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1 OBSERVATOIRE DE L’ENGRAIS EN AFRIQUE DE L'OUEST RESUME EDITION No 3 24 AVRIL 2020

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OBSERVATOIRE DE L’ENGRAIS EN AFRIQUE DE L'OUEST

RESUME EDITION No 3 24 AVRIL 2020

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Analyse | No 3 – Edition 24 Avril

Du côté des Observatoires sur les Intrants Agricoles en Afrique

Ce troisième numéro hebdomadaire est publié par WAFA, IFDC et AfricaFertilizer.org, avec l’appui de la CEDEAO, du CILSS, de l’UEMOA et du CORAF, et du soutien du bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID. Après l'Afrique de l'Ouest, IFDC et AfricaFertilizer.org ont lancé hier jeudi 23 avril l’Observatoire des engrais pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe (ESA), avant de lancer prochainement un Observatoire des engrais à l'échelle de l'Afrique. A l’appel et avec l’appui des partenaires institutionnels (CORAF, CILSS, CEDEAO) et privés (WAFA, AFSTA, CropLife), nous préparons la publication dès le mois de Mai d’informations et d’indicateurs sur les secteurs des semences et des produits phytosanitaires. Les mesures sanitaires continuent de peser lourdement sur l’économie

Alors que le Ghana a levé son confinement le 19 avril, la plupart des pays continuent à mener une politique de confinement plus ou moins stricts, par zones urbaines, avec fermetures des commerces non essentiels et/ou avec couvre feu dans de nombreux pays. L’approvisionnement en intrants se déroule pour l’instant correctement

Cette troisième édition de l’Observatoire confirme les bonnes nouvelles enregistrées au cours des semaines précédentes sur le plan logistique, avec une chaîne de distribution qui fonctionne pour l’instant relativement bien, jusqu’aux petits producteurs. Les appels répétés et concordants des gouvernements, des bailleurs de fond et du secteur privé ont clairement été entendus. Toutefois, la disponibilité réduite de camions, les ralentissements inévitables aux ports, sur les routes et aux frontières, les autorisations

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supplémentaires, les restrictions sanitaires, entraînent des surcoûts qui ne manqueront pas d'être répercutés sur la chaîne de distribution, et au niveau des agro dealers en particulier. Les stocks d’engrais se constituent, mais certains pays doivent encore couvrir leurs besoins

Des signaux positifs sur les niveaux de stocks d’engrais dans les ports, les entrepôts et les usines de mélange sont reçus de plusieurs pays clé (Togo, Benin, Cote d’Ivoire, Sénégal, et bientôt le Burkina Faso). D’autres pays (Ghana, Mali, Niger) doivent prendre maintenant les mesures pour être couverts en Juin (Ghana, Mali). Au Nigéria, si le stock d’urée est suffisant, les importations de matières premières pour la production de mélange sur place sont ralenties par les restrictions gouvernementales et le fonctionnement des ports. Les lettres de crédit tirées sur des banques internationales et nationales continuent à permettre aux traders et aux importateurs d'approvisionner les marchés sur les contrats et appels d'offre conclus depuis le dernier trimestre 2019 jusqu'à la crise du COVID. Les aides économiques et au secteur agricole se multiplient

De nombreux gouvernements ont lancé des programmes de soutien (reports de taxes, nouveaux guichets spéciaux COVID-19) aux grandes entreprises et aux PME, qui auront leur importance pour soutenir les entreprises du secteur des intrants et des engrais. Les importateurs et exportateurs sont également soutenus par une levée du couvre feu quasi généralisée dans les ports de la région (voir une carte globale ici) , et des promesses de prises en charge de certains coûts directs comme les surestaries ou des frais de stockage.

Pour l’instant, les taxes douanières et les TVA, qui affectent peu les engrais, ne sont généralement pas levées ou réduites. Des subventions, d’abord pour les cultures vivrières ?

Comme la FAO et l'Union Africaine dans ses rapports préparatoires du AU-FAO ministerial meeting on the impacts of COVID-19 on food security in Africa, les organismes spécialisés prédisent tous une crise alimentaire au lendemain de la crise sanitaire actuelle. Pour atténuer cette seconde crise dont les effets risquent d'être encore plus dévastateurs, les experts préconisent que les Etats mettent en place des subventions pour les intrants destinés aux cultures vivrières. Pour l’instant dans la majorité des pays, cette réponse ne s’est pas encore matérialisé à l’exception de 3 pays sur les 17 de la région. Le Nigeria a annoncé une subvention d’environ 10% sur le prix du NPK 20 10 10. D'autres envisagent des soutien direct aux intrants comme au Burkina Faso (30 milliards de FCFA pour des intrants) ou en Côte d’Ivoire (300 milliards de FCFA pour l’agriculture), selon des modalités restant à clarifier. Les Etats

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montrent la voie en s'engageant avec le secteur privé, comme par exemple au Ghana, où le règlement des arriérés et le paiement prochain d’une partie des factures du Planting for Food and Jobs (PFJ) de 2019 doit permettre aux fournisseurs d'assurer à temps (Mai-Juin) un bon approvisionnement des producteurs subventionnés par le MOFA. Des prix des engrais pour l’instant contenus

Selon Argus Media, les prix FOB des engrais sont orientés à la baisse depuis plusieurs mois, pour les produits finis tels que l’urée ou le NPK 15-15-15, comme pour les matières premières nécessaires aux mélangeurs locaux (DAP, MAP, MOP, AS). L'urée granulé du Nigeria était cotée au 16 avril à $238 par tonne en FOB vrac alors que l'urée perlée d'origine mer Baltique est 20$ moins chère à $218 la tonne FOB, une différence gommée par les couts de transport. Le DAP marocain était à $262 la tonne FOB, et le NPK 15 15 15 complexe à $305 la tonne en position CAF dans les ports ouest africains.

Figure 1: prix de détail (commercial et subventionné) de l’urée en Afrique de l’Ouest en USD par tonne, comparé au ratio prix de détail sur prix FOB

Source: WAFA, IFDC/EnGRAIS, AfricaFertilizer.org

Cette semaine, notre carte montre le ratio prix payé pour un sac d’urée par un paysan en Afrique de l’Ouest par rapport au prix FOB mondial. Ce ratio est un indicateur suivi par le projet EnGRAIS de IFDC pour mesurer l’efficacité de la chaîne d'approvisionnement, et des coûts logistique et financiers. Plus ce ratio s’approche de 1, plus la chaîne est efficace, et/ou corrigée par des subventions ou des interventions publiques. Nous avons utilisé comme référence les prix commerciaux et les prix subventionnés actuels du sac de 50 kg d’urée pour déterminer ce ratio dans les 17 pays de la sous-région.

Le Nigeria reste le pays où ce ratio est le plus faible, s’expliquant par une forte production locale d’urée. En dehors du Nigeria, le Ghana et le Bénin sont les deux pays ou le prix de l’urée au paysan est le plus proche du prix à l’international. Dans la plupart des pays le le prix au paysans est supérieur au double du prix à l’international. Pour permettre aux paysans à faible revenu de pouvoir accéder au engrais, de nombreux pays corrigent les surcoûts des engrais par des subventions permettant de conserver ce ratio en dessous de 2, et de proposer aux producteurs des engrais à des prix variant de 120 à 200% du prix FOB mondial. Figure 2: prix de l’urée, DAP et du NPK 15-15-15 sur les 12 derniers mois, en USD par tonne

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À propos de WAFA, IFDC et AfricaFertilizer.org À propos de l'IFDC

Organisation indépendante à but non lucratif, l'IFDC travaille dans toute l'Afrique et l'Asie pour accroître la fertilité des sols et développer des systèmes de marché inclusifs. En combinant des innovations soutenues par la science, un environnement politique favorable, le développement de systèmes de marché holistiques et des partenariats stratégiques, l'organisation comble le fossé entre l'identification et la mise à l'échelle de solutions agricoles durables, ce qui permet d'améliorer la sécurité alimentaire des ménages et d'enrichir les moyens de subsistance des familles dans le monde entier. En utilisant une approche inclusive, l'IFDC emploie des solutions locales, respectueuses de l'environnement et axées sur l'impact, qui apportent des changements aux niveaux local, régional et national.

À propos de AfricaFertilizer.org

L'initiative AfricaFertilizer.org (AFO) est la première source de statistiques et d'informations sur les engrais en Afrique. Elle est hébergée par l'IFDC et soutenue par plusieurs partenaires, dont les principaux sont l'IFA, Argus Media et Development Gateway. Depuis 2009, AFO collecte, traite et publie des statistiques sur la production, le commerce et la consommation d'engrais pour les principaux marchés d'engrais en Afrique subsaharienne. L'AFO dispose d'un vaste réseau d'acteurs de l'industrie des engrais dans les principaux couloirs de commerce des engrais et tient à jour des informations clés sur les principaux producteurs, leurs installations et capacités de production, les importateurs/fournisseurs, les différents canaux de distribution et les fournisseurs de services agricoles (services de laboratoire, recherche, fournisseurs de crédit et services d'entreposage/de stockage).

A propos de WAFA

L’Association des Engrais en Afrique de l’Ouest (WAFA) est une initiative du secteur privé à but non lucratif créée pour relever les défis de l'industrie des engrais en Afrique de l'Ouest. Représentant tous les pays de la CEDEAO, les sociétés membres combinent leurs ressources pour trouver des solutions aux défis du marché et promouvoir les meilleures pratiques en matière de production et d'utilisation des engrais afin d'optimiser le potentiel de la région pour la production de cultures et la sécurité alimentaire. Créée en 2016, l'association compte 58 sociétés membres dans 11 pays différents.