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ISBN-13: 978-92-79-08935-0doi: 10.2770/36180

This publication is the result of a collaboration between DG AIDCO and DG RELEX

http://ec.europa.eu/external_relations/index.htmhttp://ec.europa.eu/europeaid/index_en.htm The views expressed in this publication are not necessarily those of the Commission

© European Commission 2008 Reproduction is authorised provided the source is acknowledged.

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3XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

MINUTES OF THE XIIth EURO-MEDITERRANEAN

ECONOMIC TRANSITION CONFERENCE:

BRUSSELS, 20-21 FEBRUARY 2008

Charlemagne, 170 rue de la Loi, Brussels

http://ec.europa.eu/external_relations/euromed/etn/12mtg_0208/index.htm

“FINANCIAL AND BANKING SERVICES

AT THE HEART OF ECONOMIC TRANSITION”

“FINANCIAL AND BANKING SERVICES

AT THE HEART OF ECONOMIC TRANSITION”

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5XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

First Day

Opening speech by Mr Erneko Landaburu, European Commission 9

1st Plenary session: Comparative advantages and 11drawbacks for international and Arab Finance of the MED region

Mr. Didier Reynders, Deputy prime-Minister, BelgiumMr. Andrej Bajuk, Minister, Slovenia Mr. Fathallah Oualalou, Former Minister, Morocco.

Session A.1: 13Financial sectors and the real private economy in the MED region — achievements and shortcomings in fi nancial intermediation

Mr. Zouhair Chorfi , Treasury and External Finances, MoroccoMrs. Zoubida Allaoua, World BankMr. Mohamed Djellab, Crédit Populaire d’AlgérieMr. Jean-François Pons, French Banking Federation

Session B.1: 16Issues concerning bancarisation and insurance

Dr. Hala El Said, Egyptian Banking InstituteMrs. Lamia Ben Mahmoud, Ministry of Finance, Tunisia Mr. Tanju Yüksel, Vakif Bank, Turkey

2nd Plenary session: Access to fi nance & capital markets development 18

Dr. Tayssir Raddawi, Syrian State planning Commission Mr. Durmus Yilmaz, Central Bank of TurkeyMrs. Lobna Helal, Central Bank of Egypt

Session A.2: 20Access to fi nance - The qualitative & quantitative obstacles for SMEs

Dr Alaa Ezz, Confederation of Egyptian European Business AssociationsMr. Rainer Geiger, OECD Mr. Bénédict de St Laurent, ANIMA

Session B.2: 22Developing capital markets- a regional (or sub-regional) vs. national approach – better mobilising national savings

Dr. Fadi Khalaf, Union of the Arab Stock exchangesMr. Abderrahmane Benkhalfa, ABEF, Algeria Mrs. Simona Bohva Padilla, FEMIP, EIB

3rd Plenary session: Closing of the fi rst day 24Mr. Philippe de Fontaine Vive, EIB

Table of contents

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 6

Second day

4th Plenary session: Financial services as vectors for capitalisation, innovation and modernisation 25

Mr. Marek Belka, UN Economic Commission for EuropeDr. Jihad Al Wazir, Palestine Monetary AuthorityMr. David Wright, European Commission

Session C.1: 27Governance challenges in the fi nancial sector (banking, insurance and stock markets)

Mr. Jilani Benmbarek, JB Group, TunisiaDr. Makram Sader, Association of banks in LebanonMr. Laurent Demey , Proparco (AfD Group), France

Session D.1: 29Euromed negotiations on service and investment

Mr. Olivier De Laroussilhe, European CommissionMrs. Fatma Bel HadjTahar-Oueslati, Ministry of Trade and Handicraft, TunisiaMs. Israela Many, Federation of Chambers of Commerce, Israel

Session C. 2 : 31Benefi ts and costs of adjustment

Mr. Jean-Louis Reiffers, FEMISEMr. Mohamed Chafi ki, Ministry of Finances, MoroccoMr. Ido Kallir, COMAS, Israel

Session D.2: 33Prudential and regulatory issues; advantages of convergence towards the European model and priority avenues in this respect

Dr. Emrah Eksi, Central Bank of TurkeyMr. Jesús Saurina, Banco de EspañaMr. Pynchas Katz, Bank of Israel

Concluding Plenary Session 35Mr. Ahmed Galal, FEMISE, Forum for Economic Research, EgyptMr. Wafi k Grais, World BankMr. Tomas Dupla del Moral, European Commission

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7XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

Premier jour

Discours d’ouverture par M. Eneko Landaburu, Commission européenne 9

1ère Session plénière : Atouts et handicaps relatifs 11de la zone MED pour la fi nance internationale et arabe

M. Didier Reynders, Vice-Premier Ministre, BelgiqueM. Andrej Bajuk, Ministre, Slovénie M. Fathallah Oualalou, ancien Ministre, Maroc

Session A.1: 13Les secteurs fi nanciers et l’économie privée dans la région MED –les réformes engagées et leurs limites en matière d’intermédiation fi nancière

M. Zouhair Chorfi , Trésor et Finances Extérieures, MarocMme Zoubida Allaoua, Banque MondialeM. Mohamed Djellab, Crédit Populaire d’AlgérieM. Jean-François Pons, Fédération Bancaire Française

Session B.1: 16Les enjeux de la bancarisation et de l’assurance

Dr. Hala El Said, Institut bancaire égyptien Mme Lamia Ben Mahmoud, Ministère des Finances, Tunisie M. Tanju Yüksel, Vakif Bank, Turquie

2ème Session plénière : L’accès au fi nancement et le développement des marchés de capitaux 18

Dr. Tayssir Raddawi, Commission du Plan de l’Etat syrien M. Durmus Yilmaz, Banque Centrale de TurquieMme Lobna Helal, Banque Centrale d’Egypte

Session A.2: 20L’accès au fi nancement - Les obstacles qualitatifs et quantitatifs pour les PME

Dr Alaa Ezz, Confédération des Associations commerciales Euro-EgyptiennesM. Rainer Geiger, OCDEM. Bénédict de St Laurent, ANIMA

Session B.2: 22Développer les marchés de capitaux – Approche régionale (ou sous-régionale) et approche nationale – Mieux mobiliser l’épargne nationale

Dr. Fadi Khalaf, Union des bourses arabesM. Abderrahmane Benkhalfa, ABEF, Algérie Mme Simona Bohva Padilla, FEMIP, EIB

3ème Session plénière : Session de clôture 24M. Philippe de Fontaine Vive, BEI

Table des matières

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 8

Deuxième jour

4ème Session plénière : Les services fi nanciers comme vecteurs de capitalisation, d’innovation et de modernisation 25

M. Marek Belka, Commission pour l’Europe des Nations UniesDr. Jihad Al Wazir, Autorité Monétaire PalestinienneM. David Wright, Commission européenne

Session C.1: 27Les défi s de la gouvernance dans le secteur fi nancier (banque, assurance et marchés d’action)

M. Jilani Benmbarek, JB Group, TunisieDr. Makram Sader, Association des banques du LibanM. Laurent Demey , Proparco (Groupe AfD), France

Session D.1: 29Les négociations Euromed sur les services et l’investissement

M. Olivier De Laroussilhe, Commission européenneMme Fatma Bel HadjTahar-Oueslati, Ministère du Commerce et de l’Artisanat, TunisieMlle Israela Many, Fédération israélienne des Chambres de Commerce

Session C. 2 : 31Les coûts et les bénéfi ces de l’ajustement

M. Jean-Louis Reiffers, FEMISEM. Mohamed Chafi ki, Ministère des Finances et de la Privatisation, MarocM. Ido Kallir, COMAS, Israël

Session D.2: 33Questions prudentielles et réglementaires ; les avantages de la convergence vers le modèle européen et les chantiers prioritaires en la matière

Dr. Emrah Eksi, Banque Centrale de TurquieM. Jesús Saurina, Banco de EspañaM. Pynchas Katz, Banque Centrale d’Israël

Dernière session plénière : Conclusions 35M. Ahmed Galal, FEMISE, Forum de recherche économique, EgypteM. Wafi k Grais, Banque MondialeM. Tomas Dupla del Moral, Commission européenne

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9XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

Excellences, chers participants à cette XIIème conférence sur la transition économique.

L’actualité de ces dernières semaines illustre pleinement l’importance et la pertinence du sujet qui nous rassemble aujourd’hui. Les services financiers sont au centre de l’attention internationale.

La crise des subprimes, ou encore les récents problèmes d’une grande banque européenne montrent certaines fragilités du développement financier moderne. Le système financier mondial est, plusieurs mois après le début de la crise des subprimes, encore en train d’évaluer exactement l’ampleur de l’impact sur l’économie productive, celle qui crée des emplois et de la valeur ajoutée, celle qui stimule la croissance et redistribue la richesse.

Par ailleurs, un baril de pétrole qui a dépassé les 100 dollars et dont nous savons maintenant qu’il se maintiendra durablement à un niveau très élevé, constitue pour les pays méditerranéens à la fois une opportunité et un défi considérable.

Des sommes importantes sont transférées vers les pays arabes producteurs de pétrole, dont les placements ont une vocation naturelle vers les pays méditerranéens.

De la façon dont ces derniers utiliseront et feront fructifier ces afflux de capitaux dépendront la croissance et l’emploi dans la région.

Nous ne devons pas sous-estimer l’impact d’une augmentation importante et durable des prix des hydrocarbures sur la région Méditerranéenne.

Chez nos partenaires Méditerranéens, pas seulement dans les pays producteurs de pétrole et de gaz, mais aussi dans les pays récepteurs de l’épargne, il y aura des choix financiers à faire dans les années à venir.

Une partie du futur économique des économies méditerranéennes dépendra des investissements effectués dans leurs pays par les économies pétrolières et les fonds souverains, mais aussi et surtout de l’attractivité des pays méditerranéens pour attirer des investissements européens et asiatiques.

Si les investissements se concentrent sur des secteurs productifs des économies méditerranéennes, si les PME peuvent en bénéficier, le pari de faire fructifier les investissements sur l’économie productive, aura réussi.

Si par contre, la composante spéculative des investissements prédomine, si le court terme l’emporte sur le long terme, nous ne serons pas en mesure d’assurer la croissance recherchée.

C’est la raison pour laquelle, en première ligne de nos préoccupations, nous retrouvons la question de l’efficacité des systèmes financiers.

Nos économies ont besoin des banques qui soient un instrument de mobilisation et de placement de l’épargne. Les PME ont besoin d’un système financier qui facilite l’accès au crédit. Les épargnants ont besoin d’un système financier fiable dans un contexte de sécurité juridique et de stabilité macroéconomique.

Le triangle vertueux ‘épargnant- intermédiaire financier- emprunteur’ constitue la synergie essentielle permettant la création d’emplois et la croissance économique.

Nous savons qu’il y a de l’épargne, qu’il y a de l’argent disponible pour des investissements. Nous savons aussi qu’il ya des énormes besoins financiers en Méditerranée, que 25 millions d’emplois devront être créés dans les 20 prochaines années rien que pour maintenir les taux actuels d’occupation.

Il faudrait en créer encore davantage pour fournir aux femmes des taux d’emploi susceptibles de favoriser leur pleine intégration sociale, un facteur, en outre, essentiel pour le développement économique.

L’idéal serait, bien sûr, que des institutions financières et bancaires modernes et efficaces soient capables de faire un véritable travail d’intermédiation pour orienter cette épargne vers des investissements concrets et productifs, se traduisant en emplois et en croissance saine et durable.

Mais pour ce faire, et nous revenons au cœur du thème de cette XIIème Conférence Transition Economique, il faut offrir à ces capitaux internationaux très mobiles des marchés à la fois plus profonds et plus liquides, fournissant une panoplie complète d’instruments permettant de se couvrir contre les risques.

Opening speech by Mr Eneko Landaburu,

Director General, External Relations Directorate General, EC (in extenso):

Opening speech by Mr Eneko Landaburu,

Director General, External Relations Directorate General, EC (in extenso):

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 10

Cela suppose impérativement un développement formidable de la finance méditerranéenne par rapport à la situation actuelle. En d’autres termes, la finance et la banque sont bien au cœur de la transition économique.

Ce qui nous conduit logiquement à souligner l’importance cruciale de la puissance publique, qui crée l’impulsion en matière de modernisation financière et bancaire et doit garantir un encadrement adéquat.

Des efforts importants ont été accomplis récemment dans plusieurs pays partenaires méditerranéens dans le domaine des réformes du secteur bancaire et financier en général :

- Des privatisations ont été effectuées,

- Des autorités de supervision avec une vocation d’indépendance ont été mises en place,

- Certains pays on modifié substantiellement leur cadre réglementaire.

La Commission européenne travaille la main dans la main avec nos partenaires dans le cadre de la politique de voisinage et du partenariat EuroMed pour favoriser les réformes, les accompagner et les faciliter.

La politique européenne de voisinage constitue un instrument à la fois politique et technique pour structurer la convergence entre l’Union Européenne et ses voisins.

La politique européenne de voisinage est donc une politique de proximité et de rapprochement avec l’objectif de faire converger nos législations et nos réglementations dans tous les domaines, y compris dans le secteur vital des systèmes financiers.

La transition économique est un enjeu politique et stratégique qui intéresse directement l’Europe, car nos destins sont indissociablement liés, et si nos partenaires du sud ratent cette chance, c’est aussi notre stabilité à nous qui s’en trouvera fragilisée.

Près de 500 millions d’euros ont été programmés dans l’enveloppe financière de l’instrument de voisinage 2007-2010 pour aider à la modernisation des économies des nos partenaires méditerranéens, pour améliorer la compétitivité des PME, et pour promouvoir le développement du secteur financier, entre autres.

La Commission destine aussi chaque année des montants substantiels au FEMIP pour financer des capitaux à risque et de l’assistance technique.

S’il faut être conscient de ces enjeux, je ne veux pas tomber dans l’alarmisme. Jamais dans leur histoire les pays du sud n’ont été aussi bien préparés à un choc externe d’une telle ampleur.

A la différence de ce qui était le cas au milieu des années 70, les pays méditerranéens sont aujourd’hui tous engagés dans un processus de mutation et de modernisation économique.

Comme je le disais tout à l’heure, certaines réformes financières et bancaires ont été très ambitieuses, et réalisées dans un temps record. La croissance de l’ensemble de l’économie est beaucoup plus saine.

La transition démographique fait que l’augmentation du PIB par habitant a rarement été, sur moyenne période, aussi élevée que pendant les 5 dernières années. Surtout, elle est, aujourd’hui dans plusieurs pays, plus élevée au sud qu’au nord de la méditerranée.

Nous vous avons rassemblés cette année pour préciser ces questions :

- Pour prendre la mesure des enjeux,

- Pour rendre compte du chemin accompli mais aussi du chemin qui reste à faire pour tirer le meilleur parti de ce contexte nouveau, et enfin

- Pour confronter les différences de nos diagnostics et de nos approches.

Je vous invite à le faire en toute liberté. Comme vous le savez, les Conférences sur la Transition Economiques sont gouvernées par les règles dites de Chatham House, à savoir que les prises de parole et les commentaires cités hors du cercle des participants ne sont pas nominatifs, sauf accord explicite de ceux-ci (notamment à travers la publication des actes).

Avant de vous quitter, je tiens encore à vous rappeler que la Commission est à vos côtés pour relever ces défis. A travers nos plans d’action, à travers nos programmes et notre action politique, nous pouvons accompagner les réformes nécessaires, en financer certains aspects, et surtout, faciliter les échanges d’expérience et de compétence.

Excellences, chers participants à cette XIIème conférence sur la transition économique, je souhaite de tout cœur que cette conférence soit un plein succès.

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11XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

Mr. Didier Reynders,

Belgian Deputy-Prime Minister, Minister of Finance & institutional reforms

M. Reynders a abordé les atouts et les handicaps auxquels sont confrontés les différents opérateurs en matière d’investissements et de relations financières internationales. Il a d’abord évoqué la difficile situation financière internationale, liée à la crise américaine des subprimes. Tout en refusant de jeter l’anathème sur un certain nombre d’éléments du système financier international, il a souligné que l’origine de cette crise est à rechercher en partie dans le manque de transparence dans l’identification des risques et qu’il est dès lors nécessaire de mettre en place des régulations et des mécanismes à même d’éviter la répétition de telles perturbations liées à un type de crédit déterminé.

Le deuxième élément évoqué concerne les relations entre l’UE et les pays du pourtour sud-méditerranéen, la Belgique ayant toujours plaidé pour le renforcement de ces relations, que ce soit, de manière large, dans le cadre du processus de Barcelone, ou au travers d’outils spécifiques comme la FEMIP. Une priorité absolue doit être la recherche de solutions à des problèmes complexes pesant très lourdement sur le climat de la région et à l’échelle internationale, notamment le conflit du Moyen-Orient pour lequel la capacité de concertation des acteurs européens et méditerranéens est essentielle. Les raisons plaidant pour un renforcement de la collaboration entre les deux rives de la Méditerranée sont donc multiples et d’importance. Mr Reynders regrette le peu de présence active de ministres tant européens que du Mashrek / Maghreb dans les discussions autour de ces relations.

Le troisième élément, enfin, concerne la réflexion nécessaire sur un cadre économique permettant un accueil plus aisé des investisseurs. Les fonds souverains, en provenance notamment de pays producteurs de pétrole, constituent une capacité d’intervention forte dans l’économie, certains de ces pays intervenant d’ailleurs déjà comme des acteurs majeurs dans plusieurs zones du pourtour méditerranéen. Il est indispensable de garantir un climat de stabilité dans les pays concernés par ces flux d’investissements. Des partenariats entre les pays receveurs et pays investisseurs sont importants pour tenter d’orienter certains investissements vers des secteurs plus intéressants à moyen et long terme pour le développement de la région (infrastructures, santé, formation, tourisme, plutôt que l’immobilier).

La poursuite de l’effort de consolidation budgétaire, qui permettra à ce développement de se concrétiser à l’intérieur d’un cadre budgétaire sain en réduisant les déficits et les endettements, est une priorité.

Mr. Andrej Bajuk,

Minister of Finance, Slovenia (videoconference)

Mr Bajuk presented the Slovenian experience after the break up of Former Yugoslavia in 1991 and the rehabilitation of the banking system during the ensuing years, which resulted in a significant improvement of the financial position of the major Slovene banks. Bank rehabilitation in Slovenia took place through the specially created Bank Rehabilitation Agency. The Agency issued bonds in the amount of 10% GDP in exchange for non-performing assets and contingent liabilities of the banks, which is comparable to the average cost of banking sector restructuring in Central Europe (12.5% GDP). The transition process was further influenced by the memories of hyperinflation which reached 13,000 percent per annum in late 1989, limited the central bank’s credibility and lowered the population’s readiness to internalize disinflation gains in its expectations. In order to boost confidence in the currency, widespread indexation in the economy was introduced, including for most financial contracts.

The share of foreign banks in total bank capital in Slovenia stood just above 10% at the end of 1990’s and gradually increased to about one third (1/3) today. The state does remain a significant

1st Plenary session : Comparative advantages and drawbacks for international and Arab Finance of the MED region

1st Plenary session : Comparative advantages and drawbacks for international and Arab Finance of the MED region

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 12

stakeholder in the banking sector (about 1/3 of the market) and is adopting a pragmatic approach to reduce its share.

Systemic changes in the financial sector occurred in the perspective of EU integration. One of the preconditions for a successful accession to the EU was the implementation of the European legislative framework together with the compliance with European financial principles. The new regulatory environment was generally regarded not only as a significant change but also as a positive one. Positive growth was also recorded on retail financial markets. The new and modern legal framework facilitated the growth of new products and services, including mortgage banking. Moreover, not only the industry, but also the consumers benefited from the described changes.

In conclusion, Mr Bajuk illustrated some lessons experienced by his country during the transition, relevant to the MED region:

- Even before the transition, the Slovenian banks had good presence and a wide network abroad. Internationalisation of banking is good for the industry.

- At the heart of the banking sector are the people. Slovenia benefited from good human capital in the banking sector.

- Slovenia gradually restructured the banks, gradually increasing foreign ownership and gradually privatising. This experience certainly shows the merits of a prudent approach.

Mr. Fathallah Oualalou,

Former Finance Minister, Morocco.

Mr Oualalou a souligné l’enjeu majeur que constitue la transition économique pour la politique nationale dans les pays du sud de la Méditerranée, et son importance essentielle pour le développement et la stabilité dans toute la zone euro-méditerranéenne. Dans ce cadre, le secteur financier joue un rôle central car il mobilise l’épargne nationale, assure son allocation pour financer les investissements créateurs de richesse, facilite le commerce en gérant les instruments de paiement et contribue à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale en assurant les services financiers de base. Le développement du secteur financier constitue donc un chantier majeur dans l’objectif d’accélérer la croissance économique.

Le Maroc entame actuellement la troisième génération de réformes relatives aux trois compartiments du secteur financier : secteur bancaire, secteur du marché des capitaux, secteur des assurances. La réforme du secteur bancaire a été focalisée essentiellement sur l’autonomie de la banque centrale en matière de conduite de la politique monétaire, avec comme objectif principal la stabilisation des prix. En parallèle de la refonte de la législation bancaire, on s’est attelé à l’assainissement des institutions bancaires publiques, tout en renforçant leur système de gouvernance et en ouvrant leur capital au secteur privé. Au niveau des assurances, le secteur a été totalement assaini et le cadre légal a été revu et adapté par la mise en place d’un nouveau code des assurances. Ces efforts ont eu comme corollaire essentiel l’amélioration des infrastructures, celle de la transparence et de l’intégrité du secteur financier et le renforcement de sa stabilité, de sa viabilité et de son efficacité, dans l’objectif de renforcer ses capacités d’intermédiation er de contribuer au financement de la croissance.

Cette réforme a permis de poser les jalons d’un système financier qu’on peut considérer aujourd’hui comme efficient, solide et moderne et de renforcer la participation du secteur privé dans la prestation des services financiers.

Le processus de libéralisation a été rendu possible par la libéralisation des investissements étrangers et des financements extérieurs pour les entreprises résidentes, l’établissement de la convertibilité du Dirham pour les opérations courantes (avec la mise en place du marché des changes en 1996), et la libéralisation des investissements à l’étranger pour les banques commerciales. En faveur du secteur financier, il y a eu essentiellement la suppression de l’autorisation préalable pour le placement par les compagnies d’assurance de 5% de leurs actifs à l’étranger et la libéralisation de placements à l’étranger pour les OPCVM à hauteur de 10% de leur portefeuille.

L’objectif en matière d’intégration financière des pays du Maghreb est d’accroître le potentiel de croissance de la région et de lui permettre de tirer profit des avantages de la mondialisation. Le chemin parcouru a mené à des résultats probants, mais la réforme qui permettra au secteur de relever les défis qui restent encore posés doit être poursuivie.

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13XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

Mr. Zouhair Chorfi ,

Director of the Treasury and External Finances, Morocco

Monsieur Chorfi a présenté les réformes engagées dans le secteur de l’intermédiation financière au Maroc, et leurs limites. Avant la réforme, le système financier marocain était segmenté et soumis à de fortes contraintes règlementaires ; la politique monétaire était basée sur une régulation quantitative, le marché des capitaux était marginal et les instruments financiers peu nombreux.

La première phase de réformes a couvert la période 1993/2004 et a été concentrée sur le secteur bancaire et les marchés financiers et monétaires, en permettant la mise place des principales composantes d’un secteur financier moderne.

La deuxième phase, en cours depuis 2004, renforcera la supervision et l’efficience des marchés, à travers la refonte des textes de base relatifs aux marchés des capitaux. Cette refonte des textes permet la création de compartiments à la bourse adaptés aux différentes catégories d’entreprises. Elle renforce la protection des actionnaires minoritaires ainsi que les pouvoirs de contrôle et d’enquête. Elle contribue au développement de la transparence des OPCVM.

Le bilan de cette réforme est positif, en particulier avec l’encours des crédits à l’économie ayant plus que doublé entre 2003 et 2007. Les taux annuels des bons du Trésor ont sensiblement diminué sur la tranche 5 et 10 ans. Les introductions en bourse ont été plus nombreuses pour les deux années 2006 et 2007 que pour l’ensemble de la période allant de 1998 à 2005.

Malgré ces résultats encourageants, le taux de bancarisation reste encore faible et l’épargne liquide prédominante (19% du PIB en 2006). Les PME ont toujours du mal à se financer, et les instruments de gestions des risques restent insuffisants.

Les perspectives de la réforme sont principalement la modernisation du secteur bancaire, l’élargissement de l’activité du micro crédit, la réforme du système national de garantie et le passage à un régime de change plus flexible.

Mrs Zoubida Allaoua,

Sector Manager, Finance and Private Sector Development Unit, Social and EconomicDevelopment Group, Middle East and North Africa Region, World Ban

Mrs Allaoua presented the financial sector reforms in the Middle East and North Africa area (MENA). She illustrated that the principal feature of the MENA financial system is that Banks dominate, although they still play a limited role in intermediation and economic development. Except from GCCs, Jordan and Lebanon, the state is still an active player in the banking sector, and private banks (even foreign subsidiaries) remain small, narrowly held institutions. Access to financial services is low, transaction costs are high and the legal basis for collateral enforcement remains weak. These are the main reasons why financial intermediation relies heavily on retained earnings, thus limiting growth. This is particularly true for SMEs, which very often have no other choice than relying on internal and/or family finance.

Achievements in banking and insurance reforms exist in most countries, with Egypt and Morocco leading the way. ICA, FSAP, ROSC represent the key instruments providing guidance for the implementation of reforms, contributing to enhancing market transparency, and facilitating the

Session A.1:

Financial sectors and the real private economy in the MED region — achievements and shortcomings in fi nancial intermediation

Session A.1:

Financial sectors and the real private economy in the MED region — achievements and shortcomings in fi nancial intermediation

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 14

enforcement of prudential regulations. Essential Banking laws and regulations are now in place in most countries in the region and Central Banks are upgrading their oversight capacity. Management systems are becoming more and more sophisticated and often include enhanced risk-based supervision functions procedures, with related manuals for supervision and training of staff (e.g. in Egypt and Morocco). Bank Corporate governance as well as regulatory compliance with capital adequacy ratios have significantly improved as a result of staff better prepared to carry out their new or strengthened obligations.

Allowing private companies, in particular foreign companies, entering the financial sector contributed to build constituency for reform. In spite of those reforms, private enterprise surveys and benchmarks show persisting inadequacy of financial intermediation and services; this is probably also due to the fact that business environment reforms broadened the demand for financial sector reforms.

Foundation for increased financial intermediation is being built up, but managing a second round of reforms is quite a challenge for some countries: such reforms are by nature far more complex as economies open up their financial structures, exposing them to the risks and rewards of global integration. Completing the reform to increase private sector participation and moving to capital markets constitute the other challenges. The road ahead will put an increased premium on coordinated policy making.

Mr. Mohamed Djellab,

President of the Crédit Populaire d’Algérie

M. Djellab a souligné la similarité des défis rencontrés par l’Algérie avec ceux des autres pays de la région, mais en mettant en relief des particularités liées à une évolution propre. L’Algérie est passée d’une économie planifiée et centralisée avec en tout 5 banques publiques n’intervenant qu’en aval de décisions prises dans le cadre du système, à un système plus ouvert à partir de la fin des années 80 qui a permis aux banques d’évoluer en termes d’organisation et de fonctionnement. Cette ouverture a fourni aux banques un cadre légal et réglementaire universel et à la banque d’Algérie l’autonomie nécessaire pour la supervision de l’activité bancaire. A partir de là le secteur bancaire s’est développé dans un climat d’économie libérée. Actuellement 30 banques et institutions financières opèrent en Algérie.

Le marché financier étant encore embryonnaire, tout en poursuivant progressivement son développement, l’économie reste malheureusement une économie d’endettement. Dans le cadre des réformes engagées, il faut relever une amélioration sensible dans les systèmes de paiement, qui a touché tous les instruments : chèques, virements, et effets de commerce. On assiste également, actuellement, au développement de la carte de crédit, qui est dans sa phase de lancement. Un autre point important a été la stabilisation du cadre règlementaire du secteur bancaire et financier. La réforme du système financier a permis d’assainir les bilans des banques par le rachat par le Trésor de créances qui étaient détenues sur le secteur public. L’évolution du marché financier et du secteur bancaire entre dans une nouvelle phase liée à la privatisation, avec deux banques publiques ayant entamé un tel processus.

La plupart des besoins de l’économie sont pris en charge actuellement par les banques locales, de même que tous les projets liés aux investissements directs étrangers, ce qui a permis aux banques de moderniser leurs instruments d’intervention.

Des améliorations du secteur bancaire et financier restent nécessaires – y compris au niveau du système judiciaire qui connaît encore des insuffisances dans le dispositif de recouvrement des créances – et leur développement doit être poursuivi.

Mr. Jean-François Pons,

Director for European & International Affairs, French Banking Federation

En sa qualité de responsable des affaires européennes et internationales auprès de la Fédération bancaire française, Monsieur Pons a d’abord brièvement exposé les problèmes auxquels étaient confrontés il y a cinq ou six ans, au niveau de leurs systèmes financiers, les pays du Maghreb, et les progrès réalisés depuis. La situation de départ se caractérisait par une faible bancarisation, une trop grande utilisation de monnaie liquide, des portefeuilles des banques à risque élevé, une allocation des actifs bancaires déficiente – caractérisée par exemple par un financement insuffisant des PME,

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15XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

– un cadre législatif vieilli, l’absence de marchés financiers et un très faible niveau d’échange entre les trois pays du Maghreb, non seulement au niveau des services, mais aussi des ressources humaines. Depuis, de nombreux progrès ont été réalisés, certains étant encore insuffisants, notamment au niveau de la bancarisation et, sauf au Maroc, des marchés financiers, ainsi que des échanges entre les trois pays. D’autres par contre ont été nettement plus significatifs, comme le système des paiements – avec le rôle décisif joué par l’état en Algérie, alors qu’en Tunisie et au Maroc la formule a été axée davantage sur l’économie de marché, – l’amélioration du portefeuille des banques, la modernisation du cadre légal – avec comme défi la solution du problème de la surveillance bancaire, qui passera par l’adoption de Bâle II, – et enfin l’augmentation décisive de la formation dans l’ensemble de la région, permettant ainsi l’adaptation des ressources humaines à un système bancaire en forte évolution depuis dix ans.

Monsieur Pons a enfin évoqué les travaux en matière de surveillance bancaire en cours dans le cadre du programme EUROMED, en signalant l’importance de l’étude comparative sur l’application des règles de Bâle II dans les 10 pays du pourtour sud et est de la Méditerranée. Bâle II est en effet une réponse à la double nécessité d’assurer la stabilité financière et d’engager les banques à prendre les risques nécessaires au développement de l’économie. Le but de ces travaux étant en fin de compte, à travers cette étude comparative, de promouvoir des convergences.

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 16

Dr. Hala El Said, Executive Director,

Egyptian Banking Institute, Central Bank of Egypt

Dr. El Said exposed the important role of banks in developing countries’ economies, as the main source for finance. The issue of Bancarisation is increasingly gaining interest due to its significant implications in financial depth and economic growth. Several economic theories advocate that bancarisation is positively associated with an efficient allocation of resources and a higher GDP growth rate in the long run.

Dr. El Said highlighted that indicators of “Bancarization”, try to measure the percentage of population that actually have access to and make use of financial services. And that access to credit is the most crucial factor in development because of its role in fostering economic growth. Access to means of payment facilitates trade, allows smoothing of consumption and reduces risks and costs associated to maintaining liquid asset holdings.

The data on actual use of financial services refer to the equilibrium between supply & demand, not only to the supply side. Situations in which a very high demand for financial services faces a lack of adequate supply are common, but the opposite can be true as well, i.e. a shortage of demand of financial services. This depends on the specific market constraints and other factors.

Regarding regulatory and institutional factors, a consensus exists about the need to design and implement adequate banking regulations, in order to promote financial stability and access to financial services and to avoid excessive risk-taking by banks.

In spite of the decreasing number of banks (from 54 to 39), the Egyptian banking sector witnessed an increase in the number of banks branches. Indeed, in comparison with high income countries, Egypt has nearly 10% of the average number of bank branches per capita. The number of ATM machines increased by 112% between 2004 and 2007, but still represents less then 5 % of the high income countries rate.

SMEs still have limited access to bank finance: credit facilities provided to this sector totaled around 24 Billion L.E. in September 2007, which represents around 6% of the credit facilities provided by the Egyptian banking sector totaling 361 Billion L.E.. However, the launching of the first credit bureau in Egypt will facilitate access of SMEs to formal finance.

As a concluding remark, Dr. El Said pointed out that Bancarisation is not limited to the provision of banking services, but it extends to ensuring the usage of these services. The task of the regulator, should not only focus on facilitating access to banking services, but also on making the use of such services easier for certain population groups that are excluded.

Mrs Lamia Ben Mahmoud,

Director General at the General Insurance Committee, Minister of Finance, Tunisia

Mme Lamia Ben Mahmoud a présenté L’importance du rôle de l’assurance comme un instrument de mobilisation de l’épargne et une source non négligeable de financement des économies et de dynamisation des marchés financiers. A titre de comparaison, dans les pays industrialisés, chaque habitant dépense en moyenne 3362$ en primes d’assurances dont 2026$ en assurance vie ; alors que dans les pays émergents, chaque habitant dépense en moyenne 60$ en primes d’assurances dont 36$ en assurance vie (avec une disparité importante entre les pays).

Session B.1:

Issues concerning Bancarisation and Insurance Session B.1:

Issues concerning Bancarisation and Insurance

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17XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

En Tunisie, si l’épargne a progressé de 11,9 % (malgré l’accélération de la consommation) et si le taux d’épargne est passé de 21% du RNDB à 21,4%, la pénétration des services de l’assurance dans l’économie reste modeste. Le ratio Primes/PIB est de l’ordre de 2% contre une moyenne mondiale de l’ordre de 8%. Le marché des assurances reste influencé par l’automobile qui génère 43% des primes et dont le CA progresse selon un rythme supérieur à la moyenne du secteur (soit 11,5% contre 11,2% pour le secteur). Quant à l’assurance vie, sa part dans le marché reste faible (9,8%) bien qu’elle enregistre durant l’année 2006 une progression importante de 23,3%. La situation globale du marché est modestement excédentaire et son activité connaît une croissance en dessous du potentiel réel.

La capacité du marché tunisien des assurances à mobiliser de l’épargne et à financer l’économie reste limitée, la part des provisions techniques du secteur n’ayant pas dépassé une moyenne de 2% de l’Epargne Nationale Brute durant la période 2003-2006. La structure de ces provisions est constituée de soldes à CT, alors que les provisions à LT résultant des assurances vie ne dépassent pas un taux de 14,5 % du total des provisions. La participation de l’assurance vie dans l’EN reste limitée, ne dépassant pas 0,4%.

Les principales raisons du faible niveau de développement de l’épargne générée par l’assurance tiennent surtout d’une part à l’importance des systèmes de prévoyance sociale en Tunisie (globaux et généreux malgré un indice démographique en détérioration) et d’autre part à la faible capacité des individus (les PE au titre de l’assurance sur la vie ne dépassent pas 1,8% de l’épargne des individus qui est estimée à 10,8% de leur revenu et ce en dépit de l’évolution des revenus en Tunisie). Un autre élément : la faible capacité de rétention du secteur, caractérisé par le recours fréquent à la réassurance sur le marché international (52% en incendie et risques industriels et 70% en transport).

En conclusion, le secteur des assurances en Tunisie est en dessous de son potentiel réel mais son avenir est prometteur surtout avec les réformes règlementaires introduites récemment et les incitations fiscales accordées et qui ont pratiquement abouti à défi scaliser l’assurance vie de bout en bout.

Mr. Tanju Yüksel,

Assistant General Manager of the VakifBank, Turkey

Mr Yüksel presented Turkey as the largest emerging European market in terms of GDP and population and illustrated the latest growth of its economy and banking sector. The Turkish banking sector total assets growth rate is generally above the Turkish economic growth rate while the rates concerning loans in banking sector and GNP growth move in tandem.

A significant increase of credit card penetration indicators has been registered in Turkey; number of credit cards is 50 % of the population with an average of 45 credit card transactions per second during 2007.

The banking sector growth is supported by the expansion of distribution channels. The sector is entering the retail lending market and targets household segment, thereby supporting consumption and, as a result, creating added value to the economy and society.

The real estate housing market, is also booming. Since 2005, 681,656 households obtained mortgages through the banking sector to buy houses. Historically, the growth of the construction sector is positively affected by improved borrowing circumstances.

Consumer loans are also widely used: number of general purpose consumer loans granted between 2001 and 2007 is roughly 21 million; the number is equal to the 30 % of the population. At the same time, households refer more and more to banks for their savings: the retail deposits increased by 26% from 2005 to 2006.

Taking into account the corresponding data for the European market and the drastic improvements in the Turkish banking sector, we can say that there is still room for significant growth.

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 18

Dr. Tayssir Raddawi,

Head of Syrian State planning commission

Mr Raddawi illustrated the Syrian experience regarding foreign investments. Syria is carrying out a five-year development plan which needs about 35 billion dollars to be executed. 15% of this ambitious plan has to be funded by foreign investments. To be able to attract those investors Syria has introduced reforms with a view to improving the investments climate and opted for a model of investments providing for public investments as well as private and foreign investments in different fields such as telecommunications, transports and infrastructures.

A reform provided for the development of investments laws and the creation of special courts aimed at solving disputes about investments. These measures have led to an enhanced foreign direct investments flow and currently, Syria counts investors coming from Turkey, Kuwait, Lebanon and other countries.

The financial and monetary reform has been conducted to develop the banking sector in such a way as to further attract foreign and local investments. A number of agencies have been created to guarantee investments and agreements have been concluded with neighbouring and non-neighbouring countries.

The Syrian authorities are trying to direct these investments in the field of industry and agriculture and towards projects related to technological transfer with a view to promote development.

Mr. Durmus Yilmaz,

Governor of the Central Bank of Turkey

Mr Yilmaz shared the Turkish experience, which has witnessed a dramatic shift towards internationally integrated financial markets over the last two decades. In many countries central banks are in close cooperation with independent regulatory agencies. In the context of the Turkish financial system, two such agencies exist: the Banking Regulation and Supervision Agency and the Capital Markets Board.

Price stability and financial stability objectives are complementary in nature. Financial stability lies at the core of a well-developed financial system. And smooth payment operations and settlement systems are a prerequisite for financial stability. The Central Bank of Turkey has played a leadership role in the development of payment and settlement services in Turkey. Today, the payment system fully complies with the provisions of the CPSS (Committee on Payment and Settlement Systems) Core Principles for Systemically Important Payments Systems. A separate and private company was also set up by private banks in 1995 as Credit Bureau to respond to the demands of the financial community.

As for the SME sector, Mr Yilmaz stated that it is imperative for SMEs to take the necessary steps and prepare themselves for Basel-II requirements without any delay. Financial innovation and financial integration have led to explosive growth in the international mobility of capital. These flows serve as an important catalyst for domestic financial market development, as reflected both in the size of the banking sector and equity markets, as well as the quality of institutions for supervision and regulation.

Emerging market countries have responded to address these concerns in a variety of ways, such as exchange rate alignments, efforts to neutralize the monetary impact of interventions through sterilization and control on capital flows.

Mr. Yilmaz concluded with three major key messages: to achieve price stability, central banks need to ensure efficiency of financial infrastructure and maintain smooth operation of financial services; removing market imperfections is essential for smooth operation of financial systems; the overall level of external financing and its composition is important for domestic access to finance.

2nd Plenary session : Access to fi nance and capital markets development 2nd Plenary session : Access to fi nance and capital markets development

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19XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

Mrs. Lobna Helal,

Sub-Governor of the Central Bank of Egypt

Mrs Helal presented the case of Egypt, and the role of the Central Banks in enhancing effi cient access to fi nance. Although a well developed financial system includes a variety of bank and non-bank financial institutions, in many developing countries the financial market is dominated by the banking sector.

The Central Bank of Egypt has ended its first reform phase which covered the period 2004/2007. This reform covered three areas: foreign exchange, monetary policy and banking sector. The results of this reform were positive and helped restoring confidence in the local currency, eliminating the foreign exchange parallel market, and by the end of the first phase, it made possible for international reserves to reach the amount of US$ 32.2 billion compared to US$ 14 billion in 2003. The institutional and operational framework for Monetary Policy targeting price stability was put in place, transparency increased through the release and publication of the Monetary Policy Statement and regular Monetary Policy Press Releases. The third pillar of this program was to complete a comprehensive structural and financial reform, to create a strong, efficient and well-supervised banking sector, through increasing the participation of the private sector in the banking sector, encouraging consolidation, initiating operational and financial reform of the state owned commercial banks and upgrading the Banking Supervision Unit within the CBE. This strategy was successful with the number of banks declining from 57 in December 2004 to 40 in February 2008. Divesture of state-owned banks’ shares in joint venture banks eliminated conflict of interests and indirect state intervention and attracted foreign strategic investments and know-how. The first phase of a complete overhaul of the Banking Supervision Unit at CBE aiming at putting in place a proactive risk-oriented and highly analytical banking supervision was completed as well.

The first phase of a complete overhaul of the Banking Supervision Unit at CBE aiming at putting in place a proactive risk-oriented and highly analytical banking supervision was completed as well.

The second phase reform will deepen the Egyptian banking sector and enhance its efficiency, and will put in place all the safeguards necessary for the expected future growth in banking activities.

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 20

Dr Alaa Ezz,

Sec. Gen. of the Confederation of Egyptian European Business Associations

Dr Ezz presented the qualitative and quantitative obstacles for SMEs access to finance. He explained that credit is abundant in the Med Region through different sources, and over 10 billion Euros are available through many worldwide institutions, but not for SMEs. SMEs were not considered to be among the priorities for decades and had to find their own solutions to survive.

Today, although the political will is present and funds exist, access to finance for SMEs is still difficult due to the complexity of the financing procedures and the aboundance and diversity of actors.

Dr Ezz enumerated several obstacles, mainly regarding the lack of appropriate policies and of innovation/technological advancements. Solutions are therefore to be found in the adjustment of policies and the revision of SME development strategies, with an emphasis on innovation and technological capacity.

Facilitating access to credit is a major development issue. To this purpose, public authorities should review banking laws and regulations, and reinforce banks’ financial management.

SMEs-specific incubators should progressively be developed. The possibility of creating special incubators within large enterprises should also be explored. Human resources capacities are still very weak, and should be treated as a priority by cooperation and development programs.

Dr Ezz concluded his presentation with three recommendations: Governments should be facilitators not operators; the capacities of banks and SMEs should be developed; credit should be accompanied by technical assistance and training.

Mr. Rainer Geiger,

Deputy-Director, OECD Directorate for Financial and Enterprise Affairs

Mr Geiger made a presentation on the “Financial Sector Development to Meet Key Economic Challenges in the MENA Region”. The major challenges in the area are the relative lack of diversification, employment creation, entrepreneurship and innovation. To meet those challenges, the financial sector has to develop innovative financial products and services, to improve the corporate governance standards and to create more liquid and efficient capital markets.

The MENA-OECD Investment Program has been launched in 2005 aiming at the promotion of investment and development in the region. The main obstacles to SMEs financing were the following: high collateral requirements, high rejection rates, informal finance, and particular problems for innovative enterprises with intangible assets. The MENA governments tried different options to close the gap: the creation of SMEs units, specialized banks or loan guarantee programs.

The “Enterprise Finance Network” launched in 2006 in Bahrain, was set to solve the equity gap. It brings together innovators, entrepreneurs and financial institutions to promote entrepreneurship. It is private sector driven and open for membership.

The main elements contributing to the success of enterprise finance in the MENA region are: abundant capital in search of investment opportunities, e.g. Arab Development Funds, an emerging culture for entrepreneurship and, finally, the removal of regulatory and administrative obstacles.

Session A.2:

Access to fi nance - The qualitative & quantitative obstacles for SMEs Session A.2:

Access to fi nance - The qualitative & quantitative obstacles for SMEs

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21XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

Mr. Bénédict de St Laurent,

General Delegate of ANIMA

Mr de St Laurent, exposed the risks and opportunities of the EuroMed challenge. One of the big burdens of the southern Mediterranean countries is the high population growth rate. The 10 MED countries need to create 40 million jobs in the next decade, in order to just maintain their current employment rate. The GDP per capita in the 27 European countries is nearly 7 times higher than the average of the 10 MEDA countries.

SMEs should be considered the main driving power of growth, as they represent the great majority of jobs. In the MEDA countries, there is a domination of few large companies, which have limited links with SMEs. Most SMEs have a weak capitalisation and investments on new equipments are minimal. Access to debt for those companies is limited and the cost of financing is high. Considering the missing financial components in the MEDA region, there is a need to strengthen the equity and to diversify the sources of funding. Some financing solutions are identified considering: the capital by means of tax reduction for retained profits, the debt and guarantee schemes through interest subsidies, loan guarantee funds or mutual guarantee schemes and the development of credit bureaus.

Management issues represent one of the main obstacles to SME development that would need to be tackled through training, business support services, business angels’ assistance and transfer of specialised knowledge of the business sectors.

Despite their contribution to development, SMEs in difficult situations are still under-protected. A real integration of business is needed to develop cross-Mediterranean SME relationships. Relocations should not be feared by the north as they could be profitable. Although SME investment into MEDA is important, only 100 to 250 projects are announced each year, which is still very weak.

A strong acceleration of private equity funds for SMEs has been noticed over the last 3 years. Over 320 of those funds are operating in MEDA, with 181 dedicated funds in Israel, and 139 funds in other Mediterranean Partner Countries. The total equity raised by these funds amounts to US$31bn, a very significant figure.

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 22

Dr Fadi Khalaf,

Executive Director of the Beirut Stock Exchange and

Secretary General in charge of the Union of the Arab Stock exchanges

Monsieur Khalaf a présenté la situation actuelle des bourses arabes, en passant en revue la chronologie des faits marquants depuis les événements du 11 septembre 2001. Il a tracé le lien entre les bourses arabes des pays du Golfe et les bourses arabes méditerranéennes. Le profil des investisseurs locaux et régionaux est différent de celui des investisseurs internationaux : les locaux préfèrent la liquidité et le court terme, et sont plus affectés par les informations quotidiennes. Les investisseurs internationaux visent eux le moyen et long terme, et sont plus sensibles aux changements fondamentaux. Ils exigent une prime de risque supérieure à celle des investisseurs locaux.

Il est de même important de développer une législation appropriée aux nouveaux instruments financiers, d’alléger les procédures de demande de création d’entreprises et de développer la communication externe afin d’attirer des investissements internationaux. Pour atteindre ces objectifs il faudra mettre en place, au Liban, une banque de projets d’investissements et un fonds d’investissement dédié aux PME ainsi qu’au Capital Risque.

Un autre projet doit être consacré à la mise en place d’un programme d’appui à la préparation des PME aux exigences du marché boursier.

Mr Abderrahmane Benkhalfa,

General Secretary of the (Algerian) Professional

Association of Banks & fi nance establishments (ABEF)

Monsieur Benkhalfa a développé le thème de la transition économique dans l’optique algérienne. Dans ses choix fondamentaux, l’Algérie a préféré accorder la priorité à la modernisation de ses institutions financières et de ses systèmes budgétaires. L’état reste toujours un grand intervenant et un grand investisseur, mais il cherche à organiser l’intermédiation bancaire et la mise en place de l’industrie des paiements. Le développement du marché des capitaux est en phase de démarrage, il est embryonnaire mais l’infrastructure de base, juridique et technologique, est en place. Il existe maintenant un marché obligataire qui a démarré dans de bonnes conditions, mais avec de grandes entreprises publiques et quelques entreprises privées. Le tissu algérien des PME/PMI ne permet pas encore de faire émerger, selon les exigences de transparence et de taille, des entreprises à même d’accéder à l’épargne publique. Cependant, l’infrastructure de ce marché, qui en est à ses débuts, existe et on prévoit d’importants développements dans les années à venir car la taille de l’économie et la création d’entreprises sont importantes.

Les deux lois réglementant le développement du capital investissement et du capital risque, ainsi que la loi sur la titularisation des créances hypothécaires, vont donner certainement un tonus supplémentaire au marché financier algérien. Une de ses particularités est que l’épargne institutionnelle et celle de l’état y est supérieure à l’épargne des entreprises et des particuliers. Les développements financiers initiés permettent certainement de repositionner le marché financier des années à venir, et probablement même d’initier des instruments qui n’existent pas encore dans la région.

Session B.2:

Developing capital markets- a regional (or sub-regional) vs. national approach – better mobilising national savings

Session B.2:

Developing capital markets- a regional (or sub-regional) vs. national approach – better mobilising national savings

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23XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

Mrs Simona Bovha Padilla,

Senior Economist, FEMIP, EIB

Madame Bovha, a abordé le thème de la mobilisation de l’épargne privée en Méditerranée, et les leçons à tirer de l’exemple Marocain.

L’épargne locale au Maroc est importante mais n’est pas activée du fait de l’absence d’un marché financier. Les produits d’épargne bancaires ou financiers sont orientés vers le court terme et l’on constate un défaut de respect des règles de transparence. L’étude sur la mobilisation de l’épargne au Maroc a eu pour but d’analyser l’épargne privée du pays, d’examiner les principaux goulots d’étranglement, de formuler des recommandations pour améliorer le niveau, la composition et le rendement de l’épargne, et enfin identifier les moyens d’interventions de la BEI dans ce pays. Les principales recommandations de cette étude concernent la création de plans d’épargne organisés, le développement des régimes de retraite et d’épargne, l’ouverture graduelle des marchés des capitaux. Les principales pistes d’intervention proposées tournent autour de la création d’un Fonds d’Investissement Moyennes Entreprises, du développement de la titrisation dans de nombreux créneaux financiers et de la création d’une ou de plusieurs sociétés d’investissement à capital fixe immobilier.

Certaines mesures proposées dans l’étude ont d’ores et déjà été lancées : la simplification du processus de cotation pour les entreprises de taille moyenne et l’évaluation des perspectives de développement de la titrisation au Maroc, ainsi que le soutien de la BEI au moyen de garanties financières aux institutions contribuant au renforcement de l’épargne privée à long terme.

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 24

Les réformes du système bancaire et financier engagées, ou déjà réalisées, dans les pays méditerranéens ont permis de renforcer leurs économies et leurs systèmes financiers. Ces réformes visaient à privatiser le secteur bancaire et à développer le marché financier et celui des bourses locales. Ces marchés financiers demeurent déconnectés des marchés internationaux et le soutien de l’Europe à leur modernisation doit être accru. Grâce à l’expérience de la BEI dans ce domaine, suite à l’élargissement successif de l’UE, des dispositifs ont été mis en place, notamment la FEMIP ‘’Banque de développement’’ de l’Euro-Méditerranée.

Une des priorités du partenariat dans cette région sera d’intensifier le soutien à la structuration des systèmes bancaires. Le développement des marchés financiers accroît les opportunités de croissance à long terme.

Si les réformes et la modernisation des marchés financiers ont accompli des progrès significatifs, le financement du secteur privé, et en particulier des PME, reste trop limité, et est insuffisant pour soutenir la croissance économique. Ces marchés sont confrontés au paradoxe de liquidités abondantes, avec un secteur financier relativement développé, et un manque de ressources pour le financement des PME qui sont pourtant à la base de la création d’emplois et de richesse. Le système bancaire souffre de problèmes structurels classiques avec des portefeuilles de banques composés essentiellement d’actifs publics, de créances douteuses importantes, et une qualité de régulation et de supervision insuffisante.

Les réformes entreprises sont importantes mais resteront limitées sans un approfondissement de l’innovation financière.

La FEMIP joue en cela un rôle catalyseur, en favorisant par ses interventions les conditions d’un marché financier performant. La BEI soutient par ailleurs la fourniture de liquidité à long terme, dans le but d’élargir l’accès au crédit des PME, et la création d’une industrie de Capital Investissement.

D’autres instruments tels que les garanties (pour lesquelles la FEMIP pourrait généraliser à la Méditerranée l’expérience déjà acquise en Europe), les émissions obligataires et le microcrédit ne sont pas oubliés par la BEI et des propositions seront faites pour les développer.

3rd Plenary session : Closing of the fi rst day by Mr. Philippe de Fontaine Vive,vice President of the European Investment Bank

3rd Plenary session : Closing of the fi rst day by Mr. Philippe de Fontaine Vive,vice President of the European Investment Bank

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25XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

Mr. Marek Belka,

former Prime Minister and Minister of Finance of Poland,

Executive Secretary of the UN Economic Commission for Europe

Mr Belka presented the fi nancial markets in Eastern Europe. The creation of effi cient market-oriented fi nancial markets was critical for East European post-transition economic development. Financial markets at the time of planned economy had a fundamentally different role, as market principles did not determine the allocation of credit and banks dealt only with savings and settlements, while the investment decisions were taken elsewhere. Thus, financial markets were under-developed but they were fundamentally different from under-developed financial markets in developing countries today. The transformation of the banking sector occurred with important steps prior to privatization. Banks had to be cleaned and regulatory standards and institutions had to be established. In some cases there was consolidation, in other cases fragmentation.

The establishment of new banks was allowed and some banks were sold to foreigners. This new policy brought significant advantages with regard to the managerial expertise and the access to funds, and as debt is owed to a parent bank, the creditor is likely to be more flexible in a crisis. But it had also some disadvantages as foreign banks prefer to lend in foreign currency, and credit policy was not necessarily tailored to local needs.

The banking sector in Eastern Europe today is extremely concentrated, and credit growth has been rapid. An important market deficiency exists in terms of provision of early stage financing for entrepreneurial activities. Newly created firms are too risky for banks; they require a specialized financial market – private equity venture capital. The creation of these markets requires public policy intervention and they need to be developed as part of a national innovation system. Foreign borrowing and rapid credit growth entail large current account deficits. The development of financial systems is critical for economic development, but it is a fact that foreign participation in establishing the fi nancial sector was important for Eastern Europe.

Dr. Jihad Al Wazir,

Deputy-Governor of the Palestine Monetary Authority, former Finance Minister

Mr Al Wazir presented the Palestinian efforts in developing fi nancial and banking services, in the diffi cult environment under Israeli occupation. While recognizing the positive impact of the fi nancial integration and related innovations, he stated that the risks for regulators in the emerging market economies are significantly higher, especially in the southern Mediterranean area. Despite the adoption of reforms and new legal and regulatory systems, many emerging market economies are still ill-equipped to handle the ever changing and constantly adapting financial instruments. Regulators lack the global view of the impact of these cross border operations. At the same time, capital markets continue to progress with shocks spreading across borders in a matter of minutes.

The Palestinian National Authority (PNA) has re-embarked on a major reform program. The challenge is to put an end to the tough economic constraints resulting from the Israeli occupation policy, hindering the free movement of goods and services to internal and external markets. In spite of all the difficulties, the financial sector in Palestine continues to grow, with 21 banks operating in WBG, and with a sector growth of more than 22% in 2007. Main reasons for this growth are the close relation between the banks and the Palestine Monetary Authority, and the implementation of its Strategic transformation plan over the past two years. The latter also resulted in the release of a new banking code which introduced both hard and soft code elements for banks to follow. Recognizing the importance of the micro-fi nance policy, the PMA encourages the NGOs to transform into non profi t companies with proper governance systems. Finally the Palestinian capital markets are in need of further widening and deepening, and there is still a need for better fi nancial education to properly understand the risk.

4th Plenary session : Financial services as vectors for capitalisation, innovationand modernisation

4th Plenary session : Financial services as vectors for capitalisation, innovationand modernisation

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 26

Mr. David Wright,

Deputy Director General, DG MARKT, EU Commission

Mr Wright stated that well functioning, effi cient capital markets are crucial for economic growth, development, trade and wealth creation. The European Union is the biggest capital market and is growing at a much faster rate than the USA. This is also due to the great success and stability of the Euro.

There is a correlation between integration of capital markets and economic growth. The EC strongly believes that for policy development constant evaluation, economic analysis, impact analysis, cost-benefi t analysis are essential, to ensure that if changes are done, they will be positive for the overall economy.

Common partnerships are particularly important to integrate capital market, to build a common project between governments, ministries of fi nance, central banks and stakeholders, consumers, national regulators and supervisors.

The reforms agreed so far mainly cover Company law, auditing, accounting transparency and market abuse rules, regulations on investment services, rules on investment funds and capital requirement directives. Pan-European rules on insurance (Solvency II) are being discussed in co-decision now.

The European Union has a long way to go to encourage the development of the early stage fi nancing of SMEs. Insolvency and bankruptcy issues cover also cultural aspects. It is necessary to fi nd a way to encourage young people and those that have ideas to develop them.

It is also necessary to strengthen an early warning mechanism on fi nancial stability. The risks in the system are becoming unacceptable. Independency of regulators is also a key issue: it is not possible to create modern effi cient market if regulators are not independent.

Ambition, when thinking about the future, is to build a really, truly dynamic integrated Euro-Mediterranean capital market. The EU should aspire to have the best rules in the world and share and develop these with its partners, including as a priority our Mediterranean neighbours.

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27XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

Mr. Jilani Benmbarek,

Former President of ASCAME and former President of the Tunis Chamber of Commerce, President of the JB Group.

L’intervention de Monsieur Benmbarek a été focalisée sur le thème de la gouvernance et le rôle des banques centrales. La gouvernance en général est un sujet tabou dans quelques pays du sud, mais ce tabou est en train de disparaître, globalisation oblige. On constate que dans certains pays du sud de la Méditerranée des efforts ont été faits ces dernières années, mais en comparaison avec les standards des pays développés et notamment des pays européens, il y a encore beaucoup à faire pour sécuriser les marchés internationaux contre les risques.

Les grands principes de la gouvernance sont la cohérence, l’effi cacité, la responsabilité, la participation et la transparence. La bonne gouvernance recouvre tant la capacité du gouvernement à gérer effi cacement ses ressources, par la mise en œuvre de politiques pertinentes, que le respect des citoyens et de l’état.

En tête des principaux acteurs du secteur fi nancier il y a lieu de placer les banques centrales. Outre leur rôle de surveillance, les banques centrales interviennent en matière de prévention en élaborant des règles de gestion sous forme de recommandations et de principes généraux. Les banques centrales ont un rôle essentiel dans la gestion des crises car, lorsque les marchés fi nanciers subissent des tensions, ce sont elles qui interviennent pour assurer le maintien de la stabilité de l’ensemble du système en minimisant l’impact négatif potentiel des turbulences sur la bonne circulation des liquidités du système. Les banques centrales interviennent non pas pour secourir un opérateur imprudent, mais pour limiter les dommages collatéraux sur tout le système composé par les institutions fi nancières, les entreprises fi nancières et en somme l’économie dans sa globalité.

En guise de conclusion Monsieur Benmbarek se réfère à la séance plénière au cours de laquelle il a été constaté que l’Union Européenne, tout en devenant le premier marché des capitaux, a encore d’importants défi s à relever. Il n’y a donc pas de complexes à avoir dans la mesure où la bonne volonté existe et l’initiative pour s’améliorer est déjà prise.

Dr Makram Sader,

Secretary General, Association of banks in Lebanon

Dr Sader presented an overview of the Lebanese and Arab Banking Industry, in relation to recent international fi nancial standards. As regards the local and regional fi nancial services, Dr Sader presented fi gures and indicators referring to the structure, size and performance of the fi nancial industry in some Arab markets, in comparison with worldwide and Euro area fi gures. He presented also the fi gures related to the Arab countries deposits at non resident banks.

Referring to local and regional compliance with recent international fi nancial standards and trends, corporate governance was pointed out as one of the main issues. Corporate Governance enacts more elaborated or detailed corpus of laws and regulations, and reaffi rms management commitment and engagement by allocating adequate resources. It also enhances cooperation with the international community and develops training and market discipline.

The other issues deal with anti money laundering measures, risk management, and capital allocation under Basle II. It is expected that the minimum required capital for Arab banks will almost double with the Basle II agreement. This is because sovereign risk accounts for 1/5 of our total assets. The average zero – or very low - risk weights attributed so far should be dramatically revised and linked to the rating of sovereigns in the coming years. The best strategies to this purpose are to accelerate the development of capital markets

Session C.1:

Governance challenges in the fi nancial sector (banking, insurance and stock markets)

Session C.1:

Governance challenges in the fi nancial sector (banking, insurance and stock markets)

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 28

toward a more balanced and stable fi nancial system, to build market confi dence among issuers and investors and to develop instruments and techniques of hedging.

Higher levels of cooperation are desired by Arab banks and can be met effi ciently by European partners at the macro level of the fi nancial industry & market, through structure & operating environment, and at the micro level, through Bank-to-Bank cooperation.

Mr. Laurent Demey ,

Chief Investment Offi cer, Proparco (AfD Group)

Mr Demey a présenté la gouvernance dans le secteur fi nancier en se focalisant sur ‘Le rôle et actions des banques de développement’ et celui de l’Agence Française de Développement (AFD) en particulier.

L’AFD est le principal opérateur de l’aide française au développement. Sa fi liale Proparco a comme principale mission l’appui et l’aide au secteur privé, à travers des prêts aux conditions du marché, le capital investissement, et la formation. L’engagement de l’AFD en Méditerranée du Sud est en nette croissance, avec près de 800 millions d’Euros en 2007. Le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, la Turquie et le Liban sont les principaux pays bénéfi ciaires, principalement dans les secteurs de l’infrastructure, de la fi nance et du capital investissement.

La gouvernance fi nancière se présente comme un nouvel enjeu pour les institutions de développement. Ces institutions s’engagent à adopter des procédures et à systématiser les conditionnalités liées à la gouvernance dans leurs fi nancements, à proposer des programmes de formations et à diffuser les systèmes de normes internationales. Intervenir sur la gouvernance dans le système fi nancier au sens large c’est le meilleur effet de levier possible sur la gouvernance dans l’ensemble de l’économie. En effet, les banques constituent un secteur où les acteurs sont relativement peu nombreux, donc faciles à atteindre, et sont au centre des activités économiques de leur pays, jouant par là un rôle clé dans la diffusion des bonnes pratiques. L’expérience des bailleurs de fonds dans le cadre des fi nancements de grands projets d’infrastructures est un réel succès : les normes environnementales de la Banque Mondiale sont devenues la référence. Le prochain chantier est maintenant celui des normes sociales, sujet d’actualité avec la globalisation et les délocalisations. Ces normes sont traditionnellement bonnes dans les banques, mais pas nécessairement chez leurs clients.

Ces questions sont particulièrement importante en zone Méditerranée, où les normes anti-blanchiment ou environnementales sont en cours de diffusion et en progression rapide, mais avec du retard par rapport à d’autres régions. Aucune banque de la région, par exemple, n’a adhéré aux Principes de l’Equateur qui sont devenues la référence en matière de normes sociales et environnementales dans le monde fi nancier.

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29XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

Mr. Olivier De Laroussilhe,

Head of Unit TRADE DGA1.C.2 (Trade Relations with Euromed and the Middle East)

Mr. de Laroussilhe made a general presentation on the trading services and the current negotiations on services in the framework of the Euro-Med agreements.

The Lisbon Trade Ministerial Summit of last autumn has decided to open bilateral negotiations on services with four countries: Egypt, Morocco, Israel and Tunisia. Services are one of the main boosters in the modern economies, representing about 75% of GDP in the EU and the same proportion of employment. It is also a very important sector for developing countries and Southern partners because services are contributing to the modernization of an economy.

The objective is the creation of a free trade area by 2010, covering not only the trade in goods but also in services. These negotiations will require political will, a good understanding of technical issues, mutual trust, efforts to help partner countries implementing the rules and fi nance programmes to modernize and restructure service industries. Negotiations will also need to be conducted in a way which is WTO-compatible because services are subject to the same principles as trade in goods.

It is important that these negotiations, which started on a regional framework, take place on a bilateral basis as each situation is specifi c and the agreement will need to be reached with each individual country, as the result of a voluntary process.

The fi nal outcome will be a sort of regional integration between partners, which would constitute a wider market more advantageous for investments and more appealing to foreign investors.

Mrs Fatma Bel HadjTahar-Oueslati,

Director, Tunisian Ministry of Trade and Handicraft

Mme Oueslati a présenté l’expérience tunisienne dans le cadre des négociations Euromed sur les services et investissements, depuis la conférence ministérielle à Marrakech en 2006. Quatre séries de négociations ont eu lieu depuis. La Tunisie a entamé ce processus lors d’une première réunion exploratoire en janvier 2008. Les prochaines réunions, où l’on discutera des modalités et des étapes des négociations, et des paramètres, sont prévues en mars 2008. La Tunisie compte renforcer à travers cette libéralisation le rôle du secteur des services, en tant que moteur de croissance et générateur d’emplois, et améliorer l’acheminement des investissements vers des secteurs productifs notamment ceux à forte valeur ajoutée. Cette libéralisation devrait permettre le développement des exportations des biens et services et l’élévation de la rentabilité du capital humain, de même que l’édifi cation de l’économie du savoir et la consolidation des fondements du développement global. En favorisant le développement des investissements étrangers, les réformes entreprises au niveau règlementaire et institutionnel permettront sans doute d’améliorer le climat des affaires et de renforcer le rôle du système fi nancier dans le processus d’accumulation de capital et de croissance de la productivité.

Pour que cette libéralisation soit fructueuse, elle doit être progressive et asymétrique tenant compte du différentiel de développement économique. Elle devra avoir comme mesures d’accompagnement l’assistance technique et un appui fi nancier conséquent permettant de soutenir le processus des réformes.

La Tunisie est depuis le 1er janvier dernier en zone de libre échange, effective pour les produits industriels avec l’Union Européenne, et est ainsi le premier pays de la rive sud de la Méditerrané à avoir atteint un niveau aussi avancé dans ses relations de partenariat avec cet espace européen.

S’engageant dans les négociations sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et des services, la Tunisie entame une nouvelle phase des relations de partenariat avec l’Union Européenne, avec pour objectif une croissance soutenue, intégrée et globale, permettant de faire de ce pays un centre international d’affaires et de services.

Session D.1:

Euromed negotiations on service and investment Session D.1:

Euromed negotiations on service and investment

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Ms. Israela Many,

Deputy Director General for Economics & Tax, Federation of Chambers of Commerce, Israel

Ms Many made a presentation on Israel’s economical key fi gures. The period between the years 2004/2007 represented four years of growth in the Israeli economy. The product per capita increased, while the unemployment rate decreased. Trade and services sectors represented in 2007 nearly two third of the total business product. Although the manufacture sector represented 24% of the business product, it represented 53% of the total export. Export of services represented 13.8% of the gross domestic product of 2006.

Financial services represented 8% of the GDP, 15% of the business product and 5% of the work force in Israel. Major reforms since 2005 opened the Israeli fi nancial market to global competition. Since these reforms a decrease of banking involvement in fi nancing the business sector and managing the private long term savings occurred, while in the mean time, the private fi nancing and the bond market increased. The level of entrepreneurship and innovation in Israel is amazing, as it has the worldwide best rating of scientists and technicians, far ahead of the USA, Japan or EU countries. Research and development budgets represent a high rate of Israel GDP (4.7%).

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Mr. Jean-Louis Reiffers,

Chairman of the Scientifi c Committee, FEMISE

Depuis deux ans on constate dans les pays du sud de la Méditerranée une convergence avec l’Europe (jusqu’à 4,3% de croissance). Cette croissance est positive, mais va-t-elle continuer ? Les travaux scientifi ques de le FEMISE montrent qu’il y a eu un effet positif incontestable lié à l’ouverture et à la zone de libre échange. Le régime de croissance a très peu changé, toujours fondé pour de nombreux pays sur les ressources naturelles de l’agriculture et sur l’accumulation du capital, et non sur la productivité globale des facteurs, à l’exception de la Tunisie et dans une moindre mesure de la Turquie. L’on constate une baisse générale signifi cative du taux de chômage et un contrôle de la pauvreté et donc une amélioration des conditions de vie relativement lente, mais équilibrée. Avec, cependant, un grand risque : 22 millions de jeunes feront leur entrée sur le marché du travail dans les prochaines 15 années à taux d’activité constant. Cette perspective doit être la pierre focale de toutes les politiques, y compris en matière fi nancière.

D’autre part, malgré le décollage des investissements directs étrangers, même dans les pays les moins ouverts, les taux d’investissements restent encore trop faibles. L’infl ation est contrôlée ainsi que le défi cit public, certains pays du sud ont un taux de défi cit public par rapport au PIB proche des pays appliquant les critères de Maastricht. Dans les pays dépendants des ressources pétrolières, les comptes extérieurs ont subi des dégradations, alors qu’ils sont excédentaires dans les pays producteurs comme l’Algérie. Les réformes institutionnelles sont encore insuffi santes. Alors que l’expertise internationale prône des réformes au niveau du marché du travail, le FEMISE estime que ce marché relève d’un domaine très sensible, alors que d’autres réformes institutionnelles qui sont très faciles à réaliser, ne sont pas faites, par exemple au niveau du temps nécessaire pour créer une entreprise, les capitaux nécessaires, et les services fi nanciers.

Au niveau des objectifs, il est nécessaire d’augmenter le niveau de fi nancement de l’économie par une meilleure intermédiation et une politique sélective. Il faut continuer à consolider la sécurité fi nancière et augmenter le niveau d’effi cacité de l’intermédiation, insuffi sant actuellement. Il faut introduire la concurrence bancaire, afi n de réduire les taux d’intérêt, et diminuer les marges. Il faut faire de la banque un facteur de dynamisme et pas un facteur de sécurité.

Mr. Mohamed Chafi ki,

Director of Studies and Financial Forecasts, Moroccan Ministry of Finances

Mr Chafi ki presented a study on the Moroccan fi nancial system. Morocco has engaged in important structural reforms that have enabled the reinforcement of overall macroeconomic stability, the improvement of business environment and trade openness, combined with the liberalization of key productive sectors.

The fi nancial system, mainly the banking sector, was placed at the heart of these reform dynamics. Thus, in addition to the privatization of public banks, the restructuring of some specialized fi nancial institutions and the development of equity and bond markets, the Moroccan fi nancial sector has seen a deep change of its regulatory and institutional framework, which brought it in line with international standards. Being the main component of the Moroccan fi nancial system (nearly 60% of fi nancial assets), the Moroccan banking sector has a diversifi ed structure with an increasingly reinforced fi nancial depth and solidity, compared to regional average.

Whereas the Moroccan fi nancial sector currently stands as one of the most structured and developed systems in the South-Mediterranean area, new challenges are rising ahead, in particular with the entry into force of prudential rules within the framework of Basle II. In parallel to the efforts engaged at the domestic level in the area of fi nancial system modernization and deepening, it is worth saying that a signifi cant role falls to the European Union in terms of sustaining the process of real and normative convergence.

Session C.2:

Benefi ts and costs of adjustment Session C.2:

Benefi ts and costs of adjustment

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 32

Lastly, an attempt to identify benefi ts and costs of the adjustment of the Moroccan fi nancial system will be undertaken and a number of suggestions, based on successful experiences, will be made in order to accelerate the pace of Moroccan fi nancial sector convergence towards European Union standards.

Mr. Ido Kallir,

Researcher at the Graduate School of Business, the College of Management, Israël

Mr Kallir outlined the results of a study “Pension for all: New reform, Old lessons – the cost of adjustments”. Adequate pension is the topic for public debates in several countries: the challenge is to provide fair level of income for low-paid salaries retired people, with minimum government spending. The real problem in Israel is the high rate (43%) of the work force which does not have any type of employment pension. This rate sharply increases in the minimum and below average population, reaching 68%.

A reform is obviously needed to force the market to move from one equilibrium to another, taking into consideration that some will lose while others will win. The move must be robust enough for the market to support it.

Considering the risks and challenges of this reform, it is important to study the relative power of the potential winners – the workers – versus the power of the potential losers – the employers. Pension funds must have a role in this reform.

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Dr. Emrah Eksi,

Deputy Director General, Directorate General on Markets, Central Bank of Turkey

Dr Eksi, presented the advantages of convergence towards the European model and the priority issues in this respect. Financial liberalisation has increased international trade. As international trade and capital movements have increased, international banking has also increased. This development in the global economy has raised the need for harmonisation of banking and securities regulations among countries and co-ordination among national regulators. Without international harmonisation of regulations payments system risks cannot be contained. This is the main reason why industrialised countries have started to harmonise their regulations in 1988 through the Basle Agreement.

Turkey has experienced severe fi nancial crises during the 1990s. The recent and the biggest crisis was in 2001, which was caused by the combination of the banking system weaknesses and poor macroeconomic policies. The fi nancial liberalisation process that started in the 80s was one of the cornerstones of the Turkish economy. A set of reforms to develop a functioning market economy was implemented. Interest rates were more and more determined by the markets, and some measures were taken regarding the supervision of the banking sector. The Turkish economy, with an ineffi cient banking sector, became open to capital movements. During this period, regulatory and supervisory measures and changes in the structure of the fi nancial system in the Turkish economy were not designed for strengthening the system in the long term, by incorporating elements such as prudent supervision and regulation. All of these distortions in the banking sector and institutional structure of the fi nancial system led to important systemic risks in the Turkish economy. As the 1990s were over, it was impossible for the Turkish economy to operate without reforming its fi nancial sector, and the restructuring program for the fi nancial sector was launched. Since the crisis, Turkey has made substantial progress in updating its regulatory and supervisory framework to bring it further into line with international practice.

Mr. Jesús Saurina,

Director of the Financial Stability Department, Banco de España

Mr Saurina began his speech stating that the major challenge for every country is to achieve and sustain high rates of economic growth that can improve the standards of living of their citizens. As the contribution of fi nancial development is very important to achieve economic growth and stability, the consequences of a weak fi nancial system may be very serious for the same economy in the event of a crisis.

In many European countries, as in the US and Japan, the banking system in the 70s was highly regulated, such regulation affected many of the banks’ operating areas. As a result, banking systems were at that time highly ineffi cient, although they generated high profi ts for the established banks.

To cope with banking ineffi ciencies, the answer in Europe was liberalization, EU banking directives were very useful in promoting more open and competitive bank markets across Europe. The regulatory framework was strengthened from a prudential point of view, and banking reform was also driven by the sector itself.

In order to achieve a sound fi nancial/banking system, there is a need to develop an appropriate institutional framework, by building up a set of laws capable of ensuring agents’ property rights, and developing institutions that foster monetary and fi scal discipline. The European framework combines two elements: lifting of regulations restricting banks’ business decision-making capacity and appropriate measures of prudential regulation and supervision. Both elements work and reinforce themselves mutually.

Session D.2:

Prudential and regulatory issues; advantages of convergence towards the European model and priority avenues in this respect

Session D.2:

Prudential and regulatory issues; advantages of convergence towards the European model and priority avenues in this respect

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Foreign banks heighten competition and effi ciency, enhance product innovation and improve the technology underlying banking operations. Sometimes the entry of foreign banks can be useful to smooth the cost of a banking crisis. Each country must choose the right path for opening the banking system.

The fi nancial system is the engine of economic growth, and fi nancial crises entail very high costs, therefore, it is an important policy objective to have a sound and competitive banking system.

Mr. Pynchas Katz,

Head of the International Affairs for Banking Supervision, Bank of Israel

Mr Katz gave an overview of the banking supervision model in Israel, the Basel II implementation outline, and the priority avenues for Israel. Since 2007 Israel has embarked on a pronounced implementation plan and will implement Basel II by the end of 2009. Israel conforms to the international standards and codes set by the Basel Committee for Banking Supervision for effective supervision on a consolidated basis. Separate laws set the provisions for consumer relations with banks (fair practices) and determine the mechanism for charging fees and commissions. Two in-house independent councils advise the Governor of the Bank of Israel on licensing and regulation issues. The prudential regulations are set by the Banking Supervisor in the “Proper Conduct for Banking Business”.

Supervision of Banks operates in the Central Bank, while the supervision of saving vehicles and insurance companies are executed by the Ministry of Finance. The Governor of the BOI is vested with the ultimate banking supervision authority. The corrective actions for banks can include circumscribing activities and imposing administrative sanctions.

The banks completed a preparatory questionnaire that covers all the main aspects of Basel II implementation. The results are currently being discussed and analyzed with banks. The banks are executing a gap analysis of the Pillar 2 requirements. Israel is cooperating with European countries pertaining to Basel II assistance. In the meantime deliberations regarding the regulatory framework, are covering a full or partial supervisory integration.

The main priorities for Israel, beside the implementation of Basel II by year end of 2009, are the alignment of the Israeli regulatory framework with international standards set by the Basel Committee for Banking Supervision and the convergence with the “RBCP” and methodologies.

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Mr. Ahmed Galal,

Executive Director of FEMISE and President of the Forum for Economic Research, Egypt

Mr Galal stated that during the two days of the conference, he noticed the progress achieved in the fi nancial sectors in different countries, but highlighted that there is more to be done.

The notion of what the EU can do for the South is important, in all sorts of ways either in providing fi nancial support, through extending guarantees to some borrowers in the South, or alternatively allocating some funding for supporting SMEs, or through technical assistance.

Mr Galal recalled that, as stated by the Governor of Turkey Central Bank, the monitoring policies and the fi nancial system/sector reforms are as the two sides of the same coin. During the conference the monitoring policy angle of fi nancial sector reform was not discussed in depth, and indeed it might be the real reason why SMEs are squeezed in the fi rst place.

The Governments develop big defi cits, they borrow from the Central Bank at liberty, leaving little credit available to anybody else. Improving the effectiveness of the fi nancial sector is not enough to solve the problem of exclusion from access if we do not look at the macro side of things when treating the fi nancial sector reform. It is unfortunate that in reality, the cost of reform is now, whereas the benefi ts are tomorrow.

The economists know that the composition of gross domestic product can be considered either from the production side, or the distribution side. During the meeting, 90% of the discussion was focused on one side of the equation, i.e. too much on effi ciency and enhancing economic growth and too little on the distribution aspects.

Regarding the relationship between the EU and the countries in the South, it is advisable to focus our ideas on the concept of convergence. The theory talks about convergence of outcomes and, indeed, convergence is about outcomes, it is not about intermediaries, it is not about instruments. Whenever we talk about convergence within the framework of EU – South Mediterranean relationships, we talk about convergence of instruments; we do not talk about convergence of outcomes. If we were to rethink the relationship along the new concept we would have a very different way of relating with one another. Convergence of outcomes is the feature of all members of the EU. It will make a difference for us when we start thinking about convergence of outcomes.

Mr. Wafi k Grais,

Special adviser to the President of Viveris Management and former senior adviser, World Bank Vice Presidency in charge of the Finance sector

Monsieur Grais souligne que les pays du sud doivent continuer à maintenir leur croissance à des niveaux soutenus (7 à 8%). Il faut que cette croissance soit équitable et durable du point de vue fi nancier et environnemental. Un système fi nancier stable et effi cace doit exister afi n d’encourager des investissements directs et étrangers, à l’instar de l’Egypte qui a pu engranger 6 milliards de dollars d’investissements étrangers en 2006, et qui a su maintenir une croissance de 7%. Force est toutefois de constater que, malgré cette croissance soutenue, l’Egypte d’aujourd’hui n’est pas au niveau d’un pays comme la Thaïlande qui avait le même PIB per capita dans les années 80. Le décollage de ce dernier pays tient peut-être à sa capacité d’accepter à la fois des réformes radicales et un profi l de croissance plus heurté, du fait des inévitables crises de croissance que cette radicalité implique de facto. Il y a à mon sens un élément de choix de société.

L’environnement institutionnel, au-delà de celui immédiat du système fi nancier doit aussi être en place. . Afi n d’atteindre les taux de croissance escomptés il ne suffi t pas d’accroître uniquement la réglementation, avec le risque d’étouffer le dynamisme du marché: les systèmes fi nanciers doivent être bien positionnés pour fi nancer l’économie et bénéfi cier d’un environnement des affaires qui limite les coûts de transaction. Il est important que les régulateurs pensent aux couts associés à l’introduction d’une réglementation, afi n de ne

Concluding Plenary Session Concluding Plenary Session

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XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition 36

pas étouffer un marché et ralentir sa croissance. Une consultation doit être élargie entre les régulateurs et les marchés pour adopter les modèles relatifs aux exigences de ces derniers.

Une différence de mentalité existe entre les pays méditerranéen et nord-américains : échouer aux Etats-Unis n’est pas une catastrophe, c’est une expérience et une preuve de dynamisme. Ici, échouer est une catastrophe.

Par ailleurs, Il est essentiel d’être informé et de savoir pour réaliser les meilleures décisions. Dans ce domaine les pays du Sud ont fait des progrès énormes. Il faut reconnaître les problèmes pour pouvoir les résoudre. Les comparaisons sont importantes mais peuvent être dangereuses. Les indicateurs sont des aides au jugement, mais il ne faut pas les prendre comme argent comptant.

Concernant le fi nancement des PME, il n’y a pas eu beaucoup de progrès ces dernières années. Il faudrait offrir des instruments qui accompagnent leur cycle de vie. Le système fi nancier doit pouvoir offrir ces instruments de manière profi table, et la réglementation ne doit pas étouffer ce développement escompté.

En conclusion, force est de constater que les marchés du sud commencent à prendre de l’élan et sont de plus en plus dynamiques.

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37XIIth Euro-Mediterranean Conference on Economic Transition

Excellences, chers participants à cette XIIème conférence sur la transition économique,

Permettez-moi tout d’abord de féliciter les orateurs pour la qualité remarquable de leurs interventions. Je crois que nous pouvons tous reconnaître que la Conférence Transition Economique 2008 est un crû exceptionnel.

Il est d’autant plus diffi cile de tirer les conclusions de deux jours de travaux, et d’une quarantaine d’interventions.

Le message principal que j’en retiendrai est que nous sommes à une croisée des chemins. Ces deux jours de travaux ont permis d’identifi er certains écueils à éviter : le relâchement de la rigueur budgétaire, le ralentissement des réformes, le laisser faire et certaines dérives spéculatives.

Comme nous l’avons vu, ces dernières années, des réformes ont été adoptées dans la plupart des pays MED.

Pourtant, malgré cela, on continue à constater un retard important de développement en comparaison des régions en développement les plus dynamiques au niveau mondial, tant pour ce qui est de la banque que de la fi nance en général.

Ce n’est donc pas le moment de baisser la garde.

La modernisation de la sphère bancaire et fi nancière est une des clefs principales du développement effi cace, effi cient et dynamique de l’économie ; elle devient d’une actualité brulante avec le défi immédiat du recyclage des pétrodollars.

Sans des institutions fi nancières modernes, concurrentielles et bien régulées, il ne pourra être question, ni de mobiliser au mieux l’épargne intérieure, ni de mettre les capitaux internationaux au service de la croissance réelle des économies de la zone.

Et on a vu que les deux vont de pair, car comment vouloir être crédible face à un investisseur international si les investisseurs du pays, les mieux à même d’évaluer les risques et de saisir les opportunités, préfèrent investir à l’étranger ?

Inversement, quand le système fi nancier fonctionne mieux, de meilleures potentialités d’investissement sont trouvées, l’épargne est réinvestie, elle crée de la richesse et de l’épargne additionnelles, elle enclenche un nouveau cycle d’épargne et surtout elle se traduit en emploi et en croissance.

Le fait de mettre particulièrement l’accent sur les PME se comprend dans cette perspective : c’est sans doute là que l’intermédiation fonctionne aujourd’hui le moins bien et là que les potentialités de croissance et d’emploi sont les plus fortes.

Car, comme le rappelait hier M. Landaburu, 25 millions d’emplois devront être crées dans les 20 prochaines années rien que pour maintenir les taux actuels d’occupation, et il en faudrait encore davantage pour fournir aux femmes des taux d’emploi susceptibles de favoriser leur pleine intégration sociale.

Nous avons beaucoup parlé, lors de ces deux jours, de régulation.

Les Banques Centrales, les Institutions Publiques et les Institutions Financières Internationales ont un rôle certain à jouer pour promouvoir plus d’effi cacité en matière d’accès au fi nancement et de développement des marchés de capitaux.

C’est à la puissance publique qu’il revient d’autoriser et encadrer une technologie et ingénierie fi nancière permettant de nouvelles opportunités d’innovation, de nouveaux marchés et un fi nancement plus facile d’activités plus risquées.

La diffi culté principale est de trouver le bon équilibre entre d’une part le désir légitime d’attirer le maximum de capitaux et d’autre part celui de privilégier les ‘bons investisseurs’.

Il s’agit a minima de garantir la robustesse et la résilience aux crises à travers une régulation adéquate et suffi sante, et si possible d’induire et de récompenser des comportements vertueux.

Concluding speech of Mr. Tomas Dupla del Moral,

Director, DG RELEX, EU Commission

Concluding speech of Mr. Tomas Dupla del Moral,

Director, DG RELEX, EU Commission

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Ces préoccupations sont récemment revenu au tout devant des préoccupations internationales avec la crise internationale des ‘subprimes’, qui a montré la fragilité de la fi nance internationale.

Les pays méditerranéens, s’ils sont certes en partie paradoxalement protégés par le moindre développement de leur sphère fi nancière, ne sont pas à l’abri de réels dysfonctionnements des pratiques et des marchés.

Ils sont déjà confrontés à certains phénomènes déstabilisants de type spéculatif.

Face à ceux qui mettent toujours en avant le coût de l’établissement de règles prudentielles résilientes, qu’il s’agisse de minima de fonds propres ou de garanties renforcées, la crise actuelle aura au moins permis de mettre au grand jour les risques infi niment plus substantiels que l’insuffi sance des contrôles et des règles prudentielles font peser sur le développement économique.

Moderniser les marchés fi nanciers méditerranéens, aujourd’hui moins développés et moins internationalisés que d’autres, sans un encadrement solide serait les condamner à terme à des crises infi niment plus coûteuses.

Dans les économies modernes, toutefois, le ‘marché’ contribue lui aussi à une régulation effi cace à travers l’autoréglementation, un monitoring (comptable et hors bilan) renforcés (et partiellement volontaires), une évaluation de la gouvernance par les pairs ou les agences de rating.

Quand je vois l’importance de certaines réformes publiques engagées, je me demande parfois si ce n’est pas sur ce terrain de la gouvernance que le chemin à faire reste le plus important.

Quoi qu’il en soit, tant que ce retard n’aura pas été rattrapé, l’exposition aux risques y restera perçue comme plus forte, les entreprises souffriront d’une moindre confi ance des marchés internationaux, et les primes de risque imposeront des taux de refi nancement plus élevés.

Sous cet angle, j’ai été particulièrement intéressé par ce que nous a dit M. Belka. L’expérience acquise par nos autres voisins (de l’Est) est une grande richesse.

Cela dit, plus on écoute que des réformes sont souhaitables et nécessaires, plus nous sommes sceptiques quand nous constatons qu’elles ne se font pas, ou, pour être exact dans le cas précis, qu’elles demeurent parfois très limitées par rapport aux espérances des réformateurs.

Ces deux jours ont clairement montré que les services bancaires et fi nanciers restent une source potentielle de croissance et d’emploi considérable, et, à l’Est comme en Asie, nous avons une illustration concrète et tangible de ces gains potentiels.

Je n’oublie pour autant pas que, quand on réforme, presque toujours, même si quand le solde est largement positif, les bénéfi ces attendus n’excèdent pas les coûts induits pour tous les acteurs acteurs. Si vous me permettez une image, même lorsque la taille du gâteau augmente beaucoup, il n’est jamais certain que tous voient leur part spontanément augmenter.

Dans des sociétés aussi sensibles politiquement et socialement que celles qui nous intéressent, le problème doit être pris en compte, et si nous voulons ces réformes, certains transferts compensatoires doivent pouvoir être opérés en faveur de ceux qui y auraient le plus à perdre.

La Commission peut, sous cet angle, aider doublement à la nécessaire transition économique de la sphère fi nancière et bancaire méditerranéenne.

D’une part en s’intéressant aux nécessaires politiques sectorielles d’accompagnement. Les plans nationaux d’action élaborés dans le cadre de la Politique Européenne du voisinage sont mobilisables à cet effet.

D’autre part, pour reprendre mon image, en s’attachant à maximiser la croissance du gâteau, ce qui reste la meilleure façon de dégager les marges qui permettront de compenser certaines pertes ponctuelles…

Et sous cet angle, vous me permettrez de terminer sur l’ouverture de négociations bilatérales dans la perspective d’une zone de libre échange entre l’UE et ses voisins dans le secteur des services, y compris les services fi nanciers, d’ici à 2010.

Comme il a déjà été dit, les services fi nanciers sont une fantastique courroie de transmission pour la transition économique, et la libéralisation commerciale avec l’Europe devrait d’évidence être une opportunité clef pour étendre les capacités d’investissement et les ressources de l’UE dans ce secteur.

Comme nous l’a rappelé plaisamment M. Ezz hier en nous citant un texte vieux de 3600 années, cette région du monde a inventé la fi nance, et nous savons tous combien les hommes qui en sont le fruit peuvent s’illustrer brillamment sur les marchés les plus sophistiqués.

Faisons en sorte qu’ils puissent mieux le faire sur place !

La conférence a essayé de lancer une dynamique: il est temps pour les pays Méditerranéens de mesurer ces enjeux et d’agir en conséquence.

Ils trouveront la Commission à leurs côtés.

Page 39: XIIème Conférence Euro-méditerranéenne Transition ... · BRUSSELS, 20-21 FEBRUARY 2008 Charlemagne, 170 rue de la Loi, Brussels ... mois après le début de la crise des subprimes,
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