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QUAND NICE REDESSINE SON FUTUR Les atouts et les défs de la Côte d'Azur businessimmo.com Le magazine des décideurs de l’industrie immobilière #135 - Mai 2017 - 49 € PORTRAIT Georges Rocchietta, Groupe Atland INTERNATIONAL Daniel Libeskind, un starchitecte ENTRETIEN Christian Estrosi, "Nice is back to business" ENTREPRENEUR Éric Léandri Qwant, le Google niçois

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QUAND NICE REDESSINE

SON FUTUR

Les atouts et les défis de la Côte d'Azur

businessimmo.com

Le magazine des décideurs de l’industrie immobilière

#135 - Mai 2017 - 49 €

PORTRAIT

Georges Rocchietta, Groupe Atland

INTERNATIONAL

Daniel Libeskind, un starchitecte

ENTRETIEN

Christian Estrosi, "Nice is back to business"

ENTREPRENEUR

Éric Léandri Qwant, le Google niçois

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Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 1

De son illustre passé de destination résidentielle et touristique, Nice aurait eu tort de faire table rase. S’en contenter n’était pas suffi-sant. S’en affranchir aurait été une erreur. Le respecter et le magnifier est finalement la 1re clé du succès de la capitale de la French Riviera. Prendre le virage du développement économique est la 2e clé de sa renaissance. S’en donner les moyens avec une politique ambitieuse en matière de projets, auréolée du sceau de l’innovation, sera la 3e et der-nière clé de succès de la 5e ville française.

Dans cette équation vertueuse, l’immobilier doit finalement assu-mer son rôle de moteur. Mieux. De catalyseur. Faisant mentir les jolies images d’Épinal, Nice ne se contente pas de sa faconde de cité balnéaire et touristique, mais se dote d’un plan logement difficile mais réaliste. Luttant contre les préjugés les plus élémentaires, Nice veut ensuite se muer en capitale économique jeune et dynamique. Rendant jaloux les salariés de la France entière, Parisiens en tête, Nice joue également à fond la carte du tertiaire en se dotant d’au moins deux grands quar-tiers d’affaires à la stature internationale. Surfant sur un environne-ment exceptionnel, Nice agite les convoitises dans la course à l’équi-pement commercial idéal. Dans (presque) tous les compartiments du jeu, l’étoile de la Riviera française brille.

Dans la compétition que se livrent les métropoles européennes et internationales, Nice a résolument une place à jouer. Celle d’une ville ambitieuse, vertueuse et audacieuse. Une ville où il fait bon vivre, apprendre, travailler et sortir. Amoureux conquis de longue date, Daniel Libeskind y signera son premier projet en France avec « Iconic ». Comme un signe, un augure, un message porteur d’un ave-nir radieux. Un de ces projets – parmi quelques autres – qui propulse Nice dans le XXIe siècle et le redessine dans sa nécessaire diversité de cité balnéaire, ceinte par les montagnes. À ce propos, l’architecte amé-ricain ne dit-il pas que « Nice est une ville multistrate et contient plu-sieurs villes en une ».

Édi

to

NICE(S) Sandra Roumi Rédactrice en chef

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2 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

SOMMAIRE#135 - MAI 2017

quand nice redessineson futur

ACTIFS

ACTEURS

ACTUS

48 TERRITOIRE

54 hot spotSPléiade Odyssée / Ikea Nice / Palazzo

Méridia / Cap 3000 - Polygone Riviera

62 THE PROJEKT

63 LE CONCEPT

64 Inside

66 Les 50 qui font l’immobilier à Nice

74 START-UP

75 ENTREPRENEUR Éric Léandri, Qwant

76 PORTRAIT

Georges Rocchietta, Groupe Atland

4 10 chiffres clés

6 Innovation

10 Green Business

12 international

76

ACTION

16 DOSSIER

52

12Le magazine est un mensuel

édité par Business Immo

Commission paritaire : 1216 T 87341N° ISSN : 1772-936X

RC PARIS B399 301 860 – APE 221Jwww.businessimmo.com

SAS au capital de 49 358 eurosAdresse : 24, rue du Sentier

- 75002 PARISTél. : +33 1 44 83 83 83 Fax : +33 1 44 83 83 [email protected]

Business Immo

est une marque déposée

Business Immo n°135

Image couverture : Studio Libeskind

RÉDACTION

Directeur de la rédaction : Gaël ThomasRédactrice en chef : Sandra RoumiJournalistes : Aurélien Jouhanneau,

François Perrigault, Luc-Etienne Rouillard Lafond, Estelle Santous

Rédacteur-graphiste : Pierre GuidouGraphiste : Jeanne Witta

Digital manager : Sylvain Henry

Community manager : Anaïs Sarazin

Secrétaires de rédaction : Emmanuelle Graffin, Anne Herlin

Consultant : Nicolas LerègleRÉGIE

Coordinatrice régie : Audrey Cerati

Chargés de clientèle : Josée Battistini, François Oullion

Abonnements : Ève Montanari

Responsable communication

et événementiel : Anaïs PiotADMINISTRATION

Directeur administratif

et financier : David Catelain

Responsable Comptable : Claudine Baudère

Comptable clients : Nadia Pereira Directeur de la publication : Jean-François Grazi

IMPRESSION – FAÇONNAGE : Groupe Riccobono - 06400 CANNES

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XXXXXX – #XXX – Magazine Business Immo | 3

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4 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

10 CHIFFRES CLÉS

ACTUS Infographie

Plus que de longs discours, des chiffres. Dix chiffres clés pour restituer la substantifique moelle du marché de l'immobilier à Nice.

Dix indicateurs clés qui ont valeur de baromètre et qui donnent la tendance. Dix chiffres à suivre....

49

7

232 000

10 000 ha

50 %

Nice Côte d’Azur est la première métropole de France à être créée

juridiquement

Le ratio des habitants de moins de 50 ans

Le nombre de communes de Métropole Nice Côte d’Azur Le nombre d’emplois

sur la Métropole Nice Côte d’Azur

Le nombre de pôles de compétitivité

La place de l’aéroport international de Nice en France

Source : Ville de Nice

Source : Ville de Nice

Source : Ville de Nice

Source : NCA Métropole

Source : NCA Métropole

Source : NCA Métropole La superficie de la Plaine du Var en 2017 (dont 450 mutables)

Le nombre de nouveaux emplois à terme sur l’Éco-Vallée

Le montant des investissements entre 2011 et 2025 sur la Plaine du Var (dont 80 % privés)

La future capacité de constructibilité sur l’Éco-Vallée

Source : EPA Éco-Vallée Plaine du Var

Source : EPA Éco-Vallée Plaine du Var

Source : EPA Éco-Vallée Plaine du Var

Source : EPA Éco-Vallée Plaine du Var

3 millions de m2

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ACTUS Innovation

6 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

Business Immo : Que mettez-vous derrière le concept de « ville intelligente » ?Christian Tordo : Le concept de ville intelligente est né à la fois d’un concours de circonstances et d’une volonté politique. En 2010, la Métropole Nice Côte d’Azur a été retenue par l’Union européenne comme ville test pour l’utilisation de la technologie NFC.Sollicité par IBM dans le cadre du « Smarter City Challenge », Nice a ensuite été distingué comme seule métropole française lauréate de ce challenge à l’échelle européenne. À partir de ce point d’entrée, la ville intel-ligente a été intégrée à la redynamisation économique de la métropole voulue par notre président. En outre et en complément, les technologies vertes, le tourisme rési-dentiel et la silver économie ont constitué des nouveaux leviers pour accroître l’attractivité de la métropole.Décision a donc été prise d’investir significativement dans l’expérimentation et les réalisations contributives à une véritable politique de la « smart and sustainable city ».

B.I. : Quelle approche avez-vous retenue ?C.T. : Spécifiquement une approche holistique et transver-sale qui fait de Nice l’un des territoires les plus en avance en France et en Europe d’un point de vue global dans la déclinaison de la smart city. Cette approche s’est incarnée, par exemple, dans le projet du boulevard connecté qui a rencontré un franc succès. Ensuite, en étroite coopération avec l’Imredd (Institut médi-terranéen du risque, de l’environnement et du développe-ment durable), la métropole a travaillé sur les technologies de communications standardisées pour des capteurs et le lien au réseau de fibre optique étendu que la Métropole a développé au cours des années, un entrepôt de données sous une forme standardisée et interopérable qui donnera lieu à une plate-forme de services dans le cadre d’une poli-tique d’open data. La dernière étape de ce projet s’incarnera dans la création d’un tableau de bord d’hypervision urbaine.Dans cet écosystème, un outil de gouvernance – Centrex – a été créé. Il a deux avantages majeurs : assurer la cohérence des expérimentations et travailler sur la transversalité des solutions proposées. L’urbanisation croissante à l’échelle mondiale, combinée aux questions environnementales que les zones urbaines rencontrent, donne au concept de smart city un rôle majeur dans la mise en place d’un écosystème vertueux tourné vers l’innovation.En coopération avec l’Imredd, créé par l’université Nice Sophia Antipolis, la métropole travaille sur quatre axes de la smart city : l’énergie (hier avec Nice Grid, demain avec Interflex), l’environnement (avec le projet en cours de moni-toring urbain environnemental), la gestion des risques (avec

un projet pilote de surveillance des cours d’eau) et la mobi-lité comme service.

B.I. : Quelles seront les prochaines étapes de la ville intelligente ?C.T. : La direction est claire. Il nous faut maintenant aller plus loin dans l’approfondissement de cet outil de supervision urbaine. L’autre dimension à explo-rer consiste à créer du développement économique par l’appui aux start-up centrées sur l’innovation. Enfin, la troisième phase consistera à impliquer le citoyen dans la gestion de la ville, ce qui à moyen terme modifiera nécessairement le mode de gou-

vernance des métropoles. Nous commençons des expérimentations à grande échelle dans ce domaine.

C’est incontestablement Le Monsieur Innovation de la Métropole. Adjoint au maire en charge de l’Économie, de l’Urbanisme et de l’Aménagement, président de la Commission économique au sein de la Métropole, vice-président de l’EPA Éco-Vallée, Christian Tordo est sur tous les fronts de l’innovation. Entretien… privilégié.

« Pourquoi l’innovation est un puissant levier d’attractivité économique de la métropole »

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*Near Field Communication

Par Sandra Roumi

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Les tendances à suivre en avant-première

ACTUS Innovation

SURFEZ SUR L'INNOVATION

innovationimmobilier.com

LE SMART CITY INNOVATION CENTER CRÉE LA VILLE DE DEMAIN Nommée la quatrième smart city au monde par le cabinet d’études américain Juniper Research, la Métropole Nice Côte d’Azur a constitué, en mars 2015, dans le cadre de l’Institut méditerranéen du risque, de l’environnement et du développement durable (Imredd), une plate-forme collaborative appelée à inventer un nouveau mode de gouvernance centralisée. « Ce Smart City Innovation Center rassemble grandes entreprises, start-up, chercheurs, ingénieurs, étudiants, explique Christian Estrosi, président de la Métropole. Il s’agit d’une concentration d’énergie, de volonté, de matière grise pour anticiper, tracer de nouvelles pistes, imaginer les produits et les applications de demain. » Codéveloppé avec l’université Nice Sophia Antipolis, ce programme a notamment permis à l’Imredd de créer un entrepôt de données recueillant les données produites par 10 000 capteurs installés à travers la ville, aussi bien en extérieur, pour mesurer la qualité de l’air ou le débit d’un fleuve, qu’à l’intérieur des réseaux pour contrôler le bon fonctionnement de la distribution de l’eau potable ou du système d’assainissement. //L.E.R.L.

CAP 3000 NOUS INVITE DANS LE CIEL DE MANHATTANQuelques mois seulement après l’installation d’une première mondiale dans le centre commercial Cap 3000, avec la Digital Wave, Altarea Cogedim récidive avec The Walk, une expérience numérique dont la licence a été acquise en exclusivité auprès de smart VR studio. Cette aventure virtuelle, qui permet au client de marcher sur une poutre, à 300 m de hauteur, dans le ciel de Manhattan, fait partie d’une démarche d’innovation initiée par le groupe, appelée Alta Experience, dont l’objectif est de sélectionner les nouvelles expériences à proposer à ses clients. « Demain, l’attractivité de nos centres commerciaux sera principalement fondée sur la qualité et l’intensité de l’expérience que nous saurons proposer à nos clients, explique Maxime Lanquetuit, directeur de l’innovation de la foncière. Le concept “The Walk” s’insère parfaitement dans cette dynamique d’intégration de nouveaux modèles de divertissement différenciant, tant pour nos actifs existants que pour nos nouveaux projets. » //L.E.R.L.

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LA FIBRE POUR TOUS EN 2021 La Métropole Nice Côte d’Azur continue sa révolution numé-rique. Devenue en 2011 la première ville d’Europe à avoir déployé la technologie NFC (near field communication) sans contact, elle souhaite maintenant fournir un accès à la fibre optique à l’ensemble des logements sur son territoire. Alors que les intentions de couverture des opérateurs privés ont jusqu’à aujourd’hui privilégié les zones très denses, la Métropole vise une desserte totale de l’ensemble de ses communes à l’horizon 2021. Pour y arriver, elle a intégré l’an dernier le Schéma direc-teur départemental d’aménagement numérique (SDDAN 06), porté par le département des Alpes-Maritimes. « Au regard des disparités démographiques et topographiques, seule l’intervention de la puissance publique est à même de gommer les inégalités territoriales et d’établir un juste équilibre dans l’accès à la fibre optique », estime la Métropole. Au total, le plan ambitieux pré-voit 75 000 prises sur l’ensemble du territoire des Alpes-Mari-times, dont 21 469 prises dans la seule Métropole Nice Côte d’Azur, un investissement estimé à 115,6 M€. //L.E.R.L.

innovation ACTUS

Métropollen, le sauveur des allergiquesAprès avoir observé certaines augmentations des hospitalisations dues à des problèmes respiratoires à l’extérieur des périodes de pollution atmosphérique, la Métropole s’est intéressée à l’impact des pics polliniques sur la santé des personnes à risque. Lancé dans le cadre de son projet de monitoring urbain environnemental (MUE), le service Métropollen – fruit d’un partenariat entre Veolia, le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), des médecins allergologues référents ainsi que des industriels comme Addair et le CEA – offre gratuitement un bulletin quotidien et personnalisé dispensant les conseils adéquats selon le type d’allergie pollinique sur un smartphone ou une tablette, via l’application Urban Pulse. « L'application est aujourd'hui disponible pour le grand public et nous en sommes à la récupération des premiers résultats de l'étude menée par le RNSA, explique Véronique Paquis, adjointe au maire de Nice, déléguée à la recherche, au Développement durable, à l’Écologie et à l’Environnement. Ceux-ci tendent à démontrer qu'il serait possible de diminuer, par l'utilisation correcte de l'application, le traitement médicamenteux des patients. » //L.E.R.L.

Le 27 Delvalle : le numérique au service de la santéL’ouest n’a pas l’exclusivité de l’innovation sur le territoire niçois. À l’est, la Métropole Nice Côte d’Azur et la Ville de Nice ambi-tionnent de faire éclore, autour de l’hôpital Pasteur II, la Cité euro-péenne de la santé, un cluster d’innovation numérique au ser-vice de la santé et de la silver économie qui regroupera à terme une douzaine d’établissements de recherche, de formation mais également de soins. Premier pas sur cette voie, le 27  Delvalle, inauguré en septembre 2015, héberge aujourd’hui le Living Lab Paillon 2020, le siège de France Silver Eco, le Centre d’innovation en usages et en santé, qui expérimente des objets connectés et des applications dans le domaine de la e-santé, ainsi que la pépinière santé du Centre européen d’entreprises innovantes. Abritant jusqu’à maintenant cinq start-up, cette dernière porte un objectif de 20 à 30 start-up créées d’ici 2020. //L.E.R.L.

L'IMREDD CONCEVRA LA SMART CITY À NICE MÉRIDIACoporté par la Métropole Nice Côte d’Azur et l’université NiceSophia Antipolis, l’Imredd s’installera à l’été 2018 au sein de la technopole Nice Méridia, dans un bâtiment de 5 000 m2 conçu par l’architecte Marc

Barani. Imaginé autour du Smart City Innovation Center, l’édifice de quatre étages sera centré sur une plate-forme technologique et un learning centre, appelés à devenir une vitrine des activités de l’Imredd ainsi qu’un lieu de rencontre et de synergie entre les intervenants. Investissement de 18 M€, l’édifice intégrera la démarche smart grid, avec une architecture bioclimatique, une sobriété et une efficacité énergétique ainsi que la production d’électricité renouvelable grâce à 1 000 m2 de panneaux solaires photovoltaïques. //L.E.R.L.

Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 9

© D.R.

© Ville de Nice

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10 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

ACTUS green business

Le numérique au service de la transition énergétique

Par Luc-Étienne Rouillard Lafond

« La Smart City qui prend son essor dans la Plaine du Var vise le “zéro carbone” grâce aux énergies renouvelables et à la numé-risation des services et des fonctions, explique Christian Estrosi, président de la Métropole Nice Côte d’Azur. C’est là, dans cette conjonction entre les énergies et l’ innovation technologique que se trouve la clé de la lutte contre le réchauffement climatique. Le monitoring urbain environnemental, avec ses 3 000 capteurs en cours de déploiement, est au cœur de cette stratégie. » Dis-persés sur un territoire de 160 ha au sud de la Plaine du Var, ces capteurs environnementaux développés par IBM pour sa plate-forme Intelligent Operations Center sont autonomes et collectent des données portant sur la qualité de l’air, le bruit, l’eau et l’énergie, le trafic routier et la gestion des déchets. Celles-ci sont ensuite traitées au sein du Smart City Innovation Center, préfiguration de l’écocampus de la Plaine du Var,

de manière à piloter, en temps réel et de manière prédictive, la performance environnementale du quartier. Porté par un consortium réunissant également Veolia, Orange et M20 City, le MUE vise des économies d’énergie et d’eau nettes de 10 à 20 %, notamment grâce à la télégestion de l’éclairage public, en plus de permettre à la cité azuréenne de diminuer signifi-cativement ses émissions de carbone par une optimisation de la gestion du trafic ainsi que du ramassage des déchets. « Nous avons mené, en partenariat avec l'université, beaucoup de tra-vaux de modélisation croisant les notions de qualité de l'air et de mobilité intelligente afin d’améliorer la fluidité du trafic et de réguler la qualité de l'air, explique Véronique Paquis, adjointe au maire de Nice, déléguée à la Recherche, au Développement durable, à l’Écologie et à l’Environnement. Ces informations sont, au niveau territorial, une vraie aide à la décision. »

L’INTELLIGENCE DES RÉSEAUX ÉLECTRIQUESDotée d’un réseau électrique traditionnel-lement statique et mono-orienté, la Métro-pole devait impérativement faire évoluer ses infrastructures. Autoconsommation locale, stockage, gestion en temps réel de la demande, calibrage des investissements : Nice répond aux défis de la transition éner-gétique par l’innovation, avec des réseaux électriques intelligents (REI). « Au sein de notre politique environnementale, l’ énergie est extrêmement importante en raison des nombreux problèmes énergétiques du ter-ritoire, explique Véronique Paquis. Notre premier grand projet a donc été Nice Grid, un réseau électrique intelligent situé sur la Plaine du Var. » Ce « quartier solaire intel-ligent » a ainsi été testé auprès de 11 entre-prises et 1 500 foyers du quartier Carros, dans la Plaine du Var, qui ont été équi-pés de compteurs intelligents (Linky pour l’électricité, Gazpar pour le gaz) visant à

Les défis énergétiques de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur sont nombreux.

Péninsule électrique, elle est aux prises avec des risques plus élevés de délestage et

de black-out, une menace accentuée par de fortes disparités de consommations, sous

l’effet d’amplitudes thermiques et démographiques, et une capacité de production

équivalent à seulement 10 % de sa consommation énergétique. Monitoring urbain

environnemental (MUE), réseaux électriques intelligents, gestion technique

intelligente des bâtiments publics : la Métropole Nice Côte d’Azur répond

à cette problématique par l’innovation technologique.

Des capteurs environnementaux développés par IBM collectent les données traitées par le Smart City Innovation Center

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Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 11

réduire ou à décaler leur consommation énergétique. Réalisé en partenariat avec ERDF, Alstom et EDF grâce à un bud-get de 32 M€, le projet a également cherché à intégrer la pro-duction d’électricité photovoltaïque, à tester les capacités de stockage d’énergie par des piles urbaines et à expérimenter l’effacement des consommations électriques en période de pointe. Terminé à la fin de 2016, il a réussi à diminuer les factures d’électricité des participants de 200 à 300 € par an.Si Nice Grid s’est achevé à la fin de 2016, les expérimenta-tions liées aux REI ne font que commencer. La Métropole participe ainsi au projet Flexgrid, une candidature collec-tive portée par la Région en partenariat avec des collectivités ainsi que des partenaires privés tels que EDF, CEA, General Electric, STMicroelectronics et Orange. L’initiative entend ainsi déployer sur le territoire Paca, à partir de 2017, un ensemble d’équipements permettant notamment de renfor-cer l’adaptabilité et la résilience du réseau, de recueillir des données ainsi que de favoriser l’implantation de systèmes d’autoproduction-autoconsommation photovoltaïques. Aussi, le projet de smart grid Interflex, porté par Enedis et soutenu par la Métropole, a été retenu lors de l'appel à projet Horizon 2020, lancé par la Commission européenne et visant une modernisation du réseau pour atteindre les objectifs de l’ac-cord Climat-Énergie 2020-2030. Installé à Nice, le démons-trateur français expérimentera l’îlotage automatique et sans coupure, l’utilisation multiservice de systèmes de stockage centralisés ainsi que les mécanismes de flexibilité opérés par le distributeur d’électricité.

TRANSFORMER LES USAGES PAR LE NUMÉRIQUELa Métropole Nice Côte d’Azur, EDF et le Centre scien-tifique et technique du bâtiment (CSTB) sont par ailleurs les partenaires français du projet CityOpt. Soutenue par la Commission européenne, cette expérimentation amorcée en novembre 2015 vise le développement de nouvelles technologies de contrôle et d’aide à la décision pour une gestion optimale de l’énergie, afin d’éviter une surproduction très coûteuse lors des pics de consommations, de limiter les risques de coupures et de réduire la facture d'électricité des 140 participants rete-nus pour tester les applications prototypes, un aspect primor-dial pour fédérer la participation populaire, selon Véronique Paquis : « La notion de ville intelligente telle qu'on la conçoit doit mettre à disposition des citoyens des outils qui permettront d'améliorer leur qualité de vie, sur le plan de la santé mais aussi sur le plan financier. »

GESTION INTELLIGENTE DES BÂTIMENTS PUBLICSLa quête d’économies énergétiques de la Métropole s’étend également à son patrimoine immobilier, alors que 22 000 capteurs ont aussi été installés à ce jour sur 70 bâtiments municipaux et dix sites équipés d’éclairages décoratifs parmi les plus énergivores afin d'autoréguler le chauffage et l’éclairage, de détecter des fuites d'eau et de régler automatiquement l'ar-rosage. « La gestion technique intelligente des bâti-ments (GTB) découle de problématiques financières, au niveau de la collectivité, explique Véronique Paquis. Avec des bâtiments intelligents, nous pourrons réduire de 20 à 30 % nos factures en électricité et en eau. » Et la démarche ne fait que commencer. Alors que la Métropole souhaite contrôler dès cette année environ 80 % de la consommation énergétique, elle entend à terme équiper 250 édifices, sur les 1 500 du patri-moine public niçois, de 100 000 capteurs.

« Nous avons mené, en partenariat avec l'université, beaucoup de travaux de modélisation croisant les notions de qualité de l'air et de mobilité intelligente afin d’améliorer la fluidité du trafic et de réguler la qualité de l'air »

Côte d’Azur Habitat a équipé les 80 logements

de la résidence L’Alandier de capteurs

environnementaux

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green business ACTUS

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Architecte de la mouvance « déconstructiviste », connu notamment pour le Musée juif

de Berlin et le masterplan du nouveau World Trade Center à New York, Daniel Libeskind

va doter la ville de Nice d’un immeuble « iconique », son premier projet en France.

DANIEL LIBESKIND, L’ART DE LA FORME

ACTUS international �

lus qu’un grand nom de l’archi-tecture, Daniel Libeskind est de ces artistes complets, comme il est rarement donné d’en rencon-

trer. Du genre à fasciner par son ouver-ture d’esprit et ses connaissances, semblent-elles, sans limite. Un vécu qui en impose. Et pour autant, tout en simplicité.Né en 1946 à Lodz, en Pologne, de parents juifs survivants de la Shoah, il devient dès son plus jeune âge, un virtuose de l’ac-cordéon. Instrument qu’il n’affectionne pourtant pas particulièrement. « L’accor-déon a été choisi pour moi. À l’origine, je voulais jouer du piano, confie Daniel Libeskind. Mais grandissant en Pologne communiste, marquée par le traumatisme d’après-guerre et l’an-tisémitisme, mes parents avaient simplement trop peur d’avoir un piano, à cause des voisins. Nous vivions dans un appartement en centre-ville. Ils m’ont donc ramené un “cousin” du piano, capable d’être

caché dans une valise, pour lequel j’ai tou-jours éprouvé une certaine distance. Je suis malgré tout très heureux de ce déroulé d’évè-nements, je ne serai probablement pas devenu architecte autrement », plaisante-t-il. En effet. Après avoir joué avec les plus célèbres musiciens et remporté de presti-gieuses distinctions dans son pays natal,

puis en Israël qu’il rejoint à l’âge de 11 ans avec sa famille avant de migrer vers les États-Unis deux ans plus tard, Daniel Libeskind s’oriente vers une autre forme d’art. Soutenu par ses parents ouvriers à New York, il étudie à la Bronx High School of Science et enchaîne sur l’école d’architecture Cooper Union School dont il obtient son diplôme en 1970. « La musique a toujours tenu une grande place dans ma vie, au même titre que le des-

sin et les mathématiques. L’architecture me permet de combiner ces trois pas-

sions », résume-t-il, avant d’ex-pliciter : « L’architecture a de commun avec la musique qu’elle ne peut se conten-ter d’une approche machi-

nale pour être réussie, cela doit venir du cœur et de l’ âme, découler d’ émo-tions profondes. De même techniquement,

PPar Estelle Santous

12 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

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que ce soit en architecture, en musique ou en sciences, la précision et l’exactitude sont essentielles. » Une combinaison qui lui permet d’être retenu pour réaliser le Musée juif de Berlin. Sa toute première commande. Comme un juste retour des choses.

LE SYMBOLISME DU BÂTILivré en 1999, le Musée juif de Berlin ima-giné par Libeskind est chargé de symboles. L’éclair que compose l’ensemble de bâti-ments, en référence au Blitz, est traversé, par ce que l’architecte appelle « la ligne du vide » matérialisant l'ab-sence dans l'histoire allemande des personnes disparues pendant l’Holocauste. « L’architecture est un des plus importants manifestes, car très communicative. À travers le rapport à la lumière, la gra-vité, l’espace, les matériaux choi-sis…, elle s’adresse directement aux gens. C’est un langage universel, et comme tout type de langage, il est métaphorique par définition », appuie-t-il.Autre programme phare et hautement symbolique dans sa carrière, la reconstruc-tion du World Trade Center à New York, qu’il remporte en 2003, face à six concur-rents. « J’ étais le seul à ne pas proposer d’ im-meuble au centre du site. Bien qu’ il ne soit pas officiellement déclaré sacré, pour moi il n’ était pas envisageable de construire là où des personnes avaient péri. Cela doit rester public, à l’ image d’un mémorial accessible à tous », explique-t-il. Il confie d’ailleurs avoir privilégié l’espace public à l’espace privé pour cet aménagement.Son projet veut à la fois rappeler la tragédie du 11 Septembre, avec la préservation des

fondations de « Ground Zero » en sous-sol et une scénographie de l’ensemble lourde de sens. Puisque tous les ans, à la date anniversaire, le site sera éclairé par le soleil sans aucune ombre de 8 h 46, heure du premier crash, à 10 h 28, l’effondrement de la deuxième tour.Mais aussi donner espoir, à travers un gratte-ciel en f lèche culminant à 541 m de hauteur, le « One World Trade Center », désormais la plus haute tour outre-Atlantique. « Contrairement aux autres domaines artistiques, vous ne pou-

vez pas être sceptique ou cynique pour faire de l’architecture. Dans la mesure où il est question de poser les fondations pour l’ave-nir, l’architecte est par essence, optimiste », souligne Daniel Libeskind qui projette à cinq ans l’achèvement des travaux du World Trade Center, après les réalisations d’un centre de performances artistiques et de la tour Two.

LE « DIAMANT » DE NICEEn France, c’est à Nice que le célèbre archi-tecte va signer son premier édifice. Ville chère à son cœur. « Nice est vraiment l’une de mes villes préférées. J’y venais régulièrement en vacances avec mes enfants, en arrivant par

la gare, chargés de valises, se souvient-il. C’est formidable d’avoir la chance de contribuer à un projet auquel on peut se rattacher aussi. » Dans le prolongement de la gare Thiers, Iconic, un immeuble mixte de 18 300 m² à dominante commerciale, devrait voir le jour à horizon 2019. Marqué de la touche Libeskind, telle qu’elle se retrouve sur le Royal Ontario Museum de Toronto et l’emblématique Crystals à Las Vegas : une silhouette minérale, inspirée ici par l’azu-rite. « J’adore les cristaux, j’aime les formes qui expriment de la force. Comme le disait mon

confrère Frank Lloyd Wright : “Si un immeuble n’est pas un cristal, ce n’est pas un immeuble.” Iconic se fait l’écho des montagnes du pay-sage niçois », justifie-t-il. Fruit de la collaboration avec Philippe Journo, P-DG et fon-dateur de la Compagnie de Phalsbourg, ce premier projet dans l’Hexagone est d’ores et déjà appelé à être suivi par d’autres. « Nous nous sommes rencontrés il

y a plusieurs années et cela a tout de suite collé entre nous. Philippe a une vision, c’est quelqu’un qui aime véritablement l’architec-ture et la ville. J’aime collaborer avec des gens que je sens vrais et que j’admire. C’est ce qui me motive à choisir tel ou tel sujet, car je tra-vaille personnellement sur chacun d’entre eux. Je ne réaliserai jamais un immeuble comme un simple job. Je n’ai pas besoin de cela », précise Daniel Libeskind. Au programme donc, la création d’ici 2022, du premier IGH toulousain et d’un immeuble résidentiel à Issy-les-Moulineaux, toujours aux côtés de la Compagnie de Phalsbourg. Scellant encore un peu plus la rencontre d’un génie avec un visionnaire.

" L’ARCHITECTURE EST UN DES PLUS IMPORTANTS MANIFESTES, CAR TRÈS

COMMUNICATIVE."

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groupe-quartus.com

Franck Dondainas Président-fondateur

Les attentes et les nouveaux usages de chacun redéfinissent les quartiers où nous vivons et travaillons.

L'Homme d’aujourd’hui est digital et mobile. Avec lui, les villes se transforment. Les vélos, les voi-tures, les logements, les bureaux se partagent. Les immeubles produisent de l’énergie. Face à ces mutations, les métiers de l’immobilier doivent se réinventer. C’est pourquoi, en tant qu’ensemblier urbain, nous co-concevons des quartiers fonc-tionnels, mixtes, ouverts, vivants, partagés et modulables pour permettre à l’Homme de se réa-liser et de s’accomplir dans une nouvelle urbanité. Par exemple, dans le cadre du programme Îlink à Nantes, nous appliquons le principe de foison-nement sur nos parkings. Les habitants d’une résidence libèrent des places de stationnement le matin lorsqu’ils quittent leurs logements pour aller travailler et laissent ainsi des places pour les actifs arrivant dans les bureaux de l’îlot. Le soir, c’est l’inverse. À Marseille, nous expérimentons le gîte urbain au sein de notre programme 2e Élément, au cœur d’Euromed. Nous avons aménagé un appar-tement partagé mis à disposition des habitants du quartier afin d’y héberger un proche de passage pendant quelques jours.

Nous ne sommes pas un promoteur immobilier comme on l’entend mais effectivement un ensemblier urbain car nous intervenons sur l’ensemble d’un programme d’aménagement en y intégrant tous les usages indispensables à l’équilibre d’un quartier. Nous portons un regard macroéconomique sur nos opérations en réunissant les métiers majeurs de l’immobi-lier : résidentiel, tertiaire & logistique, montage d’opérations, résidences club seniors, hôtellerie et aujourd’hui QUARTUS Ingénierie. Et nous posons une analyse prospective du territoire grâce à nos implantations territoriales sur l’ensemble de la France, véritables guichets uniques de nos savoir-faire.

QUARTUS se posi-tionne comme une holding opération- nelle avec des filiales métiers. Nous fonc-tionnons comme un

HUB. Ce mode de gouvernance privilégie la transversalité en revendiquant un mode de fonctionnement en circuit de décision court et rapide qui favorise l’agilité et la réactivité dans les différents métiers, dans l’approche et le traitement des projets immobiliers. Nous appli-quons aussi une démarche de co-conception et de concertation avec nos partenaires : élus, collectivités locales, usagers… C’est grâce à cette démarche collaborative, qui nous permet d’être attentifs et pragmatiques, que la ville réussira sa transformation urbaine pour s’adapter aux nouveaux usages.

Vous dites repenser les métiers de l’immobilier dans une co-conception intégrée, que voulez-vous dire ?

Plus qu’un promoteur vous revendiquez le titre « d’Ensemblier Urbain », pourquoi ?

Quelle est la singularité du Groupe QUARTUS ? Quel est votre mode de fonctionnement ?

« Unis dans une communauté

immobilière composée

d’entrepreneurs aux métiers

solides et complémentaires,

nous partageons la même

volonté d’édifier des quartiers

dédiés aux nouveaux usages. »

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Pascal Beaubois

Directeur Général

Expérience professionnelle :

30 ans d’expérience. Directeur Général Résidentiel France BNP Paribas Real Estate (2013-2016), Directeur Général Délégué Cogedim résidence-Groupe Altarea Cogedim (2007-2012), Bouygues et Bouygues Immobilier (1986-2007).

« L’habitat n’est pas seulement un lieu à habiter mais un espace où l’Homme doit pouvoir évoluer et s’épanouir tout au long de sa vie : étudiant, jeune actif, famille, investisseur… »

Jacques Pleurmeau

Président

Expérience professionnelle :

Expert-consultant en organisations (hôpitaux notamment) jusqu’en 2003. De 2003 à 2009, Directeur Général de plusieurs EPHAD - Président Fondateur du Groupe Hom’Age depuis 2009 - Président d’Holisaē depuis 2016.

« Pour permettre aux seniors de réaliser chacun de ses projets dans la continuité d’une vie autonome et connectée »

Jean-Michel Frammery

Directeur Général

Expérience professionnelle :

25 ans d’expérience en montages immobiliers, dont 18 ans à des postes de direction et direction générale. Il a commencé sa carrière en 1993 au sein de GSE comme Directeur du développement puis Directeur du développement Groupe avant de devenir Directeur Général Adjoint 2006. Il a rejoint abcd en 2007 en tant qu’associé et Directeur du développement avant de devenir Directeur général en 2015.

« Des espaces de travail pour vivre individuellement et collectivement ses projets professionnels et les sécuriser »

Nicolas Burguière

Directeur Général

Expérience professionnelle :

Professionnel de l’hôtellerie, de la restauration et du loisir. Directeur d’hôtel à 25 ans, puis créateur et dirigeant de SONEO en 1999, société de 400 salariés, il fut ensuite en 2004 copropriétaire et dirigeant d’un restaurant et d’un bateau croisière avant de devenir directeur d’établissement et formateur dans le groupe Louvre Hôtels (2011-2016).

« Un concept pensé dans l’usage au service de l’Homme et de ses attentes pour rendre l’expérience client inoubliable »

Rémy Vedeux

Directeur Général

Expérience professionnelle :

11 ans d’expérience en assistance à maîtrise d’ouvrage et promotion immobilière. Il a été chef de projet programmiste et AMO sur des opérations structurantes pendant 7 ans au sein de deux structures de conseils (CEG et SOMIVAL), puis Chef de projet chez Quantum Développement (2011-2015) et Directeur de Quantum Développement (2015).

« Un ensemble cohérent et complémentaire pour une programmation multiple de projets immobiliers »

Philippe Boisan

Directeur Général

Expérience professionnelle :

30 ans d’expérience. Présent depuis la création de la société OPUS en 2010. Il a débuté en 1986 dans le groupe SAE, poursuivi, à partir de 1989, en cabinets d’Architectes et sociétés d’ingénierie pour assurer les missions de Maîtrise d’œuvre d’exécution, organisation et pilotage de tous types d’opérations immobilières.

« Nous partageons, intégrons et sensibilisons, de la conception à la livraison, les architectes, les bureaux d’études, les maîtres d’ouvrage à notre démarche de concertation et de co-conception ».

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Nice a bien mérité son titre de 5e ville de France. Assise sur des bases solides,

jouissant d’un environnement qui rendrait jalouse plus d’une métropole, la

capitale de la Côte d’Azur a résolument pris son destin en main. D’abord en

sortant de la double équation économie résidentielle/tourisme. Ensuite en se

projetant, à force d’innovations, dans la métropole du XXIe siècle. Une métropole

ambitieuse (avec des grands projets comme Méridia ou Grand Arénas pour

ne citer que les principaux), une métropole plus vertueuse (avec un effort

colossal sur le volet infrastructures), une métropole plus harmonieuse

où il fait bon vivre, sortir mais aussi travailler et consommer. Enfin

en impulsant un rythme, un tempo, une dynamique qui

fleure bon le partenariat entre acteurs publics,

moteurs privés et force architecturale.

Visite guidée au sein du

Nice du demain…

ACTION dossier

QUAND NICE REDESSINE

SON FUTUR

Les atouts et les défis de la Côte d'Azur

16 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

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La Métropole Nice Côte d’Azur et l’EPA Éco-Vallée Plaine du Var vous invitent à découvrir leurs projets et réalisations d’envergure surwww.nicecotedazur.org et www.ecovallee-plaineduvar.fr

MÉTROPOLE NICE CÔTE D’AZUR > ÉCO-VALLÉE

Pourquoi choisir entre business et qualité de vie ?

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18 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

ACTION dossier

CAP 3000

POLYGONE RIVIERA

CAGNES-SUR-MER

SAINT-LAURENT-DU-VAR

VENCE

LA GAUDE

SAINT-JEANNET

VERS SOPHIA ANTIPOLIS - CANNES

CÔTE D'AZUR TECHNOPOLIS

LA VILLETTE

PARC DES EXPOSITIONS

GRAND ARÉNAS

PLAINE DES SPORTS

NICE ONE

TRAMWAY LIGNE 3

PÔLE D'ÉCHANGE MULTIMODALLA BARONNE

LINGOSTIÈRE

ÉCO-QUARTIER NICE SAINT-ISIDORE

NICE MÉRIDIA

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Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 19

Coincé entre mer et montagnes, le terrain de jeu de la Métropole Nice Côte d’Azur est étroit, mais dense de projets. D’infrastructures d’abord, avec l’extension de la ligne ouest-est du tramway. Immobiliers ensuite, depuis le centre-ville historique autour des gares Thiers et du Sud, jusqu’à la technopole urbaine de Nice Méridia et le nouveau quartier d’affaires du Grand Arénas connecté à l’aéroport. Cette carte vous permet en un coup d’œil de visualiser un véritable projet de territoire qui va mobiliser les acteurs publics et privés sur les prochaines années.

LES GRANDS PROJETS ET RÉALISATIONS DE LA MÉTROPOLE NICE CÔTE D’AZUR ET DE L’EPA ÉCO-VALLÉE

dossier ACTION

NICE

LA TRINITÉ

VERS MONACO - ITALIE

TRAMWAY LIGNE 2

ÉCO-QUARTIER LE RAY

GARE DU SUD

SANG NEUF

PASTEUR 2 / 27 DELVALLE

SAINT-JEAN D'ANGELY

PROLONGEMENT DE LA PROMENADE DU PAILLON

GARE THIERS / JEAN MÉDECIN

PÔLE D'ÉCHANGES MULTIMODAL NICE-AÉROPORT

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20 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

Christian EstrosiPRÉSIDENT DE LA MÉTROPOLE NICE CÔTE D'AZUR

« NICE IS BACK TO BUSINESS »

tifs. En effet, contrairement à ce que l’on peut penser, le territoire azuréen affiche des coûts d’immobilier d’entre-prises extrêmement compétitifs, et, en même temps que nous engagions notre mutation, nous avons lancé la production d’une offre nouvelle et diversifiée qui com-mence aujourd’hui à sortir de terre pour accueillir les entreprises en développement de notre territoire, ainsi que les entreprises et investisseurs nouveaux. À l’instar du marché parisien et de certaines capitales européennes, la caractéristique du marché immobilier niçois est sa capacité de résistance. Dans la période de forte crise que nous avons connue, celui-ci n’a pas décroché. Pour les investisseurs, c’est donc une valeur sûre. Par ailleurs, nous disposons d’un vivier de compétences de très haut niveau et internationales dont ont besoin les entreprises. Enfin, et c’est je crois tout aussi important, Nice Côte d’Azur est une métropole à taille humaine.

B.I. : Quelle est votre stratégie pour renforcer l’attractivité économique du territoire ? Et quelles sont les filières que vous entendez privilégier ?

C.E. : À l’image de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le territoire de Nice Côte d’Azur bénéficie d’un rayon-nement international exceptionnel, mais son attracti-vité devait être renforcée. C’est pourquoi nous avons décidé en 2008 d’engager une véritable mutation éco-nomique pour diversifier notre économie. Tout en déci-dant de nous renforcer sur le secteur historique du tou-risme, nous avons fait le choix de nous positionner sur des secteurs d’activité nouveaux : le tourisme et en particulier le tourisme d’affaires ; les technologies de l’information et tous leurs domaines d’applications, en particulier la mobilité et la ville intelligente ; la santé et les technologies au service de la silver économie ; les écotechnologies et le développement durable, et enfin, les activités tertiaires. Mais la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie nécessitait de travailler sur plu-sieurs fronts en même temps : le développement des infrastructures de transports ; l’aménagement numé-rique du territoire ; le logement ; les grands équipements et l’embellissement de la ville ; le renforcement du posi-tionnement de notre aéroport qui est l’outil indispen-sable au rayonnement et au développement du terri-toire. Aujourd’hui cette mutation commence à porter ses

Par Sandra Roumi et Gaël Thomas

Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Christian Estrosi est un infatigable défenseur de sa ville, Nice, en même temps que l’inspirateur de la politique de grands travaux.

Business Immo : Quelle est aujourd’hui votre ambition pour la Région Paca et le Grand Nice ?

Christian Estrosi : Elle est immense. La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur bénéficie d’un rayonnement interna-tional considérable, mais son attractivité doit être ren-forcée, car ce territoire était quelque peu endormi alors qu’il bénéficie d’atouts considérables. Ma volonté à ce propos est claire, je veux faire avec la Région ce que j’ai engagé avec la Métropole Nice Côte d’Azur pour redonner à ce territoire la place qui doit être la sienne. En matière économique, la Région assume pleinement son rôle de leadership, en étroit partenariat avec les territoires. Au-delà de la stratégie économique qui fixe l’horizon de moyen et long termes, nous avons déjà pris un certain nombre d’initiatives très concrètes : aug-mentation du budget de l’aide aux entreprises ; créa-tion d’un guichet unique ; lancement de 12 Opérations d’intérêt régional pour concentrer les moyens sur des filières prioritaires ; mise en œuvre d’un agenda inter-national pour renforcer nos efforts de prospection sur nos pays cibles… La consolidation de notre tissu éco-nomique actuel participe déjà au renforcement de notre attractivité internationale. Par ailleurs, Provence-Alpes-Côte d’Azur est la seule région qui compte sur son territoire deux des cinq plus grandes Métropoles de France : Aix-Marseille-Provence et Nice Côte d’Azur. Dans la compétition nationale et internationale, ces deux métropoles doivent et devront jouer un rôle de leadership en y associant leurs territoires de proximité. Cette mobilisation collective permettra à la région de devenir une « locomotive » nationale, et ainsi d’atteindre notre objectif d’attirer les investissements et les talents à la fois français et étrangers.

B.I. : Quels sont les atouts et les défis de Nice Côte d’Azur ?

C.E. : Notre défi est double : continuer à être une des capitales mondiales du tourisme, mais aussi devenir un haut lieu d’innovation et d’entrepreneuriat ainsi qu’une terre d’excellence économique. C’est tout le sens des actions que nous avons déployées depuis 2008 en nous appuyant sur nos atouts et en les déve-loppant. Notamment, nous nous sommes appuyés sur notre connexion à l’international et des coûts compéti-

L'entretien

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Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 21

fruits. Cela prouve bien que le modèle développé est pertinent et compris des entreprises. Nous allons poursuivre nos efforts. Mais je vous l’affirme, il se passe quelque chose à Nice : « Nice is back to business. »

B.I. : Quel projet urbain la Métropole entend-elle décliner sur la Plaine du Var ?

C.E. : L’aménagement de la Plaine du Var est la traduction opérationnelle de la stratégie de développement et de la mutation que nous avons engagées. Ce territoire représente un enjeu d’aména-gement et de développement consi-dérable. Tout au long du XXe siècle, le développement souvent anarchique de la Plaine du Var conférait au site le statut de banlieue de l’agglomération niçoise et masquait le potentiel écono-mique et durable de cet espace. Cette Éco-Vallée dont j’ai voulu qu’elle soit déclarée Opération d’intérêt national, est le fer de lance de notre politique économique. Historiquement et géogra-phiquement, c’est l’épine dorsale non seulement de notre Métropole mais de toutes les Alpes-Maritimes. Cette opéra-tion d’aménagement s’articule autour de deux projets majeurs. Le premier consiste en la réalisation d’un vrai quartier d’af-faires international digne de la 5e ville de France. Il s’agit du projet Grand Arénas au pied du 2e aéroport international de France, accessible directement depuis l’autoroute A8 et le centre-ville de Nice, avec la future ligne de tramway qui sera livrée fin 2018, en 20 min. Le second pro-jet est celui de la technopole urbaine Nice Méridia, nouveau quartier de vie et de ville. Le développement de cette Éco-Vallée est donc engagé. Nous l’entre-prenons avec méthode, en faisant appel aux meilleurs architectes, en intégrant les critères d’écodurabilité et dans le respect des équilibres naturels. C’est un nouveau modèle de développement qui intègre valorisation de la ressource, autonomie et maîtrise énergétique, préservation de la biodiversité, constructions à haute qualité environnementale, mobilités douces, équi-

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dossier ACTION

" L’AMÉNAGEMENT DE LA PLAINE DU VAR EST LA TRADUCTION

OPÉRATIONNELLE DE LA STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT ET DE LA MUTATION

QUE NOUS AVONS ENGAGÉES. "

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22 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

libre entre agriculture, économie et habitat. La qualité architecturale nous importe également : aujourd’hui, la Ville de Nice et la Métropole doivent montrer la voie de la modernité, de l’innovation. Cela implique que les projets s’inscrivent dans la durée au niveau écologique, économique et architectural. Notre territoire est dyna-mique, les futures infrastructures doivent donc retrans-crire cet esprit. C’est pourquoi le haut niveau archi-tectural des immeubles n’est pas une option mais un prérequis. À travers cette Éco-vallée, nous sommes en train d’engendrer les nouveaux moteurs de la crois-sance et donc de l’emploi, en complémentarité à la 1re technopole d’Europe qu’est Sophia Antipolis.

B.I. : Quelle place peut jouer le centre-ville historique de Nice dans le projet urbain de l’agglomération ?

C.E. : Le renouveau du centre-ville de Nice est tout aussi important que le projet que nous développons sur l’Éco-Vallée. Là encore, nous avons dû engager de grands projets pour rendre la ville à ses habitants. Je pense bien sûr à la réalisation, en lieu et place d’une gare routière et d’un parking aérien qui défiguraient la cité, de la promenade du Paillon, parc urbain de 12 ha en plein cœur de ville. Je pense également à la nouvelle vie donnée à la gare du Sud. Le site de l’ancien stade du Ray va faire lui aussi l’objet d’une réhabilitation complète autour d’un ambitieux programme de logements et d’un parc de près de 3 ha. Je pense aussi au pro-jet de la gare de Nice. En effet, nous nous sommes engagés en partenariat avec SNCF Gares & Connexions dans la modernisa-tion de celle-ci avec la création d’un véritable pôle d’échange multimodal. Fort de cette rénovation réussie, j’ai souhaité poursuivre la mutation et la valorisation de ce quartier afin d’améliorer les circulations piétonnes entre la gare et l’arrêt de tramway de l’avenue Jean-Médecin, prin-cipale artère commerciale de la ville. Au terme d’une consultation qui a vu concourir des équipes de très grande qualité, nous avons retenu le projet de l’équipe Compagnie de Phalsbourg/Fondimo et les cabinets d’architectures Daniel Libeskind et Février Carré, pour la réalisation d’un programme de 19 000 m². Dans plu-sieurs de ses composantes, ce projet est emblématique de ce que nous avons engagé. De par son positionne-ment stratégique, il va faire le lien entre l’artère com-merciale principale du centre-ville et la gare à travers la création d’une offre commerciale nouvelle et attrac-tive. Par ailleurs le groupe Hilton, aujourd’hui absent de la Côte d’Azur, y implantera un hôtel de 120 chambres. Y seront également intégrés une salle de spectacle de 600 places, format actuellement manquant à Nice, et des espaces de coworking. Citons, enfin, les travaux de requalification de la promenade des Anglais qui vont contribuer à l’embellissement de la ville et de son sym-bole le plus emblématique. Promenade des Anglais pour laquelle j’ai demandé à Jean-Jacques Aillagon de préparer le dossier de candidature au Patrimoine mondial de l’Unesco.

ACTION dossier

B.I. : Comment l’opération Nice Méridia va-t-elle contribuer à l’attractivité de Nice ?

C.E. : Il s’agit de construire une technopole en plein cœur de ville, car aujourd’hui les entreprises ont envie et besoin d’être dans la cité. Il s’agit d’un projet qui intègre une mixité totale : 50 % sont dédiés au logement et 50 % aux activités. La programmation de Nice Méridia prévoit 350 000 m² de capacité constructive qui réuniront des activités de haute technologie, des centres de recherche, des entreprises, des start-up, une université de pointe, un campus régional de l’apprentissage, des logements et toutes les commodités urbaines. Une consultation, Destination Méridia, est enfin actuellement en cours pour l’aménagement du cœur de cette technopole. Les services de qualité proposés par Nice Méridia, associés au déploiement de la fibre optique, en font un territoire connecté, moteur de croissance écono-mique durable, et ainsi attractif pour les entreprises locales, nationales et internationales de tout horizon.

B.I. : Quel est votre parti pris architectural ? L’arrivée de Daniel Libeskind doit-elle être interprétée comme un signal fort ?

C.E.  : Absolument. Dans ce domaine, il nous faut aussi être audacieux. Au-delà de l’attache-ment qu’il porte pour notre ter-ritoire, il participe par le projet qu’il nous a proposé à la dyna-mique que nous avons lancée. Dans le même état d’esprit, Jean Nouvel me rappelait récem-ment que le climat de notre ter-ritoire autorise les architectes à faire ici ce qu’ils ne peuvent pas faire ailleurs en jouant plei-nement avec les espaces exté-rieurs. Qu’ils soient connus ou moins connus, je ne peux donc que me réjouir de voir que de

grands architectes ont envie de travailler sur nos pro-jets. Qu’ils s’appellent Daniel Libeskind, Jean-Michel Wilmotte, Jean Nouvel, Christian Devillers, Josep Lluís Mateo, Marc Barani, Février Carré, Laisné & Roussel… nous travaillons avec les meilleurs pour bâtir une ville dynamique, agréable et humaine.

B.I. : Quid de l’avenir tertiaire de Nice ?

C.E. : Cette problématique ne peut s’apprécier qu’au niveau du bassin Nice Sophia-Antipolis. Nous enregis-trons entre 50 000 et 70 000 m² de transactions par an. Je le sais, nous ne sommes pas encore au niveau d’autres métropoles qui, je le rappelle, ont engagé leur renou-veau économique 10 ou 15 ans avant nous. Nous man-quions d’offres. Nous avons donc relancé la production de programmes de manière importante mais mesurée car il ne faut pas déstabiliser le marché. Nous allons pro-gressivement revenir dans la course pour passer le cap des 100 000 m² annuels. Enfin, sur le champ de la vente à investisseur, je suis heureux de constater que des inves-tisseurs jusqu’ici peu ou pas présents sur notre territoire ont pris des positions depuis ces deux dernières années. Vous le voyez, sur ce terrain-là les choses bougent aussi, car nous sommes volontaires, nous sommes légitimes et nous sommes crédibles.

" LE HAUT NIVEAU

ARCHITECTURAL DES IMMEUBLES N’EST PAS UNE

OPTION MAIS UN PRÉREQUIS "

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À ANTIBES,LA SPL ANTIPOLIS AVENIR, DÉSIGNE BNP Paribas Immobilier

SUITE À LA CONSULTATION POUR LA CONSTRUCTION DE LOGEMENTS, DE COMMERCES ET D’UN CINÉMA. BNP Paribas Immobilier Promotion Résidentiel se voit confier la réalisation d’un programme immobilier emblématique de 200 logements environ (49% de logements en accession libre, 10% de logements en accession à prix maîtrisés, 6% de logements locatifs intermédiaires et 35 % de logements locatifs sociaux) comprenant également 280 parkings souterrains, 4 600 m² environ de commerces et un cinéma multiplex de huit salles d’une surface globale de 4 000 m² environ.

”Cette opération est située en plein centre-

ville d’Antibes, au sein de la ZAC Marenda-

Lacan qui représente un enjeu stratégique

pour le développement de la ville d’Antibes.

Elle propose, dans le cadre d’une architecture

contextualisée et ambitieuse, une offre de

logements très diversifiée bénéficiant de

prestations haut de gamme. Egalement,

un cinéma à la fois contemporain et

parfaitement intégré dans son environnement

ainsi qu’un pôle commercial avec des

enseignes de renom, complémentaires

à celles existantes sur le site, créeront

une nouvelle dynamique qui profitera à

l’ensemble du cœur de ville”

Jean-Baptiste Rachou Peraldi,

Directeur Promotion BNP Paribas Immobilier

Agence Nice

La conception architecturale est

assurée par l’Agence Brenac & Gonzales, François

Leclerc et Frédéric Ducic.

La zone à aménager représente une surface de deux hectares environ, dont la réalisation s’effectuera en deux phases. Son aménagement comprendra au total près de 26 000 m² dont la première phase (îlot A, A1 et B) représentera 21 000 m² environ. Les études urbaines ont été confiées à l’équipe de maîtrise d’œuvre urbaine constituée par les agences : TANGRAM (urbaniste), GUILLERMIN (paysagiste), A&TU (ingénierie VRD) et OASIIS (Environnement-Energie) qui suivra le projet jusqu’à sa livraison en tant qu’architecte en chef de la ZAC.

Pour conforter l’ambition de la ville d’Antibes pour cet éco-quartier, tourné vers la transition énergétique, BNP Paribas Immobilier s’associe à Dalkia en proposant une solution énergétique innovante basée sur l’utilisation d’énergie 100% renouvelable.

Programme réalisé par BNP Paribas Immobilier Promotion Résidentiel – BNP Paribas Immobilier Résidentiel Transaction & Conseil (RCS Nanterre 429 167 075) une société du Groupe BNP Paribas (art. 4.1 loi N°70-9 du 2/01/70) Siège social : 167, Quai de La Bataille de Stalingrad 92867 - Issy-les-Moulineaux Cedex – Carte professionnelle Transaction N° CPI 92 01 2016 000 009 253, délivrée par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Paris Ile de France - Garantie financière : Galian – 89, rue de la Boétie, 75008 Paris pour un montant de 160.000 euros - Identifiant CE TVA FR 61 429 16 7075. Vente en état futur d’achèvement, faculté de rétractation de 10 jours qui court à compter du lendemain de la présentation de la lettre notifiant le contrat de réservation aux réservataires (L. 271-1 du Code de la Construction et de l’Habitation). Illustrations non contractuelles dues à la libre interprétation de l’artiste – Balcons et terrasses vendus non meublés. Document non contractuel. Mai 2017 – IBIZA.

Vue depuis la future place des Martyrs

Vue depuis la future traverse LacanVue depuis la terrasse du cinéma

PUBLI RÉDACTIONNEL

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1 - UNE NOUVELLE VOCATION

Plus que jamais, Nice conserve son titre d’étoile de la Riviera française. La métro-pole ne peut pas le nier : les fées se sont penchées sur le berceau de la 5e ville de France. Ses conditions naturelles, sa célèbre promenade des Anglais, son hôtel Le Negresco en voie de classement au patrimoine mondial de l’Unesco en ont fait un des spots touristiques les plus convoités de la planète et l’une des desti-nations les plus douces pour y vivre. Et pourtant… L’histoire l’a prouvé : vivre de ses atours naturels n’est plus une stratégie suffisante pour emporter la bataille que se livrent les territoires. Alors pour conti-nuer à briller, Nice a dû se réinventer, repenser ses forces et panser ses faiblesses. En deux mots : se diversifier et valoriser. Depuis 2008, l’attractivité économique est devenue sa nouvelle marotte. Mieux, sa raison d’être. Une attractivité nulle-ment incompatible avec sa vocation pre-mière. « La reconnaissance du lieu et du nom constitue un premier atout considé-rable. La présence d’un aéroport interna-tional en ville – le 2e de France – repré-sente également un argument majeur. Mais au-delà de ce positionnement favorable, notre territoire s’est fixé comme objectif

de renforcer nos points d’attractivité et de les diversifier pour accoucher d’un véri-table projet d’ économie à valeur ajoutée », résume Alain Philip, directeur général des services au sein de la Métropole Nice Côte d’Azur.Ce projet, c’est celui de la ville intelli-gente. Ce pari, c’est celui de l’innovation. Une double ambition portée par Christian Estrosi, l’ancien maire de la ville et aujourd’hui président de la Métro-pole Nice Côte d’Azur et de la Région Paca. « La stratégie économique de Nice contribue à sa diversification et accélère sa mutation vers les nouvelles technolo-gies et le concept de smart city », sou-ligne Jacques Lesieur, CEO de Team Côte d’Azur, l’agence de promotion éco-nomique du territoire. Cette mutation, elle a été menée tambour battant autour de cinq items clés : la santé, le dévelop-pement durable, les énergies renouve-lables, la gestion des risques et le tou-risme mais… le tourisme d’affaires. Le résultat ne s’est pas fait attendre. En 2011, Nice est lauréat de l’appel à projets « Ville de demain » du Programme d’in-vestissement d’avenir (PIA). En 2015, la Métropole Nice Côte d’Azur est intégrée à la démarche Écocité et bénéficie, à ce titre, du soutien de l’État et mobilisant

245 M€ d’investissements. Dans l’aspi-ration, Nice se classe aujourd’hui dans le top 5 mondial des villes intelligentes, selon le classement américain Juniper Research. Dans cette dynamique, sa région abrite pas moins de sept pôles de compétitivité. Enfin, la French Tech Côte d’Azur – le seul label en France qui ne soit pas un label de métropole mais de territoire – est active, très active. Une montée en puissance progressive dans la dynamique et l’industrie de l’in-novation qui avait trouvé ses bases, il y a presque 50 ans, dans la création de Sophia Antipolis. Hier Sophia Antipolis, demain Nice Méridia. Technopole à la campagne contre technopole urbaine ? Pas vraiment… Les partenaires territo-riaux veulent jouer à fond la carte de la complémentarité entre ces deux grands projets, ces deux vocations. « Ces terri-toires ne sont pas en concurrence », assure Alain Philip. Mieux. Ils ne représentent que les pièces d’un puzzle urbain beau-coup plus large et plus riche.

Il faut toujours se méfier des idées reçues, même si elles sont largement positives. S’il continue de surfer – avec raison – sur sa double image touristique et résidentielle, Nice est un peu plus que ces jolies images d’Épinal. Depuis plusieurs années, la Riviera française a pris sérieusement le virage de l’attractivité économique. Une stratégie axée sur l’innovation et appuyée par de grands projets métropolitains et des investissements colossaux en matière d’infrastructures. Un triptyque qui connaît, dix ans après sa première impulsion, un alignement des planètes optimal. Et qui fonde les bases du Nice de demain…

Par Sandra Roumi

ACTION dossier

COMMENT NICE RÉUSSIT LE PARI DE L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

LE CHIFFRE CLÉ

1,3 Md€ Le budget 2017 de la Métropole

SCANNEZ

ET DÉCOUVREZ

les projets

qui se dessinent

à Nice via notre

cartographie

interactive

24 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

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2 - DES PROJETS XXL

Des projets immobiliers structurants : c’est le 2e argument fort de Nice et au-delà de toute sa zone d’influence, la Riviera. À la faveur d’une gouvernance partagée par l’État, la, Région, le Département, la Ville et la Métropole, le projet de territoire pour l’Éco-Vallée cristallise les marques d’intérêt et donne des indications sur ce que sera le Nice du futur. Créés en 2008, l’Opération d’intérêt national (OIN) et l’établisse-ment public d’aménagement (EPA) sont les vecteurs de cette nouvelle dynamique territoriale. « L’Éco-Vallée incarne les orien-tations prises par la Métropole Nice Côte d’Azur en matière de développement éco-nomique et urbain. Il porte cinq grandes opérations actuellement en cours de déve-loppement qui totalisent 120 ha dans une logique d’urbanisme global », développe Pascal Gauthier, directeur général de l’EPA Éco-Vallée Plaine du Var. Nice Méridia est sans nul doute le sujet le plus avancé. Avec ses 350 000 m2 de futurs bâtis sur 24 ha, ce morceau de territoire est pensé comme la quintessence de la technopole urbaine imaginée par Christian Devillers. Aligné sur 49 ha et développant 750 000 m2 de surfaces à terme, Grand Arénas implanté autour de l’aéroport et pensé par Josep Lluís Mateo est son pen-dant à quelques encablures. Plus modestes, les projets respectifs de La Baronne (avec le déménagement attendu du MIN sur 40 000 m2 en 2021), Saint-Jeannet et Gattières (à dominante logement) com-posent le projet urbain. « Nice Méridia est à mi-chemin de son développement. Grand Arénas connaît un bon début. Globalement,

les choses vont très vite. Les premiers accords ont été signés en 2012. Et les premiers bâti-ments sont livrés en 2017 », ajoute le pré-sident de l’EPA Éco-Vallée. Nice-Méridia/Grand Arénas : deux concepts différents mais pas divergents. « Nice Méridia expérimente un concept nou-veau de technopole urbaine, ce sera un quar-tier avec une grande mixité fonctionnelle, comprenant bureaux, universités, logements, commerces, école..., une écocité d’un nouveau genre dotée d'un smart grid à la française. Le Grand Arénas, quartier international d'af-faires, se focalise sur le tertiaire supérieur, les sièges et les sociétés à vocation nationale et internationale, et proposera aussi des hôtels et des logements. », compare Pascal Gauthier. Dans un paysage tridimensionnel entre le très urbain, le périurbain et la montagne, le projet d’ensemble est opérationnel depuis 2014. Ces deux « plaques à enjeux » du pro-jet Éco-Vallée comme les surnomme Bruno Guedj, directeur de la promotion et du déve-loppement au sein de l’EPA Éco-Vallée Plaine du Var, que représentent le Grand Arénas et Nice Méridia se trouvent à un carrefour de leur jeune histoire. « Situé en entrée de ville, à deux pas de l’autoroute, le Grand Arénas a trois atouts majeurs : son aéroport et son pôle d’échanges multimodal, véritable hub de connexion de la métropole à l’horizon 2020/2021, mais on attend aussi beaucoup du futur parc des Expositions et du schéma directeur hôtelier métropolitain qui fixe des ambitions fortes en matière d’offre hôtelière, à renouveler et à étendre. Nice Méri-dia, de son côté, connaît une activité foison-nante depuis fin 2014. Avec la volonté affir-mée d’être vertueuse sur nombre d'enjeux et

en particularité sur la gestion des ressources et notamment de l’ énergie, cette opération de renouvellement urbain à grande échelle promeut une architecture méditerranéenne et azuréenne », détaille-t-il. 2017, l’année des chantiers ? Il semblerait bien que oui avec six programmes en cours de construction, deux livrés en 2016 et trois qui le seront cette année.

3 - DES INFRASTRUCTURES STRUCTURANTES

Pour animer cette nouvelle vocation et innerver les grands projets, il fallait à la métropole niçoise encore un élément essentiel : des infrastructures à la hau-teur. Dans un contexte de renforcement des actions de lutte contre la pollution de l’air, la métropole a résolument mis l’ac-cent sur l’intensification des transports en commun et la mobilisation des modes de déplacement doux articulés autour de pôles multimodaux. Ce réseau repose sur la mise en service d’un véritable réseau de tramway avec la création de la nouvelle ligne ouest-est et la mise en relation de tous les modes de transport au travers de quatre grands pôles d’échanges majeurs : gare Thiers au centre-ville, Pont-Michel à l’est, Lingostière au nord et Saint- Augustin à l’ouest. Les transports – qui mobilisent 260 M€ dans le budget de 1,3 Md€ de la métropole pour 2017 – sont au cœur du dispositif urbain. Après la mise en service de la ligne 1 en 2007 qui transporte 105 000 voyageurs par jour, Nice attend avec impatience celle de la ligne 2, la ligne ouest-est, de loin la plus

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La place Méridia sera repensée de fond en comble

LE CHIFFRE CLÉ 615 M€

Le montant des investissements pour Nice Méridia (dont 485 M€

d’investissements privés)

Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 25

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ambitieuse des trois lignes de tramway. Longue de 11,3 km, elle permettra sur-tout de relier les deux grands pôles éco-nomiques majeurs de la ville – Grand Arénas/Aéroport à l’ouest et Port/Est – en 26 petites minutes à l’horizon 2019. « Le tramway ne sera pas seulement un moyen de transport, il sera l’artère qui, par-tout, irriguera notre territoire de vie en des-servant les principaux pôles d’attraction et quartiers en grand devenir tels que le futur écoquartier de l’Éco-Vallée ou l’Allianz

ACTION dossier

© Métropole Nice Côte d’Azur – ESSIA – ENODO

La ligne 2 du tramway a nécessité des investissements colossaux

LE CHIFFRE CLÉ

650 M€ Le coût de la ligne ouest-est

du tramway (ligne 2)

"la Côte d’Azur, c'est un peu la place Vendôme pour un groupe international"

Vivre sur la Côte d’Azur  : ce doux rêve n’est pas réservé aux seuls seniors. La Riviera française, qui attire aussi les jeunes cadres dynamiques, veut élargir son blason économique bien au-delà du tourisme. Les enjeux sont à la hauteur  : les grands projets territoriaux de Nice Côte d’Azur fixent le cap de la création de 50 000 emplois sur la métropole à 20 ans. Dans ce contexte foisonnant, l’agence métropolitaine et territoriale Team Côte d’Azur est à la manœuvre avec une feuille de route très ambitieuse qui peut se résumer en trois axes clés  : «  Renforcer l’attractivité du territoire, plancher sur des besoins immobiliers complexes et travailler sur le faire ensemble », énumère son CEO depuis 2013, Jacques Lesieur, qui a fait de l’attractivité économique le fer de lance de l’agence. Depuis la date de sa création en 1983, Team Côte d’Azur revendique l’accompagnement de 18  000  nouveaux emplois. Et, bon an mal an, elle accom-pagne une trentaine d’implantations pesant 700 emplois en moyenne annuel-lement. Le volet attractivité – le premier – est suivi comme le lait sur le feu. « L’attrac-

tivité du territoire revêt trois dimensions  : aider les entreprises à rester sur le territoire, attirer des entreprises françaises dans la zone d’influence de Nice Côte d’Azur mais aussi des entreprises internationales

sur ce territoire  », souligne Gilles-Olivier

Bernard, de la direction du Développement économique de la Métropole. «  Chaque année, nous suivons et accompagnons l’équivalent de 150  entreprises qui créent environ entre 500  et 800  emplois. Et nous restons proches des 50 groupes internatio-

naux implantés sur la Côte d’Azur qui sont susceptibles de prendre des décisions stra-

tégiques impactant notre territoire », ajoute Jacques Lesieur. Dans cette ambition, l’immobilier innerve toutes les démarches. Un club immobilier qui regroupe tous les acteurs dédiés du territoire a d’ailleurs été créé à l’initiative de Team Côte d’Azur qui l’anime, car c’est la clé d’une bonne adé-quation entre l’offre et la demande.

UNE STRATÉGIE DE TERRITOIRE PUISSANTEDans cette quête, la Côte d’Azur avance ses pions. Avec des marques phares renommées telles que Cannes, Sophia Antipolis, Monaco ou Nice, la Côte d’Azur est clairement en capacité de rivaliser avec les plus grandes places à l’échelle mondiale. «  Cette image nous amène à décliner des stratégies verticales puis-

santes. La Côte d’Azur, c’est un peu l’équi-valent de la place Vendôme pour un groupe international. C’est parce qu’il y a plusieurs marques territoriales de renom que la Côte

d’Azur reste si attractive. Le tout étant plus puissant que les additions individuelles  », démontre Jacques Lesieur. Team Côte d’Azur, qui joue à fond la carte de la com-plémentarité avec les autres métropoles françaises au travers notamment de l’outil associatif Invest in French Metropolises créé il y a quatre ans, surfe également sur la thématique de l’innovation avec la French Tech Côte d’Azur. « Le seul label en France qui ne soit pas un label de métro-

pole uniquement mais de territoire tout entier et qui amène les entreprises à déve-

lopper l’efficacité du “travailler ensemble”. », précise le CEO de Team Côte d’Azur. Une stratégie axée sur la complémentarité des filières économiques. À Nice, la smart city. À Sophia Antipolis, les technologies du numérique. À Cannes, l’image. À Grasse, les fragrances. « Notre grande force réside dans l’équilibre entre développement endo-

gène et exogène  », ajoute Gilles-Olivier Bernard. En 2017, Nice Côte d’Azur séduit partout dans le monde, de Stockholm à Tel-Aviv en passant par Shenzhen. Avec quatre terrains de chasse  : les technolo-gies de l’information, le software, la santé et le développement durable. Et sur deux thématiques : l’immobilier et la formation. L’adéquation des talents aux besoins des entreprises représente le deuxième grand cheval de bataille de Team Côte d’Azur.

Riviera », conclut Christian Estrosi.Au rayon infrastructures, mention spé-ciale, enfin, au pôle d’échanges multi-modal intégré au Grand Arénas. Véri-table porte d’entrée de la métropole et élément structurant de l’écocité, cet équipement est configuré pour accueil-lir d’ici 2030 l’équivalent de 17 millions de voyageurs par an. Essentiel pour le futur quartier Arénas à la stature inter-nationale, déterminant pour le projet de parc des Expositions, ce pôle multimodal

qui répond aux enjeux de déplacement, urbanistique, économique et d’innova-tion, joue un rôle majeur dans la construc-tion du Nice de demain.

26 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

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© G

eorg

es V

eranBudget logement :

11 M€ (budget Métropole logement et renouvellement urbain)4 M€ (budget Ville de Nice)

dossier ACTIONDominique Estrosi-Sassone

« On ne peut pas prétendre attirer les entreprises

si nous ne sommes pas en mesure de loger les actifs »

Business Immo : Quelle est la situation globale du logement à Nice ?

Dominique Estrosi-Sassone  : Qualifiée de territoire tendu, la Métropole Nice Côte d’Azur est confrontée à une probléma-

tique logement très prégnante avec 70 % de la population qui peut prétendre à un logement social. Un ratio supérieur à la moyenne nationale tout comme le taux de précarité et de pauvreté. Il faut lutter contre les idées reçues en matière de logements à Nice. Les atouts de la métropole ne doivent pas faire oublier que les classes moyennes – qui représentent les forces sociales, éco-

nomiques et actives du territoire – sont les premières touchées par cette crise du loge-

ment. Malgré les efforts entrepris depuis 2008, porteurs de résultats tangibles en termes de production de logements sociaux, les résultats n’atteignent encore que 12 % en 2017 au titre de la loi SRU.La Fondation Abbé Pierre, qui n’est pas réputée pour sa vision angélique et consensuelle de la politique du logement, souligne chaque année la réalité de la situation niçoise et les progrès réalisés sur l’ensemble du secteur du marché de l’habitat.Contrainte géographiquement, Nice mène une politique du logement volontariste ambitieuse mais réaliste. Viser les 25  % de logements sociaux à horizon 2025 est tout simplement un objectif impossible à atteindre. Il faudrait réaliser, pendant la période 2007-2019, l’équivalent de 2  500  logements sociaux par an sur la seule ville de Nice. Ce qui n’est aujourd’hui même pas le chiffre atteint toute produc-

tion confondue (libre et sociale). Nous visons plus pratiquement l’objectif de 15 à 16 % dans les sept à huit ans qui viennent.

B.I. : Quels sont les grands axes et les grands chiffres de votre politique logement ?

D.E.-S.  : Pendant longtemps, Nice a pâti de son absence de stratégie foncière, pénalisante pour le développement et la cohérence d’une véritable ambition loge-

ment. Aujourd’hui, la Métropole a mis

en place une véritable politique foncière à moyen terme qui ne peut s’affranchir des obstacles inhérents à sa géogra-

phie. La proximité de la mer, les sujets de nappes phréatiques, les lois littoral et montagne, les plans de prévention risques incendie/inondation sont autant de contraintes pour mobiliser un foncier rare et cher. Dans ce contexte inédit en France, je plaide pour une territorialisa-

tion de la politique du logement en lais-

sant aux territoires, en fonction de leurs spécificités, une certaine souplesse en termes d’objectifs à atteindre sans pour autant dédouaner les intercommunalités de leurs responsabilités pour répondre au mieux aux attentes et aux besoins de nos concitoyens.La Métropole Nice Côte d’Azur est la mieux à même d’identifier les besoins et de fédérer les acteurs sociaux, privés et territoriaux. Ce sont plus de 1 700  loge-

ments qui ont été agréés en 2016 alors que le PLH (plan local de l’habitat) fixait un objectif de 1 200.

B.I. : Quelles sont les conséquences majeures de cette crise du logement ?

D.E.-S.  : Cette crise du logement a des répercussions sur le bien-être de nos conci-toyens mais aussi sur le développement économique et donc, à terme, sur l’avenir de la métropole. On ne peut pas prétendre atti-rer les entreprises si nous ne sommes pas en mesure de loger les actifs dans le cadre d’un parcours résidentiel qui commence par le logement social, se poursuit avec le logement intermédiaire et l’accession à la propriété (sociale et à coût maîtrisé).

B.I. : Quels sont vos leviers pour faire bouger les lignes ?

D.E.-S.  : Ils sont inscrits dans notre PLU (plan local d’urbanisme)  : servitudes de mixité sociale, pourcentage de logements sociaux imposés sur toute opération immobilière à partir d’un certain nombre de mètres carrés shon, développement de la densité de qualité, projets de rénovation urbaine à grande échelle.

De ce point de vue, la ville mène trois pro-

jets ambitieux de rénovation urbaine. Avec une opération démolition/reconstruction de 280 logements dans le quartier de l’hô-

pital Pasteur, projet aujourd’hui achevé. La première phase du projet Ariane (600  logements démolis) est en cours d’achèvement. Enfin, le grand projet des Moulins (600 logements) est en cours de réalisation. En plein cœur de l’Opération d’intérêt national, ce quartier populaire a été dédensifié et désenclavé, et, dès 2018, sera desservi par la ligne 2  du tramway. Reste encore à mener une 2e phase en lien avec la commune de Saint-Laurent-du-Var et le quartier du Point-du-Jour (280  loge-

ments seront démolis à terme) à travers la reconstruction de la ville sur la ville ou dans le cadre de l’Opération d’intérêt natio-

nal Éco-Vallée Plaine du Var.

B.I. : La rénovation urbaine n’est pas votre seule priorité. Quels sont les autres moyens d’action ?

D.E.-S.  : L’inadéquation entre l’offre et la demande sur un territoire de surcroît tendu est telle, qu’il nous faut agir sur tous les seg-

ments simultanément. Outre la construc-

tion neuve qui est très active – 2016 est l’année la plus forte en termes de produc-

tion depuis 2008 –, et le volet rénovation/réhabilitation, nous jouons également sur le levier de l’acquisition-amélioration dans les cœurs de ville. Une politique ambitieuse en budget mais qui participe à la création d’une offre meilleure d’habitat.

B.I. : Quel message souhaitez-vous enfin délivrer aux acteurs du logement dans la métropole niçoise ?

D.E.-S. : Élus, promoteurs, bailleurs sociaux, architectes, professionnels de l’acte de bâtir, nous portons tous une responsabilité collective dans la politique de logement. Le temps est plus que jamais venu de faire confiance aux acteurs du territoire pour imaginer, sur la Métropole Nice Côte d’Azur en pleine mutation et développement, une politique innovante et volontariste du loge-

ment.

Pour attirer les entreprises, la Métropole Nice Côte d’Azur a besoin de loger les actifs. Consciente du défi, Dominique Estrosi-Sassone, sénatrice des Alpes-Maritimes, adjointe au maire de Nice et conseillère de la Métropole Nice Côte d’Azur, appelle tous les acteurs à se mobiliser pour imaginer et continuer à mener une politique innovante et volontariste du logement. Elle nous dévoile ses premières pistes.

Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 27

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ACTION dossier

Attractivité : quelle stratégie ?

En 2008, Nice Côte d’Azur se trouvait dans une configu-ration où son attractivité pouvait être menacée car les fondamentaux de son économie reposaient principale-ment sur deux piliers – le tourisme et l’économie rési-dentielle. Or, le tourisme est une activité en pleine muta-

tion, avec le glissement d’une offre de loisirs balnéaires vers une offre de tourisme d’affaires. Par ailleurs, l’économie résiden-tielle générait une forte consom-mation d’espace ainsi que des besoins importants en matière d’équipements et de services dans une équation foncière particulièrement contrainte. Deux risques menaçaient alors l’attractivité du territoire  : faire de Nice Côte d’Azur un espace fortement «  consommé  » avec des impacts préjudiciables sur le plan environnemental et donc sur un élément détermi-nant de notre attractivité ou à l’opposé une « mise sous clo-che  » du territoire avec pour principales conséquences une

forte ségrégation économique et sociale. Deux «  non stratégies » nécessairement perdantes.Décision a donc été prise de mettre en place une véritable stratégie économique intimement liée à l’aménagement du territoire reposant sur le renforce-ment de nos points d’attractivité mais aussi sur leur diversification tout en mettant à niveau la structure de l’offre en matière d’équipements métropolitains. Com-ment ? En réorientant et en renforçant l'économie vers un tourisme d’affaires plus ciblé d’une part et vers le développement d’industries liées à l’innovation, aux smart cities et à « l’économie verte » et enfin à la santé. Dans le même temps, cette stratégie a consisté à créer les conditions d’accueil et de vie sur le territoire per-mettant aux populations de s’y installer mais aussi d’y demeurer durablement.

Attractivité : quels projets ?

L’organisation de la gouvernance aura été la première traduction en même temps que le support de cette stra-tégie, avec la mise en place de la première métropole de France, en janvier 2012, avant même que la loi impose aux territoires français les regroupements métropolitains.

La deuxième, porte sur la fixation d’un calendrier réelle-ment opérationnel sur le court et le moyen termes.La troisième sur la mise en place des outils adaptés d’aménagement, de planification et de gestion des projets. Cette stratégie s’incarne en particulier dans l’opération d’intérêt national de la Plaine du Var. Avec ses 10 000 hectares, ce site représente le dernier grand espace mutable de la Côte d’Azur offrant une logique de complémentarité entre le littoral, la montagne et le haut du pays. Là aussi l’organisation de la gouvernance aura été déterminante pour sa mise en œuvre avec la créa-tion d’un établissement public d’aménagement réunis-sant l’État, la Métropole, et les collectivités territoriales concernées.Aux côtés de cette OIN, plusieurs autres pôles ont émergé. À l’Est, une vaste opération de renouvellement urbain est venue donner un second souffle au tissu bâti et à l’empreinte artisanale. Sur ce territoire en capacité de mobiliser 300 000 m2 shon mutables, le virage de la santé a été pris avec l’implantation de l’hôpital Pasteur, du Pôle européen de la santé, de l’université et de la culture, notamment sur le site des anciens abattoirs. En centre-ville, toute une série d’opérations ponctuent le renouveau du cœur de Nice comme la création de la promenade du Paillon, la refonte de l’axe nord-sud via l’avenue Jean-Médecin en renforçant le caractère pié-tonnier de cet axe ; l’objectif vise à créer de véritables polarités urbaines, qualitatives et attractives : autour de la gare centrale Thiers avec un ambitieux projet d’hô-tel cinq étoiles, de commerce et de salle de spectacle, dans le périmètre de l’ancienne gare des chemins de fer de Provence avec la création d’un pôle d’animation comprenant du logement, des commerces, un complexe cinématographique et des équipements publics venant compléter et renforcer l’attractivité du plus grand mar-ché aux fruits et légumes de Nice. Un schéma de trans-port et de déplacements approuvé dès 2009, reposant sur l’intermodalité, le développement des modes doux, l’essor des transports en commun, assure le lien et le support indispensable au développement et à la réussite de ces projets.

Attractivité : quels enjeux ?

La condition et l’enjeu de ce projet global résident dans sa capacité à être opérationnel rapidement en s’ap-puyant et en valorisant les atouts propres à la Métropole Nice Côte d’Azur. Aller vite, poser les bases, développer, réorienter, ajuster, animer, développer… telles sont les préoccupations constantes de la métropole au service de cette ambition pour laquelle la collectivité a mis à dis-position l’ensemble de ses ressources et de ses atouts.

« Mon Nice du futur »

Directeur général des services techniques au sein de la Métropole Nice Côte d’Azur, Alain Philip décline l’ambition impulsée par Christian Estrosi. Pour cet architecte de formation, la mission revêt des allures de triptyque : stratégie, projets, enjeux…

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Face à ces problématiques, un « Pro-gramme national de requalification des quartiers anciens dégradés » (PNRQAD) a été engagé en 2013, piloté par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) et l’Agence nationale de l’habi-tat (Anah), afin d’améliorer la qualité de l’offre de logements, de favoriser la mixité sociale et urbaine, ainsi que de redynamiser les commerces de proxi-mité. Parallèlement, une « opération programmée d’amélioration de l’ habitat renouvellement urbain » (OPAH-RU) a été lancée en mai 2014 pour une durée de cinq ans. Trois cent trente-cinq loge-ments ont ainsi pu bénéficier de subven-tions pour des travaux en parties priva-tives et communes. Globalement, plus de 71 M€ seront investis dans l’amé-lioration et l’embellissement du centre-ville de Nice d’ici 2019. L’objectif étant

Aux côtés des grands projets d’aménagements qui se déploient à Nice, à l’instar de Nice Méridia et Grand Arénas, le centre-ville est également en voie de redynamisation. Boosté par des opérations structurantes autour de la gare Thiers et de la gare du Sud.

Par Estelle Santous

ACTION dossier

LE CENTRE-VILLE SE REFAIT UNE BEAUTÉ

« Multiple », comme l’adjectif fréquem-ment employé pour décrire Nice. Ville entre mer et montagne, à la fois chic et populaire, dotée d’un patrimoine archi-tectural riche, mondialement connue pour sa promenade des Anglais, son car-naval, et son marché aux fleurs aussi… Tandis qu’à quelques pas du cœur histo-rique de carte postale, certains quartiers vivent une toute autre réalité. Notam-ment celui de Notre Dame-Vernier-Thiers : un périmètre de 70 ha pour un peu moins de 18 000 habitants – soit une densité dix fois supérieure à la moyenne de la ville –, dont 48 % de ménages non imposables, et dans lequel près de neuf logements sur dix datent d’avant 1974. Bon nombre d'entre eux sont considérés vétustes, voire indignes. D’ailleurs cette zone est en partie classée « quartier prio-ritaire de la politique de la ville ».

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d’opérer une profonde mutation de ce secteur – depuis l’emblématique place Masséna, dans la promenade du Paillon, jusqu’au quartier Libération inclus – via des projets structurants autour de la gare Thiers et de la gare du Sud.

GARE THIERS, FUTUR PÔLE D’ÉCHANGES MULTIMODALSurnommée localement gare Thiers, la principale gare de Nice accueille plus de 8 millions de voyageurs par an et devrait atteindre les 11 millions d’ici 2020, alors que le trafic ferroviaire pas-serait de 110 TER par jour à 180. Forts de ces projections, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Métropole Nice Côte d’Azur, le Conseil départemental des Alpes Maritimes, Réseau ferré de France, Gare & Connexions (SNCF),

l’État et l’Europe se sont engagés dans la création du pôle d’échanges multi-modal Nice Thiers. Menée à travers un ambitieux programme de rénovation de l’édifice construit en 1870 et de réamé-nagement de ses abords.« Autour de la gare, la transformation de la ville est à l’œuvre, avec la piétonnisation de l’avenue Jean-Médecin dans sa totalité depuis la place Masséna, le nouveau par-vis de la gare, une meilleure accessibilité et lisibilité des espaces, la mise en évidence de l’ intermodalité, les premières réalisations du PNRQAD, l’aménagement complet de l’avenue Thiers en cohérence avec le par-vis… », énonce Christian Estrosi, président

dossier ACTION

de la Métropole Nice Côte d'Azur et de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur.Et d’ajouter : « C’est aujourd’ hui à l’est de la gare de s’embellir… » Lourde tâche attribuée en novembre dernier à la Compagnie de Phalsbourg accom-pagnée de l’architecte Daniel Libeskind (voir portrait page 12), à travers la réa-lisation de l’immeuble mixte Iconic, de 19 000 m2, associant une galerie com-merciale de 6 700 m² qui rejoint l’arrêt de la ligne 1 du tramway, un hôtel Hil-ton de 120 chambres – le premier à Nice –, une salle de spectacles de 600 places, 1 800 m² d’espaces de coworking, plus de 2 000 m² de fitness, le tout couronné

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© Studio Libeskind

Le projet "Iconic" signé Daniel Libeskind

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par un restaurant panoramique. Taillé comme un diamant, ce bâti-ment sculptural et singulier vien-dra renforcer l’identification du centre-ville. « L’ édification du bâti-ment signé par Daniel Libeskind per-mettra de créer un trait d’union entre les quartiers Nord et Sud aujourd’hui séparés par les voies ferrées et la voie Pierre-Mathis, explique Philippe Journo, P-DG et fondateur de la Compagnie de Phalsbourg. Il créera ainsi une nouvelle centralité autour de la gare Thiers jusqu’ à la gare du Sud, et sera un signal non seulement par son architecture, mais aussi par sa programmation porteuse d’une nouvelle offre de qualité pour tous les habitants de Nice », engage-t-il. Sa livraison est annoncée pour le 4e trimestre 2019. Un an après l’aboutissement prévu du pro-jet de la gare du Sud.

GARE DU SUD, DU MARCHÉ AU LIEU DE VIESur le tracé de la ligne 1 du tramway, au cœur du quartier Libération – historique-ment très fréquenté par les Niçois pour son marché –, la gare du Sud fait, elle aussi, peau neuve. Ayant échappé de peu à la démolition, suite à l’arrêt de son exploi-tation en 1991.Aujourd’hui achevée, une première phase de travaux a permis la restructuration du bâtiment dédié aux voyageurs, datant de 1892, pour y installer une médiathèque, et l’aménagement du parvis. Sous la conduite d’Icade, Vinci Immobilier et l’agence d’architecture Reichen & Robert Associés, une seconde phase démarrée en

novembre 2014 devrait faire émerger un véritable lieu de vie autour de l’ancienne « halle aux Trains » inscrite à l’Inventaire des monuments historiques. Actuellement en cours de reconstruction à partir de ses pièces d’origine.Au programme : un multiplex de neuf salles, cédé en Vefa à Pathé pour son exploitation ; quatre immeubles résiden-tiels totalisant 118 appartements dont 30 % sociaux, le reste en accession à envi-ron 6 000 €/m2 ; une résidence étudiante de 180 chambres pour laquelle le choix de l’opérateur est en cours de discussion ; une salle des associations ; en sous-sol, un gymnase destiné au collège voisin et un parking de 720 places. Les commerces en pied d’immeubles dessineront un parcours piéton à destination de la halle, où l’am-bition est d’implanter une offre complé-mentaire au marché traditionnel avec des activités tournées vers les saveurs du terroir et la cuisine méditerranéenne. « C’est une

rare opportunité d’avoir un foncier de plus de 2 ha en plein centre-ville. Particulièrement dans ce secteur très apprécié et à l’ identité marquée, souligne Michel Puy, directeur régional Côte d’Azur d’Icade Promotion. Il nous a paru intéressant de venir le redy-namiser, malgré un cahier des charges très contraint. » L’ensemble de l’opération repré-sente un budget global de 116,40 M€ et sera livré dans son intégralité au deuxième trimestre 2018.« Les projets des gares Thiers et gare du Sud, sont très importants et complémentaires. Se situant de part et d’autre de l’axe majeur de la ville, à savoir l’avenue Jean-Médecin, nous comptons beaucoup dessus pour lui redonner le lustre qu’elle avait dans les années 1970 et accélérer la réhabilitation du centre-ville », conclut Christian Tordo, adjoint au maire de Nice délégué à l'Économie, l'Em-ploi, l'Industrie et l'Innovation. De quoi révéler encore un autre visage à la cité mythique.

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Gare du Sud : le bâtiment des Voyageurs reconverti en médiathèque (ci-dessus), programme de logements d'Icade avec vue sur la halle aux Trains (ci-contre)

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Un pôle universitaire et de recherchedédié aux STIC, SOPHI@TECH

La créati on et développement desentreprises innovantes au BUSINESS POLE

L’améliorati on des déplacements par leBUS-TRAM reliant Anti bes à Sophia Anti polis

La culture dans les réseaux desMÉDIATHÈQUES COMMUNAUTAIRESet à ANTHÉA, théâtre communautaire

Un projet d’avenir "SOPHIA 2020" qui conforteraSophia Anti polis comme un pôle majeur nati onal

européen et internati onal du numérique

Sophia Anti polis est labelliséeFRENCH TECH CÔTE D’AZUR

L’université Côte d’Azur, dont Sophia Anti polis fait parti e, a obtenu le label IDEX

POUR SON PROJET UCA JEDI

36 300 EMPLOIS ET 2 230 ENTREPRISES5 500 ÉTUDIANTS ET 4 500 CHERCHEURS

1ère TECHNOPOLE D’EUROPEAU CŒUR D’UN TERRITOIRE INNOVANT ET DYNAMIQUE

Communauté d’Agglomérati on Sophia Anti polisLes Genêts - 449, route des Crêtes

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ux portes ouest de la capitale de la Riviera, et plus précisément au pied de l’aéroport interna-tional pensé par l’architecte

urbaniste Josep Lluís Mateo, se dessine le nouveau visage de Nice embrassant le XXIe siècle. Son nom : Grand Aré-nas. Développé sur 51 ha, ce nouveau QCA de la métropole niçoise – présenté comme un quartier d’affaires internatio-nal à part entière – ne propose pas moins de 750 000 m2 de capacité construc-tible. Dont 390 000 m2 de bureaux, 100 000 m2 de commerces et hôtels et 1 350 logements. Avec à la clé pour l’éco-nomie locale : 22 000 nouveaux emplois. Conjuguant les fonctions d’un centre

d’affaires, d’un quartier urbain dense et éco-exemplaire, le projet Grand Arénas s’articule autour de deux équipements structurants. Le futur parc des Exposi-tions, d’une part. Le pôle d’échanges mul-timodal, d’autre part.Développé à être construit sur l’emplace-ment actuel du Marché d’intérêt national, l’équipement XXL de 65 000 m2 pourra accueillir jusqu’à 35 000 personnes. Flexible et polyvalent à souhait, ce parc des Expositions pourra être le théâtre d’importants congrès internationaux, salons professionnels et de foires-exposi-tions. « Situé à 5 min de l’aéroport, ce projet est très ambitieux, déroule Samuel Guion, responsable de l’agence Alpes-Maritimes

chez Arthur Loyd. Nice va se doter d’un des plus importants parcs d’expositions d’Europe, puisqu’ il manquait indéniable-ment ce type d’ infrastructures pour accueil-lir de grands événements. » Avec ce nouveau mastodonte, l’objectif est limpide : développer et positionner Nice sur le marché du tourisme d’affaires. « Les dépenses mondiales en matière de voyages d’affaires devraient croître de 6 % chaque année jusqu’en 2019, selon les estimations de la Global Business Travel Association » argumente-on du côté de la métropole azu-réenne. Dont acte ! Toutefois, pour accueil-lir pareil public, Grand Arénas se dote d’un pivot essentiel à son développement : le pôle d’échanges multimodal (PEM).

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Arénas est mort ! Vive Grand Arénas ! Imaginé à la manière d’un quartier d’affaires international à part entière, avec pour décor les palmiers et la grande bleue, ce projet urbain XXL reconfigure complètement l’entrée ouest de la métropole niçoise. Aligné sur 51 ha et quelque 750 000 m2 de surfaces mixtes, Grand Arénas repose sur deux programmes structurants : le futur parc des Expositions et le pôle d’échanges multimodal. Zoom sur un projet démesuré et tant attendu…

Par Aurélien Jouhanneau

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NICE VEUT FAIRE DÉCOLLER SON QUARTIER D’AFFAIRES INTERNATIONAL

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Vue sur le futur quartier d'affaires international Grand Arénas. Au centre,

le pôle d'échanges multimodal, et à droite, l'aéroport Nice Côte d'Azur

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HUB DE CONNEXION Situé à proximité de l’aéroport interna-tional Nice Côte d’Azur – la 2e plate-forme aéroportuaire de l’Hexagone – le PEM sera l’acteur principal de toutes les formes de transports. Du local à l’interna-tional… À l’horizon 2020, seront regrou-pés : une gare TGV et une gare routière de 27 000 m2. Sans oublier l’accueil de la future ligne 2 ouest-est du tramway qui reliera le PEM au centre-ville de Nice et aux deux terminaux de l’aéroport. Sur le plan immobilier, une nouvelle offre tertiaire émerge, avec une singularité : la taille des opérations. « Contrairement à Nice Méridia, Grand Arénas concentrera des programmes de 8 000 à 13 000 m2 » note Renaud Savignard, directeur de BNP Paribas Real Estate Transaction à Nice. Plusieurs programmes sont sur les rails. Le

premier, Connexio, un édifice tertiaire de 11 000 m2 porté par le promoteur BNP Paribas Immobilier, a obtenu dernière-ment son permis de construire. Le chan-tier est prêt à démarrer dès précommer-cialisation. « Nous espérons que Connexio sera livré d’ ici la fin de l’année 2019, mar-quant ainsi le lancement de l’extension de ce quartier d’affaires » lâche Alexandre Verniers, directeur associé de Locopro. Moins ambitieux en termes de superfi-cie, Neo (9 000 m2) de Linkcity attend l’instruction de son permis. De son côté le promoteur lillois Nacarat va développer son projet mixte Unity (voir encadré page 39). « Une opération est en gestation avec un promoteur italien sur Grand Arénas » glisse Renaud Savignard. Sogeprom est à la manœuvre pour faire éclore un pro-gramme immobilier mêlant 35 000 m2 de

" Nice va se doter d'un des plus grands parcs d'expositions d'Europe, puisqu'il manquait cruellement de ce type d'infrastructures pour accueilir les grands événements "

dossier ACTION

bureaux, un hôtel, une résidence hôtelière, des logements et commerces. « Situé sur le dernier foncier disponible de la ZAC ini-tiale de l’Arénas, ce projet attend la finali-sation de son permis de construire, précise Pierre-Michel Olivier, directeur inves-tissement région chez BNP Paribas Real Estate Transaction. Ce programme devrait permettre de finaliser définitive-ment la zone de l’Arénas. » Enfin, sur un foncier appartenant au groupe Aéroports de la Côte d’Azur, AG Real Estate, avec Sheraton comme partenaire hôtelier, réa-lisera la première tranche (25 000 m2) du programme Airport Promenade. En 2020 seront livrés un hôtel quatre étoiles de 230 chambres, un immeuble de bureaux de 10 000 m2 et un édifice résidentiel de 3 100 m2. « Toutefois il est difficile de prévoir quel projet sera développé en premier » relève le directeur investis-sement région chez BNP Paribas Real Estate Transaction.

UNE PETITE DÉFENSE« Grand Arénas peut-être comparé, à pro-portion gardée, à une petite Défense » sti-pule Pierre-Michel Olivier. Un point de vue partagé par le broker régional Pascal Siino, directeur associé de Bergé Immobilier : « Ce quartier d’affaires en devenir va dynamiser l’ouest de Nice. Sur la Côte d’Azur, je ne vois pas d’autre com-paratif similaire à l’exception de Marseille

L’immeuble Connexio porté par BNP Paribas Real Estate développera 11 000 m2  de bureaux à Grand Arénas

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et Aix-en-Provence. » Outre le dévelop-pement du tourisme d’affaires, l’autre enjeu pour ce quartier : attirer de nou-velles entreprises locales, nationales et bien évidemment… internationales.Grand Arénas – tirant son nom du quar-tier de l’Arénas créé au milieu des années 1980 – héberge principalement des utili-sateurs issus d’entreprises commerciales, publiques, parapubliques et des PME. « Une différence notable par rapport à Sophia Antipolis où sont majoritairement implantées des sociétés internationales, high-tech et biotech » souligne Renaud Savignard.« Le marché niçois domine désormais celui de Sophia Antipolis », explique Pascal Siino. Et d’enfoncer le clou : « Le quar-tier de Grand Arénas risque de cannibali-ser Sophia Antipolis avec des utilisateurs qui migreront vers ce nouveau QCA. » Un point de vue nuancé par son homologue Renaud Savignard… « Sophia Antipolis ne devrait pas souffrir du développement du Grand Arénas. La concurrence sera

marginale entre ces deux écosystèmes très différents. » Si Grand Arénas présente des avantages considérables en termes de transports, les utilisateurs implantés à Sophia Antipolis ne devraient donc pas déménager pour plusieurs raisons. D’une part, ils profitent d’un cadre de vie exceptionnel pour leurs collabo-rateurs, d’autre part, la typologie des immeubles tertiaires est différente par rapport à Nice. Enfin, les loyers exer-cés à Sophia Antipolis sont moins éle-vés que dans la capitale de la Riviera, assure un autre agent. L’ensemble des brokers admet que les grandes entreprises souhaitant déména-ger leurs sièges sociaux à Nice manquent de visibilité sur l’offre de bureaux à court terme. « Nous constatons que le marché tertiaire niçois a manqué d’ immeubles neufs immédiatement disponibles depuis 2009 », souligne Pierre-Michel Olivier. « Le dernier immeuble de bureaux à être sorti de terre à l’Arénas date de 2008 », enfonce Renaud Savignard.

Aussi Grand Arénas a toutes les cartes en main pour réussir son pari d’être un quartier d’affaires international à part entière ! À condition que les infrastruc-tures tertiaires soient livrées les unes après les autres. Dans le cas contraire, le marché niçois risquerait de surchauf-fer rapidement...

Grand Arénas en CHIFFREs CLÉs

51 ha de superficie

750 000 m2  de capacité constructible dont 390 000 m2 de bureaux

22 000  nouveaux emplois

à terme

À Grand Arénas, la Métropole va réaliser un pôle multimodal intégrant le tramway, une gare routière et une gare TGV

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La mixité selon Unity

Ne cherchez pas : le promoteur lillois Nacarat est de tous les projets d’envergure, depuis Euralille (bien évidemment) à Bordeaux Euratlantique, jusqu’à la French Riveria. Et plus exactement à Nice Grand Arénas. Ici, la maison de promotion, dirigée par Thomas Lierman, propose un opus empli de mixité urbaine prénommé Unity. À l’horizon 2019, cet édifice de 20 000 m2 hébergera deux établissements hôteliers pour un total de 260 chambres. L’un exploité par l’enseigne Crowne Plaza, l’autre par Holiday Inn. Mais également des commerces et pas moins de 8 000 m2 de bureaux à destination de grands groupes, PME et start-up. « Au sein de Unity, chaque niveau de bureaux dispose ainsi d’un plateau de 1 000 m² divisible de deux à cinq lots indépendants et modulables, déclarait le directeur général de Nacarat lors de la présentation du projet au salon du Simi à Paris. Une attention particulière a également été portée aux tiers lieux : 29 terrasses et une dalle-jardin viennent ainsi agrandir les espaces intérieurs et créer des espaces de convivialité entre les salariés. » Sur le plan architectural, Unity promet de renvoyer un geste fort… Si le métal des façades reflétera la lumière et la filtrera vers l’intérieur grâce à un dispositif de grilles brise-soleil, à l’ouest, la diagonale de loggias dessinera une spectaculaire « coulée verte » descendant sur toute la hauteur de l’immeuble. « Première opération des nouveaux aménagements du Grand Arénas, Unity identifie cette entrée de Nice par son architecture. Deux volumes aux nuances champagne en équerre se faisant face, posés sur un socle vitré, creusés dans la diagonale vers le ciel comme une invitation à profiter du panorama emblématique » souligne Guillaume Baraibar, architecte du projet chez SCAU. Enfin, le promoteur lillois entend décrocher une certification Breeam Excellent pour ce programme. « Le bâtiment sera exemplaire en termes d’équipements et de gestion énergétique grâce à un partenariat conduit avec EDF Optimal Solutions dès sa conception », conclut Pierre Dessort, directeur régional chez Nacarat. // A.J.

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Un pôle commercial de 6500m²

Un hôtel Hilton de 120 chambres

Une belle offre de restauration

Une salle de spectacle de 600 places

3800m² de bureaux et espaces tertiaires.

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Une nouvelle centralité pour nice entre

l’avenue jean-médecin et la gare thiers.

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40 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

n peu plus haut sur la Plaine du Var, derrière le quartier Grand Arénas, la ZAC Nice Méridia et sa technopole urbaine commencent à éclore. Ce

concept imaginé par l’architecte urbaniste Christian Devillers allie les codes d’un pôle de recherche à ceux d’une implantation urbaine mixte et contemporaine, explique Bruno Guedj, directeur développement et promotion à l’EPA Éco-Vallée Plaine du Var : « La technopole urbaine est connectée à la ville et profite de toutes les fonctions d’animation, de logement, de commerces, de services ou de culture. Elle sera un écoquartier et une smart city portant la volonté affirmée d’ être vertueuse en matière d’architecture, de construction et de gestion des ressources et de l’ énergie. » Avec une capacité constructible de 347 000 m2, le site de 24 ha peut répondre amplement à cette ambition. L’EPA prévoit ainsi de construire à terme 58 000 m2 dédiés au bureau, 177 000 m2 au logement, 38 000 m2 à des centres de recherche et développement, 36 000 m2 à l’enseignement, 17 000 m2 au commerce et au service ainsi que 15 000 m2 à des équipements publics. « Nous voulons aménager un nouveau lieu de vie autour d’une grande place animée, qui sera composé de logements, de restaurants, de commerces, d’ hôtels et d’espaces verts, explique le président de la Métropole, Christian Estrosi. Il s’agit de créer un lieu de référence architecturale et urbaine, pour faire de Nice Méridia un démonstrateur de la ville de demain que nous bâtissons. »

UEnclavé entre les montagnes et la mer, Nice n’arrivait plus à se développer sur ses quartiers historiques. La Métropole Nice Côte d’Azur s’est donc tournée vers l’ouest et la Plaine du Var pour projeter son avenir. Du littoral méditerranéen au sommet du Mercantour, l’EPA Éco-Vallée Plaine du Var construit le Nice de demain sous le signe de la mixité, de l’innovation et de l’écologie.

Par Luc-Etienne Rouillard Lafond

NICE PART À LA CONQUÊTE DE L’OUEST

Perspective sur l’avenue Simone-Veil dans la technopole Nice Méridia

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QUAND ÉCOLOGIE ET MIXITÉ SE RENCONTRENTDestiné à devenir un moteur d’inno-vation technologique et de dévelop-pement, mais aussi une vitrine de la Métropole, Nice Méridia entend pri-vilégier une architecture bioclimatique offrant une performance énergétique optimale. « Le développement de l'envi-ronnement est très important pour Nice et peut être un pilier sur le plan écono-mique », estime ainsi Véronique Paquis, adjointe au maire de Nice, déléguée à la Recherche, au Développement durable, à l’Écologie et à l’Environnement. Livré récemment, l’immeuble The Crown répond à ces doubles attentes : label-lisé « très haute performance énergé-tique » THPE-RT-2012, le bâtiment tertiaire de 11 505 m2 d’Artea a trouvé preneur rapidement. Vendu en bloc en Vefa à Amundi Immobilier, il accueille

aujourd’hui IBM, EDF, The Sustainable Design School, ainsi que de jeunes entreprises issues de la pépinière de la Métropole, le

Centre européen de l’entreprise et de l’in-

novation. Inscrit

dans la démarche smart grid initiée par l’Imredd dans la technopole (voir page 9), le bâtiment mise par ailleurs sur un système innovant de stockage du froid permettant de réduire les besoins de climatisation, ainsi que sur deux cen-trales photovoltaïques. Dans la même veine, le Palazzo Méridia de Nexity Ywood (voir page 57) visera la certifica-tion Bepos Effinergie et le niveau argent de la démarche bâtiments Envirobat BDM, alors qu’Anis (voir encadré), porté par Pitch promotion, visera les certifi-cations Breeam very good, Smart Grid Ready et CRQE.

Retenus en 2006 pour réaliser le premier lot de la ZAC Nice Méridia, Icade Promo-tion et Cogedim œuvrent ensemble dans la Plaine du Var depuis plus de dix ans. Sky Valley, leur édifice de 27 000 m2 livré en juin prochain, traduit bien la mixité de fonction chère à la technopole, réunissant en son sein 46 logements en accession, 121 logements étudiants, 43 logements intermédiaires, 400 m2 de commerce et 3 700 m2 de bureau. Fort d’une commercialisation complétée à 90 %, à un prix moyen de 2 900 € TTC/m2, l’édifice a su trouver sa place

sur le marché niçois, selon Marc Raspor, directeur général Méditerranée chez Altarea Cogedim : « Sky Valley a été conçu de façon à combler un manque sur le marché niçois, en offrant de petits lots tertiaires destinés à une clientèle vraiment endogène à la recherche de locaux neufs de dernière génération dans un site bien desservi. » Même son de clo-che pour Cushman & Wakefield : « Mal-gré les signaux positifs reçus par les acteurs de la construction après la pré commercia-lisation de l’ immeuble The Crown, la pro-duction nouvelle tard à émerger », explique Antoine Pacchioni, directeur de de l’agence Nice-Sophia Antipolis. Alexandre Verniers, directeur associé chez Locopro Entreprise, confirme cette appétence pour de petits espaces tertiaires dans Nice Méridia. « La taille moyenne des transactions tourne autour

Sky Valley, un édifice mixte de 27 000 m2 porté par Icade et Cogedim, sera livré en juin prochain

Carmila réalisera une extension de 12 000 m2 GLA du centre commercial Nice

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de 300 m². Une production annuelle de 4 000 à 5 000 m² tertiaires neufs, avec des plateaux à la location variant entre 200 et 1 000 m², nous permettrait de satisfaire la demande. »

DESTINATION MÉRIDIAEn réponse au succès de Nice Méridia, la Métropole Nice Côte d’Azur a lancé à la fin de l’année 2016, dans le cadre du Simi, un appel à projet pour la conception de Destination Méridia, un macrolot de 70 000 m2. Appelé à devenir la cen-tralité urbaine de la tech-nopole, il portera une forte identité azuréenne, explique Bruno Guedj : « Nous avons de grandes attentes pour Destination Méridia et son nom n’est pas innocent, puisque nous voulons un quar-tier de ville vraiment azuréen, avec ses places, ses jardins, ses commerces de proximité et son animation, en mettant au centre de ce projet les usages et l’ innovation. » À forte dominante résidentielle, le nouveau quar-tier offrira 800 logements en accession ou en location, 8 000 à 9 000 m2 d’hô-tellerie, 7 000 m2 de commerce de proxi-mité ainsi que 2 000 m2 de bureaux, de même que le deuxième parking en silo du site, qui offrira 1 200 places au pied de

la future ligne 3 du tramway. Les quatre équipes pluridisciplinaires retenues en mars dernier (Bouygues Immobilier/BNP Paribas, avec Christian de Portzamparc, Pitch/Eiffage, avec Lambert Lenack, Linkcity/Icade avec OAB Carlos Ferrater et Nexity/Roxim-Kalelithos avec Finn Geipel) auront quatre mois pour élaborer leur proposition, alors que le lauréat sera annoncé en novembre prochain. « L’ob-

jectif est de sortir les premières opérations de logements à partir de 2020, explique Bruno Guedj, avec des livraisons qui s’ éta-leront sur cinq ans. »

LES COMMERÇANTS SE PRÉPARENTFace à l’afflux généré par la construc-tion de 2 500 logements, la création de 5 000 emplois et l’arrivée de 3 000 à 4 000 étudiants à Nice Méridia, l’offre commerciale au nord de la technopole

s’adapte. À proximité du stade Allianz Riviera, le centre commercial nou-velle génération Nice One, porté par Vinci Immobilier dans l’écoquartier Saint-Isidore, offre depuis fin 2015 une surface de 29 000 m2, répartie entre dix moyennes surfaces et une vingtaine de boutiques. Le secteur pourrait deve-nir le principal pôle commercial niçois, dans les prochaines années, avec l’arrivée

d’un Ikea format géant de 32 000 m2 à horizon 2019, estime Samuel Guion, res-ponsable de l’agence Arthur Loyd pour les Alpes-Mari-times : « L'avenir en termes de zone commerciale est très clai-rement Nice One, autour du stade Allianz Riviera, où Ikea va s' installer avec beaucoup d'autres commerces et attirer une clientèle extérieure à Nice,

de Fréjus jusqu'en Italie. »Juste au nord, chassé de son site histo-rique par les projets de pôle multimodal et de parc d’expositions du secteur Grand Arénas, le Marché d’intérêt national sera relocalisé cette année, sur 60 000 m2, au sein de l’opération La Baronne, sur les communes de La Gaude et Saint-Laurent-du-Var. Portant pour ce site de 25 ha l’am-bition de former un pôle d’excellence agroalimentaire et horticole, la Métropole Nice Côte d’Azur voit pour ce foncier,

ANIS DE NICE

Pour concevoir Anis, – programme tertiaire de 6 300 m2 avec

650 m2 de commerces en rez-de-chaussée – Pitch Promotion

s’est adjoint un duo de jeunes architectes en vogue et

coauteurs de l’Arbre blanc à Montpellier : Nicolas Laisné et

Dimitri Roussel. « Avec Franck Chantereau, directeur général Côte d’Azur, nous leur avons demandé de créer un projet exceptionnel répondant aux critères du marché de bureaux niçois » confie Pascal Cambres, directeur du développement

national chez Pitch Promotion. Et le résultat devrait être à

la hauteur de leurs espérances… D’ici à septembre 2018,

Anis s’élancera dans le ciel niçois avec trois singularités

résolument innovantes. D’une part, l’architecture sera animée

par des façades végétalisées. D’autre part, les circulations

verticales seront regroupées sur les deux pignons pour

favoriser les échanges. Enfin, la structure proposera

2 200 m2 de terrasses extérieures aménagées en véritables

espaces de travail. « Munie de deux halls, l’infrastructure proposera des grands plateaux intérieurs aménageables à la convenance des utilisateurs » complète Pascal Cambres.

Vendu pour 21 M€ à la société Deltager, créée par les six

caisses régionales du Crédit agricole situées dans le quart

sud-est de la France, Anis est en cours de commercialisation.

« Sur le marché niçois, les utilisateurs se positionnent tardivement, stipule Pascal Cambres. L’emballement pour Anis devrait intervenir dans sa dernière année de construction. » Et de conclure : « La direction régionale de Pitch Promotion intégrera l’édifice sur 300 m2. » Il n’est donc

à pas douter que le succès sera au rendez-vous… // AJ

" Le développement de l'Éco-Vallée Plaine du Var devrait générer de nouvelles exigences en matière d'urbanisme, d'architecture et d'accessibilité "

© Nicolas Laisné Associés

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Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 45

Business Immo : Quelle est votre vision de la

nouvelle architecture azuréenne ?

Jean-Michel Wilmotte  : L’architecture azuréenne est traditionnellement basée sur des ouvertures, avec une grande utilisation de terrasses, de balcons et de claustras. Que ce soit à Nice, à Cagnes-sur-Mer ou dans les autres villes de la région Paca, nous sortons aujourd’hui d’un régionalisme caricatural. Nous ten-tons d’apporter une relecture et une écriture contem-poraine, qui n’essaient pas de copier le passé mais qui gardent tout de même l’identité azuréenne. Il faut respecter cette région et surtout ne pas développer de pastiches. Les architectes de cette région en ont vraiment pris conscience et ont envie de développer ces nouvelles écritures.

B.I. : Pourquoi la Plaine du Var vous a-t-elle

tant inspiré ?

J.-M.W.  : Cette partie de la Côte d’Azur a été très abîmée et méritait une attention particulière. On re-trouve sur le nouveau masterplan de l’Éco-Vallée Plaine du Var des signatures très diverses, avec la volonté de promouvoir une vraie qualité architectu-rale, qui n’était peut-être pas la préoccupation prin-cipale. Il existe par ailleurs une conscience collective forte, poussée par la Métropole Nice Côte d’Azur, pour que l’Éco-Vallée devienne vraiment, au nord de l’aéroport, un axe fort de développement permettant à l’écologie de faire tache d’huile et de se répartir sur l’ensemble du territoire. Il est donc très intéressant de participer à ce renouveau.

Jean-Michel Wilmotte

repense la Plaine du Var

Que ce soit par le stade Allianz Riviera, le futur Ikea ou l’agrandissement du centre commercial Lingostière, Jean-Michel Wilmotte laisse son empreinte dans la Plaine du Var. Devant la volonté exprimée par la Métropole Nice Côte d’Azur d’offrir au secteur une identité forte et qualitative, il contribue à redéfinir l’architecture azuréenne.

Par Luc-Etienne Rouillard Lafond

maîtrisé à 90 % par la puissance publique, un potentiel constructible de 136 000 m2 permet-tant de générer une offre attractive en matière de locaux d’activités. De l’autre côté du Var, rattrapé par l’urbanisation, Carmila a flairé l’opportu-nité et ajoutera à son centre commercial Nice Lingostière trois nouvelles moyennes surfaces ainsi qu'une cinquantaine de boutiques, grâce à une extension de 12 000 m2 GLA conçue par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. « Nice Lingos-tière est un site historique pour le groupe Carrefour et un site référence pour la ville de Nice, explique François Trassart, directeur des grands projets chez Carmila Carrefour Property. Nous souhai-tions lui donner un second souffle, puisque le déve-loppement de l'Éco-Vallée Plaine du Var devrait apporter de nouveaux consommateurs, mais aussi générer de nouvelles exigences en matière d'urba-nisme, d'architecture et d'accessibilité. » Cristalli-sant l’importance stratégique de la Plaine du Var pour le développement du commerce niçois, le préfet de Région a pris le 16 janvier dernier un arrêté délimitant une nouvelle zone commer-ciale sur le territoire, Nice-La Plaine, permettant ainsi aux commerces de la zone d’ouvrir tous les dimanches, à l’instar de la zone touristique internationale du centre-ville. « Cette attracti-vité économique se trouvera renforcée par la future technopole urbaine Nice Méridia, les zones com-merciales de Saint-Isidore et de Lingostière s’ajou-tant à l’offre sportive et culturelle déjà existante de l’Allianz Riviera et du palais Nikaia », se féli-cite Christian Estrosi, confirmant ainsi que, résolument, l’avenir de Nice se lève à l’ouest.

© Leo-Paul Ridet

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46 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

e club de football de Nice est un des porte-étendards de la ville. C’est aussi un des révéla-teurs de sa mutation urbaine. L’équipe de l’Olympique Gym-

naste Club (OGC) Nice Côte d’Azur a en effet quitté son stade historique du Ray en 2013. Direction, un écrin flambant neuf : l’Allianz Riviera. Ce nouveau stade sym-bolise la création d’un morceau de ville. Quant à l’ancien stade, sa reconversion marque le renouveau du quartier du Ray.

LA SECONDE VIE DU STADE DU RAY L’enceinte historique se nomme officiel-lement « stade Léo-Lagrange ». Mais elle est communément appelée stade du Ray en raison de son implantation dans le quartier éponyme. Le Gym (surnom du club de football) a commencé à y jouer à partir de 1927. Au fil des années et des rencontres comme celle du 8 mars 1959 contre Reims qui a rassemblé près de 23 000 supporteurs ou l’opposition du 29 mai 1990 contre Strasbourg qui voit le club sauver sa place en première division en gagnant 6-0, le stade devient

un véritable lieu de culte pour les Niçois et les fans du football français. « Le Ray était un stade en pleine ville avec une iden-tité populaire, où toutes les classes sociales et tous les quartiers se mélangeaient, sans distinction, des banquiers aux ouvriers », souligne Thierry Camous, auteur du livre C’était Le Ray, une ville, un stade, dans une interview publiée sur le site Internet de l’OGC Nice. Après 85 ans de bons et loyaux services, l’histoire d’amour entre l’équipe fanion et son stade prend fin en septembre 2013. Mais, tel un phénix, le stade du Ray est en passe de renaître grâce au groupement Adim/Vinci Immobilier/Logirem associé aux architectes Édouard François et ABC Architectes, qui a rem-porté en 2016 un concours lancé par la Ville pour réaménager le site. « Nous allons garder la topographie du site, précise Édouard François. Et un parc va remplacer en grande partie l’an-cien stade du Ray, donnant ainsi l’ impres-sion que la végétation de l’enceinte explose dans le quartier. » Les façades des bâti-ments accueilleront en effet des plantes grimpantes et les toitures seront plan-tées. Un ensemble sera même soulevé et

mis sur pilotis dans un souci d’élargis-sement et d’extension de la présence de la nature. Les travaux de démolition du stade du Ray ont débuté en 2016. Et ceux de construction devraient commencer en septembre. Prévus pour durer deux ans, ils permettront notamment de réa-liser 5 000 m² de surfaces de plancher pour un commerce Carrefour Market et 300 logements. « À mesure que l’on se dirigera vers le boulevard Gorbella, les immeubles seront d’ échelle semblable à celles des bâtiments avoisinants et ils s’ ins-pireront de l’architecture typique de Nice, développe l’architecte. Nous constituerons ainsi un trait d’union entre l’urbain et la nature, les constructions et la végétation du parc. » Et d’ajouter : « Nous allons créer un quartier avant-gardiste avec des logements évolutifs et connectés. Et la place du sport sera préservée grâce à un dojo et des petits terrains de football dans le parc. » Mais pour retrouver les frissons offerts par les professionnels du ballon rond, les Niçois doivent désormais se rendre au cœur de l’Éco-Vallée de la Plaine du Var. C’est en effet là que l’OGC Nice joue ses matchs depuis 2013.

LPar François Perrigault

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GAZONS BÉNISLe quartier du stade du Ray avant les travaux

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L’ALLIANZ RIVIERA, PHARE DE L’ÉCO-VALLÉE Le nouveau stade de 36 180 places a été créé par le groupement Wilmotte & Associés/Vinci Concessions. Il a été pensé comme un stade compact, sorte de « chaudron » pour renforcer sa structure urbaine. En outre, le spectateur perçoit la relation entre l’intérieur et l’extérieur quelle que soit sa position dans l’en-ceinte. Une impression permise grâce à une membrane transparente. Cette enve-loppe autorise la diffusion d’une lumière naturelle et diffuse les lumières du stade la nuit. Autre parti pris architectural : dès l’entrée, le spectateur est en contact avec le terrain ou la scène puisque l’espace est visible depuis les déambulatoires. Il peut ainsi suivre le spectacle en dehors des gradins.Mais, au-delà de ces dif-férentes caractéristiques, le projet constitue le pre-mier ouvrage structurant d’un nouveau quartier. Il a donc été imaginé pour s’in-sérer parfaitement dans le futur morceau de ville. Une trame d’espaces publics et de liaisons douces a été mise en place en conti-nuité avec le tissu urbain et les voiries existantes. Les parkings sont enterrés sous le programme immobilier, laissant place aux jardins

et aux aménagements paysagers qui relient l’ensemble au reste de la ville. Quant au parvis, il contourne volon-tairement le quartier d’habitation pour ne pas perturber les riverains. Last but not least, l’opération compre-nait un programme immobilier d’ac-compagnement basé sur une offre de commerces, de loisirs et de restauration. Située à l’est du stade, cette partie déve-loppant 29 000 m² a été baptisée Nice One. « Le projet correspondait à un besoin, se rappelle Guillaume Lucas, directeur général adjoint en charge du pôle com-merce. Des moyennes surfaces souhaitaient s’ implanter sur ce territoire en raison de

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sa zone de chalandise attractive. Et nous répondions ainsi aux attentes des futurs habitants. » Ainsi dix moyennes sur-faces (alimentaire, culture loisirs, équi-pement de la maison, équipement de la personne) et 20 boutiques ont été déve-loppées. L’ensemble a été livré fin 2015 et a nécessité un investissement de 80 M€. « La transformation du quartier a com-mencé par le stade de l’Allianz Riviera et a continué avec la création de Nice One, conclut Guillaume Lucas. L’ implantation annoncée d’Ikea, le développement de la voie structurante dite des 40 mètres et l’ar-rivée du tramway achèveront le prolonge-ment de Nice du côté de Saint-Isidore. »

Le quartier du stade du Ray après les travaux

L'Allianz Riviera a été pensé comme un stade compact, pour renforcer sa structure urbaine

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QUAND SOPHIA ANTIPOLIS VEUT PASSER LE CAP

DE LA CINQUANTAINE

Cinquante ans. En 2019, la technopole de Sophia Antipolis fêtera en grande pompe son jubilé. Née de l’idée un peu folle de la « fertilisation croisée » – qui a germé dans l’esprit de Pierre Laffitte, amoureux de l’arrière-pays niçois –, cette Silicon Valley à la française reste déjà un cas d’école dans l’histoire de l’aménagement hexagonal. À l’heure où Nice invente le concept de technopole urbaine, Sophia Antipolis se bâtit, elle, une nouvelle histoire, une autre tranche de vie.Par Sandra Roumi

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UNE CITÉ DE LA SCIENCE ET DE LA SAGESSE2 230 entreprises, 36 300 actifs sur le parc, 63 nationalités, 4 000 chercheurs et 5 000 étudiants : Sophia Antipolis ne fait pas mentir son auguste réputation de première technopole euro-péenne tout droit inspirée des riches expériences américaines. Niché dans la forêt, à l’ombre de l’agitation urbaine mais à une vingtaine de kilomètres de l’aéroport, le vaste campus à ciel ouvert devenu une référence mondiale était, à l’orée des années 1970, particulièrement visionnaire. Visionnaire par sa volonté de croiser les activités de recherche, d’enseignement avec les activités économiques par un ingénieur des Mines qui voulait réaliser une cité des sciences, de la culture et de la sagesse sur un plateau forestier, une sorte de « Florence du XXIe siècle » ou de « Quartier latin aux Champs ». Visionnaire par son empreinte écologique avec deux tiers des 2 400 ha dédiés aux espaces verts et au sport au sens large du terme. Visionnaire par la dynamique d’innovation qui a été d’abord au cœur de sa création et ensuite de son développement par vagues successives. « Sophia Antipolis est le territoire où se sont cristallisées toutes les grandes ruptures technologiques : les PC, les réseaux, la téléphonie, le mobile et maintenant l’objet connecté », résume Pierre Robert, directeur de Sophia Antipolis.« Sophia Antipolis incarne un véritable écosystème dédié à l’ inno-vation et une communauté » comme aime à le définir son DGA depuis 2015, Alexandre Follot. Cet écosystème unique en France s’organise autour de deux grands poumons : le Business Pôle Sophia Antipolis qui accueille pôles de compétitivité, incuba-teurs et pépinières d’entreprises, d’une part, et Sophia Tech, le nouveau campus dédié aux technologies de l’information et de la communication, d’autre part. Cinquante ans après, Sophia Antipolis a réussi son pari de technopole à la campagne.Avec une variante : elle a finalement troqué la culture et la sagesse contre une évidente vocation sportive. Et avec deux bémols : celui de la mixité fonctionnelle – seulement 5 % des actifs sophipolitains y résident –, mais également celui de la mise en relation avec l’écosystème azuréen. Quand Nice se repense activement à l’aune de ses trois lignes de tramway, Sophia Antipolis souffre de sa mono-accessibilité et donc de sa saturation. Une desserte bus-tram en site propre depuis la gare d’Antibes est bien envisagée mais elle ne sera pas opéra-tionnelle avant… 2023, alors que les esprits s’échauffent autour de l’emplacement d’une future et hypothétique gare TER.Les deux territoires jouent pourtant la carte de la complémen-tarité à fond. « Nice Méridia, c’est la technopole en ville. Sophia Antipolis, la technopole dans un parc naturel. Le premier est un espace tertiaire en devenir quand le second existe déjà. En termes de filières, le numérique, c’est à Sophia. Le développement durable se développera à Nice. Enfin, les deux territoires se complètent aussi sur le plan humain », compare Pierre Robert.

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L’IMMOBILIER RETROUVE LE SOURIRESur le terrain en effet, « la technopole n’a jamais été aussi dyna-mique qu’aujourd’ hui avec plus de 1 000 emplois créés par an », assure Alexandre Follot. Sur le front immobilier plus parti-culièrement, « la résilience de Sophia Antipolis est remarquable avec une croissance forte et régulière de l’emploi, et une capa-cité singulière à absorber les fermetures d’ établissements ou les réductions d’effectifs par le développement endogène ou la créa-tion de nouvelles activités. De ce fait, la consommation de l’offre neuve a été significative », commente Renaud Savignard, direc-teur de BNP Paribas Real Estate Transaction à Nice. Les bro-kers s’accordent sur le chiffre de 25 000 m2 de demande pla-cée en 2016 avec une majorité de transactions supérieures à 1 000 m2 et des signatures qui confirment la vocation pour les sciences de l’information et les biotechs de Sophia Antipo-lis. La palme de la plus grosse transaction sur ce micromarché revient à Xerox qui a pris 2 400 m2 de bureaux dans l’immeuble Les Templiers. « Cette opération exogène est significative de l’at-trait retrouvé que représente Sophia Antipolis pour les entreprises à la recherche d’un environnement et d’un microsystème riche,

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Alexandre Follot

« Pourquoi Sophia Antipolis n’a jamais été aussi dynamique

qu’aujourd’hui »

Cinquante ans après sa création, Sophia Antipolis a trouvé un nouveau souffle. Directeur général du Symisa (syndicat mixte de Sophia Antipolis) et DGA du développement économique et à l’aménagement durable au sein de la Casa (communauté d’agglomération de Sophia Antipolis), Alexandre Follot dévoile l’inspiration (et les aspirations) de cette nouvelle feuille de route.

Business Immo : Près de 50 ans après la création de Sophia Antipolis, quel bilan global faut-il en tirer ?

Alexandre Follot   : Sophia Antipolis est né en 1969  de la volonté des pouvoirs publics de créer le prototype de la tech-nopole à la campagne, reposant sur la fertilisation croisée des entreprises, des activités d’enseignement et de R & D. En près de 50 ans, Sophia Antipolis, c’est 1,2 million de m2 bâtis, 2 230 entreprises implantées, 36 000 emplois et un chiffre d’af-faires généré de 5,6  Mds€. Sophia Antipolis, c’est également un écosystème vertueux, en pleine nature et un accélérateur de business. Si le territoire sophiapolitain concentre 2 % des entreprises des Alpes-Maritimes, il en cumule 8  % du chiffre d’affaires et des emplois. Ce facteur 4 est la première valeur ajoutée de l’écosystème Sophia Antipolis. Il s’y crée aujourd’hui plus de 1 000 emplois nets par an sur la technopole.

B.I. : Quelles ont été les grandes vagues successives du développement de Sophia Antipolis ?

A.F. : Positionné sur l’informatique avec les premières implan-tations de Texas Instruments, IBM ou HP, Sophia Antipolis s’est régénéré au fil de son développement. La meilleure preuve de cette vitalité renouvelée se lit au travers du très solide niveau de création d’emplois. En dépit du départ de certains majors de l’informatique, les emplois, eux, sont restés sur Sophia Antipolis à la faveur de spin-off ou du développement de filiales, bénéficiant de l’effet démultiplicateur de la technopole.Après l’informatique qui a fait de Sophia Antipolis la Silicon Valley à la française, le territoire a pris le virage du numérique pour devenir un pourvoyeur de solutions numériques, un pôle d’excellence dédié à l’instar de Grenoble qui incarne la cité des

nanotechnologies ou Toulouse, la capitale de l’aéronautique. Incontestablement, il existe une technologie made in Sophia, pensée en complète complémentarité avec la métropole et notamment avec la future technopole urbaine Nice Méridia. L’histoire de Sophia Antipolis a été rythmée par les ruptures technologiques : du PC, des réseaux, de la téléphonie, du mobile puis plus récemment de l’objet connecté.

B.I. : Quels sont les futurs enjeux de Sophia Antipolis ?A.F.  : Avec une feuille de route alignant 550  000  m2  de nou-veaux projets dans les sept ans qui viennent et un taux de créa-tion nette d’emplois moyen de 3 % par an, Sophia Antipolis n’a jamais été aussi dynamique qu’aujourd’hui. Son avenir passera par le développement de la partie sud de la technopole. Avec une grande force : la maîtrise de l’intégralité du foncier par les pouvoirs publics (État, département, Casa, Symisa), ce qui per-met de phaser les projets dans une échelle temps mais aussi de les accélérer si besoin.Mais il faut aujourd’hui aller plus loin que la poursuite du développement des activités économiques et penser la mixité de ce lieu unique en son genre. Avec les implantations de la Mouratoglou Tennis Academy [du nom de l’entraîneur de Novak Djokovic et de Serena Williams, ndlr] et le futur centre de remise en forme de Stéphane Diagana (voir l’encadré page 53), Sophia Antipolis cultive également sa vocation sportive. Avec l’arrivée de nouveaux actifs, il faut renforcer la dimension résidentielle du site. Aujourd’hui, 5 % des personnes travaillant sur la tech-nopole y habitent, d’où de nombreuses constructions de loge-ments en cours.

adaptés en termes de ressources humaines et de compétence high-tech », note Georges Bénichou, directeur de Fici-CBRE. La performance du take-up s’inscrit en hausse de près de 10 % dans un marché niçois global plutôt atone, manque d’offres de qualité oblige. Le stock justement… « affiche une progres-sion de 14 %, soit environ 68 900 m2, liée principalement aux libérations de surfaces par Amadeus », explique le broker. « En 2016, 58 % des transactions du département ont été réalisées sur Sophia Antipolis qui représente le cœur d’activité du terri-toire », résume Alexandre Follot. Et qui délivre un message fort : « Quand on est sur Sophia Antipolis, on y reste. »

UN NOUVEAU CYCLE DE CROISSANCECette performance valide certes le succès du marché sophi-politain auprès des entreprises et notamment des plus inno-vantes. Alors que de nouveaux besoins émergent, l’offre immobilière est-elle à la hauteur ? Pas dans l’immédiat… Mais 2017 devrait marquer un nouveau tournant dans le développement de la première technopole d’Europe avec pas moins de trois nouvelles zones d’aménagement concertées à

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ACTIFS territoire

l’agenda de la prochaine décennie. À courte échéance, quatre nouveaux sujets tertiaires vont venir enrichir le parc. Des pro-jets qui totalisent la bagatelle de 30 000 m2 de bureaux signés Lazard (8 800 m2), Artea (7 000 m2), Valimmo (8 200 m2) et Nexity (5 000 m2). Livrables entre 2018 et 2019, ils sont lan-cés en partie en blanc, signe de la confiance dans le marché sophipolitain. Sans oublier le méga-opus de la Compagnie de Phalsbourg (voir encadré ci-dessous) sur les Clausonnes ou le campus sportif unique au monde que Stéphane Diagana est en passe de bâtir à Sophia Antipolis (voir page ci-contre).

Et ce n’est pas fini : les projets s’enchaînent presque à la pelle sur la frange sud-ouest du territoire, en particulier à Antibes où une tranche de 150 000 m2 de bureaux et de logements est sur la rampe de lancement. Une fois les comptes faits, ce ne sont pas moins de 550 000 m2 de nouvelles surfaces qui sont dans les starting-blocks. Incontestablement, tous ces projets – qui attirent aussi les investis-seurs nationaux – construisent une nouvelle réputation à Sophia Antipolis : celle de la régénération. « Il a fallu 50 ans pour déve-lopper 1,2 million de m2. Il nous en faudra seulement dix pour en bâtir la moitié », conclut Alexandre Follot.

La Mouratoglou Tennis Academy a ouvert ses portes en septembre 2016

Le créateur de l’Atoll et de Waves était attendu sur le commerce. Philippe Journo défend plutôt, à Sophia Antipolis, le projet de créer un bout de ville, une nouvelle centralité. Mieux, un courant de pensée et de recherche inscrit dans la droite lignée de la tradition sophi-politaine. «  Ce projet sur lequel nous travaillons depuis 2006, il ne faut pas le réduire au volet com-mercial et ce n’est pas celui d’un centre commercial. Notre sujet, c’est de construire le Sophia Antipolis des années 2020 voire 2040 », tance d’emblée Philippe Journo, l’iconique fondateur de la Compagnie de Phalsbourg. Du commerce, le futur Open Sky en portera certes à hauteur de 40 000 m2 – CDAC obtenue – avec une dominante équipement de la maison. Mais dans la nouvelle tranche immobilière de 100 000 m2 que le promoteur entend développer, le bureau et le logement auront leur place aux côtés des loisirs – avec une expé-rience axée sur la réalité virtuelle –, de la pédagogie et de l’écologie.Le territoire n’est pas vraiment une découverte pour la Compagnie de Phalsbourg qui y a développé un Décathlon à Antibes en 2006 et qui s’est sérieusement penché sur la Plaine du Var. « J’ai toujours cru en Sophia Anti-polis, ce site un peu fou, extrêmement novateur à la fin des années 1960 en France, mais aussi en Europe. Un site dominé par une copropriété horizontale noyée dans la forêt mais qui manquait de lien », ajoute le principal protagoniste qui doit essuyer un recours. Du lien : c’est ce que Philippe Journo s’emploie à don-ner à Sophia Antipolis. Surfant sur la proximité de la LGV, Open Sky se veut un projet superécologique. « Après avoir repensé les entrées de villes avec des retail park haut de gamme, mon ambition n’est rien d’autre que de construire la France de demain, un lieu qui n’existe pas encore en Europe », conclut-il. Une ambition qui se mesure aussi à la hauteur du montant de son investissement : 250 M€.

« CECI N’EST PAS UN CENTRE COMMERCIAL… »

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territoire ACTIFS

Nous sommes des perfectionnistes. Des créateurs. Nous sommes en permanence en quête de solutions pour dynamiser les cœurs de ville. Que

vous cherchiez à améliorer les performances des commerces en centre-ville, de leurs parcs de stationnement, de leurs activités de loisirs et

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Avec ses 2 400 ha, ses 40 km de pistes et chemins forestiers, et ses 27 km de pistes cyclables, Sophia Antipolis a presque naturellement été consacré comme la cité du sport. À l’aube de son 50e anniversaire, la première technopole européenne négocie un virage très, très sportif. La première pierre de cette ambition se retrouve dans le centre aquatique Nautipolis, le centre des Bouillides et le centre Azur Arena qui accueille notamment les Sharks, l’équipe de basket d’Antibes. La deuxième, c’est bien évidemment, depuis septembre 2016, la Mouratoglou Tennis Academy. Réputée dans le monde entier, ce paradis du tennis offre aux futurs champions de Roland-Garros tous les équipements (42  courts, une rési-dence cinq étoiles Beachcomber, un centre médico-sportif…) nécessaires à leur épanouissement et à leur performance. La troisième pierre de ce virage très sportif s’incarne dans l’implantation d’entreprises remarquables dans le domaine du sport avec, par exemple, l’Académie d’ostéopathie Atman ou LPG Systems.Et la quatrième, ce n’est rien d’autre que le développement du Campus sport et santé imaginé par l’athlète français de renommée internationale Stéphane Diagana. Le détenteur du record d’Europe du 400 m haies et champion du monde d’athlétisme français a choisi Sophia Antipolis pour y implan-ter, sur 4 ha et 9 000 m2 de plancher, un projet très ambitieux

qui porte une double vocation. « Ce campus s’adresse à la fois aux actifs et habitants de Sophia Antipolis qui souffrent d’une offre sportive sous-dimensionnée mais aussi à une clientèle française voire européenne axée autour du tourisme sportif », résume Stéphane Diagana. Avec un argument fort, très fort : les incantations de l’OMS en faveur d’une politique sportive des entreprises, luttant ainsi contre un mal du siècle, la sédentarité des salariés.Outre un bassin olympique de 50 m, ce nouvel équipement intégrera également piste d’athlétisme, salle de fitness, plate-forme d’évaluation avec un médecin du sport, sans oublier un volet resort actuellement en cours d’élaboration et de négociation. Soutenu par des acteurs institutionnels de poids – tels que la Caisse des dépôts, Malakoff Méderic ou la Caisse d’épargne Alpes-Côte d’Azur –, le Campus sport et santé, rejeté une première fois par les pouvoirs publics, a dû revoir sa copie. Pesant entre 30 et 35 M€ d’investissement, il devrait se traduire par des retombées sociales, économiques et de santé de premier plan. «  Dans l’arrière-pays niçois, à Sophia Antipolis, nous avons trouvé l’environnement idéal pour accueillir ce projet qui pourrait également générer la création d’un institut de recherche sur le sport et la santé », justifie le sportif de haut niveau. Ce campus vertueux devrait voir le jour d’ici la mi-2020.

Stéphane Diagana imagine un nouveau temple du sport

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Le Campus sport et santé imaginé par Stéphane Diagana(Visuels non à jour datant de 2016, projet en cours de modification)

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uxe, douceur et… paysage. Trois mots pour définir ce nou-veau programme de logements réalisés par les Ateliers Jean

Nouvel et situé dans la nouvelle ZAC Nice-Méridia. Deux résidences : Pléiade, un immeuble R + 17 de 84 logements à coût maîtrisé (maître d’ouvrage : Ideom), et Odyssée, un édifice R + 10 qui com-prend 43 logements sociaux (maîtrise d’ouvrage : Ametis Paca). Le luxe, ici, c’est l’espace. Dessinés de l’intérieur vers l’extérieur, les logements exaltent les perspectives sur les pay-sages proche et lointain. Chaque loge-ment bénéficie d’une terrasse d’au moins 16 m2 créant ainsi une véritable pièce en plus. Les deux immeubles sont orientés est/ouest et chaque appartement est tra-versant de manière à optimiser la venti-lation naturelle pour un meilleur confort d’été, l’apport de lumière naturelle ainsi que le cadrage des vues. « La réflexion spa-tiale intègre dès la conception la notion de performance énergétique : panneaux pho-tovoltaïques installés en toiture et raccor-dement au réseau géothermique », précise Camille Nivesse, chef de projet d’Ametis.Le projet pensé comme une liaison

La promesse d’une îlePar Emmanuelle Graffin / Photo : © Ateliers Jean Nouvel

LOGEMENTS

L paysagère entre les coteaux et le Var tient aussi de la douceur. Il définit un grand vide, pièce urbaine et végétale – dans lequel s’inscrit les deux résidences – qui fait écho à l’espace public. L’immeuble de logements sociaux, situé en cœur d’îlot, profite du nouveau jardin partagé. Les logements en accession sont desservis par un système de coursives extérieures végétalisées. Celles-ci permettent une promenade aérienne le long d’un jar-din vertical, offrent des vues multiples sur la vallée et favorisent les rapports de voisinage tout en préservant l’intimité des habitants. « Le souhait de l’architecte était que les habitants accèdent à leur loge-ment en traversant un jardin, qu’il soit horizontal ou vertical » souligne Camille Nivesse. Ces liens doux entre extérieur et intérieur à l’échelle des logements et de l’îlot participent entièrement de l’ur-banité du quartier.Et paysage enfin. Conçu par le paysa-giste Alain Faragou, le jardin en cœur d’îlot crée un espace de vie privatif. Il s’organise en lanières minérales et végé-tales, dessinant comme des failles dans le calepinage du sol. La topogra-phie du site révèle alors une sorte

de « vallon obscur » reconstitué qui rap-pelle le paysage des hauteurs de Nice, en est en quelque sorte la mémoire. Il permet d’amener la lumière et la ventila-tion naturelles dans le parking implanté au-dessous. La masse arborée est com-posée à partir de trois essences domi-nantes que l’on rencontre en surplomb des vallons obscurs : pin d’Alep, arbou-sier et charme houblon. Ce programme porte bien son nom et surtout la pro-messe d’une île de verdure retrouvée en Méditerranée.

8 537 m2 de surface de plancher

ACTIFS hot spots

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kea à Nice ? Une Arlésienne âgée de vingt ans qui va – enfin – deve-nir réalité… Après s’être longtemps heurtée au refus des villes du dépar-

tement des Alpes-Maritimes, la capitale de la Riviera accueillera le géant sué-dois de l’ameublement d’ici la fin de l’été 2019. Sur 4 ha plantés au cœur de l’écoquartier Saint-Isidore, cette nou-velle destination commerciale XXL de 32 000 m2 sera ceinturée de logements (16 765 m2), de bureaux (1 868 m2) et de commerces de proximité en pied d’im-meubles (3 403 m2). « Un projet unique au monde » promet Christian Estrosi, pré-sident de la Métropole Nice Côte d’Azur et président de la Région Paca. « Notre projet est résolument mixte et inno-vant, résume Emma Recco, directrice immobilier et expansion Ikea France. Intégrer des logements à notre magasin est novateur et une grande première pour Ikea. Pour concrétiser ce programme mixte, il était essentiel de s’entourer d’un parte-naire expert, Bouygues Immobilier. » Le promoteur français aura la tâche de construire 289 logements, dont 33 % sociaux. Du point de vue architectu-ral, ce centre Ikea se différenciera de ses

Ikea Nice, nice commerce ! Par Aurélien Jouhanneau / Photo : © Wilmotte&Associés SA_Inter IKEA System

COMMERCE

I confrères de l’Hexagone… Oubliées les immenses boîtes bleu et jaune avec par-kings extérieurs très voyantes typiques de l'enseigne suédoise, le projet épousera les lignes urbaines de l’écoquartier. Les toitures – imaginées comme une cin-quième façade – accueilleront une ins-tallation photovoltaïque de 7 000 m2 de coulée verte.

« LOGISTIQUE DISSIMULÉE »« L’enjeu architectural d’une telle opéra-tion est avant tout de parvenir à créer un ensemble urbain, tout en intégrant une grande surface commerciale, afin d’in-suffler au quartier une dynamique et un attrait qui poseront les bases du devenir de la zone Saint-Isidore Sud de la Plaine du Var » déclare l’incontournable Jean-

Michel Wilmotte, concepteur du quar-tier et notamment de la célèbre enceinte sportive Allianz Riviera. « La logistique sera intégrée au bâtiment mais sera dissi-mulée au public pour éviter les nuisances sonores » assure Emma Recco. En sous-sol, un parking de 2 000 places sera aménagé. Très bien desservi par les réseaux routiers, ce mastodonte sué-dois de l’ameublement sera également 32 000 m2 

de commerce

connecté à la future ligne 3 du tramway. « Ikea Nice sera localisé au cœur d’une zone de chalandise de 1,3 million d’habitants » stipule la directrice développement Ikea France. Représentant un investissement de 150 M€, le projet porte de très fortes ambitions environnementales. C'est le premier magasin Ikea de l’Hexagone visant la précieuse certification Breeam Very Good. 30 % de ses besoins éner-gétiques seront couverts par la produc-tion d’énergies renouvelables. « Notre objectif de consommation pour ce site est ambitieux : nous visons 50 % de réduction par rapport à la réglementation thermique 2012 » conclut Emma Recco.

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ACTIFS hot spots

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ssurément, Nexity affec-tionne les immeubles en bois… Avec sa filière Ywood, le groupe a posé ses valises au

cœur de Nice Méridia avec un projet d’en-vergure, Palazzo Méridia. Une pièce ter-tiaire magistrale et innovante en struc-ture bois de 7 900 m2 et 35 m de hauteur. « Palazzo Méridia est un projet embléma-tique qui sera très visité à plusieurs titres, vante Stéphane Bouquet, directeur de Nexity Ywood. D’une part, il s’agira de l’ immeuble tertiaire en bois le plus haut de France. D’autre part, ce projet sera réalisé en un temps record de 12 mois permettant ainsi de répondre à des demandes d’utilisa-teurs spécifiques. » Et de poursuivre : « L’im-meuble, labellisé Bepos-Effinergie et retenu par l’Ademe dans le cadre de son concours Manag’R sur la qualité de l’air, ambitionne de décrocher le label BBCA, le niveau argent

Le bois à la conquête de la skyline niçoise Par Aurélien Jouhanneau / Photo : © Architecture-Studio

BUREAU

A de la démarche Bâtiments durables méditer-ranéens (BDM) et la certification Breeam In-Use. » Conceptualisé avec le concours d’Architecture-Studio, l’édifice à l’archi-tecture élancée nécessitera pas moins de 900 t de bois originaires de la région Paca ! Christian Estrosi, président de la région Paca ne tarit d’ailleurs pas d’éloges pour l’édifice qui sera le premier à décrocher la palme du premier immeuble à énergie positive de l’Éco-Vallée Plaine du Var… « Ce bâtiment traduit l’exemplarité archi-tecturale et l’ambition écologique et d’ inno-vation voulue par la Métropole Nice Côte d’Azur et promue par l’EPA. »

RÉVERSIBILITÉÉrigé pour un investissement de 25 M€ et prévu pour être livré au premier trimestre 2018, Palazzo Méridia sera raccordé au smart grid de la technopole. Et, dans une

logique d’optimisation des charges, Nexity a prévu d’équiper la toiture de panneaux photovoltaïques fabriqués en France. « Ce mariage du promoteur, du gestionnaire (Nexity Property Management), du main-teneur (Dalkia) et de l’ énergéticien (EDF), permettra de s’engager dans un chiffrage précis des charges » stipule le directeur de Nexity Ywood. Destinée exclusivement à des acquéreurs-utilisateurs, l’infrastructure hébergera le siège social et la R & D d’un laboratoire de santé sur plus de 3 000 m2. « D’autres marques d’ intérêts devraient se concrétiser prochainement » assure Stéphane Bouquet. Commercialisé par CBRE, l’en-semble accueillera également en rez-de-chaussée non pas des commerces, mais des fablabs. Porté comme un emblème natio-nal et international, Palazzo Méridia a un dernier argument de taille… celui d’être réversible en programme résidentiel.

25 M€ d’investissement pour Palazzo Méridia

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onneur au doyen : Cap 3000 a ouvert ses portes le 21 octobre 1969, quelques jours avant le centre de Parly

2 en région parisienne. De fait, l’opus racheté en 2010 par Altarea Cogedim peut se targuer du statut de premier grand centre commercial ouvert en France dans les années 1970 et 1980. Et, à l’approche de ses 50 ans, le pion-nier des grands ensembles commerciaux

H modernes s’offre une véritable cure de jouvence. « Les travaux de rénovation et d’extension entamés en 2015 vont nous permettre de mettre le centre commercial aux normes de 2017, tant au niveau du design que de l’architecture », explique Roch-Charles Rosier, son directeur. Sous la houlette de l’agence d’architec-ture Groupe-6 et de l’agence de design intérieur Jouin Manku, la lumière naturelle a été amenée à l’intérieur du

bâtiment de 85 000 m² (ndlr : avant les travaux) grâce à de grandes verrières. En parallèle, le sol a été changé pour ins-taller du parquet et du granito, la hau-teur des vitrines du premier étage a été agrandie, un ascenseur panoramique a été créé, de nouveaux escaliers ont été aménagés et un écran immersif de près de 100 m², « Digital Wave », a été ins-tallé pour des animations collectives en réalité augmentée…

Duel au soleil Par François Perrigault / Photos : © Groupe-6 et © Gérard Taride

COMMERCE

Mon premier se réinvente, mon second se crée. Le premier est porté par Altarea Cogedim, le second par Unibail-Rodamco et Socri. L’un est situé sur la commune de Saint-Laurent-du-Var, l’autre sur celle de Cagnes-sur-Mer. Mon tout : deux centres commerciaux qui ont pour objectif de capter un maximum de visiteurs en provenance de la French Riviera. Ce sont, ce sont… Cap 3000 et Polygone Riviera !

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Cette phase du chantier a pris fin en septembre 2016. Quant aux travaux d’extension, ils battent leur plein. Ils per-mettront à terme à Cap 3000 de dévelop-per 135 000 m². Une augmentation de la surface qui se traduira par le passage de 145 à environ 300 boutiques. Levi’s for women et Uniqlo ont déjà rejoint les Galeries Lafayette (ancien propriétaire), Apple Store et autres enseignes déjà pré-sentes au sein du jumbo de Saint-Laurent-du-Var, par ailleurs en zone touristique internationale et donc ouvert le dimanche. « Nous ambitionnons de faire passer le chiffre d’affaires du centre commercial de 412 M€ à environ 800 M€ après travaux », souligne Roch-Charles Rosier. Et d’ajouter : « Nous visons une fréquentation de 14 millions de

visiteurs par an en rythme de croisière, contre 10 millions actuellement. » Des objectifs à la hauteur de l’investisse-ment consenti par Altarea Cogedim. Au global, le groupe fondé par Alain Taravella a budgété 450 M€ pour métamorphoser son joyau. Un montant qui comprend aussi les dépenses en infrastructures. Le nombre de places de parking sera ainsi porté à 4 700 contre 3 000 actuellement. Le propriétaire prend en charge 85 % de l’investissement nécessaire pour amélio-rer les accès entre les grands axes routiers et son actif. Et le directeur du centre de glisser pour parfaire le tableau : « Nous avons demandé aux autorités compétentes la réalisation d’un téléphérique qui ferait le lien entre la porte de Nice du centre et les

usagers de la ligne 2 du Tramway, le long du Var. Nous souhaitons également amé-nager une hélisurface sur le toit du centre commercial pour accueillir les clients en provenance de Saint-Tropez, de Cannes… Et des pontons ont été imaginés sur la plage pour accueillir des yachts. »La mer Méditerranée se trouve en effet à quelques mètres du centre commer-cial. Un atout formidable qui n’a pas été oublié dans le projet. Les plages ont ainsi été restructurées et un nouvel espace de restauration a été pensé face à la grande bleue pour offrir aux visiteurs une vue époustouflante sur la baie des Anges. Quelques kilomètres plus loin, Polygone Riviera a également fait de son environ-nement immédiat un point fort.

CAP 3000 EN CHIFFRES CLÉS

450 M€ Le montant global de l’investissement prévu par Altarea Cogedim

135 000 m² La surface totale après travaux

14 millions Le nombre de visiteurs espérés annuellement après travaux

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LE « LIFESTYLE MALL » DE LA CÔTE D’AZURSi l’opus d’Unibail-Rodamco et Socri, ouvert fin 2015, n’est pas à proximité immédiate de la mer, il fait face aux montagnes de l’arrière-pays de Cagnes-sur-Mer. « Nous avons imaginé des per-cées dans l’aménagement du site pour per-mettre aux visiteurs de profiter de ce cadre magnifique », explique Pierre-Antoine

Desplan, directeur général adjoint de Socri REIM. Et d’ajouter : « Le contact direct avec la nature constitue une des spé-cificités de Polygone Riviera par rapport aux autres centres commerciaux de la Côte d’Azur. » Ainsi, une place importante a été accordée à l’eau à travers les fon-taines et l’intégration de la rivière du Malvan dans le projet. La végétation,

abondante et variée, parsème quant à elle l’ensemble du site. Last but not least, Polygone Riviera est un actif à ciel ouvert. « Nous nous sommes inspi-rés des lifestyle mall aux États-Unis pour imaginer Polygone Riviera », poursuit Pierre-Antoine Desplan. Une ligne directrice qui se traduit notamment par une organisation en quatre quartiers : celui des saveurs, la promenade des palmiers, le quartier des arcades et la designer gallery. Agrémen-tées de bancs, des rues piétonnes et ave-nues commerçantes relient ces quatre morceaux de ville entre eux. Un train permet également de parcourir le site, le mail principal ne faisant pas moins de 1,8 km. Autre particularité de Polygone Riviera : la place accordée à l’art. Pas

moins de onze œuvres d’artistes – Ben, Daniel Buren ou César – sont expo-sées de façon permanente. Et des expo-sitions temporaires sont régulièrement organisées. Prochaine à venir : celle de l’artiste français Philippe Ramette du 7 juin au 7 octobre.Les loisirs n’ont pas été oubliés non plus. Polygone Riviera a été érigé autour du casino Terrazur du groupe Tranchant. Outre les traditionnelles machines à sous et autres jeux de table, l’établissement dispose d’une salle accueillant concerts et spectacles. Quelques mètres plus loin, un complexe cinématographique a été réalisé. « Les multiplex sont rares sur la Côte d’Azur, souligne le directeur géné-ral adjoint de Socri REIM. C’est un vrai driver pour le centre. » Côté restauration,

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une des marques de fabrique des produits développés par Unibail-Rodamco, les concepteurs ont constitué un food court d’une vingtaine d’établissements rassem-blant acteurs locaux et grands groupes.La mixité prévaut également pour l’offre commerciale. Les visiteurs de Polygone Riviera retrouvent aussi bien des enseignes mass market comme Primark, Zara ou H & M que des marques haut de gamme comme Le Printemps, Georges Rech ou Tesla. Au total, le site compte environ 150 cellules com-merciales, quasiment toutes occupées. « Beaucoup de nos enseignes n’avaient pas encore de boutiques sur la Côte d’Azur, précise Pierre-Antoine Desplan. Nous avons prêté une grande attention à ce point pendant la commercialisation pour nous démarquer de Cap 3000 et des centres-ville de Nice et Cannes. » Autre élément

hot spots ACTIFS

POLYGONE RIVIERA EN CHIFFRES CLÉS

350 M€ Le montant global de l’investissement réalisé par Unibail-Rodamco et Socri

120 000 m² La surface de Polygone Riviera

8 millions Le nombre de visiteurs par an

de différenciation : chaque bâtiment est unique de par sa couleur, son type de pierre, sa végétation ou sa hauteur. Et pour ne rien gâter, les commerces du site conçu par l’agence d’architec-ture peuvent ouvrir le dimanche. Ils se situent en effet en zone touristique internationale. « Nous avons voulu créer une alchimie pour faire de Polygone Riviera un lieu de desti-nation, conclut Pierre-Antoine Desplan. Plus de deux tiers des clients viennent pour se promener et décident de réaliser des achats sur place. » Selon les chiffres communiqués par les propriétaires qui ont consenti un investissement global de 350 M€, le centre attire 8 millions de visiteurs par an. Une performance qui le range dans la catégorie des objets com-merciaux incontournables de la French Riviera comme son aîné Cap 3000.

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e nom fait référence au Centquatre, rue d’Aubervilliers à Paris… Route de Turin, la capitale de la Riviera est partie à la reconquête – depuis bientôt dix ans – de ses anciens abattoirs frigorifiques, le 109. Son ambition : transfor-

mer ce lieu de mort en un lieu de vie où se côtoient les cultures contemporaines. Fermé depuis 1988, le bâtiment d’une centaine de mètres – affichant une structure industrielle sobre – vient de s’offrir une cure de jouvence avec 6 000 m2 entièrement rénovés sur 18 000 m2. « Deux tiers sont encore à développer dans le futur » indique Cédric Teisseire, directeur artistique du 109. « Répondant à un réel besoin de se doter d’un outil de recherche et de création, cette mutation a commencé en 2009 par l’installation du collectif d’artistes La Station sur 1 000 m2, association défendant l’art contemporain par la production et l’exposition » poursuit-il.Si d’ici à 2018 les lieux hébergeront plus de 100 utilisateurs, derniè-rement le projet est entré dans une seconde phase de consolidation de ses objectifs avec l’arrivée de 29 ateliers municipaux de plasticiens. Le Forum de l’urbanisme et de l’architecture, L’Entre-Pont, une fédération d’une quarantaine d’associations de spectacles vivants, Botox(s), le réseau d’art contemporain Alpes et Riviera et du Saca, le Syndicat des architectes de la Côte d’Azur ont également fait du 109 leur nouveau QG. De son côté, la municipalité niçoise a joué son va-tout pour transformer cet ancien no man’s land datant de 1962 avec une mission de réflexion intitulée « Chantier Sang Neuf ». Celle-ci a permis de concrétiser la création de la Grande

ACTIFS The projekt

30 000 le nombre de visiteurs attendus chaque année à l’avenir

DU SANG NEUF

POUR LES ABATTOIRS

L

Par Aurélien JouhanneauPhoto : © Cédric Teisseire

Halle (2 000 m2), du Frigo 16, et de la Table ronde. « Tous ces espaces peuvent recevoir diverses programmations autour des musiques actuelles, d’expositions, de conférences et de débats » développe Cédric Teisseire.

SALLE DE CONCERT, INCUBATEUR & CO Se positionnant comme une interface à la création contempo-raine dans le paysage culturel local, national – et international –, le 109 sera davantage exposé sur le devant de la scène artistique avec l’évènement « Éclairage public » les 12, 13 et 14 mai prochains. Sur trois jours seront à l’affiche des expositions, des concerts, de la danse et du théâtre. « Si les ateliers d’artistes de La Station accueillent 7 000 visiteurs chaque année depuis 2009, le 109 sera quant à lui véri-tablement dynamisé avec Éclairage public » prédit Cédric Teisseire. Si depuis bientôt dix ans 3,8 M€ ont été mobilisés pour rénover une partie de l’ancien site industriel, de nouveaux projets devraient se concrétiser prochainement… Romain Vigna, fraîchement nommé directeur du 109, portera à bras-le-corps la construction d’un bâti-ment neuf en partie sud-ouest du site. D’une surface de 5 000 m2, ce dernier intégrera une salle de spectacles, une bibliothèque, un centre de formation aux métiers d’art et un incubateur pour des start-up travaillant sur l’économie croisée entre la santé, l’art et la production artistique. L’offre de restauration, grande absente des lieux, est également à l’étude avec le développement d’un concept tourné vers le bio. Du sang neuf, rien que du sang neuf donc pour ces anciens abattoirs !

Ratch, une installation d’Eva Medin dans la grande halle du 109 dans le cadre du festival vidéo Ovni, en 2016

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« Toujours aller de l’avant », c’est le leitmotiv de Barbara

Bona-Kimmig. Pour contrer la concurrence d’Airbnb, cette professionnelle du tourisme et directrice de l’hôtel Villa Rivoli à Nice a décidé de riposter sous le prisme de l’innovation. Comment ? En lançant une offre de 15 appartements auto-nomes de 23 à 52 m2. Six d’entre eux se situent rue de la Buffa et répondent à l’appellation « Nice Appart by Nice Rivoli ». Les neuf autres – rachetés dans un hôtel meublé et au style résolument industriel – sont proposés sous le nom « Azur City Homes » rue René-Sainson. « Ces logements autonomes sont complémentaires de notre offre hôtellerie traditionnelle et s’adressent à des voyageurs de loisirs et d’affaires, déroule Barbara Bona-Kimmig. Contrairement à Airbnb, nous proposons un service 24 h sur 24 h (conciergerie, réservation à la dernière minute d’un restaurant…) et nous assurons la sécurité. » Si en tant qu’hôtelière, Barbara Bona-Kimmig juge « inacceptable » que les logements Airbnb ne soient pas taxés au même titre que les établissements hôteliers, elle estime « primordial d’accepter le changement pour répondre à la demande des clients ». « Des clients qui aujourd’hui souhaitent organiser leur séjour de manière autonome » ajoute-t-elle.Depuis leur lancement en 2016, ces apparte-ments autonomes ont trouvé leur public : une clientèle de loisirs majoritairement allemande, anglaise, américaine et française. Avec un prix

à la journée de 65 € à 199 € selon la saison, les logements sont loués en moyenne pour quatre à cinq nuits. S’acquit-tant de toutes les taxes comme pour un appart hôtel, Barbara Bona-Kimmig devrait enregistrer un taux de réservation de +40 % en 2017. « Déjà en 2016, et ce malgré les attentats du 14 juillet, les appartements autonomes, comme l’hôtel Villa Rivoli, ont très bien fonctionné. » Et d’ajouter : « La Côte d’Azur reste une destination phare et très prisée pour sa beauté et son art de vivre. » Si Barbara Bona-Kimmig n’ambitionne pas d’étendre son concept à Nice, elle démontre – avec un brin d’ingéniosité et surtout du pragmatisme – qu’il est possible de réinventer l’offre hôtelière face au mastodonte Airbnb. Un exemple à méditer pour ses confrères hôteliers niçois mais pas que…

La réponse des Niçois à Airbnb

le concept ACTIFS

Un appartement Azur City Home rue René-Sainson, à Nice

L’un des six appartements autonomes Nice

Appart by Nice Rivoli situé rue de la Buffa, à Nice.

Par Aurélien Jouhanneau / Photos : © D.R.

Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 63

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Par Estelle Santous

WORKSPACE, DESIGN, MOBILIER...

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Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 65

1 SDS, L’ÉCOLE DE DESIGN DURABLEPhotos : © SDS

Née en 2013, de l’association des designers Maurille Larivière, Patrick le Quément et de l’architecte naval Marc Van Peteghem, The Sustainable Design School (SDS), à Nice, forme au métier de designer en innovation durable. « Nous nous sommes rassemblés tous les trois autour de l’ idée que le designer ne peut pas se limiter à un acte créatif esthé-tique, ses compétences doivent être beaucoup plus larges que cela, précise Maurille Larivière. Face aux mutations pro-fondes du monde, l’ innovation est essentielle et se doit d’ être “durable” – au sens environnemental mais aussi sociétal, économique et culturel –, ce que le design peut permettre en plaçant l’ homme au cœur de la démarche de conception. »Philosophes, scientifiques, chercheurs, universitaires, artistes, industriels… dans les domaines du design, de l’innovation et du développement durable encadrent 62 étudiants de bac + 1 au master, voire jusqu’au doc-torat, maintenant que cette école privée internationale a été rattachée à l’université Côte d’Azur.C’est au pied du siège d’IBM, au sein de l’immeuble The Crown que SDS est installée, après avoir passé trois ans aux côtés des start-up dans le Centre européen d’entreprises et d’innovation (CEEI). Grâce à une pédagogie transverse en mode projet, l’école a pu nouer des partenariats avec une vingtaine d’entreprises désireuses de se confronter à la vision de la jeune génération, parmi lesquelles : Suez Environnement, BMW, L’Oréal, Hermès, Orange ou encore Amadeus. « Toyota nous a sollicités pour la concep-tion d’un générateur à partir d’ énergies douces pour équi-per un village en Tanzanie. Nous avons envoyé trois de nos étudiants là-bas pour comprendre le mode de vie des gens et fonder leur design sur les usages », détaille le cofondateur. Une approche qui a forcément su séduire certains acteurs de l’immobilier, et notamment Pitch Promotion avec lequel SDS a travaillé sur l’immeuble de bureaux Anis.

2 LE DESIGN À NICEPhotos : © Itecom

Deux autres écoles de design sont implantées à Nice : l’école de Condé (design de mode, produit, graphique et d’espace) et Itecom (design graphique, d’espace, numérique). Plus largement le design tient une place importante au sein de la French Riviera de par la proximité avec l’Italie et du dynamisme insufflé par la population qui s’y est installée : Anglais, Russes, Européens du Nord. La culture – par la présence d’écoles d’art, de nombreux musées et le passage de peintres et créateurs de renom qui y ont laissé leur empreinte (faut-il citer Matisse ?) – contribue à cette émulation. Lauréline Bergamasco, responsable pédagogique à Itecom, de préciser toutefois : « Les étudiants travaillent à répondre à des problématiques liées à notre temps. Outre l’univers du luxe, le design peut aussi concerner une certaine conscience écologique » dont la Métropole Nice Côte d’Azur se fait fort. //E.G.

inside ACTIFS

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66 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

Alain Philip MÉTROPOLE NICE CÔTE D’AZUR

Architecte de formation, Alain Philip a déjà eu deux vies professionnelles. La première, il la consacre, avec sa propre agence d’architecture aux côtés de Marc Barani, aux collectivités territoriales de France et de Navarre. La seconde, il la débute en 2008 quand Christian Estrosi, alors secrétaire d’État à l’Aménagement du territoire, lui expose son projet pour Nice et lui propose le poste d’adjoint à l’urbanisme. Niçois de toujours, Alain Philip décroche la direction générale des services techniques au sein de la Métropole Nice Côte d’Azur en 2014. Plus que jamais, l’artisan des grands projets niçois est convaincu qu’il n’y a pas de projet intéressant sans complémentarité entre le politique et l’architecte, et que l’économie des territoires est vitale.

Dominique Thillaud AÉROPORT NICE CÔTE D’AZUR

L’aéroport de Nice Côte d’Azur, le 2e de France avec plus de 12 millions de passagers en 2016, est une pièce maîtresse de l’attractivité économique de la Riviera française. En tant que porte d’accès du territoire mais aussi en tant que quartier d’affaires à part entière avec le développement du quartier Grand Arénas, dans l’aspiration de cette infrastructure. Aux manettes de l’aéroport depuis 2012 : Dominique Thillaud, un ancien conseil et

banquier (Banexi, BNP Paribas, J.P. Morgan Chase) reconverti aux vertus du secteur public (SNCF et SNCF Énergie). Président du directoire d’Aéroports de la Côte d’Azur, Dominique Thillaud est également président-directeur général du réseau d’assistance à escales Sky Valet et membre du conseil d’administration de l’ACI Europe, association des aéroports européens depuis 2015.

Philippe Pradal MAIRE DE NICE

En juin 2016, Philippe Pradal aban-donne sa casquette de premier adjoint de la municipalité niçoise pour en devenir l’édile après l’élec-tion de Christian Estrosi à la tête de la Région Paca. Élu au conseil municipal depuis 2008, ce natif de la capitale de la French Riviera est également président de la Commis-sion des finances, des ressources humaines et de l’administration générale de la Métropole Nice Côte d’Azur. «  Nice, ce n’est pas qu’une carte postale, assure-t-il. Notre ville et sa métropole sont des lieux où on invente, où on imagine, où on pro-

duit. Nous sommes un territoire qui, comme peu d’autres, a su conjuguer art de vivre et art de travailler. »

Christian TordoVILLE DE NICE, MÉTROPOLE NICE CÔTE D’AZUR, EPA PLAINE DU VAR

Sur tous les fronts lorsqu’il est question d’en finir avec « l’image apathique » de sa ville, Christian Tordo est bien connu du paysage politique niçois. Ancien directeur général d’une filiale d’un groupe international dans la haute technologie, élu pour la 1re fois en 2008, il cumule aujourd’hui les postes d’adjoint au maire délégué à l'Économie, l'Emploi, l'Industrie et l'Innovation, de conseiller métropolitain délégué à l'Emploi, au Développement économique et à la Promotion du territoire à l'internatio-nal, et celui de vice-président de l'EPA Plaine du Var après l’avoir présidée de 2009 à 2016. Se montrant confiant quant à la tenue des objectifs ambitieux de Christian Estrosi, il reconnaît que cela prendra du temps.

LES 50 QUI FONT L'IMMOBILIER À NICE

LE TEAM GAGNANT DE LA CÔTE D’AZURCréée de longue date, Team Côte d’Azur est l’un des moteurs de l’attractivité économique de la Riviera fran-çaise et le partenaire des entreprises privées locales, nationales et internationales. À sa tête depuis 2013  : Jacques Lesieur, «  un vrai chef d’entreprise  » – une volonté de Christian Estrosi – qui a fait toute sa carrière à l’international et dans le privé. Notamment comme partner chez PwC où il était en charge des entreprises familiales et des implantations. Sa première décision comme CEO de Team Côte d’Azur aura été de créer un advisory board présidé par Amadeus, le plus gros employeur privé de la Côte d’Azur, pour faire le lien avec les entreprises. Pour le seconder, Jacques Lesieur peut compter sur l’expérience de Philippe Servetti, aux manettes du déve-loppement économique de la Côte d’Azur depuis 27 ans. Directeur marketing de Côte d’Azur Développement puis DGA de Team Côte d’Azur, ce pro aguerri du marketing territorial a accompagné sur son territoire azuréen l’implantation de leaders mondiaux. En 2014, conscient des enjeux immobiliers structurants de ces implanta-tions d’aujourd’hui et de demain, il prend la décision de créer une direction immobilière. Il en confie l’animation à Alexia van de Loo, avocate de formation, précédemment chargée d’investissement au sein de Sofidy qui quitte ses terres parisiennes pour le littoral méditerranéen.

PASCAL GAUTHIER ET BRUNO GUEDJAvec la Plaine du Var, Nice Côte d’Azur tient son plus gros et son plus beau projet depuis des décennies. Pour le piloter, Christian Estrosi a choisi, en 2013, Pascal Gauthier, un ingénieur en chef des Ponts, des Eaux et Forêts. Après avoir œuvré au sein de services déconcentrés du ministère de l’Équipement en Franche-Comté, en Alsace puis en Lorraine, il est nommé, en 2005, directeur général de l’établissement public foncier de Lorraine avant de piloter l’OIN Alzette-Belval tou-jours en Lorraine. Un galop d’essai avant de s’attaquer à l'Éco-Vallée de la Plaine du Var en tant que direc-teur général de l'EPA. Pour « vendre » ce nouveau mor-ceau de ville, il sera épaulé par Bruno Guedj, directeur de la promotion et du déve-loppement au sein d’Éco-Val-lée. Pur produit de l’aména-gement urbain depuis 1990, ce Bordelais de naissance a fait toute sa carrière au sein de la Caisse des Dépôts, à la SCET, en intervenant sur des territoires aussi variés que Bordeaux, Toulouse, la Savoie ou Montpellier. En poste à Nice depuis deux ans, Bruno Guedj est le pivot essentiel entre les entreprises et les acteurs immobiliers.

50 professionnels représentatifs de l’industrie immobilière de la French Riviera. Du promoteur à l’investisseur, de l’aménageur au conseil, voici un éventail de ceux qui font l’immobilier à Nice.Par la rédaction

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Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 67

Les 50 qui font l'immobilier à nice ACTEURS

Michel TurcoMÉTROPOLE NICE CÔTE D’AZUR

Niçois, fils de Niçois, Michel Turco se dit très attaché à sa ville. Au point de s’y investir ; d’abord comme responsable de la sécurité dépar-tementale avant d’intégrer, en 2010, la Métropole en qualité de directeur de la logistique. Aujourd’hui à la direction de la Stratégie immobilière, il rationalise et optimise le patrimoine du service public. Parmi ses dossiers en cours, celui de la gare du Sud concernant l’implantation des commerces.

Dominique Estrosi-SassoneSÉNATRICE DES ALPES-MARITIMES, ADJOINTE AU MAIRE DE NICE ET CONSEILLÈRE DE LA MÉTROPOLE NICE CÔTE-D’AZUR

Il serait très réducteur d’associer uniquement Dominique Estrosi-Sassone au nom de son ex-mari, Christian Estrosi. Bien au contraire… Élue sénatrice des Alpes-Maritimes en 2014, cette femme politique originaire de Nice dispose d’une expérience sur le terrain très significative. Adjointe à l’édile de la capitale de la Riveria depuis 2008, elle est également conseillère de la Métropole niçoise. Porte-parole des questions liées à la politique du logement, son discours est limpide et pragmatique: « Élus, promoteurs, bailleurs sociaux, architectes, professionnels de l’acte de bâtir, nous portons tous une responsabilité collective dans la politique de logement. Le temps est plus que jamais venu de faire confiance aux acteurs du territoire pour imaginer, sur la Métro-

pole Nice Côte d’Azur en pleine mutation et développement, une politique innovante et volontariste du logement. »

Christian Estrosi PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL DE PACA, PRÉSIDENT DE LA MÉTROPOLE NICE CÔTE D’AZUR ET PREMIER ADJOINT DE NICE

Son territoire, son œuvre. Christian Estrosi, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et pré-sident de la Métropole Nice Côte d’Azur, est assurément le meilleur VRP de sa ville. Salué par l’ensemble des protagonistes de l’immobilier pour son énergie et son esprit de conquête, Christian Estrosi se veut le véritable inspirateur de la politique de grands travaux de la métropole niçoise. Sur-nommé de « motodidacte » – il a été sacré à quatre reprises champion de France de moto –, ce fils d’immigrés italiens, comme de très nombreux niçois, décroche un siège de conseil-ler municipal en 1983. Avant de deve-nir 25 ans plus tard l’édile de la capitale azuréenne. Enchaînant les mandats locaux – député des Alpes-Maritimes, vice-président du Conseil régional Paca et président du Conseil géné-ral –, il se fait remarquer au niveau national… De ministre délégué à l’Aménagement du territoire sous le mandat de Jacques Chirac, il devient secrétaire d’État chargé de l’Outre-mer et ministre chargé de l’Industrie sous la présidence de Nicolas Sarkozy. À 61 ans, Christian Estrosi, farouche opposant au Front national, souhaite transposer ses réussites niçoises à l’ensemble de la Région Paca. «  Ma volonté est claire, je veux faire avec la Région ce que j’ai engagé avec la Métropole Nice-Côte d’Azur pour redonner à ce territoire la place qui doit être la sienne », confie-t-il.

la CCI nice côte d'azur au completLa Chambre de commerce et d’industrie Nice Côte d’Azur se doit de relever plu-sieurs défis. Élu président en novembre dernier, Jean-Pierre Savarino – acteur investi depuis une vingtaine d’années en faveur du développement économique de la région, à travers diverses organi-sations – peut alors s’appuyer sur l’ex-pertise des 58  membres élus, membres associés et conseillers techniques que la CCI rassemble. Parmi eux  : Jean- Marie Ebel, ancien promoteur indépen-

dant (Seogi) devenu président de Cogedim Méditerranée en 2005, président d’hon-neur de la FPI régionale et président de l’Observatoire immobilier d’habitat de la Côte d’Azur de la CCI, chargé d’analyser le marché des Alpes-Maritimes pour en communiquer les subtilités aux profes-sionnels et pouvoirs publics. Épaulé par Stéphane Grech, multi- entrepreneur pour qui il s’agit du 3e mandat dédié à l’aména-gement du territoire et à l’urba-

nisme commercial, le président s’engage à veiller au respect des « grands équilibres ». Entre industrie, service et commerce d’une part, et puis bien sûr entre grandes sur-faces commerciales de périphérie et com-merces de centre-ville. Un vrai sujet sur un

secteur aussi contraint. D’ailleurs, le dos-sier en cours d’étude porte sur l’im-

plantation d’un village de marques sur la commune de Vallauris, à 1  km du projet Open Sky de la Compagnie de Phalsbourg…

L'ÉQUIPE ÉCONOMIQUE DE LA MÉTROPOLE NICE CÔTE D'AZUR À LA MANŒUVRELe développement économique est le fer de lance du Nice du futur et le salut de la Côte d’Azur. Pour mener à bien cette grande ambi-tion, la métropole Nice Côte d’Azur peut compter sur un trio de choc. Avec pour chef d’équipe, Dorothée Lamé-Laroche, directrice générale adjointe à l'Économie, l’Innovation, l’Emploi & l’Internatio-nal. Après avoir passé près de dix ans à financer puis développer de grands projets pour de grandes maisons (RBS, Dexia, Eiffage), elle plonge pour la métropole Nice Côte d’Azur en 2015. Son défi ? Repositionner ce territoire sur la scène internationale et vendre le modèle niçois qui fait travailler ensemble grands groupes et acteurs publics locaux au service de l’innovation. Pour cela, elle peut s’ap-

puyer sur Gilles-Olivier Bernard, directeur du développement éco-nomique. Après avoir travaillé pendant dix ans dans le secteur privé, puis pour l’agence de développement de la région lyonnaise, son rôle au sein de la métropole est notamment de propulser Nice sur le secteur de l’innovation par l’accompagnement et le développement actif des start-up en partenariat avec les grands groupes privés. A leurs côtés, Philippe Métais, spécialiste du développement écono-mique des entreprises et des territoires, à la tête du pôle Attractivité et Implantations des entreprises à la métropole, met depuis 5 ans sa double expérience parisienne et new-yorkaise au service du renou-veau économique de Nice Côte d’Azur.

Philippe Journo COMPAGNIE DE PHALSBOURG

Est-il encore besoin de présenter l’iconique président fondateur de la Compagnie de Phalsbourg ? Le réinventeur des retail parks à la française ne cache plus son affection pour la Côte d’Azur en général et pour Nice en particulier. Investi de longue date sur ce territoire, Philippe Journo a non pas un mais deux très gros-porteurs dans les tuyaux : le projet de réaménagement de la gare Thiers avec l’illustre Daniel Libeskind et un sujet de création de quartier dans l’antre de Sophia Antipolis avec du commerce mais pas seulement.

Laurent Lombardo

LAZARD GROUP REAL ESTATE

Il est le directeur régional Sud-Est

de Lazard Group Real Estate, promoteur

spécialisé dans l’immobilier tertiaire. À Nice, Lazard c’est une opération en cours à Sophia Antipolis, deux bâtiments de bureaux livrés en blanc de 9 000 m2. C’est aussi Nice Plaza, un bâtiment de 15 000 m2 livré en 2008 où est aujourd’hui logé l’EPA Nice Côte d’Azur. Un édifice conçu par le cabinet d’architectes Cardete et Huet qui bénéficie de la prestigieuse adresse « promenade des Anglais ». « Et le groupe regarde bien évidemment d’un œil intéressé tout ce qui se passe du côté de l’aéroport et de Nice Méridia » ajoute Laurent Lombardo.

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68 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

ACTEURS Les 50 qui font l'immobilier à nice

Jean-Baptiste Rachou Peraldi BNP PARIBAS IMMOBILIER RÉSIDENTIEL

L’ancien directeur de développement Paris et Hauts-de-Seine chez BNP Paribas Real Estate a posé ses valises à Nice il y a quelques mois. « Notre ambition est de pérenniser l’activité de BNP Paribas Immobilier Résidentiel dans les Alpes-Maritimes en produisant 500 à 600 logements par an à l’architecture audacieuse et de grande qualité. » Après avoir remporté il y a quelques semaines une consultation pour réaliser un programme immobilier de 200 logements environ à Antibes, il espère désormais gagner avec Bouygues Immobilier l’appel d’offres qui désignera le constructeur de 900 unités résidentielles à Nice Méridia.

Brice Marguet INTERCONTINENTAL HOTELS GROUP

Brice Marguet est directeur du développement du groupe IHG pour la France, le Benelux et la Suisse Romande depuis plus de neuf ans. De propriétaire exploitant et franchiseur, le groupe IHG s’est transformé en un acteur « asset light » devenu aujourd’hui avant tout franchiseur et gestionnaire hôtelier. Nice est une destination importante pour le groupe présent sur la destination avec deux Holiday Inn, un dans le centre et l’autre à Saint-Laurent-du-Var. Surfant sur la vague des grandes transformations qui s’opèrent dans la Métropole, IHG développe actuellement à l’Arénas avec un investisseur un ensemble hôtelier qui réunira deux nouvelles enseignes, Crowne Plaza et Staybridge Suites.

Patrick NolierHAMMERSON

Patrick Nolier est le directeur du centre commercial Nicétoile implanté en centre-ville et géré par Hammerson. Hammer-son  ? C’est un groupe anglais présent en Grande-Bretagne, en France et en Irlande. Son fonds de commerce  ? Gérer les actifs commerciaux à fort trafic. Neuf en

France comptabilisent plus de 100 millions de visiteurs par an. Ouvert en 1982, Nicétoile c’est 13  millions de visiteurs par an, 100  boutiques sur quatre étages. Une clientèle très touristique qui compte beaucoup de yatching, croisères de luxe,

congrettistes, tours operators et des Chinois qui viennent sur la French Riviera. Ce sera une

clientèle élargie avec les lignes de tramway 2 et 3 qui vont faciliter l’ac-

cessibilité du centre-ville. De quoi rendre confiant le groupe.

Alexandre Follot et Pierre Robert CASA

C’est le tandem gagnant de Sophia Antipolis. Marseil-lais de naissance mais Niçois de cœur, Pierre Robert débarque dans la cité sophipolitaine en 1990, après avoir fait ses armes dans un bureau d’études toulousain avant de basculer définitivement dans la sphère de l’aménage-ment à Toulon. Acteur convaincu et spectateur privilégié des grandes phrases de développement de la technopole, il en est aussi l’un de ses plus fervents défenseurs et des meilleurs porte-parole. Alexandre Follot, ingénieur des Mines comme le fonda-teur de Sophia Antipolis Pierre Laffitte, a fait une partie de sa carrière dans le privé au sein de feu Arthur Andersen avant de faire le choix du public comme chef du service

économique de la Région Normandie. En 2015, il fait le grand saut du nord au sud de

la France pour prendre les commandes de Sophia Antipolis. Directeur du syn-dicat mixte de Sophia Antipolis, le DGA de la communauté d’agglomération qui

regroupe 24  communes est Le Monsieur économie de ce territoire.

Philippe Gautier FÉDÉRATION DÉPARTEMENTALE DU BTP DES ALPES-MARITIMES

Il est à la fois entrepreneur et président de la Fédération départementale du BTP qui regroupe 700 entreprises représentant 13 000 salariés. Si Philippe Gautier déplore la perte de 4 000 emplois durant les quatre dernières années, il souffle un vent d’optimisme : « On assiste cette année à une reprise d’activité. La réhabilitation et la rénovation restent un marché atone, mais le tramway de Nice, par exemple, est une véritable locomotive pour les travaux publics. Le département bouge, il reste très actif car il a beaucoup d’atouts. De plus, dans les Alpes Maritimes, le BTP bénéficie d’une politique volontariste de la part des collectivités locales dans le domaine des smart cities. »

Emmanuel Grillo IKEA FRANCE

Entré chez Ikea France il y a 15 ans, Emmanuel Grillo débute comme directeur projet expansion avant de devenir quatre ans plus tard directeur immobilier adjoint

en charge du développement. 2010 est l’année de la consécration ! Diplômé de Sciences Po Paris et de l’université Paris-Dauphine, il est bombardé à la direction du développement et de la promotion immobilière du géant suédois de l’ameublement pour l’Hexagone. Et s’il est un projet qu’Emmanuel Grillo suit de très près en France, c’est bien Ikea Nice.

Œuvrant depuis le milieu des années 1990 sur l’implantation d’un magasin en Paca, l’enseigne suédoise livrera – enfin – son projet niçois en 2019.

Daniel Brusq PROUDREED

Après avoir été dix ans négociateur en immobilier d’entreprise chez Keops à Marseille, Daniel Brusq rejoint l’aventure Proudreed. Responsable de la délégation régionale Sud-Est depuis son ouverture en 2006, il est également en charge de l’asset management et du développement. « Fort des études de marché qui mettaient en évidence la pénurie de locaux d’activités dans les Alpes-Maritimes, Proudreed a notamment développé le parc d’activités des Oliviers à Pegomas, en 2006, et conforté son ancrage dans ce département avec un patrimoine de plus de 43 000 m2. » Quel défi devra relever le territoire niçois sur le plan immobilier selon Daniel Brusq ? « Proposer des fonciers à des valeurs acceptables pour les acteurs de l’immobilier et les entrepreneurs. »

François MoisonVALIMMO SERVICES

Après un début de carrière dans l’indus-trie pétrolière, François Moison rejoint le monde de l’immobilier en 1999, à travers les métiers du facility et utility management au sein d’Icade. En 2006, il prend le virage de l’investissement via le private equity et les family offices, avant de développer

une activité de conseil et d’assistance à maîtrise d’ouvrage quatre ans plus tard. À 42 ans, il est aujourd’hui aux commandes de Valimmo Services, promoteur local particulièrement actif sur le secteur de Sophia Antipolis où il livrera un immeuble de bureaux de plus de 8 000 m2 à fin 2018.

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70 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

ACTEURS Les 50 qui font l'immobilier à nice

Stéphane BouquetNEXITY

Après avoir débuté sa carrière au sein de l’EPA

Euroméditerranée et intégré la direction immobilière du groupe

Orange, Stéphane Bouquet rejoint Nexity en 2002. Six ans plus tard, il décroche le Saint Graal  : la direction d’Ywood, filiale du groupe dédiée aux immeubles en bois. Fier de développer Palazzo Méridia, «  l’immeuble tertiaire en bois le plus haut de France » et « un emblème international qui va enrichir les attraits du territoire niçois sur le plan immobilier » selon ses propres mots, il est non seulement un ambassadeur de la construction en bois – pré-sent au conseil d’administration d’ADIVbois mais aussi un défenseur de l’environnement – membre fondateur de l’association BBCA. Sans oublier une solide présence locale dans les instances représentatives de l’industrie immobilière, à l’exemple de la vice-présidence de l’IFEI Méditerranée (institut français de l’ex-pertise immobilière).

Gilles GiribaldiADIM

27  ans passés chez Vinci – dont 17  ans au pôle immobilier du groupe – et toujours la même pas-sion pour les projets qu’il porte. Gilles Giribaldi, directeur d’Adim Côte d’Azur (filiale de Vinci Construction) se dit « captivé » par la construction de la ville. «  C’est un terrain de jeu fantastique où nous sommes ame-

nés à dessiner des projets ambitieux qui doivent répondre aux caractéris-

tiques des lieux.  » Refusant toute promotion interne, «  pour ne pas quitter mes racines niçoises dont je suis très attaché  » confie-t-il, ce dernier peut se prévaloir d’avoir été le chef d’orchestre du mastodonte sportif, le stade Allianz Riviera. Et quelle n’a pas été sa fierté quand il a remporté quelques années après, la requalification du mythique stade du Ray. Ardent défenseur de la préservation des espaces natu-rels, il s’attache plus que jamais à « construire la ville sur la ville ».

Sébastien ChemounyALLIANZ REAL ESTATE

Passé par l’UAP, le secteur bancaire et GE Real Estate, Sébastien Chemouny est directeur de l'asset management pour Allianz Real Estate depuis 2012. Citant en exemple l’acquisition en 2014 du centre commercial Nicétoile, il confirme la confiance

d’Allianz envers l’immobilier azuréen : « Le marché niçois présente une qualité de vie exceptionnelle,

un caractère urbain et, avec l'Éco-Vallée, un projet structurant répondant à plusieurs problématiques en termes d'aménagement, notamment au niveau de la mixité des classes d'actifs et du transport en

commun. » Allianz entend donc être plus qu’une marque sur le territoire.

Guillaume Turcas AEW

Guillaume Turcas est responsable depuis septembre 2011 des activités gestion et arbitrage du patrimoine bureaux d’AEW. Après l’acquisition en décembre 2016 de l’immeuble tertiaire Phoenix, une première acquisition niçoise pour le gestionnaire d’actifs, il entend être à l’affût de nouvelles opportunités : « En raison des projets d’infrastructures et de transports en cours ainsi que de la position de l’aéroport de Nice en tant qu’aéroport international incontournable, nous estimons que le marché tertiaire de Nice connaîtra un fort développement dans la décennie à venir. »

Pascal Crambes et Franck Chantereau PITCH PROMOTION

L’un chapote les projets nationaux. L’autre porte les programmes pour la Côte-d’Azur. Pascal Crambes (passé par Bouygues et Foncière des Régions), directeur du développement national depuis 2013  et Franck Chantereau (passé par Cogedim Provence et Eiffage), directeur général Côte d’Azur depuis 2011  chez Pitch Promotion travaillent main dans la main pour développer leur dernière pièce immo-bilière niçoise, Anis. Prévue pour s’élancer dans le ciel du quartier de Nice Méridia d’ici à septembre 2018, Pascal Crambes qualifie ce projet d’« exceptionnel ».

Pierre Dessort NACARAT

Assurément, le promoteur lillois Nacarat se devait d’être présent sur les terres de la French Riveria… Et pour porter cette ambition, son directeur général Thomas Lierman peut s’appuyer sur l’un de ses talents historiques : Pierre Dessort. Recruté en 1999 comme responsable des programmes, ce dernier chapaute aujourd’hui l’ensemble des projets en régions. À Nice, justement, il supervise la réalisation de Unity. « Cette opération constituera notre premier projet sur Nice Côte d’Azur et résulte d’un long partenariat avec l’EPA et la Métropole d’environ cinq ans » confie Pierre Dessort. Et de poursuivre : « Ce territoire nous offre l'opportunité de travailler sur l'ensemble des métiers et produits de l'immobilier, en répondant aux besoins locaux. » À Nice, Nacarat est loin d’avoir dit son dernier mot…

Marc RasporALTAREA COGEDIM

Marc Raspor a la Côte d’Azur dans les veines. Enfant du pays, il est diplômé de l'école d'archi-tecture et de l'école supérieure de commerce de Marseille-Luminy. Il œuvre sur le territoire depuis 1998, d’abord chez le groupe Constructa, durant près de 18 ans, puis au sein de BNP Immobilier, où il a été directeur régional pour la Côte d'Azur pendant deux ans. Directeur général Méditerranée chez Altarea Cogedim depuis un an, il livrera sous peu Sky Valley, un immeuble mixte de 27 000 m2 porté en parte-nariat avec Icade.

Ronald Sannino CARREFOUR PROPERTY

Ronald Sannino travaille dans l'immobilier commercial depuis 2006, ayant débuté au sein du pôle immobilier de Casino. Passé chez Carrefour Property en 2014, il œuvre sur le marché niçois depuis l’acquisition par la société du centre commercial Nice Lingostière. Devenu entre-temps directeur du développement et de la stratégie territoriale pour la France, il assure l’implantation à long terme du groupe sur la Côte d’Azur, en coordination avec l'ensemble des équipes locales et des équipes projets : « Carrefour est à la fois investisseur, promoteur, gestionnaire et enseigne. Nous sommes donc installés durablement au sein du territoire. »

Guillaume CreuzeUNIBAIL-RODAMCO

Précédemment aux commandes du centre V2 dans la métropole lilloise, Guillaume Creuze, 29 ans, vient d’être nommé directeur

du centre Polygone Riviera. Fort d’un début de carrière dans le marketing – chez Pernod Ricard,

L’Oréal puis Interparfums à New York, avant de se pencher sur le produit « centre commercial » en rejoignant Unibail en 2013 pour Velizy 2 –, il aura pour principale mission d’ancrer le positionnement familial du centre en poursuivant la politique d’animations déployée par son prédécesseur, Dusan Milutinovic, et d’étendre son rayonnement.

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Daniel Brusq [email protected]

INNOVER POUR MIEUX VOUS ACCOMPAGNER !

Proudreed, première foncière privée française, possède, développe et gère sur le long terme un patrimoine immobilier,

uniquement dédié aux entreprises, de bureaux, d’activités et de commerces.

Son implantation, à travers huit délégations régionales, est le refl et de son ambition d’accompagner et de tisser une relation de confi ance avec les entreprises et décideurs locaux.

Fortement ancrée dans les Alpes-Maritimes notamment sur 3 sites, Proudreed confi rme sa volonté de se développer, au travers de ses

Parcs d’Activités, dont elle assure le développement complet.

Proudreed participe ainsi pleinement au dynamisme économique du territoire en continuant d’innover.

Le Parc d’Activités

des Oliviers à Pegomas,

développé en 2006,

représente plus de

12.400 m² répartis sur

3 bâtiments d’activités

entièrement loués.

Le Broc Center

au cœur d’activités de

Carros. Acquis en 2013

et rénové en 2014,

il développe 26.400 m²

à usage d’activités

et bureaux.

Valbonne au cœur

de Sophia Antipolis,

deux immeubles développent

4.700 m², également tous

loués à des Sociétés

régionales (Feeligreen),

nationales (Ausy, Technofi ) et internationales (ARM).

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72 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

Executive Search

Michel PuyICADE

C’est aux côtés du promoteur lyonnais SLC que Michel Puy entame son parcours ascensionnel dans l’im-mobilier. En tant que directeur des opéra-tions, amené à travailler plus particulièrement sur la région Paca, il acquiert une expertise de la complexité de ce territoire entre mer et montagnes, qui lui vaut d’être choisi par Icade en 2000  pour recréer sa direction régionale azuréenne. À la tête de celle-ci depuis lors, il concentre ses activités sur le développement et les opérations com-plexes, à l’image de celle conduite à gare du Sud.

Fabien MitoireBOUYGUES IMMOBILIER

Arrivé chez Bouygues Immobilier en 1999, Fabien Mitoire est depuis 2013 à la tête des agences de Fréjus et Nice. Dans la ville même de Nice, Bouygues Immobilier intervient souvent comme ensemblier urbain. Le promoteur fait d’ailleurs partie des quatre groupements en lice pour le macrolot de 70 000 m2 à dominante résidentielle Destination Méridia. Autre opération emblématique impliquant le groupe : le programme de 300 logements, com-merces et bureaux imbriqués dans le futur Ikea.

Roch Charles RosierALTAREA COGEDIM

Roch Charles Rosier – dont le prénom découle de celui du saint éponyme associé au prénom de son père – a pris la tête du centre commercial Cap 3000  en 2010  pour en conduire les grands travaux de restructuration. Marquant par là même ses débuts au sein d’Altarea Cogedim, après 20  ans de carrière consacrée à la direction de centres com-merciaux dont la moitié pas-sée chez Unibail-Rodamco. Ayant notamment dirigé Euralille, Mériadeck à Bordeaux ou encore Nicétoile de 2001 et 2003. Avant de rejoindre Altarea, ce natif de l’est de la France sudiste de cœur, était asset manager de 14 centres pour le compte de Citynove (Groupe Galeries Lafayette).

Marc BaraniATELIER BARANI

Originaire de Nice, Marc Barani a créé son agence d’architec-ture en 1989, agence qui compte aujourd’hui 16  personnes (avec celle de Paris). Deux projets sont à l’étude à Nice : l’Imredd et un immeuble de bureaux (avec BNP Paribas Real Estate dans la Plaine du Var). Une des particularités de son cabinet d’architecture est d’avoir ouvert le spectre de la commande. Pour Marc Barani, l’archi-tecture se pense transversalement, en intégrant des notions telles que le transport, l’environnement et la façon dont les gens vont vivre. « Le style de l’architec-

ture résulte de cette réflexion. Ce qui compte est de proposer une manière de vivre. »

Philippe Baudry ARTEA

La foncière Artea, spécialisée dans l'immo-bilier d'entreprise, a été avec The Crown un des premiers acteurs immobiliers à croire au potentiel du nouveau quartier Nice Méri-dia. « Avec la proximité de l'aéroport et de la future gare TGV, ainsi que le positionnement à l'entrée de la ville, l'attrait de Nice Méridia nous paraissait évident, même si l'environne-

ment était encore en devenir », explique son fondateur Philippe Baudry. Pas surprenant pour ce pionnier, qui avait en son temps investi dans d'autres secteurs en devenir à l'exemple d’Euroméditerranée, à Marseille.

Pierre-Antoine Desplan et Nicolas ChambonSOCRI REIM

Promoteur de Nicetoile et de Polygone Riviera, la Socri est un acteur incontournable du paysage immobilier commercial de Nice. Et le directeur général adjoint de Socri REIM, Pierre-Antoine Desplan, a bien l’intention de faire durer cet état de fait. Cet ancien collaborateur d’Unibail-Rodamco travaille actuellement sur un projet de rénovation et d’extension du centre commercial de Fontvieille dans le cadre d’une consultation lancée par la principauté de Monaco.Après avoir relancé l’activité de développement en immobilier de commerce de Socri aux débuts des années 2000, Nicolas Chambon a révolutionné l’immobilier de commerce niçois avec son centre commercial à ciel ouvert Polygone Riviera. Et il ne compte pas s’arrêter là. Nicolas Chambon réfléchit à de nouveaux concepts, alliant notamment commerce et hôtellerie. Nice pourrait être un territoire d’expérimentation parfait.

Jennifer Carré et Nicolas FévrierFÉVRIER CARRÉ

L’Atelier Février Carré a été créé à Nice en 2012 par Jennifer Carré associée à Nicolas Février. L’agence a une activité multiple : logements, équipements (concours de l’Institut de physique de Nice, par exemple), Ephad, hôtels, commerces, établissements scolaires, etc. Le cabinet est notamment associé à Daniel Libeskind pour réaliser le complexe Iconic, à côté de la gare Thiers, un des projets phares de la ville. La montée d’activité a incité l’agence à ouvrir un autre cabinet, à Paris, à l’automne 2016, dirigé par Roland Oberhofer, un ancien associé de Nicolas Février.

Éric JournaultPERIAL DÉVELOPPEMENT

Au cours de son parcours professionnel – d’abord au sein du cabinet de conseil immobilier Auguste-Thouard puis chez Perial –, Éric Journault a souvent été amené à travailler dans le département des Alpes-Maritimes et

la ville de Nice qu’il a rejoints après ses études. C’est un marché qu’il maîtrise, et

c’est un atout. Directeur de la filiale « Développement » du groupe depuis 15 ans, chargé de dénicher des secteurs créateurs de valeurs, il le confirme, la French Riviera est en train de se révéler.

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Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 73

Les 50 qui font l'immobilier à nice ACTEURS

Georges BénichouFICI CBRE

Dans sa longue carrière de professionnel aguerri de l’immobilier d’entreprise, Georges Bénichou a consenti quelques infidélités au brokerage. Passé par la banque, l’ancien responsable d’Auguste- Thouard Nice en 1989 a franchi le Rubicon en rejoignant la direc-tion immobilière de très sérieux opérateurs télécoms (Bouygues Télécom, 9 Télécom, SFR). Mais mû par l’irrésistible envie de revenir à Nice, il rejoint son ami de 30 ans Léon Pimentia, le fondateur de Fici, devenu franchisé Fici CBRE. Avec deux agences – l’une à Nice, l’autre à Sophia Antipolis –, Georges Bénichou est l’un des acteurs incontournables de l’immobilier en région Côte d’Azur.

Antoine PacchioniCUSHMAN & WAKEFIELD

Natif de la région, Antoine Pacchioni est présent sur le marché niçois depuis maintenant 27 ans. Aujourd’hui directeur de l’agence Nice-Sophia Antipolis de Cushman & Wakefield, Antoine Pacchioni s’avoue enthousiasmé par l’ambition affi-chée par la Métropole d’orienter son développement économique vers l’innovation et espère voir la ville s’imposer comme véritable destination tertiaire nationale et internationale : « Comme en Californie, il faut que nous puissions associer soleil, recherche et technologie en profitant de la vocation internatio-

nale d’un territoire exceptionnel. » Et depuis sa fusion avec DTZ, Cushman & Wakefield sera l’un des brokers clés de ce marché.

Jean-Paul Gomis JEAN-PAUL GOMIS ARCHITECTURE

«  Je considère que l’attrait de mon métier est de découvrir des mondes variés, des pro-

blématiques, contextes, clien-

tèles, contraintes différents  » explique Jean-Paul Gomis qui a créé son agence à Nice en 1984. Celle-ci vient, entre autres, de livrer la clinique Saint-François, la résidence Maeterlinck ; des villas de luxe au cap d’Antibes et le centre culturel Beausoleil sont en chantier… L’ensemble des projets traduit la large palette d’activité de l’agence. L’archi-tecte se définit comme « un gestionnaire de contraintes  ». La prise en compte du contexte est essentielle aussi pour lui : lumière, odeurs, pay-sages… Autant de facteurs qui doivent être traduits dans l’architecture comme ils l’ont été dans l’histoire de Nice, mais dans la modernité.

Alexandre Verniers et Cyril MonteauLOCOPRO

Ce sont les deux régionaux de l’étape. Alexandre Verniers est titulaire d’un master en gestion de patrimoine obtenu à l’IAE de Nice et Cyril Monteau d’un BTS immobilier décroché à Antibes. Tous deux ont travaillé pour un acteur indépendant à Cannes puis ont décidé de créer leur propre structure en 2011. Baptisée Locopro, la société a réalisé 45 % des transactions en

locaux d’activités dans les Alpes-Maritimes

l’an passé et 23 % en bureaux. Cerise sur le gâteau, Locopro est devenu le

partenaire exclusif de JLL dans le département.

Renaud Savignard et Pierre-Michel Olivier BNP PARIBAS REAL ESTATE

Renaud Savignard et Pierre-Michel Olivier, c’est le duo gagnant des brokers de BNP Paribas Real Estate sur la métropole niçoise et les Alpes-Maritimes. Renaud Savignard débute chez BNP PRE comme consultant avant de diriger l’agence de Nice. Un poste qu’il exerce depuis plus de 17 ans. « Nous commercialisons les opérations ter-tiaires phares de Nice et Sophia Antipolis, et assurons à nos clients un accès à l'intégralité des opportunités du marché. La satisfaction et la fidélité de nos clients sont notre premier atout » assure-t-il. De son côté, Pierre-Michel Olivier – passé par France Construction et Promogim – a rejoint l’aventure BNP Paribas Real Estate (Auguste-Thouard à l’époque) en 1988 pour gérer l’investissement

en immobilier d’entreprise. D'abord sur la région Sud-Est, et courant des années 1990, il participe à la création et au développement de l'équipe investissement régions de BNP Paribas Real Estate qu’il dirige aujourd’hui. Il super-vise également la région Sud-Est et notamment Nice-Marseille-Montpellier où « la part de marché de BNP Paribas Real Estate est supérieure à 50 % et notamment sur Nice et Sophia Antipolis pour lesquels historiquement sur les dix der-nières années la part de marché est supérieure à 60 % » confie-t-il.

ET AUSSI...Subjectif et non exhaustif par définition, tout bon carnet d’adresses de la métropole niçoise se compose aussi de Caroline Lenigen (Liberté Commerce), Bruno Rey (Riviera Commerces), Jean-Philippe Pélissier (Ametis), Nadine Arbulu (BDP Marignan), Philippe Auroy (Bouygues Construction), Chantal de Vita (Caisse d’épargne Côte d’Azur), Fabien Ducasse (Caisse des dépôts), Camille de Guillebon (EY), Valérie de Mendiguren (Eiffage Immobilier Azur), Olivier Estève (Foncière des Régions), Jean-Loup de Verdière (Amundi), David Gignac (PwC), Pierre Sorel (Sogeprom), Laurent Van Lint (Stena), Christopge Péran (Vinci Immobilier)…

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74 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

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SURFEZ SUR L'INNOVATION

innovationimmobilier.com

CEEI, la méga-pépinière de Nice Côte d’Azur« Sur ce territoire, le premier et seul pilier économique était le tourisme et on ne voulait pas continuer ainsi, avance Véronique Paquis, adjointe au maire de Nice, déléguée à la Recherche, au Développement durable, à l’Écologie et à l’Environnement. Son deuxième pilier économique est donc devenu la recherche et l'innovation. » Pour réaliser cette vision, la Métropole Nice Côte d’Azur a créé en 2008 une pépinière, devenue en 2011 le Centre européen d’entreprises et d’innovation (CEEI) après l’obtention du label Business Innovation Center.

La mission du CEEI est d'héberger et d'accompagner des start-up, en aidant des entrepreneurs à réaliser leurs pro-jets. Pour intégrer le centre, une start-up doit ainsi être créée et immatriculée, présenter un caractère innovant, tech-nologique ou non, annoncer un potentiel de création d’au moins trois emplois dans les deux ans suivants la création et présenter un besoin d’accompagnement. « Notre but est de créer de la valeur sur le territoire par la création d'entreprise, explique Michel

Callois, chargé d’affaires au sein de la pépinière. Le CEEI est donc un maillon important dans le développement endo-gène du territoire. » Le centre a accompa-gné jusqu’à maintenant 112 entreprises, qui ont réussi à lever un total de 35 M€. Installé sur trois sites, il accueille actuel-lement une quarantaine de start-up, sur une surface totale de 4  600  m2  répar-tie dans les bâtiments Premium et The Crown, situés dans la technopole urbaine

Nice Méridia ainsi qu’au 27 Delvalle, dans l’Est niçois.

QUALISTEO MET LA DATA AU SERVICE DE LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

Créé à Nice en 2010, Qualisteo a intégré le CEEI en 2013 et remporté depuis plusieurs distinctions dont le Prix européen de l’innovation et le Prix smart grids France. Symbole du succès de l’approche prônée par le CEEI, la société compte désormais parmi ses clients 15 groupes industriels du CAC 40 et emploie une équipe de 25 personnes réparties entre son siège social à Nice et ses bureaux de Paris. « Nous installons un système non intrusif permettant de mesurer précisément les consommations énergétiques de bâtiments tertiaires ou industriels, explique sa CFO Élodie Bondi. Ces données sont ensuite remontées dans un logiciel de traitement et identifiées précisément dans le but de réaliser des économies d'énergie pouvant aller jusqu'à 30 % de la consommation. » Cette technologie 100 % française a permis à la société de recevoir l’an dernier le soutien du Programme d’investissements d’avenir de l’Ademe, dans le cadre de l’appel à projet Initiative PME Systèmes électriques intelligents. // LERL

Par Luc-Étienne Rouillard Lafond

SMART SERVICE CONNECT REMPLACE LE PANNEAU PAR UNE BALISES’affranchir des traditionnels et disgracieux panneaux « à vendre, à louer ». C’est l’ingénieuse idée de la start-up niçoise Smart Service Connect, qui a imaginé de les remplacer par des balises à l’aide de la technologie du beacon. Installées sur les copropriétés, celles-ci renvoient à une plate-forme qui permet

au professionnel de l’immobilier de renseigner les détails d’un bien via l’application dédiée « Immobilier Connect ». Un savoir-faire que Smart Service Connect, installé

au sein du CEEI (Comité européen d'entreprises et d'innovation)depuis août 2016, a par ailleurs décliné au sein des halls des immeubles niçois, autorisant ainsi

une meilleure communication entre les propriétaires et le syndic notamment. Lancé fin 2016 en partenariat avec la métropole et la Fnaim, ce service a

vocation à s’exporter hors de ses murs naturels. « Depuis quelques mois, ce sont environ un millier de logements qui sont couverts sur la métropole

niçoise pour un coût de 10 € par mois par balise. Mais notre marché, ce sont les 600  000  copropriétés françaises ainsi que le secteur de l’immobilier tertiaire  », soulignent ses deux fondateurs, Benjamin Mondou, par ailleurs franchisé de deux agences Century 21 à Nice, et

Emmanuel Souraud, qui préside aux destinées de Wacan. /SR

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Éric Léandri a cofondé Qwant en 2011. Depuis, le moteur de recherche français n’en finit plus de gagner des parts de marché dans l’univers internet. L’ingénieur nous dévoile une partie de la recette de son succès, partition dans laquelle le territoire de Nice occupe une place primordiale. Par François Perrigault

Éric Léandri, Qwant

Qwant, le Google niçois...

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ENTREPRENEUR ACTEURS

SON PARCOURS

De l’Afrique à l’Amérique latine en passant par l’Inde et l’Europe, Éric Léandri, ingénieur et spécialiste en sécurité, a travaillé à l’étranger pendant de nombreuses années. « En 2011, face à la mutation du moteur de recherche Google, nous avons lancé Qwant pour sécu-riser les données et la vie privée des utilisa-teurs tout en offrant l’ensemble des résultats du web et du social web », explique le cofon-dateur de la start-up. Après avoir franchi la barre du million de visites par mois en 2013, le moteur de recherche français a atteint le cap des 36 millions en 2017.

SON IMPLANTATION

Le siège de Qwant se situe à Nice depuis le début de l’aventure de la start-up. Dévelop-pant initialement 100  m², il fait aujourd’hui 600  m². «  Pour attirer des ingénieurs, vous devez leur proposer un cadre agréable, déve-loppe Éric Léandri. Et peu d’endroits le sont

autant que Nice sur la planète. Mes col-laborateurs ont accès à tous les com-

merces et services d’une grande ville, peuvent se détendre le week-end à

la mer ou à la montagne et ont accès à des logements proches de leur lieu de travail pour un prix raisonnable.  » «  Nous sommes à proximité de Sophia Antipolis, lieu qui rassemble une

dizaine de milliers d’ingénieurs. Nous pouvons ainsi recruter facile-

ment des collaborateurs qualifiés dès que nous en avons besoin », insiste-t-il.

SA VISION DU TERRITOIRE

« Tout ce qui est fait par la mairie, la Métro-pole, la French Tech Côte d’Azur, la chambre de commerces et d’industries locales et la team Côte d’Azur donne envie de vivre et tra-vailler sur le territoire de Nice », se félicite Éric Léandri. Et d’ajouter concernant son activi-té : « La qualité des infrastructures niçoises et l’état d’esprit exemplaire des collectivités nous permettent de réaliser de nombreux tests au ni-veau local avant de lancer nos fonctionnalités à grande échelle. »

SON AMBITION

Qwant vise une part de marché dans la re-cherche internet comprise entre 5  et 10  % sur le continent européen dans les deux ans à venir. Une dynamique qui devrait s’accom-pagner d’un vaste plan de recrutements. Alors que les effectifs s’élèvent actuellement à 60 collaborateurs, ils passeront à 80 dans les prochaines semaines et 250 en 2017 si les ob-jectifs de croissance sont tenus. « Nous reste-rons à Nice et devrions occuper une surface de 1 200 m² dès le mois de septembre », conclut Éric Léandri.

Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 75

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ACTEURS portrait // Georges Rocchietta - Groupe Atland

76 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

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SO NICE

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Il est Niçois et fier de l’être. Supporteur du club de football l’OGCN, ambassadeur de sa ville à Paris où il construit depuis 14 ans le groupe Atland devenu une référence dans l’industrie immobilière. À 53 ans, Georges Rocchietta a fait de sa passion pour la promotion immobilière un formidable tremplin pour créer un groupe axé autour de la création de valeur. Portrait d’un entrepreneur aussi attachant que visionnaire. Par Gaël Thomas

omme de nombreux Niçois, Georges Rocchietta trouve ses racines de l’autre côté des Alpes. Petit-fils d’immigrés italiens qui ont fui le Piémont dans les années 1930, issu d’un milieu modeste, il deviendra le premier de la famille à décrocher le baccalauréat. Inscrit à la fac de

Nice en 1982, c’est là, grâce à un ami, qu’il découvre l’immo-bilier et un métier qui représente pour le jeune homme « la quintessence de la liberté et de l’ indépendance » : promoteur ! Pour étancher sa soif, Georges Rocchietta va monter à Paris pour y faire une école de commerce – l’ISG – et intégrer Les Nouveaux Constructeurs, présidé par le charismatique Olivier Mitterrand, à l’occasion de son stage de 3e année. « J’ai été très impressionné par mes premières rencontres avec Olivier Mitterrand, cela reste pour moi un modèle d’entrepreneur. » La greffe prend à tel point qu’il est embauché à l’issue de son stage. Nous sommes en 1988, en plein boom immobilier. Georges Rocchietta débute par le b.a.ba de la promotion immo-bilière, la prospection foncière. Il va rapidement grimper pour intégrer la direction des programmes. Ses premières années professionnelles sont marquées par une autre rencontre, celle avec Lionel Védie de La Heslière directeur du développement chez Les Nouveaux Constructeurs, de 11 ans son aîné… son futur et indéfectible associé.

Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 77

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UNE VOLONTÉ D’ENTREPRENDREEmbarqué tout jeune dans une première aventure entrepreneu-riale, il est associé, aux côtés de Lionel Védie de La Heslière et d’Hugues de La Villemarqué, au lancement de Park Promotion. Concentrée sur Paris et sa première couronne, la jeune société spécialisée dans la promotion résidentielle connaît un démar-rage tonitruant que la grande crise des années 1990 va stopper en plein envol. Georges Rocchietta passe la crise… à Nice. À 27 ans, il monte de A à Z une filiale sur la Côte d’Azur. « J’ai tout appris pendant la crise », reconnaît-il aujourd’hui. La sortie de cette période difficile signe la fin d’un premier volet entrepreneurial, mais conforte le décollage de la carrière du jeune promoteur. Park Promotion est racheté en 1999 par le major Kaufman & Broad qui dans le même temps s’introduit en bourse. Une première pour un promoteur immobilier en France. « Chez KB, avec la cotation en bourse, j’ai pris conscience de la composante financière de notre métier et des obligations vis-à-vis des actionnaires. » Georges Rocchietta y rencontre trois grands professionnels. Guy Nafilyan, bien sûr, le P-DG qui a implanté le groupe en France à la fin des années 1960, considéré comme le sphinx de la promotion immobilière à l’orée du nouveau mil-lénaire. Joël Monribot, ensuite, le directeur général délégué que Georges Rocchietta vient de recruter comme senior advisor. Pierre Beauchef enfin, qui aura travaillé au sein des majors de la promotion, de Bouygues à Cogedim en passant par Kaufman & Broad.Kaufman & Broad juste-ment où Georges Rocchietta prend la direction générale de la branche logement, intègre le Codir, et s’impose comme l’un des nouveaux piliers d’un groupe en pleine boulimie. On lui confie les opérations de croissances externes - Frank Arthur, Sefima, First Promotion, Sopra Promotion… –, le promoteur connu à l’origine pour ses maisons bourgeoises devient l’un des majors du secteur. « J’ai beaucoup appris lors de ces opéra-tions de croissance externe, au-delà de la valorisation et de la négociation, l' intégration des équipes est une composante fonda-mentale. » Et pourtant…L’accumulation de galons ne semble pas avoir de prise sur Georges Rocchietta dont la volonté d’entreprendre est plus que jamais vivace. Fin 2003, il ferme la porte dorée de Kaufman & Broad pour lancer, avec son partenaire de toujours le pro-jet professionnel de sa vie. « La direction de KB et mes équipes ont été un peu surprises de ma décision. Mais je reste un indé-pendant dans l’ âme et il fallait que j’aille au bout de mon pro-jet personnel. »

LA CRÉATION D’ATLANDCe projet personnel, c’est Atland. Il démarre humblement, avec une première opération de restructuration d’un immeuble de logement dans le 11e arrondissement de Paris. Mais, il débute avec une vision, celle de créer un acteur global de l’immobi-lier « axé sur la valorisation d’actifs » autour de trois métiers :

la promotion, l’asset management et l’investissement. « C’est un modèle que j’avais imaginé dès le départ, qui, par sa complé-mentarité, se veut résilient et offre, grâce aux synergies des diffé-rents métiers, un fort potentiel de croissance », précise Georges Rocchietta. En moins de 15 ans, il n’a pas varié d’un pouce, mais c’est l’échelle qui a considérablement évolué. Aujourd’hui, le groupe Atland, c’est 110 collaborateurs, 50 opérations de pro-motion avec 3 300 logements en production et, en immobilier d’entreprise, 700 M€ d’actifs sous gestion, 4 SCPI et 2 OPPCI.Entre-temps, sa croissance aura marqué à la culotte celle de l’éclosion de l’industrie immobilière, avec à chaque étape ce petit plus qui le distingue de ses confrères. Atland va ainsi sur-fer sur la vague des SIIC, le statut qui a permis de sortir les foncières cotées de leur placard. La toute jeune entreprise va racheter, en 2006, Tanneries de France, petite société immo-bilière vivotant à la corbeille identifiée par Laurent Camilli qui va s’occuper de la structuration de l’opération. Dotée du statut SIIC, Foncière Atland s’invite sur le marché de l’investisse-ment en privilégiant les opérations de sale & lease back d’un genre un peu particulier. Elle va signer avec Keolis et Veolia

Transports des rachats de dépôts de bus ou encore avec Elis des blanchisse-ries. Des actifs alterna-tifs mais qui présentent l’avantage d’offrir des baux longs, une solide qualité de signature et qui mobilisent assez peu de fonds propres. La crise de 2008 ne vient pas remettre en cause un modèle économique bien assis. Foncière Atland va même accélérer ses inves-tissements au travers de

club deals, à l’exemple de l’acquisition du portefeuille Maaf de 285 sites avec la foncière belge Cofinimmo. Les fondations sont donc solides. Il est temps de construire le premier étage. Il faut toujours un peu de mortier pour financer le développe-ment. Il sera apporté par Edmond de Rothschild Investment Partners qui entre au capital du groupe en 2014. « C’est à la fois une reconnaissance de notre parcours et de nouvelles ressources pour accélérer notre croissance », souligne Georges Rocchietta.

LE BAL DES CROISSANCES EXTERNESDès l’année suivante, le groupe entame le bal des croissances externes par l’acquisition du groupe Voisin l’été 2015. Peu connue des professionnels, cette société de gestion règlemen-tée basée à Dijon détient un panier de SCPI dont les rende-ments caracolent en tête des classements de performance. Pour la dynamiser, Georges Rocchietta ira débaucher Jean- Christophe Antoine chez Perial. « L’acquisition de Voisin était stra-tégique dans le développement de notre activité d’Asset Management, c’ était une des dernières sociétés de gestion indépendante. » En 2016, il profite de la trêve estivale pour s’offrir l’un des anciens joyaux de la promotion immobilière, FRG (ex-Financière Rive Gauche), repris à la barre du tribunal après la chute de son actionnaire espagnol, Martin Fadesa. « Il a fallu tout boucler en un mois », savoure Georges Rocchietta qui voit dans cette acquisition le moyen de passer « un cap en taille et en valeur. »

" JE RESTE UN INDÉPENDANT DANS

L'ÂME ET IL FALLAIT QUE J'AILLE AU BOUT DE MON

PROJET PERSONNEL "

ACTEURS portrait // Georges Rocchietta - Groupe Atland

78 | Magazine Business Immo – #135 – Mai 2017

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" NICE C'EST UNE LANGUE, UNE HISTOIRE, UNE CULTURE FORTE "

Ce cap, il le passe aussi avec la multiplication des club deals. Les deux derniers illustrent la nouvelle dimension que prend son groupe. Avec le premier investisseur immobilier belge, AG Real Estate, il structure un OPPCI adossé à ces fameux dépôts de bus. Avec le premier fonds de pension néerlan-dais – PGGM – il lance un véhicule d’investissement dédié au bureau francilien avec une capacité d’investissement de 250 M€. Pour chasser de nouveaux capitaux internationaux, il n’a pas hésité à ouvrir une antenne à Londres, animée par Eve Chow, une ex-Forum Partners. « Nous sommes devenus un acteur crédible du marché de l’ investissement grâce à notre track-record et surtout notre implication capitalistique dans les opérations que nous initions », expose-t-il humblement. Cette nouvelle dimension se mesure aussi à l’aune du cas-ting du groupe. Georges Rocchietta a su convaincre Olivier Piani, ancien patron d’Allianz Real Estate, ou encore Christian Delaire, ex-Generali Real Estate et AEW Europe, de le rejoindre pour muscler la gouvernance du groupe et participer aux réflexions stratégiques. Une dream team que Joël Monribot devrait rejoindre très prochainement. « C’est mon côté méditer-ranéen. Je suis très attaché aux conseils des anciens », s’amuse-t-il.Au-delà du casting, la prochaine étape vise à impliquer les collaborateurs du groupe sur le plan capitalistique et « faire partager l’aventure à ceux qui m’accompagnent », avance celui qui veut continuer de grandir.

UN HOMME DE PASSIONInconditionnel du ballon rond, Georges Rocchietta est depuis sa tendre enfance un supporteur de l’OGC Nice, nostalgique du stade du Ray qu’il fréquentait adolescent, admiratif du parcours de son club aujourd’hui dans le championnat de France, demain en Coupe d’Europe. C’est autour de cette passion commune avec Patrick Laforêt, président du groupe Voisin et administrateur du Dijon Football Côte-d’Or, qu’il conclura l’acquisition de la société de gestion. Quand il foule les terrains, une à deux fois par mois avec les collaborateurs d’Atland, c’est bien évi-demment avec le no 10 floqué dans le dos, le numéro du meneur de jeu. Son autre passion, c’est l’automobile. De collection s’entend. Cette année encore, il a pris le volant d’une MGB de course de 1964 pour faire son traditionnel Tour Auto.Très attaché à Nice, Georges Rocchietta préside l’association Lou Mesclun (le mélange) qui fédère les Niçois de Paris et vise à tisser des liens avec les milieux éco-nomiques de la capitale. « Nice, c’est une langue – la seule à l’ échelle d’une ville –, une histoire, une culture forte. » Mais quand il s’agit de business, pas de mélange. « Nice est une ville que nous regardons en inves-tissement mais nous n’avons pas l’ intention pour l’ instant d’y développer notre métier de promoteur. » Marié à une Niçoise rencontrée à l’université, père de deux enfants, un garçon en école de commerce, une fille étudiante à Londres, Georges Rocchietta est l’un de ces exemples d’en-trepreneurs montés à Paris pour réussir. « Ma vraie réussite, elle est davantage intellectuelle que financière. Elle est d’avoir réussi à attirer des talents. Demain, elle sera de les faire grandir. »

BIOPRÉSIDENT DU GROUPE ATLAND

53 ans

Né le 24 juin 1964

PARCOURS PROFESSIONNEL :

Depuis 2003 : président du groupe Atland

DG de Kaufman & Broad (Collectif Île-de-France)

DG de Park Promotion

Mai 2017 – #135 – Magazine Business Immo | 79

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