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Remédier à la pénurie de qualifications - Le manque de spécialistes de TI en Europe

REMÉDIER À LAPÉNURIE DE

QUALIFICATIONS

LE MANQUE DESPÉCIALISTES DE TI

EN EUROPE

PAR ANDREW BIBBY POUR UNI-EUROPA2 OCTOBRE 2000

WWW.ANDREWBIBBY.COM

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Remédier à la pénurie de qualifications - Le manque despécialistes de TI en Europe

Auteur: Andrew Bibby, UK

Avec le soutien financier de la Commission Européenne,D G Emploi

Editeur: Union Network InternationalAv. Reverdil 8-10CH - 1260 Nyon

Tél: +41 22 365 21 00 - Fax: +41 22 365 21 21

12-2000 / Réf. No 27

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Sommaire

Introduction ............................................................................... 5

La pénurie de qualifications est un problème mondial ....... 9

«L’emploi de TI» n’existe pas ................................................ 11

L’étude d’IDC Europe.............................................................. 17

L’étude de Datamonitor .......................................................... 20

Les causes de la pénurie de qualifications......................... 22

Des solutions à la pénurie de qualifications...........................1: du côté de la demande....................................................... 24

2: la question des migrations................................................ 27

3: questions d’âge et d’égalité hommes-femmes .............. 31

4: la nécessité de formation .................................................. 34

Conclusion ............................................................................... 38

Notes ......................................................................................... 40

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INTRODUCTION

L’Europe a du souci à se faire. Les ambitieux projets (parexemple du rapport «eEurope» adopté par le Sommet de l’UEà Lisbonne en mars dernier), censés permettre à notre conti-nent de bénéficier des ouvertures dégagées par la nouvelleéconomie, pourraient bien être mis en péril par une pénuriede travailleurs de TI suffisamment qualifiés.

Il s’agit en effet d’une «pénurie de compétences en Sociétéde l’Information», pour citer le récent rapport de la Commis-sion européenne intitulé Stratégies pour l’emploi dans lasociété de l’information. Le rapport affirme que la pénurie decompétences touche non seulement le secteur de TI - où setrouvent les dénommés «nouveaux emplois dans le domainede la société de l’information» - mais également en dehorsdu secteur. «Une vaste majorité de grandes entrepriseseuropéennes se sentent entravées par le manque de qualifi-cations au sein de leurs organisations» déclare le rapport,mais «le problème de la pénurie de compétences est encoreplus sérieux au niveau des petites et moyennes entreprises».1

Le rapport Stratégies pour l’emploi cite un document del’Observatoire européen des technologies de l’information(EITO), qui se penche également sur la pénurie des qualifi-cations en TI. La demande de spécialistes en TI est trèslargement supérieure à l’offre, affirme l’EITO en guised’avertissement, tout en laissant entendre que l’Europe a mistrop longtemps à réagir à ce problème: «Il y a trois ans quenous avons connaissance de cette pénurie de qualifications

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en TI …. et pourtant, rares sont les initiatives prises pourmettre au point une véritable solution. C’est à maintenantseulement, alors que la demande de programmeurs,d’analystes systèmes et d’ingénieurs en informatique dépassel’offre sur le marché, que les entreprises utilisatrices et lesentreprises de TI prennent conscience du formidable défi queconstitue la concurrence sur un marché des ressourceshumaines hyper-tendu.»2

Dans ses conclusions, l’EITO se fonde sur un vaste projet derecherche mené dans dix-sept pays européens (les Etatsmembres de l’UE plus la Norvège et la Suisse) et effectuépar IDC (International Data Corporation) pour Microsoft, étudedont les résultats ont été publiés en septembre 1998. L’IDCestime qu’à la fin de cette même année, on dénombrait510.000 postes non pourvus dans le secteur de la technologie,et que cette pénurie provient du nombre très insuffisant deprofessionnels formés et qualifiés. L’IDC a ensuite extrapoléces résultats pour les sept prochaines années, et arrive à unchiffre de 1,6 million de postes non pourvus d’ici 2002.

«Selon les résultats de la recherche, on s’attend à une ex-pansion des départements de TI des entreprises, dont lenombre de salariés devrait passer de 8,3 millions en 1997 à12,2 millions en 2002. Partant de l’hypothèse d’un maintiendes niveaux actuels d’investissement dans la formation, ilapparaît que le contingent disponible de personnel forméaugmentera à un taux modeste de 6% par année. Même siles acquéreurs de TI recourent aux services de fournisseursexternes pour satisfaire une partie de leurs besoins, IDC/Microsoft estime que la pénurie de professionnels qualifiés

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en TI sera tout de même de 1,6 million d’ici l’an 2002".3

Cette future pénurie de 1,6 million de spécialistes de TI enEurope a été largement évoquée (en particulier dans lesrapports de l’EITO et dans les Stratégies pour l’emploi). Enfait, l’IDC a depuis lors actualisé ses recherches et chiffre àprésent la pénurie de professionnels de TI à 1,7 million en2003. Selon les derniers chiffres, la demande de qualifica-tions en TI est appelée à croître de 9,47 millions d’emplois en1999 à 13,07 millions d’emplois en 2003; dans le même temps,l’offre de professionnels de TI augmentera de 8,61 millionsde personnes à 11,33 millions. En d’autres termes, ainsi quele démontre le graphique de l’IDC ci-dessous, la pénurie decompétences ne peut que s’aggraver.4

Pénurie de travailleurs de TI,Europe de l’Ouest, 1998-2002

(en millions d’emplois et de travailleurs)

Demande Offre

(% = dépassement enpourcentage de la demandepar rapport à l’offre)

Source: IDC#QT18F, décembre 1999

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La recherche menée par l’IDC constitue - au plan quantitatif -l’initiative la plus importante d’analyse du problème, et nousreviendrons plus loin sur ses résultats. Néanmoins, il convientde formuler d’emblée trois précisions fondamentales.

Premièrement, nous devons garder à l’esprit que le discourssur la pénurie de qualifications en TI n’est pas nouveau. Ainsique le soulignent quatre chercheurs universitaires, la ques-tion a été soulevée pour la première fois dès les débuts de laTI: «Le problème de la pénurie de qualifications en TI a étéconstaté il y a plus de 30 ans, à une époque où l’industrienaissante des ordinateurs a pris conscience qu’elle devaitéduquer ses clients afin qu’ils puissent utiliser ses produits. Acette époque, il n’existait aucun enseignant ou formateurdisposant des qualifications à cet effet.»5 Les auteurssoulignent le troublant parallélisme entre une initiative dugouvernement britannique lancée en novembre 1999 afin deremédier à la pénurie de qualifications en TI, et la création,au début des années 1980, d’un Comité sur la pénurie dequalifications au Royaume-Uni.

Il convient également de rappeler un deuxième point, à savoir,que les chiffres impressionnants cités par IDC cachentinévitablement une réalité plus complexe. Cet aspect seraanalysé de manière plus détaillée dans les pages qui suivent.

Enfin, la pénurie de qualifications en TI n’est pas unphénomène européen. Tandis que la Commission européennes’inquiète à juste titre des effets de la pénurie deprofessionnels de TI, sous cet angle-là du moins de la nouvelleéconomie, l’Europe n’est pas en retard sur les Etats-Unis!

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LA PÉNURIE DEQUALIFICATIONS EST UNPROBLÈME MONDIAL

Le rapport 1999 de l’OCDE Les incidences économiques etsociales du commerce électronique - Résultats préliminaireset programme de recherche inclut une brève liste des mani-festations de la pénurie en qualifications de TI autour dumonde, en s’appuyant sur diverses sources. L’OCDE émetpar exemple l’idée que certains pays en développementpourraient bientôt connaître une pénurie de qualifications enTI.

Selon le rapport de l’OCDE, l’Inde compte dans sa popula-tion active environ 160.000 spécialistes hautement qualifiésdans les logiciels (1996-97). Bien qu’elle produise desdiplômés au rythme d’environ 55.000 par année, cet apportpourrait s’avérer insuffisant à satisfaire une industrie deslogiciels qui croît au rythme de plus de 40 pour cent par an.

Dans d’autres pays, les stratégies locales de développementde la TI peuvent créer des pénuries de qualifications… Lesuniversités de Malaisie produisent moins de 6.000 ingénieursen TI par année, par rapport à une demande annuelle estiméeà 10.000.6

Toutefois, ainsi que le souligne le rapport de l’OCDE, l’attentions’est surtout portée jusqu’à présent sur la situation aux Etats-Unis, où certains affirment qu’il existe «une grave pénurie»

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de spécialistes de TI.

Une enquête a été menée auprès de moyennes et grandesentreprises américaines en 1997 par l’ITAA (Information Tech-nology Association of America), sur la pénurie de qualifica-tions. L’ITAA a également mené une enquête plus vaste surce point l’année suivante. Le deuxième rapport conclut qu’ilexistait à cette époque près de 346.000 postes de TI nonpourvus.7

Une enquête plus approfondie sur la situation aux Etats-Unisfigure dans le volumineux rapport intitulé «The Digital WorkForce», publié en 2000 par l’Agence de politiquetechnologique du Département américain du commerce.8 Lesrésultats de cette enquête donnent lieu à des prévisions quine sont pas très différentes de celles de l’IDC pour l’Europe:

«Le nombre de travailleurs indispensables dans le secteurde la TI devrait, selon les projections, connaître une croissancespectaculaire entre 1996 et 2006. L’analyse des projectionsde croissance du Bureau des statistiques du travail pour cettepériode, effectuée par l’Agence de politique technologique,montre que le nombre de travailleurs essentiels dans ledomaine de la TI - spécialistes scientifiques de l’informatique,ingénieurs informaticiens, analystes systèmes etprogrammeurs - devra passer de 1,5 million en 1996 à 2,6millions en 2006, soit une augmentation de 1,1 million. Deplus, 244.000 nouveaux travailleurs seront nécessaires pourremplacer ceux qui auront cessé d’exercer.

«Ainsi, durant cette période, les Etats-Unis auront besoin de

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plus de 1,3 million de nouveaux travailleurs hautementqualifiés en TI dans ces professions - soit une moyenned’environ 137.800 par année - afin de pourvoir les emploisnouvellement créés (1.134.000) et de remplacer lestravailleurs ayant quitté ces professions (244.000).»

Le rapport souligne que les professions de TI sont celles quiconnaîtront selon les estimations les taux les plus élevés decroissance: spécialistes des sciences informatiques: jusqu’à118% durant la période, ingénieurs informaticiens, 109% etanalystes systèmes, 103%. En revanche, le taux decroissance pour l’ensemble des professions n’est que de14%.9

«L’EMPLOI DE TI» N’EXISTE PAS

En analysant ces prévisions, l’Agence de politiquetechnologique formule une observation importante. Ellesouligne que la notion de «travailleur de TI» est extrêmementgénérale et dans une certaine mesure varie selon la personneinterrogée. Pour que les prévisions concernant la pénurie desqualifications en TI soient exploitables - aux Etats-Unis ou enEurope - il est évidemment essentiel de bien définir d’embléece dont nous parlons exactement. Nous devons égalementgarder à l’esprit que la pénurie générale de travailleurs de TIne signifie pas que chaque travailleur possédant des qualifi-cations en TI se trouve sur un marché où la demande estsupérieure à l’offre. La pénurie de qualifications dans undomaine de la TI peut masquer des surcapacités tout à faitsubstantielles dans d’autres.

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Dans ses ouvrages sur la nouvelle économie, Ulrich Klotz abien insisté sur ce point: «Pour le profane, il est quasimentimpossible de saisir l’ensemble des profils de qualificationsouvent regroupés sous une seule et unique dénominationd’emploi. La conception des logiciels en donne un exempleédifiant: ceux qui ont appris l’utilisation des «outils» del’informatique au tout début de la période (les langages deprogrammation tels que FORTRAN, COBOL voire mêmeAssembler) ne peuvent pratiquement plus communiquer avecles outils d’aujourd’hui tels que Smalltalk, Java ou XML… Lamême observation s’applique à la spécialisation des qualifi-cations. Il suffit à quelqu’un d’avoir suivi un cours de recyclagede quelques semaines en programmation pour se dire«concepteur de logiciels» au même titre que des diplômésd’études scientifiques supérieures qui ont passé des annéesà apprendre l’architecture de systèmes et la formulationd’algorithmes complexes… Ce genre d’amalgame revient àmettre dans un même sac un employé de station service etun concepteur d’automobiles au motif que tous deux«connaissent» les voitures.»1 0

En d’autres termes, les prévisions concernant la pénurie dequalifications en TI ne peuvent être utilisées intelligemmentqu’en analysant de plus près la nature exacte des emploisconsidérés. Le problème est que les statistiques officiellessur la main-d’œuvre n’ont pas été toutes ajustées de manièreà refléter les nouvelles «compétences en Société del’Information» dont il est question dans le rapport de la Com-mission européenne Stratégies pour l’emploi. La comparaisoninternationale est également difficile car les classificationsd’emploi ne sont pas les mêmes en Europe et aux Etats-

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Unis.

Le rapport de l’OCDE de 1999 sur le «e-commerce» tente unregroupement des professions liées aux TIC dans lescatégories professionnelles officielles présentées ci-dessous.1 1

A la lecture de ce tableau, nous constatons immédiatementque les classifications traditionnelles comme celles figurantci-dessus, fondées dans une large mesure sur les

Pays de l'UE (CITP 88)

Professions des TIC213 Spécialistes de l'informatique311 Techniciens des sciences physiques ettechniques312 Pupitreurs et autres opérateurs dematériels informatiques313 Techniciens d'appareils optiques etélectroniques

Professions en rapport avec l'information411 Secrétaires et opérateurs sur clavier412 Employés des services comptables etfinanciers413 Employés d'approvisionnement,d'ordonnancement et des transports414 Employés de bibliothèque, de service ducourrier et assimilés419 Autres employés de bureau421 Caissiers, guichetiers et assimilés341 Professions intermédiaires des financeset de la vente342 Agents commerciaux et courtiers343 Professions intermédiaires de la gestionadministrative

Professions du commerce522 Vendeurs et démonstrateurs en magasin

Etats-Unis (Classification type desprofessions)

Professions des TIC22126 Ingénieurs électriciens etélectroniciens25197 Ingénieurs informaticiens, spécialistesscientifiques et analystes systèmes35101 Technicien des industries mécaniques34028 Technicien de radiodiffusion25111 Programmeurs, maîtrise desprocessus et outils numériques57100 Opérateurs de matérielsinformatiques56100 Pupitreurs et opérateurs de matérielspériphériques

Professions en rapport avec l'information55700 Employés de l'information59900 Autres personnels d'appui dans lestravaux administratifs et de bureau57323 Employés de service du courrier etmessagers53200 Professions administratives(Cette catégorie inclut les employés decourtage, de correspondance, de classement,et de traitement de dossiers financiers)

Professions du commerce40000 Professions de la commercialisation etde la vente

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dénominations d’emploi, ne nous sont pas d’une grande utilité.Mais cet exercice soulève un autre problème, plus général.De plus en plus, les travailleurs de la TI exercent leur métiernon seulement dans les industries des TIC elles-mêmes, maiségalement dans d’autres secteurs - par exemple dans lesservices bancaires et financiers, dans le commerce de détail,l’édition, la production et même, dans une moindre mesure,dans l’agriculture. Ainsi que le souligne le rapport Stratégiespour l’emploi, «le véritable potentiel d’emploi généré par ladynamique de la société de l’information et les nouveaux défisposés à l’emploi actuel débordent du secteur des TIC, cardes secteurs économiques de plus en plus nombreux intègrentles applications et services des TI.»

Les connaissances en matière de technologie de l’informationLes connaissances dans le monde de l’industrie et des

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Le diagramme ci-dessus nous donne une idée de la situa-tion. Il est extrait d’un rapport de 1999 élaboré par la sociétéaméricaine Computing Research Association. Ainsi quel’expliquent ses auteurs Peter Freeman et William Aspray,«Chaque métier en rapport avec la TI se situe quelque parten un point précis de ce graphique. Lorsque l’on se déplacede gauche à droite, les professions exigent des quantitéscroissantes de connaissances en TI. Lorsque l’on se déplacedu bas vers le haut, les professions exigent un volumecroissant de connaissances de la branche (connaissance dela gestion d’entreprise, des pratiques industrielles, despratiques techniques et autres types de connaissancesinhérents à un domaine d’application). La diagonale sépareles professions liées à la TI en deux catégories, selon la pro-portion de connaissances spécialisées en TI et deconnaissances de la branche d’activité. Si plus de la moitiéde la valeur créée par un travailleur fait intervenir sesconnaissances de TI, ce travailleur est considéré comme untravailleur de la TI. Si la profession du travailleur exige le re-cours à la technologie de l’information mais si cette activitéreprésente moins de la moitié de la valeur ajoutée de sontravail, la personne est alors considérée comme un «travailleurutilisateur de TI» (IT-enabled worker).1 2

Cette approche nous paraît adéquate, car elle peut évitercertaines anomalies qui consisteraient par exemple à définirun concierge ou un nettoyeur de bureaux de chez IBM ouMicrosoft comme étant un travailleur de la TI.

Les auteurs s’efforcent ensuite de trouver des méthodes pourcatégoriser les personnes identifiées en tant que travailleurs

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de la TI. A cet égard, ils suggèrent une approche qui, au lieude se fonder sur les dénominations d’emploi, est centrée surles tâches exécutées par ces travailleurs. Ils proposent quatrecatégories de travailleurs: ceux qui conçoivent les produits,(concepteurs) ceux qui les concrétisent (réalisateurs), ceuxqui les transforment ou les développent (modificateurs) et ceuxqui les installent ou les entretiennent (installateurs/chargésde maintenance). Ils avancent que cette classification estvalide pour tous les types de travailleurs de la TI dans tousles secteurs, et présentent certains exemples (voir tableauci-dessous):

Les auteurs précisent que ces différentes catégories d’activitén’exigent pas toutes les mêmes niveaux de formation. Les«concepteurs» par exemple seront probablement titulairesd’un mastère ou d’un doctorat; en revanche, les «installateurs/chargés de maintenance» possèdent sans doute des qualifi-

Catégorisation des emplois de TIConcepteurs: ceux qui conçoivent etdéfinissent les données fondamentales del'architecture d'un système informatique:Chef d'entrepriseConcepteur de produitIngénieur de rechercheAnalyste systèmesChercheur en sciences informatiquesAnalyste des besoinsArchitecte de systèmes

Modificateurs: ceux dont la tâche consiste àadapter ou ajouter des compléments à unsystème de technologie de l'information:Programmeur maintenanceProgrammeurIngénieur logicielsIngénieur informaticienGestionnaire de base de données

Réalisateurs: ceux dont la tâche consiste àspécifier, représenter, construire et tester unsystème de technologie de l'information:Concepteur de systèmesProgrammeurIngénieur de logicielsResponsable des essaisIngénieur informaticienDesigner de microprocesseursDesigner de puces électroniques

Installateurs/chargés de maintenance: lespersonnes ayant pour tâche de fournir,installer, mettre en service, entretenir ouréparer un système de technologie del'information:Consultant systèmesSpécialiste d'appui clientèleSpécialiste d'information d'urgenceSpécialiste de maintenance des matérielsInstallateur de réseauGestionnaire de réseau

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cations techniques et peuvent éventuellement être titulairesd’un diplôme du 1er degré universitaire. Nous reviendronsplus loin sur cette question.

L’ÉTUDE D’IDC EUROPE

Après ce détour outre-Atlantique, revenons à cette recher-che décisive menée par IDC sur la pénurie de qualificationsde TI en Europe. Les auteurs de l’étude d’IDC ont eux aussidû s’efforcer de catégoriser les différents types de travailleursde la TI. La solution qu’ils ont trouvée se fonde sur le type detechnologie qui est conçu, appliqué, entretenu ou géré pardes travailleurs de TI. Ils distinguent cinq catégories:

? Environnements InternetIl s’agit du travail concernant «la plomberie» de l’Internet, quel’IDC appelle «internetworking technology» (technologie dufonctionnement d’Internet). L’IDC souligne que l’Internet et leprotocole Internet sous-jacent (IP) deviennent de facto la plate-forme de TI sur laquelle repose l’ensemble des processusd’activité économique.

? Environnements neutres au plan technologiqueIl s’agit ici de fonctions qui intègrent les processus de TI àdes activités économiques plus générales.L’IDC souligne que ces «professionnels neutres au plantechnologique», approchent sous le même angle les proces-sus de TI et les processus d’activité économique.

? Activités basées sur les serveurs

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Il s’agit d’un travail centré sur les grands serveurs

? Activités de distributionIl s’agit de fonctions liées aux infrastructures clientèle/serveur

? ApplicationsIl s’agit d’un travail centré sur les applications de logiciels

Au niveau du secteur global de la TI, l’IDC considère que lesprincipaux problèmes liés à la pénurie de qualifications semanifesteront surtout, d’ici 2003, dans les deux premièrescatégories. Pour les trois autres, la situation est assezdifférente, car la demande croît à un taux relativement lent.La demande de qualifications liées aux unités centrales etaux grands serveurs traditionnels ne devrait pas connaîtreune réelle croissance, selon les prévisions. (Rappelons queces chiffres concernent l’Europe des 15, plus la Norvège et laSuisse).

Source: IDC

1998 2000 2003Fonctionnement Internet:demande% pénurie

655.59314%

974.00623%

1.747.17433%

Tech. neutre:demande% pénurie

497.6885%

739.3179%

1.693.99014%

Serveurs:demande% pénurie

451.8063%

453.1373%

479.8693%

Distribution:demande% pénurie

2.407.8495%

2.783.92310%

3.068.85210%

Applications:demande% pénurie

4.758.6454%

5.470.20312%

6.081.45210%

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En d’autres termes, il faudra certes davantage de travailleursdans les domaines d’applications (logiciels) et la distribution(client/serveur), mais la plus forte pénurie de qualificationsse manifestera dans «l’environnement de fonctionnementInternet». Selon les commentaires d’IDC: «On observera unedemande généralisée de compétences centrées sur les tech-nologies de la communication. Les petites entreprises devrontintégrer l’Internet à leurs processus de vente afin de figurerparmi les fournisseurs des grandes entreprises.»1 3

L’étude d’IDC examine également en détail les pénuriesprobables de qualifications en TI dans chacun des dix-septpays européens considérés. Elle avance que l’ampleur de lapénurie sera probablement variable - et parfois considérable- selon les pays.

Ensemble des pénuries de qualifications en TI prévues d’ici2003 / Source: IDC

Pays Pénurie %Autriche 85.013 18%Belgique 72.932 13%Danemark 24.679 17%Finlande 21.314 13%France 223.709 11%Allemagne 404.951 15%Grèce 2.005 11%Irlande 9.881 14%Italie 167.439 13%Luxembourg 967 9%Pays-Bas 118.882 12%Norvège 22.969 13%Portugal 21.913 10%Espagne 101.011 13%Suède 67.092 12%Suisse 65.898 14%Royaume-Uni 329.573 14%Total Europe 1.74m 13%

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L’IDC conclut que «L’amplification de la pénurie de qualifica-tions en Europe Occidentale risque de faire augmenter lescoûts de production. Cette hausse interviendra en raison duniveau élevé des salaires, du report de certains projets, d’unediminution de la productivité, d’un accroissement del’externalisation et du recours à la main-d’œuvre étrangèrepour compléter la main-d’œuvre locale».1 4

L’ÉTUDE DE DATAMONITOR

Les prédictions d’IDC constituent la base d’une nouvelleétude, effectuée cette fois par Datamonitor. Dans cette étude,Datamonitor s’efforce de quantifier l’impact économique dela pénurie de qualifications en TI. Cette étude, publiée en2000, est centrée sur trois domaines: les effets de la pénuriede qualifications sur le PIB, les recettes fiscales et les revenussalariés; les effets sur les petites et moyennes entreprises(PME); et les effets sur le commerce électronique (e-com-merce).

Cette étude aboutit aux principaux résultats suivants:

? L’Europe Occidentale risque de perdre 380 milliardsd’Euros à cause de la pénurie de qualifications en TI au coursdes trois prochaines années, ce qui réduira sa compétitivitésur les marchés mondiaux

? Les régions du centre et du Nord de l’EuropeOccidentale seront plus touchées que les régions du Sud

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? Au total, la masse salariale qui aura été payée aucours des trois prochaines années sera de 100 milliardsd’Euros inférieure à ce qu’elle aurait été sans la pénurie

? La fonction publique, les entreprises du secteur pub-lic et les organisations à but non lucratif seront trèsprobablement «pillées» de leur personnel de TI

? La gestion électronique («e-business») aboutira trèsrapidement à une transformation radicale des entreprises,causant une obsolescence des qualifications traditionnelleset de fortes pénuries dans les nouvelles

? Le nombre d’emplois créés par les nouvelles tech-nologies compensera largement les suppressions d’emplois.

? De nombreuses PME ne pourront plus accéder aumarché des travailleurs de TI en raison de tarifs excessifs etse verront ainsi privées de l’appui qui leur est indispensablepour exploiter les solutions du commerce électronique

? La pénurie des qualifications en TI ne pourra pasêtre résolue d’un «coup de baguette magique».1 5

Datamonitor formule ensuite un certain nombre derecommandations qui permettraient d’atténuer la pénurie dequalifications: «Il s’agit de lancer une vaste série d’initiatives,à petite et à vaste échelle. Les entreprises, les universités etles gouvernements doivent prendre des mesures pouraccroître l’offre de travailleurs titulaires d’une formation TI

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suffisante en Europe Occidentale.»

LES CAUSES DE LA PÉNURIE DEQUALIFICATIONS

Avant d’entrer dans les détails des solutions possibles à lapénurie de qualifications, il convient d’examiner rapidementpourquoi nous en sommes arrivés là. En analysant de plusprès la cause du problème, il nous sera peut-être plus facilede définir des solutions.

A première vue, il n’est pas difficile de définir la cause de lapénurie. Il est évident que plus nous progressons vers lasociété de l’information et vers une nouvelle économie fondéesur le numérique et la communication électronique, plus nousverrons s’accélérer la demande d’emplois liés à la TI.

Ainsi que l’a déclaré l’Agence américaine de politiquetechnologique «L’ubiquité de la TI est évidente: dans laréorientation des investissements des entreprises vers lestechnologies de l’information, dans l’importance sansprécédent que revêt l’Internet en tant que lieu de commerceet de communication, et dans la prolifération des ordinateursdans les entreprises et dans les ménages, pour ne citer quequelques exemples. En résultat, la demande de travailleursde TI hautement qualifiés agit comme une locomotive danstoutes les autres professions et va selon les prévisions sepoursuivre au cours des années à venir.»1 6

L’Agence américaine affine ensuite son analyse: «La variété

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et la complexité des produits de logiciels et de matériels etleurs applications, associées aux exigences spécifiques dechaque branche d’activité, ont créé une demande ponctuellehyperspécialisée de travailleurs possédant des combinaisonsuniques de compétences de TI alliées à une connaissance etune expérience de la branche d’activité - une exigence queles employeurs résument souvent par la formule «la bonnepersonne, au bon moment, avec les bonnes qualifications»…Dès lors, s’il reste nécessaire de répondre à la demandecroissante de travailleurs hautement qualifiés en TI, il s’ajouteun nouveau défi qui consiste à répondre aux demandesspécialisées de ce marché de l’emploi à multiples créneaux.»

L’explication de l’Agence de politique technologique présentéeici résume probablement le point de vue de la majorité desentreprises du secteur, qui adoptent effectivement uneapproche déterministe au plan technologique.

L’analyse d’UNI est cependant quelque peu différente. Danssa réponse au rapport de la Commission européenneeEurope, UNI-Europa critique le secteur de la TI en luireprochant d’être lui-même, du moins en partie, responsablede ses propres difficultés:

«UNI-Europa affirme que les grandes entreprises du secteurdes TIC sont largement responsables du déficit decompétences dont elles se plaignent à présent. Durant lapremière moitié de la décennie 1990, le secteur des TIC afait l’objet d’une série de programmes de restructurationdévastateurs, sous l’effet desquels des milliers de spécialistesTIC hautement qualifiés ont été licenciés ou propulsés par

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externalisation dans un statut de quasi-indépendants.Désireuses de réduire leurs coûts, certaines entreprises ontdédaigné l’expérience professionnelle de toute une générationde travailleurs pour engager des jeunes, moins expérimentéset moins payés (et souvent tenus à de très longues duréesde travail).

S’il existe aujourd’hui une pénurie de travailleurs à qualifica-tions de pointe, cela tient en partie au fait que le secteur amanqué d’adopter une stratégie de développement du per-sonnel orientée vers le long terme il y a dix ans, et a privilégiéles bénéfices à court terme».

UNI souligne également que dans plusieurs pays européens,de nombreux spécialistes de TI - en particulier de plus de 50ans - sont au chômage. UNI propose que des effortssupplémentaires soient consentis afin de maintenir lesemployés vieillissants dans leur activité professionnelle.

DES SOLUTIONS À LA PÉNURIEDE QUALIFICATIONS1: DU CÔTÉ DE LA DEMANDE

A ce stade, il devrait être clair que s’il existe certes une gravepénurie de qualifications en TI en Europe, les causesprofondes de cette pénurie sont plus compliquées que certainsveulent bien le dire. Tout d’abord, la pénurie de qualificationsest un phénomène mondial. Deuxièmement, il s’agit de définiravec précision qui sont les travailleurs de la TI et à cet égard

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de nombreux problèmes graves se posent encore, de sorteque toute statistique doit être interprétée avec la plus grandeprudence. Troisièmement, les statistiques globales relativesà la pénurie de qualifications en TI cachent de vastesdisparités, certains domaines de la TI étant beaucoup plusgravement touchés par les pénuries de main-d’œuvre qued’autres. Enfin, la pénurie de qualifications n’est pasnécessairement la conséquence simple et inévitable dudéveloppement technologique. Pour évaluer les possibilitésde solutions à la pénurie de qualifications en TI, il s’agit parconséquent de prendre en compte tous ces facteurs et segarder d’une approche simpliste.

La pénurie des qualifications se pose bien entendu du côtéde l’offre autant que du côté de la demande. Mais l’intérêt seporte la plupart du temps sur l’offre - en d’autres termes, onréfléchit aux moyens d’accroître le nombre de personnesmunies des qualifications en TI nécessaires sur le marché dutravail. Cette approche est évidemment justifiée, une desraisons et non la moindre étant qu’une bonne partie del’Europe connaît encore des niveaux de chômageintolérablement élevés.

Néanmoins, il ne faudrait pas oublier la demande. Ulrich Klotzaffirme que les entreprises s’efforcent de répondre à la pénuriede qualifications en TI en réduisant leur demande - autrementdit, elles renoncent à des activités qu’elles auraient souhaitédéployer en d’autres circonstances. Cette approche freine ledéveloppement général de l’économie. «On voit de plus enplus d’entreprises refuser des commandes - et parfois descommandes importantes - tout simplement parce qu’elles ne

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disposent pas des spécialistes en TI appropriés. En d’autrestermes, s’il existait davantage de spécialistes en TI, on pourraitégalement réduire le chômage dans de nombreuses profes-sions et branches d’activité.»1 8

Les entreprises peuvent également réduire la demande enexternalisant le travail de TI à l’étranger. La croissanceremarquable du secteur des logiciels en Inde est l’exemple leplus édifiant de ce phénomène. Le secteur a connu une forteexpansion, passant d’un chiffre d’affaire total de $ 558 mil-lions en 1993/94 à $ 3,82 milliards en 1998/99, pour atteindreselon les estimations $ 6 milliards en 1999/2000. Cecireprésente un taux de croissance de plus de 50% par annéeau cours des cinq à six dernières années.1 9

Cette croissance s’explique notamment par le fait que l’Indeoffre des professionnels qui possèdent une solide formationdans les logiciels et acceptent des salaires très inférieurs àceux pratiqués aux Etats-Unis et en Europe Occidentale. Desstatistiques compilées en 1998 en Inde et présentées parl’OCDE révèlent l’ampleur des disparités à cet égard.2 0

Le phénomène de migration du travail et de «mort de lagéographie», caractéristique de cette ère de l’information envoie d’émergence, fait l’objet d’un vaste débat aux quatre coins

US (US$ p.a.) Inde (US$ p.a.)Technicien d'assistance clients 25.000-35.000 5.400-7.000Programmeur 32.500-39.000 2.200-2.900Gestionnaire de réseau 36.000-55.000 15.700-19.200Analyste programmeur 39.000-50.000 5.400-7.000Analyste systèmes 46.000-57.500 8.200-10.700Gestionnaire de base de données 54.000-67.500 15.700-19.200

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du monde et son analyse irait au-delà du propos du présentrapport. On se contentera de dire que la délocalisation desemplois des pays à salaires élevés vers les pays à bas salairessoulève évidemment des problèmes profonds et préoccupantspour les organisations syndicales et leurs adhérents.

DES SOLUTIONS À LA PÉNURIEDE QUALIFICATIONS2: LA QUESTION DESMIGRATIONS

Pour passer maintenant de la demande à l’offre, l’une desréponses possibles à la pénurie des qualifications en TI dansles économies occidentales serait d’envisager une«délocalisation» en sens inverse. Ici, la solution seraitd’accroître le nombre de professionnels à l’échelle nationaleen attirant des travailleurs migrants convenablement forméssur les marchés occidentaux.

C’est l’approche qui a été adoptée par un certain nombre degouvernements occidentaux depuis quelques années. AuxEtats-Unis, les pouvoirs publics ont entrepris de délivrer desvisas de type H-1B: ce sont des visas qui autorisent destravailleurs étrangers qualifiés à venir travailler aux Etats-Unispour une période allant jusqu’à six ans.

Avant 1998, le nombre de visas H-1B délivrés plafonnait à65.000 travailleurs par an. Avant 1995, un quart seulementde ces travailleurs étaient spécialisés dans les domaines de

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la TI. Toutefois, le secteur de la TI a commencé à embaucherde plus en plus d’étrangers titulaires d’un permis, de sorteque dès août 1997, puis mai 1998, le plafond annuel dunombre de visas H-1B était déjà atteint. En 1999, il fut décidéd’accroître le nombre de visas à 115.000 et des projets sonten cours afin de relever une fois de plus le plafond pour arriverà 195.000 immigrants l’année prochaine.

Mais la délivrance de visas H-1B n’est pas allée sanscontroverse. L’Agence de politique technologique exposedans son rapport les arguments en faveur des deuxapproches.

«Le secteur de la TI a consenti un effort majeur afin de releverle plafonnement du visa H-1B, pour les raisons suivantes:

? Le secteur de la TI a besoin d’un nombre accru detravailleurs étrangers qualifiés afin de répondre à la pénuriede qualifications

? Les difficultés à trouver des travailleurs ont freiné lacroissance du secteur de la TI et d’autres secteurs qui ontégalement besoin de ces travailleurs

? Le secteur de la TI a besoin d’une main-d’œuvreinternationale pour répondre aux besoins des marchésinternationaux

? Le secteur de la TI doit pouvoir attirer les travailleursles plus compétents et les plus brillants du monde entier et

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? Si l’on renonce à faire entrer des travailleursétrangers aux Etats-Unis, l’alternative est de déplacer le tra-vail à l’étranger.

«Des groupes représentant les scientifiques, ingénieurs etautres techniciens des Etats-Unis se sont opposés àl’expansion du programme H-1B, en avançant les argumentssuivants:

? Il existe des Américains capables d’effectuer le tra-vail, mais le secteur veut une main-d’œuvre meilleur marché

? La présence de travailleurs bénéficiant d’un visa H-1B n’encourage pas les employeurs à embaucher desingénieurs américains d’âge mûr, au chômage ou sous-employés, ni à se mobiliser pour recruter des femmes et desminorités sous-représentées

? Les travailleurs munis d’un visa H-1B font baisserles salaires dans les professions de TI, ce qui décourage lesressortissants américains d’embrasser ces professions ou des’y maintenir; ainsi l’immigration crée une demande qui s’auto-perpétue.

? Certaines entreprises ont exploité les possibilités duprogramme H-1B de manière abusive en faisant venir destravailleurs étrangers rémunérés à des taux inférieurs auxsalaires américains en vigueur».2 1

On retrouve à peu près la même argumentation en Europe,

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où la question des «green cards» (permis de travail) a suscitéun émoi considérable dans le public, par exemple enAllemagne et au Royaume-Uni. Le Royaume-Uni a annoncéen septembre dernier qu’il assouplissait ses règles gouvernantl’octroi de permis de travail à des travailleurs étrangers (ex-tra-communautaires) à titre de politique délibérément choisiepour faire face aux pénuries de qualifications dans le pays.2 2

La réunion du comité sectoriel IBITS d’UNI-Europa, enseptembre 2000, s’est opposée au recours à la main-d’œuvreétrangère pour remédier à la pénurie de qualifications en TI.Tout en reconnaissant que les permis de travail (les «greencards» d’Allemagne) étaient probablement inévitables à titrede mesure immédiate et à court terme, UNI pose les condi-tions suivantes

? Les entreprises doivent prouver qu’il existe une réelledemande de spécialistes de TI non européens, et les permisde travail ne doivent être délivrés qu’aux personnes détenantdes qualifications non disponibles sur le marché du travailnational

? Les employeurs et les gouvernements doivent re-specter leur obligation d’assurer la formation des travailleurs,qui doit rester le principal moyen de remédier à la pénurie dequalifications en TI

? Des mesures de formation en TI doivent être prisesprioritairement en faveur des femmes, des travailleurs âgéset des chômeurs

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? Les immigrants doivent se voir offrir les mêmestermes et conditions d’emploi que les travailleurs du marchénational (il s’agit d’éviter la spirale à la baisse ou le «dumpingsocial»)

? Les représentants des salariés et leurs syndicatsdoivent participer aux procédures d’octroi des permis de tra-vail

? La migration des professionnels de TI ne doit pasconduire à un exode des cerveaux dans les pays d’origine

? Le pays d’accueil doit offrir des perspectives d’aveniraux immigrants et à leurs familles.2 3

UNI-Europa souligne que ces mesures de modération sontdestinées à équilibrer la situation tout en évitant de créer une«Europe forteresse».

DES SOLUTIONS À LA PÉNURIEDE QUALIFICATIONS3: QUESTIONS D’ÂGE ETD’ÉGALITÉ HOMMES-FEMMES

Ainsi que mentionné plus haut, dans sa prise de position surl’eEurope, UNI-Europa critique la manière dont les travailleursvieillissants ont été évincés du secteur lors des restructurationsdraconiennes des années 1990. Nombre de ces travailleurs

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titulaires de qualifications en TI sont aujourd’hui au chômageou en préretraite.

UNI-Europa critique vivement ce gâchis de talents et de quali-fications: «Il est inacceptable que des travailleursexpérimentés et compétents arrivant à la cinquantaine, danscertains cas dès la quarantaine et même (difficile à croiremais parfois vrai) à partir de la trentaine, s’entendent direqu’ils sont trop vieux pour les nouveaux emplois. C’est ungaspillage non seulement économique mais aussi humain.»2 4

Les entreprises du secteur de la TI préfèrent recruter denouveaux travailleurs possédant les qualifications requisesplutôt qu’offrir aux travailleurs existants une formationadéquate dans ces qualifications. Ainsi que l’écrit unjournaliste: «Dans leur grande majorité, les entreprises ne sesoucient guère de former leurs salariés à des postes de TI nide recycler les travailleurs d’âge mûr - elles changent desalariés comme elles changent d’ordinateurs, afin de faireapparaître les coûts les plus bas possibles dans la comptabilitédes dépenses techniques.»2 5

En d’autres termes, un travailleur qui possède des qualifica-tions d’hier est considéré comme obsolète au même titre qu’unordinateur - et dans ce cas, on s’en débarrasse, toutsimplement.

Mais la situation n’est peut-être pas aussi sinistre qu’il y paraît.Se fondant sur l’expérience de l’Allemagne, Ulrich Klotz estimeque le «culte de la jeunesse» dans le secteur des TI n’estpeut-être qu’un mythe. Il écrit: «Parmi les spécialistes de TI,

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les groupes d’âge connaissant la plus forte croissanced’emploi sont les groupes de «35 à 49 ans» et «plus de 50ans». Bien entendu, cela n’est peut-être qu’un symptôme dela pénurie de nouveaux talents et/ou la conséquence del’accroissement des travailleurs indépendants. Pour autant,ce genre de tendance est constaté dans presque tous lesdomaines de la recherche appliquée et dans les centres dedéveloppement. Il est évident, partout, que la complexitécroissante des tâches exigées par la technologie requiert desqualifications de plus en plus vastes et de plus en plus decompétences acquises par l’expérience.»2 6

Si la question de l’âge doit être prise en considération, il nefaut pas oublier non plus la situation des femmes. UNI-Europasouligne que les femmes ne représentent qu’environ 20%seulement des salariés du secteur des TIC, une proportioninférieure à celle d’autres régions du monde.2 7

Le document de la Commission européenne «Stratégies pourl’emploi» reconnaît qu’il existe un déséquilibre entre les sexeset ajoute que les femmes doivent être encouragées à se dirigervers les nouvelles professions de la société de l’information.Mais la Commission européenne ne propose guère de solu-tions concrètes à ce problème. Une fois de plus, UNI-Europapropose une analyse des causes de la situation actuelle: «Lesecteur des TIC, malheureusement, ne projette pas toujoursune image attrayante pour les jeunes femmes, surtout avecsa tradition de «longues heures de travail». En effet, lessalariés sont plus ou moins contraints par leur employeur ouleurs collègues à de très longues durées de travail afin d’êtrejugés productifs et considérés comme «faisant partie de

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l’équipe». Il s’agit là d’une discrimination à l’égard despersonnes ayant des responsabilités familiales…»2 8

DES SOLUTIONS À LA PÉNURIEDE QUALIFICATIONS4: LA NÉCESSITÉ DE FORMATION

La notion d’apprentissage et de formation tout au long de lavie revêt une importance stratégique pour l’Europe et pour lesuccès de sa progression vers la société de l’information.

La formation des travailleurs aux compétences de TI doitremplir deux conditions fondamentales. La première estd’assurer aux jeunes d’aujourd’hui l’éducation et la formationdont ils auront besoin pour travailler à l’ère de l’information. Acet effet, il s’agira de faire en sorte que les écoles primaireset secondaires dispensent une formation appropriée et queles écoliers d’Europe aient un accès adéquat aux matérielset logiciels de TI ainsi qu’à l’Internet.

La deuxième condition revêt une importance particulière dansle cadre du présent rapport: il faut qu’en cette période demutations technologiques rapides, tous les travailleurs aientla possibilité de perfectionner constamment leurs qualifica-tions.

Le rapport de la Commission européenne «Stratégies pourl’emploi» reconnaît que ces deux approches figurent parmiles remèdes à l’actuelle pénurie de qualifications en TI. «La

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forte demande de spécialistes en Société de l’Informationuniversitaires de 3e cycle dépasse actuellement l’offre depersonnes suffisamment qualifiées. Les universités doiventforger de nouveaux partenariats avec l’industrie pour s’assurerque les cours dispensent les qualifications requises…

«Une approche à plus court terme permettant de combler cemanque de qualifications serait de former des diplômés issusde filières autres que la Société de l’Information (stages dereconversion de type court).

«D’autres spécialistes en Société de l’Information (2e cycled’éducation) font également défaut… Les jeunes qui sortentde l’école, les travailleurs plus âgés et les chômeurs pourraientbénéficier des cours, particulièrement en raison du potentielélevé d’emploi.»

Au début du présent rapport, nous avons étudié la classifica-tion des travailleurs de TI établie par les auteurs américainsPeter Freeman et William Aspray. Nous disions qu’ilsproposent quatre groupes de travailleurs de TI (concepteurs,réalisateurs, modificateurs et installateurs/chargés de main-tenance), classification qui se fonde sur la nature du travailexécuté. Freeman et Aspray précisent que ces différentescatégories n’exigent pas toutes les mêmes niveaux de for-mation.

Si l’on tente d’adapter cette approche américaine au systèmeeuropéen d’enseignement, on pourrait présenter comme suitles formations préparatoires typiques des emplois de TI danschacune des quatre catégories: (Chacune de ces catégoriesà fait l’objet d’un exemple cité plus haut)

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Clés de lecture: improbable (-), occasionnel (o), courant (c),fréquent (F)2 9

Il devient évident, dès lors, que si l’on veut prépareradéquatement les jeunes à travailler dans la société del’information, il importera d’agir tant au niveau del’enseignement secondaire que de l’enseignementuniversitaire. Le rapport de l’Union européenne «Stratégiespour l’emploi» reconnaît d’ailleurs cette nécessité, dans lesdeux recommandations formelles qu’il adresse aux Etats-membres.3 0

Le rapport «Stratégies pour l’emploi» est en revanche peubavard quant à la nécessité d’assurer aux travailleursd’aujourd’hui des possibilités adéquates de recyclage leurpermettant de faire face aux évolutions technologiques et auxmutations du travail. UNI-Europa a cependant énuméré un

Enseigne-mentsecondaire

Enseigne-menttechniquesupérieur

Formationuniversitai-re 1er cycle

MA(mastère)

Doctorat

Concepteurs o o o F FRéalisateurs - - c c oModificateurs - o c c oChargés de maintenance o F c - -

Recommandation Calendrier IndicateursDévelopper les capacités del'enseignement de 3e cycle, enveillant à l'équilibre des sexes etaux exigences de l'industrie

Fin 2003 1) Nombre de postes de formationde 3e cycle en SI2) Proportion de femmes parrapport aux hommes dansl'enseignement de la SI

Promouvoir les cours TI du 2ecycle, y compris l'utilisation deprogrammes de formationprofessionnelle agréés par lesentreprises

A partir de 2000 Nombre de postes de formation de2e cycle

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certain nombre de propositions détaillées dans sa prise deposition sur le rapport eEurope:

? Créer un programme de formation à l’échelleeuropéenne pour le secteur des TIC, visant à qualifier oureconvertir les salariés et plus particulièrement, àsubventionner les employeurs dont les ressources sontinsuffisantes.

? Mettre en place une «Banque des talents» - unebourse électronique du travail groupant le plus grand nombrepossible d’employeurs à l’échelle européenne, afin deréorienter les qualifications devenues inutiles pour les unsvers ceux qui ont besoin de ces qualifications.

? Elargir le contingent de salariés issus de domainesnon traditionnels et susceptibles de s’orienter vers les secteurdes TIC, grâce à une formation qualifiante des chômeurs,des femmes, des employés d’âge mûr etc.

? Créer un réseau transeuropéen reliant lesemployeurs et les syndicats, ayant pour objet de promouvoirles bonnes pratiques dans le recrutement et la fidélisationdes travailleurs des TIC.

? Accorder une aide à la recherche en vue de définirles futurs besoins de qualifications et promouvoir dessystèmes de validation des compétences, ainsi qu’un cadrepan-européen de compétences et de qualifications pour lesecteur TIC européen, à l’image du «Permis de conduireinformatique européen « (PCIE).3 1

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CONCLUSION

En résumé, nous pouvons dire que l’Europe est déjà en proieà une réelle pénurie de professionnels de TIC. La recherchemenée par IDC conclut que la pénurie de qualifications pourraitcroître pour atteindre le chiffre astronomique de 1,7 millionde personnes d’ici 2003. Tous les pays d’Europe Occidentalesont concernés, bien qu’à des degrés divers. Cette pénuriemet en péril la croissance non seulement du secteur des TICmais aussi celle de l’économie en général. Toutefois, leproblème n’est pas limité à l’Europe.

La palette des emplois dans le secteur des TIC présente uneinfinie variété et la pénurie de qualifications ne touche pas demanière uniforme l’ensemble des domaines de connaissanceet de spécialisation. C’est pourquoi nous devons prendreconscience de la complexité du problème et nous garder deréponses simplistes.

La formation et le recyclage sont à la clé des progrès à venir.Les entreprises doivent multiplier leurs efforts pour assurer àleur personnel existant la possibilité d’une formation tout aulong de la vie professionnelle. Des efforts doivent êtreconsentis pour encourager un nombre croissant de femmesà opter pour des professions dans le secteur des TIC.

En guise de conclusion, il convient de présenter les pointsd’action d’UNI-Europa en vue de combattre la pénurie dequalifications en TI. UNI parvient aux cinq constats suivants:

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? Le secteur des TIC doit consentir des effortssubstantiels pour changer son image et celle du travail dansce secteur. Cette image est celle de la précarité des emplois,de lourdes charges de travail, de tension et de stress, de trèslongues heures à fournir, d’un environnement hautementcompétitif et d’absence de chances d’emploi pour les femmeset les travailleurs d’âge mûr. Le secteur doit appliquer demeilleures politiques de fidélisation du personnel et offrir auxtravailleurs la possibilité d’un meilleur équilibre entre la vieprivée et la vie professionnelle.

? Le secteur, les partenaires sociaux et les pouvoirspublics (et en premier lieu leurs départements de l’éducation)doivent consentir davantage d’efforts à la fois pour attirer lesjeunes et les femmes dans les TIC et pour maintenir lesemployés d’âge mûr; les jeunes doivent être encouragés àentreprendre des études dans les technologies del’information, l’ingénierie des logiciels etc.

? La formation et la reconversion dans les TIC doiventêtre assurées aux personnes sans emploi et aux salariés quitravaillent dans des branches bientôt obsolètes de l’industrieou des services par suite des mutations industrielles.

? L’instauration de la formation tout au long de la viesera un élément clé de la société de l’information. La Com-mission européenne, en coopération avec les partenairessociaux et les pouvoirs publics nationaux, doit définir lesmodalités de mise en pratique de ce principe largementreconnu, en termes de méthode, de temps disponible et derémunération.

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? Le climat général actuel n’est guère propice à l’espritd’entreprise et doit s’améliorer. Il existe encore trop depaperasserie, tandis que le capital-risque nécessaire aux start-ups est encore trop difficile d’accès. Cette situation doitchanger car la plupart des créations d’emplois interviennentdans des entreprises nouvelles.3 2

NOTES

1 Stratégies pour l’emploi dans la société de l’information,Commission Européenne DG Emploi & Affaires sociales, 2000

2 Observatoire européen des technologies de l’information1999 (EITO)

3 La recherche de IDC/Microsoft montre que d’ici 2002 enEurope, 1,6 million d’emplois indispensables dans le secteurde la TI resteront vacants - soit 12% du besoin total,communiqué de presse, 1998

4 Europe’s Growing IT Skills Crisis, IDC executive summary2000

5 The IT Skills Shortage, Benita Gibbons, Paul Wilkin, JohnWright, Xing Zhang, City University, Londres, 1999

6 Les incidences économiques et sociales du commerceélectronique - Résultats préliminaires et programme de re-cherche (annexe 4.5: La «pénurie de qualifications»), OCDE,1999

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7 Cité in Les incidences économiques et sociales du com-merce électronique - Résultats préliminaires et programmede recherche, OCDE, 1999

8 The Digital Work Force, Building Infotech Skills at the Speedof Innovation, Office of Technology Policy, 2000

9 ibid

10 New Economy, Facts on the IT Labour Market, Ulrich Klotz,IG Metall

11 Les incidences économiques et sociales du commerceélectronique - Résultats préliminaires et programme de re-cherche, OCDE, 1999

12 The Supply of Information Technology Workers in the UnitedStates, Peter Freeman and William Aspray, Computing Re-search Association, 1999

13 Europe’s Growing IT Skills Crisis, IDC executive summary200010%

14 ibid

15 The economic impact of an IT skills gap in Western Eu-rope, Datamonitor, 2000


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18 New Economy, Facts on the IT Labour Market, Ulrich Klotz,IG Metall

19 Perspectives des technologies de l’information de l’OCDE2000, OCDE

20 ibid


22 Rules on entry for foreign workers to be relaxed , RobertTaylor and Jimmy Burns, Financial Times, 29.9.00

23 L’emploi dans le secteur européen des TIC et les permisde travail, déclaration d’UNI-Europa, 2000

24 Priorité à la personne dans l’eEurope: réponse d’UNI-Europa à l’eEurope: une société de l’information pour tous,UNI, 2000

25 Cité in The digital Work Force, Building Infotech Skills atthe Speed of Innovation, Office of Technology Policy, 2000

26 La nouvelle économie, partie IV, données factuellesconcernant le marché du travail de la TI, Ulrich Klotz, IG Metall

27 Priorité à la personne dans l’eEurope: avis d’UNI-Europasur le document de l’UE «eEurope: une société del’information pour tous, UNI, 2000

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28 ibid

29 Source: The Supply of Information Technology Workers inthe United States, Peter Freeman and William Aspray, Com-puting Research Association, 1999

30 Stratégies pour l’emploi dans la société de l’information,Commission européenne, DG Emploi et Affaires sociales,2000

31 Priorité à la personne dans l’eEurope, avis d’UNI-Europasur le document de l’UE «eEurope: une société de l’informationpour tous», UNI, 2000

32 ibid

remédier à la pénurie de qualifications - le manque de ...europe a été largement évoquée (en...

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