world bank document · publié en anglais, arabe, espagnol, français et russe dans ce numéro...
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Volume 5, N° 1, mars 2008
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www.worldbank.org/data/icp
Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale
du
Bulletin
Publié en anglais, arabe, espagnol, français et russe
Dans ce numéroArticles en couverture ................................. 1• Les vertus des comparaisons PPA
• Quelques commentaires à l’occasion de l’anniversaire du PCI
Éditorial ....................................................... 2Article de fond• Entretien avec Alan Heston
et Robert Summers ................................ 3
Leçons tirées• Qu’avons-nous appris du Cycle PCI 2005 ? 7
• 25 ans de parités du pouvoir d’achat dans la zone de l’OCDE ................................ 11
• Le PCI 2005 a remporté avec succès ses dernières épreuves ! ................................ 13
Construire des partenariats• Soutenir le PCI : partenariats
entre organisations ........................................ 16
• Le renforcement des capacités statistiques et le PCI .......................................................... 20
• Le Programme de Comparaison Internationale : l’expérience sud-américaine 23
• PCI : l’expérience des Philippines ................. 26
Méthodologie• Mesurer la parité du pouvoir d’achat pour
l’analyse des industries d’origine ................... 29
• Les PPA spéciales peuvent-elles être utilisées pour mesurer l’inflation mondiale ? ............... 35
• La comparaison de la parité du pouvoir d’achat dans la santé ..................................... 41
• Les résultats du PCI 2005 au plan mondial :
tableau synoptique ......................................... 44
... à suivre page 14
Les vertus des comparaisons des PPA
Paul Samuelson, Lauréat du Prix Nobel d’économie, Institut de Technologie du Massachusetts
L’ouvrage magistral de Thomas Kuhn de 1962, intitulé La Struc-ture des Révolutions Scientifiques, décrit avec justesse la façon dont de nouveaux paradigmes extraordinaires et révolutionnaires surgis-saient pour expliquer des phénomènes empiriques auparavant inex-pliqués. La théorie de la relativité spatiale d’Einstein en 1905 consti-tue à cet égard un excellent exemple. Autre exemple significatif, la théorie de l’évolution par sélection naturelle de Charles Darwin.
Comme Freeman Dyson, physicien perspicace, l’a souligné, souvent de nouveaux dispositifs de mesure peuvent donner lieu à une source
différente de résolution scientifique. Copernic et Kepler ont pu aller jusque-là. Mais une fois que le télescope a été amélioré, Galilée et Newton ont pu aller bien plus loin encore. De la même façon, la biologie moderne et la médecine n’auraient pas vu le jour si le mi-croscope, les rayons X et de nombreux autres scanners n’avaient pas été découverts.
Si l’économie politique n’a pas la même précision que certaines des sciences expé-rimentales, nous, les économistes, pouvons également reconnaître le rôle fondamen-tal des matériels et logiciels informatiques. À l’occasion du quarantième anniversaire du Programme de Comparaison Internationale (PCI), j’écris dans l’intention de rendre hommage à ses défenseurs de la première heure, dont, en premier lieu, feu Irving Kravis de l’Université de Pennsylvanie. Il a défendu pendant de nombreuses années
... à suivre page 15
Quelques commentaires à l’occasion de l’anniversaire du PCIRobert E. Lucas Jr., Lauréat du Prix Nobel d’économie, Université de Chicago
Il y a bien longtemps, peu de temps après que Milton Friedman et Edmund Phelps aient défendu la théorie selon laquelle les courbes de Philips à long terme devraient être verticales, Leonard Rapping et moi-même avons eu l’idée d’utiliser des comparaisons entre pays pour vérifier l'hypothèse suivante du taux naturel : était-il vrai que dans les économies où l’inflation était élevée le taux moyen de chô-mage n’était pas plus faible que dans les économies où l’inflation était faible ?
Or, lorsque nous avons commencé à mettre en place une série de données adaptée à ce projet, nous nous sommes aperçus qu’il n’existait pas de définition unanime au plan international du terme
chômage ou de la façon de le mesurer.Les différences dans les taux de chômage entre pays pouvaient donner lieu à toutes
sortes d’interprétation et les données dont nous avions besoin devaient, pour nous servir, obligatoirement inclure des études détaillées pour chacun des pays et être
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Éditorial
Chers lecteurs,
Cette publication spéciale marque la célébra-tion de deux faits importants : le 40ème anni-versaire du PCI et la publication des résultats finaux du cycle 2005. Celle-ci contient des articles écrits par d’éminents chercheurs et
experts qui se sont penchés sur les quarante dernières années et se tournent vers l’avenir pour voir quels sont les principales opportunités et les défis majeurs.
Dans un article succinct, Paul Samuelson rend hommage à Irving Kravis, Alan Heston et Robert Summers pour leur rôle pionnier dans le leadership intellectuel et pour avoir consacré une grande partie de leur vie à construire un bien public mondial extrêmement important. Robert Lucas nous livre une réflexion personnelle sur le rôle que le PCI a joué pour approfondir notre compréhension de la production et des niveaux de vie en faisant en sorte que les théories et les données simplifiées puissent être passibles d’un examen et d’une analyse empiriques.
Autre moment fort de cette publication, un entretien avec Alan Heston et Robert Summers. Alan et Bob ont donné leurs opinions sur plusieurs questions, depuis les secteurs de recherche prioritaires jusqu’aux politiques d’accès aux données. Les articles de Dennis Trewin et Fred Vogel reviennent sur le long chemin parcouru par le PCI pendant le cycle 2005. Enrico Giovannini nous of-fre une perspective sur l’expérience de l’OCDE au cours des 25 dernières années.
La section méthodologie contient trois articles. Bart van Ark, Angus Madison et Marcel P. Timmer débattent de l’histoire et de la transformation de la Comparaison internationale de la production et de la productivité (ICOP) et nous disent comment, selon eux, il serait pos-sible de développer, renforcer et maintenir une synergie entre l’ICOP et le PCI. Dans un article qui nous invite à la réflexion, Michael Ward évoque la façon dont certains dangers économiques à long terme, tels que l’inflation mondiale, peuvent être mesurés. Christopher Murray et Ajay Tandon s’attachent à la comparaison des PPA dans la santé en mettant en exergue les avantages et les contraintes que présentent les données actuellement en circulation.
Cette publication contient également des articles impor-tants sur les aspects organisationnels et opérationnels du programme à partir de perspectives régionales et na-tionales. Carmelita Ericta écrit sur le renforcement des capacités, en se concentrant sur l’expérience des Philip-pines. L’article d’Abdullateef Bello présente un travail statistique complet sur le renforcement des capacités initié et financé par la Banque Islamique de Développe-ment et décrit la façon dont ce travail tire profit du PCI tout en y contribuant.
Ben Whitestone et David Fenwick présentent un parte-nariat réussi entre la Banque Africaine de Développe-ment et le Bureau national de Statistiques du Royaume-Uni dans la mise en œuvre technique du PCI en Afrique. Quatre experts nationaux d’Amérique du Sud, Graciela Bevacqua (Argentine), Marina Fantin (Uruguay), Marcia Maria Melo Quintslr (Brésil) et Francisco Ruiz (Chili), se sont réunis pour partager leurs idées.Cette publication comprend aussi un tableau synoptique contenant les résultats finaux du Cycle 2005.
Informations importantesLe Conseil d’Administration du FMI soutient une résolu-tion pour réformer la répartition des quotas et du nom-bre de votes des pays membres. La nouvelle répartition des quotas prévoit quatre variables y compris le PIB ajusté pour la PPA. La résolution qui doit être entérinée par le Conseil d’Administration du FMI aligne la réparti-tion des quotas et du nombre de votes sur le poids relatif et le rôle dans l’économie mondiale des pays membres. Ce faisant, elle renforce la participation et le poids des pays émergents et en développement. Elle marque éga-lement un tournant important pour le PCI, car il s’agit d’un premier pas significatif vers l’utilisation des don-nées de la PPA pour la prise de décisions en matière de politique opérationnelle. Vous pouvez consulter le rapport du FMI sur : (http://www.imf.org/external/np/pp/eng/2008/032108.pdf)
Yonas Biru
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Article de fond
Réflexion sur l’histoire et les transformations du PCI au cours des quarante dernières an-nées, sur les principaux défis et les étapes les plus importantes, particulièrement en ce qui concerne les développements méthodologiques et opérationnels
La première priorité a consisté à fixer un ca-dre dans les comptes nationaux permettant de comparer les prix. Même s’il aurait été in-téressant de connaître les comparaisons de l’aspect production de la Parité du pouvoir d’achat (PPA) car elles permettent de faire des études de productivité, il a été décidé de tra-vailler sur l’aspect dépenses car il n’entraîne que les comparaisons des produits finis, non pas des produits intermédiaires. La deuxième priorité consistait à s’éloigner des comparai-sons binaires pour s’orienter vers un cadre multilatéral. Au niveau de la rubrique de base, cela impliquait qu’il fallait utiliser des matri-ces incomplètes de prix, ce qui a donné lieu au développement de la méthode Country-Product-Dummy (CPD) de Summers. Depuis, ce modèle hédonique simple, sous forme pon-dérée ou non, a été étendu pour prendre en considération les caractéristiques des points de vente et des produits, outre celles liées à l’emplacement.Au niveau des agrégats, il a été décidé de choisir une méthode multilatérale qui soit additive entre les pays et les produits. La méthode retenue a été celle conçue par R.C. Geary pour l’Organisation pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), plus tard modifiée par Salem Khamis. De plus, la première phase du PCI a pris en compte les résultats de l’EKS, de Van Yzeren et de Walsh, ainsi que les résultats binaires. De plus, des intervalles d’erreur ont été étudiés pour les estimations, comme étape préalable aux niveaux que nous devions ap-pliquer pour les prolongements de référence dans notre travail exploratoire.Le jalon fondamental du PCI a été l’accep-tation des conversions fondées sur les PPA
dans les comparaisons de référence ou telles qu’elle sont utilisées dans les Indicateurs In-ternationaux de Développement de la Banque Mondiale, par les Perspectives Économiques Mondiales du FMI ou par les chercheurs qui utilisent les Penn World Tables (PWT). À la fin des années 70 et au début des années 80, les ouvrages de référence en matière économique et certains médias faisaient état des PPA dans leurs publications. Pour mesurer les volumes, les conversions fondées sur les PPA du PIB et les agrégats connexes enregistraient de meilleurs résultats dans les modèles de scien-ces sociales en tant que variable explicative dans une série d’applications (par exemple les modèles de convergence).
En quoi le cycle 2005 est-il différent des cycles précédents ?
Au cours des premiers cycles du PCI en 1975, tous les prix étaient gérés de façon centralisée, donc la question de la liaison régionale ne se posait pas. En 1980 et dans les comparaisons suivantes jusqu’en 2005, les ressources qui reliaient les produits individuels et les rubri-ques entre les pays étaient inadéquates. Donc un changement qualitatif important a été une amélioration notoire dans la façon dont les comparaisons régionales étaient reliées entre elles du point de vue de l’examen de la col-lecte des prix. Une deuxième amélioration a été la méthodologie utilisée pour établir cette liaison à partir du niveau de rubrique de base d’une façon qui n’était pas tributaire du pays du lien ou « de l’Anneau » de chaque région.Dans les premiers cycles, un système de clas-sification des dépenses a été élaboré. Celui-ci a servi de cadre pour établir les comparaisons jusqu’en 2005. Toutefois, un changement ma-jeur est survenu en 2005, à savoir développer dans ce cadre un système de codage fondé sur la Classification des fonctions de la consom-mation individuelle (COICOP) susceptible de
Alan Heston Université de
Pennsylvanie, Groupe consultatif
et technique sur le PCI
Entretien avec Alan Heston et Robert Summers
Robert SummersUniversité de Pennsylvanie
Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale
... concernant les changements importants
dans le cycle 2005...
Un changement qualitatif important a été une
amélioration notoire dans la façon dont les
comparaisons régionales étaient reliées entre
elles du point de vue de l’examen de la collecte
des prix. Une deuxième amélioration a été la méthodologie utilisée
pour établir cette liaison à partir du niveau de
rubrique de base d’une façon qui n’était pas
tributaire du pays du lien ou « de l’Anneau » de chaque région.
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devenir la norme internationale pour tous les pays, y compris pour leur travail na-tional (par exemple l’Indice des Prix à la Consommation, ou IPC). Donc ces charges indirectes importantes nées en 2005 ont le potentiel de réduire de façon significa-tive les ressources nationales dont les pays participants auront besoin pour les pro-chains cycles. Ce qui, en retour, fera qu’il sera plus difficile pour eux de traduire leur propre codage en PCI. Pendant le cycle 2005, le Groupe Consul-tatif Technique, en coopération avec des consultants et le personnel du Bureau Mondial, a rédigé un manuel. Les don-nées indiquées sur le site PCI de la Ban-que Mondiale sont régulièrement mises à jour afin de permettre aux pays partici-pants ou aux autres personnes intéressées de connaître les dernières nouveautés en termes de réflexion sur les différents pro-blèmes et les différents aspects méthodo-logiques du PCI.De plus, le Groupe Consultatif Technique a pu faire évoluer le niveau de connaissan-ces dans deux autres domaines. Dans le cy-cle 2005 d’autres méthodes pour comparer la construction et les biens d’équipement ont été utilisées. On continue d’évaluer les contributions de cette méthode à la com-paraison 2005 mais il faudra certainement attendre les prochains cycles du PCI pour constater pleinement les avantages que présente ce travail.
Un large consensus est apparu quant au besoin de profiter de la tendance favorable actuelle. Quels sont d’après vous les futurs défis et les prochaines opportunités ?
Un défi permanent du PCI consiste à ins-taurer davantage de coopération entre les bureaux nationaux de statistiques dans la provision de données qui ne font pas habituellement partie des données collec-tées. Souvent ce n’est qu’une fois que les statisticiens commencent à adopter le PCI qu’ils voient l’avantage du produit et des descriptions de service du PCI, des métho-des de manipulation des données et des autres procédures qui peuvent les aider dans leur travail au plan national. Toute-fois, pour la majorité des pays, la priorité sera toujours accordée à leurs statistiques
nationales, il est donc fortement recom-mandé que le PCI prenne en considération leur demande vis-à-vis des données et les adapte autant que possible aux pratiques prévalant dans les pays.Pour ce qui est des comptes nationaux, la situation semble être beaucoup plus fa-cile qu’avec les prix dans la mesure où il existe des normes communes dans le Système des Comptes Nationaux (SCN). Toutefois les pays se sont rendus compte que chacun d’entre eux utilise ses pro-pres pratiques concernant notamment les logements occupés par leur propriétaire, l’inclusion des pourcentages de marge des promoteurs dans la construction… Par conséquent, un défi majeur pour le PCI consiste à convaincre les pays qu’il est important non seulement qu’ils éta-blissent les prix de produits comparables mais aussi que leurs comptes nationaux soient fondés sur des enquêtes récentes qui soient recoupées par autant d’autres enquêtes que possible. Autrement, les comparaisons de volume découlant des bonnes comparaisons de prix pourraient donner lieu à une interprétation erronée. Pour ce qui est des comparaisons de prix, un défi majeur est que le cadre dans lequel s’effectue la collecte des prix de l’IPC dans les pays concernés pourrait s’avérer inap-proprié pour les comparaisons d’un pays à l’autre. Comme les prix ont tendance à évoluer avec le temps dans la même direc-tion dans un pays, en sélectionnant les prix dans un centre urbain ou dans une provin-ce voisine on peut obtenir une bonne lec-ture des mouvements temporaires de prix dans une province toute entière. Toutefois ce cadre dans lequel s’effectue la collecte de données ne peut pas être utilisé comme baromètre dans le cas des différences spa-tiales de prix, sauf dans le cas des petits pays, comme Singapour. Pour de grands pays, comme la Chine ou le Brésil, si la collecte de prix dans les grands centres urbains peut s’avérer utile pour un large éventail de biens, il n’en va pas de même pour la comparaison du prix des services, y compris le logement. Le PCI doit encore relever le défi suivant : obtenir des prix na-tionaux moyens pour établir les comparai-sons. Plusieurs solutions ont été proposées pour relever ce défi, mais aucun consen-
sus n’a encore été atteint pour adopter une méthode viable.Un défi important et une opportunité po-tentielle pour le PCI sont à retrouver dans la gestion du domaine étranger. Les 146 pays du cycle 2005 présentent une variété très complexe où, étonnamment, dans de nombreux pays les importations et les ex-portations excèdent la production natio-nale. Comme par le passé, le cycle 2005 n’a converti la balance commerciale exté-rieure nette qu’aux taux de change sans tenir compte du fait que les PPA pour les exportations pouvaient différer des PPA pour les importations ou pour le taux de change. Il est clair qu’il existe une grande marge d’erreur pour les petits pays comme Hong Kong, le Luxembourg et le Bahrain car ils ont d’importantes balances commer-ciales et/ou ce sont des centres financiers extraterritoriaux. Dans un monde où l’éco-nomie, réelle ou financière, est chaque fois plus interdépendante, le PCI doit impéra-tivement à l’avenir répondre à un certain nombre de problèmes méthodologiques dans le traitement des balances commer-ciales extérieures.L’un des intérêts majeurs que présente le PCI est de s’occuper des comparaisons de la production réelle par habitant de cha-que pays pris individuellement et de défi-nir dans quelle mesure un pays peut être considéré comme étant bon marché ou attrayant, c’est-à-dire en termes de niveau de prix et de rapport PPA / taux de chan-ge. Toutefois, ce qui intéresse les régions c’est aussi de savoir quelle place elles occupent dans le monde (par exemple : quelle est la taille économique relative de l’OCDE et de l’Asie ?). Pour répondre à cette question, on peut additionner les PIB par habitant des pays et multiplier le résultat par leur population pour obtenir un PIB régional. Toutefois, dans certains cas il n’est pas recommandé d’additionner l’EKS des PIB pour obtenir ce type d’agré-gat car, ce faisant, on mesure tous les pays avec la même pondération. En utilisant la méthode GK, on peut pondérer les pays en fonction de leur taille. Toutefois cette méthode présente un inconvénient po-tentiel car elle part du principe que les quantités consommées dans les pays sont égales à celles qui seraient consommées
Article de fond
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Article de fond
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si les prix internationaux étaient utilisés pour évaluer leur production. Et il s’agit là d’un postulat qui n’est vraisemblable-ment pas adapté à une grande partie de la consommation des ménages. Nous avons toujours eu pour habitude de présenter les résultats de plusieurs méthodes tout en concentrant notre analyse sur notre sé-rie privilégiée de résultats. Bien entendu s’il faut présenter uniquement une série de résultats le PCI doit alors travailler davantage pour obtenir un consensus concernant la méthode choisie.
Étant donné l’intégration rapide des mar-chés internationaux, pensez-vous que le PCI pourrait et devrait essayer de mesurer et surveiller les changements des différen-ces de prix dans un pays dans le temps par rapport à l’inflation mondiale ?
Il existe certainement une façon de me-surer l’inflation mondiale. Elle consiste à pondérer les mesures nationales de l’infla-tion, comme le déflateur du PIB, en fonc-tion de la taille du PIB total de l’économie convertie en PPA. Toutefois dans ce pro-cessus le PCI sert exclusivement à donner des pondérations. Rien dans les chiffres repères des PCI successifs ne peut nous donner une mesure de l’inflation mondia-le, sans inclure une forme, quelle qu’elle soit, de moyenne pondérée des taux d’in-flation des pays.Et malheureusement il en va de même pour les prix relatifs. Dans tout chiffre repère on peut mesurer les prix relatifs d’une coupe de cheveux par rapport à ce-lui d’un équipement audiovisuel donné, par exemple. Mais il est impossible de dire quoi que ce soit sur les changements dans les prix relatifs des coupes de cheveux ou des équipements audiovisuels entre deux chiffres repères sans avoir recours aux me-sures nationales de changement temporel dans le prix des coupes de cheveux et des équipements audiovisuels. Nous savons que les déflateurs ou les services ont aug-menté plus vite que les biens de consom-mation dans la plupart des pays au cours des 35 dernières années prises en compte pour les chiffres repères du PCI. Toutefois le PCI se limite à faire remarquer les dif-férences énormes dans les prix relatifs des
biens de consommation et des services en-tre les pays à un moment donné dans le temps mais il ne peut pas faire de même et dire ce qu’il va se produire entre les chif-fres repères.
Il semblerait y avoir une absence de consensus pour donner un accès aux mi-crodonnées telles que les prix moyens des produits au niveau national. Il existe en-core un conflit entre la protection de la confidentialité et l’accès aux données. De même la question de savoir s’il faut donner un large accès au niveau des rubriques de base n’a toujours pas été tranchée. Pensez-vous que nous devrions pêcher par excès de précaution et restreindre l’accès aux données ou au contraire promouvoir une politique d’accès ouvert ? Que pensez-vous de tout cela ?
Lorsque nous traitions les informations de référence à l’Université de Pennsylvanie, nous n’étions pas autorisés à divulguer des informations quant aux prix des pro-duits aux consommateurs intéressés sans la permission des pays participants. Dans les premières années, l’Union Européenne (UE) a publié les prix nationaux en vigueur dans les pays membres. Il s’agit là, à notre connaissance, du seul organe ayant donné accès aux prix. Et bien entendu, aujourd’hui l’UE, l’OCDE ou toute autre région est bien loin d’appliquer ces pratiques. Bien plus in-téressantes que les prix moyens nationaux, les équations CPD au niveau de la rubrique de base fondées sur la collecte des prix pour les produits à l’intérieur des pays ayant des caractéristiques codées avec le prix comme le type de point de vente, l’emplacement dans le pays et les caractéristiques de l’arti-cle (par exemple l’emballage, la taille et la marque comme autant de caractéristiques définissant le prix). Cela a été fait pour les États-Unis (Aten, 2006), avec des résultats encourageants. Cela permet aux pays d’in-diquer les prix pour les comparer à ceux d’autres pays laissant la caractéristique la plus importante du prix constante. Notre objectif en indiquant environ 150 pa-rités de la rubrique de base était de re-connaître explicitement que ces données n’étaient pas de la même qualité que les données plus agrégées, où les erreurs dans
les mesures avaient tendance à s’annuler. Nous avons indiqué les rubriques de base dans une annexe et avons utilisé nos me-sures les plus agrégatives, en général 35 agrégats indépendants sur un total de 48 rubriques de synthèse utilisés dans le texte principal et l’analyse. Lorsque nous nous sommes occupés de la publication des chif-fres repères, nous en étions bien entendu encore au temps du papier imprimé. Dans le monde des chiffres repères de 2005, in-diquer, sur demande, les informations sur les rubriques de base aux chercheurs et autres utilisateurs, avec d’éventuelles res-trictions sur la reproduction semblerait être une méthode similaire.
Que pensez-vous des résultats repères de 2005 ?
Les nouveaux résultats offrent une pers-pective économique différente au plan mondial par rapport à ceux qui orientent actuellement notre vision. Les mesures de pauvreté, la taille totale des économies et le fossé à combler entre les riches et les pauvres, autant d’éléments implicites dans le cycle 2005, devraient tous être modifiés. Dans la mesure où la majorité des gens re-fusent de changer leur façon de voir, il fau-dra attendre un certain temps pour que le nouveau système de mesure de l’économie mondiale que nous offrent les résultats re-pères de 2005 soit pleinement accepté et entériné. Même si certains préféreront l’an-cienne image, les comparaisons mondiales de 2005 offrent une meilleure perspective de l’économie mondiale que ce qui exis-tait auparavant. Si le panorama 2005 est encore quelque peu confus dans certains domaines et mérite d’être amélioré, ce cy-cle nous a aidé à mettre sur pied un cadre permettant d’établir de meilleures compa-raisons à l’avenir.
Pouvez-vous expliquer l’impact des nou-velles méthodologies utilisées dans le cycle actuel sur le potentiel de comparaison des données mondiales récemment publiées par rapport aux résultats de référence pré-cédents ?
Deux problèmes importants se sont po-sés dans le cycle de comparaisons de
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Article de fond
2005. L’UE, l’OCDE et la CEI (46 pays sur 146) s’étaient déjà engagés, dès le départ, à utiliser une méthode précise pour les comparaisons régionales. L’Asie a éprouvé certaines difficultés à effectuer des comparaisons pour les logements en location et occupés par le propriétaire en utilisant les enquêtes de location ou les comparaisons directes de quantités ajus-tées en fonction de la qualité. Il s’agit là des méthodes recommandées dans le ma-nuel du PCI et utilisées par l’UE, l’OCDE et la CEI où, dans le cas de l’UE, la plu-part des comparaisons se fondent sur des enquêtes de location et où les comparai-sons quantitatives sont effectuées dans la CEI puis reliées à un groupe de pays de l’UE qui utilisent ces deux méthodes. L’Asie a pris le volume de consommation par habitant, à l’exception des loyers, comme une approximation du volume des services de logement par habitant. Les autres régions ont utilisé soit des en-quêtes de location soit des comparaisons quantitatives ou encore une combinaison des deux méthodes pour comparer les services locatifs. Dans ces conditions, le problème suivant s’est posé : comment relier le logement ? La méthode utilisée a consisté à utiliser des quantités ajustées à la qualité dans toute la région. Cette méthode diffère légèrement de celle uti-lisée dans les chiffres repères précédents qui, nous l’espérons, devrait s’améliorer à l’avenir. Il semblerait que cela n’entraî-nerait aucune erreur apparente dans la comparaison mondiale. Toutefois, il faut que les utilisateurs comprennent bien qu’il n’est pas possible de comparer les services locatifs entre les pays d’Asie et ceux d’autres régions.Le deuxième problème est lié à la com-paraison de services des fonctionnaires et des travailleurs dans le domaine de la santé et de l’éducation entre les pays. En effet, ces productions n’ont pas un prix déterminé, les volumes ont été obtenus en divisant la rémunération par une PPA découlant elle-même d’une comparaison détaillée des salaires entre des emplois spécifiques. Il avait été reconnu que cet-te procédure partait du principe que la productivité pour un emploi donné était la même dans tous les pays, ce qui était
improbable étant donné les différences significatives entre les niveaux de capital par travailleur. De plus, les pays où les sa-laires sont très faibles ne sont pas enclins à organiser le travail de telle sorte que la productivité de leurs employés, y com-pris dans le domaine de l’administration, la santé et l’éducation, augmente. Dans le chiffre repère de 2005, la diversité des pays était beaucoup plus importante que dans les cycles précédents et les consé-quences du postulat selon lequel tous les pays avaient la même productivité se sont fait sentir encore plus. En Asie par exemple, la différence de salaires pour un même emploi entre le Viêt Nam et Hong Kong peut aller de 1 à 100. Il existe des différences similaires entre le Yémen et le Koweït dans la comparaison entre pays de l’Asie occidentale. Si l’on n’ajuste pas la productivité, les volumes par habitant que l’on obtiendra pour le Yémen ou le Viêt Nam seront bien supérieurs à ceux de leurs voisins, plus riches. L’Asie, l’Asie occidentale et l’Afrique ont mis en œuvre ce type d’ajustements en fonction des estimations concernant le ca-pital par habitant dans toute l’économie pour chacun des pays. Cela pose un pro-blème en termes de comparaisons entre régions en 2005 car l’UE, l’OCDE et la CEI et l’Amérique du Sud n’avaient pas fait ce type d’ajustements. Une procédure de mise en rapport a été employée en utilisant les ajustements de productivité régionale afin d’améliorer la comparabilité de ces rubri-ques de dépense.Plus important encore, toutefois, il s’agit de voir ce que cela signifie de comparer les résultats de 2005 aux chiffres repères précédents. Dans les chiffres repères pré-cédents, le volume des services de l’ad-ministration, de la santé et de l’éducation dans les pays où les salaires sont très fai-bles en Afrique, en Asie et en Asie occi-dentale aurait été bien inférieur si la pro-cédure de 2005 avait été adoptée pour ces chiffres repères. Tous les autres volets des méthodes appliquées à ces secteurs ont pour conséquence de produire en 2005 une plus faible différence du PIB réel par habitant, entre les riches et les pauvres, que celle obtenue avec les points de re-père précédents.
Aimeriez-vous ajouter une dernière re-marque ?
Notre objectif lorsque nous avons travaillé avec les données du chiffre repère du PCI et la base de données dérivées du PWT a été de mettre en exergue certains as-pects de ces résultats qui vont au-delà des agrégats traditionnels des comptes natio-naux. Par exemple, comme les utilisateurs considéraient que le PIB par habitant était équivalent à la productivité dans plusieurs applications, nous avons proposé une so-lution alternative qui, certes, était faible, mais somme toute meilleure, à savoir la production par travailleur. Nous avons également mis au point d’autres agréga-tions de rubriques détaillées telles que les services, les marchandises, les biens et services marchands et les biens et servi-ces non-marchands. Nous avons également analysé les données du PCI pour observer la distribution mondiale des revenus, pour évaluer les stocks de capital en utilisant la méthode systématique de l’inventaire et enfin pour mettre au point des mesures de similarité de prix entre paires de pays. Beaucoup de ces efforts ont été renforcés et étendus ou améliorés grâce à d’autres efforts. Ce qui nous amène à dire que le PCI recèle de très riches informations qui vont bien au-delà des agrégats de base des comptes nationaux.1 n1
1. Aten, Bettina (2006), Interarea price levels : an experimental method-ology, Monthly Labor Review of BLS, septembre 2006, Vol 129, No. 9
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Leçons tirées
à suivre
Désormais, et maintenant que les résultats du Pro-gramme de Comparaison Internationale ont été pu-bliés, il est temps de réfléchir sur la façon dont ce cy-cle du PCI s’est déroulé. S’il est indéniable qu’il reste encore à améliorer de nombreux domaines, dans l’en-semble le cycle du PCI est un succès. Il est bien su-périeur aux cycles précédents, notamment parce que beaucoup plus de pays y ont participé, y compris la Chine et l’Inde, pour la première fois en 20 ans. Paral-lèlement, les organisations régionales de statistiques ont été beaucoup plus actives cette fois-ci. De plus, la collecte des données dans les pays a été plus précise en raison d’un certain nombre d’initiatives qui seront expliquées par la suite.
Les estimations finales du PCI actuel ont été pu-bliées en février, elles comprenaient des estimations plus détaillées et des modifications par rapport aux estimations préliminaires.
L’objectif principal de cet article est de réfléchir sur ce cycle et plus particulièrement sur les changements apportés pour faire en sorte que ce cycle du PCI soit beaucoup plus réussi que les précédents.
Les délibérations de la Commission Statistique des Nations UniesCe cycle a été organisé sur la base d’efforts concertés entre les agences nationales et internationales de statis-tiques afin d’améliorer la qualité des cycles précédents. À cet égard, le travail d’analyse des cycles précédents effectué par Jacob Ryten a été particulièrement utile. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, il y a eu d’importants débats au sein de la Commission Statistique des Nations Unies (UNSC) sur l’organisation du PCI. Un petit groupe, dirigé par Jacob Ryten et Rob Edwards, a été constitué pour établir la gouvernance et d’autres paramètres de ce cycle. Ces modalités ont été adoptées en 2002. Par conséquent, ce cycle du PCI a bénéficié d’une meilleure planification, d’une meilleu-re gestion et de meilleures ressources et bien plus de pays y ont participé.
Des rapports annuels sur l’évolution des travaux ont été soumis à l’UNSC car ces rapports identifiaient des thèmes dont la commission aurait éventuellement voulu débattre.
L’UNSC continue de faire preuve d’un grand inté-rêt vis-à-vis du PCI. Elle a créé un groupe, « Les amis du Président », dont la mission consiste à analyser les modalités de ce cycle et à faire des recommandations pour les cycles futurs. L’UNSC a été saisie de ce rap-port à l’occasion de sa réunion à la fin du mois de février 2008.
La structure de direction modifiéeLe PCI est l’une des activités de statistiques mondiales les plus difficiles à gérer et l’une des plus complexes à mettre en œuvre. En effet elle comprend la collecte de prix comparables et de données très détaillées liées aux dépenses, qui doit respecter les normes en vi-gueur, de façon coordonnée dans presque 150 pays sur une période de temps limitée. En dépit de cette complexité, jusqu’à présent, le PCI n’avait pas bénéfi-cié d’une structure de gouvernance à la mesure de ses besoins. Par conséquent, cette fois-ci de grands efforts ont été concentrés dans ce domaine afin de s’assurer que les modalités de gouvernance pour ce cycle cor-respondent aux meilleures pratiques internationales. Les paragraphes suivants, extraits de la déclaration conjointe sur les modalités de direction du PCI, souli-gnent cet aspect.
Plus particulièrement, la déclaration a reconnu que pour que le programme soit réussi, il fallait des efforts coordonnés et une gestion efficace au plan mondial, dans les régions et dans les pays participants. Les usa-gers accorderont leur confiance à la qualité des don-nées s’ils sont convaincus qu’il y a eu, à la tête, une équipe de direction solide.
La direction régionale a demandé aux agences ré-gionales de faire preuve de plus de motivation et d’en-gagement personnel dans les efforts nationaux que par le passé. Ce type d’engagement est comparable à celui déjà en place au sein d’Eurostat ou de l’OCDE dans leurs programmes de comparaisons des prix.
Il ne pouvait y avoir d’engagement et de motiva-tion de chacun au plan national que si de grandes responsabilités étaient transférées aux agences na-tionales chargées de l’exécution. Mais il faut atténuer cette discrétion en insistant sur la cohérence et le res-pect des normes en vigueur. Au plan national, le PCI
Qu’avons-nous appris du Cycle PCI 2005 ?
Dennis TrewinConseil
d’Administration du PCI
L’un des aspects du PCI qu’il faut
analyser à l’avenir est la façon dont
nous pouvons l’améliorer pour
offrir de meilleures données pour
l’analyse de la pauvreté. L’une des principales
applications des PPA est
d’améliorer la précision de
l’analyse de la pauvreté. C’est
un grand pas en avant d’avoir des
PPA nationales précises.
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Leçons tirées
doit être géré par l’agence ou les agences responsables des comptes nationaux, de la collecte des données liées aux prix et de la compilation des indices, respectivement.
Pour fixer les modalités de direction de ce cycle du PCI tous ces aspects ont été dûment pris en considération. Les élé-ments clés des modalités de gouvernance étaient les suivants : un Conseil d’Admi-nistration du PCI, un Bureau Mondial, un Groupe Consultatif Technique et des Agen-ces Régionales d’exécution (souvent appe-lées Bureaux régionaux), responsables de la mise en œuvre et de la surveillance du programme au plan régional.
La gestion de l’Europe et des pays de l’OCDE était quelque peu différente en raison des modalités en termes de compa-raisons des prix en vigueur dans ces insti-tutions. Eurostat et l’OCDE ont continué à s’occuper des modalités de comparaisons des prix. Les données du PCI ont été fu-sionnées avec celles découlant des activités de collecte des données de l’Europe et de l’OCDE afin de créer une base de données unique. Pour ce faire, il a fallu établir une étroite collaboration entre le PCI mondial et le programme en Europe et à l’OCDE sur les questions techniques et autres. Ce qui a été réalisé grâce aux consultations ré-gulières entre le Bureau Mondial du PCI et les représentants d’Eurostat et de l’OCDE au sein du Conseil d’Administration Mon-dial et du Groupe Consultatif Technique. De plus, les États de la CEI ont été inté-grés au PCI par l’intermédiaire de l’Europe conformément aux modalités courantes en vigueur en Europe.
Innovations méthodologiques et autresLes principales innovations que j’aimerais mentionner sont les suivantes : l’utilisation de Descriptions Structurées de Produits (SPD), la méthode adoptée pour fixer le prix de la construction et des équipements, le paquet de logiciel Toolpack, la Compa-raison de l’Anneau utilisée pour relier les régions et la production du Manuel et du Manuel Opérationnel du PCI.
a) Descriptions structurées de produits : le Programme de Comparaison Interna-tionale représente une opération émi-nemment complexe. Cette complexité est renforcée par la nature internatio-
nale du programme qui implique que la meilleure série de produits utilisée pour la comparaison internationale n’est pas forcément celle qu’un pays utiliserait pour ses propres sondages de prix à la consommation. C’est la raison pour laquelle, la procédure pour déterminer les spécifications d’un produit a été re-maniée pour ce cycle et la procédure de Description Structurée de Produits a été conçue.La structure de codage des SPD a été
préparée à partir de trois séries de maté-riaux : i) la structure de codage à 7 chiffres de la classification des dépenses du PIB de l’OCDE / Eurostat, ii) la Classification des fonctions de la consommation indivi-duelle, il s’agit d’un système de codage in-ternational conçu pour les sondages sur le budget des ménages et appliqué dans de nombreux pays et, iii) la liste de contrôle que le Bureau nord-américain aux Statisti-ques du Travail utilise pour ses sondages sur les prix à la consommation. Les SPD découlant de ces outils ont été envoyés aux coordinateurs régionaux pour qu’ils procèdent à une analyse préalable. Leur analyse a donné lieu à des caractéristi-ques supplémentaires qui ont été ajoutées et qui reflètent la façon dont les produits sont vendus dans les pays en développe-ment. Il y a environ 830 SPD qui couvrent 100 Rubriques de Base pour la consomma-tion individuelle. Chaque SPD contient des caractéristiques qui déterminent le prix et qui permettront de définir des produits, uniques au monde, dans tous les pays.
Le résultat a été une structure de co-dage qui permet de définir de manière co-hérente les produits, n’importe où dans le monde. L’avantage à long terme est que la structure de codage permettra de faire un lien entre produits entre les différents cy-cles du PCI. Cela permet également d’ap-porter une méthode pour l’harmonisation des listes individuelles des pays utilisées pour leurs Sondages des prix à la consom-mation. Si chaque pays adaptait sa liste de l’IPC au codage de la structure SPD, il serait plus facile d’intégrer la collecte de données du PCI à l’IPC et d’agrandir les recoupements entre les deux listes.
b) Établissement du prix de la construc-tion et de l’équipement : la méthode
utilisée par Eurostat et l’OCDE dans leurs comparaisons consiste à établir le prix des projets de construction en général en uti-lisant les « factures de quantités » comme modèle pour les projets de construction. Cependant cette méthode s’est avérée trop compliquée et coûteuse en temps et en argent pour que les pays en dévelop-pement puissent l’utiliser. De nombreux efforts ont été effectués pour tenter de trouver une solution alternative appelée « panier des composants de la construc-tion » qui fixe un prix à une liste plus restreinte de composants plutôt qu’à une série complète d’intrants de la construc-tion. Cette méthode présente un avantage majeur, à savoir qu’elle peut être utilisée pour renforcer les capacités dans les pays pour fixer les prix des composants de la construction et l’utiliser éventuellement dans le secteur de la construction.Une autre méthode a également été uti-
lisée pour fixer le prix des équipements dans ce cycle, ce qui a donné lieu à un établissement des prix beaucoup plus co-hérent entre les pays participants. Il s’est agi de modifier la méthode SPD, permet-tant aux pays d’établir le prix d’un produit ayant des caractéristiques différentes du produit de base à condition que les carac-téristiques techniques du produit, elles, ne différent pas.
c) Le système du logiciel Toolpack : une fois que les données concernant les prix ont été collectées, le système offre des capacités en termes d’entrée de don-nées et de procédures de validation des données. Le système est conçu de sorte que chaque pays puisse soumettre les données concernant les prix aux coor-dinateurs régionaux qui continueront à valider les données en comparant les résultats entre les pays. Une fois que les données sont considérées « propres », le système calculera les PPA au niveau de la rubrique de base et aussi aux diffé-rents niveaux des agrégations. Ce système présente deux caractéris-
tiques extrêmement importantes. Il s’agit d’un système sous forme d’une base de données, ce qui signifie que toutes les données peuvent être stockées de façon cohérente afin d’être validées et estimées. La base de données constituera une source
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importante d’informations pour l’analyse et la recherche, telles que les mesures de la pauvreté. La base de données aura éga-lement une grande capacité de stockage à long terme. Le Toolpack peut également s’avérer être un instrument très utile pour les pays n’ayant pas l’expertise nécessaire pour avoir des statistiques de prix et pré-parer des indices de prix.
Le Toolpack n’a pas été utilisé par tous les pays pour ce cycle, par conséquent son potentiel n’a pas encore été pleinement exploité.
d) La comparaison de l’Anneau : les spécifications des produits sont prépa-rées pour chacune des régions et éta-blissent des séries indépendantes de PPA préparées pour les pays sur la base des régions prises individuellement. Si cette méthode améliore probablement la qualité des PPA au plan régional, il reste encore à combiner les régions afin d’ob-tenir une comparaison mondiale. Aupa-ravant, la méthode utilisée se limitait à désigner un seul pays pour qu’il établis-se le prix des produits dans plusieurs ré-gions afin de « combler » les différences entre PPA. Cette méthode a donné lieu à des résultats qui ont été très influencés par la structure de l’établissement des prix du pays chargé de s’en occuper. Une nouvelle méthode a été adoptée
pour ce cycle du PCI qui divise les pays participants en cinq régions. Les spécifi-cations de produits ont été préparées afin d’améliorer au mieux la comparaison pour chacune des régions en calculant les PPA régionales. Pour établir une comparaison mondiale, il a fallu rajouter une 6ème ré-gion comprenant 18 pays que l’on appelle les « pays de l’Anneau ». La comparaison multilatérale de l’Anneau stipule que ces pays doivent participer à une comparaison distincte, dont l’organisation a été spécia-lement conçue de sorte à établir un lien entre les régions. Outre les listes régiona-les et individuelles, les Pays de l’Anneau ont établi une liste mondiale de produits commune de l’Anneau. Ce sont les prix ré-gionaux obtenus avec cette méthode qui ont été utilisés pour relier les régions.
La CEI n’a pas été traitée avec cette mé-thode. Elle a été reliée à la comparaison de l’OCDE et d’Eurostat en utilisant un pays
de liaison (la Russie), comme cela avait été fait auparavant.e) Le Manuel et le Manuel Opération-nel du PCI : un manuel et un manuel opérationnel ont été élaborés, avec la contribution d’éminents experts inter-nationaux. Le manuel couvre tous les aspects du PCI et représente l’une des sources principales d’informations sur le programme. Le manuel opération-nel contient des conseils pratiques sur l’ensemble des aspects, depuis la dé-termination de l’échantillon du point de vente jusqu’au plan de travail et au calendrier au niveau des pays. Les pays ont ainsi à leur disposition un outil de renforcement des capacités statistiques qu’ils peuvent utiliser pour effectuer la collecte de leurs propres prix et non pas seulement de ceux du CPI.Ces innovations ont contribué au suc-
cès de ce cycle du PCI. Mais, comme c’est souvent le cas avec les innovations, les le-çons tirées peuvent nous aider à les affiner pour les prochains cycles.
Les leçons tiréesComme décrit plus haut, le CPI représente le projet statistique mondial le plus grand et le plus complexe jamais entrepris. Il est donc normal que certains domaines doivent être améliorés afin d’atteindre la perfection. Toutefois, il ne faut pas en conclure que ce cycle du PCI a été moins réussi. Voici les principaux enseignements que nous avons tirés :1. Aucun pays ne peut produire, à lui seul, une Parité du Pouvoir d’Achat (PPA), ce qui montre que la coordination entre les pays est essentielle. Il est tout aussi impor-tant que chaque pays respecte les normes acceptées par les autres, partage avec les autres ses données et ses procédures et ac-cepte que les autres révisent ses données. En dépit du fait qu’il existait des protoco-les d’accord entre les régions et les pays et aussi entre les régions et le Bureau Mondial, ces accords ne prévoyaient pas de conditions précises. Par conséquent, certains pays ne remplissaient pas toutes les « règles » pour participer au PCI. Cela pourrait être corrigé pour les rôles futurs.2. Il est nécessaire d’évaluer et de défi-nir plus clairement les rôles de chacun
des participants, en particulier le Bureau Mondial et le Bureau Régional afin de garantir une compréhension commune. Cela est nécessaire pour éviter les che-vauchements et pour s’assurer que rien ne nous échappe. Le transfert des res-ponsabilités aux entités régionales, sous la coordination du Bureau Mondial, a bien fonctionné. Nous pourrions le répé-ter, en réfléchissant toutefois à la façon dont on pourrait améliorer ce système à l’avenir. L’un des problèmes relevés a été que certaines régions ne comprenaient pas clairement leurs rôles et responsabi-lités. À cet égard, les protocoles d’accord constituent un outil important pour solu-tionner ce problème car ils permettent de conserver des traces écrites.3. Ces protocoles d’accord représentent également une part importante de la re-lation entre les bureaux régionaux et les coordinateurs nationaux. Ils doivent tou-tefois être honorés, faute de quoi, sauf si les deux parties en ont ainsi convenu, il faut également définir et appliquer les « pénalités » encourues. En conséquence de ce manquement, les pays pourraient se voir refuser la participation officielle au PCI. Ils devront toutefois présenter des estimations concernant les PPA. Les pays ne devraient pas être habilités à choisir s’ils participent ou non au PCI. La question devrait plutôt se poser en ces termes : leur participation est-elle fon-dée sur des données fournies par eux (à condition qu’elles soient suffisamment précises) ou sur des données imputées ? Même si cette solution n’est pas entière-ment satisfaisante, elle est de toute façon préférable à celle qui consiste à utiliser des données clairement erronées ou au manque de PPA pour certains pays.4. La qualité du cycle du PCI 2005 sera bien supérieure à celle des cycles précé-dents. Il n’en demeure pas moins que cer-tains problèmes subsistent. Les principaux problèmes de qualité se posent pour les raisons suivantes : (a) il est clair que dans certains cas les données comparables ne sont pas collectées malgré les efforts col-lectifs pour décrire les articles évalués ; (b) la ventilation du PIB en fonction des dé-penses n’a pas toujours été fiable ou com-parable entre les pays. Le premier facteur
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s’appliquait à la fois aux comparaisons dans les régions et à la comparaison de l’Anneau entre les régions. Il est relative-ment facile de gérer les valeurs extrêmes à condition que leur nombre ne soit pas ex-cessif pour un pays. Au cours de ce cycle, nous avons progressé dans la gestion des valeurs extrêmes et nous utiliserons ces connaissances dans le prochain cycle.
Concernant le problème (b), si le pro-gramme de travail initial du PCI implique la collecte de prix, le résultat final consiste à utiliser les PPA pour déflater les PIB na-tionaux dans une devise commune afin de pouvoir faire les comparaisons par habi-tant et les comparaisons structurelles. Ces comparaisons perdent de leur crédibilité si les comptes nationaux et les ventilations en catégories de dépenses sont faibles. La ventilation des dépenses est également utilisée pour la pondération des prix et si les ventilations des dépenses ne sont pas compilées sur la base de critères cohé-rents, les comparaisons des PPA d’un pays à l’autre s’en trouveront affectées. Pendant la période initiale de ce cycle, l’attention nécessaire n’a pas été accordée à la qualité des comptes nationaux.5. Un budget suffisant est également une question essentielle, que ce soit au plan mondial, régional et national. Il ne faut pas se contenter de reproduire réguliè-rement le cycle du PCI 2005. L’idéal se-rait qu’à l’avenir les cycles du PCI soient plus réguliers et moins coûteux. Cela est possible si le PCI est davantage aligné sur les prix et les travaux sur les comp-tes nationaux des instituts nationaux de statistiques. C’est le cas de la comparai-son OCDE / Eurostat qui s’effectue 3 fois par an. Pour ces organismes, l’effort sup-plémentaire qu’implique la comparaison de prix est relativement limité. En effet, la majorité des données nécessaires a déjà été collectée. Pour mettre en place cette stratégie il faudra peut-être réduire le nombre d’articles de consommation dans le PCI.
Toutefois cette stratégie présente un certain nombre d’avantages, notamment :
i) Les coûts pour les pays sont claire-ment réduits.
ii) Les instituts mondiaux, régionaux et nationaux pourront fonctionner avec
davantage d’efficacité si les accords sont prolongés.
iii) Il sera plus facile de maintenir l’ex-pertise nécessaire aux trois niveaux.
iv) L’effort de renforcement des capa-cités techniques sera davantage aligné sur les prix saillants et les programmes des comptes nationaux qui font déjà l’objet d’une importante assistance technique. Cette stratégie entraînera également certai-nement de nouveaux défis. 6. Dans le même ordre de choses, cela n’a pas été facile pour de nombreux pays d’assumer l’effort supplémentaire qu’a impliqué la collecte des prix sur des centaines d’articles qui ne faisaient pas partie de leur panier de l’IPC. Pour les futurs cycles, nous devrions revoir à la baisse nos attentes vis-à-vis de leurs capacités. En effet, ils ne disposaient pas des ressources et des infrastructures né-cessaires pour collecter les données re-quises et/ou les données portant sur les comptes nationaux ont soulevé des pro-blèmes. Le renforcement des capacités a toujours été un objectif clair du PCI, ce qui a aidé plusieurs pays, particulière-ment en Afrique, à progresser. 7. Dans de nombreux pays, d’ailleurs plus que dans les organisations régionales et internationales, les instituts nationaux de statistiques disposent des connaissances et de l’expertise nécessaires pour assu-rer l’organisation et la coordination d’un programme statistique complexe. Dans ce cycle, nous avons mis en place plu-sieurs accords de partenariat (par exem-ple Statistique Canada a apporté son soutien à l’Amérique Latine, l’Institut na-tional de statistiques du Royaume-Uni et l’INSEE ont fait de même en Afrique, le Bureau australien de statistiques en Asie et Rosstat dans la CEI). Dès le début des prochains cycles, il faudrait instaurer da-vantage d’accords de partenariat y com-pris certains aspects du travail du Bureau Mondial.8. Un autre aspect qu’il serait important d’analyser à l’avenir est la façon dont le PCI peut être amélioré pour offrir de meilleures données pour l’analyse de la pauvreté. L’une des principales applica-tions des PPA est d’améliorer la préci-sion de l’analyse de la pauvreté, qui a
déjà été approfondie grâce à une plus grande précision des PPA nationales. Toutefois les recherches ont montré qu’il est aussi important de disposer de don-nées sur les prix payés par ceux qui sont en situation de risque par rapport à la pauvreté.
ConclusionsLe cycle du PCI a été une réussite et a obte-nu des résultats bien supérieurs à ceux des cycles précédents. Les nouveaux accords de gouvernance, les efforts pour améliorer la cohésion et l’instauration de nouvelles méthodes constituent autant de facteurs qui ont contribué à cette réussite. Même s’il reste encore des choses à améliorer, le prochain cycle devrait se construire sur la base des réussites du cycle actuel plutôt que de procéder à une grande refonte des accords existants.
Enfin j’aimerais remercier tous ceux qui ont contribué au franc succès du PCI 2005. Je ne vais pas ici donner de noms en particulier, car c’est grâce au travail de toute l’équipe que nous avons pu obtenir cet extraordinaire résultat. n
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Parité dans le calcul… mais disparité dans la compréhensionCela fait presque 25 ans que l’OCDE et Eurostat utilisent le calcul des PPA. Apparues en 1983 pour la première fois dans une publication, les PPA font aujourd’hui partie intégrante du travail statistique de l’OCDE / Eurostat. Elles sont utilisées dans la recher-che et l’analyse, mais plus important encore, dans la politique économique, surtout dans le domaine de l’allouement des fonds structurels dans l’Union Euro-péenne. Les PPA dans la zone OCDE ont maintenant été complétées par les résultats obtenus à l’échelle internationale par le Programme de Comparaison In-ternationale.
Les PPA représentent un outil important de mesu-re. Ce qui ne veut pas dire que les PPA sont toujours utilisées là où elles devraient l’être, ou encore que lorsqu’elles le sont, elles sont toujours bien compri-ses. Pour mieux comprendre mon propos, regardons deux articles récents. En janvier 2008, le Financial Ti-mes publiait :
« Pour la première fois depuis 1999, la taille de l’économie britannique est inférieure à celle de la France en raison du recul de la livre sterling ».
La citation du Financial Times illustre un cas où les PPA devraient être utilisées plutôt que les taux de change. Il est toutefois peu constructif d’analy-ser la « taille » d’une économie et de voir si sa taille diminue ou augmente uniquement en fonction des mouvements sur les marchés des taux de change. Si l’on convertit le PIB en devise nationale avec les PPA, on supprime le problème de la volatilité des taux de change et on produit des comparaisons des volumes des économies – à l’instar des indices de prix utilisés pour faire des comparaisons des volumes de l’écono-mie britannique dans le temps.
À la même époque, le Guardian publiait un ar-ticle sous le titre de « L’Italie refuse d’être le parent pauvre de l’Espagne » portant sur un débat autour du revenu par habitant du PIB en Italie par rapport à l’Espagne :
« Il y a les gros mensonges, les mensonges sacrés et les statistiques. L’institut européen de statistiques, Eurostat, a laissé entendre que le PIB par habitant a chuté derrière celui de l’Espagne, ce qui a donné lieu à des différences de prix. Le Premier Ministre italien, Romano Prodi, indigné, a rétorqué que les chasseurs de chiffres d’Eurostat s’étaient trompés en ajoutant que “notre PIB par habitant dépasse d’environ 13% celui de l’Espagne”. M. Prodi, an-cien professeur d’économie, et jusqu’à il y a trois ans président de la Commission Européenne, entité dont relève Eurostat, a déclaré que “tout le monde” savait que tous les calculs permettant supposément d’établir les parités du pouvoir d’achat étaient “to-talement inconstants” car il n’existait aucune mé-thode convenue pour le mesurer ».
La citation du Guardian relève non pas tant du manque de compréhension vis-à-vis de la nature des PPA que du manque de compréhension de la façon dont celles-ci sont élaborées. Il y a et il y a toujours eu une méthode convenue pour mesurer les PPA dans les comparaisons de l’OCDE / Eurostat et, à quelques détails près, cette méthode est compatible avec celle de la Banque Mondiale.
Mais ce que ces deux citations mettent en exergue, c’est un problème beaucoup plus large : les PPA sont utiles et importantes mais elles sont difficiles à trans-mettre. Imaginez deux autres exemples. Le premier avec des PPA dans une zone monétaire. Même si ce n’est pas toujours bien compris, il est clairement établi que même dans une zone monétaire comme la zone Euro, les PPA sont utiles pour les comparaisons de volume (voir encadré). Et on peut appliquer la même raison d’être qui explique le calcul des PPA dans une zone monétaire aux PPA utilisées dans un pays.
Le deuxième exemple qui tient aux problèmes qui se posent lorsque l’on explique les PPA relève de la su-rinterprétation. Les taux de conversion des PPA se fon-dent sur la comparaison des prix d’un panier constitué de biens et de services entre plusieurs pays. Toutefois, toute comparaison de ce type doit parvenir à attein-dre un équilibre délicat entre le fait de trouver des
25 ans de Parités de Pouvoir d’Achat dans la zone OCDE
Enrico Giovannini OCDE,
membre du Conseil d’Administration
du PCI
à suivre
Leçons tirées
Le programme de recherche soutenu
par le PCI va depuis les PPA de la santé
et de l’éducation, jusqu’au calcul des revenus régionaux,
en passant par l’utilisation des PPA
dans les scénarios de réduction des
émissions. On peut affirmer en toute
confiance que les PPA représentent l’un des
principaux outils statistiques et que les
agences nationales et internationales
de statistiques vont continuer à
travailler dans les prochaines années
sur leur calcul et leur développement.
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Feature
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produits véritablement comparables entre les pays et ceux qui sont représentatifs de la gamme de produits dans un pays donné. Il s’agit d’une tâche conséquente qui impli-que des approximations et des hypothèses qui font des PPA un outil de comparaison pratique mais pas entièrement précis. En particulier, lorsque les pays sont regroupés autour d’une fourchette très limitée de ré-sultats, utiliser les informations contenues dans les mesures de revenus converties des PPA pour tenter d’établir un classe-ment rigoureux pourrait alors relever de l’extrapolation. Par exemple, le débat évo-qué plus haut opposant l’Italie et l’Espa-gne porte sur une différence de revenus de 500 dollars par an et par habitant. Et cette différence de revenus ne devrait pas être comparée aux revenus des ménages dis-ponibles par habitant car ce dernier com-prend tous les composants du PIB.
Le programme de recherche va depuis les PPA de la santé et de l’éducation…Même si la qualité des PPA a augmenté depuis les 10 dernières années, il reste en-core beaucoup de recherches à faire sur les PPA. Je vais me limiter à mentionner trois domaines. D’abord les PPA pour les services non-mar-chands, en particulier la santé et l’éducation. Quel est le pro-blème ? Jusqu’à aujourd’hui le volume des services liés à la santé et à l’éducation fournis par le gouvernement est mesuré en fonction des intrants (tra-vail, capital, …) nécessaires pour les four-nir et non pas de la production, comme par exemple le nombre de traitements ou le volume d’études menées avec succès. L’OCDE et Eurostat travaillent actuellement sur le développement d’une nouvelle série de PPA pour ces domaines. L’objectif de ces PPA est de mesurer la valeur unitaire de la production plutôt que des intrants sous-jacents afin de mieux comparer le vo-lume des services entre les pays.
…jusqu’au calcul des revenus régionaux…La comparaison mondiale du PCI a tou-jours été confrontée à la difficulté de me-surer la pauvreté. Il est possible de faire
des déclarations sur le volume de consom-mation par habitant dans différents pays uniquement lorsque les niveaux de prix relatifs entre les pays peuvent être claire-ment établis. Le même argument peut être utilisé pour les comparaisons de revenus réels des entités sous-nationales, en parti-culier lorsqu’il y a de grandes différences dans les niveaux de prix des régions dans un même pays. Dans ce cas, si on uti-lise les PPA nationales reflétant le niveau moyen des prix du pays pour comparer le revenu des régions, il est probable que l’on n’obtienne pas un aperçu précis des revenus réels de la région. Dans les ré-gions où les revenus nominaux sont fai-bles, qui s’accompagnent en général d’un niveau de prix réduits, les calculs à partir des PPA nationales moyennes peuvent
donner lieu à une sous-estimation des revenus réels. Il en va de même dans le cas inverse, c’est-à-dire pour les segments nantis d’un pays.
…en passant par l’utilisation des PPA dans les scénarios de réduction des émissionsLe dernier point qu’il convient de men-tionner concernant le programme de re-cherche est lié à l’utilisation des PPA dans l’analyse environnementale, et plus spé-cifiquement dans le calcul des scénarios de réduction des émissions. Évidemment le niveau et l’évolution des gaz à effet de serre sont étroitement liés à l’activité éco-nomique et à la taille des économies. La question de savoir quelle est la meilleure façon de mesurer la taille des économies
Jusqu’en 1999, dans la zone de l’OCDE, dans la majorité des cas, à chaque terri-
toire national correspondait une zone mo-nétaire. Depuis l’introduction de l’euro, la situation a changé de façon significative et désormais 15 pays partagent une mon-naie commune. Cela a-t-il donc encore un sens de calculer les mesures de PPA pour chacun des territoires nationaux ? Ou bien
devrait-il y avoir une mesure unique de PPA qui convertisse l’euro en monnaies distinctes ?
En réalité, il y a deux problèmes qui se posent ici. D’abord, d’un point de vue économique, il n’est pas nécessaire d’abandonner les PPA propres à chaque pays pour la zone euro. Il est tout à fait probable qu’à un euro correspondent plusieurs pouvoirs d’achat dans les diffé-rentes parties de la zone euro et que cet euro nous permette d’acheter une quan-tité plus grande ou plus petite d’articles de la même gamme. Il est certainement intéressant de savoir si avec un salaire de € 3 000 payé en Finlande on peut acheter le même volume de biens et de services qu’avec ce même salaire payé en Alle-magne ou en Grèce. En principe, avec le temps, l’évolution des PPA dans la zone
euro pourrait s’avérer un outil pour sur-veiller la convergence des prix ou l’ab-sence de convergence dans une zone de monnaie unique.
Deuxièmement, du point de vue du traitement symétrique des pays, si on uti-lise les PPA propres à chaque pays aux 15 pays, cela reviendrait à utiliser une moyenne des PPA régionales pour d’autres
pays pris individuellement, comme par exemple les États-Unis. Mais, sauf si toutes les régions ont les
mêmes structures de prix, une moyenne pondérée des PPA régionales ne corres-pond pas à une PPA conçue pour le pays en tant qu’ensemble. Par conséquent, le traitement symétrique des pays pris indivi-duellement exige de ne travailler qu’avec une seule PPA, représentative de la zone Euro dans son ensemble.
En d’autres termes, les PPA propres à chaque pays sont toujours utiles pour les zones de monnaie unique. Au niveau de chaque pays, les PPA ne peuvent plus fonctionner comme des taux de conver-sion de devise, car elles sont utiles pour comparer les niveaux de prix et le pou-voir d’achat dans une zone. En revanche, le traitement symétrique des pays doit être appliqué lorsque des ensembles de zones sont formés ou lorsque l’on réalise des comparaisons entre les pays.
Les PPA sont-elles obsolètes dans les zones de monnaie unique ?
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a donné lieu à un débat animé. En effet, comme indiqué précédemment, les scé-narios de réduction des émissions et leur analyse peuvent varier considérablement si l’on mesure la taille de l’économie en utilisant les PPA ou les taux de change. Le problème de la recherche va toutefois au-delà de la question de savoir quel facteur de conversion utiliser de nos jours pour comparer la taille des économies. Ici, la difficulté survient lorsqu’il s’agit de faire des déclarations sur la façon dont les PPA vont évoluer dans les prévisions à long terme sur lesquelles reposent les scénarios de réduction des émissions. Une simple extrapolation pourrait s’avérer insuffisante et il faudra faire davantage de recherches pour définir avec précision les concepts et les chiffres liés à cette question.Les PPA pourraient éventuellement s’avé-rer utiles et il faudrait davantage de re-cherches dans d’autres domaines, par exemple les PPA pour les groupes so-cio-économiques particuliers, mais je ne vais pas ici développer mes idées à ce sujet. On peut toutefois affirmer en toute confiance que les PPA représentent l’un des principaux outils statistiques et que les agences nationales et internationales de statistiques vont continuer à travailler dans les prochaines années sur leur calcul et leur développement.
Se tourner vers l’avenirOutre le travail de recherche men-tionné ci-dessus, le programme de l’OCDE / Eurostat continuera de travailler sur les PPA, même si certains change-ments semblent se profiler. Le nombre de pays inclus sera légèrement différent si le processus d’adhésion lancé par l’OCDE à l’intention de cinq nouveaux membres – le Chili, l’Estonie, Israël, la Russie et la Slovénie, aboutit. De plus, il faudra établir plus de coordination dans le travail sur les PPA dans les pays de la CEI. Parallèlement, les comparaisons mondiales gagneront chaque fois plus d’importance et les résultats actuels du PCI, aussi utiles soient-ils, mériteraient d’être régulièrement actualisés. Dans la mesure de son possible, l’OCDE soutien-dra les efforts allant dans ce sens. n
Les données préliminaires mondiales ont été publiées le 17 décembre 2007 et re-layées par une grande couverture média-tique au plan national et international. Le rapport a inclus les PPA et les mesures connexes utilisées pour le calcul du pro-duit intérieur brut, de la consommation individuelle réelle, de la consommation collective du gouvernement et de la for-mation brute de capital fixe. Le rapport et les notes de synthèse ont souligné les par-tenariats internationaux qui ont rassemblé les comparaisons des régions du PCI, de l’Eurostat et de l’OCDE.
Les données sont à présent finalisées et ont été publiées sur le site du PCI le 27 fé-vrier 2008 (www.worldbank.org/data/icp). Les tableaux montrent les dépenses tota-les et par habitant pour 15 composantes du PIB ainsi que les PPA et les indices des niveaux de prix correspondants. Les données finales pour les composantes précédemment publiées demeurent prati-quement inchangées.
Le PCI 2005 est l’un des travaux statis-tiques les plus imposants et complexes au monde. La coordination de la gestion géné-rale du programme mondial a été assurée par le Bureau Mondial, sis à la Banque Mon-diale et par les agences d’exécution compé-tentes dans cinq régions de la CEI et dans les pays membres d’Eurostat et de l’OCDE. Il a été possible d’obtenir des estimations mondiales parce que les estimations des PPA régionales et de l’OCDE / Eurostat ont été reliées en utilisant la méthode dite « de l’Anneau », qui n’avait jamais été uti-lisée auparavant. Cela a impliqué, avant la publication des données préliminaires, une intense coopération préalable entre les coordinateurs régionaux, Eurostat - OCDE, le groupe consultatif technique et le Bureau Mondial. Il a fallu prendre de nombreuses décisions délicates quant à la façon de relier les différentes composantes du PIB entre
les régions. Tous les arguments ayant motivé ces décisions ont été consignés et seront inclus dans le rapport final.
L’année dernière, les « Amis du Prési-dent », un groupe de travail nommé par la Commission de Statistique des Nations Unies, a mené une évaluation du PCI 2005. Ce groupe, placé sous la houlette de Statistics Norway, est composé de 22 organismes nationaux de statistiques et d’organisations internationales et régio-nales. Le rapport remis par ce groupe à l’occasion de la réunion de la Commission de Statistique des Nations Unies en 2008 a souligné le succès du cycle 2005 et a inclus plusieurs recommandations quant à l’avenir du PCI. La Commission de Sta-tistique des Nations Unies a été saisie de l’évaluation et a fait siennes les recom-mandations contenues dans le rapport, à savoir notamment : (i) de poursuivre le PCI, avec 2011 comme prochaine date de référence, (ii) de continuer à couvrir le PIB complet, (iii) de demander à la Ban-que Mondiale d’héberger le Bureau Mon-dial et (iv) d’encourager les organisations régionales à continuer à assumer leur rôle de coordination.
Avec nos partenaires, nous avons fait de notre mieux pour faire de ce projet une réussite. Cela étant dit, nous pensons qu’il reste encore des choses à améliorer ; tou-tefois un processus a déjà été mis en place pour continuer à améliorer les données, ce qui va nous aider à façonner le pro-chain cycle. Pour conclure, et en profitant du fait que mon mandat en tant que Di-recteur Mondial touche presque à sa fin, j’aimerais vous dire que cela a été un im-mense privilège et un très grand honneur de pouvoir travailler avec les champions du PCI. Je vous souhaite à tous tout le suc-cès pour le PCI 2011. n
Le PCI 2005 a remporté avec succès ses dernières épreuves !
Fred VogelBanque Mondiale
Leçons tirées
Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale
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Volume 5, N° 1
PCIduBulletin
Samuelson ... suite de la page 1
l’évaluation de la parité du pouvoir d’achat (PPA), la mesure corrective des revenus réels pour des sociétés, à diffé-rentes étapes de développement.
Toute théorie basée sur la science de l’évolution implique un travail d’équipe. Pendant plusieurs décennies, Irving Kra-vis a recruté une équipe de coéquipiers talentueux à l’Université de Pennsylva-nie. Alan Heston et Robert Summers ont travaillé pendant de nombreuses années avec Kravis et continuent aujourd’hui encore, après son décès, à travailler sur le projet. Kravis et ses coéquipiers ont dû travailler pendant de nombreuses an-nées en équipe afin de compiler des prix réalistes et les estimations connexes de parité du pouvoir d’achat pour plusieurs régions géographiques qui étaient très différentes entre elles, en termes de ni-veau de développement et de pauvreté.
Cela a été une aubaine pour tous les chercheurs qui travaillaient dans le développement économique et l’his-toire économique de pouvoir utiliser un PIB réel mesuré de façon significative. Dans mes premières éditions de « Economics » j’ai dû avoir recours à des approximations bru-tes et vulnérables ; si une coupe de cheveux coûte USD 10 centimes en Inde et USD 10 à Muncie, dans l’Indiana, alors il se pourrait que le salaire réel aux États-Unis soit 100 fois supérieur à celui perçu en Inde. Les précurseurs de ce genre, comme Colin Clark, ont, eux aussi, dû faire des sup-positions et ce type d’approximations. Dans toutes les équipes, à cet égard cel-les de Barro à Chicago et de Harvard sont un excellent exemple, avec des outils désuets on finirait par obtenir des régressions, même avec des données du PCI. Dans les éditions suivantes du « Economics » mes lecteurs, grâce aux données des PPA ont pu apprendre que les Penn World Tables fonctionnaient et que le peuple américain n’était pas 20 fois plus riche que le peuple indien ou indonésien.
L’introduction de nouvelles métho-dologies suscite en règle générale une levée de boucliers. J’avais un jour de-mandé à un ami à moi qui était écono-miste en chef à la Banque Mondiale : « pourquoi cela prend autant de temps pour que la banque publie les données des parités du pouvoir d’achat ? » Il m’a donné une réponse très pragmatique : « Ce qui nous ralentit, mais toutefois pas de façon permanente, dans l’utilisation des meilleures méthodologies possibles, c’est la résistance au changement vis-à-vis des vieilles méthodes et la pression des pays pauvres qui sont inquiets des implications des données des PPA sur l’aide qu’ils reçoivent ».
Pour être bref, je conclurai sur ce qui est la qualité première du PCI. Les édi-tions successives de mon manuel étaient fondées sur les données de l’URSS que le doyen des soviétologues en Occident, Abram Bergson, et la branche civile de la CIA me fournissaient. C’est sur la base de ces sources que l’on a estimé que le
niveau de vie par ha-bitant en URSS corres-pondait à un tiers à deux tiers de celui des États-Unis.
Cependant après la chute du Mur de Ber-lin et la fin de la Guer-re Froide, les chiffres soviétiques que j’avais publiés étaient consi-dérés trop élevés. Da-
niel Moynihan, l’un de mes amis chers et ancien sénateur de New York, se moqua de ma crédulité. La seule chose que j’ai pu rétorquer, ce fut : « touché ». Mais j’ai pensé tout bas : si le gang Kravis-Sum-mers-Heston avait pu fournir des PPA pertinentes en temps utile, nos connais-sances économiques de la frontière auraient été plus précises et plus utiles d’un point de vue social.
Les érudits d’aujourd’hui doivent beaucoup aux théoriciens comme Pare-to. Et en ce qui me concerne, je me sens comme l’équipe de Kravis à l’Université de Pennsylvanie. J’espère que la Ban-que Mondiale saura préserver cet esprit d’équipe ! n
Cela a été une aubaine pour tous les chercheurs qui travaillaient dans le développement économique et l’histoire économique de pouvoir utiliser un PIB réel mesuré de façon significative.
Le PCI fête ses 40 ans ! Joyeux anniversaire !Angus Deaton, Université de PrincetonD’ici cinquante ou cent ans, lorsque l’histoire de l’économie du XXème siècle aura été bien assimilée, je prédis un avenir brillant aux données, qui joueront un rôle de premier plan. Au cours des trente dernières années, il y a eu une augmentation du volume et de la qualité des données, ce qui a entraîné de profonds changements dans le domaine de la microéconomie et de la macroéconomie. Or les données du PCI ont été les plus importantes et celles qui ont eu le plus de poids. À la fin des années 60, la théorie de la croissance économique lancée par Solow dans un fabuleux article avait été reléguée au rang de travail théorique, recelant plus de modèles que de données. Or à la fin des années 80, lorsque les Penn World Tables sont passées d’une petite série de calculs illustratifs à un tableau de bord couvrant plusieurs pays et suffisamment grand pour permettre une analyse économétrique, une nouvelle discipline économique empirique était née. Depuis, les travaux dans ce domaine se sont multipliés, pour essayer de comprendre les mécanismes et les déterminants de la croissance, en reliant la croissance et la politique et en créant une véritable symbiose entre la macroéconomie, le développement économique et l’histoire de l’économie. Pour ceux qui, comme moi, sont passionnés par le fait de mesurer le bien-être, il existe enfin un dispositif de mesure commun qui nous permet de comparer, non plus uniquement les États-Unis et l’Inde, mais l’Inde d’aujourd’hui avec l’Angleterre d’avant la révolution industrielle, voire de spéculer sur l’endroit et la date où se sont concentrées les plus grandes richesses et les plus grandes pauvretés dans l’histoire de l’humanité. Rien de tout cela n’aurait été possible sans la contribution intellectuelle du PCI et sa base de données, actualisée et améliorée au fil des cycles. Félicitations !
Augus Deaton est consultant auprès du PCI et Président élu mais pas encore en fonction de l’Association Américaine d’Économie.
Leçons tirées
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Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale
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fondées sur des principes uniformes. Les deux professeurs assistants ambitieux que nous étions n’avaient pas de temps à perdre avec ce genre de chose, donc nous avons poursuivi notre travail.
C’est probablement également en raison de l’absence de données internationales que nous avons interprété que l’article de 1956 de Robert Solow intitulé « A contribution to the theory of economic growth » et les dizaines de modèles qu’il a inspiré pouvaient uniquement s’appli-quer aux économies avancées. Lorsque Solow, Edward Denison et d’autres ont commencé à utiliser cette théorie pour quantifier les contri-butions de l’accumulation du capital, de la sco-larisation et d’autres facteurs à la croissance, ils se sont fondés sur les séries chronologi-ques de long terme des États-Unis, alors inconnues.
Leurs méthodes auraient pu s’appli-quer à des données britanniques, japonai-ses et aux quelques autres économies pour lesquelles les séries chronologiques de long terme, fon-dées sur les principes de la comptabilité nationale, étaient dis-ponibles. La question qui se posait était la suivante : ces métho-des pouvaient-elles s’appliquer aux éco-nomies pauvres de l’Asie ou de l’Afrique, ou fallait-il leur réserver un autre traitement économique ? Sinon pour-quoi y avait-il si peu de pays qui convergeaient vers les niveaux de revenus qui prévalaient dans les économies avancées et au rythme prévu par la théorie ? En l’absence des données néces-saires pour que nous avancions sur ce type de questions, la théorie de la croissance est prin-cipalement devenue un terrain d’entraînement pour les théoriciens et les études de cas ont continué à prédominer dans les économies en développement.
Bien entendu il y a eu quelques exceptions. En 1968 Anne Krueger, dans son article intitu-lé « Factor endowments and per capita income differences among countries » a appliqué les
méthodes de comptabilité de la croissance de façon importante et pionnière. Mais cela a été l’exception qui a confirmé la règle.
Récemment lorsque j’ai décrit les résultats du travail de Krueger à un collègue, celui-ci m’a rétorqué : « Mais c’est impossible ! Où aurait-elle pu obtenir les données ? » Je me suis contenté de répondre qu’elle n’en avait pas beaucoup et que cela avait dû être difficile de les rassembler.
La situation a commencé à changer avec l’introduction du Rapport du développement mondial en 1978 qui a fourni des évalua-tions sur les aspects liés au développement mondial et une annexe statistique complète. Je me souviens qu’au début des années 80 je me suis inscrit à des cours de développement
économique de premier cy-cle, simplement pour le plai-sir d’écouter encore et encore tous ces chiffres.
Les versions successives des Penn World Tables ont per-mis d’apporter de nombreuses améliorations aux données internationales fondées sur les estimations de la Parité du Pouvoir d’Achat et d’encoura-ger des experts indépendants comme Robert Barro et Jong-Wha Lee à élaborer des séries compatibles sur des variables importantes qui avaient été laissées de côté. Les magnifi-ques tableurs Excel d’Angus Maddison et de l’OCDE doi-vent être sur tous les ordina-teurs du monde.
Ces évolutions ont permis d’augmenter partout dans le monde le niveau quantitatif du débat économique, depuis de simples conver-sations à l’heure du déjeuner ou d’articles dans les journaux à la frontière de la recherche éco-nomique et économétrique sur la croissance économique. Les modèles théoriques sur le commerce et la croissance ont commencé à utiliser la nature panoramique des séries de données internationales.
Ceux-ci ont largement dépassé les ques-tions qui peuvent être traitées par une analy-se économique et statistique. Et, en échange, ils nous ont tous incité à continuer à évoluer en termes de portée, de couverture et de précision. n
Lucas ... suite de la page1
La quête de données mondiales comparables a augmenté, partout dans le monde, le niveau quantitatif du débat économique, depuis de simples conversations à l’heure du déjeuner ou d’articles dans les journaux à la frontière de la recherche économique et économétrique sur la croissance économique. Les modèles théoriques sur le commerce et la croissance ont commencé à utiliser la nature panoramique des séries de données internationales.
Appel à présentation d’articles
L’une des conclusions qui émane de cette publication anniversaire, est que le pro-gramme a énormément évo-lué au cours du cycle 2005, mais « il est encore tout à fait possible de jeter un nouveau regard » sur des questions théoriques, méthodologiques et pratiques restées sans ré-ponse.
J’aimerais profiter de l’oc-casion pour inviter tous ceux qui le souhaitent à présenter des articles pour partager leur analyse des pratiques actuelles ou se confronter à la pensée conventionnelle et donner un avis frais sur les problèmes persistants. N’hé-sitez pas à nous envoyer vos articles ou vos questions sur les utilisations analytiques des PPA ou sur les aspects institutionnels, organisation- nels ou opérationnels à l’adresse suivante :
Leçons tirées
www.worldbank.org/data/icp
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Feature
Volume 5, N° 1
PCIduBulletinConstruire des partenariats
Dans le but d’obtenir, dans le cadre du PCI, des résultats
satisfaisants au plan mondial et régional et de soulager les
régions / pays où les ressources manquent du poids qui pèse sur eux, le cycle 2005 a donné lieu à de nombreux « partenariats »
entre les programmes régionaux et les Instituts de sondage
nationaux qui se trouvent en-dehors de cette région.
Ben WhitestoneBureau national
de la statistique du Royaume-Uni
Une grande partie du succès du cycle 2005 du PCI revient aux coopérations efficaces entre les différentes organisations inter-nationales, régionales et nationales. Pro-gramme international éminemment com-plexe, le PCI, de par sa nature, implique la participation de plusieurs parties pre-nantes différentes. Le travail que le PCI implique peut s’avérer particulièrement difficile pour les pays et les coordinateurs régionaux, surtout lorsque la capacité sta-tistique et les ressources disponibles pour ce secteur au plan national font défaut.
Dans le but d’obtenir, dans le cadre du PCI, des résultats satisfaisants au plan mondial et régional et de soulager les ré-gions / pays où les ressources manquent du poids qui pèse sur eux, le cycle 2005 a suscité de nombreux « partenariats » en-tre les programmes régionaux et les Insti-tuts de sondage nationaux qui se trouvent en-dehors de cette région. C’est le cas du projet du Bureau national de la statistique du Royaume-Uni (ONS), PCI-Africa Sup-port, financé par le Département pour le Développement International du Royau-me-Uni (DFID). L’ONS a soutenu le projet en fournissant une assistance technique directe afin de garantir la participation réussie de l’Afrique au PCI Mondial et de faciliter le renforcement des capacités sta-tistiques à long terme. Cet article décrit le projet de soutien de l’ONS et revient sur les résultats obtenus en vue d’évaluer la possibilité de passer des accords similai-res pour les prochains cycles.
Si l’article va essentiellement porter sur le soutien de l’ONS au PCI-Afrique, il convient également de souligner que trois autres accords de partenariat ont vu le jour au cours de ce cycle. Si leur objec-tif final était identique, les résultats spé-cifiques obtenus ont varié. Même si ces
partenariats ont vu le jour pour des rai-sons différentes, dans des contextes diffé-rents, et selon des modalités différentes, ils avaient un objectif commu : aider les régions à obtenir des résultats de haute qualité. Ces accords ont impliqué les or-ganisations suivantes :
1. L’Institut National de la Statistique et des Études Économiques – France : l’INSEE a offert un soutien technique aux pays francophones en Afrique.2. Le Bureau de statistiques australien (ABS) : l’ABS a joué un rôle essentiel dans la phase initiale de conceptualisa-tion du PCI dans la région Asie-Pacifique et s’est ensuite chargé de la conception d’une liste des produits de première nécessité pour la région. Un représen-tant d’ABS a également été membre du Conseil Consultatif Régional PCI-Asie Pacifique, chargé d’apporter des conseils techniques et stratégiques.3. Statistique Canada : cet organisme a joué le rôle de coordinateur régional conjoint avec la Commission Économi-que pour l’Amérique Latine et les Caraï-bes dans le cadre du programme régio-nal pour l’Amérique du Sud.
Le projet de soutien ONS-UK PCI-AfriqueAperçu
Depuis mars 2005, l’ONS est à la tête d’un projet de soutien PCI-Afrique sur trois ans, financé par le DFID. L’objectif géné-ral du projet est de faire en sorte que le PCI en Afrique soit couronné de succès et d’utiliser le PCI-Afrique comme catalyseur pour le renforcement durable des capaci-tés statistiques à long terme. Dans le ca-dre du PCI-Afrique l’ONS a essentiellement apporté son soutien aux pays anglophones d’Afrique.
Soutenir le PCI : les partenariats organisationnels
David FenwickBureau
national de la statistique du Royaume-Uni
www.worldbank.org/data/icp
Mars 2008
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Construire des partenariats
à suivre
Le projet a été mené en étroite coo-pération avec la Banque Africaine de Développement (BAD). En apportant un soutien technique direct aux pays afri-cains dans les ateliers de travail régio-naux et sous-régionaux et à la BAD, le projet a avancé dans la réalisation de son objectif, à savoir l’intégration réussie de l’Afrique dans la comparaison mondiale du PCI. L’ONS a fourni un soutien direct à 18 pays africains, en axant son travail sur les deux principales conditions pour réussir à calculer les parités du pouvoir d’achat du PCI : (i) la collecte de don-nées de bonne qualité sur les prix et (ii) l’exploitation efficace de tous les Comp-tes Nationaux disponibles et de toutes les informations provenant des Sondages sur le budget des ménages afin de les utiliser comme coefficients de pondération.
Le soutien spécifique propre au PCI a compris les domaines suivants :
Assistance technique par l’intermé-diaire de missions pour les pays sélec-tionnés afin d’évaluer la compréhension du PCI et la prédisposition générale au PCI et de garantir une qualité de base aux cadres dans lesquels s’effectuent les sondages de prix, aux pratiques concer-nant la collecte de prix et à la validation ainsi qu’à l’élaboration de pondérations des dépenses.
Soutien régional / sous-régional : celui-ci a compris le recours à des consultants experts pour : assister et participer aux séminaires régionaux et sous-régionaux sur les prix et les comptes nationaux ; offrir un soutien direct aux organisations sous-régionales afin de les aider à attein-dre leurs objectifs dans le cadre du PCI ; coopérer dans la validation des données du PCI ; soutenir la BAD dans la com-pilation des résultats et la production de rapports préliminaires et finaux.
Conseil stratégique : à l’occasion des « réunions de partenariat » avec la BAD, l’ONS et la Banque Mondiale ont contri-bué aux débats sur les progrès réalisés, le cap stratégique à fixer, la méthodolo-gie à appliquer et le soutien à apporter à l’avenir.
Concernant le deuxième objectif du projet, à savoir exploiter l’investissement dans le PCI-Afrique et l’utiliser comme catalyseur pour le renforcement durable des capacités statistiques à long terme et aider à atteindre l’objectif d’une base de données étayée, améliorée et durable pour la prise de décision au niveau des pays, s’est attaché à : faciliter l’améliora-tion des IPC nationaux par l’introduction de méthodes liées au PCI ; encourager l’harmonisation des IPC dans les sous-régions africaines ; élaborer un nouveau manuel qui s’ajouterait au Manuel du BIT sur l’Indice des Prix à la Consom-mation, en s’attachant aux problèmes pratiques de mesure auxquels les pays en développement doivent s’affronter ; et explorer des technologies pour la col-lecte de données afin d’améliorer les IPC africains.
Comment le projet a-t-il été organisé ?Le projet a été administré par l’ONS et dirigé par un comité directeur composé de membres du personnel de l’ONS et du DFID. Le comité a été présidé par un directeur de projet de l’ONS qui occupait par ailleurs le poste de directeur dans les activités quotidiennes. Le rôle principal de ce comité directeur qui se réunissait au moins une fois tous les six mois était de faire un bilan des progrès accomplis et de fixer le cap à suivre pour l’avenir.
Un directeur de projet de l’ONS a as-suré la gestion et la coordination quoti-diennes du projet et a régulièrement fait rapport des progrès accomplis au comité directeur.
Il y a eu des « réunions de partena-riat » régulières entre l’ONS, la BAD, le Bureau Mondial du PCI et l’INSEE. Ces réunions se sont avérées être très effica-ces pour faire un état des lieux conjoint du PCI-Afrique, évaluer les progrès ac-complis et débattre du programme de travail pour l’avenir (voir ci-après pour plus de détails).
Les principaux protagonistes de l’aide technique directe aux pays ont été les consultants des instituts nationaux de statistiques et des organisations inter-nationales, qui avaient une expérience
pratique dans le domaine des prix et/ou des comptes nationaux. L’expérience de ces consultants a également servi pour contribuer à atteindre certains objectifs essentiels à des moments charnières, alors que parfois ils étaient même pré-venus à la dernière minute. Leur contri-bution a permis d’obtenir des résultats qu’il n’aurait pas été possible d’obtenir si le personnel de l’ONS avait travaillé seul. Même si le projet n’a pas été uni-quement réactif, puisqu’il a inclus une planification pour l’avenir, il faut parfois savoir faire face à des situations d’ur-gence et parer au plus pressé dans les projets de ce type et la flexibilité dont le Projet de soutien PCI-Afrique a fait preu-ve dans ce type de situations d’urgence a énormément contribué à son succès (voir ci-après).
Quelles ont été les contributions du projet ?Le projet a énormément contribué au programme du PCI-Afrique et représen-te un bon exemple de soutien à ce type d’initiatives. Outre les résultats plus spé-cifiques obtenus en termes d’assistance technique au niveau des pays, vous trou-verez ci-après la liste des avantages que présente ce projet vis-à-vis du soutien qu’il a apporté au PCI :
Le projet a représenté une ressource supplémentaire et différente pour le PCI-Afrique, qui a pu être utilisée là où l’expertise nécessaire n’était pas dispo-nible ou pour permettre à la BAD et/ou au Bureau Mondial du PCI de se concen-trer sur leurs priorités.
La nature de ce projet a impliqué que ses ressources étaient souvent plus flexi-bles et pouvaient être plus facilement mobilisées que celles qui relevaient de la direction de la BAD. Ce projet a donc pu offrir aux pays non seulement un soutien direct, même lorsque la de-mande était faite à la dernière minute, mais aussi des démarches administrati-ves simplifiées.
Le fait que le projet relevait de l’ONS a permis de profiter de l’expérience des
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Volume 5, N° 1
PCIduBulletinConstruire des partenariats
statisticiens britanniques, experts dans plusieurs domaines y compris les Prix et les Comptes Nationaux ainsi que de l’expérience de ceux qui travaillaient sur le programme PPA d’Eurostat / OCDE et sur le PCI, puisque le Royaume-Uni fai-sait office de pays de « l’Anneau ». Cela a facilité le partage efficace des informa-tions et le transfert des connaissances.
Des experts chevronnés et de renom-mée internationale ont été mis à dispo-sition du projet pour assister aux sémi-naires / ateliers de travail régionaux et sous-régionaux du PCI. Ces experts in-dépendants ont énormément enrichi les débats et ont apporté des points de vue intéressants.
Le projet a permis d’instaurer un par-tage d’expertise et de connaissances en-tre les organisations et également une formation informelle, surtout lorsque les consultants chevronnés travaillaient di-rectement avec les pays.
Le pilotage du projet a été assuré en partie par les réunions régulières entre la BAD, le Bureau Mondial du PCI et l’INSEE. Ces réunions se sont avérées être très efficaces pour partager les connais-sances, faire un état des lieux du projet et débattre de l’avenir du programme.
Le projet a fonctionné sur plusieurs niveaux, non seulement en offrant une assistance spécifique et technique
aux pays mais également en facilitant l’échange d’idées et la planification à un niveau plus stratégique par l’intermé-diaire de réunions quadripartites avec la Banque Mondiale, l’INSEE et la BAD.
Dans la mesure où le Royaume-Uni était impliqué dans le PCI, par le biais de l’ONS, en qualité de pays de « l’An-neau », de coordinateur de « l’Anneau » (pour Eurostat / l’OCDE), de membre du Conseil d’Administration du PCI et de participant actif au programme PCI-Afri-que, cela a énormément facilité l’échange d’informations dans tout le programme. En particulier, la présence de l’ONS au sein du Conseil d’Administration du PCI a permis au projet PCI-Afrique d’avoir plus de poids, ce qui a aidé dans les débats sur les préoccupations de l’Afrique. Et d’une manière générale, cela a permis au Conseil d’Administration du PCI d’avoir un retour d’informations sur les problè-mes pratiques auxquels les participants du PCI devaient faire face.
Une grande partie des ressources du projet a été destinée à soutenir le PCI. Parallèlement le projet a pu mettre en œuvre des projets de renforcement des capacités statistiques. L’objectif de ce travail a été de renforcer la durabilité de l’investissement dans le PCI (à la fois en termes de fonds et d’expertise) afin d’augmenter les capacités statistiques qui laisseront une empreinte durable. Le travail dans ce domaine s’est concentré
sur les aspects suivants :
Une étude de faisabilité en vue d’intégrer des com-posantes du PCI aux IPC nationaux et d’harmoniser les IPC afin de fixer un cap pour l’avenir.
Un manuel supplémen-taire qui viendrait s’ajou-ter au Manuel des Nations Unies sur les IPC, pour offrir des conseils prati-ques aux pays en dévelop-pement (actuellement en cours d’élaboration).
Deux études pilotes sur l’utilisation d’ordinateurs de poche pour la collecte de prix, menées au Nigeria et en Uganda.
En marge de ces projets spécifiques, le personnel et les consultants de l’ONS ont eu la possibilité de transmettre leurs connaissances à leurs homologues qui travaillent dans les Instituts Nationaux de Statistiques en Afrique.
Pourquoi le projet a-t-il bien fonctionné ?Les éléments suivants ont contribué au succès du Projet de soutien PCI-Afrique :
La gestion du projet : au niveau opé-rationnel, le projet a été administré et coordonné avec soin. Cela a été possible grâce au travail du directeur appartenant à l’ONS qui a coordonné tous les aspects du projet. De même, les contacts réguliers entre l’ONS et le DFID et l’instauration de procédures de gestion de projet rigoureu-ses pour le surveiller ont permis d’y par-venir.
Communication : la communication ré-gulière et fluide entre toutes les parties prenantes (ONS, DFID, DAB et la Banque Mondiale en particulier) a été l’une des clés du succès de ce projet et de sa capa-cité à contribuer à ce que le PCI-Afrique connaisse le même succès. Cette commu-nication régulière et fluide a été possi-ble grâce aux réunions fréquentes, aux rapports sur l’évolution du projet et aux échanges courants de courriels. Même si avant ce projet, l’ONS et la BAD n’avaient pas eu l’occasion de travailler beaucoup ensemble, très vite, une très bonne enten-te professionnelle s’est instaurée ce qui a permis de jeter les bases d’une coordina-tion et d’une planification réussies et de résoudre les problèmes.
La méthode des partenariats : le projet de soutien de l’ONS a travaillé en étroite collaboration avec d’autres organisations, en particulier la BAD, pendant toute la durée du programme. Là encore, l’étroite coopération qui s’est instaurée a permis à toutes les organisations impliquées de tendre vers un objectif commun.
Comité directeur(DFID et ONS)
Soutien PCI Renforcement des capacités
Groupe de « partenariat » (ONS, BAD, BM
et INSEE)Projet de soutien ONS-PCI Afrique
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Construire des partenariats
à suivre
Le partage d’objectifs compatibles et d’une compréhension commune du rôle et des responsabilités de chacun : cela a impliqué, dès le début, une communica-tion claire et un respect mutuel.
Expertise pertinente : l’ONS a fait ap-pel aux services d’experts (appartenant au Service Statistique du Royaume-Uni et à des agences de consulting internatio-nales) qui avaient une longue expérien-ce dans ces domaines. Le recours à ces experts a été extrêmement fructueux.
Continuité : la durée du projet, sur trois ans, et le maintien de l’équipe en place pendant toute cette période, ont permis d’instaurer de bonnes relations de travail et une certaine continuité pendant toute la durée du PCI. Dans le cas d’un projet beaucoup plus court, sur un an par exem-ple, le temps est trop court pour permet-tre d’instaurer de telles relations.
Autres méthodes de soutien
Le soutien de l’INSEE aux pays francophones d’AfriqueLe cycle 2005 du PCI a également été témoin du soutien de l’INSEE qui a of-fert une assistance technique à 16 pays francophones en Afrique. Contrairement à l’ONS, l’INSEE n’avait pas de projet distinct de soutien, mais a apporté une assistance et des conseils techniques par le truchement de mécanismes préala-blement établis. L’INSEE a fait appel à des subventions (allouées par le Minis-tère de la Coopération Internationale et l’ADETEF) pour financer son soutien au projet.
L’INSEE a également participé aux « réunions partenariat » avec la BAD, l’ONS et la Banque Mondiale qui ont fait office de forum de discussions pour faire un état des lieux des progrès effectués, du cap stratégique à fixer, de la métho-dologie à utiliser et du soutien à appor-ter. L’assistance apportée par l’INSEE a permis de compléter à bon escient le soutien de l’ONS, en particulier dans les domaines où les problèmes auxquels tous les pays africains doivent faire face se recoupent.
Le soutien d’ABS à la région Asie-PacifiqueIl n’y avait pas d’accord formel entre ABS et la Banque Asiatique de Déve-loppement (BAsD), cependant les deux agences ont travaillé en étroite coopéra-tion sur plusieurs activités du PCI.
Cet accord est différent du soutien de l’ONS au PCI-Afrique car le travail d’ABS s’est principalement concentré sur l’éla-boration d’une liste régionale de pro-duits ménagers. Cette liste a été élaborée par une petite équipe d’experts d’ABS spécialisés dans les prix qui, à la lumière des conseils de statisticiens spécialisés dans les prix dans les pays participants et à l’issue de plusieurs ateliers de travail régionaux, ont présenté un projet de lis-te des produits ménagers représentatifs et comparables pour le PCI de l’Asie-Pa-cifique. À l’occasion des ateliers de tra-vail régionaux ce projet de liste a ensuite donné lieu à une liste définitive.
Outre ce travail spécifique lié à l’éta-blissement d’une liste de produits mé-nagers, ABS a également : contribué à l’examen des données régionales en assistant aux ateliers de travail de la BAsD ; a participé en qualité de mem-bre du comité consultatif régional ; et a apporté un soutien spécifique et techni-que en évaluant 155 pondérations des dépenses du PIB nationales au niveau des rubriques de base pour la Républi-que Populaire de Chine et en qualité de membre du Groupe d’Experts sur l’ex-trapolation.
Le soutien de Statistique Canada à la région Amérique du SudLe rôle de Statistique Canada dans la ré-gion Amérique du Sud a impliqué une responsabilité directe bien plus impor-tante vis-à-vis du programme que les accords de l’ONS, de l’INSEE ou d’ABS. Pour la région Amérique du Sud, Statis-tique Canada a été chargé, en coopéra-tion avec la Commission Économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPALC) de la coordination régionale.
Même si la responsabilité générale de la coordination pour la région de l’Amérique du Sud était partagée avec la CEPALC, celle-ci n’ayant pas de budget
spécifique alloué au PCI, son soutien est resté limité. C’est par conséquent Sta-tistique Canada qui a mis à disposition cinq de ses collaborateurs pour aider le coordinateur régional à mener les prin-cipales activités du PCI.
Le personnel de Statistique Canada, sous la direction de son coordinateur, était chargé de : l’organisation et le ca-lendrier du projet ; l’adaptation de la liste des produits au contexte sud-amé-ricain ; la formation du personnel le cas échéant ; la vérification et la correction des prix ; l’examen de l’intégrité des composantes du PIB ; et l’obtention d’un consensus entre les participants une fois que les PPA avaient été calculées et les PIB en termes réels estimés. Le person-nel de Statistique Canada a également aidé à tester et améliorer les logiciels développés par la Banque Mondiale ex-clusivement pour le PCI.
Ce modèle, en termes de responsabi-lité pour la région, implique un niveau d’engagement beaucoup plus élevé que les accords mentionnés précédemment. En effet, le personnel de Statistique Ca-nada détaché auprès du PCI a assuré la direction en mettant sa capacité opéra-tionnelle et ses connaissances techni-ques au service du projet.
ConclusionsLes accords de partenariat dans le cycle 2005 ont beaucoup bénéficié aux parties prenantes et contribué de façon signifi-cative à la réalisation des objectifs régio-naux et mondiaux.
Cependant, en fonction de la région, le type d’accord de partenariat peut va-rier ainsi que son efficacité. En Afrique, la coordination régionale de la BAD a été particulièrement importante, étant donné l’étendue géographique et la di-versité de ce continent. Parallèlement, le projet de soutien de l’ONS a été tout aussi efficace. Même s’il n’a pas été uni-quement réactif, il a apporté une res-source flexible qui a pu être débloquée pour faire face aux impondérables ur-gents et offrir une assistance technique spécifique. A contrario, en Amérique du Sud, en raison du nombre limité de pays impliqués (10 pays contre plus de 40 en
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Volume 5, N° 1
PCIduBulletin
Afrique) et du faible volume des ressour-ces de la CEPALC, Statistique Canada a dû assumer plus de responsabilités pour assurer la coordination du programme régional.
Certains accords ont été conduits de façon plus formelle que d’autres. Par exemple, le modèle de l’ONS a impliqué un accord formel et un Protocole d’Ac-cord entre le bailleur de fonds et le coor-dinateur régional. L’ABS et l’INSEE ont employé des méthodes plus informelles en mettant en œuvre des rapports exis-tants lorsque des mécanismes opération-nels étaient déjà en place. Dans le cas de l’Amérique du Sud, il n’y a pas eu d’accord formel entre la CEPALC, Statis-tique Canada, les Instituts nationaux de statistiques et la Banque Mondiale.
Dans tous les cas, le succès de ces ac-cords a été largement tributaire de l’ef-ficacité des relations de travail entre le personnel des différentes organisations, en particulier entre le personnel chargé d’apporter le soutien et le coordinateur régional. Dans le cas d’ABS, cet orga-nisme avait déjà travaillé avec la BAsD avant l’instauration du PCI, ce qui n’était pas le cas de l’ONS et de la BAD qui ont dû apprendre à se connaître dans les premières étapes du programme.
Les avantages ne sont pas seulement du côté des coordinateurs régionaux et des pays par le biais de l’aide supplé-mentaire, mais aussi du côté de l’organi-sation qui apporte son concours. En ef-fet, ce type d’accord peut être une bonne opportunité pour que le personnel des Instituts nationaux de statistiques puisse acquérir de l’expérience en travaillant sur le PCI et avec d’autres Instituts na-tionaux de statistiques et d’autres orga-nisations régionales et internationales. Cela est positif pour l’organisation qui reçoit le soutien et pour celle qui l’ap-porte, puisque pour les deux c’est une occasion de renforcer leurs capacités.
D’une manière générale, les accords de partenariat ont énormément contri-bué à l’objectif du PCI d’améliorer les capacités et les compétences des person-nes et des organisations impliquées dans le programme. Toutefois, dans le cas de l’Amérique du Sud, il reste encore à voir
si le projet a contribué au renforcement durable des capacités statistiques, dans la même mesure, étant donné que la nature de ce niveau de soutien semblerait indi-quer moins de renforcement de capaci-tés des bases. Pendant le programme, en Afrique l’objectif du renforcement des capacités a été clair, ce qui n’était pas le cas en Amérique du Sud.
Le projet de soutien de l’ONS s’est également concentré sur le renforcement durable des capacités statistiques à long terme et sur la pérennité de l’investis-sement conséquent effectué dans le cy-cle 2005 du PCI. Il faut encore travailler pour s’assurer que les progrès accomplis en termes de connaissances, d’expertise et de capacités statistiques de ce cycle du PCI ne faiblissent pas à la fin de ce cycle. Cela devrait peut-être impliquer la poursuite des partenariats solides qui existent déjà.
Si l’on se penche sur l’expérience de l’ONS, on peut se poser la question de savoir si des leçons ont été retenues qui pourraient avoir des répercussions sur la façon d’apporter l’assistance techni-que dans les prochains partenariats. À cet égard, il est important de souligner que le projet de soutien de l’ONS n’a été lancé qu’en mars 2005, date à laquelle le processus de planification avec déjà été terminé et le PCI avait déjà initié l’étape de collecte des données. Si le projet avait été lancé avant, il aurait été plus efficace et aurait alors pu offrir son soutien pen-dant toute la durée du programme. Si le projet avait débuté plus tôt, il aurait été plus facile de planifier, dès les premières étapes, les domaines où l’engagement de l’ONS dans le PCI-Afrique devait être moins proactif et ceux où il devait être plus réactif. Toutefois le succès général des différents accords de partenariat pendant le cycle 2005 doit nous encou-rager à mettre en place des accords simi-laires la prochaine fois et à veiller à ce qu’ils soient mis en œuvre dès le début dans les prochains cycles du PCI. n
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Pour la Banque Islamique de Développement (BID), une institution multilatérale classée AAA, fondée en 1975 et dont le siège se trouve à Jeddah, il est essentiel que les statistiques sur les indicateurs sociaux, économiques et fi-nanciers soient fiables. Ces statistiques sont utilisées pour préparer des rapports d’expertise, planifier et allouer les ressources, limiter les risques et entreprendre des recher-ches et des études. Parallèlement, elles sont également essentielles pour surveiller les progrès accomplis dans le cadre des initiatives internationales et institutionnelles comme les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et la Vision 1440H de la BID. Cet article analyse l’initiative (BID-STATCAP) sur le renforcement des capaci-tés statistiques de la BID et sa pertinence par rapport au Programme de Comparaison Internationale (PCI).
Sur les 56 pays membres de la BID, 28 sont classés dans la catégorie des Pays Membres les Moins Avancés (PMMA). Ces pays ont des besoins plus pressants en ter-mes de données car ils ont besoin de statistiques fournies en temps utile et fiables pour faire face à la situation so-cio-économique qui est la leur, pour prévoir et allouer le budget, pour mettre en œuvre des stratégies de dévelop-pement nationales, pour définir les secteurs requérant une aide d’urgence et pour répondre à la demande internatio-nale. Malheureusement, ils ne disposent pas des capacités et des ressources nécessaires pour collecter, gérer, ana-lyser, publier et diffuser les statistiques de bonne qualité et en temps utile nécessaires pour soutenir les initiatives nationales et internationales telles que le PRSP (Poverty Reduction Strategy Paper) et les OMD. Dans les PMMA les agences nationales de statistiques manquent cruelle-ment de ressources adéquates (financières, humaines et d’infrastructure), ce qui entraîne un sous-rendement dans ces pays. Et logiquement cela a également entravé leur ca-pacité à fournir des données, forçant ainsi la communauté internationale à utiliser les données disponibles, quelles qu’elles soient. Nous connaissons malheureusement trop bien les conséquences de cela : ce sont les indicateurs servant à traduire et surveiller les progrès accomplis par rapport aux principaux objectifs qui vont être sélectionnés en fonction des données disponibles et non pas ceux qui sont le plus appropriés pour atteindre les objectifs.
Ces dernières années, il y a eu au sein de la BID une demande croissante de statistiques de qualité, sur-tout après que le Conseil d’Administration ait entériné la création du Fonds de Solidarité Islamique pour le Déve-loppement doté de USD 10 milliards. Pour que le Fonds
soit réellement efficace, il faut compter sur des statisti-ques rigoureuses pour quantifier le nombre de person-nes pauvres dans les pays membres, pour connaître leur identité et savoir où elles vivent afin de pouvoir conce-voir une aide au développement spécialement adaptée à leurs besoins. À cet égard, nous nous félicitons de l’ini-tiative actuelle du PCI pour renforcer les PPA spécifiques à la pauvreté.
À titre d’exemple, sur 56 pays membres seuls 14 avaient des points de données disponibles pour les deux périodes, l’une pour 1990-1994 et l’autre pour 2000-2003, sur l’indicateur de USD 1 par jour. En outre, plus de la moitié des pays membres (29 pour être plus précis) n’avaient pas de données sur ces mêmes périodes. En effet le nombre de pays membres disposant de données sur USD 1 par jour est passé de 22 pour 1990-1994 à 19 pour 2000-2003, tandis que le nombre de ceux n’ayant aucune donnée sur la pauvreté est passé de 34 à 37 sur la même période. Cela souligne le besoin d’améliorer de façon significative les capacités statistiques des pays membres en général et des PMMA en particulier.
Pour faire face à cette situation, la BID a organisé une Réunion d’un Groupe d’Expert sur le renforcement des capacités statistiques au siège de la banque à Jeddah le 29 avril 2007. Des représentants de plusieurs bureaux na-tionaux de statistiques des pays membres, d’institutions statistiques de l’OCI, d’institutions régionales de statisti-ques et des fonctionnaires de la BID y ont assisté.
Les objectifs de cette réunion étaient notamment les suivants : identifier les initiatives pour renforcer les ca-pacités statistiques en cours dans tous les pays, débattre des problèmes et des défis en termes de développement statistique dans plusieurs pays membres, consolider la coordination des activités statistiques afin de créer une synergie et d’éviter que les efforts se chevauchent et mettre en place un cadre commun permettant d’assu-rer une coordination durable des activités de collecte de données et d’harmonisation des méthodes pour le calcul statistique des agrégats.
À l’issue de la réunion, le Groupe d’Expert a recom-mandé à la BID une série d’actions, dont notamment les suivantes : (i) créer une Assistance / un Fonds Technique spécial pour soutenir le renforcement des capacités statis-tiques, (ii) offrir la possibilité à des statisticiens provenant de pays sous-développés d’apprendre de leurs paires les meilleures pratiques et de partager l’expérience des pays très avancés dans ce domaine, (iii) mettre sur pied un
Renforcement des capacités statistiques et PCI
Abdullateef BelloBanque
Islamique de Développement,
membre du Conseil
d’Administration du PCI
Construire des partenariats
à suivre
…La BID a un rôle essentiel à
jouer dans le Programme de Comparaison
Internationale car elle apporte
une base d’informations
critiques servant aux principaux
domaines de travail de ce programme
en termes de développement
socio-économique.
…La BID est impatiente de participer au
prochain cycle.
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Feature
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PCIduBulletin
groupe de travail, en coopération avec les institutions compétentes de l’OCI, suscep-tible de se réunir régulièrement pour har-moniser les activités statistiques, partager les expériences et les meilleures pratiques, mettre au point des méthodologies commu-nes pour la collecte de données dans les pays membres et rationaliser les techniques de calcul statistique des agrégats, et (iv) of-frir des bourses pour augmenter le capital humain afin de renforcer les capacités sta-tistiques dans les pays membres.
Pour répondre à ces recommandations, la Banque a lancé en septembre 2007 l’initiative BID-STATCAP, une initiative de renforcement des capacités. L’objectif est d’aider les pays mem bres à créer et renfor-cer leurs capacités statistiques. En échange, cette initiative devrait leur permettre de produire des données fiables, en temps uti-le, cohérentes et précises dans le domaine économique, financier, socio-démographi-que et autres (conformément aux bonnes pratiques et aux cadres utilisés au plan in-ternational) pour la formulation de leurs po-litiques et la prise de décision. Ces données sont également primordiales pour surveiller l’évolution du développement et de la ré-duction de la pauvreté, deux axes essentiels de l’objectif stratégique de la BID.
L’initiative BID-STATCAP offre des bour-ses aux statisticiens qui travaillent pour les agences nationales afin de leur permettre d’obtenir une maîtrise en statistique et dans d’autres disciplines connexes. Elle met éga-lement à disposition un centre d’assistance technique pour aider les pays membres et les institutions régionales de statistiques à assister et à participer aux formations, aux ateliers, aux conférences et aux program-mes d’échange entre le personnel d’un bu-reau national de statistiques à l’autre. Ce centre offre aussi un soutien financier afin d’améliorer les quatre aspects suivants : (i) infrastructure physique et équipement, (ii) infrastructure statistique, (iii) opérations statistiques, et (iv) cadre institutionnel pour les statistiques nationales. Les lignes direc-trices et les modalités pour solliciter l’assis-tance technique dans le cadre de l’initiative BID-STATCAP sont disponibles sur le site Internet de la BID : www.isdb.org.
L’initiative BID-STATCAP est une pre-mière pour plusieurs raisons. En premier
lieu l’initiative est la première de ce genre dans le domaine des statistiques depuis la création de la BID. En deuxième lieu, elle utilise des ressources provenant d’autres Fonds / Programmes du Groupe de la BID (qui comprend cinq entités : la BID, comme organisme chef de file, l’Institut Islamique pour la Recherche et la Formation (IRTI), la société islamique pour le développement du secteur privé (ICD), la Société Islami-que d’Assurance des Investissements et des Crédits à l’Exportation (ICIEC) et la société islamique internationale du financement du commerce (ITFC). Les détails concer-nant ces entités sont disponibles sur le site Internet de la BID). En troisième lieu, elle est complète car elle implique l’utilisation d’outils combinés / d’installations du Grou-pe de la BID afin de soutenir et de renforcer les capacités statistiques des pays membres (comme offrir l’accès à des bourses, à des formations, à des ateliers de travail et à une assistance technique). En quatrième lieu, elle offre les ressources nécessaires pour que les membres sortent du cercle vicieux du sous-rendement et du sous-financement des agences nationales de statistiques. En cinquième lieu, elle encourage la coopé-ration étroite entre les producteurs et les utilisateurs de données en mettant sur pied des groupes de travail qui se réunissent ré-gulièrement sur les statistiques.
Créer une synergie entre BID-STATCAP et le PCILa BID a un rôle essentiel à jouer dans le Programme de Comparaison Internationale car elle apporte une base d’informations critiques servant aux principaux domaines de travail de ce programme en termes de développement socio-économique. Sur les 56 pays membres de la BID, 47 participent activement au PCI. Les avantages que pré-sente le PCI vont bien au-delà de l’objectif spécifique pour lequel le PCI a été créé à l’origine, à savoir la comparaison internatio-nale. Le programme non seulement fournit des données cruciales sur le développe-ment mais aussi sert de plateforme pour le renforcement des capacités en harmonisant les concepts statistiques et en les adaptant aux normes internationales.
L’initiative BID-STATCAP et le PCI sont complémentaires car ils utilisent mutuelle-
ment la stratégie de renforcement des capa-cités de l’autre. La BID soutient les activités du PCI en créant et en renforçant les capaci-tés des pays membres qui participent au PCI. Cela permet au programme de se concen-trer sur son objectif plus général, à savoir la collecte, l’harmonisation, la normalisation des données et de publier ses résultats en temps voulu. Le Toolpack du PCI aide les pays membres à mettre sur pied les infras-tructures. De plus les ateliers de travail et les programmes de formation régionaux du PCI illustrent à merveille le soutien de celui-ci aux activités de la BID-STATCAP.
Non seulement le Conseil d’Adminis-tration fournit une aide financière et tech-nique à l’initiative BID-STATCAP mais il a aussi fait en 2007 une contribution finan-cière au fonds en fiducie du PCI pour com-bler le trou financier du cycle 2005 et pour soutenir le prochain cycle. Un accord sur la coopération entre la BID et la Banque Mon-diale a été signé le 9 septembre 2007. Dans le cadre de cette coopération, un représen-tant de la BID a été nommé pour siéger au Conseil d’Administration du PCI. Cet accord stipule que la contribution de la BID cou-vre les pays membres d’Asie, d’Asie occi-dentale, d’Afrique et de la Communauté des États Indépendants. Les activités financées comprennent la collecte de données, les réunions et les ateliers de travail régionaux, l’assistance technique aux pays membres et une évaluation indépendante du program-me dans les pays membres afin de faire un feedback et des recommandations indis-pensables à la préparation du plan d’action pour le prochain cycle du PCI.
Le fonds de la BID aidera à financer une version plus « légère » du Toolpack du PCI afin de développer des installations de l’IPC. Cette version devrait permettre de ré-duire les besoins en termes de formation et les exigences en termes de matériel pour les pays ayant une infrastructure statistique limitée. L’objectif est double : compiler des IPC solides et renforcer les capacités dans la collecte, la vérification, le traitement, la préparation de rapports et la diffusion des données.
La BID est impatiente de participer au prochain cycle et souhaite féliciter le PCI et toute son équipe pour les excellents résul-tats obtenus jusqu’à présent. n
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Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale
Construire des partenariats
à suivre
Dix pays d’Amérique du sud (Argentine, Boli-vie, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Paraguay, Pérou, Uruguay et Venezuela) ont participé en 2005 au cycle du Programme de Comparaison Internationale (PCI) , qui a été coordonné au plan régional par Statistique Canada (STC) ain-si que la Commission Économique pour l’Amé-rique Latine et les Caraïbes (CEPALC).
L’Amérique du sud a été la première région à publier les résultats de son rapport final sur la consommation des ménages (juin 2006) et de son produit intérieur brut (PIB) ainsi que ses agrégats (juin 2007). Le succès de la ré-gion Amérique du sud est dû en partie au fait qu’elle avait certains avantages compara-tifs étant donné le nombre plus petit de pays dans la région, qui par ailleurs partagent des langues communes, ainsi que l’application de plusieurs méthodes innovantes. De surcroît, le travail persévérant de l’équipe de spécialistes des prix et des comptes nationaux a contribué en grande partie a cette rigidité.
Cet article présente divers aspects inno-vants de l’expérience de certains pays du Mer-cosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Chili).
La première partie décrit le grand effort réalisé en vue d’harmoniser les indices de prix à la consommation dans la région avant de mettre en œuvre le PCI. C’est la première fois que l’on appliquait les principes de com-parabilité et de représentativité dans la région. Ces deux principes devraient par la suite être utilisés par le PCI. La deuxième partie fait état du travail réalisé lors des visites sur le terrain ainsi que des indications données aux enquê-teurs. La troisième partie s’occupe de l’impor-tance d’une coordination disciplinée avec un calendrier strict. Finalement, la quatrième par-tie décrit le travail fait par les spécialistes de comptes nationaux dans le domaine de l’har-monisation et de l’ajustement des variables uti-lisées par le PCI.
1. Harmonisation des indices de prix à la consommationLe cycle 2005 du Programme de Comparaison Internationale (PCI) en Amérique latine a pro-fité du projet visant à définir et calculer l’in-dice harmonisé des prix à la consommation. Ce dernier avait été développé par les instituts nationaux de statistiques de l’Argentine, la Bo-livie (au début) le Brésil, le Chili et l’Uruguay, ainsi que la banque centrale du Paraguay. Peu après le démarrage du PCI, la communauté andine avait également mis en route, en paral-lèle, un projet similaire.Le processus d’harmonisation se fondait sur la participation de la CEPALC ainsi que des conseils techniques des experts de la région, du Canada et de l’Europe. Les études et le calcul des indices harmonisés ont été effectués entre décembre 1998 et juillet 2005, lors de la publication de la série d’indices de prix à la consommation harmonisés ainsi que les direc-tives générales du projet pour le quinquennat 1999-2004.Le processus adopté pour construire les IPC harmonisés a renforcé l’intégration des équi-pes des institutions participantes, étayées davantage par la sensation selon laquelle un projet entrepris par des partenaires internatio-naux est viable s’il y a une coordination ferme et un engagement visant à assumer les respon-sabilités acceptées. Le PCI suivit en Amérique latine une approche similaire, en améliorant fortement la coordination technique. De sur-croît, le projet IPC harmonisé a renforcé les ca-pacités du personnel participant, de l’échange d’expériences acquises dans les domaines des méthodologies officielles de calcul de l’indice des prix à la consommation dans les différents pays et en apprit davantage sur les recomman-dations internationales pour l’élaboration de statistiques sur les prix. L’expérience avec le PCI, outre les avantages mentionnés aupara-vant, a également favorisé une meilleure for-mation des équipes.
Programme de comparaison internationale :L’expérience de l’Amérique du sud
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Graciela BevacquaInstitut national des statistiques et des recensements, Argentine
Marina Fantin Institut national
des statistiques, Uruguay
Marcia Maria Melo QuintslrInstitut brésilien de la Géogra-
phie et des statistiques, Brésil
Francisco Ruiz Banque centrale du Chili
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PCIduBulletinConstruire des partenariats
Les deux dimensions de la notion d’har-monisation – comparabilité et représen-tativité – ont été largement adoptées et ajustées dans les divers indices de prix à la consommation. Cette expérience a mon-tré l’importance de la comparabilité, no-tamment du point de vue du recueil des prix des biens et services du panier de la ménagère définis dans les cadres du PCI. Les indices de prix à la consommation harmonisés ont été définis pour permettre de comparer non seulement les formules employées mais aussi d’autres questions strictement méthodologiques, telles que la saisonnalité.Pour les IPC harmonisés, le même système de classification des biens et des services a été utilisé, ce qui a permis de faire une comparaison raisonnable de l’inflation dans le groupe. Il s’agit là probablement de la contribution la plus importante du projet des IPC harmonisés aux PCI. Le classement utilisé a été le résultat d’une analyse détaillée des classements employés par les instituts officiels des statistiques des différents pays dans le calcul des IPC de chaque pays qui, jusqu’alors, n’étaient absolument pas comparables. Même au ni-veau des catégories les plus générales de consommation agrégée il s’avérait difficile de les comparer.Le projet a été mis en œuvre selon la classi-fication internationale de la consommation individuelle par objet (COICOP), version 1998, préparée aux Nations Unies. Après un travail minutieux, un barème de classe-ment commun a été adopté. Il est devenu un instrument de base pour le développe-ment du cycle 2005 du PCI dans les dix pays de l’Amérique du Sud.Par ailleurs, le projet de l’IPC harmonisé a consolidé les connaissances profession-nelles des spécialistes convoqués, qui ont profité de l’échange d’expériences sur les méthodes de calcul utilisées pour chacun des indices de prix à la consommation des différents pays participants. Le projet élargit également le champ de connais-sances, des recommandations et des bon-nes pratiques internationales pour l’éla-boration des statistiques des prix. Hormis les résultats quantitatifs attendus, l’expé-rience du PCI a amélioré la formation des équipes techniques nationales.
2. Coopération horizontale et multilatérale La participation active de l’équipe d’ex-perts régionaux et de coordinateurs natio-naux a été essentielle pendant toutes les étapes du projet car elle a permis d’attein-dre les objectifs du programme et de ren-forcer la qualité des indices de prix dans chacun des pays participants.
Comme cela a été expliqué auparavant, les deux sous-régions (le Mercosur et le Chili, d’une part, et la communauté andine, de l’autre) ont pu commencer grâce à une vaste expérience de travail commun prove-nant de l’harmonisation des indices de prix à la consommation, processus amorcé à la fin 1998. Ceci a permis de comparer les données des paniers de biens et services fournis par les IPC officiels du Mercosur et du Chili, ainsi que ceux de la communauté andine. Sur la base de ces comparaisons, les coordonnateurs régionaux et nationaux du PCI se sont mis d’accord de manière consensuelle sur un panier commun, avec une liste préliminaire des spécifications et des caractéristiques nationales spéciales.
Les données devant être recueillies, ainsi que les type de points de vente à choisir, ont été déterminés par les coor-donateurs nationaux avec le concours des experts régionaux qui se sont rendus dans chacun des pays concernés.
Lors de ces visites, les caractéristiques de chacun des IPC ont été examinées ; l’im-portance des méthodes pour le recueil des prix et du choix des points de vente a clai-rement été soulignée aux équipes, notam-ment à celles qui travaillaient sur le terrain. Les enquêteurs et les superviseurs ont reçu une liste initiale de spécifications qui devait être vérifiée. Des propositions de change-ment ont été introduites, différant d’un pays à l’autre et des photos ont été prises pour vérifier et comparer les données.
La coopération horizontale a été impor-tante : dans certains pays, les spécifications de l’indice des prix à la consommation ont été adaptées, les équipes ont été formées en vue d’atteindre l’objectif du recueil des prix pour le PCI et de suivre de près les spécifications. Les premiers contacts avec les points de vente ont été amorcés et une liste a été préparée avec des propositions d’inclusion d’autres points de vente.
Tout au long du processus, depuis l’or-ganisation des tâches jusqu’au travail sur le terrain, une assistance a été fournie aux équipes. Lorsqu’elles se sont heurtées à des difficultés, celles si ont été évaluées lors de la réunion suivante. Après chaque séance de recueil des prix, une activité de suivi a été organisée afin d’examiner le processus de recueil et d’évaluer les données pour qu’elles soient cohérentes.
Dans d’autres pays, un soutien a été ac-cordé à l’équipe nationale pour identifier les produits en fonction des spécifications et des points de vente appropriés pour mener à bien le travail de recueil des prix. De surcroît, un album photo a été préparé pour permettre d’identifier les biens et services évalués.
Le premier recueil de prix (octobre 2004) a été utilisé comme pour faire un essai pilote. Pendant l’essai, des difficultés ont été identifiées et des solutions ont été proposées pour chacun des pays. Les réu-nions régionales organisées à la fin de cha-que trimestre ont contribué à améliorer le processus, non seulement dans le domaine du travail sur le terrain mais aussi pour l’analyse des données recueillies. Il s’agis-sait d’un mécanisme permettant de vérifier la cohérence des données, de mettre en œuvre différents formats de contrôle de qualité, de tenir compte du retour d’infor-mations et d’améliorer les résultats au fur et à mesure de l’avancement du projet.
Il est important de signaler que l’enga-gement institutionnel a été essentiel pour garantir la faisabilité du projet dans cer-tains pays, notamment dans ceux qui ne disposaient pas de ressources externes. À l’origine le plan avait été élaboré pour pro-fiter des processus et des bases de données des indices de prix à la consommation na-tionaux, mais cela s’est avéré impossible et il a fallu faire appel à de nouvelles ressour-ces humaines et logistiques. De même, les spécialistes locaux ont dû consacrer plus de temps qu’ils ne l’avaient prévu à l’ori-gine. Ceci pourra être amélioré lors des prochains cycles, grâce à une planification plus minutieuse.
La présence de coordonnateurs d’autres régions – tels que ceux venus de l’Asie et de l’Afrique – lors de l’une des réunions a permis de mettre en œuvre un
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Construire des partenariats
débat et un échange de points de vue et d’expériences. Il s’agit là d’un bon exem-ple de transfert de connaissances et d’en-richissement réciproque.
3. Coordination régionale et assistance techniqueLa coordination des dix pays d’Amérique Latine au sein du PCI n’a pas été une tâche facile. Le projet a duré trois ans. Pendant cette période, un panier commun a été dé-fini, des enquêtes de prix ont été menées pour l’examen des biens et des services fai-sant partie du panier, l’estimation et l’agré-gation des parités de pouvoir d’achat (PPA) ont été calculées et les résultats publiés.
Avec ce niveau de difficultés, la seule façon de parvenir à des résultats avec dif-férentes équipes nationales est d’obtenir un véritable engagement des pays concernés. Ainsi, les coordonateurs régionaux ont réu-ni les directeurs des comptes nationaux et des indices de prix à la consommation de chacun des pays et leur ont confié la res-ponsabilité et la mise en œuvre du projet.
Toutefois, l’engagement des pays n’aurait pu être durable sans l’énorme sou-tien de la coordination régionale, qui a aidé à résoudre les problèmes au fur et à me-sure qu’ils se présentaient. La coordination régionale pour l’Amérique du Sud a été confiée à deux institutions internationales prestigieuses : la CEPALC et le STC.
Le travail préliminaire fait par la CEPALC consistait à définir les biens et services sus-ceptibles d’être inclus dans le panier commun de la région. Les pays ont reçu des formulai-res à remplir avec des spécifications, surtout dans le domaine des produits alimentaires et des boissons. Une fois ces formulaires rem-plis, le bureau a procédé à une comparaison générale et décidé des spécifications les plus communes à tous les pays.
Il est important de souligner également le travail fait par le STC. Les pays participants ont signé un accord avec le STC en vue de protéger les données statistiques. Conformé-ment à cet accord, l’équipe STC était chargée de réviser et de contrôler les prix et les spé-cifications envoyés par les dix pays partici-pant au recueil des données des prix et des biens de consommation et des services.
Il s’agissait d’un volume de données énorme.
Le dévouement, l’efficacité et le profes-sionnalisme avec lesquels ces tâches ont été accomplies ont contribué énormément au projet. Les pays devaient respecter un calen-drier de travail contraignant, mais ils étaient encouragés par le bon exemple donné par l’équipe STC, non seulement pour la qualité du travail mais aussi pour le respect strict du calendrier.
Pendant le déroulement du programme, les pays ont compté sur le soutien perma-nent des coordonateurs régionaux – même pendant les jours fériés bancaires et à des heures tardives. Ceci a permis de créer un lien de confiance qui à son tour a permis d’atteindre les objectifs fixés.
L’équipe technique de l’Uruguay a éga-lement reçu l’appui du service des techno-logies de l’information, étant donné qu’ils ont adopté le système « ToolPack » pour le traitement des données des prix à la consommation. Ayant travaillé en étroite collaboration avec l’équipe « ToolPack » de la Banque Mondiale, l’Uruguay a été le pre-mier pays à utiliser ce logiciel dans le cadre d’une enquête réelle, ce qui a permis de mettre le système à l’essai.
ToolPack a été adopté une fois le PCI démarré, et les problèmes survenus ont fait appel à des solutions rapides. L’équipe ToolPack de la Banque Mondiale est inter-venue rapidement et efficacement auprès des techniciens uruguayens en surmontant les obstacles et en leur permettant d’envoyer les données de leurs enquêtes CPI aux coor-donnateurs régionaux en temps utile.
Dans les autres pays, les systèmes de l’IPC ont été réajustés ou bien des proces-sus spécifiques ont été développés par les spécialistes de technologie de l’information afin d’utiliser lesdits systèmes pour le PCI.
4. L’importance des comptes nationauxLa contribution au PCI des responsables des comptes nationaux dans les pays d’Amérique du Sud a compris l’évaluation des composantes des dépenses du PIB tout en considérant l’étude de la pertinence de ces variables pour le calcul des parités du pouvoir d’achat.
La première étape de l’étude, également la plus lourde et longue, a consisté à cal-culer et à analyser la consommation des
ménages pour chacun des pays. À cet effet, la consommation par catégorie de dépense, par produit ou rubrique de base (suivant le système de classification du PCI) a été estimée, dans un niveau de détail supérieur à celui fourni par les comptes nationaux. Afin d’avoir une structure pondérée compa-rable, certains concepts et certaines classifi-cations de produits ont été normalisés.
La deuxième étape a ciblé les autres composantes des dépenses du PIB. Le ni-veau de détail des estimations des dépen-ses publiques générales et de la formation brute de capital fixe (FBCF), a également été plus important que d’habitude. Dans le cas des dépenses publiques, les res-ponsables des comptes nationaux se sont heurtées à la tâche complexe de compa-rer des variables – telles que les salaires par catégorie et les dépenses individuelles de consommation – entre pays ayant dif-férents niveaux de participation de l’état dans l’économie nationale.
Quant à la formation brute de capital fixe, il a fallu définir le type de biens de construction, de machines et d’équipe-ment car il y a une grande hétérogénéité au sein d’un même pays ou entre pays. De plus, les prix des biens d’équipement ont été normalisés et la TVA a été prise en considération.
Aucun traitement spécial n’a été fait des autres composantes du PIB, étant donné qu’elles sont calculées selon le processus habituel des estimations des comptes na-tionaux dans chacun des pays.
Il est important de mentionner que la détermination et le rapprochement des différentes variables n’a pas été une tâche facile, mais grâce au soutien des équipes techniques du STC, de la Banque Mondiale et de la CEPALC, les problèmes et les dif-ficultés ont été surmontés. L’une des ques-tions les plus délicates était celle des loyers. Dans ce domaine, il convient d’améliorer les estimations dans la plupart des pays, notamment en termes de loyers théoriques. Par ailleurs, il y a d’autres aspects qui mé-ritent d’être harmonisés et améliorés, tels que la formation brute de capital fixe dans les bâtiments à usage commercial et la construction immobilière pour son propre compte, étant donné la nature informelle de celle-ci et de la différence de prix et de
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Les Philippines ont participé du cycle actuel du PCI depuis son début, en juillet 2003. Sa partici-pation a commencé avec le choix des articles à inclure dans la liste, l’établissement d’une des-cription structurée des produits, la réalisation d’une série d’enquêtes de prix, la validation des résultats des enquêtes en les comparant à cel-les des autres participants, jusqu’à la révision des PPA calculées. L’administrateur de l’Institut national des statistiques des Philippines est à l’heure actuelle le Président de la commission consultative régionale du cycle 2005 du PCI pour la région Asie- Pacifique.
Le PCI en tant que plateforme pour le renforcement des capacités nationales : avantages et leçons tiréesUn sous-produit important du PCI est le sou-tien, voire la mise en route, des entités nationa-les et internationales afin d’améliorer la qualité des statistiques des prix et des données des comptes nationaux dont dépendent les calculs des PPA.
De nouveaux outils pour le recueil de don-nées telles la directive « que faut-il évaluer », ainsi que le catalogue de produits en couleurs pour permettre de mieux les identifier, ont per-mis d’améliorer la qualité des données des prix recueillies. Une meilleure couverture spatiale des enquêtes de prix, c’est-à-dire la couverture de points de vente qui se trouvent dans des zo-nes rurales, donne une plus forte représentation aux prix ainsi recueillis. La classification inter-nationale de la consommation individuelle par objet (COICOP) des Nations Unies a été rete-nue comme méthode de groupement d’articles dans le PCI aux fins de la comparabilité interna-tionale. Il s’agit d’outils qui seront avantageux pour ces activités de préparation pour rebaser
l’indice des prix à la consommation (IPC) aux Philippines.
La description structurée du produit (SPD) a été essentielle pour souligner le besoin de disposer de spécifications plus précises afin d’identifier plus exactement les produits, ce qui permettra de comparer les produits évalués, no-tamment pour les articles autres que les denrées alimentaires dans l’IPC. Dans la face actuelle de préparation pour rebaser les IPC aux Philippi-nes, la conception du questionnaire d’enquête sur les marchandises et les points de vente (COS) est sous la tutelle du SPD dans le PCI. Les résultats de l’enquête seront utilisés pour déterminer les articles acquis par les ménages.
Le logiciel ToolPack pour le traitement des données dans le cadre du PCI/IPC peut contri-buer à un traitement plus efficace des données des prix utilisées pour construire l’IPC. Le modu-le d’administration des prix (MAP), un utilitaire de ToolPack, a une caractéristique spéciale lui permettant de préparer un rapport de diagnos-tique pour chacun des articles de la liste. De plus, l’affichage du prix minimum et maximum de chaque marchandise pendant chaque cycle a été très avantageux pour les enquêtes menées dans le cadre du PCI. Cette caractéristique spé-ciale comprend également un tableau récapitu-latif qui s’avère particulièrement utile pendant l’étape de vérification des prix de l’enquête étant donné qu’elle fournit des renseignements sur l’emplacement d’un point de vente particu-lier ainsi que sur l’enquêteur chargé de relever les prix dans la zone en question. Ainsi, la va-lidation des données des prix et la surveillance des opérations d’enquête déboucheront sur une plus grande précision de l’IPC.
Un avantage indirect de participer à ce projet est l’amélioration de la compilation des comptes
Carmelita N. ErictaBureau national des
statistiques, Philippines
PCI : l’expérience des Philippines
Construire des partenariats
Un sous-produit important du PCI
est le soutien, voire la mise en route, des
entités nationales et internationales
afin d’améliorer la qualité des statistiques
des prix et des données des comptes
nationaux dont dépendent les calculs
des PPA
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Construire des partenariats
à suivre
nationaux et leur validation. En fait, le ser-vice public qui s’occupe de créer les comp-tes envisage également de rebaser sa série pour être en ligne avec les autres pays qui participent du cycle actuel du PCI.
Le fait d’avoir retenu les services des experts nationaux dans le domaine de la construction et l’équipement ainsi que les visites faites par les coordonateurs natio-naux aux sites de construction a été avan-tageux pour les statisticiens qui ne s’y connaissaient pas trop dans l’évaluation d’articles dans cette catégorie. La constitu-tion d’un groupe principal d’experts pour les secteurs de la construction et de l’équi-pement a constitué une autre nouveauté pour la validation des données. Le partage d’expériences dans le recueil des données du secteur a amélioré la comparabilité des données entre les différents pays.
Harmonisation des prixL’harmonisation des données de l’indice des prix à la consommation habituel et celles de l’étude préalable du PCI a été envisagée afin de préserver les capacités techniques acquises par le personnel du NSO Philippin en vue de mener à terme les activités statistiques requises pour la nouvelle PPA.
L’institut national en est au stade de planification afin de rebaser l’IPC actuel (basé en l’an 2000) et d’intégrer les métho-des apprises pendant le cycle du PCI. La priorité est accordée à l’étude du regrou-pement des articles de l’IPC pour être en ligne avec le COICOP des Nations Unies. Après ce regroupement, un nouvel ensem-ble de questionnaires sera utilisé dans le COS à réaliser en 2008. Ce COS, à son tour, sera la base de la mise à jour des paniers des marchés de province de l’IPC.
La décision d’établir une liste complète des articles pour l’IPC rebasé tout en dres-sant la liste des articles pour le PCI a été prise après avoir pris en considération les besoins des prochains cycles d’enquête du PCI. Pendant le COS, les ménages se verront poser des questions portant sur des détails spécifiques des articles qu’ils auront consommés ou qu’ils se seront procurés et qui figurent dans les ques-tionnaires. Ces spécifications doivent être établies en vue d’intégrer les facteurs qui
déterminent le prix d’un produit ou d’un service au même titre que cela est fait dans la liste de produits du PCI. Une fois que les deux listes (pour l’IPC et le PCI) du COS auront été dressées, il est prévu que l’enquête des prix des articles de la liste du PCI soit réalisée chaque semestre / année, en fonction des besoins, pour le transfor-mer en programme continu en attendant la préparation du travail futur du PCI.
Le COS prendra également en consi-dération les produits et services consom-més / achetés par les ménages pauvres en préparation de la PPA des pauvres. L’on envisage également une éventuelle venti-lation de la consommation des mé-nages urbains et ruraux en tant que facteurs déterminants pour décider s’il faut ou pas élargir la couverture des points de vente des zones ru-rales pour l’IPC au même titre que cela est fait pour le PCI.
Dans la mesure où les pondé-rations de l’IPC sont fondées sur les résultats de l’enquête sur les re-venus et les dépenses des familles (FIES), il a également été envisagé d’adapter le questionnaire FIES au chapitre du COICOP pour le pro-chain cycle d’enquêtes prévu pour 2009. Ceci permettra de faciliter le calcul des pondérations de la PPA des pauvres, qui utilise les coef-ficients de pondération de l’IPC. Toutes ces activités visent à harmo-niser / relier l’IPC et le PCI.
Statistiques des comptes nationauxConcernant l’estimation des pon-dérations du PIB, le Conseil natio-nal de coordination des statistiques (NSCB), l’organisme public chargé des comptes nationaux du pays, a réalisé des activités supplémentai-res d’estimation pour pouvoir ven-tiler les dépenses du PIB sur 155 rubriques de base.
Les spécialistes se sont heur-tés à certains problèmes dans le calcul des détails exigés par le PCI étant donné qu’ils ne disposaient des dépenses du PIB que pour les principaux articles. Toutefois, afin
d’obtenir les détails des dépenses du PIB pour la consommation personnelle (PCE), ils ont utilisé la structure obtenue du FIES2000.
Le souci à court terme et à long terme du NSCB est d’améliorer les données du PIB. L’institut prépare à l’heure actuelle une révision générale des comptes natio-naux en même temps qu’il passe de la base 1995 à celle de l’an 2000. La révision com-prendra également des améliorations de la méthodologie d’estimation, elle fera appel à des résultats actualisés des recensements et des enquêtes et mettra la main sur des sources de données supplémentaires.
Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale
Le PCI 2005 a atteint plusieurs objectifs. La participation en parallèle de la Chine et de l’Inde, une grande première pour le PCI, a augmenté considérablement la couverture et la pertinence de ce cycle. Les partenariats solides établis aux plans nationaux, régionaux et mondiaux ont été décisifs pour relever le défi de la diversité significative en dimensions, couverture géographique, et capacité statistique. Les progrès en matière de méthodologie, spécifications des produits, recueils, révisions et traitements des données ont donné lieu à des estimations de la PPA beaucoup plus crédibles que celles des cycles précédents. Pour la première fois nous disposons d’une photo comparative solide de la région Asie Pacifique pour 2005. Mais surtout le PCI de la région Asie Pacifique a réussi à donner, dans le temps, les connaissances techniques et les capacités institutionnelles nécessaires aux organisations nationales de statistiques afin qu’elles disposent d’une plateforme efficace pour les prochains cycles du PCI.
Ifzal Ali, Banque Asiatique de Développement
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PCIduBulletinConstruire des partenariats
caractéristiques des différents projets ; for-mation de capital fixe dans le domaine de la construction commerciale et pour son propre compte, étant donnée la nature in-formelle de cette dernière et les différences de prix et des caractéristiques des projets ; le traitement des services d’intermédiation financière mesurée indirectement (FISIM), la consommation gouvernementale du ca-pital fixe, les dépenses d’éducation et de santé ainsi que la consommation des mé-nages dans des secteurs spécifiques.
5. ConclusionsPour conclure, le PCI a été une expérience enrichissante pour les pays participants, car il a encouragé les échanges de points de vue sur les méthodes de calcul des in-dices de prix à la consommation et sur les comptes nationaux. Il a permis que des spécialistes des divisions des prix et comp-tes puissent voir de près les applications pratiques des résultats qu’ils obtiennent, tels que le calcul des PPA. En même temps il a également montré l’importance de disposer d’une méthode d’harmonisation permettant ainsi de faire des comparaisons entre pays. Dans ce sens, il faudra mettre davantage l’accent à l’avenir sur la mise en œuvre des recommandations internationa-les et des meilleures pratiques concernant le calcul des comptes nationaux.
La région ne devrait pas attendre un prochain cycle pour avancer dans de nom-breux domaines, notamment dans le do-maine des méthodes, de la précision et de la fiabilité des estimations, qui ont une por-tée sur la qualité des résultats, en particulier quand il s’agit du PIB et de sa composition, les éléments de pondération utilisés dans les calculs de la PPA.
Finalement, les connaissances et expé-riences acquises pendant ce cycle du PCI pour l’Amérique du Sud devraient être considérées comme un atout à l’occasion de la planification de l’étude suivante. Le prochain cycle du PCI pourrait commencer, par exemple, par la formation brute de ca-pital fixe et la consommation du gouverne-ment – des domaines qui, même s’ils ne re-présentent qu’une petite part du PIB, sont extrêmement difficiles à mesurer. n
Bevacqua, Fantin, Quintslr, Ruiz ... suite de la page 25.
Et dorénavant…Le Bureau national des statistiques des Philippines a l’intention d’intégrer le tra-vail du PCI à ses activités habituelles de l’IPC et de rebaser son IPC au début 2008 en mettant en œuvre un COS. Il a égale-ment l’intention d’adapter et d’intégrer le logiciel ToolPack à son système actuel de traitement des données pour l’IPC men-suel, une fois que les bureaux des TI des provinces auront actualisé leurs équipe-ments pour pouvoir y installer le logiciel. L’intégration de ToolPack au traitement des résultats de l’enquête sur les prix pour l’IPC et d’autres indices de prix permettra d’améliorer le système de surveillance des enquêtes de prix et le degré de précision des données sur les prix.
Le projet PCI a permis de comprendre comment d’autres pays de la région pro-cèdent à leurs propres enquêtes et quelles sont leurs habitudes en matière d’évalua-tion des prix. L’un des avantages pour les Philippines d’avoir participé au projet est la possibilité de reproduire les calculs de la PPA dans toutes les régions du pays. Il en va de même de la PPA pour les pauvres.
RecommandationsLe Bureau des statistiques des Philippines recommande qu’une fois les chiffres de la PPA obtenus, les bureaux régionaux du PCI examinent avec les pays participants les détails de la méthode employée pour par-venir au chiffre en question. Cet exercice devrait également signaler quels sont les avantages pour un pays participant d’être parvenu au calcul de cette PPA et quels sont les avantages correspondants pour les institutions multilatérales. Il est également recommandé que les bureaux régionaux du PCI aident les pays participants à diffuser la PPA aux parties prenantes. Finalement il est recommandé que d’éventuels plans en vue d’institutionnaliser le PCI dans les bu-reaux statistiques nationaux soient signa-lés bien à l’avance de manière à inclure les activités correspondantes dans le plan et le budget respectifs. n
Ericta ... suite de la page 27.
En Amérique du Sud, le cycle 2005 du PCI a été achevé dans les temps et il a produit des résultats de bonne qualité. Une réussite ! Ce résultat n’aurait pas été possible sans le travail en équipe et le dévouement des participants des dix pays sud-américains. Tirant profit de leur expérience dans le domaine du l’indice harmonisé des prix à la consommation, les dix pays ont apporté leur concours à ce projet multinational avec leur propre capacité et leur expérience. De plus, l’exercice eut l’énorme potentiel de contribuer à son tour au travail des bureaux nationaux des statistiques des pays participants, notamment en permettant d’harmoniser les notions, les définitions et les pratiques en matière de collecte des données.
Louis Marc Ducharme, Statistique Canada
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Méthodologie
1. IntroductionLes parités du pouvoir d’achat ont une vaste palette d’applications analytiques et elles servent aussi pour la formulation de politiques. Traditionnellement, les PPA sont utilisées pour faire des comparaisons inter-nationales des revenus, des dépenses et de la production. Les indices de prix fondés sur les PPA sont également utilisables direc-tement dans diverses études de convergen-ce des prix des biens et des services. Elles jouent un rôle clé dans la recherche sur la croissance et la convergence de l’économie mondiale, ainsi que dans les comparaisons historiques des revenus relatifs et de la pro-ductivité, aussi bien au plan des agrégats que de l’industrie. Les PPA sont également indispensables dans les applications empi-riques du commerce international et pour les théories sur la croissance endogène. La plupart des études, cependant, sont fondées de manière plus ou moins exclusive sur la notion de parité du pouvoir d’achat enra-ciné dans l’approche des dépenses. Elles dépendent des PPA relatives aux dépenses obtenues directement à partir d’exercices régionaux du Programme de Comparai-son Internationale coordonné par la Ban-que Mondiale, ou bien d’exercices annuels ou tri-annuels des PPA coordonnés par EUROSTAT et l’OCDE respectivement. Les universitaires, pour leur part, font souvent appel aux PPA que l’on retrouve dans les « Penn World Tables », à leur tour fondées sur le PCI.
Par définition, la plupart des travaux de recherche dans ces domaines font ap-pel aux PPA par secteur d’activité (agricul-ture, production industrielle et services) plutôt que par catégorie de dépenses. Ceci est particulièrement vrai pour les études centrées sur les prix sectoriels et les ques-tions de productivité. Les études du type
Balassa-Samuelson font également appel à des mesures de niveaux de prix relatifs de biens marchands par rapport aux biens non-marchands. Les études de convergence se font de plus en plus par secteur d’activité et les essais faits sur les modèles de crois-sance endogènes font appel à des mesures de niveau par rapport au barème de la pro-ductivité mondiale par secteur d’activité. En général, les études qui ciblent la dynamique de la croissance des changements structurels doivent prendre en considération les PPA spécifiques pour chaque secteur d’activité. La mesure de la PPA par secteur d’activité sera également très utile pour procéder à des vérifications par regroupement avec les nouvelles PPA de la dépense établies pour 2005 qui sont disponibles depuis peu (Ban-que Mondiale 2007). Par exemple ces ré-sultats permettent d’éclaircir la controverse portant sur les nouvelles mesures de la dé-pense par habitant basées sur les PPA pour la Chine et d’autres marchés émergeants, car ces mesures se sont avérées considé-rablement plus basses que les estimations préalables publiées par le FMI et les spé-cialistes à titre individuel (par exemple, le Financial Times en 2007 ; Heston, 2007).
Cependant, il y a une idée généralisée selon laquelle les « PPA de la production » (comme nous les appellerons dorénavant) par secteur d’activité sont rares et difficiles à obtenir empiriquement. Récemment en-core, les fichiers-données n’étaient dispo-nibles que pour un petit nombre de pays, et ils étaient souvent basés sur des compa-raisons bilatérales (par paires) plutôt que multilatérales. Ceci empêchait de faire un travail de régression entre pays et entravait les généralisations. Surtout, l’on affirmait qu’il y a des difficultés avec la mesure et le traitement des données des PPA de la production, notamment en raison du
Mesures de la parité du pouvoir d’achat pour l’analyse de l’industrie d’origine
Bart van ArkUniversité de
Groninge
Angus MaddisonUniversité de
Groninge
Marcel P. TimmerUniversité de Groninge
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PCIduBulletin
manque d’enquêtes aisément accessibles portant sur les prix des producteurs.
Pour ne pas faire appel aux PPA de la production, certaines études partaient des prix des dépenses « ajustées » comme me-sure indirecte des prix de la production in-dustrielle dans la bibliographie portant sur les PPA (par exemple, Jorgenson, Nishimi-zu et Kuroda, 1987).
Les prix finaux des dépenses, par exem-ple, doivent être ajustés avec les marges commerciales et de transport, en tenant compte des impôts et des subventions, des prix des exportations et des importations, et des prix de l’utilisation par les intermé-diaires, afin de donner une bonne image indirecte des prix de production au plan national. Malheureusement, jusqu’à pré-sent, la nature exacte de ces ajustements n’a pas été clairement expliquée dans la bibliographie.
Cet article commence par passer briè-vement en revue une partie du travail déjà fait par le projet International Compari-sons of Output and Productivity (ICOP) dans des études réalisées sur les PPA par secteur d’activité et ceux de l’Université de Groninge aux Pays-Bas. Puis ils examinent le résultat de travaux récents et en cours portant sur l’utilisation combinée des PPA de la production et des dépenses pour des études par secteur d’activité. L’article finit sur quelques remarques à propos de la façon de mettre en œuvre, de renforcer et de rendre durable une synergie entre les deux, et sur comment le programme devrait évaluer, pour tenir compte des be-soins croissants, publics et privés, de la PPA par secteur d’activité.
2. Histoire des comparaisons internationales de la production et de la productivitéLes premières études portant sur les com-paraisons internationales des revenus ont commencé au 17ème siècle. Gregory King utilisa un ensemble de paramètres ap-pliqués aux trois volets principaux des comptes nationaux – revenus, dépenses et production – pour faire des comparaisons rudimentaires de l 688 niveaux de revenus en France, aux Pays-Bas et au Royaume Uni (cf. Maddison 2007, pages 280-282) Son approche fut reprise et développée
davantage par des chercheurs à titre indi-viduel pendant 250 ans, ce qui a permis d’avoir une idée nettement plus claire de la portée des comptes, à savoir qu’ils de-vraient représenter une vaste accumulation d’estimations pour les pays pris individuel-lement. Au 20ème siècle, de grands progrès ont été faits en créant des outils interna-tionaux de conversion du pouvoir d’achat. Par exemple, la chambre de commerce étudia en 1908-1913 le coût de la vie de la classe ouvrière en Allemagne, en Belgique, aux États-Unis, en France et au Royaume-Uni (cité dans Williamson, 1995). Ce travail fut suivi de la tentative osée de Colin Clark (1940) de comparer les niveaux de dépen-ses réelles et de productivité par secteur principal de l’économie dans 26 pays.
Le grand bond en avant des niveaux de comparaisons du produit réel et du pouvoir d’achat est venu de la main de l’Organisation de coopération et de dé-veloppement économiques (OEEC) dans les années 1950 avec deux études : une de Gilbert et Kravis (1954) sur les compa-raisons des dépenses et l’autre de Paige et Bombach (1959) sur les comparaisons réelles des produits. L’approche des dé-penses, telle qu’elle a été développée par Kravis, Heston et Summers dans le Pro-gramme de Comparaison Internationale depuis 1960, est devenue par la suite le fil conducteur principal des organisa-tions internationales et qui a donné lieu aux Penn World Tables (Kravis, Heston et Summers, 1982 ; Summers et Heston, 1991 ; Heston et al, 2002).
L’approche de la production dévelop-pée par le projet ICOP de l’Université de Groninge depuis 1983 a son origine dans les comparaisons bilatérales de Rostas (1948), Paige et Bombach (1959) entre le Royaume-Uni et les États-Unis et les 27 comparaisons par pays de l’étude de Maddison (1970). Maddison (1983) a ob-tenu des résultats différents de ceux de Kravis, Heston et Summers dans leur étu-de du PCI basées sur les dépenses faites à partir de l’industrie d’origine. Au cours des deux dernières décennies, plus de 60 études ICOP ont été publiées, qui dans leur ensemble proposent des comparai-sons de plus de 100 pays pour l’agricul-ture, plus de 30 pays pour la production
industrielle et une variété de services (cf. van Ark et Timmer, 2001 ; Maddison et van Ark, 2002). Il a toujours été question pour le projet ICOP d’être un complé-ment du PCI plutôt que de le remplacer. Il comprend une comparaison de la pro-duction réelle (valeur ajoutée), dans les principaux secteurs (agriculture, industrie et services) et des branches de ces trois grands secteurs, ainsi que des mesures du PIB dans son ensemble. Il part d’une optique intégrée des quantités produites et des intrants, des prix de production et des valeurs qui dérivent de ces prix et de ces quantités. Il comprend des mesures de la productivité du travail, les intrants du travail étant mesurés en termes d’heu-res de travail quand cela est possible. Il a été utilisé de façon concomitante avec les estimations des capitaux et des services du capital visant à mesurer la productivité complète des facteurs.
La technique de recherche de l’ICOP est différente de celle du PCI. Plutôt que de faire des enquêtes spéciales, elle uti-lise l’information des recensements de la production, les tables d’intrants et de production, les comptes nationaux et, plus récemment, des renseignements de sociétés prises individuellement. Ses sta-tistiques intégrées sur les quantités, les valeurs unitaires et les valeurs totales per-mettent de faire des croisements d’infor-mations qui ne sont pas disponibles avec le PCI. Par exemple, elle identifie des variations de la couverture des comptes nationaux, quelque chose que le PCI n’a pas examiné. Les comparaisons de l’ICOP ont été essentiellement bilatérales, en prenant les États-Unis en tant que pays numéraire et aussi comme pays étoile. La première série statistique de résultats de l’ICOP était bilatérale. Elle faisant appel à l’une des deux variantes suivantes de la PPA : Paasche ou Fisher. Cependant, Pilat et Prasada Rao (1996), et Prasada Rao et Timmer (2003) ont appliqué des techni-ques multilatérales à nos comparaisons de produits industriels.
Si l’intérêt porté par le groupe de l’ICOP est mondial, celui-ci ne s’est jamais proposé d’avoir une couverture universel-le. La couverture des États membres de l’OCDE et de l’Union Européenne est à
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l’heure actuelle assez complète, quoi que si l’on examine toute la planète, les ef-forts ce sont centrés expressément sur des pays relativement grands, qui dressent un tableau représentant les trois quarts de la population et de la production mondiale ainsi qu’une vaste palette de niveaux de revenus.
3. Actualisation récente des PPA de l’ICOP pour la production industrielleCes dernières années, la thèse selon la-quelle l’utilisation combinée des PPA de la production et des dépenses permettrait de renforcer les comparaisons de la produc-tion et de la productivité par groupes et secteurs d’activité (Pilat 1996, O’Mahony 1996), a pris de l’envol.
À la suite de quelques études pion-nières qui prenaient des paires de pays, Timmer, Ypma et van Ark (2007) ont été les premiers à essayer véritablement de construire un fichier-données détaillé des PPA de la production industrielle partant d’un assortiment de PPA de la dépense et de la production ajustées pour un grand nombre de pays de l’OCDE.
En faisant appel à un assemblage du type approvisionnement / utilisation, Tim-mer et al (2007) ont essayé de réconcilier des mesures de la dépense et des prix na-tionaux de la production, pour déterminer dans quels cas les données ajustées des prix de la dépense représentent raisonna-blement les principaux prix de la produc-tion, et quels seraient les ajustements à faire. Tout d’abord, les prix finaux des dé-penses sont uniquement égaux aux prix de base de la production quant il s’agit de biens terminés, non-marchands au plan international. En deuxième lieu, quand un produit n’est utilisé que pour une consom-mation intermédiaire, le prix national de production ne peut pas être calculé à partir du prix final de la dépense. Troi-sièmement, quand un produit est destiné surtout à l’exportation, le prix final ajusté de la dépense va sans doute surestimer le prix de base de la production. Dans tous les autres cas, le prix final ajusté de la dépense constitue un facteur d’estimation biaisé du prix de base de la production, dont la dimension dépend des différen-ces entre les prix payés par les acheteurs
ainsi que du rapport entre l’importation, l’exportation et la consommation intermé-diaire, d’une part, et la production totale de l’autre. Lors de la formation des PPA, une question importante à se poser est de savoir si les distorsions vont dans le même sens et sont d’une même grandeur dans les deux pays. Quand c’est le cas, les rapports des prix finaux de la dépense peuvent constituer une représentation rai-sonnable des rapports des prix de la pro-duction. Mais si ce n’est pas le cas, le prix final ajusté de la dépense est un coeffi-cient d’estimation biaisé des rapports des prix de production de base entre les pays. Il en sera vraisemblablement ainsi lors de la comparaison d’économies ayant des rapports très différents entre leur com-merce et leur PIB, comme c’est le cas des petites économies ouvertes comme la Bel-gique ou le Danemark, par rapport aux économies puissantes telles que celles des États-Unis ou de l’Allemagne.
Avec les données disponibles, ce nou-veau fichier-données de l’ICOP comprend à l’heure actuelle des PPA de la production brute de 45 secteurs d’activité importants, qui couvrent l’ensemble de l’économie de 25 pays pour l’année 1997.
Pour les PPA du niveau à trois chiffres de la classification des industries, deux en-sembles de PPA ont été compilés quand cela était possible, à savoir les PPA de la production basées sur les valeurs unitaires de la production et des prix du produc-teur, et un ensemble de PPA des dépen-ses ajustées. Pour certains secteurs, il n’y a qu’un seul des deux ensembles qui soit disponible. Par exemple, les PPA de la pro-duction ne sont pas disponibles pour une série de services car on manque de valeurs appropriées pour ce secteur d’activité et il y a des difficultés à en définir les quantités. Dans certains secteurs industriels, l’utilisa-tion des PPA de la dépense n’est pas possi-ble car il n’y a pas de données des prix des dépenses pour les articles intermédiaires de la chaîne de production.
Par secteur industriel, les PPA que l’on préfère sont celles de la production telles qu’elles ont été développées traditionnelle-ment par le programme ICOP, du moins en théorie. Cependant, la principale objection pratique contre l’utilisation des PPA de la
production est que celles-ci sont essen-tiellement calculées à partir des ratios des valeurs unitaires. Les prix de base des ar-ticles spécifiés au niveau des producteurs ne sont souvent pas disponibles. Souvent les valeurs unitaires se heurtent à des pro-blèmes du type « Gamme de produits » ou « Qualité de produits » lors des comparai-sons internationales. Leur disponibilité peut également être assujettie à des dis-torsions à cause de l’échantillonnage des produits, qui fait que les produits compa-rés sont relativement homogènes, moins sophistiqués. Les PPA de la production ne sont alors pas représentatives des produits haut de gamme ou de haute qualité d’un même secteur industriel.
Le programme de recherche de l’ICOP a voulu récemment répondre à ces criti-ques, de plusieurs manières. Par exem-ple, l’existence d’une enquête harmonisée pour toute l’Union Européenne avec des données quantitatives et des valeurs des prix de base des produits industriels (PRO-DCOM) est un pas en avant dans la compa-rabilité internationale dans ce secteur par rapport aux études préalables. Le nombre de valeurs unitaires que l’on peut calculer actuellement est bien plus élevé que dans les études préalables, en vertu des don-nées bien plus détaillées des valeurs et des quantités. Finalement l’utilisation de sour-ces secondaires de prix, qu’elles viennent des données des entreprises ou bien d’en-quêtes spécifiques du secteur, ont permis de réduire les distorsions des PPA de la production. Cependant, dans certains cas les PPA de la dépense continuent d’être la meilleure solution. Le choix de l’utilisation de la PPA de la dépense (avec les ajuste-ments imparfaits) ou bien de la production (souvent basées sur les valeurs unitaires) est essentiellement empirique et varie d’un secteur industriel à l’autre. Il peut égale-ment changer avec le temps, au fur et à mesure de la disponibilité de nouvelles données et de la disparition des vieilles sources de données.
Le tableau 1 montre le niveau des prix relatifs des 25 pays par rapport aux États-Unis en partant d’une perspective géné-rale de 10 secteurs importants en 1997. Il emploie un système de pondérations mul-tilatérales (EKS) pour tous les secteurs
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industriels, à partir d’un niveau à trois chiffres de la classification des industries et en utilisant un seul ensemble de coef-ficients de pondération de la production comme agrégation. Les résultats semblent indiquer qu’il existe des différences consi-
dérables de prix entre les secteurs et les pays. Pour l’agriculture, par exemple, les niveaux des prix relatifs varient énormé-ment. Ceci est essentiellement dû au ni-veau élevé des prix agricoles en Corée du Sud, au Japon et en Norvège, caractérisés
par un niveau élevé de protectionnisme. Le niveau des prix des produits industriels sont bien plus proches les uns des autres, quoi que l’on retrouve quelques différen-ces importantes. Si les prix relatifs des produits industriels sont assez élevés en
Méthodologie
Tableau 1 : Niveaux de prix relatifs de la production brute calculés à partir d'une combinaison des PPA de la dépense et de la production. EUA=1,00 ; 1997
Secteur Agriculture Mines Industries Sociétés serv. publics
Construction Commerce Transports et Comm.
Serv. fin. et comm.
Autres services
Serv. publics de l'état
Moyenne secteur services
CITI 01-05 10-14 15-37 40-41 45 50-55 60-64 65-74 90-95 75-85 50-95
Allemagne 1,20 1,20 1,15 1,42 1,31 0,95 1,30 1,20 1,07 0,93 1,09
Australie 1,04 0,85 1,12 0,98 0,87 1,20 0,96 1,07 1,03 0,69 0,99
Autriche 1,22 2,20 1,35 1,45 1,11 1,15 1,49 1,20 1,16 0,87 1,17
Belgique 1,27 1,39 1,08 1,46 1,03 0,97 1,45 1,04 1,09 0,81 1,07
Canada 1,05 0,78 0,92 0,82 0,73 0,91 0,76 0,97 0,85 0,69 0,84
Danemark 1,30 1,87 1,28 1,66 1,32 1,05 1,40 1,18 1,13 0,96 1,14
Espagne 1,24 0,85 0,87 1,16 0,84 0,84 1,06 0,81 0,95 0,61 0,85
États-Unis 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00
Finlande 1,69 1,40 1,14 1,18 0,73 1,01 1,25 1,34 1,21 0,89 1,14
France 1,34 1,53 1,22 1,27 1,40 1,06 1,20 1,38 1,14 0,84 1,12
Grèce 1,79 1,66 1,07 1,03 0,73 1,18 1,26 0,77 0,77 0,47 0,89
Hongrie 0,84 0,67 0,68 1,04 0,56 0,63 0,57 0,36 0,29 0,18 0,41
Irlande 1,32 1,52 1,19 1,53 1,06 0,96 1,43 0,97 0,89 0,77 1,00
Italie 1,49 1,18 0,95 1,09 0,85 1,17 1,24 0,83 1,05 0,75 1,01
Japon 4,86 2,38 1,50 1,96 1,57 2,07 1,72 2,10 1,74 1,00 1,72
Luxembourg 1,31 1,32 1,18 1,31 1,24 0,95 0,98 0,86 1,07 1,05 0,98
Norvège 2,00 2,05 1,40 0,82 1,16 1,33 1,79 1,27 1,45 0,96 1,36
Pays-Bas 1,33 0,98 1,14 1,45 1,29 0,91 0,84 1,06 1,01 0,70 0,91
Pologne 0,80 0,71 0,67 0,57 0,45 0,53 0,62 0,37 0,36 0,20 0,41
Portugal 1,30 1,55 1,04 1,39 0,59 0,78 0,82 0,64 0,68 0,46 0,67
Rép. de Corée 2,28 1,49 1,02 0,98 0,77 1,05 1,00 0,85 0,73 0,42 0,81
Rép. tchèque 0,95 0,73 0,65 0,69 0,36 0,50 0,69 0,44 0,33 0,16 0,42
Royaume -Uni 1,41 1,44 1,20 1,34 1,10 1,21 1,04 1,03 1,12 0,74 1,03
Slovaquie 0,96 1,72 0,71 0,40 0,35 0,48 0,58 0,30 0,26 0,17 0,36
Suède 1,30 1,87 1,27 0,83 1,31 1,37 1,02 1,38 1,18 0,93 1,18
Taiwan 1,94 2,26 0,80 0,94 0,57 1,08 1,14 1,08 0,65 1,15 1,02
moy. générale 1,47 1,41 1,06 1,15 0,94 1,01 1,10 0,98 0,93 0,71 0,95
moy. faible 1,34 1,29 0,83 0,91 0,58 0,79 0,86 0,62 0,56 0,42 0,65
moy. élevée 1,54 1,47 1,18 1,27 1,12 1,13 1,23 1,17 1,13 0,86 1,10
coeff. de var. tous
0,53 0,36 0,22 0,31 0,36 0,31 0,30 0,39 0,38 0,41 0,32
Source : Timmer, Ypma et van Ark (2007)
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Autriche, au Japon et en Norvège et bien plus élevés qu’aux États-Unis, ils sont particulièrement faibles dans les pays de l’Europe de l’Est, de l’ordre de 60 à 70% des prix américains. Cette variance peut sembler surprenante. L’une des pierres an-gulaires de la théorie dite du prix unique indique que les prix des biens marchands au plan international devraient être les mêmes partout au monde une fois que le prix est exprimé en une monnaie commu-ne. Cependant les raisons pour lesquelles cette hypothèse n’est pas valable à court terme sont nombreuses.
On peut évoquer par exemple la volati-lité des taux de change et les nombreuses barrières à l’arbitrage. Celles-ci compren-nent les barrières tarifaires et non tarifai-res, le coût du transport, la différentiation du produit et la discrimination des prix. En général, les spécialistes sont d’accord pour dire que la PPA devrait être valable sur le long terme, quoique pas forcément sur le court terme (Taylor et Taylor, 2004). En effet, nos résultats indiquent que la PPA n’était pas valable pour les produits manu-facturés au sein de l’OCDE en 1997.
Une autre question souvent examinée dans le cadre de la théorie du commerce international est l’hypothèse de Balassa-Samuelson selon laquelle la dispersion des prix relatifs des produits non-marchands entre pays est plus importante que celle des produits marchands. Ceci est particu-lièrement vrai dans les pays dont l’écart de productivité est plus important. Les PPA de l’industrie dans cette étude vien-nent confirmer cette régularité. Pour les pays les moins développés de l’OCDE, les PPA de la production du secteur services (voir la dernière colonne du tableau 1) est en général au dessous de 1. Les prix infé-rieurs de la production dans les pays les moins avancés ont notamment été vérifiés pour les secteurs du bâtiment, les servi-ces publics et autres services. Dans les cas du commerce au détail et des secteurs du transport et des communications, les prix relatifs sont bien plus élevés. Ceci vient étayer l’hypothèse Balassa Samuelson selon laquelle l’écart des prix sera plus important dans les secteurs utilisant plus de main d’œuvre. Il est probable que des secteurs tels que le bâtiment, les services
publics et autres services utilisent plus de main d’œuvre que d’autres secteurs de services.
4. Le renforcement du rapport entre l’approche de la dépense et celle de la productionL’évolution des études de comparaison des prix internationaux montre bien le besoin de revenir à l’état des choses de l’OEEC pendant les années 1950. Suite aux études conjointes de Gilbert et Kravis (1954) et de Paige et Bombach (1959) sur l’approche de la dépense et de la production, respective-ment, les sentiers suivis par ces deux ap-proches ce sont écartés. Alors que l’appro-che de la dépense est devenue le patron habituel des comparaisons internationales faites par les organisations internationales de politique économique, l’approche de la production, elle, a été adoptée par les chercheurs qui s’intéressent à un éventail de sujets connexes.
En effet, le prix à payer quand on sou-haite se concentrer sur la dépense est que les comparaisons de la production ne peu-vent se faire que de manière imparfaite au niveau du PIB, alors que le principal intérêt analytique se trouve dans les com-paraisons de la productivité par secteur. Elles permettent au décideur et aux en-treprises d’établir un point de repère de la performance de la productivité des in-dustries de leur propre pays par rapport à celles d’autres pays. Les comparaisons des niveaux de productivité peuvent égale-ment aider à expliquer la relation entre la productivité et la compétitivité. Elles ren-forcent également l’analyse du point focal du progrès technique, notamment quand cette analyse se voit complétée par des recherches micro-orientées de la variance de la performance entre industries, d’une part, et entre sociétés issues du commun et celles qui suivent les meilleures pratiques, de l’autre. Finalement, la mesure du niveau de productivité peut alimenter le débat sur les réformes tactiques qui peuvent s’avérer nécessaires afin d’améliorer la performan-ce de la productivité.
Les comparaisons fondées sur les PPA de la production peuvent également four-nir un bon point de repère de l’ensemble des comparaisons en permettant de faire
une comparaison directe entre les compa-raisons du PIB réel mesurées à partir de la production et les comparaisons mesurées côté dépenses. Par définition, la différence entre ces deux comparaisons vient des ter-mes de l’échange d’une économie (Feens-tra, Heston, Timmer et Deng, 2008). Alors que les utilisateurs du PCI (ainsi que ceux des Penn World Tables) ont la production à l’esprit, quand ils utilisent le PIB réel pour construire et comparer les producti-vités entre pays, en fait ils utilisent une no-tion de dépense. C’est pourquoi il est vital de développer des mesures séparées pour chacune de ses deux notions du PIB réel.
L’étape importante suivante en vue d’intégrer le développement des PPA de la production et de la dépense consiste à pro-fiter des tableaux détaillés et équilibrés des ressources et des emplois, complétés par le travail en cours dans le domaine de la comptabilité de la croissance, notamment le projet « KLEMS » de l’Union Européenne. Le projet « KLEMS » de la comptabilité de la croissance organise l’information de la production et des facteurs de production dans le cadre des ressources et des em-plois. En utilisant ce cadre de références, on peut obtenir en même temps des PPA de la production sectorielle (exclusion fai-te des livraisons entre sociétés industriel-les) et des PPA des facteurs de production intermédiaire (Inklaar et Timmer, 2007).
Finalement il convient de reconnaître que même s’il y a tout à gagner à faire un effort conjoint, c’est-à-dire à utiliser les PPA de la dépense et de la production dans un cadre intégré, ce travail court po-tentiellement un risque. Ceci est surtout dû aux grosses réductions budgétaires des bureaux nationaux de statistiques (NSI) débouchant sur une réduction du débit d’informations concernant les produits dont on a besoin pour calculer les PPA de la production. Les bureaux nationaux dépensent moins de ressources à la col-lecte des données sur les prix des quanti-tés produites. Par exemple, le nombre de produits fabriqués, du recensement améri-cain, pour lesquels sont affichées les don-nées sur les quantités, a drastiquement diminué entre 1997 et 2002. L’avenir de la base de données européenne PRODCOM, l’unité élémentaire principale des PPA de
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la production des produits industriels, est tout aussi incertain. Dans les grands forums internationaux de statistiques, il conviendrait de mettre davantage l’accent sur l’utilité de ces statistiques pour les comparaisons internationales. n
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à suivre
IntroductionMaintenant que le PCI existe depuis 40 ans, l’heure est venue de réfléchir à la façon de mesurer les problèmes économiques de long terme tels que l’inflation, et de savoir si les mouvements des prix relatifs constatés depuis 1970 peuvent permettre d’expliquer les chan-gements structurels. Avant le calcul des estima-tions, au plan mondial, des parités du pouvoir d’achat sur plusieurs décennies, ces problèmes n’étaient pas soumis à une interprétation et une évaluation économique en termes réels.
Qu’est-ce que l’information des niveaux de prix de référence peut nous apporter concer-nant des questions mondiales telles que l’in-flation et les changements de structure à long terme résultant des oscillations des prix relatifs et du pouvoir d’achat local dans le temps ? Si la théorie et les notions économiques doivent être confirmées ou réfutées, elles doivent alors pouvoir supporter un examen empirique aussi bien du point de vue de leur universalité que de leur stabilité relationnelle, et faire preuve d’une cohérence démontrable entre pays. Tout prix relevé est une observation dans le temps et dans l’espace et, par construction, le Pro-gramme de Comparaison Internationale (PCI) peut mettre en valeur les conditions qui en ex-pliquent les caractéristiques.
Le calcul des PPA dans le cadre du PCI, a intervalles de plus ou moins 5 ans, existent depuis plus de 40 ans. D’un point de vue glo-bal, il est raisonnable de dire que les résul-tats peuvent constituer la base permettant de mesurer la cohérence des relations entre les prix, des structures économiques et des ni-veaux de développement des pays. De grands analystes économiques tels que Nikolai Kon-dratieff, A.W.H. Phillips, Wassily Leontief et Angus Maddison ont joué un rôle prépondé-rant en montrant l’importance des tendances et
relations de long terme en économie. Cepen-dant, Maddison est le seul à avoir fait une ana-lyse économique stratégique en termes réels, après avoir neutralisé les prix.
Le nombre de pays étudiés n’a fait qu’aug-menter avec chaque cycle du PCI, de telle sor-te qu’il y a maintenant plus de 140 pays qui envoient leurs données aussi bien sur le PIB global que sur les principaux sous-agrégats. Les derniers résultats de la PPA agrégée ont été publiés fin décembre 2007. Les données générales sont la consolidation d’enquêtes sur les prix et les dépenses coordonnées centra-lement mais gérées et exécutées séparément au plan régional. Ces rapports « régionaux », maintenant diffusés, montrent un patron gé-néral commun des activités opérationnelles, quoique avec quelques petites divergences considérées stratégiquement nécessaires pour prendre en considération certains problèmes régionaux spécifiques ou bien pour surmon-ter des problèmes locaux. Les résultats géné-raux, qui viennent d’être publiés, constituent un ensemble de données et une bonne occa-sion pour analyser, en termes économiques réels, l’inflation mondiale et les changements de structure des patrons de la dépense du PIB sur le long terme.
En uniformisant les niveaux des prix, il est possible de recalculer les taux de croissance nationaux, en termes internationaux plutôt que des structures propres du pays, afin de créer des estimations réelles de la croissance mon-diale. Il est possible alors d’agréger les oscilla-tions correspondantes des prix nationaux en faisant appel à diverses méthodes de pondé-ration afin de disposer d’une estimation plus appropriée de l’inflation mondiale.
Cette méthode permet également aux cher-cheurs de définir plus clairement ce qu’une me-sure de l’inflation mondiale devrait représenter
Peut-on employer les PPA spatiales pour mesurer l’inflation mondiale ?
Méthodologie
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Royaume-Uni
Sous sa forme la plus simple,
l’inflation mondiale est un indicateur
temporaire mesurant le taux de
croissance agrégé de la moyenne des prix nationaux de
tous les pays.
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conceptuellement. L’analyse ci après se penche spécifiquement sur la question de savoir ce qu’est « l’inflation mondiale » et quelle est la meilleure façon de l’inter-préter comme point de départ de déci-sions informées ultérieures.
2. Qu’est ce que l’inflation mondiale ?Par définition, l’inflation mondiale est un phénomène ayant lieu dans l’espace et dans le temps. Pour la mesurer, il faut amalgamer les données des pays avec des séries chronologiques tenant compte des changements des prix nationaux. On pourrait dire que l’inflation « mondiale » est, dans la pratique, une notion dépour-vue de sens et qu’elle ne change rien aux politiques à mettre en place. Mais il est un fait qu’elle a une portée sur les prix relatifs entre les pays et les secteurs les plus pertinents dans le cadre d’un mar-ché compétitif. Cependant, on expliquera plus loin qu’en mettant l’accent sur les valeurs changeantes du taux de change entre le dollar américain et d’autres devi-ses tout au long des différentes phases du PCI, on ne tient compte que partiellement de l’inflation internationale et de ses cau-ses et, partant, on minimise l’importance de ce phénomène pour la formation de politiques. Un indice mondial est égale-ment un point de repère utile permettant de surveiller la performance régionale et d’évaluer les politiques nationales en vue de contrôler les changements de prix.
En principe, la séquence des points de repère du PCI devrait fournir des in-formations utiles concernant le patron et les processus de changements des prix absolus et relatifs. Le PCI a produit à chaque étape des données transver-sales qui, à première vue, sembleraient présenter une perspective différente du processus historique du développement économique. Dans ce sens, un problème statistique difficile consiste à relier les ré-gions entre elles. La décision de suivre l’approche des pays de l’« Anneau » pour relier des régions socialement et écono-miquement différentes part du principe que l’on peut relier entre elles les PPA des rubriques de base. Il est vrai que la méthode de l’anneau est meilleure que la précédente qui consistait à utiliser un seul
pays « pont », où les habitudes de dépen-se et les patrons suivis par les prix dans le pays « pont » ainsi choisi devrait être raisonnablement représentatif des deux régions. Cependant, lorsque les bureaux officiels et les chercheurs indépendants ont essayé de relier entre eux les résul-tats des différentes étapes du PCI, ils se sont heurtés à des problèmes aussi bien pratiques que théoriques. La cohérence inhérente des PPA calculées ou ajustées, que l’on souhaitait trouver, s’est vue frus-trée par le besoin pratique de mesurer les mouvements des prix d’un pays dans sa monnaie locale et de calculer les taux de croissance localement entre les différen-tes périodes de référence du PCI.
Afin de relier les différentes années de référence du PCI en faisant appel à des mouvements et des séries de prix connus en vue d’obtenir les valeurs de la dépense réelle estimée entre elles, les spécialistes ont fait appel à des techni-ques d’interpolation. En particulier, les résultats des PPA de référence sont in-fluencés non seulement par le type de pays mais aussi par le nombre de pays qui participent réellement à chaque cycle du PCI. Et ce n’est qu’en examinant com-ment les structures de prix de chaque étape ont changé dans le temps, et ce au niveau le plus détaillé, et en comparant ces changements à un point de repère commun des dépenses du PIB ayant une structure de prix internationale, que l’on pourra faire une évaluation ample des mouvements relatifs entre la consomma-tion et les investissements, pour ne pren-dre qu’un exemple. Ceci ne devrait pas empêcher les chercheurs de donner un aperçu, et cela n’exclue pas la possibilité de disposer d’une analyse générale utile des changements économiques de long terme.
3. Pourquoi mesurer l’inflation mondiale ?Depuis le début du 21ème siècle, la mondia-lisation qui se développe rapidement et la plus forte intégration des marchés inter-nationaux et des institutions financières mettent l’accent sur le besoin de contrôler les effets contagieux des mouvements des prix dus à la spéculation et à l’inflation qui
s’installait dans les économies du monde. Aujourd’hui, les conditions mondiales sont beaucoup moins bienveillantes et ne peu-vent plus être considérées comme inamo-vibles et périphériques. Elles exercent un effet exogène sur les éléments essentiels de l’actif et du passif et ont une portée sur les équilibres économiques de base qui à leur tour exercent une influence sur une palette des prix et des structures de prix relatifs.
L’intérêt d’examiner l’inflation mon-diale a pris de l’ampleur face au constat récent du rejet des analyses économiques stratégiques de long terme pour leur pré-férer des actions de stabilisation correc-tive de court terme. Il est important de reconnaître que la situation mondiale des pouvoirs et des marchés a considé-rablement changé depuis les premières recherches sur le PCI il y a 40 ans. La situation a changé encore davantage au cours des dix dernières années, après la disparition de l’Union Soviétique et la prompte apparition des nouvelles su-perpuissances économiques telles que la Chine, l’Inde, la Russie et tous les pays producteurs de pétrole.
De pair avec ce changement est ve-nue une croissance exponentielle de l’in-termédiation financière dans les affaires à tous les niveaux, privés et publics, ce qui a renforcé la portée des politiques monétaires au détriment des analyses macroéconomiques plus conventionnel-les. L’utilisation flexible des taux d’in-térêt et des contrôles du crédit montre bien que les institutions ont préféré la stabilisation à court terme aux change-ments structurels et le renouvellement économique à long terme. C’est ainsi que les instruments financiers ont pris plus d’ampleur que les comptes natio-naux dans l’établissement des politiques économiques, ces derniers ayant été tra-ditionnellement utilisés pour expliquer les politiques macro-économiques sus-ceptibles d’être utilisées par la suite.
Au cours des 50 dernières années, tous les pays ont vu le pouvoir d’achat national de leur propre monnaie se dé-précier et, dans certains cas, de manière assez brusque. L’inflation nationale, me-surée avec le déflateur du PIB d’un pays,
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est le paramètre global le plus important de la mesure de l’inflation mondiale. Or, non seulement ce déflateur tend-il à sous estimer la portée intégrale des augmenta-tions des prix locaux pour les ménages, il peut également fausser la véritable image de l’inflation internationale comparable.
Les ménages ont également dû faire face à des augmentations similaires des prix à la consommation. En moyenne, ils ont augmenté dans les mêmes propor-tions que l’inflation implicite générale de la production. Pour plusieurs raisons, dans les pays plus riches de l’OCDE, qui ont des comptes du secteur public plus importants, l’indice des prix à la consom-mation a augmenté à peine un peu plus vite que le déflateur national correspon-dant, et ce malgré le fait que les ménages ont adapté leurs dépenses, et donc leur coût de la vie, pour contrecarrer l’infla-tion. Cette dernière année le rythme de l’augmentation des prix a rebondi, no-tamment pour les consommateurs de nombreuses économies « mixtes ». Il s’agit là essentiellement d’un reflet des aug-mentations des prix des services publics et des transports à un taux supérieur à l’inflation, causé par l’escalade du coût mondial de l’énergie.
Le phénomène universel de l’inflation va de pair non seulement avec le progrès économique (quoique les progrès techni-ques devraient normalement permettre d’enrayer l’augmentation de nombreux prix) mais aussi avec l’endettement et la volatilité des taux de change. Ces der-niers facteurs poussent la spirale de l’in-flation à la hausse de façon systématique et persistante. Pourtant, l’érosion de la souveraineté des consommateurs natio-naux qui en découle n’est pas clairement lisible dans les étapes successives du PCI quand on la compare à celle du monde dans son ensemble, ce qui marque bien l’importance du rôle des transactions fi-nancières, plus que les commerciales, dans le déterminisme structurel et dans les patrons du taux de change.
Ces dernières années, la lutte contre l’inflation a été l’un des principaux outils des politiques fiscales et monétaires des pays industriels les plus riches afin de pouvoir contrôler les prix. Cette stratégie,
tout en ayant donné de bons résultats pendant près d’une décennie, a commen-cé à échouer. Pendant longtemps, son succès apparent allait surtout de pair avec la prompte intégration de la production locale chinoise à l’économie mondiale. Malgré l’énorme soutien que les impor-tations massives en provenance de Chine ont donné aux politiques de stabilisation des prix, il y a eu d’autres forces sous jacentes – liées à la flambée du prix du pétrole et à la chute de la valeur du dollar américain – qui ont largement compensé les faibles prix des importations asiati-ques. La dérive salariale des pays riches à également contribué à mettre fortement en échec les coûts de production, notam-ment dans les services et les opérations du secteur public qui sont lentes à mettre en œuvre les changements de productivi-té. Il est devenu de plus en plus clair que la plupart des gouvernements nationaux, sauf peut-être ceux des plus grosses éco-nomies, ont une capacité particulière-ment restreinte de gérer et de maîtriser leur taux d’inflation.
4. Mesure de l’inflation mondiale La notion d’inflation mondiale peut ainsi être vue depuis deux angles différents. Le premier, et aussi le plus évident, consiste à mesurer ce phénomène comme un miroir de la croissance mondiale. L’indice qui en résulte donnerait une estimation générale des changements de prix reprenant l’in-flation nationale de tous les pays mesu-rée à partir d’un point de repère commun. La pondération de ces prix peut être faite en fonction de caractéristiques écono-miques pertinentes, telles que la mesure des sous-composantes de la dépense du PIB, la consommation des foyers, la po-pulation, ou encore en fonction de grou-pes distincts de produits ou de dépenses. Quel que soit l’indice ainsi calculé, il ne pourrait pas faire la distinction entre l’in-fluence des marchés internationaux et des nationaux. Cet indice saurait satisfaire au principe général qui dit que PxQ=V, où P et Q représentent respectivement le prix et la quantité, alors que V représente le volume de production.
Mais une telle mesure des prix d’en-semble est marquée par l’influence exer-
cée par la monnaie et les prix de chacun des pays sur la comparaison des change-ments de prix nationaux. Afin que les prix locaux soient véritablement comparables à ceux d’autres pays et qu’ils traduisent les mouvements des prix internationaux, ils devraient être re-pondérés en fonc-tion des dépenses nationales réévaluées d’après une base de prix internationale commune.
La deuxième optique de l’inflation mondiale est plus spécifique et dans bien des sens plus importante pour l’établis-sement de politiques. Elle exige que tous les pays du monde identifient la cause centrale, quoique généralement intangi-ble, de l’augmentation des prix nationaux susceptible d’être attribuée aux facteurs « mondiaux » non définis. Il s’agit de fac-teurs qui sont généralement imbriqués directement ou indirectement dans le commerce international et dans les flux financiers extérieurs.
Il est difficile de déterminer et d’isoler avec précision quels sont les mécanismes des prix internationaux qui prennent le dessus ou interviennent sur les marchés nationaux. Il fut un temps où l’on pen-sait que la comparaison des résultats du PCI à long terme pourrait nous fournir la réponse. Et ce point de vue à été sou-tenu par la Banque Mondiale lorsque, au début, elle a réévalué à la hausse le critère de « 1 dollar par jour et par ha-bitant en termes de PPA » afin de mesu-rer la pauvreté mondiale. Depuis, il est devenu évident qu’une telle mesure s’est vu frustrée par un nombre de facteurs, beaucoup incontrôlables, et qu’elle n’est pas solide. Les preuves apportées par la chute récente de la valeur nominale du dollar américain a miné l’efficacité du choix d’une devise quelconque comme patron stable de la PPA et comme point de repère commun.
Les « indicateurs mondiaux de déve-loppement 2007 », publiés par la Banque Mondiale, affichent les changements an-nuels des prix du PIB, en général pour la période 2000-2005, allant des petites tendances négatives (qui ne surprennent pas) pour Hong Kong et le Japon au taux de 80% pour l’Angola (passant outre au cas particulier du Zimbabwe), en passant
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par des taux très faibles pour Singapour et d’environ 2,5% pour la plupart des pays de l’OCDE. Toutefois, les changements de prix pendant cette période oscillent, en général, entre 5 et 6 % par an, les chan-gements de prix nationaux annuels étant bien plus élevés dans l’ex-Union Soviéti-que, où tous les pays ont connu d’énor-mes changements de structure, et dans la plupart des pays africains. La perfor-mance commerciale et les activités d’in-vestissement expliquent en bonne partie les changements de prix et de structures qu’ont connu les économies mondiales depuis 1990. Cependant, là encore, une bonne partie de ces changements s’expli-que par le progrès technique, les fortes augmentations salariales d’occident étant en partie compensées par une plus gran-de productivité.
La mesure de ce qui peut être appelé simplement inflation mondiale « généra-le » est l’image inverse de la croissance mondiale. Afin d’évaluer ce taux d’infla-tion « international », différentes appro-ches rudimentaires ont été adoptées. El-les ont été décrites de diverses manières en utilisant des indices non pondérés des changements de prix nationaux géné-raux ou encore des prix spécifiques des produits de consommation ou d’investis-sement. En effet, ces indices appliquent des coefficients de pondération du pays à différentes variations des prix nationaux. Ce qui montre difficilement l’importance réelle des mouvements de prix interna-tionaux. En 1996, le FMI, en examinant les progrès économiques des 145 pays membres de l’organisation, publia pour la première fois un tableau, devenu im-portant, qui montrait qu’entre 1960 et 1990, le taux d’inflation nationale avait été, en moyenne, de 10% par an pour ces pays. Ces calculs n’avaient pas de pon-dération, certes, mais le tableau montrait que les plus fortes augmentations de prix sur cette période, en moyenne, avaient eu lieu dans les pays qui utilisaient un taux de change flottant, alors que les augmen-tations des prix les plus faibles étaient à retrouver dans les pays qui avaient un taux de change fixe ou bien rattaché à une autre devise. Il est important par conséquent d’essayer d’identifier les prin-
cipales sources d’inflation et de trier les causes principales de ces changements de prix internationaux afin de pouvoir évaluer l’importance relative de chacune (il est bien possible que l’étude du FMI n’ait pas fait la distinction entre les taux officiels, ou le taux de change principal supposé, d’une part, et les véritables taux utilisés dans les transactions, de l’autre).
L’objectif tout aussi souhaitable visant à déterminer, le cas échéant, la compo-sante autonome de l’inflation mondiale implicitement intégrée à de nombreux prix nationaux est plus insaisissable. Un indice ainsi développé aiderait sans doute les analystes à identifier le point exact du système de prix nationaux où se fait sentir le poids et l’incidence des forces extérieu-res. En principe, la composante de l’infla-tion mondiale que l’on retrouve dans les courbes de prix nationaux est représentée par la tendance centrale à la hausse des prix commune à tous les pays.
Il est concevable de penser que l’ori-gine de cette inflation mesurée par l’in-dice de référence (« core » inflation) soit à placer du côté du monde financier de moins en moins contrôlé et tangible. L’on peut constater une asymétrie entre l’actif total détenu (nominalement) et l’ensem-ble du passif de toute grande économie et organisme susceptible de donner lieu à un déséquilibre financier, surtout s’il n’y a pas de garantie réalisable à la portée de la main. Alors, doit-on jeter le blâme de l’inflation mondiale sur le gaspillage des pays riches, sur leur consommation excessive et sur la dépense au-delà des moyens disponibles qui en découlent ? L’inévitable endettement national qui en résulte doit être une cause primaire de l’augmentation de la masse monétaire et de l’absence de nouveaux produits et services qui la représentent. Si tel en est le cas, les conséquences primaires retom-bent–elles indirectement, mais avec plus de force, sur les pays pauvres et notam-ment sur les plus pauvres ? Ces questions font toujours l’objet du « travail en cours », et sans doute est–il nécessaire d’accélérer la recherche dans ce domaine.
Tous les facteurs mentionnés ci-dessus ont tendance à faire augmenter les prix dans tous les pays. L’inflation mondiale
est spécifiquement « internationale » dans la mesure où elle reflète les changements de pouvoir d’achat relatif des populations au fur et à mesure qu’augmentent le re-venu par habitant et les besoins de base de la population. Les « désirs » des per-sonnes deviennent plus complexes avec l’élargissement de la palette de choix, de leurs revenus disponibles et qu’il devient plus facile d’emprunter, à la faveur des politiques officielles mises en place. Ces souhaits sont également encouragés, en partie, par l’influence de la publicité et d’un meilleur accès au marché. Ces élé-ments se combinent afin de pousser les prix des biens de consommation et des services à la hausse par le biais des chan-gements des conditions de la demande, encouragés par ces facteurs.
L’inflation mondiale reflète égale-ment la partie changeante des biens et services marchands par rapport aux non- marchands à l’intérieur des pays. Une des raisons principales pour mettre en route la recherche sur le PCI était de signaler la distinction entre les contributions re-latives à l’économie des biens et services marchands par rapport aux non-mar-chands et, partant, le rapport entre les taux de change et les niveaux de prix. Il a été avancé que les prix des produits marchands devraient tendre vers leur ni-veau international de marché ouvert de telle sorte que les taux de change consti-tueraient un bon reflet de la participation d’un pays dans le commerce, alors que les prix des biens non-marchands reflé-teraient les niveaux de salaires et de re-venus internes des pays. En particulier, les pays en développement, qui ont des secteurs de services étoffés mais avec de faibles salaires, auraient en général des niveaux de prix bien plus bas, une ca-ractéristique que l’on retrouve dans les différents cycles du PCI.
Il en découle qu’une mesure de l’in-flation internationale qui prendrait en compte tous ces facteurs et qui ne serait que le résultat de l’agrégation des chan-gements des prix nationaux constatés, en provenance du déflateur du PIB d’un pays, n’est autre qu’une distorsion statis-tique découlant de ces calculs, même si on emploie pour cela un barème régional
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similaire pour pouvoir comparer. Si on cherche un indice de l’inflation interna-tionale en tant qu’indicateur explicite de l’inflation mondiale et non pas en vertu de sa possible compatibilité avec une mesure implicite de la croissance, il de-vrait faire appel à un certain niveau de pondération de la dépense des PPA. Et ceci en fonction du degré de désagréga-tion des groupes de produits disponibles pour la période choisie. Étant donné que les changements des prix nationaux sont mesurés en utilisant des pondérations de la dépense dans la devise du pays, une mesure véritablement comparable des changements de prix doit prendre en considération toutes les rubriques de base de la dépense exprimées en prix internationaux, c’est-à-dire, en faisant la conversion en PPA. La construction d’un tel indice mondial de l’inflation agrégée se heurte cependant à un problème prati-que simple mais vrai : que les estimations du PIB en termes de PPA ne sont dis-ponibles ni pour toutes les catégories de dépenses, ni pour toutes les années cou-vertes par la recherche, ni pour chaque pays, en tout cas pas en tant que mesure observée indépendamment par opposi-tion à une estimation économétrique.
L’endettement du secteur public d’un pays, des entreprises et des foyers – qui sont constamment poussés à dépenser plus et à épargner moins – ainsi que la capacité manifestement plus faible de tous ces groupes de rembourser ce qu’ils ont emprunté, a contribué à un sentiment de faiblesse et à une demande d’une plus forte sécurité monétaire. Les coûts d’en-dettement plus forts qui en résultent, combinés à la « monétisation » de la de-vise et à l’expansion correspondante de l’offre monétaire, sont sans doute les cau-ses essentielles de l’inflation.
Historiquement, tout déséquilibre temporaire entre une demande excessi-ve et une offre limitée a invariablement poussé les prix à la hausse. L’achat spé-culatif et les transferts d’argent entre sys-tèmes bancaires faiblement réglementés ne font qu’augmenter l’incertitude et le besoin de compter sur une couverture plus étoffée. Les attentes « ex ante » ten-dent également à prendre le devant sur
la capacité « ex post » de répondre à ces attentes, ce qui a des répercussions sur les taux de rendement désirés et sur le volume correspondant des biens et servi-ces réels demandés en contrepartie. Si on ajoute à cela les retombées sur les taux d’intérêt et les taux de change, l’absence de contrôle efficace s’est avérée être l’une des principales sources de la récente ins-tabilité monétaire. Ce phénomène a aug-menté la pression sur les niveaux des prix nationaux et internationaux.
Il est possible de contrôler certains changements de prix grâce à une inter-vention de l’État, mais il y a d’autres prix qui varient parce que certains produits de base essentiels ont une forte de-mande internationale et deviennent de plus en plus rares. Ainsi, une influence inflationniste importante se voit néces-sairement contractée par le biais d’une demande internationale en expansion dans le domaine de l’énergie et des in-trants essentiels. Cette demande est ab-sorbée de manière inique en fonction de l’intégration d’un pays au système de commerce international et à l’économie financière mondiale. Si le taux d’infla-tion national et son rapport à l’inflation importée est particulièrement important pour les décideurs nationaux, il n’est pas le seul responsable des déséquili-bres apparents de l’offre de biens et de services. L’inflation mondiale se voit for-tement influencée non seulement par la pénurie de l’offre mais aussi par les taux d’inflation en vigueur dans les principa-les économies du monde. Une décision prise dans l’une de ces grandes écono-mies en vue d’augmenter le financement des dépenses encourues au moyen de déficits cumulatifs des gouvernements est d’augmenter la dette publique plutôt que de la financer par le truchement des impôts aura un impact négatif sur les va-riations mondiales des prix.
5. Commentaires finauxL’inflation mondiale est un phénomène défini de manière imprécise et insaisis-sable et elle n’est pas la même que celle qui a été mesurée conventionnellement comme inflation internationale. Dans chaque pays, l’inflation mondiale a une
composante “transnationale”, une autre “internationale” et enfin une troisième “nationale”. Afin de mieux comprendre ces caractéristiques économiques, et d’autres encore, liées au temps et à l’es-pace, la capacité du PCI pour obtenir une vue panoramique est essentielle. Une fa-çon d’aborder ces questions consisterait à prendre, dans un premier temps, un ensemble commun de pays ayant parti-cipé aux trois derniers cycles du PCI et à voir comment les résultats, même s’il y a prédominance des pays de l’OCDE, supportent l’épreuve du temps, étant donnés les différents taux de croissance et les conditions sociales dans les pays concernés. Grâce à des études récentes faites dans la région Asie-Pacifique sur les différentes manières de parvenir à une meilleure harmonisation entre le PCI et le processus établi de traitement des données pour l’IPC, les spécialis-tes seraient en mesure de savoir dans quel sens orienter leurs recherches ainsi que les étapes à suivre pour parvenir à l’objectif d’intégrer les données. Entre autres, il convient de mieux spécifier les articles et de faire une stratification plus précise en rapport avec les méthodes d’échantillonnage pertinentes exigées. En les combinant avec des matrices de coefficients binaires de similarité des prix calculés à partir des résultats du PCI, il serait probablement plus simple de suivre le patron de changement et de définir la voie analytique à suivre.
Au final, la valeur analytique de tout indice dépend du but pour lequel il a été conçu. Si le but est de mesurer les changements des coûts de commercia-lisation sur le marché international en monnaie locale, ou d’acquérir un certain volume de produits et de services – à l’instar d’un touriste qui voyage dans le monde entier – un simple indice construit sur la base des taux de change fera l’affaire. Pour mesurer les change-ments généraux de la structure de prix, au plan international, il est tout à fait approprié d’utiliser les pondérations de la PPA au niveau du pays. Pour les com-paraisons mondiales, il est également préférable d’utiliser des mesures de la dépense nationale pondérées en fonc-
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tion des prix internationaux lorsque l’on souhaite calculer les indices des composan-tes des changements de prix nationaux.
Sous sa forme la plus simple, l’infla-tion mondiale est un indicateur tempo-raire qui mesure la moyenne, pour tous les pays, du taux de croissance agrégé de leurs prix nationaux. Un indice qui pren-drait en considération les augmentations pondérées de tous les prix nationaux, constatés, du volet « dépenses » du PIB, et ce pour tous les pays, à partir des ré-sultats de l’IPC ou mesurés à partir du déflateur du PIB, constituerait un indice mondial. Mais ce n’est pas une bonne po-litique de mesure, « faite sans mesure » à moins de bien choisir les coefficients de pondération de l’indice d’inflation mon-diale. Le bon choix des pondérations n’est pas une question secondaire, pratique ou conceptuelle. Les prix changent sur les marchés nationaux, influencés par les conditions locales de l’offre et de la de-mande exprimées en valeurs nationales. Ces valeurs portent sur des dépenses dé-terminées sur la base des prix nationaux qui ne peuvent refléter que partiellement les prix du « commerce » international en termes de taux de change. Mais ces prix déterminent la réaction des consomma-teurs face au marché.
Le débat est toutefois ouvert quand il s’agit de la façon de mesurer l’inflation mondiale. Faut-il le faire par séries de prix, à partir d’une année de référence, pondérées par les dépenses de la PPA, par un indice en chaîne ou par le calcul des différences constatées des niveaux de prix internationaux entre deux dates-repères auxquelles on a fait des études de la PPA ? En principe, le dernier indice serait le seul à respecter de manière co-hérente et comparable la symétrie sou-haitée entre la croissance de la produc-tion et les variations de prix entre pays. Toutefois, ce type d’indice varie en fonc-tion du pays-repère choisi et du type de changements économiques entre études. Pour ne donner qu’un exemple, en 1965 le taux de change entre le dollar améri-cain (la devise choisie pour déterminer les dollars internationaux) et la livre bri-tannique était fixe, de USD 2,80 = GBP 1,00. Cinq ans plus tard le taux du dollar
s’était amélioré, à savoir que USD 2,40 = GBP 1,00. En 1985 la force du dollar avait presque doublé pour passer à moins de USD 1,40 = GBP 1,00 (arrivant à la fin mars de cette année-là à moins de USD 1,10 = GBP 1,00). Cependant, à la fin 2007 le dollar avait chuté à nouveau, pas-sant à USD 2,08 = GBP 1,00. Qu’est-ce que cela signifie pour les comparaisons internationales si le dollar est pris com-me base de la PPA.
Au début de la période considérée ci-dessus, lorsque les États-Unis étaient une puissance industrielle et un fournisseur prépondérant de certains biens de capi-tal, la tendance des prix internationaux aurait été fermement à la hausse. Récem-ment, l’effet de l’économie américaine sur les prix mondiaux a diminué en raison de la baisse de la valeur du dollar américain. Les États-Unis ne sont plus le principal fournisseur de biens de capital et la cible principale de leur politique est toujours leur marché national. Parallèlement, sur le marché international, le prix du pétro-le est établi en dollars américains et, par-tant, le prix du baril augmente propor-tionnellement pour compenser la baisse de la valeur du dollar. Les augmentations de prix s’aggravent davantage en raison de la pénurie de l’offre et de la hausse de la demande.
L’inflation mondiale se voit affectée par de nombreux facteurs endogènes et exogènes. Ils servent à renforcer l’idée selon laquelle le contrôle efficace des conditions et des problèmes économi-ques mondiaux doit être sérieusement pris en main par le biais de la coopéra-tion internationale au niveau des accords et des politiques découlant de décisions bien informées, et ce sur la base de don-nées solides comparables au plan inter-national. L’ordre du jour potentiel de nouvelles recherches est énorme. n
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L’un des principaux motifs justifiant l’adop-tion de la Parité du Pouvoir d’Achat (PPA) plutôt que les taux de change du marché est que celle-là permet d’établir des comparai-sons entre pays plus valables en termes de bien-être matériel. Le postulat de départ des comparaisons fondées sur les PPA est le sui-vant : un dollar permet d’acheter beaucoup plus dans un pays à faibles revenus comme l’Éthiopie qu’aux États-Unis. En premier lieu parce que le prix relatif des biens et des ser-vices non-marchands en Éthiopie est beau-coup plus faible qu’aux États-Unis. Donc l’estimation convertie des PPA des revenus de l’Éthiopie est beaucoup plus élevée que si la conversion était faite en utilisant le dol-lar au taux de change du marché.
Dans cet article, nous nous attachons à la question des comparaisons des PPA dans le domaine de la santé, composante essentielle du bien-être au plan indivi-duel et de la société, qui est évaluée indé-pendamment de son impact sur d’autres facteurs tels que la productivité et la crois-sance économique. Cela est par exemple évi-dent dans la conceptualisation des Objectifs de Développement du Millénaire (ODM) qui stipulent que les progrès dans le domaine de la santé constituent un objectif impor-tant. De même, la santé constitue également un élément essentiel d’autres indicateurs de bien-être tel que l’Indicateur du Développe-ment Humain (IDH) du PNUD.
Lorsque nous nous sommes penchés sur ce problème, les questions que nous nous sommes posées sont : cela a-t-il vraiment un sens de comparer les prix d’un panier « représentatif » de biens et de services de santé au niveau mondial alors qu’il existe de grandes disparités entre les pays étudiés en termes de fardeaux de la maladie, de systèmes de financement de la santé et de qualité des soins de santé ? Quelle est la vé-ritable utilité des PPA de la santé du point de vue de l’analyse et de l’élaboration des
politiques ? Nous soulignons ici plusieurs domaines où les comparaisons internatio-nales des prix des biens et des services de la santé sont importantes non seulement du point de vue de la recherche mais aussi de l’élaboration des politiques, en dépit de « l’imperméabilité » de la santé aux compa-raisons. Nous affirmons toutefois également qu’il reste encore à régler certains aspects méthodologiques spécifiques concernant l’estimation des PPA de la santé dans les prochains cycles du Programme de Compa-raison Internationale (PCI).
De récentes découvertes méthodologi-ques ont permis de démontrer que les para-mètres du bien-être de la population tel que l’état de santé d’un individu sont confrontés aux mêmes problèmes de comparabilité en-tre pays que les comparaisons des PPA des revenus. Par exemple, il pourrait s’avérer im-possible de comparer l’espérance de vie en-tre les pays au sens strict dans la mesure où une année de vie en Éthiopie n’est pas égale à une année de vie aux États-Unis, même d’un simple point de vue de la santé, en raison des taux de morbidité qui sont plus élevés en Éthiopie. Donc deux pays ayant la même espérance de vie pourraient avoir une espérance de vie ajustée sur la santé (EVAS) différente si l’incidence de la maladie et des incapacités connexes est plus élevée dans un pays que dans l’autre. Autrement dit, tout comme un dollar ne vaut pas la même chose aux États-Unis qu’en Éthiopie en raison de la différence du pouvoir d’achat, une année d’espérance de vie n’a pas la même valeur en Éthiopie qu’aux États-Unis étant donné les différences en termes de temps de bon-ne santé que cette année de vie représente dans les deux pays.
Les observations ci-dessus soulignent, d’un point de vue théorique du moins, le fait que les PPA de la santé devraient se concentrer sur le prix que les consomma-teurs doivent payer pour acheter des unités
Christopher JL Murray
Institut de Mesure et d’Évaluation
de la SantéUniversité de Washington,
Seattle
Parité du pouvoir d’achatComparaisons dans le domaine de la santé
Ajay Tandon Banque
Mondiale
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À l’heure actuelle, les comparaisons des PPA de la
santé sont biaisées en faveur de la consommation. Toutefois, aux yeux du décideur politique, elles
devraient être davantage orientées vers la production, eu égard aux
avantages qu’elles présentent dans ce domaine, à savoir la possibilité
d’évaluer les différences de qualité. Cela permettrait d’avoir la capacité
de voir dans quelle mesure les considérations en termes
d’efficacité ont un impact sur les différences de prix.
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de santé, évaluées en termes d’augmenta-tion de l’espérance de vie saine, d’un pays à l’autre. Cela aurait alors beaucoup plus de sens de dire qu’avec un montant donné d’argent dans un pays on achète plus de soins de santé qu’avec ce même montant dans un autre. Ce qui explique pourquoi il faut ajuster cette différence du pouvoir d’achat dans le domaine de la santé.
Toutefois, il est tellement difficile de mesurer les résultats de la santé dans les comptes nationaux et d’évaluer l’espérance de vie saine ou d’autres mesures liées à la santé, que ce n’est qu’en comparant le coût des intrants qu’il est possible d’établir des comparaisons entre les pays. Par consé-quent les PPA de la santé se sont concen-trées sur les comparaisons internationales de prix des biens et des services de la santé entre les pays. Cela revient-il moins cher d’aller consulter un médecin en Éthiopie qu’aux États-Unis ? Une dose de 10g de pa-racétamol générique coûte-t-elle la même chose à Addis Abeba qu’à Washington ?
On estime, qu’en moyenne, 42% des dé-penses de santé d’un pays sont destinées aux rémunérations et aux salaires des pro-fessionnels de la santé. Étant donné le poids des salaires dans le domaine de la santé, les comparaisons des PPA du prix des biens et des services de la santé peuvent s’avérer utiles pour corriger les différences de prix des biens et des services non-marchands entre les pays. De plus, il est important de connaître les différences de pouvoir d’achat dans le domaine de la santé pour compren-dre comment certains pays comme la Chine, Cuba, le Sri Lanka, le Viêt Nam et le Costa Rica, ainsi que certains états comme celui de Kerala en Inde, ont réussi à enregistrer des indicateurs de santé équivalents à ceux des pays plus développés. En effet, les ser-vices de la santé (et de l’éducation aussi, du reste) coûtent moins cher dans les pays à faibles revenus. Et cela peut aider à ex-pliquer comment certains pays relativement pauvres ont réussi à enregistrer d’excellents indicateurs de santé avec des enveloppes budgétaires relativement limitées.
Il est également essentiel de faire une analyse comparative des prix de la santé pour évaluer et connaître d’autres aspects essentiels à l’élaboration de politiques sani-taires. Il y a eu récemment le cas éloquent de l’analyse de l’espace fiscal pour la santé
défini par Heller (2006) comme la capacité des gouvernements à augmenter leurs dé-penses de santé d’une façon financièrement durable. Toute escalade des prix de la santé hypothéquerait sérieusement (en termes réels) toute extension de l’espace fiscal dis-ponible pour la santé. Et, comme c’est en rè-gle générale le cas, l’augmentation des prix de la santé est une conséquence de la façon dont le système de santé s’est organisé pour payer ses prestataires et de l’existence de mesures d’encouragement pour la fabrica-tion nationale de médicaments. Par exem-ple, des estimations récentes concernant les niveaux de prix du PCI dans le domaine de la santé pour l’Asie-Pacifique montrent que les prix de la santé en Indonésie et aux Philippines sont beaucoup plus élevés qu’au Sri Lanka, en Thaïlande, au Viêt Nam et en Inde (Tableau 1). Du point de vue de l’espace fiscal, cette comparaison régionale des prix entre les pays peut s’avérer être un indicateur important, qui mérite d’être pris en compte dans les politiques.
De récents sondages sur l’aide au dé-veloppement en matière de santé rendent également particulièrement utile l’analyse de tendance de certaines données sur les prix de la santé. L’aide au développement pour la santé destinée aux pays à fai-bles revenus a augmenté de façon signi-ficative, passant de USD 2,5 milliards en 1990 à plus de USD 13 milliards en 2005. D’aucuns redoutent qu’une telle injection de fonds externes dans le domaine de la santé et, en premier lieu, dans les program-mes verticaux axés sur certaines maladies spécifiques, ait eu un effet de distorsion sur l’augmentation des prix relatifs et des salaires dans la filière. L’analyse des séries chronologiques des tendances dans les rentrées externes de fonds spécifiquement alloués à la santé et des prix de la santé peut révéler des informations pertinentes pour la formulation de politiques sanitai-res, dans la mesure où le problème existe.
Toutefois et, en dépit de leur grande utilité, les comparaisons des PPA de la santé continuent de poser des problèmes graves. Étant donnée la façon dont les comparaisons des PPA de la santé sont actuellement réalisées, la question, qui constitue la véritable raison d’être des me-sures PPA de la santé, à savoir dans quel-le mesure une consultation auprès d’un
médecin ou la consommation de paracéta-mol augmente le niveau de santé en Éthio-pie par rapport aux États-Unis, demeure sans réponse. Il s’agit là d’un défi métho-dologique essentiel sur lequel il convien-dra de se pencher dans les prochaines réé-ditions du PCI. La question est de savoir comment établir un lien plus étroit entre le prix des biens et des services de santé et l’augmentation du niveau de santé dû à l’utilisation de ces biens et ces services. L’une des solutions, qui pourrait s’avérer peu pratique, consisterait à isoler et analy-ser avec plus de soin les articles du panier de la santé. Par exemple, pour que la com-paraison soit réellement valable, il faudrait évaluer le coût d’une consultation dans un dispensaire se trouvant à 5 km à pied, où le temps d’attente avoisine les 2 heures, où les médicaments ne sont disponibles qu’une fois sur deux, où les équipements ne fonctionnent pas toujours et où il n’y a d’électricité que sporadiquement, et ce aussi bien dans les pays à faibles revenus que dans ceux à revenus moyens. Autre-ment dit, il faudrait, autant que faire se peut, dégager les différences de prix dues
Tableau 1. Indices des prix généraux et ceux de la santé dans certains pays asiatiques, 2005 (Hong Kong=100)
Pays Indices prix généraux
Indices prix de la santé
Bangladesh 48 27
Cambodge 43 18
Chine 58 22
Hong Kong 100 100
Inde 45 18
Indonésie 55 49
Laos 38 16
Malaisie 63 45
Mongolie 47 19
Népal 43 21
Pakistan 44 23
Philippines 54 44
Singapour 89 89
Sri Lanka 48 24
Thaïlande 54 36
Viêt-Nam 41 19
Source : ADB (2007)
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aux différences dans le type de biens et de services concernés. Si dans les pays à faibles revenus, les bas prix vont de pair avec la faible qualité des prestations, la va-leur informative de toute comparaison des PPA de la santé s’en verrait sérieusement compromise.
De plus, du point de vue de la compa-raison entre les pays, il est important de comprendre dans quelle mesure les diffé-rences de prix de la santé sont dues aux « véritables » différences dans le prix des intrants et dans quelle mesure elles reflè-tent des différences en termes d’efficacité de production des biens et des services de santé. À l’heure actuelle, les comparaisons des PPA de la santé sont biaisées en faveur de la consommation. Toutefois, aux yeux du décideur politique, elles devraient être davantage orientées vers la production, eu égard aux avantages qu’elles présentent dans ce domaine, à savoir la possibilité d’évaluer les différences de qualité. Ce qui soulève la question suivante : les prix plus faibles reflètent-ils une plus grande efficacité dans la production des biens et des services de santé ? En termes de col-lecte des prix unitaires, cela impliquerait de réunir des données sur les intrants né-cessaires pour la production d’articles du panier de la santé. Cela permettrait d’avoir la capacité de voir dans quelle mesure les considérations en termes d’efficacité ont un impact sur les différences de prix.
Concernant le choix des biens et des services de santé pour les prochains cy-cles du PCI, il serait utile d’évaluer ce qu’un ménage type dépense pour l’achat des articles compris dans le panier de la santé. Étant donné que la majorité des dé-penses de santé dans les pays à faibles revenus sont privées, il convient de se de-mander si le cadre de l’échantillon du PCI couvre correctement tous les prestataires privés. À cet égard, l’ajout, au cycle ac-tuel du PCI, de plusieurs sondages auprès des secteurs pauvres d’un certain nombre de pays sera le bienvenu car cela a per-mis d’étayer le cycle actuel du PCI. Nous espérons que cela contribuera à éclaircir certains de ces problèmes.
Un autre défi important consiste à col-lecter les prix des biens et des services de santé dans les pays où il y a de grandes disparités en termes d’accords institution-
nels sur le financement de la santé. Il existe plusieurs modalités de financement de la santé (par exemple, le système du National Health Service (NHS) britannique, les sys-tèmes où prédomine l’assurance maladie sociale et ceux où prédomine l’assurance maladie privée). Or chacune de ces mo-dalités a des incidences différentes sur les prix que les consommateurs doivent payer pour avoir accès aux biens et aux services de santé. Pour estimer les PPA de la santé, le cycle actuel du PCI évalue les « coûts de production » des prestataires publics et le prix des prestations des prestataires privés, ce dernier chiffre reflétant les tarifs finaux appliqués par les prestataires (que le payeur soit un ménage, une compagnie d’assurance ou un mélange des deux). Cette démarche tient compte toutefois de l’avantage que les consommateurs peuvent obtenir en se pro-tégeant des dépenses de santé exorbitantes mais ne tient pas compte de l’importance des paiements informels dans les pays à fai-bles revenus et à revenus moyens.
Un autre problème lié à l’analyse des dépenses de santé est celui de « l’inflation zéro ». Les niveaux relativement élevés des dépenses de santé dans un pays donné ou dans un sous-groupe donné de population peuvent attester de plusieurs choses : par exemple du niveau plus élevé des prix, d’un mauvais état de santé et/ou de faibles niveaux de mise en commun des risques. A contrario, de faibles niveaux de dépenses de santé peuvent témoigner d’un bon état de santé ou d’un accès limité aux soins de santé (pour des raisons physiques ou financières). Par conséquent, le prétendu problème de « l’inflation zéro » qui consis-te à ne rien dépenser en santé pourrait se poser pour des raisons extrêmement va-riées. Pour certains groupes parce que la population est saine et n’a pas besoin de soins de santé et pour d’autres parce que la population a besoin de soins de santé mais ne peut pas y accéder. Les données de ces deux groupes sont collectées et en-registrées de la même façon. Il n’est pas certain que les PPA de la santé réussissent à saisir ces différences dans la nature des dépenses de santé.
Une piste qu’il serait bon de creuser concernant le prix de la fourniture des biens et des services de santé consiste à trianguler les estimations des coûts des
interventions (par exemple celles visant à atteindre les ODM) avec les informations obtenues des activités des PPA de la santé. Il y a eu un véritable essor des estimations de coûts dans les pays, certaines liées aux analyses coût-efficacité et d’autres consis-tant à évaluer le coût des interventions re-lativement uniformisées qui peuvent être comparées d’un pays à l’autre. Et si le coût est correctement évalué, il devrait repré-senter à la fois les dépenses renouvelables et les dépenses en immobilisations enga-gées pour effectuer les prestations. Même si certains des problèmes liés notamment à la qualité subsisteront, cela permettra d’instaurer une évaluation plus uniformi-sée des différences de coûts pour un pa-quet donné qui pourrait être directement relié à l’obtention de certains produits et résultats dans le domaine de la santé.
En résumé, l’utilisation du PCI pour calculer les PPA de la santé est extrême-ment utile pour un certain nombre de rai-sons qui n’apparaissent pas toutes dans cet article. Toutefois, il est encore tout à fait possible de revoir la façon d’améliorer la valeur informative des PPA de la santé dans les prochains cycles du PCI. Il ne fait aucun doute que l’un des défis consiste à s’assurer que les données des prix rendent compte avec précision des différences dans les dispositions institutionnelles sur le financement de la santé dans tous les pays. Il serait extrêmement utile que, dans la mesure du possible, les données sani-taires soient collectées en respectant à la fois le point de vue du prestataire et celui de l’usager car ces deux points de vue per-mettraient de révéler de précieux éléments d’information concernant le fonctionne-ment du système de santé d’un pays. Il convient également de rendre compte des différences dans la qualité des soins de santé d’un pays à l’autre (ainsi qu’à l’inté-rieur d’un même pays), une question parti-culièrement importante pour le secteur de la santé, par rapport à d’autres secteurs, eu égard aux implications de vie et de mort en jeu. En évaluant et en comparant une série de services pour des interventions clairement définies, on verrait apparaître une source prometteuse d’informations supplémentaires qui pourraient étoffer les données provenant de sondages plus clas-siques sur les prix de la santé collectées
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Produit intérieur brut par habitant
Produit intérieur brut en milliards
Indice du niveau des prix
Indices du PIB par hab. (US=100)
Indices du PIB par hab. (Monde=100)
PPA Données de référence
Économie PPA USD PPA USD US=100 PPA USD PPA USD USD=1 XR a (USD=1) POBb mill
AfriqueAfrique du Sud 8477 5162 397,5 242 61 20,3 12,4 94,5 71,4 3,87 6,36 46,89
Angola 3533 1945 55 30,3 55 8,5 4,7 39,4 26,9 44,49 80,79 15,56
Bénin 1390 579 10,5 4,4 42 3,3 1,4 15,5 8 219,58 527,47 7,53
Botswana 12.057 5712 20,5 9,7 47 28,9 13,7 134,4 79 2,42 5,11 1,7
Burkina 1140 433 14,6 5,5 38 2,7 1 12,7 6 200,23 527,47 12,80
Burundi c … … … … 32 … … … … 342,96 1081,58 7,55
Cameroun 1995 950 35 16,6 48 4,8 2,3 22,2 13,1 2512 527,47 17,53
Cap-Vert 2831 2215 1,4 1,1 78 6,8 5,3 31,6 30,6 69,36 88,65 0,48
Comores 1063 611 0,6 0,4 57 2,6 1,5 11,9 8,5 226,19 393,38 0,61
Congo 3621 1845 12 6,1 51 8,7 4,4 40,4 25,5 268,76 527,47 3,32
Congo (Rép. dém. du) 264 120 15,7 7,1 45 0,6 0,3 2,9 1,7 214,27 473,91 59,52
Côte d’Ivoire 1575 858 30,1 16,4 55 3,8 2,1 17,6 11,9 287,49 527,47 19,1
Djibouti 1964 936 1,5 0,7 48 4,7 2,2 21,9 12,9 84,69 177,72 0,75
Egypte e 5049 1412 353,4 98,8 28 12,1 3,4 56,3 19,5 1,62 5,78 700
Ethiopie 591 154 42,5 11,1 26 1,4 0,4 6,6 2,1 2,25 8,67 726
Gabon 12742 6190 17,8 8,7 49 30,6 14,9 142 85,6 256,23 527,47 1,4
Gambie 726 192 1,1 0,3 26 1,7 0,5 8,1 2,7 7,56 28,58 1,46
Ghana 1225 502 26,1 10,7 41 2,9 1,2 13,7 6,9 3720,59 9073,8 21,34
Guinée 946 317 8,8 2,9 33 2,3 0,8 10,5 4,4 1219,35 3644,33 9,28
Guinée équatoriale 11.999 6538 12,2 6,6 54 28,8 15,7 133,7 90,4 287,42 527,47 11
Guinée-Bissao 569 234 0,8 0,3 41 1,4 0,6 6,3 3,2 217,30 527,47 1,33
Kenya 1359 531 47,9 18,7 39 3,3 1,3 15,1 7,3 29,52 75,55 35,27
Lesotho 1415 777 2,6 1,4 55 3,4 1,9 15,8 10,7 3,49 6,36 1,87
Liberia 383 188 1,2 0,6 49 0,9 0,5 4,3 2,6 0,49 10 3,23
Madagascar 988 320 16,8 5,5 32 2,4 0,8 11 4,4 649,57 2005,72 175
Malawi 691 230 8,6 2,9 33 1,7 0,6 7,7 3,2 39,46 118,42 12,4
Mali 1027 468 12,1 5,5 46 2,5 1,1 11,5 6,5 2409 527,47 11,73
Maroc 3547 1952 107,1 59 55 8,5 4,7 39,5 27 4,88 8,87 30,20
Maurice 10.155 5053 12,6 6,3 50 24,4 12,1 113,2 69,9 14,68 29,5 1,24
Mauritanie 1691 631 4,8 1,8 37 4,1 1,5 18,8 8,7 98,84 264,8 2,84
Mozambique 743 347 14,4 6,7 47 1,8 0,8 8,3 4,8 10.909,45 23.3230 19,42
Namibie 4547 3049 9,3 6,2 67 10,9 7,3 50,7 42,2 4,26 6,36 24
Niger 613 264 7,7 3,3 43 1,5 0,6 6,8 3,6 226,66 527,47 12,63
Nigeria 1892 868 247,3 113,5 46 4,5 2,1 21,1 12 60,23 131,27 130,7
Ouganda 991 345 26,3 9,1 35 2,4 0,8 11 4,8 619,64 1780,67 26,49
République Centrafricaine 675 338 2,7 1,4 50 1,6 0,8 7,5 4,7 263,74 527,47 40
Rwanda 813 271 7,2 2,4 33 2 0,7 9,1 3,8 186,18 557,81 8,80
Sao Tomé-et-Principe 1460 769 0,2 0,1 53 3,5 1,8 16,3 10,6 5558,09 10.558 0,15
Sénégal 1676 800 18,1 8,7 48 4 1,9 18,7 11,1 251,67 527,47 10,82
Sierra Leone 790 293 4 1,5 37 1,9 0,7 8,8 4 1074,12 2899,2 5,1
Soudan 2249 994 79,6 35,2 44 5,4 2,4 25,1 13,7 107,68 243,61 35,4
Swaziland 4384 2270 4,9 2,6 52 10,5 5,4 48,9 31,4 3,29 6,36 1,13
Tanzanie 1018 360 35,9 12,7 35 2,4 0,9 11,3 5 395,63 1119,36 35,3
Tchad 1749 690 14,9 5,9 39 4,2 1,7 19,5 9,5 2080 527,47 8,52
Togo 888 405 4,6 2,1 46 2,1 1 9,9 5,6 240,38 527,47 5,21
Tunisie 6461 2896 64,8 29 45 15,5 6,9 72 40 0,58 1,3 103
Zambie 1175 636 13,4 7,3 54 2,8 1,5 13,1 8,8 2414,81 4463,5 11,44
Zimbabwe e 538 … 6,2 … … 1,3 … 6 … 33.068,18 … 11,53
Total 2223 1016 1835,6 839,2 46 5,3 2,4 24,8 14,1 825,74
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Produit intérieur brut par habitant
Produit intérieur brut en milliards
Indice du niveau des prix
Indices du PIB par hab. (US=100)
Indices du PIB par hab. (Monde=100)
PPA Données de référence
Économie PPA USD PPA USD US=100 PPA USD PPA US$ USD=1 XR a (USD=1) POB b mill
Asie-Pacifique
Bangladesh 1268 446 173,8 61,2 35 3 1,1 14,1 6,2 22,64 64,33 137
Bhoutan 3694 1318 2,3 0,8 36 8,9 3,2 41,2 18,2 15,74 44,1 0,63
Brunei 47.465 25.754 17,6 9,5 54 113,9 61,8 529,1 356,2 0,9 1,66 0,37
Cambodge 1453 454 20,1 6,3 31 3,5 1,1 16,2 6,3 1278,55 4092,5 13,83
Chine f 4091 1721 5333,2 2243,8 42 9,8 4,1 45,6 23,8 3,45 8,19 1304
Fidji 4209 3558 3,5 3 85 10,1 8,5 46,9 49,2 1,43 1,69 0,84
Hong Kong 35.680 26.094 243,1 177,8 73 85,6 62,6 397,7 360,9 5,69 7,78 6,81
Inde 2126 707 2341 778,7 33 5,1 1,7 23,7 9,8 14,67 44,1 1101,32
Indonésie 3234 1311 707,9 287 41 7,8 3,1 36,1 18,1 3934,26 9704,74 218,87
Iran 10.692 3190 734,6 219,2 30 25,7 7,7 119,2 44,1 2674,76 8963,96 68,7
Laos 1811 508 10,2 2,9 28 4,3 1,2 20,2 7 2988,38 10.655,2 5,65
Macao 37.256 24.507 17,6 11,6 66 89,4 58,8 415,3 338,9 5,27 8,01 0,47
Malaisie 11.466 5250 299,6 137,2 46 27,5 12,6 127,8 72,6 1,73 3,79 26,13
Maldives 4017 2552 1,2 0,7 64 9,6 6,1 44,8 35,3 8,13 12,8 0,29
Mongolie 2643 915 6,7 2,3 35 6,3 2,2 29,5 12,7 417,22 1205,22 2,55
Népal 1081 343 27,4 8,7 32 2,6 0,8 12 4,7 22,65 71,37 25,34
Pakistan 2396 769 368,9 118,4 32 5,7 1,8 26,7 10,6 19,1 59,51 153,96
Philippines 2932 1158 250 98,7 39 7 2,8 32,7 16 21,75 55,09 85,26
Singapour 41.479 26.879 180,1 116,7 65 99,5 64,5 462,4 371,8 1,08 1,66 4,34
Sri Lanka 3481 1218 68,5 24 35 8,4 2,9 38,8 16,8 35,17 100,5 19,67
Taiwan 26069 15674 590,5 355,1 60 62,6 37,6 290,6 216,8 19,34 32,17 22,65
Thaïlande 6869 2721 444,9 176,2 40 16,5 6,5 76,6 37,6 15,93 40,22 64,76
Viêt-Nam 2142 637 178,1 52,9 30 5,1 1,5 23,9 8,8 4712,69 15.858,9 83,12
Total 3592 1462 12.020,7 4892,6 41 8,6 3,5 40 20,2 3346,29
CEI
Arménie 3903 1523 12,6 4,9 39 9,4 3,7 43,5 21,1 178,58 457,69 3,22
Azerbaïdjan 4648 1604 38,4 13,3 35 11,2 3,8 51,8 22,2 1631,56 4727 8,27
Belarus 8541 3090 83,5 30,2 36 20,5 7,4 95,2 42,7 779,33 2153,82 9,78
Géorgie 3505 1427 15,3 6,2 41 8,4 3,4 39,1 19,7 0,74 1,81 4,36
Kazakhstan 8699 3771 131,8 57,1 43 20,9 9 97 52,2 57,61 132,88 15,15
Kirguizistan 1728 478 8,9 2,5 28 4,1 1,1 19,3 6,6 11,35 41,01 5,14
Moldavie 2362 831 8,5 3 35 5,7 2 26,3 11,5 4,43 12,60 3,59
Russie g 11861 5341 1697,5 764,4 45 28,5 12,8 132,2 73,9 12,74 28,28 143,11
Tadjikistan 1413 338 9,7 2,3 24 3,4 0,8 15,8 4,7 0,74 3,12 6,85
Ukraine 5583 1829 263 86,1 33 13,4 4,4 62,2 25,3 1,68 5,12 47,11
Total 9202 3934 2269,2 970 43 22,1 9,4 102,6 54,4 246,58
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Produit intérieur brut par habitant
Produit intérieur brut en milliards
Indice du niveau des prix
Indices du PIB par hab. (US=100)
Indices du PIB par hab. (Monde=100)
PPA Données de référence
Économie PPA USD PPA USD US=100 PPA USD PPA USD USD=1 XR a (USD=1) POB b millOCDE-Eurostat
Albanie 5369 2587 16,8 8,1 48 12,9 6,2 59,9 35,8 48,56 100,78 3,14
Allemagne 30.496 33.849 2514,8 2791,3 111 73,2 81,2 339,9 468,1 0,89 0,80 82,46
Australie 32.798 34,774 671,5 712,0 106 78,7 83,4 365,6 480,9 1,39 1,31 20,47
Autriche 34.108 37.056 280,8 305,1 109 81,8 88,9 380,2 512,5 0,87 0,80 8,23
Belgique 32.077 35.852 336,0 375,5 112 77,0 86,0 357,6 495,8 0,90 0,80 10,47
Bosnie-Herzégovine 6506 3007 25,0 11,6 46 15,6 7,2 72,5 41,6 0,73 1,57 3,84
Bulgarie 9353 3525 72,2 27,2 38 22,4 8,5 104,3 48,8 0,59 1,57 7,72
Canada 35.078 35.133 1133,0 1134,8 100 84,2 84,3 391,0 485,9 1,21 1,21 32,30
Corée 21.342 16.441 1027,4 791,4 77 51,2 39,5 237,9 227,4 788,92 1024,12 48,14
Croatie 13.232 8749 58,8 38,9 66 31,8 21,0 147,5 121,0 3,94 5,95 4,44
Chypre 24.473 22.359 18,6 16,9 91 58,7 53,7 272,8 309,2 0,42 0,46 0,76
Danemark 33.626 47.793 182,2 259,0 142 80,7 114,7 374,8 661,0 8,52 5,99 5,42
Espagne 27.270 26.031 1183,5 1129,7 95 65,4 62,5 304,0 360,0 0,77 0,80 43,40
Estonie 16.654 10.341 22,4 13,9 62 40,0 24,8 185,6 143,0 7,81 12,58 1,35
États-Unis 41.674 41.674 12.376,1 12.376,1 100 100,0 100,0 464,5 576,4 1,00 1,00 296,97
Finlande 30.469 37.262 159,8 195,4 122 73,1 89,4 339,6 515,4 0,98 0,80 5,25
France 29.644 34.008 1862,2 2136,3 115 71,1 81,6 330,4 470,3 0,92 0,80 62,82
Grèce 25.520 22.285 282,8 247,0 87 61,2 53,5 284,5 308,2 0,70 0,80 11,08
Hongrie 17.014 10.962 171,6 110,6 64 40,8 26,3 189,7 151,6 128,51 199,47 10,09
Irlande 38.058 48.405 157,9 200,8 127 91,3 116,2 424,2 669,5 1,02 0,80 4,15
Islande 35.630 54.975 10,5 16,3 154 85,5 131,9 397,2 760,3 97,06 62,91 0,30
Israël 23.845 19.749 156,7 129,8 83 57,2 47,4 265,8 273,1 3,72 4,49 6,57
Italie 27.750 30.195 1626,3 1769,6 109 66,6 72,5 309,3 417,6 0,88 0,80 58,61
Japon 30.290 35.604 3870,3 4549,2 118 72,7 85,4 337,6 492,4 129,55 110,22 127,77
Lettonie 13.218 7035 30,4 16,2 53 31,7 16,9 147,3 97,3 0,30 0,56 2,30
Lituanie 14.085 7530 48,1 25,7 53 33,8 18,1 157,0 104,1 1,48 2,78 3,41
Luxembourg 70.014 80.315 32,6 37,3 115 168,0 192,7 780,4 1,110,8 0,92 0,80 0,47
Macedoine 7393 2858 15,0 5,8 39 17,7 6,9 82,4 39,5 19,06 49,30 2,03
Malte 20.410 14.605 8,2 5,9 72 49,0 35,0 227,5 202,0 0,25 0,35 0,40
Mexique 11.317 7401 1175,0 768,4 65 27,2 17,8 126,1 102,4 7,13 10,90 103,83
Monténégro 7833 3564 4,9 2,2 45 18,8 8,6 87,3 49,3 0,37 0,80 0,62
Norvège 47.551 65.267 219,8 301,7 137 114,1 156,6 530,0 902,7 8,84 6,44 4,62
Nouvelle-Zélande 24.554 26.538 100,7 108,8 108 58,9 63,7 273,7 367,0 1,54 1,42 4,10
Pays-Bas 34.724 38.789 566,6 632,9 112 83,3 93,1 387,1 536,5 0,90 0,80 16,32
Pologne 13.573 7965 518,0 304,0 59 32,6 19,1 151,3 110,2 1,90 3,24 38,16
Portugal 20.006 17.599 211,0 185,7 88 48,0 42,2 223,0 243,4 0,71 0,80 10,55
République tchèque 20.281 12.190 207,6 124,8 60 48,7 29,3 226,1 168,6 14,40 23,95 10,23
Roumanie 9374 4575 202,7 98,9 49 22,5 11,0 104,5 63,3 1,42 2,91 21,62
Royaume-Uni 31.580 37.266 1901,7 2,244,1 118 75,8 89,4 352,0 515,4 0,65 0,55 60,22
Russie g 11.861 5341 1697,5 764,4 45 28,5 12,8 132,2 73,9 12,74 28,28 143,11
Serbie 8609 3564 64,1 26,5 41 20,7 8,6 96,0 49,3 27,21 65,72 7,44
Slovaquie 15.881 8798 85,6 47,4 55 38,1 21,1 177,0 121,7 17,20 31,04 5,39
Slovénie 23.004 17.558 46,0 35,1 76 55,2 42,1 256,4 242,8 147,04 192,65 2,00
Suède 31.995 39.621 288,9 357,8 124 76,8 95,1 356,6 548,0 9,24 7,46 9,03
Suisse 35,520 49.675 266,3 372,4 140 85,2 119,2 395,9 687,0 1,74 1,25 7,50
Turquie 7786 5013 561,1 361,3 64 18,7 12,0 86,8 69,3 0,87 1,35 72,07
Total 26.404 26.191 36.469,0 36,173,8 99 63,4 62,8 294,3 362,2 1381,18
Résultats au plan mondial du PCI 2005 : tableau synoptique
www.worldbank.org/data/icp
Mars 2008
Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale
47
Produit intérieur brut par habitant
Produit intérieur brut en milliards
Indice du niveau des prix
Indices du PIB par hab. (US=100)
Indices du PIB par hab. (Monde=100)
PPA Données de référence
Économie PPA USD PPA USD US=100 PPA USD PPA USD USD=1 XR a (USD=1) POB b millAmérique du SudArgentine 11.063 4836 419,0 183,2 44 26,5 11,6 123,3 66,9 1,27 2,90 37,88Bolivie 3618 1001 34,1 9,4 28 8,7 2,4 40,3 13,9 2,23 8,07 9,43Brésil 8596 4791 1583,2 882,5 56 20,6 11,5 95,8 66,3 1,36 2,43 184,18Colombie 6306 2940 263,7 122,9 47 15,1 7,1 70,3 40,7 1081,95 2320,75 41,82Chili 12.262 7305 199,6 118,9 60 29,4 17,5 136,7 101,0 333,69 560,09 16,28Equateur 6533 2761 86,3 36,5 42 15,7 6,6 72,8 38,2 0,42 1,00 13.,2Paraguay 3900 1267 23,0 7,5 32 9,4 3,0 43,5 17,5 2006,83 6177,96 5,90Pérou 6466 2916 176,0 79,4 45 15,5 7,0 72,1 40,3 1,49 3,30 27,22Uruguay 9266 5026 30,6 16,6 54 22,2 12,1 103,3 69,5 13,28 24,48 3,31Venezuela, RB 9,876 5449 262,5 144,8 55 23,7 13,1 110.1 75,4 1152,88 2089,75 26,58Total 8415 4379 3078,1 1601,7 52 20,2 10,5 93,8 60,6 365,80
Asie occidentaleArabie saoudite 21.220 13.640 490,6 315,3 64 50,9 32,7 236,5 188,6 2,41 3,75 23,12Bahreïn 27.236 18.019 20,2 13,4 66 65,4 43,2 303,6 249,2 0,25 0,38 0,74Egypte d 5049 1412 353,4 98,8 28 12,1 3,4 56,3 19,5 1,62 5,78 70,00Iraq 3200 1214 89,5 33,9 38 7,7 2,9 35,7 16,8 558,70 1473,00 27,96Jordanie 4294 2304 23,5 12,6 54 10,3 5,5 47,9 31,9 0,38 0,71 5,47Koweït 44.947 32.882 110,4 80,8 73 107,9 78,9 501,0 454,8 0,21 0,29 2,46Liban 10.212 5741 38,3 21,6 56 24,5 13,8 113,8 79,4 847,52 1507,50 3,76Oman 20.334 12.289 51,0 30,8 60 48,8 29,5 226,7 170,0 0,23 0,38 2,51Qatar 68.696 51.809 55,8 42,1 75 164,8 124,3 765,7 716,5 2,75 3,64 0,81Syrie 4059 1535 75,0 28,4 38 9,7 3,7 45,2 21,2 19,72 52,14 18,49Yémen 2276 826 46,2 16,8 36 5,5 2,0 25,4 11,4 69,49 191,42 20,28Total 7711 3955 1354,1 694,5 51 18,5 9,5 86,0 54,7 175,60MONDE 8971 7230 54.975,7 44.308,7 81 21,5 17,3 100,0 100,0 6128,08
Notes :
a. Taux de change : il s’agit du taux de change fixé par les autorités nationales ou celui du marché légal de devises. Pour le calculer on prend la moyenne annuelle du nombre d’unités de la monnaie locale par rapport au dollar américain. Les chiffres ont été fournis par les autorités nationales participant au PCI et peuvent être différents de ceux du FMI.
b. Population : les estimations ont été fournies par les autorités nationales participant au PCI. Les valeurs sont estimatives (milieu de l’année). Elles peuvent être différentes de celles provenant des indicateurs du développement mondial de la Banque Mondiale.
c. Burundi : a bien envoyé les prix mais n’a pas fourni de données officielles sur les comptes nationaux.
d. Egypte : il a participé dans les régions “Afrique” et “Asie Occidentale”. Une moyenne de ses résultats des deux régions a été prise, avec la moyenne géométrique des PPA, en permettant que l’Egypte apparaisse dans chacune de ces régions avec la même classification que celle de la comparaison mondiale.
e. Zimbabwe : données supprimées à cause de l’extrême volatilité du taux de change officiel.
f. Chine : les résultats de la RPC ont été calculés sur la base de la moyenne des prix nationaux extrapolés par la Banque Mondiale et la BAD, en faisant appel aux prix de 11 villes envoyés par l’Office national des statistiques chinois. Les données chinoises ne comprennent ni Hong Kong, ni Macao ni Taiwan.
g. Fédération russe : elle a pris part aux comparaisons de la CEI et de l’OCDE-Eurostat. Les PPA pour la Russie sont fondées sur une comparaison avec l’OCDE, elles ont été utilisées comme base pour relier la comparaison de la CEI avec le programme Eurostat-OCDE.
… Les données ont été supprimées car elles étaient incomplètes.
Résultats au plan mondial du PCI 2005 : tableau synoptique
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Volume 5, N° 1
Rédacteur en chefYONAS BIRU
Rédacteurs traductionYURI DIKHANOVNADA HAMADEH
Chargée de la distributionVIRGINIA ROMAND
Comité de RédactionANGUS DEATONPrinceton University
ANTONIO ESTACHEUniversité Libre de Bruxelles
DAVID EVANSOrganisation mondiale de la Santé
ALAN HESTONUniversity of Pennsylvania
ROBERT LIPSEY National Bureau of Economic Research, NY
PETER NEARY Oxford UniversitySERGEY SERGEEV Statistics Austria
HARRY X. WU The Hong Kong Polytechnic University
KIM ZIESCHANG Fonds monétaire international Le Bulletin du PCI vise à promouvoir un échange dynamique d’informations sur les expériences de mise en œuvre du programme et sur les développements méthodologiques. Il fournit des états récapitulatifs d’études de cas ainsi que des résumés d’articles scientifiques et les conclusions auxquels ils sont parvenus.
Veuillez adresser vos commentaires et questions à Virginia Romand : [email protected]
International Comparison ProgramThe Word Bank 1818 H Street NW, MC2-209 Washington D.C. 20433 USA
Les opinions exprimées dans le Bulletin du PCI sont celles des auteurs et ne devraient en aucun cas être attribuées au Bureau Mondial du PCI où à la Banque Mondiale.
du
Bulletin