technique d’argumentation : description générale des dix points -...

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Technique d’argumentation : Cette partie de la lettre pourrait revêtir le titre « Séquence émotion » tant l'au- teur a usé des techniques de rhétoriques afin de persuader le lecteur d'épou- ser ses convictions en faisant appelle à l'émotion. Nous verrons ces techni- ques au court de l'analyse. Notre but ici est de dépouiller le texte de son enve- loppe émotive et d'en extraire l'argumentation brute sous une forme neutre afin d'en apprécier sereinement la validité, sans se laisser influencer par l'élo- quence du style. Description générale des dix points : L'auteur veut prouver par les dix points qui vont suivre que certains Salafs sont sortis contre des Gouverneurs qu'ils considéraient injustes et même par- fois mécréants alors que dans le même temps d'autres Salafs ne sont pas sor- tis contre ces mêmes Gouverneurs. Puis il a fait une analogie entre ces Salafs (rebelles) et ceux qui sortent aujourd'hui contre les Gouverneurs afin d'inno- center ces derniers de toute appartenance aux Khawâridjs et d'appliquer sur eux le même jugement qui fut appliqué sur les Salafs, c'est-à-dire l'Idjtihade. Cette technique des gens de l'innovation est classique. Ils s'abritent derrière l'Idjtihade pour justifier leurs innovations. Commentaire 4 Les dix points de l’auteur : de la page 6 à la page 9 Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”. 33

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  • Technique d’argumentation :Cette partie de la lettre pourrait revêtir le titre « Séquence émotion » tant l'au-teur a usé des techniques de rhétoriques afin de persuader le lecteur d'épou-ser ses convictions en faisant appelle à l'émotion. Nous verrons ces techni-ques au court de l'analyse. Notre but ici est de dépouiller le texte de son enve-loppe émotive et d'en extraire l'argumentation brute sous une forme neutreafin d'en apprécier sereinement la validité, sans se laisser influencer par l'élo-quence du style.

    Description générale des dix points :L'auteur veut prouver par les dix points qui vont suivre que certains Salafssont sortis contre des Gouverneurs qu'ils considéraient injustes et même par-fois mécréants alors que dans le même temps d'autres Salafs ne sont pas sor-tis contre ces mêmes Gouverneurs. Puis il a fait une analogie entre ces Salafs(rebelles) et ceux qui sortent aujourd'hui contre les Gouverneurs afin d'inno-center ces derniers de toute appartenance aux Khawâridjs et d'appliquer sureux le même jugement qui fut appliqué sur les Salafs, c'est-à-dire l'Idjtihade.Cette technique des gens de l'innovation est classique. Ils s'abritent derrièrel'Idjtihade pour justifier leurs innovations.

    Commentaire 4

    Les dix points de l’auteur : de la page 6 à la page 9

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    33

  • 1) Sachant que le Gouverneur ‘Ali Ibn Abi Talib, en plus de sesliens de parenté et de son statut, était certainement l’un des compa-gnons les plus honorables du Prophète ‘Aleyhi salat wa salam, qu’ilgouvernait avec justice et vérité et qu’il n’était nullement compara-ble à tous les gouverneurs qui ont pu le suivre dans le Califat, quelleposition doit-on adopter envers Mou’âwiyah ? Ne devrait-on pas letraité de Kharidji égaré (vu la définition actuelle) pour ne pas avoirsuivi le "Bon Manhadj" et être sorti contre ‘Ali parce qu’il semblaittrouvé sa décision injuste ? Ou doit-t-on dire ce que les savants ontdit, à savoir que Mou’awiyah est un compagnon et que son erreurn’est qu’une erreur d’idjtihad et qu’Allah le récompensera donc pourcelle-ci ?

    Analyse :Dans ce premier paragraphe l’auteur dit : « Ne devrait-on pas le traité deKharidji égaré (vu la définition actuelle) pour ne pas avoir suivi le "BonManhadj" et être sorti contre ‘Ali parce qu’il semblait trouvé sa décisioninjuste ? »Ceci est ce qu'on appelle en communication une fausse question. C'est en réa-lité une affirmation déguisée. Par cette simple phrase l'auteur a suggéréimplicitement au lecteur le syllogisme suivant :

    Il lui suffisait de dire les choses comme cela ! Pourquoi l'auteur l'a t'il tourné

    Nous répondons

    Commentaire 5

    L’auteur à dit à la page 6 :

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

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    « Vous dites que sortir contre les Gouverneurs c'est être unKhawâridjs et c'est contraire au bon Manhadj, Or Mou'âwiya est sorticontre 'Ali et il n'est pas considéré comme un Khawâridjs, Donc vous ditesn'importe quoi.»

  • sous forme de question ? Tout simplement parce qu'il sait que la premièreprémisse (« Vous dites que sortir contre les Gouverneurs c'est être unKhawâridjs et c'est contraire au bon Manhadj») est fausse et parce qu'en lais-sant le lecteur la deviner cela permet de la lui faire avaler plus facilement etlui faire croire que l'affirmation vient de lui. Ainsi il ne s'en méfie pas.Il est évident que cette prémisse est en contradiction avec les paroles rappor-tées par l'auteur dans son introduction lorsqu'il a fait dire à l'Imâm : « qu'ily a des gens qui se comportent aujourd'hui comme les Khawâridjs envoulant se révolter contre les Gouverneurs et en lançant la Mécréance(Koufr) sur ces derniers. ».On voit clairement que l'Imâm en question n'a pas comparé les rebelles dontil parle aux Khawâridjs simplement à cause de leurs rebellions contre lesGouverneurs, mais il a ajouté : « en lançant la Mécréance (Koufr) sur cesderniers ». Et il est fort probable qu'il a voulu dire « en lançant laMécréance (Koufr) sur ces derniers à la manière des Khawâridjs ».C'est-à-dire en adoptant la croyance, ou une partie de la croyance desKhawâridjs. Et Allah est plus Savant sur ce qu'il a voulu dire. De toutemanière, peu importe, le simple fait qu'il ait ajouté « en lançant laMécréance (Koufr) sur ces derniers » prouve que la première prémissesuggérée par l'auteur est fausse. Par conséquent, toute son argumentation estfausse. La rébellion à elle seule ne suffit pas à les comparer aux Khawâridjs,il faut y ajouter le Takfîr qui repose sur l'innovation des Khawâridjs. Parconséquent, la vraie prémisse est : «Ceux qui sortent contre les Gouverneurs après les avoirs déclaré mécréanten se basant sur la croyance des Khawâridjs sont des Kharidji égarés ». Voilàla vraie prémisse, celle que les Salafîs, et parmi eux le cheikh de l'Islam IbnTaymiyya, énoncent. Donc ici, la stratégie de l'auteur a été de faire dire auxSalafis ce qu'ils n'ont pas dit puis de monter une réfutation soit disant logi-que. Les Salafis n'ont jamais dit que le simple fait de sortir contre lesGouverneurs suffisait pour être comparé aux Khawâridjs.

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    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

  • Pourquoi faire preuve d’autant de bonté envers Mou'âwiyahqui est sorti contre l’un des plus grands gouverneurs de l’Histoire :‘Ali ibn Abi Taleb ! Et par la même occasion faire preuve d’autant dehaine et d’acharnement envers des simples da’iis qui osent parlercontre des gouverneurs qui ne sont nullement comparables à lachaussure de ‘Ali Ibn Abi Taleb ?

    Parce que Mou’awiyya n’a jamais déclaré ‘Ali mécréant. C’est doncune erreur que de vouloir faire une analogie entre lui et ceux qui « se com-portent aujourd'hui comme les Khawâridjs en voulant se révolter contreles Gouverneurs et en lançant la Mécréance (Koufr) sur ces derniers. »En adoptant, en partie, la croyance des Khawârijs comme nous le verronsplus loin.

    Nous répondons

    L’auteur a dit :

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

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    Et que dire de Oum Al Mouminiin ‘Aicha (Radhi Allahu ‘Anha)concernant la Bataille de Al-jamal ? De plus ‘Ali Ibn Abi Talib aanéanti les Khawaaridj à la Bataille de Nahrawaan et il s’en estréjoui puisqu’il les a combattus en se soumettant aux ordres duProphète ‘Aleyhi salat wa salam et tu peux consulter pour ce pointfataawa Ibnu Taymiyya

    L’auteur a dit :

    Nous répondons

    Quand à 'Aïcha qu'Allah l'agrée, elle a regretté son geste, ce n'est donc pasun argument pour justifier la rébellion.L'auteur cite ensuite la bataille qui aopposé les Khawâridjs et 'Ali ibn abî Tâleb ! Quel rapport y-a t'il donc entrecette histoire et ce que l'auteur veut prouver ? Réponse : aucun ! L'auteursemble vouloir noyer le lecteur dans un amoncellement d'exemples plus oumoins en rapport avec le sujet afin de l'éblouir et de l'aveugler. La cerise sur

  • le gâteau, sa phrase : « et tu peux consulter pour ce point fataawa IbnTaymiyya ». De quel point parlez-vous ?! Pourquoi citer Ibn Taymiyya ici ?Est-ce que Ibn Taymiyya soutient votre thèse ? Certainement pas, comme leprouvent les paroles que nous avons rapportées de lui en page 26 et commele prouvent celles qui viennent dans le commentaire qui suit ! D'ailleurs, c'estparce qu'il n'a pas trouvé de parole de Ibn Taymiyya qui justifie sa thèse quel'auteur s'est contenté de citer son nom et de passer rapidement à la suite.Nous vous citons ici une parole de ibn Taymiyya au sujet du combat contreles Khawâridjs et la bataille de Al-Djamal (bataille du Chameau) et de Sifîne(Minhaj assounnah tome 2 p 348) :

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    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    «Lorsque 'Ali qu'Allah l'agrée combattit les Khawâridjs, il s'en réjouit et rapportale Hadîth qui relatait cela. Les Compagnons furent unanimement en faveur ducombat contre les Khawâridjs. De même, les grands Savants après eux ne consi-déraient pas la bataille contre les Khawâridjs semblable à celle de Al-Djamal, deSifîne et les autres batailles pour lesquelles aucun texte ni aucun consensus ne futrapporté. Et ceux des Compagnons qui y participèrent n'en étaient pas fières,bien au contraire, ils l'ont regretté et se sont repentis.

    Conclusion : Puisqu’ils l’ont regretté et se sont repentis, il n’y a plus lieu de s’appuyer sur leursactes pour justifier une quelconque rébellion.

  • 2. ...Pourtant, Al Houssein ibn ‘Ali, petit fils du Prophète‘Aleyhi salat wa salam, n’a pas hésité à sortir contre Yazid ibnMou’awiyyah ! Ne connaissait-il pas le Manhadj ? Ne devait il paspatienter même si le gouverneur été oppresseur et avait reçut illé-galement (comme les gouverneurs actuels) le pouvoir ? Qu’ont ditles Savants de lui ? Ont-t-ils dit qu’il était un Kharidji, un révolté, unégaré ou un illuminé car il est sorti contre l’oppression ? Ou aucontraire, ils ont dit qu’il est mort sur le chemin d’Allah ‘Azawadjal etque comme l’a prédit le Prophète ‘Aleyhi salat wa salam il seraparmi les « Seigneurs de la Jeunesse du Paradis ». Pourquoidonne t’on raison au "révolté" Al Houssein mais excommunions-nous du Manhaj les "révoltés" actuels ?

    Parce que la différence qu’il y a entre vous et ces Salafs est exactement lamême que celle qui existait à l’époque entre ces Salafs et les Khawâridjs.Tout simplement ! Il est donc inutile de vouloir s’identifier à Al Houssein ibn‘Ali qui n’a jamais pratiquait le Takfir sur Mou’awiya et ne partageait pasvotre croyance. Al Houssein ibn ‘Ali n’a jamais traité yazid bni mou’awiyade mécréant. Donc pourquoi l'auteur s'obstine-t-il à relater ces histoires. Lesujet dont il est question ici est de savoir si on peut faire une analogie entreles adeptes du Takfîr (dont fait partie l'auteur) aujourd'hui avec les anciensKhawâridjs qui se rebellaient contre les Gouverneurs après les avoir déclarésMécréant à tort. Mou'âwiya et Al Houssein n'ont jamais pratiqué le Takfîr surles Gouverneurs, par conséquent l'auteur de " la lettre en Or " est hors sujet.Aucune analogie ne peut être faite entre ces deux Compagnons et lui. Quantà leur rébellion, Ibn Taymiyya a été très claire : ils se sont trompés suite à unIdjtihade et il ne nous est pas permis de les suivre dans leur erreur après quela vérité nous soit parvenue. Les Takfîriyoun d'aujourd'hui appliquent leTakfîr en se basant sur une innovation (et l’innovation n’est pas l’Idjtihade).

    Nous répondons

    Commentaire 6

    puis il a dit :

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    38

  • Le Pilier de cette innovation est leur dissociation entre le Gouverneur qui nejuge pas par les lois d'Allah dans une affaire particulière et celui qui ne jugepas par les lois d'Allah de manière générale. Ils appliquent dans le premiercas la règle de ibn 'Abbas et de l'ensemble des Salafs tandis que dans ledeuxième cas ils appliquent la règle des Khawâridjs et rejettent celle de ibn'Abbass. Cette distinction n'existe pas et n'a jamais existé. C'est une croyanceforgée de toutes pièces et pour laquelle ils n'ont aucune preuve. Par consé-quent ils peuvent être sans aucun problème comparés aux anciensKhawâridjs.

    39

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    L'une des ruses utilisées pour faire avaler ce découpage consiste à sortir lafatwa de cheikh Al Outheimin du livre " Fatawa Al-'Aqida " n°15, puis dedire que le cheikh a fait le même découpage qu'eux. Ce mensonge est déboutépar la dernière phrase prononcée par le cheikh . En effet, les Takfiris affir-ment que le Gouverneur qui remplace une loi générale devient mécréantmême si sa croyance est bonne. Ceci va à l'opposé du consensus desCompagnons et des Salafs. Tandis que le cheikh, lui, n'a jamais dit cela. Bienau contraire, il a dit :

    La traduction de ce passage se trouve dans la note de bas de page n°2 à lapage suivante.

  • Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    40

    1 Il parle de la distinctionqu’il avait faite lorsqu’il a dit au sujet de la deuxième catégorie quele jugement de celui qui juge par autre chose que ce qu’Allah a révélé dépendait de l’état decelui qui était visé, que tout ceux qui jugent par autre chose que ce qu’Allah a révélé ne sontpas forcément mécréant.

    2 Il a dit dans la fatwa précédente (voir texte arabe p 39) : « parmi eux il y a des gens quilégifèrent des lois générales contraires aux lois musulmanes afin que les gens s'y conforment.Ils n'ont légiféré ces lois contraires aux lois de l'Islam que parce qu'ils ont la conviction qu'el-les sont meilleures et plus utiles pour les gens. En effet, il est connu de manière évidenteaussi bien rationnellement qu'instinctivement qu'un individu ne peut rejeter une voie pourprendre son contraire que parce qu'il croit que sa nouvelle voie est meilleure que celle qu'ila rejetée. ». Puis suite aux paroles de cheikh Al-Albâni sur le Takfîr il nuancera ces proposen introduisant une exception. (Voir le commentaire 10 pour connaître ses paroles).

    On voit donc bien qu’il associe l’apostasie à la mécréance de conviction etnon simplement à l’acte tout seul. Un acte de mécréance majeur (koufrAkbar) est toujours accompagné de la mécréance de conviction.

    « 15 -Il fut interrogé : y a t il nue différence entre l'affaire particulière danslaquelle le juge va juger par autre chose que ce qu'Allah a révélé et les affai-res considérés comme une légiférassions générale ?

    Il a répondu : oui, il y a une différence. Les sujets considérés comme une légifé-rassions générale ne tombent pas sous la distinction précédemment énoncée 1.Elles ne font partie que de la première catégorie (ceux qui sortent de l'Islam sansqu'on ait à sonder leur état, leur croyance) parce que ce législateur qui a établi unelégislation contraire à l'Islam ne l'a fait que parce qu'il a la conviction qu'elle estmeilleure que celle de l'Islam et qu'elle est plus utile pour les adorateurs commenous l'avons évoqué précédemment 2.»

  • 41

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    3. Dans une autre Bataille, celle d’Al-Harra, pendant une périodesituée à cheval entre l’époque des Compagnons et celles desGrands Tabi’iin ; toujours Gouvernée par Yazid Ibn Mou’awiyyah.Les Chefs de l’insurrection étaient des compagnons : pour lesQoraïchites ce fut ‘Abdullah Ibn Mutti’a, et pour les Ansarites ce fut‘Abdullah Ibn Hanzalah, celui à qui le Prophète ‘Aleyhi salat wasalam a fait Tahink (Le Prophète ‘Aleyhi salat wa salam a machédes dattes puis il les mit dans la bouche du nouveau né ‘Abdullah etlui a fait tourné dans la bouche)… Combien de compagnons ont ététué pour avoir contester le Zoulm ? 700 parmi les Muhadjirins et lesAnsars, parmi eux les deux Nobles Chefs et 7 fils du Chef ‘AbdullahIbn Hanzalah ! Est-ce qu’ils ont propagé la fitna et le désordre surla Terre ? De toute façon c’était l’avis des Gens de Science à l’épo-que et celui qui prétend dire le contraire est un Menteur.

    Voici la réponse de Ibn Taymiyya 1 :

    Nous répondons

    Commentaire 7

    puis il a dit :

    ____________________

    1Minhâj assounnah tome 1 p 346. Le texte arabe à déjà été cité à la page 28

  • 42

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    Ces paroles de Ibn Taymiyya sont une réponse directe à l'auteur. Il Dit : 1) peu sortirent contre les Gouverneurs.2) ceux qui le firent parmi les Compagnons (et il cite les mêmes exemplesque l'auteur : la bataille « d'Al-Harra ») ont commis une erreur et l'ont regret-tée.Quant à sa dernière phrase : « De toute façon c'était l'avis des Gens deScience à l'époque et celui qui prétend dire le contraire est un Menteur. ». Dequel avis parle-t-il exactement ? Regardez comme l'auteur manipule les ter-mes vagues et ambigus ! Il laisse le soin au lecteur de deviner sa pensée.Remarquez, c'est une technique efficace ! En effet, il ne se mouille pas trop.Si on vient le réfuter avec des arguments incontournables, il pourra toujourss'en sortir en disant : « Mais non ! Je ne voulais pas parler de ça ! Je voulaisdire autre chose ! ». En tout cas, la rébellion fut condamnée par nombre degrand Savants comme Ibn 'Umar, Ibn Al Musîb, Hassan al Bassri, Ibn Sarîret Ibrahim at-Taymî, Al Awza'i, Malik Ibn Anas, Az-Zuhrî, et Ibn 'Abbas.

    « peu furent ceux qui sortir contre les Gouverneurs et à chaque fois le résultat deleur action fut d'engendrer plus de mal que de bien. Comme par exemple les habi-tants de Médine qui sortirent contre Yazîd ou comme ibn Al-Ach'ath qui sortitcontre abdel Malik en Iraq ou comme ibn Al-Mouhlab qui sorti contre son père àKhouraçân ou comme Abi Mouslim le prédicateur qui sorti contre eux aussi àKhouraçân ou comme ceux qui sont sortis contre Al-Mansour à Médine et àBassora et d'autres comme eux. L'issue finale rencontrée par ces personnes fut : oubien ils avaient le dessus ou bien ils perdaient. Puis ensuite (lorsqu'ils gagnaient)ils perdaient à leur tour le pouvoir et ils n'en tiraient aucun bénéfice. Abdallah ibnAlî et Abou Mouslim tuèrent beaucoup de gens puis furent tués à leur tour parabou Dja'far Al-Mansour. Quant aux gens de Al-Harra, ibn Al-Ach'ath et Al-Mouhlab, ils furent anéantis eux et ceux qui les accompagnèrent et ne purent réta-blir ni Religion, ni préserver les biens de ce monde. Allah n'ordonne pas de fairedes choses qui n'apportent aucun profit dans ce monde ou dans l'autre, quand bienmême ceux qui l'exécuteraient seraient des serviteurs d'Allah pieux voués au para-dis. Ils ne sont pas meilleurs que Alî, Talha, Zoubayr, et 'Aisha et d'autres (ra), etpourtant ils ne furent pas fiers de ce qu'ils ont provoqué comme combats malgréqu'ils ont un plus haut degré auprès d'Allah et une meilleure intention que lesautres. » (fin de citation).

  • 4) Juste après les compagnons vint le tour d’une autre meil-leure génération celle des Tabi’ine. Prenons le cas d’Al-Hadjadj IbnYoussouf qui était un gouverneur pieux, qui faisait les 5 prières entant qu’Imam à la mosquée, qui dirigeait la prière du Vendredi, quigouvernait parce qu’Allah a fait descendre ! Qui s’est fait connaîtrepar ses nombreuses conquêtes et qui n’a pas hésité a incité sonpropre fils à mener le Djihaad (Sa phrase resta célèbre : Mon fils,par Allah tu ne descendras de ce cheval avant que l’Est ne soit sou-mis à Allah !). Par sa cause, les musulmans peuvent aujourd’hui lireplus ou moins correctement le Qor’an car il a donné l’ordre de met-tre le Tachkil (les accents) qui a été fait par Aboul Aswad Al Dou ali.Le seul défaut de ce gouverneur : le Zoulm (l’injustice et l’oppres-sion).

    Cette description de Al-Hadjadj est outrancière. Il le qualifie de « pieux » 1?!! Et il minimise ses actes injustes en disant « Le seul défaut de ceGouverneur : le Zoulm ». Lorsqu'on lit ces paroles on a l'impression que lemal de Al-Hadjadj est noyé, dissout, dans un océan de bien qui ferait de luiun « pieux » ! Cette description est à l'opposé de celle qu'a faite le Hâfidthad-Dhahabî dans son livre « Siyar A'lâm annoubala » tome 4 page 343lorsqu'il a dit à son sujet :

    Nous répondons

    Commentaire 8

    L’auteur a dit :

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    43

    ______________________(1) dans la version finale de sa lettre il retirera le terme «pieux» et laissera le reste !

  • 44

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    «Allah l'a détruit dans le mois de Ramadan de l'année 95 H à un âge mûr. Il étaitinjuste, gigantesque, Nâssibiy1, pervers, verseur de sang. Il avait du courage, ilétait intrépide, rusé, et astucieux. Il était clair dans ses paroles et éloquent. Ildonnait une grande importance au Coran. J'ai décrit dans mon livre " Târîkh AlKabîr " sa sombre biographie : son encerclement de ibn Zoubayr à La Mecque,son utilisation des catapultes contre elle (contre La Mecque), et son oppressiondes habitants des deux lieux Saints. Puis il gouverna l'Iraq et tout l'Orient pen-dant vingt ans, ainsi que la guerre que lui livra ibn Al-Ach'ath, Il faisait lesPrières en retard, et ce, jusqu'à sa mort. Nous l'insultons, et nous ne l'aimonspas. Au contraire, nous le détestons pour Allah. Et ceci est le plus sûr des liensde la foi. Le bien qu'il a fait est noyé dans l'océan que constituent ses péchés.Sont sort revient à Allah. »

    On voit donc ici le contraste entre la description de ad-Dhahabî et celle del'auteur. Qualifier Al-Hadjadj de pieux, ça c'est une tartuferie et une vraie!!!Le cheikh a dit : « Nous l'insultons, et nous ne l'aimons pas. Au contraire,nous le détestons pour Allah. Et ceci est le plus sûr des liens de la foi.»

  • Les Tabi'in ont qualifié Al-Hadjadj de Kâfir puis sont sortis contre lui, tandisque la majorité d'entre eux le considéraient musulman. Il compare cette situa-tion à celle d'aujourd'hui. Il sous-entend par-là que ceux qui l'ont rendumécréant et sont sortis contre lui n'ont pas été qualifiés de Kharidji, doncceux qui rendent mécréant les Gouverneurs musulmans aujourd'hui ne doi-vent pas l'être non plus.

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    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    L’auteur a dit :

    Bien que ce gouverneur ne soit nullement comparable aux gouver-neurs actuels, que dire alors des grands savants qui ont appelé àsortir contre lui tel que ‘AbdAllah ibn Asma bint Abou Bakr, Sa’iidibn Djoubair, Ash Sha’abi, Ibrahim Ibn ‘Abd el Hassen, Ibn ElAchaath, Ibn Abi laylah, Abi Al Bukhturi avec entre autres desFuqahaa etc…

    La majorité considérait Al Hadjadj comme musulman maisoppresseur. Même Ibn Youssef As Sakafi a justifié la révolte arméecontre lui, parce qu’il a montré de la mécréance et a changé laCharia’a ! El Qadhi ‘Iiyyadh a expliqué la révolte contre lui, pas seu-lement pour "son Fisq", mais par les signes de mécréance qu’il amontrée ! De même Cheikh Sa’id Ibn Djoubir à qui on demanda : «- Comment ! Tu t’es soustrait à la tutelle de Hadjadj ?! » Il répon-dit : « - Certes, et je ne l’ai cependant fait que parce qu’il est unkâfir ». Le Savant Moudjahid, l’élève en Tafsir d’Ibn ‘Abbas, comp-tait aussi parmi ceux qui ne doutaient pas du koufr de El Hadjadj IbnYoussouf et il l’appelait même : « Cheikh Kâfir ». Malgré tout, celan’empêchait pas certains savants de le considérer comme un musul-man et de prier derrière lui. Ce qui a fait dire au Tabi’i At Ta-oussselon une chaîne de transmission authentique ce dire : « Quelétonnement d’entendre nos frères d’Irak qualifier le Hadjadj decroyant »... Mais aujourd’hui ceci est très loin d’être partagé par toutle monde…

    Nous répondons

  • Nous répondons : Ibn Taymiyya a clairement différencié ces deux types derévoltes lorsqu'il a dit :

    Ibn Taymiyya a donc très bien distingué la révolte des gens des passions decelle des gens de la Sounnah. Les premiers ont combattu en se basant sur uneinnovation (Bid'a) tandis que les seconds l'ont fait sur un Idjtihade. Et la bid'an'est pas l'Idjtihade, c'est pour cela que beaucoup d'innovateurs se cachentderrière l'Idjtihade pour justifier leurs innovations. C'est donc Ici qu'il est cru-cial de comprendre la différence qu'il y a entre l'Idjtihade et l'innovation.

    L’Ijtihade et la bid’a :

    46

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    « Les religieux parmi eux veulent établir ce qu'ils considèrent comme étant laReligion mais ils se trompent de deux manières :

    La première : ce qu'ils voient comme la religion n'est pas la Religion. Commepar exemple l'opinion des Khawâridjs et d'autres parmi les gens des passionsqui croient à une idée fausse, qui est une innovation (Bid'a), et ils combattentles gens au nom de cette idée. Ils rendent mécréant ceux qui les contredisent ettombent ainsi dans l'erreur : Ils les rendent mécréant, les maudissent et les com-battent. Ceci est la situation de la totalité des gens des passions […] LesKhawâridjs sont leurs gourous (leurs maîtres) dans le fait de rendre mécréantles gens de la Sounnah et de la Djamaa'a, et de les combattre.

    La deuxième : Ceux qui combattent au nom d'une idée qui contredit laSounnah et la Djamaa'a, comme par exemple les gens de Al-Djamal, de Sifîn,de al-Harra, de Al-Djamâdjim et d'autres qui croient qu'en combattant, ilsapporteront l'intérêt général demandé par Allah. Puis le combat a lieu et ça nese produit pas, au contraire cela engendre un plus grand mal. Ils se rendentcompte à la fin des conséquences auxquelles le législateur faisait allusion audébut. Et il y a parmi eux, ceux auxquels ne sont pas parvenus les textes, oubien ils ne considèrent pas ces textes authentiques. Il y a parmi eux des gensqui croient que ces textes sont abrogés, comme par exemple Ibn Hazm, et il ya parmi eux des gens qui interprètent, comme c'est le cas de beaucoup deMoudjtahids au sujet de beaucoup de textes. Ces trois causes font que desSavants n'ont pas appliqué certains textes qu'ils considéraient, ou bien faibles,ou bien pas suffisamment clairs pour en déduire ce que les autres en déduisent,ou bien abrogés. »(Fin de citation)

  • Texte en arabe des paroles de ibn Taymiyya :

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    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

  • L'idjtihade et la bid'a sont différents car l'auteur du premier reçoit au mini-mum une récompense et ne mérite donc pas le reproche, tandis que le secondmérite le châtiment.L'idjtihade : c'est le fait de fournir tout l'effort possible dans le but de recher-cher la vérité en utilisant les outils valides pour cela : c'est-à-dire les argu-ments valides. L'innovation : c'est le fait d'innover un acte d'adoration sans sources valides.

    Si tu as compris cette distinction alors il te sera facile de répondre aux cinqautres paragraphes restant. À partir du moment où ceux qui rendent mécréantles Gouverneurs et sortent contre eux, le font en s'appuyant sur une croyanceinnovée, alors ils méritent d'être comparés aux Khawâridjs. Mais s'ils le fonten utilisant l'Idjtihade, alors ils se distinguent des premiers. Ce qu'il faut rete-nir, c'est que la rébellion contre les Gouverneurs musulmans injustes estabsolument interdite, et cela de la bouche même du Prophète sallallahou 'alayhiwa sallam. L'auteur peut s'amuser à nous ramener mille exemples de Salafs quise sont rebellés, cela ne change rien car la vérité se trouve dans le Coran etla Sounnah, et lorsque les Compagnons divergent, on doit revenir au Coranet à la Sounnah. Par conséquent, les récits de Abou Hanifa, de Mou'âwiya etd'autres sont inutiles. Quant au Takfîr, il doit respecter la règle de ibn 'Abbasssur laquelle il y a le consensus des Savants, à savoir : L'apostasie est liée à lacroyance et non simplement aux actes alors que la croyance est bonne. Lesimple fait de ne pas appliquer une loi d'Allah ne rend pas un Gouverneurmécréant pour autant. Et il n'y a aucune différence entre délaisser une loidans une affaire particulière et la délaisser de manière globale.

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    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

  • 49

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    La Masse se permet sans vergogne de critiquer lesCombattants de l’Islam, de les qualifier de takfiriyoun, de propaga-teurs de fitna et de désordre, d’extrémistes radicaux, tandis qu’euxsont tous compromis par leurs discours remplis de déviances etd’innovations, et surtout, pour la plupart d’entre eux, par leur allé-geance ouverte et totale aux mécréants ou aux apostats !

    Allah Subhanahu wa ta’aala dit :« Et si tu obéis à la majorité des habitants de la Terre, ils t’égareront de la Voie d’Allah car ils ne suivent que la conjecture et ne font que fabriquer desmensonges ». [Qor’an : Sourate « Les Bestiaux », Al An’am, 6 verset 116]

    Nous répondons

    Commentaire 9

    L’auteur a dit à la page 10 :

    Il ne développe aucune argumentation probante, il se contente de protester etde mettre en avant de pseudos arguments comme la dissociation et la compa-raison : Il fait un parallèle entre le verset : « Et si tu obéis à la majorité deshabitants de la Terre, ils t'égareront de la Voie d'Allah car ils ne suiventque la conjecture et ne font que fabriquer des mensonges » et leur petitnombre. Il faut comprendre par cela le syllogisme suivant :

    La masse a tort et la minorité a raison Or nous sommes minoritairesDonc nous avons raison.Il n'est pas utile de s'étaler sur la stupidité de ce raisonnement.

  • De même j'ai présenté des gouverneurs, sans conteste, bien meil-leurs que les gouverneurs actuels. Les Banou Omayyah, eux, n'ontjamais remplacé des lois claires, tels les Hududs par les lois desJuifs, Chrétiens ou athées européens et autres lois de Taghout, ilsn'ont jamais supprimé aucun Hadd, encore moins n'ont établi d'au-tres constitutions que l'Islam, mais certains parmi eux suivaientleurs passions sur des points précis.… Ces mêmes Salafs, quise sont dressés contre leurs dirigeants, comment réagiraient-ils vis-à-vis des nôtres, qui se permettent d'échanger la Loi d'Allah pardes Lois inventées, se sont alliés avec les Mécréants et ont mani-festé en cela un koufr bawaah (nous verrons les paroles de nos pré-décesseurs la dessus) etc…

    Commentaire 10

    L’auteur a dit à la page 8 (septième point) :

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    50

    Ici je n'ai pas encore présenté les propos clairs et précis des Salafqui nous ont enseigné la légitimité de se soulever contre le gouver-neur qui est tombé dans la mécréance évidente en appliquant laChari'a tout en délaissant quelques lois, qu'il le fait sans " istihlal "ou avec " istihlal " [2]_________________[2]Cette expression arabe signifie rendre une chose licite qui est clairementdéclaré illicite par les Textes. Cet acte est un acte de mécréance évident car iléquivaut à rejeter un Texte et à rendre licite ce qu'Allah a déclaré illicite. Dans letexte ici, l'auteur veut montrer qu'appliquer une autre législation que celle d'Allahou la changer ou ne l'appliquer que partiellement est un acte de mécréance évi-dent même si cela n'est pas accompagné du istihlâl, conformément aux dires desSavants Salafs et contrairement à ce que cherchent à répandre de nos jours lespseudo salafistes qui ne sont en fait que des mourji-a modernes dont les dévian-ces dépassent même celles des disciples de Jahm ibn Safwân et de Bichr elMarîssî, les fondateurs de cette secte égarée dont les membres étaient qualifiéspar les Salafs de " yahoûd el qibla " (les juifs de la qibla).

    Et il a dit à la page 11 :

  • 51

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    Nous avons mis en gras les expressions et mots clefs de son paragraphe.L'auteur nous dévoile l'innovation dont nous parlions précédemment : c'est àdire la dissociation faite entre le Gouverneur qui remplace une loi en tant queloi et celui qui ne la délaisse que sur des affaires précises parce qu'il suit sespassions. Pour l'auteur et ceux qui le suivent, la première catégorie commetune mécréance évidente qui le fait sortir de l'Islam peu importe que l'acte soitaccompagné d'une mécréance de conviction ou non (comme par exemplel'Istihlal), tandis que la deuxième catégorie ne commet qu'un Koufr moindrequi ne le fait pas sortir de l'Islam. Remarquez aussi le verbe " échanger "employé par l'auteur. Pour lui, le simple fait de remplacer une loi par uneautre constitue une mécréance majeure. Il estime qu'il ne faut pas tenircompte de sa croyance. Il le dit lui-même à la page 11 accompagné d'une notede bas de page très explicite. Nous présenterons au lecteur une réfutationdétaillée dans le commentaire de ce paragraphe (celui de la page 11 de la let-tre de l'auteur) plus loin dans notre ouvrage, mais pour l'instant nous pouvonsdés à présent vous résumer les résultats de notre réfutation de la manière sui-vante :1) Cette dissociation est une innovation. Un acte de mécréance doitautomatiquement être accompagné d'une mécréance de conviction pour ren-dre son auteur apostat. Si la mécréance de conviction n'est pas présente, il n'ya alors pas d'apostasie. Ceci ne veut en aucun cas dire que seul le sondage dela mécréance de conviction permet de déclarer une personne apostat. Un actepeut suffire. Mais pas n'importe quel acte. Ibn Al Qayyim nous explique queles actes se divisent en deux catégories : ceux qui s'opposent à la foi (à la pré-sence de l'atome de foi) et ceux qui ne s'y opposent pas. Uriner sur le coranest un acte qui s'oppose à la présence de l'atome de foi. En effet, un musul-man ne se permettrait jamais de faire une chose pareille. L'auteur de ce typed'actes peut être qualifié de Mécréant sans que l'on ait besoin de sonder samécréance de conviction, car son acte suffit à la dévoiler. Ce type d'acte estun acte de mécréance Majeure (Koufr Akbar). Il en résulte le théorème sui-vant : Tout acte de mécréance majeure est forcément accompagné d'unemécréance de conviction. Celui qui prétend le contraire a contredit le consen-sus des Savants.

    Nous répondons

  • 52

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    2) Les Savants ont divergé au sujet du Gouverneur qui remplace la totalité dela législation (Tachrî' Al-'âm) : est-ce-que cela constitue une preuve de samécréance de conviction, et donc, de son apostasie, ou non ? Mais ils n'ontjamais divergé sur le fait que l'apostasie reposait sur la mécréance de convic-tion. Quant au Gouverneur qui ne remplace ou délaisse que quelques lois tan-dis qu'il pratique les autres, il n'y a aussi aucune divergence entre les Salafssur le fait que son apostasie repose sur la mécréance de conviction que consti-tue par exemple l'Istihlal. Sans mécréance relative à la croyance (koufrI'tiqâdî) (comme l'Istihlal par exemple), pas d'apostasie. Seul les Khawâridjsprétendent que cela constitue un Koufr Bawaah (mécréance évidente).Certains contemporains, comme le cheikh Ibn Al Outheïmin, considèrentqu'une personne qui légifère une loi contredisant la Voie islamique (Charî'a)tombe dans la majorité des cas dans le grand Koufr qui fait sortir de l'Islamparce que, pour lui, cet acte constitue la preuve de son Istihlal. Nous disons« dans la majorité des cas » parce que le cheikh a admis que le Gouverneurpouvait être amené à commettre un tel acte par crainte d'une personne pluspuissante que lui. Auquel cas il ne serait alors qu'un simple désobéissant etnon un Mécréant. Voici les paroles du cheikh lors de son commentaire desparoles de cheikh Al-Albâni sur le Takfîr :

  • 53

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    À mon avis, personne ne peut appliquer une loi contraire à la Voie islamique(Charî'a) et l'imposer aux serviteurs d'Allah à moins de l'avoir rendu licitedans son cœur (Istahallla) et d'avoir la conviction qu'elle est meilleure que laloi de l'Islam. Ceci fait donc de lui un Mécréant. C'est ce qui apparaît à pre-mière vue ! Ou alors, qu'est ce qui l'a amené à faire cela ? Il se peut qu'il soitamené à commettre cet acte par peur des représailles d'autres personnes, quiseraient plus puissantes que lui, s'il ne l'appliquait pas. Auquel cas il serait, visà vis d'eux, un enjôleur. Dans ce cas nous disons qu'il est semblable aux autresenjôleurs dans les autres actes de désobéissance.

    C’est à dire qu’il n’y aurait aucune différence entre lui et ceux qui commet-tent un péché quelconque tout en admettant que c’est un péché. Il ne sortentpas de l’Islam, ce sont des désobéissants.Dans les deux cas (celui qui remplace la totalité de la législation, ou bien unepartie seulement) l'apostasie repose sur la mécréance de conviction. Ceux desSavants qui ont dit que le remplacement de la totalité de la législation consti-tue un grand Koufr se sont toujours justifiés en disant : " parce que dans cecas le Gouverneur ne peut que croire que sa législation est équivalente oumieux que celle de Mouhammad ". On voit donc clairement que pour eux,l'acte ne constitue pas la cause principale de son apostasie, mais seulement lereflet de la cause principale : c'est à dire le reflet de la mécréance de convic-tion. Et ceci au même titre que celui qui urine sur le Coran : Son acte suffit àle sortir de l'Islam car il est une preuve suffisante de sa mécréance de convic-tion. Mais ici, le cheikh Ibn Outheïmin admet que pour le Gouverneur quiapplique une loi générale contraire à la législation (Charî'a) ce n'est pas unerègle absolue. C'est pour cela que certains Savants contemporains ont rejetéce découpage. Parce qu'un acte de mécréance n'est dit « BawaaH » (évident)que s'il ne prête pas à interprétation, qui s’oppose à la présence de l’atome defoi. Et parce que nos prédécesseurs (Salafs) ne l'ont pas fait.Les adeptes du mouvement Takfîr ont essayé de prendre les fatwas du cheikhOutheïmin à leur compte en disant que celui-ci faisait le même découpagequ'eux. Mais en réalité le cheikh ne diverge pas avec le cheikh Al-Albânî surle fait que l'apostasie du Gouverneur repose sur l'Istihlal et que l'absenced'Istihlal et de mécréance de conviction de manière générale entraîne l'ab-sence d'apostasie. Alors que les adeptes du mouvement Takfîr, eux, disentqu’un Gouverneur qui fait ça est Mécréant même si sa croyance est bonne !

  • Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    54

    Dans le Tafsir d’Al Qortobi Sourate l’Araignée, du verset 69 (le dernierverset) suivant :

    « Et quant à ceux qui luttent pour Notre cause, Nous les guiderons certessur Nos sentiers, Allah est en vérité avec les bienfaisants.»

    L’Imam Al Qortobi dit :

    « Quâla Soufiân Ibn ‘Ouyaynah : Idha ra-ayta-n-nâss quad ikhtalafû fa’alaykoumbi-l-moudjâhidiin wa ahli-th-thoughûr fa-inallaha Ta’aala yaqoul : la nahdiyana-hum souboulanâ» « Lorsque vous voyez que les gens divergent (sur dessujets), suivez ce sur quoi sont les Moujahidines, et les combattants auxpostes-frontières car AllahTa’aala dit : Nous les guiderons certes sur Nossentiers»

    Si cette parole de Soufiân Ibn ‘Ouyaynah adressé à Ibn Moubarâk est authen-tique, il est alors évident qu’il voulait parler des savants et non du simplecombattant ignorant. D’ailleurs l’expression «ahli-th-thoughûr» designe unecatégorie de Savant. On parle du madhab des «ahli-th-thoughûr» aux mêmetitre que le madhab Malikî, hanafî ou autre. Donc traduire «ahli-th-thoughûr»par «les combattants aux postes-frontières» est une erreur. La science vientpar l’apprentissage et non pas par inspiration divine.les preuves :Dans Al-Moughnî tome 9 page 207 ibn qoudâma entame le sujet du mécréant

    Nous répondons

    L’auteur a dit :

    Comme les Khawâridjs, le mouvement Takfîr ne reconnaît pas la mécréancede conviction dans ce qui touche au Gouverneur qui n'applique pas une loi dela législation de manière générale. Tandis que les Salafs et nos Savantscontemporains (parmi eux cheikh ibn Outheïmin et Ibrahîm Âli cheikh), eux,reconnaissent la mécréance de conviction comme le critère fondamental quipermet de distinguer un Gouverneur musulman d'un Gouverneur apostat..

  • 55

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    à la fin des dix points page 11 :La comparaison : pour mieux séduire le lecteur, l’auteur a tenté de mettreen évidence une analogie entre la situation des frère d’Afghanistan et celledes combattants des croisades afin de suggérer au lecteur que puisque cesdernier étaient sur la vérité, alors nos frère qui sont « étrangement » dans lamême situation sont forcément dans la vérité aussi, et les autres musulmansdans l’erreur. Attribué à deux faits distincts le même jugement simplementparce qu’il existerait des points communs dans les apparences n’est pas laméthodes de nos savants, ni des étudiants, ni même celle des gens sensé.

    qui combat au côté du gouverneur musulman avec sa permission. Il dit : «Il existe differentes paroles rapportés : Il est rapporté de l’imâm Ahmadqu’il (le mécréant qui combat au côté du gouverneur musulman) a droit à unepart du butin au même titre que le musulman. Et c’est l’avis également de Al-Awzâ’î, de Azzouhrî, de (Soufian) Athawrî, et de Ishâq. Al-Jawzânî à dit quec’était le madhab de «ahli-th-thoughûr», des gens de sciences de Sawâ-ifet de Bou’outh...»

  • 56

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

  • Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    L’auteur a dit à la page 11

    Commentaire 11

    Ici je n'ai pas encore présenté les propos clairs et précis des Salafqui nous ont enseigné la légitimité de se soulever contre le gouver-neur qui est tombé dans la mécréance évidente en appliquant laChari'a tout en délaissant quelques lois, qu'il le fait sans " istihlal "ou avec " istihlal " [2]. Je te présente donc ce qu'ont dit nos Ancienssur ce sujet :L'Imam Ibn Hazm el Andaloussi, qu'Allah lui fasse miséricorde (morten 456 de l'hégire), a dit :" Car l'innovation en matière de législation ne peut prendre que quatre for-mes : - Soit c'est l'annulation de certaines salat, d'une partie du jeûne, dela Zakat, du Hadj, ou de la sentence du fornicateur ou du calomniateur oul'annulation et le rejet total de tout ceci. Ou encore c'est l'ajout de quelquechose. Ou l'invention d'une nouvelle obligation. Ou enfin, c'est rendre liciteun interdit tel que rendre licite la viande de porc, les boissons alcoolisées,ou les bêtes mortes; et rendre illicite ce qui est licite tel que la viande demouton ou autre. Et quel que soit la forme (que prend l'innovation enmatière de législation), celui qui en est l'auteur est un Kâfir mouchrik, mar-chant sur les pas des juifs et des chrétiens. Et le devoir de tout Musulmanet de tuer celui qui autorise ces choses sans l'appeler au repentir, et sansl'accepter s'il se repent. Ses biens doivent être versés dans la trésoreriePublique Islamique, car il a apostasié et le Messager d'Allah - 'Aleyhi salatwa salam - a dit : " Celui qui change de Din, tuez-le ! " Et qu'Allah nouspréserve de nous mettre en colère pour le faux qui mène à une telle per-dition " [Source : " El Ihkâm fii oussoul el ahkâm " (Mise au point surles fondements des lois) 6/110]_____________[2] Cette expression arabe signifie rendre une chose licite qui est clairementdéclaré illicite par les Textes. Cet acte est un acte de mécréance évident car iléquivaut à rejeter un Texte et à rendre licite ce qu'Allah a déclaré illicite. Dans letexte ici, l'auteur veut montrer qu'appliquer une autre législation que celle d'Allahou la changer ou ne l'appliquer que partiellement est un acte de mécréance évi-dent même si cela n'est pas accompagné du istihlâl...

    57

  • Aprés avoir tenté de nous prouvé la légitimité de sortir contre le gouverneurqui remplace les lois de la législation par des lois forgés sans examiner sacroyance, et aprés avoir essayé de nous convaincre que lui et ses semblablesne méritent pas d’être comparés aux Khawârijs, il décide de nous prouver quel’acte lui même suffit à déclaré le gouverneur apostat sans avoir à examiné sacroyance. Il nous explique que la croyance n’a rien à faire dans l’apostasied’un tel gouverneur.Traduction :L’auteur a commis des erreurs de traduction non négligeables et à omis detraduire les quelques lignes qui précédent le texte et qui permettent sa com-préhension.Il a traduit la phrase « car il a changé la religion d’Allah » par « car il aapostasié » (nous les avons souligné, voir page précédente). Changer la reli-gion signifie qu’il a fait des modifications puis les a présenté comme faisantpartis de la religion. Ces la définition que lui donne les savants, notammentIbnTaymiyya. Noté bien ceci car c’est trés important. Il y a une grande diffé-rence entre celui qui forge une loi puis la présente comme faisant partie de lachari’a et celui qui forge une lois à coté de la charî’a tout en admettant quela charî’a est meilleur.Une autre erreur de traduction : « Qâla bi = professer » qu’il a traduit par «celui qui en est l’auteur ». Sa traduction suggère que la personne ne devientmécréante que par l’acte alors que ibn Hazm a clairement introduit la notionde croyance en utilisant l’expression « Qâla bi ». Notion qu’il va développédans le tome 8 comme nous le verrons à la page 64.

    Voici donc notre traduction du texte de Ibn Hazm dans son integralité suivide la version en arabe :.

    58

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    Nous répondons

  • 59

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    « ... Il fût aussi rapporté que ‘Adî bni ‘adî Al-Kandî gouverneur de Mossoula écrit à Omar ibn abdel Azîz en lui disant : «c'est le pays dans lequel il y a leplus de voles et de désordres, dois-je juger avec ma raison ou bien avec lavérité amer (pour eux)? Omar ibn abdel Azîz lui a répondu :«si la vérité amerne leur profite pas Allah ne les guidera pas.»‘Adî a dit «je n’ai quitté cette ville que lorsqu’elle fut la meilleur des cité»».

    Celui qui a forgés ce mensonge sur Omar ibn abdel Azîz ne peut appartenirqu’à deux catégorie d’individus :Ou bien c’est un mécréant qui complote contre l’Islam, ou bien c’est un igno-rant qui ne mesure pas ce qu’il dit. Car l’innovation en matière de législationne peut prendre que quatre formes : 1) elle consiste soit à retirer certaines obligations reconnu : comme retirer unepartie de la prière, une partie du jeûne, de la Zakat, du Hadj, ou la sentence dufornicateur, ou du calomniateur, ou les retirer tous.2) soit encore en y ajoutant quelque chose ou en innovant de nouvelles obli-gations. 3) ou bien elle consiste à rendre licite un interdit tel que rendre licite la viandede porc, les boissons alcoolisées, ou les bêtes mortes4) ou bien rendre illicite ce qui est licite tel que la viande de mouton ou autre.Quelle que soit celle qu’il professe il est dans tout ces cas sur les pas des juifset des chrétiens. Et le devoir de tout Musulman et de tuer celui qui autorise ceschoses sans l’appeler au repentir, et sans l’accepter s’il se repent. Ses biensdoivent être versés dans la trésorerie Publique Islamique, car il a changé lareligion d’Allah, et le Messager d’Allah – ‘Aleyhi salat wa salam – a dit : «Celui qui change de Din, tuez-le ! » Et nous cherchons protection auprésd’Allah contre sa colère causée par une faute menant à une telle perdition. »

  • 60

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    Texte en arabe de Ibn Hazm :

  • Analyse :Ibn Hazm fait la distinction que tous les savants font entre le grand Koufr quiprend son origine dans la mécréance de conviction et le petit Koufr qui lui,est lié à l’acte. Il dit : « Quelle que soit celle qu’il professe il est dans toutces cas sur les pas des juifs et des chrétiens […] car il a changé la religiond’Allah ». Or nous savons que les juifs et les Chrétiens ont changé la religiond’Allah de la manière suivante : ils ont écrit de nouvelles lois puis ont dit :« ceci vient d’Allah ». Et c’est exactement la signification que donne lessavants à l’expression « la législation modifiée (moubaddal)» qui rend sonauteur mécréant de par le consensus :Le cheikh ibn taymiyya [Majmou’ Fatawa tome 3 page 268] a dit :

    61

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

  • Regardez comme ibn taymiyya à associé la notion de « législation modifiée» avec le verset : « Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, ceux là sont les mécréants (Kâfiroun) ». Ceci prouve que pourlui il n’y a pas de dissociation entre ces deux choses. Ce ne sont pas deux sujet différents comme se le plaise à dire les adeptes de la pensée Takfîr. Voiciune autre parole de ibn taymiyyat qui le confirme [tome 35 page 397] : Puis il explique que la législation modifié qui fait sortir son auteur de l’Islam

    62

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    « La législation modifiée : ce sont les hadith inventés, les tafsîr renversés, lesinnovations introduite dans la législation et qui n’en font pas partie, et le fait dejuger par autre chose que ce qu’Allah à révélé »

    « Et l’individu lorsqu’il rend licite un interdit reconnu par tous, ou rend inter-dit une chose licite reconnu par tous, ou bien change la législation reconnude tous, il est alors mécréant apostat par le consensus des savants. Puis pareil-lement un verset est descendu d’après l’une des deux paroles: « Et ceux quine jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, ceux là sont les

    mécréants (Kâfiroun) », c'est-à-dire celui qui rend licite (Istahalla)3 le faitde juger par autre chose que ce qu’Allah à révélé. Le terme « législation »,dans l’usage des gens, se découpe en trois catégories : 1) la législation révélé : c’est ce qu’à apporté le Messager et qu’on doit sui-vre, tandis que celui qui le contredit mérite le châtiment.2) La législation interprété : c’est les avis des savants comme par exemple lemadhab de l’imâm Mâlik et d’autres. Il est permis de le suivre, mais ce n’estpas obligatoire, ni interdit et personne n’a le droit d’obliger ou d’interdire lamasse de le suivre.3)La législation modifiée : ce sont les mensonges proférés à l’encontred’Allah et de son Messager, et à l’encontre des gens par le biais du faux témoi-gnage et autre, et l’injustice caractérisé. Puis celui qui dit que ceci est lalégislation d’Allah, il est Mécréant sans aucun doute. » (fin de citation)

    ________________________3 Ibn taymiyya n’a pas dit « avec Istihlal ou sans Istihlal » comme l’a fait l’auteur,mais au contraire il a bien insisté sur le fait que le grand Koufr est effectif avecl’Istihlal.

  • de par le consensus c’est d’attribuer toutes ces choses forgés à la législationAllah. Autrement dit, celui qui forge des lois puis juge avec sans pour autantles attribuer à la législation d’Allah n’est pas Mécréant, il a commis unemécréance moindre. C’est pour cela que ibn taymiyya associe le verset à lalégislation modifié. Il leur applique à tout deux la règle de ibn ‘abbass. Lalégislation modifiée, pareillement au Koufr cité dans le verset, se divise endeux types : celle qui fait sortir de l’Islam et celle qui ne fait pas sortir del’Islam. Al-Qourtoubi a dit dans son tafsir tome 6 page 191 : Et il ne fait aucun doute que Ibn hazm visait dans le paragraphe citait par

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    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    «s’il juge au moyen de son opinion puis prétend que cela vient d’Allah, il auraalors opérer un changement (Tabdîl)qui implique l’apostasie. Mais s’il jugeavec en suivant ses passion et par désobéissance, alors c’est un péché qui peutêtre pardonné selon le principe des gens de La Sounnah dans le domaine du par-don accordé aux désobéissants. Al Qachîri a dit : La doctrine des Khawârijsconsiste à rendre mécréant ceux qui pratiquent la corruption et juge par autrechose que les lois d’Allah.»

    l’auteur le changement de législation dont à parlé ibn taymiyya et Al-Qourtoubî, c’est pour cela qu’il a parlé des juifs et des chretiens, et aussiparce que ibn hazm répondait à un faux récit rapporté de ‘omar bni ‘abdel‘azîz qui aurait envoyé ‘Adî Al-Kandî à Mossoul en Iraq pour gouverner làbas, et celui-ci lui aurait écrit : « c’est le pays dans lequel il y a le plus devoles et de désordre, dois-je juger avec ma raison ou bien avec la vérité amer? » Il lui répondit : « si la vérité amer ne leur profite pas Allah ne les gui-dera pas. ». Il est clair ici que Al-Kindî voulait cacher la vérité pour la rem-placer par son raisonnement puis présenté le résultat de son raisonnement

  • comme étant la législation d’Allah. Ce récit que ibn Hazm a qualifié de men-songe est la raison pour laquelle il a écrit ce paragraphe. En réalité, comme l’enssemble des salafs, ibn Hazm fait la distinction entrela mécréance de conviction et la mécréance par les actes : il a dit dans letome 8 page 634 (Al-Ihkâm fî oussoul Al-Ahkâm) :Ibn hazm a donc bien fait la distinction entre Istihlal et non istihlal pour toute

    64

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    « S’ils rendent licite (Istahallou) le fait de la contredire, ils sont mécréant.S’il la contredise par rébellion sans rendre cela licite, ils sont alors pervers.Et c’est ce que nous disons pour toute la législation, ainsi que pour celui quifornique, celui qui mange la nourriture interdite, qui porte atteinte à l’honneuret au corps d’un musulman etc.. Celui qui fait tous cela par erreur sans savoirqu’il a enfreint ce qu’Allah a révélé par la bouche de son messager, on ne lerend pas mécréant, ni pervers, ni désobéissant. Celui qui le fait volontairementsans pour autant avoir la conviction que ce qu’Allah en a interdit est licite, ilest alors un pervers. Et si celui qui le fait volontairement rend licite (istahalla)le fait de contredire Allah, il est Alors Mécréant. »

    la législation. On voit clairement qu’il fait reposer l’apostasie sur lamécréance de conviction lorsqu’il dit : « Celui qui le fait volontairement sanspour autant avoir la conviction que ce qu’Allah en a interdit est licite, il est alors unpervers. Et si celui qui le fait volontairement rend licite (istahalla) le fait de contre-dire Allah, il est Alors Mécréant.».

  • 65

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    Cette règle, ibn hazm l’applique à toute la législation comme il le dit lui mêmeIbn Hazm ne fait pas la distinction entre le gouverneur qui juge par autre

    chose que la législation dans une, deux, ou dix affaires particulières et celuiqui le fait de manière générale. Nous invitons celui qui prétend le contraire ànous en fournir la preuve.

  • 66

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

  • Le Cheikh Ibn Taymiya, qu'Allah lui fasse miséricorde, dit quant à lui: " Le simple attachement à l'Islam sans conformité par les actes àses lois et règles ne dispense pas d'être combattu. Car le combatest une obligation jusqu'à ce que le Din entier soit consacré à Allahet jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de fitna (chirk). Si le Din est consacréà un autre qu'Allah, le combat est alors obligatoire. Si un groupequelconque s'interdit l'accomplissement de certaines salat obligatoi-res, ou le jeûne, ou le hajj ou s'abstient de rendre interdits le sang,les biens des Musulmans, ou illicite l'alcool, la fornication, les jeuxde hasard, l'inceste ou encore s'abstient de l'obligation de faire leJihâd aux kuffars ou d'imposer la jiziya aux gens du Livre ou toutautre obligation et interdit de l'Islam pour lesquels personne n'estexcusé en cas de reniement ou d'abandon, et pour lesquels celuiqui les rejette est mécréant, alors ce groupe réfractaire doit êtrecombattu pour cela même s'ils admettent que ces actes sont obliga-toires. Et cela fait partie des choses sur lesquelles je ne connais pasde divergence parmi les Savants ". Le Cheikh Ibn Taymiya a égale-ment écrit : " Tout groupe qui se soustrait à une des Lois de l'Islamapparente et reconnue, doit être combattu selon le consensus desSavants Musulmans, même si les membres de ce groupe ont pro-noncé la chahâda.[…] Allah -ta'âla- a dit : -Et combattez les jusqu'àce qu'il n'y ait plus de fitna et que le Din soit entièrement consacréà Allah, ainsi si une partie du Din est consacré à Allah et qu'uneautre partie est à un autre qu'Allah, il faut combattre jusqu'à ce quele Din soit entièrement consacré à Allah "

    [Source : " Majmou' el fatawa " volume 28 pages 278, 279 voir aussipage 304 édition " Dar el wafa " 1998]

    Commentaire 12

    L’auteur a dit à la page 12- 13:

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

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  • les Erreur de traduction qui déforment le sens : En traduisant le texte de Ibn Taymiyya l’auteur s’est confronté à un problème: comment traduire le verbe «Iltazama» ? Il lui a donné le sens de " confor-mité par les actes ", un sens largement employé par les médias et le commundes musulmans à notre époque. Seulement, cette traduction n’a pas résisté àla suite du texte et l’auteur a donc préféré ne pas le traduire. Le verbeIltazama apparait trois fois. Il ne le traduira qu’une seule fois.Le verbe " iltazam " (masdar : Iltizâm) signifie dans la langue arabe classi-que : " s'obliger à soi-même qch ", " s'imposer qch ". Les savants l'utilisentdans le sens " s'imposer qch ", " se soumettre à ", " se résoudre à ", " s'enga-ger à ", " adopter ". Le sens que lui a donné l'auteur est celui des gens de larue lorsqu'ils disent " untel est moultazim ! ", c'est-à-dire qu'il applique sareligion conformément à la sounnah. Mais le sens avec lequel l'emploi ibntaymiyya et les savants en général n'impliquent pas, dans son sens premier,les actes. Mais il fait plutôt référence à la soumission morale. C'est lecontexte qui permettra d'y inclure les actes. Ibn taymiyya a dit dans Majmou’Fatawa tome 20 page 97-98:

    On voit clairement ici que le terme «adopter» (Iltazama) employé par Ibn tay-miyya ne signifie en aucune manière «être conforme par les actes», mais seu-lement «se soummettre moralement» ou «admettre moralement».C’est comme si vous disiez : «aujourd’hui j’adopte tel principe». Vous vou-lez dire par là que vous l’admettez moralement, vous en faite une conviction,mais ça ne signifie pas automatiquement que vous le pratiquez.Adopter une résolution, un principe, une croyance, une religion, une lois

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    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

    Nous répondons

    "la mécréance de celui qui délaisse la prière est connu chez la majorité des pré-décesseurs parmi les compagnons et les suivants. Le point de divergence setrouve dans le cas où la personne admet (Aqarra) l'obligation de la prière,adopte (Iltazama) sa pratique mais ne la pratique pas. ".

  • Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

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    " Le simple attachement à l'Islam sans adopter (iltazama) ses lois ne dispensepas d'être combattu. Car le combat est une obligation jusqu'à ce que le Din entiersoit consacré à Allah et jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de fitna (chirk). Si le Din estconsacré à un autre qu'Allah, le combat est alors obligatoire. Si un groupe quel-conque se refuse à accomplir certaines salat obligatoires, ou le jeûne, ou le hajjou se refuse d'adopter (iltazama) l'interdiction du sang, des biens, de l'alcool,de la fornication, des jeux de hasard, de l'inceste ou encore d'adopter (iltazama)l'obligation du Jihâd contre les kuffars ou d'imposer la jiziya aux gens du Livreou tout autre obligation et interdiction de l'Islam que personne n'a le droit derenier (jahada) et de délaisser. Celui qui renie leur caractère obligatoiredevient Mécréant. Puis le groupe réfractaire doit être combattu pour cela mêmes'il admet leur obligation. Et cela fait partie des choses sur lesquelles je neconnais pas de divergence parmi les Savants "

    Observez le texte, notamment les termes en gras.Premièrement, on remarque que le cheikh a clairement fait la distinctionentre l’accomplissement et l’adoption morale : il dit au sujet de l’accomplis-sement : «se refuse à accomplir certaines salat obligatoires...» et il dit au

    signifie que vous vous l’êtes imposé à vous même sans pour autant garantirque vous vous y conformer par les actes. C’est donc bien un verbe qui ren-voit en premier lieu à l’action du coeur. C'est donc une grave erreur que de traduire ce terme par la conformité par

    les actes. La traduction la plus proche du texte est :

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  • sujet de la croyance : «se refuse d'adopter (iltazama) l'interdiction dusang...». Aprés avoir évoqué ces deux notions avec quelques exemples, ilrésume le tout en disant : «ou tout autre obligation et interdiction de l'Islamque personne n'a le droit de renier (jahada) et de délaisser». Le verbe«renier» (Jahada» renvoi à la croyance tandis que le verbe «Délaisser» ren-voi aux actes.Deuxièmement , aprés avoir fait la difference entre la mécréance de convic-tion avec le terme «renier» et la mécréance par les actes avec le verbe«délaisser», et aprés avoir dit que l’auteur de ces deux choses méritait d’êtrecombattu, il va donner un jugement spécifique à ceux qui renient les obliga-tions. il dit : « Celui qui renie leur caractère obligatoire devient Mécréant».Pourquoi a t-il évoqué ceux qui renient l’obligation des actes et pas ceux quidélaisse les actes obligatoires ? Parce que le cheikh considère que seul ceuxqui renient le caractère obligatoire des actes sont mécréant, tandis que ceuxqui admettent l’obligation mais délaissent l’acte, ceux là ne sortent pas del’Islam mais méritent quand même d’être combattu. C’est ce que confirme laphrase d’aprés : «Puis le groupe réfractaire doit être combattu pour celamême s'il admet leur caractère obligatoire». Il parlent de ceux qui on accep-ter le caractère obligatoire des actes mais ont délaissé leur pratique. L’expression « même s'il admet leur caractère obligatoire» montre bien quele cheikh ne met pas ce groupe au même niveau que celui qui renient le carac-tère obligatoire des actes comme la salat, la zakat etc. Les premiers sontmusulmans rebelles tandis que les autres sont mécréants. Mais les deux grou-pes méritent d’être combattu.

    Question à l’auteur :Quel rapport y a t-il entre ce texte et le sujet traité ?Y a t- il dans ce texte la preuve que le gouverneur qui ne juge pas par les loisd’Allah de manière générale est automatiquement mécréants peut importe sacroyance ?Rien du tout ! Il n’y a rien de cela dans ce texte. Bien au contraire, onretrouve la distinction entre la mécréance de conviction et la mécréance parles actes ? La mécréance de conviction entraine l’apostasie, alors que le sim-ple fait de délaisser une obligation ne fait pas sortir de l’Islam. Le musulmanrebelle mérite d’être combattu par le gouverneur. Délaisser la zakat ne fait

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  • pas sortir de l’Islam, tandis que renier son obligation fait sortir de l’Islammême si on la pratique. c’est ce qu’a voulu dire ibn taymiyya dans sa phrase; «Le simple attachement à l'Islam sans adopter (iltazama) ses lois ne dis-pense pas d'être combattu». S’attacher à l’Islam sans se soummettre morale-ment aux lois et règles de l’Islam n’empêche pas d’être combattu. Cettephrase est une déduction qu’il a établie suite à l’évoquation des Khawârijsqui pratiquaient l’Islam mais ne se soummettaient pas à certaines règles desorte que le prophète sallallahou ‘alayhi wa sallam ordonna de les combattre.

    Analyse de l’argumentation de l’auteur :L'auteur a réitéré sa méthode d'argumentation tronquée : Il s'est contenté deciter une parole de ibn taymiyya dans laquelle il a souligné des termes sansnous expliquer en quoi cette parole justifie sa thèse. Nous allons donc analyser cette parole puis la comparer à la thèse de l'auteur.Ce paragraphe est tiré d'une fatwa du cheikh de l'Islam dans lequel il répondà la question : " faut-il combattre les Tatars ? ".Avant d'entrer dans la description des Tatars, il présente une règle généralequi se trouve être notre paragraphe en question. Que dit donc ibn taymiyadans ce paragraphe ?Ibn taymiyya nous explique ici que l'obligation de combattre un groupe n'estpas liée au fait qu'il soit Musulman ou bien apostat. C'est pour cela qu'il a dit: " ou toute autre obligation et interdit de l'Islam - que personne n'a le droitde renier (jahada) et de délaisser - et celui qui renie leur obligation devientMécréant. Puis le groupe réfractaire doit être combattu pour cela, même s'iladmet leur obligation. ". Même si le groupe réfractaire n'est pas mécréanton doit le combattre. Donc, le groupe réfractaire qui n'est pas mécréant doitaussi être combattu. C'est pour cela qu'il parle à la suite du verset

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    " il faut combattre jusqu'à ce que le Din soit entièrement consacré à Allah .Allah a dit " Ô les croyants! Craignez Allah; et renoncez au reliquat de l'inté-rêt usuraire, si vous êtes croyants. Et si vous ne le faites pas, alors recevez l'an-nonce d'une guerre de la part d'Allah et de Son messager. ". Ce verset est des-cendu sur les gens de Tâ-if qui s'étaient convertis à l'Islam, qui priaient, jeû-naient le mois de Ramadan mais pratiquaient l'usure. Allah a donc fait descen-dre ce verset et a ordonné les croyants de délaisser l'usure restant encore. Et ila dit : "Et si vous ne le faites pas, alors recevez l'annonce d'une guerre de lapart d'Allah et de Son messager. ". Il y a deux lectures " azhinou " et " âzhi-nou ", mais les deux sens sont bons. L'usure est le dernier interdit du Coran etc'est une chose qui est prélevée avec l'accord des deux parties (l'acheteur et levendeur). Si celui qui n'arrête pas l'usure est en guerre avec Allah et sonMessager, que dire de celui qui commet un autre interdit que celui-ci et qui futrévélé avant lui et qui est plus grave que lui ? "

  • Maintenant, quel rapport y a-t-il entre cette parole de ibn taymiyya et la thèsede l'auteur ?Réponse : aucun. Il ne parle ni du gouverneur, ni du fait qu'il juge avec d'au-tres lois que l'Islam. Il y a au contraire la confirmation que l'apostasie est liéeà la mécréance de conviction. Les groupes réfractaires sont mécréants s'ilscroient que les lois qu'ils ont délaissées ne sont pas obligatoires. Autrementils sont simplement pervers et dans les deux cas ils doivent être combattus parl'autorité légale. Il a fait sortir de l'Islam celui qui renie et non celui quidélaisse, car le simple fait de délaisser ne suffit pas pour juger une personnemécréante. On doit sonder en plus de cela sa conviction.

    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.

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    NB : Pour confirmer un peu plus le sens que nous avons donné à«Iltazama» vous pouvez consulter aussi les paroles de abdellatif ÂliCheikh dans > page 33-34, ainsi queles paroles du cheikh lui même dans >tome 1 page 479 - 480.

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    Réponse sans effort, à la lettre dite en “Or”.