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RESPONSE RAPID MECHANISM _RRM
Evaluation multisectorielle rapide
Zone évaluée : Gao et Bourem Communes : Gao et Bourem
Cercle : Gao et Bourem
Région : Gao
Période d’évaluation : du 17 au 20 juillet 2018
Cartographie de la zone
Contacts :
Prince KADILUAMAKO LUMUENO, Program Manager RRM Mali
Badou Handane, Coordinateur régional RRM : Gao – Ménaka
Mamadou KEITA, Chef de projet ACF Gao
Rapport d’évaluation multisectorielle Rapide RRM de l’alerte d’Intarkade et Aljanabandia, juillet 2018 Page 2 / 13
SOMMAIRE
INTRODUCTION ...................................................................................................................................... 3
Objectifs et méthodologie d’évaluation ................................................................................................ 3
CONTEXTE GENERAL ............................................................................................................................ 4
Situation sécuritaire ............................................................................................................................... 4
Brève historique de la crise ................................................................................................................... 4
Mouvements de population ................................................................................................................... 5
ANALYSE DES BESOINS ....................................................................................................................... 6
EAU, HYGIENE ET ASSAINISSEMENT ...................................................................................... 7
NFI / ABRIS .............................................................................................................................. 7
SECURITE ALIMENTAIRE ........................................................................................................ 9
AUTRES SECTEURS ............................................................................................................... 11
SANTE .................................................................................................................................... 11
EDUCATION ........................................................................................................................... 11
PROTECTION ......................................................................................................................... 12
DOCUMENTATION CIVILE………………………………………………………………….12 ANALYSE DU MARCHE…………………………………………………………………..…13
COMMUNICATION / TRANSPORT........................................................................................ 13
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INTRODUCTION
La région de Gao est la septième région administrative du Mali. Son chef-lieu est la ville de Gao. La région est limitée au sud et à l’est par la région de Ménaka, au nord par la région de Kidal, à l’ouest par la région de Tombouctou. Elle est composée de trois cercles à savoir Ansongo, Bourem et Gao. Les cercles de Gao et Bourem sont déjà cité parmi les zones les plus frappées par les aléas climatiques d’une part mais aussi l’insécurité résiduelle. De nos jours, le contexte de ces cercles est caractérisé par une situation d’instabilité qui sévit pratiquement dans toutes leurs communes. Plusieurs groupes armés opèrent dans les cercles en général mais les plus connus dans les zones sont les groupes proches de la plateforme notamment le GATIA, le Ganda Izo et les Gandakoy qui restent les plus influents. Tout de même, en, dehors de la plateforme qui est un groupe signataire de l’accord de Paix, d’autre groupes affiliés à Al-Qaïda sèment la terreur à travers des actes isolés visant les populations civiles. C’est ainsi que le Gourma, est devenu un espace de retranchement pour ces groupes suite aux différents raids organisés par les forces G5 Sahel, FAMA et Barkhane et les GOA (groupe d’autodéfense) dans plusieurs de leurs bases arrières. Depuis leur retranchement dans ces localités, un climat de terreur a pris place avec des règlements de compte, des extorsions de biens et agressions physiques sont exercés sur ces populations à cause de leur appartenance ethnique ou de leur proximité aux Goa. En effet, les communautés qui vivent, dans ces localités sont les premières victimes qui vivent et subissent dans un silence de sourd et la seule alternative qui leur est restée est la fuite. La mission d’évaluation conjointe multisectorielle rapide conduite par NRC (Norwegian Refugee Council = Conseil Norvégien pour les Réfugiés) et Action Contre la Faim (ACF) avec la participation du SLDSES de Gao s’est rendue dans les cercles de Gao et Bourem du 16 au 20 juillet 2018, dans le cadre de la mise en œuvre du mécanisme de réponse rapide (RRM). Cette mission s’est focalisée sur les sites ou villages touchés par le mouvement des populations lié à l’incursion des hommes armés dans le secteur d’Agoufou, commune de Gossi, Région de Tombouctou.
Objectifs et méthodologie d’évaluation
Cette mission avait pour objectifs de :
- Analyser la situation sécuritaire, les risques de protection et l’accessibilité des populations affectées par
la crise ;
- Evaluer les besoins humanitaires prioritaires des populations déplacées et familles d’accueil ;
- Identifier et cibler les populations déplacées affectées ;
- Collecter des données sur la documentation civile ;
- Faire une évaluation de marché.
Les méthodes et approches suivantes ont été utilisées pour la collecte des données :
- Entretien avec les autorités et leaders locaux des zones évaluées :
- Cartographie de la zone et Identification des sites de nouveaux déplacés ;
- Focus group pour analyse du contexte humanitaire, de protection et sécuritaire ;
- Enquête ménages auprès des déplacés pour déterminer la vulnérabilité sectorielle des ménages ;
- Enquête de documentation civile aux près des ménages déplacés ;
- Enquête de l’analyse du marché.
-
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CONTEXTE GENERAL
Situation sécuritaire
La situation sécuritaire est très volatile dans la région de Gao et elle est marquée par des attaques asymétriques
des groupes armés. Quant à la région de Tombouctou, moins similaire à celle de Gao mais subit les effets de la
présence des groupes radicaux dans le cercle de Gourma-Rharous. Elle est la région relativement calme mais
qui commence à être le théâtre des opérations des GOA précisément le Gatia qui est un groupe signataire de
l’accord de paix.
Après la crise sécuritaire de 2012 qui a vu le retrait des Famas, le seul maitre de cette zone était ce groupe
d’autodéfense qui aujourd’hui est parmi les groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issu
du processus d’Alger (le MSA et le GATIA). En effet, ce groupe s’est inscrit dans une dynamique de lutter anti-
terroriste dans le nord du pays à travers la région de Ménaka, acculés, ces groupes radicaux se sont retranchés
dans la partie ouest de la région. Pour mieux s’implanter, ils ont procédé à des intimidations et des agressions
physiques pour chasser les communautés qui vivent dans cette localité.
Dans ces zones, la situation sécuritaire reste très volatile et préoccupante et une méfiance totale s’observe entre
les communautés, Imghads et Peulhs et alliées soutenue chacune par des groupes armés de part et d’autre. Le
retrait des groupes pro gouvernementaux dans cette zone du septentrion du cercle de Gao et Tombouctou a
laissé place à un vide sécuritaire d’où une revanche de la part des forces terroristes. On assiste à des exécutions
sommaires répétitives des civils à cause de leur appartenance ethnique ou rattachement aux GOA. A titre
illustratif, depuis le début du mois de mai, une dizaine des personnes ont été assassinés, des tentes incendiées
et des bétails perdus. Dans ces parties, malgré la lutte anti-terroriste engagée par les mouvements de la
plateforme (Gatia), l’armée régulière (Famas) avec l’appui des forces étrangères, le gourma du cercle de
Tombouctou, Gao et Bourem restent toujours insécurisés. La reprise des hostilités dans ces zones n’est pas à
exclure si rien n’est fait pour réconcilier les communautés belligérantes mais aussi accentuer et renforcer les
patrouilles des GOA (Gatia) et des unités des forces régulières pour assurer la protection des civils et de leurs
biens dans les jours à venir. Une psychose règne au sein de la population d’Agoufou, commune de Gossi qui
craint de possibles attaques des groupes armés affiliés sur les communautés Imghads, ce qui pousse d’ailleurs
des chefs de ménages (leaders communautaires ciblés) à fuir leur zone d’origine pour venir trouver refuge dans
la ville de Gao et sur certains sites de la commune de Bourem. L’accès physique est restreint vers les zones de
provenance qui ont fait l’objet d’attaque pour les civils et aux humanitaires. Plusieurs ONG nationales et
internationales interviennent dans les communes de Gao et de Bourem.
Brève historique de la crise actuelle
Le jeudi 28 juin 2018, des individus armés présumés djihadistes auraient fait incursion dans le village d’Agoufou
dans le cercle de Gossi (160 km au sud-ouest de la ville de Gao), région de Tombouctou. Ces présumés
djihadistes à leur arrivée sur place auraient arrêtés et ligotés sept hommes dont le chef de site, qui sera par la
suite relaxé à 5 km d’Agoufou, quelques heures plus tard. Depuis ce jour, les habitants d’Agoufou sont sans
nouvelles de 6 autres personnes restées introuvables.
D’après les informations recueillies, les Imghads seraient accusées par les assaillants d’être des sympathisants
des mouvements de la plateforme Gatia.
Il ressort des constats des leaders que la situation sécuritaire dans la localité de Gossi est préoccupante et le
dernier incident date du 11 juillet 2018, où des présumés djihadistes auraient assassiné 3 individus sur un site
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situé à 20 km d’Agoufou. Bien avant ces atrocités, les mêmes djihadistes habitaient dans cette localité et c’est
tout récemment qu’ils ont commencé à s’attaquer à la population civile Imgahs et alliés.
Ces ménages déplacés arrivés à Intarkade et Gao ville à la date du 1er juillet en abandonnant tous leurs biens,
leurs activités génératrices de revenus basées sur l’élevage, l’agriculture et la culture maraichère.
A cause de l’insécurité grandissante, des menaces et des assassinats ciblés, ces communautés Imghads
déplacées ne manifestent pas l’intention de retourner tant qu‘il y aura pas retour de la sécurité et la stabilité.
Focus group dans un ménage à Gao
Focus group sur le site d’Intarkade
Fig. : Focus groupe avec les femmes déplacées de Intarkade Fig2 les enfants orphelins du site d’Interkade
Mouvements de population
Les ménages déplacés sont tous arrivés sur les sites d’Aljanabandia, commune de Gao et d’Intarkade, commune
de Bourem en provenance du secteur d’Agoufou, commune de Gossi suite à la recrudescence des représailles
des forces terroristes. Les ménages déplacés ont tout abandonné et bénéficient de la solidarité des communautés
hôtes. Les liens de consanguinité entre les deux communautés (hôte et déplacée) renforcent la cohabitation.
Aucune tension intercommunautaire n’a été enregistrée. Cependant, ils affirment que compte tenu de la volatilité
de la situation sécuritaire, être la cible d’attaque de la communauté peulhs. Vu l’absence de l’Etat et de la rareté
des patrouilles des Goa et G5 sahel, par crainte à nouveau d’être pris pour cible et suite à des attaques ciblées
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qui se multiplient dans la zone, la population du secteur d’Agoufou, situé à environ 55 km au sud du chef-lieu de
la commune de Gossi serait déplacé pour se mettre à l’abri dans les localités suivantes :
- Intarkade, commune de Bourem, situé environ à 100 km de Gao : 62 ménages,
- Gao ville, quartier Aldjanabandja, château secteur 4 et 7 : 78 ménages.
Ces ménages déplacés seraient composés en général des femmes, des enfants et des personnes âgées et ils
vivent dans les familles d’accueil et dans des maisons privées allouées en général. Ils auraient quitté les sites
de Kimarou, Ebang Imalane, Tinzizaf et Tinbadja, tous dans le secteur d’Agoufou.
Au total, l’équipe RRM a recensé 140 ménages déplacés répartis dans le cercle de Gao, communes de Gao et Intarkade, commune et cercle de Bourem. Ces déplacés sont arrivés dans ces villes/sites début juillet 2018. Les déplacés à part la visite du SLDSES de Gao sur le site d’accueil d’Aljanabandia, n’ont reçu aucune visite,
aucune assistance alimentaire de la part des services étatiques et des ONG.
Démographie de la zone
Tableau 1 - Liste des villages et population estimative
Population
estimée
Population Actuelle estimée
m=ménage ; p=personne
Localité
admin. Villages/Sites
Total p
2016
Total p
2017
Population
actuelle p Déplacés
nouveaux m Personnes
déplacées
Gao Gao 302564 311398 320232 78 598
Sous Total 302564 311398 320232 78 598
Bourem 146978 151269 155560 62 394
Sous Total 146978 151269 155560 62 394
TOTAUX
449542 462667 475792 140 992
Légende : ND = non déterminé
Commentaires : Ce tableau a été rendu possible grâce au concours des autorités communales. Pour raison de
cohérence, le calcul sur le nombre de personnes tant déplacées que résidentes a été fait sur base d’une taille
moyenne de 6 sauf pour les nouveaux ménages recensés dont la taille est de 7. Ces déplacés recensés
bénéficient de la solidarité des ménages d’accueil. Précisons ici que seul le nombre de ménages déplacés est
déterminé car il est issu de l’identification porte à porte des ménages alors que tout le reste sont à titre indicatif et ses sont
des données fournis par les autorités administratives.
Tous ces déplacés recensés viennent du secteur d’Agoufou c’est-à-dire Agoufou et environnants. Il n y’a pas un
individu porteur de handicap physique parmi les déplacés.
ANALYSE DES BESOINS
Dans ce chapitre, il sera question de présenter les résultats de l’évaluation en termes des besoins et défis par
secteur à savoir Eau, hygiène et assainissement (Wash), NFI et abri, Sécurité alimentaire, Santé, Education et
Protection. Il y a aussi des recommandations formulées sur les actions à prendre en faveur des populations
vulnérables dans les communes de Gao et Bourem.
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EAU, HYGIENE ET ASSAINISSEMENT
Bien que les déplacés résidant à Gao ayant un accès à l’eau potable, nous soulignons que l’approvisionnement
en eau constitue un calvaire pour les déplacés habitant à l’est du 4ème quartier de Gao. Pour ceux qui sont hors
de la ville de Gao sur le site de intarkate sont confrontés à une pénurie d’eau d’où l’utilisation de l’eau pluviale
pour 28% des ménages et ceux qui sont à Gao dont 72% ont accès à l’eau de robinet qui est proche de certains
et d’autre sont obligés d’aller transporter dans d’autre quartiers en parcourant plus d’1 km.
Il faut noter que les déplacés qui sont à Intarkate sont exposés à plusieurs maladies liées à l’utilisation de l’eau
de pluie sans traitement. Les risques imminents sont la diarrhée, le paludisme etc.
L’accès à l’eau potable fait que des cas de diarrhée soit rapportés seulement au niveau de 11% des enfants de
moins de 5 ans dont seulement 40% sont soignés.
Concernant l’hygiène et assainissement, la défécation à l’air libre est pratiquée par une minorité surtout hors de
la ville de Gao, sur les sites visités 91% des ménages ont accès aux latrines contre seulement 9% n’ayant pas
accès. 94% des ménages ne lavent pas les mains au savon aux moments clés de la journée, bien que son
importance soit connue. Il y a donc lieu de sensibiliser d’avantage les ménages pour un changement de
comportement.
Recommandations :
Distribuer des aquatabs/purs pour les ménages d’Intarkate pour le traitement de l’eau de boisson à
domicile, de la conservation jusqu’à son utilisation finale.
Organiser des séances de sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiène et le traitement de l’eau,
Mobiliser les acteurs de santé pour identifier et prise en charge des cas de diarrhée suspectés.
NFI / ABRIS
La situation humanitaire en termes d’accès et possession des articles ménagers essentiels (NFI) est
préoccupante pour les ménages déplacés. En effet, ces ménages sont arrivés dans la zone d’accueil dépourvus
de tout car ils ont fui brusquement sans pouvoir emporter grande chose, ils ont tout perdu selon les différents
focus group. Cette situation justifie parfaitement la dépendance des déplacés vis-à-vis des familles hôtes sur les
sites d’accueil. Au regard également des distances parcourus, le déplacement ne permet pas de transporter des
0%
0%
0%
0%
0%
0%
72%
0%
28%
FORAGE
PUITS PROTÉGÉS
PUITS NON PROTÉGÉS
SOURCE AMÉNAGÉE
SOURCE NON AMÉNAGÉE
RIVIÈRE/FLEUVE/MARIGOT/RUISSEAU
EAU DU ROBINET
EAU AMENÉE PAR CAMION
EAU DE PLUIE
Source d'approvisionnement en eau
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biens mais juste le strict nécessaire pour les enfants. Les abris habités par les déplacés qui viennent à Gao sont
en construction semi dure (banco, sable, ciment, fil de fer, bois euphorbe et bois d’eucalyptus) et ceux qui sont
Intarkate vivent sous des tentes improvisées construits à base des bois, des tissus, des nattes et des haillons de
voiles. Par conséquent, ces sont des habitations qui ne vont pas tenir en cette période hivernale avec parfois des
vents torrentiels. Les résultats des enquêtes ménages réalisés ci-après illustrent le niveau de vulnérabilité
alarmant des déplacés dans les zones d’accueil.
Le score card NFI moyen est très alarmant : 4,5 sur une échelle de 5. L’échantillon de 34 ménages homogènes
enquêtés est représentatif et permet d’avoir une vue d’ensemble des besoins des ménages déplacés en terme
d’articles ménagers essentiels et d’abris. Elle reflète à suffisance les conditions de vie et des vulnérabilités de ces
ménages qui ne vivent des prêts articles ménagers des familles d’accueil.
Pour s’abriter, 68% des ménages vivent dans des maisons privées louées, 21% vivent dans des familles d’accueil,
9% dans les maisons privées fournies gratuitement et 3% dans des cabanes hors sites. Certains minoritaires
mais ces ménages sont exposés aux risques climatiques et vivent avec des enfants et des femmes enceintes.
1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0
BIDON
SEAU
MOUSTIQUAIRES
CASSEROLES ET MARMITES
SUPPORTS DE COUCHAGE
COUVERTURES
4,3
5,0
4,9
4,5
4,0
4,1
SCORE CARD NFI
M A I S O N P R O P R E
S I T E C O L L E C T I F ( É C O L E , É G L I S E … )
M A I S O N P R I V É E L O U É E
E N F A M I L L E D ’ A C C U E I L ( H É B E R G É )
M A I S O N P R I V É E F O U R N I E G R A T U I T E M E N T
P A S D ' A B R I S
C A B A N E O U H U T T E H O R S S I T E
C A B A N E O U H U T T E D A N S U N S I T E
0%
0%
68%
21%
9%
0%
0%
3%
TYPE D'ABRIS
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Sur la base de l’interprétation des données issues des enquêtes ménages collectées au niveau des déplacés ci-
dessus, nous remarquons que 79% des abris sont non endommagés contre 21% qui sont endommagés/dégâts
lourds mais réparables, ce qui montre un besoin en abris. Cela grâce aux solidarités vu leur condition de vie à
cause du déplacement, certains de ces ménages déplacés sont accueillis dans des familles d’accueil et ceux qui
sont en location sont appuyés par des parents qui sont en ville. D’après les données de focus groups, les ménages
en location ne sont pas capables d’assurer le payement de frais de loyer sans appui externe.
Photo d’habitat d’un ménage déplacé à Intarkade
Recommandations :
Distribuer des kits (bâche, bois, cordes, fil d’attache…) en faveur des ménages déplacés à Intarkate pour leur permettre de renforcer leurs abris ;
Solliciter le cluster abri à travers la mise à disposition des tentes modernes format UNHCR ; Distribuer des articles ménages pour ceux qui sont à Intarkade ;
Distribuer du cash pour ceux qui sont à Gao pour leur permettre d’aller acheter les articles qui leurs sont
nécessaires à défaut distribuer des kits NFI.
SECURITE ALIMENTAIRE
Les ménages vivants dans cette zone vivent de leurs activités de cueillette, du petit commerce et surtout de
l’élevage. Les évènements qui ont entrainé les mouvements de la population de cette localité ont un grand impact
sur la sécurité alimentaire dans cette zone. La rupture de la cohésion sociale dans le secteur d’Agoufou a entrainé
des difficultés pour les déplacés à assurer leur pain quotidien puisque confinés dans le lieu de refuge ; ne pouvant
plus rester ou se rendre dans leur zone, pour suivre leurs animaux qui sont leurs principales sources de revenu.
A cela s’ajoute la perte des petites activités génératrices de revenus comme le maraichage, le petit commerce.
Les ménages déplacés ont pratiquement tout perdu. Ils dépendent exclusivement de la bonne volonté de la
79%
21%0%
Titre du graphique
Non Endommagés
Endommagés/Dégâts lourdsmais réparables
Destruction totale
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communauté hôte. Sur l’ensemble des sites visités, l’alimentation principale est le mil et le riz non accompagné
mais avant le déplacement l’alimentation était du riz, couscous, spaghetti, lait. Les mauvaises conditions de vie
des ménages dû au déplacement ont fortement aggravé la vulnérabilité des couches défavorisés notamment les
enfants de moins de 5 ans ; les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les personnes âgées et les orphelins
de l’incident. Les sites d’accueil s’approvisionnent sur le plan alimentaire sur les marchés de Gao ville et le marché
de N’Tahaka qui sont de 0 km à 21 km des sites.
Les enquêtes ménages réalisées auprès des ménages déplacés indiquent une forte vulnérabilité en sécurité
alimentaire avec un SCA (Score de Consommation Alimentaire) moyen de 20 dont 94% des ménages sont
exposés et sont dans un seuil pauvre, ce qui est une situation alarmante. Le graphique suivant illustre la situation
décrite ci-dessus.
Concernant l’indice de stratégie de survie (CSI), la situation est préoccupante avec un CSI moyen de 39,12 sur
16 seuil le plus élevé au niveau du pays.
Le tableau suivant illustre la situation de CSI chez les déplacés. Les stratégies d’adaptation des ménages sont
importantes et néfastes, comme l’illustre ce graphique ci-dessous.
Recommandations :
Distribuer des vivres en faveur des 140 ménages déplacés pour un cycle de trois mois ;
Que OCHA initie un plaidoyer auprès des acteurs intervenant dans le cadre résilience communautaire
afin d’appuyer ces femmes déplacées à entreprendre des petites activités génératrices de revenu ;
Appuyer au déstockage et à la reconstitution du cheptel ;
Puisqu’il n’y a aucun espoir de retour appuyer à la mise en place des PME (petit périmètre maraicher).
6%
94%
0%
LIMITE PAUVRE ACCEPTABLE
Répartition par seuil de SCA
Limite
Pauvre
Acceptable
14%
27%
11%
34%
10%
ACHETER LES ALIMENTS LES MOINS PRÉFÉRÉS
ET/OU LES MOINS CHERS
EMPRUNTER DE LA NOURRITURE OU
COMPTER SUR L'AIDE D'UN PARENT/ AMIS
LIMITER LA PORTION À MANGER À CHAQUE REPAS (RÉDUIRE LES
QUANTITÉS)
RÉDUIRE LA CONSOMMATION DES
ADULTES AU PROFIT DES ENFANTS
RÉDUIRE LE NOMBRE DE REPAS À CONSOMMER
PAR JOUR
Proportion de réponse dans le CSI
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AUTRES SECTEURS
SANTE
Les CSCOM du 4ème quartier et du château couvrant, les zones de résidence des déplacés à Gao ville n’ont pas
fait l’objet de l’enquête/d’échange. En effet, les DTC (Directeur Technique de Centre) pensent qu’il nous faut une
note livrée par le médecin chef du Cs réf (Centre de Santé de Reference) ou de la DRS (Direction Régionale de
la Santé) pour avoir les données sanitaires qui restent confidentielles.
Au CSCOM de Aljanabandja, ACF a réalisé un paquet d’activités en vue de lutter contre la mortalité et la morbidité
des enfants de moins de 5 ans et améliorer ainsi la couverture sanitaire dans le cercle. Il s’agit entre autres de
l’appui en DCI, la prise en charge du personnel, la réhabilitation du Bâtiment du CSCOM, l’équipement du CSCOM
et le renforcement des capacités des agents de santé.
Les données issues des focus group font savoir que les déplacés se portent bien en général à part quelques
femmes enceintes qui méritent une prise en charge sanitaire de la part des autorités sanitaires. Quant aux
femmes allaitantes, un appui à l’allaitement maternel exclusif et alimentation de complément est nécessaire pour
prévenir la malnutrition chez ces couches les plus vulnérables des conflits. Poursuivant dans la même lancée, les
déplacés du site d’Intarkade n’ont pas accès aux services sociaux de base. Les consultations prénatales se font
sur le CSCOM de N’Tahaka situé à 21 km du site d’accueil.
Recommandation :
Faciliter la prise en charge des FEFA avec des enfants moins de 5 ans au niveau des CSCOM ;
Organiser des cliniques mobiles à Intarkade pour la prise en charge sanitaire des femmes enceinte et
allaitantes et le cas de diarrhée ;
Renforcer les capacités opérationnelles du CSCOM pour palier à la demande de service.
EDUCATION
Le taux de scolarisation chez les enfants de 5 à 11 ans est 21%. Malgré des menaces, certains établissements
scolaires fonctionnent, surtout ceux habitant sur le site d’Agoufou, lors de l’année scolaire malgré l’irrégularité des
enseignements à cause de l’insécurité et des menaces djihadistes. Cependant, sur le site d’Intarkade les enfants
issus des ménages déplacés n’ont pas accès aux établissements publics à caractères éducatifs à cause de
l’absence d’une école sur le site. Les écoles fonctionnelles de la zone sont dans le chef-lieu de cercle de Bourem
et à N’Tahaka qui sont très loin et qui exposent les enfants aux accidents de la route et autres risques de
protection. Les parents des enfants dépossédés de tous leurs biens sur le site de provenance n’ont pas les
moyens fiduciaires pour payer la scolarité et acheter des cahiers aux enfants. Il est souhaitable de mobiliser le
cluster éducation pour apporter une réponse à ceux-là qui constitue l’avenir de demain.
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Recommandation :
Plaider auprès du cluster Education pour l’inscription des enfants issus des ménages déplacés à
Aljanabandia ;
Mettre en place un espace ami des enfants à Intarkade ;
Distribuer des Kits scolaires aux enfants scolarisés
PROTECTION
La situation de protection des civils reste préoccupante dans le cercle de Gao, dans les zones qui ne seraient pas sous contrôle des mouvements armés de la plateforme GOA et FAMa. La situation des déplacés vivant à Intarkade dans le Gourma est très préoccupante en terme de protection du fait que ces derniers se trouvent dans une zone très fréquentée par les mouvements radicaux. Comme, sujet de cas de protection, il y’a celui ayant fait l’objet de ce mouvement de population et d’autres cas qui s’en suivent. Néanmoins, aucun incident de protection rapporté au niveau des différents sites d’accueil des ménages déplacés. Il n’y pas de problème de cohabitation entre les déplacés et leurs hôtes. Les sites d’accueils fréquentent les marchés de Gao ville et le marché de N’tahaka qui sont situés respectivement à 0km et à 21 km des sites. Recommandation :
Diligenter une réponse aux besoins spécifiques de protection des enfants orphelins de l’incident, Faire un plaidoyer auprès du cluster protection pour une prise en charge des femmes traumatisées, Demander aux acteurs de protection d’apporter une réponse en protection auprès des familles victimes
d’enlèvement, Faire une campagne de sensibilisation pour les enfants sur les dangers du conflit afin de ne pas être
enrôlé dans les groupes armés,
DOCUMENTATION CIVILE
Avant l’analyse et le traitement des données collectées sur la documentation civile, il s’avère qu’une grande partie des chefs de ménages possèdent des cartes NINA ou Carte d’Identité Nationale. Concernant les femmes juste quelques-unes ont des pièces (NINA ou CI). Un grand nombre d’enfants de moins de 18 ans et les adultes n’ont pas d’extrait d’acte de naissance ou de carte d’identité nationale.
Recommandation :
Sensibiliser les parents pour l’établissement des documentations civiles (notamment acte de naissance pour les enfants).
35%
15%
0%5%
45%
L'ÉCOLE DANS MA LOCALITÉ EST FERMÉE
JE CRAINS POUR LA SÉCURITÉ DE MES
ENFANTS
LES COÛTS LIÉS À L'ÉCOLE SONT TROP
ÉLEVÉS
IL N'YA PAS DE PLACE POUR MES ENFANTS DANS L'ÉCOLE DE MA
LOCALITÉ
AUTRE À PRÉCISER (IL Y'A PAS D'ÉCOLES)
Raison de la déscolarisation
Rapport d’évaluation multisectorielle Rapide RRM de l’alerte d’Intarkade et Aljanabandia, juillet 2018 Page 13 / 13
ANALYSE DU MARCHE
Cette analyse a permis à l’équipe RRM d’évaluer l’existence et la capacité du marché de Gao à répondre à une forte demande en cas d’une assistance en cash ou voucher tout en limitant les effets nuisibles. En effet, le marché de Gao fonctionne bien et chaque jour. Les vendeurs qui le fréquentent s’approvisionnent pour la plupart au Niger et une minorité en Algérie. Il est accessible à tous et possède de grandes capacités en vivres et produits manufacturés. Il n’y a pas de restriction sur le mouvement personnes et de leurs biens hormis les braquages qui s’observent sur les routes secondaires. Le marché est compétitif avec un nombre important des grossistes et détaillants. Les commerçants effectuent leurs transactions via les banques et institutions de microfinance qui sont opérationnelles à Gao. Il y a aussi des services de transfert du cash au sein des banques mais aussi à travers la téléphonie mobile notamment Orange et Mali tél. L’équipe n’a pas pu collecter les prix au marché pour tirer de conclusion sur la faisabilité d’une intervention monétaire en urgence avec les fournisseurs de Gao faute de temps imparti à cette évaluation.
COMMUNICATION / TRANSPORT
Tous les sites d’accueil visités sont accessibles physiquement pendant la saison sèche surtout avec toute sorte
des véhicules en générale. Cependant la zone d’Intarkade situé à 21 km au Nord de N’Tahaka dans le Gourma
est sans couverture de réseau GSM. Pendant la période pluvieuse, le camion y accède difficilement. En outre
une implication à hauteur de souhait des leaders communautaire est nécessaire pour toute intervention
humanitaire dans la zone.
Quant à la couverture téléphonique, la zone est bien arrosée par les réseaux Orange et Mali tél.