des chefs d'Etat font souvent parler d’elles, et ce, depuis une bonne quinzaine d’années, depuis qu’elles sont des acteurs politico-financiers des ex-républiques soviétiques de la région. La fille aînée du désormais ex-président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, vient par exemple d’être élue à la tête du Sénat. Mis à part le Kirghizstan, les cinq républiques d'Asie centrale sont des régimes autoritaires, voire dictatoriaux. Le pouvoir y est très personnalisé et plus ou moins concentré dans les mains d’une famille. L’autre facteur, dû au hasard, est que les présidents de la région ont une certaine tendance à avoir des filles, ce qui ne les arrange pas toujours. On a l’impression qu’ils préféreraient avoir des garçons pour mettre en place des successions quasi dynastiques, comme cela s’est passé en Azerbaïdjan, dans le Caucase, où Ilham Aliev a succédé en 2003 à son père Heydar.

Elles n'occupent pas toujours des postes politiques. Dariga Nazarbaïeva, la fille de l’ancien président du Kazakhstan, qui a quitté le 20 mars dernier le fauteuil qu’il occupait depuis près de 30 ans, a été « élue », si l’on peut dire, présidente du Sénat au lendemain de la démission de son père. Elle ne va pas lui succéder. Mais on peut penser toutefois que cela pourrait arriver, le président du Sénat devenant chef de l’Etat en cas de vacance du poste. Saida Mirzoïoeva, fille du président de l’Ouzbékistan au pouvoir depuis la fin 2016, vient d’être nommée directrice adjointe d’une agence où elle sera chargée de promouvoir l’image du pays à l’étranger.

Elles ont souvent aussi un rôle dans l’économie, directement ou via leurs maris, celles-ci étant très courtisées évidemment. En Ouzbékistan, Goulnara Karimova, fille de l’ancien chef de l’Etat Islam Karimov, est aujourd’hui en prison. Moins parce qu’elle aurait violé la loi que parce qu’elle a fini par menacer les positions des oligarques et autres hauts-fonctionnaires qui contrôlaient l’économie nationale. On retrouve cela ailleurs dans la région. La fille du président du Tadjikistan, Tahmina Rahmon, a aussi une terrible réputation dans son pays, pour avoir mis la main sur plusieurs centres commerciaux et s’être arrogé des affaires juteuses, comme dans le domaine de l’énergie.

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Bagarres autours de la fourniture du gaz naturel iranien

Une visite d’Etat du Premier ministre arménien Nikol Pashinyan en Iran a abouti à un accord de coopération entre les deux pays sur le transit éventuel du gaz iranien via l’Arménie vers la Géorgie au début de mars 2019. Si cet accord est appliqué, il promet d’être controversé, notamment parce que cela impliquerait que l’Arménie conteste le contrôle de son secteur de la distribution de gaz par la Russie et qu’elle risque de créer un conflit entre l’Arménie et la Géorgie avec les EUA, qui ont réimposé en novembre dernier des sanctions sévères contre l’Iran. Ni l’un ni l’autre n’ont indiqué si la Géorgie avait déjà été impliquée dans les discussions sur un éventuel commerce.

L’éventuelle exportation de gaz iranien vers la Géorgie a été évoquée pour la première fois en 2016, la National Iranian Gas Company (NIGC) ayant revendiqué plusieurs fois un accord avec l’État géorgien et une société du secteur privé non identifiée. Ces informations ont toutefois été démenties par la suite par Tbilissi, qui n’a pas encore confirmé la moindre forme d’accord sur le gaz avec l’Iran. S’il était mis en œuvre, le plan introduirait une certaine concurrence dans le secteur gazier géorgien. La Géorgie est actuellement entièrement approvisionnée par l’Azerbaïdjan. Le transit de gaz d’Iran via la Géorgie via l’Arménie est techniquement possible, car des pipelines avec une capacité de réserve suffisante reliant les trois pays existent déjà. Mais il faudra surmonter plusieurs obstacles techniques et politiques pour que cela fonctionne.

La ligne reliant la Géorgie et l’Arménie fait partie d’un oléoduc de l’ère soviétique qui fournit actuellement du gaz russe à l’Arménie. L’exportation de gaz iranien vers la Géorgie par cette voie nécessiterait l’inversion de son flux et l’interruption de ses importations de gaz russe par l’Arménie. À son tour, cela obligerait l’Arménie à remplacer ce gaz par des importations accrues provenant de son autre source d’approvisionnement, l’Iran. On pourrait alors voir le volume de gaz nécessaire pour alimenter à la fois l’Arménie et la Géorgie transiter sur la capacité actuelle du gazoduc Iran-Arménie, ce qui nécessiterait une extension de la canalisation, une opération qui serait à la fois coûteuse et longue.

En théorie, les échanges gaziers entre l’Iran et la Géorgie pourraient également être gérés par un accord d’échange, aux termes duquel la Russie fournirait un volume donné de gaz à la Géorgie et l’Iran fournirait le même volume à l’Arménie en échange. Cela ne nécessiterait pas l’inversion du flux traversant l’oléoduc Géorgie-Arménie, et permettrait à l’Arménie de réduire et non de terminer ses importations de gaz en provenance de Russie.

Les deux options sont techniquement possibles mais nécessiteraient un soutien de la part de Moscou et de Washington, l’une ou l’autre pouvant bloquer le commerce de gaz entre l’Iran et la Géorgie, ou tout au moins le rendre difficile à réaliser. Erevan est déjà en conflit avec Gazprom, qui possède le réseau de distribution de gaz arménien et contrôle environ 80% du secteur gazier du pays, après que la société ait augmenté les prix du gaz pour l’Arménie au début de l’année. Il est peu probable que Gazprom accueille favorablement une concurrence accrue sur le marché arménien, bien que la possibilité d’une augmentation des exportations de gaz iranien vers l’Arménie puisse persuader les Russes de revenir à la table des négociations.En fin de compte, cependant, la décision finale quant à savoir si un commerce de gaz entre l’Iran et la Géorgie pourrait se poursuivre semble appartenir à Washington et aux termes de son régime de sanctions réimposé à l’Iran.

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Alors que les exportations de gaz de l’Iran sont actuellement exemptées de sanctions, les transactions financières destinées à payer le gaz sont sanctionnées. Les paiements pour le gaz doivent être déposés sur un compte bancaire local où ils ne peuvent être utilisés que pour payer les exportations de marchandises exemptes de sanctions en Iran. En tant que tel, les importations de gaz arménien en provenance d’Iran dans le cadre de l’accord de troc existant sont exemptées des sanctions américaines et les accords d’échange de gaz géorgien pourraient également être exclus.

Échauffourées à la frontière Tadjikistan-Kirghizstan : deux mortsd’après AFP, 14/03/2019

Deux Tadjiks ont été tués et plus d'une dizaine d'autres personnes blessées dans des échauffourées avec des Kirghizes le long de la frontière entre ces deux pays d'Asie centrale, où un projet routier est au coeur de tensions. Selon les gardes-frontières tadjiks, un groupe de citoyens a manifesté mercredi contre ce projet quand "les Kirghizes ont ouvert le feu" et jeté des pierres dans leur direction, faisant un premier mort. Un deuxième Tadjik a été tué jeudi lors d'un nouvel accrochage à la frontière, selon la même source. Les gardes-frontières kirghizes n'ont pas confirmé la mort des deux citoyens tadjiks mais qualifié la situation d'"assez tendue". Selon eux, "deux foules d'environ 100 Tadjiks et 100 Kirghizes s'affrontent à coups de pierres" dans la zone où est prévu le projet routier.

Les échauffourées le long de la frontière entre ces deux ex-républiques d'Asie centrale sont fréquentes. De larges pans de territoires n'y sont pas formellement délimités et différents groupes ethniques se disputent terres et points d'eau. Selon le Tadjikistan, les Kirghizes construisent près de la frontière une route "en violation du protocole" signé entre les deux Etats pour éviter ce genre d'incident. Le Kirghizstan affirme pour sa part être en négociation avec son voisin pour rouvrir deux routes dans cette zone, qui avaient été fermées pour cause de violences.

Une base militaire chinoise secrète trouvée au Tadjikistan, in: Novastan, 24.3.2019 (?)

Le Washington Post a révélé l’existence d’une base militaire chinoise sur le territoire tadjik, à la frontière avec l’Afghanistan. Les autorités tadjikes démentent, mais les journalistes du Washington Post ont trouvé de nombreuses preuves de l’existence de cette base depuis 3 ans.Novastan reprend et traduit un article initialement publié par le média en ligne spécialisé sur l’Asie centrale, Fergana.ru. Sur le territoire de la région du Gorno-Badakhchan (GBAO), dans l’est du Tadjikistan, les journalistes du Washington Post ont trouvé un avant-poste de l’armée chinoise, selon un article publié le 18 février dernier. Selon le journal américain, cette base est située dans la partie sud-est de la région autonome, à 10 kilomètres du corridor de Wakhan, une étroite bande de territoire afghan qui borde, outre le Tadjikistan, la Chine et le Pakistan.

Ces bâtiments militaires, qualifiés par le journaliste du Washington Post Gerry Shih, de « modestes », on été détectés et photographiés lors de son voyage à la frontière tadjiko-afghane.Au-dessus de l’entrée de cette « mini-base », les symboles de l’État de la Chine et du Tadjikistan sont visibles. Cependant, on ignore qui est le propriétaire officiel des bâtiments situés sur le territoire d’une installation militaire et quelles sont ses sources de financement.

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Des soldats chinois stationnés depuis au moins trois ans. Selon l’un des soldats chinois que le journaliste américain a rencontré sur le marché du village de Mourghab, situé à quelques dizaines de kilomètres au nord de la base, ils seraient stationnés depuis au moins trois ans.Selon les habitants de Mourghab, des dizaines et peut-être des centaines de militaires chinois sont en service dans la région. Sur le marché local, les Chinois achètent des centaines de kilogrammes de viande de yak. En règle générale, ils sont accompagnés par un traducteur tadjik..Silence chinois, démenti officiel tadjik, et une bienveillance américaine : Le ministère des Affaires étrangères de Chine a refusé de commenter ces informations. À son tour, le ministère des Affaires étrangères du Tadjikistan a répondu au journal « qu’il n’y a pas de bases militaires de la République populaire de Chine sur le territoire du Tadjikistan » et aucune négociation n’a été engagée en vue de leur création. Aux EUA, des officiels ont déclaré au Washington Post qu’ils étaient au courant du déploiement des forces militaires chinoises aux frontières avec leurs voisins, notamment au Tadjikistan, mais qu’ils n’avaient rien contre la présence chinoise au Tadjikistan, car ils estiment que la frontière tadjiko-afghane est très mal gardée et pourrait constituer une menace pour la sécurité des États de la région.

Auparavant, les autorités chinoises ont déclaré à plusieurs reprises que des militants de diverses organisations terroristes pourraient pénétrer dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, dans le nord-est de la Chine depuis le territoire afghan par le corridor de Wakhan.En outre, selon le South China Morning Post, l’armée chinoise avait construit une base militaire d’entrainement dans le corridor du Wakhan afghan, avec le consentement des autorités afghanes. Cependant, à Beijing et à Kaboul, ces informations ont été démenties selon l’agence de presse Reuters.

Die Mongolen ringen nach Atem, in: NZZ, Matthias Müller, Ulaanbaatar, 15.3.2019 (extraits)

La Mongolie fournit l’exemple le plus caractéristique des méfaits du néolibéralisme des multinationales (canadienne et chinoise). L’équilibre socio-économique se trouve fondamentalement entamé. Les structures de la société sont ébranlées en quelques années de temps. La misère urbaine s’installe et la pollution devient omniprésente. Le néolibéralisme induit l’affaiblissement de la démocratie mongole.

Rappelons que le territoire du pays est immense, mais possède très peu de terres arables, le pays étant montagneux et couvert de steppes dont l'aridité croît en allant vers le sud (désert de Gobi). Près de 28 % des 3 millions d’habitants sont nomades ou semi-nomades. La religion principale est l'école des bonnets jaunes de la branche tibétaine du bouddhisme. La majorité des citoyens (80 %) est d’origine mongole. Il existe néanmoins des minorités turcophones, comme les Kazakhes et Touvains surtout à l’ouest. Près du tiers des habitants vit dans la capitale Oulan-Bator.

Les ressources naturelles de la Mongolie sont constituées par les minéraux (cuivre, molybdène, fluorine, tungstène) et les pierres précieuses et semi-précieuses, ainsi que de métaux précieux tel que l'or. On trouve aussi du charbon, ainsi que du pétrole dans une moindre mesure, mais qui n'est pas exploité par manque d'infrastructure. Tous ces produits représentent, en valeur, les deux tiers des exportations mongoles. Presque la moitié du total de toutes les exportations concerne le

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cuivre. Cette situation rend la Mongolie vulnérable aux variations des cours des matières premières et de la politique de profit des multinationales impliquées.

Die Landflucht in der Mongolei nimmt besorgniserregende Ausmaße an. Immer mehr Nomaden zieht es nach Ulaanbaatar, wo sie sich in den ärmlichen Ger-Vierteln niederlassen. Während der bitterkalten Wintermonate verbrennen sie viele Tonnen Kohle. Die Luft in der mongolischen Hauptstadt ist katastrophal.

Auf der Büchse des Biers Chinggis Khan, das die mongolische Fluggesellschaft Miat ihren Passagieren serviert, steht «Under the Internal Blue Sky». Der Schriftzug scheint gerechtfertigt: Die Mongolei, die mit ihren etwas mehr als drei Millionen Einwohnern annähernd 40-mal so gross ist wie die Schweiz, steht sinnbildlich für endlose Weite, intakte Natur, gute Luft und blauen Himmel. Beim Landeanflug auf den Flughafen der mongolischen Hauptstadt Ulaanbaatar werden die Passagiere während der kalten Jahreszeit jedoch eines Besseren belehrt. Das Flugzeug taucht in die Smogglocke ein. Die sich nähernden Gebäude sind nur schemenhaft zu erkennen. Beim Verlassen der Maschine steigt intensiver Geruch von Kohle in die Nase. Ulaanbaatar gilt nicht nur als kälteste Hauptstadt weltweit, sondern vor Delhi und Peking auch als jene mit der schlechtesten Luft… Es gibt vor allem drei Faktoren, die für die schlechte Luft in der auf durchschnittlich 1350 Metern liegenden und von Bergen umgebenen Stadt sorgen. Erstens führt die Inversionswetterlage in den Wintermonaten dazu, dass sich im Tal die kalte Luft ablagert, und die warme legt sich wie ein Deckel darauf. In der unteren – kalten – Schicht sammeln sich die Schadstoffe, weil sie nicht entweichen können. Zweitens hat sich der Verkehr wegen des wirtschaftlichen Aufstiegs des rohstoffreichen Landes explosionsartig entwickelt. Gab es 2005 noch 75 000 Fahrzeuge in der Hauptstadt, waren es acht Jahre später bereits mehr als 300   000.  Zu den Hauptverkehrszeiten steht man auf Ulaanbaatars Strassen oft im Stau.

Schliesslich sorgt drittens die Landflucht für schlechte Luft in Ulaanbaatar. Viele Nomaden brechen ihre Zelte in den ländlichen Regionen ab und suchen in der Hauptstadt ihr Glück. Sie lassen sich an den Hügeln nieder, wo sie ihre weissen Jurten, die in der Mongolei Ger genannt werden, aufstellen. Annähernd die Hälfte der 3,1 Millionen Mongolen lebt in der Hauptstadt. Und in Ulaanbaatar fristen rund 60 Prozent der Einwohner in Ger-Vierteln ihr Dasein. Es handelt sich oft um die Ärmsten der Armen. Mangels Infrastruktur existiert in den Ger-Vierteln kein Kanalisationssystem, und während der kalten Wintermonate verbrennen die Nomaden alles, was ihnen in die Hände kommt; besonders Kohle sorgt für die katastrophalen Luftverhältnisse in Ulaanbaatar…

Inzwischen hat auch die mongolische Politik das Thema für sich entdeckt. Eine Initialzündung hatte die Organisation Parents Against Air Pollution geleistet, die auf Facebook aktiv ist und Ende 2016 erstmals öffentliche Proteste in Ulaanbaatar organisierte. Bereits einen Monat später gingen Tausende Eltern auf die Strasse der mongolischen Hauptstadt und demonstrierten gegen die Zustände. Eine zentrale Funktion im Kampf der Politik gegen die Luftverschmutzung soll nun das National Committee for Environment and Air Pollution einnehmen… Eine der ersten Massnahmen im Kampf gegen die schlechte Luft ist ein Verbot von unverarbeiteter Kohle, das am 15. Mai dieses Jahres in Kraft treten soll. Ab dann soll es nur noch gestattet sein, gepresste Briketts zu verkaufen, weil diese bessere Energiewerte aufweisen. Die Familien brauchen weniger Kohle, weshalb die Luftqualität sich verbessern sollte….

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Die Mongolen tragen ihre Demokratie zu Grabe, in: NZZ, Matthias Müller, Peking, 7.4.2019 (Extraits).

In der Mongolei wächst die Sorge, dass der Präsident die Demokratie schrittweise aushebelt. Mit einer Gesetzesänderung setzt er die gemäß der Verfassung unabhängigen Richter unter Druck. Nun ist auch noch ein Foltervideo aufgetaucht, das für großen Wirbel sorgt.

Der mongolische Präsident Battulga hat in dem noch jungen Jahr 2019 innert weniger Wochen zweimal bewiesen, wie wenig ihm die nach westlichem Vorbild geprägte Demokratie wert ist. Zunächst hatte er im Januar ein Gesetz eingebracht, welches das Parlament – das Grosse Staats-Chural – ohne grosse Debatte umgehend verabschiedete. Anschliessend war es den Parlamentariern möglich, den einflussreichen Präsidenten des Abgeordnetenhauses zu stürzen. Für noch grösseres Aufsehen hat eine Ende März von Battulga eingebrachte und vom Parlament in einer Sondersitzung sofort angenommene Gesetzesänderung gesorgt. Sie wird von Juristen bereits als «Staatsstreich »und «Anfang vom Ende der Demokratie» in der Mongolei bezeichnet, weil der Präsident gegen die unabhängige Justiz und damit gegen die Gewaltenteilung vorgeht…

Battulga rechtfertigt die Gesetzesrevision mit dem Hinweis, dass das juristische Systems der Mongolei von einer Interessengruppe kontrolliert werde. Er bezeichnet Richter, Staatsanwälte und andere Mitglieder des juristischen Apparats als Handlanger dieser ominösen Gruppe. Er findet mit diesen Gedanken Unterstützung in der mongolischen Bevölkerung. Auf Facebook ist zu lesen, nun gebe es Gerechtigkeit und der Präsident Battulga sei der Retter des Landes.Unter den Mongolen ist die Verbitterung über die korrupte politische Klasse gross. Jüngst hat sich dies abermals in einem Skandal über einen Fonds für kleine Firmen manifestiert, als Tausende trotz klirrender Kälte auf die Strassen Ulaanbaatars strömten und protestierten…

Dass er schrittweise die Demokratie aushebelt, gerät in der Bevölkerung offenbar in Vergessenheit – sie will einen starken Präsidenten. Zudem ist Battulga kein Unschuldslamm. Als er zwischen 2008 und 2012 Verkehrsminister war, wurde ein Eisenbahnprojekt nie realisiert, weil die dafür vorgesehenen Mittel veruntreut worden waren. Es heisst denn auch, wenn Battulga nicht Staatsoberhaupt geworden wäre, hätte die Justiz gegen ihn ermittelt…

In dem aufgetauchten Video soll zu sehen sein, wie ein offenbar verurteilter Mörder unter Aufsicht eines Offiziers zwei Häftlinge psychisch und physisch foltert. Sie sollten zu Geständnissen in einem Mordfall gezwungen werden, der die Mongolei seit mehr als zwei Jahrzehnten vor ein grosses Rätsel stellt. Im Oktober 1998 wurde der Politiker Zorig, der einer der führenden Köpfe im Demokratisierungsprozess der Mongolei gewesen war, ermordet. Der Fall ist bis heute ungelöst. Nun wird vermutet, dass sich einige Parlamentarier nach der Vorführung des Foltervideos in ihrer Ansicht bestärkt sahen, dass es um die mongolische Justiz schlecht bestellt sei, und deshalb der Gesetzesrevision zustimmten. In diesem Votum spiegelt sich der Glaube, dass man auch gegen die scheinbar unfähige Justiz mit harter Hand vorgehen müsse.

E. IranLes groupes oligarchiques iraniens se mesurent à nouveau

Le groupe politico-économico-financier Larijani essuierait un échec actuellement. L’un de ce groupe perd le poste du ministre de la Justice qui est sous la juridiction directe du Guide mais l’autre

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garde encore le poste du président du Parlement. Le nouveau ministre a été immédiatement désigné. Quelle est la signification de ces faits ? Je n’en sais rien puisque nous sommes devant une démocratie théocratique et oligarchique où le débat politique ne passe pas devant l’opinion publique.

A peine l'agitation autour de la démission du ministre des Affaires étrangères Javad Zarif s'était-elle calmée que le ministre de la Justice Sadeq Amoli Larijani, représentant d'un puissant clan politique et familial iranien, donnait soudainement sa démission. L'ayatollah Ali Khamenei a décidé de remplacer le ministre iranien de la Justice par Ebrahim Raïssi, qui a été nommé quelques jours plus tard à encore un poste à responsabilités dans le système politique iranien: celui de vice-président de l'Assemblée des experts, un organe qui, en plus d'élire le leader suprême du pays, contrôle également son activité, laisse-t-on entendre en mars 2019.

Et si l'histoire de la démission de Javad Zarif ressemble davantage à une farce qu'à une intrigue, celle de l'ascension fulgurante d'Ebrahim Raïssi au sommet du pouvoir iranien est bien plus sérieuse. A tel point que les observateurs sont allés jusqu'à croire que le guide suprême iranien Ali Khamenei avait lancé l'opération «Successeur» avec le nouveau dirigeant du système judiciaire iranien comme héros principal. L'intrigue est renforcée par le fait qu'Ali Khamenei a décidé de limoger Sadeq Larijani après avoir pris connaissance du rapport d'Ebrahim Raïssi sur l'état du système judiciaire et les solutions pour améliorer son efficacité. Mais tout prête à croire que le contenu réel de ce document était bien plus large, profond et incisif que son nom. Et qu'il nécessitait une réaction rapide, notamment en matière de ressources humaines.

La résistance de l'Iran en cette période difficile ne pourra tenir que si le consensus social entre les autorités du pays et la population est solide. Or le respect de la justice poserait aujourd'hui un problème en Iran, notamment depuis le début du second mandat présidentiel de Hassan Rohani. Ni l'administration présidentielle actuelle ni le pouvoir judiciaire ne peuvent remédier à l'épidémie de corruption autrement que par des annonces de nouvelles «campagnes de lutte» intransigeantes et sans compromis. Des réformes sont nécessaires. Une partie de l'élite dirigeante n'a aucune envie de le faire. Ce qui n'est pas le cas d'Ebrahim Raïssi, qui dispose d'un puissant soutien de ceux qui contrôlent réellement l'Iran: la chancellerie du guide suprême, une grande partie du clergé et le Corps des gardiens de la révolution islamique.C'est donc lui qui est proposé aujourd'hui à la société par l'élite iranienne en tant que futur dirigeant éventuel du pays. On ignore pour l'instant s'il restera longtemps dans ce rôle. Mais il a toutes ses chances. 

The Ministry of Crisis or the Art of Governing in Iran, Maziyar Ghiabi et traduit de l’anglais par Maziyar Ghiabi, in: Critique internationale 2019/1 (N° 82), pages 9 à 29

Une étude intéressante qui montre la détérioration généralisée de la légalité où la justice adaptée à la crise transformée en légalité hors crise. Le résumé (traduction en français) établit par la revue : Cette étude reprend la notion d’« état d’exception » énoncée par Giorgio Agamben et la revisite dans le cadre du système politique de la République islamique d’Iran, généralement considérée comme un État autoritaire par les observateurs occidentaux. Dans ce pays, la catégorie de crise a été pourvue d’un statut juridique par l’institution de la notion de maslahat, « intérêt », interprétée au croisement de l’exégèse théologique chiite et de l’État moderne.

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Dès lors, la crise n’a pas abouti à la production formelle d’un « état d’exception », selon le raisonnement d’Agamben. Depuis la fin des années 1980, une institution, le Conseil de discernement de l'intérêt de l'ordre politique, est spécifiquement dédiée à la gestion des crises identifiées par les autorités. La mobilisation de cette catégorie a permis d’éviter l’installation de points aveugles du pouvoir législatif – et donc du droit – qui auraient créé une zone d’indistinction dans la formation de l’État.

Le Conseil prend en effet en charge les domaines d’ambigüité où l’application « normale » – et normative – de la loi ne peut s’exercer. Compte tenu du fait que les États prétendus illibéraux sont souvent considérés comme ne respectant pas les droits individuels et collectifs, il ne s’agit pas là d’une disposition mineure de l’État iranien. Cette étude entend ouvrir de nouvelles perspectives pour la compréhension des phénomènes politiques à travers la déconstruction et la théorisation de la politique de crise.

Entre faiblesses domestiques et superpuissance régionale, où va l’Iran? in : Atlantico, 12 mars 2019

Malgré ses quelques exagérations à la française, cet entretien avec Ardavan Amir-Aslani présente des arguments intéressants et solides quant à la position géopolitique de l’Iran. Le fond s’en résume comme suit : « presque paradoxalement, la force régionale acquise par l'Iran ces dernières années se paye sur la scène intérieure ».

Atlantico : Ce lundi 11 mars, le président iranien Hassan Rohani se rendait en Irak dans le cadre d'une visite officielle dans l'objectif d'un renforcement des liens entre les deux pays. Comment faire le point de la situation actuelle de Téhéran, entre une position de force régionale et de réelles fragilités intérieures, notamment sur le plan économique ? Ardavan Amir-Aslani : L’Iran va mal et ce n’est pas parce que Téhéran se complaît dans l’émergence de ce nouvel empire Perse que le pays est au zénith de sa puissance. Certes, un soldat iranien en uniforme, le drapeau iranien à la main, peut se rendre aujourd’hui, à pied, de Téhéran jusqu’à la méditerranée sans rencontrer la moindre résistance ni obstacle, tellement l’Iran a su efficacement réduire l’Iraq, la Syrie et le Liban au rang de vassal. Or il s’agit là d’un géant aux pieds d’argile. Cette apparence de puissance n’est que ça, une apparence. La réalité est que l’Iran est exsangue financièrement. Du fait de l’application des sanctions américaines, depuis le retrait de Washington le 5 mai dernier de l’accord nucléaire du 14 juillet 2015, l’économie iranienne est en pleine récession. Ses exportations pétrolières ont été réduites de deux tiers, sa monnaie dévaluée de soixante-dix pour cent, la moitié de ces industries sont à l’arrêt, l’inflation atteint des sommets logarithmiques et la grogne de sa population est, plus que jamais, audible. Il importe peu, pour une population fatiguée par les conflits perpétuels, écrasée par les prix exorbitants des denrées de première nécessité, que l’Iran soit perçu comme la réincarnation de l’empire de Xerxès; pour preuve, les slogans des manifestants, lors des troubles que l’Iran a connu en janvier 2018, contre ce que la population perçoit comme de l’aventurisme à l’étranger. L’argument du pouvoir selon lequel la présence de l’Iran se justifierait du fait de la guerre contre Daech, ne tient pas la route maintenant que l’Etat islamique n’est plus. Les iraniens préfèrent désormais que les maigres ressources de l’Iran soient utilisées afin d’améliorer la vie quotidienne de la population à l’intérieur du pays au lieu de servir à maintenir des forces armées en dehors de ses frontières. De surcroit aussi bien les iraniens et le pouvoir de

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Téhéran ont très vite constaté que la gratitude des pays « d’accueil » vacillait face à la moindre difficulté. La fidélité de chiites iraquiens durera aussi longtemps que les services publics d’eau et d’électricité fournis par Téhéran à prix cassé continue. Tous se souviennent de l’attaque contre le consulat d’Iran à Bassorah, le lendemain d’une coupure d’électricité reprochée aux iraniens.

Quelles pourraient être les conséquences paradoxales d'une force régionale fragile en son cœur ? Quels sont les choix qui se dessinent à l'avenir pour le pays ? Aucune puissance ne saurait projeter son influence à l’extérieur de ses frontières en l’absence d’une économie nationale florissante. La population peut tolérer, un certain temps, l’argument du retour de l’empire qui pourrait momentanément flatter son égo mais dès l’instant où elle est appelée à serrer la ceinture, sa tolérance ne fera que s’amenuiser. Le pouvoir iranien est aujourd’hui face à un dilemme. Soit il maintient sa présence militaire et son influence à l’étranger, au prix des sacrifices majeurs sur le plan économique interne, et il prête le flanc à des critiques de plus en plus acerbes soit il privilégie le développement économique domestique avec comme conséquence inéluctable le retrait de sa présence à l’étranger. Le maintien des deux n’est plus possible. Au fur et à mesure que les ressources de l’Etat se réduisent la question du choix entre les deux options se pose de manière urgente. La tragédie de la situation demeure dans le fait que le pouvoir de Téhéran s’est fait avoir. Ayant abandonné 100 milliards de dollars d’investissement dans le secteur nucléaire afin de respecter un accord nucléaire aujourd’hui anéanti par le retrait des américains, Téhéran se voit désormais contesté dans son programme de missile balistique, à un moment où le pays est sous embargo au niveau des armes conventionnelles et à fortiori des missiles; la perception à Téhéran étant que l’Europe et les Etats-Unis cherchent à désarmer totalement le pays. C’est ainsi que l’Iran joue sa dernière carte, c’est-à-dire, sa présence à l’étranger, pour ne pas s’asseoir à la table des négociations totalement démuni face aux américains. Le paradoxe est là. Pour assurer sa pérennité, le pouvoir a besoin de maintenir sa démarche impériale dans la région tout en sachant qu’une telle présence ne pourra que l’affaiblir de l’intérieur, avec une population de plus en plus récalcitrante à soutenir cet expansionnisme.

En quoi les élections israéliennes du 9 avril prochain pourraient-elles avoir un impact sur cette question ?Le 9 avril prochain l’un de Benjamin Netanyahu ou de Benny Gantz, l’ancien chef d’Etat Major de l’armée israélienne occupera la résidence du premier ministre à Jérusalem. Si c’est Netanyahou qui emporte les élections, la perspective d’un conflit élargi entre Israël, le Hezbollah, le Hamas et de la présence militaire iranienne en Syrie ne fera aucun doute, d’ici la fin de l’été prochain. Si c’est Gantz qui gagne les élections, une entente pourrait voir le jour; en échange d’un retrait iranien jusqu’à la frontière séparant l’Iraq de la Syrie, un modus operandi et une coexistence pacifique entre ces deux puissances pourrait se concevoir. Netanyahou, pour sa part, éprouve le besoin d’effacer les accusations de faiblesse dont il a fait l’objet à l’occasion des derniers conflits avec le Hamas. D’où son désir d’en découdre avec l’Iran et de rétablir son image d’homme fort. Les conservateurs iraniens pour leur part espèrent un tel conflit, idéalement avec des frappes de missiles israéliens contre leur territoire national, de manière à pouvoir, sous prétexte de protéger la patrie en danger, remettre une chape de plomb sur tout le pays. En pareil cas, les gagnants seraient les conservateurs iraniens et Netanyahou et les perdants le camp de la paix israélien et le peuple iranien.

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Actu Orange du 7.5.2019 signale que "Les USA ne cherchent pas la guerre avec l'Iran"', mais ils envoient des troupes au Moyen-Orient ... Un message à destination de l'Iran. D’autres sources font état du fait que Les Etats-Unis déploient un groupe aéronaval, dont des bombardiers, au Moyen-Orient afin de signaler clairement à l'Iran que toute attaque contre les intérêts de Washington ou de ses alliés sera sanctionnée, a déclaré le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison blanche. Dans un communiqué, John Bolton déclare que l'administration américaine a pris cette décision en réponse à un nombre d'indications et d'avertissements troublants et croissants. L'Iran a instauré d’il y a peu une loi désignant comme "terroristes" tous les soldats américains déployés au Moyen-Orient et qualifiant le gouvernement américain de "commanditaire du terrorisme", en riposte à la décision de Donald Trump d'inscrire les gardiens de la Révolution islamique sur la liste américaine des entités terroristes étrangères.

Le port de Chabahar, bouffée d'oxygène pour un Iran sous sanctions,par AFP le 27.03.2019 (exraits)

…l'Iran compte bien se servir de ce port isolé pour échapper à l'asphyxie des sanctions américaines. Situé à l'extrême sud-est de l'Iran, et à seulement une centaine de kilomètres de la frontière pakistanaise, Chabahar est le seul port iranien échappant aux sanctions économiques rétablies unilatéralement par Washington en 2018. C'est aussi le plus grand port de la côte sud de l'Iran en dehors du Golfe. En bordure de l'océan Indien, Chabahar s'est vu octroyer une dispense lui permettant d'échapper aux sanctions. Pour le département d'Etat, ce régime spécial est justifié par la nécessité de soutenir "l'assistance à la reconstruction de l'Afghanistan et le développement économique de ce pays". Selon des sources officielles, Téhéran a investi un milliard de dollars dans le développement du port Chahid-Béhechti de Chabahar. Les autorités espèrent en faire une place tournante qui désenclaverait l'Afghanistan et permettrait à l'Inde de commercer avec ce pays en contournant le Pakistan, son voisin et rival.

Les ambitions de la République islamique ne s'arrêtent pas là : à terme, l'idée est de créer une nouvelle route commerciale en reliant Chabahar à l'Asie centrale par le rail. Ce projet de voie ferrée a été baptisé "couloir Nord-Sud". La première phase du projet d'agrandissement du port, coincé entre océan et désert, a déjà permis de gagner plus de 200 hectares de terrain sur la mer, et 17,5 millions de mètres cubes ont été dragués pour créer un tirant d'eau de 16,5 mètres. Mais bien que les nouvelles installations soient opérationnelles depuis décembre 2017, l'activité tarde à décoller. Pour Arun Kumar Gupta, directeur général de la société indienne India Ports Global, qui s'est vu confier la concession de la nouvelle phase du port pour 10 ans, la situation actuelle n'a rien d'anormal.

…La localisation du port n'a pourtant pas que des avantages. Province déshéritée, le Sistan-Baloutchistan est régulièrement frappée par des attentats ou des affrontements entre forces de l'ordre et groupes jihadistes ou séparatistes baloutches que Téhéran accuse Islamabad de soutenir. En décembre deux policiers ont ainsi été tués dans un attentat suicide à ChabaharEn février, des centaines de policiers et soldats ont dû être déployés pour assurer la sécurité des invités lors d'une conférence destinée à inciter investisseurs et entreprises à s'intéresser à Chabahar et à marquer symboliquement l'exportation de la première cargaison afghane…

* * *Les forces navales russes et iraniennes prévoient d'organiser des manœuvres conjointes dans les prochains mois, a annoncé fin avril 2019, selon l'agence IRNA, le

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commandant de la Marine iranienne sans pour autant mentionner une date ou un lieu précis.

F. Dimensions géoéconomiques

Endettement dangereux des pays centre-asiatiques face à la Chine

La plupart de temps, l’endettement en question est, directement ou indirectement, envers des banques multinationales privées mais les dettes sont souvent garanties par les Etats des banques-créanciers, c’est-à-dire par les citoyens de ces pays, comme vous et moi. Surtout, les banques ne veulent courir aucun risque. Elles n’existent que pour faire du profit. Certains créanciers sont des banques de développement dont les actionnaires sont des Etats.

KirghizstanLa dette extérieure du Kirghizstan s’élevait au premier octobre 2018 à 3,764 milliards de dollars. Le principal créancier du pays est la Banque d’exportation et d’importation de Chine (1,7 milliards de dollars). La seconde place est occupée par le Japon (237 millions de dollars), la troisième par l’Allemagne (83 millions de dollars).

KazakhstanAu premier octobre 2018, la dette extérieure du Kazakhstan s’élevait à 161,5 milliards de dollars. Les principaux créanciers du pays sont les Pays-Bas (48,9 milliards de dollars), le Royaume-Uni (21,3 milliards de dollars) et les États-Unis (12,3 milliards de dollars).Viennent ensuite la Chine (11,9 milliards de dollars), la France (11,7 milliards de dollars) et la Russie (10 milliards de dollars).

OuzbékistanLe premier octobre 2018, la dette extérieure ouzbèke atteignait 14,7 milliards de dollars. Les créanciers de la république ne sont toutefois pas précisés.

TadjikistanLa dette extérieure totale du Tadjikistan s’élevait à 2,8 milliards de dollars en octobre 2018. Ses principaux créanciers sont le FMI (62,2 millions de dollars), la Chine (3,5 millions de dollars) et la Banque islamique de Développement (812 millions de dollars). La Banque mondiale occupe la quatrième place (315 millions de dollars), la Banque asiatique de Développement la cinquième (278 millions de dollars).

TurkménistanEn fonction des données, la dette extérieure du Turkménistan atteint entre 9 et 11,16 milliards de dollars. Les identités des créanciers et les sommes en jeu n’ont toutefois pas été précisées par les autorités du pays.

Afghanistan ????

Les sanctions américaines et mêmes européennes contre l’Iran ou la Russie servent, avant tout, les intérêts américains

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Les EUA sont au début de 2019 pour le 11e mois consécutif le premier producteur mondial de pétrole. Les sanctions pétrolières contre l’Iran et le Venezuela permettraient à Washington de s’emparer de la part de ces deux pays sur le marché mondial. Suite à la «révolution de schiste», les EUA, importateur de pétrole par le passé, ont réussi à satisfaire leurs besoins en hydrocarbures et à se classer parmi les plus gros exportateurs de gaz et de GNL vers les pays voisins et leurs alliés, notamment en Europe,

Les EUA utilisent leurs exportations d'hydrocarbures comme instrument d'influence dans leurs relations avec d'autres pays, et cet instrument associé à un autre, notamment celui des sanctions, est devenu déterminant dans la politique extérieure de Washington.

* * *Le chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général Mohammad Hossein Baqeri, a déclaré fin avril 2019 que son pays n'avait pas l'intention de fermer le détroit d'Ormuz au transport maritime international. Téhéran souhaite que le détroit reste ouvert et sûr, a rapporté l'agence de presse Tasnim citant le général Baqeri. A l'instar des matières premières et du pétrole iraniens, les marchandises de nombreux pays sont transportées à travers ce détroit, a indiqué le général, ajoutant que les forces armées iraniennes s'occupent de la sécurité du détroit et que "si quelqu'un veut mettre en péril la sécurité du détroit d'Ormuz, nous nous y opposerons assurément".

Cependant, "si un jour l'hostilité de nos ennemis atteint un stade tel que nous n'avons pas d'autre choix, nous serons tout à fait capables de fermer le détroit", a-t-il averti, faisant référence au conflit entre les EUA-Unis et l'Iran sur les sanctions de Washington contre Téhéran ciblant ses ventes de pétrole. "Si notre pétrole ne peut pas être transporté par le détroit d'Ormuz, le pétrole d'autres pays ne pourra pas non plus passer par ce détroit", a souligné le général. Washington a rétabli plus tôt ce mois-ci les sanctions contre les exportations d'énergie de l'Iran et demandé aux clients achetant du pétrole et du gaz iraniens de réduire leurs achats et de mettre un terme à leurs accords avec la République islamique.

Deutsche Bank und Bankkreise: Deutsche Bank und Commerzbank nehmen Fusionsgespräche auf,in: NZZ, 17.3.2019.

La concentration du capital se poursuit dans le secteur bancaire avec l’appui plus ou moins tacite des pouvoir publics. Les Goldman-Sach „boys” s’y activent aussi. Il en résulte qu’il y a de facto moins en moins de concurrence, tant vantée par nos néolibéraux. Prétendre que la RFA n’aurait pas une banque à échelle mondiale s’avère simplement faux. Deutschebank est présente partout dans le monde. Si la fusion se réalisait, la nouvelle entité en profiterait pour réduire l’emploi autant que faire se peut. Des engagements irresponsables des dernières décennies tournent ainsi contre les travailleurs.

Commerzbank nehmen Gespräche über eine mögliche Fusion auf. Dies erfuhr die Deutsche Presse-Agentur am Sonntag aus Bankkreisen. Seit Monaten wird über eine Fusion der beiden Institute spekuliert. Immer wieder bekräftigten Bundesfinanzminister Olaf Scholz (SPD) und sein Staatssekretär, der ehemalige Goldman-Sachs-Deutschlandchef Jörg

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Kukies: Deutschland brauche starke Banken. Die Bundesregierung stehe «wirtschaftlich sinnvollen Optionen offen gegenüber». Allein Kukies traf sich offiziellen Angaben zufolge im vergangenen Jahr fast zwei Dutzend Mal mit führenden Vertretern der Deutschen Bank. Bei der Commerzbank hat der Bund über seine Aktienbeteiligung von gut 15 Prozent, die er seit der Finanzkrise hält, Mitspracherecht.

Deutschland fehlt internationale GroßbankMedienberichten zufolge sollen Scholz und Kukies die Bankchefs Christian Sewing (Deutsche Bank) und Martin Zielke (Commerzbank) gedrängt haben, ein Zusammengehen zu prüfen - idealerweise vor der Europawahl Ende Mai. Die Sorge der Politik: Europas grösster Volkswirtschaft fehlt eine schlagkräftige internationale Grossbank. Während die US-Konkurrenz längst wieder bestens verdient, dümpeln Deutschlands Grossbanken zehn Jahre nach der Finanzkrise vor sich hin. Der deutsche Bankenmarkt ist traditionell hart umkämpft, die niedrigen Zinsen im Euroraum und hohe Regulierungskosten erschweren der Branche das Geldverdienen zusätzlich. Dazu kamen hausgemachte Probleme wie teure juristische Altlasten bei der Deutschen Bank.

Tausende Jobs stünden auf der KippeNach drei Verlustjahren in Folge hat Deutschlands grösstes Geldhaus 2018 mit 341 Millionen Euro Überschuss gerade erst die Rückkehr in die Gewinnzone geschafft. Von glänzenden Milliardengewinnen der Vergangenheit ist die Deutsche Bank allerdings meilenweit entfernt - ebenso wie der Aktienkurs von einstigen Höchstständen. Die Commerzbank hat im vergangenen Jahr zwar etwa zweieinhalb Mal so viel verdient wie die Deutsche Bank (865 Mio. Euro), sieht sich bei ihrem Konzernumbau inklusive Stellenabbau aber auch noch nicht am Ziel. Das Institut stieg im Herbst angesichts eines ebenfalls kräftig gestutzten Börsenwertes sogar vom Dax in den MDax ab.

Ob ein Zusammenschluss der beiden Häuser die Lösung der Probleme wäre, ist unter Experten umstritten. Bezweifelt wird vor allem, dass aus der angeschlagenen Deutschen Bank und der im Umbau befindlichen Commerzbank der «nationale Champion» mit deutlich mehr Gewicht auf der internationalen Bühne entstünde, den die Politik sich wünscht. Zweifelsfrei könnten in einer grösseren Einheit auf Dauer die Kosten gesenkt werden, das Thema Digitalisierung könnten die Institute mit vereinten Kräften vorantreiben. Allerdings stünden wohl Tausende Jobs auf der Kippe, an den Zentralen und Filialen würde eine Fusion sicher nicht spurlos vorübergehen.

Pour une géopolitique de l’euro, par Cyprien BATUT & Olivier LENOIR, in : Fondation Robert Schuman - Question d'Europe, n°506, 11 mars 2019

L’euro est une monnaie mondiale. C’est la monnaie officielle de 19 États[1] européens et d’après le rapport de juin 2018 de la Banque centrale européenne

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(BCE) sur le rôle international de l’euro[2], elle est, loin devant la livre, le yen ou le renminbi, la deuxième monnaie mondiale. L’euro a aussi vingt ans depuis le 1er janvier. Décidée lors du Traité de Maastricht en 1992, son adoption avait pour objectif de consolider le marché européen et de soutenir les échanges entre ses membres. À l’origine, beaucoup pensaient en 1999 la monnaie européenne capable de concurrencer le dollar.

Robert Mundell, prix Nobel d’économie cette année-là, déclarait en 2000 : "Il pourrait s’agir de l’événement le plus important de l’histoire du système monétaireinternational depuis que le dollar a succédé à la livre sterling dans son rôle de monnaie dominante durant la Première Guerre mondiale”[3]. L’euro de Maastricht est né sous les augures bienveillants des économistes de son temps : son fonctionnement est hérité de vingt années de littérature économique, par exemple les articles très influents de Kydland & Prescott (1977)[4] ou Rogoff (1985)[5] ont marqué son fonctionnement…Voir pour la suite : www.robert-schuman.eu/fr/doc/questions-d-europe/qe-506-fr.pdf

An opportunity for natural gas in the eastern Mediterranean,in: FT, Simone Tagliapietra, MARCH 7, 2019

L’approvisionnement en gaz naturel dans le bassin oriental de la Méditerranée devrait s’améliorer, notamment en faveur d’Israël, le Chypre ou l’Egypte, dans les années à venir. Il fera suite aux découvertes successives de ces dix dernières années dans la région maritime en question. Cependant, le conflit autours du statut du Chypre divisé provoque des remous entre les Etats et les multinationales concernés.

After a decade of false starts, producers should grab the chance to co-operate as exporters. The past few months have been busy for the eastern Mediterranean gas sector. After nearly a decade of speculation about the potential of the region’s resources, recent developments seem finally to have set it in the right direction. In January /2019/, energy ministers from Cyprus, Egypt, Greece, Jordan and Israel, with representatives from Italy and the Palestinian Authority, met in Cairo to discuss regional co-operation in offshore gas.

The result was the Eastern Mediterranean Gas Forum, a platform aimed at developing a regional natural gas market and taking advantage of existing liquefied natural gas infrastructure in Egypt. It followed an agreement in December between Egypt and Cyprus, which committed to creating and maintaining conditions for the construction of a pipeline connecting the Aphrodite gas field in offshore Cyprus to Egypt’s LNG facilities. There was another development on February 28, when ExxonMobil announced a new gas discovery in offshore Cyprus, more than doubling the country’s estimated offshore resources.

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The region’s gas saga started in 2009-2011, with the discovery of the Tamar and Leviathan fields off the shore of Israel, and the Aphrodite field off the shore of Cyprus. Various export options were progressively put on the table, from pipelines (to Turkey or Greece) to LNG plants (in Cyprus, Israel and Egypt). Expectations were great and the discoveries were promoted as a means to foster a new era of economic and political stability in the region. However, initial expectations have since been damped. In Israel, a long debate on the management of gas resources caused uncertainty and delays in investment decisions. In Cyprus — where gas was welcomed as a godsend to relieve the country’s financial troubles — enthusiasm was cooled by successive downward revisions in the size of the discoveries. These developments raised skepticism over the whole idea that the region might become an exporter of natural gas.

However, hopes were revived in 2015 when the Italian energy company Eni discovered the Zohr gas field off the shore of Egypt, the largest gas discovery ever made in the Mediterranean. In an unprecedented fast-track development, production at Zohr began in December 2017, helping Egypt recover its self-sufficiency in gas after turbulent years in which the country turned from a net exporter to a net importer. Zohr also marked a new phase of exploration in Egypt’s offshore waters, leading to further discoveries. The significance of Zohr goes well beyond Egypt. Its proximity with other fields off Israel and Cyprus could allow for coordinated development and, thus, provide the economies of scale required to create competitive regional gas-export infrastructure. Egypt already has LNG export infrastructure in Idku and Damietta with a capacity of 19bn cubic meters a year — but it currently sits idle. This could enable prompt export of gas from Egyptian, Israeli and Cypriot fields. Both plants could be expanded if need be.

For Israel and Cyprus, co-operating with Egypt is crucial. Building export infrastructure and developing fields is a circular problem. If there are political or commercial risks that no export infrastructure will be in place when production starts, a lot of money will be lost. If the field underperforms compared with expectations, expensive infrastructure will sit idle. (For example, the proposed Cypriot LNG Vasilikos project has an estimated cost of €5bn; similarly, the EastMed pipeline project connecting Israel, Cyprus, Greece and Italy is estimated to cost more than €6bn). Bringing together underused and scalable export infrastructure with several promising fields could be the key to unlocking untapped regional potential.

The most logical course is to create an eastern Mediterranean gas market based on the existing LNG infrastructure in Egypt, with benefits for all the regional players involved. This would also present an opportunity for Europe, where gas-import requirements are likely to grow in the coming years as domestic production declines, and where a large capacity to receive LNG already exists. Such an approach would also offer eastern Mediterranean suppliers flexibility in terms of destination markets in the future, allowing them to serve Asian markets, for example, through Egypt’s LNG terminals.

Finally, a joint regional export scheme, through the Egyptian LNG facilities, could also provide a first opportunity to test commercial gas co-operation between Egypt, Israel and Cyprus. If successful, this co-operation could eventually scale up in the 2020s, should new discoveries be made in the region and should gas demand in Europe justify the construction of pipeline infrastructure.

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La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini s'est dit "gravement" préoccupée samedi par l'intention annoncée par la Turquie de mener des activités de forage de gaz dans "la zone économique exclusive de Chypre" (AFP, 4 mai 2019). "En mars 2018, le Conseil européen a fermement condamné la poursuite des actions illégales de la Turquie en Méditerranée orientale", a-t-elle rappelé, dans un communiqué. "Dans ce contexte, nous appelons instamment la Turquie à faire preuve de retenue, à respecter les droits souverains de Chypre et à s'abstenir de toute action illégale à laquelle l'Union européenne répondra de manière appropriée et en pleine solidarité avec Chypre", a-t-elle ajouté.

Dans un message publié vendredi sur le service international de message maritime NAVTEX, les autorités turques ont annoncé leur intention de mener des opérations de forage de gaz jusqu'en septembre dans une portion de la mer Méditerranée qui, selon des médias chypriotes, déborde sur la zone économique exclusive de Chypre. D'après la marine turque, ces opérations seront menées par le navire de forage Fatih ("Le Conquérant", en turc)."Cette provocation de la Turquie constitue une violation flagrante des droits souverains de la République de Chypre", a écrit le ministère des Affaires étrangères chypriote dans un communiqué.

La République de Chypre, membre de l'UE, n'exerce son autorité que sur les deux tiers sud de l'île. La partie nord est occupée par la Turquie depuis 1974, quand Ankara est intervenue militairement en réaction à une tentative de coup d'Etat menée par des Chypriotes-grecs voulant unir l'île à la Grèce contre la volonté des Chypriotes-turcs. La Turquie a "rejeté" les critiques de Mme Mogherini, affirmant que ses activités liées aux hydrocarbures en Méditerranée orientale étaient "basées sur des droits légitimes". La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé les appétits des pays de la région. La République de Chypre a signé des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures comme l'italien Eni, le français Total ou l'américain ExxonMobil.

Mais Ankara s'oppose à toute exploration et exploitation de ces ressources gazières qui exclurait l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord, non reconnue par la communauté internationale. Le 4 mai 2019, l'Egypte qui a signé en 2018 un accord gazier avec Chypre incluant la construction d'un oléoduc sous-marin, a dit suivre avec "inquiétude les développements suivant les intentions annoncées de la Turquie de commencer des activités de forage dans une zone maritime à l'ouest de Chypre". Le Caire a mis en garde contre "les répercussions de mesures unilatérales sur la sécurité et la stabilité de la Méditerranée orientale".

La Turquie importe du gaz depuis l’Azerbaïdjan dernierin : AZERTAC, Bakou, 2 mai 2019, 

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La Turquie a importé plus de 683 millions de m3 de gaz naturel depuis l’Azerbaïdjan en février dernier... Elle en avait importé 808 millions de m3 en janvier 2019 et 794,5 millions de m3 en décembre 2018. A noter que la Turquie importe le gaz azerbaïdjanais via le gazoduc du Caucase du Sud (Bakou-Tbilissi-Erzurum). Mis en service en 2006, le gazoduc achemine le gaz de Chahdeniz vers la Géorgie et la Turquie. En 2017, la capacité quotidienne moyenne du gazoduc a été d’environ 21 millions de m3 de gaz. Les actionnaires de la société du Gazoduc du Caucase du Sud sont les suivants : BP (opérateur – 28,8%), «AzSCP» (10 %), «Corridor gazier Sud Midstream» (6,7%), «Petronas» (15,5%), Lukoil (10 %), NICO (10%) et TPAO (19%).

Le gazoduc transanatolien (TANAP) a été mis en service le 12 juin 2018 à Eskisehir, en Turquie. L’acheminement du premier gaz vers la Turquie est lancé le 30 juin comme prévu. Jusqu’à présent, plus de 1,3 milliard de m3 de gaz de Chahdeniz ont été transportés via TANAP vers le pays frère. Ce volume sera de 2 milliards de m3 cette année, de 4 milliards de m3 en 2020 et 6 milliards de m3 en 2021.Les actionnaires du projet TANAP sont les suivants : la SAF Corridor gazier Sud (51%), STEAŞ (7%), BOTAS (30%) et BP (12%).

QUELLE JUSTICE FISCALE POUR LE SUD ? in : Alternatives sud, 1er trim 2019 (extraits de l’éditorial).

Maintenir le statut quo est l’intérêt suprême des sociétés capitalistes et des entreprises multinationales. Le rapport de force entre le capital du Nord et le travail du Sud, autrement dit encore la lutte des classes à échelle mondiale en est un enjeu majeur. Géopolitiquement, ce qui en résultera détermine la structuration du monde demain.

L’injustice fiscale a atteint des niveaux record à l’échelle de la planète. Dans les pays du Sud, les conséquences de l’évasion et de la concurrence fiscales se doublent de fiscalités nationales particulièrement régressives. Le constat semble aujourd’hui largement partagé, mais les solutions, elles, continuent de diviser. La « justice fiscale » est un enjeu central du débat politique contemporain. Pour deux raisons au moins. D’abord, parce que les riches et les entreprises paient de moins en moins d’impôts. Selon le FMI, les taux marginaux supérieurs [1] de l’impôt sur le revenu sont ainsi passés de 60% environ en moyenne dans les années 1980 à un peu plus de 40% en 2017 dans les économies avancées, et moins de 30% dans les pays à faibles revenus (FMI, 2018). De son côté, l’impôt sur les sociétés a connu une baisse similaire. De plus de 40% en moyenne à l’échelle mondiale au début des années 1980, il n’était plus que de 25% en 2015 (FMI, 2018).

À cette diminution des taux viennent s’ajouter les pertes liées à l’évasion et à « l’optimisation » fiscales massives que pratiquent aujourd’hui ces deux catégories d’acteurs. 40% des profits des multinationales seraient ainsi délocalisés dans les paradis fiscaux (dont le nombre est passé d’une vingtaine seulement dans les années 1970 à entre septante et nonante-deux aujourd’hui), lesquels abriteraient en outre 8% de la richesse financière des particuliers (Zucman, 2017). Le manque à gagner pour les États est colossal : les estimations varient d’environ 350 milliards d’euros par an à l’échelle mondiale (Zucman, 2017) à un peu moins de 1000 milliards pour la seule Union européenne (Murphy, 2019) !

Cette situation n’est évidemment pas le fruit du hasard…. D’un point de vue idéologique, tout d’abord, le néolibéralisme considère en effet l’impôt comme injuste et inefficace. Injuste parce qu’il pénaliserait le mérite au profit de l’assistanat. Inefficace, parce que, ce faisant, il briderait l’innovation et l’investissement. D’où la multiplication des baisses d’impôts et autres cadeaux fiscaux dont on espérait – en vain – qu’ils finiraient par stimuler la croissance. D’un point de vue plus structurel ensuite, la libéralisation financière qui a accompagné le tournant néolibéral a également augmenté et facilité les possibilités d’évasion fiscale, tout en contribuant à placer les États en concurrence – notamment fiscale – pour attirer les investisseurs et/ou pour les empêcher de partir.

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Or – et c’est la deuxième raison qui explique la centralité actuelle de la « justice fiscale » –, ces évolutions sont intervenues alors que ce même néolibéralisme ne cesse depuis quarante ans de demander aux populations de faire des « efforts ». Des efforts pour réduire les déficits, en coupant dans les services publics ou dans la protection sociale. Des efforts pour assurer la « compétitivité » de l’économie, en rognant sur les salaires ou plus largement sur les conditions de travail. Des efforts, encore, pour financer la nécessaire transition écologique, à coups de « fiscalité verte » et d’appels à une consommation plus responsable (CETRI, 2013). 

Las, ce « deux poids deux mesures » a d’autant plus de mal à passer que le mythe du « ruissellement » [2] a fait long feu et qu’il est désormais évident que l’enrichissement des plus riches ne profite… qu’aux plus riches. En 2017, l’ONG Oxfam estimait ainsi que 82% de la richesse créée durant l’année au niveau mondial avait profité au 1% les plus riches, la moitié la plus pauvre de l’humanité n’ayant quant à elle rien reçu… (Oxfam, 2018)…

En 2013, l’économiste Jean Gadrey expliquait à ce propos que « sans stratégie de reprise en main de la finance et de limitation de la rente actionnariale, de transition écologique et sociale, de revenu minimum décent couplé à un revenu maximum acceptable, de partage du travail comme outil principal du plein-emploi, et surtout sans une profonde démocratisation de l’économie, une réforme fiscale isolée, même bien orientée, est vouée à ne donner que des résultats fragiles et réversibles. Ou, dans le pire des cas, des explosions orchestrées de ‘ras-le-bol’ » (Gadrey, 2013). 

La confirmation de la position dominante de Gazprom en Europe

Gazprom a conforté sa place de leader du secteur du gaz en Europe en 2018. Mais la fin de l’accord de transit avec l’Ukraine par où passe encore la majorité de ses exportations est porteuse d’incertitudes pour 2019 et au-delà. Le producteur de gaz russe Gazprom a doublé son bénéfice net annuel en 2018. Ce dernier a atteint 1 456 milliards de roubles (20 milliards d’euros) grâce à des ventes record en Europe malgré les pressions exercées par les EUA sur les Etats membres de l’UE, en particulier l’Allemagne, pour qu’ils se détournent des importations d’énergie russe. Vers les pays européens et la Turquie, les exportations de gaz ont atteint 202 milliards de mètres cubes l’année dernière.

Gazprom a toutefois, déclaré que depuis le début de l’année en cours, ses exportations vers l’Europe avaient diminué, en partie à cause de température plus clémentes. Néanmoins, Gazprom vise toujours plus de 200 milliards de mètres cubes de livraisons de gaz en Europe en 2019. Ces livraisons représentent près de 70% des recettes gazières de Gazprom qui vend aussi du pétrole. En 2018, sa part du marché européen a atteint un record de 36,7% contre 34,7% en 2017. Mais sa principale voie d'approvisionnement vers l’Europe (en dehors de la Turquie) passe par l'Ukraine, dont les relations avec Moscou sont au plus bas….

G. Ma „liste noire”

Il s’agit des personnes ou de leurs subordonnés en vie et qui, selon la définition de l’ONU ou de la CIP et d’après moi, commettent ou ont commis, directement ou indirectement (sanctions entrainant des morts), des crimes contre l’humanité, du génocide ou des crimes de guerres, notamment par d’invasions militaires, de répressions meurtrières, de bombardements aveugles, d’assassinats par moyen de drones armés, de jugements et d’exécutions sommaires, de déportations, etc.

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Bush I & II, Kagamé, Obama, Blair, les deux Clinton et certains de leurs ministres, David Cameron, Sarkozy, Holland, Poutine, Macron, Lavrov, May, dirigeants israéliens, irakiens, syriens et iraniens, Kabila (père et fils), Ouattara et ses complices, Louis Michel et certains de ses prédécesseurs et ministres belges, Trump, … (à compléter par tout-e-s les lecteu-r-e-s).

L'UE a en février 2019 décidé de sanctionner huit ressortissants russes, placés sur sa liste noire pour leur responsabilité dans les incidents en mer d'Azov en novembre 2018. Ces incidents font référence à l’arraisonnement des bateaux militaires ukrainiens qui n’auraient pas respecté les prescriptions maritimes. Si ceci s’avérait justifiée, des milliers militaires d’Américains, de Britanniques ou de Français devraient figurer sur une liste noire pour des raisons d’agissements pareils à travers le monde et ce, depuis le 19e siècle.

H. Calendrier électoral

Les onze PECO adhérés à l’UE : élections européennes le 25.5.2019

Croatie: présidentielle décembre 2019 et législative 2020Estonie: législative 2023 et présidentielle 2021Lituanie: présidentielle 12.5.2019 et législative 2020Lettonie: présidentielle 2019, législative en 2022 et locale 2019Pologne: municipale et régionale 2022, présidentielle 2020 et législative novembre 2019Hongrie: législative 2022 et municipale 2019Slovaquie: municipale 2022, législative 2020 et présidentielle 16.3.2019Rép. tchèque: législative 2021, sénatoriale 2018 et présidentielle 2021Slovénie: présidentielle 2022 et législative été 2022Roumanie : législative 2020, locale 2020 et présidentielle 30.11.2019Bulgarie : présidentielle novembre 2019, législative 2021 et municipale octobre 2019

Autres PECO

Albanie : présidentielle en 2022 et législative 2021 et municipale 2023Bosnie-Herzégovine : municipales 2020, présidentielle 2022 et législative 2022.Macédoine du Nord: législative 2020, municipale 2022 et présidentielle 21.4.2019, Monténégro: présidentielle 2022 et législatives 2020Kosovo : locale 2022, présidentielle 2021 et législatives 2021Serbie: présidentielle 2022, législative 2020 et communale 2023Bélarus : locale en 2022, législative 2020 et présidentielle 2020Ukraine : municipale 2019, présidentielle 31.3.2019 et législative 2019République moldave : municipale juin 2019, législative 27.10..2019 et présidentielle mai 2019 Transnistrie : législative 2020

Turquie et pays de la Caucasie méridionale:

Turquie : législative & présidentielle 2023, municipale 31.3.2019 Arménie : municipale 2022, législative décembre 2022 et présidentielle 2022Géorgie : législative en 2022, municipale 2022 et présidentielle 2024Azerbaïdjan : municipale 2022, législative 2020 et présidentielle 2018

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Iran : législative (le Parlement en 2020 tous les 4 ans et Assemblée des experts en 2024 tous les 8 ans) ainsi que présidentielle (tous les 4 ans et donc en 2021). Il est utile ici de rappeler les structures oligarchiques du pouvoir dans le pays :

Le Parlement appelé Majles représente le corps législatif et comporte 290 sièges et est présidé par Ali Larijani dont le frère est le responsable du système judiciaire nommé par le Guide. Il s’agit de l’ayatollah Sadegh Larijani, chef de l'Autorité judiciaire.

L'Assemblée des experts est composée de 86 membres religieux élus pour 8 ans au suffrage universel direct. Elle élit et révoque le Guide de la révolution et détient le pouvoir, en principe, de le démettre de ses fonctions, Jusqu’ici elle n’a pas été sollicitée dans ce rôle. Son « chef » est Ahmad Jannati qui en même temps chapeaute le Conseil des Gardiens de la Constitution.

Le Guide de la révolution est le plus haut responsable politique et religieux. Il est aussi appelé Gardien de la jurisprudence, une dénomination dérivée du concept de velāyat-e faqih qui consacre une certaine prédominance du religieux sur la politique4. Il désigne le responsable du système judiciaire qui est à présent Ebrahim Raïssi, qui remplace Sadeq Amoli Larijani et dont le frère est le président du parlement. Ali Akbar Velayati est le conseiller diplomatique du Guide.

Le Président de la République islamique d'Iran a un rôle important dans les institutions politiques du pays, bien que n'étant pas le véritable chef de l'État. À l'origine, le poste était plutôt honorifique, selon la Constitution de la République islamique, suivant la chute du shah, en 1979. La présidence de la République est devenue un poste de plus en plus important, surtout depuis 1989.

Le Conseil des gardiens de la Constitution est composé de 12 membres désignés pour six ans : 6 religieux (clercs) par le Guide et 6 juristes (généralement aussi des clercs) élus par le Parlement sur proposition du pouvoir judiciaire (dépendant du Guide). Il est présidé par Ahmad Jannati qui en même temps chapeaute l'Assemblée des experts.D’une part, le Conseil des gardiens contrôle la validité des candidatures aux élections au Parlement et à l’Assemblée des experts. D’autre part, sa principale fonction est de veiller à la compatibilité des lois à la Constitution et à l'islam. Ce dernier aspect - compatibilité avec l'islam - est exclusivement assuré par les 6 membres religieux, l'autre étant exercé par les 12 membres collégialement. Toutes les lois votées par l'Assemblée doivent obtenir l'approbation du Conseil des gardiens. Toutefois, si ce dernier conclut à une incompatibilité (avec l'islam ou avec la Constitution), il ne peut, de lui-même, procéder à une annulation. C’est le Conseil de Discernement de l’intérêt supérieur qui intervient dans ce cas (voir ci-après).

Le Conseil de Discernement de l’intérêt supérieur est composé des chefs des trois pouvoirs (législatifs, judiciaires et exécutif, c’est-à-dire le président de la République, notamment), des six clercs du Conseil des Gardiens, du ministre concerné par l'ordre du jour auxquels s'ajoutent 25 membres désignés par le Guide suprême. Il arbitre les litiges entre le Parlement, l'Assemblée des experts et le Conseil des gardiens de la Constitution et dispose du droit d'édicter des solutions législatives pour les cas les plus graves. Le président en est le grand ayatollah Mahmoud Hashemi Shahroudi5 depuis 2017 et décédée en décembre 2018. Le secrétaire du conseil est Mohsen Reza'i.

Le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien dont le secrétaire général est l’amiral Ali Shamkhani.

4 Le concept n’est ± accepté par les shiites iraniens et fut contesté ailleurs, même par les shiites !5 Sayyid Shahroudi is considered among the wealthiest of Shi'i scholars in Iran, having amassed a substantial multi-million dollar revenue generating income from an export-import business (Wikipedia anglais).

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Asie centrale :

Kazakhstan : présidentielle 9 juin 2019 et législative en 2020Ouzbékistan : présidentielle 2023Turkménistan : législative en 2023 et présidentielle (tous les 7 ans) en 2024Kirghizstan : législative 2021 et présidentielle en 2023Tadjikistan : législative & locale 2019 et présidentielle 2020 Afghanistan : législative & régionale 2022 et présidentielle 2019Mongolie : législative 2020 et présidentielle juin 2021

I. Publications récentes

Concernant la Russie, les EUA, le Japon, l’Inde, la Chine ou leur «   étranger proche   »

SIEREN, Frank, Zukunft? China! Wie die neue Supermacht unser Leben, unsere Politik, unsere Wirtschaft verändert, Penguin-Verlag, München, 2018.Strittmatter, Kai, Die Neuerfindung der Diktatur. Wie China den digitalen Überwachungsstaat aufbaut und uns damit herausfordert, Piper, München, 2018.

Alexandre Bouzgaline: «Le capital russe n’était pas autorisé sur les marchés et il a commencé à se battre.», in: Initiative communiste, avril (?) 2019; une analyse de haute importance pour mieux saisir la situation géopolitique de la Russie. https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/alexandre-bouzgaline-

Concernant l’UE et PECO

DUMOULIN, André & Nicolas Gros-Verheyde, La politique européenne de sécurité et de défense commune – Un manuel complet sur l’Europe de la défense, Préface : Federica Mogherini, Villard, Paris, 2017.

SERRANO, Silvia, Orthodoxie et politique en Géorgie postsoviétique, in : Karthala, coll. « Meydan », Paris, 2018 ; le compte-rendu dans le Monde Diplo, mars 2019 : À leur indépendance, les anciennes républiques soviétiques se devaient de construire un État et une nation. Prenant le cas de la Géorgie, Silvia Serrano examine le rôle qu’a joué l’orthodoxie dans ce travail d’édification. Après 1991, et pour une décennie, l’Église s’est mise au service d’un nationalisme revigoré. « L’homme reçoit sa patrie de Dieu. La Géorgie, c’est le lot de la Sainte Vierge, c’est notre patrie », proclame en 1999 le patriarche Ilia II. La Constitution reconnaît de son côté le « rôle spécial » de la religion majoritaire, au détriment des autres cultes, notamment l’islam et l’Église apostolique arménienne. Ce rejet des non-orthodoxes aux marges de la nation finit par alimenter des groupes radicaux, particulièrement actifs durant la dernière présidence du très libéral et pro-américain Mikheïl Saakachvili (2008-2013). Lorsque celui-ci provoque l’intervention militaire russe de 2008 en envahissant l’Abkhazie et l’Ossétie du Nord, Ilia II déplore que « des orthodoxes tuent des orthodoxes ». Par de tortueux détours, l’institution qui arma le nationalisme géorgien contre Moscou participe à renouer les liens avec son ancienne tutelle. H.R.

POINSSOT, Amélie, Dans la tête de Viktor Orbán, Actes Sud, 2019, Paris ; présentation de l’éditeur : À partir d’une enquête approfondie menée à Budapest et d’entretiens avec des conseillers actuels ou passés de Viktor Orbán, Amélie Poinssot nous fait entrer dans la tête de ce dirigeant d’un petit pays de près de 10 millions d’habitants, membre de l’UE depuis 2004. Comment l’étudiant en droit passionné par Solidarność, comment le fougueux libertaire qui prenait la parole en 1989 devant une foule immense pour exiger le départ des troupes soviétiques, s’est-il métamorphosé en chantre de l’“illibéralisme”, réélu triomphalement en 2018, ami de Poutine, coqueluche d’un Salvini ou d’un Bolsonaro ? À la différence des extrêmes droites occidentales, Viktor Orbán et son parti, le Fidesz, toujours membre du PPE, le grand parti de droite européen, n’ont jamais entendu se “normaliser” ni se “dédiaboliser” pour accéder ou se maintenir au pouvoir. C’est au contraire en parvenant aux plus hautes fonctions de l’État que leur discours s’est radicalisé et a fait peu à peu tomber toutes les digues du “politiquement correct”. Farouchement opposé – alors même qu’il n’envisage aucunement de quitter l’UE ni de perdre ses subventions – à toute politique européenne d’accueil des réfugiés, ne manquant jamais une occasion de mettre en avant les racines chrétiennes de son pays, bâtisseur d’un État autoritaire, Viktor Orbán fait sien l’héritage de la droite hongroise nationaliste de l’entre-deux-guerres. Avec lui au pouvoir, le prix Nobel Imre Kertész craignait le pire et notait déjà en 2001 : “Qu’elle est singulière cette Hongrie chrétienne, nationale,

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irrédente et démocratique ! Elle ne rappelle ni le pays des grands Hongrois du XIXe siècle, ni la démocratie, ni la liberté, mais la pire Hongrie pré-fasciste.”

VOY-GILLIS, Anaïs, Hongrie, Pologne : Vers l’émergence d’un bloc illibéral ?, in : IMAG, n° 346 – avril 2019 ; cet article comporte des erreurs et des faiblesses d’analyses.

Concernant la Turquie

Concernant l’Asie centrale, le Pakistan ou l’Inde

LEFEUVRE, Georges, Américains et Russes négocient avec les talibans... chacun de leur côté. Les trois jours qui ont ébranlé le destin de l’Afghanistan, in : Le Monde diplomatique, avril 2019 ; le chapeau de l’article : Tout ça pour ça ? En guerre depuis près de vingt ans en Afghanistan, les États-Unis et leurs alliés vont retirer leurs troupes. Du moins, M. Donald Trump l’a promis. Des dizaines de milliers de morts plus tard, un règlement politique et diplomatique du conflit pourrait enfin se profiler. Sacré retournement de l’histoire, qui voit les Russes comme les Américains tendre la main aux talibans. L’article correspond à une analyse fine de l’imbroglio afghan où toutes les grandes puissances comme des puissances régionales s’avèrent impliquées.

Concernant l’Iran et les pays arabes

Concernant la Caucasie méditerranée

Concernant des articles géoéconomiques

KAIROS EUROPE (Wallonie-Bruxelles), Mondialisation, … les Big Four. L’industrie de l’évasion fiscales, ces fisco-trafiquants !, Courrier n° 49 – juin 2018 ; ce petit dossier fait soigneusement collecte des informations disponibles sur les quatre plus importants cabinets d'audit et de conseil privés travaillant pour des entreprises, des Etats et d’institutions variées dans une perspectives d’entreprises privées et de profits. L’invasion néolibérale appuye notamment sur ce type de firmes. L’exemple par excellence en est l’université !

Etudes ou notes géopolitiquement significatives à mon point de vue

CRAMER, Ben, L’Afrique des minerais stratégiques. Du détournement des richesses à la culture de la guerre, Les rapports du GRIP, 2018/8 ; parmi bien d’autres observations et d’analyses, selon les chercheurs du Oxford Research Groupe à Londres, les facteurs d’insécurité croissant dominent le paysage politiques dans le monde. Les voici : la lutte, armée ou non, pour les ressources, la militarisation à l’échelle mondiale, le changement climatique et la marginalisation d’une large partie de la population mondiale. Ces facteurs sont à additionner car ils sont interconnectés.

Annexes: textes, extraits et articles complets

1.The other side of Chinese investment in Africa in: FT, Emily Feng in Igbesa and David Pilling in Lagos, MARCH 27, 2019

Beyond the Belt and Road infrastructure projects, thousands of entrepreneurs from China are also setting up on the continent. Wilson Wu has big plans for the free trade zone he manages in Igbesa, a scruffy town in Ogun State, some 60km from the frenzy of Lagos, Nigeria’s huge commercial capital. Casting his gaze over what is today a small cluster of industrial warehouses surrounded by mud roads and bush, Mr Wu can see an altogether brighter future. “We will have a five-star hotel, a golf club, a Walmart,” he says in a well-rehearsed pitch. “It will be like Dubai.” An electrical engineer by profession, Mr Wu’s journey to west Africa followed an assignment as a young man in Myanmar, where he worked for Power Construction Corporation of China, a state-owned group, upgrading the electricity grid. In 2011, hungry for more adventure, he packed his bags and headed for Nigeria, where, still barely 30 years old, he was tapped up to manage the Ogun State free trade zone, a

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private-public project in which the local government provides the land and Chinese enterprise the capital. Mr Wu is one of hundreds of thousands of Chinese citizens — a common estimate is about 1m — who have ventured to Africa over the past two decades to seek their fortune.

Like many who have ended up there, he sees in Africa’s raw energy and ambition an echo of the forces that were unleashed by Deng Xiaoping’s reforms of 1978. A worker arranges a rack of ceramics in the free trade zone in Igbesa, Ogun state Wilson Wu, managing director of the Ogun Guangdong free trade zone in Ogun, Nigeria “It is like the China of the 1970s and 1980s when you could open a business and maybe earn a fortune,” he enthuses. “Those kind of fortunes are not possible in China today.” People like Mr Wu have been persuaded to test their ambition in far-flung corners of the world by tougher business conditions in China, where rising labour costs, industrial overcapacity and more stringent environmental standards are taking their toll. While many entrepreneurs have looked closer to home, to countries such as Cambodia, others have struck out to Africa. It is China’s massive infrastructure projects, including dams, railways, ports and telecommunications networks, that capture most attention. Between 2000 and 2014, the stock of Chinese investment in Africa went from 2 per cent of US levels to 55 per cent.

McKinsey estimates that, at the current breakneck pace, China will surpass US levels within a decade. Washington has belatedly woken up to China’s growing presence which is transforming both the physical and diplomatic landscape of Africa. In December John Bolton, President Donald Trump’s national security adviser, accused China of using “bribes, opaque agreements and the strategic use of debt to hold states in Africa captive to Beijing’s wishes and demands”. China in Nigeria 10,000 Chinese companies operating in Africa, including 920 in Nigeria and 861 in Zambia (McKinsey) $500bn Value of African industrial output handled by Chinese businesses — about 12% of the total (McKinsey) 9% Manufacturing’s contribution to Nigerian gross domestic product in 2017 (World Bank) Yet large companies such as Huawei, and big state-affiliated companies, such as China Bridge and Road, are not the only Chinese actors reshaping the continent.

What officials in Washington may not fully understand is that thousands of hardscrabble entrepreneurs like Mr Wu, involved in everything from retail and factories to farming, are having just as big an impact. Irene Yuan Sun, an associate partner at McKinsey and author of a book on Chinese investment in Africa, says the influence is particularly strong in manufacturing. “Chinese manufacturing investment is the best hope that Africa has to industrialize in this generation,” she says. “Chinese involvement in Africa is not just about state-driven efforts. A just as large, if not larger, component is these private enterprises, which are more job-intensive, which localize quicker and which have a much larger economic and social impact.” When Mr Wu first came to Ogun, there was virtually nothing in place. The state’s free trade zone he manages is majority-owned by Guangdong New South Group, a private Chinese conglomerate with interests in everything from medicine to coal mining. Mr Wu’s team was given a 2.24 sq. km patch of land and told to get on with it.

Nigeria, like countries across Africa, has a huge infrastructure deficit. It lacks reliable power, water and all-weather roads. New South Group has had to build almost everything from scratch, including natural gas-powered generators and yet-to-be paved roads connecting the zone to Lagos and beyond. “It is like managing a country,” Mr Wu says of the zone, which is designed to be an enclave of efficiency and stability in Nigeria’s notoriously unpredictable business environment. “We have our own customs, our own police, our own operations. The government of Nigeria provided the land. We used all our own money to build everything else.” After seven years in operation, the free trade zone has 50 registered companies, including two ceramic manufacturers producing tiles and plates, a steel-pipe plant and factories making everything from furniture to tomato sauce. There is a printing business, a plastic recycling company and another specializing in construction materials. For Mr Wu, the next 15 to 20 years will see a massive expansion to 10,000 companies, 200 times the number today. “We will have eight different industrial sectors,” he says. “We will have different zones for

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electronics, for tiles, construction. In the future, we will have a university for research and development.” “Nigeria has the conditions to be a factory of the world,” says Zhou Pingjian, China’s ambassador to Nigeria. “It should become the factory of the world.”

If that is Nigeria’s putative future, for now, Mr Wu and thousands of Chinese entrepreneurs in the country like him have to contend with the present. Manufacturing made up just 9 per cent of gross domestic product in 2017, according to the World Bank, and President Muhammadu Buhari — who was re-elected in February — has complained that Nigeria imports everything from toothpicks to tomato purée. Like other countries in Africa, Nigeria’s manufacturing ecosystem has withered since the 1980s, partly thanks to a poorly executed industrial policy that saw the state lavish billions on white elephant projects. An irony of Chinese entrepreneurs setting up factories in the country — and in other parts of Africa, such as Ethiopia and Rwanda — is that the import of cheap Chinese goods was another factor in destroying local production. Nigeria has also been hit by the oil exporter curse, which pushed up the exchange rate, making it cheaper to import finished goods than produce them. The country’s once thriving textile industry is today a pale shadow of itself. Because of a shortage of all but the most basic raw materials, most Chinese factories in Nigeria are limited to final assembly. They rely on imported parts and inputs, which means they need to access scarce foreign currency and coax supplies past sometimes obstructive port officials. “The currency volatility is just too high,” says Wing Liao, the founder of Winghan, a Chinese furniture brand with a factory in Ogun state.

“When there is profit, a fluctuation in currency exchange rates can wipe it all out.” A worker builds a sofa at Winghan furniture factory in the free trade zone © Tom Saater/FT Wing Liao, who owns the Winghan furniture factory © Tom Saater/FT To get hold of foreign exchange, Chinese entrepreneurs have had to get creative. Many say they buy Nigerian raw materials, such as timber and marble, which they then export to buyers in China or Europe in exchange for Chinese renminbi. Rings of Chinese money-changers specialize in matching those needing foreign currency with willing Chinese buyers of Nigerian imports. “Once the ship leaves port and has its papers signed by the port authorities, you can collect your money,” says Ban Yushi, manager of a Beijing-based mining company. Lack of inputs and scarcity of foreign exchange are just two of the obstacles faced by Chinese entrepreneurs. Rightly or wrongly, they complain about the skill levels of Nigerian workers, the product of a state education system that has deteriorated over recent decades.

“The machines are often too difficult to operate for local employees,” says Chen Donghua, a shoe factory manager at the Lee Group, a manufacturer owned by Hong Kong entrepreneurs. “But because local labour is cheap they can still package them by hand.” Mr Chen’s company provides training to employees who, he says, in practice have little above an elementary school education. Chinese businessmen also have to negotiate past Nigeria’s bureaucratic gatekeepers for permits and licenses. “To visit a government official here, you best have around $6,000 to $10,000 with you,” says Mr Ban, the miner. “Otherwise, forget about getting an appointment.” There are cultural obstacles too. Across the continent, Africans accuse Chinese workers of refusing to integrate. Many of them choose to work in unmarked offices and dormitories, away from the prying eyes of authorities and potential competitors. They are accused of bringing in their own labour, though companies have quickly learnt they need to provide local employment if they want to stay in business. Hanson Huang, the deputy general manager of the free trade zone.

From the perspective of Chinese workers, thousands of miles from home in an unfamiliar environment, life can also be tough. “This place is very lonely,” says Peng Hong, who manages a medicine manufacturing company in Lagos and Kano, which employs around 350 Nigerians and 45 Chinese. Mr Peng arrived in west Africa in 2005 from landlocked Hubei province, in central China, where he says, “life is too hard”. Life has been hard in Nigeria too. “We import most of our food and cook for our Chinese employees,” he says. On the weekends, Mr Peng organizes company outings for his mostly male employees to the supermarket or to Lagos’ only Chinese-style karaoke bar. Like many

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arrivals, Mr Peng has had to battle. “We had to clear all the trees, drill our water wells, rig our own electrical transmission lines,” he says. “When I first came here, we had to light candles after 4pm because there was no stable electricity. We could not sleep because of the heat, so we would sleep outside in the courtyard.” Chinese entrepreneurs complain too that the authorities talk big but often fail to deliver.

The expansion of Ogun’s free trade zone, for example, is being held up by the state’s inability, or unwillingness, to buy up land from local chiefs, Chinese executives say. Chinese views about their host communities can be blunt. “Nigeria has the most thieves in the world,” says Thomas Liu, who runs the medicine company where Mr Peng works, using the sort of uncompromising language that grates from Accra to Kinshasa. “You have to avoid being tricked.” Workers designing ceramic plates in the factory inside the free trade zone A worker during the final stage of heating ceramics in Ogun, Nigeria Yet despite their myriad complaints, they say fortunes beckon. “If I could give advice to my former self, it would be ‘move faster,’” says Kent Chan, manager of Grand Shine Construction Materials. He set up his first factory in Nigeria in 2015. “I actually wanted to come in 2014 but then Ebola broke out. If I had come that year, I think business would have been even better.” The influx is by no means limited to Nigeria. McKinsey estimates there are more than 10,000 Chinese businesses operating in Africa, 90 per cent of them privately owned. Drawing on the “flying geese” concept of Japanese economist Kaname Akamatsu, researchers at the China-Africa Research Initiative at Johns Hopkins School of Advanced International Studies argue that, as costs in China rise, manufacturing will gradually shift to regions like Africa. Between 2000 and 2015, Chinese companies registered more than 1,000 African manufacturing proposals with the commerce ministry in glass, recycled steel, ceramics, gypsum board, textiles, dying, tanneries and shoe factories to name but a few.

Chinese companies, including garment makers in Tanzania and Lesotho, relocated not only because of cheaper labour costs. They were also drawn by the prospect of tariff free exports to the US under the African Growth and Opportunity Act, and to the EU under the Everything But Arms agreement. In Ethiopia, Huajian from China and New Wing from Hong Kong were attracted by the country’s high-grade leather, the researchers at SAIS found. Once companies gain a foothold in one country, many seek to expand. New South Group aims to open 10 industrial zones like the one in Ogun across Africa, starting with a 700- acre facility near the Kenyan city of Eldoret that began business in February. It plans to open in Ghana and Angola, where, as in Nigeria, reliance on oil exports has devastated local manufacturing. In Nigeria, as in much of Africa, Chinese investment provokes suspicion as well as praise, but for the most part officials welcome the attention. Jonathan Coker, Nigeria’s former ambassador to Beijing, says western warnings about Chinese investments are hypocritical.

Recommended Investing in Nigeria Chinese investment extends its influence in Nigeria “Diplomats say we will become slaves of China. This is the propaganda of the west,” he says. Instead, he adds, Nigeria has much to learn. “China is 10 times the size of Nigeria’s population but they have developed a system that can take care of their people. These are the examples we want to adapt.” Not all Chinese entrepreneurs have a positive impact. In Madagascar, they are blamed for illegal exports of rosewood and zebu, a type of cattle. Chinese demand for African wildlife also fuels poaching from Zambia to Mozambique. Nor does Ms Sun see the arrival of Chinese entrepreneurs as a magic bullet. The author accepts that, along with the promise of factories and jobs, they may bring environmental degradation and friction with African communities. “But they are extremely entrepreneurial, and they are doing profoundly important things,” she says. “Not all good, not all bad. But we have to pay attention.”

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2. Perception of Inter-Ethnic Relations of Slovaks, Hungarians and Roma 2004 – 2017

Academia, 2018, Klara Kohoutová, Mária Ďurkovská, Michal KentosThe aim of the contribution is to analyse interethnic relations between Slovaks, Hungarians and Roma people in 2004-2017 based on empirical research data focused on the theoretical, methodological and practical issues of ethnicity and ethnic relations. The issue of interethnic relations, or to be more precise the relations between the majority and minorities in the central Europe area, represents not only a past concern but also currently one of the priorities for the countries of central and Eastern Europe. The character of contemporary interethnic relationships is becoming more and more a subject of scientific research whose results are being translated into practice. These results contribute to solutions to possible inter-ethnic conflicts that arise from the interaction of different cultures in today's society. After November 1989, the social significance of interethnic relations has been marked by ethno-identification processes in the Slovak republic. The primary interest of individual minority representatives is to improve their position and secure the enactment of their rights. At the centre of societal interest in Slovakia are apart from economic and social issues also minority issues. Czechoslovakia was founded in 1918 as a state of Czechs and Slovaks with many minorities. Today, the Slovak Republic, one of the successor states of Czechoslovakia, is one of the most ethnically heterogeneous countries in central Europe. During the last century, the national composition in Czechoslovakia significantly changed through the influence of World War II and population transfers or migrations. After the fall of the communist regime in November 1989, the legislative framework for the protection of the rights of national minorities gradually changed. Slovakia entered the European Union in 2004, and before that it had to meet the Copenhagen criterion in the area of protection of rights and national minorities. One of the main issues in the near future is the ability to accept the heterogeneity of Slovak society as a normal standard. Roma and Hungarian minorities are an indicator of the problem in Slovakia, today. The problems and status of minorities are a long-term priority of the Slovak political agenda. Today, Slovakia ranks among European countries with relatively advanced legislation for the protectionof national minorities. Through its approach to minorities it meets the criteria of international organizations for amodern European and liberal democracy. Data was collected in the second half of 2004 and 2017 in all regionsof Slovakia. In 2004, a total of 480 respondents were surveyed for the needs of our study. The subjects of thesurvey were Slovaks (160) and the two most numerous minorities living in Slovakia: the Hungarians (160) andthe Roma (160). The selection criteria for the research sample were: nationality indicator, t. j. public declarationof belonging to the minority; gender, age and education. In 2017 the total quota sample in our research consistsof 487 adult respondents: 162 Slovaks, 165 Hungarians and 160 Roma. Several conclusions follow from the presented results of intra-ethnic and interethnic relations. The evaluation of intra-ethnic relations has producedmixed results. While in 2004 Hungarians were more positive about the relations inside their ethnic community,in 2017 it was Slovaks. The Roma assessments didn’t change over these two rounds. However, all intra-ethnic evaluations were positive.

The situation was different in the area of interethnic relations. The evaluations ofRoma people, except self-assessment, were mostly neutral to slightly negative character. It relates to the Slovaksevaluation of Roma people as well as Roma people of Slovaks. What is interesting is Slovaks evaluationstowards the Roma people and the change from the negative zone to the

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neutral one. For both evaluationsrelatively large differences apply in 2004 and almost identical values in 2017. Hungarian respondents rated theRoma people slightly negative, approximately the same in both rounds of research. In relation to Hungarians, theratings were generally more positive, although the trend between the evaluation rounds shows a decreasing trend.

While from the point of the minority view, the Slovaks' relationship to the Hungarians cannot be deduced fromthe downward trend yet; the relations between Hungarians and Slovaks confirms this fact. The relations ofSlovaks and Hungarians showed relatively large differences in 2004 but were very similar in 2017. Even theRoma ratings to the Hungarians had a decreasing trend from positive to neutral. Even though this contribution doesn’t analyse the reasons for evaluating interethnic relations, the 2017 ratings show less variability among thedifferent ethnic group ratings. It is related to the stabilization of interethnic relations, a more peaceful politicaldialogue and the presence of an external ethnic threat in the form of a migratory crisis. If we ignore the well-known fact in literature of a more positive self-image and a more critical assessment of others, the relations between the Roma people and the Slovaks are at a maximum neutral value now. Vice versa, Hungarian relationsstill have positive characteristics.

NOTA BENE

La note est entre autres établie sur base des informations parues dans le Financial Times (FT), The BalticTimes, (TBT), Le Bulletin du Courrier des Balkans (BCB), Analytical Articles of Central Asia-Caucasus Institut, (www.cacianalyst.org), Népszava (le seul quotidien hongrois non gouvernemental), INFO-TURK, Neue Zürcher Zeitung (NZZ), Wikipedia et RIA Novosti ainsi que sur base de celles publiées dans des hebdomadaires et revues spécialisés, ou qui figurent dans des diverses revues de presse. Elle combine des analyses géopolitiques et géoéconomiques et l’information “pure”, mais sélectionnée, avec les commentaires des journaux et ceux de l’auteur du présent en gras. Comme n’importe quel analyste ou commentateur, l’auteur est, dans ses sélections, résumés et propos, évidemment biaisé et notamment par ses orientations propres qui, probablement, proviennent entre autres de ses origines hongroise et chrétienne, de son mode de pensée régulationniste, de sa position anti-impérialiste et de ses options socialo-écologiques.

La note examine les événements récents dans l’optique de la problématique suivante : les rapports des forces entre les grandes puissances et leurs répercussions sur « l’étranger proche » à l’UE, ainsi que (i) l’adhésion, l’association ou l’intégration de certains pays eurasiatiques est-elle possible, probable ou souhaitable à l’UE ou à d’autres regroupements; il s’agit donc d’analyser ces différents modes d’élargissement de ces derniers ; (ii) étudier les mutations géopolitiques du continent eurasiatique qui seraient susceptibles d’avoir un impact sur l’UE ; (iii) enfin, il s’agit de fournir des éléments d’appréciation dans la perspective de la définition d’une géostratégie de l’UE dans le contexte du continent eurasiatique et des préoccupations dans ses « parages ».

Avec la section « Dimensions géoéconomiques », la tentative est faite d’opérer des analyses transversales d’ordre économiques où les multinationales jouent un rôle majeur, voire déterminant. Il s’agit donc d’explorer les dimensions économiques de la géopolitique de la région eurasiatique. Y trouveront leur place des informations et analyses qui concernent notamment les questions énergétiques et les moyens de transport, les privatisations ou les nationalisations et la stratégie des multinationales dans d’autres domaines.

D’une façon limitative, les pays pris en considération ici sont les suivants. Pour se faire comprendre en bref, on peut en fait les regrouper en fonction de certaines proximités géographiques ou géopolitiques :

les trois pays baltes: l’Estonie*, la Lettonie* et la Lituanie*; les quatre pays de Visegrád: la Pologne*, la République tchèque*, la Slovaquie* et la Hongrie*; les neuf ou dix pays balkaniques : la Slovénie*, la Croatie*, la Serbie avec ou sans le Kosovo, le

Monténégro, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine, ainsi que la Roumanie*, la Bulgarie* et l’Albanie ;

les trois pays centre-européens entre l’UE et la Russie: le Bélarus, l’Ukraine et la République moldave (Moldova);

la Turquie et les trois pays de la Caucasie méridionale : la Géorgie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ;

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l’espace de “trois mers” : Méditerranée, Noire et Caspienne dont fait notamment partie l’Iran ; les six “stans” en Asie centrale : Turkménistan, Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et

Afghanistan, ainsi que Mongolie.------------* pays membres de l’UE.

Voici enfin l’explication d’autres abréviations : AIEA = Agence internationale de l’Energie atomique ; ASEAN ou ANASE = Association des nations de l’Asie du Sud-est ; BM = Banque mondiale ; BERD = Banque européenne pour la reconstruction et le développement; BRICS = Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud; CEI = Communauté des Etats indépendants composés (sans les Etats baltiques et l’Ukraine) des 11 pays ex-soviétiques; EUA = Etats-Unis d'Amérique; FMI = Fonds monétaire international; FT = Financial Times; NYRB = New York Review of Books ; NZZ = Neue Zürcher Zeitung ; OCDE = Organisation de la coopération et du développement de l’Europe dont font notamment partie les EUA et le Japon (sic !); OCS = Organisation de coopération de Shanghai ; OMC = organisation mondiale privée du commerce; ONG = organisation non gouvernementale; ONU = Organisation des Nations Unies; OSCE = Organisation de la sécurité et de la coopération pour l’Europe; OTAN = Organisation du traité de l’Atlantique du Nord; OTSC = Organisation du Traité de sécurité collective (en Asie centrale); PECO = pays de l’Europe centrale et orientale ou centre de l’Europe ou encore pays situés entre la Russie et le monde de langue allemande; PESC = Politique étrangère de sécurité commune; PESD = Politique européenne de sécurité et de défense ; PIB = Produit intérieur brut; RFA = République fédérale d’Allemagne; RU = Royaume Uni ; UE = Union européenne.

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