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Volume 5, N° 1, mars 2008 1 www.worldbank.org/data/icp Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale du BULLETIN Publié en anglais, arabe, espagnol, français et russe Dans ce numéro Articles en couverture ................................. 1 • Les vertus des comparaisons PPA • Quelques commentaires à l’occasion de l’anniversaire du PCI Éditorial ....................................................... 2 Article de fond • Entretien avec Alan Heston et Robert Summers ................................  3 Leçons tirées • Qu’avons-nous appris du Cycle PCI 2005 ?   7 • 25 ans de parités du pouvoir d’achat dans la zone de l’OCDE ................................ 11 • Le PCI 2005 a remporté avec succès ses dernières épreuves ! ................................ 13 Construire des partenariats • Soutenir le PCI : partenariats entre organisations ........................................ 16 • Le renforcement des capacités statistiques et le PCI .......................................................... 20 • Le Programme de Comparaison Internationale : l’expérience sud-américaine  23 • PCI : l’expérience des Philippines ................. 26 Méthodologie • Mesurer la parité du pouvoir d’achat pour l’analyse des industries d’origine ................... 29 • Les PPA spéciales peuvent-elles être utilisées pour mesurer l’inflation mondiale ? ............... 35 • La comparaison de la parité du pouvoir d’achat dans la santé ..................................... 41 • Les résultats du PCI 2005 au plan mondial : tableau synoptique ......................................... 44 ... à suivre page 14 Les vertus des comparaisons des PPA Paul Samuelson, Lauréat du Prix Nobel d’économie, Institut de Technologie du Massachusetts L’ouvrage magistral de Thomas Kuhn de 1962, intitulé La Struc- ture des Révolutions Scientifiques, décrit avec justesse la façon dont de nouveaux paradigmes extraordinaires et révolutionnaires surgis- saient pour expliquer des phénomènes empiriques auparavant inex- pliqués. La théorie de la relativité spatiale d’Einstein en 1905 consti- tue à cet égard un excellent exemple. Autre exemple significatif, la théorie de l’évolution par sélection naturelle de Charles Darwin. Comme Freeman Dyson, physicien perspicace, l’a souligné, souvent de nouveaux dispositifs de mesure peuvent donner lieu à une source différente de résolution scientifique. Copernic et Kepler ont pu aller jusque-là. Mais une fois que le télescope a été amélioré, Galilée et Newton ont pu aller bien plus loin encore. De la même façon, la biologie moderne et la médecine n’auraient pas vu le jour si le mi- croscope, les rayons X et de nombreux autres scanners n’avaient pas été découverts. Si l’économie politique n’a pas la même précision que certaines des sciences expé- rimentales, nous, les économistes, pouvons également reconnaître le rôle fondamen- tal des matériels et logiciels informatiques. À l’occasion du quarantième anniversaire du Programme de Comparaison Internationale (PCI), j’écris dans l’intention de rendre hommage à ses défenseurs de la première heure, dont, en premier lieu, feu Irving Kravis de l’Université de Pennsylvanie. Il a défendu pendant de nombreuses années ... à suivre page 15 Quelques commentaires à l’occasion de l’anniversaire du PCI Robert E. Lucas Jr., Lauréat du Prix Nobel d’économie, Université de Chicago Il y a bien longtemps, peu de temps après que Milton Friedman et Edmund Phelps aient défendu la théorie selon laquelle les courbes de Philips à long terme devraient être verticales, Leonard Rapping et moi-même avons eu l’idée d’utiliser des comparaisons entre pays pour vérifier l'hypothèse suivante du taux naturel : était-il vrai que dans les économies où l’inflation était élevée le taux moyen de chô- mage n’était pas plus faible que dans les économies où l’inflation était faible ? Or, lorsque nous avons commencé à mettre en place une série de données adaptée à ce projet, nous nous sommes aperçus qu’il n’existait pas de définition unanime au plan international du terme chômage ou de la façon de le mesurer. Les différences dans les taux de chômage entre pays pouvaient donner lieu à toutes sortes d’interprétation et les données dont nous avions besoin devaient, pour nous servir, obligatoirement inclure des études détaillées pour chacun des pays et être 43814 Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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Volume 5, N° 1, mars 2008

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www.worldbank.org/data/icp

Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale

du

Bulletin

Publié en anglais, arabe, espagnol, français et russe

Dans ce numéroArticles en couverture ................................. 1• Les vertus des comparaisons PPA

•  Quelques commentaires à l’occasion  de l’anniversaire du PCI

Éditorial ....................................................... 2Article de fond•  Entretien avec Alan Heston  

et Robert Summers  ................................  3

Leçons tirées• Qu’avons-nous appris du Cycle PCI 2005 ?   7

•  25 ans de parités du pouvoir d’achat  dans la zone de l’OCDE  ................................ 11

•  Le PCI 2005 a remporté avec succès  ses dernières épreuves !  ................................ 13

Construire des partenariats•  Soutenir le PCI : partenariats  

entre organisations  ........................................ 16

•  Le renforcement des capacités statistiques  et le PCI .......................................................... 20

•  Le Programme de Comparaison  Internationale : l’expérience sud-américaine  23

• PCI : l’expérience des Philippines ................. 26

Méthodologie•  Mesurer la parité du pouvoir d’achat pour 

l’analyse des industries d’origine ................... 29

•  Les PPA spéciales peuvent-elles être utilisées pour mesurer l’inflation mondiale ? ............... 35

•  La comparaison de la parité du pouvoir  d’achat dans la santé  ..................................... 41

•  Les résultats du PCI 2005 au plan mondial : 

tableau synoptique ......................................... 44

... à suivre page 14

Les vertus des comparaisons des PPA

Paul Samuelson, Lauréat du Prix Nobel d’économie, Institut de Technologie du Massachusetts

L’ouvrage magistral de Thomas Kuhn de 1962, intitulé La Struc-ture des Révolutions Scientifiques, décrit avec justesse la façon dont de nouveaux paradigmes extraordinaires et révolutionnaires surgis-saient pour expliquer des phénomènes empiriques auparavant inex-pliqués. La théorie de la relativité spatiale d’Einstein en 1905 consti-tue à cet égard un excellent exemple. Autre exemple significatif, la théorie de l’évolution par sélection naturelle de Charles Darwin.

Comme Freeman Dyson, physicien perspicace, l’a souligné, souvent de nouveaux dispositifs de mesure peuvent donner lieu à une source 

différente de résolution scientifique. Copernic et Kepler ont pu aller jusque-là. Mais une fois que le télescope a été amélioré, Galilée et Newton ont pu aller bien plus loin encore. De la même façon, la biologie moderne et la médecine n’auraient pas vu le jour si le mi-croscope, les rayons X et de nombreux autres scanners n’avaient pas été découverts. 

Si l’économie politique n’a pas la même précision que certaines des sciences expé-rimentales, nous,  les économistes, pouvons également reconnaître  le rôle fondamen-tal des matériels et  logiciels informatiques. À l’occasion du quarantième anniversaire du Programme de Comparaison Internationale (PCI), j’écris dans l’intention de rendre hommage  à  ses  défenseurs  de  la  première  heure,  dont,  en  premier  lieu,  feu  Irving Kravis de  l’Université de Pennsylvanie.  Il a défendu pendant de nombreuses années  

... à suivre page 15

Quelques commentaires à l’occasion de l’anniversaire du PCIRobert E. Lucas Jr., Lauréat du Prix Nobel d’économie, Université de Chicago

Il y a bien longtemps, peu de temps après que Milton Friedman et Edmund Phelps aient défendu la théorie selon laquelle les courbes de Philips à long terme devraient être verticales, Leonard Rapping et moi-même avons eu l’idée d’utiliser des comparaisons entre pays pour vérifier l'hypothèse suivante du taux naturel : était-il vrai que dans les économies où l’inflation était élevée le taux moyen de chô-mage n’était pas plus  faible que dans  les économies où  l’inflation était faible ?

Or,  lorsque nous avons commencé à mettre en place une série de données  adaptée à  ce projet, nous nous  sommes aperçus qu’il n’existait pas de définition unanime au plan international du terme 

chômage ou de la façon de le mesurer.Les différences dans les taux de chômage entre pays pouvaient donner lieu à toutes 

sortes  d’interprétation  et  les  données  dont  nous  avions  besoin  devaient,  pour  nous servir,  obligatoirement  inclure  des  études  détaillées  pour  chacun  des  pays  et  être  

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Volume 5, N° 1

www.worldbank.org/data/icp

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PCIduBulletin

Éditorial

Chers lecteurs,

Cette publication spéciale marque la célébra-tion de deux faits importants : le 40ème anni-versaire du PCI et la publication des résultats finaux  du  cycle  2005.  Celle-ci  contient  des articles  écrits  par  d’éminents  chercheurs  et 

experts qui se sont penchés sur les quarante dernières années et se tournent vers l’avenir pour voir quels sont les principales opportunités et les défis majeurs.

Dans un article succinct, Paul Samuelson rend hommage à  Irving Kravis, Alan Heston et Robert  Summers pour leur rôle pionnier dans le leadership intellectuel et pour avoir consacré une grande partie de leur vie à construire un bien public mondial extrêmement important. Robert Lucas nous livre une réflexion personnelle sur le rôle que le PCI a joué pour approfondir notre compréhension de la production et des niveaux de vie en faisant en sorte que les théories et les données simplifiées puissent être passibles d’un examen et d’une analyse empiriques.

Autre  moment  fort  de  cette  publication,  un  entretien avec Alan Heston et Robert Summers. Alan et Bob ont donné leurs opinions sur plusieurs questions, depuis les secteurs  de  recherche  prioritaires  jusqu’aux  politiques d’accès aux données. Les articles de Dennis Trewin et Fred Vogel reviennent sur le long chemin parcouru par le PCI pendant le cycle 2005. Enrico Giovannini nous of-fre une perspective sur l’expérience de l’OCDE au cours des 25 dernières années.

La  section  méthodologie  contient  trois  articles.  Bart van Ark, Angus Madison et Marcel P. Timmer débattent de l’histoire et de la transformation de la Comparaison internationale  de  la  production  et  de  la  productivité (ICOP) et nous disent comment, selon eux, il serait pos-sible de développer, renforcer et maintenir une synergie entre l’ICOP et le PCI. Dans un article qui nous invite à la réflexion, Michael Ward évoque la façon dont certains dangers économiques à long terme, tels que l’inflation mondiale,  peuvent  être  mesurés.  Christopher  Murray et  Ajay Tandon  s’attachent  à  la  comparaison  des  PPA dans la santé en mettant en exergue les avantages et les contraintes que présentent les données actuellement en circulation.

   

 Cette publication contient également des articles impor-tants  sur  les  aspects  organisationnels  et  opérationnels du programme à partir de perspectives régionales et na-tionales. Carmelita Ericta écrit sur  le renforcement des capacités, en se concentrant sur l’expérience des Philip-pines.  L’article  d’Abdullateef  Bello  présente  un  travail statistique  complet  sur  le  renforcement  des  capacités initié et financé par la Banque Islamique de Développe-ment et décrit la façon dont ce travail tire profit du PCI tout en y contribuant.

Ben Whitestone et David Fenwick présentent un parte-nariat  réussi  entre  la Banque Africaine de Développe-ment et le Bureau national de Statistiques du Royaume-Uni dans la mise en œuvre technique du PCI en Afrique. Quatre experts nationaux d’Amérique du Sud, Graciela Bevacqua (Argentine), Marina Fantin (Uruguay), Marcia Maria Melo Quintslr (Brésil) et Francisco Ruiz (Chili), se sont réunis pour partager leurs idées.Cette publication comprend aussi un tableau synoptique contenant les résultats finaux du Cycle 2005.

Informations importantesLe Conseil d’Administration du FMI soutient une résolu-tion pour réformer la répartition des quotas et du nom-bre de votes des pays membres. La nouvelle répartition des  quotas  prévoit  quatre  variables  y  compris  le  PIB ajusté pour la PPA. La résolution qui doit être entérinée par le Conseil d’Administration du FMI aligne la réparti-tion des quotas et du nombre de votes sur le poids relatif et le rôle dans l’économie mondiale des pays membres. Ce faisant, elle renforce la participation et le poids des pays émergents et en développement. Elle marque éga-lement un tournant important pour le PCI, car il s’agit d’un premier pas  significatif  vers  l’utilisation des don-nées de  la PPA pour  la prise de décisions  en matière de  politique  opérationnelle.  Vous  pouvez  consulter  le rapport du FMI  sur  :    (http://www.imf.org/external/np/pp/eng/2008/032108.pdf)

Yonas Biru

www.worldbank.org/data/icp

Mars 2008

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à suivre

Article de fond

Réflexion sur l’histoire et les transformations du PCI au cours des quarante dernières an-nées, sur les principaux défis et les étapes les plus importantes, particulièrement en ce qui concerne les développements méthodologiques et opérationnels

La première priorité a consisté à fixer un ca-dre  dans  les  comptes  nationaux  permettant de comparer les prix. Même s’il aurait été in-téressant  de  connaître  les  comparaisons  de l’aspect  production  de  la  Parité  du  pouvoir d’achat (PPA) car elles permettent de faire des études de productivité, il a été décidé de tra-vailler sur l’aspect dépenses car il n’entraîne que les comparaisons des produits finis, non pas des produits intermédiaires. La deuxième priorité  consistait  à  s’éloigner des comparai-sons  binaires  pour  s’orienter  vers  un  cadre multilatéral. Au niveau de la rubrique de base, cela  impliquait qu’il  fallait utiliser des matri-ces incomplètes de prix, ce qui a donné lieu au  développement  de  la  méthode  Country-Product-Dummy (CPD) de Summers. Depuis, ce modèle hédonique simple, sous forme pon-dérée ou non, a été étendu pour prendre en considération  les  caractéristiques  des  points de vente et des produits, outre celles  liées à l’emplacement.Au  niveau  des  agrégats,  il  a  été  décidé  de choisir  une  méthode  multilatérale  qui  soit additive  entre  les  pays  et  les  produits.  La méthode retenue a été celle conçue par R.C. Geary pour  l’Organisation pour  l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), plus tard modifiée par Salem Khamis. De plus, la première phase du PCI a pris en compte les résultats de l’EKS, de Van Yzeren et de Walsh, ainsi que les résultats binaires. De plus, des intervalles d’erreur ont été étudiés pour les estimations, comme étape préalable aux niveaux que nous devions ap-pliquer pour les prolongements de référence dans notre travail exploratoire.Le  jalon  fondamental  du  PCI  a  été  l’accep-tation  des  conversions  fondées  sur  les  PPA 

dans les comparaisons de référence ou telles qu’elle sont utilisées dans les Indicateurs In-ternationaux de Développement de la Banque Mondiale,  par  les  Perspectives  Économiques Mondiales du FMI ou par les chercheurs qui utilisent les Penn World Tables (PWT). À la fin des années 70 et au début des années 80, les ouvrages de référence en matière économique et certains médias faisaient état des PPA dans leurs publications. Pour mesurer les volumes, les  conversions  fondées  sur  les  PPA du  PIB et  les  agrégats  connexes  enregistraient  de meilleurs résultats dans les modèles de scien-ces  sociales  en  tant  que  variable  explicative dans une série d’applications (par exemple les modèles de convergence).

En quoi le cycle 2005 est-il différent des cycles précédents ?

Au cours des premiers cycles du PCI en 1975, tous les prix étaient gérés de façon centralisée, donc la question de la liaison régionale ne se posait pas. En 1980 et dans les comparaisons suivantes  jusqu’en  2005,  les  ressources  qui reliaient les produits individuels et les rubri-ques entre les pays étaient inadéquates. Donc un changement qualitatif important a été une amélioration  notoire  dans  la  façon  dont  les comparaisons régionales étaient reliées entre elles du point de vue de l’examen de la col-lecte des prix. Une deuxième amélioration a été la méthodologie utilisée pour établir cette liaison à partir du niveau de rubrique de base d’une façon qui n’était pas tributaire du pays du lien ou « de l’Anneau » de chaque région.Dans les premiers cycles, un système de clas-sification des dépenses a été élaboré. Celui-ci a servi de cadre pour établir les comparaisons jusqu’en 2005. Toutefois, un changement ma-jeur est survenu en 2005, à savoir développer dans ce cadre un système de codage fondé sur la Classification des  fonctions de  la consom-mation individuelle (COICOP) susceptible de 

Alan Heston Université de

Pennsylvanie, Groupe consultatif

et technique sur le PCI

Entretien avec Alan Heston et Robert Summers

Robert SummersUniversité de Pennsylvanie

Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale

... concernant les changements importants

dans le cycle 2005...

Un changement qualitatif important a été une

amélioration notoire dans la façon dont les

comparaisons régionales étaient reliées entre

elles du point de vue de l’examen de la collecte

des prix. Une deuxième amélioration a été la méthodologie utilisée

pour établir cette liaison à partir du niveau de

rubrique de base d’une façon qui n’était pas

tributaire du pays du lien ou « de l’Anneau » de chaque région.

www.worldbank.org/data/icp

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Volume 5, N° 1

PCIduBulletin

devenir la norme internationale pour tous les  pays,  y  compris  pour  leur  travail  na-tional (par exemple  l’Indice des Prix à  la Consommation, ou IPC). Donc ces charges indirectes  importantes  nées  en  2005  ont le potentiel de réduire de façon significa-tive les ressources nationales dont les pays participants  auront  besoin  pour  les  pro-chains cycles. Ce qui, en retour, fera qu’il sera plus difficile pour eux de traduire leur propre codage en PCI. Pendant le cycle 2005, le Groupe Consul-tatif  Technique,  en  coopération  avec  des consultants  et  le  personnel  du  Bureau Mondial,  a  rédigé  un  manuel.  Les  don-nées  indiquées sur  le site PCI de  la Ban-que  Mondiale  sont  régulièrement  mises à jour afin de permettre aux pays partici-pants ou aux autres personnes intéressées de connaître  les dernières nouveautés en termes de réflexion sur les différents pro-blèmes et les différents aspects méthodo-logiques du PCI.De plus, le Groupe Consultatif Technique a pu faire évoluer le niveau de connaissan-ces dans deux autres domaines. Dans le cy-cle 2005 d’autres méthodes pour comparer la construction et  les biens d’équipement ont été utilisées. On continue d’évaluer les contributions de cette méthode à la com-paraison 2005 mais il faudra certainement attendre les prochains cycles du PCI pour constater  pleinement  les  avantages  que présente ce travail. 

Un large consensus est apparu quant au besoin de profiter de la tendance favorable actuelle. Quels sont d’après vous les futurs défis et les prochaines opportunités ?

Un défi permanent du PCI consiste à ins-taurer davantage de coopération entre les bureaux  nationaux  de  statistiques  dans la  provision  de  données  qui  ne  font  pas habituellement partie des données collec-tées. Souvent ce n’est qu’une fois que les statisticiens commencent à adopter le PCI qu’ils voient  l’avantage du produit et des descriptions de service du PCI, des métho-des  de manipulation  des  données  et  des autres  procédures  qui  peuvent  les  aider dans  leur  travail  au plan national. Toute-fois, pour la majorité des pays, la priorité sera toujours accordée à leurs statistiques 

nationales,  il  est  donc  fortement  recom-mandé que le PCI prenne en considération leur demande vis-à-vis des données et les adapte autant que possible aux pratiques prévalant dans les pays.Pour ce qui est des comptes nationaux, la situation  semble  être  beaucoup  plus  fa-cile  qu’avec  les  prix  dans  la  mesure  où il  existe  des  normes  communes  dans  le Système  des  Comptes  Nationaux  (SCN). Toutefois les pays se sont rendus compte que  chacun  d’entre  eux  utilise  ses  pro-pres pratiques concernant notamment les logements occupés par  leur propriétaire, l’inclusion  des  pourcentages  de  marge des  promoteurs  dans  la  construction… Par  conséquent,  un  défi  majeur  pour  le PCI  consiste  à  convaincre  les  pays  qu’il est  important  non  seulement  qu’ils  éta-blissent les prix de produits comparables mais  aussi  que  leurs  comptes  nationaux soient  fondés  sur  des  enquêtes  récentes qui  soient  recoupées par autant d’autres enquêtes  que  possible.  Autrement,  les comparaisons  de  volume  découlant  des bonnes comparaisons de prix pourraient donner lieu à une interprétation erronée. Pour ce qui est des comparaisons de prix, un défi majeur est que le cadre dans lequel s’effectue la collecte des prix de l’IPC dans les pays concernés pourrait s’avérer inap-proprié pour  les comparaisons d’un pays à  l’autre. Comme  les prix ont  tendance à évoluer avec le temps dans la même direc-tion dans un pays, en sélectionnant les prix dans un centre urbain ou dans une provin-ce voisine on peut obtenir une bonne lec-ture des mouvements temporaires de prix dans une province toute entière. Toutefois ce cadre dans lequel s’effectue la collecte de données ne peut pas être utilisé comme baromètre dans le cas des différences spa-tiales de prix,  sauf dans  le cas des petits pays,  comme  Singapour.  Pour  de  grands pays,  comme  la  Chine  ou  le  Brésil,  si  la collecte  de  prix  dans  les  grands  centres urbains  peut  s’avérer  utile  pour  un  large éventail de biens, il n’en va pas de même pour la comparaison du prix des services, y compris le logement. Le PCI doit encore relever le défi suivant : obtenir des prix na-tionaux moyens pour établir les comparai-sons. Plusieurs solutions ont été proposées pour  relever  ce défi, mais  aucun  consen-

sus n’a encore été atteint pour adopter une méthode viable.Un défi important et une opportunité po-tentielle pour le PCI sont à retrouver dans la  gestion  du  domaine  étranger.  Les  146 pays du cycle 2005 présentent une variété très complexe où, étonnamment, dans de nombreux pays les importations et les ex-portations  excèdent  la  production  natio-nale.  Comme  par  le  passé,  le  cycle  2005 n’a converti la balance commerciale exté-rieure  nette  qu’aux  taux  de  change  sans tenir compte du fait que les PPA pour les exportations  pouvaient  différer  des  PPA pour les importations ou pour le taux de change. Il est clair qu’il existe une grande marge d’erreur pour les petits pays comme Hong Kong, le Luxembourg et le Bahrain car ils ont d’importantes balances commer-ciales et/ou ce sont des centres financiers extraterritoriaux. Dans un monde où l’éco-nomie, réelle ou financière, est chaque fois plus interdépendante, le PCI doit impéra-tivement à  l’avenir  répondre à un certain nombre  de  problèmes  méthodologiques dans  le  traitement des balances  commer-ciales extérieures.L’un des intérêts majeurs que présente le PCI est de s’occuper des comparaisons de la production réelle par habitant de cha-que pays pris individuellement et de défi-nir dans quelle mesure un pays peut être considéré  comme  étant  bon  marché  ou attrayant, c’est-à-dire en termes de niveau de prix et de rapport PPA / taux de chan-ge. Toutefois, ce qui intéresse les régions c’est  aussi  de  savoir  quelle  place  elles occupent dans  le monde  (par  exemple  : quelle  est  la  taille  économique  relative de l’OCDE et de l’Asie ?). Pour répondre à cette question, on peut additionner les PIB par habitant des pays et multiplier le résultat par leur population pour obtenir un PIB régional. Toutefois, dans certains cas il n’est pas recommandé d’additionner l’EKS des PIB pour obtenir ce type d’agré-gat car, ce faisant, on mesure tous les pays avec la même pondération. En utilisant la méthode GK, on peut pondérer  les pays en fonction de leur taille. Toutefois cette méthode  présente  un  inconvénient  po-tentiel  car  elle  part  du  principe  que  les quantités consommées dans les pays sont égales à celles qui  seraient  consommées 

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à suivre

si  les prix  internationaux étaient utilisés pour évaluer  leur production. Et  il  s’agit là  d’un postulat  qui  n’est  vraisemblable-ment pas adapté à une grande partie de la consommation des ménages. Nous avons toujours  eu  pour  habitude  de  présenter les  résultats  de  plusieurs  méthodes  tout en concentrant notre analyse sur notre sé-rie privilégiée de résultats. Bien entendu s’il  faut  présenter  uniquement  une  série de  résultats  le  PCI  doit  alors  travailler davantage  pour  obtenir  un  consensus concernant la méthode choisie.

Étant donné l’intégration rapide des mar-chés internationaux, pensez-vous que le PCI pourrait et devrait essayer de mesurer et surveiller les changements des différen-ces de prix dans un pays dans le temps par rapport à l’inflation mondiale ?

Il  existe  certainement  une  façon  de  me-surer  l’inflation mondiale.  Elle  consiste  à pondérer les mesures nationales de l’infla-tion, comme le déflateur du PIB, en fonc-tion de la taille du PIB total de l’économie convertie  en PPA. Toutefois  dans  ce pro-cessus le PCI sert exclusivement à donner des  pondérations.  Rien  dans  les  chiffres repères  des  PCI  successifs  ne  peut  nous donner une mesure de l’inflation mondia-le,  sans  inclure une  forme, quelle qu’elle soit, de moyenne pondérée des taux d’in-flation des pays.Et  malheureusement  il  en  va  de  même pour  les  prix  relatifs.  Dans  tout  chiffre repère  on  peut  mesurer  les  prix  relatifs d’une coupe de cheveux par rapport à ce-lui  d’un  équipement  audiovisuel  donné, par exemple. Mais il est impossible de dire quoi que ce soit sur les changements dans les prix relatifs des coupes de cheveux ou des équipements audiovisuels entre deux chiffres repères sans avoir recours aux me-sures nationales de changement temporel dans le prix des coupes de cheveux et des équipements  audiovisuels.  Nous  savons que les déflateurs ou les services ont aug-menté plus vite que les biens de consom-mation dans la plupart des pays au cours des 35 dernières années prises en compte pour les chiffres repères du PCI. Toutefois le PCI se limite à faire remarquer les dif-férences énormes dans les prix relatifs des 

biens de consommation et des services en-tre  les pays à un moment donné dans  le temps mais il ne peut pas faire de même et dire ce qu’il va se produire entre les chif-fres repères.

Il semblerait y avoir une absence de consensus pour donner un accès aux mi-crodonnées telles que les prix moyens des produits au niveau national. Il existe en-core un conflit entre la protection de la confidentialité et l’accès aux données. De même la question de savoir s’il faut donner un large accès au niveau des rubriques de base n’a toujours pas été tranchée. Pensez-vous que nous devrions pêcher par excès de précaution et restreindre l’accès aux données ou au contraire promouvoir une politique d’accès ouvert ? Que pensez-vous de tout cela ?

Lorsque nous traitions les informations de référence  à  l’Université  de  Pennsylvanie, nous  n’étions  pas  autorisés  à  divulguer des  informations  quant  aux  prix  des  pro-duits  aux  consommateurs  intéressés  sans la  permission  des  pays  participants. Dans les premières années,  l’Union Européenne (UE) a publié les prix nationaux en vigueur dans les pays membres. Il s’agit là, à notre connaissance, du seul organe ayant donné accès aux prix. Et bien entendu, aujourd’hui l’UE, l’OCDE ou toute autre région est bien loin d’appliquer ces pratiques. Bien plus in-téressantes que les prix moyens nationaux, les équations CPD au niveau de la rubrique de base fondées sur la collecte des prix pour les produits à l’intérieur des pays ayant des caractéristiques codées avec le prix comme le  type  de  point  de  vente,  l’emplacement dans le pays et les caractéristiques de l’arti-cle (par exemple l’emballage, la taille et la marque  comme  autant  de  caractéristiques définissant le prix). Cela a été fait pour les États-Unis  (Aten,  2006),  avec  des  résultats encourageants. Cela permet aux pays d’in-diquer  les prix pour  les  comparer  à  ceux d’autres  pays  laissant  la  caractéristique  la plus importante du prix constante. Notre objectif en indiquant environ 150 pa-rités  de  la  rubrique  de  base  était  de  re-connaître  explicitement  que  ces  données n’étaient pas de  la même qualité que  les données plus agrégées, où les erreurs dans 

les mesures avaient  tendance à s’annuler. Nous avons indiqué les rubriques de base dans une annexe et avons utilisé nos me-sures  les  plus  agrégatives,  en  général  35 agrégats  indépendants sur un  total de 48 rubriques de synthèse utilisés dans le texte principal  et  l’analyse.  Lorsque nous nous sommes occupés de la publication des chif-fres repères, nous en étions bien entendu encore au temps du papier imprimé. Dans le monde des chiffres repères de 2005, in-diquer, sur demande, les informations sur les  rubriques  de  base  aux  chercheurs  et autres utilisateurs,  avec d’éventuelles  res-trictions  sur  la  reproduction  semblerait être une méthode similaire.

Que pensez-vous des résultats repères de 2005 ?

Les  nouveaux  résultats  offrent  une  pers-pective  économique  différente  au  plan mondial par rapport à ceux qui orientent actuellement notre vision. Les mesures de pauvreté, la taille totale des économies et le  fossé  à  combler  entre  les  riches et  les pauvres, autant d’éléments implicites dans le cycle 2005, devraient tous être modifiés. Dans la mesure où la majorité des gens re-fusent de changer leur façon de voir, il fau-dra attendre un certain temps pour que le nouveau système de mesure de l’économie mondiale que nous offrent les résultats re-pères de 2005 soit pleinement accepté et entériné. Même si certains préféreront l’an-cienne image, les comparaisons mondiales de 2005 offrent une meilleure perspective de  l’économie mondiale que  ce qui  exis-tait  auparavant.  Si  le  panorama  2005  est encore quelque peu confus dans certains domaines et mérite d’être amélioré, ce cy-cle nous a aidé à mettre sur pied un cadre permettant d’établir de meilleures compa-raisons à l’avenir.

Pouvez-vous expliquer l’impact des nou-velles méthodologies utilisées dans le cycle actuel sur le potentiel de comparaison des données mondiales récemment publiées par rapport aux résultats de référence pré-cédents ?

Deux problèmes  importants  se  sont  po-sés  dans  le  cycle  de  comparaisons  de 

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Volume 5, N° 1

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2005.  L’UE,  l’OCDE  et  la  CEI  (46  pays sur  146)  s’étaient  déjà  engagés,  dès  le départ,  à  utiliser  une  méthode  précise pour les comparaisons régionales. L’Asie a éprouvé certaines difficultés à effectuer des comparaisons pour les logements en location et occupés par le propriétaire en utilisant  les enquêtes de  location ou  les comparaisons directes de quantités ajus-tées en fonction de la qualité. Il s’agit là des méthodes recommandées dans le ma-nuel du PCI et utilisées par l’UE, l’OCDE et la CEI où, dans le cas de l’UE, la plu-part des comparaisons se fondent sur des enquêtes de location et où les comparai-sons  quantitatives  sont  effectuées  dans la CEI puis  reliées à un groupe de pays de l’UE qui utilisent ces deux méthodes. L’Asie a pris le volume de consommation par  habitant,  à  l’exception  des  loyers, comme  une  approximation  du  volume des  services  de  logement  par  habitant. Les autres régions ont utilisé soit des en-quêtes de location soit des comparaisons quantitatives ou encore une combinaison des  deux  méthodes  pour  comparer  les services  locatifs. Dans ces conditions,  le problème  suivant  s’est  posé  :  comment relier le logement ? La méthode utilisée a consisté à utiliser des quantités ajustées à  la  qualité  dans  toute  la  région.  Cette méthode diffère légèrement de celle uti-lisée dans les chiffres repères précédents qui,  nous  l’espérons,  devrait  s’améliorer à l’avenir. Il semblerait que cela n’entraî-nerait  aucune  erreur  apparente  dans  la comparaison mondiale. Toutefois,  il  faut que  les  utilisateurs  comprennent  bien qu’il  n’est pas possible de  comparer  les services  locatifs  entre  les pays d’Asie  et ceux d’autres régions.Le deuxième problème  est  lié  à  la  com-paraison  de  services  des  fonctionnaires et des travailleurs dans le domaine de la santé et de l’éducation entre les pays. En effet,  ces  productions  n’ont  pas  un  prix déterminé,  les  volumes  ont  été  obtenus en divisant la rémunération par une PPA découlant  elle-même  d’une  comparaison détaillée  des  salaires  entre  des  emplois spécifiques. Il avait été reconnu que cet-te  procédure  partait  du  principe  que  la productivité pour un emploi donné était la même dans  tous  les pays, ce qui était 

improbable  étant  donné  les  différences significatives entre les niveaux de capital par travailleur. De plus, les pays où les sa-laires sont très faibles ne sont pas enclins à  organiser  le  travail  de  telle  sorte  que la productivité de leurs employés, y com-pris dans le domaine de l’administration, la  santé  et  l’éducation,  augmente.  Dans le chiffre repère de 2005, la diversité des pays était beaucoup plus importante que dans  les  cycles  précédents  et  les  consé-quences  du  postulat  selon  lequel  tous les pays avaient la même productivité se sont  fait  sentir  encore plus.  En Asie par exemple, la différence de salaires pour un même emploi entre le Viêt Nam et Hong Kong peut aller de 1 à 100. Il existe des différences similaires entre le Yémen et le Koweït  dans  la  comparaison  entre  pays de l’Asie occidentale. Si  l’on n’ajuste pas la productivité,  les volumes par habitant que  l’on obtiendra pour  le Yémen ou  le Viêt  Nam  seront  bien  supérieurs  à  ceux de leurs voisins, plus riches. L’Asie,  l’Asie  occidentale  et  l’Afrique  ont mis  en  œuvre  ce  type  d’ajustements  en fonction des estimations concernant le ca-pital  par  habitant  dans  toute  l’économie pour chacun des pays. Cela pose un pro-blème  en  termes  de  comparaisons  entre régions en 2005 car l’UE, l’OCDE et la CEI et l’Amérique du Sud n’avaient pas fait ce type d’ajustements. Une procédure de mise en rapport a été employée en utilisant les ajustements de productivité régionale afin d’améliorer la comparabilité de ces rubri-ques de dépense.Plus  important encore,  toutefois,  il s’agit de voir ce que cela signifie de comparer les résultats de 2005 aux chiffres repères précédents. Dans les chiffres repères pré-cédents,  le  volume  des  services  de  l’ad-ministration, de la santé et de l’éducation dans les pays où les salaires sont très fai-bles en Afrique, en Asie et en Asie occi-dentale aurait été bien inférieur si la pro-cédure de 2005 avait été adoptée pour ces chiffres repères. Tous les autres volets des méthodes  appliquées  à  ces  secteurs  ont pour  conséquence  de  produire  en  2005 une plus faible différence du PIB réel par habitant,  entre  les  riches  et  les  pauvres, que celle obtenue avec  les points de  re-père précédents.

Aimeriez-vous ajouter une dernière re-marque ?

Notre objectif lorsque nous avons travaillé avec les données du chiffre repère du PCI et  la  base  de  données  dérivées  du  PWT a  été  de  mettre  en  exergue  certains  as-pects de ces résultats qui vont au-delà des agrégats  traditionnels  des  comptes  natio-naux. Par exemple, comme les utilisateurs considéraient que le PIB par habitant était équivalent à la productivité dans plusieurs applications, nous avons proposé une so-lution  alternative  qui,  certes,  était  faible, mais  somme  toute  meilleure,  à  savoir  la production  par  travailleur.  Nous  avons également  mis  au  point  d’autres  agréga-tions  de  rubriques  détaillées  telles  que les services, les marchandises, les biens et services marchands  et  les  biens  et  servi-ces non-marchands. Nous avons également analysé les données du PCI pour observer la distribution mondiale des revenus, pour évaluer les stocks de capital en utilisant la méthode  systématique  de  l’inventaire  et enfin  pour  mettre  au  point  des  mesures de similarité de prix entre paires de pays. Beaucoup de ces efforts ont été renforcés et  étendus  ou  améliorés  grâce  à  d’autres efforts. Ce qui nous amène à dire que  le PCI recèle de très riches informations qui vont bien au-delà des agrégats de base des comptes nationaux.1 n1

1. Aten, Bettina (2006), Interarea price levels : an experimental method-ology, Monthly Labor Review of BLS, septembre 2006, Vol 129, No. 9

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Leçons tirées

à suivre

Désormais,  et  maintenant  que  les  résultats  du  Pro-gramme  de  Comparaison  Internationale  ont  été  pu-bliés, il est temps de réfléchir sur la façon dont ce cy-cle du PCI s’est déroulé. S’il est indéniable qu’il reste encore à améliorer de nombreux domaines, dans l’en-semble le cycle du PCI est un succès. Il est bien su-périeur aux cycles précédents, notamment parce que beaucoup plus de pays y ont participé, y compris la Chine et l’Inde, pour la première fois en 20 ans. Paral-lèlement,  les organisations  régionales de statistiques ont été beaucoup plus actives cette fois-ci. De plus, la collecte des données dans les pays a été plus précise en raison d’un certain nombre d’initiatives qui seront expliquées par la suite. 

Les estimations finales du PCI actuel ont été pu-bliées en  février, elles comprenaient des estimations plus détaillées  et des modifications par  rapport  aux estimations préliminaires.

L’objectif principal de cet article est de réfléchir sur ce cycle et plus particulièrement sur les changements apportés pour faire en sorte que ce cycle du PCI soit beaucoup plus réussi que les précédents.

Les délibérations de la Commission Statistique des Nations UniesCe cycle a été organisé sur la base d’efforts concertés entre les agences nationales et internationales de statis-tiques afin d’améliorer la qualité des cycles précédents. À cet égard, le travail d’analyse des cycles précédents effectué par Jacob Ryten a été particulièrement utile. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, il y a eu d’importants débats au sein de la Commission Statistique des Nations Unies (UNSC) sur l’organisation du PCI. Un petit groupe, dirigé par Jacob Ryten et Rob Edwards, a été constitué pour établir la gouvernance et d’autres paramètres de ce cycle. Ces modalités ont été adoptées en 2002. Par conséquent, ce cycle du PCI a bénéficié d’une meilleure planification, d’une meilleu-re gestion et de meilleures ressources et bien plus de pays y ont participé.

Des  rapports  annuels  sur  l’évolution  des  travaux ont été soumis à l’UNSC car ces rapports identifiaient des thèmes dont la commission aurait éventuellement voulu débattre.

L’UNSC continue de faire preuve d’un grand inté-rêt vis-à-vis du PCI. Elle a créé un groupe, « Les amis du Président », dont la mission consiste à analyser les modalités de ce cycle et à faire des recommandations pour les cycles futurs. L’UNSC a été saisie de ce rap-port  à  l’occasion de  sa  réunion  à  la  fin du mois  de février 2008.

La structure de direction modifiéeLe PCI est l’une des activités de statistiques mondiales les plus difficiles à gérer et l’une des plus complexes à mettre en œuvre. En effet elle comprend la collecte de prix comparables et de données  très détaillées  liées aux  dépenses,  qui  doit  respecter  les  normes  en  vi-gueur, de  façon coordonnée dans presque 150 pays sur une période de  temps  limitée. En dépit de cette complexité, jusqu’à présent, le PCI n’avait pas bénéfi-cié d’une structure de gouvernance à la mesure de ses besoins. Par conséquent, cette fois-ci de grands efforts ont été concentrés dans ce domaine afin de s’assurer que les modalités de gouvernance pour ce cycle cor-respondent aux meilleures pratiques  internationales. Les  paragraphes  suivants,  extraits  de  la  déclaration conjointe sur les modalités de direction du PCI, souli-gnent cet aspect.

Plus particulièrement, la déclaration a reconnu que pour que le programme soit réussi, il fallait des efforts coordonnés et une gestion efficace au plan mondial, dans les régions et dans les pays participants. Les usa-gers accorderont leur confiance à la qualité des don-nées s’ils sont convaincus qu’il y a eu, à la tête, une équipe de direction solide.

La direction régionale a demandé aux agences ré-gionales de faire preuve de plus de motivation et d’en-gagement  personnel  dans  les  efforts  nationaux  que par le passé. Ce type d’engagement est comparable à celui déjà en place au sein d’Eurostat ou de l’OCDE dans leurs programmes de comparaisons des prix.

Il ne pouvait y avoir d’engagement et de motiva-tion  de  chacun  au  plan  national  que  si  de  grandes responsabilités  étaient  transférées  aux  agences  na-tionales chargées de l’exécution. Mais il faut atténuer cette discrétion en insistant sur la cohérence et le res-pect des normes en vigueur. Au plan national, le PCI 

Qu’avons-nous appris du Cycle PCI 2005 ?

Dennis TrewinConseil

d’Administration du PCI

L’un des aspects du PCI qu’il faut

analyser à l’avenir est la façon dont

nous pouvons l’améliorer pour

offrir de meilleures données pour

l’analyse de la pauvreté. L’une des principales

applications des PPA est

d’améliorer la précision de

l’analyse de la pauvreté. C’est

un grand pas en avant d’avoir des

PPA nationales précises.

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Volume 5, N° 1

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Leçons tirées

doit être géré par l’agence ou les agences responsables des comptes nationaux, de la collecte des données liées aux prix et de la compilation des indices, respectivement.

Pour  fixer  les  modalités  de  direction de  ce  cycle  du  PCI  tous  ces  aspects  ont été dûment pris en considération. Les élé-ments clés des modalités de gouvernance étaient  les  suivants  :  un  Conseil  d’Admi-nistration du PCI, un Bureau Mondial, un Groupe Consultatif Technique et des Agen-ces Régionales d’exécution (souvent appe-lées Bureaux régionaux), responsables de la mise en œuvre et de la surveillance du programme au plan régional.

La gestion de  l’Europe et des pays de l’OCDE  était  quelque  peu  différente  en raison des modalités en termes de compa-raisons des prix en vigueur dans ces insti-tutions. Eurostat et l’OCDE ont continué à s’occuper des modalités de comparaisons des prix. Les données du PCI ont été  fu-sionnées avec celles découlant des activités de collecte des données de l’Europe et de l’OCDE afin de créer une base de données unique. Pour ce faire, il a fallu établir une étroite collaboration entre le PCI mondial et  le  programme  en Europe  et  à  l’OCDE sur les questions techniques et autres. Ce qui a été réalisé grâce aux consultations ré-gulières entre le Bureau Mondial du PCI et les représentants d’Eurostat et de l’OCDE au sein du Conseil d’Administration Mon-dial  et  du Groupe Consultatif Technique. De plus,  les États de  la CEI ont été  inté-grés au PCI par l’intermédiaire de l’Europe conformément aux modalités courantes en vigueur en Europe.

Innovations méthodologiques et autresLes principales innovations que j’aimerais mentionner sont les suivantes : l’utilisation de  Descriptions  Structurées  de  Produits (SPD),  la  méthode  adoptée  pour  fixer  le prix de la construction et des équipements, le paquet de logiciel Toolpack, la Compa-raison de l’Anneau utilisée pour relier les régions et la production du Manuel et du Manuel Opérationnel du PCI.

a) Descriptions structurées de produits :  le Programme de Comparaison Interna-tionale  représente  une  opération  émi-nemment  complexe.  Cette  complexité est  renforcée  par  la  nature  internatio-

nale du programme qui implique que la meilleure série de produits utilisée pour la comparaison internationale n’est pas forcément  celle  qu’un  pays  utiliserait pour  ses  propres  sondages  de  prix  à la  consommation.  C’est  la  raison  pour laquelle,  la procédure pour déterminer les spécifications d’un produit a été re-maniée pour ce cycle et la procédure de Description Structurée de Produits a été conçue.La structure de codage des SPD a été 

préparée à partir de trois séries de maté-riaux : i) la structure de codage à 7 chiffres de  la  classification  des  dépenses  du  PIB de  l’OCDE  / Eurostat,  ii)  la Classification des fonctions de  la consommation indivi-duelle, il s’agit d’un système de codage in-ternational conçu pour les sondages sur le budget des ménages et appliqué dans de nombreux pays et, iii) la liste de contrôle que le Bureau nord-américain aux Statisti-ques du Travail utilise pour ses sondages sur  les prix  à  la  consommation.  Les  SPD découlant  de  ces  outils  ont  été  envoyés aux  coordinateurs  régionaux  pour  qu’ils procèdent  à  une  analyse  préalable.  Leur analyse  a  donné  lieu  à  des  caractéristi-ques supplémentaires qui ont été ajoutées et qui reflètent la façon dont les produits sont vendus dans  les pays en développe-ment. Il y a environ 830 SPD qui couvrent 100 Rubriques de Base pour la consomma-tion individuelle. Chaque SPD contient des caractéristiques qui déterminent le prix et qui  permettront  de  définir  des  produits, uniques au monde, dans tous les pays.

Le  résultat  a  été  une  structure  de  co-dage qui permet de définir de manière co-hérente les produits, n’importe où dans le monde. L’avantage à long terme est que la structure de codage permettra de faire un lien entre produits entre les différents cy-cles du PCI. Cela permet également d’ap-porter une méthode pour l’harmonisation des  listes  individuelles  des  pays  utilisées pour leurs Sondages des prix à la consom-mation.  Si  chaque  pays  adaptait  sa  liste de l’IPC au codage de la structure SPD, il serait  plus  facile d’intégrer  la  collecte de données  du PCI  à  l’IPC  et  d’agrandir  les recoupements entre les deux listes. 

b) Établissement du prix de la construc-tion et de l’équipement : la  méthode  

utilisée par Eurostat et l’OCDE dans leurs comparaisons consiste à établir le prix des projets de construction en général en uti-lisant les « factures de quantités » comme modèle pour les projets de construction. Cependant  cette  méthode  s’est  avérée trop compliquée et coûteuse en temps et en argent pour que les pays en dévelop-pement puissent  l’utiliser. De nombreux efforts  ont  été  effectués  pour  tenter  de trouver une solution alternative appelée « panier des composants de la construc-tion  »  qui  fixe  un  prix  à  une  liste  plus restreinte de composants plutôt qu’à une série complète d’intrants de la construc-tion. Cette méthode présente un avantage majeur, à savoir qu’elle peut être utilisée pour renforcer les capacités dans les pays pour fixer les prix des composants de la construction  et  l’utiliser  éventuellement dans le secteur de la construction.Une autre méthode a également été uti-

lisée  pour  fixer  le  prix  des  équipements dans  ce  cycle,  ce  qui  a  donné  lieu  à  un établissement des prix beaucoup plus co-hérent entre  les pays participants.  Il s’est agi de modifier  la méthode SPD, permet-tant aux pays d’établir le prix d’un produit ayant  des  caractéristiques  différentes  du produit de base à condition que les carac-téristiques techniques du produit, elles, ne différent pas.

c) Le système du logiciel Toolpack : une fois que les données concernant les prix ont été collectées,  le  système offre des capacités  en  termes  d’entrée  de  don-nées et de procédures de validation des données. Le système est conçu de sorte que  chaque  pays  puisse  soumettre  les données  concernant  les  prix  aux  coor-dinateurs régionaux qui continueront à valider  les  données  en  comparant  les résultats entre les pays. Une fois que les données sont considérées « propres », le système calculera les PPA au niveau de la  rubrique  de  base  et  aussi  aux  diffé-rents niveaux des agrégations. Ce  système  présente  deux  caractéris-

tiques  extrêmement  importantes.  Il  s’agit d’un  système  sous  forme  d’une  base  de données,  ce  qui  signifie  que  toutes  les données  peuvent  être  stockées  de  façon cohérente afin d’être validées et estimées. La base de données constituera une source 

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Mars 2008

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à suivre

Leçons tirées

importante  d’informations  pour  l’analyse et la recherche, telles que les mesures de la pauvreté. La base de données aura éga-lement une grande capacité de stockage à long  terme.  Le  Toolpack  peut  également s’avérer être un instrument très utile pour les pays n’ayant pas l’expertise nécessaire pour avoir des statistiques de prix et pré-parer des indices de prix.

Le Toolpack n’a pas été utilisé par tous les pays pour ce cycle, par conséquent son potentiel  n’a  pas  encore  été  pleinement exploité.

d) La comparaison de l’Anneau : les spécifications  des  produits  sont  prépa-rées  pour  chacune  des  régions  et  éta-blissent  des  séries  indépendantes  de PPA préparées pour les pays sur la base des  régions  prises  individuellement.  Si cette méthode améliore probablement la qualité des PPA au plan régional, il reste encore à combiner les régions afin d’ob-tenir une comparaison mondiale. Aupa-ravant,  la méthode utilisée se  limitait à désigner un seul pays pour qu’il établis-se le prix des produits dans plusieurs ré-gions afin de « combler » les différences entre PPA. Cette méthode a donné lieu à des résultats qui ont été très influencés par  la  structure  de  l’établissement  des prix du pays chargé de s’en occuper. Une  nouvelle  méthode  a  été  adoptée 

pour  ce  cycle du PCI qui divise  les pays participants  en  cinq  régions.  Les  spécifi-cations de produits ont été préparées afin d’améliorer au mieux la comparaison pour chacune des régions en calculant les PPA régionales.  Pour  établir  une  comparaison mondiale, il a fallu rajouter une 6ème ré-gion comprenant 18 pays que l’on appelle les  « pays de  l’Anneau  ».  La  comparaison multilatérale  de  l’Anneau  stipule  que  ces pays doivent participer à une comparaison distincte, dont l’organisation a été spécia-lement  conçue  de  sorte  à  établir  un  lien entre les régions. Outre les listes régiona-les  et  individuelles,  les  Pays de  l’Anneau ont établi une  liste mondiale de produits commune de l’Anneau. Ce sont les prix ré-gionaux  obtenus  avec  cette méthode  qui ont été utilisés pour relier les régions. 

La CEI n’a pas été traitée avec cette mé-thode. Elle a été reliée à la comparaison de l’OCDE et d’Eurostat en utilisant un pays 

de liaison (la Russie), comme cela avait été fait auparavant.e) Le Manuel et le Manuel Opération-nel du PCI : un  manuel  et  un  manuel opérationnel  ont  été  élaborés,  avec  la contribution  d’éminents  experts  inter-nationaux.  Le  manuel  couvre  tous  les aspects  du PCI  et  représente  l’une des sources  principales  d’informations  sur le  programme.  Le  manuel  opération-nel  contient  des  conseils  pratiques  sur l’ensemble  des  aspects,  depuis  la  dé-termination  de  l’échantillon  du  point de vente  jusqu’au plan de  travail et au calendrier au niveau des pays. Les pays ont ainsi à  leur disposition un outil de renforcement  des  capacités  statistiques qu’ils peuvent utiliser pour effectuer  la collecte de leurs propres prix et non pas seulement de ceux du CPI.Ces  innovations ont contribué au suc-

cès de ce cycle du PCI. Mais, comme c’est souvent le cas avec les innovations, les le-çons tirées peuvent nous aider à les affiner pour les prochains cycles.

Les leçons tiréesComme décrit plus haut, le CPI représente le projet statistique mondial le plus grand et  le  plus  complexe  jamais  entrepris.  Il est  donc  normal  que  certains  domaines doivent  être  améliorés  afin  d’atteindre la perfection. Toutefois,  il ne  faut pas en conclure que ce cycle du PCI a été moins réussi. Voici les principaux enseignements que nous avons tirés :1. Aucun pays ne peut produire, à lui seul, une  Parité  du  Pouvoir  d’Achat  (PPA),  ce qui montre que  la  coordination entre  les pays est essentielle. Il est tout aussi impor-tant que chaque pays respecte les normes acceptées par  les autres, partage avec les autres ses données et ses procédures et ac-cepte que les autres révisent ses données. En dépit du fait qu’il existait des protoco-les d’accord entre  les  régions et  les pays et  aussi  entre  les  régions  et  le  Bureau Mondial,  ces  accords  ne  prévoyaient  pas de  conditions  précises.  Par  conséquent, certains pays ne  remplissaient pas  toutes les « règles » pour participer au PCI. Cela pourrait être corrigé pour les rôles futurs.2.  Il  est  nécessaire d’évaluer  et  de défi-nir  plus  clairement  les  rôles  de  chacun 

des participants, en particulier le Bureau Mondial  et  le  Bureau  Régional  afin  de garantir  une  compréhension  commune. Cela  est  nécessaire  pour  éviter  les  che-vauchements  et  pour  s’assurer  que  rien ne  nous  échappe.  Le  transfert  des  res-ponsabilités aux entités  régionales, sous la  coordination  du  Bureau  Mondial,  a bien fonctionné. Nous pourrions le répé-ter,  en  réfléchissant  toutefois  à  la  façon dont on pourrait améliorer ce système à l’avenir. L’un des problèmes relevés a été que  certaines  régions  ne  comprenaient pas clairement leurs rôles et responsabi-lités. À cet égard, les protocoles d’accord constituent un outil important pour solu-tionner ce problème car ils permettent de conserver des traces écrites.3.  Ces  protocoles  d’accord  représentent également une part importante de la re-lation entre les bureaux régionaux et les coordinateurs nationaux. Ils doivent tou-tefois  être  honorés,  faute  de  quoi,  sauf si les deux parties en ont ainsi convenu, il faut également définir et appliquer les « pénalités » encourues. En conséquence de  ce manquement,  les  pays  pourraient se  voir  refuser  la  participation  officielle au  PCI.  Ils  devront  toutefois  présenter des estimations  concernant  les PPA. Les pays  ne  devraient  pas  être  habilités  à choisir s’ils participent ou non au PCI. La question  devrait  plutôt  se  poser  en  ces termes  :  leur  participation  est-elle  fon-dée sur des données fournies par eux (à condition  qu’elles  soient  suffisamment précises) ou sur des données imputées ? Même si cette solution n’est pas entière-ment satisfaisante, elle est de toute façon préférable  à  celle  qui  consiste  à  utiliser des  données  clairement  erronées  ou  au manque de PPA pour certains pays.4.  La  qualité  du  cycle  du  PCI  2005  sera bien supérieure à celle des cycles précé-dents. Il n’en demeure pas moins que cer-tains problèmes subsistent. Les principaux problèmes de qualité  se posent pour  les raisons suivantes : (a) il est clair que dans certains cas  les données comparables ne sont pas collectées malgré les efforts col-lectifs pour décrire les articles évalués ; (b) la ventilation du PIB en fonction des dé-penses n’a pas toujours été fiable ou com-parable entre les pays. Le premier facteur 

Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale

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s’appliquait  à  la  fois  aux  comparaisons dans  les  régions  et  à  la  comparaison de l’Anneau entre les régions. Il est relative-ment facile de gérer les valeurs extrêmes à condition que leur nombre ne soit pas ex-cessif pour un pays. Au cours de ce cycle, nous avons progressé dans la gestion des valeurs  extrêmes  et  nous  utiliserons  ces connaissances dans le prochain cycle.

Concernant le problème (b), si le pro-gramme de travail initial du PCI implique la collecte de prix, le résultat final consiste à utiliser les PPA pour déflater les PIB na-tionaux dans une devise commune afin de pouvoir  faire  les  comparaisons  par  habi-tant et les comparaisons structurelles. Ces comparaisons perdent de leur crédibilité si les  comptes  nationaux  et  les  ventilations en catégories de dépenses sont faibles. La ventilation  des  dépenses  est  également utilisée pour la pondération des prix et si les ventilations des dépenses ne sont pas compilées  sur  la  base  de  critères  cohé-rents, les comparaisons des PPA d’un pays à l’autre s’en trouveront affectées. Pendant la période  initiale de  ce  cycle,  l’attention nécessaire n’a pas été accordée à la qualité des comptes nationaux.5. Un budget suffisant est également une question essentielle, que ce soit au plan mondial, régional et national. Il ne faut pas se contenter de  reproduire  réguliè-rement le cycle du PCI 2005. L’idéal se-rait qu’à l’avenir les cycles du PCI soient plus réguliers et moins coûteux. Cela est possible  si  le  PCI  est  davantage  aligné sur les prix et les travaux sur les comp-tes nationaux des instituts nationaux de statistiques. C’est le cas de la comparai-son OCDE / Eurostat qui s’effectue 3 fois par an. Pour ces organismes, l’effort sup-plémentaire qu’implique la comparaison de prix est relativement limité. En effet, la  majorité  des  données  nécessaires  a déjà été collectée. Pour mettre en place cette stratégie il faudra peut-être réduire le  nombre  d’articles  de  consommation dans le PCI.  

Toutefois  cette  stratégie  présente  un certain nombre d’avantages, notamment :

i) Les coûts pour  les pays sont claire-ment réduits.

ii)  Les  instituts  mondiaux,  régionaux et  nationaux  pourront  fonctionner  avec 

davantage  d’efficacité  si  les  accords  sont prolongés.

iii) Il sera plus facile de maintenir l’ex-pertise nécessaire aux trois niveaux.

iv)  L’effort de  renforcement des  capa-cités techniques sera davantage aligné sur les  prix  saillants  et  les  programmes  des comptes  nationaux  qui  font  déjà  l’objet d’une importante assistance technique. Cette stratégie entraînera également certai-nement de nouveaux défis. 6. Dans  le même ordre de choses,  cela n’a  pas  été  facile  pour  de  nombreux pays  d’assumer  l’effort  supplémentaire qu’a  impliqué  la  collecte  des  prix  sur des centaines d’articles qui ne  faisaient pas partie de leur panier de l’IPC. Pour les futurs cycles, nous devrions revoir à la baisse nos  attentes  vis-à-vis de  leurs capacités. En effet, ils ne disposaient pas des ressources et des infrastructures né-cessaires pour collecter  les données re-quises et/ou les données portant sur les comptes nationaux ont soulevé des pro-blèmes. Le renforcement des capacités a toujours été un objectif clair du PCI, ce qui  a  aidé  plusieurs  pays,  particulière-ment en Afrique, à progresser. 7. Dans de nombreux pays, d’ailleurs plus que dans  les organisations régionales et internationales, les instituts nationaux de statistiques disposent  des  connaissances et  de  l’expertise  nécessaires  pour  assu-rer l’organisation et la coordination d’un programme  statistique  complexe.  Dans ce  cycle,  nous  avons  mis  en  place  plu-sieurs accords de partenariat (par exem-ple  Statistique  Canada  a  apporté  son soutien à l’Amérique Latine, l’Institut na-tional de statistiques du Royaume-Uni et l’INSEE ont  fait de même en Afrique,  le Bureau australien de statistiques en Asie et Rosstat dans la CEI). Dès le début des prochains cycles, il faudrait instaurer da-vantage d’accords de partenariat y com-pris certains aspects du travail du Bureau Mondial.8. Un autre aspect qu’il serait important d’analyser  à  l’avenir  est  la  façon  dont le PCI peut être amélioré pour offrir de meilleures données pour l’analyse de la pauvreté. L’une des principales applica-tions  des  PPA  est  d’améliorer  la  préci-sion  de  l’analyse  de  la  pauvreté,  qui  a 

déjà  été  approfondie  grâce  à  une  plus grande  précision  des  PPA  nationales. Toutefois les recherches ont montré qu’il est aussi important de disposer de don-nées sur les prix payés par ceux qui sont en  situation de  risque par  rapport  à  la pauvreté.

ConclusionsLe cycle du PCI a été une réussite et a obte-nu des résultats bien supérieurs à ceux des cycles  précédents.  Les  nouveaux  accords de gouvernance, les efforts pour améliorer la  cohésion et  l’instauration de nouvelles méthodes  constituent  autant  de  facteurs qui  ont  contribué  à  cette  réussite. Même s’il reste encore des choses à améliorer, le prochain cycle devrait se construire sur la base  des  réussites  du  cycle  actuel  plutôt que de procéder à une grande refonte des accords existants.

Enfin  j’aimerais  remercier  tous  ceux qui ont contribué au franc succès du PCI 2005.  Je ne  vais pas  ici  donner de noms en particulier, car c’est grâce au travail de toute l’équipe que nous avons pu obtenir cet extraordinaire résultat. n

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Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale

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Parité dans le calcul… mais disparité dans la compréhensionCela  fait  presque  25  ans  que  l’OCDE  et  Eurostat utilisent  le  calcul  des PPA. Apparues  en  1983 pour la première  fois dans une publication,  les PPA  font aujourd’hui partie intégrante du travail statistique de l’OCDE / Eurostat. Elles sont utilisées dans la recher-che et l’analyse, mais plus important encore, dans la politique  économique,  surtout  dans  le  domaine  de l’allouement des fonds structurels dans l’Union Euro-péenne. Les PPA dans la zone OCDE ont maintenant été  complétées par  les  résultats  obtenus  à  l’échelle internationale par le Programme de Comparaison In-ternationale.

Les PPA représentent un outil important de mesu-re. Ce qui ne veut pas dire que les PPA sont toujours utilisées  là  où  elles  devraient  l’être,  ou  encore  que lorsqu’elles le sont, elles sont toujours bien compri-ses. Pour mieux comprendre mon propos, regardons deux articles récents. En janvier 2008, le Financial Ti-mes publiait :

« Pour la première fois depuis 1999, la taille de l’économie britannique est inférieure à celle de la France en raison du recul de la livre sterling ».

La citation du Financial Times  illustre un cas où les  PPA  devraient  être  utilisées  plutôt  que  les  taux de  change.  Il  est  toutefois  peu  constructif  d’analy-ser la « taille » d’une économie et de voir si sa taille diminue  ou  augmente  uniquement  en  fonction  des mouvements sur les marchés des taux de change. Si l’on convertit le PIB en devise nationale avec les PPA, on supprime le problème de la volatilité des taux de change et on produit des comparaisons des volumes des économies – à l’instar des indices de prix utilisés pour faire des comparaisons des volumes de l’écono-mie britannique dans le temps.

À  la même  époque,  le Guardian  publiait  un  ar-ticle sous le titre de « L’Italie refuse d’être le parent pauvre  de  l’Espagne  »  portant  sur  un  débat  autour du revenu par habitant du PIB en Italie par rapport à l’Espagne :

« Il y a les gros mensonges, les mensonges sacrés et les statistiques. L’institut européen de statistiques, Eurostat, a laissé entendre que le PIB par habitant a chuté derrière celui de l’Espagne, ce qui a donné lieu à des différences de prix. Le Premier Ministre italien, Romano Prodi, indigné, a rétorqué que les chasseurs de chiffres d’Eurostat s’étaient trompés en ajoutant que “notre PIB par habitant dépasse d’environ 13% celui de l’Espagne”. M. Prodi, an-cien professeur d’économie, et jusqu’à il y a trois ans président de la Commission Européenne, entité dont relève Eurostat, a déclaré que “tout le monde” savait que tous les calculs permettant supposément d’établir les parités du pouvoir d’achat étaient “to-talement inconstants” car il n’existait aucune mé-thode convenue pour le mesurer ».

La  citation  du Guardian  relève  non  pas  tant  du manque de compréhension vis-à-vis de la nature des PPA que du manque de compréhension de la façon dont celles-ci sont élaborées. Il y a et il y a toujours eu une méthode convenue pour mesurer les PPA dans les comparaisons de l’OCDE / Eurostat et, à quelques détails près, cette méthode est compatible avec celle de la Banque Mondiale.

Mais ce que ces deux citations mettent en exergue, c’est un problème beaucoup plus large : les PPA sont utiles et importantes mais elles sont difficiles à trans-mettre.  Imaginez  deux  autres  exemples.  Le  premier avec des PPA dans une zone monétaire. Même si ce n’est pas toujours bien compris, il est clairement établi que même dans une zone monétaire comme la zone Euro,  les  PPA  sont  utiles  pour  les  comparaisons  de volume (voir encadré). Et on peut appliquer la même raison d’être qui explique le calcul des PPA dans une zone monétaire aux PPA utilisées dans un pays.

Le deuxième exemple qui tient aux problèmes qui se posent lorsque l’on explique les PPA relève de la su-rinterprétation. Les taux de conversion des PPA se fon-dent sur la comparaison des prix d’un panier constitué de biens et de services entre plusieurs pays. Toutefois, toute comparaison de ce type doit parvenir à attein-dre  un  équilibre  délicat  entre  le  fait  de  trouver  des  

25 ans de Parités de Pouvoir d’Achat dans la zone OCDE

Enrico Giovannini OCDE,

membre du Conseil d’Administration

du PCI

à suivre

Leçons tirées

Le programme de recherche soutenu

par le PCI va depuis les PPA de la santé

et de l’éducation, jusqu’au calcul des revenus régionaux,

en passant par l’utilisation des PPA

dans les scénarios de réduction des

émissions. On peut affirmer en toute

confiance que les PPA représentent l’un des

principaux outils statistiques et que les

agences nationales et internationales

de statistiques vont continuer à

travailler dans les prochaines années

sur leur calcul et leur développement.

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Feature

Volume 5, N° 1

PCIduBulletin

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produits véritablement comparables entre les pays et ceux qui sont représentatifs de la gamme de produits dans un pays donné. Il s’agit d’une tâche conséquente qui impli-que des approximations et des hypothèses qui font des PPA un outil de comparaison pratique mais pas entièrement précis. En particulier, lorsque les pays sont regroupés autour d’une fourchette très limitée de ré-sultats, utiliser les informations contenues dans  les  mesures  de  revenus  converties des  PPA  pour  tenter  d’établir  un  classe-ment  rigoureux  pourrait  alors  relever  de l’extrapolation. Par exemple, le débat évo-qué plus haut  opposant  l’Italie  et  l’Espa-gne porte sur une différence de revenus de 500 dollars par an et par habitant. Et cette différence de revenus ne devrait pas être comparée  aux  revenus  des ménages  dis-ponibles par habitant car ce dernier com-prend tous les composants du PIB.

Le programme de recherche va depuis les PPA de la santé et de l’éducation…Même  si  la  qualité  des  PPA  a  augmenté depuis les 10 dernières années, il reste en-core beaucoup de  recherches à  faire  sur les PPA.  Je vais me  limiter à mentionner trois  domaines.  D’abord  les PPA pour les services non-mar-chands,  en  particulier  la  santé et  l’éducation. Quel est  le pro-blème  ?  Jusqu’à  aujourd’hui  le volume  des  services  liés  à  la  santé  et  à l’éducation  fournis  par  le  gouvernement est mesuré  en  fonction des  intrants  (tra-vail, capital, …) nécessaires pour les four-nir  et non pas de  la production,  comme par exemple le nombre de traitements ou le  volume  d’études  menées  avec  succès. L’OCDE et Eurostat travaillent actuellement sur le développement d’une nouvelle série de PPA pour  ces domaines.  L’objectif  de ces PPA est de mesurer la valeur unitaire de  la production plutôt  que des  intrants sous-jacents afin de mieux comparer le vo-lume des services entre les pays.

…jusqu’au calcul des revenus régionaux…La comparaison mondiale du PCI a  tou-jours été confrontée à la difficulté de me-surer la pauvreté. Il est possible de faire 

des déclarations sur le volume de consom-mation par habitant dans différents pays uniquement  lorsque  les niveaux de prix relatifs entre les pays peuvent être claire-ment établis. Le même argument peut être utilisé pour les comparaisons de revenus réels des entités sous-nationales, en parti-culier lorsqu’il y a de grandes différences dans les niveaux de prix des régions dans un  même  pays.  Dans  ce  cas,  si  on  uti-lise les PPA nationales reflétant le niveau moyen des prix du pays pour comparer le revenu des régions, il est probable que l’on n’obtienne pas un aperçu précis des revenus  réels  de  la  région. Dans  les  ré-gions où les revenus nominaux sont fai-bles, qui s’accompagnent en général d’un niveau de prix réduits, les calculs à partir des  PPA  nationales  moyennes  peuvent 

donner  lieu  à  une  sous-estimation  des revenus réels. Il en va de même dans le cas inverse, c’est-à-dire pour les segments nantis d’un pays.

…en passant par l’utilisation des PPA dans les scénarios de réduction des émissionsLe  dernier  point  qu’il  convient  de  men-tionner  concernant  le  programme de  re-cherche est lié à l’utilisation des PPA dans l’analyse  environnementale,  et  plus  spé-cifiquement  dans  le  calcul  des  scénarios de  réduction des émissions. Évidemment le niveau et l’évolution des gaz à effet de serre sont étroitement liés à l’activité éco-nomique et à  la  taille des économies. La question de savoir quelle est la meilleure façon de mesurer la taille des économies 

Jusqu’en 1999, dans la zone de l’OCDE, dans la majorité des cas, à chaque terri-

toire national correspondait une zone mo-nétaire. Depuis l’introduction de l’euro, la situation  a  changé de  façon  significative et désormais 15 pays partagent une mon-naie commune. Cela a-t-il donc encore un sens de calculer les mesures de PPA pour chacun des territoires nationaux ? Ou bien 

devrait-il  y  avoir  une mesure  unique  de PPA  qui  convertisse  l’euro  en  monnaies distinctes ?

En réalité,  il y a deux problèmes qui se  posent  ici.  D’abord,  d’un  point  de vue  économique,  il  n’est  pas  nécessaire d’abandonner  les PPA propres  à  chaque pays pour la zone euro. Il est tout à fait probable  qu’à  un  euro  correspondent plusieurs pouvoirs d’achat dans les diffé-rentes parties de la zone euro et que cet euro nous permette d’acheter une quan-tité plus grande ou plus petite d’articles de  la même  gamme.  Il  est  certainement intéressant de savoir si avec un salaire de € 3 000 payé en Finlande on peut acheter le même volume de biens et de services qu’avec  ce  même  salaire  payé  en  Alle-magne ou en Grèce. En principe, avec le temps,  l’évolution des PPA dans  la  zone 

euro pourrait  s’avérer un outil pour sur-veiller  la  convergence  des  prix  ou  l’ab-sence de convergence dans une zone de monnaie unique.

Deuxièmement,  du  point  de  vue  du traitement symétrique des pays, si on uti-lise  les  PPA propres  à  chaque pays  aux 15  pays,  cela  reviendrait  à  utiliser  une moyenne des PPA régionales pour d’autres 

pays pris individuellement, comme  par  exemple  les États-Unis.  Mais,  sauf  si toutes  les  régions  ont  les 

mêmes structures de prix, une moyenne pondérée  des  PPA  régionales  ne  corres-pond pas à une PPA conçue pour le pays en  tant  qu’ensemble.  Par  conséquent,  le traitement symétrique des pays pris indivi-duellement exige de ne travailler qu’avec une seule PPA, représentative de la zone Euro dans son ensemble.

En  d’autres  termes,  les  PPA  propres à  chaque pays  sont  toujours  utiles  pour les zones de monnaie unique. Au niveau de chaque pays, les PPA ne peuvent plus fonctionner  comme des  taux  de  conver-sion de devise, car elles sont utiles pour comparer  les niveaux de prix et  le pou-voir d’achat dans une zone. En revanche, le  traitement  symétrique  des  pays  doit être  appliqué  lorsque  des  ensembles  de zones sont formés ou lorsque l’on réalise des comparaisons entre les pays.

Les PPA sont-elles obsolètes dans les zones de monnaie unique ?

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a donné lieu à un débat animé. En effet, comme  indiqué  précédemment,  les  scé-narios de réduction des émissions et leur analyse  peuvent  varier  considérablement si  l’on mesure  la  taille de  l’économie en utilisant les PPA ou les taux de change. Le problème de la recherche va toutefois au-delà de la question de savoir quel facteur de  conversion utiliser  de nos  jours pour comparer  la  taille  des  économies.  Ici,  la difficulté  survient  lorsqu’il  s’agit  de  faire des déclarations sur la façon dont les PPA vont  évoluer  dans  les  prévisions  à  long terme sur lesquelles reposent les scénarios de  réduction  des  émissions.  Une  simple extrapolation pourrait s’avérer insuffisante et il faudra faire davantage de recherches pour définir avec précision les concepts et les chiffres liés à cette question.Les PPA pourraient éventuellement s’avé-rer utiles  et  il  faudrait davantage de  re-cherches  dans  d’autres  domaines,  par exemple  les  PPA  pour  les  groupes  so-cio-économiques particuliers, mais  je ne vais  pas  ici  développer  mes  idées  à  ce sujet. On peut toutefois affirmer en toute confiance que  les PPA  représentent  l’un des principaux outils  statistiques et que les agences nationales et  internationales de statistiques vont continuer à travailler dans les prochaines années sur leur calcul et leur développement. 

Se tourner vers l’avenirOutre  le  travail  de  recherche  men-tionné  ci-dessus,  le  programme  de l’OCDE / Eurostat continuera de travailler sur  les  PPA,  même  si  certains  change-ments  semblent  se  profiler.  Le  nombre de pays inclus sera légèrement différent si  le  processus  d’adhésion  lancé  par l’OCDE  à  l’intention  de  cinq  nouveaux membres  –  le  Chili,  l’Estonie,  Israël,  la Russie et la Slovénie, aboutit. De plus, il faudra établir plus de coordination dans le  travail  sur  les  PPA  dans  les  pays  de la CEI. Parallèlement,  les  comparaisons mondiales  gagneront  chaque  fois  plus d’importance et  les  résultats actuels du PCI,  aussi  utiles  soient-ils,  mériteraient d’être  régulièrement actualisés. Dans  la mesure de son possible, l’OCDE soutien-dra les efforts allant dans ce sens.  n

Les données préliminaires mondiales ont été  publiées  le  17  décembre  2007  et  re-layées par une grande couverture média-tique au plan national et international. Le rapport  a  inclus  les  PPA  et  les  mesures connexes utilisées pour le calcul du pro-duit  intérieur  brut,  de  la  consommation individuelle  réelle,  de  la  consommation collective du gouvernement  et de  la  for-mation brute de capital fixe. Le rapport et les notes de synthèse ont souligné les par-tenariats internationaux qui ont rassemblé les comparaisons des régions du PCI, de l’Eurostat et de l’OCDE.

Les données sont à présent finalisées et ont été publiées sur le site du PCI le 27 fé-vrier 2008 (www.worldbank.org/data/icp). Les tableaux montrent les dépenses tota-les et par habitant pour 15 composantes du  PIB  ainsi  que  les  PPA  et  les  indices des niveaux de prix  correspondants.  Les données  finales  pour  les  composantes précédemment publiées demeurent prati-quement inchangées.

Le PCI 2005 est l’un des travaux statis-tiques les plus imposants et complexes au monde. La coordination de la gestion géné-rale du programme mondial a été assurée par le Bureau Mondial, sis à la Banque Mon-diale et par les agences d’exécution compé-tentes dans cinq régions de la CEI et dans les pays membres d’Eurostat et de l’OCDE. Il  a  été possible d’obtenir des  estimations mondiales  parce  que  les  estimations  des PPA  régionales  et  de  l’OCDE / Eurostat ont été reliées en utilisant la méthode dite « de  l’Anneau  »,  qui n’avait  jamais  été uti-lisée  auparavant.  Cela  a  impliqué,  avant la  publication  des  données  préliminaires, une intense coopération préalable entre les coordinateurs  régionaux,  Eurostat - OCDE, le groupe consultatif technique et le Bureau Mondial. Il a fallu prendre de nombreuses décisions délicates quant à la façon de relier les  différentes  composantes  du  PIB  entre 

les  régions. Tous  les arguments  ayant motivé  ces décisions ont  été  consignés  et  seront inclus dans le rapport final.

L’année dernière,  les « Amis du Prési-dent  »,  un groupe de  travail  nommé par la Commission de Statistique des Nations Unies,  a  mené  une  évaluation  du  PCI 2005.  Ce  groupe,  placé  sous  la  houlette de  Statistics  Norway,  est  composé  de 22  organismes  nationaux  de  statistiques et d’organisations internationales et régio-nales.  Le  rapport  remis  par  ce  groupe  à l’occasion de la réunion de la Commission de Statistique des Nations Unies en 2008 a  souligné  le  succès  du  cycle  2005  et  a inclus  plusieurs  recommandations  quant à l’avenir du PCI. La Commission de Sta-tistique des Nations Unies a été saisie de l’évaluation  et  a  fait  siennes  les  recom-mandations  contenues  dans  le  rapport, à savoir notamment : (i) de poursuivre le PCI, avec 2011 comme prochaine date de référence,  (ii)  de  continuer  à  couvrir  le PIB complet, (iii) de demander à la Ban-que Mondiale d’héberger le Bureau Mon-dial et (iv) d’encourager les organisations régionales à continuer à assumer leur rôle de coordination.

Avec nos partenaires, nous avons  fait de notre mieux pour faire de ce projet une réussite. Cela étant dit, nous pensons qu’il reste encore des choses à améliorer ; tou-tefois un processus a déjà été mis en place pour  continuer  à  améliorer  les  données, ce  qui  va  nous  aider  à  façonner  le  pro-chain cycle. Pour conclure, et en profitant du fait que mon mandat en tant que Di-recteur Mondial  touche presque à sa fin, j’aimerais vous dire que cela a été un im-mense privilège et un très grand honneur de pouvoir  travailler  avec  les  champions du PCI. Je vous souhaite à tous tout le suc-cès pour le PCI 2011. n

Le PCI 2005 a remporté avec succès ses dernières épreuves !

Fred VogelBanque Mondiale

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Samuelson ... suite de la page 1

l’évaluation  de  la  parité  du  pouvoir d’achat  (PPA),  la mesure  corrective  des revenus réels pour des sociétés, à diffé-rentes étapes de développement.

Toute théorie basée sur la science de l’évolution implique un travail d’équipe. Pendant plusieurs décennies, Irving Kra-vis a recruté une équipe de coéquipiers talentueux  à  l’Université  de Pennsylva-nie. Alan Heston et Robert Summers ont travaillé pendant de nombreuses années avec  Kravis  et  continuent  aujourd’hui encore, après son décès, à travailler sur le projet. Kravis et  ses  coéquipiers ont dû travailler pendant de nombreuses an-nées en équipe afin de compiler des prix réalistes et les estimations connexes de parité du pouvoir d’achat pour plusieurs régions  géographiques  qui  étaient  très différentes entre elles, en termes de ni-veau de développement et de pauvreté.

Cela  a  été  une  aubaine  pour  tous les  chercheurs qui  travaillaient dans  le développement  économique  et  l’his-toire  économique  de  pouvoir  utiliser un  PIB  réel  mesuré  de façon significative. Dans mes  premières  éditions de  «  Economics  »  j’ai dû  avoir  recours  à  des approximations  bru-tes  et  vulnérables  ;  si une  coupe  de  cheveux coûte USD 10  centimes en  Inde  et  USD  10  à Muncie,  dans  l’Indiana, alors  il  se  pourrait  que le  salaire  réel  aux  États-Unis  soit  100 fois supérieur à celui perçu en Inde. Les précurseurs de  ce genre,  comme Colin Clark, ont, eux aussi, dû faire des sup-positions  et  ce  type  d’approximations. Dans toutes les équipes, à cet égard cel-les  de  Barro  à  Chicago  et  de  Harvard sont  un  excellent  exemple,  avec  des outils désuets on finirait par obtenir des régressions,  même  avec  des  données du PCI. Dans  les éditions  suivantes du «  Economics  »  mes  lecteurs,  grâce  aux données des PPA ont pu apprendre que les Penn World Tables fonctionnaient et que  le peuple  américain n’était pas  20 fois plus riche que le peuple indien ou indonésien.

L’introduction  de  nouvelles  métho-dologies  suscite  en  règle  générale  une levée  de  boucliers.  J’avais  un  jour  de-mandé à un ami à moi qui était écono-miste  en  chef  à  la  Banque  Mondiale  : « pourquoi cela prend autant de temps pour que la banque publie les données des parités du pouvoir d’achat ? » Il m’a donné  une  réponse  très  pragmatique  : « Ce qui nous ralentit, mais toutefois pas de façon permanente, dans l’utilisation des meilleures méthodologies possibles, c’est la résistance au changement vis-à-vis des vieilles méthodes et la pression des pays pauvres qui sont inquiets des implications des données des PPA sur l’aide qu’ils reçoivent ».

Pour être bref, je conclurai sur ce qui est  la qualité première du PCI. Les édi-tions successives de mon manuel étaient fondées  sur  les données de  l’URSS que le doyen des soviétologues en Occident, Abram Bergson,  et  la branche  civile de la CIA me fournissaient. C’est sur la base de ces sources que l’on a estimé que le 

niveau de vie par ha-bitant en URSS corres-pondait  à  un  tiers  à deux tiers de celui des États-Unis.

Cependant après la chute du Mur de Ber-lin et la fin de la Guer-re  Froide,  les  chiffres soviétiques que j’avais publiés  étaient  consi-dérés trop élevés. Da-

niel Moynihan, l’un de mes amis chers et ancien sénateur de New York, se moqua de ma crédulité. La seule chose que j’ai pu rétorquer, ce fut : « touché ». Mais j’ai pensé  tout bas  :  si  le gang Kravis-Sum-mers-Heston  avait  pu  fournir  des  PPA pertinentes en temps utile, nos connais-sances  économiques  de  la  frontière auraient été plus précises et plus utiles d’un point de vue social.

Les  érudits  d’aujourd’hui  doivent beaucoup aux  théoriciens  comme Pare-to. Et en ce qui me concerne, je me sens comme l’équipe de Kravis à l’Université de  Pennsylvanie.  J’espère  que  la  Ban-que Mondiale saura préserver cet esprit d’équipe !  n

Cela a été une aubaine pour tous les chercheurs qui travaillaient dans le développement économique et l’histoire économique de pouvoir utiliser un PIB réel mesuré de façon significative.

Le PCI fête ses 40 ans ! Joyeux anniversaire !Angus Deaton, Université de PrincetonD’ici cinquante ou cent ans, lorsque l’histoire de l’économie du XXème siècle aura été bien assimilée, je prédis un avenir brillant aux données, qui joueront un rôle de premier plan. Au cours des trente dernières années, il y a eu une augmentation du volume et de la qualité des données, ce qui a entraîné de profonds changements dans le domaine de la microéconomie et de la macroéconomie. Or les données du PCI ont été les plus importantes et celles qui ont eu le plus de poids. À la fin des années 60, la théorie de la croissance économique lancée par Solow dans un fabuleux article avait été reléguée au rang de travail théorique, recelant plus de modèles que de données. Or à la fin des années 80, lorsque les Penn World Tables sont passées d’une petite série de calculs illustratifs à un tableau de bord couvrant plusieurs pays et suffisamment grand pour permettre une analyse économétrique, une nouvelle discipline économique empirique était née. Depuis, les travaux dans ce domaine se sont multipliés, pour essayer de comprendre les mécanismes et les déterminants de la croissance, en reliant la croissance et la politique et en créant une véritable symbiose entre la macroéconomie, le développement économique et l’histoire de l’économie. Pour ceux qui, comme moi, sont passionnés par le fait de mesurer le bien-être, il existe enfin un dispositif de mesure commun qui nous permet de comparer, non plus uniquement les États-Unis et l’Inde, mais l’Inde d’aujourd’hui avec l’Angleterre d’avant la révolution industrielle, voire de spéculer sur l’endroit et la date où se sont concentrées les plus grandes richesses et les plus grandes pauvretés dans l’histoire de l’humanité. Rien de tout cela n’aurait été possible sans la contribution intellectuelle du PCI et sa base de données, actualisée et améliorée au fil des cycles. Félicitations !

Augus Deaton est consultant auprès du PCI et Président élu mais pas encore en fonction de l’Association Américaine d’Économie.

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Mars 2008

Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale

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fondées sur des principes uniformes. Les deux professeurs  assistants  ambitieux  que  nous étions  n’avaient  pas  de  temps  à  perdre  avec ce genre de chose, donc nous avons poursuivi notre travail.

C’est probablement également en raison de l’absence de données internationales que nous avons interprété que l’article de 1956 de Robert Solow intitulé « A contribution to the theory of economic growth »  et les dizaines de modèles qu’il a  inspiré pouvaient uniquement s’appli-quer aux économies avancées. Lorsque Solow, Edward Denison et d’autres ont commencé à utiliser cette théorie pour quantifier les contri-butions de l’accumulation du capital, de la sco-larisation et d’autres  facteurs à  la croissance, ils  se  sont  fondés  sur  les  séries  chronologi-ques  de  long  terme des  États-Unis,  alors inconnues.

Leurs  méthodes auraient  pu  s’appli-quer  à  des  données britanniques, japonai-ses  et  aux  quelques autres  économies pour  lesquelles  les séries chronologiques de  long  terme,  fon-dées sur les principes de  la  comptabilité nationale, étaient dis-ponibles. La question qui  se posait  était  la suivante : ces métho-des  pouvaient-elles s’appliquer  aux  éco-nomies  pauvres  de l’Asie ou de l’Afrique, ou fallait-il leur réserver un autre traitement économique ? Sinon pour-quoi y avait-il si peu de pays qui convergeaient vers les niveaux de revenus qui prévalaient dans les économies avancées et au rythme prévu par la  théorie  ?  En  l’absence  des  données  néces-saires pour que nous avancions sur ce type de questions, la théorie de la croissance est prin-cipalement devenue un terrain d’entraînement pour  les  théoriciens  et  les  études  de  cas  ont continué à prédominer dans les économies en développement.

Bien entendu il y a eu quelques exceptions. En 1968 Anne Krueger, dans son article intitu-lé « Factor endowments and per capita income differences among countries »  a appliqué les 

méthodes de comptabilité de la croissance de façon importante et pionnière. Mais cela a été l’exception qui a confirmé la règle.

Récemment lorsque j’ai décrit les résultats du  travail  de Krueger  à  un  collègue,  celui-ci m’a  rétorqué    :  « Mais c’est impossible ! Où aurait-elle pu obtenir les données ? » Je me suis contenté  de  répondre  qu’elle  n’en  avait  pas beaucoup et que cela avait dû être difficile de les rassembler. 

La  situation  a  commencé  à  changer  avec l’introduction  du Rapport  du  développement mondial  en  1978  qui  a  fourni  des  évalua-tions  sur  les  aspects  liés  au  développement mondial  et  une  annexe  statistique  complète. Je me souviens qu’au début des années 80 je me suis inscrit à des cours de développement 

économique  de  premier  cy-cle,  simplement  pour  le  plai-sir d’écouter encore et encore tous ces chiffres.

Les  versions  successives des Penn World Tables ont per-mis d’apporter de nombreuses améliorations  aux  données internationales  fondées  sur les estimations de la Parité du Pouvoir  d’Achat  et  d’encoura-ger  des  experts  indépendants comme Robert Barro et  Jong-Wha Lee à élaborer des séries compatibles  sur  des  variables importantes  qui  avaient  été laissées  de  côté.  Les  magnifi-ques  tableurs  Excel  d’Angus Maddison  et  de  l’OCDE  doi-vent  être  sur  tous  les  ordina-teurs du monde.

Ces  évolutions  ont  permis  d’augmenter partout dans le monde le niveau quantitatif du débat économique, depuis de simples conver-sations à l’heure du déjeuner ou d’articles dans les journaux à la frontière de la recherche éco-nomique  et  économétrique  sur  la  croissance économique.  Les  modèles  théoriques  sur  le commerce  et  la  croissance  ont  commencé  à utiliser  la  nature  panoramique  des  séries  de données internationales.

Ceux-ci ont  largement dépassé  les ques-tions qui peuvent être traitées par une analy-se économique et statistique. Et, en échange, ils nous ont tous incité à continuer à évoluer en  termes  de  portée,  de  couverture  et  de précision. n

Lucas ... suite de la page1

La quête de données mondiales comparables a augmenté, partout dans le monde, le niveau quantitatif du débat économique, depuis de simples conversations à l’heure du déjeuner ou d’articles dans les journaux à la frontière de la recherche économique et économétrique sur la croissance économique. Les modèles théoriques sur le commerce et la croissance ont commencé à utiliser la nature panoramique des séries de données internationales.

Appel à présentation d’articles

L’une  des  conclusions  qui émane  de  cette  publication anniversaire,  est  que  le  pro-gramme  a  énormément  évo-lué  au  cours  du  cycle  2005, mais « il est encore tout à fait possible de jeter un nouveau regard  »  sur  des  questions théoriques,  méthodologiques et  pratiques  restées  sans  ré-ponse. 

J’aimerais profiter de l’oc-casion pour inviter tous ceux qui le souhaitent à présenter des  articles  pour  partager leur  analyse  des  pratiques actuelles  ou  se  confronter  à la pensée conventionnelle et donner  un  avis  frais  sur  les problèmes  persistants.  N’hé-sitez pas à nous envoyer vos articles ou vos questions sur les  utilisations  analytiques des  PPA  ou  sur  les  aspects institutionnels,  organisation- nels  ou  opérationnels  à l’adresse suivante : 

  [email protected].

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Feature

Volume 5, N° 1

PCIduBulletinConstruire des partenariats

Dans le but d’obtenir, dans le cadre du PCI, des résultats

satisfaisants au plan mondial et régional et de soulager les

régions / pays où les ressources manquent du poids qui pèse sur eux, le cycle 2005 a donné lieu à de nombreux « partenariats »

entre les programmes régionaux et les Instituts de sondage

nationaux qui se trouvent en-dehors de cette région.

Ben WhitestoneBureau national

de la statistique du Royaume-Uni

Une grande partie du succès du cycle 2005 du PCI revient aux coopérations efficaces entre  les  différentes  organisations  inter-nationales,  régionales  et  nationales.  Pro-gramme  international  éminemment  com-plexe,  le PCI, de par sa nature,  implique la  participation de plusieurs parties  pre-nantes  différentes.  Le  travail  que  le  PCI implique  peut  s’avérer  particulièrement difficile pour les pays et les coordinateurs régionaux, surtout lorsque la capacité sta-tistique et les ressources disponibles pour ce secteur au plan national font défaut.

Dans  le  but  d’obtenir,  dans  le  cadre du PCI, des résultats satisfaisants au plan mondial et régional et de soulager les ré-gions / pays où les ressources manquent du poids qui pèse sur eux,  le cycle 2005 a suscité de nombreux « partenariats » en-tre les programmes régionaux et les Insti-tuts de sondage nationaux qui se trouvent en-dehors de cette région. C’est le cas du projet du Bureau national de la statistique du  Royaume-Uni  (ONS),  PCI-Africa  Sup-port, financé par le Département pour le Développement  International  du  Royau-me-Uni (DFID). L’ONS a soutenu le projet en  fournissant  une  assistance  technique directe  afin  de  garantir  la  participation réussie de l’Afrique au PCI Mondial et de faciliter le renforcement des capacités sta-tistiques à long terme. Cet article décrit le projet de soutien de l’ONS et revient sur les  résultats  obtenus  en  vue d’évaluer  la possibilité de passer des accords similai-res pour les prochains cycles.

Si  l’article  va  essentiellement  porter sur  le  soutien  de  l’ONS  au  PCI-Afrique, il  convient  également  de  souligner  que trois autres accords de partenariat ont vu le jour au cours de ce cycle. Si leur objec-tif final  était  identique,  les  résultats  spé-cifiques  obtenus  ont  varié.  Même  si  ces 

partenariats  ont  vu  le  jour  pour  des  rai-sons différentes, dans des contextes diffé-rents,  et  selon des modalités  différentes, ils  avaient un objectif  commu  :  aider  les régions  à  obtenir  des  résultats  de  haute qualité. Ces accords ont  impliqué  les or-ganisations suivantes :

1.  L’Institut  National  de  la  Statistique et  des  Études  Économiques  –  France  : l’INSEE  a  offert  un  soutien  technique aux pays francophones en Afrique.2.  Le  Bureau  de  statistiques  australien (ABS)  :  l’ABS  a  joué  un  rôle  essentiel dans  la phase  initiale de conceptualisa-tion du PCI dans la région Asie-Pacifique et s’est ensuite chargé de la conception d’une  liste  des  produits  de  première nécessité  pour  la  région.  Un  représen-tant d’ABS a également été membre du Conseil  Consultatif  Régional  PCI-Asie Pacifique, chargé d’apporter des conseils techniques et stratégiques.3.  Statistique  Canada  :  cet  organisme a  joué  le  rôle  de  coordinateur  régional conjoint  avec  la  Commission  Économi-que pour l’Amérique Latine et les Caraï-bes dans le cadre du programme régio-nal pour l’Amérique du Sud.

Le projet de soutien ONS-UK PCI-AfriqueAperçu

Depuis  mars  2005,  l’ONS  est  à  la  tête d’un projet de soutien PCI-Afrique sur trois ans,  financé  par  le  DFID.  L’objectif  géné-ral  du  projet  est  de  faire  en  sorte  que  le PCI en Afrique soit couronné de succès et d’utiliser  le PCI-Afrique comme catalyseur pour  le  renforcement  durable  des  capaci-tés  statistiques  à  long  terme.  Dans  le  ca-dre du PCI-Afrique l’ONS a essentiellement apporté son soutien aux pays anglophones d’Afrique.

Soutenir le PCI : les partenariats organisationnels

David FenwickBureau

national de la statistique du Royaume-Uni

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Mars 2008

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Construire des partenariats

à suivre

Le projet  a été mené en étroite  coo-pération  avec  la  Banque  Africaine  de Développement (BAD). En apportant un soutien  technique  direct  aux  pays  afri-cains  dans  les  ateliers  de  travail  régio-naux  et  sous-régionaux  et  à  la  BAD,  le projet a avancé dans la réalisation de son objectif,  à  savoir  l’intégration  réussie de l’Afrique dans  la  comparaison mondiale du PCI. L’ONS a fourni un soutien direct à 18 pays africains, en axant son  travail sur les deux principales conditions pour réussir à calculer  les parités du pouvoir d’achat  du  PCI  :  (i)  la  collecte  de  don-nées de bonne qualité sur les prix et (ii) l’exploitation efficace de tous les Comp-tes Nationaux disponibles et de toutes les informations provenant des Sondages sur le budget des ménages afin de les utiliser comme coefficients de pondération. 

Le soutien spécifique propre au PCI a compris les domaines suivants :

Assistance  technique  par  l’intermé-diaire  de missions pour  les  pays  sélec-tionnés afin d’évaluer la compréhension du PCI et  la prédisposition générale au PCI  et  de  garantir  une  qualité  de  base aux cadres dans lesquels s’effectuent les sondages de prix, aux pratiques concer-nant la collecte de prix et à la validation ainsi qu’à l’élaboration de pondérations des dépenses.

Soutien régional / sous-régional : celui-ci a compris le recours à des consultants experts pour  :  assister  et  participer  aux séminaires  régionaux  et  sous-régionaux sur  les  prix  et  les  comptes  nationaux  ; offrir un soutien direct aux organisations sous-régionales afin de les aider à attein-dre leurs objectifs dans le cadre du PCI  ; coopérer dans la validation des données du  PCI  ;  soutenir  la  BAD  dans  la  com-pilation des résultats et la production de rapports préliminaires et finaux.

Conseil stratégique : à  l’occasion des « réunions de partenariat » avec la BAD, l’ONS et la Banque Mondiale ont contri-bué aux débats sur les progrès réalisés, le cap stratégique à fixer, la méthodolo-gie à appliquer et le soutien à apporter à l’avenir.

Concernant  le  deuxième  objectif  du projet, à savoir exploiter l’investissement dans  le  PCI-Afrique  et  l’utiliser  comme catalyseur pour le renforcement durable des  capacités  statistiques  à  long  terme et aider à atteindre l’objectif d’une base de données étayée, améliorée et durable pour la prise de décision au niveau des pays, s’est attaché à : faciliter l’améliora-tion des IPC nationaux par l’introduction de méthodes  liées  au PCI  ;  encourager l’harmonisation  des  IPC  dans  les  sous-régions africaines ; élaborer un nouveau manuel  qui  s’ajouterait  au  Manuel  du BIT  sur  l’Indice  des  Prix  à  la  Consom-mation,  en  s’attachant  aux  problèmes pratiques  de mesure  auxquels  les  pays en  développement  doivent  s’affronter  ; et explorer des technologies pour la col-lecte de données afin d’améliorer les IPC africains.

Comment le projet a-t-il été organisé ?Le projet  a été administré par  l’ONS et dirigé par un comité directeur composé de membres  du  personnel  de  l’ONS  et du DFID. Le comité a été présidé par un directeur de projet de l’ONS qui occupait par ailleurs le poste de directeur dans les activités quotidiennes. Le rôle principal de ce comité directeur qui se réunissait au moins une fois tous les six mois était de faire un bilan des progrès accomplis et de fixer le cap à suivre pour l’avenir. 

Un directeur de projet de l’ONS a as-suré la gestion et la coordination quoti-diennes du projet et a régulièrement fait rapport des progrès accomplis au comité directeur.

Il y a eu des  «  réunions de partena-riat  »  régulières entre  l’ONS,  la BAD,  le Bureau Mondial du PCI et  l’INSEE. Ces réunions se sont avérées être très effica-ces pour faire un état des lieux conjoint du  PCI-Afrique,  évaluer  les  progrès  ac-complis  et  débattre  du  programme  de travail  pour  l’avenir  (voir  ci-après pour plus de détails).

Les  principaux  protagonistes  de l’aide technique directe aux pays ont été les  consultants  des  instituts  nationaux de statistiques et des organisations inter-nationales,  qui  avaient  une  expérience 

pratique dans le domaine des prix et/ou des comptes nationaux. L’expérience de ces  consultants  a  également  servi  pour contribuer  à  atteindre  certains objectifs essentiels  à  des  moments  charnières, alors que parfois  ils  étaient même pré-venus à la dernière minute. Leur contri-bution  a  permis  d’obtenir  des  résultats qu’il n’aurait pas été possible d’obtenir si  le  personnel  de  l’ONS  avait  travaillé seul. Même si  le projet n’a pas été uni-quement  réactif,  puisqu’il  a  inclus  une planification pour l’avenir, il faut parfois savoir  faire  face  à  des  situations  d’ur-gence  et  parer  au plus pressé dans  les projets de ce type et la flexibilité dont le Projet de soutien PCI-Afrique a fait preu-ve dans ce type de situations d’urgence a  énormément  contribué  à  son  succès (voir ci-après).

Quelles ont été les contributions du projet ?Le  projet  a  énormément  contribué  au programme du PCI-Afrique et représen-te un bon exemple de soutien à ce type d’initiatives. Outre les résultats plus spé-cifiques obtenus en  termes d’assistance technique au niveau des pays, vous trou-verez ci-après la liste des avantages que présente  ce  projet  vis-à-vis  du  soutien qu’il a apporté au PCI :

Le projet  a  représenté une  ressource supplémentaire  et  différente  pour  le PCI-Afrique, qui a pu être utilisée là où l’expertise  nécessaire  n’était  pas  dispo-nible ou pour permettre à la BAD et/ou au Bureau Mondial du PCI de se concen-trer sur leurs priorités.

La nature de ce projet a impliqué que ses ressources étaient souvent plus flexi-bles  et  pouvaient  être  plus  facilement mobilisées  que  celles  qui  relevaient de  la  direction  de  la  BAD.  Ce  projet  a donc pu offrir aux pays non seulement un  soutien direct, même  lorsque  la de-mande  était  faite  à  la  dernière minute, mais  aussi  des  démarches  administrati-ves simplifiées.

Le fait que le projet relevait de l’ONS a permis de profiter de l’expérience des 

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statisticiens  britanniques,  experts  dans plusieurs  domaines  y  compris  les  Prix et  les Comptes Nationaux  ainsi  que de l’expérience de ceux qui travaillaient sur le programme PPA d’Eurostat / OCDE et sur le PCI, puisque le Royaume-Uni fai-sait office de pays de « l’Anneau ». Cela a facilité le partage efficace des informa-tions et le transfert des connaissances.

Des experts chevronnés et de renom-mée internationale ont été mis à dispo-sition du projet pour assister aux sémi-naires  /  ateliers de  travail  régionaux et sous-régionaux du PCI.  Ces  experts  in-dépendants ont énormément enrichi les débats et ont apporté des points de vue intéressants.

Le projet a permis d’instaurer un par-tage d’expertise et de connaissances en-tre  les  organisations  et  également  une formation informelle, surtout lorsque les consultants  chevronnés  travaillaient  di-rectement avec les pays.

Le pilotage du projet  a  été  assuré  en partie  par  les  réunions  régulières  entre la  BAD,  le  Bureau  Mondial  du  PCI  et l’INSEE. Ces réunions se sont avérées être très efficaces pour partager  les  connais-sances, faire un état des lieux du projet et débattre de l’avenir du programme.

Le  projet  a  fonctionné  sur  plusieurs niveaux,  non  seulement  en  offrant une  assistance  spécifique  et  technique 

aux  pays  mais  également  en  facilitant l’échange d’idées et la planification à un niveau  plus  stratégique  par  l’intermé-diaire de réunions quadripartites avec la Banque Mondiale, l’INSEE et la BAD.

Dans  la  mesure  où  le  Royaume-Uni était  impliqué  dans  le  PCI,  par  le  biais de  l’ONS,  en  qualité  de  pays  de  «  l’An-neau  »,  de  coordinateur  de  «  l’Anneau  » (pour Eurostat / l’OCDE), de membre du Conseil  d’Administration  du  PCI  et  de participant actif au programme PCI-Afri-que, cela a énormément facilité l’échange d’informations  dans  tout  le  programme. En  particulier,  la  présence  de  l’ONS  au sein du Conseil d’Administration du PCI a permis au projet PCI-Afrique d’avoir plus de poids,  ce qui  a  aidé dans  les débats sur  les  préoccupations  de  l’Afrique.  Et d’une manière générale, cela a permis au Conseil  d’Administration  du  PCI  d’avoir un  retour d’informations  sur  les problè-mes  pratiques  auxquels  les  participants du PCI devaient faire face.

Une  grande  partie  des  ressources  du projet  a  été destinée  à  soutenir  le PCI. Parallèlement  le  projet  a  pu  mettre  en œuvre des projets de renforcement des capacités  statistiques.  L’objectif  de  ce travail  a  été  de  renforcer  la  durabilité de l’investissement dans le PCI (à la fois en  termes de  fonds et d’expertise)  afin d’augmenter  les  capacités  statistiques qui laisseront une empreinte durable. Le travail dans ce domaine s’est concentré 

sur les aspects suivants :

Une étude de faisabilité en vue d’intégrer des com-posantes  du  PCI  aux  IPC nationaux et d’harmoniser les IPC afin de fixer un cap pour l’avenir.

Un  manuel  supplémen-taire  qui  viendrait  s’ajou-ter au Manuel des Nations Unies  sur  les  IPC,  pour offrir  des  conseils  prati-ques aux pays en dévelop-pement  (actuellement  en cours d’élaboration).

Deux  études  pilotes  sur  l’utilisation d’ordinateurs de poche pour la collecte de prix, menées au Nigeria et en Uganda.

En marge de ces projets  spécifiques,  le personnel  et  les  consultants  de  l’ONS ont eu la possibilité de transmettre leurs connaissances  à  leurs  homologues  qui travaillent  dans  les  Instituts  Nationaux de Statistiques en Afrique.

Pourquoi le projet a-t-il bien fonctionné ?Les  éléments  suivants  ont  contribué  au succès du Projet de soutien PCI-Afrique :

La  gestion  du  projet  :  au  niveau  opé-rationnel,  le  projet  a  été  administré  et coordonné avec soin. Cela a été possible grâce au travail du directeur appartenant à l’ONS qui a coordonné tous les aspects du projet. De même, les contacts réguliers entre l’ONS et le DFID et l’instauration de procédures de gestion de projet rigoureu-ses pour le surveiller ont permis d’y par-venir.

Communication : la communication ré-gulière  et fluide  entre  toutes  les parties prenantes (ONS, DFID, DAB et la Banque Mondiale  en particulier)  a  été  l’une des clés du succès de ce projet et de sa capa-cité à contribuer à ce que le PCI-Afrique connaisse le même succès. Cette commu-nication  régulière  et  fluide  a  été  possi-ble  grâce  aux  réunions  fréquentes,  aux rapports sur l’évolution du projet et aux échanges courants de courriels. Même si avant ce projet, l’ONS et la BAD n’avaient pas eu l’occasion de travailler beaucoup ensemble, très vite, une très bonne enten-te professionnelle s’est instaurée ce qui a permis de jeter les bases d’une coordina-tion et d’une planification réussies et de résoudre les problèmes. 

La méthode des partenariats : le projet de soutien de l’ONS a travaillé en étroite collaboration avec d’autres organisations, en particulier  la BAD, pendant  toute  la durée du programme. Là encore, l’étroite coopération qui s’est instaurée a permis à toutes les organisations impliquées de tendre vers un objectif commun.

Comité directeur(DFID et ONS)

Soutien PCI Renforcement des capacités

Groupe de « partenariat » (ONS, BAD, BM

et INSEE)Projet de soutien ONS-PCI Afrique

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Construire des partenariats

à suivre

Le  partage  d’objectifs  compatibles  et d’une compréhension commune du rôle et des responsabilités de chacun : cela a impliqué, dès le début, une communica-tion claire et un respect mutuel.

Expertise pertinente : l’ONS a fait ap-pel aux services d’experts  (appartenant au Service Statistique du Royaume-Uni et à des agences de consulting  internatio-nales) qui avaient une longue expérien-ce dans ces domaines. Le recours à ces experts a été extrêmement fructueux.

Continuité : la durée du projet, sur trois ans, et  le maintien de  l’équipe en place pendant  toute cette période, ont permis d’instaurer de bonnes relations de travail et une certaine continuité pendant toute la durée du PCI. Dans le cas d’un projet beaucoup plus court, sur un an par exem-ple, le temps est trop court pour permet-tre d’instaurer de telles relations.

Autres méthodes de soutien

Le soutien de l’INSEE aux pays francophones d’AfriqueLe  cycle  2005  du  PCI  a  également  été témoin du soutien de  l’INSEE qui a of-fert une assistance technique à 16 pays francophones en Afrique. Contrairement à  l’ONS,  l’INSEE  n’avait  pas  de  projet distinct de soutien, mais a apporté une assistance et des conseils techniques par le  truchement  de  mécanismes  préala-blement  établis.  L’INSEE  a  fait  appel  à des  subventions  (allouées par  le Minis-tère de la Coopération Internationale et l’ADETEF) pour financer son soutien au projet.

L’INSEE  a  également  participé  aux «  réunions  partenariat  »  avec  la  BAD, l’ONS et la Banque Mondiale qui ont fait office de forum de discussions pour faire un état des lieux des progrès effectués, du cap stratégique à fixer, de la métho-dologie à utiliser et du soutien à appor-ter.  L’assistance  apportée  par  l’INSEE  a permis  de  compléter  à  bon  escient  le soutien de l’ONS, en particulier dans les domaines  où  les  problèmes  auxquels tous les pays africains doivent faire face se recoupent.

Le soutien d’ABS à la région Asie-PacifiqueIl  n’y  avait  pas  d’accord  formel  entre ABS  et  la  Banque  Asiatique  de  Déve-loppement  (BAsD), cependant  les deux agences ont travaillé en étroite coopéra-tion sur plusieurs activités du PCI.

Cet accord est différent du soutien de l’ONS au PCI-Afrique car le travail d’ABS s’est principalement concentré sur l’éla-boration  d’une  liste  régionale  de  pro-duits ménagers. Cette liste a été élaborée par  une  petite  équipe  d’experts  d’ABS spécialisés dans les prix qui, à la lumière des  conseils  de  statisticiens  spécialisés dans les prix dans les pays participants et à l’issue de plusieurs ateliers de travail régionaux, ont présenté un projet de lis-te des produits ménagers représentatifs et comparables pour le PCI de l’Asie-Pa-cifique. À l’occasion des ateliers de tra-vail régionaux ce projet de liste a ensuite donné lieu à une liste définitive.

Outre ce travail spécifique lié à l’éta-blissement  d’une  liste  de  produits  mé-nagers,  ABS  a  également  :  contribué  à l’examen  des  données  régionales  en assistant  aux  ateliers  de  travail  de  la BAsD  ;  a participé  en qualité de mem-bre du comité consultatif régional ; et a apporté un soutien spécifique et techni-que  en  évaluant  155  pondérations  des dépenses  du  PIB  nationales  au  niveau des rubriques de base pour  la Républi-que Populaire de Chine et en qualité de membre  du  Groupe  d’Experts  sur  l’ex-trapolation.

Le soutien de Statistique Canada à la région Amérique du SudLe rôle de Statistique Canada dans la ré-gion Amérique  du  Sud  a  impliqué  une responsabilité  directe  bien  plus  impor-tante  vis-à-vis  du  programme  que  les accords de l’ONS, de l’INSEE ou d’ABS. Pour la région Amérique du Sud, Statis-tique Canada a été chargé, en coopéra-tion  avec  la  Commission  Économique pour  l’Amérique  Latine  et  les  Caraïbes  (CEPALC) de la coordination régionale.

Même  si  la  responsabilité  générale de  la  coordination  pour  la  région  de l’Amérique du Sud était partagée avec la CEPALC,  celle-ci  n’ayant  pas  de  budget 

spécifique alloué au PCI, son soutien est resté  limité.  C’est  par  conséquent  Sta-tistique Canada qui a mis à disposition cinq de ses collaborateurs pour aider le coordinateur régional à mener les prin-cipales activités du PCI.

Le  personnel  de  Statistique  Canada, sous  la  direction  de  son  coordinateur, était chargé de  :  l’organisation et  le ca-lendrier  du  projet  ;  l’adaptation  de  la liste des produits au contexte sud-amé-ricain ; la formation du personnel le cas échéant  ;  la vérification et  la correction des  prix  ;  l’examen  de  l’intégrité  des composantes du PIB ; et l’obtention d’un consensus entre les participants une fois que les PPA avaient été calculées et  les PIB en termes réels estimés. Le person-nel  de  Statistique  Canada  a  également aidé  à  tester  et  améliorer  les  logiciels développés par la Banque Mondiale ex-clusivement pour le PCI.

Ce modèle, en termes de responsabi-lité pour  la  région,  implique un niveau d’engagement beaucoup plus élevé que les  accords mentionnés  précédemment. En effet, le personnel de Statistique Ca-nada détaché auprès du PCI a assuré la direction en mettant  sa  capacité opéra-tionnelle  et  ses  connaissances  techni-ques au service du projet.

ConclusionsLes accords de partenariat dans le cycle 2005 ont beaucoup bénéficié aux parties prenantes et contribué de façon signifi-cative à la réalisation des objectifs régio-naux et mondiaux.

Cependant, en fonction de la région, le type d’accord de partenariat peut va-rier ainsi que son efficacité. En Afrique, la  coordination  régionale  de  la  BAD  a été  particulièrement  importante,  étant donné  l’étendue géographique et  la di-versité  de  ce  continent.  Parallèlement, le projet de soutien de l’ONS a été tout aussi efficace. Même s’il n’a pas été uni-quement  réactif,  il  a  apporté  une  res-source flexible qui a pu être débloquée pour  faire  face  aux  impondérables  ur-gents et offrir une assistance  technique spécifique. A contrario, en Amérique du Sud, en raison du nombre limité de pays impliqués (10 pays contre plus de 40 en 

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Afrique) et du faible volume des ressour-ces de  la CEPALC, Statistique Canada a dû assumer plus de responsabilités pour assurer  la  coordination  du  programme régional.

Certains accords ont été conduits de façon  plus  formelle  que  d’autres.  Par exemple, le modèle de l’ONS a impliqué un accord  formel et un Protocole d’Ac-cord entre le bailleur de fonds et le coor-dinateur  régional.  L’ABS  et  l’INSEE  ont employé des méthodes plus informelles en mettant en œuvre des rapports exis-tants lorsque des mécanismes opération-nels  étaient  déjà  en  place. Dans  le  cas de  l’Amérique  du  Sud,  il  n’y  a  pas  eu d’accord formel entre la CEPALC, Statis-tique Canada, les Instituts nationaux de statistiques et la Banque Mondiale.

Dans tous les cas, le succès de ces ac-cords a été  largement  tributaire de  l’ef-ficacité des  relations de  travail  entre  le personnel des différentes organisations, en particulier entre le personnel chargé d’apporter le soutien et le coordinateur régional.  Dans  le  cas  d’ABS,  cet  orga-nisme  avait  déjà  travaillé  avec  la BAsD avant l’instauration du PCI, ce qui n’était pas  le  cas  de  l’ONS  et  de  la  BAD  qui ont dû apprendre à se connaître dans les premières étapes du programme.

Les avantages ne sont pas seulement du côté des coordinateurs  régionaux et des  pays  par  le  biais  de  l’aide  supplé-mentaire, mais aussi du côté de l’organi-sation qui apporte son concours. En ef-fet, ce type d’accord peut être une bonne opportunité pour que  le personnel des Instituts nationaux de statistiques puisse acquérir  de  l’expérience  en  travaillant sur  le PCI et avec d’autres  Instituts na-tionaux de statistiques et d’autres orga-nisations  régionales  et  internationales. Cela  est  positif  pour  l’organisation  qui reçoit  le  soutien et pour  celle qui  l’ap-porte,  puisque pour  les  deux  c’est  une occasion de renforcer leurs capacités.

D’une manière générale,  les accords de  partenariat  ont  énormément  contri-bué  à  l’objectif  du  PCI  d’améliorer  les capacités et les compétences des person-nes et des organisations impliquées dans le programme. Toutefois, dans le cas de l’Amérique du Sud, il reste encore à voir 

si le projet a contribué au renforcement durable des capacités statistiques, dans la même mesure, étant donné que la nature de ce niveau de soutien semblerait indi-quer moins de renforcement de capaci-tés des bases. Pendant le programme, en Afrique  l’objectif  du  renforcement  des capacités a été clair, ce qui n’était pas le cas en Amérique du Sud.

Le  projet  de  soutien  de  l’ONS  s’est également concentré sur le renforcement durable des capacités statistiques à long terme  et  sur  la  pérennité  de  l’investis-sement conséquent effectué dans  le cy-cle 2005 du PCI. Il faut encore travailler pour s’assurer que les progrès accomplis en termes de connaissances, d’expertise et  de  capacités  statistiques  de  ce  cycle du PCI ne faiblissent pas à la fin de ce cycle.  Cela  devrait  peut-être  impliquer la poursuite des partenariats solides qui existent déjà.

Si l’on se penche sur l’expérience de l’ONS, on peut  se poser  la question de savoir si des leçons ont été retenues qui pourraient  avoir  des  répercussions  sur la  façon  d’apporter  l’assistance  techni-que  dans  les  prochains  partenariats.  À cet égard,  il est  important de souligner que le projet de soutien de l’ONS n’a été lancé qu’en mars 2005, date à laquelle le processus de planification avec déjà été terminé et le PCI avait déjà initié l’étape de collecte des données. Si le projet avait été lancé avant, il aurait été plus efficace et aurait alors pu offrir son soutien pen-dant toute la durée du programme. Si le projet avait débuté plus tôt, il aurait été plus facile de planifier, dès les premières étapes,  les  domaines  où  l’engagement de l’ONS dans le PCI-Afrique devait être moins proactif et ceux où il devait être plus  réactif. Toutefois  le succès général des  différents  accords  de  partenariat pendant le cycle 2005 doit nous encou-rager à mettre en place des accords simi-laires  la prochaine fois et à veiller à ce qu’ils soient mis en œuvre dès le début dans les prochains cycles du PCI. n

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Pour la Banque Islamique de Développement (BID), une institution multilatérale  classée AAA,  fondée en 1975 et dont le siège se trouve à Jeddah, il est essentiel que les statistiques sur les indicateurs sociaux, économiques et fi-nanciers soient fiables. Ces statistiques sont utilisées pour préparer des rapports d’expertise, planifier et allouer les ressources, limiter les risques et entreprendre des recher-ches  et  des  études.  Parallèlement,  elles  sont  également essentielles  pour  surveiller  les  progrès  accomplis  dans le cadre des initiatives internationales et institutionnelles comme les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et la Vision 1440H de la BID. Cet article analyse l’initiative (BID-STATCAP) sur le renforcement des capaci-tés statistiques de la BID et sa pertinence par rapport au Programme de Comparaison Internationale (PCI).

Sur  les 56 pays membres de  la BID, 28 sont classés dans  la  catégorie des Pays Membres  les Moins Avancés (PMMA). Ces pays ont des besoins plus pressants en ter-mes de données car ils ont besoin de statistiques fournies en temps utile et fiables pour faire face à la situation so-cio-économique qui est la leur, pour prévoir et allouer le budget, pour mettre en œuvre des stratégies de dévelop-pement nationales, pour définir les secteurs requérant une aide d’urgence et pour répondre à la demande internatio-nale. Malheureusement, ils ne disposent pas des capacités et  des  ressources nécessaires pour  collecter,  gérer,  ana-lyser, publier et diffuser les statistiques de bonne qualité et en temps utile nécessaires pour soutenir les initiatives nationales et  internationales telles que le PRSP (Poverty Reduction Strategy Paper)  et les OMD. Dans les PMMA les agences nationales de statistiques manquent cruelle-ment de  ressources adéquates  (financières, humaines et d’infrastructure), ce qui entraîne un sous-rendement dans ces pays. Et logiquement cela a également entravé leur ca-pacité à fournir des données, forçant ainsi la communauté internationale à utiliser  les données disponibles, quelles qu’elles soient. Nous connaissons malheureusement trop bien  les  conséquences  de  cela  :  ce  sont  les  indicateurs servant à traduire et surveiller les progrès accomplis par rapport aux principaux objectifs qui vont être sélectionnés en fonction des données disponibles et non pas ceux qui sont le plus appropriés pour atteindre les objectifs.

Ces  dernières  années,  il  y  a  eu  au  sein  de  la  BID une demande croissante de statistiques de qualité, sur-tout après que le Conseil d’Administration ait entériné la création du Fonds de Solidarité Islamique pour le Déve-loppement doté de USD 10 milliards. Pour que le Fonds 

soit réellement efficace,  il  faut compter sur des statisti-ques rigoureuses pour quantifier le nombre de person-nes pauvres dans les pays membres, pour connaître leur identité et savoir où elles vivent afin de pouvoir conce-voir une aide au développement spécialement adaptée à leurs besoins. À cet égard, nous nous félicitons de l’ini-tiative actuelle du PCI pour renforcer les PPA spécifiques à la pauvreté.

À  titre  d’exemple,  sur  56  pays  membres  seuls  14 avaient des points de données disponibles pour les deux périodes,  l’une  pour  1990-1994  et  l’autre  pour  2000-2003, sur l’indicateur de USD 1 par jour. En outre, plus de la moitié des pays membres (29 pour être plus précis) n’avaient pas de données  sur  ces mêmes périodes. En effet le nombre de pays membres disposant de données sur USD 1 par jour est passé de 22 pour 1990-1994 à 19 pour 2000-2003, tandis que le nombre de ceux n’ayant aucune donnée sur la pauvreté est passé de 34 à 37 sur la  même  période.  Cela  souligne  le  besoin  d’améliorer de façon significative les capacités statistiques des pays membres en général et des PMMA en particulier.

Pour faire face à cette situation, la BID a organisé une Réunion d’un Groupe d’Expert sur le renforcement des capacités statistiques au siège de la banque à Jeddah le 29 avril 2007. Des représentants de plusieurs bureaux na-tionaux de statistiques des pays membres, d’institutions statistiques de l’OCI, d’institutions régionales de statisti-ques et des fonctionnaires de la BID y ont assisté.

Les objectifs de cette réunion étaient notamment les suivants : identifier les initiatives pour renforcer les ca-pacités statistiques en cours dans tous les pays, débattre des problèmes et des défis en termes de développement statistique dans plusieurs  pays membres,  consolider  la coordination des activités statistiques afin de créer une synergie  et  d’éviter  que  les  efforts  se  chevauchent  et mettre  en  place  un  cadre  commun  permettant  d’assu-rer une coordination durable des activités de collecte de données et d’harmonisation des méthodes pour le calcul statistique des agrégats.

À l’issue de la réunion, le Groupe d’Expert a recom-mandé à la BID une série d’actions, dont notamment les suivantes : (i) créer une Assistance / un Fonds Technique spécial pour soutenir le renforcement des capacités statis-tiques, (ii) offrir la possibilité à des statisticiens provenant de pays sous-développés d’apprendre de leurs paires les meilleures pratiques et de partager l’expérience des pays très avancés dans ce domaine,  (iii) mettre  sur pied un 

Renforcement des capacités statistiques et PCI

Abdullateef BelloBanque

Islamique de Développement,

membre du Conseil

d’Administration du PCI

Construire des partenariats

à suivre

…La BID a un rôle essentiel à

jouer dans le Programme de Comparaison

Internationale car elle apporte

une base d’informations

critiques servant aux principaux

domaines de travail de ce programme

en termes de développement

socio-économique.

…La BID est impatiente de participer au

prochain cycle.

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Feature

Volume 5, N° 1

PCIduBulletin

groupe de travail, en coopération avec les institutions  compétentes de  l’OCI,  suscep-tible de se réunir régulièrement pour har-moniser  les  activités  statistiques,  partager les expériences et les meilleures pratiques, mettre au point des méthodologies commu-nes  pour  la  collecte  de  données  dans  les pays membres et rationaliser les techniques de calcul statistique des agrégats, et (iv) of-frir des bourses pour augmenter le capital humain afin de renforcer les capacités sta-tistiques dans les pays membres.

Pour répondre à ces recommandations, la  Banque  a  lancé  en  septembre  2007 l’initiative  BID-STATCAP,  une  initiative  de renforcement  des  capacités.  L’objectif  est d’aider les pays mem bres à créer et renfor-cer leurs capacités statistiques. En échange, cette  initiative  devrait  leur  permettre  de produire des données fiables, en temps uti-le, cohérentes et précises dans le domaine économique,  financier,  socio-démographi-que  et  autres  (conformément  aux  bonnes pratiques et aux cadres utilisés au plan in-ternational) pour la formulation de leurs po-litiques et la prise de décision. Ces données sont également primordiales pour surveiller l’évolution du développement et de  la  ré-duction de la pauvreté, deux axes essentiels de l’objectif stratégique de la BID.

L’initiative BID-STATCAP offre des bour-ses aux statisticiens qui travaillent pour les agences  nationales  afin  de  leur  permettre d’obtenir une maîtrise en statistique et dans d’autres disciplines connexes. Elle met éga-lement à disposition un centre d’assistance technique pour aider les pays membres et les  institutions régionales de statistiques à assister et à participer aux formations, aux ateliers,  aux  conférences  et  aux  program-mes d’échange entre le personnel d’un bu-reau  national  de  statistiques  à  l’autre.  Ce centre offre aussi un soutien financier afin d’améliorer les quatre aspects suivants : (i) infrastructure physique et équipement, (ii) infrastructure  statistique,  (iii)  opérations statistiques, et (iv) cadre institutionnel pour les statistiques nationales. Les lignes direc-trices et les modalités pour solliciter l’assis-tance technique dans le cadre de l’initiative BID-STATCAP  sont  disponibles  sur  le  site Internet de la BID : www.isdb.org.

L’initiative  BID-STATCAP  est  une  pre-mière  pour  plusieurs  raisons.  En  premier 

lieu l’initiative est la première de ce genre dans le domaine des statistiques depuis la création de la BID. En deuxième lieu, elle utilise  des  ressources  provenant  d’autres Fonds / Programmes du Groupe de la BID (qui comprend cinq entités : la BID, comme organisme chef de file,  l’Institut Islamique pour  la Recherche et  la Formation  (IRTI), la société islamique pour le développement du  secteur  privé  (ICD),  la  Société  Islami-que d’Assurance des Investissements et des Crédits à l’Exportation (ICIEC) et la société islamique  internationale  du  financement du  commerce  (ITFC).  Les  détails  concer-nant ces entités sont disponibles sur le site Internet de la BID). En troisième lieu, elle est  complète car elle  implique  l’utilisation d’outils combinés / d’installations du Grou-pe de la BID afin de soutenir et de renforcer les capacités statistiques des pays membres (comme offrir l’accès à des bourses, à des formations, à des ateliers de travail et à une assistance  technique).  En  quatrième  lieu, elle  offre  les  ressources  nécessaires  pour que les membres sortent du cercle vicieux du sous-rendement et du sous-financement des  agences  nationales  de  statistiques.  En cinquième  lieu,  elle  encourage  la  coopé-ration  étroite  entre  les  producteurs  et  les utilisateurs de données en mettant sur pied des groupes de travail qui se réunissent ré-gulièrement sur les statistiques.

Créer une synergie entre BID-STATCAP et le PCILa BID a un rôle essentiel à jouer dans le Programme de Comparaison Internationale car  elle  apporte  une  base  d’informations critiques servant aux principaux domaines de  travail de ce programme en  termes de développement  socio-économique.  Sur  les 56 pays membres de la BID, 47 participent activement au PCI. Les avantages que pré-sente le PCI vont bien au-delà de l’objectif spécifique pour lequel  le PCI a été créé à l’origine, à savoir la comparaison internatio-nale. Le programme non seulement fournit des  données  cruciales  sur  le  développe-ment mais aussi sert de plateforme pour le renforcement des capacités en harmonisant les concepts statistiques et en les adaptant aux normes internationales. 

L’initiative BID-STATCAP  et  le  PCI  sont complémentaires  car  ils  utilisent  mutuelle-

ment la stratégie de renforcement des capa-cités de l’autre. La BID soutient les activités du PCI en créant et en renforçant les capaci-tés des pays membres qui participent au PCI. Cela permet  au programme de  se  concen-trer  sur  son  objectif  plus  général,  à  savoir la collecte, l’harmonisation, la normalisation des données et de publier  ses  résultats en temps  voulu.  Le Toolpack  du PCI  aide  les pays membres à mettre sur pied les infras-tructures. De  plus  les  ateliers  de  travail  et les programmes de formation régionaux du PCI illustrent à merveille le soutien de celui-ci aux activités de la BID-STATCAP.

Non  seulement  le  Conseil  d’Adminis-tration fournit une aide financière et tech-nique à  l’initiative BID-STATCAP mais  il  a aussi  fait  en 2007 une  contribution finan-cière au fonds en fiducie du PCI pour com-bler le trou financier du cycle 2005 et pour soutenir le prochain cycle. Un accord sur la coopération entre la BID et la Banque Mon-diale a été signé le 9 septembre 2007. Dans le cadre de cette coopération, un représen-tant de la BID a été nommé pour siéger au Conseil d’Administration du PCI. Cet accord stipule que la contribution de la BID cou-vre  les  pays membres  d’Asie,  d’Asie  occi-dentale, d’Afrique et de la Communauté des États Indépendants. Les activités financées comprennent  la  collecte  de  données,  les réunions et les ateliers de travail régionaux, l’assistance technique aux pays membres et une évaluation indépendante du program-me dans les pays membres afin de faire un feedback  et  des  recommandations  indis-pensables à la préparation du plan d’action pour le prochain cycle du PCI.

Le  fonds  de  la  BID  aidera  à  financer une version plus « légère » du Toolpack du PCI afin de développer des installations de l’IPC. Cette version devrait permettre de ré-duire les besoins en termes de formation et les  exigences  en  termes  de matériel  pour les pays ayant une infrastructure statistique limitée. L’objectif est double : compiler des IPC solides et renforcer les capacités dans la collecte,  la vérification,  le  traitement,  la préparation de rapports et la diffusion des données.

La BID est  impatiente de participer au prochain cycle et souhaite féliciter le PCI et toute son équipe pour les excellents résul-tats obtenus jusqu’à présent. n

Construire des partenariats

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Mars 2008

Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale

Construire des partenariats

à suivre

Dix pays d’Amérique du sud (Argentine, Boli-vie, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Paraguay, Pérou, Uruguay et Venezuela) ont participé en 2005 au cycle du Programme de Comparaison Internationale (PCI) , qui a été coordonné au plan régional par Statistique Canada (STC) ain-si que la Commission Économique pour l’Amé-rique Latine et les Caraïbes (CEPALC).

L’Amérique du sud a été la première région à publier les résultats de son rapport final sur la consommation des ménages (juin 2006) et de son produit  intérieur brut  (PIB) ainsi que ses  agrégats  (juin  2007).  Le  succès  de  la  ré-gion  Amérique  du  sud  est  dû  en  partie  au fait  qu’elle  avait  certains  avantages  compara-tifs étant donné le nombre plus petit de pays dans la région, qui par ailleurs partagent des langues communes, ainsi que l’application de plusieurs méthodes innovantes. De surcroît, le travail persévérant de l’équipe de spécialistes des prix et des comptes nationaux a contribué en grande partie a cette rigidité.

Cet  article  présente  divers  aspects  inno-vants de l’expérience de certains pays du Mer-cosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Chili). 

La  première  partie  décrit  le  grand  effort réalisé  en  vue  d’harmoniser  les  indices  de prix à  la consommation dans  la  région avant de mettre en œuvre le PCI. C’est  la première fois que l’on appliquait les principes de com-parabilité et de représentativité dans la région. Ces deux principes devraient par la suite être utilisés par le PCI. La deuxième partie fait état du travail réalisé lors des visites sur le terrain ainsi que des indications données aux enquê-teurs. La troisième partie s’occupe de l’impor-tance d’une  coordination disciplinée  avec un calendrier strict. Finalement, la quatrième par-tie décrit  le  travail  fait par  les spécialistes de comptes nationaux dans le domaine de l’har-monisation et de l’ajustement des variables uti-lisées par le PCI.

1. Harmonisation des indices de prix à la consommationLe cycle 2005 du Programme de Comparaison Internationale (PCI) en Amérique latine a pro-fité du projet visant à définir et  calculer  l’in-dice  harmonisé  des  prix  à  la  consommation. Ce dernier avait été développé par les instituts nationaux de statistiques de l’Argentine, la Bo-livie (au début) le Brésil, le Chili et l’Uruguay, ainsi que la banque centrale du Paraguay. Peu après  le  démarrage  du  PCI,  la  communauté andine avait également mis en route, en paral-lèle, un projet similaire.Le  processus  d’harmonisation  se  fondait  sur la  participation  de  la  CEPALC  ainsi  que  des conseils  techniques des experts de  la  région, du  Canada  et  de  l’Europe.  Les  études  et  le calcul des indices harmonisés ont été effectués entre décembre 1998 et juillet 2005, lors de la publication de  la  série d’indices de prix  à  la consommation harmonisés ainsi que les direc-tives générales du projet pour le quinquennat 1999-2004.Le  processus  adopté  pour  construire  les  IPC harmonisés  a  renforcé  l’intégration des  équi-pes  des  institutions  participantes,  étayées davantage par  la  sensation  selon  laquelle un projet entrepris par des partenaires internatio-naux est viable s’il y a une coordination ferme et un engagement visant à assumer les respon-sabilités acceptées. Le PCI suivit en Amérique latine  une  approche  similaire,  en  améliorant fortement  la  coordination  technique. De  sur-croît, le projet IPC harmonisé a renforcé les ca-pacités du personnel participant, de l’échange d’expériences acquises dans les domaines des méthodologies officielles de calcul de l’indice des prix à la consommation dans les différents pays et en apprit davantage sur les recomman-dations  internationales  pour  l’élaboration  de statistiques  sur  les  prix.  L’expérience  avec  le PCI,  outre  les  avantages mentionnés  aupara-vant, a également  favorisé une meilleure  for-mation des équipes. 

Programme de comparaison internationale :L’expérience de l’Amérique du sud

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Graciela BevacquaInstitut national des statistiques et des recensements, Argentine

Marina Fantin Institut national

des statistiques, Uruguay

Marcia Maria Melo QuintslrInstitut brésilien de la Géogra-

phie et des statistiques, Brésil

Francisco Ruiz Banque centrale du Chili

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Volume 5, N° 1

PCIduBulletinConstruire des partenariats

Les  deux  dimensions  de  la  notion  d’har-monisation  –  comparabilité  et  représen-tativité  –  ont  été  largement  adoptées  et ajustées dans  les divers  indices de prix à la consommation. Cette expérience a mon-tré  l’importance  de  la  comparabilité,  no-tamment du point de  vue du  recueil  des prix des biens et services du panier de la ménagère définis dans les cadres du PCI. Les  indices  de  prix  à  la  consommation harmonisés ont été définis pour permettre de comparer non seulement  les  formules employées  mais  aussi  d’autres  questions strictement méthodologiques, telles que la saisonnalité.Pour les IPC harmonisés, le même système de classification des biens et des services a été utilisé, ce qui a permis de faire une comparaison  raisonnable  de  l’inflation dans  le  groupe.  Il  s’agit  là probablement de  la  contribution  la  plus  importante  du projet  des  IPC  harmonisés  aux  PCI.  Le classement  utilisé  a  été  le  résultat  d’une analyse détaillée des classements employés par  les  instituts  officiels  des  statistiques des différents pays dans le calcul des IPC de chaque pays qui,  jusqu’alors, n’étaient absolument pas comparables. Même au ni-veau des catégories les plus générales de consommation agrégée il s’avérait difficile de les comparer.Le projet a été mis en œuvre selon la classi-fication internationale de la consommation individuelle  par  objet  (COICOP),  version 1998,  préparée  aux Nations Unies. Après un travail minutieux, un barème de classe-ment commun a été adopté. Il est devenu un instrument de base pour le développe-ment  du  cycle  2005  du PCI  dans  les  dix pays de l’Amérique du Sud.Par ailleurs, le projet de l’IPC harmonisé a consolidé les connaissances profession-nelles des spécialistes convoqués, qui ont profité de l’échange d’expériences sur les méthodes de calcul utilisées pour chacun des  indices  de  prix  à  la  consommation des différents pays participants. Le projet élargit  également  le  champ  de  connais-sances, des recommandations et des bon-nes  pratiques  internationales  pour  l’éla-boration des statistiques des prix. Hormis les résultats quantitatifs attendus,  l’expé-rience du PCI a amélioré la formation des équipes techniques nationales.

2. Coopération horizontale et multilatérale La  participation  active  de  l’équipe  d’ex-perts régionaux et de coordinateurs natio-naux  a  été  essentielle pendant  toutes  les étapes du projet car elle a permis d’attein-dre les objectifs du programme et de ren-forcer  la qualité des  indices de prix dans chacun des pays participants.

Comme cela a été expliqué auparavant, les  deux  sous-régions  (le  Mercosur  et  le Chili, d’une part, et la communauté andine, de l’autre) ont pu commencer grâce à une vaste expérience de travail commun prove-nant de l’harmonisation des indices de prix à la consommation, processus amorcé à la fin  1998.  Ceci  a  permis  de  comparer  les données des paniers de biens et  services fournis par les IPC officiels du Mercosur et du Chili, ainsi que ceux de la communauté andine. Sur  la base de ces comparaisons, les coordonnateurs régionaux et nationaux du  PCI  se  sont mis  d’accord  de manière consensuelle sur un panier commun, avec une liste préliminaire des spécifications et des caractéristiques nationales spéciales.

Les  données  devant  être  recueillies, ainsi  que  les  type  de  points  de  vente  à choisir,  ont  été  déterminés  par  les  coor-donateurs nationaux avec le concours des experts régionaux qui se sont rendus dans chacun des pays concernés.

Lors  de  ces  visites,  les  caractéristiques de chacun des IPC ont été examinées ; l’im-portance des méthodes pour le recueil des prix et du choix des points de vente a clai-rement été soulignée aux équipes, notam-ment à celles qui travaillaient sur le terrain. Les enquêteurs et les superviseurs ont reçu une liste initiale de spécifications qui devait être  vérifiée. Des propositions de  change-ment ont été introduites, différant d’un pays à l’autre et des photos ont été prises pour vérifier et comparer les données. 

La coopération horizontale a été impor-tante : dans certains pays, les spécifications de l’indice des prix à la consommation ont été adaptées, les équipes ont été formées en vue d’atteindre l’objectif du recueil des prix pour  le PCI et de suivre de près  les spécifications. Les premiers  contacts avec les points de vente ont été amorcés et une liste a été préparée avec des propositions d’inclusion d’autres points de vente.

Tout au long du processus, depuis l’or-ganisation des  tâches  jusqu’au  travail  sur le terrain, une assistance a été fournie aux équipes. Lorsqu’elles se sont heurtées à des difficultés, celles si ont été évaluées lors de la réunion suivante. Après chaque séance de recueil des prix, une activité de suivi a été organisée afin d’examiner le processus de  recueil  et  d’évaluer  les  données  pour qu’elles soient cohérentes.

Dans d’autres pays, un soutien a été ac-cordé à  l’équipe nationale pour  identifier les produits en fonction des spécifications et  des  points  de  vente  appropriés  pour mener à bien le travail de recueil des prix. De surcroît, un album photo a été préparé pour  permettre  d’identifier  les  biens  et services évalués.

Le  premier  recueil  de  prix  (octobre 2004)  a  été  utilisé  comme  pour  faire  un essai pilote. Pendant l’essai, des difficultés ont été identifiées et des solutions ont été proposées pour chacun des pays. Les réu-nions régionales organisées à la fin de cha-que trimestre ont contribué à améliorer le processus, non seulement dans le domaine du  travail  sur  le  terrain  mais  aussi  pour l’analyse des données recueillies. Il s’agis-sait d’un mécanisme permettant de vérifier la  cohérence  des  données,  de  mettre  en œuvre  différents  formats  de  contrôle  de qualité, de tenir compte du retour d’infor-mations et d’améliorer les résultats au fur et à mesure de l’avancement du projet.

Il est important de signaler que l’enga-gement institutionnel a été essentiel pour garantir  la  faisabilité  du  projet  dans  cer-tains  pays,  notamment  dans  ceux  qui  ne disposaient pas de ressources externes. À l’origine le plan avait été élaboré pour pro-fiter des processus et des bases de données des indices de prix à la consommation na-tionaux, mais cela s’est avéré impossible et il a fallu faire appel à de nouvelles ressour-ces humaines et logistiques. De même, les spécialistes  locaux ont dû  consacrer plus de temps qu’ils ne l’avaient prévu à l’ori-gine.  Ceci  pourra  être  amélioré  lors  des prochains cycles, grâce à une planification plus minutieuse.

La  présence  de  coordonnateurs d’autres régions – tels que ceux venus de l’Asie et de  l’Afrique –  lors de  l’une des réunions a permis de mettre en œuvre un 

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Construire des partenariats

débat et un échange de points de vue et d’expériences. Il s’agit là d’un bon exem-ple de transfert de connaissances et d’en-richissement réciproque.

3. Coordination régionale et assistance techniqueLa  coordination  des  dix  pays  d’Amérique Latine au sein du PCI n’a pas été une tâche facile.  Le projet  a  duré  trois  ans.  Pendant cette période, un panier commun a été dé-fini, des enquêtes de prix ont été menées pour l’examen des biens et des services fai-sant partie du panier, l’estimation et l’agré-gation des parités de pouvoir d’achat (PPA) ont été calculées et les résultats publiés.

Avec  ce  niveau  de  difficultés,  la  seule façon de parvenir à des résultats avec dif-férentes équipes nationales est d’obtenir un véritable engagement des pays  concernés. Ainsi, les coordonateurs régionaux ont réu-ni les directeurs des comptes nationaux et des indices de prix à la consommation de chacun des pays et  leur ont confié  la  res-ponsabilité et la mise en œuvre du projet.

Toutefois,  l’engagement  des  pays n’aurait pu être durable sans l’énorme sou-tien de la coordination régionale, qui a aidé à  résoudre  les problèmes au  fur  et  à me-sure qu’ils se présentaient. La coordination régionale  pour  l’Amérique  du  Sud  a  été confiée  à  deux  institutions  internationales prestigieuses : la CEPALC et le STC.

Le travail préliminaire fait par la CEPALC consistait à définir les biens et services sus-ceptibles d’être inclus dans le panier commun de la région. Les pays ont reçu des formulai-res à remplir avec des spécifications, surtout dans le domaine des produits alimentaires et des boissons. Une fois ces formulaires rem-plis, le bureau a procédé à une comparaison générale et décidé des spécifications les plus communes à tous les pays.

Il est important de souligner également le travail fait par le STC. Les pays participants ont signé un accord avec le STC en vue de protéger les données statistiques. Conformé-ment à cet accord, l’équipe STC était chargée de réviser et de contrôler les prix et les spé-cifications envoyés par les dix pays partici-pant au recueil des données des prix et des biens de consommation et des services.

Il  s’agissait  d’un  volume  de  données énorme.

Le dévouement, l’efficacité et le profes-sionnalisme avec lesquels ces tâches ont été accomplies  ont  contribué  énormément  au projet. Les pays devaient respecter un calen-drier de travail contraignant, mais ils étaient encouragés par le bon exemple donné par l’équipe STC, non seulement pour la qualité du travail mais aussi pour le respect strict du calendrier.

Pendant le déroulement du programme, les pays ont compté sur le soutien perma-nent des coordonateurs régionaux – même pendant les jours fériés bancaires et à des heures tardives. Ceci a permis de créer un lien de confiance qui à son tour a permis d’atteindre les objectifs fixés.

L’équipe technique de l’Uruguay a éga-lement reçu l’appui du service des techno-logies de  l’information,  étant donné qu’ils ont  adopté  le  système  «  ToolPack  »  pour le  traitement  des  données  des  prix  à  la consommation.  Ayant  travaillé  en  étroite collaboration avec l’équipe « ToolPack » de la Banque Mondiale, l’Uruguay a été le pre-mier pays à utiliser ce logiciel dans le cadre d’une  enquête  réelle,  ce  qui  a  permis  de mettre le système à l’essai. 

ToolPack  a  été  adopté  une  fois  le  PCI démarré,  et  les  problèmes  survenus  ont fait appel à des solutions rapides. L’équipe ToolPack de  la Banque Mondiale est  inter-venue  rapidement  et  efficacement  auprès des  techniciens uruguayens  en  surmontant les obstacles et en leur permettant d’envoyer les données de leurs enquêtes CPI aux coor-donnateurs régionaux en temps utile.

Dans  les  autres  pays,  les  systèmes  de l’IPC ont été réajustés ou bien des proces-sus spécifiques ont été développés par les spécialistes de technologie de l’information afin d’utiliser lesdits systèmes pour le PCI.

4. L’importance des comptes nationauxLa  contribution  au  PCI  des  responsables des  comptes  nationaux  dans  les  pays d’Amérique du Sud a compris l’évaluation des composantes des dépenses du PIB tout en considérant l’étude de la pertinence de ces variables pour le calcul des parités du pouvoir d’achat.

La première étape de l’étude, également la plus  lourde et  longue, a consisté à cal-culer  et  à  analyser  la  consommation  des 

ménages pour chacun des pays. À cet effet, la consommation par catégorie de dépense, par  produit  ou  rubrique  de  base  (suivant le  système de  classification du PCI)  a  été  estimée, dans un niveau de détail supérieur à  celui  fourni  par  les  comptes  nationaux. Afin d’avoir une structure pondérée compa-rable, certains concepts et certaines classifi-cations de produits ont été normalisés.

La  deuxième  étape  a  ciblé  les  autres composantes des dépenses du PIB. Le ni-veau de détail des estimations des dépen-ses publiques générales et de la formation brute de capital fixe (FBCF), a également été  plus  important  que  d’habitude.  Dans le  cas  des  dépenses  publiques,  les  res-ponsables des comptes nationaux se sont heurtées  à  la  tâche  complexe  de  compa-rer  des  variables  –  telles  que  les  salaires par catégorie et les dépenses individuelles de consommation – entre pays ayant dif-férents  niveaux  de  participation  de  l’état dans l’économie nationale.

Quant  à  la  formation brute de  capital fixe,  il a  fallu définir  le  type de biens de construction,  de  machines  et  d’équipe-ment car  il y a une grande hétérogénéité au  sein  d’un  même  pays  ou  entre  pays. De plus,  les prix des biens d’équipement ont été normalisés et la TVA a été prise en considération.

Aucun traitement spécial n’a été fait des autres  composantes  du  PIB,  étant  donné qu’elles sont calculées selon  le processus habituel des estimations des comptes na-tionaux dans chacun des pays.

Il est  important de mentionner que la détermination  et  le  rapprochement  des différentes variables n’a pas été une tâche facile, mais grâce au soutien des équipes techniques du STC, de la Banque Mondiale et de la CEPALC, les problèmes et les dif-ficultés ont été surmontés. L’une des ques-tions les plus délicates était celle des loyers. Dans ce domaine,  il  convient d’améliorer les  estimations  dans  la  plupart  des  pays, notamment en termes de loyers théoriques. Par ailleurs, il y a d’autres aspects qui mé-ritent d’être harmonisés et améliorés,  tels que la formation brute de capital fixe dans les  bâtiments  à  usage  commercial  et  la construction immobilière pour son propre compte, étant donné  la nature  informelle de celle-ci et de la différence de prix et de 

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Volume 5, N° 1

PCIduBulletin

Les Philippines ont participé du cycle actuel du PCI depuis son début, en juillet 2003. Sa partici-pation a commencé avec le choix des articles à inclure dans la liste, l’établissement d’une des-cription  structurée  des  produits,  la  réalisation d’une série d’enquêtes de prix, la validation des résultats des enquêtes en  les comparant à cel-les  des  autres  participants,  jusqu’à  la  révision des PPA calculées. L’administrateur de l’Institut national  des  statistiques  des  Philippines  est  à l’heure actuelle  le Président de  la  commission consultative  régionale  du  cycle  2005  du  PCI pour la région Asie- Pacifique.

Le PCI en tant que plateforme pour le renforcement des capacités nationales : avantages et leçons tiréesUn sous-produit  important du PCI est  le sou-tien, voire la mise en route, des entités nationa-les et internationales afin d’améliorer la qualité des  statistiques  des  prix  et  des  données  des comptes nationaux dont dépendent les calculs des PPA.

De nouveaux outils pour le recueil de don-nées  telles  la  directive  «  que  faut-il  évaluer  », ainsi que le catalogue de produits en couleurs pour permettre de mieux les identifier, ont per-mis d’améliorer la qualité des données des prix recueillies.  Une  meilleure  couverture  spatiale des enquêtes de prix, c’est-à-dire la couverture de points de vente qui se trouvent dans des zo-nes rurales, donne une plus forte représentation aux prix ainsi  recueillis. La classification  inter-nationale de la consommation individuelle par objet  (COICOP)  des Nations Unies  a  été  rete-nue comme méthode de groupement d’articles dans le PCI aux fins de la comparabilité interna-tionale.  Il  s’agit d’outils qui  seront avantageux pour ces activités de préparation pour rebaser 

l’indice des prix à  la consommation (IPC) aux Philippines.

La  description  structurée  du produit  (SPD) a  été  essentielle  pour  souligner  le  besoin  de disposer  de  spécifications  plus  précises  afin d’identifier plus exactement les produits, ce qui permettra de comparer les produits évalués, no-tamment pour les articles autres que les denrées alimentaires dans l’IPC. Dans la face actuelle de préparation pour rebaser  les IPC aux Philippi-nes,  la  conception du questionnaire d’enquête sur  les  marchandises  et  les  points  de  vente (COS)  est  sous  la  tutelle du  SPD dans  le PCI. Les  résultats  de  l’enquête  seront  utilisés  pour déterminer les articles acquis par les ménages.

Le  logiciel ToolPack pour  le  traitement des données dans le cadre du PCI/IPC peut contri-buer à un traitement plus efficace des données des prix utilisées pour construire l’IPC. Le modu-le d’administration des prix (MAP), un utilitaire de ToolPack, a une caractéristique spéciale  lui permettant de préparer un rapport de diagnos-tique  pour  chacun  des  articles  de  la  liste.  De plus, l’affichage du prix minimum et maximum de chaque marchandise pendant chaque cycle a été  très avantageux pour  les enquêtes menées dans le cadre du PCI. Cette caractéristique spé-ciale comprend également un tableau récapitu-latif qui  s’avère particulièrement utile pendant l’étape  de  vérification  des  prix  de  l’enquête étant donné qu’elle fournit des renseignements sur l’emplacement d’un point de vente particu-lier ainsi que sur l’enquêteur chargé de relever les prix dans la zone en question. Ainsi, la va-lidation des données des prix et la surveillance des opérations d’enquête déboucheront sur une plus grande précision de l’IPC.

Un avantage indirect de participer à ce projet est l’amélioration de la compilation des comptes 

Carmelita N. ErictaBureau national des

statistiques, Philippines

PCI : l’expérience des Philippines

Construire des partenariats

Un sous-produit important du PCI

est le soutien, voire la mise en route, des

entités nationales et internationales

afin d’améliorer la qualité des statistiques

des prix et des données des comptes

nationaux dont dépendent les calculs

des PPA

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Construire des partenariats

à suivre

nationaux et leur validation. En fait, le ser-vice public qui s’occupe de créer les comp-tes envisage également de rebaser sa série pour être en ligne avec les autres pays qui participent du cycle actuel du PCI.

Le  fait  d’avoir  retenu  les  services  des experts nationaux dans  le domaine de  la construction et l’équipement ainsi que les visites  faites par  les  coordonateurs natio-naux aux sites de construction a été avan-tageux  pour  les  statisticiens  qui  ne  s’y connaissaient  pas  trop  dans  l’évaluation d’articles dans cette catégorie. La constitu-tion d’un groupe principal d’experts pour les secteurs de la construction et de l’équi-pement  a  constitué  une  autre  nouveauté pour la validation des données. Le partage d’expériences dans le recueil des données du secteur a amélioré la comparabilité des données entre les différents pays.

Harmonisation des prixL’harmonisation  des  données  de  l’indice des  prix  à  la  consommation  habituel  et celles  de  l’étude  préalable  du  PCI  a  été envisagée  afin  de  préserver  les  capacités techniques  acquises  par  le  personnel  du NSO Philippin  en vue de mener  à  terme les  activités  statistiques  requises  pour  la nouvelle PPA. 

L’institut  national  en  est  au  stade  de planification  afin  de  rebaser  l’IPC  actuel (basé en l’an 2000) et d’intégrer les métho-des apprises pendant  le cycle du PCI. La priorité est accordée à  l’étude du regrou-pement des articles de l’IPC pour être en ligne avec  le COICOP des Nations Unies. Après ce regroupement, un nouvel ensem-ble de questionnaires  sera utilisé dans  le COS à réaliser en 2008. Ce COS, à son tour, sera la base de la mise à jour des paniers des marchés de province de l’IPC.

La décision d’établir une liste complète des articles pour l’IPC rebasé tout en dres-sant la liste des articles pour le PCI a été prise après avoir pris en considération les besoins  des  prochains  cycles  d’enquête du  PCI.  Pendant  le  COS,  les ménages  se verront  poser  des  questions  portant  sur des  détails  spécifiques  des  articles  qu’ils auront  consommés  ou  qu’ils  se  seront procurés  et  qui  figurent  dans  les  ques-tionnaires. Ces spécifications doivent être établies en vue d’intégrer les facteurs qui  

déterminent  le prix d’un produit ou d’un service au même titre que cela est fait dans la  liste de produits du PCI. Une  fois que les  deux  listes  (pour  l’IPC  et  le  PCI)  du COS auront été dressées, il est prévu que l’enquête des prix des articles de la liste du PCI soit  réalisée chaque semestre / année, en fonction des besoins, pour le transfor-mer en programme continu en attendant la préparation du travail futur du PCI. 

Le  COS  prendra  également  en  consi-dération  les produits et  services consom-més / achetés par les ménages pauvres en préparation  de  la  PPA  des  pauvres.  L’on envisage  également une éventuelle  venti-lation de la consommation des mé-nages urbains et ruraux en tant que facteurs déterminants pour décider s’il faut ou pas élargir la couverture des  points  de  vente  des  zones  ru-rales pour l’IPC au même titre que cela est fait pour le PCI.

Dans  la  mesure  où  les  pondé-rations  de  l’IPC  sont  fondées  sur les résultats de l’enquête sur les re-venus et les dépenses des familles (FIES), il a également été envisagé d’adapter le questionnaire FIES au chapitre  du  COICOP pour  le  pro-chain cycle d’enquêtes prévu pour 2009. Ceci permettra de faciliter le calcul des pondérations de la PPA des  pauvres,  qui  utilise  les  coef-ficients  de  pondération  de  l’IPC. Toutes ces activités visent à harmo-niser / relier l’IPC et le PCI.

Statistiques des comptes nationauxConcernant  l’estimation  des  pon-dérations du PIB,  le Conseil natio-nal de coordination des statistiques (NSCB),  l’organisme  public  chargé des  comptes  nationaux  du  pays,  a réalisé  des  activités  supplémentai-res d’estimation pour pouvoir ven-tiler  les  dépenses  du  PIB  sur  155 rubriques de base.

Les  spécialistes  se  sont  heur-tés  à  certains  problèmes  dans  le calcul des détails exigés par le PCI étant  donné  qu’ils  ne  disposaient des dépenses du PIB que pour les principaux  articles.  Toutefois,  afin 

d’obtenir les détails des dépenses du PIB pour la consommation personnelle (PCE), ils  ont  utilisé  la  structure  obtenue  du FIES2000.

Le souci à court terme et à long terme du NSCB  est  d’améliorer  les  données  du PIB.  L’institut  prépare  à  l’heure  actuelle une révision générale des comptes natio-naux en même temps qu’il passe de la base 1995 à celle de l’an 2000. La révision com-prendra également des améliorations de la méthodologie d’estimation, elle fera appel à des résultats actualisés des recensements et des enquêtes et mettra la main sur des sources de données supplémentaires.

Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale

Le PCI 2005 a atteint plusieurs objectifs. La participation en parallèle de la Chine et de l’Inde, une grande première pour le PCI, a augmenté considérablement la couverture et la pertinence de ce cycle. Les partenariats solides établis aux plans nationaux, régionaux et mondiaux ont été décisifs pour relever le défi de la diversité significative en dimensions, couverture géographique, et capacité statistique. Les progrès en matière de méthodologie, spécifications des produits, recueils, révisions et traitements des données ont donné lieu à des estimations de la PPA beaucoup plus crédibles que celles des cycles précédents. Pour la première fois nous disposons d’une photo comparative solide de la région Asie Pacifique pour 2005. Mais surtout le PCI de la région Asie Pacifique a réussi à donner, dans le temps, les connaissances techniques et les capacités institutionnelles nécessaires aux organisations nationales de statistiques afin qu’elles disposent d’une plateforme efficace pour les prochains cycles du PCI.

Ifzal Ali, Banque Asiatique de Développement

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Volume 5, N° 1

PCIduBulletinConstruire des partenariats

caractéristiques des différents projets ; for-mation de capital fixe dans le domaine de la  construction  commerciale  et  pour  son propre compte, étant donnée la nature in-formelle de cette dernière et les différences de prix et des caractéristiques des projets ; le traitement des services d’intermédiation financière mesurée indirectement (FISIM), la consommation gouvernementale du ca-pital fixe,  les dépenses d’éducation et de santé ainsi que la consommation des mé-nages dans des secteurs spécifiques.

5. ConclusionsPour conclure, le PCI a été une expérience enrichissante  pour  les  pays  participants, car il a encouragé les échanges de points de vue sur les méthodes de calcul des in-dices de prix à la consommation et sur les comptes  nationaux.  Il  a  permis  que  des spécialistes des divisions des prix et comp-tes puissent voir de près  les  applications pratiques  des  résultats  qu’ils  obtiennent, tels que le calcul des PPA. En même temps il  a  également  montré  l’importance  de disposer  d’une  méthode  d’harmonisation permettant ainsi de faire des comparaisons entre pays. Dans ce sens, il faudra mettre davantage l’accent à l’avenir sur la mise en œuvre des recommandations internationa-les et des meilleures pratiques concernant le calcul des comptes nationaux.

La  région  ne  devrait  pas  attendre  un prochain cycle pour avancer dans de nom-breux  domaines,  notamment  dans  le  do-maine des méthodes, de la précision et de la fiabilité des estimations, qui ont une por-tée sur la qualité des résultats, en particulier quand il s’agit du PIB et de sa composition, les  éléments  de  pondération  utilisés  dans les calculs de la PPA.

Finalement,  les  connaissances  et  expé-riences  acquises pendant  ce  cycle  du PCI pour  l’Amérique  du  Sud  devraient  être considérées  comme  un  atout  à  l’occasion de  la  planification  de  l’étude  suivante.  Le prochain cycle du PCI pourrait commencer, par exemple, par la formation brute de ca-pital fixe et la consommation du gouverne-ment – des domaines qui, même s’ils ne re-présentent qu’une petite part du PIB, sont extrêmement difficiles à mesurer. n

Bevacqua, Fantin, Quintslr, Ruiz ... suite de la page 25.

Et dorénavant…Le  Bureau  national  des  statistiques  des Philippines  a  l’intention  d’intégrer  le  tra-vail  du PCI  à  ses  activités  habituelles  de l’IPC et de rebaser son IPC au début 2008 en mettant en œuvre un COS.  Il a égale-ment  l’intention d’adapter et d’intégrer  le logiciel ToolPack à son système actuel de traitement  des  données  pour  l’IPC  men-suel, une fois que les bureaux des TI des provinces  auront  actualisé  leurs  équipe-ments pour pouvoir y installer le logiciel. L’intégration  de  ToolPack  au  traitement des résultats de l’enquête sur les prix pour l’IPC et d’autres indices de prix permettra d’améliorer le système de surveillance des enquêtes de prix et le degré de précision des données sur les prix.

Le projet PCI a permis de comprendre comment  d’autres  pays  de  la  région  pro-cèdent à leurs propres enquêtes et quelles sont  leurs  habitudes  en  matière  d’évalua-tion des prix. L’un des avantages pour  les Philippines  d’avoir  participé  au  projet  est la possibilité de reproduire les calculs de la PPA dans toutes les régions du pays. Il en va de même de la PPA pour les pauvres.

RecommandationsLe Bureau des statistiques des Philippines recommande qu’une fois les chiffres de la PPA obtenus, les bureaux régionaux du PCI examinent  avec  les  pays  participants  les détails de la méthode employée pour par-venir au chiffre en question. Cet exercice devrait  également  signaler  quels  sont  les avantages pour un pays participant d’être parvenu  au  calcul  de  cette  PPA  et  quels sont les avantages correspondants pour les institutions multilatérales. Il est également recommandé que les bureaux régionaux du PCI aident les pays participants à diffuser la PPA aux parties prenantes. Finalement il est recommandé que d’éventuels plans en vue d’institutionnaliser le PCI dans les bu-reaux  statistiques nationaux  soient  signa-lés bien à l’avance de manière à inclure les activités correspondantes dans le plan et le budget respectifs. n

Ericta ... suite de la page 27.

En Amérique du Sud, le cycle 2005 du PCI a été achevé dans les temps et il a produit des résultats de bonne qualité. Une réussite ! Ce résultat n’aurait pas été possible sans le travail en équipe et le dévouement des participants des dix pays sud-américains. Tirant profit de leur expérience dans le domaine du l’indice harmonisé des prix à la consommation, les dix pays ont apporté leur concours à ce projet multinational avec leur propre capacité et leur expérience. De plus, l’exercice eut l’énorme potentiel de contribuer à son tour au travail des bureaux nationaux des statistiques des pays participants, notamment en permettant d’harmoniser les notions, les définitions et les pratiques en matière de collecte des données.

Louis Marc Ducharme, Statistique Canada

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Méthodologie

1. IntroductionLes  parités  du  pouvoir  d’achat  ont  une vaste  palette  d’applications  analytiques  et elles  servent  aussi  pour  la  formulation de politiques. Traditionnellement, les PPA sont utilisées pour faire des comparaisons inter-nationales des revenus, des dépenses et de la  production.  Les  indices  de  prix  fondés sur les PPA sont également utilisables direc-tement dans diverses études de convergen-ce des prix des biens et des services. Elles jouent un rôle clé dans la recherche sur la croissance et la convergence de l’économie mondiale, ainsi que dans les comparaisons historiques des revenus relatifs et de la pro-ductivité,  aussi  bien  au  plan  des  agrégats que de l’industrie. Les PPA sont également indispensables dans les applications empi-riques  du  commerce  international  et  pour les théories sur la croissance endogène. La plupart des études, cependant, sont fondées de manière plus ou moins exclusive sur la notion de parité  du pouvoir  d’achat  enra-ciné  dans  l’approche  des  dépenses.  Elles dépendent des PPA relatives aux dépenses obtenues  directement  à  partir  d’exercices régionaux  du  Programme  de  Comparai-son  Internationale  coordonné  par  la  Ban-que Mondiale, ou bien d’exercices annuels ou  tri-annuels  des  PPA  coordonnés  par EUROSTAT  et  l’OCDE  respectivement.  Les universitaires, pour  leur part,  font souvent appel  aux PPA que  l’on  retrouve dans  les « Penn World Tables », à  leur tour fondées sur le PCI.

Par  définition,  la  plupart  des  travaux de  recherche  dans  ces  domaines  font  ap-pel aux PPA par secteur d’activité (agricul-ture,  production  industrielle  et  services) plutôt que par catégorie de dépenses. Ceci est  particulièrement  vrai  pour  les  études centrées sur les prix sectoriels et les ques-tions  de  productivité.  Les  études  du  type  

Balassa-Samuelson  font  également  appel à  des mesures  de  niveaux de prix  relatifs de biens marchands par rapport aux biens non-marchands. Les études de convergence se font de plus en plus par secteur d’activité et les essais faits sur les modèles de crois-sance endogènes font appel à des mesures de niveau par rapport au barème de la pro-ductivité mondiale par secteur d’activité. En général, les études qui ciblent la dynamique de la croissance des changements structurels doivent  prendre  en  considération  les  PPA spécifiques pour chaque secteur d’activité. La mesure de la PPA par secteur d’activité sera  également  très  utile  pour  procéder  à des vérifications par regroupement avec les nouvelles PPA de la dépense établies pour 2005 qui sont disponibles depuis peu (Ban-que  Mondiale  2007).  Par  exemple  ces  ré-sultats permettent d’éclaircir la controverse portant sur les nouvelles mesures de la dé-pense par habitant basées sur les PPA pour la  Chine  et  d’autres  marchés  émergeants, car  ces  mesures  se  sont  avérées  considé-rablement plus basses que  les  estimations préalables publiées par  le  FMI  et  les  spé-cialistes à  titre  individuel (par exemple,  le Financial Times en 2007 ; Heston, 2007).

Cependant, il y a une idée généralisée selon laquelle les « PPA de la production » (comme nous les appellerons dorénavant) par secteur d’activité sont rares et difficiles à obtenir empiriquement. Récemment en-core,  les fichiers-données n’étaient dispo-nibles que pour un petit nombre de pays, et ils étaient souvent basés sur des compa-raisons bilatérales (par paires) plutôt que multilatérales. Ceci empêchait de faire un travail de régression entre pays et entravait les  généralisations.  Surtout,  l’on  affirmait qu’il y a des difficultés avec  la mesure et le  traitement  des  données  des  PPA  de  la  production,  notamment  en  raison  du  

Mesures de la parité du pouvoir d’achat pour l’analyse de l’industrie d’origine

Bart van ArkUniversité de

Groninge

Angus MaddisonUniversité de

Groninge

Marcel P. TimmerUniversité de Groninge

à suivre

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Volume 5, N° 1

PCIduBulletin

manque d’enquêtes  aisément  accessibles portant sur les prix des producteurs.

Pour ne pas faire appel aux PPA de la production, certaines études partaient des prix des dépenses « ajustées » comme me-sure indirecte des prix de la production in-dustrielle dans la bibliographie portant sur les PPA (par exemple, Jorgenson, Nishimi-zu et Kuroda, 1987). 

Les prix finaux des dépenses, par exem-ple,  doivent  être  ajustés  avec  les  marges commerciales  et  de  transport,  en  tenant compte des impôts et des subventions, des prix des exportations et des importations, et des prix de l’utilisation par les intermé-diaires, afin de donner une bonne  image indirecte des prix de production au plan national.  Malheureusement,  jusqu’à  pré-sent,  la nature exacte de  ces  ajustements n’a  pas  été  clairement  expliquée  dans  la bibliographie.

Cet article commence par passer briè-vement en revue une partie du travail déjà fait  par  le  projet  International  Compari-sons  of  Output  and  Productivity  (ICOP) dans des études réalisées sur les PPA par secteur d’activité et ceux de l’Université de Groninge aux Pays-Bas. Puis ils examinent le  résultat de  travaux récents et en cours portant sur l’utilisation combinée des PPA de  la  production  et  des  dépenses  pour des études par  secteur d’activité. L’article finit sur quelques remarques à propos de la façon de mettre en œuvre, de renforcer et  de  rendre  durable  une  synergie  entre les  deux,  et  sur  comment  le  programme devrait évaluer, pour tenir compte des be-soins  croissants,  publics  et  privés,  de  la PPA par secteur d’activité.

2. Histoire des comparaisons internationales de la production et de la productivitéLes premières études portant sur les com-paraisons internationales des revenus ont commencé  au  17ème  siècle.  Gregory  King utilisa  un  ensemble  de  paramètres  ap-pliqués  aux  trois  volets  principaux  des comptes nationaux – revenus, dépenses et production – pour faire des comparaisons rudimentaires de l 688 niveaux de revenus en  France,  aux  Pays-Bas  et  au  Royaume Uni  (cf.  Maddison  2007,  pages  280-282) Son  approche  fut  reprise  et  développée 

davantage par des chercheurs à titre indi-viduel  pendant  250  ans,  ce  qui  a  permis d’avoir une  idée nettement plus claire de la portée des comptes, à savoir qu’ils de-vraient représenter une vaste accumulation d’estimations pour les pays pris individuel-lement. Au 20ème siècle, de grands progrès ont été  faits en créant des outils  interna-tionaux de conversion du pouvoir d’achat. Par  exemple,  la  chambre  de  commerce étudia en 1908-1913 le coût de la vie de la classe ouvrière en Allemagne, en Belgique, aux États-Unis, en France et au Royaume-Uni (cité dans Williamson, 1995). Ce travail fut suivi de la tentative osée de Colin Clark (1940) de comparer les niveaux de dépen-ses  réelles  et  de productivité  par  secteur principal de l’économie dans 26 pays.

Le  grand  bond  en  avant  des  niveaux de  comparaisons  du  produit  réel  et  du pouvoir  d’achat  est  venu  de  la  main  de l’Organisation  de  coopération  et  de  dé-veloppement  économiques  (OEEC)  dans les  années  1950  avec deux  études  :  une de Gilbert et Kravis (1954) sur les compa-raisons des dépenses et  l’autre de Paige et Bombach (1959) sur les comparaisons réelles  des  produits.  L’approche  des  dé-penses, telle qu’elle a été développée par Kravis, Heston  et  Summers  dans  le  Pro-gramme  de  Comparaison  Internationale depuis 1960,  est devenue par  la  suite  le fil  conducteur  principal  des  organisa-tions  internationales et qui a donné  lieu aux  Penn  World  Tables  (Kravis,  Heston et  Summers,  1982  ;  Summers  et Heston, 1991 ; Heston et al, 2002).

L’approche de la production dévelop-pée par le projet ICOP de l’Université de Groninge depuis 1983 a son origine dans les  comparaisons  bilatérales  de  Rostas (1948),  Paige  et  Bombach  (1959)  entre le  Royaume-Uni  et  les  États-Unis  et  les 27  comparaisons par  pays  de  l’étude de Maddison (1970). Maddison (1983) a ob-tenu  des  résultats  différents  de  ceux  de Kravis, Heston et Summers dans leur étu-de du PCI basées sur les dépenses faites à partir de l’industrie d’origine. Au cours des  deux  dernières  décennies,  plus  de 60 études ICOP ont été publiées, qui dans leur  ensemble  proposent  des  comparai-sons de plus de 100 pays pour  l’agricul-ture, plus de 30 pays pour la production 

industrielle et une variété de services (cf. van Ark  et  Timmer,  2001  ;  Maddison  et van Ark, 2002). Il a toujours été question pour  le  projet  ICOP  d’être  un  complé-ment du PCI plutôt que de le remplacer. Il comprend une comparaison de la pro-duction  réelle  (valeur  ajoutée),  dans  les principaux secteurs (agriculture, industrie et  services) et des branches de ces  trois grands  secteurs,  ainsi  que  des  mesures du PIB dans son ensemble. Il part d’une optique  intégrée des quantités produites et des intrants, des prix de production et des valeurs qui dérivent de ces prix et de ces  quantités.  Il  comprend  des  mesures de  la productivité du  travail,  les  intrants du travail étant mesurés en termes d’heu-res de travail quand cela est possible. Il a été utilisé de façon concomitante avec les estimations  des  capitaux  et  des  services du capital visant à mesurer la productivité complète des facteurs. 

La  technique de  recherche de  l’ICOP est différente de celle du PCI. Plutôt que de  faire des  enquêtes  spéciales,  elle uti-lise  l’information  des  recensements  de la  production,  les  tables  d’intrants  et  de production,  les  comptes  nationaux  et, plus  récemment,  des  renseignements  de sociétés prises  individuellement. Ses  sta-tistiques  intégrées  sur  les  quantités,  les valeurs unitaires et les valeurs totales per-mettent de faire des croisements d’infor-mations qui ne sont pas disponibles avec le  PCI.  Par  exemple,  elle  identifie  des variations  de  la  couverture  des  comptes nationaux, quelque chose que le PCI n’a pas examiné. Les comparaisons de l’ICOP ont  été  essentiellement  bilatérales,  en prenant  les  États-Unis  en  tant  que  pays numéraire et aussi comme pays étoile. La première série statistique de résultats de l’ICOP était bilatérale. Elle faisant appel à l’une des deux  variantes  suivantes de  la PPA : Paasche ou Fisher. Cependant, Pilat et Prasada Rao (1996), et Prasada Rao et Timmer  (2003)  ont  appliqué  des  techni-ques  multilatérales  à  nos  comparaisons de produits industriels.

Si  l’intérêt  porté  par  le  groupe  de l’ICOP est mondial, celui-ci ne s’est jamais proposé d’avoir une couverture universel-le.  La  couverture  des  États  membres  de l’OCDE  et  de  l’Union  Européenne  est  à 

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l’heure actuelle assez complète, quoi que si  l’on  examine  toute  la  planète,  les  ef-forts ce sont centrés expressément sur des pays relativement grands, qui dressent un tableau représentant les trois quarts de la population et de la production mondiale ainsi qu’une vaste palette de niveaux de revenus.

3. Actualisation récente des PPA de l’ICOP pour la production industrielleCes  dernières  années,  la  thèse  selon  la-quelle l’utilisation combinée des PPA de la production et des dépenses permettrait de renforcer  les comparaisons de  la produc-tion  et  de  la  productivité  par  groupes  et secteurs  d’activité  (Pilat  1996,  O’Mahony 1996), a pris de l’envol. 

À  la  suite  de  quelques  études  pion-nières  qui  prenaient  des  paires  de  pays, Timmer, Ypma et van Ark  (2007) ont été les  premiers  à  essayer  véritablement  de construire un fichier-données détaillé des PPA de  la production  industrielle partant d’un assortiment de PPA de la dépense et de  la  production  ajustées  pour  un  grand nombre de pays de l’OCDE.

En  faisant  appel  à un assemblage du type approvisionnement / utilisation, Tim-mer et al (2007) ont essayé de réconcilier des mesures de la dépense et des prix na-tionaux de la production, pour déterminer dans  quels  cas  les  données  ajustées  des prix de la dépense représentent raisonna-blement les principaux prix de la produc-tion,  et  quels  seraient  les  ajustements  à faire. Tout d’abord, les prix finaux des dé-penses  sont uniquement  égaux  aux prix de base de la production quant il s’agit de biens  terminés,  non-marchands  au  plan international. En deuxième lieu, quand un produit n’est utilisé que pour une consom-mation intermédiaire,  le prix national de production  ne  peut  pas  être  calculé  à partir  du  prix  final  de  la  dépense. Troi-sièmement, quand un produit est destiné surtout à l’exportation, le prix final ajusté de la dépense va sans doute surestimer le prix de base de la production. Dans tous les  autres  cas,  le  prix  final  ajusté  de  la dépense constitue un facteur d’estimation biaisé du prix de base de  la production, dont  la  dimension  dépend  des  différen-ces entre les prix payés par les acheteurs 

ainsi que du rapport entre  l’importation, l’exportation et la consommation intermé-diaire, d’une part, et la production totale de l’autre. Lors de la formation des PPA, une  question  importante  à  se  poser  est de  savoir  si  les  distorsions  vont  dans  le même sens et sont d’une même grandeur dans  les  deux  pays.  Quand  c’est  le  cas, les rapports des prix finaux de la dépense peuvent constituer une représentation rai-sonnable des rapports des prix de la pro-duction. Mais si ce n’est pas le cas, le prix final  ajusté  de  la  dépense  est  un  coeffi-cient d’estimation biaisé des rapports des prix de production de base entre les pays. Il en sera vraisemblablement ainsi lors de la  comparaison  d’économies  ayant  des rapports  très  différents  entre  leur  com-merce et leur PIB, comme c’est le cas des petites économies ouvertes comme la Bel-gique  ou  le  Danemark,  par  rapport  aux économies  puissantes  telles  que  celles des États-Unis ou de l’Allemagne. 

Avec les données disponibles, ce nou-veau fichier-données de l’ICOP comprend à l’heure actuelle des PPA de la production brute de 45 secteurs d’activité importants, qui couvrent l’ensemble de l’économie de 25 pays pour l’année 1997.

Pour les PPA du niveau à trois chiffres de la classification des industries, deux en-sembles  de  PPA  ont  été  compilés  quand cela était possible, à savoir  les PPA de  la production basées sur les valeurs unitaires de  la  production  et  des  prix  du  produc-teur,  et  un  ensemble  de  PPA  des  dépen-ses ajustées. Pour certains secteurs,  il n’y a qu’un seul des deux ensembles qui soit disponible. Par exemple, les PPA de la pro-duction ne sont pas disponibles pour une série de services car on manque de valeurs appropriées pour ce secteur d’activité et il y a des difficultés à en définir les quantités. Dans certains secteurs industriels, l’utilisa-tion des PPA de la dépense n’est pas possi-ble car il n’y a pas de données des prix des dépenses  pour  les  articles  intermédiaires de la chaîne de production. 

Par secteur industriel, les PPA que l’on préfère sont celles de la production telles qu’elles ont été développées traditionnelle-ment par le programme ICOP, du moins en théorie. Cependant, la principale objection pratique contre l’utilisation des PPA de la 

production  est  que  celles-ci  sont  essen-tiellement calculées à partir des ratios des valeurs unitaires. Les prix de base des ar-ticles spécifiés au niveau des producteurs ne sont souvent pas disponibles. Souvent les valeurs unitaires se heurtent à des pro-blèmes du type « Gamme de produits » ou « Qualité de produits » lors des comparai-sons  internationales.  Leur  disponibilité peut  également  être  assujettie  à  des  dis-torsions à  cause de  l’échantillonnage des produits, qui fait que les produits compa-rés  sont  relativement  homogènes,  moins sophistiqués. Les PPA de la production ne sont alors pas représentatives des produits haut de gamme ou de haute qualité d’un même secteur industriel.

Le programme de recherche de l’ICOP a  voulu  récemment  répondre  à  ces  criti-ques,  de  plusieurs  manières.  Par  exem-ple, l’existence d’une enquête harmonisée pour  toute  l’Union  Européenne  avec  des données  quantitatives  et  des  valeurs  des prix de base des produits industriels (PRO-DCOM) est un pas en avant dans la compa-rabilité internationale dans ce secteur par rapport aux études préalables. Le nombre de valeurs unitaires que l’on peut calculer actuellement est bien plus élevé que dans les  études  préalables,  en  vertu  des  don-nées bien plus détaillées des valeurs et des quantités. Finalement l’utilisation de sour-ces secondaires de prix, qu’elles viennent des données des entreprises ou bien d’en-quêtes spécifiques du secteur, ont permis de  réduire  les  distorsions  des  PPA  de  la production. Cependant,  dans  certains  cas les PPA de la dépense continuent d’être la meilleure solution. Le choix de l’utilisation de la PPA de la dépense (avec les ajuste-ments imparfaits) ou bien de la production (souvent basées  sur  les valeurs unitaires) est essentiellement empirique et varie d’un secteur  industriel  à  l’autre.  Il  peut  égale-ment  changer  avec  le  temps,  au  fur  et  à mesure  de  la  disponibilité  de  nouvelles données  et  de  la  disparition  des  vieilles sources de données. 

Le tableau 1 montre le niveau des prix relatifs des 25 pays par rapport aux États-Unis  en  partant  d’une  perspective  géné-rale de 10 secteurs importants en 1997. Il emploie un système de pondérations mul-tilatérales  (EKS)  pour  tous  les  secteurs 

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industriels,  à  partir  d’un  niveau  à  trois  chiffres de la classification des industries et en utilisant un seul ensemble de coef-ficients de pondération de  la production comme agrégation. Les résultats semblent indiquer qu’il existe des différences consi-

dérables de prix entre les secteurs et les pays. Pour l’agriculture, par exemple, les niveaux des prix relatifs varient énormé-ment. Ceci  est  essentiellement dû  au ni-veau élevé des prix agricoles en Corée du Sud, au Japon et en Norvège, caractérisés 

par un niveau élevé de protectionnisme. Le  niveau  des  prix  des  produits  industriels sont bien plus proches les uns des autres, quoi que l’on retrouve quelques différen-ces  importantes.  Si  les  prix  relatifs  des produits  industriels  sont  assez élevés en 

Méthodologie

Tableau 1 : Niveaux de prix relatifs de la production brute calculés à partir d'une combinaison des PPA de la dépense et de la production. EUA=1,00 ; 1997

Secteur Agriculture Mines Industries Sociétés serv. publics

Construction Commerce Transports et Comm.

Serv. fin. et comm.

Autres services

Serv. publics de l'état

Moyenne secteur services

CITI 01-05 10-14 15-37 40-41 45 50-55 60-64 65-74 90-95 75-85 50-95

Allemagne 1,20 1,20 1,15 1,42 1,31 0,95 1,30 1,20 1,07 0,93 1,09

Australie 1,04 0,85 1,12 0,98 0,87 1,20 0,96 1,07 1,03 0,69 0,99

Autriche 1,22 2,20 1,35 1,45 1,11 1,15 1,49 1,20 1,16 0,87 1,17

Belgique 1,27 1,39 1,08 1,46 1,03 0,97 1,45 1,04 1,09 0,81 1,07

Canada 1,05 0,78 0,92 0,82 0,73 0,91 0,76 0,97 0,85 0,69 0,84

Danemark 1,30 1,87 1,28 1,66 1,32 1,05 1,40 1,18 1,13 0,96 1,14

Espagne 1,24 0,85 0,87 1,16 0,84 0,84 1,06 0,81 0,95 0,61 0,85

États-Unis 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00

Finlande 1,69 1,40 1,14 1,18 0,73 1,01 1,25 1,34 1,21 0,89 1,14

France 1,34 1,53 1,22 1,27 1,40 1,06 1,20 1,38 1,14 0,84 1,12

Grèce 1,79 1,66 1,07 1,03 0,73 1,18 1,26 0,77 0,77 0,47 0,89

Hongrie 0,84 0,67 0,68 1,04 0,56 0,63 0,57 0,36 0,29 0,18 0,41

Irlande 1,32 1,52 1,19 1,53 1,06 0,96 1,43 0,97 0,89 0,77 1,00

Italie 1,49 1,18 0,95 1,09 0,85 1,17 1,24 0,83 1,05 0,75 1,01

Japon 4,86 2,38 1,50 1,96 1,57 2,07 1,72 2,10 1,74 1,00 1,72

Luxembourg 1,31 1,32 1,18 1,31 1,24 0,95 0,98 0,86 1,07 1,05 0,98

Norvège 2,00 2,05 1,40 0,82 1,16 1,33 1,79 1,27 1,45 0,96 1,36

Pays-Bas 1,33 0,98 1,14 1,45 1,29 0,91 0,84 1,06 1,01 0,70 0,91

Pologne 0,80 0,71 0,67 0,57 0,45 0,53 0,62 0,37 0,36 0,20 0,41

Portugal 1,30 1,55 1,04 1,39 0,59 0,78 0,82 0,64 0,68 0,46 0,67

Rép. de Corée 2,28 1,49 1,02 0,98 0,77 1,05 1,00 0,85 0,73 0,42 0,81

Rép. tchèque 0,95 0,73 0,65 0,69 0,36 0,50 0,69 0,44 0,33 0,16 0,42

Royaume -Uni 1,41 1,44 1,20 1,34 1,10 1,21 1,04 1,03 1,12 0,74 1,03

Slovaquie 0,96 1,72 0,71 0,40 0,35 0,48 0,58 0,30 0,26 0,17 0,36

Suède 1,30 1,87 1,27 0,83 1,31 1,37 1,02 1,38 1,18 0,93 1,18

Taiwan 1,94 2,26 0,80 0,94 0,57 1,08 1,14 1,08 0,65 1,15 1,02

moy. générale 1,47 1,41 1,06 1,15 0,94 1,01 1,10 0,98 0,93 0,71 0,95

moy. faible 1,34 1,29 0,83 0,91 0,58 0,79 0,86 0,62 0,56 0,42 0,65

moy. élevée 1,54 1,47 1,18 1,27 1,12 1,13 1,23 1,17 1,13 0,86 1,10

coeff. de var. tous

0,53 0,36 0,22 0,31 0,36 0,31 0,30 0,39 0,38 0,41 0,32

Source : Timmer, Ypma et van Ark (2007)

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Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale

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Autriche, au Japon et en Norvège et bien plus  élevés  qu’aux  États-Unis,  ils  sont particulièrement faibles dans les pays de l’Europe de l’Est, de l’ordre de 60 à 70% des  prix  américains.  Cette  variance  peut sembler surprenante. L’une des pierres an-gulaires de la théorie dite du prix unique indique que les prix des biens marchands au  plan  international  devraient  être  les mêmes partout au monde une fois que le prix est exprimé en une monnaie commu-ne. Cependant les raisons pour lesquelles cette hypothèse n’est pas valable à court terme sont nombreuses.

On peut évoquer par exemple la volati-lité des taux de change et les nombreuses barrières  à  l’arbitrage.  Celles-ci  compren-nent  les barrières  tarifaires et non tarifai-res, le coût du transport, la différentiation du  produit  et  la  discrimination  des  prix. En  général,  les  spécialistes  sont  d’accord pour dire que  la PPA devrait être valable sur le long terme, quoique pas forcément sur le court terme (Taylor et Taylor, 2004). En effet, nos résultats indiquent que la PPA n’était pas valable pour les produits manu-facturés au sein de l’OCDE en 1997.

Une autre question souvent examinée dans le cadre de la théorie du commerce international  est  l’hypothèse  de Balassa-Samuelson selon laquelle la dispersion des prix relatifs des produits non-marchands entre pays est plus  importante que celle des produits marchands. Ceci est particu-lièrement vrai dans  les pays dont  l’écart de  productivité  est  plus  important.  Les PPA de l’industrie dans cette étude vien-nent  confirmer  cette  régularité.  Pour  les pays les moins développés de l’OCDE, les PPA de la production du secteur services (voir la dernière colonne du tableau 1) est en général au dessous de 1. Les prix infé-rieurs de la production dans les pays les moins avancés ont notamment été vérifiés pour  les  secteurs du bâtiment,  les  servi-ces publics et autres services. Dans les cas du commerce au détail et des secteurs du transport et des communications, les prix relatifs  sont  bien  plus  élevés.  Ceci  vient étayer  l’hypothèse  Balassa  Samuelson selon  laquelle  l’écart  des  prix  sera  plus important dans les secteurs utilisant plus de main d’œuvre. Il est probable que des secteurs tels que le bâtiment, les services 

publics et autres services utilisent plus de main  d’œuvre  que  d’autres  secteurs  de services.

4. Le renforcement du rapport entre l’approche de la dépense et celle de la productionL’évolution des études de comparaison des prix internationaux montre bien le besoin de  revenir  à  l’état  des  choses  de  l’OEEC pendant les années 1950. Suite aux études conjointes de Gilbert et Kravis (1954) et de Paige et Bombach (1959) sur l’approche de la dépense et de la production, respective-ment, les sentiers suivis par ces deux ap-proches ce sont écartés. Alors que l’appro-che de  la dépense est devenue  le patron habituel des comparaisons internationales faites par les organisations internationales de  politique  économique,  l’approche  de la production, elle,  a été adoptée par  les chercheurs qui s’intéressent à un éventail de sujets connexes.

En effet, le prix à payer quand on sou-haite se concentrer sur la dépense est que les comparaisons de la production ne peu-vent  se  faire  que  de  manière  imparfaite au  niveau  du  PIB,  alors  que  le  principal intérêt analytique se trouve dans les com-paraisons  de  la  productivité  par  secteur. Elles  permettent  au  décideur  et  aux  en-treprises  d’établir  un  point  de  repère  de la performance de  la productivité des  in-dustries de leur propre pays par rapport à celles d’autres pays. Les comparaisons des niveaux  de  productivité  peuvent  égale-ment aider à expliquer la relation entre la productivité et  la compétitivité. Elles ren-forcent également l’analyse du point focal du  progrès  technique,  notamment  quand cette  analyse  se  voit  complétée  par  des recherches micro-orientées de la variance de la performance entre industries, d’une part, et entre sociétés issues du commun et celles qui suivent les meilleures pratiques, de l’autre. Finalement, la mesure du niveau de productivité peut alimenter le débat sur les réformes tactiques qui peuvent s’avérer nécessaires afin d’améliorer la performan-ce de la productivité.

Les comparaisons fondées sur les PPA de la production peuvent également four-nir un bon point de repère de l’ensemble des  comparaisons  en permettant de  faire 

une comparaison directe entre les compa-raisons du PIB réel mesurées à partir de la production et  les comparaisons mesurées côté dépenses. Par définition, la différence entre ces deux comparaisons vient des ter-mes de l’échange d’une économie (Feens-tra, Heston, Timmer et Deng, 2008). Alors que les utilisateurs du PCI (ainsi que ceux des Penn World Tables) ont la production à  l’esprit,  quand  ils  utilisent  le  PIB  réel pour construire et comparer les producti-vités entre pays, en fait ils utilisent une no-tion de dépense. C’est pourquoi il est vital de développer des mesures séparées pour chacune de ses deux notions du PIB réel.

L’étape  importante  suivante  en  vue d’intégrer le développement des PPA de la production et de la dépense consiste à pro-fiter des tableaux détaillés et équilibrés des ressources et des emplois,  complétés par le travail en cours dans le domaine de la comptabilité de  la croissance, notamment le projet « KLEMS » de l’Union Européenne. Le projet « KLEMS » de la comptabilité de la croissance organise  l’information de  la production et des  facteurs de production dans  le  cadre  des  ressources  et  des  em-plois. En utilisant ce cadre de références, on peut obtenir en même temps des PPA de la production sectorielle (exclusion fai-te des  livraisons entre sociétés  industriel-les) et des PPA des facteurs de production intermédiaire (Inklaar et Timmer, 2007).

Finalement  il convient de reconnaître que même  s’il  y  a  tout  à  gagner  à  faire un  effort  conjoint,  c’est-à-dire  à  utiliser les PPA de la dépense et de la production dans un cadre intégré, ce travail court po-tentiellement  un  risque.  Ceci  est  surtout dû aux grosses réductions budgétaires des bureaux  nationaux  de  statistiques  (NSI) débouchant  sur  une  réduction  du  débit d’informations  concernant  les  produits dont  on  a  besoin  pour  calculer  les  PPA de la production. Les bureaux nationaux dépensent moins de  ressources à  la  col-lecte des données sur les prix des quanti-tés produites. Par exemple, le nombre de produits fabriqués, du recensement améri-cain, pour lesquels sont affichées les don-nées  sur  les  quantités,  a  drastiquement diminué entre 1997 et 2002. L’avenir de la base de données européenne PRODCOM, l’unité élémentaire principale des PPA de 

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la  production  des  produits  industriels, est  tout  aussi  incertain. Dans  les  grands forums  internationaux  de  statistiques,  il conviendrait de mettre davantage l’accent sur  l’utilité  de  ces  statistiques  pour  les comparaisons internationales.  n

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à suivre

IntroductionMaintenant  que  le  PCI  existe  depuis  40  ans, l’heure  est  venue  de  réfléchir  à  la  façon  de mesurer  les  problèmes  économiques  de  long terme  tels  que  l’inflation,  et  de  savoir  si  les mouvements des prix relatifs constatés depuis 1970 peuvent permettre d’expliquer les chan-gements structurels. Avant le calcul des estima-tions, au plan mondial, des parités du pouvoir d’achat sur plusieurs décennies, ces problèmes n’étaient  pas  soumis  à  une  interprétation  et une évaluation économique en termes réels.

Qu’est-ce que l’information des niveaux de prix de référence peut nous apporter concer-nant  des  questions mondiales  telles  que  l’in-flation et les changements de structure à long terme résultant des oscillations des prix relatifs et du pouvoir d’achat local dans le temps ? Si la théorie et les notions économiques doivent être confirmées ou réfutées, elles doivent alors pouvoir supporter un examen empirique aussi bien du point de vue de leur universalité que de  leur  stabilité  relationnelle,  et  faire  preuve d’une cohérence démontrable entre pays. Tout prix relevé est une observation dans le temps et  dans  l’espace  et,  par  construction,  le  Pro-gramme de Comparaison Internationale (PCI) peut mettre en valeur les conditions qui en ex-pliquent les caractéristiques. 

Le calcul des PPA dans le cadre du PCI, a intervalles  de  plus  ou  moins  5  ans,  existent depuis plus de 40 ans. D’un point de vue glo-bal,  il  est  raisonnable  de  dire  que  les  résul-tats peuvent constituer  la base permettant de mesurer  la  cohérence  des  relations  entre  les prix,  des  structures  économiques  et  des  ni-veaux de développement des pays. De grands analystes  économiques  tels  que Nikolai  Kon-dratieff,  A.W.H.  Phillips,  Wassily  Leontief  et Angus Maddison ont  joué  un  rôle  prépondé-rant en montrant l’importance des tendances et  

relations de  long  terme en économie. Cepen-dant, Maddison est le seul à avoir fait une ana-lyse  économique  stratégique en  termes  réels, après avoir neutralisé les prix. 

Le nombre de pays étudiés n’a fait qu’aug-menter avec chaque cycle du PCI, de telle sor-te qu’il  y a maintenant plus de 140 pays qui envoient  leurs données aussi bien  sur  le PIB global  que  sur  les  principaux  sous-agrégats. Les  derniers  résultats  de  la  PPA  agrégée  ont été  publiés  fin  décembre  2007.  Les  données générales sont la consolidation d’enquêtes sur les  prix  et  les  dépenses  coordonnées  centra-lement  mais  gérées  et  exécutées  séparément au plan  régional.  Ces  rapports  «  régionaux  », maintenant  diffusés,  montrent  un  patron  gé-néral  commun  des  activités  opérationnelles, quoique  avec  quelques  petites  divergences considérées stratégiquement nécessaires pour prendre  en  considération  certains  problèmes régionaux  spécifiques  ou  bien  pour  surmon-ter des problèmes  locaux. Les  résultats géné-raux,  qui  viennent  d’être  publiés,  constituent un ensemble de données et une bonne occa-sion  pour  analyser,  en  termes  économiques réels,  l’inflation mondiale et  les  changements de structure des patrons de la dépense du PIB sur le long terme.

En uniformisant les niveaux des prix, il est possible  de  recalculer  les  taux  de  croissance nationaux, en termes internationaux plutôt que des  structures propres du pays, afin de créer des estimations  réelles de  la croissance mon-diale. Il est possible alors d’agréger les oscilla-tions  correspondantes  des  prix  nationaux  en faisant  appel  à  diverses méthodes de pondé-ration afin de disposer d’une estimation plus appropriée de l’inflation mondiale. 

Cette méthode permet également aux cher-cheurs de définir plus clairement ce qu’une me-sure de l’inflation mondiale devrait représenter 

Peut-on employer les PPA spatiales pour mesurer l’inflation mondiale ?

Méthodologie

Michael Ward Cambridge,

Royaume-Uni

Sous sa forme la plus simple,

l’inflation mondiale est un indicateur

temporaire mesurant le taux de

croissance agrégé de la moyenne des prix nationaux de

tous les pays.

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conceptuellement.  L’analyse  ci  après  se penche  spécifiquement  sur  la  question de savoir ce qu’est « l’inflation mondiale » et quelle est la meilleure façon de l’inter-préter  comme  point  de  départ  de  déci-sions informées ultérieures. 

2. Qu’est ce que l’inflation mondiale ?Par  définition,  l’inflation  mondiale  est un phénomène ayant  lieu dans  l’espace et dans le temps. Pour la mesurer, il faut amalgamer  les  données  des  pays  avec des séries chronologiques tenant compte des changements des prix nationaux. On pourrait dire que l’inflation « mondiale » est, dans la pratique, une notion dépour-vue de sens et qu’elle ne change rien aux politiques à mettre en place. Mais  il est un fait qu’elle a une portée sur  les prix relatifs entre  les pays et  les secteurs  les plus pertinents dans  le  cadre d’un mar-ché compétitif. Cependant, on expliquera plus  loin  qu’en  mettant  l’accent  sur  les valeurs  changeantes  du  taux de  change entre le dollar américain et d’autres devi-ses tout au long des différentes phases du PCI, on ne tient compte que partiellement de l’inflation internationale et de ses cau-ses et, partant, on minimise l’importance de ce phénomène pour  la  formation de politiques. Un  indice mondial est égale-ment un point de repère utile permettant de surveiller la performance régionale et d’évaluer les politiques nationales en vue de contrôler les changements de prix.

En  principe,  la  séquence  des  points de repère du PCI devrait fournir des in-formations  utiles  concernant  le  patron et  les  processus  de  changements  des prix absolus et relatifs. Le PCI a produit à  chaque  étape  des  données  transver-sales  qui,  à  première  vue,  sembleraient présenter  une  perspective  différente  du processus  historique  du  développement économique. Dans ce sens, un problème statistique difficile consiste à relier les ré-gions  entre  elles.  La  décision  de  suivre l’approche des pays de l’« Anneau » pour relier des régions socialement et écono-miquement  différentes  part  du  principe que  l’on  peut  relier  entre  elles  les  PPA des rubriques de base. Il est vrai que la méthode de l’anneau est meilleure que la précédente qui consistait à utiliser un seul 

pays « pont », où les habitudes de dépen-se et les patrons suivis par les prix dans le pays  « pont  » ainsi choisi devrait être raisonnablement  représentatif  des  deux régions. Cependant, lorsque les bureaux officiels  et  les  chercheurs  indépendants ont essayé de relier entre eux  les  résul-tats des différentes étapes du PCI, ils se sont heurtés à des problèmes aussi bien pratiques  que  théoriques.  La  cohérence inhérente des PPA calculées ou ajustées, que l’on souhaitait trouver, s’est vue frus-trée par le besoin pratique de mesurer les mouvements des prix d’un pays dans sa monnaie locale et de calculer les taux de croissance localement entre les différen-tes périodes de référence du PCI.

Afin  de  relier  les  différentes  années de  référence  du  PCI  en  faisant  appel  à des  mouvements  et  des  séries  de  prix connus  en  vue  d’obtenir  les  valeurs  de la dépense réelle estimée entre elles, les spécialistes  ont  fait  appel  à  des  techni-ques  d’interpolation.  En  particulier,  les résultats  des  PPA  de  référence  sont  in-fluencés  non  seulement  par  le  type  de pays mais  aussi  par  le  nombre  de pays qui participent réellement à chaque cycle du PCI. Et ce n’est qu’en examinant com-ment  les  structures  de  prix  de  chaque étape ont changé dans le temps, et ce au niveau  le plus détaillé, et en comparant ces  changements  à  un  point  de  repère commun des dépenses du PIB ayant une structure de prix internationale, que l’on pourra  faire  une  évaluation  ample  des mouvements relatifs entre la consomma-tion et les investissements, pour ne pren-dre  qu’un  exemple. Ceci  ne devrait  pas empêcher  les  chercheurs  de  donner  un aperçu, et cela n’exclue pas la possibilité de disposer d’une analyse générale utile des  changements  économiques  de  long terme.

3. Pourquoi mesurer l’inflation mondiale ?Depuis le début du 21ème siècle, la mondia-lisation qui se développe rapidement et la plus  forte  intégration des marchés  inter-nationaux  et  des  institutions  financières mettent l’accent sur le besoin de contrôler les effets contagieux des mouvements des prix dus à la spéculation et à l’inflation qui 

s’installait dans les économies du monde. Aujourd’hui, les conditions mondiales sont beaucoup moins bienveillantes et ne peu-vent plus être considérées comme inamo-vibles et périphériques. Elles exercent un effet exogène sur les éléments essentiels de  l’actif  et  du passif  et  ont une portée sur  les  équilibres  économiques  de  base qui à leur tour exercent une influence sur une palette des prix et des structures de  prix relatifs.

L’intérêt  d’examiner  l’inflation  mon-diale a pris de l’ampleur face au constat récent du rejet des analyses économiques stratégiques de long terme pour leur pré-férer des actions de stabilisation correc-tive de court  terme.  Il est  important de reconnaître  que  la  situation  mondiale des pouvoirs et des marchés a considé-rablement  changé  depuis  les  premières recherches  sur  le  PCI  il  y  a  40  ans.  La situation a changé encore davantage au cours  des  dix  dernières  années,  après la  disparition  de  l’Union  Soviétique  et la prompte apparition des nouvelles su-perpuissances économiques telles que la Chine,  l’Inde,  la Russie et  tous  les pays producteurs de pétrole.

De pair  avec ce changement est  ve-nue une croissance exponentielle de l’in-termédiation financière dans les affaires à tous les niveaux, privés et publics, ce qui  a  renforcé  la  portée  des  politiques monétaires  au  détriment  des  analyses macroéconomiques plus conventionnel-les.  L’utilisation  flexible  des  taux  d’in-térêt  et  des  contrôles du  crédit montre bien  que  les  institutions  ont  préféré  la stabilisation à  court  terme aux change-ments  structurels  et  le  renouvellement économique  à  long  terme.  C’est  ainsi que  les  instruments  financiers  ont  pris plus  d’ampleur  que  les  comptes  natio-naux dans l’établissement des politiques économiques, ces derniers ayant été tra-ditionnellement  utilisés  pour  expliquer les  politiques  macro-économiques  sus-ceptibles d’être utilisées par la suite.

Au  cours  des  50  dernières  années, tous  les  pays  ont  vu  le  pouvoir  d’achat national de  leur propre monnaie  se dé-précier et, dans certains cas, de manière assez brusque. L’inflation nationale, me-surée avec le déflateur du PIB d’un pays, 

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est le paramètre global le plus important de la mesure de l’inflation mondiale. Or, non seulement ce déflateur tend-il à sous estimer la portée intégrale des augmenta-tions des prix locaux pour les ménages, il peut également fausser la véritable image de l’inflation internationale comparable.

Les ménages  ont  également  dû  faire face  à des  augmentations  similaires  des prix à la consommation. En moyenne, ils ont  augmenté  dans  les  mêmes  propor-tions  que  l’inflation  implicite  générale de la production. Pour plusieurs raisons, dans les pays plus riches de l’OCDE, qui ont des comptes du secteur public plus importants, l’indice des prix à la consom-mation a augmenté à peine un peu plus vite que le déflateur national correspon-dant, et ce malgré le fait que les ménages ont adapté  leurs dépenses, et donc  leur coût de  la  vie, pour  contrecarrer  l’infla-tion. Cette dernière année  le  rythme de l’augmentation  des  prix  a  rebondi,  no-tamment  pour  les  consommateurs  de nombreuses économies « mixtes ». Il s’agit là  essentiellement  d’un  reflet  des  aug-mentations des prix des services publics et  des  transports  à  un  taux  supérieur  à l’inflation,  causé  par  l’escalade  du  coût mondial de l’énergie. 

Le phénomène universel de l’inflation va de pair non seulement avec le progrès économique (quoique les progrès techni-ques  devraient  normalement  permettre d’enrayer  l’augmentation  de  nombreux prix) mais aussi avec l’endettement et la volatilité  des  taux  de  change.  Ces  der-niers facteurs poussent la spirale de l’in-flation à la hausse de façon systématique et  persistante.  Pourtant,  l’érosion  de  la souveraineté  des  consommateurs  natio-naux qui en découle n’est pas clairement lisible dans les étapes successives du PCI quand on  la compare à celle du monde dans son ensemble, ce qui marque bien l’importance du rôle des  transactions fi-nancières,  plus  que  les  commerciales, dans  le  déterminisme  structurel  et  dans les patrons du taux de change. 

Ces dernières années,  la  lutte  contre l’inflation a été l’un des principaux outils des politiques fiscales et monétaires des pays  industriels  les  plus  riches  afin  de pouvoir contrôler les prix. Cette stratégie, 

tout  en  ayant  donné  de  bons  résultats pendant près d’une décennie, a commen-cé  à  échouer.  Pendant  longtemps,  son succès apparent allait surtout de pair avec la prompte  intégration de  la production locale  chinoise  à  l’économie  mondiale. Malgré  l’énorme  soutien que  les  impor-tations massives en provenance de Chine ont donné aux politiques de stabilisation des  prix,  il  y  a  eu  d’autres  forces  sous jacentes –  liées à  la flambée du prix du pétrole et à la chute de la valeur du dollar américain – qui ont largement compensé les  faibles  prix  des  importations  asiati-ques. La dérive salariale des pays riches à également contribué à mettre fortement en échec les coûts de production, notam-ment dans  les services et  les opérations du secteur public qui sont lentes à mettre en œuvre les changements de productivi-té. Il est devenu de plus en plus clair que la plupart des gouvernements nationaux, sauf peut-être ceux des plus grosses éco-nomies,  ont  une  capacité  particulière-ment  restreinte de gérer  et de maîtriser leur taux d’inflation.

4. Mesure de l’inflation mondiale La notion d’inflation mondiale peut ainsi être vue depuis deux angles différents. Le premier, et aussi le plus évident, consiste à mesurer ce phénomène comme un miroir de la croissance mondiale. L’indice qui en résulte donnerait une estimation générale des  changements  de  prix  reprenant  l’in-flation  nationale  de  tous  les  pays mesu-rée à partir d’un point de repère commun. La pondération de ces prix peut être faite en  fonction  de  caractéristiques  écono-miques pertinentes,  telles que  la mesure des  sous-composantes  de  la  dépense du PIB,  la  consommation  des  foyers,  la  po-pulation, ou encore en fonction de grou-pes distincts de produits ou de dépenses. Quel que soit  l’indice ainsi calculé,  il ne pourrait pas faire la distinction entre l’in-fluence des marchés internationaux et des nationaux. Cet indice saurait satisfaire au principe général qui dit que PxQ=V, où P et Q représentent  respectivement  le prix et  la  quantité,  alors  que V  représente  le volume de production.

Mais une telle mesure des prix d’en-semble est marquée par l’influence exer-

cée par la monnaie et les prix de chacun des pays sur la comparaison des change-ments de prix nationaux. Afin que les prix locaux soient véritablement comparables à ceux d’autres pays et qu’ils  traduisent les mouvements des prix internationaux, ils  devraient  être  re-pondérés  en  fonc-tion des dépenses nationales  réévaluées d’après  une  base  de  prix  internationale commune. 

La  deuxième  optique  de  l’inflation mondiale est plus spécifique et dans bien des  sens plus  importante pour  l’établis-sement de politiques. Elle exige que tous les  pays  du  monde  identifient  la  cause centrale,  quoique  généralement  intangi-ble, de l’augmentation des prix nationaux susceptible d’être  attribuée  aux  facteurs « mondiaux » non définis. Il s’agit de fac-teurs  qui  sont  généralement  imbriqués directement  ou  indirectement  dans  le commerce  international  et dans  les flux financiers extérieurs.

Il est difficile de déterminer et d’isoler avec précision quels sont les mécanismes des prix  internationaux qui prennent  le dessus ou interviennent sur les marchés nationaux.  Il  fut un  temps où  l’on pen-sait que la comparaison des résultats du PCI  à  long  terme  pourrait  nous  fournir la réponse. Et ce point de vue à été sou-tenu  par  la  Banque  Mondiale  lorsque, au début,  elle a  réévalué à  la hausse  le critère de  «  1 dollar par  jour  et par ha-bitant en termes de PPA » afin de mesu-rer  la  pauvreté mondiale. Depuis,  il  est devenu évident qu’une telle mesure s’est vu  frustrée  par  un  nombre  de  facteurs, beaucoup incontrôlables, et qu’elle n’est pas solide. Les preuves apportées par la chute  récente de  la  valeur nominale du dollar  américain  a  miné  l’efficacité  du choix  d’une  devise  quelconque  comme patron stable de la PPA et comme point de repère commun.

Les  «  indicateurs mondiaux de déve-loppement 2007 », publiés par la Banque Mondiale, affichent  les changements an-nuels des prix du PIB,  en général pour la  période  2000-2005,  allant  des  petites tendances négatives (qui ne surprennent pas) pour Hong Kong et le Japon au taux de 80% pour  l’Angola (passant outre au cas particulier du Zimbabwe), en passant 

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à suivre

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par des taux très faibles pour Singapour et d’environ 2,5% pour la plupart des pays de l’OCDE. Toutefois, les changements de prix  pendant  cette  période  oscillent,  en général, entre 5 et 6 % par an, les chan-gements de prix nationaux annuels étant bien plus élevés dans l’ex-Union Soviéti-que, où tous les pays ont connu d’énor-mes  changements  de  structure,  et  dans la plupart  des pays  africains.  La perfor-mance commerciale et  les activités d’in-vestissement expliquent en bonne partie les changements de prix et de structures qu’ont  connu  les  économies  mondiales depuis  1990. Cependant,  là  encore,  une bonne partie de ces changements s’expli-que par  le progrès  technique,  les  fortes augmentations salariales d’occident étant en partie compensées par une plus gran-de productivité.

La mesure de ce qui peut être appelé simplement  inflation mondiale  « généra-le  »  est  l’image  inverse de  la  croissance mondiale. Afin d’évaluer ce  taux d’infla-tion  «  international  »,  différentes  appro-ches rudimentaires ont été adoptées. El-les ont été décrites de diverses manières en utilisant des indices non pondérés des changements  de  prix  nationaux  géné-raux ou encore des prix spécifiques des produits de consommation ou d’investis-sement. En effet,  ces  indices appliquent des coefficients de pondération du pays à différentes variations des prix nationaux. Ce qui montre difficilement l’importance réelle  des mouvements  de  prix  interna-tionaux. En 1996,  le  FMI,  en  examinant les  progrès  économiques  des  145  pays membres  de  l’organisation,  publia  pour la première  fois un  tableau, devenu  im-portant,  qui  montrait  qu’entre  1960  et 1990,  le  taux  d’inflation  nationale  avait été, en moyenne, de 10% par an pour ces pays.  Ces  calculs  n’avaient  pas  de  pon-dération, certes, mais le tableau montrait que les plus fortes augmentations de prix sur cette période, en moyenne, avaient eu lieu dans les pays qui utilisaient un taux de change flottant, alors que les augmen-tations des prix les plus faibles étaient à retrouver  dans  les  pays  qui  avaient  un taux  de  change  fixe  ou  bien  rattaché  à une  autre  devise.  Il  est  important  par conséquent d’essayer d’identifier les prin-

cipales sources d’inflation et de trier les causes  principales  de  ces  changements de  prix  internationaux  afin  de  pouvoir évaluer l’importance relative de chacune (il est bien possible que  l’étude du FMI n’ait pas fait la distinction entre les taux officiels, ou  le  taux de change principal supposé, d’une part, et les véritables taux utilisés dans les transactions, de l’autre).

L’objectif tout aussi souhaitable visant à  déterminer,  le  cas  échéant,  la  compo-sante  autonome  de  l’inflation  mondiale implicitement  intégrée  à  de  nombreux prix  nationaux  est  plus  insaisissable. Un indice ainsi développé aiderait sans doute les analystes à identifier le point exact du système de prix nationaux où se fait sentir le poids et l’incidence des forces extérieu-res. En principe, la composante de l’infla-tion mondiale que l’on retrouve dans les courbes de prix nationaux est représentée par  la  tendance centrale à  la hausse des prix commune à tous les pays. 

Il est concevable de penser que l’ori-gine de cette  inflation mesurée par  l’in-dice de référence (« core » inflation) soit à placer du côté du monde financier de moins en moins contrôlé et tangible. L’on peut constater une asymétrie entre l’actif total détenu (nominalement) et  l’ensem-ble du passif de toute grande économie et organisme susceptible de donner lieu à un déséquilibre financier, surtout s’il n’y a  pas  de  garantie  réalisable  à  la  portée de la main. Alors, doit-on jeter le blâme de  l’inflation mondiale  sur  le  gaspillage des pays  riches,  sur  leur  consommation excessive  et  sur  la  dépense  au-delà  des moyens  disponibles  qui  en  découlent  ? L’inévitable endettement national qui en résulte  doit  être  une  cause  primaire  de l’augmentation  de  la  masse  monétaire et de l’absence de nouveaux produits et services qui la représentent. Si tel en est le cas, les conséquences primaires retom-bent–elles indirectement, mais avec plus de force, sur les pays pauvres et notam-ment sur les plus pauvres ? Ces questions font toujours l’objet du « travail en cours », et sans doute est–il nécessaire d’accélérer la recherche dans ce domaine.

Tous les facteurs mentionnés ci-dessus ont  tendance à  faire augmenter  les prix dans  tous  les  pays.  L’inflation mondiale 

est spécifiquement « internationale » dans la mesure où elle reflète les changements de pouvoir d’achat relatif des populations au fur et à mesure qu’augmentent le re-venu par habitant et les besoins de base de  la population. Les  « désirs  » des per-sonnes deviennent plus complexes avec l’élargissement de la palette de choix, de leurs revenus disponibles et qu’il devient plus  facile  d’emprunter,  à  la  faveur  des politiques officielles mises en place. Ces souhaits  sont  également  encouragés,  en partie,  par  l’influence  de  la  publicité  et d’un meilleur accès au marché. Ces élé-ments se combinent afin de pousser  les prix des biens de  consommation et des services à la hausse par le biais des chan-gements des  conditions de  la demande, encouragés par ces facteurs.

L’inflation  mondiale  reflète  égale-ment la partie changeante des biens et services marchands par rapport aux non- marchands à l’intérieur des pays. Une des raisons principales pour mettre en route la recherche sur  le PCI était de signaler la  distinction  entre  les  contributions  re-latives à l’économie des biens et services marchands  par  rapport  aux  non-mar-chands  et,  partant,  le  rapport  entre  les taux  de  change  et  les  niveaux  de  prix. Il a été avancé que les prix des produits marchands devraient tendre vers leur ni-veau  international  de marché ouvert  de telle sorte que les taux de change consti-tueraient un bon reflet de la participation d’un  pays  dans  le  commerce,  alors  que les prix des biens non-marchands  reflé-teraient les niveaux de salaires et de re-venus  internes  des  pays.  En  particulier, les pays en développement, qui ont des secteurs de services étoffés mais avec de faibles  salaires,  auraient  en  général  des niveaux  de  prix  bien  plus  bas,  une  ca-ractéristique  que  l’on  retrouve  dans  les différents cycles du PCI.

Il en découle qu’une mesure de  l’in-flation  internationale  qui  prendrait  en compte tous ces facteurs et qui ne serait que le résultat de l’agrégation des chan-gements  des  prix  nationaux  constatés, en provenance du déflateur du PIB d’un pays, n’est autre qu’une distorsion statis-tique découlant de ces calculs, même si on emploie pour cela un barème régional 

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similaire  pour  pouvoir  comparer.  Si  on cherche un  indice de  l’inflation  interna-tionale en tant qu’indicateur explicite de l’inflation mondiale et non pas en vertu de  sa  possible  compatibilité  avec  une mesure  implicite de  la croissance,  il de-vrait  faire  appel  à un  certain niveau de pondération  de  la  dépense  des  PPA.  Et ceci en fonction du degré de désagréga-tion des groupes de produits disponibles pour la période choisie. Étant donné que les changements des prix nationaux sont mesurés  en  utilisant  des  pondérations de  la  dépense  dans  la  devise  du  pays, une  mesure  véritablement  comparable des  changements  de  prix  doit  prendre en considération toutes les rubriques de base  de  la  dépense  exprimées  en  prix internationaux,  c’est-à-dire,  en  faisant  la conversion en PPA. La construction d’un tel  indice mondial de  l’inflation agrégée se heurte cependant à un problème prati-que simple mais vrai : que les estimations du  PIB  en  termes  de  PPA  ne  sont  dis-ponibles ni pour toutes les catégories de dépenses, ni pour toutes les années cou-vertes par  la  recherche, ni pour chaque pays, en tout cas pas en tant que mesure observée  indépendamment  par  opposi-tion à une estimation économétrique. 

L’endettement du secteur public d’un pays, des entreprises et des foyers – qui sont  constamment  poussés  à  dépenser plus et à épargner moins – ainsi que  la capacité  manifestement  plus  faible  de tous ces groupes de rembourser ce qu’ils ont emprunté, a contribué à un sentiment de faiblesse et à une demande d’une plus forte sécurité monétaire. Les coûts d’en-dettement  plus  forts  qui  en  résultent, combinés à la « monétisation » de la de-vise et à  l’expansion correspondante de l’offre monétaire, sont sans doute les cau-ses essentielles de l’inflation. 

Historiquement,  tout  déséquilibre temporaire  entre  une  demande  excessi-ve et une offre  limitée a  invariablement poussé les prix à la hausse. L’achat spé-culatif et les transferts d’argent entre sys-tèmes  bancaires  faiblement  réglementés ne  font  qu’augmenter  l’incertitude  et  le besoin  de  compter  sur  une  couverture plus étoffée. Les attentes « ex ante » ten-dent également à prendre  le devant  sur 

la capacité « ex post » de répondre à ces attentes,  ce qui  a des  répercussions  sur les  taux de  rendement  désirés  et  sur  le volume correspondant des biens et servi-ces réels demandés en contrepartie. Si on ajoute à cela  les  retombées sur  les  taux d’intérêt et les taux de change, l’absence de contrôle efficace s’est avérée être l’une des principales sources de la récente ins-tabilité monétaire. Ce phénomène a aug-menté  la  pression  sur  les  niveaux  des prix nationaux et internationaux. 

Il  est  possible  de  contrôler  certains changements de prix grâce à une inter-vention de l’État, mais il y a d’autres prix qui  varient parce que  certains produits de  base  essentiels  ont  une  forte  de-mande  internationale  et  deviennent  de plus en plus rares. Ainsi, une  influence inflationniste  importante  se  voit  néces-sairement  contractée par  le biais d’une demande  internationale  en  expansion dans le domaine de l’énergie et des in-trants essentiels. Cette demande est ab-sorbée  de  manière  inique  en  fonction de l’intégration d’un pays au système de commerce international et à l’économie financière  mondiale.  Si  le  taux  d’infla-tion national et son rapport à l’inflation importée est particulièrement important pour  les  décideurs  nationaux,  il  n’est pas  le  seul  responsable  des  déséquili-bres apparents de l’offre de biens et de services. L’inflation mondiale se voit for-tement influencée non seulement par la pénurie de l’offre mais aussi par les taux d’inflation en vigueur dans les principa-les économies du monde. Une décision prise dans  l’une de ces grandes écono-mies en vue d’augmenter le financement des  dépenses  encourues  au  moyen  de déficits  cumulatifs  des  gouvernements est d’augmenter la dette publique plutôt que de la financer par le truchement des impôts aura un impact négatif sur les va-riations mondiales des prix.

5. Commentaires finauxL’inflation mondiale  est un phénomène défini de manière  imprécise et  insaisis-sable et elle n’est pas la même que celle qui a été mesurée conventionnellement comme  inflation  internationale.  Dans chaque pays, l’inflation mondiale a une 

composante “transnationale”,  une  autre “internationale”  et  enfin  une  troisième “nationale”. Afin  de mieux  comprendre ces  caractéristiques  économiques,  et d’autres encore, liées au temps et à l’es-pace, la capacité du PCI pour obtenir une vue panoramique est essentielle. Une fa-çon d’aborder ces questions consisterait à  prendre,  dans  un  premier  temps,  un ensemble commun de pays ayant parti-cipé aux trois derniers cycles du PCI et à voir comment  les  résultats, même s’il y a prédominance des pays de  l’OCDE, supportent  l’épreuve  du  temps,  étant donnés les différents taux de croissance et  les conditions sociales dans  les pays concernés. Grâce à des études récentes faites  dans  la  région Asie-Pacifique  sur les  différentes  manières  de  parvenir  à une  meilleure  harmonisation  entre  le PCI et le processus établi de traitement des  données  pour  l’IPC,  les  spécialis-tes  seraient  en  mesure  de  savoir  dans quel sens orienter leurs recherches ainsi que les étapes à suivre pour parvenir à l’objectif  d’intégrer  les  données.  Entre autres, il convient de mieux spécifier les articles et de faire une stratification plus précise  en  rapport  avec  les  méthodes d’échantillonnage  pertinentes  exigées. En  les  combinant  avec des matrices de coefficients  binaires  de  similarité  des prix  calculés  à  partir  des  résultats  du PCI,  il  serait probablement plus simple de suivre le patron de changement et de définir la voie analytique à suivre.

Au final, la valeur analytique de tout indice  dépend  du  but  pour  lequel  il  a été  conçu.  Si  le but  est de mesurer  les changements  des  coûts  de  commercia-lisation  sur  le  marché  international  en monnaie locale, ou d’acquérir un certain volume  de  produits  et  de  services  –  à l’instar  d’un  touriste  qui  voyage  dans le  monde  entier  –  un  simple  indice construit sur la base des taux de change fera  l’affaire.  Pour mesurer  les  change-ments généraux de la structure de prix, au  plan  international,  il  est  tout  à  fait approprié d’utiliser les pondérations de la PPA au niveau du pays. Pour les com-paraisons  mondiales,  il  est  également préférable  d’utiliser  des  mesures  de  la dépense  nationale  pondérées  en  fonc-

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tion des prix internationaux lorsque l’on  souhaite calculer les indices des composan-tes des changements de prix nationaux.

Sous sa  forme  la plus simple,  l’infla-tion  mondiale  est  un  indicateur  tempo-raire qui mesure  la moyenne, pour tous les pays, du taux de croissance agrégé de leurs prix nationaux. Un indice qui pren-drait en considération les augmentations pondérées  de  tous  les  prix  nationaux, constatés, du volet  « dépenses » du PIB, et ce pour tous les pays, à partir des ré-sultats  de  l’IPC  ou mesurés  à  partir  du déflateur du PIB, constituerait un indice mondial. Mais ce n’est pas une bonne po-litique de mesure, « faite sans mesure » à moins de bien choisir les coefficients de pondération de  l’indice d’inflation mon-diale. Le bon choix des pondérations n’est pas une question secondaire, pratique ou conceptuelle.  Les  prix  changent  sur  les marchés  nationaux,  influencés  par  les conditions locales de l’offre et de la de-mande exprimées en valeurs nationales. Ces valeurs portent sur des dépenses dé-terminées sur la base des prix nationaux qui ne peuvent refléter que partiellement les prix du « commerce » international en termes de taux de change. Mais ces prix déterminent  la  réaction  des  consomma-teurs face au marché.

Le débat est toutefois ouvert quand il s’agit  de  la  façon  de mesurer  l’inflation mondiale.  Faut-il  le  faire  par  séries  de prix,  à partir  d’une  année de  référence, pondérées  par  les  dépenses  de  la  PPA, par un indice en chaîne ou par le calcul des  différences  constatées  des  niveaux de prix internationaux entre deux dates-repères  auxquelles  on  a  fait  des  études de la PPA ? En principe, le dernier indice serait le seul à respecter de manière co-hérente  et  comparable  la  symétrie  sou-haitée entre  la  croissance de  la produc-tion et les variations de prix entre pays. Toutefois, ce type d’indice varie en fonc-tion du pays-repère choisi et du type de changements économiques entre études. Pour ne donner qu’un exemple, en 1965 le taux de change entre le dollar améri-cain  (la  devise  choisie  pour  déterminer les dollars internationaux) et la livre bri-tannique était fixe, de USD 2,80 = GBP 1,00. Cinq ans plus tard le taux du dollar 

s’était amélioré, à savoir que USD 2,40 = GBP 1,00. En 1985 la force du dollar avait presque doublé pour passer à moins de USD  1,40  = GBP  1,00  (arrivant  à  la  fin mars de cette année-là à moins de USD 1,10  =  GBP  1,00).  Cependant,  à  la  fin 2007 le dollar avait chuté à nouveau, pas-sant  à  USD  2,08  = GBP  1,00. Qu’est-ce que  cela  signifie pour  les  comparaisons internationales si  le dollar est pris com-me base de la PPA.

Au début de la période considérée ci-dessus, lorsque les États-Unis étaient une puissance  industrielle  et  un  fournisseur prépondérant de certains biens de capi-tal,  la  tendance  des  prix  internationaux aurait été fermement à la hausse. Récem-ment, l’effet de l’économie américaine sur les prix mondiaux a diminué en raison de la baisse de la valeur du dollar américain. Les  États-Unis  ne  sont  plus  le  principal fournisseur de biens de capital et la cible principale de  leur politique est  toujours leur marché national.  Parallèlement,  sur le marché international, le prix du pétro-le est établi en dollars américains et, par-tant,  le  prix  du  baril  augmente  propor-tionnellement pour compenser  la baisse de la valeur du dollar. Les augmentations de prix s’aggravent davantage en raison de la pénurie de l’offre et de la hausse de la demande.

L’inflation  mondiale  se  voit  affectée par de nombreux facteurs endogènes et exogènes.  Ils  servent  à  renforcer  l’idée selon  laquelle  le  contrôle  efficace  des conditions  et  des  problèmes  économi-ques  mondiaux  doit  être  sérieusement pris en main par le biais de la coopéra-tion internationale au niveau des accords et des politiques découlant de décisions bien informées, et ce sur la base de don-nées  solides  comparables au plan  inter-national.  L’ordre  du  jour  potentiel  de nouvelles recherches est énorme. n

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L’un des principaux motifs justifiant l’adop-tion de  la Parité du Pouvoir d’Achat  (PPA) plutôt que les taux de change du marché est que celle-là permet d’établir des comparai-sons entre pays plus valables en termes de bien-être matériel. Le postulat de départ des comparaisons fondées sur les PPA est le sui-vant : un dollar permet d’acheter beaucoup plus dans un pays à faibles revenus comme l’Éthiopie qu’aux États-Unis. En premier lieu parce que le prix relatif des biens et des ser-vices non-marchands en Éthiopie est beau-coup  plus  faible  qu’aux  États-Unis.  Donc l’estimation convertie des PPA des revenus de l’Éthiopie est beaucoup plus élevée que si la conversion était faite en utilisant le dol-lar au taux de change du marché.

Dans  cet  article,  nous  nous  attachons à  la  question  des  comparaisons  des  PPA dans  le  domaine  de  la  santé,  composante essentielle  du  bien-être  au  plan  indivi-duel et de la société, qui est évaluée indé-pendamment  de  son  impact  sur  d’autres  facteurs tels que la productivité et la crois-sance économique. Cela est par exemple évi-dent dans la conceptualisation des Objectifs de Développement du Millénaire (ODM) qui stipulent que  les progrès dans  le domaine de  la  santé  constituent  un  objectif  impor-tant. De même, la santé constitue également un élément essentiel d’autres indicateurs de bien-être tel que l’Indicateur du Développe-ment Humain (IDH) du PNUD. 

Lorsque nous nous sommes penchés sur ce problème, les questions que nous nous sommes posées  sont  :  cela  a-t-il  vraiment un sens de comparer  les prix d’un panier « représentatif » de biens et de services de santé au niveau mondial alors qu’il existe de grandes disparités entre les pays étudiés en  termes  de  fardeaux  de  la  maladie,  de systèmes de financement de la santé et de qualité des soins de santé ? Quelle est la vé-ritable utilité des PPA de la santé du point de vue de l’analyse et de l’élaboration des 

politiques  ? Nous  soulignons  ici  plusieurs domaines  où  les  comparaisons  internatio-nales des prix des biens et des services de la  santé  sont  importantes  non  seulement du point de vue de la recherche mais aussi de l’élaboration des politiques, en dépit de « l’imperméabilité » de la santé aux compa-raisons. Nous affirmons toutefois également qu’il reste encore à régler certains aspects méthodologiques  spécifiques  concernant l’estimation  des  PPA  de  la  santé  dans  les prochains cycles du Programme de Compa-raison Internationale (PCI).

De  récentes  découvertes  méthodologi-ques ont permis de démontrer que les para-mètres du bien-être de la population tel que l’état de santé d’un individu sont confrontés aux mêmes problèmes de comparabilité en-tre pays que les comparaisons des PPA des revenus. Par exemple, il pourrait s’avérer im-possible de comparer l’espérance de vie en-tre les pays au sens strict dans la mesure où une année de vie en Éthiopie n’est pas égale à  une  année  de  vie  aux  États-Unis, même d’un  simple  point  de  vue  de  la  santé,  en raison des taux de morbidité qui sont plus élevés en Éthiopie. Donc deux pays ayant la même espérance de vie pourraient avoir une espérance de vie ajustée sur la santé (EVAS) différente si l’incidence de la maladie et des incapacités  connexes  est  plus  élevée  dans un pays que dans l’autre. Autrement dit, tout comme un dollar ne vaut pas la même chose aux États-Unis qu’en Éthiopie en raison de la différence du pouvoir d’achat, une année d’espérance de vie n’a pas la même valeur en  Éthiopie  qu’aux  États-Unis  étant  donné les différences en termes de temps de bon-ne santé que cette année de vie représente dans les deux pays.

Les  observations  ci-dessus  soulignent, d’un point de vue  théorique du moins,  le fait  que  les  PPA  de  la  santé  devraient  se concentrer sur  le prix que  les consomma-teurs doivent payer pour acheter des unités 

Christopher  JL Murray  

Institut de Mesure et d’Évaluation

de la SantéUniversité de Washington,

Seattle

Parité du pouvoir d’achatComparaisons dans le domaine de la santé

Ajay Tandon Banque

Mondiale

à suivre

À l’heure actuelle, les comparaisons des PPA de la

santé sont biaisées en faveur de la consommation. Toutefois, aux yeux du décideur politique, elles

devraient être davantage orientées vers la production, eu égard aux

avantages qu’elles présentent dans ce domaine, à savoir la possibilité

d’évaluer les différences de qualité. Cela permettrait d’avoir la capacité

de voir dans quelle mesure les considérations en termes

d’efficacité ont un impact sur les différences de prix.

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de santé, évaluées en termes d’augmenta-tion de l’espérance de vie saine, d’un pays à  l’autre. Cela aurait alors beaucoup plus de sens de dire qu’avec un montant donné d’argent dans un pays on achète plus de soins de santé qu’avec ce même montant dans un autre. Ce qui explique pourquoi il  faut ajuster cette différence du pouvoir d’achat dans le domaine de la santé.

Toutefois,  il  est  tellement  difficile  de mesurer  les  résultats  de  la  santé  dans  les comptes nationaux et d’évaluer l’espérance de vie saine ou d’autres mesures liées à la santé, que ce n’est qu’en comparant le coût des intrants qu’il est possible d’établir des comparaisons  entre  les  pays.  Par  consé-quent les PPA de la santé se sont concen-trées  sur  les  comparaisons  internationales de prix des biens et des services de la santé entre  les  pays.  Cela  revient-il  moins  cher d’aller  consulter  un  médecin  en  Éthiopie qu’aux États-Unis ? Une dose de 10g de pa-racétamol  générique  coûte-t-elle  la  même chose à Addis Abeba qu’à Washington ?

On estime, qu’en moyenne, 42% des dé-penses  de  santé  d’un  pays  sont  destinées aux rémunérations et aux salaires des pro-fessionnels de la santé. Étant donné le poids des salaires dans le domaine de la santé, les comparaisons des PPA du prix des biens et des  services  de  la  santé  peuvent  s’avérer utiles pour corriger les différences de prix des  biens  et  des  services  non-marchands entre les pays. De plus, il est important de connaître les différences de pouvoir d’achat dans le domaine de la santé pour compren-dre comment certains pays comme la Chine, Cuba, le Sri Lanka, le Viêt Nam et le Costa Rica, ainsi que certains états comme celui de Kerala en Inde, ont réussi à enregistrer des indicateurs de santé équivalents à ceux des pays plus développés. En effet, les ser-vices  de  la  santé  (et  de  l’éducation  aussi, du reste) coûtent moins cher dans les pays à  faibles  revenus. Et cela peut aider à ex-pliquer comment certains pays relativement pauvres ont réussi à enregistrer d’excellents indicateurs  de  santé  avec  des  enveloppes budgétaires relativement limitées. 

Il  est  également  essentiel  de  faire une analyse  comparative  des  prix  de  la  santé pour évaluer et  connaître d’autres aspects essentiels à l’élaboration de politiques sani-taires. Il y a eu récemment le cas éloquent de l’analyse de l’espace fiscal pour la santé 

défini par Heller (2006) comme la capacité des gouvernements à augmenter  leurs dé-penses de santé d’une façon financièrement durable. Toute escalade des prix de la santé hypothéquerait  sérieusement  (en  termes réels) toute extension de l’espace fiscal dis-ponible pour la santé. Et, comme c’est en rè-gle générale le cas, l’augmentation des prix de la santé est une conséquence de la façon dont le système de santé s’est organisé pour payer  ses prestataires  et  de  l’existence de mesures d’encouragement pour  la  fabrica-tion nationale de médicaments. Par exem-ple, des estimations récentes concernant les niveaux  de  prix  du  PCI  dans  le  domaine de  la santé pour  l’Asie-Pacifique montrent que  les  prix  de  la  santé  en  Indonésie  et aux Philippines sont beaucoup plus élevés qu’au Sri Lanka, en Thaïlande, au Viêt Nam et en Inde (Tableau 1). Du point de vue de l’espace fiscal, cette comparaison régionale des prix entre les pays peut s’avérer être un indicateur important, qui mérite d’être pris en compte dans les politiques.

De  récents  sondages  sur  l’aide au dé-veloppement en matière de santé rendent également particulièrement utile  l’analyse de tendance de certaines données sur les prix de la santé. L’aide au développement pour  la  santé  destinée  aux  pays  à  fai-bles  revenus  a  augmenté  de  façon  signi-ficative,  passant  de USD  2,5 milliards  en 1990 à plus de USD 13 milliards en 2005. D’aucuns  redoutent qu’une  telle  injection de  fonds externes dans  le domaine de  la santé et, en premier lieu, dans les program-mes verticaux axés sur certaines maladies spécifiques,  ait  eu  un  effet  de  distorsion sur l’augmentation des prix relatifs et des salaires dans la filière. L’analyse des séries chronologiques  des  tendances  dans  les rentrées externes de fonds spécifiquement alloués à  la santé et des prix de  la santé peut  révéler des  informations pertinentes pour  la  formulation de politiques sanitai-res, dans la mesure où le problème existe.

Toutefois  et,  en  dépit  de  leur  grande utilité,  les  comparaisons  des  PPA  de  la santé continuent de poser des problèmes graves.  Étant  donnée  la  façon  dont  les comparaisons  des  PPA  de  la  santé  sont actuellement  réalisées,  la  question,  qui constitue la véritable raison d’être des me-sures PPA de la santé, à savoir dans quel-le  mesure  une  consultation  auprès  d’un  

médecin ou la consommation de paracéta-mol augmente le niveau de santé en Éthio-pie  par  rapport  aux  États-Unis,  demeure sans réponse. Il s’agit là d’un défi métho-dologique essentiel  sur  lequel  il convien-dra de se pencher dans les prochaines réé-ditions du PCI.  La question est de  savoir comment établir un  lien plus étroit  entre le prix des biens et des services de santé et  l’augmentation  du  niveau  de  santé  dû à l’utilisation de ces biens et ces services. L’une  des  solutions,  qui  pourrait  s’avérer peu pratique, consisterait à isoler et analy-ser avec plus de soin les articles du panier de la santé. Par exemple, pour que la com-paraison soit réellement valable, il faudrait évaluer le coût d’une consultation dans un dispensaire se trouvant à 5 km à pied, où le  temps  d’attente  avoisine  les  2  heures, où  les  médicaments  ne  sont  disponibles qu’une fois sur deux, où les équipements ne  fonctionnent pas  toujours  et où  il  n’y a  d’électricité  que  sporadiquement,  et  ce aussi bien dans les pays à faibles revenus que dans  ceux  à  revenus moyens. Autre-ment  dit,  il  faudrait,  autant  que  faire  se peut, dégager les différences de prix dues 

Tableau 1. Indices des prix généraux et ceux de la santé dans certains pays asiatiques, 2005 (Hong Kong=100)

Pays Indices prix généraux

Indices prix de la santé

Bangladesh 48 27

Cambodge 43 18

Chine 58 22

Hong Kong 100 100

Inde 45 18

Indonésie 55 49

Laos 38 16

Malaisie 63 45

Mongolie 47 19

Népal 43 21

Pakistan 44 23

Philippines 54 44

Singapour 89 89

Sri Lanka 48 24

Thaïlande 54 36

Viêt-Nam 41 19

Source : ADB (2007)

Méthodologie

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Mars 2008

Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale

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aux  différences  dans  le  type  de  biens  et de services concernés. Si dans  les pays à faibles  revenus,  les bas prix vont de pair avec la faible qualité des prestations, la va-leur informative de toute comparaison des PPA de  la santé s’en verrait sérieusement compromise. 

De plus, du point de vue de la compa-raison entre  les pays,  il  est  important de comprendre dans quelle mesure les diffé-rences de prix de  la santé sont dues aux « véritables  » différences dans  le prix des intrants et dans quelle mesure elles reflè-tent des différences en termes d’efficacité de production des biens et des services de santé. À l’heure actuelle, les comparaisons des PPA de la santé sont biaisées en faveur de  la  consommation. Toutefois,  aux yeux du décideur politique, elles devraient être davantage orientées vers la production, eu égard  aux  avantages  qu’elles  présentent dans  ce  domaine,  à  savoir  la  possibilité d’évaluer  les  différences  de  qualité.  Ce qui soulève la question suivante : les prix plus  faibles  reflètent-ils  une  plus  grande efficacité dans la production des biens et des services de santé ? En termes de col-lecte  des prix  unitaires,  cela  impliquerait de réunir des données sur les intrants né-cessaires pour  la production d’articles du panier de la santé. Cela permettrait d’avoir la capacité de voir dans quelle mesure les considérations  en  termes  d’efficacité  ont un impact sur les différences de prix. 

Concernant  le choix des biens et des services de  santé pour  les prochains  cy-cles  du  PCI,  il  serait  utile  d’évaluer  ce qu’un ménage type dépense pour l’achat des articles compris dans le panier de la santé. Étant donné que la majorité des dé-penses  de  santé  dans  les  pays  à  faibles revenus sont privées, il convient de se de-mander si le cadre de l’échantillon du PCI couvre correctement tous les prestataires privés.  À  cet  égard,  l’ajout,  au  cycle  ac-tuel du PCI, de plusieurs sondages auprès des secteurs pauvres d’un certain nombre de pays sera  le bienvenu car cela a per-mis d’étayer le cycle actuel du PCI. Nous espérons que cela contribuera à éclaircir certains de ces problèmes. 

Un autre défi important consiste à col-lecter les prix des biens et des services de santé  dans  les  pays  où  il  y  a  de  grandes disparités  en  termes  d’accords  institution-

nels sur le financement de la santé. Il existe plusieurs  modalités  de  financement  de  la santé (par exemple, le système du National Health Service  (NHS) britannique,  les  sys-tèmes  où  prédomine  l’assurance  maladie sociale  et  ceux  où  prédomine  l’assurance maladie  privée).  Or  chacune  de  ces  mo-dalités a des incidences différentes sur les prix que les consommateurs doivent payer pour avoir accès aux biens et aux services de santé. Pour estimer les PPA de la santé, le cycle actuel du PCI évalue les « coûts de production  » des prestataires publics et  le prix des prestations des prestataires privés, ce dernier chiffre reflétant les tarifs finaux appliqués par les prestataires (que le payeur soit un ménage, une compagnie d’assurance ou un mélange des deux). Cette démarche tient compte toutefois de l’avantage que les consommateurs peuvent obtenir en se pro-tégeant des dépenses de santé exorbitantes mais ne  tient pas  compte de  l’importance des paiements informels dans les pays à fai-bles revenus et à revenus moyens.

Un autre problème  lié  à  l’analyse des dépenses de santé est celui de « l’inflation zéro ». Les niveaux relativement élevés des dépenses de santé dans un pays donné ou dans un sous-groupe donné de population peuvent attester de plusieurs choses : par exemple  du  niveau  plus  élevé  des  prix, d’un mauvais état de santé et/ou de faibles niveaux de mise en commun des risques. A contrario, de faibles niveaux de dépenses de santé peuvent témoigner d’un bon état de  santé  ou  d’un  accès  limité  aux  soins de  santé  (pour des  raisons physiques ou financières).  Par  conséquent,  le  prétendu problème de « l’inflation zéro » qui consis-te à ne rien dépenser en santé pourrait se poser  pour  des  raisons  extrêmement  va-riées. Pour certains groupes parce que  la population est saine et n’a pas besoin de soins de santé et pour d’autres parce que la population a besoin de soins de santé mais ne peut pas y accéder. Les données de ces deux groupes sont collectées et en-registrées de  la même  façon.  Il  n’est  pas certain que les PPA de la santé réussissent à saisir ces différences dans la nature des dépenses de santé. 

Une  piste  qu’il  serait  bon  de  creuser concernant  le  prix  de  la  fourniture  des biens  et  des  services  de  santé  consiste  à trianguler  les  estimations  des  coûts  des 

interventions (par exemple celles visant à atteindre  les ODM) avec  les  informations obtenues des activités des PPA de la santé. Il y a eu un véritable essor des estimations de coûts dans les pays, certaines liées aux analyses coût-efficacité et d’autres consis-tant à évaluer le coût des interventions re-lativement  uniformisées  qui  peuvent  être comparées d’un pays à l’autre. Et si le coût est  correctement  évalué,  il  devrait  repré-senter à la fois les dépenses renouvelables et  les dépenses en  immobilisations enga-gées pour effectuer les prestations. Même si certains des problèmes liés notamment à  la  qualité  subsisteront,  cela  permettra d’instaurer  une  évaluation  plus  uniformi-sée des différences de coûts pour un pa-quet donné qui pourrait être directement relié à  l’obtention de certains produits et résultats dans le domaine de la santé.

En  résumé,  l’utilisation  du  PCI  pour calculer  les PPA de  la  santé  est  extrême-ment utile pour un certain nombre de rai-sons  qui  n’apparaissent  pas  toutes  dans cet  article. Toutefois,  il  est  encore  tout  à fait possible de revoir la façon d’améliorer la valeur informative des PPA de la santé dans les prochains cycles du PCI. Il ne fait aucun doute que l’un des défis consiste à s’assurer que les données des prix rendent compte  avec  précision  des  différences dans  les  dispositions  institutionnelles  sur le  financement  de  la  santé  dans  tous  les pays. Il serait extrêmement utile que, dans la mesure  du possible,  les  données  sani-taires soient collectées en respectant à  la fois le point de vue du prestataire et celui de l’usager car ces deux points de vue per-mettraient de révéler de précieux éléments d’information  concernant  le  fonctionne-ment  du  système  de  santé  d’un  pays.  Il convient également de rendre compte des différences  dans  la  qualité  des  soins  de santé d’un pays à l’autre (ainsi qu’à l’inté-rieur d’un même pays), une question parti-culièrement importante pour le secteur de la santé, par rapport à d’autres secteurs, eu égard aux  implications de vie et de mort en  jeu. En évaluant et en comparant une série  de  services  pour  des  interventions clairement  définies,  on  verrait  apparaître une  source  prometteuse  d’informations supplémentaires qui pourraient étoffer les données provenant de sondages plus clas-siques  sur  les  prix  de  la  santé  collectées 

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Volume 5, N° 1

PCIduBulletin

Produit intérieur brut par habitant

Produit intérieur brut en milliards

Indice du niveau des prix

Indices du PIB par hab. (US=100)

Indices du PIB par hab. (Monde=100)

PPA Données de référence

Économie PPA USD PPA USD US=100 PPA USD PPA USD USD=1 XR a (USD=1) POBb mill

AfriqueAfrique du Sud 8477 5162 397,5 242 61 20,3 12,4 94,5 71,4 3,87 6,36 46,89

Angola 3533 1945 55 30,3 55 8,5 4,7 39,4 26,9 44,49 80,79 15,56

Bénin 1390 579 10,5 4,4 42 3,3 1,4 15,5 8 219,58 527,47 7,53

Botswana 12.057 5712 20,5 9,7 47 28,9 13,7 134,4 79 2,42 5,11 1,7

Burkina 1140 433 14,6 5,5 38 2,7 1 12,7 6 200,23 527,47 12,80

Burundi c … … … … 32 … … … … 342,96 1081,58 7,55

Cameroun 1995 950 35 16,6 48 4,8 2,3 22,2 13,1 2512 527,47 17,53

Cap-Vert 2831 2215 1,4 1,1 78 6,8 5,3 31,6 30,6 69,36 88,65 0,48

Comores 1063 611 0,6 0,4 57 2,6 1,5 11,9 8,5 226,19 393,38 0,61

Congo 3621 1845 12 6,1 51 8,7 4,4 40,4 25,5 268,76 527,47 3,32

Congo (Rép. dém. du) 264 120 15,7 7,1 45 0,6 0,3 2,9 1,7 214,27 473,91 59,52

Côte d’Ivoire 1575 858 30,1 16,4 55 3,8 2,1 17,6 11,9 287,49 527,47 19,1

Djibouti 1964 936 1,5 0,7 48 4,7 2,2 21,9 12,9 84,69 177,72 0,75

Egypte e 5049 1412 353,4 98,8 28 12,1 3,4 56,3 19,5 1,62 5,78 700

Ethiopie 591 154 42,5 11,1 26 1,4 0,4 6,6 2,1 2,25 8,67 726

Gabon 12742 6190 17,8 8,7 49 30,6 14,9 142 85,6 256,23 527,47 1,4

Gambie 726 192 1,1 0,3 26 1,7 0,5 8,1 2,7 7,56 28,58 1,46

Ghana 1225 502 26,1 10,7 41 2,9 1,2 13,7 6,9 3720,59 9073,8 21,34

Guinée 946 317 8,8 2,9 33 2,3 0,8 10,5 4,4 1219,35 3644,33 9,28

Guinée équatoriale 11.999 6538 12,2 6,6 54 28,8 15,7 133,7 90,4 287,42 527,47 11

Guinée-Bissao 569 234 0,8 0,3 41 1,4 0,6 6,3 3,2 217,30 527,47 1,33

Kenya 1359 531 47,9 18,7 39 3,3 1,3 15,1 7,3 29,52 75,55 35,27

Lesotho 1415 777 2,6 1,4 55 3,4 1,9 15,8 10,7 3,49 6,36 1,87

Liberia 383 188 1,2 0,6 49 0,9 0,5 4,3 2,6 0,49 10 3,23

Madagascar 988 320 16,8 5,5 32 2,4 0,8 11 4,4 649,57 2005,72 175

Malawi 691 230 8,6 2,9 33 1,7 0,6 7,7 3,2 39,46 118,42 12,4

Mali 1027 468 12,1 5,5 46 2,5 1,1 11,5 6,5 2409 527,47 11,73

Maroc 3547 1952 107,1 59 55 8,5 4,7 39,5 27 4,88 8,87 30,20

Maurice 10.155 5053 12,6 6,3 50 24,4 12,1 113,2 69,9 14,68 29,5 1,24

Mauritanie 1691 631 4,8 1,8 37 4,1 1,5 18,8 8,7 98,84 264,8 2,84

Mozambique 743 347 14,4 6,7 47 1,8 0,8 8,3 4,8 10.909,45 23.3230 19,42

Namibie 4547 3049 9,3 6,2 67 10,9 7,3 50,7 42,2 4,26 6,36 24

Niger 613 264 7,7 3,3 43 1,5 0,6 6,8 3,6 226,66 527,47 12,63

Nigeria 1892 868 247,3 113,5 46 4,5 2,1 21,1 12 60,23 131,27 130,7

Ouganda 991 345 26,3 9,1 35 2,4 0,8 11 4,8 619,64 1780,67 26,49

République Centrafricaine 675 338 2,7 1,4 50 1,6 0,8 7,5 4,7 263,74 527,47 40

Rwanda 813 271 7,2 2,4 33 2 0,7 9,1 3,8 186,18 557,81 8,80

Sao Tomé-et-Principe 1460 769 0,2 0,1 53 3,5 1,8 16,3 10,6 5558,09 10.558 0,15

Sénégal 1676 800 18,1 8,7 48 4 1,9 18,7 11,1 251,67 527,47 10,82

Sierra Leone 790 293 4 1,5 37 1,9 0,7 8,8 4 1074,12 2899,2 5,1

Soudan 2249 994 79,6 35,2 44 5,4 2,4 25,1 13,7 107,68 243,61 35,4

Swaziland 4384 2270 4,9 2,6 52 10,5 5,4 48,9 31,4 3,29 6,36 1,13

Tanzanie 1018 360 35,9 12,7 35 2,4 0,9 11,3 5 395,63 1119,36 35,3

Tchad 1749 690 14,9 5,9 39 4,2 1,7 19,5 9,5 2080 527,47 8,52

Togo 888 405 4,6 2,1 46 2,1 1 9,9 5,6 240,38 527,47 5,21

Tunisie 6461 2896 64,8 29 45 15,5 6,9 72 40 0,58 1,3 103

Zambie 1175 636 13,4 7,3 54 2,8 1,5 13,1 8,8 2414,81 4463,5 11,44

Zimbabwe e 538 … 6,2 … … 1,3 … 6 … 33.068,18 … 11,53

Total 2223 1016 1835,6 839,2 46 5,3 2,4 24,8 14,1 825,74

Résultats au plan mondial du PCI 2005 : tableau synoptique

www.worldbank.org/data/icp

Mars 2008

Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale

45

Produit intérieur brut par habitant

Produit intérieur brut en milliards

Indice du niveau des prix

Indices du PIB par hab. (US=100)

Indices du PIB par hab. (Monde=100)

PPA Données de référence

Économie PPA USD PPA USD US=100 PPA USD PPA US$ USD=1 XR a (USD=1) POB b mill

Asie-Pacifique

Bangladesh 1268 446 173,8 61,2 35 3 1,1 14,1 6,2 22,64 64,33 137

Bhoutan 3694 1318 2,3 0,8 36 8,9 3,2 41,2 18,2 15,74 44,1 0,63

Brunei 47.465 25.754 17,6 9,5 54 113,9 61,8 529,1 356,2 0,9 1,66 0,37

Cambodge 1453 454 20,1 6,3 31 3,5 1,1 16,2 6,3 1278,55 4092,5 13,83

Chine f 4091 1721 5333,2 2243,8 42 9,8 4,1 45,6 23,8 3,45 8,19 1304

Fidji 4209 3558 3,5 3 85 10,1 8,5 46,9 49,2 1,43 1,69 0,84

Hong Kong 35.680 26.094 243,1 177,8 73 85,6 62,6 397,7 360,9 5,69 7,78 6,81

Inde 2126 707 2341 778,7 33 5,1 1,7 23,7 9,8 14,67 44,1 1101,32

Indonésie 3234 1311 707,9 287 41 7,8 3,1 36,1 18,1 3934,26 9704,74 218,87

Iran 10.692 3190 734,6 219,2 30 25,7 7,7 119,2 44,1 2674,76 8963,96 68,7

Laos 1811 508 10,2 2,9 28 4,3 1,2 20,2 7 2988,38 10.655,2 5,65

Macao 37.256 24.507 17,6 11,6 66 89,4 58,8 415,3 338,9 5,27 8,01 0,47

Malaisie 11.466 5250 299,6 137,2 46 27,5 12,6 127,8 72,6 1,73 3,79 26,13

Maldives 4017 2552 1,2 0,7 64 9,6 6,1 44,8 35,3 8,13 12,8 0,29

Mongolie 2643 915 6,7 2,3 35 6,3 2,2 29,5 12,7 417,22 1205,22 2,55

Népal 1081 343 27,4 8,7 32 2,6 0,8 12 4,7 22,65 71,37 25,34

Pakistan 2396 769 368,9 118,4 32 5,7 1,8 26,7 10,6 19,1 59,51 153,96

Philippines 2932 1158 250 98,7 39 7 2,8 32,7 16 21,75 55,09 85,26

Singapour 41.479 26.879 180,1 116,7 65 99,5 64,5 462,4 371,8 1,08 1,66 4,34

Sri Lanka 3481 1218 68,5 24 35 8,4 2,9 38,8 16,8 35,17 100,5 19,67

Taiwan 26069 15674 590,5 355,1 60 62,6 37,6 290,6 216,8 19,34 32,17 22,65

Thaïlande 6869 2721 444,9 176,2 40 16,5 6,5 76,6 37,6 15,93 40,22 64,76

Viêt-Nam 2142 637 178,1 52,9 30 5,1 1,5 23,9 8,8 4712,69 15.858,9 83,12

Total 3592 1462 12.020,7 4892,6 41 8,6 3,5 40 20,2 3346,29

CEI

Arménie 3903 1523 12,6 4,9 39 9,4 3,7 43,5 21,1 178,58 457,69 3,22

Azerbaïdjan 4648 1604 38,4 13,3 35 11,2 3,8 51,8 22,2 1631,56 4727 8,27

Belarus 8541 3090 83,5 30,2 36 20,5 7,4 95,2 42,7 779,33 2153,82 9,78

Géorgie 3505 1427 15,3 6,2 41 8,4 3,4 39,1 19,7 0,74 1,81 4,36

Kazakhstan 8699 3771 131,8 57,1 43 20,9 9 97 52,2 57,61 132,88 15,15

Kirguizistan 1728 478 8,9 2,5 28 4,1 1,1 19,3 6,6 11,35 41,01 5,14

Moldavie 2362 831 8,5 3 35 5,7 2 26,3 11,5 4,43 12,60 3,59

Russie g 11861 5341 1697,5 764,4 45 28,5 12,8 132,2 73,9 12,74 28,28 143,11

Tadjikistan 1413 338 9,7 2,3 24 3,4 0,8 15,8 4,7 0,74 3,12 6,85

Ukraine 5583 1829 263 86,1 33 13,4 4,4 62,2 25,3 1,68 5,12 47,11

Total 9202 3934 2269,2 970 43 22,1 9,4 102,6 54,4 246,58

Résultats au plan mondial du PCI 2005 : tableau synoptique

www.worldbank.org/data/icp

46

Volume 5, N° 1

PCIduBulletin

Produit intérieur brut par habitant

Produit intérieur brut en milliards

Indice du niveau des prix

Indices du PIB par hab. (US=100)

Indices du PIB par hab. (Monde=100)

PPA Données de référence

Économie PPA USD PPA USD US=100 PPA USD PPA USD USD=1 XR a (USD=1) POB b millOCDE-Eurostat

Albanie 5369 2587 16,8 8,1 48 12,9 6,2 59,9 35,8 48,56 100,78 3,14

Allemagne 30.496 33.849 2514,8 2791,3 111 73,2 81,2 339,9 468,1 0,89 0,80 82,46

Australie 32.798 34,774 671,5 712,0 106 78,7 83,4 365,6 480,9 1,39 1,31 20,47

Autriche 34.108 37.056 280,8 305,1 109 81,8 88,9 380,2 512,5 0,87 0,80 8,23

Belgique 32.077 35.852 336,0 375,5 112 77,0 86,0 357,6 495,8 0,90 0,80 10,47

Bosnie-Herzégovine 6506 3007 25,0 11,6 46 15,6 7,2 72,5 41,6 0,73 1,57 3,84

Bulgarie 9353 3525 72,2 27,2 38 22,4 8,5 104,3 48,8 0,59 1,57 7,72

Canada 35.078 35.133 1133,0 1134,8 100 84,2 84,3 391,0 485,9 1,21 1,21 32,30

Corée 21.342 16.441 1027,4 791,4 77 51,2 39,5 237,9 227,4 788,92 1024,12 48,14

Croatie 13.232 8749 58,8 38,9 66 31,8 21,0 147,5 121,0 3,94 5,95 4,44

Chypre 24.473 22.359 18,6 16,9 91 58,7 53,7 272,8 309,2 0,42 0,46 0,76

Danemark 33.626 47.793 182,2 259,0 142 80,7 114,7 374,8 661,0 8,52 5,99 5,42

Espagne 27.270 26.031 1183,5 1129,7 95 65,4 62,5 304,0 360,0 0,77 0,80 43,40

Estonie 16.654 10.341 22,4 13,9 62 40,0 24,8 185,6 143,0 7,81 12,58 1,35

États-Unis 41.674 41.674 12.376,1 12.376,1 100 100,0 100,0 464,5 576,4 1,00 1,00 296,97

Finlande 30.469 37.262 159,8 195,4 122 73,1 89,4 339,6 515,4 0,98 0,80 5,25

France 29.644 34.008 1862,2 2136,3 115 71,1 81,6 330,4 470,3 0,92 0,80 62,82

Grèce 25.520 22.285 282,8 247,0 87 61,2 53,5 284,5 308,2 0,70 0,80 11,08

Hongrie 17.014 10.962 171,6 110,6 64 40,8 26,3 189,7 151,6 128,51 199,47 10,09

Irlande 38.058 48.405 157,9 200,8 127 91,3 116,2 424,2 669,5 1,02 0,80 4,15

Islande 35.630 54.975 10,5 16,3 154 85,5 131,9 397,2 760,3 97,06 62,91 0,30

Israël 23.845 19.749 156,7 129,8 83 57,2 47,4 265,8 273,1 3,72 4,49 6,57

Italie 27.750 30.195 1626,3 1769,6 109 66,6 72,5 309,3 417,6 0,88 0,80 58,61

Japon 30.290 35.604 3870,3 4549,2 118 72,7 85,4 337,6 492,4 129,55 110,22 127,77

Lettonie 13.218 7035 30,4 16,2 53 31,7 16,9 147,3 97,3 0,30 0,56 2,30

Lituanie 14.085 7530 48,1 25,7 53 33,8 18,1 157,0 104,1 1,48 2,78 3,41

Luxembourg 70.014 80.315 32,6 37,3 115 168,0 192,7 780,4 1,110,8 0,92 0,80 0,47

Macedoine 7393 2858 15,0 5,8 39 17,7 6,9 82,4 39,5 19,06 49,30 2,03

Malte 20.410 14.605 8,2 5,9 72 49,0 35,0 227,5 202,0 0,25 0,35 0,40

Mexique 11.317 7401 1175,0 768,4 65 27,2 17,8 126,1 102,4 7,13 10,90 103,83

Monténégro 7833 3564 4,9 2,2 45 18,8 8,6 87,3 49,3 0,37 0,80 0,62

Norvège 47.551 65.267 219,8 301,7 137 114,1 156,6 530,0 902,7 8,84 6,44 4,62

Nouvelle-Zélande 24.554 26.538 100,7 108,8 108 58,9 63,7 273,7 367,0 1,54 1,42 4,10

Pays-Bas 34.724 38.789 566,6 632,9 112 83,3 93,1 387,1 536,5 0,90 0,80 16,32

Pologne 13.573 7965 518,0 304,0 59 32,6 19,1 151,3 110,2 1,90 3,24 38,16

Portugal 20.006 17.599 211,0 185,7 88 48,0 42,2 223,0 243,4 0,71 0,80 10,55

République tchèque 20.281 12.190 207,6 124,8 60 48,7 29,3 226,1 168,6 14,40 23,95 10,23

Roumanie 9374 4575 202,7 98,9 49 22,5 11,0 104,5 63,3 1,42 2,91 21,62

Royaume-Uni 31.580 37.266 1901,7 2,244,1 118 75,8 89,4 352,0 515,4 0,65 0,55 60,22

Russie g 11.861 5341 1697,5 764,4 45 28,5 12,8 132,2 73,9 12,74 28,28 143,11

Serbie 8609 3564 64,1 26,5 41 20,7 8,6 96,0 49,3 27,21 65,72 7,44

Slovaquie 15.881 8798 85,6 47,4 55 38,1 21,1 177,0 121,7 17,20 31,04 5,39

Slovénie 23.004 17.558 46,0 35,1 76 55,2 42,1 256,4 242,8 147,04 192,65 2,00

Suède 31.995 39.621 288,9 357,8 124 76,8 95,1 356,6 548,0 9,24 7,46 9,03

Suisse 35,520 49.675 266,3 372,4 140 85,2 119,2 395,9 687,0 1,74 1,25 7,50

Turquie 7786 5013 561,1 361,3 64 18,7 12,0 86,8 69,3 0,87 1,35 72,07

Total 26.404 26.191 36.469,0 36,173,8 99 63,4 62,8 294,3 362,2 1381,18

Résultats au plan mondial du PCI 2005 : tableau synoptique

www.worldbank.org/data/icp

Mars 2008

Bulletin trimestriel du Programme de Comparaison Internationale

47

Produit intérieur brut par habitant

Produit intérieur brut en milliards

Indice du niveau des prix

Indices du PIB par hab. (US=100)

Indices du PIB par hab. (Monde=100)

PPA Données de référence

Économie PPA USD PPA USD US=100 PPA USD PPA USD USD=1 XR a (USD=1) POB b millAmérique du SudArgentine 11.063 4836 419,0 183,2 44 26,5 11,6 123,3 66,9 1,27 2,90 37,88Bolivie 3618 1001 34,1 9,4 28 8,7 2,4 40,3 13,9 2,23 8,07 9,43Brésil 8596 4791 1583,2 882,5 56 20,6 11,5 95,8 66,3 1,36 2,43 184,18Colombie 6306 2940 263,7 122,9 47 15,1 7,1 70,3 40,7 1081,95 2320,75 41,82Chili 12.262 7305 199,6 118,9 60 29,4 17,5 136,7 101,0 333,69 560,09 16,28Equateur 6533 2761 86,3 36,5 42 15,7 6,6 72,8 38,2 0,42 1,00 13.,2Paraguay 3900 1267 23,0 7,5 32 9,4 3,0 43,5 17,5 2006,83 6177,96 5,90Pérou 6466 2916 176,0 79,4 45 15,5 7,0 72,1 40,3 1,49 3,30 27,22Uruguay 9266 5026 30,6 16,6 54 22,2 12,1 103,3 69,5 13,28 24,48 3,31Venezuela, RB 9,876 5449 262,5 144,8 55 23,7 13,1 110.1 75,4 1152,88 2089,75 26,58Total 8415 4379 3078,1 1601,7 52 20,2 10,5 93,8 60,6 365,80

Asie occidentaleArabie saoudite 21.220 13.640 490,6 315,3 64 50,9 32,7 236,5 188,6 2,41 3,75 23,12Bahreïn 27.236 18.019 20,2 13,4 66 65,4 43,2 303,6 249,2 0,25 0,38 0,74Egypte d 5049 1412 353,4 98,8 28 12,1 3,4 56,3 19,5 1,62 5,78 70,00Iraq 3200 1214 89,5 33,9 38 7,7 2,9 35,7 16,8 558,70 1473,00 27,96Jordanie 4294 2304 23,5 12,6 54 10,3 5,5 47,9 31,9 0,38 0,71 5,47Koweït 44.947 32.882 110,4 80,8 73 107,9 78,9 501,0 454,8 0,21 0,29 2,46Liban 10.212 5741 38,3 21,6 56 24,5 13,8 113,8 79,4 847,52 1507,50 3,76Oman 20.334 12.289 51,0 30,8 60 48,8 29,5 226,7 170,0 0,23 0,38 2,51Qatar 68.696 51.809 55,8 42,1 75 164,8 124,3 765,7 716,5 2,75 3,64 0,81Syrie 4059 1535 75,0 28,4 38 9,7 3,7 45,2 21,2 19,72 52,14 18,49Yémen 2276 826 46,2 16,8 36 5,5 2,0 25,4 11,4 69,49 191,42 20,28Total 7711 3955 1354,1 694,5 51 18,5 9,5 86,0 54,7 175,60MONDE 8971 7230 54.975,7 44.308,7 81 21,5 17,3 100,0 100,0 6128,08

Notes :

a. Taux de change : il s’agit du taux de change fixé par les autorités nationales ou celui du marché légal de devises. Pour le calculer on prend la moyenne annuelle du nombre d’unités de la monnaie locale par rapport au dollar américain. Les chiffres ont été fournis par les autorités nationales participant au PCI et peuvent être différents de ceux du FMI.

b. Population : les estimations ont été fournies par les autorités nationales participant au PCI. Les valeurs sont estimatives (milieu de l’année). Elles peuvent être différentes de celles provenant des indicateurs du développement mondial de la Banque Mondiale.

c. Burundi : a bien envoyé les prix mais n’a pas fourni de données officielles sur les comptes nationaux.

d. Egypte : il a participé dans les régions “Afrique” et “Asie Occidentale”. Une moyenne de ses résultats des deux régions a été prise, avec la moyenne géométrique des PPA, en permettant que l’Egypte apparaisse dans chacune de ces régions avec la même classification que celle de la comparaison mondiale.

e. Zimbabwe : données supprimées à cause de l’extrême volatilité du taux de change officiel.

f. Chine : les résultats de la RPC ont été calculés sur la base de la moyenne des prix nationaux extrapolés par la Banque Mondiale et la BAD, en faisant appel aux prix de 11 villes envoyés par l’Office national des statistiques chinois. Les données chinoises ne comprennent ni Hong Kong, ni Macao ni Taiwan.

g. Fédération russe : elle a pris part aux comparaisons de la CEI et de l’OCDE-Eurostat. Les PPA pour la Russie sont fondées sur une comparaison avec l’OCDE, elles ont été utilisées comme base pour relier la comparaison de la CEI avec le programme Eurostat-OCDE.

… Les données ont été supprimées car elles étaient incomplètes.

Résultats au plan mondial du PCI 2005 : tableau synoptique

www.worldbank.org/data/icp

Volume 5, N° 1

Rédacteur en chefYONAS BIRU

Rédacteurs traductionYURI DIKHANOVNADA HAMADEH

Chargée de la distributionVIRGINIA ROMAND

Comité de RédactionANGUS DEATONPrinceton University

ANTONIO ESTACHEUniversité Libre de Bruxelles

DAVID EVANSOrganisation mondiale de la Santé

ALAN HESTONUniversity of Pennsylvania

ROBERT LIPSEY  National Bureau of Economic Research, NY

PETER NEARY  Oxford UniversitySERGEY SERGEEV  Statistics Austria

HARRY X. WU  The Hong Kong Polytechnic University

KIM ZIESCHANG  Fonds monétaire international Le Bulletin du PCI vise à promouvoir un échange dynamique d’informations sur les expériences de mise en œuvre du programme et sur les développements méthodologiques. Il fournit des états récapitulatifs d’études de cas ainsi que des résumés d’articles scientifiques et les conclusions auxquels  ils sont parvenus.

Veuillez adresser vos commentaires  et questions à Virginia Romand : [email protected]

International Comparison ProgramThe Word Bank 1818 H Street NW, MC2-209 Washington D.C. 20433 USA

Les opinions exprimées dans le Bulletin du PCI sont celles des auteurs et ne devraient en aucun cas être attribuées au Bureau Mondial du PCI où à la Banque Mondiale.

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