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CCU : la Communication Collaborative Unifiée (UCC : Unify Collaborative Communication) Etat de la réflexion dans les grandes entreprises octobre 2009

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    CCU : la Communication Collaborative Unifiée  (UCC : Unify Collaborative Communication)  

Etat de la réflexion dans les grandes entreprises 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

octobre 2009 

 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises 

Synthèse 

A partir d’un état des  lieux des usages de  la Communication Collaborative Unifiée, CCU, et de leurs  impacts  dans  les  grandes  entreprises  le  CIGREF  propose  une  définition  qui  pourrait s’appeler « la pratique des 5A » : 

« La Communication Collaborative Unifiée traduit la capacité d’échanger et de partager  l’information sans qu’émetteur ou récepteur soit soumis à une quelconque contrainte de lieu (Anywhere), de contenu (Anything), de temps (Anytime), de media (Any device), de nombre ou de disponibilité d’acteurs (Anybody) » 

5 messages clés sont à retenir : 

1. Toutes  les  entreprises  font  de  la  CCU  sans  le  savoir,  à  des  degrés  divers,  comme Mr Jourdain en son temps. 

2. La simplicité prédomine dans l’adoption puis l’appropriation par l’utilisateur. On pourrait résumer par « d’un simple click je… » :  

• D’un simple clic dans mon agenda j’invite mon collègue à une webconférence,  

• D’un simple clic  je partage mon document avec qui que ce soit sur un autre site géographique,  

• D’un simple clic  je reprends ma discussion en vidéoconférence avec mon collègue qui s’est rendu à l’aéroport, … 

3. La CCU remet le bon usage pour le bon outil. Par exemple la messagerie qui est devenue au  fil  du  temps  un  outil  de  stockage  personnel  retourne  vers  sa  fonction  première d’échange d’informations au bénéfice d’espaces collaboratifs qui enrichissent le patrimoine collectif de l’entreprise. 

4. Le  degré  d’intégration  technique,  organisationnelle  et  managériale,  déterminera  et créera la valeur pour l’entreprise.  

Les entreprises qui fonctionnent en mode collaboratif, mobilisent l’intelligence collective et l’apprentissage en équipe. Elles préparent mieux leur avenir : des études ont montré que la si la productivité personnelle représente 20% du réservoir de productivité d’une entreprise, la productivité collective en représente 50%.  

La CCU facilite le décloisonnage et la continuité d’activité. 

 Il faut toutefois    laisser  le temps aux organisations de digérer ces nouvelles solutions, de déterminer les bonnes pratiques, et procéder par étape itérative. 

5. L’attractivité  et  la  capacité  de  l’entreprise  à  intégrer  les  jeunes  générations  en dépendent. On parle de la génération Y puis la génération C. Et si cette jeune  génération C nous donnait la voix à suivre ?  C comme  Communiquer, Collaborer et Créer … 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises 

Remerciements 

Ce groupe de travail a été piloté par  Isabelle VIALETTES, Directrice de  l'organisation et des systèmes d'information d’UNION INVIVO.  

Nous remercions les entreprises suivantes pour leur participation à la réflexion :  

 

AIR LIQUIDE ‐ Christian MURATET 

BANQUE DE FRANCE ‐ Jérôme POTTON 

CIE DE SAINT‐GOBAIN ‐ Bart SCHUTTE 

DANONE ‐ Thierry THOURON 

DGME ‐ Marc MEYER 

ERAMET ‐ Jean‐Marc TINTURIER 

EURO DISNEY ‐ Benoît FRESSE 

EURO DISNEY SCA ‐ Yves SPIELMANN 

GENERALI ‐ Jean‐Michel HUTEN 

LA POSTE ‐ Sébastien RODRIGUES 

LA REDOUTE ‐ Frédéric NIN 

LASER ‐ COFINOGA ‐ Lionel GUIGNON 

MACIF ‐ Franck ANDRÉ 

MANPOWER ‐ Philippe POIRIER 

MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR, DE L'OUTRE‐MER  ET DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ‐ François VERDOT 

RATP ‐ Bernard DUPRÉ 

RENAULT ‐ Christophe FLOCH 

UNION INVIVO ‐ Sophie WEILL‐BOËDEC 

 

 

Le rapport a été rédigé par Frédéric LAU, Directeur de Mission au CIGREF 

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octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises 

Publications CIGREF 2008­2009 

Les référentiels de la DSI Etat de l’art, usages et bonnes pratiques

Modèle d’analyse et de benchmarking des coûts informatiques Quels leviers pour piloter vos coûts ?

Ralentissement de l’activité économique Quel impact sur la stratégie des acteurs ?

Relations DSI Métiers Vers une gouvernance commune du système d’information

SI éco-responsable L’usage des TIC au service de l’entreprise durable

CCU – La Communication Collaborative Unifiée État de la réflexion des grandes entreprises

Nomenclature 2009 Les emplois-métiers du SI dans les grandes entreprises

Cahier de recherche n° 5 Valeur et performance des SI

Business Intelligence Place de la BI & pilotage des projets BI dans les grandes organisations

Le contrôle interne du SI des organisations (en partenariat avec l’IFACI)

Usage des TIC et RSE (en partenariat avec l’ORSE) Nouvelles pratiques sociales dans les grandes organisations

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octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

Sommaire Introduction ............................................................................................................................... 3 

CCU (Communication Collaborative Unifiée) ............................................................................ 4 

Les enjeux liés à la CCU ............................................................................................................. 9 La performance économique ................................................................................................ 9 Le capital humain ................................................................................................................. 10 La composante sociale du développement durable ........................................................... 11 Un nouveau rapport au temps ............................................................................................ 12 L'efficacité collective ........................................................................................................... 12 L'efficience opérationnelle .................................................................................................. 13 La compétitivité ................................................................................................................... 13 Assurer une continuité d’activité ........................................................................................ 14 

Les outils de la CCU ................................................................................................................. 15 Quelle cartographie des fonctions de la CCU ? ................................................................... 15 Quelles évolutions à court terme ? ..................................................................................... 18 Les modèles économiques des outils de CCU ..................................................................... 19 Usages des outils collaboratifs ............................................................................................ 21 La réalité des entreprises en termes d’usage : quelques exemples ................................... 22 

Grille de maturité d’usage des outils UCC en entreprise ........................................................ 28 

Les risques liés à l’usage des outils collaboratifs .................................................................... 32 

Conclusion ............................................................................................................................... 34 

Annexe ..................................................................................................................................... 35 Définition de l’UC par Wikipedia (juillet 2009) .................................................................... 35 Identification des risques liés aux outils collaboratifs ......................................................... 35 

Bibliographie ........................................................................................................................... 39 

Figures Figure 1 : Exemple de cartographie des usages des outils collaboratifs ................................... 7 Figure 2 : Définition CCU CIGREF 2009 ....................................................................................... 8 Figure 3 : Courbe de croissance de la productivité en entreprise ........................................... 10 Figure 4 : cartographie des outils collaboratifs ........................................................................ 17 Figure 5 : Quels outils pour quel collectif ? .............................................................................. 18 Figure 6 : Freins selon les réfractaires aux solutions collaboratives en ASP / SaaS ................. 20 Figure 7 : combinaisons entre mode ASP / SaaS et mode licence traditionnel ....................... 20 Figure 8 : Hype Cycle for Software as a Service ....................................................................... 23 Figure 9 : Evolution des situations de travail ........................................................................... 23 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

Figure 10 : Comparaison fonctionnelle des outils de l'entreprise ........................................... 27 Figure 11 : évolution des composants vers un environnement collaboratif ........................... 27 Figure 12 : Approches Top‐Down et Bottom‐Up ..................................................................... 28 Figure 13 : Remplissage de la grille calculée par famille d'outils ............................................. 30 Figure 14 : Radar calculé sur le domaine « Culture » .............................................................. 30  

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

Introduction 

Dans un monde où la relation devient prépondérante, un des nouveaux challenges pour les entreprises  est  de  favoriser  les  interactions  entre  les  différents  acteurs  que  sont  les employés, les métiers, les partenaires business, les clients et les fournisseurs et d’une façon plus  large  tous  un  ensemble  d’acteurs  intéressés  par  une  problématique  commune.  De facto, la capacité pour une organisation de pouvoir communiquer et collaborer efficacement avec cet ensemble d'acteurs devient un élément différenciateur clé.  

Parallèlement, l'explosion des canaux de communication génère une complexité souvent liée  à  la multiplicité des moyens mis en œuvre par  l’entreprise pour  faire  son métier dans un monde global et international. La productivité et l'efficacité de l'entreprise peuvent alors en souffrir. 

Face à ces défis : valoriser les échanges et la collaboration sans perdre son efficacité dans les arcanes des moyens de communication, les entreprises poussent leurs employés à travailler, à s’organiser ensemble et développent de plus en plus des stratégies de travail collaboratif. C’est l’avènement de l’intelligence collective qui privilégie le collectif par rapport au soliste, la communauté par rapport à l’individu. 

Ces stratégies s’appuient sur un socle d’outils de communication et de collaboration variés qui pris isolément ont chacun leur usage propre, mais intégrés les uns aux autres se révèlent plus efficaces encore. L’UCC  (Unify Collaborative Communication) ou CCU  (communication collaborative unifiée) en français est la résultante de l’intégration des usages de ces outils de communication et de collaboration.  

Ce document est  l’aboutissement d’un travail de réflexion d’un ensemble d’entreprises sur les usages des outils de CCU. Au‐delà de  la réflexion et d’exemples concrets en entreprise, des outils pratiques et utilisables par toutes les organisations sont proposés :  

• Une cartographie des outils et des usages 

• Une matrice pour mesurer le degré de maturité des entreprises. 

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octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

CCU (Communication Collaborative Unifiée) 

Contrairement  à  ce  que  beaucoup  pensent,  les  outils  liés  à  la  CCU  ne  sont  pas  toujours nouveaux  ou  innovants.  La  plupart  des  entreprises  possèdent  déjà  une  bonne  partie  des technologies qui sont mises en œuvre dans le cadre la CCU et c’est leur intégration les unes aux autres qui les transforment et les fait s’enrichir mutuellement.  

De manière  générale,  les  outils  de  CCU  permettent  de  communiquer  et  transmettre  de l’information,  de  collaborer  et  d’échanger  de  l’information  et  enfin  d’organiser  et coordonner  des  flux  d’information,  tout  en  restant  dans  un  contexte  de  mobilité permanente. 

Au travers de terminaux de plus en plus évolués mais toujours d’usage simple,  la tendance de  fond est  leur  fusion et  l’intégration de  leurs  fonctions  les plus utilisées  (par exemple  la publication  rapide d’un  commentaire  via  son  Iphone  sur un blog).  Les outils dédiés étant toujours  nécessaires  pour  les  fonctions  complexes  (par  exemple  la  retouche  d’une  image avant publication sur son blog).  

Le  groupe  de  réflexion  du  CIGREF  n’ayant  pas  trouvé  de  définition  satisfaisante  pour  le concept de CCU1, il se propose d’en construire une. 

La simplicité comme guide 

L’intégration des moyens de  communication et  le  regroupement en un usage  collaboratif d’outils ou de fonctions jusqu’ici d’utilisation individuelle favorisent la simplicité. L'esprit de la  CCU  est  essentiellement  lié  à  la  simplification  des  usages.  C’est  l'aboutissement  de  la simplicité de plusieurs choix :  

• celui des  services :  la CCU  simplifie  l’usage en permettant de passer en 1  clic d'un média,  d’un  service  ou  d’une  application  à  une  autre  tout  en  conservant l'information.  

• celui de  l'accès et du partage de  l'information :  les outils et  services  respectant  le concept « de CCU » permettent très simplement mais en toute sécurité, d’échanger et  de  construire  de  l’information  avec  un  groupe  de  personnes  identifiées  et reconnues. 

• et celui du cheminement entre  les différents outils de communication qui offre  la possibilité, soit de changer de  lieu en toute transparence ou de passer d’un outil de communication à un autre sans perte d’information ni de correspondant. 

                                                       

1 Voir définition Wikipédia 2009 en annexe définissant l’UC (Unified Communications) 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

Pour  illustrer ces trois points, nous pouvons  imaginer dans une entreprise qu’un utilisateur reçoit  un message  contenant  un  document  à  partager,  il  s’aperçoit  que  l’expéditeur  est présent et en profite pour réagir en direct en lui proposant via un échange audio ou vidéo de travailler ensemble simultanément sur le document transmis. L’expéditeur, qui a changé de lieu entre temps accepte alors cette collaboration. 

Dans  cet  exemple  les  utilisateurs  ont  pu,  en  toute  transparence,  basculer  d’un média  à l’autre  (de  la messagerie  à  la messagerie  instantanée  puis  au  téléphone)  en  fonction  de l’usage que l’avancement de la discussion requérait, simultanément basculer d’un mode de connexion  en  réseau  WiFi  d’entreprise  vers  un  réseau  3G  public  pour  des  raisons  de mobilité. 

Alors que l'entreprise a déjà travaillé ou travaille encore sur le anytime et sur le anywhere, Il faut aujourd’hui parler de anyway  for anybody with anydevice  (dans  le cadre contraint de l'écosystème de l'entreprise) 

Du bon usage des outils 

La CCU est donc un moyen de partager l'information entre ou via plusieurs médias et outils, et entre plusieurs personnes.  

Si le type d'information à véhiculer influe sur le choix du service, la CCU est aussi un moyen de décloisonner les usages et de permettre à chacun d'utiliser au mieux les outils en fonction du contexte du moment, notamment en ce qui concerne le partage de cette information 

La CCU permet de remettre les bons outils pour les bons usages, mais aussi les bons usages pour les bons outils. 

Pour illustrer cela, nous pouvons reprendre l’exemple de la messagerie :  

C’est au départ un outil pour échanger des messages entre personnes. Son asynchronisme2 fait  que  la  contrainte  du  délai  de  transmission  n’est  pas  primordiale  (dans  une  certaine mesure), l’important est que le message soit transmis.  

                                                       

2 L'asynchronisme ou le synchronisme d’un échange d’information influe beaucoup sur l’usage des outils mis en œuvre. Or aujourd’hui ces deux notions sont souvent mal comprises : 

Une information transmise en mode asynchrone n’a pas de contrainte de délai en termes de transmission : elle peut  être  reçue  immédiatement  comme  dans  plusieurs  jours, mais  les  protocoles  de  transmission mis  en œuvre garantissent sa délivrance au bon destinataire.  

Une  information  transmise  en  mode  synchrone  est  immédiate,  en  temps  réel,  mais  les  protocoles  de transmission ne g'arantissent pas complètement la réception du message (l’interactivité des échanges palie en grande partie l’absence de contrôle).  

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octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

Alors qu’elle se développe en entreprise, les technologies et les usages évoluent de concert et particulièrement sur les points suivants :  

• Les réseaux deviennent plus rapides, les délais de transmission se raccourcissent et les messages sont transmis quasiment instantanément.  

• Le client de messagerie permet d’accéder à sa boite aux lettres à partir de différents lieu. 

• Les utilisateurs deviennent plus réactifs puisque l’outil le permet. 

• L’asynchronisme initial des échanges par messagerie fait progressivement place à un synchronisme  imposé  par  un  nouvel  usage  qui  s’apparente  à  la  messagerie instantanée (c’est particulièrement vrai pour les smartphones par exemple. 

• Le confort d’utilisation lié à la rapidité des échanges accroît l’usage de la messagerie dont le volume des boîtes aux lettres augmente alors considérablement. 

• Simultanément  la  place  disponible  pour  les  boites  aux  lettres  s’étend  parce  que technologiquement  les  capacités  de  disque  évoluent  rapidement. Mais  aussi  parce que  la messagerie  devient  indispensable  et  qu’il  devient  impensable  d’effacer  des messages pour une question de place et de ne plus les retrouver. 

• La messagerie  devient  alors  de  plus  en  plus  utilisée  comme  un  outil  de  stockage d’informations professionnelles mais aussi personnelles. 

Dans cet exemple, la mise en place d’outils CCU permet de répondre à l’évolution des usages en proposant le bon outil pour le bon usage :  

• La  transmission  de  messages  en  temps  réel  peut  se  faire  par  la  messagerie instantanée,  

• Le stockage d’une information partagée peut se faire dans une gestion documentaire adaptée, un wiki ou un blog. 

Mais cela permet aussi de retrouver le bon usage de certains outils :  

• La  messagerie,  débarrassée  des  usages  « parasites »  peut  retrouver  son  rôle d’échange de messages asynchrones  

• Les systèmes de documentation partagée sont utilisés pour stocker l’information 

• Les wiki et blogs sont utilisés pour publier des informations 

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octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

 

Figure 1 : Exemple de cartographie des usages des outils collaboratifs Source RATP 

La collaboration avant tout et partout 

Aujourd'hui,  l'entreprise  met  déjà  à  disposition  de  ses  collaborateurs  un  ensemble  de services  de  communication  ou  d'accès  à  l'information  permettant  en  fonction  des populations,  internes ou externes, d'accéder  à  tout ou partie de  l'information où qu'elles soient à n'importe quel moment. 

Maturité collective et individuelle 

On peut dire que le changement des usages liés à la CCU est aussi fort que le passage de la note de service au mail il y a 15 ans. Comme pour la messagerie, utiliser individuellement le bon outil pour le bon usage tient beaucoup de la maturité collective de l’entreprise.  

Les  règles  de  comportement  en  groupe  peuvent  néanmoins  être  altérées  avec  certains comportements  individuels :  certaines  stratégies  personnelles  de  communication  peuvent être  incompatibles  avec  une  démarche  collective.  De  plus,  la  démarche  cognitive d’appropriation  des  nouveaux  usages  est  essentiellement  personnelle  et  ne  rentre  pas forcément dans le moule d’une communication collective. Il y aura toujours des résistances, des oppositions et des déviants.  Il faut particulièrement porter attention aux mésusages et 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

stratégies de contournements (les usages « déviants ») souvent source de simplification. La maturité collective de l’entreprise quand à la mise en œuvre de nouveaux usages liés à des outils  communicants  et  collaboratifs  doit  prendre  en  compte  l’ensemble  de  ces comportements.  

L’innovation technologique 

La  CCU,  c'est  aussi  de  la  technologie  et  de  l’intégration  de  technologies  innovantes  et variées. Sur ce plan, les acteurs de l'internet sont aujourd’hui matures vis à vis de la sphère personnelle et les services offerts commencent à percoler dans le SI de l'entreprise.  

Les 5A  

La définition de la CCU proposée par le CIGREF est la suivante : 

 

  « La  communication  collaborative  unifiée  traduit  la  capacité  d’échanger  de l’information  sans  qu’émetteur  ou  récepteur  soit  soumis  à  une  quelconque contrainte de  lieu  (anywhere), de contenu  (anything), de  temps  (anytime), de media (anydevice), de nombre ou de disponibilité des acteurs (anybody) » 

“The UCC enables to exchange anything from anywhere  for anybody with anydevice at anytime” 

Figure 2 : Définition CCU CIGREF 2009 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

Les enjeux liés à la CCU 

La performance économique 

Économiquement, la promesse de la CCU est de profiter de la convergence des technologies IT pour réduire : 

• les  coûts  de  communication  par  l’usage  du  bon  outil  adapté  au  type  de communication,  

• et les coûts de déplacement par la mise en œuvre d’outils de réunion à distance tels que l’audioconférence, la webconférence ou la visioconférence3.  

Cet enjeu peut aussi se traduire par un gain de productivité : 

• lié au gain de  temps dans  le  cas de déplacements.  Le  temps  libéré peut alors être utilisé à d’autres tâches 

• lié  au  gain  d’usage  par  une  plus  forte  interaction  entre  les  outils.  La  convergence entre  annuaires  favorise  par  exemple  ce  gain  d’usage :  il  n’est  pas  besoin  de renseigner et rechercher la même personne dans plusieurs annuaires. 

• lié à la réactivité qui permet de traiter rapidement un problème à plusieurs. Les outils collaboratifs  ou  mettant  en  commun  les  contributions  simultanées  ou  non  de plusieurs  acteurs,  peuvent  permettre  de  bâtir  une  information  suffisamment pertinente pour résoudre rapidement certains problèmes. 

                                                       

3 On considère que  la webconférence est une conférence qui se  fait via une webcam sur un PC, alors que  la visio ou vidéoconférence se fait via un système dédié équipé généralement d’une caméra de bonne qualité. La webconférence  est  donc  plus  adaptée  pour  des  conversations  de  PC  à  PC  et  la  visioconférence  pour  des échanges  entre  salles  équipées.  Les  systèmes  actuels  commencent  à mêler  les  deux  types  d’équipements néanmoins, la vidéoconférence privilégie l’image sur le partage de document à l’inverse de la webconférence. 

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Selon  les  travaux  d’Everett.  M.  Rogers  (Diffusion  of  Innovation  ‐  1995),  la  productivité personnelle ne  représente en  fait que 20% du  réservoir de productivité dans  l’entreprise, tandis  que  dans  le même  temps,  la  productivité  collective  représente  50%  de  ce même réservoir. 

 

Figure 3 : Courbe de croissance de la productivité en entreprise Source : « Business Together with Microsoft ‐ la solution de communications unifiées  

et de travail collaboratif d’Orange Business Services et Microsoft » 

 

Enfin, dans une moindre mesure  réduire  les consommations, par un bon usage ou par de moindres  déplacements,  peut  se  situer  dans  le  cadre  du  développement  durable  ou  la création de valeur économique mais aussi sociale.  

Le capital humain 

Il s'agit en premier  lieu de valoriser ce capital en  jouant sur  la fidélisation,  l'autonomie des utilisateurs,  l’amélioration,  la  communication  globale,  la  motivation  et  l’incitation  à  la créativité. En bref, donner du sens pour l'individu dans l’entreprise. 

Par  l’image affichée et véhiculée,  la CCU est un élément d’attractivité vers  les métiers des systèmes d’information. Une  image dynamique rend  l’entreprise plus  intéressante et attire 

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les  talents,  notamment  les  jeunes  générations  (génération  Y4).  Les  technologies  CCU, souvent  innovantes,  sont  des  éléments  qui  servent  de  vitrine.  Elles  génèrent  tout  un ensemble d’opportunités de développement  et donc de  compétences nécessaires.  Le  fait d’intégrer des  jeunes  collaborateurs est un élément  facilitateur dans  leur mise en œuvre, leur diffusion et l’acceptation des nouveaux usages dans une entreprise au fonctionnement de plus en plus collaboratif. 

A  l’inverse,  la CCU facilite aussi  l’acceptation des contraintes d’entreprise par ces nouvelles générations.  L’image  peut  être  alors  le  déclencheur  d’une  dynamique  attractivité‐dynamisme‐innovation… à  condition que  la  réalité de  l’entreprise ne  soit pas en décalage avec son image. La CCU apporte, là aussi, des réponses. 

Alors  qu’aujourd’hui  on  constate  une  déresponsabilisation  des  utilisateurs  nécessitant souvent  un  encadrement  des  outils  avec  des  actions  de  management  adaptées,  la CCU peut être aussi une opportunité pour remettre en place un leadership lié à l’usage de ces outils. Les notions d'usage et de management sont de plus en plus couplées. Le manager doit maîtriser et piloter  ces outils pour manager  correctement  ses équipes et  son  rôle de leader devrait pouvoir lui permettre de favoriser et diffuser leur usage. 

Par ailleurs il convient de faire évoluer les critères d’évaluation et d’y intégrer la capacité du salarié au partage et donc à la production collective. Ceci afin de favoriser sa participation et non pas d’encourager sa valorisation au travers de la production personnelle. 

La CCU est aussi une opportunité pour  intégrer  les personnes handicapées, notamment à mobilité réduite. Elle permet par une simplicité d’usage mais aussi par une disparition des contraintes  géographiques  de  rendre  plus  accessible  le  système  d’information  de l’entreprise.  

La composante sociale du développement durable 

Les  outils  de  CCU  peuvent  apporter  des  réponses  aux  problématiques  liées  au développement  durable.  Ces  réponses  peuvent  être  d’ordre  économique :  dans  une démarche  d’optimisation  permanente,  la  rationalisation  des  outils  peut  induire  la  fin  de certains  gaspillages  et  une  diminution  des  technologies  devenues  inutiles.  Ces  réponses peuvent aussi être liées aux usages : l’adoption de la webconférence peut réduire le nombre de voyages.  

                                                       

4 « génération Why ? » 

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Il s'agit aussi d'être attentif à  la création de valeur économique et sociale  liée à  la CCU, de susciter  chez  les  acteurs  de  l'entreprise  une  responsabilité  vis  à  vis  du  développement durable : aujourd’hui, au‐delà du simple coût de transport, il y a maintenant des arguments « DD » (développement durable)  et certaines entreprises les prennent en compte dans leur propre  stratégie. Par exemple,  si  les critères de performance d’un projet  sont aujourd’hui mesurés  par  des  indicateurs  de  coûts,  délai  et  satisfaction  du  client,  il  n’est  pas inenvisageable  de  voir  apparaître  un  indicateur  « coût  carbone »  lié  au  projet.  La  CCU apporte  là aussi des éléments de  réponse pour minimiser  ce  coût, qui peuvent  se  révéler efficaces. 

Un nouveau rapport au temps 

Très liée au Web 2.0, la CCU transforme et accélère les principes d’accès et de production de l’information.  Mais  alors  que  le  Web  2.0  met  en  œuvre  une  série  de  principes « d’utilisation »  de  technologies  de  collaboration  pour  produire  de  l’information,  la  CCU organise « l’intégration » de plusieurs outils permettant au plus grand nombre de partager cette information dès qu’elle est produite, sans perte de temps.  

La  mise  à  disposition  très  rapide  d’une  information  permet,  bien  sûr  d’accélérer  les processus, mais offre  aussi  à  l’utilisateur plus de  temps pour  la  compléter,  la modifier et l’enrichir    de  manière  continuelle,  par  itération.  Comme  la  CCU  « dilate »  l’espace  en permettant d’émettre de l’information de n’importe quel lieu, elle « dilate » aussi le temps : l’immédiateté  liée à  la  collaboration permanente produit des  informations en perpétuelle évolution (par exemple Wikipédia : les définitions enrichies en permanence peuvent évoluer du jour au lendemain) 

Le rapport au temps est donc très  important dans  la CCU. Cette collaboration « en direct » dépend  néanmoins  de  la  disponibilité  ou  non  de  tous  les  acteurs.  Les  outils  de  type présentiels peuvent contribuer à la connaître. 

L'efficacité collective 

La CCU est un moyen de faciliter et de rendre plus efficaces  les échanges en partageant et capitalisant l'information, mais aussi en captant les signaux faibles (remontées d’information en mode  désorganisé,  bribes  d’informations  qu’on  attrape  parce  que  l’on  est  proche  du terrain et de l’émetteur). 

Cela  permet  de  favoriser  l'intelligence  collective,  de  partager  les  compétences,  de développer  des  synergies.  En  bref  de  participer  au  développement  d'une  culture 

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collaborative  d'entreprise.  Le  partage  de  l'information  est  aussi  une  façon  de  réduire  la charge mentale de l'utilisateur sur ces aspects. 

L'efficience opérationnelle 

En améliorant l'ergonomie du poste de travail, en amplifiant la communication de personne à  personne  et  en  harmonisant  et  rationalisant  les  usages,  la CCU  concoure  à  accroître  la productivité personnelle et    la performance  individuelle  (en situation de  travail comme en situation de mobilité). 

Mais c'est aussi une manière d'accroître  l'efficacité collective en décloisonnant  les gens, en les  faisant  travailler  en  réseau,  en  groupes  de  travail  ou  sur  des  projets  collectifs. On note comme résultat une adaptation  rapide aux situations et contextes particuliers, ce qui entraîne une accélération des processus de l’entreprise. 

De  plus  en  plus  souvent,  l’usage  privé  des  outils  de  CCU  favorise  la  prise  en main  et  la productivité personnelle. Cet usage privé  a de plus  en plus  tendance  à  s’étendre  au  sein même de l’entreprise et comme cette dernière offre la possibilité de pouvoir travailler dans différentes  conditions  afin  de  diminuer  les  contraintes  de  travail  et  les  contraintes personnelles,  la  frontière  entre  la  vie  privée,  la  vie  professionnelle  et  la  vie  publique, deviennent alors difficiles à gérer.  

On  observe  qu’avec  les  outils  de  CCU,  si  l’usage  privé  entre  dans  l’entreprise,  l’usage professionnel s’introduit aussi de façon notable dans la sphère privée. Ce qui, loin de l’effet recherché, peut favoriser une surcharge des collaborateurs, générer du stress et nuire à leur performance individuelle (par exemple avec le téléphone portable, iPhone ou BlackBerry) 

La compétitivité 

La CCU maîtrisée procure un avantage concurrentiel. Elle permet, par les aspects de partage, d'améliorer  la  proximité  avec  le  client,  mais  aussi  par  le  réseau,  d'élargir  sa  zone  de chalandise.  

L’entreprise évolue en intégrant de plus en plus d’acteurs externes. Elle doit alors échanger et partager de plus en plus :  la CCU par des outils de B to B qui  favorisent cette proximité offre la possibilité de revoir certains processus métiers en y intégrant des acteurs et sources d’informations complémentaires. Au‐delà du processus en lui‐même, cela implique souvent de réorganiser  les processus de travail  (ré‐engineering de processus). La CCU devient alors un facteur important d’efficacité pour l’entreprise. 

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Les Webinars permettent par exemple de réunir ensemble et en  ligne des spécialistes, des acteurs  ou  des  clients  sur  un  thème  commun  afin  qu’ils  puissent  échanger  et  travailler ensemble. Nous sommes alors dans une extension de la réflexion métier de l’entreprise mais hors de son périmètre habituel ce qui induit une notion d’entreprise étendue.  

De manière générale,  les outils de CCU permettent de partager  le  travail à  faire. Dans un cadre Business on observe que la collaboration est de plus en plus poussée vers le public : ce partage se  fait par exemple avec  le client qui prend à sa charge une partie d’un processus métier comme le remplissage de formulaires (en ligne) qui permettra de préparer un dossier de  suivi  d’incidents  juste  avant  d’échanger  avec  un  support  en  ligne  (hotline).  Les applications web de présentation ou de démonstration peuvent aussi tirer profit des outils de CCU, de même que les applications liées à l’accompagnement personnalisé (par exemple avec son banquier pour une demande de prêt). 

Assurer une continuité d’activité 

Une des  caractéristiques de  la CCU est  la multiplicité des moyens d’accès à  l’information. Cette  diversité  permet  de  trouver  rapidement  des  solutions  de  contournement  aux problèmes d’accès qui peuvent se poser. 

La  CCU  permet  en  quelque  sorte  à  l’entreprise  d’acquérir  une  capacité  d’adaptation  aux imprévus. Les outils mis en œuvre, en permettant de s’adapter à de nombreuses situations, assurent alors à l’utilisateur une continuité d’activité. 

Par  exemple  dans  une  web  conf,  le  flux  voix  passe  mal,  on  peut  alors  basculer  sur  le téléphone.  

Autre exemple, si l’on ne peut plus accéder à une information via son ordinateur portable en mode 3G, cela est possible via un poste internet public 

Si la BAL est pleine, un document peut être publié sur un Wiki 

Si mon téléphone est en rade, je peux toujours chatter 

Si la salle de visio est en panne, je passe en webcam. 

 

 

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Les outils de la CCU 

Quelle cartographie des fonctions de la CCU ? 

Il est de plus en plus difficile de classer ces outils dans des catégories. Plus précisément, il est de plus en plus difficile de différencier les outils par les fonctions qu’ils proposent.  

En effet, L’évolution des modes de communication et de collaboration a pour conséquence une  intégration  dans  les  outils  de  plus  en  plus  de  fonctionnalités.  Les  périmètres fonctionnels  des  outils  se  rapprochent  alors  pour  parfois  se  confondre.  Par  exemple,  la différence entre un outil de téléphone par internet intégrant la vidéo (comme Skype) et un outil  de  messagerie  instantanée  avec  la  fonction  vidéo  (comme  GoogleTalk)  n’est  pas évidente, de même que  l’accès à une  information partagée en mode wiki (Wikipédia) et en mode partage de document (par exemple GoogleDocs) sont très proches. 

Néanmoins, le CIGREF a identifié 7 grandes familles de fonctionnalités de CCU. 

Information en continu :  

Ce sont principalement des outils utilisés pour obtenir les mises à jour d’information dont la nature change fréquemment. Ils offrent des canaux d’information (flux RSS) qui peuvent être agrégés  sur  une  page  personnalisée  et  permettent  ainsi  d’avoir  accès  à  l’information essentielle rapidement. 

Suites bureautiques :  

Initialement  embarquées  sur  les  postes  de  travail,  leur  accessibilité  en  ligne  les  rend disponibles à partir de n’importe quel navigateur quel que soit le poste de travail. Elles sont souvent liées à un environnement utilisateur dématérialisé et peuvent être utilisées dans un but  collaboratif  si  les  accès  aux  documents  autorisent  leur  partage.  Entre  autres  nous  y trouverons des éditeurs de texte, tableurs et outils de présentations. 

Production collaborative :  

Communément  appelés  outils  de  groupware,  ce  sont  des  logiciels  qui  permettent  à  un groupe de personnes de partager des documents à distance. Cette catégorie regroupe une large gamme d’outils collaboratifs liés au web et à la visioconférence, à la formalisation des projets,  aux  messageries  collaboratives  et  aux  workflows  de  traitement.  Les  suites bureautiques  tendent  de  plus  en  plus  à  s’interfacer,  si  ce  n’est  s’intégrer  à  cette  famille d’outils. 

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Réseaux sociaux :  

Les réseaux sociaux, ou social networks, regroupent des catégories variées d’applications qui aident à  relier et  rassembler des   amis, des associés ou d’autres  individus  sur des  thèmes communs.  Ils  emploient  une  diversité  d’outils  qui  s’appuient  toujours  sur  des  annuaires intelligents5. Au niveau de l’entreprise, les réseaux sociaux sont moins évolués et s’appuient encore souvent sur le partage d’espaces de travail, sur des mailing lists, des bases contact et des réseaux de favoris 

Gestion documentaire :  

Ce  sont  des  outils  qui  assurent  une  gestion  des  documents  au  travers  d’un  système informatisé d’acquisition, de classement, de  stockage d’archivage et de mise à disposition des documents. Cette  catégorie  regroupe aussi  les outils de dépôt de  fichiers, de partage documentaire, de versionning, de tagging et les moteurs de recherche. 

Production de contenu :  

Cette  catégorie  comprend une  vaste  gamme d’outils  ayant  comme  fonction principale de produire  de  l’information.  Cette  production  peut  se  faire  sous  différentes  formes  dont notamment  les  frameworks  de  production  (Blogs,  Wikis,  FAQ),  les  forums,  cartes heuristiques, enquêtes en ligne et webcast. 

Supports de télécommunication  

Contrairement  aux  autres  ce  sont des outils « physiques ». C’est  grâce  à eux que peut  se révéler la vraie nature de la CCU : communicante, mobile et accessible. Ils comprennent des terminaux,  des  réseaux  et  des  protocoles  qui  ensemble  garantissent  un  socle  technique solide sur lequel peuvent s’appuyer les outils logiciels. 

                                                       

5 A préciser 

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 Figure 4 : cartographie des outils collaboratifs 

« L’USAGE DES OUTILS COLLABORATIFS DANS L’ENTREPRISE ETENDUE ‐ Quels risques pour l’entreprise ? » Rapport CIGREF ‐ HEC Décembre 2008 –André Vitor Sica de Moraes & Renaud Labaye 

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Quelles évolutions à court terme ? 

En  2008,  JEMM  Research  identifie  un  ensemble  d’outils  liés  à  la  CCU  et  indique  les populations concernées. 

 

 Figure 5 : Quels outils pour quel collectif ? (Etude JEMM research ‐ Les nouveaux enjeux de l’Entreprise 2.0 – Mars 2008) 

Il montre une situation qui, un an plus tard, en 2009, a bien évolué :  

• La messagerie  instantanée avec vidéo permet de  faire de  la  conférence web entre collègues (en one to one  pour l’instant) 

• Le présenciel et la messagerie instantanée concernent aussi les communautés 

• Les  agendas  d’entreprise  sont  de  plus  en  plus  partagés  et  utilisés  au  niveau  des équipes,  

• les Wiki concernent de plus en plus les communautés 

• On partage avec ses collègues les flux RSS 

L’évolution des usages est très rapide. Elle tire  l’évolution des fonctionnalités des outils de CCU.  Il  n’est  donc  pas  aisé  d’identifier  les  évolutions  à  venir. D’autant  plus  que  certains éditeurs,  ne  communiquent  plus  ou  très  peu  sur  la  roadmap  des  évolutions  de  leurs produits.  Le  client « parie » alors  sur  la  capacité de  l’éditeur à  innover et à  s’adapter à  la réalité du moment. 

Néanmoins, Il est possible de dégager certaines tendances :  

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• La mobilité géographique sur un périmètre qui s’étend maintenant au monde entier va certainement entraîner l’émergence d’une nouvelle dimension liée à la culture et au langage et ainsi permettre, par exemple, la traduction automatique en temps réel des messages (de messagerie instantanée) pour permettre à différents utilisateurs de pays différents de se comprendre.  (L’outil Google Wave va  intégrer prochainement cette fonctionnalité)  

• La messagerie instantanée intègre déjà pour certains produits la vidéo (Google), mais  en mode  normal  (sans  vidéo),  il  est  déjà  possible  avec  de  nombreux  produits    de chatter  à  plusieurs.  La  convergence  de  ces  deux  modes  est  très  proche  de  la webconférence. 

• Les  suites bureautiques  se  rendent accessibles  sur  le web : Microsoft a annoncé  la disponibilité d’Office gratuitement  sur  le web en 2010. Cette annonce  fera ainsi  le pont entre les outils embarqués et en ligne. 

Il est déjà possible aujourd’hui d’aller seulement chez un ou deux fournisseurs de service et d’avoir une bonne partie des outils CCU. 

Les modèles économiques des outils de CCU 

Il existe deux manières d’implémenter les services liés aux outils de CCU :  

• En mode « hosté » :  l’entreprise effectue elle‐même  l’intégration des applications et met en œuvre les services de CCU sur ses propres serveurs. L’entreprise achète alors les licences d’utilisation des applications concernées. 

• En mode service ASP / SaaS : l’entreprise met en œuvre des solutions applicatives qui se  trouvent  en  dehors  de  l’entreprise,  accessibles  en  ligne  et  sans  acquisition  de licence logicielle. 

Si  les entreprises disent à 52% avoir recours ou avoir prévu d’ici 2010  la mise en œuvre de solutions en mode SaaS6, de nombreux points posent encore problème comme par exemple l’identification du propriétaire de la donnée : en mode hosté, la donnée appartient toujours à l’entreprise, ce qui n’est pas toujours le cas pas en mode Saas.  

Selon Markess International, le frein principal est la difficulté à intégrer les applications avec le système d’information existant.  

                                                       

6 Etude Markess  International 2008 « Solutions Collaboratives & Communication d‘Entreprise en mode ASP / SaaS » 

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Figure 6 : Freins selon les réfractaires aux solutions collaboratives en ASP / SaaS (Markess International 2008 « Solutions Collaboratives & Communication d‘Entreprise en mode ASP / SaaS ») 

Il  y  a  néanmoins  de multiples  combinaisons  possible  entre  le mode ASP  /  SaaS  et mode licence traditionnel.  

 

Figure 7 : combinaisons entre mode ASP / SaaS et mode licence traditionnel (Markess International 2008 « Solutions Collaboratives & Communication d‘Entreprise en mode ASP / SaaS ») 

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Usages des outils collaboratifs 

Il n’existe pas un usage mais plusieurs usages selon la catégorie d’outil dans lequel il s’inscrit. Les  définitions  du  terme  « usage »  varient  donc  selon  l’environnement  technologique  de l’entreprise. Gardons en tête la définition formulée par Breton et Proulx en 2002 :  

« L’usage  renvoi  à  un  continuum,  allant  de  la  simple  adoption  à  l’utilisation  puis l’appropriation d’une technologie » 

L’usage  peut  donc  être  perçu  comme  un  « flux »  et  non  comme  un  « stock ».  C’est  un concept évolutif vis‐à‐vis de l’outil que l’on utilise car, comme indique la définition ci‐dessus, l’usage peut ne représenter que la simple adoption de l’outil mais il peut aussi évoluer vers une  utilisation  progressive  de  cet  outil.  Dans  cette  optique,  « l’appropriation  de  la technologie »  devient  le  stade  final  de  l’usage  dans  le  sens  où  celui‐ci  est  complètement intégré dans les mœurs des utilisateurs.  

Les outils collaboratifs comportent des risques non pas par leur existence en soi mais par ce continuum  d’usage.  En  effet,  ce  sont  les  usages  des  outils  collaboratifs  qui  exigent  des transformations managériales  qui  comportent  des  risques multiples  et  variés.  Il  est  donc important de s’attarder sur les différents usages des outils collaboratifs.  

Les  outils  collaboratifs  répondent  à  différents  besoins  de  l’information.  Nous  avons décortiqué  les besoins de  l’information en différentes « actions » qui  retracent  l’ensemble des possibilités d’utilisation des outils collaboratifs. Ces « actions » sont intimement liées au cycle  classique  de  l’information :  l’expression  du  besoin,  la  collecte,  le  traitement  et  la diffusion de l’information.  

Ainsi,  nous  pouvons  décortiquer  les  différents  besoins  de  l’information  de  la  manière suivante :  

• L’information est d’abord créée 

• L’information est classée, publiée et partagée 

• On peut rechercher l’information 

• L’information peut servir à faire interagir  

• L’information peut finalement être mise à jour en continu      

• elle peut aussi être archivée et enfin supprimée (quoique difficilement sur internet, il faut s’en assurer) 

 

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Figure 5 : Usages et outils collaboratifs   « L’USAGE DES OUTILS COLLABORATIFS DANS L’ENTREPRISE ETENDUE ‐ Quels risques pour l’entreprise ? » 

Rapport CIGREF ‐ HEC Décembre 2008 –André Vitor Sica de Moraes & Renaud Labaye 

La réalité des entreprises en termes d’usage : quelques exemples 

La webconférence 

A partir de la définition de la CCU du CIGREF (cf « Les 5A » p8), on peut définir le service web de   webconférence  comme une  « Réunion  virtuelle avec  échange d’information  en  temps réel  sans  qu’émetteur  ou  récepteur  soit  soumis  à  une  quelconque  contrainte  de  lieu,  de temps, de contenu ou de nombre d’acteurs » 

Matériellement, une webconférence est une conférence par webcam interposée. 

Marché 

Le marché de la webconférence a démarré au début des années 2000 et a fortement évolué vers 2005 grâce à trois atouts :  

• sa simplicité d’utilisation : un PC et une webcam suffisent 

• son  attractivité  tarifaire :  l’investissement  est  très  rentable  face  aux  frais  de déplacements des voyages 

• l’image  du Développement Durable  se  diffuse  en  entreprise :  c’est  une  alternative aux déplacements 

C’est un marché qui a connu 20% de hausse en 2007, 22% de hausse en 2008 et d’ici 2011, 75% des entreprises en seront équipées7. 

                                                       

7 Source Gartner 

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En  termes  de  maturité,  toujours  selon  Gartner,  la  webconférence  arrive  en  phase  de stabilité :  

 Figure 8 : Hype Cycle for Software as a Service 

Source Gartner Juillet 2007 

Contexte d’utilisation 

En  termes d’utilisation,  la webconférence  tire profit d’une  tendance  lourde :  la montée en puissance des situations de travail collaboratives sans unité de lieu voire de temps 

 Figure 9 : Evolution des situations de travail 

Source Sage research 

 

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L’entreprise  s’étend  de  plus  en  plus,  vers  ses  collaborateurs,  ses  fournisseurs,  ses partenaires et maintenant  ses clients. Avec des besoins de « donwsizing » de plus en plus grands (baisse des coûts et raccourcissement des délais mais accroissement des distances) 

Les échanges de documents, messages, images et sons sont de plus en plus nombreux pour des usages de plus en plus variés (présentation, rédaction collaborative, support de prise en main à distance, formation, e‐learning…) 

Retour d’expérience des entreprises 

Les déclencheurs d’un projet de webconférence sont  

• économiques :  réaliser  des  économies  sur  les  déplacements  et  augmenter  la productivité,  

• géographiques :  les  sites  distants  sont  répartis  en  de  nombreux  lieux,  ou  bien  le projet SI devient international 

• environnementaux :  il  s’agit  de  s’insérer  dans  une  politique  de  DD  en  matière d’émission de CO2 

• sociétaux  :  contribution  positive  à  l’image  de  l’entreprise  et  au  comportement civique des collaborateurs 

• endogènes : l’usage de services de type web 2.0 induit une appétence des utilisateurs pour de nouveaux services autour des moyens de communication et d’échange. 

Les services associés à la webconférence sont : 

• l’animation de réunion virtuelle 

• des réunions internes et avec l’extérieur via Internet 

• un partage de bureau ou d’application, de contenu, de notes et de tableau blanc 

• permettre de donner la main à un utilisateur 

• faire du support à distance  

• pouvoir gérer la présence des participants 

• enregistrer les sessions 

• éventuellement un couplage avec la messagerie écrite 

Perspectives et nouveaux usages apparus dans l’entreprise :  

• nombreuses réunions bilatérales 

• utilisation du service pour dépasser les quotas de la messagerie écrite 

• mise en œuvre par des collaborateurs non intéressé par l’audioconférence 

Mais attention :  

• Multi‐tâche : il est possible de traiter d’autres sujets (messagerie, …) tout en assistant à  une  webconference  mais  il  y  a  alors  risque  de  manque  de  focalisation  et d’augmentation excessive de la charge mentale. 

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• Multi‐media  :  c’est  un  complément  aux  installations  de  visio‐conférence  et  une possibilité de créer des supports de formation commentés mais il y a alors un risque en matière d’impact sur la bande passante et le coût des matériels individuels 

• Multi‐acteurs : la webconférence est un outil permettant de rassembler simplement des  groupes  de  travail  à  l’initiative  d’animateurs  nombreux  et  rapidement opérationnels mais il y a un risque de perte de maîtrise de la sécurité et des coûts 

• En termes de dimensionnements,  il est  intéressant de démarrer en mode SaaS pour lever les incertitudes ou pour absorber les pics de charge en production 

• En  termes  de  promotion,  l’adoption  de  l’offre  dépend  d’un marketing  viral  où  le client a été clairement identifié 

• Les  politiques  de  sécurité  des  entreprises  filtrent  encore  beaucoup  les  plugins, applets ou activeX qui sont très souvent nécessaires aux applications clientes 

• Les  projets  de  webconférence  nécessitent  un  suivi  d’indicateurs  d’usage  et économiques. 

Mise en place d’espaces collaboratifs 

Retour d’expérience des entreprises 

Les directions des entreprises sont aujourd’hui de plus en plus en attente de transversalité dans  les  échanges.  Elles  cherchent  à  construire,  partager,  communiquer  et  stocker l’information avec les différents acteurs de l’entreprise.  

Mais dans un  système d’information de plus en plus  complexe,  les utilisateurs  se  sentent parfois un peu perdus face à  l’inexistence ou  la surabondance des outils. Un audit pratiqué dans une entreprise membre du CIGREF montre : 

• une maîtrise difficile des outils : le vocabulaire utilisé pour désigner les outils fluctue et génère de la confusion. On constate un manque de visibilité et de compréhension des  solutions,  et  un manque  de  compréhension  des mécanismes  (par  exemple  la « synchronisation », la « gestion des droits ») par les utilisateurs. 

• Un manque de confiance  induisant des mésusages  (doublons des  fichiers,  stockage sur le disque dur ou dans les clients messagerie). Les utilisateurs se réfugient dans les outils qu’ils maîtrisent. 

• Le peu de besoins en matière d’historique de l’information, ils réutilisent souvent les même fichiers. 

• Très peu de partage autre que bilatéral. 

• Il  y  a  peu  de  pratiques  de  tri,  de  sélection  et  d’archivage  de  l’information (conservation ad vitam des dossiers, des mails et des fichiers). 

• Les  pratiques  de  classement  et  de  nommage  des  dossiers  et  des  fichiers  sont extrêmement diverses (fichiers mal nommés, pas classés..). 

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• Des difficultés pour retrouver l’information parce que les fonctions de recherche sont souvent peu efficaces et parfois mal connues des utilisateurs. 

• Des  difficultés  de  gestion  des  fichiers  volumineux  (son,  image,  vidéo  etc…)  parce qu’ils  n’ont  pas  conscience  du  poids  de  l’information  voire  ne  connaissent  pas  le moyen de le réduire. 

La mise  en œuvre  d’espaces  collaboratifs  dans  ce  contexte  fait  que  les  utilisateurs  sont demandeurs de règles d’usage qui nécessiteront des règles d’intégration :  

• Où et comment dois‐je stocker mon information ? 

• Comment j’assure la confidentialité, la traçabilité ? 

• Avec qui dois‐je partager l’information ? 

• Comment puis‐je partager avec mon équipe ? Avec ma direction ?  Avec le Groupe ? 

• Qu’est ce que je garde et pendant combien de temps ? 

• Comment je trouve une information ? 

Si l’on souhaite réussir l’intégration des espaces collaboratifs, il est primordial de répondre à ce  premier  niveau  de  questions  et  donc  de  définir  l’usage  global  de  la  gestion  de l’information entre les différentes solutions existantes. Cela signifie :  

• Définir  les  règles  de  gestion, d'organisation  et  de  partage de  l’information  tout  au long de son cycle de vie (depuis sa création jusqu'à  l'archivage et sa destruction)   et selon sa nature (besoin de partage,  de sécurité criticité, …) 

• Définir  des  recommandations  et  règles  d'usage  pour  la  gestion  des  fichiers (nommage, gestion du poids, cryptage, sécurisation,  traçabilité des modifications...) et pour leur recherche. 

• Enfin, déployer les espaces collaboratifs et préconiser les outils et leurs usages 

Les bénéfices attendus sont :  

• Le développement du travail collaboratif 

• Le développement du partage de l’information 

• Le développement de la culture projet 

• Une meilleure maîtrise des connaissances 

• des utilisateurs cadrés, rassurés 

• une recherche facilitée de l’information 

• une valorisation de l’information 

• un désengorgement de la messagerie 

De cette expérience peut être déduite la recommandation suivante :  Laisser  l’organisme  « digérer »  les  solutions  existantes,  travailler  sur  leur  acceptation, adopter les bonnes pratiques avant de lancer de nouvelles étapes vers la convergence et la communication unifiée. 

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 Figure 10 : Comparaison fonctionnelle des outils de l'entreprise 

Source CIGREF 

 

Figure 11 : évolution des composants vers un environnement collaboratif Source CIGREF 

 

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Grille de maturité d’usage des outils UCC en entreprise 

Comme ont  l’a vu précédemment,  la maturité des entreprises quand à  l’intégration dans  le SI et l’usage des outils CCU est très inégale d’une entreprise à une autre mais aussi d’un outil à un autre. 

L’usage  des  outils  de  CCU  dans  une  entreprise peut  être  poussé  par  deux  approches différentes :  

 

• une vision stratégique et globale qui s’articule dans une démarche de diffusion top‐down 

 

 

 

• une démarche plus opérationnelle d’appropriation individuelle outil par outil qui traduit une approche bottom‐up 

 

 

Le groupe de travail a donc élaboré une « grille de maturité » pour aider les entreprises à se situer. Cette grille peut servir de référentiel sur les usages des outils de CCU 

Cet outil  a d’abord été pensé  comme un  support pédagogique pour  aider  à une prise de conscience des possibilités des outils CCU existants et à l’élaboration d’une stratégie de mise en œuvre des usages collaboratifs et communicants dans  l’entreprise.  Il peut être vu alors comme un outil de benchmarking dont les cibles sont les membres du comité de direction et dont  la  finalité  est  de  permettre  d’identifier  les  différences  de  compréhension  et  de perception éventuelles sur les usages des outils CCU.  

Choix d’un outilstandard

Déclinaison locale avec unminimum de paramétrageet de personnalisation

Essaimage

Enrichissement ou mise encohérence pour l’ensemblede l’organisation

Espace collaboratif(périmètre générique)

Standardisation etmise en cohérence

Remontée en directiongénérale et validationde la pertinenceglobale

Déclinaison localeet essaimage

Espaces métier

Création d’un espacecollaboratif métier

Enrichissement

Essaimage

Espace collaboratif(périmètre générique)

Figure 12 : Approches Top‐Down et Bottom‐Up Source Markess International 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

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Mais  l’élaboration du modèle a montré qu’il pouvait aussi être vu comme une simple grille de  lecture par  rapport à un outil donné afin d’identifier des axes d’amélioration dans  son usage.  

De  manière  générale,  que  ce  soit  au  niveau  stratégique  ou  opérationnel,  il  permet  de qualifier et déterminer l’effort à mener mais aussi d’évaluer les progrès dans une démarche de déploiement d’outils de CCU. 

Deux outils sont proposés : une grille générique, et une seconde grille plus précise, calculée à partir d’une évaluation outil par outil.  

Les deux outils proposent quatre niveaux de maturité :  

• sommeil : il n’y a pas vraiment de réflexion mais seulement des idées sur la CCU 

• éveil : certaines populations ont démarré une démarche et un intérêt a été identifié. 

• croissance : il y a promotion de la démarche de CCU et un déploiement en cours pour l’ensemble de l’entreprise 

• et maturité : l’usage est adopté par le plus grand nombre. 

Chaque niveau concerne quatre domaines :  

• la culture de l’entreprise vis‐à‐vis de la CCU,  

• la mesure de la valeur de la CCU avec la production d’indicateurs  

• les moyens (budgétaires, RH, de formation, etc… ) alloués à la CCU 

• enfin,  la  gouvernance  mise  en  place  pour  la  démarche  de  CCU  et  l’analyse  des indicateurs 

La grille générique est un outil de communication à destination d’un comité de direction par exemple. La grille calculée est un outil de suivi de la démarche.  

La  grille  calculée  comprend  quatre  feuilles  excel  (une  par  domaine)  sur  lesquelles  on  va qualifier  le  niveau  de  maturité  de  l’entreprise  vis‐à‐vis  des  familles  d’outils  de  CCU identifiées dans la cartographie de la figure 3 :  

• Suites Bureautiques 

• Gestion documentaire 

• Information en continu 

• Production de contenu 

• Réseaux sociaux 

• Production collaborative 

• Support de communication 

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Sommeil Eveil Croissance MaturitéPas  de réflexion mais  « des  idées  » Certains populations  ont démarré, un 

intérêt a été identifié « de l 'opportunité au business  case »

Promotion et déploiement en cours pour l’ensemble

L’usage est adopté par le plus grand nombre (de la cible de l ’entreprise)

• Pas  d’intérêt ou de  prise  de  conscience  pour les  outi l s  UCC.• Mise  en œuvre  class ique  des  messages , documents  et conversations

• Début d’intérêt l ié  à  l a  compréhens ion des  nouveaux usages  mais  sans  réflexion réel lement aboutie  sur les  apports  pour  l ’entreprise• Début de  recherche  pro‐active  d'informations  ciblées  sur l e  sujet• Émergence  d’usages  spontanés  ou expérimentaux• Passage  de  l a  fiction à  l a  réa l i té

• Bonne  compréhens ion de  l ’apport de  l ’UCC pour l ’entrepri se  et accompagnement sur l ’usage  des  outi l s  par l ’entrepri se• Apprentissage  des  outi l s• Appari tion et cadrage  des  nouveaux usages• Début d’implémentation par pal iers• Cul ture  du  Changement en marche

• Mise  en oeuvre  du bon outi l  pour l e  bon usage• Usage  courant des  outi l s  UCC• Les  outi ls  UCC sont ressenti s  comme  un atout pour l ’entrepri se• Maîtri se  l es  usages• Gestion  des   nouveaux usages• Contrôle  des  mésusages• Vei l le  sur l es  évolutions  des  solutions

Suites Bureautiques 2,5Editeurs de texte e 3,0

Tableurs e 1,0Présentation e 2,0

Bases de données légères e 4,0

Gestion documentaire 3,8Dépôt de fichiers e 4,0

Partage documentaire e 4,0Versionning de fichier e 4,0

Tagging e 4,0Moteur de recherche e 3,0

Information en continu 3,3Aggrégateur de flux e 4,0

Syndication de contenus e 3,0Conversion RSS‐PDF‐Mail e 3,0

Production de contenu 2,8Blog, Wiki, FAQ e 4,0

Forums e 3,0Cartes heuristiques e 3,0Enquêtes en ligne e 2,0Production diverses e 2,0

Réseaux sociaux 3,0Organisation de communautés e 4,0

Bases de contacts e 3,0Réseaux de favoris e 2,0

Production collaborative 2,0Conférence à distance e 3,0

Projets e 2,0Messageries  e 2,0

Workflows de traitement e 1,0

Support de communication 1,5Terminaux virtuels e 2,0Smartphones et PDA e 2,0Laptops et Tablet PC e 2,0

ToIP e 1,0Réseaux pour Mobiles e 1,0

Réseaux sans fil e 1,0

Culture

 

Figure 13 : Remplissage de la grille calculée par famille d'outils   Source CIGREF 

Une note globale par famille est calculée et représentée pour chaque domaine sous la forme d’un radar. Au final  il est possible de reporter  les notations calculées sur  la grille générique pour faire un reporting au comité de direction par exemple. 

 

Figure 14 : Radar calculé sur le domaine « Culture » Source CIGREF 

 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

31 

 

Sommeil 

Pas de

 réflexion m

ais  

« des idées » 

Eveil 

Certains po

pulation

s ont dé

marré, u

n intérêt a été iden

tifié « de 

l'opp

ortunité au business case » 

Croissance

Prom

otion et dép

loiemen

t en

 cou

rs 

pour l’en

semble 

Maturité 

L’usage est ad

opté par le plus gran

d no

mbre  

(de la cible de l’entrep

rise) 

Culture 

 

• Pas d’intérêt ou de

 prise de conscien

ce 

pour les outils UCC. 

• Mise en

 œuvre classique

 des m

essages, 

documen

ts et conversations 

• Déb

ut d’intérêt lié à la com

préh

ension 

des no

uveaux usages mais sans réflexion 

réellement ab

outie sur les ap

ports po

ur  

l’entreprise 

• Déb

ut de recherche pro‐active 

d'inform

ations ciblées sur le sujet 

• Ém

ergence d’usages spo

ntané

s ou 

expérim

entaux 

• Passage de la fiction

 à la réalité 

• Bonn

e compréh

ension de

 l’appo

rt de 

l’UCC pour l’en

trep

rise et 

accompagnem

ent sur l’usage des outils 

par l’entreprise 

• App

rentissage des outils 

• App

arition et cadrage des nouveaux 

usages 

• Déb

ut d’im

plém

entation par paliers 

• Culture du Changem

ent en

 marche 

• Mise en

 œuvre du bo

n outil po

ur le bon 

usage 

• Usage courant de

s outils UCC 

• Les outils UCC son

t ressen

tis comme un

 atou

t po

ur l’en

trep

rise 

• Maîtrise les usages 

• Gestion de

s  nouveaux usages 

• Contrôle des m

ésusages 

• Veille sur les évolutions des solutions 

Mesures 

Production et 

restitution des 

indicateurs 

 

• Indicateurs de mesure sur outils existants 

de type messagerie, docum

ents et 

conversations télép

honique

• Pas d’indicateurs de

 mesure liés à l’usage 

des outils UCC 

• Déb

ut d’intérêt à la m

esure : 

iden

tification

 d’in

dicateurs de calcul 

théo

rique

s de

 l’usage

 

• Les élém

ents d’entrée de la réflexion sur 

la m

esure se basen

• Sur les résultats de

s expé

rimen

tations 

menées 

• Sur des élémen

ts de benchm

arking

 

• Mise en

 place des processus de

 suivi des 

pratique

s et des indicateurs d’usage liés 

• Iden

tification

 des indicateu

rs de création 

de valeu

• Utilisation d'un

 tab

leau

 de bo

rd com

plet 

• Suivi des indicateurs de

 création de

 valeur 

Moyens 

 

• Pas d’organisation, de bu

dget ou de

 directives sur l’U

CC 

 

• Bud

gets iden

tifiés m

ais sur des projets 

pilotes ou de  R&D 

• Des pilotes sont provoqu

és de manière 

sporadique

 et no

n structurée

 

• Propension à tester les solutions à 

investissements réd

uits (SaaS, O

pen

 source…) 

• Iden

tification de

 l’organ

isation à mettre 

en place (é

quipes et processus) 

• Promotion auprès des décideu

rs (par la 

DSI) 

• Marketing 

• Dém

onstration d'usage 

• Prévision ou lancem

ent des 

investissements en term

es d’outils, de 

compé

tences, d

e form

ation et 

d’accompagnem

ent des utilisateu

rs 

• Accompagnen

t du

 changemen

• Inform

ation/campagne terrain 

• Présen

tation

 en situation 

• Form

ation 

• Optim

isation et rationalisation des 

moyens 

• Mainten

ir le système opé

rationnel 

• Simplification po

ur l’utilisateur 

• « Piqu

re de rapp

el » (au

 bon moment, 

phén

omèn

es de saisonn

alité) pour 

mainten

ir l'usage, l'intérêt et la veille. 

• Constitution d'un

 cen

tre de

 compétence 

Gouvernan

ce 

Interprétation 

et analyse des 

indicateurs 

 

• Aucun

e dé

marche d’analyse de l’u

sage 

des outils UCC 

• Pas d’indicateurs de

 pilotage des usages 

UCC 

• Veille m

inim

ale et gén

érale sur les usages 

et outils collabo

ratifs 

• Une

 perception d'un

e oppo

rtun

ité métier 

perm

et de pa

sser en phase d'éveil 

• Analyse des m

esures à partir des 

indicateurs concernant le pilotage

 des 

expérim

entations (métho

des et 

organisation) 

• Analyse et iden

tification de

s axes de 

création de

 valeu

• l'Établissemen

t du Business Case, Go /No 

Go pour passage en ph

ase de croissance 

• Suivi du dép

loiemen

t et des ROI 

• Suivi m

étho

dologique

 

• Mise en

 place d'un observatoire des 

usages 

• Obten

ir un sponsoring fort (q

ui peut 

venir au

ssi du terrain) 

• Commun

ication auprès des décideu

rs: 

• Analyse et conformité de

s résultats 

• Avancem

ent du

 dép

loiemen

t et de 

l'usage

 

• Action de

 cond

uite du chan

gemen

• Pilotage par les décide

urs 

• Action de

 cond

uite du chan

gemen

• Elém

ents déclenche

urs du passage en

 ph

ase de

 croissance 

• Mise en

 production 

• Stabilisation de l'usage

 

• Banalisation et intégration dans les 

processus courants de pilotage des 

projets 

• Le spo

nsor s'efface au profit d'un 

gestionnaire d'usage 

• Constitution d'un

 dispo

sitif récurent 

d'am

élioration continue sur les usages 

 Figure 6 : Grille générique de maturité des usages de CCU en entreprise  Source CIGREF 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

32 

Les risques liés à l’usage des outils collaboratifs 

 « Le  risque est  la menace qu’un événement, une action, ou une  inaction affecte  la capacité  de  l’entreprise  à  atteindre  ses  objectifs  stratégiques  et  compromettre  la création de valeur »  

Cabinet Ernst & Young 

La  littérature concernant  les différentes catégories de risques en entreprise est abondante. Dans le rapport CIGREF Analyse et  Gestion des Risques dans les grandes entreprises (2007), les  risques  sont  catégorisés  soit  selon  leur nature  soit  selon  la manière dont  ils  affectent l’entreprise.  

Le Groupe de Travail a opté pour une catégorisation par nature, en excluant  les natures de risque sans lien fort avec les outils collaboratifs (risques financiers par exemple). 

Les outils collaboratifs seront donc  appréciés au travers de 4 grandes natures de risques : 

• Humains Les risques Humains désignent tout risque résultant de  l’interaction des personnels au  sein  d’une  entité  professionnelle.  Cette  catégorie  comprend  par  exemple  les risques  liés  à  une  formation  inefficace  des  utilisateurs  ou  au  cadre  de  travail  à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise. 

• Juridiques Les risques juridiques liés à l’utilisation des outils de CCU représentent les risques liés aux actions en justice par ou contre l'entreprise. De plus, ils font aussi référence aux risques  liés aux réglementations  internes  (chartes) et externes  (déclaration CNIL).  Il faudra finalement prendre en compte  la notion de « normes » à respecter même si cette notion n’est pas encore bien conceptuellement délimitée. 

• Informationnels Ce  sont  les  risques  liés  d’une  manière  générale  aux  différents  usages  de l’information. Ce sont donc  les  risques  liés à  la sensibilité plus ou moins grande de l’information mais aussi à son accessibilité. 

• Opérationnels Dans  cette  catégorie  nous  avons  regroupé  les  impacts  des  risques  sur l’opérationnalité  en  soi  des  outils  collaboratifs.  En  effet,  les  outils  ne  sont  pas intrinsèquement  risqués mais  leur utilisation non optimale peut générer une perte d’efficacité et donc un risque opérationnel. 

Sur la base de cette clé de lecture, la grille ci‐après propose une cartographie des risques liés à l’usage des outils collaboratifs : 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

33 

  Risques RH  Risques juridiques Risques 

informationnels Risques opérationnels

Difficultés intergénérationnelles (réactivité et connaissances) 

Conflit de génération       

Utilisation par des personnels extérieurs 

 Application de la loi 

locale Intelligence économique 

 

Accessibilité du profil  Gestion des mots de passeDroits d’accès inadéquats 

Niveau de protection des informations 

 

Commentaire et publication d’informations sur blogs et en 

publication Wiki  

Responsabilité du publiant 

Divulgation d'information sensible 

  

Perte de rentabilité du salarié Utilisation abusive des 

outils      

Mélange des heures de travail (privé/professionnel) 

Droit du travail       

Confiance excessive du système 

     Trop grande dépendance 

Offre packagée des outils de CCU        Offre trop riche 

Partage des agendas  Surveillance des salariés Gestion des données 

privées   Manque de flexibilité 

Publication d'informations sur des sites sociaux 

 Protection de l’information stratégique 

Selon la sensibilité de l’information 

 

Surabondance systémique de l'information 

   Difficulté à traiter l’information 

Suivi des missions et manque de recul 

Formation inexistante ou inefficace Temps d'adaptation       

Problèmes de discipline et de négligence 

Manque de productivité Moyen de sanctionner 

des utilisateurs  

Limite efficacité des outils 

Problème de compatibilité entre 

anciens et nouveaux SI    

Perte de données lors de ce passage 

Délai du au basculement 

Lieu d'hébergement des applications online 

 Application de la loi 

locale Surveillance par des services étrangers 

 

Manque d'hiérarchisation de l'information 

   Surabondance de l'information 

Difficulté à trier l’information 

Externalisation de la maintenance     Intelligence économique 

Délai de maintenance

Ouverture de la CCU à l'entreprise étendue 

 Application des lois 

locales Accessibilité à des données sensibles 

 

Ecoute de voix sur IP   "Informatique et 

liberté" Intelligence économique 

 

Evolution du rôle des informaticiens  

Relations entre informaticiens et 

utilisateurs 

Défaillances du contrôle, de protection 

de l’information 

Difficultés de traitement des informations 

Mauvaise gestion de  la CCU 

Droit à l’image    En webconf, et avertir qu’on est enregistré 

   

Stress par rapport  aux outils de mobilité 

      Perte d’efficacité 

Travail à domicile  Gestion des équipes Réglementation et droit 

du travail    

Figure 7 : Synthèse : Les risques des usages des outils collaboratifs  Source CIGREF 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

34 

Conclusion 

Aujourd’hui, la CCU est une tendance lourde qui conditionne déjà la vie des entreprises. En effet, elles ont toutes déjà mis en œuvre des outils de CCU, sans pour autant avoir procédé à leur intégration profonde. 

 La maturité d’usage de ces outils en entreprise est donc encore à développer sur un certains nombre de points :  

• En termes d’usage,  les outils CCU se déploient, volonté d’entreprise ou non, dans  la sphère privée et génèrent de nouveaux comportements et modes de communication qui migrent et doivent progressivement être pris en compte dans l’entreprise.   

 

• Il est nécessaire et indispensable de favoriser le partage et l’échange d’informations entre différents groupes d’acteurs dans l’entreprise : groupes projet, organisations hiérarchiques ou en dehors de l’entreprise : communautés Open Source par exemple… 

 

• Les outils de CCU permettent de dépasser les périmètres de ces groupes d’acteurs identifiés et organisés. Ils favorisent alors le développement de sources de création de valeur telles que l’innovation, le rayonnement des produits et des services de l’entreprise auprès des clients et des marchés cibles. 

 

• Les technologies de CCU apportent à l’entreprise leur capacité à évoluer en réseau, hors des contraintes de lieu, de temps ou de machine. Elles se révèlent être les principaux moteurs du télétravail. 

 

Ces  solutions  de  CCU  favorisent  l’émergence  et  le  développement  d’une  intelligence collective,  facilitent  l’intégration des  jeunes collaborateurs  (générations Y, C) et ouvrent  la voie vers de nouveaux gains de productivité. 

 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

35 

Annexe 

Définition de l’UC par Wikipedia (juillet 2009) 

Dans  l'industrie  des  télécommunications  et  de  la  bureautique,  on  désigne  par Communications unifiées  (en  anglais Unified Communications) un ensemble de nouveaux services  destinés  aux  professionnels  en  entreprise  permettant  d'intégrer  (« unifier ») étroitement : 

• Les moyens de communications  interpersonnelles temps réel, comme  la téléphonie fixe et mobile, la visiophonie, les ponts de conférence audio / vidéo… 

• Les outils de travail collaboratif  (comme  la messagerie  instantanée,  la présence,  les systèmes de conférences par le web, de partage et de gestion de documents…). 

• L'environnement  informatique,  notamment  les  outils  de  bureautique,  comme  le client de messagerie électronique,  l'agenda,  le traitement de  texte ou  le  logiciel de visionnage de présentations. 

Les utilisateurs peuvent  ainsi  accéder  aux outils de  communications  tout en  continuant  à employer en parallèle les outils informatiques qui leurs sont nécessaires pour leur travail au quotidien. 

Identification des risques liés aux outils collaboratifs 

Difficultés intergénérationnelles 

Risque  RH :  Les  utilisateurs  de  générations  différentes  n’ont  pas  la  même  vitesse d’adaptation 

Utilisation par des personnes extérieures 

Risque  juridique :  Il  faut analyser quelle  sera  la  loi à appliquer  lors de  l’utilisation par des personnels extérieurs d’autres nationalités 

Risque informationnel : Il faut prendre garde aux transmissions d’informations sensibles lors de cette utilisation 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

36 

Accessibilité du profil 

Risque RH : Assurer le difficile équilibre de la gestion des mots de passe. Par exemple, si l’on exige que  les mots de passe  soient  trop  souvent changés,  les utilisateurs peuvent  subir  le phénomène des « post‐it de mots de passe sur l’ordinateur » 

Risque juridique : Eviter l’inadéquation des droits d’accès 

Risque  informationnel :  Assurer  que  l’accessibilité  des  profils  soit  adaptée  à  l’accès  aux informations plus ou moins sensibles 

Perte de rentabilité du salarié 

Risque RH : Utilisation abusive des outils 

Commentaire et publication d’informations sur blogs et en publication Wiki 

Risque juridique : La responsabilité (civile ou pénale) du publiant est‐elle engagée ? 

Risque informationnel : Existe‐t‐il un risque de divulgation d’informations sensibles ? 

Mélange des heures de travail entre la vie privée et la vie professionnelle 

Risque RH :  Les  outils de CCU  contribuent  à  rompre  les  frontières  entre  vie  privée  et  vie professionnelle. Si par exemple on utilise un outil de CCU à travers un PDA dans sa voiture et qu'un accident se produit, qu’elle est la part de responsabilité de l’entreprise ? 

Confiance excessive dans le système 

Risque  opérationnel :  De  plus  en  plus  d’outils  collaboratifs  ne  sont  aujourd’hui  présents qu’en réseau. Il faut donc s’assurer que le réseau soit always on. 

Offre packagée des outils de CCU 

Risque opérationnel : Les offres des outils de CCU sont des packages  souvent trop riches et complexes et donc inadaptées aux besoins de l’entreprise. 

Partage des agendas 

Risque RH : Mettre en garde contre la surveillance des salariés  

Risque juridique : Assurer la gestion des données privées 

Risque  opérationnel :  Réserver  des  créneaux  horaires  avec  beaucoup  d’avance  et  donc conduire à un manque de flexibilité. 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

37 

Publication d’informations sur des sites sociaux 

Risque juridique : Protection de l’information stratégique 

Risque informationnel : Risque variable selon la sensibilité de l’information 

Surabondance systémique de l’information 

Risque  informationnel :  Les  outils  collaboratifs  peuvent  « inonder  d’informations »  les utilisateurs. Cela peut engendrer une difficulté à traiter l’information 

Risque  opérationnel :  La  surabondance  de  l’information  peut  nuire  au  suivi  des missions (dispersion  constante  due  à  l’arrivée  continue  des  informations)  et  à  l’intensité  de  la réflexion à consacrer à chaque information. 

Formation inexistante et/ou inefficace 

Risque RH :  La qualité de  la  formation est essentielle  vis‐à‐vis du  temps d’adaptation des utilisateurs à ces nouveaux outils 

Problèmes de discipline et de négligence 

Risque RH : Manque de productivité des utilisateurs à cause d’une dispersion de l’attention et perte de temps en utilisant les outils collaboratifs de manière inefficace 

Risque juridique : Comment sanctionner un utilisateur négligent? A‐t‐on le droit de surveiller l'utilisation des UCC par les salariés? 

Risque  opérationnel :  Le  manque  de  discipline  et  la  négligence  limitent  les  gains  en productivité des outils collaboratifs 

Problème de compatibilité entre anciens et nouveaux SI 

Risque informationnel : Perte de données lors du passage entre les deux systèmes  

Risque opérationnel : Perte de temps lié au basculement entre les deux systèmes 

Lieu d’hébergement des applications online 

Risque juridique : Les applications "online" ne sont pas toujours hébergées dans le pays dans lequel  l'entreprise  qui  l'utilise  réside.  Il  peut  y  avoir  par  exemple  présence  de  risques juridiques liés au fait que les serveurs de Google soient hébergés aux Etats‐Unis. 

Risque  informationnel :  L’hébergement  des  applications  online  peut  aussi  engendrer  des risques liés à la protection de l’information 

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CCU : la Communication Collaborative Unifiée   

 

octobre 2009  Etat de la réflexion dans les grandes entreprises  

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Manque d’hiérarchisation de l’information 

Risque informationnel : Si l’information n’est pas correctement hiérarchisée, elle peut ne pas être bien triée donnant une impression de surabondance de l’information.  

Risque opérationnel : Difficultés à déterminer le degré de pertinence de l’information. 

Externalisation de la maintenance 

Risque  informationnel : Les  risques sont  liés à  l’intelligence économique et à  la protection des données sensibles si la maintenance est externalisée 

Risque opérationnel : Dans un contexte où  l’entreprise est dépendante du système (always on),  la maintenance externalisée au niveau des fournisseurs peut engendrer un accroît des délais de maintenance 

Ouverture des outils collaboratifs à l’entreprise étendue 

Risque  juridique :  L’entreprise  étendue  au  niveau  international  est  juridiquement dépendante de quelle loi ? 

Risque  informationnel :  S'assurer  que  l’entreprise  étendue  saura  décliner  l’accès  à  ses données selon leur sensibilité et selon le caractère du partenaire 

Ecoute de voix sur IP 

Risque  juridique :  S’assurer  que  l’entreprise  protège  les  utilisateurs  à  travers  la  charte « informatique et liberté » 

Risque  informationnel :  S’assurer  qu’ainsi  l’information  sera  protégée  (intelligence économique) 

Evolution du rôle des  informaticiens  d’installateur et manutentionnaire vers un suivi continu au cœur des processus métiers 

Risque RH : Les relations entre les informaticiens et les utilisateurs doivent évoluer.  

Risque  juridique :  Si  l’informaticien  n’intègre  pas  cette  évolution,  il  peut  y  avoir  des défaillances de contrôle et de protection de l’information 

Risque  informationnel :  Difficulté  à  traiter  l’information  si  par  exemple  l’informaticien n’assure pas une bonne gestion de hiérarchisation de l’information 

Risque opérationnel : Il peut donc avoir une mauvaise gestion des outils collaboratifs 

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Bibliographie 

« Solutions Collaboratives & Communication d‘Entreprise en mode ASP / SaaS »  ‐ Markess International ‐ 2008 

« Les nouveaux enjeux de l’Entreprise 2.0, communication et collaboration sans frontières » ‐ JEMM research ‐ Mars 2008 

« Unified  Communicationsand  Collaboration,  Reaping  the  benefits  of  connecting  your team » ‐ British Communication ‐ 2006 

« Unified Communications From the Annual EVUA Survey » ‐ The Global Telecom User Group 

« Les nouvelles technologies au travail : un virage annoncé mais des usages encore en retrait par rapport au grand public » ‐ Communiqué de presse Microsoft 

« Une  collaboration plus efficace grâce aux  communications unifiées  (Dossier d'évaluation pour l'amélioration des performances de l'entreprise) » ‐ Polycom ‐ 2008 

« Business  Together with Microsoft  ‐  la  solution de  communications unifiées  et de  travail collaboratif  d’Orange  Business  Services  et  Microsoft »  ‐  Livre  Blanc  Microsoft  Orange Business Services ‐ Mai 2007