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R apport scientifique 20 09

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Rapport scientifique

2009

Rapport scientifique 2009

ON

CFS

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e 20

09

www.oncfs.gouv.fr

85 bis avenue de Wagram75017 Paris

Rapport scientifique 2009

PROVENCE-ALPES-

COTE D'AZUR

LANGUEDOC-ROUSSILLON

MIDI-PYRENEESAQUITAINE

LIMOUSIN

POITOU-CHARENTES

PAYS DELA LOIRE

CENTRE

ÎLE-DE-FRANCE

PICARDIE

HAUTE-NORMANDIE

BASSE-NORMANDIE

NORD-PAS-DE-CALAIS

BRETAGNE

RHÔNE-ALPES

AUVERGNE

BOURGOGNE

FRANCHE-COMTE

ALSACE

LORRAINECHAMPAGNE-ARDENNE

CORSE

GUYANEFRANÇAISE

Bas-Rhin « Au bord du Rhin »67150 GerstheimTél. 03 88 98 49 49Fax 03 88 98 43 [email protected]

CNERA Cervidés – sanglier1 place Exelmans55000 Bar-le-DucTél. 03 29 79 68 79Fax 03 29 79 97 [email protected]

Ain Montfort 01330 BirieuxTél. 04 74 98 19 23Fax 04 74 98 14 [email protected]

Haute-Savoie90 impasse Les DaudesBP 41 – 74320 SevrierTél. 04 50 52 65 67Fax 04 50 52 48 [email protected]

CNERA Prédateurs –Animaux Déprédateurs5 allée de Bethléem – ZI Mayencin38610 GièresTél. 04 76 59 13 29 Fax 04 76 89 33 [email protected]

Hautes-AlpesMicropolis – la BérardieBelle Aureille 05000 GapTél. 04 92 51 34 44Fax 04 92 51 49 [email protected]

CNERA Faune de montagneLes Portes du Soleil

147, route de Lodève34990 Juvignac

Tél. 04 67 10 78 04Fax 04 67 10 78 02

[email protected]

Puy-de-DômeRésidence Saint Christophe2, av. Raymond Bergougnan

63000 Clermont-FerrandTél. 04 73 19 64 40Fax 04 73 19 64 49

[email protected]

Haute-GaronneImpasse de la Chapelle

31800 Villeneuve-de-RivièreTél. 05 62 00 81 00 Fax 05 62 00 81 01

[email protected]

VendéeChanteloup

85340 Ile d’OlonneTél. 02 51 95 86 86Fax 02 51 95 86 87

[email protected]

Deux-SèvresCarrefour de la Canauderie

Villiers en Bois 79360 Beauvoir-sur-Niort

Tél. 05 49 09 74 12Fax 05 49 09 68 [email protected]

CNERA Avifaune Migratrice93 bd Albert Einstein – CS 42355

44000 Nantes Cedex 3Tél. 02 51 25 07 82 Fax 02 40 48 14 01

[email protected]

Loire Atlantique93 bd Albert Einstein – CS 42355

44000 Nantes Cedex 3Tél. 02 51 25 07 82 Fax 02 40 48 14 01

[email protected]

Direction des études et de la rechercheBP 20 – 78612 Le Perray-en-Yvelines Cedex

Tél. 01 30 46 60 00 Fax 01 30 46 60 99

[email protected]

CNERA Petite faune sédentaire de plaineBP 20 – 78612 Le Perray-en-Yvelines Cedex

Tél. 01 30 46 60 00Fax 01 30 46 60 67

[email protected]

Unité sanitaire de la fauneBP 20 – 78612 Le Perray-en-Yvelines Cedex

Tél. 01 30 46 60 00Fax 01 30 46 60 99

[email protected]

Centre de documentationBP 20 – 78612 Le Perray-en-Yvelines Cedex Tél. 01 30 46 60 00Fax 01 30 46 60 [email protected]

Centres nationaux d'études et de recherche appliquée (CNERA) et autres unités d'études

Principales stations d'études

Centre de documentation

Direction des études et de la recherche

Bouches-du-RhôneLe Sambuc13200 ArlesTél. 04 90 97 27 90Fax 04 90 97 27 [email protected]

GuyaneCampus agronomique BP 31697379 KourouTél. 05 94 32 92 16Fax 05 94 32 43 [email protected]

[ 2 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

PROVENCE-ALPES-

COTE D'AZUR

LANGUEDOC-ROUSSILLON

MIDI-PYRENEESAQUITAINE

LIMOUSIN

POITOU-CHARENTES

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PICARDIE

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BRETAGNE

RHÔNE-ALPES

AUVERGNE

BOURGOGNE

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ALSACE

LORRAINECHAMPAGNE-ARDENNE

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Bas-Rhin « Au bord du Rhin »67150 GerstheimTél. 03 88 98 49 49Fax 03 88 98 43 [email protected]

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Hautes-AlpesMicropolis – la BérardieBelle Aureille 05000 GapTél. 04 92 51 34 44Fax 04 92 51 49 [email protected]

CNERA Faune de montagneLes Portes du Soleil

147, route de Lodève34990 Juvignac

Tél. 04 67 10 78 04Fax 04 67 10 78 02

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Puy-de-DômeRésidence Saint Christophe2, av. Raymond Bergougnan

63000 Clermont-FerrandTél. 04 73 19 64 40Fax 04 73 19 64 49

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Haute-GaronneImpasse de la Chapelle

31800 Villeneuve-de-RivièreTél. 05 62 00 81 00 Fax 05 62 00 81 01

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VendéeChanteloup

85340 Ile d’OlonneTél. 02 51 95 86 86Fax 02 51 95 86 87

[email protected]

Deux-SèvresCarrefour de la Canauderie

Villiers en Bois 79360 Beauvoir-sur-Niort

Tél. 05 49 09 74 12Fax 05 49 09 68 [email protected]

CNERA Avifaune Migratrice93 bd Albert Einstein – CS 42355

44000 Nantes Cedex 3Tél. 02 51 25 07 82 Fax 02 40 48 14 01

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Loire Atlantique93 bd Albert Einstein – CS 42355

44000 Nantes Cedex 3Tél. 02 51 25 07 82 Fax 02 40 48 14 01

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Direction des études et de la rechercheBP 20 – 78612 Le Perray-en-Yvelines Cedex

Tél. 01 30 46 60 00 Fax 01 30 46 60 99

[email protected]

CNERA Petite faune sédentaire de plaineBP 20 – 78612 Le Perray-en-Yvelines Cedex

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Unité sanitaire de la fauneBP 20 – 78612 Le Perray-en-Yvelines Cedex

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Centre de documentationBP 20 – 78612 Le Perray-en-Yvelines Cedex Tél. 01 30 46 60 00Fax 01 30 46 60 [email protected]

Centres nationaux d'études et de recherche appliquée (CNERA) et autres unités d'études

Principales stations d'études

Centre de documentation

Direction des études et de la recherche

Bouches-du-RhôneLe Sambuc13200 ArlesTél. 04 90 97 27 90Fax 04 90 97 27 [email protected]

GuyaneCampus agronomique BP 31697379 KourouTél. 05 94 32 92 16Fax 05 94 32 43 [email protected]

SommaireÉditorial, Jean-Michel Gaillard, Président du Conseil scientifique 4

Bilan 2009, Pierre Migot, directeur des études et de la recherche 5-6

Les études et les recherches à l’ONCFS – Thématiques et objectifs 9

CNERA Petite faune sédentaire de plaine

Lapin de garenne 10-11 Lièvre d’Europe 12-13 Perdrix grise, faisans et plaines de grande culture 14-15 Perdrix rouge et milieux méditerranéens 16-17

CNERA Avifaune migratrice

Migrateurs terrestres et oiseaux de passage 18-19 Bécasse et bécassines 20-21 Anatidés 22-23 Limicoles et oiseaux protégés 24-25 Habitats - Zones humides 26-27

CNERA Cervidés – sanglier

Ongulés sauvages : suivi national des populations et étude des collisions avec les véhicules 28-29 Cervidés : dynamique et gestion des populations 30-31 Sanglier : démographie et gestion 32-33 Ongulés sauvages et équilibre forêt-gibier 34-35

CNERA Faune de montagne

Ongulés de montagne : suivi des populations et outils de gestion 36-37 Ongulés de montagne : dynamique des populations et habitats 38-39 Galliformes de montagne et suivi patrimonial 40-41 Galliformes de montagne : dynamique des populations et de leurs habitats 42-43

CNERA Prédateurs – animaux déprédateurs

Petits carnivores 44-45 Grands carnivores : loup et lynx 46-47 Ours 48-49

Unité sanitaire de la faune Épidémiosurveillance de la faune sauvage 50-51 Maladies partagées entre faune sauvage et animaux domestiques 52-53

Faune de Guyane 54-55

Thèses, communications scientifiques et techniquesÜ Thèses et HDR soutenues 57Ü Publications 57-61Ü Colloques, conférences, workshops 61-63Ü Contacts 64

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 3 ]

[ 4 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Une recherche variée et de qualité

C

e rapport scientifique 2009 est le dixième publié par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Il atteste, comme les précédents, de la vitalité des études

et recherches de cet Établissement.

La dynamique des populations reste une thématique centrale à l’ONCFS et les études menées dans ce cadre sont exemplaires. Fondées sur des protocoles rigoureux et standardisés définis puis appliqués à long terme sur le terrain par un personnel hautement compétent, les données collectées sont nombreuses et de qualité. La disponibilité de suivis individuels détaillés sur de nombreuses années dans des conditions environnementales contrastées, permise par la maîtrise de plusieurs territoires d’étude, offre des possibilités exceptionnelles de recherches. Une telle richesse est rarement disponible en Europe et permet l’acquisition de connaissances originales, tant sur le plan fondamental que finalisé, comme l’attestent les nombreuses publications scientifiques de haut niveau publiées par les équipes de l’ONCFS dans cette thématique. La diversité des espèces étudiées est aussi un atout majeur. Elle permet des approches comparatives et laisse le champ ouvert à des problématiques variées comme, par exemple, les mécanismes de réponse aux changements environnementaux (climatiques ou anthropiques).

Sans équivalent en France, les études menées sur les grands carnivores, comme le loup et l’ours, place également l’ONCFS au premier plan sur la scène internationale. Il en va de même des travaux sur les oiseaux migrateurs et sur les ongulés, qui ont conduit à des collaborations avec de très nombreux organismes scientifiques étrangers.

Au-delà des recherches conduites en partenariat avec les réseaux académiques, l’ONCFS s’attache à élaborer des règles de gestion de la faune sauvage pour trouver l’équilibre local entre populations sauvages, habitat, et activités humaines à atteindre. Dans ce domaine, la forte implication de l’Établissement dans la mise au point des indicateurs de changements écologiques (ICE) doit être soulignée.

Soucieux de l’avenir, l’ONCFS s’implique fortement dans la formation des jeunes chercheurs dans son domaine de compétence. L’accueil de doctorants dans les meilleures conditions possibles, fortement encouragé par le Conseil scientifique, va désormais participer non seulement à la relève des équipes en place, mais aussi permettre de faire bénéficier les études en cours des progrès les plus récents, en particulier dans le développement de concepts biologiques et l’analyse des données.

La recherche conduite à l’ONCFS sur la faune sauvage et ses habitats, en partenariat avec les Universités et les autres établissements de recherche, tant en France qu’à l’étranger, s’avère de grande qualité. Les résultats de cette recherche et des suivis patrimoniaux conduits en parallèle par l’Établissement constituent des références indispensables pour l’expertise de haut niveau sur la conservation et la gestion des populations animales.

Éditorial

Jean-Michel GaillardDirecteur de recherche, CNRSPrésident du Conseil scientifique de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 5 ]

La recherche finalisée, un axe stratégique à l’ONCFS

L’

année 2009 aura vu la signature d’un nouveau Contrat d’Objectifs entre l’État et l’ONCFS pour la période 2009-2011. Le deuxième axe stratégique de

ce Contrat, Mieux connaître la faune sauvage et ses habitats, concerne directement l’activité de la Direction des études et de la recherche. Dès 2009, les équipes d’études et de recherches de l’ONCFS, appuyés par les services départementaux de l’Établissement, se sont appliquées à respecter les engagements de ce Contrat. Les quelques exemples qui suivent, issus en grande partie de ce rapport scientifique, viennent l’illustrer.

Dans le domaine des oiseaux d’eau et des zones humides, et plus généralement de l’étude des oiseaux migrateurs (actions 15 et 16 du Contrat d’Objectifs), des avancées significatives sont à relever comme la mise en évidence de déplacements hivernaux jusqu’alors inconnus chez la sarcelle d’hiver et le fuligule milouin ou encore la construction d’un modèle prévisionnel d’abondance des bécasses des bois en migration et en hivernage dans notre pays. Côté habitat, les efforts se sont principalement orientés vers les zones prairiales avec des expérimentations de reconstitution, en France, et d’inventaire, en Russie.

Espèce emblématique des plaines cultivées, la perdrix grise est l’objet de toutes les attentions (action 16). Face à une situation démographique inquiétante, une étude de grande ampleur a été lancée pour réactualiser nos connaissances dans un environnement agricole en perpétuelle évolution. Fortement impactés par les activités humaines, les milieux cultivés jouent néanmoins leur rôle dans la biodiversité et il serait dommageable de les délaisser. À cet effet, une brochure destinée à informer les acteurs du monde rural pour une meilleure prise en compte de la faune sauvage dans ces habitats si particuliers vient d’être publiée.

En plein accroissement de leurs effectifs, les ongulés sauvages colonisent les rares espaces où ils étaient jusqu’alors absents. Ce dynamisme démographique conduit à la cohabitation de plusieurs espèces d’ongulés se partageant les ressources alimentaires. La recherche de l’équilibre entre l’abondance des ongulés sauvages et les milieux qu’ils fréquentent, qu’ils soient agricoles et/ou forestiers, est un objectif majeur et constant (action 17). L’appui technique et scientifique apporté au ministère chargé de l’Écologie lors de l’élaboration du Plan national de maîtrise du sanglier est un exemple concret de l’implication de l’ONCFS dans ce domaine.

Espèce patrimoniale récemment réapparue, le loup mobilise de nombreuses forces de l’Établissement. Le suivi de son expansion géographique se poursuit à partir d’observations de terrain soutenues, avec l’appui du réseau loup, mais aussi grâce à des avancées théoriques en termes de modélisation de la dynamique de ses populations (action 18). Le développement des coopérations transfrontalières renforce, en termes fonctionnels, la qualité des suivis sur cette espèce ainsi que ceux concernant le lynx. Dans ce même registre patrimonial, des études consacrées au chat forestier et à la genette sont venues compléter nos connaissances (action 19).

Bilan 2009

[ 6 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Bilan 2009

Pierre MigotDirecteur des études et de la recherche

Les changements globaux qui interpellent l’ensemble de la communauté scientifique trouvent également leur place dans les études et recherches de l’ONCFS (action 20). Les galliformes de montagne ont été retenus comme espèces sentinelles, en raison de leur sensibilité au réchauffement climatique.

En Outre-mer, l’enjeu se situe au niveau de la gestion de la biodiversité qui a conduit la Délégation interrégionale en charge des départements ultra-marins et des collectivités territoriales de Saint-Pierre-et-Miquelon à développer, avec l’appui des CNERA concernés, des partenariats pour des recherches multidisciplinaires (action 11). En Guyane, les études sur le tapir et le hocco se poursuivent pour assurer le suivi de ces deux espèces forestières.

Sur le plan sanitaire, les récents épisodes d’Influenza aviaire ont mis en avant l’intérêt d’une structure d’observation tel que le réseau SAGIR (action 23). Moins médiatiques, les opérations de toxicovigilance n’en sont pas moins importantes et contribuent au respect des bonnes pratiques dans l’utilisation des produits phytosanitaires. Les maladies de la faune sauvage partagées avec l’homme et les animaux domestiques (actions 24 et 25) occupent également une place importante comme le prouvent les efforts entrepris suite à la ré-apparition de la tuberculose bovine.

Tout en s’appuyant sur des recherches fondamentales, grâce notamment à de nombreux partenariats avec des organismes scientifiques français et étranger, l’ONCFS a le souci de s’inscrire clairement dans le côté opérationnel. Le suivi des populations (actions 21 et 22), la mise au point d’outils de gestion (action 38), le conseil et l’expertise font partie de ses objectifs. Mais l’Établissement est également soucieux de partager ses connaissances avec un public aussi large que possible. Le symposium Pan-Européen sur les canards organisé en Camargue a placé l’ONCFS sur la scène internationale. Les colloques nationaux sur la perdrix grise et la bécasse des bois ont, quant à eux, témoigner d’une volonté d’ouverture vers les acteurs de terrain.

e

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 7 ]

Organigramme général de la Direction des études et de la recherche

Directeur : Pierre MigotDirecteur adjoint : Guillaume Rousset

Centre de documentationResponsable : Marie-Solange LandryTraductrice : Catherine Carter Secrétariat : Évelyne Hopin, Martine Aupetit, Corinne Verger

Cellule d’appui à l’analyse statistique, informatique et géographique des donnéesPhilippe Aubry, Philippe Landry, Frédéric Dej, (jusqu’au 1er octobre 2009) Clément Calenge

Chargée d’études « Faune de Guyane » Cécile Richard-Hansen

CNERA Petite faune sédentaire de plaineResponsable : François Reitz Secrétaire du chef de CNERA : Florence DepasseSecrétariat CNERA : Dominique Schindler

CNERAAvifaune migratriceResponsable : Jean-Marie Boutin Secrétaire du chef de CNERA : Anne Floch Secrétariat CNERA : Valérie Guérineau

CNERA Cervidés – sanglierResponsable : François KleinSecrétaire du chef de CNERA : Sandrine ThomasSecrétariat CNERA : Ophélie Tagnon, Isabelle Heba (en décharge syndicale)

CNERA Faune de montagneResponsable : Daniel MaillardSecrétaire du chef de CNERA : Katia MartinezSecrétariat CNERA : Thérèse Duchaussoy, Martine Wanner

CNERA Prédateurs – animaux déprédateursResponsable : Michel CatusseSecrétaire du chef de CNERA : Cécile Delphin

Unité sanitaire de la fauneResponsable : Olivier MastainSecrétaire du chef de l’USF : Sophie Grammont

Assistance du directeurAssistante de direction : Brigitte Iwach

Secrétaire : Bénédicte Laignel

Chargé de mission Responsable administratif et financier

Christophe Debeire

CNERA : Centre national d’études et de recherche appliquée. Chaque CNERA est organisé en équipes présentées individuellement dans ce rapport scientifique.

Bila

n 20

09

Les études et les recherches à l’ONCFS

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 9 ]

Thématiques et objectifs

L

es études et recherches à l’ONCFS s’appuient sur le travail de 22 équipes réparties par thèmes au sein de 5 Centres nationaux

d’études et de recherche appliquée et de l’Unité sanitaire de la faune.

CNERAPetite faune sédentaire de plaine

CNERA Avifaune migratrice

CNERACervidés – sanglier

CNERAFaune de montagne

CNERAPrédateurs – animaux deprédateurs

Unité sanitaire de la faune

Faune de Guyane

L’ensemble des travaux présentés s’inscrit dans les objectifs 1, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 12 du Contrat d’Objectifs 2009-2011 entre l’État et l’ONCFS.

Lapin de garenne

CNERA Petite faune sédentaire de plaine

L

es travaux conduits sur le lapin de garenne visent à comprendre le fonctionnement des populations dans leur environnement afin de mettre au point des outils de gestion

et de déterminer l’échelle à laquelle ces outils doivent être mis en œuvre. Ils s’articulent autour de trois axes principaux : - l’amélioration des techniques de repeuplement : l’objectif est de tester des méthodes de lâcher en s’intéressant à la survie des animaux introduits et à leur participation à la reproduction sur leur territoire d’accueil ; - la RHD (rabbit haemorrhagic disease) : un volet du programme vise à caractériser des souches non pathogènes du RHDV (virus de la RHD). Différentes études ont en effet montré l’existence de virus apparentés au RHDV mais non pathogènes. Ces virus interagissent directement avec le RHDV avec qui ils échangent du matériel génétique par recombinaison. Un autre volet concerne la résistance génétique à la RHD ;- la structure spatiale des populations de lapins et son interaction avec l’impact des maladies virales : des travaux de modélisation de la circulation des virus sont complétés par des travaux de terrain sur la fragmentation des populations de lapins.

Chef de projet Stéphane [email protected]

Équipe Jérome Letty, Jean-Sébastien Guitton, Jacky Aubineau (départ en 2009), Francis Berger, Bernard Mauvy, Yves Léonard, Régine Bigrel.

Partenaires scientifiquesInserm, AFSSA Ploufragan, ENV Toulouse, Université Lyon 1/CNRS, Antagène.

Partenaires gestionnairesFédérations départementales des chasseurs, sociétés de chasse.

Mise en place d’une étude sur la dispersion juvénile sur trois territoires.

Mise en place d’un parc expérimental d’élevage en partenariat avec le Domaine de Saint-Benoist.

© G

. Bue

llet

[ 10 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Points forts en 2009

CNER

A –

Petit

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séde

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e pl

aine

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 11 ]

Exemple d’études et recherche

Résistance génétique à la maladie hémorragique virale du lapin

Il apparaît cependant que si Sec1 est fonctionnel, son activité enzymatique est faible. Cette mutation n’est donc pas directe-ment responsable du caractère résistant (se) des animaux. En conséquence, c’est probablement la mutation d’un gène de régulation de l’activité de Sec1 qui conduit à la faible expression du gène responsable du caractère de résistance à la maladie. Alors que chez l’homme des mutations peuvent inactiver totalement le gène Fut2 et rendre les individus résistants aux NoV, chez le lapin le gène Sec1 est toujours actif mais, sous l’action d’un gène régulateur, produit une plus ou moins grande quantité d’enzyme et donc de récepteurs cellulaires. Contrairement à l’homme ou les individus sont sensibles ou résistants, chez le lapin les individus sont plus ou moins sensibles selon le niveau d’expression de Sec1.

Depuis l’émergence de la RHD en France, le RHDV a évolué et 5 génogroupes se sont succédés depuis 1988, à l’image de ce qui a été observé pour le calicivirus responsable de l’EBHS chez le lièvre d’Europe. La présente étude a été réalisée avec un RHDV du géno-groupe 1 qui se fixe sur l’antigène H type 2 du groupe sanguin. Les travaux actuellement réalisés visent à déterminer sur quels antigènes du groupe sanguin se fixent les virus des génogroupes 2 à 5. En outre, un test génétique de détermination du groupe sanguin est en phase de mise au point. Les récepteurs cellulaires de ces virus sont en effet formés par les antigènes tissulaires du groupe sanguin. L’objectif est de disposer d’outils pour suivre en parallèle l’évolution du virus et de la diversité génétique des populations de lapins pour pouvoir prédire la sensibilité des populations aux nouvelles souches virales. Une extension de ce travail au modèle lièvre/EBHS est envisagée.

Références – Guillon P., 2008. Antigènes tissulaires du groupe sanguin ABH acteurs de la protection innée antivirale : exemples des calicivirus (NV et RHDV) et du coronavirus SRAS-CoV. Thèse de doctorat, université de Nantes, 179 pp.

Guillon P., Ruvoën-Clouet N., Le Moullac-Vaidye B., Marchandeau S. & J. Le Pendu. 2009. Association between expression of the H histo-blood group antigen, α 1,2 fucosyltransferases polymorphism of wild rabbits, and sensitivity to rabbit hemorrhagic disease virus. Glycobiology 19: 21-28.

Dans le cadre du programme visant à étudier le modèle lapin/maladie hémorragique virale (RHD : rabbit haemorrhagic disease), un volet consiste à comprendre les mécanismes de sensibilité/résistance des individus au virus. Ce travail est mené en partenariat avec une équipe de l’Inserm (U892), spécialisée sur l’étude des calicivirus humains.

Le RHDV est un calicivirus, famille à laquelle appartiennent aussi les Norovirus (NoV) responsables d’épidémies de gastro-entérites chez l’homme. Le mode de transmission de ces virus est similaire : ingérés par la bouche, ils transitent par le système digestif et pénètrent dans les cellules en se fixant sur des récepteurs cellulaires présents à leur surface, puis s’y répliquent, provoquant la maladie. Ils sont ensuite excrétés dans les fèces. Ces récepteurs sont les antigènes tissulaires du groupe sanguin. Chez les mammifères trois gènes sont impliqués dans leur synthèse : Fut1, Fut2 et Sec1. Chez l’homme seul Fut2 s’exprime sur les cellules épithéliales du tube digestif. Des mutations peuvent l’inactiver et rendre les individus résistants à la maladie. Ces individus résistants sont non sécréteurs (se), par opposition aux sécréteurs (Se) qui possèdent un récepteur cellulaire. De précédentes études ont montré que les souches de RHDV ayant circulé en France à la fin des années 1980 et au début des années 1990 se fixent sur l’antigène H type 2 du groupe sanguin. Le but de ce projet est de rechercher des mutations qui pourraient inactiver les gènes Fut2 et Sec1, les deux gènes qui s’expriment chez le lapin, et rendre les animaux résistants à la RHD, à l’image de ce qui existe chez l’homme pour les Norovirus.

Des travaux préliminaires ont montré que la proportion de lapins se, donc résistants, était plus forte dans les populations ayant subi de fortes épidémies de RHD, ce qui suggère une pression de sélection des individus exercée par la maladie (tableau 1).

Un suivi à long terme de la population de lapins de Chèvreloup (78) a permis de réaliser des prélèvements génétiques sur les individus présents avant et après une forte épidémie de RHD ayant causé une mortalité de l’ordre de 80 à 90 %. Nous avons étudié la variabilité allélique des gènes Fut2 et Sec1 pour rechercher d’éventuelles mutations associées aux animaux ayant survécu à l’épidémie, donc a priori résistants (se). Alors qu’une précédente étude réalisée à partir de marqueurs microsatellites avait révélé une faible diversité génétique dans cette population, ces gènes ont montré un fort degré de polymorphisme ce qui suggère qu’ils sont soumis à une forte pression de sélection positive. Les résultats mettent en outre en évidence un processus de conversion génique entre les deux gènes. La comparaison des fréquences alléliques entre les animaux morts pendant l’épidémie et ceux y ayant survécu montre que l’allèle v5 de Sec1 est significativement plus fréquent chez les animaux ayant survécu à l’épidémie (figure 1).

Population Proportion de non-sécréteurs

Impact de la RHD

(taux de mortalité)

Dompierre/Yon 14,8 % (n = 27) 0

Cerizay 47,1 % (n = 70) ≈ 50 %

Chèvreloup 71,8 % (n = 32) ≈ 90 %

Tableau 1. Pourcentage de phénotypes non-sécréteurs (se) dans trois popula-

tions de lapins différemment affectées par la RHD (taux de mortalité).

Figure 1. Comparaison des fréquences alléliques des gènes Fut2 et Sec1 entre les

lapins morts pendant une épidémie de RHD et ceux ayant survécu.

Allèles de Fut2

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

0

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1 0

v1 v2 v4 v5 v7 v8 v9

vA vB vE vF vG

Morts Survivants

Morts Survivants

Fréquence

Fréquence

Allèles de Sec1

Lièvre d’Europe

[ 12 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

CNERA Petite faune sédentaire de plaine

L

a recherche appliquée conduite sur le lièvre d’Europe vise tout d’abord à mieux comprendre la dynamique des populations. Celles-ci présentent en effet des fluctuations annuelles

et une hétérogénéité spatiale encore mal expliquées.

Un premier axe de recherche consiste à estimer la valeur et la variabilité des paramètres démographiques et leurs relations avec divers facteurs environnementaux. En 2009, les principales avancées ont concerné la dispersion des jeunes avant leur première reproduction et ses conséquences en terme de survie. Ces mouvements d’animaux se reflètent également dans la structuration génétique des populations. Un programme de recherche vise à la mettre en évidence, en fonction des divers éléments du paysage, et à déterminer l’échelle spatiale à laquelle varient l’abondance et les paramètres démographiques.Enfin, la prédation du renard et l’épidémiologie de l’hépatite virale (EBHS) font l’objet de deux programmes d’étude qui nous aident à mieux comprendre l’impact de ces causes de mortalité.

Le deuxième objectif majeur de l’équipe est d’améliorer les méthodes de suivi et de gestion des populations. Ainsi, les travaux réalisés sur l’estimation de l’abondance (par comptages directs ou à l’aide d’indices cynégétiques) ou sur la détermination de l’âge des animaux permettent de proposer aux gestionnaires de meilleurs outils de suivi. L’étude à long terme de plusieurs populations chassées et la modélisation mathématique contribuent quant à elles à améliorer nos recommandations en matière de plans de gestion en testant différentes approches.

Enfin, des travaux plus limités menés sur d’autres espèces de lièvre, en métropole (lièvre variable) ou en outre-mer (lièvre d’Amérique, lièvre à collier noir), permettent de mieux comprendre et de mieux gérer ces espèces, notamment en lien avec leur environnement.

Chef de projet Jean-Sébastien [email protected]

Équipe Régis Péroux, Jérôme Letty, Yves Léonard, Bernard Mauvy, Annie Valla (jusqu’en mars 2010), Aurélie Garnier, Alexis Avril (doctorant).

Partenaires scientifiquesAFSSA Ploufragan, ENV Nantes, Université Lyon 1/CNRS, Université du Québec à Rimouski.

Partenaires gestionnairesFédérations départementales des chasseurs, gestionnaires de territoires.

Thèse sur le rôle de l’immunité dans l’émergence des maladies infectieuses.

Lancement de la deuxième phase d’une expérimentation croisée pour mesurer l’impact d’une limitation de l’abondance du renard.

Validation du glyoxal pour la conservation des yeux de lièvres, en vue de la détermination de l’âge par la pesée du cristallin.

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Points forts en 2009

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Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 13 ]

Exemple d’études et recherche

Le comportement de dispersion juvénile chez le lièvre d’Europe

La proportion élevée de comportements d’excursion (jusqu’à 3 km) est aussi notable. Aucun effet de la densité de population natale sur la probabilité ou la distance de dispersion n’a par contre été détecté. L’effet de la densité locale de population sur la sélection du site d’installation des « disperseurs » reste à préciser.

Les données de la première étude ont été analysées à nouveau à l’aide d’une méthode de « capture-recapture » multi-états qui a permis de comparer le destin des individus selon leur comportement (philo-patrie stationnaire vs dispersion instantanée). Cette analyse a révélé un surcroît de mortalité consécutif à la dispersion (figure 2), la probabilité de survie d’un « disperseur » jusqu’à la reproduction étant le tiers de celle d’un « non-disperseur » (Devillard & Bray, 2009). Elle apporte une contribution importante à la compréhension du phénomène de dispersion qui, s’il procure des bénéfices, présente aussi un coût en terme de survie. Elle souligne aussi des différences de dynamique de population entre les réserves et les secteurs chassés.

Chez le lièvre, la dispersion juvénile est un paramètre démographique important qui semble assez indépendant de l’environnement. La compréhension du déterminisme des comportements d’excursion et de dispersion, et de leur impact sur la survie juvénile, doit cependant être encore améliorée. Une étude complémentaire de la structuration génétique des populations, et des flux géniques induits par la dispersion, devrait en outre permettre de mieux appréhender leur fonctionnement global.

La dispersion d’une partie des individus depuis leur lieu de naissance vers un autre lieu de reproduction est un paramètre important de la dynamique spatiale des populations puisqu’elle détermine en partie leur viabilité, leur structure génétique et les densités locales. Ce phénomène doit donc être pris en compte dans la stratégie de gestion des espèces, même sédentaires.

Deux études de la dispersion juvénile chez le lièvre ont été menées. La première a eu lieu en région de polyculture élevage (Val d’Allier) sur 84 individus capturés avant l’âge de 3 mois et localisés chaque semaine par radio-pistage diurne. Elle a permis de décrire différents comportements juvéniles de déplacement et d’utilisation de l’espace : la philopatrie, qu’elle soit stationnaire ou avec excursion temporaire, et la dispersion, qui peut être progressive ou instantanée. Le taux de dispersion a été estimé en moyenne à 43 %, essentiellement pour des individus âgés de 4 à 6 mois. Il s’est avéré deux fois plus fort chez les mâles que chez les femelles. Ce taux est apparu plus élevé en zone chassée à faible densité de lièvres que dans une réserve à forte densité.

Une seconde étude a été réalisée plus récemment selon le même protocole dans un contexte différent : une zone de plaine de cultures intensives (Beauce) et de densité de population élevée (41 lièvres/km). L’objectif était de valider ces résultats dans un autre type de milieu en discernant mieux les effets de la densité et de la chasse dans le détermi-nisme du comportement de dispersion. Ce suivi a été mené sur quatre zones chassées contiguës de 5 km présentant des écarts notables de densité locale (14 à 70 lièvres/km). La typologie des déplacements a été affinée par l’ajout de critères quantitatifs pour définir l’aire natale et l’aire d’installation de chaque individu, et ainsi sa distance de « dispersion ». Les résultats obtenus sont proches de ceux observés lors de la première étude dans la réserve de chasse, de densité comparable. Le taux de dispersion a été de 34 % (vs 33 % dans la réserve). Sur 87 juvéniles, 57 ont présenté de la philopatrie, stationnaire (10 mâles, 16 femelles) ou avec excursion (12 mâles, 19 femelles), et 30 des comportements de dispersion, progressive (4 mâles, 3 femelles) ou instantanée (16 mâles, 7 femelles). Cette étude confirme que la dispersion se produit au plus tard vers l’âge de 6 mois et qu’elle dépend du sexe, les mâles dispersant en moyenne deux fois plus, alors que les femelles ont tendance à disperser plus loin (médiane : 3 km vs 2 km ; figure 1).

35

30

25

20

15

10

5

0 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000

Effectif

Distance entre aire natale et aire d'installation (m)

FemellesMâles

Figure 1. Distances entre l’aire natale et l’aire d’installation de 87 lièvres

juvéniles suivis en Beauce (« disperseurs » et « non-disperseurs » confondus).

Probabilité de survie / 15 jours

Avant chasse

Philopatrie

Dispersion

Chasse

0.95

0.85

0.75

Figure 2. Estimations de la probabilité de survie à 15 jours (± SD) des lièvres

juvéniles suivis en Val d’Allier selon leur comportement (philopatrie/dispersion)

et la période (avant/pendant la chasse).

Référence – Devillard S. & Bray Y. 2009. Assessing the effect on survival of natal dispersal using multistate capture-recapture models. Ecology 90: 2902-2912.

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Perdrix grise, faisans et plaines de grande culture

[ 14 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

CNERA Petite faune sédentaire de plaine

L

es études, réalisées par le passé sur le faisan commun, sont traduites aujourd’hui en actions de développement : conservatoire des souches, expertises sollicitées en amont de nombreux

projets de repeuplement. Le faisan est un bel exemple de complémentarité et d’aboutissement de la démarche « recherche – développement ». Ce succès nous conduit aujourd’hui à rechercher des méthodes, reposant sur la technique et/ou les statistiques, qui permettraient d’alléger la logistique de terrain pour le suivi des populations.

La situation est tout autre avec la perdrix grise. Les connaissances solides acquises sur cette espèce ont permis de définir des principes de gestion des populations et de l’habitat. Largement vulgarisés, ils sont bien connus des chasseurs. Toutefois leur mise en application n’est pas toujours facile sur le terrain, notamment en regard du contexte agricole. Nous nous sommes donc focalisés depuis quelques années sur la question de l’habitat et de sa gestion, d’une part en testant grandeur nature des plans d’aménagement supposés favorables à la perdrix qui puissent être vulgarisés ultérieurement et, d’autre part, en étudiant de façon approfondie les relations entre les pratiques agricoles et la dynamique des populations de l’espèce. Ce sujet d’importance constitue un des trois volets de l’étude nationale Pe.G.A.S.E.*, fondée sur la télémétrie, et qui vise à réactualiser et à approfondir nos connaissances sur cette espèce pour mieux la gérer dans son milieu de vie actuel. Parallèlement, l’intérêt d’un conservatoire destiné à produire en élevage des perdrix grises de souche sauvage pour les repeuplements est en cours d’évaluation.

Parallèlement à ces études, un suivi des populations (densités de reproducteurs, succès de la reproduction, tableaux de chasse) de perdrix grises et de faisans communs est organisé, respectivement depuis une trentaine et une dizaine d’années. Une enquête nationale sur le statut en 2007-2008 des cinq espèces de petit gibier sédentaire de plaine est en cours d’analyse et vient compléter cet observatoire.

* Pe.G.A.S.E. : Perdrix Grise – Agriculture : un Système à Expliciter

Chef de projet Élisabeth [email protected]

Équipe François Reitz, Florian Millot, Pierre Mayot.

Partenaires scientifiquesUniversité de Perpignan, Université d’Orsay, Inra Tours, AFSSA, ENV Lyon, ACTA.

Partenaires gestionnairesFédérations départementales et régionales des chasseurs, sociétés de chasse, agriculteurs.

Réseau « Perdrix-faisan »91 interlocuteurs techniques FDC et ONCFS.

Organisation d’un colloque national Perdrix Grise et publication des actes.

Lancement d’une étude nationale sur la perdrix grise (Pe.G.A.S.E.).

Premiers bilans de la production du conservatoire Perdrix et des tests de survie des perdreaux produits.

Points forts en 2009

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Expérimentation grandeur nature d’aménagements pour la perdrix grise

Les trois années d’étude ont coïncidé avec une augmentation des densités par rapport aux trois années précédentes (figure1). Cette amélioration n’est toutefois pas attribuable à la division du parcellaire car une augmentation de densité a également été observée sur les deux territoires contrôle, ainsi qu’à l’échelle nationale. Cependant, la majorité des bandes de terre nue ont été fréquentées par des poules couveuses puisque nous y avons trouvé des étrons ce qui laisse supposer que des poules nichaient à proximité. Ces résultats nous font dire que la mise en place de ces bandes au sein de grandes parcelles de blé, de 10, 20 voire 30 hectares a probablement permis que des poules nidifient au sein de certaines grandes parcelles.

L’absence d’impacts clairement positifs des trois types d’aménagement testés confirme qu’il n’existe pas de « recette ». Ces expérimentations ont néanmoins apporté des acquis techniques indéniables quant à l’effet « piège écologique », à la répartition spatiale des aménagements et à la question du diagnostic préalable d’un territoire (i.e. l’identification de ses atouts et ses carences).

Par ailleurs, si ces enseignements scientifiques sont un peu décevants en terme de développement, certaines « expériences » de terrain montrent qu’il est possible d’obtenir des résultats très encourageants, que ce soit à l’échelle du territoire de chasse ou de la région agricole, lorsque l’aménagement vise à améliorer simultanément tous les aspects du milieu de vie des perdrix.

Les études menées de longue date sur la perdrix grise ont fourni des connaissances étoffées sur cette espèce. Elles permettent de formuler des préconisations assez précises en termes de gestion, notamment en matière d’habitat. Cependant, dans ce domaine, rien n’est simple et encore moins universel. Aussi, dans une démarche point par point et rigoureuse, nous avons testé, en partenariat avec plusieurs fédérations départementales des chasseurs et les acteurs locaux que sont les chas-seurs et les agriculteurs, certaines de ces préconisations selon un plan expérimental dit B.A.C.I. (Before–After/Control-Impact). Leur mise en œuvre a été soigneusement pesée pour concilier à la fois le besoin de démonstration et la possibilité de développement ultérieur.

Trois thématiques ont ainsi été expérimentées en plaine de grande culture, au vu de leur importance vis-à-vis de l’écologie de l’espèce et/ou de l’emploi courant de ces méthodes :

- l’implantation de couverts relais après les moissons (bandes de jachère maïs-sorgho) ;

- la création de lisières (division du parcellaire de blé) ;- l’apport de nourriture (sous forme d’agrainage).

L’expérimentation « création de lisières » est la plus originale et la plus ambitieuse. L’agrandissement du parcellaire est largement dénoncé comme étant un des facteurs du déclin de l’avifaune en plaine cultivée, mais ce sujet est surtout documenté via des études corrélatives, faisant intervenir de surcroît de nombreux facteurs interdépendants comme la simplification des assolements, l’agrochimie, etc. La relation de cause à effet n’est donc pas formellement démontrée. Nous l’avons testée expérimentalement dans le cadre de nos travaux sur la perdrix grise.

En plaine de grande culture, habitat où l’espèce est la plus abondante, la perdrix niche préférentiellement dans les bordures de parcelles de céréales. En outre, cet habitat est celui où les premières pontes ont le meilleur taux de succès. L’impact de la division du parcellaire de blé sur la perdrix a été testé sur un terrain de 600 hectares situé en Beauce. Pendant trois ans, les blocs de blé d’hiver ont été divisés à l’aide de bandes de terre nue, ce qui a représenté environ 60 mètres de lisière/hectare de blé d’hiver. Deux terrains voisins ont servi de « contrôle ».

Références – Mayot P., Malécot M., Vigouroux L. & E. Bro. 2009. L’agrainage intensif : quel impact sur la perdrix grise ? Résultats d’expérimentation en plaine de grande culture. Faune Sauvage, 283 : 32-39.

Mayot P., Sautereau L., Reitz F. & E. Bro. 2009. Division du parcellaire agricole et nidification de la perdrix grise. Résultats d’expérimentations en Beauce. Faune Sauvage, 283 : 40-43.

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Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 15 ]

Exemple d’études et recherche

Figure 1. Évolution des densités de perdrix grises au printemps sur un terrain

aménagé et deux terrains témoins voisins. Les surfaces indiquées correspondent

aux surfaces recensées lors des comptages de printemps. La barre grise indique

la période d’étude.

4540353025201510501997 1999 2001 2003 2005 2007

Densité (nb couples/100 ha) GIC Loir et Ozanne (1100 ha)Aubépine (600 ha)GIC de La Folie (1500 ha)

Bandes de 4 mètres de large laissées en terre nue au sein de parcelles de blé d’hiver.

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Perdrix rouge et milieux méditerranéens

[ 16 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

CNERA Petite faune sédentaire de plaine

L

es objectifs des travaux sur la perdrix rouge sont, d’une part, de définir des techniques de gestion efficaces et vulgarisables pour relancer une dynamique positive chez cette espèce en déclin

et, d’autre part, d’assurer une meilleure connaissance de son statut en région méditerranéenne et des tendances d’évolution de ses populations.

La mise au point de techniques de gestion passe par la mise en évidence des facteurs qui expliquent les fluctuations d’effectifs. Elle repose sur l’approfondissement de la connaissance de la biologie de l’espèce (régime alimentaire, par exemple), la comparaison de situations variées à partir d’enquêtes de terrain et le test de l’influence de facteurs tels que la disponibilité en cultures de céréales sur des terrains expérimentaux du sud de la France.

Parallèlement, l’amélioration de nos connaissances de la dynamique des populations en vue de leur gestion cynégétique est recherchée par des suivis à long terme de populations placées dans différents contextes. Les résultats de ces travaux sont incorporés au fur et à mesure à des outils de vulgarisation utilisables en milieux méditerranéens à l’échelle de l’Europe.

Par ailleurs, des outils de suivi des populations utilisables à vaste échelle et dans tous types de milieux sont en cours de validation afin de pouvoir assurer la mise en place d’un réseau de monitoring intégré sur l’ensemble de l’arc méditerranéen.

Mise en place d’un partenariat avec le CEFE-CNRS pour l’étude de la dynamique des populations de perdrix rouge et la validation d’une technique de comptage.

Extension du réseau de terrains de référence pour le suivi des populations de perdrix rouge.

Chef de projet Françoise [email protected]

Équipe Jean-Bernard Puchala, Laura Dami, Jean-Christian Favas.

Partenaire scientifiqueCEFE/CNRS, Tour-du-Valat.

Partenaires gestionnairesFédérations départementales et régionales des chasseurs, Office national des forêts, Conservatoire du littoral, Parc national de Port-Cros, Parc naturel régional du Luberon,Conservatoire-Études des Écosystèmes de Provence, propriétaires et gestionnaires locaux.

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Points forts en 2009

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Estimation de la probabilité de détection de la perdrix rouge lors des comptages au chant

Ces données ont été analysées selon deux modèles :

Le modèle Single season heterogeneity (OH)Plus une espèce est abondante sur un site, plus on a de chance de la détecter. La probabilité de détection de l’espèce sur un site est donc reliée à la probabilité de détection des individus de l’espèce (r), ainsi qu’à l’abondance (N).

Le modèle Repeated Count Data (RCD)Ce modèle tire parti de l’information des comptages d’individus. La probabilité de détection calculée sera individuelle (p). Le meilleur modèle est sélectionné selon le critère d’Akaike noté AIC.

Dans toutes ces analyses, que ce soit avec le modèle OH ou RCD, les meilleurs modèles incluent des covariables. D’une manière générale, nous avons pu montrer que la détection des perdrix dépend des variables liées au rythme d’activité journalier, de la période mais aussi des variables météorologiques ainsi que des sites.

Afin de mieux appréhender la pertinence des différentes méthodes et de leur précision dans le cadre d’estimation d’effec-tifs, des simulations ont par ailleurs été réalisées. Elles démontrent que dans la grande majorité des cas, il est préférable d’augmenter le nombre de sessions sur les sites plutôt que le nombre de sites pour réduire les biais et améliorer la précision des estimations.

Ce travail confirme que les données de comptages à l’aide de la repasse de chant, répétés plusieurs fois sur les mêmes sites, peuvent être analysées par des méthodes récentes et robustes afin de fournir des estimations plus précises d’abondance que les simples techniques indiciaires tel que le nombre maximum d’individus comptés sur chaque point. De plus, elles permettent d’obtenir un intervalle de confiance et de relativiser les résultats en fonction des conditions d’observation. Enfin, les simulations qui pourront être poursuivies en incluant d’autres facteurs sont un outil puissant pour conseiller les gestionnaires désireux d’appliquer le protocole de suivi le plus pertinent possible avec un budget limité.

Dans le cas d’espèces comme les perdrix, l’objectif de chasse durable suppose le respect de quotas de prélèvements établis chaque année à partir, entre autres, de l’abondance des reproducteurs au printemps.

Pour la perdrix rouge, la détection visuelle des animaux est très limitée notamment sur certains sites de garrigue ou de maquis ce qui nécessite la mise au point de méthodes indirectes d’estimation de l’abondance. Le travail résumé ici a permis de tester de nouvelles méthodes d’analyse statistique appliquées à des recensements au chant.

Une des alternatives à l’estimation des abondances par des indices classiques, tel que le nombre maximal d’oiseaux entendus en un point, est de travailler sur la présence/absence des espèces sur un territoire donné. À l’instar des méthodes de capture – marquage – recapture, la méthode dite d’occupancy étudie les histoires d’occupation des sites à des occasions successives et permet d’estimer un paramètre Ψ qui représente la proportion de sites supposés occupés. Vue la difficulté à détecter certaines espèces, la probabilité de détection (notée p par la suite) doit être considérée conjointement pour obtenir des estimations non-biaisées. Des techniques d’analyse ont ainsi été développées dans les années 2000 afin d’estimer simultanément p et Ψ en exprimant la probabilité des différentes histoires de détection en fonction de ces paramètres, puis en maximisant la vraisemblance. Elles permettent aussi de modéliser la relation de Ψ et p en fonction de covariables (par exemple des variables météorologiques).

Les développements plus récents des méthodes d’occupancy permettent désormais d’estimer des abondances (notées λ) à partir de comptages successifs sur des sites.

Les données utilisées sont issues de comptages réalisés sur des points d’écoute espacés au minimum de 500 mètres et rassemblés en circuits d’au plus 14 points. Ils consistent en 2 minutes d’écoute des chants spontanés, puis 4 fois 35 secondes d’écoute après repasse d’un chant enregistré vers les quatre points cardinaux. Plusieurs terrains situés en milieux méditerranéens ont été suivis en moyenne 5 fois entre le 1er mars et le 30 avril au cours de la même année à diverses heures du matin et du soir.

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 17 ]

Exemple d’études et recherche

Référence – Le Dû P.-Y. 2009. Suivis d’espèces gibiers au chant : apports et limites des méthodes d’estimation de la détection. Master 2 Recherche – Biologie Géosciences Agroressources Environnement, Parcours Biodiversité Écologie Évolution. Université Montpellier II, sciences et techniques du Languedoc, Centre international d’études supérieures en sciences agronomiques, 85 p.

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CFS

Migrateurs terrestres et oiseaux de passage

CNERA Avifaune migratrice

[ 18 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

L

es activités de recherche portent sur les alaudidés, colombidés et turdidés ainsi que certains phasianidés et otididés. Dans le cadre des objectifs de préservation de la biodiversité et

de gestion durable des espèces ou des habitats, les principaux objectifs recouvrent trois grands axes : l’évolution des variations d’abondance des populations, l’estimation des traits démographiques sous-tendant ces variations, l’impact des facteurs environnementaux et anthropiques sur ces paramètres.

Au niveau national, le suivi des variations d’abondance des effectifs nicheurs est l’objectif du réseau « Oiseaux de passage ONCFS/FNC/FDC » depuis 1996. En 2000, ce suivi a été étendu aux effectifs hivernants (enquête FLASH). La prise en compte de la probabilité de détection propre à certaines espèces (grive draine et tourterelle des bois) est en cours d’évaluation afin d’améliorer la fiabilité des résultats. Des espèces patrimoniales au statut de conservation défavorable font également l’objet de suivi de leurs populations au niveau régional, par exemple l’outarde canepetière en Poitou-Charentes et la grive à pieds jaunes en Guadeloupe. Enfin, des suivis d’effectifs sont menés au-delà de nos frontières comme celui des populations de turdidés dans le Nord-Ouest de la Russie.

Depuis 2001, le programme « colombidés » vise à estimer le succès reproducteur, les paramètres de survie et les modalités de dispersion de quatre espèces nicheuses. Une estimation du succès reproducteur des turdidés est conduite en France (programme « nids ») et en Russie, avec pour finalité de mieux appréhender le fonctionnement des populations de ces espèces. Un autre volet de recherche, conduit dans le cadre d’un programme international, vise à accroître nos connaissances sur la méta-population de cailles des blés dans le Paléarctique occidental. Dans la continuité des travaux réalisés sur la tourterelle des bois, un second volet d’étude s’attache, grâce à l’utilisation de dispositifs embarqués de géolocalisation (GLS), à identifier leurs voies migratoires et leurs zones de stationnement hivernal en Afrique soudano-sahélienne.

L’identification des facteurs susceptibles d’expliquer la cinétique des populations nicheuses et hivernantes, principalement l’évolution des pratiques agricoles et la variabilité des conditions météorologiques, est un complément indispensable au monitoring. Dans cet esprit, une thèse sur l’écologie de l’alouette des champs en hiver a été initiée en 2009.

Chef de projet Hervé Lormé[email protected]

Équipe Jean-Marie Boutin, Cyril Eraud, Denis Roux, Sylvie Forgeard, Hervé Bidault, Thibaut Powolny (doctorant).

Partenaires scientifiquesCentre d’études biologiques de Chizé – CNRS, Université de Dijon, Université de Saint-Pétersbourg (Russie), Université de Barcelone (Espagne), Université d’Annaba (Algérie).

Partenaires gestionnairesFédérations départementales, régionales et nationale des chasseurs, Parc national de Guadeloupe.

Réseau « Oiseaux de passage »175 interlocuteurs techniques départementaux ONCFS et FDC, (800 observateurs spécialisés).

Inventaire des colonies de pigeon biset sur le littoral Corse.

Mise en place d’une étude sur les populations de grives à pieds jaunes en Guadeloupe.

Mise en place d’un programme sur l’écologie de l’alouette en hiver.

Pose de GLS sur des tourterelles des bois pour l’étude des routes migratoires et des zones d’hivernage.

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Points forts en 2009

Suivi des populations nicheuses de grands turdidés en Russie

L’estimation du succès reproducteur repose, quant à lui, sur la recherche et le suivi de nids actifs au cours des mois de mai à juillet inclus. Le devenir de chaque nid est régulièrement contrôlé afin de déterminer si la nichée est menée à son terme. Pour une espèce donnée, le ratio du nombre de nids ayant produit au moins un jeune à l’envol sur le nombre total de nids suivis est ainsi utilisé comme estimateur du succès reproducteur. Les résultats obtenus sur la période 2002-2009 sont présentés en figure 2. D’une manière générale, le succès reproducteur montre une forte variabilité inter-annuelle et inter-spécifique, avec des valeurs oscillant entre 30 et 80 % selon les espèces et les années. Aucune tendance nette se dessine depuis 2002 à l’exception du succès reproducteur chez la grive mauvis qui montre une tendance sensible à l’augmentation (30 à 60 % entre 2002 et 2009 ; figure 2).

Parallèlement, des opérations de baguage sont également conduites. Depuis 2000, 2 752 grives et merles noirs (poussins et juvéniles) ont été bagués dans cette région et les premiers retours de bagues apportent leur lot d’informations. Les premières données de reprises (n = 26) confirment que les populations suivies dans la région de Leningrad contribuent à alimenter les contingents de grives et merles qui fréquentent notre pays lors des stationnements migratoires et hivernaux (figure 3). En effet, la plupart de ces reprises (n = 18, toutes espèces confondues) concerne le sud de la France, les autres se distribuant entre l’Espagne, l’Italie et la Grèce. À moyen terme, ces reprises de bagues devraient permettre de mieux appré-hender la connectivité entre les zones de reproduction russes et les sites d’hivernage français.

L’utilisation de ces indicateurs de productivité annuelle, en complémentarité avec les suivis d’indices d’abondance, apporte un éclairage indispensable à la compréhension de la dynamique des populations des grands turdidés. L’obtention de telles données, associées à des indicateurs complémentaires tels que la tendance des effectifs et le niveau des prélèvements, s’impose pour le monitoring de ces espèces migratrices. Le développement d’un système analogue sur la totalité de l’aire de reproduction de ces espèces apparaît comme un complément indispensable pour obtenir des résultats représentatifs de l’ensemble de la population hivernant sur notre territoire.

Chaque automne-hiver, la France accueille d’importants contingents de grands turdidés (grives et merle noir), sur lesquels s’exercent d’im-portants prélèvements cynégétiques. Les résultats issus du baguage montrent qu’une grande partie des oiseaux provient d’Europe centrale et de l’Ouest de la Russie, régions pour lesquelles on dispose de peu d’informations sur la dynamique des populations nicheuses. Dans ce contexte et dans une optique de gestion durable de ces espèces, un programme spécifique est conduit depuis 2000 en collaboration avec l’université de Saint-Pétersbourg. Ce programme s’attache en particulier à opérer un suivi longitudinal de l’abondance des populations nicheuses et du succès reproducteur (Roux et al., 2009) sur 8 territoires d’étude situés dans la province de Leningrad (figure 1).

Le suivi de l’abondance des populations nicheuses est organisé à partir de dénombrements de mâles chanteurs réalisés au printemps selon la méthodologie des transects linéaires. Chaque transect, d’une longueur de 10 km et 50 mètres de large, est parcouru à trois reprises entre fin avril et fin mai. Les résultats obtenus depuis le printemps 2000 pour le merle noir, la grive musicienne et la grive mauvis sont présentés en figure 1. Ces résultats témoignent que le nombre de mâles chanteurs contactés chaque printemps présente une tendance à la hausse sensible pour chacune de ces trois espèces.

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Exemple d’études et recherche

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 19 ]

Référence – Roux D., Lormée H., Boutin J.-M., Golovan V. & I.-V. Iljinsky. 2009. Suivi des grands turdidés en Russie : bilan après 8 ans et perspectives. Faune Sauvage, 285 : 22-29.

Figure 1. Évolution de l’indice d’abondance des mâles chanteurs de merle noir,

grive musicienne et grive mauvis dans la région de Leningrad (Russie) (le suivi

du merle noir a été initié en 2000, celui des grives en 2003).

1,4

1,3

1,2

1,1

1,0

0,9

0,8

0,7

0,6

0,5

0,42000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Nombre de mâles chanteurs/km parcourus

Merle noirGrive mauvisGrive musicienne

Figure 2. Évolution du succès de la reproduction des grands turdidés dans la

région de Leningrad (Russie).

0,9

0,8

0,7

0,6

0,5

0,4

0,3

0,22002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Grive litorneGrive mauvisGrive musicienneMerle noir

Succès reproducteur

Figure 3. Répartition des reprises des grands turdidés bagués dans la région

de Leningrad (Russie).

Bécasse et bécassines

CNERA Avifaune migratrice

[ 20 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

L’ idée générale qui sous-tend les études et recherches sur la bécasse des bois et les bécassines (bécassine des marais et bécassine sourde) est celle d’une gestion durable de ces espèces

chassables. Pour atteindre cet objectif, trois approches sont menées de manière concomitante.

La première est une approche descriptive de la situation pour évaluer les variations d’effectifs pour une période donnée. Ce volet constitue une part importante de l’activité du réseau Bécasse ONCFS/FNC/FDC. Un développement récent permet d’avoir une estimation en « temps réel » du niveau des effectifs au cours de la migration post-nuptiale et de l’hivernage. Ce monitoring est complété par l’évaluation de paramètres démographiques (taux de survie, succès de la reproduction), l’étude de l’origine géographique des migrateurs hivernants ou encore l’estimation des prélèvements. Ces travaux, dont les résultats s’avèrent utiles pour l’interprétation des tendances démographiques, s’appuient essentiellement sur les résultats du baguage en France et à l’étranger (en particulier en Russie), tant pour la bécasse que pour les bécassines (via le réseau Bécassines ONCFS/FNC/FDC).

La deuxième approche est expérimentale. Elle s’intéresse à des questions fondamentales sur l’écologie comportementale ou à l’étude de facteurs particuliers susceptibles d’avoir un impact sur le fonctionnement des populations, comme le dérangement par exemple. Des tests d’amélioration des habitats sur la base d’aménagements spécifiques entrent également dans ce cadre.

Enfin, la dernière approche correspond à une démarche plus théorique et intégrative de l’ensemble des résultats obtenus. Son domaine est celui des modèles prévisionnels qui s’appuient strictement sur la dynamique des populations ou bien prennent en compte des facteurs comportementaux. Embryonnaire à l’heure actuelle, cette approche est appelée à se développer, en particulier pour étayer la mise en place d’outils de contrôle comme le prélèvement maximal autorisé (PMA).

Organisation d’un colloque national Bécasse des bois.

Élaboration d’un modèle prévisionnel d’abondance des bécasses en migration et en hivernage en France sur la base des données de baguage récoltées en Russie.

Chef de projet Yves [email protected]

Équipe François Gossmann, Gilles Leray, Claudine Bastat, Michel Guénézan.

Partenaires scientifiquesCNRS-ECOBIO/Université de Rennes 1, MNHN, Université de Saint-Pétersbourg, Université de Lodz, Université de la Saskatchewan.

Partenaires associatifsFédérations départementales et régionales des chasseurs, Club national des bécassiers, Bécassiers de France, Club international des chasseurs de bécassines, Russian Bird Conservation Union, APB-BirdLife Belarus.

Réseau «Bécasse»180 interlocuteurs techniques ONCFS et FDC (500 bagueurs spécialisés).

Réseau «Bécassines»46 interlocuteurs techniques (127 bagueurs spécialisés).

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Points forts en 2009

Prévoir l’abondance des bécasses des bois en migration et en hivernage

bon succès de reproduction. Pour les 11 années à notre disposition (1997 à 2007) le coefficient de détermination R2 s’élève à 0,66. Une seule année, 2004, s’éloigne du modèle. Les conditions météo-rologiques du printemps 2004 se révèlent assez tranchées entre la Fennoscandie et la Russie centrale. La zone scandinave affiche des températures moyennes en mai supérieures de 1 à 2 ˚C par rapport aux moyennes saisonnières alors qu’en Russie centrale elles sont inférieures de 2 à 3 ˚C. Il n’est donc pas impossible que cette année-là le flux de migration fenno-scandinave a alimenté plus fortement les effectifs migrateurs et hivernants. Nos sites de référence se trouvant hors de ce flux, la proportion de JNP estimée était alors en décalage par rapport à la majorité du contingent de bécasses. Sans la valeur de 2004, R2 = 0,93 (figure 1).

Ces pistes de recherche très prometteuses, nous permettent d’envisager un dispositif prévisionnel d’abondance en 3 étapes :

l’analyse des conditions météorologiques du printemps-été en Fennoscandie et en Russie ;

l’estimation de la proportion de juvéniles ayant achevé la mue des couvertures secondaires dans les captures en cours de migration (15 septembre–15 octobre) en Russie centrale ;

la vérification de la prévision par les ICA et IAN estimés « en temps réel » en France à partir de fin octobre.

Les efforts entrepris par l’ONCFS pour approfondir les connais-sances sur la bécasse des bois dans la partie orientale de l’Europe n’ont pas été vains. L’expérience acquise et les données récoltées nous permettent d’envisager dès à présent des prévisions d’abon-dance fiables avant l’arrivée des oiseaux dans notre pays. Un modèle prévisionnel fondé sur les conditions météorologiques pendant la saison de reproduction reste à développer. Un tel outil conduirait à une prévision d’abondance encore plus précoce.

Un dispositif idéal de gestion cynégétique des populations de bécasses serait sans nul doute celui qui permettrait de prévoir l’abon-dance des oiseaux avant chaque saison de chasse. En ajustant le niveau des prélèvements à la ressource disponible et à la dynamique des populations, il conduirait à une exploitation optimale, et durable, de cette espèce gibier. Les connaissances acquises permettent d’envisager quelques pistes de recherche pour la créa-tion d’un modèle prévisionnel.

La mise en relation des indices d’abondance obtenus en migration et en hivernage [(Indices cynégétiques d’abondance (ICA), indices d’abondance nocturne (IAN)] avec des indicateurs du succès de la reproduction (nombre de nids ou nichées découverts, proportion de jeunes dans les captures au début de la migration post-nuptiale, proportion de juvéniles présentant une mue complète des couver-tures secondaires) peuvent fournir les bases d’un tel modèle.

Le nombre de nids ou de nichées découvert apparaît trop aléa-toire pour être considéré comme un indicateur fiable du succès de reproduction. Lié à l’effort de recherche, il peut au mieux venir confirmer une prévision déjà établie. Le rapport juvéniles/adultes (âge-ratio) dans les captures réalisées au début de la migration d’automne en Russie (15 septembre–15 octobre) est un candidat naturel à une telle prévision. Il s’avère malheureusement qu’aucune corrélation positive ne peut être mise en évidence entre les ICA mesurés en France et les âge-ratios obtenus à l’automne en Russie centrale et en Russie du Nord-Ouest. Une migration différentielle entre jeunes et adultes ajoutée à une proportion variable de bécasses locales dans les captures brouillent probablement la vision attendue du succès de reproduction.

En revanche, la proportion de juvéniles ayant achevé la mue des couvertures secondaires (JNP, jeunes de nichée précoce) parmi les juvéniles capturés en Russie centrale et du Nord lors des opérations de baguage semble fortement liée à l’abondance observée sur les zones d’hivernage françaises. Une forte proportion de JNP correspond à des conditions météorologiques favorables au moment du pic d’éclosion (mi-mai) et, par conséquent, à un

CNER

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Exemple d’études et recherche

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 21 ]

Figure 1. Relation entre la proportion de juvéniles ayant achevé la mue des

couvertures secondaires (JNP) parmi les juvéniles bagués à l’automne en Russie

centrale et du Nord et les indices cynégétiques d’abondance (ICA) obtenus en

France en hivernage (1997-2008 ; excepté 2004, voir texte).

1,7

1,6

1,5

1,4

1,3

1,2

1,1

1

40 50 60 70 80 90

ICA

1997-2008 (sans 2004) R2 = 0,93

% JNP

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CFS

Anatidés

CNERA Avifaune migratrice

[ 22 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

L’ objectif principal est de mieux appréhender le fonctionnement et la dynamique des populations d’anatidés qui migrent et/ou hivernent en France, ainsi que les prélèvements

cynégétiques et leur impact.

Les travaux fondamentaux portent essentiellement sur deux espèces chassables, la sarcelle d’hiver et le fuligule milouin. Ainsi, l’étude des déplacements locaux de sarcelles d’hiver et leurs conséquences pour la dispersion des graines, des invertébrés et des agents pathogènes (par exemple, l’influenza aviaire) fait l’objet d’efforts importants. Pour le fuligule milouin, les travaux se concentrent sur le succès de la reproduction et les variations inter-annuelles de la survie des jeunes.

Sur le plan cynégétique, l’accent est mis plus particulièrement sur l’estimation des prélèvements à la chasse de nuit et sur ceux réalisés en Camargue. L’analyse qualitative des tableaux de chasse est également un élément important en termes de gestion. Des informations dans ce domaine sont obtenues grâce aux récoltes d’ailes de canards initiées par l’association Avifauna auxquelles l’ONCFS est associé. Enfin, un programme de recherche sur les conséquences des introductions de canards colverts (lâchés à des fins cynégétiques ou de repeuplement) dans les populations sauvages est également en cours.

Des programmes de gestion, de restauration et d’aménagement d’habitats en faveur de l’avifaune migratrice en général sont également mis en œuvre. C’est le cas, par exemple, en baie du Mont Saint-Michel pour le canard siffleur et la bernache cravant à ventre sombre. Les problèmes causés par les espèces qualifiées d’envahissantes ou d’invasives, à l’échelon national (érismature rousse, bernache du Canada, ouette d’Égypte) ou régional (cygne tuberculé en Dombes), constituent un autre axe de recherche.

Enfin, au niveau international, après le dénombrement simultané de trois grands sites d’hivernage d’Afrique de l’Ouest (delta du Sénégal, delta intérieur du Niger et bassin du lac Tchad) de 2006 à 2008, un nouveau programme de suivi des populations d’oiseaux d’eau en Afrique de l’Est (Égypte, Nord et Sud Soudan) est lancé. Il vise à combler les lacunes en matière de connaissances des effectifs hivernant dans cette région.

Organisation du deuxième symposium Pan-Européen sur les canards en Camargue.

Audit du programme sur les canards plongeurs par le Conseil scientifique de l’ONCFS.

Chef de projet Vincent [email protected]

Équipe Matthieu Guillemain, Alain Caizergues, Jean-Yves Mondain-Monval (temps partiel), Carol Fouque (temps partiel) Jean-Baptiste Mouronval, Anne-Laure Brochet, Guillaume Gayet (doctorant), Marie-Lucile Gourlay (doctorante).

Partenaires scientifiquesCEBC/CNRS, Tour-du-Valat, MNHN, Université de Kristianstad (Suède), NERI (Danemark), Finnish Game & Fisheries Research Institute (Finlande), Station biologique de Doñana (Espagne), Wildfowl & Wetlands Trust (Grande-Bretagne).

Partenaires techniques Fédération nationale des chasseurs, Avifauna.

Partenaires gestionnairesRéserve naturelle de Chérine, Les Marais du Viguerat, Fondation de Beauguillot.

Réseau «Oiseaux d’eau et zones humides» 166 interlocuteurs techniques ONCFS et FDC.

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ON

CFS

Points forts en 2009

L’augmentation des prévalences de plomb n’affecte pas la survie des fuligules morillons

important sur la survie du fuligule morillon contrairement à ce qui a été observé chez d’autres espèces comme le canard colvert et la sarcelle d’hiver.

Ce résultat est d’autant plus surprenant que les prévalences de plombs dans le gésier et dans la chair ont augmenté très sensiblement vers la fin des années 1960 (figure 2). La prévalence de plombs de chasse dans la chair s’est avérée particulièrement spectaculaire : autour de 20 % dans les années 1960, les valeurs se situent proches de 100 % une dizaine d’années plus tard. Tous les individus, indépendamment du sexe et de l’âge, ont été affectés de la même manière par cette augmentation.

Parmi les hypothèses susceptibles d’expliquer cette croissance spectaculaire des prévalences de plomb dans la chair, celle d’une augmentation de la survie (et donc de la durée d’exposition des individus à l’action de chasse) semblait plausible. Malheureusement, cette hypothèse a dû être rejetée car on n’a pas observé, comme attendu dans ce cas, une prévalence moindre chez les jeunes que chez les adultes. À ce jour, aucune hypothèse satisfaisante ne semble donc pouvoir expliquer simultanément l’augmentation de la survie et celle des prévalences de plombs de chasse dans la chair chez les fuligules morillons hivernant en Camargue.

La grenaille de plomb contenue dans les munitions de chasse a des effets extrêmement néfastes sur la survie des animaux en particulier lorsqu’elle est ingérée en grande quantité. Son incidence sur les popu-lations sauvages est particulièrement bien documentée chez les canards qui, lorsqu’ils recherchent leur nourri-ture ou les petits cailloux qui leur servent à broyer celle-ci dans le gésier

(le grit), peuvent ingérer accidentellement de grandes quantités de plomb de chasse. Selon leur régime alimentaire ou les milieux fréquentés, toutes les espèces ou les individus de la même espèce ne sont pas susceptibles d’être affectés de la même manière. Un individu (ou une espèce) sera d’autant plus touché par l’ingestion de plomb qu’il fréquente des milieux fortement chassés, qu’il présente un régime alimentaire l’amenant à fouiller intensément dans les sédiments et qu’il consomme des végétaux ou des graines durs. Ainsi, les espèces granivores ou herbivores sont censées être plus affectées que les espèces se nourrissant de proies animales.

Nous avons utilisé la base de données de la station biologique de la Tour-du-Valat afin d’étudier l’évolution temporelle des préva-lences de plombs (proportion d’individus « porteurs ») chez une espèce de canard plongeur, le fuligule morillon, et d’en évaluer les conséquences en matière de survie. Entre la fin des années 1950 et le début des années 1970, 1 900 fuligules morillons ont été bagués et radiographiés. Grâce à la radiographie, la présence et le nombre de plomb dans le tractus digestif et dans la chair ont pu être établis avec précision pour chacun des individus. Sur les 1 900 individus bagués, 350 ont été repris, principalement à la chasse.

L’analyse des données de capture-reprises indique une augmentation de la survie quasi linéaire au cours de la période d’étude (figure 1). La présence de plomb dans le tractus digestif semble avoir un effet négatif sur la survie mais il reste extrêmement modeste. En moyenne, les différences de survie annuelle entre individus ayant ingéré du plomb et ceux n’en ayant pas ingéré ne dépassent pas 3 %. L’ingestion de plomb ne semble donc pas avoir d’effet négatif

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Exemple d’études et recherche

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 23 ]

Figure 1. Évolution

temporelle de la

survie des fuligules

morillons bagués en

Camargue de 1954

à 1978, telle qu’elle

a été modélisée à

partir des données

de capture-reprise.

Probabilité de survie

0,90,80,70,60,50,40,30,20,1

01955 1960 1965 1970 1975 1980

Figure 2. Évolution temporelle des prévalences de plombs de chasse dans la

chair (A) et dans le tractus digestif (B ; âges et sexes confondus) des fuligules

morillons capturés en Camargue.

1

0,8

0,6

0,4

0,2

0

57_5859_60

61_6263_64

65_6667_68

69_7071_72

73_74

Proportion d’individus avec au moins un plomb de chasse dans la chair

Saisons

A

Proportion d’individus avec au moins un plomb de chasse dans le tractus digestif1

0,90,80,70,60,50,40,30,20,1

0

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Saisons

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CFS

Limicoles et oiseaux protégés

CNERA Avifaune migratrice

[ 24 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

L

a particularité du programme « Limicoles et oiseaux protégés » est le nombre très important d’espèces concernées. Les enjeux et problématiques s’y rapportant sont très variés, puisqu’on

trouve parmi elles des espèces menacées, d’autres chassables, et d’autres encore qui ont un impact négatif sur des espèces plus fragiles ou sur des activités humaines.

L’objectif général de ce programme est l’acquisition et la mise à disposition de connaissances en vue de la gestion durable et de la conservation de ces populations. Eu égard à l’étendue thématique de ce programme, celui-ci ne peut bien entendu apporter qu’une contribution aux études et recherches menées en France et ailleurs sur ces populations d’oiseaux. Cette contribution porte en premier lieu sur leur statut de conservation et, pour certaines d’entre elles, sur leur écologie.

Le maintien d’une bonne capacité d’expertise dans ce domaine s’appuie sur un solide fonds documentaire et une veille permanente en matière de suivis et de recherches ornithologiques.

Dénombrement des vanneaux huppés et pluviers dorés en janvier 2009.

Estimation des effectifs nicheurs de limicoles dans le marais breton vendéen et de leur évolution depuis 1986.

Chef de projet Bertrand [email protected]

Équipe Michel Fouquet, Olivier Girard, Jean-Jacques Morilleau, Saadia Boudina.

Partenaires scientifiquesWetlands International, International Wader Study Group.

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Points forts en 2009

L’avocette dans le marais d’Olonne : reproduction et évolution des effectifs de 1976 à 2009

durant la période 1977-1983. L’étalement de la période de ponte est ainsi passé de quelques 75 jours à 56 jours.

Le pourcentage des pontes subissant un échec total, du fait de la prédation, ou des avocettes elles-mêmes, est très variable selon les années. De 20 à 80 % des pontes n’arrivent pas à l’éclosion (moyenne : 43 %) entre 2005 et 2009, contre 22 à 46 % (moyenne : 35 %) entre 1977 et 1987. Après un succès de reproduction quasiment nul durant une quinzaine d’années (1989-2003), de 100 à 250 jeunes oiseaux arrivent annuellement à l’âge de l’envol depuis 2005.

Notons enfin que le nombre d’îlots de nidification est beaucoup moins important en 2005-2009, avec en moyenne une quinzaine d’îlots utilisés, contre 45 durant la période 1977-1983. Sur certains îlots des concentrations assez spectaculaires de nicheurs sont observées, avec plusieurs dizaines de couples sur quelques dizaines de mètres carrés.

Outre le suivi effectué durant la période de reproduction, l’espèce fait l’objet de dénombrements tout au long de l’année. Après une augmentation nette et régulière des effectifs jusqu’au milieu des années 1980, nous notons depuis de grandes variations interannuelles, avec une tendance générale à la baisse.

Le marais d’Olonne est un site privilégié pour l’étude et le suivi des oiseaux d’eau. Sa situation sur un axe majeur de migration a permis, depuis l’implantation d’une station de recherche sur la réserve de Chanteloup en 1976, d’y observer quelque 294 espèces. Cela en fait l’un des sites qualitativement les plus riches de France. Cette réserve, dont l’intérêt évolue au gré des saisons, est plus spécialement reconnue durant l’hivernage pour les canards, notamment les canards pilet Anas acuta et souchet Anas clypeata, durant les migrations pour la spatule Platalea leucorodia, le courlis corlieu Numenius phaeopus ou la barge à queue noire Limosa limosa, et durant la reproduction pour l’avocette Recurvirostra avosetta.

Cette dernière espèce a fait l’objet de plusieurs études jusqu’au milieu des années 1980. Ce site était alors un site majeur pour l’avocette. De 200 à 330 couples s’y reproduisaient, c’est-à-dire plus de 20 % de la population française, sur une surface restreinte offrant des conditions idéales d’observation. Au cours des années 1990, la population nicheuse a très fortement décliné, plusieurs dizaines de couples de goélands argentés, bruns, marins et leucophées (Larus argentatus, fuscus, marinus et michahellis) ayant investi les sites de nidification. Peu de couples d’avocettes tentaient de nicher et le succès de la reproduction était systématiquement nul en raison de la prédation exercée sur les œufs et les poussins. Durant cette même période les mouettes rieuse et mélanocéphale Larus ridibundus et L. melanocephalus, ainsi que la sterne pierregarin Sterna hirundo ont également cessé de nicher sur le site d’étude. Depuis le début des années 2000, les goélands ayant quasiment déserté le site, nous assistons à un retour progressif des avocettes et de la sterne pierregarin.

Depuis 2005, le suivi de la reproduction de l’avocette est à nouveau effectué afin de connaître la chronologie et le succès de la reproduction. Un suivi quasi-quotidien permet de cartographier et individualiser tous les nids.

Concernant le début de la reproduction, les premiers oiseaux s’instal-laient durant la période 1977-1983 entre fin mars et la mi-avril. Depuis 2005, les premières installations sont plus tardives, à partir du 10 avril. Quant aux dernières éclosions elles sont notées plus tôt, entre fin juin et mi-juillet, alors qu’elles étaient notées entre mi-juillet et début août

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Exemple d’études et recherche

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 25 ]

Figure 1. Évolution du nombre de couples nicheurs d’avocettes dans le marais

d’Olonne de 1976 à 2009.

1976

400

350

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2004

2006

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Figure 2. Évolution du nombre de jours x individus d’avocettes recensées sur

le marais d’Olonne de 1976 à 2009.

1976

160000

140000

120000

100000

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0

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2000

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Habitats – Zones humides

CNERA Avifaune migratrice

[ 26 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

L

es études et recherches conduites sur les habitats en zones humides sont principalement centrées sur deux écosystèmes : l’étang piscicole et l’écosystème prairial. Ces deux écosystèmes

ont en commun d’être des créations humaines, des espaces traditionnels de production économique, générateurs d’une biodiversité spécifique. La vie sauvage y est subordonnée aux options prises par leurs gestionnaires et aussi, dans une certaine mesure, de la continuité de la gestion qu’ils assurent. Or ces systèmes se transforment et évoluent, tantôt vers des pratiques plus intensifiées, tantôt vers l’abandon, avec toujours un risque élevé de déséquilibre s’exerçant au détriment de la biodiversité.

L’objectif des études et recherches est de proposer des modèles de gestion viables, tenant compte des réalités socio-économiques, qui permettent de conserver durablement les éléments vulnérables de ces écosystèmes. L’approche est donc nécessairement pluridisciplinaire. D’autant plus que, si l’avifaune prairiale comme celle des étangs piscicoles est au centre de nos préoccupations, il ne peut être question d’ignorer les conséquences des mesures préconisables que nous pourrions préconiser sur les autres composantes de ces écosystèmes.

Les trois axes d’action développés visent à surveiller les tendances à l’aide d’indicateurs appropriés, à étudier les effets des modes de gestion pratiqués sur l’état de conservation de l’écosystème et à initier et suivre des opérations expérimentales. Il faut souligner le fait que ces différentes approches complémentaires sont toujours en prise directe avec les politiques publiques environnementales ou agri-environnementales qu’elles suscitent, qu’elles précèdent lorsqu’il s’agit de fournir des éléments justifiant les cahiers des charges, ou encore qu’elles accompagnent pour valider ou réorienter les modalités mises en œuvre. Dans le cadre de ces priorités, il peut être nécessaire de développer des thématiques plus ciblées comme, par exemple, les roselières ou les espèces envahissantes. Le contrat d’objectifs 2009-2011 de l’ONCFS exprime la nécessité et l’opportunité de créer quatre pôles de compétences thématiques. L’un d’entre eux concerne les étangs continentaux.

Chef de projet Joël [email protected]

Équipe Laurence Curtet, Maurice Benmergui, Dominique Bellette, Carol Fouque (temps partiel).

PartenairesParcs nationaux, Parcs naturels régionaux, Réserves naturelles, Conservatoires régionaux des espaces naturels, Fédérations départementales des chasseurs, Chambres d’agriculture, Syndicats d’exploitants d’étangs, DIREN, DRAF, Russian Bird Conservation Union.

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CFS

Remise à la DIREN Rhône-Alpes du rapport Influence de la gestion piscicole sur la biodiversité des étangs continentaux en France.

Début d’un programme de reconstitution des habitats prairiaux en périphérie des étangs de la Dombes.

Réalisation d’un état de référence 2007-2009 sur l’avifaune prairiale en Russie européenne.

Points forts en 2009

Qualité de l’habitat et nidification des canards en Dombes

Il semble donc que les conditions de nidification considérées a priori comme favorables ont effectivement attiré les couples d’anatidés pour la nidification. Cependant, il ne semble pas que la réussite de la nidification ait été sensiblement améliorée sur ces étangs, contrairement à ce qui avait été observé dans d’autres études similaires. Nous faisons l’hypothèse que la concentration des pontes (perte des habitats prairiaux et attrac-tion particulière de certains étangs) est susceptible de limiter l’efficacité de l’effet anti-prédation des colonies de mouettes et de la nidification sur l’eau dans les roselières. De nombreuses études montrent en effet l’existence d’une densité-dépendance des taux de prédation sur les nids. Les prédateurs pourraient être conduits à intensifier leur recherche de proies sur les lieux où celles-ci se concentrent, d’autant plus que la ressource disponible tend à se raréfier avec la diminution des popula-tions nicheuses d’anatidés.

Avec plus de 1 200 étangs, la Dombes était, jusque dans les années 1970, la zone humide française la plus importante pour la nidification des anatidés. Dans la période 1973-1976, le nombre de couples de canards était estimé à 9 200. Une dizaine d’années plus tard, en 1986-1988, on n’en comptait plus que 3 600. Le nombre des nichées diminua plus fortement encore, indiquant que le succès de la nidification avait été fortement altéré. Cette chute s’est poursuivie sur le long terme, avec une nette aggravation observée en 1996 (figures 1 et 2). Le phénomène a été attribué à une conversion massive des surfaces en herbe en terres arables, à la périphérie des étangs, là où les canards de surface pouvaient préalablement établir leurs nids.

Afin de mesurer l’impact de la qualité de l’habitat sur l’installation et la réussite de la reproduction de plusieurs espèces de canards (fuligule milouin, fuligule morillon, colvert, canard chipeau, nette rousse), nous avons étudié annuellement la distribution des couples et des nichées sur plusieurs dizaines d’étangs (52 à 88 étangs étudiés de 1994 à 1998). Cette distribution a été comparée avec la présence/absence de deux espèces d’oiseaux indicateurs de la qualité de l’habitat pour les canards nicheurs :

la mouette rieuse Larus ridibundus dont les colonies sont générale-ment décrites comme étant attractives en raison de la protection assurée par leur comportement agressif vis-à-vis des prédateurs ;

le héron pourpré Ardea purpurea, indicateur de la présence de roselières bien inondées sur l’ensemble de la période de nidification, qui permettent aux canards d’installer leurs nids sur l’eau tout en les dissimulant au sein du couvert et de limiter ainsi le risque de prédation sur les pontes.

Nous avons observé que les couples de toutes les espèces d’anatidés étudiées étaient significativement plus nombreux sur les étangs occupés par une colonie de mouettes (P < 0,001). Les nichées de la plupart de ces espèces étaient aussi plus nombreuses, mais la réussite de la nidification évaluée par le rapport « nombre de nichées/nombre de couples », ne semble pas avoir été meilleure sur les étangs occupés par les mouettes. Nous avons observé également que les couples de fuligule milouin étaient plus nombreux sur les étangs où nichait le héron pourpré. Mais ce n’était pas le cas pour les nichées.

Figure 1 . Variations inter-annuelles de la densité de canards nicheurs

(n. couples/racine carrée de la surface de l’étang) en Dombes de 1994 à 1998

(moyenne et intervalle de confiance à 95 %).

Figure 2 . Variations inter-annuelles de la densité de nichées de canards

(n. nichées/racine carrée de la surface de l’étang) en Dombes de 1994 à 1998

(moyenne et intervalle de confiance à 95 %).

3,50

3,00

2,50

2,00

1,50

1994 1995 1996 1997 1998

Densité de couples de canards Densité de nichées de canards

3,50

3,00

2,50

2,00

1,50

1994 1995 1996 1997 1998

CNER

A –

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ice

Exemple d’études et recherche

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 27 ]

Référence – Broyer J. - Compared distribution within a disturbed fishpond ecosystem of breeding ducks and bird species indicators of habitat quality - J. Ornithol, 2009, 150: 761-768.

© M

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ON

CFS

[ 28 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Ongulés sauvages : suivi national des populations et étude des collisions avec ces véhicules

CNERA Cervidés – sanglier

L

e suivi de l’état de populations d’ongulés sauvages en France est une des missions prioritaires de l’Établissement. Il s’agit de connaître l’évolution de la distribution spatiale des espèces,

les tendances d’évolution des effectifs présents à l’état libre et de disposer d’indicateurs pertinents des relations entre ces espèces et les activités humaines. Les parcs et enclos, très nombreux dans notre pays, constituent un risque potentiel pour la biodiversité (création de populations indésirables d’espèce exogènes, hybridation ou introgression…), et font l’objet d’un suivi national. Enfin, une attention toute particulière est accordée aux collisions avec les véhicules du fait de l’augmentation constante et de l’importance économique de ce phénomène.

À l’exception du bouquetin, ces espèces sont chassées. Il est par conséquent utile d’analyser les modalités de gestion, parfois originales, adoptées dans les différents départements et de mesurer les résultats concrets de leur application pour en extraire des enseignements pratiques utilisables par tous. Enfin, les données enregistrées à différentes échelles spatiales (communale, départementale, nationale) sont l’objet d’analyses scientifiques spécialisées de portée nationale voire internationale.

Ces investigations sont conduites depuis plus de trente ans par le réseau « Ongulés sauvages ONCFS/FNC/FDC ». Elles concernent toutes les espèces d’ongulés sauvages de plaine et de montagne présentes en France : le cerf, le chevreuil, le sanglier, le daim, le cerf sika, le chamois, l’isard, le mouflon et le bouquetin. Les informations sont récoltées dans chaque département grâce à différentes enquêtes. Chaque année, des enquêtes sur les tableaux de chasse départementaux de tous les ongulés et sur les tableaux de chasse communaux de sanglier sont réalisées. Des enquêtes complémentaires sont conduites avec une périodicité plus large : les tableaux de chasse communaux de chevreuil, les inventaires de répartition du cerf et des ongulés de montagne en France, la répartition communale des espèces marginales (cerf sika, daim), les modalités de gestion cynégétique, l’inventaire des couloirs de libre circulation entre les massifs forestiers, et les enquêtes relatives à la détention d’ongulés sauvages.

Les données du réseau sont valorisées par le Système d’information sur la nature et les paysages (SINP) de la Direction de l’eau et de la biodiversité du MEEDDM.

Mise en évidence de la poursuite de la colonisation du territoire national par les ongulés sauvages conduisant à la superposition de plus en plus fréquente d’espèces.

Détermination de facteurs intrinsèques (population) et extrinsèques (environnement) favorables aux collisions entre les véhicules et la grande faune.

Renouvellement de l’enquête « Espaces de libre circulation du cerf en France ».

Chef de projet Christine [email protected]

Équipe Aurélie Barboiron, Robert Corti.

Partenaires scientifiquesLaboratoire de biométrie et de biologie évolutive, Université de Lyon/CNRS.

Partenaires gestionnairesFédération nationale des chasseurs, fédérations régionales des chasseurs, fédérations départementales des chasseurs, Parcs régionaux, Office national des forêts.

Réseau « Ongulés sauvages »180 interlocuteurs techniques ONCFS et FDC.

Points forts en 2009

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 29 ]

Les collisions entre véhicules et ongulés sauvages

Des analyses factorielles détaillées se rapportant à la fréquence des collisions entre automobiles et ongulés sauvages ont été réalisées à partir de données collectées au niveau des unités de gestion sur neuf départements, et pour chacune des espèces prises séparément (cerf, chevreuil, sanglier). Des variables susceptibles d’expliquer ces collisions ont été prises en compte : tableaux de chasse par espèce ainsi que le taux de forêts, de zones agricoles, de zones urbanisées et de routes dans chaque unité de gestion.

Les résultats montrent que de fortes densités de cerf, chevreuil ou sanglier favorisent les collisions mais que pour chaque espèce d’ongulé d’autres facteurs interviennent différemment. Pour le cerf, les collisions ont plutôt lieu sur des voies locales en départements montagnards. Le morcellement des massifs forestiers et des zones urbaines et un trafic autoroutier faible à modéré favorise les collisions. Les collisions avec le cerf sont moins fréquentes quand le trafic est important. Les collisions avec le chevreuil sont liées à de fortes densités d’autoroutes et de voies rapides, et dans des zones forestières morcelées par des zones agricoles. Quant au sanglier, les collisions ont lieu le plus souvent dans des zones fortement urbanisées et industrielles, et en présence de fortes densités d’autoroutes et de voies rapides.

Une trentaine de personnes perdent la vie chaque année en France des suites d’une collision avec un grand ongulé. Le coût économique des collisions a été estimé en 2003 à près de 200 millions d’euros, c’est-à-dire cinq fois le montant des dégâts agricoles (frais de dossiers et mesures de prévention inclus). En 2003, le nombre de collisions véhicules-grande faune a été estimé à près de 23 500. Environ 40 000 collisions ont été enregistrées par le Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO) au cours de l’année 2008. Sachant que, d’une part, les populations d’ongulés sont en plein essor et que, d’autre part, l’augmentation du trafic routier est régulière, il semble évident que le phénomène risque de s’amplifier au cours des années à venir.

En 1983, la part du sanglier dans le nombre total de collisions était de 11 %, en 2008 elle était de 45 %. Tous les départements français sont touchés, et une relation évidente existe entre le nombre total de collisions par département et le nombre total d’ongulés présents estimé par les tableaux de chasse (figure 1).

Cette relation est faible pour le cerf (r2 = 0,17), plus forte pour le sanglier (r2 = 0,29), et très forte pour le chevreuil (r2 = 0,65). Cependant, le risque de rencontre entre un ongulé sauvage et un véhicule est plus fort dans un département peuplé comme l’indique la relation entre le nombre de collisions au niveau départemental et la densité de population humaine (r2 = 0,93).

Les collisions avec le cerf ont lieu toute l’année avec un maximum à l’automne au moment du brame et quand la fréquentation par les promeneurs est forte. Pour le chevreuil, un pic apparaît en avril en raison, d’une part, de l’émancipation des jeunes de l’année précédente à la recherche d’un nouveau territoire et, d’autre part, d’une grande activité territoriale des mâles. Les battues de chasse à l’automne accroissent également les risques de collision pour ces deux cervidés. Le risque de collision avec le sanglier est maximal en automne et en hiver, pendant les battues et au moment où l’activité des animaux est la plus intense (41 % des collisions ont lieu de septembre à novembre).

Figure 1. Relation entre le nombre de collisions par département (FGAO 2008)

et les tableaux de chasse 2007-2008.

Réalisations cerf-chevreuil-sanglier saison 2007-2008

R2 = 0.4114

Nombre total de collisions par département en 2008

00 100 200 300 400 500 600 700 800

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

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Exemple d’études et recherche

Référence – Vignon V., & H. Barbarreau. 2008. Collisions entre véhicules et ongulés sauvages : quel coût économique ? Faune Sauvage 279, 31-35.

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[ 30 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Cervidés : dynamique et gestion des populations

CNERA Cervidés – sanglier

L

es cervidés ont fortement progressé au cours des dernières décennies et, plus que jamais, la gestion rationnelle des populations est nécessaire. Les travaux actuels visent à compléter

la connaissance de la dynamique des espèces et à proposer les outils de gestion appropriés.

Le premier objectif scientifique reste la détermination des facteurs de variation, intrinsèques et extrinsèques, de la dynamique des différentes espèces. Sur le modèle des études portant sur le chevreuil, aujourd’hui très avancées, les recherches reposent sur le monitoring de populations abritant une proportion importante d’animaux marqués. L’approche individuelle vient aujourd’hui compléter ces investigations, dans le but de déterminer les mécanismes intimes de la dynamique des espèces. Ainsi, le rôle de l’habitat est étudié, profitant largement du développement des nouvelles technologies de suivi.

Un second volet, essentiel pour notre activité, est la mise au point d’indicateurs de changement écologiques (ICE). Il s’appuie très largement sur les acquis des travaux précédents. La pertinence et la précision des indicateurs traduisant les évolutions d’effectifs, les réponses biométriques ou l’impact sur la flore y sont ainsi testées par comparaison aux tendances attendues, issues de modélisations CMR (capture-marquage-recapture). De nombreux ICE, principalement destinés au chevreuil, mais aussi au cerf ou aux ongulés de montagne ont ainsi été définitivement validés.

Répondant à la demande concrète des gestionnaires, le dernier volet récemment développé concerne la mise en œuvre de ces outils de suivi à des échelles opérationnelles plus vastes, tels que l’unité de gestion ou le département tout entier. Son objectif est de définir les protocoles de mise en œuvre des ICE en conditions réelles de gestion, en s’appuyant non plus sur quelques professionnels chevronnés des territoires de référence, mais sur un grand nombre de chasseurs, volontaires mais moins férus en matière de suivi. Ce travail s’appuie sur des observatoires de gestion associant différents partenaires de terrain sur de grandes unités spatiales ou, à la demande de fédérations départementales de chasseurs, sur des départements tout entier. Il fait très largement appel à des stratégies d’échantillonnage.

Validation de l’ICE Indice Nocturne pour suivre la tendance d’évolution des effectifs d’une population de cerf.

Validation de l’hypothèse d’interaction négative entre cerf et chevreuil en cas de forte densité de cerfs.

Mise au point d’un outil de vulgarisation pour le recueil des données sur le taux de gestation des jeunes femelles de cervidés.

Chef de projet François Klein [email protected]

Équipe Jacques Michallet, Henri Toulotte, Thierry Chevrier, Marc Marchi, Daniel Berthaud, Jean-Luc Hamann (temps partiel).

Partenaires scientifiquesLaboratoire de biométrie et de biologie évolutive, Université de Lyon/CNRS, Inra, Cemagref, ANTAGENE.

Partenaires gestionnairesOffice national des forêts, Centres régionaux de la propriété forestière, Fédération nationale des chasseurs, fédérations départementales des chasseurs, Parc naturels régionaux.

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. Mas

sit/

ON

CFS

Points forts en 2009

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 31 ]

Le tableau de bord : des indicateurs pour aider à la gestion des populations d’ongulés

consignée dans un document synthétique : « Le tableau de bord de la gestion ». Ce document regroupe à l’échelle de l’unité de gestion choisie plusieurs niveaux d’informations reposant sur le suivi et la gestion d’une espèce ou groupe d’espèces, en lien avec leur habitat. Il est composé de plusieurs rubriques allant du diagnostic aux conseils de gestion établis en fonction de principaux objectifs possibles.

Les informations contenues dans chaque rubrique portent sur : les caractéristiques géographiques essentielles du site (surfaces

totale et forestière) ; l’historique du plan de chasse (évolution des attributions et réali-

sations) ; l’évolution des ICE relevés sur le site sous la forme d’un graphique

synthétique [par exemple, masse corporelle, indice kilométrique (IK) et indice de consommation (IC)] ;

la tendance d’évolution des indicateurs relevés, confirmée par des analyses statistiques adéquates ;

une interprétation du bilan croisé des résultats issus des suivis mis en place sur l’unité de gestion ;

une représentation du niveau d’équilibre « population-environ-nement » mentionnant la situation actuelle selon trois propositions : amélioration, stabilisation ou dégradation ;

une analyse de la fiabilité des suivis établie à partir d’une grille dévaluation détaillée ;

un tableau présentant les principales propositions de gestion possible établies en fonction d’objectifs préétablis ;

l’évolution historique de l’ensemble des données issues des suivis mis en place (plan de chasse, ICE).

Chaque tableau de bord est complété par un rapport technique garantissant la validité statistique des informations et apportant toutes les précisions nécessaires aux utilisateurs de ces documents.

Ces propositions d’outils d’aide à la décision sont aujourd’hui testées sur plusieurs départements dans le cadre des commissions départemen-tales de la chasse et de la faune sauvage en particulier lors de l’examen des plans de chasse.

Leur conception est établie pour des périodes multiples de trois années permettant ainsi leur utilisation dans le cadre des plans de chasse triennaux largement développés sur le territoire national.

La gestion des populations d’ongulés sauvages s’appuie désormais sur de nouveaux outils : les indicateurs de changement écologique (ICE). Pour cela, trois éléments doivent être connus : la variation des effectifs, la performance des animaux (masse corporelle par exemple) et enfin la relation entre la population et son habitat. Ces indicateurs doivent, d’une part, correspondre aux attentes et contraintes des gestionnaires en termes de suivi de l’équilibre « population-environnement » et, d’autre part, fournir toutes les indications nécessaires à la gestion des populations d’ongulés.

C’est en s’appuyant sur un panel de plusieurs sites d’étude regroupés au sein d’un observatoire (Observatoire de la grande faune et ses habi-tats), et grâce à un partenariat étroit entre gestionnaires de terrain et scientifiques, qu’une réflexion a pris forme pour transformer les informa-tions issues des ICE en véritables outils d’aide à la gestion.

Depuis 2007 des avancées ont été faites comme la mise en place de plans d’échantillonnage adaptés à des territoires de grande envergure (plusieurs dizaines de milliers d’hectares), et l’élaboration d’outils didac-tiques destinés au recueil de données les plus fiables possibles et à leur analyse. Si pour certains de ces territoires où seul le chevreuil est présent, la batterie d’indicateurs proposée est validée scientifiquement, pour beaucoup d’autres, accueillant plusieurs ongulés, des tests de validation sont en cours. C’est le cas par exemple de la mesure de l’impact des animaux sur le milieu à partir de relevés d’abroutissement qui devra être confrontée à d’autres indicateurs validés comme ceux renseignant sur la variation des effectifs ou la performance de la population.

Le recueil de ces indicateurs a débuté il y a une dizaine d’années sur certains sites et a permis de constituer une base de données conséquente dont les informations sont aujourd’hui utilisées pour proposer des règles de gestion. La présentation de ces données est

Taux de réalisation (%)

Attributions

Réalisations

100

90

80

70

60

50

600

700

500

400

300

200

100

1. Évolution du plan de chasse

02003 2004 2005 2006 2007 2008

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5 14

13,5

13

12,52003

2. Évolution des indicateurs de suivi

2004 2005 2006 2007 2008

Condition physique des chevreuils (poids des jeunes)

Variations des effectifs (indice kilométrique)

Impact sur le milieu (indice d’abroutissement sapin)

Interprétation : L’IK traduit une baisse de la densité de chevreuils entraînant de fait une meilleure disponibilité alimentaire confirmée par la baisse de la pression sur la végétation. Cette situation se traduit également par une augmen-tation de la qualité physique des animaux, en particulier des chevrillards qui voient leur poids augmenter.

Exemple Éléments du tableau de bord du Massif des bois noirs dans le

département de la LoireCe territoire d’une superficie totale de 35 875 hectares (19 787

de forêt et 16 088 de terres agricoles) est situé dans l’unité de gestion du Haut Forez. Il est caractérisé par la présence d’une seule espèce (chevreuil) et un seul type de peuplement forestier (la futaie de sapin pectinée).

CNER

A –

Cerv

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angl

ier

Exemple d’études et recherche

3. Propositions de gestion 2009-2011

Objectifs examinés

Population de chevreuils

Impact des chevreuils sur le milieu

Propositions

Tendance/Attributions plan de chasse

Ordre de grandeur/Nombre d’attributions 550 et + [400-450] < 350

Catégorie d’animaux à prélever en priorité Adultes> 1 an

ÉquilibreAdultes/Jeunes

Jeunes< 1 an

➔➔

➔➔

[ 32 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Sanglier : démographie et gestion

CNERA Cervidés – sanglier

L

e sanglier s’est très fortement développé au cours des dernières décennies et sa gestion est au cœur de l’actualité nationale. Aussi, les études et recherches visent-elles à compléter

les connaissances nécessaires pour élaborer des outils de gestion adaptés à la plus vaste gamme de situations possibles, afin d’apporter des solutions à l’échelle du territoire national.

Deux grands axes de recherche sont identifiés.

Le premier axe s’intéresse essentiellement au fonctionnement démographique de cette espèce. L’effort porte sur la caractérisation des principaux facteurs de variation des paramètres de la dynamique de population (reproduction, survie, croissance, dispersion). L’identification et la caractérisation de tels paramètres sont indispensables au développement d’outils d’aide à la gestion de l’espèce telle que la modélisation. Dans ce cadre, les efforts ont porté particulièrement sur la caractérisation de la variabilité du patron de reproduction chez les laies. Mais la participation des laies primipares (jeunes) au processus démographique est encore insuffisamment renseignée. Par ailleurs, l’influence des mâles dans le mécanisme démographique est abordée dans une étude spécifique en cours. Les paramètres de survie font aussi l’objet d’une attention particulière pour identifier la variabilité qui existe entre les sexes et la structure d’âge dans la population (survie postnatale, survie naturelle, éventuels mécanismes de compensation).

Le deuxième axe cible essentiellement la répartition spatiale de cette espèce. Il s’agit d’identifier et de caractériser les mécanismes de l’utilisation de l’espace et la distribution des animaux dans le paysage. Les éléments structurants des domaines vitaux qui permettent aux sangliers d’échapper à la chasse : zone peu ou pas chassée, zone périurbaine, terrain militaire sensible, nœud d’autoroute, sont recherchés. Pour mieux répondre aux contraintes et aux risques liés à de trop grandes concentrations d’animaux (dégât agricole, collision, problème sanitaire, impact en terme de biodiversité) il est impératif d’en comprendre les mécanismes pour, in fine, pouvoir en appréhender les conséquences dans le fonctionnement des écosystèmes.

Test et validation du modèle démographique « sanglier » dans le département du Doubs.

Validation du rôle structurant de l’habitat et des réserves de chasse dans l’occupation spatiale des sangliers.

Appui technique et expertise scientifique pour l’élaboration du Plan national de maîtrise du sanglier.

Chef de projet Éric Baubet [email protected]

Équipe Serge Brandt, Évelyne Nivois, Sabine Hecquet, Vincent Tolon (doctorant), Carole Toigo*, Jean-Luc Hamman*, Marc Marchi*, Hervé Bidault* (*à temps partiel).

Partenaires scientifiquesLaboratoire de biométrie et de biologie évolutive- Université de Lyon/CNRS, CEFE-CNRS, Inra, Cirad, Cemagref.

Partenaire financierINTERREG franco-suisse « Sanglier Bassin Genevois ».

Partenaires gestionnairesOffice national des forêts, fédérations départementales des chasseurs.

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Points forts en 2009

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 33 ]

L’effet réserve sur les populations de sangliers

de l’effort de chasse des chasseurs qui concentrent leur activité en périphérie immédiate de la réserve (figure 1). Cette distribution génère une « ceinture de risque » autour de cette zone protégée qui conduit les sangliers à se réfugier dans la zone protégée dès le début de la saison de chasse. Ce phénomène peut néanmoins avoir des conséquences différentes en termes de vulnérabilité à la chasse selon les classes d’âge considérées. Il apparaît que les adultes qui, dans cette région, subissent la plus forte pression de chasse, bénéficient d’une forte augmentation de leur survie lorsqu’ils rejoignent la réserve. À l’inverse, les jeunes et les subadultes voient leur survie diminuer à proximité de la réserve.

À partir de ces premiers éléments, diverses approches peuvent être envisagées pour réduire de fortes concentrations de sangliers sur une zone faiblement chassée ou faiblement perturbée. On peut agir sur l’effort de chasse en tentant de le rendre le plus uniforme possible ou en instaurant un effarouchement adapté dans la réserve pour limiter l’existence d’une zone de quiétude « absolue » pour les sangliers. On pourra également minimiser la perception du risque par les sangliers en agissant sur le rythme et la nature des perturbations créées en périphérie de la zone de quiétude. Lorsque cela est envisageable, une action sur la fragmentation des zones en réserve, visant à augmenter l’effet bordure ou l’effet ceinture et donc réduire les « grands sanctuaires » bénéfiques aux sangliers, pourra constituer une autre solution. Enfin, il sera aussi possible de déplacer régulièrement les zones de réserve, notamment lorsqu’il s’agit de réserves de chasse.

D’autres pistes peuvent également être envisagées, seules ou en complément avec les précédentes. Ainsi, une ouverture du milieu dans les zones en réserve associée au maintien d’habitats très fermés et attractifs en périphérie de ces zones pourrait inciter un plus grand nombre de sangliers à rester baugés dans les zones ouvertes à la chasse. Si de multiples pistes de réflexion sont disponibles à ce jour, la mise en place des actions sur le terrain et leurs effets réels restent cependant à tester et à valider.

L’augmentation des effectifs de sangliers en France se traduit souvent en termes de dégâts agricoles, de collisions, de risques sanitaires ou parfois de nuisances perçues plus ou moins intensément selon la sensi-bilité de chacun. Toutefois, l’ensemble de ces problématiques de gestion n’est pas uniforme sur le territoire français et les situations conflictuelles localisées sont identifiées en termes de « point noir ». L’existence de « points noirs » peut souvent être mise en relation avec l’existence d’une zone où la pression de chasse est restreinte pour de multiples causes. L’une d’entre elles peut être la présence d’une zone en réserve limitant, totalement ou en partie, la pratique d’une activité cynégétique.

Nous avons voulu explorer et comprendre le rôle et les conséquences de la présence d’une telle zone protégée dans le fonctionnement spatial d’une population chassée de sangliers dans le Bassin Genevois (France et Suisse). Cette réflexion a fait l’objet d’un travail de thèse qui aborde plusieurs aspects de la relation liant le couple chasseur-chien, « les prédateurs », avec leur « proie », en l’occurrence le sanglier.

La première étape a permis d’identifier le champ d’attraction qu’exerce une réserve sur les animaux vivant dans sa périphérie. Ainsi, au-delà d’une distance seuil de 2 km, l’effet de la réserve s’estompe. En comparant la localisation des domaines vitaux avant et pendant la chasse, on observe que les sangliers qui, avant chasse, se trouvent en deçà de cette limite, déplacent leur centre d’activité vers la réserve pour échapper à l’influence de la chasse. Au-delà de cette limite, ils ne semblent plus en mesure de pouvoir faire glisser leur domaine vital en direction de la réserve. Dans le premier cas, l’action forte et structurante de « l’effet réserve » dans l’utilisation de l’espace est visible aussi bien en journée (moment le plus risqué pour les sangliers) que pendant la nuit (absence de risque).

Ce comportement des animaux est à relier à la distribution spatiale

Figure 1. Nombre de localisations GPS par pixel (200 x 200 m) des chiens

de chasse en fonction de la distance à la bordure de la zone en réserve. Les

classes de distance retenues sont de 250 mètres. Lignes noires horizontales :

médianes. Rectangles gris : second et troisièmes quartiles représentant 50 % de

la distribution. Lignes pointillées : quantile 2,5 (bas) et 97,5 (haut) représentant

95 % de la distribution.

-500 500 1250 2000 2750 3500 4250 5000 5750 6500 72500

100

80

60

40

20

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Nombre de localisations de chiens par pixel

Distance à la réserve (m)

CNER

A –

Cerv

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– s

angl

ier

Exemple d’études et recherche

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sit/

ON

CFS

Référence – Tolon V., Dray S., Loison A., Zeileis A., Fischer C. & E. Baubet. 2009. Responding to spatial and temporal variations in predation risk: space use of a game species in a changing landscape of fear. Canadian Journal of Zoology 87: 1129-1137.

[ 34 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Ongulés sauvages et équilibre forêt-gibier

CNERA Cervidés – sanglier

L’

Europe a connu une expansion de la forêt pendant le XXe siècle qui a contribué pour partie à l’augmentation des populations de cervidés sur l’ensemble de l’hémisphère nord. De plus,

et de façon prépondérante, les changements climatiques (hivers moins rudes) et la mise en place de plans de chasse ont conduit à une expansion remarquable des cervidés. À l’heure actuelle, le chevreuil est présent dans la quasi-totalité des forêts françaises, le cerf est présent dans près de la moitié de celles-ci et jusque six espèces d’ongulés cohabitent dans certains habitats de montagne, partiellement forestiers.

Dans un même temps, la gestion sylvicole a essentiellement visé l’augmentation de la production de bois et n’a pas intégré la présence des ongulés, avec pour conséquence probable une fragilisation des peuplements forestiers aux influences des herbivores sauvages. La situation actuelle est donc préoccupante car les cervidés sont la cause de pertes économiques pour la foresterie et l’agriculture, et impactent aussi la diversité végétale spontanée.

L’axe majeur des travaux concerne la compréhension des relations entre les herbivores sauvages et leurs habitats afin de disposer de connaissances écologiques nécessaires à la gestion de l’équilibre ongulés-forêts. Il s’articule en deux volets distincts. Le premier traite de la sélection des ressources disponibles par les herbivores, seuls ou sympatriques, à partir de deux approches complémentaires : l’étude de l’utilisation des habitats par le suivi d’animaux équipés de système de localisation et l’étude de l’alimentation fondée sur l’examen des contenus stomacaux et des fèces. Le second traite de l’influence à court et moyen termes des cervidés sur la diversité végétale en milieu forestier. Ces travaux sont couplés à ceux concernant la dynamique des espèces, notamment du chevreuil, où ils cherchent à expliquer les liens entre le succès reproducteur des chevrettes et l’habitat utilisé, sous des conditions environnementales variables (tempête, sécheresse…).

Ces recherches apportent par ailleurs des bases de réflexion pour la conduite d’un volet plus appliqué sur la gestion des habitats visant à réduire les dégâts dus aux cervidés. La mise au point de nouvelles méthodes et de nouveaux outils de suivi de l’état d’équilibre population-milieu complète ce volet.

Validation de l’effet positif des cervidés sur la régénération forestière en situation d’équilibre.

Mise en évidence de facteurs causaux de l’écorçage du hêtre par le cerf dans les Vosges.

Démonstration de la capacité des chevreuils à développer différentes stratégies d’utilisation des habitats en réponse à leur richesse trophique.

Chef de projet Sonia Saïd [email protected]

Équipe Thibaut Amblard, Jean-Luc Hamann, Thierry Chevrier (temps partiel), Vincent Boulanger (doctorant), Emmanuelle Richard (doctorant), Claire Redjadj (doctorant).

Partenaires scientifiquesCNRS, Inra, Cirad, Cemagref.

Partenaires financiersOffice national des forêts, Cemagref.

Partenaires gestionnairesOffice national des forêts, Centres régionaux de la propriété forestière, Fédération nationale des chasseurs, fédérations départementales des chasseurs.

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NC

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Points forts en 2009

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 35 ]

1

0

-1

-2

-3

-4

1995 2000 2005

Différence de richesse spécifique, enclos-exclos

Strates herbacées

Arbustes bas

Arbustes hauts

Croissance des populations de cervidés et déclin de la biodiversité forestière

Les effets des cervidés se focalisent depuis longtemps sur des enjeux liés à la régénération forestière : survie et croissance des semis, conformation des jeunes arbres. Les préoccupations récentes liées à la conservation de la biodiversité ont ouvert un nouveau champ d’investigations relatif aux effets des ongulés sauvages sur l’ensemble de la végétation du sous-bois. Herbivores sélectifs, les cervidés peuvent limiter la croissance de la végétation arbustive et émergent en acteurs prépondérants de la compétition entre les espèces végétales. Ces modifications du milieu peuvent, par effet de cascade, impacter d’autres composantes de l’écosystème forestier. Jusqu’alors, les surabondances de cervidés ont polarisé l’attention des scientifiques. En France, le souci d’une gestion sylvo-cynégétique harmonieuse pose la question du rôle joué par les ongulés sur le fonctionnement de l’écosystème forestier dans un contexte de populations modérées.

Ce travail, fondé sur des suivis temporels de la végétation a été décliné à deux échelles différentes. La forêt domaniale d’Arc-en-Barrois (Haute-Marne) fait l’objet d’études sur les abroutissements depuis les années 70 en raison de sa forte population de cerfs. Trente ans plus tard, nous avons effectué un suivi comparatif de la végétation sur 330 placettes pour identifier les changements intervenus dans la composition de la végétation, et évaluer la réponse de la flore aux variations de pression d’abroutissement. Nous avons complété ce suivi in situ à l’échelle d’un massif forestier par une comparaison des évolutions, à dix ans, de la flore relevée en enclos et en exclos sur 88 placettes, dans le cadre d’un réseau national de suivi de la forêt française (Renecofor).

Le dispositif original de suivi conjoint de la flore et de la pression d’abroutissement nous renseigne sur :

la pression que les cervidés exercent localement sur la végétation ; les changements intervenus en 30 ans ; les espèces préférées ou évitées par les cervidés. Nous avons

observé, d’une part, une baisse très marquée de la pression d’abroutis-sement sur le massif situé au Nord et, d’autre part, le maintien de cette pression à un niveau faible dans le massif Sud.

Malgré ces variations de pression d’abroutissement, dans le temps et entre les massifs, nous avons mis en évidence que les cornouillers (Cornus sp.) et rosiers (Rosa arvensis) sont des espèces continuellement sélectionnées par les cervidés à la différence des érables champêtres (Acer campestre), aubépines (Crataegus sp.), bois-joli (Daphne mezereum), hêtre (Fagus sylvatica), camérisier (Lonicera xylosteum), chênes (Quercus sp. – robur et petraea), alisier torminal (Sorbus torminalis) et viorne lantane (Viburnum lantana), toujours peu sélectionnées. Ces observations sont précieuses pour une meilleure prise en compte des cervidés dans les scénarii de dynamique de la végétation.

Au niveau spécifique, nous avons montré que la baisse de pression d’her-bivorie a permis l’apparition ou, au contraire, a été un moteur de la disparition de certaines espèces herbacées. La baisse de la fréquence des arbustes hauts ( 2 mètres), observée simultanément à une augmentation de la fréquence des arbustes bas, suggère que la période d’intense pression d’abroutissement a forte-ment limité la croissance en hauteur des espèces arbustives. En conséquence, le recrutement dans la strate arbustive a été considérablement réduit, ne compen-sant pas les morts ou les individus atteignant la strate supérieure (arbres).

La pression d’abroutissement ressort comme un gradient structurant les associations végétales, particulièrement lorsqu’elle atteint des niveaux

élevés. Nous observons que lorsque la pression d’abroutissement varie dans le temps, les communautés végétales suivent le gradient identifié spatia-lement. Ce parallèle spatio-temporel renforce nos conclusions relatives aux effets des cervidés sur la composition des communautés végétales et, dans ce contexte, montre la capacité de restauration des communautés végétales lorsque les populations de cervidés sont abaissées.

La richesse des strates arbustives augmente à la suite de la mise en défens, alors que la richesse de la strate herbacée diminue (figure 1). Nos analyses ont montré que lorsque les ongulés sont exclus de l’écosystème, ils ne limitent plus la croissance des strates arbustives, d’où une diminution de la lumière disponible pour la strate herbacée (régression des espèces héliophiles dans l’enclos). En croisant les patrons de dynamique de végé-tation avec les réalisations de la chasse au voisinage de chaque placette, nous avons montré que les cervidés affectent principalement les niveaux de recouvrement des strates de végétation, tandis que le sanglier agit sur la proportion de sol nu. Ainsi, les cervidés impactent directement la végétation arbustive par leurs consommations, et la végétation herbacée via leurs piéti-nements. De plus, ils contribuent indirectement au maintien de l’ouverture du sous-bois, favorisant alors la diversification de la végétation herbacée.

Il ressort de ces travaux que la gestion des populations de cervidés – et plus généralement d’ongulés – actuellement menée dans les forêts publiques conjointement avec les objectifs sylvicoles, ne met pas en péril la diversité de la végétation du sous-bois, mais aussi que les fortes populations connues dans le passé n’ont pas définitivement altéré la végétation. À des densités modérées, les cervidés apparaissent comme des partenaires essentiels de la végétation du sous-bois. Néanmoins, la régénération de la forêt demeure l’enjeu central de la gestion sylvo-cynégétique, chargée de garantir la durabilité de l’état forestier.

Figure 1. Différences de richesses spécifiques entre les enclos et les exclos,

pour les strates herbacée (< 30 cm),arbustes bas (< 2 m) et arbustes hauts (> 2m),

mesurées sur les 88 placettes du réseau Renecofor. Les différences sont calculées

par couple enclos et exclos ; les valeurs représentées sont les moyennes des

différences.

CNER

A –

Cerv

idés

– s

angl

ier

Exemple d’études et recherche

Référence – Boulanger V., Baltzinger C., Saïd S., Ballon P., Picard J.-F. & J.-L. Dupouey. 2009. Ranking temperate woody species along a gradient of browsing by deer. Forest Ecology and Management. 258: 1397–1406. Ce travail, qui entre dans le cadre d’une collaboration avec l’Inra et le Cemagref débutée en 2005, a fait l’objet d’une thèse de doctorat soutenue par Vincent Boulanger en 2010 à l’Université Nancy 2 – Henri Poincaré.

[ 36 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Ongulés de montagne : suivi des populations et outils de gestion

CNERA Faune de montagne

L

e suivi des populations d’ongulés de montagne, et de leur gestion, s’articule autour de quatre axes principaux.

En premier lieu, un suivi patrimonial de ces populations établit régulièrement un diagnostic fiable des évolutions quantitative et qualitative des populations françaises de bouquetins des Alpes, de chamois, d’isards et de mouflons. L’évolution de leurs modalités de gestion cynégétique et la mesure des prélèvements entrent également dans ce cadre, ainsi que la recherche de certaines causes de déséquilibre démographique. Ce programme est mené en partenariat étroit avec le Réseau « Ongulés sauvages » animé par le CNERA Cervidés/sanglier de l’ONCFS.

La mise au point de nouvelles méthodes de suivi constitue le deuxième axe avec, d’une part, de nouvelles méthodes indiciaires d’abondance, et, d’autre part, des indicateurs de changements écologiques (ICE). Des organismes publics et associatifs ont en effet souligné les difficultés d’application des méthodes traditionnelles de dénombrement (organisation complexe et aléatoire, mise en œuvre et interprétation délicates). La mise au point de méthodes alternatives « légères » ou mieux adaptées aux conditions contraignantes des milieux montagnards apparaît donc comme une priorité.

Une veille régulière sur des méthodes de gestion cynégétique ou de conservation des ongulés de montagne est assurée, afin d’être en mesure de proposer de nouveaux outils de gestion aux divers acteurs-gestionnaires.

Enfin, un suivi sanitaire des populations est organisé sur des territoires de référence (Bauges, Caroux-Espinouse, Orlu, Bazès, Belledonne) en étroite collaboration avec l’Unité sanitaire de la faune de l’ONCFS. Ces travaux ont permis de révéler et de mieux connaître la nature et la dynamique spatio-temporelle des principales pathologies et de démontrer la responsabilité souvent majeure des ongulés domestiques dans les transmissions de vecteurs.

Recueils de données et analyses pour la mise au point de nouveaux indicateurs de changement écologique (ICE).

Nouvelles valorisations des données de l’inventaire 2006 des populations françaises d’ongulés de montagne.

Chef de projet Dominique Dubray [email protected]

Équipe Joël Appolinaire, Robert Corti.

Partenaires scientifiquesUniversité Lyon 1/CNRS, Inra-CEFS, Cemagref.

Partenaires gestionnairesParc naturel régional du massif des Bauges, Office national des forêts, DDEA, Fédérations départementales des chasseurs, Parcs nationaux, associations cynégétiques locales, associations de protection de la nature.

© P

. Mas

sit/

ON

CFS

Points forts en 2009

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 37 ]

La mise au point de nouveaux indicateurs de changement écologique (ICE) pour nos ongulés de montagne constitue un objectif prioritaire. Dans ce but, la validation scientifique d’un nouvel indice basé sur le suivi de la masse corporelle de chamois chassés est indispensable. En préalable à cette validation, il nous a semblé nécessaire d’étudier les modèles de croissance de cette masse corporelle, de la naissance à la sénescence des individus. Bien que des travaux préliminaires aient déjà été menés par ailleurs, notre étude a bénéficié d’un échantillonnage plus complet des classes de sexe et d’âge, de tailles d’échantillons plus informa-tives et d’analyses mieux adaptées.

Cette étude a été conduite sur et en périphérie de la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage des Bauges (Savoie/Haute-Savoie), notre site de référence pour l’étude du chamois. Les poids de 4 934 chamois prélevés (2 312 femelles et 2 622 mâles) ont été recueillis de 1977 à 2007, entre début septembre et fin février. L’âge de chaque individu a été déterminé par comptage des segments de croissance des cornes. Les poids ont été mesurés (à +/- 100-500 g) de trois manières différentes : poids plein, poids vidé (sans tractus digestif, ni cœur, ni foie, ni poumon), poids partiellement vidé (sans tractus digestif). Des échantillons d’individus pesés suivant deux de ces méthodes nous ont permis d’établir des relations isométriques très significatives entre ces différentes mesures. Tous les poids ont ainsi pu être convertis en poids vidés. Ces données, corrigées en fonction de la date du tir et estimées à la date de référence du 15 octobre, ont été ensuite ajustées à un modèle de croissance monomoléculaire, en séparant les mâles des femelles.

Les résultats sont nombreux. Les différents types de poids montrent de très fortes corrélations positives entre eux. En automne, le poids totalement vidé représente environ 92 % du poids partiellement vidé et 72 % du poids plein. Les asymptotes des modèles de croissance (figure 1) indiquent un poids moyen adulte de 31,0 kg pour une femelle et de 41,1 kg pour un mâle (soit des poids moyens vidés respectivement de 22,3 kg et 29,6 kg). Les mâles adultes sont plus lourds d’environ 32 % ce qui met en évidence un important dimorphisme sexuel adulte d’environ un tiers. Ce dimorphisme est précoce car il apparaît dès la première

année (mâles : 11,6 +/- 2,0 kg ; femelles : 11,1 +/- 2,2 kg). En seconde année, la différence entre les deux sexes passe à 1,0 kg et à 2,4 kg en troisième année. La croissance de la masse corpo-relle dure deux fois plus longtemps chez les mâles que chez les femelles (3,5 ans pour les femelles et 6,2 ans pour les mâles). Enfin, les femelles de plus de 15 ans ont des poids plus faibles que ceux prédits par la modélisation. Cette perte de poids est probablement le signe d’un processus de sénescence (chez les mâles, cet effet du vieillissement a déjà été démontré par ailleurs).

Ce travail, au-delà des très nombreux autres enseignements en écologie évolutive et relatifs aux stratégies de croissance opposées des deux sexes chez cette espèce, a facilité la mise au point d’un ICE fondé sur le suivi des poids des chamois. Il permet de cibler les classes de sexe et d’âge les plus favorables au calcul d’un poids moyen, répétable dans le temps sur un territoire de chasse donné et à partir d’un échantillon conséquent et relativement régulier d’individus. À ce titre, la classe des chevreaux qui présente le dimorphisme sexuel le plus faible pourrait être privilégiée.

Modélisation de la croissance de la masse corporelle du chamois

Figure 1. Modèles de croissance de femelles et de mâles de chamois

chassés (Rupicapra rupicapra ; A : 2 312 femelles ; B : 2 622 mâles) dans

le massif des Bauges, entre 1977 et 2007. La ligne continue correspond

à la courbe de croissance monomoléculaire ajustée aux poids vidés (la

suppression de la très faible valeur des mâles de 15 ans n’a pas d’effet

sur l’ajustement). Les points noirs correspondent aux moyennes calculées

par classe d’âge (+/- ET). Les flèches indiquent l’âge à partir duquel les

animaux atteignent 99 % de la masse corporelle asymptotique estimée

par la courbe de croissance (soit l’âge de fin de croissance corporelle).

Les nombres inscrits sous les courbes indiquent les tailles d’échantillons

de chaque classe d’âge.

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.-B. P

ucha

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CFS

40

0 5 10 15 20 5 10 15 20

Âge (an)

30

20

10

0

Poids vidés (kg)

A B

0

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Exemple d’études et recherche

Référence – Garel M., Loison A., Jullien J.-M., Dubray D., Maillard D. & J.-M.Gaillard. 2009. Sex-specific growth in chamois. Journal of Mammalogy. 90 (4): 954-960.

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FS

[ 38 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Ongulés de montagne : dynamique des populations et habitats

CNERA Faune de montagne

L

a gestion durable des populations d’ongulés sauvages nécessite une bonne connaissance des paramètres démographiques en fonction des conditions environnementales qui peuvent évoluer

dans le temps (habitat, climat, prédation, par exemple). Des études à long terme ont mis en évidence des effets densité-dépendant précurseurs de déséquilibre. Ces effets sont caractérisés par une baisse de la condition corporelle, de la reproduction et de la survie, plus marquée chez les jeunes.

L’hétérogénéité spatiale modifie les modalités de mouvement des animaux et leur taux de dispersion. Analyser la dynamique spatiale de ces populations nécessite d’identifier précisément le type de structure émergeant et les échelles auxquelles se placer pour l’étudier. Une fois ces structures définies, intégrer la dimension spatiale dans le fonctionnement démographique des populations nécessite de mesurer le flux qui les caractérise. L’augmentation de la guilde des herbivores sauvages risque de modifier les paramètres démographiques des populations d’ongulés sauvages et leur organisation spatiale, d’où l’importance de mettre en place des études sur des territoires ou plusieurs espèces se côtoient.

Le développement du loup en France depuis 1992 nécessite de prendre en compte ce nouveau facteur dans les études portant sur la dynamique spatio-temporelle et les comportements des ongulés. Les gestionnaires s’interrogent en effet sur l’impact que peut avoir une meute de loups sur des peuplements d’ongulés.

De plus, la fermeture des milieux d’altitude consécutive à la régression des activités agropastorales entraîne un véritable changement des paysages montagnards. Un des objectifs de ces programmes est, d’une part, de mieux évaluer les effets de la fermeture des milieux sur les ongulés de montagne et, d’autre part, d’estimer l’efficacité des opérations de restauration (gyrobroyage, brûlage dirigé, pastoralisme) en termes de qualité alimentaire.

Modélisation de la sénescence des bouquetins mâles.

Évaluation de l’impact de la présence du loup sur la vigilance des ongulés sauvages.

Mise au point du protocole de recherche des cadavres d’ongulés sauvages, prédatés par une louve, munis d’un collier GSM.

Évaluation des temps d’activités des ongulés sauvages grâce aux capteurs d’activités GPS.

Chef de projet Daniel [email protected]

Équipe Carole Toïgo, Mathieu Garel, Jean-Michel Jullien, Claire Anceau, Claire Redjadj (doctorante), Jean-Pierre Bergeon (CDD).

Partenaires scientifiquesLaboratoire de biométrie et de biologie évolutive- Université de Lyon/CNRS, Laboratoire d’écologie Alpine, Université de Savoie/CNRS, Inra, Cemagref, LDAV de Savoie, ENV Lyon.

Partenaires financiersCNRS, Parc naturel des Bauges, Fédération départementale des chasseurs de l’Hérault.

Partenaires gestionnaires Office national des forêts, Parcs naturels régionaux, Fédérations départementales des chasseurs, Parcs nationaux, Groupements d’intérêts cynégétiques.

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CFS

Points forts en 2009

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 39 ]

Chez les ruminants, le rythme d’activité est constitué d’une alter-nance de phases de repos-rumination et de phases d’activités, axées principalement autour de l’acquisition de ressources alimentaires. La durée de ces phases ainsi que leur répartition au cours de la journée présentent une certaine variabilité en fonction du statut physiolo-gique de l’animal ou des contraintes environnementales rencontrées. L’identification et l’étude de ces facteurs structurant les variations du rythme d’activité présente un grand intérêt, aussi bien pour améliorer nos connaissances de la biologie d’une espèce que pour sa gestion.

Pour caractériser le rythme d’activité des animaux, il est possible de réaliser des observations visuelles directes. Cependant, dans ce cas, le nombre d’individus observés est limité, les observations sont réalisées uniquement le jour et lors de conditions climatiques favorables, le tout pour un investissement humain souvent important.

Il est devenu possible de remédier à ces limites grâce aux capteurs d’activité dont sont équipés les colliers GPS utilisés chez les ongulés de montagne pour suivre leurs déplacements. Ces capteurs permettent de déterminer à une fréquence de 5 minutes si l’animal est actif (par exemple, en phase d’alimentation) ou inactif (par exemple, couché en train de ruminer). Sur une durée d’un an, ces capteurs permettent d’obtenir plus de 100 000 données, nuit et jour, 7 jours sur 7, et de manière automatique.

Dans le massif du Caroux-Espinouse (Hérault), le rythme d’activité de 14 femelles de mouflon a ainsi pu être étudié sur la période 2003-2005. L’été est apparu comme une période critique pour l’espèce. Durant les mois les plus chauds (juillet-août), les animaux réduisent fortement leur activité diurne (figure 1a) en diminuant à la fois le nombre et la durée des séquences d’activité. Les femelles limiteraient ainsi les coûts liés à la thermorégulation. Au contraire, au printemps, lorsque les femelles ont accès à de la nourriture de qualité et qu’elles doivent faire face au coût de la lactation, elles sont en moyenne beau-coup plus actives (47 %) que le reste de l’année (40 %) et augmentent sensiblement leur nombre de séquences d’activité (figure 1b).

À l’échelle de 24 heures, les chaudes journées d’été obligent les femelles à décaler leur pic d’activité du matin (plus précoce) et du soir (plus tardif) et à augmenter leur activité la nuit pour compenser la diminution d’activité de la journée (figure 2). Les femelles peuvent ainsi passer, d’un jour sur l’autre, d’une activité majoritairement diurne (2 fois plus actives le jour que la nuit) lors des journées relativement « fraîches », à une activité principalement nocturne (2,5 fois plus actives la nuit que le jour) lors des journées très chaudes. Cependant, malgré l’augmentation de l’activité nocturne, l’activité sur 24 heures est plus faible les journées chaudes. Ceci peut s’expliquer par un temps dispo-nible pour s’alimenter fortement réduit (les nuits sont deux fois plus courtes que le jour en été), mais n’exclue par une activité alimentaire plus intense, afin d’ingérer la même quantité de nourriture mais dans un temps plus faible.

En 2003, le poids des adultes prélevés à la chasse était plus faible que les années précédentes suggérant que le stress thermique subit par les animaux, et mis en évidence par les modifications de leur rythme d’activité, aurait des conséquences sur leur condition physique. Les conséquences du réchauffement climatique seront donc à suivre de près pour les populations méditerranéennes les mouflons. Enfin, un dernier facteur est à prendre en compte dans cette dynamique clima-tique : le vent. Ce dernier facilite par convection la thermorégulation des animaux et leur permet ainsi de conserver une activité diurne relativement importante même les jours chauds.

Vers une meilleure compréhension du rythme d’activité des ongulés de montagne

Figure 1. (a) Rapport du pourcentage moyen d’activité le jour sur le pourcentage

moyen d’activité la nuit pour 14 femelles de mouflon.

(b) Nombre moyen de séquences d’activité par jour pour ces femelles.

Figure 2. Rythme d’activité moyen de 14 femelles de mouflon durant le mois

de juillet. Les zones grisées représentent la période nocturne. L’heure est en GMT.

Figure 3. Rapports comparés du pourcentage moyen d’acti-vité le jour sur le pourcentage moyen d’activité la nuit chez le chamois et le mouflon.

0.0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

0.8

0.9

1.0

0.0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

0.8

0.9

1.0

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22Heure Heure

« Forte » températureVent faible

« Faible » température

Vent fort

5.04.54.03.53.02.52.01.51.00.50.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

ChamoisMouflon

Activité (proportion) Activité (proportion)

7.5

7.0

6.5

6.0

5.5

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12Mois

Nombre de séquences d’activité par jour (b)

3.0

2.5

2.0

1.5

1.0

0.5

0.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12Mois

200320042005

Rapport de l’activité diurne/activité nocturne (a)

Rapport de l’activité diurne/activité nocturne

CNER

A –

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Exemple d’études et recherche

Référence – Bourgoin G., Garel M., Van Moorter B., Dubray D., Maillard D., Marty E. & J.-M. Gaillard. 2008. Determinants of seasonal variations in activity patterns of mouflon. Canadian Journal of Zoology, 86: 1410-1418.

[ 40 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Galliformes de montagne et suivi patrimonial

CNERA Faune de montagne

L

es galliformes de montagne sont des espèces à forte valeur patrimoniale inscrites à l’annexe I de la Directive européenne sur les oiseaux. Leur statut est précaire, principalement en raison

des menaces que fait peser l’évolution des activités humaines en montagne sur leurs habitats et leur survie. Les changements climatiques en cours pourraient, en outre, venir aggraver ces menaces. Pour mettre en œuvre des mesures de conservation et évaluer leur efficacité, les gestionnaires ont besoin de données précises et spatialisées sur les effectifs, les habitats de reproduction et d’hivernage (pour la plupart eux aussi d’intérêt européen). C’est l’objectif poursuivi dans le cadre de l’animation et de la gestion de la base de données de l’Observatoire des galliformes de montagne (OGM ; Alpes, Pyrénées) et d’un partenariat renforcé avec les Groupes tétras Jura et Vosges.

Cinq grands thèmes d’étude structurent les travaux : aire de répartition, habitats, démographie, chasse, inventaire des causes de mortalité accidentelles auxquelles s’ajoutent des actions de conservation. Les données recueillies, notamment grâce au concours de tous les partenaires de l’OGM, visent à répondre à de nombreux besoins : localisation des zones à enjeux dans le cadre du développement des réseaux d’espaces protégés (ZPS, ENS…) ou de politiques de planification territoriale (trames verte et bleue…), études d’impact, travaux d’entretien ou d’amélioration des habitats, détermination des plans de chasse, visualisation des câbles de remontées mécaniques dangereux pour réduire les collisions, mise en réseau et en cohérence des expériences de conservation.

Chef de projet Yann [email protected]

Équipe Julien Ardin, Stéphane Marin, Nathalie Buffet (OGM), Émilie Dumont-Dayot (OGM) ainsi que Joël Appolinaire, Ariane Bernard-Laurent, Robert Corti, Thérèse Curt-Duchaussoy, Estelle Lauer (OGM), Patrick Léonard, Emmanuel Ménoni, Claude Novoa (à temps partiel).

Partenaires techniques et institutionnelsDREAL, DDT, Parcs naturels régionaux, Réserves naturelles, Syndicat intercommunal (Vuache), Commissariats à l’aménagement et au développement économique, Conseils régionaux, Associations cynégétiques spécialisées (ANCM, CGM, PCGM), Associations naturalistes (Ana, Grifem, Crave), Conservatoires des espaces naturels (Asters, CEEP), Fédérations départementales et régionales des chasseurs, IMPCF, Groupements d’intérêts cynégétiques, Office national des forêts, Parcs nationaux, Groupe Tétras Jura, Groupe Tétras Vosges.

Partenaires financiersDREAL, Conseils régionaux, Conseils généraux, Fédération nationale des chasseurs, Parc naturel régional de Chartreuse, Société civile et forestière de l’Écureuil de Py et de Rotja.

Partenaires gestionnaires Structures socioprofessionnelles agricoles, gestionnaires de domaines skiables.

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NC

FS

Mise en œuvre du plan d’action régional Rhône-Alpes en faveur du tétras lyre et de ses habitats.

Contribution à la définition de la stratégie nationale en faveur du grand tétras.

Mise à jour décennale de la répartition par commune et par unité naturelle des galliformes de montagne.

Mise à jour de la cartographie des « zones sensibles » pour le grand tétras dans les Pyrénées.

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Points forts en 2009

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 41 ]

Entre 2000 et 2004, une enquête systématique a été réalisée sur les 252 domaines skiables alpins et pyrénéens pour localiser les tronçons de câbles aériens sous lesquels des cadavres d’oiseaux ont été retrouvés. À l’occasion de cette enquête initiale, un réseau de correspondants a été constitué qui permet depuis d’effectuer des mises à jour annuelles. Depuis le début de l’enquête, 835 cadavres d’oiseaux ont été signalés sous 764 portions de câbles appartenant à 467 infrastructures. Ces nombres sont, bien évidemment, à considérer comme des minima, sachant que seule une infime partie des oiseaux morts est retrouvée (tous ne tombent pas à l’aplomb des câbles, les prédateurs font rapide-ment disparaître les cadavres…).

Impliqués dans 74 % des cas de collision, les téléskis appa-raissent comme les infrastructures les plus dangereuses pour l’avifaune. 24 % d’entre eux sont responsables de percussions. Même si la tendance est aujourd’hui à leur remplacement par des équipements plus performants, ils constituent encore 57 % du parc de remontées mécaniques. Les espèces qui paient le plus lourd tribut, en particulier aux remontées mécaniques et aux téléskis, sont le tétras-lyre dans les Alpes et le grand tétras dans les Pyrénées. Ils représentent à eux seuls, respectivement 70 % et 45 % des cas de mortalité.

Pour les cas de collision les plus fréquents (tétras-lyre/téléski et grand tétras/téléski), l’analyse des caractéristiques des tronçons impliqués suggère que le critère principal est la hauteur au sol du câble le plus haut. Elle est le plus souvent supérieure à 8 mètres sur les portions meurtrières (figure 1). Cette configuration corres-pond aux secteurs de compression, en rupture de pente, lorsque le câble retour des perches saute des pylônes. Ce critère synthé-tique (indicateur également d’une augmentation de l’étendue de la nappe de câbles…), peut permettre d’identifier les tronçons à risques potentiels actuels ou futurs en complément de ceux localisés lors de l’enquête.

Diverses expérimentations permettent aujourd’hui de proposer des systèmes de visualisation pour les câbles des différents types d’infrastructures. Pour les téléskis, les cordelines de sécurité peuvent être équipées de flotteurs ovoïdes de couleur rouge.

Des actions de sensibilisation et d’information ont été entreprises auprès des différents responsables des domaines skiables pour obtenir, autant que faire se peut, la pose de ces dispositifs sur les portions de câbles meurtrières. À ce jour, sur les 137 stations possédant des tronçons à risques, 66 ont engagé une démarche de visualisation : 87 des 467 infrastructures identifiées comme dangereuses ont été visualisées. Par ailleurs, 86 ont été démontées dans le cadre du renouvellement des parcs de remontées mécaniques.

Sous les 78 tronçons de téléskis dangereux équipés de flot-teurs, pour certains depuis plus de 12 ans, 18 cas de mortalité (12 tétras-lyres, 2 lagopèdes, 1 bartavelle, 3 « autres espèces ») ont été constatés après visualisation. Les portions incriminées sont des portions équipées partiellement ou avec des flotteurs défectueux (détériorés ou décolorés). Aucun cas de mortalité n’a été recensé sous les portions de téléskis entièrement équipés avec des flotteurs rouges résistants aux intempéries et aux UV, mis au point spécialement dans le cadre d’un partenariat OGM/Lycée Arbez-Carme d’Oyonnax (filière plasturgie).

L’efficacité de ces dispositifs et la poursuite des efforts entrepris avec les domaines skiables devraient donc permettre à terme de réduire significativement les collisions dans les câbles.

Localisation des câbles dangereux pour les oiseaux sur les domaines skiables

Figure 1. Profil d’un câble potentiellement à risque pour le tétras-lyre.

-500 500 1250 2000 2750 3500 4250 5000 5750 6500 72500

100

80

60

40

20

0

Nombre de locations de chiens par pixel

Distance à la réserve (m)

Altitude 2200

Altitude 1600

PylôneRupture de pente

Câble de montée

Câble retourZone

de collision

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mon

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Exemple d’études et recherche

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[ 42 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Galliformes de montagne : dynamique des populations et de leurs habitats

CNERA Faune de montagne

L

es galliformes de montagne, espèces emblématiques, sont sensibles aux changements de conditions environnementales. Aussi faut-il s’attendre à ce que l’augmentation récente

et importante des températures affecte les aires de répartition, les habitats et les paramètres démographiques de ces espèces. La collecte de données sur la survie et la reproduction a pour but de vérifier cette hypothèse et d’évaluer l’impact des sources de perturbations mais aussi de définir la taille des unités de gestion et d’affiner les calculs des taux de prélèvement admissibles par la chasse.

L’analyse de la diversité génétique des populations est un moyen supplémentaire qui permet d’apporter des réponses à des questions fondamentales pour la gestion et la conservation des galliformes de montagne. Elle permet en effet d’identifier, d’une part, les populations à risque d’extinction (celles par exemple qui ont été appauvries par des « goulots d’étranglement » démographiques) et, d’autre part, les populations importantes au titre de la conservation de la diversité génétique. En cas de renforcement de populations, les résultats des études permettent d’orienter les choix concernant l’origine la plus pertinente des oiseaux à réintroduire.

Compte tenu de leur richesse biologique, les habitats des galliformes de montagne sont pour la plupart listés comme habitats prioritaires dans la Directive Habitat. La disparition progressive de ces formations depuis quelques décennies a des conséquences préjudiciables à la conservation de ces espèces. Plusieurs expérimentations de restauration des milieux, entreprises depuis les années 1990, semblent montrer l’effet positif des dépressages, débroussaillages ou brûlages des landes sur le maintien de ces populations et plus généralement de la biodiversité.

Chef de projet Ariane [email protected]

Équipe Emmanuel Ménoni, Claude Novoa, Patrick Léonard, Yann Magnani, Marc Montadert (DR Franche-Comté).

Partenaires techniques et institutionnelsUniversité de Perpignan, Université de Lyon 1/CNRS, CNRS, Météo-France.

Partenaires financiersBureau des ressources génétiques, Union européenne, Conseil régional, DREAL.

Partenaires gestionnaires Fédérations départementales des chasseurs, Office national des forêts, collectivités locales, Parcs nationaux, Réserves naturelles de France, Associations de chasseurs spécialisés, Provinces espagnoles (Catalogne, Aragon et Navarre) et Andorre.

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Contribution à l’élaboration de la stratégie nationale en faveur du grand tétras.

Lancement de l’opération de translocation de lagopède alpin dans le cadre du projet européen « Gallipyr » avec l’Espagne et l’Andorre.

Synthèse sur l’utilisation de l’habitat par la perdrix grise des Pyrénées et la conduite des brûlages dirigés.

Audit d’un programme d’étude sur l’impact du changement climatique sur les populations de galliformes de montagne par le Conseil scientifique de l’ONCFS.

Points forts en 2009

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 43 ]

La prise en compte du grand tétras dans la gestion forestière et pastorale est un des fondements de la conservation de la sous-espèce propre aux Pyrénées, dont le déclin n’est pas encore enrayé. Cet effort de conservation doit avoir une portée transfron-talière, puisque la pérennité de l’espèce dans la chaîne dépend des effectifs français, andorrans et espagnols. Pour cette raison, la rédaction d’un guide spécifique à ce thème est l’une des actions d’un programme INTERREG (Gallipyr), qui regroupe neuf parte-naires français, andorrans et espagnols, et dont les objectifs sont la connaissance et la conservation transfrontalières et coordonnées des galliformes de montagne des Pyrénées.

L’enjeu est de taille, du fait de la spécificité de la population pyrénéenne de grand tétras : une sous-espèce génétiquement à part, un contexte montagnard avec des influences climatiques très différentes (atlantiques et méditerranéennes), une niche écologique élargie à celle du tétras-lyre (i.e. la capacité à utiliser des habitats quasiment non forestiers), cinq entités politiques, de nombreux gestionnaires, et bien d’autres fonctions assignées à ces espaces… En outre, le grand tétras est listé dans les annexes I et II de la Directive « Oiseaux », et l’espèce a été validée comme déterminante des « Trames Verte et Bleue », deux raisons supplé-mentaires pour une prise en compte sérieuse de ses exigences dans la gestion des milieux montagnards.

L’ouvrage doit permettre à tout gestionnaire des espaces concernés de connaître et de comprendre les exigences du grand tétras à quatre échelles : micro-locale (choix au moment du martelage), de la parcelle (condition de vie de l’individu), de la forêt (définition de sa capacité d’accueil actuelle et potentielle), du paysage (définitions d’objectifs stratégiques en fonction de la connectivité, de la population source, des corridors). La manière d’établir un diagnostic sur l’intérêt actuel des habitats à ces quatre échelles est également présentée dans ce guide, ainsi que l’évaluation du temps nécessaire pour atteindre une situation optimale et la faisabilité technique et financière d’une

amélioration de la situation. La mise en cohérence de l’objectif de conservation et/ou d’amélioration des habitats du grand tétras avec les autres objectifs et documents cadres s’appliquant à ces espaces [Stratégie nationale « Grand tétras » en France et en Espagne, orientations régionales forestières, guides de sylvicultures, directives régionales, nationales ou européennes s’appliquant aux autres habitats d’espèces ou habitats naturels (ours brun, Directive Habitat)] est également abordée.

Déterminer les « bons gestes » au moment des martelages et des travaux culturaux (respect ou dégagement d’arbres favorables à l’hivernage, attention particulière aux lisières intra et supra-forestières, par exemple) est une étape essentielle. De même, un itinéraire technique doit être établi en fonction du diagnostic. À l’échelle de la parcelle ce seront, par exemple, le type de sylvicul-ture et les modalités de l’exploitation forestière et du débardage qui seront définis. Des objectifs pourront être assignés à l’échelle de la forêt, et des zones où les interventions devront être plus soutenues seront délimitées. Enfin, à l’échelle du paysage, la création ou la restauration de corridors, l’établissement de schémas de mobilisation des bois ou, plus généralement, des efforts ciblés sur des forêts revêtant une importance particulière pour la conservation pourront être envisagés. Le cas échéant, des opérations de génie écologique adaptées aux situations locales et aux facteurs limitant identifiés seront concevables.

Les études et expérimentations réalisées dans les chaînes pyrénéenne et cantabrique depuis 25 ans revêtent une grande importance dans la rédaction de ce guide afin d’adapter la démarche au contexte des reliefs de l’Europe du Sud-Ouest, telles que les Pyrénées.

Valorisation des connaissances acquises sur la gestion des habitats du grand tétras

Échelle de perception

Impact sur le grand tétras Acteurs concernés

Micro-locale

(de l’arbre, à quelques ares)

Conservation ou restauration d’éléments importants du paysage

(arbre perchoir, tâche de myrtille, micro-tourbière).

Bûcheron, ouvrier forestier, agent

marteleur, éleveurs…

Parcelle

(10-25 hectares)

Conservation ou restauration du milieu

de vie à l’échelle d’un individu.

Technicien et Ingénieur forestier, technicien

pastoraux…

Forêt

(300-5 000 hectares)

Conservation ou restauration de l’habitat

d’une ou quelques places de chant.

Aménagistes forestiers publics et privés, DDT…

Paysage

(Pyrénées)

Conservation ou restauration

de la connectivité entre noyaux de population, et

maintien ou redéploiement de l’aire de répartition.

Organismes planificateurs et organismes

gestionnaires (ONF, CRPF, DREAL, DRAAF,

Commissariat de massif, politiques).

Tableau 1. Relation entre les quatre échelles de perception de l’habitat du grand

tétras, leur impact sur l’espèce, et les acteurs concernés.

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Exemple d’études et recherche©

D. M

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CFS

[ 44 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Petits carnivores

CNERA Prédateurs – animaux déprédateurs

L

es travaux en cours sur les petits carnivores se répartissent en trois volets.

Un suivi de la répartition nationale de certains petits carnivores est fondé sur l’analyse de « carnets de bord » renseignés par les services départementaux de l’ONCFS. Après huit années de récolte de données, des cartes de répartition nationales ont été élaborées pour la fouine, le blaireau, la martre et le putois. Pour d’autres espèces comme la belette et l’hermine, le nombre de données est encore insuffisant et un pas de temps de dix ans doit être envisagé. En 2009, les résultats d’une enquête spécifique détaillée ont permis d’actualiser la carte de répartition de la genette en France. La mesure de l’impact du piégeage et de la chasse sur les populations nécessite de comprendre leur fonctionnement démographique. Très peu de travaux scientifiques ont été publiés sur les paramètres démographiques des populations de martres et de fouines. Aussi, un programme d’étude de la dynamique de population de ces espèces dans une zone de Bresse vise-t-il à estimer le taux de survie des adultes, les paramètres de la reproduction, et la part des différentes causes de mortalité. Grâce au suivi télémétrique, d’autres aspects peuvent être appréhendés, notamment l’utilisation d’un même habitat par ces deux espèces proches. En complément, l’écologie de la martre est plus particulièrement appréhendée par un programme lancé en 2006 dans l’Ariège.

Les relations prédateurs-proies jouent un rôle important dans les écosystèmes et sont sources de nombreux questionnements pour le gestionnaire. Les travaux en cours portent sur l’impact d’une réduction de l’abondance du renard sur des populations de lièvres d’Europe mais aussi sur les populations de renards elles-mêmes, notamment sur la structure d’âge et les paramètres de reproduction de l’espèce.

Chef de projet Sandrine [email protected]

Équipe Michel Albaret, François Léger, Jean-Michel Vandel.

Partenaire scientifiqueUniversité Lyon 1/CNRS.

Partenaires gestionnaires Fédérations départementales et régionales des chasseurs, Associations de piégeurs agréés.©

G. B

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Publication de la carte de répartition de la genette en France.

Publication des résultats des analyses génétiques réalisées sur le chat forestier.

Points forts en 2009

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 45 ]

Une étude entreprise depuis 2001 en collaboration avec la fédération des chasseurs d’Ille-et-Vilaine avait pour objectif d’éva-luer l’impact des prélèvements, en particulier par piégeage, sur la dynamique des populations de renards. Un volet de cette étude a consisté à étudier les paramètres de la reproduction, le pourcentage de femelles adultes gestantes et le nombre de jeunes par portées, qui sont des paramètres de la dynamique des populations pouvant être influencés par la densité de renards.

La récolte de cadavres de renard est une source d’information assez aisée à obtenir sur le terrain. En période de gestation (février-mars), le taux de renardes gestantes peut être déterminé à partir de la présence ou non d’embryons dans l’utérus et leur dénombrement permet d’estimer la taille des portées. En dehors de cette période, ces paramètres peuvent être calculés à partir des cicatrices placen-taires. Cependant, l’identification précise des cicatrices placentaires témoignant d’une mise bas récente est sujette à interprétation et liée à l’expérience de l’observateur. Une méthode de coloration, déjà appliquée avec succès sur le lièvre, a donc été testée sur le renard.

Les renardes ont été récoltées sur trois terrains d’étude – les GIC de Domagné, du Vendelais et de Fougères – en Ille-et-Vilaine, entre février 2002 et janvier 2005. Sur ces territoires, la pression de piégeage a augmenté en début d’étude. Un suivi et une collecte la plus exhaustive possible ont été mis en place par la Fédération départementale des chasseurs afin d’estimer l’importance des prélèvements, par tous les modes de chasse et de destructions existants. La pression de prélèvements a été d’environ 1,3 individu prélevé par km2 et par an sur le GIC de Domagné et du Vendelais (individus jeunes et adultes confondus) alors qu’elle a été de 2,5 sur le GIC de Fougères pendant la période d’étude. Un suivi des populations de renard a également été entrepris en appliquant la méthode du distance sampling aux comptages nocturnes de renards à l’aide de phares. Les densités ont ainsi été estimées tous les ans, en hiver, entre 2002 et 2005. Elles sont restées stables à environ 1,1 renard/km2 sur le GIC de Domagné, 2 sur le GIC de Fougères et 0,9 renard/km2 sur le GIC de Vendelais.

Une description macroscopique précise de 103 cicatrices a permis de les caractériser selon la date de la mort de l’animal (figure 1). La coloration fait apparaître plus clairement les macrophages et rend la détection des cicatrices plus facile, notamment les plus anciennes. Même s’il reste impossible de différencier les cicatrices placentaires très anciennes (de l’année précédente) de celles résultant de résorptions fœtales, cette méthode peut servir de référence pour faciliter les comparaisons entre études et standardiser les résultats. La prise en compte des cicatrices placentaires, en s’aidant parfois de la coloration, est très pertinente pour la détermination des indices de fécondité chez le renard : taux de femelles reproductrices et taille des portées. Elle vient en complément de la recherche et du décompte des embryons qui sont visibles durant moins de 2 mois au cours de l’année alors que les cicatrices placentaires perdurent 9 à 11 mois au niveau des parois utérines.

Dans cette étude, le nombre moyen de cicatrices placentaires a été de 4,85 ± 1,46 par femelle en âge de se reproduire. Le nombre moyen d’embryons a été de 4,66 ± 1,35 (n = 68) pour les femelles en première année de reproduction et de 5,53 ± 1,50 (n = 96) pour les femelles plus âgées. Cette moyenne est significativement plus importante sur le GIC de Vendelais, par rapport au GIC de Fougères. Le pourcentage de femelles non reproductrices a été significativement plus important chez les primipares (19 %) par rapport aux femelles plus âgées (11,8 %), sans

Estimation d’un indice de fécondité chez le renard par l’examen des cicatrices placentaires

différence significative entre régions. Ces résultats sont comparables à ceux observés dans d’autres territoires en Europe.

Il semble que la pression de prélèvements exercée (1,3 à 2,5 renards prélevés/km2/an) n’a pas induit de modifications importantes des paramètres de la reproduction sur ces trois territoires, où les densités de renards observées sont relativement fortes (0,9 à 2 renards/km2).

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Janvier

Mars

Mai

Septembre

Juin

Octobre

Novembre

Décembre

AvrilFévrier

Catégories

Variable 1 2 3 4

Largeur

(WD)

≤ 5 mm 5,5 à 9,5 mm ≥10 mm Non mesuré (n = 4)

Macrophages

(MA)

Présence de sang et très peu de

macrophages

Absents ou isolés

Amas de macrophages

Nombreux amas de

macrophages

Aspect

(AS)

Homogène, sans point blanc ni alvéole

Petits points blancs ou

petites alvéoles

Alvéoles blanches

bien délimitées

Larges alvéoles blanches aux bords irréguliers

Relief (RL) Absent Légèrement « moutonné »

Bien visibles, « moutonné »

Bande centrale (CB)

Absente ou très pâle

Bien visible Prononcée, noire

Bande latérale (LB)

Absente ou très pâle

Bien visible Prononcée, noire

Figure 1. Analyse factorielle des correspondances entre la date de mort de

l’animal et les variables décrivant les cicatrices placentaires (n = 328). Les catégo-

ries en gras sont bien représentées sur le plan F1-F2.

CNER

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Exemple d’études et recherche

[ 46 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

L’ essentiel des recherches conduites sur ces deux espèces s’insère dans le cadre du suivi national de leurs populations et de l’évaluation de leur statut de conservation.

En déclinaison des récentes orientations du comité de suivi de la Directive Habitats-Faune-Flore (suivi des grands carnivores adapté à l’échelle de la répartition transfrontalière de leurs populations), les éléments recueillis par les correspondants du Réseau loup-lynx sont intégrés aux synthèses internationales réalisées en partenariat avec les équipes concernées (groupe WAG pour le loup, SCALP pour le lynx).

Le suivi non invasif des populations constitue un volet important des recherches sur le loup et le lynx. Pour le lynx, les premières analyses d’indices de présence assortis de typage individuel des animaux ont été effectuées. La faible variabilité génétique observée, qui sera sans doute un facteur limitant pour la reconnaissance individuelle, permet de caractériser la structure des populations entre massifs et l’appartenance des individus détectés. Pour le loup, de nouveaux développements méthodologiques ont été réalisés dans le domaine de la modélisation de type capture-marquage-recapture (CMR). Des estimations d’intervalles de confiance d’amplitude très modérée ont été obtenues qui augure de bonnes possibilités statistiques de caractérisation des tendances d’évolution de la population.

L’étude des relations prédateurs-proies constitue un autre axe de recherche. Le programme de mesure de l’impact du loup sur les populations d’ongulés sauvages nécessite de pouvoir, en complément des études de dynamique des populations de ces proies, analyser le régime alimentaire du prédateur. Uniquement fondée jusqu’à présent sur la détermination visuelle microscopique des poils de proies trouvés dans les excréments, cette démarche a fait l’objet de premiers essais par analyse génétique. Un fort investissement est également réalisé quant à la stratégie de communication des résultats de terrain obtenus dans le cadre de ce programme prédateurs-proies.

Chef de projet Éric Marboutin [email protected]

Équipe Christophe Duchamp, Alain Laurent, François Léger, Yannick Léonard, Pierre-Emmanuel Briaudet, Perrine Morris, Lucile Marescot (doctorante), Alain Bataille et Edouard Touraille (DR ONCFS Languedoc-Roussillon en appui local).

Partenaires scientifiquesCentre d’écologie fonctionnelle et évolutive/CNRS, Laboratoire d’écologie alpine/CNRS, Université Lyon 1/CNRS.

Partenaire financierMEEDDM (Contrat d’objectifs).

Partenaires gestionnaires DDT, DREAL, MEEDDM, MAP.

Valorisation transfrontalière du suivi des populations de loup et de lynx.

Nouveaux modèles CMR d’estimation du taux de croissance de la population de loup.

Premiers résultats d’analyse génétique non invasive sur des indices de présence de lynx.

Premiers essais de caractérisation génétique du régime alimentaire du loup.

Grands carnivores : loup et lynx

CNERA Prédateurs – animaux déprédateurs

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Points forts en 2009

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 47 ]

En matière de suivi et de gestion des espèces, la biologie des populations des grands carnivores (loup et lynx) induit des contraintes bien spécifiques issues de la très faible densité à laquelle évoluent ces animaux territoriaux. Cela se traduit par des échanges démographiques à l’échelle d’immenses super-ficies (plusieurs dizaines de milliers de km2) qui, à leur tour, conditionnent l’échelle d’étude et de suivi de leur population. Le cas de la gestion des populations transfrontalières s’avère encore plus complexe.

En 2008, la Direction générale de l’environnement de la Commission européenne a adopté un guide de bonnes pratiques en matière de suivi et gestion transfrontalière des populations de grands carnivores, adossé à la Directive Habitats-Faune-Flore. Les unités spatiales biologiquement pertinentes pour chaque espèce y sont définies selon le modèle initié en 2003 par le Conseil de l’Europe. Pour le lynx, il s’agit des Alpes (Italie, France, Suisse, Lichtenstein, Allemagne, Autriche, Slovénie).

Se pose alors le problème de l’harmonisation méthodolo-gique d’un suivi de population réalisé par différentes équipes réparties dans plusieurs pays. Classiquement, la présence des grands prédateurs est révélée par les indices qu’ils laissent sur le terrain (les empreintes, par exemple), les observations visuelles (assorties ou non de photo), les proies sauvages ou domestiques, les échantillons biologiques soumis à analyse génétique (fæces, urines, poils, sang). Dans le cas du lynx, il a été convenu que tous les pays « alpins » concernés adoptent un principe commun de validation technique et de codification des indices recueillis.

Trois catégories d’indices ont été retenues. Ceux qui consti-tuent des preuves irréfutables de la présence de l’espèce (photographie interprétable, analyse génétique, cadavre d’animal) constituent la catégorie 1 (C1). Ceux qui sont vérifiés sur le terrain par une personne formée, et pour lesquels on peut techniquement conclure qu’ils correspondent bien à un indice de présence du lynx, sont regroupés dans la catégorie 2 (C2 : empreintes typiques de lynx ; proies présentant des stigmates de mises à mort et consommation caractéristiques du lynx, par exemple). Ceux qui sont non vérifiables (e.g. les observations visuelles) ou non vérifiés sur le terrain par une personne formée à cela sont classés en catégorie 3 (C3). Le niveau de qualifica-tion de la donnée de terrain n’est donc pas fonction de celui qui la récolte, mais plutôt de l’aptitude qu’offre la donnée à être directement vérifiée : ainsi une observation visuelle de lynx faite par un spécialiste international de l’espèce serait une donnée de type C3, alors qu’une piste d’empreintes de lynx relevée par un correspondant de réseau serait codée C2. Les bilans d’évo-lution de l’aire de répartition de l’espèce sont réalisés, de façon conservatrice, uniquement à partir des indices de type C1 et C2 (figure 1). Autour de chaque indice validé est retenue une surface « tampon » de présence théorique de l’espèce (obtenue à partir d’un rayon de 5 km, soit environ 80 km2², la moitié d’un domaine vital moyen de femelle). Sont ensuite distinguées les zones où l’espèce est détectée durant les deux dernières périodes de suivi, de celles ou elle n’est détectée que durant l’avant-dernière, ou la dernière (respectivement en noir, gris, et blanc, figure 1).

L’aire de présence du lynx apparaît fragmentée, d’une part pour des raisons d’historique de populations, les différents noyaux ayant été constitués à partir d’événements fondateurs eux-mêmes « isolés » dans l’espace et/ou le temps et, d’autre part, des raisons de fragmentation soit naturelle de l’habitat alpin favorable au lynx (milieux boisés), soit artificielle (zones très anthropisées en

Le suivi transfrontalier du lynx dans les Alpes

vallées). L’espèce étend néanmoins globalement son aire de répartition, mais de façon assez lente (environ + 50 % en 10 ans ; 1995-2004), les effectifs restant très modestes (estimés à 120-150 individus).

Ces premiers résultats devront être confortés lors du prochain bilan quinquennal de suivi (période 2005-2009), mais d’ores et déjà l’explication de cette lente colonisation pourrait être à rechercher dans une meilleure connaissance des mécanismes de dispersion de l’espèce en milieu forestier fragmenté. La standardisation des protocoles de recueil et d’interprétation des données de base devrait elle aussi faire l’objet de nouveaux développements, avec notamment une plus forte convergence des critères d’interprétation des indices de terrain. Par ailleurs, les critères utilisés et le choix retenu (C1 et C2) pour évaluer l’aire de distribution de l’espèce, concourent très probable-ment à limiter plus fortement le risque de déclarer à tort l’espèce présente que celui de la déclarer à tort absente. Cette approche, volontairement conservatrice, vise avant tout à ne pas surestimer l’aire de présence – et le statut de conservation – du lynx dans les Alpes. La distribution des indices de type C3 semble souvent plus éclatée dans l’espace que celle des autres catégories. Les omettre systématiquement dans les bilans de suivi de population pourrait conduire à sous-estimer les capacités réelles de colonisation du lynx, le mécanisme de dispersion sous-jacent étant très mal connu chez cette espèce, particulièrement en milieu de montagne. Mieux appréhender la dispersion des sub-adultes chez le lynx constitue aussi un des défis à relever à l’avenir.

Cette approche technique transfrontalière répond aux exigences européennes en matière de suivi de population aux échelles biologiquement pertinente, sans pour autant prévaloir sur le principe de subsidiarité que chaque État peut mettre en œuvre pour la gestion locale de la présence du lynx. Ainsi, la logique biologique et le pragmatisme sont-ils respectés dans la politique de gestion.

Figure 1. Aire de répartition du lynx dans les Alpes. En noir, les zones de présence

détectées à la fois pendant les périodes 1995-1999 et 2000-2004. En gris, celles

où la présence a été détectée seulement pendant la période 2000-2004. En blanc,

celles où la présence a été détectée seulement pendant la période 1995-1999.

CNER

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Exemple d’études et recherche

[ 48 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Ours

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ensemble des travaux réalisés sur l’ours brun s’inscrit dans le cadre du plan de restauration de cette espèce mis en place pour la période 2006-2009 (plan de restauration

et de conservation de l’ours brun dans les Pyrénées françaises, MEEDDM). L’objectif général de ce plan vise à restaurer une population viable d’ours en coexistence avec les activités humaines. Ces études s’articulent autour de trois thèmes principaux.

Un suivi annuel de la population doit permettre de déterminer à la fois la distribution spatiale et le statut de conservation de cette espèce sur l’ensemble du massif pyrénéen. Il s’agit notamment d’évaluer les effectifs et la dynamique de la population et de réaliser des analyses de viabilité qui doivent conduire à déterminer si la réintroduction d’individus est nécessaire ou non et, dans l’affirmative, de proposer des scénarios de renforcement avec les risques associés d’extinction.

L’utilisation du milieu par l’ours à travers des études de sélection de l’habitat constitue un deuxième thème. L’analyse est réalisée à différentes échelles spatiales : au niveau du paysage pour évaluer les habitats favorables à l’espèce, et au niveau du domaine vital individuel afin de sélectionner les sites jugés importants pour la conservation de l’espèce (sites de repos diurne, sites de tanière).

Le comportement des ours est également étudié grâce au suivi d’animaux équipés de radio-émetteur. Il s’agit notamment de l’étude du comportement spatial des ours réintroduits. Ces travaux sont menés à bien par une approche descriptive (domaine vital annuel ou saisonnier, évolution au cours du temps, comparaison mâle-femelle) et via la modélisation fondée sur le principe des automates cellulaires. L’étude du comportement de prédation sur le cheptel domestique vise quant à elle à mieux identifier les critères de prédation et de consommation à partir de l’examen des dossiers de constats de dommage.

Chef de projet Pierre-Yves Quenette [email protected]

Équipe Jean-Jacques Camarra, Frédéric Decaluwe, Etienne Dubarry, Jérôme Sentilles, Pierrick Touchet, Jodie Martin (doctorant).

Partenaires scientifiquesUniversité Lyon 1, CNRS, Norwegian University of Life Sciences (Norvège), Station biologique de Doñana (Espagne), Washington State University (USA).

Partenaires gestionnaires DDT, DREAL, MEEDDM, Office national des forêts, Fédérations départementales des chasseurs de Haute-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques.

Audit du programme de suivi de l’ours brun dans les Pyrénées par le Conseil scientifique de l’ONCFS.

Contributions au Groupe national ours des Pyrénées mis en place par le MEEDDM.

Points forts en 2009

CNERA Prédateurs – animaux déprédateurs

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Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 49 ]

En 1996, l’ours brun n’est plus présent que dans la partie occidentale des Pyrénées avec 5 à 6 individus répartis sur les versants français (Pyrénées-Atlantiques) et espagnols (Aragon, Navarre). Une translocation expérimentale de 2 femelles et 1 mâle issus de Slovénie est réalisée en 1996-1997 dans les Pyrénées centrales. Alors que le noyau central se développe suite aux réintroductions, le noyau occidental continue de décroître et perd la dernière femelle à l’automne 2004 suite à un accident de chasse. Dans ce contexte, la connaissance des causes du déclin de la population et l’évaluation des paramètres démographiques sont des éléments indispensables pour la mise en place d’un plan de conservation de l’espèce.

Par une approche comparative entre le noyau central et le noyau occidental, nous avons cherché à identifier les causes possibles du déclin dans le noyau occidental, et évaluer le nombre d’ours qu’il faudrait réintroduire dans les deux noyaux de population pour obtenir une population viable, au sens retenu habituellement par l’IUCN (i.e. probabilité d’extinction < 10 % sur 100 ans). Une explication souvent avancée est celle d’une mortalité élevée d’origine anthropique. Une autre renvoie à une hypothèse de faible reproduction (« hypothèse du sexe-ratio »). Dans ce cas, certains auteurs ont proposé que le sexe-ratio en faveur des mâles dans le cas d’une petite population pourrait entraîner une augmentation des infanticides (faible survie des oursons) et une ségrégation sexuelle (faible production d’oursons). Enfin, la consanguinité liée à l’isolement et conduisant à une faible reproduction est une autre hypothèse avancée (« hypothèse de la consanguinité »).

Le suivi de la population, des naissances et des morts, a été réalisé grâce à une combinaison de techniques fondée sur les observations visuelles, la taille des empreintes relevées lors d’itiné-raires pédestres effectués de façon systématique ou opportuniste, le génotypage à partir d’échantillons de poils ou d’excrément, les photos automatiques et enfin la télémétrie sur une zone d’environ 5 000 km2. Au total, 10 ours ont été suivis dans le noyau atlantique entre 1993-2005 et 16 dans le noyau central entre 1996-2005.

Deux modèles ont été utilisés, l’un pour calculer le taux d’accroissement de la population, l’autre pour estimer les probabilités d’extinction sur 30 ans selon différentes stratégies de renforcement et en fonction de « l’hypothèse du sexe ratio » ou « de la consanguinité » pour les deux populations. Les taux d’accroissement diffèrent d’une population à l’autre. Alors que dans le noyau central il atteint 1,11, il n’est que de 0,95 dans le noyau occidental. Ce résultat est lié à un succès reproducteur et à des taux de survie des oursons et des adultes plus élevés dans les Pyrénées centrales que dans les Pyrénées occidentales.

Depuis 2005, le noyau occidental est dépourvu de femelle.

Selon le mécanisme qui sous-tend le déclin de cette popula-tion, le nombre d’ours à réintroduire varie. Sous « l’hypothèse de consanguinité », au moins 10 femelles et 3 mâles sont nécessaires (figure 1). Dans ce cas, relâcher plusieurs femelles diminue fortement la probabilité d’extinction. Sous « l’hypothèse du sexe-ratio », au moins 8 femelles et 1 mâle sont nécessaires pour assurer la viabilité de la population sur 30 ans (figure 2). Mais contrairement à « l’hypothèse de consanguinité », relâcher trop de mâles augmente la probabilité d’extinction. Le nombre d’ours à réintroduire dans le noyau central sous les 2 hypothèses est seulement de 3 femelles et 1 mâle.

Mécanismes de déclin, dynamique de population et scénarios de renforcement de la population d’ours brun des Pyrénées

Les données récentes relevées sur le déclin de la population occidentale supportent l’hypothèse d’une faible reproduction, plutôt que d’une mortalité élevée d’origine humaine. Cependant les résultats ne permettent pas de confirmer sans ambiguïté « l’hypothèse du sexe-ratio » dont l’effet est fortement confondu avec l’aire géographique. L’autre explication possible du faible taux de reproduction observé dans le noyau occidental repose sur la dépression de consanguinité. Des travaux récents ont montré que le niveau de polymorphisme génétique de cette population était très bas. Néanmoins des niveaux similaires ont été observés dans la population d’ours brun de l’île Kodiak en Alaska qui montre des taux de reproduction élevés. Une autre explication pourrait être la moindre qualité de l’habitat dans le noyau occidental, mais aucune donnée ne peut valider cette hypothèse. On pourrait même penser que le fait que les derniers ours se soient maintenus dans cette région est une indication de la qualité de l’habitat. Enfin, le hasard lié à la stochasticité démo-graphique pourrait expliquer le maintien de quelques individus dans les Pyrénées occidentales.

Habituellement , avant toute réintroduction d’individus dans une population en voie d’extinction, il est préconisé de supprimer les causes à l’origine de son déclin. Dans notre cas, même si les causes exactes du déclin récent restent en partie inconnues, les stratégies de renforcement proposées doivent permettre de supprimer le ou les mécanismes sous-jacents du déclin. Dans la limite des hypothèses du modèle, et à condition que les paramètres démographiques restent constants après les lâchers, les réintroductions d’au moins 4 individus (1 mâle, 3 femelles) dans le noyau central et d’au moins 13 individus dans le noyau occidental (3 mâles, 10 femelles) s’avère nécessaire pour assurer la viabilité de ces populations.

Figure 1. Probabilité d’ex-

tinction sur 30 ans pour

le noyau occidental sous

« l’hypothèse de consan-

guinité ».

Figure 2. Probabilité d’ex-

tinction sur 30 ans pour

le noyau occidental sous

« l’hypothèse du sexe-ratio ».

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Exemple d’études et recherche

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es activités de l’Unité sanitaire de la faune portent sur la surveillance, l’étude et la recherche relatives aux maladies de la faune sauvage. Elles reposent sur l’expertise combinée

des biologistes, des pathologistes, des épidémiologistes et des écotoxicologues de l’ONCFS, en partenariat avec différentes équipes de recherche françaises et internationales.

Dans le cadre de la préservation de la biodiversité, de la gestion durable des espèces, de la protection de la santé publique et des activités d’élevage d’animaux domestiques, les principaux objectifs se résument en trois grands axes : surveiller au niveau national la mortalité de la faune sauvage et en déterminer les causes ; conduire des études ciblées sur des maladies à enjeux ; mener des programmes de lutte contre certaines maladies.

Au niveau national, la surveillance de la mortalité de la faune sauvage repose sur le Réseau SAGIR ONCFS/FNC/FDC dont les bases ont été constituées il y a plus de quarante ans et consolidées en 1986. Ce réseau fait intervenir les laboratoires départementaux d’analyse vétérinaire qui constituent, avec les fédérations départementales des chasseurs et les services départementaux de l’ONCFS, les maillons clés du Réseau. Ce dispositif auquel est associée l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire, depuis 2010) participe à l’épidémiosurveillance des maladies de la faune sauvage wainsi qu’à la surveillance des effets non intentionnels des produits phytopharmaceutiques utilisés en agriculture.

Chef de projet Olivier Mastain [email protected]

Équipe Anouk Decors, Dominique Soyez (départ 2009)

Partenaires scientifiquesANSES, Inra, Institut Pasteur, Laboratoires départementaux d’analyse vétérinaire, Oniris, Université de Reims Champagne-Ardenne, Vet AgroSup Lyon, Vet-Diagnostics.

Partenaires financiers Fédérations départementales des chasseurs, Conseils généraux, Laboratoires départementaux d’analyse vétérinaire, Direction régionale de l’environnement de Martinique, Direction départementale des services vétérinaires de Martinique, Bayer CropScience France, Syngenta Agro SAS.

Partenaires gestionnairesFédérations départementales et régionales des chasseurs, Fédération nationale des chasseurs, Ligue pour la protection des oiseaux, ministère chargé de l’Environnement, Parc national des Pyrénées.

Opérations nationales de toxicovigilance.

Tests d’exposition aux molluscicides de perdrix grises en conditions semi-naturelles.

Représentation française à la réunion européenne sur la surveillance sanitaire de la faune sauvage à Bruxelles le 15 octobre 2009.

Renforcement de l’animation du réseau SAGIR (22 réunions départementales en 2009).

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Points forts en 2009

Unité sanitaire de la faune

[ 50 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Epidémiosurveillance de la faune sauvage

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Depuis plusieurs années, les règles de l’autorisation et de l’utilisation des produits de protection des plantes (PPP) ont été renforcées pour limiter les effets aux organismes visés et protéger les utilisateurs, l’environnement et les animaux non cibles. Néanmoins, certains d’entre eux peuvent parfois montrer dans la pratique des effets adverses inattendus qui peuvent découler d’erreurs commises lors de leur mise en œuvre, d’actes de malveillance mais parfois aussi résulter de leur usage normal. Il est donc important d’associer à leur utilisation une surveillance de l’environnement pour connaître les effets non intentionnels pouvant résulter de leur emploi.

L’implication de SAGIR dans la toxicovigilance répond à un véritable enjeu en matière de surveillance des effets non inten-tionnels de l’utilisation des PPP. Il s’insère dans le périmètre du plan ECOPHYTO 2018 mis en œuvre par le Gouvernement dont l’axe 5 prévoit d’améliorer la connaissance et la transparence en matière d’impact sanitaire et environnemental.

L’objectif de l’opération de toxicovigilance sur les semis de maïs, conduite de mars à juillet 2009 était de détecter précocement l’apparition d’effets aigus non prévisibles (modification importante du comportement ou mort brutale) sur des vertébrés non ciblés par les pesticides utilisés dans le traitement des semences de maïs. Le dispositif d’échantillonnage reposait sur la découverte fortuite d’oiseaux et mammifères sauvages morts ou moribonds dans des parcelles de maïs, et jusqu’à une distance de 500 mètres de celles-ci (on considère uniquement une action toxique rapide et donc un déplacement faible des animaux). Toutes les espèces chassables ou protégées ont été collectées pendant la période « à risque », c’est-à-dire du semis à la floraison. Une autopsie des spécimens a ensuite été pratiquée et tous les examens complémentaires jugés nécessaires pour déterminer la cause de la mort ont été réalisés par le laboratoire départemental d’analyse vétérinaire. Les spécimens ont été soumis à un dépistage systématique et multi-résidus de PPP.

Au total, 28 départements, dont la majorité comportait une surface importante en maïs, ont fourni 157 cadavres (figure 1). Parmi les cadavres enregistrés, seuls 71 ont pu être analysés, les autres étant dans un état de dégradation trop avancé. Sur ces 71 animaux, 5 foies n’ont pas été transmis pour analyse toxicologique. Finalement, 66 animaux ont donc été retenus.

Toxicovigilance sur les semis de maïs

L’opération de toxico-vigilance 2009 n’a mis en évidence aucun événement de mortalité anormale sur le territoire métropolitain. Aucune réponse positive aux tests de dépistage des molécules utilisées pour protéger les semis de maïs n’a été enregistrée sur les cadavres collectés. Dans un tiers des cas, les causes de mortalité ont été identifiées et relèvent des pathologies habituellement diagnostiquées dans le cadre de la surveillance par le réseau SAGIR. En revanche, des réponses positives enregistrées pour des corneilles noires piégées en bon état de santé montrent que certaines espèces consomment les semences malgré les recommandations d’enfouissement.

Il faut toutefois garder à l’esprit que l’absence de détection d’évé-nement de mortalité anormale ou de réponse positive au test de dépistage ne permet pas de conclure avec certitude à une absence d’événement, compte tenu des aléas dans la détection et la décla-ration de la mortalité. En effet, les relevés d’animaux morts sont liés la présence d’observateurs sur le terrain et leur efficacité varie selon les espèces. Dans le cas des oiseaux par exemple, la probabilité pour qu’un empoisonnement lié à un usage autorisé d’une substance soit rapporté dépend : de la probabilité que les individus meurent sur le site d’application

ou à son voisinage immédiat (fonction de la rapidité de la manifes-tation des effets toxiques et de la mobilité des espèces) ; de la probabilité de découvrir les cadavres (fonction de la taille de

l’espèce, de la couleur du plumage ou de la fourrure, du nombre d’individus morts, de l’activité des nécrophages, de la fréquentation des sites par des observateurs). Par exemple aucun merle, aucune mouette ou aucun hérisson, qui sont des espèces d’intérêt pour cette étude en raison de leur régime alimentaire (vermivore/insectivore) n’ont été collectés ; de la probabilité que l’incident soit rapporté aux services compétents

(fonction de l’importance du phénomène, du statut de l’espèce gibier, espèce protégée –, du niveau d’information et de prise de conscience des personnes ayant observé l’incident).

Enfin, la probabilité de détecter la substance dans les tissus ou liquides biologiques du cadavre influe sur les chances d’identifier l’origine de la mortalité. Cette probabilité dépend des biotrans-formations de la substance s’exerçant du vivant de l’animal et des phénomènes de dégradation chimique post mortem de la substance, de l’espèce et des méthodes analytiques employées.

À l’heure actuelle, très peu d’études sont disponibles quant à la surveillance des effets non intentionnels des PPP sur la faune sauvage, qui permettent d’évaluer sans ambiguïté leur impact dans les milieux naturels. Les réseaux de surveillance existants doivent donc adapter leur protocole afin de détecter les cas de mortalité selon une probabilité répondant à l’objectif de protection de l’en-vironnement. En outre, lorsque aucune mortalité imputable à l’uti-lisation agricole d’un PPP n’est signalée par le réseau, le protocole doit avoir une bonne puissance statistique pour pouvoir conclure à la non-nocivité de l’utilisation d’un PPP dans les conditions de son autorisation. Ainsi, plusieurs axes de travail ont-ils été identifiés pour le réseau SAGIR suite à ces opérations de toxicovigilance, notamment pour quantifier les limites du protocole.Figure 1. Distribution spatiale des cas de mortalité enregistrés par le réseau SAGIR

ONCFS/FNC/FDC du 1er mars au 15 juillet 2010 à proximité de champs de maïs.

Nombre de dossiers 1 à 2

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Surface maïs 2007

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Exemple d’études et recherche

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 51 ]

Lancement du programme européen 2009-2013 de recherche sur l’amélioration des outils de gestion de la peste porcine classique du sanglier.

Lancement du programme FRIA 2009-2011 d’étude sur la circulation des virus influenza dans l’avifaune.

Lancement du programme 2009-2010 sur la trichinellose du sanglier et du renard.

Mise en œuvre de la surveillance de la tuberculose en forêt de Brotonne.

Participation à un programme de recherche sur les infections à Mycoplasma agalactiae chez le bouquetin des Alpes.

Points forts en 2009

Unité sanitaire de la faune

[ 52 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Maladies partagées entre faune sauvage et animaux domestiques

L

es programmes de surveillance et de recherche sur les maladies partagées entre animaux domestiques et sauvages ont pour buts de mieux connaître leur épidémiologie et d’évaluer

et gérer au mieux les risques sanitaires liés à la faune sauvage.

La priorité est donnée à des maladies à fort enjeu économique et/ou zoonosique, telles que la peste porcine classique (PPC), la maladie d’Aujeszky, la brucellose, la trichinellose du sanglier, la tuberculose des ongulés et carnivores sauvages, la fièvre catarrhale ovine, l’agalaxie contagieuse, les maladies abortives des ongulés de montagne, l’influenza aviaire, la fièvre de West Nile chez les oiseaux sauvages. Des protocoles sont élaborés et mis en œuvre sur le terrain en collaboration avec différents partenaires. L’analyse des résultats conduit à des préconisations pour les organismes gestionnaires du risque (ministères chargés de l’Agriculture, de la Santé et de l’Écologie) destinées à prévenir l’émergence, la persistance et la transmission de ces maladies contagieuses.

Une importante activité d’expertise est également développée auprès de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire, depuis 2010), de l’European Food Safety Authority (EFSA) et du ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche (MAAP).

Chef de projet Jean Hars [email protected]

Équipe Anne-Laure Brochet, François Cavallo, Yohan Charbonnier, Philippe Gibert, Ariane Payne, Sophie Rossi, Mickaël Sage, Vivien Siat, Marie Sigaud.

Partenaires scientifiquesANSES, Laboratoires vétérinaires départementaux, Laboratoire de référence européen « peste porcine », Écoles nationales vétérinaires, Inra, Cirad, Université Lyon 1/CNRS, EID–Méditerranée, CRBPO, Institut national de veille sanitaire, IREC (Espagne), Facolta veterinaria di Torino (Italie), Centre for Fish and Wildlife Health of Bern (Suisse), European Wildlife Disease Association (EWDA), Groupe d’étude sur l’écopathologie de la faune de montagne (GEEFSM).

Partenaires financiers MAAP, Commission européenne, AFSSA, Mérial.

Partenaires gestionnairesFédérations départementales et nationale des chasseurs, Directions départementales des services vétérinaires, Office national des forêts, Chasse militaire de Bitche, GIEC du Caroux, Station biologique de la Tour du Valat, Fondation Pierre Vérots, Mutualité sociale agricole, Domaine de Lindre, Domaine national de Chambord, Associations départementales de piégeurs.

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La tuberculose due à Mycobacterium bovis a été décrite depuis les années 1960 dans la faune sauvage de plusieurs pays. Bien qu’en général d’origine bovine, la maladie peut, dans certaines conditions démographiques et environnementales, se développer chez les populations sauvages qui constituent un réservoir primaire dangereux pour les bovins et/ou l’homme (cas du blaireau au Royaume-Uni, du buffle en Afrique du Sud ou du sanglier dans des régions d’Espagne où il est très abondant). Dans d’autres situations, les mammifères sauvages sont des réservoirs secondaires de l’infection, celle-ci disparaissant naturellement si le réservoir primaire est éradiqué (cas du sanglier en Australie ou du furet en Nouvelle-Zélande).

En France, la revue des cas observés dans la faune sauvage fait état de situations épidémiologiques très différentes. L’infection a été découverte pour la première fois en 2001 chez des animaux sauvages libres. Il s’agissait de cerfs tués à la chasse dans la forêt de Brotonne en Seine-Maritime. L’enquête épidémiologique menée lors de la saison de chasse suivante a révélé des prévalences d’in-fection très élevées, de 14 % chez le cerf et 28 % chez le sanglier. Malgré la mise en œuvre d’un programme de lutte (réduction des densités d’ongulés sauvages, destruction des viscères des animaux chassés, interdiction de l’agrainage à poste fixe), le phénomène s’est aggravé. En 2005-2006, la prévalence apparente atteignait 24 % chez le cerf et plus de 30 % chez le sanglier, avec une aggravation du tableau lésionnel. La même souche bactérienne, SB 0134, a été isolée chez les ongulés sauvages et dans les chep-tels bovins infectés proches de cette forêt (une dizaine depuis 1986). Face à cette situation, un abattage total de la population de cerfs, considérée comme le réservoir primaire de l’infection, a été décidé, ainsi qu’une réduction drastique de la population de sangliers, a priori réservoir secondaire. En 2008-2009, sur 19 cerfs tués dans une population résiduelle estimée à une trentaine d’individus, un seul était tuberculeux. Par ailleurs, la

La faune sauvage peut-elle être un réservoir de tuberculose bovine en France ?

prévalence d’infection s’améliore chez le sanglier : 19 % en 2007-2008, puis 11 % en 2008-2009, et sans doute moins de 5 % en 2009-2010 d’après les résultats partiels. Ceci est encourageant et tend à démontrer l’efficacité du plan de lutte. Toutefois, étant donné le caractère chronique et insidieux de la tuberculose, la prudence doit rester de règle.

En Côte-d’Or, suite à l’apparition de plusieurs foyers de tuber-culose bovine dans le canton de Pouilly-en-Auxois en 2002, puis à la découverte dans le même secteur d’une biche infectée, les enquêtes menées entre les saisons de chasse 2003-2004 et 2006-2007 n’ont révélé la présence d’aucun autre cerf (n = 284), ni blaireau (n = 63) tuberculeux. Seuls deux sangliers (n = 160) présentant des lésions ganglionnaires céphaliques stabilisées ont été observés. Malgré cette situation apparemment favorable, la surveillance de la faune sauvage a été maintenue en raison de la détection d’une infection bovine dans une autre région du département (Venarey-les-Laumes, Vitteaux). Elle a permis de découvrir 7 sangliers infectés (n = 99) en 2007-2008 et 23 sangliers infectés (n = 150) dont 6 jeunes animaux à lésions évolu-tives en 2008-2009, la prévalence apparente d’infection semblant plus élevée (16,5 %) dans la zone de l’Auxois, où les sangliers sont beaucoup plus abondants. Par ailleurs, on a découvert entre juin et décembre 2009, 17 cas de tuberculose chez des blaireaux vivant près d’exploitations bovines infectées dans la deuxième zone. Il s’agit des premiers cas multiples de tuberculose décrits en France chez cette espèce. Par précaution, une forte réduction des densités de ces espèces est entreprise afin de diminuer les risques de re-contamination des bovins.

En Dordogne, comme en Côte-d’Or, une spectaculaire recru-descence de la tuberculose a été observée dans les cheptels bovins depuis 2004. Cependant, M. bovis n’a jamais été isolé sur les quelque 500 cerfs, chevreuils et sangliers analysés dans les zones « à risque », jusqu’en janvier 2010 où un premier cerf tuberculeux vient d’être découvert. Une nouvelle enquête en 2010-2011 nous éclairera sur l’évolution du phénomène.

Ailleurs en France, des cas de tuberculose ont été observés chez des sangliers en Corse depuis 2003 (9 cas) et dans les Pyrénées-Atlantiques depuis 2005 (4 cas, n = 227). Les souches bactériennes affectant les sangliers sont, comme en forêt de Brotonne et en Cote d’Or, toujours identiques à celles isolées chez les bovins de la région considérée. Ces cas, plus sporadiques, permettent de penser que le sanglier, espèce très réceptive aux mycobactéries, constitue une bonne sentinelle épidémiologique des infections bovines.

En conclusion, alors que nous étions parvenus à une quasi-éradication de la tuberculose bovine au début des années 2000, on assiste, d’une part, à une recrudescence de l’infection dans les cheptels bovins de plusieurs départements et, d’autre part, à la découverte de cas ou de foyers installés ou en voie d’installation dans la faune sauvage de certains d’entre eux. Si la réduction des densités d’animaux, notamment des sangliers à travers le plan national de maîtrise des effectifs instauré en 2009, peut contribuer à la prévention de l’installation de foyers sauvages et de re-contaminations des bovins, les mesures de dépopulation totale resteront dans tous les cas exceptionnelles. D’une manière plus générale, il convient de poursuivre ou de mettre en œuvre une veille épidémiologique dans les zones où des foyers bovins réapparaissent de manière inexpliquée.

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Exemple d’études et recherche

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 53 ]

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[ 54 ] Rapport scientifique 2009 • ONCFS

Faune de Guyane

Partenariat de suivi scientifique pour l’étude « faune » du Parc amazonien de Guyane.

Renforcement du Projet « Tapir ».

L

a gestion de la faune chassée en forêt guyanaise n’est pas aisée du fait de la complexité écologique inhérente au milieu tropical mais également de la situation sociale du pays

fortement marquée par le caractère pluriethnique de la population. La volonté affichée par le gouvernement français de faire de l’outre-mer une priorité s’est récemment concrétisée : consultations dans le cadre du Grenelle de l’environnement, création du Parc amazonien et évolutions récentes de la législation. Ces éléments créent un contexte nouveau qui nécessite des connaissances accrues. Le manque de données biologiques de base étant considérable, la tâche est immense.

Depuis 2002, l’ONCFS développe en Guyane des études visant à améliorer les possibilités de gestion de la faune chassée. Elles sont organisées autour de trois grands axes de recherche. La caractérisation de la chasse en Guyane et son impact sur les populations animales sont un objectif majeur qui nécessite une analyse des tableaux de chasse, des suivis d’abondance des populations de gibiers et, in fine, la modélisation d’une utilisation durable de ces espèces.

L’étude des relations entre les peuplements de grande faune et les habitats forestiers naturels constitue un deuxième objectif. Dans ce domaine, une première approche vise à comparer les niveaux d’abondance et la typologie forestière à l’échelle du département. Une seconde approche, plus détaillée, s’intéresse à l’utilisation des habitats à l’échelle d’une station d’étude.Les informations fondamentales sur la biologie des espèces concernées font défaut.

Aussi, le troisième axe de recherche concerne l’écologie des principales espèces chassées : le tapir et les daguets. L’utilisation de l’espace, le régime alimentaire et la dynamique de population sont plus particulièrement étudiés.

Chef de projet Cécile Richard-Hansen [email protected]

Équipe Cyril Marmoex (VCAT), Fabrice Hibert (Post-doctorant).

Partenaires scientifiquesUMR EcoFoG (Écologie des forêts de Guyane), CNRS, Inra, IRD/AMAP, Office national des forêts.

Partenaires financiers DREAL Guyane, MEEDDM, CNRS.

Partenaires gestionnairesRéserve naturelle des Nouragues.

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Points forts en 2009

La gestion du tapir en Guyane française nécessite de s’appuyer sur une connaissance approfondie de son écologie alimentaire dans les conditions environnementales locales. En effet, des paramètres essentiels pour la gestion de l’espèce tels que la taille des domaines vitaux et la densité des populations sont proba-blement relatifs aux disponibilités en ressources et aux stratégies alimentaires.

Le tapir est frugivore et folivore, et les rares études sur son régime alimentaire montrent une grande variabilité selon les régions d’Amazonie. La consommation des parties végétatives a fait l’objet de très peu d’analyses détaillées, souvent du fait de la difficulté à collecter des informations sur cette espèce très discrète.

Cette étude repose sur de nombreuses collaborations en se basant de façon originale et intégrative à la fois sur des approches ethnobotanique, botanique et génétique. Les plantes broutées ont été récoltées dans la réserve des Nouragues et identifiées par des experts de l’Herbier de Cayenne (IRD). La collecte de fèces a permis, d’une part, une analyse quantitative de la part feuilles/fruits et, d’autre part, l’identification des fruits et graines consommés par un autre expert botaniste de l’IRD/AMAP. Un test méthodologique effectué pour la première fois pour cette espèce a permis d’identifier un certain nombre d’espèces végétales présentes dans ces fèces par analyse moléculaire (Bar-coding). L’extraction d’ADN a été réalisée par une équipe de l’INRA et l’identification obtenue par comparaison avec une base de réfé-rences CNRS. Enfin, les connaissances ancestrales des populations autochtones récoltées pendant de nombreuses années par un ethnologue de l’IRD ont été incluses et comparées aux méthodes modernes d’acquisition des connaissances.

Régime alimentaire du tapir : une approche pluridisciplinaire

L’étude a permis d’identifier plus de 150 espèces de plantes consommées par le tapir, dont environ 80 pour la partie végéta-tive (figure 1). Elle montre en particulier une plus grande diversité de fruits par rapport aux études locales précédentes mais suggère également une sélectivité pour certains genres. Par ailleurs, le rôle potentiel du tapir comme disperseur de graines de nombreuses espèces végétales a été mis en évidence, ainsi que la prédation des semences pour d’autres. L’approche moléculaire est pour l’instant limitée par la base de référence et les techniques d’extrac-tion utilisées, mais une nouvelle méthode par pyroséquençage, beaucoup plus complète, est actuellement testée. Enfin, la base de références est complétée par les partenaires.

Figure 1. Répartition du nombre d’espèces végétales faisant partie du régime

alimentaire du tapir en fonction de la partie consommée (fruits en partie végétative).

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Exemple d’études et recherche

Rapport scientifique 2009 • ONCFS [ 55 ]

Référence – Hibert F., Richard-Hansen C., Scotti-Saintagne C., Gonzalez S., Grenand P., Sabatier D., Prévost M.-F., Chave J. & J. Andrivot. 2010. Miradas cruzadas sobre la alimentación del tapir en la Guayana Francesa. IX Congreso Internacional sobre Manejo de Fauna Silvestre en Amazonia y America Latina. Santa Cruz de la Sierra – Bolivie. 7-14 mai 2010.

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Partie végétative

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Environ 60 espèces dans environ 30 familles Environ 80 espèces dans environ 40 familles

56 – Rapport scientifique ONCFS 2009

Thèses, communications scientifiques et techniques

Rapport scientifique ONCFS 2009 – 57

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Thèses et HDR* soutenuesConséquences des déplacements des canards pour la dispersion des graines, des Invertébrés et des parasites.

Thèse de doctorat soutenue à l’Université des sciences et techniques du Languedoc (Montpellier II), le 8 décembre 2009, par Anne-Laure Brochet.Laboratoire d’accueil : Centre de recherche de la Tour du ValatCadre d’accueil ONCFS : CNERA Avifaune migratriceJury : Thierry Boulinier (CNRS, président), Michel Gauthier-Clerc (Tour du Valat, directeur de thèse), Matthieu Guillemain (ONCFS, co-directeur de thèse), Preben Clausen (NERI/Danemark, rapporteur), Marcel Klaassen (NIOO-KNAW/ Pays-Bas, rapporteur), Anne Bonis (CNRS, examinatrice)

Mécanismes d’émergence des maladies infectieuses : étude par la modélisation du rôle de la protection de groupe, dans des populations hôtes homogènes ou structurées spatialement.

Thèse de doctorat soutenue à l’Université Claude Bernard (Lyon 1), le 1er juillet 2009, par Micheline Guiserix.Laboratoire d’accueil : UMR-CNRS 5558 – Laboratoire de biométrie et biologie évolutive, Université Claude Bernard (Lyon 1) Cadre d’accueil ONCFS : CNERA Petite faune sédentaire de plaine Jury : Elisabeth Logak (Université de Cergy-Pontoise, présidente), Dominique Pontier (Université Lyon 1/CNRS, directrice de thèse), Jacominus Van Baalen (CNRS, rapporteur), Michel Gauthier-Clerc (Tour du Valat, rapporteur), François Renaud (CNRS, examinateur), Jean-Sébastien Guitton (ONCFS, examinateur).

*HDR : Habilitation à diriger des recherches.

Publications

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Elmberg J., Folkesson K., Guillemain M. & G. Gunnarsson – Putting density dependence in perspective: nest density, nesting phenology, and biome, all matter to survival of simulated mallard Anas platyrhynchos nests – J. Avian Biol., 2009, 40(3): 317-326.

Eraud C., Boutin J.-M., Rivière M., Brun J., Barbraud C. & H. Lormée – Survival of Turtle doves Streptopelia turtur in relation to western Africa environmental conditions – Ibis, 2009, 151(1) : 186-190.

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Fonteneau F., Paillisson J.-M., Kinsella J.-M., Latraube F. & L. Marion – Première description de la communauté d’Helminthes chez la Guifette moustac Chlidonias hybrida (Lariforma : Sternidae) en France – Rev. Ecol. (Terre Vie), 2009, 64(1): 79-84.

Thèses, communications scientifiques et techniques

58 – Rapport scientifique ONCFS 2009

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Publications

Rapport scientifique ONCFS 2009 – 59

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Revues techniques

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Baubet E., Brandt S. & C. Fournier-Chambrillon – La consommation de vers de terre par le sanglier : quelle relation avec les dégâts sur prairie ? – Faune Sauvage, 2009, 283 : 8-13.

Bro E., Mayot P., Millot F. & F. Reitz – À propos de l’aménagement de l’habitat pour la perdrix grise de plaine. Réflexion entre « théorie » et pratique – Faune Sauvage, 2009, 283 : 28-31.

Bro E., Reitz F., Mayot P., Millot F. & O. Mastain – La perdrix grise : état des lieux et outils de gestion – Faune Sauvage, 2009, 286 : 14-28.

Broyer J., Curtet l., Bouniol J. & J. Vieille – L’habitat de Leucorrhinia pectoralis dans les étangs piscicoles de la Dombes (Ain) – Bull. Mens. Soc. Linn. Lyon, 2009, 78 : 77-84.

Cayol C., Maillard J.-F., Legouez C. & R. Les Cao – Tortues marines en Martinique : du suivi de population à la gestion de l’information. Une contribution au suivi international des tortues marines dans la Caraïbe – Faune Sauvage, 2009, 284 : 23-27.

Chantier M., Allain C., Lerat D. & D. Sirugue – Étude de la population nicheuse de Bécasse des bois Scolopax rusticola en Morvan – Rev. Sci. Bourgogne Nat., 2008, 8 : 125-138 (publié en 2009).

Chevrier T., Bergeon J.-P. & Y. Léonard – Comment capturer des cervidés en montagne ? – Faune Sauvage, 2009, 285 : 16-21.

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Éraud C., Magnin H., Redaud L., Tartaglino O. & A. Levesque – Oiseaux endémiques des Petites Antilles : enjeux et orientations de recherche en Guadeloupe – Faune Sauvage, 2009, 284 : 13-16.

Ferrand Y. – PMA Bécasse en Bretagne : bilan de trois années d’application – Faune Sauvage, 2009, 286 : 4-9.

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Ferrand Y., Gossmann F., Bastat C., Guenezan M. & P. Aubry – Le monitoring des populations de Bécasse des bois en France et en Europe - Rev. Sci. Bourgogne Nat., 2008, 8 : 101-115 (publié en 2009).

Girard O. – Le Tadorne de Belon Tadorna tadorna en Afrique de l’Ouest – Bull. Afr. Bird Club, 2009, 16, 2 : 180-183.

Girard O. & J.-M. Boutin – Nouvelles données sur la Cigogne noire Ciconia nigra (Mali) – Malimbus, 2009, 31 : 117-118.

Girard O., Niagate B., Thal J. & J.-M. Boutin – Les limicoles au Mali, en particulier dans le delta inférieur du Niger – Malimbus, 2009, 31 : 1-19.

Grandiere D., Guitton J.-S., Fuselier M., Mauvy B. & R. Péroux – La radiographie : plus fiable que la palpation pour déterminer l’âge des lièvres – Faune Sauvage, 2009, 286 : 10-15.

Grolleau A. – Les actions de la Brigade Nature de Mayotte pour la conservation de l’environnement – Faune Sauvage, 2009, 284 : 73-76.

Jullien J.-M., Maillard D., Darmon G., Calenge C. & A. Loison – Le mouflon dans les Bauges : cinquante ans d’histoire – Faune Sauvage, 2009, 285 : 4-9.

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Le Barz C., Michas M. & C. Fouque – Les roselières en France métropolitaine : premier inventaire (1998-2008) – Faune Sauvage, 2009, 283 : 14-26.

Léger F. – Situation, en France, de trois petits carnivores introduits : le Raton laveur (Procyon lotor), le Vison d’Amérique (Mustela vison) et le Chien viverrin (Nyctereutes procyonoides) – Rev. Sci. Bourgogne Nat., 2008, 8 : 178-188 (publié en 2009).

Léonard P., Montadert M. & A. Bernard-Laurent – La reconnaissance du sexe et de l’âge de la gélinotte des bois (Bonasa bonasia rupestris) – Faune Sauvage, 2009, 286 : Fiche Tech. 99, 4 p.

Leyrer J., Bocher P., Robin F., Delaporte P., Goulevent C., Joyeux E., Meunier F. and T. Piersma - Northward migration of Afro-Siberian knots Calidris canutus canutus: high variability in Red Knot numbers visiting staging sites on the French Atlantic coast, 1979-2009 – Wader Study Group Bull., 2009, 116(3): 145-151.

Lormée H., Delord K. & B. Letournel – Recensement d’une espèce patrimoniale à Saint-Pierre-et-Miquelon : l’océanite cul-blanc – Faune Sauvage, 2009, 284 : 17-22.

Losinger I. & M.-C. Wencel – Répartition du Hamster commun (Cricetus cricetus) en France et mesures de conservation – Rev. Sci. Bourgogne Nat., 2008, 8 : 139-146 (publié en 2009).

Maillard J.-F., Éraud C., Tayalay G. & O. Mastain – Le réseau SAGIR opérationnel en Martinique – Faune Sauvage, 2009, 284 : 28-32.

Maillard J.-F., Tayalay G., Edmond L., Mehn J., Agache B. & C. Éraud – La tourterelle à queue carrée en Martinique : un suivi rigoureux pour une exploitation raisonnée – Faune Sauvage, 2009, 284 : 94-98.

Marboutin E., Duchamp C., Boyer J., Léger F., Léonard Y., Catusse M. & P. Migot – Suivi et statut de conservation des populations de Loup et de Lynx – Rev. Sci. Bourgogne Nat., 2008, 8 : 73-82 (publié en 2009).

Mayot P., Malecot M., Vigouroux L. & E. Bro – L’agrainage intensif : quel impact sur la perdrix grise ? Résultats d’expérimentation en plaine de grande culture – Faune Sauvage, 2009, 283 : 32-39.

Mayot P., Sautereau L., Reitz F. & E. Bro – Division du parcellaire agricole et nidification de la perdrix grise. Résultats d’expérimentation en Beauce – Faune Sauvage, 2009, 283 : 40-43.

Merieau A. & E. Bro – Gestion de la perdrix grise dans les Ardennes : 25 ans d’efforts, des densités record – Faune Sauvage, 2009, 283 : 44-50.

Michallet J., Saïd S., Belanger L., Martin J.-L. & J.-P. Tremblay – Gestion de l’équilibre forêt/gibier à Saint-Pierre-et-Miquelon. État des lieux et préconisations – Faune Sauvage, 2009, 284 : 39-45.

Montadert M. – Le suivi des populations de Grand tétras du massif jurassien, quel intérêt ? Quelles méthodes ? Quels objectifs ? – Rev. Sci. Bourgogne Nat., 2008, 8 : 155-163 (publié en 2009).

Montadert M. & P. Léonard – Age determination of hazel grouse in the south-western limit of its European range. Grouse News, 2009, 37: 7-14.

60 – Rapport scientifique ONCFS 2009

Publications

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Péroux R. & G. Michaud – Gérer la perdrix grise en région d’élevage de moyenne montagne. Les actions menées par le GIC de la planèze de Saint-Flour en Auvergne – Faune Sauvage, 2009, 286 : 29.

Plestan M., Ponsero A. & P. Yésou – Forte abondance du Puffin des Baléares Puffinus mauretanicus en Bretagne (hiver 2007-2008) – Ornithos, 2009, 16(4): 209-213.

Puchala J.-B. – Gestion du faisan commun : enseignements de 30 ans de suivi en milieu insulaire – Faune Sauvage, 2009, 283 : 52-58.

Reffay M., Derieux A., Hampartzoumian H., Bouquet C. & G. Seguin – Agriculture : quel avenir pour la perdrix ? – Faune Sauvage, 2009, 286 : 30-33.

Reitz F., Bro E., Millot F. & P. Mayot – Perdrix grise : questions-réponses sur des sujets d’actualité – Faune Sauvage, 2009, 286 : 45-49.

Reitz F. & P. Mayot – Le Réseau « Perdrix-Faisans ». La situation des perdrix et faisans en 2008 dans le Centre-Nord de la France – Faune Sauvage, 2009, 283 : 63-65.

Richard-Hansen C., Debeir L., Khazraie K., Marmoex C., Maillard J.-F., Niel C., Ulitzka M. & A. Vinco - Faune chassée en forêt guyanaise : vers une gestion durable ? – Faune Sauvage, 2009, 284 : 77-86.

Roux D., Lormée H., Boutin J.-M., Golovan V. & I.-V. Iljinsky – Suivi des grands turdidés en Russie : bilan après 8 ans et perspectives – Faune Sauvage, 2009, 285 : 22-29.

Roux D., Lormée H., Éraud C. & J.-M. Boutin - Réseau « Oiseaux de passage ». Synthèse des données 2008 : nicheurs et hivernants. Zoom : la tourterelle des bois et la caille des blés. Deux espèces trans-sahariennes – Faune Sauvage, 2009, 286 : 58-62.

Saint-Andrieux C. & A. Barboiron – Tableau de chasse Cerf-Chevreuil-Sanglier. Saison 2007-2008 – Faune Sauvage, 2009, 283, suppl. 4 p.

Saint-Andrieux C., Barboiron A. & Réseau Ongulés sauvages – Tableaux de chasse des ongulés de montagne Chamois-Isard-Mouflon – Saison 2007-2008 – Faune Sauvage, 2009, 285 : encart 4 p.

Saint-Andrieux C., Pfaff E. & B. Guibert – Le daim et le cerf sika en France : nouvel inventaire – Faune Sauvage, 2009, 285 : 10-15.

Rapports d’expertise 2009Bataille A., Moris P. & C. Duchamp – Expertise environnementale 2008-2009 sur le suivi des grands prédateurs dans le département des Pyrénées-Orientales et massifs limitrophes (demandeur : DIREN Languedoc-Roussillon).

Boissier J., Novoa C. & P. Taberlet – Évolution des contraintes environnementales et conservation de la diversité génétique des populations de lagopède alpin (Lagopus mutus pyrenaicus) et de Perdrix grise des Pyrénées (Perdix perdix hispaniensis) (demandeur : BRG).

Calenge C. & OGM – L’intérêt et les limites de TRIM pour les analyses de tendance galliformes et la définition d’une stratégie d’échantillonnage pour l’estimation annuelle des effectifs de grand tétras dans les Pyrénées (demandeur : DREAL Midi-Pyrénées/région Rhône-Alpes/partenaires OGM).

Catusse M. – Avis technique relatif à la demande de la préfecture du Lot-et-Garonne pour expérimenter une méthode innovante de lutte contre les ragondins (demandeur : MEEDDM/DEB).

Catusse M. – Mise en place d’un dispositif de protection contre les dégâts de castor dans le Doubs (demandeur : DDT Jura).

Catusse M. & M. Cuzange – Avis technique relatif à la demande de prolongation de la période de destruction des corvidés par la coordination rurale de la Sarthe (demandeur : MEEDDM/DEB).

Decaluwe F. & P.-Y. Quenette – Note relative à la présence de l’ours en Ariège au printemps 2009 (demandeur : MEEDDM/DEB).

Decaluwe F. & P.-Y. Quenette – Note relative à la présence de l’ours brun en Ariège : comparaison 2008-2009 (demandeur : DREAL Midi-Pyrénées).

Decaluwe F., Quenette P.-Y. & P. Touchet – Étude de l’impact des travaux destinés à sécuriser des mines situées en zone à ours (demandeur : DRIRE Midi-Pyrénées).

Decaluwe F., Quenette P.-Y. & P. Touchet – Étude de l’impact du curage du Plan d’Arem (Fos-31) sur la population d’ours bruns (demandeur : EDF).

Dessarp P.-D., Ménoni E., Paris A. & J.-M. Cugnasse – Du plan de gestionenvironnementale au plan de développement territorial : l’exemple original du Plateau de Beille en Pyrénées ariégeoises (demandeur : Communauté de communes des vallées d’Ax).

Duchamp C. – Rapport d’analyse sur l’étude de la vulnérabilité des troupeaux aux attaques de loup (demandeur : MEEDDM/DEB).

Équipe Grand carnivores (loup et lynx) – Rapport d’analyse sur la note Ferus relative au braconnage du loup en France (demandeur : MEEDDM/DEB).

Équipe Grand carnivores (loup et lynx) – Rapport d’analyse sur l’impact du prélèvement d’une femelle alpha gestante en Haute-Savoie (demandeur : MEEDDM/DEB).

Équipe Grand carnivores (loup et lynx) – Rapport d’analyse sur le suivi du loup en Haute-Savoie : méthodes, bilans, & perspectives (demandeur : MEEDDM/DEB).

Équipe Grand carnivores (loup et lynx) – Rapport d’analyse sur la population de loups en France : éléments de communication technique sur le bilan 2008 (demandeur : MEEDDM/DEB).

Équipe Grand carnivores (loup et lynx) – Bilan de suivi de la présence du loup sur le massif des Bauges (demandeur : préfecture de Savoie).

Équipe Grand carnivores (loup et lynx) – Note d’information sur le statut Zone de présence permanente « Monts du Cantal» (demandeur : préfecture du Cantal).

Hars J., Niqueux E., Schmitz A., Briand F.-X., Caizergues A., Guillemain M., Bazus J., Sadones H. & V. Jestin – Programme de surveillance active de l’infection de l’avifaune sauvage par les virus Influenza en France en 2008 (demandeur : MAP/Direction générale de l’alimentation).

Hars J., Riquelme L., Petitpas F., Tosi J.-C., Rolland B., Rambaud T., Game Y., Ferme M., Garin-Bastuji B., Henault S. & M.-L. Boschiroli – Programme de surveillance de la tuberculose chez les animaux sauvages de la forêt de Brotonne (départements de la Seine-Maritime et de l’Eure). Rapport final de l’enquête menée durant la saison de chasse 2007-2008 (demandeur : MAP).

Hars J., Petitpas F., Payne A., Tosi J.-C., Rolland B., Rambaud T., Game Y.,Garin-Bastuji B., Henault S. & M.-L. Boschiroli – Programme de surveillance de la tuberculose chez les animaux sauvages de la forêt de Brotonne (départements de la Seine-Maritime et de l’Eure). Rapport final de l’enquête menée durant la saison de chasse 2008-2009 (demandeur : MAP).

Klein F., Bedarida G., Guibert B. & P. Migot – Plan national de maîtrise du sanglier (demandeur : MEEDDM).

Marboutin E. – Rapport d’analyse sur la gestion de la présence du Lynx en France (demandeur : MEEDDM/DEB).

Rapport scientifique ONCFS 2009 – 61

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Novoa C., Resseguier J. & R. Rabastens – Prise en compte des enjeux environnementaux sur le domaine skiable d’Err-Puigmal, avec référence particulière à la conservation des galliformes de montagne. Bilan 2006-2008 de la convention de partenariat (demandeurs : préfecture des Pyrénées-Orientales/Commune d’Err)

Novoa C., Besnard A., Aubry P., Dumont-Dayot E., Magnani Y. & S. Dejean – Méthodes alternatives pour le suivi des populations de lagopède alpin au printemps. Application pour le suivi des populations de lagopède alpin de la ZPS Vallées du Lis, de la Pique et d’Oô (Haute-Garonne)(demandeurs : Chambre d’agriculture de Haute-Garonne/DREAL Midi-Pyrénées).

OGM – Bilan démographique Alpes 2009 (demandeurs : DIREN concernées).

OGM – Bilan démographique Pyrénées 2009 (demandeurs : DIREN concernées).

OGM – Percussion des oiseaux dans les câbles aériens des domaines skiables – Alpes-Maritimes (demandeur : Conseil général des Alpes-Maritimes).

OGM – Percussion des oiseaux dans les câbles aériens des domaines skiables – Alpes-du-Nord (demandeur : Conseil régional Rhône-Alpes).

OGM – Percussion des oiseaux dans les câbles aériens des domaines skiables – Pyrénées (demandeurs : DIREN concernées).

Quenette P.-Y. – Eléments de synthèse bibliographique sur la sensibilité de l’ours au dérangement humain en période pré-hibernatoire et hibernatoire (demandeur : FNC).

Quenette P.-Y. & F. Decaluwe – Questionnaire “Large carnivore damage prevention and compensation” (demandeur : Research Institute of Wildlife ecology, University of Veterinary Medicine, Vienna).

Sentilles J. & P.-Y. Quenette – Rapport d’expertise sur le témoignage d’une observation attribuée à un ours, sur la commune d’Aulon, dans les Hautes-Pyrénées le 01-08-09 (demandeur : Parc national des Pyrénées).

Sentilles J. & P.-Y. Quenette – Demande d’informations dans le cadre des études d’impacts et d’incidences Natura 2000 du projet de déviation RD 46, Ponts de Ravi (communes de Bagnères-de-Luchon et de Saint-Aventin, 31) (demandeur : Bureau d’étude biotope Midi-Pyrénées).

Touchet P. – Rapport d’expertise sur deux constats de dommage, commune de Tramezaïgues (demandeur : DDEA Hautes-Pyrénées).

Touchet P. – Rapport d’expertise sur un constat de dommage effectué sur la commune de Sost (65) (demandeur : DDEA Hautes-Pyrénées).

Vandel J.-M., Catusse M., Boutin J.-M. & M. Cuzange – Avis technique relatif aux demandes ou propositions d’exploitants agricoles et chasseurs de Saône-et-Loire pour organiser la destruction de corneilles noires et corbeaux freux en compléments des moyens légaux déjà utilisés (demandeur : MEEDDM/DEB).

Ouvrages et chapitres d’ouvrage

Blancou J., Artois M., Gilot-Fromont E., Kaden V., Rossi S., Smith G.-C., Hutchings M.-R., Chambers M.-A., Houghton S. & R.-J. Delahay – Chapter 6. Options for the control of disease: targeting the infectious or parasitic agent. In: Management of disease in wild mammals – Delahay R.-J., Smith G.-C. & M.-R. Hutchings eds. Tokyo, Springer, 2009: 97-120.

Carter S.-P., Roy S.-S., Cowan D.-P., Massei G., Smith G.-C., Ji W., Rossi S., Woodroffe R., Wilson G.-J. & R.-J. Delahay – Chapter 7. Options for the control of disease 2: targeting hosts. In: Management of disease in wild mammals – Delahay R.-J., Smith G.-C. & M.-R. Hutchings eds. Tokyo, Springer, 2009: 121-146.

Defos du Rau P. & J.-Y. Mondain-Monval – Nette rousse Netta rufina. In : Atlas des oiseaux nicheurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur – Flitti A., Kabouche B., Kayser Y. & G. Olioso. Paris, Delachaux Niestlé LPO PACA, 2009 : 54-55.

Ferrand Y. & F. Gossmann – La Bécasse des bois. Histoire naturelle. Saint-Lucien, Effet de Lisière éditeur, 2009, 223 p.

Kayser Y., Gauthier-Clerc M. & J.-B. Mouronval – Ibis sacré Threskiornis aethiopicus. In : Atlas des oiseaux nicheurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur – Flitti A., Kabouche B., Kayser Y. & G. Olioso. Paris, Delachaux Niestlé LPO PACA, 2009 : 118-119

Martin J., Tolon V., Van Moorter B., Basille M. & C. Calenge – On the Use of Telemetry in Habitat Selection Studies. In: Telemetry. Research, Technology and Applications – Barculo D. & J. Daniels eds. Hauppauge(USA), Nova Science Publishers Inc., 2009 : 37-55.

Mondain-Monval J.-Y. & P. Defos du Rau – Canard chipeau Anas strepera. In : Atlas des oiseaux nicheurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur – Flitti A., Kabouche B., Kayser Y. & G. Olioso. Paris, Delachaux Niestlé LPO PACA, 2009 : 44-45.

Montadert M. – Gélinotte des bois Bonasa bonasia. In : Atlas des oiseaux nicheurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur – Flitti A., Kabouche B., Kayser Y. & G. Olioso. Paris, Delachaux Niestlé LPO PACA, 2009 : 60-61.

Montadert M. – Râle des genêts Crex crex. In : Atlas des oiseaux nicheurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur – Flitti A., Kabouche B., Kayser Y. & G. Olioso. Paris, Delachaux Niestlé LPO PACA, 2009 : 162-163.

Poire P., Zabardi Y. & A. Bernard-Laurent – Perdrix bartavelle Alectoris graeca saxatilis. In : Atlas des oiseaux nicheurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur – Flitti A., Kabouche B., Kayser Y. & G. Olioso. Paris, Delachaux Niestlé LPO PACA, 2009 : 66-67.

Ponce-Boutin F. – Perdrix rouge Alectoris rufa. In : Atlas des oiseaux nicheurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur – Flitti A., Kabouche B., Kayser Y. & G. Olioso. Paris, Delachaux Niestlé LPO PACA, 2009 : 68-69.

Schricke V. & P. Triplet – Dénombrer les oiseaux d’eau – In : Manuel de gestion des aires protégées d’Afrique francophone Triplet P., éd.. Paris, Awely, 2009 : 692-699.

Thoisy B. (de), Richard-Hansen C. & C.-A. Peres – Impacts of subsistence game hunting on Amazonian primates. In: South American Primates: Developments in Primatology: Progress and Prospects. Garber P.-A., Estrada A., Bicca-Marques J.-C., Heymann E.-W. & K.-B. Strier, eds. Springer, 2009 : 389-412.

Triplet P. & V. Schricke – Censusing waterbirds in the Senegal Delta requires a great effort. In: Living on the edge: Wetlands and birds in a changing Sahel. Zwarts L., Bijlsmar.G., Van der Kamp J. & E. Wymenga. Zeist, KNNV Publ., 2009 : 122-123.

Ward A.-I., Vercauteren K.-C., Walter W.-D., Gilot-Fromont E., Rossi S., Edwards-Jones G., Lambert M.-S., Hutchings M.-R. & R.-J. Delahay – Chapter 8. Options for the control of disease 3: targeting the environment. In: Management of disease in wild mammals – Delahay R.-J., Smith G.-C. & M.-R. Hutchings eds. Tokyo, Springer, 2009: 147-168.

62 – Rapport scientifique ONCFS 2009

Colloques, conférences, workshops

Organisations

2nd Pan-European Duck Symposium 23-26 mars 2009, Arles.

Colloque national Perdrix grise12-13 mars 2009, Amiens.

Colloque national Bécasse des bois4 -5 juin 2009, Nouan-le-Fuzelier.

Communications

Albespy F., Brochet A.-L., Lebarbenchon C., Guillemain M. & M. Gauthier-Clerc – Risks of introduction and dispersal of avian influenza viruses by local and migratory movements of teals (Anas crecca). In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 29.

Andrivot J., Hibert F., Scotti-Saintagne C. & C. Richard-Hansen – From faeces to DNA: Characterization of the lowland tapir’s diet with genetic tools. Knowledge-based management of tropical rainforests Int. Conference, 22-28 november 2009, Cayenne, French Guiana.

Arzel C., Elmberg J. & M. Guillemain – Waterfowl migration and wetland management at the European scale. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 33.

Ballon P., Marell A., Dupouey J.-L., Saïd S. & V. Boulanger – Effects of forest ungulates on plant species richness. In: Book of abstracts part 2, 29th IUGB Congress, 17-22 August 2009, Moscow, Russia: 220.

Brochet A.-L., Fritz H., Gauthier-Clerc M. & M. Guillemain – Retention time, retrieval and germination rates of seed species in teal (Anas crecca). In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 48.

Brochet A.-L., Green A.-J., Fritz H., Gauthier-Clerc M. & M. Guillemain – The role of ducks in seed dispersal within a wintering quarter. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 34.

Brochet A.-L., Guillemain M., Fritz H., Gauthier-Clerc M. & A.-J. Green – Seed dispersal by Teal: Duck guts are more important than their feet. In: Duck Research and Management in a changing world, 5th North Am. Duck Symp., 17-21 August 2009, Toronto (Ontario), USA.

Cadiou B., Barbraud C., Deniau A., Fortin M., Nisser J., Quenot F., Robert C., Siorat F. & P. Yésou – Two consecutive years of breeding failure for European shags Phalacrocorax aristotelis in Brittany, France. In: Seabird Group 10th Int. Conf., 27-30 March 2009, Bruges, Belgium, poster.

Caizergues A. & J. Hars – Epidemiology of influenza A viruses: could wild ducks be involved in the maintenance and spreading of highly pathogen strains? In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 26.

Caizergues A., Legagneux P., Schricke V., Gauthier-Clerc M. & M. Guillemain – Past history of tufted duck populations wintering in the Camargue, how much can we learn from long term monitoring schemes ? In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 48.

Champagnon J., Guillemain M., Gauthier-Clerc M. & J.-D. Lebreton – Consequences of massive bird releases for hunting purposes, the mallard Anas platyrhynchos in Camargue, southern France. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 49.

Doctrinal D., Ruette S., Hars J., Artois M. & D.-J. Bicout – Analysis of the 2006 HPAI H5N1 outbreak in the Dombes area, France. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 29.

Ferrand Y. & F. Gossmann – Peut-on prévoir l’abondance des bécasses? Intérêt des observations au Nord et à l’Est de l’Europe. In : Programme et résumés des communications, Colloque national Bécasse des bois, 4-5 juin 2009, Nouan-le-Fuzelier, France, ONCFS, FNC, FDC. Loir-et-Cher : 18-25.

Ferrand Y., Gossmann F., Bastat C. & M. Guenezan – Bilan des connaissances sur la bécasse des bois en hivernage. Outils de suivi et état de conservation. In : Programme et résumés des communications, Colloque national Bécasse des bois, 4-5 juin 2009, Nouan-le-Fuzelier, France, ONCFS, FNC, FDC. Loir-et-Cher : 3-10.

Fouque C., Le Barz C., Schricke V., Michas M. & M. Guillemain – Trends in numbers of wildfowl and coot wintering in France. Relations with wetland status. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 37.

Fournier J.-Y., Fouque C., Henke E., Barenger M.-C. & P. Defos du Rau – The Dombes region as an example of a wetlands of international importance for wildfowl wintering in France. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 50-51.

Golovan V., Iljinsky I., Roux D. & H. Lormée – Monitoring of thrushes abundance and breeding success in North-west Russia: first insights from a 8 years survey. In: Book of abstracts part 2, 29th IUGB Congress, 17-22 August 2009, Moscow, Russia: 258.

Green A.-J., Georgiev B.-B., Brochet A.-L., Gauthier-Clerc M., Fritz H. & M. Guillemain – Explaining variation in the prevalence of the cloacal cestode parasite Cloacotaenia megalops in teal wintering in the Camargue: what does it tell us about teal ecology and global change? In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 37-38.

Guillemain M. – Vigilance while foraging: combined effects of predation risk and mateguarding in dabbling ducks. In: 5th Ecology and Behaviour meeting, 6-10 April 2009, Lyon, France: 34.

Guillemain M., Bertout J.-M., Christensen T.-K., Poysa H., Vaananen V.-M., Triplet P., Schricke V. & A.-D. Fox – The vast majority of first-year teal (Anas crecca) never reach their French wintering quarters. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 52.

Guillemain M., Elmberg J., Gauthier-Clerc M., Massez G., Hearn R., Simon G. & J. Champagnon – Wintering dabbling ducks have become heavier: an effect of global warming or intensified game management practices? In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 52.

Colloques, conférences et workshops

Rapport scientifique ONCFS 2009 – 63

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Hargues R., Schricke V., Auroy F. & J.-P. Arnauduc – Annual hunting bag monitoring: the case of night shooting in France. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 53.

Hars J., Schmitz A., Caizergues A., Fouque C., Guillemain M., Simon L., Massin P., Briand F.-X. & V. Jestin – The role of Anatidae in the epidemiology of avian influenza viruses in France. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 27-28.

Hibert F., Vanpe C., Marmoex C., Debeir L. & C. Richard-Hansen – Camera trapping as a useful tool to monitor elusive wildlife in tropical rainforest. Knowledge-based management of tropical rainforests Int. Conference, 22-28 november 2009, Cayenne, French Guiana.

Klein F., Bedarida G., Guibert B., eds. – Actes du Symposium national sur l’étude et la gestion du cerf, 18-19 avril 2008, Dijon, France. Paris : ANCGG, FNC, ONCFS, 2009.

Lebreton J.-D., Devineau O. & M. Guillemain – An overview of population dynamics in ducks and geese (Anseriformes). In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 24.

Legagneux P., Emeriau S., Giraudeau M. & A. Caizergues – Combining field and aviary approaches to monitor incubation in ducks: importance of body and climatic conditions. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 56-57.

Legagneux P., Thery M., Clark R.-G., Guillemain M., Eraud C. & V. Bretagnolle – Geographical variation of a secondary sexual trait in a long distant migrant bird species. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 39-40.

Magnani Y., Aubry P., Léonard P. & Observatoire des galliformes de montagne – Statistical power analysis of sampling design for monitoring the reproductive success of black grouse in the French Alps. In: 5th Eur. Conf. Black Grouse Endang. Spec., 5-9 October 2009, Bialowieza, Poland, Polish Soc. Birds Prot.: 30-31.

Menoni E. – Consequences of the studies about the biology and the ecology of the Capercaillie on the forestry and the natural habitat management in four French mountain ranges and about the conservation of the biodiversity of these areas. In: 5th Ecology and Behaviour meeting, 6-10 April 2009, Lyon, France: 76.

Menoni E., Montadert M. & B. Leclercq –The mating time of the Capercaillie in the Pyrénées and the Jura become earlier and earlier. In: Per Wegge Jubilee Symposium, 5-8 August 2009, Evenstadt, Norway, poster.

Mondain-Monval J.-Y., Defos du Rau P., Guillemain M. & A. Olivier – Eleven years of non-toxic shot hunting in Camargue, southern France: hunter performance and changes in exposure of waterbirds to lead. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 40-41.

Mondain-Monval J.-Y., Olivier A. & A. Le Bihan – Recent trends in the harvest of wildfowl and the number of hunters in the Camargue, preliminary results. (Rhone river delta, France). In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 58-59.

Mouronval J.-B. & M. Guillemain – The diet of common pochards wintering in the Camargue has changed dramatically over the last 25 years. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 59.

Niqueux E., Guionie O., Schmitz A., Hars J. & V. Jestin – Natural immune response of wild birds against subtype H5 and N1 influenza viruses in France. In: 7th Symp. Int. Avian Influenza in Poultry and wild Birds, 5-8 April 2009, Athens (Georgia), USA, poster.

Niqueux E., Guionie O., Schmitz A., Simon L., Hars J., Ruette S. & V. Jestin – Natural immune response of wild birds against subtype H5 and N1 influenza viruses in France. In: 2nd Pan-European Duck Symposium, 23-26 March 2009, Arles, France, ONCFS: 31.

Nivois E., Brandt S. & E. Baubet – L’outil SIG dans l’étude de l’occupation de l’espace par le sanglier. In: Actes du colloque SIG 2009, Conférence Francophone ESRI, 30 septembre-1er octobre, Versailles, France.

ONCFS, FNC, FRC de Picardie, FDC – Dossier : La perdrix grise : oiseau-gibier objet de toutes les passions, de toutes les préoccupations et de toutes les attentions... Actes du Colloque national Perdrix grise, 12-13 mars 2009, Amiens, France. Faune Sauvage, 2009, 286 : 16-49.

Rodriguez-Teijero J.-D., Sarda-Palomera F., Alves I., Boutin J.-M., Guerreiro A., Maghnouj M., Ricci J.-C., Roux D. & M. Puigcerver – Is the atlantic metapopulation of common quail (Coturnix coturnix) declining? Preliminary results of a transnational monitoring programme. In: Book of abstracts part 2, 29th IUGB Congress, 17-22 August 2009, Moscow, Russia: 318-320.

Triplet P., Schricke V., Sylla S.-I. & I. Diop, eds. – Actes du Colloque « Quel avenir pour les oiseaux d’eau dans le delta du Sénégal ? Situation actuelle et perspectives », 14-15 novembre 2008, Saint-Louis, Sénégal, 2009.

BrochureCamus A., Bernard J.-L., Granval P., Cariolle M., Fougeroux A., Goffaux R., Maillet-Mezeray J., Lacau C., Omnès F. & F. Reitz – Gestion des bords de champs cultivés. Agriculture, Environnement et Faune Sauvage. Paris, ONCFS – Inst. Tech. Betterave – CETIOM – FNC – Arvalis – Syngenta, 2009, 25 p.

64 – Rapport scientifique ONCFS 2009

Contacts

> DIRECTIONS

Direction générale85 bis, avenue de WagramBP 23675822 Paris Cedex 17Tél. 01 44 15 17 17Fax 01 47 63 79 [email protected]

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Communication85 bis, avenue de Wagram BP 23675822 Paris Cedex 17Tél. 01 44 15 17 17Fax 01 47 63 79 [email protected]

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CNERA Prédateurs – animaux déprédateurs5, allée de Bethléem ZI Mayencin38610 GièresTél. 04 76 59 13 29 Fax 04 76 89 33 [email protected]

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Impression Bialec Nancy – ISSN : 1964-5570 – Achevé d’imprimer : 4e trimestre 2010Imprimé sur du papier issu de forêts durablement gérées et par un imprimeur certifié Imprim’Vert.

Rapport scientifique

2009

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