agriculture biologique - copie

30
TABLE DES MATIERES TABLE DES MATIERES...........................................i INTRODUCTION............................................. - 1 - 1. DEFINITIONS...........................................- 2 - 1.1. Agronomie..........................................- 2 - 1.2. Agriculture........................................- 2 - 1.3. Agriculture biologique.............................- 2 - 2. TECHNIQUES DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE................- 2 - 2.1. Sols...............................................- 2 - 2.1.1. Etat du sol....................................- 2 - 2.1.2. Travail du sol.................................- 3 - 2.2. FERTILISATION......................................- 4 - 2.2.1. Apport de matières organiques..................- 5 - 2.2.2. Apport de matières minérales...................- 8 - 2.3. Système de culture.................................- 9 - 2.3.1. Rotation de culture............................- 9 - 2.3.2. Association de culture.........................- 9 - 2.3.3. SCV........................................... - 10 - 2.4. Protection des cultures...........................- 10 - 2.4.1. Lutte contre les insectes.....................- 10 - 2.4.2. Lutte contre les adventices...................- 13 - 2.4.3. Lutte contre les maladies phytopathogènes.....- 15 - 2.5. Les plantes à cultiver : les semences.............- 16 - 2.6. Elevage dans l’Agriculture biologique.............- 17 - 2.6.1. Conduite de l’élevage.........................- 17 - 2.6.2. Relation entre élevage et agriculture biologique - 17 - CONCLUSION.............................................. - 18 -

Upload: jaizoz

Post on 20-Jun-2015

415 views

Category:

Documents


1 download

TRANSCRIPT

Page 1: Agriculture Biologique - Copie

TABLE DES MATIERESTABLE DES MATIERES...........................................................................................................i

INTRODUCTION..................................................................................................................- 1 -

1. DEFINITIONS...................................................................................................................- 2 -

1.1. Agronomie...................................................................................................................- 2 -

1.2. Agriculture..................................................................................................................- 2 -

1.3. Agriculture biologique................................................................................................- 2 -

2. TECHNIQUES DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE..................................................- 2 -

2.1. Sols..............................................................................................................................- 2 -

2.1.1. Etat du sol.............................................................................................................- 2 -

2.1.2. Travail du sol........................................................................................................- 3 -

2.2. FERTILISATION.......................................................................................................- 4 -

2.2.1. Apport de matières organiques.............................................................................- 5 -

2.2.2. Apport de matières minérales...............................................................................- 8 -

2.3. Système de culture......................................................................................................- 9 -

2.3.1. Rotation de culture...............................................................................................- 9 -

2.3.2. Association de culture..........................................................................................- 9 -

2.3.3. SCV....................................................................................................................- 10 -

2.4. Protection des cultures........................................................................................- 10 -

2.4.1. Lutte contre les insectes.....................................................................................- 10 -

2.4.2. Lutte contre les adventices.................................................................................- 13 -

2.4.3. Lutte contre les maladies phytopathogènes........................................................- 15 -

2.5. Les plantes à cultiver : les semences.........................................................................- 16 -

2.6. Elevage dans l’Agriculture biologique......................................................................- 17 -

2.6.1. Conduite de l’élevage.........................................................................................- 17 -

2.6.2. Relation entre élevage et agriculture biologique................................................- 17 -

CONCLUSION....................................................................................................................- 18 -

Page 2: Agriculture Biologique - Copie

INTRODUCTIONLongtemps considérée comme marginale, l’agriculture biologique connaît depuis les

années 90 une forte expansion dans la plupart des pays occidentaux. Stimulée par les crises qui ont touché l’agriculture et l’agroalimentaire conventionnelles, relayée et amplifiée par la grande distribution, la demande de produit issu de l’agriculture biologique a présenté à la fin de cette décennie une croissance annuelle d’environ 20%. Suite à cette demande croissante, l’homme est passé d’une agriculture archaïque vers une agriculture moderne en utilisant les moyens technologiques : matériels de labour motorisé, produits phytopharmaceutiques de synthèse, culture génétiquement modifiée. Ce qui a brisé l’équilibre écologique et a engendré un grand nombre de problèmes. L’agriculture biologique se propose de rétablir cet équilibre en s’appuyant sur les principes de bases de la relation entre les êtres vivants et leur milieu décrits en écologie.

1

Page 3: Agriculture Biologique - Copie

1. DEFINITIONS

1.1. Agronomie D’une façon générale, l’agronomie est la science visant à comprendre les mécanismes en

jeu en agriculture et à les améliorer .Dans son acception restreinte, l’agronomie embrasse la connaissance des techniques agricoles en interaction avec le milieu (date de semis, valeur des assolements, choix des semences, calcul de la minéralisation de la matière organique, techniques d’élevage,…). Il s’agit en effet de comprendre un milieu pour en tirer le meilleur parti agricole. Dans sa partie concernant les pratiques agricoles proprement dites, l’agronomie est étroitement liée à la pédologie dans la mesure où elle est étroitement liée aux sols et aux climats, qui ne sont jamais les mêmes d’une région à l’autre.

1.2. AgricultureEtymologiquement, l’agriculture est l’activité humaine qui consiste à cultiver les champs.

L’agriculture est aussi la pratique des activités agricoles. Idéalement, elle se nourrit des réflexions agronomiques.

1.3. Agriculture biologiqueL’agriculture biologique est souvent définie comme une agriculture naturelle et organique

sans traitement ni engrais chimique de synthèse.

Selon Claude AUBERT, c’est une agriculture basée sur l’observation et sur les lois de la vie, qui consiste à nourrir non pas directement les plantes avec les engrais solubles mais les êtres vivants du sol élaborent et fournissent aux plantes tous les éléments dont elles ont besoin.

L’agriculture biologique consiste en un mode de production qui trouve son originalité dans le recours à des pratiques culturales et d’élevages soucieux du respect des équilibres naturels.

2. TECHNIQUES DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE

2.1. Sols

2.1.1. Etat du solLa base de l’agriculture biologique est d’avoir un sol qui fonctionne correctement et

qui est suffisamment pertinent pour minimiser les apports et gérer les intrants organiques ou minéraux peu solubles. Alors il ne faut pas le considérer uniquement comme un support de la plante. L’agriculture biologique est pratiquée souvent sur un terrain resté inculte plus ou mois longtemps, ou sur un sol qui n’a pas encore reçu de produits chimiques de synthèse.

2

Page 4: Agriculture Biologique - Copie

Le sol doit être préalablement analysé pour savoir sa teneur en éléments minéraux tel que l’azote. Il est également indispensable d’observer l’existence éventuelle des mauvaises herbes sur ce sol.

Pour être sûr des activités biologiques dans le sol, le taux de matières organiques doit être compris entre 3-4%. La connaissance de l’état du sol permettra d’établir un plan de fertilisation pour corriger les carences, et un programme de rotation et d’assolement.

2.1.2. Travail du sol

Principes En agriculture biologique, pour bien démarrer l’attaque par les microorganismes de

décomposition, on incorpore superficiellement les matières organiques fraiches au sol à l’aide d’un appareil à disques ou à dents. Ce labour permet également d’éviter la sortie des insectes en surface après éclosion en enfonçant ses larves en profondeur. Si ces larves ou cocons sont remontés en surface, ils seront exposés au soleil et subissent une dessiccation, ou seront mangés par les autres animaux.

Le labour est parfois jugé nuisible en agriculture biologique car l’activité biologique est perturbée par le retournement profond du sol, qui risque en plus de remonter les couches stériles inférieures. Le labour ne doit pas être profond, le sol non ressuyé doit subir un drainage avant de travailler. La pratique des engrais verts étouffants, des paillages est très intéressante avant de travailler le sol.

En agriculture biologique, le labour a plusieurs fonctions : préparation des semis, enfouissement des amendements organiques et contrôle des adventices. Cependant, les agriculteurs en agriculture biologique s’intéressent aux techniques sans labour (TSL) dans la perspective de baisser leur cout de production tout en préservant leur sol. Dès les premières années d’adoption des TSL, on observe une prise en masse du sol, une augmentation du stock de carbone et des microorganismes dans les 0-15cm. La biomasse lombricienne est plus importante en travail très superficiel qu’avec les autres techniques. La baisse de rendement n’est observée que pour un travail du sol très superficiel en raison du développement des adventices ou de problème d’implantation.

Les TSL laissent à la surface du sol les résidus de cultures et limitent ainsi les phénomènes d’érosion, de battance et d’évaporation. Toutefois, le non labour tend à diminuer la porosité totale dans la couche non travaillée, particulièrement dans les sols à faible activité structurale (sols sableux, limoneux). Certains auteurs montrent que l’arrêt du labour s’accompagne d’une augmentation des densités lombriciennes ce qui favorise la macroporosité d’origine biologique. L’adoption des TSL en agriculture biologique pose aussi le problème de la maitrise des adventices et finalement celui des performances des cultures (rendement et qualité). Le labour classique étant considéré comme une pratique efficace de maitrise des adventices, leur contrôle constitue un frein à l’utilisation des TSL en agriculture biologique.

3

Page 5: Agriculture Biologique - Copie

Appareils utilisésLe développement de l’agriculture biologique a des répercussions inattendues chez les

constructeurs de matériels de travail du sol, notamment les bineuses. En effet, depuis un demi-siècle, le désherbage chimique avait peu à peu remplacé des pratiques culturales confiées à des outils d’entretien du sol tels que les bineuses, sarcleuses, déchaumeuses, herses,…au profit des pulvérisateurs. Les constructeurs s’intéressent désormais à l’agriculture biologique, ils ont compris que cette discipline n’était pas réfractaire à la mécanisation, bien au contraire. Cependant pour qu’une bineuse soit adaptée à la culture biologique, il faut qu’elle respecte la règle générale de ne pas détruire la structure du sol en le retournant inconsidérément.

Il est à noter que les meilleurs outils de travail du sol sont les racines des plantes, les vers de terre, les microorganismes, on peut leur faire confiance, ils savent travailler en douceur, jour et nuit sans brutalité, et les appareils de travail du sol (à disques et à dents) servent simplement à mélanger bien les matières organiques enfouies (compostage en surface).

Les règles d’emploi de la mécanisation en agriculture biologique sont :

Passer le moins possible ;Avec le matériel le plus léger possible ;Sur sol sec ;Pour un travail le plus superficiel possible.

2.2. FERTILISATIONLa fertilisation en agriculture biologique doit respecter trois principes :

améliorer la fertilité du sol ; économiser les ressources renouvelables ;ne pas introduire d’éléments contaminants dans l’agro-écosystème.

De là découlent les objectifs suivants :

réduire voire éviter les pertes d’éléments solubles par lessivage par apport de matières organiques ;

utiliser des légumineuses comme source d’azote via les bactéries fixatrices ; ne pas employer de produits obtenus par voie chimique ; prendre en compte l’environnement des végétaux et animaux vivant dans le sol (teneur

en eau, température, aération du sol) ; lutter contre l’érosion.

Entre autres, la fertilisation doit contribuer au bon fonctionnement des cycles biologiques afin de favoriser le processus de minéralisation et de solubilisation. Elle ne doit pas être facteur d’érosion, de lessivage ni de pollution de l’eau.

En agriculture biologique et durable, tout le potentiel du sol, et non seulement celui d’une fraction de ce sol, doit être utilisé. Ainsi, il semble important de réduire, voire arrêter les apports localisés car ils ne favorisent qu’un enracinement très localisé, une faible exploration racinaire et une sensibilité accrue au stress hydrique.

4

Page 6: Agriculture Biologique - Copie

2.2.1. Apport de matières organiques L’apport de matières organiques renforce la stabilité structurale du sol. Il permet

d’augmenter la porosité et la capacité de rétention en eau du sol. L’activité des microorganismes peut être également stimulée par cet apport.

Mais avant un apport de matières organiques, les éléments suivants sont à prendre en considération :

- vie microbienne du sol : un sol bien vivant pourra plus facilement digérer une matière organique brute qu’un sol inerte. Dans ce dernier cas, la matière organique apportée devra obligatoirement être déjà compostée ;

- culture envisagée : certaines supportent la matière organique fraîche (vergers, vignes, maïs, cucurbitacées,…). D’autres exigent un compost bien mûr (la plupart des cultures maraîchères) ;

- possibilité d’approvisionnement : les apports de matière organique doivent être quantitativement importants. On donnera la préférence chaque fois que possible à une matière organique brute, achetée localement. C’est toujours plus intéressant financièrement.

- voisinage : la réglementation prévoit qu’on ne peut pas épandre de déjections animales à moins de 50 mètres d’une habitation. Dans certaines régions à peuplement très dense, cela oblige à employer un produit inodore, donc déjà bien composté.

- situation financière de l’agriculteur : celui qui a le temps peut cultiver une luzerne ou un sainfoin pendant 2 ou 3 ans ; celui qui est plus pressé peut cultiver un mélange de vesce-orge ou un trèfle ; celui qui est très pressé est condamné à épandre du compost et à intensifier ses cultures.

- équipement en matériel et capacité physique de l’agriculteur ;

- accessibilité du terrain : la pente, la distance ou le morcellement, l’état des chemins peuvent dans certains cas orienter le choix vers tel ou tel type de matière organique, acheté à l’extérieur ou produit sur place.

- absence de résidus de pesticides : certaines matières organiques du commerce contiennent des résidus de pesticides (essentiellement organochlorés) et divers métaux lourds. Ces résidus passent dans le sol, et de là dans les cultures. Les légumes, racines, en particulier, sont de bons indicateurs de la pollution.

Caractéristiques des amendements organiques

Ce n’est pas un souci d’ajustement de la fertilisation azotée pour une culture donnée qui conditionne l’apport d’un amendement, mais avant tout un entretien du taux de matières organiques du sol. Il n’empêche que l’apport d’un amendement a une influence directe sur la culture qui suit, et indirecte sur les cultures qui viendront après, en raison de sa minéralisation très progressive.

5

Page 7: Agriculture Biologique - Copie

Par ailleurs, le rapport C/N d’un amendement organique ne doit pas être trop élevé pour éviter un prélèvement d’azote minéral dans le sol par les microorganismes qui utilisent les structures carbonées de l’amendement pour leur développement.

Mode d’apport

Les apports ne sont pas indispensables tous les ans et que toutes les formules ne sont pas adaptées quelque soit le type de sol. Par ailleurs, le mieux en ait que les apports de matières organiques soient toujours effectués avant la culture, et pas pendant, pour des raisons pratiques mais aussi parce qu’il est inutile de fractionner les apports. Les apports de printemps sont préférables aux apports d’automne, afin d’éviter les pertes d’azote par lessivage au cours de l’hiver.

Dose à apporter

La dose va dépendre de nombreux facteurs :

type de sol et taux de matières organiques (à relever ou à entretenir) ;nature de l’amendement : produit composté ou non ;disponibilité et prix de l’amendement ;destination de la parcelle : prairie, maraîchage, grande culture,… ;culture qui suit l’apport réalisé (son comportement vis-à-vis de la matière organique, ses besoins en azote).

Selon le contexte, chacun de ces facteurs peut prendre une importance décisive : prix prohibitif de certains composts ne permettant pas un épandage suffisant en grandes cultures, fumier trop pailleux risquant d’entraîner une faim d’azote,….

Parmi tant d’autres, les matières organiques souvent utilisées en agriculture biologique sont :

a. Compost On ne doit utiliser que des composts bien mûrs afin d’éviter le prélèvement d’azote du

sol par les microorganismes. L’essentiel de la matière organique du compost a été formé par les microorganismes pendant le compostage. Cette matière organique est beaucoup plus stable et ne se dégrade alors que progressivement, comme l’humus.

C’est dans les pépinières, les maraîchages que les composts prennent tout leur intérêt. En effet, l’intensification est importante et augmente les besoins en matière organique (vitesse de minéralisation élevée). Mais le compost seul ne peut pas être utilisé comme milieu unique pour les cultures en raison des faibles porosités et de la relative faible rétention d’eau. Il est utilisé avec des proportions maximales de 30 à 50 % en volume de substrats, la tourbe blonde, les écorces compostées, la laine de roche ou la pouzzolane constituent le structurant principal des mélanges.

Et en cas de besoin nutritif élevé pour les plantes exigeantes ou des mottes de faible volume, des apports d’engrais organiques concentrés sont à prévoir en complément.

6

Page 8: Agriculture Biologique - Copie

b. Engrais organiques azotés Il est conseillé d’apporter les engrais organiques juste avant la mise en place de la

culture, et même de façon fractionnée dans certains cas comme quoi la vitesse de minéralisation de ces engrais est élevée.

Il n’existe pas de références sur les doses d’engrais organiques à utiliser en fonction des cultures. Il faut donc se contenter des références données pour les engrais minéraux. Selon le type d’engrais organiques en question, on retient seulement la fourchette entre 1 à 2 fois la dose prescrite en fumure minérale.

Les engrais organiques azotés sont presque toujours des produits d'origine animale et qui sont caractérisés par une prédominance très nette de l'azote (ayant en général une teneur en azote variant de 0.4% à 1 5%).

Les engrais organiques azotés comme les déjections animales doivent être utilisées pour composter les matériaux lignifiés et cellulosiques. Alors que les autres qui sont les sabots, les cornes, poils, et le poudre de sang, farine de viande peuvent être apportées directement au sol.

Dans de bonnes conditions de minéralisation, l'azote des engrais organiques est rapidement disponible pour les cultures. Un apport est donc très favorable pour les cultures très exigeantes en azote, ou au moment de la croissance végétative.

c. Engrais verts Les engrais verts constituent un élément d’autant plus important en agriculture

biologique que les apports de matières organiques sont coûteux, donc réduits.

Ils ont pour rôles en agriculture biologique de :

- améliorer les propriétés physiques du sol tout d'abord par l'abondance du couvert végétal

qui le protège contre l'érosion. Les racines des engrais verts ameublissent la couche superficielle

du sol plus ou moins profondément ;

- faire bénéficier au sol par cet effet d'une meilleure porosité et d'une bonne rétention

en eau. Les exsudats racinaires et les micro-organismes de la rhizosphère augmentent la

stabilité des particules du sol ;

- limiter le lessivage des éléments fertilisants. Les engrais verts utilisent pour leur

croissance, les résidus de fertilisants encore disponibles et non consommés par les cultures

précédentes ;

- extraire les macro et les micro-éléments disponibles et de les réorganiser sous des

formes organiques facilement dégradables. A l’exception faite des légumineuses qui fixent

dans les nodosités de leurs racines l'azote atmosphérique, les engrais verts n'apportent pas

d'éléments minéraux supplémentaires ;

- lutter contre les adventices.

7

Page 9: Agriculture Biologique - Copie

L’enfouissement de la matière verte apporte une nourriture abondante et fermentescible aux microorganismes du sol. Il se fait au moment de la floraison, il est généralement précédé d’un broyage (passage d'un pulvériseur à disques pour les légumineuses arbustives et par un rouleau pour les trèfles et les luzernes), suivi de quelques jours de ressuyage, avant enfouissement superficiel. Il est à noter que la profondeur d’enfouissement est à moduler en fonction de la composition et de la teneur en eau du sol. Sol léger, sol sec : enfouir plus profond (jusqu’à 15 cm), sol plus humide, sol argileux : préférer les disques à charrue.

Dans les régions sans bétail, l'enfouissement des engrais verts maintient un taux d'humus stable du sol, même s'il s'agit des engrais verts lignifiés.

d. Paillage Les principaux matériaux employés pour le paillage sont : pailles de céréales et

d’herbes diverses, écorces broyées, rafles et marc de raisin, balles de riz, débris végétaux divers. Beaucoup d’autres conviennent.

Le paillage doit être compatible avec les propriétés du sol sous-jacent : effet acidifiant ou alcalinisant, absence d’effet dépressif pendant la décomposition, vitesse de décomposition adaptée à la croissance de la culture. Il doit aussi être exempt d’éléments toxiques ou contaminants.

2.2.2. Apport de matières minéralesLes matières minérales à apporter sont celles naturelles n’ayant pas subi une

transformation chimique. Leur solubilisation est difficile et lente. Parmi les produits autorisés en agriculture biologique, le choix se fera à partir des ressources locales, en fonction du pH.

a. Apport de phosphore La nature des engrais phosphatés à utiliser dépend de la caractéristique chimique du

sol. L’apport de phosphates en sol calcaire peut poser quelques problèmes de solubilisation. Ce phénomène est aggravé si le taux de matière organique est faible. L’apport supplémentaire de soufre à raison de 1 000 Kg par hectare est nécessaire pour renforcer l’assimilation de phosphates en terre calcaire. Tandis qu’en sol ferralitique les apports sont recommandés pour récupérer l’absence ou parfois l’insuffisance de P2O5 dans ce sol.

Les engrais phosphatés utilisés en agriculture biologique sont en général les phosphates naturels qui sont cependant les phosphates les plus insolubles et à efficacité très limitée en sols à pH basique.

b. Apport de potasse La fourniture de potasse pose moins de problèmes que les phosphates. Les cendres de

végétaux sont très appréciées par les paysans et les amendements humiques sont habituellement pourvus de K2O, ainsi que certaines poudres de roches. Certains sols comme les sols alluvionnaires en contiennent beaucoup.

Les engrais potassiques utilisés en agriculture biologique sont en général les suivants : cendres de végétaux, le patentkali (minerai, kaolinite), la poudre de roches (orthose, porphyre, lave, granite, basalte), extrait de vinasse.

8

Page 10: Agriculture Biologique - Copie

c. Apports des autres éléments pour le calcium :

En sol ferralitique, l'apport du calcium est une méthode pour corriger le pH et pour diminuer le lessivage en profondeur. Dolomie, lithothamne, maêrl, calcaires broyés, marnes, craie phosphatée sont en agriculture biologique les amendements calciques autorisés.

Pour le magnésium :

Dolomie, sulfates de magnésium naturels, lithothame, roches siliceuses .

Pour le soufre :

Le soufre est présent dans les matières organiques avec une teneur de 0,2 à 0,5%, dans le lithothamne ou le maêrl (0,4 à 0,7%) ainsi que dans les phosphates naturels et le poudre de roches.

Pour les oligo-éléments :

Ils sont fournis uniquement par les sels de cuivre, de bore, de manganèse, les roches siliceuses, lithothamne.

En pratique, si les apports de matière organique sont suffisants et d'origines variées, et s'il n'y a pas excès ou déséquilibre d'apports minéraux, l'apport d'oligo-éléments est rarement nécessaire sauf parfois 'en maraîchage intensif.

2.3. Système de culture 

2.3.1. Rotation de culture Par définition, la rotation de culture est une suite de culture qui se succède dans un

ordre donné dans le temps. Plusieurs avantages découlent de ce système notamment la succession des plantes à caractéristiques différentes qui empêchent la prolifération des ravageurs, des insectes et des pestes végétales et aussi le maintien de l’équilibre d’exportation des éléments nutritifs du sol par une exploration racinaire et des besoins différents de chaque culture.

2.3.2. Association de culture Lorsque plusieurs espèces occupent la même parcelle et que leurs cycles culturaux se

chevauchent, on parle alors d’une association culturale. Une association judicieuse de culture pourrait alors abaisser la température du sol donc limite la germination des pestes comme le striga, apporter de l’azote par le biais de légumineuses, servir des pièges aux adventices, aux ravageurs.

2.3.3. SCVLe SCV se définit comme système de culture sous couverture végétale permanente

morte comme les paillis ou vive comme les plantes de légumineuses ou de graminées. Par la

9

Page 11: Agriculture Biologique - Copie

production de biomasse importante de ces plantes de couverture, par le phénomène d’allelopathie, par le recyclage des éléments minéraux du sol, par la minéralisation lente des matières organiques, et par l’amélioration progressive de la structure du sol compacté, ce système supprime l’utilisation de bon nombre d’intrants comme les pesticides et les engrais chimiques, réduit le travail du sol comme les labours les sous-solages, améliore l’activité biologique du sol pour une production saine des plantes vigoureuses.

2.4. Protection des culturesLes luttes biologiques visent une solution durable principalement en raison de leur

automatisme, de leur variété, de leur spécificité et de leur compatibilité intrinsèque avec la nature.

La poursuite du maintient d’un équilibre entre ravageurs et antagonistes naturels est de plus en plus reconnue comme un principe fondamental devant guider l’élaboration de lutte contre les ravageurs en production végétale.

2.4.1. Lutte contre les insectesEn agriculture biologique, plusieurs sont les stratégies applicables dans la lutte contre

les insectes ravageurs de culture. L’utilisation de certains insecticides d’origines végétale et minérale est acceptable. On peut également avoir recours à des procédés physiques ou des méthodes agronomiques.

Insecticides d’origine végétale

Parmi les plus utilisés on a :

- La nicotine : substance extraite du tabac, elle est efficace contre les pucerons. Elle agit par contact et inhalation et son utilisation est interdite 10 jours avant la récolte ;

- Le pyréthrine : substances extraites des fleurs de pyrèthre, son action se fait par contact et provoque la mort rapide des insectes. Il est efficace contre les pucerons de cultures légumineuses et les insectes des denrées alimentaires ;

- La roténone : c’est aussi un extrait de plante (Derris elliptica) et de légumineuses tropicales. Elle agit par contact sur un grand nombre d’insectes en attaquant le système nerveux. Son utilisation se fait juste avant la tombée de la nuit car ce produit est photolabile.

Insecticides d’origine minérale

- Huiles : les huiles agissent par asphyxie des œufs d’insectes, des formes hivernantes d’acariens et des cochenilles et détachent ses œufs fixes sur la plante ;

10

Page 12: Agriculture Biologique - Copie

- Savons insecticides : ce sont des savons fabriqués à partir d’un corps gras et de potasse (cendre), sel d’acide gras potassique font un bon travail, ils exterminent les insectes nuisibles sans endommager la plante.

Procédés physiquesEtablir un filet de protection entre les insectes et la culture à protéger ;Utiliser des attractifs physiques comme la lumière ou des pièges colorées qui attirent un grand nombre d insectes ;Ramasser directement les insectes nuisibles sur les champs puis les détruire.

Utilisation des entomophages

On entend ici par le terme entomophage tout organisme qui tire des éléments nutritifs à partir d’insectes et ces derniers s’affaiblissent ou meurent par la suite. Par rapport aux autres les entomophages ont l’avantage d’avoir une faculté d’autopropagation et la possibilité d’avoir un effet prolongé sinon permanent mais son utilisation nécessite une compréhension particulièrement poussée des mécanismes d’interaction entre les agents entomophages et les insectes nuisibles visés.

Pour bien réussir la lutte, il faut prendre en considération les points suivants :

- Si les ravageurs sont d’origines exotiques, importer accidentellement d’une autre région ses ennemis naturels, chercher dans la région d’origine de ces ravageurs une ou plusieurs antagonistes afin que l’équilibre ravageurs – antagonistes puisse se rétablir dans le nouveau écosystème.

- La plupart des problèmes d’insectes ravageurs est liés aux effets nocifs de certains pesticides sur les auxiliaires. Donc protéger les entomophages en utilisant aucun produit susceptible de perturber leur activité et par conséquent leur répression sur le ravageur.

- Lorsqu’il y a une forte diminution, de ravageurs, il se peut que les entomophages naturels migrent ou deviennent inactifs. Créer alors des hôtes d’appoint qui sont généralement des individus appartenant à l’espèce des ravageurs visés pour garder l’activité des entomophages utiles. On peut également leur offrir des suppléments nutritifs comme des substrats à base de sucre ou de protéine ou même de microclimat favorable à leur développement.

- Les entomophages sont généralement orientés par la présence de kairomone dégagé par les proies. Ce kairomone, une fois identifié, peut être synthétisé et appliquer sur les végétaux pour stimuler le dynamisme des entomophage.

- Grande diversité d’entomophage exploitable en lutte biologique.

Chaque espèce animale possède un grand nombre d’antagonistes qui lui sont associés de façon caractéristiques soit en tant que microorganismes pathogènes ou en tant qu’animaux identifiés comme ennemis naturels.

11

Page 13: Agriculture Biologique - Copie

Les microorganismes pathogènes 

Ce sont ceux qui causent des maladies infectieuses et font partis de cinq grands groupes taxonomiques soient : virus, bactérie, champignon, protozoaire, nématode.

e. Les virus   On connaît environ 650 espèces de virus pathogènes d’insectes. La transmission se

fait horizontalement par contact direct avec un individu malade ou par intermédiaire d’un vecteur. Le virus pathogène d’insecte et les maladies qu’il cause sont relativement spécifiques d’un nombre limité d’espèce d’hôte potentielle. Leur emploi comme agent de lutte permettrait donc une intervention précise avec très peu de risques d’effets secondaires néfastes sur les ennemis naturels des ravageurs visés comme exemple ArGV produit une virose mortelle des piérides du choux (larve sur les feuillage)

f. Les bactéries   Environ une trentaine d’espèces sont spécifiquement entomophages pathogènes mais

seulement quelques bacilles du type sporulant ont été considérés pour la production de biopesticide. La spore assure la résistance du bacille et amorce l’infection lorsqu’un contact avec la cible est établi.

Bacillus thuringiensis est la plus connue utilisée, il agit sur les chenilles. Une fois ingéré, il libère une protéine toxique dans le tube digestif, arrivé dans l’hémolymphe la toxine cause une septicémie mortelle.

g. Les champignons On connaît plus de 700 espèces de champignons capables d’infecter les insectes. Au

contact d’un hôte potentiel, les spores germent en pénétrant directement au travers du tégument pour amorcer la production d’hyphes qui envahissent les tissus de l’hôte. L’infection est donc possible sans ingestion donc à des stades inertes tels que l’œuf et la nymphe. La germination des spores nécessite en générale une forte humidité.

Le beauveria bassiana est le plus largement utilisé. Ce champignon attaque les doryphores de la pomme de terre et les pyrales du mais.

h. Les protozoaires Les protozoaires comprennent une diversité de microorganismes mais les mieux

connus dans le contexte de la lutte biologique sont les microsporidies du genre Nosema. Leur action se limite à un effet préventif à cause de leur pathogénicité chronique plutôt qu’aiguë. Le Nosema locustae a été utilisé avec succès contre les invasions des criquets aux Etas Unis, Canada, Inde.

i. Les nématodes   On connaît plus de 3000 associations d’insectes-nématodes. Ils infectent leurs hôtes en

pénétrant le corps par les orifices naturels souvent par ingestion. Puis ils envahissent ensuite les tissus de l’hôte en provoquant toutes sortes d’effets variant de mineurs à létaux. Les nématodes utilisent des bactéries symbiotiques pour maîtriser rapidement leur hôte, c’est pourquoi, la formulation des produits commerciaux se présente en complexe nématobactérien.

12

Page 14: Agriculture Biologique - Copie

Parmis les espèces déjà mises sur le marché, on a le Steinernema feltiae dont la virulence a été démontrée pour un grand nombre d’espèces hôtes : doryphore de la pomme de terre, mouche de l’oignon, charançon de la carotte.

Les ennemis naturels 

Les ennemis naturels rassemblent les microorganismes parasites ou prédateurs. Mais en lutte biologique on utilise plutôt des parasitoïdes  mais non pas des parasites. Les premiers exploitent d’abord leurs victimes puis finissent par les tuer tandis que les seconds, ne tuent pas leurs victimes.

a. Les parasitoïdes   Les parasitoïdes sont caractérisés par une forte autopropagation et une grande mobilité

se manifestant par une capacité élevée de dispersion, de repérage de ravageurs et de survie indépendante. Ils ont également une spécificité élevée. L’espèce Encarsia formosa est déjà largement commercialisée pour la répression des aleurodes des serres.

b. Les prédateurs   On trouve des prédateurs d’insectes intéressants dans tous les groupes de vertébrés en

particulier les oiseaux. Les arthropodes regroupent cependant les entomophages prédateurs les plus intéressanst : coccinelle, punaises, acarien.

Les prédateurs agissent d’une façon simple et directe, la proie est capturée et généralement éliminée sans délai. Un prédateur peut éliminer plusieurs proies durant sa vie. Diverses espèces de coccinelles sont actuellement utilisées contre les pucerons.

Autres méthodes

Les méthodes suivantes sont également intégrées dans la lutte biologique :

- Libération de mâle stérile dans l’espoir de concurrencer les mâles naturels ;

- Utilisation de cultivars montrant une résistance aux ravageurs par sa morphologie ou anatomie par la présence de substances dissuasives, de produits toxiques ;

- Utilisation de culture piège comme le manioc amer très riche en manihotoxine cultivé en bordure des parcelles.

2.4.2. Lutte contre les adventices 

Utilisation des bioherbicidesActuellement, ce sont les champignons qui sont les plus utilisés car ils sont faciles à

manipuler (lors de l’isolation, de la culture, de l’entreposage) et ont la capacité de pénétrer d’eux mêmes une plante hôte, la plupart des autres agents pathogènes s’introduisent par le biais de blessure ou d’orifice naturels sur les plantes (cas des bactéries) ou encore sont transmis par des insectes (comme les virus et les mycoplasmes).

Deux bioherbicides ont été fabriqués, commercialisés et utilisés avec succès :

13

Page 15: Agriculture Biologique - Copie

- Collego® à base de Colletotrichum gloeosporioides f.sp. aeschynomene, pour lutter contre Aeschynomene virginica sur riz et soja . Le champignon provoque une anthracnose avec taches sur les folioles, pétioles, tiges, gousses et graines. La pénétration se réalise en 24 heures à travers l'épiderme et les taches apparaissent après sept à dix jours en plein champ; les folioles atteintes' tombent, les feuilles et tiges sèchent au-dessus des lésions quatre à six semaines après le traitement.

- DeVine®, à base de Phytophthora palmivora, pour lutter contre Morrenia odorata sur Citrus.

Actuellement Acremonium zonatum et Alternaria eichorniae sont utilisés pour la destruction de la jacinthe d'eau.

Utilisation des pratiques culturalesMesure préventives  

- Préparation du sol : un labour et une préparation du sol avant la mise en culture permettent d’éviter au préalable la contamination par les adventices ;

- Rotation : par utilisation successive de plante salissante et nettoyante ;

- Faux semis : la terre est préparée comme pour semer et quand les plantes adventices contenues dans la partie superficielle du sol ont germé, on effectue un hersage du champ.

- SCV par une couverture vive ou morte est une technique très utilisée pour réprimer les adventices grâce à une concurrence d’espace, d’alimentation et de lumière

- Couverture plastique : on utilise un plastique noir pour inhiber le développement des adventices en arrêtant la pénétration de la lumière et en limitant l’absorption de chaleur par le sol nécessaire à la germination des mauvaises graines.

-Le bon compostage des matières organiques est aussi conseillé car un compostage bien suivi est un moyen pour détruire le pouvoir germinatif des graines issues des résidus de récoltes ou du fumier frais.

Mesures curatives  

- Sarclage ou binage se fait manuellement ou par des appareils spécifiques pas trop lourds.

- Binage thermique : la méthode la plus moderne de détruire directement les mauvaises herbes, en créant un choc thermique. Le traitement se fait avant la sortie de la culture et quand les adventices sont encore jeunes. Cette technique présente un inconvénient du point de vu coût de traitement.

14

Page 16: Agriculture Biologique - Copie

2.4.3. Lutte contre les maladies phytopathogènes 

Les bactéricides biologiquesD’origine fongique :

La plupart des champignons utilisés en lutte biologique contre la fonte des semis et la pourriture racinaire sont des hyphomycètes et parmi ceux-ci, les genres Penicillium, Trichoderma et Gliocladium. De plus il y a les mycoparasites Pythium spp. et Fusarium spp. qui sont des souches non pathogènes et aussi des agents de lutte biologique potentiels. 

D’origine virale   :

Ce sont des virus dont l’hôte exclusif est une bactérie. Les possibilités d’association entre phage et bactérie sont déterminées par la présence de récepteurs à la surface de cette dernière. En effet, après fixation du phage sur une protéine spécifique de la surface bactérienne, son génome est introduit à l’intérieur de la bactérie où il gouverne la synthèse de nouveaux phages (de 100 à 10 000).

D’origine bactérienne

Par exemple l’Agrobacterium radiobacter Souche K 84 qui est un agent de contrôle microbiologique contre A. tumefaciens. Il agit par production d’antibiose. Certains Pseudomonas sont actuellement utilisés dans la lutte microbiologique contre les Pseudomonas phytopathogènes. Ils agissent par la compétition nutritive pour le fer.

Les biofongicidesD’origine fongique

La plupart des champignons utilisés en lutte biologique (contre la fonte des semis et la pourriture racinaire) sont des Hyphomycètes et parmi ceux-ci, les genres Penicillium, Trichoderma et Gliocladium ont reçu le plus d’attention Les mycoparasites : Pythium spp. et Fusarium spp ont des souches non pathogènes, qui sont aussi des agents de lutte biologique potentiels.  Ils agissent par interactions antagonistes, notamment le mycoparasitisme et la compétition pour les substrats et les sites d’infection.

D’origine bactérienne

Les bactéries qui ont montré un potentiel pour la lutte contre les maladies des plantes incluent de nombreux genres. On peut citer les genres : Bacillus (B.subtilis), Pseudomonas (P.cepacia P. fluorescens, P. syringae) qui agissent par production d’antibiose.

Les produits d’origine minéraleLe cuivre  

15

Page 17: Agriculture Biologique - Copie

Il a une action préventive par contact, sa persistance d’action est de 2 à 3 semaines et la partie du végétal qui pousse après le traitement n’est plus protégé donc il faut répéter fréquemment les traitements pour les plantes à croissance rapide. On peut également utiliser des produits à base de cuivre comme la bouillie bordelaise.

Le soufre  

Il agit par contact et par vapeur, il est très actif essentiellement contre la tavelure, les oïdiums, l’excoriose et l’érinose de la vigne. Deux formes de soufre sont utilisables : soufre pur et polysulfure de calcium ou bouillie sulfocalcique.

Le permanganate de potassium

Il est utilisé contre l’oïdium, l’emploi de ce produit est interdit quand le moment de la récolte est proche.

Le silicate de soude

Il protège les arbres et les arbustes contre de nombreuses maladies.

2.5. Les plantes à cultiver : les semences

Types de semenceChaque année, l’ECOCERT promulgue une liste annuelle des semences bénéficiant

d’une autorisation générale où l’on peut utiliser sans demande de dérogation. On a trois sortes de semence bio qui sont :

- Les semences proprement dites, sont issues des graines destinées à la production de plantes annuelles ou pérennes ;

- Les plants qui sont à repiquer, et ce sont des végétaux produits à partir d’une graine, racine nue ou en mottes soit dans du terreau, soit en pleine terre pour être repiqué ;

- Les matériels de production végétative comme les stolons de fraisiers, les griffes d’asperges, les drageons d’artichauts, les bulbilles d’oignons-échalotes-ail, les plants de petits fruits-arbres, les ceps de vignes, les porte-greffes, les éclats de rhubarbes, autres plants disposant de ses organes de fructification ne produisant pas avant 3 mois minimum.

Remarque :

Dans l’agriculture biologique, il est formellement interdit d’utiliser des semences et des plants traités avec des produits phytopharmaceutiques non autorisés en agriculture biologique , aussi des semences non biologiques, des semences obtenues à partir d’OGM ou même présentant un risque plus de 0,1%. Sans oublier que les semences utilisées doivent être avant tout des semences saines, sélectionnées qui s’adaptent facilement aux conditions pédoclimatiques du milieu pour plus de vigueur et de résistance aux diverses attaques de ravageurs et de maladies.

16

Page 18: Agriculture Biologique - Copie

2.6. Elevage dans l’Agriculture biologique

2.6.1. Conduite de l’élevage Pour que cet élevage réponde aux critères exigés par le label bio, il faut d’abord

maintenir les animaux en bonne santé sans recours aux moyens thérapeutiques chimiques mais plutôt à des méthodes naturelles comme l’homéopathie, aromathérapie, phytothérapie. On devrait alors choisir des espèces et des races rustiques adaptées aux conditions locales. Ensuite il est primordial de créer des conditions d’habitat et d’environnement adaptées aux besoins physiologiques des animaux. Enfin l’alimentation des animaux ne contiendrait pas des antibiotiques, des urées, des hormones ou des additifs de synthèse.

2.6.2. Relation entre élevage et agriculture biologique L’intégration de l’élevage dans l’agriculture biologique présente de nombreux

avantages économiques, écologiques par l’optimisation de l’utilisation des ressources se trouvant sur place ou sur les environs, puisque les déchets d’une activité sont utilisés comme intrant dans une autre au sein de l’exploitation.

En prenant l’exemple du schéma ci-dessus tout y est interdépendant et en mouvement dynamique. Après avoir creusé les fossés des rizières, on y dépose du fumier de volailles et de bovins afin de favoriser le développement du phytoplancton dont se nourrissent les poissons. Il y a également les sous produits obtenus sur l’exploitation comme le grain de riz, farine de manioc, son de riz, tourteaux, déchets maraîchers les fruits pourris, les feuilles des arbres. Les poissons joueront le rôle des mangeurs d’adventices et de sarcleurs qui diminueront les charges de désherbants, tandis que les excréments de poissons, les fumiers des animaux fertilisent les rizières.

C’est ainsi que les animaux d’élevage puissent profiter eux même les avantages liés au système comme la production des fourrage, des sous produits indemnes de pesticides pour les bœufs, les volailles pour une production biologique.

17

Page 19: Agriculture Biologique - Copie

CONCLUSION De part les définitions de l’agriculture biologique, le système cherche à mettre en

synergie tous les niveaux, et tous les éléments de production d’un agroécosystème donné par la création de microclimat favorable à d’autres composantes, la production de substances chimiques qui suppriment les nuisibles grâce à l’allelopathie, la réduction des populations de

18

Page 20: Agriculture Biologique - Copie

ravageurs par association, rotation de culture, la production et la mobilisation d’éléments minéraux par fixation d’azote ou mycorhizes symbiotique, l’optimisation des fonctions chimiques, physiques, biologiques du sol.

Alors l’agriculture biologique peut constituer un mode de production et un modèle de développement pour l’agriculture de demain afin de gérer de manière efficace les besoins changeants de l’être humain tout en veillant au maintien, voire à l’amélioration de la qualité de l’environnement ainsi qu’à la préservation des ressources naturelles.

SOURCES

RAVALISON Mahefanirina, mémoire fin d’études, département agriculture, contribution au développent de l’agriculture biologique à Madagascar, 101 pages ;RANAIVOSON Rijamanitra, mémoire fin d’études, département agriculture, l’agriculture biologique et la certification de ses produits, cas du cocotier, 106 pages ;

19

Page 21: Agriculture Biologique - Copie

Charles VINCENT et Daniel CODERRE, 1992 : La lutte biologique, 671P ;Gabriel GUET, 2003 : Mémento d’agriculture biologique, 2è édition, 303 P+ annexes ;C.REIJNTJES et al., 1995 : Une agriculture pour demain, 377P+ annexes.

20