un effort de titan un effort de ti-temps · pendant que les fonds destinés à l’agriculture...

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UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI-TEMPS Pendant que les bateaux Font l’amour et la guerre Avec l’eau qui les broie Pendant que les ruisseaux Dans le secret des bois Deviennent des rivières Moi, moi, je t’aime Chanson « Pendant que » de Gilles Vigneault

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UN EFFORT DE TITAN

UN EFFORT DE TI-TEMPS

Pendant que les bateauxFont l’amour et la guerreAvec l’eau qui les broiePendant que les ruisseauxDans le secret des boisDeviennent des rivièresMoi, moi, je t’aime

Chanson « Pendant que »de Gilles Vigneault

L’essentiel est dit.

Si vous voulez y ajouter des mots, nous vous invitons à poursuivre.

7R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

L’Agence canadienne de développement international (ACDI) a participé financièrement à la réalisation de ce rapport.

8 U N E F F O R T D E T I TA N U N E F F O R T D E T I - T E M P S

s Table des matières

Introduction........................................................................................................................10

Mot du président ................................................................................................................11

Mot du secrétaire général ...................................................................................................12

Mot de la directrice générale ...............................................................................................13

Première vague...................................................................................................................15

La Corporation sur la voix de la... Souveraineté alimentaire.......................................17

Deuxième vague .................................................................................................................24

Troisième vague..................................................................................................................25

Moussa et Awa: du «développage» au développement...............................................27

Quatrième vague ................................................................................................................33

Afrique de l'Ouest.......................................................................................................35Afrique de l'Ouest et du Centre, El Salvador, Haïti et Canada .....................................41Burkina Faso ..............................................................................................................56Guinée (Conakry) .......................................................................................................59Mali ............................................................................................................................62Sénégal.......................................................................................................................66

Post-scriptum .....................................................................................................................69

Cinquième vague

Comme une vague de fond .........................................................................................71

9R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

s Introduction

La vérité?

La vérité, dans le sens de l’unique vérité, n’existe pas. Il n’y a que les réalités. Tantôt elles cohabitent, tantôtelles se surprennent à montrer la même face d’une même situation. Il arrive même qu’elles se rejoignent etlorsque l’histoire le permet, les réalités convergent, bousculent tout et s’installent en monopole de la réalité. Cela donne forme à un absolu qui s’emballe, ne laissant aucune place aux autres réalités. C’est ainsi que naît lavérité du moment.

Pour ancrer cette nouvelle vérité dans le monde du réel, il faut que le discours témoigne de la connaissance desautres réalités. Un discours fort qui va dans le sens des préoccupations de l’heure et des gestes costauds, lourdde conséquences allant dans la direction opposée. En d’autres termes, on fait des efforts de Titan pour arriver àses fins et on multiplie les efforts de ti-temps pour démontrer notre acharnement à répondre aux aspirationsexprimées.

Le rapport annuel de cette année cherche simplement à démontrer que le néolibéralisme et la mondialisation deséchanges sont catastrophiques pour l’agriculture du monde et la souveraineté des peuples et des Nations. On abeau nous proclamer la vérité depuis plus de deux décennies, les résultats sont là pour témoigner que les autresréalités n’ont pas été véritablement considérées dans les grandes décisions du monde.

Il y a vingt ans, on nous disait de faire confiance, il y a dix ans, on nous disait que les résultats allaient semanifester. Au tournant du millénaire, on nous disait que les contre-performances étaient dues au fait qu’onn’allait pas assez vite et pas assez loin dans les réformes. Aujourd’hui, nous savons qu’un bon nombre d’entrenous ne seront plus là, lorsque les pseudos bons résultats seront au rendez-vous. Le Québec ne perd pas moinsde sept fermes par jour et à l’échelle mondiale, les statistiques témoignent d’une étonnante similitude.

À parcourir le rapport, vous lirez un texte ponctué de «pendant que». Ils sont là pour nous rappeler des faits, etsurtout le fait qu’une multitude de situations échappent à la grille d’analyse de celles et ceux qui prennent desdécisions. Pendant que l’orthodoxie économique s’érige en système mondial, on oublie ces histoires… racontéesparfois. Elles nous renseignent sur les traces de spirales semblables qui ont marqué l’humanité. Surcroissanceéconomique, concentration de la richesse, lutte des classes, division idéologique, tensions sous toutes sesformes, effondrement.

S’il vous plaît de jeter un œil, mieux, de poser un regard différent, de faire une lecture à partir d’un anglenouveau, nous vous invitons à vous installer autour d’un bon café, équitable, un bol de fraises d’automne,équitables, aspergées de crème fraîche, équitable, saupoudrées de chocolat, équitable également.

Ça donne le goût, n’est-ce pas? Alors, vous avez déjà des dispositions pour défendre la gestion de l’offre.

Bonne lecture.

10 U N E F F O R T D E T I TA N U N E F F O R T D E T I - T E M P S

s Mot du président

Là pour rester?

Il y a 50 ans cette année, l’Assemblée nationale votait la Loi des marchés agricoles.C’était l’aboutissement d’une très longue suite de revendications d’agriculteurs etd’agricultrices qui voulaient plus d’équité dans le marché.

L’enfant que j’étais à l’époque n’avait aucune idée ni du rôle, ni de la force d’une loi. Sauf, peut-être, le fait queles agriculteurs devaient composer avec les lois de la nature. Mais j’étais convaincu que l’agriculture était là pourrester, puisqu’elle fournissait à chaque jour de quoi nourrir ma famille, ma paroisse, mon village… tout lemonde.

Je ne savais pas non plus que, même si une loi prend effet tout de suite, seul le temps témoigne de sa portéeréelle et de sa valeur. J’ignorais aussi que les êtres vivants réagissent et s’adaptent à leur milieu en même tempsqu’ils le façonnent.

Aujourd’hui, lorsque j’analyse les résultats d’un demi-siècle d’application de cette Loi, je constate à quel pointles gens qui participèrent à l’avènement et à la création de celle-ci, étaient éclairés, convaincus de l’objectif qu’ilsvisaient. Du coup, je ne peux m’empêcher de me demander si mes petits-enfants pourront en dire autant dans50 ans...

En effet, malgré la pertinence de ce que nous avons accompli en ce domaine à l’échelle du Québec, il semble quece soit de peu d’intérêt pour le reste du monde, du moins dans plusieurs officines de haut lieu. À écoutercertains, notre réalité est unique, et l’exception ne saurait aucunement justifier la règle...

Nos actions reposent pourtant sur une donnée toute simple, voire une « loi» aussi universelle que la gravité elle-même: dans le marché, le rapport de force n’est pas favorable aux agriculteurs, et sans véritables outils collectifsà leur disposition, ils disparaissent presque silencieusement.

Je sais, cette analyse n’est pas très tendance à l’heure de la mondialisation et d’une OMC qui cherche à nousmettre en boîte. Alors même qu’il faudrait se demander que devrait conserver l’agriculture pour qu’au milieu dusiècle le monde puisse encore avoir le goût de poursuivre plutôt que l’obligation de tout recommencer. Pour quele monde d’aujourd’hui ait eu tort de considérer que nous étions mal éclairés…

La réponse ne se trouve malheureusement pas dans les pourparlers actuels. Essentiellement, parce qu’ils font fid’un élément fondateur des résultats obtenus au Québec : permettre à ceux qui ont des problèmes de lessolutionner par eux-mêmes, ce qui est le propre de la loi que nous nous sommes donnée. La mondialisation encours cherche plutôt à imposer des solutions conçues par des tiers, en espérant que les moyens donnés aux unsagiront sur les problèmes des autres.

On peut bien défier l’environnement dans lequel on vit, mais l’expérience de mon métier a fini par me convaincrequ’on ne peut pas défier impunément la nature. Il y a des équilibres qu’il faut respecter.

11R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

Laurent Pellerin

s Mot du secrétaire général

«Bénies soient les femmes»

«Ils arrachent la terre, à la terre, à leurs piedsIls tracent des frontières pour se les disputerIls sèchent les rivières, brûlent bois et forêtsFont l’été de l’hiver, et versent les maraisIls cherchent le profit sans même en profiterSe lancent des défis, comme on jette les désIls sèment l’injustice, récoltent la misèreAu bord du précipice, regardent en arrière

Bénies soient les femmes, qui aiment encore les hommesQuand on voit ce qu’ils font, quand on fait la somme….»

Daniel Lavoie

Justement, lorsque nous faisons la somme, nous sommes loin de ce que porte Monet dans son tableau «Femmeau jardin». À en juger par le nombre d’incohérences, il faut se rendre à l’évidence, les êtres humains ne voientpas le monde du même œil. Efforts de Titan et efforts de ti-temps jettent un regard sur ce phénomène.

Comment comprendre que le plus souvent, le discours nous transporte dans des ailleurs embellis, pendant queles actions nous mènent à l’opposé. Comment s’expliquer les discours cherchant à donner à la femme une placede choix, alors que dans les faits, elle n’arrive même pas à occuper la place lui revenant.

En marginalisant l’agriculture familiale partout dans le monde, nous agissons comme si nous ne savions pasencore que les femmes y jouent un rôle prépondérant depuis toujours. Comme si nous avions oublié que ce sontelles, les mères, qui ont donné naissance à l’agriculture, pendant que les hommes chassaient au loin.

Comment saisir le discours genre et développement en constatant que la majorité des personnes souffrant depauvreté extrême sur la planète, sont des femmes qui piochent la terre pour subvenir aux besoins de leursenfants. Pendant que les fonds destinés à l’agriculture représentent un maigre 6% de l’assiette budgétaire d’aidepublique au développement, elles essaient de mettre en valeur la seule activité porteuse d’espoir, soit celle denourrir leur monde.

Comment interpréter le discours voulant que les femmes aient un accès véritable à la terre, alors que l’essentieldes stratégies favorisent la production intensive et la concentration de la propriété privée. Que penser dudiscours proposant que les femmes soient partie prenante dans les processus démocratiques, alors que lesdécisions proviennent d’un pouvoir qui leur échappe complètement.

Voilà, le mot est lancé. Le pouvoir ! De nos jours, il se conjugue au masculin-urbain, et il est purementéconomique. Ni la géopolitique, ni la nation, ni la culture, ni même le «genre» de développement, ni rien d’autren’a véritablement d’importance. Il se comporte comme si le reste du monde n’était qu’une minorité visible.

Dans ce contexte, même si, selon le discours officiel, le monde agricole de façon générale et les paysannes enparticulier, font l’objet d’efforts de Titan, force est de constater que la somme des ti-temps ne suffira pas àinverser la tendance. Mais bénies soient les femmes qui aiment encore les hommes. Peut-être, est-ce notre seulechance de replacer l’humanité.

12 U N E F F O R T D E T I TA N U N E F F O R T D E T I - T E M P S

André D. Beaudoin

s Mot de la directrice générale

Relever le défi !

Une coopération paysanne qui prend de la maturité et qui s’internationalise. En résumé,c’est l’année vécue intensément par la Corporation, ses partenaires et toute l’équiped’UPA Développement international (UPA DI).

Au cœur des interventions, un renforcement organisationnel sous toutes ses formes, modulé en fonction desaspirations des productrices et des producteurs ainsi que de leurs organisations. Les réflexions ont permis dedévelopper, tantôt des orientations stratégiques et tantôt des actions à plus courte échéance, appuyées sur desbases financières, offrant un meilleur contrôle.

Des organisations telles l’UGCPA/BM et l’UNPCB1 du Burkina Faso ont poussé encore plus loin la réflexion surl’idée d’un rapprochement, comme les producteurs d’ici l’ont fait au cours de leur histoire. À travers cesréflexions, on voit des paysannes qui tranquillement prennent confiance et tracent leur voie au sein de laprofession et des organisations qui les représentent.

UPA DI, par le biais de producteurs et de professionnels ainsi qu’avec le soutien financier de l’Agencecanadienne de développement international (ACDI), a accompagné et soutenu différentes initiatives. L’obtentiond’un nouveau programme d’appui aux organisations paysannes (OP), mis en œuvre en partenariat avec la FCA,la FIPA2 et AgriCord, offrira encore plus d’opportunités et de réponses aux différents besoins exprimés par lesorganisations. D’autant plus que l’approche de ce programme en est une participative, où ce sont les OP quiorientent et décident des actions à mettre de l’avant pour le bénéfice de leurs membres.

L’année a également été marquée par des alliances donnant vie à des appuis sur le terrain, et ce, tant au plannational qu’international. Au travers l’Alliance agricole, formée de SOCODEVI, de CECI3 et d’UPA DI, ce sont lesjeunes entrepreneurs, garçons et filles du secteur de l’agroalimentaire, qui bénéficieront de l’appui et del’expertise de l’Alliance.

Au plan international, les agri-agences membres d’AgriCord ont mené, avec un financement du gouvernementhollandais, une quarantaine de projets avec des OP d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie. L’approche de lutte contrela pauvreté a mis les OP du Sud et du Nord au cœur des orientations et aux commandes du processus dechangements. Ceci a incité la coopération hollandaise à renouveler son appui à AgriCord de façon importante avecle souhait de voir d’autres coopérations emboîter le pas. L’organisation multilatérale des Nations unies, la FIDA4, ad’ailleurs choisi de s’inspirer de cette démarche en organisant son premier Forum paysan auquel UPA DI a participéavec une trentaine d’OP. Le tout confirme la volonté de faire plus de place aux professionnels de l’agriculture.

En quelques mots, disons qu’après des décennies dans le wagon de queue, les paysannes et les paysans sontdavantage vus dans la locomotive par des partenaires financiers donnant ainsi au mot partenariat toute sasignification. Les producteurs sont prêts à relever le défi qui leur est posé.

Marie-Christine Talbot

Bravo Monsieur le Monde, Michel Fugain

Parce que par les temps qui courent,il a bien besoin d’encouragement

1 UGCPA/BM, Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun et UNPCB, L'Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina

2 FCA, Fédération canadienne de l’agriculture et FIPA, Fédération internationale des producteurs agricoles3 CECI, Centre d’étude et de coopération internationale et SOCODEVI, Société de coopération pour le développement international4 FIDA, Fonds international de développement agricole

13R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

Marie-Christine Talbot

15

PREMIÈREvague

La Corporation sur la voie de la… Souveraineté alimentaire

Il y a tant de labours il y a tant de semencesQu’il n’y a de joie d’espérance

Il y a tant de ruisseaux il y a tant de rivièresQu’il n’y a de cimetières

Il y a tant de canaux qui traversent la terreQu’il y a de rides au visage des mères.

Jacques Brel, 1953

La Corporation sur la voie de la… Souveraineté alimentaire

La voie de la souveraineté est parsemée d’embûches, fut-elle alimentaire qu’elle a besoin d’embouche, qu’onla nourrisse, qu’on la soigne. À l’image de la liberté, la souveraineté se définit pour soi mais en rapport avecles autres. La quête de la souveraineté requiert donc de la détermination et de la persévérance, mais ellenécessite également la concertation de l’ensemble du monde agricole, du Nord comme du Sud, encommençant par les organisations professionnelles agricoles (OPA). Mais il est évident que l’atteinte de lasécurité alimentaire nationale requiert que des politiques appropriées soient adoptées par chaque pays afind’assurer une disponibilité suffisante de nourriture. La concertation du monde agricole avec les décideursdes États s’avère tout aussi importante.

Voilà la voie qu’a empruntée UPA Développement international depuis sa fondation et qu’elle tente de tracer aujour le jour avec ses partenaires à travers ses actions et ses réflexions.

Il y avait déjà la piste de la sécurité alimentaire…

Depuis 1986, date à laquelle l’agriculture s’est retrouvée à l’ordre du jour de ce qui est devenu l’Organisationmondiale du commerce (OMC), les productrices et les producteurs agricoles du Québec et d’ailleurs n’ont cesséde se préoccuper de l’impact de la mondialisation sur leur profession et sur le développement de l’agriculture.C’est en 1995 que l’Accord agricole fut adopté à l’OMC. UPA DI fait ses premiers pas en Afrique de l’Ouest dansce contexte en soutenant d’abord au Burkina Faso, puis au Mali, l’effort des paysannes et des paysans regroupésau sein d’organisations pour tirer leur épingle du jeu d’un marché de commerçants, en commerçantcollectivement leur production de céréales.

Ces efforts des organisations paysannes partenaires venaient soutenir l’engagement des États à assurer la «sécurité alimentaire» à leurs populations. C’est dans cet esprit qu’UPA DI adhérait à la déclaration de Rome,lors du Sommet mondial de l’alimentation en 1996, alors que la FAO soutenait que la sécurité alimentaire étaitassurée lorsque «chaque individu a économiquement et physiquement accès en tout temps à une alimentationsaine, nutritive et susceptible de répondre à ses besoins diététiques et à ses goûts, de manière à jouir d'unebonne santé et à mener une vie active.» Cet énoncé consacrait le droit à la nourriture déjà inscrit dans laDéclaration universelle des droits de l’Homme, dont la responsabilité d’assurer la réalisation de ce droit relevaitde chacun des États.

Le mouvement pour une agriculture équitable pave la voie

À l’automne 1998, Agriculture et agroalimentaire Canada (AAC) a tenu une rencontre internationale surles questions de commerce et à laquelle une cinquantaine de leaders africains ont participé. AthanaseAkpoé, président du Groupement des exploitants agricoles du Bénin (GEA-Bénin), était de la délégationdes leaders africains. Il défendait déjà le droit des productrices et des producteurs du Bénin de produire etde mettre en marché leurs produits sans subir la concurrence déloyale des produits étrangers largementsubventionnés.

Pas étonnant que Athanase Akpoé fut l’un des principaux instigateurs du Mouvement pour une agricultureéquitable (MAÉ-MAÉ) qui fut officiellement lancé lors d’un séminaire du Projet d’appui audéveloppement des compétences des leaders agricoles d’Afrique de l’Ouest (PADCLA), tenu à Cotonou auBénin, en mars 2004. C’est donc en s’associant au Réseau des organisations paysannes et desproducteurs agricoles (ROPPA), au Réseau des chambres d’agriculture de l’Afrique de l’Ouest, aux 17 OPAde l’Afrique de l’Ouest et aux délégations des États des cinq pays participant au séminaire qu’UPA DIadhérait au MAÉ-MAÉ.

17R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

Le MAÉ-MAÉ constitue une stratégie globale du développement de l’agriculture fondée sur le respect de six droitsinterdépendants, dont le droit à la sécurité alimentaire, et convergeant vers le droit à la «souveraineté alimentaire».Le droit à:

• La gestion du marché intérieur.• Un prix équitable.• L’agriculture familiale.• L’intégralité du territoire.• L’intégrité du territoire.• La sécurité alimentaire.

C’est précisément à partir de la mise en place du MAÉ-MAÉ que le concept de «souveraineté alimentaire» coiffaitpour UPA DI le concept de «sécurité alimentaire». La «souveraineté alimentaire» se décrivant comme le droitdes peuples à :

• Définir leur propre alimentation et leur agriculture.

• Protéger et réglementer la production et les échanges agricoles nationaux de manière à atteindre des objectifsde développement durable.

• Déterminer leur degré d'autonomie.

• Restreindre le dumping de produits sur leurs marchés.

• Accorder aux communautés locales de marins-pêcheurs la priorité en matière de gestion de l'utilisation desressources aquatiques et des droits y afférents.1

Le Mouvement était lancé, il s’agissait maintenant de le suivre et d’en faire la promotion. L’année 2005-2006fut fertile en événements de toutes sortes permettant à UPA DI de s’afficher comme un adhérent convaincu auMAÉ-MAÉ et de la souveraineté alimentaire. Chaque événement devenait autant d’occasions de mettre del’avant certains mécanismes, telles la mise en marché collective et la gestion de l’offre, favorisant la souverainetéalimentaire.

Un carrefour

En février 2005, le Président de la République du Sénégal, Maître Abdoulaye Wade, invitait, sous le thème dela «fracture agricole mondiale», 800 participants au premier forum du Dakar agricole, dont sept Chefs d’État etsix représentants de Chefs d’État. Outre ces illustres invités, ministres de l’agriculture et du commerce,scientifiques, experts, représentants de la société civile et des organisations professionnelles, des firmesmultinationales et des organisations internationales, dont UPA DI, ont adopté des orientations clés, dont « lamise en œuvre effective de la souveraineté alimentaire, concept qui doit quitter le terrain de la rhétoriqueinternationale pour devenir un impératif d’action.»

Bref, la souveraineté alimentaire s’impose graduellement comme le cadre de référence pour éclairer ledéveloppement de politiques agricoles et commerciales qui permettent de protéger le capital humain etécologique qui nourrit la planète. Ce fut également l’occasion pour UPA DI de présenter, devant un auditoireaussi diversifié que crédible, la gestion de l’offre comme un outil favorisant la souveraineté alimentaire.

En mars 2005, le comité sénatorial des Affaires étrangères du Canada sur le commerce international invitait ledirecteur général d’UPA DI à faire une présentation sur ce que le Canada devrait faire pour aider les paysafricains sur le plan du développement de leur agriculture et en particulier, dans le cadre des négociations encours à l’OMC.

Ce fut, encore là, l’occasion d’informer l’auditoire sur le large consensus qui s’est dégagé lors de la rencontre deDakar Agricole 2005, sur le concept de souveraineté alimentaire. Des mesures de protection de l’agriculturedevront être définies et reconnues dans le cadre de toutes négociations commerciales, aussi bien régionalesqu’internationales.

18 U N E F F O R T D E T I TA N U N E F F O R T D E T I - T E M P S

1 People’s Food Security Network (2002)

En ce sens, le Canada pourrait et aurait un rôle important à jouer dans le soutien de l’agriculture des pays duSud dans le cadre des négociations à l’OMC. En effet, le Canada peut présenter au reste du monde un moyenefficace de protéger les agriculteurs et l’agriculture familiale tout en s’inscrivant dans une dynamiqued’économie de marché. Il s’agit de la gestion de l’offre.

UPA DI a fait valoir que le Canada pourrait s’affirmer au niveau de l’agriculture, levier du développement africain.Dans le cadre de la mise en œuvre de la souveraineté alimentaire, l’agriculture apparaît comme la principalestratégie de la sécurité alimentaire, et elle pourrait devenir un nouvel instrument de paix, porté par le Canada.

Et la voie vers la souveraineté alimentaire continue de se tracer avec les partenaires de plus en plus nombreuxet diversifiés au fil des événements…

La gestion de l’offre, un moyen de…

En avril 2005, s’est tenu à Saly, au Sénégal, le troisième séminaire dans le cadre du PADCLA, «Le commerceinternational, l’agriculture à la frontière de…». Le séminaire a permis aux partenaires participant au PADCLAde réaffirmer leur adhésion au MAÉ-MAÉ et au concept de souveraineté alimentaire qu’ils défendent.

Mais la rencontre de Saly a également permis aux partenaires du PADCLA de rencontrer une forte délégation duGO5, représentants des cinq fédérations spécialisées de l’UPA dont la production est sous gestion de l’offre auQuébec. Ces derniers ont témoigné de l’importance de la gestion de l’offre pour le maintien et le développementde l’agriculture au Québec. Une présentation par un délégué de la Fédération des producteurs de volailles duQuébec a permis de partager avec l’ensemble des participantes et des participants des principes de la gestion del’offre comme outil de la souveraineté alimentaire et a fait l’objet de beaucoup d’échanges.

Ce qui amenait un participant du Sénégal à conclure que: «Un système de mise en marché collective, comme lagestion de l’offre, permet au producteur d’obtenir un prix couvrant le coût de production et par le fait même, unemeilleure répartition des richesses. Quand le prix payé au producteur couvre le coût de production, l’État n’a pasbesoin de subventionner. L’État y gagne, les consommateurs y gagnent, les producteurs et les transformateursy gagnent aussi, tout le monde y gagne. C’est un système gagnant/gagnant.»

À Bamako, Mali, en octobre 2005, un atelier sur le «Renforcement du dialogue sur les politiques agricoles» aété organisé conjointement par la Conférence des Ministres de l’Agriculture de l’Afrique de l’Ouest et du Centre(CMA/AOC), UPA DI et ses partenaires du PADCLA. Ont participé à cet atelier les représentants des ministèresde l’agriculture, des parlementaires et des représentants des Organisations professionnelles agricoles de septpays. Une délégation du Comité sénatorial du Ministère des Affaires étrangères du Canada, en tournée africaine,a pu participer également à une séance de travail et réitérer le point de vue canadien sur l’importance dudéveloppement de l’agriculture en Afrique.

Ça commence chez soi

Au même mois d’octobre, au Symposium annuel du Forum Afrique Canada (FAC), UPA DI était invitée àprésenter la position canadienne quant aux négociations sur le commerce international des produits agricoles àl’OMC, alors qu’un représentant d’OXFAM Canada présentait les enjeux principaux de ces mêmes négociations.Il était remarquable de constater comment une organisation comme OXFAM Canada, suivant de près ce qui sepasse sur la scène internationale et en particulier dans le dossier des négociations à l’OMC, pouvait arriver, àpartir d’un angle très différent de celui d’UPA DI, à des conclusions très similaires.

Ce fut là encore, pour UPA DI, l’occasion de présenter à une quarantaine de représentantes et représentants d’ONGcanadiennes de coopération et de partenaires africains la mise en marché collective et la gestion de l’offre commemécanisme de démocratisation des marchés conduisant à une meilleure répartition des richesses.

L’agriculture pratiquée dans un tel contexte où le producteur à travers son organisation participe à la gestion desmarchés s’inscrit dans les principes et pratiques de « l’économie sociale et solidaire», c’est-à-dire une économiemaîtrisée par le milieu et pour le milieu. Cette autre façon de concevoir et de faire les marchés ouvre la porte àla souveraineté alimentaire.

19R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

Le 23 octobre 2005, à Montréal, face à la menace qui plane à l’OMC, 1 000 agricultrices et agriculteurs, de partoutau Québec, témoignent leur volonté de sauvegarder le modèle d’une agriculture équitable, la gestion de l’offre.Ils étaient appuyés par le Ministre de l’agriculture du Québec et de nombreuses personnalités de plusieurshorizons et de nationalités différentes. Cette manifestation ayant comme thème «D’abord nourrir notre monde»était organisée par le GO5, regroupement des cinq productions sous gestion de l’offre au Québec, auquel s’étaitassociée UPA DI.

Il s’agissait de démontrer au gouvernement fédéral, responsable des négociations sur le commerce internationaldes produits agricoles, que pour conserver au Canada une agriculture dynamique au service de l’ensemble de lapopulation, il fallait défendre le modèle d’une agriculture équitable, la gestion de l’offre.

Arrivés au point de ralliement, les 1 000 manifestants étaient accueillis par une brochette imposante, en nombreet en qualité, d’invités qui venaient tous à leur façon témoigner leur appui à un tel modèle d’agriculture équitableet à la gestion de l’offre.

Parmi ces célébrités, le sénégalais Cheikh Mouhamady Cissokho, président d’honneur du réseau desorganisations paysannes et de producteurs agricoles d’Afrique de l’Ouest (ROPPA), partenaire d’UPA DI. Il asurpris tout le monde tant par l’importance de son propos que par la conviction qu’il affichait lorsqu’il a lancé :«Vous n’êtes pas seuls, vous avez l’appui de 700 millions d’africains qui diront non à tout ce qui veut nousempêcher de produire notre nourriture, le premier droit humain. Nous menons un combat pour sortir le ventredes négociations politico-financières, car celui qui tient le ventre tient des esclaves.»

Le fait est que, quelques semaines plus tard, le parlement canadien s’engageait par résolution à la Chambre desCommunes pour défendre la gestion de l’offre dans le cadre des négociations à l’OMC.

Était-ce un pas vers une politique canadienne en faveur de la «souveraineté alimentaire»?

Pour une autre économie

À Dakar, Sénégal, en novembre se tenait la 3e Rencontre internationale de l’Économie sociale et solidaire. UPA DIétait invitée à présenter comment l’agriculture même à grande échelle s’inscrivait dans les principes et lespratiques de l’économie sociale et solidaire. Les 1 200 participantes et participants ont eu accès au document duMAÉ-MAÉ expliquant en quoi l’agriculture équitable menait à la souveraineté alimentaire et en ce sens,constituait une façon de «s’associer pour entreprendre autrement selon l’heureuse formule de D. Demoustier (2001)».Cette formule tient compte des trois dimensions de cette action collective sans en privilégier une au départ2.

Une soixantaine de personnes ont participé à l’atelier dans lequel UPA DI démontrait le pourquoi et le commentfaire de l’activité agricole présente sur le marché, en s’associant une activité d’économie sociale et solidaire : lamise en marché collective et la gestion de l’offre.

Le monde agricole d’une seule voix

Et en décembre 2005 arrivait le point culminant et non final de toute cette réflexion et concertation autour d’uneagriculture équitable et de la «souveraineté alimentaire» : la rencontre ministérielle pour les négociations sur lesrègles devant régir le commerce international et en particulier, celui sur les produits agricoles, à Hong Kong.

L’idée avait suivi sa voie, de nombreux États et de nombreuses organisations agricoles avaient emprunté lechemin; la souveraineté alimentaire était au rendez-vous. Les organisations de productrices et de producteursde la très vaste majorité des pays développés et en développement membres de l’OMC adoptent une positioncommune sur les négociations sur le commerce des produits agricoles. Parmi ces organisations, de nombreuxpartenaires d’UPA DI ainsi que l’UPA. Il s’agit des organisations des pays du G33, les pays ACP, l’Inde, le G10,les États-Unis, le Canada et l’Union européenne.3

20 U N E F F O R T D E T I TA N U N E F F O R T D E T I - T E M P S

2 Louis Favreau, Qu’est-ce que l’économie sociale? Synthèse introductive, Chaire de recherche du Canada en développement des collectivités, 2005.3 Les pays ACP et les autres membres du G33, avec le G10 et l’UE (25 États membres) représentent 128 pays, soit 86 % des membres de l’OMC.

Les principes de cette déclaration sont les suivants :

1. Les préoccupations non commerciales doivent être spécifiquement inscrites en tous points dans l’ensembledes modalités agricoles.

2. Le traitement spécial et différencié ainsi que le renforcement des capacités accordé aux pays en développe-ment, visant à adresser les préoccupations réelles des petits producteurs, vulnérables et sans ressources,doivent être pleinement pris en considération afin de leur permettre de répondre à leurs besoins en matièrede développement rural, de sécurité alimentaire et de sécurité des moyens de subsistance.

3. Les règles commerciales doivent permettre les instruments de politique favorisant la souveraineté alimentaireet la stabilité des approvisionnements alimentaires et des prix, incluant la gestion de l’offre et les mesures desauvegarde.

Cette déclaration fait ressortir l’écart entre les positions officielles des États membres de l’OMC et lesorganisations des productrices et des producteurs qu’ils sont sensés représenter et défendre. Ce qui faisait direaux signataires de cette déclaration que:

«La voix de la majorité des pays de l’OMC n’est pas entendue.»

Et la solidarité emprunte plusieurs chemins

Les négociateurs européens à l’OMC s’étaient montrés inflexibles lors de la rencontre de Hong Kong etcherchaient à s’imposer en définissant des règles de commerce leur permettant d’obtenir une plus grande partdes marchés mondiaux. Et pourtant, peu de temps après, UPA DI rencontrait coup sur coup la Fédérationdépartementale des syndicats d’exploitants agricoles de Meurthe-et-Moselle et la Fédération nationale dessyndicats d’exploitants agricoles qui s’allièrent sur le concept de la souveraineté alimentaire. D’ailleurs, leprésident du plus important syndicat d’agriculteurs français dont fait partie la Fédération Meurthe-et-Moselle,Jean-Michel Lemétayer, a signé le passeport MAÉ-MAÉ.

Si les productrices et les producteurs du monde s’unissent, cette solidarité entre producteurs se fait égalementsentir près de nous:

• Le GO5 a soutenu UPA DI tout au long de cette année dans la promotion du MAÉ-MAÉ et la défense duconcept de souveraineté alimentaire.

• La Fédération des producteurs de porcs du Québec a soutenu un projet de production porcine au Chili.

• La famille Vaillancourt du syndicat de base de Coaticook, qui avait accueilli un stagiaire sénégalais, a décidéde lui rendre la politesse et d’aller, à ses propres frais, le visiter chez lui. Plus encore, leur syndicat de basea organisé un souper bénéfice pour soutenir le développement d’exploitations agricoles au Sénégal dans lecadre du programme «Les Savoirs des gens de la terre» d’UPA DI. La famille Vaillancourt est elle-mêmevenue l’annoncer à un groupe de leaders agricoles de Méckhé qui participaient à un atelier de formationdans le cadre du même programme.

• Jean-Claude Charrette, agriculteur de la région de Rigaud, a financé son voyage pour participer pendantquatre jours à un atelier de formation avec les leaders agricoles de l’Union des groupements paysans deMéckhé (UGPM) pour mieux s’imprégner du type d’appui d’UPA DI à ses partenaires sénégalais.

Plus que jamais, au cours de l’année 2005-2006, la Corporation d’UPA DI aura réaffirmé et illustré à traversdivers événements sa conception de «Coopération de paysans à paysans». Notamment dans le cadre desnégociations à l’OMC, UPA DI s’est associée aux organisations de la majorité des pays membres pour défendre,d’une seule voix, la voie de la «souveraineté alimentaire».

Si «un seul pied ne trace pas un chemin», ensemble les productrices et les producteurs du monde montrent lavoie, et ils s’expriment d’une seule voix comme «Le grillon qui tient dans la main se fait entendre dans toutesles prairies sur l’ensemble de la planète».

21R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

Les personnes qui ont permis aux voix de se faire entendre au sein d’UPA Développement international en 2005-2006

22 U N E F F O R T D E T I TA N U N E F F O R T D E T I - T E M P S

Conseil d’administration

Laurent Pellerin, présidentGratien D’Amours, vice-présidentAnnette CoutuDenis Couture

Carmen DucharmeRichard MaheuAndré MousseauClaude Genest, secrétaire-trésorier

Équipe du personnel

Au Québec

André D. Beaudoin, secrétaire général

Marie-Christine Talbot, directrice générale

Claude Genest, directeur administratif et secrétaire-trésorier

Paul Langelier, directeur aux communications et à la formation

Suzanne Moreau, conseillère spéciale à la directionPADCLA, Projet d’appui au développement descompétences de leaders agricoles d’Afrique del’Ouest (a quitté en juin 2005)

Gilles Besner, coordonnateur du MAÉ-MAÉ(Mouvement pour une agriculture équitable)

Normand Jacob, chargé de programmes

Gino Pelletier, chargé de programmes

Guy Richard, chargé de programmes (a quitté enseptembre 2005 et poursuit à titre de consultant)

Zamzam Akbaraly, chargée de projets

Tamari Langlais, agente d’information et deformation

Francine Breton, secrétaire de direction (a quittéen juillet 2005)

Julie Comeau, technicienne administrative

Myriam Payant, technicienne administrative

Julie Rochon, secrétaire (a quitté en septembre2005)

Geneviève Masson, agente en communications

Éric Cyr, agent de projets (ressource UPA)

Lisa Higgins, technicienne comptable

Carole Taschereau, secrétaire de direction

France Morin, technicienne administrative

À l’étranger

Ursula Kohnen, directrice du Projet d’appui à lacommercialisation des céréales au Mali (PACCEM)

Diadié Maïga, adjoint à la directrice du Projetd’appui à la commercialisation des céréales au Mali(PACCEM) et chef d’antenne à Ségou.

Jean-Baptiste Zoma, directeur du Projet d’appuiaux filières bio-alimentaires au Burkina Faso(PAFBBF)

Michel Lemay, conseiller technique et administratifpour le Projet d’appui aux filières bio-alimentairesau Burkina Faso (PAFBBF)

Martin Mailhot, chef de Cellule du Programmed’appui aux populations paysannes en MoyenneGuinée (PAPP)

Gaétane Fournier, experte genre animation-développement pour le Programme d’appui auxpopulations paysannes en Moyenne Guinée(PAPP)

Consultants

UPA DI fait appel à des consultants pour laréalisation de mandats précis. Voici celles et ceux quiont ainsi contribué à la coopération de paysans àpaysans lors de la dernière année:

Marie-Paule Faniel

Guylaine Fortin

Claude Giles

Pierre Jobin

Pierre Rhéaume

Joanne Grignon

Jean-Luc Poirier

Des ressources naturelles et précieuses de l’UPAayant participé à certaines activités en sol africain

Richard Petit, directeur général adjoint à laDirection générale de l’UPA – séminaire de Saly auSénégal (PADCLA)

23R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

Producteurs et conseillers experts

Claude Barnabé, El Salvador et LSGT au Sénégal

Jean Fournel, El Salvador

Michel Gendreau, Les Savoirs des gens de la terre(LSGT) au Sénégal

André Lachance, Guinée

Martin Couture, Burkina Faso

Bruno Letendre, Burkina Faso

Élisabeth Vachon, Burkina Faso

Joanne Larouche Pellerin, Chili

Gilles Cardinal, El Salvador

Carmen Ducharme

Sylvain Dufour

Maîtres de stages au Québec

France Dion et Ronald Alary

Jean Fournel

Jean-Claude Collet

Denise Bélanger et Pierre Jobin

André Bellerose

Josée Gaudet et Jacques Blain

Sara Gilbert et Stéphane Vaillancourt

Julie Miller et Andrew Smith

Isabelle Thibault et Michel Clavreuil

Pour que la coopération de paysans à paysans prenne tout son sens, UPA DI fait appel à des agriculteurs d’ici,membres de l’UPA, pour réaliser des appuis techniques sur le terrain ou pour accueillir des stagiairesétrangers au Québec.

24

DEUXIÈMEvague

25

TROISIÈMEvague

Moussa et Awa: du «développage» au développement …

Présentation

Moussa, pêcheur de son métier, cultive aussi son champ. Il demeure à Bunchibourara, son village africain.Awa, la fille de Moussa, a étudié en Europe puis émigré aux États-Unis afin de travailler avec une importanteorganisation internationale.

Quelques années plus tard, Awa se retrouve à Montréal puisqu’elle s’est jointe à «Enfaire», une organisationcanadienne de développement international. À l’occasion du 20e anniversaire de mariage d’Awa avecVictor, en mars 2003, Moussa visite sa fille au Québec. En 2004, Awa s’est rendue au Sénégal participer àun Séminaire sous-régional sur le thème «Le commerce international, l’agriculture à la frontière de…».L’événement était organisé par UPA Développement international (UPA DI) et ses partenaires africains.Profitant de l’occasion, Awa s’était rendue à Bunchibourara rencontrer sa famille.

L’année 2006 sera, quant à elle, marquée par une autre visite d’Awa au village et elle sera accompagnéede Brigitte, la mère de Victor. D’intéressantes discussions en perspective avec Awa, Moussa, Brigitte etOrokiatou, la sœur d’Awa. Ils discutent de famille, de village et de développement.

22 octobre 2005Longueuil (Québec)Canada

Bonjour Papa!

Comment allez-vous? Et la famille? Et le chef du village? Et vos activités? J’espère que cette lettre vous trouveratous en bonne santé. Pensez-vous que vos champs vont bien donner cette année?

Ici tout va bien. Thierry est toujours à l’Université Laval dans la ville de Québec. Depuis qu’il a terminé son coursen agroéconomie, il a commencé un autre programme, cette fois-ci en développement rural intégré. L’autre jour,nous avons eu une discussion passionnante sur la notion même de développement. Il y avait à table quelques-uns de ses amis dont Catherine qui fait une recherche sur les questions de politique.

Elle disait : « J’entends étudier la façon dont une organisation non gouvernementale peut, à travers un projet dedéveloppement local, soutenir un processus permettant à une communauté rurale de promouvoir ses intérêts etnégocier pour des changements dans les politiques qui les affectent, que celles-ci soient locales, nationales ouinternationales.» «WOW» que je lui ai dit…

Victor va bien aussi. Il a déjà 45 ans, eh oui. Nous lui avons fait une belle fête avec autant d’amis et de conseilsqui lui serviront à vivre vieux, enfin nous l’espérons. Mais il est sur la bonne voie. Il nous a rappelé quelquechose qu’il avait entendu de la bouche d’un sage: «Ce n’est pas parce qu’on vieillit qu’on arrête de rêver, c’estparce qu’on arrête de rêver qu’on vieillit…». Depuis, à chaque soir, je lui souhaite «bon rêve»…

La mère de Victor est à la retraite comme on dit ici des vieux qui arrêtent de travailler. Elle dit toujours : «Mêmesi je suis à la retraite, je ne veux pas retraiter de la cause du développement…» Comme vous le savez, elle atoujours été très engagée dans ces questions, d’ailleurs c’est à l’occasion d’une étude sur les pêches dans larégion de Bunchibourara que vous l’aviez rencontrée.

De mon côté, je travaille toujours avec «Enfaire». D’ailleurs, notre nouveau slogan humoristique c’est «Avec l’«Enfaire» c’est le paradis assuré…»

Je profite de l’occasion pour vous dire que je visiterai mes partenaires en Afrique, en janvier prochain. Je voulaisen profiter pour vous rendre visite au village. De plus, si sa santé lui permet, Brigitte m’accompagnerait.

À bientôt et bonjour à la famille et au chef du village.

Votre fille,Awa

27R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

23 novembre 2005BunchibouraraAfrique

Bonjour Ma Fille !

Comment vas-tu? Et Thierry, Victor et Brigitte? Et ton travail? Et mon ami Tremblay?

Dis à ma «sœur» Brigitte que c’est tout notre village qui sera honoré de sa visite. J’ai compris qu’elle était unpeu malade donc souhaite-lui meilleure santé de ma part. Je t’attendrai en janvier et nous pourrons causer denotre nouveau projet de développement… parce que tout bon pêcheur le sait « Il n’y a pas de bon vent, pour unepirogue sans destination».

Pour Thierry et ses amis, dis-leur qu’au village nous avons beaucoup de «développage» mais que le dévelop-pement on le cherche encore… Dis-leur aussi que Catherine est la bienvenue si elle a besoin de faire une étude,même si le nombre d’études faites sur les Africains doit s’approcher du nombre d’Africains… Il serait peut-êtretemps qu’on arrête d’être l’objet d’études pour devenir des sujets de l’histoire. Par contre, rassure Catherineparce que son sujet est bien intéressant.

Ton pèreMoussa

Du nouveau au village…

Brigitte et Awa sont arrivées au village depuis quelques jours. Au fil des discussions, elles apprennent quedepuis un peu plus d’un an, il y a un nouveau projet de développement dans le village.

Il s’agit de LSGT, soit «Les Savoirs des gens de la terre». Une de ses composantes se concrétise par unepériode de 15 mois de formation, à raison de deux jours par mois, avec un groupe de 20 paysannes etpaysans représentant chacun leur exploitation agricole familiale. Les thèmes ayant été discutés sont : leportrait des exploitations et des familles, la citoyenneté paysanne abordant les droits et devoirs dans legroupement et au village ainsi que l’histoire de l’agriculture et des organisations dans la Boucle de Kidiradont l’Union du même nom réunit 55 groupements.

Ces formations ont convergé vers une réflexion sur les problèmes de l’exploitation et une recherche desolutions qui s’est traduite dans l’élaboration d’un projet pour améliorer les exploitations des 20 famillesparticipant au programme et par extension, améliorer les conditions de vie de la population de l’ensembledu village.

Les projets d’amélioration des exploitations sont financés à partir d’un fonds de développementappartenant au groupement paysan de Bunchibourara. Chaque projet peut être financé à la hauteur de 400 000 Fcfa (environ 1 000$ CA) et le fonds de développement en est un rotatif (revolving), c’est-à-direqu’il s’agit d’une avance de fonds que les participants doivent rembourser sur trois ans au groupement.

Afin de maximiser les chances de réussite des projets, des formations sur la gestion d’une exploitationagricole ainsi que d’autres formations reliées aux activités à venir ont été dispensées. Dans ce cas-ci, il y aeu des formations d’embouche bovine et ovine puisque la très grande majorité des projets en sontd’embouche (engraissement du bétail).

L’ensemble des coûts du projet est assumé par la coopération canadienne et UPA Développementinternational. Une organisation de formation nationale assure la mise en œuvre des activités de formationet un partenariat tissé serré a été développé entre cette organisation, le groupement, l’UBK et UPA DI.

28 U N E F F O R T D E T I TA N U N E F F O R T D E T I - T E M P S

24 janvier 2005 à Bunchibourara, Awa dans la concession des enfants avec Moussa, sa sœur Orokiatouet Brigitte

Awa: Papa, pourquoi les champs n’ont pas bien donné cette année?

Moussa: Ah, ma fille, c’est à cause de la dernière pluie qui est demeurée l’avant-dernière ou si tu préfères, ladernière pluie que nos champs attendaient et qui n’est jamais venue. L’agriculture, c’est bienimportant pour remplir son grenier et nourrir sa famille, mais c’est toujours un risque parce qu’onne sait jamais si la pluie sera au rendez-vous.

Awa: C’est comme au Québec, à la différence que parfois ce n’est pas assez de pluie et d’autres fois c’esttrop de pluie. Et trop c’est comme pas assez…

Brigitte : Mais il faut dire aussi qu’il y a beaucoup d’élevage chez nous, ce qui fait que pour plusieursagriculteurs, les risques liés au climat ne peuvent pas anéantir toute une année de travail.

Awa: Papa, à qui appartiennent le bovin et les deux béliers qui sont là-bas?

Moussa: Maintenant ton père est pêcheur, agriculteur et, depuis un mois, éleveur.

Brigitte : C’est un gros investissement pour une famille paysanne l’achat de trois bêtes. Vous avez accès à descrédits? Les taux sont-ils toujours aussi élevés?

Moussa: Je ne pouvais pas emprunter à une des banques d’auto-développement parce que pour cesinstitutions, le premier objectif, c’est leur propre développement… L’argent m’a été prêté par LSGT.

Brigitte : Depuis que nous sommes arrivés, nous entendons parler de LSGT. Les fonds de développement cen’est pas nouveau, le Fonds monétaire international (FMI) en a plusieurs, assez costauds d’ailleurs.

Moussa: Ce n’est pas pareil parce que le FBI et beaucoup trop de ces supposées organisations de coopérationinternationale font du «développage» et surtout pas du «développement».

Awa: Papa, vous exagérez peut-être un peu et c’est le FMI et non le FBI.

Moussa: Non, non ma fille, tous ces projets et leurs promoteurs alimentent le business du développement. Ilsrecherchent des projets basés sur leurs critères plutôt que sur des besoins de nos populations. Ici,dans notre pays, il y a 8 familles sur 10 qui vivent de l’agriculture et de l’élevage. Est-ce qu’il y a 8 projets sur 10 qui s’adressent au développement de notre agriculture?

Awa: Oui, mais il faut comprendre que le développement c’est complexe et qu’il doit être diversifié.

Moussa: Ce qui est compliqué c’est de les entendre en parler. Le développement, nos ancêtres l’avaientcompris et un proverbe nous le dit : «La calebasse tenue à plusieurs mains se salit mais elle ne sebrise jamais».

Awa: Je vois que vous développez votre exploitation puisque vous avez trois nouvelles bêtes attachées là-bas, mais ce n’est pas trop africain d’attacher les animaux. Et puis, votre proverbe ne dit pas cequ’est LSGT.

Moussa: Au contraire, il l’exprime très bien. La calebasse c’est un contenant, mais imaginons que c’est unrêve, un but, un projet. Le proverbe dit qu’il faut plusieurs mains… Demande à ta petite sœur, elleva te donner les explications.

29R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

Orokiatou, restée silencieuse depuis le début de l’échange n’attendait que cette invitation pour prendrela parole…

Orokiatou: Papa vous a déjà dit qu’au village nous étions organisés en groupement paysan. De plus, notregroupement fait partie de l’Union de la Boucle de Kidira (UBK). C’est notre groupement qui estresponsable de gérer le fonds de développement.

Brigitte : Si je comprends bien Orokiatou, c’est une forme de crédit qui vous vient du groupement.

Orokiatou: Non, c’est un fonds pour le développement des exploitations agricoles. Le projet que nous avonsélaboré, c’est l’embouche bovine et ovine parce qu’on voulait diversifier les revenus de notreexploitation et du coup diversifier les risques, comme ceux reliés au manque de pluie comme onparlait tout à l’heure.

Awa: C’est facile de présenter un projet mais l’UBK pense réellement qu’avec une formule comme celle-là,le développement va arriver…

Orokiatou: Grande sœur, tu le sais, à plusieurs mains, la calebasse ne se brise jamais. En plus des mains de lafamille, nous avons celles du groupement et celles de notre Union. Avant de recevoir l’argent deLSGT, nous avons causé pendant 15 mois, et c’est moi qui représente la famille à ces causeries.

Brigitte: Mais est-ce bien nécessaire de faire tout cela pour un projet d’embouche avec 1 bœuf et 2 chèvres?

Moussa: Madame Brigitte, sauf le respect que je vous dois, oui c’est nécessaire parce qu’à quoi bon avoir unepirogue si nous ne savons pas quelle direction prendre… De plus, vous souvenez-vous de nospremiers échanges, il y a plusieurs années, sur le développement de la pêche. L’avenir devaitsupposément passer par l’augmentation du nombre de pirogues.

Brigitte : Je me souviens, bien sûr que je m’en souviens… J’avoue que pour la question de la pêche, vous avezeu raison. Par contre, l’embouche, c’est bien beau, mais il faut savoir plusieurs choses pour réussir,il faut aussi savoir en tirer le maximum, donc savoir gérer tout ça.

Orokiatou: Justement, pour nous aider, on a suivi une formation sur la gestion d’une exploitation, une autre surles soins vétérinaires, une autre sur la façon de faire l’embouche. D’ailleurs, c’est pour cela que lestrois bêtes sont attachées. Sinon, on ne réussira pas à les engraisser dans un délai raisonnable et àles revendre à un bon prix.

Moussa: La formation sert aussi à reconnaître que nous avons deux béliers et non pas deux chèvres…

Awa: Dis-moi, Petite Sœur, tu as appris pas mal de choses depuis un an. Est-ce que tu es la seule femmeà participer à ce LSGT?

Moussa: L’argent des toubabs a un genre. Il y a l’argent-homme et l’argent-femme…

Awa: Mais ce n’est pas l’argent de l’Union…

Orokiatou: Papa était d’accord pour qu’il n’y ait pas seulement de l’argent-homme mais qu’il y ait aussi del’argent-femme. Il a même dit à la réunion du village que des africaines comme Awa pouvaient fairede grandes choses et qu’il y a d’autres Awa en Afrique et dans notre village. C’est vrai que c’estl’argent du groupement parce qu’une fois remboursé, il va rester au groupement pour appuyerd’autres exploitations. C’est l’Union aussi qui est responsable du suivi de cet argent, de sa bonneutilisation. C’est vrai aussi que c’est l’argent des toubabs parce que notre formation et l’argent pourles projets, ça vient de l’organisation de Pellerin et de Tremblay à Longueuil, UPA Développementinternational (UPA DI). Mais, comme Tremblay nous a dit devant tout le village, «c’est l’argent de lasolidarité de paysans à paysans».

30 U N E F F O R T D E T I TA N U N E F F O R T D E T I - T E M P S

Moussa: Ça c’est la «Théorie Tremblay», mais c’est loin d’être prouvé. Pour le moment, tout va bien, maiscombien de fois d’autres sont revenus en disant qu’il fallait être plus environnement, plus genre etdéveloppement, plus productifs, plus nombreux, plus efficaces, plus redevables, plus démocratiques,plus transparents, plus méthodologiques, plus résultats mesurables, … Comme Thierry dirait chez-vous: «un beigne avec ça…». Notre principale ambition doit se résumer à devenir des super-plus…

Awa: Papa, je pense que vous exagérez un peu. LSGT c’est bien pour «Les Savoirs des gens de la terre»?

Moussa: Quand Tremblay d’UPA DI nous a donné les explications la première fois, je lui ai demandé s’ilspensaient, à UPA DI, être les seuls à connaître les savoirs des gens de la terre. Oui, « l’étranger voitloin mais il ne voit pas tous les trous».

Après une nuit de rêves et de repos, la discussion reprend de plus belle au petit déjeuner.

Awa: J’ai songé à notre discussion d’hier et je réfléchissais à l’idée de développement.

Moussa: Pour nous, c’est fini le «développage», nous sommes passés au développement.

Brigitte : Qu’est-ce que vous voulez dire M. Moussa? Vous parlez toujours de ce «développage».

Moussa: Le «développage» ce n’est peut-être pas français mais c’est québécois parce que c’est chez Awa quej’ai appris ce mot-là quand il y a eu la fête pour leur 20e anniversaire de mariage. Il y a eu le «développage» de cadeaux.

Awa: Papa, ce serait plus facile de comprendre si vous ajoutiez quelques explications.

Moussa: Le «développage» c’est des bailleurs de fonds, des OGN et autres qui arrivent en Afrique avec descadeaux, et nous, Africains, qui nous sommes habitués à recevoir et à faire du développage decadeaux. Premièrement, si tu ne connais pas bien la personne, ses besoins, ses ambitions, où ellevit, etc., ton cadeau risque fort de ne pas lui servir. À quoi bon avoir une mobylette si j’ai besoind’une paire de bœufs pour cultiver un peu plus grand et augmenter mon revenu. Deuxièmement,comment considérer qu’un cadeau peut être utile si la personne qui le reçoit ne peut pas assurer ledevenir de ce cadeau. Est-ce que tu peux être responsable d’un quelconque cadeau reçu, aussiextraordinaire soit-il, s’il s’impose à toi, comme un choix? Autrement dit, est-ce que tu peux êtreresponsable des choix d’un autre qui prétend, dans certains cas, savoir mieux que toi ce qui est bonpour toi. «À connaître Demba, Mademba connaît mieux que toi Demba» (Proverbe africain).

Awa: Oui Papa, vous avez raison. Mais vous le savez et nous le savons tous, est-ce que les gens vontrembourser? Est-ce qu’ils vont respecter leur engagement? Est-ce que cela va vraiment permettred’améliorer les exploitations?

Moussa: Tremblay a rappelé l’autre jour un proverbe qui dit «L’homme qui affirme qu’il est beau pendant lanuit, doit être capable d’affronter le lever du jour». Si tu prends des engagements, tu dois êtrecapable de les respecter le jour venu.

Orokiatou: Au début, le programme a été présenté à tout le village; il y a eu un protocole d’engagement signépar chaque participant, et ce, publiquement. Au cours de la formation, on nous demandaitrégulièrement de consulter nos familles; les projets ont été présentés à un comité aviseur sur lequelsiégeaient un représentant de l’Union et le chef du village; les 400 000 Fcfa ont été remispubliquement devant une assemblée du village. Ici, il y avait même 200 personnes présentes.

Moussa: Finalement, la calebasse est aussi tenue par les familles, le village, l’UBK et UPA DI. Reste à voir siles UPADistes de Tremblay savent ce qu’est une calebasse…

31R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

Awa: Que vous restera-t-il de la formation?

Moussa: «On peut donner un livre à quelqu’un et lui enlever, mais on ne peut pas lui enlever la parole». Deplus, «Le berger frappe les moutons de derrière, alors que ce sont ceux de devant qui n’avancent pas».Le projet doit nous permettre d’aller plus loin et plus rapidement, on va donc frapper la bonne cible.

Au retour de Brigitte et Awa, dans un avion entre Paris et Montréal

Brigitte : Ton père est toujours aussi coloré avec ses proverbes et cette fois-ci, avec son développement et son«développage»…

Awa: C’est le moins qu’on puisse dire. Mais je dois aller rencontrer Tremblay au retour pour en savoir unpeu plus. Il semble que ce programme a réussi à conjuguer développement des exploitations, duvillage, des organisations paysannes et de l’agriculture.

Brigitte: Ce n’est pas tout puisqu’ils ont aussi conjugué formation-accompagnement avec activités économiques,réflexion et action.

Awa: Toujours dans la conjugaison, ils ont lié intérêts individuels et intérêts collectifs, fragilité financièreet auto-financement.

Brigitte : À la manière de Moussa, j’ajouterais : « Ils conjuguent le présent difficile avec le futur possible, pourque demain l’histoire raconte un passé composé de développement de l’agriculture par ses artisans».

32 U N E F F O R T D E T I TA N U N E F F O R T D E T I - T E M P S

33

QUATRIÈMEvague

Burkina Faso

Guinée

Mali

Sénégal

Afrique de l’OuestAfrique de l’Ouest et du Centre

El Salvador, Haïti et Canada

s Fiche de projet UPA Développement international

Multiples : principalement en Afrique, Asie et Amérique latine

ProjetProgramme d’appui institutionnel (PAI)Programme de renforcement des capacitésorganisationnelles (PRC) des organisationsprofessionnelles agricoles des pays endéveloppement au sein de la FIPAACDI : S63399

Entité contractante (agence d’accompagnement)UPA Développement international (UPA DI)

Type de projetAppui institutionnel

DuréeTrois ans

Période de réalisationJanvier 2006 à mars 2009

Partenaires terrainVoir par projet et par pays

Partenaires canadiensFédération canadienne de l’agriculture (FCA)Quebec Farmers’Association (QFA)L’Union des producteurs agricoles (UPA)

FinancementAgence canadienne de développementinternational (ACDI) : 4 493 490$ CAUPA DI, ses membres et autres partenaires canadiens: 1 497 830$ CA

35RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

ContextePlus d’un milliard d’individus dans le monde vivent dans une situation de pauvreté absolue. De cenombre, quelque 800 millions de personnes n’ont pas assez de nourriture pour travailler et se mainteniren vie. La majorité d’entre eux habitent en milieu rural et la plupart sont des paysans. Or, dans une telleconjoncture, on a noté au cours des dix dernières années, une diminution de l’aide au développement.Par surcroît, l’aide des gouvernements destinée à l’agriculture s’est aussi vue réduite.

L’expérience d’UPA Développement international (UPA DI) et celle de ses partenaires démontrent que siles paysans ne sont pas organisés, ils resteront écartés du développement, sans pouvoir politique, etdésavantagés économiquement. La petite histoire de coopération entre UPA DI et ses partenairesdémontre également qu’une réelle participation des paysans passe par la concertation et les structuresorganisationnelles qu’ils mettent en place pour y parvenir. Par conséquent, le développement descapacités des organisations professionnelles paysannes devrait, à la lumière de ce constat, constituer lepilier central des futures stratégies de développement de l’agriculture, c’est-à-dire aider les paysans às’aider eux-mêmes.

UPA Développement international (UPA DI), à titre d’agence canadienne d’exécution (ACE), estsignataire de l’Accord de contribution avec l’Agence canadienne de développement international (ACDI).

Description du programmeLe programme veut renforcer les OPA du Sud afin qu’elles puissent jouer un rôle actif dans la luttecontre la pauvreté dans leur pays, de même qu’au niveau international.Le but du programme est de permettre aux OPA de contribuer à l’amélioration des conditions de vie despaysannes et paysans.

L’objectif du programme est de développer les capacités des OPA afin qu’elles puissent offrir des servicesefficaces à leurs membres et acquérir une plus grande influence dans les forums nationaux etinternationaux portant sur les enjeux du monde agricole.

Burkina Faso

Guinée

Mali

Sénégal

Afrique de l’Ouest

Afrique de l’Ouest et du Centre

El Salvador, Haïti et Canada

s Fiche de projet UPA Développement international

36 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

Essentiellement, le programme soutiendra des projets soumis par les OPA du Sud leur permettant derenforcer leurs capacités dans certaines dimensions de leur mission. La mise en œuvre de ces projetssera accompagnée par une agri-agence membre d’AgriCord, un regroupement d’agri-agences au sein dela Fédération internationale des producteurs agricoles (FIPA).

Le programme vise le renforcement des OPA sous trois angles spécifiques:

• Le développement du leadership organisationnel.

• Le renforcement des capacités économiques et de gestion des organisations.

• La mise en place de réseaux de connaissances et d’information technique, économique et commerciale.

Enjeux de développement et perspectivesNous l’avons soutenu plus haut, une réelle participation des paysans passe par la concertation et lesstructures organisationnelles qu’ils mettent en place pour y parvenir. Le renforcement des OPA devraitdonc se traduire par une plus grande contribution des paysannes et des paysans au développement del’agriculture de leur région, sinon de leur pays. Mais de plus en plus, les enjeux dépassent les frontières.Il importe de développer et de soutenir une concertation plus large au niveau planétaire. Le PRC fait ensorte que la Fédération internationale des producteurs agricoles (FIPA), à travers AgriCord et ses agri-agences, favorise cette concertation internationale des OPA et plus particulièrement soutienne lacontribution des OPA du Sud à cette concertation. Les OPA appuyées par le PRC doivent être membresde la FIPA ou affiliées à des organisations membres. Le renforcement de ces OPA, accompagnées dansla mise en œuvre de leurs projets par les agri-agences membres d’AgriCord, témoignera déjà de cettevolonté de concertation à l’échelle internationale. La participation des OPA et de leurs leaders à desforums nationaux et internationaux constituera une autre opportunité pour elles de contribuer à laréflexion et à l’action sur les enjeux internationaux du monde agricole.

Démarrage du programmeLe programme est en phase de démarrage. Parallèlement aux activités de promotion du programme afinde le faire connaître et susciter des propositions de projets provenant d’organisations professionnellesagricoles (OPA), des rencontres d’échanges sont planifiées et tenues avec des partenaires d’UPA DI enEurope, en Afrique de l’Ouest et en Amérique centrale en vue de l’identification, du développement etde la formulation de propositions de projets tout au long de l’année.

La mise en œuvre de neuf projets se fera en partenariat avec les OPA et les agri-agences,membres du réseau AgriCord.

• Le projet d’appui à la mise en place de systèmes d’information sur les marchés (SIM), en collaborationavec le Conseil national des organisations paysannes de Guinée-Conakry (CNOP-G).

• La réalisation d’un stage de formation agricole «Viens marcher ma terre», au Québec, pour cinqstagiaires provenant d’OPA partenaires d’UPA DI, du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, deGuinée-Conakry et de la République démocratique du Congo.

• Le projet d’appui au renforcement des capacités d’intervention et à la mise en place d’un système decommercialisation du bétail et d’approvisionnement en intrants au Niger.

• L’organisation d’un séminaire sous-régional pour un financement autonome des OPA en partenariatavec l’organisation professionnelle agricole Faso Jigi du Mali.

• Le projet d’appui au processus de Loi d’orientation agricole (LOA) au Mali.

• Le projet d’appui technique et financier au Conseil national de concertation et de coopération desruraux (CNCR) dans le contexte d’adoption de la Loi d’orientation agricole au Sénégal.

• Le projet d’échanges d’expériences Sud-Sud entre OPA nationales à propos des Lois d’orientation agricoles (LOA) entre le Mali et le Sénégal avec des représentants d’OPA du Bénin, du Burkina Fasoet de la Côte d’Ivoire.

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37RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

• Un projet d’appui à la Fédération des paysans du Fouta Djallon (FPFD) pour poursuivre une expéri-mentation de service-conseil en gestion technico-économique pour les producteurs de pommes deterre, membres de la FPFD.

• Un appui technique et financier pour l’organisation et la tenue au Mali du Forum mondial sur la sou-veraineté alimentaire avec, notamment, la collaboration du mouvement international de coordinationpour les paysannes et paysans Via Campesina.

Engagement du public canadien

Au Canada, UPA DI entreprendra la conception, la publication et la diffusion d’encarts thématiques dansle journal hebdomadaire agricole québécois La Terre de Chez Nous. Dans la même veine, divers articlesde sensibilisation sur la coopération internationale seront produits et diffusés par la Fédérationcanadienne de l’agriculture (FCA) à l’intention de ses membres ainsi que par la Quebec Farmers’Association (QFA) qui, pour sa part, rejoint les producteurs anglophones du Québec par le biais de sonjournal, le Quebec Farmers’ Advocate.

Soutien à un réseau mondial de leaders agricoles pour une agriculture équitable

Des activités de sensibilisation sont prévues auprès d’organisations partenaires visant leur implicationdans le mouvement mondial. Ce mouvement permet aux leaders agricoles des OPA du Nord et du Sudde canaliser les échanges sur différents enjeux en lien avec la souveraineté alimentaire.

Un deuxième volet portera sur la réflexion concernant les politiques agricoles. L’organisation d’activitéset la production de documents d’analyse favoriseront les échanges entre les partenaires du réseaumondial.

Enfin, un séminaire international sera organisé les 11, 12 et 13 septembre 2006 au Québec par UPA DIet permettra d’aborder les concepts liés à la gestion de l’offre et à la souveraineté alimentaire.

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38 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger et Sénégal

ProjetProjet d’appui au développement descompétences de leaders agricoles (PADCLA)d’Afrique de l’Ouest ACDI : A-031042-001-PR1

Entité contractante (agence d’accompagnement)UPA Développement international (UPA DI)

Type de projetAppui régional

DuréeTrois ans

Période de réalisationJuin 2002 à juin 2005Prolongée jusqu’au 31 décembre 2005

Partenaires d’Afrique de l’Ouest17 OPA des pays participants, le Réseau deschambres d’agriculture d’Afrique de l’Ouest(RECAO), le Réseau des organisationspaysannes et de producteurs de l’Afrique del’Ouest (ROPPA)

Partenaires canadiens et européensL’Union des producteurs agricoles (UPA)AgriCordAgriculture et agroalimentaire Canada (AAC)

FinancementACDI: 1 671 104$ CAUPA DI et ses membres: 748 213$ CAOPA: 17 427$ CAAgriCord: 374 497$ CA

ContexteAu fur et à mesure que s’ouvrent les marchés et que les échanges se multiplient à l’échelle planétaire,nous assistons à un accroissement du commerce international. Le secteur agricole n’échappe pas à cetterègle.

Par ailleurs, l’Afrique n’a pas bénéficié de cette accélération des échanges commerciaux. Cette situationest d’autant plus critique en Afrique de l’Ouest, dans la mesure où le secteur agricole représente entre60% et 80% de la population des pays de l’Union économique et monétaire de l’Ouest africain(UEMOA). L’agriculture constitue donc le secteur économique le plus actif et la source principale derevenus pour la majorité de la population.

Les négociations qui se déroulent à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en ce qui a trait àl’Accord sur l’agriculture, sont dans une période d’activités intense et les conclusions de celles-ci aurontun impact majeur sur le développement des pays les plus pauvres. Ayant peu ou pas de facilité d’accèsà l’information et à la formation, ces pays ne sont pas suffisamment associés aux négociations et leurspréoccupations risquent de ne pas être prises en compte dans les décisions qui en découleront.

Or, des échanges commerciaux plus équitables constitueraient un puissant levier de développement, cequi contribuerait à construire un monde plus sécuritaire, notamment sur le plan de la sécuritéalimentaire.

Description du projetLe PADCLA vise à appuyer les pays ciblés, soit le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, leMali, le Niger et le Sénégal dans le renforcement de leurs positions à l’égard des négociations sur lecommerce agricole qui ont lieu à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

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39RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

UPA DI veut contribuer à ce que des dirigeants des organisations professionnelles agricoles (OPA)participantes s’initient au processus de négociations mondiales et puissent dialoguer avec leursreprésentants gouvernementaux afin de mieux analyser les enjeux et d’articuler des positionscommunes.

Pour arriver à ses fins, le PADCLA mettra l’accent sur :

• Une meilleure compréhension des enjeux commerciaux de la part des partenaires du projet.

• Une plus grande circulation de l’information et une meilleure concertation entre les différentsintervenants d’un même pays et de la sous-région.

• Une plus grande participation des femmes paysannes à tout ce processus.

Enjeux de développement et perspectivesDans le contexte de la mondialisation du commerce, les producteurs agricoles des pays d’Afrique del’Ouest sont de plus en plus conscients que l’amélioration de leur situation économique est largementtributaire de leur capacité à obtenir de meilleures conditions commerciales pour encadrer la vente deleurs produits.

Pour se faire entendre sur la scène internationale et pour faire face à la complexité du processus denégociation, les négociateurs des pays d’Afrique de l’Ouest devront être bien documentés et informésquant aux différentes problématiques vécues par les producteurs de leurs pays respectifs et de la sous-région. Il importe donc que ces derniers, à travers leurs organisations, puissent informer et sensibiliserleurs représentants gouvernementaux par le biais d’activités régulières d’information.

C’est dans cette optique que le PADCLA vise à développer les compétences des OPA et de leurs leaders,afin de les préparer à faire face aux enjeux commerciaux mondiaux.

Avancement du projetLe projet a pris fin le 31 décembre 2005, non sans laisser de traces, toujours perceptibles. L’intensités’est maintenue jusqu’à la fin du financement et les impacts continuent à se faire sentir sans faire debruit, et ils sont pourtant bien réels, car : «Quand un arbre tombe, on l'entend; quand la forêt pousse,pas un bruit.» (Proverbe africain)

Deux activités majeures de formation étaient au programme de l’année, soit un troisième séminaire surle thème «Le commerce international à la frontière de …» tenu à Saly au Sénégal, et un atelier tenu àBamako au Mali sur le thème «Renforcement du dialogue sur les politiques commerciales».

La diffusion d’information s’est poursuivie à travers la publication de dossiers de vulgarisation et denouvelles brèves sur les négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le programme aégalement permis à un certain nombre de leaders agricoles de participer à la rencontre de l’OMC à HongKong en décembre 2005.

Au chapitre des réalisations…Le Séminaire de Saly, ayant regroupé 130 personnes, a contribué à une amélioration des capacitésd’analyse par la présentation et la discussion sur l’évolution des négociations à l’OMC. L’Atelier deBamako, quant à lui, réunissait 70 personnes dont des représentants d’organisations professionnellesagricoles (OPA) et des représentants gouvernementaux, sept parlementaires africains et, pour unecourte période, cinq membres du Comité sénatorial canadien des Affaires étrangères. Cet Atelier étaitorganisé conjointement avec la Conférence des Ministres de l’Agriculture de l’Afrique de l’Ouest et duCentre (CMA/AOC) et à la veille de la rencontre de Hong Kong, il aura contribué à renforcer le dialogueet à se donner une compréhension commune des enjeux des négociations sur les produits agricoles.

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40 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

Notons également la poursuite du travail d’information et de vulgarisation par la publication desdossiers 13, «Le marché a perdu la clef des champs», et 14, «D’échec en échec on avance» et de 16envois de nouvelles en bref.

Et ça laisse des traces…Le PADCLA a réussi à améliorer le niveau d’information des OPA et à leur donner une plus grandeconfiance pour revendiquer leur place dans des tribunes que, jusqu'à présent, elles n’occupaient pas. Ila également favorisé la mobilisation des OPA autour des enjeux de l’OMC.

«… force est de reconnaître une nette amélioration de la participation des OPA et des ministères del’agriculture dans la préparation des positions des pays pour les négociations.» Rapport d’évaluationACDI 2005.

Le 22 mars 2006, à Genève, des OPA provenant de 52 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique,dont le ROPPA et l’UPA, ont rencontré Pascal Lamy et Crawford Falconer, respectivement directeurgénéral de l’OMC et président du Comité des négociations agricoles. Elles leur ont remis une déclarationcommune proclamant le droit des peuples à la souveraineté alimentaire, droit défendu par le Mouvementpour une agriculture équitable (MAÉ-MAÉ) lancé et soutenu par l’ensemble des partenaires duPADCLA, depuis mars 2004.

Au terme de ce programme, nous pouvons affirmer que des personnes ont grandi dans leurscompétences; des organisations ont grandi dans leur engagement et leur mobilisation; la solidarité et laconcertation entre les OPA et avec les États ont grandi non seulement en Afrique de l’Ouest maiségalement avec d’autres organisations à travers le monde; des principes, des positions et des stratégiesont grandi en Afrique de l’Ouest en ce qui a trait aux questions de commerce international des produitsagricoles.

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ProjetProgramme d’appui institutionnel (PAI)Programme de développement social (PDS)ACDI : S-061077-PRG-001

Entité contractante (agence d’accompagnement)UPA Développement international (UPA DI)

Type de projetAppui institutionnel

DuréeCinq ans

Période de réalisationD’avril 2002 à mars 2007

Partenaires terrainVoir par pays

Partenaires canadiensLa Coop fédéréeMinistère des relations internationales duQuébec (MRI)Oeuvres du Cardinal Léger (OCL)Fédération des producteurs de lait du Québec (FPLQ)Fédération des producteurs d’œufs deconsommation du Québec (FPOCQ)Syndicat des producteurs d’œufsd’incubation du Québec (INCOBEC)Fédération de l’Union des producteurs agricoles(UPA) du Centre-du-Québec

FinancementAgence canadienne de développementinternational (ACDI): 2 900 000$ CAUPA DI et ses membres: 1 131 853$ CAAgriCord: 340 103$MRI: 200 000$OCL: 106 841$Autres : 8 547$

41RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

ContexteDe 1993 à 2001, UPA Développement international (UPA DI) réalisait un programme modeste d’appuiinstitutionnel (PAI) en particulier avec le Groupement des exploitants agricoles (GEA) du Bénin. En2002, UPA DI a obtenu de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) un financementplus substantiel lui permettant d’intervenir auprès de plusieurs organisations paysannes dans diverspays. Ce programme d’appui, intitulé Programme de développement social (PDS), vise, en lien avec nospartenaires, à améliorer les conditions de vie des populations du milieu rural en contribuant à mieuxrépondre à leurs besoins humains fondamentaux. Le PDS vient donc renforcer et élargir le programmed’appui institutionnel d’UPA DI. Ce dernier permettra également à l’ensemble du mouvement agricoleassocié à l’Union des producteurs agricoles (UPA) de participer directement et de soutenir des actionsde développement international à travers UPA DI.

Description du projetLe programme comporte trois volets : les activités d’appui dans les pays en développement, lasensibilisation et l’information des membres de l’UPA et du monde rural, et enfin, les échanges entreagriculteurs d’ici et d’ailleurs. Les activités d’appui se réaliseront par l’entremise de formations, enparticulier sur le plan organisationnel et de la commercialisation collective. En plus de la dimension dela solidarité de paysans à paysans, les échanges entre agricultrices et agriculteurs d’ici et des paysd’intervention, à travers les missions terrain ou les stages au Québec, porteront généralement sur unappui plus technique. Des publications et des participations à des événements publics du milieu agricolepermettront de sensibiliser et d’informer le monde rural.

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42 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

Enjeux de développement et perspectivesLa grande majorité de la population des pays en développement vit en milieu rural et dépend desactivités agricoles pour assurer sa survie. Et pourtant le milieu agricole est peu organisé, tant sur le plande la production que de la commercialisation des produits. Le PAI d’UPA DI permettra de renforcer lesorganisations paysannes qui verront à mettre en place un meilleur encadrement technique et desmécanismes appropriés de commercialisation collective. Cet appui organisationnel, associé àl’amélioration des conditions de production et de mise en marché, devrait permettre aux agricultrices etagriculteurs partenaires de vivre plus décemment du fruit de leur labeur et, en même temps, decontribuer au développement durable d’une agriculture viable.

Pour que la coopération prenne tout son sens, elle doit s’inscrire dans un mouvement de solidaritépermettant aux personnes du Sud et du Nord, engagées dans ces actions de coopération, d’établir et demaintenir des liens au-delà de la réalisation des projets. Voilà pourquoi UPA DI verra à associer lemouvement agricole du Québec à ses actions auprès de ses partenaires du Sud.

Avancement du programme

Deux volets sont toujours poursuivis par le programme PAI :

• Les activités d’appui dans les pays en développement.

• Les activités de sensibilisation et d’implication du monde rural canadien.

Plus spécifiquement, cette année, le programme a porté sur :

Projets d’appui à des organisations paysannes, poursuivis au cours de l’année:• La Central Cooperativa Agropecuaria (CCA), au El Salvador. Les objectifs poursuivis au cours de

la présente année diffèrent de ceux des trois premières années du programme. Après consulta-tion du partenaire, ce dernier a souhaité un appui d’UPA DI pour mener une étude de faisabilitésur la modernisation de la meunerie de la CCA et sur la production de céréales par ses coopéra-tives membres qui serviraient à approvisionner la meunerie en matière première. Cet appui estoffert de concert avec AgriCord.

• Les Savoirs des gens de la terre (LSGT), auprès de deux organisations paysannes, soit laFédération des périmètres autogérés (FPA) et l’Union des groupements paysans de Méckhé(UGPM) au Sénégal. LSGT est mis en œuvre avec la collaboration du Centre interprofessionnelpour la formation aux métiers de l’agriculture (CIFA) au Sénégal.

Projets d’appui à des organisations paysannes initiés au cours de l’année:• Appui à l’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle

du Mouhoun (UGCPA/BM) pour sa consolidation et son développement – volets céréales etbissap’s.

À travers ce projet, UPA DI appuie son tout premier partenaire à atteindre son autonomiefinancière et organisationnelle. L’UGCPA/BM a été mise en place dans le cadre d’un projetbilatéral qui s’est terminé en 2004. Cet appui se fait en concertation avec plusieurs partenaires,soit l’ACDI, AgriCord, les Oeuvres du Cardinal Léger et SNV, une organisation néerlandaise pourle développement.

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43RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

• Appui à la mise en place d’une unité porcine à l’Instituto de Educación Rural (IER), Liceoagrícola San Rafael de Chillán au Chili.

Ce projet a été initié à la suite d’une mission diagnostique menée par une productrice de porcsdu Québec.

• Appui à la mise en place d’un élevage de poules pondeuses pour le groupement fémininTANGAMA à Dalaba, en Guinée Conakry.

Un appui est offert à ce groupement féminin qui est bénéficiaire dans le cadre d’un projetbilatéral. Par conséquent, la demande d’appui a été transmise par le chef de cellule du projet quien a évalué la faisabilité.

En outre, deux missions exploratoires ont été menées. La première, réalisée en Haïti, n’a pas portéfruits étant donné le départ précipité du consultant. Ce dernier a dû quitter le pays pour des raisonsde sécurité. La seconde mission, réalisée en Casamance au Sénégal, n’aura pas de suite, car lediagnostic organisationnel a fait ressortir que les projets présentés semblaient peu ancrés dans lesactivités actuelles des groupements d’intérêt économique.

Concours Famille-TerreDans le but de valoriser la profession de paysan, le PAI a permis de maintenir et de consolider leconcours «Famille-Terre» auprès de nos partenaires du programme. La participation d’autres partenairesd’UPA DI a également été sollicitée.

Coopération de paysans à paysansAu cours de la dernière année, le PAI a permis de démontrer à nouveau l’importance de la solidarité encoopération internationale. La rencontre de paysans à paysans s’est concrétisée par des stagesd’étrangers au Québec et des interventions ponctuelles de producteurs et de professionnels québécoisauprès de nos partenaires du Sud.

Sensibilisation du milieu ruralAu Canada, le PAI a permis de poursuivre le travail de sensibilisation du milieu rural en général et dumouvement agricole en particulier à travers diverses publications et événements. Il a aussi permis defavoriser une plus grande mobilisation du milieu par le réseau de fermes d’accueil de stagiaires et labanque de producteurs experts.

Note : Vous trouverez des informations complémentaires sur ces différentes activités dans la fiche projetpar pays, Canada.

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44 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

BéninAppui au Groupement des exploitants agricoles (GEA)

Le GEA-Bénin a été créé en 1993 par un groupe de producteurs agricoles décorés par l’État béninoispour leur dynamisme et la qualité de leur exploitation. Les membres fondateurs étaient animés par lavolonté de développer une agriculture efficace et rentable. À l’époque, ces derniers cherchaient à sedonner les moyens de devenir le lien entre les exploitants agricoles et les instances gouvernementaleset les différents partenaires gravitant dans le monde agroalimentaire.

Le contexte était caractérisé au plan politique par un désengagement de l’État et par le transfert auxorganisations de producteurs des responsabilités d’organisation du milieu, d’approvisionnement et decommercialisation des produits. Au plan socio-économique, la taille des exploitations ne permettait pasaux producteurs de s’affirmer sur les marchés et d’obtenir un juste prix pour leurs produits.

Après un appui organisationnel de quelques années d’UPA DI, le GEA-Bénin relance son partenairepour obtenir un nouvel appui ponctuel : Appui à l’intégration d’un volet Les Savoirs des gens de la Terre(LSGT) au plan stratégique de développement du GEA-Bénin.

Un consultant UPA DI a profité d’une autre mission dans la sous-région pour se rendre au Bénin. Aprèsavoir réalisé des visites terrain pour se familiariser au contexte du GEA-Bénin et échanger avec lesdifférents acteurs, le consultant explora avec les responsables du GEA la faisabilité d’un programmeLSGT au Bénin et ses modalités.

À suivre…

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45RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

Burkina FasoAppui à l’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles

de la Boucle du Mouhoun (UGCPA/BM), au Burkina Faso

Plusieurs partenaires ont conjugué leurs ressources humaines ou financières afin d’appuyer l’Union desgroupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun (UGCPA/BM)dans ses activités de commercialisation des céréales et des fleurs de bissap’s biologiques. En plus del’Agence canadienne de développement international (ACDI), il y a AgriCord (réseau internationald’agri-agences), les Oeuvres du Cardinal Léger (OCL), SNV (coopération hollandaise) ainsi qu’UPADéveloppement international (UPA DI).

ContexteDepuis sa création en 1993, et jusqu’en 2004, l’UGCPA/BM a évolué dans un environnement projet avecl’appui de l’ACDI. Sa mission est de développer un système collectif de mise en marché des céréales etde fleurs de bissap’s biologiques.

Plus spécifiquement, les objectifs de l’Union visent à :

• Assurer de meilleurs revenus aux productrices et producteurs.

• Mettre à la disposition des consommateurs des produits de qualité.

• Promouvoir des normes de poids et de qualité au Burkina Faso.

Actuellement, l’importance de la filière céréalière est reconnue par l’État. Dans ce sens, le gouvernementa lancé en 2003 l’élaboration de son plan d’action céréalier.

À la suite de l’annonce par l’ACDI de ne pas poursuivre son financement au-delà de la phase II du projet(mars 2003), l’UGCPA/BM s’est donnée un plan de relance afin de poursuivre ses activités tant au niveaudes céréales que du bissap’s.

Ce plan a permis, entre autres, d’aller chercher le concours de nouveaux partenaires pour appuyerl’organisation dans l’atteinte de son autonomie organisationnelle et financière. À cet égard, AgriCord,un regroupement d’agri-agences associé à la Fédération internationale des producteurs agricoles(FIPA), s’implique dans la consolidation de l’organisation et de son développement, tant de la filièrecéréales que des fleurs de bissap’s. Les Oeuvres du Cardinal Léger appuient le renforcement de la filièrebissap’s et la SNV offre un appui-conseil pour le développement des capacités des groupements defemmes qui s’y investissent.

Réalisations et défis

Appui organisationnel – suivi et appui des activitésL’UGCPA reçoit plusieurs petits appuis, de plusieurs partenaires. Cette diversité d’appuis commande uneplanification rigoureuse de la mise en œuvre des activités à réaliser, et ce, pour chacun des projets. UPA DIa accompagné l’UGCPA/BM dans la planification de ces différents programmes. Huit missions d’UPA DIont pu être planifiées dans ce cadre-là avec le soutien des nombreux partenaires.

Appui en gestion et suiviUne première mission aura permis de dresser un portrait de la situation et de la gestion financière del’UGCPA/BM en tenant compte de ses recettes propres et des sources de financement extérieures. Unpremier constat ressort de cette analyse : l’organisation est autonome financièrement à 45%.

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46 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

Une analyse plus approfondie de la structure financière de l’organisation précise un besoin d’appui pourdévelopper de nouveaux outils, dont une nouvelle charte comptable, permettant à l’OP d’avoir unmeilleur contrôle sur sa gestion financière. Avec ces nouveaux outils, l’organisation sera en mesured’apprécier la rentabilité de ses activités ainsi que leur impact sur le fonctionnement de l’organisation.L’OP pourra analyser la rentabilité des deux filières – céréales et bissap’s – et dégager des scénariosvisant l’atteinte de l’autonomie financière de l’UGCPA/BM.

Une deuxième mission d’appui en gestion a permis à l’UGPCA/BM de s’approprier les outils de gestionfinancière et de réaliser une étude d’impact de chacune des filières et de proposer un certain nombre derecommandations pour une plus grande autonomie financière.

Filière céréalière :

L’analyse des projections fait ressortir que la mise en marché collective demeure une opération rentableen soi. Toutefois, les quantités commercialisées ont une incidence sur le niveau de rentabilité del’opération de même que sur les revenus de l’UGCPA/BM pour assurer à la fois son fonctionnement etles services qu’elle offre à ses membres. Il est clair que l’organisation devra rapidement se fixer desobjectifs qui vont au-delà du 2 000 tonnes, sans quoi l‘avenir de l’UGCPA/BM risque d’en souffrir.

Filière bissap’s :

Globalement, l’opération de mise en marché dans son ensemble demeure une opération rentable.Comme pour les céréales, les quantités commercialisées ont une incidence sur le niveau de rentabilitéde l’opération de même que les revenus de l’UGCPA/BM, lesquels permettent d’assurer à la fois sonfonctionnement et les services qu’elle offre à ses membres. L’organisation doit se fixer des objectifs quivont au-delà du 35 tonnes.

Présentement, l’OP ne fait affaire qu’avec un seul canal de commercialisation. Devant l’accroissementdes volumes et de la concurrence de plus en plus forte sur les marchés mondiaux du bissap’s,l’UGCPA/BM devra s’investir dans la recherche de nouveaux marchés, et ce, dès maintenant. Cetterecherche de nouveaux marchés exigera de l’organisation qu’elle se procure sa propre certificationbiologique. Dans cette perspective, l’UGCPA/BM n’aura pas d’autres choix que d’accroître ses volumespour couvrir cette charge additionnelle.

La situation financière de l’organisation:

Pour éviter des déficits chroniques, l’organisation doit diminuer ses dépenses de fonctionnement.Toutefois, il est peu probable que l’UGCPA/BM puisse résorber en totalité ce déficit anticipé sans l’entréede nouveaux fonds d’ici la fin de l’année. L’UGCPA/BM se doit d’agir rapidement pour réduire ce déficit.

Parmi ces mesures, il est clair que la réduction du personnel entraînera un changement important pourl’organisation au regard de son fonctionnement. L’absence d’agents terrain affectés au volet céréalesnécessitera une plus grande implication des leaders et du Comité d’action à la commercialisation (CAC).Sans leur contribution, il est difficile de penser que l’UGCPA/BM pourra maintenir un service de qualitéau plan de sa mise en marché collective. Il devra en être de même au regard du bissap’s lorsque l’appuifinancier des Oeuvres du Cardinal Léger prendra fin en 2008. À moins de revenus additionnels enprovenance des activités de commercialisation ou encore de partenaires extérieurs, l’UGCPA/BM devralimiter son personnel au strict minimum, soit un secrétaire exécutif, un comptable, une secrétaire, unchauffeur et des gardiens.

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47RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

Pour diminuer la dette de l’organisation:

Pour avoir un meilleur portrait de la situation financière de l’organisation, une analyse du niveaud’endettement a été réalisée. Actuellement, l’UGCPA/BM a un emprunt de 40 millions. Après avoir tenucompte des sommes dues à l’UGCPA et des stocks en entrepôt, la dette s’établissait à 21 millions Fcfa.

Devant cette situation, nous avons cherché à voir comment cette somme pourrait être remboursée àcourt terme afin d’éviter d’alourdir ce crédit par l’addition d’intérêts.

Appui au volet commercialisation des céréales de l’UGCPA/BMUn appui à l’OP lors d’une mission a permis de revoir l’ensemble de la réglementation sur lacommercialisation des céréales de l’organisation. Cette réglementation plus stricte vise à favoriser lesproducteurs membres qui croient en cette réglementation et qui la respectent. Ainsi, les membres agissantde façon opportuniste et qui sont remorqués par ceux croyant au système collectif de mise en marchédevront donc s’intégrer dans le système ou le quitter définitivement.

Une bonne partie de la mission a été consacrée à la lecture des documents et outils existants, à desrencontres avec le secrétaire exécutif et les permanents pour définir les rôles et responsabilités dechacun et à la production du manuel de procédures qui répertorie tous les outils utilisés dans le cadrede la commercialisation collective des céréales.

Appui au volet production et commercialisation du bissap’s biologique de l’UGCPA/BM Une première mission d’appui a été consacrée à la révision de la réglementation sur la commercia-lisation du bissap’s biologique, visant entre autres à intégrer un mécanisme de paiement anticipé pourles productrices et à l’élaboration d’un manuel de procédures.

Une deuxième mission a permis de répertorier toutes les étapes de la production de bissap’s biologique,de la préparation des parcelles à l’ensachage, dans le but d’identifier les pratiques culturales à adopterafin de mieux répondre aux exigences du marché d’exportation de bissap’s biologique. La délégationd’UPA DI a également participé à la réflexion sur la diversification de débouchés et l’acquisition d’unlabel biologique.

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48 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

ChiliAppui à l’Instituto de Educación Rural, Liceo agrícola San Rafael de Chillán

Le Liceo agrícola San Rafael est une institution scolaire chilienne établie depuis 50 ans. L’institutions’est spécialisée en agriculture il y a 14 ans et fait partie d’un réseau de 19 établissements, répartis surl’ensemble du territoire chilien, qui ont la même vocation.

Le programme de formation en agriculture comprend des cours en production animale, tant théoriqueque pratique, notamment en production laitière, apicole, avicole (poules pondeuses) et ovine. On yenseigne aussi des techniques de production végétale comme celle de l’oignon, du maïs, de la tomate enserre et du fourrage. Actuellement, l’unité de production de l’école s’autofinance par la vente desproduits de la ferme école.

Le Liceo agrícola San Rafael souhaite ajouter à son programme de formation un cours sur la productionporcine. Pour ce faire, il compte mettre en place une unité porcine de démonstration pour permettre àses élèves d’apprendre les techniques d’élevage intensif.

Le Liceo compte élever un verrat et quatre truies de génétique améliorée dont la mise bas serait étaléetout au long de l’année. L’objectif du nombre de porcelets par portée est de dix sujets qui seront soitvendus à l’âge de deux mois ou engraissés jusqu’à six mois (80 à 90 kg).

Appui organisationnel - mise en place d’une unité porcine de démonstrationAu cours de l’année, de fréquents échanges ont permis de sélectionner le type de construction etd’équipement mis en place dans l’unité porcine de démonstration. Un architecte chilien a dessiné lesplans et après quelques échanges entre la responsable de l’école et la chargée de projet, les plansdéfinitifs ont été retenus.

Un fonds d’appui au Liceo a soutenu la construction du bâtiment, l’achat et l’installation del’équipement, l’achat des animaux et leur alimentation pour la première année, ainsi que l’assistancetechnique et les soins vétérinaires. La fosse pour recueillir le purin et l’eau de lavage a été bétonnée afinde protéger la nappe phréatique.

Adaptation d’un programme de formation pratique en élevage porcin au bénéfice des parents desélèves et des paysans de la régionUne mission de suivi et d’appui technique portant sur l’adaptation d’un programme de formationpratique en élevage porcin et sur le volet technico-économique de la production porcine a été réalisée.Lors de cette mission, le LASRC en a profité pour inaugurer son «plantel porcino», avec beaucoupd’invités et une large couverture médiatique. Les médias ont surtout traité des nouvelles méthodesd’élevage avec des équipements modernes et des méthodes de protection de l’environnement ainsi quede la formation qui s’adresse aux petits producteurs.

Appui à l’adaptation d’un programme de formation de la production porcineL’objectif principal de l’appui apporté au LASRC était de s’assurer que la formation aborderait unegamme complète des composantes liées à la production porcine. Des outils pédagogiques ont été laisséssur place et pourront être adaptés aux besoins du milieu.

Une étude environnementale a partiellement été réalisée par le partenaire terrain avant le début destravaux. Le LASRC a opté pour élever les porcs à l’engraissement sur litière, principalement en vued’une gestion efficace des fumiers.

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49RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

El SalvadorAppui à la Central Cooperativa Agropecuaria (CCA)

La Central Cooperativa Agropecuaria (CCA), située à San Luis Talpa dans la région de La Paz, est issued’un regroupement de coopératives provenant de la réforme agraire du gouvernement initiée en 1980.Créée en novembre 1997, à la suite de la réalisation d’un diagnostic organisationnel participatif, la CCAcompte aujourd’hui 13 coopératives membres regroupant chacune entre 48 et 450 membres. La CCAcherche à renforcer son fonctionnement en tant qu’organisation démocratique tout en développant unmodèle de gestion qui permettrait de mieux s’entraider entre coopératives, tant au niveau de laproduction agricole que de la commercialisation des produits.

Cette quatrième année d’appui a particulièrement porté sur le potentiel de production pour lacommercialisation et la transformation des céréales par la CCA. Trois missions d’appui à la mise enmarché collective et deux missions d’appui à la transformation des céréales ont été effectuées au coursde l’année.

Production et transformation de céréalesLe travail de l’année a particulièrement porté sur l’évaluation et la planification d’un nouveau projetd’intégration d’une production locale de grains destinés aux activités de transformation de la meuneriede la CCA. Ce projet visait essentiellement à consolider la démarche collective de production de grainspar des coopératives membres et la transformation de ces grains par la meunerie de la CCA. Une analysedu potentiel de production locale de maïs jaune a été élaborée, présentée et discutée avec le conseild’administration de la CCA et les acteurs impliqués jusqu’à présent dans la filière.

Une session de formation sur l’évaluation de la qualité du grain a été organisée. Ce fut une occasion dediscuter de l’importance des critères de qualité dans le commerce des grains et d’un éventuel processusde contrôle de la qualité des grains produits localement et de détermination de la valeur (prix payé) enfonction de ces critères de qualité. Il importe qu’une telle méthode objective d’évaluation de qualité soitconnue et reconnue par tous les producteurs participant au projet afin de s’assurer d’éviter les conflitséventuels au sein du groupe, particulièrement entre la meunerie (acheteur) et le producteur (vendeur).À partir de ces outils, la CCA a pu constater que la classification du maïs local a été nettement supérieureau maïs importé (probablement des États-Unis).

En raison des conditions climatiques extrêmes, les résultats des cultures ont été décevants.Particulièrement dans le sorgho où les pertes ont été de plus de 60%, laissant les producteurs endifficulté de paiement des dettes contractées pour la mise en culture. Pour ce qui est du maïs jaune,12,58 ha ont tout de même été semés. Des rendements entre 3,25 et 4,5 tonnes/ha ont été obtenus surles meilleurs sites moins inondés.

Des efforts devront être apportés puisque des diminutions du coût de production du maïs pourraient êtreobtenues par la mécanisation de certains travaux. On pense à la pratique du semi, à l’application desherbicides et aux travaux de récolte qui, cette saison, ont tous été effectués à la main. Les données surle coût de production du sorgho demeurent un peu théoriques en raison des difficultés rencontrées cettesaison et qui ont fait en sorte d’annuler le suivi technico-économique prévu.

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50 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

Renforcement de la capacité de transformation des céréalesEn septembre 2005, le responsable de la meunerie de la CCA et un membre du conseil d’administrationd’une coopérative affiliée ont participé au stage «Viens marcher ma terre» au Québec. Ils ont eul’occasion de prendre connaissance des réalités du fonctionnement des fermes, de la mise en marché desgrains, de la gestion de la qualité et du fonctionnement des meuneries. Des discussions amorcées lorsdu stage et poursuivies sur le terrain, lors d’une mission subséquente, ont permis de prioriser lescénario de construction d’une nouvelle meunerie sur le site de quatre hectares, propriété de la CCA. Lesbesoins en matériel ont été identifiés :

• Trois à cinq silos métalliques d’une capacité d’environ 100 tonnes.

• Des vis sans fin ou un élévateur.

• Une balance à plateforme.

• Un séchoir pour les grains.

Perspectives pour l’an prochainUn producteur céréalier du Québec et un ex-responsable de coopérative ont accompagné la CCA dans laplanification de la production pour la prochaine année. Quatre coopératives affiliées et 12 producteursindividuels s’impliqueront dans la production d’environ 24,46 ha à 27,95 ha de maïs jaune. Leproblème d’approvisionnement en semence a dû être réglé avec le Ministère de l’agriculture. Pour ce quiest de la production de sorgho, compte tenu de la piètre performance de cette année, il est difficile deprévoir combien de producteurs s’engageront dans la production cette année.

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51RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

Guinée ConakryAppui au groupement féminin TANGAMA à Dalaba

Le groupement de femmes Tangama de Dalaba, membre de la Fédération du Foutah Djallon, en GuinéeConakry, souhaite prendre leur retraite de la production maraîchère en initiant une unité de productionde poules pondeuses d’une capacité de 400 volailles.

Ce projet vise à fournir les moyens, à ce groupement féminin, de diversifier ses sources de revenus etde permettre aux femmes plus âgées de ce groupement d’exercer une activité génératrice de revenusplus compatible avec leur condition physique.

Par conséquent, le projet permet à de nouveaux membres, plus jeunes, de succéder aux femmes plusâgées dans l’exploitation du bas-fond. Ce projet fournira du travail aux aînées, offrira un revenusupplémentaire pour le groupement et assurera l’accès à une partie des intrants, la fiente, à l’ensembledes productrices membres.

Appui organisationnel - mise en place d’un élevage de poules pondeusesUn poulailler de 10m X 7m a été construit à partir des fonds propres du groupement. Avec le fondsd’appui, le groupement a procédé à l’achat et à l’installation de l’équipement intérieur : mangeoires,abreuvoirs, lampes, glacière pour conserver les vaccins, fourneau, isoloir, balance, pulvérisateur ainsique diverses fournitures pour le soin des animaux, sciures, moulée, médicaments et enfin, les 400poussins.

Appui au volet production d’œufs de consommation Une formation d’une durée de six jours a été livrée à 24 femmes du groupement de Tangama (Dalaba)et les thèmes suivants ont été développés:

1. Comment démarrer un élevage de poules pondeuses?

2. La conduite de l’aviculture améliorée.

3. Les maladies aviaires (moyens de lutte prophylactique et sanitaire).

4. Le vide sanitaire.

5. La commercialisation des produits de l’aviculture (œufs, fientes, poules de réforme).

Les fientes solides seront entreposées sous abris et mises en sac pour la vente ou le transport vers lebas-fond. Ceci permettra d’éviter tout lessivage par les pluies ainsi que la détérioration de la valeurcommerciale des fientes. L’utilisation de la fiente dans la fertilisation organique des culturesmaraîchères du bas-fond réduira l’usage d’engrais minéraux tout en stimulant la vie du sol et la santédes cultures.

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52 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

Sénégal«Les Savoirs des gens de la terre»

Un programme intégré de formation et de développement de l’agricultureLe programme de formation «Les Savoirs des gens de la terre» (LSGT) s’adresse tant aux producteursà la base qu’aux élus des organisations paysannes. Il vise à offrir aux paysannes et aux paysans unensemble d’activités de formation intimement liées à leurs préoccupations et à leurs actions dans uncursus de formation continue.

LSGT parle de formation continue parce que le programme de formation/développement, initié par UPADéveloppement international (UPA DI), a été conçu comme un processus continu avec une alternanceentre la formation et l’action. Cette alternance se poursuivra à travers l’accompagnement des paysanneset des paysans par leur organisation, tout au long de l’exercice de leur profession. Cette démarchefavorisera l’appropriation du processus de développement à travers la réflexion et la réalisation deprojets sur le terrain.

LSGT vise plus spécifiquement à renforcer le savoir-être du paysan et sa conscience citoyenne,favorisant ainsi sa mobilisation pour son propre développement et celui de son milieu. Cette prise deconscience, individuelle et collective, favorise également une ouverture du paysan et de son milieu à denouveaux savoirs qui se traduiront par un renforcement du savoir-faire, notamment à traversl’acquisition de techniques agricoles améliorées et la mise en place de nouveaux services de soutien àl’agriculture.

Tout comme pour les cours à domicile offerts par l’Union des producteurs agricoles (UPA) au début dusiècle dernier aux agriculteurs québécois, les participantes et participants aux formations dispenséesdans le cadre du programme LSGT devront s’inscrire et participer de façon assidue aux activités deformation. Ainsi, ils obtiendront un certificat reconnaissant leur engagement dans le programme et dansle milieu.

Au cours de la première année, l’organisation sénégalaise de formation qui collaborera avec UPA DI aété identifiée, le Centre interprofessionnel pour la formation aux métiers de l’agriculture (CIFA), et uneentente a été signée entre celle-ci et UPA DI. Les deux organisations paysannes partenaires (OPP)sénégalaises ont également été identifiées. Il s’agit de l’Union des groupements paysans de Méchké(UGPM) et la Fédération des périmètres autogérés (FPA) de la vallée du fleuve Sénégal. UPA DI aégalement signé des ententes avec chacune de ces organisations.

Élaboration et réalisation de modules de formationL’année 2005-2006 a permis d’élaborer, d’adapter ou de finaliser 22 modules des programmes I «Profession: paysan», II «Solidarité paysanne» et III «Action paysanne démocratique». En ce quiconcerne la mise en œuvre des modules du programme I, auprès des groupements paysans de Lonkaneet de Boundoum Est au Sénégal, et du programme III, auprès de deux organisations paysannessénégalaises, UGPM et FPA, nous avons réalisé neuf nouveaux modules au cours de l’année 2005-2006, ainsi qu’un atelier synthèse dans le cadre du programme III.

Élaboration et mise en œuvre de projets de développementL’année s’est achevée sur la remise publique des fonds de développement des entreprises agricoles pourla réalisation des projets individuels des participantes et des participants. À cette cérémonie, assistaientles autorités administratives, les autorités traditionnelles des villages et l’ensemble des populations.Chaque personne ou famille bénéficiant d’un appui financier signait un protocole avec le groupement etl’organisation paysanne, avec à témoins les autorités du village. Dans ce contrat, elle s’engagepubliquement et formellement à remettre au groupement le montant obtenu pour permettre de soutenird’autres initiatives du même genre. Chacune des familles participantes a reçu 400 000 Fcfa (1 000$ CA).

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53RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

Les projets de développement des entreprises agricoles se regroupent comme suit :

• 10 projets d’embouche bovine et ovine.

• 8 projets d’embouche bovine.

• 5 projets d’agri-embouche.

• 12 projets de riziculture.

• 1 projet de transport.

• 2 projets de commercialisation.

• 1 projet de transformation.

Dans le cadre du programme III avec les organisations paysannes, un protocole d’entente a été signéentre les responsables des deux organisations paysannes partenaires (OPP) et UPA DI sur les règlesd’utilisation et la gestion des fonds de développement. Chaque organisation a élaboré un projet deservice aux membres et les fonds ont été transférés pour leur réalisation.

Dans le cas de l’UGPM, il s’agit d’un projet de multiplication et diffusion de semences améliorées,d’arachide, de sorgho, de niébé et de mil. Dans le cas de la FPA, le projet consiste à produire dessemences de riz de qualité supérieure et à approvisionner par achat groupé les Unions membres enintrants. Dans chacun des cas, le fonds de développement s’élève à 10 millions de Fcfa (25 000$ CA).À la fin de l’opération, ce fonds devra être récupéré pour assurer le maintien du service pour lesprochaines années. Il serait souhaitable que l’OP dégage de l’opération une marge bénéficiaire afin definancer son fonctionnement.

Renforcement du partenariatDans le cadre du programme «Animation, formation et accompagnement», en début d’année, unemission d’UPA DI sur le terrain pour la réalisation de l’atelier annuel a permis de faire le bilan de l’anI et la planification de l’an II avec les organisations paysannes partenaires, les formateurs et laparticipation d’un représentant du GEA Bénin.

Coopération de paysans à paysansDans le cadre du programme V «Coopération de paysans à paysans», plusieurs activités ont permis derapprocher les productrices et producteurs du Québec de leurs frères du Sénégal :

• Mission de deux producteurs agricoles canadiens au Sénégal pour participer chacun à un atelierdu programme III.

• Stage de formation au Canada pour deux délégués des organisations paysannes sénégalaises.

• De plus, une famille (4 personnes) qui avait accueilli le délégué de l’UGPM en stage au Québec adécidé de rendre la politesse et d’aller visiter le participant chez lui au Sénégal.

• Un autre producteur du Québec, ayant entendu parlé des programmes d’UPA DI et désirant ensavoir plus, a décidé, sur ses propres ressources, de participer à un atelier avec l’UGPM.

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54 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

CanadaProgramme d’appui institutionnel (PAI)

Pour soutenir son programme d’interventions sur le terrain et s’assurer que ses actions s’inscriventtoujours dans une dynamique de solidarité et une coopération de paysans à paysans, UPADéveloppement international (UPA DI) réalise au Canada un programme de sensibilisation et de partaged’information.

Rapport annuelBien plus qu’un simple rappel des activités réalisées au cours de l’année qui s’achève et des résultatsatteints pour chacun des programmes menés par UPA DI, la publication du rapport annuel est unesource d’analyses et de réflexions qui inspirent UPA DI et ses partenaires dans la mise en œuvre duprogramme des années à venir. À ce titre, le rapport annuel est largement diffusé.

Cette année, le rapport annuel a porté plus particulièrement sur les enjeux des négociations à l’OMC eta innové en insérant un disque compact (CD) audio favorisant notamment la participation et letémoignage de partenaires du Sud.

Semences de solidaritésL’encart thématique de Semences de solidarités, inséré dans La Terre de chez nous (TCN), vise àinformer et à sensibiliser les productrices et producteurs agricoles membres de l’UPA et le milieu ruralen général aux enjeux liés au développement international.

Une première publication, «La coopération sur le plancher des vaches», a été faite et l’accent a été missur l’implication des productrices et des producteurs québécois auprès des partenaires outre-mer. Ladeuxième publication, «Le marché a perdu la clé des champs», abordait les enjeux liés au commerceinternational, plus spécifiquement les répercussions de la libéralisation des marchés sur le mondepaysan africain.

Revue des affiliés et journaux régionauxLes familles hôtes des délégués du Sud au stage «se sont donné le mot» pour permettre à d’autresproductrices et producteurs de leur région, d’autres collaborateurs, des écoliers, voire même des médiasrégionaux ou nationaux, d’échanger avec leurs stagiaires de l’Afrique de l’Ouest et de l’Amériquecentrale.

Avec le concours de tous et chacun, pas moins de 25 articles et trois entrevues ont été diffusés au coursde l’année.

Bulletin électroniqueDeux numéros du bulletin «Notre coopération rime avec implication» ont été produits au cours del’année. Pour un meilleur rayonnement, nous avons élargi le bassin de personnes à qui est destiné lebulletin. En plus du réseau de fermes hôtes et des producteurs experts, les fédérations affiliées, tantrégionales que spécialisées et les principales directions de la Confédération de l’UPA, reçoivent cebulletin qui témoigne de l’implication de personnes du monde agricole québécois.

Participation à des événementsPour une deuxième année consécutive, UPA DI a tenu un kiosque sous le chapiteau de la Maison del’UPA dans le cadre de la journée «Portes ouvertes sur les fermes du Québec».

Le 9 septembre 2005, UPA DI a renoué avec ses traditions en tenant sa Journée d’échanges pour créerune opportunité de rencontre entre productrices, producteurs et intervenants d’ici, d’Afrique de l’Ouestet d’Amérique centrale.

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55RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

Le 23 octobre 2005, à Montréal, face à la menace qui planait à l’OMC, 1 000 agricultrices et agriculteursde partout au Québec, appuyés par le Ministre de l’agriculture du Québec, ont manifesté leur volonté desauvegarder le modèle d’une agriculture équitable, la gestion de l’offre : «D’abord nourrir notre monde».Cette manifestation était organisée par le GO5, regroupement des cinq productions sous gestion del’offre au Québec, auquel s’était associée UPA DI, appuyée par un leader paysan d’Afrique de l’Ouestqui témoignait du soutien de 700 millions de paysannes et paysans africains.

Concours «Famille-Terre»Pour une huitième année consécutive, la Fondation de la famille terrienne et UPA Développementinternational (UPA DI) se sont associées afin de souligner la persévérance des familles qui travaillent àdévelopper une agriculture durable, dynamique et rentable, plus respectueuse des êtres humains et deleur environnement. Mentionnons que dix familles provenant du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun,de Guinée-Conakry, du Mali, du Niger et du Sénégal étaient en lice pour l’obtention de ces prix.

Le premier, doté d’une bourse de 1 000$, a été décerné à la famille ADOGONY du Bénin, pour sapersévérance, son dynamisme, sa gestion collégiale ainsi que la complémentarité entre tous sesmembres et son implication citoyenne. Le second, de 600$, à la famille BAKARI du Cameroun, pouravoir fait consciemment le choix de vivre de l’agriculture malgré les difficultés, pour l’importanceaccordée à l’éducation et à la formation ainsi que pour son implication sociale et son souci del’environnement. Enfin, la famille OUEDRAOGO du Burkina Faso a reçu le troisième prix, soit 400$pour sa persévérance, son professionnalisme, la saine gestion et son implication dans le milieu.

Réseau de fermes et banque d’expertsTout comme l’an dernier, les nouvelles fermes hôtes du programme de stage «Viens marcher ma terre»,au nombre de quatre, ont été visitées afin de leur expliquer l’esprit dans lequel le stage à la ferme sedéroule : échange, ouverture, implication.

Comme à chaque année, UPA DI a organisé son programme de stage de formation en sol québécois «Viens marcher ma terre» au bénéfice de producteurs ou de permanents de ses organisations partenaires.La participation de la fédération hôte, la Fédération de l’UPA de l’Estrie, a été hors pair.

Cette année, quatre des huit fermes hôtes qui ont accueilli des stagiaires vivaient leur premièreexpérience de «Viens marcher ma terre». Les quatre autres fermes composent, en quelque sorte, lenoyau dur de producteurs hispanophones impliqués dans le projet d’appui à la CCA au El Salvador. Cesfermes étaient situées en Estrie, en Montérégie, dans la région de Québec et en Outaouais.

Neuf personnes ont participé à une session préparatoire d’une journée afin de se préparer à participer àl’un ou l’autre des programmes d’UPA DI sur le terrain auprès des partenaires, au titre de productricesou producteurs experts.

Intervention spontanée de productrices et de producteursLa famille Vaillancourt, qui a reçu sur sa ferme Falilou Diagne, a tellement apprécié l’expérience quequatre membres de la famille se sont envolés vers le Sénégal pour en connaître un peu plus sur la réalitédes paysans de ce pays d’Afrique de l’Ouest.

En outre, le syndicat de base de Coaticook, dont est membre Stéphane Vaillancourt, a souhaité organiserune soirée bénéfice dont les profits seront versés pour alimenter des fonds rotatifs du programme LSGTau Sénégal. La soirée a eu lieu à Coaticook, le 1er avril 2006.

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ProjetProjet d’appui aux filières bio-alimentaires auBurkina Faso (PAFBBF)ACDI : A-019409-001-PR1

Entité contractante (agence d’accompagnement)Consortium UPA Développement international(UPA DI), Développement internationalDesjardins (DID) et Tecsult

Type de projetBilatéral

DuréeInitiale de 5 ans et 3 mois, prolongationmaximale de 21 moisTotale : 7 ans

Période de réalisationDécembre 1998 à mars 2004Prolongation d’avril 2004 à mars 2007

Partenaires terrainMinistère de l'Agriculture, de l’Hydraulique etdes Ressources halieutiques (MAHRH)Ministère des Ressources animales (MRA)

FinancementAgence canadienne de développementinternational (ACDI) – 7 496 395$ CA

ContexteAu cours des années 1980 et 1990, l’Agence canadienne de développement international (ACDI) aréalisé, sur trois phases, le Projet micro-réalisations (PMR) qui visait à appuyer les populations dans lamise en œuvre de leurs initiatives de développement. Orientés au début vers des actions à caractèresocial, les projets se sont progressivement tournés vers l’appui à la réalisation d’activités à caractèreéconomique. Ces appuis se sont par la suite inspirés de l’approche filière qui est à la base de laphilosophie d’intervention du Projet d’appui aux filières bio-alimentaires du Burkina Faso (PAFBBF),communément appelé PAF.

Le PAF devait, selon le calendrier d’exécution initial, se terminer au mois de mars 2004. Toutefois, dèsla circulation des résultats de l’évaluation mi-parcours, l’idée d’une suite à ce projet a été émise sansque la nature et la portée des interventions de cette nouvelle phase ne soient nettement définies.

Au mois de septembre 2003, l’ACDI a toutefois demandé au cours d’une rencontre avec UPADéveloppement international (UPA DI) de planifier, à partir des soldes budgétaires anticipés, une phasede désengagement sur une période d’environ deux ans. Afin d’arriver à maintenir une équipe en placepour la conduite d’un certain nombre d’activités sur une période aussi longue, il convient évidemmentde revoir considérablement les activités à mener sur le terrain, en fonction d’objectifs clairement définis.

Au cours de cette phase de désengagement, les parties ont convenu de limiter les actions à certainesactivités d’appui par filière pour lesquelles l’atteinte de résultats est probable.

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57RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

Description du projetLe projet vise à valoriser les ressources naturelles du Burkina Faso, ceci en vue d’améliorer sonéconomie et d’augmenter conséquemment les revenus d’un segment défavorisé de sa population. Cetobjectif est poursuivi à travers quatre types d’appui :

• La professionnalisation des opérateurs.

• L’information sur les marchés.

• Les outils financiers.

• L’instauration d’un mode de fonctionnement basé sur la concertation, c’est-à-dire les tables filières.

Enjeux de développement et perspectivesLe désengagement de l’État et la libéralisation générale du commerce, notamment entre les paysd’Afrique de l’Ouest, se traduiront à terme par des relations commerciales basées sur les capacitésconcurrentielles des filières présentes dans chaque pays. En contribuant au renforcement des filièresdéjà considérées comme porteuses de développement, le PAF permettra d’accroître la capacitéconcurrentielle du Burkina Faso. Plus spécifiquement, il permettra aux opérateurs de tirer profit desopportunités de marchés tout en sachant très bien qu’une filière a la force du plus faible de ses maillons.

Avancement du projetGlobalement, le PAF a permis de professionnaliser les filières bétail/viande, lait, karité et banane, ens’appuyant sur une approche inspirée de l’expertise en la matière que possède l’industrieagroalimentaire du Québec. À titre d’exemple, on note que de nouveaux joueurs font leur entrée dansle secteur de la boucherie et fournissent des découpes à valeur ajoutée. Le lait produit localement a raviune part de marché à la poudre de lait importée. La filière banane est en pleine expansion,l’autosuffisance du pays étant passée de 50% à 80% en cinq ans. Ce ne sont que quelques exemplesdes retombées observées et même si elles ne sont pas directement et uniquement attribuables au PAF,tous s’entendent pour dire que le projet a favorisé une plateforme intéressante pour la mise en place defilières dynamiques et davantage professionnelles.

Aussi, à l’échéance du contrat initial du PAFBBF, soit en 2004, l’ACDI a «autorisé» une phase deprolongation de près de deux ans devant permettre de consolider les résultats atteints par le projet.Pendant cette phase, un effort sera porté au niveau des quatre filières afin qu’elles se dotent d’un planstratégique de développement actualisé ainsi que d’une stratégie d’autonomie financière etorganisationnelle.

Filière bétail/viandeDes appuis directs aux opérateurs ont permis de développer le secteur de la transformation en favorisantl’implantation de boucheries modernes, en améliorant le fonctionnement des marchés à bétail dans toutle pays, en implantant des systèmes d’information sur les marchés et en améliorant les infrastructures.La Fédération des éleveurs du Burkina (FEB), dont la création a été accompagnée par le projet, metactuellement tout en œuvre pour élaborer son plan de développement.

Filière karitéLa filière karité est principalement constituée de femmes et représente une source importante de revenuspour ces dernières. Elle a bénéficié d’une attention particulière de la communauté internationalependant les dix dernières années et, conséquemment, a attiré beaucoup d’acteurs dont les règlesd’intervention sont très diversifiées, pour ne pas dire divergentes. Ceci complique l’implantation d’une

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58 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

approche de concertation volontaire où les gens acceptent de s’investir et où les résultats sont à longterme. Néanmoins, la table filière karité est très dynamique et mène ses activités en fonction d’un plande développement établi depuis plusieurs années déjà.

Le plan vise principalement à améliorer la qualité des produits destinés à deux marchés. Le premier estcelui de l’amande brute, vendue principalement sur les marchés internationaux, que le secteuralimentaire utilise comme équivalent au beurre de cacao (une tablette de chocolat peut contenir jusqu’à5% de karité). Le second est celui du beurre de karité, qu’il soit transformé et commercialisé localementou à l’étranger. Grâce au PAF, une partie de ce beurre est désormais certifié biologique et vendu àl’industrie cosmétique.

Ce sont les femmes productrices et transformatrices qui bénéficient de cette valeur ajoutée. La filièretoute entière, à travers la table filière karité, réfléchit aussi à l’opportunité de mettre en place un fondsde développement qui agirait à titre de levier économique en appuyant l’investissement et laprofessionnalisation au sein des entreprises existantes ou émergentes.

Filière laitLa filière lait possède un plan stratégique de développement qui fait actuellement l’objet d’un appuimultiforme par le PAF. Il vise à développer davantage la production et la vente du produit local enaméliorant la productivité, la qualité et l’image du lait frais. Ceci passe par la professionnalisation desopérateurs et, dans ce sens, une collaboration étroite a été établie entre ces derniers et les producteursde lait du Québec. Grâce à cette collaboration, on note entre autres que la génétique des troupeauxs’améliore et que les producteurs burkinabés adoptent de plus en plus la technique de l’ensilage qui aun impact très significatif sur la productivité. Le projet fait également la promotion de la mise en placede clubs d’encadrement technique et de programmes de parrainage.

Cependant, malgré ces résultats encourageants, la filière lait fait face à un défi énorme. Elle doit sedévelopper dans un contexte où elle est directement concurrencée par la poudre de lait importéed’Europe qui est fortement subventionnée dans le cadre d’une stratégie de santé et de sécuritéalimentaire. À cet égard, une étude sera entreprise afin d’évaluer la possibilité de développer despolitiques qui favoriseraient le développement de la production locale, sans pour autant aller à l’encontredes politiques nationales ou de celles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Filière bananeCette filière est celle qui a le plus tiré profit de la concertation. Depuis 2002, elle a su profiter del’instabilité du principal producteur et exportateur, la Côte d’Ivoire, pour favoriser l’installationd’opérateurs aguerris et reprendre entièrement le marché national qu’elle approvisionne aujourd’hui àprès de 80%. Les clubs d’encadrement technique ont permis aux producteurs d’augmenter leurproductivité de 30% et la même approche sera mise à contribution dans la prochaine année afind’améliorer les techniques de mûrissement ainsi que la qualité du produit.

Le plan de développement de la filière vise à approvisionner le marché pendant toute l’année, améliorerla qualité et être compétitif sur les marchés. Pour parvenir à ces objectifs, les acteurs de la filière étudientactuellement la possibilité de mettre en place un levier économique à l’image de la Financière agricoledu Québec.

L’ACDI supportera les activités du projet jusqu’au 31 mars 2007, après quoi une nouvelle interventionprendra la relève.

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Guinée (Conakry)

ProjetProgramme d’appui aux populations paysannes(PAPP) en Moyenne GuinéeACDI A-20715-001-PR-1

Entité contractante (agence d’accompagnement)Consortium UPA Développement international(UPA DI) et Groupe Conseil CAC International inc.

Type de projetBilatéral

Durée7 ans

Période de réalisationFévrier 2003 à janvier 2010

Partenaires terrainFédération des paysans du Fouta Djallon(FPFD) et d’autres fédérations à déterminer

Partenaire canadienAgence canadienne de développementinternational (ACDI)

FinancementAgence canadienne de développementinternational (ACDI) – 11 770 000$ CA

59RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

ContexteClassée parmi les pays à faible développement humain, la Guinée (Conakry) se situe au 157e rang sur175 pays inventoriés au Rapport sur le développement humain 2003, produit par le Programme desNations unies pour le développement (PNUD). Plus de 40% de sa population vit en situation de pauvretéabsolue. Avec un revenu annuel de moins de 239 000 francs guinéens (FG) (environ 192$ CA), unebonne partie de sa population ne peut même pas subvenir à ses besoins de base.

La pauvreté en Guinée (Conakry) se répartit de façon inégale parmi les groupes socioéconomiques dessept régions administratives du pays, dont la Moyenne Guinée, qui représente l’une des pochesimportantes de pauvreté. Dans cette région, 50,6% de la population vit sous le seuil absolu de lapauvreté et 14,1% sous celui d’extrême pauvreté.

La population dans la région des hauts plateaux du Fouta Djallon est majoritairement féminine (54%).Les femmes constituent la principale force de travail, assurent la grande partie des activitéséconomiques et supportent, pour l’essentiel, le poids de la pauvreté. Ce phénomène s’explique parl’exode des hommes en âge de travailler qui tentent ainsi d’améliorer leur condition de vie et celle deleur famille.

Le Fouta Djallon, qualifié de «château d’eau» de l’Afrique de l’Ouest (source des grands fleuvesSénégal, Gambie et Niger), offre un potentiel considérable de développement économique à cause de sesressources hydrauliques ainsi que de la qualité et de la disponibilité de terroirs pour la productionagricole.

Les populations ont entamé, depuis environ une décennie, un processus de mutation les menantprogressivement d’une économie de subsistance à des activités génératrices de revenus et à uneéconomie de marché. Cette préoccupation a favorisé la création de «groupements» de producteurs, «d’unions» de groupements et même d’associations faîtières sous forme de «fédérations». L’économiede la région est essentiellement agricole.

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60 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

Description du projetD’une durée prévue de sept ans, le Programme d’appui aux populations paysannes (PAPP) en MoyenneGuinée privilégie une approche économique qui s’appuie sur une stratégie de renforcement descapacités, centrée sur une démarche «filière de production». Ses actions s’inscrivent en partenariat, encomplémentarité et en synergie avec les activités des autres acteurs de développement présents enMoyenne Guinée. Le programme viendra en appui au renforcement des capacités des paysannes etpaysans par l’entremise de leurs structures associatives (groupements de base, unions et fédérations)dans la zone du Fouta Djallon en Moyenne Guinée.

Enjeux de développement et perspectivesLe programme s’inscrit dans les orientations du gouvernement de la République de Guinée en matièrede développement humain et de stratégie de réduction de la pauvreté visant notamment à :

• Améliorer les infrastructures physiques, sociales, économiques et financières qui constituent unfrein à la croissance.

• Accroître la capacité et améliorer les compétences des populations afin qu’elles parviennent à unmeilleur rendement de leur travail et qu’elles en tirent des bénéfices accrus.

Avancement du projetDans l’ensemble, le plan de travail de l’an III a été suivi et exécuté conformément aux activitésprogrammées.

Formation et appui conseilLe programme de formation «Profession: Paysan» a été bonifié par l’ajout de nouveaux modules à lademande de certains groupements, notamment en agrœnvironnement.

Tous les modules de formation intègrent la dimension «Économie sociale» et tiennent compte des axesstratégiques du PAPP en cette matière, soit : améliorer les conditions économiques des femmes et faireémerger un leadership féminin.

Aussi, la question de l’environnement ainsi que le thème de la santé, notamment la prévention desinfections sexuellement transmissibles (IST) et du VIH/SIDA, seront largement traités dans un radioroman de 52 épisodes dont la programmation a été amorcée au cours du dernier trimestre, pour unemise en onde au cours de l’an IV.

Une pièce de théâtre sur la prévention des IST et du VIH/SIDA a été présentée dans le cadre d’une foireagricole à Labé. Des pages spéciales sur la prévention des IST et VIH/SIDA et sur l’Égalité entre les sexesont été incluses dans les fascicules de formation du PAPP et l’information est rappelée lors des ateliersde formation.

En ce qui concerne l’appui du PAPP au niveau de l’encadrement technique, des ajustements ont étéapportés au cours de l’an III et des activités de renforcement des capacités des techniciens ont aussi étémenées. De plus, les connaissances des deux agronomes ont été mises à niveau.

Cinq visites échanges ont été réalisées sur les thèmes de l’aménagement de bas-fonds, la cultureintercalaire, sur les claies de séchage de l’oignon ainsi que sur le reboisement et la mise en place dehaies vives. Deux visites échanges impliquant 10 groupements ont été réalisées sur le thème duleadership féminin dans la vie d’un groupement.

Suite à l’évaluation du programme d’alphabétisation de la FPFD par un expert sénégalais, un nouveauprogramme mieux adapté à la réalité des paysannes et des paysans a été élaboré et implanté au coursde l’année. Le PAPP a également fourni un appui à la cellule alphabétisation dans la formation des

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61RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

alphabétiseurs (techniques d’animation) et dans la conception et la production de matériel didactiquepour les alphabétiseurs.

Appui organisationnelComme l’année dernière, les élus des Unions ont été associés aux formations à l’intention desgroupements. Les Unions constituent toujours le maillon faible en tant que structures évoluant au seinde la FPFD. Les capacités des élus sont faibles, la compréhension du rôle de l’Union et de ses élus n’estpas claire auprès des membres et les ressources techniques, humaines, matérielles et financières sontdéficientes.

Quelques activités ont ciblé directement les Unions pour remédier à ces constats, telles que:

• La livraison du module «Maîtrise des outils de gestion» en collaboration avec la cellule formationde la FPFD et un consultant.

• L’identification et la formation de paysans-ressources avec les membres des bureaux des Unionspour assurer la mise en application des formations.

L’appui du PAPP à la Fédération au cours de l’an III a pris diverses formes. Une nouvelle mission deformation en gestion (planification) a été réalisée et a permis à la Fédération d’amorcer un processusde planification annuelle du travail en lien avec sa planification stratégique.

La base de données incluant des données commerciales d’information sur les marchés a été complétéepar un consultant sénégalais. Une ressource responsable de la FPFD a été formée pour l’exploitation etla mise à jour de cette base de données.

La FPFD, avec l’appui du PAPP, a amorcé une réflexion quant à son autofinancement à travers le comité«Action-Autofinancement». Le comité tient des réunions à toutes les deux semaines depuis janvier2006 et a déjà dégagé des pistes très concrètes d’amélioration de la situation financière, en particulierdans le domaine de la gestion des intrants et du crédit. Les travaux se poursuivront au cours de l’an IV.

Suite à l’inscription de la question de l’établissement des jeunes dans la liste des priorités de la FPFDlors de sa dernière assemblée générale, le PAPP a organisé une mission au Bénin pour visiter deuxétablissements voués à la formation et l’installation de jeunes paysans. Suite à ces missions, le conceptde maison familiale rurale est à l’étude et pourrait être expérimenté au Fouta Djallon.

Activités génératrices de revenusPrès de 20 ha ont été aménagés. L’identification de 50 nouveaux hectares à aménager est réalisée et lesétudes de faisabilité seront entreprises au cours du prochain trimestre.

D’autres AGR telles des claies artisanales de séchage de l’oignon ont été réalisées dans certainsgroupements pour essai et vulgarisation ultérieure. Ces claies permettent un conditionnement pour despetits volumes de production et peuvent être mises à profit avantageusement dans une stratégie de miseen marché individuelle et collective visant l’étalement de l’écoulement de la production.

Un protocole visant à instaurer un fonds de garantie et permettant le financement des achats d’intrantsagricoles pour la campagne 2005-2006 a été conclu entre la FPFD et le PAPP.

RechercheLa FPFD ainsi que les agronomes sont activement impliqués dans les projets de recherche à travers le «Comité de veille et de développement technique» présidé par une femme, qui est aussi présidente dela filière oignons.

La révision des itinéraires techniques a été initiée et des pistes de recherche ont été repérées en matièrede réduction des coûts des intrants (notamment la chaux et le phosphate). Celles-ci ont fait l’objet deprotocoles au cours de l’année. Les chargés de production, pour la plupart des femmes, ont été mobiliséspour faire des essais aux champs en lien avec les recherches menées en station.

L’élaboration et la révision des contenus des formations du programme «Profession Paysan» sur lesthèmes «Amélioration des techniques de production et de conservation de l’oignon» et «Production etconservation de pommes de terre» ont pu mettre à profit certains résultats de recherche.

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62 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

Mali

ProjetProjet d’appui à la commercialisation descéréales au Mali (PACCEM) phase IIACDI A-031895-001-PR1

Entité contractante (agence d’accompagnement)UPA Développement international (UPA DI)

Type de projetBilatéral

Durée6 ans

Période de réalisationMai 2003 à avril 2009, pour la région de SégouMai 2003 à avril 2007, pour la région de Diré etla filière blé

Partenaires terrainÀ Ségou, Faso Jigi et une organisation deproductrices d’échaloteÀ Diré, Baabahuu Jici et des groupements defemmes gestionnaires de batteuses

Partenaire canadienAgence canadienne de développementinternational (ACDI)

FinancementAgence canadienne de développementinternational (ACDI) – 7 228 614$ CAUPA Développement international (UPA DI) 171 509$ CA

Volet Ségou

ContexteLe Projet d’appui à la commercialisation des céréales au Mali (PACCEM) - phase I, réalisé entre 1997 et2003, a été mis en place pour s’attaquer aux facteurs limitatifs du secteur céréalier au Mali. À l’époque,on parlait de problèmes liés au morcellement de l’offre, à la variabilité de la qualité, au manqued’information sur les excédents de production à commercialiser, aux besoins de préfinancement decampagne et au manque de connaissance de la demande. Aujourd’hui encore, ces facteurs limitatifsdemeurent mais sont mieux maîtrisés puisqu’au cours de cette période, des actions ont été entreprisesafin de les contrer. Toutefois, nous sommes forcés de reconnaître que les solutions avancées nereçoivent pas encore l’adhésion de tous les intervenants du secteur de façon à assurer leur pérennité.

La phase I du PACCEM aura également permis d’identifier des pistes pour accroître la reconnaissancede l’apport des femmes en agriculture et au sein de l’organisation. Dans cette nouvelle phase, ces pistesdevront se concrétiser en plans d’action et en réalisations.

Dans ce nouveau contexte, l’Agence canadienne de développement international (ACDI) a convenu avecle gouvernement du Mali de poursuivre son appui à la production céréalière de la région de Ségou pourles six prochaines années. Six années où les efforts vont porter sur la consolidation des acquis et surl’autonomie des organisations de producteurs de céréales de la région.

Description du projetÀ Ségou, le PACCEM verra à accompagner Faso Jigi dans l’atteinte de son autonomie administrative etfinancière à travers ses activités économiques. Sur ce plan, le système collectif de mise en marché descéréales sera l’outil privilégié pour y arriver.

Afin de soutenir plus particulièrement l’implication des paysannes, le PACCEM appuiera la mise en placed’une organisation de productrices d’échalote. Sans toutefois prétendre à une autonomie complète del’organisation au terme de cette intervention, le PACCEM s’emploiera à réunir les conditions quipermettront à l’organisation de productrices de cheminer dans cette direction. Comme pour Faso Jigi, lesystème collectif de mise en marché sera l’outil privilégié pour permettre à l’organisation de productricesà tendre vers cette autonomie.

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63RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

Pour favoriser une plus grande implication des femmes dans le processus décisionnel et la mise encommun de services, le PACCEM facilitera le rapprochement de ces deux organisations: Faso Jigi et legroupement de productrices d’échalote.

Enjeux de développement et perspectives

Pour la région de Ségou, le PACCEM vise essentiellement à faire reconnaître davantage le leadership deFaso Jigi par les différents acteurs de la filière céréalière. Le projet devrait également permettre àl’organisation d’atteindre une autonomie organisationnelle et financière, assurant ainsi sa pérennité.Les femmes productrices d’échalote se regrouperont pour mettre en place un système collectif de miseen marché.

À plus long terme, le projet favorisera l’augmentation et la sécurisation du revenu des producteurs, touten contribuant à la croissance économique et à la sécurité alimentaire du pays.

Avancement du projetAu cours de l’année 2005-2006, un nouveau plan stratégique de développement Faso Jigi avait étéprogrammé avec comme toile de fond, l’autonomie organisationnelle et financière pour 2008. Ce plandevra aborder la restructuration de l’organisation afin de favoriser une meilleure concertation avec labase et l’intégration des organisations de paysannes.

La réalisation de ce nouveau plan de développement devra prendre en compte :

• Une politique de financement durable pour l’OP.• Un plan marketing pour la commercialisation des céréales.• Un nouveau manuel de procédures du système collectif de mise en marché.• Le renforcement des Comités techniques villageois (CTV) à travers un programme

d’alphabétisation.• L’intégration formelle des coopératives de productrices d’échalote à Faso Jigi.• La tenue d’un atelier national sur la mise en marché collective afin de partager l’expérience.

Et plus encore…Le plan stratégique de développement a été adopté en assemblée générale, en novembre 2005. À cetteoccasion, les membres ont mis sur pied trois comités d’orientation, un pour les céréales sèches, un pourle riz et pour les échalotes, puisque, comme prévu, les productrices d’échalote ont intégré l’organisationet obtenu deux sièges au niveau du conseil d’administration et un siège au comité de surveillance.

Les besoins financiers de Faso Jigi atteignant 1,6 milliard Fcfa, un protocole d’entente a été signé avecla Banque nationale de développement agricole (BNDA) pour une ligne de crédit de 1,4 milliard FCFAet deux autres institutions des Services financiers décentralisés (SFD) couvriront les 200 millionsmanquants. Compte tenu de l’ampleur que prennent les opérations de Faso Jigi avec les 8 000 tonnesde céréales commercialisées, un nouveau manuel de gestion administrative et financière est en cours deréalisation. L’organisation s’est même lancée dans l’achat regroupé d’engrais et les 3 000 tonnesd’engrais transigées à travers Faso Jigi ont fait économiser 18% aux producteurs utilisateurs.

Le plan de formation des CTV a été réalisé et ces derniers assument plus facilement leurs responsabilitésde gestion de proximité du système collectif de mise en marché. Quatre nouvelles coopératives deproductrices d’échalote ont intégré l’organisation, faisant passer le nombre de coopératives à 12 pourun total de 571 productrices. À l’exception de deux coopératives qui ont connu des problèmes internes,les 10 autres coopératives ont dégagé des bénéfices.

L’atelier sur la mise en marché collective a été réalisé en mars 2006, avec la participation du présidentde l’UPA et le secrétaire général d’UPA DI, et a regroupé une centaine de participants. Les témoignagesde Faso Jigi et de Baabahuu Jici ont suscité beaucoup d’intérêt chez les participants, puisqu’ilsdémontraient que le système peut se mettre en place et se réaliser efficacement au Mali même.

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64 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

Il reste à faire…Même si beaucoup a été fait, il reste encore beaucoup à faire. Faso Jigi doit développer une stratégiepour se faire rembourser les 60 millions de Fcfa d’impayés de l’année 2004-2005. Bien vrai que l’annéene fut pas facile avec l’invasion des criquets, mais les producteurs sinistrés, qui ont déclaré des pertes,ne font pas partie des impayés puisque des mesures d’accommodement ont été prises à leur égard.

Des retards ont été enregistrés au niveau de la livraison des paiements anticipés de la part de toutes lesinstitutions financières. Les SFD n’ont pas été en mesure de respecter leur entente contractuelle signéeavec Faso Jigi et des mesures doivent être prises pour éviter que l’histoire ne se répète.

Le manuel de gestion administrative et financière sera peaufiné au cours des six prochains mois et lesélus et le personnel seront formés afin de maîtriser ces nouveaux outils.

Volet Diré

ContextePour la filière blé, beaucoup d’efforts ont été consentis par le PACCEM I et le Projet d’appui auxproducteurs de blé de Diré (PAPBD). Aujourd’hui, il faut le reconnaître, ces efforts n’ont pas donné tousles résultats escomptés, tant sur le plan du développement que de l’organisation de la production. Sinous voulons lever les goulots d’étranglement de la filière, un travail de concertation de tous les acteursdoit être entrepris. Cette concertation doit voir à définir un plan de développement de la filière et às’assurer que l’État malien endosse et soutienne ce plan. Une fois ce travail réalisé, le gouvernementdevra intéresser ses partenaires au développement pour qu’ils soutiennent à leur tour les mécanismesde développement retenus.

Comme pour Ségou, la phase I du PACCEM a tenté de renforcer la participation et surtout lareconnaissance de l’apport des femmes de la région de Diré au sein de la filière blé. La présente phasedevra poursuivre son appui en ce sens.

Pour les producteurs de blé de la région de Diré, l’ACDI s’est engagée pour une période de trois ans àsoutenir la consolidation et le développement de la filière en invitant tous les partenaires à s’y investir.

Description du projetPour les producteurs de blé de la région de Diré, PACCEM poursuivra, avec Baabahuu Jici, son soutienà la consolidation de l’organisation, de la production et de la mise en marché du blé. Comme pour Ségou,en soutenant des activités économiques spécifiques pour les femmes de Diré, particulièrementl’opération de batteuses de blé, le PACCEM vise à assurer aux femmes une participation auxdélibérations et à la prise de décisions au sein de la filière blé.

Au cours des trois années que durera l’intervention à Diré, UPA DI favorisera la concertation entre tousles acteurs de la filière blé tant au niveau régional que national. Au terme de cette opération, un plande développement de la filière sera déposé au niveau de l’État malien, qui verra à intéresser lespartenaires au développement et à sa mise en œuvre.

Enjeux de développement et perspectivesPour la filière blé, le projet permettra à Baabahuu Jici de se renforcer en favorisant une plus grandemobilisation des membres. Le projet permettra également une plus grande participation des femmes ausein de la filière, particulièrement à partir de l’opération de batteuses, favorisant non seulement uneplus grande reconnaissance du rôle des femmes, mais une augmentation de leurs revenus. Enfin,l’engagement des autres partenaires, en particulier de l’État malien, facilitera le développement de lafilière blé.

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65RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

Avancement du projetL’année 2005-2006 devait mettre l’accent sur une perspective de développement et d’enracinement deBaabahuu Jici dans le milieu. Pour y arriver, les principaux responsables se devront de favoriser l'accèspour tous les membres à de l’information et de la formation de qualité.

Dans cette même perspective de pérennité, Baabahuu Jici devra favoriser un engagement plus importantpar les paysans afin de maximiser les retombées positives de la mise en marché collective et ainsis’assurer d’une certaine sécurité financière.

Toujours lié au renforcement organisationnel, Baabahuu Jici se devra de promouvoir l’augmentation durevenu des groupements féminins à travers la mécanisation du battage de blé. L’augmentation desquantités à battre viendra accroître les revenus des femmes et par le fait même, l’intérêt à s’investir danscette activité économique.

L’approche filière au niveau du blé vise à obtenir, à court terme, un engagement concret de la part del’État malien pour le développement de la production et la commercialisation du blé. Cet engagement del’État devrait être soutenu par les différents membres qui composent le comité national de suivi et laTable régionale de concertation de Tombouctou.

Et au quotidien…Baabahuu Jici avait réussi à redresser sa situation au plan organisationnel et enregistré un accroissementde son membership. Toutefois, ces efforts ont été contrecarrés par une campagne agricole désastreuse.Les producteurs n’ont pas été en mesure de livrer les quantités de blé pour lesquelles ils s’étaient engagéset avaient reçu une avance. Les producteurs se sont placés en situation de dette par rapport à leurorganisation et celle-ci est obligée aujourd’hui de prendre des mesures pour récupérer ces impayés.

Baabahuu Jici a malgré tout mis en marché près de 500 tonnes de blé vendues à un seul acheteur, lecommissariat à la sécurité alimentaire directement à Diré, diminuant de beaucoup les frais decommercialisation.

Quatre nouveaux groupements de femmes ont bénéficié du programme d’acquisition de batteuse, ce quiporte le nombre à 12. À l’exception de deux groupements, tous ceux qui ont battu le riz et le blé ontdégagé un bénéfice net d’opération cette année. De plus, ces groupements de femmes disposentmaintenant de deux sièges au CA de Baabahuu Jici.

Le plan stratégique de développement et le plan d’action de la filière blé ont été déposés auprès dugouvernement qui les a adoptés par un décret ministériel en octobre 2005. La Belgique, commepartenaire au développement, a convenu de soutenir des éléments du plan stratégique de la filière.

Finalement, l’ACDI a fait savoir à UPA DI et au gouvernement du Mali son intention de ne pas prolongerl’intervention et de se limiter à une phase de désengagement pour la prochaine année.

Et après…L’annonce du retrait de l’ACDI d’ici une année est un coup dur pour Baabahuu Jici. L’année dedésengagement, consentie par l’ACDI, ne sera pas suffisante pour permettre à l’organisation d’atteindreson autonomie. Les efforts à privilégier au cours de cette phase devront porter sur la consolidation desacquis. Pour faciliter cette consolidation, un plan stratégique de développement, un plan d’action et unbudget prévisionnel seront développés avec et pour Baabahuu Jici. En même temps, le manuel degestion administrative et financière sera réalisé. Un autre manuel portant sur la mise en marchécollective sera également développé.

Jusqu’à présent, Baabahuu Jici logeait dans les bureaux du projet et bénéficiait de l’appui de sonpersonnel. Dorénavant, il devra se loger et recruter son personnel qui se limitera vraisemblablement àun secrétaire exécutif.

Au plan de la filière, les responsables du ministère de l’agriculture devront rapidement reprendrel’ensemble du dossier et s’assurer l’appui des partenaires au développement afin que les efforts deconcertation déployés et les mécanismes mis en place soient maintenus.

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66 UN EFFORT DE TITAN UN EFFORT DE TI -TEMPS

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ProjetAppui à l’entreprenariat forestier de Kolda

Entité contractante (agence d’accompagnement)Consortium Tecsult International et UPADéveloppement international (UPA DI)

Type de projetAppui à la gestion rationnelle de la forêt endéveloppant des productions alternatives (miel,anacarde, plantes médicinales…)

Durée4 ans et prolongation du projet

Période de réalisationJuillet 2001 prolongé jusqu’au 31 janvier 2008

Partenaires terrainMinistère de l’Environnement et de la Protectionde la Nature; Direction des Eaux et Forêts

FinancementAgence canadienne de développementinternational (ACDI) – 2 598 602$ CA

ContexteLe Projet d’appui à l’entreprenariat forestier dans la région de Kolda (PAEFK) tend à favoriser lacroissance économique et la réduction de la pauvreté à travers l’exploitation durable des ressourcesnaturelles et le développement du secteur forestier. Le projet vise les filières les plus prometteuses entermes de possibilités de développement économique, de valeur ajoutée et d’une meilleure rémunérationdu travail des populations ciblées par le projet.

Description du projetLes interventions du PAEFK portent essentiellement sur le renforcement du cadre d’exploitation et depréservation du domaine forestier dans les zones des forêts classées de Bakor (18 151 ha) et Mahon (3 730 ha). Le PAEFK fournit un appui soutenu au développement des activités économiques et del’entreprenariat dans le secteur forestier de la Région. Les interventions du PAEFK comprennent lesprincipaux volets d’activités suivants :

1. Recherche et expérimentation (choix technologiques sur la transformation, le conditionnement et lamise en marché; tests et essais d’innovations technologiques chez les opérateurs des filières;dimensions environnementales des activités économiques; prospections et développement denouveaux marchés et produits).

2. Développement des capacités des opérateurs forestiers (transfert de compétence, formation d’agentsd’accompagnement, formation et habilitation de plus de 5 000 opérateurs et de membres d’organisationsd’opérateurs des filières).

3. Appui technique aux opérateurs économiques des filières anacarde et apicole (production apicole etd’anacarde, transformation, conditionnement, mise en marché).

4. Appui aux activités économiques et au développement de l’entreprenariat (appui au démarrage deplus 150 micro-projets économiquement viables et micro-entreprises de transformation ou valorisationdes produits forestiers non-ligneux (PFNL).

5. Appui à la mise en place de plan d’aménagement forestier.

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67RAPPORT ANNUEL UPA D I 2005 -2006

6. Inventaire forestier et évolution des ressources forestières et du couvert végétal.

7. Protection de l’environnement et appui à la gestion des ressources forestières (reboisement,établissement de pépinières, mise en place de vergers d’anacardiers.

8. Appui en matière de genre et développement/ Stratégie d’égalité entre les sexes (formation, conseilstechniques, technologies adaptées aux besoins spécifiques des femmes).

9. Suivi environnemental et développement de collaborations, de synergies et d’interactions entre lesintervenants institutionnels de la région.

Enjeux de développement et perspectivesÀ long terme, le projet PAEFK devrait mener à l’amélioration de la gestion des ressources forestièresdans une perspective d’accroissement du potentiel et de rationalisation de l’exploitation. Parconséquent, un des résultats attendus du PAEFK est une diminution de la pauvreté des populations etune réduction des écarts socioéconomiques entre les hommes et les femmes. Toutefois, il faudrapréalablement développer les capacités techniques et entreprenariales des opératrices et opérateursforestiers. La recherche et le développement sur les marchés, les produits et les technologies detransformation agroalimentaire, appuyés par des formations adaptées et le soutien à des projetséconomiques viables permettront de contribuer à l’atteinte des résultats escomptés.

Avancement du projetEn matière d’aménagement des formations forestières, l’année 2005-2006 s’est particulièrementcentrée sur les activités suivantes :

• Vulgarisation du plan d'aménagement élaboré• Tests d'opérationnalité du plan d’aménagement• Élaboration et production de supports de communication• Mise en œuvre du plan de communication• Préparation et mise en œuvre des programmes de formation

En ce qui concerne l’accompagnement et l’appui au développement entreprenarial, les activitéss’orientaient notamment sur :

• Le renforcement des organisations d’opérateurs économiques des filières.• L’appui aux groupements, opérateurs et micro-entreprises.• L’appui-conseil en matière de conditionnement et de transformation.• L’appui en matière de commercialisation.• L’étude sur les technologies en matière de techniques de production, de transformation et de

conditionnement.

Dans le cadre de ce programme, le projet aura permis de réaliser entre autres, les activités suivantes :

• La présentation des versions préliminaires du code local de gestion et du protocole de mise enaménagement.

• Une participation à l’atelier de validation de la politique forestière du Sénégal.• Une participation du PAEFK aux journées organisées à Kolda sur la filière anacarde, en mai 2005.• Le développement de prototypes pour la transformation de la noix d’anacarde en amandes.

Les interventions du projet seront prolongées jusqu’au 31 décembre 2007. Cette prolongation permettrad’une part de vulgariser et de tester la mise en œuvre du plan d’aménagement élaboré dans le cadre duPAEFK, et d’autre part, de peaufiner et de tester les technologies mises de l’avant en matière deproduction, de transformation et de conditionnement. Un appui en commercialisation est égalementprévu pour permettre aux opérateurs et opératrices des filières d’améliorer les revenus tirés de lavalorisation des produits forestiers non ligneux.

s Post-scriptum

Oh non monsieur, chu pas en colèreC’est juste que hors de moiY a l’air à faire soleilRichard Desjardins

«Le paysan travaille seul au milieu des forces naturelles…il se tait.» (Jean-Paul Sartre)En fait, pendant qu’il est occupé à faire des efforts de Titan pour nourrir le monde, on l’imaginevolontiers, en phase avec la nature, elle-même déphasée, par trop d’incompréhension etd’incohérence.

À tout bout de champ, l’espace d’un ti-temps, il se fait entendre. Au rythme des saisons, ellesaussi, de plus en plus décalées dans le temps, il porte un discours sur la mauvaise fréquence. Onl’imagine bon gré, et surtout mal gré, espérant encore avoir une voix, puis il se tait à nouveau.

«Cette sagesse des nations, n’est-ce pas simplement notre vieille sagesse paysanne?» (AndréSiegfried) Est-ce l’urbanisation bruyante, ou le silence paysan qui fait perdre le nord àl’humanité? Ce sont le fer et le blé qui ont civilisé les hommes et fait perdre le genre humain,disait Jean-Jacques Rousseau.

À vrai dire, on ne s’intéresse pas sincèrement aux paysans. Cela s’explique peut-être par le faitque même s’ils travaillent en plein soleil, ils demeurent des êtres de l’ombre. Et s’ils osents’organiser, se faire entendre, se faire respecter, on trouve qu’ils ne savent pas s’adapter à lamodernité.

En fait, on les aime bien, pauvres et surtout soumis. Pourquoi pas? Depuis des lunes, ils l’ontété, devant l’immensité de la nature. Pourquoi en serait-il autrement devant la grandeur dumonde, pour ne pas dire le grand monde?

69R A P P O R T A NN U E L U P A D I 2 0 0 5 - 2 0 0 6

s Y ont mis beaucoup de ti-temps et un effort detitan pour mener la pirogue à bon port

Et que l’agriculture soit souveraine

• Au gouvernail, co-auteur :Paul Langelier

• Au sextant, co-auteur :André D. Beaudoin

• À la perche, co-auteur :Claude Giles

• Au ravitaillement en justes mots, correctrices :Carole TaschereauMyriam Payant

• Pour la beauté du décor, infographiste :Ginette Morneau, Versicolore design graphique

Pour abonnement ou pour tout commentaire :

UPA Développement international555, boul. Roland-Therrien, bureau 020Longueuil (Québec) J4H 4E7

Téléphone: 450 679-0540, poste 8842 ou 450 679-0530 pour extérieur du paysTélécopieur : 450 463-5202 ou 450 646-4565Courriel : [email protected]

Pour complément d’information, visitez notre site :

http://www.upadi-agri.org

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Cinquièmevague

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Divers partenaires dans le cadre du Projet d’appui au développementdes compétences de leaders agricoles (PADCLA)** d’Afrique de l’Ouest,en ce qui a trait au commerce international

Groupements d’exploitants agricoles (GEA) du Bénin

Union des groupements pour la commercialisation des produits agricolesde la Boucle du Mouhoun (UGCPA/BM)

Associations composant les filières lait, banane, karité, et bétail–viande

L’Union des producteurs agricoles (UPA), différentes fédérations régionales et spécialisées, ainsi que le mouvement agricole en général

Mouvement pour une agriculture équitable (MAÉ-MAÉ) et GO5***

Central Cooperativa Agropecuaria (CCA)

Fédération des paysans du Fouta Djallon (FPFD)

Faso Jigi (Ségou)

AFRIQUE DE L’OUEST(7 pays)

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MALI

RÉPUBLIQUEDÉMOCRATIQUE

DU CONGO

Syndicat de défense des intérêts des producteurs (SYDIP) et la Fédérationdes producteurs agricoles du Congo (FOPAC)

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Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) etBaabahuu Jici (Diré)

SÉNÉGAL

Associations composant les filières miel et anacarde, ainsi que les groupe-ments de femmes de la région de Kolda

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PAYS

Mission d’UPA Développement international (UPA DI) : Soutenir la ferme familiale commemodèle d’agriculture durable en appuyant les organisations paysannes démocratiques, lessystèmes collectifs de commercialisation des produits agricoles et toutes autres initiativesstructurant l’avenir de l’agriculture dans les pays en voie de développement.

PARTENAIRES *

Fédération des périmètres autogérés (FPA) X X X X X X X X

Union des groupements paysans de Meckhé (UGPM) X X X X X X X X

Centre interprofessionnel pour la formation aux métiers de l’agriculture (CIFA) X X X X X X X

* Un même partenaire peut être associé à plusieurs projets différents.

** Bénin : Fédération des unions de producteurs du Bénin (FUPRO-Bénin), Groupement des exploitants agricoles (GEA-Bénin), Réseau des chambres d’agriculture du Bénin (RCAB) - Burkina Faso : Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucledu Mouhoun (UGCPA/BM), Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso (UNPCB) - Côte d’Ivoire : Association nationale des organisations professionnelles agricoles de Côte d’Ivoire (ANOPACI) - Guinée : Fédération des paysans du Fouta Djallon (FPFD), Associationdes producteurs de cajou de Banko (APCB), Chambre régionale d’agriculture de la Guinée forestière (CRA-GF) - Mali : Association des organisations professionnelles paysannes (AOPP), Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Faso Jigi - Niger :Coordination nationale de la plate-forme paysanne du Niger (CNPFP/N), Rassemblement démocratique des femmes du Niger (RDFN), Union nationale des coopératives (UNC) - Sénégal : Association des unions maraîchères des Niayes (AUMN), Organisation nationale des producteursde fruits et légumes du Sénégal (ONAPES) – Organisations d’envergure Ouest africaine : Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles (ROPPA), Réseau des chambres d’agriculture de l’Afrique de l’Ouest (RÉCAO).

*** Groupement de fédérations spécialisées au sein de l’UPA, associées à la gestion de l’offre.