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PubliéparJUNOPUBLISHING
19avenueduMaréchaldeLattredeTassigny,92100Boulogne-BillancourtTel:0139607094
Siret:81915437800015Catégoriejuridique9220Associationdéclarée
http://juno-publishing.com/Tourments#2Copyrightdel’éditionfrançaise©2017JunoPublishingCopyrightdel’éditionanglaise©2015VictoriaAshleyTitreoriginal:SomethingforthepainthepainTraduitdel’anglaisparEmilieB.RelecturefrançaiseparValérieDubaretJadeBaiserConceptiongraphiquedelacouverture:©2017FrancesscaWeber.
Premièreéditionfrançaise:septembre2017Premièreédition:septembre2015
ÉditéenFrancemétropolitaine
TabledesmatièresAvertissements
Remerciements
ChapitreUn
ChapitreDeux
ChapitreTrois
ChapitreQuatre
ChapitreCinq
ChapitreSix
ChapitreSept
ChapitreHuit
ChapitreNeuf
ChapitreDix
ChapitreOnze
ChapitreDouze
ChapitreTreize
ChapitreQuatorze
ChapitreQuinze
ChapitreSeize
ChapitreDix-Sept
ChapitreDix-Huit
ChapitreDix-Neuf
ChapitreVingt
ChapitreVingtetUn
ChapitreVingt-Deux
ChapitreVingt-Trois
ChapitreVingt-Quatre
ChapitreVingt-Cinq
ChapitreVingt-Six
ChapitreVingt-Sept
ChapitreVingt-Huit
ChapitreVingt-Neuf
ChapitreTrente
ChapitreTrenteetUn
Àproposdel’Auteur
Résumé
Avertissements
Ceci est une œuvre fictive. Les noms, les personnages, les lieux et les faitsdécritsnesontque leproduitde l’imaginationde l’auteur,ouutilisésdefaçonfictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existées,vivantes ou décédées, des établissements commerciaux ou des événements oudeslieuxneseraitquelefruitd’unecoïncidence.
Cetebookcontientdes scènes sexuellementexplicitesetun langageadulte, cequipeutêtreconsidérécommeoffensantpourcertainslecteurs.Ilestdestinéàlaventeetaudivertissementpourdesadultesseulement,telsquedéfinisparlaloidupaysdanslequelvousavezeffectuévotreachat.Mercidestockervosfichiersdansunendroitoùilsneserontpasaccessiblesàdesmineurs.
Remerciements
D'abordetavanttout,j'aimeraisremerciertousmesfidèleslecteursquim'ontapportéleursoutienaucoursdesdeuxdernièresannéesetm'ontencouragéeàcontinueràécrire.Vosmotsm'onttousinspirépourfairecequej'aimeetapprécie.Chacundevoussignifiebeaucouppourmoi,etjeneseraispaslàoùjesuissisansvotresoutienetvosmotsgentils.Jevoudraiségalementremerciermonami,l'auteurdelasérieFateetmonéditrice,CharisseSpires.Elleaconsacrébeaucoupdetempsàm'aideràrassemblercettehistoire.J'aidelachancequ'elleaitfaitpartiedece voyage avec moi. S'il vous plaît, lisez ses livres. Elle m'a montré un tel soutien à travers tout ceprocessusetceseraitsympadepouvoirluirenvoyerlafaveur.Seshistoiressontmagnifiquementécritesetunechosequelemondenedevraitpasrater.MonincroyableetmerveilleusePA,AmyPrestonRogers.Ellem'aaidédèsledébutdeTourments#2etesttombéeamoureused'Alexavanttoutlemonde.Sonsoutienabeaucoupsignifiépourmoi.Aussi, tousmes bêta lecteurs etmes amis qui ont pris le temps de liremon livre et deme donner desindicationstoutaulongdeceprocessus.Vousm'avezplusaidéenm'encourageantquevousnelepensez.KellieRichardsondeKinkyGirlsBookObsessionsaégalementétéincroyableetm'asoutenuepourcontinueravecl'histoired'Alex.Mercibeaucouppourça,Kellie!Best-sellersetBeststellarsofRomancepouravoirorganiser le dévoilement dema couverture, la tournée du blog et le lancement le jour de la publication.HettyWhitmoreRasmussenaparticipégrandementàlaréalisationdecelivre.Vousl'aveztousfait.Mercibeaucoupàvoustous..J’aimerais remercier une autre de mes amies, ma merveilleuse PA, Amy Preston Rogers. Cela a étémerveilleuxde travailler avec toi et tum’asaidéede tantde façons.Tues lameilleurePAqu’onpuissedemander.Merciàmonpetitami,àmesamisetàmafamilled’avoircomprismeshoraireschargésetavoirétélàpourmesoutenirdanslapartielaplusdifficile.Jesaisquecelaaétédifficilepourtoutlemonde,etvotresoutiensignifietoutpourmoi.Enfinet surtout, je tiensà remercier tous lesmerveilleuxbloggersquiontpris le tempsdesoutenirmonlivreetd’aideràdiffuserlanouvelle.Vousfaitestoustellementpournouslesauteursetc’estgrandementapprécié.J’airencontrétantd’amissurlechemin,etvousneserezjamaisoubliés.Vousêtestop.Jevousremercie!
TOURMENTS#2
VictoriaAshley
ChapitreUn
ALEX
Je remonte la braguette de mon jean préféré, et saute dans mon pick-up enm’excusantauprèsdeJade.Çacommençaitàdevenirassezchaudlorsquemontéléphones’estmisàsonner,etquej’aivuquec’étaitTripp.Jemesuisefforcédel’ignorer,maischaquefoisqu’elleappelle,jelaissemoncœurparler…mêmesijesuisnuetdurcommelapierre.
Etmerde!Ellevamelefairepayerplustard!Lorsque j’ai finipar répondre,Trippm’ademandéde la rejoindreànotre
bar favori.Elleaditquec’était important, c’estpourquoi jeme retrouveassisdansmavoiture,avecuneJadefurieusequimebalancemontee-shirtauvisage.
—Non?maisquifaitça,hein?Perchéesurseshauts talons,ellesepencheets’agrippeàmavitre, tandis
que je jette mon tee-shirt sur le siège passager. Elle laisse échapper un longsoupiretdétourneleregard,embarrassée.
— Aucun homme sensé ne part en plein acte pour aller voir une autrefemme.Qu’est-cequi te fait croirequecetteoccasion se représentera ?Est-cequetuparsduprincipequetuaurasuneautrechance?
Elleseretournepourmefaireface,enramenantsescheveuxnoirsderrièresonoreille.
—C’estça,Alex?Hein?Jemets la clé dans le contact et observe sa poitrinemonter et descendre
rapidement.Elle semble en colère,mais ses yeuxpleins de désir scrutentmesbrasetmontorsetatoués.Soncorpsasoifdemescaressesetenveutplus:c’estévident.Vu la façondont il répondaitaumiendans lachambre, jesuiscertainquesijevoulais remettreça, iln’yauraitaucunsouci.Laquestionest :est-cequej’enaivraimentenvie?
—ÉcouteJade,jetel’aidéjàexpliqué:quandundemesamism’appelleetme dit qu’il a besoin demoi… je fonce. Non pas que ça te regarde, mais jeconnais Tripp depuis l’âge de huit ans : si elle a besoin de moi, rien ne me
retiendra.Monregardseposesursesseins,etj’humectemeslèvres.Aussiexcitéque
jepuissel’être,laraisonl’emportesurmonsexelorsquecelaconcerneTripp.—Pasmêmeunplancultorride.Jetournelacléetdémarrelemoteur.Elleémetunlégergrognement.—Tugrogneraslaprochainefois!Ellepassesalanguesursesdentsparfaitementblanches,reculed’unpas,et
placesesmainssurseshanches,pendantquejesorsdel’allée.Aucundoute,elleestfollederage,maiselles’enremettra!Elless’enremettenttoujours.Cen’estpas lapremière foisque jemebarreaubeaumilieud’unepartiede jambesenl’airpourprendresoindeTripp.Etceneserapasladernière.Quecesoitdansunascenseur,dansunbureau,des toilettespubliques…engrosn’importequelendroitoùl’onpeutfairel’amour.C’estlanormepournous,nousfonctionnonscommeçadepuistoujours.
J’arrivechezBlue’s,sautedemonpick-up,enfilemontee-shirtetpasseparlaportedeservice.Lebarestpratiquementvide,jerepèredoncimmédiatementTripp une fois à l’intérieur.Elle est déjà installée à l’extrêmegauche du bar :notreplacehabituelle.
Nosyeuxsecroisent;lesvoirs’illuminermeconfirmequej’aibienfaitdevenir.C’esttoujourslecas,quandçalaconcerne.
—Merdealors,jecroisquetuasbattuunrecord!Ellejetteunœilàsontéléphone.—Tu asmis au total cinqminutes et trente-neuf secondes.Çamedonne
l’impressiond’êtreimportante!Ses lèvrespleines, légèrement rosées,mesourient lorsqu’ellese lèvepour
venirversmoi.Je ne peux pas m’empêcher de remarquer combien elle a l’air sexy
aujourd’hui dans sa petite robe blanche, courte et moulante, qui souligne lescourbesdesoncorpsderêve.Cettevueprovoquequelquechosechezlesautreshommes, quelque chose d’incontrôlable. Je dois admettre que je n’ai jamaisrencontréuneaussibellefemmedetoutemavie.Toutchezelle,des tachesderousseurdesonpetitnezàsesyeuxbleusintenses,respirentlaperfectionpourmoi.
Ellem’enlace,etjelaserrecontremoisansmêmeypenser.Jepeuxsentirundouxparfumdevanille:celuidesonshampooingetdesongeldouche.Jenemelassepasdeceparfum.Noussommessisouventensemblequecetteodeurhantemêmemesrêves.
Aprèsquelquessecondes,ellesedégagedemonétreinteetpasselentementlamaindansmes cheveux, en les tirant légèrement. J’aime lorsqu’elle fait ça.Cela fait partie des choses quim’excitent, et j’ignore comment c’est possible,maisapparemment,ellelesait.
Sonpetitnezseretrousse,etd’unregardellecomprendtout.—Tescheveuxenbataillemelaissentpenserquejet’aiencoreinterrompu
enpleinsébats…jemetrompe?Elle se penche et place son nez contremon cou, le passe juste sousmon
oreilleets’arrête.Sarespiration,sesgémissementsmedonnentlachairdepoule.Ellefinitparseretirer,ethumecteseslèvres.C’estincroyablementséduisant,etelleneleréaliseprobablementpas.
—Ettusenssibon…j’enconcluequej’airaison?J’aicrucomprendrequebeaucoupdefillessefaisaienttatouercesdernierstemps.
Eneffet,maisjenevaiscertainementpasparlerdeçaavecelle.Décidé à éviter sa question, je me dirige vers le petit box, m’assieds, et
attendsqu’elle s’installe en facedemoi. J’ai besoindemettrede l’ordredansmesidées,demecontenir.Partiralorsquel’onsetrouveaubeaumilieud’unepaire de cuisses longues et élancées, sans même pouvoir finir ce qu’on avaitcommencé, est moins facile qu’il n’y paraît. J’attrape la bière qu’elle avaitcommandéepourmoi,laporteàmeslèvresetl’incline,toutenme«réajustant»souslatable…
L’air intrigué,elleboitunegorgéedesondaïquirietm’examinedelatêteauxpieds,légèrementamusée.
—Jeprends çapourunoui. Je te connaispar cœur, tombeur, pas besoind’explication!
—Ouais…Etelleétaitfurax!Ellem’apratiquementvirédechezellealorsquej’étaisàpoil!J’aieudelachancequ’elleneplantepassestalonsaiguillesdansmaqueue!
Jeposemabièredevantmoietluilanceunregardinterrogateur;ellesourit
d’un airmoqueur et se couvre la bouche. J’attendsqu’ellemeparle de cequiétait si important,mais elle boit une autre gorgée de son verre, lèche le siroprougequicoloreseslèvres,puisjoueavecsapaille,commesinousn’avionsriend’autreàfairequederesterassisicitoutelajournée.Elleessaiederemettrecetteconversationàplustard,maisnepeutrienmecacher.J’insiste:
—Alors?Dis-moitout.Unpetitrireluiéchappe:— On est un peu impatient, aujourd’hui ? dit-elle en s’installant
confortablement dans son siège, essayant de prétendre que tout va bien.Nousn’avonsriend’autreàfaire!Entoutcas…pasmoi.
—Tuasditquec’étaitimportant.Qu’est-cequisepasse,Tripp?Vousallezrompre,Lucasettoi?
Je tique, tente d’avoir l’air inquiet, mais intérieurement, je me réjouis etespèreavoirraison.Elleesttropbienpourlui,maistropaveuglepourleréaliser.
Sonsourires’élargit;ellesecouelatête.—Oh,jet’enprie!Tusaisquecen’estpaslecas,ettechniquement,nous
nesommespasun«couple».Jeveuxdire…cen’estpassérieuxentrenous,entoutcas,paspourlemoment.Nem’obligepasàmerépéter,bonsang!
Ellemarqueunepauseetcommenceàjoueravecsaqueuedecheval.Ellelefait toujours lorsqu’elle est nerveuse. C’est vraiment adorable ; ça me donneenviedel’attraperetdelaposersurmesgenoux.
—D’ailleurs…Lucasm’ademandéd’emménageravecluil’autrejour.Ilatrouvéunemaisongéniale–apparemment,c’estuneaffaire–etveutrendresonappartement. Avoue que ce serait dommage de laisser passer uneoccasionpareille!
C’estuneblagueouquoi?!À ces mots, mon cœur s’arrête ; j’ai besoin de quelques secondes pour
répondre.—S’ilteplaît,dis-moiquetuasditnon!Je prends une longue gorgée de bière, avale, en prends une autre en la
regardantdroitdanslesyeux.Moncœurbatàtoutrompre,etcelamegêne.Jen’aimepasletourqueprendcetteconversation.
—Tuasbienrefusé,n’est-cepas?—Alex!Pourquoidevrais-jerefuser?Çamepermettraitdepartirdechez
matante.Jeviensd’avoirvingtetunans.Quellepersonnesenséechoisiraitderesteràlamaison,plutôtqued’êtrelibre?Jet’enprie!
—Jevaistedonnerunebonneraison,laseuledonttuasbesoin–ettusaisquejenet’induiraisjamaisenerreur.
Elle sepenche au-dessusde la table et approche sonvisagedumien.Sesyeuxpassentlesmiensaucrible,medéfient.
—Ohoui,«AlexCarter»!Etquelleestcetteraison?Tusemblestoujourssavoircequiestbonpourmoi,alorsvas-y,éclaire-moi!
Je me penche encore plus, afin que ma bouche effleure pratiquement lasienne,puism’arrête,ethumectemeslèvres.Elleposesonregardsurelles,lèvenerveusement les yeux, puis se focalise de nouveau sur les miens. Dans unmomentdefaiblesse,jemanquedesortirmalanguepourlapassersurseslèvres,maisjemeretiens.
—Voussortezensembledepuismoinsd’unan.Tuestropjeunepourvivreavecunhomme,aveccethomme!C’estunetrèsmauvaiseidée.Jen’approuvepasdutout,Tripp.Jenepeuxpas!
Elle frotte son nez contre le mien, avant de l’embrasser et de sourire,commesiellesavaitdéjàcequej’allaisluidire,etavaitpréparésaréponse.Çanem’étonnepas.
—C’estexactementpourcetteraisonquenousauronschacunnotreproprechambre.Lamaisonenatrois,avecunepiscineintérieure,etextérieure.Ilyamêmeunepiècesupplémentaire,assezvastepouryinstallerunetabledebillard,deséquipementsdesport…outoutcequel’onveut.C’estlamaisonidéalepourfaire la fête !Nous sommes jeunes et fous, non ? J’ai envie de vivre de cettefaçon pour une fois. C’est le moment de s’amuser, de se détendre, avant des’installerpourdebonetdesecomporterenadulte!
Je passe une main dans mes cheveux, bois une gorgée de mon verre, etsecouelatêted’unairgrave.
—Jen’aimepasl’idéedevousvoirvivreensemble,Tripp.Jesaisquevousn’êtes pas vraiment un « couple »,mais il pourrait commencer à se montrerpossessifunefoisqu’ilsauracequec’estquedet’avoiràsescôtéschaquejour.Je ne lui fais pas confiance. Il ne temérite pas, et, concernant ce point,mon
opinionnechangerapas.—Tuessérieux,Alex?Ellesemblelégèrementchoquéeetconfuse.Jevoisbienquejel’aiénervée,
maisellesecalmeraetfiniraparcomprendremonpointdevue.C’estcequ’ellefait engénéral. Je suis toujourshonnêteavecelle,mêmesi ça lablesse. Jenepeuxpasfairesemblant.Elleabesoind’honnêteté.
— J’ai connu Lucas lorsque j’avais quinze ans, tu le connais toi-mêmedepuisl’âgedeseizeans.Jenevoispascequitegêne!
—Oui, et je te connais depuis l’âge de huit ans.C’estmon devoir de teprotéger. Je considère que le fait d’emménager ensemble n’est pas une bonneidée.Jen’aimepasça,etjepensequetunedevraispaslefaire.
Elleselèveets’assiedprèsdemoidanslebox.Ellepassesesbrasautourdematailleetposesatêtesurmonépaule,puislèvelesyeuxetmeregarde.
— Et si je te disais que nous ne serions pas que tous les deux ? Ça terassurerait?
Jepenchelatêteetm’abîmelavueàforcedelafixer.Jepréfèrevaguementcetteidéeàlapremière,maisçanemeconvienttoujourspas.Jelalaissetoutdemêmefinir.
—Jet’écoute.— Nous voulons que tu viennes vivre avec nous. Ce sera mon premier
« foyer », et sans toi dans les parages, quelque chose clocherait. Allez, je teprometsqueceseramarrant!
Jelaisseéchapperunsoupirdefrustrationetsecouelatête.Jen’airienvuvenir,etjenesaisvraimentpasquoipenser.
—Çameparaîtsacrémentcompliqué,bébé.Colocataires,touslestrois…etil estd’accordavecça?Tunecroispasqu’il finirapardevenir jalouxenmevoyantmebaladeràpoildanslamaison,etattirertonattention?Jenevoudraispasluifairehonteetledémoraliser!
Ellemedonneuncoupdecoudequimefaitbondiretrecracherlagorgéedebièreque jeviensdeprendre.Ellebaisse lesyeuxsurmontee-shirtdésormaismouillé,couvresabouched’unemainetrit:
—Tun’espasdugenreàtebaladeràpoil,alorsferme-la!
Elleseredresseetmeregarded’unairinterrogateur,tandisquejefroncelessourcils.Ah-ah,ondiraitquej’aipiquésacuriosité!
—N’est-cepas?Ouj’airatéquelquechose?Jeluidemandeenricanant:—Tuveuxvraimentsavoir?Elleritnerveusementavantdesedéplacerdanslebox,pourmefaireface.
Ellepressesongenoucontremajambe,saisitmacuisseetlapresse,afindemefairecomprendrequ’elleveutquejesoissérieux.
—Écoute, tu sais quel genre de relation Lucas etmoi avons. Je ne voisdoncpas cequi te fait croirequ’il deviendra subitement jaloux !D’ailleurs, ilsaitparfaitementquenoussommesseulementamis.Nousnousvoyonstouslesjours,etilnes’estjamaisplaint.Nousavonspasséunaccordpourlemoment,etçamarche.Crois-moi!
Jem’appuiecontrelemuretcrispemamâchoire,enétudiantsesyeux.Touteneuxmedonneenviedem’effondrer.
—Mouais…Jenesuistoujourspasd’accordavecvotrepetitarrangement,maispuisquejeteconnaissibien,jecomprends.J’auraissimplementaiméquecesoitdifférent.
Tripp a euune enfancemerdique, je ne la blâmedoncpasdenepas êtreproche de grandmonde. Je la comprends parfaitement. Ses junkies de parentsl’ont abandonnée à l’âge de sept ans, et elle vit depuis avec sa tante Tara.Lorsquejel’airencontrée,ellesesentaitseule,dévastée.Satanteavaitunboulottrès prenant, et elle n’avait pas d’autre famille. Je suis devenu sa famille. J’aiprissoind’elle.
Quand Lucas et elle ont accroché il y a moins d’un an, et que ça acommencéàdevenirsérieux,elleluiaditqu’ellen’étaitpasprêteàs’engager,mais qu’elle l’appréciait sincèrement.Elle nepouvait simplement pas lui faireune place, s’ouvrir à lui. Ne pas lui accorder plus de temps lui a donnél’impressiond’êtreégoïste,alorselleadécidéqu’ilvalaitmieuxquecenesoitpas sérieuxdans unpremier temps. Ils se sontmis d’accord sur le fait que ceserait une relation « libre », du moment qu’ils étaient honnêtes l’un enversl’autre.Celanem’avaitpaspluàl’époque,etçanemeplaîttoujourspas!
Je détestais par-dessus tout le fait qu’elle ait dû faire preuve de tantd’abnégation pour le satisfaire : si elle comptait vraiment pour lui, il n’aurait
jamaisdûacceptersaproposition!Ilauraitdûluidirequ’ill’attendrait.C’estcequej’auraisfait.
Elleserremacuisseplusfortetseblottitcontremoi.—Je sais, je sais. Je lui aidemandéd’êtrepatient etdenousdonnerune
année.Noussommestouslesdeuxjeunes,etjen’aipasdutoutenviedequelquechosede sérieux. Je saisque tunecomprendspasmon raisonnement,maisçamarchepournous. Jen’aipasdepression, et jem’amuse ! Jeneme senspasobligéedefairesemblantaveclui,commeavectantd’autres,tuvois?Ilnemepresse pas, neme demande pas plus que ce que je suis prête à donner. Noussommestouslesdeuxd’accordlà-dessus.
Elles’arrêteetmelanceunsourirediabolique.—D’ailleurs…ilnousarrivemêmedecoucheravecd’autrespersonnes,de
tempsentemps,histoiredenouschauffer.Toutvasivite…Donccommetulevois,iln’yaaucuneraisonpourqueLucassoitjalouxets’enprenneàquelqu’und’autre.Toutirabien!
Je tarde à finir ma bière, le temps d’assimiler toutes ces informations.Pourquoi cette situationme gonfle-t-elle à ce point ? Jusqu’ici, je croyais quec’était seulement Lucas qui s’amusait de son côté. Je n’ai jamais pensé à luidemandersiellefaisaitdemême…
—D’accord,doncsijecomprendsbien,tulaissesd’autresgarsposerleursmainssurtoi,etLucasleslaissefaire,sansavoirenviedelesétrangler?
Rien que d’y penser, j’en ai mal au cœur. Imaginer d’autres hommesprendreleurpiedavecelle,justepours’amuser,m’insupporte.
—Tunem’enasjamaisparlé.Jenepensaispasquetuavaisbesoindeça…Je ne peux pas prétendre que çame plaît. J’espère que vous vous protégez...Putain,Tripp!
—Cen’estpas aussigraveque tu l’imagines !Cen’estpasparceque jesuisunefillequejen’aipasledroitdem’amuserdetempsentemps.Tunetegênespastoi-même,etjenetejugepas!
Ellesecouelatêteetrepoussemonbras,offensée.Ellen’apastort,jen’aipasledroitdelajuger…maisc’estvraimentdifficile.
— Nous sommes jeunes, Alex. Il n’y a rien de mal à faire quelquesexpériences.Cen’estarrivéquedeuxfois,maistuvoisoùjeveuxenvenir?Ce
n’estpascommesijeleurtaillaisunepipe,oucouchaisaveceux,merde!Nousnefaisonsquenousembrasser,etnoustoucherunpeu.Lucasestleseulavecquijecouche,etnousutilisonstoujoursdespréservatifs.Chaquefois.
Malgrétout,jenepeuxpasm’empêcherdel’imaginerentraindefairedessaletésàd’autreshommes.Cettepenséemerendfurieux.Cequimechoqueleplus,c’estqu’ill’accepte,etqu’ilveuilleenfaireautant.Jetueraipourêtreàsaplace!J’aitoujourssuqu’untrucclochaitchezceconnard.
—Ouais,enfin,sij’étaistonmec…Jemarqueunepauseetinclinemabière.—… je peux t’assurer que je serais le seul à te donner du plaisir ! Je
protège et prends soin de ce qui est àmoi, et tu n’aurais besoin de personned’autre pour te satisfaire. Je serais tout à toi… n’importe quand, n’importecomment,etn’importeoù!
Ellerougit,etpendantuneseconde,jeremarquequ’elleessaiedereprendresonsouffle.Mesmotssemblentluifairedel’effet,maisjenesuispascertaindecomprendrecequecelasignifie,oucequej’aimeraisquecelasignifie.
—Maisbon,cen’estquemonavis.Tusaisqueltyped’hommejesuis.Jenesuispasdugenreàpartager.Enfin,sic’estcommeçaquetuprendstonpied,pourquoipas?
— Pourquoi t’énerves-tu ? Tu savais parfaitement quel type de relationLucas etmoi avions ! En ce qui nous concerne, lui etmoi, rien n’est certain.Nous ne faisons que nous amuser, tant que nous le pouvons. Il n’y a aucuneraisondes’emporter!Soit,nousnousengageonsl’unenversl’autre,soit,nousrestonsamis:pasdeprisedetête!Etsijamaisçanemarchepas,çanouséviteradegâchernotreamitié.C’estsanspression…
Elleboitunelonguegorgéedesonverre,toutenmeregardant,l’aircurieux.Je suis fou de rage. La façon dont Lucas la traite me donne envie de le
secouerviolemment.— C’est juste que je ne comprends pas pourquoi Lucas, qui te connaît
depuis six ans, n’éprouve pas commemoi le besoin de te protéger ! Tripp, jem’en prendrai à quiconque te fera souffrir. Tu es tout pour moi. Je t’ai vuegrandir, ces treize dernières années. Tu es l’une des personnes les plusimportantesdemavie.J’aiété,etseraitoujourslàpourtoi.Mêmequandjesuisparti…pour régler ce « problème», je continuais à t’appeler et àm’inquiéter
pourtoi,pratiquementtouslesjours.Leschosesontunpeuchangédepuis,maispasautantqueça.Laseuledifférence,c’estquetuesencouplemaintenant,ouentoutcasquetubaisesaveclui.Maisjesuistonmeilleurami.Jeteprotégerai,toujours.
Ellearaison.Cen’estpasaussiterriblequejeleprétends,maisjenepeuxpasm’enempêcher.Imaginerqueplusd’ungarçonsoitautoriséàlatouchermemethorsdemoi.Je lacomprends totalement,maisdans l’immédiat,décidedem’obstiner.
Ellesaisitmonbrasetyappuiesatête.—C’estlaraisonpourlaquellejet’aimetant!Jesaisquetumeprotégeras,
et c’est aussi valable pour toi : tu pourras toujours compter sur moi. Voilàpourquoi jeneveux pas seulement que tu emménages avecnous,mais j’enaibesoin.Jesaisquetutefaisassezd’argentavectestatouages,etqueresterdanscettemaisontefaitencoresouffrir.Viensetresteavecmoi,s’ilteplaît…LaisselamaisonàMemphisetLyric.Jeteprometsqueceseraamusant!
Je la regarde et déglutis,maisneprononcepasunmot.Ma tête tourne sivite que j’ai envie de planter mon poing dans un mur. C’est complètementstupide ! Jem’apprêteàprendreunedécisionstupideparceque je tiens tropàelle.J’ail’impressionquevivresouslemêmetoitqu’eux,etvoirLucasramenerd’autresfillesàlamaison,m’amèneraàlemépriser,mêmesiellesoutientqu’ilsont«passéunaccord».SansoublierqueTripppourraelle-mêmerentreravecd’autresgars.Jenepourraipaslesupporter.
—Allez, s’il teplaît ! Je saisque tu adoresnager.Et tupourras ramenerautant de filles que tu le souhaites ! Tu pourras même faire l’amour dans lapiscine, je m’en moquerai totalement ! Je veux juste que tu sois là. Tout estpermis…
J’aspiremalèvreinférieureetsourisenmereprésentantlascène.Çasemblemoinsangoissantprésentédecettefaçon…Etpuis,jepourraiveillersurelle.
—Quellesfilles?—Oh,jet’enprie!Ellearboreunlargesourire.—Les fillesne te supplientpasseulementde leur faire l’amour :elles se
bouffent carrémententreelles, commedesputainsdezombies,pouravoirunechance!Jesuispresquecertainequ’ilyaeuquelquesluttesàmortpourtoi...Tu
essexyàfairedamnerunesainte,ettulesais!Elletapoted’undoigtmesjouesetrépondàmonsourire.—Regardez-moicesfossettessexyetcestraitsd’unebeautéremarquable!
Je t’aivupasserd’unpetitgarçonauxcheveuxenbataille, lesbrasballants,àl’undeshommeslesplussexysurlesquelsj’aiposélesyeux!Jen’arrêtepasdete ledire, tu saisque jene te cache rien.S’il teplaît,mon-très-cher-ami-à-la-beauté-époustouflante…
Ellemefaitlesyeuxdouxenbattantseslongsetépaiscilsnoirs.Ilnem’enfautpaspluspourcéder:jesuisprêtàfairetoutcequ’elleme
demandera.D’ailleurs,ellearaison:ilesttempsquejelaisseunpeud’intimitéàMemphisetLyric.Putain!Ellesaitcomments’yprendrepourmeconvaincre.
—Bon…oùsetrouvecettesatanéemaison?Folledejoie,ellebonditpratiquementhorsdesonsiège.—Jesavaisqueçamarcherait!Çamarchetoujours.Ellemeprendlamainetm’attirehorsdubox.—J’aiundoubledesclés.Jevaist’yconduirepourquetupuissesfairele
tour.—D’accord...Jesouffle,toutenréglantlesboissons.—Yaintérêtàcequ’ellesoitgéniale,Tripp…Etc’estladernièrefoisque
tesbattementsdecilsmarchentsurmoi!—Hm-hm,oui,biensûr!Ellesourit,conscientequejeraconten’importequoi.—Suis-moi,tombeur.»Ohlàlà,maisdansquoimesuis-jefourré?
ChapitreDeux
TRIPP
Moncœurbatsifortquej’aidumalàmeconcentrersurlaroute.Alexmesuitavecsonénormepick-up;jen’arrêtepasdeleregarderàtraverslerétroviseurpour analyser l’expression de son visage. Je ne m’attendais pas à ce que lapropositiondeLucas,etnotrerelationlibrelecontrarientàcepoint.Jen’auraisjamaisacceptédevivreavecLucassi jen’avaispassuaveccertitudequ’Alexemménagerait avecnous.Alex etmoi sommes comme« connectés ». Il feraittoutpourmoi,etj’enferaisautantpourlui.
Nous avons grandi ensemble, avons tout expérimenté ensemble, jusqu’ànotrepremierbaiser.Jen’avaisqueonzeans,luidouze,etpourtant,c’étaitaveclui.Riennepeut remplacer ça. J’avais tellement peur quepersonneneveuillejamaism’embrasser…Dèsquej’aiconfiémacrainteàAlex,ilasouri,humectéseslèvres,etm’aattiréecontreluipourm’embrasser.C’étaitdoux,réconfortant,et fini avant que je reprennema respiration. Nous n’en avons jamais reparlé,maisçamehanteencoreaujourd’hui.Certes, j’étais jeune lorsquec’estarrivé,mais ce que j’ai ressenti reste inoubliable. Il s’est proposé, s’est assuré que jesachequ’iltenaitàmoi,qu’ilseraittoujourslàpourmoi.Jel’aimepourcela.Etl’aimeraistoujours.
Etlà…c’estexactementpareil.Jeveuxvraimentqu’ilsoitlàpourcegrandmoment.Ceseramonpremierfoyer,etjeveuxqu’ilsoitlà.Ilesttoutpourmoi,etillesait.Laseule«premièrefois»quejen’aipaspuluidonner,c’étaitmavirginité,parcequeçaaurait tout ruiné.Jenepeuxneserait-cequ’imaginer leperdre en tant quemeilleur ami – car c’est ce qui arriverait si je laissaismessentiments ou mon attirance pour lui prendre le dessus. C’est la raison pourlaquellej’aipréféréladonneràLucas.Alexm’esttropcher.
Jemegaredevantl’immensemaisondebriques,sourisetcoupelemoteur.JeregardederrièremoietvoisAlexs’arrêter,àmoitiédansl’herbe.Ilatendanceàsegarern’importecomment ! Jesaisqu’il le faitexprès,et,après toutescesannées,çamefaittoujoursrire.
Ilsautedesonpick-up,passeunemaindanssescheveuxsombresetépais,ouvremaportièreettendsamainpourquejeluidonnelamienne.
—Tum’asbienvenducettemaisontoutàl’heure,Tripp–ilyaintérêtàcequ’ellemefassebander!
Jenepeuxpasempêchermesyeuxdeseposersurl’entrejambedesonjeanmoulant.Trèssympa,cejean! Il remarqueque je le regarde, jedétournedoncrapidement les yeux et m’éclaircis la gorge, comme si ça pouvait changerquelquechose.Jenesuispasdugenretimide,maisjefaisdemonmieuxaveclui.J’aitropbesoindeluipourruinercequenousavons.
—Oh,fais-moiconfiance,cettemaisonmefaitbander!Tuvasl’adorer!Ilpasserapidementsamainderrièremoipour refermer laportière.Puis il
melanceunsouriresexy,tendlecou,etmeprendparlamain.—Elleestsibienqueça?Il ne me laisse même pas le temps de répondre, et m’arrache la clé des
mains.Jesensledosdesamaineffleureraccidentellementmonintimité,etj’aiinstantanémentlachairdepoule.
—Hé,faisattention!Tuespassétoutprèsdema…Illècheseslèvres,etsesyeuxparcourentmoncorps.Ilgrommelle:—Chatte?Jesais.Monvisages’enflamme,etjepeuxàpeineparler.—Oui…enfin,non,jeveuxdire…J’inspireprofondément.—Faisjustegaffe,Carter!Ilglousseeninsérantlaclédanslaserrure.—Tudisaisqu’elletefaisaitbander,jecherchaissimplementton«pénis»!Il ouvre la porte et me regarde en souriant sournoisement.Oh là là, ces
fossettesmefontundeceseffets!— Je ne l’ai pas trouvé. Je suppose qu’il faudra que je cherche plus en
profondeur,laprochainefois!Sesintensesyeuxgrisplongentdanslesmiens;jedéglutisavecdifficultéet
tente de cacher mon visage rougissant. Je ne sais pas s’il l’a compris depuistoutescesannées,maissesmots,ses taquineriesm’excitentetm’inquiètent.Jefaisdemonmieuxpourlecacher,carjesaisqu’ilnefaitqueplaisanter,maisj’ai
cessédenier intérieurement lefaitquej’enaiquelquefois lesoufflecoupé.Lecacher àmonmeilleur ami est presque aussi difficile que de ne plus pouvoirrespirer.Ilm’esttrèsdifficiledeluicacherquoiquecesoit.
—Ehbien,jetesuis,mabelle!Ilreculeets’appuiecontrelaporte,lesjambescroiséesdevantlui.—J’attendsd’avoiruneérection.Jerisdoucement,maisdétournelevisageafindemieuxcontrôlermesyeux
baladeurs.—Etcommentlesaurais-je?J’incline légèrement la tête en posant cette question, mais continue de
regarderdroitdevantmoi.—Oh,tuleverras,crois-moi!J’entends laporte se fermeravantde sentir soncorps sepresser contre le
mien. Ilest siproche,pourtantpasassez. Jeveuxqu’ilme touche. J’enmeursd’envie.Rienqu’unefois.
—Pourlemoment,jenesuispasimpressionné.Jemeretournerapidementetlefixe:—Qu’est-cequetuveuxdire?Unsourireseformesursonvisage,memontrantqu’ilessaieseulementde
m’énerver. Jeme taisdoncet tentede le repousserdoucement.Celane le faitmême pas bouger, ne serait-ce que d’un centimètre. Pas comme quand nousétionsenfantsetquenousnousamusionsànousbattre.Àcetteépoque,ilétaitgrand et maigrichon, j’avais alors une chance d’y arriver. Aujourd’hui…mmm…aujourd’hui,c’estunhomme,unvrai:grand,carré,fort,etsexy.
—Tudevraissérieusementarrêter lamusculation, jepeuxàpeinetefairevacillermaintenant!Tun’asriend’autreàfairelorsquetunetatouespas?
Ilmordsalèvreinférieureetcroiselesbrascontresapoitrineferme.—Si,jebaise!Qu’est-cequejesuissupposéfaired’autre?Jesuisplutôt
limité.J’observesesdentsseplanterdanssalèvrecharnue,avantdelaissertomber.
Ilatoujourseutendanceàmordresalèvreinférieure.Neréalise-t-ilpascombienc’estsexy,distrayant?Jesuiscertainequ’ilenaconscience.
Donc…Arrêteça!—Okay…tuauraispugarderçapourtoi!J’agitelesbrasautourdemoi,àtraverslegrandespacevide,etm’apprêteà
luidonnerunevisiteguidée.—Alors,commetulevois,nousnoustrouvonsdanslesalon.Ilestplutôt
spacieux. Il y a une cheminée par ici, une grande baie vitrée par là, et ça teconduittoutdroitàlacuisine.
Jemeretourne.—Àtadroite,tutrouverasl’escalieretlecouloir.Il regardeautourde lui, lesbrascroisés, le frontplissé.Sesyeuxpresque
argentéssont illisiblespour lemoment. Ilessaiedemerendrenerveuse. Ilsaitfaireensortequesonvisagesoitimpénétrable.Jedétesteça!
J’expireetcommenceàmedirigerverslacuisine.Ilmesuit.—Okay,Monsieurl’Emmerdeur,tufaislemalin…Peut-êtrequelacuisine
t’impressionneraunpeuplus?Alex entre après moi et regarde autour de lui. Ses yeux examinent la
cuisinièreetlefrigoenacier,avantdes’arrêtersurlebar,aufondàdroitedelapièce.Ilfroncelessourcils.
—Tuserasnotrepetitebarmaidsexy?Ilfaitquelquespasverslecomptoir,ets’arrêtedevant.Jemeplaceàcôté
delui;jem’apprêteàdirequelquechoselorsqu’ilmesoulèveenmeprenantparles hanches, etme pose sur le comptoir. Il arbore un large sourire, et ôte sesmains.
—Outupeuxsimplementt’asseoiretêtrejolie!Quoiqu’ilensoit,jepensequelacuisineestlapiècequejepréfèrejusqu’ici.
Ilregardesonjeanetmordsalèvreinférieure.—Çacommenceàdurcir,mais j’aivraimentbesoind’êtredur comme la
pierre.Çaneserapasfacile…Allez,Tripp!Il me soulève à nouveau et me repose sur mes pieds. Je ne peux pas
m’empêcherderemarquerquesesmainss’attardentquelquessecondessurmoi.—Montre-moi la fameuse piscine dont tu m’as parlé. Si ça ne fait pas
l’affaire,ehbien…jenevoispascequipourrameconvaincre!
Jefermelesyeuxunbrefinstant,inspireprofondémentetexpire,avantdele suivre dans le salon, puis le couloir. Je me mets à penser à son sexe enérection.Commentréussiràleconvaincrequandjenepeuxpenseràriend’autrequedelesentirenmoi?
Il s’arrête, se retourneetme laissepasser, afinque je le conduisedans lapièceenquestion. Je sourisvaguement et luipassedevant. Jevais auboutducouloir et ouvre la porte à deux battants. Frappée par l’odeur de chlore etd’humidité,jesouris:ilnepeutquetomberamoureuxdecettepièce.
— Voici la piscine : l’une des deux, du moins. C’est très intime ici, tupourrasramenertescopinesentoutediscrétion.Personnenetedérangera.
Ilmeregarde,sourit,passedevantmoietarpentelapièce.—Eneffet…Jesuiscarrémentdurmaintenant,Tripp!À cette annonce, je sens mon estomac palpiter et mon rythme cardiaque
s’accélérer.J’ignoresic’estparcequejesensqu’ilvaaccepterd’emménager,ouparce que le savoir en érectionme donne envie de lui sauter dessus.Alex estmonmeilleurami,maismerde,j’enaienvie!Jenedevraismêmepasmeposerlaquestion,maisc’estplusfortquemoi.
—Mmm…Jesupposequec’estbonsigne.Jemeplaceàcôtédelui,prèsdel’eau.Lorsque je regarde ses mains, je remarque qu’il est en train d’ajuster
l’entrejambedesonjean.Jelebouscule,etilmelanceunsourirenarquois.—Putain,Tripp!Est-cequetuveuxquenousnousbattions,corpsàcorps?
Jesaisqueçafaitunmoment,maistut’esmontréesiautoritaireaujourd’hui!Jesuisencorecapabledeteremettreàtaplace!
Jenepeuxpasm’empêcherderire:—Jet’aipousséparcequetujouaisavectaqueue!Es-tusérieusementen
érection?Ilôtelamaindesonjeanet,sanssurprise, j’aperçoisunegrossebosse.Je
merendscomptequ’ilnebandepastotalement,maiswaouh!—Maisenfin,àquoit’attendais-tu?C’estbientoiquiasparléde«faire
l’amourdanslapiscine»,non?Jenesuispascenséêtreexcitéàl’idéedebaiserquelqu’unici?
Je détachemon regard de son entrejambe et frappe son bras. Il continue,d’unevoixrauque:
—Oh,c’estbon,Tripp!N’aiepashonte, tupeuxregarder.Onseconnaîtdepuis toujours. Tu t’imagines bien qu’il m’est arrivé de reluquer ton corps,n’est-cepas?Nememenspas !Avoueque tu t’esdéjàdemandéquelle tailleelleavait!Jepeuxmêmet’endonnerunaperçusituveux.Cequiestàmoiestàtoi!
Pourquoiest-cequejetrouveçasexy?Ilmordillesalèvreinférieure,poseunemainsursaceinture,ets’approche
demoi, l’air taquin.Penserà sonérectionsiprochedemoime rend tellementnerveusequejetendslesbrasetlepoussedanslapiscine.Mesmainscouvrentinstantanémentmabouche,tandisqu’iltombedansungros«plouf».
J’éclate de rire ; il remonte rapidement à la surface, bondit hors de lapiscine, et essuie sonvisage.Son tee-shirt trempémoule soncorpsmusclé,del’eaucoulelelongdesonvisage,deseslèvres.Quellevuesplendide!Aulieude me crier dessus, comme je le craignais, il enlève son tee-shirt, sort sontéléphone de sa poche et lemet de côté. Il sourit à pleines dents et réduit ladistancequinoussépare.
—Lemomentestvenu.Je respire profondément en sentant sa poitrine fraîche et ferme se presser
contrelamienne.—Prêteàmelaissertefairemouiller,Tripp?J’attendaisçadepuisunlong,
trèslongmoment.Il est trop rapide pour moi, je n’essaie même pas de m’échapper. Il me
soulève, placemes jambes autour de sa taille, et se dirige vers le bord de lapiscine. Je sens immédiatement son sexe à demi érigé se presser fermementcontremonentrejambe–etregrettequenousnesoyonspasnus.
Nouscoulonstouslesdeuxverslefond;ilmeserrecontrelui,sesmainsagrippent mes cuisses. Dès que ses pieds touchent le fond de la piscine, ils’appuiesursesjambesmusclées,etnousremontonstousdeuxverslasurface.
Jeluttepourreprendremonsouffle,toutenessuyantmonvisagetrempé.—Putain,Alex!Jel’entendsrirederrièremoi;jemeretournepourluicrierdessus,maisil
esttroprapideetm’adéjàrattrapée.—Quelestleproblème?Tut’attendaisbienàcequejetemouille,non?Jepenchelatêteenarrièreet,frustrée,mordsmalèvre.Luietsesblagues!
Ilestentraindeprendresonpied.—Tuasdelachancequejet’aimeautant!Jesenssoncorpssepressercontrelemien.Ilpassesesbrasautourdemoi,
etm’entraîne vers le bord de la piscine. Une fois là, ilme soulève et poussedoucementmon derrière : jeme retrouve à genoux, respirant contre le cimentdoux et humide.Moncorps s’enflammeau contact de sapeau, en sentant sondoigt prêt à glisser enmoi.Un petit coup de coude suffirait. Il n’a jamais étéaussiproche,j’enailesoufflecoupé.J’aichoisideporterunstringaujourd’hui,doncnonseulementmaroberemonte,maisjesuiscertainequ’ilapuavoirunevuecomplètedemesfesses.
Je me remets rapidement debout, me retourne et lui fais face, un peuembarrassée.Ilsetientlàetmefixe,leregardindéchiffrable.
—Tuviens?Sesyeuxexaminentmapoitrine,puisretombentsurmescuissesnues.
—Oui.Je«viens1».Ilsourit,etjeluifaisundoigtd’honneur.—Cen’estpascequejevoulaisdire!Ilcommenceàsortirdelapiscineenriant,etditd’untonsérieux:—Tu as vraiment l’espritmal tourné ! Je ne suis pas certain de pouvoir
vivreavecquelqu’und’aussiobscène…Tupourraismepervertir!Jeposeunpiedsursonépauleetlerepoussedansl’eau.Ilressortenriantet
me lanceunsourirecharmeur–celuigrâceauquel ilmet toutes les fillesdanssonlit.Maisencequimeconcerne,cesourirefaitquejeluipardonnetout:quoiqu’ilfasse,ils’ensort.Cesourirefaitfondremoncœur.C’estlaseulechosequim’empêchait de devenir folle, lorsque j’étais enfant. Chaque fois que j’étaistriste,ilmelançaitcesourire,pointaitsesfossettesdudoigt,ettousmessoucisdisparaissaient.Aujourd’hui,sonsourireseulsuffit.Soneffetrestelemême.
—Allez,Alex,arrêtedemefairemarcher!Tusaistrèsbienquejeseraisdévastéesitun’emménagespas.J’aidéjàchoisitachambre.
Il me sourit et sort de la piscine. J’attends un moment, en silence, et leregardeépongerl’eauquiruissellesursapoitrinefermeettatouée.J’aitoujoursaimélafaçondontsesmusclessecontractentlorsqu’ilbouge.Jetrouveçasexy,fascinant,surtoutmaintenantqu’ilestmouillé.J’enviendraispresqueàsouhaiterqu’ilnesoitqu’uninconnuavecquijepourraispasserlanuitetfairetoutcedontj’ai envie. C’est-à-dire baiser, sans rien attendre d’autre. Je n’aurais jamaisimaginéqu’Alexdeviendraitsidouloureusementsexyengrandissant.
Oh,leschosesquejeteferaissijelepouvais!—Bon,présentécommeça…Il s’approche, embrassemon front, enroule ses bras autour dema tête en
resserrantsonétreinte.—Commentpourrais-jerefuser?Montre-moimachambre.—Merciiii!Jel’attrapeparlebraset,excitée,letireàtraverslapièce.Ilmeretientplusieursfoispourmefaireralentir,etmerattrapelorsqueje
manquedeglisser.— Attention, petite bombe, je ne tiens pas à devoir t’emmener aux
Urgencesavantd’avoirvumachambre!Jeralentisetfaisdemi-tourlorsquejeréalisequemessandalessontrestées
au fondde la piscine.Et puismerde ! Je jette unœil à ses chaussures noires,trempées,etristouteseule.
—Pourquoim’appelles-tuencore«petitebombe»?Jenemesuisteintlescheveuxenrougequ’uneseulefois,lorsquej’avaisquinzeans!
Ilprendunemèchedemescheveuxetl’examine:—Tes cheveuxme font penser à un petit penny : sous ces tons bruns et
cuivrés,ilyatoujourseudesrefletsrouges,maisonnepeutlevoirqu’ausoleil.J’aimeça.D’ailleurs,tonvisagedevienttoujoursrougequandjetetaquine.Tuserastoujoursmapetitebombe!
Jesecouelatêteetlèvelesyeuxauciel.—Ohouais…Tun’asqu’àenfaireunechanson!letaquiné-je.Çasonnait
plutôtprofond,venantdetoi.Ilmesuitdanslecouloir,endirectiondel’escalier.
—Peut-êtrequejeleferais!Tusaisquejecontinueàjouerdelaguitarechaque soir. Je suis incapable d’écrire de bonnes chansons, mais pour toi,j’essaierai!
Jem’arrête, il fait demême. Je le regarde de haut en bas : il se tient là,debout,torsenuethumide.Jeréfrènemonenviedel’embrasser.Nosregardssecroisentfurtivement,avantquejesortedematranse,éclaircissemagorge,etmetienneàlarambarde.
—Bien,dis-jepourchangerdesujet.Jecontinue,tandisqu’ilmesuit,lesmainsposéessurmeshanches:—Alors,ilyadeuxchambresàl’étage.Latroisièmesetrouveaurez-de-
chaussée,aufondducouloirquiconduitàlapiscineetàlasalledejeux.Nous nous arrêtons devant la première porte ; j’atteins la poignée, puis
m’arrêteetluisouris.—Cettechambre…n’estpaslatienne.Jemedirigeverslefondducouloir,etsonsourires’élargit–ilaimequ’on
letaquine.—Voicitachambre.Ilmepassedevantetouvrelaporte.Sesyeuxs’écarquillent:—Waouh!C’esttoiquiasfaitça?Il se dirige vers le mur près de la fenêtre et touche l’un de ses dessins
préférés, que j’ai tenté de reproduire.Hier, j’ai passé la journée à peindre desnotesdemusiqueetcertainsdesesdessinssurcemur. J’aimêmeapportésoncoussin favori, qu’il avait laissé chez ma tante pour pouvoir s’asseoir dessuslorsqu’iljouaitdelaguitarepourmoi.
—Oui.J’aipenséqueçateferaitunpetitcoinsympa,pourpouvoirjouerdelaguitare.
Jem’approched’unefenêtre,quej’ouvre.—Tupeuxt’asseoir ici,aveclafenêtreouverte,et jouerpourlesvoitures
quipassent.Jemelaissetombersursoncoussin-fauteuil-oupeuimportecequec’est–
je n’en ai vraiment aucune idée ! Ce n’est, à vrai dire, aucun des deux,maisplutôtunmix.
—Comme quand nous étions ados. Tu te souviens ? Juste avant que tamère…
Jem’arrêteetm’éclaircislagorge.Jemesouviensque tu t’asseyaissousvotrevéranda,prèsde la fenêtre,et
que tu jouais toute lanuit.Quelquesfois, jeconduisais jusquechez toi, tard lanuit,justepourt’entendrejouer.Çam’aidaitàmieuxdormir.D’ailleurs,tuétaisassisàcetendroitlejouroùnousnoussommesrencontrés.TuessayaisdejouersurlaguitaredeMemphis.Tutesouviens?
Ilsesouritàlui-même,puisprendmamainpourm’aideràmerelever.—Évidemmentquejem’ensouviens!Ils’affalesursonlargecoussin,mefaitasseoirsurlui,etfaitensortequeje
soisbieninstalléeavantdecontinuer.—J’étaisassis là,à jouerde laguitare, totalement furaxparceque jen’y
arrivaispas,etj’aidécidéd’abandonner.Ensuite,j’aientenduunepetitevoixquivenaitdel’extérieuretdisait:«S’ilteplaît,continue.»J’airegardédehors,ettuétais là : la plus adorable des petites filles, à la queue de cheval cuivrée. Jen’avais jamaisvudecheveuxaussibrillants!Monpèreétaitparti…travailler,doncj’aicontinué.
Nous rions tandis qu’il passe ses bras autour dema taille et resserre sonétreinte.
—C’esttachambre,aufondducouloir?Ilmeposecettequestionavecunepointed’humour.Jeposematêtecontresonépauleetsouris:—Oui.Tusaisbienquejedoisêtreàl’étage.Nousallonsmêmepartager
unesalledebaincommunicante.Jepointelaportedudoigt.—Elle conduit à la salle de bain,ma chambre est de l’autre côté. Nous
devrons juste nous assurer que les deux portes sont bien fermées, de façon àsavoirquandl’autrel’utilise.
Ildégagemescheveuxetappuiesonmentonmalrasésurmonépaule.—Pourquoias-tuchoisicettechambrepourmoi,etpaspourLucas?Jetournelatêteàm’entordrelecoupourleregarder:
— Parce que ça me rappelle l’époque où nous étions enfants et que tugrimpais jusqu’à la fenêtre de ma chambre au lieu de passer par la porte.D’ailleurs,tulefaistoujours!TusaisqueTarasefichequetuviennesquandçatechante.Noussommesadultes,maintenant.
Nouscessonstousdeuxderireetlevonslesyeuxenentendantdesbruitsdepasdanslapièce.
Lucasnousregardeetnouslanceundemi-sourire:—Vousvousamusezsansmoi?JesensAlexse raidirsousmoi ; ilm’aideàmerelever,avantdefairede
même.—Lucas,marmonneAlexenpoussantlecoussincontrelemur.Nousétions
simplemententraind’inaugurermachambre.Jesecouelatêteetris,enlepoussantgentiment.Jesaisqueçanedérange
pasLucas,maisquelquefoisjemedemandepourquoiilfaitsisouventcegenredeblagues.
—Laferme,lèche-couilles!Lucasdégagesescheveuxblondsdesonvisageetmefaitunsignedetête,
appuyéd’ungloussement.—«Lèche-couilles»?Iltiqueetsedirigeverslaporte:—Ceseraitnouveau!Ils’arrêtedansl’embrasuredelaporteetattendqu’onlerejoigne.— Je vois que vous avez déjà profité de la piscine. Je suppose qu’elle a
réussiàteconvaincre?Alex passe sa langue sur sa lèvre inférieure et hoche la tête, comme s’il
essayaitderetenirquelquechose.—C’estévident,non?Il se tourne vers moi et dépose un baiser sur mon front. Ses yeux gris
trouventlesmiens.—Jedoisrécupérermesaffairesetyaller.JedoisêtreàRavagedanspeu
detemps,j’airendez-vousavecunclient.
—Àplustard,mec,ditLucasenluifaisantuncheck.Nousapporteronsnosaffairesceweek-end.Tripptedonneralerestedesdétailsplustard,çateva?
Alexacquiesceetcommenceàreculer.—Çaroule.Ilseretourneversmoietmefaitunclind’œil.—Àplus,p’titebombe!—Jet’appelleraidansquelquesheures,dis-jeenguisederéponse,touten
ignorantcesurnomstupide.Lucasleregardedescendrel’escalier.Ilpresseseslèvrescontrelesmiennes
etempoignemesfesses.— Tu es tellement sexy, toute mouillée, comme ça. J’espère que tu es
d’humeur,parcequejenevaispaspouvoirm’enempêcher!Ilm’embrasseencore,humecteseslèvresets’éloigne.—Je t’avaisditqu’il seraitd’accord ! J’espèresimplementqu’ilneverra
pas d’inconvénient à ce que l’on s’amuse chacun de notre côté, de temps àautre…Jen’aipasl’intentiondemeretenir,justeparcequ’ilvitici!
Jelaisseéchapperunsoupiretmeforceàsourire.—Çaneluiposerapasdeproblème.Detoutefaçon,jesuiscertainequ’il
ramènerauntasdefillesici.Ilneleremarqueramêmepas!Prononcercesmotsàhautevoixmepincelecœur.—Ouais…Ehbien,quisait?Ilpartagerapeut-êtreavecnous!Çaneme
dérangeraitpas!Je ris nerveusement et essaie de cacher le fait que, pour une raison que
j’ignore,çanemeplaîtpas.Jesoupire:—Peut-être…Peut-êtrequejeleveuxrienquepourmoi…
ChapitreTrois
ALEX
ÇafaitcinqjoursqueTrippm’ademandédevivreavecLucasetelle.J’auraisdéjà dû emménager…Mais la vérité, c’est que je suis encore sous le choc denotreconversationdel’autrejour,aubar.Ça,etlefaitquej’aiétéextrêmementoccupé, à travailler comme un fou ici chez Ravage. J’ai savouré le moindretempslibreentrechacundemesrendez-vousinterminables.
Acem’appelle,probablementdepuislecanapédelasallederepos.—Hémec!Alex!—Ouais?Je souris à la brune sexy installée dans mon fauteuil en lui tendant un
miroir,pourqu’ellepuisseexaminerlepissenlitquejeviensdedessinersoussaclaviculedroite.
— Ta petite amie est là, répond-il, amusé. Elle aussi est super canon, tuferaisbiendetemagnerlecul!
Jel’entendsmurmurer«Bonsang»,tandisquelespasdeTrippsedirigentversmaporte.
Toutlemondeausalonsaitqu’ellen’estpasmapetiteamie,maisaprèstantdemoisàêtreappeléeainsi,nousavonstouslesdeuxdécidédenepluscorrigerpersonne.Aprèstout,çanemedérangepas.Sijedevaisavoirunjourunepetiteamie, Tripp serait la femme parfaite : la seule capable de me tenir par lestesticulesetdem’amadouer,alors,pourquoipas?
Jefaisglissermonsiège,puislèvelesyeuxpourvoirTrippapparaîtredansl’embrasuredelaporte,unpetitsourireencoin,vêtued’unedeses«fameuses»robes.Putain, ces robesme tuent ! Elle jette unœil à la brune quime fusilledésormaisduregard,l’airjaloux.
Ellemelanceunregardcomplice.—Jolitatouage,déclareTripp.LeregarddelafillepassedeTrippàmoi,essayantdedécrypterlasituation.
—Merci, répond-elle avec un ricanement, avant de me regarder. Je nesavaispasquetuavaisunepetiteamie.
Elleselèvedufauteuil,ets’approchepourseplanterdevantmoi.— J’ai entendu des choses sur toi, et j’espérais que nous sortirions
ensemble,undecesjours.Jepensaisquetuétaiscélibataire…Avantdepouvoirrépondrequoiquecesoit,Tripptraverselapièce,s’assied
prèsdufauteuiletdonneunepetitefesséeàlabrune.Celle-cisemblesurprise;cettenanamesurprendratoujours!Elleestvraimentspéciale!
—Iln’enapas.Elleattrapelafilleparlebrasetapprocheseslèvresdesonoreille.—Etjeteconfirmequetoutcequetuasentenduàproposdecetombeur
estvrai.Trippsepencheencore,effleurantl’oreilledelafilledeseslèvres.Labrune
lèveunsourcil:elleadenouveaupiquésacuriosité.Ellesusurre:—Tupeuxmefaireconfiance.Labrunemeregarde,cettefoisavecunsourireenjoué,pleined’espoir.—Jevois,dit-ellegentiment.C’estparfait!—Nousdonnonsunefêtecesoircheznous,ditTrippfièrement.Demande
l’adresseàAce.Cen’estpastrèsloind’ici.—J’yserai,sansfaute.Ellem’examinedehautenbas,admirantmoncorpsavantd’ajouter:—Aufait,jem’appelleMel.Trippmefaitunclind’œilpuisluisourit.—Passeversvingtheures,Mel.Nelefaispasattendretroplongtemps.Les
autresfillesfondrontsurluietprendronttaplacesiellesenontl’occasion!Melsembleunpeunerveuse,maisseressaisitetsourit.—Oh,jeseraiàl’heure!Ellecommenceà reculerendirectionde laporte toutenmordantsa lèvre
inférieure.—Àtoutàl’heure,Alex!
Je secoue la tête, regarde Tripp, et souris d’un air suffisant lorsqueMelquittelapièce.Jetrouvecequ’ellevientdefaireextrêmementsexy.
—Qu’est-cequetuviensdemefaire,là?Ellehausse lesépaules,attrapesonsacetensortunsandwichqu’elleme
lance.—Jevoulaisjustetedonneruncoupdemain!Plongéedanssespensées,ellefroncelessourcils,etarboreunlargesourire.Jedéballemonjambon-fromage,enprendsunebouchée,etréponds:—Tu es vraiment incroyable ! Tu as conscience que je l’aurais de toute
façonramenéechezmoi,n’est-cepas?—Évidemment!dit-elled’unevoixaiguë.Maistuasacceptéd’emménager
avecnous,etjemesensredevable.Jevoulaisavanttoutm’assurerqueçatenaittoujours.
Ellebonditdesonfauteuiletpassesesbrasautourdemoncou.—Jesuisinstalléedepuistroisjoursmaintenant.Ilfautquetutedépêches
d’emménager.Jenemeréjouiraiquelorsquejeverraitesaffaires!Jeveuxquetutesentescheztoi.Tumel’aspromis!
Mesmains remontent le long de ses bras ; je les retire, la pousse vers laporte,contrelaquellejelaplaque.Jeplongemesyeuxdanslessienspourqu’ellepuisseyvoirlavérité.
— Tu sais que je viendrai. Donne-moi quelques heures. Encore deuxrendez-vous,etjem’envais.Jetelepromets,Tripp.Nedoutejamaisdemoi.
—Trèsbien,répond-elleensouriantnerveusement.Elleposesesmains,puissonregardsurmontorse,avantdereveniràmon
visage.— Je serai à la maison, en train de préparer la fête. Ça promet d’être
dément!Elleenlèvesesmainsetaspiresalèvreinférieure.—Àplus,tombeur.Jeluisourisetdonneuneclaquesursesfessesquandelleseretournepour
partir.Ellepousseuncriperçantetsetientlepostérieur,surprise.Jecroisqueje
mesuisenflamméetquej’aifrappéplusfortqueprévu.Désolé!—Aïe!!!Çafaitmal!Ellefrappemonbras.—Espèced’abruti!Défoule-toisurquelqu’und’autre!Jereculeetluifaisunclind’œil.—Dis-toiqu’aumoins,nousn’étionspasen traindebaiser!Ç’auraitété
plusdouloureux,crois-moi!Jemordsmalèvreinférieure,etellerougit.—Àplus,petitebombe!Elle ne répond rien et disparaît par la porte, me laissant seul avec mes
pensées.EntendreAceladraguermefaitpresqueenrager,maisjemecontrôle.Secontrôler.Ilsuffitdesecontrôler…
Après le travail, jeretourneà lamaison,disaurevoiràMemphis,etchargelaplupartdemesaffaires à l’arrièredupick-up. Il nem’apas falluplusde troisheurespouremménagerettoutdéballer.Unefoisinstallé,Trippsetientdeboutdansl’embrasuredelaporte,unlargesouriresurlevisage,visiblementheureusequejetienneparole.
— Je connais quelqu’un qui a l’air affreusement heureux, dis-je enm’affalantsurlelit,lesmainscroiséesderrièrelatête.
Elletraverselapièceencourantetsejetteprèsdemoisurlelit,semetsurlecôtépourmefaireface,ets’appuiesurunbras,pourpouvoirmeregarder.
—Biensûrquejelesuis!Elle pose sa tête surmon torse, jette sa jambe par-dessusma taille, et se
serrecontremoncorps.—Monpetitgarsestenfinlà!Jenet’aipratiquementpasvudepuiscinq
jours:c’estinacceptable,ettulesais.Tum’asmanquécommejamais!Jefermelesyeuxetmesenscoupableden’avoirmêmepasprislapeinede
passerlavoir.Jedoisavouerquelesimaginer,Lucasetelle,seulsdanslamêmemaisonm’a bien gonflé. Je n’aime simplement pas l’idée qu’elle soit avec luitouslesjours.C’estnotretrucànous,ça!
—Ehbien,jesuisicimaintenant!soupiré-je.Çan’arriveraplus.Jepassemamaindanssescheveuxetlestiredoucement.Jemurmure:—Viensparici.Ellelèvelesyeuxetseplaceunpeuplushaut,defaçonàcequesonvisage
soitplantédansmoncou.Oh,ellesentsibon!—Tumelejures?demande-t-ellecontremapeau.Jesaisissajambeetlapassepar-dessusmoi,lapositionnantdefaçonàce
qu’ellesoitpartiellementplantéeentremesjambes,lerestedesoncorpssurmoi.J’embrassesescheveuxetyemmêlemesdoigts.Nousfaisonsceladepuismesdouzeans.
—Oui. Il fallait justeque je règlequelquespetiteschosesmoi-même.Tusaisquejesuistoujourslà.Situm’avaisdemandédevenirtevoir, tusaisquepourrienaumondejen’auraisrefusé!
—Jesais,répond-elle.J’auraissimplementpréféréquetuviennessansquejeteledemande…
Jesouriscontresescheveux,avantdelasaisirsouslesfessesetdefaireensortequ’ellemechevauche.Jeposemesmainssurledessusdesescuisses.
—Ilm’arrivede«venir»seulquelquefois.Àvraidire,assezsouvent!Je ris tandis qu’elle frappe et frappe encore mon torse. Elle ne réalise
vraiment pas que la façon dont elle bouge son corps va produire une grossesurprisesiellecontinue.
—C’estgravesij’admetsquejebandequandtumefrappes?J’aimequecesoitviolent!Vas-y,continue.
Sonvisagevireaurouge,puisellemefrappedeplusbelle.—C’estçaquejesens?Ellerampepourseretirer,etseplaceàcôtédemoienroulantsurledos.—Tuesbienunmec,tiens!J’auraisdûavoirunefillepourmeilleureamie,
leschosesauraientététrèsdifférentes!Jemeredresseetlafixe,toutenremontantmesmanches.—Tun’imaginespasàquelpoint!Elledéglutitetdétourneleregard.Elleselève,puismarcheverslaporte.
—Bon…tudevraistepréparerpourlafêtedecesoir.JesuiscertainequeMelnevapastarder…
QueMelsepointeiciestladernièrechoseàlaquellejesongeàcemomentprécis,maisjesupposequeçamepermettradenepaspenseràTrippetLucas,etàcequ’ilsferontprobablementcesoir.
—Ouais, jenevaispastarder.Jevaismedétendreunpeuetprendreunedouche.Jesuisdeboutdepuiscinqheuresdumatin,j’aibesoindepréparermoncerveauaumode«fête».
Ses yeux se posent surma guitare ; elleme regarde furtivement, commepourdire:«Jeveuxt’entendrejouercesoir.»Ellesortdemachambreetfermelaportederrièreelle,melaissantseulavecmespensées.
Jeresteallongépendantuneheure,perdudansmespensées,avantdepassersousladoucheetdemesoulager.Sicaressersonsexeenpensantàsameilleureamieest tordu,ehbien, jesupposequeje lesuiscomplètement!Maisc’est leseulmoyenquej’aitrouvépourêtreprèsd’elledefaçonconstante.
Debout sous l’eau chaude, je me caresse, d’abord doucement puis plusviolemment,enm’imaginantbaiserTrippsifortqu’ellenepourraitplusmarcherpendantdessemaines.Putain!Toutesceschosesque je lui feraissi j’enavaisl’occasion…
J’agrippelemurdeladouche,mecaresseencore,imaginequemamainestsonorifice,avantdelaissermonspermecoulerdansletuyaud’évacuation–toutcommel’idéequeTrippseraitd’accord…Çafoutraittoutenl’airsiçaarrivait.
Je baisse les yeux sur mon sexe, reprends mon souffle et laisse monorgasmemetraverser.C’estsiintensequejefrappelemur.Bonsang,queljet!Aumoinsmaintenant,jesaisquejen’auraipasuneérectiontoutelasoirée.
Nousverronsbiencomment la soirée sedéroule.Avecunpeudechance,j’échangerai Mel contre Tripp. Aussi tordu que ça puisse sonner, j’en aitellementenvie!Penseràsescuissesquimeserrentfortpendantquejeplongeenellemefaitencorebander.Jedoismecalmer.Illefaut.Sinon,toutpourraitpartirencouilles.
ChapitreQuatre
TRIPP
Jesuisdansmachambre,entraindemepréparer,lorsquej’entendsl’eaudeladouchecouler.Lafêtedoitcommencerdansquinzeminutesenviron,j’imaginequ’Alexdoitfairedemême.
Par curiosité, je m’approche de la porte de la salle de bain et tourne lapoignée.Elles’enclenche,maisjenel’ouvrepas.Ellen’estpasverrouillée.Celam’excite et me fait réaliser qu’il est assez insouciant pour ne pas la fermer.Savoir que je pourrais entrer à n’importe quel moment et le voir nu faitlégèrementmontermatempérature.Jetrouveçatellementchaud!
C’estuneinvitation…n’est-cepas?Je lâche la poignée et inspire légèrement lorsque j’entends des
gémissements,puiscequisembleêtresamainquifrappelemurdeladouche.Oh.Mon.Dieu.C’est le bruit le plus sexyque j’aie entendude toutema
vie!Cegrognementgrave,profond,suffitàmefairemouiller.Jemeressaisis,m’éloignedelaporteetrespireprofondément.Mesjambes
tremblent.—Pasmaintenant,Tripp.Putain,pasmaintenant!Jemereprendsetmeplaceunedernièrefoisdevantlemiroir,afindevoir
dequoij’ail’airdansmanouvellerobe.J’adore porter des robes. Peu importe combien j’en possède, ilm’en faut
toujours d’autres. De plus, j’aime la façon dont Alexme regarde chaque foisqu’ilmevoitdansunenouvellerobe.Sesyeuxflâneursfontpalpitermoncœur.J’espèresimplementquecettepetiteroberougesuffiraàattirersonattention.
Jecommenceàmetournerpourjeterunœilàmesfesses,quandj’entendslaportedelasalledebains’ouvrir,suivid’unsifflement.
Soisnus’ilteplaît…Maisqu’est-cequejeraconte?Non,nesoispasnu!Les yeux plissés, je tourne doucement la tête vers la porte de la salle de
bain;Alexsetientlà,uneservietteautourdelataille.Ilal’airsisexyquej’ai
l’impressionquel’aircontenudansmespoumonsaétécomplètementaspiré.Jeressens une douleur dans la poitrine en le regardant des pieds à la tête, enobservantlesgouttesd’eaucoulerlelongdesonbeaucorpstatoué.
Ilm’examine,unsourireencoin,puissiffleànouveau.—Bonsang,petitebombe!Cetterobeétaitfaitepourtoi!Ilplacesamainsurlabossesoussaserviette,etmordillesalèvreinférieure.—Tues superbe.Arrêtededouterde toi ! Je te rejoinsenbasdanscinq
minutes.Ilseretourneetretiresaserviettejusteavantdefermerlaportederrièrelui.
Cetaperçudesesfessesmelaissebouchebée:sifermesetparfaitesquejenepense qu’à une chose : les croquer… Et la façon dont elles se contractentlorsqu’ilmarche.Est-ilnormalquedesfessessoientsibelles?
Jemurmure:—Parfois,jetedéteste.—Quidétestes-tuparfois?JesecouelatêteetconstatequeLucassetientdeboutdansl’embrasurede
la porte, vêtu d’un tee-shirt noir et d’un short gris. Il fronce les sourcils,attendantmaréponse.
—Personne.Je me dirige vers lui en affichant mon plus beau sourire, essayant de
prétendrequejenepenseplusauxsonsquiprovenaientdeladouche.—Jemeparlais àmoi-même. Je crois que je n’étais pas très sûredema
tenue.Ilpassesesbrasautourdemoi,embrassemonépauleetramèneunemèche
demescheveuxderrièremonoreille.—Ehbien,j’auraisadorétevoirdansunmini-shortetundébardeurcesoir,
maiscetterobefaitl’affaire!Jelèvelesyeuxaucielavantdemedégagerdesonétreinteetdeluidonner
unpetitcoupdehanche.—Jen’avaispasenviedeporterunshort,Lucas.Jemesensbiengrâceà
cetterobe.Sijemesensbien,jepasseunbonmomentetjem’amuse.C’esttoutcedontj’aienviecesoir.
—Moiaussi,bébé,répond-il.Onvabiens’amuser,crois-moi!Je commence àmarcher dans le couloir, mais sens samain descendre le
longdemarobe;ilglisseundoigtenmoi.Jem’arrêtenetetdéglutis.Jefermelesyeuxetcommenceàimaginerqu’ils’agitd’Alex.
—Bonsang,tuestrempée!Ilpassesonbrasautourdemataille,sondoigtvaetvientenmoi.Ilgémit
dansmonoreille:—Tellementtrempée.Tunel’asjamaisétéàcepoint!J’ouvre lesyeuxetaperçoisAlex,appuyécontreunmurprèsdesaporte,
les bras croisés sur son torse. Ses yeux dévient sur la main de Lucas, puiscroisentlesmiens.
Instinctivement, je repousse Lucas et tire sur ma robe pour couvrir mesfesses.Moncœurbatàtoutrompre.
—PutainAlex,jenesavaispasquetuétaislà!Lucassemblesemoquerqu’Alexviennejustedelevoirmedoigter.Jeparie
qu’ilneseraitpas trèsheureuxd’apprendrequ’Alexest laraisonpour laquellej’étaisdéjàmouillée–etpaslui.
Ilsucesondoigtetluisourit.—Salut,mec!Lesgenssontentraind’arriver.Ilyaunenanasupersexy
quitechercheenbas.Jeluiaiditquetun’allaispastarder.L’irritationvoilelevisaged’Alex;ilhochelatêteetpassedevantnous.—Okay,merci.Moncœurbatdeplusbelleenleregardantdescendrel’escalieretrejoindre
unefillequiobtiendracequejedésiredepuistoujours,maisque,contrairementàelle,jenepourraipasavoir.
Jem’éclaircis la voix, penche la tête en arrière lorsque Lucasme poussecontrelemuretembrassemoncou.
—Arrête,Lucas,luidis-jesèchement.Toutlemondenousattend.Àvraidire,jem’enmoque.Jen’aisurtoutpasenviedefairel’amouraprès
avoirvuleregardd’Alex.J’ignorecequ’ilsignifiait,maisjen’aiqu’unsouhait:l’oublier.Cequ’ilavusemblelecontrarier.
Lucas écarte mes jambes à l’aide de sa cuisse, avant de faire courir unemainlelongdemajambeetdesaisirmonintimité.
—Bon sang, je suis chaud là ! Est-ce que c’est bizarre d’être excité parl’idéedevoirAlextebaiser?Jepourraismêmeaimerleregarderfaire!Putain,bébé…
Jesenslachaleurmonterenmoi;jesuissihumidequelebasdemonbikiniesttrempé.PenserauxmotsAlexetbaiserdanslamêmephrasem’empêchedemeconcentrer.Jemurmure:
—Ouais…Ettupensesqu’Alexaimeraitça?Bizarrement, j’ai envie de savoir ce qu’il pense d’Alex. Il nous fréquente
depuisassezlongtempsmaintenantpours’êtrefaituneidée.—Tuplaisantes!Ilmeplaqueplusfortcontrelemuretembrasseànouveaumoncou,foude
désir.—Alexrêveprobablementdetesauterchaquejour…defourrersaqueue
danstapetitechatteétroite.Ilglisseundoigtenmoietsemetàfairedelentsva-et-vient.—Tuessi…humideetétroite.Ilcontinue,plusviteetplusfort.—Tuveuxqu’Alextebaise?C’estça,bébé?Tuveuxqu’ilsedéchargeen
toi?JegémisencoreplusfortenimaginantAlexenmoi.—Ilpourraitglissersamainsoustarobeettedoigtercommejelefaisen
ce moment ? Ça te dirait de faire ça avec ton meilleur ami ? Hein ? Tul’imaginesplongersesdoigtsbienaufonddetoi?Ceuxaveclesquelsiltientcepistoletdetatouage…Tuaimeraisça,hein?Touteslesfillesaimentça!
Ilaccélèreencore,vaaussi loinqu’il lepeut,et jeperds lecontrôle.Moncorpstoutentiertrembled’extase.Jedoism’agripperàlachemisedeLucaspournepasvaciller.
—Ooohputain!J’essaiederestercalme,maisl’orgasmesembleparcourirmoncorpsetme
secouerjusqu’auplusprofonddemoi-même.
—Bonsang,Lucas!Tun’écoutesrien!dis-je,àboutdesouffle.—Bonsang!Entoutcas,c’étaitrapide!Tuasaimé,non?Je détourne le regard et me concentre pour reprendre mon souffle. Les
vagues quim’ont submergée se retirent progressivement. Il croit que j’ai jouigrâce à lui, mais il a on ne peut plus tort. Si je n’avais pas encore réalisécombienj’avaisenviedecoucheravecAlex…ehbien,maintenant,c’estlecas!Lucasm’ajustepermisdem’enassurer.
—Rejoins-moienbas,medit-ild’unairsatisfait.Jesaisquetuasbesoind’uneminutepourt’arrangerunpeu.
Il pose ses lèvres sur les miennes, m’embrasse tendrement, puis descendprécipitamment l’escalier.Lucas aime tellement faire la fête que j’aurais de lachancesij’arriveàlecroisercesoir.
—Merde,merde,merde!J’empoignemescheveux.J’ailatêtequitourne…J’essaiedemeraisonner.—Jen’enpeuxplus,ilfautquej’arrêtedefantasmersurAlex!Tout m’atteint plus intensément maintenant. Se comporter naturellement
avecluirisqued’êtredifficileaprèscequivientdesepasser.Cen’estpascool,etcertainementpasceàquoijem’attendais.Nousn’avonsmêmepas–encore–vécuunejournéeensemble.
J’ajustemarobeetretournedansmachambrepourchangerdeculotte.Lebasdemonbikiniestsitrempéquec’enestgênant,sansparlerdufaitquecelamerappellecombienAlexm’excite.
Aumoment où jeme reprends enfin, je peux entendre que la fête a déjàcommencé,etquelesinvitéss’entassent.Nousavonsinvitéprèsdedeuxcentspersonnes,jesuisdonccertainequeçaferaunmalheur!
Je me dirige vers le rez-de-chaussée, souris à quelques filles que j’aiconnuesaulycéeetsuislerestedelafêteàl’extérieur,oùlebaret leDJsontinstallés.
Je repère instantanémentAlex au bar : il prend un verre pourMel et lui.Mon estomac se noue lorsque je le vois lui sourire, comme s’il appréciait sacompagnie.Sonsourireest si sexy. J’ai l’habitudede le savoiravecdes filles,maispasdelevoiravecelles.
Illuitendungobelet,passeunbrasautourdesataillemenue,avantdese
pencher pour lui murmurer quelque chose à l’oreille. Elle incline la tête enarrièreenriant,mordillesalèvreenl’écoutant.
Alexplaîtauxfilles.Depuistoujours,c’estlaraisonpourlaquellej’aigardémes sentiments pour moi. Il y aura toujours quelqu’un, quelque part, qui ledésirera.Celaexpliqueprobablementpourquoi ilnes’est jamaiscasé : tropdetentation.
Jem’apprêteà fairedemi-tourpourallerchercherHarley,quandAlexmevoit. Son sourire s’illumine. Je vois ses yeux m’examiner, et sa boucheprononcer«Petitebombe».Jesecouelatêteetprononceenretour«Tombeur».
Ilnecesserajamaisdemetaquineraveccesatanésurnom!Illèveundoigt,demande à Mel de l’attendre, prend un verre et court dans ma direction, lalaissantseuleprèsdubar.Ils’arrêtejustedevantmoi,unemainderrièreledos.
—Toutvabien?Il saisitmonmentonde samain libreet le relève,de façonàpouvoirme
regarderdanslesyeux.—Ondiraitquequelquechosetetracasse…Jesaisissonpoignetetsouris.—Jevaisbien,Alex.Jenevoispaspourquoitut’imaginesça!Ilfroncelessourcilsetinclinelatête.—Jenesuispasstupide,Tripp.Jeteconnaisdepuistoujours!Ilsoulèvemamainettiresurlabagueenargentquejeportesurl’annulaire
demamaindroite.—Turestesdeboutici,enfaisanttournertabague,depuisquetuasmisles
piedsdehors.Je regardema bague et laisse échapper un soupir de frustration, avant de
retirermamain.Jen’avaismêmepasréaliséquejejouaisavec.Engénéral,jenem’enrendspascompte, je lefaissansypenser.Cettebagueest laseulechosequ’ilmerestedemesparents.Mamèrel’aoubliéelorsquemonpèreetellesesontenfuis.Jen’avaisalorsqueseptans.Lamêmeannée,j’airencontréAlex.Jemarmonne:
—Jevoisqueriennet’échappecesoir.—Rien nem’échappe jamais, répond-il avec un petit sourire en coin. Je
remarquebienplusdechosesquetunelepenses.Jesensmoncœurs’emballerenvoyantseslèvrestressaillir.Maisbonsang,
pourquoim’excite-t-ilautantdésormais?Jen’arrêtepasdem’imaginersuceretmordillersalèvreinférieure.Allezvousfairefoutre…toiettesbruitssexysousladouche!
Le silence s’installe durant quelques secondes ; nous nous regardonsmutuellement,puisilparleànouveau.
—JeconstatequeLucasdescenddéjàdesshotsdanslapiscine.Ilsecouelatêtepuissortungobeletrougedederrièresondos,pourmele
tendre.—Undaïquiriàlafraise,avecundoigtderhum!Bois,etamuse-toi,mais
nelaissepasLucastedonnertropdeshotscesoir!Çaterendtoujoursmalade.Ilpointeledaïquiridudoigt:—Cettemerdeestspéciale!Jenepeuxpasm’empêcherdesourirequandsesfossettesressortent.—Mercipourleverre!Je le prends et bois une longue gorgée, surprise qu’il soit si bon.
D’habitude, il est trop fort pour moi, mais là… c’est parfait, juste comme jel’aime.
—OhmonDieu…c’esttellementbon,Alex!Jeprendsuneautregorgée,etm’accrocheàsachemiserougeetgrise,toute
excitée.J’avaisbesoindecetteboisson,àcetinstantprécis;c’estpresqueassezbonpourmedonnerunminiorgasme.
—Y’aintérêt!Ilsouritàpleinesdentsetcommenceàreculer.— C’est moi qui l’ai préparé. Je devrais peut-être remplacer un de ces
barmanstorse-nu?—Peut-être…Merci,tombeur,dis-jed’unairtaquin.—Oh,tuveuxdire,cetombeur?Ilme tire la langue et la fait onduler, exhibant son nouveau piercing. La
façon dont il la bouge est si sexy et attirante, c’est comme s’il me faisait
comprendrequejerataisquelquechose.Oh…ilfallaitqu’ilfasseensorted’êtreencoreplussexy!—Rangecettelangueavantquejelamorde,Carter!J’aiseulementbesoin
dequelquesverresdepluspourlefaire!Jelèvemonverreetsouris.Il rit et la fait ondulerunedernière fois avant de rejoindreAce, qui parle
maintenantavecMel.Alexsetientdeboutprèsd’eux,l’aircool,commesicelane ledérangeaitpas.Pourquoidevrait-il être inquiet ?Peu importeoù ilva, iln’est jamais vraiment en concurrence avec personne. S’il a envie de baiserquelqu’un…illefera,purementetsimplement.
Jesensunemainsurmonépaule,quim’éloigned’Alex.—Tripp,qu’est-cequetufaisais,bordel?Jet’aicherchéepartout!Jemeretourneetconstatequ’ils’agitd’Harley;elleporteunelonguerobe
blanche,àtraverslaquelleonpeutvoirsonbikiniroseclair.Seslonguesbouclesblondes sont tirées en queue de cheval, et ses lèvres sont surmontées d’unpiercingroseclairassortiàsonbikini.Harleyetmoisommesamiesdepuisl’âgededouzeans.C’est la seule filledont je suisproche.Toutes lesautres se sontrévéléesfausses,oujalousesdemonamitiéavecAlex.
—Coucoumabelle.J’adoretonnouvelanneau!Jetiredoucementdessus.Ellerit:—Merci,mapuce.Elleboitunegorgéedesonverreetregardeimpatiemmentautourd’elle.—J’attendsqu’Aceramènesonpetitculsexy!Maisjevoulaisd’abordte
voir,pournepasavoirl’aird’uneamiemerdique!Jeluilanceunregardstupéfait.—Ace?Tuessérieuse,Harley?Cegarsestincapabledegardersaqueue
danssonpantalonplusdedixminutes!Ellesouritd’unairsatisfaitetmefaitunclind’œil.—C’estbiencequej’espère!Çafaitmaintenantsixmoisquej’aisurpris
JasonentraindesauterIzzy,etj’aibeaucoupdefrustrationàévacuer!Mamaincommenceàsefatiguer,chérie.
Jeboisàmon tourunegorgéeet lui indique lebard’unsignede tête,oùquelquesfillestournentdéjàautourd’Ace.
—Tuferaisbiendetedépêcheravantquequelqu’und’autreteleprenne!Ilestderrièretoi,aubar,entraindediscuteravecAlexetsonrencard.
Ellesedépêche,descendsonverre,etessuiesabouche.—Timingparfait!Jeteverraitoutàl’heure…maisbienplustard,dansla
soirée!Jeluiréponds,alorsqu’elles’éloigne:—Oui…c’estça!Je suis certaine de ne pas la revoir ce soir. Cette fille est absolument
splendide, ilest impossiblequ’Ace luipréfèrequelqu’und’autre.Je l’aimêmeembrasséeunsoiroù j’étaiscomplètement saoule.C’était lapremière foisquej’embrassaisunefille,etjedoisadmettrequeçanem’apasdéplu.
J’entends mon nom, suivi d’un sifflement. Je me retourne et vois Lucasaccompagnédequelques-unsdesesamisentraindesedétendredanslapiscine.Une dizaine d’autres invités font la fête autour d’eux. Il s’agit probablement«d’amisd’amis»,carjen’enconnaisaucun.
—Parici,Tripp!Jeluisouris,ainsiqu’àsesamisquimesifflentetm’appellent,leurfaisun
doigtd’honneuretmedirigeverseux.Jem’arrêtedevantlapiscineetsourisauxgarçons.J’essaiededécidersije
mejoinsàeuxounon.—Messieurs!JefaisunbondenarrièrelorsqueMikem’éclabousse.—Salutmabelle!Ilmeregardedespiedsàlatêteettapotel’épauledeLucas.—Canon,cetterobe!Qu’est-cequ’ilyaendessous?Jeplacemonpiedsursatêteetlepoussesousl’eau,puism’assiedsaubord
delapiscine.Jedonnedespetitscoupsdepieddansl’eauquiéclaboussentsonvisage,etletaquine:
—Quelquechosedontturêverasplustard!
Ilposeunemainsursontorserachitique.—Aïe,çafaitmal!Jepréfèreraisplutôtunpeud’action!—Joins-toiànous,bébé.Lucasmerejointennageantetsemetàrelevermarobe,sanssesoucierdu
faitquesesamismelorgnenttous.—Enlèvecetrucetposetonverre.Jerepoussesamainetremetsmarobeenplace.—Jen’aipasencoremismonbikini. J’iraiplus tard,nousavons toute la
nuit!Ilritcommesijevenaisdedirequelquechosedestupide.—Tuportesbiendessous-vêtements,non?C’estlamêmechose!Illèvelesbrasettournesurlui-même.—Regarde autourde toi : une soirée commecelle-ci, tout lemonde s’en
fout!Tuvoulaist’amuser,non?Qu’est-cequetuattends?C’estnotrepremièrefête!
Il s’apprête à relever de nouveau ma robe, mais je tire dessus, hésitanttoujoursàm’exhiberensous-vêtements.
—Ilyaunproblème?Alex, qui passait par là, s’arrête. Il se détache de Mel, s’avance en
bousculantlesamisdeLucas,etmemetàl’écart,visiblementinquietpourmoi.—Tripp?Jesecouelatête,embarrasséeparcettescène.Jen’aijamaisvouluqu’Alex
s’énerveenpensantqueLucasmemenaçait.—Jevaisbien.Jepincesajoueetsouris.—Vat’amuser,tombeur.Nousnefaisionsqueplaisanter,riendeplus.Jete
lejure.AlexsetournepourexaminerLucasetsesamis.Ilprendunesecondepour
lesjauger,puismeregardeànouveau.—Y’aintérêt…
Samâchoiresecrispe,etsesyeuxcroisentlesmiens.—Viensmecherchersituasbesoindemoi.Jeluiréponds,trèssincèrement:—Commetoujours.Allez,dépêche-toiavantquetonrencards’enaille!Il jette un coup d’œil à Mel par-dessus son épaule, hoche la tête, et
commenceàreculer.Unpetitsourireseformesursonvisage,etjenepeuxpasm’empêcherdesourireàpleinesdents.
Je n’ai plus qu’à allermebaignermaintenant ! Je reprendsmonverre, ledescendsd’untrait,etmelève.
—Ilesttempsdesemouiller!Sanstropréfléchir,jemedéshabilleenpassantmarobepar-dessusmatête,
etmeretrouvevêtueduhautdemonbikinirougeetd’uneculottenoire.J’entendslesgenssifflerdetoutespartsavantdeplongerdanslapiscine,et
deme laisser couler jusqu’au fond.Sentir l’eau surmapeaume faitdubien :commesij’échappaisàtout,etàtoutlemonde,dumoinspouruncourtinstant.
Jemedétendssousl’eaudurantuneseconde,agrippemescheveuxavantderemonteràlasurface.
Lucasseretrouveimmédiatementderrièremoietmeprenddanssesbras.—File-moiceshot,mec.L’undesesamisattrapeundesshotsalignésprèsdelapiscineetluitend.Il
leporteàmeslèvresensouriant.—Aprèstoutecetteexcitation,tul’asbienmérité!Bois.Jemesensunpeuplusdétenduemaintenantquej’aidescendumonpremier
verre,j’écartedoncleslèvresetlelaisseinclinerleshot,autorisantleliquideàcoulerdansmagorge.
Le DJ passe de la musique, les gens se saoulent et s’amusent. C’estexactementcequejevoulais:unpeudefunetdeliberté.Autantenprofiter!Jevoisçacommelacélébrationdufaitqu’Alexvitdésormaisici.C’esttoutcequejedemandais.
Lanuittombeàprésent,maistoutlemondesembles’amusercommejamais.Je
n’aipasbeaucoupvuAlexdepuisquejesuisdanslapiscine,maisc’estpeut-êtreparce que j’essaie d’éviter de le voir avec Mel. C’est trop douloureux.Maintenantquej’ypense,jen’aipastropvuHarleynonplus.
Jedoisenêtreàmoncinquièmeverreetmonquatrièmeshotmaintenant.Une fois que j’ai assez d’alcool enmoi, il devient difficile de refuser. Surtoutlorsquel’ons’amuseetquel’onessaiedechasserdespenséesindésirables…
Je suis au milieu de tout le monde, danse et passe un bon moment, etbizarrement,Lucas reste àmes côtés au lieude s’amuser. Il crie par-dessus lamusiqueetrevientavecdeuxautresshots,dontunqu’ilmetend.
Jemeprépareàleboire,quandjesensunemains’enemparer.C’estcelled’Alex. Ce ne pouvait être que lui : tout le monde est trop ivre pour sepréoccuperdequiquecesoit.
IlsemetentreLucasetmoietluitendleshotqu’ilvientdemedonner.— Elle en a assez bu ce soir, Lucas. Donne cette merde à quelqu’un
d’autre!Avant queLucas puisse dire quoi que ce soit,Alexm’entraîne loin de la
foule,prèsdubrasero,oùtoutestpluscalme.Ilplaceunechaisederrièremoietm’aideàm’asseoir.
Je lève les yeux et voisLucas nous regarder,mais il finit par hausser lesépaulesettendreleshotàungarsprèsdelui,puisreparten«modefête».
—Jet’aidéjàditdefaireattentionaveccesshots,Tripp.Jen’aipasenviedenettoyertonvomicesoir.Jeleferaiss’illefallait,maisjepréfèreraiséviter!
Unregardsuffitpourquej’abandonnel’idéedemedisputeraveclui.Ilsaitcommentmefairedessaouler.Jemurmure:
—Jesuisdésolée…Jelesuisvraiment.JedétesteinquiéterAlex.—Nelesoispas.Ilsouritetmetendunverred’eauqueMelluiadonné.—Boisça.Jenepeuxpasm’empêcherdeluisourire:—Jeleferaissitufaisquelquechosepourmoi.
Ilsourit.—Tusaisbienquejeferain’importequoipourtoi,Tripp.N’est-cepas?Jehochelatêteetchuchote:—Joue-nousunpeudeguitare.S’ilteplaît,s’ilteplaît,s’ilteplaît!Seslèvresfinissentparformerunsourire,maisilnerépondpas.Ilobserve
lafouleforméeparlesinvités,avantdereportersonattentionsurmoi.—S’ilteplaît…çam’aideraàmedétendre.Illaisseéchapperunsouffle.—Tu as bien de la chance que je ne puisse rien te refuser !Tu n’as pas
idée!IlsetourneversMel.—Jereviens.Mel me regarde, sourit, l’air embarrassé, mais ne dit pas un mot. Elle a
presquel’air…jalouse.Demoi?Ah!Commec’estdrôle!Alex reste à l’intérieur une dizaine de minutes, puis revient dehors. Il
marche en toute confiance, sa guitare à la main ; les invités lui libèrent lepassage.Ilsemblesemoquerdetout.Ilestsurlepointdepossédercettefête,etillesait.Jelesais.Ilmepossèdedepuisdesannéesgrâcecetteguitare.
Il y a quelque chose dans sa confiance en lui qui m’a toujours attirée,poussée à le désirer plus que je le devrais. Voir tous ces gens attendre qu’ilchantemedonneencoreplusenviedelui.C’estpresqueinsupportable.
Unefoisderetourprèsdubrasero,ils’arrêteetsouritenpassantlasangledesaguitarepar-dessussatête.Presquetoutlemondeleregardeàprésent,leDJaarrêtélamusique.
—Vousl’avezdemandé!Ilaccordesaguitare,toutenparlant.—Jevaisjouercettechanson,car,admettez-lebanded’enfoirés,vousallez
tousbaisercesoiraprèscettefête!Toutlemondecommenceàcrieretàl’encourager,maisilresteconcentréet
se met à jouer la mélodie d’une chanson que je reconnais immédiatement :WickedGames,byTheWeeknd.Sipersonnen’envisageaitdebaiseraprèscette
fête,ehbien…c’estlecas,maintenant!Quelques filles,dontMel, semettent àdanserprèsd’Alex, tandisque les
paroles troublantesquittentses lèvres.Merdealors…cettevoix !Ça faisait unmomentquejenel’avaispasentenduchanter.
Je ferme lesyeuxetmeperdsdanssesmots, j’imagineses lèvrescourantsurmoncorps;lavibrationdesavoixcontremachairlorsqu’ilmetouchelàoùilfaut.Oh!Quandjepenseauxchosesquesabouchemeferaitprobablement!
Peut-êtrequ’êtreivrenem’aidepascommejel’avaisespéré…Sans même m’en rendre compte, je me retrouve à quelques pas d’Alex,
pendueàchacundesesmots.Sesyeuxrencontrent lesmiensaumomentoùilchante:
—Laisse-moijustet’aimer,putaindemerde.Mes yeux ne quittent pas les siens, incapables de se détacher. Quelque
chose, à cet instant précis, me donne l’impression que ce qu’il chante m’estréellementdestiné.Qu’iln’yaquenousdeux.
Jesensmoncorpsfrémiràchaquemotquiquittesaboucheincroyablementsexy,àmesurequelachansonavance,quelamélodieculmine.
Chantant toujours, ilbalancesaguitareautourdesoncorps,defaçonàcequ’elleseretrouvesursondos.Iltendlesbras,m’attirecontresoncorps,colleseshanchescontremoietchante:
—Laisse-moiteregarderdanser.J’adoreteregarderdanser.Je laisse échapper un léger soupir, tournoie dans ses bras, pose ma tête
contre son épaule enme laissant danser contre lui. Il continue de chanter, seslèvreseffleurantmonoreille,faisantcourirsesmainslelongdemesbras.
Puis, brusquement, il s’en va et reprend sa guitare. J’arrête de danserpendant une seconde, mais il me fait un signe de tête, m’encourageant àcontinuer.
Quelquessecondesplus tard, je sensuneautrepairedebrasm’enlacer, jecomprendstoutdesuitequ’ils’agitdeLucas.Ilcommenceàdansercontremoi,maisnosmouvementsnesontpassynchronisés.PascommeavecAlex.
Sachant que j’ai besoin de penser à autre chose, je danse avec Lucas,espérantquelesentircontremoim’amèneraàpenseràlui.
—Tuestellementsexyquandtudanses,murmure-t-ilàmonoreille.Jesensquejem’appuiecontrelui lorsquenousdansonsausondelavoix
d’Alex, mais dès que la chanson s’achève, je deviens subitement anxieuse,commesij’avaisbesoindem’éloigneruneminute.
Jemeretournedanssesbrasetposemesmainssursontorse.— Je ne suis pas vraiment d’humeur, ce soir. Je crois que j’ai besoin de
rentreruneminute.—D’accord.Lucasboitunegorgéedesabière,puisembrassemonfront.—Revienslorsquetutesentirasmieux.Jevaism’occuperdesinvités.Jedétourneleregardetcroiseceluid’Alex,avantdemefrayeruncheminà
traverslafouleetdefinalementmeretrouveraucalme.Unefoisàl’intérieur,jemedirigeversl’escalieretm’assiedsàmi-chemin,
sur une marche. Je ferme les yeux, appuie ma tête contre le mur et expireprofondément.
Je suis perdue. Je commence à me demander si proposer à Alexd’emménagerétaitunebonneidée,finalement.J’ail’impressiond’êtreincapabledelequitterdesyeuxassezlongtempspouravoirlesidéesclaires.
—Tutesensbien,bébé?Jelèvelesyeuxausondelavoixd’Alex.Ilsetientenbasdel’escalier,sa
guitaredansunemain.Moncœurenfleàsavue.—Jevaisbien.Je le regardeensouriant lorsqu’ilmonte lesmarcheset s’assiedàcôtéde
moi.—Tudevraisêtrelà-bas,àt’amuser,pasici,àt’inquiéterpourmoi.Jesuis
sûrequeMelt’attend.Ilmordsalèvreinférieured’unefaçonséduisante.—Oh!maisjepensetoujoursàtoi…etMelpeutattendre.Jerepoussesonépauleenrougissant.Ilseressaisit.—Non,mais sérieusement…Jenepeuxpasm’amuseren sachantque la
fillequicomptelepluspourmoinesesentpasbien.Jelèvelesyeuxetluisouris;ilprendmamainetm’aideàmelever.—Allez,laisse-moitemettreaulit.Jemarchedevantlui,posematêtecontresontorse.Ilsaisitmeshancheset
meguidedansl’escalier.Jemesenschanceler.—Tuesl’amidonttouteslesfillesrêvent.Tulesais,n’est-cepas?Jebredouilleunpeu,maisj’espèrequ’ilcomprendquejesuissincère.Il pousse la porte de ma chambre pour l’ouvrir et s’assied dans mon
fauteuil.Jemelaissetombersurmonlit.—Jelesais,répond-ildoucement.Sansmêmequejeluidemande,ilsemetàjouerdelaguitare.Jefermeles
yeuxetfinisparm’assoupir.
ChapitreCinq
ALEX
Jesuisdeboutdepuisdeuxheures.Àvraidire,j’aiàpeinedormi.Jen’aijamaisété du genre à beaucoup dormir, il n’y a donc rien d’étonnant, mais j’ai lesentimentquemonmanquedesommeilaunrapportaveccequis’estpassélanuitdernière.Jen’aipaspum’empêcherderemarquerqueLucass’étaitglissédans la chambredeTripp tarddans lanuit.Lespetitsbruitsqu’elleproduisaitlorsqu’illaprenaithanterontàjamaismonsexemaintenant.Ilestrestélà-dedansunedouzainedeminutes,puis je l’ai entendupartir.Ehoui, je l’admets…j’aichronométré.Savoirqu’illabaisaitdanslapièceàcôtém’acontrariéhiersoir,jenepouvaispenseràriend’autre.D’autantplusqu’iln’amêmepasétécapabledeprendresoind’ellequandelleenavaitbesoin.Çamegonfle!
La fête s’est finie plus tôt que prévu pourmoi hier soir.Après avoirmisTripp au lit, j’ai déposéma guitare dansma chambre et je suis retourné à lasoirée. J’ai beau avoir essayé, jenepouvaisplusm’amuser comme les autres.Unepartdemoisentaitquej’auraisdûresterallongéprèsdeTripp, laprendredans mes bras. Sauf que… ce n’est pas ma place. C’est celle de quelqu’und’autre.Jen’aidoncrienfait.
Aulieudeça, j’ai tentédumieuxquej’aipudeconcentrermonattentionsurMel, qui ne voulait rien d’autre que de se pendre àmes couilles. Surtoutaprèsm’avoirentendujouerdelaguitare.Ellem’aditqu’ellen’avaitjamaisvuun homme faire quelque chose d’aussi sexy. Je savais qu’elle avait envie debaiser,jeluiaidoncdonnécequ’ellevoulait:noussommesallésdanslasallede bain du rez-de-chaussée, je l’ai culbutée jusqu’à ce qu’elle ne puisse plusmarcher,etl’airenvoyéechezelle.
Çasepassetoujourscommeçaentrelesfemmesetmoi:jelesrencontreausalonde tatouage, les ramènechezelle, lesbaise, etpasseà la suivante.C’estcomme ça depuis six mois maintenant. Vous pouvez penser que je suis unconnard,maisjen’aijamaisrienpromisàcesfemmes!Ellesveulentqu’onlessaute,c’estdonccequejefais.Riendeplus.
Je cours depuis cinquante minutes maintenant. J’évacue ma frustration ;montorsenuestcouvertdesueur.Ilfaittrèschauddehors,maisjen’aipasété
capable de me forcer à m’arrêter. Je n’arrêterais pas avant d’avoir le soufflecoupé,ouquemesjambescèdent–commequandjefaisl’amour.
Depuisquej’aiarrêtédemebattre,c’estcequimepermetdemedéfouler.Ça fait un bien fou de courir, tout simplement, sans jamais m’arrêter. C’estlibérateur.
Jesuisdéjàpassédevantlamaison–notremaison–troisfois.Chaquefois,jenepeuxpasm’empêcherdem’arrêteretderegarderlafenêtredeTripppourvoirsielleestenfinréveillée.JeveuxsavoirsiLucasestderetourdanssonlit.Aussifouquecelapuisseparaître,jeveuxtraînersonculhorsdecelit.
Jecoursversl’arrièredelamaison,ouvrelegrandportailetpénètredanslejardin. Je commence à enlever mon short et mon caleçon dès que la piscineapparaîtdansmonchampdevision.Jerespireprofondément,plongedansl’eau,medétends,etmelaissecouleraufondavantdenagerjusqu’àlasurface.
L’eaufraîchesoulagemapeaubrûlante,maisneréussitpasàapaisermespensées.
Ilfautà toutprixquejerepoussecesidéestordues!Çafout toutenl’air.Tripp. Nue. Dans mon lit. Moi, en train de la baiser. Sauvagement. Biensauvagement.
Jenageaumoinstrenteminutes,pouressayerdemeviderlatête,avantdesortir de l’eau et d’attrapermes sous-vêtements. Je ne prends pas la peine dem’habiller,jecouvrejustemon«paquet»avecmoncaleçonetpasseparlaportedederrière.
Tout lemondeest supposédormirde toute façon.Lorsque j’entredans lacuisine,jesuissurprisdevoirLucasappuyéaucomptoir,unetassedecaféàlamain.Apparemment,j’avaistort.
Illèvesonmugetmesouritavecparesse,puisjetteuncoupd’œilàlapetitepiècedetissuquirecouvremonsexe.
—J’enconnaisunquis’estlevétôt!J’acquiesce.—Ouais…jenedorspasbeaucoup.Jeme tiens là,debout,nuetdégoulinant,maisçanesemblepasdéranger
Lucas – ce quime donne envie de crier «Rien à foutre ! » et deme baladerconstammentàpoil.S’ilsefichequeTrippmevoitnu…cen’estpasmoiqueça
vadéranger!Ils’approchedemoietmetendsonpoingpourfaireuncheck.—Alorscommeça,onabaisédansladouchehiersoir?Putain,cettefille
saitcrier!Jecomprendsquetuaieseubesoindeterafraîchirdanslapiscine.Jesouris,l’airsatisfait,maisnedisrien.J’ouvrelefrigopourprendreune
bouteilled’eau.—Non,maissérieuxmec,ilafalluquej’ailleàl’étagepourmesoulager
aprèsça!Honnêtement,jecroisquejen’aiejamaisbaiséTrippsiviteetsifort!J’aidûcouvrirsabouchepourl’empêcherdeteréveiller!
Je sens mon estomac se nouer et la colère monter en moi, mais je memaîtrise et prétends que ses mots ne me touchent pas. Tripp est une adultemaintenant.Jedoism’ensouvenir.
J’inclinelabouteilled’eauetladescendsentièrementpendantqu’ilparle.— Cette chatte est étroite, mon vieux. Et lui dire des saloperies la fait
mouilleràmort.Cettefilleestspéciale!Ilmarqueunepausepourgémir.—Bon, il fautque je soisà labanquedansvingtminutes, il fautque j’y
aille.DisàTrippquejequitteverstreizeheures,d’accord?Jehochelatêtetoutenjetantlabouteilled’eauvideetm’agrippeàl’évier,
enlaissantmoncaleçontombersurlesol.—Ouaip,pasdesouci!J’attendsdeneplusentendrelebruitdesespaspourreculer,avantdelever
lesyeux.Jemetiensprèsdel’évierquelquesminutesencore,puisramassemoncaleçonetl’enfilepar-dessusmoncorps,àprésentsec.
—Merde!Maisc’estquoimonproblème?Je passemesmains dansmes cheveuxmouillés avant de plonger dans le
frigo,àlarecherched’œufsetdefraises.Essayant d’oublier ce quevient deme raconterLucas, je préparedupain
perduetdesœufsbrouillés;jesaupoudrelestoastsdesucreglaceetlesparsèmede fraises fraîches. Puis je verse rapidement du jus d’orangedans unverre, etmonteàl’étage.
Mercibeaucoup,Lucas!Nepensepasàsachatte…Toutçaest tellement
tordu.
TRIPPJ’entends la porte de ma chambre s’ouvrir, mais je suis trop fatiguée pour yprêter attention. Il ne doit pas être plus de sept heures trente, je reste doncétenduesurleventre.
J’entendsque l’onposequelque chose surmonbureau, avantde sentir lematelass’affaisseràcôtédemoi.CedoitêtreLucasquivientmedireaurevoiravantd’allertravailler.
Jegrogne, tends lebraset empoigne lehautde sacuisse, surprisequ’ellesoit si large et ferme. Il faut croire que je n’ai jamais vraiment accordéd’attentionàsesjambesjusqu’ici.
—Ooooh…matête.Pourquoim’as-tudonnétouscesshotshiersoir?Jemesensmal!
Jelaissemamainremontersacuisseetm’arrêtejustesousson«paquet».C’estétrange,toutsemblesi…agréable,toutàcoup.
—Eneffet,tuesdansunsaleétat!répondAlex,amusé.Choquée,jelâchesacuisseetattrapeledrappourcouvrirmapoitrinenue,
tout en faisant ce que je peux pour me mettre à genoux. J’ai presque oubliéqu’Alex avait finalement emménagé hier soir. Bon sang, j’ai vraiment buquelquesshotsdetrop!
—Merde,Alex!Jecroyaisquec’étaitLucas!Jecouvremonvisaged’unemain,j’ailatêtecommeuntambour.—Jecroisquej’aiunpeutropbulanuitdernière…Jeretiremamain;lalumièrequiemplitlapiècemefaitplisserlesyeux.—J’aifailliattrapertaqueue,Alex!Tunecomptaispasm’avertir?Alex se lève en souriant largement, et je ne peux pas m’empêcher de
remarquer combien il est sexy, vêtu d’un caleçon très seyant. Je dois nonseulementgérerlefaitquenoussommesdésormaiscolocataires,maiségalementm’habituer à l’idée de le voir se balader en sous-vêtements. Tu parles d’unedistraction!
—Oh,quelquesverresdetrop…
Ilpasseunemaindanssescheveuxhumides.—Etjen’aipasl’intentiondemettrefinàquelquechosed’aussiagréable!
Jesuiscertainquetamainappréciait.Bon,maintenant,assieds-toi!J’observeAlexsedirigerversmonbureauetsaisiruneassietteetunverre
apparemmentrempli.J’aitropmalàlatêtepourprêterattentionàcequ’ildit.Ilposel’assiettesurmescuisses.Jeluidemande:
—Qu’est-cequec’est?Tuaspréparélepetit-déjeuner?Ilpose leverresur la tabledenuitprèsdemoi.J’y jetteuncoupd’œilet
constatequ’ils’agitd’unjusd’orange.—Ouais!Il se déplace jusqu’à la salle de bain sans rien ajouter. Je suis persuadée
qu’il retourne dans sa chambre, mais il ressurgit après quelques secondes, entenantquelquechosedanslecreuxdesamain.Ildéposedeuxcomprimésdanslamienneetcroiselesbrassursapoitrine.
—Ibuprofène.Avale-les,etmange.Jefaiscequ’ilmedemande,sansposerdequestions.Lapremièrebouchée
estsidélicieusequej’ensouris.—Oh,Alex!Je pointe le toast du doigt avant de prendre une autre bouchée et de la
mâcherrapidement.—C’estabsolumentdélicieux!Waouh!Ilsourit.—Dis-moiquelquechosequej’ignore!Jeluilanceunmorceaud’œufàlatête.—Tuneseraispasunpeutropsûrdetoi?Jerisenlevoyantattrapermamainetengloutir labouchéed’œufsqueje
m’apprêtaisàavaler.—Trèssûrdemoi,tuveuxdire!Ilmâchetoutenpassantunemainsursesabdosenbéton.—Tuasprévudefairequelquechoseavantd’allertravailler?
—JecomptaisrendrevisiteàTara.Tuveuxm’accompagner?Ilhochelatêteetcommenceàreculerverslasalledebain.—Ouais,jesuiscertainquejeluimanque!Jerisetcracheaccidentellementlabouchéedetoast.—Tuessérieux,là?Jecouvremaboucheetsouris.— Elle ne t’a pas vu depuis quoi, une semaine ? Crois-moi, tu ne lui
manquespasdutout!Sesfossettesrefontsurface.—C’estcequ’onvavoir!Il s’apprête à sortir de ma chambre, mais s’arrête et s’appuie contre
l’encadrementdelaporte.—J’allaisoublier,Lucasestdéjàparti travailler. Il aditqu’ilpasserait te
voirverstreizeheures.Jesupposequ’iln’avaitpasenviedemedireaurevoir.—Okay…merci.Jeboisunegorgéedemonjusd’orange.—Jeprendraiunedoucheaprèsavoir finidemanger, etnouspourronsy
aller.Çateconvient?—Toutcequisortdetabouchemeconvient!Jeluijetteunmorceaud’œufqu’iltented’attraperavecsabouche.— Tu lances très mal ! Je vais descendre m’entraîner une vingtaine de
minutes,etprendreunepetitedouche rapide. Jeme laveraiau rez-de-chausséepournepasteretarder.
Je lorgne son corps de haut en bas, et déglutis enme rappelant les sonsexcitantsquiprovenaientdecettesalledebainhiersoir.J’aifaitcequej’aipupournepasyprêterattention,maisdifficiledefaireautrement.Jedoisadmettrequ’entendreAlexbaiserm’aàlafoisexcitéeetennuyée.Unepartdemoivoulaitêtreàlaplacedecettefille,tandisquel’autrenevoulaitmêmepasypenser.
Ensuite,Lucasadébarquéicietcommencéàmebalancerdestrucscochonsà propos d’Alex… ça m’a tellement excitée que je l’ai attrapé et que j’ai
pratiquementsautésursonsexe.Nousavonsbaisésauvagement,sansréfléchir,puis je l’ai renvoyé dans sa chambre.Dormir dans lemême lit queLucas estquelquechosequejen’aiencorejamaisfait.Leseulhommeauxcôtésdequij’aitoujours dormi, c’estAlex, et, pour une raison que j’ignore… je veux que çaresteainsi,pourlemoment.
—Parfait!Nousprendronstonpick-up.Jeprendsuneautrebouchéeensouriant.—Tuaimesmafaçondeconduire,n’est-cepas?Rapideetsauvage,toutce
quitefaitvibrer!Ilmefaitunclind’œil.—Çameplaît.Jepointemafourchettedanssadirection:—Dépêche-toi,quenouspuissionsyaller!—Çaroule,bébé!Ildéguerpit,etjerestelà,unsourirejusqu’auxoreilles.Ilsaitcomments’y
prendrepourmefairesourire.Jenesaisvraimentpascequejeferaisanslui.Après avoir fini mon petit-déjeuner et avalé les comprimés qu’Alexm’a
donnés, j’examine le contenu de mon armoire, à la recherche de vêtementspropres.Jechoisisunjeanetundébardeurnoir,jettemesvêtementssurleporte-serviettes,ettendsl’oreilledanslebutd’entendreladouchedurez-de-chaussée.
Je n’arrive pas à savoir s’il s’y trouve déjà, j’enfile donc la premièrechemiseque je trouveetdescendspourvoir s’il s’entraîneencore. Jeviensdeme souvenir que je prenais le premier service au bar aujourd’hui, je n’ai parconséquentpasbeaucoupdetempsàperdre.
Aumomentoùj’arrivedanslasalledejeux,Alexsetientdebout,àcôtédugrandbancdemusculation,épongeantsonvisagehumide.Mesyeuxdescendentlentement,suiventlesperlesdesueurquicoulentlelongdesontorsebombéetmouillentsoncaleçon.Jereprendsmonsouffle,puisremarquelaformedesonsexeàtraversletissu,dontlesmouvementssuiventlerythmedesarespiration.
Ilm’aperçoitetsouritenôtantsaserviette.—Jevaisprendreunedouche.Est-cequejeteretarde?Il lève les bras pour sécher ses cheveux avec la serviette, et j’observe
chaquemuscledesoncorpssecontracteraumoindremouvement.Jesecouelatête,etréponds:
—Non,jetenaisjusteàm’assurerquetut’apprêtaisàprendreunedouche.Jedoisêtreaubardansdeuxheures.
Il jettesaserviettesur lecôté,sedirigeversmoi,m’attrapeenmefaisantpasserpar-dessus sesépaules trempéesde sueur. Ilnous fait sortirde lapièce,traverserlecouloir,etmedéposeenbasdel’escalier.
—Danscecas,nousferionsbiendenousdépêcher!Il tourne les talons et s’éloigne ;mes yeux se posent directement sur ses
fessesfermes.—Onseretrouveprèsdemonpick-updansvingtminutes.Mmmm…siparfait.Tropparfait…—Okay!Je monte l’escalier en courant, me déshabille rapidement avant de
m’enfermer dans la salle de bain et de faire couler l’eau. Je secoue la tête,essayantdegarderlesidéesclaires.VivreavecAlexneserapasdetoutrepos.
Cegarçonvamecauserdessoucis…
ChapitreSix
TRIPP
Vingt minutes plus tard, je rejoins Alex près de son pick-up. Il m’ouvre laportièreetsaisitl’arrièredemescuissesafindem’aideràmonter.
—Accroche-toi,petitebombe!Ilmefaitunclind’œiletfermelaportière,avantdefaireletourdupick-up
entrottinantjusqu’aucôtéconducteur.Il se tourne versmoi et remarque que je n’ai pas attachéma ceinture ; il
passe son bras par-dessus moi pour l’attraper et le faire, avant de claquer saportièreetdebouclerlasienne.
—Tusais,jepenseêtreencorecapabled’attachermoi-mêmemaceinture!Ilritentournantlaclédanslecontact,enclenchelamarchearrière,puisse
tourneversmoi:—Nan,c’estcarrémenttropdurpourtoi!Ilcommenceàfairemarchearrièrepoursortirdel’alléetoutencontinuantà
parler:— Si tu crois que je n’ai pas remarqué que tu conduisais souvent sans
ceinture…Çan’arriverapasavecmoi,Tripp!Jerougis,embarrassée,etdétourneleregard.Ilm’arrived’oublier,lorsque
je suis pressée, mais je n’aurais jamais pensé que quelqu’un d’autre s’enapercevrait.UnprétextedepluspourAlexdeprendresoindemoi.Jedétestelemettredanscetétat.
— Je ferai en sorte de l’attacher chaque fois que je monterai dans unvéhicule,d’accord?
Jemetourneànouveauversluitandisqu’ilseconcentresurlaroute.—Tun’aspasbesoindet’inquiéterpourmoi.—J’essaiedenepaslefaire…marmonne-t-il.Maisc’estdifficile.Jeconnaisbiencesentiment,carj’aitoutautantenviedeleprotéger.
ArrivéschezTara,Alexetmoisautonsdupick-upenmêmetempsetnousretrouvonsdevant. Ilposesamainsur lebasdemondos,puisnousmarchonsverslaported’entrée.
Tarasetientprèsdelatélévisionsurlapointedespieds,tentantd’accrocheruncadrelorsqu’elles’aperçoitquenoussommesarrivés.
—Tripp!Elletendlebrasunpeuplushaut,luttantpourl’accrocher.—Contentedevousvoir.Unpetitcoupdemainneseraitpasderefus!J’entendsAlexglousseravantdes’approcherd’elleetdel’aider.—Heureusementqu’elleaamenéunhommeavecelle!luidit-il.TaraseretourneetgratifieAlexd’unsourirechaleureux.—Etmoiquicommençaisàmelanguirdecethomme!Elletâtesonbraspourletaquiner.—Sesmusclesserontbienutiles!Alexmelancesonsourireàfossettes.—Jetel’avaisbiendit!medit-il,taquin.Jelèvelesbrasauciel.—Ouais,ouais,ouais,çava,tuasgagné!Apparemmenttumanquesàtout
lemondelorsquetut’absentes!Taras’approchedemoienriantpourmeprendredanssesbrasetdéposerun
baisersurmajoue.—Oooh,tuesjalouse?Net’inquiètepas…Ellepincemajoue.—Toiaussitum’asmanqué.ElleseretourneetmurmureàAlex:—Enfin,pasautantquetoi!Jeluidonneunpetitcoupdecoude,passedevantelle,etmedirigeversla
cuisine.—Tu as préparémesbrownies favoris ? J’ai besoind’unebonne réserve
pourleboulotaujourd’hui!
Jecommenceàchercherdans sesplacards, sans rien trouver.Soudain,ducoindel’œil,jevoisTaraouvrirlefouretensortirquelquechose,emballédansdupapierd’aluminium.
— C’est bon, détends-toi ! Tu sais bien que j’en prépare toujours unefournéequandtumeledemandes!
Ellemedonnelesbrowniesetsesertunverredevin.— Heureusement pour toi, je m’ennuyais à mourir, et j’ai eu envie de
cuisiner!Taran’avaitquevingtanslorsquemesparentssesontvolatilisésetm’ont
laissée à sa charge. Elle a gâché le début de sa vie d’adulte à cause demoi,occupée à m’élever comme sa propre fille. Je lui en suis on ne peut plusreconnaissante. Je lui dois tant. Elle a eu trente-trois ans il y a quelquessemaines,maisadumalàsecomporterenadulte.J’imaginequec’estsafaçonderattraperlesannéesperdues.
Moins de deux secondes après, Alex entre dans la cuisine. Whisper, lachatte qu’il m’a donnée lorsque j’avais quinze ans, grimpe en courant sur lajambed’Alexetyplantesesgriffes,réclamantd’êtreportée.
Jejurequecettechatteestamoureusedelui!Bienquejel’aieélevée,ellesecramponnetoujoursàluilorsqu’ilestdanslesparages.Jetrouveçaàlafoisadorableetécœurant.
Sanshésitation,AlexporteWhisper,etplongesonvisagedanssafourrureduveteuseetblanche,enlacaressantsouslementon.
—Salutmabelle,jet’aimanqué,hein?Je lève les yeux au ciel, mais ris intérieurement. J’adore voir Alex si
heureuxetdébordantd’amour.Ilvabienmieuxqu’ilyasixmois,avantquesonfrère Memphis revienne. Rien ne me comble plus que de le voir ainsi. Il lemérite,plusquen’importequi.
Detouslesgensquejeconnais,ilaleplussouffertetenduré;malgrétout,il resteouvert aubonheur,pense toujoursauxautres enpremier.Quant àmoi,j’ai été abandonnée par mes parents, et ne suis même pas capable de laisserquelqu’un entrer dans ma vie. Enfin, à part Tara et Alex. Faire confiance nem’estpassiaisé.C’estpourquoiLucasetmoiavonscetarrangement.
Jusqu’ici, ça a plutôt bien marché… Nous allons voir si ça peut donner
quelquechose,unefoisl’annéepassée…—Alors,commentsepassecettecolocation?demandeTaraensirotantson
vin.Çadoitêtresympadevivreavecdeuxmecs, il fautvraimentque jem’entrouveun!
Jerisenfourrantlesbrowniesdansmonsac.—Çapeutaller…Dommageque tuaiesmanquénotre fêtehier soir, ily
avaitpleindemecscanon!Ilfautvraimentquetusortesplussouvent!— Je devais travailler ! Je dois toujours travailler…Ça neme laisse pas
beaucoupdetempspourlesrencardsetlessoirées!ElleseretourneversAlex.—Maisdis-moi,tun’aspasunfrèreplusâgé,toi?Alexluilanceunpetitsourire.—Tuarrivestroptard,ilestprismaintenant!—Etmerde!Tarasesertunautreverredevin.—Tant pis, je trouverai bien unmâle tôt ou tard… Je serai en vacances
dansquelquessemaines,vouspouvezpeut-êtremebrancheravecquelqu’un?Ellesourit.—Dumomentqu’ilaplusdevingt-cinqansetestaussibeauqu’Alex,ça
m’ira ! Oh, et il faut qu’il ait un travail lui aussi. Je n’ai aucune envied’entretenirquiquecesoit!
Alexsourit,maisneditrien,toutencaressantWhisper.Jerentredanssonjeu:
—Jem’enoccupe!Nouspassonsl’heurequisuitavecTara,àparleretàpasserunbonmoment,
avantdenousdireaurevoiretderetourneràlamaison.Jedoisêtreautravaildansmoinsdevingtminutesmaintenant,ilfautqueje
récupèremontablieretquej’attachemescheveux.Alexs’arrêteenbasdel’escalieretcrie,tandisquejemeprécipitedansma
chambre:—Ilfautquejesoisausalonversdix-huitheures.Etsijetedéposais?Jete
rejoindraisensuitechezDax,quandj’auraisfini?Dax, c’est le bar le plus récent ici, à Crooked Creek. Il a ouvert il y a
environquatremoisetDax,lepropriétaire,m’ademandésijevoulaistravaillerpour lui, en commençant par servir des cocktails, puis par tenir le bar. Çaparaissaitamusant,alors j’aiditoui.J’adoredevoir interagiraveclesclientsetpasserunbonmoment,çasemblaitdoncparfait ! Je répondsàAlexencriant,toutenattachantmescheveuxenunchignondécoiffé:
—Okay,pasdesouci!Jeterejoinsdanscinqminutes,ilfautjustequejetrouvemon…
Je le cherche dans la pile de vêtements au sol, lève les yeux versl’embrasuredelaporteetaperçoisAlex,quitientmontablier.
—Cetruc?Iltraînaitsurlesoldelasalledebainhiersoir,alorsjel’aimisàlaveravecmesvêtementssalescematin.
Ilpenchelatêtesurlecôté.—Allons-y.Lemoteurtourne!Reconnaissante,jebondispourluiarracherletablierdesmains.—Toujoursuntempsd’avance!Tuestropbeaupourêtrevrai,Alex!Jepasseunbrasautourdesoncou,l’étreinsrapidement,avantdedescendre
l’escalierencourant.Jedoisêtreàl’heureaubarpourfairel’ouverture,etnouscommençons vraiment à manquer de temps. La nuit, les serveuses neréapprovisionnent jamais rien, c’est pourquoi je finis toujours par remplir lespotsdesauce,oufaired’autrestrucsdumêmegenre.
Je rejoinsAlexà sonpick-up,me jette à l’intérieur etbouclemaceintureavant qu’il dise quoi que ce soit. Il grimpe deux secondes après moi, et sortrapidementdel’alléeenmarchearrière.
Il râle lorsqu’il s’arrête devant le bar et voit Dax appuyé contre saMercedes,apparemmententraindem’attendre.
—Quelgroscon!—Iln’estpassimal,Alex.Jemepencheetdéposeunbaisersursajoue.—Onsevoitplustard.Arrêtedet’inquiéterpourDax,etmercidem’avoir
déposée!
Jedescendset claque laportière, juste aumomentoùAlexmarmonneun«aurevoir».IlattendqueDaxetmoiayonspassélaporteavantdedécolleretdeserendreausalondetatouage.
Tropprotecteur?Daxsourittoutenappuyantsurlesinterrupteurs.— J’ai l’impression que ton petit ami a peur que je te drague, je me
trompe?Jesecouelatêteetpassedevantlui.—Jetel’aidéjàdit,cen’estpasmonpetitami.Jerisetposemonsacsurlesol.—Mais c’est vrai, il pense probablement que tu me dragues. Il est très
protecteur,etjenesaispaspourquoi,mais…ilnet’aimepas.—Mouais,ehbiensituveuxmonavis,ilpourraittoutaussibienêtreton
petitami!Ilouvrelaportedesonbureauets’arrêtepourmeregarder.—Ilsecomportecommes’ill’était,detoutefaçon!Et,pourinfo…situen
avaisenvie,jeseraispartant!Jeletaquine:—C’est toujoursbonà savoir.Si j’enavaisvraimentenvie, tu le saurais,
maisnon,çava,merci.—D’accord,d’accord, je tenais justeà te lepréciser !Bon,mettons-nous
viteautravail,j’ail’impressionqueçavasebousculertôt,aujourd’hui!Ildisparaîtdanssonbureausansrienajouter,melaissantpréparerseulele
postedetravaildesserveuses.Monpetitami.Alex,monpetitami.Àcettepensée,moncœurtressaille.Siseulementc’étaitaussisimple…
ChapitreSept
ALEX
Jesuisassisdansmapièce,ausalon,ànettoyermonmatériel,quandj’entendsquelqu’un se racler la gorge près de la porte. Je n’ai même pas besoin deregarderpoursavoirdequiils’agit.J’aientenducebruitagaçantdurantdetropnombreusesannées.
Jesourisdepuismonsiège,maisneprendspaslapeinedeleverlesyeux.—Memphis…Quoideneuf,grandfrère?Jetemanquedéjà?J’entendslebruitdesespaslorsqu’ilentredanslapièce;ils’arrêtederrière
moi.—Ohquenon!Ilpressemonépaule,cequimeforceàleverlesyeuxdemonmatériel.—Lyricestoccupéeaustudio,ellem’adoncdemandédepasser,pourvoir
commenttuallais.Unlargesourirem’échappe:—Alorscommeça,jeluimanque…àelle,seulement?Ilmefrappederrièrelatêteavantdes’asseoirsurl’autrechaise.—Ilfautcroire…Ilmelanceunsourire,puisredevientsérieux.—Je supposeque tumemanquesaussi.Çavaprendreunboutde temps
avantd’êtrecertainquetunevaspastecasserjenesaisoù…—Jen’ail’intentiond’allernullepart,monvieux.Relax!Un silence s’installe tandis que je finis de ranger mon matériel, puis
Memphisreprendlaparole:—Tut’estenuàl’écartdela«Ruelle»?Jemelève,leregardeenm’appuyantsurlatable.—Jem’y suis arrêté pour regarder quelques combats, c’est tout.Riende
plus.
J’indiquelaported’unsignedetête,pourfairecomprendreàMemphisqueje suis prêt à partir.Cette journée a été longue et stressante, et je n’ai qu’uneenvie:medétendreavecunebonnebièrebienfraîche.
Ilselèveetmesuisjusqu’àlaporte.—Tuesalléàl’undescombatsdeTrevor?—Ouais, j’aivulafind’uncombat ilyaquelquesnuitsdeça.Ildevient
plutôtbon!IlagagnéparKO.—C’estvrai,répondMemphis.Nousdevrionspeut-êtreypasserunsoiret
regarderquelquescombats,commeaubonvieuxtemps!Dumomentquenousrestons tous lesdeuxde l’autrecôtéduring…c’est toutcequim’importe.Cen’estplusnotreplace,nel’oubliepas!
Je hoche la tête en verrouillant la porte derrière nous.Ça fait plus de sixmoisqu’aucundenousn’estmontésurunring.Etjenecherchepasàretomberlà-dedans.
Jepasseparl’accueiletdonneuncoupsurlebureau.—Jemecasse,Styles!Sans même lever les yeux, Styles marmonne quelque chose quand nous
passonsdevantluietsortons.Memphisseretourneversmoietagrippemonépaule.—JediraiàLyricquetuvasbien,etquetuestoujoursaussichiant!—C’estmaplusgrandequalité,frangin!Je marche à reculons tout en faisant un doigt d’honneur àMemphis des
deuxmains,avantdemonterdansmonpick-upetd’allumerlemoteur.Ilrestelà,àmeregarderpendantquejefaismarchearrièreetdéboîte.C’estde luique je tiensmanatureprotectrice,et toutcommemoi…ilne
cèdejamais.Je me gare devant leDax un peu plus tôt que prévu. Tripp doit encore
bosserunedemi-heure,maisjedécided’yallermalgrétoutetdedécompresseravec quelques bières en l’attendant.Me détendre un peu avant de rentrer à lamaisonetdelavoiravecLucasnemeferapasdemal.
Lebarestbondélorsquejefranchisleseuil,maisjerepèrefacilementTrippàl’unedestablesprochesdubar.Elleabeaucoupdemondeàservir,jepréfère
doncallermoi-mêmeaubarpourcommanderunebière.Jelanceunpetitsourireen coin à Harley lorsqu’elle lève les yeux de la table qu’elle est en train denettoyerpourmeregarder.
—Harley!Tuescellequejecherchais!Elle arbore un large sourire et sonvisage rougit instantanément.De toute
évidence,ellesaitquejesais.Aceestincapabledelafermer!—Inutilededirequoiquecesoit,Carter!Ellelèveledoigtdansmadirectionet,ayantdevinécequejevoulais,tend
lebraspourattraperunebièreendessousd’elle.Jehausselesépaules,essayantdemecontenir.—Jen’allaispasparlerdufaitqu’Aceettoiaviezbaisé,jetejure!Jeris,etellemejettelacapsuleauvisage,quiheurtemonnez.—Aaargh,Alex!Quelquefoisj’aienviedetetordrelecou!Elle se penche au-dessus du comptoir, subitement intéressée, jetant un
regardcirculaireautourd’ellepours’assurerquepersonnen’écoute.—Dis-moicequ’ilt’adit.N’oublierien,oujet’étrangle!Jememetsdebout,attrapemabouteilledebièreetlasoulève,toutenriant
dansmabarbe.J’adorelafairemarcher.—Merci,Harley,àplustard!Jemarcheàreculonsetriseninclinantmabièreenarrière.—Salecon!Harleysecouelatêteenmefusillantduregard.—Cen’estpasgrave,Trippmediratout,elle!Trippsurgitdenullepartderrièremoi;jepassemonbrasautourdesoncou
etl’attirecontremoi:— Ça m’étonnerait ! Tripp ne répète rien si je lui demande de garder
quelquechosepourelle!Agacée,Harleymordsalèvreinférieure.—C’estvrai…etjetedétestepourça!Ellefaitclaquersontorchoncontrelebar,puiscroiselesbras.
—Bonsang!Ah,lesmecs!Àquoisont-ilsbons?Ellepenchelatête,l’airsongeur.—Ahoui,c’estvrai…Ehmerde!JemeretourneetemmèneTrippavecmoi;jetrouveunsiègevide,loindu
bruitetdelahained’Harleypourleshommes.—Salutmabelle!J’embrassesonfrontavantdemeglisserdansunbox.—Commentçasepasse?Ellelèvelesyeuxaucieletlaisseéchapperunsoupirdefrustration.—Oh,tusais…jecroulesousleboulot!Jenesaispaspourquoi,maisDax
n’aprévuquemoipourlestrenteprochainesminutes!Ellelèvetroisdoigts.—Troisautresfillesdébarquentaprès.Ils’attendàcequejetiennelebar
toute seule,mais prévoit trois filles pour le dernier service ! Il a de la chanced’êtrepartiilyadeuxheures,j’auraispul’étranglerdansuncoin.
Distraitparlefaitqu’elleestcraquantelorsqu’elleestencolère,jemelaissealleràlataquiner,incapabledemecontrôler.Jepourraism’enprendreune,maisçaenvaudraitlapeine!
— Tu peux m’étrangler dans un coin si tu veux – n’importe quand, etn’importeoù…
Jeboisunegorgéedemabièreavantdelaposer.—Dumomentqueçadébouchesurdusexebiendébridéetsauvage!Son visage vire au rouge, mais elle ne répond rien, car des clients à
quelquestablesdelanôtretententd’attirersonattentionencriantsonnom.—Tuasunesacréechance,monvieux…Elle pince mon téton très fort et s’éloigne, me laissant avec une demi-
érection.Elleadelachance,carsinousavionsétéseuls,j’auraiseubeaucoupdemal
ànepaslapencherenavantetlaculbuter.Amisoupas.J’essaie demaîtrisermes pensées,mais impossible lorsqu’elleme fait ce
genredechoses.
Je reste assis seul pendant cinq minutes à savourer ma bière, lorsqu’unepetite blonde rapplique et s’assied face à moi dans le box. Elle est plutôtmignonne,maisjen’aienviederiendeplusqu’unecourteconversation.J’ailatêteailleurs.
Ellemetendlamainetsourit.—Mandy.Jeluilanceunsourirecharmeur,saisissamainetlasecoue.—Alex.J’indiquesonverred’unsignedetêtelorsquejeremarquequ’ilestpresque
vide.—Laisse-moit’enoffrirunautre.Tripppassedevantnousjusteaumomentoùjem’apprêteàmeleverpour
alleraubar,j’attrapedoncsonpoignetpourl’intercepter.Ellebaisselesyeuxsurmoi et s’apprête à dire quelque chose, mais s’arrête en remarquant la blondeassiseenfacedemoi.Elleseraidituneseconde,puiss’éclaircitlavoixetsourit.
—Salut!—Mandy…voicimonamie,Tripp.Elleestaussilaserveuselaplussexy
quej’aievuedetoutemavie!Jefaisunclind’œilàTrippensouriantdansl’espoird’apaiserlatension.Mandysourittimidementavantdeluiserrerlamain.—Raviedefairetaconnaissance,Tripp.Jem’appelleMandy.—Mandy.Elleacquiesced’unsignedetête.—Jevaisprendrevotrecommande.Qu’est-cequecesera?»J’agrippelatailledeTrippetlaserre.—Ceneserapaslapeine,j’iraimoi-mêmeaubar.Trippbaisselesyeuxsurmoietmepincelebras.—Pourquoies-tusi têtu?C’estmonboulot,Alex.Jesuisencorecapable
devousamenervosverres!Avantquejerépondequoiquecesoit,Mandynousinterromptenlevantson
verre.—Ceseraunevodka-limonadepourmoi!Trippmesouritetcommenceàreculer.—Unevodka-limonadeetunebière.C’estparti!Elletournelestalonsets’éloigne;monestomacsenoue.L’idéequ’ellemeservealorsque jesuisaccompagnéd’uneautre filleme
metextrêmementmalàl’aise.Jen’aimedéjàpasqu’ellemeservemoi…C’estmal.Jepréfèreêtreceluiquilasert…toujours.
En attendant queTripp revienne avec nos boissons, je parle de tout et derienavecMandy,veillantànepasluidonnertropd’espoirs.J’examinelebaretl’aperçois.EllediscuteavecHarley,quinousjetteuncoupd’œilfurtif,maisjen’arrivepasàdécryptersonvisage.Elleal’airirritéeengénéral,doncdifficileàdire.
Harleyfaitglisserdeuxverressurlebar,queTrippintercepterapidement;ellesefraieuncheminversnous.
L’envieirrésistibledelarejoindreetderécupérerlesboissonsavantqu’ellenouslesservemeprend,maisellemelancesonfameuxregard,celuiqui,sijelesoutienstroplongtemps,meferaàcoupsûrperdrelecontrôleetluiarrachersesvêtements,dansuncoinquelquepart.
—Offertspar lamaison,ainsiquetapremièrebière,Alex;etnecherchemêmepasàrésister!
Elledéposelesboissonssurlatable.—Jevaisservirmesdernièrescommandes,etjeseraibientôtprête!Ellecommenceàs’éloigner,maisjel’arrête.Pasquestiondequittercebar
sanspayer.Ellesaitcombienjedétesteça.—Jerèglerainosboissons,et jerésisteraisiçamechante!C’estcomme
ça.Jesorsunbilletdevingtetdeuxdedix,quejeluitends.—Etpasbesoindemerendrelamonnaie.Vousn’aurezqu’àpartager.Elle tentedeprotester,mais je la renvoied’uneclaquesur les fesses.Elle
me lanceun regardnoir, avant de s’éloigner et de tirer d’un coup sec sur sontablier.
Mandyselèveetmeregarde,visiblementgênée:—Jesuisdésolée,j’ignoraisquetuavaisunepetiteamie…Jesavaisbien
quetuétaistropbeaupourêtrecélibataire…Ellelèvesonverre.—Mercitoutdemême.Jepeuxteremboursersitulesouhaites.Jeluisourisetsaisismabière.—C’estmameilleureamie.Jeboisunegorgée.—Etinutiledemerembourser.Ellehésiteunmoment,puisparleànouveau:—Ondiraitpourtantquevousêtesbienplusquedesamis…Jerépondssimplement:—Pourtantc’estcequenoussommes.Ellem’observedespiedsàlatête,cherchequelquechosedanssonsaceten
sortunstylo.—Voilà,jesuisvenueavecquelquesamies…Ellepointe sondoigt endirectiond’une tableprochede lanôtre,occupée
partroisfillesincapablesdecontenirleurexcitationpourleuramieMandy.—…etdetoutefaçon,jesuispresquecertainequetuvasbientôtpartir…
Alors,est-cequejepeuxtedonnermonnuméro?Jememontrefrancavecelle,commejelesuisavectouteslesautresfilles.—Çapeuttesemblerminable,maisjesuisplusdugenrecoupd’unsoir…
Jenechercheriend’autre.Donc,situassimplementenviedet’amuser…J’inclinemabièreenarrièreavantdelaposerdevantmoi.—…tupeuxmelaissertonnuméro.Jeneveuxpasêtreimpliquédansun
trucpourlequeljenesuispasprêt.Ellemordillesalèvreinférieure,l’airsongeur,puiss’empared’uneserviette
enpapiersurlaquelleellegriffonnesonnuméro.Ellelafaitglisseràtraverslatable,ensouriantd’unairsatisfait.
— Je prendrai tout ce que je peux obtenir d’un gars comme toi. Parfois,
c’esttoutcedontnousavonsbesoin,nous,lesfilles…Elleselèvesubitementetcommenceàreculer.—Appelle-moin’importequand,Alex…Je récupère sonnuméroethoche la tête.Elle se retourneetpart rejoindre
sesamies.Jeretourneàmabièreetlafinisrapidementavantd’allervoirsiTrippestprête.
Elleempoignemonbrasetmetireverslaporte,sivitequ’ellemanquedetrébucherensortant.
—Ilfautquejesorted’ici,Alex!MaisàquoipensaitDax,bonsang?Jehausselesépaulesenluitenantlaporte.—Jet’avaisditquec’étaitunidiot!Jenetemensjamais,bébé.Elleritdanssabarbe,maisnemerendpasmonregard.—Jevoisquetut’entiensauxprénomsquicommencentparM?—Seulementcettesemaine!Jeluiouvrelaportièredupick-up;ellemeregardesansriendire,etlaisse
échapperunsoupirdefrustration.Ondiraitqu’elleaquelquechoseàdire,maisseretient.Jen’aimepasquandellefaitça.
—Vas-yTripp,discequetuasàdire!Je lasoulève, laposesur lecapotdupick-up,et la regardedans lesyeux,
attendantqu’ellesedécideàparler.Maisrien.Ellesecouesimplementlatêteetsouritfaiblement.—Jesuissimplementfatiguéeetfrustrée.Daxvaentendreparlerdemoi!Ellesedégagedemonétreinte,grimpedanslepick-upetfermelaportière.
Peuaprès,ellepasselatêteparlafenêtre.—C’estquandtuveux,Carter!dit-elled’unairtaquin.Siseulement…
Jesuisassisdansmachambre,àjouerdelaguitare.Ilestprèsdeminuit.Trippet Lucas boivent un verre en bas, et s’amusent. Une part de moi veut lesrejoindre, mais l’autre est trop fatiguée pour prétendre que je n’ai pas envie
d’elle.Je n’arrive pas à penser à autre chose depuis que j’ai emménagé l’autre
jour…plusjepassedetempsavecelle,plusmondésirs’amplifie.Siseulementjepouvaism’endébarrasser…J’aijustebesoind’unenuitavecelle.
J’entendsungloussementvenantdelaportedemachambre,etlèvelatête.Trippsetientlà,vêtued’unshortcourtencotonetd’undébardeur.Jepeuxvoirses tétons pointer à travers le tissu fin, et mon sexe, excité, remueinstantanément.Quenedonnerais-jepaspourlessuceretlesmordiller!
—Rejoins-nous,tombeur…Elleinclinelatête,pensive,etsetientcontrel’embrasuredelaporte.—Çafaituneheurequetuesici,toutseul.Vienst’amuser!Jeposemaguitareetsourislorsqu’ellecourtàtraverslapièceetsautesur
mesgenoux.—Tun’aspasidéeàquelpointjesuisheureusedet’avoirici!Jenepense
qu’àçacesderniersjours.Jemelèvetoutenlatenantdansmesbras,etlafaispasserpar-dessusmon
épaule.Elleme donne une claque sur les fesses, ce qui ne fait qu’attisermondésir.
—Danscecas,allonsnousamuser!Jetedoisbiença,tut’esmontréesipatiente!
Jedescendsl’escalierenlagardantsurmonépaule.Dèsquenousentronsdans la cuisine, Lucas m’acclame et nous tend un shot pour que nousl’accompagnons.
—Ah,levoilà!Prêtàt’amuser,finalement?JesouristoutendéposantTripp.—Ilfautcroire!Cettebombasseaditquejedevais,donc…J’attrapeundesshotsetlelève.—…quelafêtecommence!Uneheureplustard,noussommestouslestroisbienéméchésetparlonsde
toutetderien.Je tournemon regardversLucas, et constatequ’ilm’observe, commes’il
essayaitdecomprendrequelquechose. Je luidemande,en lançantmasecondefléchette:
—Qu’est-cequ’ilya?Lucassourit,puisdescendunautreshot.—Jemedemandais…D’un signe de tête, il désigne Tripp, allongée sur son lit de bronzage, à
l’autrecôtédelapièce.—…vousvousêtesdéjàembrassés,touslesdeux?Jemarqueunepauseavantdelancermadernièrefléchette.—Ouais.Jelalancedetoutesmesforcesverslacible.—Elleaétémonpremierbaiser.Lucasrestesilencieuxquelquessecondes,avantdepoursuivre:—Tuasdéjàeuenviedelabaiser?—Putain,tuessérieux,là?!Jemetourneverslui,furieux.—Oùveux-tuenvenir,Lucas?—J’aienviedevousvoirbaiserensemble,répond-ildebutenblanc.J’ai
toujours voulu voir Tripp se faire prendre, mais je veux que ce soit avecquelqu’unavecquiellesesentbien.Vousêtesamisdepuislongtemps.Tuesleseulenquielleatotalementconfiance.
Je bois une longue gorgée de ma bière, mon cœur bat la chamade enm’imaginantàl’intérieurdeTripp.
—C’estuneblagueouquoi?—Qu’est-cequiseraituneblague?NousconstatonstouslesdeuxqueTrippsetientlà,àcôtédenous,dansson
bikini,belleàcouperlesouffle.Commentpuis-jelaregarderdelamêmefaçonaveccequeLucasvientdemedemander?
Putaindemerde…Jemurmure:
—Rien…JusteLucasquiparledeconneriesquin’arriverontjamais!TripptournesonregardversLucas.—Alors…dequoiparleAlex?Lucastendunbrasqu’ilpasseautourdesataille,attireTrippcontreluietla
retourne,pourqu’elleluifasseface.—JepensequeceseraitsuperexcitantderegarderAlextebaiser.Etjene
dispas çaparceque je suisbourré…J’ypensedepuisqu’ilm’avu tedoigterdans lecouloir.Bonsang, j’étaisexcitécomme jamais !Aprèsça,nousavonsbaisécommedesmalades,etçan’ajamaisétéaussibon,nouslesavonstouslesdeux!
Jenepeuxpasm’empêcherdedétecterunepointededésirdanslesyeuxdeTripp,avantqu’elledétourneleregardetsedétachedeLucas.
—Tuessérieux,Lucas?Non,maisquipeutsepointeretbalancerça,l’airderien?
Ellepassesesmainssursonvisageetsemetàjoueravecsabague.—Alexestmonmeilleurami,jenepeuxpascoucheraveclui,surtoutsitu
eslà,ànousregarder!D’accord,nousavonsnotrepetitarrangement,maislà,ceseraitfranchirunelimite…unelimitequinedevraitjamaisêtredépassée.
Àcepoint,jenesaisvraimentpasquoidire,j’attrapedoncuneautrebière,ladécapsuleetladescendsrapidement.
—C’estpourcetteraisonquetudevraislefaireavecAlex!Jesuisleseulhomme avec qui tu as couché, Tripp. Il ne nous reste que quelques semainesavantquetoutchange,ceserabonpournous.J’aienviedevoirunautremectesauter, et ça te donnera l’occasion d’expérimenter le sexe avec quelqu’und’autre, avant de te poser avecmoi…Et… en ce qui concerneAlex… ça luipermettradecoucheravectoi.Iln’apasbesoind’autreraison.
—Etsiellecraquepourmoi?LucasetTrippmeregardentenmêmetemps.Jeposemabouteillevideetm’approchedeLucas.—Jenevaispasruinertreizeansd’amitiépourquetupuissesprendreton
pied.Ellevautbienplusquetoutecettemerde!—Çan’arriverapas.Difficiledese«rapprocher»lorsquequelqu’unvous
mate, tu ne crois pas ?Rappelez-vous simplement que c’est juste pour le fun,rien de plus. Ça pourrait être l’expérience la plus intense de notre vie. Passeulementdelamienne!
Trippsetientfermementàlatabledebillard,maisneditrien.Çametuedenepassavoircequ’ellepense.
—Réfléchissez-ytouslesdeux,c’esttoutcequejedemande.Vousn’allezpasmedirequejesuisleseulàpenserqueceseraitbandant?
Il faut que je parte d’ici, tout çame retourne le cerveau. Je descendsmabièred’untraitetm’essuielaboucheaveclebras.
—Jevaisallernager.Je m’éloigne, laissant Lucas et Tripp seuls. Je suis certain qu’elle va le
raisonner.J’auraisaimélefaire,maisunepartdemoiaenviequecelaarrive,aumoins une fois.Une seule putain de fois, et peut-être qu’après ça, je n’auraisplusdutoutenvied’elle.Sijereste,jevaismetrahir.Ilnem’ajamaisétéaussidifficilederésisteràquelquechose–etjenepourraiplustenirtrèslongtemps.
ChapitreHuit
TRIPP
Lecorpsnud’Alexcontre lemien, tandisqu’ilglisse lentementsonsexeentremescuisses…
Mesmainsquiparcourentsoncorpssexypendantqu’ilfaittourbillonnersalanguesurmestétons…
LucasquiregardeAlexmebaiser…Cespenséesm’obsèdentdepuisuneheure.J’aibeauessayer,jen’arrivepas
àpenseràautrechose.C’estcommesimonsatanécerveautournaitenboucleetmeconduisaitauborddelafolie.
J’arrêtedefairelescentpasdansmachambreetmedirigeverslasalledebain,pourvoirsijepeuxentendrequelquechosedanslachambred’Alex.Jenel’aipasentendumonter,maisAlexestsihabilequ’ilpourraitdéjàêtreentraindedormirsansquejenemesoisaperçuederien.
Je commence à paniquer, car Alex n’a pas essayé de me parler de lasuggestion de Lucas, alors que nous parlons de tout. J’ai peur que l’idée decoucheravecmoiaitpulerepousser.Ilnem’apasadressélaparoledepuis.Jedéteste ça, pour moi il n’y a pas pire sentiment au monde. Je ne supporteraijamaisdeperdreAlex,jenepeuxsérieusementpasimaginerunmondesanslui.
Jetraverselasalledebain,m’arrêtedevantlaporteferméedesachambre,tournelentementlapoignéeetentrouvredélicatementlaporte.Jepasselatêteetprononcesonnomàvoixbasse,mêmesijepeuxdéjàvoirquelapièceestvide.Àcetinstantprécis,jesuistroppauméepouravoirlesidéesclaires.Jerestelà,àfixerlemurquej’aipeintpourluietàlutterpournepaspleurer.
Soitilestencoreentraindenager,soitilessaiedem’éviter.Danstouslescas, ce n’est pas bon : Alex nage quand il a besoin de se défouler. Je l’airemarqué, depuis qu’il a arrêté les combats il y a quelque temps, maishabituellementilnenagepassilongtemps.
Je retourne dans ma chambre, reprends mes allées et venues, laisse mesémotionsmonterenpuissance,avantdedéciderquejenepeuxpluslesupporter.Ilfautquejeluiparleetquejem’assurequetoutvabienentrenous.
J’enailanausée.Je me ressaisis et descends au rez-de-chaussée. Je traverse le couloir,
m’arrêtedevantlesdoublesportes.Moncœurbatàtoutrompreàl’idéedevoirAlex,àtelpointquej’aibesoind’unesecondepourreprendremonsouffle.
—Pourquoisuis-jesinerveuse?Ilnes’agitqued’Alex.J’inspirelentement,profondément,avantd’ouvrirlesportesetdemeglisser
àl’intérieur.Ilfautquejelefasse.Moncœurs’arrêtebrusquement lorsquemesyeuxseposentsurAlex,qui
nageversleborddelapiscinepours’yaccrocher.Ilestsibeau…Il sort du bassin, complètement nu ; mes yeux se posent sur son corps
muscléettatoué,scintillant.Toutsemblemarcherauralenti:mesyeuxparcourentencontinusoncorps
ferme,desapoitrineauxabdossaillants,àsonsexe.Jecouvremaboucheen laissantéchapperuncride surprise, laissant l’air
emprisonné dans mes poumons s’échapper. J’aimerais me retourner et partir,maismon corps semble figé sur place ; Alex avance vers moi, ses yeux grisemplisd’unfeuardent.
Il s’arrête devant moi, saisit l’arrière de ma tête, et avant même que jecomprenne ce qui se passe, écrase ses lèvres contre les miennes, me faisantpresquetomberparterre.
Ilmesoulève,empoignemescheveuxetm’embrassesiardemmentquejemesensfrêledanssesbraspuissants.Sonbaiserestsiviolent,sipassionnéqueje reste sans voix. Cet avant-goût de lui suffit à commandermon corps,moncœuretmonâme.Jesuisàlui,àluiseul.
Jegémisensentantsalangueparcourirmeslèvresentrouvertes,megoûtantentièrement.Lemoindredesesmouvementsest sipuissantetpossessifque jesuisàlafoisenfeuetconfuse.
L’undesesbrasencerclemataille, il fait tournoyernoscorpsetnousfaitreculerprudemmentversl’eau.Sonbrasmeretientbrusquementlorsquejemeretrouveauborddelapiscine.
Ilgémitdansmabouche,romptnotrebaiser,sautedanslapiscine,tendlesbras,m’attrapeparlatailleetmefaitsauteràmontourdansl’eau.
Noscœursbattentàl’unissonlorsquenoscorpsserencontrent.—J’enaienviedepuissilongtemps!Ilécraseseslèvrescontrelesmiennes,meplaquecontreleborddubassinet
déchirelehautdemondébardeur,découvrantmestétonsdurcis.Ilagrippemescuisses,mesoulèveetpassemesjambesautourdesataille.
Mes yeux étudient les siens pendant qu’il admire mon corps, comme sic’était la plus belle chose qu’il ait vue de toute sa vie. Une expressionindéchiffrablevoilesonvisage;sesyeuxcroisentlesmiens,etilpassesamaindansmescheveux.
Jem’entendsgémircontresabouche;ilplacesoncorpsentremesjambes,et presse son érection contremon intimité. Je veux le sentir enmoi plus quejamais,etd’aprèscequejesens…luiaussienaenvie.Jegémis:
—Alex,Alex…Soncorpssetendsoudain,sesyeuxsemblent,pourlapremièrefoisdepuis
que je suis entrée dans la pièce, se concentrer. Avant même que je puissereprendremonsouffle,ilromptnotrebaiserets’éloignedemoi.
Ilregardemapoitrine,aussihaletantequelasienne,avantdeprendresatêteentresesmainsetdecrier:
—MERDE!!!Je suis trop choquée pour parler ; je couvre mes seins et le regarde
commenceràpaniquer.—Jesuisvraimentdésolé,j’aibeaucoupbu…Ildonneuncoupdepoingdanslemurdelapiscineavantdemaugréeretde
s’arracherlescheveux.—Jen’auraispasdûfaireça!Ilsedétournedemoi,etjesensmoncœursebriserenlevoyantsetenirlà,
haletant.—Jeneteregarderaipassortirdelapiscine,Tripp.Jedevraisêtrecapable
demieuxmecontrôler.S’ilteplaît,nepensepasdemaldemoi…Je sorsde l’eau, ravalemadouleur et reste là unmoment, à regarder son
dos.—Jenepenseraijamaisdemaldetoi,Alex.Jesuisaussicoupablequetoi.
Sans rien ajouter, je pars et le laisse seul. Je ne trouve pas lesmots… Jerestesansvoix.
Je serre mon débardeur contre moi, traverse rapidement le couloir enprenant soin d’éviter la chambre de Lucas, puis monte l’escalier, les jambestremblantes.Bienévidemment,jepensetoutdesuiteàAlex,marchantderrièremoi,mesoutenantenmeretenantparlataille.C’estcequisepasseraitentempsnormal,maisaulieudeça,ilestrestédanslapiscinepourm’éviter.
Dèsquejepénètredansmachambre,jereprendsmonsouffleetplaquemondoscontrelaportefermée.
Putain!Maisqu’est-cequis’estpassé?Je ne peux pas m’empêcher de me demander s’il était assez sobre pour
savoircequ’ilfaisait.Jesecouelatête:décidémentnon,c’estimpossible,ilnedevaitpassavoircequ’ilfaisait!Ilétaitsaoul.Iladitqu’ilétaitsaoul.
Jeme laisse tomber et reste assise, le dos contre la porte, pendant ce quisembleêtredesheures.Jesuistrempée,maismoncorpsestdansuntelétatdechocquejesuisincapabledemeleveretdemechanger.
Chaque fois que je ferme les yeux, je vois Alex m’embrasser ; celam’essouffle,etm’épuise.Alexétaitnu,complètementnu,sonsexeétaitépaisetdurentremesjambes.J’enrêvedepuisdesannées.Ilétaitlà,entremesjambes.Mesjambes.
Tout ce que je peux fairemaintenant, c’estme forcer à dormir et espérerqu’Alex ne se comporte pas différemment avec moi lorsqu’il se réveillera.Demain,nousenrironsetprétendronsquecen’estjamaisarrivé.Illefaut…
ChapitreNeuf
ALEX
Six jours se sont écoulés depuis que j’aimerdé avec Tripp, et je n’ai pas étécapabledelaregarderdanslesyeuxdepuis.J’aiétévraimentconcesoir-là,j’ailaissémonsexeparler…
J’avaisbu,etlasuggestiondeLucasm’atotalementretournélecerveau,aattisémondésirdelaposséderdelaseulefaçonqui,jelesavaisbien,gâcheraittout.
Leproblème,c’estquejen’aipascesséd’ypenserdepuis:legoûtdeseslèvres,sesyeuxquimedévoraientlorsqu’ellem’avunu,etpar-dessustout…safaçon de m’embrasser en retour, comme si elle l’avait voulu depuis aussilongtempsquemoi.
C’estlapremièrefoisquequelquechosemetravailleàcepointetmefaitperdre tout contrôle. Je n’arrive pas àme concentrer, et je sais qu’il faut quej’aillelavoiretluiparler.Nousavonséchangéquelquesmotsicietlà,maisriendeplus.Tout estdema faute.C’estparceque j’aipeurqu’elleneme regardeplus de lamême façon. La dernière chose dont j’ai envie, c’est qu’elle pensequ’ellen’estqu’unefilledeplus.Elleesttoutsaufça!ElleestLAfille.Etl’atoujoursété.
Jereviensàlaréalité,faisvingtpompes,enchaîneavecuneséried’abdos.Je m’entraîne depuis deux heures maintenant, mais je me sens toujours aussitendu,àtelpointquejepourraiscontinuerdeuxheuresdeplus.
Jetranspiretellementquejepeuxàpeinevoiràtraverslesgouttesdesueurquitombentsurmesyeux.J’ail’impressiondenem’êtrejamaisautantentraîné.J’aibesoind’évacuercetteraged’unefaçonoud’uneautre–enfaisantdusport,oudans le litd’une fille.Maisdans l’immédiat, le litd’une filleest ledernierendroitoùj’aienviedemetrouver.
Jecontinueàm’entraînerpendantunetrentainedeminutes,puissorsdelasalledejeuxetempruntelecouloir.MesoreillessedressentinstantanémentenentendantdesgémissementsprovenirdelachambredeLucas.Ildoitêtredeuxheuresdumatin.JesupposequeTrippnonplusn’arrivaitpasàdormir…
Je prends une profonde inspiration, expire brutalement, puis montel’escalierencourant;jen’aiaucuneenvied’entendrelesbruitsémisparTripplorsqueLucaslabaise.Entendresonlitcognercontrelemursuffiraitàmefaireexploser.
Arrivéenhautdel’escalier,jeremarquequelaportedelachambredeTrippest fermée. Je trouve ça un peu bizarre puisqu’elle n’y est pas, mais je necherche pas plus loin, me déshabille pour me retrouver complètement nu, ensueur.
Ilyaquelquechosedesiagréabledanslefaitd’êtrenu.Laseulechosequipourrait êtreencoreplusagréable, ce seraitde l’eaubrûlante surmoncorpsetmesmusclesendoloris.
J’ouvrelaportedelasalledebainetm’arrêtenet,surprisenvoyantTrippsortirdeladouche,nue.
Elleressembleàunedéesse.Deseslongscheveuxépaiss’échappentdesgouttesquicoulentlelongde
ses seins remontés ; lacourbedesescuissesest si fermeet lisseque je songeimmédiatementàmemettreàgenouxetléchersoncorpstoutentier.
Surprise et choquée, ses yeux s’écarquillent, ses lèvres s’entrouvrent.Maprésencesemblelafigersurplace;elleseretourneetattrapeuneserviettepourcouvrirsoncorps.
Elle n’est pas assez rapide, car j’aperçois malgré tout ses fessesparfaitementrebondies.
—Putain,Alex!Ellepasselaservietteautourd’elle.—Jenesavaispasquetuétaisàlamaison.Jen’arrivaispasàdormirdonc
j’ai…Ellesecouelatête.—Peuimporte.J’aifini,ladoucheestàtoi.Aprèsm’êtreremisduchocinitial,moncerveauenregistrefinalementlefait
queLucasestaurez-de-chaussée,entraindebaiserunefillequin’estpasTripp.Oh,etpuistantpissijesuisàpoil!Jenevaispasmecacher,detoutefaçonellem’adéjàvunu,alors…
—C’estquoicebordel?Je sens la rage m’envahir. Elle se tient debout, devant moi, et regarde
ailleurs.—Jecroyaisquetuétaisenbas,danslelitdeLucas!Ellesecouelatêteetsoupire:—Jen’avaispaslatêteàça.Ilestlibredes’amuser…Jelaregardetournerlapoignéedesaporteetl’ouvrirpoursefaufilerdans
sachambre. Je traverse la salledebainpour la suivre,attrapeuneservietteaupassage, la noue autour de ma taille, et entre dans la pièce, à quelques pasderrièreelle.
Elleseretourne,confuseens’apercevantquejel’aisuivie.—C’estcommeçaquenousfonctionnons,tun’aspasàt’inquiéter.Nousrestons là,sansdireunmot,chacunattendantde touteévidenceque
l’autreparlelepremier.—Jesuisdésolée,Alex.Elles’assiedauborddesonlitetjettesescheveuxpar-dessussonépaule.—Jeneveuxpasquetumevoiesdifféremmentmaintenantquenousnous
sommes embrassés. Tu esmonmeilleur ami…Tu ne te comportes plus de lamêmefaçondepuis,etçamefaitpeur…
Jerétorque,enmentant:—Non,c’estfaux.Tun’aspasàt’inquiéter.Jem’envoulaisjusted’avoir
profitédetoi.Maisjeveuxtoujoursautantêtreàtescôtés…Monesprits’emballe:jerestelà,àlaregarder,conscientquenoussommes
tous les deux nus sous nos serviettes. Ce serait tellement facile de les fairetomber,degrimpersursonlitetdelabaisercommeellenel’ajamaisété.Lucasestunputaindetocard!Ilnelaméritepas.
Il a besoin de voir comment un homme, un vrai, donne du plaisir à unefemme.
—Jecroisquenousdevrionslefaire.Jem’approched’elle,pasàpas,etm’arrêtejustedevantsonlit.Ellelèvelesyeuxsurmoietdéglutitnerveusement.Jemepencheenavant
etposemesmainsàl’extérieurdesescuisses.—Fairequoi?Ellem’observenerveusementenattendantmaréponse.Jesuispeut-êtreen
trainde faireuneerreur,maisc’estplus fortquemoi, jen’ai jamaiseuautantenviedequelquechose.
—Fairel’amour.Jemepencheau-dessusd’elle;ellelaisseéchapperunfaiblegémissement
enregardantmontorse.— Je pense que Lucas a besoin de voir comment un homme est censé
baiser. Si vous devez être exclusifs l’un envers l’autre, il faut qu’il sachecommenttesatisfaire,detouteslesfaçonspossibles.Tuméritesaumoinsça.
Jeremarquequesonsouffles’accélèreetquesesjoues,soncorpstoutentierrougissentàmesmots.
—Alex,jene…Elledéglutitdeplusbelle,etfermelesyeux.—Tuesmonami,jeneveuxpasteperdre.J’aibesoindetoi.Jedétestequ’elles’imaginequ’ellepeutmeperdre.Jesaisissahanche, la
faiss’allongerdélicatementsursonlit,etmepencheau-dessusd’elle,moncorpsparallèleausien.
—Çan’arriverajamais.J’aitoutautantbesoindetoi.Jefaiscourirleboutdemondoigtsursalèvreinférieure.—Jenesupportepas l’idéequ’il sauted’autres femmesalorsque tun’es
pas loin!Tuméritesd’êtresatisfaite,autantque lui. Je teprometsque tun’aspasàt’inquiéter,jem’enassurerai.
Sesyeuxseposentsurmeslèvrestandisqu’ellemurmure:—Jetefaisconfiance.Jedisdoucement:— Bon, il faut que tu dormes. Pas besoin de penser aux détails pour le
moment.Jemebaisse,embrasse leboutdesonnezetsouris,sentant la tensionqui
s’étaitinstallées’atténuer.
Ellesouritàsontour,repoussemonbrastandisquejeroulepourmeposeràcôté d’elle, et placemon autre bras autour de sa taille. Je reste allongé là unmoment, jusqu’àcequ’elle s’endorme. Je finisparme lever,parsprendreunedouche,retournedansmachambreetm’assiedssurmonlit,fixantlemurqu’elleapeintpourmoi.Jel’aimepourcesatanémur.Jecontinueàlefixer,jusqu’àcequemespaupièressoientsilourdesquejen’aid’autrechoixquedelesfermer.
ChapitreDix
TRIPP
Je regarde dans le vide en nettoyant une table lorsque je sens quelque choserebondircontrel’arrièredematête.Jevousjure,quelquefoisHarleysecomportecommesielleavaitdeuxans,etjenesuisvraimentpasd’humeur!
— Je te préviens, je ne nettoierai pas ça ! Je travaille comme une folledepuisuneheure,jenevaispastarderàyaller.
— D’accord, d’accord, tu n’as qu’à laisser ça à la femme de ménage !Détends-toi,cen’estqu’unecapsuledebière!
J’entendssestalonsclaquerlorsqu’ellefaitletourdubarpourmerejoindre.—Lucaspasse-t-ilteprendrecesoir?Veux-tuquejetedépose?Je lance mon torchon par-dessus mon épaule, me retourne et m’appuie
contrelatable.—Lucasestenroute,ilnevapastarder.Nous levons toutes les deux les yeux en entendant la porte du bureau de
Daxserefermerviolemment.—Ilfautquejemecassed’iciavantdepéterunplomb!Iljetteunregardcirculairedanslapiècevide.—Lesfilles,est-cequevouspouvezfermerlebar?Jedoisallerétrangler
mon petit frère, il a encore fait des siennes, et apparemment, ça ne peut pasattendre!
Harleylèvelesdeuxpouces,etjehochelatête:jen’aipasparticulièrementenvie de négocier avec lui ou de lui demander ce qui arrive à son instable defrère.
—Merci.Ilpassedevantnousavecempressement.—Jetevoisdemainmatin,Harley.Iltapotel’embrasuredelaporteavantd’ajouter:
—Profitedetajournéedecongé,Tripp.Àvendredi!Jeleregardeetacquiesce.Ilmarmonne«Okay»enseprécipitantversla
porte.— Pourquoi es-tu si tendue ces derniers jours ? me demande Harley en
m’examinant.Tuasbesoindet’envoyerenl’airouquoi?Jen’aimepasquandtuescommeça.Êtredistantenetevapasdutout,mapuce.
Jelèvelesyeuxaucieletbalancemontorchon.—Quoi?Non!Jenesaispas…Jelaregardeànouveau.—C’estcompliqué.Maisnet’inquiètepas…Harleyselèved’unbondets’assiedsurlatablequejeviensdenettoyer.—Alorslà,non…jenecroispas.Crachelemorceau!J’ai l’impression que je vais exploser si je garde ça pour moi plus
longtemps,jedécidedoncdetoutluidire.Enfin,enpartie.—D’accord…Jeprendsplace sur l’unedes chaises ;Harley tend lebras et tire surmes
cheveuxjusqu’àcequejesoisassezprèsd’ellepourqu’ellejoueavec.—Lucasveutmeregarderfaire l’amouravecunautrehomme…Voilàce
quisepasse.Elle tire mes cheveux d’un coup sec, ce qui me fait pousser un petit cri
perçant,puishurledansmonoreille:—Ilt’avraimentditça?Jepincesacuissepourluidemanderderelâchersaprise.—Oui, mais si tu continues de tirer mes cheveux chaque fois que je te
donnedesdétails,jenetediraiplusrien,crois-moi!Ellelesrelâchecomplètement.— Désolée ! Je suis sexuellement frustrée depuis ta fête la semaine
dernière,etjerefused’appelerAceetdeluilaissercroirequ’ilal’avantage!Elle lève les bras pour me montrer que mes cheveux n’ont plus rien à
craindre.
—Bonalors,quelestleproblème?J’adoreraiqu’ungarsquejefréquentemedemande ça !Et puis, il n’y a riende sérieux entrevouspour lemoment,non?Alors,fais-le!
Jepassemesmainssurmonvisage,frustréeparlaconfusionquejeressensencore.
—Cen’estpasaussisimple,Harley.Ilyabeaucoupenjeu…Ellepassesesjambesautourdemoietlesserre.—Àquoipenses-tu?Dis-moi!—Oh,bonsang!Tuesincroyable!Jemelibèredesaprisedeninjaetsautesurmespieds.—Jenem’approcheplusdetoi tantquetuneseraspasdébarrasséedeta
satanéefrustration!—Jesuisdésolée,maisavouequetumecherchesenmettantuneéternitéà
medonner lesdétails !Tusaisbienque jenesuispaspatiente,ajouteàçaunvaginmalheureux,etjedeviensunevraiepétasse!
Jerécupèremontorchonetmemetsànettoyerrapidementladernièretablesale.Jesuisprêteàexploser.
—C’estparcequ’ils’agitd’Alex,voilàpourquoi!Maintenant,dis-moiqueçan’apasd’importance!
—Oh…d’accord,c’estimportant.Elle bondit de la table et commence à me suivre à travers la pièce,
impatiented’ensavoirplus.—Est-cequetuvaslefaire?Qu’enpenseAlex?Ilenaenvie?Jem’arrête et repense àma conversation avec lui la nuit précédente. Il a
clairementditqu’ilvoulaitquenouslefassions,maispouruneraisonprécise.Jenesuispascertainequecetteraisonsoitsuffisantepourmoi.
—Ilditquenousdevrionslefaire.Ilasesraisonset,connaissantAlex,jeneleblâmepaspourça.
Jemedirigeversl’arrière-salleetvideleseaudansl’évier,Harleytoujoursàmasuite.
—Mais…etsijamaisc’étaittropbon?
Je me retourne pour lui faire face et place mes mains derrière moi pourm’accrocheràl’évier.
—Etsijamaisjetombaisamoureused’Alex?C’estcequim’inquiète.Jemedemandesiçavautlecoupdetoutgâcherpourunenuitdeplaisir?
Harleyfroncelessourcilsetmeregardecommesij’étaisstupide:—Euh,excuse-moi,maisas-tuvuAlex?As-turemarquésesfossettes,ou
son corps incroyablement sexy ? La seule raison pour laquelle je me suisretenue,c’estquevousêtestouslesdeuxtrèsproches.Jenesaispassij’auraisditnonsij’enavaiseul’occasion.Enfinmoi,cequej’endis…Es-tucertainedevouloir laisser passer cette chance parce que tu as trop peur ? Mets tessentimentsdecôté,etpenseavectachatte!Lesmecslefontbien,pourquoipasnous?
Ehmerde!Ellen’apas tort…Sansparlerdufaitqu’AlexveutmontreràLucascommentprendresoindemoi–jesuiscurieusedevoircequ’ilpeutmefaire.J’yaipensétoutelajournée.
Jeprendsunegrande inspiration,éteins les lumièresuneparune,puismedirigeversl’entréeafindepouvoirfermeretpartird’ici.
—Tuasraison,c’estbiencequ’ilsfont.MaispasAlex,s’ils’agitdemoi–sinonilauraittentésachancedepuisbienlongtemps.C’estsoitça,soit,ilnemeveutpasdecettefaçon.Jenesaispas,maisilm’abienembrasséeilyaquelquesjours.Bon,ilétaitsaoul,çanevoulaitprobablementriendire…
Enéteignantladernièreenseignelumineuse,Harleymepoussedoucementverslaporte,etl’ouvre.Noussortonstouteslesdeux.Aprèsavoirverrouillélaporte,ellesetourneversmoiaumomentoùLucassegare.
EllejetteunœilàlavoituredeLucas,puismeregardedroitdanslesyeux.— Tu sais que les gens ne montrent ce qu’ils ressentent vraiment que
lorsqu’ilssontbourrés,n’est-cepas?Penseàmoi,quandjesuissaoule:c’estleseulmomentoùj’admettraiquejesuisvulnérable.Alexrêvedetoncorpsautantque toi du sien ! Quand deux personnes aussi sexy sont si proches, elles sedoiventdecoucherensembleaumoinsunefois,justepourleplaisir.Moijedis«rienàfoutre,fais-le!».Etfais-lebien!
Jeris,etsoudain, jemesensmoinsnerveuse.Je lui répondsavecunpetitsourireencoin:
—Nousverronsbien,jepourrais,ounon,tedonnerdesdétails!—Ouais…t’asintérêt!—Lucasklaxonneetcriequelquechoseparlavitre,maisHarleyluifaitun
doigtd’honneurensouriant.—Jecroisqu’ilesttempsdetelaisserpartirpourquetupuissesprévoirde
tetapertonmeilleurami…Argh!Amuse-toipourmoi!Jesuissérieuse!Jeluirépondsavecraideur:—Salut,Harley,jet’appelleraidemain.Jelaregardemonterdanssavoiture,avantdesauterdanscelledeLucas.Je
déteste voir les serveuses partir les dernières lorsqu’il fait nuit. Dax devraitvraimentdemanderàundeshommesderester,mêmelorsqu’iln’yapasgrandmonde.Ilvafalloirquejeluienparleavantqu’Alexlefasse.
Dèsquejefermelaportièrederrièremoi,Lucastendlebrasetagrippemacuisse.
—Est-cequetuyasréfléchi,bébé?Alexestd’accord,maisjesavaisqu’illeserait.Ilseraitvraimentstupidedenepasl’être!
Jesensmoncœursedécrocherenlaissantlesmotssortir:—Jesuispartante.Jen’arrivepasàcroirequej’aiditça!Lucaspressemacuisse,sepencheversmoietm’embrasse.—Super,bébé,çamefaitplaisir.Jeteprometsqueceseralachoselaplus
excitanteque tuexpérimenteras.Baiseravec tonmeilleuramipendantque tonpetitamiregarde,ensachantqu’iln’yaaucunproblème…Putaindemerde!
Ilgrogneetfaitdémarrerlemoteur.—Jeteprometsquetuneleregretteraspas!S’ilvousplaît,faitesquecesoitvrai…
ChapitreOnze
ALEX
Tripp devrait rentrer dans une minute. Je suis resté assis ici avec une belleérection, toute cette putain de journée, en ne pensant qu’à une chose : être enelle.Jemetsdecôtétoutesmespeurspouruneseulenuit,etluidonneraitoutcedontj’aisecrètementenviedepuisdesannées.
Cette nuit pourrait gâcher tout ce que nous avons construit ces treizedernièresannées.J’ensuisbienconscient,maisjenepeuxplusluttercontremondésir…surtoutmaintenantquel’occasionseprésente:ilestsifortquejepeuxàpeine respirer. Je suis peut-être complètement stupide d’avoir accepté, maisTrippméritetoutcequejem’apprêteàluidonner.
Jelèvelesyeux,lamâchoirecrispée,enentendantLucasrentrersavoituredans le garage. Ça y est, ça va finalement arriver ! Je vais faire comme s’iln’existait pas, et entraînerai doucement Tripp dès qu’elle passera le pas de laporte.
Puisqu’il ne s’agit que d’une seule nuit, je vais m’emparer d’elle et luimontrer ce que ce serait d’être avecmoi.Tant pis pourLucas !Cequ’il lui adonnéjusqu’icinepourrapasêtrecomparéàcequejevaisluifaire.
Jenecherchemêmepasàcachermonérection ; jeme lèveetmarcheendirectiondelaportedèsquejevoisTrippl’ouvrir.
Les yeux fixés sur le sol, elle neme remarque que lorsque je prends sonvisagedansmesmainseteffleureseslèvresaveclesmiennes.
Nosregardsserencontrent.Elledéglutit.—Alex…—Tripp…J’empoigne ses cuisses, la soulève et l’embrasse. Elle gémit contre mes
lèvres.Soncorpstrembledansmesbras,etsoncœurbatsivitequ’ellerespireavecdifficulté.Jeposemamainsursapoitrinelorsquejem’enrendscompte.
Ducoindel’œil,j’aperçoisLucasquinousobserve,maisjemêlemalangueàcelledeTripp,faisantdemonmieuxpourl’écarteretfaireensortequ’ellese
senteensécurité.— Bon sang… souffle Lucas, tandis que je prends ses fesses dans mes
mains et commence àmarcher versma chambre, à l’étage,ma bouche colléecontrelasienne.Vousêtesprêts?Moiaussi,bordel!
Jesuisprêtdepuisbienpluslongtempsquetul’imagines,connard,ettuessurlepointdevoirlespectacledetavie!
J’ouvremaported’uncoupdepied,passemesmainsdanslescheveuxdeTrippetlestirejusqu’àcequenosyeuxsecroisent.Jemurmure:
—Tuesprête,petitebombe?Ellehochelatêteetresserresesbrasautourdemoncou.—Oui…jenesaispas.Elle inspireprofondément et cache sonvisagedansmoncou.Son souffle
lourdsurmapeaum’amèneàresserrermonétreinte,etdurcitencoreplusmonsexe.
—Oui,Alex.Fais-moil’amour.Unevaguedechaleurtraverseinstantanémentmoncorps;moncœursemet
à battre irrégulièrement. Je rêve d’entendre ces quatre petits mots depuis uneéternité, et c’est aussi agréableque je l’imaginais.Décidément,Lucasn’existeplus.
Jemedirigeversmon lit, l’ydéposedélicatement et restedebout, devantelle ; nous échangeons un regard passionné. Mes yeux reviennent sur sesjambes : la façon dont elles tremblent m’excite comme jamais ! Mon sexepalpitesifortquec’enestpresquedouloureux,jesensquemabraguetteestsurlepointd’exploser.Tout ceque jeveux, c’estplonger auplusprofondde sonintimité et la baiser lentement, puis brutalement, jusqu’à ce qu’elle jouissepartoutsurmonsexeencriantmonnom.PasceluideLucas…lemien :AlexCarter.
J’empoignesescuissesettiresoncorpsjusqu’àcequesesfessesatteignentleborddemon lit.Puis jem’agenouillesur le tapiset faiscourirmesmainsàl’intérieur de ses jambes, avant de les écarter. Jemordsma lèvre inférieure etgrogne,puisl’attireàmoid’uncoupsec,avectantdedésespoirqueLucasdoitpenserquejesuiscinglé,maisjem’enfiche!Ilfautquejelagoûte,quejesentesachaleurcontremalangue.
Jepassemontee-shirtpar-dessusmatête,serrelesmâchoiresenregardantLucas,etlejetteàcôtédemoi.Ilal’aird’unenfantunmatindeNoël.Jedétestelafaçondontilnousobserve.Jehaissonputainderegard,maistoutçanevapastarder à changer, une fois que j’aurai commencé. Ça lui plaira peut-être… audébut.
Je lève les yeux vers Tripp, et la fixe en me penchant pour presser meslèvres contre l’intérieur de sa cuisse droite. Je sens sa jambe tressaillir, tandisqu’elle rejette la têteenarrièreetquesesmainsagrippent lacouverture.C’estpresquecommesiellenesupportaitpasque je la touche. J’aienviede lavoirréagirànouveau,jefaisdoncremontermeslèvreslelongdesacuisse,deplusenplushaut,jusqu’àcequej’atteignesaculotte.Jedéposeunbaisersursapeauetlamordille,laissantunemarquededentssuperficielleethumide.
Cettefois,soncorpstoutentiertressaille;unlégergémissements’échappedeseslèvresdélicates.J’aimeceson,etsavoirquej’ensuislacause…mefaitl’aimerd’autantplus.
Putaindemerde…Jemepencheetl’embrassepar-dessussaculotte,puisl’attireàmoi,siprès
quesesjambesencerclentpratiquementmoncou.Jepousseungrognementquivibredanssonintimité,pressemabouchecontresachaleuretsuçotesespetiteslèvresàtraversletissufin.Ellegémit:
—Bonsang…Alex…c’est…c’esttrès…bonsang!Elle serreencoreplus fort lacouverture lorsque jeplacesonclitorisentre
mesdentsetjoueavec,avantderespirerlourdementcontresonintimitéhumide.Maboucheetsonexcitationfonttrempersaculotte.
Jepeuxvoir sapoitrine se soulever et retomber à chaque souffle, commepourmeconfirmerqu’elleenaautantenviequemoi,probablementdepuisaussilongtemps. Je n’arrive pas à croire que c’est vraiment sur le point d’arriver !Peut-être pas pour la raison que j’attendais,mais tout demême !Cemomentnousappartient.
Cettepenséemerendsinerveuxquejedéchiresaculotte.Jesorsmalangueenpoussantungrognement,lafaisglisserlelongdesacuisse,etl’exciteencoreavecmabouche.Jeconstatequ’elleestdéjàmouillée,etjen’aiqu’uneenvie:lalécher pour la nettoyer, pour lui montrer ce que je suis prêt à lui faire. Jedonneraietferaiàcettefemmetoutcequ’elledésire.Jenesuissimplementpas
certainqu’elleenaitenvieendehorsdecesoir…J’empoignesescuisses, repousseses jambesverssapoitrinepouraccéder
plusfacilementàsonintimité;c’estlaplusbellechosequej’aievuedetoutemavie,etpenserqu’unautrehommepuisselavoirm’insupporte.
Malanguetraîneàtraversl’humiditédesonintimité,remonteverslehaut,ettorturesonclitoris.Ellegémitlonguement,profondément;soncorpstrembledeplaisirlorsquemabouchelesuçotepourlapremièrefois,toutenglissantundoigtdanssoncanalétroit.
Je suce et lèche en faisant bouger mes doigts dans un mouvement lent,constant, sans jamais perdre le rythme. À la façon dont ses hanches dansentlascivement contremonvisage,dont sesmains agrippentmescheveux, je saisqu’elleestsurlepointdejouir,plusrapidementquejel’auraiscru.Fierdemoi,jesourisfurtivementtoutencontinuant.
MesyeuxdévientversLucas.Safaçondesetenirdroitsursachaise,sonregard intense, me disent qu’il n’a jamais vu Tripp réagir ainsi lorsqu’il luidonneduplaisir.C’estl’occasionpourluid’apprendreunechoseoudeux.Enfin,çaneveut paspour autant dire qu’elle sera commeça avec lui…Àvrai dire,j’espèrequenon.
—Jevaisjouir…Alex!Sesmainsplongentdansmachevelureetsesjambesserrentmonvisagesi
fort que je peux à peine respirer. Je le supporte et empoigne simplement sescuissesenaspirantsonclitoris :sonorgasmeexplose.Ilestsi intensequej’endéduisqu’elleenavaitbienenviedepuisunmoment.Elledoitypenserdepuisunebonnesemaine:çamesuffit.
Une fois que son corps arrête de trembler, je tends les bras et attrape sespoignets, tout en cherchant à croiser son regard. Elle finit par me regarder,haletante,essayantdereprendresonsouffle.
—Tuestellementbelle…Jelasoulève,laposesurledos,puismeplaceau-dessusd’elle,mapaume
contre sa joue,m’accordant le plaisir de voir son visage et sa poitrine en feu.Sans hésitation, elle l’embrasse doucement puis, comme si elle réalisait cequ’elle venait de faire, détourne le visage, visiblement embarrassée par cettemarqued’affection.
—Net’éloignepasdemoi,Tripp.Jamais.
Je saisis son menton et le relève. Elle lève les yeux, et nos regards secroisent.Sonvisageestencorerouge.
— Je veux que tu fasses tout ce dont tu as envie.C’est notremoment…ensemble.Compris?
Elle hoche la tête, sourit faiblement, avant de la tourner et de regarderLucas,assisdansuncoindelapièce.Jepassemesmainsdanssescheveux,puisattiredenouveausonattention:
—Bébé,àcetinstantprécis,Lucasn’existepas.C’étaitsonidée,souviens-toi.
Jemurmurecontreseslèvres:Ils’agitd’AlexetdeTripp…Mesmotsontdûdéclencherquelquechoseenelle,carellepassesesbras
autourdemoncouetm’attireverselle,sibrusquementquenostêtessecognent.Cela ne nous ralentit pas pour autant. Ses lèvres réclament avidement lesmiennes,commesisavieendépendait,etellememordsifortquej’aiungoûtdesangdanslabouche.Putain,c’estvraimentchaud!
Jem’assiedssurmesgenoux,l’attirecontremoietattrapelebasdesarobepourladéshabiller,toutengardantmeslèvrescontrelessiennes.Unefoisquesarobeatteintsatête,jelibèreseslèvresafindepouvoirlaluienleveretlajetteendirectiondeLucas,avantdelafaireànouveaumienne.
Elleasibongoûtquejeveuxcontinueràl’embrassersansjamaism’arrêter.Cetests’avèreplusdifficilequejel’imaginais!
Jerompsnotrebaiser,prendsunesecondepouradmirersoncorpsetluidirecombienelleestbelleàmesyeux.Elleneporteplusquesonsoutien-gorge:voirsesseinssedéployerdanstouteleurperfectionvamefaireperdrelatête!J’enaieuunaperçuladernièrefoisdanslapiscine,etdepuis,j’aiétéincapabledeleseffacerdemamémoire.
Jepassemamaindanssondos,défaissonsoutien-gorge,leregardeglisserle longde ses bras, l’attrape et le lui ôte avant qu’elle cherche à le faire elle-même.
Elleestcomplètementnuedevantmoi,etjejuresurmaviequejen’arriveplus à respirer. Sa beauté est telle que n’importe quel homme serait prêt às’agenouillerdevantelleetàlavénérer.Jesuis,évidemment,l’und’eux.
—Perfectionpureetsimple.Je me baisse et saisis ses hanches ; une courte distance nous sépare. Je
pourraisadmirerlescourbesdesoncorpsàlongueurdejournée.—Viensici.Sesyeuxseposentsurmonjean,puiselles’approcheetplacesesmainssur
montorse.—Tuesvraimentsûrdetoi,Alex?Savoixestpareilleàunsouffleaffligé.Sesyeuxcontinuentdefixermon
jean,commesielleavaithâtedel’enlever.—Nousnepourronsjamaisrevenirenarrière.—Eneffet…maisilesttroptardpours’arrêtermaintenant.Jen’enaipas
l’intention.Jem’agenouilleànouveau,prendssesmainset lesposesurmon jean,au
niveaudelataille.—Enlève-le,Tripp.J’aibesoind’êtreentoi.Lesmains tremblantes, elledescend labraguettedemon jeanet ledéfait.
J’espère garder en mémoire sa réaction en constatant que je ne porte rien endessous.Jen’aijamaisvutantdepassionetdedésirdanssesyeux.Celalarendencoreplusbelle,etl’imaginerfaireceregardàunautrehommeprovoqueunedouleurdansmapoitrine.Jerepoussedonccetteidée.
—Enlève-le,Tripp.Laisse-moimontreràLucascommenttuméritesd’êtrebaisée…
Lucas se déplace, se fait plus visible. Il affiche une expression que je nem’attendaispasàvoirsi tôt : il sembleavoirpeur…presqueregretter,commes’ilcommençaitseulementàsedirequec’étaitunemauvaiseidée.Ilvoitpeut-êtrequelquechosequineluiplaîtpas:sa«femme»quiprendsonpiedavecsonmeilleurami–plusqu’aveclui.Ils’agitnonseulementdesonmeilleurami,mais aussi de celui qui sait absolument tout d’elle. Il n’a qu’un avantage parrapportàmoi,unseul : c’estdedéjà savoircequeça faitd’êtreenelle,maispluspourlongtemps…
Tripp s’exécute, baisse mon jean et déglutit lorsque mon érection jaillitlibrement.Sarespirationsurpasselemoindrebruitdanslapièce.
JepeuxvoirLucasfrottersonsexeenérection,maissonregardestlimpide.Je ne perds pas plus de temps, saisis la nuque de Tripp et presse
sauvagement mes lèvres contre les siennes ; je l’allonge sous moi et medébarrassedemonjean.
Jenedésirerientantqueglisserenellesansprotection,afindelaposséderdelaseulefaçonqu’ellearefuséàLucas,maisj’ailesentimentquesijefaisça,il n’y aura pas de retour en arrière possible. Je ne suis pas certain de pouvoirassumer d’être le premier en elle, de cette façon. Je l’ai déjà été pourpratiquementtoutlereste,maislà,ceseraittropénorme.Mêmepourmoi…
Jetendslebrasversmatabledenuit,ouvreletiroiretsorsunpréservatif.Jel’embrasseencoreunefois,déposedesbaiserslelongdesoncou,desesseins,desonventre,avantderevenirversseslèvres.
Je la regardedans lesyeuxetdéchire l’emballageavecmesdents.Jesuissurlepointdeplongerauplusprofondd’elle,desavoircequeçafaitdeluifairel’amour,etpourtant,toutsemblecomplètementirréel.
Jen’aijamaisdésirésidésespérémentêtreàl’intérieurd’unefemme,etjeprends sur moi pour ne pas simplement me précipiter entre ses deux doucescuisses.
Jedéroulelepréservatifsurtoutemalongueur,avantdesaisirseshanchesetdelaretourner.Ungémissementdeplaisirluiéchappe.
—Bonsang,Tripp…j’espèrequetuesprête!Jefaiscourirmesmainssursesfessesrebondiespuisempoignesescuisses,
que j’écarte en glissant dans l’humidité de son intimité chaude et étroite. Jem’enfonceaussiprofondémentquepossibleetm’arrête.
—Ohputain…Jereste immobileunesecondeafinde luidonner le tempsdes’habituerà
ma taille ; je me retire lentement, puis insère de nouveaumonmembre, plusprofondémentcettefois.
Ellegrogneetagrippe lacouverture, sepréparantàplus. Jeme retire,meréinsère, en gémissant. Je prends ses seins dansmesmains, presse son corpscontrelemien,sondoscontremontorse.
Cettepositionestprofondémentpassionnée.C’estlaraisonpourlaquellejel’aichoisie.C’estcommeçaqu’unevraiefemmedevraitêtresatisfaite.C’estce
queTrippdevraitressentirchaquefois.Jemepencheet faiscourirma languedanssoncou,avantdesuçoterson
lobeetdemurmurer:—C’estcequetudevraisressentirchaquefois,Tripp.N’oubliejamaisça.J’attrapesonmentonetfaispivotersonvisage,assezpourmepermettrede
passermalanguesurseslèvrestoutenlapénétrant.Nous gémissons tous les deux, nous tenant mutuellement aussi près que
possible.Jevaisetviens, lentement,sauvagement, luidonnantchaqueparcelledemoi.Mesbrasenveloppentsoncorps,sesmainslesagrippent…fermement.Sifermement…Ellegémit,etmoncœurs’emballe:
— Alex, c’est si bon de te sentir en moi. Va plus loin s’il te plaît, mesupplie-t-elle.Jememoquequeçafassemal,j’enaienvie!
Ses supplications me font perdre le peu de contrôle qu’il me reste. Jem’enfoncesubitementenhaletantdanssonoreille.Noscorpsnefontqu’un.
Le bruit de mon corps qui tape contre le sien, accompagné de noshalètements emplissent la pièce ; je la sens trembler dans mes bras, seraccrochantàmoi.Dèsquejesenssonintimitéseresserrerautourdemonsexe,je commence à caresser son clitoris afin de rendre son orgasme encore plusjouissif.Ellehurle,trèsfort:
—Oh,merde!Alex!Alex!Jem’accrocheàelleetpressemeslèvrescontresoncou, tandisqu’ellese
laissealleràsonorgasme.Ellem’enserresifortquemonsexemefaitmal.Sansexagérer:quandellejouit,ellejouitvraimentfort…oupeut-êtreseulementavecmoi?J’espèrequec’estjusteavecmoi.J’emmerdeLucas!
J’aienviedevoirsonvisagelorsquejesuisenelle,jemeretiredoncetlaretournerapidement,avantdemeplanterdenouveauentresesjambes.
Unemainposéesursacuisse,l’autrederrièresoncou,jeplongelentementpuisbrusquement enelle, semantdesbaisers sur lehautde soncorps. Jedoisadmettre que je suis moi-même un peu surpris de me laisser aller à tantd’intimitépendantlesexe.Jen’autorisejamaisça,absolumentjamais,maisavecelle, je ne peux pas m’en empêcher.Mais là, même s’il est en train de nousregarder,oupeut-êtreparcequ’il est en traindenous regarder… jene sauraisdire.
Dèsquejesensmonorgasmemonter,j’aspirelalèvreinférieuredeTrippetlamordsenjouissantdanslepréservatif,bienaufondd’elle.
Sesonglesseplantentdansmondos,etsesjambesseresserrentautourdemesfessesafindemepousserleplusloinpossibleàl’intérieurd’elle.
—Putain,Tripp…C’estsibond’êtreentoi!Je roule sur le dos, attire Tripp au-dessus demoi pour un dernier baiser.
J’éprouveune sensationà la fois irrésistible et étrangede la tenirprèsdemoitandis que nous nous endormons,mais je regarde derrière nous et voisLucas,appuyécontrelemur,éjaculantdanssamain.Cemomentvoleenéclats,etjemesouviensdecequecelaétaitinitialement:uneleçonpourceconnard.
Mais, après tout, peut-être que c’est moi, le connard… Lucas brisefinalementlesilence:
—Bonsang,merdealors!Jenem’attendaispasàtantdepassionetde…Ils’éloignedumur.— Mais, ça a marché. C’était… c’était carrément chaud, je dois bien
l’avouer!Ilréajustesonpantalon,rangesonsexe–quejenel’aimêmepasentendu
sortir, encore moins se caresser en nous matant –, mais laisse sa braguetteouverte,puisqu’unedesesmainsesttoujoursfermée.
Trippmeregardeunedernièrefoisavantdes’écarterdemoienroulantetattrapesarobepoursecouvrir.Elles’adressesèchementàLucas:
—Ehbien,tuaseucequetuvoulais,j’espèrequetuesheureux!Ellenousobservetouslesdeuxavantdesedirigerverslasalledebain.—Jesuisfatiguée.Je…jecroisquejevaisallermecoucher.Lucasmeregardeetsemordlalèvreinférieure,tandisqueTrippdisparaît
danslasalledebain.—Jenem’attendaispasàcequetudonnestant!Jecomprendsmaintenant
pourquoilesfillessebousculent!Ilritetsedirigeverslecouloir.—Jecroisquetuasépuisémananapourcesoir,ilvafalloirquej’attende!
J’aibienfaitdem’enchargermoi-même!
Ilmarqueunepause,puisreprend:—Mercimec,jesavaisquetuétaisbeaujoueur!Jehochelatêtesansdireunmotlorsqu’ilquittelapièce.Ilm’apeut-êtreremercié,maisjepeuxdirequ’ilpaniqueintérieurement.Il
aexactementressenticequej’airessentidèsquej’aipénétréTripp.Onpouvaitlireclairementdansnosyeuxcequenousressentionsl’unpourl’autre.
Maintenant, j’espère simplement que tout pourra être comme avant, qu’iln’estpastroptard.
Jepasseunemaindansmescheveux,m’assieds,complètementnu,haletant,etfixelaportederrièrelaquelleTripp–mapetitebombe–adisparu.
Merde…C’esttoutcequejepeuxdire.Merde.
ChapitreDouze
TRIPP
Merde!Merde!Merde!Jeluttepourreprendremonsouffle,melaissetombercontrelaportedela
salle de bain, et pose ma main sur ma poitrine haletante. Je pensais que jepourrais gérer tout ça. Je pensais pouvoir tout occulter, ne pas laisser messentimentss’enmêler,maisj’avaistort.J’avaistort,tellementtort.
Alex…monmeilleurami…étaitenmoi.Chaquebaiser,chaquehabilecaresseduboutdesesdoigts,etlasensation
que j’éprouvais lorsqu’il était à l’intérieurdemoimehanteront le restedemavie. Aucun mot ne peut décrire la façon dont je me sens à présent. J’ail’impression d’avoir fait l’amour pour la première fois, rien à voir avec unepartiede jambesen l’air insignifiante…jeparlebiend’amour. Jenecroispasquejedevraisressentirça.Arrête!Ilfautquejerepoussecetteidéeleplusloinpossible,etquejemesouviennequeçan’arriveraplusjamais.Jedoisacceptercequetoutceciestenréalité:uneleçonpourLucas.
C’estcequ’avaitditAlex.Jedoism’ensouvenir,mêmesiçasemblaitêtretellementplus.Tellementplus…
Jefermelesyeux,passemesmainssurmonvisageetlaissemarobetombersur lesol,prèsdemoi.Toutenmoiveut fairedemi-tour,meblottircontre lui,nue,etl’enlacerjusqu’àcequejem’endormedanssesbrasforts.Jen’aijamaisressenticebesoin,aprèslesexe.JedemandetoujoursàLucasdepartir.
Pourquoisuis-jesibouleversée?Monestomacsenouerienqu’enpensantque jenepeuxpasêtreauprèsde luiencemomentmême.C’estunsentimentpost-coït quim’est complètement étranger. La seule chose à laquelle je penseaprès l’amour,c’estdevirerLucasdemon litavantqu’il secroieautoriséàydormir.
Alex est différent. Il l’a toujours été, et maintenant que je le connais«intimement»,j’aipeurd’envouloirencoreplus.C’estimpossible,etjelesais.Cette seule pensée est douloureuse, mais trop de choses sont en jeu. Noussommesamis.Meilleursamis.
Toutestsidéroutant.EtsiLucasavaitcompris?Ilatoutobservé.—OhmonDieu!Ma respiration s’accélère en y repensant. Il n’a pu que voirma façon de
réagir envers Alex. Mon corps tout entier s’est abandonné à lui. Il m’acomplètementpossédée;c’estquelquechosequeLucasn’ajamaissufaire…
J’espèresimplementqueLucasneréalisepascombienj’aimeraisqu’ilsoitAlex,oucombienj’aimeraisêtreavecAlex,etpasaveclui.Çapourrait ruinertoutcequej’aiconstruitavecchacund’euxcesdernièresannées.
Fairecommesiderienn’étaitetprétendrequejeneveuxqu’êtreamieavecAlex sera la chose la plus difficile que j’ai faite de toutema vie, surtout s’ilcontinueàfréquenterd’autresfilles.
Vais-jevraimentlefaire?J’appuie mon visage contre la porte, passe une main dans mes cheveux
emmêlésethumides,etécouteAlexfairelescentpasdanssachambre.Leschosesn’ontpasbesoindechanger…Jepeuxfairesemblant.N’est-ce
pas?
Lelendemainmatin,jemeréveilleextrêmementtendue,surlesnerfs.Enfin,sionpeutappelerça«seréveiller»,puisquejen’aipratiquementpasdormi.J’aipasséunebonnepartiedelanuitàfixer laportedelasalledebain,commesij’attendaisqu’Alexfinisseparl’ouvrir.Ilnel’apasfait…etjedoisadmettrequeçam’abeaucoupangoissée.Unepartdemoiespéraitqu’il l’ouvrirait,quetoutredeviendraitnormalentrenous.Difficiledoncdedormir…
Chaque fois que je fermais les yeux pour essayer de dormir, des imagesd’Alexsurmoisubmergeaientmespenséesetmefaisaienttranspirer.Leregardpassionné queme lançaient ses yeux grisme coupait encore le souffle. Il estabsolumentimpossiblequejepuisseoublierlanuitdernière.QuantàAlex…çapourraitn’êtrequ’unenuitdepluspourlui.Ilal’habitudedecoucheravecdestasdefillesenmettantsessentimentsdecôté.Onpourraitmêmedirequec’estsaspécialité!
Malgrétout…Jenepeuxpasm’empêcherdemedemandercommentilsesent,oucequ’ilenpense.J’aienviedesavoirs’ilyalamoindrechancequeçaait signifié quelque chose pour lui. Je veux savoir si je suis la seule à l’avoir
ressenti.—Tripp?Turêvestoutéveilléeouquoi?LavoixdeLucasmeramèneàlaréalité.Ilvientdesortirdesachambreet
s’apprête à aller travailler ; je suisdans la cuisine, et prépare lepetit-déjeunerpourtenterdepenseràautrechose.
Je secoue la tête et me force à sourire, puis le regarde par-dessus monépaule.Jeluimens:
—Non, jemeconcentre justesur lebacon.Jesuisencoreen traindemeréveiller,c’esttout.
Lucaspassesonbrasautourdema taille ;quelquessecondesplus tard, jesensseslèvrescontremoncou.
—Bon sang,ma belle… tu dois être encore fatiguée de la nuit dernière.Vous vous êtes bien donnés, tous les deux, sans mentir ! Si je ne vousconnaissais pas si bien, j’aurais pu penser qu’il y avait quelque chose entrevous!
Sesmainsparcourentmoncorps,ets’arrêtentsurmapoitrine.Ilgémitdansmonoreilleenprenantmesseinsdanssesmainspourlespresserlégèrement.
— J’ai hâte que tu viennes dansmon lit, ce soir. Tu n’as qu’à penser auplaisir que tu as ressenti avec Alex, mais avec des sentiments. Ce sera nous,bébé.Attendsdevoir!
Ilpressesonérectioncontremesfesses,mordillemoncouetcommenceàse frottercontremoi.Lentementd’abord,puis il accélère,mepoussecontre lecomptoircommes’ilvoulaitlevermarobeetmeprendrelà,danslacuisine.
Unsentimentdemalaisem’envahit,et j’essaiemalgrémoidemedégagerdesonétreinte.Aprèslanuitdernière,jenesuispasd’humeuràêtresiprochedeLucas.C’estcommesijefaisaisquelquechosedemal–etilaonnepeutplustortàproposd’hiersoir:j’aiéprouvédessentimentspourAlex,bienplusfortsqueceuxquej’éprouvepourlui.
—Lucas…J’éloignebrusquementmoncoudesaboucheetm’empared’unefourchette
pourretournerlebacon.—Jedoissurveillerlacuisson,sinonçavabrûler…
Lucas passe son bras par-dessusmoi, éteint le bec de gaz et embrasse ànouveaumoncou. Ilnecomprendrienouquoi?C’est tropdur?En toutcas,sonsexel’est,lui.
Je me raidis encore plus dans ses bras et le repousse vivement, lorsquej’entendsAlexs’éclaircirlagorge,depuisl’embrasuredelaporte.
—Est-cequej’interrompsquelquechose?Ilsembleagacéenposantcettequestion.—Jeferaivite.Il regarde Lucas en passant, s’approche de moi, attrape mon menton et
m’embrassesurlajoue.Seslèvress’yattardentlégèrement.Jenepeuxpaslenier,moncœurbondit.La pièce reste silencieuse tandis qu’Alex se dirige vers le frigo pour y
prendreunebouteilled’eau.Jeremarquequ’ilcontractelamâchoirelorsquenosyeux secroisent.Nousnenous lâchonspasdu regardpendantqu’il l’ouvreetboit.Cetteintensitémerappellecelledelachambre.Est-cenormal?
JerepousseLucasunedernièrefoisd’uncoupdehanche,j’ajustemarobeet me concentre sur la cuisson du bacon. Pourquoi cette situation est-elle sigênante?Est-ilenfinl’heuredepartirpourLucas?
—Bonjour!Petit-déjeuner?Alex regarde Lucas, puis s’assied au bar et ajuste l’entrejambe de son
pantalon.Sesyeuxseposentsurmoi.Oh,cejean…Ill’aremisaujourd’hui.Ilmeregardedehautenbas,faitcraquersoncou.
—Ouais, tu sais bien que je ne peux pas résister à ta cuisine, bébé ! Jemeursdefaim!
Lucaspassesalanguesurseslèvres,attrapemonmentonetsepenchepourm’embrasserrapidement,histoiredemontrerqu’ilnousfaitconfiance.
—Jedoismedépêcher,nousdevonsparlerd’untrucimportantauboulotcematin.
IlpassedevantAlex,saisitsonépaule,laserre,puisattrapeunebananeensedirigeantverslaporte.
—Hé,soyezsagesenmonabsence!Ilfaitunclind’œil,suivid’unpetitdérapagedevantlaporte,nouslaissant
Alexetmoiseulspourlapremièrefoisdepuis…hiersoir.J’essaie de me comporter normalement, éteins la cuisinière et prépare
l’assietted’Alexcommejelefaisd’habitudelorsquejecuisinepourlui.J’espèrequ’ilaaussifaimqu’illeprétend,carj’aisurchargésonassiette.
—Jemesuisdédoublé,outuasprévudemangerdansmonassiette,petitebombe?
Alexplisselefrontetmelanceunsourireespièglelorsquejeposel’assiettedevantlui.Jesuissoulagéedelevoirsecomporternormalement.
—Tais-toi, etmange ! Je prends le temps de préparer ton petit-déjeuneralorsquejen’aipasdormi…
Lafindemaphrasem’aéchappé.Ladernièrechosequejeveux,c’estqu’ilsachequejen’aipasdormiàcausedelui.
Son visage s’assombrit en me regardant retourner à la cuisinière pourremplir mon assiette. Il ne dit rien, mais je peux sentir ses yeux me scruter,essayerdemecomprendre.
Arrêteça!Jeprendsmon tempspour remplirmonassiette afindegardermon sang-
froidetd’avoirl’airderienavantdeluifaireànouveauface.Aumomentoùjem’assiedsàcôtédelui,sonassietteestàmoitiévide;il
estentraindefourrerunmorceaudegalettedepommedeterredanssabouche,mâchantcommesic’était lameilleurechosequ’ilaitgoûtéede toutesavie.Ilmangetoujoursdecettefaçonlorsquejecuisinepourlui.
JerisdansmabarbeetregardeAlexattraperlabouteilledechantillypourenaspergermatranchedepain.Jerepoussesamainpourtenterdel’arrêter:
—Waouh,c’estbon…Çasuffit,Alex!Jeréussisfinalementàlefairearrêter;j’adorelachantilly,maisbonsang,
jen’aipasenviedebaignerdedans!—Désolé !me répond-il en faisantun clind’œil.Maintenant,mangema
belle!Je prends ma fourchette tout en lui donnant un petit coup de pied, et
découpemonpainperdu.Ilyatellementdechantillyquej’aidumalàtrouverlanourriturequ’ellecouvre.J’enavaleunmorceau:maboucheestinstantanément
remplieetcouvertedechantilly.Je ris et passema langue surmes lèvres, faisant demonmieuxpour tout
enlever.Alexdoittrouvercelaamusant,carilmordsalèvreinférieureetritluiaussi.—Ilt’enresteunpeu,là…Sans prévenir, il se penche et passe sa langue surmes lèvres, s’arrête au
coindemaboucheetydéposeunbaiser.Subitement, comme s’il réalisait ce qu’il venait de faire, il se raidit et
s’éloigne,passantunemaindanssescheveuxsombres.—C’estbon,c’estparti…Maintenant,mange!Ilm’est très difficile de finirmon assiette après ça. Il vient de lécherma
putaindebouche,etmaintenant, il s’attendàceque jecontinuedemangerenprétendant que ça n’est jamais arrivé ! Bon sang… je peux à peine respirer,commentsuis-jesupposéemanger?
Jesecouelatêteetm’éclaircislagorge.—Quelesttonemploidutempsausalonaujourd’hui?—Jecommencetôt,répond-iltoutenmâchant.Jedoisyêtreàneufheures
pourfinirlebrasd’unefille…Unefille…quellesurprise!—Etilest…Mesyeuxseposentsurl’écrandumicro-ondes.—…huitheuresquarante-cinq.—Merde!Alex bondit de sa chaise et commence à débarrasser son assiette. Je lui
lanced’untonautoritaireenlaprenantavantlui:—Vas-y!Jem’enoccupe.—Merci,bébé!Ilplanteunbaisersurlehautdemoncrâneetseprécipiteverslaporte.—Passemevoirplustard!Jenerépondspas;ils’arrêteetseretournepourmefaireface.
—D’accord?Jehochelatêteetmeforceàsourire.—C’estcequejefaistoujours,n’est-cepas?Ilme lancesoncharmantsourireà fossettes,sortprécipitamment,et jene
pensequ’àunechose:lachanceusequipasseralesheuressuivantesaveclui.J’ailecœurlourdenimaginantcettefilleletoucher,flirteraveclui…C’est
bienpourçaquelesfillesvontlevoir,non?Jesecouelatêteetcommenceàdébarrasserlatable.Jesaisquecen’estpas
l’unique raison : il se trouve qu’il est un des plus grands artistes que jeconnaisse.Peut-êtrequ’ellen’estpassongenre?Jecroiselesdoigts,carjenepourrais jamais supporter qu’il ramène une autre fille à la maison ! Pasmaintenant,entoutcas.Pasavantqu’ilmelaisseindifférente.
Dieuseulsaitcombiendetempscelaprendra.
ChapitreTreize
ALEX
Jeréussisàgérermonpremierrendez-vousdelajournée,sansqueTrippquittemespensées.Plongerdansl’intimitédemameilleureamielaveilled’uneséancedetatouagededeuxheuresétaitdécidémentunemauvaisedécision!
Ilad’ailleursfalluquejem’arrêteplusieursfois,prétextantquecettepauseferaitdubienàHeidi,alorsqu’enfait,c’étaitsurtoutpourmoi.J’étaisincapabledemeconcentrer,lespetitsbruitsquefaisaitTrippquandjeplantaismonsexeenelleetluifaisaisl’amourmehantaient.
J’aimêmeétéobligéd’abaissermonsexeenérectiondetempsàautre–etçan’apasétéévident,carmacliente,Heidi,acruqu’elleenétaitlacause.Jel’aidevinéaupetitsourireconfiantqu’ellearboraitenmeregardant.
Ellemordillaitsalèvre,renversaitsescheveux,etserraitmacuissecommes’il fallaitqu’elle luttecontre ladouleurprovoquéepar lepistoletde tatouage.Çajouaitprobablementunpeu,maiscen’étaitpasl’uniqueraison…
Chaquefoisqu’ellelevaitlamainplushaut,jedevaisréajustermonsiège,pourm’assurer quemon sexe était hors d’atteinte.C’est bien la première foisquejefaisça!
Jesuisicidepuiscinqheures;jemetiensdansl’entréeetparleavecAce,quijoueàunjeuvidéoentredeuxrendez-vous.
— J’ai vu que la jolie rousse est partie déçue, cematin. Comment ça sefait?Tunet’espastapécepetitcul?
—Nan,mec!Jefaisvolerlechapeauqu’ilporteetris.—Occupe-toidetonjeu,va!Ilseredresse,meregardepar-dessussonépaule,lesyeuxécarquillés,enme
lorgnant:—C’estquoicebordel?Tun’asvraimentpassautésur l’occasion?Pas
étonnantqu’elleaiteul’airsifurax,elleavaitbesoindeseprendreunboncoup!
Jeluidemande,sincèrementcurieux:— Pourquoi ne t’es-tu pas sacrifié, vieux ? Tu aurais pu illuminer sa
journée!Illaisseéchapperunpetitrireetretourneàsonjeu:—C’estaprèstoiqu’elleenavait,mec.Ellem’ajustejetéunregardrapide
par-dessus son épaule, ensuite, elle a passé la porte. Aucune chance qu’elles’arrachemaqueue!
J’admets,enplaçantmamainpar-dessuslamienne:— Sage décision ! Je ne peux pas nier qu’une ou deux filles ont déjà
essayé…Pasvraimentcool…—OùestTripp?Acebalancesamanetteàcôtédelui.—Etmerde!Ilseretourneversmoi.—D’habitude,elleestdéjà làpour t’apporter tondéjeunerdemauviette !
Tu lui as refusé ta queue, à elle aussi ? Tu as décidé de faire chier toutes lesfemmesaujourd’hui?
Jeluiréponds,avecmoinsd’assurance:—Va te faire foutre ! Ce n’est pas comme ça entre nous, nous sommes
amis…— C’est un truc que je n’arrive pas à comprendre ! Elle est tellement
canon…etsesrobes!Ilmarqueunepause,aspiresalèvreinférieureetpressesonsexe.—Elleattendjustequetulapliesendeux!—Jet’aiditd’allertefairefoutre,Ace!rugis-je.Faisgaffeàcequetudis
quandtuparlesd’elle!—Waouh,mec!ditAceenlevantlesbrasetenfaisantquelquespasautour
ducanapé.C’étaitjusteuneblague,jenesavaisqu’ellecomptaitàcepoint!Jeserrelesdentsetleregardedehautenbas.—Ouais…ehbienmaintenant,tulesais!
Aceestmonami,etillesait.Çafaitbiensixmoismaintenant,maisjefixedeslimites:personne,jedisbienpersonne,neparledeTrippdecettefaçon!Jepourraisfaireuncarnage.
—Excuse-moi,monpote.Ilsaisitmonépauleetlasecoue.—Tunem’enveuxpas,hein?Nous faisons un check, puis je hoche la tête et commence à me calmer.
C’estduAcetoutcraché!Jelesaisbien,maispouruneraisonquej’ignore,sesmotsm’onttapésurlesnerfs.J’aivraimentbesoindemeretrouverseulquelquesminutesafinderemettredel’ordredansmesidées.
— Je serai dansma pièce.Ma prochaine cliente n’arrivera pas avant unetrentainedeminutes.Tun’aurasqu’àmel’envoyersituesencorelàlorsqu’ellearrivera.
—Pasdesouci,mec!Sijenesuispaslà,jelediraiàStylesquandilaurafinisapausedéjeuner!
Je m’enferme dans ma pièce et réfléchis à ce qu’Ace vient de me faireremarquer.Midiestdéjàbienpassé,engénéralTrippsepointeverscetteheurelorsquejesaisqu’ellepasse.
Jecommenceàm’inquiéter:j’aipeut-êtremerdélanuitdernière?Aurais-jedûlasuivredanssachambreetlaprendredansmesbras?J’enavaisenvie,tellement envie. Ce n’est pas le genre de fille que tu baises et que tu laissespartir,maisc’estexactementcequej’aifait…
C’estseulementparceque j’aicruquec’étaitceque j’étaissupposéfaire,pournepastoutmélanger.J’aipeut-êtreeutort.
Merde…—Salut,tombeur!Je lève lesyeuxetpousseun long soupirde soulagement enentendant le
douxsondelavoixdeTripp.Lavoirestexactementcedontj’aibesoin,etn’aipasbesoin,àcetinstantprécis.
—Hé,bébé!Je souris et marche vers elle pour la prendre dans mes bras, avant de
m’emparer du sachet blanc qu’elle tient dans ses mains et de lui indiquer un
siègeoùellepeuts’asseoir.—Bonsang,çasentsuperbon…Elleritetmeregardeviderlecontenudusachet.—Ehbien,j’aipriscequetupréférais!J’inclinelatêteenlaregardant,nousnousfixonsmutuellement.—Jeparlaisdetoi,petitebombe!Jepassemalanguesurmeslèvresetris.—Maislanourriturearrivejusteaprès!Sesmains serrent fermement le fauteuil entre ses jambes nues,mais elle
prétendquemesmotsn’ontaucuneffetsurelle.Ellen’apasbesoindeparler,jepeuxlireenellecommedansunlivreouvert.
Nousrestonsprincipalementsilencieuxpendant lerepas,maischaquefoisquejeregardeverselle,j’aienviedeluidirecombienj’aienvied’elle.Jebrûlededésirpourelle,maisjecontinueàmangermonputaindeburger,priantpourque ça garde ma bouche occupée suffisamment longtemps pour ne pas direquelquechosedestupide.
Le faitque sapoitrine se soulèveet retombe rapidementme laissepenserqu’elleaquelquechoseàdireelleaussi.Laquestionest : sommes-nousassezmalinspournoustaire?
— J’ai envie d’un tatouage, lâche-t-elle brusquement. Tu serais d’accordpourmelefaire?
Jeposemonburgeretlaregardeemballercequ’ilrestedusien.—Tusaisbienquejelesuis,petitebombe.Jetedonneraitoutcedonttuas
envie.Elleserassieddanslefauteuiletfermelesyeux.—Jesuisprête.—Quoi?Maintenant?Jefourrelerestedenourrituredanslesachetetm’approched’elle.—Queveux-tu?—Cequetupeuxmedonner,Alex.
Elle ouvre les yeux : ils ne se détachent pas des miens durant un longmoment,avantqu’ellereprenne:
—J’aiconfianceentoi.Encoreplusqu’avant.Putaindemerde…Je déglutis et me décide rapidement.Ma cliente est censée arriver d’une
minute à l’autre,mais l’envie demarquer son corps est trop forte pour laisserpassercetteopportunité.
Jesorsdansl’entrée,parcourslalistedesrendez-vous,repèrelenuméroquejecherche,l’appelle,etlaisseunmessageàlaclienteenquestion.
— Ace, si ma cliente arrive, dis-lui que j’ai fait une erreur et que je larappellerai pour fixer un autre rendez-vous. Surtout, ne me l’envoie pas,d’accord?
Aceacquiesce.—Çamarche,mec!Jeseraiencorelàunbonquartd’heure,jetecouvre!Lorsquejeretournedansmapièce,Trippestallongée,sanshaut,neportant
plus que son soutien-gorge et son short. Est-elle en train d’essayer dem’achever?D’abord,elleveutquejemarquesondélicieuxcorps,etmaintenantelles’allongepresquelapoitrinenue,etm’attend.
Elleestdeloinlachoselaplussexy,laplustentantequisesoittrouvéeunjourdanscefauteuil.
—Jet’aientendudireàAcequetuavaisannulétonrendez-vous,dit-elleenseredressant,haletante.Nousnesommespasobligésdefaireçaaujourd’hui.
Jem’approched’elle,pressesonépaule,etlafaiss’allongerdoucement.Jefaisdemonmieuxpournepastropfixersapoitrine,maissoncorpsestbientropbeaupourquejem’enempêche.
—Tupasserastoujoursavantlesautres.Çaatoujoursétécommeça,etçan’estpasprèsdechanger!
Un doux sourire se dessine sur son visage. Elle inspire profondément, etexpire.
—Tuessibonavecmoi,Alex.Jet’assure…Je détecte une pointe de nervosité dans sa voix, mais elle ne laisse rien
transparaîtresursonvisage.Jereconnaisqu’elleadumérite,maiscommejel’ai
déjàdit,ellenepeutpasmeduper.Jeluidemandeenpréparantmesinstruments,unlégersourireauxlèvres:
—Donc, jepeux te faireceque jeveux?Tuenes sûre?Prendsencorequelquessecondespouryréfléchir…
— Je ne changerai pas d’avis, Alex. J’ai vu tout ce que tu as dessiné,n’importelequeldetesdessinsferal’affaire!
Elle n’a pas tout vu. Il y a cette image que ma mère peignait pour moilorsque j’étais enfant. Ellem’obsédait complètement, elle la peignait donc surtoutesleslettresqu’ellem’envoyait.C’estuneimageassezsimple,commeelle.Mamèreétaitlafemmelaplusdoucequejeconnaisse;lorsqu’elleesttombéemalade,ellenousécrivait,àMemphisetmoi,unelettreparmois,jusqu’aujouroùlecancerl’aemportée.Memphisafinalementrécupérétoutesseslettresilyaquelquesmois,quandj’aisentiqu’ilétaitprêt.Jenevoulaispaslesluibalanceralorsqu’ilsortaittoutjustedeprisonetlebouleverser.Lessiennesaussiétaientornéesd’uneimagequ’elleavaitpeinte.
—Tuleveuxici?Jefaiscourirundoigtsursacagethoracique,cequiluifaitfermerlesyeux
etgémir.Ellemerépond,dansunsouffle,enprenantmamainpourlaposersoussonseindroit:
—Non,justeici.Ouaip…décidément,elleessaiedem’achever!Jem’installe dansmon fauteuil, le faismonter jusqu’à arriver à la bonne
hauteur. Je me prépare à l’idée que je vais devoir soulever légèrement sonsoutien-gorge,maiselleseredresse,ledégrafeetleretientavantquesapoitrinesoitexposée.
—Ceserapeut-êtreplussimplesansça?Ellemeregarde,attendantuneréponse.—Tuasdéjàvumesseins,çanechangerapasgrand-chose.Jeveuxquece
soitleplussimplepossiblepourtoi.Ellelaisseéchapperunpetitrire.—Surtoutquej’aidébarquéicisansprévenir!Je saisis une bretelle de son soutien-gorge, et l’ôte lentement de son sein
droit. Mon sexe se raidit instantanément lorsque mes yeux se posent sur sontétondurci.Ceciseraletatouageleplusdifficilequej’auraiseuàexécuter!
Jefaiscraquermoncouettentetantbienquemaldedissimulermondésirdeplongerentresesdoucescuisses.
—Oui…Ceseraplussimpledetravaillerdecettefaçon.Mets-toiàl’aise,petitebombe.Tumefaisconfiance,donc…
Jeluilancemonsourireàfossetteslorsqu’ellelèvelatêtepourmesourire;ellesedétenddanssonfauteuil,puisj’enfilemesgantsetpréparelepistoletetl’encre.
Je prends un de ses seins dans une main en retenant mon souffle, et lesoulève, assez pour atteindre l’endroit où je veux placer la première étoile. Jefaisdemonmieuxpourmeconcentrer,maisjesensqu’ellemefixependantquejetravaille,cequim’exciteterriblement.Ellem’observemeconcentrersurelle;celamedonneenviedetoutfairepourluidonnerduplaisiretlafairemienne…ànouveau.
Je fais demonmieux pourme concentrer sur la traînée d’étoiles, ce quidevientencoreplusdifficilelorsquejeconstatequesesyeuxsebaissentsurmonsexeenérection.Ellenesaitpasqueje laregarde,mais l’endroitsur lequel jedessinemepermetdedétachermesyeuxquelquessecondes.
Du coin de l’œil, je remarque que ses jambes, qu’elle tente de garderfermées,tremblent.
—Alex…—Oui?Qu’ya-t-il,bébé?—Est-cequeçatefaitdel’effet?Elleseredresse;j’éloignelepistoletdesachair.—Chaque fois que je sens tamain presser légèrementmon sein pour le
déplacer, je sensunepalpitationentremes jambes, et je commenceàpenser àhiersoir.C’estjustemoi?Jenesaispas…Jesuisbête.
Elleattrapesontee-shirtetletientcontreellepourcouvrirsapoitrine;mesyeuxcherchentlessiens.
—Tupensesquejen’aipasenviedetoi?Quejen’aipaspenséàposercepistolet,fermerlaporteàcléett’enleverlesvêtementsquetuportesencore?
Jem’arrachelescheveuxdefrustration.—Bordel, Tripp ! Je veux faire tant de choses à ton corps, et laisserma
marquesurtoi…c’esttellementfortquejen’arrivemêmepasàréfléchir!J’aienviedem’enterrerentretescuisses,pourqu’aucunautrehommenes’ytrouvejamais!
Merde…Jenem’attendaispasàendireautant.Cen’estpasbon.Pasbondutout!
—Jenepensequ’àunechosedepuisquetuasquittémachambrehiersoir,Tripp : être en toi. Je faisdemonmieuxpourmecontrôler,pournotrebienàtouslesdeux.Crois-moi.
—Alex…Trippbonditsursespieds,haletante,tombantpresquedanslefauteuil.—Nousdevrionspeut-êtrecontinuercetatouageunautrejour…Elle déglutit et tente tant bien que mal de détacher son regard de mon
entrejambe.—Nousavonspeut-êtrebesoindequelquesjourspournousenremettre…
C’estencoretropfraispournous.—Viensicibébé.Elles’approchedemoisanshésiter.Je laprends instantanémentdansmes
bras,etpressemeslèvressurlehautdesatête.—Nouspourronsfinirleweek-endprochain.Jereculeetbaisselesyeuxsurelle.—Jeneveuxsurtoutpasquetusoisgênée.Jenecompteallernullepart.Le
tatouagepeutattendre.Jen’aipudessinerquequatreétoilespour lemoment.Malgré tout,çan’a
pas l’air inachevéou incongru.Elle a raison : la nuit dernière est trop fraîchedansnotreesprit,etcetatouagepourraitnouspousser touslesdeuxassezloin,nousfaireoubliercequenouspourrionsperdre.
— Merci, dit-elle doucement. Tu es si bon, Alex. Tu ne t’en rends pascompte,maisunjour,turendrasunefilletrèsheureuse.
Unrireembarrassém’échappe.
—Oui,peut-être…Après avoir nettoyé son tatouage, elle se rhabille,mais ne remet pas son
soutien-gorge.C’estprobablementplussûrpourelledenepasenporterpendantunmoment,elledevramêmeattendreencorepluslongtempslorsquej’auraifini.J’espère simplement que je supporterai le fait de vivre dans lamêmemaisonqu’elle.
Elles’arrêtedevantlaporteavantdesortir.—Qu’est-cequetudessinessurmoiexactement,tombeur?J’aiunpetitsouriresatisfait.—Quelquechosed’importantpourmoi. Je t’endiraiplus lorsquecesera
fini.Elleritethochelatête.—D’accord,jetefaisconfiance.Maissituratestoncoup…jevaisdevoir
tebotterlecul!Souviens-t’en!—Oh,jen’oublieraipas,crois-moi!Jeréclameraitoutesmesfesséesplus
tard!—Çamarche!répond-elleenriant.J’adorecerire.—Onsevoitàlamaison,dansquelquesheures?Jesecouelatête:—Jerentreraitardcesoir.Jedoisallerquelquepart.—Okay,jetecuisineraitoutdemêmequelquechose,etlelaisseraidansle
micro-ondes,aucasoù.Çateva?J’acquiesceenhochantlatête.J’aimelefaitqu’elleveuilletoujoursprendre
soin demoi. Cette femme est spéciale, et je sais que ce n’est pas du cinéma,parcequ’ellefaitçadepuistreizeans.
—Merci,bébé!Sansajouterunmot,elledisparaîtparlaporte,melaissantincapabledeme
concentrerdurantlestroisprochainesheures.Etmerde.
ChapitreQuatorze
ALEX
Jemeretrouvegarédansla«Ruelle»,attendantqueMemphisarrive.Nousn’ysommespasallésensembledepuisdesmois,etcesoir, j’aivraimentbesoindem’asseoiravecluietderegarderunboncombat–oumêmeunmauvais:entoutcas,quelquechosequim’aideàmerelaxerunpeu.
Memphisarriveetgaresonpick-upàl’arrachéàcôtédumien,làoùilyade la place. C’est plutôt bondé ici ce soir, la plupart des voitures sontpratiquementgaréeslesunessurlesautres.
Memphissautedesonpick-up,vêtudesavieillevestedecuirnoire,d’unechemisenoire,etd’unjeansombre.Ilseplaint:
—Jesuisvenupour toi,y’a intérêtàcequecesoitunbonmatch!Lyricétaitlibrecesoir,pourtantjemeretrouvelà,danscettealléesupercraderempliedemecsensueur,accompagnédemonemmerdeurdefrère!
Jesecouelatêteetrisdesonétrangefaçondemesaluer.Dececôté,rienn’achangédepuistoutessesannées.Bizarrement…c’estunsentimentrassurant.
—Jenepourraipastedire,têtedenœud,jen’aiaucuneidéedequicombatcesoir!J’avaisseulementbesoindesortiretdevoiruncombat.
Jem’approchedeMemphisetjettemonbraspar-dessussonépaule.—Quoi demieux que de voir ça avecmon grand frère ? Allez, vieux :
profiteunpeudelavie!Tutetransformesenvieillard!Je passe devant lui et me faufile à travers la foule. Quelques personnes
arrêtent Memphis, lui demande s’il combat à nouveau, mais je continue demarcher,àlarecherched’unebonneplaced’oùregarderlematch:depréférencedevant,etàl’écart.J’aienviedevoirdusangcesoir,denepluspenseràcequis’estpassédepuisquej’aiemménagéavecTrippetLucas.
Unejoliebrunearrivéedenullepartseretrouveàcôtédemoi,ungobeletrougeàlamain.Ellemesouritetletenddansmadirection:
—C’estbientoi,lefameuxAlex,n’est-cepas?Tut’esbattuiciilyaunmoment, tu avaismis une sacrée branlée à unmec… Jeme souviens bien de
cettenuit!J’aiunpetit sourireencoinenmesouvenantcombiencecombatm’avait
fait du bien. C’était une des premières fois que je me battais l’esprit clair…débarrassédesdroguesetdesalcoolsfortsdanslesquelsjem’étaisnoyéaprèslamortdemamère.
—Ouais,heureuxquetuaiesappréciécecombat!Souriante,elleprendunautregobeletsurleplateauqu’elletientetletendà
Memphisquivientdesejoindreànous.—Vousdéchireztouslesdeux!J’espèrequevousapprécierezlespectacle
decesoir.ElleattendqueMemphisprennelegobeletqu’elleluitend,puisfaitunclin
d’œilets’éloignepourremplirànouveausonplateau.—C’estquoicebordel?Memphisboitunegorgéedesabière.—Depuisquanddesfillesdistribuent-elleslesboissons?Jesecouelatêteenriantetboisunegorgéedelamienne.—Aucuneidée,maiscettefilleestarrivéepileaubonmoment!Jenevais
pasmeplaindre!Deux gars entrent sur le ring improvisé et se fixent, prêts à se défoncer
mutuellement.Lafoules’enflammelorsquel’annonceurprésenteunmecappeléCody,etunautredontjenepeuxmêmepasprononcerlenom.
Le blond, Cody, s’approche de son adversaire et lui balance un coup depoingdanslecôtédroitduvisage,lefaisantpresquetomber.Lecouprendtoutlemondeagressiflorsquelegars–dontjenemerappellepaslenom–essuielesangquicoulelelongdesabouche.
Ilretiresamain,voitlesang,puiscommenceàfairebougersesépaules,sepréparant à lui rendre son swing.Après ce coup, il a besoin de faire quelquechosepourregagnersescouilles.
—Alors,qu’est-cequisepasse?medemandeMemphis,détournantmonattentionducombat,justeaumomentoùl’autremecbalanceuncoupdepoingetratesacible.
Bonsang…c’étaitloind’êtrelecomebackdontilavaitbesoin.
—Queveux-tudire?Jeluiindiquelegobeletquejetiens.—Noussommesentrainderegarderuncombat,ettuveuxpapoter?Memphis,endignechieursurprotecteur,grommelle:—Arrête,mec!Quelquechosetetracasse, jelevoisbien!Etpuis, tues
hypertendu…Tuvoulaisquejevienne,alorsparle!Jedétourneleregardducombat,faisfaceàMemphis,etprendsunerapide
gorgéeavantdeparler:—IlyajusteuntrucavecTripp,rienquejenepuisserégler…—Quelgenredetruc?Agacé,jeluifaisremarquer:—Putain,tuenchaîneslesquestionscesoir!Untrucsansimportance…Je
gère!Jevoulaisquetuviennespourqu’onpuissedécompresseretpasserunbonmoment,alorsfaisons-le!Bois,etprofiteducombat!
—Tunemeferaspasavalerça.Memphiss’emparedemongobeletetletermine,enjetantlesiendansune
poubellederrièrelui.—Voilà, plus de boissons, et le combat vient de s’achever.Apichatpong
s’estprisuneraclée!—Quia…Je regarde par-dessus l’épaule deMemphis et vois que le plus grand des
deuxestétendusurlegravier,ensanglantéethaletant.—Filsdepute…Tuesdouépourtoutruinerparfois.Memphishausselesépaules,commes’ils’enfichait.—Dis-moiquelquechoseque jene saispas…comme…cequi sepasse
avecTripp.Çadoitêtreimportant,Trippettoiêtes…ehbien,Trippettoiquoi!Jen’aijamaisvudeuxamisaussiprochesquevous.
Ouais, à tel point que j’ai besoin de venir ici pour voir unbon combat !Putain…
—Suis-moiauBlue,là,nouspourronsparler.
Aprèsnousêtrefrayéunpassageàtraverslafoule,nousmontonsdansnospick-uprespectifsetnousnousretrouvonssurleparkingduBlue.Jen’ysuispasretournédepuislanuitoùj’ailaisséJadeenplanpourrejoindreTripp;lanuitoùellem’ademandéd’emménageravecelle.
Jesautedemonpick-up.—J’aibesoindeboirequelquesverrespourpouvoirenparler.Avantça,ne
t’attendspasàgrand-chose…Compréhensif,Memphis acquiesce simplement, etme suis à l’intérieur. Il
esthabituéàmesconneries.Nous sommes là depuis une bonne vingtaine de minutes ; il me regarde
descendremontroisièmeshot,avantdesedécideràrelancerlesujet:—Tuascouchéavecelle,c’estça?demande-t-ilsanshésiter.C’estécrit
sur ton visage, Alex… et crois-moi, descendre ces shots ne t’aidera pas àt’éclaircirlesidées!Çanemarchepas,fais-moiconfiance.
—C’estsiévidentqueça?Jerepousseleverrevideetpasseunemaindansmescheveux,frustré.—Çameronge,frangin.J’enveuxplus!Jen’arriveplusàlaregardersans
vouloirposermesmainspartoutsursoncorpsetdécréterqu’elleestàmoi!—Etpourquoipas?medemande-t-il.Vas-y,fais-latienne.Touslesdeux,
vous êtes amis depuis assez longtemps pour savoir si ça peut marcher. Vousn’êtespasencorefatiguésl’undel’autre,n’est-cepas?
Jedécollel’étiquettedemabouteilledebièreetladescendsd’untrait.—Cen’estpassisimple!Elleaun«petitami»,oupeuimportecomment
onpeutappelerceconnard…Nousvivonstousdanslamêmeputaindemaison!Memphissouritd’unaircomplice,etboitunegorgéedesabière.—Noussavonstouslesdeuxquecen’estpascequiteretient.Tusaistrès
bien qu’elle te préfèrerait à cet enfoiré, il n’y a pas une seule fille qui ne techoisirait pas, toi.Vous avez tout traversé ensemble, vous avez toujours été làl’unpourl’autre.Ilnetevautpas.Cen’estmêmepasunecompétition!
À ces mots, mon cœur s’accélère. Il a raison, Lucas n’est pas celui quim’empêcheraitdefairedeTrippmapetiteamie.Je la luiraviraissans l’ombred’une hésitation.C’est la perte quim’effraie : le sentiment de perte que nous
ressentirions tous les deux si jamais les choses ne marchaient pas, si nousdevions nous éloigner l’un de l’autre. Je ne voudrais pour rien aumonde êtreblesséparelle,encoremoinslafairesouffrir.Jetienstropàelle.
—Jesais,vieux.Jenesaispas.Ilvafalloirquejerègleça.Enattendant,jeferai demonmieuxpour contrôlermesmains.Plus riende sexuel entre nous.Strictementamical!
Memphisricane.—Çanedurerapaslongtemps!—Illefaudra.Je terminemabière,me lève, prêt à rentrer à lamaison et sauter dans la
piscinepourmedétendre.—Oujesuisfoutu…—TuveuxqueLyricparleàTripppoursavoircequ’ellepensedetoutça?Jesecouelatêteetjetteunpeud’argentsurlatable.—Surtoutpas!C’estbienladernièrechosequejeveux!JejettemesbrasautourdeLyric,quis’approchaitsournoisementdemoi,et
laserrecontremoi.—Tun’espastrèsdiscrète,mabelle!—Oh,tufaischier,Alex!Ellemedonneuncoupsurletorseets’éloigne.—Pourquoinemelaisses-tupastefairepeuraumoinsunefois?Justeune
fois,etjeseraiheureuse,bonsang!Jelataquine:—C’estimpossible!Bon,jevaisvouslaissersavourertranquillementvotre
dîner.J’aiunrepasquim’attendàlamaison.Lyricmecharrie:—Sacréveinard!Dis-luidenouspréparerunrepasàl’occasion!Elleest
sacrémentdouée,jerêvedesesraviolismaison…Memphismeregarde,puisenlaceLyricetl’attirecontrelui.—Okay,mec.Situasbesoindequoiquecesoit,jesuislà.Vraiment!
—Qu’est-cequisepasse?demandeLyric,nousregardantàtourderôle.Ilyaquelquechosequejedevraissavoir?
—Paspourlemoment,mabelle.Jeluifaisunclind’œiletm’éloigneenreculantavantqu’ellemecuisine.—Plustard.Dèsquejemontedemonpick-up,j’enlèvemachemiseetsorsduparking.
Ilfautvitequej’aillenagerpourmedéfouler.Avantdemedéfoulerlàoùjenepeuxpas.EntrelescuissesdeTripp.
ChapitreQuinze
TRIPP
Ohlàlà!Ohlàlà!Jenesaispascequim’afaitcroirequecetatouageétaitunebonneidée!
Quelle idioted’avoirpenséque jeseraicapabledemecontrôlers’ilposait sesmainssurmoiaprèscequis’estpasséhiersoir.Jenepeuxpas.Jenepourraipas,etj’ignoresijepourraisl’êtreànouveauunjour.
Depuisquej’aiquittélesalonaujourd’hui,jerepenseàcequej’airessentiquandsamainpuissanteettatouéetenaitmonsein.Chaquefoisquejebaissaislesyeuxetvoyais samain là,des imagesde luientremes jambessurgissaientdansma tête. Je ne pouvais penser à rien d’autre, je n’arrivais pas à éloignercetteidéedemonesprit.Jevoulaislesentirmeremplir.
—Ehbien,bébé…tuasvraimentlatêteailleurscesoir!Y’aquelqu’un?Lucas fait claquer ses doigts devantmoi, me sortant des pensées salaces
danslesquellesjemesuiscomplutoutelasoirée.Mêmependantunefête,jesembleêtreincapabledegarderlesidéesclaires.
Unetrentainedepersonnessetrouventici,pourtant,laseuleàquijeveuxparler,c’estAlex.Leseulquin’estpaslà…
Jelemetsengarde:— Lucas… Ne fais pas claquer tes doigts devant mon visage. Tu sais
combienjedétesteça!Jemedégagedesonétreintepourallerchercherunautreverre.—Jesuisjustefatiguée.Lasemaineaétélongue,jedoispenseràpleinde
chosesaveclebar,etlereste…Lucas se relève derrière moi, m’enlace, presse mes seins et les secoue
légèrement.Arrrgh,jedétestequandilfaitça!—Danscecas,laisse-moiteréveillerbébé!Il frotte ses lèvres contre mon cou, avant de le mordre. Je me retire
légèrement,avantqu’ilpuisseylaisserunemarque.—Alex…Merde…Embarrasséed’avoirappeléLucaspar lemauvaisprénom,moncorps tout
entiers’enflamme.Jenesuisdécidémentbonneàriencesoir!Cen’estpasbondutout;detoutemavie,jen’aijamaisétéaussidistraite.
—Alex,hein?C’estàluiquetupenses?AlorsquejecroisqueLucasesténervéets’apprêteàs’éloigner,ilmeserre
plusfortcontrelui,passeunemainsousmarobeetsesdoigtsentremespetiteslèvres.
—Fermelesyeux,bébé.JepeuxtedoigtercommeAlex,situveux.À la mention d’Alex en train de me doigter, je perds mon souffle
brièvement.—Tuessichaudeetsihumide…Bonsang!Aumoment où il s’apprête à glisser un doigt enmoi, j’ouvre les yeux et
repousse rapidement sa main. Il n’est pas Alex, et prétendre qu’il l’estcommenceàm’énerver.
—Pourquoies-tusiexcitéenpensantàAlexetmoiensemble?Hein?Dis-moi.
Il saisit mon bras et me retient lorsque je tente de passer devant lui. Ilm’énervevraiment,toutenmemettantmalàl’aise.
—C’estça,fais-moicroirequejesuisleseulqueçaexcite!Noussavonstouslesdeuxquec’estfaux.
—Laissetomber!Jeretiremonbrasd’uncoupsecettraverselacuisinebondéepourchercher
un endroit calme dans le couloir. Je n’ai vraiment pas envie que ses amisentendent ça. Lucas arrive derrière moi et passe un bras autour de ma taille,commesij’allaism’enfuir.Jedevrais,caràcetinstantmême…c’estcequej’aienviedefaire.
Lucasmeplaquecontrelemurettientsonvisageprèsdumien.Ilpresseseshanchescontremoi.
—Tucroispeut-êtrequejen’aipasvucommentvousétiezensemble,Alex
et toi?Vousdormezdanslemêmelit,bordel,vousvousblottissezl’uncontrel’autre ! Il chante même pour toi, joue de la guitare pour te détendre. Il teprotège.Tuleprotèges,tut’occupesdelui.Vousêteslecoupleparfait,sansenêtreun!
Ilmarqueunepauseeteffleuremeslèvresaveclessiennes.—Ilya tellementde tensionsexuelleentre toietAlexquemêmemoi,je
peux la sentir ! Regarder deux personnes qui ont envie de baiser ensembledepuisqu’ilsseconnaissentselaisserfinalementallerestdeloinlachoselaplussexy à laquelle un homme puisse assister – alors oui, ça m’excite ! Je suistellementdurquec’enestdouloureux,etjelesuisencoreplusdesavoirquejeseraiceluiquitebaiseraquandluinepourraplus.Bientôt,jeseraileseulàmeglisser entre tesdoucescuisses, etAlexgarderaenmémoireungoût auquel iln’auraplusjamaisdroit.
La colèrem’envahit, j’ai l’envie soudaine de donner à Lucas un coup degenoudanslestesticules.J’auraisdûmedouterqu’ilavaitunearrière-pensée.
—Lucas,tupeuxêtretellementconparfois!Je pose mes mains sur son torse, le pousse en arrière et traverse
précipitamment le couloir pour atteindre la porte de derrière. Il peut secomportercommeunsalepetitconnardlorsqu’ilboittrop!
—Oh,çava,bébé!Lucasmesuit,sansriencomprendre.—Arrête-toi,s’ilteplaît!Viensici.Jemeretournebrusquement,lestoppantnet:—Quoi?Laisse-moi tranquilleLucas !Tuas tropbu,et tu tecomportes
commeunparfaitconnard!Iltendlesbrasetfaitremontersesmainslelongdesmienspourm’apaiser.—Jenevoulaispasêtresibrutal…Jesuisdésolé,okay?Jesuisjalouxde
ce que vous partagez tous les deux. C’est humain, non ? Je suis terriblementjaloux, et j’ai pensé que si vous réalisiez combien ce serait bizarre d’êtreensemble,çachangeraitquelquechose…maisçan’étaitpasdutoutbizarre…
Jedéglutisavecdifficulté, lèvelesyeuxetcroisesonregarddésespéré.Jesuispresquedésoléepourlui,maispasassezpourmentiretluijurerquej’aiplusenviedeluiqued’Alex.
—Jenesaisvraimentpasquoidire,Lucas…Jesuisunpeusaoule,jeveuxrentreràlamaison.
—Jedoispartirdanslamatinée,Tripp.Labanqueveutquej’ailleàNewYork,pourvoir si je suis capabledegérerunede leurplusgrossebranche. Jeseraiabsentunesemaine.Jepensequ’àmonretour,ilfaudraquenousdécidionssinousdevenonsexclusifs…Çafaitassezlongtempsmaintenant,jesuisprêtàtefairemienne.
Putaindemerde,c’estquoicebordel…—Dansunesemaine,Lucas?Unesemaine…commedans,septjours?Je déglutis encore et lutte pour reprendre mon souffle. J’ignore si une
semainesuffiraafinquejeprenneunedécision.Jesensquejesuffoqueàl’idéed’êtreofficiellementencoupleavecLucas.Cen’estpasdutoutbonsigne!
—Jenesaispas…—Une semaine est largement suffisante, Tripp. Je ne veux vraiment pas
attendrepluslongtemps.Jenepeuxpas.Lesautresfillesnesontriencomparéesàtoi.Tuvoulaisquenousnousamusions,quenoussoyonsinsouciants?C’estce que j’ai fait. Mais après cette semaine, j’en aurai fini avec toutes cesconneries!
JetendslamainpourattraperlesclésqueLucasagitesousmonnez.—Désoléd’avoirétésicon!Laisse-moiteraccompagnercheznous.JeserrelesclésdeLucasdansmamaintandisqu’ilpartsaluersesamis.En
tempsnormal, j’iraiaussi leurdireaurevoir,maiscesoir, jenem’ensenspascapable;jepréfèrem’asseoiràlaplaceduconducteur,etl’attendre.Toutcequejeveuxfaire,c’estrentrerchezmoi,etmeglisserdansmonlitbienchaud.Nepluspenseràquoiquecesoit…
Lorsquenousrentronscheznous,Lucasessaiedemepersuaderdedormirdanssonlit,maiss’ilyabienunechosepourlaquellejenepeuxpasmeforcer,c’estcelle-ci.Iltenteensuitedem’entraînerdansunepetitepartiedejambesenl’air,quejedécline.Lucasajustebesoind’unebonnenuitdesommeilpoursedébarrasserdesastupidité,etsepréparerpoursonvoldemainmatin.
Jem’arrêtedanslacuisineenentendantAlexnager,etécouteuneminute.Jeluttepournepaslerejoindre,sachantqu’ilestfortprobablequ’ilnagenu.Je
ne sais pas cequ’il a avec le fait denager nu,mais c’est carrément sexy !Ettellementtentant…
Jemedemandes’ilamangécequejeluiaipréparé:j’ouvrelemicro-ondeset constate que l’assiette que j’avais garnie d’un steak-frites est vide. Je mesourisàmoi-même,carjesaisquec’estl’undesrepaspréférésd’Alex,etqu’ilesttoutexcitélorsquejeluiprépare.J’avoueenêtrefière.
Jemonte l’escalier,medéshabille,gardemaculotteetenfileuncaracoensoie,avantdemeglisserdansmonlitetd’éteindremalampedechevet.
Jeme tourne etme retourne dansmon lit, en écoutantAlexmonter pouraller dans sa chambre. Savoir qu’il est tout près m’aidera à m’endormir. Çamarchechaquefois.
Unequarantainedeminutesplustard,alorsquejecommenceàm’endormir,je sens le lit qui s’affaisse à côté demoi, et l’odeur alléchante d’Alex emplirl’air;ilseglisseprèsdemoi,puismeprenddanssesbrasfroidsethumides,metenantcommeillefaitdepuisquenoussommesenfants…
Saufquemaintenant…toutestsidifférent.
ChapitreSeize
TRIPP
SeptansplustôtJemeredressedansmonlitenentendantquelqu’unsouleverlentementlafenêtrede ma chambre.Mon cœur enfle, car je sais qu’il s’agit d’Alex qui entre endouce,unefoisdeplus.Jecommenceàattendrecebruitavecimpatience,etdeplusenplussouventcesderniersjours.
Lesbattementsdemoncœurs’accélèrenttandisqu’ilgrimpeàl’intérieuretferme la fenêtre derrière lui en essayant de ne pas faire de bruit afin ne pasréveillerTara.
—Alex…Ilfaitsombre,jenedistinguedoncpasgrand-chose,sauflasilhouettequise
dirigeversmoi,vêtued’unsweatàcapuche.Cettedernièrecouvresonvisage,etson corps semble trembler. Il paraît prendre son temps pour me rejoindre,commes’ilnevoulaitpasquejelevoie.
—Qu’est-cequisepasse,Alex?Il se rapproche, et je commenceàpaniquer ; j’arriveenfinàdistinguer le
bruitdesarespirationhaletante.Ilposeundoigtsurseslèvres,murmure«Chut…»,seglissedanslelità
côtédemoi,souslescouvertures,etsemetàl’aise.—Rendors-toi,Tripp.Ilesttard.—Quelleheureest-il?Jememetssurmesgenouxetbaissesacapuche.Laluneéclairesonvisage
ensanglantéetgonflé;àcettevue,jepousseuncri.Jeleprendsdansmesbraspourleréconforter;jeprendssonvisagedansmesmains,prudemment,afindenepas le blesser davantage.Sonœil droit est si enflé qu’il nepeutmêmepasl’ouvrir.Jecrie:
—Ohmondieu,Alex!Est-cequeçava?S’ilteplaît,dis-moioui!Laisse-moiprendresoindetoi.
Jenepeuxm’empêcherdepleurerchaquefoisque je le retrouvedanscetétat.Çametue,sachantcequesonpèreluifaitsubir…
Alex est mon meilleur ami. Il est tout pour moi. Je ressens sa douleur,commesic’étaitlamienne.
— Je le déteste, Alex. Je le hais ! Pourquoi est-ce qu’il te fait subir ça,pourquoi?S’ilteplaît,enfuis-toi,etviensvivreici.JepeuxdemanderàTara…
—Jevaisbien,petitebombe.Toutirabien.Il prend doucementmesmains et les éloigne de son visage, déposant sur
chacuned’elleunbaiser.—Çacommenceàêtrelaroutinepourmoi.Çamedonneuneexcusepour
filerendouceetdormirdanstonlit.Tuesmonpetitremèdecontreladouleur,dit-ilensouriantpéniblement.Maintenant,allonge-toi,quejepuisset’enlaceretm’endormir.Jesuisexténué,ettudoistelevertôt,bébé.
Conscientequ’Alexrefuseradeparlerdesonpèreetdecequis’estpassécesoir,j’arrachemesyeuxdesonvisagedouloureusementbeauetm’allongeàsescôtés.Jemeplaceleplusprèspossibledelui,etpressesonbras,jusqu’àcequemesonglestraversentletissudesonsweat.Àcetinstantprécis,j’aienvied’êtreleplusprèspossibledelui.Jeveuxqu’ilsachequequelqu’unl’aime.Sonpèresefoutpeut-êtrecomplètementdelui,maispasmoi.
Jedétestecettesituation;sonpèrelebatdeplusenplusfréquemment.Jecommenceàm’inquiéter:sipersonnenel’arrête,ilpourraitfinirparletuer,etjenepourrais jamaisvivresansAlex!Ilcroitquej’apaisesadouleur,maisc’estfaux…ilatoujoursétémonremèdecontreladouleur,etpasl’inverse.
Je peux l’entendre lutter pour respirer lorsqu’il repose sa tête contre lamienneetmeserrecontrelui.Çamedéchiredel’intérieur.Lamoindreparcelledemon corps souffre de le voir dans cet état, et de penser que je pourrais leperdre.
S’ilvousplaît,nemeleprenezpas…
ALEXJetiensTrippaussiprèsdemoiquepossible;j’essaiedememettreàl’aise,sanstropmefairemal. JedétestequeTrippmevoiedanscetétat,mais jenepeuxm’empêcher de venir ici après chaque bagarre. Être avec elle neutralise la
douleur,etm’amèneàcroirequeleschosess’arrangeront.Avecmamère qui est sur le point demourir, etmon frère qui passe son
tempsdanslarueàsebattre,Trippestcequej’aideplusréconfortant.Monpèreest devenu complètement cinglé, à tel point que je ne peux même plus leregarder dans les yeux. Il estmort pourmoimaintenant : une salemerde quin’est pas assez forte pour prendre soin de sa famille ! Ce n’est pas un vraihomme.Unvraihommeluttejusqu’auboutpoursafamille,maisilfaittoutcequ’il peut pour nous détruire. Je reste dans le coin pour ma mère et pourMemphis;sanseux,jeseraipartidepuisbienlongtemps.Enfin,peut-être…
JeposemesyeuxsurTrippet réalisequecen’estpasvrai.Jesuiscoincéici.Jeresteraitoujourspourelle.Elleseralaraisonpourlaquellejereviendrai.Ellem’esttellementprécieuse.
Jefermelesyeuxetsoupire,puisfaiscourirmonpoucesousl’œildeTripppour essuyer ses larmes. Elle ne va pas tarder à s’endormir, je le sais à sarespiration.Jem’ensuistoutd’abordvouludel’avoirréveillée,maisjen’avaispaslecouragederesterseulcesoir.Elleestmaforcequandjen’enaiplus.
Jepasserai lesdeuxheuressuivantesà la tenirdansmesbrasetprétendrequetoutvabien,puisjefileraiparsafenêtreetmefaufileraidansmachambre,oùtoutestloind’allerbien.
Enattendant…Je murmure « Je t’aime, bébé », une fois certain qu’elle est endormie,
lorsquejesaisqu’ellenepeutpasm’entendre.C’est peut-être la dernière fois que je le dis. Si çam’échappe encore, je
saurai avec certitude qu’elle est plus pour moi qu’une simple amie, et toutchangera.
Jenesuispascertaindelesupporter…
ChapitreDix-Sept
ALEX
Jemeréveilleaumilieudelanuit,enveloppédanslachaleurducorpsdeTripp.La douceur de sa peau contre lamienneme pousse à lutter contremoi-mêmepournepasfairequelquechosequejepourrairegretter.Jenesuisvenuiciquepour la tenir dansmes bras et dormir.Nous avons dormi dans lemême lit denombreusesfoisparlepassé,maisjamaisavecsipeudevêtements.Sesfessesnues contremon sexe dur sont une torture, et dès qu’elle bouge un peu… jedurcisencore.Ellem’adéjàfaitbander,maislà,leniveauestbienplusélevé!Cettefois,jeneluicacherairien.
Jedéglutis,mepencheetpressemeslèvrescontresoncoutoutramenantenarrièreleslongscheveuxquicouvrentsonépaule.Ellelaisseéchapperunpetitgémissementenmurmurantmonnom,savoixestfaible.
C’est cequim’achève ; jememens àmoi-mêmeenpensant que jepeuxcontrôler mon besoin de lui faire l’amour. Je ne pense qu’à elle depuis cettefameusenuit,jeluisuistotalementdévoué.Peut-êtrequejel’aitoujoursété…
Jeglisseunbrasautourde sonventre,passe l’autreautourde soncou, etcommence à balancer mes hanches, frottant mon érection contre ses fessesrebondies.Rienàfoutredesconséquences!Bonsang,c’esttellementbondeselaisserallerpourunefois!
Ellegémitencore,plusfortcettefois,étiresoncoulorsquejelelèchesurtoutesalongueur.
—Alex…Touche-moi,s’ilteplaît.Ellerespirefort.—Jenepeuxpas te laisser frotter taqueuecontremoicommeçasans te
sentir…Jenepeuxpluslutter,j’aibesoindetoienmoi.Jeperdslatêteetsusurredanssonoreille:—Bonsang,bébé…Présentécommeça…jen’aipasd’autrechoixquede
plongerbienaufonddetachatteetdem’occuperdetoi.Putain!Tusaisquejetedonneraitoujourscedonttuasbesoin.
J’ajoute,danslefeudel’action:—Moiinclus…Jenesaispasvraimentcequej’aivouludire,maisjen’aipasletempsde
chercheràcomprendre.J’aijustebesoind’êtreenelle,immédiatement.—Nousnedevrionspasfaireça…dis-jeentrechaquebaiserquejedépose
sursesbras.Je fais descendre la bretelle de son débardeur en soie à chaque baiser. Je
murmure:— Une dernière fois… c’est juste pour ce soir, Tripp. Deux amis qui
s’amusent.— Juste pour ce soir, répète-t-elle après moi en expirant, presque
désespérée.Nouspouvonstouslesdeuxlegérer,non?Jene lui répondspasparceque,ehbien…parceque jeneconnaispas la
réponse,maiscen’estpaslemomentdes’eninquiéter.Jelafaisroulersurledos,meplacesurelle,etglissemoncorpsentreses
jambes, les écartant avec mes genoux jusqu’à ce que je puisse coller monérectioncontre sa«chaleur». J’humidifiemes lèvres,mords sauvagementmalèvreinférieure,puissoulèveTripppourluienleversonhaut.
Ungrognementm’échappelorsquesesmagnifiquesseinssedéploient,prêtsàêtresucésetléchésparmoi.
—Tuessibelle…J’attrape ses poignets, les tiens au-dessus de sa tête en l’allongeant à
nouveau et en titillant doucement son téton droit avec mes dents. Son corpsréagit instantanément, elle se soulève pour atteindre ma bouche tandis que jerecule.
—Net’arrêtepas!Sesbrasenlacentmoncou,elledirigematêteentresesseins,cambreledos.—J’aienviedesentirtabouchesurmoi.C’estsibon,tombeur…L’entendreutilisermonsurnomfaitdurcirmonsexedeplusbelle.Celame
rappelle que la femme dans laquelle jem’apprête à plonger est mameilleureamie:TrippDaniels.Jen’auraisjamaispenséquecelaarriverait;etpourtant,jesuislà,entresessuperbesjambes,pourlasecondefoiscettesemaine.
Jesorsrapidementmalangue,lafaiscourirentresesseins,avantdetrouversontétongaucheetdelesucer,letaquinantavecmonpiercing.
—Alex…mmm…Ellepassesesmainsdansmescheveux,yemmêlesesdoigts,puislestire.
Je ne serai plus jamais capable de rester demarbre lorsqu’elle les touchera àl’avenir.Merde…
— Plus bas, murmure-t-elle en appuyant sur ma tête. S’il te plaît…continue.J’aibesoinquetumegoûtes.
Je lève les yeux vers elle, fais descendrema langue le long de son corpssansm’arrêter,jusqu’àcequej’atteignesonintimitépalpitanteethumide.
—Tuveuxmaboucheici,petitebombe?Jeglisseundoigtsoussaculotte,etlepasseentresesplishumides.—Tuveuxquejetegoûtejusqu’àcequetujouisses?Avide,elletiremescheveuxetrugitlorsquejeglissemondoigtàl’intérieur
desoncanalétroit.—Oui…oui…Alex!Jevaisetviens,seshanchesimitentmesmouvementsetsecouentlelit.—Ohbonsang!Elle tire si fort surmes cheveux que je serre les dents pour supporter la
douleur–,maisçanefaitqu’accroitremondésirpourelle.Cettefemmepeutmeblesserautantqu’ellelesouhaite,jecontinueraiàluidonnercequ’elledemande.
—Tul’asdemandé,bébé!Jesourisd’unairsuffisant,retiremesdoigtsetluiarrachesaculotte,avant
de plantermon visage entre ses cuisses et de sucer son clitoris si fort qu’ellehurle.
Je vais tellement lui donner de plaisir que la prochaine fois qu’elle feral’amour avecLucas ou n’importe quel autre homme, la seule chose à laquelleelle pensera, ce seramabouche sur son clitoris.Lorsqu’elle jouira, ce sera enpensantàmalanguequilagoûtecommepersonnen’ajamaissulefaire.Toutçaàcausedesonmeilleurami,l’hommequilaconnaîtmieuxquepersonne.Désolébanded’enfoirés!
Léchantsonintimitédubasverslehaut,jelapousseàagripperlesdrapsdu
litetgémir;jemeprépareàlafaireexploser.Lorsqu’elleestbienaccrochée,jeplacemaboucheautourdesonclitoriset
lesuce,avantdefairetournermalangueautour,m’assurantd’enutiliserchaquecentimètre.Jeveuxlagoûtercommesijerespirais!
Jelalèchelentement,defaçonconstante,puislapénètreetlabaiseavecmalangue.Trèsvite,sescuissescommencentàtrembler:jeretiremalangue,lafaiscourirlelongdesesplisetaspiresonclitodansmabouche,toutencontinuantdelalécheràunrythmerégulier.
—Ah…Mmm…Baise-moi,Alex!Aleeeex!Ses cuisses se resserrent autour dema tête, la serrant aussi fort, peut-être
mêmeplus,queladernièrefois.—OhmonDieu…jen’en…jen’enpeuxplus!Sesmainss’agrippentencoreàmescheveux.J’adoreça!Jen’aijamaistant
aimélesmainsdequelqu’un.J’aibesoind’êtreenTripp,etmaintenant!Jemefichequ’ellesachecombienjesuisdésespéré.
En un éclair, j’enlève mon caleçon et me glisse entre ses jambes,empoignantsescuissesd’unemainetsanuquedel’autre.
—Putain,Tripp…J’aienvied’êtreen toiplusque jen’aieuenvied’uneautrefemme.Sicedoitêtreladernièrefois…
Je m’arrête pour embrasser délicatement ses lèvres, en profite pour lesmordiller,etplongemesyeuxdanslessiens,enmurmurant:
—Faisons-ensortequecesoit…inoubliable.Ses yeux s’écarquillent lorsqu’elle comprend où je veux en venir. Je
m’attends à ce qu’elle refuse ou flippe,mais non.Ondirait que je vais être ànouveau son premier pour quelque chose… j’espère qu’elle sait qu’elle estégalementmapremière…
—Tuescertaine,bébé?Ellehochelatête.— Oui Alex, j’en suis certaine. Tu es le seul en qui j’ai entièrement
confiance.J’aijustebesoindetoilà,maintenant.Jepressesacuisseetplongelentementenelle,m’arrêtantlorsquejenepeux
pas aller plus loin. Sentir son intimité, chaude et humide, enserrer mon sexe
suffit presque à me faire exploser ; sans parler de l’expression de puresatisfaction sur son beau visage, quim’indique exactement ce que cemomentsignifie.
Je suis le premier homme à la prendre de cette façon, et ça me rendcomplètement dingue !Mon sexe est le premier à la remplir sans protection,j’espèrequ’ellen’oublierajamaiscemoment.Moi,jen’oublieraipas…
Nousgémissonstouslesdeuxlorsquejemeretirelentement;j’attendsuneseconde, et la culbute, la prenant aussi profondément que possible. Je veuxqu’ellesentelemoindrecentimètredemonsexeenelle.
—Ohbonsang,Tripp!Je fais courirmonpouce sur son visage et lui lance le sourire à fossettes
qu’elleaimetant.—Jesuissiheureuxd’êtrelepremierhommeàteprendredecettefaçon.Je
mentiraissijedisaislecontraire!Ellepassesesmainsderrièremondospendantquejevaisetviensenelle.—Etjementiraissijedisaisquejen’aijamaisrêvéquecettepersonne,ce
soittoi…avoue-t-ellecontremoncou.Jebaisselesyeuxsurelle,relèvesonmentonjusqu’àcequenosregardsse
croisent.Sesmotsm’ontchoqué.Jen’auraisjamaisimaginéqu’ellepensaitdéjàànousentraindebaiseravantqueLucasn’abordelesujet.
—C’estvrai,Tripp?Elletentededétournersonregard,maisjetiensfermementsonmentonpour
l’enempêcher.—C’estvrai?—Oui,admet-elle.Jeposelaseulequestionqui,jelecrains,pourraitmedétruire:—Depuiscombiendetemps?Depuiscombiendetempsmevoulais-tude
cettefaçon?—Alex…répond-elledoucement.Jeneveuxpas faireçamaintenant.Ça
n’apasd’importance.—Aucontraire,c’estimportant,Tripp!
J’humectemeslèvres,mepencheenavantetlespressecontrelessiennes,avantdereculeretdelaregarderànouveaudanslesyeux.
—Dis-moi.Jeveuxsavoir…Sonvisagevireaurougeenvoyantmonexpression,presquecommesielle
avaitpeurquejem’arrête.—Depuis toujours, Alex. Ce n’est pas si important, donc n’y pense pas
trop,okay?Tuessuperbe,c’estjustehumain…dit-elleenessayantdecalmerlejeu,maisjesaisquec’estbienplusqueça.
Et merde ! Je me sens bien con de m’être pavané avec toutes ces fillesautourd’elle;toutcequejeveuxfairemaintenant,c’estmerattraper.Mêmesiellen’estpasmapetiteamie,jecontinueraiàlatraitercommetelle.
—Accroche-toi,bébé!Ses bras s’enroulent autour de mon cou et le serrent, tandis que je
m’accrocheàlatêtedelitdesdeuxmainsetlapilonne,d’abordlentement,puisdeplusenplusvite,sifortquelelittapecontrelemur.
Àchaquepoussée,sescriss’intensifient,jedoiscouvrirsaboucheaveclamiennepourlesétouffer.Nonquejeneveuillepaslesentendre,maiscesonm’atellementfaitperdrelatêtequejesuisauborddelajouissance.Jen’aipasfinide luidonnerduplaisir, etmes jambesnesontdéfinitivementpasprêtesàmelâcher.Cequisignifiequemontravailn’estpasfini.Ellemesupplie:
—Alex!Vaplusloin…Continue!Tuessigros…C’est…aaaah!Ses supplications me poussent à la baiser si fort que j’entends des trucs
tomber du mur de ma chambre. Je suppose que Lucas s’en prend plein lesoreillesàl’heurequ’ilest,maisjem’enfichetotalement!Trippadûsupporterd’entendresespathétiquespartiesdejambesenl’air.Ehbien,maintenant,àluidel’entendresefairebaisercommeilsedoit…parlaseulepersonneenquielleatotalementconfiance:sonmeilleurami.
Notre première fois était un avant-goût : je luimontrais ce qui se passaitlorsque jem’occupais d’une fille. Cette fois… cette fois, je lui prouve que jepeuxpossédersoncorpsetm’enoccupercommeelleenaenvie,oubesoin,queje suis attentif à ce qui lui fait envie, ou non. Je peux être doux, un vraigentleman, ou la baiser si sauvagement qu’elle s’en souviendra pendant dessemaines.Danslecasprésent…jepensequ’elleabesoindes’ensouvenir.Jemeretiensdepuisbientroplongtemps.
—Alex!Jevaisj…Jecouvresaboucheavec lamienne,etagrippesi fort la têtede litque je
pourraisprobablementlacasser.Elle s’accroche à ma taille, m’amenant à mon propre orgasme quelques
secondesaprèselle.J’éjaculeenelleaussiloinquepossible.Noussommestouslesdeuxtrempésdesueur,haletants;nousluttonspour
reprendrenotresouffle,enlacésl’uncontrel’autre.C’esticiquejeveuxpasserlerestedelanuit,danslelitdeTripp,nu.Jepersisterai,jusqu’aubout…dumoins,jusqu’àdemainmatin.Aprèsça…
Jen’aiaucuneidéedecequenousferons…
ChapitreDix-Huit
TRIPP
Alexnousnettoietouslesdeux,seglissederrièremoidanslelit,commeill’atoujoursfait,etmeprenddanssesbraspuissants.
—Attendsuneseconde.Jetentedemeredresser,maisilm’enempêcheetembrasselehautdemon
crâne,meserrantfort,plusfortquejamais.—Tun’asbesoind’aucunvêtement,petitebombe!Jelesenssourirecontremescheveux.—Jenepeuxpastepromettrequ’ilsneréapparaîtrontpasdanslanuit…Jemordsmalicieusementsonbras,enriant.—Oooohouais…J’aimeça,bébé,plusfort!—Alex…Jeluttepourréussiràmeretourneretluifaireface;jerepoussesontorse,
maiscessederiredèsquemesyeuxcroisentlessiens.Jeneveuxperdreaucunmomentcommecelui-ciaveclui.Çamefaitpeur.Jeluidemandefranchement:
—Tupensesquenouspouvonscontinuercommeça?Il entouremon visage de sesmains, se penche en avant et frotte son nez
contre lemien.Sonsoufflechaudsurmes lèvresm’attire,mais jemeressaisisavantdecéder.
— Je ne nous laisserai jamais changer. Ne t’ai-je pas dit que je prendraitoujourssoindetoi?
À cesmots,mon cœur s’emballe, je hoche la tête et emmêlemes doigtsdanssescheveux.J’aitoujoursadorétouchersescheveuxépais.
—Oui,ettul’asfait.Saufquand…Ilmecoupetoutdesuite:—Maisjesuisrevenu,Tripp.Jesuispartiseulementparcequ’illefallait.
Les combats étaient le seul moyen pour moi de gagner l’argent dont j’avais
besoin après la mort de ma mère. Jamais je ne t’abandonnerais si j’avais lechoix ! Je suis là pour toi depuis tes sept ans.Rienne pourram’empêcher deprendresoindetoicommejelefais.Aveccequis’estpassé,jetiensencoreplusàtoidésormais.
Il dépose un baiser ferme sur ma tempe, et me retourne à nouveau, metenantdansnotrepositionhabituellepourdormir.
—Endors-toi.N’ypensepluspourlemoment…Jesoupire,saisissonbrasetmemetsà l’aise,sachantpertinemmentqu’il
meseraimpossibledenepasypenser.—Bonnenuit,Alex.Je m’allonge en silence, perdue dans mes pensées, pelotonnée contre lui
durantlesdeuxheuresquisuivent…jusqu’àcequejem’endorme,avecl’espoirquedemain,aucundenousneseragêné.
D’autant plus que Lucas sera absent toute la semaine et que nous nousretrouveronsseuls…J’ailesentimentqu’Alexnelesaitpasencore.
Quand je me réveille, Lucas se tient penché au-dessus de moi. Je penseinstantanémentàAlex,maislorsquejeregardeàcôtédemoi,lelitestvide.Iladûs’éclipserenentendantLucassepréparer.IlarrivefréquemmentàAlexdeseréveillertôtlematinetdefiler.
L’expressionqu’afficheLucasenmeregardantbâillerest inhabituelle.Ilal’airinquiet,voiredémoralisé.
—Jevoulaisjustetedireaurevoiravantdeprendrel’avion.Çam’embêtaitdeteréveillersitôtaprèstasoiréeavecAlex…
Je me redresse, cligne des yeux et passe mes mains sur mon visage enespérantqueçameréveillera.
—Lucas,je…—N’enparlonspas,Tripp…Inutiledefaireçamaintenant.Jenesuispas
inquiet.Iln’yapasd’avenirpossibleentretoietAlex,parcequetouslesdeux,vousaveztropàperdresiçanemarchepas.
J’ail’estomacnouéenentendantcesmots.Jeveuxdire…Jesavaisdepuisledébutqueçanepourrait jamaisallerplus loin,mais,waouh…l’entendrede
vive voix, c’est comme si quelqu’un plantait un couteau dansmon cœur et ledéchiquetait.
—Jeveuxdire…Lucass’assoitàcôtédemoi,saisitmonmentonetdéposebrusquementun
baisersurmeslèvres.—Latensionsexuelleentrevouss’estintensifiéeaufildutemps.C’estune
chancepourvousdevous endébarrasser. JeneblâmepasAlexdevouloir enprofiterautantquepossible!Lepauvrehommeveuttebaiserdepuisdesannées,etmaintenant,ilenal’occasion.Quelquesnuitssauvagesàvousdéfouler,etilpasserarapidementàuneautrefille;denotrecôté,nouspourronsenvisagerleschoses sérieusement.Nous savons tous les deuxqu’Alex n’est pas du genre àresteraveclamêmefilletroplongtemps…
—Oui…Jefaisensortedesurmonterladouleur.—Tuasraison…Jesuiscertainequ’ilnefaitquesedéfouler…—Jet’enverraiunmessagelorsquemonavionauraatterri.Ilsepenchepourm’embrasserencore,maispluslentementcettefois,avec
lalangue.Il essaie d’être passionné, mais je ne ressens rien. Je culpabilise de
l’embrasser après avoir eu les lèvres d’Alex sur les miennes quelques heuresauparavant.Cesentimentestsi…bizarre.Mesdeuxamislesplusproches,etjebaiseavecchacund’eux.
Oh…Quelquechosecloche…—Bonvol,luidis-jelorsqu’ilcessedem’embrasseretselève.Ilm’examine,hochelatête,seretourne,etpart.Mêmes’ilselajouecool,
jevoisbienqu’ilestinquiet.J’ignorepourquoi.Cen’estpascommes’ilavaitdequois’inquiéter.Ill’aditlui-même:Alexnefaitquesedéfouleretprofiterdelasituation.Ilpasseraàuneautrefilledanspeudetemps.
Je m’allonge et reste immobile, jusqu’à ce que j’entende Alex monterl’escalierencourantuneheureplustard.
En sueur, torse nu, essoufflé, il entre dans ma chambre et sourit en metrouvantàmoitiéendormie.
—Bonjour,petitebombe!Jegrogneetmeretourneenroulant,ramenantlescouverturessurmoi.—Commentpeux-tuêtresimatinal?D’ailleurs,quelleheureest-il?Iljetteunœilàsamontreimaginaire.— L’heure de sortir ton petit cul fatigué du lit, et de prendre ton petit-
déjeuneravecmoi!Je ne peux pasm’empêcher de sourire devant tant d’entrain. Peu importe
l’heurequ’ilest,qu’ilfassejourounuit,Alexsaitcommentmemotiveretmedonnerenviedefairedeschosesaveclui.Jegrommelle:
—C’estbon,laisse-moid’abordprendreunedouche.Ilmefaitunclind’œil.—Çamarche,bébé!Jevaisprendreunedoucherapideaurez-de-chaussée,
rejoins-moidansvingtminutesprèsdupick-up!Aussitôtqu’ilquittemachambre,jerouledansmonlitetsourisenpassant
mesmains surmon visage. J’adore le fait que, bien que nous vivions dans lamêmemaison,ilmedemandeencoredelerejoindreprèsdesonpick-up,commesicen’étaitpas lecas. Jepensesincèrementqu’Alexnepourraitpasêtreplusparfait!Ilestsiadorablequeçamefaitmaldepenseràcequ’ilsepasseradansunesemaine…
Une fois le petit-déjeuner fini, nous nous rendons au café-resto du coin pournous relaxer, commesi nous avions toute la journéepourne rien faired’autrequeparler.Cela faitdesannéesquenousvenonsauMonty,bienquenousn’yayons pasmis les pieds depuis plusieursmois. J’aime comment le fait d’êtreavecluimefaitsentir.Celamerappelle lebonvieuxtemps,quandtoutcequicomptait,c’étaitd’êtreensembleetdes’amuser.
—Alors,qu’allons-nousfaireaujourd’hui?medemandeAlex,unsourcillevé.
—«Nous»?Ehbien,jedoisallertravaillerdansquelquesheures.Harleyvam’apprendreàtenirlebarpendantledéjeuner.
Jemepencheau-dessusduboxetluilancel’emballagedemapaille.
—Ettoi?Tun’aspasunmillionderendez-vous,ouquelquechosedanslegenre?
Ilmelancesonirrésistiblesourireàfossettes,ettendlamainpourrelevermonmenton.
—J’aimeraisque tu teréinstallesdansmonfauteuil,pourfinircequej’aicommencé.
Jeletaquine:—Tuveuxdoncmefairemal?C’estpourçaquetum’asfaitsortirdemon
lit?Alexdevientsoudainsérieuxencherchantmonregard.—Jeneteferaijamaisdemal,Tripp.Ilaspiresalèvreinférieureetsepencheenarrière,unsourireencoin.—Maisjetemarqueraiàjamais,etc’estcequej’aimeraisfinirdefaire;
alors,tuespartante?Sessacréesfossettesressurgissent;ilinclinelatête.Etjefonds.Jefondstotalement.—Espècedepetitcon…cen’estpasjuste!Tusaisqueçamarchetoujours
surmoi!—Biensûrquejelesais,bébé!Etbiensûrquec’estjuste!Il se lève, jette quelques billets sur la table pour régler l’addition, et se
dirigedemoncôtéafindem’aideràmelever.—Ceneserapassiterrible.J’aipresquefini,jetelepromets!Oui…c’estbiencequejecrains…
ChapitreDix-Neuf
ALEX
Voir Tripp allongée dans mon fauteuil, attendant que je la marque, medonne une sérieuse érection. Elle attend patiemment depuis une quinzaine deminutes,pendantque jepréparemonmatérieletessaiedemaîtrisermonsexe.Ellen’avraimentaucuneidéedel’effetquemefontsespetitesrobes!
—Tuesprête,bébé?Jelaregardeetlèveunsourcil.—Besoind’aidepourretirertarobe?Jepeuxtrouverdifférentesfaçonsde
t’enlevercetruc!Elleseredresseensouriant,relèvesarobeetlafaitpasserau-dessusdesa
tête.—Jen’endoutepas!Ya-t-ilunechosequetunesachespasfaire?Jetapotemajoued’undoigt,l’airpensif.—Non,aucune!Jen’ypeuxriensijesuisdoué!Jeluiindiquelesoutien-gorgequ’ellenedevraitpasporter.—Ilesttempsd’enlevertonsoutien-gorgesexy,bébé!Tupeuxutiliserta
robepourtecouvrir.Jemordsmalèvreinférieure,etlataquine:—Oupas…—Alex!s’écrie-t-elle.Tuasunequeueàlaplaceducerveauouquoi?As-
tuautrechoseàajouter?Jedéglutisavecdifficultéetm’éclaircislagorge,avantdemeretourneret
d’attrapermonpistolet.Ouiputain,j’aiquelquechoseàajouter!Quelquechosequejebrûled’enviededire,maisc’estimpossible,pourlasimpleraison…pourplusieursraisons,enfait.Jerépondssimplement:
—Mets-toiàl’aise.J’inclinelatêtetandisqu’elles’allonge,tenantsarobecontresesseins,d’un
bras.—C’estbon?Elleinspireprofondémentetfaitbonnefigure,commejel’aidéjàvufaire
parlepassélorsqu’elleétaitterrifiée.—Jesuisprête…Attends!Elleinspireencore,etsourit.—Okay…c’estbon!—Tuessûre?Carunefoisquejecommence,jenem’arrêtepas!Cen’est
pastrèsgros.Enfin,çal’est…Sonvisagevireaurouge; jeremarquequesesyeuxsedéportentsurmon
sexeet s’yattardent.Sonregardm’indiquequ’elleprendson tempspourse lerappeler,centimètreparcentimètre.
Je fronce les sourcils ; elle détache précipitamment ses yeux de monprincipalattrait,etrit.
—Remets-toi!Nousseronsicitoutelajournée,situcontinues.Jeréponds,sanscomplexe:—Etcomment…Heureusementquetudoisbientôtpartirtravailler!Jepassemamainlelongdesacôte,cequiluifaitfermerlesyeuxetgémir.—Détends-toi,jeferaivite.Luttantpourcontrôlersesnerfs,ellehochelatêteets’accrocheàsonsiège.
Lafaçondontsapoitrineselèveetretombemerappellecombienelleétaitsexyau lit, et je manque de craquer et de sauter entre ses deux superbes jambes.Putain!Nousétions tous lesdeuxd’accord,c’était ladernière fois.Çavametuer…Jelesais.
Jecaressesapeauavec lepoucedemamain libreafinde ladétendre,entravaillantsurlestroisdernièresétoilesetlalune.Cen’estpeut-êtrepasquelquechose d’exceptionnel, d’original,mais c’est important pourmoi. J’ai placé lesétoileset la lunedans lemêmeordrequemamère lorsqu’elle lesdessinaitsurles lettresqu’ellem’envoyait. Il fautque toutsoitparfait, surtoutsurTripp. Jeveuxquecetatouagecompte.
Une fois fini, je pose mon pistolet et observe fixement mon travail. Jedeviens soudain jaloux en pensant que quelqu’un d’autre pourrait un jour la
marquer.— Je veux être le seul à te tatouer. C’est compris, Tripp ? Quitte à me
désisterauprèsd’autres,tupeuxmefaireconfiance!— Oui, bien sûr que je te fais confiance, me répond-elle avec un léger
sourire.Tuesleseulàquijefaisassezconfiancepourmelaissermarquerparunpistoletdetatouage.
Trippn’ouvrepaslesyeuxavantquej’aiefinidelanettoyeretdecouvrirletatouageavecunefinecouchedebaume.
—C’estfini?Elleouvreunœil.Jehochelatête,etelleouvrel’autre.—Cen’étaitpassiterrible…Jem’attendaisàcequeçafasseplusmal!Elleselèveensouriant.—Jepeuxlevoir,maintenant?J’enlève mes gants, les jette dans la poubelle et acquiesce, observant sa
réaction.Trippseretournepourseregarderdanslemiroir;ellepenchelatêtesurle
côtépourmieuxvoir.Ellefixe lesétoileset la lunependantquelquesminutes,l’airémerveillé.Ondiraitqu’elleestsurlepointdepleurer.
—Alex…est-cequec’est…Elles’approchedemoi.Sesyeuxrencontrentlesmienstandisqu’ellem’ôte
montee-shirtetlejettederrièremoi.Elledéplacesonregard,soulèvemonbrasetdésignelemêmetatouage,surmacôtedroite.Doucement,ellepasseundoigtdessus.
—…ledessindetamère?—Biensûr.Jeplongemesyeuxdanslessiens,enveloppesescheveuxdemesmains,et
lestire.— Je voulais temontrer combien tu comptes pourmoi,Tripp.Tu as tout
traverséavecmoi,etjet’aimepourça…Mamèret’adorait.—Etmerde,dit-elleenessuyant les larmesquicoulent sur sonvisage. Il
fallaitquetumefassespleureravantquej’ailletravailler!
Jemurmure:—Jesuisdésolé…Est-cequetul’aimes?Ellemesourit.—Ne le sois pas.C’est la chose la plus adorable que quelqu’un ait faite
pourmoidetoutemavie.Moiaussi,j’aimaistamère,énormément.Etjen’aimepascetatouage,jel’adore!
Jeposemonfrontcontre lesien,prêtà l’embrasser,quandlaportedemapièce s’ouvre brusquement pour laisser apparaître Ace, un sourire débile auxlèvres.
—Taclienteestdéjàlà,maisbon,ellepeutattendre!Jedevraispeut-êtreresterici?
D’ungesteprotecteur,jepassemesbrasautourdeTrippetcouvresoncorpsavec le mien. Qu’Ace la voie nue me rend furieux. Si son sexe durcit, je ledéfonce!
—Dégage,Ace!Je passemonpouce sur le visage deTripp pour essuyer ses larmes ; elle
posesatêtecontremontorsepourcachersonvisage.— Donne-moi cinq putains de minutes, et la prochaine fois, frappe à la
porte!—Pasdesouci,mec!Prendstontemps.Heureusement qu’il part, parce que cemoment est spécial pourmoi.Être
prèsdeTripplorsquejemeremémoremamèremeserrelecœur.Jesaisqu’elleluimanqueautantqu’àmoi,etçame fait l’aimerencoreplus.Aceavraimentmalchoisisonmoment!
—Merci,Alex.Elle passe ses bras autour de mon cou et me serre contre elle aussi
fermementquepossible.Elleagitcommesi lefaitqu’ellesoitàmoitiénue,etqu’Acesoitentré,n’avaitaucuneffetsurelle.Elleestcomplètementperduedanscemomentavecmoi:monangegardien.
— Je sais combien ce dessin est important à tes yeux ; le fait que tu lepartagesavecmoisignifiebeaucouppourmoi.
—Oui,jelesais.
Je hoche la tête, tentant de contrôler mes émotions. Je n’ai pas peur depleurer,mais jenepeuxpasmelaisserenvahirparmesémotions: jedoisêtrecapabled’assurermesrendez-vousdelajournée.
—Tueslaseuleavecquijeveuxlepartager,Tripp.Histoiredechangerl’ambiance, j’embrasselehautdesoncrâne,metsune
petiteclaquesursesfesses,etmedétached’elle.—Ilfautquejenettoietoutça!Je plonge lesmains dans les poches demon jean préféré…au diable les
souvenirs…etsorslesclésdemonpick-up.—Prendsmavoiturepourallertravailler!Trippattrapelesclésetinclinelatêteenmeregardantnettoyer.— Comment feras-tu pour rentrer si je la prends ? Je peux demander à
Harleydepassermeprendre,cen’estpasgrave.Jeluirelancemescléslorsqu’elletentedemelesrendre.—Dax est à moins de dix minutes d’ici. Je marcherai ou je courrai…
Prends-les!Elle sourit en regardant les clés, puis enfile sa robe en cherchant son
soutien-gorge.—Jeteprometsdeneplusleporterpourlemoment.Jesaisquetuallais
m’enparler!—Parfait!Ilfautcroirequetumeconnaisbien.Je souris en la regardant des pieds à la tête ;mes yeux se posent sur ses
seins parfaits, dans sa petite robe moulante. Il me sera difficile de ne pas latouchercettesemaine.
JesaisqueLucasseraabsenttoutelasemaine,maisTrippignorequejesuisaucourant.Jesupposequ’ellemelediraplustard,aprèssontravail.Jenesuispaspresséd’entendrecequejesaisdéjà.
—Allez…Jem’envaisavantquetaclienteenaitassezets’enaille!Ellem’embrasse sur la joue et se dirige vers la porte,mais s’arrête et se
retourne:—Àtoutàl’heure!
Jeluifaisunclind’œil:—Jet’attendrai,essouffléetensueur!Faisattentionàmonpick-up!Ellefroncelessourcilsetsecouelesclésdevantsonvisage:—Jeveilleraiànepasleconduiretropbrusquement…Ellemelanceunsourirecomplice,etseprécipiteverslaporteavantqueje
puisserépondre.Puuuutaindemerde…Ellesaitparfaitementdansquelétatellemelaisse:enérection,enchaleur,
mourant d’envie deme retrouver entre ses jambes. Si elle ne l’a pas compris,c’estqu’elleestàcôtédelaplaque.
ChapitreVingt
ALEX
JemetrouveauDaxdepuisunequinzainedeminutes,àregarderTripptravaillerderrière le comptoir.Elle est tellement sexy enpréparant ces boissons, elle nes’enrendmêmepascompte!Celamedonneenviedelaprendredansmesbras,d’embrasser chaque parcelle de son corps, rien que pour voir l’expression quis’affichesursonvisagedèsquejelatouche–lorsqu’ellecomprendcombienelleestbelle.
Toutes les deux minutes, elle jette un coup d’œil dans ma direction etsourit;pendantcetemps,j’inclinemabièreetattendsqu’elleaitunmomentdelibre.Aprèsdixminutes,ellevientenfinversmoi,ensueurethorsd’haleine.
—Bonsang…Elleprendunverreetleremplitd’eauetdeglace.—Iln’ajamaisfaitaussichaudici!Çanes’arrêtejamaisderrièrelebar!
Je comprends maintenant pourquoi Harley ne veut jamais m’aider à nettoyeraprèslafermeture.Waouh!
Je la regarde, complètement émerveillé, incliner son verre d’eau enrenversant de petites gouttes sur ses seins, puis le boire d’un trait.Mes yeuxquittentsonvisage,observentl’eaucoulerverssapoitrineetdisparaîtresousletissufindesarobeargentée.
—Tusais,jesuisprêtàmebaignernuavectoiplustard,situenasenvie.Toutcequetuasàfaire,c’estdemander,bébé!
Elleposebruyammentsonverrevideprèsd’elle,etplisselenez.—Alex,monsalepetitcochon!Elletouchemonnezetrit.—À vrai dire, j’ai tellement chaud qu’il se peut que j’accepte, pour une
fois!Ehbien,netegênepas,Tripp…J’abaisse ma légère érection et soulève un sourcil : il est rare qu’elle
répondeàmestaquineriesparlapositive.J’aimecetteTripp!Elleseretourneetdisparaîtpourservirunquelconqueconnard,àquelques
tabouretsdemoi.Lorsqu’elles’éloignepourallercherchersacommande,jevoiscepetitconsepencherau-dessusdubarpourmatersesfesses.Jecommenceàm’énerver et descends inconsciemment ma bouteille en la serrant fort. Monbesoindelaprotégersefaitpressant…extrêmementpressant.
Jene saispas ceque j’ai aujourd’hui,mais je flippeplusqued’habitude.D’abord avecAce,maintenant avec ce connard. Il faut à tout prix que jemeressaisisse.Elleestmameilleureamie,pasmapetiteamie,pourtant,jenepeuxpasm’empêcher d’être jaloux lorsqu’il la reluque, comme s’il voulait voir cequ’elle cache sous sa robe. Je veux être le seul à lui enlever les petites robesqu’elleporte.
Bordeldemerde…Ignorant les tentatives dumec pour l’aborder, elle revient versmoi et se
penchesurlecomptoir,unsourireauxlèvres.— Franchement, j’adore être derrière le comptoir ! Je pense que je ne
pourraiplussupporterderedevenirserveuse,aprèsça!C’estincroyable,jen’aimêmepasregardél’horlogeuneseulefois!Deplus…lespourboiressontbienmeilleurs!
Jeluirépondsenattrapantlanouvellebièrequ’elleposedevantmoi.—Ehbien,jesuiscertainqueDaxseraravidet’accordertoutcedonttuas
envie!Je serre les dents à la vuedeTête deNœudquime regarde à présent lui
parler.Ouais,tuferaisbiendepartirauplusvite.— Je pense que ta carrière de serveuse est finie. Tu assures derrière le
comptoir,petitebombe!—Tripp!HarleyseprécipiteversnousetattrapeTrippparlataille,puisposesatête
unesecondecontresonbras.—Merdealors,ilyaundecesmondesaujourd’hui!ElleobserveTripppours’assurerqu’ellevabien.
—Tout va bien ? Tu ne vas pas t’enfuir et te cacher dans l’arrière-sallecommel’afaitcetteLeslielasemainedernière,n’est-cepas?Jeneveuxplusdeça!
— Je vais bien, lui répond Tripp en souriant. J’adore être derrière lecomptoir,jenecomptepasm’enfuir!
Ellejetteuncoupd’œilàl’horloge.—Oupeut-êtrequesi…Monserviceestpresquefini.Harleylèvelesyeuxauciel.—Trèsbien…JevaismedébrouilleravecMandypourlesdeuxprochaines
heures,maissielles’avisedepleurnicher,jelaclaque!Elleattrapeunebièreetladécapsule,continuantàparlertoutenservantun
typeplusâgé.—OnsevoitchezAce,cesoir?Çam’arrangerait.J’aibesoindemonamie
àmescôtés,alorsnepensemêmepasàmefairefauxbond!JesaisquesiAlexyva…tuiras.Donc,Alex,vas-y!
J’écarquillelesyeuxenlavoyantmelancerunregardnoir,pouressayerdem’intimider.
—TontrucnemarchepassurmoicommeilmarchesurAce!Jesouris,fierdemoi,enbuvantunegorgéedemabière.—Maisentoutcas,nousseronslà!Je me tourne vers Tripp et approche mon visage du sien, un charmant
sourireauxlèvres.—Tum’accompagnesàunefête,cesoir?Ellemerendmonsourire.—Unmecsupersexy,quiaimedanser,estcenséyêtre.Ilvaavoirbesoin
d’unenanacanonpourdanseraveclui.Jedisçacommeça…Le visage de Tripp vire au rouge ; sa charmante petite bouche aspire sa
lèvreinférieure.Ça,c’estmapetitebombesexy!—Jesuppose…jeveuxdire…jecroisque jen’ai riendemieuxà faire,
alorspourquoipas?Jeluirépondsavecassurance:
—Admets-le,tunepeuxpasmedirenon!—Et c’est exactement la raison pour laquelle je te déteste parfois, Alex
Carter!Elles’appuiesurmonépauleetselève.—Accorde-moidixminutespournettoyeretfermer.Mandyvientd’arriver.—Jet’attends.Jeluifaisunclind’œiletlèvemabière.—Quelafêtecommence!Cettenuitseraunenuitdontonsesouviendra!Tripp et moi passons les quatre heures suivantes à nager, jouer aux
fléchettesetregarderlatélé,toutenparlantdenotrejournéepourtuerletempsavantdenousrendreàlafête.Jevaispeut-êtreavoirl’aird’unemauviette,maisjenepourraijamaismelasserdel’écouterparler.C’estlaseulefillecapablederetenirmonattentionplusdedixminutes,jelalaissedoncparlerdesonpremierjourentantquebarmaid.J’aimeêtrelapremièrepersonneàquielleseconfie.C’estlaraisonpourlaquellenoussommessiproches.
—Quepenses-tudecetterobe?JelèvelesyeuxausondelavoixdeTrippetvoissoncorpsmoulédansune
petite robenoirequi s’arrête juste sous sonpetit culparfaitement rebondi.Sesjambes sculptéesont l’air encoreplus longues avec les talons aiguilles qu’elleporte,etjenepeuxpasm’empêcherdevouloirlacollercontreunmuretglisserentre ses jambes.Rien à foutre de la fête !Nous pourrions avoir notre proprepetitesoiréeprivéejusteici,danslesalon.
Cetteroben’arienàvoiraveccellequ’elleportehabituellement,etmerde,j’ai dumal àme contenir ! Je ne vais pas tarder à perdre la tête au prochainsoupirqu’ellepoussera.
—Alors… insiste-t-elle. Que penses-tu de cette robe ? Je ne l’ai encorejamaisportée.Çafaitdesmoisqu’elleestdansmonarmoire.
Jemurmure,enreprenantmonsouffle:—Elleestparfaite.Tularendssexy,carrémentsexy!Elle secoue la tête et marche dans ma direction, s’arrêtant à quelques
centimètresdemoi.—Tuveuxdirequelarobemerendsexy?Jesuisassezd’accord,répond-
elleenfaisantuncharmantclind’œil.—Non,jemaintienscequej’aidit,Tripp.Jesuistoujourssincèrelorsque
jetedisquelquechose.J’attrapeunedeseshanchesetlaserrepourlaregarderdespiedsàlatête.
Unlégersouffleluiéchappelorsquejefaiscourirmonnezlelongdesoncou,afindecapturersondouxparfum.
—Tusenssibon…Jereculeetlâchesahanche.Illefaut,oujeperdraisvraimentlatêteetla
prendraisicimême.—Jevaisconduire.Elle hésite une seconde, comme si elle essayait de trouver de l’air pour
parler.—Bien…Ellemesourittandisquejelaguideverslaporte.—Commeça tout lemondenousregarderabizarrementquandnousnous
gareronsdansl’herbe.Çam’amusechaquefois!—Tuadoresça!Aprèstoi…Je lui ouvre la porte en lui tenant la main, pour l’aider à descendre les
marchesduporche.—Jeneveuxpasque tu te tordesunechevilleou jene saisquoid’autre
aveccestalons…Jenedispasquejenem’occuperaispasdetonpetitcultoutelanuit,maisçapourraitnepasêtretrèsamusantpourtoi!
—Ha-ha!Trèsdrôle.Jesaismarcheravecdestalons.Elleseretourneetmejetteuncoupd’œil,puismelaisse l’aideràmonter
dansmonpick-up.—Cen’estpaslapremièrefoisquejelesporte,tusais.Je l’ignore, ferme la portière, et fais le tour en courant pour rejoindre la
placeduconducteur.—Jepenseque j’aurais remarqué si tuavaisdéjàportéce typede talons
auparavant!Jedémarrelemoteuretsorsdel’allée,avantdem’arrêteretdedéciderde
restericicettenuit.—Pas quand tu étais là,mais je les ai portées plusieurs fois.Okay, bon,
peut-êtrejusteunefois…pendantquelquesminutes.Jeluilanceunsourirevictorieux.—Peuimporte,c’estbon,tuasgagné.Allez,conduis,Alex!Lamaisond’Aceestplutôtbondéelorsquenousarrivons,maisHarleynous
trouverapidementetembarqueTripppourallerdanseretboirequelquesverres.Jemetiensdeboutcontreunmur,parleavecAce,Masonetuntypequejeviensde rencontrer,mais je n’arrête pas de jeter des coupsd’œil versTripppour laregarder danser. Je ne peux pasm’en empêcher.C’est la plus belle fille de lasoirée, jem’en rends bien compte, et les autresmecs coincés dans cette piècepleine à craquer l’ont également remarqué. Pourquoi n’allons-nous pas tous àl’extérieur?Aucuneidée…Peut-êtreparcequelesfillessontici,làoùilyadelamusique!
—Yo…Alex!Acefaitclaquersesdoigtsdevantmonvisageetsecouemonépaule,maisje
neleregardepasvraiment,lesyeuxrivéssurTripp.—Parici!Qu’est-cequisepasse,mec?JedétourneleregarddèsqueTripparrêtedesecouersonpetitculsexy,et
fixeAce.—Ouais, ce truc avec le tatouage, c’était carrément stupide ! Je l’ai vu,
mec.Acemeregarde,l’airchoqué.—Tuasentendunotreconversation?IlsaisitmonépauleetpointeHarleyetTrippdudoigt:ellesdansententre
quelquesgarsquisemblentincapablesdegarderleursdistances.—Sacréesnanas!Ellessontterriblementsexycesoir.Jeneteblâmepas
monvieux,aucontraire!Jeboisunepetitegorgéedebière,etlatendsàAceenluidonnantunetape
dansledos.—Jetevoisplustard!Jem’éloigneetmedirigeversTripp,désormaisincapabledemeretenir.J’ai
besoindecette femmedansmesbras, immédiatement. Jeme ficheque tout lemondenousvoit.
TRIPPMoncœurbatàtouteallure,mondécolletéesttrempé,etjecommenceà
avoirmalauxpieds,maisimpossibledem’arrêterdedanser!Pourunefois,jeprofite de la fête, sans même me demander ce que fabrique Lucas. C’est siagréable : je suis habituée à ce qu’il déambule sans me payer la moindreattention.Jesuislà,avecAlex,etjenepeuxpasm’empêcherderemarquerqu’ilne regarde que moi. Je réalise combien c’est bon. Est-ce ce que l’on doitressentirlorsquel’onestencouple?Sic’estlecas…c’estcequejeveux!
Mesyeuxsedétachentd’Alexquelquessecondes,quandsoudainjelesensseglisserderrièremoi,saisirmeshanches,etdanser,sonvisagecontremoncou.Jepenche la têteenarrière,me laissantcomplètementaller,mêlantmesdoigtsaux siens tandis qu’il bouge contre moi. Nos corps ne font qu’un, et je doisadmettrequej’adoreça.
Tousnosamisnousdévisagent,maisAlexsembles’enmoquer.Ilpasseunbrasautourdemoncou,l’autresousmapoitrine,m’attirecontreluietfaitcourirsesdouceslèvreslelongdemoncou,s’arrêtantprèsdemonoreille.
—Laisse-moitevoirdanser.J’adoreteregarderdanser,chante-t-ildansunsouffle,medonnantdesfrissonstoutlelongdelacolonnevertébrale.
Nous restons commeçaquelques secondes, voirequelquesminutes, jenesaisplus…Toutcequejesais,c’estquejemesenssexyetdésiréedanssesbras,et jeneveuxpasquecelacesse.Nousn’avonsjamaisétéaussi intimesdevantlesautres.JerepèreHarleyquinousregardelesyeuxgrandsouverts,àtelpointqu’ellenefaitplusattentionàAce,quis’estentre-tempsglisséentreelleetunautretype.
—J’adorelafaçondonttoncorpsbouge,bébé!Ilmefaittournerdanssesbras,passesesdeuxmainsdansmescheveux,et
écrase ses hanches contremoi, au rythme lent de lamusique. Sa langue courtlentementsurseslèvres,puisilaspiresalèvreinférieure,etlamord.
—Vas-y,bébé,continueàbougercommeça!Bonsang…La chaleur monte en moi, poussant mes mains à trouver son torse et
l’explorer lentement, tandis qu’ilme fait pratiquement l’amour sur la piste dedanse,devanttoutlemonde.
Jemurmure:—Alex…Tubandes.Ilattrapemamain,lafrottesursontorse,sesabdos,etl’arrêtesursonsexe
complètementérigé.Ilgrognelorsquejelesaisis,etadmet:—C’est…C’estcequ’êtreprèsdetoimefait.Ilsepenche,pressesonfrontcontrelemien,sortsalangueetlapassesur
mes lèvres. Juste lorsque je pense qu’il vam’embrasser,Harley pousse un cristrident près de moi. Nous sursautons tous les deux et nous séparonsinstinctivement.
—Putaindemerde !Vous l’avez fait.Vous l’avez fait,et tunem’as riendit!
Elleempoignemonbras,etm’éloigned’Alex.—Désoléemonvieux…mais j’ai des détails à lui soutirer.Tu n’as qu’à
danseravecAceoujenesaisqui!—Merde…Alexpasseunemainsursonvisageetsefraieuncheminàtraverslafoule,
jusqu’aubar.Jedétestelevoirs’éloigner.Jenem’attendaispasàcequeças’arrête.J’ai
presqueenvied’arracheràHarleylepiercingdesontétongauche,maisjesuistoutdemêmeunpeuplusclassequeça!
—Tuessérieuse?—Quoi?Ellenousdirigeversunendroitpluscalme,etsouritsi largementque j’ai
l’impressionquesonvisagevasefendreendeux.—Tu as travaillé avecmoi toute la journée, et tu nem’en asmême pas
parlé!Quelgenred’amiees-tu?Jevaisrépondrepourtoi:uneamiequicraint!Alexestaprèstoimaintenant.
—Harley, je t’enprie…pasmaintenant. Je t’enparleraiplus tarddans lasoirée,oudemain.J’essaiedeprofiterdelafête!
— Elle est énorme, n’est-ce pas ? J’en suis sûre ! J’ai vu qu’il bandaitlorsqu’ils’estéloigné,sonpantalonpouvaitàpeinelacontenir!
HarleycessedesourireetfaitunsigneàOliviaquisetrouvedel’autrecôtédelapièce.
—Ils’estdonnéàfond?Ilatenutoutelanuit?Iladû…Jesaisqu’Alexenestcapable.EtparrapportàLucas?
Jecrie,frustrée:—Harley!Ellesetaitetmeregarde,lesyeuxécarquillés.—Jeteprometsquejet’endiraiplus,plustard.Pouvons-noussimplement
danser et nous amuser ? Je n’ai pas envie d’y penser pour lemoment. S’il teplaît…
Sonregards’adoucit.Ellesoupire:—D’accord… je suis désolée. Je nepensais pas que ce serait un sujet si
sensible!Est-cequetoutvabien?—Çava.Monsourires’évanouit rapidementet laisseplaceàune jalousiemordante
lorsque je repère Alex, parlant avec une fille superbe, aux cheveux les pluslongs,lesplusnoirsquej’aievusdetoutemavie.Jenelaconnaispas,maisàlafaçon dont elle essaie de caresser son torse, il est clair qu’elle est l’un de sesnombreuxflirts.Moncœursebrisesurlechamp.
Je m’apprête à partir, mais Alex tourne la tête dans ma direction : nosregardssontrivésl’unàl’autre.Ilmetbrusquementfinàsaconversationaveclafille et se dirige dans ma direction, la quittant en colère, les mains sur leshanches.
Ils’arrêtedèsqu’ilsetrouvedevantmoi,etsepencheprèsdemonoreille:—Partonsd’ici!J’aipenséquenouspourrionsallerquelquepart,cesoir…J’aiàpeineletempsderépondrequ’Alexplacesesbrasautourdemataille
etmeguideàtraverslafouled’invités,sansprendreletempsdedireaurevoirànosamis.Unefoisàl’extérieur,jeluidemande:
—Oùallons-nous?Ilsouritmystérieusementetm’ouvrelaportièredupick-up,plaçantsamain
surmesfessespourm’aideràmonter.—AuMonty.Jemesourisàmoi-mêmelorsqu’ilfermelaportièreetfaitletourdupick-
up.ÇafaitunlongmomentquenousnesommespasallésauMontylanuit,etjesuisonnepeutplusheureusequ’ilveuillem’yemmener!
Allerlà-basmeferaencoreplusplonger…
ChapitreVingtetUn
TRIPP
SixansetdemiplustôtÇa fait mal… Ça fait si mal de voir Alex comme ça. La douleur qu’il doitressentirmecoupelesouffle.J’enailanausée.Lesdernièressemainesn’ontpasétéfacilespourlui,etjeneluisouhaiteriendeplusqued’êtrecapabledeneplussouffrir.
Commentquelqu’unpeut-ilêtresifortaprèsavoirvusamèreemportéeparun cancer, son frère partir en prison, et son père…mourir des mains de sonfrère?Jehaiscettesituation!
Aumomentoùj’arriveenhautdutoitduMonty,Alexestdéjàallongélà,àregarderlecielétoilé.Sonvisageporteencorelestracesdescoupssubisilyaquelquessemaines;cequim’amèneàpenserqueMemphisafaitcequ’ilfallaitfaire. Alex aurait pumourir cette nuit-là… et je pense sincèrement que je nepourraispasvivresanslui.
Sansunmot,jemeprécipiteàcôtéd’Alex,m’allonge,etlèvelesyeuxverslecielétoiléqu’ilfixeprobablementdepuisplusieursheures.Jevoulaisarriverplustôt,maisj’aidûattendrequematanteTaras’endorme.Jen’aimepasl’idéequ’ilseretrouveseulici…Jemurmure:
—Alex…Jesuisdés…Jeréprimedifficilementmessanglots.—Jesuisdésolée.OhmonDieu!Jevoulaisêtrefortepourtoi,maisjen’y
arrivepas…Nousnousretournonsenmêmetemps;désormaisfaceàface,Alexpasse
sesbrasautourdematêteetmeserreleplusfortpossible.—Chuuut,jesais,Tripp.Ilembrasselehautdemoncrâne;soncorpscommenceàtremblerdansmes
bras.—J’aidelachancedet’avoir.Mercid’êtreici.
Jedétachematêtedesoncoupourleregarder.Instinctivement,jetendslesmainsetessuiesonvisagemouilléaveclesmanchesdemonpull.
—Jeseraitoujourslàpourtoi,Alex.Jepleuredeplusbellelorsqu’ilessaiedecachersonvisage.—Tu es, et seras toujours, monmeilleur ami. Rien, je dis bien rien, ne
pourrajamaism’empêcherd’êtreiciavectoi!Ilsouritàtraversseslarmesetessuiecellequis’échappedemesyeux.—Je sais, petite bombe, et tu as intérêt de croire que je serai toujours là
pourtoimoiaussi!Jelepense,okay?Jehochelatêteavantd’enterrermonvisagedanssoncouetdepleurer.Je
pleurepourlui…pourmoi,poursonfrèrequinepeutpasêtrelàaumomentoùilaleplusbesoindelui.Saseulefamillemaintenant,c’estJack.JesaisqueJackpasseralevoiraussisouventquepossible,maiscen’estpassuffisantselonmoi.Jeveuxpluspourlui.Jeveuxêtrepluspourlui.
Jeluidemande,contresoncoumouillédenoslarmes:—Quevas-tu faire,Alex?Tuvasvivre tout seul là-bas?Tupeuxvenir
vivreavecnous!ÇanedérangerapasTara,jelesais.Ils’accrocheplusfortàmoi,posematêtecontresontorseetl’embrasseà
plusieursreprises.—Jetrouveraiunesolution,net’inquiètepaspourmoi,bébé.—Jenepeuxpasm’enempêcher…Jet’aime.J’aienviedeprononcercesmots,mais jene le faispas.Au lieudeça, je
reste allongée, en silence, à l’écouter respirer jusqu’à ce qu’il s’endormefinalement. Je ne serais pas étonnée si c’était la première fois qu’il dormaitdepuisdessemaines.MonDieu,çamefaittellementmal.
JeprometsdenejamaislaisserAlexseul.Jenelesupporteraipas…
ChapitreVingt-Deux
ALEX
Jadenepouvaitpastomberplusmal!J’aifaitdemonmieuxpourl’éviter,maisellesemblenepasvouloirmelaisserpartiravantderéussiràmeconvaincredem’en aller avec elle. Je l’avais repérée quand je dansais avec Tripp, maisprétendais le contraire pour ne pas avoir à faire à elle, ce qui auraitimmanquablement gêné Tripp. Ça n’a pas marché, car dès que je me suisretrouvéseul,elles’estpratiquementcolléeàmoi,pensantqu’elleobtiendraitcequ’ellevoulaitdemoi,d’unefaçonoud’uneautre.
DèsquelesyeuxdeTrippontcroisélesmiens,del’autrecôtédelapièce,etquej’aivulapeineet ledouteassombrirsonvisage, j’aisuqu’ilfallaitquejeparted’ici,etvite!
Iln’yapasmeilleurendroitoùemmenerTrippquenotrepetit lieusecret.Quandtoutallaitmalpournousdeux,quenousavionsbesoind’êtreseuls,loinde tout, le Monty est l’endroit où nous finissions toujours. Revenir iciaujourd’huipourêtreseulavecellemesemblaitêtrelachoseàfaire.
Trippsouritetallumelaradio:—Oh,bonsang,tutesouviensdecettechanson?—Évidemmentquejem’ensouviens!Lesbattementsdemoncœurs’accélèrentenentendantThisYear’sLove,de
DavidGray;regarderTrippnefaitqu’amplifierleschoses.Jeressenstoujourslamêmechoselorsquej’écoutecettechanson.Putain,quec’estbeau!
—Etjepensetoujourscequej’aidit, lorsquejeparlaisdelachanteràlafilledontjeseraiamoureux.Quandçaarrivera,ellelesaura.
Trippdétournerapidementlesyeuxetprétendregarderquelquechoseparlafenêtre.Elles’éclaircitlagorgeplusieursfoisavantdedire:
—JecroisquejepeuxdéjàapercevoirletoitduMonty.Jen’avaisjamaisréaliséqu’onpouvaitlevoirdesiloin.
Je ris intérieurement et la suis dans son jeu, souhaitant tout comme ellechangerl’ambiance.
—Ouais,moinonplus.Aprèsm’êtregaréderrièreleMonty,j’aideTrippàdescendredupick-up,et
m’agrippeàl’échelledutoit,justederrièreelle.Toutletempsdelamontée,jenepensequ’àunechose:souleversapetiterobeettaquinerlentementsonintimitéavecmalangue.Jeseraiscertaindelarattrapersielletombait.C’estunechosequejepeuxpromettre.
—Waouh!Lorsque nous atteignons le toit, le sourire de Tripp est si doux, que je
comprendsqu’ellerepenseauxbonsmomentsquenousavonspassésici.—J’avaispresqueoubliécombienc’étaitbeauicilanuit…Je me dirige vers l’endroit où nous nous allongeons toujours, et la fais
s’étendreprèsdemoi.—Pasmoi.Jepensequejen’oublieraijamais.Lorsquejelaregardeànouveau,ellesouritenobservantleciel.Elleestsi
bellequec’enestdouloureux.—Viensparici.Jelaserrecontremontorseetpassemesbrasautourdesatête.—Jemedemandepourquoi j’ai attendusi longtempsavantdenous faire
revenirici!—Moiaussi.Elle pose sa main contre mon torse et cache son visage dans mon cou,
commeaubonvieuxtemps.Legesteestfamilier,maiscequejeressensestbiendifférentdecequejeressentaisalors.
—Tripp…Je passe une main dans ses doux cheveux. Elle lutte pour ne pas me
regarder.—Tuessibelle…Putain,quetuesbelle…Elles’apprêteàrépondre,maisjelacoupeenpressantmeslèvrescontreles
siennes.Moncœurs’arrête,unbesoinirrépressibleprendlecontrôledèsqueseslèvres semêlent auxmiennes : je sais alors, avec certitude, que je suis tombéamoureuxd’elle.
—Alex,murmure-t-ellelorsquenoslèvresseséparent.Nousavionsditquenous…
—Jesais.Jelaretourneetm’allongeentresesjambes.—N’ypensonspaspourlemoment.Jepassemonpoucesoussonœiletcapturesonregard.—D’accord?Ellehochelatête,etréponddansunsouffle:—D’accord…Quelquessecondesaprès,noscorpsnussontmêlés,nosbouchessoudées.Je
glisse ma main sous son cou et me guide doucement entre ses jambes. Je lapénètre lentement, et gémis en sentant sa douce contraction m’enveloppercomplètement.
Nous nous tenons l’un à l’autre, comme si nous ne pouvions pas respirersans l’autre, tandis que je vais et viens en elle, brûlant de sentir chaquecentimètredesoncorps.
Chaque mouvement entre nous est rempli d’une passion dont je n’avaisjamais osé rêver avec une femme – avec cette femme, pensant que c’étaitimpossible.
Jesuisabsolumentdésespéréd’êtreenelleàcetinstantprécis,etjemefousqu’ellelesache!
Soncorpsbougeaveclemien;elleplantesesonglesdansmondoslorsqueje frottemes hanches contre elle,m’assurant d’atteindre lemoindre recoin deplaisir.L’entendregémir, sentir sonétreinte se resserrermepousseauborddel’explosionetmedonneencoreplusenviedelasatisfaire.Trippmériteleplaisirleplusintensepossible.
Être en elle de cette façon est trop bon, émotionnellement, etphysiquement ; jenepeuxpasm’empêcherd’êtreégoïsteetdevouloir être leseulpourelledésormais.PenserqueLucasrentredanssixjoursmefaitallersiloinqu’ellepousseuncridedouleur.
—Merde…Jeposemonfrontcontrelesienetprendsunesecondepourmeressaisir.
—Excuse-moi.Ellemurmure:—Çava,s’ilteplaît,net’arrêtepas…Elleposesesjambessurmesépaules.Jesoulèvedoucementseshancheset
mordsl’intérieurdesonmolletenplongeantenelle.Jem’arrête:—J’aimeêtreentoi,bébé.Bonsang,c’estsibon!Nosdeuxcorpssonttrempésdesueur.Noussommestouslesdeuxàbout
desouffle,complètementperdusdansl’autre;jecontinueàalleretvenirleplusloinpossible,pendantcequisembleêtredesheures,mais jem’enfiche,car ilm’estimpossibledemepasserd’elle.
Voulantêtreauplusprèsd’elle,jememetsàgenouxetl’installesurmoidefaçonàcequesoncorpsmechevauche.Nousne faisonsqu’un, j’embrassesachair et me plante en elle, prétendant qu’elle est totalement mienne, que jen’appartiensqu’àelle.C’estlecas…àcetinstantprécis.
Jesenssesonglesseplanterdansmapeau,etsarespirations’accélérerdansmonoreille.
— Je veux jouir avec toiAlex. Je suis si près… Je ne sais pas si je vaispouvoirmeretenirpluslongtemps…
Jelaserrefortcontremoi,pressemes lèvrescontre lessiennesetbalancemeshanches.Jetiresursoncorpspouralleraussiloinquejeveuxsansluifairemal. Je suis sur le point de jouir, j’aspire alors sa lèvre inférieure et gémislorsqu’elle compresse mon sexe. Quelques secondes plus tard, je donne underniercoupetm’abandonneenelle,jusqu’àladernièregoutte.Putain…savoirqueLucasn’a jamais joui en elleme fait unde ces effets !Son intimitén’estrempliequedemonsperme,etçame faitquelquechoseque jenecomprendspas.
—Merde,Alex…medit-elle,lesoufflecourt.Jenemesuisjamaissentieaussi bien de toutema vie ! Je ne sais pas comment tu fais,mais tu semblessavoircommentprendresoindemoi!
Toujourssurmoi,ellesedécolleetselaissetomberprèsdemoi,s’allongesurledosenreprenantsarespiration.
Toutenayant lesentimentd’êtreperdudansunautremonde, je lanettoieavecmontee-shirtetm’allongeprèsd’elle,l’attirantcontremoi.
—Jeteconnaismieuxquepersonne.N’oubliejamaisça…Ellen’ajouterien ;moinonplus.Aulieudeça,nousrestonsallongés,en
silence,etobservonslesétoiles.Ilestinutilededirequoiquecesoit…cesoir.Cemomentestparfait,etjeveuxfaireensortequecelaresteainsi,tantque
jelepeux.Jusqu’àcequelejourselèveetquejemeremetteàprétendre…
ChapitreVingt-Trois
TRIPP
Quelquesnuitssontpasséesdepuisnotrenuitsurletoit,maisjen’arrêtepasd’ypenser.Jemeursd’envied’êtreprèsd’Alex,depasserdu tempsavec lui,maisentresesrendez-vousinterminables,etDaxquimedemandedefairedesheuressupplémentairesaubar,difficiledenousretrouver…
Enfin,misàpartlesnuits…Ils’estendormidansmonlitchaquesoir,maisn’a rien tenté.Çamerendfolle,me laissantavecunbesoinque jen’ai jamaisressentiauparavant.
Lucasseraderetourdansquatrejours;quatrepetitsjours!Ettoutcequejeveux,c’estpasserautantde tempsquepossible, seuleavecAlex. Je suispeut-être égoïste,maispour êtrehonnête, çaneme touchepas. Jen’aipupenser àriend’autrequ’Alex.
Ildevraitrentreràlamaisond’uneminuteàl’autre.Dumoins,jel’espère,histoire de passer du temps ensemble et faire autre chose que dormir dans lemêmelit.
Jesursautelorsqu’Alexpasselatêteparlaportedemachambreetdonneuncoupdansl’encadrement,pourmesurprendre.
—Enfileunshortetunvieuxtee-shirt.Nousallonsfaireuntourenvoiturecesoir,etçarisqued’êtresalissant!
Ilfroncelessourcils:—Trèssalissant!—Ahoui?Etqu’entends-tupar«trèssalissant»?Ilmordsalèvreinférieureetgrogneenmeregardantdehautenbas.— Assez pour que je puisse te faire prendre une douche plus tard.
Maintenanthabille-toi,etvite!Moncœurs’accélèreenlevoyantretirersontee-shirtetdisparaîtredansle
couloir pour aller dans sa chambre. Il redevient l’Alex obscène que, je doisl’avouer,j’aimetant.
Celafaitquelquesannéesqu’ilnem’apasemmenéeconduiredanslaboue,etçamemanque.Lavitessemeferaleplusgrandbien…sansparlerdufaitquesesaliravecAlexestlerêvedetouteslesfilles.
Je fais ce qu’ilme demande et enfile rapidement un short et un tee-shirt,avantdemerendredanslasalledebainetd’ouvrirlaportedesachambre.
—Jesuisprête, tombeur!Nousavonsbeaucoupde tempsàrattraper : jeveuxquecesoitsale,etrapide!Surtoutneteretienspas!
Alexarboreun largesourireenenfilantunvieux jean troué.Bonsang,çafait unmoment que je ne l’ai pas vu, celui-là ! Il lemettait chaque fois qu’ilconduisaitdanslaboue,etilestcarrémentsexyavec…
—Ducalme,petitebombe!Ilmefaitunclind’œiletpasseunvieuxtee-shirtnoir.—Jenemeretiensjamais.Sale,etvite,c’estmadevise!Oh…cettebouche!Jelaveuxpartoutsurmoi.Je prends l’élastique autour de mon poignet pour me faire un chignon
rapide,prêteàmesalir.—Vitresbaissées?Il rit et embrasse une de mes tempes, avant de me guider à travers sa
chambre.—Tulesaisbien…Ilnousfautprèsdevingtminutespouratteindre le lieuenquestion.C’est
complètementboueux,pleindebossesetdepentes,l’endroitidéalpourcetypede conduite. Le frisson est la plus grande des sensations, et avoirAlex àmescôtésnelarendquemeilleure!
Ilsetourneversmoietmelancesonirrésistiblesourireàfossettes.—Accroche-toi,bébé!Çafaitunmomentquejen’aipassorticettebonne
vieillevoiture,çarisqued’êtrebrutal…L’adrénaline accélère les battements demon cœur lorsqu’Alex appuie sur
l’accélérateur.Nous filonsà travers laboue,glissantavec insouciance,commelorsquenousétionsjeunesetstupides,etcherchionsunmoyendenousévader.
Jecrie«Holà!»enm’accrochantàceque j’aisous lamain.De labouegicleàtraverslesvitresetsecolleàmonvisage.Alexm’examine,couvertede
boue,labouchegrandeouverte,etsemoquedemoi,puisfaittournerlesrouesenappuyantàlafoissurl’accélérateuretlapédaledefrein.
—C’estparti!Il passe ses bras au-dessus de moi et me place sur ses genoux, ses bras
autourdemataille.—Conduis,bébé!Jesaisislevolantensouriantetpousselesjambesd’Alex,quimegênent,
prêteàpasseràtraverscetteboueetànoussalirtouslesdeux.Alexatoujoursaiméêtreceluiquiconduit,maisj’ailesentimentqueçal’excitedevoirunefilleconduiresonpick-up.Jenevaisdoncpasrefuser.
J’appuiesurl’accélérateur,descendsàtraverslesarbresenglissantdanslaboue;jesensAlexdurcirsousmoi.
Concentre-toi,Tripp.Nepensesurtoutpasàson…Oooh…sonérection!Jelesenscollerseshanchescontremoi,etmeserrerauplusprèsdeluienlaissantéchapper un petit grognement près demon oreille. Je préfèrerai clairement cegenredecourse,n’importequand.
Lesmainsd’Alexm’enveloppentdurantlesquaranteminutesquisuivent;je fais tout ce qui est enmon pouvoir pour le couvrir autant que possible deboue.
Malheureusement,j’aidûmoi-mêmeen«manger»plusieursfois,maisçavalaitlecoup!
L’Alexsaleestceluiquejepréfère–est-cequejel’aidéjàdit?—Sacréetoi!Unefoisarrêtés,Alexmesoulèveetmeréinstalleàlaplacedupassager.—Jenet’aijamaisvueconduiresibrusquement!Ilaspiresalèvreinférieureetlamordille,puissourit:—Çaalegoûtdelaboue.Délicieux!Nous rions tous lesdeux,moiunpeu trop fort,mais jenepeuxpasm’en
empêcher. Ses grimaces peuventme distraire pendant des heures. Ses sourcilsaniméssontéloquents.
Jeletaquine:
—Alorscommeça,tuaimeslaboue?Est-cequeçaabongoût?J’essuielabouedemonvisageetlalancesurceluid’Alex.Ilhausseunsourcillorsqu’elleéclabousseseslèvres.—Tuveuxvraimentlesavoir?Il tend les bras, saisit l’arrière dema tête, etm’embrasse fougueusement,
s’assurantdebienétalerlabouesurmeslèvres.—Hé!Je passe mon bras sur ma bouche pour essuyer la boue, et frappe
malicieusementlesienlorsqu’ilsemoquedemoi.—J’aicompris,c’estdégoûtant!Jecrache,tentantd’enleverlabouedemabouche.Toutsourire,Alexôtesontee-shirtetleretourne.—Voilà…Ilsemetànettoyermabouche.—Laisse-moit’aider.Les battements de mon cœur s’accélèrent, une sensation de chaleur me
traverseenétudiantsesyeux,quiobserventmeslèvresavecattention.Ilssontsidoux,siattentifs,lorsqu’ilmenettoie.Ondiraitqu’ilprofitedecemomentpourmemontrercommentilprendraitsoindemoi.
Ilreculefinalement,etjemurmure:—Merci…—Derienbébé,tupeuxcomptersurmoi.Ilsepencheetsortunsacenpapierdelaboîteàgants:—J’aipréparédelanourriturecettefois!Mangeons!Ilsortdupick-upd’unbond;jesuislemouvement,etlerejoinsdevant.Ilbaisselehayon,ouvrelecoffrenoiràl’arrière,etensortunecouverture,
qu’ilétalesurlesol.Ilm’attrapeparleshanchesetmesoulève,pourmeposeraubordduhayon.
—Mmmm,unbonpetitrepasdanslaboue!Jejetteunœilàmesmainsboueusesetris.
—Nousaurionspeut-êtredûapporterdel’eau!Alex se lève d’un bond, fouille à nouveau son coffre, et en sort trois
bouteillesd’eau.—J’aianticipé!Tendstesmains.Jesourisetm’exécute,tandisqu’Alexdévisselebouchond’unebouteilleet
commenceàmelaverlesmains.—Trèsagréable!dis-je,impressionnée.Bienmieuxqueladernièrefois.Ilrincerapidementsesmainsethausselesépaules.—Queveux-tu?J’apprendsdemeserreurs!Ilmesourit.— Et je t’écoute. Je t’écoute toujours. Je dois admettre que j’aime
t’impressionner.—D’accord,dis-je,endéballantmonsandwich.Ehbien,tufaisexactement
cequ’ilfautpourça,AlexCarter.Nous sourions tous les deux, satisfaits, et passons les vingt minutes
suivantesàmanger.Unebonnedemi-heureaprèsledîner,nousnousallongeonsetregardonslesétoiles.
Être ici, avec lui, est si apaisant. C’est l’un des endroits où nous aimonsaller rien que tous les deux.Cet homme fait partie de tellement de souvenirs,qu’ilestpresquetoutemavie.Jenepourraisjamaisimaginerqu’ilnesoitpaslàpourmoi.
— Tu es prête ? me demande-t-il, mettant fin à ma contemplation desétoiles.
J’ôtelabouesècherestéecolléesursestempes,ethausseunsourcil:—Oui…bienquecettebouet’aillebienauteint!Ilsautesurlesol,etsaisitmeshanchespourm’aideràmelever.—Je serai encoreplusbeausi tu techargesdenettoyerentièrementmon
corps!Il s’éclaircit la gorge et s’éloigne, comme s’il venait de dire une grosse
bêtise.—Nousdevrionsyaller.
Nousrestonstouslesdeuxsilencieuxsurlecheminduretour;jeleregardetouteslesdeuxminutes,faisantdemonmieuxpourdéchiffrersonexpression.Ilestànouveauimpassible,etçamerendfolle. Ilseraitpeut-êtrepréférablequej’ailledirectementdansmachambreetque jem’yenfermepour lanuit, avantquenousfinissionsparfaireunenouvellebêtise.Peut-êtrequecettehistoiredeplan-culnemarcherapassifacilement…
Unefoisderetouràlamaison,Alexsedirigeverslasalledebaindurez-de-chaussée.
—Montetelaver,etjejoueraipourtoi.Jevaisprendreunedoucheici.Jedéglutis.—Oui…çameferaitplaisir.Mes yeux parcourent l’arrière de son corps musclé, et s’arrêtent sur son
parfaitpetitcul,danssonjeantroué.—Jevaismedoucheràl’étage.Jemontel’escalierencourant,fermelaportedemachambrederrièremoi,
etpousseunlongsoupir.Moncorpsbrûlededésirenl’imaginantsedéshabiller.Jeveuxêtrecellequienlève labouede soncorps sexy. Jeveuxêtrecellequiregardel’eaucoulersursapeau.J’ai tellementenviedeletoucherquetoutestconfusenmoi.
Entendre l’eau de la douche couler au rez-de-chausséeme fait ouvrir lesyeuxetmerappelercequejedoisfaire.
—Bonsang,Tripp!Réveille-toi,etoublieAlex!Jemedéshabilleetjettemesvêtementsprèsdulit,puism’enfermedansla
salledebainetcommenceàmedoucher.Je ferme les yeux, laisse l’eau chaude courir le long de mon corps sale.
C’estsibondelaisserlachaleurmerecouvrir.Surprise, je sursaute et pousse un petit cri en sentant Alex derrière moi,
passermescheveuxpar-dessusmonépaule.—Désolé, murmure-t-il près demon oreille. Je t’ai salie… Je veux être
celuiquitenettoie.Ilpassesalanguedansmoncouetgrogne.—Détends-toi,etlaisse-moifairetoutletravail.
Haletante, je me blottis contre le torse d’Alex, tandis qu’il commence àlavermoncorps.Aulieud’utilisermonloofa,ilverselesavondanssesmainstatouéesetpuissantes,etsemetàmefrotter,encommençantparmapoitrine.
Jeretiensmarespiration,etfaisdemonmieuxpournepastremblerlorsquesesmainssedéplacentlentementsurmesseins.
—Alex…Je laisse échapper un gémissement et passe unemain derrière moi, pour
empoignerunedesescuissesmusclées.—Oooh…c’estsibon…Mon étreinte sur sa cuisse se resserre ; il grogne dansmon oreille et fait
descendresesmainsplusbas.Ellessedéplacentlentement,defaçonsinueuse,jusqu’àcequejefinissepar
sentirsesdoigtsécartermesjambesetmassermonclitorisdéjàgonflé.—Tuessisale,Tripp,murmure-t-il,àboutdesouffle,dansmonoreille.Je
nem’arrêteraispasavantquetusoisparfaitementpropre…Jesuisincapabledeparler.Bonsang…jenepeuxmêmepasrespirer.Ses
doigts sont si doués. Je n’ai jamais connu quelqu’un capable de les utilisercommelui.Moncorpstoutentierestsurlepointdecéderetdeconvulser.
—Tunevaspasmenettoyer,petitebombe?Ilcontinuedecaressermonclitorisd’undoigtavantd’englisserunautreen
moi.—Jesuissisaleàcausedetoi…Unpetit cride surprisem’échappeen le sentantpresser son sexeépais et
durcontremes fesses, tandisqu’ilenfoncesondoigt si loinque jemanquedecraquer.Jerépondsenmurmurant:
—D’accord.—Touche-moi.Sa main libre s’empare de la mienne et la passe autour de son sexe
palpitant.—Vas-y…Enroulecesdoigtsautourdemoi,etpossède-moi.Jecommenceàfairecourirmamainlelongdesonmembrehumide,mon
cœur bat si vite que je respire avec difficulté. Son érection est si large que jepeuxàpeinel’entourerdemamain.
—Oui,grogne-t-il.Plusvitesesdoigtsvontetviennentenmoi,plusvitejelecaresse.Il passe un bras autour demon cou,mordmon épaule, et là : je perds le
contrôle.—Ohoui…oui…ooooh…putain!Aussitôtqu’Alexsentquejemeresserreautourdesondoigt,ilenenfonce
unautreenmoi,etmesoutienslorsqueje trembledanssesbrasprotecteurs.Ilmurmurecontremoncou:
—Vas-ybébé,abandonne-toipourmoi!Continue,donnetout!Ilattendquej’aiecomplètementjoui,puisretirelentementsesdoigtsetles
suce.—C’estsibon…maisjen’enaipasfiniavectoi!Il abaisse mon dos, se met à genoux, empoigne mes cuisses… et fait
descendreleboutdesalanguelelongmaraie,pours’arrêtersurmonintimité.Toutmoncorpstremble,cequifaitgrognerAlexcontremonsexe.— Putain… bon sang… dit-il brusquement. Accroche-toi à ce putain de
mur!Tiens-toi!Salanguefaitdesmerveillessurmonintimitédéjàpalpitante.Enquelques
secondes,jejouisànouveau,maiscettefois,salangueresteenmoi.—Merde…Ilmeretourne,attrapemesmainsetlesenrouleautourdesonsexe.—Oui…Putain!Ilsuffitdequelquescaressespourquelespermechaudd’Alexserépande
de mon ventre à ma poitrine. Réaliser qu’il m’a couverte de son orgasme,provoquéparmoi,mefaitfermerlesyeuxetlutterpourreprendremonsouffle.
Il n’y a rien de plus excitant pourmoi. Je veux le sentir partout surmoncorps, même si je ne peux pas l’admettre à voix haute. Alex Carter : monmeilleur ami, et champion du monde en don d’orgasmes ! Je crois que jepourraism’évanouir.
Haletant,Alexposesonfrontcontre lemien,etpassesesmainsdansmescheveux.
—Jesuisdésolé,murmure-t-il.Jen’aipaspum’enempêcher.Pascesoir.Jerépondsavecsincérité:—Ce n’est pas grave.Moi aussi, j’avais envie de te toucher. J’essaie de
résister.Vraiment…—Moiaussi,bébé.C’estsidifficile…Ilouvrelerideaudedoucheets’emparedelaserviettelaplusproche.—Jevaistelaisserfinirdetedoucher.Ilme regarde des pieds à la tête, d’un air affligé.On dirait presque qu’il
souffre.—Jenetetoucheraiplus,Tripp.Jevaischerchermaguitareett’attendreau
lit.Dèsqu’ilrefermelerideauetquejel’entendsdisparaîtredanssachambre,
mesnerfslâchent.Jemelaissetombercontrelemuretposemesdeuxmainssurmapoitrine.C’est tropdifficile.Monbesoind’êtreàsescôtésest tropviolent,celam’effraie.
L’entendredire«Jene te toucheraiplus,Tripp»,c’étaitcommes’ilavaitplanté un couteau dans ma poitrine. C’est douloureux. Pourquoi est-ce sidouloureux?
Jesuistombéetotalementamoureusedemonmeilleurami,etimaginerquetout ceci prenne fin, qu’il retourne voir d’autres filles,me donne l’impressionquemonmondes’écroule.Jesuisfoutue…
ChapitreVingt-Quatre
ALEX
Je me réveille tôt le matin, enlacé par le corps à moitié-nu de Tripp. Je necomptaispasdormirdanssonlithiersoir,maisaprèsavoirjouédelaguitareunmoment,etvu le regarddans sesyeuxquand j’étais sur lepointdepartir, j’aicédé.Ceregardmetue.J’aisouventdormidanssonlitaufildesannées,alorspourquoinepas continuer ?Après le retourdeLucas, jenepourraispeut-êtrepluslefaire…
Etmeeerde…Lesimplefaitd’ypensermetourmente.Jesuiscomplètementdinguedecettefemme,etiln’yarienquejepuisse
faire,àpartlatraitercommeavant:commemameilleureamie,etpasquelqu’unàquijeveuxfairel’amourjusqu’aupetitmatin.
Je n’aurais jamais imaginé que tomber amoureux de sa meilleure amiepouvaitfairesimal,maisjen’échangeraicesentimentpourrienaumonde.Elleatoujoursétécellequiadoucissaitmapeine,etmaintenant,parmafaute,elleenseralacause.
Lerythmedesarespirationm’indiquequ’elleestprofondémentendormie.Jemepenchedonc,etmepermetsd’embrasserlecoindesaboucheunedernièrefois. Je ressensunedouleurdans lapoitrineen lavoyant tressaillir légèrementlorsquejemeretire.
J’aibesoind’airfrais.J’ail’impressiondesuffoquerici,envoulantfairedeschosesauxquellesjesaispertinemmentquejedoismettrefin.Sijeresteici,avecTripp, je sais que je vais nous détruire, tous les deux. Je ne peux pas lepermettre.
Jebondishorsdulit,maisenveillantànepaslaréveiller.J’enfileuntee-shirtetsorspourallercourir ;courir, trèslongtemps,et j’espèrequecelaagirasur la contraction dans ma poitrine. J’ai besoin d’être libéré, peu importecomment,etvulafaçondontjemesensdernièrement…medéfoulermeferaleplusgrandbien.Ilfautquejemetienneàl’écartdecemodedevie,jelesais.Memphismetueraits’ilapprenaitquej’étaisretournédansla«Ruelle»!
J’aicourudurantplusd’uneheure,etTrippn’apasquittémespensées.Cela
m’inquiète.PlusjepenseauretourdeLucas,etaufaitquejenepourraipluslatouchercommejel’aifaitcettesemaine,plusmacolèreaugmentetoutcommemonressentimentenverslui.Courirn’éteintenrienlaflammequimeconsume.
Ceconnardseraceluiquilatouchera, lagoûtera,etdormiraàsescôtéslanuit.Pasmoi.Pasmoi,bordel!
—Putaindemerde!Je m’arrête, agrippe mes cheveux humides, et me tiens là, debout, un
moment, dégoûté de moi-même. J’ai laissé tout ça arriver. C’est moi qui aiembrasséTrippaudépart,etl’aiconvaincuequetoutiraitbien.C’estmoiquiaivoululuifairel’amourdevantLucaspourluimontrercommentelledevaitêtretraitée.C’estmafautesileschosesrisquentdeneplusêtrecommeavantentrenous.Jemesuismontréfaible.Ellem’attendrit,mêmesij’aitoujoursluttépourêtrefortpourelle,aufildesannées.
Jemepenchepuis jeprendsappuisurmesgenoux, luttantpourreprendremonsouffle.Jedoisfairequelquechose.Laquestionest…quoi?Jesuistombésibasquejen’auraispeut-êtrepasd’autrechoixquedel’entraîneravecmoi.
Jemeremetsàcourir,detoutesmesforces.Jecourspendantcequisembleêtreuneéternité;moncorpssouffre,mespoumonssontsurlepointd’exploser,etmoncœurbrûlepourTripp.
Deuxheuresplus tard, jeme tiensdehors,derrièrenotremaison, etpasseparleportail.JesuissurprisdevoirTrippassiseprèsdelapiscine,enculotteetdébardeur.Jebandeinstantanément,etmedétestedenepasêtrecapabledemecontrôler.
—Salut,dit-elle,aumomentoùjefermeleportailderrièremoi.Tuasl’airépuisé!
—Crois-moi,jedevraisencoreyêtre!J’enlèvemontee-shirt,lepassesurmonvisageetmatêteafind’enleverla
sueur qui coule surmon corps. Ses yeux observent intensémentmesmusclescontractés, puis se posent sur mon érection, ce qui ne m’aide pas à medébarrasserdemespenséeslibidineuses.
—Tuesdéjàlevée,dis-je,dansl’espoirderéussiràmaîtrisermabouche.Ilesttôt!
Elleinspireetsemetàdonnerdespetitscoupsdepieddansl’eau.Jedéteste
lavoirstressée,encoreplussij’ensuislacause.— Oui, Lucas m’a réveillée en m’envoyant un message. J’ai vu que tu
n’étaispluslà,etn’aipaspumerendormir.J’avaisbesoind’airfrais.Savoir qu’elle a parlé à Lucas ce matin m’agace, une part de moi veut
savoirs’illuimanque.Jenedevraiprobablementpasposerlaquestion,mais…—Est-cequ’iltemanque,Tripp?Sonvisagesemblesi tristequandsesyeuxcroisent lesmiens,maisellele
secouerapidementetseremetàdonnerdescoupsdepieddansl’eau,plusfortcettefois.C’estcommesiellevoulaitévitermaquestion.
—Jenesaispas…Je déglutis avec difficulté, et m’assieds près d’elle, mes mollets plongés
dansl’eau,enveloppantlessiens.Jerépondstrèsfranchement:—Jecroisquenon.Jel’attirecontremoi,dégagesescheveuxderrièresonépaule,etlaissemes
yeuxassimilersabeauté.Jenepensequ’àunechose:mordrececousexy,puislesoulageravecmalangue.Contrôle-toi,Alex.Contrôle-toi!
—Jepense que nous savons tous les deuxque vous n’êtes pas faits l’unpour l’autre. Je crois que tu ne fais rien d’autre que te poser, et je déteste ça.C’estunidiot,ettupeuxlargementtrouvermieux!
Bravo,Alex,c’estçaquetuappellestecontrôler?!—Alex…Elle démêle ses jambes des miennes, et bondit sur ses pieds. Je hais
l’expression qu’elle arbore en me regardant. Ses yeux me questionnent, mesupplientdenerienajouter.C’estunregardqu’ellemelancerarement.
—Jen’aivraimentpasenviedeparlerdeçamaintenant.Toi et lui,vousétieztrèsprochesauparavant,jenecomprendspaspourquoiçaachangé…
J’admets:—À cause de toi.Mon instinct de protection vis-à-vis de toi a surpassé
cettesoi-disantamitié.Tuesmaprioritédepuislepremierjour,et tonbonheuresttoutenhautdemaliste,bordel!
Je me lève et l’attire contre moi pour l’enlacer, lui montrer que je suisvraimentdésolé,quejesuisunidiot,lorsquesesyeuxcommencentàbriller.
—Ladernièrechosequejesouhaite,c’esttefairepleurer,bébé.Jepressemeslèvressurlehautdesoncrâneetlaberce,pourlaréconforter.—Jesuisdésolé.Jesuis làpourtoi,quoiqu’ilarrive.Nel’oubliejamais.
C’esttoutcequej’essaiedetedire.J’essaiedeprendresoindetoi.J’aibesoindeprendresoindetoi.Çamepermetdesurvivre.
—Jesais…Jene…Ellemarqueunepauseetmeserreplusfort,commesicelanesuffisaitpas.
Sondouxparfummesubmerge,m’amèneàplantermonvisagedanssoncou,àdésirerplus.
—Jetraversesimplementunepériodedifficile,encemoment.—Moiaussi,bébé.Moiaussi.Jereculelégèrement,saisissonmentonetmeforceàsourire.—Prendstajournée.Nousn’avonsqu’ànousfaireportermalade!Jeveux
passerlajournéeavectoiettevoirsourire.Tuasbesoindesourire.Elle accepte sans hésiter ;mon cœur bondit de joie. L’ancienne Tripp ne
diraitjamaisnonàunejournéeAlexetTripp.Nousneréalisonspasàquelpointnousenavonsbesoin.
—Oùallons-nous?Jepassemesmainsdanssescheveuxetmassesoncrâne:— Tu serais d’accord pour aller voir mamère avec moi ? J’ai envie de
m’asseoirensilence,commeavant,etdemerappelerlebonvieuxtemps.Tueslaseulequisachesoulagermapeinequandj’yvais,etjen’ysuispasallédepuisunmoment…
Savoixestemplied’émotionlorsqu’ellerépond:—BiensûrAlex.Ellememanqueàmoiaussi.Elleserremamainetsourit.—Jevaisprendreunedouche rapide.Retrouve-moiprèsdupick-updans
unevingtainedeminutes!Elles’écarte,unadorablesourireauxlèvres.J’adorecettefille!
—D’accord,àmonpick-up,dansvingtminutes!Je lui lancemon sourire à fossettes et ris en la voyant se diriger vers la
porte.—Tumeconnaissibien,petitebombe!Elles’arrêteetmeregardepar-dessussonépauledroite.—Eneffet.Nel’oubliejamais!Ellefaitunclind’œil,etmonsexetressaille.Sérieusement?Ilsuffitdeça?Rienqueça?Commetoujours,lorsquej’arrivevingtminutesplustard,fraîchementsorti
deladouche,ellesetientprèsdemonpick-up,douloureusementbelle.Elleportel’unedesrobesquejepréfèreaujourd’hui.Lamatièreestrouge,
fine,prèsducorps.Jefaiscequejepeuxpournepasposermesmainspartoutsursoncorpsincroyableetluidirequejelaveux…rienquepourmoi.
—Tuescanon!J’écarquillelesyeux,etlafaiséclaterderireenlamatant.—Quoi?C’estvrai!C’estlarobequejepréfère,jenel’aijamaisnié!Tu
esbeletbienmapetitebombe,maintenant!—Çava,tombeur!Elle tentedecacher sonvisage,mais je réussis toutdemêmeàvoirqu’il
devientaussirougequesarobe.J’aimesavoirquejepeuxlafairesesentirbien.Elle mérite de rougir de cette façon au moins une fois par jour, et je saisparfaitementqueLucasestincapabledefaireçapourelle.
—Allons-y !Memphis et Lyric nous rejoindront là-bas. Ils n’auront pasbeaucoupdetempsavantd’allertravailler.
Çamefaitchaudaucœurdesavoirqu’elleainvitémonfrèreetLyric.Cettefemme fait des choses si incroyables, et sans se forcer ! Elle le faitspontanément.
Je lui souris, luimontre, sans dire unmot, combien j’apprécie son geste,avantdel’aideràmonterdanslepick-up.
Lorsquenousarrivonsaucimetière,MemphisetLyricsontdéjàgarés.Jeleschercheduregardàtraverslepare-brise,etlesrepère,touslesdeuxassisdans
l’herbe,àquelquesmètresdenous.—Parfait!Trippsouritetserremamain.—Toutelafamilleestréuniemaintenant!Çafaisaitunmomentquenous
nel’avionspasfait!Ellelâchemamainetsautedupick-up.Ellemeregardeànouveau,maisje
luifaissignequ’ellepeutyaller.J’aibesoind’êtreunpetitmomentseul.Voirlenomdemamèregravésurlapierretombalenefaciliterien.Riendutout.
LizzyCarterMèreaimante,quis’estbattuejusqu’auboutTuneserasjamaisoubliée
Cesmotsmehantentdepuissixans.Jecontractelamâchoirepourretenirmeslarmes,passemesmainssurmon
visage,etmepenchesurlevolant.—Soisfortpourelle,c’esttoutcequ’elleauraitvoulu.J’attends quelques minutes avant de finalement sortir et de rejoindre les
autres.Memphis s’approche instantanément de moi, et m’enlace en passant ses
brasautourdemoncou.—Ellevabien,frangin.Elleestheureuseetenbonnesanté.Souviens-t’en.Jedonneuneclaquesursonépauleetlaserre,avantdemedétacherdelui.—Jesais,monvieux.Jel’imaginejustesourire.Memphissouritetsaisitmesépaules.—J’aimaissonsourire.Tueslesacréveinardquiahéritédesesfossettes!
Petitcon,va…LyricéloigneMemphisetseplaceentrenousenforçantlepassage.—Àmoi!Viensici,Alex.Ellemeserrefortcontreelleetembrassemesjoues.
—C’estbondetevoir!Ellesepencheprèsdemonoreilleetchuchote:—J’aimeraisteparleruneminute.Je regarde par-dessus l’épaule deLyric, et voisMemphis se tenir près de
Tripp,unbras autourde ses épaules.Çame rendheureuxdevoir combien ilssontdevenusprochesdepuisqu’il est sortideprison.C’estune raisondepluspourlaquellejenepeuxpastoutruiner.
—Qu’est-cequisepasse?Elleprendmamainetm’emmèneunpeuplusloin,pourquenouspuissions
parlerenprivé.—Jevais tedonnerunconseil, et j’espèreque tu le suivras.Écoute-moi,
Alex:j’aimetonfrère.Tulesais,n’est-cepas?Jehochelatête.—Oui…Biensûrquejelesais.Moiaussijet’aime,mabelle.Moncœur s’accélèreen lavoyant jeteruncoupd’œil àTripp. Jevoisoù
elleveutenvenir,etjenesuispascertaindepouvoirlesupportermaintenant.Jesuisdéjàcomplètementperdu.
—Tul’aimes,Alex.Jepeuxlevoirdanstoutcequetufais.J’acquiesce:—Évidemmentquejel’aime!Cettefilleesttoutpourmoi.Jerespirepour
elle,maiscen’estpasunsecret!Elle me regarde sévèrement, et attrape mon menton pour me forcer à la
regarderdanslesyeux.—Etquecomptes-tufaire?— Mais bordel, Lyric, qu’est-ce que je suis supposé faire ? C’est ma
meilleureamie.Iln’yarienquejepuissefaire,jenevaispasrisquerderuinertreizeannéesd’amitiésiçanemarchepas!Jenepeuxpas!
—Aprèstreizeans,tutedemandestoujourssiçapourraitmarcher?Fais-latienne,avantquequelqu’und’autrelefasse:voilàcequetuessupposéfaire!Tuveuxlavoiravecquelqu’und’autre?Jeveuxdire,lavoir,littéralement…TuveuxqueLucaslagardepourlui?
—Putain,non!Jeserrelesdentsderage,enimaginantLucaslatoucher.—Cefilsdeputenelaméritepas!Quipeutprendresonpiedavecd’autres
femmesenayantunefillecommeTripp?Jenepréfèremêmepasparlerdeluimaintenant!
—Jelesais,Alex,tun’aspasbesoindemeledire.J’entendsdeschoses.Jesaisdeschoses.Chaquefoisquejeparleàcettefemme,ellemeditcombienelletientàtoi,combientulafaissourire,quetuluiaspréparésonpetit-déjeuner…lavésontablier,ouautrechosequetuauraisfaitpourelle.Tuesquelqu’undebien, Alex. Cette femme vit pour te rendre heureux, et tu vis pour la rendreheureuse.C’estça,levéritableamour.Iltriomphedetout.Cequevousaveztouslesdeuxprouvequevotrerelationfonctionnera.
Ellesaisitl’arrièredematêteetposesonfrontcontrelemien.—Ilesttempsdefranchircettelimite,etdeluimontrercequeturessens
vraiment.Tuesimportantpourmoi.Jeneveuxpastevoirmalheureux,etjesaisparfaitementquesivousneparlezpasrapidement…tuleseras.Nemelaissepasassister à ça,Alex. Je veux te voir heureux.Memphis veut te voir heureux. Ils’inquiètepourtoi.
Ses mots me bouleversent ; je me retrouve à fixer Tripp, qui verse deslarmes sur l’épaule deMemphis.Çame faitmal.La seule chose à laquelle jepense,c’estlarejoindreaussivitequepossiblepourlaréconforter.Jevispourlaréconforter.
—Merde…jedoisallerprendresoind’elle.Nousparleronsplustard.J’arrivederrièreTripp,l’éloignedeMemphisetlacollecontremontorse.—C’estbon,bébé.Laisse-toialler…—Ellememanque.Çamemanquedeneplusvousvoirensemble.Ellerenifleetessuiesonvisagesurmontee-shirt.—Tuétaistoujourssiheureuxquandtuétaisavecelle…etMemphis.Ellepleuredeplusbelle.—Iln’amêmepaspuêtreàsescôtés,verslafin.Jenesaispas…Çame
touchetellement.Jesuisdésolée…—Nesoisjamaisdésoléedepleurerpourmafamille!N’aiejamaishonte
depleurerdevantmoi!Jeveuxvoirchaquefacettedetoi, jeveuxtout,dis-je,complètementhonnête,espérantqu’ellenedevinepascequejesous-entends.
Quelquessecondesaprès,ellelèvelesyeuxettendunemainpouressuyerma seule larme. Elle pleure elle-même abondamment, assez pour former uneflaque,pourtantmonuniquelarmel’inquiètedavantage.
Bonsang…Jet’aime.Putain,jesuisfoudetoi!J’aienviede lecrier,maism’arrêteavant.Elleestdéjàassezémue, jene
veuxpasenrajouter.—Pouvons-nousnousasseoirunmoment?Jemepencheetl’embrassesoussesyeuxmouillés.—Absolument.Jelafaiss’asseoirenmêmetempsquemoi,lapositionneentremesjambes
enpassantmesbrasautourd’elle.Elleposesatêtecontremonépaule,etnousrestonscommeça,sansparler.C’estinutile,àcemoment-là.
MemphisetLyricsetiennentdebout,prèsdenous,enlacés,puisnousdisentaurevoir.Lyrics’assuredemelancersonfameuxregard,avantdegrimperdanslavoituredeMemphisetdes’enaller.
Trippetmoirestonsencoreuneheure,ànousrappelerlebonvieuxtemps.J’aimecettefemmeplusquetoutaumonde.Mêmesijeneluidispasquejevaism’accrocheràcequejeressens,àcetinstantprécis,pourlerestedemavie.
Cettefemmeatoujoursétémonremèdecontreladouleur,et laperdre,ceseraitmourir…
ChapitreVingt-Cinq
TRIPP
Aprèsavoirquittélecimetière,j’appelleDaxpourluidirequejenepourraipasvenirtravailleraujourd’hui.C’estlapremièrefoisquejefaisça,maispourêtrehonnête, je ne le regrette pas. Dax m’a fait travailler comme une bête cettesemaine,jeméritebienunepetitepause,merde!Toutpourraitêtrebientôtfiniavec Alex, je veux donc en profiter pour passer du temps avec lui… Alexpassera toujours en premier avec moi, et je me fiche de ce que les autrespensent!Çaenvalaitvraimentlapeine,aujourd’hui.
Nous avons passé quelques heures chez ma tante Tara ce matin, avantqu’elle parte travailler. Elle n’a pasmanqué de faire bosserAlex, puis nous apréparésesfameuxbrownies,etnousaparléd’unhommeappeléLance,qu’ellearencontréautravaillasemainedernière.Elleessaiedeprétendrequ’illalaisseindifférente,maiselleadistraitementadmisqu’elleespéraitqu’ilavaitremarquésanouvellecoupedecheveux.
Alexs’estassurédelacomplimenterunequinzainedefoissursanouvellecoupeavantdepartir:jenel’aijamaisvuepartirtravaillerdesibonnehumeur!
Après avoir quitté ma tante, nous passons les quatre heures suivantes àtraîner dans la chambred’Alex ; assis sur son fauteuil, il jouede la guitare etchante les chansonsque je réclame.Levoir jouerme fait sourire,me rappellel’époque où les choses étaient plus simples. Il avait l’air si heureux et apaiséassisici,saguitaredanslesbras,quejenevoulaispasleperturber;maisbiensûr,fidèleàlui-même,lorsqu’ilaremarquéquej’étaisfatiguée,ilm’aposéesursonlit,m’acolléecontresontorse,etnousnoussommestouslesdeuxendormis,enparlantdesamèreetdesonfrère,àl’époqueoùtoutallaitbien.Çam’attristeden’avoirjamaispulesvoircommeça.
Ilestdésormaisdix-huitheurespassées,et jemeréveilledansun litvide,confusedenepasavoirréaliséqu’Alexavaitréussiàpartirsansfairedebruit.Apparemment…c’estassezsimple.Etperturbant.
Je me redresse et passe mes mains sur mon visage, avant de grommelerlorsque la nausée me gagne. Je me sens toujours mal en me réveillant d’unesieste. C’est comme si les quelques heures de sommeil que je récupérais
perturbaient mon corps, et qu’il me le faisait payer. C’est un sentiment trèsdésagréable.
SanssavoiroùestAlex, jebondishorsdu litetmerendsdans lasalledebain,oùjeletrouvecomplètementnu,assisdanslabaignoire.Ellen’estrempliequedetrèspeud’eau,cequinelaissepasbeaucoupdeplaceàl’imagination.
Sesmusclessontcontractés,l’eaucoulelelongdesapeautatouéelorsqu’ilsepencheenarrière,lesbrasplacéssurlesbordsdelabaignoire.
Àcetinstant,ilestsisexyquelesmotsmemanquent.Jen’aijamaisrienvud’aussibeaudetoutemavie,ettoutceàquoijepense,c’estàlui,entraindemebaiserbienprofondément,danscettebaignoire,jusqu’àcequenoussoyonstouslesdeuxàboutdesouffleetincapablesdebouger.
Pourquoifaut-ilqu’ilsoitsiattirant?Mmmm…J’aitellementenviedeluilà,maintenant–deluitoutentier.
Alex me tire de mes pensées en se redressant pour saisir mon bras, etm’inviteàlerejoindre.
—Viensici.Lachaleurdel’eauquipénètremesvêtementsmefaitsiffler:—Alex…Qu’est-cequetufais?Il réussit à nous faire rouler et se retrouve au-dessus demoi, lesmuscles
contractésensetenantdebout.— Si tu comptes me regarder comme ça… autant te préparer à être
mouillée!Il aspirema lèvre inférieure dans sa bouche, et lamordille. Je ferme les
yeuxenlesentantempoignermacuisse,etlaserrer.—Tuaimesquandjetemouille,n’est-cepasbébé?Jegémis,hochelatêteetfermelesyeuxensentantsesdoigtscaressermon
clitoris. Je suis au septième ciel.Tout ce qu’il fait semble trop beaupour êtrevrai.
—Alex,ne…Ilcommenceàallerplusvite, je tremblesous luietessaiedemeressaisir
avantde…—Jevaisbientôtjouirsitune…Aaaah…Alex…aaaah!
Satisfait,ilsourit,etjemelaissecomplètementallersouslui,plantantmesonglesdanssachairnue.
—Bonsang,oui!Jepourraisentendrecesonchaquejourdurestedemavie!
Sonregards’assombrit,commes’ils’étaittrahi,avantdepassersesmainssursonvisageetd’attraperuneserviette.
—Jeferaimieuxdem’habilleretdecommenceràpréparerlacourpourlafêtedecesoir!
Jehochelatêteetluttepourreprendremonsouffleenobservantsesmusclessecontracterlorsqu’ilpasselaservietteautourdesataille.
—Oui…d’accord.Bonneidée.Jenevaispastarderàdescendre.—Prendstontemps,bébé.Jedoisallerfairedescourses,detoutefaçon.Sesyeuxs’attardentsurmoncorpshumide,avantdes’arrêtersurmesseins.
Ilpassesalanguesurseslèvres,leshumecte.—Merde…Subitement, il disparaît dans sa chambre, me laissant sur ma faim. Qu’il
m’ait touchécommeça, sansm’avoirpénétrée…c’estcommem’empêcherderespirer.Jesuiscomplètementperdue.
Jeresteassisedanslabaignoire, immobile,durantunebonnevingtainedeminutes,videfinalementl’eauetprendsunedoucherapide,dansl’espoirdemeviderlatête.
Jenefaisquepenseràladernièrefoisquej’aiprisunedoucheici:Alexmefaisait l’amour.Cettesituationmebouleverse.Jefaisdemonmieuxpourqu’ilne redeviennequ’unami,mais jen’yarrivepas.Nepasvouloir le toucherestaussidifficilequedenepas respirer. Jecommenceà sentirque sans lui, jenesurvivraipas.C’estexactementcequejenevoulaispaséprouver.
Complètementàcôtéde laplaque, jem’habille,mecoiffeetmemaquillerapidement, puis descends au rez-de-chaussée pour trouver les en-cas et lesboissons que nous avons sous la main. Il nous reste étonnamment pas mald’alcool… Je ne sais pas pourquoi Alex a pensé qu’il devait aller faire descourses.
Ilsurgitpendantque jefouille,etposecinqsacsdecoursesur l’ilotde lacuisine.
—J’aiachetépasmaldetrucspourcesoir.Ilsortunsachetdechips.—Cellesquetupréfères!Ilenlancecinqautres,ensouriant.Jerisenconstatantquec’estleseultypedechipsqu’ilaacheté.—Tun’asvraimentachetéquecellesquejepréfère?—Ouais!Ilhausselesépaules,commesicen’étaitpasgrand-chose.—Sinousvenonsàenmanquer,j’iraisenracheter!Nousallonségalement
devoirserviruneflopéedecesmerdescesoir!Ilmefaitunclind’œiletsortdequoifairefairedesdaïquiris.Je ris encore plus fort, heureuse qu’il soit allé faire des courses pour
s’assurerd’achetertoutesleschosesquej’aime.—Jenepourraispasrêvermeilleurami!Sans réfléchir, je passemes bras autour de son cou et écrasemes lèvres
contre les siennes, gémissant en le sentant passer sa langue sur mes lèvresentrouvertes.
Toutsepassesivite,sinaturellement,quejeneréalisepasquec’estmoiquiaicommencé– jusqu’àceque j’entendequelqu’uns’éclaircir lagorgeprèsdenous,meramenantàlaréalité.
Nousnouséloignons l’unde l’autre–enfin, je recule–et jeme retournepour voir Harley, perchée sur un tabouret. Elle attrape un sachet de chips,l’ouvre, et commence à grignoter, comme si rien d’inhabituel ne venait de seproduire.
—Salut,vousdeux!Ellefourreencorequelqueschipsdanssaboucheetparleenmâchant.—Ellessontvraimentdélicieuses!Jen’enaipasmangédepuisladernière
foisquetuespasséechezmoi.Ellejetteunœilàl’ilot.—Oh,super,ilyenaencore!Jevaism’enfilertoutlesachet!
Alexaspiresalèvreinférieureetlarelâche,avantdesourireetdesortirdelacuisine.
—Amusez-vous,lesfilles!Jevaisdehors.Harley et moi nous fixons en silence, jusqu’à ce qu’Alex soit assez loin
pournerienentendre.Jecèdelapremière,paniquée.—Putaindemerde!—Çat’embêtesij’utilisetachambrecesoir?JemeréservepourAce.Jecrie:—Non!Beurk…J’attrape lesachetdechipsqu’elle tientetm’endébarrasse ;ellegrignote
encore,mâchantcommesisavieendépendait.—Jenepeuxpasm’arrêter,Harley.Jeviensdel’embrassersansréfléchir,
commes’ilétaitmonputaindepetitami!Cen’estpasbon,pasbondutout!—Çaavaitl’airagréable!Ilsemblaitplutôtd’accord,d’ailleurs!Elleselèveetm’aideàrangerlespainsdeglacedanslecongélateur.—Sijen’étaispasarrivée,cegarçont’auraitpenchéesurl’ilotdelacuisine
etbaiséejusqu’àcequetut’évanouisses!Ellepointedudoigtlaportequidonnesurlejardin.— Il est sorti avec une de ces érections ! Lui non plus n’arrive pas à se
contrôler.Alorsoùestleproblème?Pourquoiarrêter?Je ferme laporteducongélateuren laclaquant,et, frustrée,m’arrache les
cheveux.— Parce que nous sommes censés n’être que des amis, voilà pourquoi !
Nousdevonspouvoircompter l’unsur l’autre,êtrecapablesdenousparler,denous donner des conseils, de prendre soin l’un de l’autre. Craquer et essayer,c’est risquerde toutperdre si çanemarchepas !Et jenepeuxpas leperdre,Harley,tulesais.
Harley me regarde comme si j’étais stupide. Son visage reste impassibledurantquelquessecondes,puisellesourittristement:
—Ehbien,apparemment,jesuislaseuleàyvoirclair:vousêtesfaitsl’un
pourl’autre!Situveuxmonavis,vousêtesdeuxbeauxidiotsaveugles!Ellesaisitmonépauleetlasecoue,commesiellevoulaitmeréveiller.—Jamaistuneleperdras!Écoute-moibien:jamais!Alexseraitincapable
det’abandonner,mêmes’illevoulait!Jerelèvelatêteetcroisesonregard:—Maispourquoi?Harleysourit,commesiellepossédaitlaseuleréponsedontj’aibesoin:—Parcequ’ilestamoureuxdetoi.Lasonnettedelaported’entréeretentit.Harleyestsoudaintoutexcitée,et
libèremesépaules.—Ilesttempsdefairelafête!
DepuismaconversationavecHarley,jen’aipasréussiàavoirlesidéesclaires.Pourquoi a-t-elle dit ce qu’elle a dit ? Comment a-t-elle pume laisser croirequ’Alexpourrait êtreamoureuxdemoi?Tuparlesd’uneamie…en toutcas,ellepeuttoujoursrêverpourutilisermachambrecesoir!Ellen’auraqu’àbaiserdanslacaissepourried’Ace!
Toutlemondeautourdemoifaitlafête,boit,joue,etfaitjenesaisquoi;pourtant je reste assise au bord de la piscine, faisant trempermes pieds dansl’eau,perduedansmespensées.
Je culpabilise, surtout après qu’Alex ait pris le temps d’aller faire descourses…maisjen’aivraimentpaslatêteàça.
Certainespersonnes,dontquelquesmecsmignons,sesontassisesàcôtédemoi dans l’espoir de me motiver, mais ont rapidement compris que rien nem’intéressaitàpartrestericiàbroyerdunoir–etsontvitepartiesàlarecherchedequelqu’unquisaitcomments’amuser.
Je lève les yeux et voisAlexqui amuseungroupedepersonnes, près dufeu.Illeurparleetretientl’attentiondechaquefilleautourdelui;pourtant,jeremarquequ’ilregarderégulièrementdansmadirection.
Je lui sourisquand je le surprends ànouveau,mais au lieude répondre àmon sourire, il contracte lamâchoire, comme s’il était préoccupé. Jeme sens
instantanémentcoupabledeprobablementpourrirsasoirée.Jesuiscertainequemevoirassiseici,seule,lecontrarie.
Je bondis sur mes pieds, prends mon verre, et m’apprête à retourner àl’intérieur,maisune fois à laporte, je sensunemainattraper lamienneetmetirer.
JemeretourneetvoisAlex,quimeregardesévèrement.—Oùvas-tu?—Jen’aipasvraimentenviedefairelafête…Jevaisdansmachambre.J’essaiedelibérermamainetdem’éloigner,maisAlexlaserreplusfort.—Resteavecmoi.Ilserrelesdents,nosregardssontrivésl’unsurl’autre.—Jeteveux,avecmoi.Ilindiquelefeud’unsignedetête.—Allons-y,bébé.IncapablededirenonàAlex,jelesuis.Jeprendsconsciencequenousnous
tenonstoujourslamainettented’ymettrefin,maisillaserreplusfort,mêlantsesdoigtspuissantsauxsiens.Jebaisselesyeuxsursamaintatouéequitientlamienne,etmoncœurgonfle.C’estune trèsbelle image,que j’aimeraisvoir…éternellement.
Ilnelâchepasmamain,mêmelorsquenousnousperdonsaumilieudelafoule. Son pouce commence à caresser doucement le mien, comme pour merelaxer.J’appréciecegeste,maisçanefaitqu’excitermondésir.
—Joueunechanson,Alex!Une séduisante blonde surgit près de lui et, surexcitée, frappe dans ses
mains.Sonsourirefaiblitlorsqu’ellebaisselesyeuxetvoitsamainquientrelacelamienne.Apparemment,çaneluiplaîtpasdutout.
Elleauntatouagerécentsurlacôte:unarbre.Pasbesoind’êtreungéniepour comprendrequ’il s’agit du travail d’Alex.C’estmagnifique, tout commeelle.J’aitellementmalaucœurqu’ils’arrêteuneseconde.
JeprendsAlexaudépourvuenretirantbrusquementmamain:—Oui,bonneidée!
Ilinclinelatêtesurlecôté,serrelesdents,commesilefaitdes’éloignerdemoil’inquiétait.
—Donne-moiuneminute,Divinity.Sa voix est un peu plus sévère que d’habitude, mais ça ne semble pas
décontenancerlafille.La jolie blonde lui sourit d’un air aguicheur et part rejoindre son groupe
d’amiesenremuantsesfesses.—Toutvabien?Alexattrapemamainetm’empêchedefairetournermabague.—Jen’aimepastevoircommeça.Ilsouritlorsquejenerépondspas.—J’aiécritunechanson.Tusaisquejesuisloind’êtreungrandparolier,
maisjevaistoutdemêmelachanter.Ilcommenceàreculerverssaguitare.—J’espèrebienvoirunsouriresurcebeauvisagequandj’auraifini!Unpetitsouriretentedeseformerlorsqu’ilattrapesaguitareets’assiedsur
l’undestroncsd’arbre,maisjeleretiens.Jeneveuxpascédertroptôt,surtouttantqu’iln’apascommencéàjouer.
Tout lemonde semet à frapper dans sesmains en entendant cette petitemélodiesympa,que jen’ai jamaisentendue. Il s’arrêteenpleinmilieu,etboitunegorgéedesabière,avantdejouerànouveau.
Lesinvitéssetaisentetécoutentcequ’ilcommenceàchanter:Jeteconnaisdepuisunmoment,maisceneserajamaisassez.Beaucoupdechosessesontpassées,pourtant,tuestoujoursrestée.Depuisce jourdouloureux, j’étais fragileetapaisé,marchant seul surun
cheminsansfin.Lesquêtesinsignifiantesétaientmarègledujeu,etpuisjet’aigoûtée…et
depuis–jen’aiplusjamaisétélemême.Jeterespire,çamedéchireMonsouffletrembleetfaiblitlégèrement
Maistoutvabien,jeneveuxpasêtresauvé.Cettepeineenmoiestunepartdetoiquejedésire.Ellebrûlelentement,attiseunfeuenmoi,Maistoutvabienpuisquejerespireencore,terespire…J’étaissupposéteprotégerdesmecscommemoi,maistueslaseulefillequi
comblemesbesoins.Tuesmapetitebombe…Illerépèteplusieursfois,moncœurbatsivitequejeposeunemainsurma
poitrine,commepourl’empêcherd’éclater.Sesmots,sabouche,savoix…ilestsibeau,quec’enestdouloureux…
Il pense peut-être que son écriture ne vaut rien,mais pourmoi, sesmotssontlesplusbeauxquej’aientendusdetoutemavie–parcequ’ilsviennentdelui.
Mapetitebombe…Je ne réalisemême pas que la chanson prend fin, perdue dansmon petit
monde,assez follepour imaginerqu’ellepuisseparlerdemoi. Jesuiscertainequ’ilaajoutémonsurnomàlafinpourmeremonterlemoral–oupeut-êtrequejeluidonneundoublesensalorsqu’enfait,ilpourraittoutaussibienlachanteràuneautreamie.Cesraisonnementssontplausibles.
Mais peu importe la raison : mon sourire est si large que j’ai mal auxmâchoires.
Alexs’approchedemoi,saisitmonmentonetlelève.—Aaah,voilàlesouriredontj’avaisbesoin!Ilpasseunbrasautourdemoietmeserrecontrelui.—Maintenant,ilesttempsdes’amuser,petitebombe!J’essaie de parler, mais chaque fois que je le regarde, je souris plus
largement, incapable de me contenir ; je hoche donc simplement la tête, etdemandeunverre.
Je vais peut-être avoir besoin de quelques-uns de ces fameux daïquiris,finalement…
ChapitreVingt-Six
ALEX
Jesuisincapabled’écriredebonneschansons,etjesaisquecequej’aifaitétaitmerdique, mais cela l’a fait sourire, c’est tout ce qui compte ! Cette satanéechansonestprobablementcequiserapprocheleplusd’unedéclarationd’amour.Maisjenesuispasalléjusque-là…
Lafêtetoucheàsafin;lavoirsedétendreets’amuseravecHarleymerendtellementheureux! Jen’arrêtepasdesourirecommeun idioten les regardantrireetdanserensemble.
—Hé,mec…Aceapparaîtàcôtédemoi,unverreàlamain.—Tul’asdanslapeau,monvieux!Je ne prends même pas la peine de nier, cette fois ; même un aveugle
pourraitvoircombienj’aimecettefille.—Eneffet…carrément!Acesouritetfixesonattentionsurlesfilles.—Harleyestvraimentbellecesoir…Jeluidonneunpetitcoupdecoude:—Alorspourquoinelarejoins-tupas?Ilfinitsonverreetécraselegobelet.—Parcequejenesuispasassezbienpourelle…C’estlapremièrefois,depuisquejeleconnaisquejel’entendsdirequelque
chosed’aussihonnêteetsincère.Jefinismonpropreverreetpressesonépaule.—Danscecas,apprendsàl’être…Sur cesmots, jem’éloigne, souhaitant secrètementpouvoir faire lamême
chose. Jene seraispeut-êtrepas capablededonner àTripp tout cedont elle abesoin,maiscesoir…jepeuxmedonneràelle.
AcesuitmonconseiletsedirigeversHarley,unefoisquej’aiéloignéTripppourl’ameneràl’intérieur.Lafêtepeutprendrefin.
Ellem’enlacedèsquenousfermonslaportederrièrenous.—J’aienviedenager.Elleattrapemontee-shirtetcommenceàm’emmenerverslapiscine.—Allonsnager,Alex.Jelaregardeôterrapidementsesvêtements,pournegarderquesonsoutien-
gorgeetsaculotte,seretournerpourmesourireavantdeplongerdansl’eauenm’éclaboussant.
—Allez…enlèvecesvêtements,etrejoins-moi,tombeur!Jesourisetpassemontee-shirtpar-dessusmatête.—Tusaiscommentj’aimenager,bébé?Jelejetteprèsdemoietcommenceàdéfairemonjean.—Jenenagejamaishabillé!Ellemordsalèvreinférieureetpassesesmainsdanssondospourôterson
soutien-gorge.—D’accord…pasdevêtements…etrienquenousdeux!—Bonsang,Tripp!Nagerneseraplusjamaispareil!Elleenlèvesaculotteetlabalanceprèsdelapiscine;jeretiremonboxer,
durcommelapierreàcaused’elle.—J’espèrebien!répond-elled’unevoixdouce.Sansprendrelapeinedecachermonérection, jeplongedanslapiscineet
saisis levisagedeTrippdèsqu’ellese trouveàportéedemain.Jepressemonfrontcontrelesien,glissemesmainsdanssescheveux,etlesempoigne.
—Tuveuxmesentirentoi,bébé?J’aspiresalèvreinférieuredansmabouche,puislarelâche.—Tu veux que je te fasse l’amour ? J’en ai tellement enviemaintenant,
maisjeneferaisriensitun’enaspasenvie!Elledéglutitavecdifficulté,passesesbrasautourdemoncou,puisprend
appuipoursereleveretpassersesjambesautourdemataille.
—Jeveuxquetumefassesl’amour.Elleappuiesonfrontcontrelemien,ets’empalesurmonsexe.—J’aimetesentirenmoi.J’enaibesoin.Àcesmots, je l’enlace et commence à aller et venir lentement en elle en
m’assurantd’allerleplusloinpossibleàchaquepoussée.Nos caresses deviennent désespérées, nos baisers profonds et passionnés,
commesic’étaitladernièrefoisquenouspouvionsêtreensembledecettefaçon.Cetteidéemepousseàmedonnerentièrementàelle,àlafoisphysiquementetémotionnellement.
Nous faisons l’amour pendant ce qui semble être des heures ; je ralentislorsque je sens que nous sommes prêts à jouir, afin de prolonger le plaisir. Jepourraisdurer toute lanuit,etc’estexactementceque j’ai l’intentiondefaire.Cettefemmeméritetoutdemoi,etc’estcequejeluidonne.Jen’arrêteraispasavantqu’ellejouissejusqu’àl’épuisement.
Ellemurmure:—Alex,jevaisencorejouir.Jene…jene…Elles’agrippeàmoiaussifermementquepossible,etplantesesonglesdans
mondoslorsquenousjouissonsensemble.—C’esttellementsensible…Elle s’accroche à mes bras et se presse contre moi lorsque je bouge
légèrementenelle,pours’assurerquejesuisalléaussiloinquepossible.—Putainbébé…Jel’embrassesauvagement,lapressantleplusprèspossiblecontremoi.—J’adoreteregarderjouirautourdemoi.Jefaiscourirmonpoucesursesjoues.—Tueslaplusbellefemmedumondepourmoi,bébé!Une larme glisse le long de sa joue, que j’essuie rapidement avec mon
pouce.—Tuessincère?medemande-t-elle,pleined’espoir.Jemurmure:—Jelesuis.
D’autreslarmesluiéchappent.Nesachantpascequivasepasserdanslesjours qui viennent, je la tiens simplement dans mes bras et la réconforte. Jedétestelavoirpleurer.Jedétesteça!
Nousrestonsainsiunpetitmoment,avantquejenousconduisedanslepetitbassin,pourpouvoirlaposer.Jesuissurprisdeconstaterquejesuisencoredur,maisjenepeuxpasm’enempêcherquandjesuisavecelle.
Jelaposedonc,l’aideàsortirdel’eauetattrapemontee-shirt.—Viensici,bébé.JeleglissesurlatêtedeTripp,avantdeprendrelapetiteserviettequej’ai
laisséeiciplustôt,pourlapasserautourdemataille,enlanouant.—J’aifaim,meditTrippd’unairmalicieux.Çatedit,uneglace?J’embrasselehautdesoncrâneetsouris:—Jetesuis!Unefoisdanslacuisine,Trippsortunpotdesaglacefavoriteetprenddeux
cuillères;elleenplanteunedanslaglace.—Glaceauxcookies?Ilyenaaussiuneauchocolat,siçanetetentepas!Jemepenche etmets sa cuillère dansmabouche, tout en répondant à sa
question:—Jemangeraicequetumangeras,bébé!Elleritlorsquejemordssacuillèreetm’enempare.—Alex…tuessimignonquec’enestridicule!Je lui lance mon sourire à fossettes et lève malicieusement mes sourcils
danssadirection,enenlevantlacuillèredemabouche.—Quiça?Moi?Dois-jem’excuser?Ellesepencheetlèchelecoindemeslèvres.—Non.Ellesourit.—Aufait,tuesaussibordélique!Jelèchemalèvreinférieure,pouratteindrecequ’ellearaté.—Jesais…jel’aifaitexprès!
Àcetinstantprécis,toutestparfait.C’estcequejemevoisfaireavecellepourlerestedemaputaindevie,sansjamaismelasser.Jeveuxquecemomentduretoujours…maisjesaisquecen’estpasuneoption.Quoique?
Laportequidonnesurlacours’ouvre;choqués,nousjetonstouslesdeuxuncoupd’œiletvoyonsLucasentreretposersavalise.Ilregardeautourdelui:lacuisineestendésordre.
—Vousavezfaitunesoirée…J’airatéça.Merde!Moncœurbatàtoutromprelorsqu’ils’approchedeTrippetprendsamain.
Une envie irrépressible de tuer ce fils de pute s’empare demoi. J’observe lemoindredesesmouvementscommesimavieendépendait.
—Lucas,pourquoies-turentrésitôt?Jecroyais…Lucaslacoupeenécrasantseslèvrescontrelessiennes,toutenempoignant
sa fesse droite et en passant sa main sous mon tee-shirt, comme si elle luiappartenait.Qu’ilaillesefairefoutre!Elleestàmoi,etelleportemonputaindetee-shirt!
Jevoisrougeetperdsmacapacitéàraisonner.En prenant soin de ne pas blesser Tripp, j’attrape Lucas par la gorge et
l’écrasecontrelemur.—Net’avisepasdelatoucher,filsdepute!Il tente de se retirer, je resserre donc mon étreinte, l’écrasant à nouveau
contrelemur,maisplusfortcettefois.—Alex!JesensTrippattrapermonépauleetcommenceràlatirer.—Arrête!S’ilteplaît,netebatspas!Lucasprofitedemadistractionpourselibéreretmebousculer:jetombeà
larenversesurl’ilotdelacuisine.Instinctivement,jefoncesurluietluibottelesfesses.Ilsetientlamâchoireetlèvelesyeuxsurmoi:—C’estquoitonproblème,bordel?Tuescinglé,saleconnard?Avant que je pète un plomb, Tripp bondit devant moi et me retient,
craignantquejeleblesse.Ellesaitcommentçasepassequandjemebats.Elle
l’adéjàentendu.—J’aidit,arrêtez!Touslesdeux!Jedéglutisavecdifficultéetserrelesdents,essayantdegardermoncalme.
Levoirposersesmainssurellem’adéchiré.Jeneveuxplus jamaisassisteràça ! Elle passe avant tout le monde. Je me fiche de mon amitié passée avecLucas,qu’ilaillesefairefoutre!
Tripp nous regarde à tour de rôle. Elle semet subitement à respirer fort,commesiellefaisaitunecrisedepanique.
—Il fautque je sorted’ici.Merde…Il fautque j’yaille ! J’aibesoindepartir.
Elleseprécipitehorsdelacuisine.Toutenmoimedictedelasuivre,maisjeneveuxpaslaperturberdavantage.Jenepourraispaslesupportersiquelquechoseluiarrivait.
JebaisselesyeuxsurLucas,ausol,avantdemeforceràsortirdelacuisine.Sijereste…jenesaispascequejepourraisfaire…
Je donne un coup dans la porte qui donne sur la cour, et reprendsdifficilement mon souffle. Je n’ai jamais voulu que Tripp me voie ainsi. J’aitoujoursfaitdemonmieuxpourlagarderéloignéelorsquejemebattais.Jeluienaitoujoursparlé,maisnel’aijamaislaisséeregarder.
—Meeerde!Je suis dehors depuis trois minutes lorsque j’entends la voiture de Tripp
démarrer et sortir de l’allée.Mon premier instinct est de craquer,mais jemeressaisisrapidement.Iln’yaqu’unendroitoùelleseréfugierasielleabesoindes’éloigner:chezTara.
Jevaisluilaisserletempsdesecalmer,après,nouspourronsparler.Ilfautquejem’excuse,quejeluidisecequejeressens.
J’aibesoindeluidirequejesuisamoureuxd’elle…
ChapitreVingt-Sept
ALEX
VoirTripppassercetteporteaétélasensationlaplusdouloureusedetoutemavie.Jen’auraisjamaisimaginélavoirs’éloignerdemoi,nepasvouloirêtreprèsdemoi.Çametue,etjen’aipaspeurd’admettrequejenepeuxpaslesupporter.
Ça fait quatre jours maintenant, et plus son absence se prolonge, plus ladouleurdansmapoitrines’intensifie.C’estsilourdquequelquefois,j’aidumalàrespirer.J’ail’impressionqu’unepartdemoimanque.Leproblème,c’estquejesaisexactementdequellepartils’agit,maisellen’estpasprêteàrevenirpourle moment, et je crains que la forcer ne l’éloigne encore plus de moi. Je nesouhaitepaslaperdreàjamais.
Je suis assis, seul, au Monty et vérifie mon téléphone toutes les deuxminutes pour voir si Tripp a enfin répondu à l’un demesmessages. Je lui aidemandédeme retrouver icipourquenouspuissionsparler.C’est le seul lieuoù,selonmoi,ellepourraitaccepterdemerejoindre.
Jebaisse lesyeuxsurmon téléphoneet remarqueque jen’ai toujourspasreçuderéponse;moncœursombrepourcequisembleêtrelamillionièmefoisdepuisqueTrippestpartieentrombe.
J’expirelentement,jettemontéléphonecontrelemurprèsdemoi,etpassemes mains dans mes cheveux, en les tirant. Manger semble soudain être ladernièrechosedontj’aienvie;jepoussemonassiettesurlecôté,récupèremontéléphonefissuré,etlaissedufricsurlatable.
Jesuisassisàcetteplacedepuistroisheuresmaintenant,etjedoisavouerquejesuisdéçu.Jenepeuxplusm’asseoirici,c’esttropdouloureux.Ilestclairqu’elleneveutpasmevoirpourlemoment.
Blessé, en colère contre moi-même, et contre mes choix stupides de cesdernières semaines, je rentre à la maison, prends ma guitare, et joue pendantplusieursheures.C’estmafaçondem’évader.
Detempsentemps,jejetteuncoupd’œil,commesij’attendaisqueTrippsoitlà,toutprès,àm’écouterjouer;maiscen’estpaslecas.Jen’auraisjamaispenséquecelaarriveraitunjour;jeneveuxplusjamaisressentircevide.
J’aibesoindefairequelquechose,avantqu’ilsoittroptard.Jelesais,plusquejamais…
TRIPPJe consulte mon téléphone pour la cinquième fois en dix minutes. Voir lesmessages d’Alex auxquels je n’ai pas réponduprovoqueunedouleur dansmapoitrinequejenepeuxpasexpliquer.
Çame tue. C’est presque insupportable,mais je sais que si je cède et lerejoins maintenant, lorsque nous réaliserons que nous devons passer à autrechoseetlaisserlesdernièressemainesderrièrenous,ceseradéchirant.Jenemesens pas encore prête à subir cette déception. J’ai peur que ce quemon cœurressentencorenemeure.
Mesdoigtsparcourentsonmessage;j’appuiesur«Répondre»,etcessedefixerl’écran.Leregardvague,j’essaiedetrouverquoidire:commentdirenonàAlex?Commentluidirequejenesuispasencoreprêteàleperdre…ouquejesuisamoureusedelui,etnepeuxpasvivresanslui?
Finalement, je ne fais rien. Ça m’est impossible, alors je balance montéléphoneprèsdemoi,etmecachesousmacouverture,enretenant les larmesquiontbrûlémagorgetoutelajournée.Jesuisàfleurdepeau.
—Jesuisdésolée…Tellementdésolée…Jen’aijamaisvouluteperdre.
ChapitreVingt-Huit
ALEX
Trippn’estpasrentréeàlamaisondepuishuitjoursmaintenant.Huitputainsdejours ! Elle n’est pas non plus allée travailler. Je lui ai envoyé desmessagespratiquementtouteslesheurescesderniersjours,maissesréponsesétaienttrèsconcises.Aumoins,ilyaduprogrès!Jedétestel’idéequ’elleseforceàlefairepour moi. Ça ne fait que montrer combien elle doit être confuse et stressée.J’aimeraisyremédier,maisellenemedonneaucunechance,etjerefusedeluiavouerunechosesiimportanteparmessage.
Lucasvientderentrerdutravail,oujenesaisd’où.Nousnenoussommespas reparlés depuis le fameux soir, et avons fait en sorte de nous éviter. Ils’apprêteàentrerdanslacuisine,s’arrête,etagrippel’encadrementdelaportelorsqu’ilmevoittorsenu,trempédesueur.
Jepensequ’ilsaitquecen’estpaslemomentdem’énerver.—Trippnedécrochetoujourspassontéléphone.Bontravail,enfoiré!Ilsedirigeverslefrigo,ensortunebière.—J’aidûl’appelerunebonnedizainedefoisaujourd’hui.Rien.Jedoisme
contenterd’entendrelavoixdesonputainderépondeur!Jeserrelesdentsetversemabouteilled’eausurmatête,sansavoirrienà
répondre.Jedoisadmettrequejesuiscontentqu’elleneluirépondepas.Il continue de parler, et réalise qu’il s’apprête à avoir une conversation à
sensunique.—J’aitoujourseulesentimentqu’ilyavaitplusquedel’amitiéentretoiet
Tripp, mais j’avais besoin de m’en assurer avant que les choses deviennentsérieusesentreelleetmoi.
Ilmarqueunepausepourdécapsulersabière,enprendunegorgée,puislaposebrusquement.
—Tune le croiraspeut-êtrepas,maismoi aussi je suis amoureuxd’elle,bordel ! J’ai laisséTripp respirercesdouzederniersmois,enespérantquemevoir avec d’autres femmes lui ferait réaliser qu’elle voulait m’avoir pour elle
seule.Ellen’apasfaitpreuveuneseulefoisdejalousie.Pasuneseule!Jesecouemescheveuxmouillésetm’agrippeaucomptoir.—J’étaistotalementjalouxenvousvoyanttouslesdeux,maisilfallaitque
je sache si j’avais raison à propos de vous. J’avais besoin de savoir si ellet’aimait, et après cette fameusenuit, j’ai suque c’était le cas.Elle nem’aimepas,monvieux.Çacraint,maisc’estenpartiedemafaute.Ilfautcroirequecequ’onditestvrai:nelaissezjamaisvotrecopineavoirunmeilleurami!
J’incline la tête dans sadirection. Il empoigne sabouteille si fort que sesarticulationssontblanches.
—Putaind’AlexCarter!ronchonne-t-il.Tueslaraisonpourlaquelleellen’étaitpasprête,depuisledébut.C’étaittoiqu’elleavaitpeurdeperdre,duranttoutcetemps!
Sesmotsme fontmal. Et s’il avait raison ? Et si ellem’attendait depuistoutescesannées,etquejem’étaiscomportécommeunidiot,enfaisantdemonmieuxpournepastomberamoureux.Maisquelcon!
Merde,Tripp…Jesuisunidiot.Jem’éloigneducomptoiretlèvelesyeuxversl’horloge:ilestvingt-deux
heures trente. Tara est probablement déjà couchée, pour pouvoir se lever tôtdemainmatin.J’aibesoindevoirTripp.Cesoir.
Je jette un dernier regard à Lucas avant de récupérer mon tee-shirt, del’enfiler,etdepartirencourant.
Jen’aipasencoreprisletempsdebienréfléchirquemonpick-upsortdéjàde l’alléeenmarchearrière.C’est legenredechosesquidoiventêtreditesdevivevoix,etl’idéedelafaireattendrepluslongtempsmetue.
Toutesleslumièressontéteinteslorsquej’arrivedevantlamaisondeTara.Comme par le passé, jeme dirige en trottinant sur le côté de lamaison pouratteindre la fenêtre de Tripp, et l’ouvrir. J’essaie de la relever,mais elle restefermée.
—Merde!Elle ne ferme jamais sa fenêtre. Mon estomac se noue, je m’arrache les
cheveuxdefrustration.J’aibesoindeluiparler,maisilsemblequ’ellefassetoutce qu’elle peut pourme tenir à l’écart.Un sentiment de peineme traverse, siprofondquejeressenslebesoindedonneruncoupdansquelquechose.Maisje
nefaisrien.Jenedoispasm’énerver.JejetteunœilàlafenêtredeTaraetvoisqu’elleestlégèremententrebâillée.
Sanshésiter,jel’ouvreetypassemajambe.Taraseredresserapidementdanssonlitetcriemonnomunefoisquejeme
trouveàl’intérieur.—Alex!Ellesefrottelevisaged’unemainetsecouelatête.— Tu connais la porte d’entrée ? Tu as un double des clés, depuis des
annéesmaintenant!Laisselafenêtretranquilleetlaisse-moidormir!JemeprécipiteversTara,saisissatêteetembrasselehautdesoncrâne.—Excuse-moiTara!IlfautquejevoieTripp.Taramelanceunregardcompréhensifetmesouritd’unairfatigué.—Jesuiscontenteque tusois là,murmure-t-elle.Maintenant,sorsd’ici !
J’aiunrendez-vousdemainmidi,etj’aibesoindemereposerpourêtreautop.Jeluisourismalicieusement.—Nan…tun’aspasbesoindeça!JesorsrapidementdesachambrepourmerendredanscelledeTripp.Jem’arrête,etinspireprofondémentavantdepousserlaporteetd’entrer.Elle est assise sur son lit,me regarde droit dans les yeux lorsque j’entre,
commesielleétaitentraindem’attendre.—Tafenêtreétaitfermée,luidis-jedoucement.Elledétourneleregard,etsouffle.—Jesais.J’avaissimplementbesoind’unpeudetemps.Seule.Ellebonditsursespiedsetjettesesbrasenl’air.Ellecrie:— Je suis si confuse maintenant, je suis pleine d’émotions tellement
contradictoires que je n’arrive plus à respirer. J’ai l’impression de suffoquer,Alex.Jenepeuxplusrespirer!
Jetendslamainpourtouchersonvisage,maisellerecule.Çameblesseàunpoint…
—Tripp…nousavonsbesoindeparler.Ilfautquejetedise…
Ellemecoupe:—Alex,est-cequenouspouvonsattendredemain?J’aivraimentbesoinde
rassembler mes idées avant de dire ou faire quelque chose que je pourrairegretterlerestedemavie.Jeteveuxici…
Elleseretourne,etnosregardssecroisent.Jehaislapeinequejevoisdanssesyeux,maisjecroisquelesmiensreflètentlamêmechose.
—…maiscen’estpeut-êtrepaslameilleurechoseàfaire,pourlemoment.Ils’estpassébeaucoupdechosescesdernièressemaines.Jecroisqu’unepausenous fera du bien, à tous les deux. J’ai peur, tellement peur. S’il te plaît,comprends-moi…
C’est déchirant, mais je la respecte de tout mon être, et si elle a besoind’unenuitsupplémentaire,jelaluidonnerai–maispasplus.Jemurmure:
—D’accord.Je la prends dans mes bras et la tiens pendant ce qui semble être une
éternité.Moncœur semblebattre ànouveau,pour lapremière foisdepuishuitjours.J’embrasselehautdesoncrâne,commetoujours.
—Aprèsmon travail, demain. Je n’ai pas besoin de plus de temps pourréfléchir. Je sais ce que je veux, et je viendrai te trouver à la minute où jepasseraicettesatanéeporte!
Ellerecule,lèvelesyeuxsurmoitandisquejem’écarted’elle.—Jenetravaillepasdemain.J’accompagneTaraàsonrendez-vous,et je
reviensici.Jeseraiprêteàparler,promis!Jehochela têteetm’éloigneavantdedevenirfouetdeluiavouertoutce
que jemeursd’enviede luidire.Je fermedoucement laportederrièremoi,enveillantànepasdérangerTara.
Travaillerdemainseraunvéritablesupplice…
ChapitreVingt-Neuf
ALEX
—Yo,mec!C’estquoicebordel?Letypeauxcheveuxbleusetaulookdeskatersurquijetravailleretireson
bras,etseredresse.— Tu as besoin d’une pause ou quoi ? On dirait que tu es en mode
zombie…Nemerdepasavecmontatouage!J’inspireprofondémentet replacesonbrasdanssaposition initiale,enme
fichantbiendecequ’ilpeutpenser.Jeluirépondssèchement:—Resteimmobile.Jejurequesijenesorspasd’icirapidement,jevaispéterunplomb!Jeme
trouvedanscetteputaindepiècedepuistroisheures,quandtoutcequejeveux,c’estêtrelàoùTrippsetrouve.
Jesuisdistraitparmontéléphonequivibresurlebureau.C’estlasecondefois en troisminutes, et chaque fois,mon angoisse s’accentue,me demandants’ils’agitdeTripp.
—Tuasbesoindevérifieruntruc,mec?Jecontractelamâchoire,posemonpistoletetenlèvemesgants.—Donne-moiuneminute.—Dumomentque ça tepermetdemieux te concentrer ! Jevaisdehors,
fumeruneclope.Mon cœur tressaille en voyant le nom de Tripp apparaître sur l’écran de
montéléphone.C’estlatroisièmefoismaintenant.Çaneprésageriendebon…Lecœurbattant,jedécroche.—Tripp?Est-cequetoutv…Unevoix,quin’estpascelledeTripp,m’interrompt:—Bonjour,êtes-vousAlex?Jesensmoncœurbattreàtoutrompre,etagrippelebureau.
—Qu’est-cequisepasse,bordel?OùestTripp?La fille à l’autre bout du fil reste silencieuse quelques secondes, ce qui
intensifiemonangoisse.Jegrognedansletéléphone:—Répondez-moi!S’ilvousplaît…—Jesuisdésolée.Votreamievientd’avoirunaccidentdevoiture.Moncœurcessedebattre.Ellecontinue:— J’ai trouvé son téléphone dans la voiture, et j’ai appelé la dernière
personne àqui elle aparlé.Une ambulance laprend en charge aumomentoùnousparlons.Jepensequ’ellepourraitavoirbesoindevous.
—Merde!Je commence à trembler en attrapant mes clés et sors de ma pièce en
courant,letéléphonecontremonoreille.—Envoyez-moilenomdel’hôpitaldanslequelonl’emmène!J’ouvre brusquement la porte du salon et passe devant mon client, sans
prendrelapeinedem’arrêterlorsqu’ilmedemandecequejefais.Jenecessedemedirequejevaispeut-êtreperdreTripp.Etjenepeuxpas
laperdre. Je fais toutceque jepeuxpournepas fondreen larmes.C’estmonpirecauchemar.Jedoislaretrouver.
Moinsd’uneminuteplustard,jereçoisunmessagem’indiquantlenomdel’hôpitaldanslequelellesetrouve.
J’appuiesurl’accélérateuretconduisaussivitequepossible,jusqu’àcequeletraficmeralentisse,pourfinalementm’arrêter.
—Putain,barrez-vousdemonchemin!J’allume mes feux de détresse et klaxonne plusieurs fois, en sachant
pertinemmentquecelanem’aideraenrienàarriverplustôt.Je regarde autour de moi, tente de faire marche arrière, mais d’autres
voituress’entassentderrièremoietmebloquent.Etlà,jecommenceàcraquer.—Y’enamarre…J’ouvremaportière,sautedupick-upetcommenceàcourirenmefaufilant
àtraverslesvoitures.Lesgenscommencentàklaxonneretàmecrierdessusenréalisant que je laisse le pick-up ici,mais jem’en fiche totalement ! Je crois
mêmequejesuispasséau-dessusd’unevoiture…maissanscertitude,cartoutestcommedansunbrouillard.
Je traverse quinze pâtés de maisons en courant, sans m’arrêter pourreprendre mon souffle, même lorsque j’arrive à l’hôpital. Tant pis pour mespoumons ! Tant pis pour la douleur qui brûle ma poitrine ! Tout ce quim’importe,c’estdevoirmafemme.
Jemeprécipiteàl’intérieur,agrippelebureaudel’accueilethurle:—TrippDaniels!Je lutte pour reprendre mon souffle, tandis que la femme entre son nom
dansl’ordinateur.Jecrie,impatient:—Dépêchez-vous!Lafemmelèvelesyeuxdel’écran:—Jesuisdésolée,monsieur.Sonnomn’estpasenregistré ici. J’aivérifié
deuxfois.Jefrappelebureaudupoing,excédé.—Revérifiez!Lafemmedéglutitetmelanceunregardcompatissant.—Jecomprendsvotreinquiétude,monsieur,maisjepeuxvousassurerque
sonnomn’estpasenregistré.Jememetsàpester, etpassemesmains surmonvisage trempéde sueur,
avantderéfléchir.Jemesouviensqu’elledevaitaccompagnerTaraàunrendez-vous,aujourd’hui.
—Pouvez-vousregardersiTaraDanielsaétéadmise?Lafemmehochelatêteetseremetàtaper.— Oui, monsieur. Tara est ici, mais vous devez être de la famille pour
pouvoirluirendrevisite.Quelestvotrenom?—Merde!Jem’arrachelescheveux,carjesaisqueçanevapasmarcher.Maisilfautà
toutprixquej’yaille.Jerépondssèchement:—AlexCarter.Lafemmesourit,etappuiesurunbouton.
—Elleestdanslachambre107.Vouslatrouverezau…Jenelalaissepasfinir,passeprécipitammentlaporte,etcourscommeun
cinglé. Quelqu’un s’arrête de marcher pour me demander de ralentir, mais jel’ignore.
Lorsque j’arrive devant la chambre 107, je m’arrête pour prendre uneprofondeinspiration,passelatêteàtraverslerideau,etvoisTara,assisesursonlit,entrainderegarderlatélé.
Surprise,elleécarquillelesyeuxenmevoyant.—Alex!Commentas-tusuquej’étaislà?Jem’approchedesonlitetprendssamain.—Putain,tuvasbien!OùestTripp?Elleestblessée?Dis-moi!Taramelanceunregardconfus,etserremamain.— Tripp va bien. Elle travaille. On lui a demandé de faire un
remplacement.Lesoulagementmesubmerge,etj’attireTaraversmoipourluifaireleplus
groscâlindetoutesavie.Jelaserresifortquej’aipresquepeurdelablesser,maisellenesemblepasavoirmal.
—Alex…Nousnousdétachonsl’undel’autre,puiselleposesamainsurmonfront.—Est-cequetutesensbien?Jesuissiconfuse…Jesecouelatêteetattrapelachaisederrièremoi,pourlaposerprèsdulit.—Unefemmem’aappeléavecleportabledeTrippetm’aditqu’elleavait
euunaccidentdevoiture,alorsjesuisvenuaussivitequej’aipu.—Mince…Elleadûoubliersonportabledansmavoiture.Daxl’aappelée
quandnousnousrendionsàmonrendez-vous,jel’aidéposéeaubar.Jesouris.— Je suis désolé. Ça ne me fait pas plaisir que tu sois là, mais je suis
carrémentheureuxd’entendrequeTrippvabien!Jemelèveetprendsmontéléphone.—Jevaisl’appelerautravailpourluidirecequit’estarrivé.
—Non!Tarasecouelatête.—Jevaisbien.Ilsveulentjustemefairepasserquelquestestsavantdeme
renvoyerchezmoi.JeneveuxpasqueTripps’inquiète.Jereposemontéléphone,m’assiedsànouveau,etprendsunmagazine.—Qu’est-cequetufais?medemande-t-elle,unpetitsourireauxlèvres.—Jeresteici.Jeposeunejambesursonlitetmemetsàl’aise.—Jenetelaisseraipasseuleici,Tara.Elle me regarde affectueusement, ce qui me donne l’impression d’être
réellementdelafamille.— Tu es quelqu’un de bien, Alex. Je t’aime, comme un membre de ma
famille.Tulesais,n’est-cepas?Jesourisetrefermelemagazine.— Je l’ai compris en voyant que mon nom faisait partie de la liste des
membresdelafamilleautorisésàterendrevisite.Jet’aimeaussi,Tara.Tueslatantequejen’aijamaiseue…
IlsontfaitsubirquelquestestsàTaraetl’ontfinalementlibéréequelquesheuresplustard.Aprèsl’avoirconfortablementinstalléedanssoncanapé,jeluipréparelerepasdemidiqu’ellen’ajamaispumanger,etlalaissesedétendre.
J’airécupéréletéléphonedeTrippàl’hôpital,etl’aifourrédansmapocheavec le mien. C’est si bizarre de vouloir lui parler, mais de savoir que sontéléphoneestavecmoi.Jen’arrivepasàmesouvenird’unefoisoùnousnenoussommespasenvoyédesmessagesautravail.
Ondiraitquemaseuleoptionestd’allerlavoirlà-bas.J’aijustebesoindefaireunarrêtrapideavant.
J’espèresimplementqu’elleestprêtepourmoi.
ChapitreTrente
TRIPP
CommejeregrettedenepasavoirditnonàDaxlorsqu’ilm’ademandédeveniraujourd’hui!J’ailatêteailleurs,et jefaisn’importequoiaveclescommandesdepuisquej’aipassécetteporte:jefaisdemauvaismélangesououbliemêmecomplètementdelespréparer.Jesuisdanstousmesétats,sansparlerdufaitquej’ai oubliémon téléphone dans la voiture de Tara. Ça n’arrive jamais, ce quimontrebiencombienjesuistroublée.
Jen’arrêtepasdevouloiry jeterunœilpourvoir siAlexm’aenvoyéunmessage,maischaquefoisquej’arriveprèsdelacaissepourlerécupérer,jemesouviens qu’il n’est pas là. Je suis peut-être trop perturbée pour raisonnerconvenablement, ou même parler à Alex, mais lire ses messages me calmecommeriend’autreaumonde.
Je sais que nous allons devoir bientôt parler. Il n’y a plus grand-chose àéclaircir,mais je suis terrifiée, à tel point que je ressens une douleur dansmapoitrine.
Lucas et moi, c’est fini ; j’en suis certaine, et ça ne me pose pas deproblème.Nousn’avonsjamaisétéfaitsl’unpourl’autre.Cequim’effraie,c’estlà où Alex et moi sommes. Je n’arrête pas de me repasser cette stupideconversationquej’aipréparéedansmatête,oùjeluiconfessequejesuisfolleamoureusedelui,etilmerépondquenousnepourronsjamaisêtreriendeplusquedesamis.Plusj’ypense,plusçaressembleàlaréalité:uneréalitédontjeneveuxpas.
—Hé!Hé!Daxfaitclaquersesdoigtsdevantmonvisage.—Tuaspréparécettecommande?Concentre-toi,Tripp!Jerépliqued’untonsec:—Jem’encharge,Dax.Va-t’en,tumeperturbes!Je leconduisde l’autrecôtéducomptoir. Ilmeregardedetraversetreste
plantéauboutducomptoirpourm’observerets’assurerquejem’ensors.
Heureusementpourmoi,c’estlecascettefois.Ladernièrechosedontj’aienvie,c’estd’avoirDaxsurledos;çameferaitàcoupsûrtoutrater.
Finalement,uneheureplus tard, lebarestassezcalmepourque jepuissemepermettredeboireunverredesodaetrespireruneminute.
—Coucoumabelle!JeregardeàcôtédemoietsourisàHarley,quisepenchepourmedonner
unpetitcoupdecoude.—Mademoiselle!J’essaie d’agir comme si tout allait bien, mais l’expression sur le visage
d’Harleymelaissepenserqu’elleacomprisquecen’étaitpaslecas.—Jesuisdésolée,mapuce…Elleposesatêtesurmonépaule.—J’aimeraistedirequetoutirabien,maisjesaisquecen’estpascequetu
asenvied’entendre.Jemurmure:—Merci.Aumoins,jet’auraiàmescôtésquandtoutserafini.Harleypoussemonbras.—Oh, arrête ! Tu vasme faire déprimer !Alex n’ira nulle part, je te le
promets…maiscommeje ledisais justeavant,cen’estpascequetuasenvied’entendre…
—Oui…Jenelecroiraipastantqueçaneviendrapasdelui.Jesupposequejelesauraiunefoisquejesortiraidecestupidebar…
Je prends mon verre et m’apprête à y verser à nouveau du soda, quandj’entendsThisYear’sLove,deDavidGray.Ondiraitqueçavientdel’autrecôtédelapièce.
La gorge nouée, je laisse tombermon verre et le regarde se briser àmespieds. Je sais avec certitude que ce n’est pas la radio, parce qu’elle est restéeéteintetoutelajournée.
Le son se rapproche, et subitement, je me retourne et vois Alex avec saguitare,quimarcheversmoi.
Ondirait un rêve, sexy et inavouable, qui devient réalité…avec son jean
déchiré,saguitareetses tatouages.J’aioubliéderespirer,etmoncœurbondithorsdemapoitrinetandisqu’ils’approche.
Tout lemonde autour de nous baisse d’un ton, et regardeAlex poser ungenouàterreetcommenceràchanter:
This year’s love had better last. Heaven knows it’s high time. I’ve beenwaitingonmyowntoolong2…
Des larmescommencent à couler le longdemes joues ; ilme regarde, etsemble être sur le point de pleurer lui-même. Sa mâchoire se contracte, sesmainstremblent,maissesyeuxrestentrivéssurlesmienspendantqu’ilcontinuedechanterdevantlebartoutentier.
Les filles autourdemoi commencent à se rassembler et à sepâmer,maisAlexfaitunsignedetêtepourmedemanderdelerejoindre.
Je force mes pieds à bouger et fais le tour du comptoir. Une fois prèsd’Alex, il se relève, saisit mon visage, et continue de chanter, en cessant dejouer:
Whenyoukissmeonthatmidnightstreet.Sweepmeoffmyfeet3…Enchantant,ilpressesonfrontcontrelemienetessuieleslarmessurmon
visageavecsespouces.Jepleuredeplusbelle;ilfaitpassersaguitaredanssondos,meprenddanssesbras,etnousfaitdanserausondelamusique.
Jemurmurecontresontorse:—Toutcelaestbienréel?Alex…Je n’arrive pas à croire que c’est en train d’arriver. J’ai l’impression que
d’une seconde à l’autre, je vaisme réveiller et réaliser que cemoment parfaitn’était qu’un rêve, que je me trouve en réalité dans ce stupide bar, à espérerqu’Alexsoitlà.
Il chuchote lederniermotde la chanson,puisprendmonvisagedans sesmains et presse ses lèvres contre les miennes. Son baiser est si intense… sidésespéréetavidequejemeurspresqueicimême,danssesbras:ledouxbaiserdelamort.
Sonsouffleeffleuremeslèvreslorsqu’ilseretire.—Je t’aime,Tripp,à telpointquej’aibesoinde toipourrespirer.Jesuis
amoureux de toi depuis le premier jour, et chaque jour passé avec toime fait
t’aimer encoreplus et comprendreque je neveuxplus jamais passer un autrejoursanstoi.Tues,etserastoujourslameilleurechosequimesoitarrivée,jeteprometsdenejamaisl’oublier.J’aibesoindesavoirquetum’aimesaussi.
Ilrelèvemonmentonetmeregardedanslesyeux,avantdemurmurer:—Est-cequetum’aimes?Monregardcherchelesien;jen’arrivepasàparler.Ilm’observe,attendant
une réponse. Mon étreinte sur lui se resserre, et je réussis finalement àm’exprimer.
—Tun’aspasidéeàquelpoint…Jet’aimetellementquejen’arrivepasàrespirer.
Jelèveunemaintremblante.—Jetremble,parcequejen’auraisjamaispenséquecejourviendrait.Tu
esmonmeilleurami,etmonunivers.Jeneveuxpasteperdre.Jenepeuxpasteperdre.J’aibesoindesavoirqueçan’arriverajamais.
Il emmêle sesdoigtsdansmescheveuxet faitbouger soncorpscontre lemien.
—Tunemeperdrasjamais,Tripp.J’aijustebesoindesavoirunechose…Ilmecoupelesouffleenpassantsonpoucesurmalèvreinférieure.— Est-ce que je peux te garder ? Je veux dire, pas seulement pour
aujourd’hui,ouune semaine,ouunmois…J’aibesoinde savoir si jepeux tegarderpourtoujours?J’aibesoinquetusoismonpetitremèdecontreladouleur,pourlerestedemavie.
Ilme surprend en posant un genou à terre, et en sortant une bague de sapoche.
—TrippHazelDaniels,veux-tuêtremafemme?Jeveux t’épouser,et tefairesourirechaquejour,jusqu’àlafin.Jenepeuxpasimaginermaviesanstoi,etjeneveuxabsolumentpasimaginertaviesansmoi.Disoui…
Ilmurmurelesderniersmots,etlà…jemelaissealler.Jem’agenouilledevant luietcouvremabouched’unemainpourétouffer
messanglots.—Oui.Oui,Alex.Millefoisoui!Chaquejour,pourlerestedemavie…
oui.
Je hoche la tête en continu, des larmes inondentmon visage et trempentmontee-shirt.
Jevoisàpeinelabaguequ’Alexpasseàmondoigt,maisjem’enmoque.Elle pourrait provenir d’une tirette, cela n’aurait aucune importance ! Ce quicompte,c’estquejepasselerestedemavieavecmonmeilleurami:monfuturmari.
Les clients du bar applaudissent à tout rompre lorsqu’Alex m’enlace etm’embrasse.JepeuxentendreHarleypleureretsauterdejoieau-dessusdenous.
—Jepeuxterameneràlamaison?Tum’astellementmanqué!Jehochelatêteetrisàtraversmeslarmes.—Oui,s’ilteplaît!Ilfautquejesorted’ici!—Bien.Alex me pose sur mes pieds et aspire ma lèvre inférieure, la mordille
malicieusement,avantdelarelâcher.—Parcequej’aihuitjoursàrattraperavecmafiancée.Ilsouritlargement.—Bonsang…j’aimelafaçondontçasonne!Je lance mes bras autour de lui et l’embrasse si fougueusement qu’il
manquede tomberenarrière, sur le comptoir. Il empoignemanuqueet souritlorsquenouscessonsdenousembrasser.
—Putain,bébé!Maintenant,j’aivraimenthâtederentreràlamaison!Harley se jette surmoi etme prend dans ses bras dès qu’elle réalise que
c’estpossible.—Jelesavais!Ellepousseuncriperçant.—Jelesavais!Maintenant,sauvez-vous!Iln’yaplusgrandmonde,Dax
peutallersefairefoutre!Jeluidis,pleinedereconnaissance:—Jet’aimeHarley,merci!Alexattrapemanuqueetm’embrasse longuement,puisprendmamainet
nousdirigeverslasortie.
Je n’arrête pas de sourire en voyant nos mains entrelacées. Ça paraîttellementnormal,naturel.
—Moiaussi,j’aimeça,meditAlexenlevantnosmainspourembrasserlamienne.Alorstuferaisbiendet’yhabituer:chaqueputaindejour!Jesuistonhomme,etjeteprometsdeteleprouverdetouteslesfaçonspossibles.
—Tuesparfait,Alex.Sérieusement,parfait!Ilmeplaquecontresonpick-upetécartemesjambesavecsacuisse,pour
quejelachevauche.—Jenelesuisqu’avectoi,bébé!Ilm’embrassetendrement,puiss’arrêteetsouritcontremeslèvres.—Jet’aime,petitebombe.Je gémis lorsqu’il pousse plus loin sa cuisse entre mes jambes, haletant
contremeslèvres.—Jet’aime.Jepenchematêteenarrière.—Tellement.Alexretiresacuisseetsourit.—Jevaisadorerentendreçajusqu’àlafindemesjours!Ilmordillesalèvred’unefaçonprovocante.— Je veux te ramener à la maison, mais nous devons faire un arrêt
auparavant.Jet’expliqueraisurlechemin.Ilempoignemesfesses,m’aideàmonterdanssonpick-upets’installeàla
placeduconducteur.Ildémarre,etmetendmontéléphone.—TudevraisappelerTaraetluidirequetuarrives.Jedéglutisavecdifficulté,inquiètequequelquechosedegravesoitarrivé;
maisconnaissantAlex,ilauraitflippéencoreplusquemoisiçaavaitétélecas.Çamecalmeinstantanément,etjecomprendsquetoutirabien.
Alexfaittoujoursensortequetoutaillebien,etmaintenant,j’ailachancede lui montrer que ce sera le cas, pour le reste de notre vie. Tripp Carter…J’aimelafaçondontçasonne,etjenepourraisjamaisimaginerporterunautrenom.
ChapitreTrenteetUn
ALEX
Huitmoisplustard…Aujourd’hui, c’estmon anniversaire, et je n’ai qu’une envie : partir du salon,loinde ces chieursd’Aceet deStyles, et passer lanuit avecma femme.Mondernierrendez-vousdelajournéevientdes’achever,etjedoisadmettrequej’aivoulumedépêcher,enprenant toutdemêmesoindenepasbâcler le tatouageque j’ai commencé sur le dos de James. Il faut dire qu’il n’a pas choisi lemeilleurjourpourfixerunrendez-vous.
—Ehbien,lehérosdujourestpresséaujourd’huiouquoi?Styless’assiedsur lebureaud’unbond,etmeregardeenfilermavesteen
cuir.—D’ailleurs,oùvas-tu?Tun’asplusderendez-vousaujourd’hui?Jeluisourisencherchantmesclés.—AuMonty. Je vais rejoindreTripp,Lyric etMemphis pour dîner, et je
ramènemafemmeàlamaisonpourladorloter.J’aiannulémondernierrendez-vous.
Jefaistournermesclésautourdemondoigt.—Cettefemmeestamoureusedemoi,monvieux.Jesuisl’hommeleplus
heureuxdumonde!Donc,oui…jesuispressé.Lerestepeutattendre!Stylescroiselesbrassursontorseetjetteuncoupd’œilàAce,quivientde
passerlatêteparlaporte.Ilcrie,avantdeclaquerlaporteetdedisparaître:—Joyeuxanniversaire,connard!Jemeretourne,prêtàpartir,enfaisantunsignedetêteàStyles.—J’yvais,mec.DisàAced’allersefairefoutre,etbonnejournée!—D’accord,mon vieux. Régale-toi ! Je crève de faim et il n’y a rien à
boufferici…Jemangeraisbienunbongrosburger,bienjuteux!Ça,ouunedeces poulettes qui passent cette porte – il faut dire que c’est plutôt rare cesdernierstemps,puisquetuasdécidédetoutesleseffrayeravectonalliance!
—Ouais…Jehochelatêteetatteinslaporte.—Bonnechance,vieux!Je me précipite dehors avant que Styles me retienne plus longtemps ; je
coursjusqu’àmonpick-up,etsauteàl’intérieurpourallerauMonty.Çafaithuitmoisquej’aidemandéàTrippdem’épouser,ettroismoisque
jepeuxenfinl’appeler«mafemme».Toutachangédepuiscejour,etpourrienaumondejeneretourneraisàmonanciennevie.
StylesetAcesontpeut-êtredéçuspar lemanquedefillesausalondepuisquejeportecettebague,maisjen’aijamaisétéaussiheureuxdetoutemavie,etjem’assuredeleleurfairesavoirchaquejour,quandcestrouducsseplaignentetsemorfondent.
Depuis que nous sommes mariés, Tripp et moi cherchons à acheter unemaison ensemble ; nous sommes censés avoir une réponse d’ici peu. J’espèrequeTrippauradebonnesnouvellespourmoiaudîner,ceseraitunanniversaireparfait!
Jemegaredevant leMontyetsautepratiquementdupick-upavantmêmed’avoirenlevélesclés.Septheuressesontécouléesdepuisladernièrefoisquej’aigoûtéleslèvresdeTripp,etàcetinstantprécis,c’estlaseulechosequej’aienviedemanger.
Lorsquej’entre,jerepèreTrippassiseàunetable,enfacedemonfrèreetdeLyric.Memphismeremarquelepremier,siffleetcrie:
—Parici,leroidelafête!Je vois Tripp faire tourner sa bague sur son doigt, mais elle s’arrête
brusquementetbonditpourmedonnerunbaiser.—Joyeuxanniversaire,tombeur!Jesaisissonvisageetl’embrassegoulûmenttandisqu’elleserassied.—Ahnon,jenecroispas,bébé!Jefaiscourirmonpoucesurseslèvres,etmordillelesmiennes.—Jen’aipasgoûtécesdouceslèvresdetoutelajournée.Viensici!Ellesouritcontremabouche,etjel’embrassepourlatroisièmefois.
—Toiaussitum’asmanqué,souffle-t-elle,d’unaircomplice.—Bon anniversaire,mon beau !me dit joyeusement Lyric lorsque nous
nousasseyons.Tuasl’airenforme!—Merci,frangine!Jeluifaisunclind’œiletprendslamaindeTripp,quej’embrasse.—Vousavezchoisi?Jesaisdéjàcequejeveux,etjemeursdefaim!Tout le monde est prêt, et Memphis fait signe à la serveuse. Nous
commandonset savouronsnosplatsennous taquinantetennous rappelantdubonvieuxtemps.C’estvraimentça,unefamille.Cesentiment…Cettefaçondepouvoir être libre, d’aimer être ensemble : c’est ça, vivre, et je ne peux pasimaginerlefaireavecquelqu’und’autrequeTripp.
—Jen’ai plus faim, dis-je, enme calant dansma chaise et en caressantmonventre.
La porte s’ouvre ; je jette un œil et aperçois Tara et son compagnon,Charles,tenantuneboîteàgâteauxdesamainlibre.
Ellecrie:—Joyeuxanniversaire!Quiveutdugâteau?Toutsourire,jemelèveetembrasseTarasurlajoue,puisprendslegâteau
qu’elletientetleposesurlatable.—MerciTara.Tul’asfaitpourmoi?Elleacquiesce.—Oui,etTrippm’aaidée.Tuasintérêtàl’aimer!—Danscecas,jevaisl’adorer!JehochelatêteendirectiondeCharlesetl’aideàrapprocherunetabledela
nôtre.Memphis coupe legâteau, et nousplongeons tousunemaindans laboîte
pournousservir.—Joyeuxanniversaire,bébé…Trippglisseunecarted’anniversairedevantmoi,maislaissesamaindessus.
—Avantquetul’ouvres,jedoist’annoncerquelquechose.Jepassemamainderrièresoncou,etl’attirecontremoi.—Lamaison?Nousl’avons?Ellehochelatêteetjelaserrecontremoienl’embrassantlonguement.—Nousaurons laclé lasemaineprochaine.Toutvachanger,Alex.Tues
certaind’êtreprêt?Jesourisetposemonfrontcontrelesien.—Avectoi…oui.Jesuisprêtdepuistoujours.—Bien.Ellesourit.—Ouvre-lamaintenant.Toutlemondeautourdelatablemeregardeprendrel’enveloppeetl’ouvrir.
Je sors la carte et l’examine : on dirait un dessin d’enfant : « Joyeuxanniversaire,papa!»
Moncœurs’arrêteenvoyantlevisagedeTrippsecouvrirdelarmes.—Qu’est-cequec’est?—Lapremièrecarted’anniversairedetonenfant.Jemelèveenrenversantpresquelatable.—C’estsérieux?Nousallonsavoirunenfant?Tripphochelatêteetcouvresabouchedesesdeuxmains.—Merdealors!J’attrapelamaindeTrippetlafaisselever.—Jet’aime!Jet’aimetellement,bébé!C’estdeloinleplusbeaujourde
mavie–endehorsdujouroùtuesdevenuemafemme.Tuvasêtrelamèredemonenfant.Nousallonsfaireçaensemble!
Lesfillespleurenttoutesdejoie;MemphisetCharlesmetapenttousdeuxdansledosetmefélicitent.
— Je t’aime aussi. Je suis si heureuse ! Je n’aurais voulu le faire avecpersonned’autre!
Ellerejettelatêteenarrièreetrit,tandisquejemebaisseetembrasseson
ventre,puissaisissonvisageetdéposeunbaisersurseslèvres.—Jelesaisdepuisunesemaine.Tusaiscombienc’étaitdifficiled’attendre
jusqu’àaujourd’huipourteledire?Jesecouelatêteetemmêlemesdoigtsdanssescheveux.—J’aitellementhâtedeconstruireunefamilleavectoi.Notrebébévaavoir
lesmeilleursparentsdumonde.Tulesais,n’est-cepas?Tripp hoche la tête et m’embrasse une dernière fois avant que les filles
l’emmènentetcommencentàparlerd’unevoixaiguë.—Félicitations,monvieux!Memphism’enlace.—Jesuissifierdetoi,petitfrère!Jet’aime.Vousalleztouslesdeuxêtre
debonsparents.—Merci,frangin!Moiaussijet’aime.J’agrippesonépaulelorsquenousnousdétachons.—Ettuserasuntrèsbononcle!Jen’aiplusqu’àespérerquemonenfant
neteressemblepas!Il sourit et passeunbras autourdeLyric ; j’enprofite pour récupérerma
femme.—Jet’aimeplusquejamais,etjeseraisprêtàabandonnertoutcequej’ai
pourm’assurerquenotreenfantet toinemanquezderien.Tu lesais,n’est-cepas?
Tripp m’attire contre elle, aussi étroitement que possible, et cache sonvisagedansmoncou.
—Jesaisquetuleferais,etjeseraisprêteàlefairemoiaussi.Elleembrassemoncou.—Jet’aime.J’aimecettefemmedepuisl’âgedehuitans,etjel’aimerai,ainsiquenotre
enfant,jusqu’aujourdemamort.C’estunepromessequejepeuxtenir…
Àproposdel’Auteur
Victoria Ashley a grandi à Rockford dans l’Illinois et a une passion pour lalecturedepuisaussilongtempsqu’ellepeuts’ensouvenir.Aprèsavoirtrouvéuneapplication de lecture qui permettait aux lecteurs de télécharger leurs propreshistoires,elles’yestessayéeetl’écritureestdevenuesapassion.Rien n’est meilleur pour elle qu’un bon livre romantique avec des mauvaisgarçons tatouésqui sont tout simplement trèsmalcomprisetellen’apaspeurd’êtresurpriseàpleureraucoursd’unebonnelecture.Quandellenelitpasoun’écritpassurlesmauvaisgarçons,vouspouvezlatrouverentrainderegardersesémissionspréféréestellesqueSonsOfAnarchy,DexteretTrueBlood.Vouspouvezlacontacter:Facebook:VictoriaAshleyAuteuretVictoriaAshley-AuthorGoodreads:VictoriaAshleyTwitter:@VictoriaAuthor.
Résumé
Tentant,tatoué,ettrèsaddictif.Alexesttoutçaetbienplusencore…
J’aifaitbeaucoupd’erreurs,certainesdontjenesuispasfier,etd’autresquiontdéfinitivementlaisséunetraceàlafoisphysiqueetmentale.
Jesuisdevenusolitaire ; jemesuisperdudansmonesprit torturéet,en findecompte,celam’alaissébousilléetincapabledemebattre–oudumoinsdegagner.Cettevieestterminéepourmoietjesuispasséàautrechose.
CelafaitsixmoisquejetravailleauBlueetdéjà,jesuisleplusrecherchéetdésirédestatoueurs.Lamajoritédemaclientèleestféminine.
Elles viennent au salon, finissent dans mon lit et nous sommes tous satisfaits. C’est monéchappatoiredepuisquej’aiarrêtédemebattre.C’estdevenule«nouveaumoi».
MaislorsqueTrippréapparaîtdansmavie,jenepeuxpasnierlefaitquejeferaistoutpourcettefille.
Alors, quand elle me demande d’emménager avec elle et son « petit-ami » – notre autre amid’enfance – je nem’attendais pas à ce que les choses deviennent si compliquées et tordues que je meretrouveraiàêtredeplusenplusattiréparelleàchaquesecondequipasseetavoirenviedelaprotégerdetoutcequin’estpasmoi.
J’ai fait tellement d’efforts au cours des années pour réprimermes sentiments à son égard,maisquandjedécouvrequ’elleetLucasontunerelation«ouverte»,jeressensl’envied’arracherlecœurdelapoitrinedeLucas–dedétruirecequiluipermetderespirer.
Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’était que Lucas me demande un truc comme ça. Qu’il medemandedefairelaseulechosequej’aisecrètementdésiréedepuisquejesuisassezgrandpoursavoircequ’estledésir.Lasecondechoseàlaquellejenem’attendaispas,cefutdevoirledésirdanslesyeuxdeTripplorsqu’ill’ademandé.
Unenuitdepassionpourraitchangernosviesàjamais.
Jen’aijamaisditsic’estunebonnechosenonplus…
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Notes
[←1]«Come»enanglais,signifieàlafois«venir»et«jouir».
[←2]Cetamour-làferaitbiendedurer.Dieusaitqu'ilenestgrandtemps.Etj'aiattenduseultrop
longtemps.
[←3]Quandtum'embrasses,danscetteruelanuit,tumefaisperdrelatête…