parcours de soin vhc - gemhep · parcours de soin vhc françoise roudot-thoraval...
TRANSCRIPT
Parcours de soin VHC
Françoise Roudot-ThoravalHépatologie/Santé publique
GH Henri Mondor, Créteil
Liens d’intérêt
▪Orateur/consultant pour• AbbVie
• BMS
• Gilead
• LFB
• MSD
Plan d’action de l’OMS pour 2020 et 2030
WHO: Combatting hepatitis B and C to reach elimination by 2030. Advocacy brief, 2016.
GemHep 2018
Mesures-phare de la politique de prévention (26/03/2018)
▪ 15. Intensifier les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025
▪ Contexte :
▪ L’OMS a défini un cadre mondial d’élimination des hépatites B et C au cours de l’assemblée mondiale de la santé 2014, dans lequel la France s’est engagée (définition internationale de l’élimination : 90 % de réduction d’incidence, 65 % de réduction de mortalité). Depuis 2014, la possibilité de guérir de l’hépatite C est une réalité grâce aux antiviraux à action directe (AAD). Des actions sont indispensables pour consolider les acquis et accélérer la prise en charge de l’hépatite C.
Cascade de prise en charge du VHC
0
20000
40000
60000
80000
100000
120000
140000
sujets infectésARN+
sujets dépistés pris en charge traités par an guéris par an
??
L’augmentation de l’éligibilité au traitementpourrait faire venir les malades dépistés vers les consultations hospitalières spécialisées
Nombre de guéris/an>nombre de nouveaux infectés
Modélisation Public Health expertise;données DGOS surRCP 2015 et extrapolation des données 2011 BEH 2016
Quels sont les besoins pour éliminer le VHC en France ?
➢Traitement universel, stade de fibrose ou contexte
➢Traitement efficace et bien toléré
➢Peu d’arrêts de traitement
➢Taux élevé de RVS (97%)
➢L’identification de tous les patients
➢Un lien et une rétention dans le soin après dépistage
Maillons faibles de la cascade de soin
L’épidémiologie actuelle du VHC en quelques chiffres (1)
▪Nombre de patients infectés, éligibles au traitement
• 2011 193 000 1
• 2014, avant mise à disposition des AVD 175 000 2
• De 2014 à mars 2018 : environ 60 000 malades guéris
• 59 495 malades traités jusqu’en fin 120173
• 3812 malades traités au T1 2018
• Début 2018 : restent environ 110 000-120 000 malades à
traiter1 C Pioche, BEH 2016; 2 H Razavi, J Viral Hepat 2014 ; 3 Données CNAM
L’épidémiologie actuelle du VHC en quelques chiffres (2)
▪Nombre de malades ignorant leur infection :
• Estimé à 74 000 (65 000 – 83 000) en 2014
• Peut être estimé entre 69 000 et 58 000 en 2018
• Selon que le taux de dépistage des malades ignorant leur
diagnostic varie de 4% à 8% par an
▪Nombre de malades éloignés du soin après un dépistage positif : ????? Motif :
• Patients : CI IFN/RBV, refus/crainte du traitement, VHC≠ priorité
• Médecins : méconnaissance des possibilités diagnostiques et
thérapeutiques
Comment améliorer l’identification des patients ?
▪Poursuivre une stratégie de dépistage ciblé, en informant mieuxle public et les médecins :
• Campagnes d’information sur VHC grand public / professionnels
• Incitation de tous les médecins et PS à dépister (CSAPA, CAARUD, PASS, prisons)
• Nouveaux outils : TROD, buvards, PCR en temps réel
▪Elargir les stratégies de dépistage à tous les adultes au moins une fois dans leur vie en associant à VHB et VIH :
• à l’occasion de tout recours aux soins : consultations, hospitalisations,
bilans de santé, examens biologiques …
Rapport Dhumeaux 2016
Comment améliorer l’accès au traitement ?
▪Pour les patients les plus vulnérables/ plus éloignés du soin :
• Parcours de soins adaptés selon la typologie des patients :
• Participation de médiateurs en santé, acteurs du médico-social
• Consultations avancées avec évaluation de la fibrose (fibroscan®)
▪Simplifier l’accès aux soins :
• Élargissement des prescripteurs
• Différencier circuit simplifié/circuit spécialisé (AFEF)
Parcours de soins VHC
▪Large étude pilote financée par l’ARS Ile de France
▪Approche pragmatique visant à simplifier le parcours de
soins des populations difficiles à atteindre
▪Structures de dépistage • Structures de soins spécifiques aux UD : CSAPA, CAARUD• Unités sanitaires en détention• PASS (migrants)• Médecins généralistes prescripteurs de TSO• Centres de santé• Associations
▪Centres de référence hospitaliers
Interventions
Dépistage• Forte promotion du dépistage en population à haut risque• Mise à disposition d’outils de dépistage TROD, DBS• Participation à des journées de dépistage
Lien vers le soin
• Consultation avec un spécialiste sous 1 semaine
• Accompagnement dans les démarches sociales et médicales
Traitement -Suivi
• Coordination des soins par une équipe dédiée de travailleurs médico-sociaux
• Prise en charge intégrée avec éducation thérapeutique, orientation addictologique
Résultats
▪ Inclusions du 5/09/2016 au 30/09/2018
▪Participation de
• 50 structures de soins primaires
• 9 hôpitaux, centres de référence
• Dans 3 départements d’Ile de France (75, 93, 94)
▪Date de point au 20/11/2018
• 627 malades ont donné leur non opposition à l’étude
Description de la population
53,2
20,1
12,4
14,2
F0-F1
F2
F3
F4
Stade de fibrose (N=402)
Probabilité de rétention dans le soin
Cascade de soins (sujets ARN – exclus)
560503 468
383 347297 268
204
0
00
10
246
26
0
100
200
300
400
500
600
Inclusion V01 V02 RCP V03 S04 S00 S12-S24
censurés
No
mb
re d
e p
atie
nts
100
50
0
dans le parcours
Ré
po
nse
virolo
giqu
e
98,7%93,2%
FinTt RVS S12
Probabilité de rétention dans le soin en fonction du type de structure de dépistage
p<0,001
Cascade de soins VHC en fonction du type de structure de dépistage
Inclusion V1 V2 RCP V3 S4 Fin TTT S12/S24
0
20
40
60
80
100
120CHU
CSAPA/CAARUD/ASSOC
PRISONS
MG/CENTRES SANTE
Les patients censurés sont supprimés à leur dernière visite faite
Facteurs prédictifs de discontinuité du soin
Analyse univariée
Facteurs associés à la rétention dans le soin
Structure de dépistage <0,001
Hôpital 1
CSAPA/CAARUD/Assoc 0,394 0,22 – 0,71 0,002
Prisons 0,106 0,05 – 0,24 <0,001
MG/centres de santé 0,589 0,14 – 2,54 0,478
Assurance maladie 0,003
aucune 1
sécurité sociale obligatoire 1,661 0,67 – 4,15 0,277
CMU 1,786 0,64 – 5,01 0,270
AME 4,381 1,99 – 9,67 <0,001
Complémentaire <0,001
aucune 1
Mutuelle 5,838 2,40 – 14,19 <0,001
CMUc 3,292 1,33 – 8,14 0,010
UD actuel ou ancien non 1
actuel 0,314 0,17 – 0,60 <0,001
passé 0,583 0,31 – 1,08 0,08
Analyse multivariée
Variable OR IC 95% p
Commentaires
▪Forte adhésion des acteurs médico-sociaux et associatifs avec une grande satisfaction des centres qui se sont appropriés le projet et ont développé des micro réseaux en vue d’un contrôle de l’infection
▪Rôle important pour la prise en charge globale, de la coordination et de la médiation
• Au niveau individuel
• Pour une structuration de la prise en charge par les équipes médico-sociales des centres
Conclusions
▪Le parcours a permis de guérir 34% des malades très difficiles (précarité, comorbidités); et 10% sont encore dans le soin
▪ Il a montré certaines limites :• Absence de suivi de la population pénitentiaire à la sortie de prison
• 15% des patients dépistés en CSAPA n’arrivent pas à la Cs hospitalière et 45% n’arrivent pas à la proposition d’un traitement
• Malgré la collaboration d’acteurs sociaux pour l’obtention des droits
▪La possibilité d’une prise en charge sur le lieu de dépistage et de suivi pour UD ou patients sous TSO pourrait représenter une bonne alternative aux Cs hospitalières
Merci pour votre attention