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Post on 30-Apr-2020
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A future Third Growth !
If what the above title suggests
became true, it would indeed be a
sensation! For, during its 160 years
of existence, the legendary 1855
classification, nowadays partially
obsolete, has only seen a single
modification.
By René Gabr i e l : www.bx to ta l . com
Si ce qu’avance le titre ci-dessus
s’avérait vrai, ce serait une annonce
absolument sensationnelle! En effet,
en 160 ans d’existence, le classement
légendaire — mais aujourd’hui
partiellement obsolète — de 1855
n’a connu qu’un seul amendement.
Source René Gabr i e l : www.bx to ta l . com
This was in 1973 and involved Château Mouton Rothschild which,
previously ranked as a Second Growth, was reclassified as a First
Growth after a lengthy legal action. In the case of Château Meyney,
passing from the status of Cru Bourgois to a central ranking amongst the
elite Grands Crus Classés would represent an even more spectacular
promotion. Spectacular it would be, but a theoretical possibility
nonetheless, and for a number of reasons.
C’était en 1973, et concernait le Château Mouton Rothschild : ce
dernier, jusqu’alors Deuxième Cru, avait été reclassé en Premier
Grand Cru au terme d’une longue bataille juridique. Pour le Château
Meyney, le passage du rang de Cru Bourgeois au peloton du milieu de
l’élite des grands crus classés représenterait un bond en avant encore
plus spectaculaire. Spectaculaire certes, mais théoriquement possible.
Et ce, pour plusieurs raisons.
Nouveau troisième cru !
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Firstly the vineyard of Château Meyney borders the Gironde estuary,
and within one of the prime sections of the whole Medoc region.
Secondly, the sheer presence of its illustrious neighbours should
weigh the scales in its favour: to the north lies Château Calon Segur, a
Third Growth; to the south, the vines of Meyney march with those of
Château Montrose, one of the top Second Growths!
When I visited Meyney I asked why this Château had not obtained a
higher ranking at the time, but nobody was able to answer my question.
D’une part, les vignes du Château Meyney sont plantées au bord de
la Gironde, dans des zones comptant parmi les plus intéressantes
du Médoc tout entier. D’autre part, d’un point de vue purement
mathématique, ses illustres voisins devraient faire pencher la balance
en sa faveur : au nord se trouve Château Calon-Ségur, classé troisième
Grand Cru Classé ; au sud, les vignes de Meyney sont limitrophes de
Château Montrose, qui compte parmi les meilleurs deuxièmes Grands
Crus !
Lors de ma visite à Meyney, j’ai demandé pourquoi le Château n’avait
pas été mieux classé à l’époque — mais personne n’a su répondre à
cette question.
Fortunately, out-dated classifications are not what count for savvy
consumers these days. No, it is the current quality level, linked to
the quality/price ratio that builds the success of a brand. In these
respects Meyney has made considerable progress, without fuss but
with remarkable consistency.
Heureusement, ce ne sont pas des classifications dépassées qui
comptent aujourd’hui pour les consommateurs intelligents, mais la
qualité actuelle, et c’est désormais sur le rapport qualité-prix que se
fonde le succès d’une marque. Or, en la matière, Meyney a progressé
— certes en toute discrétion, mais avec une belle constance.
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But before describing what is happening at
Meyney and the recent vintages, let’s take a
look at the history of this Château. In 1662,
the Père Feuillants, a monastic order, planted
the first part of what is now a 51 hectare
vineyard here. This qualifies Meyney as one of
the oldest vineyards on the banks of Gironde
estuary. It then became, for many years, the
property of a Dutch family called Luetkens,
before being sold to Désiré Cordier in 1917.
The Cordier ownership was to last for 87 years
until 2004.
Mais avant de dévoiler son actualité et les
derniers millésimes dégustés, revenons sur
l’histoire de ce Château. En 1662, les Pères
Feuillants, plantèrent les premières vignes
des 51 hectares qui composent aujourd’hui
le vignoble du Château Meyney, faisant ainsi
de ce dernier l’un des plus anciens domaines
viticoles des bords de la Gironde. Il resta
ensuite longtemps la propriété d’une famille
hollandaise, les Luetkens, avant d’être acquis
en 1917 par Désiré Cordier. L’ère Cordier
allait durer 87 ans, jusqu’en 2004.
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Cordier used to have extensive vineyard holdings around Bordeaux
before these were successively sold, not on account of their reputations,
but due to poor international investments. In addition to Meyney, the
Cordier empire included, to mention only the most prestigious estates,
Clos des Jacobins (Saint Emilion), Lafaurie-Peyraguey (Sauternes) and
two classified growths in Saint Julien, Talbot and Gruaud Larose.
Le nom de Cordier était autrefois celui d’une puissante société
bordelaise, mais ce conglomérat vitivinicole finit par péricliter, non à
cause des propriétés du Bordelais, mais de mauvais investissements à
l’international.
Outre Meyney, cet empire comprenait le Clos des Jacobins (Saint-
Émilion), Lafaurie-Peyraguey (Sauternes), et deux Crus classés de
Saint-Julien, les Châteaux Talbot et Gruaud Larose, pour ne citer que
les principaux d’entre eux.
Cordier was mainly interested in short-term profits and having an
extensive presence in markets, and these wines scored modestly in
critical ratings at the time. The second selections from each Château
relied on their image to sell, and the management was more concerned
with producing as high a proportion of the « grand vin » as possible. As
a result, if the best vintages produced some magnificent wines, those
from indifferent years were only mediocre at the best. Meyney in
particular was often badly treated. The « bourgeois » image, linked to
the natural elegance of Saint Estèphe, meant that its wines frequently
showed more muscle and sinew than flesh.
Cordier, qui cherchait le profit, se contenta longtemps d’être présent
sur le marché, n’obtenant que des notes plutôt modestes pour ces
Châteaux. Les deuxièmes vins n’étaient sélectionnés que sur leur bonne
réputation. Ce à quoi tenait particulièrement la direction de Cordier,
c’était produire autant de « Grand Vin » que possible. Conséquence : si
les très grands millésimes permettaient de mettre en bouteille des vins
grandioses, les vins produits lors des millésimes difficiles ne méritaient
pas mieux qu’une mention « assez médiocre ». Et Meyney notamment
était souvent particulièrement malmené. En effet, les vins élancés
de Saint-Estèphe ayant, littéralement, un caractère « bourgeois », ils
présentaient fréquemment davantage de muscles et de tendons que
de chair.
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But there has been a renaissance at Château Meyney since the 2004
vintage. The new owner, a subsidiary of Crédit Agricole called CA
Grands Crus, has sorted out the priorities. Whereas previously total
production could reach half a million bottles per year, now there
are just about 100,000 bottles of the second wine called Prieur de
Meyney, and around 180,000 bottles of the Grand Vin, Château
Meyney itself. Back in the Cordier era, yields per hectare could rise
above 75 hectolitres, but the average yield over the past ten years
stands at just 45 hectolitres.
Mais depuis le millésime 2004, il souffle un vent de renouveau au
Château Meyney. Le nouveau propriétaire, la Société CA Grands Grus,
filiale du Crédit Agricole, a tout remis à plat.
Tandis que par le passé, la production totale pouvait atteindre jusqu’à
un demi-million de bouteilles, les volumes produits sont aujourd’hui
d’environ 100 000 bouteilles pour le deuxième vin Prieur de Meyney,
et d’environ 180 000 bouteilles pour le Grand Vin, Château Meyney.
Le rendement par hectare au « meilleur de l’époque Cordier » dépassait
les 75 hectolitres, la récolte des dix dernières années, se trouve autour
des 45 hectolitres par hectare.
Like Cordier, the new proprietor owns several other wine estates.
The Sauternes classified growth Rayne Vigneau was one of these until
recently. Today CA Grands Crus incorporates, besides Meyney, the
following Bordeaux châteaux: Grand Puy Ducasse (Pauillac), La Tour
de Mons (Margaux), Blaignan (Médoc) and Clos Saint Vincent (Saint
Emilion). In addition there is also a Burgundy estate, Château de
Santenay and its range of 24 different wines.
À l’instar de Cordier, le nouveau propriétaire possède plusieurs
domaines viticoles. Le Cru de Sauternes Rayne-Vigneau en faisait
encore partie récemment. Aujourd’hui, la société CA Grands Crus
compte, outre Meyney, les Châteaux Grand Puy Ducasse (Pauillac),
La Tour de Mons (Margaux), Blaignan (Médoc) et le Cru de Saint-
Émilion Clos Saint-Vincent. Sans oublier un domaine en Bourgogne,
le Château de Santenay, qui produit pas moins de 24 vins différents.
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Now let’s get back to the main topic since we came to Saint-Estephe
to take a closer look at Meyney. I have had this estate on my list of
« wines to be tasted » for some time now since, over recent vintages,
its wines have often turned out to be well above the average quality
level for each year. Before our visit and the lunch that followed, a
dozen or so vintages were lined up waiting to be tasted. These went
from the latter part of the Cordier period up to the 2016 still ageing
in barrels. We tasted together with members of the Meyney team who
all seemed delighted to have this rare opportunity to take part in a
vertical tasting.
Mais venons-en au cœur du sujet. Après tout, c’est pour Meyney que
nous nous sommes rendus à Saint-Estèphe. Il y avait longtemps que
ce Cru figurait sur ma liste de vins à déguster. Ces dernières années,
il m’avait plusieurs fois enthousiasmé, s’avérant souvent bien meilleur
que ne l’était la moyenne du millésime.
Avant notre visite et le déjeuner qui s’est ensuivi, une bonne douzaine
de millésimes — allant de la fin de l’époque Cordier jusqu’à un 2016
brut de fût — attendaient d’être dégustés. Cela s’est fait en compagnie
des membres de toute l’équipe, apparemment ravis qu’on leur propose
une dégustation verticale; de telles occasions étant pour eux aussi
extrêmement rares.
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The colour has faded with time, becoming quite transparent, with
brick red tinges on the rim. The nose shows hints of iron, then of leaf
mould. What is left of the light fruit aromas are of the small berry
kind. Then one discovers peat, old leather and saddles. The palate
is thin and metallic with weak aromas. This can still be drunk but is
hardly very expressive. On the positive side it is not oxidized, which
is already something. A second bottle was opened and found to be far
richer and better. 16/20, should have been drunk.
Robe nettement pâlie par le temps, transparente, avec des reflets
rouge brique sur le bord du disque. Le nez présente des nuances
de fer puis d’humus, le peu de fruit allant plutôt vers les petits fruits
rouges ; peu de force. Le deuxième nez dévoile de la tourbe, du vieux
cuir et des senteurs de selle de cheval. En bouche, maigre et métallique
avec un profil aromatique assez faible. Encore bon à boire, mais très
peu expressif. L’aspect positif est qu’il n’est pas encore oxydé. Ce
n’est déjà pas mal! Une deuxième bouteille a été ouverte, s’avérant
infinitésimalement plus dense. 16/20, passé.
Typical red bordeaux colour, becoming pale with orange tinges at
the rim. The nose is warm with notes of tar and hints of meat and
game. It becomes more generous and sweet as it opens up, showing
hints of sultanas and surprising depth. Compact and fleshy on the
palate with considerable substance and, on the tongue, impressions of
liquorice and Sichuan pepper. This is still very much alive and should
be decanted. Shows truly « bourgeois » character in the best sense of
the term ! 18/20, ready to be drunk.
Robe rouge bordeaux pâlissant vers le bord, reflets oranges. Nez
chaleureux avec des notes de prune, de goudron, et des nuances de
viande et de gibier. Plus sucré et généreux au deuxième nez, avec
des arômes de raisins de Corinthe et une profondeur surprenante.
Compact et charnu en bouche avec beaucoup d’extrait et, sur la
langue, des notes de réglisse et de poivre de Sichuan. Un vin encore
très présent. À décanter. Au vu de son caractère, il mérite absolument
la mention « bourgeois » (à prendre comme un compliment) ! 18/20,
à boire.
MEYNEY 70’ MEYNEY 82’
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The red bordeaux colour has delicately evolved towards paler tones.
The bouquet appears amazingly sweet and shows hints of stewed fruit,
red plums, cedar, cigar tobacco and a delicate hint of raisins, all of this
overlaid with malt. On the palate the feeling is surprisingly unctuous,
the wine’s harmony and generosity reminding one of a blend between
a Châteauneuf-du-Pape and a Colheita Port! This finish harks back to
that almost unrelenting sensation of sweetness that is reminiscent of
syrup of figs and sultanas. A very unusual wine for Bordeaux due to
the vintage rather than specifically to Meyney. 16/20, to be drunk
before long.
Robe rouge bordeaux délicatement évoluée et pâlissant. Le bouquet
est étonnamment sucré avec des nuances compotées, notes de
compote de prunes rouges, de cèdre, de cigare dominicain et, tout
en délicatesse, de raisin sec, le tout recouvert d’un voile malté. En
bouche, la matière onctueuse, généreuse et harmonieuse évoque un
mélange de Châteauneuf-du-Pape et de Porto Colheita. En finale, ce
vin présente de nouveau une sucrosité presque débridée qui rappelle
le sirop de figue et le raisin de Smyrne. Un Bordeaux atypique — la
faute n’en revenant pas à Meyney, mais au millésime. 16/20, à boire
rapidement.
The colour is garnet red, still quite deep and not much paler at the
rim. The nose shows spicy aromas like pepper and liquorice, with fine
darkish hints of wood. There is a touch of cold smoke and vine leaves.
This seems quite closed, at least initially. Fleshy on the palate, quite
dense and showing some gentle astringency due to the Petit Verdot
component in the blend. A classical Meyney, in line with this period
in its history. Has evolved very slowly over the 20 plus years it has
been in the bottle. 17/20, to be drunk.
Robe d’un rouge grenat encore relativement soutenu, assez dense,
et dont le disque pâlit donc peu vers le bord. Nez épicé de réglisse,
de grains de poivre et de bois noble sombre. Note délicate de cep de
vigne, fumée froide. Semble d’une certaine manière encore fermé —
tout du moins au début. Charnu au palais, assez dense et présentant
encore une astringence douce, avec en finale une certaine amertume
due au Petit Verdot. Un Meyney classique — en accord avec l’époque
de son élaboration. N’a évolué que lentement au cours des plus de 20
ans de son élevage en bouteille. 17/20, à boire.
MEYNEY 90’ MEYNEY 95’
18 19
Little evolution here again with a purplish garnet hue of average
depth. The intense bouquet seems dynamic without being totally
expressive. It reveals hints of prune and a style that is typical of this
terroir, showing the full aromatic class of Saint-Estephe. Each sniff
reveals fresh nuances. On the palate the wine has already delicioulsy
rounded out due to its natural richness and shows charm despite its
power. A splendid Meyney which is just coming into its stride. 18/20,
ready for drinking.
Robe peu évoluée, d’un pourpre grenat moyennement soutenu. Le
bouquet intense s’affirme avec énergie sans être tout à fait ouvert, notes
de pruneau au caractère profondément marqué par le terroir, belle
noblesse avec une merveilleuse palette aromatique caractéristique de
Saint-Estèphe. Chaque contact olfactif dévoile de nouveaux arômes.
En bouche, le vin s’est déjà délicieusement arrondi (en raison de sa
richesse), ce qui lui confère un certain charme malgré sa puissance.
Un Meyney grandiose, patient, qui aborde actuellement sa première
maturité organoleptique. 18/20, à boire.
A very deep bordeaux red with slight tinges of purple. Wonderful
bouquet that shows maturity and warmth without seeming over-
cooked. It has barroque-style depth and shows a magnificent array of
aromas underscored by a mass of dark berry fruit. The second nose
reveals summer truffles and liquorice then evolving towards tar and
thus reminiscent of great Hermitage. Very generous on the palate,
both dense and rich. This really shows the quality of Meyney’s terroir
and the potential of the 2003 vintage in Saint- Estephe. Wow! Meet
the legendary aromas of the Médoc! 19/20, ready for drinking.
Robe d’un rouge bordeaux très sombre avec de très rares reflets
violets. Bouquet génial exprimant la maturité et la chaleur sans tomber
dans les notes compotées, doté d’une profondeur toute baroque et
d’un profil aromatique majestueux, sous-tendu d’une profusion de
petits fruits noirs. Au deuxième nez, notes de truffe d’été et de réglisse
évoluant nettement vers le goudron, évoquant ainsi une affinité avec
les grands Hermitage. En bouche généreux, riche et dense. Ici se
révèle la grandeur du terroir de Meyney et le génie du millésime 2003
à Saint-Estèphe. Wouaouh ! Rencontre avec les arômes légendaires du
Médoc. 19/20, à boire.
MEYNEY 2000 MEYNEY 2003
20 21
Average depth to the bordeaux red colour that shows little evolution
apart from brick red tinges at the rim. Ripe Cabernet-type aromas
dominate, showing also spices like peppercorns and cloves as well as
coffee grains. This bouquet is based on very ripe fruit with a slightly
lactic touch that adds generosity and nobility. These aromas persist
on the palate, together with some fine astringency that is unusual for
a Saint-Estephe of this level. The finish is long with delicate aromas.
Another great wine from Meyney! 18/20, ready for drinking.
Robe d’un rouge bordeaux moyennement soutenu, peu évolué,
avec un bord extérieur d’un délicat rouge brique. Au nez, c’est
d’abord un Cabernet mûr et aromatique qui domine, sous-tendu de
nuances d’épices noires — grains de poivre, clou de girofle, café. La
palette olfactive présente un fruit d’une très grande maturité et, par
conséquent, des contours lactiques minimaux, généreux, mais non
moins nobles. Aromatique en bouche avec une astringence paraissant
presque délicate, ce qui est assez inhabituel pour un Saint-Estèphe de
ce calibre ; finale longue aux arômes délicats. Beaucoup de plaisir à la
dégustation. Un grand Meyney ! 18/20, à boire.
Deep and dark colour of a purple/reddish hue that stays intense up
to the rim. The nose is massively concentrated, but still in a discreet
mode. Clearly a great wine that is not yet fully open. I waited a full
ten minutes before smelling it again: it showed mineral-like notes and
some that are frankly pharmaceutical, like turpentine or tar, together
with plums and prunes. The overall bouquet reminded me of wines
from the Maremma in Tuscany. The palate is richly generous with soft
fleshy tannins that remain firm inside and indicate the impressive
potential of this glorious wine that will keep for a long time. Usually
the very best 2009s are already very attractive, but one will have to
wait at least ten years for this one. 19/20, to cellar.
Robe dense d’un rouge pourpre très soutenu, intense jusqu’au
bord du disque. Au nez concentré et imposant, avec néanmoins une
certaine retenue. Un grand vin, mais qui ne se livre pas encore ! J’ai
attendu dix bonnes minutes avant de le respirer à nouveau : minéral,
avec des notes franchement pharmaceutiques, de la térébenthine, du
goudron, beaucoup de prune tirant vers le pruneau. Olfactivement,
on a quelques instants presque l’impression de se trouver dans la
Maremme. En bouche, généreux et riche avec des tanins gras et
fondants à l’extérieur, mais encore exigeants à l’intérieur, dévoilant
l’impressionnant potentiel de ce vin génial qui se gardera extrêmement
longtemps. D’ordinaire, dès aujourd’hui, même les très grands 2009
sont déjà sexy. Celui-ci ne le sera sans doute pas avant après-demain.
Encore au moins 10 ans d’attente avant qu’il soit pour la première fois
apte à être dégusté. 19/20, à garder.
MEYNEY 2005 MEYNEY 2009
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A deep purple/violet hue that runs up to the rim. A gloriously
expressive nose that is redolent of black cherry, roses and liquorice and
which manages to combine intensity with freshness. Each element is in
place. On the palate, the wine is very dense but equally precise. It has
both flesh and muscle, with tannins that are still taughtly astringent,
showing great ageing potential. This is a truly great Meyney that will
reward considerable patience, because in my opinion this will not be
fully ready before around 2030. 19/20, to cellar.
Robe d’un pourpre violet sombre, dense jusqu’au bord du disque.
Bouquet génial et apaisant de cerise noire, de rose et de réglisse, avec
de la profondeur, de l’énergie, mais aussi de la fraîcheur. Chaque
composante est à sa place. En bouche, ce vin est extrêmement dense
sans pour autant devenir flou, charnu et musclé avec une astringence
grandiose encore exigeante. Les tanins de grande classe indiquent
en même temps un immense potentiel de garde. Voici un très grand
Meyney, qui demande énormément de patience. À mon avis, il ne
devrait pas être bon à boire avant 2030 environ. 19/20, à garder.
Very deep purple colour. Another mass of primary berry fruit aromas
such as blackberry. Creamy/lactic nuances on the first nose. Seems
very accessible as it develops a wide range of aromas already. On
the palate this is wonderfully aromatic, generous on the outside and
densely fleshy inside. One notes some astringency on the palate. This
is a characterful rendering of both Meyney and Saint-Estephe in a
very classical mode, meaning that this is not a wine for lovers of
easy-drinking charmers. Perhaps ready to drink from 2028? 18/20, to
cellar.
Robe pourpre très dense. Encore une profusion de notes de fruits
primaires (mûre), légèrement crémeux et lactique au premier nez.
Étonnamment accessible, il dévoile dès aujourd’hui de nombreux
arômes. En bouche, ce vin s’avère merveilleusement aromatique,
assez généreux à l’extérieur, dense et charnu à l’intérieur. Astringence
plus perceptible sur la langue qu’au palais. Voici un assemblage de
caractère résultant a) de Meyney et b) de Saint-Estèphe. Autrement
dit, s’affirmant comme extrêmement classique — pas un produit pour
amateurs de vins charmeurs. Bon à boire à partir de 2028 ? 18/20, à
garder.
MEYNEY 2010 MEYNEY 2014
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The colour is perhaps not quite as deep as one might expect from
this vintage, with average intensity to the ruby red hue. The bouquet
is quite expressively fruity on the nose, with red and black plums,
plenty of depth, pleasantly ample and already well balanced. On the
palate this wine has two facets: on the one hand supple, on the other
more demanding with touches of astringency that provide a certain
character. One could wish for more aromatic intensity on the finish.
This wine is clearly in a transitory phase and somewhat closed but it
clearly has the potential of a fine Meyney. When I tasted this during
the « primeur » tastings, I gave it 19/20 but today I rate it a notch
below on account of its current introversion that could be due to a
recent bottling. It will surely come back strongly! 18/20, to cellar.
La robe paraît un peu plus pâle que ce que l’on pourrait attendre de
ce millésime. Grenat moyennement intense, reflets rubis au bord du
disque. Bouquet ouvert au fruit riche (prunes rouges et noires), bonne
profondeur, agréablement ample et déjà harmonieux. En bouche, vin
à la fois souple et exigeant, les tanins présentent sur la langue de fines
nuances râpeuses, donnant ainsi un certain caractère à la matière ; en
finale, les arômes pourraient être un peu plus intenses. Actuellement,
il n’a pas très envie de s’exprimer et reste très fermé. Toutefois, il a
l’étoffe d’un très grand Meyney. Lors de ma visite en primeur, je lui ai
octroyé un 19/20. Actuellement, il correspond à un bon 18/20. Mais
comme je le mentionne plus haut, il est actuellement plutôt introverti.
Cela peut aussi venir du choc de la mise en bouteille. Ne manquera
pas de se remettre en selle! 18/20, à garder.
Deep violet, almost purple. Incredible primary black fruit aromas on
the nose: blackberry, bilberry and blackcurrant, all underscored by
touches of dark spices and showing fine complexity, intensity and a
feeling of suave sweetness. The palate is very dense and full-bodied,
yet delicately charming due to its fine touch of astringency that
provides lift. Amazing balance and a terrific after-taste. This is a very
great vintage for Meyney and one of the most refined of all time. The
very high level of quality is due to its excellent combination between
power and finesse, a quality usually reserved for the best classified
growths. This mangificent 2016 is proof enough that Meyney deserves
to be classified today, and not at the lowest level! 19/20, to cellar.
Robe d’un violet presque noir. Au nez, d’incroyables arômes primaires
de fruits : mûre, myrtille, cassis, le tout sous-tendu de notes d’épices
noires, avec une complexité très fine et une sucrosité suave couplée à
une incroyable intensité. En bouche, vin dense et étoffé, délicatement
charnu avec une astringence noble dès aujourd’hui, incroyablement
équilibré, grandiose en rétro-olfaction. Un très grand Meyney — mais
également l’un des plus fins et délicats de tous les temps. Son niveau
qualitatif très élevé est dû à l’association de la force et de la finesse
— une caractéristique habituellement réservée aux Crus classés. Ce
Meyney 2016 absolument génial prouve ainsi que le Château satisfait
aux critères du classement des Grands Crus, niveau intermédiaire.
19/20, à garder.
MEYNEY 2015 MEYNEY 2016
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Denis Rataud has been the winemaker at Château Meyney since 1989,
and so has lived through the end of the Cordier ownership and then
has implemented the changes desired by the new owners. He is the
one on the right of the photograph. Anne Le Naour, in the middle, is
the Deputy Director of all the CA Grands Crus Bordeaux wine estates,
and Fabien Faget is in charge of the Meyney vineyard.
Denis Rataud est depuis 1989 le Maître de Chai de Château Meyney.
Il a donc assisté à la fin de l’époque Cordier — et inauguré la (r)
évolution avec les nouveaux propriétaires.
Il se tient à droite sur la photo ci-dessous. Au milieu, Anne le Naour,
qui dirige les différents domaines viticoles bordelais. À gauche, on
voit Fabien Faget, le Responsable de la propriété.
René Gabriel : We have just visited the winery where the last batches
of 2017 are still fermenting in the tanks. What is 2017 going to be
like?
RG : « Nous venons de visiter la cave où les derniers lots fermentent
encore dans les cuves. Comment sera le 2017 ? »
Denis Rataud : Thanks to the quality of our terroir and the proximity
of the Gironde estuary we were lucky enough to escape spring frost
damage. 2017 will be a good vintage with a reasonable quantity of
wine.
DR : « Grâce à notre excellent terroir et à la proximité de la Gironde,
nous avons eu la chance d’être épargnés par le gel. Le 2017 sera donc
un très bon millésime avec des volumes raisonnables. »
RG : For the past ten years or so, I have noticed that the wines have
become more concentrated than before…
RG : « Cela fait une dizaine d’années que les vins sont plus concentrés
qu’avant... »
DR : This is a direct result of a considerable reduction in the yields,
as well as a more rigourous selection process. All in all we currently
produce about one third less wine than previously
DR : « C’est dû aux rendements beaucoup plus faibles, ainsi qu’à une
sélection plus stricte. Au total, nous produisons environ un tiers de vin
en moins qu’avant. »
RG : As with all major châteaux, I imagine that you employ a consultant.
RG : « comme tous les grands domaines viticoles, je suppose que vous
faites appel à un conseiller externe. »
DR : In 2004, Denis Dubourdieu came to work with us as consultant
and he recommended replacing the Merlots with Cabernet Sauvignons
LET’S NOT GET TOO TECHNICALPAS TRÈS BRANCHÉ TECHNIQUE
28 29
on the best plots. These are not yet in full production, at least not for
the Grand Vin, which explains why there is currently less Cabernet
in this blend than there is planted. We are also doing more green
harvesting and we only select the best and most powerful batches
for the Grand Vin. There is also a shade more new oak being used
nowadays, but we keep this at a reasonable proportion of one third.
Monsieur Dubourdieu sadly died recently and we were obliged to
look for a new consultant. Hubert de Bouärd (who is also the owner
of Château Angelus) now gives us very good advice and looks after
the quality.
DR : En 2004, le célèbre professeur d’œnologie Denis Dubourdieu
nous a rejoint. Sur les meilleures parcelles, il a remplacé les Merlots
par des Cabernets Sauvignons. Mais ces derniers ne sont pas encore
en production — en tout cas pour le Grand Vin. C’est pour cette raison
que nous avons actuellement moins de Cabernet dans l’assemblage du
Grand Vin qu’il n’y en a dans les vignes. Nous faisons aussi davantage
de vendanges en vert et n’utilisons pour le Grand Vin que les meilleurs
lots et les plus puissants. Il y a peut-être aussi un peu plus de bois
neuf qu’autrefois. Mais avec un tiers de barriques neuves, ça reste
très raisonnable. Monsieur Dubourdieu est malheureusement décédé
et nous avons dû chercher un nouveau conseiller. Depuis 2013, c’est
Hubert de Boüard de Laforest (entre autres propriétaire d’Angélus)
qui nous donne de précieux conseils et supervise la gestion de la
qualité. »
RG : Would it be true to say that the overall quality of the wines at
Meyney has vastly improved?
RG : « Peut-on dire de manière générale que Meyney produit
aujourd’hui de bien meilleurs vins ? »
DR : I hope that this explains your visit today and your requesting this
vertical tasting! (laughs). When one works in a more selective manner,
the Grand Vin has to improve. This is almost mathematical. The
significant changes that we have put in place have essentially helped
us to improve quality in the more difficult vintages. In my opinion,
the success of our 2007 is the proof of that. In the past, such a vintage
would have been a fiasco.
DR : « J’espère que c’est justement pour cette raison que vous êtes
venus participer à cette dégustation verticale ! (Rires) Lorsque l’on
travaille de façon plus sélective, le Grand Vin devient plus grand.
C’est mathématique. Les changements très importants que nous avons
instaurés nous ont principalement permis d’améliorer fortement les
millésimes difficiles. D’après moi, la réussite du millésime 2007 le
prouve. Dans le passé, un tel millésime aurait été un fiasco. »
RG : What do the improvements in the wines owe to the modernisation
of the winery equipement?
RG : « L’amélioration est-elle due également à une modernisation des
installations techniques ? »
DR : In this field one could say that I have a generational problem,
since I am not a great fan of technology. To make a good wine one
must do a lot of manual work and this will not change in the future.
Nevertheless we did acquire, in 2011, an optical sorting machine.
Since several plots of Merlot had been hit by hail just before the
harvest, it was essential to avoid introducing anything other than
perfectly healthy grapes into the fermenters. In this case, manual
operations would not have sufficed, and Meyney 2011 is now one of
my favourite vintages!
DR : « Dans ce domaine, j’ai peut-être personnellement un petit
problème de génération. Je ne suis pas très branché technique. Pour
faire un bon vin, il faut beaucoup travailler à la main, et ça ne devrait
pas changer à l’avenir. Néanmoins, nous avons acquis à l’automne
2011 un tri optique.
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Comme de nombreuses parcelles de Merlot avaient été grêlées avant
les vendanges, il était important de rentrer en cave uniquement des
raisins intacts et dans un parfait état sanitaire. Là, le travail manuel le
plus soigneux n’aurait pas été suffisant. Et le Meyney 2011 est devenu
un de mes millésimes préférés ! »
RG : Are there any other little secrets behind the new deal at Meyney?
RG : « Y a-t-il d’autres petits secrets de fabrication autour des nouveaux
Meyney ? »
DR : One could say that we used to make the same mistake as our
neighbours at Montrose: namely harvesting too soon. One of the
reasons was that we were afraid that rain would complicate matters.
One must find the right moment to harvest. If one picks too soon,
there will be a deficit of ripeness in the pips of the grapes, and hence
in the tannins. If one waits too long, the grapes will start to shrivel.
Nowadays, thanks to reduced yields and harvest dates that have
generally been pushed back, we have ripe tannins. This enables us to
work in the winery with higher temperatures during fermentation and
to obtain greater power in the wines through longer macerations. We
now are producing very good wines here at Meyney!
DR : « Peut-être qu’autrefois, nous faisions la même erreur que
Montrose : vendanger trop tôt. Entre autres par peur que la pluie
ne nous mette des bâtons dans les roues. Pour les vendanges, il faut
trouver le moment idéal. Si on est en avance, les tanins des pépins
manquent de maturité. Si on est en retard, les raisins commencent
à passeriller. Aujourd’hui, grâce aux rendements plus faibles et aux
vendanges généralement plus tardives, les tanins sont à maturité.
Cela nous permet aussi de travailler en cave avec des températures de
fermentation plus élevées, et d’obtenir davantage de puissance grâce
à des macérations plus longues. Aujourd’hui, le vin de Meyney est au
top ! »
32 33
A magnum from my own cellar that I took to the Château as a gesture
of exchange as it were. Hugo Mathis (see photo above) particularly
appreciated this wine, perhaps because he was born in 1955! The
colour was russet-red and of average intensity. The bouquet first
showed aromas in an earthy and metallic veine, then opening to
woodyn stem-lile nuances and some white pepper. It was surprisingly
lively on the palate at first, then, despite a touche of dryness, it
gradually softened and showed residual nuances of small red fruit,
of leather and of tobacco. This is not a concentrated wine, despite
showing a certain intensity on the nose. Of medium body, its residual
power lays with its tannic structure and a pleasantly aromatic finish.
It shows the aromatic complexity of a finely classical Saint Estèphe
and retains considerable presence. The magnum helped! 18/20, drink
fast.
Un magnum issu de ma cave privée, que j’avais rapporté au Château,
pour ainsi dire en contrepartie. Hugo Mathis (voir la photo ci-
contre) a particulièrement apprécié ce vin, 1955 étant son année de
naissance. Robe rouille moyennement soutenue. Le bouquet avance
tout d’abord une nuance terreuse-métallique évoluant vers des
arômes de rafle et de grains de poivre blanc. Surprenante vivacité.
Puis, malgré une certaine sécheresse, il gagne en douceur avec des
nuances résiduelles de petits fruits rouges, du cuir clair et du tabac
dominicain. Pas particulièrement concentré, mais toutefois intense
au nez. Matière moyennement charnue au palais, le muscle s’associe
avec ce qui reste de tanins, finale agréablement aromatique. Ce vin
présente les arômes d’un grand Saint-Estèphe classique, encore très
présent. Effet magnum ! 18/20, à boire rapidement.
MEYNEY 55’ T E S T I M O N I A L - T É M O I G NAG E
Doub le magnum o f Châ teau Meyney by René Gabr i e lDoub le magnum Châ teau Meyney 2003 pa r René Gabr i e l
Tes t imon ia l - Hugo Ma th i s - Magnum 1955Témo ignage - Hugo Math i s - Magnum 1955
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After our tasting we were invited to lunch. The
managing director, Thierry Budin, brought in
the best bottles to join us. I remained faithful
to the 1982 and the 2003 of which I later
quickly bought some on the market.
Après la dégustation, nous avons été invités à
déjeuner. Le directeur général, Thierry Budin,
a apporté les meilleures bouteilles à table. Je
m’en suis tenu aux millésimes 1982 et 2003,
que j’ai achetés sans attendre sur le marché.
LUNCH IS SERVED
Vineyard of 51 hectares. Soil composed of very deep
gravelly layers on a large clay base.
Production: 180,000 bottles of Meyney, 100,000
bottles of Prieur de Meyney.
Planting: 50% Cabernet Sauvignon, 35%
Merlot, 15% Petit Verdot.
Vignoble de 51 hectares. Sol composé de couches
graveleuses très profondes sur un large socle argileux.
Production : 180 000 bouteilles de Meyney, 100 000
bouteilles de Prieur de Meyney.
Plantation : 50 % Cabernet Sauvignon, 35 %
Merlot, 15 % Petit Verdot.
Château Meyney - Siège d’exploitation
Quai Antoine Ferchaud - BP23 - F - 33250 Pauillac
Téléphone : +33 (0) 5 56 59 00 40 - contact@cagrandscrus.fr
www.meyney.fr
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