supplement de l'union "stade de reims"

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  • 8/18/2019 Supplement de L'Union "Stade de Reims"

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    SPÉCIALVENDREDI 25 MARS 2016

            C        A        H        I        E        R

       V   i   l   l  e   d  e   R  e   i  m  s  -   D   i  r  e  c   t   i  o  n   d  e   l  a   C  o  m  m  u  n   i  c  a   t   i  o  n

       ©    J .

       C .

       H  a  n  c   h   é

    l’effervescencesportive

     facebook.com/VilleReims

     twitter.com/VilledeReims

          1      3      4      6      5      3      2      7      0      0      V      D

    Supplément réalisé par les étudiants de l’École supérieure de journalisme de Lille (ESJ-Pro)

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    SPORTSVENDREDI 25 M

    II

    Spectacle favori de la planète, lefootball concentre les passions,les rêves et les soucis de laFrance du début du XXIe siècle.C’est manifeste à Reims, commedans toute ville possédant unclub de Ligue 1, où le Stade estrevenu en 2012 après plus detrois décennies d’éclipse. Pen-dant deux semaines, quinzeétudiants de l’ESJ-Pro, liée àl’École supérieure de journa-lisme de Lille, qui sont dans ladeuxième année de leur contratde professionnalisation, se sontpenchés sur cette entrepriseaventureuse qu’est un club defootball professionnel. Ces

     jeunes journalistes se sont ren-dus au centre de formationLouis-Blériot, où des dizainesde footballeurs en herbe tra-vaillent d’arrache-pied pour at-teindre le Graal d’un contratprofessionnel. Ils ont observéles rouages de cette « machine »qui fait tourner une équipemondialisée, avec des joueursde quatorze nationalités. Ils ontvisité le « centre de vie », fiertédu club qui y voit son sauf-conduit. Ils ont analysé la ges-tion prudente du Stade, l’un desseuls clubs de Ligue 1 à êtrerentable. Avec un régime de ré-munérations spécifique, le clubveut bâtir des fondations sûres.Ils ont interrogé les partenaires,au poids encore trop modeste.Ces journalistes débutants ontégalement enquêté dans l’uni-vers du champagne, si loin dufootball mais en fait… si proche.Ils sont allés aussi à la rencontredes anonymes qui « font » leStade. Accueillis chaleureuse-ment par l’Union et par le club,les jeunes reporters ont ainsipassé deux semaines en ballon.Ils ont œuvré sur le terrain, avecses embûches, à l’image des

     jeunes apprentis footballeurs.Car le journalisme peut êtreaussi exigeant qu’un sport dehaut niveau.

    l’éditoThierry Lévêque

    Deux semaines

    en ballon

    Alexandre BARLOT . . . (27 ans)

    MarieBOULLENGER

    . . (21 ans)Thomas DELANNOY . . (35 ans)Simon GALINIER. . . . (24 ans)Frédéric HATTE . . . . (24 ans)Annabelle IGLESIAS . . (27 ans)Kevin JÉRAULT . . . . (24 ans)Manon MELLA . . . . (23 ans)Anaïs MUSTIÈRE . . . (25 ans)Sarah N'TSIA . . . . . (22 ans)Charlie PERREAU . . . (24 ans)Guilhem POUIOL. . . . (25 ans)Tiffany PRINCEP. . . . (29 ans)Aurélie SOGNY . . . . (29 ans)Mathieu VIVIANI . . . (27 ans)

    FormateursThierry LévêqueMaëlle Fouquenet

    JOURNALISTES

    LE STADE DE REIMS EN CHIFFRES

        I   n    f   o   g   r   a   p    h    i   e    l    ’   u   n    i   o   n

        S   o   u   r   c   e   s   :    W    i    k    i   p   e    d    i   a   ;    I   n    f   o   g   r   e    f    f   e   ;    S   t   a    d   e    d   e    R   e    i   m   s

    Champion de France

    1re division

    1949 - 1953 - 1955

    1958 - 1960 - 1962

    Coupe de France

    1950 - 1958

    Finale de la Coup

    d’Europe

    des clubs champio

    1956 - 1959

    PALMARÈS

    BUDGET 20142015*

    15  fois moinsque le PSG

    30,8

    15,5Droits TV

    5,6Sponsors/publicité

    4,7Billetterie, hospitalité

    2,1Autres

    Recettes (en millions d’euros)

    * Section professionnelle

    2,9Transferts

    30

    19,7Rémunération du personnel

    1,9Transferts/rémunération des agents

    8,4Autres charges

    Dépenses (en millions d’euros)

    EFFECTIF

    30 Joueurs professionnels

    100 Salariés du club dont

    AFFLUENCE À DOMICILE

    12 851

    15 576

    12 92

    (en spectateurs)

    2011/2012

    Ligue 2

    2012/2013

    Ligue 1

    15 558

    2015/2016

    Ligue 1

    2013/2014

    Ligue 1

    2014/2015

    Ligue 1

    14 091

    HISTOIRE DU CLUBLigue 1

    Ligue 2

    National

    CFA

    CFA

    DH

      1  9  3  1

     /  1  9  3

      5

      1  9  3  5

     /  1  9  3

      9

      1  9 4  5

     /  1  9 4

      8

      1  9 4  8

     /  1  9 6

     4

      1  9 6 4

     /  1  9 6

     6

      1  9  6  6

      /  1  9  6

      7

      1  9  6  7

      /  1  9  7

      0

      1  9   7  0

      /  1  9   7

      8

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      9

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     /  1  9  9

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      3

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     4

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      /   2  0  0   2

       2  0  0   2

      /   2  0  0   3

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      2  0  0 4

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      9

      2  0  0  9

      /  2  0  1

      0

      2  0  1  0

     /  2  0  1

      2   2

    Créationdu club

    Liquidation judiciaire

    Retouren Ligue 1

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    SPORTSVENDREDI 25 MARS 2016

    ▶ Comment gérez-vous lapression? Je gère mon stress mais il y a

    beaucoup plus d’adrénaline lorsd’un match que dans la vie detous les jours. Il y a plusieurs ca-tégories de présidents enFrance: les présidents salariésde l’actionnaire et ceux qui sontaussi chefs d’entreprise, commemoi. L’adrénaline est leur récom-pense. On ne fait pas ça pour l’ar-gent.

    ▶ Si vous descendez en Ligue 2,serez-vous dans l’obligation delicencier? J’espère que nous ne serons pas

    amenés à le faire. Depuis quatreans, nous avons étoffé notre per-sonnel. Notre objectif est detransformer en contrats à tempsplein un certain nombre decontrats précaires. Évidemment,si nous descendons, les contratsprécaires ne seront pas recon-duits. Mais en terme de licencie-ments, ce ne sera pas une ondede choc, c’est une certitude.▶ Trouverez-vous de l’aide fi-nancière en Ligue 2 ?

    Quand vous êtes rétrogradés,vous comptez vos soutiens surles doigts d’une main. Nousn’imaginons même pas qu’unebonne fée vienne nous aider. Jepréfère compter sur une réservede jeunes joueurs. Nous avonsun centre de formation où nouspourrons puiser pour renforcerl’équipe.▶ Le projet de développement« Horizon 2020 » prévoit-il unplan B en cas de relégation ?

    Quand nous passons d’une di-vision à l’autre, les salaires des joueurs sont amenés à être ré-duits. Mais nous ne ferons pas dela gestion à la petite semaine. Laparticularité du football, c’estqu’il faut à la fois avoir une visionpour le club et pouvoir gérer unaléa dans la croissance. C’estpour cela que nous avons unevraie stratégie. Nous avons accu-mulé des fonds propres de prèsde 7 millions d’euros au fil du

    temps, nous avons investi dansun centre de formation. Ainsi,même avec une ou deux annéessportivement compliquées, ça netuerait pas le club. Nous avons sutout doucement capitaliser, nousavons des joueurs qui ont unevraie valeur sur le marché.

    « Nos salairessont raisonnables »▶ Comment avez-vous eul’idée d’adopter un plafonne-ment salarial ?

    Au moment de la descente enNational, en 2009. Là, nous avonsrebâti notre plan de développe-ment. Le « salary cap», c’est trèssimple. Quand vous faites venirdes joueurs qui gagnent 80 000euros, vous leur dites: ‘cheznous, vous pourrez gagner au-tant, mais vous allez avoir40 000 en fixe et le reste sera à lafois dépendant de votre partici-pation et de la situation du club’.Plus le club grandit, plus vousêtes obligés de vous écarter unpetit peu de votre ligne deconduite. Mais nous nous bat-

    tons et nous essayons d’être àcontre-courant. Nos joueursgagnent beaucoup plus que dans

    la vie normale mais ils ont dessalaires raisonnables. Ils sonttrès disponibles vis-à-vis dugrand public, participent à desopérations citoyennes.▶ Que pensez-vous de la LoiEvin ?

    Faire changer le logo du clubparce qu’il y avait cette bouteilledessus (jusqu’à l’adoption de laloi Évin en 1991, NDLR) était d’unridicule total. Vivant dans unerégion viticole, nous sommes lespremiers à être pénalisés. C’estencore une belle hypocrisie fran-çaise. Dans toutes les compéti-tions européennes, il y a de lapublicité pour de la bière, alorsqu’en France on s’interdit un re-venu conséquent. Je ne contestepas l’aspect de protection de lasanté publique, mais s’il yavait une publicité pourle champagne dansmon stade, je ne suispas sûr que celapousserait à laconsommation.▶ Quels liens avez-vous avec vos sup-porters ultras, les« Ultrems » ?

    Les « Ultrems »ont compris leurrôle. Il a fallu leséduquer. Nousleur avons ex-pliqué leurrôle qui étaitavant tout desupporter,

    d’être der-rière leurs joueurs etleur

    équipe. Aujourd’hui, noussommes à fond avec eux. Nousavons eu une phase conflictuelleoù il a fallu procéder à des inter-dictions de stade, mais ils sontles premiers et les plus enthou-siastes supporters du club.▶ Pourquoi n’affichent-ils pasde banderoles ?

    Nous n’avons jamais laissé lesbanderoles être déployées dansnotre stade. On peut encouragerl’équipe sans cela. Nous permet-

    tons parfois des exceptions, maisnous les contrôlons au préalable.Nous avons peur des déborde-ments(*). La liberté d’expression,c’est bien gentil, mais on ne peutpas se permettre tout et n’im-porte quoi.Mais évi-dem-ment, siunmal-heurar-

    rive, nous ne nous opppas à un hommage ou uversaire.▶ L’histoire glorieuse dest-elle un atout ou uncap ?

    Nous avons une chanceau monde d’avoir eu un a pu nous gêner. Tout lenous disait « vous êtes lReims » et je ne vous caque lorsque nous jouionvision honneur ou en

    chaque rencontre était ude coupe. Nous étions l’ébattre pour le moindre pede quartier. Ce sentimenpériorité a pu être unedans la première phaseconstruction du club.▶ (*)En 2005, les supporters r

    avaient déployé une bandjugée injurieuse à l’égard

    voisins sedanais.Propos r

    THOMAS DELANNOY, BARLOT, KEV

    FRÉD

    ENTRETIEN

    « La Ligue 2 ne tuerait pas le club Selon son président, Jean-Pierre Caillot, une relégation ne remettrait pas en causel’avenir économique du Stade de Reims. Des garanties ont été prises.

     Jean-Pierre Caillot s’est exprimé en faveur de la construction d’un mu-sée consacré à l’histoire du club du Stade de Reims, six fois champion deFrance entre 1949 et 1962 et deux fois finaliste de la Coupe d’Europe desclubs champions.« Logiquement, il faudrait que ce musée soit à proximité du stade. Ce ne sont pasdes terrains qui nous appartiennent, donc il faudra que nous trouvions quelquechose avec la mairie », a dit le président. Aucun délai n’est encore précisé

    pour ce projet qui a le soutien du maire Arnaud Robinet.Si l’idée du musée semble faire l’unanimité, une difficulté demeure : toutesles archives du club restent éparpillées chez les Rémois. Liquidé en 1992, leStade a sauvé in extremis ses t rophées. Lors d’une vente aux enchères, lecommissaire-priseur avait placé les coupes dans un lot unique, pour éviterleur dispersion. L’homme d’affaires Alain Afflelou les a achetées pour lesrétrocéder au club une fois restructuré. « Si chacun était parti avec un mor-ceau de coupe, aujourd’hui nous serions en train d’écrire dans l’Union ‘Rame-nez-nous les trophées! », explique, soulagé, Jean-Pierre Caillot.Néanmoins, la plupart des souvenirs et richesses du club reste disséminéechez les Rémois. « Dernièrement, une dame a téléphoné au club suite au décèsde son mari, en nous disant : ‘j’ai une pleine armoire de bricoles sur le Stade deReims, je m’apprête à les jeter’… donc nous sommes allés sur place pour récu-

     pérer les souvenirs », poursuit le président.Un appel sera d’ailleurs lancé le moment venu pour rassembler toutes cesrichesses abandonnées.

    T.D.

    Le Stade aura son musée

    Le président Jean-Pierre Caillot et son équipeoeuvrent à la bonne gestion d’un club encorejeune dans l’élite, malgré son passé glorieux.Bernard Sivade

    « La loi Évin, encore une bellehypocrisie française. Dans unerégion viticole, nous sommesles premiers pénalisés... »

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    SPORTSVENDREDI 25 M

    IV

    tion des résultats, seulement si lemaintien est acquis en fin de sai-son. Cette stratégie permet deconserver une certaine homogé-néité dans le vestiaire tout en maî-trisant la masse salariale pour les joueurs, qui représenterait selon Jean-Pierre Caillot « 55 % du budget total du club ».

    Avec sa nouvelle dénomination« institution de football », le club neveut pas laisser un joueur prendrele dessus sur la structure.

    Pourtant, cette méthode peut trèsvite trouver ses limites quand lesmeilleurs joueurs cèdent auxchants des sirènes de l’étranger.Lorsque un club d’envergure euro-

    péenne pose un chèque consé-

    Ne cherchez pas de ZlatanIbrahimovic et autres starsdont le salaire dépasserait les

    cinq zéros au Stade de Reims. De-puis sept ans, les joueurs sont eneffet presque tous logés à la mêmeenseigne en matière salariale avecl’instauration du « salary cap » (pla-fond salarial) . Ce dispositif a per-mis au club de rebâtir un projet àsa mesure après une saison 2008-2009 chaotique en Ligue 2.

    Le SDR, rétrogradé en National, aété alors contraint de recruter des joueurs aux salaires plus abor-

    dables, capables de le ramener versl’élite, comme l’affirme Didier Per-rin, le co-actionnaire majoritaire :« Nous avons complètement changénos méthodes de travail, en se disant qu’il ne fallait pas courir derrière des

     joueurs en fin de carrière, mais plu-tôt se tourner vers des garçons re-vanchards ».

    Comme certains commerciauxqui perçoivent un salaire fixe majo-ré par des commissions, le systèmestadiste rémunère les joueurs aumérite. Le salaire fixe est actuelle-ment plafonné autour de 400 00euros bruts, selon les dirigeants.Concernant le montant potentielde la tranche variable – des primesliées aux performances indivi-duelles et collectives (voir encadré)–, difficile de donner des chiffresprécis tant les critères de calculssont nombreux.

    Pour l’attaquant David Ngog, for-mé au PSG mais ayant effectué l’es-sentiel de sa carrière en Angleterre,et débarqué à Reims en 2014, la ré-munération totale peut, parexemple, atteindre 75000 ou

    80 000 euros mensuels, explique Jean-Pierre Caillot. « Mais il doit être performant, jouer, marquer », dit-il.

    Cette politique salariale laissebeaucoup de liberté aux dirigeants.En additionnant les primes, le SDR a ainsi enrôlé au dernier mercatoestival le capitaine de l’équipe na-tionale de Géorgie, Jaba Kankava,finaliste de la dernière Ligue Euro-pa avec le club ukrainien du Dni-propetrovsk. Le club utilise ces sys-tèmes de leviers pour attirer des joueurs performants, soucieux dese relancer. La grille de participa-tion est établie par tranche de dixmatches effectués et varie en fonc-

    quent sur la table des négociations,la marge de manœuvre des diri-geants rémois s’avère limitée par le« salary cap».

    Dans ces circonstances, le départl’été dernier du milieu de terraininternational polonais GrzegorzKrychowiak au FC Séville semblaitinéluctable.

    Pour des clubs de standingmoyen, le « salary cap » offre cer-taines garanties en termes de tré-sorerie et de gestion. Avec la règledu « fair-play financier », qui im-pose aux clubs de football de nepas dépenser plus qu’ils n’engagnent, ce plafonnement des sa-laires préserve l’équilibre. Reims

    est, avec Saint-Etienne et Lorient,l’un des trois clubs de Ligue 1 àavoir mis en place ce modèle éco-nomique.

    Les dirigeants stéphanois ont ins-tauré en 2010 un « salary cap » à90 000 euros bruts, avec le mêmesystème de primes qui peut, in fine,permettre à certains joueurs des’offrir une forte rémunération.

    Les Rémois ont signé un contratprévoyant deux salaires, l’un pourla Ligue 1 et l’autre pour la Ligue 2.En cas de relégation, leur rémuné-ration baisseront de 35 à 60% selonMathieu Lacour.

    SIMON GALINIER

    SALAIRES

    Rémunérations sous conditions

    En signant cet été l’international géorgien Jaba Kankava, les dirigeants rémois ont fait une entorse à leur propre règle. Christian Lantenois

    Le Stade a été l’un des premiers en France à imposer aux joueurs un plafonnementsalarial assorti de primes à la performance. Cette règle a des exceptions.

    ▶ Quand avez vous mis en place ce sys-tème de salary cap ? Ce plafonnementsalarial a été créé en 2009 après ladescente en National. Les prési-dents Caillot et Perrin ont redéfini

    la politique globale, en revoyantnotamment les salaires. Ce salarycap, qui existait en National et enLigue 2, a pris toute sa dimensionlorsque le club a retrouvé l’éliteen 2012. Aujourd’hui ce modèleéconomique est bénéficiairegrâce à une politique salariale ul-tra-maîtrisée et des salaires fixesglobalement plafonnés à 40 000euros bruts mensuels.▶ Quelles garanties offrent ce système auxjoueurs et au club ? C’est un systèmegagnant-gagnant. En cas de main-tien, si un joueur a enchaîné lesrencontres en atteignant ses ob- jectifs, il mérite logiquement de

    percevoir des primes tantes. La salary cap est tème rétroactif qui déppoints engrangés en chanat. Dès que le maintien dé, toutes les victoiresmatches nuls sont bonl’image de Kankava arrivéles recrues étrangères cient, la première année, d

    rations d’impôts très santes. Ce modèle permerer une gamme de joueurgers de qualité sans dpour autant notre grille sa▶ Quelles sont les limites de ceSur un marché des transtra-concurrentiel, c’est difficile d’attirer des courtisés par des clupeuvent proposer 10 015 000 euros de salaire fplémentaires. C’est pour notre projet est importanattirons des garçons quien notre politique.

    Propos recueillis par Sim

    3 QUESTIONS À MATHIEU LACOUR

    « Gagnant-gagnant »Pour le directeur général adjointdu SDR, MATHIEU LACOUR, le salary capest adapté à la dimension du club.

    40 000Le salaire

    mensuel fixed’un joueur du Stade de Reimsest actuellement plafonné autourde 40 000 euros bruts. Il peut êtreaugmenté par diverses primes...

    Ces différentes primes sont activéesseulement en cas de maintien :Prime d’apparition : 1 000 euros parmatch (seulement pour les titulairesou qui entrent en coursde jeu)Prime de victoire à domicile :500 eurosPrime de victoire à l’extérieur :800 eurosPrime de match nul à domicile :160 eurosPrime de match nul à l’extérieur :200 euros

    EXEMPLES DE PRIMES

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    SPORTSVENDREDI 25 MARS 2016

    Le Stade de Reims va revêtir la fa-meuse tunique Hungaria portéedans ses années de gloire

    (1945-1963). Créée il y a seize moispar Pierre Arcens, ancien d’Adidas,la société est devenue l’équipemen-tier officiel du club pour quatre ans.Les clauses du contrat n’ont pas étérendus publiques. La marque Hun-garia – à l’origine le nom d’uneceinture d’astéroïdes – succéderaau Danois Hummel, spécialiste duhandball, qui abandonne le football.

    Le futur tricot des Rouge et Blanc,qui sera présenté en juillet pro-chain, rappellera celui de la grandeéquipe de Raymond Kopa et RogerPiantoni. Selon Pierre Arcens, lesnégociations avec le Stade n’ont paspris plus de deux semaines. « Il y aeu un vrai coup de cœur », raconte lePDG d’Hungaria. Jean-Pierre Caillot,le président du club rémois, se ditaussi enthousiaste : « C’est unemarque qui est en train de renaître,tout comme le SDR qui après 33 ans, a fait son retour en Ligue 1. »

    Après Platini et HinaultFondée par des cordonniers d’Or-

    léans en 1931, également année denaissance du club de Reims, Hunga-ria n’est pas n’importe quellemarque.

    Oubliée de presque tous aujour-d’hui, elle était dans les années1970 leader sur le marché français,autant dans le football que le tennis,le rugby ou le cyclisme. Des cham-pions de légende ont été équipéspar cette griffe, comme le coureurBernard Hinault, cinq fois vain-queur du Tour de France et l’ancienno 10 des Bleus Michel Platini. C’estsous le maillot de Nancy (1972-1979) qu’il portait des crampons« Hunga», reconnaissables à leur« H » ressortant en blanc sur le cuirnoir. Le rachat de l’équipementierpar Adidas en 1976 avait abouti àson extinction.

    C’est donc une bouffée de nostal-gie qui a inspiré Pierre Arcens, 55ans. « Il faut être totalement fou et 

     passionné pour se lancer dans unetelle aventure, la tâche était tellement immense », dit-il. Installé à Sarcellesdans le Val-d’Oise, Hungaria compteune vingtaine de jeunes collabora-teurs, dixit le PDG.

    Sa société a commencé à s’implan-ter dans le monde du sport profes-sionnel, en signant par exempleavec le Sluc de Nancy, club de Pro Ade basket ou encore avec le StadeRochelais, club du Top 14 de rugby.

    L’entrepreneur mise sur une for-mule innovante pour vendre seséquipements aux amateurs, ce qui

    est le cœur de ses affaires. Les ache-teurs peuvent concevoir eux-mêmes leurs maillots, shorts etchaussettes sur le site et les com-mander en ligne. « Le site internet offre 1,6 million de possibilités et sur-tout ne génère pas de stocks, conclutPierre Arcens. Chez nous, on fabriqueà la demande, ce qui permet de faired’importantes économies, d’éviter les gaspillages et de livrer les vêtementsen quatre semaines maximum. »

    La future tunique rouge et blanchefera-t-elle l’unanimité dans la « Citédes sacres» ? Verdict dans troismois.

    MARIE BOULLENGER ET MATHIEU VIVIANI

    ÉQUIPEMENTIER

    Hungaria, retour vers le futur

    Le futur maillot des Stadistes sera fortement inspiré de celui des années 50, le col lacet en moins...

    ▶ Pourquoi avoir choisi de sponsoriser lestade de Reims ?

     Je suis très attaché à ce club. Je suissupporter depuis l’âge de cinq anset ne manque presque jamais l’oc-casion d’assister aux matches demon club de cœur. Prendre partaux événements populaires,comme les matches de foot,prouve que notre entreprise est in-

    tégrée dans notre région. On sedoit de soutenir l'économie locale.▶ Quels sont les avantages de ce partena-riat pour votre société ?Ce partenariat représente avanttout des bénéfices en termesd'image. Avoir le nom de notre so-ciété sur les affiches du stade De-laune et dans les rues de Reimsmontre que nous existons. Cettevisibilité nous amène de nouveauxclients, et le bénéfice n'est pasquantifiable.▶ Une descente en ligue 2 remettrait-elle enquestion ce sponsoring ?Nous conserverons notre engage-ment auprès de ce club, peu im-porte son classement, et tant quenotre budget le permettra. Le côtépassionnel l'emporte sur tout lereste. Nous pourrions déménager

    notre siège à Paris, ce qui rait notre chiffre d’affaires.suis Rémois, je reste attachville et compte soutenir mde cœur encore longtempsest un des rares clubs à pdes contrats annuels et nonnuels qui s’adaptent à paspetits sponsors. De notrnous renouvelons chaquenotre partenariat et n’avoprévu de l’arrêter. Avec 31 md’euros de budget annuel de ligue 1–, les dirigeants boulot de dingue. Ils n'ochangé depuis le National voulons continuer à les aidle développement du club.

    Propos recueillis par Marie Bet Math

    3 QUESTIONS À XAVIER MIRAVETE

    « Rester aux côtés du club même en Ligue 2 »Depuis 2003, la société de conseilen gestion du patrimoine, Fipa-gest, est partenaire du Stade deReims. Supporter depuis l’âge decinq ans, le fondateur, XAVIER MIRA-VETE, explique en quoi ce partena-riat contribue à la visibilité deson entreprise.

    L’équipementier français Hungaria s’est engagé jusqu’en 2020 avec le Stade, qui revêune tunique emblématique déjà portée dans les glorieuses années 1950.

    5,6 millions : les recettes du spon-soring en 2014-2015300 : Le nombre de partenaires80 % : le pourcentage de parte-naires régionaux600000 : en euros, le montantversé par le principal sponsor, lasociété sino-japonaise Sanei.(Source Stade de Reims)

    LE SPONSORING EN CHIFFRES

    Pierre Arcens, président d’Hun

    Le fameux ballon Scaphandre.

    Crampons portés dans les ann

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    SPORTSVENDREDI25 MARS2016

    VI

    S ur le sol du centre de vie duStade de Reims, à Blériot,une épaisse ligne rougeute aux yeux. Elle sépare deux

    ondes: celui des 26 pension-ires du centre de formation etui des professionnels. De lauteur des tables à la cantine enssant par la disposition desrains de jeu jusqu’au matérielmusculation, la distinction

    tre les jeunes et les profession-ls est sévèrement marquée.es symboles se justifient: ils

    ontrent aux apprentis que leurve de faire du foot leur métier

    loin d’être une sinécure. Pourcéder au Graal, ces apprentisotballeurs doivent com-endre, qu’ici, le ballon n’est pas’un jeu. Un strict code de vie a

    é imposé. Dès qu’ils croisentelqu’un dans un couloir, ils ont

    nsi l’obligation de politesse.

    n agenda de ministreUne ambiance studieuse règnes couloirs jusqu’aux chambres,ns un décor aseptisé. Sur lesurs rouge et blanc de celle deibaut Navet, 17 ans, grandond à l’air timide, en formationpuis un an, trône seulementdrapeau du club.e quotidien est balisé. «Le ré-l sonne à 6 h 30. Je n’ai pas la té-

    et le réseau internet est coupé àh 30. Entre les cours et les en-înements, il y a un rythme àopter» , explique le footballeurherbe. Les journées sont char-es: de 8 h 30 à 15 h 30, Thibaut

    sur les bancs du lycée pouréparer son baccalauréat éco-mique et social. Une fois sa te-

    e d’étudiant enlevée, il enfilele du joueur pour s’entraînerqu’à 18 heures, pour ensuitetteler à des cours de soutien.e planning très cadré est im-sé du lundi au vendredi.ntrairement à ses camarades

    du lycée privé Saint-Michel, sonweek-end n’est pas synonyme dedétente. «J’ai le samedi après-mi-di de libre, je vais en ville, je faismes devoirs et le lendemain, j’aimatch», détaille le jeune homme.

    À la différence des 34 autrescentres de formation agréés enFrance pour la saison 2015-2016,le Stade de Reims a choisi de pla-cer ses jeunes dans un lycée de laville. «Je veux que mes petitsaillent à l’école pour ne pas êtrecoupés des autres jeunes de leur âge, et qu’ils soient dans une classenormale» , précise David Guion,directeur du centre de formation.La formule semble fonctionnerpour Thibaut qui a vu samoyenne scolaire augmenter de-puis qu’il a intégré le centre.

    Dans cette structure étendue

    sur 13 hectares de terrains et3300 m2 de bâtiments, sortie deterre en juillet 2014, vingt-sixamateurs du ballon sont héber-gés. D’abord détectés dans leursclubs d’origine, ils ont été triéssur le volet. Le club ne recrute

    que dans un rayon de 200 km, del’Est parisien jusqu’au Nord-Pas-de-Calais, afin de ne pas romprele lien de ses pensionnaires avec

    leurs familles. «Il ne faut pas dé-raciner les jeunes. Grâce à cette proximité, les parents peuvent rendre visite à leurs enfants lesweek-ends», soutient DavidGuion.

    Un projet de vie collectifOriginaire de Boulogne-sur-

    Mer (Pas-de-Calais), Thibaut Na-vet apprécie ces moments courtsmais indispensables qui entre-tiennent sa motivation.

    «Les premiers jours sont particu-lièrement difficiles, surtout menta-lement. Ce qui me manque le plusce sont mes parents, mais je penseêtre quelqu’un d’assez mature et autonome pour m’adapter auxconditions de vie», raconte cegrand fan d’Antoine Devaux, mi-lieu de terrain stadiste.

    Ces adolescents ont tous unpoint commun: ils rêvent de de-venir un jour footballeur profes-sionnel. Malheureusement, seulsune poignée signera un contrat.«Si on axe beaucoup sur les études,c’est bien parce qu’ils ont plus dechance d’être dans la société civileque dans le foot», lâche DavidGuion. Aujourd’hui, seulementcinq membres de l’effectif pro-fessionnel sont issus du centre deformation.

    Au-delà de la simple pratiquedu sport, les entraîneurs et édu-cateurs travaillent aussi sur unprojet de vie au sein du groupe.L’équipe et les joueurs ont choisila métaphore de la montagne

    qu’il faut gravir jusqu’au som-met. «Agir est notre force, vic-toire notre devise», lit-on enhaut de la fiche répertoriant lesonze commandements. «Bien sereposer, avoir une préparationinvisible exemplaire», « respec-

    ter les règles de la vie commune»ou encore «il y a des leaders,mais chacun est utile pour legroupe» peut-on lire sur ce do-cument réalisé avec les étu-diants.

    Lacour : « On a investisur du long terme »«On a rendu cela encore plus

    concret en les amenant à la Mon-tagne de Reims. On leur a demandéd’écrire un slam sur la saison et lescoaches ont aussi joué le jeu», sesouvient Corentin Bataille, en-traîneur de l’équipe des 15/17ans.

    Une cohésion parfois mise à

    mal. «En ce moment, on est dansune période difficile avec les jeunes. J’ai été confronté à des sou-cis de comportements, j’ai donc dû punir. J’ai même opté pour le si-lence afin qu’ils comprennent qu’ils avaient mis en danger le pro-

     jet du groupe», évoque cet ancien joueur professionnel reconverti.

    Tous ces jeunes risquent d’êtresollicités par les riches clubsétrangers, notamment anglais.Mais pas question pour le club deles vendre à tout prix.

    «La majorité des clubs françaiscèdent rapidement leurs jeunes pour équilibrer leurs comptes. Si j’ai un bon attaquant et qu’on me propose 8 M€, l’objectif sera de le garder un an de plus» , confie Ma-thieu Lacour, directeur généraladjoint.

    Alors que le club risque la relé-gation en Ligue 2, la vente d’un joueur pourrait compenser la

    perte financière. Le dirigeant nes’inquiète cependant pas pour lecentre de formation.

    «On a investi sur le long terme»,conclut Mathieu Lacour.

    CHARLIE PERREAUET ANAÏS MUSTIÈRE

    CENTRE DE FORMATION

    Gravira montagne

    Avant le dîner, un rare moment de détente avec une partie de baby-foot, pour les pensionnaires du centre. ManonMella

    SPOVENDREDI25 MARS2016

    « On punit lorsquele comportement decertains met en dangerle projet collectif »Corentin Bataille, coach des U17

    ndispensable pour la pérennité du club rémois,investissement du centre de formation porte sesremiers fruits.

    Après avoir quitté l’établissement tournent au centre de vie où ils s’entraînent dde Corentin Bataille, leur coach. Au menu exercices et jeu collectif.

    RÉCIT D’UNE JOUAU CENTRE DE B

    L’ENTRAÎNEMENT

    Les jeunes prennent leurs repas danprofessionnels et l’administration. Les apprebasses et les professionnels sur des t ables hà 14 heures et sont préparés par Claude, la c

    LA PAUSE DÉJEUNER

    Pionnière dans les années 1970, sacrée alors cinq foisconsécutivement championne de France , mais disparueen 1991, l’équipe féminine du Stade renaît de ses cendres,depuis 2014.Dirigée au départ par Florent Ghisolfi, ancien joueur pro-fessionnel, l’équipe est passée de la division d’honneur àla 2 e division dès la première saison. « Dans le champion-nat, les filles sont les mieux loties au plan des infrastruc-tures », explique Bastien Assimon, l’entraîneur adjoint.Hormis l’équipe première, trois autres formations ont étécréées. Celle des moins de 13 ans le sera en 2017.

    «Une simple prime de victoire»Ces quatre équipes côtoient les joueurs professionnels etdes pensionnaires du centre. « On a accès à la totalité deséquipements dont bénéficient les garçons du centre de for-mation, ce qui est rare dans le football féminin », préciseAmaury Massuwe, entraîneur des féminines U19.L’école de foot permet de s’initier au ballon rond avant decommencer la compétition. « Dès l’année prochaine, une fille qui entrera à l’école de foot à 7 ans pourra faire toute sa

     formation et toute sa carrière au Stade de Reims ».Seule ombre au tableau, l’équipe féminine reste financiè-rement dépendante de la section professionnelle. « Sil’équipe pro était reléguée en L2, forcément, le budget des filles diminuera », regrette Bastien Assimon. « Elles ont une prime de victoire d’environ 100 euros. Ce n’est pas grand-chose, c’est histoire de remplir le caddie dans la semaine »,sourit l’entraîneur adjoint.L’arrière axiale Mélissa Thill, reste optimiste : « La recon-naissance du football féminin va se faire progressivement. Et  peut-être que dans 5 à 10 ans, les joueuses seront payées ».Depuis la dernière Coupe du monde féminine en juin2015, les demandes de licences augmentent en France. Oncompte actuellement 77 000 licenciées, soit 30 000 deplus qu’en 2011. Jean-Pierre Caillot, lui, en est sûr: « Un jour, le Stade fémi-nin sera en Ligue 1». L’organisation à Reims de matche s dela Coupe du monde féminine en 2019 ne pourra que sti-muler cet élan.

    ANNABELLE IGLESIAS

    Les féminines veulent réécrire leur histoire

    En L1, un aspirant (entre 15 et 18 ans), perçoit unerémunération mensuelle brute comprise entre 495et 707€. Pour un stagiaire pro (à partir de 18 ans),elle se situe entre 1061 et 1 202€.

    ENTRE 495 ET 1 202 EUROS MENSUELS« On attire des «tofont le choix du cendu Stade de Reims du PSG».Mathieu Lacour, directeur gé

    LA PHRASELe nombrede pensionnairesdu centrede formation.

    26Le nombrede bachelierssur 18 candidatsdu centre.

    17▶Avant de s’installer à Blériot, les jeunes en formation fréquentaient lesstructures du CREPS de Reims. Un complexe omnisports leur permettant debénéficier d’installations adaptées pour les entraînements, le suivi médical.Depuis juillet 2014, le centre de Bétheny qui réunit toutes ces fonctions, estdevenu leur centre de vie.

    Un lieu unique pour les apprentis

    ▶Aïssa Mandi, 24 ans, intégré au clubà 8 ans, incarne la réussite de laformation. Le 30 juin 2014, il aparticipé avec l’équipe d’Algérie aux 8 es

    de finale de la Coupe du monde auBrésil, contre l’Allemagne.

    Aïssa Mandi, icône de la formation

    N DIRECT

    DU CENTRE

    Entre les entraînements , l’école,les pauses repas, les devoirs et lescours de soutien scolaire, les pension-naires en profitent pour fairequelques exercices spécifiques pourse maintenir à un bon niveau phy-sique. Le centre comporte une grandesalle de musculation destinée auxprofessionnels ainsi qu’une plus petitesalle pour les plus jeunes.À leur disposition : des équipements

    de cardio-training, des machines gui-dées (presse à cuisses, développécouché...), des vis-à-vis et d’autres ac-cessoires de fitness (balles suédoises,BOSU, TRX, haltères...)

    LA PRÉPARATION PHYS

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    SPORTSVENDREDI 25 M

    VIII

    Football et champagne, c’est enthéorie une histoire d’amourinterdite. Pour limiter la

    consommation d’alcool en France,la loi Évin de 1991 bannit le spon-soring sportif (lire ci-joint).

    À Reims, le club de football et lechampagne ne peuvent donc pass’afficher publiquement en-semble: pas de pause champagne àla mi-temps des matches, ni depanneaux publicitaires au stadeDelaune. Même la mythique bou-teille vert et or a disparu de l’em-blème du club, en 1991. « Une héré-

    sie » pour Didier Perrin, co-action-naire majoritaire.Avec 4 milliards d’euros de

    chiffre d’affaires en 2015, le poidséconomique de la filière du cham-pagne a de quoi faire rêver. Il suffitde regarder vers l’étranger pourmesurer le manque à gagner pourle club : en 2014, le sponsoring desmarques d’alcool a rapporté plusde 24 millions d’euros à la Bundes-liga allemande, auxquelss’ajoutent 40 millions issus de lavente de bière dans les stades, sou-ligne l’Union des clubs profession-nels de football (UCPF) dans unrapport. Si une grande maison dechampagne pouvait devenir spon-sor du club, le budget actuel dustade de Reims (31 M€) se his-serait peut-être jusqu’ausommet de la Ligue 1.

    5 000 € la placeÀ défaut d’une his-

    toire d’amour offi-cielle, rien n’empêcheune liaison discrète.Le champagne est trèsprésent au stade, où iloccupe même lesmeilleures places : lesmaisons de champagnelouent les deux tiers des 32loges, qui comptent chacunede 8 à 19 places. À 5 000 euros le

    siège en moyenne à l’année, les« hospitalités » et autres presta-tions VIP rapportent au total jus-qu’à 700 000 euros par saison auclub, selon le directeur financierFrançois Barbosa.

    La somme pèse davantage que lacontribution du principal sponsormaillot, l’entreprise sino-japonaiseSanei. « Les maisons de champagnene sont pas visibles évidemment, laloi nous l’interdit , précise le pré-sident Jean-Pierre Caillot. Maiselles achètent des prestations, et in-vitent leurs livreurs au stade ».

    Le « livreur » est un personnage-clé du monde du champagne : ils’agit des vignerons et des coopé-ratives. Ils possèdent 70% desterres viticoles de l’AOC Cham-pagne, et livrent leur raisin auxmaisons. Son prix est négociélibrement et dépend desrelations entre les mai-sons et les livreurs.Aussi n’est-il pasétonnant de

    retrouver tout ce petit monde dansles loges du stade.

    Un lieu rêvé pour les affaires ?« Elles sont faites en amont , ex-plique Jean-Paul Morel, présidentde la coopérative de Verzenay, quifournit une demi-douzaine demaisons de champagne. C’est plu-tôt une manière de nous remercier ».

    Classe affairesLaurent Fresnet, chef de cave

    chez Henriot, confirme. « On n’y va pas pour signer des contrats,explique-t-il. Le football

    est un sport popu-laire et convi-

    vial.Tout le

    monde seconnait, on est 

    décontracté ».Depuis la recons-

    truction de Delaune, en2008, la plupart des mai-

    sons ont mis un pied dans leStade. Dans le cadre du projet Ho-rizon 2020 (lire par ailleurs), leclub est parvenu à attirer des four-nisseurs importants, commeVeuve Clicquot. Dans son capital,

    on compte aussi des grands nomscomme Taittinger ou Jean-JacquesCattier.

    Sans la loi Évin, le monde duchampagne s’engagerait-ildans la passion amou-reuse, jusqu’à devenirsponsor du Stadede Reims ? Laréponse àcette

    ques-tion est

    incer-taine.

    Laurent-Per-rier et Veuve

    Clicquot ont refu-sé de s’exprimer.

    Vranken-Pommeryn’a pu être jointe.Chez Deutz, on déclare

    s'accommoder de la législa-tion, laissant entendre qu’on

    ne serait pas intéressé par unparrainage: « Cette loi ne me dé-

    range pas, car notre marque ne fait  pas de publicité. Nous parvenons à faire valoir nos produits en toute

    modestie, en expliquant la manièredont nous travaillons, les méthodesd’élaboration, la philosophie de lamaison et les choix en matièred’orientation qualitative », expliqueson PDG Fabrice Rosset.

    À l’étranger, lorsqu’il est possiblede faire de la publicité pour l’al-cool, les groupes cotés en bourse(Vranken-Pommery ou Veuve Clic-quot pour LVMH, Laurent-Perrier,etc.) préfèrent le golf ou la voile,supposés plus proches de leurimage que le football, considérécomme trop populaire. Exception

    Taiet Cat

    actionnaStade, ont été

    tivement « chamofficiels » de la Co

    monde 2014 et de l’EurTIFFANY PRINCEP, SARAH N’TSIA

    HATTE, THOMAS

    PARTENARIAT

    Foot et champagne, liaison discrèteMalgré une loi défavorable, les maisons de champagne entretiennent des relationsétroites avec le club. Elles occupent les deux tiers des loges du stade.

    Une vue de la loge réservée aux invités de la ville de Reims.Depuis l’année dernière, le club, soutenu par la collectivité, a débuté la réno-vation de ses 32 loges pour permettre à ses clients de jouir d’un cadre privi-légié au cours d’une soirée sportive. Les maisons de champagne personna-lisent leur espace par une décoration et un mobilier spécifiques.

    EN IMAGELa vente d’alcool et la publicité sont encadréespar la loi du 10 janvier 1991 dite « loi Évin » (dunom de l’ancien ministre socialiste de la Santé,Claude Évin) sur la lutte contre le tabagisme et l’al-coolisme.Intégrée au Code de la santé publique, la loi inter-dit, entre autres, l’achat d’espaces publicitairesdans les stades et le parrainage sportif, mais aussitoute présentation de l’alcool « sous un jour favo-rable », par exemple s’il est associé à l’idée de fêteou à des personnalités valorisantes.Elle bannit la vente d’alcool dans l’enceinte spor-tive, hormis dix dérogations par an qui peuventêtre accordées par le maire ou le préfet. Toutefoisdans les loges et les salons privés des stades, les au-torisations liées à la restauration s’appliquent et ilest donc possible d’en consommer. Le mécénat estautorisé.

    Une réforme de la loi Évin votée le 24 no2015 stipule que la promotion œnotouristià une boisson alcoolisée (zone de productvoir-faire, patrimoine historique et culturne constitue pas une forme de publicité. Sopar la filière et les parlementaires de régioviticoles, cette réforme a été fortement cpar les médecins. Claude Évin avait alors coqu’elle« légitim[ait] le contournement de [sa]En 2009, en France, l’alcool était impliq49 000 décès. Il est notamment en cause daqu’un quart des décès de la mortalité deans, selon l’Institut national de la santé et dcherche médicale (Inserm). L’alcool est égala deuxième cause évitable de mort prémaprès le tabac (780 00 décès).

    Vingt-cinq ans de loi Évin

    Paris a sa tourReims veut sa bouteilJusqu’en 1991, une boutechampagne vert et or ormaillot du Stade de Reimraison de la loi Évin, le clus’en séparer, restant sanblème jusqu’en 1998. « Jde recréer un maillot avec l’ancien logo  ,annonce le di-recteur généraladjoint du clubMathieu Lacour.Comparé à celui qu’on a actuelle- ment, il représente mieux tité régionale. C’est ausspour le tourisme : vous menez pas seulemenmaillot, mais un souveniParis Saint-Germain mtant à l’étranger, c’est aussque son logo est une tofel ». Après leur divorceles deux « institutionschampagne et le Stade, velles de nouvelles noces

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    ▶ Quels seront les prochains in-vestissements de la ville afind'améliorer le stade Delaune ?

    Pour la saison prochaine, la pe-louse sera totalement refaite :mi-naturelle, mi-synthétiqueavec un système de luminothéra-pie (qui permet de faire pousserle gazon tout au long de l’année,NDLR). Deux écrans géants serontégalement mis en place. Au total,la ville va débloquer deux mil-lions d'euros. Il manque des logespour les sponsors mais nouscomptons les accompagner sur cesujet. Nous avons une vision surle long terme et ça tombe bien,car Reims a 98 % de chanced'accueillir la coupe du monde defootball féminin en 2019.▶ Comment la ville accom-pagne-t-elle financièrement leclub ?

    Sur les huit millions d'euros in-vestis pour la construction ducentre de vie, la ville a apportéune aide d'un million et le sub-

    ventionne actuellement à hau-teur de 450000€ annuel. Il y aaussi une subvention de fonc-tionnement de 150.000 eurospour l'association du Stade deReims et 145 000 € pour la sec-tion professionnelle au titre desmissions d'intérêt général,comme les actions sociales dansles quartiers. Enfin, la mairieachète chaque mois au club 1.100places et lui paie des prestationsde communication, pour au total953 000€ par an.▶ Êtes-vous pour une réformede la loi Évin ?

    L'enjeu n'est pas de remettre encause la loi Évin mais plutôt demettre fin à un imbroglio juri-

    dique. Nous souhaitons per-mettre aux maisons de cham-pagne de faire leur promotion etnon pas de la publicité, même sila frontière est étroite. Un frein aété levé en novembre dernieravec le vote à l'Assemblée sur ladistinction entre la pub et l'infor-mation œnologique. À uneépoque, le champagne Jacquartfinançait le club, leur logo appa-raissait même sur les maillots.Aujourd'hui, les maisons dechampagne sont partenairesmais la publicité se fait en internedans un cercle privé.▶ Un assouplissement supplé-mentaire est-il envisageable ?

    Ce sera très compliqué de réfor-mer cette loi. Pourtant, selon moi,la communication autour duchampagne n'incite pas les jeunes à boire, c'est plutôt unequestion d'éducation et de pré-

    vention. En France, la viticulturereprésente un secteur écono-mique extrêmement important.A lui seul, le champagne c'estprès de cinq milliards d'euros dechiffre d'affaires en 2015. On en-tend souvent dire ici que sichaque maison donnait un cen-time par bouteille vendue, Reimsserait l'un des clubs les plusriches de France. Il faut qu'on ar-rête de se tirer une balle dans lepied.

    ▶ La mairie soutiendrde la même manière le cas de descente en Ligue

    Le club se maintiendra 1 ! (il sourit). Mais si jamdescendons, la collectivibien entendu, là pour l'acgner dans sa remontée. soins n’étant pas les mêLigue 2, notre participatprobablement revue à la b

    Propos reMARIE BOULLENGER ET MATHIE

    SOUTIEN

    « Deux millions d’eurospour la pelouseet deux écrans géants »

    Arnaud Robinet, supporter n° 1 du Stade de Reims. Marie Boullenger

    Le député-maire de Reims, Arnaud Robinet,promet de maintenir son soutien au club, mêmeen cas de relégation en Ligue 2.

    « Si chaque maison

    de champagne donnaitun centime par bouteillevendue, le Stadede Reims serait l’un desclubs les plus riches »

    gés par le tandem Jean-PierreCaillot – Didier Perrin. Le premier,président de la Société anonyme àobjet sportif (la section profes-sionnelle), dirige une société detransports éponyme de 1000 sala-riés.

    Le second, président de l’associa-

    tion Stade de Reims (les ama-teurs), gère l’agence de publicitérémoise Epsilon.

    Si Jean-Pierre Caillot tient le rôlede porte-parole du club dans lesmédias, Didier Perrin, moins ex-posé, a en charge d’autres dos-siers. Il est notamment à l’originede la création du centre de vieLouis Blériot, inauguré en 2015.Une tâche complexe tant les obs-tacles ont été nombreux.

    Les deux hommes sont égale-ment actionnaires majoritaires duclub à hauteur d’environ 30% cha-cun. « Il n’y a pas de grandes déci-sions qui ne se prennent l’un sans

    l’autre. Nous avons chacurôle, nous nous concertonsles sujets. Chacun a ses idéau fonctionnement, mais nvons toujours à nous entendplique Didier Perrin. Ains

     joueur n’est recruté sans définitif des deux dirigean

    Soucieux de donner unimage du club, le duo rè jours ses problèmes en Peut-être pour éviter lesrelatés dans la presse, coma pu être le cas avec les dents de Saint-Etienne, Caïazzo et Roland Romeye

    « C’est parfois délicat cn’avons pas toujours lesidées, mais nous arrivons à ensemble, confie Didier Pea de temps en temps des démais ça reste entre nous. mal d’être à deux, surtouvous êtes au pied du mur ».

    AURÉLIE SOGNY ET GUILHE

    DIRECTION

    Le recrute-ment :

    une affairecommuneaux deuxprésidents.

    Le Stade de Reims possède biendes similitudes avec l’AS Saint-Etienne. En plus du «salary cap »,politique salariale commune aux

    une présidence bicéphale. Depuis2004, les Rouge et Blanc sont diri-

    deux clubs (lire par ailleurs), leclub possède un autre point com-mun avec son adversaire forézien :

    Un club, deux présidents

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    Le Stade de Reims est un club fort des années futures » selon sonprésident Jean-Pierre Caillot.

    Les objectifs fixés pour les troisprochaines années ont été inscritsdans « Horizon 2020 », un docu-ment de cinquante pages dévoiléen décembre dernier qui présenteles axes de développement de« l’Institution de Football ».

    Le club prévoit notamment d’at-teindre un budget supérieur à 40millions d’euros d’ici trois ans(contre 31 M€ cette saison). Pourses dirigeants, cette somme facili-terait le maintien de l’équipe pro-

    fessionnelle en Ligue 1.Le gros bémol de ce projet, c’est

    l’aléa du terrain. 17e en champion-nat, le Stade est menacé de reléga-tion. Une descente réduirait lebudget à environ 13 M€ annuels,du fait de la baisse des droits télé-visés. Ce serait un coup durpuisque le club a 9,1 M€ d’endette-ment, lit-on dans son bilan. Cechiffre, confirmé par François Bar-bosa, directeur financier, s’ex-plique par le remboursement desprêts réalisés pour la constructiondu centre de vie (2,5 M€), par lescharges et les impôts.

    Les dirigeants ont toutefois assu-ré leurs arrières en cas d’accident.Le club a mis de côté 5,7 M€ defonds propres pour « passer ce cap»sans trop de casse.

    « On se méfie des sauveurs »Cette relative fragilité ne pour-

    rait-elle pas être résolue par l’arri-vée d’un nouvel investisseur ? Di-dier Perrin, vice-président duStade n’écarte pas l’éventualitéd’ouvrir le capital, majoritaire-

    ment détenu par le duo Caillot –Perrin. « Ouvrir le capital, pourquoi

     pas, nous n’y sommes pas hostilessauf que jusqu’à présent, nousn’avons pas trouvé de projets inté-ressants. Il y a eu, quand on était dans la difficulté, plein de monde

     pour venir reprendre le club, mais jamais avec un projet », assure cedernier.

    De nombreuses personnes qui seprésentent en sauveurs tournent

    autour des clubs français. Parexemple, le CS Sedan Ardennes,actuellement en CFA, a annoncél’entrée dans son capital du neveudu roi d’Arabie saoudite pour l’ai-der à retrouver la Ligue 1.

    Ces investisseurs avaient, aupara-vant, approché le Stade de Reims.Sans suite, selon Didier Perrin. « Ilest hors de question pour nous d’ou-vrir le club à ces gens qui veulent se

     faire mousser. Si cela peut aider audéveloppement du club, évidem-ment que nous serons ouverts. Maisaujourd’hui, nous n’avons pas cela ».

    Outre le budget, le Stade miseaussi sur son « centre de vie» pourfigurer dans le Top 10 de Ligue 1.L’objectif est d’intégrer dans l’ef-fectif professionnel deux joueursdu centre par année d’âge, ce qui aété fait ces deux dernières saisons

    (Grejohn Kyei et Omenuke Mfuluen 2014-15, Jordan Siebatcheu etAly Ndom en 2015-16).

    Toutefois, une hémorragie n’estpas à exclure en cas de descente.« Un jeune qui performe, qui explose,

     peut succomber au chant des si-rènes. Les Anglais, les Italiens, pos-sèdent des clubs plus huppés. Il y adu trading de joueurs, il ne faut passe le cacher, ça correspond à un

     poste du budget d’un club », recon-naît Didier Perrin.

    Ne compter que sur les jeunes dela formation pour l’avenir del’équipe professionnelle est doncun pari risqué. Ce vivier de talentsest utile pour aider l’équipe pre-mière à faire un bon parcours maisne doit pas être l’unique source defuturs joueurs pros.

    ANNABELLE IGLESIAS

    AMBITION

    2020, un horizon en pointillés

    Mathieu Lacour, le directeur général adjoint chargé de l’exécution du projet budgétaire du club. Manon Mella

    Le Stade prévoit d’augmenter son budget pour figurer dans le Top 10 de la L1.Le manque de ressources pourrait compromettre cette ambition.

    Au no 1 rue de Chanzy, derrière lacathédrale, le Stade a ouvert en dé-

    cembre dernier sa seconde boutique« rouge et blanche », après celle duStade Auguste-Delaune. Elle proposeles classiques maillots, tenues,tasses, porte-clés, stylos, réveils, dé-capsuleurs mais aussi des bouteillesde champagne aux couleurs du club.La maison Cuperly a produit pourcette année 1 000 bouteilles degrand cru peintes en rouge avec unhabillage et un muselet spécifiques.

    C’est la récente inscription des Pay-sages du Champagne au patrimoinemondial de l’Unesco qui a donnél’idée au club de créer ce magasin.Pierre L’Hotellier, responsable du dé-veloppement du club, explique qu’il

    vise les touristes: « On a choisi d’ins-taller une boutique dans le centre-ville

     parce que nous n ’avions pas assez devisibilité au stade. On travaille sur unestratégie globale en essayant de cibler d’autres clients ».

    Comparée à la boutique du stade,celle du centre-ville propose des pro-duits plus adaptés aux gens de pas-sage. Si le merchandising représenteaujourd’hui 4 % du chiffre d’affairesdu club, pour Pierre L’Hotellier, l’ou-verture de ce magasin reste surtoutun moyen de communication.

    À l’avenir, le club espère ainsi sym-boliquement s’inscrire dans le patri-moine rémois, au même titre que lacathédrale et le Champagne.

    M.M.

    BOUTIQUE

    Une vitrine au pied de la cathédrale

    L’intérieur de la boutique du club située en plein centre-ville Manon Mella

    ▶ Quelle est la stratégie de comdu Stade de Reims sur les réseauxNous sommes présents ster, Facebook et Instagrane faisons pas d’ultra-présnous n’en avons pas les Tous les clubs ont un commanager à temps plein, mnous. Au plan stratégiqusegmentons nos messageles supports. Nous utiliso

    ter et Instagram comme dde coulisse (dans le style king-of) et Facebook plutôtun levier de ferveur sur lesupporters nous encobeaucoup.▶ Pourquoi êtes-vous présents book, Twitter et Instagram ? Le de faire parler du club et «mentialiser » sa vie. On vede la ferveur, une commudensifier et la renforcer pin fine le public vienne avoir les matchs. Nousommes fixés un ton et denous essayons de garder le▶ Comment faites-vous pour écarts de conduite des joueurs sseaux sociaux ? En début de

     j’ai proposé au club une ssation aux médias sociaux

     jeunes joueurs du centrprofessionnels. L’idée n’eslimiter la liberté d’expressde sensibiliser les joueuquestions. Je ne suis pas eux à cadenasser leurs mmais il faut qu’ils pconscience de leur rôle sne doivent pas oublier qudes personnages publicqu’on repère sur Twitter blication à risque, nousquons une explication mn’avons jamais fait retirer sage à qui que ce soit.

    Propos recueillis par M

    3 QUESTIONS À

    « Les joueurs un rôle social

    BENJAMIN PA

    responsabcommunet médias

    « Ouvrir le capital,pourquoi pas, sauf quenous n’avons pas eude projets intéressants »Didier Perrin

    LE STADE SUR LES RÉ

    136 00abonné(e)s,

    8 000tweets postés

    Infographie L’union

    175 00« j’aime »

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    106photos partagée

  • 8/18/2019 Supplement de L'Union "Stade de Reims"

    10/11

    SPORTSVENDREDI 25 MARS 2016

    Les joueurs se tombent dans lesbras et s’offrent un tour d’hon-neur bien mérité. Le Stade de

    Reims vient de réaliser un petit ex-ploit en tenant tête au Paris Saint-Germain (1-1). Les 20 513 specta-teurs du stade Auguste Delaunesont debout pour féliciter leuréquipe. Ce vendredi 19 septembre2015, le match s’est joué à guichetsfermés. Les dirigeants rémois ai-meraient revivre plus souvent detels moments. En effet, depuiscette rencontre de gala face à l’ar-mada de stars parisiennes, le stadeDelaune sonne souvent creux.

    Cette saison, les matches du stadede Reims attirent en moyenne 12826 spectateurs par rencontres,soit un taux de remplissage du

    stade de seulement 61%. Seuls cinqclubs en L1 font pire depuis le dé-but de l’exercice 2015-2016 (voirtableau). « C’est un gros problème,nous avons des équipes au club quitravaillent à plein-temps sur le sujet  pour faire venir les gens au stade, ex-plique le président du Stade deReims Jean-Pierre Caillot. Malheu-reusement, la situation économiquedu pays est très compliquée, c’est unhandicap pour nous. »

    C’est d’autant plus pénalisant quele prix des abonnements au Stadede Reims est relativement élevépour un club habitué à la deuxièmepartie de tableau depuis sa remon-

    tée dans l’élite en 2012. Avec unpremier prix à 180 euros en virage,le club se situe au septième rangdes abonnements les plus chers deLigue 1. Pour un billet à l’unité, lesprix oscillent entre 10 euros (vi-rage) et 235 euros (VIP).

    Baisse des prix ne signifie pashausse d’affluencePour Jean-Pierre Caillot, le prix

    n’est pas la principale cause de ladésertification des tribunes de De-laune « Le match qui attire le plus demonde, c’est le Paris Saint-Germainet pourtant les places sont trèschères. Il serait faux de penser qu’avec des places moins chères, onremplirait plus le stade. Ce n’est pas par le bas que l’on fera venir du

    monde mais en amenant autre choseautour de la prestation. »La stratégie du club est donc

    d’augmenter la qualité du serviceet du confort des spectateurs plu-tôt que de baisser le prix des billets.Les dirigeants ont par exemple ou-vert une tribune «famille » pourque les enfants puissent suivre lematch « sans entendre de noms d’oi-seaux » dixit Jean-Pierre Caillot.Cette année, il est également pos-sible de réserver une place VIP di-rectement depuis le site internetdu club.

    Les dirigeants ne comptent pass’arrêter là : « On voudrait mettre les

    spectateurs au centre des atten-tions », annonce le directeur géné-ral adjoint, Mathieu Lacour. « On ré- fléchit à la mise en place de nou-veaux services comme la restaura-tion en tribunes ou l’instauration denouvelles animations autour dumatch. On n’arrivera pas à remplir complètement le stade mais il faut donner envie à une partie du public de se déplacer ».

    De l’aveu même de la direction, ilfaudra plusieurs années pour dé-ployer cette stratégie du « haut degamme ». Si on suit les expériencesde Lille, Bordeaux ou Nice, les re-tombées ne seront pas forcémentimmédiates. Ces grands clubs

     jouent dans des stades neufs ultra-modernes, construits pour l’Euro,

    avec une multitude de nouveauxservices à la disposition des specta-teurs (wifi gratuit, loges privatives,augmentation des places à mobili-té réduite). Pourtant les taux deremplissage de ces nouvelles en-ceintes sont en chute libre cettesaison (59% à Bordeaux, 60 % àNice, 61% à Lille).

    En attendant, le stade de Reims a joué (et perdu) samedi dernier unmatch capital pour sa survie enLigue 1 samedi, face à Guingamp(0-1). Devant 14443 spectateursseulement. La bataille des tribunesest loin d’être gagnée.

    GUILHEM POUIOL

    SUPPORTERS

    Le Stade veut reconquérir son public

    Malgré la ferveur de ses supporters, le Stade peine à remplir son enceinte de Delaune. Christian Lantenois

    Le club rouge et blanc privilégie une stratégie basée sur les services plutôtqu’une baisse de prix pour booster une affluence médiocre depuis la remontée.

    Quel est votre meisouvenir depuis quvous suivez le Sta

    VOTRE AVIS

    « Je me souviens du premiede championnat de France par l’ORTF en décembre 1Stade s’était imposé 2-1 faceJe suis abonné depuis prèsans. J’ai tout connu à Delaunecomme le mauvais. J’espècette saison va nous sourire

    DANIELWARGNIE79 ANS

    « La montée en Ligue 1 en 2fin du dernier match de laface à Monaco, le public a le terrain. Il y avait 7000 pesur la pelouse ce soir là, c’moment très fort car j’ai suivmême dans la difficulté. quelques déplacement notaà Dijon ou à Troyes. »

    DELPHINEHERNAND44 ANS

    « J’ai passé 33 ans à souffrirclub donc mon meilleur souvforcément la montée en Lig2012. On m’a empêché de renla pelouse mais c’était quandun sacré truc. J’ai tout connuclub, j’ai suivi toutes les deMême la division d’honneutoujours là pour supporjoueurs, je n’ai jamais rien lâce moment, l’équipe nous fmais j’espère qu’on va réusmaintenir. Si on descend, continuer à suivre le stade. toujours présent, même dmauvais moments. Quand oon ne compte pas. »

    LUCIENCARBONN69 ANS

    STATISTIQUES

        I   n    f   o   g   r   a   p    h    i   e

        l    ’   u   n    i   o   n

      1) Paris 96 %

      2) Ajaccio 89 %

      3) Angers 86 %

      4) Caen 83 %

      5) Guingamp 79 %

      6) Lyon 78 %

      7) Rennes 78 %

      8) St-Etienne 71 %

      9) Bastia 71%

    10) Marseille 68 %

    11) Nantes 67 %

    12) Lorient 66 %

    13) Reims 61 %

    14) Lille 61 %

    15) Troyes 61%

    16) Nice 60 %

    17) Toulouse 60 %

    18) Bordeaux 59 %

    19) Montpellier 44 %

    20) Monaco 43 %

    Des taux moyen de remplissage

    des stades de Ligue1

    2015/2016

    (affluence moyenne/capacité totale*)

    *source LFP : statistiques arrêtéesà la 30e journée

  • 8/18/2019 Supplement de L'Union "Stade de Reims"

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    SPORTSVENDREDI 25 M

    XII

    EN IMAGES AURÉLIE SOGNY, ALEXANDRE BARLOT, KEVIN JERAUL

    Ils font aussile Stade de ReimsLe Stade n’est pas fait que de joueurs. Zoomsur les femmes et les hommes qui, dans l’ombre,œuvrent à la réussite du club.

    Christophe Maquin est stadier à Au-guste-Delaune depuis quatre ans.

    Dominique Dongois est intendant auprès des VIP au stadeAuguste-Delaune. Il a intégré le club il y a dix-sept ans.

    Antoine Delouis est le responsla billeterie depuis un an et de

    Joffrey Bertolino, ancien joueur du club, est en charge de l’accompagnemejeunes du centre de formation Louis-Blériot depuis un an et demi.

    Amélie Barras est gestionnaire de paie au servicedes Ressources Humaines depuis quatre ans.

    François Barbosa est le directeurfinancier depuis sa montée en Ligue 1,en 2012.

    Alain Kant est le directeur adjoint del’organisation et de la sécurité. Il estprésent au club depuis 1988.

    Katia Perlot est commerciale dquinze ans.

    Eric Melly et Bastien Lambert sont les jardiniers du stade Auguste-Delaune depuisrespectivement sept et deux ans.