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CESSENS Appellations anciennes : "Mons cas- tri quod vulgo Sexent nuncupatur" vers Jl20, Seyssens, 1263 Sessens 1350, Ces- sin 1528. Habitants : les ... Population: 50 feux en 1605, 70feux en 1664, 430 habitants en 1776, 498 en 1801, 668 en 1861, 591 en 1901, 466 en 1936, 335 en 1968, 301 en 1975 et 289 en 1982. Altitude : 700 mètres. Superficie : 1 329 hectares. A 30 kilomètres de Chambery. A l'époque romaine, cité de Vienne, province de la Narbonnaise jusqu'au IVs. après J. C. puis cité de Genève, province de Vienne. Au Moyen Age, seigneurie tenue directement par la famille de Gresy sous la mouvance des comtes de Genève puis de Savoie. Province et judicature mage de Gene- vois. A partir de 1749, province et judica- ture mage de Savoie, tabellion d'Aix depuis 1697. A la révolution Département du Mont Blanc, canton de La Biolle. 1816-1818: Province de Rumilly, mandement de La Biolle. 1818-1837: Province de Genevois, mandement d'Albens. 1837-1860: Province de Savoie, man- dement d'Albens. Diocèse de Genève du Moyen Age à la révolution, puis de Chambery-Genève de 1802 à 1820 et de Chambery depuis 1820. Hameaux et lieux dits: Bollivet *, Brus (ex les Broz), Le Bulet*, Chef lieu, Champdoci*, Chenêt (ex Chanei), La Charrière, Les Cochet*, Les Cours*, Dominion!, Grange (Hautecombe La Vieille), Les Grilloux*, Héri*, L'Huis du Four*, Manchet*, Moriou *, La Moutaz*, Piollat, Provard, La Roche*, Topy (ex Les Taupiers), La Tour, Villa Rou !land*. Cessens est située au dessus de La Biolle, au revers oriental de la montagne Vue générale 78

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CESSENS

Appellations anciennes : "Mons cas­tri quod vulgo Sexent nuncupatur" vers Jl20, Seyssens, 1263 Sessens 1350, Ces­sin 1528.

Habitants : les .. . Population: 50 feux en 1605, 70feux

en 1664, 430 habitants en 1776, 498 en 1801, 668 en 1861, 591 en 1901, 466 en 1936, 335 en 1968, 301 en 1975 et 289 en 1982.

Altitude : 700 mètres. Superficie : 1 329 hectares. A 30 kilomètres de Chambery. A l'époque romaine, cité de Vienne,

province de la Narbonnaise jusqu'au IV• s. après J. C. puis cité de Genève, province de Vienne. Au Moyen Age, seigneurie tenue directement par la famille de Gresy sous la mouvance des comtes de Genève puis de Savoie.

Province et judicature mage de Gene­vois.

A partir de 1749, province et judica­ture mage de Savoie, tabellion d'Aix depuis 1697.

A la révolution Département du Mont Blanc, canton de La Biolle.

1816-1818: Province de Rumilly, mandement de La Biolle.

1818-1837: Province de Genevois, mandement d'Albens.

1837-1860: Province de Savoie, man­dement d'Albens.

Diocèse de Genève du Moyen Age à la révolution, puis de Chambery-Genève de 1802 à 1820 et de Chambery depuis 1820.

Hameaux et lieux dits: Bollivet*, Brus (ex les Broz), Le Bu let*, Chef lieu, Champdoci*, Chenêt (ex Chanei), La Charrière, Les Cochet*, Les Cours*, Dominion!, Grange (Hautecombe La Vieille), Les Grilloux*, Héri*, L'Huis du Four*, Manchet*, Moriou *, La Moutaz*, Piollat, Provard, La Roche*, Topy (ex Les Taupiers), La Tour, Villa Rou !land*.

Cessens est située au dessus de La Biolle, au revers oriental de la montagne

Vue générale

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du même nom (Mons Sexius), qui sépare la commune de la Chautagne. Traversée par le torrent de la Combaz et la petite rivière de la Néphaz, qui prend sa source au hameau des Brus, elle com­munique avec Rumilly par une route construite en 1787, et avec la Chautagne par le col du Sapenay, bien nommé car il traverse une superbe forêt de sapins.

Si l'on n'a recensé ni vestiges préhis­toriques ni vestiges romains à Cessens, la commune devrait cependant son nom à Caius Sexius, duomvir de la province au IV• s., mais elle entre dans l'histoire avec la fondation de la première abbaye d'Hautecombe.

Les origines de l'Abbaye d'Hautecombe

Le premier document relatif à la fon­dation d'Hautecombe date de 1121. Il parle de la donation faite par Ga uterin à Dom Guérin, abbé d'Aulps, d'une terre appelée ''Furnalus et maintenant Hau­tecombe", située en Albanais sur le mont du chateau de Cessens, que com­plète une notice de 1126 rapportant la donation faite par Ga uterin d'Aix "aux Frères d'Hautecombe" dans la combe de Vandebert, dite maintenant Haute­combe.

On connait l'emplacement de l'abbaye, au Sud du village de Topy, sur l'ancien chemin du village des Granges. Un des repères utilisés, le "gros foug", au sommet du Mont de Cessens près de la source du Vinan qui descend sur Chindrieux, a donné son nom à une par­tie de la montagne, et ce gros hêtre avait encore des rejetons au début du XVIII• siècle.

L'ancien monastère s'élevait sur un plateau de deux hectares, le plateau de Paquinot, qui appartenait à la famille Bontron dit Topi en 1868.

Au XVIII• s. on retrouvait des pans de murs de l'abbaye. En 1840 un défon­cement à la charrue détruisit en grande partie les murs de la fondation, détourna une source abondante et mit à

jour des ossements et les restes d'un four à chaux. Les seuls vestiges du monastère restèrent les moëllons for­mant l'entrée de la maison Bontron, une des plus anciennes de la commune, avec leur simple taille cintrée.

Lorsque les cultures étaient sèches, en 1875, on pouvait répérer la trace des anciens murs.

Cette jeune abbaye, fondée par des moines de l'abbaye cistercienne de Saint Jean d' Aulps en Chablais, issue elle­même de l'abbaye champenoise de Molesme, devint probablement auto­nome entre 1124 et 1126. Ses religieux menèrent à Cessens une vie érémitique, en cabanes, jusqu'à ce que Saint Ber­nard les visitant en janvier 1133 les invite à embrasser une vie pleinement communautaire. L'Ordre cistercien étant en pleine prospérité, les moines d'Hautecombe s'affilièrent à Clairvaux le 14 juin 1135, devançant d'un an dans cette démarche leur abbaye mère d'Aulps.

Mais pour quelle raison quittèrent-ils Cessens pour les bords du lac du Bour­get, ou de Chatillon, comme on l'appe­lait alors ?

Un narrateur anonyme du XV• siècle attribue ce déplacement à une manifes­tation céleste : une lumière qui s'élevait la nuit de la Combe de Cessens se diri­geait vers l'autre rive du lac pour s'arrê­ter sur les rochers sauvages de Charaïa. Les moines préférèrent peut-être ce site retiré du monde à Cessens, trop proche du grand chemin qui reliait l'Albanais à la Chautagne, de Rumilly à Ruffieux par le col du Sapenay, voie très fréquen­tée entre Genève et le Bugey. En outre le comte de Genève possédait au-dessus du col un chateau où l'un des ses vassaux tenait garnison, au lieu dit "Tour de César".

A Charaïa, actuel emplacement de l'abbaye d'Hautecombe, les moines de Cessens trouvèrent un petit village avec son église, dont l'actuelle chapelle saint André abrite des vestiges, et qui avait

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été bâtie entre 1078 et 1119. Dom Romain Clair donne une explication économique au transfert des moines : au bord du lac ils se seraient vu confier le soin du poste de guet et de l'escale que constituait sur la grande voie fluviale de la Savoie le promontoire de Charaïa. Cette voie, appelée "la route du sel" remontait le Rhône et entrait dans le lac par la canal de Savières pour atteindre le port du Bourget, elle fut utilisée de la période gallo-romaine jusqu'au XIX• siècle. Une lettre de 1649 signale que toutes les barques à sel remontant le lac abordaient à l'abbaye "pour en tirer du rafraichissement".

Mais comment ce transfert eut-il lieu ?

On connait une charte de 1137 par laquelle le comte Amédée III céda à l'abbé Amédée d'Hauterives une terre allodiale ''appelée autrefois Charaïa et Exendilles et maintenant Hautecombe", mais ce texte est rejeté par la critique moderne et n'aurait servi qu'à appuyer les prétentions de la famille de Savoie au patronage de l'abbaye.

Toutefois les noms des seigneurs qui souscrivent au bas de cette charte per­mettent d'identifier les véritables fonda­teurs de la nouvelle abbaye, codona­teurs du comte de Savoie. On y trouve les seigneurs de Chevelu, une des mai­sons les plus anciennes de la région, éta­blis en Petit Bugey, au pied du Mont du Chat, et qui se feront ériger à Haute­combe au troisième quart du XIII< siècle une chapelle funéraire qu'ils utiliseront jusqu'au XVI• siècle. Aussi Guillaume Soffredi et Soffred Cibons, de la famille dauphinoise des Clermont, qui sont les oncles de l'abbé Amédée d'Hauterives. La part de cette famille à la prospérité d'Hautecombe parait importante.

Clermont et Savoie paraissent donc étroitement associés dans cette dona­tion, mais l'on trouve aussi le comte Aymon Jer de Genève, les Bénédictins du Bourget, qui permirent aux moines blancs de Cessens de s'installer sur leur

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domaine de moines noirs. En étudiant la commune de Saint

Pierre de Curtille (canton de Ruffieux) nous verrons l'histoire du nouvel éta­blissement religieux.

La croix des mariages

Une légende est liée au départ des moines de Cessens : toute la population qui, disait-on, les voyait partir à regret, les accompagna. Le prieur fit distribuer aux filles les plus vertueuses et les plus pauvres une somme d'argent suffisante pour les doter, pour que leurs enfants "adressassent à Dieu des prières pour les religieux", puis, détachant d'un buisson deux rameaux verts, il les arran­gea en forme de croix et les fixa en terre. "Agenouillons-nous au pied de la croix, dit-il, et que ce signe nous recommande à votre souvenir chaque fois que vous le verrez sur le bord de ce chemin". On décida alors d'ériger une grande croix à l'endroit où le prieur avait planté la sienne. Elle porte le nom de croix des mariages.

"Pas de jeune fille, dit le narrateur en 1875, qui n'aille s'y agenouiller dans la pensée de trouver un époux.

Elle est sur le chemin du Sapenay.

Les mésaventures d'un fief

Si la première mention historique de Cessens date de 1121, lors de la fonda­tion du monastère , en 1225 il est ques­tion d' Aimon de Cessens à propos de contestations entre le comte Guillaume de Genève et Aimon de Faucigny, puis au traité de 1282, la Dauphine Béatrix de Faucigny cède tous ses droits à Amé­dée comte de Genève, en ce qui con­cerne le chateau et le mandement. Ces­sens était donc bien au départ une pos­session des sires de Faucigny, et dès 1282 les comtes de Genève possèdent la supériorité féodale sur Cessens le Vieux.

Il y a en effet non pas un, mais deux chateaux : au Nord Est du lac du Bour-

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get le chateau vieux appelé de nos jours Tour de César (tour de Cessée), qui commande le passage du col de Cessens (796 rn), dont les ruines se voient sur un rocher près de la route. C'est une tour carrée en petit appareil roman, accolée d'une tour circulaire, que Louis Blondel date du XIV• siècle et pense postérieure au siège de 1320. Elle a souffert de la foudre en 1862. D'après de nombreux récits Jean Jacques Rousseau aurait écrit à son pied la description du lever du soleil qui figure dans l'Emile.

Plus au Sud, à 200 rn de distance, le Chateau Neuf, à 842 rn d'altitude, pré­sente d'importantes ~uines des XIII• et XIV• siècle. On y jouit d'une vue éten­due, d'une part sur tout le bassin du lac du Bourget, avec une échappée sur le Rhône, et de l'autre du Genevois jusqu'aux Alpes. On y accède par une chemin dallé en lacets, pris pour une voie romaine, mais qui a été construit sous le règne du duc Emmanuel Phili­bert. Après un siège et la prise du Cha­teau neuf par le comte de Savoie, suivi

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Château de Cessens (Dessin de M. Brocard, d'après Louis Blondel)

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d'un traité en 1284, ce dernier en obtint la suzeraineté, la possession directe res­tant entre les mains des Gresy-Faucigny qui possédaient aussi le chateau vieux (tour de César) sous la dépendance des comtes de Genève.

Devenu définitivement fief savoyard, Cessens passa aux mains de nombreux propriétaires, jusqu'à Charles Carron, de Gresy. Si Cessens le neuf était encore habitable en 1608, il est probable que les deux ont été ruinés au xviie siècle.

En 1885, la commune, propriétaire envisagea de vendre les ruines du Cha­teau neuf avec un hectare de terrain, à la demande d'un maitre d'hotel d'Albens, M. Berthelier, à condition que l'on y construisit un chalet restaurant ; mais il y avait une autre famille interessée, celle de Maitre Usannaz-Joris, avocat à la Cour d 'Appel de Chambery, et de son beau-père, Jean Joris, propriétaire ren­tier à Saint Offenge Dessous, qui avaient aussi envisagé d'y construire un restaurant, et d'utiliser le belbédère naturel, à l'imitation de La Chambotte, non loin de là.

La vente aux enchères publiques fut faite au profit des Joris, la commune réservant ses droits sur les antiquités qui pourraient être découvertes dans les rui­nes, droit que M. Joris lui racheta. En 1889, le nouveau propriétaire n'ayant procédé à aucun travaux, le chateau revint à la commune. L'histoire en est restée là.

Les deux chateaux nous offrent tou­jours le même charme, et une vue incomparable sur la vallée de la Chauta­gne.

La paroisse de Cessens

La première abbaye d'Hautecombe a eu une vie bien éphémère, mais l'église de Cessens a elle aussi changé de place.

La première église paroissiale (no 8 711 de la mappe sarde), sous le vocable de Saint Laurent n'est autre que l'actuelle chapelle Notre Dame de la Salette.

Située au bord de la route qui monte au col du Sapenay, à peu de distance de la Tour de César, c'est aus~i l 'ancienne

Ruines du château

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Chapelle Notre Dame de la Salette

chapelle du chateau, en laquelle "se ministraient et conféraient tous sacre­ments comme à paroissiale" (visite pas­torale du 27 juin 1606). Trop remaniée pour que l'on puisse se montrer affir­matif, elle parait cependant exploiter le chevet d'un édifice gothique du xv• siè­cle. En 1805 elle est considérée comme étant dans un état décent, avec deux chapelles en état. Elle a un calice, une grande pixide à coupe d'argent, une croix de procession, et deux Confréries, du Rosaire et du Saint Sacrement. En 1803 la paroisse avait été augmentée du village de Dressy, soustrait à Albens.

L'église actuelle a été construite en 1838 au centre de la commune, toujours sous le vocable de Saint Laurent­Martyr. Saint Laurent est un diacre, né en Aragon près de Huesca, et martyrisé à Rome en 258, où il fut brûlé sur un gril par l'Empereur Décius , ce qui ne parait pas vraisemblable quant à la tradition des martyrs romains. Son culte, assez restreint en France, a dû arriver dans les Alpes, par exemple Saint Laurent de Grenoble, avec sa crypte­mérovingienne, par l'Italie, Rome et Florence, où la chapelle San Lorenzo

des Médicis abrite les tombeaux sculptés par Michel Ange.

Saint Laurent patronne les pauvres, auxquels il distribua les trésors de l'église, les amateurs de livres, tous les gens de métiers exposés à brulûres : pompiers, charbonniers, boulangers, cuisiniers, souffleurs de verre et repas­seuses ... On l' invoquait contre le lum­bago et le zona, appelé "gril Saint Lau­rent", et le jour de sa fête, le 10 août, il fallait absolument allumer du feu dans les maisons.

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Notre Dame de la Salette

(Plan Edmond Brocard)

Dès 1876 il fallut réparer le nouvel édifice : il pleuvait dans le clocher, puis en 1884 refaire toute la toiture d'ardoi­ses. En 1900 elle était complètement délabrée et 1 'architecte Bertin se vit con­fier sa restauration et son agrandisse­ment. Elle a un clocher à bulbe et deux chapelles latérales, dédiées à la Vierge et au Sacré Cœur.

Elle possède une cloche de bronze de 1771 classée AOA en 1943.

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Augustin Pemoud fait aussi une demande d 'exploitation en 1861 : il extrayait des pierres de moulins et de•;ait payer 3 francs par pierre ou meule extraite. En fait il y a\'ai! eu peu de matière première, er sujette à éb-oule­ments. A l'époq ue., Ce;s.ens a\'aÎl u ne superfi ie de 1 2 9 hecta.res e; compta il

39 habi!ams. Y-a-l'il eu des o rpailleurs sur la com­

mune de Cessens ? Tou!e:i les ri'ières de l' banais char­

rient de l'or en paille<:es, elll pa.ticu.Eer le Sierroz. ef la l'éphaz ou il'èphe, qu.i passe da.lli la co:rnnune. On peul tou ­jou.rs rê\·e:- ll!D peu

A lo rocherd:.e des pail/eues d'or

C.:r ü oès ;>ur. qui Œim:T<i..il a 2J <ŒFal!S ct de:ID, se!on Hbcan e Thllln·. se:m le a .. ou- ê:ië: e.:qp~orné u è;; nrn m

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siècle les vit partir vers 1 'Argentine. Au XX• s. , Jean David dénombre 4

migrants journaliers en 1971 vers Aix et Chambery. La statistique de 1980 trouve, pour 137 actifs dans la com­mune 20 personnes sujettes à migrations journalières (14,6o/o). Le chiffre est en accroissement.

Les exploitations agricoles sont en diminution depuis 1929 : 105 exploita­tions en 1929, 82 en 1955, 50 en 1970 (-52% entre 1929 et 1970) et 40 en 1980.

A cette même date les surfaces en herbe ont augmenté (488 hectares en 1980 pour 395 en 1955). Les terres labourables sont passées de 2û4 ha en 1955 à 77 en 1980. Il n 'y a plus du tout de vigne. En corollaire on trouve une nene augmentation du nombre des bovins qui passe de 471 têtes en 1955 à 701 en 1970 puis 802 en 1980.

Cessens possède aussi des cultures de pommiers, une coopérative fruitière, une porcherie industrielle, liée à la pré-

sence de la fruitière et des résidus lai­tiers.

Treize hameaux sont habités, et la densité de population en 1975 était de 23 habitants au kilomètre carré. La com­mune a perdu 12 personnes entre les deux derniers recensements. 48,5o/o de la population est âgée de 20 à 64 ans.

Cessens n'a pas de vÔcation touristi­que, ce qui parait assez incompréhensi­ble du fait de sa situation et de la pré­sence de ses vestiges architecturaux, sans parler d 'un superbe territoire de chasse. On y fait du deltaplane.

En 1929 on tenta d' y installer un sanatorium, mais une campagne de presse de protestation fut menée par la ville d'Aix les Bains.

Si la superficie de la commune, 1 329 ha, est la seconde du canton, sa population est la troisième, et son potentiel fiscal total n'arrive qu ' au sixième rang.

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Plan du village en 1861

L'édifice actuel a été reconstruit en 1866 dans le style gothique par l'archi­tecte Revel. Le vitrail du chœur repré­sente le saint patron, St Maurice. Les deux autels latéraux sont dédiés à St Joseph à droite et à la Vierge à gauche. La chaire, assez interessante, est en marbre sculpté, dans le goût de l'épo­que.

Maisons et habitants

Les maisons d'Epersy sont en pierre enduite de chaux jaune, avec de grands bardages en planches, caractéristiques.

L'état ecclésiastique a été pour les habitants du village une façon de sortir de leur condition paysanne. Beaucoup d'entre eux s'y sont distingués.

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Epersy est la patrie du Général Requin, mort pauvre "au service de la république, après avoir commandé les départements du Mont Blanc et des Hautes Alpes". (Croisollet)

L 'église

Une commune agro pastorale

Une consigne du sel de 1776 présente une commune à flanc de colline, avec une forte proportion de terres paysan­nes, 71 OJo de la superficie, tandis que quatre nobles (les Mouxy, les de Regard, du Chanay, par exemple) en détiennent 7% et les clercs 3%. Les communaux n'atteignent que 0,2% de la superficie, et les bourgeois, au nom­bre de huit, tiennent 17% du sol. Ces

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terres sont cultivées en céréales : un tiers de froment, un tiers de seigle, un tiers d'avoine. La même consigne dénombre le bétail. Epersy compte 139 bovins, à raison de 26 vaches pour 100 habitants, 128 moutons ou brebis (60 têtes par 100 habitants), mais les moutons cesseront de jouer un rôle dans l'économie dès que le secteur se transformera, avec l'évolution des modes d'élevage et l'augmentation des bovins.

Au XVIII< siècle, Epersy comportait des vignes, des chataigneraies (au Cha­tagney, à Lépin, à La Rovere, au Drillie ou Drillois).

Vers 1833, Casalis parle d'une campa­gne bien cultivée, qui produit des céréa­les, des fruits variés, principalement noix et châtaignes, et du vin de qualité inférieure. En 1920 on installa un atelier de distillerie aux Dagands, qui interes­sait une trentaine de familles.

Nous savons comment ont évolué les exploitations agricoles à Epersy au XX< siècle. De 62 exploitations en 1929, on arrive à 48 en 1955, puis 28 en 1970 et 25 en 1980, dont la surface moyenne est alors de 10,59 hectares, tenues par des chefs d'entreprise âgés pour la plupart de 35 à 64 ans. Le nombre des bovins est passé de 238 en 1955 à 247 en 1980, après avoir atteint le chiffre maximal de 300 en 1970. Les surfaces en herbe ont progressé depuis 1955, elles atteignent 166 hectares, pour 64 ha de terres labourables et 2 ha de vignes.

Pour le traitement du lait, Epersy s'est groupé avec Mognard, mais la coo­pérative a subi une baisse alarmante de production, puisque pour 1 700 000 kilos de lait traités en 1967, on arrivait en 1977 à celui de 700 000 kilos. Jean David en donne les raisons : le vieillisse­ment de la population agricole, la diffi­culté d'améliorer la productivité à l'hec­tare en fonction du relief, du climat et du morcellement des terres. Le prix de revient du kilo de lait est plus élevé ici que dans les grands secteurs laitiers. On retombe toujours sur la nécessité vitale

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d'une meilleure valorisation du lait, pour inciter les agriculteurs à ne pas abandonner cette production.

Il semble que le maïs gagne du ter­rain, par contre, et des serres ont été ins­tallées.

La commune possède 35 hectares de forêts.

La population d'Epersy comptait en 1980 75 actifs sur ses 168 habitants : 48% étaient des double actifs. La com­mune héberge aussi bien des agricul­teurs que des ouvriers et des travailleurs

du secteur tertiaire. La densité était en 1975 de 52 habitants au kilomètre carré.

Trop proche d'Aix les Bains, la com­mune n'a pas de vocation touristique. Elle participe à deux syndicats inter­communaux : les S 1 d'adduction d'eau et d'électrification du Sierroz.

On peut la classer dans le canton : la plus petite pour la superficie (8< rang), et, par voie de conséquence, pour le chiffre de population et la valeur du potentiel fiscal total.

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