upandunder n°12

83
Le webzine des sites de rugby indépendants / @magUpandUnder / n°12 / avri-mai 2015 upandunder.fr XV de France À QUAND LES BEAUX JOURS ? des sales gosses aUx starLettes / trèfLe de plaisanterie ! / top League / QUand le rUgby tombe sUr la tête / france féminines, Une seconde place de belle aUgUre / george north record à QUel prix ? / U20 féminines crunch à bordeaux / sUper 15 pLus spectacuLaire QUe top 14 / Varsity cup / itw : albert cigagna / thomas Lombard / gaëlle mignot / hélène ezanno

Upload: marc-de-jongy

Post on 15-Jul-2015

179 views

Category:

Sports


3 download

TRANSCRIPT

Le webzine des sites de rugby indépendants / @magUpandUnder / n°12 / avri-mai 2015

upandunder.fr

XV de France

à quand les beaux jours ?

des sales gosses aUx starLettes / trèfLe de plaisanterie ! / top League / QUand le rUgby tombe sUr la tête / france féminines, Une seconde place de belle aUgUre / george north record à QUel prix ? / U20 féminines crunch à bordeaux / sUper 15 pLus spectacuLaire QUe top 14 / Varsity cup / itw : albert cigagna / thomas Lombard / gaëlle mignot / hélène ezanno

Voila l'été !édito

2

le xv de france a terminé sa campagne du tournoi 2015 par un revers face à l’angleterre dans son temple de twickenham. Un échec cinglant, si l’on s’en tient à la lecture de ces seuls chiffres : plus lourde défaite enregistrée face à une nation de l’hémisphère nord, sept essais encaissés et vingt points d’écarts entre les deux équipes, reléguant les tricolores à une peu avantageuse quatrième place au classement de la compétition.

et pourtant, comble du paradoxe, cette déculottée a redonné le sourire à la france du rugby.

parce qu’après une série de matchs insipides, les tricolores ont produit du jeu jusqu’à l’ivresse, inscrivant cinq essais à leurs adversaires, un de plus que leur total lors des quatre premières rencontres du tournoi, enlevant au passage le record de points marqués par une équipe européenne à twickenham.

parce qu’à quelques décisions litigieuses de monsieur owens et une dizaine de points oubliés par les buteurs français près, le xv de france aurait vraisemblablement pu arracher un résultat historique en terres anglaises.

cette tendance à basculer du pessimisme le plus noir à l’optimisme échevelé serait à ranger parmi les curiosités nationales, au même titre que la baguette, le camembert et les modalités de désignation du sélectionneur du xv de france, si elle ne s’accompagnait pas de la sale manie qu’a notre rugby

de se délecter d’une performance hors normes sans vraiment s’interroger sur la façon adéquate de la renouveler dans la durée. pour le dire autrement, les intérêts particuliers des acteurs de l’ovalie hexagonale trouvent leur compte dans le statu quo, tablant sur l’adage de l’homme politique corrézien (tiens tiens…) henri Queuille selon lequel il n’est pas de problème si complexe qu’une absence de solution ne finisse par résoudre.

philippe saint-andré gagnera-t-il la coupe du monde ? le coin de ciel bleu entrevu à twickenham a certainement conforté le sélectionneur dans ses convictions – ne croyons pas qu’il en soit dépourvu, qu’il pourrait bien réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué.

mais il faudra davantage qu’une éclaircie pour nous convaincre que le soleil d’austerlitz brillera sur londres le 31 octobre prochain.

ce numéro de printemps de votre webzine rugby préféré revient naturellement sur le tournoi. et, comme toujours, vous donnera aussi envie de regarder de l’autre côté du globe, en particulier chez nos amis Japonais, qui accueilleront, ne l’oublions pas, l’édition 2019 de la coupe du monde.

toute l’équipe des blogueurs d’Up and Under vous souhaite une bonne lecture !

p.s. Up and Under veut continuer encore longtemps à vous offrir le meilleur des blogs rugby indépendants. pour cela, il compte sur votre soutien. on vous explique tout page suivante.

photo : adidas

Un (petit) coin de ciel bleu

antoine @renvoiaux22

notre projet : Vous proposer Le webzine up & under sur tous Les supports numériques

Up & Under est un collectif qui, depuis début 2013, réunit différents blogueurs, tous passionnés de rugby et observateurs attentifs du monde de l’ovalie, auteurs pour certains, qui informent, analysent, interviewent, … même sans carte de presse.

sa vocation est de proposer, chaque mois, une sélection d’articles publiés sur leurs blogs respectifs.

il est pour l'instant disponible en téléchargement gratuit sur upandunder.fr et sur les blogs partenaires.

un melting pot carrément ovale

Up & Under a délibérément choisi de cultiver une ligne éditoriale différente de ce que proposent les médias sportifs traditionnels, que ce soit dans le ton, l’esprit et les sujets traités.

Up & Under est donc le rendez-vous de la diversité, des points de vue, des sensibilités, qui s’expriment en toute liberté et indépendance… mais aussi de tous les rugbys, d’ici et d’ailleurs, qu’ils se conjuguent au niveau professionnel ou amateur, au masculin ou au féminin.

un collectif soudé & assidu

cette belle aventure n’existerait pas sans la contribution sans faille de nos blogueurs, tous bénévoles : antoine de renvoiaux22.fr, Jérémy & co de superrugbynews.fr, greg et toute l’équipe de xvovalie.com, hinato de japonrugby.net, eric de finalesrugby.com, thibaut de goodgamerugby, sans oublier sabine, sophie & Jérémy de bajadita.com et, pour la partie graphique, olivier de tahaacrea.com.

un contenu diversifié

Up & Under, c'est l'hémisphère sud et l'hémisphère nord, le rugby masculin et le rugby féminin, réunis en un seul support. c'est aussi des entretiens exclusifs et des portraits de joueurs, joueuses, entraîneurs, ...

a quoi serviront vos contributions ?

plus simple, plus pratique & plus accessible, toujours gratuit !

désireux de privilégier un accès le plus large possible au contenu, tout en maintenant la gratuité pour ses lecteurs et lectrices, nous souhaitons pouvoir vous faire profiter des numéros d'Up & Under sur tous les supports disponibles (smartphones, tablettes, ordinateurs).

pour embarquer aVec nous dans L'aVenture up&under, rendez-Vous dès mardi sur kisskissbankbank.com. bienVenue, merci & à très Vite !

voUs appréciez Up & Under ? devenez son sUpporter n°1 !

3

french connection

interView thomas Lombard bajadita.com / @jerryman66 - @bajadita

portrait aLbert cigagna finalesrugby.com / @Finales_Rugby

05 12

tho

mas

lo

mba

rd

6

interviewthomas Lombard

thomas, vous êtes parisien. on va dire que le bassin parisien n’est pas une terre de rugby comme peut l’être le sud-ouest. pour vous le rugby c’était une évidence ou c’est venu un peu par hasard ? ni une évidence, ni un hasard, mais mon père jouait au rugby, donc je vais dire que je suis venu au rugby par atavisme paternel et à un moment on a toujours envie de marcher sur les traces de son papa. J’ai fait du tennis et un peu de sports co comme le foot, mais le foot ne me plaisait pas vraiment. Je suis venu au rugby vers l’âge de 12 ans et je ne l’ai plus quitté ensuite.

débuts au chesnay, puis à Versailles, si je vous dis que le rugby c’est l’école de la vie vous confirmez ? oui, j’y ai retrouvé des notions de convivialité, de partage, d’altruisme.

puis, il y avait l’aspect festif qu’on peut retrouver même en catégorie de jeunes, comme lors de déplacements de tournois. c’était une belle époque.

ensuite le racing... oui, versailles jusqu’en première année cadets, puis le racing. J’étais en section sports études au lycée lakanal à sceaux. J’avais déjà un pied vers les filières de haut niveau. Je pars donc vers le racing puisque il y avait plus de perspectives de jouer le haut du niveau et j’avais aussi pas mal de copains de sélections de jeunes qui évoluaient là bas.

Vous tombez en fait au début du professionnalisme. effectivement, quand je commence à jouer en première en 93-94, tout se passe très vite ensuite puisqu’il y a la coupe du monde 95 qui arrive et la fédération tarde

un peu mais décide de franchir le pas. Je deviens donc pro, même si à l’époque on garde des rythmes d'entraînement qui sont des restes de l’amateurisme et qui ne sont pas comparables avec ceux de maintenant.

c’était comment le racing à l’époque? un peu compliqué non? fin de l’époque show-bizz, etc. oui, pas tout à fait, mais c’est vrai que ça se précipite un peu brutalement la dernière année, celle de bob dwyer, mais il restait quand même au début cabannes, mesnel, deslandes, blond, denis charvet, laurent bénézech, du très beau monde quoi. c’était encore une belle équipe. mais effectivement une phase de transition était en train de se préparer. cette génération là était plutôt en fin de parcours et derrière il y a quelques difficultés d’ordre sportif qui arrivent.

on était considéré comme Un ovni... mais ça a commencé à faire beaUcoUp de brUit aUtoUr de noUs QUand on bat sèchement le stade toUloUsain

‘‘

7

interviewthomas Lombard

Le racing tombe un peu et c’est le stade français qui émerge. Vous rejoignez alors le stade français. oui, je reste une année en groupe b avec le racing avec lequel on fait un barrage contre toulon pour accéder en groupe a qu’on perd (1996-97). puis les deux équipes ont un peu des trajectoires opposées avec les années difficiles pour le racing et les années de gloire du stade français. bernard laporte me contacte alors et je prends la décision de le rejoindre, mais la décision n’a pas été simple à prendre. il était difficile de laisser ses potes, ses amis.

derrière, c’est la grande époque du stade français. effectivement, tout va très vite derrière. on est champion de france la première année et là, pour le coup, je rentre en plein dans le professionnalisme, même si la première année j’étais au bataillon de Joinville à l’armée et que je passais moins de temps au club que la plupart de mes coéquipiers. mais là on était déjà passé à un entraînement voire deux quotidiens. Un peu comparable à ce qui se fait aujourd’hui.

personne ne nous attendait, on était l’équipe surprise, bien qu’il y ait des super joueurs dans l’équipe. mais on était

considéré comme un mirage, un ovni. mais ça a commencé à faire beaucoup de bruit autour de nous quand on bat sèchement le stade toulousain en demi à brive. puis en finale, on écarte facilement perpignan qui passe complètement à côté de sa finale.

4 titres de champion avec le stade français. un seul regret peut-être, la finale de coupe d’europe de 2001 contre Leicester que vous perdez en toute fin de rencontre à l’issue d’une superbe finale ? oui, mais honnêtement ils nous sont supérieurs ce jour là. diego (dominguez) nous maintient à flot avec une réussite insolente au pied comme il avait l’habitude d’avoir. mais en face, c’était une très belle équipe. on peut toujours regretter de ne pas l’avoir gagnée mais je n’ai pas le souvenir qu’on ait été dans la position de toulon ou de clermont ces dernières années où dans les matches de poule et phases finales tu sens qu’il y a une supériorité affichée. on faisait partie des équipes qui pouvaient la gagner, mais on n’était pas l’équipe qui devait la gagner.

Vous êtes rapidement sélectionné en équipe de france. première sélection en 98, premier essai dès la deuxième sélection contre l’australie. Là aussi,

ça va super vite. peut-être le regret de ne pas avoir disputé la coupe du monde un an plus tard ? effectivement, c’est toujours un regret. Je suis arrivé vite, j’ai rapidement été titulaire à un an de la coupe du monde. mais cette arrivée rapide, je la dois aux performances du stade français, mais sur la saison 98-99 on a un creux dans la saison une fois le tournoi terminé.

on ne se qualifie d’ailleurs pas pour les phases finales du championnat (élimination en quarts de finale 19 - 51 à toulouse). on gagne le du manoir derrière toutefois, mais le stade français a été moins performant, j’ai aussi été moins performant et comme tout joueur on est aussi tributaire des performances de son club. il y a aussi un choix des sélectionneurs qui avait arrêté un groupe pour partir à la coupe du monde. ils avaient leur équipe type dans laquelle je n'apparaissais pas, mais ensuite ils ont choisi des joueurs moins expérimentés. c’est pour ça d’ailleurs je pense qu’ils ont fait beaucoup appel aussi à des joueurs non-capés pour cette coupe du monde (Jimmy marlu, cédric desbrosses, stéphane castaignède).

c’est une stratégie que je comprends tout à fait mais qui fait que je suis resté à la maison.

2004, c’est la fin de l’ère nick mallett au stade français, vous décidez de partir du club. oui, j’avais fait un peu le tour, on avait tout gagné. J’avais envie de faire autre chose, me relancer peut-être. J’aurais pu choisir le confort et rester au club puisque j’avais encore deux années de contrat, mais j’avais une opportunité. ma première fille était née, mais était encore jeune et c’était peut-être le bon moment pour partir. même si après coup, je dois avouer que quand j’ai appris que nick mallett partait, je me suis posé la question. mais je ne regrette absolument pas mon choix.

worcester n’était pas le plus grand club anglais, mais l’idée n’était pas forcément d’aller dans un club qui dominait tout. puisque j’avais déjà eu cette situation de confort par rapport aux résultats avec le stade français. c’était plus l’aventure qui était intéressante, et il y avait un challenge

8

interviewthomas Lombard

sportif avec worcester qui consistait à devenir la première équipe à se maintenir après avoir été promue puisque cela n’était jamais arrivé avant qu’on ne le fasse. de ce point de vue cela a été une aventure humaine intéressante, sans parler du sportif.

on note d’ailleurs que vous vous intéressez de très près au rugby anglais. on sent que vous vous êtes régalé là-bas. Vous appréciez ce côté plus cadré, moins bordélique qu’on sent qu’il peut exister parfois en france? Je ne veux pas parler du rugby et de l’organisation générale du rugby parce que c’est toujours très délicat, mais en revanche, du point de vue de la structure du club c’était top. au stade français on était un peu un club nomade, on n’avait pas de centre d’entraînement, on prenait souvent la voiture et là je suis arrivé dans un club qui était structuré, centralisé, où tout se passait au même endroit avec la rigueur et la discipline anglaises. Une phase de préparation très dure, beaucoup d’encadrement à tous les niveaux. tout était beaucoup plus élaboré et cadré que ce que j’avais pu connaître jusqu’à alors. ca a été un changement de situation qui m’a interpellé effectivement.

finalement, vous bouclez la boucle avec un retour au racing. malheureusement, vous perdez en finale d’accession contre le stade montois. oui, on avait une bonne équipe, on était un peu jeune collectivement. on était sans doute individuellement supérieur

à beaucoup de nos adversaires, mais la pro d2 ce n’est pas que ça, et on a perdu face à une équipe de mont-de-marsan beaucoup plus unie et déterminée que nous même si le match se joue aux prolongations. mais à un moment, ils ont eu un peu plus d’expérience ensemble ce qui leur a permis de se sublimer et nous, on a calé.

malheureusement derrière vous devez mettre un terme à votre carrière pour des soucis cardiaques. oui, on me détecte une fuite aortique, qui ne m’a pas laissé le choix.

Ça ne doit pas être facile, vous n’avez pas eu le temps de vous y préparer. c’est brutal en effet. mais est-ce que finalement il y a une bonne façon d’arrêter sa carrière ? l’avantage, c’est que je n’avais pas à réfléchir 0 quand arrêter ma carrière, cela m’a été imposé et c’est vrai que le positif dans l’histoire c’est que j’ai tout de suite eu des sollicitations qui m’ont permis de m’occuper mais surtout de rester dans le rugby.

Vous devenez consultant dès 2007 alors que vous jouez encore. il y a toujours un manque c’est sûr, mais je restais dans mon univers. Je n’étais plus sur le terrain mais en dehors et je n’ai donc pas ressenti de manque d’être sur le terrain, d’être avec les terrains.

aucune envie d’être entraîneur ? pour le moment non, cela n’a jamais été un but.

Vous êtes peut-être le commentateur qui fait le plus l’unanimité sur les réseaux sociaux. est-ce que vous le ressentez et est-ce que vous avez une explication ? non, je n’ai aucune explication, il est vrai que midi olympique avait fait un sondage auprès des entraîneurs qui me plaçaient en tête. J’essaie juste de faire mon boulot du mieux possible, comme quand je jouais. J’ai choisi d’être consultant à part entière et non en complément d’une activité. du coup cela me dégage des périodes de temps plus grandes pour préparer mes matches, visionner mes matches, lire la presse, etc. peut-être que l’explication vient de là. cela me ravit en tout cas, et j’espère que cela va continuer.

comment se présente une semaine de consultant ? Lecture des journaux, … ? en effet, j’aime beaucoup lire la presse anglaise en ce qui me concerne, je vais aussi sur les sites étrangers puisque je commente le super rugby pour canal.

c’est aussi un moyen d’avoir des informations et des points de comparaison sur l’organisation générale, etc. après, j’aime bien regarder les matches que je n’ai pas vus. cela prend du temps mais on a la chance avec canal d’avoir une base de données qui est accessible en permanence. donc, tout cela me prend deux, trois jours par semaine. puis il y a aussi la radio et comme j’interviens aussi pas mal en entreprise sur des séminaires et des conventions, cela fait des bonnes semaines.

9

interviewthomas Lombard

Vous êtes friand de rugby de l’hémisphère sud, qu’est-ce que vous appréciez dans ces compétitions ? il y a une notion de spectacle qui est intéressante. souvent, ce sont des matches qui sont attrayants du point de vue de la prise de risque, etc. sans comparaison aucune avec le top14 puisque les enjeux ne sont pas les mêmes, il n’y a pas de descente, les modes de financement des équipes ne sont pas les mêmes. Je trouve que c’est un championnat rafraîchissant, c’est aussi un laboratoire pour les expérimentations des nouvelles règles. ca permet de voir en amont comment les règles sont gérées et les changements de règles sont assimilés par les joueurs.

voilà, je trouve que c’est un complément intéressant au top14.

ce qui me frappe en regardant le super rugby, c’est la rapidité de libération des ballons ainsi que l’angle des courses qui je trouve meilleur d’une manière générale (plus de courses droites, ...) par rapport aux libérations, je pense qu’ils sont très forts dans la qualité des soutiens, le travail de libération de la balle. ce sont des choses qu’ils travaillent beaucoup. par exemple, on voit beaucoup en super rugby ou même souvent au niveau européen des joueurs qui vont se détendre, s’étirer un maximum et se tourner rapidement vers leur camp pour que le ballon soit accessible et qui vont favoriser la sortie de balle. on a tendance à le voir de plus en plus en top14, mais ce

n’est pas aussi régulier.

le super rugby est doté d’arbitres qui laissent le jeu se dérouler beaucoup plus. maintenant sur les angles de course, ils travaillent beaucoup le jeu dans la défense, la faculté à libérer les actions, jouer dans la défense, donc du coup ça entraîne effectivement des réactions des joueurs sans ballon avec des prises d’intervalle, des prises de ligne et c’est vrai que quand ils sont servis, ça va loin. ils ont une dextérité technique qui est supérieure à la nôtre, c’est vrai, et ça fait souvent impression.

toujours en parlant de jeu, il m’arrive souvent de râler contre des passes sautées qui au lien d’apporter un plus en attaque, desservent finalement le jeu de ligne et favorisent le travail défensif. c’est vrai que la passe sautée, si elle n’est pas à plat et que la course n’est pas bonne, va aider la défense qui va récupérer en glissant. en perdant du terrain certes. il est vrai que c’est parfois systématique. après, c’est aussi une question de communication des joueurs. Je sais par exemple qu’en angleterre justement on avait des codes pour pouvoir annoncer ce qu’on voulait comme passe. ce n’est donc pas le porteur de balle mais les soutiens qui annonçaient. tout est question de communication à mon avis.

Vous avez relevé il y a peu sur twitter une statistique sur la possession du ballon et l’occupation. elle indiquait qu’à part les blacks, c’est l’équipe qui n’a pas

l’occupation ni la possession du jeu qui l’emporte la plupart du temps. oui. alors attention, ce n’est pas une statistique définitive. mais très souvent, aujourd’hui, l’équipe qui a moins souvent le ballon en terme de possession est l’équipe qui gagne les matches. finalement on se rend compte qu’il est beaucoup plus difficile d’attaquer que de défendre. on a des défenses capables maintenant de défendre sur plus de dix temps de jeu sans se faire pénaliser et avec les règles autour des rucks, les joueurs qui viennent contester du calibre de steffon armitage font que l’équipe qui a le ballon finit très souvent par s’épuiser et se mettre à la faute. du coup procéder par contre est une situation plutôt favorable.

en revanche cela ne s’applique pas aux blacks. eux font mentir ce genre de statistiques. qu’est-ce qu’ils ont de plus? La culture ? La technique ? déjà, ils travaillent énormément les ballons de récupération ( à peu près 50 % des essais sont marqués sur des ballons de récupération) et ils ont une organisation avec des zones de terrain où ils savent qu’ils peuvent à tout moment attaquer, d’autres où en revanche ils savent qu’ils vont taper au pied. et à partir du moment où il y a une récupération où une prise d’intervalle qui intervient dans cette zone, il y a une mise en mouvement de beaucoup de joueurs avec des courses de soutien, etc., qui est significative. puis ils ont une dextérité technique, une agilité pour faire des passes au contact ou

on est en QUête perpétUelle de talents, de JoUeUrs, de certitUdes. donc on change, on renoUvelle.

il y a d’aUtres stratégies.

‘‘

10

interviewthomas Lombard

jouer dans la défense qui fait souvent la différence. et puis ils ont aussi des joueurs comme Kieran read, qui sont des garçons parvenant à faire le geste juste dans toutes les situations. donc finalement s’il y a une bonne solution à prendre et 9 de mauvaise, ils vont à 95 % prendre la bonne décision. ils sont dans l’organisation et la description d’un système de jeu qu’ils mettent en place tous les week-ends dans le super rugby. ils sont dans la continuité avec leur équipe nationale. ce qui n’est pas forcément notre cas, nous sommes dans un championnat globalement assez fermé avec beaucoup de phases de conquête, de défense, etc. d’où au niveau international quand il faut jouer dans la défense, dans les intervalles, on a moins l’habitude de le faire puisqu’on ne le fait pas forcément au quotidien en club. eux sont dans la continuité, nous on ne l’est pas.

justement puisqu’on parle de l’équipe de france. quel est votre regard sur cette équipe ? au niveau comptable, en terme de bilan comme en terme de jeu, on va dire que celui-ci est assez faible depuis l’arrivée de philippe saint-andré à la tête des bleus. on a l’impression qu’il n’y a pas de ligne directrice, de plan de jeu, de fil conducteur. on tâtonne beaucoup, par exemple, on décide à deux jours d’un match en australie de mettre en place une défense inversée que l’on n’a jamais travaillée. oui, mais j’ai envie de dire que quand on perd mais qu’on se creuse la tête, c’est plutôt bon signe. maintenant, je reste optimiste par rapport à cette équipe puisque je pense qu’elle a malgré tout une forme de puissance qui se dégagera à un moment ou à un autre. pour moment ça tarde c’est vrai, mais il y a du talent, des joueurs d’expérience, un bon équilibre et un groupe qui vient puisque j’ai eu la chance de les accompagner en nouvelle-zélande et australie et m’apercevoir de cela. ils sont bons ensemble et c’est important. mais il faudra que ça se matérialise par des résultats même si on peut toujours dire que les deux mois de préparation à la coupe du monde, qui est une compétition qui nous réussit toujours plutôt bien, pourront changer les choses. mais il faudrait quand même qu’ils arrivent à terminer ce tournoi des

6 nations avec au moins trois victoires (la date sera précisée dans le topo de l’interview). cela avait presque été le cas à l'automne mais il y a eu ce croche-patte des argentins qui nous a remis face à nos doutes, etc. mais je pense qu’ils vont y arriver.

ce que je trouve dommage quand même c’est que chaque année le tournoi ne sert plus qu’à préparer la coupe du monde. finalement, gagner le tournoi n’est pas le plus important... c’est vrai, mais c’est le lot de presque toutes les équipes aujourd’hui à part celles qui dominent le rugby bien sûr. celles qui ne gagnent pas, qui ont un nouvel entraîneur, un nouveau groupe de joueurs, des anciens qui arrêtent, des nouveaux qui ne donnent pas forcément satisfaction, n’arrivent pas à dégager de certitude. et si on n’arrive pas à fixer et à figer tout ça par des résultats, on est en quête perpétuelle de talents, de joueurs, de certitudes. donc on change, on renouvelle. il y a d’autres stratégies.

les anglais par exemple. eux se sont entêtés avec certains choix, mais on voit que malgré tout un garçon qui est titulaire depuis trois ans comme farrell ne donne pas toutes les certitudes non plus à six mois de la coupe du monde. puis sa blessure n’arrange pas les choses. donc voilà, je ne crois pas qu’il y ait de vérité absolue. maintenant ce qui est sûr, c’est que rationnellement il vaut mieux avoir une équipe qui arrive à la coupe du monde en ayant gagné deux tournois et en dégageant une force collective grâce à de bons résultats plutôt qu’une équipe qui navigue un peu à vue.

mais même si l’équipe de france devient championne du monde (après tout la poule est accessible et c’est une compétition qui nous réussit plutôt bien) met-on en place tous les ingrédients pour réussir ? un exemple : au niveau de la formation, on ne brille pas dans les dernières coupes du monde des moins de 20 ans. est-ce qu’on ne devrait pas repenser des choses ? on a un problème institutionnel, notamment au niveau des conventions et du respect de ces conventions. par exemple dans la convention entre la premiership rugby et la rfU, le premier

point mis en avant est la priorité à l’équipe nationale, ce n’est pas le cas dans la convention lnr / ffr. donc on progresse doucement, mais il y a une énorme divergence entre les intérêts des clubs et ceux de l’équipe nationale. par exemple aujourd’hui, il n’y a pas d’intérêt évident pour un président de club comme mourad boudjellal de faire tout ce qu’il faut pour que l’equipe de france soit forte. son club fonctionne, il est double champion d’europe en titre et champion de france. il faut trouver des points d’accroche pour indemniser de manière encore plus significative. c’est un dossier extrêmement complexe.

on s’en aperçoit d’autant plus avec la liste des 30 joueurs protégés . finalement sur cette liste, seule la moitié de ces joueurs est sélectionnée de manière récurrente. il y a donc des clubs qui peuvent logiquement se sentir lésés. Je pense que 30 n’est pas le bon chiffre. il fallait réduire ce nombre à 10 ou 15 en ciblant prioritairement les cadres comme thierry dusautoir qui a besoin de se ménager et de se préparer pour la coupe du monde.

maintenant, nous voyons bien qu’il est difficile de mener une politique de résultats pour l’équipe nationale et pour les clubs. les anglais par exemple n’ont plus gagné de coupe d’europe depuis 2007. les saracens s’en sont rapprochés mais n’ont pas réussi.

et ce d’autant plus que les anglais ont eu un passage à vide important dans leur rugby avec la dévaluation de la livre sterling. le rugby anglais fonctionnant essentiellement sur du mécénat, les mécènes ont réduit leurs investissements et leur participation dans les clubs. moins de stars étrangères, relative désaffection des stades. du coup, obligation pour eux de proposer un spectacle attrayant pour essayer de faire revenir ou garder les gens dans les stades et après un choix payant, il faut l’avouer, de prioriser les joueurs issus de la formation anglaise (english Qualified players). ces joueurs là du coup aujourd’hui représentent 75 % des joueurs évoluant en angleterre. stuart lancaster, le sélectionneur anglais, a du coup 75 % de joueurs qu’il peut sélectionner pour

11

interviewthomas Lombard

l’équipe d’angleterre, ce qui est colossal. cela s’est mis en place grâce à des mesures incitatives et aujourd’hui ils tirent la quintessence de cela. si on prend la ligne d’attaque de l’équipe d’angleterre, il y a une moyenne d’âge très basse.

en parlant de l’équipe d’angleterre et de sa composition, je trouve personnellement dommage qu’on écarte un joueur de la ligne de danny care. danny care est écarté parce que stuart lancaster trouve que ben youngs colle plus au plan de jeu qu’il chercher à mettre en place. care est un joueur plus d’instinct, plus imprévisible. care n’est même pas sur le banc car wigglesworth est un excellent joueur au pied, ce qui donne donc plus d’options aux différents temps de jeu de lancaster.

en octobre dernier, la ffr a proposé une ébauche de calendrier dans le but d’une harmonisation. n’est-ce pas une bonne chose pour éviter les doublons, mettre en place un championnat du monde des clubs par exemple ? le problème, c’est qu’aujourd’hui il y a quand même des mastodontes qu’il faudra bouger. a commencer par le tournoi des 6 nations. les organisateurs ne veulent pas entendre parler d’un tournoi à un autre moment qu’en février et mars. maintenant, la piste est intéressante et c’est une piste à creuser mais le calendrier sera toujours autant chargé. il restera toujours les matches de championnat et les phases finales.

top12 ou pas alors ? non, je ne pense pas que le top 12 soit une bonne solution. ce que les clubs font gagner en terme de temps de récupération, ils vont le perdre en recettes par exemple. il y aura deux réceptions de moins. puis on va se trouver avec les gros clubs qui auront 35 joueurs compétitifs, une main d’oeuvre extrêmement importante et pas forcément utilisée à sa juste valeur.

pour plus de spectacle en top14, limiter à une seule descente alors ? 2 descentes sur 14 clubs paraissent très lourdes. mais en contre partie, il n’y aurait qu’une seule montée. oui, mais on pourrait s’inspirer de ce que font les anglais par exemple, c’est à

dire avoir des critères d’accession plus drastiques (qualité des stades, montant des budgets pour les clubs etc.) pour essayer d’avoir des équipes pérennes en top14 avec des bassins économiques forts. aujourd’hui, il est capital pour le rugby que lille puisse accéder à l’élite et obtenir une homogénéisation des clubs sur l'hexagone qui soit plus significative. aujourd’hui c’est trop disparate. bien sûr on ne pourra jamais empêcher le mérite à une équipe comme mont-de-marsan par exemple de remonter en top14. mais on sait que ce sont des équipes qui financièrement auront du mal à être compétitives par rapport à d’autres. tôt ou tard, il y aura un choix à faire.

Vous n’avez pas peur qu’on se coupe trop de l’histoire de ce sport ? oui, on se coupe un peu de l’histoire de ce sport, mais une métropole comme lyon par exemple peut un jour attirer du monde dans son stade. le potentiel est là. puis ce sont des équipes qui sont dans des grands bassins économiques qui peuvent mettre un million sur la table par exemple pour faire venir des stars comme dan carter.

Vous avez commenté dernièrement du rugby féminin. Vos impressions ?

c’était très sympa. il y avait une belle fenêtre ouverte aux rugbywomen pour attirer la lumière. elles ont fait quelque chose de chouette pour la coupe du monde. il y a une sorte de solidarité qu’on doit avoir aujourd’hui avec elles. le rugby masculin est très fort. il est normal qu’on puisse les aider ainsi de temps à autre. bon, le match n’a pas forcément été des plus enlevés, mais les conditions étaient difficiles. c’était une chouette initiative.

en plus, la rencontre a été suivie par 300 000 téléspectateurs, ce qui est plutôt honorable.

en parlant de rugby féminin, il y a ces temps-ci beaucoup de médiatisation. était-ce un “one shot” pour canal ou est-ce que l’expérience va être renouvelée ? c’est un match qui s’est inscrit dans le cadre des 24h du sport féminin. il n’est pas exclu que ça se reproduise. maintenant il est vrai que nous avons une antenne des plus chargées et il sera compliqué de retransmettre le top8 qui pourrait entrer en collision avec le top14 et la pro d2. cela ne va pas servir à grand chose de se positionner sur le sport féminin et le diffuser à 23h sur une chaîne annexe de canal.

jeremy @jerryman66 ou @bajaditaphoto : icon sport/ enpleinelucarne.net/ biensport.wordpress.com/

12

portraitaLbert cigagna

Une fois n’est pas coUtUme, ce mois-ci, finalesrUgby ne voUs proposera pas Un focUs sUr Un match oU sUr Une biographie. poUr ce nUméro 12 d’Up and Under, c’est Un très grand JoUeUr dU rUgby français QUi noUs fait l’honneUr d’Un QUestionnaire de proUst saUce ovale.

top !il a dirigé le pack de toulouse durant 14 ans au poste de numéro 8. surnommé « matabiau » en raison de sa capacité à trier les ballons pour les bonifier, il fut titré 5 fois en 7 finales de championnat de france

doté d’un sens tactique hors du commun et d’une grosse technique individuelle, il connut la consécration internationale bien tard (qui a dit « à tort !! ») à presque 35 ans pour décrocher la 3ème place de la coupe du monde 1995 face à nos meilleurs ennemis

il n’est pas possible que vous n’ayez pas encore découvert de qui il s’agit.

je suis !… je suis !… monsieur aLbert cigagna bien sûr !

13

portraitaLbert cigagna

* mazères cassagne sports est un club du comité midi pyrénées qui a également formé william servat, hervé manent et Julien rey, actuellement centre de l’U.b.b.

quel est aujourd’hui votre activité professionnelle ? professeur d’eps depuis 1982, détaché à la fédération française du sport Universitaire depuis 15 ans

a quel âge avez-vous commencé à jouer au rugby ? 6 ans

pourquoi avoir choisi ce sport ? c’était le sport du village

quel a été votre parcours de joueur ?

au m.c.s. (mazères cassagne sports*) jusqu’à 18 ans puis 4 saisons à bagnères. toulouse de 1983 à 1995 puis 1an à castres et 2 ans à pamiers

quel joueur vous a le plus impressionné (par son talent) durant votre carrière

(à votre poste de prédilection et tous postes confondus) ? didier codorniou (c’est mon ami)

quel est (ou a été) votre joueur préféré ? Kieran read - richie mc caw - conrad smith

un joueur vous a-t-il fait perdre vos moyens durant ta carrière ou du moins déstabilisé ? aucun

quel numéro 8 actuel vous correspondrait-il le plus ? ce serait trop prétentieux

auriez-vous aimé jouer actuellement ? pas spécialement

Vous êtes Vice-président du club de mazères cassagne sports. constatez-vous une évolution des mentalités dans le rugby amateur ?

L’implication et l’amour du club sont-ils toujours des critères importants ?

il est à l’image de l’évolution de la société c’est à dire les joueurs sont des consommateurs et non des acteurs.

La rigidité des systèmes de jeux et la préservation du résultat dans le rugby pro ne donnent plus lieu (à quelques exceptions près) à un jeu débridé mais terriblement efficace.

pensez-vous que le « jeu à la toulousaine » dont vous êtes l’un des principaux instigateurs est définitivement dissout ? c’est une question de philosophie du club. a ce jour, il est en train de disparaitre

L’apprentissage du rugby à 7 peut-il être un moyen de renforcer les capacités techniques d’un joueur ? oui mais cela reste 2 activités totalement différentes

a votre avis, la formation française a-t-elle des carences ? Je le pense

nom : cigagna. prénom : albert. age : bientôt 55 ans. (né le 25 septembre 1960). poste : 3ème ligne

avec albert cigagna, le rugby s'invite à la maison d'arrêt de foix pour l'opération "bouger pour s’en sortir"

14

portraitaLbert cigagna

quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un gamin qui souhaiterait devenir un joueur pro ? fais des études !

avez-vous des contacts avec le milieu du rugby professionnel ? si non, est-ce un regret ? Quelques-uns et ce n’est vraiment pas un problème

question mode : le rugby actuel par le biais du marketing attache de plus en plus d’importance aux tenues pour des raisons marketing. auriez-vous apprécié de jouer avec les maillots actuels ? oui, pour montrer les tablettes de chocolat

quelle équipe de club (au niveau des championnats français et au niveau international) vous inspire le plus lorsque vous la voyez jouer ? pourquoi ? les blacks, l’angleterre, l'U.b.b. beaucoup d’initiatives dans le jeu, jeu fait de mouvements

Le «french flair» a-t-il disparu ? oui (ce sont les anglais qui ont maintenant le french flair)

Le rugby (dans sa grande majorité) sur les chaines payantes… Votre avis ? c’est bien : tu peux zapper ou faire autre chose si c’est nul

pensez-vous que « l’esprit du rugby » est aussi fort chez les garçons que chez les filles ?

sans aucun problème

qualité préférée chez 1 rugbyman ? l’intelligence

qualité préférée chez 1 rugbywoman ? l’intelligence

Vous êtes plutôt « famille » ou « copains » ? les 2

un film ? “intouchables”, “into the wild”

un livre? l’oligarchie des incapables

un chanteur ? bénabar

une chanson ? lili, de pierre perret

un lieu ? mazères

quel titre de film, de livre ou de chanson, donneriez-vous à votre carrière de rugbyman ? la vie est un long fleuve tranquille

une boisson ? Un bon verre de vin (bordeaux ou corbières)

un bruit ? le gazouillis des oiseaux le matin au réveil

quel a été votre rêve de bonheur de rugbyman ? tous les titres de champion et la

coupe du monde 1995

Votre plus grand malheur ? au niveau sportif aucun. sinon la perte d’amis

Votre couleur, votre fleur et votre oiseau préféré ? fuchsia – orchidée - perroquet

Votre héros et héroïne préférée en sport, fiction et dans la réalité ? aucun

don de la nature que vous aimeriez avoir ? J’ai été gâté (je me contente de ce que j’ai)

y a-t-il un don ou une qualité supplémentaire au rugby, que vous auriez aimé avoir ? mesurer 10 cm de plus, courir le 100m en 10’, avoir plus de détente (blagues)

quelle est la faute dans la vie pour laquelle vous avez le plus d’indulgence ? ma devise « je pardonne tout mais j’ai de la mémoire »

quelle est la faute au rugby pour laquelle vous avez le plus d’indulgence ? faire une connerie sur une prise d’initiative

quelle a été votre devise sur le terrain ? prenons du plaisir – osons

quelle est votre devise dans la vie ? il y a toujours des choses plus graves

Le rugby disparait : une épitaphe ? « J’ai partagé de bons moments »

albert cigagna avec son ami et opposant politique fabien pelous

15

eric @Finales_Rugby / finalesrugby.comphoto : nicolas derré/ ladepeche.fr/ midinews.com/ l'equipe.fr

palmarèsaLbert cigagna

5 FOIS CHAMPION DE FRANCE1985 avec toulouse contre toulon 36 / 221986 avec toulouse contre agen 16 / 061989 avec toulouse contre toulon 18 / 121994 avec toulouse contre montferrand 22 / 16 1995 avec toulouse contre Castres 31 / 16

2 FOIS FINALISTE DU CHAMPIONNAT DE FRANCE1981 avec bagnères contre béziers 13 / 221991 avec toulouse contre bègles 18 / 12

1 COUPE DE FRANCE 1984

FINALISTE DE LA COUPE DE FRANCE 1985

pour en Voir ou saVoir pLus sur aLbert cigagna

quelques finales disputées avec le stade toulousain

toulouse-toulon 1985 partie 1 : https://www.youtube.com/watch?v=glUxicd6lsU partie 2 : https://www.youtube.com/watch?v=puUiq5nqhza partie 3 : https://www.youtube.com/watch?v=mjnp8fchg1c

toulouse-agen 1986 https://www.youtube.com/watch?v=Q0rgsKieJte

toulouse-toulon 1989 partie 1 : https://www.youtube.com/watch?v=eclxKtbliye partie 2 : https://www.youtube.com/watch?v=6lod3Qrdpx8

bègles-toulouse 1991 https://www.youtube.com/watch?v=bjab0fJmdzm

toulouse-castres 1995 partie 1 : https://www.youtube.com/watch?v=a4hfqgxKzuo partie 2 : https://www.youtube.com/watch?v=hlpKlpdmm0k

entretien dans rugby magazine le 6 septembre 2014. en 2 minutes 30, vous retrouverez un entretien sans concession et la maitrise technique d’albert cigagna

http://france3-regions.francetvinfo.fr/midi-pyrenees/emissions/rugby-magazine/actu/l-entretien-avec-albert-cigagna-un-rugby-professionnel-dans-lequel-il-ne-se-reconnait-pas.html

rugby magazine est diffusé sur france 3 midi pyrénées tous les samedis à 12h10

interview dans L’express en 2004. certains passages prévalent encore actuellement.

http://www.lexpress.fr/informations/albert-cigagna-generation-desenchantee_654850.html

1 TOURNOI DES 100 ANS DU STADE TOULOUSAIN 1989

1 FOIS FINALISTE DU CHALLENGE DU MANOIR 1984

1 TOURNOI DES MASTERS 1989

3 CHALLENGE DU MANOIR 1988 1993 1995

1 SéLECTION EN éqUIPE DE FRANCE(carte d’international n° 829) le 22 juin 1995. match pour la 3ème place de la Coupe du monde : France-angleterre : 19 – 09

cocorico

une attaque en kiLt renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22

trèfLe de pLaisanterie ! renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22

une nouVeLLe défaite au bout de L'ennui renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22

des saLes gosses aux starLettes renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22

une Victoire mais pas d'aggiornamento renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22

u20 : Le tournoi bajadita.com / @SOSurrullo - @magalica31

17 18 19

20

22 23

17

dans un stade de france transi de froid, le xv de france a essentiellement brillé par sa défense, parvenant à stopper les offensives écossaises souvent initiées par ce diable de stuart hogg, l’arrière de poche au cœur de lions sur les nombreux ballons rendus au pied par camille lopez ou scott spedding. encore qu’il faille évoquer l’essai encaissé en fin de première mi-temps, le seul de la rencontre, et quelques occasions assez nettes qui auraient pu aller à dame sans l’intervention heureuse des défenseurs tricolores. face à des formations plus denses physiquement et mieux organisées après plusieurs temps de jeu, il est à craindre que le rideau français ne connaisse quelques soucis autrement plus épineux.

mais c’est surtout en attaque que le

chantier ne paraît toujours pas avoir progressé. souvent arrêtés, donnant l’impression de ne pas trop savoir que faire du ballon, les attaquants français ont proposé trop peu de courses vraiment tranchantes dans la défense adverse.

et lorsque qu’elles se produisirent, le manque de soutien ou une maladresse dans la passe ont annihilé les occasions d’essai. en deuxième période, les tricolores ont paru se recentrer sur un jeu restrictif, privilégiant des groupés pénétrants il est vrai plus efficaces que le jeu au large incapable de déstabiliser la défense écossaise, faute notamment de déblayage efficient dans les regroupements. laissant le soin à l’ouvreur camille lopez, très en réussite dans cet exercice, de meubler le score sur pénalité, les « rouges » ont assuré

l’essentiel hier, à savoir la victoire.

malgré ces critiques, il serait injuste de juger que le succès français est immérité. les statistiques sont d’ailleurs plutôt flatteuses qui tendent à infirmer le sentiment tenace qu’hier soir les attaques portaient un kilt plutôt qu’un maillot rouge.

sans conteste, le xv de france s’est montré supérieur à son adversaire tant en termes d’occupation du terrain et de possession que courses et d’off-loads. la touche tricolore a donné satisfaction malgré quelques lancers ratés, ce qui est plutôt une bonne surprise face à un alignement écossais de très bon niveau.

pourtant, un goût très net d’inachevé demeure. et qui ne semble malheureu-sement pas près de disparaître.

le xv de france a peUt-être changé de maillot, mais il n’a pas changé sa façon d’aborder les matchs : face à l’ecosse, poUrtant présentée comme l’éQUipe la plUs faible dU plateaU avec l’italie, les JoUeUrs de philippe saint-andré ont encore Une fois déçU les attentes des sUpporters, avec Un JeU offensif approximatif et bien peU inspiré.

Une attaQUe en kiLt

antoine @renvoiaux22photo : afp

18

trèfLe de plaisanterie !

il ne faut pas s’y tromper. derrière ce score somme toute flatteur (18-11) se cache la vérité toute nue : l’équipe de france est médiocre. pas nulle, non, médiocre au sens étymologique du terme, c’est à dire moyenne. sans relief, sans véritable point fort, si ce n’est la défense. encore qu’avec 18 points encaissés sur pénalités on puisse trouver à redire sur la question.

non, décidément, ce xv de france n’enthousiasme plus grand monde.

peut-on accepter que le soi-disant meilleur championnat du monde produise des joueurs incapables de se faire correctement des passes ? peut-on raisonnablement se contenter de dix minutes de jeu à peu près cohérentes en deux matchs du tournoi ?

il fallait s’y attendre, une semaine de travail supplémentaire depuis la rencontre face à l’ecosse n’a pas réglé les défauts rédhibitoires affichés par l’équipe de france depuis trop longtemps : soutiens offensifs insuffisants, ballons reçus arrêtés, absence d’alternance dans le jeu offensif, jeu de passes à

la limite de la faute professionnelle. a quoi il faut ajouter une touche tout juste correcte et une mêlée pas franchement dominatrice. pendant la quasi-totalité du match, les français ont subi la domination d’un xv d’irlande pourtant pas éblouissant. simplement meilleur sur les fondamentaux, pénible comme à son habitude dans les rucks, et adroit aux tirs au but. Jonathan sexton, pourtant sonné, encore une fois, sur un plaquage de mathieu bastareaud (le seul à surnager chez les trois-quarts), a réalisé un sans faute, inscrivant tous les points de son équipe. de son côté, camille lopez a manqué un but franchement dans ses cordes et n’a pas convaincu dans l’animation offensive.

devant, la pack tricolore n’a pas fait d’étincelle, avec une mention spéciale à pascal papé, qui a fait admirer son intelligence situationnelle en collant un coup de genou à Jamie heaslip sous les yeux de l’arbitre pour récolter un carton jaune stupide et mérité. paradoxalement, cette expulsion temporaire a secoué les bleus, transformant les enfants de

l’apathie en révoltés au point de faire douter les irlandais.

ah, si seulement le xv de france essayait au moins une fois de jouer tout son match comme les dix dernières minutes de l’aviva stadium !

avant cette partie, thierry dusautoir affirmait qu’un succès en terre irlandaise serait un exploit. le rugby français en est là. espérer créer la surprise contre une formation qu’elle a si souvent battue par le passé.

comme on souhaiterait que cesse la plaisanterie d’une équipe qui préfère s’adonner à la musculation plutôt que de faire des gammes, ballon en main, qui semble trouver suffisant une victoire poussive contre l’ecosse et estimera certainement encourageante une défaite en irlande sur une marge plus étroite que celle qu’on lui prédisait avant la rencontre.

les plaisanteries les plus courtes sont, dit-on, toujours les meilleures. au bout de quatre ans, celle-ci ne nous fait plus rire du tout.

antoine @renvoiaux22photo : 3m

on craignait une déroute, ceLLe-ci ne s’est pas produite. La défaite peut même sembLer honorabLe. sept points d’écart seuLement séparent Les Vainqueurs irLandais des perdants franÇais. Les bLeus ont même inscrit Le seuL essai de La rencontre. et Les pLus optimistes diront qu’aVec un poiL de réussite suppLémentaire au pied, Les hommes de phiLippe saint-andré auraient pu repartir de L’aViVa stadium aVec un déficit de deux petits points. une misère. de quoi permettre à psa de Vendre ce nouVeau reVers comme une presque Victoire.

19

Une noUvelle défaiteau bout de L’ennui.

les discours positifs du sélectionneur ne changeront rien au fond, tout comme les arguments fondés sur le manque de réussite au pied de camille lopez, la blessure prématurée de rémi lamérat ou la réussite en contre de l’attaque galloise. malgré un léger mieux depuis l’entame du tournoi, cette équipe de france de rugby reste un mauvais élève.

face à des gallois récitant un rugby sans génie mais assez efficace pour l’emporter, les français ont fait une nouvelle fois la démonstration de leur fragilité. cette équipe sur le fil du rasoir semble être à la merci de la première contrariété venue, sans qu’elle soit en mesure d’inverser le cours des événements. ce samedi, une passe en-avant de quelques centimètres annihilant un essai de yoann huget et trois coups de pieds ratés (deux de camille lopez, un de morgan parra) ont suffi à faire basculer les bleus du côté de la défaite.

en face, les gallois ont enchainé les phases de jeu stéréotypées (deux ou trois séquences de rentre-dedans des deux centres, soutiens à deux mètres et ballons écartés dans les temps de jeu ultérieurs), profité de l’indiscipline tricolore (en

particulier celle de romain taofifenua qui a coûté six points à lui seul) pour inscrire cinq pénalités et marquer un essai en contre. rien de génial, on l’a dit, mais ce fut largement suffisant pour infliger un nouveau revers à psa au stade de france.

dans un match encore une fois marqué par l’ennui, les occasions de se réveiller ont été assez peu nombreuses pour les spectateurs, et c’est surtout en défense que les joueurs français ont été les plus en vue. si les premières minutes ont semblé donner raison aux choix de psa, avec une ligne de trois-quarts animée des meilleurs intentions, la blessure de rémi lamérat après moins de vingt minutes de jeu a certainement contrarié ces bonnes dispositions.

même si la rentrée de mathieu bastareaud n’a pas été négative, elle a coïncidé avec le retour à un jeu sans grande ambition, ni variation. et quand bien même les statistiques révèlent que les français ont davantage franchi et gagné plus de mètres que leurs adversaires, celles-ci ne se sont pas traduites par des points dans les moments clés. Quant à a botte défaillante de camille lopez, elle ne saurait constituer la seule excuse à cette

nouvelle défaite. les rentrées de Uini atonio et vincent debaty en seconde période ont correspondu avec un regain de puissance bénéfique, que les tricolores ont utilisé dans un jeu direct assez intéressant, mais insuffisamment efficace. la faute à quelques choix malheureux et à une défense galloise très agressive.

menés pendant tout le match, les hommes de philippe saint-andré ont couru en vain après le score, la régularité métronomique au pied de leigh halpenny au pied permettant aux gallois de faire tranquillement la course en tête, jusqu’au coup de sifflet final, qui déclencha la bronca du public du stade de france.

ce public qui n’en peut plus d’attendre une réaction d’orgueil des français, qui se lasse des discours lénifiants sur des progrès que le staff tricolore est le seul à vraiment discerner dans une équipe qui nous sert depuis quatre ans un brouet sans saveur en guise de rugby. alors qu’on se dirige vers un nouveau fiasco dans le tournoi, un tournoi que psa sera le premier sélectionneur en vingt-cinq ans à n’avoir pas remporté pendant son mandat. Une bien triste distinction…

antoine @renvoiaux22photo : icon sport

a L’issue d’un repas où iL aVait trouVé Le temps Long, groucho marx gratifia La maitresse de maison d’un compLiment pour Le moins piquant :

« j’ai passé une très bonne soirée. mais ce n’était pas ce soir. »

on serait tenté de présenter Le même à phiLippe saint-andré après une nouVeLLe défaite dans Le tournoi,La quatrième de rang face au pays de gaLLes.

20

c’est toute l’équipe de france qui en a pris pour son grade. L’attitude du sélectionneur a tranché avec les propos lénifiants auxquels il nous avait habitués jusqu’à présent. au-delà du ton, c’est surtout la façon de s’en prendre aux joueurs qui a surpris les observateurs.

ce n’est pas la première fois que saint-andré met en avant les défaillances individuelles pour expliquer un revers de son équipe. on se souvient qu’à l’occasion de la catastrophique tournée australienne de l’été 2014, psa avait fustigé des comportements jugés indignes de la part d’internationaux. mais cette fois, le timing de l’aigre saillie du sélectionneur lui confère un relief particulier : en plein tournoi, alors que la coupe du monde se profile à grande vitesse, les propos du coach résonnent comme un aveu d’impuissance et l’affirmation d’un véritable ras-le-bol.

psa reproche aux joueurs leur implication

insuffisante, estimant qu’ils ont trahi sa confiance. le sélectionneur juge même que de les avoir protégé depuis plusieurs mois face aux critiques des médias n’a servi à rien. refusant d’assumer seul, désormais, la responsabilité des échecs successifs du xv de france, saint-andré a traité les internationaux de « starlettes » plus soucieuses de leurs contrats publicitaires et du nombre de leur abonnés sur twitter que des performances de l’équipe nationale.

il est vrai qu’au vu des autres rencontres du même week-end, avec les performances de l’italie et de l’irlande, on peut légitimement s’interroger sur la capacité des bleus à se sublimer quand celtes et transalpins se transforment en guerrier dès qu’ils revêtent leur tunique d’internationaux.

ces propos de philippe saint-andré ne sont pas sans rappeler la sortie de marc lièvremont pendant la coupe du monde 2011, qui avait traité ses joueurs de

« sales gosses ». dans les deux cas sont fustigées des attitudes à l’égard du maillot après des défaites donnant le sentiment d’une impuissance caractérisée. la similitude des réactions des deux sélectionneurs interroge sur une question plus fondamentale : psa est-il encore accepté par le groupe ? son discours est-il encore audible par les joueurs ? en 2011, le courant ne passait plus entre les « sales gosses » et marc lièvremont, les premiers se prenant en charge avec l’aide d’une partie du staff pour le résultat que l’on sait : une finale perdue d’un cheveu de craig Joubert.

aujourd’hui, on ne voit pas bien quel lionel nallet ou quel imanol harinordoquy pourrait guider la contestation des joueurs vers une révolte positive, de celles qui vous transcendent.

c’est précisément le sens des propos de philippe saint-andré : surprotégés, les internationaux tricolores donnent l’impression de venir en sélection comme

a l’occasion d’Une conférence de presse donnée aU lendemain d’Un noUveaU revers dU xv de france face aU pays de galles, philippe saint-andré est sorti de ses gonds. et pas seUlement parce QUe sa charnière a affiché d’inQUiétantes limites face aUx gallois.

des sales gossesaux starLettes

21

on se rend à son travail, sans émotion particulière. si certaines accusations semblent un peu à côté de la plaque (on pense aux contrats publicitaires, qui ne sont pas nouveaux), d’autres apparaissent justifiées. Un joueur nouvellement appelé dans le groupe qui demande aux journalistes de passer par son attaché de communication pour un interview, un autre qui trouve sa performance satisfaisante et le fait savoir quand tout indique qu’il est passé à travers, un autre encore qui retweete tous les messages déplorant sa non-sélection, voilà quelques exemples tendant à démontrer que psa n’est pas totalement dans le faux.

Quant à savoir s’il a fait une erreur en sortant ce discours devant les médias, la réponse n’est pas simple. les réseaux sociaux ont réagi plutôt négativement, mettant l’accent sur le fait que le sélectionneur ne maîtrisait plus rien et que, de toute façon, ce genre de propos devait rester dans l’intimité du vestiaire.

l’argument consistant à dire « ce qui se dit dans le vestiaire doit y rester » est recevable jusqu’à un certain point. on a d’ailleurs vu le sélectionneur de l’équipe de france de handball ne pas se priver d’utiliser la médiatisation de ses critiques pour « piquer » son groupe. et cela ne lui a pas mal réussi. bernard laporte lui-même, très critique à l’égard de saint-andré, n’a pas été le dernier à distiller des commentaires très durs dans la presse à l’égard de ses joueurs. la présence des caméras dans le vestiaire durant un match france – italie en 2002 ne l’avait pas dissuadé de livrer une engueulade mémorable aux internationaux à la mi-temps. et cela n’avait pas empêché ces mêmes joueurs de remporter un grand chelem cette année-là.

sans exonérer philippe saint-andré de ses responsabilités, qui sont irréfragables, on peut être d’accord avec le constat qu’il fait sur ces nouvelles générations de joueurs professionnels, dont le sens

des responsabilités et de l’engagement est loin d’être exemplaire. notre société est schizophrène, voulant tout savoir au nom de la transparence mais criant au scandale quand on lui révèle les secrets du vestiaire. elle est aussi très perméable à la simplification à outrance, préférant la facilité d’un bouc émissaire à la recherche d’une responsabilité collective forcément plus complexe. la situation du xv de france est pourtant de celles qui appellent à une prise de conscience par l'ensemble des acteurs du rugby hexagonal.

pour résumer en filant la métaphore cinématographique, on souhaiterait que le sélectionneur, metteur en scène du xv de france, nous offre un chef d’œuvre plutôt que les navets qu’il nous sert avec régularité depuis quatre ans.

mais on sait également que les chefs d’œuvre se font avec des stars – souvent des sales gosses – davantage qu’avec des starlettes…

antoine @renvoiaux22photo : creapill.fr/ cyberbougnat.fr

des « starlettes » plUs soUcieUses de leUrs contrats pUblicitaires et dU nombre de leUrs abonnés sUr twitter QUe des performances de l’éQUipe nationale.

‘‘des sales gossesaux starLettes

22

Une victoiremais pas d’aggiornamentoxV.2

La seconde, moins conciliante, s’attachera à pointer les carences offensives trop nombreuses et improductives face à un adversaire qui a disputé son plus mauvais match depuis bien longtemps, à mettre en exergue les défaillances individuelles et les insuffisances collectives qui ont conduit à une prestation indigente des bleus en première période. d’une vacuité assez rare, celle-ci a apporté la preuve que le xv de france est loin d’avoir réglé ses problèmes. et quel contraste avec les deux matchs disputé la veille à cardiff et twickenham !

sur le plan collectif comme individuel, les quarante premières minutes ont été un festival de ballons tombés, de rucks poussifs et de mauvais choix. sans la médiocrité au pied des buteurs italiens, les tricolores n’auraient certainement pas viré en tête à la pause (9-0). camille lopez, auteur d’un mauvais coup de pied sur son premier ballon, pourra mettre en avant sa réussite dans les tirs au

buts. pour le reste, il est passé à travers son match et a manqué de lucidité dans la seule action vraiment tranchante à mettre à son crédit. inutile de dire que cela ne va pas servir sa cause, d’autant que la rentrée de Jules plisson a été très satisfaisante en seconde période. autre déception, sébastien tillous-borde, qui n’a pas pesé sur ses « gros » et a paru emprunté balle en main. a sa décharge, on ne peut pas dire que les avants français lui aient facilité la tâche dans le jeu courant. mieux en place défensivement qu’offensivement, les tricolores se sont néanmoins montrés assez indisciplinés.

on ne sait pas si la réaction des bleus en deuxième mi-temps a été la conséquence du discours de psa à la pause, mais force est de reconnaître qu’on a vu des joueurs français plus entreprenants, moins maladroits et mieux disposés en conquête. face à des italiens aussi pâles que leur maillots, les tricolores ont inscrit deux essais plutôt bien amenés. mention spéciale au bayonnais scott spedding et

au rochelais loann goujon. les entrées en jeu de rabah slimani et de vincent debaty ont également été positives. reste qu’en face, ce n’était que l’italie et pas la plus brillante qu’on ait vu, loin s’en faut.

en tout état de cause, il est difficile de se contenter de ce succès incontestable mais qu’on ne saurait qualifier de « référence » pour psa et ses hommes. on attendait, sans trop y croire, que les bleus fassent leur aggiornamento cet après-midi. cela n’a pas été le cas. l’équipe n’est toujours pas en mesure de répondre aux exigences du top niveau mondial.

il ne s’agit pas de critiquer à plaisir un sélectionneur et des joueurs qui collectionnent les mauvais matchs depuis près de quatre ans, ni de passer par pertes et profits une victoire qui, après tout, ne coulait pas de source après la purge dionysienne contre le pays de galles. mais on est en droit d’attendre tellement mieux de notre sélection.

aU sortir d’Un match comme celUi aUQUel noUs avons assisté entre le xv de france et celUi d’italie, il est possible d’adopter deUx attitUdes. la première consiste à ne retenir QUe le résUltat, très positif, à se raccrocher à la phase de JeU bien amenée poUr l’essai de yoann maestri et à se soUvenir d’Une défense QUi n’aUra pas pris le moindre point.

antoine @renvoiaux22photo : lesechos.fr

les U20 de fabien peloUs terminent le toUrnoi des 6 nations 2015 à la deUxième place.

a saint-gaudens, les bleuets battent les gallois, 27 à 5. extraits en images, grâce à magali cazals (@magalica31 - magalicazals.com )

23

u20

24

u20 toUrnoi 2015u20

25

u20 toUrnoi 2015

sophie bajadita.comphoto : @magalica31 - magalicazals.com

u20

eurostars

adams jones : couac de fin upandunder.fr / @PaulineMgd

georges north xvovalie.com / @XVOvalie

27 30

antoine @renvoiaux22

a peine deUx semaines avant le débUt dU six-nations, adam jones a pris sa retraite internationale. l’annonce met Un terme à QUelQUes mois compliQUés entre le pilier et sa sélection.

ses bouclettes abandonnent le xv gallois. a première vue, le pilier droit ne fait pas trembler grand monde, malgré son mètre 83 et ses quelque 120 kilos. Une petite barbe aux reflets roux, un visage rond, une démarche pataude, et évidemment une chevelure indisciplinée, le joueur n’est pas l’incarnation de l’élégance sur un terrain. peu importe, adam rhys Jones n’est pas là pour faire rêver un stade entier, ou pour vanter

des cosmétiques. mais il convainc dans son jeu. la preuve : à seulement 22 ans, le 23 août 2003, le pilier connaît sa première sélection. ce sera aussi sa première défaite face à l’angleterre, au millenium stadium. le pays de galles se fait humilier ce jour-là, 43 à 9. pas un cadeau pour une première cape chez les grands. coïncidence ou pas, adam Jones ne perdra plus face au xv de la rose dans son stade mythique.

27

adam jones coUac de fin

28

des grands cheLems au bancmalgré un physique facile à moquer, il est longtemps considéré comme le meilleur pilier droit du monde. il faut dire que son palmarès avec le pays de galles force au respect.

Quadruple vainqueur du six-nations, il appartient à la petite caste qui a vécu trois grand chelems : en 2005, 2008 et 2012. en coupe du monde, il joue un quart de finale en australie, en 2003, puis une demi-finale en nouvelle-zélande, en 2011. difficile

alors de lire la déclaration d’adam Jones dans le sunday time ce 25 janvier 2015 : « ce n’est évidemment pas la façon dont je voulais terminer ma carrière, ce n’est pas ce que j’avais prévu ».

le pilier indique également que sa réflexion remonte au dernier match du six-nations 2014 (victoire contre l’ecosse à cardiff), lorsqu’il a été poussé sur le banc par rhodri Jones. pourtant, le droitier garde espoir : « J’étais assez content de la manière dont les choses évoluaient, et je pensais que je reviendrais. et puis, il y a eu ces trente minutes en afrique du sud ».

trois mois plus tard, le 14 juin 2014, à durban, adam Jones vit donc sa dernière sélection, la 100e avec le pays de galles ou les lions.

en entrant sur le terrain, évidemment, il ne le sait pas. mais, très vite, il va comprendre que warren gatland ne compte plus vraiment sur lui. chahuté en mêlée face à l’afrique du sud, le sélectionneur le punit : à la trentième minute, il est remplacé par lee, et sa tournée est terminée. pour celle d’automne, le droitier n’est carrément plus dans le groupe gallois.

29

un choix de poidsavant noël, il prend une décision : s’il n’est pas retenu pour le six-nations, il arrête. le chevelu gallois sait que son poids est un problème pour la sélection. il a donc promis de s’affuter, de tout faire pour revenir et surtout pour être présent à la coupe du monde, mais c’est « trop compliqué à vivre pour [sa] famille ».

le 25 janvier, il tire un trait sur sa carrière internationale, sans un dernier six-nations, sans une dernière coupe du monde. son dernier match sous le maillot rouge sera donc une défaite à durban (38-16), trente minutes à se faire bousculer en mêlée. lorsque rhodri Jones, son concurrent, se blesse à l’épaule, warren gatland appelle scott andrews.

adam Jones perd donc sa place, et c’est son remplaçant au cardiff blues qui a la faveur du sélectionneur. samson lee est le droitier numéro 1. warren gatland indique pourtant que « la porte n’est pas définitivement fermée », qu’adam Jones pourrait faire partie des 45 joueurs à préparer la coupe du monde.

ce n’est pas suffisant pour le pilier. pour ce tournoi, le sélectionneur ne prend pas la peine de l’appeler : c’est l’entraîneur des

arrières, robin mcbryde, qui lui annonce qu’il n’est pas retenu. a l’annonce de sa retraite internationale, warren gatland réagit froidement dans un communiqué de la fédération : « nous lui souhaitons bonne chance pour la suite de sa carrière avec les cardiff blues ». puis, il se dit « surpris » de la décision d’adam Jones, et loue la carrière du joueur. « c’est évident qu’adam a joué un rôle primordial dans le succès du pays de galles », a-t-il déclaré à la bbc. le pilier droit aux trois grands chelems reste lui aussi reconnaissant envers son sélectionneur malgré ces derniers mois difficiles.

au sunday times, il décrit leur relation : « warren est l’homme qui est venu vers moi et m’a sauvé, il m’a donné un coup de pied [au derrière]. il a eu une influence énorme sur moi […] Je ne suis pas d’accord avec ce qu’il fait en ce moment, je ne suis pas d’accord quand il ne me sélectionne pas. […] mais il a choisi ceux qu’il pense être les meilleurs ».

adam Jones va vouloir être le meilleur avec les cardiff blues. son contrat de joueur se termine à la fin de la saison, mais il se voit bien continuer le rugby deux ou trois ans, puis entraîner des avants.

pauline maingaud @PaulineMgd / upandunder.frPhoto : Getty/ walesonline.co.uk/ PA Photos

adam jones coUac de fin

30

georges north Un record certes mais à QUel prix ?

face à la france ce samedi, george north va franchir la barre des 50 caps à toUt JUste 22 ans. si la presse fran-çaise s'émerveille dU phénomène, cette JeUne éclosion contrebalance avec les trois commotions cérébrales sU-bies par le gallois depUis novembre dernier. et s'il n'avait JUstement pas commencé trop tôt...

le 6 février dernier au millenium stadium, le pays-de-galles vient de s'incliner 16-21 face à l'angleterre pour le compte de la première journée du tournoi des 6 nations. au delà de cette défaite, une in-quiétude réside et elle concerne un gamin gallois, oui c'est encore un gamin : george north vient de subir deux Ko dont un oublié par le staff gallois. c'est le troisième depuis novembre 2014 et le joueur de northampton doit observer par conséquent, une période de re-pos qui l'empêche de participer à la victoire des siens à murrayfield face à l'ecosse une semaine plus tard (23-26).

le natif de norfolk a tout juste 18 ans en 2010 lorsqu'il refuse la sé-lection anglaise pour le pays-de-galles. de père originaire du yorkshire mais de mère galloise, c'est la tête déjà solidement an-crée sur ses

épaules qu'il se fixe à tout juste 16 ans, un certain nombre d'objectifs qu'il dit avoir accompli pour la plupart. warren gatland fait appel à lui pour la tournée d'automne du pays-de-galles de 2010, alors qu'il n'est qu'un illustre inconnu entamant à peine sa carrière professionnelle avec les scarlets. déjà proche du quintal à cet âge, on lui colle le surnom du Jonah lomu gallois. il marque deux essais contre la namibie lors de la coupe du monde de 2011 et devient le plus jeune marqueur de l'histoire de la coupe du monde.

en 2013 et après trois années de bons et loyaux services pour sa province galloise, il fait partie de l'exode des joueurs inter-nationaux gallois - lydiate, roberts au racing-métro - et paraphe un juteux contrat avec le club anglais des northampton saints, club avec lequel il

se souhaite franchir un nouveau palier et surtout un club qui selon lui, lui offrirait l'opportunité de s'étalonner sur la scène européenne, comprenez h-cup à l'époque.

à tout juste 22 ans, plus rien ne semble effrayer le lion britan-nique qui en a déjà sous le capot, sauf que ses trois "extinctions cé-rébrales" nous amènent à réfléchir quant à sa précocité. au qua-trième Ko, il sera exactement l'heure de se poser la question s'il n'a pas éclos trop tôt au haut niveau. combien sont les joueurs à avoir mis fin à leur carrière récemment pour commotions cérébrales à ré-pétition ? Quelles en seraient les séquelles ?

alors même si les voeux de 2015 sont déjà loin derrière, souhaitons lui la santé avant les records...

greg @XVOvalie - xvovalie.comPhoto : Getty

all oval the worLd

pourquoi Le super15 est pLus spectacuLaire que Le top14 superrugbynews.fr / @superrugbynews

munakata sanix bLues japonrugby.net / @Japonrugbynet

super rugby : 15 jeunes à suiVre superrugbynews.fr / @superrugbynews

Varsity cup : un franÇais en afrique du sud sudrugby.com / @Sudrugby

32 35

42

45

32

si vous êtes un fidèle du top 14 sans être pour autant un habitué du super 15, il vous est peut-être déjà arrivé de tomber sur un match de l’hémisphère sud à la télé, et de vous entendre dire, “mais ce n’est pas possible, ce n’est pas le même sport, pas les mêmes règles ?!”.

c’est vrai qu’à première vue, les deux compétitions ne proposent pas le même rugby. dans la compétition de l’hémisphère sud, le jeu semble plus ouvert, plus aéré, bref, plus spectaculaire

que chez nous. “c’est normal, les meilleurs joueurs du monde sont ceux de l’hémisphère sud !”, diront certains. “peut-être, mais de nombreuses stars de l’hémisphère sud évoluent en france, et cela ne fait pas pour autant du top 14 la plus belle compétition en termes de spectacle proposé !”, répliqueront à juste titre d’autres passionnés.

on va donc tenter d’apporter des éléments de réponse à ce débat ; n’hésitez pas vous aussi à donner votre

avis dans les commentaires en fin d’article ! avant d’approfondir, sachez qu’on ne juge pas ici de la qualité du rugby proposé.

on ne dit pas que le super 15 est une meilleure compétition, que le rugby pratiqué y est de meilleure qualité. on essaie simplement de comprendre pourquoi le rugby d’en bas est bien souvent plus plaisant à regarder que celui qu’on voit chez nous.

poUrQUoi le sUper 15 est-il pLus spectacuLaire que Le top 14 ?

ce vendredi commence la noUvelle saison de sUper 15, Une compétition QUe toUs les amateUrs de beaU rUgby attendent chaQUe année avec impatience. c’est l’occasion poUr noUs de tenter de répondre à Une QUestion QUe beaUcoUp de personnes se posent : poUrQUoi le sUper 15 est-il plUs spectacUlaire QUe notre top 14 ?

a l’image d’alofa alofa se jouant de la défense des highlanders sur cette astucieuse passe off-load, le super 15 nous procure sans cesse un spectacle époustouflant. pourquoi le top 14, malgré sa pléthore de stars, n’arrive-t-il pas à suivre le rythme ?

33

1 / Le super 15 porte Le terme “spectacLe” dans ses gènesavant de comparer les deux compétitions, il faut rappeler une chose fondamentale : alors que le top 14 n’est autre la version actuelle du championnat de france de rugby – une compétition ancestrale dont les origines remontent à la fin du xixème siècle, le super rugby est une compétition bâtie de toutes pièces (ou presque, puisque le super 10 l’avait précédé de 1993 à 1995) avec l’avènement du rugby professionnel en 1996.

rupert murdoch, le magnat des médias australo-américains, avait alors incité les fédérations sud-africaine, néo-zélandaise et australienne à se réunir sous une entité (la sanzar) pour mettre en place une nouvelle compétition professionnelle regroupant les meilleures provinces de ces trois pays. inspiré par les grandes compétitions de sport américain (nba, nfl, nhl…), murdoch a vendu la compétition aux chaînes télé comme un sport-spectacle. pour faire de l’audience auprès d’un public pas forcément conquis d’avance par une compétition n’ayant aucune histoire, quoi de mieux qu’une flopée d’essais et une pléiade de belles actions aux quatre coins du terrain ?

il n’y a pas que sur le terrain que l’évolution est palpable. marketing oblige, les provinces franchises sont devenues des franchises, avec leur identité propre,

leur logo, leurs cheerleaders, leur mascotte et bien entendu leurs superstars (à l’époque, Jonah lomu, John eales, Joost van der westhuizen…). le rugby-spectacle était né !

2/ iL n’y a pas de reLégation en super 15evidemment, le beau jeu ne se décrète pas. ce n’est pas parce qu’un magnat des médias a la volonté de proposer à ses téléspectateurs des attaques tous azimuts que les arrières des équipes vont s’amuser à faire n’importe quoi depuis leur propre ligne d’en-but.

hors de question également de changer les règles du rugby pour cette compétition : après tout, ce sont les actuels et potentiels springboks, wallabies et all blacks qui vont participer à la compétition : impensable de pratiquer un sport en club et un autre en équipe nationale.

ainsi, pour que le jeu soit beau de façon naturelle et non imposée, la sanzar a fait en sorte qu’il n’y ait pas de relégation possible. a l’instar des compétitions professionnelles américaines, les franchises sont là pour y rester.

cela change tout : on ne joue plus pour ne pas perdre, mais pour gagner. on ne joue plus pour prendre le moins de risques possible et faire le moins de fautes possible, on joue pour marquer plus que l’adversaire. c’est d’ailleurs du super

rugby que nous vient l’instauration de la règle du point de bonus offensif.

l’enjeu n’est donc plus le même : pour attirer les sponsors, les franchises doivent produire non seulement des résultats mais aussi du beau jeu, alors qu’en france, les clubs doivent gagner “coûte que coûte” pour conserver les leurs.

ceci étant, les rencontres du super rugby ne sont pas toujours spectaculaires. en afrique du sud, la culture est différente, et les franchises les plus prestigieuses ne sont pas celles qui proposent le rugby le plus offensif (les bulls, sharks et stormers, régulièrement sur le devant de la scène, nous montrent que trop rarement l’allant offensif et l’enthousiasme des lions et des cheetahs).

mais de façon générale, la plupart des équipes impliquées dans le super rugby ont moins tendance à jouer “petits bras” que les équipes du top 14, à quelques exceptions près.

3/ un arbitrage pLus soupLeQui n’a jamais eu envie de bousiller sa télé devant un match du top 14 lorsque l’arbitre siffle un en-avant “imaginaire” sur l’action de la dernière chance de votre équipe favorite ? en top 14, les enjeux financiers sont tels que les fautes d’arbitrage peuvent avoir d’énormes

poUrQUoi le sUper 15 est-il pLus spectacuLaire que Le top 14 ?

34

conséquences. toulouse privée de coupe d’europe ? l’Usap et biarritz en pro d2 ? Quid du budget de ces clubs pour la saison suivant une déconvenue sportive ? dans le doute, les arbitres qui officient sur les pelouses du championnat de france préfèrent siffler que laisser une action échapper à leur vigilance.

dans l’hémisphère sud, la philosophie est toute autre, bien que les enjeux financiers soient très importants également. Un ballon tombé ? Une passe un chouïa en-avant ? Un coup franc rapidement joué mais pas exactement à l’endroit de la faute ? dans le doute, l’arbitre va laisser jouer, dans “l’esprit du jeu”. on en revient au premier point : dans l’hémisphère sud, c’est le rugby spectacle – on ne va pas tout gâcher pour une phase mal interprétée par l’arbitre.

on généralise peut-être ici, mais c’est la tendance qui se dégage. bien sûr, il arrive que certaines rencontres du top 14 soient arbitrées de façon particulièrement laxistes, et il arrive aussi que des arbitres du super 15 abusent de l’arbitrage vidéo.

4/ des joueurs pLus frais physiquementvoilà un éternel débat auquel on n’a malheureusement pas encore trouvé de solutions convaincantes en france. mais les faits sont là : les joueurs français disputent trop de matchs – il suffit d’entendre mathieu bastareaud en pleurs à l’issue de stade français – toulon du 28 décembre dernier pour s’en convaincre. se comparant à un “zombie” et affirmant être “arrivé au point de rupture”, le centre international ne faisait que dire haut et fort ce que nombre de ses coéquipiers internationaux doivent eux aussi ressentir. en france, le championnat compte 26 journées, plus éventuellement 2 ou 3 matchs de phases finales. Une équipe qualifiée pour la coupe d’europe s’engage pour au minimum 6 matchs, auxquels on peut ajouter jusqu’à 3 matchs de phases finales. l’équipe de france, quant à elle, dispute en général 5 matchs durant le tournoi des six nations, puis 3 pendant la tournée d’été, et enfin 3 autres à l’automne. faîtes le compte : un joueur

robocop pourrait disputer 49 matchs dans la saison ! enfin, moins, car il faut déduire à ce compte les doublons. toujours est-il qu’il y a beaucoup trop de matchs en france. etant donné ces chiffres surréalistes, on ne peut pas reprocher à une équipe du top 14 de se rendre parfois chez l’adversaire avec un plan de jeu des plus restrictifs. certes, les sports sont différents, mais à titre de comparaison, le championnat professionnel de football américain (nfl) ne s’étend que sur 4 mois de saison régulière plus un mois de phases finales ! soit un maximum de 20 matchs par équipe. le reste de l’année est consacré au repos, à la récupération et à la préparation de la saison à venir.

pour en revenir au rugby, les joueurs de l’hémisphère sud disputent 16 matchs de saison régulière en super 15, plus 3 matchs maximum de phases finales. les internationaux sont a priori dispensés de leur compétition nationale (itm cup pour les néo-zélandais, currie cup pour les sud-africains), sauf s’ils sont en manque de temps de jeu ou en phase de reprise. en équipe nationale, ils disputent en moyenne 3 tests en juin, puis disputent 6 rencontres dans le cadre du rugby championship avant de s’envoler vers l’europe pour 4 nouveaux tests. en faisant

le compte, on obtient 32 matchs (hors compétition nationale). c’est peut-être trop, mais c’est toujours moins que le nombre de matchs que peut jouer un international français dans la saison !

on peut en déduire que les joueurs de l’hémisphère sud sont plus frais le week-end que les représentants du top 14, et cela a forcément une incidence sur la qualité du spectacle proposé. proposer du beau jeu, ce n’est pas qu’une question de volonté ou d’arbitrage. en effet, pour contre-attaquer, courir, venir en soutien, etc., il faut des jambes avant tout !

toutes ces explications ne sont que des pistes et n’expliquent pas tout, loin de là. aussi, tout cet article est basé sur un constat subjectif – il y en a peut-être parmi vous qui doivent trouver que le top 14 est plus spectaculaire que le super rugby. tant mieux ! le rugby est professionnel, les chaînes télé s’arrachent les droits pour retransmettre les plus belles compétitions et au final, on a la chance en tant que téléspectateurs de pouvoir suivre un maximum de matchs du monde entier. on a l’embarras du choix – si le vôtre c’est le super 15, ne ratez pas cette nouvelle saison, qui a commencé le 13 février ! (à suivre cette année sur sport + et canal + sport)

poUrQUoi le sUper 15 est-il pLus spectacuLaire que Le top 14 ?

jérémy @superrugbynews - superrugbynews.frphoto : matt King/getty images asiapac/ getty/ rugbyrama/ icon sports

35

MUNAkATA SANIx BLUES petit jeune sur la sCène japonaiseSchinichi Munemasa, le milliardaire japonais et PDG de Sanix Corporation

munakata sanix bLues

couleur : bleu marine année de fondation : 1994 affiliation ligue : top League

paLmarès

top Ligue kyushu a : 6 titres : 1999, 2000, 2001, 2002, 2004 et 2013 promu en ligue ouest b (1994) promu en ligue ouest a (1996) promu en top league (2005 et 2014)

petit tour aujourd'hui sur le plus jeune club japonais présent en top League japonaise. Je veux bien sûr parler de munakata sanix blues. remontons pour bien comprendre l'histoire de ce club aux origines de l'entreprise. sanix, société basée sur le recyclage des déchets, voit le jour en avril 1975, à sasebo, dans la préfecture de nagasaki. en 1981, l'entreprise déménage définitivement son siège social dans la ville defukuoka, dans la préfecture du même nom.

c'est en mars 1987 que la société nipponne prendra son nom tel que nous le connaissons :

sanix corporation. dans les années 90, schinichi munemasa le pdg du groupe japonais et riche milliardaire, fait construire à munakata (ville au nord defukuoka), le "sanix sports promotion foundation", un centre sportif complet, dans le but de contribuer à la culture sportive locale.

36

dans ce centre sera ainsi basée la future équipe de rugby de sanix corporation. le sanix world rugby youth tournament, tournoi crée en 2000 par le milliardaire nippon, s'y déroulera dès lors. mais pas seulement. d'autres tournois comme la sanix cup international youth soccer tournament (crée en 2003) s'y dérouleront. grand passionné de rugby, schinichi munemasa crée l'équipe de rugby de sanix corporation en 1994.

le club japonais vient de naître. l'équipe évolue pour ses tout débuts en ligue c, dans la préfecture de fukuoka.

elle recrute d'entrée le 3/4 australien mark finley (1994-1998) et remporte dès sa première saison le titre et est ainsi promu en ligue ouest b.

alors en 2ème division japonaise, le club frappe un énorme coup en recrutant en 1995 le 1/2 de mêlée all black graeme bachop (1995-2002)! pour sa première saison en 2ème division japonaise, le club termine 3ème.

mais sanix corporation a des très grosses ambitions pour son si jeune âge et effectue un recrutement monstrueux en 1996. le 3ème ligne all black à la retraite, Jamie Joseph (1996-2002) et le jeune 3ème ligne néo-zélandais richard norton (1996-2002), en provenance de l'équipe universitaire de yamanashi gakuin et fils de l'ancien all black tane norton, rejoignent l'équipe.

lors de la saison 1996/1997, le club de munakata remporte le titre de champion

et bat en barrage mhi nagasaki et accède ainsi à la ligue ouest a! sanix corporation continue son ascension fulgurante. l'équipe termine 5ème de la ligue ouest a en 1997. l'ouvreur Koji orii (1998-2001), passé autrefois par nisshin steel et le championnat néo-zélandais, débarque. sanix corporation termine 4ème en 1998.

en 1999, les deux anciens all blacks graeme bachop et Jamie Joseph deviennent les premiers joueurs de l'histoire du club nippon à porter le maillot des cherry blossoms!

les deux joueurs participeront d'ailleurs à la coupe du monde de rugby de 1999 avec le Japon! cette même année, mark finley prend les commandes pour une saison en tant qu'entraîneur-chef.

munakata sanix bLues petit JeUne sUr la scène Japonaise

Graeme Bachop et Jamie Joseph sous le maillot japonais en 1999

37

le club marque un grand coup médiatique avec la venue du centre international écossais John leslie (1999-2000). ce néo-zélandais d'origine ne restera qu'une saison mais donnera une autre dimension à sanix corporation.

le 3/4 japonais yuichiro fujii (1999-2001) vient lui aussi intégrer l'équipe nipponne. avec cet effectif très riche, l'équipe remporte son premier titre de champion de la ligue ouest a en 1999! ce titre lui permet ainsi d'accéder lors de la saison 1999/2000 à son premier tournoi national des sociétés, où il sera éliminé dès le premier tour.

sanix corporation poursuit sa domination en ligue ouest a et remporte trois autres titres de champion consécutif (2000, 2001 et 2002). mais à chaque fois, il voit son

chemin s'arrêter au premier tour dans le tournoi national des sociétés. son titre de 2002 lui permet au passage d'intégrer la toute nouvelle top league japonaise, qui va faire ses grands débuts en 2003. pour cela, le club change de nom et se fait dès lors renommer fukuoka sanix bomuzu.

a cette époque, les premières stars étrangères historiques du club sont parties et ont été remplacées par une nouvelle vague: les internationaux à 7 néo-zélandais damian Karauna et matua parkinson et le 3ème ligne néo-zélandais deon muir (2003-2009).

Quant au centre reuben parkinson, frère de matua parkinson et lui aussi dans le club, il sera sélectionné en 2003 par le technicien nippon shogo mukai et participera à la coupe du monde de

rugby de 2003 en australie. Un autre néo-zélandais débarque aussi: le 2ème/3ème ligne hare makiri.

les débuts de fukuoka sanix bomuzu en top league japonaise sont prometteurs avec une victoire dès la première journée contre Kubota spears le 14 septembre 2003. mais l'équipe de munakata va enchaîner ensuite une longue série de défaites.

elle perd lors de la dernière journée un match décisif contre Kintetsu liners (45 à 42), le 25 janvier 2004, suite à une pénalité de yasumasa shigemitsu à la 83ème minute qui l'envoie en deuxième division japonaise.

l'équipe est ainsi reléguée en top ligue Kyushu a. renforcée par l'arrivée de l'ouvreur et international japonais hiroaki ito (ex-aquila), ancien joueur emblématique de suntory qui revient tout droit d'une pige en italie, fukuoka sanix bomuzu pulvérise et remporte son championnat.

l'équipe gagne ensuite ses deux rencontres en top challenge contre secom rugguts (34 à zéro) le 16 janvier 2005 et toyota shokki shuttles (41 à 36) le 23 anvier 2005 et retrouve ainsi la top league japonaise un an après!

durant l'intersaison, la sélection japonaise part en tournée en amérique du sud.hare makiri fait ses grands débuts avec le Japon lors du désastre en Uruguay (défaite 24 à 18), le 16 aril 2005).

munakata sanix bLues petit JeUne sUr la scène Japonaise

reuben parkinson face aux fidji, le 23 octobre 2003

vaincu par Kintetsu liners, fukuoka sanix bomuzu est relégué en 2ème division japonaise

38

l'été 2005 voit le départ de nombreux cadres (les frères parkinson, damian Karauna et hiroaki ito). le 2ème ligne sud-africain Jacques deen, en provenance de castres, débarque pour une pige d'une saison (2005-2006).

fukuoka sanix blues poursuit son recrutement à l'étranger avec la venue de l'ouvreur martin kafka. l'international tchèque arrive tout droit alors du racing-métro 92 et s'engage une saison avec le club de munakata (2005-2006).

yuichiro fujii, ancien joueur du club, en devient le nouveau manager (toujours en poste aujourd'hui encore en 2015). le club quant à lui change de nom et se fait désormais appeler fukuoka sanix blues, en hommage notamment à l'océan et le ciel visible depuis fukuoka. mais la nouvelle saison du club en top league japonaise va s'avérer être un pur cauchemar.

onze défaites en onze rencontres, humiliation sur humiliation avec dont celle du 1er octobre 2005 contre toyota verblitz (défaite 82 à 21). fukuoka sanix blues termine bon dernier du championnat avec un goal-average de - 409 et deux petits points au compteur! fort heureusement, l'équipe gagnera son maintien après son succès en barrage contre Kintetsu liners

(46 à 20), le 11 février 2006, prenant au passage sa revanche de 2004.

durant l'été 2006, l'équipe de munakata se renforce avec du très lourd pour ne pas revivre pareille saison. deux internationaux tongiens du top 14 rejoignent le club: le 3ème ligne du stade toulousain, isitolo maka (2006-2009) et le 3/4 de bayonne, pila fifita (2006-2011).

l'international à 7 fidjien amasio valence arrive aussi. le tongien fale simitaitoko (tokuyama) rejoindra aussi le club (2006-2008) avant ensuite de se lancer dans la carrière de lutteur professionnel. avec un tel effectif, les résultats sont au rendez-vous et fukuoka sanix blues termine à une très belle 9ème place lors de la saison 2006/2007. sa meilleure historiquement en top league japonaise! durant l'intersaison 2007, le club de munakata recrute le jeune ouvreur Kosei ono (christchruch boys hs). a tout juste 20 ans, il a passé toute sa jeunesse en nouvelle-zélande et offre un profil atypique. il est alors un grand espoir du rugby nippon malgré son petit gabarit à l'ouverture. il sera sélectionné avec le Japon par le technicien néo-zélandais John Kirwan lors de la coupe du monde de rugby de 2007.

en top league japonaise, la saison

2007/2008 est un calvaire pour le club nippon qui retombe au fond du gouffre, malgré le derby remporté contre coca-cola west red sparks (17 à 13), lors de la première journée. fukuoka sanix blues prend plusieurs branlées: 72 à 05 contre sanyo wild Knights, 45 à 0 contre nec green rockets et 55 à 26 contre suntory sungoliath.

heureusement pour le club cette saison-là, d'autres équipes auront été bien plus faibles (ricoh black rams et surtout mitsubishi sagamihara dynaboars). les hommes de yuichiro fujii terminent 12èmes du championnat et sauveront leur maintien lors de leur large succès en barrage contre mazda blue zoomers (79 à 10), le 9 mars 2008. a l'intersaison 2008, l'effectif est renforcé avec l'arrivée de l'international à 7 néo-zélandais tafai ioasa (2008-2013).

lors de la saison 2008-2009, fukuoka sanix blues ne fait guère mieux (11ème) et sauve sa place en top league japonaise en barrage contre toyota shokki shuttles (38 à 22), le 14 février 2009. a l'été 2009, le 3ème ligne néo-zélandais deon muir quitte le club après six saisons. en sens opposé, fukuoka sanix blues profite de la relégation d'ibm Japan big blue et de ses problèmes d'endettements pour recruter deux de ses joueurs: le 2ème/3ème ligne

munakata sanix bLues petit JeUne sUr la scène Japonaise

martin Kafka isitolo maka pila fifita

39

Jake paringatai (2009-2013) et le 3ème ligne tongientuvi mahe (2009-2013). la saison 2009/2010 montre un autre visage de l'équipe qui terminera à une exceptionnelle 7ème place au classement! le premier derby de fukuoka de la saison, joué le 5 septembre 2009, aura été remporté par fukuoka sanix blues face à Kyuden voltex (25 à 15), devant plus de 6 000 spectateurs!

a l'été 2010, le club de munakata recrute deux joueurs néo-zélandais: les 3/4 siliva ahio (rissho) et Karne hesketh (otago).fukuoka sanix blues termine 8ème de la top league japonaise lors de la saison 2010/2011 en prenant notamment sa revanche dans le derby de fukuoka contre coca-cola west red sparks (22 à 17), le 4 septembre 2010. en 2011, le club frappe un nouveau grand coup médiatique avec le recrutement du 2ème ligne all black champion du monde brad thorn (2011-2013)! mais malgré cette arrivée, les sanix blues réalisent une très mauvaise saison. 11ème au final du championnat, il se sauveront en barrage (une fois de plus) avec leur victoire contre toyota shokki shuttles (39 à 17), le 3 mars 2012.

le départ du club de l'international nippon Kosei ono vers suntory sungoliath à l'été 2012 est une pure catastrophe pour l'équipe de munakata qui perd son cadre essentiel. et ce qui suit n'est que pure logique. fukuoka sanix blues

réalise l'une des pires saisons de son histoire: une seule victoire lors du derby de fukuoka contre Kyuden voltex (31 à 13) le 1er septembre 2012 puis onze défaites consécutives derrière! dernier du championnat, le club japonais peut encore sauver sa place dans une top league japonaise qui va bientôt passer à 16 clubs.mais le 3 février 2013, fukuoka sanix blues est battu à la surprise générale partoyota shokki shuttles (34 à 28)! le club de munakata est alors relégué en top ligue Kyushu a.

l'intersaison 2013 voit le départ d'une marée de joueurs (brad thorn, Jake paringatai, tuvi mahe, etc...). fukuoka sanix blues renouvelle totalement son effectif: les piliers néo-zélandais ben may et Jacob ellison, le 2ème ligne sudafricain Jacques potgieter, l'international samoan faatiga lemalu, l'ancien international nippon bryce robins (ex-honda heat) et bien d'autres viennent renforcer l'équipe de munakata.

comme attendu, les hommes de yuichiro fujii écrasent leur championnat et remportent le 6ème titre de la top ligue Kyushu a (ex-ligue ouest a) du club nippon! Qualifié pour le top challenge 1,fukuoka sanix blues va battre successivement mitsubishi sagamihara dynaboars (34 à 20), yokogawa musashino atlastars(113 à 07) et honda heat (30 à 16), gagnant ainsi son ticket pour la

remontée en top league japonaise !

a peine promu, le club de munakata (fukuoka) va connaître un bouleversement majeur. fukuoka sanix blues est en effet renommé munakata sanix blues suite à l'accord de coopération entre le club japonais, dont le siège se situe à munakata et la ville nippone. la cérémonie de la signature, qui conclut cet accord, a lieu le 29 avril 2014 dans la ville de munakata.

de nombreux personnages importants participent à cette cérémonie: le président de la Japan rugby football Union,yoshiro mori, le gouverneur de fukuoka, hiroshi ogawa, le maire de munakata, hiromi tanii, le millardaire et président de sanix corporation, shinichi munemasa et le manager de fukuoka sanix blues, yuichiro fujii.

de retour en top league japonaise dans un championnat avec une nouvelle formule depuis 2013, munakata sanix blues connait une saison bien galère malgré l'arrivée du centre néo-zélandais dwayne sweeney (chiefs).

bon dernier des play-downs (une victoire et six défaites), le club de munakata est relégué en 2ème division japonaise et évoluera la saison prochaine en top ligue Kyushu a...

munakata sanix bLues petit JeUne sUr la scène Japonaise

le 5 septembre 2009, fukuoka sanix blues remporte le derby de fukuoka face à Kyuden voltex (25 à 15) au level-5 stadium, devant plus de 6 000 spectateurs!

le 3 février 2013, le springbok ryan Kankowski et toyota shokki shuttles envoient fukuoka sanix blues en 2ème division japonaise

40

munakata sanix bLues petit JeUne sUr la scène Japonaise

le 26 janvier 2014, fukuoka sanix blues et stephen packer battent honda heat (30 à 16) et remontent en top league japonaise !

personnages importantsschinichi munemasa: milliardaire et pdg de sanix corporation, ce dernier n'est pas un fan à l'origine de rugby. mais tout va changer quand son fils, délinquant, va transformer totalement sa mentalité et devenir enfin quelqu'un de bien en intégrant un club de rugby.

schinichi munemasa va dès lors voir le rugby comme un sport à part et avec des valeurs et investir grandement dans ce sport. outre son club de rugby, il créera ainsi en 2000 le sanix world rugby youth tournament.

Liste des internationaux japonais passés par munakata sanix bLues

graeme bachop (1967- , 8 caps): ancien 1/2 de mêlée de sanix corporation. ancien international all black (1992-1995), il intègre le club japonais en 1996. avec l'équipe de munakata, il remportera troisfois la ligue ouest a (1999, 2000 et 2001).

international nippon à huit reprises, il sera appelé par la sélectionneur seiji hirao et fêtera sa première cape avec le Japon lors de la victoire contre le canada (23 à 21), le 1er mai 1999. il participera à la coupe du monde de rugby avec les cherry blossoms cette année-là.

bien plus tard, alors manager des highlanders, il fera venir l'international nippon fumiaki tanakadans son équipe, dès le super rugby 2013. Un moment historique pour le rugby japonais.

41

munakata sanix bLues petit JeUne sUr la scène Japonaise

jamie joseph (1969- , 9 caps): ancien 3ème ligne de sanix corporation. mythique international all black (1989-1995), il intègre le club japonais après la coupe du monde de rugby de 1995. avec l'équipe de munakata, il remportera troisfois la ligue ouest a (1999, 2000 et 2001). international nippon à huit reprises, il sera appelé par la sélectionneur seiji hirao et fêtera sa première cape avec le Japon lors de la victoire contre le canada (23 à 21), le 1er mai 1999. il participera à la coupe du monde de rugby avec les cherry blossoms cette année-là.

reuben parkinson (1973- , 10 caps): ancien centre de fukuoka sanix bomuzu. frère de l'international all black à 7 matua parkinson, il évoluera sous le maillot du club nippon au début des années 2000.

international japonais de 2003 à 2005, il aura participé à la coupe du monde de rugby de 2003 en australie.

hiroaki ito (1975 , 2 caps): ancien 1/2 de mêlée de fukuoka sanix bomuzu. Joueur de suntory dans les années 90, il réalise une pige en italie lors de la saison 2003/2004 à aquila avant de rentrer au pays et de jouer la saison 2004/2005 avec le club demunakata. il remportera le titre de la top ligue Kyushu a (2004), participant ainsi à la remontée de l'équipe en top league japonaise.

international nippon à deux reprises en 2004, il aura gagné le championnat d'asie des nations de 2004.

hare makiri (1978 , 26 caps): ancien 2ème/3ème ligne de fukuoka sanix blues. néo-zélandais d'origine, il rejoint le club nippon en 2003. Joueur emblématique de l'équipe de munakata, il remportera deux titres de la top ligue Kyushu a (2004 et 2013). il prendra sa retraite sportive en 2014. international nippon à 26 reprises entre 2005 et 2008, il participera avec le Japon à la coupe du monde de rugby de 2007 en france.

kosei ono (1987 , 24 caps): ancien 1/2 d'ouverture de fukuoka sanix blues. Japonais ayant passé son enfance en nouvelle-zélande, il rejoint le club de munakata en 2007, à l'âge de 20 ans. Joueur habile, il se montrera vite comme un cadre indispensable de l'équipe. ambitieux, il rejoindra suntory sungoliath en 2012 avec qui il réalisera le doublé top leaguejaponaise/all Japan championship lors de la saison 2012/2013.

international nippon dès 2007, il participera à la coupe du monde de rugby avec le Japon cette année-là. plus utilisé sous John Kirwan ensuite, il sera finalement relancé en sélection avec les brave blossoms à partir de 2012 avec le nouveau sélectionneur eddie Jones. très apprécié du technicien australien, Kosei ono a de très grandes chances de participer à la coupe du monde de rugby de 2015 en angleterre avec le Japon.

photo : adam pretty-hannah Johnston-getty images asiapac/ rugby.sanix.jp/ sportbop.co.nz/ hinato @Japonrugbynet - japonrugby.net

42

sUper rUgby 15 jeunes joueurs à suiVre en 2015

le flanker des hurricanes ardie savea, aussi à l’aise ballon en main qu’un trois-quarts centre, fait partie de notre sélection des xv joueurs à suivre en 2015

alors QUe le sUper 15 a repris débUt février, on voUs propose aUJoUrd’hUi Une éQUipe fictive comprenant Un JeUne JoUeUr prometteUr de chaQUe éQUipe. certains se sont déJà fait Un nom en sUper 15, d’aUtres sont très peU connUs. certes, plein d’aUtres JoUeUrs aUraient pU faire partie de cette éQUipe, mais il a fallU faire des choix. voici les 15 JoUeUrs QU’on a retenUs.

43

sUper rUgby 15 jeunes joueurs à suiVre en 2015

en raison de la concurrence (tendai ‘beast’ mtawarira occupe le même poste…), ce jeune pilier gauche risque de peu jouer cette année. n’empêche, il reste un grand espoir du rugby sud-africain et compte déjà, à 19 ans seulement, 4 matchs de super 15 à son actif et 4 sélections avec les baby boks.

pilier d’origine samoane, laulala est membre des crusaders depuis 2013, qui l’ont recruté après des performances remarquables en itm cup avec canterbury.

flanker teigneux et combatif comme on les aime en afrique du sud, du plessis est promis à une brillante carrière. retenu pour un stage de préparation avec les springboks en mai dernier, le flanker à la tignasse blonde va néanmoins dire au revoir à son pays, tout du moins provisoirement, dès l’automne prochain. en effet, il a signé un contrat avec montpellier et rejoindra le top 14 dès la fin de la prochaine currie cup.

né en angleterre de parents sud-africains, stirzaker a grandi en australie avant de gagner de l’expérience rugbystique en nouvelle-zélande avec manawatu en itm cup (vous avez suivi ?). membre des rebels depuis 2012, stirzaker est en passe de s’imposer comme le n°9 de premier choix au sein de sa franchise, reléguant l’international luke burgess sur le banc. excusez du peu !

2,08 m, 127 kg : arnold dans la rue comme sur les terrains ne passe pas inaperçu. surnommé « big dog », arnold s’apprête à laisser son empreinte dans le rugby australien après s’être fait la main en afrique du sud, où il a représenté les griquas en currie cup.

voilà un joueur qu’on ne présente plus. avant chaque début de saison, son nom revient avec insistance quand on parle des jeunes talents à suivre. pourtant, il tarde à exploser et a du mal à enchaîner les matchs de très haut niveau. mais bon rappelons que le cadet des savea n’a que 21 ans et cette saison pourrait définitivement être celle de la consécration !

1. thomas du toit sharks 19 ans

3. nepo laulala crusaders 23 ans

6. jaCques du plessis bulls 21 ans

9. niC stirzaker rebels 23 ans

talonneur très dynamique – il opérait en troisième ligne aile dans les équipes de jeunes – marx fait partie avec thomas du toit du futur des boks en première ligne. membre lui aussi des baby boks l’an passé, marx a participé à 3 rencontres du super rugby en 2014.

ce jeune seconde ligne néo-zélandais découvre le rugby à xv après avoir effectué son début de carrière dans les rangs de la national rugby league (rugby à xiii) au sein des new zealand warriors. la puissance de lousi pourrait s’avérer utile aux waratahs dès cette année.

pur produit du prestigieux grey college de bloemfontein, cook a toutefois dû s’exiler du côté de pretoria pour montrer sa valeur. après deux saisons convaincantes en currie cup avec les blue bulls et une petite apparition en super 15 avec les bulls, cook est revenu sur sa terre natale l’an passé. Que ce soit au poste de flanker ou de numéro 8, cook devrait être un élément incontournable des cheetahs cette année.

2. malColm marx lions 20 ans

5. sam lousi waratahs 23 ans

8. jean Cook cheetahs 23 ans

4. rory arnold brumbies 24 ans

7. ardie saVea hurricanes 21 ans

44

sUper rUgby 15 jeunes joueurs à suiVre en 2015

on attendait marty mcKenzie, c’est finalement son jeune frère damian qui est sorti du chapeau de dave rennie pour occuper le poste d’ouvreur chez les chiefs lors du premier match, en l’absence d’aaron cruden. « luncheon face » comme on l’appelle affectueusement en nouvelle-zélande est incontestablement un ouvreur à surveiller de près, même s’il peut très bien tenir le poste d’arrière également, comme il l’a déjà fait avec waikato en itm cup.

a 22 ans seulement, godwin a déjà disputé 28 rencontres de super rugby ! s’il préfère peut-être évoluer à l’ouverture, le natif d’harare au zimbabwe a été replacé au centre par michael foley – le poste d’ouvreur étant pour l’instant confié à sias ebersohn. mais peu importe le poste, quand on dispose d’un talent comme celui de godwin dans ses rangs, l’important c’est qu’il joue ! michael cheika, le sélectionneur des wallabies, a d’ailleurs déclaré que godwin représentait « le futur du rugby australien ».

auteur de 3 essais lors du championnat du monde junior 2012 avec les fidji, Kerevi est depuis passé dans le giron du rugby australien, pays où il a grandi. appelé à représenter les moins de 20 ans australiens l’année suivante, Kerevi avait dû déclarer forfait en raison d’une blessure à l’épaule. après quelques apparitions en super 15 l’an passé, il devrait s’imposer cette année au centre de l’attaque des reds, où il forme avec chris feauai-sautia une paire toute aussi jeune qu’enthousiasmante.

ancien membre des blitzbokke (équipe nationale de sevens) et des baby boks, cheslin Kolbe est un joueur spectaculaire qui devrait briller au sein d’une équipe des stormers ayant annoncé son désir de produire plus de jeu qu’auparavant. tout petit gabarit (1,71 m, 72 kg), Kolbe démontre qu’il ne faut pas nécessairement être un mastodonte pour s’imposer dans le rugby moderne, à l’image de son prédécesseur gio aplon.

10. damian mCkenzie chiefs 19 ans

13. kyle Godwin force 22 ans

12. samu kereVi reds 21 ans

15. Cheslin kolbe stormers 21 ans

celui qui s’est fait une réputation en itm cup (avec north harbour) alors qu’il n’était que lycéen est désormais un élément clé de la prometteuse ligne de trois-quarts des blues. Joueur explosif s’il en est, li devrait alimenter les highlights de la semaine avec sa vitesse et ses appuis impressionnants.

figure incontournable de taranaki – province avec laquelle il a remporté le titre de itm cup la saison passée – naholo va apporter aux highlanders son explosivité et ses talents de finisseur. peu utilisé avec les blues en 2013 (deux apparitions seulement), cet ailier né sur les îles fidji pourrait se faire un nom en super rugby dès cette année, pour sa première véritable saison à ce niveau.

11. teVita li blues 19 ans

14. waisake naholo highlanders 23 ans

photo : photosport/ getty/ lionsrugby.co.za/ crusaders.co.nz/ westernforce.com.au / theblues.co.nz/ thestormers.com/ mark nolan-bradley Kanaris -Joosep martinson -Jason oxenham -getty images asiapac/ fscheetahs.co.za/

jules (avec Jérémy @superrugbynews) / superrugbynews.fr

45

Varsity cup l’expérience d’Un français en afriQUe dU sUd

en début d’année (calendaire et non sportive), c’est le super rugby qui est l’objet des principales attentions dans l’hémisphère sud.

en parallèle ne se jouent que des tournois amateurs en australie et en nouvelle zélande avant que les compétitions professionnelles nationales (respectivement le nrc et la itm cup) prennent le relais.

mais l’afrique du sud est une grande nation de 54 millions d’habitants et une seule compétition avec cinq franchises ne lui suffit pas! la vodacom cup, antichambre du super rugby, vient de démarrer et regroupe les espoirs des cinq franchises engagées en sr ainsi que les 10 autres provinces du pays et un invité étranger (cette année la namibie, l’an dernier le Kenya).

mais depuis début février c’est une autre compétition qui passionne les amateurs de ballon ovale, la varsity cup.

le mot varsity au rugby fait tout d’abord penser à la rencontre annuelle que se livrent les universités de oxford et cambridge depuis 1872, un match qui à lieu à twickenham depuis 1921. plus généralement ce terme désigne une opposition sportive étudiante. mais en afrique du sud, le varsity rugby regroupe 4 compétitions opposant les plus grandes

universités à travers le pays. on retrouve en premier lieu la varsity cup (8 équipes), l’équivalent de la première division avec les meilleures associations sportives des universités, suivie du varsity shield (5 équipes), la seconde division.

même chez les universitaires on retrouve des espoirs, dont les représentants des 8 équipes de la cup s’affrontent au cours du tournoi des young guns. et enfin le Koshuis rugby championship ou la meilleure koshuis (résidence étudiante) de chacune des 8 universités s’affrontent.

le jeu proposé est très offensif, encouragé par un système de points différent de ce que nous connaissons. en effet les transformations rapportent 3 points contre seulement 2 pour les pénalités et les drops. les australiens s’en sont inspiré pour la création du national rugby championship (nrc).

C’était ma première expérienCe de Ce genre : j’ai beauCoup mangé et dormi pour tenir le Coup. le niveau d’exigenCe physique et teChnique est très élevé par rapport à tout Ce que j’avais Connu. je pense qu’on se rapproChe de la préparation des espoirs des Clubs professionnels en franCe.

‘‘

46

Varsity cup l’expérience d’Un français en afriQUe dU sUd

uct ikey tigers (University of cape town), la meilleure université du pays cape town, western cape stellenbosch university maties – stellenbosch, western cape nmmu madibaz (nelson mandela metropolitan University)port elizabeth, eastern cape nwu pukke (north-west University), entrainé par l’ancien springbok robert du preezpotchefstroom, north west up tuks (University of pretoria), qui possède aussi une franchise en première division de football – pretoria, gauteng ufs shimlas (University of free state) – bloemfontein, free state university of johannesburg – Johannesburg, gauteng cut ixias (central University of technology) – bloemfontein, free state

Les cinq équipes composant Le Varsity shieLd s’affrontent égaLement Le Lundi après-midi.

ukzn impi (University of Kwazulu-natal) – durban, Kwazulu natal ufh blues (University of fort hare), Université noire d’eastern cape où mandela a fait ses études – alice, eastern cape wits rugby (University of the witwatersrand) – Johannesburg, gauteng tut Vikings (tshwane University of technology) – pretoria, gauteng uwc rugby (University of western cape), deuxième Université de cape town entrainé par peter de villiers l’ancien coach des springboks – cape town, western cape

La Varsity cup oppose les 8 meilleures universités d’afrique du sud. Les matchs ont lieu le lundi et deux rencontres sont diffusées sur supersport à 16h30 et 18h30.

Le programme complet de la compétition, ainsi que les statistiques des joueurs sont disponibles sur le site.

UP Tuks

UJ Wits

NWU PukkeTUT Vikings

UFS Shimlas

CUT Ixias

UFH Blues

NMMU MadibasUCT Ikey Tigers

UWC Maties

47

Varsity cup l’expérience d’Un français en afriQUe dU sUd

en parcoUrant les différents effectifs des Universités engagées, Je sUis tombé sUr le profil d’emilien (@emilien_mary), étUdiant français en échange Universitaire à dUrban. Je lUi ai posé QUelQUes QUestions poUr comprendre cette compétition et plUs globalement l’approche dU rUgby en afriQUe dU sUd a l’image de simon (@simonberruyer) il y a deux ans en australie, son parcours est plus qu’intéressant pour les rugbymen français souhaitant tenter leur chance dans l’hémisphère sud.

quel est le résumé de ton parcours rugbystique

après 10 ans de ballon rond j’ai succombé aux sirènes du rugby grâce aux bonnes sensations que le rugby à 7 en Unss me procurait. a 16 ans je prends donc ma licence de cadet 2ème année au football club moulins (fcm). sous les ordres successifs d’eric chambon et cyril resseguier j’évolue en 3ème ligne centre. après 2 ans de break pour cause de prépa, je reprends le rugby à l’Université Jean moulin lyon 3 avec les équipes de Jean-henry thubert (entraîneur de l’as mâcon et de l’équipe de france Universitaire) pour atteindre les demi-finales de nationale 2. enfin l’an dernier tout en devenant le capitaine de l’equipe 2 (évoluant au niveau oval’U) de l’UJm, j’ai repris ma licence dans mon club formateur pour intégrer le groupe fédérale 3 d’anthony crochet et Jean-luc petetin. J’ai eu la chance de jouer l’intégralité des matchs où nous avons préservé notre invincibilité à domicile en phase régulière et atteint les phases finales.

a quelle occasion t’es-tu retrouvé à durban ?

pour ma dernière année de master en management international j’avais la possibilité de partir en échange pour un an. J’ai choisis un pays dépaysant qui possède une économie émergente et qui

me permettait de continuer à jouer au rugby : l’afrique du sud. mon Université ne possédait qu’un seul partenariat dans la zone : l’Université du Kwazulu-natal à durban située dans la province bordée par l’océan indien à l’est du pays.

comment fonctionne le rugby universitaire en afrique du sud ?

alors il faut distinguer deux types d’équipe ici au niveau des universités. il existe du rugby universitaire joué uniquement par des « étudiants » de moins de 25 ans qui se retrouvent dans des compétitions dédiées au niveau professionnel ou semi-professionnel : varsity cup et varsity shield.

en parallèle chaque campus d’université peut avoir son propre club de rugby ouvert à tous et qui évoluera contre les autres clubs de la province (le seul lien avec l’université est que doit figurer un certain nombre d’étudiants dans la direction du club).

la tendance du board est de former une varsity cup avec plus d’équipes et donc qui durerait plus longtemps. cette année les deux premiers du varsity shield obtiendront un accès direct dans la catégorie supérieure contre le système de montée descente qui perdurait jusque-là (varsity cup a été créé en 2008).

a terme la compétition comprendrait entre 14 et 16 équipes. en effet

actuellement la saison varsity est relativement courte, de février à avril pour la cup et mars pour le shield ce qui ne couvre même pas le premier semestre académique.

l’exposition médiatique et la bonne organisation de cette compétition est je pense ce qui attire les franchises et les provinces à se placer dans le rugby universitaire. en effet les équipes de jeunes des franchises évoluent dans un anonymat certains, la varsity cup par son audience et l’effervescence que l’on retrouve les jours de match sur les campus offrent aux jeunes joueurs des conditions qui se rapprochent du professionnalisme.

de plus les sud-africains reçoivent une culture sportive attachée à leurs écoles. l’Université est donc naturellement soutenue par l’ensemble de son corps étudiant qui est prêt à se déplacer et à remplir les stades (de tailles modestes il faut avouer).

enfin la gestion de cette compétition est efficace et intéressante, en effet les équipes peuvent vraiment se concentrer sur le sportif puisque la recherche de sponsors, la création d’équipements ou encore la communication et l’animation autour des matchs sont gérées presque entièrement par la structure (un modèle qui se rapproche de l’action de la fédération néo-zélandaise).

le terrain de rugby de mon campus en juillet, il est très peu utilisé et donc peu arrosé. dans le fond un des bidonvilles de durban qui est vraiment à l’orée de mon campus.

48

Varsity cup l’expérience d’Un français en afriQUe dU sUd

enfin la gestion de cette compétition est efficace et intéressante, en effet les équipes peuvent vraiment se concentrer sur le sportif puisque la recherche de sponsors, la création d’équipements ou encore la communication et l’animation autour des matchs sont gérées presque entièrement par la structure (un modèle qui se rapproche de l’action de la fédération néo-zélandaise). tous ces éléments expliquent pourquoi des grands noms du rugby accepte de prendre en main ces équipes :

> l’an dernier l’équipe de UKzn était dirigée par John mitchell ancien entraineur des all blacks (1999-2003)

> peter de villiers, après son mandat pour les springboks a décidé de rester dans son cape town natale pour entrainer la University of western cape

est-ce facile d’intégrer une équipe ?

Je suis arrivé en juillet dernier en pleine année universitaire puisque le calendrier académique est décalé d’un semestre. la saison de varsity cup est finie depuis longtemps, les équipes en lice sont donc reversées dans les compétitions provinciales de club jusqu’en août. enfin en août débute la dernière compétition de l’année : le tournoi interfac qui correspond à la rencontre des différents campus d’une même université les uns contre les autres. c’était clairement un tournoi pour s’amuser juste pour créer une émulation entre les campus.

ensuite en octobre débuta la préparation physique du squad varsity shield pour la saison suivante. ce concentré de fitness et de musculation est crescendo jusqu’en décembre où le squad est réunis pour un camp de sélection d’une semaine auquel j’ai pu participer.

chaque jour du camp est divisé en 3 séances : musculation tôt le matin, suivis d’une séance plus axée technique individuelle et enfin l’après-midi séance allégée avec mise en place du plan de jeu.

c’était ma première expérience de ce genre : j’ai beaucoup mangé et dormi pour tenir le coup. le niveau d’exigence physique et technique est très élevé par rapport à tout ce que j’avais connu. sans vraiment connaître je pense qu’on se

rapproche de la préparation des espoirs des clubs professionnels en france. mais ici comme la saison est courte beaucoup repose sur l’investissement personnel de chaque joueur tout au long de l’année, ce qui requiert énormément de sacrifice (par exemple séance quotidienne pendant les fêtes de noël).

certains joueurs respectent une hygiène de vie très monastique (pas de sortie, pas d’alcool).

en termes techniques sans être des néo-zelandais, ils sont très propres pour ce qui concerne les handskills : simple mais efficace. la différence est vraiment sur la préparation physique que ce soit fitness et surtout la musculation. par exemple les

arrières tournent à 140 kg au développé couché. du coup c’est l’intensité physique qui est impressionnante sur le terrain.

sur les 35 joueurs du camp le staff en a sélectionné une vingtaine qui ont été rejoint par la suite par les absents (notamment un joueur de rugby à 7 de l’équipe du zimbabwe) et des joueurs de l’academy des sharks.

a présent je joue pour le club de rugby de mon campus où je retrouve une ambiance proche de mon équipe de l’an dernier puisque le groupe est composé à minorité d’étudiant. il y a des trentenaires qui continuent de jouer pour leurs université, tout comme des jeunes qui n’ont aucun lien avec UKzn.

novembre, le squad des impi de mon université commence sa préparation pour la saison de varsity shield qui débute en février 2015.

les entrainements se déroulent sur les terrains annexes de Kings park car une partie du staff sont aussi en charge des espoirs de la franchise, les sharks grey..

49

Varsity cup l’expérience d’Un français en afriQUe dU sUd

quels sont les liens avec les sharks ?

UKzn est la plus grosse université de la province et donc pour le moment la seule en mesure de rejoindre la varsity cup. le Kwazulu-natal rugby Union à travers les sharks a bien compris l’opportunité que ça représente en termes d’expérience de jeu pour les joueurs de son academy

aussi d’après les retours que j’ai eu des autres joueurs, jouer en varsity cup c’est aussi commencer à gagner sa vie avec le rugby. toutes ces raisons ont poussé à un partenariat rapproché qui a été mis cette année en place entre l’équipe des sharks grey (les espoirs de la franchise) et le squad des UKzn impi :

> les deux équipes ont le même coach : ryan strudwick (ancien joueur pro london irish) et partagent certains membres du staff comme le préparateur physique ou le physio.

> les deux squads sont réunis pour les camps, la préparation de décembre a été effectuée sur les installations des sharks à Kings park.

> enfin pour le varsity shield il y a un certain nombre de white card qui sont utilisé pour compléter l’équipe initiale avec des joueurs des sharks (3 ou 4 par matchs).

on se rapproche du modèle de la western province où les joueurs débutent leurs saisons avec leur université (Uct, stellenbosch) pour terminer la saison sous les couleurs de la wp.

ce rapprochement est néanmoins un peu mal vécu par les étudiants authentiques de l’Université qui développent de véritable stratégie à long terme pour pouvoir jouer cette compétition. comme vous pouvez l’imaginer il est difficile pour eux d’accepter d’être sur le banc ou pas du tout convoqué quand les joueurs sur le terrain n’ont jamais mis les pieds dans un amphi de la fac.

Je pense néanmoins que c’est seulement une situation de transition. si tout se passe bien l’équipe devrait évoluer en varsity cup l’an prochain. a partir de là rejoindre les sharks grey ou la sharks academy coïncidera avec une inscription

à UKzn avec des emplois du temps aménagés (comme c’est déjà le cas pour certains joueurs).

quelle est l’image du rugby union à durban ? est-ce le sport le plus populaire ?

parler de durban c’est parlé de deux communautés principales : les zoulous qui représentent 80% de la population de la province et les indiens qui sont une très grosse communauté à durban et dans les environs. historiquement et culturellement ces deux communautés n’étaient pas portées sur le rugby.

le football est donc le sport le plus populaire mais aucune grosse équipe n’est basée à durban, donc les zoulous se divisent entre les supporters des Kaizer chiefs et des orlando pirates (deux équipes de soweto) alors que les indiens se concentrent sur la premier league. donc bien que le rugby ne soit pas le sport le plus populaire les sharks sont l’institution sportive durbanite la plus importante. Kings park est une enceinte amorphe qui a le plus grand mal à se

pour illustrer la relation spéciale qui unie le rugby et les écoles prestigieuses sud-africaines, je me suis rendu à hilton au cœur du Kwazulu-natal. dans ce petit coin d’angleterre on trouve l’internat de garçon le plus cher du pays.

50

Varsity cup l’expérience d’Un français en afriQUe dU sUd

remplir, quand j’évoque le sujet les gens me répondent qu’il faut aller voir les grandes affiches : ce que j’ai fait l’an dernier en me rendant au Quart de finale entre les sharks et les highlanders. résultat un stade à moitié rempli sans ambiance qui donne toutes les raisons de rester chez soi à profiter de la retransmission de qualité par supersport.

les personnes qui se rendent aux stades sont je pense attirées par l’ambiance autour de l’enceinte où à l’américaine les gens bivouaquent sur les parkings avec barbecue et bières. le stade est à 70% blanc, la communauté blanche étant minoritaire à durban cela signifie qu’elle se déplace massivement au stade.

la gageure du KznrU est donc d’attirer les autres populations au stade et derrière la franchise. avec une marque de télécom ils se sont lancé dans une grande campagne de communication à l’attention des « rugby’ginners ». pas sûr que cela suffise, comme je l’ai dit auparavant avec l’éducation sportive qu’ils reçoivent les sud-africains sont naturellement porté à soutenir des équipes à partir du moment où ils se sentent concernés.

les indiens qui font partie de la classe moyenne supérieure et qui connaissent

une mobilité sociale ascendante se rendent aux stades parce que les sharks font partie de l’identité de durban, un peu comme les stormers pour les malays ou les coloured à cape town (à la différence qu’ils ne jouent pas au rugby eux).

cependant même si de plus en plus de zoulous jouent au rugby, j’attends de voir la réaction de la population face à la mise en place des quotas de joueur de couleur d’ici 2019. si en termes sportifs cette politique est clairement discutable, rééquilibrer les représentations des ethnies permettra d’embrasser une plus grande ferveur populaire à durban.

actuellement les sharks exacerbent encore plus ce que le gouvernement peut reprocher aux springboks, c’est une équipe à majorité afrikaaner et blanche alors que l’afrikaans est ultra-minoritaire dans le Kzn (1,6 % de personnes le parlent au quotidien).

cela se ressent dans le style de jeu qui sous Jacques white été très porté sur le combat physique (les montpelliérains apprécieront) même si cela semble évoluer avec le nouveau manager gary gold. et pour m’être entrainé avec les sharks grey, cela détermine aussi les standards physiques et d’exigence de la

formation : chez les jeunes tout le monde fait plus de 1m80. des normes qui n’ont rien d’exceptionnel dans le rugby moderne mais qui excluent de facto de nombreux prétendants aux prédispositions physiques et au milieu moins porteur. les zoulous font assez rapidement la comparaison avec la western province qui ne se contraint pas à ces exigences physiques et se concentre sur le talent des joueurs d’où l’émergence de joueurs professionnels titulaires tel que nizaam carr (1m84) ou cheslin Kolbe (1m70). cependant comme la campagne de communication a pu le montrer les sharks sont conscients de ce constat. la montée en puissance du jeune tera mtembu qui a débuté les deux premières rencontres du super rugby après avoir été le capitaine des natal sharks au cours la currie cup 2014 préfigure une évolution.

Le rugby amateur à durban ?

durban est une ville intéressante pour jouer au rugby car on peut y retrouver des équipes de tous les niveaux. du rugby de campagne jusqu’au community shield qui est aux portes du professionnalisme le panel peut combler toutes les envies. la densité des clubs est intéressante dans l’agglomération et dans toute la province. il en est de même pour les écoles.

cela s’explique premièrement par le fait que ce sont les anglais qui ont développé le rugby dans cette province et donc ont su faire émerger à la fois des équipes scolaires mais aussi des clubs qu’on peut retrouver dans toutes les villes d’importance moyenne.

ensuite la météo de cette province et surtout de durban est parfaite pour le rugby : il y a deux saisons à durban, l’été chaud et humide et l’hiver un peu moins chaud et sec. la saison de rugby se déroule presque uniquement en hiver, les terrains sont donc toujours praticables.

preuve de l’importance de la météo, au niveau provincial toutes les finales se déroulent le même jour sur le même terrain. J’ai assisté en août à cet évènement dans la banlieue de durban où sur deux terrains d’un petit club s’est joué pas moins de 10 matchs dans la même après-midi sans qu’à la fin le terrain ne soit détruit.

hilton est aussi l’institution qui a introduit le rugby dans la province. les garçons bénéficie de conditions parfaites (terrains, salles de musculation …) pour développer leur rugby ce qui explique que l’école a produit 8 springboks dont bob skinstad qui a remporté la coupe du monde en france en 2007.

51

Varsity cup l’expérience d’Un français en afriQUe dU sUd

les entrainements se déroulent sur les terrains annexes de Kings park car une partie du staff sont aussi en charge des espoirs de la franchise, les sharks grey.

l’évènement est accueillis par un club de la banlieue nord de durban, il est organisé par le rugby Union du Kwazulu-natal (KznrU) ainsi on retrouvera la mascotte des sharks pour s’amuser avec les enfants. enfin l’évènement a pour sponsor castle une marque de bière produite en afrique du sud.

52

Varsity cup l’expérience d’Un français en afriQUe dU sUd

Quart de finale de superrugby entre les sharks et les highlanders à Kings park. l’enceinte est impressionnante avec plus de 50000 places qui a le plus grand mal à se remplir.

le spectacle était au rendez-vous lors de cette victoire au cordeau 31-27 pour les blancs et noirs. cependant seules les rencontres contre les blue bulls et la venue des springboks comblent le stade.

53

Varsity cup l’expérience d’Un français en afriQUe dU sUd

la varsity cup et le varsity shield ont engagé des actions de bienfaisance contre les violences faites aux femmes. dans ce

cadre-là chaque équipe en lice à un partenariat avec une association caritative de sa région. a chaque essai marqué dans

les 20 premières minutes, une somme est reversée à l’association

certains terrains annexes de Kings park deviennent des parkings les jours de match. le long des terrains on retrouvera donc des cabanes où chaque partenaire peut accueillir ses convives autour d’un verre.

les gens qui se rendent au stade peuvent passer la journée sur place, le rugby s’accompagne d’un barbecu (braaï ici) et de bières.

la particularité des grands stades de durban est qu’ils sont séparés d’une rue seulement. on peut donc voir ici le moses mabhida stadium construit pour la coupe du monde de football en 2010, qui est une enceinte multimodale mais qui ne reçoit jamais de match des sharks.

photo : adrien/ mappyadrien @Sudrugby - sudrugby.com

Ladies

Photo : Rugbyshop

tête à tête héLène ezanno bajadita.com / @obasaan66

tête à tête gaëLLe mignot bajadita.com / @obasaan66

crunch u20 une beLLe après-midi bajadita.com / @SOSurrullo

et de 2 ! bajadita.com / @SOSurrullo

Les bLeues peuVent encore y croire! bajadita.com / @SOSurrullo

Les bLeues trébuchent ... ! bajadita.com / @SOSurrullo

une seconde pLace de bonne augure bajadita.com / @SOSurrullo

un tournoi qui réussit bien aux bLeues bajadita.com / @SOSurrullo

55 60

63 69 70 71 72 73

55

tête à tête avec héLène ezanno

nom : ezanno. prénom : hélène. age : 30 ans.

surnom : Koadan (nom en breton de ma ville d’origine)

club formateur : stade rennais rugby (srr)

club actuel : lille métropole rugby club villeneuvois (mrcv)

a quel poste as-tu évolué ? pilier gauche en grande majorité. mes débuts étaient en tant que 2ème ligne.

a quel âge as-tu commencé à jouer au rugby ? 23 ans.

pourquoi avoir choisi ce sport ? Un peu par hasard au début car j’ai découvert ce sport en école d’ingénieur lors de l’organisation d’un des plus grands tournois universitaires à but humanitaire : les ovalies de beauvais. J’ai essayé et j’ai tout de suite accroché !

qu’est ce qui te plait dans le rugby ? la convivialité, la solidarité, l’envie de se dépasser, le combat, etc.

qu’est ce que tu voulais faire quand tu étais petite ? Quand j’étais petite, je rêvais de pouvoir participer à une grande compétition sportive telle que les Jo ou une coupe du monde. Je regardais assidûment tous les grands événements d’athlétisme, de foot, de judo, etc., avec des étoiles dans les yeux… et j’ai eu l’honneur de pouvoir disputer une coupe du monde il y a quelques mois ! Juste énorme et magique !

quel est ton joueur préféré ? Je n’en ai pas vraiment, mais si je dois en citer un, je dirais sergio parisse. il sait tout faire ! il est très complet car présent aussi bien en attaque qu’en défense !

quelle est ta joueuse préférée ? il y en a quelques unes car la réponse peut être différente selon le poste joué, mais une sort du lot, une ancienne partenaire de club et d’équipe nationale : sandrine agricole !

quel est ton équipe préférée dans le jeu pour les femmes et les hommes (équipe nationale ou internationale) ? aussi bien chez les femmes que chez les hommes, à xv ou à 7, la nationalité qui envoie du rêve c’est de loin la nouvelle-zélande. tout parait facile quand ils jouent…

qui est ta meilleure copine au rugby ? au rugby mais surtout dans la vie, marie-charlotte hebel.

quand tu as débuté, tu ignorais qu’il y avait 15 titulaires sur le pré ; et maintenant, avec les remplaçants, sais tu combien vous êtes ? (rires) oui, 22 ! mais tout dépend de la compétition et du niveau… avec l’équipe nationale (sauf coupe du monde) nous sommes 23 !

donne-nous ta définition d’un « bon » pilier ? c’est un joueur intelligent, technique et stratégique en mêlée, en touche et dans le jeu. il doit avoir une bonne tenue en mêlée, être efficace dans les rucks et actif dans le jeu, et surtout aimer le travail de l’ombre…

A coeur vaillant, rien d’impossible !

‘‘

56

passer de ton laboratoire de recherche au pré, n’est-ce pas trop difficile ? non, au contraire, c’est même un plaisir d’aller à l’entrainement, de retrouver les copines et de se défouler sur le terrain ou dans une salle de muscu après une bonne journée de travail. il est plus difficile de passer du pré au labo, surtout les lendemains de match et pendant les périodes de compétitions internationales telles que le tournoi des 6 nations ou la coupe du monde où l’on rentre chez nous une semaine par ci par là entre les matchs ou stages de préparation.

là c’est dur de s’y remettre parce qu’on sait que dans 5 jours on est reparti en sélection… Quand on bosse dans un labo de recherche, le rythme est donc forcément un peu diminué car les expériences s’étalent sur plusieurs semaines. heureusement que les collègues sont là pour maintenir un certain rythme de travail !

Le LmrcV a été très médiatisé en

janvier suite à la retransmission sur canal + d’un match du top 8 entre vous et l’usap ; cela a-t-il bouleversé vos habitudes ? les miennes, oui ! car je n’ai pas vécu ce match en tant que joueuse du fait de ma blessure depuis le début de la saison, mais en tant que dirigeante organisatrice ! et je peux vous dire que c’est bien plus simple d’être uniquement joueuse !

(rires). en ce qui concerne les joueuses, la retransmission n’a rien changé à nos habitudes de préparation. il y a eu certes un peu plus d’émotions car on jouait dans un plus grand stade (ndlr stadium lille métropole au lieu du stade emmanuel théry qui n’a pas de tribune) avec nettement plus de spectateurs, dont famille et amis qui ont plus fait l’effort de se déplacer, en raison d'une très grosse communication autour de cet événement.

on a voulu faire de ce match une belle fête du rugby féminin dans le nord et ça a été très concluant !

Les retransmissions tV du top 8 féminin sont-elles une bonne chose ? bien sûr ! ca permet une plus large diffusion de notre sport à l’ensemble de la population. via une retransmission canal +, on touche principalement les connaisseurs du rugby, habitués au rugby masculin, alors que via france 4, on touche à un plus large panel composé également de connaisseurs mais aussi de simples curieux.

c’est indispensable pour se faire connaitre et aider les clubs à trouver des sponsors et partenaires pour survivre !

Le LmrcV a dû faire appel au crowdfunding pour boucler un budget ; est-ce normal et comment est venue cette idée ? normal sûrement non, mais la situation actuelle de notre club est telle que l’on doit trouver des fonds par tous les moyens existants. l’idée vient de laura di muzio et d'alexandra pertus, joueuses cadres et responsable communication

tête à tête avec héLène ezanno

57

du lmrcv. elles ont porté ce projet de a à z et ça a été une réussite, en grande partie aussi grâce à la retransmission sur canal+. ça aide beaucoup d’être visible !

est-ce qu’isabelle ithurburu est sympa et vraiment proche du rugby féminin ? isabelle ithurburu est très sympa, comme tous les membres de l’équipe canal + d’ailleurs. elle semblait ravie d’être, pour une fois, entourée de joueuses et dirigeantes féminines car habituellement, au niveau du top14, il n’y en a pas beaucoup…

3ème à paris pour la coupe du monde et des stades à guichets fermés mi- août, ça t’inspire quoi ? 3ème à la coupe du monde reste une place frustrante car on aurait voulu aller plus loin et décrocher la 1ère place, malgré le très beau parcours que l’on effectue… mais l’objectif quand on joue est de gagner !

en août, on n’a pas gagné la coupe du monde, mais par contre on a gagné un

public. le stade Jean bouin quasi plein lors de la demi-finale et la petite finale reste un de nos meilleurs souvenirs ! c’est une très belle reconnaissance pour notre discipline.

que te vois-tu faire dans 30 ans ? dans 30 ans ? ouh la la, toujours plus loin… dans 30 ans, j’aurai 60 ans… je serai sûrement de retour dans ma bretagne natale, proche de ma famille et de l’océan !

penses-tu que cet engouement et cette médiatisation pour le rugby féminin vont et peuvent durer ? Je l’espère ! après, tout dépend de l’intérêt que nous portent les médias… et cela n’est dépendant que de nos prestations et de nos résultats ! c’est ce qu’il s’est passé avec le foot, hand et basket féminin, c’est aussi ce qui se passera pour le rugby féminin !

doit-on parler de « rugby féminin », de « rugby au féminin » ou de « rugby tout court » en ce qui concerne les filles,

alors que les règles sont les mêmes pour les filles et les garçons ? J’aimerais dire rugby tout court, mais il faut avouer qu’une précision rugby féminin est nécessaire car on ne produit pas tout à fait le même jeu que celui des gars. et c’est bien ! c’est ce qui nous différencie d’eux et qui peut justement plaire à certain.

entraîner, cela te tente-t-il ? pour l’instant non, car je n’en ai vraiment pas les capacités. par contre, apporter un soutien technique sur l’apprentissage et le perfectionnement des mêlées et touches par exemple pourrait me plaire, car j’adore ces phases de jeu !

que penses-tu du professionnalisme dans le rugby féminin ? c’est une bonne chose si on veut réaliser de grosses performances et rivaliser avec les plus grosses équipes qui le sont ! l’amateurisme a du bon mais pas pour être championne du monde ou olympique de rugby !

tête à tête avec héLène ezanno

58

quel est selon toi, le meilleur système : celui des anglaises qui viennent de passer pro, ou le français, semi-pro qui assure un avenir professionnel en dehors du rugby aux filles ? très bonne question… faudrait le demander aux joueuses du 7 qui sont semi-pro et qui affrontent régulièrement des filles qui sont totalement pro. le semi-pro est intéressant car a pour objectif d’assurer un avenir à la joueuse lorsque sa carrière sera finie.

après, je pense que malgré un statut de semi-pro, les filles s’investissent comme si elles étaient pro. il reste très difficile de concilier la pratique d’un sport à très haut niveau uniquement à mi-temps… elles s’entrainent toutes les après-midi plus certains soirs, ça me semble dur de penser à autre chose que le rugby et de prendre le temps de bien récupérer l’autre moitié du temps…

bref, tout ça pour dire… très bonne question ! (rires) il y a du bon et du mauvais dans les deux !

une petite fille de 8 ans qui veut commencer à jouer au rugby, que lui dis-tu ?

Je l’encourage et lui dis que c’est un bon choix. on dit que le rugby est l’école de la vie et je pense sincèrement que c’est vrai.

– une jeune fille de 23 ans, élève ingénieur qui commence à jouer au rugby, que lui dis-tu ? Je l’encourage car il n’est jamais trop tard pour commencer un sport !

pourquoi le top 8 féminin a-t-il autant de mal à s’implanter en france ? manque de considération, manque de visibilité, manque de moyens au niveau des clubs. en plus, la formule change tous les ans (top10, parfois top9 quand une équipe déclare forfait avant le début de la saison, puis 2 poules de 5 puis un top8) donc manque de stabilité. pourquoi tous ces manques ? J’aimerais le savoir…

serais-tu prête à passer dans des écoles de rugby pour rencontrer des jeunes joueurs et joueuses pour promouvoir la discipline ? s’il le faut oui, et je le fais déjà ponctuellement. beaucoup d’éducateurs rattachés à des clubs féminins le font aussi depuis plusieurs années et ça a l’air de porter ses fruits car ils le font très bien !

tu es plutôt sac de sport ou sac à main ? sac de sport.

y a-t-il un objet dont tu ne te sépares jamais ? mes lunettes ! Je n’irais pas bien loin sans…

Les acides, tu les préfères forts, faibles ou gras saturés ? Je les préfère gras ! car je suis plus biologie que chimie pure. après, qu’ils soient saturés (acides gras principalement retrouvés dans les produits d’origine animale comme la viande ou les produits laitiers) ou insaturés (type oméga 3 ou oméga 6 ; acides gras principalement retrouvés

dans les huiles, certaines céréales et poissons dit « gras »), peu importe, le tout est de les apporter en quantité raisonnable et équilibrée dans notre alimentation !

tu es plutôt beurre ou huile d’olive ? beurre ! et étant bretonne, beurre salé ! et en plus, j’ai montré au cours de ma thèse que le beurre a des effets positifs par rapport à l’huile d’olive sur le cholestérol et l’apport en oméga 3 dans nos tissus ! le tout en le consommant à des quantités raisonnables bien évidemment…

qui inviterais-tu à un diner lillois ? Qui le veut ! J’adore ce genre de moment

convivial et de partage entre potes autour d’un bon petit repas. reste à trouver de quoi les motiver pour se déplacer jusqu’à lille ! (rires).

y a-t-il quelque chose qui te fasse stresser, et si oui comment l’arrêtes-tu ? Je ne suis pas de nature très stressée… mais un truc qui pourrait me faire stresser serait par exemple de devoir parler devant une assemblée de quelque chose dont je ne maîtrise pas le sujet…

Le monde du rugby (joueurs, entraineurs, dirigeants, diffuseurs, …) est-il machiste, voire sexiste ? il reste assez macho, mais il l’est beaucoup moins, les mentalités évoluent et c’est une bonne chose.

Le maillot de l’edf, tu le préfères bleu ou blanc ? bleu. mais quelle que soit la couleur, c’est un honneur de le porter.

tête à tête avec héLène ezanno

rUgby proUst héLène ezanno

59

tu es plutôt famille ou plutôt copains et / ou copines ? famille et copains/copines ! la distance fait que je ne vois pas très souvent ma famille mais j’essaie d’aller dans le morbihan régulièrement pour les voir.

les copains sont un peu dispatchés partout en france donc difficile de voir régulièrement tout le monde, mais j’essaie de faire au mieux !

penses-tu que la coupe du monde en france va déclencher des vocations pour le rugby chez les filles ? chez certaines sûrement. il y a déjà eu des effets dans les clubs en début de saison avec une augmentation du nombre de licenciées. le plus dur est de savoir les fidéliser.

de quoi parlez-vous dans les vestiaires ? de tout et de rien. tout dépend si c’est dans les vestiaires avant un entrainement où là ça déconne, ça rigole et ça parle beaucoup, ou dans les vestiaires avant un match où là c’est complétement différent car la concentration est de mise.

parles-tu rugby au cnrs ? ce sont plutôt mes collègues qui me parlent du rugby.

que penses-tu du livre « Le rugby quantique », écrit par jean iliopoulos et jonny wilkinson ? Je ne le connais pas, mais le nom m’inspire ! Je vais me renseigner.

quel est ton juron favori sur un terrain et / ou dans la vie ? putain !

qualité préférée chez une rugbywoman ? la persévérance.

quelle est la première chose que tu fais en arrivant dans les vestiaires ? Je dis bonjour aux copines.

quelle est la première chose que tu fais en arrivant chez toi ? Je range mon vélo.

ton héros et / ou héroïne préféré(e) dans la vie et dans la fiction ? Je n’ai pas de héros. Je m’inspire de toutes les personnes qui m’entourent.

ton rêve de bonheur ? vivre au jour le jour et faire ce qui me plait, entourée des personnes que j’aime.

ton plus grand malheur ? même si on passe parfois par des moments difficiles, je pense n’y avoir

jamais été confrontée ! et comme le dirais une phrase d’un film « le pire n’est jamais décevant ! »

quel est le bruit que tu préfères entendre ? le rire !

ta couleur, ta fleur et ton oiseau préférés ? le bleu, le jasmin, le colibri.

quelle est ta boisson préférée ? (rires) la bière !

don de la nature que tu aimerais avoir ? pouvoir voler ou transplaner.

y a-t-il un don ou une qualité supplémentaire au rugby, que tu aurais aimé avoir ? savoir faire des appuis ! (rires)

quelle est la faute au rugby pour laquelle tu as le plus d’indulgence ? difficile à dire… souvent les fautes sont bêtes donc peuvent être évitées la plupart du temps !

quelle est ta devise sur le terrain ? « a cœur vaillant, rien d’impossible. »

quelle est ta devise dans la vie ? « souris à la vie ! »

quelle question ne t’ai-je pas posée et à laquelle tu aurais aimé répondre ? Une question concernant le tournoi des 6 nations du xv féminin version 2015.

Le rugby disparait : une épitaphe ? ci-git le rugby !

que souhaites-tu ajouter ? merci et bonne journée.

rUgby proUst héLène ezanno

sabine bajadita.comPhoto : Icon Sport/ AFP/ Bajadita.com/FFR

60

tête à tête avec gaëLLe mignot

a quel poste as-tu évolué ? n°2.

a quel âge as-tu commencé à jouer au rugby ? a 7 ans.

pourquoi avoir choisi ce sport ? car ma famille en faisait et que c’est un sport de combat où je peux me défouler.

qu’est ce qui te plait dans le rugby ? l’esprit d’équipe, l’intégration de tous les gabarits, la liberté dans le jeu et le combat qui va avec.

qu’est ce que tu voulais faire quand tu étais petite ? de la boxe et l’école de pompier.

quel est ton joueur préféré ? dimitri szarzewski.

quelle est ta joueuse préférée ? sandrine agricole.

quelle est ton équipe préférée dans le jeu pour les femmes et les hommes

(équipe nationale ou internationale) ? les anglaises et les all blacks, et chez les garçons, clermont et les irlandais.

tu es périgourdine : vas-tu parfois aux matchs du capd et suis-tu leurs résultats ? Je rentre rarement chez moi mais je suis leurs résultats, et quand je peux, je vais voir ribérac où joue mon cousin.

tu étais vice-capitaine de l’edf et tu es devenue capitaine de l’edf à la suite de marie-alice yahé, comment as-tu réagi ? ca m’a fait très plaisir, c’est une chance et surtout un honneur.

peux-tu nous dire quels ont été tes premiers mots en tant que capitaine ? mes paroles ont souvent tourné sur l’engagement à avoir, dès que nous avions le maillot sur le dos et sur l’état d’esprit du groupe.

thierry dusautoir, renaud delmas et toi êtes périgourdins et membres de l’edf. Le périgord est-il une pépinière de bleu(e)s ?

Je ne sais pas, mais il y a de très bons clubs formateurs en dordogne, ça c’est sûr.

3ème à paris pour la coupe du monde et des stades à guichets fermés mi- août, ça t’inspire quoi ? Que du positif pour la suite, une reconnaissance d’un travail fourni.

penses-tu que la coupe du monde en france va déclencher des vocations pour le rugby chez les filles ? oui.

de quoi parliez-vous dans les vestiaires ? du match.

que te vois-tu faire dans 30 ans ? entraîner une équipe.

Les retransmissions tV du top 8 féminin sont-elles une bonne chose ? oui je le pense, ça va permettre de mettre en lumière cette compétition qui ne cesse de grandir et permettre aux gens d’avoir un suivi sur le rugby féminin, sans attendre l’équipe de france. et ça peut permettre d’ouvrir d’autres perspectives pour les clubs.

nom : mignot. prénom : gaëlle. age : 27 ans.

surnom : truffe

club formateur : trélissac / neuvic /salon la tour

club actuel : montpellier

61

tête à tête avec gaëLLe mignot

penses-tu que cet engouement et cette médiatisation pour le rugby féminin vont et peuvent durer ? oui, je le pense, les gens ont apprécié le jeu produit et les filles ne cessent de travailler pour faire un jeu encore plus spectaculaire; il n’y a pas de raison que ça s’arrête.

doit-on parler de « rugby féminin », de « rugby au féminin » ou de « rugby tout court » en ce qui concerne les filles, alors que les règles sont les mêmes pour les filles et les garçons ? c’est du rugby pratiqué par des filles avec des caractéristiques différentes

des garçons, dues en premier lieu au gabarit et à la musculature moindre d’une fille par rapport à un garçon.

tu as un diplôme d’entraineur, mais entrainer à haut niveau, cela te tente-t-il ? Je suis une fille qui aime bien les challenges et qui aime bien le perfectionnisme, donc le haut niveau m’attirerait vraiment.

que penses-tu du professionnalisme dans le rugby féminin ? si un jour on y arrive ce serait super, mais pour le moment je pense que si déjà on arrive à avoir des aides et des contrats

permettant aux filles de s’entrainer et de récupérer et partir à chaque fois qu’elles sont appelées par l’équipe de france, on ferait déjà un grand pas.

quel est, selon toi, le meilleur système : celui des anglaises qui viennent de passer pro, ou le français, semi-pro (à 7) qui assure un avenir professionnel en dehors du rugby aux filles ? Je pense que dans les deux systèmes il y a du positif, cela dépend du salaire d’une joueuse pro, si elle gagne suffisamment pour s’assurer un bel avenir ça peut être bien. pour le moment, je pense que le statut français est un bon compromis.

avoir été la seule petite fille au milieu de garçons dans ton école de rugby, était-ce un avantage ou un inconvénient ? Un avantage.

une petite fille de 8 ans qui veut commencer à jouer au rugby, que lui dis-tu ? de ne pas hésiter, le rugby est un sport qui a beaucoup de valeurs et qui permet de devenir un bon citoyen. de plus, débuter avec les garçons ne peut être que positif ; ça permet de nous dépasser et ils sont souvent très protecteurs.

pourquoi le top 8 féminin a-t-il autant de mal à s’implanter en france ? Je pense que les gens avant cette coupe du monde avaient une image assez négative du rugby féminin.

serais-tu prête à passer dans des ecoles de rugby pour rencontrer des jeunes joueurs et joueuses pour promouvoir la discipline ? sans aucuns soucis, je le fais déjà.

62

rUgby proUst gaëLLe mignot

tu es plutôt sac de sport ou sac à main ? sac de sport.

y a-t-il un objet dont tu ne te sépares jamais ? ma montre !

Le foie gras, tu le préfères oie ou canard ? canard.

tu es plutôt truffes ou cèpes ? les deux, mais je préfère les cèpes.

qui inviterais-tu à un diner périgourdin ? mes amis montpelliérains.

y a-t-il quelque chose qui te fasse stresser et si oui comment l’arrêtes-tu ? l’imprévu ! donc, je planifie mes journées.

Le monde du rugby (joueurs, entraineurs, dirigeants, diffuseurs, …) est-il machiste, voire sexiste ? machiste, mais ça évolue.

Le maillot de l’edf, tu le préfères bleu ou blanc ? bleu.

y a-t’il un french flair chez les filles ? oui.

avec qui aimerais-tu passer 24 heures ? teddy riner pour voir sa préparation.

si tu étais quelqu’un d’autre, qui serais-tu ? personne.

tu es plutôt famille ou plutôt copains et / ou copines ? les deux, c’est très important.

jures-tu en patois ? non.

quelle est la différence entre l’accent de périgueux et celui de montpellier ? l’accent de périgueux, c’est le mieux. (rires)

qualité préférée chez une rugbywoman ? la persévérance.

quelle est la première chose que tu fais en arrivant dans les vestiaires ? Je vide mon sac.

quelle est la première chose que tu fais en arrivant chez toi ? Je mets mes pantoufles.

ton héros et / ou héroïne préféré(e) dans la vie et dans la fiction ? Je n’aime pas la fiction.

ton rêve de bonheur ? Que tout le monde soit égal.

ton plus grand malheur ? la perte d’un proche.

quel est le bruit que tu préfères entendre ? le bruit des feuilles et des animaux en forêt.

ta couleur, ta fleur et ton oiseau préférés ? le vert / le lilas/ le rouge gorge.

quelle est ta boisson préférée ? l’eau pétillante.

don de la nature que tu aimerais avoir ? etre plus costaud.

y a-t-il un don ou une qualité supplé-mentaire au rugby, que tu aurais aimé avoir ? etre plus technique.

quelle est la faute au rugby pour laquelle tu as le plus d’indulgence ? faute due à trop d’engagement.

quelle est ta devise sur le terrain ? tout donner pour ne rien regretter.

quelle est ta devise dans la vie ? toujours aller de l’avant.

que souhaites-tu ajouter ? merci à tous les gens qui font avancer le rugby féminin.

sabine bajadita.comPhoto : Icon Sport/ Bajadita.com/ Twitter/ FFR

63

crunch des u20 féminines Une belle après-midi de rUgby

malgré une météo capricieuse et une après-midi de tournoi des 6 nations, le public a répondu présent au stade sainte-germaine du bouscat, fief des lionnes du stade bordelais.

plus de 2 000 spectateurs ont en effet assisté à la très belle victoire de l'équipe de france des moins de 20 ans féminines, composée des futures pépites du rugby hexagonal.

la rencontre, malgré le froid et la pluie, s'est donc déroulée dans une ambiance... de feu.

64

le coup d'envoi fictif a été donné par l'ancienne capitaine des bleues marie-alice yahé et son mari, l'ouvreur de l'Ubb, lionel beauxis.

erika, accompagnée par marie-alice yahé-beauxis

et lionel beauxis.

crunch des u20 féminines Une belle après-midi de rUgby

65

au terme d'un match presque à sens unique, très engagé, c'est la huitième fois consécutive que les bleuettes battent leurs homologues anglaises, sur un score sans appel de 25 à 0 (mi-temps 10 - 0).

Quatre essais ont été marqués par séraphine okemba (saracens), marine ménager (lmrcv), montserrat amédée (bsorf) et elise pignot (orca). Une transformation et une pénalité ont été passées par pauline bourdon (as bayonnaise).

crunch des u20 féminines Une belle après-midi de rUgby

66

trois matchs, trois victoires.après avoir battu la belgique, et les anglaises à domicile, les bleuettes ont à nouveau vaincu les filles à la rose, le 21 mars au esher rfc stadium, 10 à 5. deux essais marqués respectivement par Justine vergnaud et par emilie mathieu.

la relève est décidément déjà bien marche !

l'arbitre de la rencontre, l'italienne marie-béatrice barvenuti.

crunch des u20 féminines Une belle après-midi de rUgby

67

c'est une belle victoire, j'imagine que vous êtes contentes ?

> oui ! (en choeur)

c'est toujours impressionnant de jouer les anglaises ?

> oui, c'est toujours impressionnant, que ce soit la troisième, la deuxième ou la première fois pour certaines, c'est la même émotion à chaque fois. c'est toujours particulier, un match contre les anglaises, on rêve toutes d'en jouer un, depuis qu'on est enfants.

> c'est surtout un bonheur de gagner.

> on rêve surtout de porter ce maillot. après, quelle que soit l'équipe que l'on joue, on est fières de porter haut et fort ce maillot.

c'est quoi l'avenir ?

> le prochain match contre l'angleterre !

> a court terme, voilà !

> on savoure chaque match !

> c'est le travail en club qui nous permet d'arriver à jouer avec le maillot des moins de 20 ans. nos clubs nous encouragent beaucoup.

certaines viennent de clubs de top8, d'autres de l'elite 2 : ressentez-vous, parfois, des différences de niveau ?

Quand on est ensemble, on joue toutes au même niveau, on est toutes à fond dans le rugby, on le vit, et ça marche très bien.

donc prochain rdv, le match contre les anglaises, chez elles ?

> oui, c'est un autre défi à relever, parce que les anglaises, en france ou chez elles, ce n'est pas la même équipe, même si c'est les mêmes joueuses.

> ca a toujours le même goût. elles sont très physiques, il faut avoir du combat, du mental pour que ça fonctionne !

fières de cette victoire ?

oui, les 23 filles qui étaient présentes aujourd'hui ont montré que la victoire passait par le combat, on n'a rien lâché jusqu'à la dernière minute où ça a été un petit peu chaud.

on a même l'impression que vous vous êtes un peu plus lâchées en fin de match ?

lâchées, peut-être... plus derrière... (rires) mais c'était très compliqué de jouer avec un terrain comme ça, l'humidité, ...

Vous avez souffert un peu du froid ?

non, on ne le sentait pas, les anglaises nous ont bien réchauffées ! (rires) mais ce n'était pas facile de s'adapter à ces conditions.

en plus, une jolie victoire devant un beau public, dans une belle ambiance...

Un gros public, ça, oui, c'est génial, ça fait plaisir !

impressions d'après-match aVec pauLine bourdon, agathe sochat, mayLïs traoré et montserrat amédée

crunch des u20 féminines Une belle après-midi de rUgby

68

sophie @SOSurrullo- bajadita.comPhoto : Bajadita.com/

france :

15. prune pegot (stade toulousain rugby féminin) 14. séraphine okemba (saracens) 13. marine menager (LmrcV) 12. ophélie gincourt (ovalie caennaise) 11. justine Vergnaud (stade rennais rugby féminin) 10. montserrat amédée (bsorf) 9. pauline bourdon (as bayonnaise) 8. gaëlle hermet (strf) 7. emma roubinet (stade bordelais) 6. julie annery (ac bobigny) 5. michelle tchouta nkwami (stade rennais rugby féminin) 4. emilie mathieu (rugby sassenage isère) 3. amaya gonzalez (as bayonnaise) 2. agathe sochat (stade bordelais) 1. maylis traore (cap) (stade toulousain rugby féminin)

entrées en jeu

57e mn Laurie Laborie (stade toulousain rugby féminin) 59e mn emeline gros (rugby sassenage isère), mi temps annaelle deshayes (ovalie caennaise) 52e mn talis kuresa (Us néracaise) 64e mn elise pignot (orca) 66e mn Lori ramirez (ac bobigny 93) 69e mn cindy faure (Usap) 59e mn romane ménager (lmrcv).

angLeterre

15. Lund (cap) (bishop, 71) 14. aldcroft 13. holland (shekells, 71) 12. wood 11. clapp 10. nicholas 9. holt (nye, 71) 8. stott 7. bern 6. walker (trist, 71) 5. o'donnell (wigley, 62) 4. jones 3. trevarthen (bradley, 58) 2. davies (campbell, 58) 1. burkinshaw (parsons, 40)

crunch des u20 féminines Une belle après-midi de rUgby

69

Photo : Icon Sport

de nouvelles jeunes joueuses ont donc été intégrées au groupe, comme camille cabalou (bayonne), elisa ceravolo (montpellier), laura delas (tarbes), wendy divoux (Usap), céline ferer (bayonne), céline héguy (bayonne), marie menanteau (bayonne), carla neisen (bsorf), pauline rayssac (montpellier), Julie billès (Usap) ou encore caroline boujard (Usap).

le changement semble d’ores et déjà bien digéré, comme en témoignent les deux victoires de france féminines face à l’ecosse et à l’irlande, au terme d’un match épique (match interrompu pendant 40 mn en raison d’une coupure d’électricité) au stade milltown house d’ashbourne, où les bleues n’ont rien lâché, remportant la rencontre grâce (notamment) à un essai en contre de l’explosive caroline boujard.

mais aussi grâce au courage et à une discipline de fer, notamment dans les dernières minutes de la rencontre, alors

que les irlandaises campaient dans les 22 mètres français et que l’arbitre de la rencontre, l’anglaise claire hodnett, ne se décidait toujours pas à donner le coup de sifflet final.

les bleues sauvent ainsi une précieuse victoire (5-10), pour rester invaincues dans le tournoi et signer leur 8ème victoire d’affilée dans le 6 nations.

la suite de ce 6 nations s’annonce donc bien pour les filles, toujours très solides devant, agiles au centre et rapides sur les ailes. d’autant plus que les anglaises ont été battues lors de leur premier match du tournoi par les galloises, 13 à 0.

mais nul doute que les championnes du monde auront à coeur de faire un bon résultat, à twickenham, devant leur public, dans le dernier match du tournoi, et laver l’affront de leur défaite l’an dernier en france ainsi qu’à londres en 2013.

a noter que les anglaises sont, comme les françaises, dans une phase de transition importante, liée au départ de certaines de leurs cadres vers le 7 et à celui de gary street, le coach qui les a conduit au titre mondial cet été à paris, remplacé, à la surprise générale, juste une semaine avant le début du tournoi, par nicola ponsford.

sans manquer de respect à l’italie, le second gros morceau pour les tricolores sera l’équipe du pays de galles, qui reste, comme la france, sur deux victoires dans le tournoi et qui, comme à la coupe du monde, reste très impressionnante tout en ayant connu moins de remaniements que la france et l’angleterre. pour l’instant, le bilan des rencontres joue en notre faveur, avec une victoire face aux galloises lors de la coupe du monde et du dernier tournoi. Un avantage psychologique qui aura peut-être son rôle à jouer, tout comme le fait qu’elles viendront jouer en terres françaises.

chez Les fiLLes, qui, rappeLons-Le, ont fait Le grand cheLem L’an dernier, iL y a eu de grands changements depuis La coupe du monde.

france féminines et de deux !

Un nouveau staff : Karl Janik (manager), Jean-michel gonzalez et philippe laurent (entraîneurs).

le départ de certaines joueuses cadres de l’équipe de france : sandrine agricole, qui a mis un terme à sa carrière ou encore hélène ezzano, camille grassineau, shannon izar, caroline ladagnous, marjorie mayans et Jennifer troncy, qui ont signé un contrat semi-pro pour jouer avec france7féminines en vue de la qualif’ aux Jo de rio ainsi que christelle le duff, qui joue également avec l’équipe de france à 7, même si elle a choisi de ne pas signer de contrat semi-pro.

sophie @SOSurrullo - bajadita.com

70

Photo : Magali Cazals

seconde nouvelle réjouissante : l’opération séduction continue. les spectateurs et téléspectateurs ont, en effet, à nouveau été au rendez-vous : plus de 10 000 avaient fait le déplacement à sapiac pour soutenir les bleues, tandis que 821 000 (soit 3,3 % de part d’audience) regardaient le match retransmis en direct sur france 4 (ce qui

constitue le record d’audience pour un match du tournoi des 6 nations féminin, diffusé sur france 4 depuis 2012).

Un beau succès de reconnaissance et d’estime qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis la coupe du monde. ayant battu les ecossaises, les irlandaises (au terme d'une rencontre

épique) et les galloises, les bleues sont donc les seules à rester en lice pour remporter pour la seconde année consécutive le grand chelem, les anglaises ayant de surcroît encaissé ce week-end leur seconde défaite dans le tournoi face à aux filles du trèfle, 8 à 11.

arbitre : alhambra nievas (espagne).

ce weeK-end, le rUgby féminin français a fait carton plein. les moins de 20 ans ont infligé Un 25 à 0 à leUrs homologUes anglaises, tandis QUe la veille, leUrs aînées continUaient à avancer sUr la roUte dU grand chelem, en battant les galloises 28 à 7, avec 4 essais inscrits (dont Un doUblé de l’explosive catalane JUlie billes), aU terme d’Une rencontre globalement maîtrisée en dépit de QUelQUes petites erreUrs tactiQUes.

france féminines Les bLeues peuVent y croire !

sophie @SOSurrullo - bajadita.com

galles : 1 essai de pénalité (80+3), 1 transformation harries (80+3). France : 4 essais : mignot (6), de pénalité (49), billes (51, 70), 1 transformation trémoulière (50), 2 pénalités trémoulière (19, 40+5).

71

sophie @SOSurrullo - bajadita.comPhoto : FFR

après trois victoires qui laissaient augurer du meilleur (un second grand chelem consécutif), les bleues ont essuyé leur première défaite dans le tournoi… en italie, perdant le match dans les dernières minutes, 12 à 17. l’équipe assez largement remaniée pour différentes raisons (6 changements / l’équipe qui a vaincu le pays de galles, dont le retour de marjorie mayans et de shanon izar avec france féminines 7), a, dès l’entame, semblé fébrile et maladroite, tant dans ses choix, ses passes que ses coups de pied.

les bleues ont même été chahutées en mêlée, dès les premières minutes de la rencontre, pourtant un de leurs points forts habituellement. en face,

la détermination et la défense de fer des italiennes ont fait le reste. dès la 4ème minute, ce sont elles qui prennent le score, avec un essai de magatti, transformé par schiavon, auquel répond dans la foulée celui de Julie billes, transformé par Jessy trémoulière. on pense alors que les bleues vont reprendre le contrôle de la partie, mais elles ne scorent plus. et ce sont les italiennes, qui, à la 37ème minute, frappent une nouvelle fois avec un essai de sofia stefan.

souhaitons que les françaises retrouvent, dès cette semaine, leur jeu et des certitudes, et que ce seul faux pas dans la compétition n’entame en rien leur confiance pour aller battre les anglaises,

à twickenham, et remporter le tournoi. victoire qui ne sera certes pas facile, les anglaises ayant, semble t-il bien remonté la pente depuis le début d’un tournoi compliqué, mais tout à fait possible et à la portée des bleues, même en terre hostile, comme en 2013.

ce qui est certain, c’est que la lutte finale pour le titre va être acharnée, et le suspense à son acmé : 5 équipes ont, mathématiquement, une chance de soulever le trophée au terme de leurs dernières rencontres respectives. la france et l’irlande comptabilisent en effet trois victoires, l’angleterre, le pays de galle et l’italie deux, l’ecosse ayant perdu ses quatre rencontres.

Les bLeues trébuchent… mais rien n’est perdU poUr le toUrnoi !

italie : 3 essais magatti (4, 80), stefan (37), 1 conversion schiavon (5) France : 2 essais billes (9), boujard (40), 1 conversion trémoulière (10)

72

sophie @SOSurrullo - bajadita.comPhoto : twimg.com

même si le gain du tournoi n'est pas au rendez-vous, la performance des françaises, compte tenu du contexte, est bien réelle et porteuse d'un bel espoir. contrairement à leurs homologues anglaises, elles semblent en effet avoir mieux (et plus vite) digéré la phase de transition liée au changement de staff et à la perte de joueuses clés parties jouer pour france féminines 7 (même si on a observé le retour de deux d'entre elles en cours de tournoi).

il semblerait donc que de ce côté-ci de la manche, la mayonnaise ait déjà bel

et bien pris, et que la relève soit déjà en place. france féminines dispose donc de bases intéressantes et solides pour continuer à construire et à avancer, avec, en ligne de mire, la coupe du monde en 2017.

autre satisfaction (et non des moindres) de ce tournoi, l'intérêt confirmé pour le rugby féminin, en france et dans les autres pays participant. a l'exception de l'ecosse, les matches ont attiré un public jamais égalé jusqu'alors. ashbourne, en irlande, était plein à craquer, le dernier match des italiennes à padua

a attiré le public le plus nombreux jamais enregistré en italie, sans parler du nombre de spectateurs à sapiac et des audiences télé enregistrées à chaque retransmission des matches des bleues sur france 4 (entre 300 000 et 800 000 téléspectateurs). sans oublier le nombre croissant de visiteurs des pages féminines sur le site officiel des rbs six nations.

de l'espoir donc pour une meilleure couverture médiatique du tournoi féminin, même s'il reste encore du chemin à parcourir.

une seconde pLace de belle aUgUre

angleterre : 2 essais gallagher (57) millar-mills (72) 1 transformation reed (72), 1 pénalité reed (39) france : 2 essais mignot (22) trémoulière (67) 1 transformation trémoulière (22), 3 pénalités trémoulière (4, 36, 52)

a défaUt de la victoire dU toUrnoi, les bleUes ont fini leUr 6 nations en beaUté en battant leUrs meilleUres ennemies, à twicKenham QUi plUs est, 21 à 15. et terminent à la seconde place, à la différence de points, derrière les irlandaises, QUi ont terrassé les ecossaises, 73 à 3.

73

sophie @SOSurrullo - bajadita.com

2015 4 victoires, 1 défaite

france – ecosse : 42-0 irlande – france : 5-10 france – galles : 28-7 italie – france : 17-12 angleterre – france : 15-21

2014 5 victoires

france – angleterre : 18-6 france – italie : 29-0 galles – france : 0-27 ecosse – france : 0-69 france – irlande : 19-15

2013 3 victoires, 2 défaites

italie – france : 13-12 france – galles : 32-0 angleterre – france : 20-30 irlande – france : 15-10 france – ecosse : 76-0

2012 4 victoires, 1 défaite

france – italie : 32-0 france – irlande : 8-7 ecosse – france : 0-23 france – angleterre : 3-15 galles – france : 0-31

6 nations Un toUrnoi QUi réUssit bien aUx bleUes

TOP wOMAN'S SIx NATIONS POINTS SCORERS 2015NAME TEAM APPS MINS TRy CONv PG DG PTSniamh briggs irlande 5 400 2 9 7 0 49jessy trémoulière France 5 346 2 6 7 0 43julie billes France 5 359 6 0 0 0 30maria magatti italie 4 + 1 372 5 0 0 0 25laurie harries Galles 5 400 1 5 3 0 24alison miller irlande 5 393 4 0 0 0 20Veronica schiavon italie 4 + 1 326 1 6 1 0 20

TOP wOMAN'S SIx NATIONS TRy SCORERS 2015 NAME TEAM APPS MINS TRy julie billes France 5 359 6 maria magatti italie 4 + 1 372 5 alison miller irlande 5 393 4 Veronica schiavon italie 4 + 1 326 1 paula Fitzpatrick irlande 5 382 3 ruth laybourn england 5 383 3

depuis 4 ans, c'est 16 Victoires et 4 défaites en 20 matchs

quand Le rugby tombe sur La tête upandunder.fr / @PaulineMgd

ir-uk 2007 : quand L'histoire dépasse Le sport bajadita / @bajadita

75

79

rUgbycuLture

lors de cette deuxième journée de six-nations, pas moins de cinq protocoles commotions, voire sorties définitives. parmi eux, l’anglais mike brown est évacué sur civière, et le français scott spedding ne revient pas sur le terrain, pour mauvaises réponses aux questions dudit protocole. ce ne sont que quelques exemples pour illustrer un mal récurrent dans le rugby actuel.

la fédération anglaise publie chaque année, depuis 2002, un rapport sur les blessures. l’étude tient compte des matchs de premiership, des compétitions européennes et de la coupe d’angleterre.

depuis 3 ans, le mal le plus fréquent en match reste la commotion cérébrale (12,5% des blessures), même si, sur les

585 joueurs participant à cette étude, « seuls 13% » disent en avoir été victimes. au total, 94 commotions sont dénombrées pour la saison 2013-2014, matchs et entraînements compris.

bien sûr, la sensibilisation accrue, la prévention ont leur part de responsabilité dans l’augmentation de leur nombre. le fait qu’elles soient tout simplement décomptées et nommées aussi.

en france, aucune étude de cette ampleur n’est mise en place pour le moment. « le problème a quand même été soulevé par la france, notamment avec le professeur chermann [auteur de Ko, le dossier qui dérange, ndlr], il y a 4-5 ans. l’irb s’est penché sur le sujet une fois que la france a pris des dispositions »,

rappelle florian ninard.

l’ancien joueur de grenoble a travaillé au sein de la commission médicale pour provale, le syndicat des joueurs de rugby. depuis seulement 2 ans, la ligue nationale de rugby (lnr) et la fédération française de rugby (ffr) cofinance une étude.

le processus est plus artisanal qu’en angleterre : des observateurs regardent les vidéos des 26 journées de top 14 et les barrages pour dénombrer les commotions. entre 2012-2013 et la saison dernière, elles sont passées de 54 à 58. là encore, la prévention peut expliquer cette légère augmentation. rien de très inquiétant donc.

75

en Ce mois de février, la fédération anglaise (rfu) a publié son rapport sur les blessures pour la saison 2013-2014. la Commotion Cérébrale prend une plaCe prépondérante. mais le rugby anglais n’est évidemment pas le seul touChé.

QUand le rUgby tombe sur La tête

ce qui est plus préoccupant, c’est le nombre de commotions mal ou pas diagnostiquées que pointe cette étude française : 18 en 2013-2014 (sur les 58 dénombrées).

alors, les médecins de club oublient-ils certains cas ? certaines équipes veulent-elles les meilleurs sur le terrain, peu importe le prix ? « Je n’ai pas envie de croire à ça. aujourd’hui, on connaît les effets d’un Ko sur les joueurs, et les effectifs sont assez importants pour pallier une absence. les entraîneurs font preuve de professionnalisme », poursuit florian ninard. pourtant, l’entraîneur de bourgoin aimerait que tout doute soit levé,

et pour cela, la présence d’un médecin indépendant sur le bord du terrain pourrait être la solution. il enchaîne : « J’ai une totale confiance en les médecins. mais, pour sécuriser le protocole, on pourrait enlever la charge de la décision à un médecin qui a une autorité au-dessus de lui. sans être accusateur, les médecins de clubs sont juges et parties, même s’ils engagent leur intégrité professionnelle. Un tiers devrait effectuer le protocole, pour éviter les mauvais diagnostics ».

si florian ninard se refuse à toute polémique, il est difficile de ne pas penser au cas florian fritz après cette

déclaration. en mai dernier, le centre toulousain sort, chancelant, le front ouvert. mais à peine 5 minutes plus tard, guy novès le pousse à revenir sur le terrain. la lnr tapera sur les doigts du stade toulousain, pour non-respect du protocole. d’ailleurs, un autre chiffre éveille la curiosité dans l’étude française : en deux saisons, le nombre de joueurs de retour sur le terrain après avoir « effectivement subi une commotion » a doublé : ils étaient 5 en 2012-2013, ils sont 10 en 2013-2014.

le rugby professionnel prend-il la santé de ses joueurs à la légère ? ou le protocole n’est-il pas à la hauteur ?

76

de La nécessité d’un médecin indépendant

cette saison, un nouveau questionnaire, international cette fois, est mis en place, le hia, censé être plus précis que le précédent.

QUand le rUgby tombe sur La tête

en fait, à part quelques cas polémiques, plus de joueurs reviennent après un protocole, parce que plus de protocoles sont déclenchés. la plupart sont réellement sonnés lors de leur sortie.

« il y a commotion et commotion : celle où on voit deux étoiles, puis ça passe, et celle où on reste plus longtemps déstabilisé. si on réussit le test, c’est qu’on peut jouer », assure florian ninard. alors, le joueur peut-il tricher pour accélérer son retour ? « Quand on est commotionné, c’est impossible de réciter quoique ce soit.

le joueur peut apprendre les réponses par cœur, comme on apprend ses tables de multiplications, mais il ne sera pas capable de les ressortir à ce moment-là », rétorque l’ancien grenoblois.

encore faut-il prendre le temps de poser les questions au commotionné… lors du galles – angleterre en ce début de six-nations, le cas de george north a suscité la polémique : le joueur était de retour un peu trop rapidement pour avoir répondu au questionnaire dans son intégralité.

passées ces considérations de diagnostic, restent les conséquences d’un tel choc à la tête. « après chaque K.-o., je ne me sentais pas bien pendant six, sept semaines ! si on revient au jeu trop tôt, les symptômes durent plus longtemps et il y a un risque encore plus grand de subir un nouveau traumatisme crânien. », affirme rory lamont, dans un entretien à l’equipe du 19 mars 2014. Jusqu’en 2011-2012, le joueur devait se reposer durant trois semaines après un K.o.

aujourd’hui, les instances internationales imposent un retour graduel, où la reprise peut se faire après 6 jours. pourtant, il s’agit bien d’une avancée pour la santé des commotionnés.

Une fois les trois questionnaires avalés (celui pendant le match, après le match, et 48 heures après la rencontre) et la commotion cérébrale établie, le joueur suit un réel parcours avant de rejouer au rugby. Un neurochirurgien indépendant, rencontré lors de la présaison, lui fait subir un test, déjà effectué lors de leur premier rendez-vous.

suivant le score obtenu, le calendrier de reprise sera plus ou long. et à intervalles réguliers, il devra continuer les tests, voire les irm.

77

ne pas reVenir trop tôt

QUand le rUgby tombe sur La tête

« comme un zombie »seulement, avant ce processus, la tête du rugbyman a encaissé les coups. parfois jusqu’à la rupture. depuis peu, les joueurs osent l’affirmer : les K.o poussent à arrêter, mais les douleurs, elles, perdurent. migraines, agressivité, dépression, troubles de la mémoire : les maux sont aujourd’hui connus. « Quand j’étais gosse, je me demandais ce qui n’allait pas avec mon grand-père pour qu’il oublie des choses. Je ne suis pas un grand-père, j’ai la trentaine. et j’ai la concentration d’un petit enfant » : shontayne hape décrit ses symptômes, après de multiples commotions.

Quand il débarque à montpellier, en 2012, l’international anglais pense que ses problèmes commotionnels sont derrière lui : il craint plus pour ses genoux.

pourtant, dès février 2013, et après avoir subi plus de 20 chocs à la tête dans sa carrière, à 33 ans, il prend sa retraite. le médecin héraultais pointe les commotions à répétition. au mhr, il en a subi deux d’affilée, il s’est reposé une semaine, puis, malgré la fatigue et les migraines, il a joué « les quatre ou cinq mois suivants comme ça. plus ou moins comme un zombie ».

plus d’un an plus tard, shontayne hape se confie en ces termes au new-zeland

herald. son témoignage fait froid dans le dos : « les joueurs sont des morceaux de viande. Quand la viande est trop vieille et périmée, le club se contente d’en acheter d’autres ». « Je suis dans de meilleures conditions maintenant que je ne me fais plus tabasser chaque week-end.

mais je suis très inquiet à propos d’alzheimer et de la démence. les médecins sont incapables de me dire ce qui m’arrivera dans 10 ans », admet-il.

« ca fait pLus de bruit »a la fin de sa carrière, à montpellier, shontayne hape avait peur des contacts, élément central du rugby.

sans surprise, le placage est la principale source de blessures dans un match, selon le rapport de la fédération anglaise. et ce sont les commotions la principale conséquence de ce fait de jeu.

seule nouveauté dans cette étude : pour la première fois depuis 2002, cette blessure arrive en tête à la fois pour le plaqueur et pour le plaqué. « c’est lié aux gabarits et à la vitesse du rugby actuel : les chocs sont plus forts. on plaque aussi moins aux jambes, parce qu’aujourd’hui le but, c’est de bloquer le ballon », explique florian

ninard. en 2014, Jonathan sexton a subi quatre commotions, et a été mis au repos trois mois. difficile de ne pas rapprocher ce constat à sa façon de plaquer, souvent à hauteur d’épaules. lors d’irlande – france, pour sa reprise, il a encore vécu des chocs tête contre tête, notamment face à mathieu bastareaud.

dans l’equipe explore « Jeu de massacre ? », imanol harinordoquy confirme cette rudesse dans les contacts : « il y a vraiment eu une évolution au niveau des chocs. on entend des trucs assez violents sur les terrains. ça fait plus de bruit.

aujourd’hui, tu sais qu’il ne faut pas trop se relâcher quand tu vas péter, ou même après une passe, parce que tu les sens passer, les cartouches. tu donnes un peu ton corps à la science. Je vais faire un vilain vieux. mais c’est un choix ». en définitive, beaucoup, comme florian ninard, sont d’accord sur un point : « on doit faire avec l’évolution du rugby. c’est un sport de combat, c’est comme ça ».

reste à continuer la prévention et la sensibilisation. « il y aura toujours des ratés, mais il en faut un minimum. maintenant, on doit essayer d’adapter le protocole, pour éviter qu’il soit détourné ».

78

pauline maingaud @PaulineMgd / upandunder.frPhoto : Icon Sport/ Rugbyrama.fr/ kcra-kw.com

QUand le rUgby tombe sur La tête

79

irLande-angLeterre 2007 QUand l'histoire dépasse le sport

petit retour en arrière pour bien comprendre l’importance de ce lieu.

croke park est le stade le plus important de la gaa (gaelic athletic association), organisation culturelle irlandaise dont le principal but est de promouvoir la culture gaélique à travers notamment les sports gaéliques (hurling et football gaélique entres autres). au départ le stade était un terrain de sport connu sous le nom de Jones roadsportground et appartenait à maurice butterly. il est utilisé dès 1895 pour accueillir les finales des championnats gaéliques et racheté en 1913 par la gaa qui le baptise croke park en l’honneur de l’archevêque thomas croke, un des premiers patrons de la gaa.

en 1917, un monticule est érigé derrière les poteaux pour permettre une meilleure vue. ce monticule a pendant des années été nommé “hill 60” en hommage à la “bataille de la montagne 60” (en français), dernier assaut major lors de la bataille des dardanelles pendant la guerre de 14-18.

cependant dans les années 1920, 1930, ce nom de “hill 60” pose problème à certains dirigeants de la gaa car il est inapproprié pour eux d’avoir une tribune de croke park nommée à partir d’une bataille impliquant l’armée britannique. il faut dire

24 février 2007, l’irlande reçoit l’angleterre dans le Cadre du tournoi des 6 nations. lansdowne road est en rénovation, C’est au stade de Croke park que l’irlande joue ses matChes à domiCile.

croke park, le plus grand stade irlandais

thomas croke, l’archevêque qui laissa son nom au stade

80

que nous sommes seulement quelques années après le traité anglo-irlandais de 1921. traité imparfait qui donne naissance à l’etat libre d’irlande et divise l'île en deux. le nord de l’irlande à majorité protestant restant au sein du royaume-Uni. conséquence directe de ce traité, une guerre civile explosera en irlande et fera près de 4000 morts.

toutefois un autre évènement marquant expliquant cette animosité des dirigeants de la gaa a lieu quelques mois avant la signature de ce fameux traité, le bloody sunday. le premier bloody sunday, pas celui que le groupe irlandais U2 a immortalisé par une chanson éponyme.

le 21 novembre 1920, michael collins, leader de l’irish republican brotherhood (irb), ordonne l'assassinat d’agents britanniques incluant le “gang du caire”, 18 officiers des services secrets anglais envoyés en irlande pour infiltrer les

organisations nationalistes irlandaises. au total quatorze personnes seront exécutées handicapant sévèrement les services secrets britanniques en irlande. le même jour se déroule à croke park un match de football gaélique entre l’équipe de dublin et celle de tipperary. Juste avant le début de la rencontre alors que les deux équipes sont déjà sur la pelouse, les auxiliaries et black and tans, troupes paramilitaires de l’armée britannique, pénètrent sur la pelouse. ils font alors feu sur la foule qui cherche à évacuer le stade sous les tirs.

au total quatorze personnes périront dont michael hogan joueur de tipperary. il donnera son nom quelques années plus tard à l’une des tribunes du stade. les victimes les plus jeunes avaient 10 et 11 ans.

ce massacre souleva un tollé et amplifia le sentiment de défiance de la population irlandaise vis à vis de la couronne britannique.

on comprend donc aisément la volonté des dirigeants de la gaa de changer de nom quelques années plus tard. ainsi hill 60 est débaptisé et rebaptisé hill 16 en honneur à l’insurrection de pâques de 1916 et le prise de la poste centrale de dublin par des membres de l’irb dont les

chefs patrick pearse, James connolly, tom clarke, sean macdiarmad, eamon de valera et Joseph plunkett.

dans la foulée de la prise de la poste centrale, patrick pearse proclame la république irlandaise. cette insurrection sera un échec et les leaders seront tous fusillés quelques jours plus tard, sauf eamon de valera car né aux etats-Unis.

mais pour la première fois depuis longtemps une insurrection fut dirigée par des catholiques et demande non pas des réformes ou une autonomie mais l’indépendance. Une légende veut même que le monticule ait été formé à partir de décombres de l’insurrection de 1916.

on comprend mieux l’importance que revêt un stade comme croke park aux yeux des irlandais. Un sentiment que résume gavin o’donnell, un fidèle supporter du munster “croke park est le stade national pour tout ce qui concerne les sports irlandais que ce soit le football gaélique ou le hurling entres autres.

ces matches sont le coeur et l’âme de l’héritage irlandais. Quand viennent les phases finales du all-ireland

championship en été, la passion et l’enthousiasme des supporters pour leur province est immense. enfin il ne faut pas occulter la relation étroite qui unit la gaa et la politique en irlande, ce qui fait que croke park est un symbole de l’irlande”.

murray Kinsella, journaliste pour le site irlandais the42.ie confirme “corke park a une place spéciale dans l’histoire de l’irlande. bien évidemment parce que c’est le stade des sports gaéliques, mais aussi à cause du bloody sunday de 1920, un jour noir de l’histoire de l’irlande”.

il a longtemps existé en irlande un débat à propos de l’utilisation de croke park pour d’autres sports que ceux de la gaa. dans les statuts la gaa interdisait la pratique d’autres sports que les sports irlandais. en vrai les dirigeants irlandais ne voulaient pas de la présence de sports tels que le rugby, le football ou encore le cricket puisque sports d’origine britannique. d’ailleurs jusqu’à son abolition en 1971, la règle 27 de la constitution de la gaa stipulait qu’un membre de cette même organisation pouvait être banni s’il jouait au football, rugby ou cricket.

michael hogan, joueur de tipperary tué lors du premier bloody sunday. Une tribune de croke park porte son nom

eamon de valera

irLande-angLeterre 2007 QUand l'histoire dépasse le sport

81

toutefois après l’abolition de cette règle subsistait encore la règle 42. celle-ci interdisait l’utilisation des stades de la gaa pour des rencontres de sports autres que ceux de sports gaéliques.

toutefois des entorses à ce règlement avait été autorisés avec notamment un match de boxe de mohamed ali en 1972 et des rencontres d’exhibition en base-ball et en football américain. mais les dirigeants gaéliques ne voulaient rien entendre en ce qui concerne le footballe et le rugby, sports perçus comme pouvant faire trop de concurrence aux sports gaélique.

cette situation perdure jusqu’au début des années 2000 lorsqu’une candidature commune du royaume-Uni et de l’irlande est évoquée pour accueillir l’euro 2008. mais la question revient encore avec plus de force lorsque la reconstruction de lansdowne road devient effective. pour ne pas que les équipes nationales d’irlande de football et de rugby aient à jouer leurs matches à domicile sur terrain neutre où à l’extérieur, un vote

est demandé à la gaa pour modifier l’article 42. finalement cette motion est acceptée le 16 avril 2005 par 227 voix pour et 97 contre. soit seulement 11 voix de plus que la majorité des deux tiers requise ! Une barrière historique du sport irlandais tombe. désormais, il y aura bien du rugby ou du football à croke park.

gavin, “mon héritage sportif en irlande est le rugby et non les sports gaéliques. J’étais enchanté quand la gaa a autorisé qu’il y ait du rugby à croke park et que nos rivaux sportifs soient accueillis dans ce stade. cela m’a rendu fier d’être irlandais.” murray poursuit :”ça a été une décision très excitante. en fait cela semble même être une honte que ce stade ne soit pas disponible pour les matches les plus importants. par exemple, il aurait largement été complet pour le match contre les anglais lors de ce 6 nations”.

c’est la france qui est la première équipe nationale de rugby à être reçue à croke park. et après un match où les deux équipes se rendent coup pour coup,

c’est finalement vincent clerc qui crucifie les irlandais en inscrivant l’essai de la victoire sur la sirène. le rêve de grand chelem, le premier depuis 1949, s’envole déjà pour les irlandais.

mais un autre match, autrement plus symbolique s’annonce deux semaines plus tard. en effet le 24 février 2007, l’irlande reçoit l’angleterre, dans le même stade où 87 ans plus tôt des soldats britanniques ont fait feu sur la foule. la tension est palpable à dublin. notamment sur le fait de jouer le “god save the Queen” avant la rencontre. ce que confirme gavin “il y avait beaucoup de tension avant ce match et nous avions peur que l’équipe oublie de jouer, que l’émotion soit trop forte, surtout que nous avions été déjà battu par la france à croke park.

il y avait aussi l’inquiétude que certaines personnes soient impolies et incorrectes avec nos rivaux anglais.heureusement tout s’est bien passé et nous pouvons être fier de cela.

les deux équipes avant les hymnes. John hayes ne peut retenir ses larmes. clerc inscrit l’essai de la victoire en 2007.

irLande-angLeterre 2007 QUand l'histoire dépasse le sport

82

le premier souvenir qui me revient à l’esprit à propos de cette rencontre est le moment des hymnes. le god save the Queen n’avait jamais été joué avant cette rencontre, et vu le passif entre nos deux pays, c’était un moment historique.” “pour ma part j’étais dans le stade en tant que jeune supporter et j’ai apprécié chaque moment de ce weekend historique. notre seule crainte était que l’hymne anglais soient sifflé par quelques imbéciles”.

tout le monde attend donc avec impatience le moment des hymnes et les supporters irlandais espèrent qu’aucun des leurs ne va siffler l’hymne britannique. mais ces craintes sont levées dès les premières notes du god save the Queen, le stade se tait et laisse les joueurs et supporters anglais chanter. des applaudissements retentissent même ensuite. puis une clameur s’échappe des tribunes, c’est l’heure maintenant du “ amhran na bhfiann” (la chanson du soldat). l’émotion est à son comble, la fanfare commence à jouer et c’est tout un stade, toute une nation qui chante d’une même voix. John hayes le pilier aux 105 sélections pour l’irlande pleure.

Un souvenir vivace dans l’esprit de murray : “ John hayes pleurant pendant l’hymne est un souvenir impérissable. Je peux me souvenir de l’émotion qui nous a parcourue quand nous avons vu le visage du pilier sur l’écran géant de croke park

avec les larmes coulant sur son visage. magique”. seuls les joueurs originaires de la province de l’Ulster (irlande du nord) se taisent puisque “la chanson du soldat” est l’hymne de la république d’irlande et non celle de l’irlande du nord qui fait partie du royaume-Uni. oui contrairement au foot tous les irlandais jouent sous la même tunique verte. pour unifier l’équipe d’irlande, un autre hymne est joué avant les rencontres “l’ireland’s call”. là aussi le bruit est assourdissant dans le stade, les larmes se mettent à perler dans les yeux des irlandais. l’émotion est palpable. Un sentiment confirmé par david wallace, le guerrier du munster, “god save the Queen a été joué et j’ai toujours pensé que cela avait une intense interprétation. mais ensuite nous avons été submergé par le “chant du soldat” et je pense que tout le monde a été très fier”.

les hymnes sont terminés mais le stade rugit toujours, les diables verts sont prêts à en découdre. eddie o’sullivan, l’actuel entraîneur du biarritz olympique et sélectionneur de l’irlande à l’époque, a très bien préparé la rencontre. il sait pertinemment que l’émotion que va engendrer cette rencontre va peut-être faire déjouer ses joueurs.

impatients d’en découdre les irlandais sont partout sur le terrain. plus puissants, plus rapides, les anglais sont vide débordés. a tel point que la victoire na

va rapidement faire aucun doute et que seul va compter la différence de points. Un sentiment que partage gavin : “J’ai rapidement senti que les joueurs avaient un supplément d’âme, comme si c’était toute une nation qui jouait contre les anglais”. murray ajoute “tout ce contexte a aidé les irlandais à se surpasser. il aurait été stupide de ne pas se servir de tout cela pour motiver les joueurs. c’était toute une nation qui se trouvait sur la pelouse”. david wallace ne dit pas autre chose “c’était un de ces jours où vous sentez que tout vous réussit, que vous êtes plus forts”. et, malgré l’écart qui se creuse rapidement, les irlandais en veulent toujours plus. “Quelques fois quand vous menez largement vous avez tendance à vous relâchez et à ne plus faire les efforts, mais cette fois on en voulait toujours plus, nous n’étions jamais rassasiés” confirme wallace.

pour beaucoup d’irlandais le point culminant de la rencontre reste l’essai de shane horgan. après une mêlée à cinq mètres de la ligne anglaise et un départ au ras, stringer éjecte le ballon sur o’gara. l’ouvreur du munster délivre alors une merveille de passe au pied pour son ailier shane horgan qui fait admirer sa détente pour capter le ballon et aplatir en coin. “ce mouvement nous a fait penser à des séquences de jeu de football gaélique et le fait qu’un essai de ce genre soit marqué à croke park l’a rendu vraiment spécial” acquiesce gavin. “pour moi l’essai de shane horgan s’élevant dans le ciel pour attraper et aplatir le coup de pied transversal de o’gara est le meilleur moment de la rencontre” confirme murray.

le score final est sans appel 43 - 13 pour l’irlande. tout s’est passé à merveille et les irlandais partent fêter leur victoire dans le quartier de temple bar.

“cet évènement a été très important dans les relations entre le rugby et la gaa en irlande. il a aussi été un autre pas vers l’apaisement entre nos deux pays. ce qui sera confirmé quelques années plus tard par la visite de la reine elisabeth sur le sol irlandais (premier monarque britannique à s’y rendre depuis son grand-père george v en 1911) et une visite du président irlandais en angleterre.” conclut gavin.

shane horgan vient de capter le coup de pied de ronan o’gara et aplatit

jérémy @jerryman66 ou @bajaditaPhoto : AFP

irLande-angLeterre 2007 QUand l'histoire dépasse le sport

Les auteurs QUi contribUent régUlièrement à Up&Under

bajadita.combajadita est un site de rugby indépendant. plus qu’un site de résultats bruts, bajadita vous propose des articles de fond et d’analyse des rebonds ovales.

lexvnz.comné en Juin 2013, lexvnz.com est un webzine interactif et indépendant dédié au rugby néo-zélandais, qui méritait bien d’avoir une tribune en france

xvovalie.comles dernières brèves du monde ovale, des zooms sur le top14, sur le xv de france, des résultats, des bons plans.

xv ovalie ou l'indispensable blog rugby à mettre dans vos signets !

finalesrugby.comc'est (presque) l'intégralité des données concernant les finales des championnats de france de rugby toutes catégories depuis sa création en 1892, de la 1ère division à la 4ème série en passant par les juniors balandrade...

goodgamerugby.wordpress.comgood game le blog branché cup of tea et Up and Under. terrains boueux, tribunes en bois et fairplay.

actu du rugby british et irlandais.

renvoiaux22.frUn regard décalé sur le rugby, son actualité nationale et internationale, son histoire et sa culture.

goodgamerugby

japonrugby.netla référence du rugby japonais en france depuis 2012. toute l'actualité sur le rugby japonais / brave blossoms / top league / ligues régionales a et b / ligues Universitaires

Renvoi aux 22

Création et réalisation graphiques de ce numéro : Olivier / Tahaacrea.com

sudrugby.comsud rugby est le site référence des news rugby en provenance de l'hémisphère sud depuis 2009. malgré le nombre importants de blogs ou de sites consacrés au rugby, le traitement réservé à sa pratique en dessous de l’équateur reste le parent pauvre de l’information rugbystique francophone.

superrugbynews.frlancé en mai 2012, super rugby news est un site entièrement indépendant. notre but est simple : fournir des informations en français à tous les amateurs de rugby tel qu’il est pratiqué dans l’hémisphère sud et partager notre passion pour ce rugby-là !

mordusdelacturugby.frUn site internet d'informations du top 14 et de la prod2.

@alexis_lalarme @mordusacturugby