budo international france

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Nº 184 bis décembre bimesTrieL 2011 - France meTrO : 4.30 • dOm : 5.00 • beL : 4.90 • cAN : 8 $ cad • mAr : 45 mAd • TOm/s : 700 XPF Nº 184 bis décembre bimesTrieL 2011 - France meTrO : 4.30 • dOm : 5.00 • beL : 4.90 • cAN : 8 $ cad • mAr : 45 mAd • TOm/s : 700 XPF JAPON : En visite au dojo de TAKAYOSHI NAGAMINE JAPON : En visite au dojo de TAKAYOSHI NAGAMINE Est-ce la fin des arts martiaux traditionnels ? Est-ce la fin des arts martiaux traditionnels ? NAGINATA E KUMIDASHI KIHON : L'arme traditionnelle japonaise NAGINATA E KUMIDASHI KIHON : L'arme traditionnelle japonaise Exclusivité ! Interview de Rickson Gracie Exclusivité ! Interview de Rickson Gracie AMERICAN KENPO : Dave Kovar: La ricerca dell'eccellenza AMERICAN KENPO : Dave Kovar: La ricerca dell'eccellenza SÛRETÉ DANS LES AVIONS Les points clés pour voler en toute sécurité SÛRETÉ DANS LES AVIONS Les points clés pour voler en toute sécurité

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Le Magazine des Arts Martiaux

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JAPON : En visite au dojo deTAKAYOSHI NAGAMINE

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Est-ce la fin desarts martiaux traditionnels ?

Est-ce la fin desarts martiaux traditionnels ?

NAGINATA E KUMIDASHI KIHON :L'arme traditionnelle japonaiseNAGINATA E KUMIDASHI KIHON :L'arme traditionnelle japonaise

Exclusivité !Interview de

Rickson Gracie

Exclusivité !Interview de

Rickson Gracie

AMERICAN KENPO :Dave Kovar: La ricerca

dell'eccellenza

AMERICAN KENPO :Dave Kovar: La ricerca

dell'eccellenza

SÛRETÉ DANS LES AVIONSLes points clés pour voler

en toute sécurité

SÛRETÉ DANS LES AVIONSLes points clés pour voler

en toute sécurité

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Page 3: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Vous pourrez maintenant Vous pourrez maintenant pratiquer avec le Sifu prat iquer avec le Sifu Paolo CangelosiPaolo CangelosiKung-Fu traditionnelCombat free style

Informatio

ns et

Réservations

Barcelone28 et 29 janvier 2012

Paris 11 et 12 février 2012

Lisbonne25 et 26 février 2012

Frankfort10 et 11 mars 2012

Milan 21 et 22 avril 2012

Le Sifu Paolo Cangelosi présente le documentaire

« VOYAGE À LA TERRE DES DRAGONS »

ART MARTIAL DOCTRINE RELIGIEUSEALCHIMIE CORPORELLEMÉDITATIONSELF-DÉFENSEMASSAGE THAÏLANDAISMÉDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE

BIENTÔT DISPONIBLELE PREMIER VOLUME

Un récit fascinant dans les décors les plus suggestifs

D'ITALIE, DE HONG KONG, DE CHINE ET

DE LA THAÏLANDEInterviews, fiction et témoignages

de la vie et du folklore de la culture orientale

racontés par unexpert bien connu

Découvrez la promotion et achetez le DVD :

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ous vivons une époque très intéressante,critique, perturbante sans nul doute etévidemment accélérée au point d'en avoir levertige. Un de mes amis l'appelle l'époquede la vague qui s'échoue. Une belle analogieparce qu'il semblerait qu'en se brisant, dans

l'écume qui se forme à la fin de cette spirale, se mélangenttout ce que la mer a emporté jusqu'à la rive de l'histoire,pour s'unir au sable de la plage des temps.La fin d'un grand cycle sonne à notre porte, il était de

toute façon annoncé par plusieurs cultures. Depuis uneperspective macro, il ne nous reste plus peut-être qu'àassister, admiratifs, au spectacle pour dire comme Zorba leGrec : « quel splendide désastre ! ». Dans une perspectiveplus personnelle, le sujet est plus complexe parce quechacun de nous doit trouver sa place et adopter uncomportement impeccable dans ce processus.Toute force est d'abord cela, une force indifférenciée,

mais elle finit toujours par se polariser en positif et négatif.Les événements jugés a posteriori offrent des lectures trèsdifférentes, voire opposées suivant l'angle, le degré et leprisme depuis lequel ils sont analysés, mais le premierdiagnostique est indiscutable : nous vivons l'apothéosed'une spirale expansive qui s'effondre sur elle-même. Cettevague qui remonta jusqu'à son point le plus élevé, pousséepar la grande force évolutive, se brise maintenant, ens'enroulant sur elle-même dans une explosion bruyante,dans une spectaculaire apogée d'écume, où tout fusionneet se mêle, dans un déferlement intense de houle, pleined'arômes et de salpêtre.L'un des phénomènes qui caractérise ce moment est

celui de la fusion, du mélange de toutes les choses, dansun amalgame bruyant et souvent confus. Le tango « Cambalache » d'Enrique Santos Discepolo décritmagnifiquement, presque comme aucun autre texte,certains des aspects négatifs de cet imbroglio. Et pourtantil l'écrivit le siècle dernier ! Les symptômes étaient déjà là,ne nous y trompons pas, la chose s'annonçait elle-même.Cette fois non plus, les exégètes de toutes sortes, les

augures pessimistes et les prophètes catastrophiques nemanquent pas. Comme chaque fois que de multipleschangements intenses se succèdent en désordre, les peursbrouil lent la vision de tous et plutôt que de voir lanouveauté et l'inconnu s'installer, nous nous accrochonsaux restes du naufrage sans savoir que faire. Quiconqueayant été emporté par une vague un jour qu'il nageait versla plage sait que la force de cette spirale nous emporte detelle manière que, pour un moment, nous ne savons plusoù se trouve le haut et le bas, la gauche et la droite, jusqu'àce que nous touchions le fond, nous cassanthabituellement la figure contre le sable. Mais bien sûr, nousavons également joué dans les ressacs en nous glissant surla vague, pas vrai ? Et il y en a même qui prennent unénorme plaisir au surf !Quelle que soit notre attitude face à cela, il est un fait

incontestable que nous vivons des temps de fusion et de

désordre. Les arts martiaux ne sont pas étrangers à toutcela. Au cours des dernières décennies, nous avonsassisté à l'apparition de phénomènes comme le CrossTrain ing, le Vale Tudo, les nouvel les écoles, lesyncrétisme, la self-défense professionnelle, etc. Toutcela n'est pas neuf , les forces et les ra isons quistimulèrent ces changements existaient déjà et avaientsouvent agi dans le passé. Les arts mil i taires onttoujours existé, les g ladiateurs ne sont pas unphénomène et n'ont rien d'original, il y a toujours eu desgens qui voulurent apprendre d'autres écoles et il y atoujours eu des transgresseurs qui systématisèrent sousune autre nomenclature des savoirs anciens. Certainsarts mart iaux, aujourd'hui considérés commetraditionnels comme le Karaté, sont en réalité des artsmartiaux modernes pour l'histoire du Japon. Le Judo,considéré aujourd'hui comme un art martial classique,n'est rien d'autre que la restructuration du Ju-Jutsu parJigoro Kano.Qu'est-ce qui a changé ? Le contexte sans doute est-il

différent. Nous vivons dans une société de l'information etcelle-ci circule imparable à travers tous les moyens decommunications. Aujourd'hui, un élève peut avoir accès àdes livres et à des vidéos sur les styles les plus divers faitspar de véritables maîtres largement reconnus. Il peutégalement tenter sa chance sur Internet, où il y a de tout etrien n'est cependant garanti. Mais l'information est là etl'ancienne soumission à un seul maître, qu'il soit bon oupas, n'existe plus. L'aspect positif, c'est qu'on peut choisir,le point négatif, c'est qu'on peut avoir rencontré quelquechose de véritable bon et l'avoir laissé passer parmi le tasd'informations, parce que la vallée est peut-être toujoursplus verte de l'autre côté de la colline.Il n'y a pas de loyauté, il n'y a pas d'engagement et bien

sûr, on manque de profondeur. Et même s'il est vrai, vu laquantité de styles qui n'offrent rien d'autre à l'élève que desoutils de combat pratiques, que ceux qui cherchent unchemin de vie et de croissance personnelle (et c'est lamajorité) visitent des écoles, ils seront rapidement déçus endécouvrant qu'en dessous de la peinture métallisée, il n'y aabsolument rien qui brille.Les mélanges peuvent donner des résultats magnifiques,

mais habituellement celui qui doit choisir manque de critèreparce qu'il ne s'est pas donné le temps suffisant d'avoir aumoins une référence. Dominer un art martial, ça prendbeaucoup de temps, se dominer soi-même bien plusencore. Quand on vise exclusivement l'extérieur, ce qui esttrès fréquent dans les arts de combat d'aujourd'hui, laformation du caractère et d'un critère personnel qui ne soitpas seulement technique est un oiseau rare. Avec tousleurs défauts, les anciennes formules étaient au moinséprouvées par le passage du temps. Il y a mille et unsymptômes de cette dégradation. La courtoisie du salut,qui va au-delà du geste social, a été remplacée par unepoignée de main. Les élèves, aujourd'hui des clients,croient que parce qu'ils paient, ils peuvent faire ce qu'ils

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RIALLA VÉRITABLE RAISON DE PRATIQUER LES ARTS MARTIAUX

Ne limitez pas vos enfants à votre propre apprentissage parce qu'ils sont nés à une autre époque.(Le Talmud)

La vérité est la vérité, que ce soit Agamemnon ou son porcher qui la dise.(Antonio Machado)

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veulent. Beaucoup de maîtres perplexes devant le manque de sérieux des élèvestirent l'éponge sans se rendre compte qu'eux aussi créèrent le monstre, parce quemême un fils ne peut ni ne doit être traité comme un ami.D'autres professeurs se considèrent comme des mercenaires, des ronins et ils

traitent les élèves comme ce qu'eux-mêmes souhaitent être, des fleurs d'un jour. Unstage par-ci, un stage par-là… il y a tant d'information accessible et pourtant il n'y ajamais eu autant de désinformation ! Vous apprendrez mille et une techniques, mais àquoi elles vous serviront si vous n'êtes pas capables de changer ? Faire sortir lemeilleur de nous, perfectionner les aspects de notrecaractère qui doivent être modelés, c'est là unsavoir précieux, quelque chose qui nousaccompagne véritablement pendant toute notre vie,mais c'est une victoire invisible. Seul ce que nosyeux sont capables de voir paraît avoir une valeur ànotre époque où l'on vit tourné vers l'extérieur et oùl'avoir vaut plus que l'être, où le paraître vaut plusque le faire.Il n'y a pas de moyen terme, soit on est sur un

chemin de croissance interne, soit on est sur une voiede croissance externe. Bien sûr, celui qui grandit àl'intérieur finit toujours par le montrer à l'extérieur,tandis que celui qui le fait à l'extérieur f iniraindéfectiblement par rencontrer quelque chose qui tôtou tard l'obligera à se comprimer. Les cuirasses quigrandissent deviennent des prisons ou alors ellestombent de manière inattendue comme des croûtes quicachent des blessures infectées.Les arts de la guerre dans le contexte de la société

postmoderne sont des pratiques obsolètes pour lecommun des citoyens. Il y a longtemps que les armes àfeu créèrent un nouveau paradigme. Pourquoi cetteinsistance à les pratiquer ? La majorité d'entre nousn'utilisera pas une seule fois dans sa vie une seule destechniques de self-défense. Quel sens cela a-t-il alorsde consacrer tant de temps à une activité bâtarde ? Laseule explication sensée c'est qu'elles semblent offrirquelque chose de plus qui n'est pas visible, quelquechose qu'implique leur pratique, leur étude et qui n'arien à voir avec leur objectif apparent. D'après moi, cequelque chose est en rapport avec les rêves depouvoir, de croissance personnelle, de contrôle de soiet avec la juste aspiration de toute personne à allerau-delà de ses limites.Le déferlement bruyant de la vague a beau

confondre nos sens, le mélange, le désordre et laperte du cap ont beau être les signes de notre temps,ceux qui justement savent donner aux élèves cequ'ils cherchent au fond d'eux-mêmes seront les élusqui triompheront. Ceux qui vont au-delà du masquede l'apparent, qui découvrent même au-delà ducritère limité de leurs élèves leurs plus profondsdésirs, ceux-là mêmes feront la différence etétabliront une fois de plus la véritable grandeurinhérente aux voies guerrières. Les autres seront oubliés parceque, même si elles ont grandi rapidement, leurs écoles ne laisseront pas de trace et letemps, qui remet tout à sa place, les relèguera dans l'oubli.Étourdis par les brisants de cette époque, enchevêtrés dans les eaux troubles et violentes

de la fin d'un siècle, il continue d'y avoir plus de rêves et d'espoirs de croissance chez ceuxqui se tournent vers les arts martiaux que d'envies de tuer ses semblables. Regardez sinon envous et demandez-vous sincèrement : « Pourquoi ai-je commencé cela ? La réponse seraéclairante parce que dans le fond, nous nous ressemblons tous plus que ce que nous voudrionsreconnaître.

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Editorial

Alfredo Tucci est General Manager de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.Émail : [email protected]

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Considéré commela plus grande desidoles de l'histoiredu Jiu-Jitsu etcomme l'un desprécurseurs lesplus importants duMMA dans lemonde, RicksonGracie, 50 ans,nous a concédéune interviewexclusive.

p. 24

JIU-JITSU

Quand nous parlonsde sécurité dans unavion, soyonsconscients du fait quenous parlons desécurité dans un espaceextrêmement réduit oùnous devons prendre encompte une grandequantité d'inconvénientsqui augmentent lesrisques dans desp r o p o r t i o n sinhabituelles.

p. 72

SECURITY IN THE AIR

Maître de maîtres hors et surles tatamis, ce professeur de

Kenpo a su organiser une chaîne degymnases très populaires aux États-Unis.

p. 12

Una entrevista conTakayoshi, hijo delMaestro ShoshinNagamine, fundadordel Matsubayashi,que lleva las riendasdel dojo de supadre, el Kodokan,en el céntrico barriode Kumoji, en Naha.

p. 66

KARATE

AMERICAN KENPO

BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE

Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revuespécialisée dans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagniesspécialisées dans son domaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

Une production de: Budo International Publishing Company pour BUDO INTERNATIONAL FRANCE

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Le Karaté a traditionnellementvéhiculé une série de valeurs

éducatives extrêmement importantes quand onconsidère le Karaté comme un « Do », comme unchemin de vie avec des valeurs centrées sur leperfectionnement du caractère et de la personnalité.

p. 78

Pourquoi un vieillard (legrand maître Wai Yan) et unjeune homme (son discipleAndreas Hoffmann)apparaissent-i ls sur uneaffiche sur laquelle on peutl ire “Dai Duk Lan” ? Lamajorité des gens neconnaissent pas l'endroithistorique du Dai Duk Lan,mais il est définitivementassocié à la Mo Lam(communauté des artsmartiaux).

p. 06

WENG CHUN KUNG FU

KARATE

N'importe quel élèvedes armestraditionnelles trouveradans ce guideaudiovisuel un outi lmerveilleux, dirigé avecla maestria habituelledu maître Akeshi. Unnouveau travail dontnous sommes très fierà la rédaction.

p. 18

NAGINATA & KUMIDASHI KIHON

REDACTION: c/ Andrés Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. Tél: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: [email protected] • Directeur de publication: Alfredo Tucci,

e-mail: [email protected] • Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Responsable: Patricia Ferriot • Assistante de rédaction: Brigitte de le Court • Chef de production: Marga López-Beltrán

García, e-mail: [email protected] • Directeur audio-visuel: Javier Estévez • Traducteurs: Brigitte de le Court, Cristian Nani, Celina Von Stromberg.• Service publicité: (+34) 93 775 50

03. • Service abonnements: Tél:(+34) 93 775 50 03. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de

Cesaris, Lilla Distéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa

Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Huang Aguilar, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. •

Photographe: Carlos Contreras • Imprimé par: Sergraph, Amado Nervo, 11 Local 4, Madrid, Espagne • Distribution: MLP, Z. A. de Chesnes, 55 bd de la Noirée, 38070 Saint Quentin Fallavier. B.P.:

59 La Verpillière. Tél: 04 74 82 14 14. Fax: 04 74 94 41 91 • Une production graphique de: Budo International Publishing Co. Capital Budo International France SL: 500.000 pts. NIF: B 61376919. Nº

Commission Paritaire: 1111 U 88626. Adresse du titre: c/ Escuelas Pías 49, 08017 Barcelona. • Nº de TVA intracommunautaire: FR 654 144 148 9600012 • Tous droits de reproduction réservés

pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.

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Il fait partie de la nouvelle génération des héritiers des traditions d'Orient. Mais oui ! Ces héri-tiers n'ont pas les yeux bridés ? Et bien quoi ? Ils sont cependant reconnus par leurs maîtres quileur ont confié le destin de leur style. Des personnes comme Paolo Cangelosi (Kung-Fu, Chine),Shidoshi Jordan Augusto (Kaze no Ryu, Japon), Martin Sewer (Hung Gar,Chine) ou encore l'auteur de cet article, pratiquèrent, étudièrent etse donnèrent plus qu'aucun autre dans le but manifeste de perpé-tuer des arts martiaux qu'il aurait été inimaginable de voir, ancien-nement, entre les mains des étrangers.Tel que je l'ai écrit il y a des années : « Ce que l'Orient a de

meilleurs se verra en Occident et le meilleur de l'Occident severra en Orient ». Les Chinois sont déjà la première puissancedu capitalisme mondial. Il est juste que nous sachions ici plusde Kung-Fu qu'eux ! Andreas Hoffmann est un homme qui seconsacre corps et âme à son art, il sait, il enseigne et il le faittrès bien. Je suis donc fier de présenter icison nouveau livre, un événement mar-quant de plus au milieu d'uneréussite bien méritée, pourque les belles traditionsguerrières du passéexistent dans la viedes gens d'au-jourd'hui.

Alfredo Tucci

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Mon parcours vers le Weng Chun Kung-FuQuand je pense rétrospectivement à ma biographie, je

sens toujours que le Weng Chun m'a appelé pour ne pasmourir et pour que je le projette vers le 21ème siècle.Mais nous allons commencer par le début. Quand j'étais

enfant, je crois que j'avais à peu près 4 ans, j'avais trèsenvie d'aller en Chine. Depuis, je me suis toujours sentiattiré par le monde oriental. Les portraits de Bodhidharmam'ont toujours fascinés, mais je ne savais pas pourquoi.Au cours des années suivantes, j'ai commencé à

pratiquer presque tous les arts martiaux qui venaient enEurope en provenance de l'Asie, d'abord le Tai Kwon Do,

puis le Karaté, le Wing Tsun, etc. Mais mes désirsn'étaient pas satisfaits. Adolescent, un héritage mepermit d'aller à Hong Kong.À 20 ans, je vivais à cheval entre Hong Kong et

l'Allemagne afin de réaliser mon grand rêve. À cetteépoque, j'ai eu le grand privilège, non seulement deconnaître certaines des experts les plus fameux, maisencore d'être instruit par eux. C'est ainsi que j'ai connu legrand maître Lam Wun Gong du style du Dragon, legrand maître Pang Nam du Wing Chun, le grand maîtreFu Wing Fay du Wudang, le sifu Cheng Kwong du WingChun Cheng Kwong, le grand maître Shiu Ying du HungGar, le grand maître Chiu Chi Ling et le grand maître PakCheung du Weng Chun.

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1.1 : Sifu Andreas Hoffmannprésente ses respects augrand maître Pang Nam àFatshan, en Chine, dansles années 90. 2.1 : Dernière photo dugrand maître Wai Yan, le héros du WengChun, qui reçoit desmains de sonsuccesseur AndreasHoffmann le premierlivre traitant del'histoire du WengChun Kung.

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Photo1: Wai Yan, grandmaître légendaire du WengChun, donne cours au SifuAndreas Hoffmann dans sonsalon à Hong Kong, dans lesannées 80.

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Mais je me suis trouvé chez moi auDai Duk Lan, la Mecque du WengChun, avec le grand maître Wai Yan.Notre première rencontre futfascinante pour moi. Quand je suisarrivé au Dai Duk Lan qui se trouvait àHong Kong dans un vieux bâtimentcommercial, j'ai vu deux vieillardsrevêtus de leur meilleur costumes'entraîner au Kung-Fu. Leursmouvements me semblaient un peuétranges, mais en faisant un petitcombat avec l'un de ces vieillards, jeme suis rendu compte de l'efficacitéde ce style. Ce vieillard n'était autreque le grand maître Wai Yan. À cemoment-là, je sus que mon désirinsatiable m'avait conduit jusqu'à cetendroit pour connaître ces gens. Legrand maître Wan Yan m'acceptacomme élève et couronna le momentde la traditionnelle cérémonie du thé. Pendant les trente années qui

suivirent, je me suis consacré corps etâme à cet art martial. Depuis cemoment, je me suis toujours sentiresponsable du Weng Chun Kung-Fuet j'ai été le premier à vouloirparticiper aux combats sur les toits àHong Kong.J'ai eu la merveilleuse occasion

d'être formé par le grand maître WaiYan pendant plus de 10 ans. Sonélève, le maître Lau Chi Long futégalement mon professeur et je fus enoutre envoyé à Fatshan en Chine pourêtre formé par le dernier maître deWeng Chun que l'on connaît en Chine

communiste sous le nom de grandmaître Pak Cheung.Le grand maître Pak Cheung fut dès

son enfance l'élève particulier dugrand maître Tang Sue. Étant membred'une famille fortunée, le grand maîtrePak Cheung eut la possibil ité deconcentrer son énergie surl'apprentissage du Weng Chun Kung-Fu, mais pendant la révolutionculturelle, sa famille perdit tous sesbiens et fut envoyée dans un petitvillage chinois pour y vivre comme despaysans. En secret, Weng Chun formaquelques élèves. J'ai eu l'occasiond'être formé par ce grand maître et jesuis devenu son dernier élève.Au cours de mes années

d'apprentissage du Weng Chun, j'ai dûapprendre un peu plus qu'à me battrepour pouvoir sauver de la disparitioncet ancien art martial honorable.J'étais le dernier élève de l'école DaiDuk Lan et le seul élève occidentaldes grands maîtres de Weng Chun.Pour souligner ma réussiteinhabituelle, le grand maître Wai Yanm'octroya le titre de grand maître, melégitimant comme son successeur duWeng Chun en 1995. Cela se passa àHong Kong, au cours d'une cérémoniedevant plusieurs maîtres de différentsstyles de Kung-Fu.

Dans un journal de Hong Kongdatant de 1988, on peut lire ceci :« Pourquoi un vieillard (le grand maîtreWai Yan) et un jeune homme (sondisciple Andreas Hoffmann)

apparaissent-ils sur une affiche surlaquelle on peut lire “Dai Duk Lan” ?La majorité des gens ne connaissentpas l'endroit historique du Dai DukLan, mais il est définitivement associéà la Mo Lam (communauté des artsmartiaux). Si on pose la question dansle cercle des arts martiaux de HongKong, les gens vous diront que le DaiDuk Lan est l'endroit où l'on pratiquesecrètement le Weng Chun Mun Paai(système d'arts martiaux du WengChun). C'est l'endroit de réunion detous les maîtres de Weng Chun. Celafait de cette photo un documenthistorique car elle représente lacession de tout un système del'ancienne génération à la nouvellegénération. Ce sont les héritiers duWeng Chun. »Je suis actuellement la figure la plus

importante du Weng Chun et le seul de l'époque du Dai Duk Lan qui enseigne le Weng Chunprofessionnellement. J'essaye chaquejour, à Bamberg en Allemagne, devivre cet art martial comme un stylede vie. Grâce à l'inspiration de monmaître Wai Yan, j'ai fondé la « WengChun Kung-Fu InternationalAssociation » avec le désir de voir leWeng Chun devenir fameux dans lemonde entier.Le Weng Chun Kung-Fu est un art

martial merveilleux qui possède unegrande tradition en Chine, mais il acommencé à décliner là-bas et mêmeà Hong Kong pour diverses raisons.

Plusieurs d'entre elles purentêtre les raisons qui entraînèrentla chute de cet ancien héritagedont la valeur culturelle est siimportante pour l'être humain,mais la cause principale decette situation en Chine fut la révolution culturellecommuniste. Les maîtres deWeng Chun, tout commed'autres maîtres de Kung-Fu,furent obligés de s'enfuir àHong Kong ou à Taiwan. ÀHong Kong, le capitalismesauvage commença à devenirde plus en plus important et leslogan principal était de « fairede l'argent ». Les fi ls desanciens maîtres s'en allèrent àl'université ou essayèrent degagner beaucoup d'argentd'une autre manière et le WengChun perdit les jeunesgénérations de Hong Kong. Il yavait encore des élèves quipratiquaient cet art martial,mais c'était probablement unhobby pour eux. La majorité deces élèves étaient capables

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Photo 2 : Wai Yan, grand maître légendaire du Weng Chun, donnecours au Sifu Andreas Hoffmann dans son salon à Hong Kong, dansles années 80. Photo 3 : Transmission directe du Weng Chun Kung-Fu du dernier grand maître Wai Yan à son seul élève occidental.Photo 4 : Photo de journal. Photo 5 : Importante cérémonie chinoisemaître-disciple, dans la salle du mannequin de bois de la Mecque duWeng Chun, le Dai Duk Lan. Le grand maître Wai Yan accepte le thédes mains de son élève occidental Andreas Hoffmann qui introduisitle Weng Chun Kung-Fu dans plus de 15 pays un peu partout dans lemonde. Photo 6 : Le dernier maître chinois Pak Cheung instruit ensecret le Sifu Andreas Hoffmann à Fatshan, en Chine, dans lesannées 80.

Page 12: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

d'imiter les exercicesdes grands maîtres,mais ils ne pouvaientpas en obtenir unecompréhension plusprofonde.Un autre fait important

c'est qu'à cette époque,le Wing Chun et BruceLee devinrent trèspopulaires à HongKong. Quand les gensentendaient le terme de

Weng Chun, ils pensaient toujours qu'il s'agissait du Wing Chun etne comprenaient pas que notre art martial était un style à partentière, qui pouvait être considéré comme le prédécesseur du WingChun et non comme une version de celui-ci.

Quand j'ai commencé à faire connaîtrele Weng Chun dans le monde occidentaldans les années 80, j'eus l'impression deramer contre le vent parce que la grandorganisation de Wing Chun affirmait quele Weng Chun était une de mesinventions et qu'en Chine, on savaitcombien elle était ridicule. Malgré tout,j'ai continué et j'ai rencontré denombreux élèves merveilleux quisentirent également qu'ils avaient, avecle Weng Chun, finalement trouvé « leur »art martial. Ensemble, nous avons faitconnaître le Weng Chun Kung-Fu dansle monde entier.

jusque-là pour apprendre avec le grand maître AndreasHoffmann. Photo 6 : Musée du Weng Tsun dirigé par legrand maître Benny Meng, qui appuie le grand maîtreAndreas Hoffmann en ce qui concerne l'établissementdu Weng Chun aux États-Unis. Sur la photo, le stage auWeng Chun Museum Dayton, Ohio. Photo 7 : Premierstage de Weng Chun dirigé par le grand maître AndreasHoffmann à Phœnix en Arizona, invité par le Sifu

Löwenhagen et le grand maître Benny Meng.Photo 8 : Premier stage de Weng Chun dirigépar le grand maître Andreas Hoffmann àLondres, invité par Bruce Valentine. Photo 9 :Élèves canadiens près du Sifu AndreasHoffmann. Actuellement, Peter Assentoftenseigne à Toronto, Canada. Photo 10 : Legrand maître Andreas Hoffmann célèbre lestitres internationaux de Sanda et de MMA avecses champions : le maître Rittirong Konggann,le maître Cesario Di Domenico, SvenMorgenroth, Ismail Göksu, Sebastian Mehler,Peter Schmitt et bien d'autres.

Photo 1 : Le grand maître AndreasHoffmann établit le Weng Chun Kung Fuaux Pays-Bas grâce à son élève, le maîtreSifu Cesario Di Domenico. Photo 2 : Travailpionnier du Weng Chun en Italie, de la partdu grand maître Andreas Hoffmann et de

ses représentants les maîtres Cesario Di Domenico, Sifu Maria Grothe, Stefano Fenzi, Fabio Sarnataro, FedericoGreco et Flavio Greco. Photo 3 : Stage sur les doubles couteaux en Allemagne. Photo 4 : Le grand maîtreAndreas Hoffmann établit le Weng Chun Kung Fu au Danemark grâce à son élève ceinture noire, le Sifu HenrikSprechler. Il s'agit là du stage pour instructeurs à Copenhague au Danemark avec le Sifu Brian B. Nielsen, le SifuSören Bogelund Jensen et Morten Soeborg Larsen. Photo 5 : Foyer de la famille internationale du Weng Chun,avec les élèves enthousiastes de Weng Chun, des instructeurs et des maîtres du monde entier qui ont voyagé

Page 13: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Héritiers de la Tradition

Cet art martial parle de lui-même. Beaucoup de gens voientnos mouvements dans les vidéos et les démonstrations, ilsles trouvent très naturels et perçoivent immédiatement quel'élégance qu'ils voient est justement le type de Kung-Fuqu'ils veulent pratiquer. D'autres voient l'efficacité descombattants de Weng Chun dans les combats de Sanda oude MMA et constatant l'efficacité de ce style pour la self-défense, ils viennent alors à nos entraînements.Il y a certaines personnes qui, après avoir étudié

l'histoire du Kung-Fu, reconnaissent le grand héritage deShaolin du Sud transmis par un lignage continu et quiveulent aider à le transmettre aux générations suivantes. Ily a de nos jours, des milliers d'élèves qui se consacrent auWeng Chun Kung-Fu, qui ont été formés par une grandequantité d'instructeurs et de maîtres qui ont pu entrer encontact avec les anciens maîtres grâce à mon travail.Quand j'ai rencontré Alfredo Tucci à Budo International,

je me suis immédiatement rendu compte qu'il allait être unélément important de cette tâche historique car il a déjàpublié de nombreux classiques sur le Karaté et lasagesse orientale et il va maintenant aider leWeng Chun en publiant un nouveau livre.Nous lui en sommes trèsreconnaissants. Noussouhaitons en particulier leremercier non seulement pouravoir reconnu l' importancehistorique du Weng Chun, maisencore pour l'apprécier et nousoffrir une plateforme pourcommuniquer le Weng Chun auXXIème siècle. Ensemble, nousavons décidé de décrire lesdifférents aspects du WengChun dans une colonnemensuelle qui paraîtra aucours des prochainesannées et nous allonsmaintenant publierle premier l ivreinternational sur

cet art martial. Il doit être le premier et la base d'une sériede livres qui traiteront d'un style qui est la seule connexionavec le Shaolin Chan, qui aborderont les arts martiauxefficaces, l'amélioration de la santé et les artsthérapeutiques du Weng Chun.Ce premier livre découvre les bases du Weng Chun Kung-

Fu, autrement dit les stratégies particulières de combat, telsque les 6 principes et demi et les 18 ponts de combat. Iltraite en outre des méthodes d'entraînement et des formesSaam Pai Fat, Sap Yat Kuen et Luk Dim Boon Kuen, et desapplications du mannequin de bois. Il traite également desapplications pour la self-défense et des bases des dixsagesses dont on abesoin pour pratiquerle Zen Weng Chun.

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Nous vous offrons dans ces pagesun exemple parfait d'excellencedans plusieurs secteurs.

Cet Américain est profes-seur de Kenpo, mais il esten outre un chef d'entre-prise très créatif. Maître demaîtres hors et sur les tata-mis, il a su organiser unechaîne de gymnases trèspopulaires aux États-Unis.Il présente ici son premiertravail avec BudoInternational et partageavec vous certaines deses réflexions et de sesexpériences du mana-gement et destatamis.

Très jeune, il se passionnapour les arts martiaux. Il eut

le privilège de connaître enprison Mitose en per-sonne au cours d'un épi-sode hilarant et naïf quilaissa cependant uneempreinte profonde surlui.Son long parcours en

Kenpo est une garantiede sérieux et d'expérience

qui enrichira les prati-quants de ce style, car il

eut l'occasion d'apprendreavec certains des meilleurs

et son esprit indomptabledans la recherche de l'excel-

lence a donné de magni-fiques fruits.

Un DVD à nepas manquer!

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Kenpo

J'adore les arts martiaux, tout comme vous probablement. J'adore m'entraîner. J'adore enseigner. J'adore ce queles arts martiaux apportent aux gens. Pendant toutes ces années, je suis arrivé à la conclusion évidente que le par-cours de chacun dans les arts martiaux est différent. Ce que j'aime des arts martiaux est unique pour moi. Ce quevous aimez des arts martiaux est unique pour vous.Certaines personnes peuvent consacrer toute leur carrière aux arts martiaux, à enseigner un système particulier.

C'est en cela que consiste leur parcours et j'ai pour eux une grande admiration et un grand respect. Il n'y a pour moirien de plus beau que de voir un art martial traditionnel pratiqué par un individu habile qui a consacré sa vie à cher-

cher la perfection. Mais ce n'est pas mon parcours. Bien que je n'ai jamais fait l'objet d'aucun diagnostique, je suis sûr que je suisun cas extrême d'ADHD (trouble du déficit de l'attention/hyperactivité). Je m'embêtais très facilement et si je m'étais consacré à la

pratique d'un seul art martial, je suis sûr que j'aurais fini par en avoir marre et que j'aurais tout sim-plement cessé de m'entraîner.

Je pratique donc de ce fait beaucoup de systèmes. Mon parcours m'a faitconnaître beaucoup de choses de beaucoup de méthodologies différentes

d'arts martiaux. Résultat : je ne suis pas un maîtred'un style particulier, je connais un peu de

beaucoup de styles. Je ne dis pas quece soit mieux, simple-

ment je dis que ce fut

kovarsblog.kovarsystems.comTexte : Dave Kovar

Photos : © www.budointernational.com

J’

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là la manière de me trouver à moi-même. Mais ayant participé àde nombreux rituels et traditions, ce que m'a enseigné essentiel-lement mon parcours, c'est combien les arts martiaux se res-semblaient. Après tout, il y a seulement certaines manièresdéterminées de plier un coude, la puissance est la puissance etla vitesse, la vitesse. Beaucoup de styles semblent traiter leschoses de manière différente au début, mais à la fin, ils arriventgénéralement aux mêmes conclusions.Ce que j'essaye de faire dans mes entraî-

nements et dans mes cours, c'est d'uti-liser mon Kenpo comme base et dele mélanger avec les conceptsd'autres systèmes. Est-ceparfait ? Non. Je recon-nais qu'il y a de nom-breux défauts dansmes méthodes. Maisavec le temps, jecrois que ceux-ci ontété minimisés. Jepense qu'avec un

esprit ouvert et un régime d'entraînement discipliné, onpeut faire de grands progrès. Dans mes vidéos, j'essayede partager mes idées de mélange de techniques en utili-sant les attaques élémentaires universelles comme base.J'espère que les vidéos aideront les spectateurs à stimulerleur propre capacité créative. Heureux entraînement.

C'est ridicule. Personne ne peutconserver ses élèves

pendant 10 ans !C'est ce que nous avonsentendu quand nous sommes

allés à une réunion dedirecteurs d'école. Mais

en réalité, vous pou-vez conserver vosélèves pendant 10ans. Vous avez iciles éléments cléspour que vosélèves s'entraî-nent dans votreécole pendant10 ans ou plus :1) Vous devez

croire qu'ils prati-queront avec vous

pendant 10 ans. C'estessentiel. Si vous n'ycroyez pas, ça n'arri-vera pas. Oui, vous ven-drez la peau de l'oursavant de l'avoir tué sivous croyez que celaarrivera avant que celan'arrive, mais c'est lepremier pas. Et il estabsolument nécessaire.Donc, ayez une foi aveu-gle et implantez celadans vos croyances.

2) Prêtez beaucoupd'attention à votre résis-tance interne à cetteidée. Dites à haute voix: « les élèves s'entraîne-ront dans mon écolependant 10 ans ou plus ».Si vous êtes comme lamajorité des gens, une voixsceptique dans votre

tête vous dira rapide-ment toutes les rai-sons pour les-quelles cela n'ar-rivera pas. Il peut

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y avoir beaucoup de raisons pour être sceptique à ce sujet. Faireune liste de ces objections peut vous donner quelques idéesdes choses que vous devriez ajuster. Par exemple, uneraison peut être qu'ils s'ennuieront au bout d'un certaintemps avec vous. Il se peut que ce soit vrai. Mais sivous croyez que c'est vrai, ce doit être pour vous unsignal que vous devez faire un effort particulier pourque vos cours soient amusants, intéressants, provo-quants, etc. Il se peut que vous nécessitiezun cours d'actualisation avec de nou-veaux exercices plus stimulants.Veillez à séparer votre résistance

des choses que vous ne pouvez pasmener à bien et de celles que vouspouvez réaliser. Évidemment, siquelqu'un commence votre pro-gramme à l'âge de 14 ans, il y a defortes chances que vous le per-diez 4 ans plus tard quand il s'enira à l'université. Vous ne pouvezpas faire grand-chose à cesujet. Mais si vous vous cen-trez sur les élèves qui com-mencent à l'âge de 8 ans oumoins, vous pouvez réussirà les avoir pour élèvespendant 10 ans et plus.3) Offrez-leur un grand

début. Voici la formuleparfaite pour les pre-mières semaines :• Découvrez ce qu'ils

attendent et quels sontleurs intérêts pendant lecours de présentation.Développez un systèmepour leur donner plus quece qu'ils n'attendent et veil-lez à réaliser les chosesqui les intéressentrapidement et méti-c u l e u s eme n t .Organisez lepremier cours

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Kenpo

kovarsblog.kovarsystems.com

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« Dans mesvidéos, j'essaye de

partager mesidées de mélangede techniques en

utilisant lesattaques

élémentairesuniverselles comme

base. »

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de telle sorte que les élèves aiment l'expé-rience et soient impatients de revenir. Àla fin de la deuxième semaine, lesélèves doivent se sentir complètementà l'aise avec l'instructeur et avec lesautres élèves. • Ils doivent sentir que leurs efforts et

leurs réussites sont reconnus. Trouvezle moment juste pour leur dire que vouspouvez voir en eux une excellente cein-ture noire de votre programme. Ils com-menceront à partager cette vision et s'en-thousiasmeront à la perspective de recevoirleur ceinture noire.• Ils assumeront alors avec bonheur la res-

ponsabilité d'obtenir la ceinture noire. Lesélèves qui se rendront compte qu'ils adorent

pratiquer dans votre école et les parents seront ravis de voir que vousdonnez à leurs enfants ce qu'ils attendent et plus encore (et ce n'est paspar hasard, allez voir le premier point de la liste).4) La communication au cours des premières semaines est vitale. La

seule manière d'être sûr qu'ils ont un grand début, c'est à travers la commu-nication. Il est facile de faire les premières corrections du cours avant que lespetites inquiétudes ne deviennent des problèmes plus grands… mais cela nepeut se faire que si vous savez ce qu'ils pensent.5) Aidez-les à surmonter leur premier obstacle. Cela peut se

faire de différentes manières, mais ça doit se faire, vous devezdonc être prêt. Et une fois qu'ils l'ont surmonté, veillez à cequ'ils s'en sentent très contents, pour que la fois sui-vante que se présente un obstacle, ils se sententcapables de pouvoir le surmonter.6) Si l'élève est un enfant, veillez à consacrer la

même énergie à la satisfaction de ses parents.Vous devez être en relation avec eux, louer etapprécier leurs enfants. Tous les parentsadorent ça !7) Faites de votre école une véritable

communauté, comme si c'était « leurtroisième demeure». Leur maison est lapremière. Le lieu de travail ou l'écoleest la deuxième et votre école d'artsmartiaux doit être ce troisièmeendroit. Ça doit être un endroitoù ils ont envie de se trouverquand ils ne sont paschez eux, à l'école ou autravail. Pensez à lamanière de faire de votreécole un club socialpour élèves et parents.Votre programmed'arts martiaux est tou-jours l'essence de ceque se produit dansvotre école, mais votreobjectif est de faire devotre école l'endroitpréféré de vos élèves.8) Ne sous-estimez

jamais le pouvoir du détailpersonnel. Cherchez unmoment pour regarder unélève dans les yeux et lui dire quevous êtes fier de lui. Envoyez des lettresécrites à la main, des cartes « impressionnantes »,des cartes d'anniversaire, etc. Il y a beaucoup devariantes à tout cela, mais le thème sous-jacentest le même : s'ils adorent votre cours, s'ils sont impa-tients de revenir, s'ils ont envie de faire intégralement par-tie de votre école, si votre école est leur endroit favori, s'ilsse sentent reconnus, appréciés, écoutés, s'ils ont un relationpositive avec leur instructeur et leurs camarades, ils ne vou-dront jamais abandonner. Tant que les personnes qui paientles cotisations sentent que ce qu'elles obtiennent n'a pasde prix, elles feront n'importe quoi pour que les élèvescontinuent de s'y rendre.

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Kenpo

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Texto : Photos :

Carlos Martins© www.budointernational.com

« Avec ces 20 solutionsque le maître

Sueyoshi Akeshiprésente,

nous avons l'occasionde mieux comprendre

la manière demanipuler la

Naginata dans sesdifférentes

applications. »

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La Naginata est une arme traditionnelle japonaise, qui ressemble à une lance àlaquelle on aurait ajouté un couteau recourbé au bout. C'est une arme hautementtraditionnelle parmi les Bushi et qui les représente tout comme le katana même sielle est en Occident beaucoup moins connue.

La Naginata place les élèves d'arts martiaux devant une nouvelle situation desdistances, des poids et avec une mobilité complètement différente de celle duKatana. Sa forme unique la dote en outre de qualités spécifiques pour sonmaniement faisant d'elle une école de véritables maîtres dans les arts traditionnels

japonais. Son étudedoit être considéréecomme prioritairecar el le force lessensations, l'équilibreet la force pour lesgérer tous trèssouplement. Lemaître SueyoshiAkeshi est en trainde préparer unouvrage sur cettearme, mais i l

présente dès aujourd'hui unDVD avec un ensemble demouvements sous forme deKumidashi Kihon qui

permettront à l'élève d'acquérirla maîtrise de cette arme

magnifique.N'importe quel élève des armes

traditionnelles trouvera dans ceguide audiovisuel un outil merveilleux,

dirigé avec la maestria habituelle dumaître Akeshi. Un nouveau travail dontnous sommes très fier à la rédaction.

Alfredo Tucci

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Armes Japonaises

Naginata et Kumidashi KihonUne fois de plus, le maître Sueyoshi

Akeshi ne cesse de nous surprendre.Cette fois, il nous présente vingtKumidashi de Nagitata et les cinqKumidashi Kihon.A l'époque féo-

dale au Japon, laNaginata était l'armepréférée des femmes,qu'elles utilisaient princi-palement pour défendreleur maison et leur intégritéphysique. Elles en virent rapi-dement à être les maîtresses decet art merveilleux et au Japon,aujourd'hui encore, la Naginata estpratiquée majoritairement par desfemmes.La pratique de la Naginata est en

tous points semblable à celle dukatana. Tous les mouvements et l'ex-pression corporelle reposent sur lesmêmes bases et l'étude de la Yari

aide beaucoup à la compréhension decette arme. Plus courte que la Yari, ellepermet d'exécuter un plus grand nom-bre d'attaques et de solutions. Et bienqu'il s'agisse une arme longue, ellepeut être manipulée beaucoup plusrapidement et efficacement. Toutes lesattaques sont consécutives et fluides,de manière à rompre l'espace mort quiexiste entre les mouvements. La ten-sion et la force inutiles en sont le plusgrand ennemi, ce qui est vrai non seu-lement dans la pratique de la Naginata,mais également de n'importe quelleautre arme. L'excès de tension réduit lavitesse des mouvements et comprometune conclusion efficace.L'une des questions les plus impor-tantes dont il faut tenir compte est trèscertainement la distance. Celle-cidoit être constamment calculée demanière à éviter les accidents. Leniveau d'alerte quand il s'agit dela pratique avec une arme aug-mente naturellement, ce qui aen réalité un

bon côté dans la mesure où l'attentionet la concentration augmentent. Cela aégalement un aspect négatif car il peutaugmenter la tension corporelle et parconséquent provoquer le ralentisse-ment des mouvements et mettre en jeuune conclusion efficace. Et ce, mêmesi, quand vous pratiquez avec un parte-naire des mouvements combinés, lapensée doit se libérer pour faire face àl'attaque combinée comme un combatoù l'on ne réagit qu'en fonction de l'at-taque inversée. Il est vrai ainsi que lerisque d'être atteint est toujours plusgrand, mais c'est la manière de faire laplus proche d'une situation réelle. Carc'est juste avant d'être touché que setrouve le moment adéquat. Si le corpsest alors sans tension, la réponse à l'at-taque sera très certainement efficace.Shizumi (descente du corps) et Ukimi(flotter, absence de poids) constituentun duo inséparable dont il faut tenircompte. Les changements de directionet les mouvements ascendants et des-cendants rapides du corps ont l'avan-tage de tromper l'adversaire car nousdisparaissons de son champ de visionou simplement nous changeons deposition sans que celui-ci ne s'en rendecompte. Les attaques réalisées sont faites

pour la plupart aux points faibles duYoroi (armure), principalement à lazone des articulations ou au cou.Autrement dit, étant donné la taille del'arme en question, le niveau dedifficulté d'une coupe efficace estindiscutablement très élevé, mais avec

« La formerecourbée de la

lame de laNaginata permet un

grand nombred'applications, surtoutles coupes en Hiki Giri

et Hochi Giri (les coupes en tirant

et en coupant). »

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beaucoup d'entraînement tout estpossible et s'il y a un mot qui ne doitpas exister pour un pratiquant d'artsmartiaux, c'est bien celui d'impossible.Ces vingt solutions que le maîtreSueyoshi Akeshi présente nouspermettent de mieux comprendre lamanière dont la Naginata peut êtremanipulée dans ses différentesapplications.Le corps doit toujours se déplacer

en bloc, pour qu'i l n'y ait pasd'oscillations visibles sur la Naginata.Les attaques sont ainsi moinsperceptibles pour l'adversaire et il secrée une difficulté ajoutée au momentd'intercepter. Et pour que l'attaque soitinterceptée correctement, la réponsene doit avoir lieu qu'après le début del'attaque, sinon les mouvements sontexécutés de manière théâtrale etrobotisée et le moindre ralentissementou la moindre accélération desattaques provoque la confusion desadversaires. Dans ce type de

situations, la moindre des choses quipuisse se produire est un blocage de lapart de l'un des adversaires, tandisque l'autre maintient l'attaque. Unmauvais résultat est alors inévitable. Ilest vrai qu'i l s'agit de combatscombinés, mais la pensée ne peut pasfaire d'erreur, ce qui surviendrait si onfaisant à peine attention au combatcombiné en question. Si on s'attendpar exemple à Kesa Giri, on ne peut sepermettre de ne pas faire attention àcette attaque. En effet, si à un momentdonné, au l ieu de Kesa Giri,l'adversaire attaque en Tsuki, la penséeet le corps doivent être en alerte etprêts à changer la technique pourintercepter n'importe quelle attaqueavec succès. Zanshin (l'état d'alerte)doit être constamment présent etquestionné individuellement parchaque pratiquant d'art martial, àn'importe quel moment. En un espacede temps très court, une nouvellesituation peut surgir et le plus petit

manque d'attention peut coûter trèscher. C'est une bonne raison pour nepas considérer les combats dits « combinés » comme une simplecombinaison théâtrale. Il faut toujourstenir compte du type de situations quipeuvent surgir à n'importe quellemoment et sans crier gare. Le maître Sueyoshi est un exemple à

suivre, n'importe quelle arme entre sesmains semble facile à manier. Lemouvement de son corps correspondà peine à la situation en question. Sesesquives se font toujours au derniermoment, juste avant d'être touché etsa prompte réponse éliminerapidement une nouvelle possibilité del'attaquer. Et ceci ne se réfère passeulement à ce dernier travail. C'estindiscutablement un élémentprédominant dans tous ses précédentstravaux. Pour parvenir à un tel niveau, la

rapidité est l'arme fondamentale, maissi l'esquive est rapide mais l'attaque

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arrive en retard, il se peut que ce ne soit pas suffisant, toutdoit pouvoir se faire conjointement, esquiver et attaquer enmême temps est essentiel. On appelle cela Ichi Byoshi.La forme recourbée de la lame de la Naginata permet un

grand nombre d'applications telles que les coupes en HikiGiri et Hochi Giri (les coupes en tirant et en coupant), maispour que ce type de coupes soient exécutées avecprécision, le corps doit être libre de tensions inutiles pourque celles-ci soient effectués de manière continue et fluide.Les mouvements apparemment circulaires sont en réalitédes lignes droites engendrées par l'alignement du corps oùle résultat final donne les formes circulaires de la Naginata.Dans le cas contraire, la coupe n'est pas faite avec laprécision nécessaire et ressemble plus à un coup. Ce détailest très important, le pratiquant doit constamment s'ensouvenir, surtout pour ne pas acquérir de mauvaiseshabitudes, des vices techniques, qui peuvent compromettrela technique en question et l'intégrité physique.Les cinq Kumidashi Kihon sont également bien

documentés. Les Bokken utilisés dans ces Kumidashi sontceux de l'école Kashima Shim Ryu, une école de grandeimportance dans le système de la Mugen Kai. Ces Bokkensont un peu lourds et robustes afin de pouvoir supporter depuissantes attaques et d'aider également à développer lecorps afin que la pratiquant puisse, dès le début, avoir uneidée correcte des muscles qu'il doit utiliser avec cette arme.S'i l a compris physiquement et techniquement lesavantages du Bokken, l'expression corporelle relativementidentique facilite l'apprentissage des autres armes dusystème Mugen Kai quand il passe à leur pratique. Tous les Kumidashi finissent par Kesa Giri qui symbolise

la coupe finale ou encore l'attaque principale car à la fin dechaque Kumidashi, l 'attaque peut également êtreinterprétée comme une sorte de pression pour l'adversairepour passer immédiatement à l'attaque finale. Le fait que leBokken soit plus lourd que le Fokuro Xinai, par exemple,renforce l'idée qu'il s'agit là de la première des armes aveclaquelle le pratiquant doit prendre contact. Comme ces cinqKumidashi combinent l'étude de Zanshin (esprit attentif),Ma-Ai (distance), Shizumi et Ukimi, ces principesaccompagneront le pratiquant tout le long de son évolution.La compréhension de ces cinq Kumidahsi apporte les basesnécessaires pour l'étude de n'importe quelle autre arme etla manière correcte suivant laquelle le corps doit se mouvoir.Le maître Sueyoshi est l'exemple vivant de la manière

dont il est possible d'arriver à un niveau d'excellent dansl'usage des anciennes armes japonaises. Son grand objectifn'est pas seulement de transmette cet héritage, maiségalement de faire connaître les anciens arts martiauxjaponais. Sa profonde connaissance en la matière est untrésor pour les passionnés de Kobujutsu. D'une personnalitéextrêmement simple, il ne garde aucun secret, ce qui estd'une grande valeur pour tous les curieux qui cherchent àaccroître leurs connaissances. C'est également une raisonde plus pour poursuivre leur évolution en suivant cegrand maître. Je me considère comme extrêmementchanceux car j'ai eu cette chance de pouvoirrencontrer sur ma route le maître Sueyoshi et debénéficier de son enseignement direct ce qui m'a

ouvert de nombreuses portes et a élargi ma vision duKobujutsu.Seul celui qui pratique les arts martiaux peut comprendre

que l'apprentissage est un trésor invisible qui alimente lesbesoins relatifs à la curiosité naturelle de l'être humain. Cedernier travail, mais aussi tous les autres qu'il a déjàproposés et ceux qui sont à venir,est capable d'impressionnermême les plus sceptiques.Une fois de plus, nous

pouvons observer lemaître Sueyoshi et samaîtrise impeccable dela Naginata et desKumidashi Kihon àune vitesse et avecune capacité deconclusion vraimentimpressionnantes.

« Le corps doit toujours sedéplacer en bloc, pour qu'il

n'y ait pas d'oscillationsvisibles sur la Naginata. »

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Nouveautés DVD´s Arts Martiaux

DVD:

€35

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1

Il existe de nombreux protocoles de sécurité envol en ce qui concerne la partie technique de

l'appareil et de son maniement, mais il n'existemalheureusement aucun protocole ni aucune

préparation des membres de l'équipage en matièrede self-défense et de sécurité par rapport aux

situations où leur vie et celles des passagers sontmises en danger. Comment un expert en artsmartiaux appliquerait-il ses techniques dans le

couloir d'un avion, face à une personne armée ousimplement hors d'elle et de grande corpulence ?La méthode présentée dans ce DVD démontre qu'ilest possible qu'une hôtesse de l'air menue réduiseet immobilise sans problème un agresseur de plus

de 100 kg dans l'étroit couloir de l'avion. Lestechniques doivent être extrêmement rapides etefficaces et si nécessaires, létales. Elles doiventconsidérer l'espace et le temps d'exécution, ainsique la discrétion et la proportionnalité des moyens

en fonction de la gravité de la situation. Unesynthèse des principes de base pour la préparation

du personnel navigant qui, bien sûr, doit êtrecomplétée par des cours et un suivi périodique derecyclage pour traiter et donner une réponse aux

situations qui se présentent jour après jour.

La Naginata est une arme traditionnelleutilisée par les samouraïs du Japon médiéval,

similaire à une lance avec la lame recourbée. Sapratique est similaire de celle du Katana etcomme elle est plus courte que le Yari, ellepermet l'exécution d'un plus grand nombre

d'attaques et de défenses et peut êtremanipulée très rapidement et très efficacement.Dans ce nouveau DVD, le maître Akeshi nousmontre dans le détail les 20 Kumidashi deNaginata et les 5 Kumidashi de Kihon, ces

derniers pour créer un pont entre la Naginata etle Katana et souligner les similitudes qui

existent entre les deux. Ces Kumidashi sontexécutés avec le Bokken qui, du fait de sonpoids, éveille les muscles endormis, ce qui

aidera de manière décisive en ce qui concernele comportement et l'évolution technique des

deux armes. La Naginata place les élèves d'artsmartiaux face à une nouvelle situation desdistances, des poids et de la mobilité et sonétude doit être considérée comme prioritairepour les passionnés du Kobujutsu car elle met

l'accent sur les sensations, l'équilibre et la forcede manière à les gérer souplement.

Dave Kovar, expert martial accompli et ceinture noire dans 6 styles d'artsmartiaux, possède une expérience de plus de 30 ans en matière

d'enseignement. Professeur de Kenpo (il eut l'occasion d'étudier aveccertains des meilleurs) et maître de maîtres en dehors et sur les tatamis,il a développé une méthode d'enseignement sans pareil qui offre àl'instructeur la capacité unique d'aider les élèves à améliorer leurshabiletés et d'accroître leur confiance, leur discipline et leur respect.Quand on pratique divers systèmes, on arrive tôt ou tard à laconclusion que, mis à part les rituels et les traditions, au fond, les artsmartiaux sont très similaires entre eux. Ils peuvent aborder les chosesde manière différente au début, mais ils arrivent généralement auxmêmes conclusions. Ainsi, il utilise le Kenpo comme base pour y mêlerles techniques et les théories d'autres systèmes, en prenant commepoint de départ les attaques élémentaires universelles. Dans ce DVD, il

nous montre les combinaisons de double poing, des séquences de self-défense progressive, le « Kenpo 6 » ou exercices interactifs avec un

camarade, et des techniques de points de pression. Un esprit indomptable àla recherche de l'excellence qui a déjà donné de magnifiques fruits.

Tous les DVDs produits par Budo International sontscellés au moyen d’une étiquette holographiquedistinctive et sont réalisés sur support DVD-5, formatMPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De même,l’impression des jaquettes ainsi que les sérigraphiessuivent les plus strictes exigences de qualité. Si ce DVDne remplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou lasérigraphie ne coïncide pas avec celle que nous vousmontrons ici, il s’agit d’une copie pirate.

NOUVEAUTÉS

DU MOIS!!!

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TÉL: 04 78 58 48 31 FAX: 04 78 72 39 04

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Budo International : Comment ça aété le championnat de surf ?

Rickson Gracie : Mon gars, cettefois, je n'ai pas remporté le champion-nat, mais l'entente, les retrouvaillesdes amis dans l'eau fut splendide. Ilest bon d'être dans un bel endroitcomme celui-ci, avec les amis, surfantles vagues. Il n'y a pas de gagnants nide perdants.

B.I. : Quelle est l'importance d'un évé-nement comme l'UFC Rio ? Qu'avez-

vous ressenti en voyant 15.000 per-sonnes appuyer leurs idoles au Brésil ?

R.G. : Ce fut formidable, ce fut unegrande nuit brésilienne. Les gars se sonttrès bien battus. Minotauro, Anderson,Shogun. Ils l'ont tous bien fait et ont sentil'émotion qu'on ne sent qu'au Brésil, carce n'est qu'ici qu'il y a cette chaleurhumaine. Ce fut une bonne chose de parti-ciper à une nuit comme celle-là.

B.I. : La crainte existait que lesAméricains n'oublient l'origine du sport

et ne considèrent le MMAcomme l'une de leur créa-tion, mais finalement çan'est pas arrivé. Le fait dereconnaître le travail devotre père et celui de vosfrères Rorion et Royce, ça aété une chose importante ?

R.G. : C'est une juste reconnaissance.Les Américains travaillent très bien leurmarketing, mais tout cela fut notre créa-tion. Il n'y a pas seulement de grands com-battants brésiliens, il y a également l'idée,l'esprit brésilien derrière tout cela. Ce n'estpas eux qui ont inventé la roue… Ici noussommes capables d'offrir le même specta-cle. Nous avons un matériel humain, nousavons un public intéressé et maintenantégalement nous avons des médias plusintégrés. Nous pouvons avoir un UFC bré-silien qui serait plus important que ce quepeuvent faire les autres. Mais nous devonsremercier Dieu d'avoir déjà cette impor-tance dans le monde du MMA.

B.I. : Vous avez participé à quantitéd'événements importants, vous avez faitde grands combats. En voyant ainsi unévénement à la porte de chez vous, ça

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Interview

Considéré comme la plus grande des idoles de l'histoire du Jiu-Jitsu et comme l'un desprécurseurs les plus importants du MMA dans le monde, Rickson Gracie, 50 ans, a concédéune interview exclusive à Budo International le lendemain de l'UFC Rio qui eut lieu à Rio deJaneiro en août dernier. L'interview eut lieu à même le sable de la plage où Rickson participaà un championnat de surf réservé aux ceintures noires.

Marcelo AlonsoTexte et photos :

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ne vous donne pas envie de reprendre lacompétition ?

R.G. : La nostalgie de la compétitionexiste toujours, mais ma motivation com-mence avec tout ce que j'ai fait un jour etcontinue avec ce que je veux faire.Aujourd'hui, je donne des cours qui memotivent plus et me rendent plus heureuxque de revivre ce que j'ai déjà vécu.Aujourd'hui, je me consacre plus au Jiu-Jitsu, à rappeler aux gens la philosophiequi est unie à la pratique du sport. Ce n'estpas la compétition ou le MMA qui attiremon attention, mais la self-défense, laconfiance en soi, la discipline, le contrôleémotionnel. Ces valeurs qu'on acquiertn'ont pas de prix.

B.I. : Aimez-vous le chemin qu'a prisle Jiu-Jitsu ? Vous et les autres Gracieavez toujours parlé de l'importance demener le combat au sol dans le Jiu-Jitsu. Les athlètes de l'art souple ont-ilseu du mal à amener le combat au sol ?Comment considérez-vous actuelle-ment le MMA ?

R.G. : Je le considère comme une nou-velle invention. Il n'y a plus d'affrontementdes styles, maintenant tout le monde saitde tout. L'élément technique n'est plus

aussi important, c'est l'individu, la forcequi l'est. Le temps a été réduit, le poids estégalé. Il y a de la technologie dans lesentraînements, une force fonctionnelle, lescombattants sont extrêmement bien pré-parés. Tout cela a apporté un élémentmoderne au sport. Il n'existe plus cetaspect romantique du gringalet luttantcomme un mastodonte pendant deuxheures. C'est là que je vois que le Jiu-Jitsua perdu un peu de sa capacité d'être appli-qué car c'est un art martial où vous devezattendre le moment. Aujourd'hui, le MMAest plus pour celui qui s'est bien préparé,qui est capable de donner et de supporterles coups de poing jusqu'à obtenir la vic-toire. Il existe une très grande admirationpour le sport de la part de ceux qui le pra-tiquent, mais le travail de l'art martial abeaucoup diminué. Ce qui me motive,c'est l'application du concept de l'art mar-tial pour ceux qui le pratiquent. Je croisque c'est là que je peux marquer les diffé-rences, faire que ce jeune timide se sentenormal, qu'une femme se sente plus forte,je veux qu'ils aient le sens de la self-défense, de la force invisible. C'est par làque le Jiu-Jitsu atteindra l'éternité, enfavorisant ce concept de défense et évi-demment en favorisant les grands combat-

tants, bien que de moins en moins car lecombat devient de plus en plus physique.

B.I. : Comment définiriez-vous ce Jiu-Jitsu invisible ?

R.G. : C'est celui que vous ne voyez pasmais que vous sentez. Vous le sentezparce que vous l'appliquez et que la chosefonctionne. D'une autre manière, vous l'ap-pliquez et la chose ne fonctionne pas. Etl'invisibilité se trouve dans les détails de laposition, de l'ajustement du poids et desangles que vous ne percevez pas dans unfilm ou sur une photo. Vous devez la faire,la sentir et la soupeser.

B.I. : Et qui avez-vous le plus aimé desBrésiliens à l'UFC Rio ?

R.G. : Les Brésiliens eurent une bonnesoirée, ils furent motivés par le public, ilsétaient bien préparés. J'ai adoréMinotauro, c'est un guerrier vétéran, il étaitphysiquement bien, avec l'esprit très clairet il a fait taire beaucoup de gens qui espé-raient sa défaite. Anderson Silva a prouvésa dextérité, il vole haut. Ce ne fut pas unesurprise, on s'y attendait. Thiago Tavares abien gagné, Toquinho a fait un bon com-bat. Ils ont tous démontré leur bonmoment. Félicitations à tous !

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Jiu-Jitsu aux États-Unis et créa l'UFC. Royce qui démontra au monde labeauté du Jiu-Jitsu. Et moi pour avoir toute ma vie représenté le Jiu-Jitsu et l'avoir emmené au Japon…

B.I : Quel fut le meilleur moment de votre carrière ?R.G. : Il est très difficile de choisir le meilleur moment de ma carrière

parce que tous les combats ont été importants pour moi et tout commej'ai commencé le premier combat, j'ai commencé et terminé mon der-nier combat, humblement, craintivement et respectueusement. En cequi concerne une plus ou moins grande popularité, cela n'a jamais altéréma manière de penser. J'ai toujours été suffisamment humble pour queces choses ne changent pas ma manière de voir la vie. Je pense que lemeilleur moment de ma carrière, c'est le jour d'aujourd'hui. Je regardeen arrière et je vois plus de succès que de défaites, à tout point de vue.Ma carrière va au-delà des tatamis. Je crois également que le meilleurmoment de ma carrière est encore à venir, parce que mes missions sontchaque fois plus importantes, même si elles m'éloignent des tatamis etme dirigent vers l'enseignement. Il est pour moi aussi gratifiant d'ensei-gner que de gagner un combat. Je ne considère pas ma vie avec deshauts et des bas, j'essaye de la maintenir le mieux possible et grâce àDieu, j'y suis parvenu jusqu'à aujourd'hui.

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Grands Combattants

B.I. : Si vous deviez placer par ordre d'importance lesprincipaux Gracie de l'histoire, qu'est-ce qu'on aurait ?

R.G. : Carlos Gracie parce qu'il apprit le Jiu-Jitsu. HélioGracie, parce qu'il créa le Gracie Jiu-Jitsu. Carlson carc'est lui qui représenta le Jiu-Jitsu à la suite de mon père.Reyson Gracie parce qu'il atteint une grande popularitédans la ville de Rio de Janeiro, démontrant que le Jiu-Jitsuétait quelque chose qui fonctionnait dans la rue aussi bienque dans une académie. Je crois que c'est lui qui implantale sens de l'honneur dans les rues. Pour avoir été un sau-veur de la patrie dans les coins de Copacabana, je le res-pecte beaucoup. Rolls parce que toute sa vie dans le Jiu-Jitsu, il prouva qu'il était un guerrier. Rorion qui implanta le

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Les arts martiaux mal compris -Héritage de la fin d'une ère

Il existe une grande richesse dans la variété et la diversitédes arts martiaux et plus il y a de détails et de différences,plus grand est le processus de perfectionnement utilisé etcela élève le niveau et ouvre d'autres possibilités pour ceuxqui cherchent une voie.

Dans les arts martiaux, beaucoup de professionnelsdémontrent leur génialité en mettant en évidence des trans-formations techniques qui semblent s'ajuster plus à notretemps, des transformations basées sur les besoins actuelset sur une tendance dans les arts de combat. D'autres,plus enclins à une voie spirituelle, offrent de nouvellesperspectives pour faire face à la demande de pratiquantsqui choisissent une autre manière de développer lecorps et l'esprit et de tranquilliser l'âme, espérant ytrouver des réponses pour la vie familiale etprofessionnelle hors du dojo. Dans toutecette révolution martiale où, ironiquement,les choses sont très souvent mal com-prises du fait de la quantité d'informa-tions disponibles, nous nous retrou-vons entre la communication, la cul-ture, la mémoire et la tradition aumilieu d'un déséquilibre complexeengendré par de nombreusestendances qui semblent seheurter les unes les autres.

Nous vivons aujourd'huiun moment où nous noussentons pieds et poingsliés, incapables depréserver l'identité etla mémoire cultu-relle d'un art mar-tial déterminéface aux innom-brables compa-

raisons inadéquates et aux multiples identités dont lesfacettes empêchent l'établissement et la réintégration desarts martiaux traditionnels dans l'univers des arts martiauxmodernes. Les anciens arts martiaux qui eurent un jour leurmoment de gloire se trouvent aujourd'hui dans les vitrines desantiquaires. On ne les recherche plus et même si on ne lesméprise pas, on ne fait que que contempler comme dans unegalerie d'art car tristement ils n'ajustent plus à la décorationde la scène martiale actuelle.

La préservation culturelle la plus étendue et réélaboréed'un art martial implique une nouvelle lecture de la manière dele préserver. Il faut en effet ajuster au jour d'aujourd'hui lesmanières de le maintenir présent sur la scène martialecontemporaine, sans altérer son identité ou ses caractéris-tiques. Il n'est possible pour aucun art martial de reconstruirele passé, mais le savoir que cet art apportequant à l'histoire ou une

période détermi-née, permet de comprendre

l'histoire martiale, philosophique et culturelle d'unpeuple déterminé et cela ne devrait pas êtrecondamné à l'oubli ou à l'ostracisme.

Cette nouvelle lecture, cet ajustement, nedoit cependant pas envahir le terrain des sériestraditionnelles qui constituent la base de l'iden-tité technique, la matrice exclusive unitaire qui,se manifestant à travers de riches détails, sug-

gère les traits les plus artistiques du génie histo-rique. La manipulation de ces séries traditionnelles

qui doivent rester intactes altère dangereusement ce quidevrait être préservé pour les prochaines générations. Du

fait de leur fragilité à rester telle quelle, elles cèdent à la moin-dre négligence condamnant ainsi les détails à être progressi-vement oubliés et détruits.

Maintenir une tradition c'est lui permettre d'être telle qu'elleest, avec son héritage culturel le plus profond. Elle n'est pas,par nature, soumise aux altérations possibles du présent si,appartenant au passé, elle fait le portrait d'une époque mar-tiale. Il s'agit dès lors d'une tasse pleine qu'il ne faut pas viderpour la remplir de nouveaux savoirs car tel n'est pas son but.Ce que l'on peut perfectionner et améliorer qualitativement,c'est le processus d'enseignement en l'enrichissant d'expli-cations scientifiques qui n'étaient pas disponibles auparavanttout comme l'astronomie aujourd'hui nous permet d'entrevoir,à travers la physique, la chimie et les mathématiques, labeauté d'un univers que nous contemplons depuis très longtemps.

Les nombreuses confusions qui semblent germer à notreépoque, principalement en ce qui concerne les arts martiauxtraditionnels qui semblent persister à ne pas s'éteindre, à nepas être définitivement effacés de l'essence martiale, attei-gnent un grand nombre de pratiquants. Nous formons ungrand contingent de personnes qui, bien que séparées géo-graphiquement par des continents et possédant une culturepropre, sont unies par une étrange passion et un étrangebesoin de préserver des pratiques et des arts martiauxdéphasés en ce qui concerne l'utilité de leur application, quipoursuivent un objectif qui se limite aux bénéfices spirituels,mentaux ou psychologiques et dont la base physique, n'étantplus d'usage militaire féodal, apporte la santé tout commen'importe quelle autre activité sportive.

Il est certain que les pratiquants de ces nouvelles généra-tions, influencés par le concept de sport, déconnectés desaspects culturels qui représentent la base des pratiques clas-siques, auraient bien du mal à les comprendre à moins d'at-teindre l'essence d'une valeur intrinsèquement liée à uneéducation morale, à des vertus et à des valeurs qui malheu-reusement semblent elles aussi destinées à l'oubli et rempla-cées par de nouvelles justifiées par la manière de vivre duXXIème siècle.

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Arts du Japon

« Les anciens arts martiaux qui eurent unjour leur moment de gloire se trouvent

aujourd'hui dans les vitrines desantiquaires. On ne les recherche plus etmême si on ne les méprise pas, on ne faitque que contempler comme dans unegalerie d'art car tristement ils

n'ajustent plus à la décorationde la scène martiale actuelle. »

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Il est cependant surprenant de constater que les propresresponsables du dernier soupir des arts martiaux enextinction constituent une génération marquée par l'igno-rance ou la mauvaise compréhension de leurs propres artsmartiaux, manquant de profondeur, détachés des proces-sus historiques, dont les actions cherchent à reproduire latechniques, même imparfaitement, comme celui qui repro-duit une œuvre d'art, soulignant l'esthétique d'un objectifvide comme un corps sans âme et dont la valeur s'est per-due en chemin. Ce fait est flagrant et le manque de prépa-ration suit deux directions : l'une est celle des professeursdont les rêves de maintenir vivante la tradition face à lamodernité se virent frustrés et qui ne trouvèrent per-sonne pour apprécier l'essence d'un savoirancien ; l'autre est celle d'une générationmoderne qui ne sait pas apprécier cessavoirs, auquel vient s'ajouter un désintérêttotal pour l'apprentissage associé au déve-loppement personnel, une génération quiconsidère à peine les intérêts personnelsde la pratique et utilise l'art martial comme

« Nous pouvons nous considérercomme une espèce en voie

d'extinction qui, bien que pasencore complètement éteinte,est entrée dans un processus

dégénératif et si nous nesommes pas capables de vaincrece processus et de le dépasser,il ne nous restera plus qu'une

génialité décadente à larecherche de ses ultimes

ressources pour communiqueret transmettre ses derniers

mots avant que la surditéculturelle n'arrive auxoreilles des générations

futures. »

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un instrument de développement phy-sique où le corps est l'élément princi-pal.

Et si c'était le rôle de la pensée, del'intellect et de ses aspects d'utiliser lecorps comme un outil pour son déve-loppement ? Inversons les pôles etnous verrons que nous avons unemasse de pratiquants dont le corps,indiscutablement bien formé, manqued'un esprit préparé et mûr, capable dese distinguer de cette masse.

Des pratiquants dont l'esprit est commecelui d'un poisson qui suit le banc depoissons, dont la force et la protectionrésident dans le fait d'être en grandnombre et qui peut parfois même sedissimuler dans la masse, la penséedominée et contrôlée par le mouvementdes autres. Rappelons que nous pou-vons entraîner, dresser n'importe quelanimal qui présente un minimum decapacité pour une telle chose.

En ce qui concerne les arts mar-tiaux japonais, nous savons tousqu'après la grande rébellion deTakamori Saig_ qui, soit dit enpassant, eut plus à voir avec lareprésentation populaire qu'avecun retour vers le passé, les samou-raïs cessèrent d'exister. Leursidéaux ou tout du moins leurs pra-tiques de combat restèrent pré-sents dans la mentalité nationalejaponaise et dans leur doctrined'enseignement jusqu'en 1945.Après la défaite de la DeuxièmeGuerre mondiale, les idéaux guer-riers japonais s'effondrèrent à telpoint que, dans le Japon actuel, les

véritables armes et techniques de com-

bat du samouraï, qui n'étaient déjà plussi bien connues ou étaient mal com-prises, furent léguées aux derniers pré-servateurs des arts martiaux tradition-nels telles que nous les voyonsaujourd'hui, constituant un triste pano-rama martial. Nous pouvons nousconsidérer comme une espèce en voied'extinction qui, bien que pas encorecomplètement éteinte, est entrée dansun processus dégénératif et si nous nesommes pas capables de vaincre ceprocessus et de le dépasser, il ne nousrestera plus qu'une génialité décadenteà la recherche de ses ultimes res-sources pour communiquer et trans-mettre ses derniers mots avant que lasurdité culturelle n'arrive aux oreillesdes générations futures.

Et faisant un parallèle avec les étoiles,nous pouvons exprimer notre désir

que les arts martiaux que nouscontemplons maintenant ne

soit pas seulement lalumière rémanente de

quelque chose qui unjour exista et dont la

lumière restanten'est que le

lapse detemps et

la dis-

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Arts du Japon

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Il fait partie de la nouvelle génération des héritiers des traditions d'Orient. Mais oui ! Ces héritiers n'ont pas les yeux bridés ? Et bien quoi ?Ils sont cependant reconnus par leurs maîtres qui leur ont confié le destin de leur style. Des personnes comme Paolo Cangelosi (Kung-Fu,Chine), Shidoshi Jordan Augusto (Kaze no Ryu, Japon), Martin Sewer (Hung Gar, Chine) ou encore l'auteur de cet article, pratiquèrent,étudièrent et se donnèrent plus qu'aucun autre dans le but manifeste de perpétuer des arts martiaux qu'il aurait été inimaginable de voir,anciennement, entre les mains des étrangers.

Andreas Hoffmann est un homme qui se consacre corps et âme à son art, il sait, il enseigne et il le fait très bien. Je suis donc fier deprésenter ici son nouveau livre, un événement marquant de plus au milieu d'une réussite bien méritée, pour que les belles traditionsguerrières du passé existent dans la vie des gens d'aujourd'hui.

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Maintenant publier le premier livre international sur cet art martial. Il doit être le premier et la base d'une série de livres qui traiteront d'unstyle qui est la seule connexion avec le Shaolin Chan, qui aborderont les arts martiaux efficaces, l'amélioration de la santé et les artsthérapeutiques du Weng Chun.

Ce premier livre découvre les bases du Weng Chun Kung-Fu, autrement dit les stratégies particulières de combat, tels que les 6 principes etdemi et les 18 ponts de combat. Il traite en outre des méthodes d'entraînement et des formes Saam Pai Fat, Sap Yat Kuen et Luk Dim BoonKuen, et des applications du mannequin de bois. Il traite également des applications pour la self-défense et des bases des dix sagesses donton a besoin pour pratiquer le Zen Weng Chun.

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e style de combat tradi-tionnel le plus célèbre dusud de la Thaïlande, leMuay Chaiya, est fameuxpour sa stratégie de com-bat basée surtout sur des

mouvements évasifs et imprévisi-bles et de féroces attaques portéesavec les jambes, coups de pied oucoups de genou, contre les partiesbasses de l'adversaire, et sur desoudaines séries de coups decoude exécutées en avançant rapi-dement contre l'adversaire ou ensautant littéralement ses défenses.D'après une ancienne légende, leMuay Chaiya serait né de l'expé-rience de Phor Than Mar, un moineoriginaire de Chine, qui durant l'unde ses voyages s'installa dans le vil-lage de Pum Riang (région deChaiya) et devint l'abbé du templedu village. Le style se développadonc dans la région méridionale dela Thaïlande et pendant desdizaines d'années, il fut le stylecaractéristique des maîtres depetites tailles contrairement auMuay Korat, par exemple, qui adepuis toujours été adapté aux per-sonnes physiquement fortes.

Dans son application martiale, ontravaillait spécialement les coups depied bas, exécutés suivant des tra-jectoires courtes et précises et lesmouvements souples de défense etde contre-attaques exécutés avecles bras (poings, coudes et avant-bras) contre les cibles les plushautes comme le cou ou la tête.

Plus l'adversaire est impétueux etdonc moins malin, plus il sera faciled'éviter la puissance de sesattaques en le soumettant avec destechniques dangereuses dirigéesaux parties exposées. C'est là lecredo du boxeur Chaiya et cettesécurité accompagne les combat-tants de ce style caractéristique deMuay Boran dans leurs combatscontre les représentants de diffé-rents styles.

Le boxeur Chaiya base sesactions sur des positions apparem-ment « vulnérables » qui en réalitédissimulent des réactions rapides etexplosives faites en tordant et pliantle corps pour exploiter au maximuml'élasticité corporelle, dans des dis-tances très proches également. Plusl'adversaire était agressif, plus leboxeur Chaiya parvenait à lui répon-dre en utilisant l'énergie de celui-ci,c'était la base du combat des prati-quants du style du sud.

La position de garde du MuayChaiya est en elle-même très diffé-rente de celle que l'on pourrait, demanière générale, définir commeune garde pugilistique (adoptée parles boxeurs thaïs à l'époquemoderne seulement, avec l'intro-duction de l'usage des gants et unnombre déterminé de rounds). Lagarde « de base » à 45º et avec lespieds en parallèle met le com-battant dans une positionapparemment vulnéra-ble alors qu'en réa-lité elle dissimuleune grande quan-tité d'actions pos-sibles, étudiéespour « éliminer »rapidement l'ad-versaire avec desattaques à sespoints vitaux.De même, lagarde avecl'appui sur unseul pied,a p p e l é eg a r d e « maître »ou ThaK h r usemblei n s t a -b l e

mais en réalité, grâce à un entraîne-ment spécifique aux Mae Maitypiques du Chaiya, elle offre la pos-sibilité de frapper en avançant, enreculant ou même en sautant etd'éviter en même temps lesattaques les plus habituelles desbras ou des jambes.

Les coudes coupants, les coupsaux avant-bras, les poings commedes marteaux et les coups avec ledos du poing faisaient partie de l'ar-senal du boxeur Chaiya dans sescombats. Pour pouvoir utiliser de lameilleure manière ces armes, le ban-dage des mains (effectué avec descordes en coton grossier) ne cou-vrait la main des combattants quejusqu'au poignet, contrairement parexemple à ce que faisaient les prati-quants du Muay Korat qui bandaienttout l'avant-bras.

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Le style de combat fabuleux du sud de la Thaïlande :

Le Muay Chaiya

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Le programme de ceinture du Gracie Jiu-JitsuUne self-défense efficace devrait fonc-

tionner dans toutes les situations et dansdifférentes conditions. Et ce qui estencore plus important : la self-défensedevrait fonctionner également indépen-damment du fait que vous soyez unhomme ou une femme. En outre, lestechniques et les principes devraient êtrepratiques et naturels de manière à êtreréalisés sans efforts excessifs. Si lestechniques fonctionnaient seulementavec quelqu'un de condition athlétique, ilne s'agirait pas de self-défense et onaurait un système élitiste. Le maîtreRickson Gracie, l'un des plus grandsexperts en Jiu-Jitsu et en Vale Tudo denotre époque, met toujours l'accent dansses stages sur le fait que le Brazilian Jiu-Jitsu (sportif) ne représente que 30% duspectre du véritable Gracie Jiu-Jitsu.De nombreuses écoles de Jiu-Jitsu

brésilien octroient des ceintures de cou-leur à leurs membres lorsqu'ils ont rem-porté l'un ou l'autre championnat. Çapeut également être une forme derécompense quand les compétitions etles médailles sont importantes pour cesécoles. Le grand maître Hélio Gracie,cependant, ne donna jamais, dans sesenseignements, la priorité aux compéti-tions sportives quelles qu'elles soient.Après avoir été formé par son grand-frère Carlos Gracie au Maeda Jiu-Jitsu, ildéveloppa son propre système, un sys-tème qui puisse l'aider, lui, qui était pluspetit et plus fragile, à surmonter dessituations mettant sa vie en danger et àse protéger avec succès. Quand j'ai faitla connaissance de mon mentor, le pro-fesseur Pedro Hemeterio à Sao Paulo auBrésil et que j'ai suivi des cours de per-fectionnement avec lui, je connaissaisdéjà plusieurs écoles de Brazilian etGracie Jiu-Jitsu et j'étais également déjàune ceinture noire reconnue depuis plusde cinq ans. Le système enseigné par legrand maître Hemeterio provenait dugrand maître Hélio Gracie. Dans lesannées 50, le professeur PedroHemeterio avait été responsable del'école de George Gracie dans la ville deSao Paulo. Comme son maître à Rio deJaneiro, il se centra sur la self-défenseefficace et pas sur l'enseignement duJiu-Jitsu sportif, bien qu'ayant parmi sesélèves deux champions brésiliens. Aucours de sa jeunesse, le professeurPedro Hemeterio eut l'occasion de fairevaloir ses habiletés dans plusieurs ValeTudo (combats sans règles). Autrementdit, il savait de première main quellesétaient les techniques qui pourraientfonctionner dans un combat réel et àquoi il fallait faire attention.Le programme de l'Académie Triangle

est resté le même. Dans nos académiesde self-défense, nous croyons que l'ob-jectif principal c'est enseigner à nosélèves un système efficace.Contrairement à ce que beaucoup pen-

sent, le Gracie Jiu-Jitsu est un pro-gramme complet qui inclut égalementdes techniques (défensives) face à uncoup, des techniques de défense contreles étranglements et les saisies ainsi quedes techniques contre des attaquantsarmés et en nombre. Nous avons cepen-dant une conception différente de laméthode d'enseignement de ces tech-niques. Contrairement à de nombreusesécoles de sports martiaux, nous exi-geons que nos élèves -nos élèves avan-cés également- travaillent toujours lestechniques élémentaires du systèmeGracie. Le premier programme qui peutêtre considéré comme la base du GracieJiu-Jitsu est constitué de trente-six tech-niques de base. Ces techniques de baseont également plusieurs possibilitésd'application. On les enseigne en 23leçons consécutives, à travers un pro-gramme qui fonctionne de manière rota-tive. Si quelqu'un commence par ladixième leçon, au bout d'un certaintemps, il retrouvera la première leçon.Ceux qui font ce programme au moins 3ou 4 fois acquièrent très certainementles habiletés nécessaires pour pouvoirpasser à la ceinture bleue, ce qui arrivechez nous automatiquement et sans lestress des examens car nous avonspassé suffisamment de temps avec nosélèves pour être conscients de ce qu'ilssavent faire ou pas.

Les principes de base duGracie Jiu-JitsuEn tant qu'élève principal du grand

maître Reyson Gracie qui m'accompa-gna jusqu'à aujourd'hui dans ledeuxième segment de perfectionnementdu véritable Gracie Jiu-Jitsu, j'ai eu lapossibilité de l'interroger plusieurs foissur l'histoire de sa famille et sur le Jiu-Jitsu de son père Carlos Gracie et de sononcle Hélio Gracie. Il faudrait révisertoute l'histoire du Jiu-Jitsu, quand le Jiu-Jitsu était encore Ju-Jutsu, avant decommencer sa modernisation vers leJudo. En outre, il est également impor-tant de savoir de Mitsuyo Maeda -le maî-tre japonais de Jiu-Jitsu qui forma CarlosGracie et ses petits frères Oswaldo etGastão à cette self-défense- n'était pasle premier Japonais ayant émigré auBrésil et qu'il ne fut, en aucune manière,le premier pratiquant d'art martiaux dansce pays, comme on l'a souvent dit. Maisnous reviendrons plus tard sur les ori-gines et l'histoire de Maeda et de son Jiu-Jitsu.Centrons-nous d'abord sur le fait que

les techniques et les principes du Jiu-Jitsu du grand maître Hélio venaientd'une époque où, peu avant au Japon,on avait enseigné également le Kenjutsu,l'art de l'épée. Dans le Japon féodal, leJu-Jutsu faisait partie du Bujutsu (un artde la guerre), l'appeler « système » n'estdès lors pas très correct. À cetteépoque, le Ju-Jutsu incluait des tech-niques mortelles, que Jigoro Kano, lefondateur du Judo, élimina complète-ment de cet art martial.

Quels étaient alors les principes élé-mentaires utilisés par Hélio Graciepour développer son Jiu-Jitsu ?

1) L'application efficace contre unadversaire en donnant des coups dansun combat réel ;

2) Une confiance raisonnable dans lapropre force physique et la proprevitesse ;

3) L'élimination immédiate du systèmedes mouvements qui n'étaient pas natu-rels ou qui étaient difficiles, qu'il ne par-venait pas à mettre en pratique.Il s'assura avec ça d'avoir des tech-

niques applicables également dans larue au sens large. Ce développement pritplusieurs dizaines d'années.Le grand maître Hélio Gracie établit les

principes les plus importants desquelssurgirent les grandes normes du GracieJiu-Jitsu.

Première norme :Applicabilité dans la rueEn anglais, on parle du « punch prove »

pour définir si une ou plusieurs tech-niques sont applicables contre uneattaque en pleine rue.Si une technique donne à un élève de

Gracie Jiu-Jitsu une fausse sensation desécurité, elle ne fera en aucune manièrepartie du programme officiel. Autrementdit, toutes les techniques du programmede base doivent être compatibles avecce principe.

Deuxième norme : Efficacité éner-giqueDans une situation réelle, une tech-

nique qui exige une force physique etune vitesse excessive est quasimentimpossible à réaliser. L'efficacité d'unetechnique se base sur l'exécution pré-cise de la technique dans le temps cor-rect et avec la patience nécessaire pourattendre le moment juste pour l'utiliser.Dans un combat réel, il n'y a pas delimite de temps, les élèves de Gracie Jiu-Jitsu doivent donc apprendre à distribueret à utiliser leur énergie de manière cor-recte. Nous utilisons pour cela le spar-ring actif mais contrôlé, ce qui nousconduit tout près de la réalité, mais sansnous faire mal et sans blesser notrecamarade. Pour pouvoir faire face à unadversaire plus lourd et plus fort, cecontrôle de l'énergie est extrêmementimportant, car ce n'est qu'ainsi que nousparviendrons à fatiguer l'adversaire etfinalement à l'affaiblir suffisamment pourque notre contre-attaque réussisse.

Troisième norme : Mouvements natu-rels du corpsDans l'ardeur du combat, les tech-

niques de défense et de contre-attaquedoivent être naturelles et simples sinonelles ne sont pas applicables. Les mou-vements naturels sont des mouvementsque le corps et les muscles peuventabsorber et qui peuvent devenir automa-tiques. La pensée et le mouvement phy-sique doivent se compénétrer. Quand lesmouvements deviennent des réflexesinstinctifs, ils fonctionnent égalementdans un combat réel.

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Chiu Chi Ling, 10e DanUne légende vivante duShaolin Hung GarLes passionnés de films de Kung-

Fu connaissent son visage grâce àplusieurs films où il se retrouva face àla caméra. Avec son rôle de couturierdans « Kung-Fu Hustle », il montraune fois de plus ses capacités à l'é-cran. Contrairement à la majorité desacteurs de Kung-Fu, il est maître deKung-Fu, également dans la vie rée-lle. En effet, Chiu Chi Ling provientd'une célèbre famille de Kung-Fu etvit et interprète toutes les facettes del'art du combat et de la curationShaolin comme aucun autre. Trèspeu de maîtres de Kung-Fu peuventdire qu'ils ont été les maîtres de troisgrands acteurs de cinéma de cesdernières années. Bruce Lee, JackieChan et Jet Li bénéficièrent en effet,surtout pour les scènes de leursfilms, des enseignements du grandmaître Chiu.La majorité des Sifu de Hung Gar

d'aujourd'hui ont commencé à prati-quer l'art martial à cause des films,des vidéos d'instruction, des stagesou des articles de Chiu Chi Ling.

Célèbre lignage de Kung-FuNé le 20 janvier 1943 à Canton

(République populaire de Chine), legrand maître de Kung-Fu Chiu ChiLing provient de l'un des plus célè-bres lignages de Kung-Fu de Chine.Son père, Chiu Kow (1895-1995),élève favori du légendaire Lam SaiWing, lui enseigna dès l'âge de 4ans l'art du Shaolin Hung GarKung-Fu original. Des cicatricestémoignent de la dureté de l'en-seignement qu'il reçu de son pèreet de sa mère. Aujourd'hui, le grandmaître Chiu Chi Ling possède uneconnaissance totale de cet art mar-tial complet et est considéré inter-nationalement comme une éminen-ce dans les domaines de la techni-que du combat, de la médecine tra-ditionnelle chinoise et de l'herbo-risterie, de l'histoire, la philosophieet l'éthique et ainsi que, par exem-ple, de la danse du Lion ou de lacalligraphie. Du privilège d'être lefils d'un célèbre maître de Kung-Fu,reposait sur lui la responsabilité demaintenir le haut niveau de la tradi-tion familiale. Il dut donc obtenirson savoir et ses connaissancesd'une manière particulièrementsévère. Dès son plus jeune âge, sonpère le forma suivant les principesrigides des moines de Shaolin etsuivant la tradition, il l'éduqua àtous les arts de Shaolin.

La forme du Tigre et dela Grue - Fu Hok SheungYin KuenÀ l'âge de huit ans seulement, Chiu

Chi Ling dominait déjà la marque duHung Gar, la forme très exigeante duTigre et de la Grue, avec laquelle ChiuKow remporta le championnat chinois,le Wu Shu Championship, dans lesannées 60. Il créa ainsi la condition quipermit au Nanquan (Nam Kuen encantonais) d'être accepté dans le WuShu moderne, représentant les stylesdu sud. Ce succès sportif attira beau-coup l'attention, aussi bien du publicque des cercles des fonctionnaires del'association. Cela lui ouvrit la possibi-lité d'enseigner cette forme aux maî-tres d'alors. Ils se rendirent compte deson génie et de l'énorme potentiel dela forme et en firent la première formeofficielle du Wu Shu.

La successionÀ l'âge de 15 ans, Chiu Chi Ling

commença sa formation de médecinet quiropracteur. Il a aujourd'hui en luitout le savoir de la phytothérapie (DitDa) de la médecine traditionnelle chi-noise, un savoir de la famille Chiu. Trèstôt, Chiu chi Ling aida son père àenseigner l'après-midi. Du fait de sonextraordinaire qualification techniqueet de sa loyauté envers la famille et lestraditions du véritable Shaolin Kung-Fu, Chiu Kow, qui avait alors 70 ans etqui cessa d'enseigner en 1965, lechoisit lui, son plus jeune fils, commesuccesseur officiel.À l'âge de 28 ans, Chiu Chi Ling

ouvrit sa première école de Kung-Fu àla Nathan Road de Hong Kong. Un anplus tard, il se maria avec Chan YukLing. Son fils Kevin interpréta le rôledu gamin à côté de son père dans lefilm « Duel of the Seven Tigers », où ilmontra dans une séquence d'entraî-nement sa technique de frappe. Maisen grandissant, son fils commença às'intéresser plus aux ordinateurs qu'auKung-Fu traditionnel. Aujourd'hui,Kevin Chiu est un expert demandédans le secteur informatique.

Le boom des films desannées 70 et 80Avec le boom des films Eastern dans

les années 70, Chiu Chi Ling devint unacteur et un chorégraphe sollicité. Il nevoyait pas clairement son destin enface des caméras et préféra jouer desrôles secondaires pour collaborerderrière la caméra en tant que coordi-nateur de combat et chorégraphier lesscènes de combat. Quand ils étaientblessés, les acteurs bénéficiaient éga-lement beaucoup de ses connaissan-

ces médicales. Il coordonna les scènesde combat et traita les blessures d'ac-teurs célèbres tels que Bruce Lee,Jacky Chan, Jet Li, David Chiang, TiLung, etc. Malheureusement, « Duel ofthe Seven Tigers » (1981) est l'un desrares films où l'on a pu voir Chiu ChiLing dans le rôle principal. En 2003, iltourna un nouveau film à Shangaï,avec Stephen Chow. Le film a été vusous le titre de « Kung-Fu Hustle ».

L'héritage du pèreLe grand maître Chiu Chi Ling prit très

au sérieux le désir de son père de main-tenir, promouvoir et enseigner le ShaolinHung Gar. La connaissance de cet artmartial que son père lui transmit commeun héritage précieux pour son cheminlui importa tellement qu'il fut prêt à cen-trer toute sa vie sur lui. Pour montrer etmaintenir cet art martial original et tradi-tionnel pour le monde, il voyagea sanscesse. Il enseigne aujourd'hui à des élè-ves triés partout dans le monde, il dirigedes stages et produit des vidéos d'ins-truction, la plupart avec moi-mêmecomme agresseur.

Sa grande présence dansles médiasLe gouvernement chinois l'apprécie

beaucoup et l'a chargé, par exemple,de diriger la reconstruction du monas-tère de Shaolin du Sud et de l'organi-sation de l'inauguration du musée à lamémoire de Wong Fei Hung en 2001.Naturellement, sa popularité se reflè-

te également à travers sa présencedans les moyens de communication.Depuis des dizaines d'années, desphotos de lui font régulièrement la cou-verture de divers magazines spéciali-sés en Kung-Fu et en arts martiauxdans le monde entier. De nombreuseschaînes de télévision avec des millionsde téléspectateurs comme la NBC(USA), la TVB (Hong Kong) ou la NHKTBS (Japon) font habituellement de luila vedette invitée pour leurs émissions.Des journaux comme le « ChineseTimes » américain parlent régulière-ment de lui et de sa vie entièrementconsacrée au Hung Gar.

Grandeur humaine et humilitéCelui qui a eut la chance de rencon-

trer personnellement le grand maîtreChiu Chi Ling est immédiatement sur-pris. C'est un homme de 62 ans quidéborde d'énergie. Malgré son statutélevé, il est extrêmement aimable etjoyeux et toujours prêt à montrer,expliquer et aider. Il est également tou-jours prêt à blaguer et à amuser lesgens avec sa bonne humeur.

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Kung Fu

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Premiers secours avancésLes procédés antérieurs font évidemment partie d'un

ensemble complet d'applications des premiers secours quenous avons développés. Ils représentent cependant la basedes méthodes du programme Kyusho pour la santé et lebien-être de niveau 1. Le programme complet est constituéd'un grand nombre de niveaux et ceux-ci sont trop nom-

breux et ne peuvent être couverts en une seule publica-tion ou en une seule vidéo. Les autres niveaux incluentdes techniques de premiers secours pour soulager desproblèmes tels que : le syndrome algo-dysfonctionnel de

l'appareil manducateur, le syndrome du canal carpien,l'accident vasculaire cérébral, les nausées et de nombreux

autres problèmes. Il va même au-delà de ces manifesta-tions externes pour traiter les affections associées aux sys-

tèmes autonomes du corps. Il ne s'agit donc pas ici d'unregroupement exhaustif de nos recherches, ni de nos procé-

dés de premiers secours à l'efficacité éprouvée. Mais si cettevidéo permet de montrer ce que nous sommes en train dedécouvrir et de travailler, elle n'est pas seulement utile pouraméliorer les arts martiaux, mais aussi les thérapies, en plusde nous aider à mieux comprendre notre propre corps.

On voit souvent des pratiquants réaliser des actionscomme donner des claques dans le dos de ceux qui

reçoivent les techniques de Kyusho. La majorité d'en-tre eux ne font qu'imiter ce qu'ils ont vu faire

par un pratiquant plus expérimenté ;quand on les interroge, ils com-

prennent rarement ce qu'ilsfont. Et, bien que quand vous

voyez un pratiquant expé-rimenté de Kyushofaire cela (il y a trèspeu de gens qui ontatteint à ce niveau),il le fait parce quec'est nécessairecar les sys-tèmes auto-nomes du

récepteurs o n t

affec-tés,

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Points Vitaux

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la plupart du temps les gens le font sansque ce ne soit nécessaire et sans l'avoirpratiqué, copiant simplement quelquechose qu'ils ont vu. Ça arrive en Kyusho.Il y a parfois des gens qui voient fairequelque chose et qui essayent de l'imiterou qui en parlent sans réellement dominerni comprendre cette action.Malheureusement, dans le petit mondedes arts martiaux, il dépend de la per-sonne et rien que de la personne d'avoirla diligence de ne suivre que les instruc-tions du maître.

Pendant des dizaines d'années, denombreux problèmes ont été provoquéspar le mauvais usage du Kyusho et l'ap-plication des premiers secours fut néces-saire pour pouvoir le corriger. Tandis quenous progressions dans la connaissanceet l'usage des arts martiaux, nous avan-cions également dans la connaissancedes aspects thérapeutiques. Dès lors,comme nous provoquions des problèmesphysiques de plus en plus profonds, nousavions besoin de développer lesméthodes de premiers secours corres-pondantes pour corriger ces problèmes.

Ainsi, une pathologie qui a été dévelop-pée de manière plus approfondie est l'ar-rêt respiratoire complet. Dans ce cas, lestrois méthodes de réanimation que nousavons vues précédemment ne sont passuffisantes pour relancer le processus.Parfois stimuler le nerf phrénique ou frap-

per les nerfs qui ouvrent les tubes bron-chiaux n'est pas suffisant pour relancer larespiration… surtout quand il s'agit d'ap-plications Kyusho très avancées. L'usaged'applications plus avancées produit desdommages plus profonds, pour lequelnous devons développer des remèdestout aussi avancés. Rien de cela n'est lefruit du hasard, nous n'avons pas nonplus mis nos camarades intentionnelle-ment en danger, nous avons appris pas àpas, minutieusement. C'est pour ça quenotre méthode évolue suivant le mêmemodèle.

Depuis que les aspects thérapeutiquesont été incorporés dans notre méthode,ils ont été utilisés avec succès par desmilliers de parents et amis et de nom-breux participants aux stages ont été soi-gnés avec un succès total. L'informationdidactique qui a été publiée dans BudoInternational ne se base pas sur la théorie,mais sur l'expérience de nombreusesannées de toutes ces personnes. Sansl'implication de toutes ces personnes,cette entreprise et cette information n'au-raient pas été possibles.

Ces années ont été difficiles, car ilexiste de nombreux détracteurs…Beaucoup de gens ont affirmé que toutétait faux, que nous ne le faisionsqu'avec nos propres membres, qu'avecles gens qui travaillaient avec nous…que c'était de l'hypnose (c'est l'un demes commentaire favori, c'est tellementstupide) et bien d'autres choses. Il y atoujours des gens (surtout sur Internetoù ces guerriers de salon écrivent etessayent de démolir ce qu'ils ne com-prennent pas) qui essayent que nousdire que c'est impossible, que c'est fauxet que c'est très dangereux ! Mon Dieu,quelle hypocrisie ! Nous avons même eudes vidéos de gens qui nous montraientqu'il ne se passait rien après avoirfrappé les points (alors qu'ils n'avaientaucune idée de ce qu'ils faisaient).Maintenant que le Kyusho commence à

être connu dans le monde entier et àêtre présent dans tous les arts martiaux,nous devons espérer que les gens com-prennent comment appliquer les pre-miers secours avant d'essayer de le pra-tiquer.

Dans cette compilation de nos premièresméthodes de premiers secours, nousavons incessamment utilisé le mot « nous ».Excepté le chapitre de la réanimation car-diaque, l'émetteur c'était moi, mais le « nous » renvoie aux nombreuses annéesde recherches de volontaires engagés etgénéreux, sans lesquels ce savoir n'auraitpas vu le jour et serait resté caché dans lamémoire des anciens maîtres du Budo.

Comme je l'ai mentionné précédem-ment, ces formules soulagent naturelle-ment certaines pathologies communeset moins communes. Les excellentsrésultats que j'ai obtenus avec ma thé-rapie professionnelle sur les points depression sont le produit d'une vasterecherche et du développement d'unepartie des arts martiaux. L'immédiatetédu traitement et les effets positifs sur lasanté sont le produit de la compréhen-sion et des méthodes thérapeutiquesactualisée que nous pratiquons. Cela vaplus loin que le Shiatsu, le Tui Na etd'autres méthodes thérapeutiquesorientales, non pour les exclure, maispour montrer quelle est la capacité desméthodes des premiers secours quenous pratiquons et qui nous permettentd'obtenir de bons résultats dans ledomaine thérapeutique.

Point finalCela me conduit à conclure que je dois

enseigner publiquement les 9 premiersniveaux de notre systèmes d'entraîne-ment (il existe 10 autres niveau que je nevais pas rendre publics). Toutes leschoses incroyables que vous avez vues etlues sur le Kyusho grâce à BudoInternational sont réelles. On peut lesmettre en relation avec n'importe quelstyle et les réaliser sur n'importe qui. Maiselles ne sont en aucune manière la fin ducycle éducatif et des habiletés qu'un véri-table pratiquant doit acquérir.

J'aimerais personnellement remercierBudo International et surtout son coura-geux éditeur, Alfredo Tucci, pour avoirparlé de cet art martial si controversé (etparticulièrement les méthodes pour leplaisir sexuel) et pour le présenter ouver-tement au monde. J'aimerais égalementvous remercier tous pour l'accueil massifqu'ont reçu mes enseignements au coursde toutes ces années car vous avez été lemoteur de ma motivation et de mon inspi-ration dans ce travail. J'aimerais conti-nuer de collaborer avec monsieur Tucci etinstruire les lecteurs de Budo dans uneautre discipline, toujours avec le mêmeobjectif de réussite, bien sûr !

Bonne santé !

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Directement sur le Point

« Les excellentsrésultats que j'aiobtenus avec ma

thérapieprofessionnelle sur

les points depression sont le

produit d'une vasterecherche et du

développement de lapartie martiale. »

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Sans nul doute l'un des grands des artsmartiaux modernes, Morihei Ueshiba, réussitla dernière grande réadaptation des formulesde combat traditionnelles du Japon aprèscelles réalisées par Gichin Funakoshi avec leKaraté et Gigoro Kano avec le Judo. L'Aïkidos'est fait une grande place parmi les artsmartiaux modernes, donnant une valeurajoutée à sa pratique avec une philosophiepacifique où les arts de combat transcendentla violence à la recherche de l'harmonie. Lesprofondes influences de la secte Omoto Kyo,basée sur des connaissances et des formulesspirituelles du Shinto, représentent lesaspects les moins connus de cet art martial,elles sont pourtant essentielles. Ueshibaouvre justement un nouveau chapitre desimages de l'histoire du Budo, son art martialest aujourd'hui en pleine croissance et enpleine expansion.

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Shoshin Nagamine (1907-1997) s'est entraîné au Karaté spécialementsous la direction de Taro Shimabuku et dans une moindre mesure avecChojun Kuba et Kodatsu Iha (disciple de Kosaku Matsumora) et ensuiteavec Ankichi Arakaki (son principal instructeur), Chotoku Kyan et ChokiMotobu. En mars 1928, Shoshin Nagamine obtint son diplôme à l'Écolecommercial de Naha. Quelques mois plus tard, il s'enrôla et fut destiné à la47ème division d'infanterie, dans la préfecture d'Oita. Il fut envoyécombattre les échauffourées de Sainan en Chine, ce qui lui valut le 8èmeOrdre du Mérite. Agent de police pendant des années, Nagamine reçut en1940 le rang de Renshi du Butokai à la recommandation de Chojun Miyagi.En décembre 1941, il fut envoyé en tant qu'entraîneur à la police de Tokyooù il donna en outre une conférence très appréciée sur les agents de policekaratékas. Ensuite, il y eut la Deuxième Guerre mondiale.En 1945, naquit Takayoshi, le fils de Shoshin qui est aujourd'hui le

protagoniste de ces pages. À peine deux ans plus tard, son père créa le

TAKAYOSHI NAGAMINE, 10E DANMATSUBAYASHI SHORIN RYU KODOKAN DOJO

Élève d'Ankichi Arakaki, de Chotoku Kyan et de ChokiMotobu, le maître Shoshin Nagamine, fondateur duMatsubayashi fut l'un des principaux maîtres de l'îled'Okinawa jusqu'à sa mort en 1997. À ce moment-là, sonfils Takayoshi a pris les rennes du dojo de son père, leKodokan, dans le quartier centrique de Kumoji à Naha.Notre collaborateur Salvador Herraiz s'en rendu dans cedojo plusieurs fois, mais il ne nous en avait pas, jusqu'à cejour, présenté le Soke, âge aujourd'hui de 67 ans.

Kumoji, Naha7e DanSalvador Herráiz,Texte et photos :

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Matsubayashi dans la lignée du ShorinRyu et il le fit en honneur à SokonMatsumura et Kosaku Matsumora. Lenom de ce style de Karaté provient dela prononciation okinawaiienne deskanjis des mots « Matsu » et « Hayashi» qui, mis ensemble, deviennentMatsubayashi et font référence à une « forêt de pins ». Ces mêmes kanjis seprononce « Shorin » en chinois etreprésentent le fameux temple deShaolin utilisant, pour le symboliser,son sens littéral de « rivière » puisqu'ils'agit d'un art martial qui doit « fluer »avec la vie. Le sens va comme un gantà Nagamine qui reçut dans son enfance

le surnom de Chipai Matsu (Gaju) quiveut dire « le pin tenace et persévérant ».Quand nous parlons du Matsubayashi,nous ne devrions donc pas ajouter «Shorin Ryu » excepté si unéclaircissement est nécessaire car lesdeux mots signifient la même chose etl'expression serait donc redondante.Shoshin Nagamine a été choisi en

1956 comme président de la Fédérationde Karaté d'Okinawa. Il obtint en 1977 laDistinction des sports et de l'éducationphysique de la préfecture d'Okinawa eten 1982, il reçoit le prix Kun Goto SokoKyokukitsusho, pour ses efforts et sacontribution pendant de très

nombreuses années. Shogin Nagamineécrivit quatre livres entre 1975 et 1986 etcréa le kata Fukyu Gata Ichi. En avril1988, le Premier ministre lui remit l'Ordredu Soleil Levant, de 5e catégorie avecétoile et liseré. En 1997, Shoshin décédaà l'âge de 90 ans, ayant développé leKaraté jusqu'à la fin de sa vie. De fait, peuavant, le 15 décembre 1996, il réalisa aucours de certains actes en son honneur àHonolulu (Hawaii) le kata avec la chansondu Karaté « Karate Do Sanka ».Je m'étais rendu plusieurs fois déjà

au dojo du maître Nagamine etpourtant je ne m'étais jamais décidé àle présenter aux lecteurs de Budo,

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Japon

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peut-être parce que j'avais déjà, à deux reprise, présenté son père Shoshin.Mais cette fois, j'ai décidé de vous le présenter et je lui ai fait part de mondésir. Il fut d'accord et une après-midi, à l'heure dite, je suis allé à son dojo. Ils'agit d'un joli dojo, situé au cœur de Kumoji. À deux pâtés de maison de lagrouillante Kakusai Dori, l'artère principale de Naha. Il n'y avait personne, maissoudain un de ses élèves se présenta pour pratiquer en solitaire ses katas.J'eus un mal fou à faire en sorte qu'il se décide enfin à frapper à la porte quicommuniquait le dojo avec les appartements privées. Ce n'estqu'après avoir insisté et répété que j'avais rendez-vous avecTakayoshi, que le jeune homme osa frapper à la porte etinterrompre son maître. Le maître Takayoshi Nagamine m'invita alors à passer dans

ses appartements privés annexes où nous avons pu bavardertranquillement.- Que vous rappelez-vous de vos débuts avec votre père ?- Mon père ne m'a jamais dit que je devais faire du Karaté,

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mais comme je le voyaiscontinuellement, j 'ai moi aussicommencé à faire la même chose. Detoute manière, il me disait toujours defaire mes devoirs avant de commencerà pratiquer.- Maître Nagamine, quelles

différences y a-t-i l entre le Te Dopratiqué à Okinawa en 1900 et leKaraté pratiqué aujourd'hui ?- Je ne crois pas qu'il existe

beaucoup de différences si on amaintenu aujourd'hui l'histoire et lestraditions. Le Karaté c'est pour toute lavie. Le Karaté est en rapport avec la vieet la mort. Le Karaté ne peut êtrecomparé à un sport parce que lessports ont une autre philosophie. Dansle sport, on affronte une autre personne,dans le Karaté, on s'affronte soi-même.- Parlez-nous de ce dojo. Quand fut-

il ouvert ?- Mon père l'ouvrit d'abord en 1938 à

Tomari et en 1953, il le déplaça ici, àKumoji.- Combien d'élèves particuliers avez-

vous ici dans le dojo ?- Une quarantaine.- De quel niveau ?- Presque toutes des ceintures

noires.- Il y a des enfants ?- Non.L'enseignement dans le dojo est

basé sur la pratique du kata et sonanalyse. Pour Nagamine Sensei : « Lekata n'est pas conçu pour lacompétition sportive contre une autrepersonne. Il y a 100 ans, il n'y avaitmême pas de démonstrationspubliques de Karaté et souvent onenseignait à chaque élève séparémentet on maintenait la pratique en secret. Ilne s'agissait pas d'avoir beaucoupd'élèves pour avoir beaucoup d'argent.Il s'agissait de transmettre une culture,une discipline, un caractère… »Ayant revêtu son karategi, Takayoshi

Nagamine me montre certaines de sestechniques et j'ai pu constater que sonkime était puissant, explosif, très bon. « Beaucoup de gens, quand ils veulentdévelopper beaucoup de puissancedans un coup, lui font faire un longparcours, mais avec cela la techniquemet plus longtemps à arriver, autrementdit elle se ralentit et exige une pluslongue distance. Ici, nous faisons lestechniques depuis la distance courte,mais en développant une puissancemaximale et en appliquant les troisformes de défense. »Il se réfère aux trois types de défense

qui sont pratiquées de manière trèsdifférenciée dans le Matsubayashi Ryu,des défenses très semblables quant auconcept à celles qui sont appliquéedans mon cher Wado Ryu (où ellessont appelées Go No Sen, Sen No Senet Sensen No Sen) et qui se basent surdifférents degrés d'anticipation del'attaque. « Il existe trois types de

rythmes. Le premier d'entre eux, c'estquand nous bloquons une attaque etque nous répondons par une contre-attaque. Le deuxième, c'est quandnous contre-attaquons en même tempsque nous bloquons l'attaque del'adversaire et le troisième, c'est quandnous bloquons et nous anticiponsl'attaque de l'adversaire. »D'autres manières, avec d'autres

exigences et dans un autre style, mêmele Karaté sportif a et a toujours eu cestrois types de techniques où dans ladernière, il faut attendre ou provoquerl'attaque de l'adversaire de telle sorteque l'attaquant pense qu'i l vasimplement contre-attaquer alors qu'enréalité, c'est nous qui l'attaqueronsface à sa soi-disant contre-attaque.Le dojo possède en entrant

un petit porche extérieur d'où,lorsqu'on passe une hautemarche, on se retrouvedirectement sur le tatami.Quand le dojo est fermé, cepetit porche sert généralementde mini garage pour unevoiture. Au Japon, ils parquentleur voiture dans n'importequel interstice car lespropriétaires sont obligésd'avoir un emplacement fixepour garer leur voiture. Biensûr, la voiture qui tient dansl'entrée du dojo de Nagamineest une voiture… très petite !On trouve là également deuxvieux makiwaras qui restent àl'intempérie. « Le makiwarapermet de pratiquer l'impact etla distance correcte. Il fautfrapper avec la force du corps,de la hanche et de manièreexplosive de l'intérieur denous. Cette force qui vient del'intérieur est importante. »Mais il n'y a pas que des

makiwara dans le dojo deNagamine. Répartis par terre,autour du tatami en bois, onpeut également voir d'autresinstruments traditionnels de renforcement typiquesd'Okinawa. Pour Nagamine,leur utilisation est importanteparce que, nous dit-il : « ilsrenforcent les muscles, lestendons, les os d'un façonbénéfique pour le Karaté carnous ne cherchons pas levolume physique mais un corps quipuisse se mouvoir agilement. » Ensuite, pour montrer son puissant

kime en distance courte et peut-être unpeu pour bril ler et me surprendre,Nagamine monte un petit show où ilcoupe des baguettes japonaises avec letranchant d'un fin papier en coup secsans long parcours. Je ne sais pas s'il abeaucoup de mérite ou pas, le fait estqu'il en fait beaucoup pour m'étonner…et que je ne déçois pas ce désir.

J'ai observé que les principauxmaîtres d'Okinawa, ceux qui possèdentun 10e Dan, portent trois rayuresdorées au bout de leur ceinture(Shoshin avait ses trois rayures), alorsque Takayoshi Nagamine en portequatre. Il faut dire à ce sujet que dansle Matsubayashi, existe aujourd'hui lacoutume chez les ceintures noires deporter une rayure si on est Renshi,deux si on est Kyoshi et trois, Hanchi. Ilexiste en outre une catégorie appelée

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Karaté

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Hanshishei réservée au grand maîtrede Matsubayashi qui en porte quatre.Les autres styles de l'île ont maintenule système des trois rayuresmaximum.Le soir est tombé sur Okinawa et j'ai

faim, ainsi que lorsque Takayoshi medemande si je veux dîner avec lui, je nepeux que sauter de joie… et en plus ilm'invite ! Que demandez de plus ? Aucours du repas (dans un bistrottraditionnel d'Okinawa dans lequel, sij 'avais été seul, je ne seraiscertainement pas rentré), nouscontinuons de parler de Karaté.Takayoshi Nagamine est veuf depuis

plusieurs années et il est vrai qu'onperçoit que sa vie est un peu…désordonnée quant à l'aspect de samaison.- J'ai un fils et une fille.- Karatékas ?- Non. En tout cas pas de manière

sérieuse. J'ai également un frère plusjeune que moi et une sœur.

- Vous consacrez-vous seulement auKaraté ou avez-vous un autre travailcomme c'est souvent le cas denombreux autres grands maîtres de l'île ?- Je ne consacre seulement au

Karaté et bien sûr, à être Soke deMatsubayashi.- Quel est votre travail à la tête du

Matsubayashi ?- Le président, c'est Yasuharu

Makishi, Hanshi. Nous avons unedizaine de dojos à Okinawa et ailleursnous en avons beaucoup plus. AuxÉtats-Unis, i l y a beaucoup depratiquants et en Europe également (enIrlande, en France…).- Et à Okinawa, combien y a-t-il de

dojos de Karaté en général ?- À peu près 500 dans toute l'île et

près de 200 dans la capitale Naha.C'est Takayoshi lui-même qui a fait

germer l'art martial aux États-Unisentre 1966 et 1976, une époquependant laquelle i l dir igea

personnellement là-bas leMatsubayashi, que ce soit de LongIsland (New York) ou d'Ohio, et aucours de laquelle sa perspectives'élargit. Nagamine est une personneouverte qui me raconte par exemplececi : « En 1991, nous avons fait unéchange avec le Taekwondo coréen.C'est quelque chose de très différent etce fut très intéressant. »En ce qui concerne les États-Unis, il

se montra très critique par rapport àbeaucoup de ses instructeurs et de fait,il préféra que le grand nombre desélèves qui se trouvent là-bas restentseulement avec les quelquesinstructeurs qu'il choisit.Au cours de la conversation,

Takaysohi s'intéresse à mes voyages àOkinawa, avec qui j'avais été, qui jeconnaissais… Il charrie souvent laserveuse qui s'occupe de nous, une joliejeune fille qu'il essaye de « draguer »avec moi. Que ne doivent passupporter les serveuses, pas vrai ?

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Grands Maîtres

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Reportage

Les points clés pour voler en toute sécuritéSécurité dans les avions

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Sécurité dans les avionsIl existe d'innombrables protocoles de sécurité en vol, concernant la par-

tie technique de l'appareil et son maniement, mais il n'existe malheureuse-ment aucun protocole ni aucune préparation du personnel de vol en ce quiconcerne la self-défense et les protocoles de sécurité physique à suivredans les situations de risque réel qui mettent en jeu la vie des passagers etde l'équipage et qui peuvent surgir à l'intérieur de l'appareil, de ces situa-tions où la force exercée par des tiers peut faire sauter toutes les alarmeset conduire à une situation tellement limite qu'il n'y a pas d'autre solution

que d'abattre l'appareil pour éviter des maux bien pires. Unedécision difficile pour n'importe quel gouvernement respectable.Cela peut concerne aussi bien l'aviation d'affaires que le

transport aérien commercial. Seules quelques lignes aériennes,par imposition légale de certains pays, disposent d'une sécuritéde ce type sur leurs lignes commerciales et certaines commen-cent à considérer cette préparation des membres de l'équipage.Nous ne devons pas ignorer que l'aviation d'affaires représenteun risque encore plus grand que le transport commercial car lescontrôles sont moins rigoureux et beaucoup plus souples du faitmême de la caractéristiques des passagers qui sont générale-ment des personnalités qui en plus d'être les propriétaires deces fastueux jets privés, jouissent d'une position économique etsociale qui leur donne une certaine immunité par rapport à cer-tains contrôles de sécurité. Ça représente un objectif merveil-leux pour les terroristes et un grand danger pour la société.Quand nous parlons de sécurité dans un avion, soyons

conscients du fait que nous parlons de sécurité dans un espaceextrêmement réduit où nous devons prendre en compte unegrande quantité d'inconvénients qui augmentent les risquesdans des proportions inhabituelles car nous nous retrouvonsdans un cul-de-sac où la mobilité est minimale, où les amplesdéplacement habituels dans les systèmes de self-défense sontexclus et où les armes à feu, une fois en vol et au-dessus d'unecertaine altitude, sont un risque plus qu'une défense.La distribution de l'espace dans un avion nous rappelle

l'architecture des vieux châteaux médiévaux qui était conçusainsi pour pouvoir se défendre avec très peu de soldats face àde grandes armées quand se produisait le siège. Ce n'est doncpeut-être pas un inconvénient. Come disait Miyamoto Musashi,samouraï mythique et magnifique, exécutons l'art de l'avantage.Comment un expert en arts martiaux appliquerait-il ces tech-

niques dans le couloir d'un avion face à une personne armée etsimplement hors d'elle et d'une grande corpulence ? Avec cetteméthode, nous allons le découvrir et le démontrer et nousserons surpris de voir comment une hôtesse de l'air, mince, defaible corpulence et pesant très peu est capable de réduire etd'immobiliser sans aucun problème un agresseur de plus decent kilos dans l'étroit couloir d'un avion. Mais nous n'allons pasle faire dans un grand avion commercial. Nous démontrerons,dans le jet privé que nous pouvons voir sur les photos quiaccompagnent cet article et le DVD que nous présentons, quec'est possible et réel.Les techniques doivent être extrêmement rapides et efficaces,

et si besoin l'est, mortelles, compte tenu de l'espace et dutemps de leur exécution, de la discrétion qu'exige le moment etde la proportionnalité des moyens en fonction de la couleur ducode.Mais la base essentielle dans l'instruction en la matière des

membres de l'équipage commence par la création etl'établissement d'un protocole d'action qui fait référence à troiscouleurs (vert, orange et rouge) qui à leur tour serontremplacées par trois mots de passe qui ne peuvent en aucuncas éveiller le moindre soupçon ou la moindre alarme chezceux qui peuvent les entendre.Nous assignerons un code vert à l'altération de l'ordre dans

l'avion sans autre risque ni transcendance que celle d'uneimpertinente réaction que nous devrons cependant observer etcontrôler ou réduire si nécessaire. Le code orange sera assignéaux situations qui sont présumées représenter un risque graveet réel, avant que celles-ci ne se produisent et bien évidemment

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Self-défense

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Reportage

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si elles peuvent être remarquées àtemps. Et le code rouge concernera lescas où le fait s'est produit, tel que ledétournement de l'avion. Les mots de passe seront composés

de mots ou de phrases des plus quoti-diennes et propre au contexte. Parexemple, code vert (Tu ferais bien decesser de fumer), code orange (un verrede lait chaud) et code rouge (à votreimagination).Dans ce programme d'entraînement,

nous formons le personnel de vol auxprotocoles et aux techniques martialesappropriées à chaque cas, résolvanttoutes sortes de situations avec la pro-portionnalité de moyens adéquate pourchaque code. Nous introduisons égale-ment dans le système un protocole desécurité pour les vols privés deshommes d'affaire et des personnalités,aussi bien en ce qui concerne l'arrivéeet la réception de la VIP à l'avion qu'ence qui concerne son débarquement etson départ, car nous prenons comptedu fait que, dans la plupart des cas, lesgardes du corps prennent congé de laVIP au pied de l'avion avant le départ etque celle-ci retrouve de nouveaux

gardes du corps à son arrivée à destina-tion. Ce genre de situations représenteun danger et une responsabilité pour lesmembres de l'équipage quant à lasécurité de la VIP. En outre, les gardesdu corps, quand ils voyagent avec laVIP et s'ils possèdent l'autorisation ducommandant de bord de porter leursarmes réglementaires, ne possèdentcependant pas l'entraînement néces-saire en la matière. De ce fait, plus querésoudre un problème en vol, ils pour-raient même aggraver plus encore lasituation à l'intérieur de l'avion.Rappelons qu'il est plus importantd'avoir de solides connaissances quede porter une arme à feu.La sécurité en vol sera possible pour

autant que nous ne dépendions pasd'agents externes en première instance,une fois que l'appareil a décollé. Lasécurité doit être instantanée et l'aideextérieure est secondaire car ils nepourrons jamais nous offrir une aidedirecte au moment juste et précis, ils nepourront que nous prêter des servicesqui accroîtront notre propre sécuritéavant que ne se produise l'embarque-ment, mais pas une fois que l'avion a

décollé. La sécurité réelle est celle quenous offrons et que nous appliquonsnous-mêmes. Nous devons êtreconscients que la sécurité dans lesaéroports à travers leurs filtres de sécu-rité n'est pas aussi efficace que nous lesouhaiterions car les mesures de sécu-rité sont toujours en retard par rapport àl'imagination tordue des terroristes etmême des mafias organisées, laissanten évidence une grande quantité devides et de fissures dans la sécuritéactive et passive des aéroports.En cette date de novembre 2006

(date à laquelle j'écris cet article), oninaugure l'application de nouvellesnormes de sécurité dans les aéroports,limitant le bagage à main ainsi que lesliquides et les crèmes que l'on peutemporter dans son bagage à main, dufait des dernières tentatives d'attentatsur les vols commerciaux par des cel-lules terroristes islamiques. Une fois deplus, les mesures sont prises une foisque les faits se sont passés, bien quecette fois, ils ont été frustrés par les pro-fessionnels de l'intelligence et de l'infor-mation. Ce sont des mesures qui sansnul doute augmentent la sécurité, mais

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Self-défense

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Reportage

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en même temps, nous devons être conscients qu'ellesne nous garantissent pas une sécurité absolue, car il ya une infinité de moyens stratégiques pour introduire àl'intérieur de l'avion des armes, des liquides ou quoi que

ce soit que veuille un esprit tordu. Et si la mort nereprésente pas un inconvénient pour le terroriste,

cela représente une gravité et une inquiétudeencore plus grande pour les responsables de lasécurité en vol et sur terre.

Dans ce travail enregistréen DVD, nous montronssimplement les prin-cipes élémentairesqui doivent orienterla préparation desmembres de l'équi-page, mais logique-ment et par pur prin-cipe éthique et pro-fessionnel, nous ne

montrons pas la prépara-tion intégrale des mem-bres d'équipages formés àce système et qui se com-pose d'un cours de base de

trente six heures de pratiqueet théorie plus un suivi pério-

dique de recyclage du personnelinstruit, où l'on traite et donner des

réponses à des situations qui jouraprès jour se présentent. Ce que nous

pouvons voir dans cette vidéo est une sim-ple synthèse du travail restreint que nous

devons diriger vers une bonne praxis profes-sionnelles.

« L'essentiel ne se trouve pas dans ce que l'ondit, mais dans ce que l'on omet. »

ProtocolesQuand nous voyageons en avion, au moment de l'em-

barquement, quand nous sommes un expert en lamatière, nous devons nous présenter et le faire savoir àl'hôtesse ou au steward. Un bon choix serait de prendre un siège côté couloir ou

mieux encore un siège à côté de la porte. Dans ce cas,notre mobilité sera la meilleure pour agir si nécessaire carnous n'aurons pas de sièges devant nous qui limiterontvotre mobilité. Une seconde peut être vitale pour éviter unecatastrophe. Quoi qu'il en soit le plus mauvais choix seratoujours celui de prendre une place hublot ou centrale carnous serons alors privés de toute mobilité.Si nous entendons une conversation qui nous fait

suspecter qu'un attentat peut être commis dans l'avion,nous devrons le faire savoir discrètement aux membresd'équipage.

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S'il se produit un détournement, nousdevons être conscients du fait que trèscertainement, en plus des pirates de l'airque nous voyons, il y en aura au moinsun autre camouflé entre les passagers.Si ça devait arriver, ce serait un fac-

teur à considérer au moment d'élaborerune stratégie.N'importe quel objet comme un sim-

ple stylo-bille peut représenter unearme mortelle avec laquelle on peutquitter la vie à une autre personne en unclin d'œil.

Sûreté aérienneLa communauté internationale a

beaucoup évolué en matière de protec-tion antiterroriste dans l'aviation civile.En plus des accords collectifs et destraités promus par les Nations unies etsouscrits avec un caractère obligatoirepar les pays membres, l'OACI(Organisation de l'aviation civile interna-tionale) a été chargée à la demande del'Assemblée, de renforcer les annexesde la Convention de Chicago.Parmi ces « renforcements » sous

forme d'amendements (amendement10 de l'annexe 17 : Sûreté) et change-ments provisoires ressortent :a) Appliquer les dispositions de

l'Annexe 17 aux vols intérieurs ;b) Fermer à clé les portes de la cabine

et autres procédés pour prévenir uneintrusion dans le poste de pilotage ;

c) Contrôles de sécurités appro-priés, y compris vérifications des anté-cédents de ceux qui ne sont pas despassagers ;d) Sécurité dans les caractéristiques

des passeports et la standardisationdes documents d'identité du personneldes lignes aériennes et de l'aéroport.

On améliore également les disposi-tions de sécurité de l'aviation del'Annexe 6 : Exploitation techniquedes aéronefs, en renforçant lesnormes de sécurité en vol. L'OACIcontinuera de travailler à l'introductionet au renforcement des dispositionsen rapport avec la sécurité quecontiennent d'autres annexes, tels quel'Annexe 1 : Licences du personnel,l'Annexe 8 : Navigabilité des aéronefs,l'Annexe 11 : Services de la circulationaérienne et l'Annexe 18 : Sécurité dutransport aérien des marchandisesdangereuses, en plus des audits desécurité pour les compagnies d'avia-tion. Nous ne citons pas les modifica-tions JAR ou EASA, puisque nous trai-tons le sujet globalement.En outre, l'OACI a été chargée de

procéder urgemment à l'étude de lamanière d'affronter les nouvellesmenaces émergentes de l'aviationcivile. À ce sujet, fut établit un grouped'étude destiné à traiter les menacesnouvelles et émergentes contre l'avia-tion civile afin de les examiner et de

développer une stratégie pour les gérer,essayer d'adopter une applicationmodulaire et donner priorité aux actionsen fonction de ce qui est approprié.En résumé, l'OACI et la communauté

de l'aviation ont préparé une réponsesignificative face à cette nouvellemenace. Il est nécessaire de réaliser untravail continu et cela exigera une coo-pération internationale des États mem-bres, des organisations internationales,des compagnies et des aéroports danschaque État et de tout le personneltechnique, policier et de sécurité impli-qué dans la sûreté de l'aviation civile.Mais, il existe encore une infinité de

points faibles dans un aéronef qui sonttrès difficiles à résoudre que ce soit dufait de la construction en elle-même del'aéronef ou des systèmes logés horsde la cabine de pilotage. Nous voulonsnous référer aux systèmes portatifsd'oxygène, aux haches, aux comparti-ments destinés aux disjoncteurs, auxtableaux internes de la cabine des pas-sagers qui débouchent dans la cale,aux accès aux systèmes hydrauliqueset électriques de l'aéronave… en défini-tive un immense etcétéra de points quidevraient être contrôlés et qui, très dif-ficilement, pourront être neutralisésface à une menace terroriste. Sans vou-loir donner des pistes, dans la cabinedes passagers, le terroriste pourraitavoir à sa disposition jusqu'à septbéliers pour renverser la porte de la

cabine.Espérons que l'organisme

chargé de ces analyses ainsique de la conscientisation descompagnies aériennes quantà la formation de leurs piloteset membres d'équipages enmatière de self-défense à l'in-térieur des aéronefs soitrapide et efficace car, avec lapréparation actuelle et la pro-position d'utiliser des armes àfeu de la part des équipages,non seulement les mesures nesont pas aussi efficacesqu'elles pourraient l'être, maisde surcroît ça pourrait êtreune chose dont le terroristeexpert pourrait profiter et tour-ner à son propre avantage.

Les points clés pour voler en toute sécurité

Sécurité dans les avions

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Images d'une Histoire« Karaté : Images d'une histoire » est l'ouvrage qui possède la plus grande quantité

de documents d'archives historiques de l'histoire du Karaté. Funakoshi, ses maîtres,les grands des générations suivantes, Nakayama, Yamagushi, tout cela dans desdocuments inédits ou peu connus, des photos qui font partie de l'histoire du Karaté.Un livre merveilleux enfin disponible en italien, en allemand, en français et en espagnol.

Photo 4 : Gichin Funakoshi au Meiseijuku.

Photo 1 : Chojun Miagi et Juhatsu Kiyoda.

Photo 2 : Choki Motobu. Photo 3 : Masaru Sakamoto,Masatoshi Nakayama, Gichin Funakoshi et Teruyuki Okazaki, lejour de l'inauguration du dojo de la JKA, le 1 avril 1955.

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e terme « philosophe » est lar-gement utilisé quand on parledu Karaté traditionnel et clas-sique, mais pour mieux com-prendre à quoi se réfère cettephilosophie du Karaté sans se

perdre en vaines élucubrations, il n'y a riende mieux que de connaître les opinions etles pensées des grands maîtres à propos dela signification de l'objectif de cet art martialet de sa pra-tique.

Le fait d'avoir connu personnellement lamajorité des maîtres importants ici men-tionnés, d'avoir partagé du temps aveceux, m'apporte une perspective correctede ce qu'ils ont voulu me dire en mêmetemps que l'occasion de voir comment ilssont en réalité, loin des grands stages,dans leur rapports plus proches en tantque personne, en tant que karatékas, dansl'intimité d'un dojo, de leur maison oud'une taverne.

Le Karaté a traditionnellement véhiculéune série de valeurs éducatives que

nous ne voulons pas perdre. Ces

bases deviennent quelque chose d'extrê-mement important quand on considère leKaraté comme un « Do », comme un che-min de vie avec des valeurs centrées sur leperfectionnement du caractère et de la per-sonnalité du pratiquant, des valeurs pourtoute la vie. En japonais, on appelle cela : « Jinkaku Kansei ni Tsutomuro Koto ».Effectivement, le respect envers tous et

tout devient absolument nécessaire pourconstruire une société meilleure. Il est trèsfacile de respecter ceux qui partagent lesmêmes idées, mais c'est avec ceux qui neles partagent pas qu'il faut montrer un véri-

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L

Photo 7 : Gichin Funakoshi et son groupe de démonstration devant Hiro Hito le 6 mars 1921.

Photo 5 : Institut deShuri, 1937.Photo 6 : HirokazuKanazawa, HiroshiKinjo, YamaguchiGogen et MasatoshiNakayama, entreautres.

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table respect désintéressé. Personne n'esten possession de la vérité. Et l'humilité esttoute aussi importante, sans elle il ne serapas possible d'accepter d'autres per-sonnes, ni leur possible développementtechnique qu'il soit plus important ou plusfaible. Si on ne comprend pas ce type devaleurs et si on n'en fait pas la preuve, onpeut être meilleur techniquement, physi-quement, mais… on n'est pas pour çameilleur karatéka. La tolérance, être capa-ble de vivre avec toutes sortes de gens,quel que soit leur niveau, leurs idées, leurstyle… sans mépriser personne, sanssous-estimer, sans critiquer… est une autredes bases sur lesquelles nous devonsconstruire notre technique. « Kekki no Yu oImashimasu » exprime le contrôle de soiqu'il nous faut avoir devant le courageimpétueux.Une autre des bases est la fidélité, la

loyauté qui est si importante dans le Budojaponais et qui s'exprime dans l'expression« Shingi o Omonji ». Elle inclut la reconnais-sance perpétuelle envers celui qui nousmontre et nous accompagne sur la voie duKaraté-do.Sur ces quatre bases doit s'appuyer la

discipline, non seulement comme unmoyen mais aussi comme un but de la pra-tique et dont le développement facilitera laréussite de beaucoup d'autres facettes dela vie quotidienne.La constance doit être fortement asso-

ciée à cette discipline. Ce n'est pas s'entraîner très dur pendant une courte

période de temps qui importe dans leKaraté, mais pratiquer constammentpendant toute la vie. Le Karaté-do estune longue voie sans fin. Ni les vieuxmaîtres, après y avoir consacré touteleur vie, n'en sont arrivé au bout.Lao Tseu disait : « Je possède trois

qualités précieuses à garder en moicomme un trésor. La première s'appelleAmour, la deuxième s'appelle Modestieet la troisième d'appelle Humilité ». On vaplus loin en admirant les autres qu'en lescritiquant. La critique, disent-ils, est levice des idiots. De sages paroles qui nousrappellent que si nous n'avons rien de bonà dire sur quelqu'un, il vaut mieux ne riendire. Ne vous occupez pas des imperfec-tions des autres, occupez-vous seulementdes vôtres. Celui qui comprend la traditionet l'esprit du Karaté ne critique pas, car ilrespecte et tolère. D'un autre côté, il fauttoujours avoir envers le maître une recon-naissance, une loyauté et une fidélité pro-fondes. Il est très important que la relationKohai-Sensei (maître-élève) soit correcte.N'oublions pas que la véritable ceinturenoire entoure notre cœur et pas notre taille.Les arts martiaux sans un développementparallèle de la personnalité, une toléranceet un respect profond, ne sont rien de plusque des écoles de violence et celle-ci n'estque la marionnette de notre ignorance.Pour terminer cette introduction, je vou-

drais mentionner une phrase que je trouvegénial et qui nous invite à tout comprendresans obsession car, comme disait le maître

Kenwa Mabuni : « Dansmon petit canot, capsur l'île du Budo, jem'amuser à ramer ».

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Photo 1 : Premiers élèves et ceintures noires du club de Keio,en 1926. Funakoshi au milieu. Photo 2 : Fumio Demura. Photo 3 : Gichin Funakoshi en train de calligraphier en 1952. Photo 4 : Hirokazu Kanazawa. Photo 5 : Kenwa Mabuni etGichin Funakoshi, à Keio. Photo 6 : Yasuhiro Konishipratiquant le Makiwara au Ryobukan dojo.

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