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1 Schéma Régional de Gestion Sylvicole Pays de la Loire Approuvé par arrêté du ministre de l'Agriculture, de la Pêche et de la Ruralité en date du 26 janvier 2005 2005

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Schéma Régional de Gestion Sylvicole

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Approuvé par arrêté du ministre de l'Agriculture, de la Pêcheet de la Ruralité en date du 26 janvier 2005

2005

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A quelques exceptions près, l'arbre que nous coupons est le résultat du travail de nos prédécesseurs. Si certainsont de bonnes raisons d'anticiper, de différer, d'augmenter ou de réduire la récolte, il n'en demeure pas moins vraique la gestion ne doit en aucun cas s'écarter de la gestion durable en assurant, notamment la pérennité de la forêtgrâce au contrôle de la régénération, qu'elle soit naturelle ou artificielle.

Les motifs de la loi du 6 août 1963 (création des C.R.P.F.), amendée dans le même esprit par les lois qui lui ontsuccédé, sont en particulier :

• d'éviter les coupes abusives,• d'éviter l'appauvrissement des forêts,• d'apporter une réflexion et des choix de gestion aux propriétaires,• d'apporter une amélioration technico-économique par l'information, la formation et la recherche de

nouveaux objectifs.

La loi d’orientation forestière du 9 juillet 2001 a fait évoluer les Orientations Régionales de Production vers leSchéma Régional de Gestion Forestière (SRGS). Dans le S.R.G.S, le conseil d'administration du C.R.P.F. avecl'aide de son directeur, des ingénieurs et techniciens, et après consultation de l'administration et des autresintervenants de la forêt privée (syndicats, coopératives, experts), a mis en place ce nouveau cadre permettant derédiger les documents de gestion durable dont, bien sûr, le Plan Simple de Gestion mais également les Codes desBonnes Pratiques Sylvicoles et les Règlements Type de Gestion.

Le cadre législatif à la base des CRPF et le SRGS doivent :• être en correspondance avec les attentes économiques, sociales, écologiques du pays,• permettre l'expression des choix et des objectifs du propriétaire pour sa forêt,• être une référence par leur qualité technique et leur fiabilité face aux exigences et attentes d'organismes

publics, politiques, associatifs etc,

A la suite de quoi, par cette réflexion basée sur la réalité du terrain et la volonté du propriétaire, le P.S.G. serala référence des éléments suivants :

1) la connaissance de la forêt (sol, peuplement) par la description des parcelles et sous-parcelles si nécessaire,2) l'analyse de tous les éléments qui concernent la forêt de l'intérieur comme de l'extérieur,3) la pérennité par le maintien ou l'amélioration de l'état boisé (c'est la loi),4) le choix des objectifs de sylviculture et de gestion,5) la programmation des coupes et des travaux,6)un document qui servira aux successeurs pour comprendre comment a évolué la forêt.

Dans ce schéma le propriétaire peut se faire aider par un spécialiste, mais c'est à lui de décider des choix.La loi de 2001 et le décret d’application du 30 septembre 2003 concernant le plan simple de gestion ont un peumodifié le contenu de ce dernier document.Le CRPF va devoir revoir son modèle de plan simple de gestion et préciser les itinéraires techniquescorrespondant aux modes de gestion préconisés dans les SRGS.Nous espérons que cela vous aidera à mieux appréhender vos objectifs et modes de gestion.

Alain de MONTGASCON

Président du C.R.P.F.

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SOMMAIRE

Intr oduction p 4

CHAPITRE 1 - Etude des aptitudes forestières p 51. L’environnement régional p 62. Le milieu naturel régional p 63. Particularités départementales du milieu naturel p 104. Description des types de forêts existantes p 235. Principaux éléments à prendre en compte pour la gestion durable p 23

CHAPITRE 2 - Objectifs de gestion et de production p 251. La forêt dans l'économie régionale p 262. La forêt et la production de bois p 283. La forêt et le milieu naturel p 284. La forêt et le paysage p 305. La forêt et l’accueil du public p 316. L’équipement souhaitable des forêts p 31

CHAPITRE 3 - Méthodes de gestion préconisées pour les différents p 33

types de forêt et essences recommandées1. Les principaux types de forêts dans la région p 342. La description des types de forêts p 363. Opérer un choix : objectifs, régimes et traitements p 374. Méthodes de gestion préconisées par type de forêts p 385. Les essences recommandées p 46

CHAPITRE 4 - La forêt et le Gibier p 491. Les grandes unités de gestion cynégétiques p 502. Etat d’équilibre cervidés / forêt : vers des préconisations de gestion p 503. Evolutions possibles p 524. Et demain ? p 53

ANNEXES

- Carte de la pluviométrie moyenne annuelle p 56- Carte des températures moyennes annuelles p 57- Glossaire p 58- Adresses utiles p 59

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Intr oduction

L’article L 4 de la loi d’orientation forestière du 9 juillet 2001 indique quels sont les «documents de gestiondes forêts». Ce sont, pour les forêts privées :• Les plans simples de gestion ;

• Les règlements types de gestion ;• Les codes des bonnes pratiques sylvicoles.

Ces documents sont établis conformément au schéma régional de gestion sylvicole, lequel est rédigé par leCRPF, approuvé par le ministre chargé des forêts, en tenant compte des Orientations Régionales Forestières.Celles-ci ont été approuvées par arrêté ministériel du 30 juin 2000.

En voici les grandes lignes :• Privilégier la multifonctionnalité de la forêt

- Assurer la compétitivité et le développement de la fonction économique- Promouvoir une gestion durable des espaces forestiers, attentive à leur fonction environnementale

• La gestion et la production forestière- Poursuivre l’extension de la forêt si des terres se trouvent libérées- Contrôler le développement des populations de chevreuil, et de cerf et biche, à un niveau compatible

avec le renouvellement des peuplements- Valoriser l’atout que représentent les fonctions écologique et sociale des forêts

• La récolte et l’exploitation du bois- Poursuivre l’équipement en matériel performant- Développer le réseau de routes forestières

• La filière «chêne et autres feuillus nobles»- Objectif principal : production de bois d’œuvre de qualité au moins menuiserie.- Privilégier le traitement de conversion en futaie régulière, pour les taillis et les mélanges futaie-taillis- Recherche et mise au point d’un mode de traitement du chêne en futaie irrégulière.- Poursuivre l’encouragement au boisement en chêne sur les terres agricoles délaissées.- Veiller à connaître l’évolution de la qualité du bois d’œuvre de chêne en forêt

• La filière «pins et autres résineux»- Objectif prioritaire : la production de bois d’œuvre de qualité- Poursuivre le développement de la ressource, avec un souci de compétitivité- Encourager le choix des essences adaptées durablement à notre région- Privilégier une gestion attentive à l’objectif paysager et à la biodiversité

• La filière «peuplier»- Relancer la populiculture- Développer une populiculture respectueuse de l’environnement- Lutter contre les ragondins- Renforcer les actions de développement sur l’ensemble de la région

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CHAPITRE 1

Etude des aptitudes forestières

1. L'environnement régional

2. Le milieu naturel régional

3. Particularités départementales du milieu naturel

4. Description des types de forêts existantes

5. Principaux éléments à prendre en compte pour la gestion durable

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1. L’environnement régional

1.1. Localisation géographiqueAu cœur de la façade atlantique, la région des Paysde la Loire, entre l’océan Atlantique et le BassinParisien, correspond au bassin versant du coursinférieur de la Loire. Avec une superficie de 32 000kilomètres carrés, elle représente près de 6 % de lasuperficie de la France ce qui en fait la cinquièmerégion française.

1.2. Organisation régionaleLa région des Pays de la Loire est constituée par laréunion relativement arbitraire de cinq départementsqui ne sont liés entre eux ni par l’histoire ni par lagéographie : la Loire-Atlantique (44), le Maine etLoire (49), la Mayenne (53), la Sarthe (72) et laVendée (85). L’artificialité de cette réunification estencore renforcée par l’hétérogénéité du cadre natu-rel. Celle-ci a ainsi conduit l’Inventaire ForestierNational (I.F.N.) à diviser les Pays de la Loire en 22régions naturelles (cf. carte IFN p 10).

1.3. Végétation et paysageL’activité humaine a fortement influencé le paysagede la région, surtout du fait des pratiques agricolesqui ont conduit à la création du bocage sur une largepartie du territoire. Ce bocage, même s’il a étéprofondément remanié par les remembrements, donneun environnement très arboré malgré un taux deboisement régional (10,4 %) parmi les plus faibles deFrance. Ces paysages bocagers aux variations nuan-cées en fonctions des régions naturelles ne doiventcependant pas faire oublier ceux où l’arbre se faitrare : les plateaux céréaliers de l’est de la Sarthe et dusud de la Vendée, les vignobles du sud de la Loire-Atlantique et du sud du Maine et Loire, les culturesmaraîchères du Val de Loire.Ces différents paysages végétaux soulignent et met-tent en valeur la diversité de la géologie, des sols etdes climats régionaux.

2. Le milieu naturel régional

2.1. La géologieTrois ensembles géologiques distincts composent larégion des Pays de la Loire : le Massif Armoricain auNord, le Bassin Parisien à l'Est et le Bassin Aquitainau Sud. Mais seul le plissement hercynien, dontrésulte le Massif Armoricain, est présent dans tousles départements. Il constitue un des rares traitscommuns de la région.

Le sous-sol, lié au prolongement Sud-Est du MassifArmoricain, est constitué principalement de rochesmétamorphiques (schistes) et sédimentaires (grès).C’est l’évolution structurale du Massif Armoricainqui a conditionné l’évolution des rochessédimentaires, déposées au précambrien, en rochesmétamorphiques plus ou moins déformées ettransformées selon l’intensité des cisaillements aumoment du plissement hercynien. Ces roches ontengendré des sols schisteux durs plutôt pauvres etimperméables ou, plus rarement, cristallins.A l’Est, les couches sédimentaires plus jeunes (Ju-rassique, Crétacé), prolongent le Bassin Parisien.Les calcaires apparaissent dans le Saumurois tandisque les sables ou les faciès gréso-sableux se retrou-vent dans le Baugeois (Maine et Loire) et les MaineBlanc et Roux (Sarthe).Au Sud, en Vendée, la partie méridionale du MassifArmoricain est bordée par une couche sédimentaire,datant du Jurassique, rattachée au Bassin Aquitain.Ces couches secondaires débutent au niveau d’uneligne reliant les Sables d’Olonne à Fontenay-le-Comte et constituent des bas plateaux calcaires, leplus souvent marneux.Il est à noter également la présence de nombreux solsalluviaux du quaternaire d’origine fluviatile ou ma-rine. Ils se situent dans les vallées et dans les zonesde marais (Brière, marais Breton, marais Poitevinnotamment).

2.2. Les solsDe ces différences géologiques naissent des diffé-rences pédologiques.

Ainsi sur les affleurements primaires du massif ar-moricain, les schistes, les grès et les rochesmétamorphiques donnent des sols acides (pH 4 à 6).Sur les schistes et les grès, les sols sont à textureargilo-limoneuse, la plupart du temps lessivés, plutôt

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pauvres, avec des réserves chimiques et hydriquesfaibles.Sur roches métamorphiques, les sols bruns acidessont à texture limono-sableuse, filtrants.Les caractéristiques agronomiques moyennes de cessols ne sont cependant pratiquement jamais un obs-tacle à une bonne valorisation forestière par le chênesessile ou les pins, suivant la profondeur du sol.

Entre le Massif Armoricain et le Bassin Parisien, lagéologie est complexe. Sables, calcaires, argiles etmarnes donnent naissance à des sols variés, tant entexture qu’en structure.

• Les sables génèrent des podzosols (solspodzoliques), acides, filtrants, pauvres.

• Les calcaires superficiels conduisent à des solsde type rendosol (rendzine) basiques, filtrants,pauvres. La valorisation forestière de ces solsn’est pas toujours facile, mais les surfaces con-cernées restent marginales.

• Sur argile et marnes, les sols sont de meilleurequalité, moyennement acides à légèrement basi-ques. Plus riches, avec une meilleure réserve eneau, ils sont de type brunisol (sol brun forestier).Le chêne sessile trouve son optimum sur cessols, malgré une structure parfois lourde.

Entre le Massif Armoricain et le Bassin Aquitain, lesterrains sédimentaires de la plaine vendéenne résul-tent aussi d’une géologie complexe. La pédologies’en ressent avec des sols presque aussi variés quepour la zone située entre le Massif Armoricain et leBassin Parisien, mais sur une surface plus réduite. Laplaine vendéenne est une mosaïque de sols calcisols(bruns calcaires), de brunosols (sols bruns eutro-phes) et de rendosols (rendzines).

Les fluviosols (sols alluviaux) se divisent en deuxgroupes, en fonction de l’origine des alluvions :

• Les alluvions fluviatiles résultent de dépôts trèsdivers. Elles seront très différentes selon leurproportion respective de sable, d’argile et delimon. A dominante acide, leur perméabilité esttrès changeante selon leurs éléments constitu-tifs et leur position topographique.

• Les alluvions marines sont principalement pré-sentes au niveau des marais côtiers : MaraisBreton, Marais Poitevin, Brière… Ce sont dessols riches mais argileux et compacts ce qui lesrend difficilement utilisables tant pour l’agri-culture que pour la forêt, avec une exceptionnotable constituée par la partie «marais mouillé»du marais Poitevin.

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2.3. La topographie et les réseaux hy-drographiquesLe relief de la région, peu accentué, est constituéprincipalement par des plaines et des plateaux. C’estl’érosion du Massif armoricain qui a généré cettevaste pénéplaine. Les variations d’altitude sont trèsfaibles, situant la majorité des territoires entre 0 et200 mètres d’altitude.Les seuls secteurs dépassant 200 mètres sont, auNord, les Basses Collines de Normandie, les Avaloirs,les Coëvrons et les Alpes Mancelles avec le Mont desAvaloirs (417 m), point culminant de la région, et, auSud, les Hauteurs de Gâtine de la dorsale vendéennedont le sommet se situe au Mont Mercure (290 m).Dans cet ensemble, le réseau hydrographique joue unrôle important. Le bassin versant du cours inférieurde la Loire, présent dans tous les départements,creuse dans cette pénéplaine de nombreuses vallées.La Loire et ses affluents (la Maine, l’Erdre, la SèvreNantaise…) sont des éléments constitutifs majeursde la topographie en créant des vallées plus ou moinslarges et encaissées dans les zones argileuses,schisteuses ou sableuses. Le tracé de ce réseauhydrographique a, d’autre part, été fortementinfluencé par la tectonique post-hercynienne duMassif Armoricain.

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D’autres fleuves, indépendants du bassin versant dela Loire, modèlent également le paysage. Au Sud, cesont les fleuves côtiers tels la Vie, la Vendée, et auNord les affluents de la Vilaine (le Don, l’Isac).En marge des bassins versants, les zones humidesparticipent également à la topographie. Les Basses-vallées Angevines, la Brière, le lac de Grand-Lieu,les Marais Poitevin et Breton sont autant d’élémentsqui caractérisent des topographies et des paysagesspécifiques.

2.4. Le climatLe climat général de la région, de type atlantique, estglobalement caractérisé par une faible amplitudethermique et une répartition relativement régulièredes précipitations. Cela n’empêche pas un déficithydrique estival parfois marqué dans les départementscôtiers. Ce contexte général se diversifie au nord età l’est de la région du fait des influences continentalesplus ou moins marquées.

Les précipitationsLes hauteurs moyennes annuelles des précipitations,essentiellement sous forme de pluies, se situent entre700 et 800 mm sur la majorité du territoire régional(cf annexe 1, carte des précipitations moyennesannuelles). Elles sont assez bien réparties tout aulong de l’année (en moyenne environ 150 jours paran présentent un épisode pluvieux), malgré un légerdéficit estival. Trois secteurs s’écartent cependantassez notablement de cette moyenne :

• Le Maine et Loire et le sud-est de la Sarthe avecdes précipitations moyennes annuellesinférieures à 700 mm, voire inférieures à 600mm dans une large bande comprise entre laLoire et la ligne St Georges sur Loire, Thouarcé,Montreuil-Bellay.

• Les reliefs, au nord de la Mayenne (BassesCollines de Normandie, Avaloirs, Coëvrons etAlpes Mancelles) et à l’est de la Vendée (CollinesVendéennes), présentent des précipitations plusimportantes, pouvant atteindre 1 000 mm.

• La bande côtière, avec une moyenne depluviométrie annuelle inférieure à 700 mm et unensoleillement supérieur à la moyenne régionale.

Les températuresC’est au niveau des températures que se font sentirles influences continentales. Du sud-ouest au nord-est de la région, les températures moyennes annuellespassent progressivement de 12° à 10° (cf annexe 1,

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carte des températures moyennes annuelles). Seulela présence de la vallée de la Loire contrarie cettediminution progressive des températures moyennesannuelles en favorisant l’entrée dans l’intérieur desterres des masses d’air maritime plus doux.L’ensemble de la région bénéficie néanmoins engénéral d’hivers doux et d’étés tièdes. Le nombre dejours de gel est faible (30 à 50 jours par an). Seulesles limites nord de la Mayenne, nord et est de laSarthe se distinguent par un caractère continental destempératures plus marqué et des températuresmoyennes annuelles inférieures à 10°.

2.5. Les zones naturelles forestièresLes différentes conditions de pluviométrie et detempératures du climat des Pays de la Loire permettentde diviser la région en trois zones naturelles dont lesdifférences climatiques ont une incidence sur larépartition des principales essences forestièresrégionales. Cette approche "forestière" descaractéristiques climatiques régionales montre ainsique seules deux des essences forestières autochtones,le pin maritime et le hêtre, ont une aire naturelle quine couvre pas toute la région. Celle-ci peut donc êtredivisée en trois secteurs climatiques (cf carte deszones naturelles forestières).

• Le secteur nord : il correspond à la limite sud duhêtre en peuplement pur. C’est une bande étroite,au nord de la Mayenne et de la Sarthe, dont lalimite suit celle de la région naturelle des bassescollines de Normandie en Mayenne et en Sarthe,puis une ligne passant par Villaine la Juhel,Fresnay sur Sarthe, Bonnétable, Sceau surHuisne, Semur en Vallon, St Calais.

• Le secteur sud : il correspond à la limite nord del’aire naturelle du pin maritime. Le hêtre, dansce secteur, ne peut jouer qu’un rôled’accompagnement dans les peuplements. Cettelimite suit une ligne Bourgneuf la Forêt, Evron,Conlie, Connerré, Coudrecieux, la Chapelle-Huon, Bessé sur Braye.

• Le secteur intermédiaire : c’est une zoneclimatique de transition où le hêtre et le pinmaritime peuvent être retenus comme essenceobjectif, en fonction des caractéristiquesparticulières du microclimat local. Dans un cascomme dans l’autre, les risques liés aux extrêmesclimatiques (sécheresse pour le hêtre ou froidsexceptionnels pour le pin maritime) sont élevés.

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3. Particularités dép artement alesdu milieu naturel

3.1. La Loire-AtlantiqueEntre terre et mer, à cheval sur l’estuaire de la Loire,la Loire-Atlantique allie douceur de vivre etdynamisme économique. Son secteur secondaire trèsdéveloppé (construction navale, aéronautique,chimie, pétrochimie, industries du bois... ) en fait undes départements les plus industrialisés de France.Le secteur primaire compte 11 000 exploitantsspécialisés dans des domaines très larges : laproduction laitière, le maraîchage, la viticulture, lapêche, la conchyliculture, la récolte du sel…. Lesecteur tertiaire est aussi très important dansl'économie du département grâce au tourismenotamment. Les 133 km de côtes attirent toujoursplus d'estivants chaque été.Dans ce département, l’arbre joue un rôle paysagertrès important. Il est le véritable trait d’union desdifférentes régions naturelles qui le composent.

Les dunes littorales (175) marquent le paysage côtierd’une bande de pins maritimes mêlés de chênes verts.Cette bande de protection est souvent destinée à fixerles dunes. Les arbres, exposés à de forts vents venusde la mer ont des formes sinueuses et leur croissanceest faible. Ils s'adaptent cependant bien à cesconditions difficiles. Cette région ne couvre que 4 %de la surface du département.

Les marais littoraux (851) au sud du pays de Retzappelés également "Marais Breton Vendéen",proviennent du comblement naturel d’un ancien golfe.Les sols sableux ou très argileux sont peu propices àl’arbre en général. Cette région couvre 1 % de lasurface départementale.

Le Val de Loire (444) limité au sud par la rive gauchede la Loire et au nord par le vaste marais de la Brière,couvre 10 % de la surface départementale. Plusqu’ailleurs, la forêt linéaire, alluviale ou de bas depente s’est développée. Adeptes des terrains humideset bien drainés tels que les bords de la Loire en amontde Nantes, les peupleraies sont très productives. Enaval, le taux de sel est trop élevé pour que lesessences forestières puissent prospérer. Plus au Norddans le marais de la Brière les espèces ligneuses ontaussi des difficultés à trouver leur place dans desterrains trop humides ou trop secs. Par contre, cetterégion renferme des richesses ornithologiquesincomparables. Entre la Loire et la Brière, la limiteNord du Val de Loire est marquée par le sillon deBretagne qui laisse apparaître la roche mère. Malgré

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des conditions stationnelles parfois difficiles, l’arbreest bien présent sur cette faille.

Au sud du département, le bocage vendéen (854) quireprésente 23 % du territoire départemental est trèsmarqué par la présence du lac de Grand-Lieu et duvignoble. Quelques massifs composés en majorité dechênes sont présents sur Machecoul et Touvois. Lepin maritime et le pin laricio sont les essencesrésineuses les plus représentées : elles s’adaptentparfaitement aux conditions de stations (sol peuprofond et climat à déficit hydrique estival fréquent).Au cours des années 1990, de nombreux boisementsde terre agricole ont été réalisés dans ce secteur.

Les Mauges (492) sont à cheval sur la Loire, ets'étendent à l'Est sur le département du Maine etLoire. En Loire-Atlantique, cette région estcaractérisée par la culture de la vigne. Quelquesboisements de terre agricole ont tout de même étéréalisés avec succès. Cette région couvre 9% de lasurface du département.

Pays de bocage et de terres morcelées encloses dehaies, le bocage Angevin (441) représente 26 % de lasurface départementale. Cette région est aussi celleoù le taux de boisement est le plus important. La forêtapparaît sous forme de massifs dominés par le chênerouvre accompagné d’essences secondaires tellesque le châtaignier, le pin maritime, le pin laricio et lehêtre. Cette région a été très marquée par les coupesde taillis de chêne à courte révolution (15 ans). Cebois était destiné à alimenter les forges et les verreries.Aujourd’hui les massifs les plus importants setrouvent dans la partie Nord-Est du secteur. Desplantations en pins laricio et maritime ont été réaliséessur les taillis appauvris dans certains massifs où la

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roche affleure. Dans le secteur de la Meilleraye deBretagne, les peuplements de pins maritimes quiarrivent à maturité sont souvent de très bonne qualité.Sur les sols profonds, le chêne rouvre reste l’essencede boisement et de reboisement la plus utilisée.De Nantes à Herbignac en passant par Nozay, lesplateaux boisés nantais (442) couvrent 27 % de lasurface. L’arbre y est très présent mais les massifsforestiers sont souvent morcelés. Bien sûr, il existeégalement quelques gros massifs forestiers sur cesecteur tels que la forêt du Gâvre (seule forêtdomaniale du département), la forêt de la RocheBernard et la forêt de la Groulais. Les essencesprincipales sont le chêne rouvre qui est parfaitementà sa place sur ces sols et le pin maritime qui présentede bonnes caractéristiques sur le secteur Ouest. Cetterégion est également le secteur où la pluviométrie estla plus élevée (jusqu'à 900 mm/an). L’essence dereboisement pour les terrains délaissés parl'agriculture pour ce secteur reste en majorité lechêne rouvre avec des résultats remarquables.

3.2. Le Maine et LoireAncienne province d’Anjou, le département de Maineet Loire occupe une position centrale dans la régiondes pays de la Loire. Le département de la Mayenneest situé au nord, la Sarthe au nord-est, la Vendée ausud-ouest, et la Loire Atlantique à l’ouest. Les autresdépartements limitrophes sont l’Indre et Loire àl’est, la Vienne au sud-est, les Deux Sèvres au sud.Sa superficie, 723270 ha, le situe à la première placede la région Pays de la Loire et à la quinzième placedes départements français. Avec un taux de boise-ment de 12,7 %, soit 92000 ha de forêt, le départe-ment est le 2ème département le plus boisé de la régionaprès la Sarthe. La forêt privée est majoritaire etreprésente 95 % du total. La forêt feuillue est large-ment dominante (70 % des surfaces boisées). Lechêne avec 61 % de la surface feuillue est l’essencenaturelle majoritaire, le complément étant essentiel-lement constitué par le châtaignier. Le pin maritimeavec 68 % de la surface résineuse est l’essencerésineuse principale. Le pin laricio occupe une posi-tion croissante grâce aux nouveaux boisements deterrain agricole tandis que le pin sylvestre est enrégression.Le Maine et Loire est un pays de rivières avec unréseau hydrographique très développé d’une lon-gueur totale de 4357 km.

Le climat de l’Anjou se caractérise par sa douceurqu’a si bien célébrée Joachim du Bellay. En fait le

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département subit fortement l’influence de l’OcéanAtlantique qui détermine un climat de type océani-que. La pluviométrie varie de 600 à 750 mm. AAngers les températures moyennes sont de l’ordre de11° 3 pour l’année. Les gelées sont rares avec 45jours par an et seulement 4 jours inférieurs à - 5°.Toutefois cette influence océanique peut laisser ponc-tuellement place à des conditions extrêmes consti-tuant un facteur limitant pour certaines espèces végé-tales : sécheresse prolongée, grands froids hiver-naux. D'autre part, le département subit fréquem-ment un déficit hydrique en période estivale.

Le relief du Maine et Loire est peu accentué. La Loiretraverse le département en son milieu d’est en ouestsur une longueur de 120 kilomètres. Au nord de laLoire les plateaux et collines du Baugeois (est) et duSegréen (ouest) ont une altitude maximale de 120mètres. Au sud les altitudes vont de 100 m dans leSaumurois (est) à 210 m dans le Choletais (ouest). LaLoire, quant à elle, passe d'une altitude de 30 m àMontsoreau à une altitude de 11 m à Saint Florent leVieil.

Du point de vue géologique le département est éga-lement divisé en deux parties sensiblement égalesmais selon un axe nord-sud passant à l’est d’Angers.A l’ouest (Le bocage angevin et les Mauges) setrouvent des formations schisteuses et granitiquesprincipalement, de l'ère primaire, constituant la par-tie orientale du massif armoricain. A l’est (le Baugeoiset le Saumurois) des terrains sédimentaires du secon-daire et du tertiaire s’intégrent au Bassin Parisien.Des alluvions récentes tapissent le fond des valléesde la Loire et de ses nombreux affluents.

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Les sols induits par ces formations géologiques sontvariés. Brunisols (sols bruns acides) et levisols (solslessivés) se trouvent à l’ouest du département. Lescalcobrunisols (sols bruns calcaires) et les rendosols(rendzines) se sont développés sur des calcaireslacustres dans le Baugeois et le Saumurois. Lespélosols (sols podzoliques) et les podzosols sontprésents principalement au nord de la Loire, dissémi-nés par plages sur les grès.

Le Maine et Loire est découpé en 5 régions naturellesdéfinies par l’Inventaire Forestier National : le Bo-cage Angevin, les Mauges, le Baugeois, le Saumu-rois et le Val d’Anjou.Près des ¾ de la surface forestière se situe dans lesdeux régions naturelles du Baugeois et du Saumu-rois. Cependant les nouveaux boisements sont sur-tout situés dans le Bocage Angevin. Les massifsboisés sont éparpillés mais peu morcelés. En effet,les forêts de moins de 4 ha ne représentent que 11 %de la superficie boisée.• Le Bocage Angevin (441) occupe la partie Nord

Ouest du département. La forêt bénéficie d’unepluviométrie allant de 600 à 700 mm avec desvaleurs moindres vers le sud. Les limons sur argilesont fréquents, la roche mère schisteuse affleurepar endroit. Les chênes rouvre et pédonculé sontles essences feuillues dominantes avec de bonnespotentialités. Le pin laricio de Corse et le pinmaritime donnent d’excellents résultats sur lesstations moins riches.

• Les Mauges (492) occupent la partie Sud Ouest dudépartement. La forêt bénéficie d’une pluviomé-trie allant de 650 à 800 mm, avec son maximum àproximité de Cholet sur le massif de Vezins. Lessols sont composés par des limons sur argile. Lechêne pourrait donner d’excellents résultats si l'onabandonnait la gestion traditionnelle en taillissimple. Le châtaignier est en station sur des îlotsde faible surface unitaire. Les pins sont en station.

• Le Baugeois (493) occupe la partie Nord Est dudépartement. La forêt bénéficie d’une pluviomé-trie allant de 650 à 750 mm avec des valeursmoindres vers le sud. Les sols sont hétérogènes etpeuvent varier rapidement. Leur qualité peut, par-fois, compenser le déficit pluviométrique estival.Les petites collines caractérisent son paysage.Toutes les essences feuillues de la région sontprésentes. Le pin maritime est l’essence résineusela plus fréquente avec une production de bois dequalité.

Chapitre 1

• Le Saumurois (494) occupe la partie Sud Est dudépartement. Il s’agit de la région la plus aride. Lapluviométrie est inférieure à 600 mm avec un fortdéficit en période estivale. Les sols sont trèshétérogènes avec des limons sur argile profondeprésentant des imbrications de bancs de sable oude calcaire. Les pins (maritime et laricio de Corse)s'adaptent à ces conditions de station.

• Le Val d’Anjou (495) est la vallée alluvionnairede la Loire. L’agriculture y est très intensive. Lapluviométrie est faible avec 600 à 650 mm/an.Cependant la présence de la nappe phréatique,lorsqu'elle n'est pas trop profonde, compense ledéficit en période estivale. Les sables et les limon-argileux se succèdent. Le peuplier est l’essenceforestière dominante de cette vallée.

3.3. La MayenneLe département de la Mayenne se partage entre lesanciennes provinces de Bretagne, de Normandie etd’Anjou.Son identité s’est faite autour de la rivière qui letraverse du nord au sud par son milieu, voie écono-mique historique du lin et des tissages, coupée par lesaxes récents ferroviaires et routiers Est-Ouest, quiont désenclavé la Bretagne.Ce «petit Maine» est un terroir de transition entrel’influence atlantique, le Bassin Parisien, plus conti-nental, à l’Est, et «la douceur Angevine» présente auSud.

Située aux Marches de Bretagne, la Mayenne a unegéologie qui reste très liée à celle du Massif Armo-ricain.Elle a donné naissance en général à des brunisols(sols bruns acides), des lévisols (sols bruns lessivés),voire à des podzosols (sols podzoliques), à l’excep-tion de quelques rendosols (rendzines calcaires)comme au «canyon» de Saulges et le long de la lignecentrale et Sud Est des fours à chaux.Le potentiel des sols va croissant, en éléments assi-milables pour les arbres, des quartzites et grès, schis-tes primaires, puis granites, schistes briovériens,dolérites jusqu’au limon.

L’altitude moyenne du département décroît progres-sivement, de la région forestière naturelle des Colli-nes de Normandie (507) au Nord autour de 200mètres avec un paysage de mouvements vallonnés, à100 mètres dans le Bocage Angevin (441), au Sud,avec la vision de larges plateaux.

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Au Nord les précipitations supérieures à 1 000 mm/an contribuent à la plénitude du hêtre et à la présencerelique du sapin «de l’Aigle» aussi dit «de Croix»,car souvent implanté aux abords des calvaires.Ce «jardin de la Mayenne» reste très convoité par unusage agricole actif, les surfaces forestières y sontrelativement faibles et morcelées.L’arbre reste encore présent dans le bocage dédié àl’élevage, mais où, depuis les années 1970, l’orme apratiquement disparu suite aux attaques de la gra-phiose.

Au sud, le régime des pluies se continentalise, sanstoutefois descendre en dessous de 650 mm. Là aussi,la vocation agricole domine avec une dominante decultures.

Entre ces deux régions forestières, la transition s’ef-fectue dans celle du Bas Maine (533) en s’appuyantsur les mouvements géologiques.Dans la partie Nord du Bas Maine, les grands ensem-bles forestiers (forêt de La Gravelle, Misedon,Mayenne, Bourgon, Hermet) témoignent du passéindustriel des forges et de leurs besoins importants etréguliers en charbon de bois.

En partie Nord Est, à cheval avec le département dela Sarthe, la région forestière des Avaloirs et Coëvrons(617) se caractérise par des reliefs aux roches dures(schistes, quartz et grès) formant des paysages àfaciès de buttes, de crêtes recouvertes localement delandes, celle de Pail étant renommée pour ses tour-bières fossiles perchées.C’est au Mont des Avaloirs, proche de Pré en Pail,qu’émerge à 417 mètres le belvédère point culminantdu grand ouest de Dunkerque à Bayonne.Ces reliefs reçoivent jusqu’à 900 mm de précipita-tions par an, avec la présence de neige en moyennependant 2 semaines.Là aussi le bois énergie pour l’industrie des forges amarqué durablement les sols et leurs peuplements.Les forestiers y ont réalisé la majorité desenrésinements départementaux dans les années 60-70 (forêts de Monnaie, Multonne, Pail, Sillé leGuillaume et Charnie). La limite Sud et le dénivelémarqué, de cette région s’achèvent à Sainte Suzanne.

Du Nord au Sud du département, les précipitations serépartissent sur 160 à 125 jours.Pour l’ensemble du département, les températuresmoyennes minimales et maximales s’échelonnent de6 à 15°, les extrêmes vont de - 20° à 40°.Les vents dominants à craindre sont ceux du SudOuest, en particulier en époque de végétation ou,l’hiver pour les résineux, quand les sols sont engor-gés.

Chapitre 1

La surface boisée départementale est restée stablependant 150 ans. Elle augmente depuis les années1990, suite aux mesures prises dans le cadre de laPAC (politique agricole commune européenne).Par contre depuis les années 1950, le bocage asouffert des opérations d’aménagement foncier liéesaux nouveaux modes d’exploitation agricole.

Rien d’étonnant à trouver le chêne dominant à 80 %parmi les essences feuillues du fait des besoinshumains (coupes fréquentes et pacage du bétail enforêt).Le pédonculé, exclusif dans le bocage (richesse etalimentation en eau régulière), a su profiter de soncaractère pionnier en forêt, à l’occasion des mises enlumière fréquentes dans le passé.L’allongement des passages en coupe, avec la ferme-ture du couvert, fait qu'aujourd'hui le chêne rouvrereprend le dessus.Il devrait constituer la base d’une majorité des peu-plements feuillus à conduire et correspond au traite-ment de peuplements adaptés aux sols généralementmaigres du département.

Le châtaignier est souvent traité en taillis avec,comme débouché dans ce département d’élevage, lespiquets. Tous les peuplements ne pourront pas êtreorientés vers la production de bois d’œuvre car celanécessite des sols avec un potentiel suffisant.

Les aulnes, les grands érables, les frênes, les meri-siers et autres fruitiers existent de façon générale-ment diffuse ou localisée. Leur introduction doitrester réduite en surface et en nombre compte tenu deleur caractère et des conditions stationnelles. Lenoyer est lui aussi discret dans le paysage rural.

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Par contre le retour du hêtre, aboutissement logiquede la dynamique forestière sous nos climats tempérésmayennais, est déjà constaté dans le sous étage etparmi l’étage dominant de nombreux peuplements.Sa conduite volontaire sera à favoriser, de préférenceen mélange, autant pour la qualité de la litière quepour sa sylviculture, dans les secteurs aux précipita-tions supérieures à 800 mm/an.

L’acidité des sols limite la présence du charme et dutilleul, localement avec les bouleaux et trembles. Ilspeuvent constituer un accompagnement contrôlé pro-pice à la sylviculture.La concurrence des saules et noisetiers sera particu-lièrement à surveiller.

Parmi les résineux, les pins maritime et sylvestre,pionniers des espaces rudes, cèdent la place progres-sivement soit aux feuillus, soit à d’autres résineuxplus vigoureux comme le pin laricio de Corse et ledouglas, ce dernier quand les précipitations sontsupérieures à 800 mm/an.Dans la mesure du possible, un mélange avec desfeuillus sera souhaitable pour l’humus.

L’expérience négative d’essences «exotiques»comme l'épicéa de Sitka, grandis, mélèze du Japon,tsuga, pin weymouth devra encourager à une certaineprudence.

En Mayenne, le peuplier se trouve sur des aligne-ments le long des fossés ou en peupleraie de surfacemodeste dans les vallées souvent étroites des riviè-res. Seules la partie Sud de la Mayenne et l’Oudonprésentent des vallées plus larges avec des ensem-bles plus conséquents en production.

3.4. La SartheDépartement le plus boisé de la région des Pays de laLoire, la Sarthe surprend par la diversité de sespaysages et de ses forêts. Qui ne serait étonné de voirse côtoyer, à quelques kilomètres de distance, unesuperbe futaie de chêne et une lande à bruyère ?Cette diversité découle de situations variées,entremêlées, dues à la transition entre le MassifArmoricain et le Bassin Parisien, entre les influencesocéaniques et continentales, entre la Normandiefraîche et humide et l’Anjou plus sec et chaud. LaSarthe est un carrefour géologique, climatique etculturel, cela en fait sa richesse mais aussi sacomplexité.

Chapitre 1

Donner des approches généralistes risque d’induirele lecteur en erreur. Peut on comparer la pluviométriede 900 mm des Collines Normandes et celle de 600mm du Maine où la réserve en eau du sol devientprimordiale ? Peut-on comparer les limons des hauteschênaies du Plateau Calaisien aux maigres sables duMaine ? Le Sarthe ne se dévoile pas facilement. Leforestier devra toujours se référer aux conditionslocales pour agir, mais il est malgré tout possible dedégager des pays relativement homogènes.Longeant les départements de la Mayenne et del’Orne, les Collines Hautes de Normandie (617)épousent les derniers reliefs du Massif Armoricain etarrêtent les nuées venues de la mer. Les forêtsbénéficient d’un climat particulier se rapprochant duclimat Normand avec une pluviométrie allant de 800à 900 mm et des périodes froides assez marquéespour la région. Les sols sont hétérogènes, souventacides et assez pauvres mais la pluviométrie compensecette pauvreté. Les chênes, le hêtre sont à leur place.Les essences méridionales comme le pin maritime nesont pas adaptées. Couvrant les hauteurs, lespeuplements feuillus sont très présents. Les périodesrécentes ont vu l’introduction de douglas, pin laricioqui donnent des résultats satisfaisants.

Des hauteurs de Sillé, Pail et Perseigne, en portant leregard vers l’Est et le Sud, nous découvrons les paysagricoles des Champagnes du Maine (722). Nouspénétrons dans le bassin parisien avec des sols riches,souvent calcaires, dévolus principalement àl’agriculture . La pluviométrie, de l’ordre de 700 à800 mm reste bonne. Le climat devient moins rude.Ces conditions permettent des productions forestièresfeuillues de valeur en utilisant aussi bien les chênes

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seuls ou en mélange avec des essences comme lemerisier. Les boisements, assez peu nombreux, sontreprésentés par de petites unités forestièresgénéralement feuillues ou par des bocages. Pendantlongtemps inféodés à l’agriculture, les bois sontmaintenant réorientés vers des productionsprometteuses de bois d’œuvre. Les Champagnessont prolongés par le Bas Maine (533) où l'onretrouve le Massif Armoricain.

Couvrant le Nord-Est, en limite de l’Orne et del’Eure et Loir, le Perche (619) offre un paysage deplateaux et collines avec ses riches prairies favoriséespar une pluviométrie de 700 mm et un climatintermédiaire avec des hivers assez longs. Les sols,assez riches, sont souvent constitués de placageslimoneux sur des argiles à silex. Ils sont favorablesaux essences feuillues assez frugales. Les essencesméridionales ne sont guère valorisantes. La forêt, àbase de peuplements feuillus de chêne plus ou moinsmélangés de hêtre, couvre en général les hauteurs.Ces peuplements sont actuellement orientés vers desfutaies pour optimiser la production de bois d’œuvre.

Au Sud-Est, le Plateau Calaisien (725), pays deplateaux, berceau de futaies feuillues de granderenommée, est prolongé par une petite région naturelleLa Gâtine Tourangelle (372). La pluviométrie de600 à 700 mm conduit à privilégier les arbres résistantà un manque d’eau durant les périodes sèches. Lessols, assez riches, sont souvent constitués de placageslimoneux sur des argiles à silex. Les chênes et surtoutle chêne rouvre sont dans de bonnes conditions decroissance et assurent des productions de grandevaleur. Quel forestier ne serait admiratif des hautesfutaies de Bercé ? Les chênaies plus ou moinsmélangées de hêtre constituent de grands massifsdécoupés en grandes propriétés. Les peuplementssont actuellement orientés vers des futaies pouroptimiser la production de bois d’œuvre.

Il nous reste à découvrir le centre et le Sud Ouest dudépartement. Nous arrivons dans des pays de sables :le Maine Roux (723) au Nord du Mans, le MaineBlanc (727) prolongé par le Baugeois (493) couvrantle quart Sud-Ouest du département. La pluviométriedécroît encore pour des valeurs de 600 à 700 mm cequi implique que les arbres devront accepter unmanque d’eau durant les périodes sèches. Lestempératures deviennent plus douces. Les sols sontprincipalement sableux avec des niveaux argileuxplus ou moins présents. Des nappes de limonsponctuent ces sables en donnant des sols de bonnevaleur forestière. Les essences méridionales vont

Chapitre 1

trouver des conditions satisfaisantes pour leurcroissance. D’autres, comme le hêtre, sont maintenanten limite stationnelle. Ces essences devront êtrefrugales en se satisfaisant de peu. Historiquementcouverts de landes, ces pauvres pays ont été mis envaleur par des introductions d’essences résineuses.Les forêts couvrent une surface importante encontinuelle augmentation. Les peuplements résineux,principalement à base de pin maritime, sont trèsreprésentés bien qu’entrecoupés, à la faveur desvallons ou de sols meilleurs, de peuplements feuillusà base de chênes, châtaignier, bouleau. Au centre duMaine blanc, se trouve une région particulière, leBélinois qui bénéficie d’une meilleure pluviométrieet de sols de meilleures qualités. Il est essentiellementagricole.

Volontairement, nous avons séparé les vallées quicoupent régulièrement les différentes régionsnaturelles. Nous ne pouvons les ignorer. Lapluviométrie y est souvent inférieure au reste du paysqui les borde mais l’alimentation en eau est assuréepar les eaux d’écoulement et la nappe phréatique.Les sols sont hétérogènes et demandent des étudesprécises pour définir les essences utilisables. Souventriches, d’origine récente en fond de vallée, ilspermettent d’assurer des productions de bonne valeuravec le peuplier, le frêne ou le chêne pédonculé.

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3.5. La VendéeDeuxième au palmarès des départements les moinsboisés de France, la Vendée offre une palette depaysages variés où l’arbre joue souvent un rôledéterminant.Largement ouvert sur l’Océan, régulièrement balayépar les vents, écrasé par le soleil estival avec uneluminosité unique, ce département cumule un certainnombre de handicaps ; l’eau en est le facteur limitant.La pluviométrie est comprise entre 750 et 950 mmavec des disparités locales renforcées par un déficitrelatif en période estivale et une forte luminosité.Hormis deux zones plus arrosées (Région de Palluau,la Moche Achard et Est du département), la grandemajorité de ce territoire reste soumise à desprécipitations inférieures à 850 mm.

La Vendée bénéficie d’un ensoleillementexceptionnel pour la côte française atlantique, etl’amplitude thermique moyenne annuelle estrelativement faible, comprise entre 12,5° et 13,5° C.Les fortes chaleurs sont également rares, même si latendance est à l’augmentation. Toutefois, dans cedomaine comme dans celui des précipitations, lesdisparités sont grandes entre les zones côtières,l’intérieur et l’Est du département.

Le vent est une composante du climat Vendéen ; lavégétation régulièrement soumise à des vents fortsorientés principalement Ouest, Sud-Ouest sembles’y être accoutumée. Les vents d’Ouest sont rarementdévastateurs, mais peuvent le devenir lorsqu’ils sontorientés plus au Nord. Les récentes tempêtes dedécembre 1999 viennent en cela le confirmer.Vent, ensoleillement et luminosité, ont donc uneinfluence non négligeable sur la disponibilité en eauen période estivale, ce qui n’est pas sans conséquencessur la composition et l’aspect des boisements.

Prolongement méridional du Massif Armoricain, laVendée apparaît essentiellement comme une régionde bocage. Cependant, bien que peu marqué, le reliefinféodé aux différentes formations géologiques adonné naissance à des paysages caractéristiques ettypiques. C’est ainsi que des dunes à l’Ouest, auxcollines Vendéennes à l’extrême Est, se succèdentune série de paysages modelée par les conditions demilieu et par l’homme.Les dunes littorales (175) et le rétro-littoral offrentdes conditions difficiles, même si le taux de boisementest de très loin le plus élevé de Vendée (supérieur à25 %). La réserve en eau utile des sols est souventfaible, les embruns et les particules de sable enmouvement limitent le développement des végétaux.Seuls le pin maritime et le chêne vert semblent

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supporter les conditions difficiles du front de mer etde ses abords immédiats. Ces arbres remplissent plusune fonction de fixation des dunes et de protectionque de production. A l’abri de ces premièresformations boisées d’autres espèces végétalesforestières frugales peuvent se rencontrer, notammentle robinier faux acacia et les érables.Au Nord et au Sud, les marais (851) disputent à ladune le front de mer. Univers de prés salés et paradisdes oiseaux, le Marais Breton au Nord et le MaraisPoitevin desséché au Sud sont peu propices à l’arbreen général. Ces espaces gagnés sur l’Océan parendiguement avec des sols composés d’argilesmarines appelées «Bri marin», ne permettent qu’àquelques rares tamaris, arroche de mer et, dans unebien moindre mesure, frêne oxyphylle de se maintenirsur les bords de canaux. La production ligneuse y estquasi inexistante.

Au Sud, le Marais Poitevin desséché se prolonge àl’intérieur des terres par le Marais Poitevin mouillé.C’est un paysage qui contraste singulièrement avecle précédent avec une végétation luxuriante favoriséepar des sols organiques, voire argilo-organiques aucontact du Marais desséché et une alimentation eneau courante constante. Sur ces sols riches, le frêne,l’aulne et le peuplier sont en communion avec leurenvironnement. Vu de la plaine qui l’entoure, leMarais Poitevin se présente comme une oasis où undélicat maillage de canaux bordé de frênes têtardsavec souvent un double alignement de peupliertémoigne de la volonté de l’homme de dompter lanature. Les peupleraies en plein ponctuent ce paysage.

Au Nord de cet espace surplombe la plaineVendéenne (792) ou la plaine calcaire de Fontenayle Comte. Vaste « désert » d’arbres, elle s’installe surdes sols riches, mais superficiels de type rendosols(rendzine), aux réserves en eau faibles. Lacéréaliculture y est florissante grâce à l’irrigation, cequi n’est pas sans conséquences sur le maintien des

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niveaux d’eau du Marais Mouillé en période d’étiage.Quelques très rares bosquets subsistent dans de tellesconditions ; le noyer et le cèdre tirent leur épingle dujeu, les autres essences font seulement de la résistance.

Au centre sur un vaste territoire d’un peu moins de 70% de la surface totale du département s’étend lebocage vendéen (854). Pénéplaine se relevantprogressivement de l’Ouest vers l’Est sans jamaisdépasser 100 mètres d’altitude, cette région sesingularise par son relief mollement ondulé.Caractérisé par un maillage de haies fluctuant, ennette diminution dans les années 1970, avec unetendance à la stabilisation aujourd’hui, il fait la partbelle à l’arbre qui en est la composante principale.Malgré un taux de boisement de 5,5% qui n’est quetrès légèrement supérieur au taux de boisementdépartemental, la vue d’ensemble de ce territoire metl’arbre au premier plan.Appelé aussi Bas bocage, cet ensemble est assis surdes formations géologiques quelque peu variées oùles schistes dominent. Les sols rencontrés sontprincipalement des brunisols (sols bruns acides) oudes luvisols (sols lessivés) avec un régime hydriquevariable en fonction de leur position topographique.Les peuplements feuillus sont majoritaires (supérieurà 80 %) et les essences les plus représentées dans lesformations boisées du Bocage Vendéen sont leschênes pédonculés et sessiles, ainsi que le châtaignier.Avec une population essentiellement rurale, lademande en bois énergie (bois de feu en rondinsprincipalement) est encore forte à l’échelledépartementale.

Parmi les résineux, c’est le pinmaritime qui arrive en tête; enpeuplements purs, ou, le plussouvent, plus ou moinsdisséminé dans le taillis. Il donnede bons produits, mais sasensibilité au vent limite sonemploi. Le pin laricio de Corsearrive en second et a vu sa

position renforcée grâce au développement desboisements de délaissés agricoles. La qualité de cespeuplements est variable et souvent directement liéeà l’effort de conduite et d’entretien prodigué par leforestier : c’est une essence exigeante dans cedomaine. Le Douglas introduit dans le années 1960a beaucoup souffert des sécheresses de la fin desannées 1980, et la mortalité des peuplements a étéimportante. Les conditions climatiques rencontréesen Vendée ne permettent généralement pasd’envisager de continuer à implanter cette essence,

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sauf conditions très particulières. D’autres essences,qu’elles soient feuillues ou résineuses sont aussiprésentes dans le Bocage Vendéen, mais dans desproportions qui les relèguent au second plan.

Pour terminer, à l’extrême Est, Nord/Est dudépartement, les Collines Vendéennes (795) quiculminent à 275 mètres offrent un tout autre paysage.Assis sur les contreforts du Massif Armoricain, avecdes sols à dominante sableuse issus de l’altérationdes granites sur lesquels ils reposent, ce territoiremamelonné est le plus arrosé de Vendée. La faibleréserve utile en eau peut être ainsi compensée par unemeilleure pluviométrie renforcée en cela par uneplus faible luminosité. Dans de telles conditions,l’exposition des versants joue un rôle primordial.Les versants Nord offrent une meilleure économie del’eau permettant le développement d’essences plusexigeantes telles que le Douglas et le châtaignier.Cette dernière est de loin l’essence la plus représentéedans cette petite région, donnant des produitsintéressants (petit bois de travail). L’évolution desmeilleurs taillis de châtaignier vers la futaie feuillueserait sans doute une évolution à encourager sur ceterritoire. Sur les versants exposés à l’Ouest et auSud, sur ces sols de profondeur irrégulière, filtrantset acides, ce sont les pins maritimes et Laricio deCorse qui semblent le mieux adaptés. D’autresessences peuvent localement être rencontrées.

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4. Description des types de forêt sexist antes

Le tome 2 des Orientations Régionales Forestièresclasse les types de forêts régionales selon leur struc-ture :

Il s’agit de chiffres totalisant les forêts soumises aurégime forestier (domaniales et communales) et lesforêts privées.En forêt privée, même si le pourcentage de futaie estmoindre, et si les taillis et mélanges futaie-taillis sontdavantage représentés, les types de forêts sont lesmêmes.

Les Orientations Régionales Forestières utilisent destermes de sylviculture précis tels que «taillis sousfutaie, futaie régulière, futaie irrégulière, conversionen futaie». C’est pourquoi, dans le chapitre 3, il estnécessaire de décrire les types de forêts de façon plusfine, de manière à pouvoir envisager dans quellemesure les préconisations de gestion déjà inscritesdans les ORF peuvent être applicables.

5. Princip aux élément s à prendreen compte pour la gestion durable

La notion de gestion forestière durable s'est préciséeau fil des conférences internationales, depuis cellede Rio (1992), consacrée au développement durable.C'est ainsi que la France a souscrit aux six critèresd'Helsinki (1993), traduits par la suite de manièreplus concrète dans les recommandations de Lis-bonne (1998).

Surface % SurfaceTotale

FeuillusFutaie 40 470 ha 22,50 %Mélange futaie-taillis 74 560 ha 41,50 %Taillis 64 670 ha 36 %

100 %RésineuxFutaie 71 520 ha 78,30 %Mélange futaie-taillis 19 820 ha 21,70 %

100 %Total feuillus etrésineuxFutaie 111 990 ha 41,30 %Mélange futaie-taillis 94 380 ha 34,80 %Taillis 64 670 ha 23,90 %

TOTAL 271 040 ha 100 %

Chapitre 1

Sources : ORF 2000 : forêts de production et petits massifs.

En 2001, la loi d'orientation sur la forêt inscrit lagestion durable comme "principe fondamental" de lapolitique forestière nationale. En parallèle, les dé-marches de certification de la gestion forestièredurable se développent ; dans la région Pays de laLoire, une entité PEFC (alors "programme européendes forêts certifiées"), se met en place. Pour la forêtprivée, le C.R.P.F. accompagne ce processus ens'engageant lui-même dans une certification envi-ronnementale selon la norme internationale ISO14001.Toutes ces initiatives sont évidemment tournées versle même objectif d'amélioration de la gestion durabledes forêts.A l'échelle de chaque forêt, objet d'un "document degestion durable" (agrément d'un plan simple de ges-tion, adhésion à un code de bonnes pratiques sylvico-les, adhésion à un règlement type de gestion) , uncertain nombre d'éléments peuvent contribuer à l'amé-lioration souhaitée, dans les domaines économiques,environnementaux et sociaux couverts par les sixcritères d'Helsinki.

Quelles en sont les conséquences pratiques pournotre région ?Citons les principales, sans les hiérarchiser, notam-ment celles extraites des Orientations RégionalesForestières (ORF - 2000) :

• veiller à l'équilibre forêt-gibier,• privilégier la conversion en futaie des peuple-

ments feuillus issus de taillis-sous-futaie,• dynamiser la sylviculture par des éclaircies pré-

coces et fréquentes,

• choisir des essences adaptées aux stations fores-tières,

• prendre en compte la biodiversité dans la ges-tion forestière,

• favoriser les essences indigènes et acclimatées,

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• tenir compte des contraintes particulières pourprotéger la qualité des eaux ainsi que les sols,

• veiller, lors des travaux forestiers, à la prise encompte des valeurs environnementales de laforêt.

Bien d'autres facteurs constitueront autant d'enjeux,d'atouts ou de contraintes pour la gestion forestière.Le Plan Simple de Gestion fournit l'occasion de lesanalyser brièvement et d'en faire la synthèse.Ce sont, par exemple : les risques d'inondation, lesinfrastructures, la pression touristique, les paysages,la formation des gestionnaires, l'emploi en forêt, lacommercialisation des produits...

Ce dernier point nécessite un développement.En effet, jusqu’à présent, ce sont les revenus de laproduction qui ont permis le financement des char-ges qui pèsent sur la forêt.Les aménités comme la qualité biologique, le pay-sage, la chasse et les loisirs sont des biens et servicesd’accompagnement de la production de bois con-duite avec le souci d’une gestion durable.La gestion peut éventuellement être infléchie pourmieux répondre à telle ou telle aménité mais dans lamesure où cela ne dénature pas l’écosystème fores-tier, très spécifique et fragile, et où cela ne porte pasatteinte à la rentabilité de la gestion forestière, elle-même fragile.

Les six critères d'Helsinki

Critère 1 : "Conservation et amélioration appro-priée des ressources forestières et de leur contri-bution aux cycles mondiaux du carbone".

Critère 2 : "Maintien de la santé et de la vitalitédes écosystèmes forestiers".

Critère 3 : "Conservation et promotion des fonc-tions de production de la forêt (produits ligneuxet non ligneux)".

Critère 4 : "Maintien, conservation et améliora-tion appropriée de la biodiversité de l'écosys-tème forestier".

Critère 5 : "Conservation et amélioration appro-priée des fonctions de protection par la gestionforestière".

Critère 6 : "Conservation des autres fonctionset services socio-économiques".

Données sur la forêt des Pays de la Loire

Forêts10 %

Autres12 % Surface agricole

et friches78 %

Utilisation des terres(surface totale 3 240 200 ha)

Propriétés de 4 à 25 ha100 000 ha

Propriétés de moins de 4 ha87 000 ha

Propriétés de > 25 ha130 000 ha

Forêt privée : répartition des surfaces(317 000 ha y compris les peupleraies)

Répartition de la surfaceentre essences forestières

Répartition du volume de bois d'oeuvrerécolté par essence

Chêne49 %

Châtaignier8 %

Autres feuillus9 %

CONIFERES

34 %

Pin maritime21 %

Pin sylvestre6 %

Autres résineux7 %

FEUILLUS

66 %

Chêne19 %

CONIFERES

45 %

Pin sylvestre7 %

Autres résineux6 %

FEUILLUS

55 %

Autres feuillus6 %

Pin maritime32 %

Peuplier30 %

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25

CHAPITRE 2

Objectifs de gestion et de production

1. La forêt dans l'économie régionale

2. La forêt et la production de bois

3. La forêt et le milieu naturel

4. La forêt et le paysage

5. La forêt et l'accueil du public

6. L'équipement souhaitable des forêts

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Aucune information fiable n’est disponible sur larécolte de bois de chauffage. Celle-ci se situe le plussouvent hors des circuits commerciaux : elle estévaluée à 1 million de m3 en incluant ce qui provientdes haies et des arbres d’alignement.La récolte totale Bois d'Oeuvre et Bois d'Industrie estdonc estimée à 1 350 000 m3. Ainsi, en Pays de laLoire, la récolte serait inférieure à la productiond'environ 550 000 m3.

Pour le bois d’œuvre, la répartition des essencesrécoltées en volume et en proportion était la suivanteen 2001 :

Volumes récoltés

Proportion par essence

Source : enquête annuelle de branche 2001 (SREFAR)

• Exploitation forestière et scierieL'exploitation forestière est assurée par les exploitantsforestiers qui réalisent l'abattage, le débardage et letransport du bois. Il faut noter que certains scieursintègrent dans leurs activités une fonctiond'exploitation forestière.Les chiffres disponibles (source S.R.E.F.A.R. -Enquête annuelle de branche 1998) sont :

68 exploitants forestiers non scieurs,58 exploitants forestiers scieurs.

1. La forêt dans l'économie régio-nale

La surface boisée régionale est de 339 700 ha (sourceTER UTI 2002) pour les bois et forêts de 0,5 ha etplus. Les forêts privées représentent 299 700 ha.Selon les mêmes sources, les peupleraies, toutesprivées, représentent 24 500 ha.Le taux de boisement est de 10,4 %.

Depuis 1989, les plans Etat-Région aident le boise-ment des terres libérées par l’agriculture, après avisdes organisations agricoles pour tenir compte desinstallations de jeunes agriculteurs.Cela a augmenté la surface forestière régionale deplus de 15 000 ha et contribué à la rajeunir.

Les principaux débouchés des bois sont :• Pour les pins, la menuiserie, le sciage, la char-

pente, l’emballage, le panneau,• Pour le châtaignier, les piquets, les petits scia-

ges, le parquet, la menuiserie, le bois de feu,• Pour les peupliers, le déroulage pour les embal-

lages légers, la menuiserie, la charpente. Dequalité réputée, le peuplier de la région estrecherché et part même à l’exportation. La de-mande en produits de qualité est parfois infé-rieure à l’offre,

• Pour le chêne, la gamme des débouchés enfonction de la qualité est très large : le merrainpour la tonnellerie, l’ébénisterie, le meuble, lamenuiserie, la charpente et le bois de chauffage,par endroits très demandé. La qualité technolo-gique du chêne produit dans la région est répu-tée.La forêt domaniale de Bercé en est l'exemple leplus connu, mais il est aussi possible de citerTeillay et la forêt domaniale du Gâvre en Loire-Atlantique, la forêt domaniale de Chandelais etOmbrée en Maine et Loire, Bourgon, la Guesnerieet la forêt domaniale de Bellebranche enMayenne, Vibraye et Bonnetable en Sarthe,Mervent et Soubise en Vendée.

• La récolte de boisLa forêt (hors peuplier) s’accroît en volume de 1,9millions de m3 chaque année (source AGRESTE2002).La moyenne de la récolte annuelle de bois entre 1990et 1999, pour le bois d’oeuvre et le bois d’industrie,a été de 237 300 m3 pour les feuillus hors peuplier, et140 000 m3 pour les résineux.La moyenne de la récolte de bois d’œuvre entre 2000et 2001 a été de 206 000 m

3. Pour le bois d’industrie,

elle a été de 126 000 m3.

Chapitre 2

Chêne18 %

Peuplier36 %

Autres feuillus3 %

Pin maritime26 %

Autres résineux10 % Pin sylvestre

5 %

Hêtre2 %

Essences Volumes (m3)

Chênes 64 685Hêtre 5 792Peuplier 128 117Autres feuillus 11 286Pin maritime 94 794Pin sylvestre 19 303Autres résineux 34 040

Total 358 017

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L’exploitation forestière est une activité en cours demodernisation rapide. Inexistant en 1991, l’abattagemécanisé représente en 1999, 50 % de la récolte debois d’oeuvre et d’industrie résineux et s'étendaujourd'hui à l'exploitation des feuillus.Le secteur de la scierie comporte 94 entreprises (58exploitants scieurs et 36 scieurs non exploitants). Cesecteur est soumis à une concentration croissante : en1996, 26 scieries produisaient 84 % du volume scié.

Le tableau suivant retrace l’évolution de la productioncommercialisée de sciages (source S.R.E.F.A.R.).

Il existe par ailleurs dans la région 10 entreprises dedéroulage de peupliers et de bois tropicaux et 1entreprise de tranchage.

• L’industrie du boisLa filière bois emploie 25 000 personnes. Développéeet diversifiée l’industrie du bois est un atout importantpour la région des Pays de la Loire. Dans un rayon de150 kilomètres autour de Nantes, se concentrent plusde 15 % des emplois français de l’ameublement avecde nombreuses entreprises renommées, mais aussibeaucoup de sous-traitants aux multiples compétences(moulure, découpe, post-formage).La région se place :- au 1er rang des régions françaises pour les industriesde transformation du bois.

- au 1er rang des régions françaises pourl’ameublement et la menuiserie,

Chapitre 2

0

40

80

120

160

200

240

280

320

360

400

440

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

fe u illus

con ifè re s

S cia ge s trop ica ux

to ta l

Pro

duct

ion

(1 0

00 m3 )

- au 3ème rang pour la charpente,- au 2ème rang pour la construction de maisonsindividuelles.

• Les grandes tendancesAu-delà des fluctuations économiques, plusieursgrandes tendances émergent :

• la concentration des scieries,• la baisse de la récolte de bois d’oeuvre et de la

production de sciages,• des difficultés de commercialisation des bois

d’industrie, des bois de qualité médiocre et deslots de bois trop petits et mélangés,

• une sélectivité du marché vers les bois de qualité.Il s’agit d’une tendance lourde indépendante desperturbations engendrées par les tempêtes de1999.

Ces grandes tendances permettent de dégager lesorientations de gestion sylvicole que doivent prendrela forêt régionale et la forêt privée en particulier :

• améliorer les conditions de commercialisationdes bois, tant au niveau des infrastructures qu'auniveau des modes de mise en marché,

• favoriser une gestion plus active pour augmenterles volumes de bois mis sur le marché,

• inciter à la production de bois d'oeuvre de qualité.

Evolution de la production commercialisée de sciages

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28

2. La forêt et la production de bois

Comme cela a été brièvement évoqué au chapitre 1paragraphe 5 (principaux éléments à prendre encompte pour la gestion), la fonction de production estprioritaire car c'est elle qui permet les autres fonc-tions ou services.

En Pays de la Loire, la fonction de production mérited’être développée du fait :

• d’une possibilité de production ligneuse parhectare supérieure à la moyenne nationale,

• de la possibilité de production de bois de qualitéréputée : en particulier des chênes de grandequalité ainsi que, grâce à ses fluviosols, despeupliers dont la renommée dépasse les frontiè-res nationales,

• de conditions de terrain favorables à l’exploita-tion forestière,

• d’une puissante activité régionale de transfor-mation et de commerce du bois,

• d'une récolte aujourd'hui très inférieure à laproduction, certaines usines ont du mal à s’ap-provisionner dans la région.

Pour les trois principales essences de la région, lesORF retiennent les priorités qui suivent :Pour le chêne, produire du bois d’œuvre de qualitéau moins menuiserie, privilégier le traitement deconversion en futaie pour les taillis et les mélanges

Chapitre 2

futaie-taillis, régénérer les peuplements à base dechêne assez âgés en moyenne, rechercher et mettreau point un mode de traitement du chêne en futaieirrégulière, poursuivre l’encouragement au boise-ment en chêne sur les terres agricoles délaissées .Pour les pins, poursuivre le développement de laressource, privilégier une gestion attentive à l’objectifpaysager et à la biodiversité, produire du bois d’œuvrede qualité, notamment par des éclaircies régulières etl’élagage.Pour les peupliers, relancer la populiculture, déve-lopper une populiculture tenant mieux compte desmilieux où elle s’installe en recherchant des solu-tions adaptées pour la prise en compte des objectifsenvironnementaux , poursuivre l’effort déjà connu etefficace de production de bois de très bonne qualité(choix judicieux des variétés (les cultivars), élagage,adaptation à la station).

Les mesures sylvicoles qui se dégagent de ces prio-rités sont :

• Le développement de la connaissance des mi-lieux naturels et des interactions entre la forêt etles espèces et associations végétales remarqua-bles ou menacées.

• Un bon choix des essences, fondé sur une bonneconnaissance des stations forestières.

• La réalisation d'éclaircies régulières, parfoisprécoces, adaptées au rythme de croissance desessences.

• La conversion en futaie des peuplements à basede chêne où cela est possible en vue de laproduction de bois d'oeuvre.

• La préoccupation de rajeunir les peuplementsvieillissants en laissant, si possible et si la sécu-rité n’est pas en cause (questions d’assurances),des ilôts où des arbres atteignent différents sta-des de sénescence pour favoriser la vie desinsectes (dits saproxylophages) inféodés au ter-reau des arbres en voie de décomposition.

• La reconstitution des peuplements exploitésaprès coupe.

• Sauf dans le cas du renouvellement des peuple-ments, des prélèvements raisonnés qui ne com-promettent pas le capital producteur, tout entendant à en améliorer la qualité.

3. La forêt et le milieu naturel

La forêt joue un rôle essentiel dans le maintien desgrands équilibres naturels qui régissent à la fois lemilieu physique et le milieu biologique constitué parla faune et la flore.

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Les recensements d’espèces et d’habitats dans larégion concernent en particulier :

• la hêtraie atlantique à houx,• la chênaie pédonculée sur molinie,• la chênaie-charmaie,• la ripisylve ou forêt rivulaire le long des cours

d’eau,• la forêt alluviale résiduelle à base de frêne,

d’orme et de chêne,• les landes à bruyère et celles à molinie,• les prairies humides, les roselières et les forma-

tions à hautes herbes (mégaphorbiaies),• les oiseaux fréquentant les zones ouvertes , le

bocage et les zones humides,• les insectes vivant du terreau de décomposition

des arbres sénescents ou des cavités : Pique-prune, Lucane cerf-volant, grand Capricorne…..

Les milieux dits "remarquables" sont ceux qui pré-sentent une plus forte richesse biologique. Ils sontrelativement réduits en surface et, parfois, seul l'oeildu spécialiste peut les déceler. Ils sont souvent peupropices à la production forestière. On les appelleégalement "milieux associés" à la forêt, quand lesarbres y sont rares ou absents.Il est souhaitable d'en respecter les équilibres.

Pour ce qui concerne les sols, le propriétaire devra,lors de ses travaux, veiller à mettre en oeuvre destechniques adaptées pour réduire les risques dedégradation et, notamment, les risques de tassementet d’accentuation de l’hydromorphie (engorgementtemporaire du sol).

L’extraction de terre de bruyère ne peut être envisagéeque dans les fossés, les pare-feux et sur l’accotementdes chemins.

Chapitre 2

Des mesures de gestion assez simples permettentd’améliorer la diversité biologique : maintien ounon-boisement de certains «vides», éclaircies amenantde la lumière tamisée latérale au sol, parfois mêmecoupes rases, mélange dans certaines limites, desessences (mais sans aller jusqu’au pointillisme : dansles conditions économiques actuelles, les acheteursde bois ne se déplacent que pour des lots présentant,par essence, une taille critique minimale).

La loi d’orientation forestière du 9 juillet 2001prévoit en son article L 11 que le C.R.P.F. estdestinataire de la part de l’Etat d’informations sur :

• les espèces protégées,• les périmètres de protection des monuments

historiques,• les sites inscrits et classés,• les zones de protection du patrimoine

architectural, urbain et paysager,• le réseau Natura 2000.

Le C.R.P.F., dans la mesure où il dispose effective-ment de ces informations sous une forme pratique etcommunicable, s’efforce de les porter à la connais-sance des propriétaires forestiers (ou d’indiquer oùse les procurer). Une liste des lieux où ces informa-tions sont consultables est donnée en annexe 3.

Lorsqu’elles existent, les mesures de gestion spéci-fiques préconisées pour les zones relevant d’unelégislation environnementale particulière, doiventêtre intégrées à la gestion forestière. Celles-ci peu-vent résulter, notamment, du document d’objectifsen zone Natura 2000, du règlement d’une réservenaturelle, d’un arrêté de biotope… Il est recom-mandé au propriétaire de s’informer auprès du CRPFdes réglementations pouvant exister sur sa forêt.

Le réseau Natura 2000 vise à créer un réseau euro-péen de sites où est particulièrement prise en comptela protection d’espèces animales et végétales et deleurs habitats. Ce réseau résulte de deux directiveseuropéennes :

• une du 2 avril 1979 concernant la conservationdes oiseaux sauvages,

• une du 21 mai 1992 concernant la conservationdes habitats naturels ainsi que de la faune et dela flore sauvages.

Les mesures prises en application de cette dernièredirective «tiennent compte des exigenceséconomiques, sociales et culturelles, ainsi que desparticularités régionales et locales».Pour chaque site un «document d’objectifs» préciseles enjeux écologiques, les objectifs de gestion et lesmodalités d’application.

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30

Les jugements portés sur le paysage sont fortementemprunts de subjectivité ; ils dépendent notamment :

• de la sensibilité de celui qui les exprime,• de la saison,• du point d’observation et de l’échelle de

perception,• du mode et de la vitesse de cheminement des

observateurs (à pied, en vélo, en automobile).

Les chênaies sont particulièrement appréciées, quelleque soit la saison. Les deux tiers des formationsboisées de la région sont feuillues.Les peupliers soulignent le tracé des cours d’eau.Les formations boisées résineuses, que l’on rencon-tre fréquemment entre Le Mans et Saumur sont unélément familier du paysage des confins du Maine,de l’Anjou et de la Touraine.

Selon les critères retenus et les groupes d’individus,les appréciations sur la place des bois et forêts dansle paysage peuvent même s’avérer contradictoires ouen opposition avec des considérations relevant parexemple de la biologie.Le plus souvent, les évènements qui interpellent enmatière de paysage sont les modifications importan-tes : régénération par coupes rases d’une surfaceimportante ou, à l’inverse, boisement d’une certaineimportance dans des milieux dits «ouverts», c’est àdire peu ou pas boisés depuis quelques dizainesd’années.La distinction doit donc bien être établie entre lavaleur intrinsèque d’un paysage et les réactions dupublic à des changements d’un paysage que certainsvoudraient éventuellement figer. Les propriétairesforestiers doivent en être avertis.Des accommodements dans la façon de réaliser cer-taines coupes ou plantations peuvent souvent être

Les épandages de lisiers ou de boues de stationsd’épuration sont exclus sauf étude d’impactdémontrant leur innocuité en particulier pour lafaune, la flore, les champignons, l’eau et le sol.Tous les travaux susceptibles de nuire au rôle quejoue la forêt dans l’amélioration de la qualité de l’eausont proscrits dans une bande de 5 m au moins enbordure des cours d’eau ou des étangs. Toutes lesprécautions nécessaires devront être prises pour éviterla pollution de l’eau par les carburants et les huiles.

L’application de produits agropharmaceutiques doitêtre limitée au strict nécessaire, en mettant en placetoutes les mesures qui permettent d’en réduire aumaximum l’impact sur l’environnement:

• n’utiliser que des produits homologués pour laforêt,

• ne les faire mettre en oeuvre que par desapplicateurs certifiés,

• ne les utiliser qu’en cas de nécessité, lorsque lavitalité et l’avenir des essences objectif risquentd’être compromis,

• ne pas les utiliser dans les boisements naturels lelong des cours d’eau et dans les périmètresimmédiats et rapprochés des captages d’eaupotable,

• éviter de traiter ou ne traiter que de façon localiséedans les habitats remarquables, identifiés commetels par les lois et règlements,

• dans les sites Natura 2000, s’informerd’éventuelles prescriptions particulières dansles documents d’objectifs,

• l’utilisation des engrais n’est pas recommandéeen forêt et dans les terrains à boiser.

Dans les périmètres de protection des captages d’eau,toutes les prescriptions destinées à limiter les risquesde pollution de l’eau devront être respectées.

4. La forêt et le p aysage

Les massifs forestiers et les bois de plus petitesurface ont une incidence sur la qualité et la variétédes paysages de notre région, et ce d’autant plus quecelle-ci :

• est peu boisée : taux de boisement de 10,4 %alors que la moyenne nationale dépasse 29 %,

• affiche, pour presque tous les départements, unevocation touristique,

• a vu son bocage diminuer sensiblement depuis40 ans modifiant l’ambiance initialegénéralement arborée de la région.

Chapitre 2

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31Chapitre 2

trouvés : en bordure de monuments historiques ou desites remarquables, prévoir éventuellement une pro-gressivité des renouvellements, voire même, danscertains cas particuliers, et si la réglementation lepermet, ne pas boiser certaines surfaces, pour déga-ger la perspective d’un paysage remarquable.

Dans la plupart des cas, il faut noter que, notre régionprésentant un relief modéré, les questions paysagè-res ne se posent avec acuité que dans certainesvallées, sur les coteaux et, éventuellement, pour deslisières forestières particulières.

Lorsque le propriétaire forestier est amené à inflé-chir sa gestion pour des motifs paysagers, la questionde l’incitation ou de l’indemnisation des contraintesse pose. La loi forestière du 9 juillet 2001 prévoit àce sujet que «la politique forestière privilégie lesmesures incitatives et contractuelles, notamment parla recherche de justes contreparties pour les servicesrendus par la forêt et les forestiers en assurant lesfonctions environnementale et sociale lorsque celaconduit à des contraintes ou à des surcoûts d’inves-tissement et de gestion».

En Pays de la Loire, les textes réglementaires ayantune incidence directe (opposables aux tiers) sur lesquestions de paysage sont :

• l’inscription et le classement des sites : articlesL 341.1 et suivants du code de l’environnement,

• la réglementation des boisements, qui comprenddans ses motivations des aspects paysagers :article L 126.1 et suivants du code rural.

• la protection de patrimoine architectural, urbainet paysager : loi du 7 janvier 1983 modifiée.

5. La forêt et l’accueil du public

C’est une mission des forêts publiques.Par définition et de par le code civil définissant ledroit de propriété, les forêts privées ne sont pasouvertes au public.Des contrats particuliers d’ouverture au public sontenvisageables. Les préoccupations suivantes doi-vent y avoir bien été pesées :

• la responsabilité du propriétaire et la possibilitéde prise en compte par les assurances des risquesentraînés par la fréquentation du public,notamment vis à vis des arbres morts ouprésentant des signes manifestes dedépérissement, du bois stocké en tas éventuellementinstables, le risque d’incendie, etc...

• le risque de piétinement hors des allées avec sesconséquences sur le sol (tassement) et l’altérationde la flore,

• le risque de dérangement de la faune,• le dédommagement des dégradations,• le risque de dépôt de détritus et le financement

de leur enlèvement.

6. L’équipement souhait able desforêt s

6.1. Les routes accessibles aux grumiersen toutes saisons et les pistes forestiè-resEn Pays de la Loire, le réseau de routes et de pistesest encore notoirement insuffisant. Plus de 50 000 hade forêts présentent des distances de débardage supé-rieures à 200 m. D’autre part, le nombre de pistes etde routes existantes qui ne remplissent pas ou malleur rôle, car à rénover ou à améliorer, est aussi trèsimportant (Orientations Régionales Forestières 2001).Pour une forêt, le niveau d’infrastructure recom-mandé à rechercher est de :- 1 à 1,3 km de routes accessibles grumiers en toutes

saisons pour 100 ha boisés,- 2 à 2,5 km de pistes pour 100 ha boisés.

Un réseau de ce niveau, bien conçu, correctementraccordé aux voies publiques, avec des aires deretournement et des places de dépôt est un atout pourune forêt car il :

• facilite la commercialisation,• diminue les coûts d’exploitation,• sécurise la sortie des bois,• réduit les dégâts d’exploitation sur les sols, les

arbres et la flore,

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32 Chapitre 2

• favorise la gestion forestière,• améliore la lutte contre les incendies.

Evaluer la qualité de sa desserte forestière, prévoirun programme régulier d’entretien, de rénovation et,si nécessaire, d’extension du réseau existant (enveillant à minimiser les effets sur les milieux fragi-les, rares ou menacés) est une démarche recomman-dée pour le bon déroulement des opérations de ges-tion sylvicole.

6.2. Places de dépôt et aires de retour-nementLes places de dépôt doivent être adaptées aux carac-téristiques de la forêt et de sa voirie. La dimensionmoyenne d’une place de dépôt est d’environ 200 m².Les aires de retournement, doivent permettre le re-tournement aisé d’un camion grumier. Elle doiventdonc avoir un diamètre de 20 m au moins.

6.3. L’assainissementDes fossés en bon état constituent le meilleur moyende :

• prévenir la dégradation rapide des routes etpistes forestières,

• lutter contre l’engorgement en eau des sols,principal facteur limitant le bon développementdes essences forestières régionales.

Leur entretien régulier fait partie des moyens dontdispose le sylviculteur pour faciliter sa gestion. Lameilleure période de remise en état des fossés d’uneparcelle est celle qui suit les coupes de renouvelle-ment des peuplements, avant les travaux de reboise-ment, en veillant à ce que les fossés collecteurspermettent l’évacuation de l’eau.

6.4. La Défense des Forêts Contre l’In-cendie (DFCI)La protection de sa forêt contre l’incendie doit êtreune préoccupation permanente du propriétaire. Outrele respect des arrêtés préfectoraux en vigueur, uncertain nombre de mesures préventives peuvent êtreprises :

• un réseau de desserte en bon état, sans chemin encul de sac,

• des points d’eau entretenus, accessibles auxvéhicules de secours et offrant des possibilitésde pompage,

• des barrières adaptées pour faire face aux situa-tions d’urgence,

• un plan de toutes ces données, régulièrementtenu à jour et facilement disponible.

Il est aussi recommandé de communiquer aux servi-ces d’incendie le plan de sa forêt avec les accès,routes, chemins et points d’eau. Il est aussi très utiled’organiser des rencontres régulières avec ces servi-ces pour leur permettre de connaître les lieux, d’éva-luer les améliorations à apporter pour réduire lesrisques pour les hommes, le matériel et la forêt etaugmenter l’efficacité d’une éventuelle intervention.Enfin, il est nécessaire pour le propriétaire de con-naître les plans départementaux de lutte contre lesincendies et de s’y conformer.Les méthodes de gestion préconisées se différencienten fonction des types de peuplements distinguésdans les Orientations Régionales Forestières et dansle paragraphe 4 du chapitre 1 du présent SRGS.

Leur mise en oeuvre pour une propriété forestièrenécessite donc de connaître les différents types depeuplements qui la constituent. Il est ainsi indispen-sable, avant d’exposer les méthodes de gestion pré-conisées, de définir les caractéristiques spécifiquesde chaque type de peuplement et leurs critères dedistinction. Il convient ensuite de connaître, pour laforêt considérée, la nature des peuplements qui lacomposent. Cette première étape d’analyse constituela description des peuplements qui doit être d'uneprécision suffisante pour permettre de justifier descoupes et des travaux envisagés dans le PSG.

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CHAPITRE 3

Méthodes de gestion préconisées pour les différents typesde forêt et essences recommandées

1. Les principaux types de forêts dans la région

2. La description des types de forêts

3. Opérer un choix : objectifs, régimes et traitements

4. Les méthodes de gestion préconisées par type de forêts

5. Les essences recommandées

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1. Les princip aux types de forêt sdans la Région

Les principaux types de forêts énumérés au chapitre1 § 4, peuvent être regroupés en deux grandes caté-gories essentielles pour la distinction des méthodesde gestion préconisées :

• les peuplements réguliers qui regroupent lestaillis et les futaies. Compte tenu de leurs carac-téristiques particulières qui entraînent des sys-tèmes de gestions spécifiques, les peupleraies etnoyeraies bien qu'appartenant au groupe "fu-taie", font l'objet d'un traitement distinct.

• les peuplements irréguliers ne concernent qu'unseul type de forêt : les mélanges futaies-taillis.

Cependant, il est nécessaire de distinguer des typesde mélange futaies-taillis qui, par leurs caractéristi-ques, conduisent à des méthodes de gestion spécifi-ques. Ces types futaies-taillis particuliers sont : letaillis sous futaie et les futaies irrégulières.

1.1. Les peuplements réguliersLes peuplements réguliers sont des peuplementsdont les tiges dominantes sont de dimensions (hau-teur, diamètre ou circonférence) presque sembla-bles. Ils sont divisés en trois grands types :

Les taillis simplesLes futaies régulières sauf peupleraies et noyeraiesLes peupleraies et noyeraies

Les taillis simplesCette dénomination s’applique aux peuplements necomportant que des arbres issus de rejets du même âge.

En général, les taillis simples sont caractérisés parparcelle ou sous parcelle en indiquant :

Chapitre 3* Les termes suivis d'un astérisque sont définis dans l'annexe 2

"glossaire"

• la composition en essences, en pourcentage,• l'âge exact ou par tranches de 10 ans jusqu’à 20

ans, par tranches de 20 ans au-delà.Parmi les taillis simples, il est recommandé de distin-guer ceux qui comportent plus de 60 tiges/ha bienconformées, non dominées, et bien réparties parhectare susceptibles de produire du bois d’œuvre.

Limite du type taillis simple en Pays de la Loire :Les peuplements qui comportent plus de 20 réserves(arbres d’un âge supérieur à celui du taillis) parhectare ou dont la surface terrière* des réservesreprésente plus de 2 m² par hectare ne peuvent pasêtre assimilés à des taillis simples. Il convient alorsde se reporter au paragraphe traitant des peuple-ments irréguliers.

Les futaies régulières sauf peupleraies et noyeraiesLa dénomination futaie s’applique aux peuplementsfeuillus et résineux issus de régénération naturelle oude plantation. Par extension, ce terme peut êtreappliqué aux anciens taillis et taillis sous futaie en finde conversion* comportant des arbres issus de rejets.C’est alors une futaie sur souche.En général les futaies sont caractérisées par parcelleou sous parcelle de la façon suivante :

• la composition en essences, en pourcentage,• leur âge, exact ou par tranches de 10 ans jusqu’à

20 ans, par tranche de 20 ans au-delà,• leur densité ou leur surface terrière.

Limite du type futaie régulière en Pays de la Loire :Dès lors qu’un peuplement comporte dans l’étagedominant, au moins deux classes de diamètre (classePetits Bois de 17,5 cm à 27,5 cm de diamètre; classeBois Moyens de 27,5 à 47,5 cm de diamètre, classeGros Bois au-delà de 47,5 cm de diamètre) enproportion suffisamment représentative (en généralsupérieure à 20 %), le peuplement est irrégulier.

Les peupleraies et noyeraiesEn général, ces peuplements sont caractérisés par :

• leur densité de plantation,• leur âge exact ou par tranches de 5 ans.

Pour les peupleraies il est utile d'indiquer, lorsquec'est possible, le nom du ou des cultivars.

1.2. Les peuplements irréguliersLes peuplements irréguliers sont des peuplementsdont les tiges dominantes sont de dimensions (hau-teur, diamètre ou circonférence) différentes. Ils sedivisent en trois grands types :

• les taillis sous futaie• les mélanges futaie-taillis• les futaies irrégulières.

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Les taillis sous futaieCette dénomination s’applique aux peuplements cons-titués d’un taillis bien représenté et d’arbres defutaie. Les arbres de futaie (les réserves) se répartis-sent en baliveaux (une fois l’âge du taillis), modernes(deux fois l’âge du taillis), anciens et éventuellementbi-anciens (trois et quatre fois l’âge du taillis). Lasurface terrière* des réserves du peuplement estcomprise entre 2 m² et 12 m²/ha.

Par parcelle ou sous parcelle, les taillis sous futaiessont habituellement caractérisés de la façon sui-vante :

Pour la futaie• le nombre moyen ramené à l’hectare de bali-

veaux, modernes, anciens,• la surface terrière* des réserves,• la composition en essences en pourcentage,• la présence ou non de régénération naturelle

d’une hauteur supérieure à 0,50 m.Si oui, il est recommandé d’indiquer la proportion desurface de la parcelle ou de la sous parcelle présen-tant des semis supérieurs à 0,50 m bien répartis.

Pour le taillis• la composition en essences, en pourcentage,• âge exact ou par tranche de 10 ans jusqu’à 20

ans, 20 ans au delà,• la présence ou non de tiges d’avenir dans le

taillis.

Limite du type taillis sous futaie en Pays de la LoireLe taillis sous futaie est un type de peuplement dontles caractéristiques sont très précises. Dès lors qu’un

Chapitre 3

peuplement ne comporte pas les trois catégories detiges indiquées ci-dessus dans une proportion pro-che de la norme retenue (cf § 4.2 Méthodes degestion préconisées pour les peuplements irrégu-liers - Cas des taillis sous futaie) et que la surfaceterrière* des réserves n’est pas comprise entre 2 et12m²/ha, le peuplement ne peut pas être classé dansle type taillis sous futaie.

Les mélanges futaie - taillis et les futaies irrégulièresEn Pays de la Loire, ces dénominations regroupent leplus souvent les peuplements issus d’un ancien trai-tement en taillis sous futaie. Ce sont en grandemajorité des peuplements feuillus, plus rarement despeuplements mixtes, feuillus-résineux. Le taillis peutêtre encore présent ou réduit à un rôle de sous étage.

Compte tenu de leur histoire, ces peuplements pré-sentent des caractéristiques très variables, d’uneforêt à l’autre, d’une parcelle à l’autre, sur une mêmeparcelle. Ces variations concernent aussi bien sacomposition en essence, sa surface terrière ou sadensité que la répartition des différentes classes dediamètre des tiges. Les classes de diamètre utiliséesde façon usuelle sont les suivantes :

• Petits bois : tiges de diamètre compris entre 17,5cm et 27,5 cm

• Bois moyens : tiges de diamètre compris entre27,5 cm et 47,5 cm

• Gros bois : tiges de diamètre supérieur à 47,5cm.

Cela conduit donc à une infinité de cas de figuredifficiles à analyser sans une approche qui puissepermettre de décider, en connaissance de cause, dutraitement qui sera appliqué (régulier ou irrégulier).C'est ce choix qui détermine la gestion à appliquer.Cette spécificité des peuplements irréguliers conduità conseiller d’utiliser des méthodes fiables pour bienles connaître.Ces méthodes doivent être indépendantes de l’obser-vateur et reproductibles pour pouvoir évaluer, aucours du temps, si la gestion mise en place donne lesrésultats escomptés. Il est donc recommandé d’utili-ser un des outils de connaissance indiqués au para-graphe 2 suivant : « description des types de forêts ».

Pour s'assurer de la pertinence du programme decoupes et travaux, il est conseillé de réaliser, parparcelles ou sous parcelles, une description des mé-langes futaie-taillis et des futaies irrégulières quiprécise :

Pour la futaie• la surface terrière* des arbres de futaie du peu-

plement,

* Les termes suivis d'un astérisque sont définis dans l'annexe 2"glossaire"

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• la surface terrière* de Petit Bois, Bois Moyen,Gros Bois ou leur pourcentage en nombre,

• la composition en essences, en pourcentage,• la présence ou non de régénération naturelle

d’une hauteur supérieure à 0,50 m.Si oui, il est recommandé d’indiquer la propor-tion de surface de la parcelle ou de la sousparcelle présentant des semis supérieurs à 0,50 mbien répartis.

Pour le taillis (s’il est présent) :• la composition en essences, en pourcentage• âge exact ou par tranche de 10 ans jusqu’à 20 ans

et par tranche de 20 ans au delà,• la présence ou non de tiges d’avenir dans le

taillis.

1.3. Les peuplements coupés à blancSous ce terme sont regroupés les terrains dont lepeuplement a été rasé et devant être reboisés. Lescoupes à blanc peuvent être caractérisées plus préci-sément en indiquant :

• la nature du peuplement antérieur,• l’année de la coupe rase.

1.4. Les terrains non boisésDans cette catégorie se distinguent notamment lesterrains à boiser, les landes, les cultures à gibiers, lesétangs, les places de dépôt, etc.

2. La description des types de fo-rêts

La description des forêts et des peuplements qui lesconstituent est la première étape de la partie techni-que du plan simple de gestion. Elle est le préalableindispensable à la détermination des objectifs, desenjeux et du programme de coupes et travaux. Unebonne description des peuplements d'une forêt par lerédacteur du PSG conditionne et justifie la perti-nence du programme des coupes et travaux. Pourcela, il est conseillé d'avoir une description qui :

• fournit les éléments nécessaires au choix desobjectifs, au choix des méthodes de gestionpréconisées à appliquer aux différents types depeuplements présents sur la forêt et laprogrammation des interventions, en quotité ouen surface

• est reproductible dans le temps pour pouvoirsuivre l’évolution de sa forêt,

Chapitre 3

• a une précision adaptée aux types de peuple-ments et à la dimension de la forêt.

Les résultats de la description des peuplements fontl’objet d’une synthèse : la carte des peuplements.Celle ci est jointe au Plan Simple de Gestion.Chaque type décrit doit être suffisamment homo-gène. Dans la majorité des cas simples (peuplementsréguliers), la description des peuplements peut sefaire de manière visuelle. Cependant, il existe aussides moyens techniques qui permettent d’avoir uneconnaissance fiable et précise des peuplements.

2.1. Les outils de connaissance des peu-plements

Inventaires en pleinDans les cas d’utilisation d’inventaires en plein, ilconviendra de préciser le diamètre (ou la circonfé-rence) à partir duquel les arbres sont inventoriés(dimension des arbres précomptables*).

Inventaires statistiquesPour ce type d’inventaire, la méthode d’échantillon-nage et la dimension des arbres précomptables de-vront être précisés.

2.2. Les outils de classement des peu-plements

Typologies des peuplementsLe fait de classer des peuplements en plusieurs typesen s’appuyant sur des données chiffrées, essentielle-ment la surface terrière* et la structure du peuple-ment, recueillies le plus souvent par inventaire enplein ou statistique, constitue une typologie despeuplements.Au lieu de définir pour chaque forêt des types depeuplements particuliers, il est possible de se référerà une typologie préétablie, ce qui facilite le travail dugestionnaire et l’interprétation des résultats.

* Les termes suivis d'un astérisque sont définis dans l'annexe 2"glossaire"

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Un certain nombre de typologies ont été mises aupoint dans plusieurs régions. En Pays de la Loire, ilest proposé de se référer à la «typologie simplifiéeOuest» disponible au C.R.P.F.

Autres outilsIl est possible de classer les peuplements à partird'autres caractéristiques. Dans ce cas, il conviendrade préciser les critères utilisés, notamment les critè-res de surface terrière et la dimension des arbresprécomptables*.

2.3. Les éléments complémentairesLa description des peuplements peut être utilementcomplétée par l’étude des sols de la forêt. Cette étudepeut se limiter à la détermination des caractéristiquesprincipales des sols de la forêt et faire l’objet d’unesynthèse sous forme de carte des sols mettant enévidence, par exemple, les secteurs particuliers: zo-nes humides, sols superficiels...Certains secteurs ("Plateau Calaisien" et "HautesCollines de Normandie" en Sarthe, "Bas Maine-Avaloirs-Couëvron" en Mayenne) bénéficient d’uncatalogue des stations forestières (étendue de terrainhomogène dans ses conditions écologiques). Ce do-cument présente tous les types de stations forestièresd’une petite région naturelle, avec leurs critères dereconnaissance. La cartographie des stations de saforêt est un atout majeur pour aider au choix desorientations à donner aux peuplements.Les catalogues des stations existants en Pays de laLoire sont disponibles au CRPF.

3. Opérer un choix : objectifs, régi-mes et traitement s

La description et l’analyse des peuplements une foisterminées, les autres facteurs ayant été analysés, lepropriétaire fait le ou les choix des objectifs à longterme pour sa forêt.

Ces choix et objectifs dépendent :

è de la réalité du terrain• caractéristiques propres à la forêt (relief, sols,

précipitations, ... ),• historique de la gestion passée,• description et analyse des peuplements effectués

précédemment,• pression du grand gibier et habitudes en matière

de chasse,

Chapitre 3

• existence d’infrastructures : routes, autoroutes,lignes SNCF, réseaux, etc... ,

• aspects environnementaux et contraintesréglementaires ou régimes contractuels qui endécoulent.

è des souhaits du propriétaire vis à vis• du niveau de production de la forêt. L’importance

du capital sur pied peut conduire à souhaiter,pour une certaine durée et dans certaines limites,décapitaliser et rajeunir, ou au contraire,capitaliser en laissant vieillir certainspeuplements et en prélevant moins quel’accroissement,

• du choix des essences forestières et de la qualitétechnologique des arbres. Cela peut conduire àchanger de régime ou d’essence (conversion*ou transformation*),

• de sa capacité à investir- en temps personnel pour la gestion et les travaux,- financièrement, comme par exemple en sous-

traitance de la gestion, des travaux, deséquipements,

• de la gestion de la chasse et des aménagementscynégétiques,

• de son intérêt personnel par rapport au paysage,à certains aspects de la faune ou de la flore, ouencore aux aspects récréatifs.

* Les termes suivis d'un astérisque sont définis dans l'annexe 2"glossaire"

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La combinaison de la réalité du terrain et des souhaitsdu propriétaire, dans le cadre de la gestion durabledes forêts, laisse un large choix d'objectifs générauxpour une forêt.Néanmoins, et comme rappelé au chapitre 1 § 5 etchapitre 2 § 1, la fonction de production est prioritaire.La forêt, par nature, produit du bois. C'est de laqualité de la gestion de cette production que dépendla qualité de l'ensemble des autres fonctions de laforêt : économique, environnementale, sociale.

Le choix d'un objectif principal autre que celui de laproduction de bois (cynégétique, paysager, social,biologique, écologique... ) pour tout ou partie d'uneforêt, ne conduira généralement qu'à des adaptationsdes méthodes de gestion de la production ligneuse.

Quels que soient les objectifs choisis, la gestion de laforêt doit rester compatible avec la notion de gestiondurable définie au § 5 du chapitre 1.

En fonction de l’objectif à long terme et des caracté-ristiques de la forêt, il convient de choisir le régime*qui sera appliqué aux différents types de peuple-ments qui la composent. Trois types de régimes*sont possibles : • la futaie

• le taillis sous futaie• le taillis simple

Le type futaie-taillis créé pour pouvoir décrire uneréalité de terrain n’est pas une option de traitement*préconisée en Pays de la Loire.

Chaque régime se combine à différents modes detraitement*. Il en résulte un certain nombre de com-binaisons décrites au paragraphe suivant.

Le régime* choisi pour un type de peuplement et lemode de traitement* associé ne doivent pas aboutirà la régression du peuplement, sauf cas particulierargumenté.

Chapitre 3

4. Méthodes de gestion préconi-sées p ar type de forêt s

Une fois les types de forêts et leurs peuplementsanalysés après avoir choisi l’objectif général, il con-vient de déterminer les traitements* qui seront appli-qués aux différents peuplements. Cette deuxièmeétape technique de l’élaboration du Plan Simple deGestion permet de choisir, pour la durée d’applica-tion du document, la nature et l’organisation desopérations sylvicoles (coupes et travaux) qui serontmenées pour assurer l’amélioration et le renouvelle-ment des peuplements.Le choix du traitement*, sauf raisons argumentéesreconnues comme recevables par le Conseil d’Admi-nistration du C.R.P.F., ne doit pas :

• conduire à un vieillissement mettant en cause lapérennité de la forêt,

• conduire à un rajeunissement excessif de la forêt,• conduire à implanter ou privilégier des essences

incompatibles avec les potentialités des sta-tions,

• aboutir à enrésiner plus de 30 % des peuple-ments susceptibles de produire des bois feuillusde qualité

Pour répondre aux objectifs de gestion et de produc-tion durable de biens et de services, le Plan Simple deGestion doit préciser les opérations qui condition-nent la pérennité des peuplements forestiers. Pourcela, des données indicatrices compatibles avec lanature, le rythme de croissance, la longévité et lesexigences écologiques de la ou des essences objec-tif* sont des compléments indispensables à l’élabo-ration du programme de coupes et travaux.Dans la plupart des cas, le maintien de ces indica-teurs à l’intérieur de «valeurs limites», définies pourchaque méthode de gestion préconisée, permet derépondre aux objectifs de gestion et de productiondurable de biens et de services.Dans certains cas particuliers, d’autres modes degestion ou des indicateurs se situant à l’extérieur des« valeurs limites » des indicateurs préconisés pourchaque méthode de gestion préconisée peuvent êtreproposés. Ces choix doivent être techniquementjustifiés et argumentés et, en aucun cas, ne doiventaboutir à faire sortir la forêt ou un peuplement desrègles de gestion durable définies par les accordsd’Helsinki.Ces cas particuliers seront soumis à l’appréciationdu Conseil d’Administration du CRPF qui détermi-nera leur compatibilité avec la réglementation envigueur, les Orientations Régionales Forestières etles objectifs de gestion durable.

* Les termes suivis d'un astérisque sont définis dans l'annexe 2"glossaire"

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4.1. Méthodes de gestion préconiséespour les peuplements réguliers

Chaque option de chaque cas correspond à uneméthode de gestion préconisée. Elle comprend lesprincipaux éléments et indicateurs qu'il est con-seillé de prendre en compte pour leur choix, tant auniveau du peuplement qu’au niveau du traitement*.

• Cas des taillis simplesOption : Maintien

L’ensouchement est de qualité suffisante. La mé-thode de gestion préconisée consiste à raser lepeuplement régulièrement. Le régime du taillis sim-ple est conservé.

Indicateur préconisés : L’âge d’exploitabilité.Cet âge d’exploitabilité est en général supérieurà 18 ans pour les taillis de châtaignier et debois blancs (bouleaux, grisards et trembles,notamment) et à 25 ans pour les bois dursautres que le châtaignier.

Option : Conversion en futaie régulièreL’essence est adaptée à la station et l’ensouchementest de qualité suffisante. Le taillis comporte au moins60 tiges par hectare, bien conformées, non dominéeset bien réparties, pouvant produire du bois d’œuvre.Le traitement en taillis est abandonné. La méthode degestion préconisée va conduire le peuplement defaçon à le faire évoluer vers le régime de la futaie. Lafinalité est d’obtenir à terme une futaie régulière desurface terrière* par hectare en général compriseentre 20 et 30 m2, en mettant en oeuvre dans le taillisdes éclaircies dont le taux de prélèvement et lapériodicité doivent être déterminés pour êtrecompatibles avec la nature, le rythme de croissanceet la longévité de la ou des essences objectif*.

Indicateurs préconisés :- La périodicité des coupes d’éclaircie. Il est

conseillé que celle-ci soit comprise entre 5et 15 ans.

Chapitre 3

- Le taux de prélèvement. A titre d'exemple,les taux habituellement retenus sont com-pris entre 10 et 35 % du volume ou de lasurface terrière* du peuplement.

Option : Transformation* en futaie régulièreLe renouvellement correct du peuplement n’est pasassuré ou le propriétaire souhaite mieux valoriser leterrain. Le taillis est mûr ou va arriver à maturitépendant la durée du plan simple de gestion.Le régime du taillis est abandonné. La parcelle serareboisée avec une autre essence après la coupe rase.Ces travaux doivent permettre d’obtenir 5 ans aprèsla coupe rase, un peuplement comportant au moins ladensité minimale retenue par l’arrêté régional envigueur pour les aides de l’Etat aux plantations.

Indicateurs préconisés :- La ou les essences probables de reboise-

ment.- La nature des travaux de renouvellement du

peuplement et de suivi des reboisements.- La nature des travaux d’entretien et de suivi

des jeunes peuplements.

• Cas des futaies régulières, sauf peupleraies etnoyeraies

Option : MaintienLe peuplement est adapté à la station. Le régime dela futaie et la ou les essences en place sont conservés.En fonction du stade d’évolution du peuplement, ilconvient de distinguer différentes phases avec, pourchacune, des indicateurs adaptés particuliers.

* Phase de renouvellementLe peuplement sera renouvelé au cours de la périoded’application du Plan Simple de Gestion. Le traite-ment vise à reconstituer le peuplement avec la ou lesmêmes essences.

Indicateurs préconisés :- Les travaux de reboisement et de suivi des

reboisements, pour les régénérations artifi-cielles.

* Les termes suivis d'un astérisque sont définis dans l'annexe 2"glossaire"

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Ces travaux doivent permettre d’obtenir, 5ans après la coupe rase, un peuplement com-portant au moins les densités minimalesretenues par l’arrêté régional en vigueurpour les aides de l’Etat aux plantations.

- La durée de la période de régénération et lestravaux de suivi de la régénération pour lesrégénérations naturelles.Il est recommandé de ne pas prévoir unepériode de régénération supérieure à 10 ansaprès la coupe d’ensemencement. La régé-nération doit permettre d’obtenir, 5 ans aprèsla coupe définitive, au moins les densitésminimales retenues par l’arrêté régional envigueur pour les aides de l’Etat aux planta-tions.

* Phase d’installationLe peuplement est âgé de moins de 15 ans pendant lapériode d’application du Plan Simple de Gestion. Letraitement doit assurer la réussite du jeune peuple-ment en le dégageant de la végétation concurrente, enréalisant les dépressages lorsque nécessaire et, éven-tuellement, en pratiquant des tailles de formation.

Indicateurs préconisés :- Nature des travaux d’entretien et de suivi

des jeunes peuplements

* Phase d’améliorationLe peuplement est en production. Les éclairciesrégulières visent à améliorer la qualité et à amenerprogressivement le peuplement à la densité finale.Les indicateurs ci-dessous doivent être déterminéspour être compatibles avec la nature, le rythme decroissance et la longévité de la ou des essencesobjectif*. Ils doivent conduire le peuplement versune surface terrière* des essences objectif* compri-ses entre 20 et 30 m2/ha.

Indicateurs préconisés :- La périodicité des coupes d’éclaircie. Celle-

ci est habituellement comprise entre 5 et 15ans,

- Le taux de prélèvement. Celui-ci est généra-lement compris entre 10 et 35 % du volumeou de la surface terrière du peuplement.

Option : Transformation* en futaie régulièreLe propriétaire souhaite valoriser son terrain avecune autre essence mieux adaptée. Le peuplementsera renouvelé au cours de la période d’applicationdu Plan Simple de Gestion mais la ou les essencesutilisées pour le reboisement seront différentes decelles du peuplement précédent. Le régime* de lafutaie est conservé.

Chapitre 3

Les travaux doivent permettre d’obtenir 5 ans aprèsla coupe rase, un peuplement comportant au moins ladensité minimale retenue par l’arrêté régional envigueur pour les aides de l’Etat aux plantations.

Indicateurs préconisés :- La ou les essences prévues en reboisement.- La nature des travaux de renouvellement du

peuplement et de suivi des reboisements.- La nature des travaux d’entretien et de suivi

des jeunes peuplements.

• Cas des peupleraies et noyeraiesOption : Maintien

Le peuplement, adapté à la station, est conservé.* Phase d’amélioration

Le peuplement est en production, les travaux entre-pris visent à améliorer la qualité.

Indicateurs préconisés :- La nature des travaux d’entretien et de suivi- L'âge d’exploitabilité. Pour les peupleraies,

cet âge est en général compris entre 15 et 25ans.

* Phase de renouvellementLe peuplement sera renouvelé au cours de la périoded’application du PSG.

Indicateurs préconisés :- La nature des travaux de renouvellement du

peuplement et de suivi des reboisements.Ces travaux doivent permettre d’obtenir, 5ans après la coupe rase, un peuplement com-portant au moins les densités minimalesretenues par l’arrêté régional en vigueurpour les aides de l’Etat aux plantations depeuplier ou de noyer.

* Les termes suivis d'un astérisque sont définis dans l'annexe 2"glossaire"

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Option : Transformation* en futaie régulièreLa peupleraie ou la noyeraie n’est pas adaptée à lastation où le propriétaire souhaite mieux valoriser leterrain. Le peuplement est mûr ou va arriver à matu-rité pendant la durée du plan simple de gestion. Lerégime de la futaie est conservé, mais la ou lesessences utilisées pour le reboisement sont différen-tes.Les travaux doivent permettre d’obtenir 5 ans aprèsla coupe rase, un peuplement comportant au moins ladensité minimale retenue par l’arrêté régional envigueur pour les aides de l’Etat aux plantations.

Indicateurs préconisés :- La ou les essences prévues en reboisement,- La nature des travaux de renouvellement du

peuplement et de suivi des reboisements.Ces travaux doivent permettre d’obtenir, 5ans après la coupe rase, les densités minima-les retenues par l’arrêté régional en vigueurpour les aides de l’Etat aux plantations.

4.2. Méthodes de gestion préconiséespour les peuplements irréguliers

• Cas des taillis sous futaieOption : Maintien

Le peuplement est adapté à la station etl’ensouchement du taillis est de bonne qualité. Lerégime du taillis sous futaie est conservé. Il estdestiné à produire simultanément du bois d’œuvrefeuillu à partir des réserves et du bois de service àpartir du taillis. C’est l’âge d’exploitation du taillisqui détermine la périodicité des passages en coupe.

Il est conseillé de ne retenir ce type de régime quelorsque le peuplement actuel présente une réparti-tion des différentes catégories de réserves suffisam-ment proche de la norme de gestion choisie. Celle-cidoit être compatible avec la nature, le rythme decroissance et la longévité des essences constituant lafutaie et le taillis.

Chapitre 3

A titre indicatif, une norme de gestion communé-ment admise, recommande d’avoir par hectare, aprèscoupe, dans le peuplement, 40 - 60 baliveaux (arbresayant l’âge du taillis au moment de la coupe), 20 - 30modernes (arbres ayant deux fois l’âge du taillis aumoment de la coupe) et 10 - 15 anciens et bi anciens(arbres ayant trois ou quatre fois l’âge du taillis aumoment de la coupe).

Indicateurs préconisés :- Norme de gestion recherchée en nombre par

hectare de baliveaux, modernes, anciens et,éventuellement, bi-anciens,

- Durée de révolution du taillis ou âged'exploitabilité. Celui-ci n'est, en général,pas inférieur à 18 ans pour les taillis dechâtaignier et de bois blancs (bouleaux,grisards et trembles, notamment) et à 25 anspour les bois durs autres que le châtaignier,

- Plan de balivage (méthode retenue pourassurer le renouvellement des réserves et lerecrutement des baliveaux nécessaires pouratteindre la norme de gestion). Celui-ci doitpermettre le recrutement (le passage à lafutaie*) de l'équivalent d’au moins 2 bali-veaux (arbres droits, sans défaut, non domi-nés) par hectare et par an, par parcelle ousous parcelle, à l’issue du programme degestion.

Option : Conversion* en futaie régulièreLe peuplement est adapté à la station.Le taillis sous futaie va être traité de façon à le faireévoluer vers le régime de la futaie régulière soit parrégénération soit par éclaircies successives. Leséclaircies auront pour finalité de régulariser lepeuplement en privilégiant le maintien des arbresappartenant à la catégorie de diamètre (ou decirconférence) autour de laquelle se fera larégularisation, en général celle qui est la plusreprésentée dans le peuplement. La périodicité despassages en éclaircie est déterminée par ledéveloppement des arbres de futaie et non plus par letaillis. Le régime du taillis sous futaie est abandonné.La finalité est d’obtenir à terme une futaie régulièrede plus de 20 m² de surface terrière* par hectare enmettant en oeuvre des éclaircies dont le taux deprélèvement et la périodicité doivent être déterminéspour être compatibles avec la nature, le rythme decroissance et la longévité de la ou des essencesobjectif.

* Les termes suivis d'un astérisque sont définis dans l'annexe 2"glossaire"

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42

Deux méthodes de conversion* sont possibles:

Conversion* par éclaircies :Indicateurs préconisés :- La catégorie de diamètre (ou circonférence)

(Gros Bois, Bois Moyen, Petit Bois) autourde laquelle se fera la régularisation.-La périodicité des coupes d’éclaircie. Lapériodicité habituelle est comprise entre 5 et15 ans.

- Le taux de prélèvement. Celui-ci est engénéral compris entre 10 et 35 % du volumeou de la surface terrière du peuplement.

Conversion* par régénération naturelle ou plantation(avec la ou les mêmes essences que celles dupeuplement en place) :

Indicateurs préconisés :- Pour les régénérations naturelles : la durée

de la période de régénération.Il est recommandé de prévoir une durée quine soit pas supérieure à 10 ans après la couped’ensemencement.Ces travaux visent à obtenir, 5 ans après lacoupe définitive, les densités minimales re-tenues par l’arrêté régional en vigueur pourles aides de l’Etat aux plantations.

- Pour les plantations: les travaux de renou-vellement du peuplement et de suivi desreboisements. Ces travaux visent à obtenir,5 ans après la coupe rase, les densités mini-males retenues par l’arrêté régional en vi-gueur pour les aides de l’Etat aux planta-tions.

Option : Conversion* en futaie irrégulièreLe peuplement est adapté à la station.Le taillis sous futaie va être traité de façon à le faireévoluer vers le régime de la futaie irrégulière. Lerythme, l’intensité, la nature des éclaircies devrontêtre adaptés à la structure et à la surface terrière dupeuplement.Les éclaircies auront pour finalité :

• d’augmenter la surface terrière* dupeuplement. En effet, un taillis sous futaie àchêne prépondérant a une surface terrière*comprise entre 2 et 12 m². En futaieirrégulière à chêne prépondérant, le niveaude surface terrière* communément admispour les essences objectif est compris entre12 et 18 m².

Chapitre 3

* Les termes suivis d'un astérisque sont définis dans l'annexe 2"glossaire"

• de faire évoluer l’irrégularité du peuplementpour atteindre la norme de gestion en futaieirrégulière retenue dont un exemple estproposé au paragraphe suivant «futaieirrégulière, option maintien».

• d’atteindre l’objectif de régénération quidoit aboutir au recrutement (passage à lafutaie) d’au moins 2 petits bois qui soientdes arbres objectif* (arbres droits, sansdéfaut, non dominés d'un diamètre comprisentre 17,5 et 27,5 cm) par hectare et par an,par parcelle ou sous parcelle à l’issue duprogramme de gestion.La périodicité des passages en éclaircie estdéterminée par le développement des arbresde futaie et non plus par le taillis. Le régimedu taillis sous futaie est abandonné.

Indicateurs préconisés :- La surface terrière objectif en fin de pro-

gramme de gestion.- Caractéristiques du peuplement recherché

(composition, surface terrière, objectif aprèscoupe, structure objectif en fin de programmede gestion).

- Le rythme de passages en coupe. Celui-ci esthabituellement compris entre 5 et 15 ans.

- Le rythme des passages en entretiens. Il estrecommandé d’assurer la présence de semisde plus de 0,5 m répartis de façon homogènesur au moins 20 % de la surface de laparcelle ou de la sous parcelle.

- Le taux de prélèvement, en surface terrièreou en volume. Celui-ci doit être compatibleavec l’objectif fixé. Il est conseillé de ne pasdépasser un prélèvement de 25 % de lasurface terrière ou du volume tous les 10ans.

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Option : transformation en futaie régulièreLes peuplements sont éventuellement inadaptés à lastation ou le propriétaire souhaite valoriserdifféremment sa parcelle. Le régime du taillis sousfutaie est abandonné et remplacé par celui de la futaierégulière.Le peuplement sera reboisé avec une autre essenceaprès la coupe rase.Les travaux visent à obtenir 5 ans après la coupe rase,un peuplement comportant au moins la densitéminimale retenue par l’arrêté régional en vigueurpour les aides de l’Etat aux plantations.

Indicateurs préconisés :- La ou les essences prévues en reboisement.- Les travaux d’installation et de suivi des

jeunes reboisements.

• Cas des mélanges futaies-taillis

Option : Conversion* en futaie régulièreLe peuplement est adapté à la station. Il va être traitéde façon à le faire évoluer vers le régime de la futaierégulière soit directement par régénération soit paréclaircies successives. Les éclaircies auront pourfinalité de régulariser le peuplement en privilégiantle maintien des arbres appartenant à la catégorie dediamètre (ou de circonférence) autour de laquelle sefera la régularisation, en général la plus représentéedans le peuplement.

Deux méthodes de conversions sont possibles :

Conversion* par éclaircies :Indicateurs préconisés :- La catégorie de diamètre (ou de circonfé-

rence) (Gros Bois, Bois Moyen, Petit Bois)autour de laquelle se fera la régularisation.

- La périodicité des coupes d’éclaircie. Lapériodicité recommandée est comprise en-tre 5 et 15 ans.

Chapitre 3

- Le taux de prélèvement. Celui-ci est engénéral compris entre 10 et 35 % du volumeou de la surface terrière* du peuplement.

Conversion* par régénération naturelle ou plantation(avec la ou les mêmes essences que celles dupeuplement en place) :

Indicateurs préconisés :- Pour les régénérations naturelles: la durée

de la période de régénération.Il est recommandé de ne pas retenir unedurée supérieure à 10 ans après la couped’ensemencement.Ces travaux doivent permettre d’obtenir, 5ans après la coupe définitive, les densitésminimales retenues par l’arrêté régional envigueur pour les aides de l’Etat aux planta-tions.

- Pour les plantations: les travaux de renou-vellement du peuplement et de suivi desreboisements. Ces travaux visent à obtenir,5 ans après la coupe rase, les densités mini-males retenues par l’arrêté régional en vi-gueur pour les aides de l’Etat aux planta-tions.

Option : Conversion* en futaie irrégulièreLe peuplement est adapté à la station. Il va être traitéde façon à le faire évoluer vers le régime de la futaieirrégulière. Le rythme, l’intensité, la nature deséclaircies devront être adaptés à la structure et à lasurface terrière du peuplement. Les éclaircies aurontpour finalité :

- d’atteindre ou de maintenir la surface ter-rière* du peuplement au niveau retenu par lanorme de gestion choisie. En peuplement àchêne prépondérant, le niveau de surfaceterrière* communément admis pour une fu-taie irrégulière est compris entre 12 et 18 m².

* Les termes suivis d'un astérisque sont définis dans l'annexe 2"glossaire"

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- de faire évoluer l’irrégularité du peuple-ment pour atteindre la norme de gestion enfutaie irrégulière retenue dont un exempleest proposé au paragraphe suivant «futaieirrégulière, option maintien».

- d’atteindre l’objectif de régénération.Sauf cas particulier argumenté et jugé recevable parle Conseil d’Administration du C.R.P.F., laconversion* en futaie irrégulière ne peut êtreenvisagée pour des peuplements comportant plus de25 m² de surface terrière* et plus de 60 % du nombredes arbres dans une même catégorie de grosseur (PBou BM ou GB).

Indicateurs préconisés :- La surface terrière* objectif après coupe.- Caractéristiques du peuplement recherché

(composition, surface terrière, objectif aprèscoupe, structure objectif en fin de programmede gestion).

- Le rythme de passages en coupe. Celui-ci esthabituellement compris entre 5 et 15 ans.

- Le rythme des passages en entretiens. Ceux-ci doivent viser à assurer la présence desemis de plus de 0,5 m répartis de façonhomogène sur au moins 20 % de la surfacede la parcelle ou de la sous parcelle.

- Le taux de prélèvement en surface terrière*ou en volume. Il doit être compatible avec leniveau de surface terrière ou le volume dupeuplement objectif.

Option :Transformation en futaie régulièreLes peuplements sont éventuellement inadaptés à lastation ou le propriétaire souhaite valoriserdifféremment sa parcelle. Le peuplement sera reboiséavec une autre essence après la coupe rase.Les travaux doivent viser à obtenir 5 ans après la

Chapitre 3

* Les termes suivis d'un astérisque sont définis dans l'annexe 2"glossaire"

coupe rase, un peuplement comportant au moins ladensité minimale retenue par l’arrêté régional envigueur pour les aides de l’Etat aux plantations.

Indicateurs préconisés :- La ou les essences prévues en reboisement.- La nature des travaux d’installation et de

suivi des jeunes reboisements.- Les indicateurs du traitement en futaie régu-

lière, option «maintien».

Option : Conversion* en taillis sous futaieLe peuplement est adapté à la station. Par parcelle ousous parcelle, sa surface terrière* est comprise entre2 et 12 m² de surface terrière par ha. Le taillisprésente un ensouchement de bonne qualité et sarepousse n’est pas remise en cause par la présence degros gibier. Le peuplement était, dans le précédentplan simple de gestion, décrit en taillis sous futaie ouen taillis simple. Il présente une répartition enbaliveaux modernes, anciens et bi-anciens,suffisamment proche de la norme retenue. Celle-cidoit être compatible avec l’objectif de production.

A titre indicatif, une norme de gestion communémentadmise, recommande d’avoir par hectare, après coupe,dans le peuplement, 40 - 60 baliveaux (arbres ayantl’âge du taillis au moment de la coupe), 20 - 30modernes (arbres ayant deux fois l’âge du taillis aumoment de la coupe) et 10 - 15 anciens (arbres ayanttrois ou quatre fois l’âge du taillis au moment de lacoupe).

Option : Déclassement en taillis simpleLa station ne permet pas de produire des arbres defutaie de qualité avec les essences présentes dans letaillis ou la réserve. Par parcelle ou sous parcelle, lepeuplement ne comporte que 2 à 4 m² de surfaceterrière de réserves par ha et était décrit comme un

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45 Chapitre 3

taillis simple ou comme un mélange futaie-taillis ouun taillis sous futaie avec 2 à 4 m² de surface terrière/ha lors du précédent plan simple de gestion. Le retourà un traitement en taillis simple est alors possible.

Indicateurs préconisés :- L’âge d’exploitabilité. Cet âge d’ex-

ploitabilité n'est en général pas inférieur à18 ans pour les taillis de châtaignier et debois blancs (bouleaux, grisards et trembles,notamment) et à 25 ans pour les bois dursautres que le châtaignier.

• Cas des futaies irrégulièresLa finalité de ce traitement est de produire sur unemême parcelle du bois d’œuvre en continu sansjamais recourir à la coupe rase, ni des arbres defutaie, ni du sous-étage. Compte tenu de la diversitédes cas de figure, la sylviculture proposée devra êtrefondée sur des éléments techniques précis.

Option : MaintienLe peuplement actuel est adapté à la station. Il a unesurface terrière* comprise entre 12 et 18 m² etprésente une répartition des différentes catégoriesd’arbres suffisamment proche de la norme de gestiondu peuplement recherché. Celle-ci doit êtrecompatible avec la nature, le rythme de croissance etla longévité des essences constituant la futaie.A titre indicatif, un état recherché communémentadmis en peuplement à chêne prépondérant comporteavant coupe, en pourcentage du nombre de tiges, 25à 30 % de petits bois, 25 à 35 % de bois moyens et 30à 50 % de gros bois. Exprimé en surface terrière*,cela correspond à 3 m² par hectare de Petits Bois(PB), 5 m² par hectare de Bois Moyens (BM), et 9 m²par hectare de Gros Bois (GB). La régénérationnaturelle est présente, et assure le renouvellement dupeuplement en continu.

Dans tous les cas, la surface terrière* minimale dupeuplement après coupe ne peut être inférieure à 12m² par hectare et l’obtention permanente de larégénération est nécessaire pour assurer la pérennitédu traitement. Cela doit se traduire, par un passage à

la futaie* de 1 à 2 petits bois qui soient des arbresobjectif* (arbres droits, sans défauts et non dominésd'un diamètre compris entre 17,5 et 27,5 cm) parhectare et par an par parcelle ou par sous parcelle àl’issue du programme de gestion.

Indicateurs préconisés :- Caractéristiques du peuplement recherché

(composition, surface terrière*, objectifaprès coupe, structure objectif en fin deprogramme de gestion).

- Le rythme de passages en coupe. Celui-cidoit être compris entre 5 et 15 ans.

- Le rythme des passages en entretiens. Ceux-ci doivent permettre d’assurer la présencede semis de plus de 0,5 m répartis de façonhomogène sur au moins 20 % de la surfacede la parcelle ou de la sous parcelle.

- Le taux de prélèvement, en surface terrièreou en volume. Celui-ci doit être compatibleavec l’objectif fixé. En général, il est con-seillé de ne pas dépasser 25 % de la surfaceterrière* ou du volume tous les 10 ans, saufcas particulier argumenté jugé recevable parle Conseil d’Administration.

Option :Transformation* en futaie régulièreLes peuplements sont éventuellement inadaptés à lastation ou le gestionnaire souhaite valoriserdifféremment sa parcelle.Le peuplement sera reboisé avec une autre essenceaprès la coupe rase.Les travaux visent à obtenir, 5 ans après la couperase, un peuplement comportant au moins la densitéminimale retenue par l’arrêté régional en vigueurpour les aides de l’Etat aux plantations.

Indicateurs préconisés :-La ou les essences prévues en reboisement.-La nature des travaux d’installation et desuivi des jeunes reboisements.

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5. Les essences recommandées

L’étude des conditions climatiques régionales per-met de déterminer les essences forestières suscepti-bles de se développer dans de bonnes conditions surtout ou partie des zones naturelles forestières défi-nies au chapitre 1 paragraphe 2.5. La liste des essen-ces recommandées est relativement réduite par rap-port aux 63 essences forestières, indigènes et intro-duites, dénombrées sur la région. Ce choix repose surla volonté de ne prendre en compte que les essencessusceptibles de pouvoir être retenues comme essen-ces objectif, en peuplement pur, mélangé ou mixte.

La liste des essences recommandées varie en fonc-tion de leur adaptation au contexte climatique régio-nal, donc en fonction des zones naturelles forestiè-res. Ainsi, pour la région des Pays de la Loire, la listerégionale des essences recommandées utilisablesdans les trois secteurs climatiques est complétée pardeux listes d’essences supplémentaires adaptées àl’une ou l’autre des zones naturelles forestières.Le choix du propriétaire se fait, ensuite, en fonctiondes conditions de sol. Ce choix entre les essencespeut être facilité par l’utilisation des cataloguesrégionaux des stations forestières. Ceux-ci permet-tent l’identification des stations forestières d’uneforêt et leur cartographie. Ils précisent aussi, pourchaque type de station, les essences les mieux adap-tées.

5.1. Essences recommandées utilisa-bles dans l’ensemble de la région

Les feuillus :Chêne sessile (Quercus petrae), Chêne pédonculé(Quercus robur), Chêne rouge d’Amérique (Quercusrubra), Châtaignier (Castanea sativa), Merisier (Pru-nus avium), Alisier torminal (Sorbus torminalis),Cormier (Sorbus domestica), Frêne commun(Fraxinus excelsior), Noyer commun (Juglans régia),Noyer noir (Juglans nigra), Noyer hybride (Juglanshybrides), Erable sycomore (Acer pseudoplatanus),Aulne glutineux (Alnus glutinosa), les cultivars dePeuplier homologués.

Les résineux :Pin laricio de corse (Pinus nigra laricio corsicana),Pin sylvestre (Pinus sylvestris); Cèdre de l’atlas(Cedrus atlantica), Pin noir d’Autriche (Pinus nigraaustriaca).

Chapitre 3

5.2. Essences recommandées supplé-mentaires utilisables dans la zone sud

Les résineux :Pin maritime (Pinus pinaster).

5.3. Essences recommandées supplé-mentaires utilisables dans la zone nord

Les feuillus :Hêtre (Fagus sylvatica).

Les résineux :Douglas (Pseudotsuga menziesii).

5.4. Essences recommandées supplé-mentaires utilisables dans la zone inter-médiaire

Les feuillus :Hêtre (Fagus sylvatica) en mélange avec le Chênesessile ou le Pin sylvestre.Les résineux :Pin maritime (Pinus pinaster), Douglas (Pseudotsugamenziesii).

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47Chapitre 3

TABLEAU RECAPITULATIF DES TRAITEMENTS PRECONISES

Taillis Futaie Peupleraie Taillis Futaiesimple régulière ou noyeraie sous futaie irrégulière

Taillis simple Maintien en Conversion Transformationtaillis simple ou transformation en peupleraie

en futaie régulière ou noyeraie

Futaie régulière * Maintien Transformationou transformation en peupleraieen futaie régulière ou noyeraie

Peupleraie Transformation Maintienou noyeraie en futaie régulière en peupleraie

ou noyeraie

Taillis sous futaie Conversion Transformation Maintien Conversion* ou transformation en peupleraie en taillis en futaie

en futaie régulière ou noyeraie sous futaie irrégulière

Mélange futaie * Conversion Transformation ** Conversion - taillis ou transformation en peupleraie en futaie

en futaie régulière ou noyeraie irrégulière

Futaie irrégulière Transformation Transformation Maintienen peupleraie en futaieou noyeraie irrégulière

Coupe rase Maintien*** Maintien ou Maintien outransformation transformation

en futaie régulière en peupleraiepar reboisement ou noyeraie

Terrain à boiser Transformation Transformationen futaie régulière en peupleraiepar reboisement et noyeraie

par reboisement

* Déclassement possible dans certains cas particuliers argumentés et jugés recevables par le conseil d'administration du C.R.P.F.** L'orientation d'un mélange futaie - taillis vers le taillis sous futaie, n'est possible que dans certains cas particuliers, argumentés et

jugés recevables par le conseil d'administration du C.R.P.F., pour des peuplements ayant une surface terrière comprise entre 2 et12 m².

*** Orientation possible uniquement lorsque le peuplement était traité en taillis simple avant la coupe rase.

Traitements préconisés

Peuplement actuel

Pe

up

lem

en

t irr

ég

ulie

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eu

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Chapitr e 4

La forêt et le gibier

1. Les grandes unités de gestion cynégétiques

2. Etat d'équilibre cervidés/forêt : vers des préconisations de gestion

3. Evolutions possibles

4. Et demain ?

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50Chapitre 4

1. Les grandes unités de gestioncynégétiques

Il n’a pas été possible d’obtenir sur tous les départe-ments de la région un découpage en grandes unitéscynégétiques (ou "pays") et en rapport avec la ges-tion forestière.

A défaut, il est possible de distinguer deux grandescatégories de territoires :

• Les bois isolés de petite ou moyenne importance• Les massifs forestiers formant des unités plus ou

moins continues d’au moins 1000 hectares, par-fois plus (Est et Nord de la Sarthe par exemple).

Dans la première catégorie, les espèces soumises auplan de chasse sont surtout les chevreuils, qui sortentaussi des bois vers les cultures agricoles. Mais, descerfs venant des massifs forestiers plus importantscommencent aussi à apparaître.

Dans la deuxième catégorie figurent les chevreuils etles cerfs qui sortent aussi des bois vers les culturesagricoles et y occasionnent des dégâts. Les bois deplus petite dimension situés autour ou à proximité deces massifs servent de zones de refuge aux cervidésen cas de dérangement. Ils peuvent être alors soumistemporairement à de fortes densités d’animaux, cequi n’est pas sans conséquences sur la végétation.

2. Etat d’équilibre cervidés / forêt :vers des préconisations de gestion

2.1 L'état d'équilibreAborder la question de l'état d'équilibre cervidés/forêts nécessite de s'interroger sur la situation ac-tuelle dans la région.

La réponse figure nettement dans les OrientationsRégionales Forestières :

• Les populations de cerfs et de chevreuils ontaugmenté de façon spectaculaire depuis unequinzaine d’années

• Les attributions de bracelets ont également aug-menté, mais se situent chaque année en dessousde l’accroissement prélevable. Les attributionsont été multipliées par plus de 4 depuis 1986 etdonc, a fortiori, les populations

• Les dégâts aux plantations et semis sont en forteaugmentation. Les moyens de protection desrégénérations sont d’un coût dissuasif car ellesentraînent un doublement, voire un triplementdu prix de revient

• La situation n’est plus supportable pour l’éco-nomie forestière ; elle met en péril le renouvel-lement des peuplements et donc la gestion dura-ble des forêts

Il convient ensuite d'aborder la question de sonévaluation, plusieurs éléments contribuent à rendretrès complexe la question de l'équilibre cervidés/forêt.

Tout d’abord, il n’existe pas de méthode incontesta-ble pour dénombrer le cheptel en place ; celui-ci estle plus souvent sous-évalué, parfois dans la propor-tion de 6 à 7, et cela tend à s’accentuer quand lespopulations augmentent.Ensuite, les attributions de bracelets se font sur labase du surplus récoltable, sorte de règle de troisbiaisée par le fait qu’on sous-évalue les populationschaque année.

Enfin, la notion de dégât peut échapper à une obser-vation rapide tant qu’il reste un couvert arboré. Lesdégâts affectent aussi certains arbres d’un diamètrejusqu’à 20 cm (frottis de cerfs), le sous-étage (frui-tiers notamment), donc la stratification verticale, laflore herbacée ou ligneuse au sol et bien sûr les semisnaturels et les plantations. Dans certains cas, mêmele taillis ne peut rejeter de souche et on assiste à uneévolution de la forêt vers la lande.Ce sont donc les habitats forestiers qui sont concer-nés.

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51

Une étude de l’Office National de la Chasse et de lafaune sauvage de 2001 intitulée «observatoire natio-nal des dégâts de gibier» donne le ton et souligne enparticulier :

• que le phénomène des dégâts de gibier est dé-ploré dans presque toute la France,

• que les méthodes traditionnelles de comptagesous-estiment de manière chronique les popula-tions d’animaux, parfois dans des proportionsimportantes,

• un manque de fiabilité de la méthode d’attribu-tion des plans de chasse, qualifiée même «d’em-pirique» (page 11). Il est écrit (page 20) «lacommission de plan de chasse gère en premierlieu les chasseurs plutôt que la population decervidés»,

• la problématique de l’état sanitaire des popula-tions de cervidés comme conséquence de leursurabondance,

• l’insuffisance des prélèvements et l’écart entrela réalisation effective des plans de chasse etleur attribution,

• l’incidence du développement des chevreuils deplaine sur le fait que la surface boisée n’est plusun critère pertinent pour l’attribution des plansde chasse,

• que le seul moyen de savoir si une population esten équilibre avec son milieu est d’étudier dans letemps l’évolution d’indicateurs biologiques desrelations populations - environnement et notam-ment :- des indicateurs de l’état qualitatif des popula-

tions,- des indices floristiques liés aux dégâts sur le

milieu.

Peut-on parler alors d’un équilibre sylvo-cynégéti-que ? C’est une notion un peu théorique, pouvant êtreremise en cause chaque année. De plus, il est certainqu'il n'existe pas un équilibre, mais des équilibres quivarient notamment en fonction du milieu.Pour répondre néanmoins à la question sans verserdans le purisme, il est possible de fournir commerepères pour notre région les bornes d'équilibre sui-vantes :

Chapitre 4

Schématiquement, la potentialité alimentaire du mi-lieu peut être approchée par quelques plantes indica-trices.

Milieu à potentiel alimentaire fort : tilleuls, érables,merisier, charme, frêne, fusain, troene, cornouillersanguin, aspérule odorante….Milieu à potentiel alimentaire moyen : chèvre-feuille, houlque molle, carex des bois, néflier, fragon,canche flexueuse, parfois fougère aigle…Milieu à potentialité alimentaire faible : bruyères,callune, myrtille, fougère aigle, leucobrium glauque,cladonie…

2.2 Les préconisations de gestionLa pression des cervidés et les dégâts qu'ils induisentconstituent avec le climat et la nature du sol, un destrois principaux facteurs limitants pour la gestionforestière.

Pour s'orienter vers un certain équilibre, il faut donc,en premier lieu, que le propriétaire forestier :

• analyse le milieu au regard de sa capacité d’ac-cueil des cervidés et des dégâts actuels ou dumaximum tolérable aux arbres mais aussi aucortège végétal identifiant l’habitat (essences etarbustes d’accompagnement et de sous-étage,plantes herbacées),

Milieu à potentiel Milieu à potentiel Milieu à potentielalimentaire fort alimentaire moyen alimentaire faible

Cerf maxi 2 aux 100 ha 1 aux 100 ha 0,5 aux 100 hamini 1 aux 100 ha 0,5 aux 100 ha 0,1 aux 100 ha

Chevreuil maxi 15 aux 100 ha 10 aux 100 ha 5 aux 100 hamini 5 aux 100 ha 3 aux 100 ha 1 aux 100 ha

Repères d'équilibressylvo-cynégétiques

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52

• définisse une fourchette de densité de cervidésen fin de chasse, acceptable en fonction de ce quiprécède, (cf tableau - "Répères d'équilibres sylvo-cynégétiques"),

• présente lui-même (de préférence à son loca-taire) une demande de plan de chasse et réalisece plan ou s’assure de sa réalisation,

Si le propriétaire subit une densité de cervidés supé-rieure à celle permettant un équilibre sylvo cynégé-tique, il y a risque, à court terme, de sortir du cadrede la gestion forestière durable.Cette situation ne peut être que transitoire. Il faut enfixer le terme et prendre des mesures adaptées :

• choix d’une éventuelle technique sylvicole atté-nuant les dégâts de gibier (technique à préciser),

• protection pour le renouvellement des peuple-ments :

- protections individuelles- répulsifs- clôtures

Les protections, sauf dans le cas de clôture, règlentprovisoirement le cas des renouvellements des ar-bres, mais en aucune façon la perte de diversitévégétale due à la raréfaction ou la disparition desessences d’accompagnement (fruitiers notamment),du sous-étage et de la flore herbacée.

• gestion de la population de gibier pour s'orientervers l'équilibre sylvocynégétique.

Si les densités de gibier subies ou tolérées ne sont pasmaîtrisées, il y a menace à terme aussi bien pour laforêt que pour la chasse. Le présent schéma degestion sylvicole ne préconise pas cette situation.

Chapitre 4

3. Evolutions possibles

Qu’en est il de l’évolution par rapport auxoptions sylvicoles ?

L’approche par la régénération permet de distinguer3 grandes options sylvicoles :

• La plantation, la plus sensible aux dégâts degibier.

• La régénération naturelle, qu’on pourrait croiremoins sensible, mais les nombreusesobservations de terrain montrent que, le plussouvent, elle est abroutie ou n’apparaît pas caraussitôt abroutie dès son plus jeune âge.

• la futaie irrégulière, pour laquelle les dégâtsparaissent moins importants. En fait ce n’est pasle cas car les semis naturels, comme pour larégénération naturelle en futaie régulière, sontabroutis au fur et à mesure de leur apparition. Deplus, les semis sont sensés être répartis surtoutes les parcelles ; dès lors, la protection parengrillagement ou manchons individuels de-vient irréaliste. Par ailleurs, les gestionnaires defutaie irrégulière précisent bien que la méthoden’est applicable que si les populations de cervi-dés sont maîtrisées. Cela se vérifie sur le terrain,notamment dans un massif important à l’Est dela Sarthe.

La question des essences dites «appétentes» pour legibier est souvent avancée pour justifier les dégâtsLa liste des essences dites «appétentes» coïncide àpeu près avec la liste des essences forestièresconseillées dans la région, y compris les fruitiers etautres essences d’accompagnement qui participent àla diversité recommandable des peuplementsforestiers.

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Les plants venant de pépinières, surtout s’ils ont étéfertilisés, peuvent être temporairement plus appétents.A l’inverse, lorsque des plantes réputées nonappétentes sont abrouties de manière significative, ily a là une quasi-certitude de surdensité de cervidés.De telles observations ont déjà été effectuées dansl’Est de la Sarthe sur des plantes telles que le hêtre,le châtaignier, le bouleau, le tremble, le genêt, lacallune, la molinie, les carex avec des tauxd’abroutissement atteignant 75 %.

Qu’en est-il de l’évolution des surfaces sensi-bles aux dégâts ?

La tendance pour les peuplements adultes à base dechêne est au vieillissement par insuffisance derégénération.Une des causes de cette situation est précisémentl’existence, bien connue de tous les forestiers, desdégâts de gibier.La conséquence de cette situation, du fait de lafermeture du couvert végétal, est la diminution de lacapacité d’accueil pour les cervidés qui se concentrentd’autant plus sur les parties ouvertes et en particuliersur les régénérations.

Qu’en est-il de l’observation du renouvelle-ment des peuplements ?

Il n'existe pas dans la région d'études spécifiques surla question.Ce serait certainement utile, mais cela ne doit pasconstituer une mesure dilatoire pour masquer dessituations évidentes où la surdensité de cervidés

détériore profondément les habitats forestiers et oùles plans de chasse doivent être adaptés d’urgence.

Le CRPF s’est engagé, dans le cadre de la certifica-tion régionale de la gestion durable des forêts PEFC,à installer plusieurs enclos de protection pour mon-trer l’influence des cervidés sur la régénération et laflore forestière. L’effet démonstratif devrait êtrerapide et devrait faciliter un dialogue constructifavec les autorités en charge des plans de chasse et lesorganismes des chasseurs.

4. Et demain ?

Aujourd'hui la forêt régionale souffre de la pressiondes cervidés. Il est net cependant que l'ensemble desparties prenantes prend conscience de la nécessité demieux mettre en adéquation les populations de cervi-dés avec leur habitat, la forêt.Pour cela, un travail de concertation commence à sedévelopper, notamment au travers de l'élaborationdes Orientations Régionales de Gestion de la FauneSauvage et d'amélioration de la qualité des Habitats(ORGFSH) et des commissions de plan de chasse.Pour demain, ce travail de concertation doit conti-nuer et doit être complété par la mise en place desétudes nécessaires à une meilleure connaissance :

• de la dynamique des populations de cervidés,• des réactions de la flore à leur pression,• des méthodes de sylviculture sur la capacité

d'accueil de la forêt.

Chacune des parties prenantes devant être bien cons-ciente que la qualité de la forêt, la qualité du milieuet la qualité de la chasse sont liées.

Chapitre 4

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Annexes

• Carte des précipitations moyennes annuelles

• Carte des températures moyennes annuelles

• Glossaire

• Adresses utiles

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Glossaire

• Arbre objectifDans un peuplement forestier, arbre faisant partie des essences objectif dont les caractéristiques de vigueur et deconformation sont suffisants pour permettre de le mener au terme du cycle de gestion (peuplement final en futaierégulière, critères optimaux d'exploitation en futaie irrégulière).

• Arbre précomptableArbre ayant atteint la dimension minimale (en général 17,5 cm de diamètre) retenue pour pouvoir être pris en comptedans un inventaire ou une typologie.

• ConversionTraitement qui consiste à passer d’un régime à un autre, en conservant les mêmes essences, pour augmenter laproduction de bois d’œuvre.Exemple : passage du taillis sous futaie à la futaie.Remarque : le passage de la futaie au taillis est une régression, sauf si, après avoir fait le choix de la conversion enfutaie, il se révèle en définitive que la station n’a pas la fertilité requise pour atteindre l’objectif souhaité avecl’essence en place.

• Essence objectifEssence désignée pour rester et pour assurer à terme la production ligneuse principale du peuplement. Cette essencedétermine la sylviculture qui sera appliquée au peuplement.

• Passage à la futaieDésigne le nombre d'arbre (ou le volume des arbres) qui sont passés des dimensions non précomptables auxdimensions précomptables sur une période déterminée.

• RégimeMode de renouvellement qui permet de perpétuer la forêt.On distingue :Le régime de la futaie : régénération à partir de semences (semis ou plantations).Le régime du taillis : régénération par rejets et drageons avec une révolution généralement de courte durée.Le régime du taillis sous futaie : régénération mixte : par semences pour les arbres de la réserve, par rejets oudrageons pour les brins du taillis.

• TraitementNature et organisation des opérations sylvicoles (coupes et travaux) qui sont effectuées au cours des années dansun peuplement donné pour en assurer l’amélioration et la régénération, selon l’objectif défini.Exemple : pour une futaie régulière de chêne le traitement appliqué sera celui des éclaircies sélectives à rotation de8 ans avec régénération naturelle à 150 ans par coupe d’ensemencement suivie de 2 coupes secondaires et d’unecoupe définitive espacées de 2 ans.

• TransformationTraitement qui se traduit par un changement de l’essence objectif sur une unité de gestion et éventuellement, par unchangement de structure et de régime.Exemple : coupe d’un taillis de bouleau suivie d’un reboisement en pin maritime.

Un glossaire plus complet des principaux termes techniques utilisés dans les plans simples de gestion estdisponible sur simple demande au C.R.P.F. des Pays de la Loire.

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Adresses utiles

Adresses utiles pour avoir connaissance des zonages d'intérêt écologique ou paysager en Pays de la Loire.

• Centre Régional de la Propriété Forestière des Pays de la Loire36 avenue de la Bouvardière 44800 SAINT-HERBLAINTél. 02.40.76.84.35 - fax 02.40.40.34.84mel : [email protected]

• Direction Régionale de l'Environnement3 rue Menou - BP 61219 - 44012 NANTES CEDEX 1Tél. 02.40.99.58.00 - fax 02.40.99.58.01mel : [email protected]

Zonages concernés : ZNIEFF, ZICO, NATURA 2000... zones humides, espèces protégées, réserves naturel-les, arrêtés de protection de biotope, sites inscrits, sites classés.

• Direction Régionale des Affaires Culturelles (monuments historiques)1 rue Stanislas Baudry 44000 NANTES

Tél. 02 40 14 23 00 - fax 02 40 14 23 01

• Parcs Naturels Régionaux9 rue Christiani - 75018 PARISTél. 01.44.90.86.20 - fax 01.45.22.70.78www.parcs-naturels.com

• Sarthe Nature-Environnement10 rue Barbier - 72000 LE MANSTél.02 43 88 59 48 - fax 02 43 24 93 66

• Conservatoire National de Botanique de Bretagne52 allée Bot - 29200 BRESTTél. 02.98.41.88.95 - fax 02.98.41.57.21

• Conservatoire National de Botanique du Bassin ParisienMuséum National d'Histoire Naturelle - UMS 2699 - Unité inventaire et suivi de la biodiversitéConservatoire botanique - case postale 53 - 61 rue Buffon - 75231 PARIS CEDEX 05Tél. 01.40.79.35.49 - fax 01.40.79.35.53mel : [email protected]

• Fédération Régionale des Chasseurs des Pays de la LoireLes basses brosses - BP 50055 - 49080 BOUCHEMAINETél. 02.41.73.89.12 - fax 02.41.72.15.09mel : [email protected]

• Office National de la chasse et faune sauvageDélégation régionale - 53 rue Russeil - 44000 NANTESTél. 02.51.25.03.90 - fax 02.40.48.14.01

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