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SURVIVRE…

4 auteurs4 romans

2 maisons d’édition

1 événement

YvesGrevet

florencehinckel

caroletrébor

vincentvilleminot

Contacts presseSamia Chauvin

[email protected] - 01 45 87 51 25

Véronique [email protected] - 01 45 87 50 10

Contact diffusion siègeIsabelle Chevallier

[email protected] avenue Pierre de Coubertin

75 013 Paris

.5.4

1er novembre, année de la catastrophe. Cela fait dix jours que le filovirus U-4, d’une virulence foudroyante, accomplit ses ravages en Europe et sans doute dans le reste du monde. Plus d’électricité, plus de téléphone, plus d’eau potable, le territoire français est abandonné à cette peste d’un nouveau genre.

Pour une raison qu’ils ignorent, quelques milliers d’adolescents, tous âgés entre 15 et 18 ans, sont les seuls survivants dans ce paysage d’apocalypse. Il semblerait qu’une poignée d’adultes, membres des forces de sécurité ou des instances gouvernantes, se soient retirés dans des confinements prévus en cas d’urgence bactériologique.

Dans un hameau de Bretagne, à Marseille, à Paris et à Lyon, Koridwen, Yannis, Jules et Stéphane survivent chacun dans un environnement précaire, livré à l’improvisation et au pillage. Le 1er novembre, lors d’une de leurs dernières connexions Internet, ils découvrent le même message envoyé par Khronos, le Maître du jeu en ligne Warriors of Times dont ils étaient tous adeptes avant le désastre.

Il serait possible de revenir dans le passé pour avertir les joueurs de WOT et empêcher ainsi l’épidémie. Le message invite tous les joueurs qui le liront à se retrouver à Paris le 24 décembre à minuit afin de créer ensemble les conditions de ce « retour en arrière ».

C’est, pour chacun des quatre héros, le début du voyage.

UN UNIVERS POST-APOCALYPTIQUE

Dans un monde post-apocalyptique où seuls les adolescents ont survécu, Koridwen, Yannis, Jules et Stéphane se rendent, sans se connaître, à un même rendez-vous. Parviendront-ils à survivre, et pourront-ils changer le cours des choses ?

.7.6

U4 est un récit croisé dont les romans se déroulent sur une même période et peuvent se lire indépendamment.

Écrit à la première personne, chaque roman, fort et singulier, est signé par un auteur. Il raconte l’histoire d’un des protagonistes et se suffi t à lui-même. Mais chacun est ainsi fait qu’il donne l’irrépressible envie de lire les autres. Car le personnage principal d’un livre devient l’un des personnages secondaires des trois autres, et chaque roman élucide une nouvelle facette de leur destin commun, propose un nouveau point de vue sur les quatre héros.

Les romans se terminent différemment puisque les chemins des quatre héros, même s’ils convergent, sont différents.

Les histoires se mêlent, les personnages se croisent, nouent des liens, s’entraident, s’aiment ou se rejettent… et il faut lire Koridwen, Yannis, Jules et Stéphane, dans l’ordre de son choix, pour avoirlu « U4 ».

Lorsque Yves Grevet, Florence Hinckel, Carole Trébor et Vincent Villeminot ont décidé de se lancer dans l’aventure d’U4, ils ont eu envie que Nathan et Syros restent leurs éditeurs respectifs*, pour garder cette relation privilégiée faite d’échanges continus surle texte… Ces éditeurs ont donc travaillé ensemble. Un beau cadeau pour ces deux maisons !

16,90 € - 380 pages environ pour chaque roman

*Yves Grevet est l’auteur de Méto et Nox chez Syros ; Florence Hinckel de #Bleue et Théa pour l’éternité chez Syros, et de la série Le chat Pitre chez Nathan ; Vincent Villeminot de Instinct, Réseau(x)et Ma famille Normale chez Nathan.Carole Trébor, auteur de Nina Volkovitch chez Gulfstream, a suivi ses trois partenaires chez leurs éditeurs privilégiés.

Deux éditeurs, Nathan et Syros,qui coéditent U4.

parution simultanée

le 27 août 2015

Quatre personnagesquatre romansquatre destins...

.koridwen .yannis .Jules .Stéphane.Stéphane

.8

Koridwen est la dernière survivante d’un hameau de Bretagne. Avec l’aide du vieux Yffig, elle a inhumé les neuf autres

habitants du coin. Puis le vieux Yffig est mort à son tour, et Koridwen l’a enterré lui aussi. Avant de mourir, la mère de Kori lui a confié une enveloppe laissée par sa grand-mère, à ouvrir le jour de ses quinze ans. Cette lettre, qui parle d’un long voyage et de mondes parallèles, fait si étrangement écho au message reçu sur Warriors of Times que Koridwen est ébranlée malgré elle. Elle décide d’aller chercher son cousin Max et de se rendre avec lui en tracteur au rendez-vous à Paris.

« Kori est une pragmatique, elle se sent pourtant

appelée par ses rêves et par des signes qu’elle croit

décrypter. Elle vit avec le sentiment diffus qu’il

ne peut rien lui arriver, qu’elle est en mission et

qu’elle survivra. »Yves Grevet

LE MOT DE L’AUTEUR

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Mes parents me manquent. Cette phrase, jamais je n’aurais pensé la prononcer il y a encore quelques semaines. Depuis quatre ou cinq ans, je n’avais plus qu’une idée en tête : fuir cette baraque sinistre que je qualifiais même de “ tombeau ”. Aujourd’hui que la quasi-totalité de l’humanité a disparu, cette expression me fait un peu honte. Je me sens presque coupable de l’avoir utilisée si facilement. Ceux qui croient aux signes pourraient aller jusqu’à dire que c’est à cause de moi que mon hameau s’est transformé en cimetière.

Quels liens faites-vous entre votre roman U4 et vos autres romans ?U4 est très proche de mes autres romans, d’abord par le choix de la narration à la première personne et au présent. Koridwen vit dans un contexte très différent de mes autres héros, mais elle leur ressemble par son courage, son souci des autres, son indépendance. J’avais envie d’une héroïne, fille de paysans, avec les pieds sur terre, ayant des savoir-faire pratiques, une fille qui rêvait d’ailleurs mais se contentait jusque-là de vivre par procuration au travers des jeux vidéo. Je la voulais moderne mais aussi attachée à ses racines bretonnes. La Bretagne me fascine depuis l’enfance, autant celle des côtes que celle de l’intérieur.

YvesGrevet.Koridwen

Yves Grevet, 53 ans, est notamment l’auteur de la trilogie Méto et du diptyque Nox, chez Syros.

.12

« L’indépendance de Yannis, son besoin de liberté

et la découverte de ce que la nature peut offrir

lui feront peu à peu entrevoir que le monde lui

appartient, à lui et à tous les survivants de sa

génération, et qu’un nouvel avenir est à inventer,

proche de la terre nourricière et de valeurs simples

et fondamentales. »Florence Hinckel

LE MOT DE L’AUTEUR

Yannis vit à Marseille. Ses parents et sa petite sœur sont morts. Maintenant, il voit leurs fantômes un peu partout – peut-

être qu’il devient fou ? Quand il sort de chez lui, terrifié, son chien Happy à ses côtés, il découvre une ville prise d’assaut par les rats et les goélands, et par des jeunes prêts à tuer tous ceux qui ne font pas partie de leur bande. Yannis se cache, réussit à échapper aux patrouilles, à manger… Mais à peine a-t-il retrouvé son meilleur ami que ce dernier se fait tuer sous ses yeux. Il décide alors de fuir Marseille et de s’accrocher à son dernier espoir : un rendez-vous fixé à Paris…

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Aujourd’hui, alors que je suis des yeux ce cadavre qui danse au gré des vaguelettes, je parle à la Mort. Elle, dont j’osais à peine prononcer le nom avant, est comme une amie maintenant. Hey, la Mort, ça va ta vie ? Combien de gens t’as embrassés, aujourd’hui ? Ah ouais, quand même… La Mort… J’attendais qu’elle frappe à ma porte, grelottant sous ma couette, fasciné par ce ciel bleu qui se moquait de tout, des vivants, des morts ou des agonisants, et surtout de moi. L’eau du port reflétait ses couleurs comme avant, les mâts des bateaux s’entrechoquaient comme avant, les gabians criaient comme avant, mais aucune parole, aucun cri, aucun moteur, aucune musique, aucune présence humaine comme avant…

Vous avez dû vous emparer de personnages que vous n’avez pas créés, comment s’est faite cette appropriation ? Écrire en solitaire tout le premier tiers de nos romans a été d’une grande aide. En nous lisant les uns les autres, nous avons pu donner corps à nos quatre personnages. J’ai essayé de situer chacun par rapport à Yannis, en dégageant des ressemblances et des oppositions. Nos héros devaient se compléter et, par miracle, je crois que c’est vraiment le cas.J’ai trouvé que s’approprier le personnage d’un autre n’était pas difficile, mais qu’on s’approprie le mien, ça, c’était autre chose ! Il y a forcément des divergences de perception, et nous avons dû apprendre non seulement à les accepter, mais aussi à en explorer la richesse.Ces contraintes ont nécessité une sorte de lâcher-prise et ont imposé un réalisme qui me paraît être une des forces d’U4.

FlorenceHinckel.Yannis

Florence Hinckel, 41 ans, est notamment l’auteur de #Bleue, chez Syros, et de L’été où je suis né, chez Gallimard.

.16

Jules vit reclus dans son appartement près du Luxembourg, à Paris. Il n’a plus aucune nouvelle de ses parents, en voyage

à Hong Kong lorsque l’épidémie a commencé de se propager. Il refuse d’accepter la réalité du spectacle effroyable qu’il observe par la fenêtre, la rue jonchée de cadavres le tétanise. Mais il sait qu’il ne pourra pas tenir longtemps en autarcie. Son seul espoir : le rendez-vous fixé par Warriors of Times. Pour affronter l’extérieur, Jules redevient le guerrier impavide qu’il était dans le jeu. Il va alors retrouver son frère aîné, puis secourir une petite fille qui a mystérieusement échappé au virus et qu’il décide de prendre sous son aile.

« En protégeant les autres, il se sauve lui-même,

il se donne la chance de changer, d’aller de l’avant,

d’aimer, de partager et de s’adapter. »

Carole Trébor

LE MOT DE L’AUTEUR

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Il faut que j’aille dans un magasin de bricolage pour trouver la mort-aux-rats la plus puissante, il y en a un grand près de la place d’Italie, boulevard Vincent-Auriol…C’est vrai que ça fait une trotte, mais je peux descendre la rue Mouffetard, puis remonter l’avenue des Gobelins. J’en ai pour une bonne demi-heure de marche. Dans la rue Mouffetard, des vitrines ont été cassées, des devantures fracassées. Le vent a fait tomber les mannequins. Des journaux trempés par la pluie donnent aux pavés une allure de mosaïque. Des fragments de viande pourrie, des carcasses de poulets déchiquetées sont éparpillés par terre. Les chiens se sont servis dans les boucheries et charcuteries de la rue. Je dois conserver mon calme. Il ne faut pas fléchir. Des légumes et des fruits, picorés par les moineaux, se détériorent sur les étals. Mais les pommes et les oranges sont en bon état. J’en remplis deux gros sacs et les mets au fond de mon caddie : des vitamines pour Alicia.

Comment est né votre personnage ?Nous sommes partis sur l’idée de personnages aux profils geeks : je me suis donc inspirée des amis de mon fils les plus geeks, ceux qui décrochent de leur scolarité, jouent toute la nuit en cachette, se sentent plus proches de leurs copains de jeu vidéo que de leurs copains au collège. Puis au fil de l’écriture, le tempérament de Jules s’est dessiné : je le voyais plutôt sympa, doux, pas rebelle. Jules n’est ni impulsif ni violent : c’est un gars tendre qui se déconnecte du réel. Et il va découvrir sa capacité à résister, sa façon à lui d’être fort, au fil de l’histoire. Il vient d’une frange privilégiée du milieu parisien, ce qui correspond à une réalité que j’ai observée parfois : certains parents, très pris par leur travail, n’ont pas vraiment le temps de s’occuper de leurs adolescents. Ils se rendent compte un peu tard que ces derniers passent leur vie sur leur ordinateur.

CAROLETRÉBOR.JULES

Carole Trébor,41 ans, est notamment l’auteur de la trilogie Nina Volkovitch, chez Gulfstream.

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Stéphane vit à Lyon avec son père, un éminent épidémiologiste. Si des adultes ont survécu, son père en fait partie, elle en est

convaincue. Alors elle refuse de rejoindre le R-Point, ce lieu où des ados commencent à s’organiser pour survivre. Elle préfère attendre seule, chez elle, que son père vienne la chercher. Et s’il ne le fait pas ? Et si les pillards qui contrôlent déjà le quartier débarquent avant lui ? Tout espoir s’écroulera, à l’exception d’un seul : un rendez-vous fixé à Paris…

« Les cheveux gris coupés court, les yeux gris,

Stéphane est une jeune fille au prénom de garçon.

Je la crois déterminée, rationnelle, intelligente,

solitaire, ne supportant pas de dépendre d’autrui.

Face à la violence, elle se surprend elle-même, par

son engagement froid, sans peur. »

Vincent Villeminot

LE MOT DE L’AUTEUR

.23.22

La nuit m’a presque surprise, au retour. Je remonte nos quatre étages dans l’obscurité. La coupure d’électricité dure depuis vingt-quatre heures. Est-elle définitive ? Il n’y a plus assez de survivants pour faire tourner les centrales, paraît-il…Dans l’escalier, je ne peux empêcher mon cœur de battre plus fort. Au moment où j’introduis la clé dans la porte, cela me submerge. L’espoir. J’ouvre.Personne. Il n’est pas revenu, aujourd’hui. Pas davantage qu’hier ou que les huit derniers jours. J’avais laissé un mot à son intention, au cas où, devant le cadre-photo, sur la table de la salle à manger : “ Je suis partie te chercher à Gerland. Je reviens dans trois heures. S. ”

VINCENTVilleminot.stéphane

Vincent Villeminot,42 ans, est notamment l’auteur de la trilogie Instinct, et du diptyque Réseau(x), chez Nathan.

Que vous a apporté l’écriture d’U4, humainement et littérairement ?Contrairement à l’écriture à quatre mains d’un même roman (que j’ai pratiquée en « litté adulte » il y a longtemps), nous n’avons jamais eu à transiger sur nos textes, leurs aspérités et leurs ellipses… Et ce qui importe surtout à mes yeux, c’est la façon dont les dernières pages du roman se sont écrites. Mon épilogue n’est pas celui que j’avais imaginé initialement, il en est même l’exact opposé.Cela s’est imposé progressivement – à nos personnages comme à nous, ses coauteurs. On l’a écrit avec incertitude, avec fatigue… Mais aujourd’hui, j’ai le sentiment que les choses se déroulent pour Stéphane comme il fallait qu’elles surviennent. C’est exactement ce que nous voulions provoquer en écrivant U4.

.25.24

INTERVIEWS CROISÉES Comment avez-vous fait pour imaginer les implications concrètes d’un monde ravagé par un virus ?

Florence : Nous nous sommes documentés de façon très détaillée sur la métamor-phose d’un pays industrialisé soudain paralysé. Ce qui était un mode de vie naturel il n’y a pas si longtemps s’apparen-terait pour nous à un mode de survie extrême. Nous avons pris des renseignements au-près de spécialistes de la sur-vie, auprès de médecins, nous avons regardé et lu des docu-mentaires. J’ai trouvé passion-nante cette plongée dans des questions écologiques, écono-miques et sociales. C’est for-cément porteur d’émotions en tout genre.

Et vous n’avez pas hésité à placer des adolescents dans un contexte aussi violent ?

YVES : C’est justement cela qui nous intéressait ! Pour ces jeunes héros sur-vivants d’une catastrophe,

comment trouver le courage de vivre sans les autres ? Comment ne pas se demander sans cesse : “ Pourquoi ai-je survécu et pas mes proches ? ” Est-ce qu’on doit alors donner un sens à la catastrophe en se rattachant à des croyances ?

Carole : Ce que j’avais envie de partager avec les lec-teurs, c’était l’idée de la possi-bilité du deuil, celle de notre capacité à nous adapter, à nous reconstruire quelles que soient les circonstances. Cette situa-tion extrême à laquelle nous avons confronté nos person-nages nous a naturellement amenés à parler des sujets fondamentaux : la vie, la mort, l’amour, l’espoir…

VINCENT : En plaçant des adolescents ordinaires dans une situation extraordinaire, on leur donnait la possibilité de se révéler, de résister ou de baisser les bras… S’orga-nisent-ils pour vivre ensemble ? Acceptent-ils la contrainte du groupe, et surtout celle que veulent imposer les quelques adultes survivants ? U4 se

Comment est né le projet U4 ?

Florence : L’idée d’écrire un projet commun a germé lors d’un salon, où nous formions un joyeux petit groupe ! C’était en 2013.

Carole : Je me souviens de notre voyage de retour avec Vincent. On a enchaîné les fous rires, on se racontait nos mo-ments de solitude d’auteur de-vant certaines critiques de nos livres ! On s’est dit qu’on avait envie de collectif, pas seule-ment à la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse (pour moi), mais aussi dans l’acte créatif. L’idée nous est venue de proposer à Yves et à Flo-rence une aventure commune. À peine descendue du TGV, je leur ai envoyé un message, et ils ont dit oui tout de suite !

Florence : J’ai retrouvé Vincent peu de temps après sur un autre salon. Lors de nouvelles discussions, il a proposé de plan-ter un décor post-apocalyptique.

Pourquoi avoir choisi cet univers post-apocalyptique ?

FLORENCE : Ça s’est imposé presque naturellement, peut-être parce que ça permettait de faire table rase non seulement du passé de nos personnages, mais aussi de nos fictions pré-cédentes. Avant U4, on avait chacun raconté des choses très, très différentes.

VINCENT : En détruisant le monde entier, ce qu’aucun de nous n’avait encore fait, on se re-trouvait tous à armes égales, les mains nues, comme nos person-nages. On est très vite tombés d’accord là-dessus… Là où il a fallu palabrer, c’est sur les rai-sons de l’apocalypse. Je tenais personnellement à l’idée d’une catastrophe sans responsables, sans terroristes, et donc sans « signification » évidente. Je me suis entêté pour que mes coau-teurs ne fassent pas exploser thermo-nucléairement le monde comme ils l’avaient prévu, mais qu’on lui inocule plutôt le filo-virus Utrecht 4e souche (U4).

.27.26

de nos héros à la fin juin de la même année.

FLORENCE : C’est au fil de l’écriture que nous avons réali-sé la complexité du projet. Nous avons dû nous mettre d’accord sur des calendriers météorolo-gique ou lunaire. Le plus ardu était de se fondre dans l’uni-vers d’un autre. Des plans et des descriptions détaillés ont dû être élaborés, par Vincent à Lyon et par Yves et Carole à Paris. À partir de ces informa-tions, j’ai beaucoup joué au ca-méléon !

CAROLE : Ensuite, il y a le travail concret d’écriture des scènes communes qui est à la fois très compliqué et très surprenant : on y mesure l’im-portance de la subjectivité de chacun. Quatre individus réu-nis au même moment au même endroit ne vivent pas du tout la même chose !

VINCENT : Et on est devenus fous environ aux deux tiers de la première version, sachant qu’il y a eu ensuite une deu-xième version…

Vos romans peuvent se lire dans n’importe quel ordre. Comment avez-vous procédé pour que la fin de l’un ne révèle rien de la fin des autres ? Et qu’il n’y ait aucune contradiction entre eux, malgré tout ?

Carole : Les quatre livres sont des romans à part entière, avec quatre héros qui évoluent et ont des obstacles propres. L’épidémie, leur addiction au jeu WOT, et l’appel de Khronos à se rencontrer le 24 décembre, c’est leur point de départ com-mun. Les personnages évoluent dans le même monde, mais les intrigues des romans sont autonomes, donc la fin de l’un (la résolution de son conflit) ne spoile pas la fin des autres. L’idée, c’est d’en dire juste as-sez pour donner envie aux lec-teurs de découvrir tous les ro-mans !

Une fois le contexte et les per-sonnages « inventés », restait ensuite à vous lancer, donc à trou-ver un éditeur pour vous accom-pagner. Pourquoi deux éditeurs ? Pourquoi Syros et Nathan ?

situe dans un entre-deux – après la catastrophe, mais avant la reconstruction. Du coup, nos romans parlent d’abord de résilience indivi-duelle et collective, en un sens.

Vos ados, précisément : comment avez-vous choisi de vous répartir les rôles ? Les deux personnages féminins sont pris en charge par les auteurs et les deux personnages masculins par les auteures, est-ce un hasard ?

Yves : C’est complètement délibéré, une envie de jouer et de se lancer un défi, il faut dire aussi qu’on prévoyait des rap-prochements amoureux pos-sibles entre certains des narra-teurs...

CAROLE : Et c’est d’autant plus drôle que chacun de nous dit « je » en parlant de son per-sonnage !

Si chaque roman est l’œuvre d’un seul auteur, vous avez dû vous mettre d’accord sur le

contexte, les moments où vos personnages se rencontrent… Comment avez-vous travaillé ?

YVES : Une fois le contexte de la catastrophe précisé, nous nous sommes donné certaines contraintes pour apporter une vraie cohérence au projet : les quatre romans se déroulent entre le 1er novembre et le 24 décembre. Ils sont tous ré-digés à la première personne et au présent.

Vincent : Ce qui, pour moi par exemple, était une double gageure : je n’avais jamais écrit comme ça, en général je pré-fère le passé et les narrateurs extérieurs.

YVES : Nous avons ensuite établi que nos personnages se rencontreraient deux à deux au premier tiers des romans et tous les quatre aux deux tiers. Nous avons essentiellement travail-lé par mails (2 000 messages échangés à ce jour), par Skype et lors de rencontres en vrai, dont une semaine à Marseille fin avril 2014 et quatre jours à Paris sur les lieux des exploits

YVes : Nous concevions les quatre romans comme une œuvre unique portée par quatre narrateurs. Pas question de faire chacun un livre chez son édi-teur…

vincent : On a rédigé une note d’intention avec le pitch des romans, le contexte. On a ajouté chacun un extrait du journal de notre narrateur, dans les jours qui précèdent la catas-trophe, afi n qu’on saisisse bien leur personnalité, leurs origines, leurs rêves…

Yves : Pour le choix des édi-teurs, il était tout naturel que je propose ce projet à Syros qui me publie depuis près de dix ans. Vincent a fait de même chez Nathan, parce que c’est sa « maison ». On voulait une coédition. Et Florence, comme moi, avait déjà travaillé avec les uns et les autres. Les re-tours des deux maisons d’édi-tion ont été enthousiastes et Carole a été adoptée.

Vincent : On a d’ailleurs le sentiment que nos éditrices se sont amusées presque autant que nous, dès le début.

florence : C’était électri-sant, ça nous a beaucoup ras-surés sur la qualité de notre projet.

NOTES