report about a ghost hunter in london

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28/12/08 21:21 - LE_SOIR du 29/12/08 - p. 16 U n chasseur de fantômes évoque tout de suite le film Ghost Buster et la socié- té d’investigations paranormales. Mais Ian Shillito n’a rien de Bill Murray, et ne possède aucune combinaison anti-ectoplasme. Ian se dit « sensitive », « à l’écou- te de ses sens ». Plus qu’une pas- sion, c’est devenu son métier. Ori- ginaire de l’Essex, cet ancien punk gothique reconverti est donc un chasseur d’esprits. Il a créé sa Lon- don Paranormal Society avec la volonté affichée de démythifier une « activité » peu commune. D’ailleurs, Ian parle ouvertement et sans fausse pudeur de « touris- me paranormal ». Une recette qui marche. C’est qu’en Angleterre, nous explique-t- il, les gens sont plus ouverts et plus à l’écoute de leurs émotions qu’en France ou en Belgique. Installés dans un café de Cler- kenwell Green, dans l’est de Lon- dres où l’esprit de William Wallace rôde encore, il nous parle. De ses bras musclés et tatoués se dégage une vraie sensibilité. Il considère comme acquis ce que la plupart des gens n’envisagent toujours pas. Il n’est ni étrange ni bizarre, c’est juste qu’il s’attarde et sait re- marquer l’étrange qui nous entou- re. Un adepte de l’empathie avec les esprits des défunts, en somme. Il aime aussi les expériences extrê- mes : il s’est enterré vivant pour une émission de télévision. Etre à l’écoute de ses émotions lui vient de sa formation de direc- teur de théâtre. Il a toujours eu un intérêt particulier pour les choses surnaturelles. Il admet avoir beau- coup d’intuition et d’instinct et maîtrise parfaitement son don pour l’empathie. Son passé d’an- cien fêtard a fait place à une matu- rité émotionnelle qui, après des événements personnels difficiles survenus en 2000, et sur lesquels il ne s’étend pas, lui a révélé sa vraie nature. Mais son « wake-up call » sur- vient à Ayers Rock, en Australie, un endroit mythique chargé d’énergies. A partir de là, il a com- mencé à se remémorer des cho- ses qu’il avait consciemment oc- cultées. Et en 2006, il découvre son habilité à avoir des rêves pré- monitoires ou de simples prémo- nitions. La première survient lors de sa participation à l’émission té- lé : il y rêve de l’incendie d’un ba- teau en mer. Le lendemain, il ap- prend qu’un ferry a été abandon- né au large de Portsmouth pour cause d’incendie. Sa dernière pré- monition est celle des récents at- tentats de Bombay – il l’a eue lors d’un cercle de méditation. De fil en aiguille, Ian est devenu chasseur de fantômes. Tout un métier. Ian croit en une conscien- ce universelle qui est formée des différentes énergies des person- nes décédées. « Quand on meurt, le corps part, mais l’esprit demeure et va dans cette conscience de l’uni- vers. » Et qu’en est-il de la reli- gion ? Plutôt agnostique, il consi- dère que, quelle qu’elle soit, « elle sert toujours la même bêtise ». La meilleure métaphore selon lui pour expliquer sa théorie est la sui- vante : « Une goutte de pluie qui tombe des nuages et s’échoue dans l’océan ou sur le sommet des mon- tagnes, elle reste unique mais fait partie d’un tout, elle a sa propre existence mais appartient pourtant à quelque chose de grand. » Pour partager sa passion, il a mis au point sa société qui organi- se de vraies excursions dans des lieux hantés. Il fait des recherches en amont sur des faits historiques et déniche l’histoire savoureuse d’un esprit errant. Ensuite, les lieux sont investis pour une chas- se. C’est une chance d’habiter à Londres, « la ville la plus hantée du monde ». Toujours quelque chose à découvrir. Ian distingue six catégories de fantômes. Les esprits vengeurs d’abord qui, emprisonnés dans leur quête, sont coincés dans un espace-temps et sont « en colère ». La meilleure illustration est l’em- blématique personnage campé par Patrick Swayze dans le film Ghost. Ensuite les esprits dits « rési- duels » : des charges d’émotions et d’énergie, impossible d’annihi- ler. Puis les poltergeists, phénomè- nes paranormaux liés au monde de l’adolescence. « L’illustration parfaite reste encore le film Car- rieIl y a aussi ces esprits visi- teurs, les cibles préférées des séan- ces de spiritisme. Puis « le glisse- ment du temps », telle une porte. Ian nous raconte d’ailleurs l’anec- dote de cette fameuse rue à Liver- pool qui au gré des passages dé- voile son visage tel qu’il était dans les années 1950 ! Comme le claironne Ian, « le temps n’est pas latéral » mais plu- tôt comme une boule avec des ra- mifications où tout interagit : le présent comme le passé. Albert Einstein, lui, le comparaît à une rue avec des maisons numérotées et des gens qui trébuchent et sau- tent quelques maisons. Chacun sa théorie, chacun son métier. © GRÉGOIRE BERNARDI. Lucie Durban, À LONDRES Le Kroll Il est chasseur de fantômes. Il a créé sa propre société. Et ses affaires roulent. En Angleterre, of course. 1967 Naît le 29 décem- bre à Braintree, Essex. 2002 Eveil spirituel à Ayers Rock en Australie, après une année très dif- ficile sur le plan personnel. 2006 Participe à l’émis- sion télé sur le pa- ranormal « Most Haunted » : il est enterré vivant dans un coffre dans un château hanté pendant deux heures. Dé- couvre son habili- té à avoir des rê- ves prémonitoires ou de simples pré- monitions. 2007 Crée sa London Paranormal So- ciety. Baudouin Loos L’édito SA ROSSEL ET C IE Rue Royale, 100 1000 Bruxelles Président et éditeur responsable Patrick Hurbain Administrateur délégué Bernard Marchant Administration générale Rue Royale, 100 1000 Bruxelles Tél. : 02-225.55.55 JOURNAL LE SOIR Directeur général Daniel Van Wylick Rédactrice en chef Béatrice Delvaux Secrétaire général Benoît Senden Rédacteur en chef adjoint Luc Delfosse Rédaction centrale Rue Royale, 100 1000 Bruxelles Tél. : 02-225.54.32 Téléfax : 02-225.59.14 ou 02-225.59.10 Courrier des lecteurs Téléfax : 02-225.51.31 E-mail : [email protected] lesoir.be (internet) http://www.lesoir.be Tél. : 02-225.54.32 E-mail : [email protected] PUBLICITÉ Rossel Advertising Annonces téléphonées Tél. : 02-225.55.00 Téléfax : 02-225.59.06 E-mail : [email protected] Annonces – Publicité Tél. : 02-225.55.55 Téléfax : 02-225.59.08 ou 02-225.59.00 ABONNEMENTS Tél. : 02-225.53.10 Téléfax : 02-225.59.01 E-mail : [email protected] Abonnements 3 mois EUR 70,00 6 mois EUR 135,00 12 mois EUR 248,00 VENTES Tél. : 02-225.52.84 Téléfax : 02-225.52.14 E-mail : [email protected] Prix de vente à l’étranger Allemagne EUR 2,00 ; Chypre CYP 1,60 ; Croatie HRK 25,00 ; Espagne EUR 1,90 ; France EUR 1,90 ; Grande-Bretagne GBP 1,30 ; Grèce EUR 1,90 ; Italie EUR 1,90 ; Irlande EUR 3,40 ; Maroc MAD 25,00 ; Portugal EUR 1,90 ; République tchèque CZK 70,00 ; Suisse CHF 4,00 ; Turquie YTL 5,00 Nº commission paritaire France 0708 U 83380 Ian Shillito FALLAIT-IL TOUTES CES SOUFFRANCES À GAZA ? L’acteur D es morts par centaines. Des destructions. Du sang. De la haine, toujours plus de haine. Et, en même temps, une souffrance infinie des populations. L’image est celle d’un Israël dé- vastateur usant d’une puissance de feu inouïe, disproportionnée, comme l’a dit Nicolas Sarkozy. Le Hamas n’est pas le Hezbollah libanais, ni en termes de moyens militaires ni d’entraînement à la guerre. Le blason de l’armée is- raélienne terni en 2006 au Liban ne sera pas sauvé par une « vic- toire » contre le Hamas. Quel but Israël peut-il atteindre par ces violences contre les Pa- lestiniens d’une ampleur inédite depuis 1967 ? Venir à bout du Hamas ? Ce serait étonnant. Alors, plus modestement, obte- nir l’arrêt des tirs de roquettes, comme le disent les autorités ? Peut-être. Si des centaines d’acti- vistes palestiniens meurent et si leur matériel est détruit, une pé- riode de calme relatif s’impose- ra. Avant que la violence ne re- prenne de plus belle, un peu plus tard, dans quelques mois. Aucune population ne peut vi- vre enfermée ou occupée sans se révolter. A fortiori quand elle est dominée par un mouvement islamiste jusqu’au-boutiste. Le recours aux roquettes artisa- nales par les militants palesti- niens ne peut certes se justifier, puisqu’il ne vise qu’à tuer indis- tinctement des civils (même si ce résultat n’est atteint que de façon rarissime). Par cette techni- que rudimentaire et lâche, le Ha- mas cherchait à ce qu’Israël as- souplisse le siège infernal qui étrangle la population du miséra- ble territoire où il règne. En fait, sauf à imaginer la réoccu- pation de la bande de Gaza et un effroyable « nettoyage », il y a gros à parier qu’en fin de compte, c’est ce qui se produira : le Hamas consentira à mettre ses roquettes en sourdine et Is- raël rouvrira un peu plus les fron- tières. Fallait-il tous ces morts pour un tel résultat ? Pour bien des raisons, les Israé- liens ne se montrent pas décidés à évacuer les territoires occupés ou libérer ceux qui sont encer- clés, comme l’exige pourtant le droit international. La commu- nauté internationale est égale- ment coupable, qui ne bouge pas le petit doigt pour presser Is- raël à se diriger dans la bonne di- rection. Pire : l’Europe, après l’Amérique, ouvre ses bras à Is- raël. Comme si tout allait bien. Ce journal est protégé par le droit d’auteur, tous droits réservés. © Rossel & C ie S.A. – Le Soir, Bruxelles, 2008. Si vous souhaitez copier un article, une photo, une infographie, etc., en de nombreux exemplaires, les utiliser commercialement, les scanner, les stocker et/ou les diffuser électroniquement, veuillez contacter Copiepresse au 02-558.97.80 ou via [email protected]. Plus d’infos : http://www.copiepresse.be. opinion Comme le claironne Ian, « le temps n’est pas latéral » mais plutôt comme une boule avec des ramifications C’est une chance d’habiter à Londres, « la ville la plus hantée du monde ». Toujours quelque chose à découvrir Le Soir Lundi 29 décembre 2008 16 1NL www.lesoir.be

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Report about a ghost hunter in London who has created his own paranormal society.

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28/12/08 21:21 - LE_SOIR du 29/12/08 - p. 16

Un chasseur de fantômesévoque tout de suite lefilm Ghost Buster et la socié-

té d’investigations paranormales.Mais Ian Shillito n’a rien de BillMurray, et ne possède aucunecombinaison anti-ectoplasme.

Ian se dit « sensitive », « à l’écou-

te de ses sens ». Plus qu’une pas-sion, c’est devenu son métier. Ori-ginaire de l’Essex, cet ancien punkgothique reconverti est donc unchasseur d’esprits. Il a créé sa Lon-don Paranormal Society avec lavolonté affichée de démythifierune « activité » peu commune.

D’ailleurs, Ian parle ouvertementet sans fausse pudeur de « touris-me paranormal ».

Une recette qui marche. C’estqu’en Angleterre, nous explique-t-il, les gens sont plus ouverts etplus à l’écoute de leurs émotionsqu’en France ou en Belgique.

Installés dans un café de Cler-kenwell Green, dans l’est de Lon-dres où l’esprit de William Wallacerôde encore, il nous parle. De sesbras musclés et tatoués se dégageune vraie sensibilité. Il considèrecomme acquis ce que la plupartdes gens n’envisagent toujourspas. Il n’est ni étrange ni bizarre,

c’est juste qu’il s’attarde et sait re-marquer l’étrange qui nous entou-re. Un adepte de l’empathie avecles esprits des défunts, en somme.Il aime aussi les expériences extrê-mes : il s’est enterré vivant pourune émission de télévision.

Etre à l’écoute de ses émotionslui vient de sa formation de direc-teur de théâtre. Il a toujours eu unintérêt particulier pour les chosessurnaturelles. Il admet avoir beau-coup d’intuition et d’instinct etmaîtrise parfaitement son donpour l’empathie. Son passé d’an-cien fêtard a fait place à une matu-rité émotionnelle qui, après des

événements personnels difficilessurvenus en 2000, et sur lesquels ilne s’étend pas, lui a révélé sa vraienature.

Mais son « wake-up call » sur-vient à Ayers Rock, en Australie,un endroit mythique chargéd’énergies. A partir de là, il a com-mencé à se remémorer des cho-ses qu’il avait consciemment oc-cultées. Et en 2006, il découvreson habilité à avoir des rêves pré-monitoires ou de simples prémo-nitions. La première survient lorsde sa participation à l’émission té-lé : il y rêve de l’incendie d’un ba-teau en mer. Le lendemain, il ap-prend qu’un ferry a été abandon-né au large de Portsmouth pourcause d’incendie. Sa dernière pré-monition est celle des récents at-tentats de Bombay – il l’a eue lorsd’un cercle de méditation.

De fil en aiguille, Ian est devenuchasseur de fantômes. Tout unmétier. Ian croit en une conscien-ce universelle qui est formée desdifférentes énergies des person-nes décédées. « Quand on meurt,le corps part, mais l’esprit demeureet va dans cette conscience de l’uni-vers. » Et qu’en est-il de la reli-gion ? Plutôt agnostique, il consi-dère que, quelle qu’elle soit, « ellesert toujours la même bêtise ». Lameilleure métaphore selon luipour expliquer sa théorie est la sui-vante : « Une goutte de pluie qui

tombe des nuages et s’échoue dansl’océan ou sur le sommet des mon-tagnes, elle reste unique mais faitpartie d’un tout, elle a sa propreexistence mais appartient pourtantà quelque chose de grand. »

Pour partager sa passion, il a

mis au point sa société qui organi-se de vraies excursions dans deslieux hantés. Il fait des recherchesen amont sur des faits historiqueset déniche l’histoire savoureused’un esprit errant. Ensuite, leslieux sont investis pour une chas-se. C’est une chance d’habiter àLondres, « la ville la plus hantée dumonde ». Toujours quelque choseà découvrir.

Ian distingue six catégories defantômes. Les esprits vengeursd’abord qui, emprisonnés dansleur quête, sont coincés dans unespace-temps et sont « en colère ».La meilleure illustration est l’em-blématique personnage campépar Patrick Swayze dans le filmGhost. Ensuite les esprits dits « rési-duels » : des charges d’émotionset d’énergie, impossible d’annihi-ler. Puis les poltergeists, phénomè-nes paranormaux liés au mondede l’adolescence. « L’illustrationparfaite reste encore le film Car-rie. » Il y a aussi ces esprits visi-teurs, les cibles préférées des séan-ces de spiritisme. Puis « le glisse-ment du temps », telle une porte.Ian nous raconte d’ailleurs l’anec-dote de cette fameuse rue à Liver-pool qui au gré des passages dé-voile son visage tel qu’il était dansles années 1950 !

Comme le claironne Ian, « letemps n’est pas latéral » mais plu-tôt comme une boule avec des ra-mifications où tout interagit : leprésent comme le passé. AlbertEinstein, lui, le comparaît à unerue avec des maisons numérotéeset des gens qui trébuchent et sau-tent quelques maisons. Chacun sathéorie, chacun son métier. ■

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RDI.

Lucie Durban, À LONDRES

Le Kroll

Il est chasseur de fantômes. Il a créé

sa propre société. Et ses affaires

roulent. En Angleterre, of course.

1967Naît le 29 décem-bre à Braintree,Essex.

2002Eveil spirituel àAyers Rock enAustralie, aprèsune année très dif-ficile sur le planpersonnel.

2006Participe à l’émis-sion télé sur le pa-ranormal « MostHaunted » : il estenterré vivantdans un coffredans un châteauhanté pendantdeux heures. Dé-couvre son habili-té à avoir des rê-ves prémonitoiresou de simples pré-monitions.

2007Crée sa LondonParanormal So-ciety.

Baudouin Loos

L’édito◆

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1,90 ; Irlande EUR 3,40 ; Maroc

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1,90 ; République tchèque

CZK 70,00 ; Suisse CHF 4,00 ;

Turquie YTL 5,00

Nº commission paritaire

France 0708 U 83380

Ian Shillito

FALLAIT-IL TOUTESCES SOUFFRANCES

À GAZA ?

L’acteur

D es morts par centaines. Desdestructions. Du sang. De la

haine, toujours plus de haine. Et,en même temps, une souffranceinfinie des populations.L’image est celle d’un Israël dé-vastateur usant d’une puissancede feu inouïe, disproportionnée,comme l’a dit Nicolas Sarkozy.Le Hamas n’est pas le Hezbollahlibanais, ni en termes de moyensmilitaires ni d’entraînement à laguerre. Le blason de l’armée is-raélienne terni en 2006 au Libanne sera pas sauvé par une « vic-

toire » contre le Hamas.Quel but Israël peut-il atteindrepar ces violences contre les Pa-lestiniens d’une ampleur inéditedepuis 1967 ? Venir à bout duHamas ? Ce serait étonnant.Alors, plus modestement, obte-nir l’arrêt des tirs de roquettes,comme le disent les autorités ?Peut-être. Si des centaines d’acti-vistes palestiniens meurent et sileur matériel est détruit, une pé-riode de calme relatif s’impose-ra. Avant que la violence ne re-prenne de plus belle, un peuplus tard, dans quelques mois.Aucune population ne peut vi-vre enfermée ou occupée sansse révolter. A fortiori quand elleest dominée par un mouvementislamiste jusqu’au-boutiste.Le recours aux roquettes artisa-nales par les militants palesti-niens ne peut certes se justifier,puisqu’il ne vise qu’à tuer indis-tinctement des civils (même sice résultat n’est atteint que defaçon rarissime). Par cette techni-

que rudimentaire et lâche, le Ha-mas cherchait à ce qu’Israël as-souplisse le siège infernal quiétrangle la population du miséra-ble territoire où il règne.En fait, sauf à imaginer la réoccu-pation de la bande de Gaza etun effroyable « nettoyage », il ya gros à parier qu’en fin decompte, c’est ce qui se produira :le Hamas consentira à mettreses roquettes en sourdine et Is-raël rouvrira un peu plus les fron-tières. Fallait-il tous ces mortspour un tel résultat ?Pour bien des raisons, les Israé-liens ne se montrent pas décidésà évacuer les territoires occupésou libérer ceux qui sont encer-clés, comme l’exige pourtant ledroit international. La commu-nauté internationale est égale-ment coupable, qui ne bougepas le petit doigt pour presser Is-raël à se diriger dans la bonne di-rection. Pire : l’Europe, aprèsl’Amérique, ouvre ses bras à Is-raël. Comme si tout allait bien.

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Comme le claironne Ian,« le temps n’est pas latéral »mais plutôt comme une bouleavec des ramifications

C’est une chance d’habiter àLondres, « la ville la plus hantéedu monde ». Toujoursquelque chose à découvrir

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