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  • Cover: photo by Dana Smillie / World Bank

  • Business Plan pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 3 of 90

    Table de matières

    Acronymes et glossaire 4

    Résumé exécutif 7

    1 Le défi de l’Innovation Climatique 13

    1.1. Technologies climatiques 13

    1.2. L’innovation technologique 14

    1.3. Le Programme de Technologie Climat de la Banque mondiale 16

    1.4. Centres d‘Innovation Climatique(CIC) 16

    1.5. Processus de conception d`un CIC pour le Maroc 18

    2 Evaluation technique : les technologies climatiques au Maroc 21

    2.1. Les technologies climatiques dans le contexte Marocain 21

    2.2. Priorisation des technologies climatiques 28

    2.3. Identification des besoins d’assistance pour l’innovation Climatique au Maroc 30

    3 Evaluation institutionnelle : analyse des parties prenantes 39

    3.1. Gouvernement 42

    3.2. Universités et Centres de Recherche 43

    3.3. Incubation/Essaimage/cadre d’innovation 45

    3.4. Industrie 46

    3.5. ONG et partenariat avec la société civile 48

    3.6. Institutions financières 48

    3.7. Coopération /Institutions internationales 51

    4 Modèle et activités du CIC Maroc 52

    4.1. Modèle du CIC Maroc 52

    4.2. Programme détaillé du CIC 53

    4.3. Calendrier opérationnel des 5 premières années 56

    4.4. Liens CIC/Fonds d’Investissements 57

    5 Création du CIC Maroc 58

    5.1. Choix de la forme juridique 58

    5.2. Lancement du CIC 60

    6 Plan de financement du CIC Maroc 73

    6.1. Budget pour les 5 premières années 73

    7 Conclusion 76

    Annexe 1 : Liste des personnes rencontrées lors des différentes missions de

    préparation du Projet CIC Maroc 78

    Annexe 2 : Matrice budget du CIC pour les 5 premières années considérant

    aussi les investissements qui seront sollicités auprès de fonds externes au

    CIC 80

    Annexe 3: Matrice budget propre du CIC pour les 5 premières années ne

    considérant pas les investissements qui seront sollicités auprès de fonds

    externes au CIC et qui seront alloués aux entreprises qui seront soutenues par

    le CIC 86

  • Business Plan pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 4 of 90

    Acronymes et glossaire

    ABH

    ADA

    ADEREE

    AFD

    AMIC

    AMISOLE

    AMRI

    ANAFIDE

    ANPME

    APC

    ASPAM

    BAD

    BCP

    BEI

    BID

    BM

    BMCE

    BMCI

    CC

    CCNUCC

    CDG

    CERPHOS

    CES

    CGEM

    CIC

    CE MDP

    CIH

    COMADER

    CMI

    CMPP

    CNRST

    CPV

    CSP

    EE

    EHTP

    EMI

    ENIM

    ENSEM

    ENA

    ER

    FAO

    Agences de Bassins Hydrauliques

    Agence pour le Développement Agricole

    Agence de Développement des ER et de l’EE

    Agence Française de Développement

    Association Marocaine des Investisseurs en Capital

    Association Marocaine des Industries Solaires et Éoliennes

    Association Marocaine de la Recherche et de l`Invention

    Association Nationale des Améliorations Foncières, de l'Irrigation, du

    Drainage et de l’environnement

    Agence Nationale des Petites et Moyennes Entreprises

    Association Professionnelle des Cimentiers du Maroc

    Association des Producteurs d'Agrumes du Maroc

    Banque Africaine de Développement

    Banque Centrale Populaire

    Banque Européenne d'Investissement

    Banque Islamique de Développement

    Banque Mondiale

    Banque Marocaine du Commerce Extérieur

    Banque Marocaine pour le Commerce et l'Industrie

    Changement Climatique

    Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements

    Climatiques

    Caisse de Dépôt et de Gestion

    Centre d'Etude et de Recherche des Phosphates Minéraux filiale de

    l'OCP

    Conseil Economique et Social

    Confédération Générale des Entreprises du Maroc

    Centre d`Innovation Climatique

    Conseil Exécutif du MDP

    Crédit immobilier et hôtelier

    Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural

    Centre Marocain d`Innovation

    Centre Marocain de Production Propre

    Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique

    Concentrated PhotoVoltaïque

    Concentrated Solar Power

    Efficacité Énergétique

    École Hassania des Travaux Publics

    École Mohammedia des Ingénieurs

    École Nationale de l`Industrie Minérale

    École Nationale Supérieur de l` Énergie Mécanique

    École Nationale d`Agriculture de Meknès

    Énergie Renouvelable

    Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l’Agriculture

    http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=afd&source=web&cd=1&cad=rja&ved=0CDQQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.afd.fr%2F&ei=Ihy_UPGtN8OphAfBr4GoBQ&usg=AFQjCNG_EKLlvoIB4C_Xyk36U7DFquCgmwhttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=bad&source=web&cd=1&ved=0CC4QFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.afdb.org%2Ffr%2F&ei=xx2_UOP6POqJ0QHC04CABQ&usg=AFQjCNEG-V8YqjXv0zCEZzW9Q4sF7ysNcQ&cad=rjahttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=bei&source=web&cd=1&ved=0CC4QFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.eib.org%2F%3Flang%3Dfr&ei=kRy_UKPaOcm5hAe8uIHABw&usg=AFQjCNFZq1PFY7WUVi7MD05w1SFhlqFJZQ&cad=rjahttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=bmce&source=web&cd=1&cad=rja&sqi=2&ved=0CC4QFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.bmcebank.ma%2F&ei=Ox6_UK-uN4SShgeYt4DIBA&usg=AFQjCNH_R-yi17fPvWjAaonTUzO4a5xXhghttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=bmci&source=web&cd=5&sqi=2&ved=0CFQQFjAE&url=http%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FBanque_marocaine_pour_le_commerce_et_l%2527industrie&ei=Yh6_UNjgAY-whAfxyoHYBA&usg=AFQjCNF5wlINZxR7prMW_HQXtGD11JBvLw&cad=rjahttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=cih%20maroc&source=web&cd=3&cad=rja&sqi=2&ved=0CD4QFjAC&url=http%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FCr%25C3%25A9dit_immobilier_et_h%25C3%25B4telier&ei=UB-_UIBVzoaFB56ygZgM&usg=AFQjCNFptBk7KGEozqV_kdGGMQjI2NUxqAhttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=fao&source=web&cd=1&cad=rja&sqi=2&ved=0CC4QFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.fao.org%2Findex_fr.htm&ei=byG_UJCGE4m5hAeCs4GQBg&usg=AFQjCNFdLYMJxv1R1NrSIVUM9OSVJJVAkg

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 5 of 90

    FDE

    FENELEC

    FIMME

    FMCI

    FNBTP

    GES

    GIP

    GIZ

    IAV

    INRA

    INRH

    INSEAD

    IFMEREE

    IRESEN

    JICA

    KFW

    LFC

    LPEE

    MAD

    MASEN

    MAScIR

    MAGG

    MAPM

    MDP

    MEDZ

    MEF

    MENA

    MEMEE

    MESRSFC

    MHUPV

    MICNT

    MTE

    OCP

    OMPI

    ONEE

    ONG

    ONUDI

    OPI

    ORMVA

    PTC

    PME

    Fonds de Développement de l'Énergie

    Fédération nationale de l'électricité, de l'électronique et des énergies

    renouvelables

    Fédération des Industries Métallurgiques, Mécaniques et

    Électromécaniques

    Fédération Marocaine de Conseil et d’Ingénierie

    Fédération nationale des Bâtiments et des Travaux Publics

    Gaz à Effet de Serre

    Groupement d’Intérêt Public

    La Société Allemande de Coopération Internationale

    Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

    Institut National de Recherche Agronomique

    Institut National de Recherche Halieutique

    Institut Européen d'Administration des Affaires

    Institut de Formation aux Métiers des Énergies Renouvelables et de

    Efficacité Énergétique

    Institut de Recherches en Énergie Solaire et en Énergies Nouvelles

    Agence de Coopération Internationale du Japon

    Banque Allemande

    Lampes à Basse Consommation

    Laboratoire Public d`Essais et d`Etudes

    Dirham Marocain

    Moroccan Agency for Solar Energy

    Moroccan foundation for Advanced Science, Innovation and

    Research

    Ministère des Affaires Générales et de la Gouvernance

    Ministère de l` Agriculture et de la Pèche maritime

    Mécanisme pour un Développement Propre (Protocole de Kyoto)

    MEDZ, filiale de CDG Développement,

    Ministère de l`Économie et des Finances

    Middle East and North Africa

    Ministère de l`Énergie, des Mines, de l`Eau et de l`Environnement

    Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique

    et de la Formation des cadres

    Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la Ville

    Ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies

    Ministère des Transports et de l`Équipement

    Groupe Office Chérifien des Phosphates

    Organisation mondiale de la propriété intellectuelle

    Office Nationale de l´Eau et de l’Électricité

    Organisation Non Gouvernementale

    Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel

    Office de la Propriété Industrielle

    Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole

    Programme de Technologie Climat de la Banque mondiale

    Petites et Moyenne Entreprise

    http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=jica&source=web&cd=1&cad=rja&sqi=2&ved=0CC4QFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.jica.go.jp%2Fenglish%2F&ei=FSK_UOeKHoXRhAfrjYGADA&usg=AFQjCNGyR1WNjnQVjT_kXqpmxSmzWtN4FAhttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=onudi&source=web&cd=5&cad=rja&sqi=2&ved=0CEwQFjAE&url=http%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FOrganisation_des_Nations_unies_pour_le_d%25C3%25A9veloppement_industriel&ei=VSS_UJnYN4u7hAfRuoCADA&usg=AFQjCNH6kffPBfOFYtzY6BuVOb3FbbbXfg

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 6 of 90

    PNUD

    PoA

    PTC

    PV

    R&D

    RMIE

    SIE

    SNTPE

    TAM

    TC

    TPE

    UE

    USD

    USAID

    Programme des Nations Unies pour le développement

    Programme d’activité MDP

    Programme de Technologie Climat (Banque Mondiale)

    PhotoVoltaïque

    Recherche & Développement

    Réseau Maroc d’Incubation et d’Essaimage

    Société d`Investissement Énergétique

    Stratégie Nationale des Très Petites Entreprises

    Taahil Al Moukawalat

    Technologie Climatique

    Très Petite Entreprise

    Union Européenne

    Dollar Américain

    Agence des États-Unis pour le développement international

    http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=pnud&source=web&cd=1&cad=rja&sqi=2&ved=0CC4QFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.undp.org%2Ffrench%2F&ei=2iS_UKz0OMjQhAeSqYHACA&usg=AFQjCNHpluIIOhatnG-rL6CpMIiDSwuEAghttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=usaid&source=web&cd=3&sqi=2&ved=0CEgQFjAC&url=http%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FAgence_des_%25C3%2589tats-Unis_pour_le_d%25C3%25A9veloppement_international&ei=Bia_UMqbDZODhQfD2oDABQ&usg=AFQjCNFi3QY2oQ0aPRBqbnD0VVO2EcSisQ&cad=rja

  • Business Plan pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 7 of 90

    Résumé exécutif

    La Banque Mondiale appuie, à travers infoDev, l’établissement de Centres d'Innovation

    Climatiques (CICs) dans un certain nombre de pays en développement. Ces CICs

    fournissent une approche innovante en matière de lutte contre le changement climatique en

    aidant ces pays à atteindre une croissance verte pérenne et créatrice d’ emplois dans de

    nouvelles filières. Chaque centre offre aux entreprises locales des financements à des

    stades précoces et d'autres services pour leur permettre de développer de façon proactive et

    profitable des solutions innovantes de technologies climatiques qui répondent aux besoins

    locaux. Cela permet à ces pays de relever le défi du changement climatique mais aussi de

    connaitre un développement économique, une création d'emplois et une amélioration de leur

    compétitivité industrielle. Le Maroc est le premier pays de la région MENA ou un CIC est

    prévu.

    Le CIC Maroc sera un outil qui va accompagner et appuyer la concrétisation des différentes

    stratégies nationales en particulier celles relatives à l’énergie, à l’émergence industrielle, à

    l’innovation et à la lutte contre le réchauffement climatique. Il favorisera aussi les synergies

    entre ces stratégies pour réussir la croissance verte recherchée. Ce plan d'affaires décrit un

    investissement nécessaire de l’ordre de 14 millions d’USD pour établir un CIC au Maroc sur

    une période de cinq années.

    Contexte

    Le Maroc est confronté à de grands défis qui sont en relation directe avec le changement

    climatique et le besoin de réaliser une croissance verte. La dimension des enjeux de ces

    défis conforte le besoin de stimuler l'innovation climatique et de promouvoir de nouvelles

    industries locales en technologies climatiques1 au Maroc :

    Le Maroc est l'un des pays d’Afrique les plus vulnérables aux effets du changement

    climatique avec une aridité de plus en plus prononcée, moins de ressources en eau,

    plus de sécheresses et d’inondations et un littoral, ou vivent les 2/3 de la population,

    qui serait menacé par la hausse du niveau de la mer ;

    L’économie du Maroc est basée en grande partie sur l’Agriculture (agriculture,

    élevage, foresterie, pèche et industries associées) et le tourisme, secteurs exposés

    au risque climat et qui nécessitent une adaptation appropriée ;

    Le Maroc satisfait ses besoins en énergie en s’approvisionnant à plus de 94% de

    l’extérieur. La demande énergétique devrait tripler entre 2008 et 2030. Pour relever

    ce défi énergétique, le Maroc s’est doté d’objectifs ambitieux pour 2020 en matière

    d’Energies Renouvelables (ER) et d’Efficacité Energétique (EE) (42% de la capacité

    électrique totale installée en ER; une économie d’énergie de 15%) ;

    1 Le Concept de `Technologies Climatiques` intègre deux types de catégories :

    - Des technologies contribuant à l’atténuation des émissions en GES dans la production de

    l’énergie, les procédés industriels, le transport, l’agriculture, la lutte contre la déforestation ;

    - De technologies aidant dans l’adaptation aux impacts du CC comme la conservation des

    eaux, le développement de cultures résilientes aux stress et à l`abondance hydriques, le

    renforcement des infrastructures et la gestion des catastrophes.

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 8 of 90

    Les ER représentaient déjà en 2009 au Maroc plus de 10% de la production

    électrique globale du pays2 . Les investissements au Maroc dans les ER ont atteint

    en 2010 les 180 millions USD. Les études récentes réalisées montrent que le

    potentiel en électricité par ER pour 7 pays de la région MENA dont le Maroc serait

    de 1552 Twh en 2030, soit 2.67 fois celui de 2009

    Le développement économique du Maroc nécessite une expansion de ses activités

    industrielles. Le Maroc a adopté une stratégie industrielle volontariste et intégrée

    "Pacte Nationale pour l’Émergence Industrielle" ciblant plusieurs secteurs clefs.

    L’intégration du secteur des technologies climat dans cette stratégie s’impose pour

    accompagner les grands chantiers en cours et à venir d’énergie, d’agriculture,

    d’habitat et de transports.

    L’économie marocaine a connu un développent du taux de croissance moyen de 4%

    durant les 5 dernières années. L`entreprise Marocaine participe fortement à cette

    croissance, mais cela ne concerne en réalité qu’un nombre limité de grandes

    entreprises. En effet 93% des entreprises marocaines sont des PME qui mènent des

    activités à portée limitée. Ces PME ont besoin de soutien pour leur développement.

    Les associer dans une dynamique d`innovation climatique autour des technologies

    climat serait une bonne opportunité3

    Le niveau moyen du chômage est aujourd’hui autour de 9.8% au Maroc. 24% de ces

    chômeurs sont des diplômés, or le système d'enseignement supérieur marocain

    comprend divers établissements publics et privés : facultés, écoles supérieures de

    technologie (EST), écoles d'ingénieurs, écoles de commerce, etc. –délivre prés de

    100 000 diplômes universitaires par année et établi de nombreux partenariats avec

    des établissements d'enseignement supérieur en Europe et au Canada afin d’offrir

    des programmes d'études communs dans divers domaines permettant d'obtenir un

    diplôme dans des universités réputées (les domaines d'études en forte progression

    concernent notamment les études d'ingénierie et la gestion des affaires). La création

    d’emplois dans des filières industrielles nouvelles et innovantes pourrait appuyer le

    Maroc dans sa lutte contre ce fléau économique et social.

    Centre d’Innovation climatique(CIC)

    Durant l’année 2012, la BM a engagé avec les parties prenantes Marocaines de secteurs et

    d'horizons divers4, des réunions et échanges de préparation du projet CIC Maroc. Les

    résultats de cette démarche sont traduits dans le présent plan d’affaires.

    Ce processus a confirmé que le Maroc bénéficierait grandement de l'accueil du CIC, qu’il a

    des besoins réels en matière de conseil et de financements pour ses entreprises autour des

    technologies climatiques, qu’un marché embryonnaire existe et aurait besoin

    d’accompagnement et de soutien pour son développement et que le Maroc dispose des

    capacités et les compétences d’émergence industrielle et d'innovation nécessaires pour

    exécuter les programmes prévus par le CIC.

    2 UNECA 2012 ; « le secteur des énergies renouvelables en Afrique du Nord » Réunion d`experts.

    Aide mémoire. Rabat 12-13 janvier 2012. 3 ‘Support for Moroccan Solar Plan, Solar technologies in Morocco – Industry and value chain

    assessment, Report prepared by Fraunhofer Institute for Solar Energy systems , realized for MASEN and GIZ , 2012 4 Des représentants du gouvernement, des chercheurs/universités, des entrepreneurs, de l'industrie,

    des investisseurs, des ONG et des institutions internationales opérant au Maroc.

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 9 of 90

    Le processus a permis d’identifier des lacunes en matière d'innovation climatique dans

    plusieurs domaines au niveau de la technologie, de l'entreprise, de la finance, des marchés

    et des politiques. Les technologies prioritaires dans lesquelles le CIC Maroc devrait

    développer des compétences essentielles ont été cernées. Elles concernent les ER, l’EE et

    l’Economie d’eau/Agriculture. Sur cette base, la mission et les objectifs du CIC ont été

    conçus.

    Mission du CIC Maroc

    La mission du CIC Maroc sera d’aider l’entreprise et la recherche à se développer au Maroc

    à travers une participation accrue au secteur en pleine expansion des technologies climat en

    développant des solutions innovantes adaptées au contexte local et compétitives sur le

    marché international.

    Dans ce sens, le CIC va appuyer les entreprises du secteur des technologies climat à travers

    la facilitation de l’accès aux financements et l’octroi d’une assistance technique. Le CIC va

    s’intéresser à l’ensemble des technologies climat, avec :

    Une priorité au soutien des entreprises dans le secteur solaire dans un premier

    temps, étant donné la politique ambitieuse du Maroc dans ce domaine et ses

    perspectives ;

    Une prise en charge des entreprises sur d’autres technologies climat comme l’éolien,

    l’EE et certaines technologies dans le secteur agricole dans un deuxième temps.

    Objectifs de base du CIC Maroc

    Faciliter l’accès à des financements (subventions et investissements) pour des

    entreprises/PME pouvant développer leurs capacités et compétences industrielles et

    déployer des technologies climatiques innovantes au Maroc ;

    Animer un réseau d’acteurs (entreprises, institutions d’enseignement supérieur ou de

    R&D, Fédérations, Associations, Autres Partenaires Stratégiques) autour d’actions

    collaboratives permettant le développement de projets industriels dans les marchés

    ou segments de marché identifiés ;

    Renforcer la promotion et les partenariats avec d’autres réseaux professionnels dont

    les CICs de par le monde pour profiter au mieux des synergies en matière de

    transfert de savoir-faire, d’échange de bonnes pratiques, d’échanges commerciaux,

    d’entreprenariat et d’investissement.

    Faciliter l’accès aux informations relatives aux évolutions de marché, aux applications

    technologiques et aux financements disponibles en lien avec les technologies

    climatiques.

    Contribuer par la mise en œuvre d’une démarche de veille à la réflexion stratégique

    et à la définition d’objectifs opérationnels clairs partagés par l’ensemble de la

    communauté des acteurs.

    Offrir et développer toutes activités de services de soutien, de conseil et d’accompagner

    des porteurs de projets. Programmes d’activités

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 10 of 90

    Le CIC Maroc offrirait des services de financement, de fourniture d’informations sur le

    marché national et international des technologies climatiques, de conseil/formation et de

    mise en réseau.

    Financement

    Octroyer des subventions à l’investissement et des dons pour l’assistance technique

    couvrant entre 20.000 et 50.000 USD du coût des différentes activités dans la phase

    de développement/adaptation d’une technologie ;

    Donner accès à un capital d’amorçage et ainsi entraîner des investisseurs publics et

    privés à des investissements entre 150.000 USD et 1.500.000 USD par projet pour

    des entreprises qui visent à commercialiser un composant, un équipement ou un

    service destiné à une nouvelle application technologique climatique.

    Faciliter l'accès à un réseau de fonds privés/publics qui cherchent à investir des

    montants supérieurs à 1.500.000 USD dans des projets /entreprises de technologies

    climat.

    Information

    Créer des bases de connaissance en ligne sur les évolutions de marchés, de

    « technologies climatiques », de financements de projets et sur les échanges de

    savoir-faire et de bonnes pratiques. ;

    Créer des outils d’échanges d’information sur l’évolution du marché des technologies

    climatiques et sur les opportunités de financement: e-bulletin, site web CIC Maroc,

    Forum annuel « application technologie climatique Maroc » et tables rondes sur les

    meilleures pratiques mondiales en matière de gouvernance et de règlementation ;

    Fournir des études de marché pour des nouvelles technologies climatiques

    développées au Maroc qui incluent des études sur la concurrence internationale.

    Conseil /Formation

    Mettre en place un programme d’encadrement ou « mentoring » pour chaque

    entreprise soutenue financièrement par le CIC ;

    Organiser des séminaires de formation sur les technologies climatiques, sur la

    finance climat et sur l’entreprenariat.

    Mise en réseau

    Établir des partenariats entre le CIC et divers universités/écoles d’ingénieurs,

    entrepreneurs, investisseurs et associations professionnelles actifs dans le secteur

    des technologies climatiques ;

    Profiter de la mise en réseau international facilitée par l’appui de la Banque mondiale

    et d’autres bailleurs de fonds pour promouvoir l’échange d’information, le

    renforcement de capacités techniques et le transfert de technologies Nord-Sud et

    Sud-Sud.

    Plan opérationnel

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 11 of 90

    La mise en place du CIC Maroc prévoit de consacrer une phase de transition (prévue en une

    année) pour la préparation organisationnelle, financière et physique du CIC. Il s’agit d’une

    étape cruciale pour assurer les financements nécessaires, l'identification et la

    contractualisation des établissements partenaires, l’établissement de la structure du centre

    et la réalisation des recrutements clés pour le CIC. Aussi, la majorité des activités du CIC va

    débuter au-delà de cette phase.

    Gouvernance

    Deux variantes de statut juridique sont envisagées pour le CIC au-delà de la phase de

    transition :

    Un CIC sous forme d’une Association à présidence tournante avec un conseil

    d’orientation rassemblant différents organismes publics et privés directement

    concernés par les Technologies Climat ;

    Un CIC sous forme d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP) rassemblant dans un

    conseil d’orientation différents organismes publics et privés directement concernés

    par les Technologies Climat

    Pour ce qui est de la domiciliation du CIC, deux possibilités sont offertes : Le CIC serait

    domicilié à la CGEM ou à la CDG. Notons que la CGEM a depuis le début des concertations

    formulé son offre d’accueil du CIC Maroc.

    Durant la phase de transition, le montage et le lancement du CIC seraient assurés par

    MASEN avec l’appui d’un comité consultatif regroupant des représentants des Ministères de

    l’Energie, de l’Enseignement/Recherches, de l’Industrie, de la CGEM, de la CDG et de la BM

    (infoDev). Le Choix de MASEN pour gérer cette transition s’explique par la nature des

    activités prévues pour le CIC pour les premières années axées principalement sur le solaire.

    Organisation

    Le CIC serait suivi et évalué par un conseil d’orientation constitué d’une dizaine de

    représentants des secteurs de la recherche, de l’innovation, de l’industrie, de l’entreprise, de

    l’énergie et des ONGs. Il disposerait de 13 membres permanents.

    Fonds d’Investissements

    Le CIC pourrait, en premier lieu, accompagner les PME vers les deux principaux instruments

    publics de financement de l’innovation existants5, Intilak et Tatwir,pour leur permettre de

    bénéficier de ces financements pour des projets innovants en technologies climat.

    5 Un fonds de soutien à l’innovation a été mis en place au Maroc en juillet 2011 avec en particulier

    deux programmes de financements opérationnels (Avance remboursable si succès):

    Le fonds Intilak pouvant financer jusqu`à 116 279USD par projet (90% du cout du projet). Il

    concerne des PME en cours de lancement ;

    Le fonds Tatwir qui lui peut atteindre les 465 116 USD par projet (50% du cout du projet). Il

    concerne des PME qui vont développer leur procès ou se réorienter.

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 12 of 90

    Le CIC cherchera aussi à faire des technologies climat un secteur catalyseur pour le

    lancement d’un nouveau ‘fonds Capital amorçage public/privé pour promouvoir l’innovation’

    en cours de négociation entre le gouvernement et les acteurs financiers privés.

    Enfin, le CIC cherchera à moyen terme à créer avec différents partenaires nationaux et

    internationaux un ‘fonds d’innovation Climat’ qui pourrait consacrer les investissements

    nécessaires aux entreprises s’engageant dans les technologies climat.

    Plan financier

    Le CIC Maroc ne va gérer que le budget destiné à ses activités d’information, de conseil, de

    mise en réseau et de financements par subventions. Les investissements (Amorçage et

    autres) seront eux alloués, aux entreprises soutenues par le CIC, par d’autres fonds

    existants ou devant être créés et seront gérés directement par ces fonds.

    Le budget annuel qui sera mobilisé par le modèle CIC Maroc, soit directement à travers le

    budget propre du CIC soit indirectement à travers ces fonds d’investissement, est estimé

    pour les 5 premières années (Au-delà de l’année de transition) autour des 13,9 millions USD

    (Cf. Annexe 2).

    Le budget propre du CIC, sans considérer les investissements qui seront mobilisés par

    ailleurs, s’élève pour ces 5 premières années à 6,3 millions USD. La partie la plus importante

    du budget du CIC reste les financements (ici les subventions) avec 30% du budget. La mise

    en réseau et la facilitation de l’accès à l’information technique, commerciale et financière sur

    les Technologies Climat représentent à elles seules 37% de ce budget .La partie gestion du

    CIC est autour des 20% du budget (Cf. annexe 3).

  • Business Plan pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 13 of 90

    1 Le défi de l’Innovation Climatique

    1.1. Technologies climatiques

    Le Réchauffement climatique est là avec des conséquences notables et perceptibles aux

    niveaux mondial et régional sur l’agriculture, la foresterie, l’eau, la santé et sur le

    développement global des sociétés humaines. Dans le cadre de la CCNUCC, la majorité des

    pays se sont engagés à limiter ce réchauffement en stabilisant les émissions en GES à un

    niveau évitant un Changement Climatique irréversible. Mais et à ce jour, il n’y a pas encore

    de consensus sur la vitesse avec laquelle cette limitation des émissions sera faite ni sur la

    répartition à prévoir des efforts nécessaires par pays pour y arriver. Par ailleurs, dans cette

    convention, un engagement est pris par les pays les plus avancés d’aider les pays les plus

    vulnérables à s’adapter à ces CC.

    Il est clair que les efforts à consentir tant au niveau atténuation qu’adaptation pour lutter

    contre le CC nécessitent le recours à des `Technologies climatiques nouvelles et

    performantes .Le Concept de `Technologies Climatiques` intègre deux types de

    catégories 6 :

    - Des technologies contribuant à l’atténuation des émissions en GES dans la

    production de l’énergie, les procès industriels, le transport, l’agriculture, la lutte contre

    la déforestation ;

    - De technologies aidant dans l’adaptation aux impacts du CC comme la conservation

    des eaux, le développement de cultures résilientes aux stress et à l`abondance

    hydriques, le renforcement des infrastructures et la gestion des catastrophes.

    Les Pays en voie de développement ont un besoin croissant en ces technologies car leur

    recours aux énergies fossiles est de plus en plus difficile et leur vulnérabilité aux effets du

    CC est importante avec des moyens limités pour y faire face. Ce sont aussi des pays ou de

    grands projets énergétiques et d’infrastructures sont attendus et où l’anticipation des effets

    des CC sur ces projets serait porteuse. Aussi, il est opportun et urgent de créer dans ces

    pays des industries basées sur ces technologies climatiques avec des effets positifs sur

    l’emploi et sur l’économie. Recourir aux technologies Climat pour lutter contre le CC pose

    cependant deux problèmes fondamentaux liés à l'échelle et à la complexité :

    - Le CC affecte de larges couches de populations des pays en développement et

    touche de nombreux secteurs socio-économiques. Un effort majeur de mise à niveau

    est nécessaire ;

    - Un large éventail de technologies doit être mis en place dans de nombreux secteurs

    avec une variété d’approches et de stratégies. Une action plutôt complexe

    considérant les capacités humaines limitées dans la plupart de ces pays.

    6 ‘Climate Innovation Centers , a New way to foster climate technologies in the developing world’

    ;Infodev publication with UNIDO and AFID , October 2010

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 14 of 90

    Les Technologies respectueuses du climat sont variées et diverses. On peut en citer :

    - des technologies élevées et complexes, comme les cellules photovoltaïques nano-

    structurées pour exploiter plus efficacement le rayonnement solaire, des technologies

    utilisées pour renforcer le rendement du thermo solaire ou l'application de la

    biotechnologie pour développer des cultures résistantes à la sécheresse ;

    - des technologies apparemment simples comme des éoliennes basées sur des

    matériaux de pointe ;

    - des technologies de sauvegarde comme dans le cas des systèmes de gestion des

    transports.

    Ces technologies climatiques restent cependant complexes. Or dans les pays en

    développement, comme le Maroc, les capacités technologiques sont souvent limitées et les

    contraintes financières/institutionnelles rendent difficiles le défi de l'innovation. D’autres défis

    notamment énergétiques et alimentaires sont tout aussi pressants. Cela rend le processus

    d'innovation en matière de technologies climatiques beaucoup plus complexe et difficile dans

    ces pays.

    1.2. L’innovation technologique

    Le processus d'innovation technologique comprend un ensemble d'activités qui incluent la

    recherche, le développement, la démonstration et le déploiement. Les grandes phases de ce

    processus sont les suivantes:

    - La recherche: fondamentale et appliquée ; - La technologie : la traduction du concept original/invention dans la technologie qui

    peut impliquer l'élaboration d'une `Preuve de concept`, et la démonstration d'un prototype en dehors du laboratoire ;

    - Le produit: le développement d'un produit et d'un modèle tenant compte des conditions du marché et des besoins du consommateur ;

    - Le déploiement: les produits sont mis sur le marché soit par le démarrage d’entreprises créées pour exploiter la technologie, ou par des entreprises établies qui l'ont adoptée;

    - La diffusion: l'utilisation de la technologie se développe dans une large échelle,

    Une innovation réussie implique non seulement le développement de technologies nouvelles

    et améliorées ou l'adaptation de celles qui existent, mais aussi leur introduction dans le

    marché grâce à des produits spécifiques. Il y’a donc un besoin de produits nouveaux mais

    aussi de marchés intéressés par leur absorption. Une technologie qui existe ailleurs, et qui

    est introduite dans un nouveau pays grâce à un «transfert de technologie» peut aussi

    contribuer à «l'innovation» dans le pays récepteur. Le transfert de technologie peut se

    produire à toute étape de pré-commercialisation de la chaîne de valeur.7

    L'innovation requiert une série d'acteurs qui jouent des rôles différents à différents stades.

    7 Dans la définition de l’innovation adoptée dans le manuel d’Oslo édité par l’OCDE on trouve quatre types d’innovation : l’innovation de produit, l’innovation de procédé, l’innovation organisationnelle et l’innovation de commercialisation.

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 15 of 90

    Dans les premiers stades, les organismes de R&D jouent un rôle clef (organes du

    gouvernement, industries, universités ou laboratoires).Au fur et à mesure que l’on se déplace

    le long de la chaîne de l'innovation, d’autres acteurs deviennent plus importants. Lors des

    étapes ultérieures, les entreprises qui développement le produit deviennent les acteurs clefs

    Le financement de l'innovation est risqué, mais le risque diminue au fur et à mesure que l'on

    se déplace le long de la chaîne de l'innovation de la R&D vers la commercialisation. Il est

    plus difficile de prédire le résultat dans la R&D que dans la démonstration. Cependant, si le

    risque diminue les besoins en financements augmentent. Aussi, chaque étape du processus

    fait appel à des acteurs financiers différents (Figure 1) :

    - Les fonds publics vont soutenir l'activité la plus risquée- la recherche et le

    développement - et parfois la traduction des technologies qui en résultent en

    prototypes ;

    - Les capital-risqueurs vont s’impliquer dans la prochaine étape de l'innovation où les

    produits sont en cours de développement ou même dans la phase de démonstration

    du marché ;

    - Au fur et à mesure que la technologie évolue vers une commercialisation, des

    investisseurs privés, des banques, et même des financiers du marché commencent à

    s'impliquer.

    Traditionnellement, plusieurs obstacles bloquent les progrès de l'innovation. En raison de

    barrières de marché omniprésentes, on ne trouve généralement pas de financements privés

    pour porter des innovations nouvelles des stades précoces de la recherche en laboratoire à

    des prototypes de preuve de concept puis à l'échelle commerciale complète. Cela conduit à

    deux lacunes du marché qui tuent un trop grand nombre de nouvelles technologies

    prometteuses à la base. Ces lacunes sont connues sous le nom de "vallée technologique de

    la mort" pour le stade précoce (Figure 1) et de "vallée de commercialisation de la mort" pour

    le stade plus avancé. En conséquence, de nombreux prototypes innovants ne se retrouvent

    jamais sur le marché avec une chance de rivaliser avec les technologies établies.

    Figure 1 : Vallée Technologique de la mort

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 16 of 90

    1.2.1. Innovation technologique et Changement Climatique

    Le recours à l’innovation technologique est indispensable pour la réussite de la lutte contre le

    réchauffement climatique. Les nouvelles technologies climat permettront de réduire le coût à

    long terme du CC et d’atteindre une croissance verte. Dans ce domaine, les pays en

    développement veulent développer leur propre capacité à innover pour (i) assurer la sécurité

    énergétique et un accès accru à l'énergie, (ii)Participer à l'atténuation du CC et à l'adaptation

    et (iii) créer des industries nationales compétitives dans des technologies propres avec des

    créations d'emplois nouveaux et d'autres avantages socio-économiques.

    Les obstacles à l'innovation dans les technologies climat sont particulièrement élevés et

    prononcés dans les pays en développement. Ces obstacles incluent souvent :

    des lacunes dans les financements disponibles ;

    des capacités techniques et commerciales limitées ;

    des capacités entrepreneuriales et humaines insuffisantes ;

    des insuffisances au niveau de la réglementation environnementale.

    En outre, de nombreux pays en développement ne disposent pas d’organismes du secteur

    public et privé qui appuient l'innovation.

    1.3. Le Programme de Technologie Climat de la Banque mondiale

    En vue de soutenir l’accès des opérateurs privés domiciliés dans les pays en voie de

    développement aux nouvelles technologies climat la BM a mis en place un programme

    mondial de technologie et d’entrepreneuriat climat, le « Programme de Technologie Climat

    (PTC) ».

    L’une des Initiatives phares du PTC est l'appui à la mise en place au niveau des plusieurs

    pays en développement de Centres d'Innovation Climat (CIC). Le but recherché à travers la

    création de ces CIC est d’accélérer le développement, le déploiement et le transfert de

    technologies climat au niveau local dans une dynamique de création de richesses, d`emplois

    et de transition vers une économie verte.

    1.4. Centres d‘Innovation Climatique(CIC)

    Les CIC sont conçus considérant les besoins spécifiques de chaque pays d’accueil. Ils

    fournissent des financements, des services consultatifs, l'accès à la technologie et à

    l’information sur le marché et des liens internationaux (Figures 2 et 3). Ces services aident

    les entreprises locales innovantes, en particulier les PME, à devenir plus compétitives et

    rentables dans le secteur en expansion rapide des technologies propres, avec des

    retombées positives en matière de création d'emplois et de développement économique.

    A ce jour, outre le CIC Maroc, six autres CIC sont en cours de mise en place au Kenya, en

    Inde, au Vietnam, aux Caraïbes, en Afrique du sud et en Éthiopie. Le premier CIC du Kenya

    est opérationnel depuis Octobre 2012 (Encadré 1).

    Le PTC fournit un cadre favorisant les liens et échanges de bonnes pratiques entre tous ces

    CIC et les PME engagées dans chaque pays. Au niveau de la région MENA, la BM appuie

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 17 of 90

    actuellement la mise en place d’un réseau d’Innovation Climat. Le CIC Maroc serait la

    première composante prévue pour ce réseau dans la région.

    Figure2 : Services potentiels offerts par un Centre d'innovation climatique

    Figure 3 : Les Centres Innovation Climat en développement dans le monde

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 18 of 90

    Complémentarité avec les programmes actuels et futurs

    Chaque CIC est conçu et développé, en s'appuyant sur les expériences et l'expertise des

    parties prenantes locales représentant la R & D, les universités, les entrepreneurs, les ONG,

    le secteur privé et les ministères concernés tels que ceux de l'eau et de l'énergie, de

    l'environnement, du commerce, de l’industrie et de la finance. Il s’agit de s'assurer que les

    initiatives locales sont complétées et coordonnées sans duplication et d’avoir une

    participation locale et une appropriation qui permettront d'accroître le succès de la mise en

    œuvre du CIC et de ses actions.

    La BM veille aussi à ce que ces CIC s’intègrent dans les efforts menés au niveau mondial, y

    compris les programmes actuels et futurs visant à soutenir le développement des

    technologies du climat et leur déploiement dans le monde.

    1.5. Processus de conception d`un CIC pour le Maroc

    Durant l’année 2012, la BM a lancé un processus visant l’évaluation de la faisabilité de

    création au Maroc d’un Centre d’Innovation Climatique (CIC). Ceci a été réalisé à travers une

    Encadré 1 : Le Centre d’Innovation Climatique du Kenya (CIC)

    Le Kenya Climat Innovation Center fournira un ensemble intégré de services, d'activités et de programmes pour développer

    la capacité d'innovation existante et soutenir l'intensification accélérée et le déploiement de solutions technologiques

    climatiques. Le CIC pourra:

    Assurer l'accès à des investissements souples qui appuient les entreprises de technologies climatiques à différents niveaux

    de l'innovation ;

    Renforcer la capacité d'innovation à travers la fourniture de conseils, d'assistance et de la formation ;

    Activer une collaboration locale et régionale qui développe et soutient un écosystème d'innovation en Afrique de l'Est ;

    Identifier et débloquer de nouveaux débouchés grâce à l'accès à l'information commerciale ;

    Fournir un soutien et un plaidoyer auprès des gouvernements sur les questions politiques liées à l'innovation climatique ;

    Faciliter l'accès à des installations qui prennent en charge la conception technique, les tests et le développement.

    Au cours des cinq premières années, le CIC devrait permettre de créer plus de 70 entreprises de technologies climatiques

    viables, générant quelque 4.600emplois directs et indirects. Au cours de la prochaine décennie, on estime que plus de

    24.000emplois seront créés au Kenya et1,74 M tonnes de CO2seront atténués par les technologies qui seront prises en

    charge par le CIC.

    60% 11%

    9%

    8%

    7% 5%

    Kenya CIC Financements - USD 15.2m

    SME finance

    Business advisory

    Training, education

    Market information

    Governmentadvisory

    Networking, trade

    $0

    $1

    $2

    $3

    $4

    $5

    Year 1Year 4Year 7 Year10

    Mil

    lio

    ns

    CIC Revenue Model CICCost

    Invesmentcost

    Revenue

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 19 of 90

    démarche participative et intensive engageant les principales parties prenantes. Ces

    initiatives ont permis d’avoir et de valider des idées et suggestions concernant la conception

    et le développement du CIC Maroc.

    Objectifs visés

    1. Étudier la faisabilité d'établir un CIC au Maroc et développer un plan d'affaires

    complet de ce CIC. Il aurait pour mission d`aider à lever les barrières qui entravent le

    développement et le déploiement commercial des nouvelles technologies climatiques

    innovantes au Maroc ;

    2. Sur la base de ce plan d’affaires mobiliser, en collaboration avec des partenaires

    nationaux et internationaux, l’investissement nécessaire pour la mise en place du

    CIC et l’exécution des programmes du Centre ;

    3. Mettre en réseau le CIC Maroc au niveau régional et international pour promouvoir

    une collaboration sur les technologies climatiques, des liens d'affaires et pour

    soutenir les opportunités commerciales locales et internationales dans ce domaine

    au Maroc.

    Afin d’adapter le modèle du CIC Maroc et ses services associés au marché local, à ses

    opportunités, ses défis et besoins un processus participatif multiparti a été lancé dès

    décembre 2011 avec pour objectif d’aboutir à un plan d'affaires de ce CIC au début de

    l`année 2013 (Figure 4).

    Différentes parties prenantes ont été associées à une série de réunions/entretiens8 et à un

    sondage en ligne afin de : 1-mesurer l’intérêt porté par les différents acteurs politiques et

    socio-économiques à cette idée de création du CIC Maroc, 2-identifier et quantifier les

    besoins du Maroc en matière d’innovation climatique, 3-explorer les principaux obstacles au

    développement et à la commercialisation des technologies climat et 4-contribuer à

    l'élaboration et la conception de solutions appropriées pour surmonter ces obstacles :

    - Une première mission de la BM a été tenue en décembre 2011 ou différents acteurs

    du gouvernement et du secteur privé ont été rencontrés pour échanger sur ces

    aspects ;

    - Une cartographie des secteurs de l’économie/ finance, de l’industrie, de l’innovation,

    de la recherche et de l’entreprenariat au Maroc a été faite en Mars 2012 ;

    - Une enquête en ligne a été lancée en Mai 2012 auprès de 500 organismes dont une

    centaine ont répondu. L’objectif visé était d’affiner les besoins du Maroc en relation

    avec les technologies climat, afin de mieux cerner les activités potentielles que le CIC

    Maroc pourrait offrir. Ce sondage a eu lieu durant 3 semaines (10 avril-3 mai

    2012) (Figures 5 et 6):

    o 20% des personnes sollicitées ont répondu à cette enquête (Le plus grand

    nombre de participants aux sondages CIC menés à ce jour dans différents

    pays par la BM).

    8 La liste des personnes rencontrées lors de ces différentes réunions est présentée en Annexe 1

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 20 of 90

    Décembre 11: Identification

    des partenaires locaux

    Mars 12: Réalisation

    d`une cartographie du

    contexte local

    Mai 12:

    Enquête et évaluation

    quantitative

    Mai 12 :

    Entretiens approfondies

    avec les partenaires

    Septembre 12:

    Note `propositions

    Modele CIC Maroc`

    Octobre 12 :

    Adoption Modele CIC Maroc par

    les acteurs locaux

    Début 2013:

    Business plan du CIC Maroc

    o Les différentes régions économiques du pays se retrouvent dans la liste des

    participants ayant répondu au sondage avec une majorité concentrée dans

    les régions du Grand Casablanca (33.7%) et Rabat-Sale-Zemmour-Zaer

    (42.4%) ;

    o Parmi les participants au sondage ayant répondu, on trouve plus de 50%

    d’entreprises dont plus de 22% de TPE,24% de PME.

    - Une seconde mission de la BM a eu lieu en Mai 2012 ou des rencontres ont été

    tenues avec des représentants du gouvernement, du secteur privé, des instituts

    d‘innovation et de recherche. Les résultats de l’enquête ont été présentés et débattus

    avec les personnes rencontrées lors de cette mission ;

    - Une note synthétique sur le projet CIC Maroc a été élaborée et adressée pour avis

    au gouvernement du Maroc en Septembre 2012. Cette note avait pour but de

    présenter aux autorités marocaines des éléments de décision pour déterminer la

    mission, la portée, la structure de gouvernance et les activités du CIC Maroc,

    éléments essentiels pour une bonne poursuite de la préparation du plan d'affaires;

    - Une troisième mission de la BM a été organisée en Octobre 2012. Elle a permis, à

    travers différents contacts avec les autorités gouvernementales et les représentants

    du secteur privé, de définir des options consensuelles au niveau du rôle et activités

    du CIC et aussi au niveau de son statut juridique et de sa domiciliation. Ces options

    sont celles qui ont été considérées dans ce plan d'affaires;

    - Début 2013, Un premier draft du plan d’affaires du CIC sera soumis aux autorités

    marocaines et validé lors de concertations avec les différents acteurs durant le

    premier semestre 2013.

    Figure 4 : Processus de montage du Projet CIC Maroc

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 21 of 90

    Figure 5 : CIC Maroc, Participation au Sondage par régions

    Figure 6 : CIC Maroc, Participation au Sondage par type d’institutions

    2 Evaluation technique : les technologies climatiques au Maroc

    2.1. Les technologies climatiques dans le contexte Marocain

    Le Maroc est un pays très vulnérable au CC. L’économie du Maroc est basée en grande

    partie sur l’Agriculture (agriculture, élevage, foresterie, pèche et industries associées) et le

    tourisme : secteurs particulièrement exposés à ce risque. Aussi et dans sa lutte contre le CC

    le Maroc a pour priorité l’adaptation. Il cherche à :

    Sensibiliser et préparer l’ensemble de sa population, de ses secteurs socio-

    économiques pour faire face au CC ;

    Réagir efficacement aux vulnérabilités de son territoire avec plus d’anticipation ;

    Intégrer l’adaptation dans toutes les politiques sectorielles et promouvoir dans ce

    sens les technologies adaptatives9.

    9 Technologies permettant de réussir une adaptation aux effets du changent climatique

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 22 of 90

    Par ailleurs si le niveau des émissions en GES du Maroc reste bas; 2.29 t-eqCO2/Habit/an

    en 2000 ; les projections faites10indiquent que ; sans une action soutenue en matière

    d’atténuation ; ce niveau d’émission serait de l’ordre de 5.16 t-eqCO2/Habit/an en 2030.D’où

    l’intérêt porté par le Maroc à l’atténuation de ses émissions en GES. Les mesures

    d’atténuation identifiées et présentées dans le Plan National de Lutte contre le

    Réchauffement Climatique11sont susceptibles d’apporter une réduction des émissions de

    GES évaluée à 53 millions de t-eq CO2/an à l’horizon 2030.Elles concernent plusieurs

    secteurs économiques dont en particulier ceux de l’énergie, des transports , de l’industrie ,

    des déchets ; de la construction , de l’agriculture et de la foresterie .La réalisation de ces

    mesures nécessite le recours aux technologies d’atténuation les plus innovantes

    Le Maroc dispose aujourd’hui d’un certain nombre de stratégies et de programmes d`action

    donnant à ses choix et à sa dynamique de développement une visibilité pour le moyen et le

    long terme. Dans plusieurs de ces stratégies, des programmes/actions de développement

    propre et de lutte contre le CC et ses conséquences sont intégrés (Atténuation et

    Adaptation) :

    - Stratégie énergétique : Développement des Énergies Renouvelables(ER)/ de

    l`Efficacité Énergétique(EE) ;

    - Stratégie eau : dépollution, réutilisation des eaux usées, dessalement ;

    - Plan Maroc Vert : Économie d’eau, amélioration des rendements ;

    - Pacte National pour l’Emergence Industrielleindustrielle: définition d’un cadre

    institutionnel incitatif et mise en place de plateformes industrielles intégrés destinées

    à encourager l’investissement étranger et national dans différents Métiers Mondiaux

    du Maroc et de nouveaux métiers tels que les technologies propres(Technopole de

    Oujda pour les ER) ;

    - Stratégie `Maroc innovation` avec l’appui donné aux PME à travers des fonds mis en

    place ;

    - Stratégie des déchets solides et liquides : protection des ressources naturelles des

    nuisances de ces déchets, valorisation des déchets, valorisation du biogaz émis ;

    - Stratégie de Transports : Valorisation du transport ferroviaire et mise en place de

    tramways dans les grandes villes, renouvellement du parc automobile ;

    - Plan national de lutte contre le réchauffement climatique (Atténuation et Adaptation) ;

    - Etc.

    Ces programmes sectoriels nécessitent toutefois une approche globale et intégrée pour

    mieux réussir leur mise en application et assurer au pays une croissance verte12 .

    L’innovation doit être un élément clef de cette dynamique. Ces stratégies et programmes

    représentent un gisement pour la création d`entreprises innovantes et compétitives dans de

    nouvelles filières industrielles notamment dans les technologies vertes avec de grandes

    possibilités de création d’emplois

    10

    Seconde communication nationale du Maroc dans le cadre de la convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique. 11

    Plan National de Lutte Contre le Réchauffement Climatique, MEMEE, Département Environnement 2009 12

    Analyse faite dans le Rapport du Conseil Économique, Social et Environnemental du Maroc sur’ l’Économie verte’ publié en 2012.

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 23 of 90

    Au Maroc, une action concrète visant à promouvoir et stimuler le développement et le

    déploiement des technologies climatiques et l’intégration effective d’entreprises / PME

    innovantes dans la nouvelle économie verte serait un atout pour la réussite de ces politiques

    sectorielles et de leur intégration visée. Elle permettrait la création d'emplois, de nouvelles

    entreprises recourant à des technologies innovantes, la participation à la réduction des

    émissions en CO2 et le renforcement de la résilience climatique du pays et de son économie.

    Aujourd’hui, le besoin en technologies climatiques est déjà présent dans des secteurs en

    pleine expansion comme l'énergie renouvelable et l’efficacité énergétique mais aussi dans

    d’autres secteurs concernés directement par l’adaptation au CC, tels que l'agriculture et

    l'eau. Ceci se retrouve au niveau du portefeuille MDP du Maroc qui intègre aujourd’hui 37

    projets MDP y compris 4 PoAs permettant d’éviter 5 743 762 t-eqCO2/an13 :

    8 projets sont enregistrés par le CE MDP : 1 052 143 t-eqCO2/an (Tableau 1)

    14 projets sont en cours de validation (y compris des PoA) : 1 317 799 t-eqCO2/an

    15 projets sont à différents stades de leur validation : 3 373 820 t-eqCO2/an

    Il s’agit principalement de projets d`ER. Les ER représentent en effet pour le Maroc un

    secteur porteur qui a connu ces dernières années un développement notable et qui reste

    prometteur pour l`avenir comme l`attestent les études récentes menées sur cet aspect pour

    les pays de la région MENA comme le Maroc (Encadré 2).

    Tableau 1 : Projets MDP Maroc enregistrés par le CE MDP (06 12 2012)14

    Titre du projet Réduction des émissions prévue en t-eq CO2 /an

    Parc éolien de la cimenterie Lafarge

    28 651

    Parc éolien d’Essaouira 156 026

    Installation de Kit photovoltaïques en milieu rural

    38 636

    Torchage du biogaz de la décharge d’Oulja

    32 481

    Utilisation de la bagasse dans une sucrerie (SURAC)

    31 653

    Parc éolien de Tanger 334 073

    Parc éolien Haouma 134 496

    Parc éolien Akhfennir 264 789

    13

    ‘Portefeuille MDP Maroc ‘, Rapport établi par le MEMEE (Département Environnement ), juillet 2012 14

    www.unfccc.int

    http://www.unfccc.int/

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 24 of 90

    Encadré 2 : Une progression prometteuse des ER au Maroc et dans la région MENA

    Au niveau mondial, le recours aux énergies renouvelables (ER) a connu un développement

    significatif cette dernière décennie, l`objectif visé étant de lutter contre le changement

    climatique et de renforcer la sécurité énergétique et le développement durable. La forte

    croissance de la demande énergétique en particulier dans les pays émergents, la volatilité

    des prix du pétrole, les impacts du changement climatique et les risques liés au nucléaire ont

    accéléré cette tendance : Les investissements mondiaux dans les ER ont atteint en 2010 un

    niveau record de 211 milliards $, 5 fois plus qu’en 2004. Les ER auraient fourni 16% de la

    consommation finale d’énergie et presque 20% de l’électricité mondiale(REN2115).La région

    MENA a suivi cette tendance. Ainsi en Égypte, les investissements dans les ER sont passés

    de 800 millions $ à 1,3 milliards $. Au Maroc, ils ont totalisé 180 millions $, en Lybie 150

    millions $ et au Soudan16100 millions $.

    En 2009, la capacité de production d`électricité a été estimée pour 7 pays de la région

    MENA (Algérie, Arabie Saoudite, Égypte, Émirats Arabes Unies, Israël, Maroc, Tunisie) à

    581Twh17. Entre 2000 et 2009 cette production a connu une croissance de 6.3%/an. Les ER

    représentaient en 2009 seulement 3.5% de la production électrique globale de ces pays :

    Dans 2 pays parmi les 7 ce pourcentage dépassait les 10% (Maroc et Égypte). Dans les

    autres pays il était inferieur à 1%. La progression de la production électrique ER (Hors

    hydraulique) durant la période 2000-2009 a été de 25%. Elle est restée cependant

    concentrée dans 4 pays Israël, Maroc, Égypte et Tunisie.

    Les études réalisées montrent que le potentiel en électricité par ER pour ces 7 pays de la

    région MENA serait de 1552 Twh en 2030, soit 2.67 fois celui 2009 au total. Le CSP en

    représenterait 37.5%, le Pv 19.5%, l`éolien 15% et l`hydraulique 5%. Aussi l`avenir pour la

    région MENA en matière d`utilisation des ER pour la production électrique reste très

    prometteur.

    2.1.1 Stratégie énergétique et croissance verte

    Une nouvelle stratégie énergétique a été lancée en 2009 ou le développement durable et la

    croissance verte figurent parmi les axes prioritaires avec notamment18 :

    15

    REN21 : Renewable 2011 Global Status Report, juillet 2011. 16

    UNECA 2012 ; « le secteur des énergies renouvelables en Afrique du Nord » Réunion d`experts. Aide mémoire. Rabat 12-13 janvier 2012 17

    IEA 2011, `Renewable energy markets and prospects by region ` 18

    ‘Nouvelle stratégie Énergétique Nationale’, Rapport établi par le MEMEE en 2010

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 25 of 90

    - L’objectif visé pour 2020 en matière d’ER : les ER représenteront 42% de la capacité

    électrique totale installée (Solaire, Éolien, Hydraulique) ;

    - La promulgation de quatre nouvelles lois concernant les ER et l’EE entre 2009 et

    2011 et ce pour faciliter la mise en œuvre de la politique du royaume dans ce

    domaine ;

    - Le lancement dès 2009 d’un Programme national d’EE devant aboutir à une

    économie d’énergie de 15% en 2020 ;

    - Le lancement en 2009 du Plan Solaire Marocain avec la mise en place prévue de

    2000 MW solaire en 2020, soit 14% de la puissance électrique. Ceci sera

    accompagné par le développement de la recherche, de l’innovation et d`une industrie

    locale autour de la filière solaire;

    - Le lancement en 2010 du Projet Marocain intégré d’énergie éolienne avec la mise en

    place de 2000 MW d’éolien en 2020, soit 14% de la puissance électrique. Ce projet

    intègre la fabrication d’équipements pour les parcs éoliens dans le tissu industriel

    national avec des effets bénéfiques.

    Une évaluation faite par le MEMEE en 2012 sur les possibilités de création d`emplois au

    Maroc pour les échéances 2020-2025 considérant les retombés attendues de cette stratégie

    a montré que le secteur des ER pourrait permettre la création de 17 000 à 27 000 emplois à

    l’horizon 2025 et le secteur de l`EE plus de 40 000 emplois à l’horizon 2020.

    Afin de maximiser les retombées économiques des investissements prévus dans ce

    domaine, notamment en termes d’emplois, le Maroc a besoin de développer un tissu

    industriel à forte composante technologique. Le Maroc dispose de plusieurs institutions qui

    appuient les PME innovantes et qui facilitent la collaboration entre les centres de recherche

    et les entreprises (ADEREE, MASEN, IRESEN, SIE, ANPME, …). Il reste cependant à

    canaliser ces efforts avec pour finalité de positionner de façon compétititive des entreprises

    locales sur les chaines de valeur des applications technologiques solaires, PV et CSP ;

    éoliennes et celles de l`EE :

    - Une étude menée par la BM en 2011 sur la fabrication locale dans la région MENA

    de composants des technologies solaires à concentration a confirmé l’existence de

    grandes possibilités pour la région notamment dans la production locale des

    structures métalliques, de composants électriques et électroniques nécessaires ; Le

    service technique allant de la conception de projet jusqu’à l’exploitation et la

    maintenance offrirait également une niche d’excellence.

    - Une nouvelle étude de la BM(en cours de finalisation) sur l’évaluation de la

    compétitivité des pays de la région MENA pour développer une industrie solaire

    locale place le Maroc en deuxième position parmi cinq pays de la région MENA dans

    l’index global d’attractivité pour la fabrication locale des composants des technologies

    solaires à concentration ;

    - Une étude récente menée par la GIZ fin 201219 concernant la capacité de l’industrie

    locale Marocaine à accompagner la mise en place de centrales solaires a montré

    l`existence d`un grand potentiel industriel local .Ce potentiel est important en

    19

    ‘Support for Moroccan Solar Plan , Solar technologies in Morocco – Industry and value chain assessment ‘ , Report prepared by Fraunhofer Institute for Solar Energy systems , realized for MASEN and GIZ , 2012

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 26 of 90

    particulier dans le génie civil , dans les travaux électriques , dans les câblages , dans

    les équipements électroniques et aussi dans l’assemblage et l’installation des

    structures .Des associations activent encadrent ces secteurs ; la FIMME, la FNBTP,

    la FMCI , et la FENELEC. Un espace de collaboration tel que le CIC pourraient

    faciliter l’intégration de ces différents métiers pour contribuer au développement de

    projets solaires.

    - L`EE est aussi un domaine où la demande en technologies innovantes pour appuyer

    des politiques sectorielles est très présente, en particulier dans les Bâtiments, les

    transports et l’Industrie.

    2.1.2 Intégration industrielle et économie verte

    Le Maroc a adopté en 2008 une stratégie industrielle volontariste et intégrée "Émergence"

    ciblant sept secteurs clefs20. Cette stratégie industrielle vise à :

    - Développer l'écosystème industriel national pour attirer les investisseurs ;

    - Assurer le transfert de technologies nouvelles efficaces et leur adaptabilité au

    contexte du Maroc. Un intérêt particulier est porté ici aux technologies vertes et aux

    possibilités qu’elles pourraient offrir pour le pays ;

    - Renforcer les capacités locales.

    Un Pacte National pour l'Émergence Industrielle a été établi en 2008. En mobilisant et

    coordonnant les actions de l'État et des opérateurs économiques, ce pacte vise à construire

    un secteur industriel fort et à créer un cercle vertueux de croissance. L'État et le secteur

    privé ont scellé ensemble ce Pacte en formalisant un contrat programme couvrant la période

    2009-2015.

    Aujourd’hui, le Maroc ne dispose pas encore de stratégie globale et intégrée pour les

    technologies propres, en dépit de la maturité relative du secteur de l'énergie éolienne et de

    celui de l’énergie solaire. Une maturité qui se retrouve clairement dans la nouvelle

    stratégie énergétique du royaume, dans ses ambitions et ses réalisations déjà significatives.

    Toutefois, une offre intégrée (industriels, ressources humaines et incitations) existe déjà pour

    l'industrie des technologies propres. La création récente d` instituts de recherche (l’IRESEN)

    et de formation (l’IFMEREE) consacrés aux ER et au solaire devrait contribuer au

    développement de cette stratégie pour les technologies propres dans le domaine des ER .

    2.1.3 L’Innovation au Maroc

    En matière d’innovation, le Maroc accuse toujours un retard significatif par rapport à d’autres

    pays similaires malgré une prise de conscience collective des pouvoirs publics et des

    décideurs privés de ses enjeux pour l’économie Marocaine. Les chiffres suivants confirment

    cette réalité (Amic, 2012)21 :

    20

    Offshoring, Automobile, Aéronautique, Électronique, Textile, Agro-industrie, Transformation des produits de la mer. 21

    Amic ,2012 : `Capital investissement, un levier pour l`innovation ` ; rapport élaboré pour l`Amic par Grant Thornton et présenté lors des 3

    émes journées du capital investissement. Casablanca, le 21.11.12

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 27 of 90

    - Le Maroc est 88éme selon l’indice mondial de l’innovation 2012 (INSEAD et OMPI).

    Notons qu’il a gagné 12 places depuis 201122 ;

    - Les dépenses du Maroc en R&D ne représentent que 0.79% du PIB.Une grande

    partie correspond aux salaires des enseignants chercheurs ;

    - En terme de publications scientifiques, le Maroc se classe à la 7éme place en

    Afrique ;

    - Au Maroc et pour 1000 actifs, il y`a 1.87 chercheurs (contre une dizaine dans les

    pays développés) ;

    - Sur l’ensemble des disciplines ou exercent les enseignants chercheurs, les sciences

    de l’ingénieur et les technologies sont minoritaires (12 % devant 38% pour les

    sciences humaines et 34% pour les sciences exactes) ;

    - Les recherches menées sont principalement théoriques/fondamentales ;

    - 90% des chercheurs sont du secteur public. La part des chercheurs du secteur privé

    est toutefois en croissance ces dernières années.

    En 2009 et pour soutenir l’innovation et en faire un outil favorisant l’éclosion d’une économie

    à forte valeur ajoutée, une stratégie en matière d’innovation ("Maroc Innovation") a été

    lancée en s'appuyant sur les compétences de plusieurs ministères, en particulier le Ministère

    de l'Industrie(MICNT) et celui de la recherche scientifique(MESFCRS). Elle est basée sur

    cinq piliers: la gouvernance et le cadre juridique, l’aide au financement, les infrastructures

    technologiques, Les clusters et la mobilisation de Talents. Ces piliers sont décrits dans la

    figure 7 ci-dessous23.La stratégie d'innovation marocaine possède un budget d'environ 58.14

    millions de USD pour trois ans à partir de 2011:

    - 44.18 millions d’USD pour la mise en place d’outils de financement des PME (Intilak

    et le programme Tatwir) ;

    - 0.58 millions d’USD consacrés à des projets de collaboration pour les technologies

    de pointe, y compris les ER ;

    - 7.21 millions d’USD pour le développement de grappes ;

    - En termes d'objectifs, les brevets marocains devraient quintupler d'ici à 2014, de 200

    à 1000, entre 2008 et 2014. Les Start-up innovantes créées par an devraient

    augmenter par vingt, de 10 à 200.

    22

    A titre de comparaison : La Jordanie est 56éme

    et la Tunisie est 59eme

    23

    CIC Maroc, Morocco Sector Mapping, WB, InfoDev 2012.

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 28 of 90

    Figure 7 : Stratégie Innovation du Maroc

    Aujourd’hui et malgré les efforts déployés, les différents indicateurs ne reflètent pas encore

    d’amélioration significative de l’écosystème de l’innovation au Maroc (Cf. chiffres proposés

    au début du chapitre 2.1.3) On notera cependant qu’une réelle dynamique est installée

    depuis l’adoption de la stratégie `Maroc Innovation` avec des initiatives concrètes et avec

    l’implication de nouveaux acteurs de l’administration, du secteur privé et de la société civile.

    Plusieurs barrières persistent et entravent le développement de l’innovation au Maroc :

    Une dépendance maintenue de la R&D de la recherche publique avec des fonds

    alloués à la recherche trop limités en particulier dans le secteur privé ;

    L’insuffisance des mécanismes et instruments d’aide au financement de l`innovation ;

    Le manque de synergies/coordination entre les intervenants et l’absence d’un guichet

    unique d’Innovation ;

    Une implication du secteur privé pour investir dans l’innovation encore très faible.

    La création du CIC permettrait de valoriser les efforts entrepris ces dernières années en

    matière d’innovation dans le secteur porteur des technologies climatiques, de donner un

    cadre concret pour tisser les synergies entre les différents acteurs, de mobiliser des fonds

    supplémentaires et d’appuyer la valorisation des résultats des recherches dans le milieu

    industriel.

    2.2. Priorisation des technologies climatiques

    L’établissement d’une priorisation des technologies climatiques devant être soutenues et

    prises en charge au Maroc, notamment à travers le futur CIC, a été faite considérant deux

    démarches :

    1. Une analyse préliminaire considérant le bilan des échanges et réunions tenues ;

    2. Une analyse des réponses obtenues sur cet aspect dans le sondage en ligne réalisé.

    2.2.1 Analyse préliminaire

    8 Critères (C1 à C8) ont été utilisés pour comparer et hiérarchiser le besoin en différentes

    technologies climatiques au Maroc et l’opportunité qu’ont ces technologies de connaitre un

    développement et un déploiement significatifs au niveau local :

    - C1 : Des technologies climatiques nécessaires dans des domaines

    stratégiques/prioritaires pour le pays ;

    - C2 : Des technologies climatiques matures et éprouvées au niveau international ;

    - C3 : Des technologies climatiques attendues et pour lesquelles il y’a déjà une

    demande ;

    - C4 : Des technologies climatiques en mesure d’arriver sur le marché Marocain dans

    un futur immédiat ;

    - C5 : Des technologies climatiques que le Marché Marocain est en mesure d’absorber

    aujourd’hui ;

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 29 of 90

    - C6 : Des technologies climatiques avec des possibilités d’investissements

    mobilisables ;

    - C7 : Des technologies climatiques pour lesquelles des capacités humaines existent

    dans le pays en vue de les créer localement ou/et de les adapter ;

    - C8 : Des technologies climatiques pouvant avoir un impact fort sur l’économie locale

    et l’emploi.

    Pour une technologie climatique donnée et pour chacun de ces critères, on peut avoir:

    Une forte conformité : Notation associée (2)

    Une conformité moyenne : Notation associée (1)

    Une faible conformité : Notation associée (0)

    16 technologies ont ainsi été comparées tenant compte de ces critères et de ce barème de

    notation. Le tableau 2 ci-dessous donne le résultat de cette analyse.

    Tableau 2 : Priorisation des technologies climatiques pour le Maroc

    (Évaluation préliminaire)

    Technologie Climatique C1 C2 C3 C4 C5 C6 C7 C8 Total

    1-Éolien 2 2 2 2 2 2 2 2 16

    2-Économie d’eau 2 2 2 2 2 2 2 2 16

    3-PV 2 2 2 2 2 2 1 2 15

    4-EE Bâtiments 2 1 2 2 1 2 1 2 13

    5-EE Industrie 2 1 2 2 1 2 1 2 13

    6-Agriculture intelligente 2 1 1 1 1 1 1 1 9

    7-Biomasse 2 1 1 2 2 1 1 2 12

    8-CSP 2 1 2 2 2 2 1 2 14

    9-CES 2 2 2 2 2 2 1 2 15

    10-EE Transports 2 1 1 1 1 1 1 1 9

    11-Désalinisation 2 1 1 1 1 1 1 1 7

    12-Hydro 2 2 2 2 2 2 2 1 15

    13-Off Grid 2 2 1 1 1 1 1 2 11

    14-CPV 2 1 2 2 2 2 1 2 14

    15-Marines 1 1 1 1 1 1 1 1 8

    16-Foresterie 1 1 1 1 1 1 1 2 9

    Cette évaluation a montré que les technologies des ER, en particulier solaires, méritent un

    intérêt prioritaire : Parmi les 16 technologies considérées dans cette analyse et outre les

    technologies d`économie d`eau les 6 technologies les plus favorables aux critères définis ci-

    dessus sont des technologies d’ER dont 4 sont des technologies solaires.

    2.2.2 Analyse des résultats du Sondage

    Les 10 technologies climatiques identifiées par le sondage comme étant prioritaires intègrent

    (figure 8) : les technologies d’ER (Éolien, Solaire, Biomasse), les technologies d’EE

    (Industrie, Bâtiments, Transports), les technologies d’Économie d’eau et les technologies

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

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    agricoles.Ainsi le secteur de l’Énergie (ER/EE) et celui de l’Agriculture semblent être les

    secteurs dans lesquels des technologies climatiques sont les plus attendues selon ce

    sondage.

    Figure 8 : Les 10 technologies climatiques les plus attendues

    selon le sondage réalisé en 2012

    2.2.3 Recommandations pour le CIC Maroc

    Considérant les résultats de ces deux tentatives de priorisation des technologies climat au

    Maroc, la démarche du CIC Maroc devrait être progressive :

    - Le CIC pourrait se focaliser dans un premier temps sur les technologies solaires .Il

    s’agit en effet d’un secteur où les défis stratégiques du Maroc sont très importants et

    où le besoin d’appropriation par les différents acteurs économiques, en particulier par

    les PME, des technologies nouvelles innovantes avec la création d’emplois autour

    est primordial pour la réussite des stratégies et politiques ambitieuses engagées

    (Plan Solaire Marocain) ;

    - Dans une seconde étape, le CIC pourrait s’intéresser aux technologies ER et EE et

    d’autres technologies Climat notamment dans le secteur agricole.

    Le CIC pourrait ainsi appuyer le positionnement du Maroc comme plateforme régionale de

    compétences et d’innovation dans le domaine des technologies solaires et d’autres

    technologies climat.

    2.3. Identification des besoins d’assistance pour l’innovation Climatique au Maroc

    2.3.1 Barrières le long de la chaine de valeur

    Les pays doivent progresser dans cinq domaines essentiels24 pour réussir à développer et

    déployer l'innovation locale:

    - Technologie: Soutenir la création et l’adaptation des technologies ;

    - Entreprise: Constitution d’un potentiel de capital humain et d’entreprises durables ;

    24

    Adapted by infoDev : Carbon Trust

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 31 of 90

    Barrières Besoins Solutions

    0

    20

    40

    60

    80

    Sources definancement

    Informations sur ledéveloppement du

    marché

    Installationstechniques et

    formation

    Oui

    Non

    - Finance: Assurer un accès flexible au capital-risque ;

    - Marché: Création/expansion de marchés locaux et mondiaux ;

    - Politique: Informer, relier et créer des mécanismes d'action novateurs.

    Au cours d'un processus qui a duré une année, la BM s’est engagée avec les acteurs locaux

    du gouvernement, du secteur privé et de la société civile, concernés par l’innovation

    Climatique, pour identifier les lacunes qui entravent le développement des technologies

    climat au Maroc. A travers une quarantaine de réunions tenues avec ces acteurs et le

    questionnaire en ligne lancé auprès de 500 organismes dont une centaine ont répondu(45

    réponses provenant d’entreprises, 20 d’entrepreneur (en cours d’incubation/startup) et 25 de

    l’industrie (PME ou Grande entreprise),différentes lacunes qui entravent les progrès du

    Maroc dans chaque domaine essentiel pour l'innovation climat ont pu être identifiées.

    Chaque ensemble de lacunes a permis de dégager des besoins qui ont servi pour la

    conception des activités et services du futur CIC.

    Avant de nous intéresser en detail à ces différents aspects on peut noter qu’entre 80% et

    90% des reponses au sondage en ligne réalisé ont estimé qu’au Maroc l’accès de

    l’entreprise (en particulier de la PME) aux financements, à l’information et à la formation

    reste insuffisant pour permettre le développement des technologies Climat (Figure 9).

    Figure 9 : Niveau d’accès des PME opérant dans le secteur des TC au Maroc aux financements, à l’information et à la formation

    Résultats du sondage en ligne : Oui (Suffisant), Non (Insuffisant)

    2.3.2 Barrières technologiques

    Les plus importants obstacles perçus au développement de technologies respectueuses du

    climat au Maroc sont le manque de financements R&D (plus de 95 % des répondants au

    sondage), la Coordination limitée entre le milieu industriel et le milieu académique (plus de

    88 %des répondants au sondage), le manque de capacités techniques (plus de 86 % des

    répondants au sondage), et le manque de sensibilisation (plus 83 %des répondants au

    sondage) (tableau 3 et figure 10).

    Les Programmes et services du CIC

    sont des solutions aux besoins formulés

    par les parties prenantes.

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 32 of 90

    Tableau 3 : Barrières technologiques (Cf. résultats du sondage)

    Figure 10 : Obstacles au développement des technologies Climat au Maroc (Résultats du sondage en ligne)

    2.3.3 Barrières au niveau des entreprises

    Les principaux obstacles au développement de l’Entreprenariat et des PME marocaines

    dans les technologies climatiques identifiées sont le manque d’incubateurs pour assister les

    start-up, le manque de réglementation incitative et le nombre limité d’experts en technologies

    climatiques(plus de 80 %des répondants au sondage). A un niveau moindre, on trouve

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

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    d’autres obstacles comme le manque d’accès aux installations de recherche, le manque

    d’éducation et de capacités managériales chez les entrepreneurs (tableau 4 et figure 11).

    Tableau 4 : Barrières entreprises (Cf. résultats du sondage)

    Figure 11 : Obstacles au développement de l’Entreprenariat et des PME marocaines dans les technologies climatiques (Résultats de sondage en ligne)

    2.3.4 Barrières financières

    Concernant les obstacles au niveau financements pour le lancement de PME marocaines

    dans les technologies climatiques, le premier semble être selon le sondage l’inexistence de

    fonds d’amorçage pour la recherche appliquée et la démonstration (selon plus de 93% des

    sondés). Le manque d’information sur les possibilités de financements existantes et aussi

    l’action limitée et parfois complexe du secteur bancaire tant pour promouvoir les

    technologies climat que pour soutenir les startup sont aussi des barrières significatives

    évoquées par plus de 90 % des sondés (tableau 5 et figure 12).

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

    Page 34 of 90

    Tableau 5 : Barrières financières (Cf. résultats du sondage)

    Figure 12 : Obstacles au niveau financement des PME marocaines

    dans les technologies climatiques (Résultats du sondage en ligne)

    2.3.5 Barrières liées au Marché

    Parmi les barrières liées au Marché identifiées et qui entravent le développement des

    technologies climatiques au Maroc, on trouve en bonne position la limite de la demande en

    ces technologies (plus de 75% des sondés). Cette barrière est elle-même conditionnée par

    le manque d’implication du secteur bancaire (plus de 92% des sondés), le manque

    d’incitations du gouvernement pour faciliter la participation des entreprises au developpment

    d`un marché local et le manque d’information sur le marché au niveau international.L’offre

    limitée en technologies climatiques éprouvées, leurs couts importants et les problèmes de

  • Plan d'affaires pour le financement et la mise en œuvre d’un CIC au Maroc

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    crédibilité et de confiance associés aux nouvelles technologies sont aussi des obstacles

    soulevés par les sondés mais à un niveau moindre (50 à 60% des sondés).(tableau 6 et

    figure 13)

    Tableau 6 : Barrières marché (Cf. résultats du sondage)

    Figure 13 : Obstacles liés au Marché Résultats du sondage en ligne

    2.3.6 Bilan/recommandations concernant les activités pour le CIC Maroc

    Pour aider à lever ces barriéres, les parties prenantes ont fait part du besoin de soutenir en

    particulier les groupes de la chaine de valeur suivants : Prototypage et démonstration de

    faisabilité (81.7%), Recherche appliquée (78.3%), entrée sur le marché et première

    production (58.3%)(Figure 14).

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    0.0%10.0%20.0%30.0%40.0%50.0%60.0%70.0%80.0%90.0%

    Recherchefondamentale

    Rechercheappliquée

    Prototypage etdémonstrationde faisabilité

    Entrée sur lemarché etpremière

    production

    Premièreextension

    Fabrication àgrande échelle

    Déploiement àgrande échelle

    Etapes de la chaîne de valeur à soutenir

    Figure 14 : Étapes de la chaîne de valeur à soutenir (Résultats du sondage en ligne)

    Les besoins identifiés pour aider à lever les barrières au développement des technologies

    climat au Maroc concernent en premier lieu la facilitation de l’accès à l’information,l’octroi de

    conseil au gouvernement (plaidoyer en matière de politiques et d’environnement

    réglementaire) et la facilitation de l’accès à des financements dir