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# 26 2013 Mai/juin/juillet L’effervescence cul t u r e l l e Magazine culturel gratuit Ardèche Aluna Festival > 26

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Magazine National Culturel Gratuit Mai/Juin/Juillet

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Page 1: Vibration Clandestine

# 262013

Mai/juin/juillet

L’effervescence culturelle

Magazine culturel gratuit Ardèche Aluna Festival > 26

Page 2: Vibration Clandestine
Page 3: Vibration Clandestine

4 Catherine Wolff Figuratif

5 YouCantbuybuy Photography and More

6 Gwen Vibancos Heroic Fantasy [...]

8 Cie A Corps d’Elles Danse & texte

10 Alexandre Grondeau Roman

40 La nuit des Camisards Zinc Théâtre - Alès

41 Bob Dylan [...] Musée Pierre André Benoit, Alès

42 Exposition Natureza Viva Tournon-sur-Rhône

30 B-Brain

Dub - Jungle

32 GruGrü Jazz/Rock instrumental

34 Neil Dixon

Pop Rock Groove

35 Hawa

Soul / Rythm ‘N’ Blues

36 Little Box

Pop-Punk

38 MissLiddl Chanson discount [...]

26 Ardèche Aluna Festival Didier Viricel

15 Château Rouge Guillaume Anger

EditoVoilà des heures que je roulais…Une musique de fond m’accompagnait, la BO de O’Bro-ther, idéale pour parcourir des kilomètres sans vraiment savoir quand est-ce qu’on arrive. N’étant pas équipé de climatisation et encore moins de chauffeur, la fatigue et l’impatience commençaient à se faire sentir. Heureusement, je voyais mon lieu de destination se dessiner au loin, enf in…Un soleil menaçant, des milliers de personnes, des sons lourds et puissants, des frissons me parcouraient, inquiétude et exci-tation s’emparaient de moi, n’avais-je pas fait une bêtise en m’embarquant dans ce projet, je ne savais plus, je doutais. Impossible de reculer, il était trop tard, et à quoi bon ?Tête haute, sac à dos sur l’épaule et pass en évidence, j’avançais vers la foule… Finalement, depuis le temps que j’attendais ce moment là, mais soudain…- Waaaawawwwawwawa !- Pardon ?!?!- WAAAWAWWWAWWAWA !!!- Heu... Je suis désolé je ne comprends pas ce que vous dites !Qu’est-ce qui se passe, qu’est-ce qu’il me raconte, je ne comprends rien à ce qu’il me dit, voilà qu’il m’attrape le bras et m’emmène plus loin. Comment veut-il que je le com-prenne avec ce brouhaha.- Waaawsoleilwawamusiquewwawwaensemblewwawwa-

génialwawwa !?!?!- Oui, oui, bien c’est sûr, je suis bien d’accord avec vous !Ne pas le contredire…Sur ces mots, mon compagnon de quelques minutes me tourne le dos et retourne s’immerger dans une foule mas-sive, aussi bruyante que compacte. À peine le temps de souff ler qu’après cette singulière rencontre un groupe de personnes arrive en ma direction d’un pas décidé.- Salut, ça fait un moment qu’on t’observe, t’as l’air un peu perdu, on a vu ton pass, tu viens pour faire partie de l’équipe des bénévoles du festival ?- Oui c’est ça.- Bienvenue à toi, tu ne vas pas le regretter, apprêtes-toi à passer 3 jours de folie, discuter avec les artistes, accéder à tous les concerts, plein de rencontres et nous aider à faire vivre ce festival, une expérience unique, crois-moi.Bras dessus, bras dessous, je suivais mes nouveaux compa-gnons, à coup sûr les trois jours qui m’attendaient, allaient rester graver en mémoire. Exactement ce que je souhaitais.Et vous pour cet été, c’est quoi le plan ?

Je nMi’

12-13 Rézine Lightpainting,graffiti,calligraphie,art

contemporain

28-29 Biga Ranx Hip-Hop/Ragga

20-21 Labels Indés Feppra

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"L’effervescence culturelle"04 11 84 00 [email protected] vibrationclandestine30 000 exemplaires.Lieux de concerts dans toute la France+ Lieux pluridisciplinaires en Rhône Alpes.Vibration Clandestine Édition 209, rue du vieux Clet - 30410 Meyrannes

Contact pub et partenariat :[email protected] : 06 03 31 79 42Grégory : 06 10 27 50 24

Contact distribution :[email protected] de publication : Léonor GuimierConception graphique : www.mille-patte.comCorrection/relecture : Audrey, Nan, Fan et Grégory

Vibration Clandestine DistributionDistribution raisonnés et certifiés par la société SITEL

Imprimerie : Imp’act impression imprimerie écologique - IMPRIM’VERT ®

Principaux collaborateurs et rédacteurs :Fan, Nan, Grégory, Fanny, Pierre, Laura, Leslie, Vincent, Greg, Sébastien, Jess, Thomas, Julien et sa tribu, Dav', Léo, Jean-Mi, Zoé & Soan.

Contact promo Feppra :[email protected] - 04 26 64 23 38Les articles et photos publiés engagent la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction réservés.Remerciements : DaFont.comMagazine gratuit © 2006 Vibration Clandestine Magazine et association non subventionnés.Dépôt légal : 2008 - I.S.S.N : 1961-4985

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Interview de Catherine Wolff par Vibration Clandestine

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Catherine Wolff

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Des positions "sexe", violentes, des personnages peu avenants et des sous-entendus ambigus, des situa-tions qui révèlent pourtant des œuvres intéressantes, qui demandent du temps pour être regardées, obser-vées, comprises et appréciées. Ayant eu la possibilité de découvrir une grande partie de ses peintures, nous pouvons vous avouer sans détours que bon nombre des réalisations de cette artiste sont torturées, certes. Vous dire que l’artiste l’est tout autant ? Ne comptez pas sur nous, ce n’est sûrement pas à nous d’en juger !

[email protected] - 01 42 57 01 15 - www.wolff-cathe.webs.com - www.vibrationclandestine.com/membres/wolffcatCrédit photo © Jean-Claude N’Diaye

[...] Vous mettez en scène des situations quelque peu ambigües à travers, nudité, dérive et sous-entendus ca-bossés. Quelles sont les réflexions que vous souhaitez soumettre à ceux qui découvrent vos toiles ?Je ne peux imaginer travailler sans mettre du sens. Mais je me refuse catégoriquement à dire de Grands Messages. Je ne dis pas, je peins. Je raconte mon histoire et j’introduis un maximum de poly-sémie (jeu de mots, clins d’œil à l’histoire de l’art, distorsion entre l’image et son titre), précisément pour laisser à chacun la liberté d’imaginer ce qu’il veut. La toile peinte ne m’appartient plus. J’ai raconté mon his-toire….à vous maintenant de vous raconter la vôtre ! Quelles approches nous conseillez-vous afin d’appré-cier au mieux vos créations ?Apprivoisez-les ! Ils ne sont pas si méchants qu’ils n’y pa-raissent. Lisez le titre, inséparable de l’image et qui permet en général d’en dépasser la crudité pour aller vers une dimen-

sion beaucoup plus ludique. Et puis, des images crues, vous en voyez à longueur de pubs, de films, de magazines sans vous en formaliser. Est-ce donc plus inconvenant en peinture et de la part d’une femme ? Au diable l’hypocrisie ! D’ailleurs, il ne s’y passe rien de scandaleux dans ces toiles puisque le moment saisi est en suspens.En plus de vos œuvres, souhaiteriez-vous partager quelque chose avec nos lecteurs ?Un message, une réflexion…En dehors des circuits officiels, nous sommes une multitude d’artistes, toutes disciplines confondues, qui donnons à voir et à entendre des propositions inédites. Les espaces de diffusion sont étroits. Heureusement qu’il existe quelques rares lieux comme Vibra-tion clandestine, capables de prendre des risques pour vous les faire connaître.

Couple anonyme du XXIème - Les vieux (41 et 46 ans)

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Au commencement de votre vie artis-tique, vous étiez dans l’évènementiel. Expositions liées au Lobrow, street art, graff. Pourquoi ne pas avoir continué ?J’ai toujours aimé avoir plusieurs cordes à mon arc. En parallèle à mon travail d’activiste culturel, je n’ai jamais lâché mes appareils photos. Mes amours pour la peinture (en particu-lier pour les mouvements de LowBrow, de street art, de pop surréalisme et de graffiti) pour la musique ou encore pour le spectacle vivant et la vidéo ont été pré-dominantes dans l’écriture de mes envies artistiques. Organiser des tournées d’exposition à travers l‘Europe, diriger un centre d’Art pendant quelques années ; tout cela m’a permis de voyager et de faire des rencontres extrêmement riches. Pour plusieurs raisons, la vie m’a amené à me

concentrer sur de nouvelles envies, de nouveaux projets dans lesquels la pluridisciplinarité est une base de travail, de ren-contres et de collaboration. La volonté de travailler plus proche de la photographie était une envie, un besoin personnel. Pour autant, je ne considère pas que mes expériences d’évè-nementiel, ou de commissariat d’exposition soient derrière moi. Je continue à travailler dans ce sens, mais avec une approche plus personnelle et plus de liberté.La photographie est votre métier. Quelles sont pour vous les prestations les plus enrichissantes ?J’aime travailler en photographie et son utilisation comme médium permet de tout faire. La pratique photographique offre tellement de facettes. La richesse des différentes approches est une constante source d’inspiration. J’aime travailler avec des séries, et bien que j’essaie d’avoir un dénominateur commun dans ma pratique, je cherche avant tout à ne pas me spécialiser et à pouvoir accepter des projets différents au gré des propositions et de mes envies. Le challenge est toujours le même : réaliser de belles images, mais les approches sont parfois à l’opposé. Rien n’est plus enrichissant pour moi que de passer d’un projet pour lequel les ambitions sont de nature à se rapprocher d’une certaine objectivité (comme cela est le cas dans l’exposition Museum of Communism Above Mc Donald’s) à une série de mise en scène. Dans ce cas, la photographie n’est que le témoin d’une création à part entière, en partant d’une boîte noire (comme pour la réalisation de la photographie La Grande Bagarre). J’ai autant de plaisir à être le chef d’orchestre d’une mise en scène, qu’à me promener et ramener des instantanés de la vie réelle. À côté de cela, faire des images d’un évènement, d’une pièce de théâtre, d’un concert, d’une sculpture sont des travaux également très enrichissants qui alimentent mes recherches personnelles.

Tous vos travaux personnels nous ont provoqué de longs moments à rester scotchés sur votre site internet. Le projet La Bagarre a éveillé notre curiosité et notre intérêt. Expliquez-nous…L’idée est d’abord née d’un challenge photographique. Depuis ma première exposition Uchronies en 2010, je cherchais une thématique originale me permettant de créer des mises en scènes durant lesquelles les tensions et l’agressivité seraient figées grâce aux flashs. La mise en scène de bagarre m’est apparue comme une thématique intéressante car elle permettait de faire des clins d’œil à différents univers tout en poussant la technique pour faire apparaître différentes réactions face à la violence. Petit à petit, la série s’est construite autour d’une expérimen-tation allant jusqu’à l’ambitieuse mise en scène de La Grande Bagarre au grand angle, dans le théâtre des Clochards Cé-lestes à Lyon. Pour le montage de ce projet, quatre jours complets ont été nécessaires pour réaliser une (seule) photo-graphie, sans trucage, intégrant des mouvements comme des actions figées dans l’espace et le temps. En partant d’une boîte noire vide, j’ai dû construire un décor, diriger une équipe d’acteurs et mettre le tout en lumière : mon travail est devenu celui d’un chef d’orchestre. L’aboutissement de cette série n’est pas totalement satisfai-sant en tant que tel mais marque le point de départ d’un pro-chain très grand projet protéiforme.. à suivre !!!

Interview de Kevin Buy par Vibration Clandestine

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La photographie est un art évolutif. Grâce à la diversité des sujets, des émotions antagonistes sont ressen-ties. Grâce au changement perpétuel, au temps qui passe ; les instants, la nature, la lumière, les individus sont sans cesse différents. En ce sens, la photo n’est et ne sera plus jamais la même, elle est évolutive ! Kevin Buy, photographe lyonnais stoppe le temps, fait un arrêt sur image ! Moments particuliers, vues insolites, ses photos sont aussi un moyen de parler, d’exposer, d’expliquer notre monde, une sorte de réaction silencieuse. Son exposition Museum of communisme, Above Mc Donald’s fût un parfait exemple de cette parole silencieuse… Partons à la rencontre de Kevin Buy, afin qu’il nous parle de son travail, de sa passion, de ses idées, de ses projets…

YouCantbuybuy

[email protected] / +33(0) 675 735 842 - www.youcantbuybuy.com - vibrationclandestine.com/membres/youcantbuybuyCrédit photo © Kevin Buy

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Interview de Gwen Vibancos par Vibration Clandestine

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Gwen Vibancos

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Après six ans de Métal, vous vous relancez dans votre première passion, la BD. Durant votre interlude musical, aviez-vous arrêté totalement le dessin ? Absolument pas ! J’ai toujours dessiné !! J’ai même conçu le packaging de l’album, avec l’aide de Pzyon, le DJ du groupe, que nous avions sorti en 2009. Quand j’étais dans ce groupe, je faisais même une BD avec le chanteur, mais à l’époque c’était pour le fun. J’ai arrêté le groupe car nous ne nous enten-dions plus. Je me suis donc demandé ce que j’allais pouvoir faire de ma vie et je me suis rendu compte que l’autre domaine dans lequel j’avais le plus de bouteille après la musique, c’était le dessin et la BD. J’ai donc tenté ma chance. Grâce à votre travail, vous avez pu concilier les deux, musique et dessin. Vos collaborations pour Rufus Belle-fleur et Zuul FX sont très complètes. Parlez-nous de ces projets …Pour Rufus, tout a commencé lorsque le compositeur et ini-tiateur du groupe, Yuz, m’a contacté pour un simple dessin à offrir en cadeau à notre ami Julien Cassarino (chanteur du groupe Psykup et Manimal), en rapport à une envie de Yuz de faire un projet avec Ju. Le dessin leur a tellement plu qu’ils ont décidé de m’engager pour dessiner l’album quelques mois plus tard ! Pour Zuul Fx, j’ai rencontré le chanteur, Steeve Pe-tit, sur le tournage du film Pop Redemption (de Martin Le Gall et Alexandre Astier) auquel j’ai participé. J’avais amené à tout hasard mon book. Quand Steeve a vu mes dessins, il a flashé. 3 jours après le tournage il m’a rappelé pour que je travaille sur Unleashed, leur dernier album sorti chez Verycords et Warner Music France !! Ces deux expériences m’émeuvent énormément car j’ai découvert Psykup et Zuul Fx dans des magazines Metal quand j’étais ado ! Vous êtes auteur régulier pour le magazine Psiko-pat. Vos deux aliens Spag & Ti, drôles et attachants, portent un regard critique sur les déboires de la société

humaine. C’est en quelque sorte, un avis extérieur…C’est ça qui est génial ! J’ai créé ces personnages spéciale-ment pour le mag, et je suis content de cette idée, car je peux me permettre des critiques de la société assez poussées sans craindre les foudres du public, car leur avis est 100% excu-sable, puisque ce sont des aliens !! Carali, le rédacteur en chef et frère d’Edika a dû apprécier ce concept, vu que le magazine est très "humour noir subversif". Jack Manta et les envahisseurs de l’espace et Jack in Spaceland (science-friction comique), sont vos projets BD perso. Présentez-nous ces 2 Jack. Avez-vous eu des retombées éditoriales ?Jack in Spaceland c’est vraiment un délire personnel, je n’ai pas monté de dossier-éditeurs pour ça, mais son côté carac-tériel le rend tellement attachant que j’aimerais un jour pous-ser l’aventure plus loin. Jack Manta n’est pas un projet personnel, puisque j’ai travail-lé dessus avec le scénariste Guillaume Clavery, qui a déjà été édité chez Delcourt, Ankama, Dargaud, Glénat et Casterman. Nous avons monté un dossier qui est maintenant terminé, il ne manque plus qu’à l’envoyer aux éditeurs et se montrer à quelques festivals pour vendre le projet. Affaire à suivre !! Quelles sont les collaborations en vue ? Je travaille actuellement sur pleins d’albums de groupes : Johnny Beavers, Calling of Lorme, Black Hills, Pzyon, Scarecrow et nous préparons également le 2ème album de Rufus Bellefleur. Mis à part ça je me lance également dans le concept art pour le cinéma, l’animation et les jeux vidéos, et je me fais la main sur des courts-métrages de réalisateur toulousains. Niveau solo, mon rêve serait de pouvoir sortir un jour une BD que j’aurais faite tout seul de A à Z ! Car je suis également très attiré par le scénario et les dialo-gues. Merci à toute l’équipe de Vibration Clandestine pour cette interview !

[email protected] - 06 12 63 29 05 - www.gwenpayesonstrip.blogspot.fr

Connaissez-vous cette sensation qui vous prend aux tripes, cette sensation qui vous fait dire que vous appréciez ce que vous avez devant les yeux. Cela devient un accord silencieux avec le travail de l’artiste. Gwen Vibancos, son travail en relation avec des ensembles musicaux, ses illustrations tantôt mystiques, fantastiques, tantôt science-fiction, ses BD... tout ceci attrape l’œil et le retient ! Rien ne vous laisse indifférent : ses dessins ont l’air vivant tant l’ambiance et le message qu’il veut faire passer paraissent à travers ses œuvres. Vous êtes en train de vous dire que c’est son agent qui a écrit ce texte mais je vous assure que j’essaie simplement de vous faire partager mon plaisir ! Je vous laisse faire votre propre jugement…

Spidey Mech

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Interview de Cie A Corps d’Elles par Vibration Clandestine

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eCie A Corps d’Elles

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Céline Grisoni, vous êtes créatrice et directrice ar-tistique de cette compagnie, pourriez-vous nous en apprendre un peu plus sur vous ?J’ai d’abord eu un parcours universitaire, en Arts du spectacle d’abord, puis en littérature. J’ai toujours été intéressée par la danse et par la littérature, et surtout par les liens qui existaient entre les deux, et j’ai orienté mes travaux de recherche sur cette thématique. Après mes études, j’ai rejoint la Cie Chtinguelah en tant que danseuse, j’ai animé des ateliers de pratique artistique, donné des cours de danse, écrit des conférences-spectacles… puis l’envie est venue de travailler sur mon propre univers artis-tique, de créer des spectacles qui mêleraient la danse et le texte, de chorégraphier, d’écrire et de mettre en scène. Vous avez créé en Novembre 2012 la Cie A Corps d’Elles, pouvez-nous expliquer ce qui vous a motivée dans ce projet de création ?À partir du moment où j’ai décidé de créer et de travailler sur mon propre univers artistique, j’avais besoin d’une structure qui me permette de réaliser et de porter les projets en cours et à venir. Je voulais non seulement créer mon premier spectacle mais également une compagnie avec une ligne artistique, qui donne de la visibilité et de l’énergie à mon travail. Créer une compagnie permet de ne pas rester uniquement dans l’instant présent mais de se projeter dans le long terme, de développer des activités en plus de la création de spec-tacles, comme les ateliers par exemple. Vous avez écrit et mis en scène le premier spectacle de la compagnie, Pendant ce temps là, pourriez-vous nous parler de ce spectacle ?Pendant Ce temps là est un spectacle qui parle du spec-

tacle, qui met en évidence les contraintes liées à la création d’un spectacle (démarches administratives, temps de la créa-tion, dossiers de subventions). Ce spectacle mêle à la fois la danse et le texte (des micros sont installés sur la scène). Il questionne la danse contemporaine mais pas que. C’est aussi un spectacle (et pas seulement une critique), avec des moments poétiques, esthé-tiques… Pourquoi faire appel à une tierce personne pour l’in-terprétation de ce solo ?L’idée de ce solo est née de la rencontre avec Maud Charrel, danseuse et comédienne. C’est donc en partie pour elle et avec elle que s’est construit le projet. Par ailleurs, après avoir été moi-même interprète dans d’autres spectacles, j’avais envie de travailler les choses d’un autre point de vue. L’interprétation de Maud est très forte dans ce solo et cela fait ressortir des choses dans le processus de création qui ne seraient pas forcément sorties. Des morceaux de musiques colorent ce spectacle sont issus de la bande originale du film Kill Bill, pour-quoi ce choix ?Il n’y a que deux morceaux de musique dans le spectacle, deux versions de Bang bang (my baby shot me down). L’une en effet, celle de Nancy Sinatra, est présente dans le film Kill Bill. Cette chanson, je l’ai eue dans la tête dès le début de la créa-tion mais beaucoup plus pour le texte que pour la musique. Le Bang bang est le point de départ d’un passage chorégra-phié où la danse se fait plus violente, résiste à des coups invi-sibles… Elle est chantée par Maud puis présente en bande sonore. L’autre morceau est la version italienne de cette même chanson.

Novembre 2012 naissait A Corps d’Elles, une très jeune compagnie de danse contemporaine, où, comme nous l’expliquait sa directrice artistique, Céline Grisoni, le corps est utilisé comme un espace de résistance, comme un outil critique. Un premier spectacle a déjà vu le jour, Pendant ce temps là, interprété par Maud Charrel, un solo mélan-geant danse, textes ainsi qu’un très bon choix de pistes sonores. Céline Grisoni, également créatrice de cette compagnie, nous en dit plus.

[email protected] - 06 12 52 09 38 - www.acorpsdelles.fr - www.vibrationclandestine.com/membres/a_corps_dellesCrédit photo © Hugues Trochu

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Interview de Alexandre Grondeau par Vibration Clandestine

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anAlexandre Grondeau

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Alexandre Grondeau, vous êtes écrivain, mais égale-ment conférencier et critique musical, pourriez-vous nous en apprendre un peu plus sur vous ?Je suis Maître de Conférences à l’Université Aix-Marseille, Géographe, ce qui me permet de pas mal voyager autour du monde (Ethiopie, Jamaïque, USA…). J’ai également créé il y a quinze ans le webzine www.reggae.fr et j’ai écrit dans divers magazines musicaux. Tous les mois vous pouvez retrouver mes mix de 1h (les Big Tunes mix réalisé avec mon acolyte Elijah) sur reggae.fr !Après Pangée, votre précédent roman, vous nous dé-livrez Génération H, pourquoi un road trip au parfum cannabis ?Génération H parle d’un sujet totalement occulté par la so-ciété actuelle. On nous parle d’une jeunesse assistée, amorphe devant ses ordinateurs, de Génération X ou Y, de Tanguy, alors qu’autour de moi, je vois des jeunes motivés, aventuriers, en quête de liberté et d’expériences, avides de découvrir de nouvelles musiques, de faire de multiples expériences et de se retrouver dans des sound system ou des teknivals !!!Dès les premières pages, nous nous faisons embar-quer dans l’aventure d’une équipe qui a soif d’impré-vus, prête à parcourir des kilomètres pour pimenter des vies déjà bien colorées.

Qu’allons-nous découvrir en suivant cette joyeuse bande de potes ?Tu vas découvrir les premiers sound systems en France, le premier festival reggae aussi créé dans le sud-ouest (le reg-gae sun ska) et bien sûr les premiers teknivals. Tous ces lieux ont la particularité de laisser la jeunesse fran-çaise libre d’exister sans contrainte et, l’espace de quelques jours, de se réaliser pleinement. Il faut le vivre pour le croire !Ce roman est rythmé par une très bonne playlist : The Doors, Cypress Hill, la Mano Negra, Burning Spears et bien d’autres encore. Pourquoi une telle importance pour la musique dans Génération H ?Parce que les années 90’s ont vu l’explosion du hip-hop et de la techno en France, ainsi que le renouveau total du reggae. Nous avons baigné dans un univers musical extrêmement dense et enrichissant. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu que la musique soit un personnage à part de Génération H. C’est aussi la raison pour laquelle nous offrons une quinzaine de morceaux aux lecteurs du livre sur le site www.generation-h.frAfin de donner goût et envie à nos lecteurs, comment résumeriez-vous Génération H en une phrase ?La liberté c’est ici et maintenant. Il faut vivre, exister, jouir, se tromper et recommencer, par tous les moyens.

Crédit photo © Carole Moreau

Si l’envie d’un road trip accompagné de Julio, Guillaume, Mathieu et leurs compères tous aussi stones les uns que les autres vous séduit, ouvrez donc le dernier roman d’Alexandre Grondeau, Génération H. Laissez-vous enivrer par ces pages qui laissent échapper une odeur forte et épicée, Double Zéro, Skunk, Power Kush, etc. Ne vous méprenez pas, Génération H n’est pas un livre destiné à faire vibrer des pré-ado en puissance, à la recherche d’aventure, se rebellant contre la moindre autorité. Alexandre Grondeau nous propose plutôt de suivre les aventures d’un groupe qui pourrait tout à fait s’ap-parenter à vous et moi si nous pouvions remonter dans le temps. Des expériences, des rencontres, l’envie de vivre plus vite que la musique, la folie de la jeunesse, l’envie d’être vivant au risque de parfois l’être un peu moins, etc. Finalement qui n’a jamais vraiment fait partie de près ou de loin à une Génération H ?

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Qui a décrété que le graff doit se limiter au fait qu’un artiste veuille déposer son œuvre sur un mur ? Pourquoi ne pas aller plus loin ? Voir plus grand ? Voir différemment ? Rezine 69 commence le graff début 90. Il développe le 3d Wild style basé sur les pers-pectives du graff, qui lui permet de mêler calligraphie et graff tout en introduisant des éléments 3d. À la fin du vingtième siècle, il explore de nouvelles voies et débute le lightgraff. Cette tech-nique qui combine lumière et photographies aux temps de pose rallongés lui donne "une inspiration surréaliste qui appelle à une vision parallèle, à plusieurs niveaux de lectures". Ingénieux et inspiré, sa réputation n’est plus à faire. Il serait impossible de présenter correctement Rezine 69 et l’ensemble de son travail en une simple introduction. Lors de sa dernière exposition à la KS galerie à Lyon, il nous dévoilait une nouvelle facette de son travail, les sculptures graffiti 3d. Nous aussi on a envie de savoir…

Interview de Rézine 69 par Vibration Clandestine

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La symbolique du graffiti, le sens caché de l’œuvre sont souvent mal interprétés par les non-initiés. Pouvez-vous nous donner quelques trucs afin de mieux comprendre le graff, afin de ne pas s’arrêter à l’esthétique et de voir plus loin ?Mes graffs partent souvent du tracé d’un lettrage de mon pseudo, axé sur l’enchevêtrement de lettres, son équilibre et son effet de 3 dimensions, et l’association de formes qui vont ensuite composer des espaces architecturaux où évoluent de petits personnages (Jérôme Bosch). Les inspirations sont très diverses et sont souvent stimulées par les lieux. J’aime découvrir et peindre des graffs dans des lieux désaffectés de chaos organisé. Je combine ainsi dans mes peintures, calligraphie, graffiti en 3D, et des éléments technologiques et archi-tecturaux qui aspirent à l’idée de mutation, incitant le spectateur à s’immerger dans une vision parallèle de sa conscience et son rapport au monde. Il s’inspire des concepts surréalistes dans le sens où une chose en compose une autre, et également futuristes en traitant les idées de la transformation de la nature et de l’homme dans un environnement scientifique et technologique, influencé par la consommation démesurée et la manipulation médiatique. Ces éléments s’organisent pour donner une dimension évolutive à la lecture de l’image, et détaillée grâce à ses différents points de vue. Une lettre peut être composée d’immeubles où évoluent des personnages qui eux-mêmes peuvent des-siner un visage dans sa forme générique. La représentation omniprésente de mouvements, une envie de dépasser les limites physiques imposées par ces supports pour accéder à un autre espace de création, de vision.Le lightgraff donne une dimension quasi-infinie au graff. 3D, calligraphie, lumière et pho-tographie se croisent pour donner des œuvres magnifiques presque irréelles. Pouvez-vous nous expliquer votre perception de cette technique ? Que permet-elle ? Est-ce qu’elle demande un gros travail en amont, des chorégraphies sont-elles créées ou est-ce totalement freestyle ?Le light painting est un art à part entière puisqu’il conjugue plusieurs techniques et savoir-faire simultané-ment. La photographie, le trait, nécessitant la réflexion en 3d (cadrage de l’appareil photo) la gestion de l’espace pour une occupation optimale. Le procédé de création est assez original et intéressant par le fait que l’on ne voit pas ce que l’on dessine, comme une vision parallèle, créant d’une certaine manière une autre dimension.Comme le cubisme qui essayait de figurer et dessiner la 3ème dimension (Braque, Picasso). C’est une sorte de transe, puisque mes dernières photos sont d’une durée comprise entre 5 et 10 minutes. Elle permet à mon sens une évolution de la calligraphie par sa réalisation dans l’espace en 3D même si son résultat se retrouve être le support photographique en 2D. Obtention de nouveaux rendus par sa réalisation dans le noir et des sources utilisées. Les outils, pinceaux lumineux, ou pochoirs que j’utilise pour réaliser mes panoramas urbains. Couleurs vives et saturées, contraste et clairs obscurs. Capture d’une "création" éphémère... Il est vrai que j’affectionne le freestyle, m’adapter et créer in situ. Le light graff en extérieur permet une occupation d’espace nouvelle, la possibilité de "peindre" sur tout... Depuis 2008, en studio, ces photo-chorégraphies prennent de plus en plus de temps à être réalisées et réussies puisqu’elles véhiculent des idées plus directes. Les temps de pose sont très longs, donc je construis mon image et je peux passer une journée à avoir mon image. Dans les photos mixmedias, je prépare des fichiers de chaque partie de l’image qui seront ensuite projetés pour être capturés par l’appareil photo, la photographie est composé en live à la manière de photoshop, calque par calque, tracés lumineux, effets, pochoirs ...Interview complète sur www.vibrationclandestine.com/interviews

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[email protected] - www.rezine69.com - www.freehandzbook.com - vibrationclandestine.com/membres/REZINECrédit photo © Rézine adagp

Je combine ainsi dans mes peintures, calligraphie, graffiti en 3D, et des éléments technologiques et architecturaux qui aspirent à l’idée de mutation, incitant le spectateur à s’immerger dans une vision parallèle de sa conscience et son rapport au monde.

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Le dispositif Sortie de Pistes 2013 arrive à ses objectifs, la clôture de tous les dispositifs d’accompagnement mis en place ainsi que l’enregistrement de la compilation. Comment s’est passée cette nouvelle édition ?Je suis vraiment très satisfait du niveau des groupes que nous accompagnons avec le dispositif Sortie de Pistes, des groupes ont ainsi pu faire des tournées régionales, d’autres trouver des personnes pour s’occuper de leurs projets, ce qui est sûr c’est que cela aide à structurer les projets, par le biais des forma-tions que nous proposons pendant l’ensemble de l’accompagnement.

Cette année il y a eu de l’innovation, la mise en place d’un accompagnement supplémentaire, le coaching scénique. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?Tout faire sur une année précipitait les groupes, cela fai-sait beaucoup, donc nous avons préféré faire cela sur deux saisons, avec l’aspect scénique sur la 2nde année. Nous avons la chance d’avoir un partenariat avec le studio des variétés sur cet aspect et le niveau de formation est très élevé, les retours de groupes est toujours très positif.Comment se passe la fin du dispositif pour nos trois lauréats, les sentez-vous détenteurs de nouvelles expériences et donc plus prépa-rés pour reprendre le sentier musical ?Nous espérons avoir donné des outils pour accompa-gner le développement de chacun, nous continuerons à suivre leurs évolutions en proposant de nouvelles forma-tions sur la saison 13-14, entre autres avec la fondation CMA, avec qui nous travaillons depuis 2 ans.Accompagnement, enregistrement, adminis-tration, communication, management, diffu-sion, coaching scénique, etc. Le dispositif Sor-tie de Pistes devient de plus en plus pertinent. Que diriez-vous à ceux qui souhaiteraient par-ticiper à la prochaine session ?Qu’avez-vous à perdre ? Rien, à y gagner ? Tout. L’accompagnement est large et nos partenariats très nombreux et de qualité. Nous nous efforçons de faire bénéficier les groupes du dispositif Sortie de Pistes de l’ensemble de nos compétences et de nos réseaux.Nous allons pouvoir retrouver ces groupes le 14 Juin au Café du Château Rouge mais également lors de certaines premières parties pour la pro-chaine saison culturelle. Comment va s’articuler tout cela ?Effectivement le 14 juin nous aurons donc une soirée, où

sera effectuée une captation vidéo, qui sera remise aux groupes. Ensuite après le travail scénique, nous proposons à chacun des groupes du dispositif d’intégrer notre programmation, soit sous la forme de 1ère partie, soit en co-plateau avec d’autres artistes, l’idée étant de soutenir les groupes aussi longtemps que possible.

Chât

eau

Roug

e

Les saisons culturelles commencent à se terminer, les pre-miers festivals de la saison d’été annoncent leurs program-mations et le dispositif Sortie de Pistes régi par la salle Châ-teaux Rouge d’Annemasse touche à son aboutissement annuel : apporter à trois groupes sélectionnés en ce début de saison la sortie d’une compilation physique et numérique, qui a été précédée par de nombreux accompagnements. Administration, communication, management, coaching scénique, etc. Les lauréats pour cette année sont : The Mon-kberry Moon Orchestra, The Jackson Wahengo Group et The Black Widow’s Project. Nous vous les avons présentés tout au long de la saison et vous pourrez les retrouver le Ven-dredi 14 Juin au café de Château Rouge pour le vernissage de leur compilation. Vibration Clandestine est partenaire de ce dispositif.

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Interview de Guillaume Anger, programmateur musique de Château Rouge par Vibration Clandestine

www.chateau-rouge.net

Mar 7 Salif Keïta + Kara Sylla Ka

Ven 17 Les Fatals Picards + Broc

Sam 18 Superbus + Buridane

Mer 22 Rootwords + Keumart & Speaker B

Ven 24 Humano ProjectJeu 30 La boîte de rue

Cie Jo Bithume

Ven 31 The Tiger LilliesLa complainte du vieux marin

Sam 1 Cie Vilcanota & Les Blérots de R.A.V.E.LL’homme d’habitude

Ven 14 Sortie de PistesThe Monkberry Moon OrchestraJackson Wahengo GroupThe Black Widow’s Project

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Odö > Dream Catcher - 2012 - Technique mixteExposition solo "Odö - Cross my heart and hope to die" - 14 février 2013 au 3 août 2013 - Spacejunk Art Centers

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Odö > Nibiru is coming - 2012 - Technique mixteExposition solo "Odö - Cross my heart and hope to die" - 14 février 2013 au 3 août 2013 - Spacejunk Art Centers

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Martin Wittfooth > The Sacrifice - 2011 - Huile sur toileExposition collective "The New Romantics" - 20 décembre 2012 au 22 juin 2013 - Spacejunk Art Centers

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Ray Caesar > Descent - 2008 - Tirage chromogénique sous diasecExposition solo à partir du 6 février 2014 - Spacejunk Art Centers

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Peut-être faisiez vous partie des 38 000 personnes qui ont foulé le sol de l’Ardèche Aluna Festival 2012. De notre côté, nous étions présents, et la surprise était au rendez vous. Un festival qui se fond dans un superbe paysage, une programmation de qualité, un projet qui va de l’avant avec une équipe soudée, dyna-mique et qui semble parfaitement maîtriser son sujet. Nous y sommes, l’édition 2013 se dessine au loin.Un très beau line-up accompagne encore cet événement.À l’aube de ce rendez-vous festif "Made in Ardèche", Didier Viricel, directeur du festival, nous accorde quelques minutes de son temps précieux. Lunettes de soleil sur le bout du nez direction Ruoms, au sud de l’Ardèche, terre d’accueil du festival et de la structure qui le coordonne.Soleil, chaleur, musique…

Ardèche Aluna Festival

Interview de Didier Viricel directeur de l’Ardèche Aluna Festival par Vibration Clandestine

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Didier Viricel vous êtes donc le directeur d’Ar-dèche Aluna Festival, afin que nos lecteurs vous connaissent un peu mieux, pourriez-vous nous parler un peu de vous ?Professionnel du spectacle vivant depuis 30 ans, j’ai fait mes débuts en tant que DJ. Je me suis ensuite tourné vers le côté technique de l’évène-mentiel et plus particulièrement vers la vidéo. Aujourd’hui, je travaille pour une importante société de vidéo Alabama, basée à Lyon.Ardèche Aluna Festival existe depuis 2008, les an-nées passent mais ne se ressemblent pas. La pro-grammation et le public ne cessent d’augmenter et de se diversifier. Pourriez-vous nous en dire plus sur cet évènement ? Projets, objectifs, etc.À l’origine d’Aluna Festival, une idée folle : créer un festival populaire, au coeur d’un camping, en Ardèche, qui permette d’attirer du public hors saison. Nous avons voulu créer un évè-nement à taille humaine, convivial, dans un cadre unique de verdure, en mélangeant les genres et les générations. Le confort du festivalier est au coeur des préoccupations : accès, stationnement, restauration, hébergement, visibilité, confort d’écoute, village exposants... Même ambition du côté des artistes où le cadre atypique et la convivialité de l’accueil se retrouvent dans la joie et la sérénité qui règnent sur les plateaux des deux scènes.Malgré des années difficiles pour certains festivals, la fréquentation d’Ardèche Aluna ne fait qu’augmen-ter, comment expliquez-vous cette situation ?Je pense qu’un festival en Ardèche du Sud était nécessaire

car pour voir un concert d’un artiste de renommée nationale, il fallait faire près de 150km (Nîmes, Lyon, Valence,...). Aluna Festival a permis de rendre plus accessible la musique aux sud-ardéchois. Je pense aussi que le pari est réussi grâce à une program-mation ouverte et diversifiée, qui correspond aux attentes du public local.Finalement votre évènement est plutôt positif pour le sud de l’Ardèche, pouvons-nous parler de véritable source de dynamisme pour le secteur ?Le fait d’avoir créé ce festival a dynamisé le secteur du tou-risme hors saison, c’est pourquoi cette année, nous avons plus de 30 campings partenaires. Grâce à Aluna Festival, ces campings remplissent leurs car-nets de réservation à une période plutôt calme habituellement. Pour les lecteurs qui ne connaissent pas votre festi-val ou qui n’ont pas encore foulé le sol ardéchois qui accueille Ardèche Aluna, que leur diriez-vous pour leur donner goût et motivation ?L’idée de ce festival est d’allier musique et atouts touristiques, pour permettre au public de profiter d’un véritable week-end de vacances. La journée, les festivaliers pourront découvrir les nombreuses activités sportives que propose le département : descentes de l’Ardèche en canöe-kayak, escalades, randonnées, bai-gnades, spéléo, VTT...et le soir venir assister aux concerts.

[email protected] / Site – [email protected] – www.zinctheatre.com - [email protected]édit photo © Lionel Déléage26

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C’est à l’âge de 13 ans que ce petit surdoué découvre le reggae. Un peu jeune me direz-vous ? Oh non !! En effet, ce jeune français influencé par la culture jamaïcaine et les productions américaines ne tarde pas à sortir du cocon et impose un style entre hip-hop et reggae. À seize ans seulement il crée son premier Sound system afin de sillonner la France… Ses voyages (Londres, Jamaïque), sa collaboration avec Joseph Cotton (singjay jamaïcain) et les scènes qu’ils partagent avec les plus grands (Sizzla, Horace Andy, Steel Pulse) ne tardent pas à lui forger sa propre identité. Reggae, Dancehall, Hip-Hop, Drum’n’bass, dubstep, toutes ses influences se mêlent habilement dans les créations du jeune pro-dige ! À seulement 22 ans, il a déjà près de 200 représentations à son actif sur l’ensemble de l’Europe ! À l’aube de son second quart de siècle il présente son nouvel album Good Morning Midnight.

Interview de Biga Ranx par Vibration Clandestine

Hip-

Hop/

Ragg

aBiga Ranx

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Quand tu as découvert le reggae, au début de ton adolescence, tu t’es dit : "Je veux faire ça !" ? Explique-nous quels ont été les déclencheurs ?J’ai découvert le reggae à l’âge de 5 ans grâce ma sœur avec le morceau Kings-ton Town de UB40, c’était la chanson du moment ! Déjà très jeune, pour moi le reggae était synonyme de bons souvenirs. C’est à l’âge de 13 ans que j’ai décidé de faire du reggae, le déclencheur principal a été la mixtape de mon grand frère !Ton premier album a été produit par X-Ray Production (Elisa Do Bra-sil, Danakil, General Levy) en 2011. La même année On Time est élu meilleur album ragga/dancehall (Reggae.fr). En 2012, il est remixé par Chinese Man, Aphrodite et bien d’autres. T’attendais-tu à un tel succès ?Non pas vraiment ! J’ai été agréablement surpris par l’accueil du public mais aussi des artistes. Tu sais le succès est un coup de poker imprévisible. Pour ce qui est des remix de mon premier album On Time, tout ça s’est fait assez naturellement suite à pas mal de rencontres sur mes concerts. C’est surtout un échange de bons procédés.Avec Good Morning Midnight tu es parti sur un son orienté reggae, bass music. En quoi est-il le petit frère de On Time ? En fait je ne me soucie pas du fait que mes albums se suivent et se ressemblent, c’est suivant mon inspiration du moment. J’essaie de faire de la musique sponta-nément pour que chaque album marque une période de ma vie. Par contre, je voulais que Good Morning Midnight soit plus reggae que On Time.La tournée pour Good Morning Midnight rassemble presque 40 dates à travers la France. Y’en aura-t-il d’autres, c’est la saison des festivals… ?Oui après c’est les festivals, je ne peux pas tout dévoiler encore mais on est booké sur différents festivals en France comme par exemple Garorock mais aussi en Allemagne au festival Summerjam !Quels sont tes projets ? As-tu déjà des idées pour ton prochain album ? Des collaborations en vue… ?Je suis déjà en train de bosser sur mon troisième album ! Ce que je peux vous dire c’est qu’il y aura sûrement plus de featuring vocaux. J’ai pas mal de morceaux en stocks et de projets en parallèle qui vont sortir... Surprise !

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Hip-

Hop/

Ragg

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29Crédit photo © Sébastien Multeau

J’essaie de faire de la musique spontanément pour que chaque album marque une période de ma vie.

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B-Brain

Interview de B-Brain par Vibration Clandestine

Dub

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Votre évolution au sein de Hadra est surprenante puisque vous êtes "multitâches". Qu’est-ce qui vous à fait passer d’intervenant aux lucioles au mix derrière les platines ?J’ai rencontré Hadra via un des membres actifs de l’associa-tion qui m’a invité à venir participer aux ateliers de DJing et de Musique Assistée par Ordinateur, organisés par Trance-mission[...]. Après plusieurs sessions, on m’a demandé d’ani-mer les ateliers en tant qu’intervenant Hadra étant donné mon niveau et c’est avec plaisir que j’ai accepté. En prenant part petit à petit aux événements Hadra, j’ai eu envie de m’investir encore plus dans l’association, notamment dans la création de décors, un domaine plus manuel que je connais bien étant donné que j’ai eu une formation de char-pentier et menuisier au départ. De plus, c’est aussi ce que je faisais déjà depuis l’adolescence pour plusieurs compagnies de spectacle de rue sur Marseille.Aujourd’hui, est-ce que vous vous consacrez plei-nement aux compositions musicales ou est-ce que les Lucioles sont toujours dans votre planning ?Je suis intermittent du spectacle depuis maintenant 3 ans et je réalise une partie de mon statut grâce aux scénographies pour des événements électro, mais aussi pour le théâtre, le cirque et le spectacle de rue, ce qui me prend le plus clair de mon temps. Dès que j’ai un moment à moi, je m’occupe de ma famille et je travaille sur mes compositions et dj sets, ce qui n’ est pas toujours facile ...Votre premier album Experience produit par Hadra Records sera dans les bacs en juin 2013. Il est ryth-mé entre drum&bass, jungle, dub. Êtes-vous impa-tient ? Pourquoi ne pas avoir adopté un style trance caractéristique de chez Hadra ?J’ai vraiment hâte de l’avoir dans les mains car pour l’instant

[email protected] - www.hadra.net - vibrationclandestine.com/membres/bbrainCrédit photo © Pierre Bruas - www.karpa-photo.com

Hadra ? Je ne pense pas être loin de la vérité lorsque je dis que la quasi-majorité des individus ayant par-ticipé à une des innombrables soirées trance de la formation grenobloise, en gardent d’heureux souvenirs lumineux… L’autre particularité de l’association Hadra est le label qui nous permet de découvrir de nom-breux artistes qui méritent d’être reconnus. La transition est faite. B-Brain intègre Hadra en 2007 en tant qu’intervenant artistique. Très vite il intègre Les Lucioles, l’équipe de décoration d’Hadra. Il se donne à fond et met toute son énergie et sa motivation dans les décors surréalistes qui caractérisent si bien Hadra. Ses compositions musicales sont à l’image de ses décors : lumineuses, éclectiques, électriques et envoûtantes.Nous attendons impatiemment son album qui sera disponible dès le mois de juin de l’année 2013…

je ne réalise pas trop. Pour ce qui est du style, je n’ai jamais été un fan de psytrance, bien que j’envie les productions de ce genre-là pour leur clarté et leur perfection au niveau du mixage et du mastering. J’ai toujours été très attiré par le reggae et la musique électronique, surtout le break beat, la drum & bass et c’est donc tout naturellement que mon style de prédilection est venu le Dub. Depuis quelques années, le label Hadra Records a envie de s’ouvrir à d’autres styles de musique, que ce soit l’ambient avec les artistes Sysyphe et Sleeping Forest ou encore le break beat avec Digidep. Ces styles sont représentatifs de la programmation sur le fes-tival Hadra où l’on peut retrouver tous les styles de trance sur la grande scène, mais aussi de la world, du chill, du dub, et de la bass musique sur la scène alternative. En tout cas, Expe-rience sera le premier album dub sur le label Hadra Records !Les 4 compositions mises en écoute sur sound-cloud.com/docteur-b-brain, sont tout simplement excellentes. Le featuring avec l’écossaise Mc Soom T a retenu notre attention. Sa voix est magnifique. Comment s’est faite cette collaboration ?Ce morceau n’est pas un featuring mais plutôt une dub plate. On s’est rencontré sur le festival Élément et elle a joué le len-demain sur Grenoble pour mes amis du Iternal Sound System. Ils lui ont fait enregistrer un special pour leur sound system dans l’après-midi, j’ai adoré ce qu’elle a fait et j’en ai profité pour lui donner mes tracks dans l’idée d’une collaboration future. Après être rentrée à Glasgow elle a enregistré là-bas et m’a renvoyé le morceau que je joue d’ailleurs très régulièrement. Nous allons peut-être renouveler cette collaboration pour une track plus orientée jungle qui sortira sur l’album.

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Sélectionné par le tremplin Bord de Cèze (tremplin pour le festival du même nom organisé par l’association RockaGuda, dans le Gard, à St Ambroix), GruGrü fait partie des groupes qui dès les premiers morceaux joués sur scène vous font comprendre qu’il se passe quelque chose. En effet, en live la magie opère, magie noire ou blanche, même eux ne le savent sûrement pas. Free jazz, rock parfois un peu punk, rythmes et sono-rités syncopés et psychédéliques, c’est un peu de tout ça GruGrü. Un très beau projet musical qui, peut-être encore jeune, risque à notre grand plaisir de laisser des traces et se dessiner un bel avenir. Par cette occasion, l’association RockaGuda se place en véritable découvreur de talents, un tremplin qui lui non plus n’a pas fini de faire parler de lui. Affaire à suivre….

GruGrü

Interview de GruGrü par Vibration Clandestine

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GruGrü, votre musique est à 90 % instrumentale, pourquoi ce choix de ne laisser s’exprimer que vos instruments et non vos voix ?Le fait de faire de la musique instrumentale est une volonté as-sumée et constitutive du groupe. Ce n’est pas parce que nous ne savons pas chanter mais plus parce que nous ne voulons pas de chant dans nos compositions. Et cela nous permet de sortir beaucoup plus facilement du schéma chanson (couplet/refrain) et de développer un langage musical plus libre, proche du jazz, dans lequel chaque instrument peut s’exprimer à sa guise dans l’univers sonore du groupe. Et surtout, jouer instru-mental permet d’éluder le problème des paroles, du texte ; le message doit passer par la musique et par le groove, par la danse. Mais peut-être que cela viendra un jour, autour d’un travail d’harmonies vocales et de chœur, et sans forcément de textes bien définis ; la voix comme un instrument supplémen-taire et en cohésion avec notre façon de composer.En live, c’est une véritable énergie explosive et com-municative qui se dégage de votre groupe. Comment expliquez-vous cela, qu’est-ce-qui vous anime ?Principalement, ce qui nous anime c’est voir le public danser, bouger sur notre musique… [...] Un concert est avant tout un spectacle visuel (on va "voir un concert"). Quand nous mon-tons sur scène, nous voulons en conquérir la moindre parcelle. Et nous essayons d’être toujours en interaction entre nous, par nos échanges de regards et par nos déplacements sur le pla-teau. Nous voulons que le public ressente l’énergie de notre musique autant par le son que par notre fougue scénique. Nous sommes simplement le reflet de notre musique et nous essayons de parler et à la tête et aux jambes du public. [...]

Vous êtes les vainqueurs du tremplin organisé par l’association RockaGuda, et serez donc program-més lors du Festival Bord de Cèze le 29 Juin à St Ambroix (30). Parlez-nous de cette aventure.Quand nous avons découvert le tremplin de RockaGuda, c’est tout d’abord la partie radio qui nous a séduite. L’idée de retra-vailler quelques morceaux en acoustique était stimulante.En fait, quand nous participons à un tremplin, nous y allons sans ambition ni pression. C’est pour nous une manière sup-plémentaire de faire découvrir notre musique et de rencontrer des organisateurs de concerts, d’étoffer notre réseau. Et il faut dire que lors de cette première étape radio, le feeling est passé tout de suite avec les organisateurs. L’une des forces de GruGrü, c’est notre joie de vivre et notre expérience du contact humain. Ensuite, la sélection pour le concert, nous l’avons vécue comme nous vivons tous nos concerts. Sur une soirée où il y a plusieurs groupes, que nous jouions en premier ou en dernier ne change rien à notre set, c’est toujours la même énergie et la même envie de faire bouger le public.Les projets à venir se portent plutôt sur quoi ?Album, concert, repos, etc.[...] Nous partons en vadrouille en avril, avec une belle série de concert [...] et une résidence de création chez nos copains du Paradox [...]. [...] Nous comptons profiter des 2 jours de studio gagnés avec le tremplin pour enregistrer nos nouvelles compositions et sortir un joli et petit EP en vinyle et tirage très limité…Mais les projets sont principalement tournés vers la multiplication des concerts.

[email protected] - 06 59 82 61 66 - www.grugru.eu - www.vibrationclandestine.com/membres/grugrCrédit photo © Emilie Macara/Tania Suter

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J’aimerais vous présenter un homme qui, à un moment précis de sa vie, avait décidé de mettre sa carrière musicale, qui semblait prometteuse, entre parenthèses ! Originaire d’une famille de musiciens du nord de l’Écosse, Neil Dixon débute sur les scènes des bars d’Edimbourg. Très vite tout s’enchaîne, tournée nationale et scènes européennes. Son talent et celui de son groupe sont indéniables. Mais au moment où tout se profile pour le mieux, en 2003, il décide de faire une pause pour le plus beau des projets, fonder une famille. C’est la Savoie qu’il choisit pour commencer sa vie familiale et pour recommencer sa vie artistique ! En 2007, il trouve ses 2 complices, Cédric et Jacques. Cette année, Le trio franco-écossais a sorti son deu-xième album, From the Ground Up...

Neil Dixon

Interview de Neil Dixon par Vibration Clandestine

Pop

Rock

Gro

ove

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Le 20 Mars au Totem à Chambéry, vous avez fait le concert de lancement de votre 2ème album, From the Ground up. Présentez-le à nos lecteurs, y-a-t-il eu de bonnes retombées ?C’était une super soirée, avec une première partie de nos amis Sound Box. On a pu avoir le claviériste Franck Lamiot avec nous, il a joué avec nous aussi sur l’album. C’est vraiment le quatrième membre du groupe et il a apporté beaucoup au son. Du coup, j’étais libre de faire des solos et de m’amuser. Bien que ce soit un mercredi soir, il y a eu pas mal de monde et ils avaient tous envie de profiter de cette soirée, comme nous. Dommage pour ceux qui n’y étaient pas ! Mais il y aura des vidéos....Votre premier album, Cold Calling, était plus sombre, plus mélancolique, pouvez-vous nous expliquer ce changement ?Sur Cold Calling il y avait des morceaux plus anciens que j’avais écrits en Écosse. J’étais toujours dans ma phase de-pressed songwriter ;-) et les chansons étaient forcément plus sombres. Je n’ai pas vraiment pu retravailler les morceaux avec les autres musiciens, c’était les arrangements que j’avais en tête depuis un moment et on les a enregistrés sans beaucoup de changement. Des fois, je suis allé un peu trop loin dans mes délires de temps impairs et d’harmonies bizarres. Ceci dit, je suis toujours aussi fier de cet album.Plus haut, nous avons expliqué votre histoire. Existe-t-il des différences entre la musique de Neil Dixon en Écosse, et les réalisations créées en France ?Chaque chanson est comme un polaroïd de l’instant où je l’ai écrite. Les morceaux du nouvel album sont plus mûrs, plus réfléchis.

Je suis aussi plus concentré sur le côté positif de la vie main-tenant et ça ressort forcément dans les chansons. J’avais vrai-ment envie d’écrire des chansons qui font du bien aux gens qui les écoutent. J’ai tout changé dans ma façon d’aborder l’écriture, c’est pour ça que j’ai appelé l’album From the ground up. C’est une phrase qui veut dire tout changer de bas en haut.Avec Cédric Gerfaud, batteur et Jacques Caldinelli, bassiste, vous formez un réel groupe où les valeurs humaines sont importantes, la confiance est maître mot. Pouvez-vous approfondir ?J’ai vraiment de la chance de travailler avec des musiciens aussi doués, et ils ont apporté tout leur savoir-faire pour m’ai-der à façonner les nouveaux titres. C’est en effet un travail de groupe. J’amène des morceaux et on les assemble ensemble. Des fois le résultat final est très loin de ce que j’avais en tête au départ mais c’est toujours meilleur. Quand on a enre-gistré l’album on a fait un maximum de prises live, qui peuvent prendre beaucoup plus de temps (et d’argent !) s’il faut les refaire plusieurs fois. Mais je savais que les autres étaient à la hauteur et ils ne m’ont pas déçu, je suis vraiment très content du résultat.From The Ground up, est un excellent album que nous conseillons à tous. Quelles sont les pro-chaines dates ? Quel est votre planning 2013 ? Où pourrons-nous assister à une représentation ?On est toujours en train de finaliser le planning, mais on peut tout savoir en temps réel sur le site www.neil-dixon.com ou sur les réseaux sociaux. On est aussi en train de mettre en place des clips et des vidéos live.

[email protected] – 06 81 92 29 21 – www.neil-dixon.com - vibrationclandestine.com/membres/Neil DixonCrédit photo © Elodie Michel

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Soul

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‘N’ B

lues

En pleine préparation du Démon d’Or 2013, l’association Totaal Rez nous souffla à l’oreille le nom d’une artiste qu’ils venaient de programmer pour leur festival. Selon eux nous allions l’apprécier. Dès la première écoute, nous étions conquis ! Sa voix gospel rappelle la bonne époque de la soul, envoûtante et enivrante. Les rythmes jazzy, soul parfois folk, nous rappellent à ses influences afro-américaines. Cet ensemble doux et chaleureux qui crée l’univers de Hawa, ne laisse pas insensible (sauf si vous avez un cœur de pierre…). Sa rencontre avec Bruno "Patchworks' Hovart (Mr Day, Mr President…) sera décisive. En effet, le producteur autodidacte lyonnais est conquis et lui propose des collaborations. En 2011, elle met définitivement le pied à l’étrier et présente son premier album The little green box qu’elle signe chez Favorite Recordings. En Mai, sortira son nouvel album Another Tree. Hawa nous invite à la suivre sur les chemins voluptueux, intimistes et parfois mélancoliques de la soul music…

Hawa

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Interview de HAWA par Vibration Clandestine

[email protected] - 01 43 21 60 27 - www.favoriterec.com - vibrationclandestine.com/membres/hawaCrédit photo © photos de presse par Lisa Roze

Lors de la sortie de votre pre-mier album, la presse a été unanime quant à la qualité de votre travail. Vous vous y attendiez ?Je ne peux pas dire que je m’y atten-dais, j’étais déjà ravie d’avoir fait un album et qu’il puisse sortir, alors qu’il y ait des retours et que cette presse soit en phase avec nous sur la qualité de notre travail a été très plaisant. Cela me conforte à continuer à tra-vailler ma musique en respectant mes émotions et mes envies.Suite à My Little Green Box vous avez été sollicitée par les festivals, en plus de vos repré-sentations solos. Est-ce une expérience éprou-vante ? Le rythme imposé, la route…Nous avons fait quelques festivals, et ce fut une expérience bien plus géniale qu’éprouvante. Le plus éprouvant est de jongler entre mon métier à plein temps et la musique. Mais ça reste un grand kiff’.Le clip du single My Little Green Box est un dessin animé qui colle complètement à l’am-biance de la chanson. Est-ce une idée à vous ? Avec qui avez-vous travaillé ? À la base, c’est une idée de Pascal

Rioux (boss du label), il était en lien avec cette jeune et dynamique équipe parisienne Les lapins de l’espace, qui travaille beau-coup à partir de collage. La chanson leur a plu, leur travail nous a plu. Une belle rencontre.Votre nouvel album Another Tree est attendu dans les jours qui suivent. Dites-nous ce que nous pourrons y trouver ? Quels sont les thèmes abordés ?Ouah, c’est toujours difficile de parler d’un album quand c’est aussi frais.La scène nous a amenés à créer un album de groupe, l’enregistrement s’est fait ensemble dans ce fabuleux studio analogique PWL (KERWAX), le son est authentique et chaud.À ma place d’auteur je dirais qu’il est plus personnel et qu’il marque un nouveau départ. En tant que chanteuse je me suis laissée plus d’espace de respiration et ma façon de chanter est sur certains morceaux plus aérienne. J’ai beaucoup écouté de folk musique, de blues dans une période de pré-écriture. Je pense que cela a guidé le son de cet album, plus folk, blues, rockabilly, et toujours soul.Fin juin 2013 vous jouez au festival Démon d’Or, à Poleymieux en bordure de Lyon. Vous faites partie d’une belle programmation, comment préparez-vous cette date ?Répètes, répètes, résidence et encore répètes, c’est la recette classique pour monter ce nouveau set. On a la chance d’avoir d’autres dates avant ce concert, on devrait arriver avec un set digéré alors on vous promet du bon.

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Nous le savons tous, le département de l’Ardèche a toujours été un geyser de découvertes et de révélations. Le punk pop rock de Little Box ne déroge pas à la règle ! Énergique et mélodique, les morceaux abordent des sujets actuels et nous responsabilisent face à l’avenir. S’inscrivant sur la même lignée que Uncommon-menfrommars ou encore Burning Heads, le groupe ardéchois fait partie des espoirs du punk français !Leur dernier E.P. Draw me the World laisse prévoir que Little Box se transformera bientôt en une grande boîte pleine de surprises.

Little Box

Interview de Little Box par Vibration Clandestine

Pop-

Punk

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Little Box est tout jeune, en effet le groupe est né en 2008. Dans votre bio vous dites que la boîte a été dépoussiérée. Pouvez-vous éclaircir cette par-tie de votre histoire ?Quand on a eu à choisir un nom de groupe, Little Box s’est imposé naturellement car on répétait à l’époque dans un tout petit garage avec des murs en carton pâte. On a trouvé l’image vraiment bien, à vrai dire c’est un peu le lot commun de tous les groupes qui débutent. Aujourd’hui on a quitté notre petite boîte pour un nouveau local qu’on a retapé, mais on reste attaché à cette histoire avec notre premier lieu de répèt’.À l’écoute de Draw me the World on sent que vos influences sont clairement d’outre Atlantique, aux accents de Fat Wreck Chords (NOFX, pour ne citer qu’eux…). Est-ce que vous confirmez cette dépen-dance spirituelle ?Je ne sais pas si on peut parler de dépendance, mais les groupes de chez Fat Wreck Chords font clairement partie de nos inspirations. On écoute également des groupes de punk-rock français et québécois, on a aussi plein d’autres influences propres à chacun allant du pop-rock au hardcore, en passant par divers styles musicaux autres que le rock. En fait on se nourrit chacun de musiques différentes et ça nous apporte beaucoup lorsque l’on compose.Votre premier concert de l’année, le 19 janvier, vous a conduits au Dock à Grenoble (38). Vous en gardez un bon souvenir ? Quelles sont les pro-chaines dates ?L’année 2012 s’est déjà bien terminée avec un très bon

concert à l’American Dreamer à Annonay (07) avec Forest Pooky, Bad Chickens et Uncommonmenfrommars. On était donc d’attaque pour notre première date de 2013 à Grenoble. Le public a répondu présent et motivé pour notre plus grand plaisir et on devrait bientôt rejouer dans cette ville. Pour la suite, on se concentre sur un nouvel enregistrement. Mais on a quand même quelques dates à venir comme le fes-tival Mets d’la Wax en Savoie et une tournée entre la France et l’Allemagne dont une date au Strassenfest à Backnang.Draw me the World, est votre dernière réalisation. La finalité d’un E.P. est de se lancer, de se faire connaître. L’année 2012 a-t-elle été ainsi ?L’E.P nous a permis de réaliser une tournée dans le Sud-Ouest et de nombreuses dates en Rhône-Alpes. On a croisé beau-coup de groupes sur la route et partagé de bons moments avec eux. Le maxi a été un outil indispensable pour avancer dans notre projet, nous faire un nom et aller à la rencontre du public. La scène étant une de nos principales motivations on espère que ça va continuer comme ça.L’étape qui suit est l’album. Est-ce que l’écriture, la composition ont commencé ou est-ce que la prio-rité de 2013 est la scène ?Avant l’étape de l’album nous nous concentrons sur la réali-sation d’un nouveau maxi avec un clip à la clé ! On espère distribuer largement ces nouveaux titres et on pense les mettre en téléchargement libre. Les mor-ceaux sont déjà là, en réalité on ne s’arrête jamais de compo-ser et c’est ce qui nous fait avancer ! Sans pour autant oublier la scène ...

[email protected] – 06 885 889 30 – - www.littlebox.fr - vibrationclandestine.com/membres/littleboxCrédit photo © Damien Saillet

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MissLiddl, c’est l’histoire d’une femme qui, grâce aux aléas de la vie, est devenue chanteuse pour le plaisir de notre ouïe. C’est l’ADDIM de l’Ain (association départementale de développement du spectacle vivant) qui la repère, qui l’aide et qui lui permet de se lancer dans la musique. MissLiddl, c’est original, c’est frais, c’est actuel. Ses chansons discount, dixit MissLiddl, ne sont pas avares en créativité. Pleine de joie, de dérision, elle nous fait rire et sourire, tellement ses chansons sont simples et vraies. Cette petite nouvelle qui nous a été recommandée par l’équipe de La Tannerie, à Bourg-en-Bresse (01) vient d’achever sa première année d’artiste. La Miss s’est promenée sur le territoire français pour fina-lement se perdre dans le métro. Se perdre ? Pas si sûr…

MissLiddl

Interview de MissLiddl par Vibration Clandestine

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Fin mars 2013, s’achevaient vos concerts privés dans le métro parisien. 1000 candidats, 300 sélec-tions. Vous étiez-vous beaucoup préparée ? Avez-vous eu des retombées ?J’ai passé l’audition un peu au hasard, sans attente particu-lière, synthé sous le bras, talons rouges aux pieds, et textes en tête. À ma grande surprise, j’ai été retenue. Claustrophobe, et pleine de fantasmes sur cet univers inconnu, je m’étais mise au défi d’essayer au moins une fois ! J’y ai pris goût, grâce entre autres à de superbes rencontres, comme Georges, musicien du métro depuis 11 ans ou Claire, chanteuse lyrique à l’opéra Bastille devenue depuis une amie. Cette aventure dans le métro est unique, intense, et formatrice. Elle m’ap-prend à gérer l’indifférence, des conditions parfois difficiles, mais aussi le plaisir de voir des visages s’éclairer d’un sourire. Parlez-nous un peu de l’ADDIM de l’Ain, cette asso a joué un rôle prédominant dans votre insertion. À quel niveau est-elle intervenue ?Chaque année, l’Addim de l’Ain accompagne 4 groupes. Après une phase de diagnostic, elle leur propose travail sur la voix, sur la mise en scène ou autre…. Je ne pensais pas être concernée par ce dispositif, car je me sentais plus comédienne que chanteuse. Mais la metteur en scène de mon spectacle L’Improbable Destin d’Emilie de l’Ain m’a encouragée à postuler. J’ai été retenue, et afin de rendre ce que l’ADDIM m’avait donné, j’ai eu à cœur de m’investir plei-nement dans le projet MissLiddl. Sans ce soutien aussi bien moral que technique, je n’aurais sans doute pas envisagé si rapidement la voix de la professionnalisation.Vos Chansons discount telles que Monique et Gilles, La frite, Tunning ou Meetic… Est-ce auto-biographique ? Vous les avez également mises en scène, expliquez-nous ? Bien sûr, tout est vrai ! La cougar de 54 ans, c’est moi. La petite fille qui rêve de faire le tour de France, c’est aussi moi.

La fritivore, toujours moi ! Plus sérieusement, j’aime capter les petites scènes du quotidien en essayant d’extraire légèreté, justesse et une certaine profondeur. Le comédien Christophe Vignal m’accompagne à la mise en scène et j’ai aussi eu la chance de travailler avec Fred Radix. Deux belles rencontres qui ont donné naissance à un show décalé : MissLiddl est en concert sans Rodrigo son guitariste/manager. Elle doit gérer toute seule et risque le pétage de plomb.Récemment, vous avez créé un groupe, Miss, Miss and Miss. 3 pour le prix d’une, votre slogan pro-motionnel, pourrait-il devenir le nom d’un album ? Avez-vous des projets pour ce groupe ?Dès le départ, nous étions 3 : Anaïs Attala au cor, Aurélie Polidoro aux mille instruments et moi-même au chant et syn-thé. Les mois avançant, nous avons gagné en précision, et le côté "discount" devenait de moins en moins évident. Nous avons donc opté pour deux formules : en solo MissLiddl, et en trio Miss, Miss and Miss. Les deux propositions sont aussi déjantées l’une que l’autre, le trio étant plus intéressant d’un point de vue instrumental, et le solo plus théâtralisé et décalé. Un album ?… Faut voir…. Car n’oublions pas que MissLiddl, y a mieux… mais c’est plus cher. MissLiddl, faites votre promo, donnez-nous des in-fos, où pourrons-nous voir vos chansons discount théâtralisées pendant l’année 2013 ?Au mariage de Dédé en mai et en spéciale guest à la fête de la saucisse en Lozère. Va falloir assurer, car l’objectif c’est les States fin 2013… On est star du discount, ou on ne l’est pas ! Bon sinon, grâce au métro, MissLiddl jouera à la Mutinerie à Paris le 17 avril. Puis à l’AppartCafé dans la Drôme, pour le Tour du Lapin dans l’Ain et au festival Art zé Bouilles. Miss, Miss and Miss jouera aux Journandises, et en novembre à Montluel. Commandez la carte de fidélité : "pour 9 concerts achetés, le 10ème gratuit" !

[email protected] - 06 75 71 56 64 - http://www.noomiz.com/Missliddl - vibrationclandestine.com/membres/missliddlCrédit photo © Lionel Déléage

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Nous voici revenus le 18 octobre 1685, date de l’édit de Fontainebleau par Louis XIV. Cet édit révoque le précédent, l’édit de Nantes de Henri IV. En d’autres termes, notre cher Soleil veut que tout son peuple soit catholique ! Mais c’est sans compter sur ce fier pays cévenol et de ses futurs Camisards (protestants du pays), qui n’entendent pas se laisser faire ! La Nuit des Camisards, spectacle en plein air qui se jouera du 16 juillet au 15 août 2013 à Alès, nous plonge 48h avant que la guerre des Camisards éclate, le 24 juillet 1702 ! Le spectacle vivant est tiré de la pièce écrite par Lionnel Astier (Le fils à Jo, Les Lyonnais, Kaamelott) et mise en scène par Gilbert Rouvière, directeur du Zinc Théâtre.

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Interview de Gilbert Rouvière, metteur en scène du spectacle La nuit des Camisards par Vibration Clandestine

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L’environnement forestier dans lequel la pièce a été, et sera jouée, possède une capacité émotion-nelle forte auprès des spectateurs. Est-ce de même pour vous et les acteurs ?Cette immersion est une des composantes importantes du spectacle, pour les spectateurs comme pour les acteurs : recréer un climat qui se rapproche de ce que pouvaient vivre les camisards lors des assemblées du désert. Au milieu de la nature. Nous avons répété ce spectacle sous la pluie, dans la boue, dans la chaleur, et cela, immanquablement, nous a rapprochés un peu de quelque chose des Camisards. Le site naturel fait que le spectacle est un spectacle physique à jouer. Les acteurs y sont très engagés physiquement, et donc émo-tionnellement.Le spectacle est prévu du 16 juillet au 15 août, et sur une durée de 3 ans. Quelles sont donc les pro-chaines dates ? Le spectacle va-t-il s’exporter ?Au début, nous avons envisagé l’idée de faire tourner ce spec-tacle. Et c’est une idée que nous pourrions envisager pour plus tard. Pour le moment nous nous consacrons sur les trois années où nous allons jouer à Alès. La nuit des Camisards s’adresse aux cévenols, comme à ceux qui viennent connaître la région pendant l’été. C’est pour cela que nous jouerons les trois années du 15 Juillet au 15 Août. Notre ambition est de raconter cette histoire à tous, que le spectacle laisse une trace dans l’imaginaire collectif de ce pays.Pouvoir mettre en scène l’histoire de ses aïeux dont la pièce est écrite par un cévenol et jouée à Alès, était-ce une finalité pour vous ?Une finalité, non, mais un rêve d’enfant oui. J’aime l’idée que ces fantômes qui ont peuplé mon enfance prennent place aujourd’hui dans mon travail de metteur en scène. Il est cer-tain que, au milieu des spectacles que j’ai montés (Molière, Shakespeare, Marivaux, [...] etc…), La nuit des camisards

prend une place à part. Il est exceptionnel de pouvoir travailler ainsi sur ses origines, de parler aux spectateurs d’un sujet si intime et profond [...] tout en sachant qu’il est partagé par une majorité de ceux qui assistent au spectacle.Est-ce que le spectacle joué en Juillet/Août sera la copie conforme de celui joué en 2008/2009 ? Y-a-t-il eu des changements au niveau de la mise en scène ? Des acteurs ?Nous le voudrions, nous ne pourrions rendre une copie conforme. Quatre années se sont écoulées depuis la création du spectacle, inévitablement le spectacle aura gagné en ma-turité. Le site est différent, plus vaste, plus ouvert. La distribu-tion sera un peu plus musclée. Nous apporterons de légères améliorations tant au niveau de la mise en scène que du texte. L’accueil du public sera amélioré, nous aurons un restaurant, un bar, une librairie et un espace de rencontre. Nous inviterons des historiens, des acteurs, des personnalités qui viendront parler autour du spectacle. Lionnel Astier, malgré ses nom-breuses sollicitations, sera souvent parmi nous.Le budget du spectacle n’est pas bouclé, vous ap-pelez les spectateurs à participer, expliquez-nous ?Malgré l’important effort d’Alès Agglomération, le budget n’est pas bouclé. Nous aurions pu augmenter le prix des places pour y arriver, mais cela aurait privé certains de la possibilité d’assister au spectacle. Nous avons alors trouvé la niche du partenariat privé. C’est un texte de loi qui permet à chacun, dès qu’il paye des impôts de faire un don à une association, et ensuite de le défalquer de ses impôts. L’opération est intéressante à double titre : le spectateur, qui assistera à une représentation à moindre coût, et le Zinc Théâtre, qui boucle son budget. C’est un projet participatif grâce auquel chacun devient pro-priétaire d’un peu de ce spectacle.

[email protected] - www.zinctheatre.com - [email protected]édit photo © Lionel Déléage

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À l’heure où nous préparons cette interview, le 31ème festival de cinéma d’Alès prend vie, le festival Itiné-rance. Cette année, c’est la musique qui sera mise à l’honneur, l’occasion pour le musée PAB, structure voisine du festival Itinérance, de nous proposer une très belle réflexion entre art et musique. Cette exposition, qui se déroule du 21 Mars au 16 Juin, vous propose de découvrir les clichés du photo-graphe Jerry Schatzberg, des photos prises dans une grande complicité avec un artiste qui a su marquer son temps et les esprits : Bob Dylan !Jerry Schatzberg réalisa notamment la pochette du 7ème l’album de Bob Dylan, Blonde on Blonde (sortie le 16 Mai 1966 chez Colombia). Carole Hyza, conservatrice du musée PAB, nous parle de cet hommage…

Bob Dylan photographié par Jerry Schatzberg

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Interview de Carole Hyza, conservatrice du musée PAB de Alès (Gard), par Vibration Clandestine

[email protected] - 04 66 869 869Crédit photo © Jerry Schatzberg - Courtesy galerie Dina Vierny

Carole Hyza, vous êtes conser-vatrice du musée PAB d’Alès, pouvez-vous nous parler de ce choix de mettre en avant des photos de Bob Dylan prises par Jerry Schatzberg ?La thématique de cette année choisie par le festival de cinéma Itinérances étant "en avant la musique", il était naturel de présenter un musicien cé-lèbre. Cette exposition, déjà présen-tée en 2012 à l’Institut Lumière de Lyon, présente l’avantage de proposer une rencontre entre un réalisateur photo-graphe et un musicien peintre poète... C’est donc naturellement que cette exposition a trouvé sa place dans nos murs.Vous nous avez également ex-pliqué qu’il était important pour le musée de PAB de susciter l’interrogation entre l’art et la musique, pourquoi ?Nous avons déjà travaillé avec l’école de musique d’Alès pour faire vibrer les œuvres différemment au sein même du musée.Du noir et blanc, plutôt des pho-tos de scènes, photos en studio, etc.Quel genre de photos allons-nous retrouver lors de cette exposition ?Ce sont essentiellement des photo-graphies en noir et blanc, certaines en couleurs, de formats très différents.

Il y a 4 photographies prises en studio d’enregistrement puis toutes les autres ont été prises dans le studio de Jerry Schatzberg. Cet exercice de la photographie de studio n’est pas évident, surtout pour quelqu’un de timide et introverti. C’est un art de la mise en scène, un dévoilement de la personnalité qui est tout sauf spontané et naturel.

Cette exposition est en partenariat avec le festival de cinéma Itinérance, en quoi consiste ce partenariat ?Le musée PAB propose et organise une exposition en écho avec la thématique choisie par le festival autant que faire se peut. Il est aussi envisageable d’exposer des photographies d’un artiste auquel le festival rendrait hommage.Pour ceux qui ne connaissent pas ou peu Bob Dylan, cette exposition est-elle l’occasion de vraiment découvrir son univers ?Cette exposition ne dévoile pas vraiment son univers, ce sont des portraits, c’est l’homme que l’on voit. Il y a cependant quelques évocations de sa musique mais très peu.

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À 12 ans, elle peignait ses premières toiles. C’est entre le Brésil, dont elle est originaire, Madrid, Lisbonne et Paris qu’elle parfait ses techniques. Ses voyages et ses études dans les capitales de l’art, à travers le monde, lui permettent d’exposer depuis 1977. Huiles sur toile ou aquarelles, ses œuvres sont profondes, limpides ; chaque série a son identité, son caractère. Dalva Duarte, partage sa vie entre Londres et l’Ardèche où elle a réhabilité un moulinage (ancienne usine de textile) pour en faire une salle d’exposition ainsi qu’une résidence d’artistes. J’ai toujours pensé qu’il est difficile de comprendre le travail d’un peintre par l’intermédiaire d’un magazine. Même si celui-ci propose quelques photos des œuvres réalisées. En ce sens, je vous invite à aller découvrir Dalva Duarte dans son exposition, Natureza Viva, accueillie du 2 Juin au 30 Septembre 2013 par le Château-Musée et la chapelle du Lycée Gabriel Faure à Tournon-sur-Rhône (07).

Exposition Natureza Viva

Interview de Dalva Duarte par Vibration Clandestine

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Natureza Viva profite d’un cadre magnifique et chargé d’histoire. Que vous inspire le château de Tournon ?Le lieu est absolument magnifique, le château est placé au bord du Rhône, avec de superbes vues, c’est un lieu chargé d’histoire, un musée. Je m’y suis sentie bien accueillie. Le châ-teau m’a d’ailleurs inspiré une nouvelle série de tableaux qui s’appelle Les gardiens du château, il s’agit de ma dernière création. À la recherche du temps perdu est un roman, en sept tomes de Marcel Proust. C’est aussi le nom de l’une de vos séries qui est exposée. Vous en êtes-vous inspirée ? Est-ce votre propre réflexion sur la mémoire et le temps ?Je me suis bien sûr inspirée de cette série de romans car je trouve cette façon d’aller vers le temps très intéressante, essayer de l’attraper, de le retenir, je parle de la mémoire des gens, de ceux qui sont partis, qui peut-être reviendront ou ne reviendront plus. Le temps est quelque chose que l’on perd à chaque seconde. Il s’agit d’une réflexion personnelle sur le temps qui fuit, le temps qui nous vieillit, le temps qui nous rend incapables, nous amène vers une régression physique et non intellectuelle. Il nous conduit inéluctablement vers la mort. Cette recherche ne peut pas aboutir, c’est une quête impos-sible. Le temps qui passe représente aussi la douleur de voir certaines personnes partir avant soi. Tout cela explique le nom de cette série À la recherche du temps perdu.

La soirée d’ouverture se terminera par Violon à la folie, concert de Nemanja Radulovic. Votre dernière série est intitulée 24 Caprices, nom directement inspiré du concert pour violon de Paganini. Cet ins-trument a-t-il une place importante dans votre vie ?Le violon tient en effet une place très importante dans ma vie et dans mon œuvre, il fait partie de mon histoire, de mon enfance. Mon frère jouait du violon. Le titre de ce concert me convient d’ailleurs très bien car j’ai également travaillé 10 ans à la folie sur cette série des Paganini. Les Caprices sont ins-pirés de la création de Paganini les 24 Caprices, un morceau tout particulier pour moi, car mon frère le jouait tous les jours, jours et nuits, pendant des années. Il est donc ancré en moi. Quelle était votre envie, votre souhait principal lorsque vous avez décidé de réhabiliter le mouli-nage de Saint-Priest près de Privas (07) ? Avez-vous atteint votre but ?Non, on n’a jamais complètement atteint son but dans un projet pareil car c’est une grosse usine que je réhabilite petit à petit. Mon objectif est de faire de ce lieu un espace dédié aux arts, vivant, où se déroulent des concerts, des expositions, un lieu où il fait bon vivre, qui respire la joie de vivre, un lieu de ren-contres conviviales. Mélanger l’art avec le plaisir de vivre, l’art et la vie. Il s’agit d’une construction qui se poursuit chaque jour, donc le but n’est pas encore atteint mais se renouvelle tout le temps. [...]

[email protected] – 00 75 08 10 30 - www.ville-tournon.com/chateau-musee et www.dalva-duarte.frCrédit photo © Philippe Petiot

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Christian Vander et Offering sont de retour au Triton du 2 au 6 juillet 2013 (21h) pour les 30 ans du groupe !Réservations sur www.letriton.com et en appelant au 01 49 72 83 13.

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1, 2, 3… quelle danse tu parles ?Le 14 mai 2013, 23 jeunes Français et Russes, entre 10 et 18 ans, présen-tent une création commune. RDV à 20h00 au Théâtre Copeau, plus d’infos sur www.balletscontemporains.com

Beepeur Cadeaux Infos Découvrir

33ème festival Jazz à Vienne, du 28 juin au 13 juillet 2013 ! Avec Keziah Jones, Youn Sun Nah, Erik Truffaz…. Découvrez toute la programmation sur l’application Jazz à Vienne disponible sur Iphone et Android.

Premier juin : ouverture de la grotte de la Salamandre ! Parcours guidé dans une énorme cavité entourée de concrétions titanesques ! Option : descente en rappel, seul ou en famille ! Emotions garanties !

La 6ème fête du pois chiche se déroulera du 31 mai au 2 juin à Montaren (30).12 concerts avec, entre autres, Balkan beat box le 31 mai et Deluxe le 1er juin !www.fetedupoischiche.com

Mixmac, le blog des musiques actuelles : rock, pop, folk, reggae, soul, electro et hip-hop. La formule est simple : peu de bla-bla, du bon son, des vidéos et des découvertes !Rendez-vous sur www.mixmac.fr

Pirate Mind sort chez Audiogenic son premier album Knight of Destruction, dans lequel il éventre les tubes rock et électro. Pirate Mind, c’est le hardcore au charme voyou, celui qui saccage les conve-nances pour mieux libérer l’esprit de la vraie fête ! Découvrez le symbole de la relève hardcore dans l’hexagone. Plus d’info sur www.audiogenic.fr.

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Reggae Sun Ska Festival : 2,3,4 Août 2013 !Au cœur du vignoble médocain, le reggae et ses vibrations positives seront à l’honneur pour partager une musique, une culture et une passion commune. Cette année c’est 5 scènes avec plus de 60 groupes…

Nouvel envol, nouvel horizon, nouveau lieu… Fort d’une programmation éclectique et atypique, allant de Cali à Peter Doherty en passant par Emily Loizeau, Thomas Fersen, Alex Beaupain et bien d’autres, le Radiant-Bellevue, nouvelle salle de spectacles à Lyon/caluire, signe une première demi-saison réussie. Plus d’infos : www.radiant-bellevue.fr

Le festival Fêtes Escales présente sa 15ème édition du 11 au 14 juillet. Au rendez-vous : Sanseverino, Imany, Riff Cohen, Mazalda, Winston Mac Anuff & Fixi, Broc… N’oubliez pas vos fourchettes pour le grand pique-nique républicain. Tous les évènements et concerts du festival sont gratuits ! www.ville-venissieux.fr/fetesescales

Festival Montereau Confluences7 et 8 juin 2013 - 12 euros pass 2 jours - 30 concertsPascal Obispo, Nolwen Leroy, BB Brunes, Salvatore Adamo, Toto, Michaël Gregorio, Amadou et MariamInfos : www.festival-montereau.fr

Les Jeudis Electro tout l’été à Thonon-les-Bains !!!Concerts et dj’s en alternance entre lac et centre-ville : MC2, Secret Vibes, Citizen Kain, Maxime Dangles, Matmon Jazz, Sophie Watkins,... Infos & réservations : www.lesjeudiselectro.org

Favorite Recordings offre aux plus rapides d’entre vous, 5 vinyles 45T du nouveau single d’Hawa !Repérée en 2011 avec My Little Green Box, premier album plébiscité, Hawa reviendra début Juin avec son nouveau projet, Another Tree.Contact : envoyez un mail à [email protected]

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Festival Moulinstock avec Sinsemilia !Venez prendre un grand bol d’air Musical !26 & 27 Juillet 2013 – 14 groupes de musique Rock, Pop et Reggae. Pré-ventes dispo sur : www.generations-moulinstock.fr

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