diagnostic du systeme de gestion des forages equipes …

Institut International d’Ingénierie Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : [email protected] - www.2ie-edu.org

DIAGNOSTIC DU SYSTEME DE GESTION DES FORAGES

EQUIPES DE PMH DANS LE VILLAGE D’ESSAKANE SITE

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU

MASTER EN INGENIERIE DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT

OPTION : Eau & Assainissement

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Présenté et soutenu publiquement le lundi, 18 janvier 2016 par

Oumou Ramata TRAORE

Travaux dirigés par : Dr. Maïmouna BOLOGO-TRAORE

Enseignant chercheur en sociologie rurale 2iE.

M. Amadou TALL

Chargé de Développement Communautaire Eau et Assainissement IAMGOLD ESSAKANE SA

Jury d’évaluation du stage :

Président : Dr. Anderson ANDRIANISA

Membres et correcteurs : Dr. Maïmouna BOLOGO-TRAORE

M. Moussa FAYE

Promotion [2013/2014]

Diagnostic du système de gestion des forages équipés de PMH dans le village d’Essakane site

Oumou Ramata TRAORE – Promotion 2013-2014 – Janvier 2016 I

REMERCIEMENTS / DEDICACES

Je dédie ce travail :

§ A M. San TRAORE, mon père pour tous les sacrifices consentis ;

§ A Mme Mariam TRAORE/COMPAORE, ma mère pour toutes ses bénédictions ; § A ma famille et à mes amis pour m’avoir soutenu depuis toujours ;

§ A mon fils Liam pour tout son amour ;

§ A mes encadreurs Dr. Maïmouna BOLOGO/TRAORE et M. Amadou TALL pour les

précieux conseils, leur disponibilité et leur patience ;

§ A M. Bèga OUEDRAOGO pour ses précieux conseils ;

§ A M. Malick GNANKAMBARY, surintendant du Département « Relations et

Développement Communautaires » à IAMGOLD ESSAKANE SA et de manière plus

large à toute l’équipe qui a su m’accueillir et m’intégrer au sein de leur département ;

§ A Mme Béatrice YOUGBARE, responsable du service des stages à la société minière

IAMGOLD ESSAKANE SA pour sa disponibilité et ses conseils ;

§ A l’ensemble du corps professoral et administratif de la Fondation 2IE,

particulièrement à mes enseignants pour tous les cours dispensés tout au long de ma

formation.


Oumou Ramata TRAORE – Promotion 2013-2014 – Janvier 2016 II

RESUME

Le présent mémoire porte sur l’analyse du système de gestion des pompes à motricité humaine

(PMH) dans le village d’Essakane site, village réinstallé et riverain du site d’exploitation de la

société minière IAMGOLD ESSAKANE SA dans la région du Sahel au Burkina Faso. L’étude

s’est déroulée sur quatre (04) mois avec pour principal objectif d’apporter de la transparence à

la gestion des PMH et d’identifier la méthode de gestion appropriée afin de former les structures

villageoises et les populations à son application. Pour atteindre nos objectifs, 105 ménages ont

été enquêtés dans le village d’Essakane site.

Il ressort de notre étude que le système de gestion des PMH appliqué dans le village est la

gestion communautaire. Cependant, la méthode définie par les cahiers de charge n’est pas

respectée ; on ne note ni la présence d’une association des usagers de l’eau (AUE) ni la présence

de comité de point d’eau (CPE). Les personnes influentes du village (notables, conseillers)

s’approprient les PMH et les gèrent à leur convenance.

Malgré toute cette ambiguïté, 52% des ménages enquêtés disent être satisfaits de cette gestion.

Parmi les 32% des ménages qui ne sont pas satisfaits, personne n’évoque le problème

d’inexistence de l’AUE et d’un comité de point d’eau. Les coupures intempestives d’eau et les

inégalités de traitement dans la distribution de l’eau sont les problèmes cités par ces ménages.

Les 16% restant préfèrent ne pas se prononcer. Ils disent ne pas savoir si la gestion est

satisfaisante ou pas car l’essentiel pour eux c’est la disponibilité de l’eau potable à la source.

Cette situation peut être due à l’ignorance car la population d’Essakane site est en majorité

analphabète. Il devient alors nécessaire d’informer cette population, de lui donner les outils et

moyens nécessaires pour la gestion des PMH conformément à la Réforme du Système de

gestion des PMH en milieu rural. C’est ce que nous avons tenté de faire à travers une série de

recommandations.

Mots-clés :

1 - AUE

2 - Eau potable

3 - Essakane site

4 - Gestion

5 - PMH


Oumou Ramata TRAORE – Promotion 2013-2014 – Janvier 2016 III

ABSTRACT

This dissertation focuses on the analysis of Manual Operated Pumps (MOP) management

system in the village of Essakane site, village reinstalled and resident of the operating site of

the mining company IAMGOLD ESSAKANE SA in the Sahel region, Burkina Faso. The study

was conducted over four (04) months with the main objective to provide transparency to the

management of MOP and identify the appropriate method of management to form village’s

structures and populations to its application. To reach our objectives, 105 households were

surveyed in the village.

It emerges from our study that the MOP management system used in the village is the

community management. However, we notice neither the presence of a Water Users

Association (WUA) nor the presence of water point committee. Influential people of the village

(notables, counselors) seize the MOP and manage them at their convenience.

Nevertheless this ambiguity, 52% of households surveyed said they were satisfied with this

management. Among the 32% of households that are not satisfied, nobody mentions the

absence of the WUA and the water committee. The untimely cuts water and the unequal

treatment in the distribution of water are the problems cited by these household. The remaining

16% prefer not to comment; they say they don’t know if management is satisfactory or not

because the key for them is the availability of drinking water at the source. This situation may

be due to ignorance because people of Essakane site is mostly illiterate. It becomes necessary

to inform this population, to give it tools and resources necessary for the management of MOP

in accordance with the Reform of MOP management system in rural and semi urban areas. That

is what we tried to do through a series of recommendations

Key Words

1 – WUA

2 – Drinking water

3 – Essakane site

4 – Management

5 – MOP


Oumou Ramata TRAORE – Promotion 2013-2014 – Janvier 2016 IV

Sommaire REMERCIEMENTS / DEDICACES ...................................................................................... I

ABSTRACT ......................................................................................................................... III

LISTE DES ABREVIATIONS .............................................................................................. V

LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................... VI

LISTE DES FIGURES ....................................................................................................... VII

AVANT-PROPOS............................................................................................................. VIII

INTRODUCTION ..................................................................................................................1

I. PROBLEMATIQUE ET CONTEXTE GENERALE DE L’ETUDE ....................................3

1.1 Problématique et objectifs de l’étude ........................................................................3

1.2 Présentation de la zone d’étude .................................................................................4

1.3 Définition .................................................................................................................5

1.4 Implantation des forages équipés de PMH ................................................................7

1.5 La situation des pompes à motricité humaine au Burkina Faso ................................ 11

1.6 Situation des forages équipés de PMH dans le village d’Essakane site .................... 12

1.7 Cadre Institutionnel, Législatif et Réglementaire de l’Hydraulique rural ................. 14

II. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES, SOCIODEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES DE LA ZONE D’ETUDE ........................................................................ 20

2.1 Caractéristiques physique .................................................................................... 20

2.2 Caractéristiques sociodémographiques et économiques ....................................... 21

III. MATERIELS ET METHODES ...................................................................................... 24

IV. ANALYSE ET TRAITEMENT DES DONNEES ........................................................... 28

V. DISCUSSIONS ET ANALYSES ..................................................................................... 38

CONCLUSION .................................................................................................................... 41

RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES.................................................................... 42

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 44

ANNEXES ........................................................................................................................... 46


Oumou Ramata TRAORE – Promotion 2013-2014 – Janvier 2016 V

LISTE DES ABREVIATIONS

AEPHA Approvisionnement en Eau potable Hygiène et Assainissement

AUE Association des Usagers de l’Eau

BF Borne Fontaine

BP Branchement Privé

CPE Comité de Point d’Eau

CVD Conseil Villageois de Développement

DGRE Direction Générale des Ressources en Eau

DRAHRH Direction Régional de l’Agriculture de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques

MARHASA Ministère de l’Agriculture des Ressources Hydrauliques de l’Assainissement et de la Sécurité Alimentaire

OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONEA Office National de l’Eau et de l’Assainissement

PMH Pompe à Motricité Humaine

PN-AEPA Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement

PTF Partenaire Technique et Financier

SONABEL Société National Burkinabé d’Electricité

Km Kilomètre

M Mètre

Km2 kilomètre carré

l/jr/pers litres par jour par personne

Mm Millimètre

m3/h mètre cube par heure


Oumou Ramata TRAORE – Promotion 2013-2014 – Janvier 2016 VI

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Critères pour le choix d'une PMH………………………………………………...10

Tableau 2: Répartition et localisation des PMH……………………………………………...23

Tableau 3: Eloignement des PMH des habitations…………………………………………...29

Tableau 4: Distance des PMH des habitations………………………………………………..30

Tableau 5: Appréciation de la qualité de l’eau………………………………………………..31

Tableau 6: Problèmes rencontrés dans la fourniture de l’eau………………………………...32

Tableau 7: Etat des installations de fourniture d’eau…………………………………………32

Tableau 8: Quantité d’eau prélevée par jour………………………………………………….33

Tableau 9: Les usages de l’eau………………………………………………………………34

Tableau 10: Niveau de satisfaction des usagers du service…………………………………...35

Tableau 11: Propreté autour des points d’eau………………………………………………...37


Oumou Ramata TRAORE – Promotion 2013-2014 – Janvier 2016 VII

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Situation du village d'Essakane site………………………………………………….4

Figure 2: Equipement de forage pompe à main………………………………………………..6

Figure 3: les étapes de la réalisation d'un forage………………………………………………9

Figure 4: schéma de gestion des PMH………………………………………………………..17

Figure 5: Les acteurs intervenant dans la gestion des PMH à Essakane site…………………19

Figure 6: Les sources d'approvisionnement en eau…………………………………………...29

Figure 7: Utilisation de l'eau………………………………………………………………….33

Figure 8: Consommation spécifique par personne par jour…………………………………..34

Figure 9: Recommandation sur la gestion des Points d’eau………………………………….35

Figure 10: Propreté des récipients de transport……………………………………………….36

Figure 11: Conservation de la potabilité de l'eau……………………………………………..37


Oumou Ramata TRAORE – Promotion 2013-2014 – Janvier 2016 VIII

AVANT-PROPOS

Ce mémoire est issu du stage de fin d’études que nous avons effectué dans le cadre de

l’obtention du Master 2ème année Eau et Assainissement dont les enseignements sont dispensés

par l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2IE).

Le stage s’est déroulé sur le site d’exploitation de la société minière IAMGOLD Essakane SA,

précisément dans le Département Relations et Développement Communautaires. Le site est

situé dans le Nord-est du Burkina Faso, dans la région du sahel et chevauche la frontière entre

les provinces de l’Oudalan et du Séno.

Le département Relations et Développement Communautaires intervient à toutes les phases du

projet (construction et opérations) pour assurer l’harmonie des actions avec les communautés

voisines. Sa mission est de créer des relations durables entre la société minière et les villages

riverains par l’évaluation des risques pour les populations qui sont affectées par la construction

et l’exploitation minière, et la mise en place des mesures d’atténuation et de développement

pour l’amélioration du bien-être des populations.

Au cours de ce stage, nous avons eu pour mission l’analyse du système de gestion des PMH

dans le village d’Essakane site, en vue de mettre en place un système de gestion des

infrastructures d’eau potable plus adéquat et répondant aux normes et exigences du Burkina

Faso.

Cette expérience nous a permis d’apprendre tant en termes de connaissances théoriques

(notamment concernant la règlementation et les normes en gestion d’infrastructures d’eau

potable) et pratiques que sur le plan personnel. Nous avons pu assister à de nombreuses réunions

et rencontres qui nous ont ouvert à de nombreuses notions concernant les services d’eau potable

et les relations communautaires.


Oumou Ramata TRAORE – Promotion 2013-2014 – Janvier 2016 1

INTRODUCTION

Durant ces dernières décennies, le retard de l’Afrique en matière d’approvisionnement en eau

potable ne s’est pas significativement comblé malgré les investissements massifs dans le

secteur. En 2004, le taux de couverture en milieu rural au Burkina Faso était estimé à

60%(Estimation Hydro conseil, 2004). Le service dans ce milieu est assuré par des forages

équipés de pompes à motricité humaines (PMH), une technologie sur laquelle le Burkina Faso

a beaucoup misé dans les années 1980 et 1990. Cependant, les approches quantitatives ont été

privilégiées au détriment des activités sociales et économiques nécessaires à la durabilité des

investissements. Il en résulte des modes de gestion du service non pérennes. Le taux de non

fonctionnalité des PMH s’élevaient à 23% en 2007. Il y avait 7% de pompes abandonnées à

cause en grande partie du suréquipement dans certaines zones et 16% de pompes en panne

(Banque Mondiale, 2008).

Pour faire face à cette situation, l’Etat a adopté le Décret n° 2000-514/PRES/PM/MEE du

03/11/00 portant Réforme du Système de gestion des infrastructures hydrauliques

d’alimentation en eau potable en milieu rural et semi urbain. La Réforme vise à compenser les

difficultés rencontrées par les associations d’usagers qui n’ont pas toujours les compétences

techniques et le dynamisme commercial pour gérer le service de l’eau (Livre bleu Burkina Faso,

2005). Cependant, cette réforme n’est pas appliquée sur tout le territoire national. C’est le cas

du village d’Essakane site, où il n’y a aucune transparence autour de la gestion des PMH.

En effet, dans le cadre de ses activités dans la Région du Sahel, la société minière IAMGOLD

Essakane SA a procédé à la reconstruction de villages pour accueillir les populations qui

devraient être déplacées des villages anciennement présents sur le site. La réinstallation des

populations dans le village d’Essakane site s’est faite dans une démarche consensuelle et une

approche participative qui ont permis de reproduire les infrastructures qui existaient dans

l’ancien village.

Ce nouveau site a été doté d’un système d’approvisionnement en eau potable adéquat.

Cependant, en matière de gestion des infrastructures d’alimentation en eau potable, les pratiques

n’ont pas changé significativement par rapport à celles qui avaient cours au village. En plus des

différents forages réalisés, les populations s’approvisionnent en eau dans les marres, les cours

d’eau et les puits traditionnels qu’ils ont eux même réalisés.



Percevant le risque que cette attitude comporte pour le développement durable du village,

IAMGOLD Essakane SA a tenu à accompagner et à renforcer les capacités des structures afin

d’améliorer la qualité de vie des communautés voisines du projet minier. Cet accompagnement

a pour but de garantir la continuité du service d’eau potable et d’assurer un cadre de vie plus

sain aux habitants d’Essakane Site.

Le présent rapport consacre la fin de quatre (04) mois de travail que nous avons effectué au sein

de la société IAMGOLD Essakane SA sur le thème « Renforcement des capacités des structures

villageoises et des populations en vue d’une meilleure gestion des Pompes à Motricité Humaine

(PMH) ». Dans les lignes qui suivent, nous ferons une présentation de la zone d’étude ainsi que

le contexte de construction des PMH. Par la suite, nous présenterons la démarche, les moyens

et méthodes employées pour mener à bien notre étude. Pour finir, nous discuterons les résultats

obtenus et nous formulerons quelques recommandations.



I. PROBLEMATIQUE ET CONTEXTE GENERALE DE L’ETUDE

Cette partie est consacrée à la construction de la problématique et à la présentation du contexte général de l’étude.

1.1 Problématique et objectifs de l’étude

Le problème majeur dans la zone sahélienne est celui de l’eau. Cette partie du Burkina ne reçoit

pas beaucoup d’eau par an et son activité économique principale est l’élevage suivi de

l’agriculture. Partant de cette réalité, Essakane S.A a pris l’initiative de mettre à la disposition

des communautés des points d’eau pour leurs besoins divers.

Toutefois, une chose est de mettre en place des points d’eau ; mais une autre est d’assurer une

gestion efficiente des infrastructures hydrauliques. Sur ce point, l’Etat a confié cette tâche aux

communes rurales qui sont chargées de la mise en place des Associations des Usagers de

l’Eau(AUE) légalement reconnues et représentatives de la population des villages ou secteurs.

L’AUE à son tour met en place un Comité de Point d’Eau (CPE) qui assurera la gestion de

proximité des PMH.

Dans le cas particulier d’Essakane site, il n’existe pas d’AUE. Une fois réalisés, les forages sont

confiés aux conseillers municipaux et aux membres du Conseil Villageois de

Développement(CVD) qui en font l’attribution à des individus de la communauté. Ces individus

sont généralement des personnes influentes dans le village. Il s’agit des chefs de quartier, des

notables, des conseillers villageois de Développement. Chaque bénéficiaire gère la PMH

comme s’il en était propriétaire et aucun compte rendu n’est fait à la communauté. Les cahiers

de charge ne sont pas respectés, mais la communauté n’est pas consciente de l’ambiguïté qu’il

y a autour de la gestion de ces points d’eau. Elle ne sait pas que les PMH sont des biens publics

dont la gestion exige l’implication de tous. Face à cette situation, que peut-on et comment peut-

on faire en sorte d’améliorer la capacité de gestion des PMH par les communautés villageoises ?

L’objectif général de cette étude est de contribuer à l’atteinte des OMD en matière

d’approvisionnement en eau potable par une amélioration durable du système de gestion des

pompes à motricité humaine (PMH). Plus spécifiquement, l’étude visera les objectifs

spécifiques suivant :



- Identifier les problèmes qui limitent la durabilité des forages équipés de pompes à

motricité humaine (PMH)

- Identifier les causes du faible taux de fréquentation des PMH

- Proposer des solutions qui valorisent au mieux les infrastructures existantes

1.2 Présentation de la zone d’étude

La commune de Gorom-Gorom est le chef-lieu de la province de l'Oudalan, l’une des quatre

provinces qui constituent la région du Sahel. Elle est distante de 335km de la capitale,

Ouagadougou, à l’extrême nord du Burkina Faso. Elle est comprise entre les longitudes 0° 10'

Est et 0° 30' Ouest et entre 14° 10' et 14°50'de latitude Nord. La commune de Gorom-Gorom

est limitée au Nord par le Mali, à l’Est par le Niger, au Sud par la province du Séno et à l’Ouest

par la province du Soum. Sa superficie est 10,046 km2.

L’étude s’est déroulée dans la commune de Gorom-Gorom notamment dans un village riverain

du site de la mine d’or d’IAMGOLD Essakane SA. Il s’agit du village d’Essakane site situé à

38 km à l’Est de Gorom-Gorom. Ses coordonnées géographiques sont 14°23'245’’N et

0°04'681’’E. Il est limité à l’Ouest par le village de Setsere, au Sud-est par le village de

Goulgountou, au Sud par le village d’Alkoma, au Nord-est par le village de Lao et au Nord-

ouest par Gosey village.

Figure 1: Situation du village d'Essakane site



1.3 Définition

Un système d’approvisionnement en eau potable est un agencement d’ouvrages et

d’équipements capables de fournir une eau potable tant du point de vue bactériologique que

physico-chimique (Denis, ZOUNGRANA. 2003. Cours d’approvisionnement en eau potable).

Les systèmes connus et pouvant être considérés comme sources d’eau potable sans risques, à

l’exception des défaillances humaines sont :

- Le forage pompe à main

- Le poste d’eau autonome

- Le système complet : source d’eau brute + station de traitement + réseau de distribution.

Dans notre étude, nous nous intéressons aux forages pompe à main.

Ø Le forage pompe à main Le forage pompe à main est un système d’approvisionnement en eau qui comporte un ouvrage

d’une profondeur de 30 à 100 m équipé d’une conduite circulaire d’un diamètre de 4 pouces.

Le moyen d’exhaure est une pompe à motricité humaine (PMH).

Le débit d’exploitation minimum recommandé à l’équipement du forage est de 1 m3/h.

L’exhaure journalière dépend de la pompe choisie et du temps de pompage effectif. Il varie

entre 5 et 10 m3/j (Cours d’approvisionnement en eau potable. D.ZOUNGRANA). De qualité

bactériologique généralement correcte, l’eau ne subit aucun traitement, ni à la source ni contre

les contaminations ultérieures. La mise en service de l’ouvrage est conditionnée à la mise en

place d’un dispositif de protection contre les contaminations microbiologiques et à la

conformité aux normes physico-chimiques. Il est créé un dispositif d’assainissement autour de

l’ouvrage pour le protéger contre les pollutions in situ dont les plus importantes sont les

infiltrations aux abords immédiats du forage et à la prolifération des pathogènes à cause de

l’humidité due aux eaux perdues.



Figure 2: Equipement de forage pompe à main

Ø La pompe à motricité humaine Les PMH sont des machines élévatoires d’eau de deux types :

- Les pompes de capacités pour lesquelles l’élévation de l’eau consiste en une simple

augmentation de la côte géométrique sans aucune variation de la pression et de la vitesse

du liquide après son prélèvement.

- Les pompes à piston qui sont aspirantes, foulantes ou aspirantes et foulantes.

Celles utilisées dans le village d’Essakane site sont des pompes volumétriques à piston immergée.

Ces machines élévatoires sont dites à motricité humaine parce qu’elles ont d’abord été

manuelles avant de subir des modifications utiles pour l’utilisation de la force animale ou

l’accouplement de moteur électrique ou d’énergie éolienne.

Les particularités d’une PMH sont :

- Faible coût d’investissement ;



- Facilité d’installation et de maintenance ;

- Profondeur d’installation limitée ;

- Durée de vie assez longue estimée en moyenne à 30 ans ;

- Débit d’exploitation limité qui ne permet de délivrer qu’une quantité limitée d’eau ;

- Bonne protection de la ressource si l’ouvrage est bien exploitée.

Toutes ses caractéristiques expliquent le choix de cette technique d’approvisionnement en eau potable en milieu rural.

1.4 Implantation des forages équipés de PMH

Afin de réduire les risques de forage sec tout en recherchant une implantation la plus proche

possible du village, les études bibliographiques, les investigations géologiques et

hydrogéologiques de terrain et la prospection géophysique précèdent l’implantation des

forages.

1.4.1 Les recherches bibliographiques Il s’agit de collecter toutes les données existantes sur le contexte hydrogéologique de la zone

d’intervention, auprès des administrations, des collectivités territoriales, des ingénieurs

conseils, etc. Les éventuelles bases de données existantes mises à jour, les cartes

hydrogéologiques ainsi que les photographies aériennes sont très utiles.

1.4.2 Les investigations géologiques et hydrogéologiques de terrain Les investigations géologiques et hydrogéologiques de terrain visent :

- La localisation d’accidents géologiques dans les formations à porosité de fracture

- La précision de la structure géologique des formations alluviales

- La localisation de nappes salées

- La mesure des niveaux statiques des forages environnant

- La localisation des zones préférentielles de réalisation



1.4.3 La prospection géophysique En fonction du contexte et des données disponibles, l’hydrogéologue apprécie la nature de la

formation souterraine et évalue son aptitude à contenir de l’eau. A cet effet, il possède un arsenal

de méthode d’investigations géophysiques.

Utilisé classiquement depuis les années 50, la méthode des résistivités électriques à courant

continu ou trainés consistent à estimer la résistivité des terrains. Le sondage électrique permet

une investigation en profondeur pour explorer la succession des couches du sous-sol. La

réalisation de plusieurs trainés permet de dresser les cartes de résistivités qui font ressortir les

zones favorables sur le plan des potentialités hydrauliques.

1.4.4 Exécution des forages et captage des nappes

Deux techniques de foration sont communément utilisées en hydraulique villageoise :

- Forage rotary utilisé dans les terrains sédimentaires et très souvent dans les terrains

supérieurs d’altération du socle, le creusement est assuré par abrasion du terrain.

- Forage en percussion à l’air comprimé (marteau fond de trou), particulièrement adapté

pour traverser les terrains durs. L’air comprimé permet le fonctionnement du piston du

marteau et sert en même temps à remonter les cuttings à la surface.

Au Burkina Faso, la politique nationale sectorielle fixe à 300 le nombre d’habitants par forage

équipé d’une PMH et un débit souhait é d’environ 1 m3/heure.

Ø La foration

Les étapes de la foration sont définies sur l’image ci-dessous :



Source : Jos Besselink, 2007

Figure 3: les étapes de la réalisation d'un forage

Ø Le pompage d’essai

Il permet de connaitre le débit et la durée de pompage autorisée par le forage ainsi que la

profondeur d’installation de la pompe. A cet effet, un pompage d’essai simplifié est suffisant

pour l’hydraulique villageoise. Trois pompages successifs sont (correspondant à trois paliers)

sont réalisés à débit croissant.

Ø La margelle

Elle est réalisée par l’entreprise en charge de la réalisation des forages car elle permet de poser

la pompe dans de cours délais et sans attendre la réalisation de la superstructure. La margelle

en béton armé sera de 0,8 m de hauteur. Elle sera adaptée au type de pompe retenu.



Ø La qualité de l’eau

L’Organisation Mondiale de la Santé a défini des directives internationales relatives à la qualité

de l’eau qui servent de base à l’élaboration de règlementations et de normes dans les pays du

monde entier.

Une analyse bactériologique et physico-chimique (pour apprécier notamment le degré de

corrosivité) de l’eau du forage doit être réalisé en respectant les règles de prélèvement et

d’échantillonnage et de conservation jusqu’au laboratoire.

Ø Le coût du forage

Les coûts de réalisation d’un forage se compose généralement en quatre principaux éléments :

installation et désinstallation, forage, développement et pompage d’essai, analyse d’eau.

Au Burkina Faso, dans la région du Sahel, le coût moyen d’un forage positif équipé de pompe

ressort à environ 6,5 millions de FCFA (Agence Française de Développement, 2011).

1.4.5 Fourniture et pose des PMH

Ø Choix du modèle de PMH

Le choix de la pompe se fait selon le débit d’exploitation, le niveau dynamique de l’eau et les

critères socio-économiques.

Tableau 1: Critères pour le choix d'une PMH

Critères techniques Critères socio-économiques

Profondeur du pompage et débit souhaité,

diamètre du tubage

Installation et maintenance

Résistance et fiabilité

Type de pompage en particulier :

• Refoulement dans un réservoir

• Entrainement avec une courroie +

moteur

Pompe éprouvée et acceptée par les

populations

Cout d’investissement et charges récurrentes

Pompe déjà installée dans la zone

Existence d’un réseau de pièces détachées

Compétences et équipement des artisans

réparateurs.



Ø La pose de la pompe

Il faut veiller à ce que le fournisseur installe la pompe à la bonne cote en fonction du niveau

d’eau dynamique supposé en saison sèche. Le phénomène de rabattement saisonnier de la nappe

peut être très important dans certains contextes en saison sèche.

1.5 La situation des pompes à motricité humaine au Burkina Faso

L’approvisionnement en eau potable et l’assainissement constituent des enjeux majeurs de

développement pour le Burkina Faso. Avec des conditions naturelles globales relativement peu

favorables et une démographie galopante, le Burkina Faso fait face à des pressions constantes

en termes de besoins des populations en eau potable.

L’approvisionnement en eau potable est réalisé de façon différenciée suivant le milieu de

résidence ; ainsi l’hydraulique villageoise vise la satisfaction des besoins en eau des populations

rurales à travers des forages équipés de PMH.

Le pays se caractérise par l’importance de son parc de PMH estimé à plus de 20.000. Deux

raisons majeures expliquent cette situation : d’une part vue la dispersion de l’habitat très

généralisée, les PMH sont les ouvrages les mieux adaptés pour desservir les nombreux quartiers

quelquefois éloignés de plusieurs kilomètres du village centre et d’autre part compte tenu de la

nature hydrogéologique du sous-sol (constitué majoritairement de socle cristallin qui n’autorise

généralement que des débits instantanés réduits) les PMH s’avèrent être les mieux adaptés.

En moyenne, plus de 1.000 forages équipés de PMH sont réalisés chaque année. Malgré les

efforts consentis par l’Etat et les partenaires au développement, la situation de

l’approvisionnement en eau potable en milieu rural reste mitigée. En effet, en 2005 la

population rurale burkinabé ayant accès à l’eau potable, selon les normes et critères définis par

l’OMS/UNICEF représentait environ 60%. Cette situation est due au manque d’entretien des

PMH qui reste une des principales causes des pannes mais surtout à l’inefficacité de la gestion

de ces points d’eau.

Le Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Assainissement (PN-

AEPA) élaborée et adoptée en 2006 est la traduction de l’approche retenue par le Burkina Faso

dans le cadre du développement du secteur AEPA dans les 10 prochaines années.



1.6 Situation des forages équipés de PMH dans le village d’Essakane site

Essakane est une localité située à une soixantaine de kilomètres de Dori, chef-lieu de la région

du Sahel. Le village était habité par des orpailleurs, des éleveurs, des agriculteurs, des

commerçants, etc.

Après les études de prospections, l’exploitation a été confiée à la société minière IAMGOLD

Essakane SA. Mais, les problèmes socio-économiques ont dû être résolus avant la mise en

exploitation. Il s’agit du déplacement de la population autochtone. C’est dans ce cadre que

IAMGOLD a entrepris de reloger les populations vivant auparavant sur ce site et a loti un

nouveau site, puis construit des maisons viabilisées avec des parcelles en cours d’être

attribuées.

La viabilisation a concerné les travaux de lotissement, de voirie et surtout de la mise en place

d’un mini système d’adduction en eau potable et des forages équipés de PMH.

Au recensement de 2010, le village d’Essakane site d’une population de 10 492 habitants était

alimenté par :

- 14 BF et 07 BP alimentés par quatre (04) forages équipés d’électropompes immergées

qui effectuent le refoulement de l’eau des forages à la bâche.

- 18 forages équipés de PMH

Le dimensionnement de ces infrastructures avait été fait sur la base d’une consommation

journalière en période chaude de 25l/hab. Aussi dans le Sahel, on estime que la nappe

phréatique ne doit pas être exploitée longtemps ; l’heure d’exploitation maximale pour un

forage est de 12 heures par jour (Norme du Burkina Faso).

Malgré ces différents points d’eau, le village connait des difficultés d’approvisionnement en

eau : longues files d’attente, longues coupures ou de courtes durées, le fonctionnement parfois

nocturne.

En effet, il ressort du rapport d’analyse rédigé par l’ONG Eau Vive en 2013 sur les

« connaissances, attitudes et pratiques en matière d’eau d’hygiène et d’assainissement – gestion

des ordures ménagères – gestion du service d’eau potable dans le village d’Essakane site » que



la consommation journalière moyenne dans le village est d’environ 40l/hab. Les difficultés

d’approvisionnement sont dues au fait que le dimensionnement avait été fait sur la base d’une

consommation de 25l/j/hab.

Pour renforcer le système existant par la création de forages équipés de PMH, combien de

forages faudrait-il créer pour couvrir la demande en eau de la population d’Essakane site à

l’horizon 2023 ?

Estimation de la demande en eau en 2023

Taux d’accroissement moyen de la population

Pour calculer le taux d’accroissement moyen de la population, nous avons utilisé la formule suivante :

�= �� é� ��|�� é� �� (1/n) ‒ 1

Avec n = année finale – année initiale

Et t le taux d’accroissement moyen de la population

Les données démographiques des villages réinstallés faisaient état de 10 492 habitants dans le village d’Essakane Site en 2010. Le rapport d’analyse de l’ONG Eau Vive sur les « Connaissances, attitudes et pratiques en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement – Gestion des ordures ménagères – Gestion du service d’eau potable dans le village de Essakane Site » nous a permis d’avoir la population du village en 2013.

Nous avons pu estimer le taux d’accroissement moyen de la population à ‘aide de la formule citée plus haut.

Population année initiale P2010 = 10 492

Population année finale P2013 = 11 000

Taux = (11 000 /10 492) (1/3) – 1

Après calcul, le taux d’accroissement moyen s’élevait à 0,016 soit 1,6%.

Population en 2023

Pour estimer la population d’Essakane site à l’horizon 2023, nous avons utilisé la formule

suivante :



=====

+=1,6%entaccroissemd'taux a ;10n

2013en population P2023en population P

)1(* 0

nn

on aPP

Pn = 11 000 (1+0,016)10

L’application numérique donne Pn = 12 893 habitants.

Besoin solvable aux jours de pointe en 2023

12 893 habitants × 40 litres/jour/habitant = 515 720 litres soit 515,72 m3/j

La demande journalière totale en eau du village est de 515,72 m3/j

Des relevés d’index aux compteurs des BF sur une période chaude ont permis d’évaluer la

consommation journalière moyenne au niveau des 14 bornes fontaines à environ 139 m3

(Rapport de mission ONEA, Novembre 2010).

Les forages équipés de PMH doivent donc être dimensionné pour couvrir une demande

journalière de 376,72 m3 (Demande journalière totale en eau du village – consommation

journalière au niveau des BF).

Nombre de forages à réaliser

Sachant qu’une PMH ne livre guère plus de 0,80m3/h à 1,00m3/h par jour et avec un

fonctionnement de 12 heures. L’exhaure journalière du forage équipé de PMH varie entre 5 et

10 m3/jour (Cours d’approvisionnement en eau potable – Formation initiale – EIER. Novembre

2001. D. ZOUNGRANA).

N = ��,��.�× ��

Le nombre de forages qu’il faut pour satisfaire la demande est 40 forages. Il existe déjà dans le

village 18 forages équipés de PMH, le nombre de forages à réaliser dans le village pour

l’horizon 2023 est 22. Ces nouveaux forages seront déclarés positifs pour des débits ≥ 0.80m3/j.

1.7 Cadre Institutionnel, Législatif et Réglementaire de l’Hydraulique rural

Cadre Institutionnel



Le cadre institutionnel du secteur de l’hydraulique rurale est actuellement organisé

autour de deux pôles qui sont d’une part les acteurs gouvernementaux et d’autre part les

collectivités territoriales.

Les acteurs gouvernementaux sont constitués par le Ministère de l’Agriculture, des Ressources

Hydrauliques de l’Assainissement et de la Sécurité Alimentaire (MARHASA), du Ministère de

l’Economie et des Finances et enfin celui de l’Administration Territoriale, de la

Décentralisation et de la Sécurité. Les acteurs des collectivités territoriales sont constitués des

communes à travers les conseils communaux et des régions à travers les Conseils Régionaux.

Le MARHASA assure la mise en œuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière

agricole, d’hydraulique, d’assainissement et de sécurité Alimentaire. Dans le domaine de l’eau

potable il assure l’élaboration de la législation et le contrôle de son application, la conception

de la réalisation et de la gestion des points d’eau, l’assistance à la réalisation des ouvrages

hydrauliques par des tiers et la fourniture d’eau potable aux populations.

Le Ministère de l’Economie et des Finances assure la mise en œuvre et le suivi de la politique

du gouvernement en matière économique et de développement. Il assure par ailleurs, la mise en

œuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière de finances et de budget, et

notamment l’exercice de la tutelle financière sur les collectivités locales, les établissements

publics et les sociétés à capitaux publics et la mobilisation des ressources intérieures et

extérieures destinées au financement du développement.

Le Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, assure la

mise en œuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière d’administration du

territoire, de protection civile et de décentralisation, et notamment l’organisation et le contrôle

du fonctionnement des collectivités locales, l’exercice du pouvoir de tutelle de l’Etat à l’égard

des collectivités décentralisées, l’appui aux collectivités locales dans leur mission et le

développement et la promotion de la citoyenneté.

Quatre structures spécifiques sont parties prenantes dans le cadre institutionnel :

- Le Conseil National de l’Eau, créé par décret n°2002-539/PRES/PM/MAHRH du 27

novembre 2002, qui regroupe des représentants de l’Etat, des collectivités territoriales,

du secteur privé et de la société civile. Il a pour mission d’apporter son concours à la

définition des objectifs généraux et des orientations de la politique nationale tendant à

réaliser une gestion durable de l’eau ;

- Le Comité Technique de l’Eau, créée par décret n°2004_582/PRES/PM/MAHRH/MFB

du 15 décembre 2004, qui ne comprend que des représentants de l’administration. Il a



pour mission la coordination administrative et l’harmonisation des politiques en matière

d’eau des différents départements ministériels ;

- Le Secrétariat Permanent du Plan d’Action de la Gestion Intégrée des Ressources en

Eau (SP/PAGIRE), créé par décret n°2005-388/PRES/PM/MAHRH/MFB du 19 juillet

2005. Il assure la coordination et la mise en œuvre du PAGIRE ;

- Le Cadre de Concertation entre le Ministère de l’Agriculture, des Ressources

Hydrauliques, de l’Assainissement et de la Sécurité Alimentaire (MARHASA) et les

partenaires du sous-secteur eau et assainissement (CCP-AEPA), créé par arrêté conjoint

n°2005/0045 du 11 juillet 2005, a pour mission de contribuer à la concertation et de

promouvoir les synergies entre les différents acteurs dans le cadre du programme

national d’approvisionnement en eau potable et assainissement (PN-AEPA). Tous les

acteurs du secteur (public, privé, société civile, partenaires au développement) y sont

représentés.

Réforme du système de gestion des infrastructures hydrauliques

Afin de garantir de manière durable la gestion des infrastructures hydrauliques

d’alimentation en eau potable, un Décret n°2000-514/PRES/PM/MEE a été adopté le 03

novembre 2000 portant Réforme du système de gestion des infrastructures hydrauliques

d’alimentation en eau potable en milieux rural et semi urbain. Il s’agit d’un nouveau mode de

gestion des infrastructures hydrauliques d’Alimentation en Eau Potable qui vise à améliorer

significativement leur fonctionnement.

Concernant la gestion des forages équipés de PMH, la Réforme préconise le maintien de la

gestion communautaire avec des opérateurs de proximité pour assurer la maintenance des

ouvrages.

Le schéma ci-dessous illustre tous les acteurs intervenant dans la gestion des forages équipés

de PMH.



Figure 4: schéma de gestion des PMH

L’Etat transfert les compétences et les ouvrages dans le domaine de

l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement aux communes. Celles-ci délèguent

la gestion du service de l’eau au niveau des PMH à des AUE légalement reconnues et

représentatives de la population des villages ou secteurs, à travers une convention de délégation

de gestion des PMH.

Les Directions Régionales de l’Agriculture de des Ressources Halieutiques, de

l’Assainissement et de la Sécurité Alimentaire (DRARHSA) impulsent et contrôlent

l’application de la Réforme. Elles apportent une assistance aux communes et certifient les

ETAT/ MARHASA

DRARHSA

Maintenancier de PMH

Commune

AUE : entretien et renouvellement

Gestionnaire de PMH : Exploitation

Usagers



capacités professionnelles et techniques des maintenanciers capables d’assurer le suivi et

l’entretien des PMH.

L’AUE regroupe des représentants de tous les quartiers du village et est dirigée par un

bureau exécutif élu en assemblée générale. L’AUE gère, de façon intégrée, le service de l’eau

sur l’ensemble des PMH du village et mutualise les recettes de la vente de l’eau pour assurer

l’entretien et le renouvellement des PMH.

Les Gestionnaires de PMH (Comité de Point d’Eau ou toutes autres personnes physiques

ou morales mandatées par l’AUE) assurent la gestion de proximité des points d’eau. Ils vendent

l’eau aux usagers selon un montant et des modalités définis par l’AUE (sur la base de la

délibération communale sur le prix de l’eau) à qui ils doivent reverser les recettes. Un protocole

de collaboration entre l’AUE et les gestionnaires de PMH définit les obligations des parties.

La commune recrute des maintenanciers (selon le nombre de pompes et les marques de

PMH) agréés au niveau régional, sur la base d’une offre de prix, et signe avec eux un contrat

de suivi et d’entretien des PMH communales. La Commune rémunère ses tournées de suivi

grâce aux redevances perçues et l’AUE prend à sa charge les frais de réparations.

Les usagers paient le service de l’eau et assurent un usage rationnel et hygiénique de

l’eau. Ils préviennent le gestionnaire en cas de dysfonctionnements constatés au niveau de la

PMH.

Dans le village d’Essakane site, cette Réforme n’est pas appliquée. Les acteurs

impliqués dans la gestion des forages équipés de PMH à Essakane site sont illustrés sur le

schéma ci-dessous.



Figure 5: Les acteurs intervenant dans la gestion des PMH à Essakane site

La société minière IAMGOLD ESSAKANE SA finance la réalisation des forages équipés de

PMH. Une fois les PMH réalisés, une cérémonie de remise des infrastructures est organisée

dans le village avec la présence du Maire de la Commune de Gorom-Gorom. Ensuite, les PMH

sont confiées aux conseillers et membres du CVD qui en font l’attribution à certains individus.

Ces derniers recrutent des gestionnaires qui assurent la vente de l’eau aux usagers. Les

propriétaires des PMH ont à leur charge la réparation des PMH en cas de pannes, et la Mairie

perçoit, pour la maintenance préventive, une somme de 10.000Fcfa par an sur chaque PMH.

IAMGOLD ESSAKANE SA

Mairie de Gorom-Gorom

Conseillers municipaux et membres CVD

Bénéficiaires Propriétaires

Gestionnaire

Réparateur

Usagers

Versement de 10000Fcfa par an

Frais de réparation

Réparation

Attribution

Employer Recette de la vente

de l’eau

Cotisation du

paiement au volume

Fourniture de l’eau

Remise

Financement et Construction



II. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES, SOCIODEMOGRAPHIQUES ET

ECONOMIQUES DE LA ZONE D’ETUDE

Située à l’extrême nord du pays entre les 13° et 15° parallèles nord, la Région du Sahel

s’étend sur 36 166 km2. Elle compte quatre (4) provinces (Séno, Soum, Oudalan et Yagha),

vingt-six (26) communes dont 4 urbaines (Dori, Gorom-Gorom, Djibo et Séba), les 22 autres

étant des communes rurales et enfin six cent cinquante (650) villages. Notre zone d’étude est

la commune urbaine de Gorom-Gorom chef-lieu de la province de l’Oudalan.

2.1 Caractéristiques physique

2.1.1 Climat, sol et végétation

De par sa situation géographique, la commune de Gorom-Gorom est sous l'influence

d'un climat tropical de type Sahélien caractérisé par l'existence de deux saisons contrastées :

une saison pluvieuse qui s'installe de la mi-juin à septembre et une saison sèche d'octobre à mi-

juin. Les deux saisons sont conditionnées par deux types de vents : la Mousson et l'Harmattan

qui soufflent respectivement en hivernage et pendant la saison sèche.

Les hauteurs pluviométriques annuelles sont comprises entre 200 et 600 mm Quant aux

températures moyennes, ce sont les plus extrêmes du pays : 11°C minimale au mois de Janvier

et 45°C maximale au mois de Mai. L'humidité relative varie de 20% en Février-Mars à 70% en

Août.

La couverture pédologique de la commune comporte quelques unités de sols. Les effets

combinés des facteurs pédogénétiques tels que le climat, la géologie et la géomorphologie ont

induit la formation et le développement de sols spécifiques à cette région septentrionale du

pays. Il s'agit :

- Des sols ferrugineux tropicaux peu lessivés sur sable;

- Des sols bruns arides;

- Des sols peu évolués d'érosion sur matériel gravillonnaire;

- Des solonetz.

Ces sols sont peu perméables.



La zone sahélienne est le territoire phytogéographique dans lequel se situe la commune

de Gorom-Gorom. La végétation est du type steppe arbustive à herbeuse. La strate arbustive est

à dominante épineuse. Les espèces qui la constituent sont Balanites aegyptiaca, Ziziphus

mauritania, Prosopisjuliflora, Acacia seyal, Acacia nilotica Acacia radiana. On note aussi la

présence d’Anogeisus leocarpus qui occupent la bordure du Gorouol. La strate herbeuse est

composée de graminées annuelles telles que Cenchrus biflorus, Panicun laetum et de graminées

pérennes comme Andropogon gayanus.

2.1.2 Relief et hydrographie

La commune de Gorom-Gorom est bâtie sur une plaine de faible pente. L'altitude

moyenne de la zone est de 300 m (par rapport au niveau de la mer). La hauteur remarquable de

la commune est le Tondikara, une colline située au nord-est à quelques centaines de mètres de

la centrale SONABEL. On rencontre par endroits des ravines de faible envergure. Mais le relief

est dans l'ensemble très faiblement accidenté.

Les principaux cours d’eau sont :

- Le Béli au nord qui côtoie le cordon dunaire de Tin Akoff pour se jeter dans le Niger

- Le Gorouol dont le cours rejoint celui du Féléol pour devenir un affluant du Niger.

Le Béli ne se dessèche jamais complètement. On note par ailleurs l’existence de grandes

mares naturelles qui sont pérennes : Oursi et Darkoye. D’autres mares existent mais elles sont

moins importantes. Il s’agit des mares de : Kishi, Konshi, Yomboli, Beldiabé, Ganadouari.

La province connait l’existence de trois barrages qui sont localisés à Kouna, Mancifigui et

Touro.

2.2 Caractéristiques sociodémographiques et économiques

2.2.1 Structure de la population

Les résultats du dernier recensement dans le village de Essakane Site (Base de données

socio-économique d’Essakane SA, 2007) a fait état de 10 492 habitants répartis dans 1 053

ménages et 5 secteurs. Suivant le genre, la tranche masculine est dominante (52%). La

population est plutôt jeune ; les moins de 15 ans représentent 40 %.



Trois grands groupes ethniques caractérisent la zone d’étude : les Peuls, les Sonrhaï et

les Bella. Cependant avec l’orpaillage et les échanges liés à l’immigration, on retrouve les

Mossi, les Gourmantché, les Bobo et les populations des pays limitrophes.

Les principales religions sont l’Islam avec près de 98% de la population suivi du

Catholicisme et du Protestantisme.

2.2.2 Activités économiques

Contrairement aux autres villages du Sahel, l’orpaillage constitue la première activité

économique d’Essakane site. En effet le village ne dispose pas de terre pour les productions de

céréales compte tenu de l’importance des activités minières artisanales. Après l’orpaillage,

l’activité commerciale est la plus développée. On rencontre néanmoins quelques agri-éleveurs,

des jardiniers et des fonctionnaires.

Les ressources en eau souterraine provenant de systèmes aquifères plus ou moins

profonds constituent le principal mode d’approvisionnement en eau des populations d’Essakane

site. Il existe 14 bornes fontaines (BF), 07 branchements privés (BP) et 18 forages équipés de

pompe à motricité humaine (PMH). Il existe également des puits traditionnels construits par les

habitants du village ; mais nous n’avons ni la situation ni le nombre exact.

Pour notre étude, nous nous sommes intéressées aux PMH. Pour ce qui est des BF et des

BP, une convention a été signée avec l’ONEA pour assurer leur gestion car ces points d’eau

sont munis d’un compteur.

La situation des PMH est énumérée dans le tableau ci-dessous.



Tableau 2: Répartition et localisation des PMH

Dans le village d’Essakane site, l’approvisionnement en eau se fait essentiellement au

niveau de ces différents points d’eau. L’eau ainsi prélevée sert à plusieurs usages notamment

domestiques, l'abreuvement du bétail, la confection de briques en banco, le jardinage, etc. Mais

la principale activité consommatrice d’eau s’avère être de loin l’orpaillage. En effet, à la fin des

travaux champêtres et même souvent en toute saison, Essakane site reçoit des hommes, des

femmes, des jeunes et même des enfants qui viennent des villages et des pays voisins à la

recherche de l’or.

Secteurs PMH Coordonnées géographiques

X Y

1 1 179500 1593127 2 179641 1593012 3 180389 1592188

2 4 179122 1593149 5 178439 1593702 6 178569 1593710

3

7 178709 1594019 8 178172 1593860 9 179144 1593572 10 179255 1593615

4

11 178290 1594499 12 179226 1594105 13 179352 1594100 14 179256 1594150

5

15 179755 1594270 16 179757 1593835 17 179769 1594658 18 179802 1593589



III. MATERIELS ET METHODES

La méthodologie proposée pour la mise en œuvre de notre étude repose sur trois axes :

la recherche documentaire, l’élaboration des fiches d’enquête et échantillonnage, et la collecte

des données sur le terrain.

3.1 Recherche documentaire

Cette première étape a consisté à consulter la documentation relative à la gestion des

PMH. D’autres études avaient été au préalable réalisées et des rapports avaient été écrits et

publiés. Nous avons ainsi recherché les organismes concernés et lu leur documentation afin de

vérifier en d’autres temps et lieux l’existence du problème et la manière de le traiter, d’intégrer

des méthodes de recherche, et de découvrir des résultats déjà atteints afin d’éviter des faux pas.

3.2 Elaboration des fiches d’enquête et échantillonnage

Cette deuxième phase a consisté tout d’abord à déterminer la méthode d’enquête. Pour

notre étude, nous avons choisi la méthode quantitative ou questionnaire, méthode la mieux

adaptée à la population visée et à l’atteinte de l’objectif visé qui est d’apporter de la transparence

et de l'efficacité à la gestion des PMH dans le village d’Essakane site en proposant des méthodes

appropriées pour informer, sensibiliser et former les populations à l’utilisation et à la gestion

des PMH. En effet, avec une population de plus de 100 individus la méthode quantitative est

mieux indiquée pour recueillir des informations précises. Il y’a une facilité de réponse pour

l’enquêté car les questions sont le plus souvent des questions dont les réponses sont à majorité

standardisées à l’avance. En plus les données recueillies sont facilement quantifiables.

Une fois la méthode de recueil de données choisie, nous avons identifié la population

cible de notre enquête. Etant donné que notre enquête vise à identifier les problèmes autour des

PMH, nous avons décidé de nous adresser directement aux consommateurs car ils semblent les

mieux placés pour répondre à nos préoccupations. L’ensemble des ménages a donc été choisi

comme population pour notre enquête.



Pour ce qui concerne l’échantillonnage, nous l’avons construit à partir de la méthode des quotas.

Nous avons, à partir du rapport d’analyse fait par l’ONG EAU VIVE en 2013 sur

les « Connaissances, attitudes et pratiques en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement –

Gestion des ordures ménagères – Gestion du service d’eau potable dans le village d’Essakane

Site », établi un modèle réduit de la population. Nous avons décidé de retenir comme indicateur,

la fréquentation ou pas des PMH. Ensuite, nous sommes passés à l’étape de détermination des

quotas. Nous avons choisi 10% de la population mère et avec un taux de fréquentation des PMH

de 23.5%, nous avons déterminé le nombre de personnes à enquêter dans chacune des deux

catégories (ménages fréquentant les PMH et ménages ne fréquentant pas les PMH) dans chacun

des secteurs.

Calcul de l’échantillon

n = 10% N avec n l’échantillon à enquêter et N la population mère.

n = 0.1×1053 d’où n = 105

Avec un taux de fréquentation de 23.5%, le nombre de personnes à enquêter dans chaque

catégorie est exprimé:

- 25 ménages fréquentant les PMH

- 80 ménages ne fréquentant pas les PMH

Le rapport cité plus haut, établi par l’ONG Eau Vive nous a fourni également le pourcentage

de fréquentation des PMH dans chacun des cinq (05) secteurs du village. Cela nous a permis de

déterminer le nombre de ménages fréquentant les PMH ou pas dans chacun des cinq (05)

secteurs.

Avec P le pourcentage de fréquentation des PMH dans chaque secteur et N’ le nombre de

ménages fréquentant les PMH dans chacun des secteurs.

• Secteur 1

P = 35.77%

N’ = 25×0.3577 d’où N’ = 9 ménages



• Secteur 2

P = 4.38%

N’= 25×0.0438 d’où N’ = 1 ménage

• Secteur 3

P = 48.9

N’= 25×0.489 d’où N’= 12 ménages

• Secteur 4

P = 10.22%

N’= 25×0.1022 d’où N’= 3 ménages

• Secteur 5

P = 0.73%

N’= 25×0.0073 d’où N’=0 ménage

Par la suite, à partir des objectifs visés et de l’étude des documents déjà publiés, nous avons

établi une série de variables dépendantes que le questionnaire devrait traiter. Ainsi le

questionnaire a été élaboré pour couvrir les thèmes suivant :

- Les caractéristiques des ménages;

- Les sources d’approvisionnement en eau ;

- Le coût de l’eau;

- L’utilisation de l’eau;

- La gestion du service de l’eau;

- L’hygiène autour des points d’eau;



3.3 Collecte de données sur le terrain

Cette dernière étape représente le cœur de notre enquête. Après l'élaboration du modèle

réduit à partir de l’indicateur, et la détermination des quotas, nous avons prévu d’enquêter 105

ménages dont 21 ménages dans chacun des 5 secteurs.

A partir du Rapport d’analyse élaboré par l’ONG Eau vive sur les systèmes

d’approvisionnement en eau dans le village (Connaissances, attitudes et pratiques en matière

d’eau, d’hygiène et d’assainissement – Gestion des ordures ménagères – Gestion du service

d’eau potable dans le village d’Essakane, Mai 2013), nous avons pu déterminer le pourcentage

de fréquentation des PMH dans le village et dans chacun des secteurs. Ainsi après calcul, les

105 ménages se répartissent comme suit :

- Le secteur 1: 21 ménages dont 9 fréquentant les PMH et 12 non ;

- Le secteur 2:21 ménages dont 1 fréquentant les PMH et 20 non ;



- Le secteur 5: 21 ménages dont aucun ne fréquente les PMH.

Une fois dans le secteur, nous avons choisi au hasard une ruelle et nous enquêtons tous

les trois ménages. C’est à dire que lorsque nous rentrons dans un ménage, nous laissons les

deux ménages suivants et nous rentrons dans le troisième pour poser nos questions, et ainsi de

suite jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de ménages dans la ruelle, et nous passons à la ruelle suivante.

Nous avons mené nous-mêmes notre enquête. Cependant ne comprenant pas les langues

du Sahel, nous avons eu recours aux services d’un interprète que nous avons trouvé sur place

dans le village.

Nous avons également eu un entretien avec le président CVD qui nous a permis de

mieux cerner les problèmes de gestion des PMH. C’est également ce dernier qui a eu la charge

de nous introduire dans le village.



IV. ANALYSE ET TRAITEMENT DES DONNEES

Pour le traitement et l’analyse de l’ensemble des données collectées, nous avons utilisé

le logiciel SPHINX qui est un logiciel d’enquête et d’analyse de données. Il nous a été d’une

grande utilité dans chacune des grandes phases de réalisation de notre enquête :

- Elaboration des questionnaires;

- Saisie et dépouillement des réponses;

- Traitement quantitatif des données et analyse des données qualitatives;

- Rédaction du rapport d’étude.

Nous avons également utilisé le logiciel EXCEL pour l’analyse descriptive des données.

4.1 Difficultés rencontrées

La réalisation de notre étude s’est faite sans grandes difficultés. Nous avions à notre

disposition les éléments nécessaires pour cerner les problèmes de gestion et les enquêtes

réalisées au préalable nous ont été d’une grande utilité. Néanmoins nous avons toutefois été

confrontés au handicap de la langue dans la mesure où nous ne comprenions ni ne parlions

aucune langue de la zone qui nous aurait facilité la communication. Le fait de recourir à un

interprète qui nous a assisté pendant toute la phase de collecte de données a été la solution à ce

handicap.

Les données collectées et traitées, nous ont permis d’aboutir aux résultats que nous présentons

dans le point suivant.

4.2 Résultats

4.2.1 Approvisionnement en eau

4.2.1.1 Approvisionnement en eau aux PMH

Sur l’ensemble de l’échantillon enquêté, seulement 13 ménages dont 12%

s’approvisionnent au niveau des PMH à tout moment. Les autres ne fréquentent les PMH que

lorsqu’il y a coupure au niveau des bornes fontaines, ou certains ne les fréquentent jamais.



Figure 6: Les sources d'approvisionnement en eau

Parmi les 79% des ménages qui fréquentent les BF, 12 ménages s’approvisionnent également

au niveau des PMH lorsqu’il y a coupure d’eau au niveau des BF. Les autres prennent leur eau

chez les charretiers ou au niveau des puits.

4.2.1.2 Eloignement des PMH

Pour 72% des ménages, les PMH sont à une distance acceptable des habitations. Seulement 28% les trouvent éloignées des habitations.

Tableau 3: Eloignement des PMH des habitations

Nombre Fréquence

Ne sait pas 0 0,0%

Oui 7 28,0%

Non 18 72,0%

TOTAL 25 100%

Pour ce qui est de l’estimation de la distance entre le domicile et la source d’approvisionnement en eau, 2 ménages estiment être situés entre 300 et 500 m des PMH.

12%

79%

2%7%

Approvisionnement en eauPMH Borne fontaine Puits Charretier



Tableau 4: Distance des PMH des habitations

Nombre Fréquence Ne sait pas 0 0,0% Moins de 100m 10 40,0% Entre 100 et 300m 13 52,0% Entre 300 et 500m 2 8,0% Plus de 500m 0 0,0% TOTAL 25 100%

92% des ménages fréquentant les PMH estiment être à une distance raisonnable des PMH (40% à moins de 100m et 52% entre 100 et 300m).

4.2.1.3 Mode de payement

Concernant le mode de payement, 100% des ménages enquêtés affirment payer l’eau au volume

pendant la saison sèche et la saison pluvieuse. Cependant, le prix de l’eau varie selon le mode

d’approvisionnement. L’eau est vendue au même prix à la BF et aux PMH à raison de 10Fcfa

le bidon de 20litres et 100Fcfa le baril de 200 litres. Mais pour ceux qui ont recours aux services

des revendeurs, le prix est beaucoup plus élevé. Le bidon de 20 litres revient à 50Fcfa et le baril

de 200litres varie entre 500 et 750Fcfa.

Figure 6: Coût du service d'eau potable

10 FCFA 50FCFA 100FCFA 500FCFA 750FCFA TOTAL20 litres 78 6 0 0 0 84200 litres 0 0 17 3 1 21

0102030405060708090

Prix de l'eau



Les récipients utilisés pour le transport de l’eau jusqu’au domicile, sont

essentiellement les bidons de 20 litres. Seulement 20% des ménages enquêtés utilisent les

barils de 200 litres pour puiser l’eau au niveau des forages.

Figure 7: Répartition des ménages suivant les récipients d'approvisionnement

4.2.1.4 Perceptions de la qualité de l’eau

Sur l’ensemble des 80 ménages enquêtés qui puisent l’eau au niveau des BF ; 62 jugent

l’eau de bonne qualité car ils la trouvent claire, propre et agréable à boire.14 ménages jugent la

qualité de l’eau acceptable et 3 ménages estiment la qualité mauvaise parce qu’ils trouvent

qu’elle a un goût désagréable. Un seul ménage a affirmé ne pas connaitre la qualité de l’eau.

Quant à l’eau puisée au niveau des PMH, elle est jugée de bonne qualité par 20 ménages sur les

25 enquêtés. 3 ménages la trouvent de qualité acceptable et 2 ménages disent ne pas connaitre

la qualité de l’eau

Tableau 5: Appréciation de la qualité de l’eau

Qualité de l’eau

Approvisionnement au niveau des PMH

Approvisionnement au niveau des autres sources

Bonne 20 62 Acceptable 3 14 Mauvaise 0 3 Ne sait pas 2 1 TOTAL 25 80

Bidon de 20l80%

Baril de 200l20%

Récipients d'approvisionnement



4.2.1.5 Problèmes d’approvisionnement en eau

Pour l’ensemble des ménages enquêtés, le principal problème pour l’accès à l’eau est

celui de la disponibilité à la source. En effet, les coupures momentanées et de longues durées,

la longue attente et les problèmes de baisse de débits sont énumérés par les ménages.

Tableau 6: Problèmes rencontrés dans la fourniture de l’eau

Problèmes PMH Autres sources

(BF, BP et puits)

Ne sait pas 0 1

Coupures momentanées 13 61

Longues coupures 3 17

Longues attentes 11 58

Autres problèmes 2 2

Aucun problème 0 3

Comme autres problèmes, les ménages enquêtés ont cité le manque de courtoisie des

gestionnaires, la priorité accordée à certains usagers et l’insuffisance des points d’eau.

Pour le cas particulier des ménages qui s’approvisionnent au niveau des PMH, à ces problèmes

s’ajoute le problème de pompage qui représente une lourde corvée pour les ménages.

Plus de la moitié des ménages qui fréquentent les PMH estiment que les installations sont en

bon état.

Tableau 7: Etat des installations de fourniture d’eau

Etat de l’installation PMH Autres sources (puits, BF et BP) TOTAL

Ne sait pas 0 13 13 Bon état 21 53 74 Légèrement abîmée 3 11 14 Gravement abîmée 1 3 4 TOTAL 25 80 105



4.2.2 Utilisation de l’eau

La majorité des ménages puisent entre 100 litres et 300 litres d’eau par jour. Quel que

soit la source d’approvisionnement (PMH ou autres), le nombre de ménages répertorié dans

cette tranche est plus important (PMH, 64% et autres sources, 47,5%). Les ménages qui puisent

entre 300 et 500 litres sont estimés à 36% au niveau des PMH et 32,5% au niveau des autres

sources. Ceux qui affirment prélever moins de 100litres (15%) et plus de 500litres se retrouvent

uniquement au niveau des ménages qui s’approvisionnent aux autres sources.

Tableau 8: Quantité d’eau prélevée par jour

Quantité prélevée PMH Autres sources (Puits, BF et BP) TOTAL

Moins de 100litres 0,0% 15,0% 11,4% Entre 100 et 300litres 64,0% 47,5% 51,4% Entre 300 et 500litres 36,0% 32,5% 33,3% Plus de 500litres 0,0% 5,0% 3,8% TOTAL 100% 100% 100%

On remarque que la quantité d’eau prélevée est liée à l’effectif des membres du ménage.

Figure 7: Utilisation de l'eau

En effet, 50% des ménages dont l’effectif est compris entre 3 et 5 prélèvent moins de 100l.

Ceux dont l’effectif est compris entre 6 et 9 prélèvent plus entre 100 et 300litres (57,4%) et

Moins de 100l Entre 100l et 300l Entre 300l et 500l Plus de 500lInferieur à 3 33,30% 1,90% 0,00% 0,00%Entre 3 et 5 50,00% 31,50% 17,10% 25,00%Entre 6 et 9 16,70% 57,40% 42,90% 0,00%10 et plus 0,00% 9,30% 40,00% 75,00%

0,00%10,00%20,00%30,00%40,00%50,00%60,00%70,00%80,00%

Quantité prélevée en fonction de l'effectif du ménage



entre 300 et 500litres (42,9%). Quant aux ménages dont l’effectif est estimé à plus de 10

habitants, ils prélèvent à 75% plus de 500 litres par jour.

L’eau puisée au niveau des différentes sources (PMH, BF, BP, puits) est utilisée essentiellement

pour les travaux domestiques. En effet 100% des ménages enquêtés affirment utiliser l’eau pour

les besoins domestiques. Elle sert aussi en grande partie à l’abreuvage des petits ruminants.

Tableau 9: Les usages de l’eau

Usage de l’eau Nombre Fréquence Domestique 105 100% Abreuvage des animaux 62 59,0% Orpaillage 3 2,9% Commerce 6 5,7% Autres 2 1,9%

TOTAL 105

La consommation journalière par personne la plus élevée est estimée à près de 150 litres.

Ceci étant, la consommation de la majorité des ménages enquêtés est estimée à près de 50 litres

d’eau par habitant du ménage et par jour. Seulement 4 ménages ont une consommation

journalière inférieure ou égale à 20 litres.

Figure 8: Consommation spécifique par personne par jour

≤ 20l ≤ 30l ≤ 40l ≤ 50l ≤ 60l ≤ 100l ≤ 150l ≤ 250l ≥ 250lSérie1 4 11 30 32 20 6 2 0 0

0

5

10

15

20

25

30

35

Consommation /pers/jr



4.2.3 Gestion des PMH

Plus de la moitié des ménages enquêtés affirment être satisfait de cette gestion. Seulement 32%

trouve que la gestion n’est pas à leur avantage.

Tableau 10: Niveau de satisfaction des usagers du service

Gestion satisfaisante PMH Autres sources TOTAL Ne sait pas 16,0% 25,0% 22,9% Oui 52,0% 48,8% 49,5% Non 32,0% 26,3% 27,6% TOTAL 100% 100% 100%

A la question, « quelles sont les failles de la gestion ? », sur les 25 ménages fréquentant

les PMH que nous avons enquêté, 13 ménages, soit 52% d’entre eux affirment qu’il n’y a rien

à signaler. Les autres ménages ont évoqué entre autres, le coût élevé de l’eau, les saletés autour

du point d’eau, les difficultés de pompage, etc. Aucun ménage n’a évoqué le manque de

transparence dans la gestion des PMH.

Des recommandations ont été faites par les ménages pour une amélioration des

services d’approvisionnement en eau.

Figure 9: Recommandation sur la gestion des Points d’eau

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

Réalisation de BF devant le ménageGratuité du service d'eau

Remplacer les PMH par les BFRéalisation de PMH devant le ménage

Respect des règles d'hygièneRéduction de la distance entre les PMH et les…

Augmanter le nombre de BFRéduction de la distance entre les BF et les…

Amélioration de la qualité de l'eauMoins de coupure

Pas d'attente particulièreInstallation des BP

Attentes des ménages fréquentant les points d'eau



La majorité des ménages enquêtés (39) souhaitent avoir un branchement privé, ce qui pourrait

diminuer les corvées d’eau. Cependant, ils ne sont pas tous disposés à payer les factures chaque

mois. 18 ménages disent n’avoir aucune attente sur la gestion des points d’eau et 13 ménages

souhaitent qu’il y ait moins de coupure d’eau. D’autres recommandations sont faites par les

ménages. Il s’agit de l’amélioration de la qualité de l’eau, la réduction de la distance entre les

BF et les habitations et entre les PMH et les habitations, le respect des règles d’hygiène autour

des points d’eau et aussi la gratuité du service.

4.2.4 Hygiène autour des PMH

Sur l’échantillon enquêté, seulement 36% semblent s’intéresser aux règles d’hygiène. En effet,

c’est seulement 36% des ménages enquêtés qui disent laver les récipients qu’ils utilisent pour

le transport de l’eau et 87% des ménages disent avoir les récipients de conservation couverts.

Toutefois, lorsque nous avons voulu voir dans quel endroit étaient stockées les réserves d’eau,

nous nous sommes heurtées à des refus. Sur les 105 personnes enquêtées, seulement une

vingtaine nous a autorisée l’accès.

Figure 10: Propreté des récipients de transport

36%

64%

Lavage des récipients de transportOui Non



Figure 11: Conservation de la potabilité de l'eau

85,7% des ménages enquêtés jugent les alentours des points d’eau sales.

Tableau 11: Propreté autour des points d’eau

Alentours propres Nombre Fréquence Ne sait pas 7 6,7% Oui 8 7,6% Non 90 85,7% TOTAL 105 100%

Ceux qui ne savent pas sont le plus souvent les ménages qui s’approvisionnent chez les revendeurs.

87%

13%

récipients de conservation couvertsOui Non



V. DISCUSSIONS ET ANALYSES

5.1 Approvisionnement en eau

La principale source d’approvisionnement en eau dans le village d’Essakane site est la

Borne Fontaine. Près de 80% des ménages enquêtés y puisent leur eau à tout moment, et

uniquement 12 de ces ménages ont recours aux PMH quand il y a de longues coupures. Cette

situation est due à la facilité de prendre l’eau au niveau des BF. L’approvisionnement en eau

aux PMH exige une force physique pour le pompage tandis que la BF n’exige aucun effort.

A cela s’ajoute le coût de l’eau. En effet le prix de l’eau est le même au niveau des deux

sources d’approvisionnements. Les populations ont plus tendance à s’orienter vers le moyen

d’approvisionnement le plus facile. Aussi, l’eau des BF étant de l’eau traitée au chlore et à l’eau

de javel, les populations ont tendance à croire que cette eau est beaucoup plus potable que l’eau

fournie par les PMH qui ne subit aucun traitement.

L’approvisionnement en eau aux PMH est étroitement lié à la distance entre les PMH et

le domicile. En effet, 72% des ménages qui s’approvisionnent aux PMH disent ne pas être

éloignés du point d’eau. Près de 40% estiment être situés à moins de 100m, et 52% entre 100m

et 300m. Les 8% restant représentent une partie des ménages qui s’approvisionnent aux PMH

que dans les situations de coupure. Aussi, il faut noter que mis à part les 40% des ménages qui

disent être situé à moins de 100m des PMH, le reste des ménages s’approvisionnent aux PMH

afin d’éviter les longues files d’attentes et les bagarres au niveau des BF.

Quant au mode de paiement, le choix s’est porté vers le paiement au volume. Nous

pouvons expliquer cela par le fait que la gestion est faite comme s’il s’agissait d’une gestion

privée.

5.2 Utilisation de l’eau La quantité moyenne d’eau prélevée par jour, par un ménage est estimée à près de 300

litres. En considérant la norme nationale qui estime la consommation journalière d’un habitant

à 20l en milieu rural, on remarque que 96% des ménages enquêtés sont au-dessus de cette

norme, et seulement 4% sont conformes à la norme ou en dessous.



Cette situation de forte consommation d’eau est essentiellement due au gaspillage et à

l’orpaillage. En effet dans les ménages, il n’existe ni de WC à chasse, ni de douche à eau

courante, ni d’évier et de lavabo. Il n’existe pas non plus de pelouse à arroser, de piscine, ou de

toute autre installation consommatrice d’eau.

Quant aux ménages qui ont une consommation journalière inférieure ou égale à 20 litres,

leur situation peut être expliquée par le fait qu’ils ne disposent pas des moyens nécessaires pour

s’approvisionner aux pompes. Il s‘agirait des familles démunies ou des familles qui n’ont pas

la force physique nécessaire pour le transport. Aussi, certaines familles ont affirmé consommer

de l’eau minérale en sachets et en bouteilles. Ce sont généralement les familles des

fonctionnaires et des travailleurs de la société minière ESSAKANE SA.

5.3 Analyse du système de gestion des PMH

Conformément à la Réforme du système de gestion des infrastructures hydrauliques

d’alimentation en eau potable en milieux rural et semi urbain, la gestion communautaire est la

mieux indiquée pour les forages équipés de PMH. Cette gestion préconise l’installation d’une

AUE (autour des PMH) qui a la charge de confier la gestion de proximité à un Comité ou toute

personne physique ou morale. Cependant, dans le village d’Essakane Site, nous n’avons noté

ni la présence d’une AUE ni celle d’un Comité de Point d’Eau. Dès la mise en service, la gestion

des PMH est confiée au CVD qui attribut par affinité les PMH à des individus qui sont

généralement des personnes influentes du village. Ces derniers ont des employés (le plus

souvent leur femme) qui assurent la gestion de proximité des PMH sous rémunération. Tout se

passe comme s’il s’agissait d’une gestion privée ; Le gestionnaire de la PMH la gère sans

rendre de compte et répare la pompe en cas de pannes.

Malgré cette non-application de la Réforme, 52% des ménages qui fréquentent les PMH

disent être satisfaits de la gestion, 16% des ménages ont préféré ne pas se prononcer sur la

question de gestion des PMH et 32% ne sont pas satisfaits. Mais les problèmes cités par ces

32% sont entre autres les difficultés de pompage, le manque d’hygiène aux alentours des PMH,

le coût élevé de l’eau, le manque de courtoisie, les passe-droits et les coupures. Aucun ménage

n’a signalé l’inexistence d’une AUE, ni le non-respect des cahiers de charge. Le véritable

problème semble donc l’ignorance de la réforme. La population d’Essakane site en plus d’être

analphabète n’est pas informée de cette Réforme. Elle ne sait de ce fait que les PMH sont des

biens publics. Pour plusieurs d’entre eux, c’est la société minière qui choisit par affinité des



individus pour l’attribution des PMH. Cette situation est confortée par l’exemple du secteur 2

du village. En effet, les études hydrogéologiques ont abouti à l'implantation et à la réalisation

d’un forage devant la cour d’un conseiller municipal du village, et ce dernier en est devenu

automatiquement propriétaire. Il assure la gestion de ce forage par le biais d’un employé qu'il

s'est lui-même choisi et ne rend compte à personne. Cette situation est donc loin de permettre

la pérennisation du service de l’eau.

Pour ce qui est de l’état des forages, toutes les 18 PMH que nous avons visités sont en

bon état et fonctionnelles. Certaines possèdent une superstructure et un abreuvoir mais d’autres

non. Elles sont toutes à la disposition des populations à l’exception de la pompe de la maternité

qui est réservée uniquement au besoin de la maternité et de ceux qui y séjournent.

En ce qui concerne les recommandations faites par les usagers des PMH, plus de la

moitié préconise les branchements privés dans les cours pour leur éviter les trajets qu’ils

effectuent tous les jours pour s’approvisionner en eau. Cependant ils ne sont pas tous prêts à

payer ni pour l’installation, ni pour la consommation. Certains ménages demandent à ne payer

aucun frais pour l’approvisionnement.

5.4 Hygiène autour de la chaîne de l’eau

La gestion des déchets ne semble pas être une des préoccupations des habitants

d’Essakane site. Tous les lieux du village sont couverts d’ordures de toute sorte. Les alentours

des PMH n’échappent pas à cette réalité car 85,7% des ménages enquêtés estiment que les

alentours sont sales, et aucune règle d’hygiène n’est respectée autour des PMH.

La potabilité de l’eau dépend de la propreté des récipients utilisés pour son transport et pour sa

conservation et même des lieux où sont puisées ces eaux. Si l’on considère ce critère, près de

64% des ménages enquêtés consomment de l’eau non potable car ils affirment ne pas laver

régulièrement les récipients de transport. Quant aux récipients de conservation, 87% disent

couvrir les récipients de conservation pour éviter que l’eau soit souillée par les animaux ou la

poussière.



CONCLUSION

L’objectif général de cette étude était de contribuer à l'amélioration durable du système

de gestion des PMH dans le village d’Essakane site.

Il ressort de nos enquêtes que la majorité des habitants du village est analphabète, une

population qui ignore que les PMH sont des biens publics dont la gestion demande

l’investissement de tous. Les conseillers et membres CVD du village semblent profiter donc de

cette ignorance pour s’accaparer de la gestion des PMH à leur convenance. Ils appliquent un

mode de gestion plus personnelle que communautaire sans appliquer la Réforme.

Aucune AUE n’est installée autour des PMH, les propriétaires (généralement un homme

ayant un statut dans le village) se chargent de désigner un employé (le plus souvent sa femme),

pour assurer la gestion de proximité des PMH et les recettes enregistrées leurs sont versées. Au

moment de l'étude, aucune panne n’était signalée au niveau des PMH parce qu'elles étaient

toutes nouvellement installées. Cependant, vu que la réparation doit être assurée par ces

différents propriétaires, la question que nous nous posons est de savoir s’ils seront prêts à payer

pour leur entretien quand on sait que par contre l'entretien des BF est assuré par un plombier

rémunéré par la société minière. Alors en cas de pannes au niveau des PMH, les propriétaires

ne seront-ils pas eux aussi tentés de se retourner vers la société minière IAMGOLD ?

Par ailleurs, en ce qui concerne la fréquentation des PMH, les populations ne semblent

pas disposées à payer l’eau au même prix qu’au niveau des BF. Ceux qui s’approvisionnent aux

PMH sont en majorité ceux qui sont situés à 100 mètres de la PMH. Alors si l’eau était gratuite

aux PMH, le taux de fréquentation serait certainement plus élevé. Or, dans le cadre de la

Réforme, ce sont notamment les recettes générées par la vente de l’eau qui servent surtout pour

les réparations et la pérennisation des PMH.

La majorité des habitants d’Essakane site semble consciente du fait qu’il existe des problèmes

de gestion des PMH. Cependant, les problèmes cités lors de l'enquête sont généralement ceux

liés aux coupures et les longues files d’attente ; la population ne semble pas consciente de

l’opacité qu’il y a autour de l’attribution et de la gestion des PMH et rien n'est fait pour les sortir

de ce manque d'information.

Ces constats sont à l’origine des recommandations qui suivent.



RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES

Pour atteindre l’objectif général visé par notre étude à savoir:" contribuer à l’amélioration

durable du système de gestion des pompes à motricité humaine (PMH) et à l’atteinte des OMD

en matière d’approvisionnement en eau potable.", il convient donc de faire des

recommandations pertinentes dans le but de renforcer les capacités des populations

bénéficiaires de PMH dans le village d'Essakane site pour une meilleure gestion de ces

ouvrages d'approvisionnement en Eau potable en milieu rural.. C'est ainsi que nous

recommandons :

- Mener auprès des populations du village d'Essakane site une campagne d’information

portant sur le système de la Réforme du système de gestion des infrastructures

hydraulique au Burkina Faso tout en insistant sur le fait que les PMH sont des biens

publics dont la gestion demande l'implication de toutes les couches sociales avec un

accent sur l'implication des femmes qui sont les principales utilisatrices de ces ouvrages.

- Que la gestion de toutes les PMH soit effectivement assurée par la commune de Gorom-

Gorom conformément à l'esprit de la Réforme du système de gestion des ouvrages

hydrauliques.

- La constitution d’une Association des Usagers de l’Eau (AUE) au niveau du village

plutôt que par point d’eau dans le but de permettre la mutualisation des recettes et des

charges ;

- Que l'élection des membres des AUE ainsi que les modalités de paiement de l'eau se

tiennent en assemblée générale ;

- Comme cela s'est fait dans certains projets (PIHVES de Tenkodogo, 1993 -2003)

favoriser la présence des femmes alphabétisées dans les AUE en leur attribuant

systématiquement certains postes clés (Présidence et Trésorerie)pour augmenter les

chances de bonne gestion des PMH.

- De traduire le guide illustré en langue locale, pour exposer les statuts et le règlement

intérieur de la structure de gestion, les charges de la PMH, les coupes techniques des

éléments constitutifs du forage et de la PMH, ainsi qu’une liste des prix des pièces

détachées ;

- La formation des membres de la structure sur l’entretien de la pompe et ses abords, la

tenue de la caisse et les modalités du contrat avec l’artisan-réparateur et avec la commune.

Insister davantage sur les résultats escomptés comme la continuité du service ;



- Le renforcement du service après-vente par la formation des artisans réparateurs, le

financement du premier dépôt de pièces détachées que le revendeur pourrait

commercialiser. La marge qu’il réalisera constituera une subvention au démarrage de son

activité ;

- L’information des structures de gestion sur la localisation des dépositaires de pièces

détachées, leurs contacts et leurs tarifs ;

- D’examiner avec les responsables les aménagements possibles autour du point d’eau et

les règles d’usages (interdiction de porter les chaussures en entrant sur l’aire de

distribution) ;

- La promotion de comportements hygiéniques en misant sur les facteurs qui motivent

l’abandon des comportements à risque et l’adoption de pratiques adaptées pour garantir

la potabilité de l'eau depuis le point d'eau jusqu'au moment de sa consommation.



BIBLIOGRAPHIE

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privés impliqués dans la gestion des mini-AEP ».

PIHVES Tenkodogo 2000. Guide d'animation pour la mise en place des Points d'Eau et des

CGPE 120pages



ANNEXES

Annexe 1 : Photos des récipients de transport et de conservation

Annexe 2 : Insalubrité autour du point d’eau

Annexe 3 : Législation de l’eau

Annexe 4 : Normes, critères et indicateurs

Annexe 5 : Les modes de gestion des PMH

Annexe 6 : Présentation de la Réforme du système de gestion des infrastructures hydrauliques

d’AEP en milieu rural et semi-urbain

Annexe 7 : Rôle des acteurs dans la gestion des PMH

Annexe 8 : les outils opérationnels pour la gestion des PMH

Annexe 9 : Questionnaire d’enquête

Annexe 10 : Tableur



Annexe 1 : Photos des récipients de transport et de conservation de l’eau

Récipients de transport



Récipient de conservation



Annexe 2 : Insalubrité autour du point d’eau



Annexe 3 : Législation de l’eau

L’eau représente une richesse nationale essentielle à la vie agricole et aux usages domestiques

et industriels.

La nécessité de gérer la ressource en eau, en particulier dans un souci de développement durable

a amené les pouvoirs publics à réglementer son usage et à mettre en place des mesures de

protection qualitative.

La réglementation nationale est contenue pour l’essentiel dans :

ü la loi portant Réorganisation Agraire et Foncière du 23 mai 1996 et son décret

d’application du 6 février 1997 ;

ü la loi portant code de l’environnement du 30 janvier 1997 ;

ü la loi 2-2001 AN du 8 février 2001 portant loi d’orientation relative à la gestion de l’eau

et ses textes d’application.

Propriété des eaux

On distingue deux types d’eau : les eaux domaniales ou publiques et les eaux non domaniales

ou eaux privées.

• Les eaux domaniales

Ce sont celles qui appartiennent au domaine public ou au domaine national.

Aux termes de l’article 71 de la loi 14-96 ADP du 23 mai 1996, constituent des eaux domaniales

ou eaux publiques « toutes les ressources en eau ainsi que les constructions et

aménagements hydrauliques appartenant aux personnes morales de droit public ou

réalisés dans un but d’intérêt général ».

Et l’article 6 de la loi 2-2001 AN du 8 février 2001 précitée précise que font partie du domaine

public de l’eau : «

- les cours d’eau ;

- les lacs naturels ou artificiels, les étangs, les mares et d’une manière générale, les

étendues d’eau ;

- les espaces où la présence de l’eau, sans être permanente, est régulière et empêche ou

conditionne directement l’exploitation à des fins agricoles ;



- les eaux souterraines ;

- l’eau atmosphérique ;

- les sources, puits forages, abreuvoirs et autres points d’eau affectés à l’usage du public

ou à un service public ainsi que leurs périmètres de protection immédiate...

- les digues, les barrages, les chaussées, les écluses et leurs dépendances ou ouvrages

annexes ;

- les aqueducs, les canalisations, les dérivations et les conduites d’eau, les réservoirs, les

stations de traitement d’eau potable … »

Un Décret n°2005-193/PRES/PM/MAHRH/MFB du 04 avril 2005 précise les procédures de

détermination des limites des dépendances du domaine public de l’eau.

Cette procédure comporte une enquête publique et une indemnisation est accordée aux

propriétaires ou titulaires de droits fonciers ayant subi un préjudice direct, matériel et certain

du fait du classement de leurs terrains parmi les dépendances du domaine public de l’eau.

• Eaux non domaniales

Les eaux non domaniales ou eaux privées sont celles qui n’étant ni publiques, ni déclarées comme telles peuvent être utilisées librement.

L’article 7 de la loi du 8 février précitée précise que « l’eau recueillie dans un ouvrage privé et destinée à un usage domestique ne fait pas partie du domaine public ».

De même, les piscines, les étangs, les citernes et les bassins d’agrément construits ou aménagés par des personnes privées sur un fonds privé ne font pas partie du domaine public.

Enfin les eaux de pluie appartiennent au premier occupant. Elles sont donc à la disposition du propriétaire qui les reçoit sur son fonds (article 641 du Code Civil) mais à charge pour lui, s’il y a accumulation artificielle, de déclarer la capacité et la nature des installations. La réglementation des utilisations des eaux Les utilisations des ressources en eau sont variées, allant des utilisations à des fins domestiques

à l’utilisation commerciale, en passant par l’utilisation agricole, industrielle…

ü Les prélèvements domestiques

Aux termes de l’article 2 du Décret n°2004-580/PRES/PM/MAHRH/MFB du 15/12/2004

portant utilisations domestiques de l’eau, «sont considérés comme affectés à des fins

domestiques, les prélèvements d’eau brute destinés exclusivement à la satisfaction des



besoins des personnes , dans les limites des quantités nécessaires à l’alimentation humaine,

aux soins d’hygiène et de santé, au lavage et aux productions végétales ou animales

réservées à la consommation familiale de ces personnes ».

Il s’agit donc essentiellement des prélèvements faits en vue de satisfaire les multiples besoins

de consommation en eau des foyers.

Les prélèvements d’eau destinés à des fins domestiques sont libres. L’article 2 de la loi du 8

février reconnaît en effet à chacun « le droit à disposer de l’eau correspondant à ses besoins

et aux exigences élémentaires de sa vie et de sa dignité ».

Les textes précisent toutefois un seuil à ne pas dépasser.

L’article 3 du décret précité fixe ce seuil d’utilisation à 100 litres d’eau (eau de surface, eau

souterraine) par personne et par jour.

Au-delà de ce seuil, le consommateur doit payer une contribution financière destinée à assurer

la gestion durable des ressources en eau.

Cette contribution dont le taux est fixé par arrêté conjoint du ministre chargé des finances et du

ministre chargé de l’eau n’est pas assimilable au prix de l’eau qui est fixé selon d’autres

facteurs.

ü Les autres prélèvements

L’article 79 de la loi portant RAF pose le principe que tout prélèvement d’eaux domaniales à

usage non domestique est soumis à déclaration et, dans les zones fixées par arrêté du ministre

chargé de l’hydraulique , à autorisation.

Et l’article 24 de la loi du 08 février précitée soumet à autorisation ou à déclaration les

aménagements hydrauliques et, d’une manière générale , les installations, ouvrages, travaux et

activités réalisés par toute personne physique ou morale , publique ou privée, et entraînant ,

selon les cas :

- des prélèvements d’eau superficielle ou souterraine, restitués ou non ;

- une modification du niveau ou du mode d’écoulement des eaux ….

Un décret n°2005-187/PRES/PM/MAHRH/MCE du 04 avril 2005 détermine la nomenclature

des installations, ouvrages, travaux et activités soumis à autorisation ou à déclaration.



Les prélèvements à des fins industrielles, commerciales, agricoles … sont donc soumis soit à

déclaration, soit à autorisation.

Ces prélèvements donnent par ailleurs lieu au paiement de droits et taxes.

Des sanctions sont prévues pour les personnes physiques ou morales qui effectuent des

prélèvements d’eau ou réalisent ou encore exploitent des aménagements hydrauliques sans

autorisation ou déclaration.



Annexe 4 : Normes, critères et indicateurs

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF, accéder à l’eau (eau utilisée à

des fins domestiques, la boisson, la cuisine et l’hygiène personnelle) signifie bénéficier d’une

source située à moins d’un kilomètre de l’endroit de son utilisation et avoir la possibilité

d’obtenir régulièrement au moins20litres d’eau par habitant et par jour. Cette eau n’est

pas toujours potable. L’eau potable est une eau ayant des caractéristiques microbiennes,

chimiques et physiques qui répondent aux directives de l’OMS ou aux normes nationales

relatives à la qualité de l’eau de boisson. L’accès à l’eau dans le cadre des objectifs du millénaire

est indiqué par la proportion de personnes qui utilisent des sources d’eau améliorées

(raccordement à domicile, bornes fontaines, puits protégés, sources protégées, eau de pluie).

1. Définition

- Approvisionnement en eau potable (AEP)

Ensemble d’opérations visant à mobiliser une ressource en eau, si nécessaire la traiter

qualitativement pour la rendre propre à la consommation humaine, et transporter en divers

points de consommation publics ou privés.

- Adduction d’eau potable simplifiée (AEPS)

Système d'approvisionnement en eau basé sur une technologie à moindre coût. Les AEPS

comprennent les mini-réseaux d’AEP et les postes d’eau autonomes.

- Mini réseau d’AEP

Système d’approvisionnement en eau potable adapté aux petites agglomérations comprenant en

général, une source de production d’eau dont le débit est supérieur ou égal à 5 m3 /h, un système

d’exhaure, une source d’énergie, un château d’eau, un réseau de canalisations d’adduction et de

distribution d’eau et des points de desserte (bornes fontaines, points de distribution collectif et

branchements particuliers) ;

- Poste d’eau autonome (PEA)

Système compact d’équipements hydrauliques ne comprenant pas de réseau de distribution et

constitué d'un forage avec un débit minimal supérieur ou égal à 5m3 /h, d'une pompe

électromécanique, d'un réservoir de stockage et d'au moins trois robinets de service au pied du

réservoir.



- Point de distribution collective

Groupement de branchements particuliers installés sur le domaine public.

- Forage

Ouvrage de petit diamètre (supérieur ou égal à 4 pouces) destiné à capter des aquifères profonds.

Il est équipé d’un tubage et d’une superstructure, et est prévu pour recevoir un dispositif de

pompage (le forage est alors "équipé").

- Puits modernes (PM)

Ouvrage de grand diamètre destiné à capter l’eau de la nappe phréatique. Il est qualifié de

moderne car il comporte des buses en béton armé sur toute sa profondeur composées d’un

cuvelage et d’un captage, d’une dalle de fond et d’une margelle en béton haut en moyenne de

0,80 mètres et ayant un diamètre intérieur de 1,80 m en général.

- Point d’eau moderne (PEM)

Point permanent d'exhaure de l'eau souterraine : forage équipé d'une pompe à motricité

humaine, ou puits moderne. On considère qu'un PEM est susceptible de fournir un débit

minimum de 0,7 m3/h.

- Niveau de service en AEPS

Principe traduisant des niveaux différenciés d’investissements de l’Etat en matière d'AEP, selon

les effets d’échelle possibles (degré d’urbanisation, dispersion de l’habitat, la capacité à assurer

la maintenance …) et par voie de conséquence la rentabilité des infrastructures. Pratiquement,

la notion de niveau de service induit des choix de technologies et des objectifs de desserte par

infrastructure hydraulique adaptés à la typologie et aux besoins des localités à desservir.

- Fonctionnalité d’un PEM

Un point d'eau moderne est dit fonctionnel s'il est susceptible de fournir un débit minimal de 0,7 m3/h, sans panne d’une durée supérieure à 12 mois.

- Fonctionnalité d’une AEPS ou d’un réseau d’AEP



Une AEPS ou un réseau d’AEP est dit(e ) fonctionnel(le) si elle (il) assure la desserte en eau

des populations dans des conditions proches de l’état de marche initial sans interruption du

service pendant une durée ne dépassant pas 12 mois.

2. Normes

La norme est un ensemble de données (mesures, caractéristiques, qualités, composition)

définissant un équipement standard d'AEPA ou un travail à exécuter, répondant à des objectifs

de qualité de conception et à un souci d’homogénéité et/ou de compatibilité à l’échelle

nationale. La norme contribue à standardiser les caractéristiques minimales à satisfaire, ou les

plages de valeurs des différents paramètres caractérisant l’ouvrage ou le travail à exécuter.

Les normes concernent le découpage en unités de planification, la qualité de l’eau, les quantités

d’eau fournies, l’accessibilité et la contribution financière des bénéficiaires.

Paramètres Unité de planification

Découpage

- Village

- Chef-lieu de commune rurale et villages d’au moins 3500 habitants

- Chef-lieu de commune urbaine

Tableau 1 : Normes relatives au découpage

Paramètres Normes

Qualité Village

Chef-lieu de commune rural ou village d’au moins 3500 habitants

Chef-lieu de commune urbaine

Directives OMS Directives OMS Directives OMS Consommation spécifique en eau 20l/j/habitant 20l/j/habitant

BF : 20l/j/habitant BP : 40 à 60l/j/habitant

Distance PEM à moins de 1000 m du centre du groupement d’habitat

BF et PDC à moins de 500 m des groupements d’habitat

BF et PDC à moins de 500 m des groupements d’habitat

Accessibilité 1PEM/ tranche de 300 habitants 1PEM/village de moins de 300 hab.

1 BF/500 habitants 1 PDC/100 habitants 1 BP/ 10 habitants

1 BF/1000 habitants 1 PDC/100 habitants 1 BP/ 10 habitants

Tableau 2 : Normes d’équipement



NB : PDC : point de distribution collectif

PEM neufs PEM à réhabiliter

AEPS neuves AEPS à réhabiliter

150 000 FCFA

75 000 FCFA 400 000 FCFA +100 000 FCFA/BF

200 000 FCFA +100 000 FCFA /BF

Tableau 3 : Normes relatives à la contribution

3. Critères

Les critères sont des caractères, principes, éléments permettant de caractériser une communauté

bénéficiaire et/ou son site d'implantation, auxquels on se réfère pour planifier, apprécier le

besoin, préconiser des solutions standard appropriées, faire des choix appropriés et définir des

ordres de priorité d'équipement. Au regard du contexte politique marqué par la

communalisation intégrale, la notion de niveau de service a été introduite pour traduire des

niveaux différenciés d’investissements de l’Etat, selon les effets d’échelle possibles (degré

d’urbanisation, dispersion de l’habitat, la capacité à assurer la maintenance …) et par voie de

conséquence la rentabilité des infrastructures.

- Le niveau de service 1 vise à équiper tous les villages administratifs de moins de 3500

habitants, à raison d’un PEM par tranche de 300 habitants et d’un PEM pour tout village

de moins de 300 habitants.

- Le niveau de service 2 vise à équiper tous les chefs-lieux de communes rurales et les

villages d’au moins 3500 habitants par une AEPS.

- Le niveau de service 3 vise à équiper les chefs-lieux de communes urbaines par des

réseaux classiques d’AEP.

Désignation Zone d’application Type d’infrastructure Niveau de service 1

Village de moins de 3500 habitants Point d’eau moderne (PEM)

Niveau de service 2

Chef-Lieu de commune rurale et village d’au moins 3500 habitants

AEPS

Niveau de service 3

Chef-lieu de commune urbaine Réseau d’AEP classique

Tableau 4 : Critères d’équipement en infrastructure d’eau potable

4. Indicateurs

L’indicateur est un paramètre objectivement mesurable caractérisant une entité dans un espace

géographique donné, permettant :



- d'évaluer l'état d'avancement des activités,

- d'évaluer l'évolution des caractéristiques du milieu d'intervention.

- d'apprécier les progrès enregistrés par rapport à des objectifs donnés

C’est un outil d’aide à la décision.

On distingue les indicateurs de suivi, d’accès, de performances, économiques et financières.



Annexe 5 : Les modes de gestion des PMH et la tarification

1. Les modes de gestion

Les modes de gestion peuvent être réparties selon deux grands types : la gestion directe et la

gestion déléguée.

Ø La gestion directe

Des termes différents sont utilisés selon que le propriétaire des équipements est la commune ou

bien une association d’usagers. Pour une association d’usagers, on parle de gestion

communautaire, ou gestion communautaire directe, et lorsqu’il s’agit d’une commune, on parle

de régie. Dans les deux cas, cela signifie que le propriétaire des équipements assure

l’exploitation du service avec ses propres moyens financiers et organisationnels.

Deux types de régie peuvent être distingués :

- La régie directe : le service de l’eau et de l’assainissement se confond avec les autres

services dont la collectivité a la charge.

- La régie indirecte : le service dispose d’une autonomie administrative et financière, se

traduisant par l’existence d’un service d’exploitation et d’un budget propre au sein de la

mairie.

La gestion directe assure une proximité avec l’usager et offre un contrôle étroit aux propriétaires

du service, mais peut aussi nécessiter pour de petites collectivités le recours ponctuel à des

prestataires de service pour assurer certaines tâches requérant une technicité particulière.

Ø La délégation de gestion

La délégation de service implique un partenariat entre le propriétaire des équipements

(délégateur) et l’opérateur privé à qui est délégué la gestion du service. Les différentes formes

de délégation dépendent du partage des responsabilités et des risques entre les deux partenaires,

en particulier en ce qui concerne la construction des ouvrages, leur financement, leur

exploitation et leur maintenance.



ü La gérance

L’exploitant gère pour le compte du délégateur les fonctions d’exploitation technique, de

facturation et de recouvrement des coûts et éventuellement de gestion financière et les fonctions

d’entretien et de maintenance. Les recettes de la vente de l’eau sont perçues pour le compte du

délégateur qui en contrepartie rémunère le gérant de manière forfaitaire ou proportionnellement

aux volumes vendus. Le délégateur conserve l’essentiel des risques financiers et supporte la

plupart des dépenses, et profite d’une partie des bénéfices.

L’exploitant est donc seulement responsable de la bonne exécution des missions qui lui sont

confiées et qui doivent être décrites très précisément dans le contrat.

Ce type de contrat est utile lorsque l’on souhaite améliorer rapidement les capacités techniques

d’un système ou que l’on souhaite se préparer à une implication plus grande du secteur privé.

ü L’affermage

Le délégateur confie les équipements qu’il a financés à un opérateur privé qui est chargé de les

exploiter et de les maintenir en bon état de fonctionnement à ses risques et périls. Le fermier

perçoit les recettes de la vente de l’eau et a à sa charge les travaux d’entretien et de

renouvellement, dont les coûts doivent intervenir dans la composition du prix de l’eau. Il

conserve le surplus de recette qu’il réalise ou supporte les pertes éventuelles. Il doit verser une

redevance au délégateur du service.

Les contrats sont souvent d’une durée de 8 à 15 ans.

Avec un contrat bien fait, l’intérêt du fermier est de maitriser et réduire les coûts et lui donne

donc une motivation pour améliorer l’exploitation du service.

Ce système, en plus de l’intérêt de bénéficier de l’expertise technique, et de gestion du secteur

privé, permet une meilleure réponse à la demande des consommateurs, et de s’isoler de toute

intervention politique.

Ce type de contrat nécessite également la présence d’un régulateur efficace car on peut créer le

risque que le fermier veuille profiter de la situation en augmentant les tarifs et en diminuant la

qualité du service. Le régulateur doit aussi pouvoir répondre efficacement aux changements qui

peuvent intervenir au cours de la durée de ces contrats.



ü La concession

Le concessionnaire est chargé de construire tout ou une partie des ouvrages du service et ensuite

de les exploiter à ses risques et périls comme dans le cas d’un affermage.

Le contrat doit fixer la nature des ouvrages, les délais d’exécutions, les modalités d’exploitation

du service et le respect des normes de qualité. Sa durée est comprise entre 25 et 30 ans, car elle

doit laisser le temps au concessionnaire d’amortir les investissements qu’il a réalisés. Il est

important de fixer dans le contrat les objectifs à atteindre et d’en assurer le contrôle, car le

concessionnaire, responsable des investissements, peut être tenté d’en ralentir le rythme au fur

et à mesure.

En fin de contrat, le concessionnaire rend les installations à la collectivité, y compris celles qu’il

a financées.

La concession permet de déléguer toute la responsabilité pour l’exploitation et les

investissements du secteur privé, qui est motivé pour améliorer l’efficacité de tout le système.

De plus c’est une option intéressante lorsque le système a besoin d’investissements importants

pour améliorer la couverture ou améliorer la qualité du service.

De même que pour l’affermage, ce type de gestion nécessite la présence d’un régulateur

efficace.

2. La tarification

Les coûts qui entrent dans la formation du prix du service d’eau se décomposent en charges

fixes et en charges variables. Les charges fixes comprennent les charges financières relatives

au patrimoine (amortissement, intérêt des emprunts, rémunération des fonds propres), les

dépenses d’entretien et de réparations, les frais généraux et les dépenses en personnel. Les

charges variables dépendent de la quantité d’eau distribuée. Elles sont essentiellement relatives

aux produits de traitement et à l’énergie.

La tarification prend en compte le prix de revient, les faux frais (taxes, impôts, redevances). La

clé de répartition des coûts entre les agents économiques en fonction des choix politiques

comme la péréquation nationale ou sociale. Les recettes du système doivent couvrir les

dépenses engendrées par la fourniture de l’eau tout en protégeant la ressource en eau et sans

reporter les charges actuelles sur les générations futures. L’objectif d’une tarification optimale

est d’allier l’efficience économique et l’équité sociale.



Annexe 6 : Présentation de la Réforme du système de gestion des infrastructures

hydrauliques d’AEP en milieu rural et semi-urbain

Pour garantir de manière durable la gestion des infrastructures hydrauliques d’alimentation en

eau potable, un Décret n°2000-514/PRES/PM/MEE a été adopté le 03 novembre 2000 portant

Réforme du système de gestion des infrastructures hydrauliques d’alimentation en eau potable

en milieux rural et semi urbain. Il s’agit d’un nouveau mode de gestion des infrastructures

hydrauliques d’Alimentation en Eau Potable qui vise à améliorer significativement leur

fonctionnement.

La gestion des PMH reposait sur un système communautaire qui avait montré des limites :

- Le manque d’argent pour assurer les réparations en cas de pannes ;

- Une cotisation financière uniquement en cas de panne, donc des pannes souvent longues ;

- L’absence de maintenance préventive des ouvrages : le coût des réparations en cas de

panne est plus élevé que si la maintenance avait été régulière ;

- Le métier d’artisan réparateur est une occupation secondaire et saisonnière : peu de

jeunes sont intéressés par ce métier et peu d’artisans réparateurs ont la volonté de

s’équiper ;

- Les relations entre les artisans réparateurs et les comités de point d’eau sont informelles,

ce qui ne leur garantit pas un revenu régulier ;

- Les comités de point d’eau sont des structures de gestion non reconnues par

l’administration qui n’ont pas à rendre compte de leur gestion, ni à l’administration, ni

aux usagers : manque de transparence.

La Réforme a pour objectifs donc :

- D’assurer un fonctionnement permanent des équipements hydrauliques

d’approvisionnement en eau potable des populations en milieu rural et semi-urbain ;

- D’accompagner le transfert de la maitrise d’ouvrage publique des installations

d’alimentation en eau potable aux communes ;

- De favoriser l’émergence d’opérateurs dans le secteur de l’eau potable et

professionnaliser les compétences locales ;

- D’assurer une gestion transparente des équipements hydrauliques d’alimentation en eau

potable ;



- De réduire les charges de l’Etat et recentrer le rôle de l’Etat sur ces missions de

planification et de contrôle.

La Réforme préconise le maintien de la gestion communautaire avec des opérateurs de

proximité pour assurer la maintenance des ouvrages.

La Réforme prévoit ainsi :

- L’émergence d’Associations d’Usagers de l’Eau (AUE) légalement reconnues dans

chaque village et secteur qui gèrent de façon intégrée les différents points d’eau du

village ou secteur (mutualisation des recettes) ;

- La responsabilisation des communes qui délèguent la gestion des PMH aux AUE ;

- Le recrutement de maintenanciers par les communes pour assurer des tournées régulières

de suivi du fonctionnement des PMH (à la charge des communes sur la base d’une

redevance versée par les AUE) et pour assurer l’entretien préventif et curatif des PMH

(à la charge des AUE) ;

- Le recrutement d’opérateurs privés par les communes pour la gestion des AEPS

(recrutement en intercommunalité si possible) ;

- La vente de l’eau et la prise en compte du caractère social de l’eau (disponibilité, équité,

qualité et accessibilité).

Usagers Gestionnaire PMH

Trésorier AUE

Banque (épargne pour les repartions et le renouvellement des équipements)

Caisse (petites dépenses) : redevance, charge de fonctionnement de l’AUE.



Les collectivités locales au Burkina Faso (provinces et communes) sont au cœur du processus

de décentralisation du pays. Les maitres d’ouvrage dans le domaine de l’Alimentation en Eau

Potable sont les maires.

Le maitre d’ouvrage est celui qui décide de réaliser l’ouvrage, le fait réaliser pour son compte

et en est propriétaire. A ce titre, il doit :

- Elaborer, adopter et contrôler l’exécution de son plan de développement ;

- S’assurer de l’opportunité et de la faisabilité des ouvrages et en déterminer la

localisation ;

- Définir le programme de réalisation des ouvrages/prestations et arrêter l’enveloppe

financière prévisionnelle ;

- Organiser la consultation des prestataires de services ;

- Assurer le financement des prestations (viser les factures des prestataires pour autoriser

le paiement) ;

- Choisir le processus selon lequel les prestations/les travaux seront réalisés ;

- Mettre en place le dispositif pour suivre l’exécution des prestations/travaux ;

- Réceptionner les prestations/travaux exécutés ;

- Choisir la manière dont les ouvrages seront exploités et accompagner la mise en place

d’un système de gestion ;

- Contrôler l’efficacité du dispositif de gestion, etc.

Dans le cadre de la Réforme, les maires doivent être fortement impliqués dans la mise en place

et la sélection des acteurs (AUE et maintenanciers) afin de pouvoir assurer leur fonction de

maitrise d’ouvrage.



Annexe 7 : Le rôle des acteurs dans la gestion des PMH

Acteurs Responsabilités

ETAT

- Prépare et veille à l’application de la législation.

- Définit et veille à l’application des normes de conception, de

réalisation et d’exploitation.

- Planifie des investissements dans le cadre du Programme

National d’AEPA.

- Suit et contrôle la qualité de l’eau destinée à la consommation

humaine.

DRAHRH

- Impulse et contrôle l’application de la Réforme.

- Apporte une assistance aux maitres d’ouvrage (communes).

- Agrée (certifie les capacités professionnelles et techniques) les

maintenanciers capables d’assurer le suivi et l’entretien des

PMH.

COMMUNE

- Assure la maitrise d’ouvrage.

- Est propriétaire de tous les ouvrages et équipements

hydrauliques du domaine public.

- Etablit un plan de développement communal.

- Gère les PMH de façon durable conformément aux principes

de la Réforme en s’appuyant sur les AUE et des maintenanciers

avec lesquels elle passera des contrats.

- Fixe le prix de l’eau pour couvrir l’entretien et le

renouvellement de toutes les composantes des PMH, les

tournées de suivi du maintenancier, les charges de

fonctionnement de l’AUE et l’indemnisation des gestionnaires

de PMH.

- Veille au bon déroulement du service de l’eau (mobilisation de

la redevance annuelle par les AUE, réalisation du contrat de

suivi et d’entretien du maintenancier).

AUE - Assure l’entretien, le renouvellement des PMH et la protection

de la ressource.



- Fixe les modalités de vente de l’eau au niveau du village ou du

secteur en conformité avec la délibération communale sur le

prix de l’eau.

- Donne mandat aux Gestionnaires de PMH pour exploiter les

PMH.

- Mutualise les recettes de la vente de l’eau et gère le compte

d’épargne pour l’entretien et le renouvellement des PMH.

- Reverse à la commune une redevance annuelle pour le

paiement de la tournée de suivi du/des maintenancier(s).

- Fournit chaque semestre à la commune un bilan de gestion du

service de l’eau (montant de l’épargne collectée, dépenses

relatives aux prestations du maintenancier, etc.).

- Fait appel au(x) maintenancier(s) sélectionné(s) par la

commune pour les réparations et le(s) paye selon un barème

fixé dans son/leur contrat avec la commune.

- Défend les intérêts communs des usagers dans le domaine de

l’eau.

- Participe à toutes les prises de décision concernant la

modification du parc d’infrastructures hydrauliques d’AEP du

village.

GESTIONNAIRE

- Réalise l’inventaire des utilisateurs de la PMH.

- Assure la fourniture de l’eau aux usagers.

- Assure l’encaissement et le recouvrement des recettes de la

vente de l’eau.

- Reverse au bureau exécutif de l’AUE les recettes de la vente de

l’eau.

- Prévient le bureau exécutif de l’AUE des disfonctionnements

constatés au niveau de la PMH.

- Veille au respect des règles d’hygiène, de salubrité et

d’assainissement autour de la PMH

Maintenancier - Signe un contrat de suivi et d’entretien des PMH avec la

commune.



- Assure des tournées régulières de suivi des PMH pour le

compte de la commune et fait un rapport sur l’état du parc des

PMH de la commune.

- Conseille, pendant la tournée de suivi, le responsable de l’AUE

et le Gestionnaire de la PMH sur les opérations de maintenance

à réaliser et les prévient sur l’imminence d’une panne pour

qu’ils puissent prendre les mesures nécessaires.

- Répare les PMH à la demande de l’AUE, qui lui paie ses

services sur la base d’un barème fixé dans son contrat avec la

commune.

USAGERS

- Paient le service de l’eau.

- Assurent un usage rationnel et hygiénique de l’eau.

- Préviennent le Gestionnaire en cas de disfonctionnements

constatés au niveau de la PMH.



Annexe 8: Les outils opérationnels pour la gestion des PMH

ACTEURS DOCUMENTS DISPONIBLES

ETAT

- Le projet de Décret portant transfert de compétences et des

ressources aux communes urbaines et rurales, dans le domaine

de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement.

- Le Décret n°2008-173/PRES/PM /MFB du 16 avril 2008

portant réglementation générale des marchés publics et des

délégations de service public.

DRAHRH

- Le dossier de demande d’agrément pour les maintenanciers.

- Les agréments types pour les maintenanciers.

COMMUNE

- La convention de délégation de gestion des PMH entre la

commune et les AUE.

- Le dossier de demande de prix pour le recrutement d’un

maintenancier.

- Le contrat de suivi et d’entretien des PMH entre la commune et

un maintenancier.

- Le Manuel du formateur pour la première session de formation

des élus (le problème de l’AEP dans les communes, la

convention de délégation de gestion des PMH, la fixation du

prix de l’eau, le contrat de suivi et d’entretien des PMH).

- Le Manuel du formateur pour la deuxième session de formation

des élus (Bilan de l’application de la Réforme et organisation

de la signature des contrats avec les maintenanciers et des

conventions avec les AUE).

- Le Manuel du formateur pour la troisième session de formation

des élus (Bilan de l’application de la Réforme, les fonctions de

maitrise d’ouvrage, le suivi post projet).

AUE

- Les Statuts des AUE.

- Le Règlement Intérieur des AUE.

- Le protocole de collaboration entre une AUE et des

Gestionnaires de PMH.

- Le guide de l’animateur pour la mise en place des AUE.



- Le cahier de suivi de l’animateur pour la mise en place des

AUE.

- Le procès-verbal de constitution de l’AUE.

- La demande de reconnaissance auprès du Haut-commissariat.

- Les supports visuels pour la mise en place des AUE (images)

avec le guide y relatif.


des AUE (la convention de délégation de gestion, la fixation du

prix de l’eau au niveau des villages et secteurs, la mise en place

des gestionnaires de PMH et la signature du protocole de

collaboration entre l’AUE et les gestionnaires de PMH).


des AUE (outils de gestion).


des AUE (gestion organisationnelle, inscription de l’AUE dans

son environnement institutionnel).

GESTIONNAIRE - Le protocole de collaboration entre une AUE et des

Gestionnaires de PMH.

Maintenancier

- Le contrat de suivi et d’entretien des PMH entre la commune et

un maintenancier.


des maintenanciers (le contrat de suivi et d’entretien, comment

répondre à une demande de prix, comment calculer les prix).


des maintenanciers (la tournée de suivi, la liste de contrôle du

fonctionnement et de la gestion des PMH, les fiches des

tournées de suivi et d’entretien, le compte rendu de visite, la

facturation).


des maintenanciers (Bilan de l’activité des maintenanciers,

spécificités de la PMH India Inox, perfectionnement technique

sur le diagnostic des pannes, information des dépositaires sur la



qualité des pièces détachées, remise des équipements aux

maintenanciers).

- Les fiches pour le compte rendu du maintenancier : liste de

contrôle, fiche de suivi d’une PMH, fiche d’évaluation de la

gestion d’une PMH.



Annexe 9 : Questionnaire d’enquête

Fiche de collecte de données : au niveau des ménages

Date :

Présentation de l’enquêteur : Mlle Oumou Ramata TRAORE étudiante en Master II Eau et

Assainissement à l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2ie).

Dans le cadre de mes études, j’effectue un stage au sein de la société IAM Gold en suivi de la

gestion de l’eau afin de me préparer au métier d’ingénieur en eau et assainissement.

Province de l’Oudalan Département : Gorom-Gorom

Village : Essakane site Fiche N°:

Ménage N° _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Nom et prénom de l’enquêté_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Activité de l’enquêté : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _



N° Ordre Libellé de la question Réponses Code Aller à

Caractéristiques sociodémographiques et économiques

Q1 Secteur

Sect. 1 1

Sect. 2 2 Sect. 3 3 Sect. 4 Sect. 5 4

Q2 Taille du ménage

Inférieur à 3 1

Entre 3 et 5 2 Entre 6 et 9 3 10 et plus 4

Q3 Ethnies

Peul 1

Sonrhaï 2 Bella 3 Mossi 4 Touareg 5 Autres ethnies 6

Q4 Religion Musulman 1

Catholique 2 Protestant 3

Q5 Activités des membres du ménage

Non concerné (moins de 5 ans) 1

Orpaillage 2 Elevage 3 Berger, charretier, invalides, étudiants, élèves coraniques 4

Commerce 5 Elèves 6 Artisan 7 Autres 8 Aucune occupation 9

Q6 Nombre de personnes scolarisées dans le ménage

0 1

1 à 5 2 6 à 10 3 Plus de 10 4

Accès et utilisation de l'eau

Q7 L’approvisionnement en eau se fait au niveau des PMH ?

Oui 1 Non 2

Q8 Dans quelles situations prenez-vous l’eau des PMH ?

Coupure 1

Longue file 2

PMH éloignée 3

A tout moment 4

Jamais 5



Q9 La PMH est-elle éloignée du domicile ?

Oui 1 Non 2

Q10 A quelle distance se trouve la PMH ?

Moins de 100m 1

Entre 100 et 300m 2 Entre 300 et 500m 3 Plus de 500m 4

Q11 Quelles sont les autres sources d’approvisionnement en eau

Borne fontaine 1 Charretier 2

Puits 3

Q12 Quelle quantité d’eau prélevez-vous par jour ?

Moins de 100l 1

Entre 100l et 300l 2 Entre 300l et 500l 3 Plus de 500l 4

Q13 Quels sont les modes de paiement en saison sèche ?

Paiement au volume 1 Cotisation exceptionnelle 2

Cotisation régulière 3

Q14 Quels sont les modes de paiement en saison pluvieuse ?

Paiement au volume 1 Cotisation exceptionnelle 2

Cotisation régulière 3

Q15 Combien payez-vous le bidon de 20 l ?

10FCFA 1

25FCFA 2 50FCFA 3 75FCFA 4

Q16 Combien payez-vous le bidon de 200 l?

100FCFA 1 500FCFA 2

750FCFA 3

Q17 Quels sont les usages de cette eau ?

Domestique 1

Abreuvage des animaux 2 Orpaillage 3 Commerce 4 Autres 5

Q18 Comment trouvez-vous la qualité de l’eau ?

Bonne 1

Acceptable 2 Mauvaise 3 Ne sait pas 4

Hygiène autour du point d’eau

Q19 Les alentours du point d’eau sont-ils propres ?

Oui 1

Non 2

Ne sait pas 3



Q20 Lavez-vous régulièrement les récipients de transport ?

Oui 1 Non 2

Q21 Les récipients utilisés pour la conservation de l’eau sont-ils

couverts ?

Oui 1

Non 2

Appréciation du service de gestion

Q22 Quels sont les problèmes rencontrés au niveau des PMH ?

Coupures momentanées 1

Longues attentes 2 Baisse de débit 3 Autres problèmes 4 Aucun problème 5

Q23 Dans quel état se trouvent les PMH?

Bon état 1

Légèrement abimées 2 Gravement abimées 3 Ne sais pas 4

Q24 Êtes-vous satisfait de la gestion des PMH ? Oui 1

Non 2 Aucune idée 3

Q25 Sinon quelles sont les failles dans la gestion ?

Q26 Quelles sont vos recommandations ?



Annexe 10 : Tableur

Variable Nominale Non réponse

Modalité n°1 Modalité n°2 Modalité n°3

Modalité n°4 Modalité n°5

Modalité n°6

1. secteur 0 Sect 5 (21 ; 20,0%)

Sect 4 (21 ; 20,0%)

Sect 3 (21 ; 20,0%)

Sect 2 (21 ; 20,0%)

Sect 1 (21 ; 20,0%)

2. Taille-ménage 0 Entre 6 et 9 (48 ; 45,7%)

Entre 3 et 5 (30 ; 28,6%)

10 et plus (22 ; 21,0%)

Inférieur à 3 (5 ; 4,8%)

3. Ethnies 0 Bella (32 ; 30,5%)

Autres ethnies (24 ; 22,9%)

Mossi (18 ; 17,1%)

Sonrhaï (17 ; 16,2%)

Peul (14 ; 13,3%)

Touareg (0 ; 0,0%)

4. Religion 0 Musulman (102 ; 97,1%)

Catholique (3 ; 2,9%)

Protestant (0 ; 0,0%)

5. Activités_ménages 0 Non concerné (moins de 5 ans) (82 ; 78,1%)

Aucune occupation (81 ; 77,1%)

Autres (56 ; 53,3%)

Commerce (44 ; 41,9%)

Elevage (21 ; 20,0%)

Berger, charretier, invalides, étudiants, élèves coraniques (18 ; 17,1%)

6. Personnes_scolarisées 0 1 à 5 (71 ; 67,6%)

0 (34 ; 32,4%) Plus de 10 (0 ; 0,0%)

6 à 10 (0 ; 0,0%)

7. Approvisionnement_PMH 0 Non (80 ; 76,2%)

Oui (25 ; 23,8%)

8. Situation_prise_eau_PMH 0 Jamais (76 ; 72,4%)

A tout moment (16 ; 15,2%)

Coupure (12 ; 11,4%)

Longue file (1 ; 1,0%)

PMH Eloignée (0 ; 0,0%)

9. PMH_éloignée? 1 Oui (66 ; 63,5%)

Non (38 ; 36,5%)

10. Distance_PMH 1 Entre 100 et 300m (49 ; 47,1%)

Entre 300 et 500m (38 ; 36,5%)

Moins de 100m (15 ; 14,4%)

Plus de 500m (2 ; 1,9%)

11. Autre_sources_approvisionnement

13 Borne fontaine (83 ; 79,0%)

Charretier (13 ; 12,4%)

Puits (4 ; 3,8%)

12. Quantité_eau 0 Entre 100l et 300l (54 ; 51,4%)

Entre 300l et 500l (35 ; 33,3%)

Moins de 100l (12 ; 11,4%)

Plus de 500l (4 ; 3,8%)



13. Modes_paiement-sèche 0 Paiement au volume (105 ; 100,0%)

Cotisation exceptionnelle (0 ; 0,0%)

Cotisation Régulière (0 ; 0,0%)

14. Mode-paiement-pluvieuse 0 Paiement au volume (104 ; 99,0%)

Cotisation exceptionnelle (1 ; 1,0%)

Cotisation régulière (0 ; 0,0%)

15. combien_20l 21 10FCFA (78 ; 92,9%)

50FCFA (6 ; 7,1%)

25FCFA (0 ; 0,0%)

75FCFA (0 ; 0,0%)

16. Combien_200l 83 100FCFA (17 ; 77,3%)

500FCFA (3 ; 13,6%)

750FCFA (2 ; 9,1%)

17. Usage_eau 0 Domestique (105 ; 100,0%)

Abreuvage des animaux (62 ; 59,0%)

Commerce (6 ; 5,7%)

Orpaillage (3 ; 2,9%)

Autres (2 ; 1,9%)

18. Qualité_eau 0 Bonne (82 ; 78,1%)

Acceptable (17 ; 16,2%)

Ne sait pas (3 ; 2,9%)

Mauvaise (3 ; 2,9%)

19. Alentours_propre 3 Non (90 ; 88,2%)

Oui (8 ; 7,8%) Ne sait pas (4 ; 3,9%)

20. Lavage_récipient 0 Non (67 ; 63,8%)

Oui (38 ; 36,2%)

21. Récipients_couverts? 0 Oui (91 ; 86,7%)

Non (14 ; 13,3%)

22. Problèmes_PMH 1 Coupures momentanées (74 ; 70,5%)

Autres problèmes (71 ; 67,6%)

Longues attentes (69 ; 65,7%)

Longues coupures (20 ; 19,0%)

Aucun problème (4 ; 3,8%)

Ne sait pas (3 ; 2,9%)

23. Etat_PMH 1 Bon état (74 ; 70,5%)

Légèrement abîmée (14 ; 13,3%)

Ne sais pas (12 ; 11,4%)

Gravement Abîmée (4 ; 3,8%)

24. Gestion_satisfaisante? 1 Oui (52 ; 50,0%)

Non (29 ; 27,9%)

Ne sais pas (23 ; 22,1%)

diagnostic du systeme de gestion des forages equipes …

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