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Etude de secteur L’eau santé : des marchés différents, plus ou moins attractifs
28/06/2012
BALAGUER Manon BANCHERAUD Charles LEMOS Edwige MALEZE Marie OLIVIERO Jordi REROLLE Victor DUT GEA 21B
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Abstract
Water takes a big part in our health and life sanity. The market of the water in health is really vast and you can see it under many forms: magical, sanity or pleasure, those being really close. Analyzing different kind of water allows us to see them in a better way and in a big picture on how the water works with health itself.
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Table des matières I. Eaux Saines ...................................................................................................................................... 6
A. Eaux pharmaceutiques ............................................................................................................... 6
1. Le traitement des eaux ........................................................................................................... 6
2. Le marché de l’eau « ultra-‐pure » ........................................................................................... 7
3. Economie et législation du marché ......................................................................................... 8
II. Eaux magiques .............................................................................................................................. 10
A. Eau bouteille ............................................................................................................................ 10
1. Les avantages sociaux à la consommation ............................................................................ 10
2. Un marché en progression de part les différents types d’eaux ............................................ 11
3. Un marché dominé par de grands leader .............................................................................. 12
B. Les alicaments : un marché sous-‐marin ................................................................................... 14
1. Introduction .......................................................................................................................... 14
2. Etude économique et sociale du marché des alicaments ..................................................... 16
a) Un marché de l’eau « alicament » dominé par trois grands : Nestlé-‐Danone-‐Castel ....... 16
b) L’impact des propriétés thérapeutiques contenues dans les eaux en bouteille sur l’organisme. ............................................................................................................................... 18
c) Les différents types de consommateurs ciblés ................................................................. 20
III. Eaux plaisirs ................................................................................................................................... 20
A. L’eau de luxe, un secteur qui se développe autour d’un nouveau concept : les bars à eau ... 20
1. Des Eaux pures rares venues du monde. .............................................................................. 21
2. Un business thérapeutique qui attire ................................................................................... 22
3. Un nouvel acteur : les bars à eaux ........................................................................................ 23
B. La thalassothérapie : un marché dynamique ........................................................................... 24
1. Les changements macro-‐économiques : tournant dans la thalassothérapie ........................ 24
2. L’environnement concurrentiel, sans cesse en mouvement ................................................ 25
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Introduction De l’hygiène au plaisir, en passant par la guérison, l’eau est un fondement du bien être et de la santé.
L’eau est l’élément de la Terre le plus représentatif de la vie. Qu’il s’agisse de la religion ou de la science, l’eau représente un pouvoir extrême lorsque l’on parle de la naissance de la Terre. En effet, les scientifiques ont démontré que l’Homme était né dans l’eau, et que la vie sur Terre était possible grâce aux multiples sources d’eau qui la nour-‐rissent, paraissant inexistante sur toutes autres planètes. Si l’on se place du point de vue de la religion, l’eau représente un véritable élément symbolique. Du christianisme au bouddhisme, l’eau représente la purification, la naissance, et la foi en elle-‐même.
Pour vivre, l’Etre vivant a besoin d’eau, qu’il s’agisse de la nature, des animaux ou des Etres humains.
Cependant, l’eau peut avoir deux effets : la vie mais aussi la mort. Elle est à l’origine des plus grosses catastrophes naturelles, telles que des cyclones, des tsunamis… Par ailleurs, elle est le symbole du déluge. Nous pouvons donc donner à l’eau une rela-‐tion ambigüe avec l’Homme, qu’elle peut nourrir et détruire dans le même temps. Elle devient donc magique, alors même que l’eau est sensée être la chose la plus neutre qu’il soit.
Dès lors, l’eau représente un véritable marché. Du point de vue de tous, elle se boit sans effets secondaires, on se lave avec car elle représente l’hygiène, elle a un véri-‐table caractère paisible, et est l’image même du calme. Les grandes entreprises ont bien apprit de cette double personnalité de l’eau. La plupart des ventes de ce produit (sous forme de bouteille, d’eau courante, de piscine…) s’appui sur cette peur de l’Homme qu’est la maladie. L’eau pouvant être si bien destructrice que réparatrice, les commer-‐ciaux vendent ses effets bénéfiques, en la rendant saine, la montrant comme une source de plaisir, voire ayant des effets magiques.
L’eau saine est représentée lorsque l’on parle du traitement des eaux, ou elle de-‐vient sans aucun risque, sans bactéries. Elle est alors vendue comme telle, par le biais de réseau d’eaux qui constitue une véritable place dans l’économie. L’eau plaisir, est celle dans laquelle nous baignons, les SPA, les thalassothérapies qui apaisent l’Homme, et qui repose sur l’effet bénéfique de l’eau. L’eau n’est plus indispensable à la survie, mais sim-‐plement à un moment de détente. L’eau saine, comme l’eau plaisir, peuvent même être rendues magiques. Prenons par exemple l’eau en bouteille : elle est à la base une eau saine, neutre, simplement un moyen de désaltération qui ne nous rendra pas malade. Mais de plus en plus, elle est transformée en eau « spéciale » pour chaque marque. Il s’est alors développé sur cet aspect, des eaux très chères dites « de luxe », qui aurait des biens faits sur le corps humain, venant directement de la source. Si nous prenons comme autre exemple les lieux comme les SPA qui sont simplement des eaux de plaisir, nous
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pouvons voir qu’encore une fois, l’eau prend un aspect de médicament, qui guérit et apaise les douleurs. Il existe d’ailleurs des « Alicaments », qui représentent l’eau, entre un aliment et un médicament. On se demande donc comment l’eau, qui à nos yeux est un élément neutre et sans effets secondaires, peut devenir un marché de concurrence si grand et avoir une aussi grande place dans la santé.
Nous verrons donc que le marché de l’eau dans la santé passe par trois grandes étapes pour tous les fournisseurs : d’abord une eau saine, que l’on rendra ensuite ma-‐gique, et qui deviendra une énorme source de plaisir. Les fournisseurs, les clients, l’environnement de l’eau dans la santé engendre de nombreuses normes, de nombreuses lois et énormément de polémique en se qui concerne le développement durable car elle est aussi une source de vie naturelle épuisable. Tout le marché de l’eau dans la santé reposent sur le symbole qu’elle est, les croyances, les peurs inconscientes des consom-‐mateurs, mais surtout leur recherche du bonheur et du calme que chacun souhaite trou-‐ver.
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I. Eaux Saines
A. Eaux pharmaceutiques
L’eau est un produit dit « naturel », pur, et neutre, qui a toujours été utilisé par l’homme, de différentes manières. Dans le secteur de la santé, elle joue un énorme rôle, et com-‐mence par exiger un traitement très particulier. Aujourd’hui, dans un contexte de société de consommation qui évolue de plus en plus, son utilisation pour de nombreux produits diverses fait l’objet de traitement de purification pour garantir une eau non contaminée et sans aucun risque. Il existe un marché spécialisé dans ce domaine, composé de quelque grandes entreprises qui traitent les eaux et qui parfois même s’occupent de la distribution. Les produits contenant de l’eau peuvent aussi bien être alimentaires, que cosmétiques… Les médicaments eux même sont souvent fabriqués à base d’eau et se sont eux qui nécessitent l’eau la plus pure que l’on puisse trouver.
C’est pour cela que ce secteur fait l’objet de nombreuses législations : en effet, l’eau est un ingrédient utilisé pour toutes sortes de consommations, et les risques de contaminations sont élevés lorsqu’elle est prélevée à la source, ou dans les nappes phréatiques. Par ailleurs, cette ressource naturel, même si nous la pensons infinie, reste épuisable et fait l’objet de discussions et de conflits politiques, écologiques voire même économiques …. Pour cela, il s’est créé plusieurs associations, visant à sensibiliser le monde au développement durable. Les altermondialistes, par exemple, font de plus en plus d’interventions qui concernent l’eau dans le monde…
1. Le traitement des eaux
L’eau peut être consommée de toutes sortes de manières : dans la vie quotidienne pour l’hygiène, la consommation naturelle au moment de s’hydrater, pour le plaisir de la détente, les spa par exemple… Mais aussi dans la fabrication de produits alimentaires, de produits cosmétiques, ou dans la production de médicaments. Les eaux qui sont utilisées pour ces produits doivent subir de nombreuses étapes de traitement pour garantir une eau « ultra pure » et sans risque de transmission de maladies diverses.
Ce traitement est fait en plusieurs étapes, et de différentes manières : • L’adoucissement, pour la débarrasser de son calcaire. • La déminéralisation, pour obtenir une eau chimiquement pure. • La filtration, pour éliminer les micro-‐organismes. • La distillation, qui stérilise l’eau. • L’osmose, déminéralise et rend l’eau stérile.
Ces eaux, parfaitement propres, peuvent servir de différentes manières. Dans les
usines pharmaceutiques, elles peuvent être utilisées pour la préparation des médica-‐ments. Les eaux PPI (pour préparations injectables) sont les eaux les plus pures du mar-‐ché. Il existe des « eaux pour irrigations », destinées à l’irrigation des cavités et des lé-‐sions de la peau, qui sont des eaux hautement stériles. Par ailleurs, dans le secteur médi-‐cal, l’eau peut servir à la dissolution de médicaments, et peut être le composant princi-‐pal des produits. Parfois même, l’eau sert à la fabrication de placebo, surtout lors
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de traitements expérimentaux pratiqués dans les laboratoires pharmaceutiques. L’eau sert aussi lors des étapes de synthèse, ou en tant qu’agent de nettoyage dans les endroits qui demandent une stérilité parfaite. Les eaux des hôpitaux sont soumises à des traite-‐ments spécifiques pour garantir l’absence de bactéries, ou d’infection lorsqu’elles sont administrées aux malades par quelque manière que se soit.
Les eaux fortement traitées sont aussi très présentes dans le domaine de la cos-‐métique. En effet, tous les produits de beauté sont composés d’eau. Les crèmes hydra-‐tantes par exemple, sont composées de 65 à 95% d’eau purifiée par les usines de traite-‐ment. La concurrence dans la vente de tous ces produits se fait d’ailleurs souvent sur la qualité de l’eau utilisée, et sur son effet sur la peau. Plus elle sera pure, plus le client sera confiant.
De plus, l’eau potable, ou plutôt l’eau courante que nous consommons tous, tous
les jours, fait elle-‐même l’objet de ce genre de traitement de purification. En effet, pour garantir la santé et la sécurité, toutes les eaux que nous buvons, mangeons par le biais de produits alimentaires ou que nous nous appliquons à même le corps font l’objet de nombreuses étapes. Chaque eau est traitée de façon adaptée à son rôle. Selon ce à quoi elle va servir, les exigences ne seront pas les mêmes. Tous ces traitements servent à évi-‐ter la contamination, car il existe de nombreuses maladies liées à l’eau. La légionellose par exemple : elle se trouve dans les eaux potables, lorsqu’elle est inhalée sous la forme d’aérosol. 15% des cas atteint de cette maladie en décèdent. D’autres ma-‐ladies se transmettent par le biais de l’eau : l’encéphalite Japonaise, l’arsenic, la fluo-‐rose… en sont des exemples. Toutes ces maladies peuvent être mortelles, ou causer des séquelles irréversibles chez l’homme, c’est pour quoi le lavage et la purification de l’eau est une priorité. La prise en charge de cette purification des eaux pharmaceutiques et cosmétiques constitue un véritable marché, mettant les fournisseurs de ce service en concurrence, et faisant apparaitre de plus en plus de produits misant sur cette ultra propreté de l’eau…
2. Le marché de l’eau « ultra-‐pure »
Le marché de traitements des eaux regroupent quelques entreprises phares, qui sont pour la plupart des usines de traitements et des groupes de distribution de ces eaux. L’entreprise NEXUS, ainsi que la Lyonnaise des eaux sont les deux entreprises les plus reconnues sur ce marché, et les deux plus gros fournisseurs d’eau pure et ultra pure pour les industries pharmaceutiques et cosmétiques. Il existe bien sûr d’autres fournisseurs un peu moins connu comme par exemple BWT PERMO ou encore Ondéo… Toutes ces entreprises pratiquent les méthodes de traite-‐ments que nous avons vus précédemment, de la distribution, et s’occupent aussi de la récupération des eaux usées par les laboratoires, les pharmacies et les usines qui sont leurs clients, pour assurer un suivi et un recyclage s’il est possible. Ils assurent de plus le stockage de ces eaux, avant traitement, et après utilisations.
Les entreprises de cosmétiques telles que L’Oréal, Roche… et les laboratoires pharmaceutiques tels que Novartis Pharma ou Pfizer… sont les principaux acheteurs et demandeurs de ces eaux traitées spécifiquement, qui coûtent assez chère. Ce secteur semble difficile à atteindre pour les nouveaux arrivants, car mêmes si les entreprises ne
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sont pas nombreuses, se sont en général de très grosses structures, très coûteuses et très contrôlées. Par ailleurs, les clients étant en général du milieu médical, ou de grandes chaines, sont souvent des clients fidèles à leurs fournisseurs.
Malgré le développement des produits de beauté et de bien être fabriqués à base d’eau, nous assistons à la monté sur le marché de nouveau produits : la bio-‐cosmétique, sans eau, dites « anhydre ». En effet, pour certains fabricants de produits cosmétiques, l’eau est la meilleure manière de transporter des bactéries, ou d’aboutir à une contami-‐nation microbienne. Par ailleurs, l’eau étant une ressource naturelle épuisable, cela con-‐tribuerai au développement durable, et à la préservation de la nature dans une société de forte consommation et de gaspillage des ressources naturelles. Par ailleurs, les pro-‐duits sans eau permettent d’apporter à la peau davantage d’ingrédients actifs, sans con-‐servateurs et 100% naturels. SINAGUA est un des plus gros fournisseurs de savons et de crèmes pour la peau BIO, sans eau, ou à très faible pourcentage. Green ECO-‐PRO est aus-‐si un acteur très présent sur ce marché, en concurrence avec ARGANEDEN, ou encore Luna Rosa.
Au niveau mondial, dans le domaine pharmaceutique, on assiste à la montée en
puissance de la Tunisie, qui cherche depuis 2009 à développer son marché. Ils limitent leurs importations de médicaments et augmentent leurs exportations, renforcent leurs usines de nettoyage des eaux usées pour développer leur économie nationale. 120 000 patients étrangers ont été soignés dans leurs centres hospitaliers, 143 000 en 2009 et 160 000 en 2010. Ils cherchent à requalifier leur main d’œuvre dans ce domaine, avec un plan de qualification pour ouvrir des unités de fabrication de médicaments. C’est le mi-‐nistre de la santé publique Mondher Zenaïdi qui a prit en 2008 la décision de donner une impulsion qualitative au secteur de la santé de la Tunisie
3. Economie et législation du marché
Le traitement des eaux requiert des installations coûteuses et colossales. De plus, les réseaux de distribution des eaux dites « ultra pures » exigent un nettoyage et un en-‐tretien constant. C’est pourquoi les eaux propres, qui contribuent aux dépenses de santé, sont assez chères. Les pris au m3 varient d’une région à une autre. En Ile de France, le m3 vaut plus de 3,80€, tandis que dans le Sud le prix et entre 1,70 et 2,60€. Ces diffé-‐rences de prix de l’eau sont dues à la densité de population, mais sont aussi en rapport avec les traitements qu’elles doivent subir. En effet, les villes très urbanisées auront des eaux à traiter plus que dans les zones rurales.
Par ailleurs, les prix TTC moyens de l’eau ont fortement augmentés depuis 2001. Toujours selon les régions, nous observons une augmentation des prix entre 15 et 30 points depuis 10 ans. Les factures d’eaux sont souvent élevées car elles incluent généralement une part fixe nommée « abonnement ». Ce mode de facturation a pour conséquence de faire payer les petits pollueurs pour alléger les gros pollueurs, qui concernent souvent les activités pro-‐fessionnelles. Les hôpitaux bénéficient très fortement de cet avantage. Par ailleurs, dans le monde, tout le monde n’a pas aujourd’hui accès à l’eau potable. En effet, 1 personne sur 3 n’a pas assez d’eau pour répondre à ses besoins quotidiens. Ces
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chiffres augmentent à mesure que les villes grandissent, et que la consommation se dé-‐veloppe dans les pays les plus riches. Cela semble paradoxal dans une société ou les moyens sont de plus en plus grands pour répondre aux besoins des populations.
Selon les résultats d’analyse FLOW RESEARCH, le marché mondial physico-‐chimique liquide représentait 726 millions de dollars en 2009 et s’élèvera environ à 981 millions en 2014. Cela montre bien que les moyens déployés pour fournir une eau po-‐table et sans risque sont énormes. Au niveau politico-‐légal, tout se qui concerne le traitement et l’utilisation des eaux est très réglementé, et surveillé par l’Etat. Il existe énormément de lois pour règle-‐menter la distribution et les normes sont très strictes que se soit dans le domaine phar-‐maceutiques, ou dans le domaine cosmétique. Certaines substances sont contrôlées, et doivent être éliminée dans toutes les eaux. La commission en avait fixé 33 polluants qui faisaient déjà l’objet de surveillance et de con-‐trôles dans les eaux de surfaces. (Métaux, dérivés du pétrole, pesticides, solvants, déter-‐geant…). 19 substances y seront ajoutées d’ici 2015, puis 29 autres d’ici 2021. D’autre part, il existe des contrôles des lieux pollués avec par exemple des baignades interdites dans certaines zones trop sales, ou en rapport avec la distribution de l’eau. La commu-‐nication entre les puits privés et le réseau d’eau potable est interdite. Des plans de santé environnement sont aujourd’hui mis en place pour garantir une eau de bonne, voire de très bonne qualité. Pour les produits cosmétiques, les lois imposent des dates de péremptions pour tous les produits, pour éviter une contamination par des champignons avec des produits à forte contenance en eau. Par ailleurs, toutes les eaux utilisées dans le domaine médical ou pharmaceutique, font l’objet de contrôles très strictes à chaque distribution pour s’assurer que les substances « dangereuse », ou avec risque de maladie ont bien été supprimées, que les eaux ont été correctement stérilisées, et distillées pour une utilisation dans les laboratoires et les hôpitaux. En somme, dans une société de forte consommation dans laquelle nous évoluons, le problème de pollutions, et d’épuisement des ressources naturelles se pose de plus en plus, en particulier pour l’eau si l’on se place dans le secteur de la santé. C’est pour quoi nous assistons à la naissance de plus en plus d’associations qui luttent contre les utilisa-‐tions inutiles d’eau dans la fabrication de produits de beauté, de parfums, de cosmé-‐tiques… Il existe par ailleurs des campagnes de sensibilisation quant au gaspillage de l’eau potable par les ménages. Par exemple, les restrictions d’eau dans les régions trop sèche… L’eau dans la santé est une chose paradoxale, car l’eau est sensé être le produit le plus neutre, et donc être sans incidence, bonne ou mauvaise, sur la santé. Cependant, comme nous l’avons vu ici, il parait essentiel de rendre l’eau pure, elle ne l’est pas natu-‐rellement. Pour cela, des moyens colossaux sont déployés. Par ailleurs, la naissance des produits cosmétiques bio fait ressortir le fait que l’eau n’a aucun réel effet positif sur la peau. D’un autre coté, les fournisseurs de produits faits à base d’eau principalement, s’appuient sur le fait que l’eau vient de la source, qu’elle est pure et propre et qu’elle a un effet bénéfique cher l’Homme. Les ventes sont réalisées souvent en s’appuyant sur cet
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argument. Après étude, nous avons pu voir que les achats de produits BIO étaient fait par une petite partie des clients seulement, et que le marché des produits cosmétiques se développaient à mesure que les normes sur le traitement des eaux augmentent. L’industrie pharmaceutique est devenu plus sur, et le nombre d’infections dans les hôpi-‐taux diminue. L’amélioration de la qualité de l’eau permet une meilleure hygiène, et une diminution des contaminations par les bactéries que l’on retrouve dans les eaux pollués. On peut donc réellement penser que l’Homme a peur de la contamination par l’eau, et que l’avenir du secteur de l’eau et de la santé évoluera à mesure que les risques liés à l’eau diminueront. Tous les marchés de l’eau joue sur cette peur de l’homme face à la maladie et développe son environnement en visant à réduire le plus possible tous les risques, en allant même parfois jusqu'à rendre une simple eau en eau presque magique, capable de guérir les maladies et les douleurs des gens.
II. Eaux magiques
A. Eau bouteille
1. Les avantages sociaux à la consommation
L’eau en bouteille se distingue en deux types d’eaux différentes :
L’eau minérale : peut être considérée comme eau minérale naturelle, toute eau qui se distingue des autres eaux destinées à la consommation.
Elle de distingue par sa nature, caractérisée par sa teneur en minéraux, oligo-‐éléments ou autres constituants et, le cas échéant, par certains effets ainsi que par sa pureté origi-‐nelle.
L’eau de source : est une eau d'origine souterraine, microbiologiquement saine et proté-‐gée contre les risques de pollution. Elle respecte dans son état naturel les caractéris-‐tiques de qualité microbiologique ainsi que les caractéristiques de qualité chimique ap-‐plicables aux eaux destinées à la consommation. L'eau de source peut également être commercialisée sous une forme pétillante dénommée "eau de source gazéifiée ".
Aujourd’hui, l’eau en bouteille, bénéficie d’avantages sociaux indéniables.
Les gens ce soucis de plus en plus de leur corps (beauté, jeunesse, vitalité, forme…) de ce fait les consommateurs sont plus soucieuses des conditions d’hygiène et de fabrication des produits. Les produits de marque, gages de qualité auprès des consommateurs, sont préférés, les consommateurs sont de plus en plus exigeants.
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Ils attribuent aussi à la bouteille d’eau une idée de modernité, une existence citadine et dynamique grâce notamment à la mobilité quelle propose. Pour les femmes elle symbo-‐lise leur émancipation (contrex). Les différentes affaires de pollution, largement média-‐tisées ont aussi fortement accru la consommation d’eau en bouteille. La consommation d’eau en bouteille est donc devenue courante, elle s’étend vers des utilisations autres que la consommation directe (les brumisateurs).
Aujourd’hui, la législation impose à toutes les bouteilles d’eau d’être transpa-‐rentes. Chaque type d’emballage doit être agréé pour chaque type d’eau. Les eaux de sources dont la dénomination commerciale est différente du nom de leur source devront le mentionner sur l’étiquette.
2. Un marché en progression de part les différents types d’eaux
Les bouteilles d’eau présentes sur le marché se différencient en 3 groupes.
-‐Les eaux minérales d’origines souterraines qui en général présentent certaines caracté-‐ristiques minérales spécifiques. En France, une eau ne peut être qualifiée de minérale que si elle a été reconnue comme étant bénéfique pour la santé par l’Académie Nationale de Médecine.
-‐les eaux de source, elles aussi d’origines souterraine, doivent néanmoins répondre à certaines conditions telle que l’absence de germes, taux de sodium ou de pesticide…
-‐ Les eaux aromatisées, permettent de concilier hydratation, plaisir et juste dose en sucre avec une multitude de fruits et saveur (très apprécier des enfants)
-‐ les eaux « ALICAMENTS », permettent de freiner les risques de maladies sur l’organisme ou même d’y apporter des ajouts fonctionnels.
Toutes c’est eaux peuvent être commercialisé plate ou gazeuse.
Les Bouteilles d’eau prennent aussi différentes formes ; spécifiques au sport (préhen-‐sions), familiale (contenance, 1 L, 2 L, 5 L) et de masse (eau en bombonne)
Depuis une dizaine d’années le marcher de l’eau en bouteille subie un fort déve-‐loppement, grâce notamment aux régions ou l’eau du robinet et de basse qualité.
L’apparition de marque « Bis » de grands groupes ou de régions a aidés cette augmenta-‐tion. Le conditionnement et l’emballage quand à lui affirment l’identité novatrice des marques. Les consommateurs recherchent de plus en plus la commodité et la modernité. Les produits sont donc maintenant plus faciles à manipuler et plus faciles à stocker.
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Aujourd’hui la vente d’eau en bouteille à ainsi progresser de presque 10% en volume par rapport à l’année précédente. Elle représente environ une consommation de 145L par habitant et par ans.
3. Un marché dominé par de grands leader
Aujourd’hui il existe en France 110 marques d'eaux plates, gazeuses ou aromati-‐sées, le marché est concentré entre les mains de trois grands groupes. Danone, Nestlé et le groupe Castel qui rassemble environ 70 % de la production nationale en volume et 80 % en valeur.
Danone dispose de marques telles qu’Evian, Badoit, Volvic, La Salvetat, Arvie. Nestlé Wa-‐ters France est propriétaires de Contrex, Hépar, Vittel, Aquarel, Perrier, Quezac, Plan-‐coët, Les Abatilles. Le groupe Castel, via son entité "eaux" baptisée Neptune, commercia-‐lise Saint-‐Yorre, Vichy Célestins, Cristaline, Thonon ou encore Courmayeur. L'entreprise, à l'origine spécialisée dans le vin et la bière, talonne aujourd'hui Nestlé et Danone alors qu'elle occupait une place négligeable sur le secteur au début des années 90.
Chaque année, le marché intègre de nouvelles marques d’eau en bouteille. L’offre y est supérieure à la demande. Cependant, des études montrent que de nouveaux besoins se font ressentir comme ceux, apaisés de «l’eau de régime », ou «l’eau énergisante ». Plus de naturel, plus de bénéfices pour le corps et la santé.
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Les distributeurs sont nombreux, de la machine à boisson aux grands distributeurs, l’éventail des intermédiaires est très large.
Le tableau si dessous chiffre de manière général la part de l’eau vendue suivants la structure
De façon globale, les grandes marques d’eau, qu’elles soient plates ou pétillantes investissent énormément dans la publicité et la communication. Cela afin de se position-‐ner sur des aspects précis (l’eau de régime ou l’eau « fun»). Tous les moyens sont utili-‐sés, affichage, radio, sponsoring, mécénat, mobilier urbain ou Internet…
Les budgets consacrés peuvent aller jusqu’à 25 millions d’euros (Vittel, en affichage, ra-‐dio, presse et télévision) ou 20 millions de d’euros (Contrex). Elles consacrent également de lourds investissements dans la recherche de nouveaux matériaux, packagings, con-‐cepts d’emballage… Elles conçoivent leur design selon une stratégie marketing qui défi-‐nit nettement les positionnements.
En communication, les marques minérales régionales ont bien progressé. Certaines vont jusqu’à investir des millions d’euros dans des campagnes de publicité télévisée nationale (par exemple, Vernet). D’autres vont préférer communiquer régionalement par voie d’affichage, de presse ou de radio.
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B. Les alicaments : un marché sous-‐marin
1. Introduction
“ Que ton aliment soit ton premier remède... Il est des maladies qui ne se soignent que par l’alimentation ”. Telle fut la citation d’Hippocrate il y a plus de 25 siècles. Et Jean Rostand ajoute : “ Tout menu est une ordonnance ”. Ceci n’est-‐il pas une preuve que la relation : homme -‐ aliment -‐ et santé ne date pas d’hier ?
Depuis la nuit des temps, l’homme sait que la nourriture n’est pas sans influence sur sa santé. Les grands systèmes de médecine traditionnelle accordent toujours beaucoup d’importance au choix des aliments. Depuis la médecine chinoise à l’ayurvédique (in-‐dienne), de subtiles régimes alimentaires sont préconisés pour préserver un équilibre difficile, chasser les pensées sombres, se prémunir contre les changements de saison.
Mot-‐valise des termes « aliment » et « médicament », Les alicament sont des pro-‐duits intégrant une composante santé et qui se distinguent des aliments conventionnels par des propriétés qui les rapprochent des médicaments.
Les propriétés thérapeutiques que possède un alicament ont un effet positif sur le main-‐tien en bonne santé des individus dès lors qu’ils peuvent freiner ou éviter le développe-‐ment de certaines pathologies ou certaines maladies.
Affublés de noms scientifiques comme aliments fonctionnels, cosméto-‐foods, ou encore nutraceutiques1, ces nouveaux produits prétendent donc soigner, redonner forme et beauté... C’est ainsi que se sont multipliés avec succès les lancements de produits santé, ce qui fait de ce marché en pleine expansion, un terrain où se dispute l’offre agro-‐alimentaire, mais aussi la pharmaceutique.
Les informations qui apparaissent sur l’étiquette ne doivent en aucun cas mani-‐puler le client pour vanter les bénéfices du produit sur la santé.
De ce fait, les industries pharmaceutiques ou les groupes alimentaires qui mettent en vente des alicaments doivent suivre un certain nombre de critères en termes de régle-‐mentation et les informations affichées sur les paquets d’emballage doivent résulter d’une procédure adéquate.
1 Un aliment nutraceutique est un produit isolé ou purifié à partir d'aliments, il est habituelle-‐ment vendu sous formes galéniques comme des capsules qui ne sont pas généralement associées à des aliments, et il a été démontré qu'il avait un effet physiologique bénéfique ou assurait une protection contre les maladies chroniques.
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Les résultats garantis par les approches scientifiques ne peuvent prétendre qu’à une amélioration de la santé ou bien une diminution des risques de maladie chez l’individu.
Les principaux aspects pris en compte sont que les alicaments doivent être des aliments ou des minéraux provenant d’ingrédients naturels. Ils sont censés, par ailleurs, remplir une fonction bien définie après injection et les effets doivent être reconnus satisfaisant par la communauté des scientifiques.
En matière d’alicament, nous pouvons distinguer deux types d’étiquetage. Les voici à partir d’un schéma :
Alicaments
Régulation de fonctions précises
Réduction du risque du pro-‐cessus pathologique
Amélioration des processus métaboliques et physiolo-‐
giques
Etiquetage annonçant l’amélioration d’une fonc-‐
tion particulière
Etiquetage annonçant la réduction du risque d’une
maladie
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2. Etude économique et sociale du marché des alicaments
Du yaourt au bifidus actif à l’eau enrichie en calcium, le secteur des alicaments ou ali-‐ments de santé affiche des taux de croissance à deux chiffres et représente aujourd’hui entre 3 et 4% du marché alimentaire français.
Cette évolution peut être considérée comme exceptionnelle quand on sait que depuis 1905 en France, la frontière entre le secteur des aliments et des médicaments est délimi-‐tée par deux codes et deux agences nationales distinctes que sont l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.
Mais cette stricte séparation entre l’aliment et le médicament s’est fortement ébranlée entre 1960 et 2000 avec l’apparition de la grande distribution et l’émergence d’un groupe comme Danone.
3 à 4% du marché alimentaire français
Le succès des alicaments ne se dément pas. En témoignent les chiffres d’un marché en forte croissance depuis dix ans. En 2010 le marché a été estimé a environ 6,25 milliards de dollars pour l’ensemble des alicaments. Il faut comparer ce chiffre avec les deux les industries mises en évidence lesquelles sont l’industrie agro-‐alimentaire (152 milliards d’euros) et l’industrie pharmaceutique (23milliard d’euros).
Les alicaments représentent ainsi 3% du chiffre d’affaire global de ces deux secteurs et leur popularité ne cesse de grandir avec des revenus attendus à 8 milliards d’euros dès 2013.
Cependant, il est difficile de donner plus d’exactitudes en ce qui concerne les chiffres sur le marché de l’alimentation santé. Faute d’une réelle concertation entre les intervenants, et les divergences entres les nomenclatures adoptées, l’évaluation du marché peut varier d’une source à l’autre.
Dans ce marché des alicaments, le marché de l’eau embouteillée représente à lui seul 1,25milliard d’euros.
a) Un marché de l’eau « alicament » dominé par trois grands : Nestlé-‐Danone-‐Castel
Aujourd’hui, le marché des alicaments dans l’eau en bouteille est concentré entre les mains de trois grands groupes. Danone, Nestlé et le groupe Castel rassemblent environ 70 % de la production nationale en volume et 80 % en valeur.
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Mais le marché des alicaments dans l’eau en bouteille s’est vu rapidement dans les an-‐nées 90 confronter à une domination de la part de deux bastions : Danone et Nestlé.
Ces deux grands bastions du marché de l'eau, Danone et Nestlé Waters, se sont consti-‐tués en quelques années.
Depuis sa création en 1929, Danone n’a cessé d’étendre sa notoriété ; elle est aujourd’hui présente dans 120 pays du monde.
La multiplication des fusions-‐acquisitions a permis à Danone de s’ancrer véritablement au marché de l’eau en bouteille en y apportant des aliments fonctionnels.
En 1980 la part de marché du groupe se chiffrait à près de 10%. Il est aujourd’hui pre-‐mier groupe mondiale avec plus de 34,5% de part de marché, soit un tiers du marché en moins de 20 ans.
Il détient par ailleurs 5% de part de marché des alicaments (estimé à 6,25M €) soit 854 millions d’euros. En 1992, Danone a racheté Volvic et a ensuite racheté, en 1993, la so-‐ciété des sources du Mont Dore. Dans le même temps, le groupe Nestlé acquiert les très populaires Perrier et Contrex, faisant passer sa part de marché en volume de 15 % en 1991 à 39 % en 1995.
Cependant, cette part de marché va se diminuer peu à peu laissant place à l’essor du groupe Castel. Ce dernier a fait en 1993 l'acquisition de la Société des eaux minérales du bassin de Vichy et entamé sa progression sur le secteur.
Castel, avec ses marques Saint-‐Yorre, Vichy ou encore Cristalline a été propulsé n°3 du marché. Depuis, il a conforté sa position pour détenir aujourd'hui près de 22 % de part de marché.
Part de marché des alicaments en eau en bouteille en 1994 (à gauche) et 2004 (à droite).
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Evolution des parts de marché en volume en 1994 et 2004
Nous allons voir dans cette prochaine partie quels effets positifs sur l’organisme amè-‐nent les eaux embouteillées représentées sur le graphique ci-‐dessus.
b) L’impact des propriétés thérapeutiques contenues dans les eaux en bouteille sur l’organisme.
Les groupes Castel, Danone et Nestlé ont tous trois misé sur la santé en intégrant direc-‐tement ce critère en premier plan dans leur production commerciale. Ils ont ainsi com-‐pris le désir certain des consommateurs à vouloir entretenir leur ligne, manger et boire ce qui serait le mieux pour leur corps et pour leur santé.
C’est logiquement que la vente des eaux plates et gazeuses contenant des substances thérapeutiques et fonctionnelles a considérablement évolué.
Quel est l’impact de ces substances sur le corps humain et quels rôles jouent-‐ils ?
-‐ Les eaux qui font mincir
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Certaines eaux accélèrent le transit, ce qui facilite l’amincissement
Ces eaux sont très riches en sulfate comme la bouteille Hépar du groupe Castel. Celle-‐ci est composée de 1530 mg/L de sulfate
-‐ Les eaux qui assurent le bon déroulement de l’organisme : Les eaux riches en cal-‐cium sont conseillées à tous ceux qui ont des besoins élevés en calcium : les enfants et adolescents, les femmes enceintes, les personnes âgées. Ces eaux contribuent à la forma-‐tion des os et des dents et au bon déroulement de la coagulation sanguine.
Du coté des eaux plates, nous retrouvons une nouvelle fois l’Hépar avec 550 mg/L ou encore Vittel du groupe Danone avec 302 mg/L de calcium.
-‐Les eaux pour digérer
Contre les ballonnements, il faut plutôt miser sur les eaux riches en bicarbonates. Ils at-‐ténuent l’acidité de l’estomac et facilitent la digestion. Une étude italienne a démontré que l’eau gazeuse aide à digérer grâce à son gaz carbonique.
C’est le groupe Castel qui a mis en premier en avant ce critère de la santé avec sa marque Saint-‐Yorre. Cette eau pétillante contient 4368 mg/L de bicarbonate.
Dans les eaux plates, c’est la Contrex du groupe Nestlé qui facilite la digestion avec 403 mg/L de bicarbonate.
-‐Les eaux anti-‐stress
Les eaux riches en magnésium sont idéales contre le stress. L’oligo-‐élément favorise la relaxation musculaire et intervient dans le bon fonctionnement du système nerveux, notamment au niveau du cerveau. Il régule également le rythme cardiaque.
Certes, les principales sources alimentaires en magnésium sont les fruits et légumes, les oléagineux, le cacao et les céréales complètes, mais vous pouvez compléter vos apports avec une eau minérale riche en magnésium, d’autant plus si vous ressentez une fatigue générale, des douleurs musculaires et des crampes. Par ailleurs, le magnésium aide à lutter contre une hyperémotivité, une anxiété, des palpitations et la constipation.
L’Hépar qui appartient au groupe Nestlé est l'eau minérale plate en bouteille la plus riche en magnésium, pouvant remédier au déficit magnésique qui peut contribuer à pro-‐voquer un certain nombre de troubles. Elle ne contient pas moins de 119 mg/L de ma-‐gnésium.
On peut constater à travers ces 4 différents effets proposés que l’Hépar du groupe Castel est la bouteille d’eau qui agit le plus sur l’organisme.
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Ceci explique en partie la forte augmentation des consommateurs et la part de marché qu’occupe aujourd’hui Castel. Ils ont su cibler leur consommateur
Mais quels sont-‐ils ?
c) Les différents types de consommateurs ciblés
• Nourrissons et enfants en bas âge. En effet, la diététique infantile connaît une croissance de 11.2% en valeur, vivifié par le dynamisme des fabricants. La palme de la progression revient aux céréales et petits déjeuners (+13% en valeur) suivi par les laits premiers et deuxième âge qui représentent la plus grande part du marché soit 40.5%.
• Personnes âgées. C’est un secteur en pleine croissance qui fait apparaître de nouveaux besoins précis et actuellement non satisfaits. En effet, les perspectives démo-‐graphiques le prouvent bien étant donné que la population française vieillit depuis le début du siècle. Les 60 ans et plus ont représenté 21% de la population totale en France le 1er janvier 2000 contre 13% en 1901.
• Sportifs. Les personnes qui se trouvent dans des conditions physiologiques par-‐ticulières comme les sportifs peuvent tirer bénéfice, au regard des besoins spécifiques liés à l’effort, des produits enrichis ou modifiés... la mise au point de ces produits a sou-‐vent été initialisée dans le cadre précis des produits destinés aux astronautes. Issus de travaux de recherche importants, ils peuvent sortir de leur créneau initial pour s’ouvrir sur celui des sportifs de plus en plus nombreux à utiliser ces produits.
• Malades et personnes souffrant de cas pathologiques particuliers.
III. Eaux plaisirs
A. L’eau de luxe, un secteur qui se développe autour d’un nouveau con-‐cept moderne : les bars à eau
Le marché de l’eau, un secteur fermé qui regroupe trois grands leaders : Nestlé, Danone et Castel. Ils rassemblent à ce jour en France 70% de la production en volume d’eau et 80% en valeur marchande. Chacun possédant de nombreuse gamme d’eau toutes très différente dans leur composition et dans leurs effets sur la santé. Et pourtant, on observe
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une baisse de 4% en valeur de 2004 à 2005. Cela est dû au développement dans les grandes surfaces (carrefour, Leclerc…) de leurs propres produits à des prix beaucoup plus attractifs. De plus, cette baisse peut être expliquée par la consommation de plus en plus importante de l’eau du robinet (hausse des ventes de carafe filtrante et de car-‐touche purifiante).
1. Des Eaux pures rares venues du monde. Dans un marché de l’eau arrivé à saturation, un nouveau concept d’eau voit le jour, celui d’une eau de luxe. Ce n’est qu’une eau de table mais avec une provenance, un packaging et un gout totalement novateur. Principalement distribué par des indépendants, les de-‐mandes des consommateurs sont en constante augmentation. Le secteur de l’eau à longtemps été négligé, l’eau apparaissant comme un produit neutre mais pourtant indispensable à l’homme. Aujourd’hui, c’est un marché en expansion qui devient très lucratif. Ces eaux de luxe ont pour principale caractéristique la rareté, il est impossible de trou-‐ver ces eaux dite « haut de gamme » dans les grandes surface, cela est d’abord dû à un refus des principaux promoteurs qui veulent conserver ce caractère rare et inaccessible. En effet, ce sont des eaux qui viennent du monde entier dont les bienfaits sur la santé seraient facilement observables. L’eau Voss (signifiant chute d’eau en norvégien) (Voir Annexe, figure n°3 p.30) est une eau puisée à partir d’une nappe aquifère cachée sous la glace au centre de la Norvège. Elle est pauvre en sodium et en sels minéraux. C’est aussi marché très lucratif, sa rareté et sa pureté permettant aux différents promo-‐teurs d’en faire un business attractif. Vendues de 1 à 7 euros le litre, ces eaux représen-‐tent un vrai luxe. La plus chère vendue en France étant la Bling H²O (Voir Annexe, figure 4 p30) proposée à Paris à 100 euros le litre. Elle est issue d’une source de Dandridge (Tennessee) elle gagne la médaille d’or du goût au festival international d’échantillon de l’eau de source de Berkeley. C’est eau conservé dans une bouteille en verre givré de 35,7 cl habillée de cristaux de Swarovski est un véritable coup marketing. Associé à ce nouveau marché, s’est développer une politique commerciale visant à re-‐connaître l’eau comme un luxe à savoir déguster, avec un vocabulaire spécifique, des goûts et arômes précis. De nombreuse informations sont diffusés pour ne pas boire idiot, C’est alors qu’ont différencie l’eau de source, l’eau minéral naturelle et l’eau bouteille, afin de savoir et d’apprendre à la déguster. «L’eau n’a pas seulement un gout, elle a aussi une mélodie, une texture et un parfum et comme se dernier, un habit de luxe afin de conserver sa rareté et sa pureté ». Il faudrait pouvoir reconnaitre la brillance et la taille des bulles, la pétillante des bulles, les différentes senteurs (herbacées ou fruitées), son acidité, son amertume ou même sa salinité et enfin sa fraîcheur ou légèreté. De plus, des recommandations apparaissent pour déguster l’eau (débuter par des eaux plates à faible minéralisation, poursuivre avec des eaux de caractère et finir par des eaux gazeuses) et pour percevoir ses vertus organoleptiques (fraîcheur, effervescence, clarté, parfum…) C’est aussi à partir du moment où l’ont reconnaît l’eau comme un produit de luxe que l’ont commence à s’intéresser à la législation lié à son exploitation. Au niveau légal, les eaux de sources de montagne doivent respecter une certaine législa-‐tion dont les étapes de fabrications se déroulent dans une superficie reconnue par les
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ministères de la Santé et de l’Agriculture. Aussi, les eaux de pluie et de glacier doivent provenir de régions où la pollution atmosphérique est nulle comme la Nouvelle Zélande ou l’Australie. Enfin, le marché des eaux de luxe s’est beaucoup développé autour du design et de la mode, le design des bouteilles d’eau, la couleur, la transparence du verre, la forme en base carrées ou rondes, marque la différence entre toutes ces eaux. Ainsi de nombreuses marques investissent dans ce marché ce qui en fait un business surtout commercial.
2. Un business thérapeutique qui attire
Ce sont d’abord des eaux qui auraient des bienfaits indiscutables sur la santé, puisée dans des régions de la planète pure et parfois inhabitable, elle procure des bienfaits sur la santé apparemment non négligeable. L’eau Cape Grim (Voir Annexe, figure 5 p30) est puisée dans une source, du même nom, dans le sud-‐est de l’Australie (en Tasmanie) où le climat est rude puisque traversé par les vents de l’Antarctique ce qui rend la région pas-‐sablement inhospitalière. L’air y est pure, l’eau l’est donc aussi. Aussi, l’eau Lynx jaillit (Voir Annexe, figure 6 p30 de pentes nord occidentales du Pelpi (Parme), une montagne de la vallée des Apennins. L’eau est oligo2 minérale et légèrement pétillante, réputé pour des propriétés digestives et diurétiques. De plus, l’eau Ogo (Voir Annexe, figure 7 p30) d’Allemagne augmenterait les capacités respiratoires et la concentration grâce à sa com-‐position boostée en oxygène (35 fois plus qu’une eau classique). Les consommateurs de l’eau de luxe, toujours plus nombreux sont donc attirés par leurs goûts et leur effets sanitaire mais surtout par leur packaging original. C’est ce qu’on comprit les grandes marques qui investissent dans ce nouveau marché. Les créateurs de flacon de parfum s’investissent dans le dessin de bouteilles qui correspondraient le mieux aux attentes visuel des clients. L’eau Voss (5,80 € les 80cl) est conservée dans une bouteille dessinée par les créateurs du flacon de parfum de Calvin Klein, afin de créer un effet de mode lié à une marques qui à déjà fait ses preuves auprès des consommateurs. De même, l’eau BlinG H²O (décrite ci-‐dessus) est proposée dans une bouteille « habil-‐lée » de cristaux de la marque Swarovski, ce qui en fait l’eau la plus chère sur le marché français. Au delà des marques, les fabricants d’eau s’inspirent de produits dans les-‐quelles les consommateurs ont déjà confiance. Par exemple, les fabricants de l’eau Ecos-‐saise « Speyside Glenlivet » (Voir Annexe, figure 8 p31) se sont inspirer du whisky Ecos-‐sais pour concevoir une bouteille qui ressemble à une flasque. D’autres mises sur une bouteille simple et fonctionnelle : « Sei » (Voir Annexe, figure 9 p31) qui est conçu pour insister sur le luxe que représente l’eau en elle-‐même « libérer l’eau de son contenant », c’est une façon d’insister sur le contenu au-‐delà du contenant. Le premier distributeur de ces eaux de luxe était dès sa création en Novembre 1991, distributeur de bière étrangère. Dès 1993, IBB (International Breweries And Beers) in-‐vestit le monde de l'eau et commence l'importation d'eaux de luxe à destination du mar-‐ché français. Rapidement, ils commercent des marques prestigieuses aux origines va-‐riées comme Voss, Gleneagles, où encore Ramlosa destinés à une clientèle de restaurants et de boutiques hôtels. Une gamme de près de 20 références s’est alors développée. Ce-‐pendant, bon nombre d'eaux hors CEE sont malheureusement mises de côté tant il est
2 Très faiblement minéralisé
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difficile de les faire homologuer pour le marché français, toujours très protectionniste en matière d'eaux de sources et minérales. Ces produits ont permis à l’entreprise de très vite se développer. En effet, on observe une augmentation de 8 millions d’euros du chiffre d’affaire entre 2010 et 2011, avec un CA de 22 millions d’euros en 2010 et de 30 millions d’euros en 2011. Principalement distribué à des indépendants spécialistes, un nouvel acteur entre dans le marché des eaux de luxe, les bars à eaux.
3. Un nouvel acteur : les bars à eaux
Il est donc difficile d’analyser cet acteur encore en cours de développement, dont les chiffres ne sont que peu révélateur de l’ampleur de ce concept. Pourtant, c’est un concept nouveau qui attire. Cependant, il est encore peu accessible et peu développé. En effet, on observe peu de ces structures en France, généralement si-‐tuées dans les grandes villes. De plus, les bars à eaux on une clientèle ciblée souvent ai-‐sées ce qui ne permets pas d’attendre tous les consommateurs potentiel d’eau. Du point de vue légal, c’est un projet qui attire dans la mesure selon le type de boisson vendu, il est nécessaire d’obtenir une licence. En effet, d’après l’article L3331-‐1, « les débits de boissons à consommer sur place sont répartis en quatre catégories selon l’étendue de la licences dont ils sont assortis » (Voir Annexe, figure 13 p32). Ainsi les bars à eaux ne nécessite que la licence de 1re catégorie qui comporte l’autorisation de vente à consommer sur place des boissons du 1 groupe, c'est-‐à-‐dire, « Boissons sans al-‐cool : eaux minérales ou gazéifiée, jus de fruits ou de légumes non fermentés ou ne com-‐portant pas, à la suite d’un début de fermentation, de traces d’alcool supérieur à 1,2 de-‐gré, limonades, sirops, infusions, laits café, thé, chocolat » Cela pourrait être une des raisons qui encourages les indépendant à créer un bar à eaux. Au-‐delà de l’aspect légal, l’aspect économique peut aussi être une source d’encouragement. En effet, l’aspect visuel et commercial est très fortement lié aux eaux de luxe. Lié à la mode et au luxe en lui-‐même en terme de prix de vente et de reconnaissance il est facile de développer un commerce réputé et à forte valeur ajoutée. Les bars à eaux les plus connus sont le Water bar Colette (Voir Annexe, figure 10 p31) à paris dans lequel un grand nombre de variété y sont présente et dans lequel il faut compter environ 20 euros pour une bouteille. De plus, le Bar à Eau (Voir Annexe, figure 11 p31) est aussi un de ces bars, où la dégusta-‐tion de l’eau y est un art de la table. Mais c’est un acteur encore marginal dans la mesure où il est difficilement accessible pour tous de part la conception encore trop neutre de l’eau pour beaucoup de personne. L’eau devient peu à peu un élément à part entière de l’art de la table. Auparavant un élément neutre apparaissant parfois même comme sans goût, elle à maintenant un gout, une odeur, une texture et même un habit. Elle s’inscrit aujourd’hui pour certain dans le secteur du luxe et de la mode ce qui en fait un business qui attire. Aussi, elle devient source de santé et à aujourd’hui un caractère thérapeutique. Un nouvel acteur apparaît donc dans ce marché, les bars à eaux qui apparaissent comme un concept moderne, novateur qui est en plein développement aujourd’hui.
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B. La thalassothérapie : un marché dynamique
La thalassothérapie repose sur une situation balnéaire avec un partenariat étroit entre le domaine médicale et les bienfaits du littoral, à savoir les algues, la boue, le climat et diverse substances extraites de la mer. Elle se distingue du thermalisme par l’utilisation d’eau de mer et non pas thermale. La diversité des climats et littoraux en France, lui a notamment permis de devenir aujourd’hui encore le leader de ce secteur d’activité avec plus de 50 centres, utilisant à la base une eau « magique », censée alors nous soigner.
1. Les changements macro-‐économiques : tournant dans la thalassothé-‐rapie
La thalassothérapie s’est développée dans les années 1820 avant que son terme n’apparaisse en 1867 par le Docteur de la Bonnardière. Deux types de génération de tha-‐lassothérapie se sont succédé pour aboutir aujourd’hui à des instituts de moins en moins médicalisés, offrant de plus en plus de séjours de remise en forme et de bien-‐être pour répondre à de nouveaux besoins de la clientèle.
En effet, les premiers centres ont tout de médical, destinés à soigner les maux de per-‐sonnes plutôt âgées sous forme de cures assez longue (1semaine minimum). Il repose sur un partenariat étroit entre le domaine médical et les bienfaits du littoral, c’est le bio-‐logiste René Quinton qui reconnait scientifiquement les vertus thérapeutiques de l’eau de mer en 1904.
En 1964, Louison Bobet ouvre le 1er centre dit « moderne » et devient alors pionner d’un marché devenu un must de l’offre touristique du littoral, puis s’en suit le dévelop-‐pement de tous les centres depuis véritablement 1980, où il ne s’agit plus véritablement d’une médecine curative mais plutôt douce, c'est-‐à-‐dire apportant un mieux-‐être pour le corps mais aussi l’esprit.
La circulaire du 23 décembre 1998 indiquant le déremboursement de la plupart des cures confirme le tournant de la thalassothérapie vers le tourisme du bien-‐être et donc une utilisation d’une eau « plaisir ». Ainsi une cure de 6jours en demi-‐pension, avec 4 soins par jour, revient en basse saison à un tarif minimum de 1000€. Ce changement de bord de la Caisse national d’assurance maladie permet à la thalassothérapie de sortir du carcan médical et d’adapter son offre à une nouvelle demande et de nouveaux clients sans pour autant oublier ses origines santé.
Ainsi, depuis environ 15ans la thalassothérapie à beaucoup évolué, l’évolution de lan-‐gage le prouve également, en effet depuis quelques années le mot thalasso, couramment utilisé de nos jours, a perdu son suffixe thérapie qui le rapprochait alors de la médecine. Ce tournant est aussi le résultat d’une évolution sociale, la durée d’un séjour c’est consi-‐dérablement raccourci (voir annexe figure n°14 page33) et pour cause, les français tra-‐vaillent de plus en plus et la tendance d’un week-‐end de cure s’accroit. De plus, la thalas-‐sothérapie a su proposer de nouvelles cures, plus seulement médicale, mais se tournant
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vers un public plus large, comme les cures « maman », « minceur », « tonique homme » ou encore simplement « détente ».
Au niveau économique, l’aspect médical changé en forme de services a permis à la tha-‐lassothérapie de devenir une réelle activité commerciale. Les équipements sont devenus de plus en plus chaleureux et haute-‐gamme dans le but d’attirer une nouvelle clientèle, les services en dehors de la cure traditionnelle se sont développées telles que les garde-‐ries, bagageries, saunas, salon de coiffure... Les infrastructures restent cependant coû-‐teuses, il faut environ compter 2 millions d’euros par an pour un centre permettant d’accueillir 200 curistes (voir annexe, tableau page). Les deux tiers des centres ont moins de 15 ans ils se situent dans une logique de remise en forme et de préservation du capital santé, ce que recherche les acheteurs. 90 % des instituts présentent une intégra-‐tion centre de thalassothérapie/ équipement hôtelier, en sachant que pour les trois quarts, il s’agit d’hôtels haut de gamme, 3 ou 4 étoiles. En matière de chiffre d’affaires, le marché en France en réalise un d’environ 140 millions d’euros par an, selon une estima-‐tion de 2011, avec une progression proche des 7% en 2002. Il y convient d’y ajouter le chiffre d’affaires hôtelier estimé à près de 175 millions d’euros. De plus, les centres sont des employeurs importants, près de 2000 salariés pour les instituts proprement dits et 2400 dans l’hôtellerie, sans oublier toutes les retombées économiques pour le com-‐merce local. Nous pouvons notamment prendre l’exemple de la Charente-‐Maritime, identifiée comme l’un des départements leader en France en termes de thalassothérapie. Ce secteur d’activité se révèle stratégique à plusieurs niveaux : par les fortes retombées économiques qu’il génère au niveau local ; par une activité annuelle, favorisant l’étalement de la fréquentation sur les ailes de la saison estivale ; par l’image positive de « bien-‐être et ressourcement » qu’il génère pour la région. Enfin, la thalassothérapie s’intègre dans le marché plus large du « bien être et de la remise en forme » dont le dy-‐namisme est confirmé depuis plusieurs années. La thalassothérapie représente un véri-‐table potentiel de développement économique pour cette région française et en permet le dynamisme.
En outre, la thalassothérapie représente un domaine réglementé, tout d’abord par la charte Qualicert et la Fédération Internationale de Thalassothérapie, la présence de mé-‐decins spécialisés s’avère obligatoire ainsi que des contrôles de qualité de l’eau certifiés par des laboratoires départementaux agréés.
2. L’environnement concurrentiel, sans cesse en mouvement
En France, les principaux acteurs de la thalassothérapie sont de grands groupes, d’une part spécialisés dans l’activité principale comme Thalacap, Groupe Phelippeau ou encore Thalazur et d’autre part, hôteliers comme Accor Thalassa, certains indépendants ont essayé d’ouvrir leur centres, cependant les infrastructures restant trop chères, ils n’ont pas réussi à s’imposer sur le marché (voir Annexe, tableau 1 page33).
Depuis le déremboursement des cures, des groupes hôteliers, Royal Monceau, ou casino-‐tier, Partouche/Lucien Barrière, se glissent dans le marché en partenariat ou non, per-‐
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mettant notamment d’attirer des cibles différentes de part les nombreux et nouveaux services proposés en marge de la cure traditionnelle. Depuis 2000, on note également l’apparition d’un nouveau phénomène : les spas, constituant alors une nouvelle concur-‐rence et se situant à mi-‐chemin entre la thalassothérapie et l’institut de beauté. Nous pouvons illustrer cette tendance avec l’ouverture fin 2011 du Spa Marin du Val André Thalasso Resort ****, constitué d’aménagements liés à la thalassothérapie mais aussi aux spas, ainsi qu’une offre de services connexes tels qu’un casino, des restaurants, un accès immédiat à la plage ou encore de petits commerces.
La France reste le leader et pionner de la thalassothérapie, on peut notamment l’observer grâce à la prise de modèle que constituent les centres français pour les nou-‐veaux centres émergents sur le littoral du pourtour méditerranéen. Malgré sa position de leader, la France est menacé par le développement de la thalassothérapie en Tunisie où l’offre d’un soleil presque toujours abondant, des infrastructures neuves et des prix plus bas que sur la métropole française attire de plus en plus. En effet, la Tunisie suit d’une place la France dans le classement des destinations favorites pour une cure de thalassothérapie et il faut dire que depuis l’ouverture du premier centre à Sousse en 1994 destiné à une clientèle assez aisée et haut de gamme, la thalassothérapie tuni-‐sienne a fait du chemin et a réussi à s’imposer à l’échelle internationale avec maintenant plus de 40centres actifs et une dizaine en construction en 2009. Cependant, sur la même année, le taux d’occupation des centres en Tunisie n’était que de 50%, notamment car sur les 40 centres seul 2 possèdent le label Qualicert, une faiblesse importante. C’est ain-‐si que le Ministère du Tourisme Tunisien fait de la mise à niveau de la filière et de con-‐formité aux standards, normes et certifications internationales une priorité, et notam-‐ment à travers l’« Etude de développement de la thalassothérapie en Tunisie à l’horizon 2020 », afin de consolider leur offre et améliorer leur classement car l’activité génère en effet pas mal d’emplois (environ 65 directs et indirects pour un centre de la thalasso-‐thérapie) et représente aussi un poids d’environ 2% dans la recette touristique du pays. Il s’agit donc pour la Tunisie, mais aussi en général, d’une activité porteuse d’emplois et de capital, d’où le fait de se concentrer sur le développement de cette dernière. Cepen-‐dant avec la présence des conflits politiques en 2011, on peut se demander si l’offre tu-‐nisienne n’a pas été affectée.
Le thermalisme ainsi que la balnéothérapie représentent de vieux concurrents pour la thalassothérapie. Le thermalisme, malgré les efforts de modernisation des centres, garde une image assez « veillotte » et un taux de croissance inférieur à la thalassothéra-‐pie depuis 2001 dans le tourisme de santé ou bien-‐être (voir Annexe, figure 13 page32), alors que cette dernière est en pleine émergence avec plus de 2/3 des centres qui ont moins de 20ans. Ces vieux concurrents ne sont donc plus trop d’actualité car ce sont des secteurs actuellement en difficultés même si en terme de visiteurs, le thermalisme est le plus gros marché dans le tourisme de santé, ainsi les principaux concurrents restent au-‐jourd’hui principalement les spas et la Tunisie.
Les acheteurs ont eux aussi beaucoup évolué, il s’agissait traditionnellement de per-‐sonnes plutôt âgées, venant pour une période de 6jours minimum mais avec le tournant que l’activité prend vers la fin du XXème siècle, le profil d’un acheteur type change lui aussi, il s’agit maintenant d’une clientèle plus jeune (35-‐50ans), principalement des femmes d’âges mures, dans une société où le « bien vieillir » prend de plus en plus de poids. L’apparition de plus en plus d’hommes dans les centres relève elle aussi du tour-‐nant pris, on essaye de les attirer avec des cures « spécial homme » cependant les
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femmes restent toujours majoritaires (70%). Dans les centres français, les principaux acheteurs sont français et viennent le plus souvent de la région parisienne (2/3) pour se ressourcer le temps d’un week-‐end, ainsi environ 92% de la clientèle est française et les 8% de la clientèle étrangère proviennent principalement de Belgique ou Suisse. La durée des cures à elle aussi évolué, d’environ 6jours en 1996 contre environ 3 en 2005 (voir Annexe, figure 14 page33), elle a presque été divisée par deux en 9ans. En effet, les ache-‐teurs ne sont plus les mêmes et partent seulement quelques jours, de part l’accumulation de contraintes de travail principalement, alors juste le temps de se re-‐laxer. C’est ainsi que la thalassothérapie a pris un vrai tournant, sortie du carcan médical et devenu vrai activité commerciale, vu comme lieu de détente et relaxation. De plus, au cours des dix dernières années, la consommation des ménages en soins de beauté et en-‐tretien corporel a progressé de plus de 53%, à comparer à une hausse de près de 22% pour la consommation globale, aspect non négligeable et positif pour cette activité car la demande est en effet présente et tend à augmenter de part la place de plus en plus im-‐portante que peut et pourra prendre l’apparence dans notre société.
Les substituts à la thalassothérapie se développent eux aussi depuis quelques années face notamment à l’absence d’offre de ce type de produits en pharmacie et parapharma-‐cie, c’est donc sous forme de marques créées le plus souvent par les centres eux-‐mêmes que nous retrouvons des produits substituts de la thalassothérapie : Bio Carnac, Bre-‐tagne Cosmétiques Marins, Thalgo, Daniel Jouvance, qui misent sur le naturel et les ver-‐tus thérapeutiques par leur utilisation d’eau de mer, algues…
Les principaux fournisseurs d’équipements liés à la thalassothérapie sont Somethy (fournisseur officiel des principaux centres mondiaux de thalassothérapie et de therma-‐lisme), Mi-‐Medical Innovation, Hydrojet Wellsystem, Starvac ou encore le laboratoire Brest Océalys, concernant ici les produits cosmétologiques.
En somme, le déremboursement des cures a constitué un vrai repositionnement de la thalassothérapie qui est alors entrée sur le marché dit de « tourisme de la santé », même si la branche tendait déjà à se moderniser, ce changement politique l’a encore plus pous-‐sé. L’activité est ainsi devenue plus commerciale que médicale et la présence d’un centre peut notamment être porteuse du dynamisme d’une région. Au niveau économique, c’est un plus pour certaine région ou même un indispensable. Le repositionnement a réelle-‐ment donné un nouveau souffle à cette activité, qui ne cesse d’émerger depuis la fin du XXème siècle mais a aussi permis de s’ouvrir à une clientèle plus large, qui a alors beau-‐coup évolué depuis les cures traditionnelles. Enfin, la France, avec sa position de leader, garde une main avertie sur ce marché mais elle devra tout de même redoubler d’effort pour ne pas se faire doubler par la Tunisie et se repositionner face à l’apparition des spas, nouvelles tendances qui pourrait mettre de côté la thalassothérapie avec une croissance de 12% par an en France.
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Conclusion Il existe aujourd’hui trois grands marchés dans le secteur de l’eau et de la santé.
Certains en plein essors, d’autres fermés aux nouveaux entrants. L’eau saine, constituée de la distribution d’eau ultra pure fait partie d’un marché
sur lequel il est difficile de s’implanter. En effet, c’est un marché très coûteux dominé par de grandes entreprises leaders, et qui fait l’objet de nombreuses normes et de nom-‐breuses contraintes.
L’eau plaisir, rassemble la thalassothérapie, les spas et toutes les structures mises en place dans le but de « détendre » le client. Ce marché est extrêmement développé en France, sur les littoraux. Cependant, le marché du bien être est très attractif et de plus en plus sollicité par les consommateurs. Il est donc accessible à de nouveaux acteurs dans la mesure où leurs offres seraient capables de concurrencer les acteurs déjà présents sur le marché.
L’eau magique, c'est-‐à-‐dire l’eau sensée nous guérir regroupe toutes les eaux de sources, en bouteilles qui peuvent être considérées comme des « alicaments ». Même si le marché de l’eau en bouteille (Evian, Nestlé…) est déjà très présent dans la société, il existe un nouveau marché, en pleine expansion : l’eau de luxe. Le premier fournisseur est arrivé sur le marché en 1993. Depuis de nombreux indépendants ont essayé d’entrer dans le secteur. Ce commerce repose sur une eau de source « haut de gamme » puisée dans les sources du monde entier qui a pour caractéristiques d’être pure et magique. Elle se vend très chère. Dès lors, apparaît le concept de bar à eaux dans lesquels ces eaux peuvent constituer un business lucratif. Il existe peu d’acteurs sur ce marché dans lequel il semble possible de s’implanter avec peu de concurrence.
L’idée serait de créer une entreprise dans laquelle le client pourrait si bien con-‐sommer des eaux de luxe, que se détendre grâce à des soins de thalassothérapie. En ef-‐fet, en étudiant le secteur, nous avons remarqué que de plus en plus, les consommateurs étaient à la recherche de détente et de plaisir par le biais de l’eau. De plus, les produits naturels capables de les « guérir » rassurent et donc attirent, même malgré un prix très élevé.
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Figure 3: Les groupes de boissons/Les licences
Figure III4 : Taux de croissance annuelle en valeur, Indicateur Prece
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Spa Thalasso Thermes Thermes & Offre bien-être
Investissement par m2 2 000 E 2 000 à 6 000 E NS 2 200 E
Chiffre d'affaires par m2 1 110 à 1 600 E 1 220 E NS NS
Dépense moyenne par client ou curiste 81 E 260 E en 3*
300 E en 4* 500 E 605 E
Coûts des ventes 20 à 25 % 10 à 20 % NS NS
Autres dépenses opéra-tionnelles
20 à 25 % 10 à 20 % 20 à 35 % 20 à 25 %
Frais de personnel 40 à 50 % 40 à 50 % 45 à 50 % 35 à 45 %
RBE 20 à 25 % 20 à 30 % 10 à 15
% 25 à 35 %
Tableau 1 : Dépenses Thalasso -‐ Spas – Thermes, Source Deloitte
Figure III5 : Evolution durée d'une cure de thalassothérapie, Source SNT
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Analyse de pub EVIAN les « Roller Ba-‐bies » Nous avons choisi d’analyser une publicité d’Evian, les « Roller Babies » pour son style et son déca-‐lage des autres campagnes publicitaires. Cette publicité d’ampleur mondiale est sortie le 3 juillet 2009 sur You tube dans le monde entier.
Son nouveau slogan « Live Young », « Vivons jeunes » en français (remplace « Déclarée source de jeunesse par votre corps ») exprime surtout une façon d’être.
Le succès mondial de la campagne « Roller Babies » s’est ajouté, en amont, à un travail de sensibilisation de l’opinion et des pouvoirs publics sur les bienfaits d’une consommation d’eau minérale, et de l’eau d’Evian en particulier.
Evian a mis en scène des bébés car c’est la génération qui est la plus représentative du message de santé, de jeunesse, de pureté que la marque veut véhiculer. Les bébés ont des origines différentes afin de créer une mixité, de manière à ce que tous les parents puissent identifier leurs bébés à la publicité.
Les objectifs de communication étaient d’informer sur la santé et la pureté que procure l’eau ; de donner à la marque une image populaire à l’échelle planétaire tout en étant un produit haut de gamme. L’optimisme et la jeunesse, expression ultime de la santé résumée dans le slogan « Live Young », sont réaffirmés ; et enfin, d’inciter à l’achat
Les cibles de cette campagne publicitaire sont des individus ayant un revenu permettant de pouvoir acheter quotidiennement une eau plus chère que les autres marques (une eau haut de gamme) mais aussi :
-‐ les mamans puisque ce sont elles qui achètent de l’eau pour leur bébé, ainsi que les per-‐sonnes âgées pour entretenir leur santé.
-‐ des adultes soucieux de leur bien-‐être, de préserver la jeunesse de leur corps. -‐ des jeunes susceptibles de se reconnaître à travers le style de vie de ces bébés.
Un peu plus de dix ans après les bébés nageurs, Evian annonce la couleur : une campagne publicitaire mondiale spectaculaire, les « Roller Babies ». Les consommateurs traditionnels ont apprécié la publi-‐cité. Et il s’est avéré que les 16-‐34 ans étaient particulièrement intéressés, alors qu’ils ne consti-‐tuaient pas le cœur de cible. Evian est vue aujourd’hui comme une eau à la mode permettant de se sentir jeune et possédant un impact positif sur la santé.
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Bibliographie Utilisation d’articles tirés des sites internet : www.doctissimo.fr, http://fr.wikipedia.org, http://www.leparisien.fr/
-‐ http://www.journaldunet.com › Economie › La folie des eaux de luxe
-‐ http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr/...boissons.../Exploitation-‐.... Licence de débit de boissons
-‐ http://lebaraeau.com/
-‐ http://www.globalwinespirits.com/INTERNATIONAL-‐BREWERIES-‐BEERS
-‐http://www.guidecadhi.fr/guide/fournisseur-‐restaurant-‐hotel-‐boissons-‐eaux-‐soft-‐sirops-‐ibb-‐1050.html
-‐ http://www.infogreffe.fr/infogreffe/entrepRech.do
« Spas, thalasso, thermes » ; Article tiré du Le Mensuel, mars 2007 par Olivier Petit
« Développement de la thalassothérapie en Tunisie a l’horizon 2020 » ; Article tiré du Le Renouveau, décembre 2009 par Insaf Boughdiri
« Le tourisme du bien être » ; Etude publiée par Precepta, juillet 2009
« Thermalisme et Thalassothérapie » ; Etude publiée par Jean-‐Claude Jacob, année 2007
« La thalasso nage dans l’euphorie » ; Article publié par B.Mathieu et D.Oliveau, juillet 2004
« Interview de Jean-‐Luc Pleuvry, directeur des opérations du groupe Thalazur » ; Inter-‐view tiré du site internet www.proguidespa.com, décembre 2011
« Charte Qualicert » ; Chartre tiré du site internet www.info-‐massage.com/label -‐Qualicert-‐thalassothérapie.html
« En thalasso, détente et relaxation passent désormais avant la santé » ; Dossier tiré du site internet http://www.dyn-‐com.com/dyncom107/dossier5.htm, février 2007