prehistoric metallurgy

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editions monique mergoil Monographies 5 Marie-Chantal Frere-Saufot (dir.) Paleometallurgie des cuivres Actes du colloque de Bourg-en-Bresse et Beaune, 1 7-1 8 oct. 1997

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Archaeology

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Page 1: Prehistoric metallurgy

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editions monique mergoil

Monographies 5

Marie-Chantal Frere-Saufot (dir.)

Paleometallurgiedes cuivres

Actes du colloque deBourg-en-Bresse et Beaune,

17-1 8 oct. 1997

Page 2: Prehistoric metallurgy

Monographies 14·~'/U4~~r,;u,,,,

5

Collection dirigee parMichel Feugere

Page 3: Prehistoric metallurgy

SOUS la direction deM.-Ch. Frere-Sautot

Paleometallurgie des cuivresActes du colloque de Bourg-en-Bresse et Beaune

17-18 octobre 1997

Preface de I.-P. Millotte

editions monique mergoilmontagnac

1998

Page 4: Prehistoric metallurgy

Tous droits reserves© 1998

Editions Monique MergoilBP 10

F - 34530 Montagnac

Diffusion, distribution, vente par correspondance :Librairie Archeologique

BP 10 F - 34530 Montagnactel. (33) 04 67 24 02 48; fax (33) 04 67 24 14 39

ISBN: 2-907303-19-8ISSN : 1278-3846

Aucune partie de cet ouvrage ne peut etre reproduitesous quelque forme que ce soit (photocopie, scanner ou autre)

sans I'autorisation expresse des Editions Monique Mergoil.

Logo de la collection:toumeur celtique sur bronze (dessin F-J. Dewald)(avec l'aimable autorisation du Prof. A. Haffner)

Texte : auteursSaisie, illustrations: idem

Redaction: M.-C. Frere-SautotMaquette : L. Bourguignon, I. Ortega i Cordellat

Relecture : Fr. TboulucCouverture: Editions Monique Mergoil

Impression numerique : Pierron2a, rue Gutenberg, BP 90227

57202 Sarreguemines

Page 5: Prehistoric metallurgy

Preface

La Prehistoire, au sens large du tenne, repose avanttout sur I'etude des vestiges materiels. La decouverte deces demiers, apporte au iiI des ans, des infonnations nou­velles qui permettent aux chercheurs de mieux apprehen­der la vie et I'evolution des societes sans ecriture.

Jadis, la mise au jour d'un site archeologique quel­conque ou d'un instrument retrouve par hasard, reposaitsur la prospection plus ou moins heureuse d'une regiondetenninee, entreprise menee souvent intuitivement pardes savants passionnes, mais aussi par des travaux de tomenature imposant un changement de methode. Des moyensconsiderables sont mis en oeuvre pour detecter les traceslaissees par I'homme de la Pre- et Protohistoire. Tracesinfimes, parfois, mais qui peuvent se reveler riches d' en­seignement.

Cependant, Ie hasard joue encore un rOle importantdans cette affaire. L'exemple de Geovressiat merite atten­tion. Qui sou~onnait l'existence d'une implantationdatant du debut des Ages des Metaux, dans un vallonperdu du Jura meridional ? Sans la construction d'uneautoroute, ces anciens artisans metallurgistes risquaient dedemeurer it jamais inconnus !. Mais de ces vestiges exhu­mes et peu evocateurs au demeurant, les specialistes espe­rent obtenir Ie maximum de renseignements, qu'il s'agissedes structures des habitats, de la confection des objetsrecueillis par exemple, sans oublier les indispensablesdatations. D' ou la necessite d'utiliser des methodes scien­tifiques, des procedes sophistiques, inconnus des archeo­logues de jadis. Geologues, pedologues, geographes etcartographes sont appeles it la rescousse avec les palyno­logues et paleobotanistes, pour essayer de reconstituer

I' ecologie du milieu dans lequel vecurent ces lointainsancetres.

Tous ces resultats, il va falloir, sous peine d'oubli, lespublier it bref delai. Si dans Ie passe, les prehistoriens secontenterent de decrire au mieux les objets decouverts etles sites fouilles, ils veulent it present rechercher Ie pour­quoi et Ie comment qui fa\;onnerent civilisations et cul­tures. A I'image des sciences exactes, ils recourent it destheories et dans ces perspectives, se developpe uneapproche de plus en plus multidisciplinaire.

Toutes ces demarches multivariees, ces mises envaleur «systemiques» coiltent fort cher et releguent aumagasin des curiositllS, I'amateurisme de jadis. On appre­ciera it leur juste valeur l' aide precieuse apportee dans cedomaine et it divers degres -fouilles et publications- parles amenageurs, en I'occurrence la Societe des AutoroutesParis-Rhin-Rh6ne. Pour Ie site de Geovreissiat, l'effortfinancier est consenti de bout en bout, de I' ouverture duchantier it sa publication, en passant par des etapes neces­saires, comme les etudes metallographiques, une discipli­ne en plein developpement depuis une vingtaine d'annees.De plus des reunions fructueuses, comme Ie Colloque deBourg-en-Bresse et de Beaune, provoquent de fructueusesconfrontations, dans une ambiance conviviale et intema­tionale. Un grand rnerci aux organisaleurs de cette entre­prise rnenee it bien grace au concours de collaborateurscornpetents et devoues, qui donnent un bon exernple itsmYre.

J.-P. MillotteBeaune, Ie 18110/97

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Avertissement

La construction de I'autoroute A 404 est une nouvelleoccasion de reconcilier I'histoire de demain - celie d'undeveloppement economique etaye sur une infrastructurede communication moderne et puissante (An 20(0) - avecI'histoire d'hier - la decouverte exceptionnelle du villagecampaniforrne de Geovreissiat (2000 avo J.C.) -.

A 404 est une autoroute de 21 km construite par laSAPRR et Ie Departement de I'AIN. Elle raccorde depuisIe 29 novembre 1997 Ie bassin industriel d'Oyonnax (val­lee de la Plasmrgie) a I'A 40, axe international desservanta I'est Geneve, Ie Mont-Blanc, I'Italie et I'EuropeCentrale et a I'ouest : Lyon et !'Europe du Sud par l'A 42et Paris et l'Europe du Nord par I'A 6, et bientot I'A 39.

L'autoroute A 404 constitue aussi un symbole du rOleeconomique des infrastrucmres.

La correspondance entre les activites de ce bassin, hieret aujourd'hui, apparait particulierement symbolique :

- aujourd'hui : l'activite d'Oyonnax, la vallee de laPlasturgie, est typique de la vie contemporaine ou Ie plas­tique est panout present,

- hier : I'activite de Geovreissiat, autour de la cera­mique campaniforme et du travail du cuivre.

Avec des yeux de naif, n'imagine-t-on pas assez bien latimbale campaniforme d'alors comme Ie gobelet plastiqued'aujourd'hui?

Plus generalement, on reconnait Ie role que jouentaujourd'hui les autoroutes dans la construction de I'Eu­ropel. Quel meilleur symbole que celui du campaniforrnequi, il y a 4000 ans, temoignait d'une sorte de premiereculmre europeenne, de l'Oder au Portugal, du Danemarkau Maghreb?

Au titre des rapprochements plus concrets, je souhaiteciter, pour m'en feliciter, la collaboration entre : lesarcheologues du site, sous la direction de Georges Vichers(SRA) et de Philippe Henon (AFAN), et les autoroutiers,au premier rang desquels J.-P. Peyronnet, Directeur de laConstruction de la SAPRR et Jacques Martin, deScetauroute, chef du projet.

TIs representent deux metiers, deux modes de faire onne peut plus differents. TIs se sont accordes. TIs ont montreque Ie scraper et la brosse a dents pouvaient efficacementcollaborer. Qu'ils en soient felicites.

Je rappelle que la SAPRR a cree I'Archeodrome aBeaune, il y a 20 ans, et I'APAB (Association pour la

. Promotion de l'Archeologie de la Bourgogne) qui asso­cient a Beaune une activite de recherche en archeologieexperimentale et de demonstration, a la vie economiquepropre d'une grande aire autoroutiere.

C'est pourquoi il faut saluer Ie travail des archeologuesexperimentateurs de Beaune sous la conduite de M.-C.Frere-Sautot, Directeur de I'APAB et, pour la metallurgiedu cuivre, Ie travail dirige depuis pres de dix ans parJacques Happ, en relation avec les nombreux chercheursde toute I'Europe reunis au colloque.

Vne importance particuliere s'attache a la diffusion desresultats des recherches.

A cote des actes du colloque, cette diffusion a pris desformes vulgarisees (et ceci n'est pas pejoratiJ) : avec,d'une part, une exposition qui a ete inauguree sur Ie sitedu colloque, presentee aBron, et, d'autre part, Ie numerohors serie qu'a publie la revue Archeologia sur «Geovreis­siat et Ie Campaniforme».

Je sais que des debats agitent les milieux des fouillespreventives et les cercles scientifiques qui s'interessent aleurs travaux.

Qu'il me soit permis de faire appel a "I'experimenta­tion" pour temoigner, a partir de ce qui s'est fait sur Ie ter­rain a Geovreissiat, de I'efficacite de la collaboration entreArcheologues et Amenageurs.

C. Dargent*Beaune, Ie 18fl0/97

• Directeur General Adjnint de 10 Societe des Autoroutes PARIS-RHIN-RHONE

11 lA. Winghart «L'Eurnpe des Autnrnutes.., Paris, PUF, 1997.

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Avant - propos

Les hommes de la prehistoire changeraient la pierre enoutils ; ceux qui suivent changent les pierres en un autremateriau, un materiau ductile, fusible qui peut emprunterde multiples formes : c'est la magie de la metallurgie. Lerituel de la transformation est beaucoup plus puissant pour1'imaginaire que celui de l'artisan de la pierre, non seule­ment parce qu'il fait intervenir Ie feu, mais aussi parcequ'il cbange la nature de la matiere: .. il y a ceci de com­mun entre Ie fondeur, Ie forgeron et l'alchimiste, que toustrois revendiquent une experience magico-religieuse dansleur rapports avec la substance : cette experience est leurmonopole et Ie secret s'en transmet dans les rites initia­tiques des metiers ", ecrit Mircea Eliade dans" Forgeronset Alchimistes ", 1997, Champs, Flarnmarion. Le Dieu dela Bible fabrique 1'homme dans un morceau d'argile, Ieforgeron de l'Antiquite obtient une epee a partir d'un vul­gaire caillou : voila 1'image du pouvoir, Ie mythe de latransformation, 1'approche alchimique de la Nature. VoiciIe sacre qui procede d'une technique, voici 1'aube destemps modernes. A I'opposition chasseurs nomades I agri­culteurs sedentaires, repond aussi la distinction entre deuxoperateurs techniques differents, celui qui modele, fayon­ne, du tailleur de silex, ou meme du potier, et celui quiopere une mutation du propre ou metallurgiste. Le chal­cholithique, c'est en quelque sorte I'avenement des scien­ces, la chimie en particulier et des valeurs culturelles lieesa la production, c'est-a-dire les composants du mondemoderne. A travers la connaissance de la Nature et sonpouvoir sur elle, 1'homme impose sa puissance ou ce qu'ilcroit telle. Voila pourquoi celte longue introduction sur Iesens second des premieres metallurgies, celie du cuivreentre autres : on y peut trouver tant d'elements qui expli­quent les developpements materiels des societes depuisquelques millenaires, que son importance ne peut pasnous echapper. Et ce n'est peut-etre pas totalement un ha­sard, si lors de ces joumees, l'ordre des conferences attri­bue a E. Chernyck la possibilite d'intervenir en premier,lui qui nous presentait un site minier ou certains puits, aulieu d'etre devolus a la simple extraction de la matiere,semblent avoir eu un caractere de sanctuaire ! C'est au mi­lieu de toutes ces conferences tres documentees et souventtres techniques, l'alIusion la plus claire au sens profond dutravail du metal, et I' introduction de ce colloque m' a paruetre Ie lieu pour rappeler I'ordre semantique et la dimen­sion semiologique du sujet traite.

Mais en deya des implications mythiques ou reli­gieuses, ou des repercussions sur I'imaginaire des collec­tivites, en deya aussi des effets sur la structuration dessocietes avec la concentration des biens entre les mainsdes plus puissants, la metallurgie est aussi 1'indice d'un

changement technique profond, donc d' une modificationessentielle des concepts de fabrication. Dommage que sonavenement precede de quelques millenaires ceIui de1'ecriture, car a n'en pas douter, nous pourrions recon­naitre alors les premiers mots qui designent l'or ou Iecuivre, Ie minerai et Ie metal, Ie four et Ie creuset. Et lesvariations de signification, les differences de mots nousdocumenteraient sans doute plus abondamment que lesmaigres elements archeologiques que nous identifions surles premiers gestes des mineurs ou des fondeurs. lis nouspermettraient d' apprecier les differenciations faites entreles minerais, Ie cuivre natif, les alliages el les operationssuccessives indispensables it I' obtention du metal. Au lieude cela, quelques perles et quelques alenes eparpilleesentre la Turquie et Ie Proche-Orient sont les premiersindices d'un savoir. Le mystere n'en est que plus passion­nant. .. Mais peut-etre ne faudra-t-il pas negliger un jourune etude appropriee des textes .. pre-classiques " pourlenter de discerner les principaux concepts se rapportant itla metallurgie.

Car la linerature archeologique colporte depuis bienlongtemps deja un schema toul etabli : exploitation ducuivre natif, en premier, utilisation des carbonates commeminerais pour les plus anciennes reductions, puis tresrecemment autour du Bronze final des chalcopyrites enfinalliages a I' arsenic, puis it I' etain pour les grandes pro­ductions de Bronze, avec pour nos regions d'EuropeOccidentale, cette fameuse .. route de l'etain " qui suppo­se de grands centres de commerce, sans que I'on ail pourautant retrouve a l'appui de cette these les !ingots duditmetal ... Si I'on convient aujourd'hui que les premiersgrands ensembles d'objets" en bronze" sonl en cuivre etnon Ie resultat d'un alliage intentionnel, il reste encorebien des idees reyues a remettre en question. Et quand onevoque Ie caractere balbutiant d'une technologie mal mai­trisee, produisant de tous petits objets aux VIe el Vc mille­naires au Proche Orient, comment doit-on interpreterI' enorme production vers 4 500 avant J.C., qui a permis decouler a cire perdue plus de 400 objets retrouves en Israel,pres de la Mer Morte, a Nahal Mishmach ? n faudra sansdoute encore bien du temps et de nouvelles decouvertespour saisir dans 1'espace et dans Ie temps queUes furentles grandes etapes du developpement de celte metallurgie.

Or, face a I'importance des questions qu'elle induit a lafois pour les societes et leur niveau technique, nous ne dis­posons actuellement que du hasard des decouvertesarcheologiques.

Dans I' ordre de la connaissance, la subtile constitutiond'un savoir derive d'abord d'un melange d'imaginaire et

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d'observation : puis vient l'etape experimentale. Dans Iedomaine des technologies anciennes, elle est tout a faitrecente. Plus encore pour ce qui conceme Ie domaine dela reduction des minerais et de la fusion des metaux.Theorique en laboratoire, elle se nourrit des observationsde la fouille pour passer 11 l'ordre de la reproduction qua­litative, puis peut-etre un jour, quantitative. Mais lesHommes des Ages des Metaux ont largemem explore lesfilons qu'ils ont decouvert et I'utilisation de «mineraisarcheologiques» reste bien problematique en ce quiconcerne I'approvisionnement, meme lorsqu'on identifiel'exploitation d'une mine chalcolitique ou du BronzeAncien ... n convient de rendre hommage 11 Jacques Hoffqui a pris Ie risque de se mesurer 11 ce probleme des 1983apres un itineraire personnel qui l'avait conduit de I'etudede la metallurgie 11 la fonderie et a son application dans Iedomaine artistique : une premiere rencontre avec la metal­lurgie gallo-romaine et la reproduction des statuettes dusite de Mlilain en 1977 est a l'origine de cette demarche.L' Archeodrome qui commen\=a en 198011 developper unsecteur d' activite dans la recherche en ArcheologieExperimentale fut Ie lieu de cette etude et de ses develop­pements. Le colloque d'archeologie experimentale pluri­disciplinaire en 1986 ne fournissait pas encore un cadresuffisant 11 l'expression ecrite de ces tentatives.

Dne autre opportunite vint se greffer sur ces travaux.L' Archeodrome cree en 1978 par la Societe des Auto­routes Paris-Rhin-Rhone restait Ie lieu privilegie de la pre­sentation du patrimoine archeologique "reconstitue". Lasociete par ailleurs en prise avec les grands travaux deconstruction autoroutiers, se trouvait en prise directe avecdes decouvertes archeologiques de sauvetage. En 1993,sur la trace de l'actuelle liaison Nantua Oyonnax, Ie sitede Geovreisset «Derriere Ie Chateau» s'avererait etreexceptionnel: on doit 11 la vigilance de G. Vicherd du SRARhone-Alpes et 11 la qualite de Philippe Henon, fouilleur aI' AFAN et responsable du site avec une equipe d'une par­ticuliere competence, l'exploration systematique de cesite. n s'agit d'un habitat organise de la periode chalcoli­tique en contexte campaniforme.

Les caracteristiques temporelles colncidant avec I'ave­nement de la metallurgie du cuivre en Europe Occiden­tale, les criteres rassembles se retrouvaient pour organiserun double evenement : la SAPPR l'a compris immediate­ment en organisant cette rencontre sur la metallurgie ducuivre et Ie site en question. Meme si Geovreisset n'a livreque des temoignages tres parcellaires de la productiond'objets en cuivre, et si les fouilles de la mine de Ca­brieres et leur exploitation par Paul Ambert, Directeur derecherches au CNRS ne representent aucun lien logiquedans I'histoire avec ce site d'habitat, ce sont 111 deux pola-

rites essentielles qui ont favorise I'organisation de cettereunion. Car depuis plusieurs annees deja la collaborationentre J. Happ et P. Ambert fut Ie m!.:ud Ie plus fort et l'oc­casion la plus riche de mettre en evidence les schemasoperatoires d'une metallurgie chalcolitique. D'autresperspectives s' offrent aux recherches de demain : nuldoute que les decouvertes a venir de Saint Veran, la colla­boration entre J. Briand et les travaux de l'Universite dePorto, les liens etablis avec les savants britanniques, espa­gools, italiens, irlandais, russes, etc... seront I'occasion derenouveler et d'enrichir la reflexion. Sans compter qu'ilreste tout un territoire d'observation avec des pays commela Turquie, La Syrie, Israel, la Jordanie, l'Iran, etc ... Maisavoir reussi 11 creer aussi un groupe de travail internationalest sans aucun doute Ie premier stade, mais Ie plus impor­tant de nos objectifs.

Le second etait de publier les actes de ce colloque et deles publier rapidemenl, afin de laisser place 11 de nouvellesidees. n importe aujourd'bui de rassembler Ie maximumd'informations sur toutes les observations de terrain quipeuvent de pres ou de loin apporter des elements deconnaissance sur les operations de la metallurgie descuivres : parois de fours, scories, creuset, aire de grillage,tuyeres, analyses d'objets, tout peut concourir a ameliorerla reconstitution tecbnologique.

Et au dela du simple geste de I'operateur et de sa capa­cite a fournir du metal, nous savons bien que c'est tout Iefondement d'un systeme economique et d'un concept deproduction qui reste a mettre en evidence: nous en som·mes encore bien loin, limites a emettre de freles hypo­theses a partir de quelques rares gisements connus enEurope Occidentale et qui n'auront certes pas ete suffi­sants pour approvisionner la production pendant plus detrois millenaires. Tout ou presque tout reste a decouvrir, etc'est bien Ie cote Ie plus exaltant de cette initiative.

n faut remercier, avant de laissser la parole aux «gensde I'art», I'organisateur, la SAPPR et I' APAB a traversI'interet eclaire de Ch. Dargent, DGA, humaniste ethomme de culture, J.-P. Millotte dont on connait toute lacompetence et tous ceux qui suivent depuis longtemps cestravaux comme P. Ambert, J. Briard, C. Strahm et tous noscollegues de France et de l'etranger: qu'ils veuillent bientrouver ici, comme tous les organisateurs et participants ace colloque, la Mairie de Bourg, Ie Musee de Bourg en lapersonne de M. F. Poiret et M. D. Niviere , la DRACRhone-Alpes et I'Archeodrome de Bourgogne, l'expres­sion d'une vraie reconnaissance.

Marie-Chantal Frere-SautotBeaune, Ie 18/10/97

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Presentation du colloque

Le colloque Cuivre 1997 a permis de souligner lesactions nouvelles menees dans la zone atlantique euro­peenne. W.O. Brien a souligne I'apport majeur de la minede Ross Island a Killerney, compte de Kerry dans Jametallurgie campaniforme de I'Irlande, revelant destraces d'extraction et de traitement du cuivre vers 2400­2200 avant J.C. Pour la zone atlantique fran~aise onretiendra les reflexions de J. Roussot-Larroque sur Ie rOlesocial du metal dans les societes artenaciennes et campa­niformes du Sud-Ouest de la France. Dans un premierstage, or et cuivre apparaissent comme des elements deprestige servant a affirmer Ie pouvoir des elites diri­geantes. Ce n'est qu'a la phase du Chalcolithique-Bronzeancien que Ie metal devient essentiellement Ie materiaudestine a I'usage quotidien. nse pose aussi Ie probleme dela grande masse des haches plates se surimposant inde­pendamment des structures sociales.

De nombreux travaux ont renove la connaissance de lametallurgie initiale de la peninsule iberique. SalvadorRovira evoque ainsi l'important programme mene enEspagne de 1982 a 1986 sur les compositions metalliquesdu Chalcolithique et l'Age de Bronze. Plus de 500 ana­lyses ont conceme Ie Campaniforme (76 poignards a soieel 220 poinles de Palmela). Les compositions son! essen­tiellemenl des cuivres arsenies el les techniques usuelles

pour les poinles de Palmela sonl surtout Ie martelage afroid bien que I'on ait retrouve quelques exemples derecuit avec martelage. Les premiers bronzes a l'etainapparaissent des la fin de I'horizon campaniforme tardif.

Un programme d' investigation a ete mene sur IePortugal a l'instigation de M. van Schoor pour Ie JNICTel avec la collaboration de J. Briad et J.R. Bourhis pour IeCNRS. Les analyses ont conceme des cuivres chalcoli­lhiques des musees portugais de Bragan~a,Braga, Porto elSurtOUl Lisbonne. La recherche s'esl complelee par I'etu­de des minerais. Ceci a permis de supposer que non seu­Jemenl les carbonates faciles a reduire avaient ele utilisesmais aussi probablement des chalcopyrites plus com­plexes a reduire. Ceci rejoinl les enseignements obtenuspar P. Ambert pour Ie Sud de la France. Ces nouvellesseries d'analyses iberiques permettent de reconsiderer Ieprobleme metallurgique de pointes de Palmela et demieux cerner les processus de leur exportation en Franceatlantique. Le colloque de Bourg-en-Bresse aura faitconnaftre ces nouveaux axes de recherche.

J. Briard

Beaune, Ie 18/1 0/97

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Page 12: Prehistoric metallurgy

SOMMAlRE

Preface.. iii

Avertissement v

Avant-propos Vll

Presentation dll colloqlle ix

Metallurgie et metallurgie experimentale :inter-actions

Metallurgie prehistoriqlle, Metallurgie experimentale,

les fours, etat de la qllestion, perspectives

de recherches (p. Ambert) I

La decollverte de la metallllrgie dll Cllivre 11 travers

I'experimentation (J. Happ) 17

Dll minerai de cuivre sulfure traite des Ie Chalco­

lithique :Ies exemples de Cabrieres (Herault)

et Al Claus (Tarn-et-Garonne)

(B. Mille et D. Bourgarit) 27

Experimentation sur la bornite de Saint-Veran

(Hautes-Alpes)

(A. Ploquin, J. Happ, H. Barge, J. Guendon) ......... 37

Analyse et interpretation des temoins de

metallurgie Cbalcolithique decouverts dans

l'habitat d' Al Claus (Tarn-et-Garonne)

(L. Carozza) 45

Paleometallurgie du POrtllgal : Minerais, analyses

et archeologie experimentale (J. Briard, J.-R.

Bourhis, J. Happ, G. Querre et M. van Schoor) ..... 53

Dust in the Wind: experimental casting of bronze in

sand moulds (B.S. Ottaway and S. Seibel) 59

Mines et mitallurgie en Europe et en Medi­terranee prehistoriques: acquis recents

L'evolution de la metallurgie dans Ie Midi de la France

(P. Ambert) 67

Kargaly : Ie plus grand ancien complexe minier et de

metallurgie 11 la frontiere de I'Europe et de I'Asie

(E. N. Chernykh) 71

La metalurgia antigua del cobre en Kalgari (Orengur,

Russia) : infonne preliminar (E. N. Cbernykh

et S. Rovira) 77

Technologie de la metallurgie du cuivre recent

dans Ie Sud-est etl'Est de I'Europe

(B. Jovanovic) 85

Les mines prehistoriques de Libiola et Monte Loreto

(nouvelles fouilles) (R. Maggi et M. Pearce) ........ 89

Agia Varvara - Almyras : A site of Iron Age copper

production on Cyprus (W. Fasnacht) 95

La mine de cuivre de Ross Island et la metallurgie

Cbalcolitbique en Iriande (W. O'Brien) 101

Metalurgia campanifonne en Espana: resultados de

quince aiios de investigaci6n arqlleometalurgica

(S. Rovira) .. 109

Mitallurgie : economie, societe et techniques

Premiers objets de cnivre dans Ie Sud-Ouest de la

France (J. Roussot-Larroque) 131

Les sequences socio-cultllfelles de la premiere

metallllfgie (c. Strahm) 151

La produzione del rame dai solfuri misti nella

toscana medievale (S. Guideri

et R. Francovich) 155

L'alligazione del rame nella tarda preistoria italiana,

ovvero : l'antico metallurgista disponeva di

ricettari ? (A. M. Bietti-Sestieri, C. Giardino,

G. E. Gigante) 165

Un exemple d' analyse traceologique sur bronzes :

les haches du depot de Treboul (29) - Elements

d'interpretation (J.-B. Vivet) : 173

Etude technique de trois chaudrons metalliques

retrouves lors des fouilles de I'autoroute A16

(P. Piccardo, M. Pernot) 179

Corrosion des bronzes anciens: etude preliminaire

sur les relations entre couleurs, composition,

histoire thennomecanique et corrosion

(P. Piccardo, M.-R. Pinasco, E. Stagno) 185

Les impureres non metalliques peuvent-elles etre

des indicateurs du procede d'elaboration des

objets en cuivre ou en alliages cuivreux?

Cas de I'oxygene et du carbone

(p. Papillon, J.-M. Dupouy) 191

Quelques remarques concernant la production etles

qualites des alliages du cuivre, de I' arsenic et de

I' antimoine (H. Moesta) 197

Le site campaniforme de Geovreissiat

Presentation (G. Vicherd) 205

Habitats neolithiques, protohistoriques et occupations

historiques du site de "Derriere-Ie-Chateau",

11 Geovreissiat et Montreal-La Cluse - Ain - France

(Ph. Henon et A. Verot-Bourrely) 207

-Xl-

Page 13: Prehistoric metallurgy

---

Metallurgie prehistorique, Metallurgie experimentale,les fours, etat de la question, perspectives de recherches

Paul Ambert *

Resume:Le tour d'honzon, meme partiel, propose ici, montre une grande diversite des structures de metallurgistes, qu'il conviendrait peut-etre de ne pas

toUles considerer comme des fours senso strictu. NOllS avons choisi de separer dans res lignes, sur des criteres morphologiques, sans doute subjectifs,trois types d'appareils du plus simple au plus complique. qui ant taus a un degre au a un autre, participe a la LraIlsfonnation du minerai en metal :

1. Les aires de fusion metallurgique simples: fasses, parementees au non, de pierres generalement non liees d' argile (auxquelles DOUS avonsassode les vases-fours iberiques) ;

2. Les structures en caisson, ma':ronnees au non;3. Les complexes metallurgiques. associant aire de grillage. four de reduction, aire de fusion, au sein au non d'un meme ensemble.

Pour une meilleure lisibilite de ces structures, une etude des depOts adherents aux parois, inspiree de la methode developpee au Minerberg parMoesla et Schlick (1989) nous semble devoir s'imposer. C'esl seulement ace terme, qu'co retour. s'inspirant de ees resulLats el pratiquant les memesanalyses. I'experimentation meLallurgique devrait progresser el nous pennettre de mieux. comprendre les« secrets de fabrication» des premiers metal·lurgisles europecns.

Abstract:This overview, although partial, shows great diversity in the differeot steelworkers' structures, perhaps noL all of which should be considered as fur­

naces in the strict sense of the word. Admittedly on subjective grounds, and taking into account morphological criteria, we chose to treat separatelythree different types of structures - from the simplest to the most complex - that played a more or less important role in transfonning ore into metal :

I. simple metallurgical melting areas: pits, flined or nol. with SLone not necessarily joined with clay (that we associated with Iberian down fur-naces) ;

2. coffered SlIUctureS, faced or not;3. metallurgical complexes, eombining a roasting area, a reduction furnace and a melting area, either separately or grouped together.For a bener understanding of these structures, we thought it imperative to srudy the deposits adhering to the walls, using a method developed by

Moesla and Schlick (1989) in Minerberg. It is only under these conditions, inspired by these results, and continuing with these analyses, thaL metal­lurgical experimentation can progress, giving us a bener understanding of the "manufacturing secrets" of the earliest European metallurgist.

Introduction

Les recherches de metallurgie experimentale, pour etrefecondes, doivent etre fondees sur une bonne interpreta­tion des metallurgies qu'elles sont censees reproduiredans Ie but d' en approfondir la connaissance. Le pro­gramme associant "etude de la metalJurgie (scories,gOUites de cuivre, minerais) du district minier-metallur­gique prehistorique de Cabrieres et des experiences dereconstitutions experimentales des produits metalJur­giques Ii partir des minerais de Cabrieres (Happ 1998;Happ et al. 1994), en sont une bonne illustraIion.Neanmoins, et souvent faute d'elements de comparaisonadequats ou bien d'une bonne interpretation des vestigesarcheologiques, I'experimentation metallurgique, tlitonne,imagine, marque Ie pas...

Nous proposons ici, apres un etat des recherchesconcernant les travaux experimentaux entrepris avec lesminerais de Cabrieres, un inventaire critique des princi­paux types de fours chalcolithiques et de I'Age du Bronze,repertories en Europe occidentale Alpine et Mediterra­neenne. En effet, ces fours sont souvent insuffisammentconnus et leur utilisation comme la description qui en estfaite reste imprecise et globaljsante, a10rs qu'on saitdesonnais pertinemment qu'une succession intangibled' appareils complementaires est parfois requise pourtransfonner Ie minerai en metal. L'etude de Moesta etSchlick (1989), consacree aux fours de I' Age du Bronzedu Mitterberg, peut servir d'exemple pour I'etude raison­nee d'autres structures metallurgiques, partant du principeque seule, une bonne comprehension du vestige archeolo­gique pennettra d' optimiser les realisations experirnen­tales, et en retour, I' experimentation metallurgique sera Iimeme de valider I'interpretation archeologique.

• UMR 150 du CNRS-EHESS, Centre d'Anthropologie. 56 rue du Taur, F- 31 000 Toulouse.

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P.Ambert

Remarques preliminaires concernant lestravaux, les resultats et les limites del' experimentation archeologique meneeapartir des minerais de Cabrieres

Remarques preLiminairesPour I'ensemble des processus mis en reuvre, des resul­

tats obtenus et des lirnites atteintes ace jour par l'experi­mentation, nous renverrons Ie lecteur aune etude detaillee(Happ et af. 1994). n pourra egalement puiser une docu­mentation complementaire dans plusieurs notes parnes(Happ et al. 1996), ou contenues dans ce meme volume.

Nous traiterons ici des resultats obtenus apartir du trai­tement metallurgique de la tetraedrite de Cabrieres, Ieminerai Ie plus abondant du district, celui qui a etesemble-t-il Ie plus cornrnunement utilise depuis l'originede la metallurgie a Cabrieres au debut du me rnillenaire(Ambert 1995, 1996; Ambert et Carozza 1997). Lesresultats obtenus par I' experimentation peuvent etreconsideres cornrne sensiblement conformes aux realisa­tions prehistoriques puisque les minerais, les scories et lesgouttes de cuivre obtenus correspondent sensiblement,analytiquement aux documents prehistoriques decouvertssur Ie site de Roquefenestre (Ambert et al. 1984 ; Esperou1993 ; Happ et al., 1994 ; Bourgarit et Mille, sous pressel.Cela en depit d'un facteur pourtant essentiel, notremeconnaissance quasi totale des appareils metallurgiques(fours, tuyeres, etc..) qui pouvaient etre utilises sur Ie siteprehistorique de Roquefenestre. Ce point essentiel a moti­ve notre refiexion. Nous y reviendrons infine.

A I'heure actuelle, les resultats obtenus, pour aussiremarquables qu'ils soient, relevent de I'utilisation parI'experirnentateur d'appareils metallurgiques connus dansd'autres districts metallurgiques chalcolithiques, fonction­nant avec des rninerais a priori semblables ou considerescomme equivalents. C'est une liberte qui certes s'est ave­ree payante, mais qui peut cacher I'existence de processuset de mises en reuvre (plus simples ou plus compliques),dont I'emploi aurait pu conduire aun meilIeur rendementde I'operation, voire aun gain de temps ou d'energie, pro­blemes qui ne devaient pas etre sans infiuer sur les reali­sations metallurgiques chalcolithiques. n convient d'ajou­ter a ce niveau, que d' autres processus ont fait I' objetd'essais a I' Arcbeodrome (ef Esperou), sans donner Iemoindre resultat objectif.

Les experiences de fusion de La tetraedrite duPioch-Farrus (Cabrieres)

Les premiers essais de metallurgie experimentale reali­ses a I'Archeodrome de Beaune apartir des minerais deCabrieres (Herault), ont porte principalement sur descuivres gris, initialement trouves en milieu arcbeologique(Pioch-Farms I et IV) puis preleves directement sur lesfilons les plus riches decouverts a ce jour a Cabrieres

(pioch Farms I, IV, 448). La chaine operatoire des expe­riences de metallurgie experirnentale la plus souvent utili­see pour transformer Ie minerai en metal, a fait intervenirsuccessivement Ie grillage, la fusion scorifiante et enlinune refonte dans un foyer ouvert, avec l'aide d' un reci­pient de type creuset, qu'on peut eventuellement appelerfour de refonte (Mohen 1990), bien que Ie caractere dosqu' appelIe un four ne soit pas necessaire.

A. La premiere etape, prealable a tout traitement pyro­technique, vise atrier et concentrer la teneur en cuivre duminerai initial, par triage aI'reil, broyage, decantation enfosses en presence d'eau. In fine une maille compriseentre 0,5 et I cm parait optimale. Les poudres obtenuesont ete agglomerees avec de I'argile sous forme de bou­lettes, cornrne cela a pu etre mis en evidence au Mitterberg(Eibner 1988, 1992). C'est une premiere liberte prise avecla realite objective des traitements chalcolithiques recon­nus ace jour aCabrieres, liberte qui n'est pas sans conse­quence, puisque l'ajout d'argile modifie les reactions chi­miques. Neanmoins, il est certain qu'il n'est pas fonction­nel de pratiquer Ie grillage sans aucun support agglome­rant (eventuellement recipient), faute de quoi il est tresdifficile et tres long (par lavage gravitionnel, comme celaa ete pratique lors des experiences de 1997) de recupererIe minerai grille pour la suite des operations. Neanmoins,si I'operation est poussee plus loin, I'oxydation totale dufer entrainerait l'oxydation d'une partie du cuivre qui pas­serait dans la scorie qui ne manquerait pas d'etre produi­teo On peut des lars se demander, si pour certains mineraisou associations de minerais et sous certaines conditions,cette seule etape pourrait etre suffisante a segreger Iecuivre au sein d'une scorie. Cette interrogation releve enparticulier de I'observation de temoignages archeolo­giques en particulier iberiques (ef infra), qui perrnettentde supposer une fabrication metallique ades temperaturesrelativement peu elevees (vasijas-homos, Montero 1994).ElIe s'accorde en outre avec les resultats des recherchestheoriques de plusieurs auteurs (Rostocker et al. 1899;Zwicker et al. 1985).

B. Le prototype du four areduction utilise par J. Happpour les experimentations des minerais de Cabrieres est entout point semblable aux fours de fusion de Timna (Israel)publies par Rothenberg (1985). n utilise aussi, plus parti­culierement pour reduire les chalcopyrites, des structuresdu type des fours de I'Age du Bronze, connus auMitterberg (Eibner 1988, 1992) ou en Italie du Nord(perini 1992). Ces fours sont batis avec des pierres agglu­tinees d' argile dans sa partie superieure, la structure etantcrepie d' argile pour assurer un minimum de deperditioncalorifique. Le fond est creuse dans Ie sol. La tuyeredebouehe a ce niveau. Toutes les dimensions, diarnetres,hauteurs, profondeurs et inclinaison de la tuyere sontempiriques, mais ne sont siirement pas etrangeres a lareussite ou al'echec de l'experimentation. Dans les expe­riences bien menees, la temperature acreur dans Ie four audessus de la tuyere est de 1200°. Devant la tuyere Ie pointmaximum mesure est de 1350°.

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Metallurgie prehistorique, Metallurgie experimentale

La fusion scorifiante dans Ie four de reduction est unelement tout 11 fait determinant de la reussite de I'experi­mentation. La separation cuivre scorie se fait par differen­ce de densite. Le metallurgiste doit imperativement obte­nir une «bonne» scorie alin de liberer un maximum decuivre. Les nodules de cuivre qui restent emprisonnesdans la scorie sont recuperes par broyage et tamisage.Apres refroidissement, du four des nodules metalliques sesont formes, nodules d'aspect gris metallique brillant, tresriches en antimoine dont Ie taux aurait pu etre abaisse parun grillage plus long.

e. Les nodules de cuivre obtenus doivent etre alorsrefondus, pour obtenir une masse metallique suffisante 11I'obtention d'objets en cuivre. La structure de fusion estsimple, reduite 11 une fosse peu profonde, creusee dans Iesol, remplie de charbons de bois qui seront portes 11 incan­descence avec une tuyere coudee et deux soufflets 11 main(Fasnacht 1995). Un creuset contenant les globules estplace au sommet du combustible des Ie debut de I' opera­tion pour enregistrer au meme rythme I'elevation de tem­perature. L'ensemble est alors recouvert de charbons debois portes 11 leur tour 11 incandescence avec l'aide de latuyere coudee, dont Ie bec est place verticalement au des­sus 11 I' aplomb du creuset. Ceue technique, connue desI'age du Bronze, concentre ponctuellement la chaleur surles globules 11 fondre en dirninuant Ie risque d'eclatementdu creuset. Dans les conditions de I'experience, un tempsde chauffe d'un quart d'heure a permis d'obtenir en parti­culier un petit lingot ovoi"de d'une trentaine de grarnmesdontla composition en antimoine (3,5 =) - argent (1,35 %)avec de faibles taux de plomb (0,02) correspond aux pro­ductions metallurgiques de Cabrieres du debut du rn° mil­lenaire (tab. I).

Neanmoins, et meme si Ie resultat s'est avere conforme11 nos esperances et permet de demontrer que les chalcoli­thiques pouvaient transformer en metalla tetraedrite avecdes procedes relativement simples, la decouverte d'asso­ciations minerales tetraedrite-chalcopyrite potentielle­ment utilisees des Ie debut du rn° millenaire 11 Cabrieres(Ambert et Carozza 1997), comme I'absence de docu­mentation archeologique contemporaine nous ont entraine11 rechercher au travers des appareils existant dans la pre­histoire peri-mediterraneenne, des appareils voire destechniques qui pourraient nous permettre de mieux com­prendre et de mieux realiser les techniques reellement uti­lisees par les chalcolithiques de Cabrieres.

Type de structures metallurgiques desages du Cuivre et du Bronze

P. Craddock (1990) a pu ecrire, devant l'absence dedecouvertes d'appareils metallurgiques de ceUe epoque enGrande-Bretagne : « les fours sont en tout etat de causedes structures ephemeres, construites pour durer seule­ment Ie temps necessaire 11 la reduction du minerai; aussi

en regie generale il est peu realiste d'esperer en decouvrirde bien conserves in situ ». Cetle remarque deP. Craddock est eminemment provocatrice en regard dunombre d'exemplaires de fours connus, au Moyen etProche-Orient, en Autriche, Italie, et en Espagne. lisolfrent des types divers, des particularismes locaux, etpar-deJa les uns et les autres, la relative identire de struc­tures de fusion de I'Egypte pharaonique ou du Mitterberglaisse 11 penser qu'il existe des fi!ieres de processus quasi­ment intangibles pour obtenir du metal 11 partir d'un typede minerai.

Dans Ie cadre qui nous est imparti par les normes duColloque, nous limiterons notre presentation 11 un choix destructures de metallurgistes chalcolithiques ou de I' Agedu Bronze, renvoyant Ie lecteur pour une meilleure visionde I' importance et de la variete des structures connues 11un article de synthese sous presse (Amber!, 1997). Nouspresenterons ainsi les types de four les plus classiquementreproduits dans la metallurgie experimentale, ceux deTimna et du Miuerberg, puis des appareils metallurgiquesdont Ie fonctionnement semble temoigner d'une traditionpyrotechnique quelque peu differente des precedents: lesappareils de fusion 11 ventilation naturelle et les vasijos­homos rnis en evidence par S. Rovira (1989), enfin desstructures plus complexes, voire plus completes (repre­sentees ici par celles d' Acquafredda, et de Favogna enItalie du nord).

En effet, en depit de leur age et de leur repartition geo­graphique, il parait possible, sans trop d'arbitraire, d'ela­blir des regroupements typologiques, prenant en compteIe degre de complexite des structures de fusion actuelle­ment connues.

Les aires de fusion metallurgique simples:fosses, parementees ou non, de pierres genirale­ment non liees d'argile

Les structures modeLees de la merallurgiearchai'que

Ace jour, les plus anciennes aires de fusion metallur­gique sont signalees au Proche et Moyen Orient(Kurdistan). Ce sont souvent de simples fosses, de moinsde 50 cm de diarnetre, plus ou moins rubefiees, et presen­tant 11 leur peripherie (plus rarement en leur sein) desdocuments metallurgiques indiscutables (scories, goullesde metal, minerai ... ). Les plus connues, datees du debutdu IV rnillenaire, sont celles de Timna (sud-Israel,Rothenberg 1985) et de Wadi-Arabah au Feinan (Jordanie,Hauptmann 1989). La premiere est decrite comme uneaire entouree de pierres qui recouvraient une fosse de45 cm, remplie de charbons de bois et de scories. Le mine­rai traite est de la malachite. Elle a inspire les structuresexperimentales de J. Happ 11 I' Archeodrome (Happ 1997).La seconde (fig. I, nO I), tres comparable 11 la precedente,se presente comme une fosse entouree d' un event depierres apparemment non liees.

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Figure 1: 1. Four de Wadi Madsus (Feinan in Cl1Iddock, 1995).2. Structure annulaire de Los Millares consideree comme un four par Cl1Iddock (1995), atort d'apres S. Rovira (com. orale).

Cette metallurgie utilise des minerais varies, souventsimples (malachite et chrysocole), mais aussi plus com­plexes, des sulfures comme la chalcocite (Cu S2) et ladelafosite (Cu F2 0). La reduction obtenue est incomple­te, la scorification faible ou nulle, Ie creuset est utilise(dans un second temps apres reduction ?). Les hachesdecouvertes dans Ie site voisin d' Abu Matar sont nean­moins d'un metal tres pur, avec quelques traces de fer,semblant indiquer I'emploi de malachite (Hauprrnartn1991). On pourrait etre tente d'adjoindre a la liste de cesstructures, les modelages circulaires decouverts en plu­sieurs exemplaires sur les sites du Levant Espagnol (fig. I,nO 2). C'est ce que propose P. Craddock (1995) dans sonrecent manuel (p. 133) pour les structures exbumees aLosMillares (Siret 1890). Neanmoins, les fouilles sontanciennes, les reconstitutions peu etayees, fondees sur Ieseul voisinage, dans les sites chalcolithiques (LosMillares), de structures circulaires d'argile grossiere(fig. I, n° 2) et de goulles de metal et de scories. Certes ladocumentation metallurgique y est abondante, certainssites chalcolithiques sont meme edifies a proximite derichesses minerales, mais faute d' observations precises, iln'est pas possible de considerer a priori toutes ces struc­tures, comme des aires de chauffe metallurgique (S.Rovira, com. orale).

n est a contrario certain que de simples fosses, en­duites ou non d'argile, plus ou moins soignees, typologi­quement proches des precedentes, ont pu suffire arealiserla transformation des minerais en metal. Peut-on pourautant, en toUle rigueur, les considerer comme d'autben­tiques fours? Non sans dOUle, Ie terme four sous-enten­dant une structure plus hermetique, mais en I' absence desindicateurs determinants du fonctionnement tbermique,faute de mieux, on I'utilisera provisoirement pour toutestructure qui a permis d'obtenir du metal. A ce titre, lastructure d'argile brillee en forme de cuvette (fig. 2 et 3)de la Vela de Valbusa (Trente, Italie) est I'une des plusexplicites.

Les structures simples, fosses non parementees

La structure metallurgique de « La Vela» de Valbusan'est, ni I'une des plus spectaculaires, ni des mieuxconservees, des aires de metallurgistes cbalcolitbiques­bronze ancien de la province de Trente.

C'est un document pourtant suffisamment exceptionnelpour que nous Ie presentions en detail. Fouillees en 1969,les structures de la Vela de Valbusa (fig. 2) n' ont etepubliees que recemment (Fasani 1988), I'etude des scoriesayant fait ulterieurement I'objet d'une etude specifique(Storti 1991).

Un impact aUloroutier mit a jour quelques scoriesmetalliques sur un cone de dejections dominant Ie petit lacde la Vela. La fouille de sauvetage a permis de reveler, aupied d'une paroi rocheuse, la superposition d'une inhu­mation individuelle sous tenre tumulaire de la fin duChalcolitbique ou du debut de I' Age du Bronze, sur desvestiges probants d'une installation metallurgique. Certes,comme Ie souligne Storti (1991), il est possible de ce faitque les superstructures de cette demiere aient ete detruiteslors de I'amenagement de la tombe. Neanmoins, la repar­tition au sol des vestiges - les plans de Fasani (1988) etde Perini (1992) se completent avec les photographiesdonnees par Perini (1992) - ne laisse aucun doute surI'organisation de I'installation. L'aire de travail a ete deli­ben~ment implantee au pied de la paroi rocheuse. Elle estlimitee sur I' autre cote par deux trous de poteaux qui pou­vaient servir d'assise aune superstructure s'appuyantega­lement sur la paroi.

La publication de Perini (1992) presente deux cuvettesmodelees ovoi"des, dont I'une est au 3/4 detruite, appuyeescontre Ie pied de la paroi, tapissees d'une couche de sco­ries metalliques (fig. 3). Fasani (1988) decrit avec plus dedetail la structure qu' il a integralement fouillee. n sou­ligne ainsi I'existence de lambeaux d'un pavage de galetsentre les trous de poteau etla cuvette, I'inscription de cettederniere dans un replat dont Ie rebord est plus ou moinsmodele, a10rs que Ie centre legerement surcreuse contenait

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Metallurgie prehistorique, Metallurgie experimentale

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Figure 2: La Vel. de Valbusa (region de Trente, I,alie, d'apres Fasani, 1988). Decapages successifs 1 e' 2,de 1. tombe cbalcnlithique superpose.: aux aires de metal­lurgisles de meme age.

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plusieurs centaines de scories melangees a des cbarbons.La partie centrale de I' aire charbonneuse montrait unesuperficie sensiblement quadrangulaire aux bords relevesoil I'epaisseur des scories atteignait 5 centimetres. Storti(1991) interprete cette derniere structure comme les fon­dations d'un four quadrangulaire de type Montesei diSerso. II souligne par ailleurs que I' observation de lafaible epaisseur de I' alteration de I' argile de la structureconservee au Musee de Trente, est insuffisante pour per­mettre d'affinner qu'il s'agit de la base d'un four.

nest peut-etre plus raisonnable de considerer que Iesite de La Vela montrait a I' origine plusieurs etapes com­plementaires du travail metallurgique. Cette remarqueprend son fondement, au-dela des structures decrites, surI'existence des fragments de trois tuyeres, sur une reparti­tion, semble-t-il selective (Stori, 1991) des types de sco­ries. Storti a etudie trois des scories, identifiant deuxtypes. Les unes, brunes ou verdatres, sont tres riches ensilice (+ de 50 %) et possedent 20 % de Fer. La dernierenoiratre vitreuse, est tres riche en fer (42 %, mais 60 % enFe2 03). Toutes contiennent entre I et 2 % de soufre.Aussi, meme en I'absence d'echantillons de mineraiconserves, si I'utilisation de chalcopyrite reste a prouver,I' aire metallurgique de la Vela de Valbusa, a permis defondre des minerais complexes, au moins pro parte dessulfures.

Fouille par Perini (1992), Ie site de Romagno Loch estI'un des nombreux sites metallurgiques d'une traineequasi continue, a1lant de I' Age du Cuivre au Moyen-age,qui s'etirait en pied de versant ouest de la vallee deI' Adige sur presque un demi-kilometre de longueur. leiencore une tombe se superposait a des aires metallur­giques, assez perturbees, dont la mieux conservee LochIV (fig. 4) presentait, dans un contexte Polada, une struc­ture plus elaboree que la plupart de ses voisines.Rectangulaire, couverte de scories et de matieres char­bonneuses, elle possedait un alignement de pierres plan­tees de peti te taille, qui n' est pas sans evoquer I' appareiI

mis au jour a Saint-Veran (Barge et aI., 1996). Si cettestructure peut etre rapprocbee des appareils plus elaboresdu second type (infra) les autres aires rnetallurgiques deRomagno Loch, perturbees par les travaux de carriere, sereduisent a des cuvettes briHees, des tuyeres et de norn­breuses scories.

Les vases-fours iberiques

II est enfin permis d' associer a cet ensemble de« fours » de type simple, les vases-fours de la terminolo­gie espagnole (Rovira 1989). lls peuvent etre considerescomme une transposition cerarnique des cuvettes d'argilesmodelees Ies plus rudimentaires. Certes la matiere obte­nue ne repond plus de la rnerne fal<0n que I' argile simple­ment rnodelee a ]'elevation de temperature induite par lestransformations metallurgiques meme les moins exi­geantes tbermiquement. D' ailleurs Ies quelques experi­mentations metallurgiques realisees par Rovira (travauxen cours) se sont soldees par un eclatement precoce de lacerarnique-four, sans entralner de transformation du mine­rai et du combustible associe, prealablement melangedans Ie vase. Pourtant la documentation arcMologique estmaintenant bien foumie (Montero et Rovira 1995). Levase- four se differencie facilement du creuset sensu stric­to, Iequel possede des parois plus epaisses, une capaciteplus reduite, peu de concretions metalliques internes,meme si la vitrification affecte ses deux faces, externe etinterne. Seule la paroi interne des vases-fours a ete affec­tee par une forte cbauffe. II y adhere une coucbe scorifieede minerai metallifere partiellement reduit qui integre desgouttes de cuivre metal. « L'intense action tbermique quiaffecte la seule paroi interne des vases indique clairementque Ie systeme fonctionne de fal<0n totalement autonome,sans recourir a I' appoint de structures de fours compIe­mentaires voisines. Le minerai finement broye etle com­bustible cbarbonneux qui permet (avec I'aide de

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Figure 3: La Vela de Valbusa (regioo de Trente, Italie, d'apres Perini, 1992). Situation des deux cuveues metal1wgiques,celle de gauche fouillee par Perini, celle dedroite, sous Ie tumulus fouillee par Fasani.

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Metallurgie prehistorique, Metallurgie experimentale

Figure 4 : Coupe et vue de detail des structures metallurgiques de Romagno Loch IV. A droite, detail de la structure metallurgique quadrangulaire (d'apres Perini,1992).

ruyeres)d'entrainer une rection thermique et la fusion, ontete prealablement mis a l'interieur du vase".

Le fonctionnement d'une telle metallurgie requiert unetemperature superieure a 800°, sans imposer de recipientsspecifiques. En ellet, ni les argiles, ni les formes, ne sediiferencient des autres cerarniques des gisements ou ontete trouves les vases-fours. Ainsi les sites campaniformes-EI Ventorro, Madrid (Priego et Quero, 1992)- ont donnedes vases-fours decores. Les jattes sont les formes Jesmieux represenrees. A Almizaraque, (Montero, 1994) cesont des vases hemispheriques, de 20 a 30 centimetres dediametre a l'ouverture sur une dizaine, voire quinze centi­metres de profondeur. TIs sont generalement plus petitsailleurs (entre 10 et 20 em a EI Ventorro, entre 8 et 18 aEI Argar), alors que les formes reconstituables sont l'ex­ception.

A EI Ventorro (site qui compte 63 fragments de vasesportant des adherences metallurgiques), la plupart desdocuments metallurgiques proviennent de deux seulescabanes, 13 et 21. Le sol de la cabane 13 est un sol desable dame et dur de couleur gris-noir avec des tracesirnportantes de feux, alors qu'a proximite, au voisinage de5 creusets, existait un sol forme de cerarniques, pierres etd'un massif de glaise circulaire, de 60 em de diametre. Lacabane 21, avec ses 57 objets metallurgiques, possede unfoyer semi-circulaire forme de pierres mises les uns a cotedes autres, avec des perforations modelees (pour Ie tirage?). TI n'est done pas impossible que les vases-fours soientassocies dans les operations metallurgiques avec d'autresstructures, plus classiques.

L'analyse des depots internes correspond a celie desnombreux fragments de minerais trouves dans les sites. AAlmizaraque (Delibes et al., 1991), iI s'agit d'un mineraide cuivre contenant des proportions fortes (jusqu'a 10%),mais variables, d'arsenic et de fer. Les teneurs d'arsenic deces adherences peuvent etre excessivement elevees (jus­qu'a 30%), alors que l'ensemble des parametres souligneque Ie precede, suffisant pour segreger les composantes

du minerai, reste en dessous du seuil de reduction dumetal, bien que cette operation soit theoriquement reali­sable dans ce type d'appareil (Rostocker et al., 1989 ;Craddock et Hughues, 1985; Zwicker et al., 1985). Bienqu'aucune ruyere n'ait ete retrouvee dans ces sites (ellessembJent tres rares en IMrie, cf. Pedra de Ouro,Sangmeister, 1995), tous Jes auteurs admettent qu'uneventilation forcee a la tuyere, a l'interieur d'un vase ou unmelange finement concasse de combustible et de minerai,devait permettre au bout de deux heures de transformer Ieminerai en metal.

Soulignons enfin que cette technique n'est pas speci­fique a I'Espagne. Elle semble pouvoir etre comparee a lametallurgie pratiquee en Anatolie, a GOltepe a proximitedes mines de Kestel. Dans ce site la reduction est effec­tuee dans des structures mobiles, a peine plus grosses quedes creusets classiques (Photos-Jones et al., 1995). Ellenous parait egalement pouvoir correspondre a l'utilisationdes fours creusets du Fort-Harrouard (Walter et al., 1996),lesquels presentent en sus deux becs verseurs et des per­forations de paroi, pouvant etre consideres en premiereanalyse comme des perfectionnements des vases-fours al'age du bronze.n est plus interessant de noter qu'ici leurfonction est limitee a la fonte des bronzes a partir destocks metalliques deja elabores et pas des minerais pri­maires.

Les moyens d'alimentation en air:

Tous les appareils precedemment decrits necessitentune ventilation bien orientee et regnliere. Mais s'agissantde formes tres largement ouvertes, elle peuvent sous cer­taines conditions (eifet Venturi), fonctionner avec un ventdominant comme seul agent de regulation thermique. Onconnait en Iran (Weisgerber, com. orale), comme au SriLanka (Jullef, 1995) des appareils metallurgiques fonc­tionnant ainsi. En Europe Occidentale, iI est difficile dedemontrer, en l'etat de conservation des structures, l'exis-

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P. Ambert

tence d'une telle realite. Pourtant l'exposition au ventdominant de plusieurs des appareils decrits dans cette noteont ete reIeve par les auteurs (Favogna, Notdufter), et lesdeux aires de metallurgie de Cabrieres, sont l'une, Pioch­Farras 448, exposee au vent du nord (vent dominant),Roque-Fenestre, situee dans un col, pouvant fonctionneraltemativement par vent du nord, comme par depressionde sud-est. n convient d'ajouter ace point de l'expose quememe si les premiers metallurgistes, utilisateurs des foursci dessus utilisaient des appareils (soufflet avec tuyere parexemple), qui n'ont laisse que peu de traces, l'aide desagents naturels etaient precieuse et recherchee.

Des aires metallurgiques aux veritables fours:

Les structures en caisson de l'ItaUe du Nord

Les travaux de R. Perini (1992) ont porte a notreconnaissance une riche documentation d' aires metallur­giques chalcolithiques, de types divers dont certaines sontintennediaires entre les precedentes et les fours classiquesdu Mitlerberg. On peut citer parmi celles-ci, celie de Tofde la Val, datee du Chalcolithique, qui a revele, enserreeentre deux alignements de pierres, une demi-cuvette ellip­soidale, soulignee d'un arc de pierres, rempli par unmince lit de materiaux scoriaces. Vne tuyere a ete decou-

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Figure 5 : Coupe el plan de la StruCLure metallurgique en caisson de Seno-Crusdes Cius (Trento, d'apres Perini, 1992).

Figure 6 : Plan de la structure metallurgique de Montesei di Serso (Trento,d'apres Perini, 1978). 'oter Ie long exterieur de la pami gauche ['existence dedeux cuveltes creusee-s.

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Metallurgie prehistorique, Metallurgie experimentale

verte it proximite.

R. Perini (1992) donne quelques renseignements surune petite strucrure metallurgique (fig. 5) mise au jour,dans une carriere, it l'Est de Serso-Cros del Cius, dans lavallee de Mocheni. Une strucrure de pierres plantees, par­tiellement detruite, vraisemblablement quadrangulaire,montrait un remplissage de fins niveaux carbonates avecquelques scories et des fragments ceramiques de memetype que ceux du four de Montesei di Serso (BronzeAncien).

Fouille par Perini (1978, 1992), Ie four de Montesei diSerso est un document remarquable, nettement plus ela­bore que les precedents (fig. 6), et meritant vraisembla­blement la denomination de four. Certes, il est encoremoins evolue que ceux du Mitterberg (infra) et en parti­culier il semble que les pierres du caisson central n'aientfait l'objet d'aucun colmatage d'argile. Neanmoins, endepit de cetle economie de moyen, Ie terme de four peutetre d'autant plus employe que de nombreux exemplairesproches, ayant conserve leur enduit argileux interne, exis­tent en Egypte et Oman (Hauptmann 1989 ; Castel et al.1996).

AMontesei di Serso, une petite structure quadrangulai­re de trois pierres plantees est completee, sur la face exter­ne de sa paroi gauche, par deux depressions ovoldesjumelles, creusees dans Ie sol. Ces dernieres contenaientde nombreux charbons de bois, la structure de pierres (de30 cm de cote) des scories metalliques. Celles-ci, bienqu'etudiees de fa~on un peu sommaire, possedent des tauxde silice superieurs it 50 %, et 20 % de fer, parametres quisemblent indiquer une reduction de chalcopyrite. Bien quesouvent cite comrne chalcolithique, Ie materiel ceramiqueassocie plaide pour une appartenance it un Bronze ancien,de type Polada, d'influence frioulienne. Aussi, n'est-il pasinutile d' ajouter que des strucrures metallurgiques dememe type ont ctc decrites dans la region de Ljubjana,dans des contextes proches.

Celie structure s'ajoutant aux precedentes, montre, quedes Ie Bronze ancien, la region de Trente a connu un deve­loppement metallurgique important, comparable it celuides sites du Millerberg.

Les fours du Mitterberg (fig. 7)

Depuis les travaux pionniers de Pittioni (195 I), IeMillerberg est un lieu mythique de I'exploitation miniereet des pratiques metallurgiques de l'age du Bronze euro­peen. Si les decouvertes minieres restent rares(Goldenberg 1996), les decouvertes et fouilles d'airesmetalJurgiques se sont multipliCes depuis les annees 1970,en particulier it I'initiative de C. Eibner et de plusieurs col­legues et collaborateurs (Eibner 1982, 1988).

Ces dernieres annees, de nouvelles €quipes ont mis itjour plusieurs structures, souvent it I'identique ou dumoins tres proches de celles vuJgarisees par C. Eibner(Herdits 1995).

L'etude remarquable de H. Moesta et Schilk (1989)fournit une bonne approche des fours fouiJles parC. Eibner, dont l' age s'echelonne du Bronze moyen auBronze final. Elle tend it verifier Ie fonctionnement desfours de f~on beaucoup moins empirique que la seuleetude archeologique en se fondant sur l'analyse systema­tique des vestiges metallurgiques adherents encore auxparois (scories, malle, etc..), dans toutes les parties pos­sibles des fours. Ce travail permet de montrer que la par­tie inferieure et sup€rieure des fours supportait des trans­formations minerales moindres que la partie centrale,laquelle peut etre consideree comme la seule reellementreductrice, fonctionnelJe pour une bonne transformationdu minerai en metal. Les auteurs en concluent que « lesfours nous sont parvenus avec une elevation intacte ou dumoins conforme it ce qu'elle etait it l'origine,l'absence destructure d'acces sur Ie quatrieme cote devant etre elJeaussi originelJe ».

Ce travail, qui meriterait d'etre reedite pour toutes lesaires metallurgiques bien conservees perrnet une analyseapprofondie de ces structures. Les fours sont decritscomrne « approximativement carres (ils ont entre 60 et90 cm de long), sont formes de trois murettes de pierresagglomerees par de l'argile, implantees dans un versantincline. Le cote oppose au versant est systematiquementouven » et ces strucrures dans tous les sites visites parMoesta, sont toujours situ.ees it proximite d'eau couranteet appareilJees deux par deux. « Leur hauteur varie entre40 et 60 em, leur base contient de I'argile agglomeree avecdes charbons ». L'existence des fours jumeles lui fait sup­poser qu'il est necessaire d'y pratiquer, conjointement ou

Figure 7: Four lypique du Miuerberg (Aulriche. d'.pres Craddock, 1995).

-9-

Page 22: Prehistoric metallurgy

P.Ambert

successivemenl, des activites complementaires, sans queleur demonstration soit pleinement etayee.

Les fouilles menees par Heredits (1995) confirmentI' abondance de ce type de four en Minerberg et fournis­sent quelques complements d'informations. Chaque struc­ture presente quatre aires de travail metallurgique,construites avec des plaques de schiste mayonnees d' argi­le. Leur elevation approche un metre de hauteur. nest par­ticulierement remarquable de noter qu'au niveau de cha­cun des massifs,l'un des fours est isole des autres par unestructure aerienne complexe contenant (?) du bois, despierres et des cakes de scories. Comme dans les com­plexes metallurgiques correspondant a notre troisiemetype, il a pu y etre rrllS en evidence, une aire de grillageentouree par un petit mur en pierres. L' argile sous-jacente

a ete rougie par la chaleur, sur un site qui semble avoirfonctionne deux fois (Herdits, 1995).

Les complexes merallurgiques

Nous en presenterons deux, I'un situe dans Ie Trentin,l'autre dans la province de Bolzano, de tailles differentesmais tres complementaires des appareils metallurgiquesdu Bronze Final d'Italie septentrionale.

Acqua Fredda (Bedello, Trento)

Le site d'Acqua Fredda, fouille depuis 1979 par lesequipes de la Superintendance de Trente et du Musee deBochum, est situe a1470 m d'a1tirude, en aval d'une sour­ce, aun kilometre du sommet du col du Redebus. Ce site

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'-- --'--- --'- .l- -'- ---' .l- -'-_--,---_----l."

sand".:"1.:: red sand;{~;1~ coal ~ slag

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V·h", red sand

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Figure 8 : Plan et coupes des [ouilles (1981) du bastion nord du site d'Aequa fredda (d'apres Perini, 1992).

-10-

Page 23: Prehistoric metallurgy

---Metallurgie prehistorique, Metallurgie experimentale

Figure 9 : Four de Favogna pres Cortaccia (plaquene du Musee de Caslel-TimIo, 1991). Noler la position de l'aire de grillage en sammet de bune, I'existence de deuxfours, quasi rectangulaires avec rut de cheminee elevee, d'ou se sont Ccoulees des nappes de seorie, et adroite un four de fusion, sans doule utilise a I'aide de creuSCl.

exceptionnel montre, au toit d'une volumineuse accumu­lation de scories, deux complexes metallurgiques ma~on­

nes jumeaux distants de quelques metres. Dans Ie soubas­sement de scories, un four de forme quadrangulaire assezproche de ceux du Mitterberg a ete retrouve, en partieabrite par un mur en pierres seches (Cierny et al. 1992;Perini 1992).

L'un des deux complexes metallurgiques a ete integra­lement degage (fig. 8). Les fouilles ont mis au jour lesmines de 6 fours pour la metallurgie du cuivre, alignes etintegres dans un bati structurallineaire. En avant de ceux­ci existe une surface de circulation dans laquelle se voientdes traces de charpente, une fosse, une pierre d'enclumeet un maillet. Les minerais utilises sont essentiellement dela bornite et de la chalcopyrite. Les scories sont tresliquides et I'importance de la fayalite montre Ie hautniveau de technologie atteint par ces bronziers du Bronzefinal du Trentino (Cierny et al. 1992, 1993 ; Perini 1992).Les publjcations ne permettent pas pour l'instant de noterau sein des structures, des differences qui puissent sugge­rer des utilisations complementaires de certains de cesfours (fig. 8).

La structure de Fovagna (Cortaccia, Balzano)

Incontestablement, bien qu'encore inedit et en l'absen­ce de toute etude analytique, Ie complexe metallurgiquede Favogna, pres de Conaccia (Tyrol ltalien), est I'un des

mieux conserves et des plus spectaculaires de tous ceuxdes ages du Bronze que I'ltalie et I' Autriche possedent.Nous devons d'avoir pu voir celte structure 11 CastelTirolo, grace 11 l'amabilite de H. Notdurfter (qui en a assu­re la fouille, Ie demontage piece 11 piece, Ie transport parhelicoptere, et la reconstitution) et 11 la comprehension deF. Dal Ri (Superintendance de Bolzano). La descriptionque nous en faisons, en amont de toute etude approfondie,peut etre entachee d'erreur, mais compte tenu de la quali­te de conservation de la structure, sa description, meme aurisque d'etre pro parte erronee, nous semblait meriterd'etre tentee. Plusieurs appareils apparemment comple­mentaires sont integres dans une meme structure ma~on­

nee (fig. 9). Ils y sont associes selon une organisation qilln'est pas aleatoire et qui semble integrer trois types d'ap­pareils differents. Au sommet d'une butte artificielle, uneaire plane limitee par une bordure de pierres regulieres etsemble-t-il continue, a toutes les apparences d'une aire degrillage. n conviendrait certes d'en etudier Ie remplissagepour s'en assurer, comme il faudrait etudier I'ensembledes depots metallurgiques conserves sur les parois desautres fours avec la methode Moesta et Schlick (1989),pour verifier les hypotheses ci-apres.

Celie de I'aire de grillage nous est suggeree, 11 la foispar la faible profondeur et la superficie de I' appareiJ quicouvre la totalite de l'extension de la structure ma~onnee,

11 la fois par sa position en sornmet de structure. Cette der­niere est conforme 11 celie de quelques aires de grillage

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Page 24: Prehistoric metallurgy

P. Ambert

connues en particulier au Mitterberg, OU Ie vent (appa­remment ici au benefice d'un effet de foehn en soiree dansIe secteur, rens. oral Notdufter) s'intensifie en crete destructure (el egalement Skri Lanka, Juleff, 1995).

Dans Ie talus sous-jacent, il convient d'opposer deuxtypes d'appareils, associes deux par deux (on n'en voitqu'un du second type sur la figure 9), qui presentent desdifferences sensibles, mais ont tous en commun unememe orientation. Leur partie m~onnee s'integre ainsidans Ie talus qui supporte l'aire de grillage, alors que I'ou­verture est positionnee de f~on logique vers l'exterieuren base de talus. On retrouve ici des nonnes rencontreesau Mitterberg y compris dans l'association binaire desstructures.

Les deux appareils situes sur la gauche de la figure 9presentem un flit de cheminee plus haut, dont la ma~on­

nerie semble-t-il soignee 11 l'origine, porte de nombreusesmarques d'une chaleur elevee (chaux). Les parois laissentapparaitre, 11 plusieurs niveaux, des enduits scoriaces. Labase des fours, semble fonner cuvette, en contrebas d'unseuil de pierres (conserve sur l'exemplaire Ie plus exter-

ne), en contre-haut duquel se sont epanchees plusieursgalettes de scories liquides qui temoignem d'une abon­dante purge de la scorie de four lors de la reduction. Ledernier appareil visible sur la figure 9 est annulaire, pluscirculaire et possede une elevation moindre que les deuxprecedents. La paroi, retouchee par la restauration, nesemble pas avoir conserve d'encroiitements scoriaces,tandis que cette structure ne possede pas d'event lateraldans sa partie basse, d'ou auraient pu fiuer des depots descories liquides. Pour toutes ces raisons, nous proposeronsd'y voir, 11 titre d'hypothese, un four de fusion pouvantservir 11 raffiner, dans des creusets de belle taille, lesmattes de reduction obtenus dans les fours voisins.

Si la description retenue ici se confinnait apres uneetude approfondie, on serait en presence, avec la structu­re de Favogna, de toutes les etapes de la metallurgie deminerais complexes (sulfures ou chalcopyrite), reunisdans un seul bloc-usine, avec une aire de grillage, et deuxpar deux, des fours 11 reduction, et des aires de fusion uti­lisant un creuset.

DOC SITE Cu 8n Pb As Sb AI! Ni Bi Fe Zn Mn 8i

M LV 54,95 tr 0,001 - - - - - X 0,05 0,5 X8 LV A 27 0,05 0,05 - - - 0,003 - X 0,05 0,05 XX

Gbl LV A 95 - 0,1 - - - - - 0,5 0,1 0,15 0,8

Gb2 LV A 99,5 0,005 0,01 - - tr - - 0,002 0,01 - -CN PFl 97,3 - 0,001 - 0,5 0,2 - - - - - 1,5

M PFI 43,25 0,005 0,01 tr 3 0,7 0,001 0,005 0,6 0,05 0,05 00.7

MP PFI A 37,3 0,01 0,01 0,1 5- 1- 0,003 0,04 1- 0,005 0,002 XXS3 PFl A 12,9 0,001 0,005 - 1- 0,1 0,003 0,001 1- 0,01 0,02 XXX82 PFIA 6,7 0,005 0,003 - 0,5 0,05 0,002 0,001 X 0,02 0,Q3 XXXS3 PFI A 3,1 0,005 0,001 - 0,6 0,005 0,01 - X 0,02 0,Q3 XXXGb PFI A 97,8 - tr 0,05 I- I- tr 0,15 0,01 - - -Tr P48 39,2 - 0,005 4- 20- 1,5- - 0,1 2,5- 10- 0,001 5

TrP P48A 45,95 0,003 0,002 2- lS- I- tr 0,03 4,3 4- 0,001 XX

SO P48A 7,55 0,003 0,001 0,1 0,5 0,01 0,005 tr X 0,5 0,3 XXXGbl P48A XXX 0,002 0,002 0,25 1- 0,5 0,001 0,003 X 0,3 0,1 XGb2 P48A 91,2 0,001 0.001 3- 3- 2- 0,015 0,08 0,3 0,002 - tr

Gb3 P48A 86,6 0,001 0,001 1- 10- 2- 0,004 0,05 0,05 tr - tr

Gb4 P48A XXX 0,005 0,005 5- 20- 3- 0,01 0,2 tr - - tr

Gb P48 94,2 0,001 0,002 0,2 3,5- 1,2- 0,001 0,005 tr - - lr

S P48 12,5 lr 0,02 - 1- 0,07 0,005 lr X 0,05 0,1 71,7

: Malachite preparee: Tetraootite priparee: Scorle (Sl, S2, S3): Globule (Gb I, Gb 2)

MPTrPSGb

Ugende : us teneurs en cw\'re om etc dostes pZI gravimetrie, les aurres i1emeots par spectrographie.. X : element majeur; XX : element important; XXX : element principal; - : environ;tr: inferieur Ii 0,001 %;. : non deceItDocuments analyses: M. : ~a1achite ;

Tr : TetraMriteCN : Cwvre N'atifNS3 : ~odule dans scorie 3

Sites (Cabrieres) LV : La VieJEe PFI : Pioch Fa.qus I P 48 : Piocb Farrus 448 A : Arcbeodrome.

Tab!. I : Analyses des minerais de Cabrieres et des rtsulla1S des premier> essais de mttallwgie experimentale cnncemant ces minerais. Cnmparaison avec des produc­tinns cbalcolithiques de Piocb Fanus 448 (Cabrieres).

-12-

Page 25: Prehistoric metallurgy

Conclusion

Metallurgie prehistorique, Metallurgie experimentale

Bibliographie

Ce dernier exemple, pour aussi hypothetique soit-il,

n'en est pas moins fort interessant. npermet anouveau de

souligner la necessaire pluralite, dans une chaine intan­

gible logique, des operations conduisant la transformation

des minerais sulfures, riches en fer, en cuivre metallique.

Corome il est possible, que d' autres techniques, et donc

d'aurres types de fours permettent d'atteindre au meme

resultat, y compris pour des minerais complexes, on com­

prendra rnieux, des lors, que la determination d'un four

archeologique soit une entreprise delicate. Pour peu qu' on

veuille preciser sa devolution exacte, dans la mesure ou

celui-ci est conserve de fal<0n satisfaisante, nous souhai­

tions montrer par ce texte, que celle-ci ne peut plus se suf­

fire d'une analyse subjective, mais qu'elle passe au

contraire par une analyse comparative, et dans la mesure

du possible, par des etudes de laboratoire inspirees de

celles de Moesta et Schlick (1989).

A ce terme seul, il sera permis d'identifier objective­

ment, les trois fonctions d'un appareil de type Favogna :

aire de grillage, four de reduction, four de fusion. Ces

fonctions ne sonl pas necessairement integrees, corome

ici, dans un seul et meme complexe, el peuvent, en parti­

culier pour les fours de fusion exister fort loin des gise­

ments miniers, au sein meme des habitats et dans les

regions les plus varies (ef. Mohen 1987; Collin et ai.

1996).

Pour les periodes plus anciennes, ou pour des minerais

plus faciles a traiter (carbonates, oxydes, voire sous cer­

taines conditions sulfures), I'emploi d'un seul type d'ap­

pareil peut suffire, y compris successivement a plusieurs

operations (reduction, puis fusion). La encore l'etude des

depots adherents aux parois des appareils ou existant aleur peripherie devrait pouvoir expliciter I'utilisation qui

en a ete faite.

D'un point de vue morphologique, Ie tour d'horizon,

meme partiel, propose ici, montre une grande diversite des

structures de metallurgistes, qu'il conviendrait peut-etre

de ne pas toutes considerer comme des fours stricto sensu,el dont certains, nous pensons en particulier aux vases­

fours de S. Rovira (1989), demeurent, pour quelque temps

encore, pour nous, pleins de mysleres.

Remereiements : Ces travaux et ces resultats n'auraieot ja­

mais vu Ie jour sans Ie support logistique et financier de I' Ar­

cheodrome de Beaune orchestre par M.C. Frere-Sautot et de la

S.A.P.R.R., et de I'ingeoiosite technique de J. Happ. La connais­

sance bibliographique oulet in situ de plusieurs des appareils

decrits est due 11 la comprehension de nombreux collegoes, qui

nous ont transmis des documents, ont accompagne notre visite,

voire nous ont conduit sur Ie terrain. Que tous puissent trouver

dans ces !ignes I' expression de notre gratitude.

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