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Echos de la Compagnie de Jésus Province Belge méridionale et du Luxembourg • P 402014 • Trimestriel • N o 1 • janvier – mars 2015 • Bureau de dépôt: Namur 1 • Ed. resp.: Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •

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Echos de la Province jésuite de Belgique méridionale et du luxembourg

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Echosde la Compagnie de Jésus

Province Belge méridionale et du Luxembourg

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Echos• N o 1 • J A N V I E R – M A R S 2 01 5 •

EditoFrançois écrit aux consacrés, Tommy Scholtes, s.j. p. 1

Belgique méridionale & Luxembourg90 jours dans la Province, Roland Francart s.j. p. 2

Nos défunts p. 5

La Colombière : 20e anniversaire, Jean-Marie Faux, s.j. p. 8

Henri Tihon, Robert De Coster, s.j. p. 10

Initiatives& EvénementsRivEspérance 2014, Diocèse de Namur p. 13

Martyrs pour la foi et la justice, Martin Maier, s.j. p. 15

Vie & PartenariatLes Editions jésuites, Pierre Sauvage, s.j. p. 16

L’Ecole supérieure de catéchèse de Lumen Vitae,Richard Erpicum, s.j. p. 18

Aux Editions jésuites, Jean Hanotte p. 19

La Compagnie en Europe et dans le MondeLe JECSE à Strasbourg, Marie-érèse Michel p. 22

Le P. Provincial en Inde, Franck Janin, s.j. p. 24

Rencontre des frères à Rome, ierry Dobbelstein, s.j. p. 27

Nota bene p. 28

Le billet d’humeurJean Burton, s.j. p. 32

Le dossierBicentenaire du rétablissement des Jésuites, Kristien Suenens p. A à D

Sommaire

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Editorial

Echos • no 1 • janvier – mars 2015 •

« Le Père nous a appelés à suivre Jésus dans la pleine adhésion à son Evangile et dans le service de l’Eglise, et il répandu en

nos cœurs l’Esprit Saint qui nous donne la joie et nous fait rendretémoignage au monde entier de son amour et de sa miséricorde. »Voilà notre vie de « consacrés ». Déjà tout un programme à méditeret à vivre !

Le pape invite à regarder le passé avec reconnaissance et « à vivrele présent avec passion »… et nous questionne : « Jésus est-il vraimentnotre premier et unique amour, comme nous nous le sommes pro-posé quand nous avons professé nos vœux ? » Et de nous inviter « àêtre des hommes de communion, en vivant avec courage là où il y ades disparités, et des signes crédibles de la présence de l’Esprit ».

L’avenir est à « embrasser avec espérance ». Le pape redit avecforce : « Ne crains pas… car je suis avec toi » (Jr 1, 8), et « notre es-pérance ne se fonde pas sur des chiffres, mais sur Celui en qui nousavons mis notre confiance » (2 Tm 1, 12) !

François conclut par quelques attentes. Nous les recevons commedes défis :

Que soit toujours vrai ce que j’ai dit un jour : « Là où il y a des re--ligieux, il y a de la joie. »J’attends que vous « réveilliez le monde, parce que la note qui-caractérise la vie consacrée est la prophétie ».J’attends encore de vous ce que je demande à tous les membres-de l’Eglise : sortir de soi-même pour aller aux périphéries exis-tentielles.

Enfin, le pape s’adresse aux laïcs qui partagent avec les personnesconsacrées leurs idéaux, leur esprit et leur mission, en les invitant àcélébrer « en famille », pour « croître et répondre ensemble aux appelsde l’Esprit dans la société contemporaine ».

Tout est dit, et tout est à faire !

Tommy Scholtes, s.j.

François écritaux consacrés

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Du 22 décembre 2014 au 9 janvier 2015, le P. Provincial a visité les Provinces de

Calcutta, d’Andhra Pradesh et la Région duBangladesh.

La maison Saint-Pierre Favrede Bruxelles(rue du Grand Hospice) fonctionne pour lemoment de manière plus réduite, suite à plu-sieurs départs : celui du P. Benoît Malvaux àRome pour y être Procureur général de laCompagnie ; du P. Kénel Sénatus, jésuite haï-tien qui, ayant réussi à Bruxelles une maîtrisecomplémentaire en droit international (droitsde l’homme), est parti à Séville pour un doc-torat ; du F. Michaël Schöpf qui, après dix ansau JRS Europe (Service jésuite des réfugiés),dont il fut un directeur très apprécié, a rejointsa Province à Munich où il collabore au centrede recherches sociales de la Compagnie. Parailleurs, la communauté a accueilli duranttrois mois Jean-Baptiste Roy, novice françaisqui était en « expériment » à ATD Quart-Monde et au JRSBelgium.

A Bruxelles, lac o m m u n a u t éSaint-Claude laColombière a ac-cueilli deux nou-veaux membres : leP. Jacques Misson,venant de Saint-Michel et le P.Etienne Laroche,

venant de Saint-Ignace. Le P. Paul Detienne aété invité à Dakha au Bangladesh, par l’aca-démie de langue bengalie.

Le 3 janvier, la communauté Saint-Ignace,à Ixelles, a reçu les communautés jésuites deBruxelles et de Louvain-la-Neuve à l’occasionde l’échange des vœux de 2015. Du 26 au 30décembre, le Fr. Roland Francart a participé,avec le P. Pierre Ferrière de la Pairelle et le P.Etienne de Ghellinck en temps sabbatique àSaint-Denis-La Plaine, à l’Assemblée de laProvince de France au Châtelard (Franche-ville, Lyon), consacrée à l’amitié avec lespauvres. La coordination de cette assembléede 110 jésuites et quelques laïcs était assuréepar le F. Jérome Gué, de Toulouse, délégué duProvincial à l’apostolat social. Le 15 février, lacommunauté à reçu un nouveau membre, leP. Philippe Grégoire, venant de Ciply, com-munauté de Haine-Saint-Paul.

A la communauté du Sacré-Cœurà Char-leroi, avec l’aide efficace du Conseil Local dePastorale, la veillée de Noël a pris cette annéela forme d’une crèche vivante, avec présenta-tion d’un conte : « Les Sabots de Noël ». Unequinzaine d’enfants et la lectrice du conte ontaidé à entrer dans la célébration de Noël, noncomme spectacle, mais comme intériorisationde la joie de cette fête. Le soir de Noël, la com-munauté a accueilli les compagnons de Na-mur, Saint-Jean Berchmans, pour un momentde détente et de partage, autour d’un bon buf-fet, puis d’un feu de bois ! Enfin, le jour de l’An

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Echos • no 1 • janvier – mars 2015 •

90 joursdans la Province

P. Jacques Misson

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Neuf, la communauté fut invitée à Haine-Saint-Paul, le midi, pour un apéro et une visitedes lieux, avant un repas au restaurant « laCantine des Italiens ». Suite à son 17e ouvrage,cette fois sur les personnes homosexuelles, leP. José Davin a assumé diverses animations.Ainsi à Bruxelles lors d’une journée sur » Re-ligions et homosexualité », et prochainementà Liège sur son livre. Dans le cadre du synoderomain sur la famille, il a donné plusieursconférences sur la variété des couples actuels.

La communauté Notre-Dame della Stradaà Haine-Saint-Paul a fêté le 29 septembre 2014les 50 ans d’ordination sacerdotale du P. Phi-lippe Grégoire et les 75 ans du P. François i-ry. Le 11 décembre, elle accueillait le P. JoséDavin pour une conférence à l’Unité pastoraledes Prieurés sur le thème : « La diversité desfamilles, un défi pour l’Eglise ».

A Liège, la com-munauté Saint-Servais accueillecomme nouveaumembre le P. YvesDuquenne, qui apassé pratiquement50 ans dans la Pro-vince d’AfriqueCentrale. Le 31 oc-tobre 2014, en lafête de Saint-Al-phonse Rodrigues,quatre frères de Bruxelles (membres de quatrecommunautés différentes !) — René Hansen,Roland Francart, Gonzague Jolly et Josephde Pierpont — ont pris le train pour rejoindreleurs trois confrères de la Cité Ardente — Pier-re Lambotte, François-Xavier Evrard et Fran-çois Delperdange. Après une rapide visite deslieux, eucharistie dans la chapelle publiquede la maison Saint-Servais ; puis apéritif et re-pas, avant un long moment de partage et de

convivialité. Ce fut l’occasion de rappeler cer-tains souvenirs : l’importance de l’école apos-tolique dans la vie des plus âgés, le récit de cer-tains frères qui ont fait la richesse de la viecommunautaire en bien des lieux… Mais nousavons aussi réagi sur les perspectives d’unionavec la Province de France. Enfin François-Xavier Evrard a présenté quelques échos - etquelques images - de la rencontre européennedes frères, à Rome en septembre dernier.L’après-midi s’est terminée à la maison de re-pos Saint-Joseph en Coronmeuse par unejoyeuse visite chez le Fr. François Delperdan-ge. De fin septembre jusque fin janvier, un no-vice de Lyon, Paul Catherinot, est venu vivreson « expériment long » dans le cadre de l’ASJ(Aide sociale aux justiciables) à la prison deLantin et au Centre de Prévention Sociale dePaifve. Cette présence rajeunissante n’étaitpas la seule expérience de rapprochement avecla France : les 17-19 janvier, trois jésuites deLyon — Dominique L’Ebraly, Pascal Gaude-ron et Gabriel Pigache — sont venus découvrirles apostolats jésuites en terres liégeoises. Ilsont visité le collège Saint-Benoît Saint-Servais,l’Institut Gramme et ont traversé l’Unité pas-torale Saint-Martin. En soirée, ils ont participéà la réunion de communauté, précisémentconsacrée au rapprochement de la BML et dela Province de France. 

La communauté Saint-Pierre à Louvain-

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3Echos • no 1 • janvier – mars 2015 •

P. Yves Duquenne

Sept frères à Liège

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la-Neuve a accueilli de la mi-novembre au 20décembre 2014, le P. Geraldo de Mori, brésilienet professeur de théologie à notre faculté dethéologie de Belo Horizonte. Il a donné uncours en rapport avec la théologie de la libé-ration. Ce fut pour la communauté de l’en-tendre nous présenter, successivement, sonbeau pays avec ses problèmes et ses espé-rances, l’Eglise brésilienne et, enfin, la Com-pagnie 

A Namur, à lac o m m u n a u t éNotre-Dame de LaPaix, le P. Jean-Ma-rie Van Parys (Pro-vince d’AfriqueCentrale) prend untemps de repos. LeP. Pierre Devos, aété nommé direc-teur de l’UTAN,l’Université des aî-nés. 

Depuis la fin du mois de septembre 2014 etjusqu’à la fin janvier 2015, la communauté duChrist Roi à Luxembourg accueille le novicefrançais Florian Cazenave pour son expéri-ment long auprès des réfugiés au foyer DonBosco à Luxembourg. Les 17 et 18 janvier 2015,la communauté a reçu la visite de la commu-nauté de la rue d’Assas, à Paris.

Jésuites belges en France : le P. DominiqueLagneau est accompagnateur spirituel à lamaison Charles-de-Foucauld (propédeu-tique), vicaire de la paroisse Sainte-Anne enPays de Janzé, prêtre référent pour l’établis-sement scolaire Saint-Vincent à Rennes, au-mônier scout (Lonescouts en Belgique) et ildonne les Exercices spirituels. Le P. Jean-PierreMillard a quitté Paray-le-Monial pour exercerdivers ministères à Foncouverte, en dépen-dance de la communauté de Montpellier. Le

P. Paul Lammerant, qui était aussi à Paray-le-Monial, est revenu dans la communauté duSacré-Cœur à Charleroi.

Nos défuntsdepuis octobre 2014

Le 4 décembre2014, à la commu-nauté Saint-Claudela Colombière, estdécédé le P. JosephBoute, né à Uccle,en 1928. Pendant laguerre, il a fait denombreuses fois lechemin entre l’ave-nue de Saturne prèsde l’Observatoire etle collège Saint-Jean Berchmans au cœur deBruxelles. Il appartenait aux dernières géné-rations d’élèves francophones de ce collège.En 1946, il est entré au noviciat des jésuites àArlon puis a suivi la formation philosophiquede la Compagnie. En 1952, il a commencé lessciences sociales et coloniales à Louvain, puisvécu l’année suivante sa première expérienceafricaine à Kikwit. En 1954, il reprend sesétudes universitaires à Louvain. En 1956, ilcommence la théologie à Eegenhoven et il estordonné prêtre en 1959. De 1960 à 2011, pen-dant 51 ans, il a vécu hors de Belgique ; quel -ques années aux Etats-Unis, puis très long-temps dans plusieurs pays d’Afrique. En 1966,il arrive à Kinshasa, à la maison Saint-Ignace.Il rejoint l’équipe du CEPAS (le Centre d’étudespour l’action sociale). Il enseigne la démogra-phie à Lovanium, puis à l’Unikin. On apprécieson enseignement. Il devient responsable dudépartement de démographie. Dès 1966, il di-rige aussi la bibliothèque du CEPAS. En 1985,

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4 Echos • no 1 • janvier – mars 2015 •

P. PIerre Devos

P. Joseph Boute

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il est nommé PDG de l’Institut national de lastatistique. En 1990, il quitte Kinshasa pourYaoundé, au Cameroun. On lui demanded’enseigner les sciences sociales, mais surtoutde mettre en place la bibliothèque de la jeuneuniversité catholique d’Afrique centrale. 20ans plus tard, il repart pour Bangui en Cen-trafrique pour diriger la bibliothèque duCentre catholique universitaire. En 2012, ilrevient en Belgique. Beaucoup ont été frappéspar sa volonté de s’insérer comme prêtre dansles pays où il avait été envoyé. La messe en lin-gala à Saint-Antoine de Kinshasa était un mo-ment fort de sa semaine Ce fut la même choseà Yaoundé en langue ewondo. Sa vie durant,il a toujours pu compter sur la miséricorde duSeigneur pour répondre en fidèle serviteur àsa belle vocation de Compagnon de Jésus.

Le 5 décembre2014, à la commu-nauté Saint-Claudela Colombière, estdécédé le P. JacquesPaulus, né à Schaer-beek le 3 mars 1932.Il avait une sœur aî-née. Après ses étudessecondaires en latin-maths à l’Athénée deSchaerbeek. Il faitune candidature enbiologie, d’abord à l’ULB, puis aux FacultésNotre-Dame de la Paix de Namur. Le 26 sep-tembre 1951, il entre au noviciat à Arlon. Il passeensuite au juvénat à Wépion pendant lequel ilfait la 2e candidature en zoologie à Namur. De1954 à 1957, il étudie la philosophie à Eegenhoven(Louvain). En 1957, il part au Congo où il conti-nue à Kimwenza-Lovanium ses études en zoo-logie. De retour en Belgique, il étudie la théolo-gie. Il est ordonné prêtre le 6 août 1965 à Bruxelles.Dès 1966, il retourne à Kimwenza et devient pro-

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5Echos • no 1 • janvier – mars 2015 •

LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX

Le P. Jean Hontoy, s.j. de la communauté Saint-�

Claude La Colombière, né le 29 juillet 1925 à Anvers,est décédé le 15 octobre 2014 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 20 sep-tembre 1952 et a été ordonné prêtre le 6 août 1959.Le P. Joseph Boute, s.j. de la communauté Saint-�

Ignace à Ixelles, né le 4 mars 1928 à Uccle, est dé-cédé le 4 décembre 2014 à Woluwe-Saint-Pierre. Ilest entré dans la Compagnie le 14 septembre 1946 etil a été ordonné le 6 août 1959.Le P. Jacques Paulus, s.j. de la résidence Sainte-Marie�

à Kimwenza (RDC), né le 6 mars 1932 à Schaerbeek,est décédé le 5 décembre 2014 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 26 sep-tembre 1951 et il a été ordonné prêtre le 6 août 1965.Le P. Marcel Bogaert, s.j. de la communauté Saint-�

Claude La Colombière, né le 24 avril 1930 à MerksemLaeken, est décédé le 3 janvier 2015 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 24 octobre1949 et il a été ordonné prêtre le 6 août 1962.Le P. Émile Gales, s.j. de la communauté du Christ-�

Roi, Luxembourg, né le 16 octobre 1914 à Bech-Klein-macher (Luxembourg), est décédé le 14 janvier 2015 àla Seniorie Saint-Jean de la Croix, à Luxembourg. Ilest entré dans la Compagnie le 23 septembre 1936 etil a été ordonné prêtre le 24 août 1945.Mme Julinana Rouwez, décédée le 1er octobre 2014,�

sœur du P. Jacques Rouwez.M. Pierre Mignon, le 2 octobre 2014, frère du P.�

Christian Mignon (Province de Calcutta).Mme Suzette de Beer de Laer, décédée le 7 oc-�

tobre2014, sœur du P. André de Jaer.Mme Faux-Piret, décédée le 14 octobre2014, sœur du�

P. Jean-Marie Faux et maman du P. Pierre Piret.Mme Marie-Christine Duquenne, décédée le 8 no-�

vembre 2014, sœur du P. Yves Duquenne (Provinced’Afrique Centrale).Mme Maria del Angels Roig Olivella, décédée le 20�

novembre 2014, belle-sœur du P. Jorge Puig Ruiz.M. Pierre Gennar, décédé le 29 novembre 2014,�

beau-frère du P. Philippe Balon Perin.M. Frédéric Hermans, décédé le 15 décembre 2014,�

frère des P. Corneille et Michel Hermans.M. Pierre Delooz, décédé le 19 décembre 2014, frère�

du P. Jacques Delooz.

P. Jacques Paulus

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fesseur de zoologie à Lovanium, devenu en 1971,Université nationale du Zaïre (UNAZA). Aprèsun an d’interruption pour le troisième an (1972–1973), il joint à son enseignement la direction du« Centre interdisciplinaire pour le développe-ment et l’éducation permanente », charge qu’ilremplira jusqu’en 1979. En 1980, il fait construireau campus universitaire de l’UNIKIN (Universitéde Kinshasa) un home, le « Village universitaireKinduku ». Ce village rassemble des professeurs,des membres du personnel administratif et desétudiants de l’Université. Il y vécut jusqu’en 1992.En 1988, Il enseigne la biologie de l’environne-ment à l’UNIKIN. De 1992 à 2014, il continuerad’enseigner la biologie, l’écologie et développe-ment à l’UNIKIN ainsi qu’aux facultés catho-liques de Kinshasa et à l’Institut supérieur agro-vétérinaire (ISAV). À partir de 1996, il vit à la ré-sidence Sainte-Marie de Kimwenza. En 2000, ildevient Directeur de l’ONG J.E.E.P. (Jardins etélevages de parcelles). En 2002 il est chef du dé-partement de l’Environnement à l’UNIKIN ettitulaire de la chaire de l’UNESCO, professeurd’écodéveloppement et directeur du laboratoireà l’lSAV. Il gardera toutes ces activités jusqu’à sonretour forcé en Belgique, pour raison de santé,le 16 octobre 2014. Il est accueilli à la communautéSaint-Claude la Colombière où il s’est éteint àl’âge de 82 ans, après soixante-trois ans de vie re-ligieuse et près de cinquante ans de sacerdocedans la Compagnie, dont cinquante-quatre ansde vie missionnaire et quarante-huit ans d’en-seignement supérieur à Kimwenza. Il a légué soncorps à la faculté de médecine de l’Université deNamur.

Le 26 décembre 2014, à la communauté dela maison Loyola à Tokyo, s’est éteint MgrGiu-seppe Pittau. Né à Villacidro (Sardaigne, Italie)le 20 octobre 1928, il est entré dans la Compagniele 18 avril 1945 à Cuneo. Il se consacra à l’ensei-gnement à la Faculté de droit de l’UniversitéSophia. Il émit ses vœux solennels le 15 août

1964. Il devint rec-teur de la mêmeuniversité (1975) etProvincial du Japon(1980). En 1981, lepape Jean-Paul IIl’appela à Romecomme coadjuteurdu P. Paolo Dezza,qu’il avait désignéDélégué pontificalpour la Compagniede Jésus au moment de la maladie du P. PedroArrupe. Il commença ainsi sa période « romai-ne » qui devait se poursuivre jusqu’en 2003 etau cours de laquelle il assuma diverses respon-sabilités en lien avec la mission du gouverne-ment. Au cours de la 33eCongrégation Générale,le P. Peter-Hans Kolvenbach le nommaConseiller général (27 septembre 1983). Il as-suma aussi la mission d’Assistant régional del’Asie orientale (1983-1987) et d’Italie (1983–1991), et de Délégué pour les maisons interpro-vinciales de Rome (1988-1992). Le Saint-Pèrele nomma recteur de l’Université pontificalegrégorienne (1992–1998), poste qu’il combinaavec le service de Conseiller général et de Dé-légué pour la Civiltà Cattolica (1995–1998),nommé par le Père Général. A la fin de son ser-vice comme secrétaire de la Congrégation pourl’éducation catholique, le 25 novembre 2003, ilretourna dans sa province du Japon, où il conti-nua à exercer divers ministères pastoraux et àassurer des enseignements.

Le 3 janvier 2015, le P. Marcel Bogaertdécèdepaisiblement au soir de la fête du Saint-Nom deJésus, fête titulaire de la Compagnie. à la Com-munauté Saint-Claude la Colombière. Il est néà Laeken, le 24 avril 1930, cadet de 5 enfants.Après ses humanités au collège Saint-Jean Berch-mans et un an de philosophie à Saint-Louis, ilentre au noviciat d’Arlon, le 24 octobre 1949. Il

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6 Echos • no 1 • janvier – mars 2015 •

Mgr Giuseppe Pittau

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suit le cursus habi-tuel de la formation :noviciat, juvénat etservice militaire,philosophie. Pour larégence, il est envoyéà Léopoldville, aucollège Albert Ier. Ilfait la théologie à Ee-genhoven, de 1959 à1963 et est ordonnéprêtre le 6 août 1962.Après le 3e an à Wépion, sa vie sera partagée entrele service interne de la Compagnie et de la viereligieuse et le ministère spirituel. De 1965 à 1970,il est secrétaire du Père Provincial, de 1974 à1980, adjoint au secrétaire de la Compagnie àRome et, plus tard, de 1996 à 2003, il sera secré-taire général de l’Association des supérieurs ma-jeurs de Belgique. Dans les intervalles, il donneles Exercices en divers endroits et, surtout, de1987 à 1996, il est attaché à l’É cole de la foi à Fri-bourg (Suisse). À travers tous ces services, il apu aider beaucoup de religieux et de religieuses.Il rejoint la Communauté Saint-Claude la Co-lombière en 2008 : dans la longue épreuve d’unediminution progressive de ses facultés, il y adonné jusqu’au bout le témoignage d’une pro-fonde vie spirituelle. 

Le 14 janvier 2015, à la séniorie Saint-Jean dela Croix, à Luxembourg, le P. Emile Gales estentré dans la maison du Père. A cent ans biensonnés, il a fourni une longue carrière au ser-vice du Seigneur, à qui il s’était donné totale-ment dès sa jeunesse. Enfant de la Moselle, c’està peine s’il connut les affres de la PremièreGuerre mondiale. Aîné de cinq, il passa sonenfance à Bech, au bord de l’eau. Puis il partitpour le collège de Virton, où il apprit non seu-lement le français, mais aussi la musique. À 19ans, il entre au séminaire de Luxembourg, maisdeux ans plus tard, en 1936, c’est dans la Com-

pagnie de Jésus qu’ilservira désormais leSeigneur. En janvier1947, sa formationde jésuite terminée,il quitte son pays, safamille et tous sesamis pour l’Inde. Ily passera quaranteet un ans. Il parledésormais un an-glais oxfordien, ap-prend le bengali et s’inculture progressivement.Le poète Tagore l’enchantera toute sa vie. Sessupérieurs ont remarqué son don de chef. Il estdonc tout d’abord recteur du collège de Dar-jeeling, au pied de l’Himalaya, puis, alors qu’ilne connaissait pas cette maison, la plus grandede toute la Compagnie, le voilà recteur du col-lège philosophique et théologique De Nobilià Pune, près de Bombay. C’est là qu’il rencontrele jeune Anthony De Mello, qui deviendra unmaître spirituel de renommée internationale.Emile faisait confiance à ces jeunes jésuites, etils le lui rendirent bien. De retour dans la Pro-vince de Calcutta, il dirige tout d’abord le col-lège de Burdwan, dans le delta du Gange, maisdeux ans plus tard, il crée le collège de Haldia,aux portes de Calcutta, et le dirige pendant prèsde dix-huit ans. Jusqu’au jour, où, âgé de 73 ans,il rentre au pays. Il a encore vingt-sept ans àvivre, toujours au service du Seigneur, dansl’Apostolat de la prière, par exemple. Beaucoupd’entre nous l’ont alors bien connu. Son accueilet son humour, son amabilité, son amitié sur-tout et sa discrétion faisaient le bonheur detous. Nous rendons grâce au Seigneur d’avoirdonné à l’Église du Luxembourg et de l’Indeun tel homme, et si longtemps.

? Roland Francart s.j.avec l’aide des supérieurs de communauté

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7Echos • no 1 • janvier – mars 2015 •

P. Emile GalesP. Marcel Bogaert

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C’est en 1994 que la Communauté Saint-Claude la Colombière fut fondée « pour

accueillir des jésuites âgés et moins valides etles aider à vivre jusqu’au bout, dans la sérénitéleur vocation de contemplatifs dans l’action ».Le 5 novembre de cette année, se retrouvèrentpour la première fois, sous la houlette du P.Jean Bouvy, premier supérieur, les quelquespremiers membres de la communauté, tousaujourd’hui décédés. La communauté a fêtédignement cet anniversaire. Tout d’abord dansl’intimité, le jour anniversaire même, 5 no-vembre, fête de tous les saints de la Compagniede Jésus. Le Père Provincial a célébré l’eucha-ristie d’action de grâces et rappelé le sens et lavocation de la communauté. L’apéritif et legâteau qui terminait le repas de fête ont étédégustés en compagnie de toutes les personnesqui, quotidiennement, as-surent le bon fonctionne-ment de la communauté etgrâce auxquels, selon unmot du Père Provincialdans le mémorial de sa der-nière visite, « nous bénéfi-cions d’une formidablequalité de vie ».

Mais le grand jour, ce futle samedi suivant, le 8 no-vembre où la maison a ou-vert toutes ses portes pouraccueillir parents et amis.On aurait pu rappeler l’his-toire de la maison, de sa

création disputée, rappeler la mémoire desnombreux confrères qui y ont terminé leurvie terrestre. Ils étaient présents à notre prièrecertes et nous les avons évoqués dans l’eucha-ristie. Mais nous avons voulu mettre l’accentsur le présent, sur la vie, nous avons surtoutvoulu montrer que la communauté Saint-Claude la Colombière était une maison ou-verte, accueillante, au cœur d’un réseau d’ami-tié. Comme le disait le très beau folder d’in-vitation, notre communauté « souhaite célé-brer ses vingt ans avec nos familles et nos amisque nous portons toujours dans nos cœurs etnos prières ».

Cette communion s’est exprimée dans latrès belle eucharistie, premier grand momentde la journée. La foule (autour de 180 per-sonnes) débordait de la chapelle aux portes

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Echos • no 1 • janvier – mars 2015 •

La Colombière :20e anniversaire

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grand ouvertes jusqu’à l’infirmerie à l’autreextrémité du bâtiment. (Il y avait même, com-me l’un d’entre nous ne put s’empêcher de ledire tout haut, le bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre). La messe, présidée par le PèreProvincial, concélébrée par les supérieurs destrois communautés du site Saint-Michel, étaitcelle de la Vierge Marie le samedi. On avaitchoisi comme évangile le récit de la Visitation,démarche de Marie, accueil d’Elisabeth, ren-contre d’où jaillit le Magnificat. Dans son ho-mélie, le Père supérieur, Robert Huet en fitressortir tout le sens pour éclairer cette journéede multiples rencontres. « En vous invitant,chers parents, chers amis de la communauté,nous voulons vous dire que nous avons besoinde vous pour être fidèles à notre vocation etqu’à notre tour nous voulons vous aider à gar-der le cap de ce que l’Esprit Saint fait grandiren vous. »

Ce fut ensuite la rencontre, au rez-de-chaussée, pour le verre de l’amitié. Le tempsde se mélanger, de se découvrir joyeusement,d’admirer par exemple dans leurs plus beauxatours ceux et celles que nous côtoyons d’or-dinaire en costume de travail, de reconnaîtretous les liens qui se tissent autour de la com-munauté : familles, amis et amies de longuedate, relations diverses qui se sont nouées de-puis vingt ans autour de la communauté, avecnotamment une bonne présence de membresd’équipes CVX dont nous sommes « parrainspriants ». S’il y avait un regret à émettre sur lajournée, ce serait que la relative exiguïté deslocaux, pour une telle foule, n’a pas permisautant de mélange et de rencontres qu’on au-rait sûrement souhaité.

En montant ensuite au premier étage, endécouvrant l’enfilade des tables, de la salle àmanger à un bout à la salle de communauté àl’autre, tout au long du couloir, la réaction ne

pouvait être qu’un « oh ! » admiratif : tablesparfaitement dressées, magnifiquement gar-nies de fleurs, savamment conçues pour per-mettre le regroupement des familles et amis,sans oublier personne et surtout bientôt char-gées d’un repas simple mais savoureux : po-tage, sandwiches, tartelettes, le tout dûmentarrosé. C’est le moment de remercier ici cha-leureusement tous celles et ceux qui ont pré-paré et rendu possible l’événement : membresde la communauté et collaborateurs habituelsmais aussi la belle équipe de bénévoles qui aassuré la préparation immédiate, préparé lesquatre cents sandwiches, créé la décorationflorale… Tout cela sous l’impulsion du grandorganisateur de la manœuvre, notre ministre,le P. Marc Declercq qui y a déployé tout sontalent et son dévouement.

Après ce repas agréable, paisible et fraternel,la journée s’est terminée par les deux récitalsentre lesquels malheureusement il fallait choi-sir : celui de Mme Betty Bruylants, au clavecin,celui du P. Bernard Pottier au violon. Les échosde part et d’autre n’étaient que vif éloge.

Maintenant reposez-vous, nous a dit le Pèresupérieur, le lendemain. La vie ordinaire re-prend, continue. Mais la mémoire de tantd’amitié partagée l’éclaire, lui donne du sens.Nous espérons surtout, non, nous sommessûrs qu’au terme de cette journée, tous celleset ceux qui y ont participé garderont de la com-munauté Saint-Claude la Colombière l’imaged’une maison accueillante et ouverte sur lemonde.

? Jean-Marie Faux, s.j.

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« Une vie réussie,c’est un rêve d’adolescent

réalisé dans l’âge mûr »

Une vie toute de foi et dedroiture, une vie de grandhonnête homme

Henri, né à Bruxelles, dans une famille profondément chrétienne, entreprit

le cycle des humanités gréco-latines, en 1930,au collège Saint-Michel. Excellent élève, tou-jours en tête de la classe, il était particulière-ment doué en mathématiques, dont il gardatoujours le souci de minutieuse précision.Congréganiste de la Sainte Vierge, il s’affiliaaussi à la JEC (Jeunesse étudiante catholique),section de l’ACJB (Association catholique dela jeunesse belge). C’était la grande époquede l’Action catholique. Ces groupements dejeunes voulaient faire connaître et aimer JésusChrist, cherchant à favoriser, à la fois, prièreet souci apostolique, avec aussi un début desouci social, dû à l’encyclique, alors toute ré-cente, Quadragesimo anno de Pie XI. CetteJEC a enthousiasmé bien des jeunes et en ame-na plus d’un à vouloir se consacrer à Dieu. Al’exposition universelle de 1935, fut organiséun congrès de près de 2500 « jécistes », où,dans un montage théâtral, au « Pavillon de lavie catholique », les quatre solistes se trouvè-rent être quatre rhétoriciens du collège Saint-Michel, dont Henri qui avait 16 ans, décidés

à demander leur admission dans la Compa-gnie.

Ces quatre amis entrèrent au noviciat d’Ar-lon, le 23 septembre 1936 avec quatre autresrhétoriciens du collège ! C’est là que naquit,lors des « grandes promenades », cette passionde la marche, qu’il garda jusqu’à sa dernièrechute, à 93 ans, sur la route, devant La Di glette.

Après le noviciat, les premiers, ce fut uneannée de philosophie et lettres, au Juvénat deLa Pairelle. Mais Henri, sans avoir une mau-vaise santé, était fragile. Toute sa vie, il se sentitfatigué. Alors que ses conovices partaient auservice militaire, Henri fut réformé et resta,pour ses deux premières années de philoso-

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Henri Tihon(14 mars 1920–8 novembre 2013)

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phie, à La Pairelle, où le P. Clément Plaquets’ingéniait à assurer la santé des « jeunespères » plus faibles. Henri acheva, souvent enchaise longue, sa troisième année de philoso-phie, à Godinne.

De 1945 à 1947, « régent », il est professeurde quatrième latine, au collège de Mons. Le24 août 1949, il est ordonné prêtre par le Car-dinal Van Roey, dans la chapelle d’Eegenho-ven avec quinze compagnons jésuites. Pen-dant son « troisième an », il est « Socius » duMaitre des novices. Il devient, en 1952, secré-taire du P. Clément Plaquet, Provincial, puisen 1954, socius du nouveau Provincial, le P.Louis Renard. Il le reste jusqu’en 1959. Ce futplus qu’une collaboration de cinq ans : ce futune vraie amitié. Le P. Renard, d’une intelli-gence et d’une humanité exceptionelles, semontrait parfois hésitant et trouvait dans son« compagnon », un autre esprit clair, capablede le soutenir dans les décisions à prendre.

Libéré de l’administration, il redevient pro-fesseur de troisième latine, pour deux ans, aucollège du Sacré-Cœur, à Charleroi. En 1962,il est nommé ministre du collège Saint-Sta-nislas, à Mons. Il y est vice-recteur, en 1964,puis, recteur en même temps que directeur.

Il y entreprend de refaire lesbâtiments de la commu-nauté. En 1971, il redevientprofesseur (3e latin-sciences), au collège Saint-Paul, à Godinne, pour deuxans encore, qu’il dira avoirété parmi les plus belles deson apostolat. Il part ensuiteau collège Saint-Servais deLiège, comme titulaire detroisième et préfet desétudes, devient directeur, de1974 jusqu’au mois de juin1983, lorsqu’un cancer de

l’estomac le force à précipiter sa retraite. Par-faitement rétabli, il est nommé supérieur dela petite communauté Pierre-Favre, rue deBruxelles, à Namur, jusqu’en 1994, où, archi-viste-adjoint de la Province, il collabore auCDRR (Centre de documentation et de re-cherche religieuses) de l’Université de Namur,en se spécialisant dans la classification desimages pieuses (il en recensera plus de20 000 !), travail qu’il continuera, à Notre-Dame de la Paix, jusqu’à son décès. Avec unintermède de quatre ans, à Godinne, où il col-labora à établir le catalogue des œuvres denotre céramiste le P. Pierre Defoux.

Son hobby, la marche. Marcher des heures,dans la nature. Pendant ses dernières années,il passait volontiers des séjours dans le calmedes grands bois de La Diglette, qu’il avait déjàconnue, lors de ses vacances d’élève. Il y fitune première chute, le 19 octobre 2002. Sepromenant, dans la nuit, sur une route sansaccotement, près de la maison, il fut renversépar une voiture. Sans grand mal. Il fait une se-conde chute, plus grave déjà, lors de son séjourà Godinne, ce qui exigea un repos d’un moisà La Colombière. Le jeudi 27 juin 2013, déjàplus faible, en séjour à La Diglette, il voulut,

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dans la matinée, se prome-ner. Il glissa et tomba sur laroute devant la maison, sanspouvoir se relever. Heureu-sement, une auto s’arrêta.Une ambulance put l’em-mener, le visage ensanglan-té, les vertèbres du cou frois-sées. Après plus d’un moisde clinique à Libramont,puis à Namur, où il deman-da le sacrement des ma-lades, Il put enfin rejoindreLa Colombière. Il s’affaiblit progressivement,tout en restant très lucide, répétant parfoiscette phrase qui lui était familière, en s’adres-sant à son Dieu : « Si tu le veux, quand tu leveux, comme tu le veux. » Il s’éteignit douce-ment, le vendredi 8 novembre, vers 10 h 00du matin.

C’était d’abord un homme de foi, de prièreet d’obéissance. Consacrée à l’éducation. Ilbourlingua dans toute la Province, changeantdix-huit fois de maison, jusqu’à « parcourirbien des régions » pour le règne de Dieu. Il futmême chargé par le Provincial Renard d’unemission, dans la République Démocratiquedu Congo. Il ne se plaignait jamais, même lorsde l’état de faiblesse de ses dernières semaines.Esprit très précis, il était homme de peu deparoles. Ses coups de téléphone étaient trèsbrefs. Son tempérament de mathématicienlui permettait d’émettre des opinions claires.Il avait soin de se documenter avant d’affirmer.S’il évoquait un point d’histoire ou répétaitun avis, chacun pouvait être assuré qu’il l’avaitbien vérifié. Il ne « trichait » jamais. Son soucide précision s’accompagnait d’une grandehonnêteté qui l’empêchait, devant un argu-ment valable, de s’entêter. Sous une apparenceréservée, voire un peu froide, c’était aussi unhomme de cœur et d’amitié. Très fidèle à sa

famille et à ses compagnons de collège et denoviciat, il aimait échanger avec eux ce qu’ilappelait ses « souvenirs d’anciens combat-tants ». Alors, il pouvait rire et être intaris-sable.

Interrogé sur sa vie, Henri aurait répondu :« J’ai fait simplement ce qui m’a été demandé« et il aurait répété, après son Maître Jésus :« Je suis au milieu de vous comme celui quisert ».

Henri a vraiment réalisé son rêve d’adoles-cent et réussi sa vie de jésuite.

? Robert De Coster, s.j.

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Vous les avez peut-être croisés, le week-end dernier dans les rues de Namur, un

sac orange à la main. Pour sa deuxième édi-tion, RivEspérance a rassemblé plus de 2 000participants, venus des quatre coins de Bel-gique. Des chrétiens, des non-chrétiens,jeunes ou moins jeunes, qui avaient fait le che-min afin d’explorer les lieux de dialogue quiétaient proposés. A travers des conférences,des ateliers, des temps de convivialité ou derecueillement, chacun s’est vu proposer desclefs pour mieux comprendre le monde actuel,et préparer celui de demain.

En 2012, les participants avaient profité de lapremière édition de RivEspérance pour veniry chercher un peu de ce souffle et de cet opti-misme tellement nécessaires. Fidèles à leurs in-tuitions fondamentales, les organisateurs ontdonc fait le pari de ce deuxième acte, dont lacouleur était annoncée : « Dépasser nos peurs.Oser le dialogue ». De dialogue, Jésus lui-mêmeen a fait preuve. « Il était maître en la matière ».Daniel Marguerat, exégète et bibliste de renom-mée internationale, en a parlé lors de la grandeconférence d’ouverture du vendredi soir. Le sa-medi et le dimanche, d’autres intervenants ontpris la parole sur d’autres thèmes. DominiqueLambert a parlé de foi et de science, GabrielRinglet et Jean-Paul Dessy ont dialogué sur lethème de l’art et de la foi, Charles Picqué et Mgr

Jean Kockerols ont évoqué le brassage des cul-tures et des religions à Bruxelles, tandis que Ma-hinur Ozdemir, Julien Klener et Mgr Jean-PierreDelville parlaient du dialogue interreligieux.

Politique et foi, un lieu dedialogue jamais épuisé

Sur le thème » Y a-t-il une politique sansfoi ? », Jean-Michel Javaux (ECOLO), StevenVanackerer (CD&V) et Marie-Christine Mar-ghem (MR) ont prouvé que les politiciens pou-vaient afficher leurs convictions. Avec desnuances toutefois. Steven Vanackere : « Cer-tains de mes collègues hésitent à parler de leurfoi, de peur qu’on ne pense qu’ils vont agir ex-clusivement dans l’intérêt des chrétiens. » Ma-rie-Christine Marghem : « Je préfère être peubavarde à propos de ma foi, mais mettre cel-le-ci au service de mes actions. Elle est une for-ce personnelle qui me motive. » Jean-MichelJavaux, quant à lui, a évoqué ces communions

RivEspérance 2014a tenu toutes ses promesses !

Initiatives & Evénements

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de pensée qui se créent parfois, entre politicienscroyants, au-delà des clivages politiques.

Herman VanRompuy, présidentsortant du Conseileuropéen, a clôturéce cycle de grandesconférences, le di-manche matin, enprésentant le dia-logue, comme fon-dement de l’Unioneuropéenne.

Entre ateliers et temps de prière

Cette fois encore, l’Université de Namur etl’institut Sainte-Ursule avaient mis leurs locauxà la disposition de l’événement. À l’arsenal,les mouvements partenaires de RivEspérance(Vivre Ensemble, le CDD, Catéveil, les Pèle-rinages namurois, les visiteurs de malades… )ont pu présenter leurs actions, à travers lesstands qui leur étaient réservés. Les médiascatholiques belges francophones étaient re-présentés, de même que RCF, la radio chré-tienne qui a retransmis en direct un grandnombre d’émissions spéciales.

Autres temps forts : les quatre-vingts ateliersdu samedi après-midi, dont certains ont connuun franc succès, comme ceux consacrés au dia-logue avec l’islam, ou au pape François. Pourceux qui le souhaitaient, il était possible ausside prier à RivEspérance : à la chapelle du CRU(Centre religieux universitaire) ou à l’égliseSaint-Loup. Dans cette dernière, trois commu-nautés se sont succédé pour animer les tempsde recueillement : les bénédictines d’Hurtebise,le kot à projet l’Auberge des Bruyères de Lou-vain-la-Neuve, ou encore la communauté deTibériade de Lavaux- Sainte-Anne.

« Nous espérons êtredevenus plus humains »

Samedi soir, la cathédrale Saint-Aubain avibré au son du gospel, avec « e Brussels in-ternational Gospel Choir » – sous la directionde Lionnel Sonna — et les musiciens de DidierLikeng.

RivEspérance 2014 s’est terminée le di-manche après-midi par la célébration eucha-ristique de clôture, toujours à la cathédraleSaint-Aubain. Une cathédrale bien remplie,décorée de banderoles colorées qui lui don-naient un air de fête. La messe était présidéepar le frère Alain Arnould, dominicain et au-mônier des artistes. Le P. Charles Delhez,membre de l’équipe porteuse de RivEspé rance,a assuré l’homélie et a dialogué avec les enfants,placés à l’avant. Les chants ont évidemmentrythmé cette grande célébration d’envoi, dontla messe brève de l’Espérance — pour chœur,orgue et assemblée—, composée spécialementpour l’occasion par David Miller, compositeuret chef d’orchestre d’origine américaine.

Peter Annegarn, président du CIL (Conseilinterdiocésain des laïcs) prononcera le mes-sage d’envoi : « Cette célébration marque lesommet de 48 heures dont on ne sort pas in-demne. Nous espérons être devenus plus hu-mains, plus “levain de la pâte”. Faisons Eglisedans le monde d’aujourd’hui et au service dumonde d’aujourd’hui. »

? A.S. – C.B.Texte du Diocèse de Namur

Initiatives & Evénements

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Les 25 ans de l’assassinat des six jésuites et de leurs deux collaboratrices au Salvador

ont été célébrés dans de nombreux pays dumonde. Cinq jours après la chute du mur deBerlin dans la nuit du 15 au 16 novembre 1989,les Pères Ignacio Ellacuría, Segundo Montes,Ignacio Martín-Baró, Joaquín López y López,Juan Ramón Moreno et Amando López ontété cruellement tués par des soldats de l’arméesalvadorienne à cause de leur engagement pourla justice et la paix. Elba Ramos et sa fille Celinade 15 ans devaient mourir parce que les soldatsavaient reçu l’ordre de ne pas laisser de témoinsde ce crime abominable. Jusqu’aujourd’hui lesacteurs et les commanditaires responsablesn’ont pas encore été condamnés.

L’Université Centraméricaine (UCA) deSan Salvador a consacré toute une série d’évé-nements à la commémoration de ceux quisont appelés aujourd’hui les martyrs de l’UCA.La célébration la plus importante est la tradi-tionnelle vigilia du 15 au 16 novembre où desmilliers de gens viennent surtout des com-munautés pauvres de la campagne. Une pro-cession de cierges transforme le campus enune mer de lumière. L’an dernier une pièce dethéatre intitulée la Dernière Heure a présentéles événements et touché profondément lesspectateurs. James McGovern, membre duCongrès des Etats-Unis, a parlé des consé-quences de l’assassinat des jésuites et des deuxfemmes sur la politique américaine au Salva-dor. Au moins temporairement l’aide militaireaméricaine a été arretée.

A Bruxelles le 28 novembre 2014, la Cha-pelle de la Résurrection, en plein centre duquartier européen, était bien remplie pourune soirée de commémoration. Le P. GabrielIgnacio García, jésuite colombien et conseillerdu Père Général pour l’Amérique latine sep-tentrionale, a évoqué dans un conférence im-pressionnante, les martyrs et leur héritage.L’eucharistie qui a suivi la conférence étaitprésidée par le P. John Dardis, président de laconférence des provinciaux de l’Europe. Lesdeux provinciaux belges, le P. Franck Janin etle P. Johan Verschueren, étaient parmi lesconcélébrants. Le P. Martin Maier, nommérécemment secrétaire pour les affaires euro-péennes au JESC (Jesuit European SocialCentre), a développé dans son homélie la mé-moire des martyrs de l’UCA qu’il avait tousconnus personnellement. Avec leur vie et leurmort, ils ont rendu témoignage qu’une uni-versité peut réellement se mettre au servicede la foi et la justice.

? Martin Maier, s.j.

Martyrs pour lafoi et la justice

Initiatives & Evénements

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Le 25 septembre à Bruxelles et le 9 octobre à Paris étaient organisées deux soirées

de présentation des éditions jésuites. À cetteoccasion, Pierre Sauvage, directeur général,a présenté la nouvelle entité franco-belge.

D’emblée, il convient de souligner que laconstitution des Editions jésuites résulte d’uneconvergence de volontés. Depuis un certaintemps, les responsables de trois maisons édi-toriales, Fidélité, Lessius et Lumen Vitae,avaient pris conscience de l’intérêt d’un rap-prochement. Outre l’avantage d’unir les forcesdu point de vue des hommes et des moyensmatériels, ils savaient que les objectifs des troismaisons étaient complémentaires dans lechamp religieux. Pour faire bref, Fidélité visele grand public, depuis les enfants jusqu’auxadultes ; Lessius a une production universitairesans être de nature académique ; Lumen Vitaeest spécialisé en pastorale et en catéchèse.

Mis au courant de cette prise de conscience,Franck Janin, le Père Provincial de la provincede la Belgique méridionale et du Luxembourg,a vigoureusement encouragé cette volonté derapprochement. Pour ce faire, il a désigné ungroupe composé de deux représentants dechaque maison pour réfléchir aux possibilitésd’un regroupement. Une singularité dans lacomposition de groupe, la présence d’un re-présentant français désigné par le Provincialde France. Signe évident que l’initiative de re-grouper les trois maisons d’édition belges in-téressait de près la Province de France qui ne

dispose pas de maisons d’éditions d’ouvragesde ce type. Bien sûr, elle n’est pas absente dumonde de l’édition : elle publie des revues bienconnues telles que Études, Christus et Projetet les jésuites français ont créé et dirigé deséditions universitaires et des collections pres-tigieuses chez différents éditeurs.

Le chantier était ouvert. La progression futlente mais régulière. Le travail de réflexion adébuté en septembre 2012 et s’est terminé enoctobre 2013 par la signature d’un protocoled’accord. Plus d’un an au rythme d’environune réunion tous les deux mois. Le temps dese connaître, d’identifier les cultures diffé-rentes de chaque maison, de mettre au pointdes principes de base, afin d’arriver à construi-re un projet commun suffisamment détailléauquel on a donné le nom d’Editions jésuites.Le protocole d’accord a été approuvé par lesProvinciaux de Belgique et de France. Les Edi-tions jésuites sont devenues une œuvre com-mune des deux provinces.

En témoigne cet extrait du protocole d’ac-cord : « La nouvelle institution est une œuvrejésuite commune aux deux provinces jésuites,animée par l’esprit ignatien de discernement,capable d’analyser le contexte du monde envue de l’action. Elle est liée de manière claireet définie avec la Compagnie de Jésus dont ellepartage la mission de service de la foi qui pro-meut la justice dans un dialogue avec les autrestraditions religieuses et une relation créatriceavec la culture. » En prenant cette décision,

Vie & Partenariat

LesEditions jésuites

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L’année 2014 a connu de nombreuses commémorations de la Première

Guerre Mondiale. Sans commune mesureavec ces événements, on a aussi fait mé-moire du bicentenaire du rétablissementde la Compagnie de Jésus. En 1814, parla bulle Sollicitudo omnium ecclesiarum,le pape Pie VII rétablit l’ordre des jésuites,qui avait été supprimé en 1773 par l’unde ses prédécesseurs.Du 23 au 25 octobre, le KADOC a or-

ganisé un colloque international sur lerétablissement des jésuites dans le Bene-lux. Ceci en collaboration avec la Facultéde théologie de la KULeuven, l’Universitéde Namur, la Ruusbroecbenootschap(UA), l’Algemeen Rijksarchief, les pro-vinces jésuites flamande, néerlandaiseet de Belgique méridionale-Luxembourg,ainsi que le Nederlands Instituut voor Je-zuïetenstudies,Durant quarante ans l’ordre des jé-

suites — sans nul doute l’un des instituts

religieux internationaux influents — s’estretrouvé durant l’ancien régime entre lavie et la mort.Les recherches relatives à la manière

dont les (ex-)jésuites ont traversé cetteépoque — dans un conteste de change-ments sociaux radicaux — et posé les fon-dements du rétablissement de la Com-pagnie n’en sont qu’à leurs tout débuts.Le colloque s’est ouvert par un débat

sur le sort réservé à la Compagnie dansnos régions. Des récits concernant des(ex-)jésuites et des partisans aussi biende l’ancienne que de la nouvelle Compa-gnie ont été confrontés aux développe-ments structurels intervenus lors des di-verses étapes de la suppression, de la dis-persion et du rétablissement, le fil con -duc teur étant la question du maintiend’une « identité jésuite » inchangée etl’importance de l’identité du corps dansla survie de la Compagnie.Partant de ces problématiques, Pierre-

AEchos • no 1 • janvier – mars 2015 • LE DOSSIER

LE DOSSIER

Bicentenairedu rétablissementdes jésuites

Dossier réalisé par Kristien suenens (KaDoC, leuven) (traDuCtion JaCques Weisshaupt)

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Antoine Fabre (EHESS, Paris) ouvrit le col-loque en plaidant pour une contextuali-sation systématique de toutes les don-nées importantes tirées du récit de la sup-pression et de la restauration de la Com-pagnie de Jésus. À l’aide d’un certainnombre d’écrits de l’époque, il illustraégalement la manière avec laquelle des(ex-)jésuites se démenaient pour inter-préter leur propre histoire au cours deces quatre décennies turbulentes.

Suppression et dispersionL’« ancienne» Compagnie sombra en

1773 à cause des querelles intra ecclé-siales, des jeux de pouvoir politiques despuissances catholiques et de l’influencegrandissante de la pensée des Lumières.Joep van Gennip (Archives provincialesjésuites des Pays Bas), Michel Hermans(Université de Namur), André De Winteret Reimund Haas (Archidiocèse de Co-logne) esquissèrent également, respec-tivement pour la province jésuite flaman-de, la province jésuite francophone, lediocèse de Gand et l’archidiocèse de Co-logne, esquissèrent l’image d’une Com-pagnie en proie à des problèmes internesspécifiques à la veille de sa suppression.On peut trouver des parallélismes frap-

pant entre la diminution du nombre desjésuites et des élèves des collèges — apos-tolat central de la Compagnie — et unesituation financière problématique. Com-me aussi l’intervention musclée et parfoisopportuniste d’autorités civiles et de cer-taines autorités d’Eglise. Les biens de laCompagnie furent confisqués avec uneévidente avidité, alors que les pères et lesfrères — qui protestaient d’ailleurs à peine— furent forcés de gagner la diaspora.Une recherche approfondie du sort de

ces ex-jésuites se fait toujours attendre,

mais les intervenants cités mentionnè-rent déjà le rôle important des réseauxexistants dans la survie des individus.Chassés du cœur de leurs lieux de vie

— le monde latin, les Pays-Bas méridio-naux et les régions catholiques alle-mandes — ils trouvèrent étonnammentrefuge en dehors de l’Europe catholiqueainsi que dans un certain nombre d’en-claves. Michel Hermans mentionna l’hos-pitalité relative accordée par le prince-évêque de Liège, qui engagea volontiersles ex-jésuites pour développer l’ensei-gnement supérieur dans son évêché.Le P. Frans Chanterie confirmait ce

constat, en décrivant le périple de surviede la communauté jésuite anglaise deSaint-Omer qui passa entre autres parBruges, Liège et l’Angleterre. Haas, quantà lui, parla à nouveau des possibilitésd’exode des ex-jésuites allemands vers laPrusse, où les décrets papaux de suppres-sion ne furent jamais promilgués. Tel futaussi le cas, comme le montra Joep vanGennip, de la «mission hollandaise », oùles jésuites travaillaient déjà clandesti-nement depuis le XVIIe siècle et où les an-ciens membres de la Compagnie purentsurvivre.

Survivre à la périphérieDepuis ces refuges, les ex-jésuites de nos

régions réussirent à consolider un réseauinternational et à maintenir vivants cer-tains aspects de leur identité et de leur in-fluence. À Liège, et à partir de 1794 en An-gleterre, ils continuèrent leurs activitésd’enseignement. Frank Judo a fait remar-quer l’influence possible du réseau con -ser vateur autour de l’ex-jésuite François-Xavier de Feller (1735–1802) résidant à Liè-ge sur la pensée de Balthazar de Villegas.Ce dernier qui était chancelier du Com-

B Echos • no 2 • avril – juin 2014 • LE DOSSIER

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té de Brabant durant la Révolution Bra-bançonne (1789-1790), participa à ce sou-lèvement conservateur contre la politiquede l’empereur autrichien Joseph II (1780–1790). Paul Begheyn (Archives jésuites desPays-Bas) a attiré l’attention sur la figuredu père Adam Beckers (1744–1806). Il serévéla à Amsterdam comme une figurecentrale de la communication entre les jé-suites dispersés dans d’autres pays et iljoua un rôle de premier plan dans la surviede la mission jésuite hollandaise. En Ré-publique des Pays-Bas, les jésuites purenten effet, à partir de la fin du XVIIIe siècle,faire évoluer leurs stations précédemmentclandestines en Eglises reconnues.Peter van Dael, historien de l’art, mon-

tra comment les jésuites néerlandais, parle biais de leur architecture d’église clas-sique et souvent avec l’apport d’artistesflamands — témoignèrent à nouveauleur présence au cours de la premièremoitié du XIXe siècle.Le cœur de l’activité des jésuites exilés

durant le temps de la suppression ne sesituait cependant pas à Liège, aux Pays-Bas, en Angleterre ou en Prusse, mais enlointaine Russie. Dans l’empire ortho-doxe russe, la suppression de l’ordre desjésuites en 1773 ne fut jamais promul-guée. Marek Inglot (Université pontifi-cale grégorienne) décrivit comment laCompagnie réussit à survivre en Russie.Des ex-jésuites et de nouvelles recrues

venues de toute l’Europe gagnèrent laRussie. La première génération de jésuitesde la future «nouvelle » Compagnie futformée au noviciat jésuite de Dünaburg(Daugavpils, Lettonie). Parmi eux se trou-vait le néerlandais Jan-Philip Roothaan(1785–1853), qui avait été recruté à Am-sterdam par Beckers et qui devint plustard général de la Compagnie rétablie.

Pierre-Antoine Malou-Riga (1753–1827), une vocation tardive, fabricant deproduits textilesen Flandre occidentale,fut aussi formé à Dünaburg. Vincent Ver-brugge raconta l’histoire de ce jésuiteaventureux qui fut envoyé en 1811 deRussie aux Etats-Unis, mais qui y subit lechoc frontal des structures hiérarchiquesrénovées de la nouvelle Compagnie.

Les Pères de la foi : jésuites «déguisés»?Le prêtre belge Joannes Vrindts (1781–

1862), décrit par Jo Luyten (KADOC), futégalement convaicu par le charisme desjésuites. Il rejoignit en 1814 le noviciatfrançais de la Compagnie, mais il renonçaà cause de la politique de ses supérieursfrançais fortement axée sur l’enseigne-ment. Ce qui est important, c’est son pas-sé en tant que membre des Pères de la foifrançais (Pères de la foi).Les Pères de la foi furent fondés en

1799. Fusion de deux associations deprêtres qui trouvaient leur inspirationdans la Compagnie de Jésus supprimée.Méfiantes, les autorités françaises, les ap-pelaient les jésuites « déguisés ». Jo Luy-ten et Kristien Suenens (KADOC) ont re-tracé les réseaux étendus des Pères de laFoi en France et aux Pays-Bas. Ils ont entreautres montré leur solide attachementau groupe de prêtres proches du prési-dent du séminaire, Jean-Hubert Devenise(1754–1814), qui séjournait à Louvain età Namur, et dont Vrindts faisait égale-ment partie.Le réseau des Pères de la foi joua un

grand rôle dans le rétablissement de laCompagnie dans les Pays-Bas méridio-naux, en lui apportant aussi bien desbienfaiteurs, des refuges et des nouvellesrecrues. Les Pères de la foi étaient, deplus, très zélés dans la fondation de

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LE DOSSIER

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congrégations de femmes à orientationapostolique ignatienne.Sous leur impulsion naquirent entre

autres les Dames du Sacré-Cœur (1800),fondées par Sophie Barat, les Sœurs deNotre Dame (1803) de Namur, et les Fillesde Maria-Paridaens (1805) de Louvain.

Une nouvelle identité ?Même si de nombreux Pères de la foi

rejoignirent la nouvelle Compagnieaprès 1814, leur forte ‘cura monialium’nefut guère reprise, ou seulement de façonmitigée, dans la politique du nouvelordre jésuite. Il y eut aussi des heurtsentre les anciens Pères de la foi et lesautres membres de la nouvelle Compa-gnie, notamment lorsque les générauxsuccessifs Luigi Fortis (1820–1829) et leprécité Roothaan (1829–1853) définirentle projet de la nouvelle Compagnie.Le P. Mark Lindeijer se pencha en détail

sur la figure de Roothaan et sur sa for-mation de bon administrateur jésuitelorsqu’il était supérieur du collège de Tu-rin (1826–1829). Son prédécesseur Fortislui inculqua des principes ignatienséprouvés comme une grande foi en Dieuet en ses propres capacités, une forte so-lidarité avec le monde et la disposition àla flexibilité. Le charisme de Roothaan etson enthousiasme spirituel donnèrentun élan décisif à la nouvelle Compagnie.À l’intérieur de la Compagnie, Roo-

thaan devint un héros, auquel on donnaparfois le titre honorifique de « secondfondateur de la Compagnie». En dehorsde la Compagnie — et non le moins auxPays-Bas, comme l’a montré Joep van Gen-nip dans un second exposé - sa désigna-tion se heurta à de nombreuses critiques.On vit à nouveau apparaître des théo-

ries de complots anti-jésuites provenant

de l’ancien régime ainsi que des imagesde fin du monde. Le caractère militant,international et fort ultramontain de laCompagnie se heurta au nationalisme duXIXe siècle et de nombreux protestants yvoyaient une grande menace.La question est bien de savoir si la Com-

pagnie de Jésus est aussi indestructibleet aussi inchangeable que ne le propa-geaient ses ennemis dans leurs cam-pagnes anti-jésuites. À en croire de nom-breux exposés du colloque, les jésuites setrouvaient bien effectivement au borddu précipice en 1773.La dispersion des ex-jésuites, la survie

de l’ordre dans des régions non catho-liques et dans des enclaves, ainsi que lanaissance de groupements de «pseudo»jésuites ou de jésuites « déguisés » ontlourdement pesé sur l’identité de corpsde l’ancienne Compagnie et de ses an-ciens membres. Un certain nombre d’élé-ments allaient également marquer lanouvelle Compagnie, comme l’accent missur un esprit apostolique puissant, un mo-dèle d’organisation efficace et une spiri-tualité militante.Cependant, une véritable « restaura-

tion» de la Compagnie de l’ancien régi-me n’était évidemment pas possible dansle contexte de 1814, qui avait changé fon-damentalement. Au cours du présent col-loque, on n’a pas pu déterminer défini-tivement de quel côté penchait la balan-ce entre la continuité et la discontinuité.Cela reste une question problème impor-tante pour les nombreuses autres initia-tives internationales prises cet automneautour de l’anniversaire du rétablisse-ment de la Compagnie. •

D Echos • no 2 • avril – juin 2014 • LE DOSSIER

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les Editions jésuites répondent à une des prio-rités de la Compagnie actuelle qui est celle del’apostolat intellectuel.

La suite de cet extrait est importante :« Dans la nouvelle institution, les marquesdes différentes éditions sont maintenues. Cha-cune a un directeur éditorial et un comité édi-torial propre qui assurent la continuité de laligne éditoriale et des collections des an-ciennes marques. » En clair, cela signifie quepour les professionnels de l’édition commepour le public, Fidélité, Lessius et Lumen Vitaecontinuent d’exister. Si nous les avions sup-primées, vous comprendrez aisément, nousaurions fait beau jeu de l’identité propre dechaque maison qui s’est construite au coursdes années, et commis en outre une grave er-reur commerciale.

Les Editions jésuites sont franco-belges.Cette double « nationalité » se traduit par deuximplantations géographiques. À Namur, oùse trouve la direction générale et la directionadministrative ainsi que tous les services in-dispensables à l’édition. A Paris, un bureau oùtravaille le collaborateur éditorial pour la Fran-ce. Il a comme mission d’assurer le lien avec lemilieu culturel français, de rechercher des au-teurs et de favoriser la diffusion des ouvrages.

Si le Protocole d’accord a été signé le 10 oc-tobre 2013 et que les statuts des Editions jé-suites sont parus au Moniteur le 25 mars 2014,les Editions jésuites n’existent officiellementque depuis le 8 juillet 2014. C’est donc unetoute jeune maison. Elle commence à faire sespremiers pas. C’est pourquoi, au sortir des va-cances, nous vous avons convié à célébrer sanaissance et nous vous remercions de votreprésence. Je remercie tout particulièrementle P. Antonio Allende, directeur des éditionsSal Terrae et de José Manuel Díaz, directeurdes éditions Mensajero, deux maisons d’édi-tion jésuites d’Espagne qui se sont regroupées

il y a un an sous l’appellation « Grupo de co-municación Loyola ». Ils nous ont beaucoupaidés de leurs conseils pour notre propre re-groupement, et ils ont fait le déplacement pourassister à cette présentation.

Si on la compare à un navire, la maison n’apas encore atteint sa vitesse de croisière. Tou-tefois je peux témoigner que l’équipage estsoudé et compétent. Il est composé d’hommesest de femmes rompus aux différents métiersde l’édition. Il comprend différents services :le secrétariat d’édition, la mise en page, la pro-motion, le secrétariat et l’expédition. Le per-sonnel des trois anciennes « maisons » a misd’emblée ses qualités humaines et profession-nelles au service de ce projet commun. Dèslors, le navire ne craint pas la haute mer et lesdifficultés inévitables qui surgiront pour sefaire une place, même modeste, dans le mondedifficile de l’édition religieuse et des scienceshumaines.

? Pierre Sauvage, s.j.

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Nous savons que la question de l’avenir de l’Ecole supérieure de catéchèse est

posée. La nécessité de former des professeursde religion compétents et motivés est plus quejamais évidente ; mais Lumen Vitae n’a plusles ressources humaines et financières pourcontinuer en maintenant le degré d’excellencereconnu à l’ESC. Cette réflexion est menée enconcertation avec le diocèse de Malines-Bruxelles. Plusieurs pistes ont été exploréesen tenant compte notamment des interroga-tions suscitées par le monde politique concer-nant l’enseignement de la religion.

Aussi, nous n’avons pas été surpris d’en-tendre dire lors de l’ouverture de l’année aca-démique : « Il est probable que la rentrée 2015ne se fasse plus ici, rue Washington ; mais cequi est certain, c’est qu’il y aura une rentrée. ».Depuis lors, les choix se sont précisés et ontété entérinés par les différentes autorités : Mgrl’Archevêque, le Provincial des jésuites et l’As-semblée générale de Lumen Vitae. L’Ecole su-périeure se déplacera rue Saint-Julien, à Au-derghem, à la Maison de l’Enseignement dudiocèse, récemment inaugurée. Il reste encoreà préciser un certain nombre de questions im-portantes sur l’organisation de la nouvelle ins-titution, mais le travail avance. Le Centre Lu-men Vitae mettra tout en œuvre pour soutenirla nouvelle initiative.

Un tel changement ne se fait pas sans bous-culer des personnes qui se sont données sansréserve pendant de nombreuses années pourfaire de l’ESC un lieu de formation intégrale.Elles comprennent qu’il faut mettre en placedes solutions pour l’avenir, mais la disparitionde la forme actuelle de l’ESC est pour elles un« crève-cœur ». Leur peine est à la mesure deleur engagement. Nous tenons à leur dire unimmense merci pour le merveilleux serviced’Eglise qu’elles ont accompli. Leur expériencesera d’une grande aide pour le nouveau projet.« Si le grain de blé, tombé en terre… » Nousvoulons nous mettre dans une logique d’es-pérance.

? Richard Erpicum, s.j.

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L’Ecole supérieurede catéchèsede Lumen Vitae

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Prenant leur rythme de croisière, les Édi-tions jésuites ont poursuivi leurs publi-

cations fin 2014 et en ce début d’année.Aux éditions Fidélité,

le P. José Davin a publiéLes per sonnes homo-sexuelles, un ouvrage danslequel il répond aux nom-breuses interrogations quise posent sur l’homo-sexualité : son origine, sespratiques, ses valeurs, sonimpact familial. Les côtoyant régulièrement,l’auteur s’intéresse aux difficultés auxquellesces personnes sont confrontées : le regard desautres, l’acceptation de leur particularité, larencontre amoureuse, la fondation d’une fa-mille… Un ouvrage qui vient à point nomméentre les deux synodes sur la famille.

Deux nouveaux volumes sont venus enri-chir la collection « Que penser de… ? ». Ilssont respectivement consacrés au création-nisme et aux évangéliques. Dans le premier,

le P. Maldamé s’attache à critiquer le création-nisme afin de mieux manifester la richesse dela notion de création qui est à comprendrecomme le don que Dieu adresse à tous. Le vo-lume sur les évangéliques, du P. Mallèvre, do-minicain lui aussi, fait le point sur ces com-munautés qui attirent désormais l’attentiondes médias. Ceux-ci pointent souvent du doigtl’impressionnante progression du nombre deleurs adeptes, tout en dénonçant les dérivesqui les affectent. Mais qu’en est-il réellement ?

Le P. Fornos est l’actueldirecteur général déléguédu réseau de prière dupape. Qui, mieux que lui,pouvait proposer un b.a.-ba de la prière, abondam-ment illustré de dessins encouleur d’Anne Fioc ? Unoutil idéal pour ceux quicommencent dans la vie de prière.

Dans Quel hommepour demain ? le P.Charles Delhez s’inter-roge sur l’avenir de l’hu-manisme au vu de l’évo-lution des sciences et dela technique. Un essai derapprochement entrescience et foi pour quel’avenir soit digne del’homme !

Dernières parutionsdes Editions jésuites

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19Echos • no 1 • janvier – mars 2015 •

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Le livre de Domi-nique Jacquemin, Versune éthique pour la fa-mille, qui paraît aux édi-tions Lessius, vient bienà son heure. En prise di-recte avec les synodes,l’auteur consacre unepar tie importante de sonlivre à l’approche anthropologique, psycho-logique et éthique de la famille, sans oublierla référence aux enseignements de l’Église.Plutôt que de donner des réponses définitives,il préfère fournir des repères et ouvrir desperspectives.

Deux nouveautés dans la collection « Petitebibliothèque jésuite » : Suppression et réta-blissement de la Compagnie de Jésus (1773–1814), de Pierre-Antoine Fabre et Patrick Gou-jon, dans le cadre du 200e anniversaire du ré-tablissement de la Compagnie, et Consolationet désolation, qui traite, sous la plume de Ni-colas Rousselot, de l’expérience de la résur-rection dans la spiritualité jésuite.

Chantal Reynier pro-pose une biographie ma-gistrale du Père de Clori-vière (1735–1820). À cha -que étape de la vie de ce jé-suite, elle met en lumièreles principaux traits de sapersonnalité, notamment

en décrivant son rôle d’accompagnateur spi-rituel, d’auteur prolifique et de restaurateurdes Jésuites en France.

Citons également Lors -que ton fils te demandera,du P. Jean-Pierre Sonnet ;les Philippines, archipelasiatique et catholique, duP. de Charentenay ; ainsique deux ouvrages autourdu P. Raguin : l’édition dedeux textes inédits, les Dé-serts de Dieu suivi de Dansl’attente de la vision et unebiographie que lui consa -cre Isabelle Pommel sousle titre Yves Raguin 1912–1998. L’expérience mis-sionnaire et spirituelled’un jésuite en Asie.

Les éditions LumenVitae prêtent régulière-ment attention à l’initia-tion spirituelle et religieu-se des enfants. Anne-Do-minique Derroitte, dansJ’apprends à prier. Prieravec les 5–8 ans, proposeun parcours bâti sur dixactivités très concrètes sur dix thèmes relatifsà la prière. Un guide de l’animateur accom-pagne le cahier de l’enfant.

Au niveau international, Enzo Biemmi (Ita-

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lie) et Henri Derroitte (Bel-gique) sont deux auteursparmi les plus reconnusdans le domaine de la caté-chèse catholique. Dansl’ouvrage Catéchèse, com-munauté et seconde annon-ce, ils suggèrent des pistespour rencontrer, avec une proposition bien-faisante, tous ceux qui ont été baptisés dansleur enfance mais n’ont jamais vraiment ren-contré personnellement la Parole du Christ.

La collection « Soins et spiritualité » s’enri-chit d’un nouveau titre. Dans son livre Vivrela gestion hospitalière. Une question spiri tuelle ?le P. Marc Desmet donne la parole aux soi-gnants qui sont quotidiennement confrontésà des changements incessants, à des con trôleset à une administration croissante qui les éloi-gnent de l’essentiel de leur mission. En tant quemédecin et jésuite, l’auteur aide les soignantsà mieux se situer dans leur hôpital et suggèredes moyens spirituels pour se tenir à l’écart dela tempête des développements organisation-nels.

Enfin, épinglons lesdeux derniers numéros dela revue Lumen Vitae, l’unconsacré au Catéchisme del’Église catholique et l’autrequi s’intéresse à l’Église ensortie, celle envoyée aux pé-riphéries. Ce numéro s’at-tache à clarifier ce que signifient exactementces périphéries, géographiques et existen-tielles, évoquées par le pape François.

? Jean Hanotte

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INDE

Le P. Felix Raj, doyen du Saint-Francis Xavier Col-lege de Kolkatta, en Inde, à l’agence Fides : « Atravers l’éducation et la recherche, a-t-il dit, lesjésuites jouent encore un rôle crucial dans la for-mation du caractère des nations asiatiques : leurvision, leur mission, a formé des hommes et desfemmes, des leaders, des philosophes, penseurs,éducateurs et hommes politiques qui ont consa-cré leur vie au bien commun de leur pays. » Il arappelé ensuite que la première institutiond’éducation des jésuites dans le monde s’est ou-verte précisément en Asie méridionale, avec lecollège Saint-Paul de Goa, en 1544. Aujourd’hui,le réseau éducatif dans cette région compte 387écoles élémentaires et secondaires, 16 écoles su-périeures et cinquante collèges universitaires.« L’éducation est le principal instrument pour ledéveloppement intégral de la famille humaine.Les jésuites d’Asie méridionale ont été des pion-niers dans l’éducation des pauvres des zones ru-rales, des dalit (opprimés) et des “tribaux”. En ou-vrant leurs institutions à tous, indépendammentde la caste, du credo, de la langue et du sexe, ilsont exercé une influence salutaire et harmo-nieuse dans les nations de ce subcontinent. »

CANADA

La revue Jésuites canadiens 2015 fait état de plusde 200 jésuites (152 anglophones et 132 franco-phones dont une quarantaine en Haïti). Lesjeunes jésuites en formation sont respective-ment 22 (dont 6 novices) et 35 (dont 8 novices).D’ici quelques années, les deux Provinces du Ca-nada formeront une Province bilingue. Le rappro-chement était déjà amorcé avec l’ouverture d’unnoviciat commun à Montréal en 2008. Présentsen terre canadienne depuis 1611, les jésuites pour-suivent leur mission, à l’instar des saints martyrscanadiens, pour la plus grande gloire de Dieu.

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Le dernier congrès du JECSE (Jesuit Euro-pean Committee for Primary and Se-

condary Education) s’est tenu à Strasbourgdu 7 au 10 octobre 2014.

Il a rassemblé 136 chefs d’établissementsparmi lesquels 22 jésuites, venant de 17 pro-vinces différentes.

« Restaurer la confiance — l’éducation jé-suite au service de l’idéal européen » tel étaitle thème du congrès.

Pourquoi Strasbourg ?Et pourquoi un tel thème ?

C’était comme un rêve, comme une obses-sion qu’un jour nous parlerions d’une seulvoix, qu’un jour nos enfants se sentiraient eu-ropéens parce que cela signifierait quelquechose pour eux. L’éducation dans les établis-sements jésuites pouvait-elle servir un tel

La Compagnie en Europe et dans le monde

Le JECSEà StrasbourgOctobre 2014

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idéal ?Strasbourg est le lieu même où les mots

comme « réconciliation » « coopération »« confiance » résonnent particulièrement,symbolisés par le Parlement européen et leConseil de l’Europe.

Des intervenants tels que le P. Henri Ma-delin, s.j., ancien provincial de France et tra-vaillant actuellement à Strasbourg et LaurentGrégoire, président de l’OCIPE ont abordé lerôle des jésuites après la guerre, et le rôle descitoyens dans le projet européen.

Pierre Defraigne, économiste belge et di-recteur de la fondation Madariaga, collèged’Europe, a donné une analyse brillante desenjeux actuels pour l’Europe et du rôle quepourrait jouer l’éducation dans la constructiond’une communauté de destin (voir sa confé-rence sur www.jecse.org).

Le dernier jour le P. Michael Paul Gallagher,jésuite irlandais et professeur émérite à la Gré-gorienne, a pu conclure en développant le rôlede l’imagination et de la créativité pour éviterles stéréotypes et ainsi œuvrer à la réconcilia-tion et à la paix.

Comme durant chaque congrès du JECSE,un temps spirituel fut proposé lors d’une »pro-menade méditative’’ au Mont Ste Odile : untemps pour relire sa mission de directeur, gui-dé par le P. Bernard Peeters, s.j., qui s’est ap-puyé à la fois sur saint Pierre Favre et sainteOdile.

Enfin, des ateliers, le jeudi matin, ont per-mis la découverte d’autres initiatives ci-toyennes existant dans le réseau européen,comme le parlement européen des jeunes ouun parlement des jeunes des écoles jésuites…

Ce congrès n’aurait pu avoir lieu sans la pré-cieuse coopération de l’établissement jésuitede Saint-Blasien, en Allemagne, dont le di-recteur a mis à la disposition du JECSE desenseignants pour aider à la traduction et des

étudiants pour l’accueil, sans oublier GeorgLeber, préfet de niveau, qui a porté la logis-tique et la préparation de ce congrès, avecl’équipe du comité de pilotage du JECSE.

Aurons-nous réussi à restaurer un peu decette confiance qui manque encore aujour-d’hui dans les institutions européennes et dansle projet européen ?

Certes le pari était risqué, et il reste encorebien des pas à faire vers les autres cultures etles autres réalités, même au sein de notre ré-seau. Mais pour rappeler ce qu’a écrit le PèreGénéral Adolfo Nicolas : « Œuvrer à la Ré-conciliation et à la Paix est très étroitementlié à notre spiritualité ignatienne ».

Alors gardons en nous cette idée que l’édu-cation jésuite peut aussi apporter sa pierre àla construction d’un projet commun tel quel’Europe nous y appelle.

? Marie-érèse MichelDirectrice du JECSE

La Compagnie en Europe et dans le monde

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Du 23 décembre au 10 janvier, j’ai eu la joie de rendre visite à nos provinces jume-

lées de Calcutta — ainsi que sa mission duBengladesh — et d’Andhra Pradesh. Je remer-cie les provinciaux qui n’ont pas compté leurtemps et qui m’ont accompagné dans tous mesdéplacements.

Impossible évidemment de rendre comptede tous les lieux visités et des multiples ren-contres faites à cette occasion. Quelques flashs,simplement imprimés dans ma mémoire etdans mon cœur.

CalcuttaAccueilli la veille par le P.

Provincial Jeyharaj Velus-wany, je me retrouve dès le24 décembre au matin à Gu-rap, une des quatre « mis-sions » des jésuites dans unerégion où vivent de nom-breux Santals. Ils font partiede ces « tribus » (tribals) au-tochtones de l’Inde qui sontparmi les populations lesplus exclues de la société.Trois jésuites sont en charge

d’un internat pour des enfants très pauvres de6 à 12 ans. Une équipe de jeunes professeursm’invite à m’asseoir et m’accueille selon leurtradition : lavement des pieds et onction d’hui-le. Très émouvant d’ouvrir ainsi mon voyagepar ce geste au parfum d’Évangile.

À quelques encablures, la petite ville deKalna : autre internat et une paroisse qui porteun nom familier « La Vierge des pauvres ».Messe de minuit précédée par deux heures deprocession dans les rues. La foule compactesuit une crèche vivante juchée sur un camion.Témoignage pour tous les curieux massés sur

La Compagnie en Europe et dans le monde

Le P. Provincial àKolkata, Hyderabadet DhakaCarnet de voyage

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les trottoirs. Un groupe de sept jeunes (16-18ans ?) se tient à l’entrée de l’église. La conver-sation s’engage : « Je viens de Belgique, je suisprêtre, catholique ». « Et vous, chrétiens ? »« Non, mais on est intéressé ». Après la messe,la foule danse jusqu’à l’aube. Un peu difficilede s’endormir.

Retour à Kolkata. Visite des différentescommunautés et soirée organisée par les an-ciens du « St. Xavier’s College », collège quiayant acquis son autonomie pourra bientôtrevendiquer le titre d’université. Contrastefrappant avec les missions santals. Immensechapiteau, estrade lumineuse, sono digne desplus grands concerts, écran géant… On ho-nore pour l’occasion un ancien qui a réussidans l’industrie et qui soutient l’université.Les anciens sont très actifs et très reconnais-sants vis-à-vis de la Compagnie pour l’édu-cation reçue dans ces murs. Je suis sur le de-vant de la scène comme « Honour Guest ».

L’œuvre des missionnaires belges n’est pasoubliée. J’en serai témoin dans tous mes dé-placements. Mon dernier jour dans la Provin-ce me verra ainsi monter d’un grade comme« Chief Guest » lors de la célébration finale dujubilé des 50 ans de l’école secondaire de Burd-wan. On y lit les mots envoyés par le P. EmileGales et le P. Louis Hincq, fondateurs et pre-miers « headmasters », dont la mémoire restevivante.

« Dhyan Ashram », centre spirituel et novi-ciat, accueille l’assemblée de Province à laquelleje participe. Je rencontre ainsi un bon nombrede compagnons. L’état de la Province commu-niqué par le Provincial et par l’économe estéclairant. La jeunesse et le dynamisme de laProvince, les besoins de la population fontnaître des projets multiples et ambitieux. Ainsi,souvent, la construction d’une école secondaireentraîne quelques années plus tard sur le mêmesite celle d’un établissement d’enseignement

supérieur, appelé lui-même à grandir.Je ne peux terminer mon parcours de la

Province de Calcutta sans mentionner lescompagnons issus de nos contrées : ChristianMignon, Mathieu Schillings, Jean Englebert,Pierre Jacobs, Etienne Degrez venu du Népalpour quelques jours. À chaque fois, pour moi,des rencontres émouvantes car derrièrechaque visage, c’est aussi ceux de beaucoupd’autres qui ont quitté notre pays et qui ontdonné toute leur énergie et leur savoir-faireafin que naisse cette province de Calcuttamaintenant en plein développement.

Je mentionne ici les quelques jours passédans la mission du Bengladesh. Charles Polletet Pradeep Perez (qui a étudié à Bruxelles) mepilotent dans une ville de Dhaka où la densitéde circulation, le niveau sonore des klaxonset les numéros d’équilibristes des conducteurssurpassent encore tout ce que j’ai vu ailleurs.Arrivé en pleine période de grève, avec sé-questration de la chef de l’opposition (quel -ques morts et des bus incendiés…), je n’ai paspu circuler autant que prévu. Les entrées ré-gulières de Bangladeshis au noviciat pour-raient donner un avenir différent à cette mis-sion. Région indépendante ? Province à partentière ? Il est encore difficile de le dire maison sent un désir de prendre son envol enmoindre dépendance du grand frère indiensachant aussi que le passage entre les deuxétats (visas) est extrêmement difficile.

La Compagnie en Europe et dans le monde

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Andhra

31 décembre. Atterrissage à Hyderabad–Secunderabad capitale de l’état d’Andhra Pra-desh bientôt scindé en deux pour former unétat supplémentaire. La Province devra se do-ter d’un nouveau nom. Accueil chaleureuxpar le nouveau Provincial, Amal Raj bientôtrejoint par Francis-Xavier Antonysamy avecqui j’ai vécu un an au théologat en… 1983. Re-trouvailles émouvantes. Il m’accompagneraavec le Provincial durant tout mon séjour.

Mes déplacements me conduiront d’ailleursdans des lieux où je reverrai certains de ceuxqui sont passés par notre Province. À Secun-derabad je retrouve Philomin Raj, supérieurd’une communauté en charge d’une école se-condaire. Non loin, un jésuite a fondé il y aplus de quinze ans une maison qui recueilleles enfants de la rue. L’accueil de ces enfantsavec leur chant de Noël fut très touchant. JojiKunduru m’a reçu dans la communautéd’Hindipur dont il est le supérieur. Dans cettemission se côtoient deux écoles secondaires :l’une en Télougou, l’autre en anglais. En plu-sieurs endroits, on trouve ainsi sur le mêmeterrain une école pour des familles plus mo-destes où la maîtrise de la langue locale estdéjà un défi et une autre, où les enfants ont lapossibilité de miser également sur l’appren-tissage de l’anglais. Ce qui, bien sûr, leur ou-vrira d’autres portes pour le futur. Un institutd’éducation, un internat et le prénoviciat com-plètent les œuvres sur place. Joachimainesem’a entraîné sur le campus de l’Andhra LoyolaInstitute of Engineering and Technology dontil est le directeur et qui est situé à Vijayawada.De nouveaux bâtiments splendides viennentd’être construits. Comme dans la Province deCalcutta et sans doute dans l’ensemble de l’In-de, j’ai pu constater à quel point l’éducationtient une place de choix. J’ai partout été extrê-

mement impressionné par l’ampleur desconstructions et des projets en cours sur d’im-menses terrains. Les entrées au noviciat nom-breuses et régulières permettent d’oser ainsil’avenir. Nos « anciens » de l’IET ne chômentdonc pas et leur français tient toujours la routemalgré les années.

Les nombreux kilomètres accomplis avecdeux voyages en train de nuit m’ont permis detoucher à beaucoup de réalités. Mais pour ter-miner je ne peux pas ne pas mentionner mavisite au sanctuaire de Krishnapuram situé ausud de la Province dans une région où l’eau estrare. Un magnifique mausolée abrite lestombes des trois compagnons français qui sontconsidérés comme les fondateurs du christia-nisme en Andhra et qui ont commencé à mis-sionner dans la région au début du xviiie siècle.Retenons simplement le nom du plus vénéréd’entre eux, Etienne Le Cac né à Brest. Dans lacrypte, lieu de prière pour les habitants du vil-lage, chrétiens ou hindous, nous nous sommesrecueillis et avons célébré l’Eucharistie en ac-tion de grâce pour ces hommes qui n’ont paseu peur de se lancer dans des missions difficilespour l’annonce de l’Évangile. Une grande forcese dégage de ce lieu.

Que retenir de ce voyage ? L’immense re-connaissance manifestée à notre Province, sû-rement. L’invitation aussi à entretenir davan-tage les liens. Que nos visites ne se résumentpas à celles des Provinciaux une fois tous lessix ans. Pourquoi ne pas envisager ces régionspour un temps sabbatique, pour emmener desjeunes faire une expérience auprès des pluspauvres ? Les possibilités sont multiples. Peut-on envisager que des jésuites indiens viennentà leur tour participer à la mission de notre Pro-vince ? Des idées, des projets mûrissent.

? Franck Janin, s.j.

La Compagnie en Europe et dans le monde

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Le frère Xavier Evrard, de la communauté Saint-Servais à Liège, a participé pen-

dant trois jours à une rencontre européennede frères jésuites à Rome, du vendredi 26 aulundi 30 septembre 2014, sur le thème « Auxfrontières de la mission aujourd’hui ». Trente-quatre frères jésuites participaient à la ren-contre, représentant vingt-trois provinces diffé-rentes. En introduction à cette rencontre, troisfrères ont présenté de manière très personnelleleur insertion apostolique particulière. Parmieux, Michaël Schöpf, qui fut membre de la com-munauté Pierre Favre de Bruxelles et directeurdu JRS-Europe. Ces présentations furent suiviespar un travail en groupe : identité propre à lavocation des frères dans la Compagnie, et leurparticipation aux différentes missions, en cecompris le service des vocations. Cette ren-contre engloba un des sommets de la célébra-tion du 200eanniversaire du rétablissement dela Compagnie de Jésus : le 27 septembre lesfrères participaient auxvêpres solennelles dansl’église du Gesù en présencedu pape François. Chacuneut la chance de serrer lamain de l’évêque de Rome.Beaucoup de chaleur,d’émo tions et de fraternité !

Lors de la journée du di-manche, le P. John Dardis,président de la conférencedes provinciaux européens,a présenté les priorités pour

la Compagnie en Europe, tout comme il l’avaitfait à Bruxelles lors du rassemblement « QuidAgendum ». Ce fut suivi d’une présentation,par un des participants, de l’enracinement his-torique de la vocation de frère et de son lienavec les Exercices spirituels. Enfin le lundimatin, c’est le P. Général qui prit la parole. Onpeut noter qu’il participa à quasiment toutesles séances plénières. Le dernier travail degroupe permit de rassembler questions etpriorités (au sujet de la vocation de frère dansla Compagnie) ; elles ont été soumises au P.Général, notamment en vue de la préparationde la prochaine congrégation générale. Larencontre fut clôturée par une messe présidéepar le P. Adolfo Nicolás. Tout au long de cesjournées beaucoup de connivence entre lesparticipants et un accueil chaleureux de lapart des assistants romains.

? ierry Dobbelstein, s.j.

Rencontre desfrères à Rome

La Compagnie en Europe et dans le monde

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LA PAIRELLE

Centre spirituel ignatien 25, rue Marcel Lecomte

5100 Wépion081 46 81 45 & 081 46 81 11

[email protected]

Triduum pascal : célébrer les jours saints :�

« Ils partirent pour le mont des Oliviers » (Mt26, 30). Le mont des Oliviers : lieu de veille etde prière, d’angoisse et d’abandon, mais ausside proximité et de séparation entre Jésus etses disciples. C’est là que nous joindrons notrehistoire à la leur pour nous laisser rejoindrepar le Christ et toucher par sa résurrection duMe. 1er au D. 5 avril 2015 avec P. Paul Malvaux,s.j. et une équipe.

Pour apprécier le Don de Dieu, se laisser�

d’abord aimer. Retraite suivant les Exercicesspirituels de saint Ignace du V. 10 au D. 19 avril2015 avec P. Jean-Marie Schiltz, s.j. et RitaDobbelstein.

« Si le Christ n’est pas ressuscité, vide notre�

message, vide votre foi » (1 Co 15, 14). Journéede La Pairelle, samedi 18 avril 2015 avec P. Ber-nard Pottier, s.j., Professeur de théologie (IET),curieux de philosophie et de psychologie,curé d’une paroisse portugaise bruxelloise du-rant 20 ans.

Laisser passer le souffle. Retraite alternant�

travail de la voix et contemplation biblique.Ouvrir sa voix et laisser passer le souffle ennous, le nôtre et celui de l’Esprit Saint du L. 20au V. 24 avril 2015 avec Elisabeth Goethals, so-prano, Professeure de chant diplômée duConservatoire Royal de Bruxelles, formée enAnatomie pour la voix et Cinétique respira-toire et P. Christophe Renders, s.j.

« Trouver Dieu en toute chose » : retraite�

selon la pédagogie de l’École de PrièreContemplative du V. 24 au D. 26 avril 2015avec Thérèse Crispin et Cécile Gillet.

« Entre rêves et réalités ». Week-end pour�

les personnes ayant moins de 10 ans de vie encouple du S. 25 au D. 26 avril 2015  avec P. EricVollen, s.j. et un couple.

« Le défi d’un nouveau souffle ». Week-end�

pour les personnes ayant autour de 25 ans devie de couple du S. 25 au D. 26 avril avec Ber-nadette et Baudouin van Derton, et un jésuite

Écouter la Parole à la suite du Christ. Initia-�

tion aux Exercices spirituels de saint Ignace.Vivre une expérience spirituelle fondée surl’apprentissage de la pédagogie d’Ignace deLoyola : prier l’Écriture, relire sa prière et savie, entrer dans le discernement spirituel du V.1er au D. 3 mai avec Michel Danckaert, P.Christophe Renders, s.j., Sr Alice Tholence,r.s.a., P. Etienne Vandeputte, s.j. et Bernadettevan Derton.

Mieux gérer nos conflits de tous les jours. À�

partir d’outils de communication, nous tra-vaillerons des situations concrètes et feronsdes exercices directement applicables dansnotre quotidien pour de meilleures relations.Nous conjuguerons méthode, psychologie etspiritualité chrétienne du V. 1er au D. 3 mai2015 avec Etienne et Christine Chomé, épouxet parents. Christine est bio-ingénieure. Au-teur de la méthode C-R-I-T-E-R-E, Etienne estle fondateur de l’Ecole CommunicActions. Ilest aussi chercheur à l’UCL et Professeur àl’Institut International Lumen Vitae.

Oser la vie. Comme les disciples d’Emmaüs,�

se laisser rejoindre et ressaisir par le Christ

Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene

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ressuscité du L. 4 au S. 9 mai 2015 avec P. JeanMeeûs, s.j. et une équipe. 

« Aimer, c’est choisir ». Week-end de prépa-�

ration au mariage du V. 8 au D. 10 mai 2015avec P. Charles Delhez, s.j.

Quel rapport entre le sacerdoce commun�

des fidèles  et le sacerdoce ministériel ? Tousprêtres ? du V. 15 au D. 17 avec DominiqueMartens, père de famille, Professeur de théo-logie biblique à l’Institut International LumenVitae.

Je leur donnerai un cœur de chair. Comme�

les disciples, réunis avec Marie au Cénacle,nous nous préparerons à accueillir le don del’Esprit Saint du MA. 19 au D. 24 mai 2015 avecP. Pierre Depelchin, s.j. et Thérèse Crispin.

« Choisis donc la vie ! ». Chasteté, pauvreté,�

obéissance : vœux réservés à quelques-uns ouattitudes fondamentales propres à tout chré-tien ? À l’aide de l’Écriture, nous approfondi-rons ce que peut signifier cette qualité de re-lation appelée « chasteté », cette libertéintérieure appelée « pauvreté » et ce consen-tement au réel appelé « obéissance » du Me.20 au L. 25 mai 2015 avec le cardinal GodfriedDanneels et Natalie Lacroix.

Dietrich Bonhoeffer : « Mais Toi, tu connais�

le chemin pour moi ». Faire connaissance avecce jeune pasteur luthérien, symbole de la ré-sistance allemande contre le nazisme. Sa vieet ses réflexions peuvent noussoutenir sur notre chemin dela foi dans un monde qui « n’aplus besoin de Dieu ». Du V. 29au D. 31 mai 2015 avec Sr Si-grun Gross, r.s.a., animatrice àLa Pairelle.

Dimanche des familles : « Je�

ferai passer devant toi mabeauté » (Exode 33, 19). AvecChagall, partons à la décou-verte de la beauté de Dieu. Enmain : pinceaux, couleurs etpapiers colorés ; dimanche 31mai de 10 h 00 à 17 h 00 avecSandrine de Liedekerke et Na-thalie Schul.

Retraites selon la pédagogie de l’École de�

Prière Contemplative. « Ephata ! Ouvre-toi ! »(Mc 7, 34) « Ils étaient frappés au-delà detoute mesure et disaient : ‘Il a bien fait touteschoses… »  » . Entrer dans la prière contempla-tive telle qu’elle est proposée par saint Ignacedans les Exercices spirituels de 2ème semaine :mettre en jeu tous nos sens pour entrer en re-lation avec Dieu du Ma. 7 au V. 10 juillet 2015avec P. Daniel de Crombrugghe, s.j., Joëlle etMichel Desmarets et Cécile Gillet.

Formation à l’animation d’Ecole de Prière�

Contemplative du Ma. 7 (18 h 15) au L. 13(17 h 00) juillet 2015 avec P. Daniel de Crom-brugghe, s.j., Joëlle et Michel Desmarets et Cé-cile Gillet.

Écouter la Parole à la suite du Christ. Initia-�

tion aux Exercices spirituels de saint Ignace duL. 13 au S. 18 juillet 2015 avec Michel Danc-kaert, P. Christophe Renders, s.j., Sr Alice Tho-lence, r.s.a., P. Etienne Vandeputte, s.j. et Ber-nadette van Derton.

Marcher et prier. Une expérience de re-�

traite : 3 jours de marche entrecoupés de 2jours à La Pairelle. Après une mise en routecommune, nous marchons en silence et seulsjusqu’à la célébration et au partage qui clôtu-rent la journée du L. 13 au V. 18 juillet 2015avec P. Paul Malvaux, s.j., Alix Crassaert et Ge-neviève Materne.

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene

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No

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COMMUNAUTÉ DU CHEMIN NEUF

Carmel de Mehagne27, chemin du Carmel

4053 Embourg04 365 10 81

[email protected]

3, avenue Arthur Dezangré1950 Kraainem0472 435 425

[email protected]

Klooster Heilig HartDe Merodelei 122600 Berchem

03 230 81 [email protected]

GROUPES DE PRIERE

LG + BXL : Groupe de prière pour tous. Tous�

les mardis à 20 h 30 (sf vacances scolaires).Animé par la Communauté du Chemin Neuf.Une heure de prière et de louange, à l’écoutede la Parole et de l’Esprit Saint, afin d’accueillirDieu dans notre quotidien.

BXL (oratoire de l’église Saint-Michel,�

Montgomery – 0483 39 18 93) : Groupe deprière jeunes. Tous les 3es mardis du mois à20 h 30 – les 17 mars, 21 avril, 19 mai et 16 juin

2015. Animé par la Communauté du CheminNeuf. Soirée pour prier ensemble et vivre lavie fraternelle.

ACTIVITES

LG : Mardi de désert « Ta Parole est la lu-�

mière de mes pas, la lampe de ma route » Ps118. Mardis 3 mars, 5 mai et 2 juin 2015 de9 h 30 à 15 h 00. Animé par la Communauté duChemin Neuf et l’abbé José Gierkens en mars,l’abbé Pierre Hannosset en mai, le P. BernardinKamwanga en juin. Journée de ressourcementà l’écoute de la Parole de Dieu et de l’EspritSaint. Prendre le temps de s’arrêter et se lais-ser rejoindre par Dieu dans le silence. Ensei-gnement, prière silencieuse, adoration, sacre-ment de réconciliation, eucharistie à 12 h 00,repas simplifié, écoute spirituelle.

LG : Week-end CANA pour couples « Être�

parents aujourd’hui ». Du samedi 7 (14 h 30) audimanche 8 mars 2015 (16 h 30). Animé par laCommunauté du Chemin Neuf. « Commentaccompagner nos enfants dans le monde d’au-jourd’hui ? » Week-end pour les couples avecaccueil des enfants de 0 à 12 ans. Alternanced’enseignements, de moments en couple, dansun climat d’écoute, de confiance et de prière.Un week-end pour faire grandir l’amour.

LG + BXL + Louvain-la-Neuve (chapelle des�

Bruyères, 14, rue René Magritte) + Namur (126,rue Henri Lecoq) + Anvers. « Soirée Net forGod », mardis 24 mars, 28 avril et 23 juin 2015à 20 h 30 (LLN à 20 h 15, Anvers à 20 h 00 ennéerlandais).

Auderghem (23 avenue Charles Schaller)�

« Matinée Net for God », vendredis 20 mars,24 avril, 29 mai et 19 juin 2015 à 10 h 00.

Rencontres animées par la Communauté du�

Chemin Neuf. Partages, prière, formation àpartir d’un film vidéo, diffusé dans 70 pays. Lethème du film nous aide à reconnaître l’œuvrede l’Esprit Saint dans le monde, œuvre de paixet d’unité. Voir les précédents films surwww.netforgod.tv.

Pays-Bas (abbaye Saint-Paul d’Oosterhout,�

Breda, +32 4 365 10 81) : Week-end jeunes in-ternational pour fêter ensemble le Christ res-

Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene

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suscité du samedi 4 (15 h 00) au lundi 6 avril2015 (14 h 00). Animé par la Communauté duChemin Neuf. Pour les 18–30 ans venant deBelgique, France, Allemagne, Pays-Bas…

LG : Samedi de formation « Devenez mes�

disciples » - Vivre en plénitude, introduction àsaint Jean. Le 25 avril 2015 à partir de 15 h 00avec Jean-Pierre Nave et la Cté du CheminNeuf. L’Evangile selon saint Jean témoigned’une authentique expérience spirituelle quirejoint l’aspiration profonde de tout être hu-main : vivre en plénitude. En ce temps où

beaucoup de nos contemporains sont enquête de sens, les écrits johanniques nous ou-vrent un chemin de vie ! Inscription souhaitée.

LG : Anamnèse, du mercredi 29 avril�

(18 h 00) au dimanche 3 mai 2015 (15 h 00).Animé par la Communauté du Chemin Neuf.Retraite en silence de 4 jours pour accueillir lalumière de Dieu sur son histoire. Enseigne-ments, prière personnelle et communautaire,ateliers, accompagnements quotidiens. Lettrede motivation pour l’inscription.

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ÊTES-VOUS TRANS- ?

Il y a peu, si vous étiez « in », on vous demandait : « Etes-vouszen ? » ! Mais cela n’est plus « tendance », par le temps qui court,de rester calme. Il est plus « mode » d’examiner notre soif duTrans-. Non, non pas transi- ! Bien qu’en hiver ce ne serait pasétonnant… Non ! Trans-. Préfixe du lat. trans « par-delà », prép.et pré-verbe qui a, en français (mais pas seulement) le sens de« au-delà de » (transalpin) et qui marque le passage ou le chan-gement… les exemples sont aisés à trouver (14 colonnes dansle Petit Robert)…

Nous serions donc plutôt pressés d’« aller voir ailleurs »…Faut-il s’en réjouir ou entrer en trance (sic) ? Mais pour aller où ?Il est vrai que la sonde Rosetta n’a pas lésiné sur les kilomètrespour nous transporter à des vitesses trans-soniques. Et, sansbeaucoup de prudence, au grand dam des écologistes qui res-pectent la lenteur des évolutions, nos bactéries étaient trans-formées depuis belle lurette pour être trans-géniques. Nousavions déjà, heureuses thérapie, les trans-plantations d’organes.Voila qu’il nous fallait encore être attentifs à cette surprenantepossibilité d’un genre trans-sexué… Déplacement des frontières ?Trans-gression des limites ? Quel est ce dynamisme, commecongénital, qui nous trans-porte ? Aurions-nous peur de notrevie qui passe… et trans-ite. On peut se le demander quant lenouveau venu de la tribu des trans- s’impose comme l’avenirde notre humanité : le trans-humanisme (s’agit-il encore denous ?).

A en croire l’entrefilet du tabloïd « Metro - 4-12-14 » notreespèce sera bientôt supplantée grâce aux Cyborgs (humanoïdesimplantés de puces électroniques « intelligentes »). Ainsi doncsommes-nous, et cela est notre grandeur, traversés par uneétonnante aspiration, une trans-figuration, une trans-cendance.Savons-nous Laquelle nous trans-perce la chair et le cœur, l’es-prit même… Lui trans-mettrons-nous notre avenir en Lui laissantnotre dernière trans-subtantiation en sa Faiblesse.

Jean Burton, s.j.

Le billet d’humeur

JEAN BURTON, S.J.

Echos • no 1 • janvier – mars 2015 •

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Editeur responsable PIERRE HUPEZ, S.J.Rue Fauchille, 6 – 1150 BruxellesCompte Missions-Œuvres des Jésuites 210-0905176-24BIC : GEBABEBB – IBAN : BE81 2100 9051 7624avec la mention : « Soutien aux Échos »

Rédacteur en chef ToMMy SCHoLTES, S.J. Secrétaire de rédaction RoLAND FRANCART, S.J.

Service Communication BMLBd Saint-Michel, 24 – 1040 Bruxellestél. : 0478 26 97 28 – [email protected]

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Maquette et mise en page JEAN-MARIE SCHWARTZ Impression BIETLoT, 6060 Gilly Routage DIPRoMÉDIA, 5000 Namur Site internet www.jesuites.be

Les derniers numéros des Echos sont consultables sur le site www.jesuites.be.Ceux qui souhaitent déposer des informations (sous forme d’article, nouvelle, récit, etc.) dans les Echos ou sur le site peuvent le fairevia [email protected].

© BML, MMXV

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2014

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uxelles•

Venez en pèlerinage à Romedu 6 au 12 avril 2015

Un pèlerinage à Rome est organisé par l’Apostolat de la Prière. C’est durant la semaine de Pâques — un momentpropice à libérer du temps. Bienvenue ! ierry Monfils présente quatre raisons d’aller prier plus près du pape François.

DÉCOUVRIR L’APOSTOLAT DE LA PRIÈRE•L’Apostolat de la Prière est le réseau de prière du pape. Il connaît une recréation. En effet, les techniques connaissent

un développement exponentiellement rapide. Vous aussi vous êtes peut-être au courant de ce que François a dit le matinmême dans son homélie à Sainte-Marthe. Ces progrès rendent la prière d’autant plus vitale : pour accompagner lacommunication, prendre soin des relations humaines, réparer les brèches dans la fraternité et préparer la civilisation del’amour toujours en chantier. Autant de raisons pour redoubler de prière : Dieu seul sait nous rendre capables d’aimervraiment. Ayant fêté ses 170 ans le 2 décembre de l’an dernier, l’Apostolat de la Prière se découvre un nouvel horizonspirituel et communicationnel : prier au cœur du monde avec le pape. François souvent reporte l’affection qui lui esttémoignée vers le ciel, vers Jésus Christ. Ce pèlerinage veut offrir une occasion de découvrir l’Apostolat de la Prière :nous allons le confier à Dieu.

FRANÇOIS•Tous nous éprouvons de la sympathie, de l’affection ou de l’enthousiasme pour François qui ranime l’espérance. Ses

paroles vigoureuses, son témoignage en paroles et en actes, ont un retentissement au-delà des limites de l’Église. Afortiori nous autres baptisés nous sommes renouvelés par son enseignement et sa joie. Venez puiser à la fontainejaillissante de Saint-Pierre : la joie de Dieu ! Nous aurons vécu l’effort de conversion du Carême ; la semaine de Pâquessera le moment de célébrer le Christ ressuscité, cause indéfectible de notre joie. Lui seul est capable de revivre et fairerevivre après la mort. Lui seul sait retisser les liens de l’humanité déchirée par l’irrespect et la violence.

PRIER AU CŒUR DU MONDE•Le pèlerinage est l’occasion de confier Dieu les besoins spirituels et matériels de ceux que nous connaissons et du

monde entier. Dieu veille sur nous : à lui parler de ceux que nous aimons, cela change quelque chose ; c’est l’amorced’une réponse. Parfois Dieu donne ce que nous demandons, parfois Il donne autre chose, mais c’est toujours un bien. Àtravers tout, il donne son amour, et c’est cela qui compte par-dessus tout. « Prier au cœur du monde » est l’expressionpar laquelle l’Apostolat de la Prière exprime aujourd’hui la démarche d’intercession proposée à l’offrande de soi : nousprions au cœur du monde, avec l’aide du pape et autour de lui, afin que là où nous sommes et partout grandisse leRoyaume du Christ. Le mois d’avril sera le moment de prier pour le respect de la création : « Notre maison planétaire vamal. Ô Esprit Saint, aide-nous à oser la justice sociale et écologique » (Piotr Barczak). Nous pourrons aussi témoigneren Église notre solidarité envers les chrétiens persécutés : ici aussi, la prière conduit à l’action. Nous ferons à Rome toutun chemin de rencontres et d’intercession, avec une présentation de différentes formes de prière.

« LA JOIE D’ÊTRE PEUPLE »•Si nous allons à Rome, c’est surtout pour nous laisser aimer par Dieu. C’est la grande tâche de la vie, se laisser aimer

par Dieu. Puiser à la source de son amour. Tout découle de lui, tout bien rayonne de lui. Pour bien assumer notremission, il est important d’aller chercher auprès de Dieu la force et la joie. « Parfois, nous sommes tentés d’être deschrétiens qui se maintiennent à une prudente distance des plaies du Seigneur. Pourtant, Jésus veut que nous touchionsla misère humaine, la chair souffrante des autres. Il attend que nous renoncions à chercher ces abris personnels oucommunautaires qui nous permettent de nous garder distants du cœur des drames humains, afin d’accepter vraimentd’entrer en contact avec l’existence concrète des autres et de connaître la force de la tendresse. Quand nous le faisons,notre vie devient toujours merveilleuse et nous vivons l’expérience intense d’être un peuple, l’expérience d’appartenir àun peuple » (Evangelii gaudium 270). Le pèlerinage est une façon de demander cette grâce de manière plus instante.Nous vivrons cette démarche ; du temps sera prévu aussi pour nous reposer ou visiter des édifices religieux.

S’Y PRÉPARER•Pour bien vivre ce pèlerinage, je vous invite à venir si possible prier ensemble dès à présent : le vendredi à 17 h 30

nous vivons une heure sainte à la chapelle de La Viale Europe − Saint-Sacrement (chez moi, 205 chaussée de Wavre à1050 Ixelles) ; un temps d’adoration eucharistique soutenue par l’enseignement de François, puis la messe suivie d’unpartage convivial. Le pèlerinage coûte environ 200 EUR + l’aller-retour vers Rome. Le logement est organisé chezl’habitant. Enfin, vous pouvez nous confier une intention.

ierry Monfils s.j.

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